7. C. Durand. Hekhal. vers 1880. AMBx. 176-S-12 8. C. Durand. Téba. 1882. AMBx. 176-S-15France, le rabbin de Toulouse et celuide <strong>Bordeaux</strong>, Simon Lévy.Les choix architecturaux etdécoratifs de DurandEn dépit de l’espace restreint et del’étroitesse de la rue permettant d’yaccéder, la synagogue imaginée parDurand est une des plus monumentaleset des plus grandes de France (ill. couv.).Son style, très éclectique, puise sessources à la fois dans l’architecturegothique et dans les modèles orientaux.Son répertoire décoratif s’inspire desmodèles issus de l’art décoratif syrien,égyptien, mauresque et ottoman.Le plan de l’édifice presque carréreprend fidèlement l’agencementtraditionnel des synagogues (ill. 5).Le système de construction faitpreuve d’originalité en mêlant lapierre et le fer (charpente métalliqueréalisée par l’entreprise Eiffel), usagetraditionnellement réservé alors auxédifices utilitaires (ill. 9).Sa façade reprend le schéma retenufréquemment à partir de la deuxièmemoitié du XIX e siècle pour denombreuses synagogues construites enFrance et en Europe : un haut pignon*couronné des Tables de la Loi enserrépar deux tours ; tours qui serontfinalement construites sans flèches pouréviter de lui donner un aspect tropchrétien. Les trois portails permettantl’accès à l’intérieur de l’édifice,surmontés d’arcs brisés et de tympansdécorés de palmes à godrons* et d’unemenora* pour celui du centre et lesbaies du niveau supérieur évoquent lesentrées majestueuses de cathédralesgothiques, tandis que les oculi* coiffantles baies rappellent des dispositions serencontrant habituellement dans lesmosquées du Moyen-Orient. Dans lanef, l’accent est mis sur l’espace réservéau culte. L’arche sainte, précédée d’unescalier de huit degrés, placée dans uneniche en abside, ressemble à un templeminiature décoré de motifs symbolisantla religion judaïque (ill. 6-7). L’estrade,la téba, sur laquelle prennent place lesofficiants, domine les bancs des fidèlesdisposés autour selon un agencementconcentrique rarement usité (ill. 8).Pour son décor, la synagogue de<strong>Bordeaux</strong> est la seule à utiliser à cetteépoque le motif de l’étoile de David.<strong>La</strong> <strong>Synagogue</strong> depuis les annéessombres à aujourd’huiA partir de janvier 1944, la synagogueest transformée en prison. Lesfamilles juives arrêtées lors desrafles, y sont enfermées avant leurtransfert à Drancy. L’intérieur estdévasté et le mobilier cultuel détruit.A la Libération, des campagnes derestauration sont menées par EmileLéon. Le 15 mai 1949, le Mémorialdes Martyrs de la Communautévictimes de la barbarie nazie estinauguré.Il est constitué de plaques formées depierres tombales qui portent répartisen douze colonnes, les 560 nomsgravés des déportés et des résistants.Inscrite à l’inventaire supplémentairedes Monuments historiques en août1992, la synagogue de <strong>Bordeaux</strong>est classée le 20 juillet 1998. Aprèsla restauration de sa façade, lasynagogue est mise en éclairage endécembre 2000 à l’occasion du planlumière initié par la Ville de <strong>Bordeaux</strong>.Depuis cette date, le Consistoire àmené d’autres opérations.