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la diversité déployée au sein de l'université d ... - Philippe Pierre

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VIRGINIA DRUMMOND-GUITEL<strong>de</strong> recrutement ou <strong>de</strong> mobilité interne pourfavoriser <strong>la</strong> diversité, celle-ci reste encore limitéeen termes d’outils concrets pour le changement<strong>de</strong>s mentalités à un nombre très réduitd’organisations en France et en Europe. Le plussouvent, en effet, on constate, non pas <strong>la</strong>« catégorisation » qui se dégagerait d’une stratégied’approche <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>politique générale, mais pire, le total refus d’undiscours sur les différences, sous prétextenotamment d’éviter le risque <strong>de</strong> renforcer lesstéréotypes, et ce malgré <strong>la</strong> reconnaissance quasiincontestée <strong>de</strong> son existence et <strong>de</strong> son importancedans le quotidien <strong>de</strong> l’organisation.<strong>Philippe</strong> <strong>Pierre</strong> poursuit son raisonnement enaffirmant que l’ignorance volontaire <strong>de</strong> l’acceptationtacite <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence, <strong>au</strong> contraire <strong>de</strong> ce quepeuvent penser ces dirigeants, aggrave <strong>la</strong>construction <strong>de</strong>s stéréotypes : « Les limitations <strong>de</strong>contacts volontaires entretiennent <strong>la</strong> « constructionimaginative », étroite, antagoniste et stéréotypéeque chaque groupe se forme <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>tre groupe. »(PIERRE, 2001, p.3)A titre <strong>de</strong> conclusion, <strong>la</strong> présente rechercheavait pour but <strong>de</strong> vérifier <strong>la</strong> mise en pratique <strong>de</strong>scritères <strong>de</strong> diversité pour <strong>la</strong> sélection <strong>de</strong>s candidatsà un programme <strong>de</strong> formation comme tentativepremière pour procé<strong>de</strong>r <strong>au</strong>x changement <strong>de</strong>smentalités et l’obtention d’une plus gran<strong>de</strong>ouverture sur <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>au</strong> <strong>sein</strong> <strong>de</strong>l’organisation. Il s’est avéré que cette stratégie aété efficace et que les managers ayant participé<strong>de</strong> cette formation se sont retrouvés plus ouvertsà <strong>la</strong> différence et plus attachés <strong>au</strong>x valeurs <strong>de</strong>diversité adoptées par <strong>la</strong> direction.INFORMATIONS SUR LA RECHERCHE ET LESPRINCIPALES CONCLUSIONSDeux catégories d’interviewés (concepteurs etparticipants)Notre recherche fut le cas concret <strong>de</strong> <strong>la</strong>formation mise en pratique par un grand groupesidérurgique européen pour ses managersopérationnels (middle management). Afin <strong>de</strong>mieux cerner les buts du programme <strong>de</strong> formation,nous avons <strong>de</strong>mandé à 10 (dix) concepteurs <strong>de</strong>l’université d’entreprise <strong>de</strong> définir ce qu’était uneuniversité d’entreprise et son utilité. Il nous semble<strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> nos investigations qu’il existeune volonté explicite <strong>de</strong> communication <strong>de</strong> <strong>la</strong>culture organisationnelle (ou <strong>au</strong>trement dit <strong>de</strong>communication d’une « vision partagée » i.e. lestrav<strong>au</strong>x <strong>de</strong> (SENGE, 1991), et qu’<strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cettevolonté explicite s’exprime une véritable promotion<strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>sein</strong> <strong>de</strong> l’organisation.Les dirigeants concepteurs ont été interviewésselon un gui<strong>de</strong> d’entretien semi-directif centré(ROMELAER, 2005). Ces entretiens ont étéenregistrés et par <strong>la</strong> suite transcris et analysés selonles métho<strong>de</strong>s thématiques préconisées par (MILES;HUBERMAN, 1998).Une <strong>de</strong>uxième catégorie a été interviewée : Ils’agit <strong>de</strong> 42 (quarante-<strong>de</strong>ux) managers pour <strong>la</strong>plupart européens, ayant participé à <strong>la</strong> formation dontles entretiens ont été réalisés selon <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>ethnographique préconisée par (SPRADLEY, 1979)et analysés selon les préconisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorieancrée reformulée (STRAUSS; CORBIN, 1998) àl’ai<strong>de</strong> d’un logiciel d’analyse <strong>de</strong> données qualitativesdénommé At<strong>la</strong>s-Ti©.Nous <strong>au</strong>rions pu concentrer notre recherchesur <strong>de</strong>ux ou trois cas concrets et l’orienter surl’analyse comparative <strong>de</strong> plusieurs sites mais notrechoix s’est porté sur un cas particulier qui présentaitl’intérêt d’être une université d’entreprise née d’unefusion il y a cinq ans entre trois gran<strong>de</strong>s entreprises.Cette entreprise a été récemment rachetée suiteà une OPA, après cinq mois <strong>de</strong> résistance farouchepar son principal concurrent.Les participants ont été envoyés à <strong>la</strong> formationpar leur supérieur hiérarchique direct <strong>au</strong> <strong>sein</strong> <strong>de</strong>leurs unités organisationnelles locales éparpilléessur <strong>la</strong> carte d’Europe. Par conséquent, ils n’ont paseu le choix <strong>de</strong> refuser. En avouant qu’ils ne savaientFACES R. Adm. · Belo Horizonte · v. 8 · n. 3 · p. 73-86 · jul./set. 2009 81

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