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Dossier Circuits courts, une relation de proximité - Chambres d ...

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<strong>Dossier</strong>>CIRCUITS COURTSUNE RELATIONDE PROXIMITÉ121319<strong>Circuits</strong> <strong>courts</strong>, <strong>une</strong> proximité producteurs-consommateurs renouveléepar Jean-Louis CAZAUBON, vice-Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’APCA.Etat <strong>de</strong>s lieux et enjeux économiques <strong>de</strong>s <strong>Circuits</strong> <strong>courts</strong>Du plan <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s <strong>Circuits</strong> <strong>courts</strong> à la nouvelle Politique alimentaire313131Des repères réglementaires pour la vente en <strong>Circuits</strong> <strong>courts</strong>Actions développées en faveur du développement <strong>de</strong>s <strong>Circuits</strong> <strong>courts</strong>Approvisionnement local <strong>de</strong> la restauration collective : <strong>une</strong> nouvelle gouvernanceCE DOSSIER A ÉTÉ COORDONNÉ PAR :Emmanuelle LANGHADE, (APCA, Pôle Economie et Politiques Agricoles).AVEC LA PARTICIPATION DEBernard ARTIGUE, (Prési<strong>de</strong>nt national <strong>de</strong> Bienvenue à la ferme), Alain BAHUCHET,(Chambre régionale d’agriculture <strong>de</strong> Picardie), Michel BOURGAIN ,(Vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>la commission environnement et développement durable <strong>de</strong> l’Association <strong>de</strong>s Maires <strong>de</strong>France), Yuna CHIFFOLEAU, (INRA SAD/UMR Innovation/Chef <strong>de</strong> file du groupe« Agriculture et alimentation » du Réseau Rural Français), Jean-Marc CORDONNIER(APCA, Pôle recherche, Emploi, Formation), Françoise CHANCEL, (Chambred’interdépartementale d’Ile-<strong>de</strong>-France Ouest), Jérôme DEHONDT (porte-parole duMouvement InterRégional <strong>de</strong>s AMAP : MIRAMAP), Aurélie Dumonet, (Terre d’envies)Frédéric ERNOU, Thierry POUCH (APCA, Pôle Economie et Politiques Agricoles), LaurentJOYET, (Chambre régionale d’agriculture Rhône-Alpes), Samia LAY (Chambre d’agriculture<strong>de</strong> Midi-Pyrénées), Nicole LEBRUN, (Chambre d’agriculture <strong>de</strong> Meurthe-et-Moselle),Au<strong>de</strong> MIEHÉ, (Chambre d’Agriculture Rhône-Alpes) Côme MOLIN, (Terres en Villes)Francoise MORIZOT-BRAUD (CERD), Mélanie NOWIK, (FNCUMA) Constance BIGOURDAN,Emmanuelle PILLAERT, Laetitia PROT, (APCA, Pôle Communication, Promotion, Tourisme),Emmanuelle SOUDAY,(Chambre régionale d’agriculture <strong>de</strong>s Pays-<strong>de</strong>-la-Loire), BlandineSAGET – Céline Van VYVE, (APCA, Pôle Entreprises et Territoires), AM SCHMUTZPOUSSINEAU, (Chambre d’agriculture du Rhône), Aurélie TOUTAIN, (Chambre d’agricultured’Eure-et-Loir), Serge VILLARD, (Chargé <strong>de</strong> mission circuits <strong>courts</strong> à la FNCIVAM).<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 11


<strong>Dossier</strong><strong>Circuits</strong> <strong>courts</strong>, <strong>une</strong> proximitéproducteurs-consommateursrenouveléeGrenelle <strong>de</strong> l’environnement, nouvelle politique nationale alimentaire proposée dans le cadre <strong>de</strong> la Loi <strong>de</strong>mo<strong>de</strong>rnisation agricole, les démarches <strong>de</strong> circuits <strong>courts</strong> apparaissent aujourd’hui comme un levier <strong>de</strong>développement <strong>de</strong> l’agriculture.En effet, les agriculteurs engagés dans ces activités y trouvent un moyen <strong>de</strong> mieux valoriser leurs produitset mieux communiquer auprès <strong>de</strong>s consommateurs en quête <strong>de</strong> sens, <strong>de</strong> transparence, <strong>de</strong> proximité!Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s formes traditionnelles - vente directe, marchés à la fermeou forain – les démarches en circuits <strong>courts</strong> se diversifient au sein duterritoire et sur l’ensemble <strong>de</strong>s filières. Pour mieux rencontrer lesconsommateurs, <strong>de</strong> nouvelles dynamiques sont à l’œuvre : magasins<strong>de</strong> producteurs, vente en paniers ou encore vente par correspondance,e-commerce et distributeurs <strong>de</strong> produits agricoles (fruits, lait,...).Les circuits <strong>courts</strong> offrent désormais <strong>de</strong>s opportunités indéniables pourmaintenir, en complément <strong>de</strong>s filières dites «longues», <strong>une</strong> activité agricole<strong>de</strong> proximité et la valeur ajoutée chez les agriculteurs.Ce dossier montre que les circuits <strong>courts</strong> pèsent un poids socio-économiqueloin d’être négligeable dans <strong>de</strong> nombreuses régions françaises: 14% du chiffre d’affaires et 20% <strong>de</strong>s emplois agricoles en MidiPyrénées. Toutefois, un <strong>de</strong>s enjeux <strong>de</strong>s prochains mois, va consisterà améliorer la connaissance et couverture statistique <strong>de</strong> ces démarchespour mieux les accompagner.Les <strong>Chambres</strong> d’agriculture se sont <strong>de</strong>puis longtemps inscrites danscette dynamique avec nos <strong>de</strong>ux marques phares au niveau national :« Bienvenue à la ferme » qui regroupe 5800 adhérents et « Marchés<strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong> pays» qui propose plus <strong>de</strong> 1500 marchés dans 26départements. Plus largement, les conseillers <strong>de</strong>s <strong>Chambres</strong> accompagnentles producteurs tant au niveau individuel, en termes d’appuitechnique, <strong>de</strong> veille sanitaire, d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marché, que collectif avecla mise en place <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vente collectifs ou <strong>de</strong> marques <strong>de</strong> territoire.Aujourd’hui, la réflexion s’élargit avec <strong>une</strong> articulation nouvelle à retrouver entre production agricole etconsommation alimentaire autour <strong>de</strong> cette notion clé qu’est la proximité. Les attentes <strong>de</strong>s collectivitéslocales pour l’approvisionnement <strong>de</strong> la restauration collective et <strong>de</strong>s Pouvoirs publics pour <strong>une</strong> politique<strong>de</strong> l’alimentation rénovée, sont très fortes. Appuyons nous sur les dynamiques locales, saisissons lesopportunités qui s’offrent à nous, et travaillons à développer ces nouvelles filières en facilitant la coordination<strong>de</strong>s différents acteurs. C’est un <strong>de</strong>s chantiers d’avenir que les <strong>Chambres</strong> d’Agriculture doiventconduire.Jean-Louis CAZAUBONVice-Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s <strong>Chambres</strong> d’agriculture12<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


<strong>Dossier</strong><strong>de</strong> vente collectifs, sur les marchés, entournées, par correspondance, paniers...- la vente indirecte avec un seul intermédiaire: restauration collective ou traditionnelle,commerçants-détaillants (bouchers,épiceries <strong>de</strong> quartier, GMS,...).Si la distance géographique <strong>de</strong> commercialisationne constitue pas un critère déterminant- la définition <strong>de</strong>s circuits <strong>courts</strong>incluant la vente par internet - elle permettoutefois <strong>de</strong> distinguer les circuits <strong>courts</strong>dits «<strong>de</strong> proximité» ou «locaux».Une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> circuits <strong>courts</strong> <strong>de</strong>commercialisation existe donc avec <strong>une</strong>distinction sur leur dimension individuelle oucollective et la présence ou l’absence d’unintermédiaire.Enjeux socio-économiquesdu développement<strong>de</strong>s circuits <strong>courts</strong>Au croisement d’enjeux à la fois économiques,sociaux et environnementaux,les circuits <strong>courts</strong> participent à larecherche <strong>de</strong> liens plus directs entre lesagriculteurs et les consommateurs. Ilscontribuent au développement d’<strong>une</strong>production durable et d’<strong>une</strong> consommationresponsable.Les circuits <strong>courts</strong> répon<strong>de</strong>nt à <strong>une</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>croissante <strong>de</strong>s consommateurs, à larecherche <strong>de</strong> liens sociaux et <strong>de</strong> produits«locaux», <strong>de</strong> saison, valorisant les notions<strong>de</strong> terroir, d’authenticité, <strong>de</strong> tradition. 58%<strong>de</strong>s consommateurs interrogés estimenttrès important que les produits soient <strong>de</strong>saison et produits par <strong>de</strong>s exploitantslocaux (IPSOS, oct. 2009). Dans certainscas, ils sont également à la recherche d’<strong>une</strong>qualité gustative et <strong>de</strong> fraîcheur, à traversnotamment la maturité <strong>de</strong>s fruits etlégumes. Le lien direct avec le producteurpermet également <strong>de</strong> lui apporter <strong>une</strong> assurancesur l’origine <strong>de</strong>s produits et leursmo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production.Une étu<strong>de</strong> nationale sur la consommation<strong>de</strong> produits fermiers (produits obtenus sur<strong>une</strong> exploitation et/ou transformés sous laresponsabilité du producteur) a été menéeen 2006 par le CERD (2) en partenariat aveccinq <strong>Chambres</strong> régionales d’agriculture(Bourgogne, Bretagne, Ile-<strong>de</strong>-France,Rhône-Alpes et Poitou-Charentes) et l’AP-CA. Ces travaux ont fait ressortir les enseignementssuivants :- l’achat <strong>de</strong> produits fermiers est <strong>une</strong> pratiquecourante et fréquente, représentant12,5 % du budget alimentaire <strong>de</strong>sménages français;- les motivations <strong>de</strong>s acheteurs sont essentiellementfondées sur la <strong>relation</strong> <strong>de</strong>confiance avec le producteur (51,5% <strong>de</strong>sacheteurs), le goût et la qualité traditionnelleou artisanale <strong>de</strong>s produits;- la faiblesse <strong>de</strong> la disponibilité <strong>de</strong> l’offre etla perception par rapport aux prix constituentles <strong>de</strong>ux freins majeurs à l’achat <strong>de</strong>sproduits fermiers;- sur le plan national, les produits les plusachetés sont les volailles, lapins et œufs,suivis par les produits laitiers et leslégumes;- les lieux d’achat <strong>de</strong>s produits fermiers restenttraditionnels et à proximité du domicile,à travers les marchés, la ferme et lesgran<strong>de</strong>s surfaces avec respectivement35,1 %, 22,4 % et 19,9 % d’acheteursréguliers.Un dynamisme <strong>de</strong>s territoiresLes circuits <strong>courts</strong> recèlent un potentiel <strong>de</strong>développement important, notamment àtravers <strong>une</strong> meilleure valorisation <strong>de</strong>s productionset la création d’emplois (D. CAPTet A.M DUSSOL, 2004). Facilitant <strong>une</strong> «gouvernancealimentaire» par <strong>une</strong> mobilisation<strong>de</strong>s acteurs, tels que producteurs, artisans,commerçants, restaurateurs, collectivitéslocales et consommateurs, ils contribuentau dynamisme <strong>de</strong> leurs territoires : zonespériurbaines, zones fragiles touristiques ounon, en particulier zones <strong>de</strong> montagne.Les collectivités locales reconnaissent ainsila multifonctionnalité <strong>de</strong> l’agriculture et souhaitentfavoriser ces mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> productionet <strong>de</strong> consommation durables.Une valeur ajoutée mais quelquescontraintesFace à la crise qui sévit dans le secteur agricole,les circuits <strong>courts</strong> peuvent permettreaux agriculteurs <strong>de</strong> sécuriser, voire parfoisd’améliorer leurs revenus (récupération <strong>de</strong>smarges <strong>de</strong>s intermédiaires, paiement immédiatvoire à l’avance du producteur), tout encombinant différents circuits <strong>de</strong> commercialisation,notamment pour gérer <strong>de</strong> grosvolumes, en complémentarité <strong>de</strong>s filièreslongues.L’envie <strong>de</strong> se rapprocher <strong>de</strong>s consommateurspour pouvoir communiquer sur sonmétier et ses pratiques peut également êtreun facteur déclenchant <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> pratique.Les attentes fortes <strong>de</strong>s consommateurs,relayées par les médias ne doivent néanmoinspas occulter les contraintes <strong>de</strong> cesmo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> commercialisation. En effet, l’exploitantdoit cumuler <strong>de</strong>ux voire trois activités: la production, la commercialisation etla transformation dans certains cas, ce quinécessite <strong>de</strong>s compétences diversifiées etengendre ainsi <strong>une</strong> charge <strong>de</strong> travail importante,avec <strong>de</strong>s emplois salariés plus nombreux.Le manque <strong>de</strong> formation initiale <strong>de</strong>sagriculteurs aux métiers <strong>de</strong> la vente est ainsisouvent évoqué.En cas <strong>de</strong> transformation sur place <strong>de</strong>s produits,les contraintes se multiplient par2. Centre d’Etu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> Ressources sur ladiversification agricole. http://www.centrediversification.fr14<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


l’achat d’équipements coûteux (laboratoire<strong>de</strong> transformation, respect <strong>de</strong> la chaîne dufroid, véhicule et locaux adaptés) et la maîtrise<strong>de</strong> la réglementation sanitaire.Le producteur en circuits <strong>courts</strong> a aussi parfoisdu mal à répondre aux exigences <strong>de</strong>régularité d’approvisionnement, en volumeet en diversité <strong>de</strong> produits.Un impact environnementalà mieux caractériserSi le développement <strong>de</strong>s circuits <strong>courts</strong> aété encouragé par le Grenelle <strong>de</strong> l’Environnementet s’il est admis qu’ils peuvent avoirun effet profitable pour le territoire, notammentà travers le développement <strong>de</strong> l’agritourismeet la biodiversité (diversité <strong>de</strong>sfruits et légumes cultivés, respect <strong>de</strong>s saisons),<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ponctuelles ont montréque le bénéfice environnemental n’est passi évi<strong>de</strong>nt.Les circuits <strong>courts</strong> correspon<strong>de</strong>nt le plussouvent à <strong>de</strong>s distances <strong>de</strong> distribution pluscourtes et à un nombre moindre d’opérateurs(B. REDLINGSHÖFER).Cependant, si on prend en compte le taux<strong>de</strong> remplissage du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport etles trajets <strong>de</strong> retours à vi<strong>de</strong>, ils peuvent serévéler plus consommateurs en énergiequ’<strong>une</strong> filière longue bénéficiant d’économiesd’échelle et d’<strong>une</strong> logistique optimisée(SCHLICH et al. 2006 ).Il est ainsi important <strong>de</strong> travailler sur <strong>de</strong>sindicateurs pertinents permettant <strong>de</strong> déterminerle réel impact environnemental <strong>de</strong>scircuits <strong>courts</strong>, en l’associant à <strong>une</strong> réflexionplus globale sur les impacts sociaux économiques.Emmanuelle LANGHADEAPCA, Pôle Economie et Politiques agricolesMieux connaître ledéveloppement <strong>de</strong>s circuits<strong>courts</strong> aujourd’hui!Il existe peu <strong>de</strong> sources <strong>de</strong> donnéespour estimer l’importance <strong>de</strong>sdémarches en circuits <strong>courts</strong> au niveaunational. Le renseignement général agricole(RGA) fournit tous les 10 ansquelques éléments d’analyse qui peuventêtre pris en compte notammentconcernant la vente directe et la transformationà la ferme.Selon l’enquête structure 2005, environ88 000 agriculteurs pratiquaient la vente© NILS WAROLINdirecte <strong>de</strong> produits et 50000 avaient <strong>une</strong>activité <strong>de</strong> transformation à la ferme. Onconstate, <strong>de</strong>puis le RGA <strong>de</strong> 2000, <strong>une</strong> baisse<strong>de</strong> 13% concernant la vente <strong>de</strong> produitset <strong>de</strong> 17% pour l’activité <strong>de</strong> transformation,baisse à relativiser du fait <strong>de</strong> la diminution dunombre d’agriculteurs en France sur lamême pério<strong>de</strong>. Globalement, 16,3% <strong>de</strong>sexploitations agricoles pratiquaient la ventedirecte (15,4% en 2000), dont 47% transformaientles produits.De manière générale, on constate <strong>une</strong> professionnalisation<strong>de</strong> ces activités agricoles,du fait notamment <strong>de</strong> la mise aux normesen matière d’hygiène, avec l’application <strong>de</strong>la nouvelle législation alimentaire européenneou encore la recherche <strong>de</strong> nouveauxmoyens <strong>de</strong> commercialisation adaptés à la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s consommateurs : travail surla gamme <strong>de</strong> produits sur les circuits <strong>de</strong>commercialisation, étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marché.Danièle CAPT, du CESAER - Dijon, a montrédans un article publié dans Agreste en2004, que les exploitations agricoles engagéesen production fermière sont plus queles autres, le fait d’agriculteurs à titre principal.Elles recourrent également davantageau salariat. Ces activités <strong>de</strong> vente directeou transformation à la ferme représentent26% du total <strong>de</strong>s UTA (unité <strong>de</strong> travail agricole).L’analyse au niveau régional <strong>de</strong> ces donnéesRGA montre un développementimportant <strong>de</strong> la commercialisation en ventedirecte au niveau <strong>de</strong>s régions Rhône-Alpes,Aquitaine et Midi-Pyrénées : le type <strong>de</strong> produitsconcernés, la présence d’un bassin<strong>de</strong> population mais aussi l’histoire et la traditiondans ces régions, sont autant <strong>de</strong> facteursqui peuvent expliquer ce développement.Il importerait toutefois d’étudier <strong>de</strong>manière plus approfondie la part <strong>de</strong> la viticulturedans ces données pour ces régions.Ce dossier <strong>de</strong> la revue montre que lesdémarches en circuits <strong>courts</strong> englobentd’autres activités que les seules « vente<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 15


<strong>Dossier</strong>directe » ou « transformation à la ferme ».Mais les sources <strong>de</strong> données existantes nenous permettent pas d’analyser cette nouvelledimension. Une étu<strong>de</strong> est en coursavec <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> 2007.Le groupe <strong>de</strong> réflexion sur le développement<strong>de</strong>s circuits <strong>courts</strong> mis en place parMichel BARNIER en 2009, propose un renforcementdu Recensement Général Agricolesur cette problématique. Les<strong>Chambres</strong> d’agriculture et le CESAER <strong>de</strong>Dijon ont notamment proposé <strong>de</strong> réintroduire<strong>de</strong>s questions sur la nature <strong>de</strong>s produitsvendus, les types <strong>de</strong> circuits <strong>courts</strong>(vente à la ferme, sur les marchés, en gran<strong>de</strong>surface, à <strong>de</strong>s magasins spécialisés ouartisans, en magasin <strong>de</strong> producteurs, enrestauration collective) et d’ajouter la partdu chiffre d’affaires <strong>de</strong> l’exploitation en ventedirecte.Frédéric ERNOUAPCA, pôle Economie et Politiques agricoles3. Centre d’Etu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> Ressources sur ladiversification agricole : http://www.centrediversification.fr/4. L’IFIP - Institut du porc anticipe, fédère etaccompagne les professionnels <strong>de</strong> la filièreporcine. Organisme <strong>de</strong> Recherche &Développement, il met au service <strong>de</strong>s acteurséconomiques son expérience et sescompétences ainsi qu’un réseau <strong>de</strong>partenaires, ouvert vers l’international.5. Terre d’envies est <strong>une</strong> association enRhône-Alpes dont l’objectif est <strong>de</strong> fédérer,promouvoir et défendre, le concept <strong>de</strong> point<strong>de</strong> vente collectif (anciennement AVECRhône-Alpes).6. Centres d’initiatives pour valoriserl’agriculture et le milieu rural7. Fédération nationale d’Agriculturebiologique8. Tête <strong>de</strong> réseaux pour l’appuiméthodologique aux entreprises. TRAMEconstitue un centre <strong>de</strong> ressources, <strong>une</strong> tête<strong>de</strong> réseaux associatifs <strong>de</strong> développementagricole et rural, <strong>de</strong>stiné à apporter un appuiaux agriculteurs, salariés agricoles ettechniciens impliqués dans <strong>de</strong>s associationslocales, départementales <strong>de</strong> développementagricole et rural.Trois questions àFrançoise MORIZOT-BRAUD,Directrice du CERD (3) –CRA Bourgogne• Quels sont les enjeux d’<strong>une</strong>meilleure connaissance <strong>de</strong> l’offre<strong>de</strong> produits en circuits <strong>courts</strong>?Les circuits <strong>courts</strong> représentent <strong>une</strong> opportunitépour <strong>de</strong> nombreux agriculteurs enmatière d’installation ou <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> démarches commerciales alternativesplus en lien avec les consommateurs.La connaissance <strong>de</strong> l’offre en circuits <strong>courts</strong>permettra d’apprécier leur impact économiqueet territorial en termes <strong>de</strong> création<strong>de</strong> valeur ajoutée, <strong>de</strong> maintien d’activités,d’emplois familiaux, salariés directs etinduits, et d’optimiser l’accompagnement<strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> projet (conseils, financement,...).• Des références technicoéconomiquesen circuits <strong>courts</strong>existent-elles?Trop peu nombreuses, les références technico-économiquesen circuits <strong>courts</strong> sontsouvent partielles et conduites à <strong>une</strong> échellelocale, départementale ou régionale. Lessecteurs d’activités les plus étudiés sont lesproductions issues <strong>de</strong>s élevages caprins etla charcuterie fermière.© CERDL’Institut <strong>de</strong> l’Elevage réalise, à travers sonréseau, <strong>de</strong>s suivis pluri-annuels sur <strong>une</strong>centaine d’exploitations en circuits <strong>courts</strong>,essentiellement caprins, bovins et ovinsvian<strong>de</strong>, avec <strong>de</strong>s approfondissements sur larentabilité <strong>de</strong>s ateliers, le travail et lesconsommations d’énergies.Depuis 10 ans, l’IFIP Institut du Porc (4) réalisesur l’ensemble du territoire français, <strong>de</strong>senquêtes dans la filière porcine et charcuteriefermière avec établissement <strong>de</strong> donnéeséconomiques par porc transformé.Les dimensions technico-économiques <strong>de</strong>spoints <strong>de</strong> vente collectifs ont quant à ellesété étudiées par l’association AVEC/Terred’envies (5) et la Chambre Régionale d’agricultureRhône-Alpes.Le CERD à travers son gui<strong>de</strong> intitulé «Diversifier...?»,publié <strong>de</strong>puis 1992, et le réseau<strong>de</strong>s <strong>Chambres</strong> d’agriculture ont poursuivi<strong>une</strong> approche multi produits plus transversale.Les fiches synthétiques proposéessont issues <strong>de</strong> synthèses bibliographiquesou d’enquêtes auprès <strong>de</strong> producteurs.De leur côté, d’autres réseaux tels que leCIVAM (6) et la FNAB (7) ont réalisé d’autresétu<strong>de</strong>s basées sur <strong>de</strong>s monographies d’exploitationsagricoles évoluant sur <strong>de</strong>s circuits<strong>courts</strong>.Enfin, l’outil Rentaferme, développé conjointementpar TRAME (8) et la Chambre régionaled’agriculture Rhône-Alpes apprécie laperformance économique <strong>de</strong>s exploitationsagricoles et facilite les échanges entre producteurslors <strong>de</strong> formations.• Existe-t-il <strong>de</strong>s perspectivesd’actions pour développer cetype d’outil et le pérenniser dansle temps?Le ministère <strong>de</strong> l’Alimentation, <strong>de</strong> l’Agricultureet <strong>de</strong> la Pêche, en finançant <strong>une</strong> étu<strong>de</strong>sur les circuits <strong>courts</strong> commanditée à l’IN-RA, reconnaît l’importance <strong>de</strong>s besoins etouvre ainsi <strong>de</strong> nouvelles perspectives. Cette16<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


<strong>Dossier</strong>Graphique 1Part du chiffre d'affaires <strong>de</strong>s circuits <strong>courts</strong>en fonction <strong>de</strong> l'orientation techniquePolyculture-élevageOvinsArbo-MaraîchageBovins laitBovins vian<strong>de</strong>Hors solGran<strong>de</strong>s culturesViticulture0 2 4 6 8 10 12 14 16 18nombre d'exploitations0-50% 50-100%La vente en circuits <strong>courts</strong> nécessite <strong>de</strong>sinvestissements parfois élevés et qui sont,très souvent, réalisés par <strong>de</strong>s entrepreneurslocaux. Le dimensionnement <strong>de</strong>s ateliersdépend surtout <strong>de</strong>s histoires personnelles,<strong>de</strong> l’ancienneté <strong>de</strong> l’activité, du nombre <strong>de</strong>personnes impliquées, <strong>de</strong> leur professionnalismeet peu du contexte local. En effet,les plus gros ateliers ne sont pas nécessairementsitués à proximité d’<strong>une</strong> ville ou d’unsite touristique. De plus, ils ne nécessitentpas forcément les plus gros investissementsfinanciers.Samia LAYChambre d’agriculture <strong>de</strong> Midi-PyrénéesTrois expériencesétrangères en matière<strong>de</strong> circuits <strong>courts</strong>Les expériences menées en France enmatière <strong>de</strong> circuits <strong>courts</strong> ne sont pas uncas isolé. D’autres expériences ont étéréalisées <strong>de</strong>puis plusieurs années dansun certain nombre <strong>de</strong> pays industrialisés,avec <strong>de</strong>s problématiques, <strong>de</strong>s acteurs et<strong>de</strong>s objectifs parfois différenciés.Parmi les innombrables effets sociaux <strong>de</strong> lamondialisation, celui lié à la montée <strong>de</strong>speurs alimentaires figure en bonne position.Ces craintes sont très certainementanciennes (12) . Sur la pério<strong>de</strong> récente, ellesont été alimentées par la succession <strong>de</strong>crises sanitaires, allant <strong>de</strong> celle la «vachefolle» au scandale plus récent du lait frelaté,en passant par la dioxine. Ces épiso<strong>de</strong>sont amplifié les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s émanant <strong>de</strong>sconsommateurs et parfois même <strong>de</strong>s producteurs,pour que s’instaure un systèmed’alimentation plus sain, rapprochant lesacteurs situés en amont et en aval du marché.La naissance d’<strong>une</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale enfaveur d’<strong>une</strong> alimentation saine s’est portéeen particulier sur le souhait <strong>de</strong> voir se développer<strong>de</strong>s circuits <strong>courts</strong>. La France n’estpas un cas isolé en ce domaine. Plusieursexpériences étrangères sont conduites<strong>de</strong>puis quelques années mettant au jour ladiversité <strong>de</strong> leurs systèmes. Les démarcheset les attentes diffèrent. Elles peuvent releverd’<strong>une</strong> préoccupation économique,sociale, environnementale, voire politique,et s’inscrire dans un projet <strong>de</strong> société alternatif.La Gran<strong>de</strong>-Bretagne est sans doute le paysd’Europe qui a développé précocement leprincipe du circuit court <strong>de</strong>puis 1995. Lacrise <strong>de</strong> la «vache folle» a en effet été unrévélateur <strong>de</strong>s enjeux du rapprochementproducteurs-consommateurs. Près <strong>de</strong> 300marchés fermiers se sont déployés <strong>de</strong>puis<strong>une</strong> quinzaine d’années et structurés autour<strong>de</strong> l’Association <strong>de</strong>s Marchés Fermiers.L’exemple américain est également intéressantà analyser. La première caractéristique<strong>de</strong> ce «modèle» a trait à son appellationmême. En effet, la démarche «circuits<strong>courts</strong> » s’inscrit aux États-Unis dans unprojet <strong>de</strong> «système alimentaire alternatif»plus général, lui-même indissociable <strong>de</strong> la«sécurité alimentaire» re<strong>de</strong>vable à tous les12. Lire M. Ferrières [2002], Histoire <strong>de</strong>speurs alimentaires, du Moyen-Âge à l’aubedu XX e siècle, éditions du Seuil.© MIGUEL ROMAN - FOTOLIA.COM18<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


Américains. Mais c’est à partir <strong>de</strong>s années80 que se développent <strong>de</strong>s mouvements etinitiatives citoyennes souhaitant rompreavec le modèle <strong>de</strong> consommation américainet instaurer un principe <strong>de</strong> «justice alimentaire»à l’échelon local.Le cas <strong>de</strong> l’Italie apparaît également structuréautour <strong>de</strong>s risques engendrés par lemodèle <strong>de</strong> consommation propre auxsociétés industrielles. C’est en 1986 quel’Italien Carlo PETRINI a fondé «Slow Food»,aujourd’hui présent dans 132 pays (13) . Le filconducteur <strong>de</strong> la démarche italienne esttrès fortement lié à la préservation d’<strong>une</strong>agriculture paysanne, perçue comme laplus appropriée pour un rapprochementproducteurs-consommateurs. Les circuits<strong>courts</strong> en Italie sont sous-tendus par la valorisation<strong>de</strong>s productions locales et le développementd’<strong>une</strong> alimentation saine et <strong>de</strong>qualité. Cette importance accordée à lavaleur patrimoniale <strong>de</strong> l’alimentation rejointles préoccupations que l’on trouve en France.Thierry POUCHAPCA - Pôle économie et politiques agricolesLES POLITIQUES ALIMENTAIRES TURINOISESBASÉES SUR LA GASTRONOMIELes réflexions européennes <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong>s régions (Purple*), <strong>de</strong>s départements (Arc Latin)et <strong>de</strong>s agglomérations (Terres en Villes) portent sur le lien urbain-rural, les espaces ouvertset l’économie agricole <strong>de</strong> proximité.La métropole turinoise fait l’objet d’un foisonnement d’actions <strong>de</strong>s acteurs publics, <strong>de</strong> la professionagricole et <strong>de</strong> la société civile, sur les questions alimentaires, mettant en avant le territoireet la gastronomie. Cependant, le dispositif manque actuellement d’<strong>une</strong> bonne cohérence.La région piémontaise, en charge <strong>de</strong>s politiques agricoles et <strong>de</strong> santé, développe <strong>de</strong>sactions agrotouristiques et cherche à favoriser la coordination <strong>de</strong>s acteurs. La Province <strong>de</strong>Turin et la première couronne (Pacte Ouest) soutiennent l’agriculture par la mise en place<strong>de</strong> paniers <strong>de</strong> la province et le développement d’<strong>une</strong> marque territoriale regroupant producteurs,restaurateurs et intermédiaires. Cependant, ces actions se développent sans laville <strong>de</strong> Turin qui travaille avec les habitants sur les enjeux sociaux d’accès à l’alimentation,<strong>de</strong> santé et sur la restauration collective. Le rôle <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> la société civile est primordial: groupes d’achat solidaire sur les enjeux sociaux, mise en avant <strong>de</strong> la culture gastronomiquepar Slowfood (Salon Terra Madre, label km0 repris par les acteurs) et le magasinEataly rassemblant <strong>de</strong>s produits AOC d’Italie.Une <strong>de</strong>s plus dynamiques dans le domaine <strong>de</strong> l’alimentation, la métropole turinoise doit améliorersa gouvernance. Le projet européen Rururbal, favorisé par l’inter-réseaux Terres enVilles-Purple-Arc Latin, dont l’objectif est <strong>de</strong> promouvoir <strong>une</strong> charte <strong>de</strong> la gouvernance alimentairedans lequel la Province <strong>de</strong> Turin est impliquée, <strong>de</strong>vrait y contribuer.Côme MOLIN - Terres en villesPour en savoir plus : www.terresenvilles.org*Peri-Urban Regions Platform Europe13. Le Mouvement International Slow Food aété fondé à Paris en 1989; le siège est à Bra,en Italie.<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 19


<strong>Dossier</strong>Du plan <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s circuits<strong>courts</strong> à la nouvelle Politique alimentaireDans le cadre <strong>de</strong>s réflexionsdu Grenelle <strong>de</strong> l’environnement,le ministère <strong>de</strong> l’Alimentation,<strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> la Pêchea élaboré un plan d’actionsen faveur d’un développement<strong>de</strong>s circuits <strong>courts</strong>,en complémentarité <strong>de</strong>s circuitslongs, avec pour objectif<strong>de</strong> rapprocher le mon<strong>de</strong> agricole<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> la société.Le Réseau rural français en faitaussi un axe prioritaire <strong>de</strong> sestravaux pour 2010.Dans un contexte d’attentes <strong>de</strong>s consommateursfortement relayées médiatiquement,les circuits <strong>courts</strong> ont été abordéslors <strong>de</strong>s réflexions <strong>de</strong>s Assises <strong>de</strong> l’agricultureet du Grenelle <strong>de</strong> l’environnement avecla mise en place d’un groupe <strong>de</strong> travail adhoc. Après trois mois <strong>de</strong> concertation avecles partenaires engagés dans leur développement,le ministère <strong>de</strong> l’Agriculture a proposé,au mois <strong>de</strong> mai 2009, un plan d’actionsvisant à développer ces mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>commercialisation avec 14 mesures articuléesautour <strong>de</strong> 4 axes :1. améliorer la connaissance sur les circuits<strong>courts</strong>, à travers l’adaptation <strong>de</strong>s outilsstatistiques, le Recensement GénéralAgricole (tous les 10 ans) et le Réseaud’Information Comptable Agricole (tousles ans), diffuser <strong>une</strong> information auprès<strong>de</strong>s agriculteurs en termes d’exigencessanitaires à respecter et créer un espaced’information dédié sur le site internet duministère;2. adapter la formation <strong>de</strong>s agriculteurs, parla refonte <strong>de</strong>s programmes scolaires <strong>de</strong>slycées agricoles, le recensement et l’informationsur <strong>de</strong>s formations initiales etcontinues existantes;3. favoriser l’installation d’agriculteurs en circuits<strong>courts</strong>, par l’élaboration <strong>de</strong> référentielstechnico-économiques spécifiques,permettant d’évaluer la viabilité économique<strong>de</strong>s projets. Plus concrètement,<strong>une</strong> étu<strong>de</strong> pilotée par l’INRA est en cours<strong>de</strong> réalisation dans les secteurs <strong>de</strong>s fruitset légumes et <strong>de</strong>s produits laitiers. L’intégration<strong>de</strong> la dimension <strong>de</strong>s circuits<strong>courts</strong> dans les Plans Personnalisés <strong>de</strong>Professionnalisation pour l’installation etla diffusion d’<strong>une</strong> information sur les dispositifs<strong>de</strong> financement existants enconstitueront également <strong>de</strong>s leviers. Untravail sur la protection du foncier agricoleest enfin prévu, à travers <strong>une</strong> sensibilisation<strong>de</strong>s collectivités territoriales surles ZAP (1) , les PAEN (2) et les SCOT (3) , ainsique la mise en place <strong>de</strong> chartes départementales<strong>de</strong> maîtrise du foncier agricole;4. mieux organiser les circuits <strong>courts</strong>,notamment par la mise en œuvre d’unconseil ciblé sur l’intérêt <strong>de</strong>s outils collectifs(points <strong>de</strong> vente et ateliers <strong>de</strong>transformation collectifs).Ces actions en faveur <strong>de</strong>s circuits <strong>courts</strong>s’intègrent également dans la politique <strong>de</strong>l’offre alimentaire sûre, diversifiée et durablemise en place par le ministère <strong>de</strong> l’Alimentation,<strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> la Pêche. DesComités d’offres alimentaires, pilotés parles DRAAF (4) sont ouverts aux acteurs <strong>de</strong> lachaîne alimentaire - agriculteurs, opérateurséconomiques, collectivités territoriales etassociations - pour la mise en œuvre d’actionsconcrètes concernant notammentl’amélioration <strong>de</strong> l’offre nutritionnelle en restaurationcollective, la promotion <strong>de</strong> produitsdu terroir et la valorisation <strong>de</strong>s produits<strong>de</strong> proximité.Dans le cadre du projet <strong>de</strong> Loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation<strong>de</strong> l’agriculture, le ministère <strong>de</strong> l’Alimentation,<strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> la Pêche achargé le Conseil national <strong>de</strong> l’alimentation(CNA) <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s propositions concrètespour construire <strong>une</strong> nouvelle politique alimentaire,notamment en ce qui concerne1. Zones Agricoles Protégées2. Périmètres <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s espacesAgricoles et Naturels périurbains3. Schémas <strong>de</strong> Cohérence Territoriale4. Direction Régionale <strong>de</strong> l’Alimentation,<strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> la Forêt20<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


<strong>Dossier</strong>valoriser les outils pédagogiques qui enseront issus. L’enjeu est bien sûr <strong>de</strong> repéreret nourrir les questions transversales augroupe « Valorisation » mais aussi <strong>de</strong>construire <strong>de</strong>s ponts avec les autres thèmesdu Réseau : quelle articulation entre circuits<strong>courts</strong> et filières longues? Quel rôle <strong>de</strong> lacomman<strong>de</strong> publique ? Quels indicateursd’évaluation <strong>de</strong>s dynamiques territorialesdans <strong>une</strong> perspective <strong>de</strong> développementdurable? Autant <strong>de</strong> questions auxquellesle Réseau rural cherchera à répondre, avecles atouts que lui confèrent sadiversité d’acteurs et <strong>de</strong> sa démarche participative: <strong>une</strong> structure pour réfléchir maisaussi pour agir, car les résultats seront traduitsen préconisations à débattre lors duséminaire.Yuna CHIFFOLEAUINRA SAD / UMR Innovation / Chef <strong>de</strong> filedu groupe «Agriculture et alimentation»du Réseau Rural FrançaisFavoriser un développementendogène en Outre-merEn conclusion <strong>de</strong>s Etats Généraux <strong>de</strong>l’Outre-mer ouverts début 2009, le Prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> la République a décidé, ennovembre 2009, un certain nombre <strong>de</strong>mesures centrées en particulier sur undéveloppement plus endogène et durable,afin <strong>de</strong> favoriser la création <strong>de</strong> richesses etd’emplois locaux et <strong>de</strong> réduire l’extrêmedépendance économique <strong>de</strong>s Outre-mers.Cette orientation concerne l’ensemble <strong>de</strong>l’économie avec <strong>de</strong>s appuis divers auxentreprises : plan <strong>de</strong> soutien au développement<strong>de</strong>s PME, mise en place d’un fonds<strong>de</strong> garantie facilitant leur financement, défiscalisationà 50% <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> participationdans le capital <strong>de</strong>s PME locales, soutien àl’industrie hôtelière, amélioration <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssertesaériennes.Le développement endogène concerneaussi très largement l’agriculture par unsoutien aux productions animales et auxproductions vivrières : <strong>une</strong> augmentation<strong>de</strong>s crédits <strong>de</strong> l’Office <strong>de</strong> l’Outre-mer(ODEADOM) <strong>de</strong> 40 M€ par an pour favoriserces productions <strong>de</strong> diversification (parrapport aux gran<strong>de</strong>s productions plus largementexportées : banane et canne àsucre – rhum); la création <strong>de</strong> moyens <strong>de</strong>recherche appliquée pour disposer <strong>de</strong>meilleures références en appui à ces productions;l’appui au regroupement <strong>de</strong>s producteurspour disposer <strong>de</strong> filières organisées.Ces produits pourront être mieux valoriséspar <strong>une</strong> priorité donnée aux approvisionnementsà partir <strong>de</strong> productions locales dansla restauration collective et plus particulièrementdans les Etablissements publics <strong>de</strong>l’Etat.La mise en œuvre <strong>de</strong> toutes ces mesures<strong>de</strong>vrait être facilitée par plusieurs dispositions: la nomination <strong>de</strong> 3 «Commissaires audéveloppement endogène » auprès duministre <strong>de</strong> l’Outre-mer; un renforcementdu droit <strong>de</strong> la concurrence Outre-mer,notamment par la création d’<strong>une</strong> autoritéunique <strong>de</strong>s fonctionnaires <strong>de</strong> la concurrence,<strong>de</strong>s douanes, <strong>de</strong>s services fiscaux et<strong>de</strong>s services vétérinaires; la préservation etla mise en valeur <strong>de</strong>s espaces agricolesface à la pression foncière extrêmementforte; le renforcement du rôle et du financement<strong>de</strong>s <strong>Chambres</strong> d’agriculture pourles amener à jouer un rôle plus marquédans la définition et l’accompagnement duprojet <strong>de</strong> développement local.Ces orientations sont conformes à la volontéplus générale <strong>de</strong> privilégier les circuits<strong>courts</strong> notamment en agriculture. Elless’inscrivent aussi dans <strong>une</strong> stratégie plusglobale d’emploi et d’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s Outremers.Jean-Marc CORDONNIERAPCA, Pôle recherche, Emploi, Formation© PAUL LUU - ODEADOM22<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


Des repères réglementairespour la vente en circuits <strong>courts</strong>L’agriculteur commercialisant<strong>de</strong>s produits transformés enprovenance ou non <strong>de</strong> sonexploitation est responsable<strong>de</strong> leur qualité sanitaire. Il doitrespecter <strong>de</strong>s règles sanitairesintroduisant <strong>de</strong>s distinctionsentre produits primaireset transformés, produitsvégétaux et produits animaux,et <strong>de</strong>s spécificitéspour l’approvisionnement directdu consommateur finalou du commerce <strong>de</strong> détail localen quantité limitée. Sur le planfiscal, cette activité estconsidérée comme agricole.Afin <strong>de</strong> simplifier et d’harmoniser les textesentre Etats membres, un nouveau cadreréglementaire en matière <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>saliments, dit «Paquet Hygiène», a été misen place le 1 er janvier 2006, (le règlement178/2002 est applicable <strong>de</strong>puis le01/01/2005). Responsabilisant les opérateurs<strong>de</strong>s filières <strong>de</strong> production « <strong>de</strong> lafourche à la fourchette», il passe d’<strong>une</strong> obligation<strong>de</strong> moyens à <strong>une</strong> obligation <strong>de</strong> résultats,et introduit la traçabilité comme outil <strong>de</strong>sécurité alimentaire.Cette nouvelle législation s’applique à tous.Elle distingue néanmoins en termes d’exigencesla production végétale <strong>de</strong> la productionanimale ainsi que la production primaire(1) <strong>de</strong>s produits transformés et introduit<strong>de</strong>s dérogations, notamment en ce quiconcerne les produits traditionnels et lescircuits <strong>courts</strong> <strong>de</strong> commercialisation. Lavente directe <strong>de</strong> produits primaires enpetites quantités au consommateur final ouaux commerces <strong>de</strong> détail locaux (2) n’est pasconcernée par le «Paquet Hygiène» et faitl’objet d’<strong>une</strong> réglementation nationale.Des règles d’hygièneapplicables à tousS’appliquant à toutes les étapes <strong>de</strong> la chaînealimentaire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées végétales, animaleset d’origine animale, le règlement852/2004 pose comme principe :- le respect <strong>de</strong> la chaîne du froid,- la mise en place <strong>de</strong> bonnes pratiquesd’hygiène,- la mise en place <strong>de</strong> procédures HACCP (3) ,sauf pour la production primaire et avec<strong>une</strong> souplesse pour les petites entreprises,à travers l’utilisation préconisée, maisfacultative, <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bonnes pratiquesd’hygiène,- la déclaration et l’enregistrement <strong>de</strong>sexploitants du secteur alimentaire,- la formation du personnel à l’hygiène et àla maîtrise <strong>de</strong>s risques sanitaires.En revanche, l’approvisionnement direct parle producteur du consommateur final ou ducommerce <strong>de</strong> détail local, fournissant directementle consommateur final en petitesquantités <strong>de</strong> produits primaires, relèved’<strong>une</strong> réglementation nationale (4) .Le plan <strong>de</strong> maîtrise sanitaireAfin <strong>de</strong> maîtriser la qualité sanitaire <strong>de</strong>s produits,le producteur doit mettre en place unplan <strong>de</strong> maîtrise sanitaire, sauf en cas <strong>de</strong>vente directe <strong>de</strong> produits primaires nontransformés. Ce plan doit contenir au minimum:1. On entend par production primaire, laproduction, l’élevage ou la culture <strong>de</strong> produitsprimaires, y compris la récolte, la traite et laproduction d’animaux d’élevage avantabattage. Elle concerne les fruits et leslégumes non transformés, le lait cru, lesœufs, les produits <strong>de</strong> la pêche et <strong>de</strong> lachasse et le miel.2. «Commerce <strong>de</strong> détail local» : commerce<strong>de</strong> détail situé à <strong>une</strong> distance inférieure ouégale à 80 km <strong>de</strong> l’établissement <strong>de</strong>production.3. Hazard Analysis and Critical Control Point(Analyse <strong>de</strong>s risques et points critiques pourleur maîtrise) : métho<strong>de</strong> la plus répandue quipermet d’i<strong>de</strong>ntifier à chaque étape <strong>de</strong>fabrication le ou les dangers spécifiques(biologiques, chimiques ou physiques), <strong>de</strong> lesévaluer et d’établir <strong>de</strong>s mesures préventivespour les maîtriser.4. Arrêté du 18 décembre 2009 relatif auxrègles sanitaires applicables aux produitsd’origine animale et aux <strong>de</strong>nrées alimentairesen contenant.© CHAMBRES D’AGRICULTURE DEUX SÈVRES<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 23


Quantités maximales livrables aux commerces <strong>de</strong> détails locauxQuantité maximale livrable par semaine à <strong>de</strong>sétablissements <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> détail locaux (*, **)représentant moins <strong>de</strong> 30% représentant plus <strong>de</strong> 30%<strong>de</strong> la production totale<strong>de</strong> la production totaleLaits traités thermiquement 800 litres 250 litresProduits laitiers 250 kg 100 kgVian<strong>de</strong>s fraîches <strong>de</strong> boucherie à l’exclusion <strong>de</strong>s vian<strong>de</strong>s hachées 800 kg 250 kgProduits à base <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, plats cuisinés, saucisses crues, chair à saucisseset préparation <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> ne contenant pas <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> hachée, vian<strong>de</strong>s fraîches<strong>de</strong>s autres espèces que boucherie à l’exclusion <strong>de</strong>s vian<strong>de</strong>s hachées 250 kg 100 kgEscargots (entiers, préparés ou transformés) 100 kg 30 kgRestauration collectiveRepas ou fractions <strong>de</strong> repas 400 repas 150 repas(*80km à vol d’oiseau; jusqu’à 200km si contraintes géographiques particulières** En cas <strong>de</strong> livraisons transfrontalières, le producteur doit respecter la réglementation française et celle du pays limitrophe et peut ainsi bénéficier <strong>de</strong> dérogation ou <strong>de</strong> dispense d’agrément)<strong>de</strong> transport et <strong>de</strong> stockage, ainsi que laconsommation domestique privée nenécessitent pas d’agrément sanitaire.Quelles règlespour l’abattage?Les animaux <strong>de</strong> boucherie (espècesbovines, porcines, ovines et caprines ainsique les solipè<strong>de</strong>s domestiques (10) ) et legibier d’élevage doivent être abattus dansun abattoir agréé CE.Les volailles et lagomorphes sont abattusdans <strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong>stinés à ces seulesfamilles :- soit dans <strong>de</strong>s abattoirs agréés CE, permettant<strong>de</strong> commercialiser la productionsur la totalité du territoire <strong>de</strong> la CE, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>rà l’abattage <strong>de</strong> volailles issuesd’autres exploitations ou à l’abattagerituel;- soit dans <strong>une</strong> tuerie ou abattoir non agrée,à raison d’<strong>une</strong> quantité maximale inférieureà 25000 équivalents poulets/an ou 500équivalents poulets/semaine et d’<strong>une</strong>10. dont le pied n’est pas fendu, cheval,âne...11. décret n°2008-1054 et arrêté du 10octobre 200812. Note <strong>de</strong> Service DGAL/SDSSA/N2009-8129 du 29 avril 200913 Arrêté du 20 mai 2009 sur les métho<strong>de</strong>straditionnellescommercialisation dans un rayon <strong>de</strong> 80km auprès du consommateur final ou d’uncommerce <strong>de</strong> détail local (11). L’exploitantdoit être éleveur et les volailles et lagomorphesdoivent être abattus par luimême ou un autre membre <strong>de</strong> l’exploitation.Le travail à façon y est interdit, <strong>de</strong>même que l’abattage rituel et la congélation(sauf dans le cas d’<strong>une</strong> ferme-auberge).Les palmipè<strong>de</strong>s gras peuvent être abattus :- soit dans un abattoir agréé CE,- soit dans <strong>une</strong> salle d’abattage à la fermeagréée CE. Dans ce cas, les carcassesissues exclusivement <strong>de</strong>s palmipè<strong>de</strong>sgras élevés sur l’exploitation et réfrigérées,doivent être éviscérées dans les 24 heuresdans un établissement agréé CE.Quelles obligationspour le travail à façon?Le travail à façon est <strong>une</strong> «prestation <strong>de</strong>service qui revient, pour un exploitant, àexercer <strong>une</strong> activité (abattage, découpe,transformation, stockage) sur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nréespour le compte d’un autre exploitant qui enassure ensuite la commercialisation (12) ».Un atelier agro-alimentaire en remise directemanipulant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées animales horsvolailles peut faire transformer ses produitsdans un atelier agréé CE, dans la mesureoù :• l’exploitant concerné en informe laDDCSPP,• l’intégralité <strong>de</strong>s produits transformés luirevient et ces produits sont commercialisésdirectement auprès du consommateurfinal. Une traçabilité précise <strong>de</strong> cesproduits doit donc être établie;• l’établissement qui assure la transformationest titulaire d’un agrément sanitaire(les ateliers bénéficiant d’<strong>une</strong> dérogation àl’obligation d’agrément ne sont pas autorisésà exercer du travail à façon);• les produits obtenus ne sont revêtus d’auc<strong>une</strong>marque d’i<strong>de</strong>ntification au sens durèglement CE 853/2004 mais portent lamention « transformé par (raison socialeou enseigne) agréé n° XX-XXX-XXX, lenuméro apparaissant sous format linéairesans ovale ni mention FR et CE.Dans le cas <strong>de</strong> la filière volailles et lagomorphes,le travail à façon effectué par unétablissement agréé pour le compte d’unétablissement d’abattage non agréé estinterdit. La transformation <strong>de</strong>s carcasses<strong>de</strong> volailles doit s’effectuer sur l’exploitation.De la même manière, est interdit le travail àfaçon par un établissement agréé, pour lecompte d’un commerce <strong>de</strong> détail, qui s’estapprovisionné auprès d’un établissementd’abattage non agréé.Des dérogations pourles produits traditionnelsTrois types <strong>de</strong> dérogations à la nouvelleréglementation sanitaire sont applicablespour certains produits traditionnels (13) :<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 25


<strong>Dossier</strong>QU’EST-CE QU’UN PRODUIT TRADITIONNELUn produit est traditionnel s’il est historiquement reconnu comme tel ou s’il est fabriquéselon <strong>de</strong>s références techniques à un procédé traditionnel codifié ou enregistré, ou selon<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fabrication traditionnelles, ou enfin s’il est protégé en tant que produitalimentaire traditionnel par un texte réglementaire communautaire, national, régional oulocal.- pour les locaux dans lesquels les produitssont exposés à un environnement contribuantau développement <strong>de</strong> leurs caractéristiques.Par exemple, ils peuvent comporter<strong>de</strong>s murs, plafonds et sols naturelsd’origine géologiques;- pour la nature <strong>de</strong>s matériaux composantles instruments et/ou les équipements utilisésspécifiquement pour la préparation,l’emballage et le conditionnement <strong>de</strong> cesproduits. Par exemple, le nettoyage et ladésinfection <strong>de</strong>s locaux peuvent êtreadaptés pour préserver la flore ambiantequi leur est propre;- d’autres dérogations spécifiques sontpossibles pour conserver les métho<strong>de</strong>straditionnelles, comme par exemple les« volailles au sang » ou « les volaillesparées» ou les «volailles non éviscérées».Emmanuelle LANGHADEAPCA, pôle Economie et Politiques agricolesDes ateliers collectifs<strong>de</strong> transformationmodulaires et évolutifsLe contexte actuel est favorable au développement<strong>de</strong>s circuits <strong>courts</strong>. L’accès auxoutils <strong>de</strong> petite transformation (abattage etdécoupe y compris) est l’<strong>une</strong> <strong>de</strong>s clés dudéveloppement <strong>de</strong> la vente <strong>de</strong> proximité,mais <strong>de</strong> nombreux obstacles <strong>de</strong>meurent.Les investissements à réaliser sont souventlourds, la réglementation en matière d’hygièneet <strong>de</strong> sécurité suppose <strong>de</strong>s moyensconséquents pour la respecter; le métierd’agriculteur change, pour évoluer vers celui<strong>de</strong> «producteur + transformateur + commerçant».Aussi, la FNCUMA et l’ADIE (14) ,en partenariat avec la société 3MServices,ont modélisé <strong>de</strong>s ateliers modulaires collectifspour la transformation <strong>de</strong> produitsagricoles.FOCUS SUR L’ATELIER MODULAIRE COLLECTIF « DÉCOUPE DE VIANDE »- Découpe <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> et préparations froi<strong>de</strong>s (haché, saucisses, etc.)- 2 salles <strong>de</strong> travail réfrigérées (<strong>une</strong> salle <strong>de</strong> découpe et <strong>une</strong> salle <strong>de</strong> préparation froi<strong>de</strong>),4 chambres froi<strong>de</strong>s, vestiaires, sanitaires, bureau, local technique, etc.- Jusqu’à 4 personnes en travail simultané (2 en découpe, 2 en préparation froi<strong>de</strong>)- Evolutif vers <strong>de</strong>s modules cuisine, salaisons, abattoir- 100 à 150 t annuels pour le module <strong>de</strong> baseLes ateliers modulaires proposent <strong>de</strong>s solutions«clés en mains», aux normes pour latransformation <strong>de</strong> produits agricoles. Ces<strong>de</strong>rniers sont 20 à 40% moins chers qu’<strong>une</strong>construction classique et livrés prêts à fonctionner.Plusieurs activités sont couvertes : abattage<strong>de</strong> volailles, découpe <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, salaisons,transformation <strong>de</strong> produits végétaux.Chaque activité correspond à un module età un plan type. Les ateliers sont évolutifs,ainsi la pluriactivité est possible par l’assemblage<strong>de</strong> modules.Les modules sont pré-validés en matièred’hygiène et <strong>de</strong> sécurité, et les procéduresqualité sont intégrées aux modulestypes (HACCP, Plan <strong>de</strong> maîtrise sanitaire,dossier d’agrément) ; ainsi, l’ensemble« module et procédures » est ici définicomme un atelier.Le coût d’investissement est réduit grâce auchoix du bâtiment modulaire et à la mutualisation<strong>de</strong>s moyens. La mutualisation favorisepar ailleurs le transfert <strong>de</strong> compétencesentre adhérents; ainsi plusieurs CUMA ontdéjà réussi la mise en commun d’ateliers<strong>de</strong> transformation «classiques».A très court terme, la plateforme ISOMIR(Industrialisation Solidaire en Milieu Rural)proposera <strong>une</strong> offre «packagée» aux collectifsayant un projet <strong>de</strong> transformation;cette offre comprendra à la fois <strong>une</strong> solutiontechnique (l’atelier modulaire), <strong>une</strong> solutionfinancière pour l’investissement (apport encapital, apport en compte courant) et unaccompagnement pour le démarrage et ledéveloppement <strong>de</strong> l’activité, en lien avec<strong>de</strong>s partenaires locaux.Plusieurs groupes <strong>de</strong> producteurs ont déjàmanifesté leur intérêt pour l’atelier modulaire,la première implantation est prévue pourjuin 2010.Mélanie NOWIKFNCUMA- Coût d’investissement : 900 à 1200 €/m² (hors travaux <strong>de</strong> génie civil et équipement) 14. Association pour le droit à l’initiativeéconomique.26<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


LA FISCALITÉ DES ACTIVITÉS DE VENTES AGRICOLES EN CIRCUITS COURTSL’exploitant qui vend ses produits agricoles, c’est-à-dire lesproduits issus <strong>de</strong> son exploitation transformés ou non, exerce<strong>une</strong> activité agricole sur le plan fiscal.Fiscalité <strong>de</strong>s bénéficesLa vente <strong>de</strong>s produits issus <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> l’exploitantgénère <strong>de</strong>s bénéfices entrant dans la catégorie <strong>de</strong>s bénéficesagricoles. 3 régimes sont possibles : le forfait agricolejusqu’à la réalisation <strong>de</strong> 76300€ <strong>de</strong> recettes TTC appréciésen moyenne sur 2 années, le régime du réel simplifiéou le régime du réel normal au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 350000€.L’exploitant qui vend ses produits par circuit court peutchoisir un statut sociétaire civil, tel que GAEC, EARL, SCEA.Le ou les associés exploitants sont alors d’office imposésselon un régime <strong>de</strong> réel. Seul le GAEC permet <strong>une</strong> impositionau forfait avec <strong>une</strong> application du principe <strong>de</strong> transparence.La société a le choix d’opter pour l’impôt sur lessociétés.Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)La vente <strong>de</strong>s produits issus <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> l’exploitant relève du champ <strong>de</strong> la TVA agricole. Celle-ci comprend 2 régimes : le remboursementforfaitaire et le régime simplifié agricole. Le remboursement forfaitaire <strong>de</strong> TVA est applicable <strong>de</strong> droit sous le seuil <strong>de</strong> 46000€ <strong>de</strong> recettes,si les produits sont vendus sans l’emploi <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s commerciales (vente sur les marchés avec un personnel affecté, magasin, usages <strong>de</strong>moyens publicitaires...). La vente <strong>de</strong>s produits ne donne pas lieu au paiement <strong>de</strong> la TVA. Au-<strong>de</strong>là du seuil <strong>de</strong> 46000€ ou sur option sous ceseuil, ou lors <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s commerciales, l’exploitant relève du régime simplifié agricole (RSA). Dans ce cas, la vente <strong>de</strong>s produitsagricoles alimentaires donne lieu au paiement <strong>de</strong> la TVA au taux <strong>de</strong> 5,5% en principe et <strong>de</strong> 19,6% sur les produits comportant <strong>de</strong> l’alcool.Autre taxeLa contribution économique territoriale qui remplace la taxe professionnelle <strong>de</strong>puis la Loi <strong>de</strong> Finances pour 2010 n’est pas applicable au secteuragricole, tout comme ne l’était pas la taxe professionnelle. En effet, l’exploitant agricole est re<strong>de</strong>vable par ailleurs <strong>de</strong> la taxe foncière surles propriétés non bâties.Ces règles fiscales sont différentes en cas <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> produits achetés à l’extérieur, y compris auprès d’autres exploitants.La transformation et la vente, dans le prolongement <strong>de</strong> l’activité agricoleSelon l’article L311-1 du Co<strong>de</strong> rural, le produit est agricole quand il est issu <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> l’exploitant. Il en est <strong>de</strong> même, après la transformation<strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> produit par l’exploitant lui-même (découpe <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> vendue en caissette, réalisation <strong>de</strong> produits charcutiers, fabrication<strong>de</strong> fromages, gâteaux…). Ainsi, les opérations <strong>de</strong> transformation réalisées par les agriculteurs avec les produits issus <strong>de</strong> leurs exploitations,sont <strong>de</strong>s activités agricoles même si certaines opérations sont similaires à celles exercées par <strong>de</strong>s professions artisanales. Les activitésrestent civiles et agricoles : elles ne requièrent pas l’inscription <strong>de</strong> l’exploitant au répertoire <strong>de</strong>s métiers.Parallèlement, la vente <strong>de</strong> produits achetés à l’extérieur <strong>de</strong> l’exploitation est juridiquement agricole si elle est reconnue accessoire à l’activitéagricole principale. Les <strong>de</strong>ux activités, bien que juridiquement distinctes, sont économiquement liées, l’<strong>une</strong> étant l’accessoire <strong>de</strong> l’autre. Si les<strong>de</strong>ux activités sont indépendantes, il n’y a donc pas application <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l’accessoire, l’exploitant est pluriactif sur le plan juridique, c’està dire à la fois agriculteur et artisan. Il <strong>de</strong>vra s’inscrire au répertoire <strong>de</strong>s métiers, dès lors que les produits ne relèvent pas <strong>de</strong> l’activité agricole.Ainsi, les produits artisanaux alimentaires sont issus <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> matières premières achetées auprès <strong>de</strong> tiers.Blandine SAGET – Céline VAN VYVEAPCA - Pôle Entreprises et Territoires<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 27


<strong>Dossier</strong>Actions développées en faveurdu développement <strong>de</strong>s circuits <strong>courts</strong>Si les formes traditionnelles<strong>de</strong> vente en circuits <strong>courts</strong>(marchés, ventes à la ferme)restent les plus développées,<strong>de</strong> nouvelles formes plusinnovantes se développent :points <strong>de</strong> vente collectifs,paniers, e-commerce,...Le plus souvent, les producteurs utilisentdifférentes formes <strong>de</strong> circuits <strong>courts</strong>, parfoismême en complémentarité <strong>de</strong>s circuitslongs. On peut citer, à titre d’exemple, leconcept <strong>de</strong> distributeurs automatiques, circuitinnovant, qui se développe pour diversproduits, notamment les pommes <strong>de</strong> terreset le lait. Installés dans <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> passage,les distributeurs <strong>de</strong> lait permettent auxproducteurs <strong>de</strong> valoriser en direct <strong>une</strong> partie<strong>de</strong> la production, sans être présents à lavente, mais en respectant <strong>de</strong>s exigencessanitaires très strictes. Pour répondre aubesoin d’<strong>une</strong> offre plus importante et plusdiversifiée, on constate désormais <strong>une</strong>structuration et un regroupement <strong>de</strong> l’offre.Conformément à leur mission, les<strong>Chambres</strong> d’agriculture accompagnent lesporteurs <strong>de</strong> projet, que ce soit pour créer<strong>une</strong> activité <strong>de</strong> diversification, un circuitcourt ou pour faire évoluer <strong>une</strong> organisationdéjà en place, au niveau individuel oucollectif. 130 conseillers, structurés enréseau, s’y consacrent à travers diversesactions : étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’offre et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>,collecte <strong>de</strong> références technico-économiques,sensibilisation du grand public àtravers l’organisation <strong>de</strong> manifestations,salons et foires, information et accompagnement<strong>de</strong> projets individuels ou collectifset formations <strong>de</strong>s agriculteurs.L’accompagnement <strong>de</strong> projets collectifs est<strong>de</strong> plus en plus fréquent : créations <strong>de</strong> marchés<strong>de</strong> producteurs, appui à la structurationd’associations <strong>de</strong> producteurs et / oumarques <strong>de</strong> produits locaux, structuration<strong>de</strong> petites filières <strong>de</strong> production, appui à lacréation <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vente collectifs, miseen place <strong>de</strong> plates-formes d’approvisionnement,création d’ateliers collectifs d’abattageet <strong>de</strong> transformation.Parallèlement, le réseau <strong>de</strong>s <strong>Chambres</strong>d’agriculture anime le développement <strong>de</strong><strong>de</strong>ux marques nationales Bienvenue à laferme et Marchés <strong>de</strong> Producteurs <strong>de</strong> Pays(cf. articles). Une enquête réalisée en 2009LE CERD : DES OUTILS D’ACCOMPAGNEMENT DES PORTEURS DE PROJETCréé en 1990 à l’initiative d’agriculteurs diversifiés du Morvan et avec l’appui <strong>de</strong>s <strong>Chambres</strong>d’agriculture <strong>de</strong> Bourgogne, le Centre d’Etu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> Ressources sur la Diversification(CERD) a pour objectif <strong>de</strong> développer la diversification et les circuits <strong>courts</strong> <strong>de</strong> commercialisation.Ses missions sont à la fois :- d’accompagner les porteurs <strong>de</strong> projet notamment dans l’approche <strong>de</strong> leur marché et dansla mise en place <strong>de</strong> leur activité <strong>de</strong> transformation,- <strong>de</strong> créer un ensemble d’outils facilitant son accompagnement et celui <strong>de</strong>s conseillers endiversification et circuits <strong>courts</strong> <strong>de</strong> Bourgogne.Les outils d’accompagnement créés par le CERD sont <strong>de</strong> différents ordres :- 72 fiches synthétiques réglementaires et technico-économiques élaborées avec les<strong>Chambres</strong> départementales et régionale <strong>de</strong> Bourgogne et regroupées dans un documentintitulé « Diversifier...? » édité <strong>de</strong>puis 1992 et diffusé sous format papier, CD Rom etvia internet,- <strong>de</strong>s outils d’approche et <strong>de</strong> sécurisation <strong>de</strong>s marchés : gui<strong>de</strong> à l’approche du marché,métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> chalandise, gui<strong>de</strong>s d’entretien avec les clients potentiels,relevé <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> produits,- <strong>de</strong>s outils sanitaires pour les ateliers <strong>de</strong> transformation : dossier type d’agrément CE pourles petits abattoirs <strong>de</strong> volailles et <strong>de</strong> lagomorphes et plan type <strong>de</strong> nettoyage et <strong>de</strong> désinfection.CERD : 6 Place Saint Christophe – 58120 Château-Chinon03 86 85 02 10 www.centre-diversification.fr© PHOTOTÈQUE CHAMBRES D’AGRICULTURE, CA TARN28<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


auprès <strong>de</strong>s <strong>Chambres</strong> départementalesd’agriculture a montré qu’elles souhaitaientà l’avenir orienter leurs actions sur la communicationvers la société et les élus <strong>de</strong>scollectivités locales, le développement <strong>de</strong>spoints <strong>de</strong> vente collectifs, ainsi que l’approvisionnementlocal <strong>de</strong> la restauration collectiveou <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s surfaces.Marchés <strong>de</strong>s Producteurs<strong>de</strong> Pays, <strong>de</strong>s marchés 100%producteursOutil d’animation et <strong>de</strong>développement <strong>de</strong>s territoires,ces marchés offrentaux consommateurs lapossibilité <strong>de</strong> «toucher»<strong>de</strong>s produits en direct,sans intermédiaire, avecen prime la convivialité etl’échange avec les producteurs, fermiers ouartisans.Réservés exclusivement aux producteurs,et sans reven<strong>de</strong>urs, les Marchés <strong>de</strong> Producteurs<strong>de</strong> Pays peuvent être saisonniers,annuels ou ponctuels, d’approvisionnementou festifs pour tenir compte <strong>de</strong>s attentes<strong>de</strong>s consommateurs et <strong>de</strong>s collectivités. Ilsvalorisent pleinement la richesse et la diversité<strong>de</strong>s terroirs et sont réglementés par <strong>une</strong>charte <strong>de</strong> bonnes pratiques qui exige queles produits présents sur le marché proviennentdirectement et exclusivement <strong>de</strong>sproducteurs.Ces démarches sont portées par le groupe<strong>Chambres</strong> d’agriculture, propriétaire <strong>de</strong> lamarque. Elles concourent au maintien et audéveloppement du tissu socio-économiquelocal en permettant aux collectivités d’animerleur territoire et <strong>de</strong> faire connaître lesproduits du terroir, <strong>de</strong> financer les associationslocales et d’augmenter le nombre <strong>de</strong>visiteurs extérieurs à la comm<strong>une</strong> en saisonestivale. En s’appuyant sur les<strong>Chambres</strong> d’agriculture, les «organisateurs<strong>de</strong> marchés » bénéficient <strong>de</strong> l’accompagnementtechnique <strong>de</strong>s animateurs pourcréer ou professionnaliser <strong>de</strong>s marchésexistants.Pour les producteurs les marchés permettentla valorisation <strong>de</strong> leurs produits fermiers,leur offrent <strong>de</strong> nouveaux débouchés,ainsi que la force <strong>de</strong> communication et ledynamisme d’un réseau.Pour le consommateur, c’est la garantie <strong>de</strong>trouver <strong>de</strong>s produits venus tout droit <strong>de</strong> laferme ou <strong>de</strong> l’atelier <strong>de</strong> l’artisan, <strong>de</strong> rencontrer<strong>de</strong>s hommes passionnés et passionnants,toujours prêts à parler <strong>de</strong> leurmétier.Ces lieux <strong>de</strong> marchés sont faciles à repérergrâce à <strong>une</strong> marque et un logo qui les i<strong>de</strong>ntifient.Une communication comm<strong>une</strong>, s’appuyantsur <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> PLV (publicité surle lieu <strong>de</strong> vente) spécifiques aux couleursdu logo, confère <strong>une</strong> image dynamique etcohérente à la marque : badges et plaquettesd’i<strong>de</strong>ntification du producteur, sacsen papier ou plastique oxo-biodégradable,papier alimentaire, ban<strong>de</strong>roles, panneauxroutiers, dépliants, affiches, oriflammes,…Comment adhérer à la marque«Marchés <strong>de</strong>s Producteurs<strong>de</strong> Pays»?Il est possible d’organiser <strong>de</strong>s Marchés <strong>de</strong>sProducteurs <strong>de</strong> Pays dans un départementdès lors que la Chambre d’agriculture estadhérente à la marque. Le cas échéant, <strong>une</strong>procédure d’agrément est à suivre par laChambre d’agriculture candidate. Elle bénéficieainsi d’un accompagnement par undépartement parrain qui la gui<strong>de</strong> dans sesréflexions et la conseille dans la mise enplace d’un marché test avant l’agrémentdéfinitif.Laetitia PROTAPCA, Pôle Communication,Promotion, TourismeLe réseauBienvenue à la ferme5800 agriculteurs Bienvenueà la ferme développentaujourd’hui l’accueil touristiquesur leur exploitation etsont regroupés <strong>de</strong>puis 1988au sein <strong>de</strong> Bienvenue à la ferme, marque etréseau <strong>de</strong>s <strong>Chambres</strong> d’agriculture.Bienvenue à la ferme : <strong>une</strong>gamme étendue <strong>de</strong> prestationsL’univers <strong>de</strong>s prestations Bienvenue à laferme est vaste : il comporte pas moins<strong>de</strong> 16 activités regroupées sous 4 thématiques: gastronomie, loisirs-découverte,hébergement et services.Les agriculteurs Bienvenue à la ferme s’engagentà développer au moins l’<strong>une</strong> <strong>de</strong>sformules, certains proposant même <strong>une</strong>combinaison <strong>de</strong> formules permettant <strong>de</strong> serestaurer, d’être hébergé et <strong>de</strong> pratiquer <strong>de</strong>sloisirs sur un même lieu, au cœur <strong>de</strong> laferme...DES MARCHÉS EN EXPANSIONLa démarche <strong>de</strong>s Marchés <strong>de</strong>s Producteurs<strong>de</strong> Pays poursuit son expansionpuisqu’on compte aujourd’hui, 26<strong>Chambres</strong> d’agriculture départementalesadhérentes à la démarche dansplus <strong>de</strong> 10 régions. Plus <strong>de</strong> 2200 producteurs,fermiers ou artisans participentaux 1550 marchés organisés sousl’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la marque tout au long <strong>de</strong>l’année dans 280 comm<strong>une</strong>s maisaussi en région parisienne, à Lyon, enEspagne,...Les engagements<strong>de</strong> Bienvenue à la fermeTout d’abord, les agriculteurs s’engagent,au travers <strong>de</strong> l’éthique « Bienvenue à laferme» définie dans <strong>une</strong> charte, à respecteret à développer les valeurs suivantes :- offrir un accueil personnalisé, dans <strong>une</strong>nvironnement soigné, avec visite <strong>de</strong> l’exploitation,et transparence sur les pratiquesagricoles,- être l’ambassa<strong>de</strong>ur d’<strong>une</strong> agriculturedurable et responsable, enracinée dans le<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 29


<strong>Dossier</strong>3 questions àBernard ARTIGUE,Prési<strong>de</strong>nt national<strong>de</strong> Bienvenue à la ferme© NILS WAROLINterritoire, en préservant le patrimoine agricoleet rural,- satisfaire les attentes du consommateur,- promouvoir le métier d’agriculteur,- valoriser les produits <strong>de</strong> l’exploitation etles savoir-faire.Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces engagements génériques,qui s’appliquent à tous les agriculteurs Bienvenueà la ferme, <strong>de</strong>s cahiers <strong>de</strong>s chargesspécifiques garantissant l’authenticité <strong>de</strong>chac<strong>une</strong> <strong>de</strong>s prestations proposées sur lesfermes ont été mis en place.Une marque en phaseavec les attentes <strong>de</strong> la clientèleUne enquête menée en juillet 2009 (1) a permis<strong>de</strong> mettre en lumière les habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>consommation et <strong>de</strong> loisirs <strong>de</strong>s français.Ainsi, selon les estimations, 2/3 <strong>de</strong>s Françaissont intéressés par la vente directe <strong>de</strong>produits fermiers et les fermes auberges,et plus d’1/4 pratiquent les séjours en gîteset <strong>Chambres</strong> d’hôtes.Cette enquête a également établi que lamarque Bienvenue à la ferme était connuepar plus d’un Français sur <strong>de</strong>ux (54%), etqu’elle évoquait <strong>de</strong> façon unanime unaccueil chaleureux, <strong>de</strong>s rapports humainsauthentiques, mais également un retour auxsources, et un endroit où l’on se sent bien.Il apparaît enfin que la marque suggère unbon rapport qualité/prix <strong>de</strong>s prestations etproduits vendus.Constance BIGOURDANAPCA, Pôle Communication,Promotion, Tourisme• Quelles sont les perspectives<strong>de</strong> développement <strong>de</strong> Bienvenueà la ferme?En matière d’offre, les chantiers sont nombreux,avec en premier lieu le déploiementd’un nouveau concept marketing pourmieux valoriser auprès <strong>de</strong> leurs clients etavec l’appui <strong>de</strong> nos partenaires l’hébergementà la ferme. Nous <strong>de</strong>vons égalementnous saisir <strong>de</strong>s opportunités du Grenelle<strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong>s tendances <strong>de</strong>fond concernant les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s alimentaires<strong>de</strong> proximité, pour élargir le champd’action <strong>de</strong> Bienvenue à la ferme. Approvisionnement<strong>de</strong> la restauration collective,création <strong>de</strong> magasins collectifs, commercialisation<strong>de</strong> paniers, e-commerce, cesdémarches sont très porteuses, et permettent<strong>de</strong> conserver la valeur ajoutée surnos exploitations.Toutefois, le développement <strong>de</strong> nouvellesoffres ne doit pas nuire à la lisibilité <strong>de</strong> notremarque. C’est pourquoi nous engageonssur 2010 <strong>une</strong> réflexion <strong>de</strong> fond sur le repositionnementmarketing <strong>de</strong> Bienvenue à laferme.1. Source : Didier Rayon / Terrain Omniway –Panel <strong>de</strong> 1000 personnes30<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


• Le client est donc au cœur <strong>de</strong>vos préoccupations. Commentmieux répondre à ses exigences?Aujourd’hui, le client manifeste effectivement<strong>de</strong>s exigences croissantes, en particulieren matière <strong>de</strong> qualité. C’est pourquoiun chantier important s’ouvre pour renforceret sécuriser nos procédures qualité sur l’ensembledu territoire. C’est en effet la garantieque nous faisons au client <strong>de</strong> respecterla promesse <strong>de</strong> marque. Un dispositif <strong>de</strong>référence sera donc mis en place pourl’agrément et le suivi, en s’appuyant évi<strong>de</strong>mmentsur les avis <strong>de</strong>s consommateurs,en particulier <strong>de</strong>s internautes. En cela, ledéveloppement du web 2.0, que nouspoursuivons activement, sera essentiel.• Les ambitions sont fortes.Aurez-vous les moyens<strong>de</strong> les mettre en œuvre?Ces chantiers <strong>de</strong>vront bien évi<strong>de</strong>mmentaller <strong>de</strong> pair avec <strong>une</strong> optimisation <strong>de</strong> l’organisationet <strong>de</strong>s moyens dédiés à Bienvenueà la ferme, en lien avec la réforme Terresd’avenir <strong>de</strong>s <strong>Chambres</strong> d’agriculture. Lamarque a besoin <strong>de</strong> nouvelles compétences: notre capacité à mutualiser seraun <strong>de</strong>s moyens qui nous permettra d’acquériret <strong>de</strong> fidéliser ces compétences, enrenforçant par exemple la coordination auniveau régional. Et pour assurer un modèleéconomique pérenne <strong>de</strong> nos relais, nous<strong>de</strong>vrons aussi proposer à nos adhérents<strong>de</strong>s services payants, qui répon<strong>de</strong>nt parfaitementà leurs attentes et qui leur apportent<strong>une</strong> vraie valeur ajoutée.Au cours <strong>de</strong> l’année 2006, un grouped’agriculteurs du Rhône a défini un conceptpermettant <strong>de</strong> mieux maîtriser l’accès <strong>de</strong>sproductions au marché, <strong>de</strong> rapprocher bassin<strong>de</strong> production et bassin <strong>de</strong> consommationet <strong>de</strong> structurer <strong>une</strong> offre cohérente <strong>de</strong>produits locaux, à travers un projet collectifinter-filières, basé sur <strong>une</strong> stratégie <strong>de</strong> communicationcomm<strong>une</strong>.L’association « Saveurs du coin », créée enmai 2006 porte ce projet collectif <strong>de</strong> valorisation<strong>de</strong>s produits locaux en circuits<strong>courts</strong>, autour <strong>de</strong> quatre pistes d’étu<strong>de</strong>s :- un magasin <strong>de</strong> produits locaux et <strong>de</strong> saison,vendus par <strong>de</strong>s salariés, système àmi-chemin entre <strong>de</strong>s magasins <strong>de</strong> spécialistesdu frais et les points <strong>de</strong> vente collectifs<strong>de</strong> produits fermiers;- un espace dédié aux produits locaux enpartenariat avec la gran<strong>de</strong> distribution. Laplace <strong>de</strong>s GMS étant prépondérante,l’idée est <strong>de</strong> s’associer avec ces structuresdisposant déjà <strong>de</strong> l’infrastructure et<strong>de</strong> la clientèle mais sous <strong>une</strong> forme précise: avoir un espace «indépendant» dédiéaux productions locales à l’intérieur dumagasin, maîtrisé par les producteurs,avec <strong>une</strong> animation continue permettant<strong>de</strong> se différencier et <strong>de</strong> conseiller lesconsommateurs;- la livraison <strong>de</strong> paniers dans un lieu <strong>de</strong>regroupement (entreprises, écoles...),autour d’un réseau <strong>de</strong> consommateursintéressés;- un partenariat privilégié avec la restaurationcommerciale ou collective.2006 : Année <strong>de</strong> lancementet <strong>de</strong> test en GMSL’association a négocié avec le magasinAuchan Dardilly la mise à disposition d’<strong>une</strong>space <strong>de</strong> 20 m² dédié à «la boutique <strong>de</strong>sproducteurs», dans <strong>une</strong> zone promotionnelledu magasin, pour tester le concept enjuin/juillet 2006.Regroupant fruits, légumes, fromages, jus<strong>de</strong> fruits et vin, «La boutique <strong>de</strong>s producteurs»valorise différentes filières au sein <strong>de</strong>la gran<strong>de</strong> surface.Les produits sont différenciés du reste durayon, en s’appuyant sur la proximité et lasaisonnalité <strong>de</strong> la provenance : qualité gustative,cueillette à maturité, emballage différent(vrac, format, type d’emballage oud’étiquette...), etc ... L’espace est i<strong>de</strong>ntifiégrâce à <strong>une</strong> signalétique «boutique <strong>de</strong>s producteurs»;les produits ont, selon le cas,<strong>une</strong> signature comm<strong>une</strong> : «les saveurs ducoin».Les producteurs ont négocié le principed’un Prix Vital à la Production, nécessaireaux agriculteurs pour vivre correctement <strong>de</strong>la vente <strong>de</strong> leurs produits.Saveurs du coinUne démarche<strong>de</strong> producteursUn projet collectif inter-filièrespour la vente <strong>de</strong> produits locaux© SAVEURS DU COIN<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 31


<strong>Dossier</strong>Enfin, la vente assistée est mise en placepar <strong>de</strong>s salariés, et <strong>de</strong>s animations ponctuellessont assurées par les producteurspour conseiller, parler <strong>de</strong> leurs produits etsystèmes <strong>de</strong> production.Ce test a permis d’évaluer à la fois la pertinencedu concept, la capacité d’Auchan et<strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong> le mettre en place ainsique sa rentabilité pour chac<strong>une</strong> <strong>de</strong>s parties.Le bilan qualitatif a été partagé entre«Saveurs du Coin» et Auchan à travers :- le respect <strong>de</strong>s accords fixés entre l’associationet Auchan : prix <strong>de</strong> vente corrects àla production, transparence sur les prix etles marges, valorisation <strong>de</strong>s produits «nonconformes au cahier <strong>de</strong>s charges SCO-FEL*», un seul espace pour tous les produits,un partage <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> personnel,- un bon accueil d’<strong>une</strong> part <strong>de</strong>s consommateurs(vente assistée, conseil, produitsqualitatifs et différenciés permettant un enrichissement<strong>de</strong> la gamme) et d’autre part<strong>de</strong> l’équipe d’encadrement et du personnelAuchan.La boutique <strong>de</strong>s producteurs constitue ainsiun élément <strong>de</strong> fidélisation <strong>de</strong> la clientèle etdispose d’<strong>une</strong> capacité à générer un chiffred’affaires intéressant.Des points restent à travailler : l’aménagement<strong>de</strong> l’étal, la formation du personnel, lelien avec les procédures Auchan, la différenciation<strong>de</strong>s produits.«SAVEURS DU COIN» C’EST AUJOURD’HUI :Fin 2006, l’îlot «Saveurs du Coin» a trouvésa place <strong>de</strong> manière pérenne au sein durayon fruits et légumes du magasin AuchanDardilly et un contrat <strong>de</strong> partenariat a étésigné avec le magasin. Actuellement, lesproducteurs livrent au magasin, et celui-ciapplique son taux <strong>de</strong> marge sur les produits<strong>de</strong> la boutique.En juin 2007, un <strong>de</strong>uxième magasin AuchanCaluire s’est positionné sur le mêmeconcept, avec les mêmes engagements.2009 : le développement<strong>de</strong> nouveaux circuits <strong>de</strong> proximitéEn janvier 2009, l’association s’est transforméeen SAS, forme juridique plus à-même d’assumer le fonctionnement <strong>de</strong> ladémarche, notamment la gestion du personnelmais aussi les ambitions <strong>de</strong> développementcommercial <strong>de</strong> Saveurs duCoin.Les producteurs ont investi dans l’achatd’<strong>une</strong> plate-forme logistique à Vaulx-en-Velin et ont développé <strong>de</strong>ux nouveaux circuits:• Livraison <strong>de</strong> paniers <strong>de</strong> fruits, légumes etfromages, concept sans engagement <strong>de</strong>la part <strong>de</strong>s consommateurs, avec précomman<strong>de</strong>spar le biais du site internet(http://www.saveursducoin.fr) à <strong>de</strong>stination<strong>de</strong>s comités d’entreprise, avec <strong>de</strong>slivraisons hebdomadaires (100 à 130paniers livrés tous les 15 jours),Des membres du bureau fortement investis15 personnes embauchées dont 8 ven<strong>de</strong>urs-animateurs (dont 2 chefs <strong>de</strong> boutique), un responsablefacturation / saisie comptable, un chauffeur livreur / préparateur <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>set un responsable développement commercial.1 camion froid (16 palettes)<strong>une</strong> plate forme <strong>de</strong> livraison et <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>sun magasinLes adhérents représentent plus <strong>de</strong> quarante exploitations réparties sur 6 filières :Fruits : 14 exploitationsLégumes : 14 exploitationsFromages : 6 exploitationsVins : 6 exploitations (5 en Beaujolais, 1 en Coteaux du Lyonnais)Vian<strong>de</strong>s : 7 exploitationsMais aussi du miel, <strong>de</strong>s escargots, <strong>de</strong> la bière…• Achat d’un magasin à Bron <strong>de</strong> 160 m² etcréation d’<strong>une</strong> SCI propriétaire <strong>de</strong>s murs.Ce magasin, ouvert en septembre 2009,a mis en place <strong>de</strong> nouvelles filières (carnéeet autres produits) et présente un potentiel<strong>de</strong> Chiffre d’affaires <strong>de</strong> 600 K€ enphase <strong>de</strong> démarrage et <strong>de</strong> 1100 K€ envitesse <strong>de</strong> croisière. Il fonctionne avec 3salariés, dont un boucher qui travailledans un atelier <strong>de</strong> découpe agréé dans lemagasin, et <strong>de</strong>s producteurs qui viennentponctuellement en animation.AM SCHMUTZ POUSSINEAUChambre d’agriculture du RhôneLes paniers, <strong>de</strong> multiplesformes <strong>de</strong> venteFace à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> croissante <strong>de</strong>s consommateursurbains pour <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> proximité,les formules «paniers» sont en forteexpansion et recouvrent <strong>de</strong>s initiatives trèsdiverses.La démarche peut être portée par diversacteurs : collectifs <strong>de</strong> producteurs, associations<strong>de</strong> consommateurs, entrepreneursprivés, association d’insertion comme lesjardins <strong>de</strong> cocagne,... Les paniers peuventregrouper un ou plusieurs types <strong>de</strong> produits,frais et/ou transformés (fruits etlégumes, produits laitiers, pain, vian<strong>de</strong>,conserves, confitures,...) et avoir <strong>de</strong>s taillesdifférentes (panier solo, couple ou familial).Certaines démarches s’appuient exclusivementsur <strong>de</strong>s produits biologiques.Les AMAP (Associations pour le Maintien<strong>de</strong> l’Agriculture Paysanne) proposent <strong>une</strong>forme <strong>de</strong> paniers : les consommateurss’engagent <strong>de</strong> façon solidaire, durant <strong>une</strong>certaine pério<strong>de</strong>, à acheter toutes lessemaines un panier <strong>de</strong> fruits et légumes (cf.questions à Jérôme Dehondt, porte parole<strong>de</strong> MIRAMAP).D’autres formes se développent : l’achat<strong>de</strong> paniers gourmands par <strong>de</strong>s comitésd’entreprise plus ou moins régulièrement, lavente <strong>de</strong> fruits et légumes sous la formed’un panier unique par le producteur, avecou sans abonnement (6 mois à un an avecrécupération d’un panier toutes les* SCOFEL : Société pour la commercialisation<strong>de</strong>s fruits et légumes (Groupe Auchan)32<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


semaines ou comman<strong>de</strong> faite sur un siteinternet quelques jours avant la date <strong>de</strong>livraison,...).Les paniers fraîcheur :un service <strong>de</strong> proximitépour les consommateursUn panier <strong>de</strong> fruits et légumes frais chaquesemaine en sortant <strong>de</strong> la gare.Cette initiative a été expérimentée en Ile-<strong>de</strong>-France en 2007. Trois producteurs se sontlancés à l’aventure sur 5 points <strong>de</strong> vente.Face au succès <strong>de</strong> cette première expérience,la SNCF via son réseau Transilien, adécidé <strong>de</strong> développer cette action en partenariatavec la Chambre Interdépartementaled’agriculture d’Ile-<strong>de</strong>-France en 2008, etla Chambre <strong>de</strong> Seine-et-Marne dès 2009,<strong>de</strong> façon à couvrir l’ensemble du réseaurégional. Pour la saison 2009, on dénombrait17 producteurs pour 32 points <strong>de</strong> distributionsur 13 lignes du réseau, pour untotal <strong>de</strong> 2700 paniers vendus par semaine.Ce concept novateur permet aux producteurs<strong>de</strong> fruits ou/et <strong>de</strong> légumes, <strong>de</strong> bénéficierd’un nouveau débouché <strong>de</strong> commercialisationauprès <strong>de</strong>s usagers <strong>de</strong> la SNCF.Une fois par semaine, le producteur proposeun panier <strong>de</strong> 5 à 6 fruits et/ou légumes<strong>de</strong> saison issus <strong>de</strong> ses productions ou <strong>de</strong>productions locales, prêt à être emporté.Le prix du panier est fixé par le producteurlui-même.Le consommateur ne choisit pas ses produits,le panier est déjà constitué avant d’arriveren gare. La composition du panier ainsique son prix sont affichés pour informer leconsommateur, mais le producteur peutprésenter certains produits optionnels pouvantcompléter le panier, comme les fraisesou <strong>une</strong> bouteille <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> fruits ou <strong>de</strong>légumes.Les points <strong>de</strong> distribution sont situés enzones urbaines, et la commercialisations’effectue sur un créneau horaire qui correspondau flux <strong>de</strong> voyageurs le plus important,quand ils rentrent du travail (16h30 à19h30).Une convention a été signée entre la SNCFet les <strong>de</strong>ux <strong>Chambres</strong> d’agriculture d’Ile<strong>de</strong>-France.Une autre convention est signéeentre la SNCF, la mairie et chaque producteurparticipant à l’action, lorsque la ventese déroule sur un espace appartenant à lamunicipalité.Cette convention signée pour un an, fixeaussi le cadre dans lequel doit se déroulerla vente : la propreté <strong>de</strong> l’emplacement, lecoût <strong>de</strong> l’emplacement, le déballage et l’installationdu stand, le jour <strong>de</strong> la vente, leshoraires, les supports <strong>de</strong> communication.D’autres régions ont déployé ce concept,comme l’agglomération <strong>de</strong> Marseille, etMarman<strong>de</strong>, à partir <strong>de</strong> 2008. D’autres<strong>Chambres</strong> d’agriculture étudient la faisabilitéd’<strong>une</strong> mise en place sur leur territoirepour 2010 ou 2011.Françoise CHANCELChambre d’interdépartementaled’Ile-<strong>de</strong>-France Ouest3 questionsà Jérôme DEHONDT,(responsable légal d’AMAP-IdF,porte-parole du MouvementInterRégional <strong>de</strong>s AMAP :MIRAMAP)• Quel est aujourd’hui ledéveloppement <strong>de</strong>s AMAP sur leterritoire français?En ce début d’année 2010, on estime àplus <strong>de</strong> 1 200 le nombre <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong>consom’acteurs, ce qui représente environ60000 familles en partenariat solidaire avecenviron un millier <strong>de</strong> producteurs. Mais cecine reflète qu’<strong>une</strong> partie <strong>de</strong> la réalité, puisque<strong>de</strong> nombreux groupes sont en attente d’unproducteur et que les listes d’attente s’allongentau sein <strong>de</strong> chaque groupe... Pourrépondre à ce défi tout en maintenantl’éthique <strong>de</strong> la charte, les AMAP et leursréseaux territoriaux ont décidé <strong>de</strong> seregrouper au sein du Mouvement InterRégional<strong>de</strong>s AMAP (MIRAMAP).• Quel est le contenu <strong>de</strong> la charte<strong>de</strong>s AMAP, quels sontles engagements respectifs<strong>de</strong>s producteurs?Des consommateurs?Producteurs et consommateurs s’engagentà travers un partenariat à œuvrer pour lerespect <strong>de</strong> la charte <strong>de</strong>s AMAP – 18 principesauxquels s’ajoutent ceux <strong>de</strong> la charte<strong>de</strong> l’agriculture paysanne – dans <strong>une</strong><strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 33


<strong>Dossier</strong>démarche <strong>de</strong> progrès, notamment à travers<strong>une</strong> évaluation <strong>de</strong> leurs pratiques respectives.Les producteurs s’engagent àfournir périodiquement <strong>de</strong>s produits frais et<strong>de</strong> saison, sains et diversifiés; la présencesur le lieu <strong>de</strong> distribution et l’accueil à laferme doivent permettre <strong>de</strong> créer un lien fortavec les consom’acteurs. Ceux-ci s’engagenten payant à l’avance leur part <strong>de</strong> larécolte, participent à la vie <strong>de</strong> l’AMAP etaux travaux à la ferme, et sont solidaires encas d’aléa.• Quels sont les bénéficesque peuvent en retirer lesagriculteurs engagés?Tout d’abord, le prépaiement <strong>de</strong> la récoltepermet au producteur <strong>de</strong> disposer d’<strong>une</strong>LES PANIERS GOURMANDS BIENVENUE À LA FERMEcertaine capacité en termes <strong>de</strong> trésorerieet d’<strong>une</strong> lisibilité à moyen terme. L’assuranced’écouler sa production le libère <strong>de</strong>scontraintes et <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> liées auxautres filières. Enfin, la <strong>relation</strong> directe avecles consom’acteurs permet par ailleursd’établir <strong>une</strong> <strong>relation</strong> <strong>de</strong> confiance primordialelorsqu’il faut faire face aux difficultés(aléas climatiques par exemple) et aussid’envisager <strong>une</strong> évolution qualitative <strong>de</strong>spratiques (conversion à l’agriculture biologique,mise en culture <strong>de</strong> variétésanciennes, innovations agroécologiques...).Cette <strong>relation</strong>, qui va bien souvent jusqu’àl’amitié (les Québécois parlent <strong>de</strong> « fermier<strong>de</strong> famille »), permet à l’agriculteur d’avoir unretour positif direct sur la qualité <strong>de</strong> son travail– ce qui est rarement le cas avec unintermédiaire.Qualité, saveur et originalitépour <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>aux toutau long <strong>de</strong> l’année...Certaines <strong>Chambres</strong>d’agriculture se sont lancéesdans la vente <strong>de</strong>paniers gourmands, et ledémarchage <strong>de</strong> comitésd’entreprises, mairies,associations... Un circuit<strong>de</strong> distribution encore peuexploité collectivement.Ces initiatives permettentaux producteurs fermiers<strong>de</strong> mutualiser <strong>de</strong>s opérationsindividuelles coûteuseset chronophages.Ces coffrets ca<strong>de</strong>aux gourmands, composés uniquement <strong>de</strong> produits fermiers et proposésen direct aux collectivités par les producteurs eux-mêmes, constituent <strong>une</strong> offre originaleet <strong>de</strong> qualité.En 2007, avec 6 producteurs fermiers du réseau Bienvenue à la ferme, la Chambre d’agriculturedu Cantal a mis en place <strong>une</strong> offre <strong>de</strong> colis-ca<strong>de</strong>aux. Aujourd’hui, 10 agriculteursont rejoint la démarche.Contact : Dominique Dufayet – CDA du Cantal – 04 71 45 55 14Dans les Pyrénées-Orientales, 14 adhérents du réseau Bienvenue à la ferme se sontregroupés en 2009 au sein <strong>de</strong> l’association « Délices <strong>de</strong>s fermes catalanes ».Contact : Muriel Crété – CDA <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales – 04 68 35 74 00Enfin, la Chambre régionale d’agriculture <strong>de</strong> Bretagne a mis en place <strong>une</strong> convention commercialeen 2009 avec les magasins Gam’vert. 150 coffrets ont ainsi été diffusés enachat/revente sur les 400 coffrets vendus aux groupes.Contact : Marie-Paule Fouquin – UBTR – 02 23 48 27 76Emmanuelle PILLAERTAPCA, Pôle Communication, Promotion, TourismeLe e-commerceà travers la marque«terres d’Eure et Loir»La marque «Terres d’Eure-et-Loir», crééeen 2003 par la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir,valorise le savoir-faire <strong>de</strong>s producteursdu terroir et permet au consommateurd’i<strong>de</strong>ntifier et <strong>de</strong> choisir <strong>de</strong>sproduits locaux, mettant en avant la diversité<strong>de</strong>s productions sur un territoire réputépour la culture <strong>de</strong>s céréales.En 7 ans, le réseau s’est étoffé pouratteindre <strong>une</strong> soixantaine d’adhérents,désormais réunis en association. Terresd’Eure-et-Loir a permis <strong>de</strong> fédérer les producteurs,<strong>de</strong> développer leur notoriété et<strong>de</strong> créer <strong>de</strong> nouveaux débouchés : restaurants,GMS ou magasins.Pour poursuivre son développement, laChambre d’agriculture a conduit, avec l’ai<strong>de</strong><strong>de</strong> l’Etat dans le cadre d’un pôle d’excellencerurale, la création du site Internetwww.terres-eure-et-loir.fr, avec un voletpromotion et un espace boutique.L’e-commerce offre <strong>une</strong> plus gran<strong>de</strong> visibilité<strong>de</strong>s produits et développe les ventessur <strong>de</strong> nouveaux marchés. Sur le site,chaque producteur dispose <strong>de</strong> sa ficheinformative, avec photos à l’appui. L’espaceboutique permet la vente et l’expéditiond’<strong>une</strong> soixantaine <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> lamarque.Le site, mis en ligne en juillet 2009, a reçuplus <strong>de</strong> 7000 visites. 96 % <strong>de</strong>s visiteurssont français, issus en particulier <strong>de</strong> larégion Centre et <strong>de</strong>s régions voisines.L’enjeu est désormais <strong>de</strong> faire vivre le site et<strong>de</strong> se faire connaître par la publicité, pourque l’e-commerce soit un succès.Aurélie TOUTAINChambre d’agriculture d’Eure-et-Loir34<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


TERRE D’ENVIESLes points <strong>de</strong> ventecollectifsUn point <strong>de</strong> vente collectif (PVC) est unmagasin alimentaire tenu et géré par <strong>de</strong>sproducteurs fermiers qui ven<strong>de</strong>nt directement,sans intermédiaire, les produits <strong>de</strong>leur exploitation aux consommateurs.Ce système <strong>de</strong> vente est particulièrementdéveloppé en Rhône Alpes : le nombre <strong>de</strong>PVC y a triplé sur ces 10 <strong>de</strong>rnières années,avec quelques 64 groupements recensésen 2010, sur environ 120 au niveau national.4 typologies <strong>de</strong> PVC ont été définies :- poisson pilote (zone commerciale),- drive in (le long <strong>de</strong> la route),- commerce <strong>de</strong> rue (centre village),- aménagement du territoire (campagne /site touristique).Des repèrestechnico-économiquesPour accompagner les groupes d’agriculteursdans leur projet <strong>de</strong> PVC, laChambre régionale d’agriculture <strong>de</strong>Rhône-Alpes et l’association Terre d’enviesont élaboré <strong>de</strong>s références technicoéconomiques(cf. tableau).Contacts- Au<strong>de</strong> MIEHÉ, Chambre régionaled’agriculture <strong>de</strong> Rhône-AlpesTél. : 04.72.72.49.14Mail : am@rhone-alpes.chambagri.fr- Aurélie DUMONET, Terre d’enviesTél. : 04.74.23.00.91Mail : a.dumonet@terre<strong>de</strong>nvies.frThèmeLes personnesLe magasinLes produitsDonnée moyenne ou caractéristique- 12 producteurs associés (parts sociales et pouvoir <strong>de</strong> décision)- Temps <strong>de</strong> permanence : 6 h /semaine- 10 apporteurs non associés (dépôt-vente)- 1,5 ETP salariés (1 er poste <strong>de</strong> charges)- Surface <strong>de</strong> vente : 108,5 m² (<strong>de</strong> 50 à 300 m²)- Ouverture : au minimum vendredi et samedi- Gamme : 326 références- Présentation : libre-service et service arrièreLe volume <strong>de</strong>s ventes - 556400€ (<strong>de</strong> 185000€ à 1170000€)- Faible en janvier/février – pic en décembre- Part <strong>de</strong>s ventes :- vian<strong>de</strong>/œufs/poissons = 48%- fruits/légumes/vins = 31%- fromages/produits laitiers = 14%- Commission <strong>de</strong> mise en marché :- associés : 14,7%- non associés : 26,1%Les charges - Environ 60000€/an pour <strong>une</strong> surface <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> 110 m 2Le financement - Statut juridique : SARL pour 3 PVC sur 4<strong>de</strong>s investissements - Capital social : 13000€ à la création- Subventions : 14437€La clientèleTerre d’envies est <strong>une</strong> associationdont l’objectif est <strong>de</strong> fédérer, promouvoiret défendre le concept <strong>de</strong> point<strong>de</strong> vente collectif.Les 24 points <strong>de</strong> vente adhérents auréseau Terre d’envies s’engagent sur<strong>une</strong> idée simple « Produits <strong>de</strong> nosfermes, vendus par nous-mêmes » :- Vendre <strong>de</strong>s produits fermiers <strong>de</strong> saison,sains et <strong>de</strong> qualité,- Garantir l’échange et le dialogueavec la présence d’un producteur àla vente,- Promouvoir <strong>une</strong> agriculture à dimensionhumaine, dans le respect <strong>de</strong> lanature et <strong>de</strong> l’animal afin <strong>de</strong> faireconnaître le concept <strong>de</strong> PVC augrand public tout en se distinguant<strong>de</strong> la concurrence accrue sur lesthèmes <strong>de</strong>s produits du terroir, naturel...En 2010, Terre d’envies propose à sesadhérents <strong>de</strong> nouveaux services axéssur la communication.- Fréquentation : 36 650 clients/an (max : juin à octobre)- Panier moyen : 18,2€Source : Etu<strong>de</strong> Chambre régionale d’agriculture <strong>de</strong> Rhône-Alpes 2007 – Echantillonnage : 20 PVC <strong>de</strong> Rhône-Alpes<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 35


<strong>Dossier</strong>DANS LES POINTS DE VENTE COLLECTIFS,LA PROXIMITÉ AU SERVICE DE LA CONFIANCELe programme PSDR LIPROCO (2) étudie les démarches <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong>s produits alimentairesfondées sur les proximités producteurs - consommateurs. Un volet <strong>de</strong> ce programmetraite <strong>de</strong>s motivations et comportements <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers. Une étu<strong>de</strong> menée l’anpassé dans 7 points <strong>de</strong> vente collectifs d’Angers et <strong>de</strong> Saint-Etienne a permis <strong>de</strong> confirmerl’importance du sentiment <strong>de</strong> proximité dans l’instauration <strong>de</strong> la confiance entre producteurset consommateurs, et par conséquent dans la fidélisation <strong>de</strong> la clientèle. Elle a aussi montréque, dans l’esprit <strong>de</strong>s clients, cette proximité se construit autour <strong>de</strong> 4 dimensions : la facilitéd’accès, le partage <strong>de</strong>s valeurs portées par le magasin en matière <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> productionet <strong>de</strong> consommation (proximité « i<strong>de</strong>ntitaire »), la <strong>relation</strong> directe avec les producteurs (proximité« <strong>relation</strong>nelle ») et la connaissance du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement du magasin (qualité,provenance, mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong>s produits) qualifiée <strong>de</strong> proximité <strong>de</strong> « processus ».Cette approche fournit <strong>de</strong>s éléments intéressants pour l’accompagnement marketing et ladéfinition <strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong> communication <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vente collectifs. En 2010, les chercheurss’interrogeront sur les différences <strong>de</strong> proximité perçues selon le type <strong>de</strong> circuits <strong>courts</strong>ainsi que sur l’efficacité <strong>de</strong>s différents outils marketing mis en place par les agriculteurs dansla construction <strong>de</strong> ce sentiment <strong>de</strong> proximité.Emmanuelle SOUDAYChambre régionale d’agriculture <strong>de</strong>s Pays-<strong>de</strong>-la-Loire<strong>de</strong> 450000 euros pour être autonome etdisposer <strong>de</strong> ses propres forces commercialeset logistiques.La plate-forme a dû également ai<strong>de</strong>r lesproducteurs à professionnaliser leur offre(co<strong>de</strong>s barres, conditionnements adaptés,réactivité...) pour accroître son développement,conforté par la recherche <strong>de</strong> produitslocaux et la communication faite autour <strong>de</strong>sfilières courtes.Cette initiative innovante en matière <strong>de</strong>commercialisation <strong>de</strong> produits locaux estduplicable dans d’autres régions à conditionque les professionnels disposent d’<strong>une</strong>gamme <strong>de</strong> produits et qu’ils acceptent <strong>de</strong>réfléchir sur leur offre <strong>de</strong> prix.Alain BAHUCHETChambre régionale d’agriculture <strong>de</strong> PicardieDistribuer en Commun :La Picardie innove en créant<strong>une</strong> plate-forme<strong>de</strong> distributionConfrontés à <strong>de</strong>s problèmes logistiques <strong>de</strong>distribution <strong>de</strong> leurs produits sur le territoirepicard, <strong>de</strong>s producteurs se sont regroupés.Issue d’<strong>une</strong> réflexion régionale, la plateforme<strong>de</strong> distribution a vu le jour à partir <strong>de</strong>trois idées simples : plus forts ensemble, àchacun son métier (produire pour les uns,vendre pour les autres) et on n’est jamaisaussi bien servi que par soi-même (par <strong>de</strong>sproducteurs – pour <strong>de</strong>s producteurs).Véritable prolongement commercial <strong>de</strong>sexploitations, la plate-forme facilite la vente<strong>de</strong>s produits auprès <strong>de</strong>s magasins <strong>de</strong>proximité, <strong>de</strong> sites touristiques ou <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>s et moyennes surfaces. 260 référencessont proposées, créant ainsi un effet<strong>de</strong> gamme : soupes, terrines, condiments,confitures, conserves <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>s, haricots<strong>de</strong> Soissons, cidres, bières, miels, champagne...2. Programme «Pour et Sur leDéveloppement Rural» 3 (2008-2013), pilotépar l’Université d’Angers et rassemblant lesrégions du Grand Ouest et Rhône-Alpes.La politique commerciale est simple : laisserle plus <strong>de</strong> valeur ajoutée aux producteurs,avec <strong>une</strong> grille tarifaire à laquelle n’est appliquéni remise, ni ristourne, ni rabais. Laplate-forme ne prend qu’<strong>une</strong> marge <strong>de</strong>18% <strong>de</strong>stinée à couvrir ses frais <strong>de</strong> fonctionnement(location du local, charges <strong>de</strong>travail, expéditions et impôts). Si la plateforme bénéficie d’un large soutien <strong>de</strong>s<strong>Chambres</strong> d’agriculture et du Conseil régional<strong>de</strong> Picardie pour sa pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise enœuvre, elle doit atteindre un chiffre d’affairesLA PLATE-FORME EN CHIFFRESCréation en 200636 agriculteurs et 12 artisans adhérents(Les produits locaux <strong>de</strong>s artisans sontsélectionnés s’ils répon<strong>de</strong>nt à la charte<strong>de</strong> la marque régionale « Terroirs <strong>de</strong>Picardie»)Chiffre d’affaires :2006 : 16000€2007 : 97000€2008 : 234000€2009 : 300000€92000 articles vendus en 161 livraisons(en 2009)Lieux <strong>de</strong> vente : 35 GMS, 21 magasins<strong>de</strong> proximité, lieux touristiques, Centerparcs <strong>de</strong> l’Aillette ainsi qu’<strong>une</strong> dizaine<strong>de</strong> clients occasionnels.36<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


Approvisionnement local<strong>de</strong> la restauration collective :<strong>une</strong> nouvelle gouvernanceLes agriculteurs disposentaujourd’hui <strong>de</strong> différentespossibilités pour développerles circuits <strong>courts</strong>. Une réflexiondoit néanmoins être engagéeplus largement surl’approvisionnement<strong>de</strong> proximité, notamment<strong>de</strong> la restauration collective,à travers <strong>une</strong> structuration<strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> produits locaux et<strong>une</strong> mise en <strong>relation</strong> <strong>de</strong>s acteurs,en s’appuyant sur<strong>de</strong>s expériences réussies.Approvisionnement local :contexte et enjeuxLes agriculteurs disposent aujourd’hui <strong>de</strong>différentes possibilités <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> démarches <strong>de</strong> circuits <strong>courts</strong> pourrépondre aux attentes <strong>de</strong> consommateurs.En parallèle <strong>de</strong> ces démarches et <strong>de</strong> cesattentes, il est important <strong>de</strong> mener plus largement<strong>une</strong> réflexion sur l’approvisionnementen produits <strong>de</strong> proximité. En effet,alors que le circuit court est défini comme laprésence d’un intermédiaire au maximum,l’accent est ici placé sur la zone d’approvisionnement.Il s’agit ainsi <strong>de</strong> faire le lienentre bassin <strong>de</strong> production et bassin <strong>de</strong>consommation, en recherchant <strong>une</strong> meilleuregouvernance alimentaire, lorsque cela estpossible. Un axe du Réseau rural françaisest consacré à cette réflexion (cf. partie II),avec un pilotage conjoint <strong>de</strong> Terres en Villes,<strong>de</strong> la Fédération nationale <strong>de</strong>s Parcs régionauxet <strong>de</strong>s <strong>Chambres</strong> d’agriculture.Cette dynamique nouvelle est soutenue par<strong>de</strong> nombreuses collectivités locales, en particulierdans le cadre <strong>de</strong> la restauration collective,levier <strong>de</strong> politique publique. Elles ontainsi cherché à développer la part <strong>de</strong> produitsbio en restauration collective en réponseau Grenelle <strong>de</strong> l’environnement (circulaireEtat exemplaire qui engage lesadministrations publiques d’Etat). Certainescollectivités locales recherchent égalementà faire le lien avec l’offre <strong>de</strong> produits <strong>de</strong>proximité : cette démarche a ainsi fait l’objetd’un point d’information au Congrès <strong>de</strong>sMaires <strong>de</strong> France, le 17 novembre 2009.Cette réflexion sur le développement <strong>de</strong>sproduits <strong>de</strong> proximité se concrétise égalementpar la création <strong>de</strong> nombreusesmarques collectives territoriales, départementalesou régionales, voire au niveau <strong>de</strong>territoires bien i<strong>de</strong>ntifiés comme, parexemple, un Parc naturel régional. Il s’agittoutefois <strong>de</strong> s’assurer, dans les cahiers <strong>de</strong>scharges, que ces marques collectives mettentbien en avant <strong>de</strong>s matières premièresagricoles localisées sur le territoire valorisé.La mise en <strong>relation</strong> <strong>de</strong> producteurs etd’acheteurs par un outil internet, commec’est le cas en région Rhône Alpes (cf.article ci-après) est <strong>une</strong> initiative à distinguer.Plusieurs <strong>Chambres</strong> d’agriculture sesaisissent <strong>de</strong> cette réflexion <strong>de</strong> circuits <strong>de</strong>proximité comme par exemple en régionMidi-Pyrénées, Pays-<strong>de</strong>-la-Loire, Bretagne,Franche-Comté ou encore en Meurthe-et-Moselle et dans les Bouches-du-Rhône.Plusieurs actions allant <strong>de</strong> l’information à lastructuration <strong>de</strong> la production agricole localesont ainsi menées, à travers l’accompagnement<strong>de</strong> projets (étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité,pilotage et animation) et la création d’outils(recensement <strong>de</strong>s données, mise en <strong>relation</strong><strong>de</strong>s acteurs et rédaction <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>s techniques).Les problématiques rencontréesconcernent l’adaptation nécessaire <strong>de</strong>petites structures agricoles aux contraintes<strong>de</strong> la restauration collective en termes <strong>de</strong>volumes, <strong>de</strong> régularité, <strong>de</strong> calibrage, <strong>de</strong>qualité, <strong>de</strong> prix, <strong>de</strong> manque <strong>de</strong> producteurset <strong>de</strong> produits sur certaines filières. Il fautnoter, par ailleurs que le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s marchéspublics ne permet pas <strong>de</strong> préciser <strong>de</strong>contraintes en matière d’approvisionnement<strong>de</strong> proximité : seules <strong>de</strong>s exigences environnementalespeuvent être prises encompte.Il ne s’agit pas <strong>de</strong> remettre en cause l’ensemble<strong>de</strong> l’organisation agricole danschaque bassin <strong>de</strong> production. Ces activitésse sont effectivement développées pour<strong>de</strong>s raisons aussi bien <strong>de</strong> climat, <strong>de</strong> sols,d’agronomie, voire d’organisations <strong>de</strong> producteurset <strong>de</strong> valorisation économique.Mais cette réflexion portant sur la production<strong>de</strong> proximité peut concourir dans <strong>une</strong>certaine mesure à rapprocher les activitésagricoles <strong>de</strong>s consommateurs.Frédéric ERNOUAPCA, Pôle Economie et Politiques agricolesUne expérience multiacteursen restauration collectiveDepuis octobre 2007, la Chambre d’agriculture<strong>de</strong> Meurthe-et-Moselle et la Communautéurbaine du Grand Nancy ont signé<strong>une</strong> charte <strong>de</strong> partenariat. En 2008, <strong>une</strong>enquête est réalisée afin <strong>de</strong> mieux connaîtreles possibilités d’introduction <strong>de</strong> produitsalimentaires <strong>de</strong> proximité fermiers et/ou biolors <strong>de</strong> la collation, du goûter, du déje<strong>une</strong>ren écoles primaires et lors <strong>de</strong>s réceptions etbuffets communaux.De nombreuses structures ont participé à larédaction du questionnaire : la Chambred’agriculture, la mission développementdurable du Grand Nancy, l’association <strong>de</strong>sproducteurs fermiers (Saveurs paysannes),Bienvenue à la ferme, le GAB 54, le Centre<strong>de</strong>s Groupements d’Agrobiologistes lorrains,Paysan Bio Lorrain.13 comm<strong>une</strong>s sur les 20 <strong>de</strong> l’agglomérationont répondu, 6 ont souhaité introduire <strong>de</strong>sproduits locaux et <strong>de</strong>s produits bio <strong>de</strong> proximité,représentant un potentiel <strong>de</strong> 2500repas/jour.<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 37


<strong>Dossier</strong>volontaires, la volaille et les œufs, car lesateliers n’avaient pas d’agrément CE.Les enseignements<strong>de</strong> l’expérienceDégustation organisée pour la commission repas d’<strong>une</strong> société <strong>de</strong> restauration collective.L’épreuve <strong>de</strong>s marchés publicsL’expérience a été réalisée avec la comm<strong>une</strong><strong>de</strong> Vandoeuvre lès Nancy (850repas/jour en restauration scolaire <strong>de</strong> primaireet maternelle). La ville est propriétaired’<strong>une</strong> cuisine centrale et délègue la préparation<strong>de</strong>s repas à un prestataire <strong>de</strong>service, lors d’un marché public passé tousles 4 ans. Afin <strong>de</strong> préparer le nouveau marché,le conseiller en développement local<strong>de</strong> la Chambre d’agriculture et les responsablesvie scolaire <strong>de</strong> Vandoeuvre ont travailléen amont <strong>de</strong> la publication <strong>de</strong> l’appeld’offre sur la rédaction du cahier <strong>de</strong>sclauses techniques particulières (CCTP) etsur les critères d’attribution, en s’appuyantsur <strong>de</strong>s critères environnementaux (distance<strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées,...).Le choix <strong>de</strong>s produits, la prise en compte<strong>de</strong> la saisonnalité, les garanties <strong>de</strong> qualité(certification, label), la planification <strong>de</strong>smenus et le % d’introduction <strong>de</strong>s produitslocaux ont été discutés et traduits en exigencestechniques dans le cahier <strong>de</strong>scharges.Un catalogue<strong>de</strong>s produits disponiblesEn parallèle, la Chambre d’agriculture arecensé l’offre disponible auprès <strong>de</strong>s producteurs.14 exploitations en vente directedans un rayon <strong>de</strong> 60 kilomètres autour <strong>de</strong>Nancy, se sont déclarées intéressées parce nouveau débouché.Les intérêts évoqués étaient divers : <strong>une</strong>organisation du travail complémentaire (ensemaine) par rapport à <strong>une</strong> activité <strong>de</strong> ventedirecte concentrée les vendredis et samedis,<strong>une</strong> garantie <strong>de</strong> paiement, <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>sà l’avance (<strong>de</strong> 1 à 3 mois), pas d’invenduset la contribution à l’éducation dugoût <strong>de</strong>s enfants.Cependant, les obligations d’agrément CEont différé dans le temps les possibilitésd’approvisionnement <strong>de</strong> certains.Les premiers résultats20% d’approvisionnement en produits fermierset/ou bio <strong>de</strong> proximité dans les 850repas/jour <strong>de</strong>s scolaires <strong>de</strong> la comm<strong>une</strong>(30% en 2010) et dans les 1000 repas/jourpréparés par <strong>une</strong> secon<strong>de</strong> société <strong>de</strong> restauration(<strong>de</strong>uxième <strong>de</strong> l’appel d’offre) quirentre dans <strong>une</strong> démarche volontaire. Cettenouvelle société implante sa cuisine centralesur l’agglomération et poursuit unobjectif <strong>de</strong> 10000 repas à moyen terme.Les produits retenus et livrés directementaux cuisines <strong>de</strong>s restaurants collectifs sontdiversifiés :• pour les produits fermiers : fromage aulait cru <strong>de</strong> vache et <strong>de</strong> chèvre, yaourts,farine, charcuterie et vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> porc, vian<strong>de</strong><strong>de</strong> bœuf, huile <strong>de</strong> colza et <strong>de</strong> tournesol,fruits (pommes).• pour les produits bio <strong>de</strong> proximité : produitslaitiers, yaourts, fruits, compotes,pain, vian<strong>de</strong> bovine.Certains produits sont absents, notammentles légumes, car les volumes <strong>de</strong> livraisonne sont pas suffisants pour les maraîchersCette démarche s’est appuyée sur <strong>une</strong>ngagement politique d’<strong>une</strong> collectivitélocale. Elle a nécessité un travail préparatoireimportant avec la comm<strong>une</strong>, afind’i<strong>de</strong>ntifier les attentes. L’accompagnementdu service développement local <strong>de</strong> laChambre d’agriculture a permis d’établir lelien entre le produit agricole local et la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> urbaine. La mise en place s’estdéroulée sereinement grâce à la concertationd’un grand nombre <strong>de</strong> partenaires (agricole,non-agricole, public, privé, client, fournisseur)dans le cadre d’un projetmulti-acteurs.Nicole LEBRUNChambre d’agriculture <strong>de</strong> Meurthe-et-MoselleAchatlocal.com :Une mise en <strong>relation</strong><strong>de</strong>s fournisseurs et<strong>de</strong>s acheteurs<strong>de</strong> la restauration collectiveAfin <strong>de</strong> développer l’approvisionnementlocal <strong>de</strong> la restauration collective, la préfecture<strong>de</strong> région Rhône-Alpes a rassemblé fin2007 les acteurs régionaux concernés, enformalisant leur engagement par un accordcadre. Un premier état <strong>de</strong>s lieux a mis enlumière un déficit <strong>de</strong> connaissance et unmanque <strong>de</strong> <strong>relation</strong> entre les producteurs etle mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la restauration collective,constituant un frein au développement <strong>de</strong>cet approvisionnement.Face à ce constat, la Chambre régionaled’agriculture <strong>de</strong> Rhône-Alpes a développé<strong>une</strong> plateforme web <strong>de</strong> mise en <strong>relation</strong> <strong>de</strong>sfournisseurs et <strong>de</strong>s acheteurs <strong>de</strong> la restaurationcollective : « achatlocal-consorhonealpes.com*»,donnant accès à plusieursinformations et fonctionnalités :• les filières <strong>de</strong> productions développées enRhône-Alpes,• les réalisations en termes d’approvisionnementlocal,• l’actualité sur la thématique,38<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010


3 questions à Serge VILLARD,Chargé <strong>de</strong> mission circuits <strong>courts</strong>à la FNCIVAM (1)• un annuaire <strong>de</strong>s fournisseurs, toutes lescatégories <strong>de</strong> produits étant présentes :vian<strong>de</strong>, fruits, légumes, vins, épicerie, produitslaitiers, pain, dont <strong>de</strong>s produits bio.Les acheteurs <strong>de</strong> la restauration collectivepeuvent réaliser <strong>une</strong> recherche <strong>de</strong> fournisseursen spécifiant <strong>de</strong>s critères spécifiquescomme : la zone géographique, la filière <strong>de</strong>production et le type <strong>de</strong> produit recherché,<strong>de</strong>s caractéristiques attendues (AOC, AB,…), …Une fonctionnalité leur permet également<strong>de</strong> publier et d’adresser un appel d’offreauprès <strong>de</strong>s fournisseurs référencés sur cesite en précisant leurs besoins. Ainsi, cesont les fournisseurs potentiellement intéresséspar le marché proposé qui prennentdirectement contact avec les gestionnaires<strong>de</strong> restaurants ayant passé cet appeld’offre.Fin 2009, 185 fournisseurs étaient référencéssur ce site. Avec plus <strong>de</strong> 10 000 visitescomptabilisées en 2009, il <strong>de</strong>vient un outilmajeur du développement <strong>de</strong> l’approvisionnementlocal <strong>de</strong> la restauration collectiveen Rhône-Alpes.L’année 2010 doit permettre <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>rla démarche en maintenant le référencement<strong>de</strong>s fournisseurs locaux et en développantl’utilisation du site par les acheteurs<strong>de</strong> la restauration collective. Unespace dédié spécialement aux échangesd’expériences entre gestionnaires <strong>de</strong> restaurantscollectifs va être ouvert prochainement.Il permettra également d’abriter<strong>une</strong> foire aux questions qui consoli<strong>de</strong>ra lesréponses <strong>de</strong> différents experts <strong>de</strong> cette thématique.Enfin, <strong>une</strong> étu<strong>de</strong> est en cours actuellementsur les modalités <strong>de</strong> mise à disposition <strong>de</strong>sfonctionnalités <strong>de</strong> ce site aux autres<strong>Chambres</strong> d’agriculture qui souhaiteraits’engager dans la même dynamique.* site réalisé avec le soutien <strong>de</strong> l’Etat et <strong>de</strong>l’UE.«achatlocal-conso», et «achatlocal-consorhonealpes»sont <strong>de</strong>ux marques déposéespar la Chambre régionale d’agricultureRhône-Alpes auprès <strong>de</strong> l’INPI.Laurent JOYETChambre régionale d’agriculture Rhône-Alpes• Quels sont les objectifs et lecontenu du Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> larestauration collectiveresponsable, que vous avezrécemment publié, encoordination avec la FondationNicolas Hulot pour la nature etl’homme?Chaque jour, 8 millions <strong>de</strong> personnes prennentun repas en collectivité. La restaurationcollective responsable est donc un levierformidable pour :- former au goût, à la qualité <strong>de</strong>s aliments etavoir in fine, <strong>une</strong> action sur la santé <strong>de</strong>nos concitoyens,- restaurer la qualité environnementale par lamise en place d’<strong>une</strong> agriculture respectueuse<strong>de</strong> l’environnement,- relocaliser les systèmes alimentaires quise sont mondialisés,- réinstaller et sécuriser les débouchés pourles agriculteurs locaux.L’objectif <strong>de</strong> ce gui<strong>de</strong> est <strong>de</strong> proposer auxcollectivités et aux entreprises désireusesd’aller dans cette démarche un outil d’accompagnementpermettant d’avoir <strong>une</strong>vision globale <strong>de</strong> la mise en place d’unprojet <strong>de</strong> restauration collective responsable.1. Fédération Nationale <strong>de</strong>s Centresd’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et leMilieu rural<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010 39


<strong>Dossier</strong>• Pouvez-vous nous préciser lestravaux et les résultats attendusdu projet sur l’approvisionnementlocal <strong>de</strong> la restaurationCollective que vous pilotez ausein du Réseau Rural Français?Nous sommes avec la FNAB (2) et laChambre régionale d’agriculture <strong>de</strong> Rhône-Alpes, copilote du projet Axe 2 RestaurationCollective du Réseau Rural Français. Ceprojet tente <strong>de</strong> collecter les expériencesd’organisation en circuits <strong>courts</strong> pour l’approvisionnement<strong>de</strong> la restauration collective,<strong>de</strong> mutualiser entre les différents acteurset <strong>de</strong> voir quels sont les points qui peuventse renforcer mutuellement.• Quelles sont pour vous lesperspectives <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> l’approvisionnement local <strong>de</strong>la restauration collective?La circulaire du 2 mai 2008 vise à inciter lesservices <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong>s administrations<strong>de</strong> l’Etat et <strong>de</strong>s établissements publics placéssous leur tutelle, à proposer <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nréesissues <strong>de</strong> l’agriculture biologique. Or, laFrance est loin d’être autosuffisante en produitsbiologiques. Il convient donc pour cesresponsables <strong>de</strong> cantines <strong>de</strong> faire appel àl’approvisionnement local pour proposeraux convives <strong>de</strong>s repas <strong>de</strong> meilleure qualitécomposés <strong>de</strong> produits à la fois <strong>de</strong> proximitéet <strong>de</strong> saison. Ce système d’approvisionnementlocal permet, en diminuant lestransports, <strong>de</strong> réduire la consommationénergétique et d’améliorer la durabilité environnementale.Le réseau FNCIVAM souhaite fortement quel’approvisionnement <strong>de</strong> la restauration collectiveen circuits <strong>courts</strong> puisse se développeren renforçant durablement le lienproducteur consommateur et en permettantainsi <strong>de</strong> meilleures retombées économiquessur les territoires.2. Fédération nationale d’AgricultureBiologique3 questions àMichel BOURGAIN,Vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commissionenvironnement et développementdurable <strong>de</strong> l’Association<strong>de</strong>s Maires <strong>de</strong> France,Maire <strong>de</strong> L’Ile-Saint-Denis (93)• Le Grenelle <strong>de</strong> l’environnementa mis en avant la nécessité <strong>de</strong>développer les produits bio et lesproduits saisonniers et locaux enrestauration collective. D’aprèsvous, comment répondre à cetengagement?Le principal constat concernant l’introduction<strong>de</strong>s produits issus <strong>de</strong>s filières <strong>de</strong> proximitéou bio dans la restauration scolaire estle manque d’adaptation conjointe <strong>de</strong> l’offreet <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Si le Grenelle nous inciteà 15% <strong>de</strong> bio en 2010, seuls 2% <strong>de</strong> laSAU sont consacrés à la bio en 2008, selonl’Agence bio. Il s’agit alors pour les collectivités<strong>de</strong> structurer leur comman<strong>de</strong> enamont afin qu’elle puisse avoir un impacten termes <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s filièreslocales. L’enjeu pour les collectivités estd’assurer la sûreté <strong>de</strong> leur approvisionnement,en quantité et en qualité, tandis queles producteurs locaux doivent être assurésque les cultures et les élevages qu’ils mettenten œuvre seront bien vendus. Lesengagements du Grenelle ne pourront êtreréalisés qu’en mettant en œuvre <strong>de</strong>s projetscommuns afin <strong>de</strong> faciliter le développement<strong>de</strong>s filières locales.© SÉBASTIEN SINDEU• Vous avez mis en place ungroupe <strong>de</strong> travail spécifique surcette thématique. Quelles sontles actions que l’AMF souhaitemettre en place en faveur dudéveloppement <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong>produits <strong>de</strong> proximité enrestauration collective?Depuis plusieurs années, l’AMF encourageles élus à se saisir <strong>de</strong> la question dans lecadre <strong>de</strong> sa Charte <strong>de</strong>s maires pour l’environnement.Elle préconise notamment <strong>de</strong>«développer l’utilisation <strong>de</strong>s produits issus<strong>de</strong> l’agriculture biologique et <strong>de</strong>s filières <strong>de</strong>production courtes dans les restaurantsscolaires, <strong>de</strong> sensibiliser les consommateurs<strong>de</strong>s restaurants publics sur la qualité <strong>de</strong>sproduits alimentaires utilisés ». Ainsi lesmaires peuvent choisir <strong>de</strong> développer <strong>une</strong>consommation plus saine et respectueuse<strong>de</strong> l’environnement en intégrant <strong>de</strong>s produitsissus <strong>de</strong>s filières courtes dans leur restaurationcollective. Le groupe <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>l’AMF a pour ambition d’étudier différentesactions pour <strong>une</strong> restauration collective responsable.Afin <strong>de</strong> répondre à cet objectif, ilpartage avec les acteurs agricoles et associatifs,les connaissances juridiques (marchéspublics, foncier), techniques et pédagogiquessur l’agriculture bio et les circuits<strong>courts</strong>, dans le but <strong>de</strong> créer <strong>une</strong> boite àoutils <strong>de</strong> partage <strong>de</strong>s bonnes pratiques, quisera diffusée prochainement. Cet outil<strong>de</strong>vrait permettre aux élus <strong>de</strong> mieux développer<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> consommation responsableen lien avec le milieu agricole.• Comment voyez-vousl’implication <strong>de</strong>s <strong>Chambres</strong>d’agriculture dans cedéveloppement?Les <strong>Chambres</strong> d’agriculture sont <strong>de</strong>s partenairesessentiels <strong>de</strong> ces projets. Présentessur les territoires, elles ont <strong>une</strong> bonneconnaissance <strong>de</strong>s caractéristiques locales.Leur expertise technique leur permet d’accompagnerle mon<strong>de</strong> agricole qui <strong>de</strong>vraadapter ses pratiques, afin <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>sproduits bio <strong>de</strong>mandés par la société. Lieud’échanges et <strong>de</strong> dialogue, les <strong>Chambres</strong>d’agriculture sont bien placées pour favoriser<strong>une</strong> meilleure compréhension entre éluset agriculteurs, indispensable pour <strong>une</strong>bonne adéquation entre l’offre et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> produits <strong>de</strong> qualité.40<strong>Chambres</strong> d’agriculture n° 991 - Mars 2010

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