Vive la jeunesse !Nos élèves ont du talent...... littéraire !Réponse à un article rédigé par <strong>de</strong>s adultes désabusés…Parfois, je me dis que la vie est belle, que l’humain est bon et optimiste par nature, que tout va pour lemieux dans le meilleur <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s.Heureusement, il existe <strong>de</strong>s journalistes qui s’empressent <strong>de</strong> chasser cette pensée lénifiante <strong>de</strong> mon esprit.J’aimerais m’adresser aujourd’hui à Messieurs Halleur et Rognon dont je tends à démonter la thèse pointpar point. En effet, s’ils déclarent au mon<strong>de</strong> qu’il n’y a plus <strong>de</strong> jeunesse, je désire démontrer dans cespages que la jeunesse actuelle vaut celle <strong>de</strong> jadis et sans doute celle <strong>de</strong> <strong>de</strong>main.Avant toute chose, vous accusez la jeunesse <strong>de</strong> ne pas savoir consommer avec modération. Ne <strong>de</strong>vriezvouspas élargir ce reproche à toute notre civilisation ? C’est en effet notre système économique quiexige une consommation outrancière, système qui n’a pas été créé par les jeunes mais par nos aïeux.Ensuite, vous dites <strong>de</strong>s loisirs mo<strong>de</strong>rnes qu’ils sont ineptes, que la musique d’aujourd’hui s’apparenteplus à du bruit qu’à autre chose, que les jeunes sont <strong>de</strong>s voyous. Si vous trouvez la culture d’aujourd’huiminable, rappelez-vous que, en leur temps, le jazz, le rock et les chants grégoriens – bien que l’on dispose<strong>de</strong> peu d’informations sur le sujet – étaient aussi considérés comme <strong>de</strong>s chants barbares et déviants.Quant aux violences perpétrées par les jeunes, elles ne sont en rien comparables avec celles <strong>de</strong>s « BlackPanthers » ou d’autres mouvements extrémistes du siècle <strong>de</strong>rnier, on peut même considérer qu’il y a euune amélioration sur ce point.Passons à l’école à présent, il me semble, messieurs, que vous généralisez un phénomène certes dramatique,celui du décrochage scolaire, à toute une génération, pourtant, les chiffres sont formels, le taux <strong>de</strong>réussite scolaire augmente sans discontinuer.Toutes ces réflexions m’ont fait penser à une chose :quelle est votre légitimité ? Sur quoi vous basezvous? Je trouve assez étrange <strong>de</strong> constater à quelpoint vos arguments ne reposent sur rien et assezamusant <strong>de</strong> constater que vous êtes tellement sûrs<strong>de</strong> vous que vous n’estimez pas nécessaire d’étayervotre démonstration avec <strong>de</strong>s faits purs et durs.Enfin, je vous dirai que votre conception <strong>de</strong> lajeunesse n’est pas seulement dépassée, mais fausse !Un jeune est par définition un rebelle, c’est par sonrefus <strong>de</strong> « l’establishment » qu’il se construit. Vouspouvez me croire, ce phénomène n’est pas nouveau -Juvénal s’en plaignait déjà dans ses « Satyres » - etn’est pas prêt <strong>de</strong> cesser !Pour finir, si vous pensez toujours que les jeunesd’aujourd’hui ne valent pas ceux d’hier, laissez-moivous poser une question : Qu’est donc la jeunessesinon un miroir <strong>de</strong> la société dans laquelle elle vit ?Thibault Van Dun, 3LS211
Nos élèves ont du talent...Un chef-d’œuvre en passe <strong>de</strong> <strong>de</strong>venirun classiqueCritique du livre <strong>Les</strong> foulards rouges <strong>de</strong> Frédéric H.Fajardie.Quoi ?! Vous n’avez pas encore lu <strong>Les</strong> Foulards rouges ?!Mais qu’atten<strong>de</strong>z-vous ?<strong>Les</strong> Foulards rouges est sans nul doute le meilleur livre dumaître <strong>de</strong>s polars et <strong>de</strong>s romans noirs <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> moitiédu XX e siècle, feu Frédéric H. Fajardie. Ce roman paru auxéditions « Le Livre <strong>de</strong> Poche » a été édité en 20<strong>10</strong>.Résumer ce livre reviendrait à le trahir, mais il me semblebon que vous en connaissiez la trame. C’est l’histoire <strong>de</strong> laplus fine lame du royaume du lis du XVII e siècle, en pleinepério<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fron<strong>de</strong>. Nous suivrons, dans ce roman, le Comte<strong>de</strong> Nissac, fidèle à la couronne en toutes circonstances etce, malgré l’oppression <strong>de</strong>s fron<strong>de</strong>urs. Au fil du récit, Nissacsera amené à surmonter <strong>de</strong> nombreux périples aux côtés <strong>de</strong>ses amis et acolytes, les Foulards rouges, pour tenter <strong>de</strong>restaurer la mourante royauté.S’il y a bien un livre qu’il faut avoir lu dans sa vie, c’estcertainement <strong>Les</strong> Foulards rouges <strong>de</strong> Fajardie. En effet, cechef-d’œuvre est complet et plaira au plus grand nombred’entre vous puisqu’il est en tous points varié et riche.<strong>Les</strong> amateurs d’histoire seront impressionnés quant àl’exactitu<strong>de</strong> historique <strong>de</strong>s faits qui sont habilement mêlés àl’imaginaire <strong>de</strong> l’auteur, à tel point qu’on a envie <strong>de</strong> remettreen question nos connaissances précé<strong>de</strong>ntes en la matière.<strong>Les</strong> amoureux <strong>de</strong> la langue <strong>de</strong> <strong>Mo</strong>lière n’ont pas <strong>de</strong> souci à sefaire et remarqueront même souventes fois la richesse duvocabulaire et la légèreté du style.Différentes histoires d’amour feront le bonheur <strong>de</strong>sromantiques, sans pour autant incommo<strong>de</strong>r les autres.En lisant ce livre, vous serez immergé dans <strong>de</strong>s aventuresexaltantes aux côtés du héros plein <strong>de</strong> répartie qu’estNissac.Cependant, si vous préférez les personnages moinsparfaits, ne vous inquiétez pas, les personnalités torturéespermettent d’être encore mieux plongé dans le feu <strong>de</strong>l’action.Parlons-en justement <strong>de</strong> cette action ; elle est magnifiquementdécrite, exaltante et surtout variée. Que dis-je, variée ?La multitu<strong>de</strong> d’aventures et <strong>de</strong> rebondissements est d’uneénorme diversité : cela va du cambriolage à la quête <strong>de</strong>trésors en passant par les phases <strong>de</strong> stratégie martiale,les duels à l’épée ou encore les poursuites effrénées. <strong>Les</strong>amateurs <strong>de</strong> polars trouveront également leur compte dansun récit policier intrigant.Vous pouvez donc constater que ce roman ravira toute lafamille : petits, grands, rêveurs, pragmatiques, lecteursaguerris ou encore simples novices.Vous ne me croyez toujours pas ? Allez donc vérifier parvous-même !12La harpeQuelques jours auparavant, M. Dupont avait trouvéau fond <strong>de</strong> son grenier une harpe. Elle <strong>de</strong>vait êtrelà <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années vu son état mais cet hommed’une trentaine d’années ne se souvenait absolumentpas <strong>de</strong> comment elle était arrivée là. Une nuit, ilentendit du bruit. On aurait dit <strong>de</strong> la musique… « Dela musique ? Impossible… », pensa-t-il. Pourtant elles’amplifiait encore et encore offrant à l’atmosphèreune sombre pesanteur. Ce son étrange semblait venirdu grenier.Après un long moment, Paul décida d’aller y jeter un œil,persuadé que ce n’était que son imagination. Il parcourutle couloir sans faire <strong>de</strong> bruit, le cœur battant la chama<strong>de</strong>.Il fit <strong>de</strong>scendre l’échelle qui menait à la pièce qui setrouvait sous le toit et monta pru<strong>de</strong>mment. La peur <strong>de</strong> cequi pouvait se trouver là-haut lui faisait serrer les poingsmais il la vainquit et commença à gravir les marches. <strong>Les</strong>on s’amplifiait encore, dansant comme une ballerine noire,aussi léger qu’une plume portée par le vent, mais malgrésa beauté, la musique apportait une ambiance malsaine. Ilarriva à la <strong>de</strong>rnière marche, la gravit, tourna la tête et vitla harpe. Elle jouait seule, comme possédée par un espritinoffensif et sombre à la fois.Lorsqu’il la toucha, une porte apparut. Elle s’était crééeentre <strong>de</strong>ux armoires et semblait avoir été là <strong>de</strong>puistoujours. La poignée était brillante et dans celle-ciétaient gravés <strong>de</strong> petits <strong>de</strong>ssins. Il hésita un instant,car il ne savait pas ce qu’il trouverait <strong>de</strong>rrière cetteporte. Tout cela semblait avoir été fait dans le but <strong>de</strong>le piéger, comme si au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cet univers résidait unechose horrible. Malgré la frayeur que lui procurait toutcela, il ouvrit la masse <strong>de</strong> bois qui venait d’apparaitre. Del’autre côté <strong>de</strong> celle-ci se trouvait un mon<strong>de</strong> étrange etirréel. Devant lui se dressaient <strong>de</strong> magnifiques arbreshabités par toutes sortes <strong>de</strong> créatures du printemps.Des petits oiseaux chantonnaient au même ton que laharpe, une casca<strong>de</strong> coulait calmement le long d’une petitemontagne. Près du cours d’eau dans lequel se reflétait lesoleil, une biche s’abreuvait. Elle ne semblait pas effrayéepar l’arrivée soudaine <strong>de</strong> monsieur Dupont.Cet endroit était ce qui ressemblait le plus au paradis.« C’est donc vrai, pensa-t-il, c’est absolument vrai.» Paulqui n’avait jamais cru aux histoires d’enfants où l’on parle<strong>de</strong> ces paysages inimaginables avait pourtant la preuve<strong>de</strong> leur existence. Mais tout à coup, la harpe cessa <strong>de</strong>jouer. Le mon<strong>de</strong> qu’il venait <strong>de</strong> découvrir s’effaça peu àpeu et la terreur s’empara <strong>de</strong> lui. La porte disparut ainsique la casca<strong>de</strong>, la montagne et tout le magnifique univers.M. Dupont courut, la peur se lisait dans ses yeux car iln’y avait plus <strong>de</strong> sortie à présent. Il était coincé dans cetendroit qui s’effaçait et allait disparaitre avec lui. « C’estla fin » pensa-t-il.Tout à coup, il s’éveilla. Son cœur battait à lui transpercerla poitrine, <strong>de</strong>s gouttes <strong>de</strong> sueur coulaient le long <strong>de</strong> sonfront. Il ne pouvait pas croire que tout ce qu’il venait <strong>de</strong>voir n’était pas réel. Il se leva et courut alors jusqu’augrenier et lorsqu’il eut fini <strong>de</strong> monter les marches et qu’ilregarda dans la pièce, la harpe était là…Isabelle De Witte, 3LS2