Evaluation des dégâts par les vers blancs (Coleoptera ...
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Dégâts <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>vers</strong> <strong>blancs</strong> sur le chêne-lièged’environ 15000 ha/an à <strong>par</strong>tir <strong>des</strong> années 1988–1989(Rachdi & Haddan 1998). Ce programme ambitieuxs’est très vite heurté à un problème de dépérissement etde mortalité <strong>des</strong> jeunes plants, <strong>les</strong> taux d’échecs pouvant<strong>par</strong>fois atteindre 100% dans certaines <strong>par</strong>cel<strong>les</strong>, dus àla conjonction de la sécheresse prononcée de l’été etde l’attaque <strong>des</strong> racines <strong>par</strong> <strong>des</strong> <strong>vers</strong> <strong>blancs</strong> pendant <strong>les</strong>intersaisons douces et pluvieuses (obs. pers.). La taille deces larves atteint 8 cm à la fin de leur développement(fig. 3).Nous présentons ici <strong>les</strong> principa<strong>les</strong> espècesimpliquées dans <strong>les</strong> <strong>dégâts</strong> observés sur <strong>les</strong> racines dans<strong>les</strong> <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> de régénération du chêne-liège dans laMamora et <strong>les</strong> premiers résultats de nos recherches surla biologie et l’écologie du principal ravageur.Localisation <strong>des</strong> sites d’étudeMatériel et métho<strong>des</strong>La forêt de la Mamora est comprise entre <strong>les</strong> longitu<strong>des</strong> 6°00’et 6°45’ Ouest et <strong>les</strong> latitu<strong>des</strong> 34°00’ et 34°20’ Nord, soit larégion de Salé-Kénitra-Tiflet. Selon Boudy (1950), cette forêtcouvrait originellement une superficie de 300000 ha, occupéeessentiellement <strong>par</strong> le chêne-liège. Délimitée en 1918, la surfacemesurée n’était déjà plus que de 134000 ha (Vidal 1951),superficie reprise <strong>par</strong> Métro & Sauvage (1955), puis Oamar(1985). Actuellement la subéraie proprement dite ne couvreplus que 60000 ha (Bendaanoun 1998; Benzyane 1998).D’ouest en est, la forêt a été subdivisée en 5 cantons forestiers(cantons A à E), sé<strong>par</strong>és <strong>les</strong> uns <strong>des</strong> autres <strong>par</strong> <strong>des</strong> zones decultures occupant <strong>les</strong> vallées <strong>des</strong> affluents <strong>des</strong> oueds Beht etSebou. Les cantons sont subdivisés eux-mêmes en <strong>par</strong>cel<strong>les</strong>forestières (Benjelloun et al. 1997). L’altitude maximale de laforêt est d’environ 280 m à son extrémité sud-est, avec une pentegénérale doucement inclinée <strong>vers</strong> la plaine du Gharb, au nord.Le climat, océanique à l’ouest, tend <strong>vers</strong> un type continental aufur et à mesure que l’on s’éloigne <strong>vers</strong> l’est. De la sorte, le cantonA et la moitié occidentale du canton B, <strong>les</strong> plus proches de lamer, sont soumis à un climat sub-humide à hiver doux, tandisque la <strong>par</strong>tie orientale de la Mamora présente un climat semiarideà hiver tempéré ou doux. La forêt est <strong>par</strong>tout implantéesur un sol plus ou moins meuble de texture sableuse ou sablolimoneuse,reposant sur un plancher argileux plus ou moinsprofond (80 cm à 2 m). Plusieurs essences de reforestation ontsupplanté localement Quercus suber L., en <strong>par</strong>ticulier Eucalyptuscamaldulensis Dehnhart, Eucalyptus gomphocephala Tuart, Pinuspinaster Aiton, Pinus halepensis Miller et Acacia mollicimaWilld.Identification et biologie <strong>des</strong> ravageursEntre <strong>les</strong> années 2000 et 2003, en hiver et au cours de chaqueprintemps, cinq <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> de régénération (implantationsinitia<strong>les</strong> de jeunes plants de moins d’un an) ont été prospectéesdans le canton B de la Mamora au sud-est de Kenitra (zonecomprise entre 37°17’ - 33°59’N et 6°35’ - 6°20’W). Ce cantona été choisi principalement à cause de l’importance <strong>des</strong> <strong>dégâts</strong>reconnus. Toutes <strong>les</strong> larves présentes au niveau <strong>des</strong> racines <strong>des</strong>jeunes plants dépérissants ou morts ont été systématiquementcollectées et mises en élevage au laboratoire. Les larves ont étéélevées individuellement dans <strong>des</strong> pots en plastique trans<strong>par</strong>ent(18 cm × 12 cm) remplis de sable arrosé régulièrement ensurface pour assurer une humidité favorable au développement<strong>des</strong> insectes. Les larves étaient nourries de morceaux de pommede terre déposés en surface. A l’émergence <strong>des</strong> adultes, <strong>les</strong>individus ont été identifiés à l’espèce.DégâtsDeux <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> du canton B (<strong>par</strong>cel<strong>les</strong> mitoyennes BV10 etBV11; coordonnées: 34°15’59N-6°25’00W) ont été suiviesplus <strong>par</strong>ticulièrement. El<strong>les</strong> ont été replantées à <strong>par</strong>tir de glandsà raison de 1 à 12 glands <strong>par</strong> potet (= trou de plantation), avecune densité de plantation de 2500 potets <strong>par</strong> hectare, disposéschaque deux mètres sur <strong>des</strong> lignes espacées de trois mètres l’unede l’autre. Deux blocs de 500 potets chacun, situés aux deuxextrémités d’une diagonale NE – SW, ont été délimités danschaque <strong>par</strong>celle et tous <strong>les</strong> jeunes sujets âgés de quelques moisont été suivis individuellement (entre 1600 et 2000 plants <strong>par</strong>bloc). L’état sanitaire de chaque plant a été noté mensuellementet <strong>les</strong> causes de mortalité notées (<strong>vers</strong> <strong>blancs</strong>, sécheresse). Les<strong>dégâts</strong> liés aux <strong>vers</strong> <strong>blancs</strong> ont été cartographiés, <strong>les</strong> potetsétant regroupés en sous-blocs de même surface de 8 potetschacun, prenant en compte l’écartement <strong>des</strong> lignes entre el<strong>les</strong> etl’écartement <strong>des</strong> potets dans chaque ligne. Nous avons retenuau total 480 potets sur <strong>les</strong> 500 suivis pour éviter <strong>les</strong> effets debordure.Isolement de la phéromone sexuelleLes adultes mâ<strong>les</strong> et femel<strong>les</strong> de Sphodroxia maroccana Ley ontété rapportés en France au Centre INRA de Versail<strong>les</strong> en vuede rechercher une phéromone sexuelle spécifique qui pourraitêtre utilisée en lutte biologique. Les femel<strong>les</strong> utilisées étaienttoutes vierges, issues de larves collectées dans la Mamora etconservées individuellement au laboratoire. D’âge variable,certaines femel<strong>les</strong> avaient commencé à pondre bien que nonfécondées. Les composés organiques provenant <strong>des</strong> individusont été extraits dans l’hexane (utilisé comme solvant). Lesmanipulations ont toutes été réalisées entre 16h et 19h loca<strong>les</strong>,période d’activité <strong>des</strong> mâ<strong>les</strong> et <strong>des</strong> femel<strong>les</strong>. Les insectes ont ététraités <strong>par</strong> lots de 4–6 individus d’âge et de morphologie externevoisins pour donner 3 types d’extraits (rinçage, extrait, corps):1- Rinçage: lavage externe de l’extrémité abdominale, ciblantla membrane cuticulaire supposée glandulaire chez la femelle;l’hexane est appliqué à l’aide d’une pipette Pasteur pendantenviron 30 sec.2- Extrait: la <strong>par</strong>tie rincée (extrémité abdominale = pygidium +<strong>les</strong> deux derniers sternites addominaux A5 et A6) est excisée àl’aide de ciseaux fins et plongée dans le solvant (œufs et autresviscères éliminés);3- Corps: le reste de l’insecte, sauf <strong>les</strong> ai<strong>les</strong>, est plongé dans <strong>les</strong>olvant.Les fragments découpés aux points 2 et 3 ci-<strong>des</strong>sus séjournent 1à 3 jours dans le solvant à –18 °C. Avant analyse, l’ensemble <strong>des</strong>extraits est filtré sur laine de verre.En complément <strong>des</strong> extraits hexaniques, nous avons tentéd’isoler la phéromone <strong>par</strong> micro-extraction en phase solide(SPME). Les femel<strong>les</strong> ont été isolées dans <strong>des</strong> flacons en verrepourvus d’un bouchon à fermeture hermétique muni d’uneperforation permettant d’effectuer directement <strong>les</strong> prélèvementssur insecte vivant sans perturbation autre que l’enfermement3