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Les Echos de l'AFB 2012-2013 (document pdf 10,5 Mo) - Athénée ...

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Cent Ans s’entend…L’année du CentenaireJe les entends. Chuchotements, éclats <strong>de</strong> voix, rires. Je ne les vois pas, je les sens. Le velours <strong>de</strong> leursconversations est atténué par celui du Ri<strong>de</strong>au. Rouge. L’entracte prend fin.Le plateau est calme. <strong>Les</strong> « hommes en noir » ont placé l’escalier. Au centre. Debout sur la plus hautemarche, du haut <strong>de</strong> mes <strong>de</strong>ux mètres, je regar<strong>de</strong> mes collègues prendre possession <strong>de</strong> la scène sansvraiment les voir. Danseurs, chanteurs, acteurs se sourient, se croisent, échangent quelques mots. Jeles admire. Un vernis <strong>de</strong> décontraction recouvre leur fébrilité et les rend étincelants, brillants. Ils onttant <strong>de</strong> regards bienveillants que je ne parviendrais jamais à leur rendre…Ma tête a beau se trouver à quatre mètres du sol, je ne me suis jamais senti aussi petit. Il y a quelquesminutes encore je creusais une tranchée dans les coulisses à force <strong>de</strong> tourner en rond. Le trac ? Encore ?Mais nous sommes déjà à la moitié du spectacle !... Je me console en me disant que cette nervositéfouette ma concentration et tient éveillée ma mémoire, si paresseuse à ses heures.Le bruissement <strong>de</strong>s pompons accompagne les filles qui se mettent en place. La scène se vi<strong>de</strong> et lescoulisses se remplissent : tout le mon<strong>de</strong> est sur le pont. Comme d’habitu<strong>de</strong> d’ailleurs. Je repense auxpremières réunions, il y a <strong>de</strong>ux ans. Déjà nombreux, déjà enthousiastes. Chacun a pris part à la manœuvreen fonction <strong>de</strong> ses disponibilités, mais tous, <strong>de</strong>s officiers supérieurs aux simples matelots ont donnéle meilleur d’eux-mêmes. Petit clin d’œil rêveur à ces officiers supérieurs… Rêveur ? Eh ! Mais Alain turêves ! Ouille ! Ma mémoire va se faire la malle ! Retour fissa fissa au Trac, au Fouet et à la Concentration !Ma partenaire me tend la main et se hisse à côté <strong>de</strong> moi. Et elle ? A quoi pense-t-elle ? C’est la seuleà ne pas être encore entrée dans l’arène. Elle lisse sa robe. A sa place, je me serais désagrégé <strong>de</strong>puislongtemps. <strong>Les</strong> 3 premières notes <strong>de</strong> « Smoke on the water » lancées par nos musiciens provoquent unevague <strong>de</strong> « Aaaahh » d’un côté du Ri<strong>de</strong>au Rouge et un ballet <strong>de</strong> regards pétillants lancés tous azimuts<strong>de</strong> l’autre côté. Le chauffeur <strong>de</strong> salle se laisse happer par le Ri<strong>de</strong>au et régale le public. Il en fait <strong>de</strong>stonnes ; juste ce qu’il faut pour détendre l’atmosphère sur scène. J’ose un regard se voulant rassurantà ma blon<strong>de</strong> complice. Petit sourire <strong>de</strong> connivence et elle me tourne le dos. Je fais <strong>de</strong> même. Micro enmain. Sourire figé. Noir… le ri<strong>de</strong>au s’ouvre. Lumière et Musique : les « pompons-girls » dansent, sautent,virevoltent.Tout est bien fini. Je m’attends à avoir une déprime « postpartum », un baby-blues, mais rien <strong>de</strong> toutcela n’arrive. Je dors. Des répliques (pas les miennes !) me reviennent parfois en mémoire. Puis, avec letemps, « Tu es <strong>de</strong> ma famille » s’impose à moi. La voix, bien sûr, mais pas seulement. <strong>Les</strong> collègues aussi.Je m’aperçois que je n’ai la nostalgie <strong>de</strong> rien sauf du contact humain.Alain Delbrassine, professeur <strong>de</strong> physique17

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