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Modélisation et simulation numérique de la génération de plasma ...

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Département Modèles pour l’Aérodynamique <strong>et</strong> l’ÉnergétiqueONERATHESEprésentée en vue d’obtenir le gra<strong>de</strong> <strong>de</strong>DOCTEUR<strong>de</strong>L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEUREDE L’AÉRONAUTIQUE ET DE L’ESPACEÉCOLE DOCTORALE : TRANSFERTS, DYNAMIQUE DES FLUIDES,ÉNERGÉTIQUE ET PROCÉDÉSSPÉCIALITÉ : DYNAMIQUE DES FLUIDESparJean-Charles MATÉO-VÉLEZ<strong>Modélisation</strong> <strong>et</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>numérique</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>génération</strong> <strong>de</strong>p<strong>la</strong>sma dans les décharges couronnes <strong>et</strong> <strong>de</strong> son interaction avecl’aérodynamiquesoutenue le 18 décembre 2006 <strong>de</strong>vant le jury :MM. BOEUF Jean-Pierre ExaminateurCAZALENS MichelDEGOND PierreDUBROCA BrunoLAUX ChristopheExaminateurDirecteur <strong>de</strong> thèseRapporteurRapporteurMme LEYLAND Pénélope ExaminateurMM. ROGIER François ExaminateurTHIVET FrédéricDirecteur <strong>de</strong> thèse


RemerciementsLa réalisation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse doit à un grand nombre <strong>de</strong> personnes, <strong>et</strong> je me propose ici <strong>de</strong> lesremercier. Je tiens tout d’abord à remercier Jean Cousteix, directeur du Département Modèlespour l’Aérodynamique <strong>et</strong> l’Énergétique, ainsi que Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Traineau, Frédéric Thiv<strong>et</strong> <strong>et</strong> PierreMil<strong>la</strong>n, chefs successifs <strong>de</strong> l’unité C2A, pour leur accueil à l’ONERA.Je remercie très chaleureusement les membres <strong>de</strong> mon jury <strong>de</strong> thèse : son prési<strong>de</strong>nt, Jean-Pierre Boeuf (LAPLACE, Toulouse), Pénélope Ley<strong>la</strong>nd (EPFL, Lausanne), Michel Cazalens(SNECMA-Moteurs), Christophe Laux (EM2C, Paris) <strong>et</strong> Bruno Dubroca (CEA, Bor<strong>de</strong>aux).L’examen précis <strong>de</strong> mon travail réalisé par ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong> leur rapport,<strong>et</strong> les questions <strong>et</strong> remarques <strong>de</strong> l’ensemble lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> soutenance ont permis d’éc<strong>la</strong>ircir certainspoints difficiles <strong>et</strong> surtout d’ouvrir le champ <strong>de</strong>s investigations futures.C<strong>et</strong>te thèse n’aurait vu le jour sans l’action <strong>de</strong> Frédéric Thiv<strong>et</strong> (SUPAERO, Toulouse), initiateur<strong>et</strong> co-directeur <strong>de</strong> celle-ci. Son encadrement sans faille, son dynamisme communicatif <strong>et</strong><strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> son raisonnement m’ont été précieux dans chacune <strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> mon travail. Lamultidisciplinarité du suj<strong>et</strong> étudié fut un réel challenge pour moi <strong>et</strong> j’ai trouvé en Pierre Degond(MIP, Toulouse), co-directeur également <strong>de</strong> ma thèse, ce socle <strong>de</strong> connaissances nécessaires à<strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong> l’objectif visé. Le nombre <strong>et</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> nos réunions se sont avérés décisifsquant à ma compréhension, même partielle, <strong>de</strong> <strong>la</strong> physique qu’il m’était proposé d’étudier. C<strong>et</strong>encadrement a atteint un niveau inespéré grâce à <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration étroite menée avec FrançoisRogier (ONERA, Toulouse). Son soutien pour mes activités <strong>de</strong> modélisation <strong>numérique</strong>, son aisancedans <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion mathématique <strong>de</strong>s phénomènes physiques <strong>et</strong> <strong>la</strong> bonne humeur dont i<strong>la</strong> agrémenté le tout l’ont porté à mes yeux à l’égal d’un troisième directeur <strong>de</strong> thèse. Pour toutesces raisons, je tiens à adresser ma plus sincère gratitu<strong>de</strong> à ces trois personnes.Pour me <strong>la</strong>ncer dans ce travail <strong>de</strong> longue haleine, j’ai profité d’un p<strong>et</strong>it coup <strong>de</strong> gnaque initial.C<strong>et</strong> appel d’air dans lequel je me suis engouffré, c’est-à-dire <strong>la</strong> recherche scientifique, a étédéclenché par A<strong>la</strong>in Strzelecki qui, lors <strong>de</strong> mon stage <strong>de</strong> DEA, m’a proposé une définition <strong>de</strong> <strong>la</strong>recherche qui me p<strong>la</strong>ît encore à ce jour. Il par<strong>la</strong>it d’un travail passionnant, au coeur <strong>de</strong>s préoccupationsscientifiques, industrielles <strong>et</strong> sociétales. J’ai pu observer <strong>la</strong> mise en pratique quotidienne<strong>de</strong> ces idées au travers <strong>de</strong> son travail, ainsi que <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> ses collègues <strong>de</strong> l’unitéMH du DMAE parmi lesquels Pierre Gajan, Gérard Lavergne, Pierre Berthoumieu <strong>et</strong> RobertFoucaud.i


Explorer un nouveau domaine lors <strong>de</strong> ma thèse m’a permis <strong>de</strong> rencontrer d’autres personnes<strong>et</strong> <strong>de</strong> vérifier <strong>de</strong>rechef <strong>la</strong> compétence <strong>et</strong> l’accueil irréprochable <strong>de</strong>s membres du DMAE. A<strong>la</strong>inSéraudie, Daniel Caruana <strong>et</strong> Gérard Guillement, dignes représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>sma Team doiventsavoir combien il m’a été agréable <strong>de</strong> participer avec eux à l’aventure PUMA <strong>et</strong> que j’en gar<strong>de</strong>raiun excellent souvenir.J’étends bien volontiers le cercle <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>sma Team pour remercier, pour leur disponibilité,leur volonté <strong>de</strong> coopérer <strong>et</strong> leur conseils avisés, Jean-Pascal Cambronne <strong>et</strong> Jean-Pierre Boeuf du<strong>la</strong>boratoire LAPLACE <strong>de</strong> Toulouse <strong>et</strong> Eric Moreau du LEA <strong>de</strong> Poitiers, ainsi que leurs collèguesLeane Pitchford, Thierry Callegari, Youssef Lagmich, Jérôme Pons <strong>et</strong> Maxime Forte. Les richesdiscussions avec mes collègues parisiens, Bruno Chan<strong>et</strong>z, Denis Packan, Serge Larigaldie, Paul-Quentin Elias <strong>et</strong> François Vuillot m’ont également bien aidé. Pour ma part, je suis entré dans ceproj<strong>et</strong> en profitant du travail réalisé par Géraldine Quinio lors <strong>de</strong> sa thèse réalisée au DTIM. Je<strong>la</strong> remercie très chaleureusement pour son ai<strong>de</strong>, toujours dans <strong>la</strong> bonne humeur, même lors <strong>de</strong>scours <strong>de</strong> mathématiques improvisés qu’elle m’a donnés. Je sors <strong>de</strong> l’aventure PUMA en sachantle f<strong>la</strong>mbeau bien repris puisqu’en plus <strong>de</strong>s précités se sont rajoutés Guil<strong>la</strong>ume Dufour <strong>et</strong> ThomasUnfer, qui sont <strong>de</strong>s recrues parmi les meilleures pour le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche.Je remercie toutes les secrétaires du DMAE, Corinne P<strong>la</strong>nta<strong>de</strong>, Christine Pujol, Valérie Duplessis,Angélique Zerrougui <strong>et</strong> Nathalie C<strong>la</strong>pes pour l’ai<strong>de</strong> qu’elles m’ont apportée. Merci égalementà Emmanuel Carreau <strong>et</strong> Pierre Malecki pour leur support informatique.Ce n’est pas pour leurs qualités professionnelles (celles-ci par ailleurs avérées) mais bien plutôthumaines que je tiens maintenant à remercier très chaleureusement l’ensemble <strong>de</strong>s personnes quej’ai eu <strong>la</strong> chance <strong>de</strong> cotoyer durant ces quelques années. Ceci reprend beaucoup <strong>de</strong>s personnesprécitées mais je tiens à les remercier encore. La journée du doctorant que j’étais commençaitréellement à <strong>la</strong> pause café, café m<strong>et</strong>tant un terme immédiat à <strong>la</strong> torpeur matinale. Merci à tousles gens qui, par une institution aussi simple que <strong>la</strong> pause café, perm<strong>et</strong>tent aux nouveaux <strong>de</strong>s’intégrer en échangeant dans <strong>la</strong> détente <strong>de</strong>s opinions sur tout <strong>et</strong> sur rien.Un indétrônable <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée typique du thésard du DMAE est le repas du midi pris à <strong>la</strong>cantine <strong>de</strong> Supaero. On y rencontre alors tous ses collègues rameurs (certains surfent paraîtil).Pour les franches rigo<strong>la</strong><strong>de</strong>s, les réflexions profon<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> politique ou Paris Hilton, lesparties <strong>de</strong> cartes ou concours <strong>de</strong> mots fléchés je remercie, en r<strong>et</strong>enant ma respiration : les anciens<strong>de</strong> l’époque, C<strong>la</strong>risse, Nawel, Valérie, Cécilia, Mylène, Laure, Jérôme, Olivier Br., Olivier Bo,Stéphane, Alexandre, Vincent, Clément, Frédéric L., Yann, Gilles, Paul, merci également aux toutjuste plus jeunes Emmanuel, Tristan, Ludovic, Damien, Emmanuel, Géraldine, Maud, Florian,Bruno, Fred, C<strong>la</strong>ire, Brice, François, Estelle, Julien, Rémi, Hélène, Nico<strong>la</strong>s.Pour maintenir sur <strong>la</strong> longueur un effort qu’il a bien fallu cérébral, j’ai expérimenté une techniquequi veut que le reste du corps soit lui aussi mis quelque peu à l’épreuve. Ce fut quelqueshaltères soulevées <strong>de</strong> terre le temps d’une joute amicale avec Jean-Pierre Carayon, Arnaud <strong>et</strong>Cédric. Le p<strong>la</strong>t <strong>de</strong> résistance, ce fut mon implication dans mon équipe <strong>de</strong> rugby saint-orennaise<strong>et</strong> à l’INP, dont je remercie les membres <strong>et</strong> l’entourage, qui ont accueilli en terre ovale toulousaineii


un dacquois <strong>de</strong> <strong>la</strong>ndais, <strong>et</strong> m’ont fait confiance.Une thèse, <strong>et</strong> surtout une fin <strong>de</strong> thèse, peuvent voir s’effectuer quelques rapprochements. J’enai fait l’heureuse expérience avec Marie <strong>et</strong> Cédric. Merci à tous les <strong>de</strong>ux, qui ont rendu bienlégère au quotidien c<strong>et</strong>te étape <strong>de</strong> mon parcours. De ma thèse, je ne gar<strong>de</strong>rai probablement quequelques images dans vingt ans, qu’ils soient assurés que nombre d’entre ces souvenirs, au <strong>de</strong>meurantspectacu<strong>la</strong>irement anodins, me rappelleront à eux. Commentaires sportifs extrêmementprécis, respect <strong>de</strong> ma sieste <strong>de</strong> <strong>la</strong> mi-journée <strong>et</strong> concerts <strong>de</strong> James pour Cédric, pronostics sur leBachelor <strong>et</strong> potins bien sentis avec Marie, pauses cafés bien re<strong>la</strong>xantes <strong>et</strong> causantes avec les <strong>de</strong>ux.Le côté plus <strong>de</strong>s remerciements d’une thèse, c’est <strong>de</strong> pouvoir montrer un peu d’affection à sesproches. Une bien amicale pensée à Damien, Paul <strong>et</strong> Cécile, Fred <strong>et</strong> Johanna, Mathieu <strong>et</strong> A<strong>de</strong>line,Nelson, JB, <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’N7. Merci à C<strong>la</strong>ire pour son soutien parfait <strong>et</strong> tout ce qu’elle m’apporte.Merci à ma mère <strong>et</strong> à mon père, à qui je dédie c<strong>et</strong>te oeuvre. Merci à mon frère Elie, àAlexandra sa compagne <strong>et</strong> à toute ma gran<strong>de</strong> famille. Merci également à André <strong>et</strong> Yan.iii


Table <strong>de</strong>s matièresTable <strong>de</strong>s figuresListe <strong>de</strong>s tableauxvvii1 Introduction 11.1 Observation du vent ionique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11.1.1 Description <strong>de</strong> l’actionneur à décharges couronnes . . . . . . . . . . . . . 11.1.2 Performances <strong>de</strong> l’actionneur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31.2 Explication physique du vent ionique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.2.1 Description <strong>de</strong>s phénomènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.2.2 Expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51.3 Modèles <strong>de</strong> vent ionique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.4 Intérêt <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas pour l’aérodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.5 Objectif <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101.6 P<strong>la</strong>n <strong>et</strong> résumé du mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 Physique <strong>de</strong>s décharges électriques 132.1 Éléments <strong>de</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétique <strong>de</strong>s gaz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132.2 Généralités sur les gaz ionisés <strong>et</strong> p<strong>la</strong>smas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142.2.1 Température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142.2.2 Degré d’ionisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152.2.3 Neutralité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152.2.4 Formation <strong>de</strong>s espèces d’un p<strong>la</strong>sma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192.2.5 Quel modèle pour les p<strong>la</strong>smas <strong>et</strong> gaz ionisés ? . . . . . . . . . . . . . . . . 222.3 Décharges hors équilibre dans les gaz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242.3.1 Décharges hors équilibre à basse pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242.3.2 Décharges hors équilibre à pression atmosphérique . . . . . . . . . . . . . 262.3.3 Les décharges couronnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293 Description <strong>et</strong> analyse <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> référence 353.1 Descriptif du banc expérimental ONERA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 353.1.1 La soufflerie aérodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35v


TABLE DES MATIÈRES9.4 Vent ionique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1429.4.1 Description du calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1429.4.2 Ecoulement externe au repos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1449.4.3 Ecoulement externe basse vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1449.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14710 Conclusion 149A Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétique 153A.1 Coefficients <strong>de</strong> réaction <strong>et</strong> <strong>de</strong> transport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153A.2 Sources en volume . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153Bibliographie 157viii


Table <strong>de</strong>s figures1.1 Schéma représentatif du vent ionique créé par une décharge couronne fil-fil [40] . 21.2 Configurations <strong>de</strong> décharges couronnes fil - p<strong>la</strong>que (a,b) <strong>et</strong> fil - fil (c) [42] . . . . 21.3 Vitesse tangentielle du vent ionique en fonction du courant électrique (à gauche)<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> (à droite). x = 10 mm est situé 10 mm en aval <strong>de</strong>l’actionneur, x = −10 mm entre les électro<strong>de</strong>s. [41] . . . . . . . . . . . . . . . . . 31.4 Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression (gauche) <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement (droite) sur le courant<strong>de</strong> décharge moyen [42] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31.5 Couronne positive (à gauche), négative (à droite) <strong>et</strong> vent ionique . . . . . . . . . 51.6 Courant électrique observé sur l’actionneur Fil - Fil du LEA pour une tension <strong>de</strong>34 kV [52] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81.7 Exemple <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong>s décharges couronnes sur le décollement <strong>de</strong> l’écoulementautour d’un profil d’aile NACA 0015, angle d’inci<strong>de</strong>nce 19,8˚, vitesse 25 m/s [64] 92.1 C<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas (tiré <strong>de</strong> [1]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162.2 Oscil<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma, les flèches représentent les forces <strong>de</strong> rappel exercées sur lesélectrons, d’après [17] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172.3 Configuration pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s décharges basse pression . . . . . . . . . . . . . . 242.4 Caractéristique courant-tension pour le dispositif <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 2.3 . . . . . . . . . 252.5 Allure <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> Paschen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252.6 Principe <strong>de</strong>s streamers ([35]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282.7 Pourcentage <strong>de</strong> puissance dissipée dans les collisions avec l’azote <strong>et</strong> l’oxygène ([35]) 292.8 Configurations typiques pour <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> décharges couronnes . . . . . . . . . 302.9 Importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> photoionisation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s métastables dans les décharges couronnespositives, <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>numérique</strong> ([46]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323.1 Dispositif expérimental (gauche) <strong>et</strong> principe <strong>de</strong>s décharges couronnes (droite) ([62]) 363.2 Configuration ’DC1’<strong>et</strong> ’DC2’ ([62]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373.3 Régime <strong>de</strong> “Glow Corona” ([61]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373.4 Courant électrique créé par <strong>la</strong> ’DC1’ pour V G = 22 kV (gauche) <strong>et</strong> V G = 30 kV(droite), abscisse : 10 µs/div ; ordonnée : 0,2 mA/div ; origine en bas à gauche ([61]) 383.5 Vent ionique créé par <strong>la</strong> ’DC1’ (gauche) <strong>et</strong> <strong>la</strong> ’DC2’ (droite) ([62]) . . . . . . . . . 38ix


TABLE DES FIGURES3.6 Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> ’DC1’ (gauche) <strong>et</strong> <strong>la</strong> ’DC2’ (droite) sur une couche limite <strong>la</strong>minaire ([62]) 394.1 Un exemple <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> d’un écoulement sur les décharges : stabilisation <strong>de</strong> couronnespointe-p<strong>la</strong>n [50] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 424.2 Coup<strong>la</strong>ge Aérodynamique - Décharge/P<strong>la</strong>sma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 424.3 Principaux phénomènes <strong>de</strong> l’interaction couronnes aérodynamique . . . . . . . . 434.4 Champ électrique créé par le dispositif pour V G = 32 kV (en rouge, le champ <strong>de</strong>c<strong>la</strong>quage ≃ 30 kV/cm) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 444.5 Principe du modèle phénoménologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 454.6 Schéma représentatif du calcul aérodynamique avec le modèle phénoménologique 464.7 Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> paroi (droite) du ventionique obtenu par le modèle phénoménologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 474.8 Profils <strong>de</strong> vitesse du vent ionique obtenu par le modèle phénoménologique (—) <strong>et</strong>par les mesures [62] (o) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 474.9 Profil <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement porteur, calculé (—) <strong>et</strong> mesuré [62] (o) en x = 8 cm 494.10 Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> paroi (droite) <strong>de</strong> <strong>la</strong>vitesse <strong>de</strong> l’écoulement obtenu avec le modèle phénoménologique . . . . . . . . . 504.11 Profils <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement avec p<strong>la</strong>sma, modèle phénoménologique (—) <strong>et</strong>mesures [62] (o), par rapport à l’écoulement porteur (- -) . . . . . . . . . . . . . . 506.1 Mail<strong>la</strong>ge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 666.2 Configuration <strong>de</strong> décharge couronne positive Sphère - Sphère . . . . . . . . . . . 736.3 Lignes isopotentielles configuration Sphère - Sphère . . . . . . . . . . . . . . . . 736.4 Coefficients d’ionisation α <strong>et</strong> d’attachement η, déterminés par le co<strong>de</strong> Bolsig (—)<strong>et</strong> donnés par Morrow (- -) [45] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 756.5 Mobilité µ e <strong>et</strong> coefficient <strong>de</strong> diffusion D e <strong>de</strong>s électrons, déterminés par le co<strong>de</strong>Bolsig (—) <strong>et</strong> donnés par Morrow (- -) [45] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 766.6 Courants électriques, obtenu grâce au modèle Sphère - Sphère (gauche) <strong>et</strong> issu <strong>de</strong><strong>la</strong> bibliographie [46] (droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 776.7 Importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> photoionisation (S photo ) <strong>et</strong> du détachement électronique (k d )reflétée par le modèle Sphère - Sphère (gauche) <strong>et</strong> <strong>la</strong> bibliographie [46] (droite) . 786.8 Densité <strong>de</strong>s électrons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 796.9 Champ électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 796.10 Densité <strong>de</strong>s ions positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 796.11 Densité <strong>de</strong>s ions négatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 797.1 Configurations <strong>de</strong> décharge couronne Fil - Cylindre positive <strong>et</strong> négative . . . . . 827.2 Lignes isopotentielles configuration Fil - Cylindre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 827.3 Décharge négative - Courant électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 847.4 Décharge négative - Pulse <strong>de</strong> courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 857.5 Décharge négative - Conditions <strong>de</strong> stabilité sur le pas <strong>de</strong> temps . . . . . . . . . . 85x


TABLE DES FIGURES7.6 Décharge négative - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité électronique lors d’un pulse <strong>de</strong> courant 857.7 Décharge négative - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ions négatifs lors d’un pulse <strong>de</strong>courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 857.8 Décharge négative - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ions positifs lors d’un pulse <strong>de</strong>courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 867.9 Décharge négative - Évolution du champ électrique lors d’un pulse <strong>de</strong> courant . . 867.10 Décharge négative - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique . . . . . . . . . . . . . . . . 877.11 Décharge négative - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique moyenne sur le domaine . . 877.12 Décharge négative - Force électrique moyennée sur une pério<strong>de</strong> . . . . . . . . . . 887.13 Décharge négative, r 1 = 0,5 mm - Courant électrique . . . . . . . . . . . . . . . 897.14 Décharge négative, r 1 = 0,5 mm - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité électronique lors d’unpulse <strong>de</strong> courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 907.15 Décharge négative, r 1 = 0,5 mm - Évolution du champ électrique lors d’un pulse<strong>de</strong> courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 907.16 Décharge négative, r 1 = 0,5 mm - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ions positifs lorsd’un pulse <strong>de</strong> courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 907.17 Décharge négative, r 1 = 0,5 mm - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ions négatifs lorsd’un pulse <strong>de</strong> courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 907.18 Décharge positive - Courant électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 927.19 Décharge positive - Pulse <strong>de</strong> courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 937.20 Décharge positive - Conditions <strong>de</strong> stabilité sur le pas <strong>de</strong> temps . . . . . . . . . . 937.21 Décharge positive - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité électronique lors d’un pulse <strong>de</strong> courant 937.22 Décharge positive - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ions positifs lors d’un pulse <strong>de</strong>courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 937.23 Décharge positive - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ions négatifs lors d’un pulse <strong>de</strong>courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 947.24 Décharge positive - Évolution du champ électrique lors d’un pulse <strong>de</strong> courant . . 947.25 Décharge positive - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . 957.26 Décharge positive - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique moyenne sur le domaine . . . 957.27 Décharge positive - Force électrique moyennée sur une pério<strong>de</strong> . . . . . . . . . . 958.1 Configuration Fil - Fil <strong>et</strong> lignes isopotentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 988.2 E ext <strong>et</strong> épaisseur <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma S typiques pour le modèle pseudo 1D <strong>de</strong> <strong>la</strong> configurationexpérimentale (gauche); véritable tracé <strong>de</strong> S pour les cas étudiés (droite). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 998.3 Courant <strong>de</strong> décharge obtenu par le modèle pseudo 1D, eff<strong>et</strong> du mail<strong>la</strong>ge (gauche);courant obtenu par Pons [52] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1018.4 Détail du courant électrique du régime pulsé obtenu avec 400 mailles . . . . . . . 1018.5 Densité en électrons durant les phases d’ava<strong>la</strong>nche à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (gauche) puis d<strong>et</strong>ransport vers l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our aux conditions initiales (droite) . . . . . . . . 102xi


TABLE DES FIGURES8.6 Champ électrique durant les phases d’ava<strong>la</strong>nche à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (gauche) puis d<strong>et</strong>ransport vers l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our aux conditions initiales (droite) . . . . . . . . 1028.7 Densité <strong>de</strong>s ions positifs dans <strong>la</strong> région anodique (gauche) <strong>et</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s ionsnégatifs dans <strong>la</strong> région cathodique (droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1038.8 Nombre <strong>de</strong> mailles décrivant les zones d’ava<strong>la</strong>nche électronique à l’ano<strong>de</strong> (gauche)<strong>et</strong> à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1048.9 Eff<strong>et</strong> d’un schéma <strong>numérique</strong> plus diffusif sur les régimes <strong>de</strong> décharges . . . . . . 1048.10 Densités en électrons (gauche) <strong>et</strong> champ électrique (droite) obtenus par le modèlepseudo 1D avec 800 mailles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1068.11 Densités en ions positifs (gauche) <strong>et</strong> en ions négatifs (droite) obtenus par le modèlepseudo 1D avec 800 mailles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1068.12 Force électrique du régime continu (l x = 800) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1078.13 Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1088.14 Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1098.15 Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance du circuit extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1108.16 Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement porteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1108.17 Eff<strong>et</strong> du bombar<strong>de</strong>ment ionique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1128.18 Comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge en condition <strong>de</strong> haute altitu<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . 1138.19 Comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge en condition <strong>de</strong> ralenti moteur . . . . . . . . . . . 1148.20 Schéma représentatif du calcul aérodynamique avec le modèle pseudo 1D . . . . 1178.21 Épaisseur <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma (gauche) <strong>et</strong> force électrique (droite) obtenues par le modèlepseudo 1D (- - initiale; — pour calcul CEDRE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1188.22 Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> paroi (droite) du ventionique obtenu avec le modèle pseudo 1D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1208.23 Profils <strong>de</strong> vitesse du vent ionique obtenu par le modèle pseudo 1D (—) <strong>et</strong> par lesmesures [62] (o) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1208.24 Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire (droite) <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>l’écoulement obtenu avec le modèle pseudo 1D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1218.25 Profils <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement avec p<strong>la</strong>sma, modèle pseudo 1D (—) <strong>et</strong> mesures[62] (o), par rapport à l’écoulement porteur (- -) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1218.26 Métho<strong>de</strong> finale <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s problèmes aérodynamique <strong>et</strong> électrique . . . . . 1229.1 Domaine d’étu<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1269.2 Données géométriques re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> grille <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge . . . . . . . . . . . . . . . . 1279.3 Mail<strong>la</strong>ge 2D construit à partir <strong>de</strong>s isopotentielles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> champ <strong>de</strong> <strong>la</strong>configuration expérimentale Fil - Fil (haut), détail à l’ano<strong>de</strong> (gauche) <strong>et</strong> à <strong>la</strong>catho<strong>de</strong> (droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1289.4 Isovaleurs du champ électrique en V/cm à l’ano<strong>de</strong> (gauche) <strong>et</strong> à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (droite)à l’instant initial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1339.5 Courant électrique, phase transitoire suivie d’un régime établi <strong>de</strong> pulses . . . . . 134xii


Table <strong>de</strong>s figures9.6 Isovaleurs <strong>de</strong> log 10 (N + ) avec N + en cm −3 , à l’ano<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . 1379.7 Isovaleurs <strong>de</strong> log 10 (N + ) avec N + en cm −3 , à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . 1389.8 Isovaleurs du champ électrique en V/cm, à l’ano<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . 1399.9 Isovaleurs du champ électrique en V/cm, à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . 1409.10 Force électrique moyenne (Nm −3 ) sur le domaine (haut), détail à l’ano<strong>de</strong> (gauche)<strong>et</strong> à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1419.11 Schéma représentatif du calcul aérodynamique avec Modèle <strong>de</strong> force Pseudo 1D . 1429.12 Mail<strong>la</strong>ges pour les calculs <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge électrique (isopotentielles <strong>et</strong> lignes <strong>de</strong>champ) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’aérodynamique (rectangu<strong>la</strong>ire) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1439.13 Force interpolée (Nm −3 ) sur le mail<strong>la</strong>ge Aéro à 200 mailles, à l’ano<strong>de</strong> (gauche) <strong>et</strong>à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1439.14 Force interpolée (Nm −3 ) sur le mail<strong>la</strong>ge Aéro à 400 mailles, à l’ano<strong>de</strong> (gauche) <strong>et</strong>à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1439.15 Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> paroi (droite) du ventionique obtenu avec le modèle 2D <strong>de</strong>s décharges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1459.16 Profils <strong>de</strong> vitesse du vent ionique obtenu par le modèle 2D (—) <strong>et</strong> par les mesures[62] (o) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1459.17 Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire (droite) <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>l’écoulement obtenu avec le modèle 2D <strong>de</strong>s décharges . . . . . . . . . . . . . . . . 1469.18 Profils <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement avec p<strong>la</strong>sma, modèle 2D <strong>de</strong>s décharges (—) <strong>et</strong>mesures [62] (o), par rapport à l’écoulement porteur (- -) . . . . . . . . . . . . . . 146xiii


Table <strong>de</strong>s figuresxiv


Liste <strong>de</strong>s tableaux2.1 Réactions dans les p<strong>la</strong>smas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235.1 Adimensionnement <strong>de</strong>s variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 555.2 Ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 576.1 Paramètres pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne Sphère - Sphère positive . . . . . . . . . 767.1 Paramètres pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne Fil - Cylindre négative . . . . . . . . . . 837.2 Paramètres pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne Fil - Cylindre positive . . . . . . . . . . 918.1 Paramètres pour le modèle pseudo 1D <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne Fil - Fil . . . . . . . . . . 1008.2 Force <strong>et</strong> épaisseur issues du modèle pseudo 1D pour le calcul aérodynamique . . . 1189.1 Paramètres du mail<strong>la</strong>ge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1299.2 Paramètres pour le modèle 2D <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne Fil - Fil . . . . . . . . . . . . . . . 133A.1 Coefficients <strong>de</strong> transport, d’ionisation <strong>et</strong> d’attachement <strong>de</strong>s électrons dans un mé<strong>la</strong>nge(N 2 - O 2 ) (80% - 20%) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154xv


Liste <strong>de</strong>s tableauxxvi


Chapitre 1Introduction1.1 Observation du vent ioniqueL’existence du vent ionique est découverte par Hauksbee en 1709. En utilisant un tube chargé,il ressent un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> souff<strong>la</strong>ge sur le visage. En 1750, Wilson <strong>et</strong> Hamilton démontrent <strong>la</strong> possibilitéd’utiliser le vent ionique sur l’expérience du ”tourniqu<strong>et</strong> électrique”. En 1938, Faraday proposele mécanisme <strong>de</strong> friction <strong>de</strong>s ions sur les molécules du gaz pour expliquer le vent ionique. En1961, Robinson [56] propose le premier modèle du vent ionique créé par une décharge couronne<strong>et</strong> obtient que le vent ionique v i créé par une décharge couronne dépend du courant électrique i :v i ∼ √ i (1.1)En 1968, Velkoff <strong>et</strong> K<strong>et</strong>cham [68] publient <strong>la</strong> première étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> décharges couronnessur <strong>de</strong>s écoulements <strong>de</strong> couche limite <strong>et</strong> montrent <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong>r le lieu <strong>de</strong> transitiond’un écoulement <strong>la</strong>minaire vers un écoulement turbulent.Actuellement, trois équipes <strong>de</strong> recherche travaillent sur le suj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s décharges couronnesappliquées aux écoulements aérodynamiques. Les <strong>la</strong>boratoires dans lesquels ces travaux sontmenés sont le Laboratoire d’Etu<strong>de</strong>s Aérodynamiques à Poitiers, le Laboratorio <strong>de</strong> Fluidodinámica<strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Buenos Aires en Argentine <strong>et</strong> l’Office National d’Etu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> RecherchesAérospatiales (ONERA), Centre <strong>de</strong> Toulouse.1.1.1 Description <strong>de</strong> l’actionneur à décharges couronnesLe fonctionnement <strong>de</strong> c<strong>et</strong> actionneur est assuré par <strong>la</strong> mise sous haute tension <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>sposées ou incrustées à <strong>la</strong> surface d’une paroi diélectrique, Figure 1.1. L’eff<strong>et</strong> couronneapparaît lorsque le rayon <strong>de</strong> courbure <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s est suffisamment faible. Il se produit alorsl’émission d’une lumière viol<strong>et</strong>te ou bleutée accompagnée d’un crépitement sonore, traduisant une1


1. IntroductionFigure 1.1 – Schéma représentatif du vent ioniquecréé par une décharge couronne fil-fil [40]Figure 1.2 – Configurations <strong>de</strong> déchargescouronnes fil - p<strong>la</strong>que (a,b) <strong>et</strong> fil - fil (c)[42]activité électrique. La création d’espèces ionisées puis leur transport d’une électro<strong>de</strong> à l’autre entraîne,par collision avec les molécules neutres <strong>de</strong> l’écoulement, <strong>la</strong> création d’un vent ionique.Plusieurs types <strong>de</strong> géométrie <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s ont été testées, Figure 1.2.Léger [28] utilise <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s fi<strong>la</strong>ires séparées <strong>de</strong> 4 cm <strong>et</strong> observe cinq régimes <strong>de</strong> déchargeen augmentant progressivement <strong>la</strong> tension appliquée.Le premier régime est nommé “Spot” <strong>et</strong> est constitué <strong>de</strong> microdécharges. Ces microdéchargess’attachent sur les aspérités <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, donnant lieu à une série <strong>de</strong> points lumineux répartis<strong>de</strong> façon chaotique sur <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s. Lorsque l’on augmente <strong>la</strong> tension, le nombre<strong>de</strong> ces points augmente. Dans ce régime, les décharges sont c<strong>la</strong>irement déclenchées par l’eff<strong>et</strong><strong>de</strong> champ fort créé par les défauts <strong>de</strong> surface. L’intensité du courant reportée à <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>sélectro<strong>de</strong>s est inférieure à 0,2 mA/m.Le <strong>de</strong>uxième régime est celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> “Streamer Corona” pour lequel toute <strong>la</strong> zone séparantles électro<strong>de</strong>s, nommée espace inter-électro<strong>de</strong>s, est lumineuse. C<strong>et</strong>te décharge est composée <strong>de</strong>microdécharges suffisamment énergétiques pour rejoindre les <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s. On assiste au développement<strong>de</strong> streamers successifs qui donnent l’impression visuelle d’une décharge continue,alors que composée <strong>de</strong> pulses <strong>de</strong> courant. Le courant est inférieur 0,8 mA/m.Le troisième régime est nommé “Glow Corona”. Les électro<strong>de</strong>s sont couvertes d’un grandnombre <strong>de</strong> points lumineux, l’espace inter-électro<strong>de</strong>s restant sombre. Ce régime est plus stable<strong>et</strong> perm<strong>et</strong> le passage d’un courant électrique plus élevé. Le courant est inférieur à 2,5 mA/m.Si l’on augmente encore <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel, le régime “Fi<strong>la</strong>mentary” fait apparaîtreune série <strong>de</strong> fi<strong>la</strong>ments lumineux très énergétiques <strong>et</strong> instables. Ce régime est caractéristique <strong>de</strong>sdécharges couronnes aux hautes tensions <strong>et</strong> mène vers le passage à l’arc, <strong>de</strong>structeur pour lesdispositifs étudiés ici.2


1.1. Observation du vent ionique1.1.2 Performances <strong>de</strong> l’actionneurLe régime “Glow corona” est celui qui produit un vent ionique maximal. Tout d’abord il eststable, ce qui évite <strong>la</strong> détérioration <strong>de</strong>s composants du dispositif <strong>et</strong> assure un fonctionnementcontinu sur <strong>de</strong>s longues durées. Ensuite, c’est le régime stable pour lequel le courant est le plusélevé. D’après <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Robinson 1.1, le vent ionique est proportionnel à <strong>la</strong> racine carrée ducourant électrique. Ainsi n’est-il pas surprenant que le maximum <strong>de</strong> vitesse soit obtenu expérimentalementpour un régime ou le courant est maximal. La Figure 1.3 trace les profils <strong>de</strong> vitess<strong>et</strong>angentielle à <strong>la</strong> paroi. Sur ces graphes, Y est <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> paroi. Le maximum <strong>de</strong> vitesse est<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3,5 m/s <strong>et</strong> est obtenu à une distance Y = 2 mm <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi. Le vent ionique est unphénomène local puisqu’à un centimètre en aval <strong>de</strong> l’actionneur, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement estdiminuée.Figure 1.3 – Vitesse tangentielle du vent ionique en fonction du courant électrique (à gauche)<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> (à droite). x = 10 mm est situé 10 mm en aval <strong>de</strong> l’actionneur,x = −10 mm entre les électro<strong>de</strong>s. [41]Figure 1.4 – Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression (gauche) <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement (droite) sur le courant<strong>de</strong> décharge moyen [42]3


1. IntroductionLes performances <strong>de</strong> l’actionneur dépen<strong>de</strong>nt d’un <strong>la</strong>rge éventail <strong>de</strong> paramètres physiques.Moreau [42] cite <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, l’humidité re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> l’air, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement,<strong>la</strong> pression, <strong>la</strong> nature du diélectrique. Lorsque <strong>la</strong> pression diminue, <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentielnécessaire au déclenchement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge couronne diminue. L’eff<strong>et</strong> d’un écoulement externepeut modifier <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge d’un régime <strong>de</strong> “Glow Corona” vers un régime <strong>de</strong>“Streamer Corona” pour <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 15 m/s, Figure 1.4. L’eff<strong>et</strong> couplé <strong>de</strong> <strong>la</strong> naturedu matériau <strong>et</strong> du <strong>de</strong>gré d’humidité <strong>de</strong> l’air est également très important. Pour l’instant, aucuneexplication précise n’a été donnée à ce suj<strong>et</strong>.1.2 Explication physique du vent ionique1.2.1 Description <strong>de</strong>s phénomènesAfin d’expliquer l’action <strong>de</strong>s décharges couronnes sur l’aérodynamique, il apparaît utile <strong>de</strong>décrire <strong>de</strong> façon qualitative les phénomènes se développant autour <strong>de</strong> telles électro<strong>de</strong>s stressées.Considérons ainsi une électro<strong>de</strong> portée à un fort potentiel électrique <strong>et</strong> plongée dans l’air à <strong>la</strong>pression atmosphérique. C<strong>et</strong>te configuration est schématisée sur <strong>la</strong> Figure 1.5. Un électron présentinitialement dans l’atmosphère, du fait par exemple du rayonnement cosmique, est accéléré parle champ électrique créé <strong>et</strong> gagne ainsi <strong>de</strong> l’énergie. Dans son mouvement en direction <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>,c<strong>et</strong> électron entre en collision avec un neutre. Si le champ électrique est suffisant, l’électron auraatteint un niveau d’énergie capable d’ioniser <strong>la</strong> molécule neutre. On dispose alors d’un nouvelélectron <strong>et</strong> d’un ion positif. Les <strong>de</strong>ux électrons sont à nouveau accélérés <strong>et</strong> capables d’arracher<strong>de</strong>s électrons aux neutres percutés. Les électrons formés lors d’une telle ava<strong>la</strong>nche électroniquesont absorbés à l’ano<strong>de</strong> tandis que les ions positifs dérivent en direction opposée. Dans l’espacelointain, il ne subsiste ainsi qu’un courant d’ions positifs. En dérivant, les ions entrent en collisionavec les molécules neutres <strong>de</strong> l’air. Une gran<strong>de</strong> fraction <strong>de</strong> ces collisions est purement é<strong>la</strong>stique :les ions cè<strong>de</strong>nt une partie <strong>de</strong> leur quantité <strong>de</strong> mouvement aux neutres. La mise en mouvement<strong>de</strong>s neutres est ce que l’on appelle vent ionique.Considérons maintenant une électro<strong>de</strong> portée à un fort potentiel négatif (Figure 1.5). Uneava<strong>la</strong>nche électronique se produit, créatrice d’un nombre élevé d’ions positifs <strong>et</strong> d’électrons. Lesions positifs sont absorbés à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> tandis que les électrons s’en éloignent rapi<strong>de</strong>ment. Ayantatteint une zone <strong>de</strong> champ électrique plus faible, ces électrons s’attachent rapi<strong>de</strong>ment aux moléculesd’oxygène <strong>de</strong> l’air pour former <strong>de</strong>s ions négatifs. Ces ions dérivent alors en s’écartant <strong>de</strong>leur zone <strong>de</strong> production. Ce mouvement se traduit par <strong>la</strong> création d’un vent ionique.Il est à noter que quel que soit <strong>la</strong> po<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong>, le vent ionique s’établit <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong>vers l’extérieur. Pour espérer une action optimale, il est donc nécessaire que le dispositif soit“asymétrique”. Il l’est déjà en raison <strong>de</strong>s cinétiques chimiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique différentes <strong>de</strong>scouronnes positives <strong>et</strong> négatives. Raizer [55] explique que, se dép<strong>la</strong>çant en direction <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>,les électrons créés dans une couronne positive se meuvent dans une région où le champ électrique4


1.2. Explication physique du vent ioniqueweak electric field+-Weak electric fieldintense electric field+ion+e-e-neutrale-ion+e-+++--ion -Intense electric fieldion+e-neutrale-e--+neutralFigure 1.5 – Couronne positive (à gauche), négative (à droite) <strong>et</strong> vent ioniqueest <strong>de</strong> plus en plus intense, jusqu’à rejoindre l’électro<strong>de</strong>. L’ionisation est donc favorisée par rapportau cas d’une couronne négative puisque dans ce <strong>de</strong>rnier cas, les électrons sont expulsés <strong>de</strong><strong>la</strong> zone <strong>de</strong> champ fort.Dans <strong>la</strong> littérature exposant <strong>la</strong> création <strong>de</strong> décharges électriques sur <strong>de</strong>s corps supersoniques,d’autres phénomènes ont été proposés (notamment par Elias [19]) pour expliquer leur eff<strong>et</strong> bénéfiquesur les chocs. L’hypothèse <strong>la</strong> plus fréquemment citée est le chauffage thermique du gaz<strong>et</strong> donc <strong>la</strong> modification <strong>de</strong>s propriétés intrinsèques du flui<strong>de</strong>. On peut également imaginer que<strong>la</strong> présence d’espèces chargées modifie sensiblement <strong>la</strong> viscosité du gaz du fait <strong>de</strong>s interactionsparticu<strong>la</strong>ires. Ces mécanismes ne peuvent expliquer <strong>la</strong> mise en mouvement d’un flui<strong>de</strong> au reposmais plutôt <strong>la</strong> modification <strong>de</strong>s écoulements. Par ailleurs, dans le cas que nous considérons,les p<strong>la</strong>smas créés sont hors équilibre thermodynamique, c’est-à-dire que les particules lour<strong>de</strong>s(neutres <strong>et</strong> ions) restent à température ambiante tandis que les électrons acquèrent une températureélevée. Des essais sur <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ques en plexig<strong>la</strong>s durant lesquels ce même plexig<strong>la</strong>s ne sedéforme pas montrent qu’il n’y a pas d’élévation notable <strong>de</strong> <strong>la</strong> température. Nous faisons doncl’hypothèse que les décharges <strong>et</strong> p<strong>la</strong>smas n’agissent, dans le cadre <strong>de</strong>s essais réalisés au titre <strong>de</strong>sdécharges couronnes en écoulement subsonique, que par l’intermédiaire du vent ionique.1.2.2 Expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électriqueLa <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s décharges couronnes sur l’aérodynamique donnée au paragrapheprécé<strong>de</strong>nt indique que <strong>la</strong> force qu’exerce sur le flui<strong>de</strong> une décharge ou un p<strong>la</strong>sma est une force<strong>de</strong> collision entre les particules chargées <strong>et</strong> les molécules neutres. De façon générale, les ionsmais aussi les électrons participent à c<strong>et</strong>te force. Boeuf <strong>et</strong> al. expriment <strong>la</strong> force électrique quis’exerce sur un élément flui<strong>de</strong> [6, 7]. C<strong>et</strong>te force volumique est égale au transfert <strong>de</strong> quantité<strong>de</strong> mouvement par unité <strong>de</strong> volume <strong>et</strong> <strong>de</strong> temps <strong>de</strong>s particules chargées vers les neutres. Poursimplifier, on considère ici seulement une seule espèce d’ions positifs <strong>et</strong> négatifs, chargés une seulefois. En négligeant <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s neutres par rapport à celle <strong>de</strong>s espèces chargées, les forces f + ,5


1. Introductionf − <strong>et</strong> f e dues aux ions positifs, négatifs <strong>et</strong> aux électrons s’écrivent :f + = N + m + ν n+ U + (1.2)f − = N − m − ν n− U − (1.3)f e = N e m e ν ne U e (1.4)Pour une espèce d’indice k, N k représente le nombre <strong>de</strong> particules k par unité <strong>de</strong> volume, nomméeaussi <strong>de</strong>nsité, m k est sa masse molécu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> U k sa vitesse. La variable ν nk est <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>collision é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> l’espèce k sur les neutres, d’indice n. En utilisant <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilitéélectrique <strong>de</strong>s particules chargées, µ k = e/m k ν kn où e est <strong>la</strong> charge élémentaire (e = 1,6.10 19 C),les équations (1.2) à (1.4) <strong>de</strong>viennent :f + = eN +U +µ +(1.5)f − = eN −U +µ −(1.6)f e = eN eU eµ e(1.7)La vitesse <strong>de</strong>s espèces s’écrit communément comme <strong>la</strong> somme d’une vitesse <strong>de</strong> dérive due auchamp électrique <strong>et</strong> d’une vitesse <strong>de</strong> diffusion, U k = Z k µ k E − D k /N k .∇N k , où Z k = ±1 est <strong>la</strong>charge <strong>et</strong> D k le coefficient <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> l’espèce k, E le champ électrique. Une étu<strong>de</strong> effectuéeau paragraphe 5.2 perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> justifier c<strong>et</strong>te expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse. On reporte c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> auchapitre dédié au modèle <strong>de</strong>s décharges par souci <strong>de</strong> lisibilité. Seul le résultat final est utiliséici afin <strong>de</strong> disposer rapi<strong>de</strong>ment d’une expression <strong>de</strong>s forces électriques. En utilisant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tiond’Einstein, D k /µ k = k B T k /e où k B est <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> Boltzmann (k B = 1,38.10 −23 JK −1 ) <strong>et</strong>T k <strong>la</strong> température <strong>de</strong> l’espèce k, on obtient l’expression (1.8) <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique totale :f = e(N + − N − − N e ) E − k B T + ∇N + − k B T − ∇N − − k B T e ∇N e (1.8)Une autre formu<strong>la</strong>tion est possible si l’on introduit <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant j k = Z k eN k U k . Dansc<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière formu<strong>la</strong>tion (1.9), <strong>la</strong> force résultante révèle bien une compétition entre <strong>la</strong> force dueau transport <strong>de</strong>s espèces positives <strong>et</strong> celle due au transport <strong>de</strong>s espèces négatives.f = j +µ +− j −µ −− j eµ e(1.9)Zone quasi neutre du p<strong>la</strong>sma Les p<strong>la</strong>smas sont généralement quasiment neutres du fait<strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> rappel qui s’exercent sur les particules chargées isolées. Ce<strong>la</strong> se traduit par unmouvement collectif. C<strong>et</strong>te caractéristique, selon <strong>la</strong>quelle N + − N − − N e ≃ 0, implique que<strong>la</strong> force électrique est portée uniquement par les gradients <strong>de</strong> pression <strong>de</strong>s espèces. Pour <strong>de</strong>sapplications en aérodynamique, ces forces sont généralement insuffisantes pour expliquer le ventionique.6


1.3. Modèles <strong>de</strong> vent ioniqueZone non neutre Dans une région non neutre, <strong>la</strong> force est d’un ordre bien supérieur <strong>et</strong> peutse simplifier en :f = e(N + − N − − N e )E (1.10)Dans le cas <strong>de</strong>s décharges couronnes, c<strong>et</strong>te force s’applique typiquement dans <strong>la</strong> zone unipo<strong>la</strong>ire<strong>de</strong> dérive <strong>de</strong>s ions (positifs ou négatifs). Selon Boeuf [6], c<strong>et</strong>te force s’applique également dans lesdécharges <strong>de</strong> Townsend, dans <strong>la</strong> gaine cathodique d’une décharge luminescente ou dans <strong>la</strong> têted’un streamer cathodique.1.3 Modèles <strong>de</strong> vent ioniqueDifférents modèles ont été proposés pour l’étu<strong>de</strong> du vent ionique. Ces modèles peuvent êtreregroupés comme suit, par ordre <strong>de</strong> complexité.Tout d’abord, le premier type <strong>de</strong> modèle, apporté par Robinson [56], est empirique est relie<strong>la</strong> vitesse du vent ionique à l’intensité <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge par une équation du type (1.1). Lacoste<strong>et</strong> al. [26] ainsi que Béquin [5], établissent <strong>de</strong>s modèles du même type que celui <strong>de</strong> Robinson, <strong>et</strong>déterminent l’évolution spatiale du vent ionique pour <strong>de</strong>s couronnes Pointe - P<strong>la</strong>n positives <strong>et</strong>négatives, modèles qui rejoignent les mesures issues <strong>de</strong>s expériences.Van Rosendale <strong>et</strong> al. [67] ainsi que Colver <strong>et</strong> Khabiry [18] couplent les équations <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique<strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s bidimensionnelles stationnaires augmentées d’un terme électrique avec leséquations <strong>de</strong> Poisson <strong>et</strong> <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge totale. Il s’agit d’un premier effort vers lecoup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’électricité. Cependant, <strong>la</strong> déchargen’est pas simulée au moyen d’un modèle <strong>de</strong> cinétique chimique.Grangé <strong>et</strong> al. [22] effectuent le calcul <strong>numérique</strong> monodimensionnel du développement <strong>de</strong> <strong>la</strong>décharge couronne pointe-p<strong>la</strong>n positive en résolvant les équations <strong>de</strong> conservation d’un nombrechoisi <strong>de</strong> composants du p<strong>la</strong>sma (électrons <strong>et</strong> ions positifs <strong>et</strong> négatifs). Loiseau [32] déduit <strong>de</strong>ces travaux un terme <strong>de</strong> force électrique instationnaire qu’il introduit alors dans les équations <strong>de</strong>Navier-Stokes. La formation d’anneaux convectifs entre <strong>la</strong> pointe <strong>et</strong> le p<strong>la</strong>n donne à penser que<strong>la</strong> décharge a bien été décrite <strong>et</strong> son eff<strong>et</strong> sur l’aérodynamique bien déduit.Boeuf [6, 7] étudie <strong>numérique</strong>ment le développement 2D <strong>de</strong>s décharges à barrière diélectrique<strong>et</strong> en déduit également le terme <strong>de</strong> force électrique qui s’applique aux écoulements.1.4 Intérêt <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas pour l’aérodynamiqueLes avantages potentiels <strong>de</strong>s actionneurs p<strong>la</strong>smas pour le contrôle aérodynamique sont multiples.Tout d’abord, leur utilisation ne nécessite pas d’apport supplémentaire <strong>de</strong> masse <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>donc <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong>s circuits <strong>de</strong> mise sous pression du gaz, utilisés par exemple dans les dispositifs<strong>de</strong> souff<strong>la</strong>ge/aspiration <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite. Ensuite, les courants électriques, dont unereprésentation typique est reportée Figure 1.6, montrent que les décharges possè<strong>de</strong>nt une dynamiqu<strong>et</strong>rès rapi<strong>de</strong> [52]. Les pics <strong>de</strong> courants observés ont <strong>de</strong>s fréquences très élevées, m<strong>et</strong>tanten avant <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> réponse très courts. Au final, ce<strong>la</strong> démontre <strong>la</strong> possibilité d’utiliser les7


1. IntroductionFigure 1.6 – Courant électrique observé sur l’actionneur Fil - Fil du LEA pour une tension <strong>de</strong>34 kV [52]décharges sur une gamme très élevée <strong>de</strong> fréquences en les utilisant non en continu mais en tensionpulsée. Par ailleurs, lorsqu’il est désactivé, l’actionneur p<strong>la</strong>sma présente une interaction trèsréduite avec l’écoulement. Enfin, il ne nécessite pas <strong>de</strong> pièce mobile, ce qui en réduit considérablement<strong>la</strong> complexité <strong>de</strong> <strong>la</strong> conception mécanique, d’encombrement <strong>et</strong> <strong>de</strong> poids.Plusieurs auteurs ont rapi<strong>de</strong>ment vu l’intérêt que pouvaient représenter ces décharges pourl’aérodynamique, les premiers étant Velkoff <strong>et</strong> K<strong>et</strong>cham [68]. La transition <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limiteest un phénomène très sensible aux conditions expérimentales. Des perturbations acoustiques ouencore l’état <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong>r ou <strong>de</strong> déclencher <strong>la</strong> transition d’unécoulement <strong>la</strong>minaire vers un écoulement turbulent. La théorie <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite,telle que développée par Tollmien <strong>et</strong> Schlichting, repose sur <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites perturbations[59]. En bref, l’amplification <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites perturbations périodiques présentes dans l’écoulementconduit à <strong>la</strong> transition. C<strong>et</strong>te amplification dépend du nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence<strong>de</strong>s perturbations. Si elle est appliquée en un lieu bien choisi <strong>de</strong> l’écoulement, dans une zone dite<strong>de</strong> réceptivité, une énergie même faible par rapport à celle <strong>de</strong> l’écoulement peut suffire à modifierl’état <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite. L’hypothèse initiale est donc qu’utilisées à <strong>de</strong>s fréquences <strong>et</strong> en <strong>de</strong>slieux bien précis, les décharges peuvent agir gran<strong>de</strong>ment sur les écoulements aérodynamiques d<strong>et</strong>ype couche limite.Un travail théorique effectué par Kazakov <strong>et</strong> Kuryachii va dans ce sens [23]. En appliquant<strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s instabilités linéaires à un système d’équations portant sur le champ électrique,le transport <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge électrique <strong>et</strong> les équations <strong>de</strong> Navier-Stokes, ces auteurs montrent unr<strong>et</strong>ard <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition <strong>de</strong> 8 % sur un profil <strong>de</strong> Joukowski.Des mesures <strong>et</strong> observations expérimentales suggèrent également que créer un p<strong>la</strong>sma dans<strong>la</strong> couche intermédiaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite peut mener à <strong>la</strong> suppression, du moins partielle, <strong>de</strong>sinstabilités. Scherbakov <strong>et</strong> al. utilisent un treillis composé d’électro<strong>de</strong>s parallèles reliées à ungénérateur <strong>de</strong> tension haute fréquence <strong>et</strong> voient <strong>la</strong> traînée d’un profil d’aile réduite <strong>de</strong> 5% <strong>et</strong> 2 %aux vitesses d’air respectives <strong>de</strong> 35 <strong>et</strong> 54 m/s [63]. Sosa <strong>et</strong> al. utilisent <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s sur le bord8


1.4. Intérêt <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas pour l’aérodynamiqueFigure 1.7 – Exemple <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong>s décharges couronnes sur le décollement <strong>de</strong> l’écoulementautour d’un profil d’aile NACA 0015, angle d’inci<strong>de</strong>nce 19,8˚, vitesse 25 m/s [64]d’attaque d’un profil d’aile <strong>et</strong> montrent l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension appliquée surle réattachement <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite pour <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> 25 m/s, Figure 1.7 [64]. Ils montrentque <strong>la</strong> fréquence est plus influente que l’énergie injectée.Il est à noter que d’autres types <strong>de</strong> décharges sont utilisées pour agir sur les écoulements. Cesont les décharges à barrière diélectrique. Ce<strong>la</strong> consiste à séparer les électro<strong>de</strong>s par un matériausoli<strong>de</strong> non conducteur tel que le plexig<strong>la</strong>s, le verre ou <strong>de</strong>s céramiques. Ces décharges sont utiliséesen régime sinusoïdal afin d’évacuer d’une pério<strong>de</strong> à l’autre les charges qui, sans ce<strong>la</strong>, s’accumuleraientdangereusement sur <strong>la</strong> paroi du diélectrique jusqu’à produire sa <strong>de</strong>struction par eff<strong>et</strong>thermique ou électrique. Les vents ioniques obtenus par ce genre <strong>de</strong> dispositifs sont généralement<strong>de</strong> 4 à 5 m/s. L’eff<strong>et</strong> sur les écoulements <strong>de</strong> couche limite est du même type que celui produit parles décharges couronnes <strong>et</strong> fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreuses publications, principalement <strong>de</strong>s équipes<strong>de</strong> Roth [57], Moreau [42] <strong>et</strong> Corke [53].Actions menées à l’ONERA L’ONERA a mis en p<strong>la</strong>ce un programme <strong>de</strong> recherche dontle but est d’i<strong>de</strong>ntifier les actionneurs p<strong>la</strong>sma présentant un intérêt dans le domaine du contrôleaérodynamique. Ce programme se compose d’une contribution au proj<strong>et</strong> INCA 1 CombustionAssistée par P<strong>la</strong>smas <strong>et</strong> du PRF 2 PUMA 3 .Les recherches liées à PUMA portent sur les régimes aérodynamiques supersonique, subsonique<strong>et</strong> transsonique. Dans le domaine <strong>de</strong>s écoulements subsoniques, les applications envisagéessont le contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition <strong>la</strong>minaire-turbulent <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite, le contrôle <strong>de</strong>s décollements<strong>et</strong> le contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> pulvérisation <strong>de</strong> nappes <strong>de</strong> carburant liqui<strong>de</strong> injecté. Ces orientations1 INitiative en Combustion Avancée2 Proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> Recherche Fédérateur3 P<strong>la</strong>smas Utiles à <strong>la</strong> Maîtrise <strong>de</strong> l’Aérodynamique9


1. Introductionfont suite à <strong>la</strong> synthèse réalisée par Caruana <strong>et</strong> Séraudie sur les besoins <strong>et</strong> possibilités <strong>de</strong> contrôlesur les avions civils <strong>de</strong> transport [9].L’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> pulvérisation grâce à <strong>de</strong>s actionneurs p<strong>la</strong>smas est une <strong>de</strong>s contributions<strong>de</strong> l’ONERA au programme INCA. En agissant sur les écoulements aérodynamiques, Larricq<strong>et</strong> al. montrent une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> battement <strong>de</strong>s nappes liqui<strong>de</strong>s, ce qui vadans le sens d’une diminution finale <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s gouttes, <strong>et</strong> donc vers une amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong>combustion, notamment pour <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> ralenti moteur durant lesquels <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’airest faible [27].Un <strong>de</strong>s objectifs du programme <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> l’ONERA est <strong>de</strong> comprendre comment lesactionneurs génèrent les p<strong>la</strong>smas <strong>et</strong> décharges électriques ainsi que leur action sur les écoulementsaérodynamiques. Le but final est <strong>de</strong> simuler <strong>numérique</strong>ment les phénomènes physiques seproduisant sur les dispositifs expérimentaux afin d’optimiser ces <strong>de</strong>rniers. C’est dans ce cadreprécis que s’inscrit <strong>la</strong> présente thèse.1.5 Objectif <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèseLe but <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse réalisée à l’ONERA/DMAE 4 , soutenue par <strong>la</strong> DGA 5 , en col<strong>la</strong>borationavec MIP 6 <strong>et</strong> ONERA/DTIM 7 , est <strong>de</strong> modéliser <strong>et</strong> <strong>de</strong> développer un outil <strong>numérique</strong> capable <strong>de</strong>simuler <strong>la</strong> <strong>génération</strong> <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma dans les décharges couronnes <strong>et</strong> leur interaction avec l’aérodynamique.C<strong>et</strong>te recherche s’appuie notamment sur les premiers résultats obtenus dans le cadre <strong>de</strong><strong>la</strong> thèse <strong>de</strong> Géraldine Quinio [54], réalisée à l’ONERA/DTIM en col<strong>la</strong>boration avec MIP, <strong>et</strong> dontles travaux ont abouti au développement d’un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas utilisés dans ledomaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> furtivité. Elle s’appuie également sur les travaux expérimentaux menés par A<strong>la</strong>inSéraudie [61, 62] dans le cadre du proj<strong>et</strong> PUMA.1.6 P<strong>la</strong>n <strong>et</strong> résumé du mémoireLa démarche adoptée est <strong>la</strong> suivante. Tout d’abord, il convient <strong>de</strong> dégager les phénomènesphysiques à l’origine du vent ionique. La connaissance <strong>de</strong> ces mécanismes peut alors donner naissanceà une modélisation physique puis <strong>numérique</strong> <strong>de</strong> l’interaction entre les p<strong>la</strong>smas ou décharges<strong>et</strong> les écoulements aérodynamiques. Les outils <strong>de</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>numérique</strong> utilisés au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>hèse ont été enrichis au fur <strong>et</strong> à mesure. La structure <strong>de</strong> ce document décrit ainsi commentchaque modèle a permis d’orienter les travaux suivants, pour obtenir finalement un outil <strong>numérique</strong>décrivant <strong>de</strong> façon réaliste <strong>la</strong> physique du vent ionique créé par les décharges couronnes.4 Département Modèles pour l’Aérodynamique <strong>et</strong> l’Energétique5 Délégation Générale pour l’Armement6 Mathématiques pour l’Industrie <strong>et</strong> <strong>la</strong> Physique <strong>de</strong> Toulouse7 Département Traitement <strong>de</strong> l’Information <strong>et</strong> <strong>Modélisation</strong>10


1.6. P<strong>la</strong>n <strong>et</strong> résumé du mémoirePour relier le vent ionique à <strong>la</strong> physique <strong>de</strong>s décharges, il est nécessaire <strong>de</strong> comprendre lesphénomènes électriques impliqués. Le chapitre 2 propose une étu<strong>de</strong> détaillée <strong>de</strong>s décharges électriques<strong>et</strong> <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas. En partant d’une <strong>de</strong>scription générale, ce chapitre dégage les phénomènesélectriques essentiels apparaissant lors <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s actionneurs p<strong>la</strong>smas. Les déchargescouronnes, telles que celles produites par les dispositifs du LEA, sont ainsi le siège <strong>de</strong> processuschimiques très complexes, faisant toujours l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherches approfondies. Les principauxaspects <strong>de</strong>s décharges couronnes sont cependant mis en avant lors <strong>de</strong> ce chapitre.Le chapitre 3 s’attache à décrire les expériences menées à l’ONERA sur le suj<strong>et</strong> du ventionique créé par les décharges couronnes <strong>de</strong> surface. Ces expériences sont liées au PRF PUMA<strong>et</strong> ont été réalisées au sein <strong>de</strong> l’Unité Transition <strong>et</strong> Instabilités du DMAE par A<strong>la</strong>in Séraudie.L’actionneur à décharges couronnes utilisé est du même type que celui réalisé initialement auLEA <strong>et</strong> décrit au paragraphe 1.1.1. On décrit l’actionneur puis son eff<strong>et</strong> sur l’aérodynamique.Les résultats présentés servent <strong>de</strong> base <strong>de</strong> données pour <strong>la</strong> validation <strong>de</strong>s résu<strong>la</strong>ts obtenus dansce présent travail.Le chapitre 4 propose une stratégie <strong>de</strong> résolution du problème électroaérodynamique. Celle-ciconsiste à calculer séparément le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge puis son eff<strong>et</strong> sur l’aérodynamique.L’orientation choisie dans ce travail <strong>de</strong> thèse est ainsi <strong>de</strong> découpler les parties portantsur l’aérodynamique <strong>et</strong> les décharges électriques. Il s’agit alors <strong>de</strong> chaîner les maillons P<strong>la</strong>sma <strong>et</strong>Aéro. Le pivot <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te chaîne rési<strong>de</strong> en <strong>la</strong> force électrique exercée par <strong>la</strong> décharge sur l’écoulement.Un modèle simple <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong>s couronnes reliant <strong>la</strong> force électrique au courant électriquemesuré expérimentalement perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en oeuvre <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>. Ce terme <strong>de</strong> force uniformeest implémenté dans un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s Flui<strong>de</strong>s pour le calcul d’un écoulement <strong>de</strong> typecouche limite. Ce modèle non prédictif confirme l’explication fournie dans c<strong>et</strong>te introduction <strong>et</strong>selon <strong>la</strong>quelle le vent ionique peut s’expliquer par un transfert <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement entreles espèces chargées <strong>et</strong> neutres du gaz ionisé.Le chapitre 5 détaille le modèle perm<strong>et</strong>tant le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge. Ce modèle prend encompte <strong>la</strong> cinétique <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s espèces du p<strong>la</strong>sma ainsi que leur transport couplés àl’équation <strong>de</strong> Poisson pour le champ électrique. Le modèle <strong>de</strong> cinétique chimique est simplifié.Une étu<strong>de</strong> asymptotique sur le bi<strong>la</strong>n d’impulsion perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> justifier l’écriture c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong> <strong>la</strong>vitesse <strong>de</strong>s espèces chargées <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité<strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong> chaque composant.Le chapitre 6 détaille le schéma d’intégration <strong>numérique</strong> du modèle physique. La validationdu modèle <strong>numérique</strong> est effectuée sur le cas d’une décharge couronne entre <strong>de</strong>ux sphères concentriques,cas d’étu<strong>de</strong> bien détaillé dans <strong>la</strong> bibliographie. Les <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s effectuées montrent unbon accord qualitatif <strong>et</strong> quantitatif avec les travaux existants. C<strong>et</strong>te étape perm<strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>rl’imp<strong>la</strong>ntation <strong>numérique</strong> du modèle physique.11


1. IntroductionLe modèle physique est alors testé sur <strong>de</strong>s configurations intermédiaires, se rapprochant plusdu dispositif expérimental. Il s’agit tout d’abord, dans le chapitre 7, <strong>de</strong> simuler les déchargesentre un fil <strong>et</strong> un cylindre coaxiaux. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> perm<strong>et</strong><strong>de</strong> cerner les mécanismes <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s couronnes en appliquant tour à tour une tensionpositive <strong>et</strong> négative à l’électro<strong>de</strong> fi<strong>la</strong>ire. L’outil <strong>numérique</strong> perm<strong>et</strong> alors <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> régimespulsés tels que ceux décrits au chapitre 2.Le chapitre 8 présente une version du co<strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> simuler en 1D <strong>la</strong> décharge couronneentre <strong>de</strong>ux fils, configuration très proche du dispositif expérimental. Le problème réel étant 2D(<strong>et</strong> même 3D), l’écriture du modèle en 1D n’est plus consistante. On introduit alors une nouvelledonnée : l’épaisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge. Le but <strong>de</strong> ce modèle est <strong>de</strong> déterminer si un calcul1D, moins coûteux qu’un calcul 2D, perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> simuler correctement <strong>la</strong> décharge entre <strong>de</strong>ux fils.Les résultats obtenus confirment <strong>la</strong> capacité du modèle physique <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> àrésoudre les échelles <strong>de</strong> temps, très p<strong>et</strong>ites, <strong>de</strong>s phénomènes électriques. Une étu<strong>de</strong> paramétriquecomplémentaire fournit <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> compréhension essentiels quant aux phénomènes prépondérants.Le modèle est ensuite testé dans <strong>de</strong>s conditions proches <strong>de</strong> celles rencontrées dans<strong>de</strong>s configurations aéronautiques typiques : en écoulement externe à haute altitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> en écoulementinterne <strong>de</strong> moteur au ralenti. Ces calculs suggèrent que les actionneurs p<strong>la</strong>smas peuventfonctionner dans <strong>de</strong>s conditions extrêmes en utilisant <strong>de</strong>s générateurs <strong>de</strong> tension adaptés.Les <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s donnent par ailleurs accès au terme <strong>de</strong> force électrique, force alors implémentéedans un calcul aérodynamique du même type que celui réalisé au chapitre 4. Le vent ioniqueobtenu est en bon accord qualitatif avec les mesures.Le chapitre 9 présente <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> utilisée pour effectuer le calcul bidimensionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> déchargese produisant entre <strong>de</strong>ux fils. On s’affranchit alors <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma, arbitrairementfixée dans <strong>la</strong> version 1D du modèle. Le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge est en accord qualitatif avecles résultats précé<strong>de</strong>nts <strong>et</strong> les observations expérimentales. L’eff<strong>et</strong> induit sur l’aérodynamique estégalement physiquement réaliste.Enfin, le chapitre 10 effectue le bi<strong>la</strong>n du travail produit <strong>et</strong> propose <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> développementà poursuivre pour affiner les résu<strong>la</strong>ts encourageants obtenus.12


Chapitre 2Physique <strong>de</strong>s décharges électriquesLe p<strong>la</strong>sma est nommé "quatrième état <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière" après les états soli<strong>de</strong>s, liqui<strong>de</strong>s <strong>et</strong> gazeux.Historiquement, le terme p<strong>la</strong>sma a été introduit <strong>la</strong> première fois par le physicien américain IrvingLangmuir en 1928. Le p<strong>la</strong>sma est défini comme un gaz ionisé globalement neutre.Un p<strong>la</strong>sma est un gaz qui a été soumis à une énergie suffisante pour dissocier les électrons <strong>de</strong>satomes. On parle alors du phénomène d’ionisation. Les particules ainsi formées ont un comportementdifférent <strong>de</strong>s molécules neutres puisqu’elles sont sensibles au champ électromagnétique.Chaque particule chargée développe un tel champ autour d’elle <strong>et</strong> agit sur les autres particules<strong>de</strong> manière à minimiser l’énergie. Une source externe peut également produire un champ électromagnétique<strong>et</strong> modifier le mouvement <strong>de</strong>s espèces chargées.Dans ce chapitre, un bref rappel sur <strong>la</strong> cinétique <strong>de</strong>s gaz, inspiré <strong>de</strong> Braithwaite [8], estd’abord proposé. On s’attache ensuite à décrire les principales caractéristiques <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas pours’intéresser finalement aux décharges électriques se produisant à <strong>la</strong> pression atmosphérique, représentatives<strong>de</strong>s décharges utilisées dans le domaine <strong>de</strong> l’électroaérodynamique.2.1 Éléments <strong>de</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétique <strong>de</strong>s gazSi l’on considère un gaz électriquement neutre, les molécules qui le composent ont un mouvementrapi<strong>de</strong> isotrope qui est caractérisé par une énergie moyenne. C<strong>et</strong>te énergie moyenne estreliée à <strong>la</strong> température cinétique k B T. La pression P g est une mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’énergi<strong>et</strong>hermique associée au nombre N g <strong>de</strong> molécules du gaz par unité <strong>de</strong> volume,P g = N g k B TLa vitesse moyenne d’agitation thermique v d’une molécule <strong>de</strong> masse M est d’environ 414 m/spour l’air à <strong>la</strong> température ambiante (M ≃ 4,8.10 −26 kg pour un mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong> N 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong>20% <strong>de</strong> O 2 <strong>de</strong> masses mo<strong>la</strong>ires respectives 28 g/mol <strong>et</strong> 32 g/mol),√2kB Tv =M13


2. Physique <strong>de</strong>s décharges électriquesA <strong>la</strong> pression atmosphérique, <strong>la</strong> distance moyenne parcourue par une molécule entre <strong>de</strong>ux collisions,appelée libre parcours moyen, est λ = 10 −7 m,λ = 14σN gσ = πrg2où r g est le rayon <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécule (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 −10 m) , σ est <strong>la</strong> section efficace <strong>de</strong> collision<strong>de</strong>s molécules.La fréquence <strong>de</strong> collision <strong>de</strong>s molécules du gaz est, à température ambiante, η = 4 GHz,η = v λDans le domaine <strong>de</strong> l’aérodynamique (pression <strong>et</strong> température atmosphériques), les particulessubissent <strong>de</strong> très nombreuses collisions avant <strong>de</strong> parcourir une distance représentative dudispositif considéré (enceinte, voilure, <strong>et</strong>c...). Dans ce cas, l’approche qui consiste à supposer queles particules ont un mouvement i<strong>de</strong>ntique est justifiée. Mathématiquement, on parle <strong>de</strong> modèlehydrodynamique dans lequel le mouvement moyen <strong>de</strong>s particules est régi par les équations <strong>de</strong>Navier-Stokes. Dans le cas opposé où le libre parcours moyen est du même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urque <strong>la</strong> longueur caractéristique du dispositif, une approche particu<strong>la</strong>ire est mieux adaptée. Leséquations <strong>de</strong> Boltzmann perm<strong>et</strong>tent alors d’étudier l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> température,<strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> distribution dans l’espace <strong>et</strong> en vitesse <strong>de</strong>s espèces composant le gaz au cours<strong>de</strong>s collisions qui peuvent avoir lieu. Étant donné le grand nombre <strong>de</strong> constituants présents dansun gaz comme l’air, c<strong>et</strong>te approche est beaucoup plus difficile à résoudre <strong>numérique</strong>ment que <strong>la</strong>première.2.2 Généralités sur les gaz ionisés <strong>et</strong> p<strong>la</strong>smasUn gaz ionisé est un gaz composé <strong>de</strong> molécules neutres, d’ions positifs <strong>et</strong> négatifs ainsi qued’électrons. Ces particules exercent les unes sur les autres <strong>de</strong>s forces électriques impliquant uncomportement collectif différent <strong>de</strong> celui d’un gaz neutre. Lorsque <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s particules chargéesest suffisamment importante, on ne parle plus <strong>de</strong> gaz ionisé mais <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma, au sein duquelles interactions <strong>de</strong>viennent très importantes. Selon Chen [10], “un p<strong>la</strong>sma est un gaz quasi-neutre<strong>de</strong> particules neutres <strong>et</strong> chargées ayant un comportement collectif ".2.2.1 TempératureAu sein d’un gaz ionisé, les particules peuvent avoir <strong>de</strong>s températures très différentes. Dufait <strong>de</strong> leur faible masse, les électrons acquièrent rapi<strong>de</strong>ment une énergie élevée. La mesure <strong>de</strong>l’énergie est <strong>la</strong> température d’agitation thermique T e . A titre d’exemple, dans les gaz ionisés <strong>de</strong><strong>la</strong>boratoire, l’énergie k B T e <strong>de</strong>s électrons est <strong>de</strong> quelques électronvolts (1 eV≃ 1,6.10 −19 J), cequi correspond à <strong>de</strong>s températures supérieures à 10000 K (plus précisément 1 eV correspond à11594 K).14


2.2. Généralités sur les gaz ionisés <strong>et</strong> p<strong>la</strong>smasSelon <strong>la</strong> température <strong>de</strong> ses composants, un gaz ionisé prendra <strong>de</strong>s noms différents. Dans unp<strong>la</strong>sma dit chaud, toutes les espèces ont une température i<strong>de</strong>ntique dont <strong>la</strong> valeur atteint quelquesmillions <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés. Ces p<strong>la</strong>smas sont totalement ionisés <strong>et</strong> se rencontrent dans les étoiles où seproduisent <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> fusion nucléaire. Ces p<strong>la</strong>smas chauds représentent 99% <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière<strong>de</strong> l’univers. Les p<strong>la</strong>smas froids regroupent les gaz ionisés dont <strong>la</strong> température est inférieure à<strong>la</strong> centaine <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés. Parmi ces p<strong>la</strong>smas froids, on distingue les p<strong>la</strong>smas en équilibr<strong>et</strong>hermodynamique <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas hors équilibre thermodynamique. Dans les premiers, toutes lesespèces ont <strong>la</strong> même température. Il s’agit <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas <strong>de</strong> torche ou <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas d’arc. Dans lesseconds, seuls les électrons sont chauds, les particules lour<strong>de</strong>s restant à <strong>la</strong> température ambiante.Les p<strong>la</strong>smas dans les tubes d’éc<strong>la</strong>irage à néon mais aussi les p<strong>la</strong>smas interstel<strong>la</strong>ires entrent dansc<strong>et</strong>te c<strong>la</strong>sse.2.2.2 Degré d’ionisationDans leur état normal, les gaz sont <strong>de</strong>s iso<strong>la</strong>nts électriques. En eff<strong>et</strong>, ils ne contiennent que<strong>de</strong>s molécules neutres. Cependant, lorsqu’il leur est appliqué un champ électrique assez fort,ils <strong>de</strong>viennent conducteurs. Il se produit <strong>de</strong>s décharges électriques, avec apparition d’électrons<strong>et</strong> d’ions libres. Le résultat <strong>de</strong> telles décharges est <strong>la</strong> production d’un gaz ionisé contenant N eélectrons, N + ions positifs <strong>et</strong> N n neutres par unité <strong>de</strong> volume. En général, le gaz est macroscopiquementneutre. Ainsi, en considérant que les ions ne possè<strong>de</strong>nt qu’une seule charge positive,on écrit : N e = N + = n. Ceci est dû aux forces électrostatiques intenses s’appliquant sur lesparticules chargées isolées.On définit le <strong>de</strong>gré d’ionisation α d’un p<strong>la</strong>sma par :α =nN n + nOn distingue les p<strong>la</strong>smas selon leur température <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s espèces chargées. Un aperçu<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas est donné Figure 2.1.Tout en introduisant les caractéristiques <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas, les paragraphes suivants perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>déterminer les trois critères qu’un gaz ionisé doit vérifier pour pouvoir être nommé p<strong>la</strong>sma.2.2.3 NeutralitéLa première <strong>de</strong>s caractéristiques d’un p<strong>la</strong>sma est d’être quasiment neutre. C<strong>et</strong>te quasi neutralitéest réalisée lorsque <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s particules chargées est suffisante. Dans ce cas, les particulesse répartissent <strong>de</strong> façon à neutraliser localement le milieu. Si une particule s’éloigne <strong>de</strong> sa position,les particules environnantes exercent sur elle une force <strong>de</strong> rappel. Ceci donne naissance à <strong>la</strong>notion d’oscil<strong>la</strong>tion p<strong>la</strong>sma.Oscil<strong>la</strong>tion p<strong>la</strong>smaOn peut considérer un p<strong>la</strong>sma comme un nuage d’électrons imbriqué dans un nuage d’ions <strong>et</strong><strong>de</strong> neutres <strong>de</strong> telle manière que <strong>la</strong> neutralité du gaz soit vérifiée. Si le nuage d’électrons se dép<strong>la</strong>ce,15


2. Physique <strong>de</strong>s décharges électriquesFigure 2.1 – C<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas (tiré <strong>de</strong> [1])<strong>de</strong>s forces coulombiennes intenses ten<strong>de</strong>nt à le ramener aussitôt vers <strong>la</strong> position d’équilibre.La masse <strong>de</strong>s électrons étant très faible <strong>de</strong>vant celle <strong>de</strong>s ions, ils se dép<strong>la</strong>cent beaucoup plusrapi<strong>de</strong>ment que ces <strong>de</strong>rniers sous l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces électriques. On obtient donc une oscil<strong>la</strong>tion<strong>de</strong>s électrons autour <strong>de</strong>s ions, c’est l’oscil<strong>la</strong>tion p<strong>la</strong>sma, représentée schématiquement Figure 2.2.En supposant que les électrons n’entrent pas en collision avec les particules proches <strong>et</strong> que levolume contenant le p<strong>la</strong>sma est infini, ce qui implique que le champ électrique alternatif créé parl’oscil<strong>la</strong>tion n’affecte pas les particules extérieures, on montre que <strong>la</strong> pulsation ω p <strong>de</strong> l’oscil<strong>la</strong>tionp<strong>la</strong>sma s’obtient en résolvant l’équation du mouvement <strong>de</strong>s ions linéarisée autour <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>repos. La pulsation p<strong>la</strong>sma est alors :ω p =√N e e 2m e ǫ 0où m e = 9,1.10 −31 kg est <strong>la</strong> masse atomique <strong>de</strong> l’électron , e = 1,6.10 −19 C <strong>la</strong> charge élémentaire<strong>et</strong> ǫ 0 = 8,85.10 −12 m −3 kg −1 s 4 A 2 <strong>la</strong> permittivité du vi<strong>de</strong>. Numériquement on a, si N e est expriméen m −3 :ω p2π = f p ≈ 9 √ N e16


2.2. Généralités sur les gaz ionisés <strong>et</strong> p<strong>la</strong>smas---- -+ ++ ++ + ++ +-----++++- --- -- - - -+ +++++Figure 2.2 – Oscil<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma, les flèches représentent les forces <strong>de</strong> rappel exercées sur lesélectrons, d’après [17]Dans c<strong>et</strong>te expression f p est <strong>la</strong> fréquence p<strong>la</strong>sma. Pour N e = 10 18 m −3 , w p ∼ 10 11 s −1 .Longueur <strong>de</strong> Landau : longueur critique d’interaction binaireL’action mutuelle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux électrons est caractérisée par l’énergie potentielle d’interactionebinaire électron-électron qui vaut 24πǫ 0 roù r est <strong>la</strong> distance entre les <strong>de</strong>ux électrons. L’énergiecinétique d’agitation thermique <strong>de</strong>s électrons est k B T e . On définit <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Landau, <strong>et</strong> on<strong>la</strong> note r 0 , comme <strong>la</strong> distance entre <strong>de</strong>ux électrons perm<strong>et</strong>tant l’égalité <strong>de</strong> leur énergie cinétiqued’agitation thermique <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur énergie d’interaction binaire. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance r 0 l’énergied’agitation thermique <strong>de</strong>s électrons influence plus leur mouvement que leur interaction électrique.Les électrons n’ont alors plus d’influence l’un sur l’autre.r 0 =e 24πǫ 0 k B T eC<strong>et</strong>te longueur intervient dans les collisions <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> position <strong>de</strong>s espèces chargées. Pour <strong>de</strong>sélectrons d’énergie 1 eV, <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> r 0 est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 −9 m.Longueur <strong>de</strong> Debye : longueur critique d’interaction collectiveOn définit <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Debye, <strong>et</strong> on <strong>la</strong> note λ D , comme <strong>la</strong> distance autour d’un électronoù l’énergie d’interaction collective (i.e. entre l’électron <strong>et</strong> toutes les particules l’entourant) estégale à l’énergie cinétique d’agitation thermique <strong>de</strong> l’électron. Un calcul indiqué par Delcroix [17]montre que :λ 2 D = ǫ 0k B T eN e e 2C’est <strong>la</strong> longueur <strong>la</strong> plus significative du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> faible décroissance du potentiel <strong>de</strong> Coulombavec <strong>la</strong> distance (∼ 1 Ter). Le rapportN eapparaît comme très important. Au-<strong>de</strong>là d’une distance <strong>de</strong>quelques λ D , une particule discrète chargée n’a plus d’eff<strong>et</strong> sur l’extérieur. Un nuage <strong>de</strong> charges<strong>de</strong> signe opposé se forme autour <strong>de</strong> chaque charge, atténuant son action. On dit qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>17


2. Physique <strong>de</strong>s décharges électriquesc<strong>et</strong>te distance, <strong>la</strong> charge est écrantée. Une condition nécessaire pour que l’on puisse parler <strong>de</strong>p<strong>la</strong>sma est que <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Debye soit très inférieure à <strong>la</strong> taille caractéristique L du domaine :λ D ≪ LDans un p<strong>la</strong>sma <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire à <strong>la</strong> pression atmosphérique, on estime l’énergie <strong>de</strong>s électronsk B T e à 2 eV. Ceci correspond à une température <strong>de</strong>s électrons approchant 23000 K. Leur <strong>de</strong>nsitémaximale est d’environ 10 18 électrons par m 3 . L’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Debye estainsi <strong>de</strong> 10 µm, longueur généralement très inférieure à l’enceinte contenant le p<strong>la</strong>sma.GainesLa présence d’une paroi constitue une singu<strong>la</strong>rité pour un p<strong>la</strong>sma. Les électrons étant plusrapi<strong>de</strong>s que les ions, ils ont tendance à se déposer sur <strong>la</strong> paroi. Les ions sont attirés par c<strong>et</strong>techarge d’espace négative <strong>et</strong> il s’établit ainsi une charge d’espace positive autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi.L’épaisseur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te zone est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Debye. Au-<strong>de</strong>là, <strong>la</strong> paroi n’a plusd’influence sur le mouvement <strong>de</strong>s particules.Paramètre <strong>de</strong> p<strong>la</strong>smaLe paramètre <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma N D est le nombre <strong>de</strong> particules chargées présentes dans une sphère<strong>de</strong> rayon <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Debye. La théorie <strong>de</strong> Debye décrivant le p<strong>la</strong>sma comme un flui<strong>de</strong> exigeque N D soit très grand :N D = 4 3 πλ3 D N e ≫ 1Ce<strong>la</strong> signifie que <strong>la</strong> distance entre <strong>de</strong>ux particules est très p<strong>et</strong>ite <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Debye.Dans ce cas, Delcroix [17] montre que le p<strong>la</strong>sma <strong>et</strong> chacune <strong>de</strong> ses composantes se rapprochent<strong>de</strong> gaz parfaits régis par les équations d’état :P e = N e k B T eP i = N i k B T iDans le cas <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire à <strong>la</strong> pression atmosphérique toujours, si N e = 10 18 m −3alors le paramètre p<strong>la</strong>sma est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5000 <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription hydrodynamique <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smasest acceptable.Collisions avec les neutresPour que l’on puisse parler <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma, une <strong>de</strong>rnière condition doit être vérifiée. Selon Chen[10], les collisions avec les neutres ne doivent pas être trop fréquentes, sans quoi le mouvement<strong>de</strong>s électrons est régi plus par les forces hydrodynamiques ordinaires que par les forces électromagnétiques.Si ω p est <strong>la</strong> fréquence p<strong>la</strong>sma <strong>et</strong> ν e0 <strong>la</strong> fréquence moyenne <strong>de</strong> collision entre les18


2.2. Généralités sur les gaz ionisés <strong>et</strong> p<strong>la</strong>smasélectrons <strong>et</strong> les neutres, alors le gaz se comportera comme un p<strong>la</strong>sma si :ω p > ν e0Dans les p<strong>la</strong>smas <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire sous condition <strong>de</strong> pression atmosphérique, <strong>la</strong> fréquence ν e0est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 12 s −1 . Rappelons que ω p est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 11 s −1 . On se situe donc à <strong>la</strong>limite entre le gaz simplement ionisé <strong>et</strong> le p<strong>la</strong>sma. A ce niveau <strong>de</strong> pression, il est ainsi difficile<strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas sur <strong>de</strong>s zones étendues, du fait <strong>de</strong>s nombreuses collisions avec les neutresdurant lesquelles les électrons per<strong>de</strong>nt beaucoup d’énergie. On verra au paragraphe 2.3 que lesdécharges peuvent avoir <strong>de</strong>s comportements très différents selon le dispositif électrique étudié <strong>et</strong>quels sont ceux qui perm<strong>et</strong>tent d’obtenir <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas sur <strong>de</strong>s régions étendues.2.2.4 Formation <strong>de</strong>s espèces d’un p<strong>la</strong>smaLors <strong>de</strong> leur mouvement, qu’il soit dû à leur agitation thermique ou à un phénomène d<strong>et</strong>ransport tel que <strong>la</strong> convection ou <strong>la</strong> dérive dans un champ électrique, les particules d’un gazentrent en collision. Il existe <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> collisions. Les collisions é<strong>la</strong>stiques durant lesquellesles particules rebondissent les unes sur les autres en conservant leur énergie cinétique globale.Les collisions iné<strong>la</strong>stiques donnent quant à elles naissance à <strong>de</strong>s échanges d’énergie interne. C’estce type <strong>de</strong> chocs inter particu<strong>la</strong>ires qui peut donner naissance aux espèces d’un p<strong>la</strong>sma. Les collisionsiné<strong>la</strong>stiques déterminent en gran<strong>de</strong> partie <strong>la</strong> température <strong>de</strong>s particules. Elles sont fonctions<strong>de</strong>s sections efficaces <strong>de</strong> collision <strong>et</strong> <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> réaction.L’énergie interne d’une molécule est <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> ses énergies électronique E el , vibrationnelleE vib <strong>et</strong> rotationnelle E rot : E int = E el +E vib +E rot avec E el ≫ E vib ≫ E rot . Toutes les particules(sauf les électrons) peuvent exister dans l’état fondamental ou dans une série d’états excités telsque :– les états radiatifs, <strong>de</strong> courtes durées (10 −8 s), qui sont suivis d’une émission spontanée d’unphoton lors du dépeuplement du niveau radiatif atteint,– le niveau <strong>de</strong> résonance qui est un niveau radiatif menant au niveau fondamental,– les états métastables, qui ne peuvent se désexciter que lors d’une collision, <strong>et</strong> qui ont <strong>de</strong>stemps <strong>de</strong> vie plus long par conséquent,– les états ionisés, qui correspon<strong>de</strong>nt à une perte ou un gain d’un ou plusieurs électrons.L’énergie totale E tot d’une particule se divise en l’énergie cinétique E cin <strong>et</strong> l’énergie interneE int . Lors d’une collision iné<strong>la</strong>stique, il y a changement <strong>de</strong>s états internes. Avant <strong>la</strong> collision,E tot = E cin + E int . Après celle-ci :{{E cin ′ = E cin + Qsi Q < 0 : réaction endothermiqueE int ′ = E avecint − Qsi Q > 0 : réaction exoénergétiqueUne réaction Q < 0 n’est possible que si E cin >| Q |. En fait, <strong>la</strong> vraie condition nécessaire est19


2. Physique <strong>de</strong>s décharges électriquesque E rel >| Q |, où E rel est l’énergie cinétique du mouvement re<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s particules. Ceci indiqueque les collisions frontales sont plus efficaces.Considérons <strong>la</strong> réaction : 1+2 → 3. L’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité N 3 <strong>de</strong> l’espèce 3 est généralementrégie par une équation du type :dN 3dt= kN 1 N 2avec k <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> réaction, exprimée en m 3 s −1 . Une formu<strong>la</strong>tion souvent rencontrée dansle domaine <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas, lorsque l’espèce 2 est majoritaire <strong>et</strong> très lente par rapport à l’espèce 1,est :dN 3dt= αN 1 U 1où U 1 est <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’espèce 1 <strong>et</strong> α un coefficient exprimé en m −1 , comparable à un libreparcours moyen avant <strong>la</strong> collision du type 1 + 2 → 3. Ces coefficients dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction<strong>de</strong> distribution en vitesse <strong>de</strong>s particules 1 <strong>et</strong> 2, <strong>de</strong> <strong>la</strong> section efficace <strong>de</strong> collision <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitessere<strong>la</strong>tive <strong>de</strong>s espèces 1 <strong>et</strong> 2. Ils sont sensibles également à <strong>la</strong> température du milieu.Après c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>scription générale, on va maintenant s’intéresser plus particulièrement auxréactions <strong>de</strong> production <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction d’espèces dans un p<strong>la</strong>sma.Production d’électrons à partir d’une surfacePour arracher <strong>de</strong>s électrons à une surface, il est nécessaire d’apporter une énergie eφ suffisanteappelée "fonction <strong>de</strong> travail". Les moyens d’y parvenir sont :– Thermique : si le matériau est porté à une température suffisante, il ém<strong>et</strong> un flux d’électrons.– Photonique : lors du bombar<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface par <strong>de</strong>s photons d’énergie hν, si hν > eφalors il y a émission <strong>de</strong> photons d’énergie k B T e = hν − eφ.– Champ électrique intense <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 8 Vm −1 . C<strong>et</strong>te source d’électrons peut avoir lieusi <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> est parsemée d’aspérités sur sa surface. Le champ électrique y est alors trèsintense <strong>et</strong> provoque l’arrachement d’électrons <strong>de</strong> surface.– Bombar<strong>de</strong>ment ionique : lorsque les ions positifs percutent <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, ceux-ci sont capablesd’arracher un certains nombres d’électrons. Le flux d’électrons émis est proportionnel auflux inci<strong>de</strong>nt d’ions. Le rapport <strong>de</strong> ces flux est le coefficient d’émission secondaire parbombar<strong>de</strong>ment ionique <strong>et</strong> noté γ i . C’est une source avérée d’électrons, notamment pour lesdécharges basse pression.Production d’ions sur une surfaceCe phénomène est négligeable.20


2.2. Généralités sur les gaz ionisés <strong>et</strong> p<strong>la</strong>smasPerte d’électrons <strong>et</strong> d’ions sur une surfaceLorsque l’on plonge une son<strong>de</strong> dans un p<strong>la</strong>sma, les électrons, beaucoup plus rapi<strong>de</strong>s que lesions, se déposent sur <strong>la</strong> son<strong>de</strong> qui se charge négativement. Les ions positifs, attirés par ce potentielnégatif, sont accélérés vers <strong>la</strong> paroi. Les électrons sont freinés en partie dans leur mouvementd’agitation dirigé vers <strong>la</strong> paroi mais un flux d’électrons continue d’être absorbé. Le potentiel <strong>de</strong><strong>la</strong> paroi se cale alors <strong>de</strong> façon à ce que le flux d’électrons soit le même que le flux d’ions.Si l’on considère maintenant un p<strong>la</strong>sma créé au-<strong>de</strong>ssus d’une paroi, alors une partie <strong>de</strong>s espècescréées à proximité <strong>de</strong>s parois est perdue. La difficulté rési<strong>de</strong> en l’estimation <strong>de</strong> ces pertes.Ionisation en volumeLes mécanismes d’ionisation en volume sont :– Thermique : si T i > 1000K. Les décharges couronnes ou à barrière diélectrique (DBD)utilisées dans le domaine <strong>de</strong> l’électroaérodynamisme ne perm<strong>et</strong>tent pas d’atteindre <strong>de</strong>sniveaux <strong>de</strong> température suffisants pour favoriser l’ionisation thermoïonique.– Photoionisation à partir <strong>de</strong> l’UV profond :{A + hν → A + + e −A ∗ + hν → A + + e −Dans ces équations <strong>de</strong> réaction, le sigle * en exposant indique l’état excité <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécule, +<strong>et</strong> - <strong>la</strong> charge électrique. Pour parvenir à ioniser une molécule, le photon doit possé<strong>de</strong>r uneénergie hν supérieure à l’énergie d’ionisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécule. Dans un gaz pur, ce<strong>la</strong> n’estpas possible. En eff<strong>et</strong>, les photons sont issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> désexcitation <strong>de</strong>s molécules, excitées àun niveau d’énergie forcément inférieur à l’énergie d’ionisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécule. Les photonsproduits dans un gaz pur ne possè<strong>de</strong>nt donc pas suffisamment d’énergie. Par contre, dansun gaz multi composant, l’état excité d’une molécule A peut être énergétiquement supérieurà l’état ionisé d’une molécule B. Le photon émis par A lors <strong>de</strong> sa désexcitation peut alorsioniser <strong>la</strong> molécule B.Cependant, on peut aussi imaginer que l’énergie nécessaire à un métastable pour s’ioniserest inférieure à celle <strong>de</strong>s photons, puisque ces métastables ont déjà emmagasiné <strong>de</strong> l’énergie.– Eff<strong>et</strong> Penning par collision <strong>de</strong>s métastables A + B ∗ → A + + B + e − .– Ionisation par choc avec les électrons, qui représente le mécanisme principal <strong>de</strong> création<strong>de</strong>s électrons :e − fast + A → A+ + e − slow + e− slowLa probabilité qu’une telle réaction ait lieu est associée à <strong>la</strong> section efficace d’ionisationσ i . Celle-ci dépend <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>s électrons inci<strong>de</strong>nts. On relie <strong>la</strong> section efficace au libreparcours moyen λ i entre <strong>de</strong>ux collisions ionisantes par σ i (k B T e ) = 1/N n λ i (k B T e ).21


2. Physique <strong>de</strong>s décharges électriquesAttachement d’électronsIl peut se former <strong>de</strong>s ions négatifs par attachement d’électrons aux molécules neutres. Larecombinaison d’ions <strong>et</strong> d’électrons en neutres existe aussi.⎧⎪⎨ A + e − → A − + hνAB⎪⎩∗ + e − → A − + BA + + e − → ACes réactions s’effectuent avec libération d’énergie.CommentaireLa revue <strong>de</strong>s mécanismes présentée ci avant ne reflète pas l’ensemble compl<strong>et</strong> <strong>de</strong>s collisionsiné<strong>la</strong>stiques. Les principaux phénomènes y sont cependant pris en compte. Le tableau 2.1 ci-aprèsfait <strong>la</strong> synthèse complète <strong>de</strong>s réactions possibles dans un p<strong>la</strong>sma <strong>et</strong> leur eff<strong>et</strong> macroscopique,d’après [17].2.2.5 Quel modèle pour les p<strong>la</strong>smas <strong>et</strong> gaz ionisés ?Comme pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s gaz neutres, <strong>la</strong> question du modèle mathématique pour l’évolution<strong>de</strong>s espèces d’un p<strong>la</strong>sma se pose. Une <strong>de</strong>scription complète <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> température<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> distribution dans l’espace <strong>et</strong> en vitesse <strong>de</strong> chaque espèce au cours <strong>de</strong> toutesles collisions ou réactions chimiques est donnée par les équations <strong>de</strong> Boltzmann. Ce niveau <strong>de</strong>modélisation est très complexe à résoudre, étant donné le nombre important <strong>de</strong> réactions <strong>et</strong> collisionsà considérer. Le grand nombre d’équations <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté (3 d’espace, 3 <strong>de</strong> vitesse,plus le temps) c<strong>la</strong>sse les problèmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> physique <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas parmi les plus difficiles à résoudre<strong>numérique</strong>ment.Dans le cas <strong>de</strong>s décharges utilisées pour l’aérodynamique, les libres parcours moyens <strong>et</strong> <strong>la</strong>longueur <strong>de</strong> Debye sont très faibles <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> longueur caractéristique <strong>de</strong>s dispositifs. Le modèlehydrodynamique s’impose ainsi <strong>et</strong> les espèces peuvent être décrites par leur mouvement moyen.Les coefficients <strong>de</strong> transport associées à ce mouvement moyen sont reliés aux collisions é<strong>la</strong>stiquesse produisant dans le gaz ionisé. Les collisions électron-neutre ralentissent les électronsdans leur mouvement imposé par le champ électrique. L’équilibre <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> collision <strong>et</strong> <strong>de</strong>sforces électriques se traduit par une vitesse <strong>de</strong> dérive <strong>de</strong>s électrons dans le champ électriquedéfinie par :U e = µ e E, avec µ e = em e ν e0Les collisions <strong>de</strong>s ions avec les neutres influencent également le mouvement <strong>de</strong> dérive <strong>de</strong>s ions<strong>et</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> dérive <strong>de</strong>s ions s’écrit <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière que celle <strong>de</strong>s électrons. Les espèces22


2.2. Généralités sur les gaz ionisés <strong>et</strong> p<strong>la</strong>smasProcessus Nom Eff<strong>et</strong> macroscopiqueGaz monoatomiquese, A→ e, A Collision é<strong>la</strong>stique électron-atome Mobilité électroniquee, A→ e, A ∗ Excitation par collision électronique Production <strong>de</strong> métastablese, A→ e, e, A + ionisation par collision électronique Multiplication <strong>de</strong>s électronse, A ∗ → e, A Désexcitation (quenching) Destruction <strong>de</strong>s métastablese, A ∗ → e, e, A + Ionisation en <strong>de</strong>ux étapes Multiplication <strong>de</strong>s électronse, A + → e, A + Interaction coulombienne Diffusion ambipo<strong>la</strong>iree, e, A + → e, A Recombinaison à trois corps e-e-i P<strong>la</strong>smas fortement ionisése, A + → hν, A ∗ recombinaison radiative P<strong>la</strong>smas fortement ionisése, A + 2 → e, A+ 2 Interaction coulombienne Diffusion ambipo<strong>la</strong>iree, A + 2 → A∗ , A Recombinaison dissociative P<strong>la</strong>smas faiblement ionisése, e, A + → e, A ∗ Recombinaison à trois corps e-e-i P<strong>la</strong>smas fortement ionisésA, A→ A, A Collision é<strong>la</strong>stique atome-atome Transport dans les gaz neutresA ∗ , A→ A ∗ , A Collision é<strong>la</strong>stique atome-métastable Diffusion <strong>de</strong>s métastablesA ∗ , B→ e, A, B + Réaction Penning Ionisation dans les mé<strong>la</strong>ngesA + , A→ A + , A Collision é<strong>la</strong>stique atome-ion Mobilité ioniqueA + , A→ A, A + Échange <strong>de</strong> charge résonnant Mobilité ioniqueA + , A, A→ A + 2 , A Association ionique Production d’ions molécu<strong>la</strong>iresA ∗ , A ∗ → e, A + , A Réaction Penning croisée Destruction <strong>de</strong>s métastablesA ∗ , A→ e, A + 2 Ionisation associative Formation d’ions molécu<strong>la</strong>iresProcessus supplémentaires dans un gaz diatomiquee, A 2 → e, A V 2 Excitation vibrationnelle "Température <strong>de</strong> vibration"e, A 2 → e, A, A Dissociation par choc électronique Production d’atomese, A 2 → e, e, A + , A Ionisation dissociative Production d’ions atomiquesProcessus supplémentaires dans un gaz électronégatif (par exemple O 2)e, A 2 → A − , A Attachement dissociatif Production <strong>de</strong> A −e, A 2, A 2 → A − 2 , A2 Attachement à trois corps Production <strong>de</strong> A− 2e, A − → e, e, A Détachement par choc électronique Destruction <strong>de</strong> A −A − 2 , A+ 2 → A2, A2 Recombinaison ion-ion Destruction <strong>de</strong> A− 2Tableau 2.1 – Réactions dans les p<strong>la</strong>smasdérivent également du fait <strong>de</strong> leur gradient <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité, par le biais d’une vitesse <strong>de</strong> diffusion quis’écrit pour les électrons :U e = − D eN e∇N eLes interactions coulombiennes entre les électrons <strong>et</strong> les ions positifs participent égalementaux bi<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> force. Lorsque les ions <strong>et</strong> électrons s’éloignent, une force <strong>de</strong> rappel tend à lesrapprocher les uns <strong>de</strong>s autres. Il s’ensuit un mouvement <strong>de</strong> diffusion global <strong>de</strong>s ions positifs <strong>et</strong>électrons que l’on appelle diffusion ambipo<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> qui se caractérise par un coefficient D a quisuit <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion :D a = µ eD i + µ i D eµ e + µ iavec µ i <strong>la</strong> mobilité <strong>et</strong> D i le coefficient <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s ions.23


2. Physique <strong>de</strong>s décharges électriques2.3 Décharges hors équilibre dans les gazOn désigne par décharge le phénomène électrique perm<strong>et</strong>tant d’ioniser un milieu gazeux.Selon les conditions d’utilisation, les décharges peuvent produire <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas ou simplement<strong>de</strong>s gaz faiblement ionisés. Par p<strong>la</strong>sma ou décharge hors équilibre, on entend un p<strong>la</strong>sma ou unedécharge dans lesquels les électrons ont une température très élevée, typiquement <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>l’électronvolt (1 eV ≃ 10000 K), alors que les ions restent à température ambiante. Le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>fonctionnement <strong>de</strong> ces p<strong>la</strong>smas dépend principalement du produit P × d <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>distance entre les électro<strong>de</strong>s. Lorsque le produit P ×d est supérieur à environ 200 cm.torr (1 torr= 133 Pa), <strong>la</strong> décharge prend <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> canaux très fins menant rapi<strong>de</strong>ment à l’arc électrique.Ainsi les décharges à <strong>la</strong> pression atmosphérique ne peuvent-elles s’entr<strong>et</strong>enir durablement quepar le biais d’impulsions faibles <strong>de</strong> courant. Dans ce qui suit, une présentation <strong>de</strong>s décharges àbasse pression perm<strong>et</strong> d’introduire les notions utiles à <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong>s décharges à hautepression (0,1 à 10 bars).2.3.1 Décharges hors équilibre à basse pressionHistoriquement, les premiers travaux, menés par Townsend, concernent <strong>la</strong> création d’unp<strong>la</strong>sma entre <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes dans une enceinte où <strong>la</strong> pression est <strong>de</strong> l’ordre du Torr.La figure 2.3 est le dispositif académique utilisé pour l’obtention <strong>de</strong> décharges basse pression.CAVRFigure 2.3 – Configuration pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s décharges basse pressionLorsque l’on applique une différence <strong>de</strong> potentiel aux bornes <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes, les électronsprésents initialement dans l’enceinte dérivent sous l’eff<strong>et</strong> du champ électrique. Ce champélectrique initial est le champ extérieur : aucune charge d’espace n’existe dans le domaine puisquel’ionisation ne se produit pas encore. Les électrons sont à l’origine <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux réactions : l’ionisation,qui favorise <strong>la</strong> croissance du nombre <strong>de</strong> charges ; l’attachement ou <strong>la</strong> recombinaison, qui a l’eff<strong>et</strong>contraire <strong>de</strong> l’ionisation. La figure 2.4 présente les quatre régimes <strong>de</strong> décharges observés.Les décharges non autonomes sont caractérisées par <strong>de</strong> faibles courants <strong>et</strong> ne peuvent subsisterque par l’apport extérieur d’électrons germes. Une source lumineuse constitue généralement c<strong>et</strong>apport extérieur. Les électrons dérivent alors sous l’eff<strong>et</strong> du champ électrique <strong>et</strong> sont collectés à24


2.3. Décharges hors équilibre dans les gazV (Volts)anormaleVsVSsubnormalenormale10 -15 10 -10 10 -5Déchargenon-autonomeDécharge<strong>de</strong> TownsendDéchargeluminescente1 i (A)ArcP.dFigure 2.4 – Caractéristique courant-tensionpour le dispositif <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 2.3Figure 2.5 – Allure <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> Paschenl’ano<strong>de</strong>.Le <strong>de</strong>uxième régime est celui dit <strong>de</strong>s décharges <strong>de</strong> Townsend. Comme les régimes suivants,il est dit auto-entr<strong>et</strong>enu (ou autonome) car il ne repose sur aucune autre source extérieure que<strong>la</strong> tension appliquée. Le courant croît plus qu’exponentiellement avec <strong>la</strong> tension appliquée. Al’ionisation en volume s’ajoute ici l’émission d’électrons à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> par bombar<strong>de</strong>ment ionique.Townsend montre que le courant i <strong>de</strong> décharge à une distance x <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> est donné par :e αxi(x) = i(0)1 − γ (e αx − 1)où α est le coefficient d’ionisation en volume (par impact électron-neutre) <strong>et</strong> γ le coefficientd’émission secondaire d’électrons à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Lorsque le coefficient <strong>de</strong> multiplication m =γ (e αx − 1) se rapproche <strong>de</strong> 1 (c’est-à-dire lorsque les ions sont suffisamment accélérés en procheparoi <strong>de</strong> catho<strong>de</strong>), alors le courant <strong>de</strong> décharge croît très fortement, <strong>de</strong> manière sur-exponentielle.La re<strong>la</strong>tion m = 1 est <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> passage au régime <strong>de</strong> Townsend. Elle est directement liéeà <strong>la</strong> tension disruptive V S nécessaire au déclenchement du régime <strong>de</strong> Townsend, <strong>et</strong> décrite parles courbes <strong>de</strong> Paschen dont une allure est donnée sur <strong>la</strong> figure 2.5. V S est fonction du produitP × d. Aux basses pressions, les collisions entre les électrons <strong>et</strong> les ions sont très peu fréquentes<strong>et</strong> l’ionisation s’en trouve pénalisée. Aux hautes pressions, les collisions sont si fréquentes queles électrons disposent d’un temps très court pour emmagasiner l’énergie nécessaire à l’ionisation<strong>de</strong>s neutres. Dans les <strong>de</strong>ux cas, <strong>la</strong> décharge ne pourra s’établir que si l’on fournit au système un<strong>et</strong>ension suffisamment élevée. Entre les <strong>de</strong>ux se situe un point optimal pour lequel <strong>la</strong> tension àappliquer est minimale.Les décharges luminescentes fonctionnent également selon un mécanisme <strong>de</strong> Townsend. Ladifférence vient <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> charges d’espace importantes, c’est-à-dire <strong>de</strong> régions à fortdéséquilibre <strong>de</strong> charge. Ces charges d’espace proviennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> mobilité entre lesélectrons <strong>et</strong> les ions. Les électrons plus rapi<strong>de</strong>s dans les zones <strong>de</strong> champ fort, <strong>la</strong>issent <strong>de</strong>rrière euxles ions. Ce n’est donc plus le champ extérieur qui est le moteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge mais le champ<strong>de</strong> charge d’espace. A <strong>la</strong> limite, ce phénomène tend à maintenir <strong>la</strong> décharge par <strong>la</strong> seule présence(2.1)25


2. Physique <strong>de</strong>s décharges électriques<strong>de</strong>s charges d’espace. Ainsi est-il compréhensible que <strong>la</strong> décharge s’autoentr<strong>et</strong>ienne alors que <strong>la</strong>tension appliquée diminue sur <strong>la</strong> figure 2.4.Le régime d’arc présente une faible tension <strong>de</strong> maintien <strong>et</strong> un très fort courant <strong>de</strong> décharge. Ilest caractérisé par <strong>de</strong>s températures <strong>de</strong> plusieurs milliers <strong>de</strong> Kelvin. Les mécanismes d’ionisationsont différents <strong>de</strong>s régimes précé<strong>de</strong>nts, Massines [35] cite l’eff<strong>et</strong> thermoïonique ou encore l’émissionpar eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> champ.2.3.2 Décharges hors équilibre à pression atmosphériqueLe mécanisme <strong>de</strong> Townsend ne s’applique pas aux p<strong>la</strong>smas à <strong>la</strong> pression atmosphérique. Massines[35] dresse les observations expérimentales qui contredisent en eff<strong>et</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Townsend(auto-entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge <strong>et</strong> re<strong>la</strong>tion 2.1) :– Les décharges ont une structure très inhomogène en espace, apparaissant souvent sous <strong>la</strong>forme <strong>de</strong> microdécharges. Elles peuvent être ramifiées. Elles sont également instationnairesavec <strong>de</strong> faibles temps <strong>de</strong> vie.– Pour <strong>de</strong>s produits P × d supérieures à 50-300 torr.cm, le matériau n’influe plus sur <strong>la</strong> tensiondisruptive. Ceci indique donc que le bombar<strong>de</strong>ment ionique n’est plus un phénomèneessentiel, puisque celui-ci dépend fortement du matériau.– Pour <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s à faible rayon <strong>de</strong> courbure, on observe <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> courant <strong>et</strong> ce,même pour <strong>de</strong>s pressions basses. C’est l’eff<strong>et</strong> couronne.– La durée <strong>de</strong>s pulses que prévoît <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Townsend repose sur le temps <strong>de</strong> dérive <strong>de</strong>sions entre l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Expérimentalement, ces pulses sont cent fois plus courts.Les travaux qui suivirent ceux <strong>de</strong> Townsend (Loeb <strong>et</strong> Ra<strong>et</strong>her principalement) ont amené ài<strong>de</strong>ntifier trois types <strong>de</strong> phénomènes à l’origine <strong>de</strong>s décharges à pression atmosphérique : lesava<strong>la</strong>nches, les ava<strong>la</strong>nches successives <strong>et</strong> les streamers. Les paragraphes suivant en font une<strong>de</strong>scription.Les ava<strong>la</strong>nchesLe développement <strong>de</strong>s ava<strong>la</strong>nches électroniques s’effectue grâce à l’ionisation par impactd’électrons. Un électron germe accéléré par le champ électrique est capable d’arracher un électronà un neutre, qui lui-même est accéléré, participant à son tour à l’ionisation d’un neutre. Cephénomène <strong>de</strong> casca<strong>de</strong> perm<strong>et</strong> d’obtenir au bout <strong>de</strong> n étapes 2 n électrons. Les réactions d’attachementélectronique <strong>et</strong> <strong>de</strong> recombinaison s’opposent aux ava<strong>la</strong>nches. Toutes ces réactions sontfortement dépendantes du champ électrique réduit E/N qui est le rapport du champ électriquesur <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité du gaz. Le champ réduit s’exprime souvent en Townsend, noté Td, avec 1 Td =10 −17 Vcm 2 . L’ava<strong>la</strong>nche est <strong>la</strong> première phase du développement d’un p<strong>la</strong>sma. Pour autant, ellen’est pas un p<strong>la</strong>sma car non neutre.26


2.3. Décharges hors équilibre dans les gazLes ava<strong>la</strong>nches successivesAleksandrov [3] propose en 1963 le mécanisme <strong>de</strong>s ava<strong>la</strong>nches successives pour les couronnesnégatives. Le passage <strong>de</strong> ces ava<strong>la</strong>nches donne lieu à <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> courant rapprochés pouvantmener à un état stationnaire ou à l’arc, selon <strong>la</strong> valeur du champ réduit. Une explication duc<strong>la</strong>quage est que les ava<strong>la</strong>nches successives créent une charge d’espace importante au bout d’uncertain <strong>la</strong>ps <strong>de</strong> temps. Comme les électrons sont beaucoup plus mobiles que les ions, une charged’espace tend à se former entre les électro<strong>de</strong>s. Lorsque celle-ci est très gran<strong>de</strong>, le c<strong>la</strong>quage seproduit. Ce c<strong>la</strong>quage entraîne alors rapi<strong>de</strong>ment l’écrantage du champ électrique par <strong>la</strong> charged’espace importante produite.Cependant, le <strong>la</strong>ps <strong>de</strong> temps qui s’écoule en pratique avant le c<strong>la</strong>quage est beaucoup pluscourt que celui nécessaire à <strong>la</strong> formation, par le processus <strong>de</strong>s ava<strong>la</strong>nches, d’une charge d’espaceconséquente. Le mécanisme <strong>de</strong>s streamers a alors été proposé.Les streamersL’observation expérimentale <strong>de</strong> phénomènes lumineux dans <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> champ extérieur trèsfaible <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (c’est-à-dire à l’opposé du mouvement <strong>de</strong>s électrons) <strong>et</strong>à <strong>de</strong>s vitesses supérieures à celle <strong>de</strong>s électrons a définitivement écarté le mécanisme <strong>de</strong> Townsendpour expliquer les décharges à haute pression. Le mécanisme proposé est le suivant. Dans unpremier temps, une ava<strong>la</strong>nche <strong>de</strong> type Townsend se produit. La charge d’espace augmente àmesure que l’on s’éloigne <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Lorsque le champ électrique induit par ces chargesdépasse le champ disruptif, alors ce n’est plus le champ extérieur qui dirige <strong>la</strong> décharge maisprécisément le champ <strong>de</strong> charge d’espace. La décharge se développe d’elle-même <strong>et</strong> tout aussibien vers l’ano<strong>de</strong> que vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> selon une on<strong>de</strong> d’ionisation que l’on appelle streamer,comme schématisé sur <strong>la</strong> figure 2.6, tirée <strong>de</strong> [35].Les streamers sont <strong>de</strong>s microdécharges <strong>de</strong> diamètres très fins, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> centaine <strong>de</strong>microns, dans lesquelles <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> charge est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 14 cm −3 . La propagation dustreamer anodique est liée aux électrons tandis que celle du streamer cathodique est due auxphotons émis par <strong>la</strong> décharge. En eff<strong>et</strong>, si les électrons nécessaires à <strong>la</strong> propagation du streamersont présents par <strong>la</strong> seule ionisation en tête d’un streamer anodique, il n’en va pas <strong>de</strong> mêmepour un streamer cathodique se dirigeant à l’opposé <strong>de</strong>s électrons. Les photons sont capables <strong>de</strong>préioniser le milieu en tête du streamer. Les électrons qui en découlent sont soumis au champ<strong>de</strong> charge d’espace, qui est suffisamment élevé pour les entraîner vers l’ionisation <strong>de</strong>s neutrespar collision selon <strong>de</strong>s microdécharges. Ces microdécharges rejoignent <strong>la</strong> décharge principale.Ce scénario perm<strong>et</strong> d’expliquer <strong>la</strong> rapidité <strong>de</strong>s streamers qui est plus un phénomène <strong>de</strong> phaseque <strong>de</strong> groupe. Il peut également expliquer <strong>la</strong> ramification tridimensionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge.Cependant, <strong>de</strong>s questions restent sur l’efficacité du processus <strong>de</strong> rayonnement pour expliquerquantitativement les décharges <strong>et</strong> justifier c<strong>et</strong>te théorie. Une autre question embarrassante estl’existence expérimentale <strong>de</strong> mécanismes <strong>de</strong> streamers cathodiques dans <strong>de</strong>s gaz purs. Si <strong>la</strong> thèseselon <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> photoionisation est négligeable dans <strong>de</strong> tels gaz est exacte (cf paragraphe 2.2.4),27


2. Physique <strong>de</strong>s décharges électriquesFigure 2.6 – Principe <strong>de</strong>s streamers ([35])alors quel mécanisme est responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong>s streamers cathodiques ? Ne peutoncependant pas imaginer un mécanisme où un photon crée un métastable dont l’ énergie estsuffisante pour s’ioniser par l’absorption d’un nouveau photon. En tout état <strong>de</strong> cause, <strong>la</strong> questiondu niveau d’énergie <strong>de</strong>s photons se pose.Lorsque le streamer atteint <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, les <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s peuvent se trouver reliées par <strong>la</strong>microdécharge. Comme <strong>la</strong> variation du potentiel est concentrée dans <strong>la</strong> zone cathodique (le canalétant constitué d’autant <strong>de</strong> charges positives que négatives), il s’y produit une nouvelle on<strong>de</strong>d’ionisation très importante : décharge luminescente transitoire abnormale qui mène vers l’arcélectrique. Il existe <strong>de</strong>ux manières d’éviter c<strong>et</strong>te transition : le coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> streamers qui nécessiteune préionisation par source externe ou interne (eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> mémoire <strong>de</strong>s décharges alternatives);le c<strong>la</strong>quage <strong>de</strong> Townsend par augmentation du coefficient d’émission secondaire (pour prendre lepas sur l’ionisation en volume). D’après [35], le c<strong>la</strong>quage <strong>de</strong> Townsend est favorisé par une tensionalternative sinusoïdale ou triangle ainsi que par le présence <strong>de</strong> diélectriques sur les électro<strong>de</strong>s.Dans le cas <strong>de</strong>s décharges couronnes à tension continue, le développement stable <strong>de</strong>s déchargesest ainsi pénalisé. Les trois mécanismes précé<strong>de</strong>nts sont les trois possibilités d’obtenir le c<strong>la</strong>quageà <strong>la</strong> pression atmosphérique.Comment mieux déposer l’énergieChacune <strong>de</strong>s réactions du tableau 2.1 page 23 est caractérisée par une constante <strong>de</strong> réaction(ou section efficace) qui dépend fortement <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>s espèces entrant en collision. Le schéma2.7, tiré <strong>de</strong> [35], est un exemple <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dissipation <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>s électrons dans l’azote<strong>et</strong> l’oxygène. On s’aperçoit que les électrons dont l’énergie ne dépasse pas les 1 à 2 eV dissipent28


2.3. Décharges hors équilibre dans les gazFigure 2.7 – Pourcentage <strong>de</strong> puissance dissipée dans les collisions avec l’azote <strong>et</strong> l’oxygène ([35])leur énergie presque essentiellement au profit <strong>de</strong> l’excitation du mo<strong>de</strong> vibratoire <strong>de</strong> l’azote. Laproduction d’ions azote <strong>et</strong> oxygène ne s’effectue efficacement que lorsque les électrons possè<strong>de</strong>ntune énergie <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 à 5 eV. Ainsi est-il difficile d’obtenir <strong>de</strong> l’ionisation dans les déchargesstationnaires contenant <strong>de</strong> l’azote. Un moyen <strong>de</strong> passer outre est d’utiliser <strong>de</strong>s décharges pulsées.Le problème d’une décharge à tension continue est que <strong>la</strong> cinétique <strong>de</strong> l’ionisation est complètementcontrôlée par les charges d’espace, par le mécanisme <strong>de</strong>s streamers. Pour que l’ionisationsoit efficace, il faudrait augmenter ce champ <strong>de</strong> charge d’espace, ce qui mène rapi<strong>de</strong>ment à l’arc.Par contre, si les pulses sont suffisamment rapi<strong>de</strong>s, c’est-à-dire si leur temps <strong>de</strong> montée resteinférieur au temps caractéristique d’ionisation <strong>et</strong> <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> charge d’espace, alors onpeut créer <strong>de</strong>s électrons <strong>de</strong> forte énergie. Pour citer [35], “<strong>la</strong> manière dont l’énergie est injectéedans <strong>la</strong> décharge peut parfois se révéler aussi déterminante que <strong>la</strong> quantité d’énergie injectée”.2.3.3 Les décharges couronnesLes décharges couronnes apparaissent si le champ électrique est fortement non uniforme. Untel champ est créé lorsqu’au moins une <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s a un faible rayon <strong>de</strong> courbure r par rapportà <strong>la</strong> distance d qui les sépare. Dans ce cas, le champ est très intense près <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong> stressée.C<strong>et</strong>te partie s’appuie sur [11, 12, 13, 14, 15, 16, 20, 35, 43, 44, 46, 45, 47, 48, 60]. On cite lesconfigurations pointe-p<strong>la</strong>n, fil-cylindre, fil-p<strong>la</strong>n ou encore fil-fil (Figure 2.8) <strong>et</strong> on distingue lescouronnes positives <strong>de</strong>s couronnes négatives. Dans le cas <strong>de</strong> fils parallèles, Raizer [55] indique que<strong>la</strong> décharge couronne ne peut se produire dans l’air à <strong>la</strong> pression atmosphérique que si le rapportd/r > 5,85. Ces décharges sont couramment observées sur les lignes haute tension ou sur le mât<strong>de</strong>s navires (les feux <strong>de</strong> S t Elme). L’émission d’une lumière bleuâtre ou viol<strong>et</strong>te s’accompagned’un crépitement sonore.29


2. Physique <strong>de</strong>s décharges électriquesPointe - P<strong>la</strong>n Fil - Cylindre Fil - Filélectro<strong>de</strong> stresséecouronne positivePatmdécharge couronnecouronne négativeélectro<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ne- +Figure 2.8 – Configurations typiques pour <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> décharges couronnesSeuil <strong>de</strong> déclenchement dans l’airLes décharges couronnes ne peuvent s’établir que si le champ électrique E c créé par le dispositifest suffisant près <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong> stressée. En <strong>de</strong>çà d’une certaine valeur critique V c du potentie<strong>la</strong>ppliqué, <strong>la</strong> décharge ne se produit pas. En 1929, Peek a découvert <strong>la</strong> formule empirique (2.2)donnant <strong>la</strong> valeur seuil du champ électrique perm<strong>et</strong>tant le déclenchement d’une couronne dansl’air :(E c = 31δ 1 + 0,308/ √ )δr kV/cm (2.2)où δ est le rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse volumique <strong>de</strong> l’air par rapport à celle obtenue dans les conditionsP = 760 Torr <strong>et</strong> T = 300K, r est le rayon <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong> stressée exprimé en cm. C<strong>et</strong>te formule aété obtenue grâce à <strong>de</strong>s expériences menées sur <strong>la</strong> gamme r ∈ [0,01; 1 cm] <strong>et</strong> P ∈ [0,1; 10 atm].La valeur <strong>de</strong> E c peut être diminuée <strong>de</strong> 10 à 20% si l’électro<strong>de</strong> a <strong>de</strong>s aspérités, ce qui favorisel’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> champ.Si <strong>la</strong> tension appliquée n’est pas suffisante, un courant <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 −14 A est mesurédans le circuit. Ce courant est formé <strong>de</strong>s ions produits par le rayonnement cosmique naturel. Lenombre d’ions par cm 3 au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 3 .Lorsque <strong>la</strong> couronne est initiée, il s’ensuit un transport beaucoup plus important <strong>de</strong> particuleschargées entre les électro<strong>de</strong>s, transport qui se traduit par un courant <strong>de</strong> décharge dépendant durégime observé.Une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> ces régimes est effectuée par Massines [35], <strong>de</strong>scription reportée dans lesparagraphes suivants <strong>et</strong> agrémentée <strong>de</strong> nombreux autres travaux.Les décharges couronnes positivesL’électro<strong>de</strong> stressée est ici positive. En augmentant <strong>la</strong> tension, on observe successivementtrois régimes.Aux basses tensions, le régime ’burst’ ou ’ons<strong>et</strong> streamers’ est obtenu. Il est caractérisé parune décharge scintil<strong>la</strong>nte proche <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>. Le courant est constitué <strong>de</strong> faibles pulses <strong>de</strong> quelques30


2.3. Décharges hors équilibre dans les gazcentaines <strong>de</strong> nanosecon<strong>de</strong>s dont l’intensité varie <strong>de</strong> 10 nA à 100 µA. Une ava<strong>la</strong>nche se développe auvoisinage <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>. Les électrons sont rapi<strong>de</strong>ment évacués à l’ano<strong>de</strong>. La charge d’espace positivedue aux ions restants écrante le champ électrique, qui n’est plus suffisant pour entr<strong>et</strong>enir ouréinitier une ava<strong>la</strong>nche. Les ions dérivent sous l’eff<strong>et</strong> du champ électrique. Lorsque les conditionssont à nouveau réunies, un nouveau pulse s’établit. Les ava<strong>la</strong>nches peuvent éventuellement s<strong>et</strong>ransformer en streamers mais ne se propagent pas trop en direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. La fréquence<strong>de</strong>s pulses est déterminée par le temps d’évacuation <strong>de</strong>s ions. Elle peut atteindre quelques kHz.Lorsque l’on augmente <strong>la</strong> tension, les streamers créés dans <strong>la</strong> décharge sont plus énergétiques.Si le gaz n’est pas électronégatif, c’est-à-dire si l’attachement électronique reste faible, alors <strong>la</strong>charge d’espace créée initie un streamer en direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Ce streamer peut présenter<strong>de</strong>s ramifications tridimensionnelles. On a vu au paragraphe 2.3.2 que <strong>la</strong> photoionisation jouealors un rôle important. La tension doit rester sous un niveau tel que le streamer n’atteint pas <strong>la</strong>catho<strong>de</strong>. La décharge s’éteint avant d’être réinitiée. Le courant lors <strong>de</strong> ces pulses est <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 10 à 100 mA. Si le gaz est électronégatif, un nuage d’ions négatifs se forme près <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>.Ceci provoque une augmentation du champ électrique <strong>et</strong> le c<strong>la</strong>quage <strong>de</strong> Townsend entre l’ano<strong>de</strong><strong>et</strong> le nuage négatif si le gaz est suffisamment électronégatif. La décharge est alors stable <strong>et</strong>entr<strong>et</strong>enue. Des résultats exprimentaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s <strong>numérique</strong>s [46, 45] montrent que cerégime est constitué <strong>de</strong> pulses <strong>de</strong> haute fréquence (0,1 à 1 MHz) <strong>et</strong> que <strong>la</strong> photoionisation <strong>et</strong> ledétachement électronique par collision avec les métastables sont essentiels. La figure 2.9, tirée <strong>de</strong>[46], indique que ces <strong>de</strong>ux processus sont <strong>de</strong>s sources essentielles d’électrons. La courbe en traitplein est re<strong>la</strong>tive à une cinétique comprenant l’ionisation, les recombinaisons, l’attachement <strong>et</strong>le détachement électronique <strong>et</strong> <strong>la</strong> photoionisation notamment. La courbe en pointillés indiqueque <strong>la</strong> non prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> photoionisation m<strong>et</strong> un terme au développement <strong>de</strong>s pulses.Ce<strong>la</strong> montre que c<strong>et</strong>te source est nécessaire au développement <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> courant. La courbeen tir<strong>et</strong>s indique que le détachement électronique perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> disposer d’électrons sur un tempscaractéristique plus long, ce qui autorise <strong>la</strong> réinitialisation <strong>de</strong> nouveaux pulses.Lorsque l’on augmente encore <strong>la</strong> tension, les streamers se développent à <strong>de</strong>s vitesses très élevéesvers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Lorsque <strong>la</strong> zone cathodique est atteinte, le champ électrique y est concentré,ce qui provoque l’extraction forte d’électrons <strong>et</strong> le passage à l’arc, par le phénomène d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong>r<strong>et</strong>our ou <strong>de</strong> ’r<strong>et</strong>urn stroke’.Les décharges couronnes négativesLa première phase d’une décharge couronne négative est <strong>la</strong> multiplication <strong>de</strong>s charges selonle processus <strong>de</strong> Townsend. Les charges se multiplient par ava<strong>la</strong>nche électronique. Des électronssont émis à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> par l’un <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s cités au paragraphe 2.2.4, sans que l’on puisse préjuger<strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> l’un par rapport aux autres. Morrow [43, 44] <strong>et</strong> Napartovich [47] privilégientl’émission par bombar<strong>de</strong>ment ionique, Espel [20] l’émission par eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> champ <strong>et</strong> Odrobina [48]l’émission photoélectrique.A partir <strong>de</strong> là, <strong>de</strong>ux scénarii sont proposés dans <strong>la</strong> littérature pour expliquer <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>pulses <strong>de</strong> courant, nommés les pulses <strong>de</strong> Trichel.31


2. Physique <strong>de</strong>s décharges électriquesFigure 2.9 – Importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> photoionisation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s métastables dans les décharges couronnespositives, <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>numérique</strong> ([46])Le premier scénario est celui <strong>de</strong> Loeb [30, 31] <strong>et</strong> Alexandrov [3] selon lesquels les électronsproduits près <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> dérivent vers les zones <strong>de</strong> champ faible pour s’attacher aux neutres. Ondispose alors <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux charges d’espace, l’une positive <strong>et</strong> plus proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi que <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième,négative. Le champ <strong>de</strong> charge d’espace s’oppose au champ <strong>la</strong>p<strong>la</strong>cien. La décharge ne peut plusêtre entr<strong>et</strong>enue, elle s’éteint <strong>et</strong> les ions restants sont recueillis aux électro<strong>de</strong>s. Les conditions d’unnouveau pulse sont alors à nouveau réunies. La fréquence <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> Trichel est associée à<strong>la</strong> mobilité <strong>de</strong>s ions, soit <strong>de</strong> quelques kHz à basse tension <strong>et</strong> <strong>de</strong> quelques MHz à haute tension(potentiel <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 kV).Le <strong>de</strong>uxième scénario, proposé par Cernak [15, 14, 13] <strong>et</strong> inspiré par les travaux expérimentaux<strong>de</strong> Zentner [69], penche pour <strong>la</strong> formation d’un streamer <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> lorsque <strong>la</strong>charge d’espace a atteint un seuil critique en région proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Ce streamer est àl’origine <strong>de</strong>s pics principaux <strong>de</strong> courant observés alors que <strong>la</strong> décharge <strong>de</strong> Townsend initialeconstitue un premier pallier ou pic lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> montée du courant. Les ions formés dérivent ensuite<strong>et</strong> sont collectés aux électro<strong>de</strong>s. Des résultats <strong>de</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>numérique</strong> [60, 16] montrent un telcomportement du premier pic <strong>de</strong> décharge.Les <strong>de</strong>ux explications théoriques précé<strong>de</strong>ntes sont va<strong>la</strong>bles, mais pas sur les mêmes domaines.La transition d’un régime d’ava<strong>la</strong>nches vers un régime <strong>de</strong> streamers dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong>l’électro<strong>de</strong> ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension appliquée. La composition du gaz doit également influencer<strong>la</strong> décharge. Comme pour les couronnes positives, aucun scénario n’est encore reconnu commeuniversel.32


2.3. Décharges hors équilibre dans les gazComment éviter le passage à l’arcLes décharges couronnes pouvant mener vers l’arc électrique, plusieurs solutions ont été avancéespour limiter le courant <strong>de</strong> décharge. Il s’agit <strong>de</strong> disposer une barrière diélectrique entre lesélectro<strong>de</strong>s, préioniser le gaz, utiliser une source impulsionnelle ou d’utiliser judicieusement lesrésistances, capacités <strong>et</strong> inductances dans le circuit extérieur.33


2. Physique <strong>de</strong>s décharges électriques34


Chapitre 3Description <strong>et</strong> analyse <strong>de</strong> l’expérience<strong>de</strong> référenceLes actionneurs <strong>de</strong> type décharges couronnes <strong>et</strong> à barrière diélectrique ont été testés dans lessouffleries <strong>de</strong> L’ONERA dans le cadre du Proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> Recherche Fédérateur PUMA. Ces travauxont été effectués en parallèle <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse par Séraudie [61, 62] <strong>et</strong> serviront <strong>de</strong> base <strong>de</strong> donnéesessentielle pour <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>numérique</strong> présentés dans les chapitressuivants.Le travail pionnier <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> Moreau [42] se focalise sur l’é<strong>la</strong>boration <strong>et</strong> l’optimisation<strong>de</strong>s décharges en l’absence d’écoulement, puis sur l’essai <strong>de</strong> ces décharges pour agir sur le décollementou le mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> divers écoulements. A l’ONERA, il s’agit d’établir le comportement<strong>de</strong>s actionneurs testés dans <strong>de</strong>s écoulements <strong>de</strong> référence, plus faciles à simuler <strong>numérique</strong>ment.On se p<strong>la</strong>ce dans une configuration <strong>la</strong> plus proche possible d’un écoulement <strong>de</strong> p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne, àsavoir que le gradient <strong>de</strong> pression est nul le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que recevant l’actionneur. Les essaisportent à <strong>la</strong> fois sur <strong>la</strong> mesure du vent ionique <strong>et</strong> <strong>de</strong> son influence sur <strong>de</strong>s écoulements al<strong>la</strong>ntjusqu’à 60 m/s. L’objectif final est <strong>de</strong> parvenir à décaler <strong>la</strong> transition <strong>la</strong>minaire-turbulent afind’apporter un élément <strong>de</strong> réponse à <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> traînée. Le banc expérimental,les actionneurs utilisés <strong>et</strong> les résultats obtenus sont décrits par Séraudie <strong>et</strong> al. [62] <strong>et</strong> sont rappelésdans les paragraphes qui suivent.3.1 Descriptif du banc expérimental ONERA3.1.1 La soufflerie aérodynamiqueLes expériences ont lieu dans une soufflerie basse vitesse (5 à 75 m/s) <strong>et</strong> développant <strong>de</strong>sniveaux <strong>de</strong> turbulence bas (Tu = 0,3 à 0,5.10 −3 ), située à l’ONERA Centre <strong>de</strong> Toulouse <strong>et</strong>fonctionnant à l’air ambiant.Une p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne <strong>de</strong> 60 cm <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge en bois aggloméré est mise en inci<strong>de</strong>nce à + 0,5˚, Figure3.1. La p<strong>la</strong>que est peinte <strong>de</strong> sorte que sa surface soit lisse.35


3. Description <strong>et</strong> analyse <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> référence500 mm en aval du bord d’attaque, un insert en plexig<strong>la</strong>s sert <strong>de</strong> support aux actionneursp<strong>la</strong>sma. C<strong>et</strong> insert mesure 10 cm <strong>de</strong> long <strong>et</strong> 30 cm <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge. La p<strong>la</strong>que, longue <strong>de</strong> 1,2 m, estprolongée en aval par un vol<strong>et</strong> servant à ajuster le gradient <strong>de</strong> pression sur <strong>la</strong> partie supérieure<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que. Ceci perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> générer diverses configurations aérodynamiques.Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que, un tube <strong>de</strong> Pitot en verre est connecté à un dispositif <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cementafin d’explorer <strong>la</strong> couche limite se développant sur <strong>la</strong> partie supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que. C<strong>et</strong>te son<strong>de</strong>a été fabriquée en plexig<strong>la</strong>s prolongé d’un embout cylindrique en verre afin <strong>de</strong> mesurer l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>sdécharges. Sur le même support une son<strong>de</strong> fil chaud est utilisée afin <strong>de</strong> mesurer les fluctuations<strong>de</strong> vitesse dans <strong>la</strong> couche limite.3.1.2 Les actionneurs couronnesDeux types <strong>de</strong> décharges ont été testées : <strong>la</strong> décharge couronne <strong>et</strong> <strong>la</strong> décharge à barrièrediélectrique. Nous nous intéressons ici plus particulièrement à l’actionneur <strong>de</strong> type déchargecouronne.Figure 3.1 – Dispositif expérimental (gauche) <strong>et</strong> principe <strong>de</strong>s décharges couronnes (droite) ([62])La décharge couronne est générée entre <strong>de</strong>ux fils cylindriques incrustés sur l’insert en plexig<strong>la</strong>s,Figure 3.1. L’électro<strong>de</strong> en cuivre située en amont a un diamètre <strong>de</strong> 0,6 mm, l’autre a un diamètre<strong>de</strong> 2 mm <strong>et</strong> est située 40 mm en aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> première. Les <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s mesurent 16 cm <strong>de</strong>long <strong>et</strong> sont p<strong>la</strong>cées parallèlement au bord d’attaque. Le vent ionique est généré près <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroigrâce à l’application d’une différence <strong>de</strong> potentiel élevée (jusqu’à 30 kV) entre les électro<strong>de</strong>s. Lescaractéristiques <strong>de</strong> c<strong>et</strong> actionneur ont été tirées <strong>de</strong> Moreau <strong>et</strong> al. [4, 33].3.1.3 Les résultatsDescription <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge [61] Deux configurations d’actionneurs ont été testées. La première,nommée ’DC1’ Figure 3.2, est composée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux moitiés d’électro<strong>de</strong>s collées dans leplexig<strong>la</strong>s. Afin d’obtenir une surface bien p<strong>la</strong>ne, les électro<strong>de</strong>s sont polies. La <strong>de</strong>uxième configuration,nommée ’DC2’, est composée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s encastrées dans <strong>de</strong>ux rainures creuséesdans le plexig<strong>la</strong>s. La décharge couronne est obtenue en régime continu en appliquant une tension36


3.1. Descriptif du banc expérimental ONERAFigure 3.2 – Configuration ’DC1’<strong>et</strong> ’DC2’ ([62])positive à l’électro<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus faible diamètre (l’ano<strong>de</strong>) <strong>et</strong> une tension négative sur l’électro<strong>de</strong> <strong>de</strong>plus grand diamètre (<strong>la</strong> catho<strong>de</strong>). L’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> sont reliées à <strong>de</strong>s générateurs délivrant<strong>de</strong>s tensions pouvant atteindre respectivement +30 kV <strong>et</strong> -10 kV, par l’intermédiaire d’un circuitéquipé d’une résistance <strong>de</strong> 1 kΩ.Figure 3.3 – Régime <strong>de</strong> “Glow Corona” ([61])Pour une différence <strong>de</strong> potentiel supérieure à 20 kV, on observe le régime “Glow Corona”sur les <strong>de</strong>ux configurations, Figure 3.3. Les électro<strong>de</strong>s sont parsemées <strong>de</strong> points lumineux, plusintenses sur <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Sur l’ano<strong>de</strong>, <strong>la</strong> décharge est moins lumineuse mais paraît plus homogène.C’est le régime qui procure le vent ionique le plus important. Une représentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> tensionaux bornes <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance est donnée Figure 3.4 pour <strong>de</strong>s tensions <strong>de</strong> 22 <strong>et</strong> 30 kV, pour <strong>la</strong>décharge ’DC1’. On en déduit <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,5 mA, ce qui correspond à un courantlinéique <strong>de</strong> 3 mA/m environ. Outre c<strong>et</strong>te composante continue, le courant est composé <strong>de</strong> picsdont l’amplitu<strong>de</strong> peut atteindre quelques milliampères. Ces pics sont plus nombreux lorsque <strong>la</strong>différence <strong>de</strong> potentiel augmente. La fréquence <strong>de</strong> ces pulses est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> centaine <strong>de</strong> kHz.37


3. Description <strong>et</strong> analyse <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> référenceFigure 3.4 – Courant électrique créé par <strong>la</strong> ’DC1’ pour V G = 22 kV (gauche) <strong>et</strong> V G = 30 kV(droite), abscisse : 10 µs/div ; ordonnée : 0,2 mA/div ; origine en bas à gauche ([61])Vent ionique [62] Des sondages <strong>de</strong> couche limite donnent un aperçu du vent ionique Figure3.5. Pour ces essais, l’ano<strong>de</strong> est portée à un potentiel <strong>de</strong> +20 kV <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> à -10 kV. Lacomposante longitudinale <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse est obtenue à différentes abscisses <strong>et</strong> le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> normaleà <strong>la</strong> paroi. Concernant <strong>la</strong> ’DC1’, les profils <strong>de</strong> vitesse montrent un maximum <strong>de</strong> vitesse (≃ 4,5m/s) près <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi (y ≃ 1 mm) situés entre l’ano<strong>de</strong> (x = 530 mm) <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (x = 570mm). 20 mm en aval <strong>de</strong> l’actionneur, le vent ionique n’est plus que <strong>de</strong> 1,3 m/s. Dans c<strong>et</strong>te région,le maximum <strong>de</strong> vitesse est situé plus loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi (y ≃ 2 à 3 mm). C<strong>et</strong>te configuration génèreune gran<strong>de</strong> variation du vent ionique entre les électro<strong>de</strong>s. Ceci s’explique probablement par l’eff<strong>et</strong>opposé d’un vent ionique dû à l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> d’un autre dû à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. L’ano<strong>de</strong> crée cependant unvent ionique plus intense.Pour <strong>la</strong> configuration ’DC2’, <strong>la</strong> vitesse maximale du vent ionique (≃ 3 m/s) est située près <strong>de</strong><strong>la</strong> paroi (y ≃ 1 mm) pour les abscisses situées entre l’ano<strong>de</strong> (x = 530 mm) <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (x = 570mm). En aval <strong>de</strong> l’actionneur (x = 580 <strong>et</strong> 590 mm), le vent ionique, parallèle à <strong>la</strong> paroi, restedu même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur. Le maximum <strong>de</strong> vitesse (2,5 m/s) est situé à 3 mm <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi. Onremarque une décroissance du vent ionique entre les électro<strong>de</strong>s (entre x = 550 <strong>et</strong> 560 mm). Ladiminution du vent ionique est moindre que dans <strong>la</strong> configuration ’DC1’. Ceci semble provenirFigure 3.5 – Vent ionique créé par <strong>la</strong> ’DC1’ (gauche) <strong>et</strong> <strong>la</strong> ’DC2’ (droite) ([62])38


3.2. Analyse <strong>de</strong>s résultatsd’une influence moindre <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, qui possè<strong>de</strong> un rayon plus important.On remarque qu’il subsiste un vent ionique d’environ 0,5 m/s en y = 20 mm. Les erreurs <strong>de</strong>mesures étant <strong>de</strong> 0,2 à 0,3 m/s, il est difficile <strong>de</strong> dire si l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s couronnes se fait réellementressentir à c<strong>et</strong>te distance <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi. En tous les cas, l’actionneur agit principalement près <strong>de</strong> <strong>la</strong>paroi, entre y = 0 <strong>et</strong> y = 5 mm.Eff<strong>et</strong> sur une couche limite <strong>la</strong>minaire [62] L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s actionneurs sur un écoulement <strong>de</strong>couche limite est déterminé à partir <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> vitesse. Le vent ionique modifie <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>l’écoulement dans <strong>la</strong> zone proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> dépend principalement du maximum <strong>de</strong>vitesse produit par l’actionneur par rapport à <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement.Figure 3.6 – Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> ’DC1’ (gauche) <strong>et</strong> <strong>la</strong> ’DC2’ (droite) sur une couche limite <strong>la</strong>minaire ([62])L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s couronnes ’DC1’ <strong>et</strong> ’DC2’ est représenté Figure 3.6 pour une vitesse d’écoulement<strong>de</strong> 5 m/s. Les profils <strong>de</strong> vitesse représentés sont obtenus en aval <strong>de</strong> l’actionneur, en x = 590 mm,soit 20 mm après l’actionneur.L’eff<strong>et</strong> sur <strong>la</strong> couche limite diffère gran<strong>de</strong>ment d’une configuration à l’autre. Malgré un ventionique résiduel plus faible, <strong>la</strong> couronne ’DC1’ provoque un changement important <strong>de</strong> <strong>la</strong> couchelimite. Ceci est probablement dû à <strong>la</strong> création d’instabilités dans <strong>la</strong> couche limite, du fait <strong>de</strong>s actionsfortement contraires <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. La couronne ’DC2’ introduit un supplément<strong>de</strong> vitesse dans <strong>la</strong> couche limite <strong>et</strong> <strong>de</strong> façon mieux répartie. Une conséquence est l’amincissement<strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite.Les actionneurs couronnes réalisés à l’ONERA m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> création d’un ventionique qui dépend fortement <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s. Lorsque les électro<strong>de</strong>s ont <strong>de</strong>s rayons <strong>de</strong>courbure très fins (DC1), l’action provoque <strong>de</strong>s instabilités.3.2 Analyse <strong>de</strong>s résultatsLes résultats expérimentaux sur <strong>la</strong> décharge ’DC1’ corroborent <strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> Raizer [55]selon <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> décharge couronne positive est généralement plus intense que <strong>la</strong> couronne négative,cf. paragraphe 1.2. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> décharge positive crée un vent ionique plus intense que <strong>la</strong>décharge négative, alors que les électro<strong>de</strong>s ont <strong>de</strong>s rayons <strong>de</strong> courbure i<strong>de</strong>ntiques. L’explication39


3. Description <strong>et</strong> analyse <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> référenceselon <strong>la</strong>quelle, les électrons se mouvant dans un champ <strong>de</strong> plus en plus fort dans <strong>la</strong> couronnepositive, <strong>la</strong> décharge en est améliorée apparaît donc vraisemb<strong>la</strong>ble. Pourtant une dissymétrie géométriqueest plus efficace, comme l’indiquent les résultats sur <strong>la</strong> configuration ’DC2’. Un rayon<strong>de</strong> courbure faible produit une différence plus importante entre les <strong>de</strong>ux décharges.Il faut toutefois gar<strong>de</strong>r à l’esprit qu’une vision strictement découplée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux couronnes esttrompeuse <strong>et</strong> ne peut décrire que <strong>de</strong> façon partielle <strong>la</strong> décharge s’établissant entre <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>sfines, qui plus est, encastrées dans une paroi diélectrique. De nombreuses observations ont misen évi<strong>de</strong>nce que les décharges positive <strong>et</strong> négative agissent l’une sur l’autre. Dans le régime“Glow Corona”, <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> est parsemée <strong>de</strong> points lumineux très intenses. L’ano<strong>de</strong> est quant àelle entourée d’un halo <strong>de</strong> lumière plus diffus, presque homgène. Si l’on diminue <strong>la</strong> tension, lespoints sur <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> se font plus rares <strong>et</strong> dans le même temps, <strong>de</strong>s segments entiers <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>,situés en vis-à-vis directs <strong>de</strong>s points éteints <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, ne sont plus <strong>de</strong>s lieux d’émission <strong>de</strong>lumière. Ainsi s’aperçoit-on qu’a minima <strong>la</strong> décharge se produisant autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> a un eff<strong>et</strong>important sur ce qui se produit à l’ano<strong>de</strong>. On peut d’ores <strong>et</strong> déjà impliquer le fait que <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>est une source d’électrons pour l’ano<strong>de</strong>. Les électrons s’extirpant <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne négative <strong>et</strong> ayantrésisté à l’attachement électronique lors <strong>de</strong> leur long traj<strong>et</strong> vers l’ano<strong>de</strong> constituent pour l’ano<strong>de</strong>un apport favorisant le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge positive. L’eff<strong>et</strong> inverse <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronnepositive sur <strong>la</strong> couronne négative est moins évi<strong>de</strong>nt sur les expériences. Il n’en reste pas moinsque le système <strong>de</strong> couronne Fil - Fil est le siège <strong>de</strong> phénomènes physiques interdépendants. L’état<strong>de</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> peut lui aussi modifier le régime <strong>de</strong> décharge. Des aspérités perm<strong>et</strong>tenten particulier <strong>de</strong> stabiliser <strong>la</strong> décharge en <strong>de</strong>s points choisis <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> diminuer <strong>la</strong>tension <strong>de</strong> c<strong>la</strong>quage.40


Chapitre 4Description <strong>et</strong> mise en oeuvre ducoup<strong>la</strong>ge Aérodynamique - P<strong>la</strong>smaLa <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>de</strong>s phénomènes électroaérodynamiques produits par les actionneurs à déchargescouronnes décrits au chapitre 3, nécessite un modèle prenant en compte à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong>physique <strong>de</strong>s décharges <strong>et</strong> celle <strong>de</strong> l’aérodynamique. Dans le présent chapitre, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong><strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong>s décharges sur l’aérodynamique est tout d’abord présentée. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong>,utilisée tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse, consiste à déduire un terme <strong>de</strong> force <strong>de</strong>s modèles <strong>et</strong><strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s <strong>de</strong>s décharges, force que l’on utilise ensuite lors <strong>de</strong>s <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s aérodynamiques.Une mise en oeuvre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est ensuite proposée par l’intermédiaire d’un premier modèle<strong>de</strong> décharge, dit phénoménologique pour indiquer qu’une simple <strong>de</strong>scription qualitative <strong>de</strong>sphénomènes présents dans les décharges couronnes est prise en compte. Plus qu’une simple illustration<strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge Aérodynamique - P<strong>la</strong>sma, ce modèle apporte <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong>réponse quant à <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong>s décharges couronnes sur l’aérodynamique [36].4.1 Stratégie <strong>de</strong> résolution <strong>numérique</strong>On a vu auparavant que les décharges pouvaient imprimer à l’écoulement porteur un gain<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement. Dans le même temps, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement peut influer sur lesdécharges. Pekarek [50] utilise un système <strong>de</strong> décharges pointe-p<strong>la</strong>n dans lequel les pointes sontcreusées, Figure 4.1. Sous certaines conditions, un débit d’air appliqué par ces cavités perm<strong>et</strong><strong>de</strong> stabiliser <strong>la</strong> décharge. Au final, le coup<strong>la</strong>ge est donc très complexe. On verra par <strong>la</strong> suite quec<strong>et</strong>te complexité diminue dans notre cas d’étu<strong>de</strong>.L’aérodynamique est régie par les équations <strong>de</strong> Navier-Stokes sur <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse(4.1) <strong>et</strong> l’équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement (4.2), dans lesquelles ρ est <strong>la</strong>masse volumique <strong>de</strong> l’air, U <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement, P <strong>la</strong> pression, τ le tenseur <strong>de</strong>s contraintesvisqueuses, µ le coefficient <strong>de</strong> viscosité dynamique <strong>et</strong> f <strong>la</strong> force volumique électrique. Du point<strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’aérodynamicien, toute <strong>la</strong> difficulté est <strong>de</strong> pouvoir déterminer <strong>la</strong> force f qui s’appliquesur un écoulement donné afin d’estimer l’eff<strong>et</strong> d’un actionneur à décharges couronnes.41


4. Description <strong>et</strong> mise en oeuvre du coup<strong>la</strong>ge Aérodynamique - P<strong>la</strong>smaFigure 4.1 – Un exemple <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> d’un écoulement sur les décharges : stabilisation <strong>de</strong> couronnespointe-p<strong>la</strong>n [50]∂ρ+ ∇.(ρU) = 0∂t(4.1)( ) ∂Uρ∂t + U.∇U = −∇P + µ∇.τ + f (4.2)La démarche générale adoptée quant au coup<strong>la</strong>ge aérodynamique - p<strong>la</strong>sma reste <strong>la</strong> même quelque soit le modèle <strong>de</strong> décharge utilisé pour l’estimaton <strong>de</strong> <strong>la</strong> force. C<strong>et</strong>te démarche est représentéeFigure 4.2. Le co<strong>de</strong> CEDRE est utilisé pour résoudre le problème aérodynamique. Il s’agitd’un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s Flui<strong>de</strong>s dont le but est <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>numérique</strong> <strong>de</strong>s phénomènesliés aux domaines <strong>de</strong> <strong>la</strong> propulsion <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’énergétique. Ce co<strong>de</strong> perm<strong>et</strong> <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong>sources externes <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement ou d’énergie. Dans notre cas d’étu<strong>de</strong>, ils’agit d’utiliser <strong>de</strong>s termes sources <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement sous <strong>la</strong> forme d’une force électrique.C<strong>et</strong>te force électrique est déterminée grâce aux modèles <strong>et</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s <strong>numérique</strong>s <strong>de</strong>s déchargesélectriques <strong>de</strong> type couronnes. Le coup<strong>la</strong>ge inverse <strong>de</strong> l’aérodynamique vers le développement <strong>de</strong>sModèles <strong>et</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong><strong>de</strong>s couronnesForce électriqueEcoulement porteurModèle <strong>et</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>co<strong>de</strong> CEDREFigure 4.2 – Coup<strong>la</strong>ge Aérodynamique - Décharge/P<strong>la</strong>sma42


4.1. Stratégie <strong>de</strong> résolution <strong>numérique</strong>Ecoulement externeDécharges électriquesparoi diélectrique :- absorption <strong>de</strong> charges- photoémissionyzxProblème 3Dcatho<strong>de</strong> :- bombar<strong>de</strong>ment ionique- photoémission- eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> champIRCircuit extérieurVGFigure 4.3 – Principaux phénomènes <strong>de</strong> l’interaction couronnes aérodynamiquedécharges peut aussi être pris en compte. Cependant, on montrera que l’action <strong>de</strong>s décharges nemodifie pas suffisamment les écoulements pour, qu’à leur tour, ces écoulements puissent modifierles décharges.Avant <strong>de</strong> détailler les différents modèles développés, il est intéressant <strong>de</strong> décrire <strong>de</strong> façonqualitative l’ensemble <strong>de</strong>s phénomènes pouvant intervenir dans le cadre <strong>de</strong>s décharges couronnespour l’aérodynamique. La majorité <strong>de</strong> ces processus est regroupée Figure 4.3. On considère unécoulement subsonique <strong>de</strong> type couche limite sur p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne. Deux électro<strong>de</strong>s sont insérées à<strong>la</strong> surface d’une p<strong>la</strong>que diélectrique. La différence <strong>de</strong> potentiel <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s s’effectue au moyend’un générateur <strong>de</strong> tension continue V G via une résistance R. La modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong>décharge peut prendre en compte une cinétique chimique dans le volume <strong>de</strong> gaz ainsi que <strong>de</strong>sréactions <strong>de</strong> surface. Une <strong>de</strong>scription détaillée <strong>de</strong> ces phénomènes réactifs est proposée au paragraphe2.2.4. Les décharges ont par ailleurs <strong>de</strong>s ramifications tridimensionnelles. Les déchargess’établissent tout le long <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s <strong>et</strong> pas toujours aux mêmes endroits au cours du temps.Dans le paragraphe suivant, un modèle simplifié <strong>de</strong>s décharges est présenté. Le but <strong>de</strong> cemodèle est double. Il s’agit d’une part d’illustrer <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge décrite ici, <strong>et</strong> d’autrepart d’appuyer l’hypothèse d’un vent ionique créé par le transfert <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong>sespèces chargées vers les neutres, hypothèse maintenue tout au long <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse.43


4. Description <strong>et</strong> mise en oeuvre du coup<strong>la</strong>ge Aérodynamique - P<strong>la</strong>sma4.2 Modèle phénoménologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> déchargeCe modèle n’a pas pour vocation <strong>de</strong> simuler le développement <strong>de</strong>s décharges mais plutôtd’estimer son action à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> donnée expérimentale globale que représente le courant électrique.Le modèle présenté ici a pour but <strong>de</strong> déterminer si le mécanisme d’apport <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement par les décharges peut à lui seul expliquer les gains <strong>de</strong> vitesse obtenus. Il s’agit <strong>de</strong>déterminer si l’énergie injectée expérimentalement est suffisante pour justifier c<strong>et</strong>te hypothèse.Il ne s’agit pas d’un modèle prédictif.4.2.1 Estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique12090E (kV/cm)603000 1 2 3 4x (cm)Figure 4.4 – Champ électrique créé par le dispositif pour V G = 32 kV (en rouge, le champ <strong>de</strong>c<strong>la</strong>quage ≃ 30 kV/cm)La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge “Glow Corona” comme étant <strong>la</strong> juxtaposition d’une déchargepositive <strong>et</strong> d’une décharge négative perm<strong>et</strong> d’envisager <strong>la</strong> modélisation du vent ionique. Ce modèlese caractérise en eff<strong>et</strong> par l’émission <strong>de</strong> lumière sur <strong>de</strong>s spots situés le long <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s.Ce<strong>la</strong> suggère <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux couronnes. C<strong>et</strong>te modélisation vise à calculer <strong>la</strong> force électriquequi s’applique au flui<strong>de</strong>. On a vu au paragraphe 1.2.2 que <strong>la</strong> force électrique s’exprime <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxmanières (1.8) <strong>et</strong> (1.9). La première, faisant intervenir <strong>la</strong> charge d’espace, est équivalente à <strong>la</strong><strong>de</strong>uxième que l’on rappelle ici :f = j +µ +− j −µ −− j eµ e(4.3)On se p<strong>la</strong>ce dans le cas d’une ano<strong>de</strong> <strong>de</strong> rayon 0,35 mm <strong>et</strong> d’une catho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rayon 1 mmséparées <strong>de</strong> 40 mm. De diamètre trois fois plus faible que <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, l’ano<strong>de</strong> est vraisemb<strong>la</strong>blementplus active. En eff<strong>et</strong>, le champ électrique y est bien supérieur. Si l’on fait l’hypothèse quele champ créé par le système d’électro<strong>de</strong>s incrustées dans le diélectrique est proche <strong>de</strong> celui créépar <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s plongées dans l’air, on s’aperçoit Figure 4.4 que le champ électrique est 3fois supérieur près <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> (située en x = 0 cm) que près <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (en x = 4 cm). Lecalcul du champ électrique est obtenu grâce aux travaux <strong>de</strong> Li [29] <strong>et</strong> Staff [65]. Par ailleurs, pourune différence <strong>de</strong> potentiel <strong>de</strong> 32 kV, le champ à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> est tout juste supérieur au champ44


4.2. Modèle phénoménologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> déchargeEcoulement externeLFHyzxIRCircuit extérieurVGFigure 4.5 – Principe du modèle phénoménologique<strong>de</strong> c<strong>la</strong>quage dans l’air à <strong>la</strong> pression atmosphérique dont <strong>la</strong> valeur est <strong>de</strong> 30 kV/cm. Même si lesystème réel est <strong>de</strong> géométrie plus complexe, on peut estimer que le champ est beaucoup plusconcentré à l’ano<strong>de</strong> qu’à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. L’ionisation étant un phénomène exponentiel par rapport à<strong>la</strong> valeur du champ électrique, on peut alors supposer <strong>la</strong> décharge positive majoritaire. Dans cecas, le courant est essentiellement porté par les ions positifs produits dans <strong>la</strong> zone anodique. La<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant est reliée au courant électrique I circu<strong>la</strong>nt dans le dispositif par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion :j + = I S(4.4)où S est <strong>la</strong> section <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge. La force est dirigée selon l’axe <strong>de</strong>s x, <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong><strong>et</strong> s’écrit :f =ISµ +(4.5)La section <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge est l’aire L × H perpendicu<strong>la</strong>ire au dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s ions positifs,cf. Figure 4.5. On fait l’hypothèse d’une décharge invariante par trans<strong>la</strong>tion selon l’axe <strong>de</strong>sélectro<strong>de</strong>s. Ce<strong>la</strong> revient à ignorer le caractère tridimensionnel <strong>de</strong>s décharges. On considère lecourant par unité <strong>de</strong> longueur I/L, où L est <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s. D’après les observationsexpérimentales, le vent ionique créé par le système s’étend sur une hauteur H = 5 à 10 mm au<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que. Dans le cas présent, on prend H = 5 mm. Selon les expériences <strong>de</strong> Séraudie[61, 62] présentées au paragraphe 3.1 <strong>et</strong> Moreau [42], le courant I/L est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,5 à 3mA/m selon le régime <strong>de</strong> décharge. Pour minimiser l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge, on se p<strong>la</strong>cera donc àI/L = 0,5 mA/m. La mobilité <strong>de</strong>s ions positifs est prise égale à 2.10 −4 m 2 V −1 s −1 d’après [12].La force uniforme s’appliquant sur le domaine magenta Figure 4.5 est donc <strong>de</strong> 500 N/m 3 .45


4. Description <strong>et</strong> mise en oeuvre du coup<strong>la</strong>ge Aérodynamique - P<strong>la</strong>sma4.2.2 Calcul d’écoulement sur p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>neLe calcul est effectué grâce au co<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul CEDRE développé à l’ONERA. Il perm<strong>et</strong>notamment <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s avec prise en compte <strong>de</strong>sforces extérieures. On suppose que le problème est 2D p<strong>la</strong>n en considérant que <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>sélectro<strong>de</strong>s est gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>vant leur espacement. On effectue un calcul en écoulement <strong>la</strong>minaire. Lesprincipales caractéristiques géométriques du calcul sont indiquées Figure 4.6. Le domaine s’étendsur 10 cm suivant x <strong>et</strong> 30 cm suivant y. Le mail<strong>la</strong>ge est uniforme suivant x <strong>et</strong> comprend 100mailles, il suit une progression géométrique à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi suivant y <strong>et</strong> comprend 70 mailles.La première maille a une taille <strong>de</strong> 1 µm <strong>et</strong> <strong>la</strong> raison géométrique est <strong>de</strong> 1,15, ce qui donne 30mailles entre y = 0 <strong>et</strong> y = 0,5 mm. Les conditions aux limites sont une condition d’adhérence à<strong>la</strong> paroi, un écoulement amont <strong>de</strong> vitesse V 0 , dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s x <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>,une condition <strong>de</strong> glissement sur <strong>la</strong> frontière haute <strong>et</strong> une condition <strong>de</strong> pression à 1 atm en sortie.La zone d’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> force est rappelée Figure 4.6, sur <strong>la</strong>quelle l’ano<strong>de</strong> est p<strong>la</strong>cée en x = 2cm <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> en x = 6 cm. Les résultats sont présentés pour <strong>de</strong>ux vitesses d’écoulement : unécoulement <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> initialement au repos <strong>et</strong> un écoulement <strong>de</strong> vitesse externe à <strong>la</strong> couche limite<strong>de</strong> 6 m/s.300,50y (cm)entrée subsoniquep<strong>la</strong>smaglissement100 maillesparoi70 maillessortie subsonqiue, P = 1 atm02 610x (cm)Figure 4.6 – Schéma représentatif du calcul aérodynamique avec le modèle phénoménologiqueVent ionique Lorsque l’on imprime à un flui<strong>de</strong> au repos un mouvement par l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> forceélectrique déterminée précé<strong>de</strong>mment, on obtient le vent ionique représenté Figure 4.7. Sur c<strong>et</strong>tefigure sont représentées les composantes tangentielle <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> paroi <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse.Le flui<strong>de</strong> est progressivement mis en mouvement entre les électro<strong>de</strong>s (entre x = 2 <strong>et</strong> x = 6 cm)pour atteindre une vitesse <strong>de</strong> 5 m/s approximativement. C<strong>et</strong>te mise en mouvement selon l’axe<strong>de</strong>s x entraîne une aspiration <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis les couches supérieures dans <strong>la</strong> zone située en x = 2cm <strong>et</strong> comprise entre y = 0 <strong>et</strong> y = 2 cm. Cependant le niveau <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te composante <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitessedirigée vers <strong>la</strong> paroi est d’un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur plus faible (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,5 m/s).46


4.2. Modèle phénoménologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> déchargeFigure 4.7 – Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> paroi (droite) du ventionique obtenu par le modèle phénoménologique1x = 3 cm1x = 4 cm0.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5 6U (m/s)x = 5 cm100 1 2 3 4 5 6U (m/s)x = 8 cm10.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5 6U (m/s)00 1 2 3 4 5 6U (m/s)Figure 4.8 – Profils <strong>de</strong> vitesse du vent ionique obtenu par le modèle phénoménologique (—) <strong>et</strong>par les mesures [62] (o)47


4. Description <strong>et</strong> mise en oeuvre du coup<strong>la</strong>ge Aérodynamique - P<strong>la</strong>smaLa Figure 4.8 présente les profils <strong>de</strong> vitesse obtenus en diverses abscisses <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi en comparaison<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> Séraudie [62]. L’eff<strong>et</strong> p<strong>la</strong>sma modélisé aboutit à <strong>la</strong> création d’un ventionique maximal <strong>de</strong> 5,5 m/s juste après les électro<strong>de</strong>s. Le maximum <strong>de</strong> vitesse est obtenu entrey = 1 <strong>et</strong> 2 mm. Le vent ionique s’étale sur <strong>la</strong> zone d’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> force <strong>de</strong> 5 mm <strong>de</strong> hauteur.Le vent ionique maximal est obtenu à <strong>la</strong> même distance <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi que dans le cas expérimentalcependant son niveau est <strong>la</strong>rgement surestimé. En fait ce niveau est le double que celui obtenuexpérimentalement (<strong>de</strong> 2,5 m/s 20 mm en aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>). Entre les électro<strong>de</strong>s, le vent ioniqueest bien estimé en x = 3 cm. Cependant, l’accélération se maintenant après c<strong>et</strong>te abscisse,le vent calculé dépasse les mesures.Ces premiers résultats montrent ainsi qu’à l’ai<strong>de</strong> d’un modèle simple <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong>s déchargescouronnes, l’énergie injectée par l’intermédiaire du circuit électrique peut expliquer le vent ioniquepar le seul mécanisme d’apport <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement par collision entre espèces chargées<strong>et</strong> neutres. En ce sens, ces calculs répon<strong>de</strong>nt positivement aux objectifs du modèle phénoménologique.Afin d’introduire les calculs aérodynamiques qui seront proposés selon <strong>la</strong> même logiquelors <strong>de</strong>s chapitres suivants, on présente maintenant l’action <strong>de</strong>s décharges sur un écoulement d<strong>et</strong>ype couche limite, même si l’on sait par avance que c<strong>et</strong>te action est surestimée dans le modèleprésent.Eff<strong>et</strong> sur un écoulement <strong>de</strong> couche limite Afin <strong>de</strong> tester le modèle phénoménologiquemais aussi ceux proposés dans les chapitres suivants, on souhaite simuler l’action <strong>de</strong>s couronnessur un écoulement <strong>de</strong> type couche limite sur p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne. Les expériences servant <strong>de</strong> base <strong>de</strong>données <strong>de</strong> comparaison présentées au chapitre 3 sont réalisées pour une vitesse d’air débitanteen entrée du dispositif <strong>de</strong> 5 m/s. Du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence du profil dans <strong>la</strong> veine expérimentale,Figure 3.1, <strong>la</strong> section sur <strong>la</strong>quelle se développe l’écoulement est diminuée, ce qui se traduit parune augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse perm<strong>et</strong>tant d’assurer <strong>la</strong> conservation du débit. On atteint alorsfinalement une vitesse externe <strong>de</strong> 6 m/s. La présence d’un vol<strong>et</strong> en aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> maqu<strong>et</strong>te perm<strong>et</strong><strong>de</strong> contrôler le gradient <strong>de</strong> pression, <strong>et</strong> en particulier d’obtenir un gradient <strong>de</strong> pression nul. Ceciperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> se rapprocher le plus près possible <strong>de</strong>s conditions d’écoulement sur p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne, facileà simuler <strong>numérique</strong>ment par l’intermédiaire du mail<strong>la</strong>ge présenté ci-avant <strong>et</strong> du co<strong>de</strong> CEDRE.La condition imposée à l’entrée du domaine <strong>de</strong> calcul est un profil <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> couche limite.La vitesse externe est <strong>de</strong> 6 m/s. L’épaisseur δ <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite est celle obtenue expérimentalement,c’est-à-dire δ = 7 mm. Il est à noter que c<strong>et</strong>te valeur est proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur δ B donnée par<strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> B<strong>la</strong>sius <strong>et</strong> que l’on se situe donc bien dans <strong>de</strong>s conditions expérimentales adéquatesd’écoulement <strong>la</strong>minaire <strong>de</strong> type p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne :√νXδ B (X) = 4,7(4.6)V 0où X est <strong>la</strong> distance au bord d’attaque, ν est le coefficient <strong>de</strong> diffusion cinématique <strong>de</strong> l’air, quidans les conditions naturelles <strong>de</strong> température <strong>et</strong> <strong>de</strong> pression vaut 1,5.10 −5 m 2 /s, V 0 est <strong>la</strong> vitesse48


4.2. Modèle phénoménologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> déchargeexterne à <strong>la</strong> couche limite (6 m/s ici). En x = 0 cm (ce qui correspond à X = 510 mm, se reporterFigure 3.2), δ B = 5,6 mm est proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur expérimentale. La différence par rapport aucas théorique provient du bord d’attaque <strong>de</strong> <strong>la</strong> maqu<strong>et</strong>te. Celui-ci minimise cependant <strong>la</strong>rgement<strong>la</strong> perturbation <strong>de</strong> l’écoulement amont par rapport à une p<strong>la</strong>que non profilée <strong>et</strong> constitue unesolution presque idéale au problème <strong>de</strong> l’écoulement <strong>de</strong> p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne.Le profil <strong>de</strong> vitesse en entrée est alors donné par <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> B<strong>la</strong>sius (4.7) :U(y)U 0= 2η − 2η 3 + η 4 avec η = y δ(4.7)La figure 4.9 montre que le calcul <strong>de</strong> l’écoulement <strong>de</strong> couche limite réalisé est en accord avecl’écoulement <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s expériences. Celle-ci représente le profil <strong>de</strong> vitesse obtenu en x = 8cm par les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s. Les <strong>de</strong>ux profils correspon<strong>de</strong>nt presque parfaitement. Ceci perm<strong>et</strong>alors <strong>de</strong> disposer d’un écoulement <strong>numérique</strong> <strong>de</strong> base physiquement acceptable, écoulement quiservira alors à tester les modèles d’action <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas, <strong>et</strong> en premier lieu celui donné par lemodèle phénoménologique.21.5y (cm)10.500 1 2 3 4 5 6 7U (m/s)Figure 4.9 – Profil <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement porteur, calculé (—) <strong>et</strong> mesuré [62] (o) en x = 8 cmLes composantes tangentielle <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> paroi <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement avecp<strong>la</strong>sma sont indiquées Figure 4.10. L’action du p<strong>la</strong>sma se traduit par une augmentaton <strong>de</strong> <strong>la</strong>vitesse très importante entre les électro<strong>de</strong>s pour atteindre une vitesse maximale <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 7m/s. L’eff<strong>et</strong> d’aspiration en x = 2 cm est moindre que pour le flui<strong>de</strong> au repos. De <strong>la</strong> même façon,les profils <strong>de</strong> vitesse, Figure 4.11, montrent une élévation importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse dans <strong>la</strong> couchelimite mais le gain est inférieur au vent ionique sans écoulement. Le modèle <strong>de</strong> décharge apportantun gain <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement indépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement, le gain <strong>de</strong> vitesse estplus faible pour <strong>de</strong>s vitesses extérieures plus élevées. Les gains <strong>de</strong> vitesse surestiment cependantencore <strong>la</strong>rgement l’eff<strong>et</strong> mesuré sur les expériences, dont les résultats ne sont disponibles qu’enx = 8 cm.49


4. Description <strong>et</strong> mise en oeuvre du coup<strong>la</strong>ge Aérodynamique - P<strong>la</strong>smaFigure 4.10 – Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> paroi (droite) <strong>de</strong> <strong>la</strong>vitesse <strong>de</strong> l’écoulement obtenu avec le modèle phénoménologique1x = 3 cm1x = 4 cm0.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5 6 7 8U (m/s)x = 5 cm100 1 2 3 4 5 6 7 8U (m/s)x = 8 cm10.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5 6 7 8U (m/s)00 1 2 3 4 5 6 7 8U (m/s)Figure 4.11 – Profils <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement avec p<strong>la</strong>sma, modèle phénoménologique (—) <strong>et</strong>mesures [62] (o), par rapport à l’écoulement porteur (- -)50


4.3. Conclusion4.3 ConclusionLa métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s problèmes aérodynamique <strong>et</strong> électrique a été mise en oeuvreà partir <strong>de</strong>s résultats d’un modèle simple <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge électrique. Ce modèle fournit une répartition<strong>de</strong> force électrique pour le calcul d’un écoulement <strong>de</strong> type couche limite sur p<strong>la</strong>quep<strong>la</strong>ne.Les niveaux <strong>de</strong> survitesse obtenus sont supérieurs à ceux obtenus expérimentalement. Cecirépond positivement à l’objectif du modèle, à savoir que l’intensité du courant électrique peutexpliquer le vent ionique par le seul mécanisme d’apport <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement. Les hypothèses<strong>de</strong> départ, avantageuses, perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> borne supérieure <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> vitesseque l’on puisse espérer. Pour plus <strong>de</strong> précision, il faut en revoir quelques-unes en particulier :– <strong>la</strong> décharge couronne négative n’est en fait pas complètement négligeable. Elle participe àl’établissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge <strong>et</strong> à <strong>la</strong> modification <strong>de</strong> l’écoulement, bien que plus faiblementque <strong>la</strong> couronne positive.– le modèle n’entre pas dans le détail <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétique chimique. On ne connaît ni <strong>la</strong> répartitiondu champ électrique ni celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge d’espace. On modélise leur produit, <strong>la</strong> forceélectrique volumique, par un terme constant sur un domaine rectangle entre les électro<strong>de</strong>s.Or, les résultats <strong>de</strong> Louste [33] indiquent que l’écoulement est accéléré fortement au niveau<strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s <strong>et</strong> peu entre celles-ci.– les décharges sont le siège <strong>de</strong> phénomènes pulsés. Modéliser leur action sans connaître leurdynamique est donc limité.C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s décharges couronnes sur l’aérodynamique montre toute <strong>la</strong>difficulté <strong>de</strong> modéliser <strong>la</strong> force électrique en ne s’appuyant que sur l’intensité du courant. L’outil<strong>numérique</strong> qui en découle répond à <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’origine du vent ionique, mais manque <strong>de</strong>précision. Pour pallier à ce manque, mais aussi afin <strong>de</strong> disposer d’un calcul prédictif, le chapitresuivant établit le modèle physique <strong>de</strong>s couronnes qui perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> simuler le dévelopement <strong>de</strong>sdécharges. Leur eff<strong>et</strong> sur l’aérodynamique pourra alors être déduit par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> mise au point<strong>et</strong> éprouvée dans ce chapitre.51


4. Description <strong>et</strong> mise en oeuvre du coup<strong>la</strong>ge Aérodynamique - P<strong>la</strong>sma52


Chapitre 5Modèle physique <strong>de</strong>s déchargescouronnesLe modèle phénoménologique confirme l’hypothèse selon <strong>la</strong>quelle le vent ionique peut s’expliquerpar un transfert <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong>s espèces chargées se mouvant dans le champélectrique vers les molécules neutres du gaz. Cependant, il n’est pas prédictif. En ce sens, uncalcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétique <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong>s décharges est nécessaire. Dans ce chapitre est établile modèle qui perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> simuler les décharges couronnes lors <strong>de</strong>s chapitres suivants.5.1 Modèle hydrodynamique du gaz ioniséIl existe <strong>de</strong>ux grands types <strong>de</strong> modèles pour <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>de</strong>s décharges électriques. Le premierconsiste à résoudre les équations <strong>de</strong> Boltzmann pour chacune <strong>de</strong>s espèces du gaz ionisé. Ceséquations font intervenir <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> distribution en vitesse <strong>de</strong>s espèces <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> déterminer<strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> réaction <strong>et</strong> <strong>de</strong> transport. Dans le présent travail, on n’effectuepas <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong> ce type. Un co<strong>de</strong> existant, Bolsig [2] développé par le CPAT <strong>et</strong> résolvantles équations <strong>de</strong> Boltzmann pour les électrons, fournit <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s coefficients utilisés.Les autres sont issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliographie. L’ensemble <strong>de</strong> ces coefficients est présenté en Annexe A.Pour simuler le développement <strong>de</strong>s décharges couronnes, on utilise plutôt un modèle flui<strong>de</strong>pour le transport <strong>de</strong>s espèces. La justification d’un tel choix est que le libre parcours moyen <strong>de</strong>sparticules (< 1 µm pour les électrons) est très p<strong>et</strong>it <strong>de</strong>vant les dimensions du système (<strong>de</strong> l’ordredu centimètre). En conséquence, les <strong>de</strong>nsités sont régies par <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> transport du type(5.1) avec ω k le nombre <strong>de</strong> particules <strong>de</strong> l’espèce k créées par unité <strong>de</strong> volume <strong>et</strong> <strong>de</strong> temps :∂N k∂t+ ∂N kU i k∂x i = ω k (5.1)Comme <strong>la</strong> cinétique chimique conserve <strong>la</strong> masse (<strong>et</strong> <strong>la</strong> charge électrique), <strong>la</strong> somme sur toutes53


5. Modèle physique <strong>de</strong>s décharges couronnesles espèces <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> production est rigoureusement nulle :∑m k ω k = 0 <strong>et</strong>k∑Z k ω k = 0 (5.2)Dans l’équation (5.1), <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’espèce k doit être déterminée. Une étu<strong>de</strong> adimensionnelleasymptotique, proposée au paragraphe suivant 5.2, perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> proposer une expression simplepour <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s espèces.Le champ <strong>et</strong> le potentiel électrique V sont reliés par l’équation (5.3). V suit l’équation <strong>de</strong>Poisson (5.4), dans <strong>la</strong>quelle N n<strong>et</strong>te est <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s espèces positives <strong>et</strong> négatives :kE = −∇V (5.3)∆V = − eN n<strong>et</strong>teǫ 0(5.4)N n<strong>et</strong>te = ∑ kZ k N k (5.5)On fait ici l’hypothèse que les particules ont <strong>de</strong>s températures (énergies) constantes <strong>et</strong> l’onsimplifie le problème en ne prenant pas en compte les équations <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> l’énergie. C’estun cadre <strong>de</strong> travail <strong>la</strong>rgement répandu dans <strong>la</strong> communauté scientifique dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>scriptionhydrodynamique <strong>de</strong>s gaz ionisés. Dans un certain sens, on prend cependant bien en comptel’évolution <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>s électrons puisque l’on utilise le co<strong>de</strong> Bolsig [2] pour le calcul <strong>de</strong>scoefficients <strong>de</strong> transport <strong>et</strong> <strong>de</strong> réaction, co<strong>de</strong> faisant intervenir l’énergie <strong>de</strong>s électrons commefonction du champ électrique réduit E/N. Cependant, il existe une limite : ce calcul supposel’équilibre instantané entre le champ électrique <strong>et</strong> l’énergie <strong>de</strong>s électrons, ce qui n’est pas toujoursvérifié dans les décharges électriques.5.2 Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s particules chargéesDes co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul existants peuvent calculer <strong>de</strong>s écoulements multi-composants, réactifsou non. Pour ce faire, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> généralement utilisée est le calcul <strong>de</strong> l’écoulement global parrésolution <strong>numérique</strong> <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Navier-Stokes. A partir <strong>de</strong> là, <strong>la</strong> vitesse <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité (voire<strong>la</strong> température) <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s espèces sont déterminées grâce aux équations <strong>de</strong> conservation.Entrent en jeu <strong>la</strong> cinétique chimique (le cas échéant) <strong>et</strong> le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>sespèces. Ces vitesses peuvent être obtenues en superposant à <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement global unevitesse <strong>de</strong> diffusion, selon une loi <strong>de</strong> Fick. On élimine ainsi l’équation <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement<strong>de</strong>s espèces. Le but du travail présent est <strong>de</strong> justifier une démarche simi<strong>la</strong>ire pour le calcul <strong>de</strong>sécoulements réactifs en présence d’un champ électrique fort.5.2.1 Equations <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvementLe mouvement <strong>de</strong>s espèces chargées est régi par l’équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement (5.6). Le taux <strong>de</strong> variation temporelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong> l’espèce k54


5.2. Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s particules chargées(a) est un équilibre entre <strong>la</strong> force électrique (e) <strong>et</strong> les collisions é<strong>la</strong>stiques avec les espèces l (d),auxquelles s’ajoutent les termes <strong>de</strong> convection (b), <strong>et</strong> <strong>de</strong> pression partielle (c). On néglige lesforces magnétiques.m k∂N k U i k∂t} {{ }a+ m k∂N k U i k Uj k∂x j} {{ }b= − ∂P k∂x i}{{}c+ ∑ Ikli} {{ }d+ F i elec}{{}e(5.6)Dans (d), I i kl est l’impulsion dans <strong>la</strong> direction ⃗i <strong>de</strong> l’espèce l sur l’espèce k. En introduisantν kl <strong>la</strong> fréquence d’impulsion <strong>de</strong> l’espèce l sur l’espèce k :Ikl i = −m (lN l ν kl Uik − Uli )Ces collisions étant é<strong>la</strong>stiques, on a conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement lors <strong>de</strong>séchanges :I i kl = −m kN k ν lk(Uik − U i l)= −IilkIl est important <strong>de</strong> noter ici que les fréquences d’impulsion ν kl <strong>et</strong> ν lk sont égales dans leréférentiel <strong>de</strong> masse mais différentes dans le référentiel du <strong>la</strong>boratoire. C’est dans ce <strong>de</strong>rnierréférentiel que l’on travaille.Le terme (e) <strong>de</strong> force électrique s’écrit :F i elec = Z keN k E i5.2.2 Equations simplifiées <strong>de</strong> l’hydrodynamiqueEquations sans dimension L’équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong> l’espècechargée k est adimensionnée selon les quantités décrites Tableau 5.1.temps t = τt∗ τ est le temps caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> convection<strong>de</strong>s neutresespace x = Lx∗ L une longueur caractéristique du systèmemasse m k = ε k m 0 m 0 est <strong>la</strong> masse d’une molécule neutre<strong>de</strong>nsités N k = α k N 0 N 0 est <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s neutrestempératures T k = θ k T 0 T 0 est <strong>la</strong> température <strong>de</strong>s neutrespression P k = k B α k θ k N 0 T 0vitesses U k = v k U 0 U 0 = L/τ est <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s neutresfréquence <strong>de</strong> collisions ν lk = Γ lk ν 0k ν 0k est <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> collision <strong>de</strong> l’espèce k surles neutrespotentiel électrique V = φV 0 V 0 = k B T 0 /e est le potentiel <strong>de</strong> référencechamp électrique E = ξE 0 E 0 = V 0 /LTableau 5.1 – Adimensionnement <strong>de</strong>s variables55


5. Modèle physique <strong>de</strong>s décharges couronnesPar commodité <strong>de</strong> lecture, on supprime les indices ’*’ re<strong>la</strong>tifs aux variables x <strong>et</strong> t <strong>et</strong> onobtient :avec :)(∂α k υki ε k + ∂α kυk i υj k∂t ∂x j} {{ }(1)= − A ∂α kθ k} {{ ∂x i}(2)A = k BT 0m 0 U02 , B = Lν 0kU 0∑ (− Bε k α k Γ lk υik − υli )l≠k} {{ }(3)+ AZ k α k ξ i} {{ }(4)Ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s coefficients Afin <strong>de</strong> simplifier l’équation (5.7), il convient <strong>de</strong> déterminerl’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ses termes.(5.7)On se p<strong>la</strong>ce dans le cas d’un écoulement d’air dont <strong>la</strong> température est <strong>de</strong> 300 K, <strong>de</strong> vitesse10 m/s. La dimension caractéristique L du domaine est 10 −2 m. La masse d’une "molécule d’air"est <strong>de</strong> 4,7.10 −26 kg. Dans ce cas, A ≃ 1000.La masse <strong>de</strong> l’électron est <strong>de</strong> 9,1.10 −31 kg; les ions positifs <strong>et</strong> négatifs ont <strong>de</strong>s masses quasimentégales à celle <strong>de</strong>s neutres :ε e ∼ 10 −5 , ε ion = 1On considère un gaz ionisé du type <strong>de</strong> ceux réalisables en <strong>la</strong>boratoire, <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s particuleschargées est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 12 cm −3 , donc :α e ,α ion ∼ 10 −7La vitesse <strong>de</strong>s électrons <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ions est très gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>vant celle <strong>de</strong>s neutres. Dans les dispositifsétudiés, on atteint <strong>de</strong>s vitesses électroniques <strong>et</strong> ioniques <strong>de</strong> 10 5 m/s <strong>et</strong> 10 3 m/s respectivement,donc :v e ∼ 10 4 , v ion ∼ 10 2Les termes <strong>de</strong> collision se réduisent au frottement avec les neutres. En eff<strong>et</strong> dans le terme (3) <strong>de</strong>l’équation sans dimension (5.7) :– <strong>la</strong> fréquence sans dimension Γ lk <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong> l’espèce k versl’espèce l s’obtient grâce à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion Γ lk = ν lk /ν 0k = σ lk N l V th /ν 0k où σ lk est <strong>la</strong> sectionefficace <strong>de</strong> collision <strong>et</strong> V th <strong>la</strong> vitesse d’agitation thermique <strong>de</strong> référence pour les chocs ksur l. La section efficace est proche du carré du rayon atomique <strong>de</strong>s molécules, c’est-à-dire<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10.10 −20 m 2 . La vitesse V th est <strong>la</strong> vitesse d’agitation thermique <strong>de</strong> l’espèce k(qui suit <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion : m k V 2th /2 = k BT k ). Ainsi :Γ ion,k ≃ Γ e,k ∼ 10 −756


5.2. Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s particules chargées– les diffentiels <strong>de</strong> vitesse sont bornés par <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s électrons :|υk i − υi l | ≤ υi e ∼ 104Ainsi, vu <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> masse entre électrons <strong>et</strong> ions, le terme (3) se réduit-il aux collisionsavec les neutres <strong>et</strong> s’écrit :(3) = −Bε k α k υkiLa valeur <strong>de</strong> B s’obtient grâce au calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> collision <strong>de</strong> k sur les neutresν 0k = σ 0k N 0 V th :B = L ν 0k = 10 9 pour les électronsU 0= 10 7 pour les ionsL’énergie <strong>de</strong>s électrons est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> l’électron-volt, ce qui correspond à une température T e<strong>de</strong> 11000 K; on suppose que les ions restent à <strong>la</strong> température ambiante T 0 <strong>et</strong> donc :θ e ∼ 10 2 , θ ion ∼ 1Le terme <strong>de</strong> transport dû au gradient <strong>de</strong> pression (2) peut prendre <strong>de</strong>s valeurs très élevées dansles zones <strong>de</strong> gaine. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> longueur caractéristique <strong>de</strong> ces gaines est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur<strong>de</strong> Debye (λ D ≃ 10 µm), qui est 10 3 plus faible que <strong>la</strong> longueur caractéristique L.La valeur <strong>de</strong> E 0 est 2,6. Sachant que dans les dispositifs expérimentaux, le champ électriqueest <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 MV/m, on en déduit que :ξ ∼ 10 5Des valeurs <strong>numérique</strong>s déterminées ci-avant on déduit les ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s différentstermes <strong>de</strong> (5.7) regroupés Tableau 5.2. Ce tableau détermine en particulier l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urdu terme <strong>de</strong> diffusion (3) selon que l’on se situe en <strong>de</strong>hors ou dans les zones <strong>de</strong> gaine.espèce k ε k α k v k B θ k (1) (2) (3) (4)électrons 10 −5 10 −7 10 4 10 9 10 2 10 −4 10 −2 à 10 1 10 1 10 1ions 1 10 −7 10 3 10 7 1 10 −1 10 −4 à 10 −1 10 2 10 1Tableau 5.2 – Ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ursSimplification <strong>de</strong>s équations L’équation <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong>s ions (5.6) se simplifieainsi au terme (3) <strong>de</strong> collision avec les neutres, d’indice 0, <strong>et</strong> à <strong>la</strong> force électrique (4).(− Bε k α k Γ}{{} 0k υik − υ i )0 + AZk α k ξ i = 0 (5.8)=157


5. Modèle physique <strong>de</strong>s décharges couronnesL’équation <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong>s électrons se réduit elle aussi aux termes (3) <strong>et</strong> (4).Pour pouvoir prendre en compte les zones <strong>de</strong> gaines, le terme <strong>de</strong> diffusion (2) est également prisen compte.− A ∂α eθ e∂x i− Bε e α e Γ}{{} 0e=1(υie − υ0i )− Aαe ξ i = 0 (5.9)En considérant les variables dimensionnées, les équations précé<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong>viennent :pour les ions, −m k N k ν 0,k (U i k − Ui 0 ) + Z keN k E i = 0 (5.10)pour les électrons,−k B∂N e T e∂x i − m e N e ν 0,e (U i e − Ui 0 ) − eN eE i = 0 (5.11)On en déduit une loi <strong>de</strong> type "dérive" pour les ions <strong>et</strong> <strong>de</strong> type "dérive-diffusion" pour lesélectrons. Pour ces <strong>de</strong>rniers, on suppose que <strong>la</strong> température est homogène <strong>et</strong> l’on simplifie l’écrituredu gradient <strong>de</strong> pression à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité.Pour les ions,Pour les électrons :oùUk i = Ui 0 + signe(Z k )µ k E i (5.12){µ k = |Z k|e1 si a > 0<strong>et</strong> signe(a) =m k ν 0k −1 si a < 0où µ e =em e ν 0eU i e = U i 0 − µ e E i − D eN e∂N e∂x i (5.13)<strong>et</strong>D e= k BT eµ e e(re<strong>la</strong>tion d’Einstein)En partant <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong> chaque espèce, c<strong>et</strong>adimensionnement amène à considérer que <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s particules chargées est égale à <strong>la</strong> vitesse<strong>de</strong> l’écoulement porteur à <strong>la</strong>quelle il faut rajouter <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> dérive dans le champ électrique.Le bi<strong>la</strong>n d’impulsion m<strong>et</strong> ainsi en avant le fait que les particules sont accélérées par le champélectrique <strong>et</strong> freinées lors <strong>de</strong> leur collision avec les neutres. Du fait <strong>de</strong> leur faible masse, lesélectrons sont également soumis à un transport diffusif.5.3 Production <strong>de</strong>s espèces5.3.1 Cinétique chimiqueLes réactions utilisées sont résumées dans ce paragraphe. On distingue les réactions quis’effectuent dans le volume <strong>de</strong> gaz <strong>de</strong>s réactions se produisant sur les parois <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s.On considère un mé<strong>la</strong>nge oxygène - azote (O 2 - N 2 ). Les réactions en volume sont décrites parMorrow [45, 46] inspirées <strong>de</strong>s premiers travaux <strong>de</strong> Lowke [34].1. l’ionisation :58


5.3. Production <strong>de</strong>s espècese, N 2 → e, e, N + 2e, O 2 → e, e, O + 22. <strong>la</strong> photoionisation :hν, O 2 → e, O + 23. l’attachement électronique :e, O 2 → O − 24. les recombinaisons :e, O + 2 → O 2e, N + 2 → N 2O + 2 , O− 2 → O 2 , O 2N + 2 , O− 2 → N 2 , O 25. l’excitation <strong>de</strong>s neutres (oxygène) en métastables :e, O 2 → e, O ∗ 26. le détachement électronique :O ∗ 2 , O− 2 → e, O 2 , O 27. le quenching <strong>de</strong>s états excités :O ∗ 2 , O 2 → O 2 , O 2On note N 1 + <strong>et</strong> N 2 + <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s ions O + 2 <strong>et</strong> N+ 2 , N − celle <strong>de</strong>s ions O − 2 <strong>et</strong> N ∗ celle <strong>de</strong>s métastablesO ∗ 2 . L’expression <strong>de</strong>s termes sources pour chacune <strong>de</strong>s espèces est donnée en Annexe A.5.3.2 Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi diélectriqueL’influence d’une paroi diélectrique est particulièrement importante dans le cas d’une déchargeà barrière diélectrique. Des électrons peuvent être émis par bombar<strong>de</strong>ment ionique <strong>et</strong>par photoémission à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface du diélectrique (<strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière que sur une électro<strong>de</strong>métallique). Des travaux menés récemment par l’équipe <strong>de</strong> J.-P. Boeuf (discussion privée)montrent que le processus <strong>de</strong> bombar<strong>de</strong>ment ionique est majoritaire <strong>de</strong>vant celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> photoémission.Le matériau a un <strong>de</strong>uxième eff<strong>et</strong>. Il engendre <strong>de</strong>s pertes par absorption d’ions. Lors dudéveloppement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge, <strong>la</strong> paroi du diélectrique se charge à un potentiel proche <strong>de</strong> celuidu p<strong>la</strong>sma qu’il côtoie <strong>et</strong> <strong>la</strong> décharge glisse vers les zones <strong>de</strong> potentiel plus faible.Pour <strong>la</strong> configuration <strong>de</strong> décharge couronne fil-fil, les lignes <strong>de</strong> champ éloignent les charges<strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi, ce qui pénalise <strong>la</strong> production d’électrons par bombar<strong>de</strong>ment ionique. On va ainsinégliger l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi sur le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge.59


5. Modèle physique <strong>de</strong>s décharges couronnes5.3.3 Sources en surface <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>sLes articles sur les décharges couronnes ([46, 45, 20, 15, 47, 48, 14, 13, 60, 16, 43, 44]) montrentque <strong>la</strong> production d’électrons à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> est un phénomène essentiel dans les décharges couronnes.Cependant, les phénomènes physiques à l’origine <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te création font l’obj<strong>et</strong> d’uneriche discussion. Au paragraphe 2.2.4 on cite l’émission d’électrons par photoémission, par bombar<strong>de</strong>mentionique, par eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> champ <strong>et</strong> par eff<strong>et</strong> thermique. La température est trop faiblepour tenir compte <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s thermiques. L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> champ a lieu localement dans les aspérités<strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> où le champ peut être très élevé. C<strong>et</strong>te donnée étant peu estimable <strong>et</strong> les donnéesbibliographiques rares, si ce n’est le travail <strong>de</strong> Espel [20] sur le gaz SF 6 , on néglige c<strong>et</strong>te sourced’électrons. Pour <strong>la</strong> même raison évoquée au paragraphe précé<strong>de</strong>nt 5.3.2, <strong>la</strong> production d’électronspar photoémission est <strong>la</strong>issée <strong>de</strong> côté. Le flux d’électrons j e émis à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> est doncproportionnel au flux d’ions <strong>la</strong> percutant <strong>et</strong> l’on écrit :à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> : j e = γ i j + (5.14)A l’ano<strong>de</strong>, il n’y a pas <strong>de</strong> production d’électrons.5.4 Courant électrique <strong>et</strong> prise en compte du circuit extérieurDans un gaz ionisé, le courant électrique est <strong>la</strong> somme d’un courant <strong>de</strong> conduction dû autransport <strong>de</strong>s particules chargées <strong>et</strong> d’un courant <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement dû aux variations temporellesdu champ électrique. En eff<strong>et</strong>, si l’on note ρ k = Z k eN k <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> charge <strong>et</strong> j k = Z k eN k U k <strong>la</strong><strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> l’espèce k alors l’équation (5.1) <strong>de</strong>vient :∂ρ k∂t + ∇.j k = Z k eω k (5.15)L’équation sur le champ électrique (5.4) s’écrit alors, avec <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong>charge (5.2) :∇.(ǫ 0∂E∂t + ∑ kj k)= 0 (5.16)Dans un gaz ionisé <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant totale (exprimée en A/m 2 ), à divergence nulle, estainsi <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement ǫ 0∂E∂t<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant <strong>de</strong>conduction j = ∑ j k . La manière d’obtenir le courant <strong>de</strong> décharge I à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>courant est expliquée dans ce qui suit. Le modèle prend en compte l’existence du circuit extérieurqui fournit l’énergie au gaz via les électro<strong>de</strong>s, voir Figure 4.3. Si l’on note V a le potentiel appliquéà l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> étant reliée à <strong>la</strong> masse, alors :V a = V G − RI (5.17)Si l’on note S a <strong>et</strong> S c les surfaces respectives <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, <strong>et</strong> Ω le volume60


5.4. Courant électrique <strong>et</strong> prise en compte du circuit extérieurcompris entre ces électro<strong>de</strong>s, alors le potentiel V vérifie :∆V = − eN n<strong>et</strong>tesur Ω (5.18)ǫ 0V = V a sur S a (5.19)V = 0 sur S c (5.20)D’après le principe <strong>de</strong> superposition, le champ électrique est <strong>la</strong> somme du champ créé par lesélectro<strong>de</strong>s, appelé champ externe, <strong>et</strong> du champ <strong>de</strong> charge d’espace E ′ , appelé champ local. Ceschamp dérivent respectivement <strong>de</strong>s potentiels V ext <strong>et</strong> V ′ qui satisfont les équations <strong>de</strong> Poissonsuivantes. Le potentiel extérieur vérifie (5.21) :∆V ext = 0 (5.21)V ext = V a sur S a (5.22)V ext = 0 sur S c (5.23)Le potentiel V ext est linéaire par rapport à V a . On décompose V ext en le produit <strong>de</strong> V a qui dépenddu temps <strong>et</strong> d’une fonction <strong>de</strong> l’espace f :Le potentiel local est donné par :V ext = V a (t)f(x) (5.24)∆f = 0 (5.25)f = 1 sur S a (5.26)f = 0 sur S c (5.27)− ∆V ′ = eN n<strong>et</strong>teǫ 0(5.28)V ′ = 0 sur S a ∪ S c (5.29)On a établi que <strong>la</strong> divergence <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant est nulle. Ainsi, en s’inspirant <strong>de</strong>s travaux<strong>de</strong> Sato [58], on multiplie l’équation (5.16) par V ext intégrable sur Ω <strong>et</strong> on intègre sur tout ledomaine :∫V ext ∇.Ω( ) ∫ ( )∂Eǫ 0∂t + j ∂Edv = − ǫ 0Ω ∂t + joù n est <strong>la</strong> normale extérieure à Ω.( )∂E.∇V ext dv + V ext ǫ 0∫S a∪S c∂t + j .nds} {{ }I f= 0 (5.30)L’intégrale I f porte sur toutes les frontières du domaine. Dans le présent travail <strong>de</strong> thèse, onconsidère <strong>de</strong>s géométries 1D <strong>et</strong> 2D. Dans le cas <strong>de</strong>s géométries 1D, S a <strong>et</strong> S c sont les seules limites<strong>de</strong> Ω. On verra dans l’étu<strong>de</strong> dévolue au modèle 2D <strong>de</strong>s décharges que les contributions à I f sur61


5. Modèle physique <strong>de</strong>s décharges couronnesles frontières autres que les électro<strong>de</strong>s peuvent êre négligées. On obtient ainsi une formu<strong>la</strong>tion(5.30) commune à toutes les géométries étudiées dans ce présent travail.D’après les re<strong>la</strong>tions (5.22) <strong>et</strong> (5.23) :( ) ∫ )∂EI f = V ext ǫ 0∫S a∪S c∂t + j ∂E.nds = V a ǫ 0∂t + j .nds= V a I (5.31)En eff<strong>et</strong>, l’intégrale sur <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant est égale au courant total I <strong>de</strong> <strong>la</strong>décharge qui parcourt le gaz <strong>et</strong> le circuit électrique.∫ ( )∫∂E∂∇ (V ext + V ′ )ǫ 0 .∇V ext dv = −ǫ 0 .∇V ext dv∂t∂tΩΩ= −ǫ 0∫ΩS a(∇ ( V ext + V ′) .n ∂ (V ext + V ′ )S a∪S c∂tds + ǫ 0∫∆V extΩ} {{ }=0∂ (V ext + V ′ )dv∂tComme V ′ = 0 sur S a ∪ S c , que V ext = V a f, avec f = 1 sur S a <strong>et</strong> f = 0 sur S c :∫ ( )∫∂E∂V aǫ 0 .∇V ext dv = −ǫ 0 V a f∇f.nds (5.32)∂t∂t S a∪S cPar ailleurs,Finalement,∫Ωj.∇V ext dv = V a∫I = −ǫ 0∂V a∂tΩ∫ ∫∇f.nds +S aj.∇fdv (5.33)Ωj.∇fdv (5.34)Le courant électrique suit également <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (5.17). Le potentiel V a est donc solution d’uneéquation différentielle dans <strong>la</strong>quelle le terme ∇f ne dépend que <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s <strong>et</strong>reste constant au cours du temps :( ∫ ) ∫∂Vaǫ 0 R ∇f.ndsS a∂t − V a = −V G + R5.5 Bi<strong>la</strong>nΩj.∇fdv (5.35)Le modèle présenté pour <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>de</strong>s décharges repose sur <strong>la</strong> représentation fluidique<strong>de</strong>s gaz ionisés. La cinétique choisie est restreinte à un nombre choisi <strong>de</strong> réactions prépondérantes.Le problème à simuler est instationnaire. Les décharges positives comme négatives sont lesiège <strong>de</strong> phénomènes pulsés comme le montre <strong>la</strong> bibliographie très fournie sur le suj<strong>et</strong>. Le systèmed’équations établi dans ce chapitre montre bien le caractère instationnaire <strong>de</strong>s décharges. Toutd’abord <strong>la</strong> cinétique chimique possè<strong>de</strong> son propre temps caractéristique menant vers un éventuelétat d’équilibre. Si les espèces étaient immobiles, <strong>la</strong> charge d’espace <strong>et</strong> le courant resteraient nuls.62


5.5. Bi<strong>la</strong>nLe champ électrique serait le champ externe créé par les électro<strong>de</strong>s, constant également. Dansce cas, un équilibre stationnaire est envisageable. Cependant, les espèces se meuvent, créant unsystème dynamique plus complexe régi par <strong>la</strong> charge d’espace. Celle-ci provoque <strong>la</strong> modificationdu champ électrique qui influe à son tour sur <strong>la</strong> cinétique <strong>et</strong> le transport <strong>de</strong>s charges. Enfin, lecourant induit dans le circuit extérieur provoque <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel appliquée<strong>et</strong> donc du champ électrique.C<strong>et</strong>te complexité nous a amenés à simuler les décharges couronnes sur <strong>de</strong>s configurationstests avant <strong>de</strong> s’attaquer au problème compl<strong>et</strong>. Ainsi, les chapitres suivants sont articulés <strong>de</strong> <strong>la</strong>manière suivante :– <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> <strong>et</strong> validation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> sur une configurationtirée <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliographie : <strong>la</strong> décharge entre <strong>de</strong>ux sphères concentriques,– étu<strong>de</strong> du comportement du modèle sur une géométrie simplifiée : les décharges entre un fil<strong>et</strong> un cylindre,– <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s pseudo 1D <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge fil - fil dans <strong>de</strong>s conditions proches <strong>de</strong>s expériences,– <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s 2D <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge fil - fil.63


5. Modèle physique <strong>de</strong>s décharges couronnes64


Chapitre 6Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong><strong>et</strong> validationLa métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> utilisée pour discrétiser les équations du modèle physique est expliquéedans le présent chapitre. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> a été éprouvée lors du travail <strong>de</strong> thèse <strong>de</strong> G. Quinio surune configuration Pointe Négative - P<strong>la</strong>n [54] <strong>et</strong> est décrite ici en géométrie monodimensionnelle.On s’attache ensuite à vali<strong>de</strong>r l’outil <strong>numérique</strong> sur une configuration <strong>de</strong> décharge couronnes’établissant entre <strong>de</strong>ux sphères concentriques étudiée précé<strong>de</strong>mmment par Morrow [46]. Lasphère intérieure est portée à un potentiel positif. C<strong>et</strong>te configuration perm<strong>et</strong> non seulement<strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les métho<strong>de</strong>s <strong>numérique</strong>s développées mais également d’obtenir une première informationsur le développement <strong>de</strong>s décharges couronnes.6.1 Système d’équations en 1DLes dispositifs étudiés dans les paragraphes <strong>et</strong> chapitres suivants sont décrits par <strong>de</strong>s équationsmonodimensionnelles, par symétries sphérique <strong>et</strong> cylindrique. Le chapitre 8 utilise quant à luiune <strong>de</strong>scription pseudo 1D <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge entre <strong>de</strong>ux fils. On introduit donc une variable Sperm<strong>et</strong>tant d’englober tous ces cas particuliers <strong>et</strong> les équations du problème établies au chapitre5 s’écrivent alors <strong>de</strong> façon générale :pour les ions :pour les électrons :∂N k∂t+ 1 S∂∂x (SN kU k ) = ω k (6.1)(1 ∂S ∂V )= − eN n<strong>et</strong>te(6.2)S ∂x ∂x ǫ 0U k = U 0 ± µ k E (6.3)U e = U 0 − µ e E − D e ∂N eN e ∂x(6.4)65


6. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> <strong>et</strong> validationLa condition limite sur le potentiel V a s’écrit :( ∫ ) ∫∂fǫ 0 RS a∂x ds ∂Va∂t − V a = −V G + RΩj ∂f dv (6.5)∂xoù les éléments <strong>de</strong> volume dv <strong>et</strong> <strong>de</strong> surface ds dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> symétrie du problème.6.2 Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong>6.2.1 Choix du mail<strong>la</strong>geOn note l x le nombre <strong>de</strong> mailles du domaine <strong>de</strong> calcul Ω, auxquelles il faut rajouter <strong>de</strong>uxmailles, une pour chacune <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s. Les indices <strong>de</strong>s mailles associées à ces limites sont 0 <strong>et</strong>l x + 1. Le centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule C i occupant <strong>la</strong> position i du mail<strong>la</strong>ge a pour coordonnée x i . Onnote x i−12le milieu du segment [x i−1 , x i ]. Pour i ∈ [0,l x + 1], on note (Figure 6.1) :∆x 1 i = x i − x i−12, ∆x 2 i = x i+1 − x i, ∆x i = ∆x 1 i + ∆x 2 i2x∆ ixi-1xxx1 2∆ i ∆ ii-1/2 x i x i+1/2 xi+1CiFigure 6.1 – Mail<strong>la</strong>ge6.2.2 Description du schéma <strong>numérique</strong>La métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> d’intégration <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> transport est décrite par Quinio [54].On récrit le problème continu général (5.1), (5.12) <strong>et</strong> (5.13) <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante :où∂N∂tN = (N e ,N 1 +,N 2 +,N − ,N ∗ ),U = (U e ,U 1 + ,U2 + ,U −,U ∗ ),ω = (ω e ,ω 1 + ,ω2 + ,ω −,ω ∗ ),+ ∇.F(N,U) − ∇.(D∇N) = ω (6.6)D = (D e ,D 1 +,D 2 +,D − ,D ∗ ), avec D 1 + = D 2 + = D − = D ∗ = 0Les vitesses sont <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> dérive par rapport à <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s neutres :U = U 0 + µE (6.7)où µ = (µ e ,µ 1 +,µ 2 +,µ − ,µ ∗ ) avec µ ∗ = 0U 0 est <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement (6.8)66


6.2. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong>où µ est <strong>la</strong> mobilité <strong>de</strong> l’espèce considérée.Ces équations sont couplées à l’équation <strong>de</strong> Poisson suivante :− ∆V = e( N+ 1 + N2 + − N )− − N e(6.9)ǫ 0V = V a sur S a (6.10)V = 0 sur S c (6.11)Les équations <strong>de</strong> transport sont discrétisées en espace à l’ai<strong>de</strong> d’un schéma <strong>numérique</strong> d<strong>et</strong>ype volumes finis d’ordre 2. La stabilité du schéma en espace pour le terme <strong>de</strong> transport estassurée par <strong>la</strong> prise en compte d’un limiteur <strong>de</strong> pente <strong>de</strong> type minmod [66]. Un schéma explicite<strong>de</strong> type Runge-Kutta 2 est utilisé pour <strong>la</strong> discrétisation temporelle <strong>de</strong> ces équations <strong>de</strong> transport<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’équation différentielle sur le potentiel V a . La cinétique est également évaluée <strong>de</strong> manièreexplicite.On pose :t n = n∆t, où ∆t est le pas <strong>de</strong> temps d’intégration∫Ni n 1=∆x iV ni =∫1∆x iC iN (t n ,x) dxC iV (t n ,x) dxω n i= (ω e ,ω 1 +,ω 2 +,ω − ,ω ∗ ) n iN n+1 2iD n i= (D e ,D 1 + ,D2 + ,D −,D ∗ ) n iµ n i = (µ e ,µ 1 + ,µ2 + ,µ −,µ ∗ ) n i avec µ ∗ = 0En géométrie monodimensionnelle, le schéma <strong>numérique</strong> s’écrit donc, pour i ∈ [1,l x ] :(ωi n + 1 1( ) )F n − F nS i ∆x i− 1 i+ 1 i 2 2N n+1i= Ni n + ∆t2+ ∆t ( (1 1NS2 S i ∆x i+1i 2D n ni+1 − Nini+ 1 2 ∆x 2 i + ∆x1 i+1(= Ni n + ∆t ω n+1 2i+ 1 ( ))1F n+1 2− F n+1S i ∆x ii− 1 2i+ 1 2 2⎛ ⎛ ⎞+∆t 1 1⎝SS i ∆x i+1D n+1 2 ⎝ Nn+1 2i+1 − Nn+1 2ii 2 i+ 1 2 ∆x 2 i + ∆x1 i+1) ( N− S i−12D n ni − N n ))i−1i− 1 2 ∆x 1 i + ∆x2 i−1⎠ − S i−1D n+1 22 i− 1 2⎛⎝ Nn+1 2i− N n+1 2i−1∆x 1 i + ∆x2 i−1(6.12)(6.13)⎞⎞⎠⎠La valeur du coefficient <strong>de</strong> diffusion D i+1 à l’interface i + 122est le barycentre <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong>diffusion en i <strong>et</strong> i+1. Les flux <strong>numérique</strong>s aux interfaces entre les cellules C i <strong>et</strong> C i+1 <strong>et</strong> entre lescellules C i−1 <strong>et</strong> C i sont calculés en introduisant :((fi n ) p = S i+1 U 0 − µ n2 i+ 1 2(f n i ) m= S i−12(U 0 − µ i−12Vi+1 n − V in∆x 2 i + ∆x1 i+1V ni − V ni−1∆x 1 i + ∆x2 i−1)(× Ni n + a × ∆x i2) (× Ni n − a × ∆x i2))(6.14)(6.15)67


6. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> <strong>et</strong> validationLa valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilité électrique µ 1+1 à l’interface i+ 122est le barycentre <strong>de</strong>s mobilités entre lespoints i <strong>et</strong> i+1. Une autre solution pour le calcul <strong>de</strong>s coefficients µ 1+1 <strong>et</strong> D2 i+1 serait <strong>de</strong> prendre2<strong>la</strong> moyenne harmonique <strong>de</strong>s valeurs en i <strong>et</strong> i + 1. Les coefficients <strong>de</strong> transport dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>valeur du champ électrique. La re<strong>la</strong>tion entre champ électrique <strong>et</strong> coefficients <strong>de</strong> transport estexpliqué dans <strong>la</strong> suite du manuscrit. On verra ainsi au paragraphe 6.3.1 que <strong>la</strong> mobilité électrique<strong>et</strong> le coefficient <strong>de</strong> diffusion électronique varient <strong>de</strong> façon progressive avec le champ électrique.Si l’on fait l’hypothèse que le champ lui-même ne varie pas trop fortement entre <strong>de</strong>ux mailles<strong>de</strong> calcul voisines, alors l’estimation <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> transport aux interfaces par <strong>la</strong> moyennebarycentrique est correcte.Le limiteur <strong>de</strong> pente <strong>de</strong> type minmod est défini <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante :( Nna = sminmod i+1 − Nin∆x 2 i, Nn i − Ni−1n )∆x 1 iavecsminmod(a,b) = signe(a) × |minmod(a,b)|<strong>et</strong>⎧⎪⎨ a si a × b > 0 <strong>et</strong> |a| ≤ |b|minmod(a,b) = b si a × b > 0 <strong>et</strong> |a| > |b|⎪⎩0 sinon<strong>et</strong> signe(a) ={1 si a > 0−1 si a < 0Ce limiteur perm<strong>et</strong> ainsi d’évaluer les <strong>de</strong>nsités sur les faces <strong>de</strong>s cellules i − 1 2 <strong>et</strong> i + 1 2en prenantle gradient minimal <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule C i avec ses <strong>de</strong>ux voisines C i−1 <strong>et</strong> C i+1 . On obtientpar suite <strong>de</strong>ux quantités <strong>de</strong> type flux pour chaque face. Pour <strong>la</strong> face i + 1 2par exemple, les <strong>de</strong>uxflux calculés sont (fi n) p <strong>et</strong> ( fi+1n ). On choisit une évaluation <strong>de</strong> type amont pour le calcul dumflux final. Toujours selon le même exemple, si (fi n) p <strong>et</strong> ( fi+1n )sont tous <strong>de</strong>ux positifs, il s’agitmd’un flux sortant pour <strong>la</strong> cellule C i . Dans ce cas, le flux à considérer est (fi n) p. Si par contre, lesflux sont négatifs, le flux à considérer est ( fi+1n ). On introduit ainsi <strong>la</strong> fonction sg définie par :⎧⎪⎨ a si a ≥ 0 <strong>et</strong> b ≥ 0sg(a,b) = b si b < 0⎪⎩0 sinonmAvec c<strong>et</strong>te notation, l’expression <strong>de</strong>s flux se simplifie :F ni+ 1 2F ni− 1 2(= sg (fi n ) p, ( fi+1n ) )m( (f )n= sg i−1)p ,(fn i ) m(6.16)(6.17)L’équation différentielle vérifiée par le potentiel V a est intégrée selon <strong>la</strong> même métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Runge68


6.2. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong>Kutta à 2 étapes :V n+1 2aV n+1a(= Va n + ∆t 12 C tV na − V G + R(= Va n + ∆t 1 C t V n+1 2a − V G + R∑l xjini=1∑l xi=1( ) )∂f∆v i∂xi)j n+1 2i( ∂f∂x)∆v ii(6.18)(6.19)où C t = ǫ 0 R ∫ ∂fS a ∂xds est une constante (dont l’unité est <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>) qui ne dépend que <strong>de</strong> <strong>la</strong>géométrie du probème, <strong>et</strong> où ∆v i est le volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille i.La discrétisation <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Poisson donne le système, ∀i ∈ [1,l x ] :A i Vi+1 n − (A i + B i ) Vi n + B i Vi−1 n = −S e (i N1ǫ + + N+ 2 − N ) n− − N e i × ∆x i (6.20)0avec A i =S i+12∆x 2 i + , B i =∆x1 i+1S i−12∆x 1 i + ∆x2 i−1Ce problème est résolu par une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> volumes finis d’ordre 2, qui consiste en <strong>la</strong> décompositionLU du système puis en <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gauss pour sa résolution.6.2.3 Conditions aux limitesLes mailles limites du mail<strong>la</strong>ge représentent les électro<strong>de</strong>s où ne s’effectue pas <strong>de</strong> réactionchimique. La condition sur le potentiel <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> est obtenue en résolvant l’équation différentiellepar <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Runge-Kutta d’ordre 2. La catho<strong>de</strong> a un potentiel nul.V n0 = V na ,V nl x+1 = 0Les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong>s espèces chargées sont nulles aux limites car il n’y a pas d’accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>charge sur les électro<strong>de</strong>s :N n 0 = 0, N n l x+1 = 0Sur ces mêmes mailles limites, on impose <strong>de</strong>s flux (f n ) m <strong>et</strong> (f n ) p nuls :(f n 0 ) m = 0, (f n 0 ) p = 0, (f n l x+1 ) m = 0, (f n l x+1 ) p = 0La catho<strong>de</strong> est le siège d’une émission d’électrons par bombar<strong>de</strong>ment ionique. Si <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>est située à droite, à <strong>la</strong> maille l x + 1, alors le flux d’électrons à l’interface <strong>de</strong>s mailles l x <strong>et</strong> l x + 1est proportionnel au flux d’ions positifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille l x vers l x + 1 :( )fn elx+1 m = −γ ( fl n ) +x(6.21)poù les exposants e <strong>et</strong> + représentent respectivement les électrons <strong>et</strong> les ions positifs.Si <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> est située à gauche alors on écrit plutôt comme condition aux limites :(f n 0 ) e p = −γ (fn 1 ) + m (6.22)69


6. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> <strong>et</strong> validation6.2.4 Conditions <strong>de</strong> stabilité <strong>et</strong> précision <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétiqueAfin d’éviter l’apparition d’instabilités lors du calcul, on définit plusieurs pas <strong>de</strong> temps caractéristiquesdu système. Un premier critère sur le pas <strong>de</strong> temps perm<strong>et</strong> d’éviter une trop forteévolution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités lors d’un pas ∆t <strong>et</strong> donc <strong>de</strong> minimiser l’instabilité <strong>de</strong>s <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s. Lorsque<strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’une quelconque espèce est supérieure ou inférieure <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 % à sa valeur précé<strong>de</strong>nte,le calcul est re<strong>la</strong>ncé à partir <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> l’instant précé<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> le pas <strong>de</strong> temps estmultiplié par un facteur 0,75. Dans le cas contraire le pas <strong>de</strong> temps est multiplié par 1,1. Ceciperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> pas <strong>de</strong> temps p<strong>et</strong>its lorsque <strong>la</strong> cinétique chimique est très active, <strong>et</strong> <strong>de</strong>relâcher ce pas <strong>de</strong> temps lorsque <strong>la</strong> cinétique n’est pas efficace.Le pas <strong>de</strong> temps ∆t est ajusté <strong>de</strong> façon à satisfaire également les conditions <strong>de</strong> stabilité imposéespar le transport <strong>de</strong>s espèces (condition CFL), par <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s espèces, par le temps<strong>de</strong> re<strong>la</strong>xation diélectrique <strong>et</strong> le temps <strong>de</strong> réponse du circuit extérieur.La condition CFL est celle assurant <strong>la</strong> stabilité du problème linéaire sur le transport <strong>de</strong>sélectrons, l’espèce <strong>la</strong> plus mobile. Le pas <strong>de</strong> temps qui en découle s’écrit :( ) ∆xi∆t conv = mini (U e ) iLa condition <strong>de</strong> stabilité sur <strong>la</strong> diffusion est <strong>la</strong> suivante :⎛ () ⎞D i+1 D −12i−12∆t diff = min⎝∆x i ×i ∆x 2 i + +∆x1 i+1∆x 1 i + ⎠∆x2 i−1D’après Quinio [54], le coup<strong>la</strong>ge du transport <strong>de</strong>s espèces avec le champ électrique entraîneune restriction sur le pas <strong>de</strong> temps liée à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>xation diélectrique du milieu. Il s’agit d’un tempscaractéristique d’équilibre entre le transport <strong>de</strong>s espèces <strong>et</strong> le champ électrique :∆t rel =ǫ 0e ∑ k µ kN kLe circuit extérieur couplé à <strong>la</strong> décharge possè<strong>de</strong> sa propre dynamique, comme l’indiquel’équation (6.5). Le pas <strong>de</strong> temps correspondant à <strong>la</strong> condition limite sur le potentiel est :∫∆t pot = ǫ 0 R (− ∂fS a∂x )ds70


6.2. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong>Le pas <strong>de</strong> temps doit également être suffisamment p<strong>et</strong>it pour que toutes les échelles <strong>de</strong> <strong>la</strong>cinétique chimique soient résolues. Le terme le plus rai<strong>de</strong> est celui <strong>de</strong> l’ionisation. Si l’on restreintl’évolution <strong>de</strong>s électrons au terme d’ionisation, <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité électronique vérifie l’équation :où α est une fréquence d’ionisation.La solution analytique <strong>de</strong> ce problème est :dN edt= αN eN e (∆t) = N e (0)e α∆ttandis que <strong>la</strong> solution <strong>numérique</strong> est, à l’ordre 1 :N e (∆t) = N e (0)(1 + α∆t)On restreint <strong>la</strong> différence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux solutions en diminuant le pas <strong>de</strong> temps. Une erreur <strong>de</strong> seulement0,5% est obtenue en considérant le pas <strong>de</strong> temps limite suivant :( ) 0,1∆t cin = mini α iFinalement, le pas <strong>de</strong> temps est ajusté <strong>de</strong> façon à être inférieur à chacun <strong>de</strong>s pas <strong>de</strong> tempsexplicités ci avant. Bien que le problème ne soit pas linéaire, on fait l’hypothèse que les pas<strong>de</strong> temps caractéristiques <strong>de</strong>s différents problèmes linéaires isolés sont suffisamment p<strong>et</strong>its pourassurer <strong>la</strong> stabilité globale du schéma.6.2.5 La photoionisationLe terme source dû à <strong>la</strong> photoionisation est détaillée en Annexe A.2. Le nombre d’électrons<strong>et</strong> ions positifs créés par unité <strong>de</strong> temps <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume s’exprime <strong>de</strong> façon générale :∫S photo (x) = AΩd 3 x ′ e−k|x−x′ ||x − x ′ | 2} {{ }β(x−x ′ )S ion (x ′ ) (6.23)où k <strong>et</strong> A sont <strong>de</strong>s constantes qui dépen<strong>de</strong>nt du gaz utilisé, dont <strong>la</strong> dimension est le m −1 .Son calcul <strong>numérique</strong> revient à calculer <strong>la</strong> convolution d’un facteur <strong>de</strong> forme constant β(x−x ′ )qui dépend seulement du mail<strong>la</strong>ge choisi <strong>et</strong> du terme source re<strong>la</strong>tif à l’ionisation S ion . Les valeurs<strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction β(x − x ′ ), liée à l’absorption <strong>de</strong>s photons, sont déterminées une fois pour toutesau début. Il reste alors à calculer à chaque pas <strong>de</strong> temps, le produit <strong>de</strong> convolution β ∗ S ionpour obtenir <strong>la</strong> source d’électrons dus à <strong>la</strong> photoionisation. Comme le terme d’absorption décroîtrapi<strong>de</strong>ment avec <strong>la</strong> distance x−x ′ , on définit une longueur <strong>de</strong> coupure l a assimi<strong>la</strong>ble à <strong>la</strong> longueurd’absorption <strong>de</strong>s photons au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> photoionisation est inférieur à 10 −8 × S ion . Onlimite ainsi le nombre d’opérations d’un calcul qui s’effectue normalement en l 2 x opérations. 71


6. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> <strong>et</strong> validation6.2.6 Bi<strong>la</strong>nLe modèle <strong>numérique</strong> présenté ci-avant perm<strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>de</strong> tout dispositif qui puissese ramener à un calcul monodimensionnel, par l’intermédiaire <strong>de</strong> symétries particulières ou <strong>de</strong>modèles appropriés. Avant <strong>de</strong> s’intéresser à <strong>de</strong>s configurations proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge entre <strong>de</strong>uxfils, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> est d’abord validée sur une configuration bien documentée dans <strong>la</strong>bibliographie qui consiste en <strong>la</strong> décharge se produisant entre <strong>de</strong>ux sphères concentriques. Cesystème perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> simplifier un calcul 3D à un calcul 1D par symétrie sphérique, <strong>et</strong> fait l’obj<strong>et</strong>du paragraphe suivant.72


6.3. Validation sur le dispositif Sphère - SphèreΩS cr2Sar1RIFigure 6.2 – Configuration <strong>de</strong> décharge couronnepositive Sphère - SphèreVGFigure 6.3 – Lignes isopotentielles configurationSphère - Sphère6.3 Validation sur le dispositif Sphère - Sphère6.3.1 Description du calculLa Figure 6.2 présente le cas étudié pour vali<strong>de</strong>r <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong>, c’est-à-dire celuid’une couronne se produisant entre <strong>de</strong>ux sphères concentriques dont <strong>la</strong> plus p<strong>et</strong>ite est portée àun potentiel positif. C<strong>et</strong>te configuration a été étudiée par Morrow [46].Ω est le volume occupé par <strong>la</strong> décharge, S a <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> S c celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>.Grâce à <strong>la</strong> symétrie sphérique du problème, le problème 3D se ramène à un calcul 1D <strong>de</strong> <strong>la</strong>décharge régi par les équations (6.1) à (6.5), dans lesquelles <strong>la</strong> variable S est égale à x 2 .Le terme ∇f représentatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s reste constant au cours du temps.Les données géométriques utiles au calcul <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te constante sont représentées Figure 6.3. Lerayon <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> est noté r 1 , celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> contre-électro<strong>de</strong> (qui fait office <strong>de</strong> catho<strong>de</strong>) est noté r 2 .En coordonnées sphériques, l’équation (6.5) sur le potentiel extérieur sans dimension f <strong>de</strong>vient :(1 ∂x 2 x 2∂f)∂x ∂x= 0 (6.24)f = 1 pour x = r 1 (6.25)f = 0 pour x = r 2 (6.26)La solution <strong>de</strong> ce système est :f(x) = r 1r 2 − r 1( r2x − 1 )(6.27)73


6. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> <strong>et</strong> validationd’où :On en déduit <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante C t :∂f∂x = − 1 x 2 r 1 r 2r 2 − r 1(6.28)C t = −4πǫ 0 R r 1r 2r 2 − r 1(6.29)Le volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille i servant à <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>s équations (6.18) <strong>et</strong> (6.19) est :∆v i = 4πx 2 i ∆x i (6.30)Mail<strong>la</strong>ge Le domaine <strong>de</strong> résolution est composé d’un mail<strong>la</strong>ge très fin près <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> puis d’unmail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> raison géométrique jusqu’à <strong>la</strong> contre-électro<strong>de</strong>. Le mail<strong>la</strong>ge est constitué d’un nombrel x = 200 mailles <strong>de</strong> calcul auxquelles on ajoute <strong>de</strong>ux mailles d’indice 0 <strong>et</strong> l x + 1 respectivementpour l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> contre électro<strong>de</strong>. Ce mail<strong>la</strong>ge est raffiné près <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>, dont le rayon r 1 est<strong>de</strong> 1 mm <strong>et</strong> s’étend sur une distance <strong>de</strong> 2 cm. Il est pris i<strong>de</strong>ntique à celui <strong>de</strong> [46] :x 0 = r 1 − dx,x 1 = r 1 ,x i = x i−1 + dx pour i = 2 ... 5,x i = x 5 + a ( e (i−5)/λ − 1 ) pour i = 6 ... 201,avec dx = 5.10 −6 m, a = 2,12755.10 −4 m <strong>et</strong> λ = 43,04915.Conditions aux limites De <strong>la</strong> même manière que Morrow, on ne prend pas en compte lebombar<strong>de</strong>ment ionique comme source possible d’électrons à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, étant donné que l’ons’intéresse ici à <strong>la</strong> couronne positive seule. Ce<strong>la</strong> revient à prendre γ = 0 dans (6.21).Obtention <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> réactions <strong>et</strong> <strong>de</strong> transport Afin <strong>de</strong> comparer les résultatsobtenus avec le présent modèle physique <strong>et</strong> <strong>numérique</strong> avec ceux obtenus par Morrow [46], ilconvient <strong>de</strong> s’assurer que les coefficients utilisés sont proches. Nous utilisons le co<strong>de</strong> Bolsig [2],dont l’utilisation <strong>de</strong>s résultats est détaillée en Annexe A, pour déterminer les coefficients d<strong>et</strong>ransport <strong>de</strong>s électrons ainsi que les coefficients <strong>de</strong>s réactions d’ionisation <strong>et</strong> d’attachement.Morrow utilise <strong>la</strong> formule analytique suivante pour le coefficient d’ionisation α [45] :α/N 0 = 2 × 10 −16 exp [−7,248 × 10 −15 × (E/N 0 ) −1 ] (cm 2 ) (6.31)si E/N > 1,5 × 10 −15 V cm 2α/N 0 = 6,619 × 10 −17 exp [−5,593 × 10 −15 × (E/N 0 ) −1 ] (cm 2 ) (6.32)si E/N ≤ 1,5 × 10 −15 V cm 2où N 0 est le nombre <strong>de</strong> particules contenues dans 1 cm 3 d’air. Les coefficients d’ionisation dontl’unité est le cm −1 , obtenus par Morrow <strong>et</strong> grâce à Bolsig sont représentés Figure 6.4 en fonctiondu champ électrique. Les courbes sont très proches l’une <strong>de</strong> l’autre sauf aux gran<strong>de</strong>s valeurs duchamp électrique, pour lesquelles le modèle <strong>de</strong> Morrow sous-estime l’efficacité <strong>de</strong> l’ionisation.74


6.3. Validation sur le dispositif Sphère - Sphère500040400030α (cm −1 )30002000η (cm −1 )20101000000 50 100 150 200 250E (kV/cm)−100 50 100 150 200 250E (kV/cm)Figure 6.4 – Coefficients d’ionisation α <strong>et</strong> d’attachement η, déterminés par le co<strong>de</strong> Bolsig (—)<strong>et</strong> donnés par Morrow (- -) [45]Cependant, en-<strong>de</strong>ça <strong>de</strong> 120 kV/cm, ce qui représente <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s cas étudiés dans leprésent travail, les coefficients d’ionisation sont en bon accord.L’attachement électronique à <strong>de</strong>ux corps utilisé par Morrow a pour coefficient η [45] :η/N 0 = 8,889 × 10 −5 (E/N 0 ) + 2,567 × 10 −19 (cm 2 ) (6.33)si E/N > 1,05 × 10 −15 V cm 2η/N 0 = 6,089 × 10 −4 (E/N 0 ) − 2,893 × 10 −19 (cm 2 ) (6.34)si E/N ≤ 1,05 × 10 −15 V cm 2Morrow utilise également l’attachement à trois corps, que nous ne considérons pas ici car soncoefficient <strong>de</strong> réaction est <strong>de</strong> plusieurs ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur inférieur à celui <strong>de</strong> l’attachement à<strong>de</strong>ux corps. La figure 6.4 indique que <strong>la</strong> formule analytique utilisée par Morrow coïnci<strong>de</strong> aveccelle calculée grâce à Bolsig sur le domaine <strong>de</strong> champ compris entre 10 <strong>et</strong> 40 kV/cm. La formuleanalytique est étrangement négative en-<strong>de</strong>ça <strong>de</strong> 10 kV <strong>et</strong> s’éloigne progressivement <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeurcalculée au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 40 kV. La p<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> validité <strong>de</strong>s formules n’est pas indiquée par Morrow. Laréaction d’attachement électronique paraît donc surestimée dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliographie. Cecine pose en fait pas <strong>de</strong> grand problème étant donné que <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> η est <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 ordres <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>ur inférieure à celle <strong>de</strong> α, alors que les sources re<strong>la</strong>tives à ces <strong>de</strong>ux coefficients s’écrivent<strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière comme le produit <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en électrons, <strong>de</strong> leur vitesse <strong>et</strong> du coefficienten question. L’attachement électronique est supérieur à l’ionisation seulement dans les zones <strong>de</strong>champ faible (< 25 kV/cm), ce qui pointe dans le domaine <strong>de</strong> coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule analytique<strong>et</strong> du calcul <strong>numérique</strong>.Les autres coefficients <strong>de</strong> réaction sont pris i<strong>de</strong>ntiques à ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliographie <strong>et</strong> sont explicitésen Annexe A.75


6. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> <strong>et</strong> validation10003500µ e(cm 2 /V/s)800600400D e(cm 2 /s)300025002000150010002000 50 100 150 200 250E (kV/cm)5000 50 100 150 200 250E (kV/cm)Figure 6.5 – Mobilité µ e <strong>et</strong> coefficient <strong>de</strong> diffusion D e <strong>de</strong>s électrons, déterminés par le co<strong>de</strong> Bolsig(—) <strong>et</strong> donnés par Morrow (- -) [45]La mobilité <strong>et</strong> le coefficient <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s électrons sont reportés Figure 6.5. A nouveau, onvérifie que les valeurs utilisées sont proches <strong>de</strong> celles indiquées dans <strong>la</strong> bibliographie. Du point<strong>de</strong> vue <strong>numérique</strong>, on vérifie ici que l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilité <strong>et</strong> du coefficient <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>sélectrons n’est pas rai<strong>de</strong> par rapport au champ électrique. Ces coefficients varient au maximumd’un facteur 4 sur <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong> champ électrique al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 0 à 250 kV/cm, gamme qui couvre<strong>la</strong>rgement les applications physiques considérées. Ce<strong>la</strong> va dans le sens d’une prédiction correcte<strong>de</strong> ces coefficients sur les interfaces à partir <strong>de</strong>s valeurs aux centres <strong>de</strong>s cellules par <strong>la</strong> moyennebarycentrique. La mobilité varie plus sensiblement pour les faibles valeurs du champ électrique.Cependant, ces variations ne sont pas comparables aux phénomènes exponentiels résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong>croissance très rapi<strong>de</strong> du nombre d’électrons par ava<strong>la</strong>nches ionisantes par exemple.Paramètres du calcul Le calcul du développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge a été effectué pour le jeu<strong>de</strong> paramètres indiqués par Morrow <strong>et</strong> rappelés Tableau 6.1, paramètres auxquels on rajoute <strong>la</strong>résistance du circuit extérieur. r 1 = 1 mm est le rayon <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>, r 2 = 20 mm celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> contreélectro<strong>de</strong>, V G = 20 kV <strong>la</strong> tension du générateur, R = 1 kΩ <strong>la</strong> résistance, l x = 200 le nombre<strong>de</strong> mailles du mail<strong>la</strong>ge raffiné décrit, V 0 = 0 m/s <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement extérieur. Le niveauinitial en particules chargées N init est fixé à 10 3 particules par cm 3 . Ce niveau est caractéristiquedu nombre d’électrons présents naturellement dans l’air au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, <strong>et</strong> provient durayonnement cosmique. Il est à préciser que ce niveau initial n’a pas d’influence notable sur ledéveloppement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge à long terme, mais seulement sur son initiation.r 1 r 2 V G R l x V 0 N init1 mm 20 mm 20 kV 1 kΩ 200 0 m/s 10 3 cm −3Tableau 6.1 – Paramètres pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne Sphère - Sphère positive76


6.3. Validation sur le dispositif Sphère - Sphère6.3.2 Résultats <strong>de</strong>s <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s <strong>numérique</strong>sComparaison avec <strong>la</strong> bibliographie Les résultats sont comparés avec ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliographieen terme <strong>de</strong> courant électrique. C’est <strong>la</strong> donnée qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> comparer le développement<strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge sur <strong>de</strong>s temps assez longs. Sur les 70 premières µs, <strong>la</strong> décharge simulée dans leprésent travail suit assez fidèlement les résultats <strong>de</strong> Morrow, Figure 6.6. Après un premier pulse<strong>de</strong> courant très intense <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 mA, le courant électrique suit un régime transitoire durantlequel il diminue <strong>de</strong> façon régulière, il s’agit là d’une phase d’évacuation <strong>de</strong>s charges créées lorsdu pulse initial. Au bout <strong>de</strong> 57 µs pour Morrow <strong>et</strong> 32 µs pour ces <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s, on obtient unrégime <strong>de</strong> pulses <strong>de</strong> haute fréquence. A partir <strong>de</strong> c<strong>et</strong> instant, <strong>la</strong> décharge suit ce régime établi<strong>de</strong> pulses. L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliographie atteint une valeur maximale <strong>de</strong> 0,5 mA,alors que les pulses obtenus dans le présent travail atteignent un niveau constant <strong>de</strong> 1,5 mA aubout d’un <strong>la</strong>ps <strong>de</strong> temps plus long, comme le montre <strong>la</strong> Figure 6.7. Ce <strong>la</strong>ps <strong>de</strong> temps nécessaireà l’établissement d’une amplitu<strong>de</strong> constante <strong>de</strong>s pulses est <strong>de</strong> 90 µs environ (non illustré). Lafréquence <strong>de</strong>s pulses est sensiblement i<strong>de</strong>ntique <strong>et</strong> vaut approximativement 1 MHz. Les courantsminimaux sont également très proches <strong>et</strong> valent 0,2 mA.21.5I (mA)10.500 10 20 30 40 50 60 70t (µs)Figure 6.6 – Courants électriques, obtenu grâce au modèle Sphère - Sphère (gauche) <strong>et</strong> issu <strong>de</strong><strong>la</strong> bibliographie [46] (droite)Outre l’apparition d’un transitoire plus long, <strong>la</strong> seule différence provient <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>spulses, triple dans notre cas. L’explication <strong>la</strong> plus probable est l’utilisation d’un schéma cinétiquei<strong>de</strong>ntique mais avec <strong>de</strong>s coefficients qui, on l’a vu au paragraphe 6.3.1, diffèrent quelquepeu selon le champ électrique appliqué. L’ionisation est notamment plus intense aux gran<strong>de</strong>svaleurs du champ électrique, qui initalement vaut environ 210 kV/cm à l’ano<strong>de</strong> mais qui atteintles 95 kV/cm lors du régime établi, valeur du champ pour <strong>la</strong>quelle les coefficients d’ionisationsont très proches. Une autre raison rési<strong>de</strong> peut-être en le fait que <strong>la</strong> photoionisation, nécessitantun traitement <strong>numérique</strong> particulier assez complexe <strong>et</strong> entraînant <strong>de</strong>s calculs coûteux, a été dis-77


6. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> <strong>et</strong> validation300025002000k d→ 0I (µA)15001000500S photo→ 00199 200 201 202 203t (µs)Figure 6.7 – Importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> photoionisation (S photo ) <strong>et</strong> du détachement électronique (k d )reflétée par le modèle Sphère - Sphère (gauche) <strong>et</strong> <strong>la</strong> bibliographie [46] (droite)crétisée en supposant une géométrie à symétrie 2D p<strong>la</strong>n plutôt que 3D sphérique. Par ailleurs, dustrict point <strong>de</strong> vue formel, l’équation sur le terme source <strong>de</strong> photoionisation fait intervenir uneconstante dont <strong>la</strong> valeur varie du simple au double dans les références bibliographiques (voir enAnnexe A.2 où le coefficient ξ vaut entre 0,06 <strong>et</strong> 0,12). La valeur <strong>de</strong> ce coefficient est ici ξ = 0,12.Finalement, <strong>la</strong> façon dont a été prise en compte <strong>la</strong> photoionisation n’est pas précisée par Morrow.On tient probablement là <strong>la</strong> principale source <strong>de</strong> divergence, que ce soit en terme <strong>de</strong> durée durégime transitoire ou en terme d’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> courant.Cependant, c<strong>et</strong>te différence ne modifie en rien <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s pulses ni leur niveau minimalni, <strong>et</strong> c’est le principal appui pour nos résultats, le fait même que l’on obtienne un régime pulsé.Pour confirmer <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> utilisée, <strong>de</strong>s tests supplémentaires sont proposés Figure 6.7. Cestests consistent en l’extinction <strong>de</strong> divers processus réactifs lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> pulses. Morrow observeque l’arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> photoionisation se traduit par l’extinction immédiate du régime <strong>de</strong> pulses.C<strong>et</strong>te particu<strong>la</strong>rité est également observée sur les présents calculs. Physiquement, ce<strong>la</strong> indiqueque pour le cas Sphère - Sphère, <strong>la</strong> photoionisation constitue une source d’électrons supplémentairestrès importante. Un <strong>de</strong>uxième test correspond à l’arrêt du détachement électronique entre<strong>de</strong>ux pulses successifs. De <strong>la</strong> même manière, les <strong>de</strong>ux calculs convergent vers une même solution,c’est-à-dire le déclenchement d’un <strong>de</strong>rnier pulse avant extinction totale. Physiquement, ce<strong>la</strong> indiqueque le détachement est une source d’électrons sur <strong>de</strong>s temps longs autorisant <strong>la</strong> création<strong>de</strong> nouveaux pulses lorsque le champ électrique est suffisamment fort. Dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> déchargepositive, il n’existe en eff<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> source d’électrons du type <strong>de</strong> celle créée grâce au bombar<strong>de</strong>-78


6.3. Validation sur le dispositif Sphère - SphèreN e(cm −3 )10 1310 1110 910 7x (cm)t = 0t = 80 nst = 105 nst = 130 nst = 200 nst = 600 nsE (kV/cm)100806040t = 0t = 80 nst = 105 nst = 130 nst = 200 nst = 600 ns10 52010 30.1 0.12 0.14 0.16 0.18 0.200.1 0.12 0.14 0.16 0.18 0.2x (cm)Figure 6.8 – Densité <strong>de</strong>s électronsFigure 6.9 – Champ électriqueN +(cm −3 )10 13 x (cm)10 1110 910 710 5t = 0t = 80 nst = 105 nst = 130 nst = 200 nst = 600 nsN −(cm −3 )10 1310 1110 910 710 5x (cm)t = 0t = 80 nst = 105 nst = 130 nst = 200 nst = 600 ns10 30.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.610 30.1 0.12 0.14 0.16 0.18 0.2Figure 6.10 – Densité <strong>de</strong>s ions positifsFigure 6.11 – Densité <strong>de</strong>s ions négatifsment ionique <strong>et</strong> le détachement <strong>de</strong>vient <strong>la</strong> seule source sur les temps longs.En conclusion, <strong>la</strong> simi<strong>la</strong>rité <strong>de</strong>s résultats indique que le problème a été correctement transposésous forme <strong>numérique</strong> <strong>et</strong> que <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> utilisée est suffisamment précise pour décrire le résultatdéjà établi <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliographie [46].Etu<strong>de</strong> du régime pulsé Dans ce paragraphe, on revient sur les pulses en détail<strong>la</strong>nt leurdéveloppement. L’ava<strong>la</strong>nche électronique est résumée Figure 6.8. Durant quelques dizaines <strong>de</strong>ns, le nombre d’électrons est multiplié <strong>de</strong> façon exponentielle pour atteindre un niveau maximal<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 12 électrons par cm 3 . Ce niveau n’apparaît pas directement sur <strong>la</strong> figure du fait<strong>de</strong> <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> saisir l’instant précis où les électrons sont au maximum <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>nsité avantd’être rapi<strong>de</strong>ment évacués du système, mais on le déduit du niveau maximal <strong>de</strong>s ions positifsobservés Figure 6.10. En eff<strong>et</strong>, à chaque ion positif créé correspond un nouvel électron. Il secrée le temps <strong>de</strong> quelques nanosecon<strong>de</strong>s un p<strong>la</strong>sma en région proche <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>, <strong>et</strong> le champdiminue très fortement, Figure 6.9. Le p<strong>la</strong>sma est en eff<strong>et</strong> très conducteur <strong>et</strong> se cale au potentiel<strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>. Par ailleurs, les électrons sont rapi<strong>de</strong>ment absorbés à l’ano<strong>de</strong> <strong>la</strong>issant <strong>de</strong>rrière eux79


6. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> <strong>et</strong> validationun nuage d’ions positifs. Entre ce nuage <strong>et</strong> l’ano<strong>de</strong>, le champ faiblit. C<strong>et</strong>te diminution entraînel’extinction <strong>de</strong> l’ava<strong>la</strong>nche électronique. Quelques électrons s’attachent aux neutres pour former<strong>de</strong>s ions négatifs, mais en quantité très faible, Figure 6.11.Les ions positifs (O + 2 <strong>et</strong> N+ 2 ) sont répartis selon <strong>de</strong>s créneaux successifs s’éloignant <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>.A chaque pulse <strong>de</strong> courant correspond un créneau d’ions positifs, créneaux dont les <strong>de</strong>nsitéss’homogénéisent par <strong>la</strong> suite pour former un nuage uniforme dont <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité est <strong>de</strong> quelque 10 10particules par cm 3 . C’est c<strong>et</strong>te charge d’espace continue <strong>et</strong> importante qui provoque <strong>la</strong> diminutiondu champ maximal <strong>de</strong> 210 kV/cm initialement à 95 kV/cm lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase établie <strong>de</strong> pulses.Lorsque le créneau issu <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière ava<strong>la</strong>nche électronique est suffisamment éloigné <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>,le champ électrique r<strong>et</strong>rouve un niveau suffisant perm<strong>et</strong>tant <strong>la</strong> création d’un nouveau pulse. Cenouveau pulse est également rendu possible par le détachement électronique qui, même si lesions négatifs sont en faible nombre, fournit un apport électronique suffisant, comme le rappelle<strong>la</strong> Figure 6.7. On observe donc un régime établi constitué <strong>de</strong> pulses <strong>de</strong> courant successifs.Du point <strong>de</strong> vue <strong>numérique</strong>, on vérifie a posteriori que le champ électrique ne varie pas <strong>de</strong>façon trop abrupte entre <strong>de</strong>ux mailles <strong>de</strong> calcul voisines. Ce<strong>la</strong> assure ainsi que les coefficients d<strong>et</strong>ransport sont bien estimés aux interfaces par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> décrite au paragraphe 6.2.2, évitantainsi <strong>de</strong> soum<strong>et</strong>tre le problème à une source éventuelle d’instabilité <strong>numérique</strong>.6.4 ConclusionLa métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> a été testée <strong>et</strong> validée sur une géométrie d’électro<strong>de</strong>s <strong>de</strong> type Sphère -Sphère. Elle est suffisamment précise pour simuler le développement <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> courant d’unecouronne positive. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> sert donc <strong>de</strong> base aux travaux présentés dans les chapitres suivants<strong>et</strong> qui ont pour obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> simuler les décharges couronnes se produisant autour d’électro<strong>de</strong>s fi<strong>la</strong>ires.Dans un premier temps, on isole les couronnes positives <strong>de</strong>s couronnes négatives afin d’étudierle comportement du modèle physique (<strong>et</strong> <strong>numérique</strong>) sur <strong>de</strong>s cas plus simples que le dispositifexpérimental constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux fils. Le prochain chapitre a donc pour objectif <strong>de</strong> cerner lesprincipales caractéristiques <strong>de</strong>s décharges couronnes positives puis négatives afin <strong>de</strong> préparer <strong>la</strong><strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> du cas expérimental.80


Chapitre 7Comportement du modèleC<strong>et</strong>te partie a pour obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> tester le modèle sur une géométrie intermédiaire se rapprochantdu cas expérimental <strong>de</strong>s décharges entre <strong>de</strong>ux fils. L’accent est mis ici sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription instationnaire<strong>de</strong>s couronnes positives <strong>et</strong> négatives se produisant entre un fil <strong>et</strong> un cylindre.Le but <strong>de</strong> ce modèle est <strong>de</strong> déterminer quels sont les mécanismes physiques prépondérantsdans le développement <strong>de</strong>s décharges couronnes du type <strong>de</strong> celles réalisées dans le cadre <strong>de</strong> l’électroaérodynamisme.L’intérêt connexe est <strong>de</strong> déterminer si les mêmes mécanismes sont importantsen 2D cylindrique qu’en 3D sphérique.7.1 Description du dispositif Fil - CylindreSelon <strong>la</strong> po<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension appliquée sur l’électro<strong>de</strong> centrale, on parlera <strong>de</strong> déchargepositive ou négative. Les <strong>de</strong>ux dispositifs étudiés sont représentés Figure 7.1 sur <strong>la</strong>quelle Ω est levolume du domaine, S a <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> S c celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Les données géométriquessont représentés Figure 7.2. r 1 <strong>et</strong> r 2 sont les rayons <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ce système à symétriecylindrique. Le problème 3D se ramène à un calcul 1D régi par les équations (6.1) à (6.5), danslesquelles <strong>la</strong> variable S est égale à x.En coordonnées cylindriques, l’équation (6.5) sur f <strong>de</strong>vient :(1 ∂x ∂f )x ∂x ∂x= 0 (7.1)f = 1 pour x = r 1 (7.2)f = 0 pour x = r 2 (7.3)La solution <strong>de</strong> ce système est :d’où :( )1 xf(x) = )lnln(r1 r 2r 2∂f∂x = 1 x1(7.4)ln(r1r 2) (7.5)81


7. Comportement du modèleΩΩr2S aS cr1S cSaRRVVGGFigure 7.1 – Configurations <strong>de</strong> décharge couronne Fil -Cylindre positive <strong>et</strong> négativeFigure 7.2 – Lignes isopotentiellesconfiguration Fil - CylindreOn en déduit <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante C t :où L est <strong>la</strong> longueur finie <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s.C t = 2πǫ 0 RL 1ln r 1r 2(7.6)Le volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille i servant à <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>s équations (6.18) <strong>et</strong> (6.19) est :∆v i = 2πLx i ∆x i (7.7)On utilise un mail<strong>la</strong>ge uniforme composé <strong>de</strong> l x mailles. Dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge positive,r 1 = 0,35 mm <strong>et</strong> r 2 = 20 mm. Dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge négative, r 1 = 1 mm <strong>et</strong> r 2 = 20 mm. Onsimule ainsi les couronnes positive <strong>et</strong> négative <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> référence présentée paragraphe3.1 mais isolées l’une <strong>de</strong> l’autre.7.2 Décharge Fil - Cylindre négativeOn s’intéresse tout d’abord au développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge couronne se produisant lorsquel’électro<strong>de</strong> stressée est portée à un potentiel négatif, représentée par <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième configurationFigure 7.1. Pour les paramètres utilisés dans les paragraphes suivants, <strong>la</strong> décharge s’établit <strong>de</strong>façon sensiblement différente selon le rayon <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong>. Lorsque le rayon est diminué, les phénomènesélectriques <strong>de</strong>viennent plus intenses. On présente donc <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> calculs. Le premierutilise un rayon <strong>de</strong> 1 mm, le <strong>de</strong>uxième <strong>de</strong> 0,5 mm.7.2.1 Electro<strong>de</strong> épaisseParamètres physiques <strong>et</strong> <strong>numérique</strong>sLes paramètres du calcul sont résumés Tableau 7.1. Les électro<strong>de</strong>s sont distantes <strong>de</strong> 2 cm.La catho<strong>de</strong> a un rayon r 1 <strong>de</strong> 1 mm <strong>et</strong> <strong>la</strong> contre électro<strong>de</strong> un rayon r 2 <strong>de</strong> 20 mm. L’ano<strong>de</strong>82


7.2. Décharge Fil - Cylindre négative<strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> sont reliées à un générateur <strong>de</strong> tension continue <strong>de</strong> 30 kV via une résistance <strong>de</strong>1 kΩ. Le coefficient d’émission secondaire par bombar<strong>de</strong>ment ionique est γ = 10 −4 . Les résultatssont présentés pour quatre mail<strong>la</strong>ges uniformes comptant l x = 100, 400, 800 <strong>et</strong> 1600 mailles. Lalongueur <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s est <strong>de</strong> 16 cm. La <strong>de</strong>nsité initiale <strong>de</strong>s espèces chargées est <strong>de</strong> 10 3 particulespar cm 3 . On se p<strong>la</strong>ce dans les conditions normales <strong>de</strong> température <strong>et</strong> <strong>de</strong> pression d’un écoulementau repos.r 1 r 2 V G R γ l x L V 0 P 0 T 0 N init1 mm 20 mm 30 kV 1 kΩ 10 −4 100 à 1600 16 cm 0 m/s 1 bar 300 K 10 3 cm −3Tableau 7.1 – Paramètres pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne Fil - Cylindre négativeSelon <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Peek (2.2), le champ électrique critique E c pour l’initiation <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronneautour d’une électro<strong>de</strong> <strong>de</strong> rayon 1 mm est E c = 61 kV/cm. Ce<strong>la</strong> correspond à une tension V c <strong>de</strong>18 kV/cm. Dans le cas étudié ici, le champ électrique maximal est <strong>de</strong> 100 kV/cm d’après (7.5).Les conditions pour le déclenchement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge sont donc bien réunies.Courant électriqueLes calculs effectués m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce une convergence en mail<strong>la</strong>ge pour <strong>de</strong>s mail<strong>la</strong>gescomprenant plus <strong>de</strong> 400 mailles, Figure 7.3.Le courant est constitué d’un pic initial très intense dû à <strong>la</strong> présence d’un champ électriqueinitial très fort. Seuls quelques électrons suffisent alors à déclencher une décharge électrique parle processus d’ava<strong>la</strong>nche électronique. Ce pic est suivi d’une phase d’évacuation <strong>de</strong>s charges quiaboutit, après 40 µs à <strong>la</strong> création d’un régime établi d’oscil<strong>la</strong>tions. La fréquence <strong>de</strong> ces oscil<strong>la</strong>tionsest <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 150 kHz. Leur amplitu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> quelques mA pour un niveau minimal <strong>de</strong> 2 mA.Pour le cas à 1600 mailles, ils sont plus énergétiques <strong>et</strong> atteignent une valeur asymptotiquecomprise entre 20 <strong>et</strong> 30 mA, au lieu <strong>de</strong> 10 mA environ pour les cas à 400 <strong>et</strong> 800 mailles. Mis àpart c<strong>et</strong>te différence, les résultats sont en bon accord les uns avec les autres. Le fait que le casà 1600 mailles présente <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s plus importantes provient essentiellement du fait qu’enraffinant le mail<strong>la</strong>ge, on augmente le champ électrique dans <strong>la</strong> première cellule <strong>de</strong> calcul, puisqueson centre se rapproche <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Pour ce cas à 1600 mailles, le pas d’espace est <strong>de</strong> 12,5µm. C<strong>et</strong>te valeur est proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Debye caractéristique <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas <strong>de</strong><strong>la</strong>boratoire étudiés ici, à savoir λ D ≃ 10 à 20 µm.Le courant rapporté à <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s est <strong>de</strong> 12 mA/m dans le creux <strong>et</strong> <strong>de</strong> 60 mA/menviron au maximum <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions. Comparées aux valeurs obtenues expérimentalement sur ledispositif Fil - Fil, ces valeurs sont d’un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur plus élevées. Si l’on considère que <strong>la</strong>décharge réelle n’est en fait pas uniforme dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, uniformité supposéedans le présent modèle, <strong>et</strong> qu’elle ne s’établit pas sur toute <strong>la</strong> circonférence <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, alors<strong>la</strong> surestimation du courant trouvée ici est cohérente.83


7. Comportement du modèlel x= 100l x= 400I (µA)10 4I (µA)10 410 5 t (ms)10 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.110 5 t (ms)10 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1l x= 800l x= 1600I (µA)10 4I (µA)10 410 5 t (ms)10 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.110 5 t (ms)10 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1Figure 7.3 – Décharge négative - Courant électriqueÉtu<strong>de</strong> du régime oscil<strong>la</strong>ntDans ce qui suit, nous nous penchons sur le développement d’une oscil<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> courant isolée,pour le mail<strong>la</strong>ge comprenant 400 mailles, dont un exemple est donné en détail Figure 7.4. Lepulse <strong>de</strong> courant initial dépend <strong>de</strong>s conditions initiales. Il est plus énergétique car partant <strong>de</strong>conditions plus favorables. Nous le <strong>la</strong>issons <strong>de</strong> coté pour étudier les pulses suivants, répétitifs.Sur les figures suivantes, on prend pour origine <strong>de</strong>s temps t = 0, un instant précé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> quelquesmicrosecon<strong>de</strong>s <strong>la</strong> montée du pulse. Sur <strong>la</strong> Figure 7.4, c<strong>et</strong> instant <strong>de</strong> référence est t = 104 µs.Le moteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge est l’ionisation par impact via le champ électrique. Par ce biais, lesélectrons <strong>et</strong> les ions positifs voient leur nombre progresser, Figures 7.6 <strong>et</strong> 7.8. On atteint ainsi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> quelques 10 9 électrons <strong>et</strong> 10 11 ions positifs par cm 3 . Ce<strong>la</strong> correspond à un <strong>de</strong>gréd’ionisation <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 −8 . On se situe ainsi dans <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong>s gaz faiblement ionisés. Lesions positifs sont absorbés peu à peu à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> tandis que les électrons s’en éloignent. Il seforme un nuage d’ions négatifs, non loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, Figure 7.7.Les oscil<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> courant ne sont pas assez énergétiques pour créer une charge d’espace d’une<strong>de</strong>nsité telle qu’elle puisse modifier le champ électrique <strong>de</strong> façon importante, en comparaison <strong>de</strong>s84


7.2. Décharge Fil - Cylindre négativeI (mA)1086420100 102 104 106 108 110 112t (µs)∆t (s)10 −5∆t cinétique10 −6∆t re<strong>la</strong>xation diélectrique∆t convection10 −7∆t CL potentiel10 −8∆t diffusion10 −910 −1010 −1110 −12100 102 104 106 108 110 11210 −4 t (µs)Figure 7.4 – Décharge négative - Pulse <strong>de</strong>courantFigure 7.5 – Décharge négative - Conditions<strong>de</strong> stabilité sur le pas <strong>de</strong> tempsN e(cm −3 )10 11 x (cm)10 910 7t = 0 µst = 2 µst = 2.6 µst = 3.2 µst = 5.7 µsN −(cm −3 )10 1110 910 7x (cm)t = 2 µst = 2.6 µst = 3.2 µs10 510 510 30 0.5 1 1.5 210 30 0.5 1 1.5 2Figure 7.6 – Décharge négative - Évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité électronique lors d’un pulse <strong>de</strong>courantFigure 7.7 – Décharge négative - Évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ions négatifs lors d’un pulse<strong>de</strong> courantrésultats obtenus sur <strong>la</strong> configuation Sphère - Sphère, Figure 6.9. Celui-ci reste pratiquement lemême tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge, Figure 7.9. En fait, le rayon <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> est trop important,<strong>et</strong> le champ électrique induit pas assez fort, pour entraîner une ava<strong>la</strong>nche électronique suffisanteperm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> modifier singulièrement le champ électrique. Cependant, le champ électrique subitune légère variation au cours du temps. Ceci peut expliquer l’apparition d’oscil<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> faibleamplitu<strong>de</strong>. On n’observe ainsi pas <strong>de</strong> pics <strong>de</strong> courant mais plutôt <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions. A <strong>la</strong> limite, sile rayon <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> était augmenté, on tendrait vers un régime continu. Le régime <strong>de</strong> déchargeobservé sur le cas présent est celui <strong>de</strong> Townsend, à savoir que les électrons germes sont issusdu bombar<strong>de</strong>ment ionique <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> par les ions positifs. Lors d’une ava<strong>la</strong>nche électronique,les électrons se multiplient en s’éloignant <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Le lieu où le nombre d’ions positifscréés est maximal se situe donc entre <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> limite où le champ n’est plus suffisantà entr<strong>et</strong>enir l’ava<strong>la</strong>nche, Figure 7.8. Ces ions se dép<strong>la</strong>cent vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> pour <strong>la</strong> bombar<strong>de</strong>r.85


7. Comportement du modèleN +(cm −3 )10 11 x (cm)10 910 7t = 0 µst = 2 µst = 2.6 µst = 3.2 µst = 5.7 µsE (kV/cm)0−20−40−60t = 0 µst = 2 µst = 2.6 µst = 3.2 µst = 5.7 µs10 5−8010 30 0.5 1 1.5 2−1000 0.5 1 1.5 2x (cm)Figure 7.8 – Décharge négative - Évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ions positifs lors d’un pulse<strong>de</strong> courantFigure 7.9 – Décharge négative - Évolutiondu champ électrique lors d’un pulse <strong>de</strong> courantLe flux d’électrons émis étant proportionnel au flux d’ions inci<strong>de</strong>nts, l’ava<strong>la</strong>nche électroniqueest plus efficace après le bombar<strong>de</strong>ment par <strong>la</strong> partie <strong>la</strong> plus <strong>de</strong>nse du nuage d’ions positifs. Onobserve alors un maximum du courant (à t = 2,6 µs). L’ionisation est toujours active, comme lemontrent les courbes à t = 0 <strong>et</strong> 5,7 µs, Figure 7.6. Elle est seulement plus intense lorsque le nuaged’ions le plus <strong>de</strong>nse vient <strong>de</strong> fournir le niveau maximal d’électrons germes. La décharge suit doncun régime d’autoentr<strong>et</strong>ien durant lequel les espèces sont produites en continu. Comme les ions sedép<strong>la</strong>cent plus lentement que les électrons, leur <strong>de</strong>nsité est plus importante. Le rapport <strong>de</strong> 100sur les <strong>de</strong>nsités est caractéristique du rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse électronique sur <strong>la</strong> vitesse ionique.Les ions négatifs formés lors <strong>de</strong>s pulses précé<strong>de</strong>nts apparaissent sous forme <strong>de</strong> créneaux dontles <strong>de</strong>nsités sont <strong>de</strong> quelques 10 9 à 10 10 cm −3 . La fréquence <strong>de</strong>s pulses étant <strong>de</strong> 150 kHz, onpeut remonter à <strong>la</strong> vitesse moyenne <strong>de</strong> dérive <strong>de</strong>s ions négatifs dans le domaine compris entre lesélectro<strong>de</strong>s. Celle-ci est d’environ 500 m/s.D’un point <strong>de</strong> vue <strong>numérique</strong>, <strong>la</strong> figure 7.5 montre que le pas <strong>de</strong> temps suit <strong>la</strong> condition surune cinétique chimique bien décrite. Le pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> est ainsi pratiquementconstant <strong>et</strong> compris entre 1.10 −11 <strong>et</strong> 2.10 −11 s.Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’aérodynamicien, l’important est <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong>s données capables <strong>de</strong>comprendre l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge sur l’écoulement. Il s’agit ici du terme <strong>de</strong> force électrique parunité <strong>de</strong> volume F = eN n<strong>et</strong>te E, où N n<strong>et</strong>te est <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> charge d’espace. L’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>force électrique lors d’un pulse <strong>de</strong> courant est tracée Figure 7.10. Par convention, nous prenonspositive une force dirigée <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong> stressée, ici <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, vers <strong>la</strong> contre électro<strong>de</strong>. Le terme<strong>de</strong> force due aux pulses précé<strong>de</strong>nts s’observe sous forme <strong>de</strong> créneaux se dép<strong>la</strong>çant vers <strong>la</strong> contreélectro<strong>de</strong>. Lorsqu’un pulse démarre, les pulses précé<strong>de</strong>nts continuent d’agir sur l’écoulement parl’intermédiaire d’une force variant <strong>de</strong> 2000 à 500 N/m 3 à mesure que l’on s’éloigne <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>.86


7.2. Décharge Fil - Cylindre négativeF (kN/m 3 )1086420−2−4−6−8t = 2 µst = 2.6 µst = 3.2 µs−100 0.5 1 1.5 2x (cm)F dom(Nm −3 )10008006004002000100 102 104 106 108 110 112t (µs)Figure 7.10 – Décharge négative - Évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> force électriqueFigure 7.11 – Décharge négative - Évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique moyenne sur le domaineC<strong>et</strong>te diminution est liée à <strong>la</strong> décroissance du champ électrique en x −1 <strong>et</strong> à <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>nsité en ions négatifs. En eff<strong>et</strong>, les ions dérivent vers <strong>de</strong>s volumes plus grands entraînant parconséquent une baisse <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>nsité. L’allure <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> force indique une action quasimentcontinue sur l’aérodynamique dans <strong>la</strong> région lointaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. La région voisine <strong>de</strong> <strong>la</strong>catho<strong>de</strong>, située à moins <strong>de</strong> 0,5 cm <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong>, est le siège d’une force pulsée non homogène enespace <strong>et</strong> variant fortement au cours du temps.Dans <strong>la</strong> zone en contact avec <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, située 1 mm autour <strong>de</strong> celle-ci, <strong>la</strong> charge d’espacepositive provoque une force intense. C<strong>et</strong>te force est dirigée vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Dans le même temps,les électrons mais surtout les ions négatifs situés dans <strong>la</strong> région intermédiaire, participent à uneon<strong>de</strong> <strong>de</strong> force se dép<strong>la</strong>çant vers l’ano<strong>de</strong> dont l’intensité atteint approximativement les 6 kN/m 3 .Il est intéressant <strong>de</strong> suivre l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> force moyenne sur tout le volume Ω au cours dutemps. La Figure 7.11 trace ainsi <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur F dom définie comme :∫ anocathF dom (t) = ∫ xF(x,t)dxanocath xdx (7.8)On s’aperçoît ainsi que <strong>la</strong> force globale sur le domaine est positive <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 600 à 800N/m 3 . Le maximum <strong>de</strong> force est obtenu environ 1 µs après l’apparition du maximum <strong>de</strong> courant.Ce <strong>la</strong>ps <strong>de</strong> temps est représentatif du temps nécessaire aux ions positifs pour atteindre <strong>la</strong>catho<strong>de</strong>. A c<strong>et</strong> instant, il ne reste majoritairement que <strong>de</strong>s ions négatifs dans le domaine <strong>et</strong> <strong>la</strong>force globale est maximale.Si l’on fait <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> force durant un pulse <strong>de</strong> courant, c’est-à-dire une pério<strong>de</strong>T = 6.10 −6 s environ, on obtient <strong>la</strong> répartition en espace <strong>de</strong> <strong>la</strong> force F moy représentée Figure7.12 <strong>et</strong> calculée selon l’expression c<strong>la</strong>ssique suivante :F moy (x) = 1 T∫ T0F(x,t)dt (7.9)87


7. Comportement du modèleF (kN/m 3 )6420−2−4−60 0.5 1 1.5 2x (cm)Figure 7.12 – Décharge négative - Force électrique moyennée sur une pério<strong>de</strong>C<strong>et</strong>te force moyenne est très intense (10 kN/m 3 ) <strong>et</strong> dirigée vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> régioncathodique. Elle <strong>de</strong>vient positive à 1,5 mm <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> <strong>et</strong> atteint un niveau <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2kN/m 3 . Le temps caractéristique du problème aérodynamique, basé sur <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>sinstables <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite, est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 −2 à 10 −3 s. Comme <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s pulses estici <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 kHz, on peut considérer que l’eff<strong>et</strong> ressenti par l’écoulement peut être bienapproché en considérant une force constante égale à F moy .En conclusion, l’action instationnaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge couronne Fil - Cylindre négative peutêtre vue comme une force continue, très intense <strong>et</strong> dirigée vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> région voisine<strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong> active; forte <strong>et</strong> dirigée vers <strong>la</strong> contre-électro<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> région lointaine.7.2.2 Electro<strong>de</strong> fineLe but <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> montrer que l’apparition <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> Trichel, décrits au paragraphe2.3.3 mais non r<strong>et</strong>rouvés lors <strong>de</strong>s calculs précé<strong>de</strong>nts, peut dépendre <strong>de</strong> paramètres tels que<strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel ou le rayon <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong>. On reprend donc <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> précé<strong>de</strong>nte enutilisant un rayon <strong>de</strong> 0,5 mm, les autres paramètres restant par ailleurs i<strong>de</strong>ntiques.Courant électriqueLes calculs effectués m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce une convergence en mail<strong>la</strong>ge pour <strong>de</strong>s mail<strong>la</strong>gescomprenant plus <strong>de</strong> 1600 mailles, Figure 7.13. Le système converge vers une solution qui diffère<strong>de</strong> <strong>la</strong> solution obtenue avec un rayon d’électro<strong>de</strong> plus gros. On observe ici ce que l’on peutréellement appeler <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> courant, dans le sens où les oscil<strong>la</strong>tions font p<strong>la</strong>ce à <strong>de</strong>s pics. Lecourant est par ailleurs plus intense. Lors <strong>de</strong>s pics, il atteint 100 mA. Entre ceux-ci, le courantminimal est <strong>de</strong> 3 mA.88


7.2. Décharge Fil - Cylindre négativel x= 800l x= 160010 6 t (ms)10 6 t (ms)I (µA)10 510 4I (µA)10 510 410 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1l x= 200010 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12l x= 320010 6 t (ms)10 6 t (ms)I (µA)10 510 4I (µA)10 510 410 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.1210 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12Figure 7.13 – Décharge négative, r 1 = 0,5 mm - Courant électriqueEtu<strong>de</strong> d’un pulseL’initiation <strong>et</strong> le développement d’un pulse <strong>de</strong> courant sont étudiés par le suivi <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités<strong>et</strong> du champ électrique.L’évolution du nombre d’électrons est très instationnaire, Figure 7.14. Avant un pulse <strong>de</strong>courant, leur <strong>de</strong>nsité est d’environ 10 6 cm −3 . Près <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, un nombre <strong>de</strong> 10 4 électronspar cm 3 est constamment émis par bombar<strong>de</strong>ment ionique. Ce nombre correspond tout à fait aunombre d’ions positifs (10 10 cm −3 ) multiplié par le coefficient γ (10 −4 ) <strong>et</strong> le rapport approximatif<strong>de</strong>s vitesses ionique <strong>et</strong> électronique (10 −2 ). L’ava<strong>la</strong>nche électronique produit en quelques dizaines<strong>de</strong> nanosecon<strong>de</strong>s un nombre important d’électrons <strong>et</strong> ions positifs, dont les <strong>de</strong>nsités atteignent10 12 particules par cm 3 . C<strong>et</strong>te charge d’espace est c<strong>et</strong>te fois-ci suffisante pour écranter le champélectrique, Figure 7.15. La zone d’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> l’ava<strong>la</strong>nche électronique <strong>de</strong>vient trop ténue <strong>et</strong>c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière est stoppée. Les électrons dérivent alors rapi<strong>de</strong>ment vers <strong>la</strong> contre électro<strong>de</strong>. Dansleur dép<strong>la</strong>cement, ils s’attachent aux neutres pour former les ions négatifs représentés Figure7.17. Les ions positifs sont absorbés à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> assez rapi<strong>de</strong>ment également. La charge d’espaceportée par les ions négatifs, <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité 10 11 cm −3 , réduit toujours le champ, qui ne recouvre saforme initiale qu’après l’évacuation <strong>de</strong>s ions négatifs. Le temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our aux conditions d’un89


7. Comportement du modèleN e(cm −3 )10 11 x (cm)10 910 710 5t = 0 µst = 6.2 µst = 6.3 µst = 6.4 µst = 8 µsE (kV/cm)0−10−20−30−40−50t = 0 µst = 6.2 µst = 6.3 µst = 6.4 µst = 8 µs−6010 30 0.5 1 1.5 2−700 0.5 1 1.5 2x (cm)Figure 7.14 – Décharge négative, r 1 =0,5 mm - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité électroniquelors d’un pulse <strong>de</strong> courantFigure 7.15 – Décharge négative, r 1 =0,5 mm - Évolution du champ électrique lorsd’un pulse <strong>de</strong> courantN +(cm −3 )10 13 x (cm)10 1110 9t = 0 µst = 6.2 µst = 6.3 µst = 6.4 µst = 8 µsN −(cm −3 )10 1310 1110 9x (cm)t = 0 µst = 6.2 µst = 6.3 µst = 6.4 µst = 8 µs10 710 710 50 0.5 1 1.5 210 50 0.5 1 1.5 2Figure 7.16 – Décharge négative, r 1 =0,5 mm - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ionspositifs lors d’un pulse <strong>de</strong> courantFigure 7.17 – Décharge négative, r 1 =0,5 mm - Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ionsnégatifs lors d’un pulse <strong>de</strong> courantnouveau pulse est d’environ 8 µs. La fréquence <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> courant est ainsi <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 100 kHz.Le régime <strong>de</strong> pulses obtenu avec un rayon <strong>de</strong> courbure <strong>de</strong> 0,5 mm est donc représentatif <strong>de</strong>spulses <strong>de</strong> Trichel. La dynamique <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge est régulée par <strong>la</strong> charge d’espace. Son entr<strong>et</strong>ienest assuré par le processus d’émission secondaire d’électrons par le bombar<strong>de</strong>ment ionique <strong>de</strong> <strong>la</strong>catho<strong>de</strong>. Ainsi, sous certaines conditions, le modèle utilisé est capable <strong>de</strong> simuler les pulses <strong>de</strong>Trichel. Un cas contraignant, comme celui utilisant un rayon <strong>de</strong> 1 mm, donne lieu à un régimeégalement auto entr<strong>et</strong>enu mais <strong>de</strong> nature continue plutôt que pulsatoire.90


7.3. Décharge Fil - Cylindre positive7.3 Décharge Fil - Cylindre positiveL’électro<strong>de</strong> stressée est portée à un potentiel positif, représentée par <strong>la</strong> première configurationFigure 7.1.Paramètres physiques <strong>et</strong> <strong>numérique</strong>sLes paramètres du calcul sont résumés Tableau 7.2. Les électro<strong>de</strong>s sont distantes <strong>de</strong> 2 cm.L’ano<strong>de</strong> a un rayon r 1 <strong>de</strong> 0,35 mm <strong>et</strong> <strong>la</strong> contre électro<strong>de</strong> un rayon r 2 <strong>de</strong> 20 mm. L’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong><strong>la</strong> catho<strong>de</strong> sont reliées à un générateur <strong>de</strong> tension continue <strong>de</strong> 30 kV via une résistance <strong>de</strong>1 kΩ. On ne prend pas en compte l’émission secondaire par bombar<strong>de</strong>ment ionique. Les résultatssont présentés pour quatre mail<strong>la</strong>ges uniformes comptant l x = 200, 400, 800 <strong>et</strong> 1600 mailles. Lalongueur <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s est <strong>de</strong> 16 cm. La <strong>de</strong>nsité initiale <strong>de</strong>s espèces chargées est <strong>de</strong> 10 3 particulespar cm 3 . On se p<strong>la</strong>ce dans les conditions normales <strong>de</strong> température <strong>et</strong> <strong>de</strong> pression d’un écoulementau repos.r 1 r 2 V G R l x L V 0 P 0 T 0 N init0,35 mm 20 mm 30 kV 1 kΩ 200 à 1600 16 cm 0 m/s 1 bar 300 K 10 3 cm −3Tableau 7.2 – Paramètres pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne Fil - Cylindre positiveSelon <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Peek (2.2), le champ électrique critique E c pour l’initiation <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronneautour d’une électro<strong>de</strong> <strong>de</strong> rayon 0,35 mm est E c = 82 kV/cm. Dans le cas étudié ici, le champélectrique maximal est <strong>de</strong> 210 kV/cm d’après (7.5). Les conditions pour le déclenchement <strong>de</strong> <strong>la</strong>décharge sont donc bien réunies.Courant électriqueLe courant électrique est représenté Figure 7.18. Il s’agit <strong>de</strong>s 100 premières µs du développement<strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge. Après un premier pulse initial <strong>et</strong> une pério<strong>de</strong> transitoire <strong>de</strong> 20 µs, on obtientun régime pulsé répétitif. La fréquence <strong>de</strong> ces pulses est <strong>de</strong> 200 à 300 kHz. Les pics <strong>de</strong> courantatteignent quelques dizaines <strong>de</strong> mA. Le courant minimal est <strong>de</strong> 3 mA environ. En comparaisonau dispositif <strong>de</strong> décharge couronne négative, <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s pulses est <strong>de</strong>ux fois supérieure,les pics <strong>de</strong> courant d’un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur supérieurs <strong>et</strong> le courant minimal du même ordre <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>ur. L’augmentation <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> du courant électrique <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa fréquence est cohérente,étant donné que l’électro<strong>de</strong> stressée a un rayon trois fois inférieur à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge négative.Le champ électrique est plus important (le double) <strong>et</strong> provoque une cinétique chimique bien plusexplosive.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> convergence en mail<strong>la</strong>ge montre une bonne comparaison <strong>de</strong>s résultats bien que lecas à 1600 mailles fasse apparaître <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong> fréquence dans un premier temps,avant <strong>de</strong> bifurquer vers un régime comparable aux cas à 400 <strong>et</strong> 800 mailles.91


7. Comportement du modèlel x= 200l x= 400I (µA)10 4I (µA)10 410 5 t (ms)10 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.110 5 t (ms)10 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1l x= 800l x= 1600I (µA)10 4I (µA)10 410 5 t (ms)10 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.110 5 t (ms)10 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1Figure 7.18 – Décharge positive - Courant électriqueÉtu<strong>de</strong> d’un pulseLes phénomènes électriques mis en avant étant pulsés, nous entrons dans le détail du développementd’un seul <strong>de</strong>s ces pulses afin d’en déterminer les étapes. Le référentiel <strong>de</strong> temps utilisédans les figures suivantes correspond à un temps précédant <strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong> nanosecon<strong>de</strong>sle développement d’un pulse, dont le détail est donné Figure 7.19. Le mail<strong>la</strong>ge utilisé à partird’ici est composé <strong>de</strong> 400 mailles.L’ava<strong>la</strong>nche électronique représentée Figure 7.21 s’effectue complètement en une quarantaine<strong>de</strong> nanosecon<strong>de</strong>s. La <strong>de</strong>nsité maximale d’électrons <strong>et</strong> d’ions positifs est d’environ 10 12 électronspar cm 3 , Figure 7.22. Ces électrons sont confinés dans <strong>la</strong> zone d’ionisation qui s’étend approximativementsur 1 mm. La forme en échelons <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s ions positifs est représentative<strong>de</strong> <strong>la</strong> succession <strong>de</strong> plusieurs pulses <strong>de</strong> courant. Leur vitesse <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement est estimée à partir<strong>de</strong> <strong>la</strong> distance qu’ils ont parcourue entre <strong>de</strong>ux pulses. Sur le premier centimètre, <strong>la</strong> vitessemoyenne <strong>de</strong>s ions est <strong>de</strong> 500 m/s environ. Il rési<strong>de</strong> principalement dans l’espace inter-électro<strong>de</strong>une charge d’espace positive. La création <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te charge d’espace a pour conséquence <strong>la</strong> diminutionsensible du champ électrique au voisinage <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>, Figure 7.24. Ceci entraîne l’arrêt<strong>de</strong> l’ava<strong>la</strong>nche électronique due aux collisions ionisantes, moins <strong>de</strong> 50 ns après son début. Le faitque l’ava<strong>la</strong>nche électronique soit <strong>de</strong> durée très courte contreba<strong>la</strong>nce le fait qu’elle est beaucoup92


7.3. Décharge Fil - Cylindre positiveI (µA)10 510 410 3100 102 104 106 10810 6 t (µs)∆t (s)10 −510 −6∆t cinétique∆t re<strong>la</strong>xation diélectrique∆t convection∆t CL potentiel10 −7∆t diffusion10 −810 −910 −1010 −1110 −12100 102 104 106 10810 −4 t (µs)Figure 7.19 – Décharge positive - Pulse <strong>de</strong>courantFigure 7.20 – Décharge positive - Conditions<strong>de</strong> stabilité sur le pas <strong>de</strong> tempsN e(cm −3 )10 13 x (cm)10 1110 910 710 510 3t = 0 µst = 0.02 µst = 0.04 µst = 0.66 µst = 1.74 µsN +(cm −3 )10 1310 1110 910 710 5x (cm)t = 0 µst = 0.02 µst = 0.04 µst = 0.23 µs0 0.05 0.1 0.15 0.210 30 0.5 1 1.5 2Figure 7.21 – Décharge positive - Évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité électronique lors d’un pulse <strong>de</strong>courantFigure 7.22 – Décharge positive - Évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ions positifs lors d’un pulse<strong>de</strong> courantplus intense que celle produite dans le cas <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong> négative <strong>de</strong> rayon 1 mm. La productiond’espèces électriques créées est 100 fois plus importante, mais durant un <strong>la</strong>ps <strong>de</strong> temps 100 foisplus court. Au final, on r<strong>et</strong>rouve donc <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> courant sensiblement égaux entre les pulses,<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2 à 3 mA.La <strong>de</strong>nsité en ions négatifs est concentrée dans <strong>la</strong> région anodique, Figure 7.23. Lorsque lesions positifs sont suffisamment éloignés <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone anodique, le champ électrique recouvre unevaleur capable d’enclencher un nouveau pulse grâce à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> quelques électrons germesissus du détachement électronique.Il est à noter ici que, comme pour <strong>la</strong> décharge positive entre <strong>de</strong>ux sphères présentées paragraphe6.3, <strong>la</strong> photoionisation perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> maintenir le régime <strong>de</strong> décharge pulsée (non illustréici). Celle-ci alimente les zones entourant l’ano<strong>de</strong> en électrons. Les électrons se dirigent alors93


7. Comportement du modèleN −(cm −3 )10 13 x (cm)10 1110 910 7t = 0 µst = 0.02 µst = 0.04 µst = 0.66 µst = 1.74 µsE (kV/cm)100806040t = 0 µst = 0.02 µst = 0.04 µst = 0.66 µst = 1.74 µs10 52010 30 0.05 0.1 0.15 0.200 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5x (cm)Figure 7.23 – Décharge positive - Évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité en ions négatifs lors d’un pulse<strong>de</strong> courantFigure 7.24 – Décharge positive - Évolutiondu champ électrique lors d’un pulse <strong>de</strong> courantvers l’ano<strong>de</strong> pour participer à l’ava<strong>la</strong>nche électronique. Ainsi, les pulses <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie Fil -Cylindre positive sont rendus possibles <strong>numérique</strong>ment par le phénomène <strong>de</strong> photoionisation.Ce mécanisme est concentré près <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> s’étend sur seulement quelques mm, d’après <strong>la</strong>distribution <strong>de</strong>s électrons lors d’un pulse représentée Figure 7.21. Ceci peut se rapprocher <strong>de</strong>sobservations visuelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge juste autour <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> configuration Fil - Fil, quifont état d’une émission <strong>de</strong> lumière autour <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>, Figure 3.3. Des expériences menées sur<strong>la</strong> configuration Fil - Cylindre perm<strong>et</strong>traient <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les scénari proposés dans ce travail d<strong>et</strong>hèse, aucune source <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature examinée ne reprenant <strong>de</strong> façon suffisamment proche lesconditions <strong>de</strong>s calculs présents. De telles mesures perm<strong>et</strong>traient <strong>de</strong> déterminer si les régimes pulséssont bel <strong>et</strong> bien représentatifs <strong>de</strong>s décharges couronnes Fil - Cylindre utilisées dans l’air à <strong>la</strong>pression atmosphérique.D’un point <strong>de</strong> vue <strong>numérique</strong>, le pas <strong>de</strong> temps suit <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> stabilité sur <strong>la</strong> convection<strong>et</strong> <strong>la</strong> condition sur une cinétique chimique bien décrite, Figure 7.20. Les pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> sont ainsi compris entre 1.10 −11 <strong>et</strong> 2.10 −10 s.Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’aérodynamicien, l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique lors d’un pulse <strong>de</strong>courant est tracée Figure 7.25. Par convention, nous prenons positive une force dirigée <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong>stressée, ici l’ano<strong>de</strong> vers <strong>la</strong> contre électro<strong>de</strong>. Le terme <strong>de</strong> force due aux pulses précé<strong>de</strong>ntsest observable sur toutes les courbes ; il s’agit <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>teaux successifs situés à partir <strong>de</strong> x = 0,2cm. Lorsqu’un pulse démarre, les pulses précé<strong>de</strong>nts continuent d’agir sur l’écoulement par l’intermédiaired’une force <strong>de</strong> plusieurs milliers <strong>de</strong> N/m 3 répartie sur <strong>la</strong> quasi totalité du domaine.Ceci indique une action quasiment continue sur l’aérodynamique. Les niveaux <strong>de</strong> force y varient<strong>de</strong> 1 à 10 kN/m 3 .La région voisine <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>, située à moins <strong>de</strong> 0,2 cm <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong>, est le siège d’une force94


7.3. Décharge Fil - Cylindre positiveF (kN/m 3 )2018161412108642t = 0 µst = 0.02 µst = 0.04 µst = 0.23 µs00 0.5 1 1.5 2x (cm)Figure 7.25 – Décharge positive - Évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> force électriqueF dom(Nm −3 )2200200018001600140012001000100 102 104 106 108t (µs)Figure 7.26 – Décharge positive - Évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique moyenne sur le domainepulsée non homogène en espace <strong>et</strong> variant fortement au cours du temps. Lorsque l’ava<strong>la</strong>ncheélectronique se déclenche, <strong>la</strong> force y est très intense, atteignant plus <strong>de</strong> 1 MN/m 3 . Une fois les ionspositifs évacués <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te zone, il s’ensuit une pério<strong>de</strong> d’action négligeable sur l’aérodynamique.Il est intéressant <strong>de</strong> suivre à nouveau l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> force moyenne en espace au cours dutemps. La Figure 7.26 trace ainsi <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur F dom (7.8). On s’aperçoît que <strong>la</strong> force globale surle domaine est positive <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ordre du millier <strong>de</strong> N/m 3 . Les pulses fournissent un niveau global<strong>de</strong> force électrique intense, force qui diminue au cours du temps jusqu’à <strong>la</strong> création d’un nouveaupulse.807060F (kN/m 3 )50403020F (kN/m 3 )10 11000 0.5 1 1.5 2x (cm)10 00 0.5 1 1.5 210 2 x (cm)Figure 7.27 – Décharge positive - Force électrique moyennée sur une pério<strong>de</strong>Si l’on fait <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> force durant un pulse <strong>de</strong> courant, c’est-à-dire durant 3,6.10 −6 senviron, on obtient <strong>la</strong> répartition en espace <strong>de</strong> <strong>la</strong> force F moy (7.9) représentée Figure 7.27. Lesniveaux <strong>de</strong> force obtenus ici sont sensiblement égaux à ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne négative, alors quec<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière est le siège <strong>de</strong> pics <strong>de</strong> courant moins intenses. L’explication est <strong>la</strong> même que pourles niveaux <strong>de</strong> courant, à savoir qu’au final, malgré <strong>de</strong>s dynamiques complètement différentes,95


7. Comportement du modèleles <strong>de</strong>ux décharges produisent autant d’ions l’une que l’autre. Les champs électriques étant assezproches en région lointaine <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, on obtient <strong>de</strong>s forces électriques proches.En conclusion, l’action instationnaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge Fil - Cylindre positive peut être vuecomme une force continue <strong>et</strong> très intense dans <strong>la</strong> région voisine <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>, forte dans <strong>la</strong> régionlointaine, mais toujours dirigée <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> vers <strong>la</strong> contre-électro<strong>de</strong>.7.4 ConclusionLes résultats obtenus sur les configurations Fil - Cylindre positives <strong>et</strong> négatives donnentune idée précise <strong>de</strong> <strong>la</strong> physique <strong>de</strong>s décharges <strong>et</strong> notamment <strong>de</strong>s phénomènes impliqués dans <strong>la</strong>dynamique <strong>de</strong> création <strong>de</strong> pulses répétés. La charge d’espace créée est à l’origine d’une force électriquequi s’exerce principalement <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong> stressée vers l’extérieur, sauf dans <strong>la</strong> région trèsproche <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> pour une décharge négative. Les niveaux <strong>de</strong> force obtenus sont <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> quelques kN/m 3 . Si l’on compare ces niveaux à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> force utilisée dans le chapitre 4, ons’aperçoit que les décharges couronnes positives <strong>et</strong> négatives, simulées ici indépendamment l’une<strong>de</strong> l’autre, sont toutes <strong>de</strong>ux capables d’agir <strong>de</strong> façon importante sur les écoulements. En eff<strong>et</strong>,<strong>la</strong> conclusion du chapitre 4 est qu’une force <strong>de</strong> 500 N/m 3 appliquée sur un écoulement au reposprovoque un vent ionique <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 5 m/s.C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> confirme par ailleurs que <strong>la</strong> force électrique est directement liée au courantélectrique. En eff<strong>et</strong>, c’est le courant porté par les ions négatifs pour <strong>la</strong> couronne négative <strong>et</strong> lecourant porté par les ions positifs pour <strong>la</strong> couronne positive, qui donnent le niveau <strong>de</strong> force atteintglobalement. Ce<strong>la</strong> rejoint l’hypothèse principale du modèle phénoménologique produit dans lechapitre 4. Mais là où le modèle phénoménologique supposait une inactivité <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, leprésent chapitre montre que <strong>la</strong> couronne négative n’est a priori pas à négliger.C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> détaillée perm<strong>et</strong> d’estimer les forces opposées <strong>de</strong>s couronnes positive <strong>et</strong> négativedu dispositif décrit sur les expériences <strong>de</strong> Séraudie [62], chapitre 3, mais isolées l’une <strong>de</strong> l’autre.On sait ainsi que pour une tension V G <strong>de</strong> 30 kV, les électro<strong>de</strong>s positive <strong>et</strong> négative isolées créenttoutes <strong>de</strong>ux un courant important. Par contre, on ne sait pas si c<strong>et</strong>te différence <strong>de</strong> potentie<strong>la</strong>ppliquée au dispositif expérimental constitué <strong>de</strong>s mêmes électro<strong>de</strong>s séparées <strong>de</strong> 4 cm, entraîneraune activité électrique importante sur les <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s.Le but est donc maintenant d’effectuer le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge couronne s’établissant entre<strong>de</strong>ux fils. C’est l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux chapitres suivants, dont le premier présente une étu<strong>de</strong> pseudo1D <strong>et</strong> le second une étu<strong>de</strong> 2D du dispositif.96


Chapitre 8<strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du casexpérimentalL’étu<strong>de</strong> du comportement du co<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> configuration Fil - Cylindre positive <strong>et</strong> Fil - Cylindrenégative a apporté <strong>de</strong>s éléments encourageants quant à <strong>la</strong> crédibilité <strong>de</strong>s modèles physiques <strong>et</strong><strong>numérique</strong>s. Le but <strong>de</strong> ce chapitre est d’ouvrir le champ d’investigation au dispositif expérimental,composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s fi<strong>la</strong>ires posées ou incrustées sur une p<strong>la</strong>que diélectrique. Ce problèmeest a minima un problème bidimensionnel, en supposant une invariance dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>sélectro<strong>de</strong>s. Par souci <strong>de</strong> réduire les coûts <strong>de</strong> calcul <strong>et</strong> toujours en vue <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> résultatsqualitatifs sur le développement d’une telle décharge, un modèle monodimensionnel est proposédans ce chapitre. On étudie le développement <strong>de</strong>s décharges le long <strong>de</strong> l’axe inter-électro<strong>de</strong> ennégligeant l’eff<strong>et</strong> du diélectrique. Les particu<strong>la</strong>rités <strong>de</strong> ce modèle pseudo 1D du cas expérimentalsont d’abord décrites. Les résultats sont ensuite interprétés en terme <strong>de</strong> décharge électrique.Ensuite, une étu<strong>de</strong> portant sur l’influence <strong>de</strong> divers paramètres physiques <strong>et</strong> <strong>numérique</strong>s renseignesur le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge, notamment dans <strong>de</strong>ux situations <strong>de</strong> vol : en écoulementexterne à haute altitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> en écoulement interne <strong>de</strong> moteur au ralenti. Finalement, le ventionique produit par ce type <strong>de</strong> décharge est calculé.Le modèle présenté ici a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s communications [37, 38].8.1 Dispositif Fil - Fil en pseudo 1D8.1.1 Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> configuration étudiéeLe dispositif Fil - Fil étudié est représenté en 2D Figure 8.1. On suppose que <strong>la</strong> paroi n’agitpas sur <strong>la</strong> décharge, que celle-ci s’effectue librement dans l’espace supérieur. Les conclusions dutravail <strong>de</strong> Moreau [42] sont qu’à <strong>la</strong> fois le <strong>de</strong>gré d’humidité <strong>de</strong> l’air mais aussi <strong>la</strong> nature du diélectriquepeuvent modifier les performances <strong>de</strong> l’actionneur. On simplifie ici le problème.La géométrie d’électro<strong>de</strong>s fines (<strong>de</strong> rayons r 1 = 0,35 <strong>et</strong> r 2 = 1 mm) séparées par une distanceimportante (d = 40 mm) provoque une inhomogénéité très importante du champ électrique.97


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimentalSmaxRVGFigure 8.1 – Configuration Fil - Fil <strong>et</strong> lignes isopotentiellesCelui-ci est très intense près <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, bien moindre entre. Les lignes isopotentielles sonttrès resserrées près <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, Figure 8.1. Le champ électrique E ext créé par un tel système aune solution analytique, rappelée par Li <strong>et</strong> Uhm [29], d’après les travaux <strong>de</strong> Staff <strong>et</strong> Sni<strong>de</strong>r [65].Si l’ano<strong>de</strong> est portée au potentiel V a <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> à un potentiel nul, alors le potentiel V ext suitl’équation :V ext (x,y) = V a −V (a (x −2ln( R r 1) ln βr1 ) 2 + y 2 )(βx − r 1 ) 2 + (βy) 2avec β = CD+r2+√ 1 (C 2 −r1 2)(D2 −r1 2)r 1 (D+C)<strong>et</strong> R =∣ CD−r2−√ 1 (C 2 −r1 2)(D2 −r1 2)(D−C) ∣ ,où C = r 1 + d <strong>et</strong> D = r 1 + d + 2r 2 .(8.1)On déduit <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong> V ext <strong>la</strong> valeur du champ électrique E ext sur l’axe y = 0 qui nousservira <strong>de</strong> champ <strong>la</strong>p<strong>la</strong>cien pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge :E ext (x) =V a (β 2 − 1)r 1ln( R r 1) (x − βr 1 )(βx − r 1 )(8.2)Le champ <strong>la</strong>p<strong>la</strong>cien E ext doit avoir par définition une divergence nulle. Il faut donc assurer<strong>la</strong> consistance du champ électrique calculé en 2D, <strong>et</strong> qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> disposer d’un champ nonuniforme représentatif du cas expérimental, avec l’approche 1D. Du système 2D, on déduit unsystème 1D centré sur l’axe <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, système auquel on joint une épaisseur <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma S(x)sur <strong>la</strong>quelle on suppose que toutes les variables sont constantes. Dans les nouvelles coordonnéesdu système, l’équation <strong>de</strong> Poisson <strong>de</strong>vient alors :div(E ext ) = 0 ⇒ ∂∂x (SE ext) = 0Finalement connaissant déjà E ext , on en déduit S(x) à un coefficient multiplicateur près. Cecoefficient peut être déterminé en se fixant l’épaisseur maximale S max du p<strong>la</strong>sma, qui <strong>de</strong>vient98


8.1. Dispositif Fil - Fil en pseudo 1D2E1.5SS (cm)1ano<strong>de</strong>catho<strong>de</strong>x0.502 3 4 5 6x (cm)Figure 8.2 – E ext <strong>et</strong> épaisseur <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma S typiques pour le modèle pseudo 1D <strong>de</strong> <strong>la</strong> configurationexpérimentale (gauche); véritable tracé <strong>de</strong> S pour les cas étudiés (droite)ainsi un paramètre du problème. Une représentation typique <strong>de</strong> S(x) est donnée Figure 8.2, oùapparaît également <strong>la</strong> répartition du champ extérieur.On écrit le jeu d’équations monodimensionnelles (6.1) à (6.5) en introduisant <strong>la</strong> section Sdéfinie ci-avant. L’évolution <strong>de</strong> f est ici donnée par l’équation 8.2 :∂f∂x = − 1ln( R r 1)(β 2 − 1)r 1(x − βr 1 )(βx − r 1 )(8.3)On en déduit <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante C t :C t = −ǫ 0 RS(r 1 )L 1 (β 2 − 1)r 1ln( R r 1) (r 1 − βr 1 )(βr 1 − r 1 )(8.4)où L est <strong>la</strong> longueur finie <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s.Le volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille i servant à <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>s équations (6.18) <strong>et</strong> (6.19) est :∆v i = LS i ∆x i (8.5)8.1.2 Paramètres du calculLes paramètres du calcul sont résumés Tableau 8.1. Les électro<strong>de</strong>s sont distantes <strong>de</strong> 4 cm.L’ano<strong>de</strong> a un rayon r 1 <strong>de</strong> 0,35 mm <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> un rayon r 2 <strong>de</strong> 1 mm. Le domaine <strong>de</strong> calculs’étend <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>, p<strong>la</strong>cée en x = 2 cm, à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, p<strong>la</strong>cée en x = 6 cm. L’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>sont reliées à un générateur <strong>de</strong> tension continue <strong>de</strong> 40 kV via une résistance <strong>de</strong> 1 kΩ. Le processusd’ensemencement secondaire d’électrons à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> est celui du bombar<strong>de</strong>ment ionique, avecun coefficient γ = 10 −4 . Les résultats sont présentés pour <strong>de</strong>s mail<strong>la</strong>ges uniformes comptantl x = 400, 800, 1600 <strong>et</strong> 3200 mailles. La longueur <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s est <strong>de</strong> 16 cm. On modélise ledomaine d’extension maximal par <strong>la</strong> zone expérimentale sur lequel l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge surl’aérodynamique est ressenti, à savoir S max = 5 mm, voir Figure 3.5. Il s’agit ici d’un pointdélicat du modèle, décou<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> son caractère monodimensionnel. Le flui<strong>de</strong> est au repos <strong>et</strong> aux99


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimentalr 1 r 2 d V G R γ l x0,35 mm 1 mm 40 mm 40 kV 1 kΩ 10 −4 400 à 3200L S max V 0 P 0 T 0 N init16 cm 5 mm 0 m/s 1 bar 300 K 10 3 cm −3Tableau 8.1 – Paramètres pour le modèle pseudo 1D <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne Fil - Filconditions normales <strong>de</strong> température <strong>et</strong> <strong>de</strong> pression. La <strong>de</strong>nsité initiale en particules chargées est<strong>de</strong> 10 3 particules par cm 3 .Selon <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Peek (2.2), le champ électrique critique E c pour l’initiation <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronneautour <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>, <strong>de</strong> rayon 0,35 mm, est E c = 82 kV/cm. Pour <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, <strong>de</strong> rayon 1 mm,E c = 61 kV/cm. Dans le cas étudié ici, le champ électrique maximal est <strong>de</strong> 137 kV/cm près <strong>de</strong>l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> 49 kV/cm près <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, d’après (8.3). Les conditions pour le déclenchement <strong>de</strong><strong>la</strong> décharge sont donc réunies seulement autour <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>. Ceci ne signifie cependant pas que <strong>la</strong>catho<strong>de</strong> n’a aucun eff<strong>et</strong> sur <strong>la</strong> décharge comme le montre le paragraphe suivant présentant lesrésultats obtenus.8.2 Résultat <strong>de</strong>s <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s <strong>numérique</strong>sDans ce paragraphe, nous présentons tout d’abord les résultats <strong>de</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>numérique</strong> enterme <strong>de</strong> courant électrique. Deux régimes <strong>de</strong> décharge ont été observés. Le premier, qui estsolution mathématique du modèle, est un régime continu. Le second fait apparaître <strong>de</strong>s pulses<strong>de</strong> courant qui rejoignent qualitativement les observations expérimentales. Une étu<strong>de</strong> détailléemontre que l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion <strong>numérique</strong> est <strong>la</strong> raison <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong> ces pulses. Ce<strong>la</strong>suggère qu’un modèle <strong>de</strong> diffusion approprié perm<strong>et</strong>trait d’obtenir <strong>de</strong>s pulses sur <strong>de</strong>s calculsconvergés. Une étu<strong>de</strong> paramétrique dégage ensuite les principales tendances du comportement<strong>de</strong>s décharges, notamment dans <strong>de</strong>s conditions d’utilisation proches <strong>de</strong>s conditions aéronautiques.Enfin, l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s décharges est testé sur un écoulement aérodynamique, étu<strong>de</strong> qui montre unebonne estimation du vent ionique.8.2.1 Courant électriqueLe courant électrique est représenté Figure 8.3 en fonction du mail<strong>la</strong>ge utilisé. Les mail<strong>la</strong>gesles plus fins, avec 1600 <strong>et</strong> 3200 mailles, donnent une solution i<strong>de</strong>ntique qui fait état d’un courantcontinu tendant vers une valeur asymptotique <strong>de</strong> 0,3 mA environ après quelques pulses initiaux.Le cas à 800 mailles décrit également un tel régime continu, au contraire du cas à 400 mailles qui,après <strong>de</strong>s pulses initiaux très énergétiques suivis d’une phase transitoire, mène vers un régimerégulier <strong>de</strong> pulses <strong>de</strong> courant.Ce régime <strong>de</strong> pulses n’est pas <strong>la</strong> solution mathématique du modèle pseudo 1D, représentéepar le courant continu. A prime abord, ce régime ressemb<strong>la</strong>it pourtant à un régime physique. Ilse rapproche par ailleurs qualitativement <strong>de</strong>s résultats obtenus sur les décharges couronnes Fil100


8.2. Résultat <strong>de</strong>s <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s <strong>numérique</strong>s10 4 t (ms)I (µA)10 3l x= 40010 2l = 3200 xl = 1600 xl x= 80010 10 0.2 0.4 0.6 0.8 1Figure 8.3 – Courant <strong>de</strong> décharge obtenu par le modèle pseudo 1D, eff<strong>et</strong> du mail<strong>la</strong>ge (gauche);courant obtenu par Pons [52]- Cylindre. Dans le paragraphe suivant, une étu<strong>de</strong> détaillée perm<strong>et</strong> d’expliquer pourquoi <strong>de</strong> telspulses apparaissent. La diffusion est i<strong>de</strong>ntifiée comme étant un phénomène important dans <strong>la</strong>dynamique du dispositif. On s’attache ensuite à décrire le régime solution du modèle physique<strong>et</strong> <strong>numérique</strong>.8.2.2 Obtention du régime <strong>de</strong> pulses10 4 t (µs)I (µA)10 310 21000 1005 1010 1015 1020Figure 8.4 – Détail du courant électrique du régime pulsé obtenu avec 400 maillesPour le cas <strong>de</strong> calcul constitué <strong>de</strong> 400 mailles, le régime établi est constitué <strong>de</strong> pulses durantlesquels les espèces chargées sont créées. On prend comme origine <strong>de</strong>s temps, pour les figuressuivantes, le temps t = 1 ms. La courbe <strong>de</strong> courant, Figure 8.4, montre que les pulses se divisenten fait en <strong>de</strong>ux pics. Ces pics sont produits <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante. Dans un premier temps, <strong>de</strong>sélectrons germes proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> initient une ava<strong>la</strong>nche électronique en quelques dizaines<strong>de</strong> nanosecon<strong>de</strong>s, Figure 8.5. Le nombre d’électrons produits s’estime grâce au tracé <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsitésen ions positifs <strong>et</strong> négatifs, Figure 8.7. La décharge couronne négative initiale perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> disposer101


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimentalN e(cm −3 )t = 0 µst = 1.45 µs10 9 t = 2 µst = 2.05 µst = 2.1 µs10 710 510 32 3 4 5 610 11 x (cm)N e(cm −3 )10 910 7t = 2.2 µs10 5 t = 2.4 µst = 2.8 µst = 4.9 µst = 9.9 µs10 32 3 4 5 610 11 x (cm)Figure 8.5 – Densité en électrons durant les phases d’ava<strong>la</strong>nche à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (gauche) puis d<strong>et</strong>ransport vers l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our aux conditions initiales (droite)E (kV/cm)7060504030E (kV/cm)7060504030t = 0 µst = 1.45 µst = 2 µst = 2.05 µst = 2.1 µsE (kV/cm)7060504030E (kV/cm)7060504030t = 2.2 µst = 2.4 µst = 2.8 µst = 4.9 µst = 9.9 µs202020201010101002 2.2 2.4x (cm)05.6 5.8 6x (cm)02 2.2 2.4x (cm)05.6 5.8 6x (cm)Figure 8.6 – Champ électrique durant les phases d’ava<strong>la</strong>nche à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (gauche) puis d<strong>et</strong>ransport vers l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our aux conditions initiales (droite)<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 5.10 11 électrons par cm 3 . La charge d’espace qui se crée lors du mouvement <strong>de</strong>s espèceschargées est suffisante pour diminuer sensiblement le champ électrique dans <strong>la</strong> zone cathodique,Figure 8.6, <strong>et</strong> provoquer l’extinction <strong>de</strong> l’ava<strong>la</strong>nche électronique (à l’instant t = 2 µs environ).Dans un <strong>de</strong>uxième temps, les espèces chargées se meuvent sous l’eff<strong>et</strong> du champ électrique.Dans leur dép<strong>la</strong>cement vers l’ano<strong>de</strong>, une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s électrons est attachée aux moléculesd’oxygène. Leur nombre passe ainsi <strong>de</strong> quelque 5.10 11 cm −3 à environ 5.10 9 cm −3 . Cependant ceniveau reste important lors <strong>de</strong> leur arrivée à l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> il se produit dans c<strong>et</strong>te zone <strong>de</strong> champfort un <strong>de</strong>uxième pic <strong>de</strong> courant, observable sur <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> courant Figure 8.4. Par <strong>la</strong> créationd’une charge d’espace positive importante, le champ à l’ano<strong>de</strong> est fortement diminué <strong>et</strong> l’ava<strong>la</strong>ncheélectronique est stoppée. Un pulse est ainsi <strong>la</strong> somme d’un pulse <strong>de</strong> courant se déclenchantà <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> suivi d’un pulse à l’ano<strong>de</strong>. Le dé<strong>la</strong>i entre le pulse cathodique <strong>et</strong> le pulse anodique est<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 500 ns. La vitesse moyenne <strong>de</strong>s électrons est ainsi d’environ 10 6 cm/s dans l’espaceinter-électro<strong>de</strong>. Il s’en suit une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our aux conditions initiales, par le dép<strong>la</strong>cementprogressif <strong>de</strong>s espèces chargées vers l’électro<strong>de</strong> <strong>de</strong> signe opposé. Les ions négatifs apparaissent102


8.2. Résultat <strong>de</strong>s <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s <strong>numérique</strong>s10 12t = 0 µst = 2 µst = 2.8 µs10 11t = 0 µst = 2 µst = 2.8 µsN +(cm −3 )10 13 x (cm)10 11N −(cm −3 )10 13 x (cm)10 910 1010 710 92 2.2 2.4 2.6 2.8 310 55 5.2 5.4 5.6 5.8 6Figure 8.7 – Densité <strong>de</strong>s ions positifs dans <strong>la</strong> région anodique (gauche) <strong>et</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s ions négatifsdans <strong>la</strong> région cathodique (droite)ainsi sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> créneaux se dép<strong>la</strong>çant vers l’ano<strong>de</strong> à <strong>la</strong> vitesse approximative <strong>de</strong> 300 m/s.Ils s’agglutinent alors sous forme d’un nuage dont <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité est d’environ 10 10 ions par cm 3 . Lesions positifs atteignent également ce niveau <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité. Lorsque le champ électrique est suffisantà <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, un nouveau pulse est initié.Malgré une intensité d’un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur supérieur aux mesures, les pulses observés icipouvaient à prime abord donner à penser que le modèle pseudo 1D était capable <strong>de</strong> décrire lespics <strong>de</strong> courant expérimentaux. Le régime <strong>de</strong> décharge obtenu avec le mail<strong>la</strong>ge à 400 maillesn’est cependant pas <strong>la</strong> solution du modèle pseudo 1D. On souhaite expliquer <strong>la</strong> raison <strong>de</strong> sonapparition.Le régime <strong>de</strong> pics <strong>de</strong> courant apparaît après l’amplification d’instabilités au temps t ≃ 0,6 ms.On obtient ensuite un régime régulier <strong>de</strong> pulses. Après une étu<strong>de</strong> détaillée, il apparaît que cerégime fait suite aux tous premiers temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge, qui diffèrent selon que l’on utilise unmail<strong>la</strong>ge suffisamment raffiné ou non. Lorsque le mail<strong>la</strong>ge est peu raffiné, il se crée un déséquilibreentre le gain d’électrons lors <strong>de</strong>s réactions d’ionisation <strong>et</strong> leur transport par le champ électrique.Dans ce cas, le transport est sous estimé. L’ionisation étant un phénomène exponentiel, le surplusd’électrons dû à c<strong>et</strong>te sous estimation du transport provoque un phénomène brusque d’ava<strong>la</strong>ncheélectronique, phénomène qui n’est pas observé lorsque le mail<strong>la</strong>ge est plus fin. On peut égalementétudier ce qui se passe près <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s lors <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> courant. Pour être bien décrites, leszones d’ava<strong>la</strong>nche électronique doivent contenir un nombre suffisant <strong>de</strong> mailles <strong>de</strong> calcul. La taille<strong>de</strong> ces zones est approximativement <strong>la</strong> distance entre l’électro<strong>de</strong> <strong>et</strong> le lieu où le champ électriquen’est plus suffisant pour entr<strong>et</strong>enir une ionisation supérieure à l’attachement électronique. Dansle cas <strong>de</strong> l’air à <strong>la</strong> pression atmosphérique, ce champ critique est d’environ 30 kV/cm. On noterespectivement h a <strong>et</strong> h c , le nombre <strong>de</strong> mailles comprises dans les zones d’ava<strong>la</strong>nche électroniqueautour <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, Figure 8.8. Lors <strong>de</strong>s pulses, le champ électrique seconcentre près <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s. Si avant le pulse, <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> multiplication <strong>de</strong>s charges comporteune douzaine <strong>de</strong> mailles à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, ce nombre tombe à 1 lors du pic. L’évolution est i<strong>de</strong>ntique103


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimental1212101088h a6h c6442201 1.01 1.02 1.03 1.04t (ms)01 1.01 1.02 1.03 1.04t (ms)Figure 8.8 – Nombre <strong>de</strong> mailles décrivant les zones d’ava<strong>la</strong>nche électronique à l’ano<strong>de</strong> (gauche)<strong>et</strong> à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (droite)à l’ano<strong>de</strong>. Ce nombre est trop faible <strong>et</strong> provoque une transition brutale <strong>de</strong>s conditions d’entr<strong>et</strong>ien<strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge, qui se traduit par une dynamique très instable.10 4 t (ms)I (µA)10 310 2l x= 800l x= 160010 10 0.2 0.4 0.6 0.8 1Figure 8.9 – Eff<strong>et</strong> d’un schéma <strong>numérique</strong> plus diffusif sur les régimes <strong>de</strong> déchargesEff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion L’apparition <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> courant pour le cas à 400 mailles est représentative<strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion <strong>numérique</strong>. C<strong>et</strong>te tendance se confirme si le schéma d’intégrationspatiale, du <strong>de</strong>uxième ordre, est dégénéré à l’ordre 1 dans les zones proches <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s. La Figure8.9 représente le courant électrique obtenu lorsque le limiteur <strong>de</strong> pente <strong>de</strong>s équations (6.14)<strong>et</strong> (6.15) est nul sur les mailles i = 1 <strong>et</strong> i = l x . Ce<strong>la</strong> revient à accentuer <strong>la</strong> diffusion <strong>numérique</strong>sur les mailles en contact avec <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> <strong>et</strong> l’ano<strong>de</strong>. On observe alors le même régime <strong>de</strong> pulsestel que décrit précé<strong>de</strong>mment sur une plus <strong>la</strong>rge gamme <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge (800 mailles). L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>convergence en mail<strong>la</strong>ge montre à nouveau que le régime continu est <strong>la</strong> solution du modèle maisil apparaît c<strong>la</strong>irement que l’eff<strong>et</strong> d’une diffusion est particulièrement important dans le domaine<strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tton <strong>de</strong>s décharges électriques. Pour parvenir à simuler ces régimes <strong>de</strong> décharges pul-104


8.2. Résultat <strong>de</strong>s <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s <strong>numérique</strong>ssées, qui reproduisent <strong>de</strong> façon intéressante les observations expérimentales, un modèle prenanten considération un transport diffusif plus adapté semble nécessaire. Une voie possible <strong>de</strong> développementest donc <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> décharges plus fins dans les régions proches<strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s.8.2.3 Description du régime continuLe régime continu, solution du modèle, apporte <strong>de</strong>s réponses intéressantes quant à <strong>la</strong> nature<strong>de</strong>s phénomènes importants dans les décharges électriques <strong>et</strong> à leur eff<strong>et</strong> sur l’aérodynamique.Ces résultats sont présentés dans ce qui suit.Le cas à 800 mailles voit se succé<strong>de</strong>r plusieurs pics <strong>de</strong> courant initiaux <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>avant d’atteindre un régime durant lequel le courant <strong>de</strong> décharge augmente progressivement,mais sans l’apparition <strong>de</strong> pulses. C<strong>et</strong>te augmentation marque néanmoins l’existence d’une activitéélectrique importante puisque le niveau du courant est <strong>de</strong> 0,2 à 0,3 mA. Rapporté à <strong>la</strong>longueur <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, le courant linéique est d’environ 1,2 à 1,8 A/m. Pour une différence <strong>de</strong>potentiel <strong>de</strong> 34 kV, Pons obtient un courant <strong>de</strong> 0,5 mA avec une longueur d’électro<strong>de</strong> <strong>de</strong> 30 cm,Figure 8.3; le courant linéique correspondant est ainsi <strong>de</strong> 1,5 mA/m [52]. Séraudie obtient uncourant <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,5 mA pour une longueur d’électro<strong>de</strong> <strong>de</strong> 16 cm <strong>et</strong> une différence <strong>de</strong> potentiel<strong>de</strong> 30 kV, soit un courant linéique <strong>de</strong> 3 mA/m [61] (voir chapitre 3). Le présent modèleestime donc bien l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>la</strong> composante continue du courant.Les courbes représentées sur les figures suivantes sont représentatives d’instants très éloignés,re<strong>la</strong>tivement à l’échelle <strong>de</strong> temps <strong>de</strong>s pulses observés sur le cas à 400 mailles. Ainsi, en l’espace <strong>de</strong>90 µs, le niveau d’électrons reste i<strong>de</strong>ntique, Figure 8.10. Ce niveau, bien que n’atteignant que 10 7électrons par cm 3 environ, traduit une constante production d’espèces chargées. C’est <strong>la</strong> raisonpour <strong>la</strong>quelle le courant atteint les 0,2 mA. Le régime auto entr<strong>et</strong>enu observé ici s’explique <strong>de</strong> <strong>la</strong>manière suivante. Des électrons émis lors du bombar<strong>de</strong>ment ionique <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, se multiplientpar ava<strong>la</strong>nche électronique pour atteindre le niveau <strong>de</strong> quelques 10 7 cm −3 à 2 mm <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>.Le niveau en ions positifs est <strong>de</strong> 10 10 cm −3 , Figure 8.11. C’est <strong>la</strong> production continue d’électrons<strong>et</strong> d’ions qui perm<strong>et</strong> d’atteindre ce niveau important, les ions restant plus longtemps dans ledomaine du fait <strong>de</strong> leur faible vitesse. En ce sens, on se rapproche ici du régime observé sur<strong>la</strong> configuration Fil - Cylindre négative détaillée paragraphe 7.2.1. On se situe dans un régimecontinu.Le courant est aussi tributaire <strong>de</strong> ce qui se passe à l’ano<strong>de</strong>. Les électrons dérivent jusqu’àl’ano<strong>de</strong> où l’ionisation est plus importante. On atteint plus <strong>de</strong> 10 8 électrons <strong>et</strong> 10 10 ions parcm 3 . Les ions positifs dérivent alors vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> pour fournir lors <strong>de</strong> son bombar<strong>de</strong>ment lesélectrons nécessaires à l’entr<strong>et</strong>ien du régime continu, durant lequel le champ électrique reste lemême, Figure 8.10. Le fait que le champ électrique soit supérieur à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> s’explique par lefait que <strong>la</strong> charge d’espace est globalement positive car l’ano<strong>de</strong> produit plus d’ions positifs que<strong>la</strong> catho<strong>de</strong> d’ions négatifs. En premier lieu, l’ano<strong>de</strong> est plus fine que <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Ensuite, Les105


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimental10 11 x (cm)10 9t = 0 µst = 30 µst = 60 µst = 90 µs10080t = 0 µst = 30 µst = 60 µst = 90 µsN e(cm −3 )10 7E (kV/cm)604010 52010 32 3 4 5 602 3 4 5 6x (cm)Figure 8.10 – Densités en électrons (gauche) <strong>et</strong> champ électrique (droite) obtenus par le modèlepseudo 1D avec 800 mailles10 13 x (cm)10 12t = 0 µst = 30 µst = 60 µst = 90 µs10 11N +(cm −3 )10 1110 10N −(cm −3 )10 910 710 13 x (cm)t = 0 µst = 30 µst = 60 µst = 90 µs10 92 3 4 5 610 52 3 4 5 6Figure 8.11 – Densités en ions positifs (gauche) <strong>et</strong> en ions négatifs (droite) obtenus par le modèlepseudo 1D avec 800 maillesions positifs sont créés plus facilement que les ions négatifs. En eff<strong>et</strong>, les électrons ne s’attachentpas instantanément aux neutres alors qu’à chaque électron créé correspond un ion positif dontle temps <strong>de</strong> vie n’est menacé que par les recombinaisons (que subissent aussi les ions négatifs).Par ailleurs, lorsque le nuage d’électrons produits à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> rejoint l’ano<strong>de</strong>, il se produit uneava<strong>la</strong>nche électronique dans un milieu préionisé. Celle-ci est donc plus efficace <strong>et</strong> l’on obtient <strong>de</strong>sniveaux d’ions positifs plus élevés. Même si ces explications physiques semblent suffisantes pourexpliquer l’eff<strong>et</strong> important <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge positive sur le champ électrique, il convient <strong>de</strong> rappelerque le modèle pseudo 1D entraîne un calcul particulier <strong>de</strong> ce champ électrique. Le champ électriqueextérieur est calculé en 2D afin <strong>de</strong> disposer d’un champ non uniforme caractéristique <strong>de</strong>scouronnes. Par contre, le champ dû à <strong>la</strong> charge d’espace est calculé en 1D. Même si l’on supposeque le p<strong>la</strong>sma s’étend sur une épaisseur finie S(x), ce<strong>la</strong> ne correspond pas au cas réel. Ce<strong>la</strong> s<strong>et</strong>raduit donc par une redistribution approximative du champ électrique.106


8.3. Variation <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge12F (kN/m 3 )10864202 3 4 5 6x (cm)F (kN/m 3 )10 110 010 −110 −22 3 4 5 610 2 x (cm)Figure 8.12 – Force électrique du régime continu (l x = 800)Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’aérodynamicien, <strong>la</strong> production majoritaire d’ions positifs se traduit parune force électrique dirigée <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> <strong>et</strong> dont l’amplitu<strong>de</strong> est d’environ 5 kN/m 3à l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> 10 kN/m 3 à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, Figure 8.12. Dans l’espace inter électro<strong>de</strong> <strong>la</strong> force restepositive, ce qui indique à nouveau <strong>la</strong> présence majoritaire d’ions positifs. Les niveaux <strong>de</strong> forceatteints sont du même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que les modèles <strong>de</strong> décharge Fil - Cylindre. De telsniveaux, on l’a vu au chapitre 4, sont capables d’agir sur les écoulements <strong>de</strong> façon significative.Avant d’en faire <strong>la</strong> démonstration, une étu<strong>de</strong> paramétrique perm<strong>et</strong>, dans le paragraphe suivant,d’affiner le comportement du modèle.8.3 Variation <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> déchargeLe modèle pseudo 1D <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge se produisant entre <strong>de</strong>ux fils perm<strong>et</strong> d’obtenir <strong>de</strong>scourants électriques proches <strong>de</strong>s mesures. La composante continue du courant est ainsi bienestimée. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong> divers paramètres est proposée dans ce paragraphe, dont lebut est <strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>s tendances sur le comportement <strong>de</strong>s décharges.Les décharges électriques dépen<strong>de</strong>nt très fortement <strong>de</strong>s conditions d’utilisation. Un exemple<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te dépendance est illustré par les courbes <strong>de</strong> Paschen, dont une illustration est donnéeFigure 2.5. On y voit ainsi que <strong>la</strong> tension <strong>de</strong> c<strong>la</strong>quage <strong>de</strong> l’air dépend du produit P × d <strong>de</strong> <strong>la</strong>pression <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance inter-électro<strong>de</strong>s. La décharge dépend a priori <strong>de</strong> tous les paramètresphysiques <strong>et</strong> <strong>numérique</strong>s utilisés. Dans ce qui suit, on étudie l’influence séparée <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence<strong>de</strong> potentiel, <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression, du bombar<strong>de</strong>ment ionique, <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétique choisie, <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistancedu circuit extérieur <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement externe par rapport aux cas convergés. Par <strong>la</strong>suite, une étu<strong>de</strong> visant à dégager les tendances essentielles quant à l’utilisation <strong>de</strong>s actionneursdans <strong>de</strong>s conditions proches <strong>de</strong> celles rencontrées dans le domaine <strong>de</strong> l’aéronautique montre quele modèle pseudo 1D offre <strong>de</strong>s résultats physiquement réalistes.107


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimental8.3.1 La différence <strong>de</strong> potentielles courants électriques obtenus pour <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> potentiel <strong>de</strong> 30, 35, 40 <strong>et</strong> 45 kV sontprésentés Figure 8.13.10 4 t (ms)10 3 V G(kV)I (µA)10 310 210 1V = 45 kVGV = 40 kVGV G= 35 kVV G= 30 kVI (µA)10 210 110 00 0.2 0.4 0.6 0.8 110 025 30 35 40 45 50Figure 8.13 – Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentielLe régime <strong>de</strong> décharge varie selon <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel appliquée. Si elle est trop faible,c’est-à-dire plus faible qu’une valeur seuil comprise entre 35 <strong>et</strong> 40 kV, le courant cesse <strong>de</strong> croîtreaprès un ou <strong>de</strong>ux pics <strong>de</strong> courant. Le courant collecté diminue pour atteindre <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>quelques µA. L’ionisation n’est pas assez forte pour déclencher <strong>de</strong>s ava<strong>la</strong>nches électroniquessuffisamment énergétiques. Lorsque l’on augmente <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel, les phénomènesélectroniques sont favorisés. Le cas à 45 kV montre ainsi une augmentation plus rapi<strong>de</strong> du courantà <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> 0,6 à 0,7 mA. Le courant transporté est plus important du fait d’une cinétiquechimique plus explosive <strong>et</strong> d’un mouvement plus rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s charges. L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> seuil apparaîtn<strong>et</strong>tement sur <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> droite, Figure 8.13, représentative <strong>de</strong> <strong>la</strong> caractéristique couranttension.Le modèle pseudo 1D surestime <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension à appliquer par rapport au cas expérimentalpour lequel <strong>la</strong> tension appliquée est proche <strong>de</strong> 30 kV. Ici, le courant <strong>de</strong> décharge croît pourune valeur comprise entre 35 <strong>et</strong> 40 kV. C<strong>et</strong>te différence connue <strong>et</strong> notée, on étudie cependantl’influence <strong>de</strong>s paramètres afin <strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>s tendances sur le développement <strong>de</strong>s décharges <strong>et</strong><strong>de</strong> déterminer quels phénomènes jouent un rôle prépondérant dans nos <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s.8.3.2 La pressionL’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression apparaît Figure 8.14. Les pressions considérées sont 0,4, 0,9, 1, 1,1<strong>et</strong> 4 bars.Une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression a le même eff<strong>et</strong> qu’une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel.Pour s’en convaincre, il suffit <strong>de</strong> revenir à <strong>la</strong> Figure 2.5 représentative <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> Paschen.Les collisions diminuant à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> raréfaction <strong>de</strong>s molécules neutres, les électrons acquèrentplus d’énergie entre chacune <strong>de</strong> ces collisions <strong>et</strong> l’ionisation s’en trouve décuplée. Les résultats108


8.3. Variation <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge10 3P = 0,9 barI (µA)10 4 t (ms)P = 0,4 bar10 2P = 1 barI (µA)10 010 1P = 1,1 bar10 −510 00 0.2 0.4 0.6 0.8 110 5 t (ms)P = 1 barP = 4 bar10 −100 0.2 0.4 0.6 0.8 1Figure 8.14 – Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pressionobtenus pour une pression <strong>de</strong> 0,9 bars se rapprochent ainsi <strong>de</strong> ceux obtenus pour une différence <strong>de</strong>potentiel <strong>de</strong> 45 kV. Une variation même faible <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression implique un changement notable <strong>de</strong>l’intensité du courant électrique. Le cas P = 1,1 bar s’apparente à l’utilisation d’une tension <strong>de</strong>35 kV. Lorsque <strong>la</strong> pression est très élevée (cas P = 4 bar), <strong>la</strong> décharge n’a pas lieu. C<strong>et</strong>te fois-ci,les collisions sont trop fréquentes pour que les électrons puissent acquérir une énergie suffisante àl’ionisation <strong>de</strong>s neutres. Le cas opposé d’une pression très faible (cas P = 0,4 bar) se traduit parun eff<strong>et</strong> diamétralement opposé, à savoir que <strong>la</strong> décharge <strong>de</strong>vient très énergétique, pour atteindre<strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> plusieurs ampères. Dans <strong>la</strong> réalité, on observerait le passage à l’arc, c’est-à-direune étincelle <strong>de</strong> plusieurs ampères. Le co<strong>de</strong> développé n’a pas pour ambition <strong>de</strong> simuler les arcsélectriques, ne possédant pas les éléments <strong>de</strong> modélisation correspondant à ce phénomène, mais<strong>la</strong> tendance exprimée ici est réaliste. C<strong>et</strong>te tendance est également observée expérimentalement,Figure 1.4 sur <strong>la</strong>quelle on voit qu’à mesure que <strong>la</strong> pression diminue, <strong>la</strong> tension appliquée doitêtre abaissée pour obtenir un même courant <strong>de</strong> décharge.8.3.3 La résistancePour <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance du circuit extérieur <strong>de</strong> 1 kΩ à 1 MΩ, l’évolution du courantélectrique est <strong>la</strong> même, Figure 8.15. Ceci indique que le circuit extérieur n’a pas <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>influence sur le régime <strong>de</strong> décharge observé pour <strong>de</strong>s résistances al<strong>la</strong>nt jusqu’à 1 MΩ. Pour lesvaleurs plus élevées (cas R = 100 MΩ), <strong>la</strong> décharge est modifiée. En augmentant <strong>la</strong> résistance,on augmente <strong>la</strong> chute <strong>de</strong> potentiel aux bornes <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, ce qui a tendance à défavoriser lepassage d’un courant important. Pour un courant <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,1 mA, <strong>la</strong> tension aux bornesd’une résistance <strong>de</strong> 100 MΩ est <strong>de</strong> 10 kV. Une telle chute <strong>de</strong> potentiel entraîne l’arrêt <strong>de</strong>sava<strong>la</strong>nches électroniques comme le montre l’étu<strong>de</strong> sur l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension du générateur.La décharge ne peut donc pas s’initier <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon que pour <strong>de</strong>s résistances faibles.109


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimental10 3 t (ms)R = 1 kΩI (µA)10 2R = 1 MΩR = 100 MΩ10 10 0.2 0.4 0.6 0.8 1Figure 8.15 – Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance du circuit extérieur8.3.4 L’écoulement externeDans le cadre <strong>de</strong> l’électroaérodynamisme, <strong>la</strong> décharge est soumise à un écoulement externe.On souhaite ainsi déterminer l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’air sur le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronneFil - Fil.10 3 t (ms)V 0= 30 m/sV 0= 100 m/sI (µA)10 2V 0= 0 m/sV 0= 5 m/sV 0= 300 m/s10 10 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5Figure 8.16 – Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement porteurLa Figure 8.16 montre que pour <strong>de</strong>s vitesses faibles (inférieures à 30 m/s) dirigées vers <strong>la</strong>catho<strong>de</strong>, <strong>la</strong> décharge s’établit <strong>de</strong> façon pratiquement i<strong>de</strong>ntique. Tout dépend du ratio entre <strong>la</strong>vitesse <strong>de</strong>s ions lors <strong>de</strong> leur dérive dans le champ électrique, dont <strong>la</strong> vitesse est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 300à 500 m/s, <strong>et</strong> <strong>la</strong> vitesse V 0 <strong>de</strong> l’écoulement. A 30 m/s, le transport <strong>de</strong>s ions dû à l’écoulement110


8.3. Variation <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> déchargeexterne compte pour près <strong>de</strong> 10 % du transport total <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> est déjà visible. Le cas V 0 = 300 m/sindique que <strong>la</strong> décharge s’entr<strong>et</strong>ient plus difficilement lorsque l’on atteint <strong>de</strong>s vitesses trop élevées.La décharge est soufflée <strong>et</strong> ne subsiste qu’une ionisation que très partielle du milieu, faisant étatd’un courant <strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong> µA.8.3.5 La cinétique chimiqueDans notre modèle, les sources d’électrons autres que l’ionisation <strong>et</strong> le bombar<strong>de</strong>ment ioniquesont le détachement électronique <strong>et</strong> <strong>la</strong> photoionisation. Avant <strong>de</strong> tester l’influence du bombar<strong>de</strong>mentionique, on s’intéresse à celle <strong>de</strong>s sources en volume (non illustré).L’extinction <strong>de</strong> tous les processus chimiques, hormis l’ionisation se traduit par un arrêt trèsrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s calculs après le pic <strong>de</strong> courant initial. La raison en est que le courant électriquechange <strong>de</strong> signe, évènement qui est traité <strong>numérique</strong>ment par un arrêt du calcul. Ceci indiqueque <strong>la</strong> charge d’espace créée est si élevée que le champ électrique change localement <strong>de</strong> signe,impliquant un transport inverse <strong>de</strong>s espèces chargées. Les phénomènes <strong>de</strong> recombinaison <strong>et</strong> d’attachementélectronique perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> lutter contre ce problème, qui n’est que re<strong>la</strong>tif tant unmodèle uniquement composé <strong>de</strong> l’ionisation paraît maigre.La photoionisation ne joue pas ici <strong>de</strong> rôle particulier dans le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge.Ceci s’explique par le fait que dans les régimes observés, c’est <strong>la</strong> couronne négative qui déclenche<strong>la</strong> décharge. Au contraire <strong>de</strong>s couronnes positives, <strong>la</strong> photoionisation n’est pas une source primordialed’électrons pour les couronnes négatives. Le détachement électronique ne semble pas nonplus avoir une influence importante sur l’initiation <strong>et</strong> le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge. Hormisl’ionisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> photoionisation, c’est <strong>la</strong> seule source en volume du modèle physique. C’est aussi<strong>la</strong> seule qui puisse produire <strong>de</strong>s électrons sur <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> temps longues, lors <strong>de</strong>s collisionsentre métastables <strong>et</strong> ions négatifs. Cependant, le modèle est également composé d’une sourced’électrons secondaires produits en surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, qui peut expliquer l’entr<strong>et</strong>r<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> <strong>la</strong>décharge. Dans le paragraphe suivant, l’importance du bombar<strong>de</strong>ment ionique est démontrée.8.3.6 Le bombar<strong>de</strong>ment ioniqueLa <strong>génération</strong> d’électrons secondaires dans le régime auto entr<strong>et</strong>enu <strong>de</strong> Townsend, pour lesfaibles pressions, est attribuée au bombar<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> par les ions positifs. Il s’agitd’une source supplémentaire d’électrons perm<strong>et</strong>tant l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s décharges, comme expliquéau paragraphe 2.3.1. Ce processus revêt une gran<strong>de</strong> importance quant à l’évolution du courantélectrique, Figure 8.17. Lorsque le coefficient d’émission secondaire est plus faible qu’une valeurseuil comprise entre 10 −5 <strong>et</strong> 10 −4 , le courant électrique décroît vers <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> quelques µA.Le nombre d’électrons secondaires est trop faible pour entr<strong>et</strong>enir durablement <strong>la</strong> décharge. C<strong>et</strong>tevaleur seuil dépassée, le courant obtenu est d’autant plus élevé que l’émission secondaire estfavorisée.En utilisant une valeur nulle du coefficient d’émission secondaire, <strong>la</strong> décharge s’arrête du faitd’un nombre trop faible d’électrons. Numériquement, ce<strong>la</strong> se traduit par <strong>la</strong> diminution du pas111


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimental10 4 t (ms)10 3γ = 10 −2I (µA)10 210 1γ = 10 −8γ = 10 −6γ = 10 −5 γ = 10 −410 00 0.2 0.4 0.6 0.8 1Figure 8.17 – Eff<strong>et</strong> du bombar<strong>de</strong>ment ionique<strong>de</strong> temps à <strong>de</strong>s valeurs extrêmement faibles perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> satisfaire <strong>la</strong> condition d’une variationprogressive <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités (voir paragraphe 6.2.4). Le bombar<strong>de</strong>ment ionique est donc un paramètreessentiel à l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s décharges dans le modèle présent. La catho<strong>de</strong> joue ainsi un rôle trèsimportant.8.4 Application à <strong>de</strong>s configurations aéronautiquesAprès c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>scription détaillée <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge Fil - Fil au moyen du modèle pseudo 1D <strong>et</strong>afin <strong>de</strong> compléter l’étu<strong>de</strong> paramétrique sur l’influence <strong>de</strong>s paramètres du calcul, on s’intéressedésormais au développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge dans <strong>de</strong>s conditions d’utilisation rencontrées dans ledomaine <strong>de</strong> l’aérodynamique. Les configurations testées sont tout d’abord un écoulement externeà haute altitu<strong>de</strong>, puis un écoulement interne <strong>de</strong> type moteur au ralenti. Ces <strong>de</strong>ux configurationssont différenciées en terme <strong>de</strong> pression, température <strong>et</strong> vitesse d’écoulement. Le but est <strong>de</strong> déterminerdans chaque cas <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> différences <strong>de</strong> potentiel qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déclencher <strong>la</strong> déchargeélectrique. On souhaite dégager les tendances fortes du modèle afin <strong>de</strong> déterminer s’il est possibled’utiliser les décharges couronnes dans <strong>de</strong>s conditions extrêmes.8.4.1 Vol à haute altitu<strong>de</strong>Une utilisation envisagée <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas est le contrôle <strong>de</strong>s décollements ou encore celui <strong>de</strong> <strong>la</strong>transition <strong>la</strong>minaire-turbulent sur les voilures <strong>de</strong>s avions. L’actionneur à décharges couronnes Fil- Fil doit pouvoir fonctionner dans les conditions <strong>de</strong> haute altitu<strong>de</strong>. Pour un avion vo<strong>la</strong>nt enrégime subsonique, il n’y a pas <strong>de</strong> choc aérodynamique <strong>et</strong> on peut assimiler les conditions <strong>de</strong> volsur <strong>la</strong> paroi aux conditions extérieures si on néglige les variations provoquées par le mouvement<strong>de</strong> l’obstacle : P ≃ 0,4 bar <strong>et</strong> T ≃ 240 K à l’altitu<strong>de</strong> 8 km. Dans ces conditions, <strong>la</strong> vitesse du son112


8.4. Application à <strong>de</strong>s configurations aéronautiquesV G= 50 kV10 4V G= 40 kVI (µA)10 3V G= 30 kV10 2CNTP, V G= 40 kVV G= 20 kV10 510 10 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5t (ms)Figure 8.18 – Comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge en condition <strong>de</strong> haute altitu<strong>de</strong>est <strong>de</strong> 300 m/s environ. Pour le cas présenté ici, <strong>la</strong> vitesse est V 0 = 300 m/s. On se p<strong>la</strong>ce doncen régime transsonique. On suppose cependant que l’actionneur est p<strong>la</strong>cé en amont <strong>de</strong> tout choc<strong>et</strong> les conditions utilisées pour le calcul sont les conditions extérieures à haute altitu<strong>de</strong>.Pour une différence <strong>de</strong> potentiel i<strong>de</strong>ntique à celle utilisée dans les conditions naturelles <strong>de</strong>pression <strong>et</strong> <strong>de</strong> température, c’est-à-dire V G = 40 kV, <strong>la</strong> décharge électrique est très énergétique,Figure 8.18. Le courant est <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 mA. La décharge s’initie plus facilement du fait d’une<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> l’air plus faible. Le paramètre important pour le calcul <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> réactions estle rapport E/N du champ électrique <strong>et</strong> du nombre <strong>de</strong> particules par unité <strong>de</strong> volume. Au niveaudu sol, ce nombre est N 0 = 2,6.10 19 cm −3 ; à l’altitu<strong>de</strong> considérée, N = (P/P 0 ) (T 0 /T)N 0 =0,5 N 0 . Pour une même différence <strong>de</strong> potentiel, le rapport E/N est donc doublé <strong>et</strong> le courantélectrique est plus important. Le cas V G = 30 kV indique que <strong>la</strong> décharge est initiée <strong>et</strong> que lecourant électrique tend vers une valeur constante <strong>de</strong> 1 mA environ. On se rapproche <strong>de</strong>s résultatsobtenus sur <strong>la</strong> configuration au sol (cas CNTP). On peut donc estimer qu’une tension <strong>de</strong> 10 kVinférieure à celle utilisée au sol suffira à déclencher <strong>la</strong> décharge électrique. Il existe toujours unseuil en <strong>de</strong>ça duquel l’ionisation ne sera pas assez efficace. Pour V G = 20 kV, <strong>la</strong> décharge nes’entr<strong>et</strong>ient pas correctement sur <strong>de</strong>s temps longs <strong>et</strong> pour V G = 10 kV, elle ne s’initie pas (nonillustré).8.4.2 Régime <strong>de</strong> ralenti moteurUne autre application envisagée <strong>de</strong>s actionneurs p<strong>la</strong>smas est l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> pulvérisation<strong>de</strong>s nappes <strong>de</strong> carburant dans les chambres <strong>de</strong> combustion <strong>de</strong>s moteurs aéronautiques. C<strong>et</strong>tepulvérisation est défectueuse dans les régimes <strong>de</strong> réallumage en altitu<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> ralenti. Dans cesrégimes, les écoulements d’air servant à déstabiliser les nappes <strong>de</strong> carburant liqui<strong>de</strong> pour lesfaire éc<strong>la</strong>ter en <strong>de</strong> fines gouttel<strong>et</strong>tes, ne sont pas assez rapi<strong>de</strong>s. Larricq utilise alors les décharges113


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimentalcouronnes <strong>et</strong> à barrière diélectrique pour imprimer une quantité <strong>de</strong> mouvement supplémentaireà l’air <strong>et</strong> montre un eff<strong>et</strong> positif sur <strong>la</strong> déstabilisation <strong>de</strong>s nappes [27]. Dans le cadre du travail d<strong>et</strong>hèse présent, on souhaite dégager une tendance sur <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel à appliquer dans lesconditions <strong>de</strong> température, pression <strong>et</strong> vitesse observées dans une chambre <strong>de</strong> combustion d’unmoteur en régime ralenti. Ces conditions sont typiquement P = 4 bar, T = 500 K <strong>et</strong> V 0 = 30 m/s(Cazalens, SNECMA, communication privée).V G= 100 kV V G= 90 kV V G= 80 kV10 3I (µA)10 210 1CNTP, V G= 40 kVV G= 70 kVV G= 60 kV10 410 00 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5t (ms)Figure 8.19 – Comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge en condition <strong>de</strong> ralenti moteurUne différence <strong>de</strong> potentiel <strong>de</strong> 40 kV ne suffit plus à déclencher les décharges couronnes, nimême une tension <strong>de</strong> 70 kV, Figure 8.19. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> l’air est en eff<strong>et</strong> N = 2,4 N 0 , ce quiimplique, à différence <strong>de</strong> potentiel donnée, une réduction du champ électrique réduit E/N <strong>de</strong> plus<strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié. Les électrons ne sont pas assez accélérés pour qu’ils puissent ioniser les neutres en lespercutant. Le courant électrique ne dépasse pas les 30 µA. D’après <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> courant du casV G = 80 kV, on peut estimer que <strong>la</strong> décharge se déclenche <strong>et</strong> s’entr<strong>et</strong>ient correctement pour unevaleur comprise entre 70 <strong>et</strong> 80 kV. Le cas V G = 100 kV présente un courant plus important, <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 1 mA, sans pour autant entraîner un passage à l’arc. La gamme <strong>de</strong> tension utilisablesparaît donc très étendue, ce qui perm<strong>et</strong>trait <strong>de</strong> faire passer <strong>de</strong>s courants plus importants.8.4.3 Bi<strong>la</strong>nLes <strong>de</strong>ux cas extrêmes d’utilisation possible <strong>de</strong>s actionneurs à décharges couronnes dans ledomaine <strong>de</strong> l’aéronautique présentés indiquent que <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong> tensions à appliquer reste dansle domaine du réalisable, à savoir <strong>de</strong>s tensions maximales <strong>de</strong> 100 kV. Il s’agit ici d’une estimation,qui ne garantit pas le succès final <strong>de</strong>s actionneurs, mais qui va dans le sens d’une poursuite <strong>de</strong>sinvestigations expérimentales <strong>et</strong> <strong>numérique</strong>s.114


8.5. Bi<strong>la</strong>n du modèle électrique8.5 Bi<strong>la</strong>n du modèle électriqueLe modèle pseudo 1D n’a pas pour vocation <strong>de</strong> répondre définitivement au problème <strong>de</strong>sdécharges couronnes entre <strong>de</strong>ux fils, mais plutôt <strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>s tendances <strong>et</strong> <strong>de</strong> s’assurer queles modèles physique <strong>et</strong> <strong>numérique</strong> choisis puissent décrire les phénomènes expérimentaux <strong>de</strong>façon qualitative, puis quantitative. En ce sens, l’étu<strong>de</strong> présentée dans ce chapitre confirme <strong>la</strong>capacité du modèle physique à r<strong>et</strong>rouver <strong>de</strong>s résultats expérimentaux, notamment en terme <strong>de</strong>composante continue du courant électrique. Dans le modèle, l’intensité du courant est directementproportionnelle à l’épaisseur maximale S max d’extension du p<strong>la</strong>sma. Celle-ci a été estimée àpartir <strong>de</strong>s observations expérimentales <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> d’obtenir <strong>de</strong>s courants proches <strong>de</strong>s mesures.Ce<strong>la</strong> signifie que les principaux phénomènes physiques ont bien été considérés.Un <strong>de</strong>s enseignements apportés par <strong>la</strong> présente étu<strong>de</strong> est que le bombar<strong>de</strong>ment ionique estun phénomène essentiel du modèle. Un coefficient d’émission secondaire faible se traduit par unentr<strong>et</strong>ien plus difficile <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge, où le courant est d’un ou <strong>de</strong>ux ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur inférieur.Plus généralement, l’étu<strong>de</strong> paramétrique confirme les tendances que l’on aurait pu attendre d’unmodèle <strong>de</strong> décharge. La décharge ne s’initie que si <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> potentiel est suffisamment élevée.Malgré une surestimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension à appliquer par rapport aux expériences, le modèlepseudo 1D décrit bien l’eff<strong>et</strong> d’une augmentation ou d’une diminution <strong>de</strong> ce paramètre. Il en est<strong>de</strong> même pour l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression. Une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression à partir <strong>de</strong>s conditionsatmosphériques est pénalisante. Inversement, une diminution <strong>de</strong> ce paramètre favorise l’initiation<strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge.Bien que le modèle pseudo 1D apporte les réponses satisfaisantes détaillées précé<strong>de</strong>mment, iln’est pas évi<strong>de</strong>nt que le régime continu soit le régime <strong>de</strong> décharge réel. La principale différence<strong>de</strong>s résultats expérimentaux <strong>et</strong> du modèle pseudo 1D provient <strong>de</strong> <strong>la</strong> non <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong>courant mesurés. On a montré au paragraphe 8.2.2 combien le système pouvait être sensible à <strong>la</strong>diffusion <strong>numérique</strong>. Un modèle <strong>de</strong> diffusion aux électro<strong>de</strong>s perm<strong>et</strong>trait d’apporter les éléments <strong>de</strong>conclusion quant à l’importance réelle <strong>de</strong> ce phénomène pour l’apparition <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> courant.La différence entre les résultats expérimentaux <strong>et</strong> le régime continu obtenu avec le modèlepeut s’expliquer par trois facteurs supplémentaires. Tout d’abord, <strong>la</strong> géométrie 1D du modèle neperm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> prendre en compte les eff<strong>et</strong>s tridimensionnels du cas réel. Grâce aux expériences<strong>de</strong> Séraudie [61] <strong>et</strong> <strong>de</strong> Moreau [42], on dispose d’une <strong>de</strong>scription visuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge. Deuxrégimes sont ainsi caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge couronne Fil - Fil : <strong>la</strong> "Streamer Corona" <strong>et</strong> <strong>la</strong>"Glow Corona". La décharge "Streamer Corona" s’accompagne d’une émission <strong>de</strong> lumière danstout l’espace inter-électro<strong>de</strong>s. Ce<strong>la</strong> est significatif d’une activité électrique importante dans toutc<strong>et</strong> espace puisque l’émission <strong>de</strong> photons est un phénomène qui va <strong>de</strong> pair avec l’ionisation. Cerégime n’est pas décrit par le modèle présent car le modèle <strong>de</strong> photoionisation ne perm<strong>et</strong> pas <strong>la</strong>création <strong>de</strong> streamers sur <strong>de</strong>s distances aussi gran<strong>de</strong>s. La décharge "Glow corona" apparaît quantà elle sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> points lumineux répartis sur <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s. Ces points sontsitués en <strong>de</strong>s aspérités <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong> sur lesquelles s’accrochent les décharges. Une émission se-115


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimentalcondaire d’électrons par eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> champ ou un rayon <strong>de</strong> courbure plus fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> pourraientperm<strong>et</strong>tre <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong>s défauts <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s. Une série d’essais <strong>numérique</strong>sa été effectuée en faisant varier le rayon <strong>de</strong> courbure <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s. Il s’agissait <strong>de</strong> rechercher uneconfiguration pour <strong>la</strong>quelle le régime pulsé est une solution mathématique du problème. C<strong>et</strong>terecherche s’est avérée plus difficile que pour le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge Fil - Cylindre négative pour <strong>la</strong>quelleun rayon <strong>de</strong> 0,5 mm plutôt que 1 mm perm<strong>et</strong> l’apparition <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> Trichel, paragraphe7.2.2. Il s’avère en fait que le principal écart du modèle pseudo 1D reste l’influence surestimée <strong>de</strong>scharges sur le calcul du champ électrique. Ce<strong>la</strong> entraîne une estimation approximative du champ<strong>et</strong> donc une modification importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge. Le champ électrique nepeut être fidèlement calculé qu’à partir d’un modèle au moins bidimensionnel.Le modèle <strong>de</strong> circuit extérieur constitue aussi un écart principal par rapport aux expériences.On suppose ici que le générateur délivre <strong>la</strong> même tension quel que soit le courant passant dans lecircuit. L’influence du circuit n’est considérée que par l’intermédiaire d’une résistance. Si son eff<strong>et</strong>est négligeable sur une <strong>la</strong>rge gamme <strong>de</strong> valeurs, il n’en reste pas moins que le générateur lui-mêmeest composé d’éléments pouvant réagir au passage <strong>de</strong> pics <strong>de</strong> courant élevés. Des observationsexpérimentales, selon lesquelles <strong>la</strong> tension <strong>de</strong> sortie du générateur subit une déformation lors <strong>de</strong>spics <strong>de</strong> courant, suggèrent qu’un modèle plus fin du circuit extérieur paraît souhaitable.Enfin, <strong>la</strong> cinétique chimique utilisée dans ce travail, bien que tirée <strong>de</strong> travaux précé<strong>de</strong>nts(Morrow [46]) ayant montrés un bon accord sur <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> décharges couronnes, est sans dout<strong>et</strong>rop restreinte pour pouvoir simuler finement les décharges couronnes entre <strong>de</strong>ux fils. Un travail<strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s réactions prépondérantes parmi les 450 répertoriées par Kossyi perm<strong>et</strong>traitd’affiner les résultats. Par ailleurs, le modèle réactif gagnerait à prendre en compte les phénomènesliés à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi diélectrique. Il s’agit notamment <strong>de</strong> l’absorption <strong>de</strong> chargesou encore <strong>de</strong> l’émission secondaire par bombar<strong>de</strong>ment ionique. Ce <strong>de</strong>rnier processus revêt unrôle important pour les décharges à barrière diélectrique, selon les <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s <strong>numérique</strong>s <strong>de</strong>Boeuf [6]. Enfin, La <strong>de</strong>scription hydrodynamique <strong>de</strong>s décharges utilisée peut aussi être sujète àdiscussion. Celle-ci, en supposant l’équilibre local <strong>de</strong>s électrons avec le champ électrique, négligel’importance <strong>de</strong>s électrons d’énergie importante. Même si ces électrons ne représentent qu’unepart faible du nombre total, représentée par <strong>la</strong> queue <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> distribution en énergie,ils peuvent s’avérer très efficaces lors <strong>de</strong>s processus d’ionisation. Seule <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>s équations<strong>de</strong> Boltzmann peut apporter un éc<strong>la</strong>irage sur ce phénomène.Malgré les limitations imposées par un calcul monodimensionnel <strong>de</strong>s décharges Fil - Fil, il estintéressant <strong>de</strong> dégager leur influence sur <strong>de</strong>s écoulements <strong>de</strong> type couche limite sur p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne.Le niveau <strong>de</strong> courant électrique étant proche <strong>de</strong>s mesures, l’action <strong>de</strong>s couronnes <strong>de</strong>vrait être,du moins qualitativement, bien estimée. L’obj<strong>et</strong> du paragraphe suivant est <strong>de</strong> confirmer c<strong>et</strong>tehypothèse, par <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> du vent ionique créé par le modèle pseudo 1D <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge.116


8.6. Vent ionique8.6 Vent ioniqueLes résultats du modèle pseudo 1D indiquent une action sur l’aérodynamique par l’intermédiaired’une force électrique dont l’intensité est <strong>de</strong> l’ordre du kN/m 3 . On souhaite testerl’influence d’une telle action sur les flui<strong>de</strong>s. Dans ce paragraphe, on effectue ainsi le calcul d’unécoulement bidimensionnel sur p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne du même type que celui réalisé dans le chapitre 4.On appellera écoulement externe l’écoulement d’origine, i.e. sans action p<strong>la</strong>sma. Dans ce quisuit, on teste <strong>la</strong> force électrique obtenue pour le cas à 800 mailles au paragraphe 8.2.3. Dansun premier temps, on présente <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique dans le calcu<strong>la</strong>érodynamique. Deux calculs sont ensuite présentés. L’un concerne un écoulement externe aurepos, l’autre un écoulement externe <strong>de</strong> basse vitesse (5 m/s).8.6.1 Description du calculOn applique <strong>la</strong> force volumique électrique présentée au paragraphe 8.2.3 <strong>et</strong> issue du calculcomportant 800 mailles (Figure 8.12). Le régime <strong>de</strong> décharge est continu, à savoir que <strong>la</strong> catho<strong>de</strong><strong>et</strong> l’ano<strong>de</strong> produisent régulièrement <strong>de</strong>s ions positifs <strong>et</strong> négatifs. Le fait que l’ano<strong>de</strong> soit <strong>de</strong>rayon plus faible entraîne une production plus importante d’ions positifs que négatifs. La forceélectrique reste alors toujours positive malgré sa décroissance aux abords <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> due à unécran plus efficace <strong>de</strong>s ions négatifs.La force a été calculée en 1D en supposant que <strong>la</strong> décharge occupe une épaisseur S(x) autour<strong>de</strong> son axe. On dispose ainsi pour le calcul 2D <strong>de</strong> l’écoulement d’une surface d’application <strong>de</strong> <strong>la</strong>force, représentée Figure 8.20. Pour l’implémentation dans CEDRE, ces force <strong>et</strong> épaisseur ontdû être adaptées car ce co<strong>de</strong> ne prend actuellement pas en compte <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> générer uneforce non uniforme sur un domaine. Nous avons donc opté pour <strong>la</strong> création <strong>de</strong> plusieurs domainesrectangu<strong>la</strong>ires sur lesquels <strong>la</strong> force électrique est constante. Sur chacun <strong>de</strong> ces domaines, on calcule<strong>la</strong> force <strong>et</strong> l’épaisseur moyennes à partir <strong>de</strong>s résultats obtenus. Les domaines sont au nombre <strong>de</strong>6 <strong>et</strong> sont répartis entre l’ano<strong>de</strong> (x = 2 cm) <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (x = 6 cm). Les force <strong>et</strong> épaisseur <strong>de</strong>p<strong>la</strong>sma utilisées pour le calcul présent sont résumées Tableau 8.2 <strong>et</strong> Figure 8.21.y (cm)300,50entrée subsoniquep<strong>la</strong>smaglissement200 maillesparoi70 maillessortie subsonqiue, P = 1 atm0 2 610x (cm)Figure 8.20 – Schéma représentatif du calcul aérodynamique avec le modèle pseudo 1D117


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimentalDomaine 1 Domaine 2 Domaine 3 Domaine 4 Domaine 5 Domaine 6(x 0 ; x 1 ) (cm) (2; 2,4) (2,4; 3) (3; 4,2) (4,2; 5) (5; 5,85) (5,85; 6)Épaisseur S (cm) 0,106 0,289 0,464 0,456 0,266 0,080Force (Nm −3 ) 1800 585 220 100 170 8850Tableau 8.2 – Force <strong>et</strong> épaisseur issues du modèle pseudo 1D pour le calcul aérodynamiqueS (cm)0.50.40.30.20.102 3 4 5 6x (cm)F (kN/m 3 )1210864202 3 4 5 6x (cm)Figure 8.21 – Épaisseur <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma (gauche) <strong>et</strong> force électrique (droite) obtenues par le modèlepseudo 1D (- - initiale; — pour calcul CEDRE)8.6.2 Ecoulement externe au reposEn appliquant au flui<strong>de</strong> au repos un mouvement par l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> force déterminée précé<strong>de</strong>mment,on obtient le vent ionique représenté Figure 8.22, où sont représentées les composantestangentielle <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> paroi <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse. Le flui<strong>de</strong> est mis en mouvement entre lesélectro<strong>de</strong>s. La première accélération perm<strong>et</strong> d’atteindre 3,5 m/s en x = 3 cm <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième4,5 m/s à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Le flui<strong>de</strong> est aspiré <strong>de</strong>s parties hautes vers l’aval <strong>de</strong> l’écoulement. Lesvitesses perpendicu<strong>la</strong>ires à <strong>la</strong> paroi ont <strong>de</strong>s valeurs d’un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur inférieur, à savoir <strong>de</strong>0,5 m/s.Les profils <strong>de</strong> vitesse sont comparés en diverses abscisses aux mesures <strong>de</strong> Séraudie [62], Figure8.23. L’eff<strong>et</strong> p<strong>la</strong>sma obtenu par le modèle p<strong>la</strong>sma pseudo 1D aboutit à <strong>la</strong> création d’un ventionique <strong>de</strong> 3,5 m/s entre les électro<strong>de</strong>s (x = 3 <strong>et</strong> 4 cm), valeur bien estimée par rapport auxexpériences. Le lieu <strong>de</strong> ce maximum se rapproche <strong>de</strong> l’ordonnée y = 1 mm. L’écoulement est ànouveau accéléré en région proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> <strong>et</strong> le vent ionique atteint 4,5 m/s en x = 8 cm.Celui-ci est alors surestimé. Ceci est dû à une force électrique toujours positive entraînant uneaccélération <strong>de</strong> l’écoulement là où le système expérimental provoque une décélération. L’eff<strong>et</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge se fait ressentir jusqu’en y = 5 mm, alors que les mesures montrent un venten y = 10 mm. Malgré les erreurs <strong>de</strong> mesure, estimées à 0,2-0,3 m/s, <strong>la</strong> zone d’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong>décharge est légèrement sous-estimée. Il s’agit là d’une limite du modèle pseudo 1D.118


8.6. Vent ionique8.6.3 Ecoulement externe basse vitesseLa même force électrique est appliquée à l’écoulement <strong>de</strong> type couche limite sur p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>nedécrit au paragraphe 4.2.2. L’épaisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite est <strong>de</strong> 7 mm, <strong>la</strong> vitesse externe V 0 <strong>de</strong>6 m/s. Du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse faible <strong>de</strong> l’écoulement externe, on utilise <strong>la</strong> force électrique calculéeavec comme condition V 0 = 0 m/s. Ce choix trouve sa justification dans l’étu<strong>de</strong> portant surl’influence <strong>de</strong> l’écoulement externe <strong>et</strong> qui montre, au paragraphe 8.3.4, que <strong>la</strong> décharge s’établit<strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière pour <strong>de</strong>s vitesses V 0 <strong>de</strong> 0 <strong>et</strong> 5 m/s. Pour étudier l’influence <strong>de</strong>s couronnessur un écoulement <strong>de</strong> haute vitesse, il faut par contre utiliser <strong>la</strong> force électrique obtenue aveccomme condition extérieure <strong>la</strong> vitesse en question.Les composantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement en présence <strong>de</strong> l’action du dispositif p<strong>la</strong>smasont représentées Figure 8.24. On note l’accélération sensible <strong>de</strong> l’écoulement juste après l’ano<strong>de</strong><strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. L’eff<strong>et</strong> d’aspiration est n<strong>et</strong>tement supérieur près <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s à l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> souff<strong>la</strong>geen x = 5 cm. La vitesse maximale ne dépasse pas les 6 m/s <strong>de</strong> l’écoulement externe.Les profils <strong>de</strong> vitesse montrent une action très n<strong>et</strong>te <strong>de</strong>s décharges entre <strong>et</strong> après les électro<strong>de</strong>s,Figure 8.25. L’eff<strong>et</strong> du p<strong>la</strong>sma est <strong>de</strong> rajouter <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement sur une épaisseur<strong>de</strong> 5 mm, <strong>la</strong> couche limite est amincie. En x = 4 <strong>et</strong> 5 cm, on peut l’estimer à 4 mm. Après <strong>la</strong>catho<strong>de</strong> (x = 8 cm), l’écoulement est encore fortement accéléré <strong>et</strong> l’on observe un pic <strong>de</strong> vitesseen y = 1 mm. Ce pic n’est pas visible sur les mesures expérimentales [62]. L’accélération est plusforte <strong>et</strong> surestime celle obtenue lors <strong>de</strong>s mesures en x = 8 cm, Figure 8.25.En conclusion, le modèle <strong>de</strong> décharge pseudo 1D donne naissance à une force électriquequi, une fois appliquée à <strong>de</strong>s écoulements simples, perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver <strong>de</strong>s résultats en bonaccord qualitatif avec les mesures. Le niveau global <strong>de</strong> vent ionique est réaliste, pour <strong>de</strong>s valeurscomprises entre 3 <strong>et</strong> 4,5 m/s. Le calcul <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> sur un écoulement <strong>de</strong> couche limite sur p<strong>la</strong>quep<strong>la</strong>ne fournit également <strong>de</strong>s résultats en accord avec l’expérience, bien que surestimés.119


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimentalFigure 8.22 – Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> paroi (droite) du ventionique obtenu avec le modèle pseudo 1D1x = 3 cm1x = 4 cm0.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5U (m/s)x = 5 cm100 1 2 3 4 5U (m/s)x = 8 cm10.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5U (m/s)00 1 2 3 4 5U (m/s)Figure 8.23 – Profils <strong>de</strong> vitesse du vent ionique obtenu par le modèle pseudo 1D (—) <strong>et</strong> par lesmesures [62] (o)120


8.6. Vent ioniqueFigure 8.24 – Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire (droite) <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>l’écoulement obtenu avec le modèle pseudo 1D1x = 3 cm1x = 4 cm0.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5 6 7U (m/s)x = 5 cm100 1 2 3 4 5 6 7U (m/s)x = 8 cm10.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5 6 7U (m/s)00 1 2 3 4 5 6 7U (m/s)Figure 8.25 – Profils <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement avec p<strong>la</strong>sma, modèle pseudo 1D (—) <strong>et</strong> mesures[62] (o), par rapport à l’écoulement porteur (- -)121


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimental8.7 ConclusionLe modèle pseudo monodimensionnel a fait l’obj<strong>et</strong> d’une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> convergence en mail<strong>la</strong>gepoussée. Ce travail, rarement exécuté dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>de</strong> systèmes aussi complexesque les décharges électriques, a permi <strong>de</strong> cerner les principales caractéristiques <strong>de</strong>s décharges<strong>et</strong> ouvre <strong>de</strong>s perspectives intéressantes quant au calcul bidimensionnel <strong>de</strong>s déchargescouronnes Fil - Fil.Les conclusions du modèle électrique sont que <strong>la</strong> principale caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge,à savoir le courant électrique moyen, trouve un bon accord avec les mesures. Un travail d’exploration<strong>de</strong>s paramètres influents montre que les variables que sont <strong>la</strong> pression, <strong>la</strong> différence <strong>de</strong>potentiel <strong>et</strong> le bombar<strong>de</strong>ment ionique ont un eff<strong>et</strong> important sur le développement <strong>de</strong>s décharges.Les résultats obtenus en matière <strong>de</strong> vent ionique offrent également une comparaison intéressanteavec les mesures. L’écoulement généré par le modèle est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3 à 5 m/s, ce qui rejointles résultats obtenus par Séraudie [62], ainsi que ceux <strong>de</strong> Moreau <strong>et</strong> al. [42] présentés dansl’introduction <strong>de</strong> ce mémoire. L’objectif principal du modèle <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s parties électrique<strong>et</strong> aérodynamique apparaît donc satisfait. Le modèle <strong>de</strong> décharge fournit <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> forceélectrique suffisants pour expliquer l’apparition du vent ionique par un transfert <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement entre espèces chargées <strong>et</strong> neutres.Au vu <strong>de</strong>s résultats obtenus à <strong>la</strong> fois en terme <strong>de</strong> décharge électrique <strong>et</strong> <strong>de</strong> vent ionique, lecoup<strong>la</strong>ge choisi entre l’aérodynamique <strong>et</strong> les décharges paraît justifié. La métho<strong>de</strong> utilisée consisteà calculer le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge pour un écoulement donné (ici, il est <strong>de</strong> vitesse nulle),d’en déduire une action sur l’aérodynamique par le biais d’une force électrique puis d’appliquerc<strong>et</strong>te force sur un écoulement dont <strong>la</strong> vitesse correspond à celle utilisée pour le calcul du p<strong>la</strong>sma.C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est résumée Figure 8.26.Modèles <strong>et</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong><strong>de</strong>s couronnesForce électriqueModèle <strong>et</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> Aéroco<strong>de</strong> CEDREFigure 8.26 – Métho<strong>de</strong> finale <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s problèmes aérodynamique <strong>et</strong> électriqueLe vent ionique maximal que l’on puisse espérer <strong>de</strong>s actionneurs p<strong>la</strong>smas est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>5 m/s. C<strong>et</strong>te valeur est r<strong>et</strong>rouvée par le modèle présent en utilisant une valeur nulle <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesseextérieure. On pourrait alors ém<strong>et</strong>tre l’idée que le vent ionique créé puisse constituer uneaugmentation suffisante <strong>de</strong> l’écoulement externe pour modifier à son tour le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong>décharge. L’étu<strong>de</strong> paramétrique portant sur l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement, présentéeau paragraphe 8.3.4, montre au contraire qu’un tel gain <strong>de</strong> vitesse est insuffisant pour modifier<strong>la</strong> décharge. Ceci a été vérifié pour les faibles vitesses. C<strong>et</strong>te conclusion s’applique très certainementpour les vitesses élevées. Il suffit pour s’en convaincre <strong>de</strong> considérer que le nombre d’ionsest limité par le champ électrique fourni <strong>et</strong> que le gain <strong>de</strong> vitesse reste alors sensiblement le mêmequel que soit <strong>la</strong> vitesse externe. Pour rester pru<strong>de</strong>nt quant à c<strong>et</strong>te conclusion <strong>et</strong> optimiste quant122


8.7. Conclusionà l’utilisation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas dans <strong>de</strong>s configurations <strong>de</strong> vols, on peut cependant imaginer que souscertaines conditions <strong>de</strong> température <strong>et</strong> <strong>de</strong> pression, il soit possible <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s décharges électriquesstables <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion d’un courant important. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s configurations<strong>de</strong> vol en altitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> régime <strong>de</strong> moteur ralenti, paragraphe 8.4, tend à montrer qu’une telleaugmentation du courant est possible.L’écart principal du modèle avec les mesures <strong>et</strong> <strong>la</strong> non r<strong>et</strong>ranscription <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> courantexpérimentaux. Pour pallier à un tel manque, <strong>de</strong>s voies d’enrichissement du modèle électriqueont été proposées au paragraphe 8.5. Il s’agit tout d’abord <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en compte d’un modèle <strong>de</strong>diffusion <strong>de</strong>s électrons aux électro<strong>de</strong>s. Une bifurcation du régime continu vers le régime <strong>de</strong> pulsesparaît possible avec ce type <strong>de</strong> modèle. Utiliser un schéma réactif plus complexe augmenterait parailleurs <strong>la</strong> précision du modèle. Ensuite, l’interaction existant entre le générateur <strong>et</strong> les déchargespeut être affinée en établissant un modèle du générateur <strong>de</strong> tension comprenant <strong>de</strong>s résistances,inductances <strong>et</strong> capacités. Enfin, les phénomènes observés sur les décharges couronnes expérimentalessont tridimensionnels. Une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dimension du calcul est donc souhaitable.Les conclusions du chapitre présent incitent avant tout à tester les modèles physique <strong>et</strong><strong>numérique</strong> <strong>de</strong> décharge en géométrie bidimensionnelle. Il apparaît en eff<strong>et</strong> que le champ électriqueréel ne puisse être fidèlement calculé que par un calcul au minimum bidimensionnel. Or, le champélectrique est le moteur <strong>de</strong>s décharges. Le chapitre suivant présente donc une étu<strong>de</strong> 2D <strong>de</strong>sdécharges couronnes Fil - Fil <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur interaction avec l’aérodynamique.123


8. <strong>Modélisation</strong> pseudo 1D du cas expérimental124


Chapitre 9<strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimentalLe modèle monodimensionnel présenté lors <strong>de</strong>s chapitres précé<strong>de</strong>nts révèle <strong>la</strong> capacité dumodèle physique <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> à décrire les phénomènes essentiels se produisantdans les décharges électriques <strong>et</strong> leur eff<strong>et</strong> sur l’aérodynamique. Dans ce chapitre, une étu<strong>de</strong>bidimensionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge est présentée. Ce modèle électrique est plus fiable que le modèlepseudo monodimensionnel car le calcul du transport <strong>de</strong>s charges <strong>et</strong> du champ électrique <strong>de</strong>vientplus précis. Le coup<strong>la</strong>ge avec l’aérodynamique est également mieux décrit puisque l’on s’affranchitd’un paramètre arbitraire du modèle 1D, à savoir l’épaisseur du p<strong>la</strong>sma.Une <strong>de</strong>scription du domaine d’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> utilisée est tout d’abordproposée. Les calculs présentés ensuite sont obtenus pour une échelle démonstrative car le coûtimportant <strong>de</strong>s calculs 2D obligent à l’heure actuelle à utiliser un mail<strong>la</strong>ge grossier. Les premiersrésultats obtenus m<strong>et</strong>tent en avant <strong>de</strong>s phénomènes physiquement réalistes, notamment en terme<strong>de</strong> vent ionique produit. Ces résultats montrent l’intérêt <strong>de</strong> poursuivre les investigations sur <strong>de</strong>scalculs plus volumineux en terme <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge.9.1 Domaine d’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> hypothèsesLa configuration Fil - Fil est étudiée sur le domaine Ω représenté Figure 9.1. Le domaineest borné par l’ano<strong>de</strong> S a <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> S c , <strong>la</strong> paroi diélectrique Γ 0 située entre ces électro<strong>de</strong>s <strong>et</strong>par une frontière supérieure Γ 1 qui suit une ligne <strong>de</strong> champ entre l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. En sonextrémité à l’ano<strong>de</strong>, c<strong>et</strong>te ligne <strong>de</strong> champ fait un angle θ avec l’axe <strong>de</strong>s x. Pour que <strong>la</strong> déchargesoit bien simulée, il est nécessaire que c<strong>et</strong> angle soit suffisament p<strong>et</strong>it. En eff<strong>et</strong>, bien que <strong>la</strong>zone <strong>de</strong> création <strong>de</strong>s charges soit principalement située entre les électro<strong>de</strong>s, il convient <strong>de</strong> ne pasrestreindre le calcul à c<strong>et</strong>te zone.Les électro<strong>de</strong>s sont reliées à un générateur <strong>de</strong> tension continue V G par l’intermédiaire d’unerésistance R. La catho<strong>de</strong> est le siège d’une émission d’électrons par bombar<strong>de</strong>ment ionique. Onconsidère que <strong>la</strong> paroi diélectrique n’a pas d’influence sur <strong>la</strong> décharge. On néglige ainsi l’émissionsecondaire d’électrons par bombar<strong>de</strong>ment ionique <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi ainsi que <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> particules parabsorption sur le diélectrique.125


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimentalyΓ 1Ωθr1S aΓ 0dS cr 2xFigure 9.1 – Domaine d’étu<strong>de</strong>9.2 Métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong>9.2.1 Mail<strong>la</strong>gePour simuler les décharges électriques se produisant entre <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s fi<strong>la</strong>ires, le choix dumail<strong>la</strong>ge s’avère aussi important que <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> ou que le modèle physique. En eff<strong>et</strong>,ce mail<strong>la</strong>ge doit pouvoir épouser <strong>la</strong> géométrie du dispositif afin <strong>de</strong> pouvoir résoudre les régionsproches <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s. En s’appuyant sur les lignes isopotentielles <strong>et</strong> les lignes <strong>de</strong> champ crééespar le système Fil - Fil, on dispose naturellement d’un mail<strong>la</strong>ge structuré orthogonal bien adaptéà <strong>la</strong> géométrie.On note l x le nombre <strong>de</strong> mailles qui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> relier S a <strong>et</strong> S c le long d’une ligne <strong>de</strong> champ,<strong>et</strong> l y celui reliant Γ 0 <strong>et</strong> Γ 1 le long d’une ligne isopotentielle. Pour tout i ∈ [1,l x ] <strong>et</strong> j ∈ [1,l y ], lecentre <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule C i,j occupant <strong>la</strong> position (i,j) sur <strong>la</strong> grille <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge a pour coordonnées(x i,j ,y i,j ). Les cellules C i+1,j , C i−1,j , C i,j+1 , C i,j−1 sont respectivement les cellules est, ouest,nord <strong>et</strong> sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule C i,j . Les gran<strong>de</strong>urs géométriques utiles au calcul sont représentéesFigure 9.2.On note :– Ci,j ne le barycentre <strong>de</strong>s cellules C i,j , C i+1,j , C i+1,j+1 <strong>et</strong> C i,j+1 , ayant pour coordonnéesx nei,j = 1 4 (x i,j + x i+1,j + x i+1,j+1 + x i,j+1 ) <strong>et</strong> yi,j ne = 1 4 (y i,j + y i+1,j + y i+1,j+1 + y i,j+1 ),– Ci,j no le barycentre <strong>de</strong>s cellules C i,j, C i−1,j , C i−1,j+1 <strong>et</strong> C i,j+1 ,– Ci,j so le barycentre <strong>de</strong>s cellules C i,j, C i−1,j , C i−1,j−1 <strong>et</strong> C i,j−1 ,– Ci,j se le barycentre <strong>de</strong>s cellules C i,j, C i,j−1 , C i+1,j−1 <strong>et</strong> C i+1,j ,On définit les arêtes est, ouest, nord <strong>et</strong> sud <strong>de</strong> C i,j respectivement par les segments [Ci,j neCsei,j ],[Ci,j noCsoi,j ], [Cne i,j Cno i,j ] <strong>et</strong> [Cse i,j Cso i,j ], dont les longueurs sont notées ae i,j , ao i,j , an i,j <strong>et</strong> as i,j <strong>et</strong> dont lesvecteurs normaux normalisés, dirigés <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule C i,j vers l’extérieur, sont n e i,j , no i,j , nn i,j <strong>et</strong> ns i,j .126


9.2. Métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong>Ci-1,jnoC i,jC i,j+1nn i,jCnd i,jna i,jneC i,jeai,jod eai,jd o i,ji,jo i,ja s en i,jni,j i,jsos seC si,jnd i,j C i,ji,jC i+1,jC i,j-1Figure 9.2 – Données géométriques re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> grille <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>geLes distances entre le point C i,j <strong>et</strong> ses voisins sont notées d e i,j , do i,j , dn i,j <strong>et</strong> ds i,j . L’aire <strong>de</strong> <strong>la</strong> celluleC i,j est notée A i,j .Outre les l x ×l y mailles du domaine <strong>de</strong> calcul, on définit <strong>de</strong>s mailles fictives situées aux bornesdu domaine. Ces mailles fictives perm<strong>et</strong>tent notamment <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong>s conditions auxlimites. Elles sont repérées par les indices i = 0, i = l x + 1, j = 0 <strong>et</strong> j = l y + 1. La manière dontest généré le mail<strong>la</strong>ge est <strong>la</strong> suivante :1. on définit les centres <strong>de</strong> mailles <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne j = 1 ayant pour coordonnées :( ) ( )x i,1 i ∗∀i ∈ [0,l x + 1], =y i,1dl x+10où d est <strong>la</strong> distance entre les électro<strong>de</strong>s. La répartition <strong>de</strong>s mailles entre les électro<strong>de</strong>s estuniforme.2. on calcule <strong>la</strong> valeur du potentiel extérieur V ext sur <strong>la</strong> ligne j = 1 grâce à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionanalytique 8.1. On obtient alors <strong>la</strong> valeur du potentiel sur les l x + 2 isopotentielles. Lespotentiels Φ(i) sans dimension qui servent à établir <strong>la</strong> grille <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge sont :( )xi,1 − βr 21∀i ∈ [0,l x + 1], Φ(i) = −lnβx i,1 − r 13. on se donne l’angle θ <strong>et</strong> on en déduit <strong>la</strong> répartition uniforme <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne fictivei = 0 située sur l’ano<strong>de</strong> :∀j ∈ [0,l y + 1],() (x 0,j=y 0,jr 1 cos((π − θ) × (j − 1)/l y )r 1 sin((π − θ) × (j − 1)/l y ))127


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimentaly (m)0.120.110.10.090.080.070.060.050.040.030.020.010-0.02 0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12x (m)y (m)0.0090.0080.0070.0060.0050.0040.0030.0020.00100.018 0.02 0.022 0.024 0.026 0.028 0.03x (m)y (m)0.0090.0080.0070.0060.0050.0040.0030.0020.00100.05 0.052 0.054 0.056 0.058 0.06 0.062x (m)Figure 9.3 – Mail<strong>la</strong>ge 2D construit à partir <strong>de</strong>s isopotentielles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> champ <strong>de</strong> <strong>la</strong>configuration expérimentale Fil - Fil (haut), détail à l’ano<strong>de</strong> (gauche) <strong>et</strong> à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (droite)4. on fait une itération sur les lignes i ∈ [1,l x +1]. Pour déterminer le centre C i,j , on s’appuiesur le centre C i−1,j . En ce point, on connaît analytiquement <strong>la</strong> direction n E du champextérieur E ext = −∇V ext grâce aux formules :n E (x,y).x =n E (x,y).y =β(βx − r 1 )(βx − r 1 ) 2 + (βy) 2 − x − βr 1(x − βr 1 ) 2 + y 2β 2 y(βx − r 1 ) 2 + (βy) 2 − y(x − βr 1 ) 2 + y 2on cherche alors l’intersection <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> champ issue <strong>de</strong> C i−1,j <strong>et</strong> <strong>de</strong> direction n E i−1,javec l’isopotentielle Φ(i). On utilise pour ce<strong>la</strong> une métho<strong>de</strong> itérative <strong>de</strong> dichotomie.128


9.2. Métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong>Les caractéristiques du mail<strong>la</strong>ge utilisé dans ce chapitre sont présentées Tableau 9.1. Lemail<strong>la</strong>ge est composé <strong>de</strong> l x = 100 mailles dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> champ <strong>et</strong> <strong>de</strong> l y = 10mailles dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s isopotentielles. L’angle θ est <strong>de</strong> 36˚. La grille obtenue est représentéeFigure 9.3. On représente à <strong>la</strong> fois les centres <strong>de</strong> cellules appartenant au domaine <strong>de</strong> calcul maisausi les cellules fictives, situées aux frontières du domaine.l x l y d r 1 r 2 θ100 10 40 mm 0,35 mm 1 mm 36˚Tableau 9.1 – Paramètres du mail<strong>la</strong>ge9.2.2 Conditions aux limitesSur les frontières S a <strong>et</strong> S c représentant l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> ainsi que sur les frontières Γ 0<strong>et</strong> Γ 1 les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong>s espèces sont nulles :∀k, (9.1)∀i ∈ [0,l x + 1], N k (i,0) = 0∀i ∈ [0,l x + 1], N k (i,l y + 1) = 0∀j ∈ [1,l y ], N k (0,j) = 0∀j ∈ [1,l y ], N k (l x + 1,j) = 0Sur S a , le potentiel est égal à V a = V G − RI où I est le courant total <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge. Sur S c ,le potentiel est nul. Le potentiel dû à <strong>la</strong> charge d’espace est nul sur S a <strong>et</strong> S c car, les électro<strong>de</strong>sétant considérées comme <strong>de</strong>s conducteurs parfaits, les charges sont aussitôt évacuées vers lecircuit extérieur :∀j ∈ [0,l y + 1],V (0,j) = V a∀j ∈ [0,l y + 1], V (l x + 1,j) = 0Sur les frontières Γ 0 <strong>et</strong> Γ 1 , les conditions aux limites pour le calcul du champ sont <strong>de</strong>s conditions<strong>de</strong> Neumann nulles, ce qui veut dire que le champ est parallèle à ces frontières. C<strong>et</strong>te hypothèsese justifie en <strong>de</strong>ux temps. Tout d’abord, le mail<strong>la</strong>ge est construit <strong>de</strong> telle façon que les maillessont parallèles au champ électrique extérieur. Ensuite, on suppose que l’angle d’ouverture π − θdu mail<strong>la</strong>ge est suffisament grand pour que <strong>la</strong> charge d’espace, créée essentiellement entre lesélectro<strong>de</strong>s, ne puisse pas modifier <strong>de</strong> façon conséquente le champ électrique total sur Γ 1 :∀i ∈ [1,l x ], E(i,0).n = 0,∀i ∈ [1,l x ], E(i,l y + 1).n = 0Un flux d’électrons proportionnel à celui <strong>de</strong>s ions positifs venant frapper <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> constitueune source supplémentaire pour les mailles i = l x . C<strong>et</strong>te source d’électrons issue du bombar<strong>de</strong>mentionique s’écrit :∀j ∈ [1,l y ],j e (l x ,j) = −γj i (l x ,j)129


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimental9.2.3 Condition limite sur le potentielGrâce à <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> champ électrique tangentiel sur les frontières Γ 0 <strong>et</strong> Γ 1 , le raisonnementeffectué au paragraphe 5.4 sur <strong>la</strong> condition limite sur le potentiel en S a est toujours va<strong>la</strong>ble. Pours’en assurer, reprenons l’équation (5.30) en l’adaptant au cas présent :∫Ω( ) ∫ ( )∂EV ext ∇. ǫ 0∂t + j ∂Edv = − ǫ 0Ω ∂t + j(.∇V ext dv + V ext∫S a∪S c∪Γ 0 ∪Γ 1)∂Eǫ 0∂t + j .nds} {{ }I f= 0 (9.2)L’intégrale I f portant sur les frontières du domaine se simplifie car E.n = 0 sur Γ 0 <strong>et</strong> Γ 1 . La<strong>de</strong>nsité du courant <strong>de</strong> conduction j sécrit j = e ∑ (±µ k N k E − D k ∇N k ), où seule <strong>la</strong> diffusion<strong>de</strong>s électrons est considérée. En supposant que ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport est très faible sur Γ 0 <strong>et</strong>Γ 1 , l’intégrale I f se résume aux contributions <strong>de</strong> S a <strong>et</strong> S c <strong>et</strong> l’on r<strong>et</strong>rouve <strong>la</strong> même formule queprécé<strong>de</strong>mment :∫ǫ 0 R∇f.ndsS} a{{ }C t. ∂V ∫a∂t − V a = −V G + R j.∇fdv (9.3)Ωoù <strong>la</strong> constante C t est calculée une fois pour toute au début du calcul.On rappelle l’expression du potentiel f, obtenu sur <strong>la</strong> configuration Fil - Fil, avec les notationsdu paragraphe 8.1 :f = 1 −(1 (x −2ln( R r 1) ln βr1 ) 2 + y 2 )(βx − r 1 ) 2 + (βy) 2(9.4)9.2.4 Description du schéma <strong>numérique</strong>Le schéma d’intégration <strong>numérique</strong> est le même que précé<strong>de</strong>mment. Le fait que le mail<strong>la</strong>geest ici 2D <strong>et</strong> qui plus est non uniforme, entraîne une discrétisation spatiale différente, toujoursselon <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s volumes finis. Les flux <strong>numérique</strong>s sont à nouveau obtenus par une métho<strong>de</strong><strong>de</strong> limiteur <strong>de</strong> pente <strong>de</strong> type minmod. L’intégration temporelle <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> transport suittoujours une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Runge Kutta à <strong>de</strong>ux étapes. L’intégration est ainsi d’ordre 2 en temps<strong>et</strong> en espace.130


9.2. Métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong>N n+1 2i,jLes équations <strong>de</strong> transport se discrétisent <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante := Ni,j n + ∆t2(+ ∆t 12 A i,j(+ ∆t 12 A i,j(ωi,j n + 1 ()a o i,jA F ni− 1 i,j 2 ,j − ae i,j F ni+ 1 2 ,j + 1) (a )s i,jA Gn − a n i,j− 1 i,j Gn i,j+ 1 i,j 2 2a e Di,j n + Dn i+1,ji,j2a n Di,j n + Dn i,j+1i,j2× Nn i+1,j − Nn i,jd e i,j× Nn i,j+1 − Nn i,jd n i,j− a o Di,j n + Dn i−1,ji,j2× Nn i,j − Nn i−1,jd o i,j− a s Di,j n + Dn i,j−1i,j× Nn i,j − Nn i,j−12 d s i,j(Ni,j n+1 = Ni,j n + ∆t ω n+1 2i,j+ 1 ()a o i,jA F n+1 2− i− 1 i,j 2 ,j ae i,j F n+1 2+ 1 ())a s i+ 1 2 ,j i,jA Gn+1 2− a n i,j− 1 i,j Gn+1 2i,j+ 1 i,j 22⎛+∆t 1 ⎝a e D n+1 2i,jA i,ji,j+ D n+1 22i+1,j⎛+∆t 1 ⎝a n D n+1 2i,j+ D n+1 2i,jA i,j 2i,j+1× Nn+1 2i+1,j − Nn+1 2i,jd e i,j× Nn+1 2i,j+1 − Nn+1 2i,jd n i,j− a o D n+1 2i,j+ D n+1 2i−1,ji,j2− a s D n+1 2i,j+ D n+1 2i,j−1i,j2Les flux <strong>numérique</strong>s F i+12 ,j <strong>et</strong> F i− 1 2 ,j suivant les ’lignes <strong>de</strong> champ’ <strong>et</strong> G i,j+ 1 <strong>et</strong> G2 i,j+12les ’isopotentielles’ du mail<strong>la</strong>ge sont calculés en introduisant les gran<strong>de</strong>urs suivantes :))× Nn+1 2i,j− N n+1 2i−1,jd o i,j(9.5)× Nn+1 2i,j− N n+1 2i,j−1d s i,jsuivant⎞⎠⎞⎠(9.6)(( )fni,j = Vp 0,i,j .n e i,j − µn i,j + µn i+1,j2(( )fni,j m = 2((gni,j)p=(( )gni,j m =−V 0,i,j .n o i,j − µn i,j + µn i−1,jV 0,i,j .n n i,j − µn i,j + µn i,j+12−V 0,i,j .n s i,j − µn i,j + µn i,j−12× V i+1,j n − V ) ()i,jnd e × Ni,j n + a × A i,ji,j2 a e i,j× V i,j n − V ) ()i−1,jnd o × Ni,j n − a × A i,ji,j2 a o i,j× V ni,j+1 − V ni,jd n i,j)× V ni,j − V ni,j−1d s i,j×)(×Ni,j n + b × A i,j2 a n i,j()N n i,j − b × A i,j2 a s i,jLes limiteurs <strong>de</strong> pente <strong>de</strong> type minmod sont définis <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante :(Nni+1,j − Ni,jn a = sminmod2 d e , Nn i,j − )Nn i−1,ji,j2 d o i,j(Nni,j+1 − Ni,jn b = sminmod2 d n , Nn i,j − )Nn i,j−1i,j2 d s i,javec toujours<strong>et</strong>sminmod(a,b) = signe(a) × |minmod(a,b)|⎧⎪⎨ a si a × b > 0 <strong>et</strong> |a| ≤ |b|minmod(a,b) = b si a × b > 0 <strong>et</strong> |a| > |b|⎪⎩0 sinon<strong>et</strong> signe(a) ={1 si a > 0)−1 si a < 0(9.7)(9.8)(9.9)(9.10)131


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimentalOn introduit finalement <strong>la</strong> fonction sg définie par :⎧⎪⎨ a si a ≥ 0 <strong>et</strong> b ≥ 0sg(a,b) = b si b < 0⎪⎩0 sinonAvec c<strong>et</strong>te notation, l’expression <strong>de</strong>s flux se simplifie :( (fF n)ni+ 1 2 ,j = sg i,j p ,( fi+1,jn )( (fF n)ni− 1 2 ,j = sg i−1,j p ,( fi,jn )( (gG n )n= sgi,j+ 1 i,j2p ,( gi+1,jn )( (g )n= sg i,j−1 p ,( gi,jn )G n i,j− 1 2mmmm))))(9.11)(9.12)(9.13)(9.14)L’équation différentielle vérifiée par le potentiel V a est intégrée selon <strong>la</strong> même métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>Runge Kutta à 2 étapes :V n+1 2aV n+1aoù ∆v i,j est le volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille i :⎛= Va n + ∆t 1⎝V n2 C t a − V G + R⎛= Va n + ∆t 1 ⎝V n+1 2C t a − V G + Rl x∑l y∑i=1 j=1l x ∑i=1 j=1j n i,j.∇f i,j ∆v i,j⎞l y∑⎠ (9.15)⎞j n+1 2i,j.∇f i,j ∆v i,j⎠ (9.16)∆v i,j = LA i,j (9.17)La discrétisation <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Poisson donne le système, ∀i ∈ [1,l x ] <strong>et</strong> ∀j ∈ [1,l y ] :A i,j V ni+1,j + B i,j V ni−1,j + C i,j V ni,j+1 + D i,j V ni,j−1 − (A i,j + B i,j + C i,j + D i,j ) V ni,j= −A i,jeǫ 0(N1+ + N 2 + − N − − N e) ni,j(9.18)avecA i,j = ae i,jd e i,j, B i,j = ao i,jd o i,j, C i,j = an i,jd n , D i,j = as i,ji,jd s i,jLe champ électrique est calculé c<strong>et</strong>te fois-ci par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> itérative <strong>de</strong>s gradients conjugués.Les conditions aux limites pour <strong>la</strong> résolution du problème sont explicitées au paragraphe9.2.2.9.2.5 Paramètres du calculLes paramètres utilisés pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge 2D sont répertoriés Tableau 9.2. Legénérateur fournit une tension V G <strong>de</strong> 30 kV via une résistance R <strong>de</strong> 1 kΩ. Le longueur L <strong>de</strong>s132


9.3. RésultatsV G R γ L V 0 P 0 T 0 N init30 kV 1 kΩ 10 −4 16 cm 0 m/s 1 bar 300 K 10 3 cm −3Tableau 9.2 – Paramètres pour le modèle 2D <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne Fil - Fil0.3t = 0 µsx 10 460.6t = 0 µsx 10 460.2550.550.240.44y (cm)0.153y (cm)0.330.120.220.0510.1101.9 2 2.1 2.2x (cm)005.6 5.8 6 6.2x (cm)0Figure 9.4 – Isovaleurs du champ électrique en V/cm à l’ano<strong>de</strong> (gauche) <strong>et</strong> à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (droite)à l’instant initialélectro<strong>de</strong>s est <strong>de</strong> 16 cm. L’écoulement externe est au repos dans les conditions normales d<strong>et</strong>empérature <strong>et</strong> <strong>de</strong> pression. Enfin, les particules sont au nombre initial <strong>de</strong> 10 3 par cm −3 .En terme <strong>de</strong> potentiel, les conditions initiales correspon<strong>de</strong>nt à l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension V Gaux bornes du domaine, entre S a portée à <strong>la</strong> tension V G <strong>et</strong> S c portée à une tension nulle. Lechamp électrique extérieur résultant apparaît Figure 9.4. Celui-ci est plus important à l’ano<strong>de</strong>,où il atteint un niveau <strong>de</strong> 60 kV/cm, qu’à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> où <strong>la</strong> valeur maximale obtenue est <strong>de</strong> 30kV/cm. Ces niveaux sont re<strong>la</strong>tivement faibles, comparés aux valeurs maximales <strong>de</strong> 137 <strong>et</strong> 49 kVobtenues théoriquement à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, voir paragraphe 8.2. Ceci estdû au manque <strong>de</strong> finesse du mail<strong>la</strong>ge, qui est composé <strong>de</strong> 100 mailles au lieu <strong>de</strong> 400 pour lemodèle pseudo 1D. Le centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> première maille <strong>de</strong> calcul est située à 400 µm <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s.Comme le champ <strong>la</strong>p<strong>la</strong>cien décroît en 1/x au voisinage <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, le champ maximal sur lesmailles <strong>de</strong> calcul est fortement diminué. La raison en est le coût important <strong>de</strong>s calculs 2D. C<strong>et</strong>terépartition du champ électrique suffit cependant à déclencher une décharge électrique comme lemontrent les résultats présentés dans le paragraphe suivant.9.3 RésultatsOn détaille successivement le courant électrique obtenu, le régime <strong>de</strong> décharge <strong>et</strong> son eff<strong>et</strong>sur l’aérodynamique.9.3.1 Courant électriqueLe courant électrique est représenté Figure 9.5. Après un pulse initial généré à l’ano<strong>de</strong> dontl’intensité est <strong>de</strong> 10 mA environ, on observe un train <strong>de</strong> pulses d’assez haute fréquence jusqu’au133


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimental10 4 t (s)10 3I (µA)10 210 110 00 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2x 10 −3Figure 9.5 – Courant électrique, phase transitoire suivie d’un régime établi <strong>de</strong> pulsestemps t = 0,15 ms environ. Après examen, ces pulses se trouvent être générés à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Leurfréquence est <strong>de</strong> 50 kHz environ. Ils se rapprochent <strong>de</strong>s pulses <strong>de</strong> Trichel <strong>et</strong> sont générés parun champ électrique plus important à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> forte charge positive créée parle premier pic anodique. Après ce régime qui dépend beaucoup <strong>de</strong> l’état initial, il s’en suit unepério<strong>de</strong> transitoire durant <strong>la</strong>quelle les espèces sont peu à peu évacuées. A l’instant t = 0,6 msenviron, un nouveau régime <strong>de</strong> pulses est initié. Ce régime est établi. Ces pulses sont créés par<strong>de</strong>s ava<strong>la</strong>nches électroniques très intenses à l’ano<strong>de</strong>. Les pics <strong>de</strong> courants atteignent 7 mA. Leurfréquence, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5 kHz, est cependant faible comparée à celles <strong>de</strong>s pulses observées sur lesconfigurations Sphère - Sphère <strong>et</strong> Fil - Cylindre <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 100 kHz. Comme l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>spics est légèrement moins importante aussi, le nombre global d’ions <strong>et</strong> électrons créés sur unepério<strong>de</strong> complète est en moyenne plus faible. Ce<strong>la</strong> se traduit par un courant <strong>de</strong> collecte d’unedizaine <strong>de</strong> µA entre les pics. Comparées aux mesures <strong>et</strong> modèles précé<strong>de</strong>nts, <strong>la</strong> valeur mais aussi<strong>la</strong> fréquence du courant sont sous-estimées d’un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur. L’utilisation d’un mail<strong>la</strong>geplus fin <strong>de</strong>vrait perm<strong>et</strong>tre d’obtenir un champ électrique mieux simulé <strong>et</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver un courantélectrique plus en accord avec les expériences. Le fait d’utiliser un mail<strong>la</strong>ge relâché s’apparenteà diminuer <strong>la</strong> tension V G , on décrit ainsi un régime <strong>de</strong> décharge qui s’initie dans <strong>de</strong>s conditionsdéfavorables mais qui s’initie toutefois. On s’intéresse à le décrire lors <strong>de</strong>s paragraphes suivants.9.3.2 Etu<strong>de</strong> du régime établiLe régime établi qui débute à t = 0,6 ms est constitué <strong>de</strong> pulses durant lesquels les espèceschargées sont créées. La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces pulses est d’environ 0,2 ms. La Figure 9.6 représentel’évolution du nombre d’ions positifs près <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>, en <strong>de</strong>s instants différents d’une mêmepério<strong>de</strong>. Sur <strong>la</strong> courbe t = 1000 µs, le nuage d’ions positifs en forme <strong>de</strong> haricot a été créé lors dupulse qui vient d’avoir lieu. Situé en x ≃ 2,5 cm, sa <strong>de</strong>nsité est <strong>de</strong> 10 10 cm −3 environ. L’instant134


9.3. Résultatssuivant, à t = 1030 µs, ce nuage s’est dép<strong>la</strong>cé vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> pour atteindre x ≃ 3 cm avecune <strong>de</strong>nsité qui a diminué à 10 9 cm −3 par eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> diffusion <strong>et</strong> <strong>de</strong>s recombinaisons. La vitesse <strong>de</strong>dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s ions est ainsi <strong>de</strong> 170 m/s environ. Ce nuage poursuit sa route vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>,Figure 9.7 où l’on voit que <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s ions positifs est très étalée. Les ions positifs sontdispersés sur une hauteur <strong>de</strong> 2 cm environ. Selon l’instant choisi, à savoir selon qu’un nuaged’ions a rejoint <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> ou non, <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité varie <strong>de</strong> 10 8 à 10 9 cm −3 . Durant c<strong>et</strong>te phase, lechamp électrique près <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> croît à mesure que les ions positifs s’éloignent, Figure 9.8. L’eff<strong>et</strong><strong>de</strong>s ions positifs qui consiste à masquer l’électro<strong>de</strong> s’atténue peu à peu.A l’instant t = 1173 µs, <strong>la</strong> région proche <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> est vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> charges. Le champ électriqueatteint alors une valeur proche <strong>de</strong> 45 kV/cm qui perm<strong>et</strong> l’initiation d’une nouvelle ava<strong>la</strong>ncheélectronique. Les électrons nécessaires à l’initiation <strong>de</strong> ce nouveau pulse sont issus du processusd’émission secondaire par bombar<strong>de</strong>ment ionique à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Celle-ci produit en eff<strong>et</strong> continuellementun niveau d’électrons <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 2 à 10 3 cm −3 . Le nombre d’ions positifs créés lors dupulse est d’environ 10 12 par cm −3 , à t = 1174 µs. C<strong>et</strong>te charge d’espace a pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> diminuersensiblement <strong>la</strong> valeur du champ électrique à l’ano<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s valeurs proches <strong>de</strong> 30 kV/cm, provoquantl’arrêt <strong>de</strong> l’ava<strong>la</strong>nche électronique. Les électrons sont presque instantanément absorbés parl’ano<strong>de</strong>, <strong>la</strong> fréquence d’échantillonage <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> 1 MHz ne perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> les observer. Lesions négatifs sont très peu nombreux <strong>et</strong> également rapi<strong>de</strong>ment absorbés sur leur lieu <strong>de</strong> créationunique. Il ne subsiste alors que <strong>de</strong>s ions positifs qui dérivent vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>.Dans ce régime <strong>de</strong> décharge, seule l’ano<strong>de</strong> est le siège d’une ionisation importante. Le champélectrique près <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> est trop faible pour entr<strong>et</strong>enir une quelconque ava<strong>la</strong>nche, Figure9.9. Le champ électrique reste proche <strong>de</strong> 35 kV/cm <strong>et</strong> ce, même lors <strong>de</strong>s pulses à l’ano<strong>de</strong> quipourraient provoquer l’augmentation du champ par eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> redistribution. La catho<strong>de</strong> joue cependantun rôle <strong>de</strong> pourvoyeur d’électrons en complément du détachement électronique. L’étu<strong>de</strong>effectuée grâce au modèle pseudo 1D <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te configuration Fil - Fil, au chapitre 8, a montrél’importance du bombar<strong>de</strong>ment ionique. La catho<strong>de</strong> donc, même si elle ne produit pas un niveauimportant d’espèces, perm<strong>et</strong> l’entr<strong>et</strong>ien du régime <strong>de</strong> pulses observé.En conclusion, les calculs effectués sur un domaine bidimensionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge Fil - Filmontrent un accord qualitatif avec les mesures. En particulier, le modèle 2D a <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong>décrire <strong>de</strong>s régimes pulsés tels que ceux observés expérimentalement. Il convient cependant <strong>de</strong>rester pru<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas considérer ce résultat comme définitivement acquis, étant donné queseule une échelle démonstrative, peu raffinée, est proposée ici.Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’aérodynamicien, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur importante est toujours <strong>la</strong> force électriquequi s’exerce sur le flui<strong>de</strong>. La force moyenne sur une pério<strong>de</strong> du régime établi <strong>de</strong> pulses est concentréedans les régions proches <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, Figure 9.10. Un pic <strong>de</strong> force d’environ 450 N/m 3s’observe près <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>. Ce pic est le résultat <strong>de</strong> <strong>la</strong> création périodique d’ions positifs dans unezone <strong>de</strong> champ fort. Ce niveau décroît pour atteindre 150 N/m 3 à environ 2 mm <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi. Ens’éloignant <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong>, <strong>la</strong> force diminue mais s’applique sur une hauteur <strong>de</strong> plus en plus gran<strong>de</strong>.135


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimentalLe nuage d’ions positifs se détend dans une région où le champ est faible. On combine à <strong>la</strong> foisune <strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> un champ électrique amoindris. Lorsqu’ils atteignent <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, ces ions sont <strong>de</strong>nouveau accélérés fortement vers l’électro<strong>de</strong>, provoquant un regain <strong>de</strong> force volumique. Dans lemême temps, leur nombre par unité <strong>de</strong> volume augmente. On obtient alors à nouveau en régionproche <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> une force plus élevée, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 400 N/m 3 . Il s’agit ici d’une contributionpratiquement continue <strong>de</strong>s ions positifs à <strong>la</strong> force électrique, comme le montre <strong>la</strong> présenceconstante d’ions dans c<strong>et</strong>te région, Figure 9.7. Par rapport aux résultats du modèle pseudo 1D<strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge Fil - Fil, les forces sont d’un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur inférieures. L’explication d’untel écart est que le champ électrique près <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s est sous estimé du fait d’un mail<strong>la</strong>gecommençant assez loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> celles-ci. On dispose cependant d’une répartition spatialeissue du calcul <strong>et</strong> non d’un modèle du type "épaisseur <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma S".136


9.3. Résultats2t = 1000 µs122t = 1030 µs121.5101.510y (cm)18y (cm)180.560.5644022 2.5 3 3.5 4x (cm)t = 1060 µs12022 2.5 3 3.5 4x (cm)t = 1173 µs121.5101.510y (cm)18y (cm)180.560.5644022 2.5 3 3.5 4x (cm)t = 1174 µs12022 2.5 3 3.5 4x (cm)t = 1180 µs121.5101.510y (cm)18y (cm)180.560.5644022 2.5 3 3.5 4x (cm)t = 1200 µs12022 2.5 3 3.5 4x (cm)t = 1210 µs121.5101.510y (cm)18y (cm)180.560.564402 2.5 3 3.5 4x (cm)02 2.5 3 3.5 4x (cm)Figure 9.6 – Isovaleurs <strong>de</strong> log 10 (N + ) avec N + en cm −3 , à l’ano<strong>de</strong>137


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimental2t = 1000 µs122t = 1030 µs121.5101.510y (cm)18y (cm)180.560.564404 4.5 5 5.5 6x (cm)t = 1060 µs21204 4.5 5 5.5 6x (cm)t = 1173 µs2121.5101.510y (cm)18y (cm)180.560.564404 4.5 5 5.5 6x (cm)t = 1174 µs21204 4.5 5 5.5 6x (cm)t = 1180 µs2121.5101.510y (cm)18y (cm)180.560.564404 4.5 5 5.5 6x (cm)t = 1200 µs21204 4.5 5 5.5 6x (cm)t = 1210 µs2121.5101.510y (cm)18y (cm)180.560.564404 4.5 5 5.5 6x (cm)04 4.5 5 5.5 6x (cm)Figure 9.7 – Isovaleurs <strong>de</strong> log 10 (N + ) avec N + en cm −3 , à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>138


9.3. Résultats0.3t = 1000 µsx 10 460.3t = 1030 µsx 10 460.2550.2550.240.24y (cm)0.153y (cm)0.1530.120.120.0510.05101.9 2 2.1 2.2x (cm)t = 1060 µs0.30x 10 4601.9 2 2.1 2.2x (cm)t = 1173 µs0.30x 10 460.2550.2550.240.24y (cm)0.153y (cm)0.1530.120.120.0510.05101.9 2 2.1 2.2x (cm)t = 1174 µs0.30x 10 4601.9 2 2.1 2.2x (cm)t = 1180 µs0.30x 10 460.2550.2550.240.24y (cm)0.153y (cm)0.1530.120.120.0510.05101.9 2 2.1 2.2x (cm)t = 1200 µs0.30x 10 4601.9 2 2.1 2.2x (cm)t = 1210 µs0.30x 10 460.2550.2550.240.24y (cm)0.153y (cm)0.1530.120.120.0510.05101.9 2 2.1 2.2x (cm)001.9 2 2.1 2.2x (cm)0Figure 9.8 – Isovaleurs du champ électrique en V/cm, à l’ano<strong>de</strong>139


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimental0.6t = 1000 µsx 10 460.6t = 1030 µsx 10 460.550.550.440.44y (cm)0.33y (cm)0.330.220.220.110.1105.6 5.8 6 6.2x (cm)t = 1060 µs0.60x 10 4605.6 5.8 6 6.2x (cm)t = 1173 µs0.60x 10 460.550.550.440.44y (cm)0.33y (cm)0.330.220.220.110.1105.6 5.8 6 6.2x (cm)t = 1174 µs0.60x 10 4605.6 5.8 6 6.2x (cm)t = 1180 µs0.60x 10 460.550.550.440.44y (cm)0.33y (cm)0.330.220.220.110.1105.6 5.8 6 6.2x (cm)t = 1200 µs0.60x 10 4605.6 5.8 6 6.2x (cm)t = 1210 µs0.60x 10 460.550.550.440.44y (cm)0.33y (cm)0.330.220.220.110.1105.6 5.8 6 6.2x (cm)005.6 5.8 6 6.2x (cm)0Figure 9.9 – Isovaleurs du champ électrique en V/cm, à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>140


9.3. Résultats54400y (cm)32300200110002 3 4 5 6x (cm)0.70.70.64000.6400y (cm)0.50.40.3300200y (cm)0.50.40.33002000.20.11000.20.110001.8 2 2.2 2.4x (cm)05.6 5.8 6 6.2x (cm)Figure 9.10 – Force électrique moyenne (Nm −3 ) sur le domaine (haut), détail à l’ano<strong>de</strong> (gauche)<strong>et</strong> à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (droite)141


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimental9.4 Vent ionique9.4.1 Description du calculL’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique obtenue avec le modèle 2D <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge Fil - Fil est testéedans ce paragraphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière que pour le modèle pseudo 1D.y (cm)300,50entrée subsoniqueglissement200 ou 400 maillesp<strong>la</strong>smaparoi70 maillessortie subsonqiue, P = 1 atm0 2 610x (cm)Figure 9.11 – Schéma représentatif du calcul aérodynamique avec Modèle <strong>de</strong> force Pseudo 1DOn considère le seul eff<strong>et</strong> moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique, qui est en fait une force pulsée. Malgréle fait que <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pulsation est ici <strong>de</strong> 5 kHz, c’est-à-dire une fréquence d’à peineun ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur supérieur à <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s instables <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche limite (<strong>de</strong> 100 à1000 Hz), on suppose que l’eff<strong>et</strong> sur l’aérodynamique est bien approché par le niveau moyen <strong>de</strong>force. Le but est non pas d’effectuer une étu<strong>de</strong> portant sur l’instabilité <strong>de</strong> l’écoulement mais plutôtd’obtenir un ordre d’idée du vent ionique créé par l’actionneur. L’eff<strong>et</strong> moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge estsuffisant pour dégager les principales tendances <strong>de</strong> l’action p<strong>la</strong>sma, au moins pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’eff<strong>et</strong> sur un écoulement au repos.On dispose d’une répartition spatiale bidimensionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique. Le domaine <strong>de</strong>calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge est représenté schématiquement Figure 9.11, en complément du domainerectangu<strong>la</strong>ire sur lequel s’effectue le calcul aérodynamique avec le co<strong>de</strong> CEDRE. Les dimensions<strong>et</strong> les conditions limites du calcul aérodynamique sont les mêmes que lors <strong>de</strong>s calculs précé<strong>de</strong>ntsre<strong>la</strong>tifs au modèle phénoménologique du chapitre 4, <strong>et</strong> au modèle pseudo 1D du chapitre 8. Lenombre <strong>de</strong> mailles est toujours <strong>de</strong> 70 dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s y. Par contre, <strong>de</strong>ux mail<strong>la</strong>ges ontété testés, comprenant 200 <strong>et</strong> 400 mailles suivant les x. Les mail<strong>la</strong>ges servant aux calculs <strong>de</strong>l’écoulement (mail<strong>la</strong>ge Aéro) <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge (mail<strong>la</strong>ge P<strong>la</strong>sma) apparaissent Figure 9.12.Pour effectuer <strong>la</strong> <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> aérodynamique, il est nécessaire d’interpoler les valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong>force du mail<strong>la</strong>ge P<strong>la</strong>sma vers le mail<strong>la</strong>ge Aéro. C<strong>et</strong>te interpo<strong>la</strong>tion est effectuée au moyen dulogiciel Tecplot. Un programme, développé dans le cadre <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse, perm<strong>et</strong> alorsd’ajuster c<strong>et</strong>te interpo<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> d’écrire <strong>la</strong> force au format utilisable par le co<strong>de</strong> CEDRE. Lerésultat <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est l’obtention <strong>de</strong> <strong>la</strong> force électrique sur le mail<strong>la</strong>ge Aéro, Figure 9.13pour un mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> 200 mailles, <strong>et</strong> Figure 9.14 pour un mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> 400 mailles. On observe queles forces interpolées sont quasiment les mêmes pour les <strong>de</strong>ux mail<strong>la</strong>ges testés.142


9.4. Vent ionique0.120.10.08y (m)0.060.040.020-0.02 0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12x (m)Figure 9.12 – Mail<strong>la</strong>ges pour les calculs <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge électrique (isopotentielles <strong>et</strong> lignes <strong>de</strong>champ) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’aérodynamique (rectangu<strong>la</strong>ire)0.70.70.64000.6400y (cm)0.50.40.3300200y (cm)0.50.40.33002000.20.11000.20.110001.8 2 2.2 2.4x (cm)05.6 5.8 6 6.2x (cm)Figure 9.13 – Force interpolée (Nm −3 ) sur le mail<strong>la</strong>ge Aéro à 200 mailles, à l’ano<strong>de</strong> (gauche) <strong>et</strong>à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (droite)0.70.70.64000.6400y (cm)0.50.40.3300200y (cm)0.50.40.33002000.20.11000.20.110001.8 2 2.2 2.4x (cm)05.6 5.8 6 6.2x (cm)Figure 9.14 – Force interpolée (Nm −3 ) sur le mail<strong>la</strong>ge Aéro à 400 mailles, à l’ano<strong>de</strong> (gauche) <strong>et</strong>à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> (droite)143


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimentalDes tests supplémentaires montrent qu’un mail<strong>la</strong>ge à 100 mailles est trop peu raffiné pourbien r<strong>et</strong>ranscrire l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge. Dans ce qui suit, les résultats obtenus avec le mail<strong>la</strong>ge leplus fin sont décrits.9.4.2 Ecoulement externe au reposLe calcul du vent ionique est effectué sur un écoulement initialement au repos. Le flui<strong>de</strong> estmis en mouvement préférentiellement dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s x, <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, Figure9.15. Il subit une première accélération forte à l’ano<strong>de</strong> <strong>et</strong> une <strong>de</strong>uxième à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Entre les<strong>de</strong>ux il est légèrement accéléré. Après <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, l’écoulement est freiné par frottement visqueux.Le gain <strong>de</strong> vitesse maximal est <strong>de</strong> 1,3 m/s environ. Le flui<strong>de</strong> est aspiré <strong>de</strong>s parties supérieuresvers <strong>la</strong> paroi pour ensuite être dirigé <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> vers <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>scription rejoint lesobservations expérimentales. Les niveaux <strong>de</strong> vitesse sont cependant sous-estimés <strong>de</strong> moitié.Les profils <strong>de</strong> vitesse sont comparés aux mesures <strong>de</strong> Séraudie [62] en différentes abscisses. Legain <strong>de</strong> vitesse généré par l’ano<strong>de</strong> est <strong>de</strong> 1 m/s sur les présents calculs en x = 3, 4 <strong>et</strong> 5 cm,au lieu <strong>de</strong> 2,5 à 3 m/s. L’action <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> est donc sous-estimée. L’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur du ventionique reste cependant réaliste. La zone d’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge se rapporte bien à celle <strong>de</strong>sexpériences, à savoir qu’elle s’étend sur plus <strong>de</strong> 1 cm au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi. La bonne <strong>de</strong>scriptionspatiale <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’actionneur constitue une avancée importante du modèle 2D, par rapportau précé<strong>de</strong>nt modèle 1D. Le gain <strong>de</strong> vitesse obtenu à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> se rapprocher <strong>de</strong>smesures <strong>et</strong> il ne subsiste en x = 8 cm qu’un écart <strong>de</strong> 1 m/s. Le modèle 2D <strong>de</strong>s décharges, bienque peu résolu en espace, perm<strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> simuler re<strong>la</strong>tivement bien le vent ionique créé par ledispositif expérimental du chapitre 3.9.4.3 Ecoulement externe basse vitesseLa force électrique est appliquée sur l’écoulement <strong>de</strong> couche limite sur p<strong>la</strong>que p<strong>la</strong>ne. L’eff<strong>et</strong> surl’aérodynamique est peu visible sur les cartographies <strong>de</strong>s vitesses tangentielle <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ireà <strong>la</strong> paroi, Figure 9.17. On note que <strong>la</strong> vitesse d’aspiration du flui<strong>de</strong> est d’à peine 6 cm/s. Il estplus diffile, avec <strong>la</strong> même force, <strong>de</strong> dévier un écoulement <strong>de</strong> 5 m/s, que <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en mouvementun flui<strong>de</strong> au repos.Les profils <strong>de</strong> vitesse montrent à nouveau une action plus faible par rapport aux mesures,Figure 9.18. L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> force p<strong>la</strong>sma est <strong>de</strong> rajouter une vitesse maximale <strong>de</strong> 0,5 m/s dans <strong>la</strong>couche limite.En conclusion, <strong>la</strong> force obtenue grâce au modèle 2D <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge électrique perm<strong>et</strong> d’obtenirune <strong>de</strong>scription qualitativement en accord avec les observations expérimentales <strong>et</strong> les mesuresassociées. Quantitativement, le vent ionique est sous-estimé <strong>de</strong> moitié. Son action sur les écoulements<strong>de</strong> couche limite en est alors défavorisée.144


9.4. Vent ioniqueFigure 9.15 – Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> paroi (droite) du ventionique obtenu avec le modèle 2D <strong>de</strong>s décharges1x = 3 cm1x = 4 cm0.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5U (m/s)x = 5 cm100 1 2 3 4 5U (m/s)x = 8 cm10.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5U (m/s)00 1 2 3 4 5U (m/s)Figure 9.16 – Profils <strong>de</strong> vitesse du vent ionique obtenu par le modèle 2D (—) <strong>et</strong> par les mesures[62] (o)145


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimentalFigure 9.17 – Composantes tangentielle (gauche) <strong>et</strong> perpendicu<strong>la</strong>ire (droite) <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>l’écoulement obtenu avec le modèle 2D <strong>de</strong>s décharges1x = 3 cm1x = 4 cm0.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5 6 7U (m/s)x = 5 cm100 1 2 3 4 5 6 7U (m/s)x = 8 cm10.80.8y (cm)0.60.4y (cm)0.60.40.20.200 1 2 3 4 5 6 7U (m/s)00 1 2 3 4 5 6 7U (m/s)Figure 9.18 – Profils <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> l’écoulement avec p<strong>la</strong>sma, modèle 2D <strong>de</strong>s décharges (—) <strong>et</strong>mesures [62] (o), par rapport à l’écoulement porteur (- -)146


9.5. Conclusion9.5 ConclusionVenant en suite logique <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> décharges Sphère - Sphère, Fil - Cylindre <strong>et</strong> Fil - Filmonodimensionnel, le modèle bidimensionnel complète <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription du dispositif expérimentalen résolvant <strong>la</strong> décharge à <strong>la</strong> fois entre, mais aussi au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s. En utilisant unmail<strong>la</strong>ge peu raffiné, le modèle physique <strong>et</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> associée perm<strong>et</strong>tent néanmoins<strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>s enseignements importants. Tout d’abord, il est capable <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver <strong>de</strong>s régimespulsés, que ce soit <strong>de</strong>s pulses cathodiques au début <strong>de</strong>s <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s, ou <strong>de</strong>s pulses anodiques par<strong>la</strong> suite. Le modèle a donc <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> représenter <strong>de</strong>s phénomènes dont <strong>la</strong> dynamique esttrès rapi<strong>de</strong> (quelques dizaines <strong>de</strong> ns pour les ava<strong>la</strong>nches électroniques) <strong>et</strong> sur <strong>de</strong>s temps longs (<strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> ms). Parvenir à relier ces <strong>de</strong>ux échelles <strong>de</strong> temps, sur un domaine spatial é<strong>la</strong>rgi au2D, est un premier résultat encourageant. L’action sur l’aérodynamique, à savoir <strong>la</strong> création d’unvent ionique en accord qualitatif avec les mesures, justifie a posteriori <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> utilisée pour lecoup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s parties p<strong>la</strong>sma <strong>et</strong> aérodynamique. Les coûts <strong>de</strong> calcul ne perm<strong>et</strong>tent cependant pas<strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r complètement l’approche bidimensionnelle du modèle par une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> convergenceen mail<strong>la</strong>ge. Si seulement 20 heures <strong>de</strong> calcul sur un processeur <strong>de</strong> 2 GHz ont été nécessairespour simuler <strong>la</strong> décharge sur 1 ms avec le mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> 100 × 10 mailles, les mêmes calculs sur <strong>de</strong>smail<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> 400 × 40 <strong>et</strong> 800 × 40 nécessiteraient 800 <strong>et</strong> 5000 heures respectivement, d’après <strong>de</strong>spremières estimations. Seule l’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>numérique</strong>s visant à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>scoûts <strong>de</strong> calcul perm<strong>et</strong>trait <strong>de</strong> confirmer définitivement les résultats obtenus.147


9. <strong>Modélisation</strong> 2D du cas expérimental148


Chapitre 10ConclusionC<strong>et</strong>te thèse, financée par <strong>la</strong> DGA, <strong>et</strong> menée au Centre <strong>de</strong> Toulouse <strong>de</strong> l’ONERA/DMAE encol<strong>la</strong>boration avec l’ONERA/DTIM <strong>et</strong> le <strong>la</strong>boratoire MIP <strong>de</strong> Toulouse, s’inscrit dans le cadregénéral du contrôle <strong>de</strong>s écoulements aérodynamiques. Les moyens d’action utilisés sont les p<strong>la</strong>smasproduits par les décharges couronnes.L’objectif <strong>de</strong>s travaux entrepris concernait plus précisément le développement d’un outil<strong>numérique</strong> capable <strong>de</strong> prédire <strong>la</strong> <strong>génération</strong> <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma dans les décharges couronnes <strong>et</strong> leur interactionavec l’aérodynamique. Au terme <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, les principaux résultats à r<strong>et</strong>enir sontles suivants.Un modèle physique <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>smas <strong>et</strong> décharges sur l’aérodynamique, reliant <strong>la</strong> force<strong>et</strong> le courant électriques, perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> vérifier l’hypothèse d’un transfert <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement<strong>de</strong>s espèces chargées vers les molécules neutres du gaz.Un modèle <strong>numérique</strong> <strong>de</strong>s décharges a été testé sur <strong>de</strong>s configurations simplifiées. A unepremière étape <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> l’outil <strong>numérique</strong> a suivi l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s couronnes positive <strong>et</strong> négative,isolées l’une <strong>de</strong> l’autre. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> a montré que les phénomènes électriques à l’origine<strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong>s gaz ionisés sont <strong>de</strong> nature pulsatoire <strong>et</strong> dépen<strong>de</strong>nt du rayon <strong>de</strong> courbure <strong>de</strong>sélectro<strong>de</strong>s.L’application <strong>de</strong> ce modèle <strong>numérique</strong> à <strong>la</strong> configuration expérimentale constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxfils parallèles incrustés sur une p<strong>la</strong>que est d’abord déclinée sous une forme pseudo monodimensionnelle.Par une étu<strong>de</strong> détaillée <strong>et</strong> minutieuse <strong>de</strong>s phénomènes physiques mis en jeu, le modèlefait apparaître une interaction forte entre les couronnes positive <strong>et</strong> négative. Le régime <strong>de</strong> déchargeobtenu par ce modèle, continu, explique <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s espèces électriques dans lesrégions proches <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s, grâce à l’ensemencement secondaire en électrons par le bombar<strong>de</strong>mentionique <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>. Bien que le modèle ne décrive pas les pics <strong>de</strong> courant mesurés,<strong>la</strong> composante continue du courant est bien r<strong>et</strong>ranscrite. Un régime <strong>de</strong> pulses se rapprochant149


10. Conclusion<strong>de</strong>s observations expérimentales est favorisé par les phénomènes diffusifs. Les niveaux <strong>de</strong> forceélectrique obtenus, une fois appliqués à <strong>de</strong>s écoulements simples, perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver un bonaccord qualitatif du vent ionique avec les résultats expérimentaux.Une stratégie <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge d’un module pour <strong>la</strong> <strong>génération</strong> <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma <strong>et</strong> d’un autre pour l’eff<strong>et</strong>sur l’aérodynamique a été validée. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> justifie un coup<strong>la</strong>ge du type chaînage dont leprincipe est <strong>de</strong> calculer l’écoulement aéroynamique une fois <strong>la</strong> force électrique déterminée par lemodule p<strong>la</strong>sma.C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> du calcul <strong>de</strong>s décharges puis <strong>de</strong> son action sur l’aérodynamique trouve un échofavorable dans le cas du calcul bidimensionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie p<strong>la</strong>sma. Malgré un mail<strong>la</strong>ge forcémentgrossier, <strong>la</strong> décharge obtenue est physiquement réaliste. Le modèle a <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> décrire unrégime pulsé représentatif <strong>de</strong>s phénomènes physiques. L’ano<strong>de</strong> est le siège <strong>de</strong> pulses <strong>de</strong> courantlors <strong>de</strong>squels <strong>la</strong> charge d’espace joue un rôle prépondérant. La catho<strong>de</strong> fournit quant à elle lesélectrons nécessaires à l’entr<strong>et</strong>ien du système. Ces résultats, qui manquent <strong>de</strong> précision, offrenttoutefois un bon accord qualitatif avec les résultats expérimentaux.Les perspectives qui peuvent faire suite à ces travaux concernent <strong>de</strong>ux axes d’étu<strong>de</strong>s. Le premierest un vol<strong>et</strong> expérimental. Le second vise à poursuivre l’étu<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> bidimensionnelle<strong>de</strong>s décharges <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’aérodynamique.Des expériences représentatives <strong>de</strong>s configurations simplifiées Sphère - Sphère <strong>et</strong> Fil - Cylindreperm<strong>et</strong>traient tout d’abord <strong>de</strong> comparer les courants obtenus par <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>numérique</strong> à<strong>de</strong>s mesures. Une configuration Fil - Fil en l’absence <strong>de</strong> p<strong>la</strong>que diélectrique est aussi envisageable,afin <strong>de</strong> déterminer l’influence <strong>de</strong> ce diélectrique sur le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge. C<strong>et</strong>te étapeserait utile pour affiner <strong>et</strong> mieux tester les modèles.En parallèle, <strong>de</strong>s <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s bidimensionnelles utilisant un mail<strong>la</strong>ge plus fin, notamment près<strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s poursuivraient logiquement le travail réalisé durant c<strong>et</strong>te thèse. De tels calculs perm<strong>et</strong>traient<strong>de</strong> rendre les résultats plus précis, notamment par une résolution améliorée <strong>de</strong>s zones<strong>de</strong> gaines, lieux principaux <strong>de</strong> création <strong>de</strong>s charges électriques. Des métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s frontsd’ionisation, telle que celle décrite par Montijn <strong>et</strong> utilisant un raffinement <strong>de</strong> mail<strong>la</strong>ge adaptatif[39], peuvent s’avérer très utiles, bien que coûteuses. Le coût <strong>de</strong> calcul augmentant comme lecarré du nombre <strong>de</strong> mailles, <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>numérique</strong>s visant à <strong>la</strong> réduction du pas <strong>de</strong> temps<strong>de</strong>vront être mises au point. L’implicitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétique chimique apporterait une réductionimportante <strong>de</strong> ce pas <strong>de</strong> temps. La parallélisation du co<strong>de</strong> jouerait également en faveur d’unediminution <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> calcul.Le circuit extérieur est modélisé dans le présent travail par une source <strong>de</strong> tension continuemise en série avec une résistance électrique. Une modélisation plus é<strong>la</strong>borée du générateur sous150


forme <strong>de</strong> capacités, inductances <strong>et</strong> résistances perm<strong>et</strong>trait <strong>de</strong> préciser l’interaction qui existeentre <strong>la</strong> décharge <strong>et</strong> le circuit.Dans le même temps, fort <strong>de</strong>s résultats encourageants apportés par un modèle <strong>de</strong> cinétiquesimplifié, un enrichissement <strong>de</strong> ce modèle <strong>de</strong>vrait affiner le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge. Ils’agit là d’un travail complexe <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s réactions parmi les 450 détaillées par Kossyi[24]. La p<strong>la</strong>que diélectrique peut également jouer un rôle lors du développement <strong>de</strong>s décharges,par absorption <strong>de</strong> particules ou encore par émission secondaire d’électrons par bombar<strong>de</strong>mentionique. Un modèle prenant en compte son eff<strong>et</strong> constitue ainsi une voie <strong>de</strong> développementintéressante.Une confirmation en 2D <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s phénomènes diffusifs, observée sur les résultatsdu modèle pseudo 1D, impliquerait par ailleurs <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> modèles plus appropriés pour leszones <strong>de</strong> gaine <strong>de</strong>s électro<strong>de</strong>s.On peut également envisager <strong>de</strong> résoudre les équations <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>s espècesou du moins proposer un modèle reliant ces énergies aux autres variables du problème, commele champ électrique.La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> l’aérodynamique avec les p<strong>la</strong>smas consiste à chaîner le calcul<strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge <strong>et</strong> le calcul <strong>de</strong> l’aérodynamique par l’intermédiaire d’un module reliant le co<strong>de</strong>P<strong>la</strong>sma au co<strong>de</strong> CEDRE. Une évolution <strong>de</strong> ce coup<strong>la</strong>ge vers une imp<strong>la</strong>ntation directe d’un moduleP<strong>la</strong>sma dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme CEDRE semble être possible. Un tel travail doit prendre en compte<strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> décrire finement <strong>la</strong> décharge électrique (pas <strong>de</strong> temps <strong>et</strong> d’espace suffisammentp<strong>et</strong>its). Il paraît donc inévitable <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir définir <strong>de</strong>ux domaines <strong>de</strong> calculs, l’un pour <strong>la</strong> partieP<strong>la</strong>sma, l’autre pour <strong>la</strong> partie aérodynamique.151


10. Conclusion152


Annexe ADescription <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétiqueA.1 Coefficients <strong>de</strong> réaction <strong>et</strong> <strong>de</strong> transportLe co<strong>de</strong> <strong>numérique</strong> Bolsig [2] a été utilisé pour déterminer certains coefficients <strong>de</strong> réaction<strong>et</strong> les coefficients <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s électrons. Ce co<strong>de</strong> fait l’hypothèse que les électrons sont enéquilibre local avec le champ électrique. Ce<strong>la</strong> suppose que les électrons acquièrent instantanémentl’énergie cinétique apportée par le biais d’un champ électrique. On néglige <strong>la</strong> phase d’accélérationpour calculer l’état final. On considère un mé<strong>la</strong>nge composé à 80% <strong>de</strong> N 2 <strong>et</strong> à 20% <strong>de</strong> O 2 . LeTableau A.1 donne dans l’ordre : le champ réduit E/P en V/cm/torr, le champ réduit E/N enTd (1 Td = 10 −17 Vcm 2 ), <strong>la</strong> mobilité électronique en torr.cm 2 /V/s, le coefficient <strong>de</strong> diffusionen torr.cm 2 /s, l’énergie électronique en eV, le coefficient d’ionisation total α/P, le coefficientd’attachement η/P, le coefficient d’ionisation α 1 /P <strong>de</strong> N 2 <strong>et</strong> le coefficient d’ionisation α 2 <strong>de</strong>O 2 en cm −1 .torr −1 . L’ionisation <strong>de</strong>s électrons est <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> tous les ions positifs <strong>et</strong>α = α 1 + α 2 .Ainsi, à chaque valeur du champ électrique correspon<strong>de</strong>nt un jeu <strong>de</strong> valeurs <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong>réaction d’ionisation <strong>et</strong> d’attachement mais également <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s électrons.En ce qui concerne les ions, on utilise une valeur constante <strong>et</strong> commune <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilité électrique,à savoir µ + = µ − = 3,5 cm 2 V −1 s −1 .A.2 Sources en volumeLe modèle le plus compl<strong>et</strong> <strong>de</strong> cinétique dans l’air est détaillé par Kossyi [24]. Il fait intervenirpas moins <strong>de</strong> 450 réactions. Dans ce travail <strong>de</strong> thèse, <strong>la</strong> démarche consiste à simplifier systématiquementle problème, puis à l’enrichir au fur <strong>et</strong> à mesure <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s besoins.La cinétique choisie est celle <strong>de</strong> Morrow [45, 46] inspirée <strong>de</strong>s premiers travaux <strong>de</strong> Lowke [34]ainsi que <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> Kossyi [24]. Les <strong>simu<strong>la</strong>tion</strong>s <strong>numérique</strong>s effectuées par ces auteurs montrentune bonne <strong>de</strong>scription spatiotemporelle du développement <strong>de</strong>s décharges en ne conservant que 7types <strong>de</strong> réactions, décrites ci-après.153


A. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétiqueTableau A.1 – Coefficients <strong>de</strong> transport, d’ionisation <strong>et</strong> d’attachement <strong>de</strong>s électrons dans unmé<strong>la</strong>nge (N 2 - O 2 ) (80% - 20%)Ionisatione, N 2 → e, e, N + 2e, O 2 → e, e, O + 2L’ionisation est une réaction dont l’efficacité dépend en très gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s électrons(leur <strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> leur énergie). Comme introduit au paragraphe 2.2.4, le terme source correspondantpeut prendre une formu<strong>la</strong>tion différente que celle habituelle. Ici, ce terme source s’écritcomme le produit <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité électronique <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> collision ionisante α|U e |. C<strong>et</strong>tefréquence est obtenue en divisant <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s électrons par le libre parcours moyen <strong>de</strong>s électronsavant une collision ionisante. Les libres parcours moyens pour l’ionisation <strong>de</strong> l’oxygène <strong>et</strong><strong>de</strong> l’azote (1/α 1 <strong>et</strong> 1/α 2 ) sont déterminés grâce à [2]. Ces coefficients sont reportés Tableau A.1.Photoionisationhν, O 2 → e, O + 2Le modèle <strong>de</strong> photoionisation est décrit par Kulikovski [25], Pancheshnyi <strong>et</strong> al. [49] à partir<strong>de</strong>s travaux précurseurs <strong>de</strong> Zhelezniak [70].La désexcitation <strong>de</strong> l’état excité <strong>de</strong> l’azote N 2 (C 3 Πu) s’accompagne <strong>de</strong> l’émission <strong>de</strong> photonsdans le domaine <strong>de</strong> l’ultraviol<strong>et</strong>. Le nombre <strong>de</strong> photons émis en un point x ′ <strong>de</strong> l’espace estrelié à l’ionisation qui s’y produit. On suppose que l’excitation <strong>de</strong>s neutres est proportionnelleà l’ionisation, à un facteur près qui tient compte du quenching <strong>de</strong>s états excités. Les photonsémis en un point x ′ peuvent ioniser <strong>de</strong>s atomes d’oxygène en d’autres points x <strong>de</strong> l’espace si leurlongueur d’on<strong>de</strong> est comprise entre 980 <strong>et</strong> 1025 A˚. D’après Zhelezniak [70], seule une fraction154


A.2. Sources en volumeξ = 0,06 − 0,12 <strong>de</strong>s photons est émise dans c<strong>et</strong>te gamme d’énergie. Lors <strong>de</strong> leur dép<strong>la</strong>cementdu point x ′ au point x, une partie <strong>de</strong>s photons est absorbée <strong>et</strong> seule une proportion <strong>de</strong>s photonsinitiaux parvient au point x. Le coefficient d’absorption <strong>de</strong>s photons est déterminé dans l’airgrâce aux travaux expérimentaux <strong>de</strong> Penney <strong>et</strong> Hummert [51].Le nombre d’électrons <strong>et</strong> ions positifs S photo créés par unité <strong>de</strong> temps <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume en un pointx <strong>de</strong> l’espace par photoionisation est <strong>la</strong> somme sur tout le volume <strong>de</strong> toutes les contributions x ′ :S photo (x) = ξ4πp qp + p q∫Vd 3 x ′ S ion(x ′ )|x − x ′ | 2Ce−k|x−x′ |(A.1)où C = 162,2 cm −1 <strong>et</strong> k = 119,9 cm −1 .Attachement électroniquee, O 2 → O − 2La source d’ions O − 2 due à l’attachement électronique s’écrit <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière que l’ionisation.Le libre parcours moyen est noté 1/η, cf. Tableau A.1.Recombinaisonse, O + 2 → O 2e, N + 2 → N 2O + 2 , O− 2 → O 2 , O 2N + 2 , O− 2 → N 2 , O 2Les recombinaisons dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s espèces chargées. Le taux <strong>de</strong> réactions’écrit donc comme le produit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>et</strong> d’un coefficient β exprimé en unité <strong>de</strong> volume parsecon<strong>de</strong>. La valeur <strong>numérique</strong> <strong>de</strong> ce coefficient est ([45]) :β = 2.10 −7 cm 3 s −1Excitation <strong>de</strong>s neutres (oxygène) en métastablese, O 2 → e, O ∗ 2L’excitation <strong>de</strong>s neutres par collision <strong>de</strong>s électrons dépend elle aussi du niveau d’énergie <strong>de</strong>sélectrons <strong>et</strong> s’écrit comme le produit <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s collisions excitantes <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>sélectrons. Les valeurs suivantes du rapport α m sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s neutres sont issues <strong>de</strong> [46] <strong>et</strong>s’expriment en m 2 :155


A. Description <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinétiqueα m /N = 5,16524.10 −22(si E/N > 6,0.10 −19 Vm 2 )= 1,09025.10 −21 − 9,56211.10 −25 E/N(si 2,0.10 −19 < E/N < 6,0.10 −19 Vm 2 )= −4,83689.10 −22 + 1,59660.10 −23 E/N − 4,50720.10 −26 (E/N) 2(si 0,45.10 −19 < E/N < 2,0.10 −19 Vm 2 )= 2,30300.10 −22 − 6,52090.10 −24 E/N + 1,00900.10 −25 (E/N) 2(si 0,20.10 −19 < E/N < 0,45.10 −19 Vm 2 )= −4,69072.10 −23 + 3,16824.10 −23 E/N − 1,13913.10 −24 (E/N) 2(si 0,02.10 −19 < E/N < 0,20.10 −19 Vm 2 )= 0(si E/N < 0,02.10 −19 Vm 2 )où E est ici <strong>la</strong> valeur absolue du champ électrique.Détachement électroniqueO ∗ 2 , O− 2 → e, O 2 , O 2Le détachement électronique est considéré par Lowke [34] comme une réaction prépondérantepour le développement <strong>de</strong>s décharges sur <strong>de</strong>s temps longs. Il s’agit d’une source en électronsdont le temps caractéristique est grand par rapport à celui <strong>de</strong> l’ava<strong>la</strong>nche électronique car lesmétastables ont un temps <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> quelques µs. En percutant les ions négatifs, <strong>de</strong>s électronssont arrachés <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers ions. Le coefficient <strong>de</strong> réaction est donné par [46] :k d = 2.10 −10 cm 3 s −1Quenching <strong>de</strong>s états excitésO ∗ 2 , O 2 → O 2 , O 2Les métastables se désexcitent lors <strong>de</strong> leur collision avec les neutres. Le quenching <strong>de</strong>s étatsexcités est proportionnel à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s métastables <strong>et</strong> <strong>de</strong>s neutres. Le coefficient <strong>de</strong> réactionest donné par Morrow [46] :k q = 2,22 −18 cm 3 s −1Bi<strong>la</strong>n L’expression <strong>de</strong>s termes sources pour chacune <strong>de</strong>s espèces est finalement <strong>la</strong> suivante :ω e = S photo + αN e |U e | − ηN e |U e | − βN e N O+2ω O+2ω N+2ω O−2= S photo + α 1 N e |U e | − βN e N O+2= α 2 N e |U e | − βN e N N+2= ηN e |U e | − βN O−N 2 O+2ω O ∗2= α m N e |U e | − k d N O ∗2N O−2− βN O−2− βN O−2− βN O−2N N+2N N+2− k q N O ∗2N O2− βN e N N+2N O+2− k d N O ∗2N O−2+ k d N O ∗2N O−2156


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