<strong>Le</strong>s <strong>vergers</strong> <strong>haute</strong> <strong>tige</strong> sont rentablesRationaliser le travailComme le verger <strong>haute</strong> <strong>tige</strong> est une <strong>culture</strong> de longuedurée, il est difficile de prévoir sa rentabilité au-delàd’une génération d’arbres. Ce qui peut être valableaujourd’hui ne l’est pas forcément demain.Malgré cela, l’exploitant peut influencer les résultatséconomiques de son verger en choisissant <strong>des</strong> techniquesde production adaptées et en gérant habilementla commercialisation de ses produits :Seuls les sites appropriés et les arbres bien entretenuspermettent d’atteindre un rendement intéressantet une <strong>haute</strong> qualité.<strong>La</strong> collaboration entre exploitations (communautésd’exploitation de machines) contribue largement à laréduction <strong>des</strong> coûts et donc à l’augmentation durevenu.<strong>La</strong> charge de travail pour la récolte peut varier fortementen fonction de la variété, du rendement et de lamécanisation. Pour un verger <strong>des</strong>tiné à la productionde cidre (rendement moyen), on compte 150 à 200heures par ha ou 2.1 à 2.8 heures par arbre. Ce travailpeut être considérablement diminué par l’utilisationde machines qui secouent les arbres et qui ramassentles fruits.Rendement prévu pour <strong>des</strong> arbresen pleine productionPommesPoiresCerisesPrunesMain-d’œuvre par arbreTaille (au moins tous les 2 ans)45 à 75 min.Protection <strong>des</strong> plantes, lutte contre les rongeurs, 5 à 10 min.Soins <strong>des</strong> populations d’auxiliairesAutres travaux : fauchage,20 à 25 min.Formation continue etc.Main-d’oeuvre totale sans la récolte 70 à 110 min.16250 (100 à 350) kg300 (250 à 350) kg150 (100 à 200) kg120 (100 à 150) kgC’est lamécanisationqui mène leplus sûrementà la rentabilité.Si l’ondésire dégagerde plusgran<strong>des</strong>marges par lavente directe,la transformationà la fermeou la productionde fruitsde table, ilfaut soigneusementcalculerles besoinsen maind’œuvreet lesinvestissements.Coûts de production par arbre par année 1)Coûts fixes (investissements) :Capital sol (intérêts) 6.–Actif plantes (amortissement et intérêt) 30.–Outillage (sécateurs, scies, échelles, etc.) 3.–Total <strong>des</strong> coûts fixes 39.–Coûts variables (travaux d’entretien) :Taille d’hiver/taille d’été, évacuation du bois de taille 29.–Soins <strong>des</strong> populations d’auxiliaires 5.–Autres mesures d’entretien et autres travaux : fauchage autour <strong>des</strong> arbres, 32.–Lutte contre les rongeurs, attache <strong>des</strong> branches,soutien <strong>des</strong> branches, achats, formation continue,Contrôle de l’exploitation, cotisations, etc.Total <strong>des</strong> coûts variables (sans récolte) 66.–Total <strong>des</strong> coûts fixes et variables (sans récolte) 105.–1)Sans coûts de récolte, de conditionnement et de commercialisation. Coûts pour 70 arbrespar ha, <strong>des</strong>tinés principalement à la production de cidre, et à Fr. 23.– par heure de maind’œuvre.<strong>Le</strong>s contributions sont nécessairespour équilibrer les comptesDans les années 90, les prix de vente <strong>des</strong> fruits bioétaient relativement stables par rapport à ceux <strong>des</strong> fruitsconventionnels et étaient supérieurs à ceux-ci d’environ20 à 30 %.Même avec un rendement élevé et de bons prix pourla production, les coûts ne peuvent être couverts sansles payements directs bio ou contributions écologiques.Contributions possibles pour les produits etsous-produits <strong>des</strong> <strong>vergers</strong> <strong>haute</strong> <strong>tige</strong> (état 2000) :1 Payements directs de la Confédération par arbre etpar année : Fr. 15.–2 Contributions cantonales par arbre et par année :jusqu’à Fr. 30.– (selon les cantons)3 Produits provenant de la production fourragère :Fr. 6.– à 10.–4 Payements directs supplémentaires selon l’ordonnancesur les contributions écologiques pour la surfacefourragère : Fr. 450.– à Fr. 1’500.–/ha (Fr. 7.– à 20.–par arbre).5 Recette de la vente du bois de bonne qualité auxmenuiseries (meubles) : Fr. 300.– à 4’000.–/m 3 debois.Etude de cas n°1,Pommes à cidre à plein rendement :Fr. par arbresCoûts fixes et variables Fr. 105.–Coûts de récolte pour 250 kg par arbre Fr. 57.–(2.5 h de travail manuel)Vente <strong>des</strong> fruits pour Fr. 33.–/q Fr. 83.–Différence coûts – recettes Fr. 80.–Payements directs, contributions Fr. 50.–(Confédération et canton)Déficit (sans la récolte fourragère) Fr. 30.–Etude de cas n°2,Réduction <strong>des</strong> coûts grâce à une machine de récolte :Fr. par arbreCoûts de récolte pour 250 kg par arbre Fr. 15.–(20 min. de travail)Réduction <strong>des</strong> coûts par rapport au travail manuel Fr. 42.–Gain (sans la récolte fourragère) Fr. 12.–(Source : fiche technique n°3 / 91 de la Centrale suisse d’arbori<strong>culture</strong>)Etude de cas n°3,Cerises pour l’industrie alimentaire : comparaisonrécolte manuelle/mécaniséeSecoueur à câble Récolte à la mainRendement par ha 10 t 10 tQuantité récoltée/uMO 50 kg 14 kgEntretien et autres coûts Fr. 11’637.– Fr. 11’637.–Coûts de récolte :Travail Fr. 3’633.– Fr. 12’320.–Tracteur, remorque Fr. 855.– Fr. 591.–Secoueur à câble Fr. 589.– –Machine à équeuter Fr. 812.– –Total <strong>des</strong> coûts de récolte Fr. 5’889.– Fr. 12’911.–Coûts de production/ha Fr. 17’526.– Fr. 24’548.–Coûts de production/kg Fr. 1.75 Fr. 2.45
<strong>Le</strong>s bonnes idées pourla commercialisation sont payantesProfiter <strong>des</strong> différents créneauxVente directe<strong>Le</strong> contact qui s’établit avec les clients grâce à la venteà la ferme ou sur les marchés offre la possibilité devendre une grande diversité d’espèces et de variétésqui n’intéressent pas les grands distributeurs.<strong>La</strong> mention « Produit d’un verger <strong>haute</strong> <strong>tige</strong> » augmentela crédibilité écologique du produit.Commercialisation régionalePour la commercialisation à l’échelle régionale etpour la gastronomie, le stockage, le tri et l’emballagesont très importants. Ces questions doivent êtreréglées avant le début de la récolte.<strong>La</strong> diversité <strong>des</strong> goûts et <strong>des</strong> variétés est un atout.De bonnes voies de communication et la disponibilitéde l’exploitant ne sont pas prioritaires.Ecoulement par les grossistes<strong>Le</strong> commerce en gros nécessite la livraison degran<strong>des</strong> quantités et pose <strong>des</strong> exigences de qualitéélevées. C’est pourquoi ce créneau est réservé à degran<strong>des</strong> exploitations spécialisées.Pour la livraison <strong>des</strong> fruits de transformation, lesquantités et les transports doivent être négociés avecles transformateurs.<strong>La</strong> transformation a également de <strong>haute</strong>s exigencesde qualité. <strong>Le</strong>s fruits pourris ou pas mûrs doivent êtreretirés systématiquement.Photo: ASPOUn bonconcept decommercialisationintègrela structure etla situationgéographiquede l’exploitationagricole,la mécanisationet lamain-d’oeuvredisponible.<strong>Le</strong>s classes d’écoleapprécient unedémonstration depressage de jus depommes.Rien de tel qu’une bonne pub !Photos: Firme Model, F. SchumacherAfin d’assurer l’écoulement <strong>des</strong> fruits <strong>des</strong> <strong>vergers</strong><strong>haute</strong> <strong>tige</strong> et d’obtenir <strong>des</strong> prix corrects, il est nécessaired’effectuer un important travail de marketing.Exemples d’actions qui ont fait leur preuves :Journée portes ouvertes à la ferme.Présentation et dégustation <strong>des</strong> variétés.Visites de la ferme avec <strong>des</strong> associations de protectionde la nature, <strong>des</strong> classes d’école, la presse... etc.Dépliants sur lesquels sont présentés la ferme et sesproduits.Panneau d’information sur les <strong>haute</strong> <strong>tige</strong> en borduredu verger (chemins pé<strong>des</strong>tres).Collaboration à <strong>des</strong> projets <strong>des</strong> associations deconservation de variétés menacées ou de protectionde la nature ou de communes.Parrainage d’arbres.Adhésion à une association pour le développement<strong>des</strong> <strong>vergers</strong> <strong>haute</strong> <strong>tige</strong>.Création de commissions interprofessionnelles avecles commerçants et les transformateurs.« Bag-In-Box » :l’emballage pratiquequi répondaux besoins duménage.<strong>Le</strong>s fruits frais et les produits transformés<strong>des</strong> <strong>vergers</strong> <strong>haute</strong> <strong>tige</strong> (jusde pommes, pommes séchées,etc.) représentent une plus-valueen vente directe.En collaboration avec les partenaires commerciaux, lacommission d’arbori<strong>culture</strong> de BIO SUISSE élaborechaque année <strong>des</strong> recommandations sur les prix <strong>des</strong>fruits bio qui sont ensuite publiées dans la presse agricole.17