10.07.2015 Views

Les Alpes, chaîne de collision Partie 2 - De la subduction à ... - Pierron

Les Alpes, chaîne de collision Partie 2 - De la subduction à ... - Pierron

Les Alpes, chaîne de collision Partie 2 - De la subduction à ... - Pierron

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Les</strong> <strong>Alpes</strong>, chaîne <strong>de</strong> <strong>collision</strong><strong>Partie</strong> 2 - <strong>De</strong> <strong>la</strong> <strong>subduction</strong> à <strong>la</strong> <strong>collision</strong>21199Auteurs• André MICHARD, professeur émérite à l'université <strong>de</strong> Paris Sud et àl'École Normale Supérieure• Elisabeth NICOT, maître <strong>de</strong> conférence, université Pierre et Marie Curie,PARISDVD scientifique à usage pédagogique <strong>de</strong> 32 minutes.Objectif : rassembler <strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> terrain (prises <strong>de</strong> vues aériennes, <strong>de</strong> paysages,d’affleurements, d’échantillons et <strong>de</strong> <strong>la</strong>mes minces) avec <strong>de</strong>s schémas interprétatifs pourcomprendre comment se sont formées les <strong>Alpes</strong>.Programmes : terminale scientifique : « La convergence lithosphérique et ses effets »CONTENU DU FILMIntroduction : poser le problème.Au Crétacé supérieur, il y a 80 millions d'années, il n'y avait pas d'<strong>Alpes</strong> entre l'Europeocci<strong>de</strong>ntale et l'Italie, mais un océan d'environ 1000 Km <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge. La disparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> lithosphèreocéanique par <strong>subduction</strong>, puis l'écrasement <strong>de</strong>s marges continentales par <strong>collision</strong>,sont à démontrer en utilisant quatre types d'enregistreurs géologiques : <strong>la</strong> sédimentation,le magmatisme, le métamorphisme, les structures tectoniques.Durée : 35 secon<strong>de</strong>s21199


PARTIE 1 : les marqueurs sédimentairesSite 1 – Guillestre et ChâteletLe dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> dépôts détritiques, et d'abord <strong>de</strong>s flyschs, est un révé<strong>la</strong>teur<strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ques. <strong>Les</strong> flyschs crétacés à helminthoï<strong>de</strong>s étaient liés à <strong>la</strong> margeadriatique et à l'océan. A l'Éocène, nous allons trouver <strong>de</strong>s flyschs en Briançonnais. Ainsi,à l'est du col <strong>de</strong> Vars, les nappes <strong>de</strong>s flyschs crétacés reposent sur d'autres flyschs,d'âge éocène, transgressifs sur les calcaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe briançonnaise du Châtelet(Haute Ubaye). Le flysch éocène briançonnais montre <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> turbidites, trèsdéformées pendant le glissement <strong>de</strong>s nappes vers l'ouest. L'apparition <strong>de</strong> turbidites enBriançonnais signale sa nouvelle position au front du prisme orogénique. L'océan a disparu,<strong>la</strong> p<strong>la</strong>que adriatique pèse sur <strong>la</strong> lithosphère briançonnaise qui amorce sa <strong>subduction</strong>.Le même processus affecte le domaine subbriançonnais-va<strong>la</strong>isan, et par contrecoup,le Dauphinois va être surélevé.Durée : 1 minute et 10 secon<strong>de</strong>sSite 2 – Saint ClémentUne coupe <strong>de</strong>s flyschs subbriançonnais s'offre à Saint Clément, dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Durance.En rive gauche <strong>de</strong> <strong>la</strong> Durance, sous <strong>la</strong> nappe <strong>de</strong>s flyschs crétacés à helminthoï<strong>de</strong>saffecté d'un grand pli couché, apparaissent les flyschs subbriançonnais. A l'affleurement,le flysch subbriançonnais montre <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> brèches grossières, coulées <strong>de</strong> débrissous-marines où se trouvent remaniées <strong>de</strong>s nummulites. Ces fossiles datent le flysch <strong>de</strong>l'Éocène moyen.Durée : 1 minute et 10 secon<strong>de</strong>sSite 3 – Saint Nazaire en RoyansEn se dép<strong>la</strong>çant vers l'ouest nous constatons, en Vercors puis en Dévoluy, l'émersion éocènedu Dauphinois. Nous traversons le massif crétacé du Vercors jusqu'à sa bordureouest. <strong>Les</strong> calcaires crétacés s'ennoient sous les terrains tertiaires. Le <strong>de</strong>rnier pli anticlinal,plongeant vers le nord, est celui <strong>de</strong> Saint-Nazaire-en-Royans. On y observe <strong>de</strong>s sablescontinentaux b<strong>la</strong>ncs ou rouges, suivant qu'ils ont été ou non infiltrés par <strong>de</strong>s eauxferrugineuses. On y trouve également <strong>de</strong>s niveaux à galets <strong>de</strong> quartz venant du Massifcentral. Ces dépôts éocènes sont très différents <strong>de</strong> ceux, <strong>de</strong> même âge, observés dans leszones internes où existait une mer profon<strong>de</strong>, l'avant-fosse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>subduction</strong> alpine.Durée : 1 minute et 15 secon<strong>de</strong>sSite 4 – Vil<strong>la</strong>rd-MontmaurSautons maintenant jusqu'au pied sud du Dévoluy, à Vil<strong>la</strong>rd-Montmaur. Une fa<strong>la</strong>ise montre,en bas, <strong>de</strong>s strates calcaires verticales, et au-<strong>de</strong>ssus, un banc calcaire massif à blocscalcaires. C'est une discordance angu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l'Éocène supérieur sur le Crétacé inférieurplissé, qui révèle à <strong>la</strong> fois une compression d'âge Crétacé supérieur, une érosion Paléocène- Éocène, et <strong>la</strong> transgression d'une mer peu profon<strong>de</strong> à l'Éocène supérieur.Durée : 40 secon<strong>de</strong>s21199Site 5 – Champsaur et Saint André d'EmbrunIl s’agit ensuite d’observer, en Champsaur et à Saint-André d'Embrun, comment évolue <strong>la</strong> mer dauphinoiseà l'Oligocène. <strong>De</strong>s piles <strong>de</strong> strates sont celles d'un flysch, le plus jeune et le plus externe <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong>, leflysch oligocène du Champsaur. On retrouve à sa base le calcaire éocène, transgressif sur le socle. On observe<strong>de</strong> près le flysch dauphinois un peu plus à l'est, à Saint-André. <strong>Les</strong> bancs <strong>de</strong> turbidites sont moins2


épais : <strong>la</strong> côte était plus éloignée que dans le Champsaur, ce sont <strong>de</strong>s éventails turbiditiques <strong>de</strong> mer profon<strong>de</strong>.Ils montrent <strong>de</strong>s empreintes <strong>de</strong> base <strong>de</strong> banc, <strong>de</strong>s granoc<strong>la</strong>ssements, et <strong>de</strong>s plis <strong>de</strong> glissement hydrop<strong>la</strong>stiquetypiques <strong>de</strong>s flyschs. Compte tenu <strong>de</strong> ces divers faciès <strong>de</strong> l'Éocène - Oligocène dauphinois, onreconstitue une transgression progressant d'est en ouest sur <strong>la</strong> marge européenne. Cette transgression résulte<strong>de</strong> <strong>la</strong> flexuration é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que européenne, surchargée par l'avancée du prisme orogénique.Le flysch oligocène marque le passage <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>subduction</strong> à <strong>la</strong> <strong>collision</strong>.Durée : 1 minute et 40 secon<strong>de</strong>sSite 6 – Auberives<strong>Les</strong> <strong>de</strong>rniers bassins détritiques sont localisés dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine du Pô et dans le sillon péri-alpin, que nousexaminons à Auberives. Ces dépôts ne sont plus <strong>de</strong>s flyschs <strong>de</strong> mer plus ou moins profon<strong>de</strong>, mais <strong>de</strong>s mo<strong>la</strong>sses,<strong>de</strong> mer littorale. Il n'y a pas d'intervalle pé<strong>la</strong>gique entre les bancs gréseux, non granoc<strong>la</strong>ssés, sanstrace <strong>de</strong> courant turbi<strong>de</strong>. Ces grès carbonatés fournissaient souvent <strong>de</strong>s pierres à meules, d'où le nom dudépôt. Huîtres et turritelles indiquent un âge miocène et une profon<strong>de</strong>ur d'eau très faible. Le sillon périalpinrésulte encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> flexuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que européenne, mais cette p<strong>la</strong>que est plus épaisse qu'à l'est et, dèslors, fléchit moins.Durée : 1 minuteSéquence 7 – <strong>Les</strong> marqueurs magmatiquesUne <strong>subduction</strong> <strong>de</strong> type andin ou arc insu<strong>la</strong>ire est marquée par <strong>de</strong>s granites et <strong>de</strong>s volcansandésitiques. Dans les <strong>Alpes</strong>, ces marqueurs sont peu abondants, car l'océan alpin étaitétroit. Granites et andésites d'âge oligocène sont concentrés le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne périadriatique.<strong>Les</strong> flyschs oligocènes du Champsaur montrent aussi <strong>de</strong>s débris andésitiquesremaniés.Durée : 35 secon<strong>de</strong>sPARTIE 2 : les marqueurs magmatiquesSite 8 – La GraveLe métamorphisme est une mémoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>subduction</strong> et <strong>de</strong> l'exhumation <strong>de</strong>s roches. La carte du métamorphismemontre une organisation en zones calquées, pour l'essentiel, sur <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne. <strong>Les</strong> recristallisations<strong>de</strong> plus faible <strong>de</strong>gré sont les plus externes et les plus jeunes, 30 millions d'années, et témoignent<strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>collision</strong>. C'est <strong>la</strong> ceinture ardoisière que nous examinerons à La Grave. <strong>Les</strong> marnes jurassiquessont plus bril<strong>la</strong>ntes, satinées, que dans le bassin d'Oisans plus externe. C'est l'effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> recristallisation<strong>de</strong>s argiles en micas b<strong>la</strong>ncs minuscules. Ces schistes carbonatés sont recoupés par <strong>de</strong>s veines à cristauxsecondaires, précipités à partir <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s qui imbibaient <strong>la</strong> roche: quartz, calcite et cookéite, une chloritenacrée riche en lithium.Durée : 1 minute et 10 secon<strong>de</strong>sPARTIE 3 : les marqueurs métamorphiques21199Site 9 – Transect Briançonnais-Viso-Dora MairaLe métamorphisme marqueur <strong>de</strong> <strong>subduction</strong> est celui <strong>de</strong>s zones internes, il est croissant vers l'est, et d'âgeÉocène à Crétacé supérieur. Nous l'analysons sur un transect Briançonnais-Viso-Dora Maira.Dans les gorges du Guil, les rhyolites permiennes du Briançonnais externe montrent <strong>de</strong>sveines où ont recristallisé le quartz et divers minéraux <strong>de</strong> métamorphisme, dont <strong>la</strong> <strong>la</strong>wso-3


nite en aiguilles nacrées. Ce silicate se forme, d'après les expériences <strong>de</strong> synthèse, entre300 et 400°C, sous <strong>de</strong>s pressions <strong>de</strong> 0,6 à 1 gigapascal. En surface, il est métastable. Onsurvole <strong>la</strong> Haute-Ubaye d'ouest en est. Sous les calcaires triasiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe du Châtelet,apparaissent, entre <strong>de</strong>ux vallons, ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe du Chambeyron. La voûte massiveà droite appartient à une nappe encore plus profon<strong>de</strong>, <strong>la</strong> nappe <strong>de</strong> La B<strong>la</strong>chière, pliée enanticlinal. Dans ce secteur, <strong>la</strong> recristallisation transforme entièrement chaque roche. Enparticulier, les argiles sableuses <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s schistes chloriteux. L'association albite(feldspath sodique), phengite (mica b<strong>la</strong>nc riche en silice), chlorite caractérise le facièsmétamorphique <strong>de</strong>s schistes verts <strong>de</strong> haute pression. En mesurant à <strong>la</strong> microson<strong>de</strong> électronique<strong>la</strong> teneur en silice <strong>de</strong>s phengites et en utilisant <strong>la</strong> grille fournie par les étu<strong>de</strong>s expérimentales,on peut estimer les conditions P-T maximales rencontrées par ces roches:0,6-0,7 GPa à 350°C. Ces pressions indiquent un enfouissement vers 20 Km <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur,en admettant une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s roches égale à 3.On poursuit <strong>la</strong> coupe <strong>de</strong> l'Ubaye vers l'est. Au premier p<strong>la</strong>n se développent les calcschistescrétacés d'une unité briançonnaise interne, celle <strong>de</strong> Maljasset. Dans les schistes noirs<strong>de</strong> cette unité, il existe <strong>de</strong>s veines couchées et étirées dans <strong>la</strong> schistosité, qui contiennentl'association quartz-carpholite. <strong>Les</strong> fibres <strong>de</strong> carpholite ont été déformées pendant <strong>la</strong> remontée<strong>de</strong>s roches vers <strong>la</strong> surface. La carpholite est un silicate ferromagnésien hydratéqui se forme, en même temps que du quartz, dans les argilites sableuses, ou pélites, portéesà basse température et haute pression. Sur un diagramme P-T, reportons les courbesd'égale teneur en silice <strong>de</strong>s micas b<strong>la</strong>ncs en absence d'albite, puis <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong>sassemb<strong>la</strong>ges à carpholite vers les hautes températures : les minéraux <strong>de</strong> Maljasset et environsmontrent que les roches ont subi <strong>de</strong>s pressions <strong>de</strong> 1 GPa et plus, à <strong>de</strong>s températurestoujours faibles, c'est l'effet d'une <strong>subduction</strong> rapi<strong>de</strong> à plus <strong>de</strong> 35 Km.On poursuit <strong>la</strong> progression vers l'est. Au col du Longet, au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s Schistes lustrés,affleure le Briançonnais le plus interne. On y rencontre d'étranges micaschistes noduleux.Ce sont d'anciens granites, dont les feldspaths sodi-potassiques ont été transformés enjadéite, un pyroxène sodique, et quartz. Ces pseudomorphoses constituent les nodules enrelief. La matrice schisteuse renferme une amphibole sodique, le g<strong>la</strong>ucophane. Le sodium<strong>de</strong>s feldspaths magmatiques est passé dans <strong>de</strong>ux minéraux métamorphiques <strong>de</strong> hautepression, plus <strong>de</strong>nses, <strong>la</strong> jadéite et le g<strong>la</strong>ucophane.21199Nous retrouvons le g<strong>la</strong>ucophane dans le massif du Pelvat. Le Viso et Dora-Maira montrent<strong>de</strong>s minéraux d'encore plus haute pression. Dans un gabbro du Pelvat, dont <strong>la</strong> structureinitiale est bien préservée, les p<strong>la</strong>gioc<strong>la</strong>ses magmatiques sont transformés en <strong>la</strong>wsonite,et les clinopyroxènes bruns sont cernés par une couronne <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ucophane bleu-noir :c'est une transformation métamorphique par hydratation restée incomplète faute d'eau. La<strong>la</strong>me mince révèle <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> déformation du pyroxène et <strong>la</strong> progression <strong>de</strong> <strong>la</strong> réactiond'hydratation. Dans les sites <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>gioc<strong>la</strong>ses se forment <strong>de</strong>s <strong>la</strong>wsonites prismatiques.On peut alors rassembler les données acquises sur un même diagramme P-T, avec<strong>la</strong> grille <strong>de</strong>s réactions minérales rencontrées. <strong>Les</strong> unités du Briançonnais externe tellesque La B<strong>la</strong>chière sont dans le champ <strong>de</strong>s Schistes verts <strong>de</strong> haute pression (au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>sSchistes verts ordinaires). <strong>Les</strong> unités du Briançonnais interne (Maljasset, etc.) et lesophiolites du Pelvat sont dans le champ <strong>de</strong>s Schistes bleus. <strong>Les</strong> métagranites du Longetsont <strong>de</strong>s Schistes bleus <strong>de</strong> haute température, où le grenat apparaît. Ces données P-T sontautant <strong>de</strong> contraintes précises pour retracer <strong>la</strong> <strong>subduction</strong> du Briançonnais.4


Au départ, sur un p<strong>la</strong>teau océanique, les futures nappes sont côte à côte. Six millionsd'années après, les nappes ont atteint leur profon<strong>de</strong>ur maximum, dans un régime <strong>de</strong> bassetempérature. <strong>Les</strong> nappes se décollent et commencent à s'empiler. Encore six millionsd'années après, le prisme orogénique s'est épaissi en contexte <strong>de</strong> <strong>collision</strong>. La croûte européenneépaisse vient soulever ce prisme, dont le haut s'écroule par gravité : c'est l'exhumation<strong>de</strong>s roches subduites.On quitte le Longet pour aller vers le Mont Viso, <strong>la</strong> célèbre pyrami<strong>de</strong> ophiolitique poséesur le massif Dora-Maira. Avec les écailles ophiolitiques du Viso, on entre dans un domainemétamorphique <strong>de</strong> plus haute pression, celui du faciès <strong>de</strong>s éclogites. Une éclogitedu Viso dérive d'un ancien basalte. C'est aujourd'hui une association <strong>de</strong> grenat, rouge, etd'un pyroxène sodique, vert. Tous les minéraux magmatiques ont disparu au profit <strong>de</strong> cesphases très <strong>de</strong>nses, donc stables à haute pression. Le rutile incorpore le titane présentdans l'ancien pyroxène. Un tel métamorphisme se fait vers 2 GPa (soit 70 km), 500 à600°C.Le massif Dora-Maira, peu élevé, disparaît à l'est sous les nuages qui montent <strong>de</strong> <strong>la</strong>p<strong>la</strong>ine du Pô. Loin d'être "massif", c'est, en fait, un" mille-feuilles" d'écailles cristallines.<strong>Les</strong> écailles supérieures ont subi un métamorphisme éclogitique, mais une autre a subi unmétamorphisme d'ultra-haute pression, révélé par <strong>de</strong>s roches exceptionnelles, les quartzitesphengitiques à pyrope. Le pyrope est un grenat magnésien rose pâle. Un cristal <strong>de</strong> 4cm <strong>de</strong> diamètre est visible en haut d’un bloc <strong>de</strong> quartzite micacé. En <strong>la</strong>me, on y voit <strong>de</strong>sinclusions d'où partent <strong>de</strong>s fractures radiaires : ce sont <strong>de</strong>s inclusions <strong>de</strong> coésite, forme <strong>de</strong>haute pression <strong>de</strong> <strong>la</strong> silice, partiellement transformées en quartz, avec augmentation <strong>de</strong>volume, pendant <strong>la</strong> remontée <strong>de</strong>s roches. <strong>Les</strong> associations minérales éclogitiques commecelles du Viso, ou celles <strong>de</strong>s roches cristallines <strong>de</strong>s écailles supérieures <strong>de</strong> Dora-Maira,révèlent une <strong>subduction</strong> entre 60 et 80 Km. Celles <strong>de</strong>s roches à coésite indiquent, elles,une <strong>subduction</strong> à plus <strong>de</strong> 100 Km. Pendant leur exhumation, ces <strong>de</strong>rnières roches ont suiviun chemin P-T rétrogra<strong>de</strong> à peine plus chaud que le chemin progra<strong>de</strong>, grâce à quoi <strong>la</strong>coésite s'est partiellement conservée.L'ensemble <strong>de</strong>s roches <strong>de</strong> haute pression <strong>de</strong> ce transect, <strong>de</strong>puis celles du Briançonnaisinterne jusqu'à celles, <strong>de</strong> ultra-haute pression, <strong>de</strong> Dora-Maira, montrent <strong>de</strong>s transformationsminérales rétrogra<strong>de</strong>s qui permettent <strong>de</strong> tracer les chemins pression-température"froids" <strong>de</strong> leur exhumation au cours du temps. La datation individuelle <strong>de</strong>s minéraux <strong>de</strong>métamorphisme par les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> géochimie isotopique ponctuelle permet aujourd'hui<strong>de</strong> montrer <strong>la</strong> progression <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>subduction</strong> d'est en ouest. Une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> marge austroalpineest "avalée" avec l'océan voisin au Crétacé supérieur, à l'Éocène c'est au tour <strong>de</strong>l'océan entier, puis <strong>de</strong> Dora-Maira, du Briançonnais et du Va<strong>la</strong>isan, jusqu'à l'Oligocèneinférieur pour <strong>la</strong> marge européenne. <strong>Les</strong> expériences numériques, appuyées sur les observations<strong>de</strong> terrain, suggèrent <strong>de</strong>s mécanismes pour <strong>la</strong> remontée <strong>de</strong>s roches subduites :d'abord, dans le chenal <strong>de</strong> <strong>subduction</strong>, sous l'effet <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>nsité moyenne plus faible quecelle du manteau ; ensuite, dans le prisme d'accrétion, par raccourcissement ductile enprofon<strong>de</strong>ur, et col<strong>la</strong>pse gravitaire en surface.Durée : 10 minutes et 20 secon<strong>de</strong>sPARTIE 4 : les marqueurs structuraux211995


Site 10 – Le CervinL'empreinte structurale majeure, c'est le charriage <strong>de</strong> l'Austroalpin, ancienne marge <strong>de</strong> <strong>la</strong>p<strong>la</strong>que adriatique, sur le prisme océanique "pennique", lui-même charrié sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>queeuropéenne. Le charriage austroalpin est spectacu<strong>la</strong>ire au Cervin, qui fait partie <strong>de</strong> <strong>la</strong>klippe <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>De</strong>nt-B<strong>la</strong>nche, posée sur les Schistes lustrés ophiolitiques. On remarque <strong>la</strong>semelle <strong>de</strong> mylonites, roches très déformées, dans le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> charriage.Durée : 45 secon<strong>de</strong>sSite 11 – GapNous allons visiter près <strong>de</strong> Gap, le front du charriage pennique, où il limite les nappes <strong>de</strong>l'Embrunais. <strong>Les</strong> sommets qui dominent Gap au Nord-Est sont faits par les nappes <strong>de</strong>l'Embrunais, posées sur l'autochtone dauphinois où les Terres Noires du Jurassique supérieurforment les pentes molles. Le rocher dit "chapeau <strong>de</strong> Napoléon" est fait par <strong>de</strong>s calcairesjurassico-crétacés. Un biseau <strong>de</strong> flysch oligocène inférieur est présent juste sous lesnappes. Leur mise en p<strong>la</strong>ce est donc postérieure à 30 millions d'années. On détaille lesnappes au téléobjectif : les masses <strong>de</strong> flyschs à helminthoï<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s Autanes, les calcaireset calcschistes subbriançonnais du Piolit, l'écaille briançonnaise <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pousterle avec sesfa<strong>la</strong>ises triasiques, enfin, tout à l'Est, l'écaille briançonnaise <strong>de</strong> Chabrière. On longe <strong>de</strong>près les fa<strong>la</strong>ises triasiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pousterle, coiffées par les strates crétacées du flysch àhelminthoï<strong>de</strong>s. L'existence <strong>de</strong>s écailles briançonnaises <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pousterle et Chabrière témoigne<strong>de</strong> l'origine très interne <strong>de</strong>s flyschs à helminthoï<strong>de</strong>s.Durée : 1 minute et 25 secon<strong>de</strong>sSite 12 – Fournel et RéotierOn part ensuite vers l'est à Réotier, pour examiner le surcharriage du Briançonnais sur lesflyschs crétacés. On voit ensuite ce même front briançonnais plus au nord, au Fournel.On arrive à Réotier en remontant <strong>la</strong> Durance. <strong>De</strong>ux écailles briançonnaises chevauchentles Flyschs <strong>de</strong> l'Embrunais : c'est le "front briançonnais", né après le charriage pennique.Une faille à gypses sépare <strong>de</strong>ux écailles briançonnaises. <strong>Les</strong> calcaires sont débités en p<strong>la</strong>quettes,les dolomies sont broyées, une masse <strong>de</strong> cargneule jaune et <strong>de</strong> gypse marque ledécollement sous ces terrains triasiques. Le gypse est une roche très ductile, même àbasse température. Nous survolons <strong>la</strong> Durance 15 Km au nord <strong>de</strong> Réotier. <strong>Les</strong> nappesbriançonnaises <strong>de</strong>ssinent une charnière anticlinale déversée à l'ouest, à l'entrée du vallondu Fournel. Ce vallon est-ouest recoupe le front briançonnais. En haut <strong>de</strong> ce vallon, àquelques kilomètres du front briançonnais, le flysch oligocène dauphinois est très plissé.Grâce à un niveau marneux ductile, il s'est décollé <strong>de</strong>s calcaires <strong>de</strong> l'Éocène supérieur,restés adhérents au socle.Durée : 1 minute et 30 secon<strong>de</strong>s21199Site 13 – Font-Sancte, Maljasset, Col AgnelNous allons maintenant examiner le rétrocharriage du Briançonnais sur sa bordure orientale,en Haute-Ubaye. <strong>De</strong>ssinés par les couches triasiques à crétacées, les plis du Panestrelet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Font-Sancte sont déversés vers l'Italie : toute cette nappe briançonnaise estrétrocharriée. Plus haut dans <strong>la</strong> vallée, sous <strong>la</strong> Font-Sancte, l'unité <strong>de</strong> Maljasset montre<strong>de</strong>s plis déversés vers l'est, et l'unité <strong>la</strong> plus interne, dite ultrabriançonnaise, montre uneséquence Trias-Jurassique renversée sur les Schistes lustrés. C'est cette tectonique <strong>de</strong> rétrodéversementqui donne aux Schistes lustrés du Queyras ces pendages monotones versl'ouest, que les barres jurassiques du col Agnel soulignent bien. Cette déformation s'estfaite en conditions ductiles, pendant le métamorphisme rétrogra<strong>de</strong>. A l'échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche,on observe dans ces Schistes lustrés crétacés, d'innombrables cisaillements vers l'est.6


En résumé, le front du prisme pennique est étalé sur le domaine externe dauphinois (lebord <strong>de</strong> l'Europe). Le front briançonnais est aussi <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s zones métamorphiques <strong>de</strong>haute pression. Le rétrocharriage du Briançonnais-Ultrabriançonnais sur les Schistes lustrésrésulte, comme le front briançonnais, du serrage <strong>collision</strong>nel Adria-Europe.Durée : 1 minute et 40 secon<strong>de</strong>sSite 14 – Rencurel et Lans en Vercors<strong>Les</strong> effets structuraux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>collision</strong> se font sentir au Miocène jusque dans les zones les plus externes, parexemple en Vercors. Ces affleurements <strong>de</strong> l'est du Vercors montrent une mo<strong>la</strong>sse conglomératique. Ce secteur<strong>de</strong> <strong>la</strong> mer périalpine était au débouché <strong>de</strong> torrents venant <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong> déjà érigées à l'est. <strong>Les</strong> galets calcairessont "impressionnés": ils montrent <strong>de</strong>s empreintes résultant d'une dissolution localisée <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche, etnon <strong>de</strong> sa déformation p<strong>la</strong>stique. Ces petites structures <strong>de</strong> dissolution sont liées à une structure d'ordre supérieur,le chevauchement <strong>de</strong>s calcaires du Moucherotte, par-<strong>de</strong>ssus le synclinal mo<strong>la</strong>ssique. La coupemontre ce chevauchement dont l'âge est c<strong>la</strong>irement fini-Miocène. C'est <strong>la</strong> surcharge <strong>de</strong>s terrains chevauchantsqui a causé <strong>la</strong> dissolution entre les galets, les plus petits ou les moins solubles s'imprimant dans lesautres.Un autre synclinal miocène est celui <strong>de</strong> Rencurel au milieu du Vercors. Il est aussi chevauché sur son bordoriental par les calcaires du Crétacé inférieur, du faciès péri-récifal "Urgonien". Le chevauchement se faitpar <strong>de</strong>ux failles inverses, dont nous allons examiner <strong>la</strong> plus basse, F1, sur l'autre versant <strong>de</strong> <strong>la</strong> cluse. A l'affleurement,sur le versant sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> cluse, <strong>la</strong> faille passe entre <strong>la</strong> masse calcaire fracturée et les grès calcareuxnoirs <strong>de</strong> <strong>la</strong> mo<strong>la</strong>sse, écrasés et feuilletés. Le frottement sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> faille a créé un "miroir", quimontre <strong>de</strong>s stries selon <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> pente du p<strong>la</strong>n. En résumé, on en déduit l'organisation <strong>de</strong> ces structuresexternes sur une coupe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chartreuse, qui est l'équivalent du Vercors au nord <strong>de</strong> l'Isère. <strong>Les</strong> chevauchementssont les rampes <strong>de</strong> failles dont les rep<strong>la</strong>ts suivent <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> décollement. <strong>Les</strong> plis sont liésaux rampes. L'analyse géométrique <strong>de</strong>s structures permet <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong> l'état non déformé à <strong>la</strong> fin dudépôt <strong>de</strong> <strong>la</strong> mo<strong>la</strong>sse. C'est l'avancée <strong>de</strong> l'écaille <strong>de</strong> socle correspondant au massif <strong>de</strong> Belledonne qui donnenaissance à cette chaîne <strong>de</strong> plis et chevauchements.Durée : 2 minutes et 35 secon<strong>de</strong>sSite 15 – La Grave et La Meije<strong>Les</strong> massifs cristallins externes ne sont pas avares en exemples <strong>de</strong> failles inverses. <strong>Les</strong> roches cristallinesdu Pelvoux, aujourd'hui à 4000 m d'altitu<strong>de</strong>, étaient cependant à moins 4000 mètres... il y a 30 millionsd'années ! Cette surrection s'explique par l'inversion <strong>de</strong>s paléofailles du socle, comme celle qui passe entrele socle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meije et les sédiments jurassiques.Durée : 35 secon<strong>de</strong>sPARTIE 5 : les données géophysiques21199Séquence 16 – <strong>Les</strong> données géophysiquesLa géophysique permet <strong>de</strong> poursuivre l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s structures jusqu'à <strong>de</strong>s dizaines, voire <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong>kilomètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Une donnée fondamentale est <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>la</strong> discontinuité <strong>de</strong> Mohorovičic,qui sépare <strong>la</strong> croûte du manteau. La croûte européenne plonge à 55 Km sous le prisme <strong>de</strong>s zones internes.Elle s'interrompt le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne péri-adriatique, que suit une forte anomalie positive <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravité, l'anomalied'Ivrée, indiquant <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> roches très <strong>de</strong>nses à faible profon<strong>de</strong>ur. La sismique réflexion a permisd'imager les réflecteurs sous les <strong>Alpes</strong>. On voit l'épaississement <strong>de</strong> <strong>la</strong> croûte sous Belledonne, lié auxfailles inverses, <strong>la</strong> plongée <strong>de</strong> <strong>la</strong> croûte inférieure litée, le chevauchement pennique, le dôme du Grand Paradis,semb<strong>la</strong>ble à celui <strong>de</strong> Dora Maira. L'ensemble du profil franco-italien ECORS-CROP <strong>la</strong>isse <strong>de</strong>s zonesb<strong>la</strong>nches, car les discontinuités à fort pendage ne donnent aucune réflexion. Il contraint cependant en profon<strong>de</strong>ur,avec <strong>la</strong> gravimétrie, <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> coupe géologique. <strong>De</strong>ux points essentiels : <strong>la</strong> remontée etle rétroécail<strong>la</strong>ge du butoir formé par le manteau adriatique, et l'épaississement <strong>de</strong> <strong>la</strong> croûte européenne parécail<strong>la</strong>ge. La tomographie sismique permet <strong>de</strong> "voir" <strong>la</strong> remontée du manteau adriatique, responsable <strong>de</strong>7


l'anomalie gravimétrique d'Ivrée. <strong>Les</strong> anomalies <strong>de</strong> vitesse positive caractérisent les roches du manteaulithosphérique, rigi<strong>de</strong>s, formant le corps d'Ivrée, tandis que les vitesses lentes sous les zones internes <strong>de</strong>s<strong>Alpes</strong> signalent une zone chau<strong>de</strong> ductile. Suivant le même principe, on visualise <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> toute <strong>la</strong>lithosphère et <strong>de</strong> l'asthénosphère jusqu'à 400 kilomètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. La lithosphère adriatique chevauche<strong>la</strong> p<strong>la</strong>que européenne, dont un fragment semble s'être détaché dans l'asthénosphère plus chau<strong>de</strong> et moins<strong>de</strong>nse. Le magmatisme péri-adriatique semble lié à cette rupture <strong>de</strong> p<strong>la</strong>que. Une autre métho<strong>de</strong> géophysique,le paléomagnétisme, permet <strong>de</strong> montrer que le poinçonnement <strong>de</strong> l'Europe par le bloc adriatique s'estfait avec <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> rotation importants, certains blocs pivotant <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 90 <strong>de</strong>grés pendant <strong>la</strong><strong>collision</strong>.Durée : 2 minutes et 45 secon<strong>de</strong>sCONCLUSIONSéquence 17 – L’histoire <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong>En somme, qu'est-ce que <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong> ?Une cicatrice entre <strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>ques, dont l'une est montée sur l'autre...Le domaine océanique qui séparait ces p<strong>la</strong>ques <strong>de</strong> quelque 1000 Km au Jurassique supérieur,se restreint par <strong>subduction</strong> à partir du Crétacé supérieur. La <strong>subduction</strong> s'achèveavec l'Éocène sur le transect alpin, et <strong>la</strong> <strong>collision</strong> <strong>de</strong>s croûtes continentales épaisses commence,tandis qu'elle est déjà achevée dans les Pyrénées. Le blocage est complet au Miocèneau droit <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong>, alors que plus au sud, c'est <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> rotation du bloc corso-sar<strong>de</strong>et l'ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> Méditerranée...L'inexorable raccourcissement du transect alpin est saisissant, par <strong>subduction</strong>, surtout, auCrétacé supérieur - Éocène, puis par <strong>collision</strong> à l'Oligocène et Miocène. Quel cataclysmeau ralenti !Le phénomène <strong>de</strong> <strong>collision</strong> se poursuit encore. La chaîne, en particulier l'axe cristallin<strong>de</strong>s zones externes, se surélève <strong>de</strong> plus d'un millimètre par an, surrection que contreba<strong>la</strong>ncepartiellement l'érosion. <strong>De</strong>s séismes naissent sur les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> faille, en compressionou en décrochement, mais parfois aussi en extension, comme sur le front pennique et <strong>la</strong>faille <strong>de</strong> <strong>la</strong> Durance. Ces phénomènes d'extension assurent l'équilibre gravitaire <strong>de</strong> <strong>la</strong>chaîne montagneuse, dont les hauts reliefs, apparus il y a quelques millions d'années,continuent à s'édifier sous nos yeux…Durée : 1 minute et 45 secon<strong>de</strong>sREMARQUES SUR LA CONNAISSANCE DES ALPES21199Il faut insister sur <strong>la</strong> somme proprement étonnante d'observations <strong>de</strong> terrain (avec cartographieau 1/20 000 <strong>de</strong> l'essentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne) et <strong>de</strong> travaux <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire(paléontologie, pétrographie, minéralogie, géochimie isotopique...) que <strong>de</strong>s générations8


<strong>de</strong> géologues ont consacrés à <strong>la</strong> chaîne alpine - <strong>la</strong> plus étudiée au mon<strong>de</strong> - <strong>de</strong>puis quelque150 ans. <strong>Les</strong> grands profils sismiques (ECORS-CROP dans les <strong>Alpes</strong> franco-italiennes,et équivalents au travers <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong> centrales) et les étu<strong>de</strong>s tomographiques se sont ajoutésaux données géologiques au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières décennies. Tous les concepts nouveaux(tectonique <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ques), toutes les métho<strong>de</strong>s nouvellement découvertes ont étéimmédiatement mises en oeuvre dans les <strong>Alpes</strong>, véritable <strong>la</strong>boratoire géologique natureloù, inversement, bien <strong>de</strong>s concepts fondamentaux ont été découverts (nappes <strong>de</strong> charriage,mobilisme crustal, ophiolites ...)Malgré tout, une marge d'indétermination ou <strong>de</strong> fragilité plus ou moins importante subsistedès qu'il s'agit <strong>de</strong>s zones internes, tant les ensembles rocheux intiaux (l'océan, sesp<strong>la</strong>teaux et ses marges) y ont été maltraités, métamorphisés, di<strong>la</strong>cérés! Certaines optionsprises dans l'exposé qui précè<strong>de</strong> (<strong>Partie</strong>s 1 et 2) ne sont pas acceptées par tous les géologuesalpins - par exemple <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre le bras océanique va<strong>la</strong>isan et le rift pyrénéen,ou <strong>la</strong> position du massif Sesia en p<strong>la</strong>teau continental sous-marin séparé <strong>de</strong> <strong>la</strong> paléomargeadriatique, etc. Certaines idées tenues pour acquises il y a dix ans ont été révisées <strong>de</strong>puis.Ainsi, un âge crétacé semb<strong>la</strong>it établi par <strong>de</strong> nombreuses datations K/Ar sur micas pour lemétamorphisme <strong>de</strong>s massifs cristallins internes (Dora-Maira, Grand Paradis, Mont-Rose).Or, les progrès techniques en géochimie ont permis d'utiliser d'autres systèmes isotopiques(Sm-Nd, Lu-Hf, U-Pb) et <strong>de</strong>s minéraux plus résistants que les micas (grenats, pyroxènes,zircons...), et aujourd'hui l'âge éocène <strong>de</strong> ce métamorphisme est bien établi.On doit gar<strong>de</strong>r tout ceci présent à l'esprit pour juger <strong>de</strong> l'interprétation <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alpineproposée ici : c'est l'interprétation <strong>la</strong> plus communément acceptée aujourd'hui, discutablesur divers points, d'une structure naturelle trop complexe pour être jamais entièrementcomprise. Par contre, les lignes majeures <strong>de</strong> l'évolution alpine, soli<strong>de</strong>ment documentéespar <strong>de</strong>s données robustes, telles celles que nous avons choisi <strong>de</strong> montrer ici, ne peuventêtre remises en cause. C'est pourquoi <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong> est considérée comme le type<strong>de</strong> référence <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong> <strong>collision</strong>.Note sur le film : les pastilles permettant <strong>de</strong> donner une échelle aux échantillons ontun diamètre <strong>de</strong> 8 mm.SUGGESTIONS D’ACTIVITÉSCe type <strong>de</strong> vidéogramme, qui n’a pas vocation a être passé entièrement en une fois aux élèves, peut êtreutilisé dans les conditions pédagogiques suivantes :- présentation <strong>de</strong> données issues d’un affleurement sur un site géologique pour les faire analyser parles élèves, puis apport <strong>de</strong>s éléments d’analyse donnés par le film,- compréhension <strong>de</strong>s phénomènes géologiques liés à une orogenèse- comparaison entre <strong>de</strong>s données issues d’autres sources et celles du film,- présentation d’un site avec <strong>de</strong>s questions dans le cadre d’une évaluation,- illustration <strong>de</strong> notions <strong>de</strong> géologie : tectonique, métamorphisme, magmatisme…21199- S'informer- Recueillir et formuler les données proposées à partir d’un <strong>de</strong>s sites présentés dans le film9


- S’informer à partir <strong>de</strong> vues aériennes, <strong>de</strong> vues <strong>de</strong> terrains, d’observations d’échantillons, par <strong>la</strong>lecture <strong>de</strong> cartes ou <strong>de</strong> schémas- Raisonner• Mettre en re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> terrain et <strong>de</strong>s schémas ou <strong>de</strong>s cartes- Comprendre l’évolution dans le temps d’une structure géologique- Comprendre l’évolution <strong>de</strong>s conditions dans lesquelles peut passer une roche- Réaliser une synthèse sur l’histoire <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong> à partir d’éléments issus <strong>de</strong> plusieurs sites géologiques- Communiquer- Réaliser un schéma interprétatif d’un paysage- Donner les gran<strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong>- Transcrire toutes les données apportées par l’étu<strong>de</strong> d’un site pour comprendre l’histoire <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong>- Réaliser- Effectuer <strong>de</strong>s observations d’échantillons macroscopiques ou microscopiquesLEXIQUE* <strong>Les</strong> mots avec une astérisque sont définis dans <strong>la</strong> notice <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Partie</strong> 1, qui contient également les colonnesstratigraphiques <strong>de</strong>s divers domaines alpins.Flyschs à helminthoï<strong>de</strong>s - Ensemble <strong>de</strong>s flyschs* d'âge Crétacé supérieur-Paléocène (et localement Eocèneinférieur) déposés dans le domaine liguro-piémontais résiduel et sur sa bordure austroalpinesudalpine,puis transportés en nappes vers le domaine externe (<strong>Alpes</strong> maritimes, Embrunais-Ubaye, Préalpes).Il comporte notamment les flyschs du col <strong>de</strong> Vars (les plus vieux, et sans helminthoï<strong>de</strong>s!) et ceux duParpaillon, plus jeunes et où abon<strong>de</strong>nt les helminthoï<strong>de</strong>s, traces sinueuses d'animaux limivores* inconnus.Une partie <strong>de</strong>s mêmes dépôts sont restés pris dans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> <strong>subduction</strong> et ont été incorporés auprisme <strong>de</strong>s Schistes Lustrés.Schistosité - Structure p<strong>la</strong>naire caractérisant les roches plus ou moins métamorphiques. On parle <strong>de</strong> clivageardoisier* dans les séries peu métamorphiques, <strong>de</strong> foliation dans les gneiss. La schistosité est d'originetectonique, elle est parallèle au p<strong>la</strong>n axial* <strong>de</strong>s plis, et son développement est permis par <strong>la</strong> réorientation<strong>de</strong>s cristaux pré-existants et néoformés dans le p<strong>la</strong>n d'ap<strong>la</strong>tissement <strong>de</strong>s roches. Dans les roches franchementmétamorphiques, on observe souvent <strong>la</strong> superposition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou trois schistosités, et l'associationentre schistosité et p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> cisaillement, donnant alors un critère cinématique intéressant (c'est-à-dire,permettant <strong>de</strong> préciser <strong>la</strong> direction du mouvement <strong>de</strong> cisaillement: voir séquence Rétrocharriage, calcschistesdu col Agnel en Queyras).Mylonites - Roches métamorphiques caractérisées par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> cisaillement ductile synmétamorphiquetrès serrés (p<strong>la</strong>ns "C", parallèles à un contact anormal majeur; exemple: chevauchement du Cervin sur lesSchistes Lustrés), entre lesquels les cristaux sont ap<strong>la</strong>tis et étirés suivant un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> schistosité (p<strong>la</strong>ns "S")faiblement oblique sur les p<strong>la</strong>ns "C".Eventail turbiditique - <strong>Les</strong> courants turbi<strong>de</strong>s*, chargés <strong>de</strong> matériel détritique ou carbonaté, s'étalent aubas <strong>de</strong>s talus sous-marins comme les cônes torrentiels au bas <strong>de</strong>s montagnes. On observe dans ces éventailsun double granoc<strong>la</strong>ssement*, à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong>téral (grain plus fin vers l'aval <strong>de</strong> l'éventail) et vertical (grain plusfin vers le haut <strong>de</strong> chaque banc turbiditique).21199Glissement hydrop<strong>la</strong>stique - Se dit <strong>de</strong>s glissements affectant <strong>de</strong>s sédiments gorgés d'eau interstitielle etincomplètement cimentés, en déséquilibre gravitaire sur une pente sous-marine. Le glissement se fait suivant<strong>de</strong>s couches argileuses sous-compactées ; les lits gréseux ou calcaires interstratifiés sont déformés en10


plis souples très désorganisés, dits plis <strong>de</strong> slumping.Brèches*, cargneules* - Voir lexique <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie 1Conglomérat - Roche sédimentaire détritique grossière, comportant <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> roche, pris dans une matricegénéralement sablo-gréseuse. La forme <strong>de</strong>s éléments rocheux, anguleuse ou arrondie témoigne d’untransport réduit (brèche) ou prolongé (poudingue). Le terme <strong>de</strong> "conglomérat" est souvent pris commeéquivalent <strong>de</strong> "poudingue". Le transport par <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce donne <strong>de</strong>s conglomérats particuliers à galets striés,dispersés sans c<strong>la</strong>ssement dans une matrice abondante; ces moraines fossiles sont appelées tillites.Mo<strong>la</strong>sse - Formation sédimentaire détritique caractérisée par <strong>de</strong>s couches gréseuses, alternant avec <strong>de</strong>smarnes sableuses et, souvent, <strong>de</strong>s conglomérats plus ou moins chenalisés (érodant les couches sousjacentes).Ce sont <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> mer peu profon<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> bassins continentaux, <strong>la</strong>custres ou palustres(présence <strong>de</strong> paléosols rubéfiés dans <strong>la</strong> "mo<strong>la</strong>sse rouge" oligocène). Contrairement au cas <strong>de</strong>s flyschs, il n'ya ni granoc<strong>la</strong>ssement, ni intervalle pé<strong>la</strong>gique (argiles <strong>de</strong> mer profon<strong>de</strong>) entre les grès. Ceux-ci, lorsqu'ilsont un ciment carbonaté, fournissent <strong>de</strong>s pierres à meules.Flexuration é<strong>la</strong>stique - La lithosphère, milieu soli<strong>de</strong> reposant sur l'asthénosphère nettement plus ductile(avec même quelques % <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> silicaté interstitiel), se flexure <strong>de</strong> manière é<strong>la</strong>stique comme une p<strong>la</strong>qued'acier lorsqu'elle est surchargée. La surcharge peut être sédimentaire (bassins continentaux ou marginaux),volcanique (volcans "intrap<strong>la</strong>ques" comme Hawaï) ou tectonique (prisme orogénique). Dans ce cas, <strong>la</strong>flexuration é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que inférieure amène <strong>la</strong> formation d'une avant-fosse au front du prisme et <strong>de</strong><strong>la</strong> p<strong>la</strong>que supérieure.Prisme orogénique - <strong>Les</strong> marges actives <strong>de</strong> type Arc <strong>de</strong>s Antilles montrent <strong>de</strong>s prismes d'accrétion(Barba<strong>de</strong>s) faits <strong>de</strong>s sédiments décollés <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que plongeante au front <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que supérieure, agissantcomme un butoir. Un prisme orogénique est un prisme d'accrétion à l'échelle crustale, qui incorpore nonseulement <strong>de</strong>s unités sédimentaires (exemple: les sédiments qui sont à l’origine <strong>de</strong>s Schistes Lustrés), maisaussi <strong>de</strong>s écailles <strong>de</strong> croûte océanique (ophiolites) ou continentale (cristallin <strong>de</strong> Dora-Maira ou Grand Paradis,socle briançonnais, écailles <strong>de</strong> <strong>la</strong> croûte dauphinoise interne). Le prisme orogénique alpin inclut mêmele front <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que adriatique (zone Sesia, klippe <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>De</strong>nt-B<strong>la</strong>nche avec le Cervin).Stabilité, métastabilité - <strong>Les</strong> minéraux <strong>de</strong>s roches se forment dans les conditions pression-température(P,T) où ils sont stables (exemple: argiles et quartz dans le domaine P-T sédimentaire, micas vers 350-500°C, coésite à P>3 GPa, etc). Si les paramètres P-T augmentent, les minéraux recristallisent sous <strong>la</strong>forme stable dans les conditions nouvelles, en échangeant éventuellement <strong>de</strong>s ions entre eux, sous réserveque <strong>de</strong> l'eau interstitielle soit présente en quantité suffisante: c'est le métamorphisme progra<strong>de</strong>. Quand lesparamètres P-T diminuent (exhumation), <strong>la</strong> recristallisation permet l’adaptation aux nouvelles conditions(exemple: <strong>la</strong> coésite re<strong>de</strong>vient du quartz): c'est le métamorphisme rétrogra<strong>de</strong>. Cependant, une partie <strong>de</strong>sminéraux du pic métamorphique peuvent se retrouver en surface, hors <strong>de</strong> leur champ <strong>de</strong> stabilité: ils sontalors métastables (il suffirait <strong>de</strong> les chauffer en présence d'eau pour qu'ils s'altèrent). Leur conservationpartielle au cours <strong>de</strong> l'exhumation est liée à <strong>la</strong> lenteur <strong>de</strong>s cinétiques <strong>de</strong> réaction en absence d'eau (coeur <strong>de</strong>boudins d'éclogite), et parfois à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> "boîtes" résistantes s'opposant à l'augmentation <strong>de</strong> volumevers les basses pressions (transformation coésite-quartz freinée par l'inclusion dans le pyrope).Ductile*, fragile* - Voir lexique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Partie</strong> 1.Col<strong>la</strong>pse gravitaire - Se dit <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation qui affecte un prisme orogénique au cours <strong>de</strong> sa formation,passé un certain sta<strong>de</strong> d'épaississement où <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong>s roches qui le constituent ne compense plus ledéséquilibre gravitaire lié au relief: le coeur du prisme s'ap<strong>la</strong>tit (foliation horizontale), le sommet du prismes'écroule vers l'avant et vers l'arrière par le biais <strong>de</strong> failles normales.Rétrocharriage - Charriage vers l'intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne, c'est-à-dire en sens contraire <strong>de</strong>s charriages majeurs.<strong>Les</strong> structures <strong>de</strong> rétrocharriage peuvent être <strong>de</strong>s plis renversés (exemple en Haute Ubaye: Maljasset)ou <strong>de</strong>s écailles limitées par <strong>de</strong>s cisaillements (nappe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Font-Sancte), ou les <strong>de</strong>ux combinés(Ultrabriançonnais du Longet). <strong>Les</strong> rétrocharriages et/ou rétroécail<strong>la</strong>ges interviennent après les charriagesmajeurs (e.g. les Schistes Lustrés étaient déjà charriés sur le Briançonnais), en contexte <strong>de</strong> <strong>collision</strong>.2119911


REMERCIEMENTS- à Christian Chopin et Bruno Goffé (ENS, Paris), pour leur ai<strong>de</strong> à propos du métamorphisme; à PascalPhilippot et Bruno Lombardo pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription du Monviso;- à Assia Djemaï, C<strong>la</strong>ra Etner et Hélène Geliot pour leur participation au tournage;- à Tristan Mariatte et François Festor (Contrechamp) pour leur disponibilité sur le tournage et, pour lemontage<strong>De</strong>ssins originaux <strong>de</strong> A. Michard, sauf :- expériences numériques (exhumation): d'après Jolivet et al., 2003 ;- coupe équilibrée et coupe restaurée (Chartreuse): d'après Mugnier et al., 1987 ;- données géophysiques et leur interprétation: d'après Damotte, 1996; Thouvenot et al., 1996; Kahle et al.,1997 ; Schmid & Kissling, 2000; Collombet et al., 2002; Sue & Tricart, 2003.Autres documents utilisés:- Cartes structurales: Carte géologique <strong>de</strong> France au 1/1 000 000 (BRGM) ;- Stratigraphie: Cartes géologiques au 1/50 000 <strong>de</strong>s régions étudiées et leur notices (cf. <strong>Partie</strong> 1, Une chaînesortie <strong>de</strong>s eaux); carte géologique au 1/250 000, feuille Gap ;- Magmatisme: Boyet et al., 2001 ;- Métamorphisme, structure (zones internes), géochronologie: Dal Piaz & Lombardo, 1986; Goffé & Chopin,1986; Chopin et al., 1991; Michard et al., 1993, 1996; Gebauer, 1999; Schmid & Kissling, 2000; DalPiaz et al, 2001; Bousquet et al., 2002; Michard et al. 2004 ;- Structure (zone externe): Cartes géologiques au 1/50 000 et 1/250 000; Gidon, 1981; Gui<strong>de</strong> géologique<strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong> du Sud, <strong>De</strong>belmas et al., 1986; Mugnier et al., 1987.SUGGESTIONS DE LECTURELemoine, M., Barféty, J.C., Cirio, R. et Tricart, P., 1994: Montagnes du Briançonnais, promena<strong>de</strong>s et randonnées,initiation à <strong>la</strong> géologie.- Centre briançonnais <strong>de</strong> géologie et Editions BRGM, 136 pp.Lemoine, M., <strong>de</strong> Graciansky, P.C. et Tricart, P., 2000: <strong>De</strong> l'océan à <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> montagnes, tectonique <strong>de</strong>sp<strong>la</strong>ques dans les <strong>Alpes</strong>.- G&B et Soc. géol. Fr., éditeurs, 208 pp.Agard, Ph. et Lemoine, M., 2003: Visages <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong>: structure et évolution géodynamique.- CommissionCarte géol. Mon<strong>de</strong>, 48 pp.SCHÉMASFig. 1: Conditions du pic <strong>de</strong> métamorphisme dans quelques unités du Briançonnais externe (La B<strong>la</strong>chière)et interne (Maljasset), <strong>de</strong> l'Ultra-Briançonnais (Longet) et <strong>de</strong>s Schistes lustrés (Piémontais externe duPéouvou, Liguro-Piémontais du Pelvat) <strong>de</strong> Haute Ubaye. Si 3,3/3,4 : teneur en Si <strong>de</strong>s micas b<strong>la</strong>ncs phengitiquesen présence d'albite; Si 3,1/3,5: i<strong>de</strong>m, en absence d'albite ; Lw et fond grisé: champ <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>la</strong>wsonite, Car/Ctd: limite <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> carpholite ferro-magnésienne et du chloritoï<strong>de</strong>;autres courbes utilisées: réactions albite/jadéite+quartz et albite-chlorite/épidote-g<strong>la</strong>ucophane.21199Fig. 2: Interprétation <strong>de</strong> l'évolution métamorphique du Briançonnais <strong>de</strong> Haute Ubaye. A: le p<strong>la</strong>teau sousmarinbriançonnais à l'Eocène moyen, juste avant le dépôt du Flysch noir. B (Eocène supérieur): <strong>la</strong> sub-12


duction crée les conditions du métamorphisme HP-BT; <strong>de</strong>s décollements au sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> croûte et dans <strong>la</strong>série <strong>de</strong> couverture permettent <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s nappes et leur accrétion au prisme orogénique piémontais(incluant les Flyschs à Helminthoï<strong>de</strong>s en position frontale et les Schistes lustrés vers l'arrière) cependantque le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> lithosphère briançonnaise poursuit sa <strong>subduction</strong>. C (Oligocène): <strong>collision</strong> avec <strong>la</strong> croûteeuropéenne re<strong>la</strong>tivement épaisse, les nappes sont plissées et déversées tant vers l'avant que vers l'arrière, leprisme orogénique piémontais-briançonnais-subbriançonnais est soulevé et tend à s'écrouler et s'ap<strong>la</strong>tir enmême temps qu'il s'éro<strong>de</strong>, d'où exhumation <strong>de</strong>s roches métamorphiques. NB: <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> radio<strong>la</strong>rites,serpentinites et g<strong>la</strong>ucophane sont remaniés dans <strong>de</strong>s mo<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> l'Oligocène inf.-moyen à Barrême.Fig. 3: Conditions du pic <strong>de</strong> métamorphisme et chemin P-T rétrogra<strong>de</strong> <strong>de</strong>s unités penniques internes sur letransect Ubaye - Dora-Maira. La partie gauche du diagramme (Schistes verts <strong>de</strong> haute pression) résume lesdonnées <strong>de</strong> <strong>la</strong> fig. 1. La partie droite (éclogites et ultra-haute pression) concerne les unités les plus internesdu transect, avec les données du Viso et <strong>de</strong> Dora-Maira. Remarquer <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s chemins progra<strong>de</strong>s etrétrogra<strong>de</strong>s, tous caractérisés par <strong>de</strong>s gradients "froids", typiques du chenal <strong>de</strong> <strong>subduction</strong> (voir figs. 2 et5).Fig. 4: Chronologie du métamorphisme alpin <strong>de</strong>s zones internes (domaine pennique). <strong>Les</strong> flèches tiretéesindiquent schématiquement les trajets P-T du métamorphisme progra<strong>de</strong> et rétrogra<strong>de</strong> (cf. Fig. 3, avec échelles<strong>de</strong>s P et Z croissant vers le bas). La <strong>subduction</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que européenne progresse d'est en ouest avec <strong>la</strong>convergence Adria-Europe. <strong>Les</strong> diverses zones penniques sont successivement concernées par <strong>la</strong> <strong>subduction</strong>au cours du Crétacé terminal-Eocène-Oligocène. <strong>Les</strong> nombres à côté <strong>de</strong>s flèches tiretées indiquent lesâges (en Ma) correspondant au pic métamorphique et au métamorphisme rétrogra<strong>de</strong> <strong>de</strong> basse pression.Fig. 5: Schémas <strong>de</strong> modélisations numériques <strong>de</strong> l'exhumation <strong>de</strong>s roches métamorphiques, pour une -Comparer <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> plusieurs sitesvitesse <strong>de</strong> convergence <strong>de</strong> 1cm/an. A: <strong>la</strong> <strong>subduction</strong> n'a pas encore formé <strong>de</strong> prisme orogénique important,l'exhumation se fait au sein du chenal <strong>de</strong> <strong>subduction</strong> par décollement, extrusion forcée et flottance positive(<strong>de</strong>nsité re<strong>la</strong>tivement faible) <strong>de</strong>s unités subduites. B: <strong>la</strong> <strong>subduction</strong> a formé un prisme orogénique épais;l'exhumation se fait dans le chenal <strong>de</strong> <strong>subduction</strong> et par déformation du prisme orogénique, dont le coeurductile se raccourcit et se soulève, tandis que les parties hautes s'écroulent par le jeu <strong>de</strong> failles en mêmetemps qu'elles sont érodées.Fig. 6: Coupe structurale du transect Gap-Queyras, interprétée en profon<strong>de</strong>ur en tenant compte du transectHaute Ubaye-Maira. Le domaine pennique correspond aux zones tectoniques suivantes: Subbriançonnais(SB), Briançonnais (B), Ultrabriançonnais (UB), Piémontais externe (PE), Schistes lustrés liguropiémontais(SL) et Flysch à Helminthoï<strong>de</strong>s (FH). Observer les <strong>la</strong>mbeaux ou klippes <strong>de</strong> FH posées sur le B,le surcharriage du front briançonnais sur le FH <strong>de</strong>s nappes <strong>de</strong> l'Embrunais, le rétrocharriage <strong>de</strong> <strong>la</strong> pileB+UB+PE sur les SL. Tout à droite, le toit du cristallin Dora-Maira est figuré sous <strong>de</strong>s écailles <strong>de</strong> PE.Fig. 7: <strong>Partie</strong> orientale du transect Ubaye, Viso, Dora-Maira. A: coupe schématique prolongeant <strong>la</strong> coupe<strong>de</strong> <strong>la</strong> Fig. 6. B: coupe <strong>de</strong> détail dans le massif Dora-Maira, montrant sa structure en écailles rapprochéestectoniquement après le pic du métamorphisme. Comparer avec <strong>la</strong> géométrie prédite par les modélisationsnumériques, Fig. 5B.Fig. 8: Coupe du massif subalpin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chartreuse (A) et restauration avant déformation, c'est-à-dire auMiocène moyen (B). La coupe A est observée en surface, puis complétée en respectant un raccourcissementégal pour tous les niveaux compétents (ici, les calcaires): c'est une coupe "équilibrée" ou "ba<strong>la</strong>ncée".La coupe B montre l'épaississement <strong>de</strong>s séries sédimentaires mésozoïques vers l'est.Fig. 9: Données géophysiques sur <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> <strong>collision</strong> alpine. A: Carte <strong>de</strong>s isobathes du toit du Moho et<strong>de</strong> l'anomalie gravimétrique d'Ivrée (++++). On voit que l'épaisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> croûte continentale dépasse 55km dans les <strong>Alpes</strong> centrales; l'anomalie "lour<strong>de</strong>" d'Ivrée suit <strong>la</strong> ligne péri-adriatique, séparant <strong>la</strong> p<strong>la</strong>queadriatique non-subduite <strong>de</strong>s unités métamorphiques austroalpines et penniques. B: Profil ECORS-CROP(sismique-réflexion longue écoute) suivant le transect indiqué sur <strong>la</strong> carte A. L'interprétation géologiqueest donnée Fig. 12.21199Fig. 10: Tomographie sismique entre 0 et 400 km <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur sur un transect NNW-SSE <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong>13


occi<strong>de</strong>ntales. <strong>Les</strong> couleurs correspon<strong>de</strong>nt aux anomalies <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s P. <strong>Les</strong> zones bleues correspon<strong>de</strong>ntaux milieux les plus rigi<strong>de</strong>s (<strong>de</strong>nses et froids), les zones jaunes et rouges aux domaines ductiles(chauds). On i<strong>de</strong>ntifie à gauche <strong>la</strong> lithosphère européenne, à droite <strong>la</strong> lithosphère adriatique mince, et auxgran<strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs, un fragment <strong>de</strong> p<strong>la</strong>que détaché <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que plongeante européenne.Fig. 11: Décrochements, rotations et extension tardi-orogéniques dans les <strong>Alpes</strong> occi<strong>de</strong>ntales. A partir <strong>de</strong>l'Oligocène, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que adriatique poinçonne le prisme orogénique entre <strong>de</strong>ux décrochements conjugués: <strong>la</strong>ligne péri-adriatique, <strong>de</strong>xtre, au Nord, <strong>la</strong> faille <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stura, sénestre, au Sud. Le mouvement <strong>de</strong> trans<strong>la</strong>tions'accompagne <strong>de</strong> rotations mises en évi<strong>de</strong>nce par le paléomagnétisme <strong>de</strong>s sédiments éocènes-oligocènes(Adria) ou <strong>de</strong>s métasédiments jurassiques exhumés à l'Oligocène (marbres <strong>de</strong> Guillestre). L'écroulementdu prisme en faille normale au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne Simplon-Rhône permet l'exhumation du dôme simplotessinois(<strong>Alpes</strong> centrales). Plus tardivement, le front briançonnais s'inverse en faille normale.Fig. 12: Tectonique active dans les <strong>Alpes</strong> occi<strong>de</strong>ntales. A: Taux <strong>de</strong> soulèvement actif <strong>de</strong>s <strong>Alpes</strong>, mesurépar comparaison entre les nivellements <strong>de</strong> précision du 19 ème siècle et d'aujourd'hui, sur un transect proche<strong>de</strong> celui du profil ECORS-CROP. B: Foyers sismiques relevés entre 1980 et 1995 dans une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 35 km<strong>de</strong> <strong>la</strong>rge suivant le transect ECORS-CROP (cf. fig. 9B) et projetés sur une interprétation géologique <strong>de</strong> ceprofil. Remarquer <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> mouvements en extension (flèches <strong>de</strong>scendantes) sur les fronts penniqueet briançonnais.Fig 1Fig 2Fig 32119914


Fig 4Fig 5Fig 62119915


Fig 7Fig 82119916


Fig 9Fig 10Fig 112119917


Fig 122119918


Notes :21199PIERRON Education - Parc Industriel Sud - Z.I. Gutenberg - 2, rue Gutenberg- B.P. 80609- 57206SARREGUEMINES CEDEXTél. : 03 87 95 14 77 - Fax : 03 87 98 45 91E-mail France : education-france@pierron.fr - - http://www.pierron.com19


Notes :21199PIERRON Education - Parc Industriel Sud - Z.I. Gutenberg - 2, rue Gutenberg- B.P. 80609- 57206SARREGUEMINES CEDEXTél. : 03 87 95 14 77 - Fax : 03 87 98 45 91E-mail France : education-france@pierron.fr - - http://www.pierron.com20

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!