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Le suivi intensif en équipe dans la communauté et la réadaptation ...

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8Autrem<strong>en</strong>t dit, loin d'être une m<strong>en</strong>ace, <strong>la</strong> voie choisie par des usagers qui ress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> colère oude <strong>la</strong> déception à l'égard du système <strong>en</strong> canalisant c<strong>et</strong>te énergie pour construire de nouveaux services est une<strong>en</strong>treprise noble qui témoigne d'une adaptation positive. Bi<strong>en</strong> que les auteurs actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagés <strong>dans</strong> <strong>la</strong>recherche <strong>dans</strong> ce champ id<strong>en</strong>tifi<strong>en</strong>t le groupe d'<strong>en</strong>traide mutuelle WANA qui fut à l'origine de FountainHouse comme étant les racines lointaines de c<strong>et</strong>te nouvelle approche (Moxley <strong>et</strong> Mowbray, 1997); Rutman(1987) indique que les racines des programmes gérés par les usagers sont à rechercher <strong>dans</strong> les "LodgeSoci<strong>et</strong>y" animés par George Fairweather au début des années 60 <strong>en</strong> Californie. Pour l'ess<strong>en</strong>tiel, disons toutsimplem<strong>en</strong>t que Fairweather <strong>et</strong> ses collègues qui travail<strong>la</strong>i<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> un hôpital pour vétérans formai<strong>en</strong>t desgroupes de pati<strong>en</strong>ts appelés à se préparer pour quitter l'hôpital <strong>en</strong>semble pour dev<strong>en</strong>ir un groupe de souti<strong>en</strong>autogéré <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté. Lorsqu'ils obt<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t leur congé de l'hôpital, les pati<strong>en</strong>ts abandonnai<strong>en</strong>t leurstatut social de pati<strong>en</strong>t pour adopter celui de membre actif ayant un rôle de gestion à jouer <strong>dans</strong> <strong>la</strong> bonnemarche d'abord d'un foyer de groupe <strong>et</strong> <strong>en</strong>suite d'une p<strong>et</strong>ite <strong>en</strong>treprise qui perm<strong>et</strong>tait à tous de travailler <strong>et</strong> dese r<strong>en</strong>dre autosuffisant (Tessier <strong>et</strong> Al., 1992). Ainsi, le personnel de l'hôpital jouait d'abord un rôled'animateur pour <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher le processus, adoptait <strong>en</strong>suite un rôle de consultant pour les dépanner pourfinalem<strong>en</strong>t <strong>la</strong>isser tout le pouvoir de gestion aux usagers <strong>dans</strong> <strong>la</strong> conduite de leurs propres affaires.5. De <strong>la</strong> désinstitutionnalisation jusqu'au déploiem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale à une <strong>la</strong>rgeéchelleJusqu'au milieu des années 70, le mouvem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale aux États-Unis quit<strong>en</strong>tait de répondre aux cinq besoins sociaux <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté est demeuré <strong>en</strong> marge du système de santém<strong>en</strong>tale (Rutman, 1987, Weinstein <strong>et</strong> Hughes, 2000). Entre 1955 <strong>et</strong> 1985, quatre-vingts pour c<strong>en</strong>t des litsdes hôpitaux psychiatriques publics qui assumai<strong>en</strong>t tant bi<strong>en</strong> que mal <strong>la</strong> réponse aux cinq besoins sociauxid<strong>en</strong>tifiés précédemm<strong>en</strong>t ont été fermés aux États-Unis (Bachrach, 1987, Mechanic <strong>et</strong> Aik<strong>en</strong>, 1987) ( 5 ). Àl'exception du Vermont qui a <strong>en</strong>trepris une démarche de désinstitutionnalisation ori<strong>en</strong>tée <strong>dans</strong> uneperspective de réhabilitation dès le milieu des années 50 (Eldred <strong>et</strong> Al., 1962, Huessy, 1984, Torrey,1986, Gélinas, 1996a) ; les soins psychiatriques ont été progressivem<strong>en</strong>t assumés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> plupart des États<strong>dans</strong> une perspective à court terme par les hôpitaux généraux de sorte qu'ils ont été confrontés auphénomène de <strong>la</strong> réadmission continuelle d'une part (Bachrach, 1987). D'autre part, les c<strong>en</strong>trescommunautaires de santé m<strong>en</strong>tale (Community M<strong>en</strong>tal Health C<strong>en</strong>ters) mis <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce progressivem<strong>en</strong>t àpartir de 1963 par le gouvernem<strong>en</strong>t fédéral américain, <strong>en</strong> ayant pour mandat de pr<strong>en</strong>dre <strong>la</strong> relève deshôpitaux psychiatriques <strong>dans</strong> chacun des États, ont été incapables d'offrir des traitem<strong>en</strong>ts psychiatriques àdomicile <strong>et</strong> des services appropriés de réadaptation psychosociale <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté (Mechanic <strong>et</strong>Aik<strong>en</strong>, 1987, Rutman, 1987, Weinstein <strong>et</strong> Hughes, 2000).En fait, les CMHC ont éprouvé dès le début des difficultés importantes à coordonner leur actionavec les anci<strong>en</strong>nes structures asi<strong>la</strong>ires <strong>et</strong> les services offerts étai<strong>en</strong>t surtout axés sur <strong>la</strong> prév<strong>en</strong>tion, lestraitem<strong>en</strong>ts à court terme <strong>et</strong> <strong>la</strong> psychothérapie auprès des personnes éprouvant des difficultéspsychologiques ; de sorte qu'ils ont été incapables de contrer le phénomène grandissant de l'itinirance <strong>et</strong>de l'abandon des personnes aux prises avec des troubles m<strong>en</strong>taux graves à leur propre sort <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté (Torrey, 1988). Non seulem<strong>en</strong>t, ces nouvelles structures ont été incapables de répondre auxcinq besoins sociaux de ces personnes mais surtout <strong>et</strong> je cite : "le mouvem<strong>en</strong>t de désinstitutionnalisation,désigné à l'origine pour procurer aux ma<strong>la</strong>des m<strong>en</strong>taux <strong>la</strong> possibilité de se libérer des conditionsinhumaines des institutions a débouché ironiquem<strong>en</strong>t sur le fait que plusieurs de ces pati<strong>en</strong>ts sont tombés<strong>en</strong>tre les mailles du système" (Bachrach <strong>et</strong> Lamb, 1989, p. 14).C'est <strong>dans</strong> ce contexte qu'est né le modèle de Madison au début des années 70 à partir dudép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t d'une équipe d'une unité de soins hospitaliers <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté pour traiter, réadapter <strong>et</strong>réhabiliter des personnes qui n'avai<strong>en</strong>t pas accès à des services médicaux à domicile <strong>et</strong> de réadaptationpsychosociale tel que décrit précédemm<strong>en</strong>t (Thompson <strong>et</strong> Al., 1990). Comme <strong>la</strong> démonstration de Marx,5 Mechanic <strong>et</strong> Aik<strong>en</strong> (1987) estim<strong>en</strong>t que le nombre des pati<strong>en</strong>ts hospitalisés <strong>dans</strong> les hôpitaux psychiatriquespublics est passé de 560,000 <strong>en</strong> 1955 à 116,000 <strong>en</strong> 1987.Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


9Stein <strong>et</strong> Test s'appuyait sur une démarche sci<strong>en</strong>tifique rigoureuse, ils ont pu illustrer que leur modèleconstituait une solution de rechange à l'hopitalisation de longue durée, qu'il perm<strong>et</strong>tait de m<strong>et</strong>tre un termeau phénomène des hospitalisations répétitives <strong>et</strong> qu’il contribuait à améliorer <strong>la</strong> qualité de vie despersonnes <strong>en</strong> leur apportant un souti<strong>en</strong> direct pour se maint<strong>en</strong>ir <strong>dans</strong> un logis ou occuper un emploi (Stein<strong>et</strong> Test, 1978). C'est pourquoi leurs travaux ont eu un eff<strong>et</strong> majeur sur l'é<strong>la</strong>boration des programmes desanté m<strong>en</strong>tale au Wisconsin, <strong>dans</strong> d'autres États américains <strong>et</strong> un peu partout <strong>dans</strong> le monde (Tessier <strong>et</strong>Al., 1992).C'est <strong>dans</strong> ce contexte égalem<strong>en</strong>t que Stein <strong>et</strong> Test ont été les hôtes d'une importante confér<strong>en</strong>c<strong>et</strong><strong>en</strong>ue à Madison de pratici<strong>en</strong>s œuvrant <strong>dans</strong> le champ de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale aux États-Unis <strong>en</strong>1975. Non seulem<strong>en</strong>t il <strong>en</strong> ont profité pour prés<strong>en</strong>ter les résultats de leurs propres expéri<strong>en</strong>ces, maiségalem<strong>en</strong>t pour faire le point sur l'expéri<strong>en</strong>ce de George Fairweather avec les "Lodge Soci<strong>et</strong>y", sur lesrésultats de <strong>la</strong> pratique du club psychosocial Fountain House <strong>et</strong> de l'expéri<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> Grande-Br<strong>et</strong>agn<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong>ur ouvrage "Alternatives to M<strong>en</strong>tal Hospital Treatm<strong>en</strong>t" édité <strong>en</strong> 1978 est un manuscritdactylographié r<strong>en</strong>dant compte des actes de c<strong>et</strong>te confér<strong>en</strong>ce. En fait, Stein <strong>et</strong> Test ont toujours situé leurstravaux au sein de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> perspective d'id<strong>en</strong>tifier toutes les approchesexemp<strong>la</strong>ires qui perm<strong>et</strong>tai<strong>en</strong>t de combler les écarts pour r<strong>en</strong>contrer les besoins complexes <strong>et</strong> variés desusagers (Stein, 1991, Test, 1998). ( 6 )Ce<strong>la</strong> étant précisé, il faut compr<strong>en</strong>dre que le système de soins de santé <strong>et</strong> de services sociaux auxÉtats-Unis est gouverné par <strong>la</strong> loi du marché qui favorise <strong>la</strong> fragm<strong>en</strong>tation, le morcellem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>la</strong>spécialisation des services (Bachrach 1978). Il s'é<strong>la</strong>bore à partir de transactions complexes s'effectuant<strong>en</strong>tre des <strong>en</strong>treprises privées <strong>et</strong> des organisations publiques ou sans but lucratif, les programmes sociauxsont fondés sur le principe de l'assurance <strong>et</strong> non de l'universalité, <strong>et</strong> plusieurs paliers de gouvernem<strong>en</strong>tsintervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> le champ des politiques sociales, créant ainsi des chevauchem<strong>en</strong>ts administratifs quidilu<strong>en</strong>t <strong>la</strong> responsabilité sociale <strong>et</strong> politique à l'égard des personnes souffrant de troubles m<strong>en</strong>taux. <strong>Le</strong>Docteur E. Fuller Torrey (1997) illustre à l'aide d'exemples percutants que, de façon générale, le systèmehospitalier américain est restrictif <strong>et</strong> que les programmes de réadaptation psychosociale ne sont pastoujours éligibles au remboursem<strong>en</strong>t par les différ<strong>en</strong>ts programmes fédéraux d’assurance qui assum<strong>en</strong>t lesfrais de santé pour les personnes démunies, de sorte que des milliers de personnes atteintes de troublesm<strong>en</strong>taux s'<strong>en</strong>lis<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> l'itinérance sans recevoir les soins <strong>et</strong> les services appropriés.C'est <strong>dans</strong> ce contexte que l'ag<strong>en</strong>ce du gouvernem<strong>en</strong>t fédéral américain (National Institute ofM<strong>en</strong>tal Health) qui avait proposé <strong>la</strong> création des CMHC <strong>en</strong> 1963 <strong>la</strong>nçait quinze ans plus tard une nouvellepolitique, le système de souti<strong>en</strong> communautaire (Community Support System) qui m<strong>et</strong>tait de l’avant un"éta<strong>la</strong>ge compl<strong>et</strong> de traitem<strong>en</strong>ts, de supports sociaux <strong>et</strong> de services de réadaptation requis pour perm<strong>et</strong>treaux personnes prés<strong>en</strong>tant des troubles m<strong>en</strong>taux de fonctionner à un niveau optimal <strong>dans</strong> <strong>la</strong> société" (Stroul,1989, p. 5). C<strong>et</strong>te politique qui est toujours <strong>en</strong> vigueur id<strong>en</strong>tifie les services requis pour répondre aux besoinsdes personnes tels que l'<strong>en</strong>traide mutuelle <strong>et</strong> <strong>la</strong> déf<strong>en</strong>se des droits, le souti<strong>en</strong> au logem<strong>en</strong>t, au travail, à <strong>la</strong>famille, l’accès à des sources de rev<strong>en</strong>us <strong>et</strong> de soins médicaux <strong>et</strong> psychiatriques, <strong>la</strong> clé pour obt<strong>en</strong>ir tous cesservices reposant sur le Case Managem<strong>en</strong>t (C<strong>la</strong>rk-Turner <strong>et</strong> Shifr<strong>en</strong>, 1979, Baker <strong>et</strong> Intagliata, 1992). Dansc<strong>et</strong>te optique, les systèmes de souti<strong>en</strong> communautaire "devai<strong>en</strong>t obligatoirem<strong>en</strong>t avoir une composantere<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> coordination des services pour être financés" (Tessier <strong>et</strong> Al., 1992, p. 73) <strong>et</strong> les différ<strong>en</strong>tsservices spécialisés requis devai<strong>en</strong>t s'inscrire <strong>dans</strong> une perspective de réadaptation psychosociale (Stroul,1989). C'est ainsi que durant les années 80, c<strong>et</strong>te politique a permis de financer de nombreux proj<strong>et</strong>spilotes (Demonstration Projects) <strong>et</strong> de sout<strong>en</strong>ir une augm<strong>en</strong>tation fulgurante de services de réadaptationpsychosociale. En 1971, il y avait seulem<strong>en</strong>t 13 ag<strong>en</strong>ces offrant des services de réadaptationpsychosociale <strong>en</strong> Amérique du Nord alors que leur nombre était estimé par l'IAPSRS <strong>en</strong> 1990 à 1,3346 <strong>Le</strong> texte du professeur Mary Ann Test publié simultaném<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ang<strong>la</strong>is aux Etats-Unis <strong>et</strong> <strong>en</strong> français au Québec <strong>en</strong>1998 se veut <strong>en</strong> fait une mise à jour de l'ouvrage de 1978 puisqu'il repr<strong>en</strong>d <strong>la</strong> description des acquis <strong>et</strong> de <strong>la</strong> pratique desquatre grandes approches de réadaptation psychosociale id<strong>en</strong>tifiées plus haut au cours des vingt dernières années.Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


10programmes aux États-Unis ayant <strong>la</strong> capacité de rejoindre 121,000 personnes sur une base quotidi<strong>en</strong>ne(Weinstein <strong>et</strong> Hughes 2000) ( 7 ).Dans <strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce du système de souti<strong>en</strong> communautaire interpel<strong>la</strong>it toutes lesprofessions <strong>et</strong> services œuvrant <strong>dans</strong> le champ de <strong>la</strong> santé m<strong>en</strong>tale, le besoin de former les pratici<strong>en</strong>s <strong>et</strong>d'évaluer les résultats sur une <strong>la</strong>rge échelle aux États-Unis a permis à une école <strong>en</strong> particulier de pr<strong>en</strong>dre leleadership <strong>dans</strong> le déploiem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale. Depuis <strong>la</strong> fin des années 70, le C<strong>en</strong>ter forPsychiatric Rehabilitation affilié à l'Université de Boston <strong>et</strong> dirigé par le professeur William A. Anthony aextirpé le mouvem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale de sa marginalité première pour <strong>en</strong> faire une disciplinesci<strong>en</strong>tifique ayant sa propre technologie humaine au s<strong>en</strong>s noble du terme, apportant ainsi une contributionmajeure à son développem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> sa diffusion <strong>en</strong> Amérique du Nord <strong>et</strong> <strong>dans</strong> le monde <strong>en</strong>tier (Anthony <strong>et</strong> Al.,1987, Anthony <strong>et</strong> Liberman, 1992, Anthony, 1998). La deuxième école de p<strong>en</strong>sée qui a permis deconceptualiser un cadre théorique de référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> psychiatrie pour reconnaître l'apport de <strong>la</strong> réadaptationpsychosociale est celle du Docteur Robert Paul Liberman de l'Université de <strong>la</strong> Californie à Los Angeles. Cesauteurs se réfèr<strong>en</strong>t au courant de p<strong>en</strong>sée béhavioriste <strong>et</strong> m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t l'acc<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> nécessité de consoliderl'<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t aux habilités sociales sur des bases sci<strong>en</strong>tifiques <strong>et</strong> de recourir à une méthodologie rigoureuse<strong>dans</strong> <strong>la</strong> poursuite de <strong>la</strong> réadaptation <strong>et</strong> de <strong>la</strong> réhabilitation. Sur <strong>la</strong> base des travaux du Docteur Robert PaulLiberman (1982, 1991), Anthony <strong>et</strong> Liberman, ont proposé <strong>en</strong> 1986 <strong>et</strong> <strong>en</strong> 1992 le modèle théorique de <strong>la</strong>vulnérabilité au stress pour concevoir <strong>la</strong> pratique de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale. Ce modèle illustre quel'interaction dynamique <strong>en</strong>tre les vulnérabilités psychologiques <strong>et</strong> biologiques d'une part <strong>et</strong> les stress sociaux<strong>et</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux d'autre part agiss<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> configuration que pr<strong>en</strong>dront <strong>la</strong> manifestation des symptômesde <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, les séquelles <strong>la</strong>issées par l'handicap <strong>et</strong> les désavantages sociaux qui <strong>en</strong> résult<strong>en</strong>t. Ainsi, <strong>la</strong>pratique de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale consiste à repousser les facteurs dégradants <strong>et</strong> à rehausser lesfacteurs de protection tels que <strong>la</strong> médication, l'<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t des habil<strong>et</strong>és sociales, <strong>la</strong> réintégration sociale <strong>et</strong>l'accès à toutes les ressources susceptibles de rehausser <strong>la</strong> qualité de vie. Par conséqu<strong>en</strong>t, les résultats duprocessus de traitem<strong>en</strong>t, de réadaptation <strong>et</strong> de réhabilitation sont à rechercher <strong>dans</strong> l'équilibre <strong>en</strong>tre toutes sesdim<strong>en</strong>sions (Anthony <strong>et</strong> Liberman, 1986, 1992).<strong>Le</strong> professeur Mary Ann Test expliquait <strong>en</strong> 1998 que le modèle PACT s'ajustait aisém<strong>en</strong>t avec <strong>la</strong>structure du modèle théorique de <strong>la</strong> vulnérabilité au stress <strong>et</strong> qu'à l'instar des quatre grandes approches deréadaptation psychosociale ayant émergé d'une pratique sur le terrain, <strong>et</strong> je cite : "le modèle PACT initial asurgi de notre expéri<strong>en</strong>ce clinique <strong>et</strong> de notre profonde connaissance de nos cli<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> de leur ma<strong>la</strong>die,plutôt que de <strong>la</strong> p<strong>en</strong>sée théorique". Elle précisait par <strong>la</strong> suite que :« Spécifiquem<strong>en</strong>t, l’équipe de services ess<strong>en</strong>tiels d'un programme PACT fournit aux cli<strong>en</strong>ts desinterv<strong>en</strong>tions pour diminuer leur vulnérabilité biologique, elle les aide à appr<strong>en</strong>dre des habil<strong>et</strong>és<strong>et</strong> leur apporte du souti<strong>en</strong> social pour r<strong>en</strong>forcer les facteurs protecteurs. L’équipe m<strong>et</strong> l’emphasesur l’aide tangible qu’il faut apporter aux cli<strong>en</strong>ts pour qu’ils combl<strong>en</strong>t leurs besoins de base <strong>et</strong>obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du souti<strong>en</strong> au travail. Elle s’assure que les cli<strong>en</strong>ts viv<strong>en</strong>t <strong>et</strong> travaill<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> des<strong>en</strong>droits appropriés pour diminuer l'impact des facteurs de stress liés à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Bi<strong>en</strong>que nous essayons constamm<strong>en</strong>t d’aider les cli<strong>en</strong>ts à diminuer <strong>la</strong> gravité des symptômes de <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> d’améliorer leurs habil<strong>et</strong>és, nous m<strong>et</strong>tons une emphase énorme sur l’aide à fourniraux cli<strong>en</strong>ts pour trouver des <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts où ils peuv<strong>en</strong>t fonctionner d’une façon optimale <strong>en</strong>dépit de <strong>la</strong> persistance épouvantable de leur ma<strong>la</strong>die » (Test, 1998, p.127).6. De l'interaction <strong>en</strong>tre les approches <strong>et</strong> de l'apport du modèle PACT au développem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong>réadaptation psychosocialeLa démonstration étant faite que le modèle PACT est une pratique de réadaptation psychosociale,il importe maint<strong>en</strong>ant de faire le point sur les interactions qui se sont manifestées historiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les7 La dernière estimation suggérée par l'une de ces auteures fait état de 2000 programmes <strong>en</strong> 1994 (Hughes, 1994).Par ailleurs, <strong>la</strong> treizième ag<strong>en</strong>ce id<strong>en</strong>tifée <strong>en</strong> 1971 <strong>en</strong> dehors du territoire américain était Foward House/Maison <strong>Le</strong>sÉtapes Inc. fondée <strong>en</strong> 1957 à Montréal.Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


11approches <strong>et</strong> les écoles de p<strong>en</strong>sée ainsi que sur les apports de ce modèle au développem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong>réadaptation psychosociale.6.1 Au niveau du Case Managem<strong>en</strong>tL'apport le plus significatif du modèle PACT est sans contredit le dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t du cadre del'interv<strong>en</strong>tion de l'hôpital vers <strong>la</strong> communauté. À l'instar de l'expéri<strong>en</strong>ce des "Lodge Soci<strong>et</strong>y" conduite parGeorge Fairweather fondée sur les théories d'appr<strong>en</strong>tissage social (Social <strong>Le</strong>arning Theories) (Weinstein <strong>et</strong>Hughes, 2000) <strong>et</strong> perfectionné par <strong>la</strong> suite par Anthony <strong>et</strong> Liberman des écoles de Boston <strong>et</strong> de Los Angeles(Pratt <strong>et</strong> Al., 1999), Stein <strong>et</strong> Test (1978) ont repris l'idée que l'<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t aux habil<strong>et</strong>és sociales devaits'actualiser là où <strong>la</strong> personne les utilise, c'est-à-dire <strong>dans</strong> son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t immédiat. Ainsi, les premiersag<strong>en</strong>ts de <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> devai<strong>en</strong>t employer <strong>la</strong> technique du modeling qui implique de "faire avec" ( 8 ), soitde prodiguer un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t pratique <strong>et</strong> d'accomplir une tâche avec <strong>la</strong> personne <strong>suivi</strong>e côte-à-côte <strong>et</strong> invivo pour sout<strong>en</strong>ir l'appr<strong>en</strong>tissage d'un comportem<strong>en</strong>t adéquat <strong>et</strong> résoudre les problèmes concr<strong>et</strong>s <strong>dans</strong> sonmilieu de vie (Gold Award, 1974, 1999, Test <strong>et</strong> Stein, 1976, 2000). Dans leur ouvrage que je recommandeà tous pour nous outiller à repousser <strong>la</strong> discrimination <strong>et</strong> <strong>la</strong> stigmatisation, intitulé "Don't Call Me Nuts!",Corrigan <strong>et</strong> Lundin (2001) précis<strong>en</strong>t qu'à l'époque de sa mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>en</strong> 1972, le premier programme de<strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>dans</strong> le milieu (Assertive Community Treatm<strong>en</strong>t) a révolutionné <strong>la</strong> pratique de <strong>la</strong>réadaptation psychosociale qui était jusque-là basé sur le fait que les usagers devai<strong>en</strong>t se prés<strong>en</strong>ter au clubpsychosocial par eux-mêmes ou intégrer un groupe comme les "Lodge Soci<strong>et</strong>y" pour y recevoir desservices alors que Stein <strong>et</strong> Test ont proposé d'inverser c<strong>et</strong>te trajectoire <strong>en</strong> perm<strong>et</strong>tant à des interv<strong>en</strong>antsd'aller à leur r<strong>en</strong>contre sur une base individuelle pour les accompagner <strong>et</strong> les am<strong>en</strong>er à utiliser toutes lesressources sociales <strong>en</strong> fonction de leurs besoins uniques, r<strong>en</strong>forçant du coup <strong>la</strong> reprise du pouvoir par lesusagers (empowerm<strong>en</strong>t).C<strong>et</strong>te technique propre au travail social américain (Tose<strong>la</strong>nd, 1981, Witheridge <strong>et</strong> Dincin, 1985)de rechercher activem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> cli<strong>en</strong>tèle <strong>dans</strong> son milieu de vie pour lui apporter du souti<strong>en</strong> <strong>et</strong> lui faciliterl'accès aux multiples ressources sociales dont elle a besoin pour sortir de son isolem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> repr<strong>en</strong>dre sap<strong>la</strong>ce <strong>dans</strong> <strong>la</strong> société (Assertive Outreach) a été reprise <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t par toutes les formes de CaseManagem<strong>en</strong>t <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> ou clinique au s<strong>en</strong>s <strong>la</strong>rge qui ont vu le jour <strong>en</strong> Amérique du Nord depuis 30 ans, quele <strong>suivi</strong> se fasse <strong>en</strong> équipe ou sur une base individuelle (Nadeau, 1989, Witheridge, 1989, 1990, 1991,Engstrom <strong>et</strong> Al., 1995, Curtis <strong>et</strong> Al., 1996, Vallée <strong>et</strong> Al., 1998, Pike <strong>et</strong> Al., 1998, Rapp, 1998a). Et c'estprobablem<strong>en</strong>t l'un des facteurs majeurs qui explique que le modèle original de Madison est assimilé à uneforme de Case Managem<strong>en</strong>t <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> plupart des manuels de réadaptation psychosociale alors queStein lui-même a déjà indiqué c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t que c'est plutôt un système compl<strong>et</strong> de soins <strong>et</strong> de services quiintègre les fonctions du Case Managem<strong>en</strong>t propres au service social <strong>et</strong> au <strong>suivi</strong> systématique <strong>en</strong> soinsinfirmiers (Austin <strong>et</strong> McClel<strong>la</strong>nd, 1996, Rothman, 1991) <strong>dans</strong> <strong>la</strong> perspective de disp<strong>en</strong>ser simultaném<strong>en</strong>tle traitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation ( 9 ) (Stein, 1990, Anthony <strong>et</strong> Al., 1990, Hodge <strong>et</strong> Draine, 1993, Test, 1998,Pratt <strong>et</strong> Al., 1999, Hughes <strong>et</strong> Weinstein, 2000, NAMHPAC, 2002).Dans <strong>la</strong> mesure où il est toujours difficile de reproduire <strong>dans</strong> sa totalité tous les élém<strong>en</strong>ts d'unmodèle quel qu'il soit, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison des conditions sociales spécifiques au sein duquel il a émergé(Bachrach, 1988, Witheridge, 1991, Rapp, 1998a), l'expéri<strong>en</strong>ce de Stein <strong>et</strong> Test conduite à Madison auWisconsin a influ<strong>en</strong>cé <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce de nombreux programmes de <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>dans</strong> le milieu au coursdes vingt dernières années <strong>en</strong> Amérique du Nord, notamm<strong>en</strong>t à partir des structures existantes avecparfois plus ou moins de succès tel qu'illustré lors d'une expéri<strong>en</strong>ce d'imp<strong>la</strong>ntation au sein de trois CMHC8 Concept que nous avons suggéré pour r<strong>en</strong>dre compte de ce type d'interv<strong>en</strong>tion utilisé <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t par toutes leformes de <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>dans</strong> le milieu au s<strong>en</strong>s <strong>la</strong>rge lorsque nous avons construit le Relevé Quotidi<strong>en</strong> des Contacts<strong>dans</strong> le cadre d'un proj<strong>et</strong> de recherche à l'Hôpital Louis-H. Lafontaine (Gélinas <strong>et</strong> Al., 2002).9 À l'exception du manuel édité par Robert Paul Liberman <strong>en</strong> 1992 intitulé Handbook of Psychiatric Rehabilitation<strong>dans</strong> lequel Mary Ann Test prés<strong>en</strong>te le Training in Community Living d'un côté <strong>et</strong> Baker <strong>et</strong> Intagliata prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t leCase Managem<strong>en</strong>t de l'autre (voir Test, 1992 <strong>et</strong> Baker <strong>et</strong> Intagliata, 1992).Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


12de l'Indiana à <strong>la</strong> fin des années 80 (Bond <strong>et</strong> Al., 1988a). Ainsi, <strong>en</strong> raison de nombreuses contraintesorganisationnelles <strong>et</strong> financières, il s'est développé tout un courant d'adaptation du modèle original(Gélinas, 1998) <strong>et</strong> c'est <strong>la</strong> raison pour <strong>la</strong>quelle les auteurs américains font <strong>la</strong> distinction <strong>en</strong>tre PACT pourProgram of Assertive Community Treatm<strong>en</strong>t <strong>et</strong> ACT pour Assertive Community Treatm<strong>en</strong>t seulem<strong>en</strong>t.Loin d'être une simple question de sémantique, c<strong>et</strong>te distinction implique, signifie <strong>et</strong> je cite :« l’Assertive Community Treatm<strong>en</strong>t (ACT) découle du modèle PACT, mais <strong>la</strong> totalité du systèmede soins <strong>et</strong> de services propres au PACT n’est pas reproduite (Bond <strong>et</strong> Al ; 1988). La similitudede ces programmes repose sur l’approche globale de <strong>suivi</strong> disp<strong>en</strong>sé par une équipe. <strong>Le</strong>s équipesACT sont des p<strong>et</strong>ites équipes d’interv<strong>en</strong>ants qui m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t l’acc<strong>en</strong>t sur les interv<strong>en</strong>tions in vivo, lesactivités de <strong>la</strong> vie quotidi<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> <strong>la</strong> coordination d’un système compl<strong>et</strong> de soins, <strong>en</strong> comptant <strong>dans</strong><strong>la</strong> mesure du possible sur les ressources de l’équipe. <strong>Le</strong>s équipes ACT se distingu<strong>en</strong>t du modèleoriginal parce qu'elles sont é<strong>la</strong>borées <strong>dans</strong> des milieux où il n’est pas possible d’offrir toute <strong>la</strong>gamme de services PACT, <strong>en</strong> raison de contraintes budgétaires ou organisationnelles. D’où uneversion du modèle qui coordonne des services <strong>en</strong> dehors de ceux disp<strong>en</strong>sés directem<strong>en</strong>t parl’équipe » (Hodge <strong>et</strong> Draine, 1993, p. 160).De plus, certaines formes de Case Managem<strong>en</strong>t <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> ont tellem<strong>en</strong>t incorporé d'élém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>prov<strong>en</strong>ance de l'expéri<strong>en</strong>ce de Stein <strong>et</strong> Test tout <strong>en</strong> y ajoutant des ingrédi<strong>en</strong>ts tirés des autres modèles de CaseManagem<strong>en</strong>t clinique au s<strong>en</strong>s <strong>la</strong>rge que des chercheurs <strong>en</strong> arriv<strong>en</strong>t à assimiler l'ACT <strong>et</strong> l'ICM <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mêmecatégorie lorsque vi<strong>en</strong>t le temps d'<strong>en</strong> évaluer l'efficacité (Surles <strong>et</strong> Al., 1992, Mueser <strong>et</strong> Al., 1997).Inversem<strong>en</strong>t, l'adaptation proposée par Santos <strong>et</strong> Al. (1993) <strong>dans</strong> les milieux ruraux de <strong>la</strong> Caroline du Sudrepose sur l'embauche d'infirmières généralistes ayant <strong>la</strong> polyval<strong>en</strong>ce d'offrir à <strong>la</strong> fois des soins infirmierspour le traitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> des services sociaux pour effectuer <strong>la</strong> liaison avec les ressources sociales <strong>dans</strong> cesmilieux (Santos <strong>et</strong> Al., 1993). Bref, ce n'est pas demain <strong>la</strong> veille que nous arriverons hors de tout doute àdiffér<strong>en</strong>cier les différ<strong>en</strong>tes applications qui découl<strong>en</strong>t du modèle PACT ou du Case Managem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison de<strong>la</strong> dynamique de converg<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre ces deux approches au sein de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale depuis unquart de siècle (Gélinas, 1998).Toutefois, il importe de souligner l'apport majeur de l'ag<strong>en</strong>ce de réadaptation psychosocialeThresholds à <strong>la</strong> pratique de l'ACT avec <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce du programme Bridge au début des années 80.Witheridge <strong>et</strong> Dincin (1985) ont puisé <strong>dans</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce de Stein <strong>et</strong> Test, "<strong>la</strong> technologie éprouvée <strong>en</strong> travailsocial de <strong>la</strong> visite à domicile <strong>et</strong> <strong>la</strong> coordination serrée des services combinées avec l'appr<strong>en</strong>tissage in vivo ousur le tas des habil<strong>et</strong>és sociales" (p. 66) pour rejoindre les personnes qui s'<strong>en</strong>lisai<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> l'itinérance <strong>dans</strong> lecontexte métropolitain de Chicago. Non seulem<strong>en</strong>t ce programme s'est avéré efficace pour m<strong>et</strong>tre un termeaux hospitalisations répétitives <strong>et</strong> accroître <strong>la</strong> qualité de vie (Witheridge <strong>et</strong> Al., 1982, Bond <strong>et</strong> Al., 1990), maissurtout il a fait <strong>la</strong> preuve que l'ACT pouvait être mis <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce avec succès par une ag<strong>en</strong>ce communautaireayant une solide expertise <strong>dans</strong> <strong>la</strong> pratique de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale. En eff<strong>et</strong>, les plus bellesdescriptions du travail de terrain effectué par des ag<strong>en</strong>ts de <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de c<strong>et</strong>te ag<strong>en</strong>ce(Witheridge, 1989, 1990, 1991, Engstrom <strong>et</strong> Al., 1995) <strong>et</strong> ce<strong>la</strong> s'explique par <strong>la</strong> profondeur de l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t àl'égard du vécu des personnes <strong>suivi</strong>es, <strong>la</strong> vision pragmatique de <strong>la</strong> pratique de <strong>la</strong> réadaptation <strong>et</strong> ledéveloppem<strong>en</strong>t d'une culture organisationnelle qui favorise le développem<strong>en</strong>t des qualités personnellesindisp<strong>en</strong>sables à l'établissem<strong>en</strong>t d'une re<strong>la</strong>tion significative telles que l'humilité <strong>et</strong> le dévouem<strong>en</strong>t (Horowitz <strong>et</strong>Al., 1995). De ce point de vue, ce type d'organisation repose, tout comme l'ag<strong>en</strong>ce Foward House/Maison<strong>Le</strong>s Étapes à Montréal (Bisson, 2001) sur une philosophie <strong>et</strong> une expéri<strong>en</strong>ce qui sont une sourced'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t pour les interv<strong>en</strong>ants issus du milieu hospitalier <strong>et</strong> qu'on ne r<strong>et</strong>rouve pas toujours a priori<strong>dans</strong> les credos professionnels.Inversem<strong>en</strong>t, l'apport du professeur Charles A. Rapp (1998b) de l’école de bi<strong>en</strong>-être social del'Université du Kansas (School of Social Welfare) à <strong>la</strong> pratique du modèle de Case Managem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tré sur lesforces du cli<strong>en</strong>t (Str<strong>en</strong>gths Model) est une source d'inspiration qui invite les travailleurs sociaux au sein deséquipes PACT à prodiguer de l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t auprès de leurs collègues. En eff<strong>et</strong>, le modèle PACT intègre le"State-of-the-Art" de toutes les avancées technologiques issues de toutes les professions oeuvrant <strong>en</strong>psychiatrie (Test, 2002b). Ainsi, si Rapp (1998a) affirme que son modèle de Case Managem<strong>en</strong>t intègreGélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


13plusieurs élém<strong>en</strong>ts issus de l'ACT au point d'<strong>en</strong> faire un proche cousin, l'inverse est vrai aussi <strong>dans</strong> le s<strong>en</strong>s oùil perm<strong>et</strong> d'<strong>en</strong>richir <strong>la</strong> pratique de l'ACT <strong>dans</strong> une perspective de rétablissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> s'appuyant non seulem<strong>en</strong>tsur les forces de <strong>la</strong> personne mais égalem<strong>en</strong>t sur les forces des multiples ressources sociales au sein del'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t que les interv<strong>en</strong>ants des équipes PACT doiv<strong>en</strong>t utiliser à fond pour sout<strong>en</strong>ir <strong>la</strong> reprise dupouvoir des usagers <strong>et</strong> leur réintégration sociale. D'ailleurs, le professeur Mary Ann Test <strong>en</strong> recommandel'utilisation <strong>et</strong> je cite :« <strong>Le</strong> modèle basé sur les forces tel qu'é<strong>la</strong>boré par Rapp ne se limite pas à être un ajout deconverg<strong>en</strong>ce sur les forces de <strong>la</strong> personne <strong>dans</strong> une perspective axée sur <strong>la</strong> pathologie <strong>et</strong> les besoins.C’est davantage un changem<strong>en</strong>t radical de paradigme c<strong>en</strong>tré sur les forces qui favorise de nouvellesmanières créatives de travailler avec <strong>la</strong> cli<strong>en</strong>tèle <strong>et</strong> qui mise sur leurs habil<strong>et</strong>és, compét<strong>en</strong>ces <strong>et</strong>aptitudes, plutôt que sur leurs faiblesses » (Test, 1999, p.1502).6.2 Au niveau du souti<strong>en</strong> à l'emploi<strong>Le</strong> deuxième apport du modèle PACT qui a été repris <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t par <strong>la</strong> suite au sein dumouvem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale est lié à <strong>la</strong> réadaptation professionnelle (VocationalRehabilitation). Alors que le travail est perçu comme le facteur majeur d'intégration sociale par <strong>la</strong> cultureoccid<strong>en</strong>tale, <strong>la</strong> majorité des personnes ayant des troubles m<strong>en</strong>taux graves sont généralem<strong>en</strong>t inoccupées <strong>et</strong>dép<strong>en</strong>dantes de l'aide sociale pour survivre ou gagn<strong>en</strong>t de faibles rev<strong>en</strong>us lorsqu'elles arriv<strong>en</strong>t à r<strong>et</strong>ournersur le marché du travail (Ahr<strong>en</strong>s <strong>et</strong> Al., 1999). En eff<strong>et</strong>, Anthony <strong>et</strong> B<strong>la</strong>nch (1987) ont montré que le tauxd'emploi à temps plein ou partiel au sein du marché du travail compétitif pour ces personnes se situe <strong>en</strong>bas des 15%.Or l'une des caractéristiques propre au modèle PACT est le fait que <strong>la</strong> réadaptationprofessionnelle a toujours été <strong>en</strong>visagée à <strong>la</strong> fois comme une modalité de traitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> un résultat. D'unepart, tous les cli<strong>en</strong>ts <strong>suivi</strong>s par une équipe PACT sont susceptibles d'être investis pour développer leurpot<strong>en</strong>tiel d'occupation au s<strong>en</strong>s <strong>la</strong>rge <strong>dans</strong> une perspective de rehausser l'estime de soi <strong>et</strong> de procurer uncadre structurant pour juguler <strong>la</strong> symptomatologie. D'autre part, toutes les sphères de <strong>la</strong> vie de <strong>la</strong>personne <strong>suivi</strong>e font l'obj<strong>et</strong> d'interv<strong>en</strong>tions individualisées pour <strong>la</strong> sout<strong>en</strong>ir <strong>dans</strong> sa démarche d'intégrationau travail. Ainsi, l'ajustem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> médication, l'<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t des habil<strong>et</strong>és sociales de base liées àl'hygiène, <strong>la</strong> lessive, <strong>la</strong> préparation des alim<strong>en</strong>ts, à <strong>la</strong> gestion du budg<strong>et</strong> ou au transport ainsi quel'accompagnem<strong>en</strong>t à des activités sociales <strong>et</strong> récréatives sont utilisés comme des leviers pour rehausserses compét<strong>en</strong>ces personnelles <strong>et</strong> accroître sa capacité de socialisation. De plus, toutes les modalitésd'occupation sont utilisées avec souplesse <strong>et</strong> créativité, des ateliers protégés jusqu'aux stages <strong>en</strong> <strong>en</strong>trepriseou du bénévo<strong>la</strong>t jusqu'à l'intégration sur le marché du travail. Typiquem<strong>en</strong>t, les opportunités d'emploissont dénichées avec soin <strong>en</strong> fonction des préfér<strong>en</strong>ces des usagers <strong>et</strong> d'une évaluation minutieuse sur lep<strong>la</strong>n professionnel pour éviter de les confronter à l'échec; les interv<strong>en</strong>ants pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le tempsd'accompagner les usagers à leurs lieux de travail pour faire du modeling, négocier des aménagem<strong>en</strong>tsspécifiques auprès des employeurs <strong>et</strong> de les r<strong>en</strong>contrer régulièrem<strong>en</strong>t conjointem<strong>en</strong>t avec les usagers pourfaire le point sur les difficultés r<strong>en</strong>contrées <strong>et</strong> leurs progrès ou pour modifier les aménagem<strong>en</strong>ts conv<strong>en</strong>us.Enfin, toutes les ag<strong>en</strong>ces gouvernem<strong>en</strong>tales d'intégration à l'emploi à l'extérieur de l'équipe sont utiliséesjudicieusem<strong>en</strong>t de même que l'octroi d'incitations monétaires ou de subv<strong>en</strong>tions pour sout<strong>en</strong>ir leursdémarches d'intégration. (Knoedler, 1979, Russert <strong>et</strong> Frey, 1991, Frey <strong>et</strong> Godfrey, 1991, Ahr<strong>en</strong>s <strong>et</strong> Al.,1999) ( 10 ).10 Dans une recherche publiée récemm<strong>en</strong>t concernant l'efficacité du modèle original de Madison, Ahr<strong>en</strong>s <strong>et</strong> Al.(1999) montr<strong>en</strong>t que sur une période de cinq ans, 55.6% des 63 usagers <strong>suivi</strong>s sur 144 par l'équipe PACT ayant faitl'obj<strong>et</strong> de services <strong>int<strong>en</strong>sif</strong>s de réadaptation professionnelle ont réussi à intégrer avec succès le marché du travailcompétitif <strong>et</strong> ce, malgré <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce de plusieurs facteurs de risques généralem<strong>en</strong>t associés avec un faible pronostic,y compris au sein de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion générale. "Plusieurs caractéristiques de ce groupe sont id<strong>en</strong>tifiées <strong>dans</strong> les écritssci<strong>en</strong>tifiques comme prés<strong>en</strong>tant des risques à l’égard de <strong>la</strong> capacité d’être employé, autant au niveau de <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion <strong>en</strong> général qu’à celui des personnes souffrant de troubles m<strong>en</strong>taux graves. <strong>Le</strong>s facteurs de risque d<strong>en</strong>otre échantillon inclu<strong>en</strong>t le fait que les cli<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t d’âge moy<strong>en</strong> (M = 36.95 ans, ET = 8.75 ans), qu’ilsprés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t un diagnostic de schizophrénie ou de troubles schizo-affectifs (96.8%), qu’ils prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t des troublesGélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


14C'est le modèle original de Madison qui a principalem<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cé des chercheurs <strong>et</strong> desclinici<strong>en</strong>s du New-Hampshire pour proposer le modèle IPS (Individual P<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t and Support) <strong>en</strong> 1994pour l'adapter à <strong>la</strong> réalité des CMHC de c<strong>et</strong> État américain (Becker <strong>et</strong> Drake, 1994, Knoedler, 1994,Anthony, 1994b, Stein <strong>et</strong> Santos 1998). En eff<strong>et</strong>, le modèle IPS repose sur l'emploi de spécialistes <strong>en</strong>réadaptation professionnelle travail<strong>la</strong>nt <strong>en</strong> équipe <strong>et</strong> tissant des li<strong>en</strong>s étroits avec les équipes cliniquespour suivre les cli<strong>en</strong>ts aptes au travail. Ce modèle a l'avantage de m<strong>et</strong>tre des spécialistes de l'emploi à <strong>la</strong>disposition de plusieurs programmes <strong>et</strong> l'inconvéni<strong>en</strong>t de s'adresser seulem<strong>en</strong>t aux personnes prêtes àtravailler (Becker <strong>et</strong> Drake, 1994, Knoedler, 1994). Ces deux approches ne sont pas incompatibles carelles vis<strong>en</strong>t le même but (Latimer <strong>et</strong> <strong>Le</strong>comte, 2002). Dans c<strong>et</strong>te optique, il n'est pas surpr<strong>en</strong>ant que lemodèle IPS soit intégré aux manuels de Allness <strong>et</strong> Knoedler (1998) <strong>et</strong> de Stein <strong>et</strong> Santos (1998) car ils'agit là d'un bel exemple d'une "technologie de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale" pour repr<strong>en</strong>dre les termesdu professeur Anthony (1998), développée à l'origine à Madison, reformulée sous l'influ<strong>en</strong>ce de l’école deBoston <strong>et</strong> introduite à nouveau par <strong>la</strong> suite au sein d'équipes PACT comme cadre conceptuel duspécialiste de l'emploi au sein de celle-ci. Ainsi, personne ne se surpr<strong>en</strong>dra de r<strong>en</strong>contrer des équipesorganisées selon le modèle original pour gérer <strong>la</strong> réadaptation professionnelle (Russert <strong>et</strong> Frey, 1991, Frey<strong>et</strong> Godfrey, 1991), des équipes reléguant c<strong>et</strong>te dim<strong>en</strong>sion à une équipe IPS distincte tout <strong>en</strong> conservantdes li<strong>en</strong>s étroits avec celle-ci (Stein <strong>et</strong> Santos, 1998) <strong>et</strong> des équipes ayant un spécialiste à l'emploi seconsacrant exclusivem<strong>en</strong>t à c<strong>et</strong>te tâche tout <strong>en</strong> ayant le modèle IPS comme cadre de référ<strong>en</strong>ce(Giannitsopoulos, 2001).6.2 Au niveau de l'embauche de travailleurs pairs aidantsL'innovation <strong>la</strong> plus spectacu<strong>la</strong>ire <strong>dans</strong> le champ de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale qui s'estprogressivem<strong>en</strong>t consolidée au cours des deux dernières déc<strong>en</strong>nies est sans doute <strong>la</strong> mise sur pied demultiples programmes gérés par les usagers eux-mêmes (Solomon <strong>et</strong> Draine, 1998, Test, 1998) <strong>et</strong>l'embauche d'usagers comme pourvoyeurs de services, d'abord au sein de programmes de CaseManagem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>en</strong>suite au sein d'équipes PACT, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Ontario (Sherman <strong>et</strong> Porter, 1991, Moxley<strong>et</strong> Mowbray, 1997, Jobidon, 1998, Musgrave, 2001, Test, 2002a).C<strong>et</strong>te évolution réc<strong>en</strong>te résulte de <strong>la</strong> converg<strong>en</strong>ce de deux grands courants sociaux qui ontinflu<strong>en</strong>cé le développem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale. Tout d'abord, l'application de <strong>la</strong> politique dusystème de souti<strong>en</strong> communautaire (Community Support System) mise de l'avant au début des années 80favorisait le développem<strong>en</strong>t de l'<strong>en</strong>traide mutuelle ouvrant ainsi <strong>la</strong> porte à <strong>la</strong> reconnaissance de l'apportspécifique que les usagers eux-mêmes peuv<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>er <strong>dans</strong> <strong>la</strong> configuration des services. En fait, ce<strong>la</strong>s'inscrit <strong>dans</strong> <strong>la</strong> logique de <strong>la</strong> philosophie de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale qui postule que les usagerspeuv<strong>en</strong>t s'épanouir <strong>et</strong> repr<strong>en</strong>dre le contrôle de leur vie (McCabe <strong>et</strong> Unzicker, 1995, Solomon <strong>et</strong> Draine,1998). Ensuite, le mouvem<strong>en</strong>t de déf<strong>en</strong>se des droits des usagers, né d'une révolte à l'égard du systèmepsychiatrique traditionnel dominé par le modèle médical, prônait que les usagers devai<strong>en</strong>t se libérer del'emprise des professionnels de <strong>la</strong> santé m<strong>en</strong>tale qui les confinai<strong>en</strong>t selon eux à un rôle passif de récipi<strong>en</strong>tsde services. Ainsi, ce mouvem<strong>en</strong>t animé par des "ex-pati<strong>en</strong>ts" cherchait à dégager une alternative auxservices traditionnels pour repousser <strong>la</strong> discrimination <strong>et</strong> <strong>la</strong> stigmatisation dont ils faisai<strong>en</strong>t l'obj<strong>et</strong>. Ainsi,<strong>la</strong> converg<strong>en</strong>ce de ces deux courants a conduit à <strong>la</strong> reconnaissance que les systèmes progressistes de santém<strong>en</strong>tale devai<strong>en</strong>t non seulem<strong>en</strong>t intégrer <strong>la</strong> médecine, <strong>la</strong> réadaptation <strong>et</strong> le travail social au s<strong>en</strong>s <strong>la</strong>rge,mais égalem<strong>en</strong>t des services gérés par les usagers eux-mêmes, <strong>dans</strong> le s<strong>en</strong>s où le mouvem<strong>en</strong>t des usagers<strong>et</strong> leurs apports à tous les niveaux (consumerism) sont reconnus comme des élém<strong>en</strong>ts fondam<strong>en</strong>taux d<strong>et</strong>out système axé sur le rétablissem<strong>en</strong>t (Anthony, 1994, Moxley <strong>et</strong> Mowbray, 1997). Ainsi, <strong>la</strong>m<strong>en</strong>taux s’échelonnant sur une longue période de temps (M = 19.49 ans, ET = 5.06 ans de durée), qu’ils étai<strong>en</strong>tinoccupés au cours des 9 derniers mois précédant le début des services <strong>int<strong>en</strong>sif</strong>s de réadaptation professionnelle (M= 88.4%), qu’ils recevai<strong>en</strong>t des services du programme PACT depuis longtemps avant de recevoir des services<strong>int<strong>en</strong>sif</strong>s de réadaptation professionnelle (M = 11,30 ans, ET = 6.36 ans) <strong>et</strong> qu’ils prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> plus desproblèmes associés à <strong>la</strong> toxicomanie (42.9%) " (Ahr<strong>en</strong>s <strong>et</strong> Al., 1999, p. 21-22).Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


15connaissance directe issue de l'expéri<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale est recherchée parce que "les usagers quireçoiv<strong>en</strong>t des services d'un autre usager appréci<strong>en</strong>t ce type de service qui est perçu comme une re<strong>la</strong>tionnormalisante, empathique <strong>et</strong> plus égalitaire" (Jobidon, 1998, p.2).Alors qu'aux niveaux du Case Managem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> du souti<strong>en</strong> à l'emploi, nous pouvons id<strong>en</strong>tifier assezfacilem<strong>en</strong>t les apports du modèle PACT à leur développem<strong>en</strong>t, il est c<strong>la</strong>ir que c'est <strong>la</strong> quatrième approcheid<strong>en</strong>tifiée plus haut (Rutman, 1987), soit celle des programmes gérés par les usagers eux-mêmes (TheConsumer-Guided Models) qui <strong>en</strong> r<strong>et</strong>our influ<strong>en</strong>ce l'évolution toute réc<strong>en</strong>te au sein du modèle PACT qui<strong>en</strong>visage maint<strong>en</strong>ant <strong>la</strong> possibilité d'embaucher des travailleurs pairs aidants (Peer Support Worker) à titrede membre à part <strong>en</strong>tière de l'équipe. Dans le manuel de Allness <strong>et</strong> Knoedler (1998), <strong>la</strong> description d<strong>et</strong>âches des postes réservés à des travailleurs pairs aidants est abs<strong>en</strong>te bi<strong>en</strong> qu'ils soi<strong>en</strong>t invités à postulersur n'importe quel poste selon le principe de l'égalité des chances, alors que <strong>dans</strong> le manuel de Stein <strong>et</strong>Santos (1998), <strong>la</strong> possibilité d'embaucher des travailleurs pairs aidants est évoquée explicitem<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> uneperspective générale sans donner de référ<strong>en</strong>ces exhaustives concernant l'actualisation de c<strong>et</strong>te position.Par contre, le professeur Test (2002a) <strong>dans</strong> un texte réc<strong>en</strong>t est très c<strong>la</strong>ire à ce suj<strong>et</strong> à savoir qu'une équipePACT devrait prévoir l'embauche d'au moins un travailleur pair aidant ( 11 ). Ainsi, il semblerait que c'est<strong>en</strong> Ontario à l'heure actuelle où des progrès significatifs sont <strong>en</strong>registrés à l'égard de c<strong>et</strong>te dim<strong>en</strong>sion. Eneff<strong>et</strong>, les normes officielles servant de cadre de référ<strong>en</strong>ce à <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce des équipes PACT prévoi<strong>en</strong>t<strong>la</strong> moitié d'un équival<strong>en</strong>t temps plein pour c<strong>et</strong>te fonction (Musgrave, 2001) alors que les responsablescliniques (Team <strong>Le</strong>ader) de <strong>la</strong> branche du Toronto métropolitain de <strong>la</strong> Division ontari<strong>en</strong>ne del'Association canadi<strong>en</strong>ne pour <strong>la</strong> santé m<strong>en</strong>tale, qui gèr<strong>en</strong>t trois équipes ACT à titre d'organisme sans butlucratif, suggèr<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t de rehausser c<strong>et</strong>te norme à au moins un équival<strong>en</strong>t temps plein (Lurie <strong>et</strong> Al.,2002).Lors du onzième colloque annuel de l'Association québécoise pour <strong>la</strong> réadaptation psychosocialequi s'est déroulé du 25 au 26 avril 2002 à Mont-Tremb<strong>la</strong>nt au Québec, Mme Margar<strong>et</strong> Gehrs <strong>et</strong> M.Gordon Singer, respectivem<strong>en</strong>t responsable clinique <strong>et</strong> travailleur pair aidant au sein du Contact M<strong>en</strong>talHealth Outreach Service, du St-Michael's Hospital de Toronto ont prés<strong>en</strong>té un atelier pour faire le pointsur l'intégration d'un travailleur pair aidant au sein d'une équipe PACT (Gehrs <strong>et</strong> Singer, 2002). À l'instarde Solomon <strong>et</strong> Draine (1998), ils ont démontré avec brio que l'un des principaux bénéfices de c<strong>et</strong>teintégration était de faire évoluer <strong>la</strong> culture <strong>et</strong> <strong>la</strong> vision qu'avai<strong>en</strong>t les interv<strong>en</strong>ants réguliers à l'égard desusagers. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> s<strong>en</strong>sibilité <strong>et</strong> le vécu du travailleur pair aidant amèn<strong>en</strong>t l'<strong>en</strong>semble des interv<strong>en</strong>ants àpercevoir les usagers d'une façon positive <strong>et</strong> à rehausser leur compréh<strong>en</strong>sion du processus derétablissem<strong>en</strong>t. Stein <strong>et</strong> Santos (1998) précis<strong>en</strong>t que le travailleur pair aidant est bi<strong>en</strong> p<strong>la</strong>cé pour refléter lepoint de vue des usagers auprès des autres membres de l'équipe à l'égard des problèmes qu'ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t<strong>dans</strong> leurs milieux de vie <strong>et</strong> pour apprécier les difficultés au niveau de <strong>la</strong> prise de <strong>la</strong> médication,notamm<strong>en</strong>t au niveau de <strong>la</strong> gestion de ses eff<strong>et</strong>s secondaires. Enfin, <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce d'un travailleur pair aidantau sein d'une équipe PACT perm<strong>et</strong> d'offrir aux usagers un interv<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> qui ils ont confianc<strong>en</strong>aturellem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> auprès de qui ils peuv<strong>en</strong>t s'id<strong>en</strong>tifier. Enfin, Gehrs <strong>et</strong> Singer (2002) ont démontré que <strong>la</strong>création d'un poste de travailleur pair aidant au sein d'une équipe PACT ne s'improvise pas car ce<strong>la</strong>soulève des questions éthiques qu'il faut résoudre <strong>et</strong> exige beaucoup de tact, de préparation <strong>et</strong> de maturitéde <strong>la</strong> part de l'équipe <strong>et</strong> des gestionnaires pour maîtriser l'imp<strong>la</strong>ntation de c<strong>et</strong>te innovation. Mais surtout <strong>et</strong>je cite :"Engager les usagers parce qu'un mouvem<strong>en</strong>t fait pression ou parce que le partage du pouvoirest à <strong>la</strong> mode, est basé sur de mauvaises raisons. Il faut le faire parce que vous y croyez, parceque vous savez au fond de votre cœur que ces personnes sont capables de faire le travail <strong>et</strong>qu'elles peuv<strong>en</strong>t être accueillies comme part<strong>en</strong>aires égales. Si vous ne l'<strong>en</strong>visagez pas de c<strong>et</strong>temanière, les usagers seront mieux servis <strong>en</strong> créant leur propre organisme" (Don Lavin, cité parSolomon <strong>et</strong> Al, 1998, p. 33 <strong>et</strong> repris par Jobidon, 1998, p. 11).11 Voir Allness <strong>et</strong> Knoedler (1998), p.18, Stein <strong>et</strong> Santos (1998), p.62-63 <strong>et</strong> Test (2002), p.512.Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


16Bref, le survol de quelques dim<strong>en</strong>sions faisant l'obj<strong>et</strong> d'interactions <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes approchesau sein de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale, telles que le Case Managem<strong>en</strong>t, le souti<strong>en</strong> à l'emploi oul'implication des usagers comme pourvoyeurs de services, illustre à titre d’exemples qu’elles sont <strong>en</strong>constante évolution <strong>et</strong> s'échang<strong>en</strong>t mutuellem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> continuellem<strong>en</strong>t des techniques, des valeurs <strong>et</strong> desajouts au fil des ans. Par conséqu<strong>en</strong>t, il importe d'<strong>en</strong>visager le modèle PACT, de même que tous les autresmodèles de réadaptation psychosociale comme des véhicules qui se r<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>t continuellem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> noncomme des approches figées une fois pour toutes <strong>dans</strong> le temps.7. Du caractère "distinct" <strong>et</strong> des contradictions qui surgiss<strong>en</strong>t au sein du mouvem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong>réadaptation psychosociale7.1 Au niveau des frontières <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> psychiatrie <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosocialeSelon Weinstein <strong>et</strong> Hughes (2000), l'une des contributions majeures de <strong>la</strong> réadaptationpsychosociale au traitem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale a été le dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t des services basés uniquem<strong>en</strong>t surle modèle médical vers le développem<strong>en</strong>t de services incorporant les principes de <strong>la</strong> réadaptation. Alorsque le modèle médical m<strong>et</strong> l'acc<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> réduction des symptômes, notamm<strong>en</strong>t par l'utilisation de <strong>la</strong>pharmacologie lors de l'hospitalisation, <strong>la</strong> réadaptation m<strong>et</strong> l'acc<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> restauration des capacités de <strong>la</strong>personne <strong>dans</strong> le contexte d'une vie normale <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté. Ainsi, même si une personne estconfrontée à <strong>la</strong> résurg<strong>en</strong>ce des symptômes suite à l’obt<strong>en</strong>tion de son congé de l'hôpital, le processus deréadaptation peut quand même s'<strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher car il cherche à lui donner des moy<strong>en</strong>s variés pour comp<strong>en</strong>serles eff<strong>et</strong>s de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die à travers un <strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce de mesures de souti<strong>en</strong> <strong>dans</strong> son<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Dans une perspective de réadaptation <strong>et</strong> je cite :"La personne ayant une ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale devi<strong>en</strong>t l’experte <strong>dans</strong> <strong>la</strong> gestion de son incapacité. <strong>Le</strong>modèle médical a pour but de diminuer <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die alors que le modèle de <strong>la</strong> réadaptation sepréoccupe de maximiser <strong>la</strong> santé (Anthony <strong>et</strong> Al., 1990). Selon le cadre d'interv<strong>en</strong>tion, lesinterv<strong>en</strong>ants qui se spécialis<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> <strong>la</strong> réadaptation, font <strong>la</strong> promotion du rétablissem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong>"personne". Ainsi, ils maximis<strong>en</strong>t <strong>la</strong> responsabilité, le contrôle <strong>et</strong> l’estime de soi de l’individu <strong>et</strong>l’<strong>en</strong>courag<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> sa prise <strong>en</strong> charge <strong>et</strong> son processus de réhabilitation plutôt que de l'investircomme un "pati<strong>en</strong>t" <strong>en</strong> m<strong>et</strong>tant l’emphase sur <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die (Rutman, 1987)" (Weinstein <strong>et</strong> Hughes,2000, p. 42).Weinstein <strong>et</strong> Hughes (2000) précis<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> réadaptation vise à aider les personnes à surmonterles eff<strong>et</strong>s négatifs du "statut de pati<strong>en</strong>t" ("pati<strong>en</strong>thood"), notamm<strong>en</strong>t auprès des personnes ayant vécu deshospitalisations de longue durée, qui ont incorporé <strong>en</strong> elles-mêmes des attitudes de dép<strong>en</strong>dance <strong>et</strong> desoumission qui réduis<strong>en</strong>t leur capacité à r<strong>et</strong>rouver leur indép<strong>en</strong>dance. Ces auteurs précis<strong>en</strong>t <strong>et</strong> je cite :"<strong>Le</strong>s pati<strong>en</strong>ts à l’hôpital se doiv<strong>en</strong>t d’accepter les directives <strong>et</strong> l’autorité du personnel médical <strong>et</strong>se soum<strong>et</strong>tre à tous les traitem<strong>en</strong>ts prescrits avec un minimum de tracas. <strong>Le</strong> personnel médicalcontrôle souv<strong>en</strong>t chaque aspect du quotidi<strong>en</strong> du pati<strong>en</strong>t ne lui <strong>la</strong>issant que très peu de décisions <strong>et</strong>un faible s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de contrôle (Rutman, 1987)." (Weinstein <strong>et</strong> Hughes, 2000, p. 42).Dans <strong>la</strong> mesure où le modèle PACT intègre simultaném<strong>en</strong>t le traitem<strong>en</strong>t actif à <strong>la</strong> réadaptationdisp<strong>en</strong>sé <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté, il ne faut guère se surpr<strong>en</strong>dre que ce<strong>la</strong> <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre régulièrem<strong>en</strong>t desf<strong>la</strong>mmèches au sein du vaste mouvem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale, car il s'est développéhistoriquem<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> une <strong>la</strong>rge mesure <strong>en</strong> dehors du cadre hospitalier comme nous l'avons vu plus haut.Qui plus est, les pionniers des premières ag<strong>en</strong>ces de réadaptation psychosociale qui ont construit de peine<strong>et</strong> de misère des services <strong>dans</strong> le but de redonner du pouvoir aux usagers ont toujours exprimé le souhaitque "les programmes basés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté ne devrai<strong>en</strong>t pas être désignés comme étant desext<strong>en</strong>sions du milieu hospitalier" (Tanaka, 1983, p. 12). Bref, une équipe PACT est-elle un "clubpsychosocial sans murs" (Rutman, 1987) ou un "hôpital sans murs" (Santos <strong>et</strong> Al., 1995) ?En fait, le modèle PACT cristallise les t<strong>en</strong>sions qui exist<strong>en</strong>t depuis tr<strong>en</strong>te ans <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> psychiatrie<strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale. Dans deux articles de synthèse, <strong>la</strong> sociologue américaine <strong>Le</strong>ona L.Bachrach (1992, 1996) a suggéré que deux grands mythes soi<strong>en</strong>t à l'origine des t<strong>en</strong>sions existant <strong>en</strong>tre cesdeux disciplines. <strong>Le</strong> premier mythe <strong>en</strong>tr<strong>et</strong><strong>en</strong>u par quelques partisans de <strong>la</strong> réadaptation psychosocialeserait à l'eff<strong>et</strong> que les personnes aux prises avec des troubles m<strong>en</strong>taux aurai<strong>en</strong>t besoin de réadaptationGélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


17seulem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> que le traitem<strong>en</strong>t de nature biologique serait superflu <strong>et</strong> à <strong>la</strong> limite blessant. <strong>Le</strong> deuxièmemythe <strong>en</strong>tr<strong>et</strong><strong>en</strong>u par quelques membres de <strong>la</strong> communauté psychiatrique serait à l'eff<strong>et</strong> que <strong>la</strong> réadaptationpsychosociale a une ori<strong>en</strong>tation anti-médicale <strong>en</strong> soi <strong>et</strong> que les soins à apporter aux pati<strong>en</strong>ts serai<strong>en</strong>tm<strong>en</strong>acés par des interv<strong>en</strong>ants qui ni<strong>en</strong>t l'exist<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> de <strong>la</strong> nécessité d'offrir des traitem<strong>en</strong>tspharmacologiques de pointe. Bi<strong>en</strong> que ces deux mythes ai<strong>en</strong>t <strong>la</strong> vie dure <strong>et</strong> que plus souv<strong>en</strong>t qu'autrem<strong>en</strong>t,l'on observe de <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration <strong>en</strong>tre des part<strong>en</strong>aires plutôt que des affrontem<strong>en</strong>ts, il n'<strong>en</strong> reste pas moinsque <strong>la</strong> dynamique des contradictions <strong>en</strong>tre ces deux disciplines est re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t complexe car plusieurspoints de vue sont <strong>en</strong> interaction ( 12 ). Je m'explique.Premièrem<strong>en</strong>t, il faut cesser de p<strong>en</strong>ser qu'il n’existe qu'une seule école de p<strong>en</strong>sée au sein du vastemouvem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale. J'ai déjà souligné ailleurs (Gélinas, 1997) que les premièresag<strong>en</strong>ces de réadaptation psychosociale telles que Thresholds, Fountain House <strong>et</strong> Foward House/Maison<strong>Le</strong>s Étapes étai<strong>en</strong>t fondées sur les valeurs de fraternité, d'égalité <strong>et</strong> de justice sociale prônées par l'approchestructurelle <strong>en</strong> travail social (Mul<strong>la</strong>ly, 1993), les personnes souffrant de troubles m<strong>en</strong>taux étant considéréescomme des membres au sein de ces organisations, de sorte que les qualités humaines <strong>et</strong> l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tpersonnel des employés à leur égard ont préséance sur les diplômes au mom<strong>en</strong>t de l'embauche (Witheridge,1989, Dincin, 1995). Ce<strong>la</strong> n'empêche pas ces travailleurs sociaux <strong>et</strong> communautaires qui lutt<strong>en</strong>t d'arrachepiedà combattre les conséqu<strong>en</strong>ces sociales de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale de considérer celle-ci comme ayant d'abord<strong>et</strong> avant tout une base biologique (Taylor, 1987, 1989). Dans c<strong>et</strong>te optique, le Directeur de Thresholds, JerryDincin (1995) à titre de travailleur social "rej<strong>et</strong>te les opinions de Thomas Szasz <strong>et</strong> de ses partisans qui ni<strong>en</strong>tl'exist<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale" (p. 13) <strong>et</strong> propose un programme minutieux d'éducation <strong>et</strong> de gestion de <strong>la</strong>médication psychiatrique qui respecte profondém<strong>en</strong>t le vécu des membres pour les am<strong>en</strong>er à repr<strong>en</strong>dre lecontrôle sur leur vie. Dans c<strong>et</strong>te optique, <strong>la</strong> médication est perçue comme l'ingrédi<strong>en</strong>t de base perm<strong>et</strong>tantd'é<strong>la</strong>borer <strong>la</strong> réadaptation psychosociale (Kaluzny Streicker <strong>et</strong> Al., 1986). Même son de cloche du côté desclubs psychosociaux traditionnels dont les porte-paroles écrivai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core dernièrem<strong>en</strong>t que c'était un mythede croire que leur mouvem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>ait ses distances avec <strong>la</strong> psychiatrie (Aqui<strong>la</strong> <strong>et</strong> Al., 1999), rejoignant <strong>en</strong>ce<strong>la</strong> les propos du travailleur social John Beard rapportés par G<strong>la</strong>sscote <strong>et</strong> Al. (1971) à l'eff<strong>et</strong> que "<strong>la</strong>médication était perçue comme extrêmem<strong>en</strong>t importante pour les membres <strong>et</strong> que s’il était forcé de choisir<strong>en</strong>tre <strong>la</strong> médication seulem<strong>en</strong>t ou le programme de Fountain house uniquem<strong>en</strong>t, il choisirait <strong>la</strong> médication"(p. 58). Enfin, <strong>Le</strong>mieux <strong>et</strong> Lauzon (1999) <strong>dans</strong> <strong>Le</strong> Part<strong>en</strong>aire de l'AQRP rapportai<strong>en</strong>t les propos du Directeurde Foward House/Maison <strong>Le</strong>s Étapes, M. Christopher MacFadd<strong>en</strong>, à l'eff<strong>et</strong> que <strong>la</strong> question de <strong>la</strong> médicationrevêt une grande importance pour eux <strong>et</strong> que le service de <strong>suivi</strong> communautaire <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> mis sur pied <strong>en</strong> 1996par c<strong>et</strong>te ag<strong>en</strong>ce était <strong>en</strong> mesure d'offrir des services sur une base quotidi<strong>en</strong>ne si ce<strong>la</strong> était nécessaire poursout<strong>en</strong>ir les personnes qui exprimai<strong>en</strong>t ce besoin pour pr<strong>en</strong>dre leur médication.Deuxièmem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> inversem<strong>en</strong>t je dirais, le Docteur Daniel B. Fisher (2002), médecin <strong>et</strong> co-directeurd'un programme géré par des usagers <strong>et</strong> sout<strong>en</strong>u activem<strong>en</strong>t par l’école de Boston, le National Empowerm<strong>en</strong>tC<strong>en</strong>ter de Lawr<strong>en</strong>ce au Massachuss<strong>et</strong>s, s'oppose au réductionnisme biologique qui peut conduire à une visiondéfaitiste <strong>et</strong> pessimiste de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale <strong>et</strong> prône que <strong>la</strong> reprise du pouvoir des usagers sur <strong>la</strong> conduite de12 Il importe de préciser que les différ<strong>en</strong>ts manuels américains de réadaptation psychosociale s'inscriv<strong>en</strong>t tous <strong>dans</strong>une perspective de complém<strong>en</strong>tarité <strong>et</strong> non d'opposition avec le traitem<strong>en</strong>t médical. <strong>Le</strong>s différ<strong>en</strong>ces provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tplutôt de l'emphase qui est mise soit sur l'apport spécifique des approches psychosociales (Anthony <strong>et</strong> Al., 1990,2002, Flexer <strong>et</strong> Solomon, 1993) ou soit sur <strong>la</strong> liaison avec le traitem<strong>en</strong>t (Liberman, 1992). Entre ces deux pôles, il ya le manuel de Pratt <strong>et</strong> Al. (1999) d'une école de médecine au New-Jersey <strong>et</strong> le manuel officiel de l'IAPSRS deWeinstein <strong>et</strong> Hughes (2000) qui insist<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> nécessité de bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre l'étiologie <strong>et</strong> <strong>la</strong> symptomatologie desdiffér<strong>en</strong>ts troubles m<strong>en</strong>taux <strong>en</strong> y consacrant leurs chapitres d'ouverture, c<strong>et</strong>te connaissance étant vue comme unpréa<strong>la</strong>ble à <strong>la</strong> pratique de <strong>la</strong> réadaptation. Quoi qu'il <strong>en</strong> soit, tous ces manuels apport<strong>en</strong>t des contributions majeures à<strong>la</strong> compréh<strong>en</strong>sion de <strong>la</strong> complexité de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale <strong>et</strong> de <strong>la</strong> diversité des moy<strong>en</strong>s à utiliser pour y faire face, desorte qu'il est nécessaire à notre avis pour les équipes PACT de s'y réfèrer pour compléter l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t desmanuels de Allness <strong>et</strong> Knoedler (1998) <strong>et</strong> de Stein <strong>et</strong> Santos (1998) <strong>et</strong> pour inscrire pleinem<strong>en</strong>t leur pratique <strong>dans</strong>une perspective de réadaptation.Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


18leur destinée est une condition fondam<strong>en</strong>tale pour qu'ils se rétabliss<strong>en</strong>t. Tout <strong>en</strong> rej<strong>et</strong>tant, à l'instar de JerryDincin, <strong>la</strong> perspective anti-psychiatrique de Thomas Szasz ( 13 ), le Docteur Fisher insiste sur les traumatismespsychologiques <strong>et</strong> les mauvaises conditions sociales pouvant décl<strong>en</strong>cher <strong>et</strong> alim<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale. Parses écrits, il nous invite à considérer <strong>la</strong> détresse émotionnelle extrême <strong>et</strong> le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'aliénationprofondém<strong>en</strong>t ress<strong>en</strong>ti par les personnes qui doiv<strong>en</strong>t se mesurer avec <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> que les efforts desinterv<strong>en</strong>ants doiv<strong>en</strong>t êtres c<strong>en</strong>trés sur une démarche d'accompagnem<strong>en</strong>t pour qu'elles repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leurs p<strong>la</strong>ces<strong>dans</strong> <strong>la</strong> société. Ayant été confronté lui-même à <strong>la</strong> schizophrénie, le Docteur Fisher affirme <strong>et</strong> je cite :"Je ne suis pas contre <strong>la</strong> médication, ni contre l'idée d'une description (ou explication) biologique de<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale. Mais je crois qu'on utilise beaucoup trop <strong>la</strong> médication <strong>et</strong> que malheureusem<strong>en</strong>t,c'est <strong>la</strong> première chose vers <strong>la</strong>quelle les g<strong>en</strong>s se tourn<strong>en</strong>t. Il y a d'autres méthodes de rétablissem<strong>en</strong>t." (Fisher <strong>et</strong> Ahr<strong>en</strong>, 2002, p. 129).Dans c<strong>et</strong>te optique, il recommande autant aux utilisateurs <strong>et</strong> aux disp<strong>en</strong>sateurs de services d'aiderles g<strong>en</strong>s à développer des stratégies positives pour composer avec <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> de développer uneapproche holistique de <strong>la</strong> santé fondée sur un régime de vie équilibrée. C'est <strong>dans</strong> c<strong>et</strong> esprit qu'ilquestionne le modèle PACT <strong>en</strong> lui opposant une solution de rechange virtuelle avec le modèle PACEpour Personal Assistance in Community Exist<strong>en</strong>ce. <strong>Le</strong> modèle PACT ne fait-il que véhiculer le modèlebiologique de l'institution vers <strong>la</strong> communauté ? Sommes-nous coercitifs, paternalistes <strong>et</strong> infantilisants àl'égard des usagers ? Avons-nous le temps <strong>et</strong> l'énergie pour aider les usagers à reconstruire leur réseausocial pour leur perm<strong>et</strong>tre d'être moins dép<strong>en</strong>dants de notre système de services ? Sommes-nous <strong>en</strong>mesure de développer une re<strong>la</strong>tion d'aide fondée sur <strong>la</strong> confiance, le respect <strong>et</strong> <strong>la</strong> transpar<strong>en</strong>ce ? M<strong>et</strong>tonsnousl'acc<strong>en</strong>t seulem<strong>en</strong>t sur le traitem<strong>en</strong>t alors que l'accès au logem<strong>en</strong>t autonome, à des activitésrécréatives <strong>et</strong> au travail sont des dim<strong>en</strong>sions ess<strong>en</strong>tielles pour se rétablir ?Dans <strong>la</strong> mesure où nous avons <strong>la</strong> responsabilité d'offrir des soins psychiatriques de qualité, nousdevons faire preuve de maturité <strong>et</strong> accepter ce questionnem<strong>en</strong>t même si ce<strong>la</strong> n'est pas toujours facile. Lorsde <strong>la</strong> 18 ième confér<strong>en</strong>ce annuelle de l'Assertive Community Treatm<strong>en</strong>t Association qui s'est déroulée <strong>en</strong>juin dernier à Chicago, c'est Mme Amy K. Long (2002), usagère, infirmière, éducatrice <strong>et</strong> col<strong>la</strong>boratricedu Docteur Fisher au sein du National Empowerm<strong>en</strong>t C<strong>en</strong>ter, qui donnait <strong>la</strong> confér<strong>en</strong>ce de clôture sur l<strong>et</strong>hème "Recovery is not an Option!". D'emblée, elle a <strong>la</strong>ncée un cri du cœur pour am<strong>en</strong>er les interv<strong>en</strong>ants deséquipes PACT à compr<strong>en</strong>dre que pour se rétablir, les usagers devai<strong>en</strong>t obligatoirem<strong>en</strong>t passer du "statut depati<strong>en</strong>t" ("pati<strong>en</strong>thood") à celui du "statut de personne à part <strong>en</strong>tière <strong>et</strong> de citoy<strong>en</strong>" ("personhood"). Dans sonallocution, elle a raconté avec brio <strong>la</strong> lutte qu'elle a due m<strong>en</strong>er pour surmonter <strong>la</strong> stigmatisation qu'elle avait<strong>en</strong>registrée au plus profond de son être <strong>et</strong> pour repousser l'idée qu'elle <strong>en</strong> était réduite à être un diagnosticplutôt qu'une personne ayant des rêves <strong>et</strong> des aspirations. Sommes-nous des ag<strong>en</strong>ts du mainti<strong>en</strong> <strong>et</strong> de <strong>la</strong>stabilité ou des personnes stimu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> croissance <strong>et</strong> le développem<strong>en</strong>t ? Est-ce que nous <strong>en</strong>tr<strong>et</strong><strong>en</strong>ons <strong>la</strong>dép<strong>en</strong>dance, <strong>la</strong> passivité <strong>et</strong> l'isolem<strong>en</strong>t ou est-ce que nous stimulons l'indép<strong>en</strong>dance, l'activité <strong>et</strong> l'intégrationsociale ? Sommes-nous préoccupés seulem<strong>en</strong>t par l'atteinte d'un niveau de fonctionnem<strong>en</strong>t minimal ou est-ceque nous luttons de toutes nos forces côte-à-côte avec les usagers pour améliorer leur qualité de vie ?À l'instar des interv<strong>en</strong>ants américains ( 14 ), j'ai <strong>la</strong> conviction intime que nous pouvons adresser cesquestions ici au Québec, car j'ai observé que les interv<strong>en</strong>ants de toutes les équipes de <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>dans</strong> le13 C'est-à-dire <strong>la</strong> négation de l'exist<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale <strong>en</strong>visagée seulem<strong>en</strong>t comme une construction socialeinv<strong>en</strong>tée par <strong>la</strong> psychiatrie (Voir Pratt <strong>et</strong> Al., 1999, p.13 <strong>et</strong> 53).14 Notamm<strong>en</strong>t, <strong>la</strong> compagnie Telecare Corporation, une <strong>en</strong>treprise privée à but lucratif qui emploie 1600 employés<strong>et</strong> qui offre des services variés de santé m<strong>en</strong>tale, dont des équipes PACT, <strong>dans</strong> le sud-ouest des États-Unis de <strong>la</strong>Californie au Texas, n'hésite pas à recourir aux services de Mme Amy K. Long du National Empowerm<strong>en</strong>t C<strong>en</strong>terpour disp<strong>en</strong>ser de <strong>la</strong> formation auprès de ses gestionnaires <strong>et</strong> de ses employés tout comme l'a fait l'Hôpital Doug<strong>la</strong>sle 15 novembre dernier <strong>en</strong> invitant Mme Patricia Deegan du même groupe pour donner une journée d'étude sur lerétablissem<strong>en</strong>t. Précisons égalem<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> prochaine confér<strong>en</strong>ce de l'ACTA aura lieu à San Antonio au Texas l'anprochain <strong>et</strong> que l'un des directeurs de c<strong>et</strong>te <strong>en</strong>treprise est M. K<strong>en</strong>n<strong>et</strong>h Miya, Ph.D. qui est membre du comitéexécutif de l'International Association of Psychosocial Rehabilitation Services (IAPSRS). Voir FISHER <strong>et</strong> AHRENSGélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


19milieu que je r<strong>en</strong>contre régulièrem<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> le cadre de mes activités de recherche, médecins, infirmières,professionnels <strong>et</strong> technici<strong>en</strong>s de toutes les disciplines œuvrant <strong>en</strong> psychiatrie, secrétaires médicales <strong>et</strong>préposés aux bénéficiaires, ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>la</strong> main de l'usager avec le cœur, tel qu'illustré par <strong>la</strong> photographie sur<strong>la</strong>quelle est inscrit notre code d'éthique à l'Hôpital Louis-H. Lafontaine.7.2 Au niveau des t<strong>en</strong>sions qui exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les approches <strong>et</strong> des critiques formulées à l'égard dumodèle PACTAyant cerné c<strong>et</strong>te contradiction <strong>en</strong>tre le traitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation, <strong>en</strong>tre le biologique <strong>et</strong> lesocial, <strong>en</strong>tre le "statut de pati<strong>en</strong>t" ("pati<strong>en</strong>thood") <strong>et</strong> le "statut de personne à part <strong>en</strong>tière <strong>et</strong> de citoy<strong>en</strong>"("personhood"), il importe d'examiner <strong>la</strong> dynamique de ces contradictions comme un moteur ou une sourcede progrès qui fait avancer <strong>la</strong> réadaptation psychosociale, y compris le modèle PACT <strong>en</strong> son sein avec soncaractère "distinct". En sortant de sa marginalité au milieu des années 70, <strong>la</strong> réadaptation psychosociale atoujours été secouée par des "changem<strong>en</strong>ts de paradigmes" qui surgiss<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t auxniveaux du souti<strong>en</strong> au logem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> du souti<strong>en</strong> au travail au s<strong>en</strong>s <strong>la</strong>rge (IJPR, 2002). Qui ne se rappelle pas dudébat au début des années 90 <strong>en</strong>tre le souti<strong>en</strong> au logem<strong>en</strong>t autonome <strong>et</strong> <strong>la</strong> remise <strong>en</strong> question du continuumdes services résid<strong>en</strong>tiels <strong>et</strong> des résid<strong>en</strong>ces de groupe (Ridgway <strong>et</strong> Zipple, 1990, Witheridge, 1990, Morin,1992, Carling, 1993, 1995, Dincin, 1995), du recours à des formes variées d'ateliers protégés ou deprogrammes de transition vers l'emploi versus <strong>la</strong> recherche active d'emploi sur le marché du travail compétitif<strong>et</strong> le souti<strong>en</strong> apporté sur p<strong>la</strong>ce pour procéder à l'<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t (Knoedler, 1979, Beard <strong>et</strong> Al., 1982, Bond,1994, 1998, Dincin, 1995) ? Or <strong>dans</strong> le cas du modèle PACT <strong>en</strong> particulier, le principe directeur de <strong>la</strong>conduite des interv<strong>en</strong>tions a toujours été fondé sur une approche hautem<strong>en</strong>t individualisée, pour s'assurer queles besoins non comblés soi<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrés tout <strong>en</strong> ne cultivant pas <strong>la</strong> dép<strong>en</strong>dance pour r<strong>en</strong>contrer des besoinsque <strong>la</strong> personne est <strong>en</strong> mesure de satisfaire elle-même (Test <strong>et</strong> Stein, 1977, Bachrach, 1978). C'est ce quiexplique, qu'une équipe PACT utilise des formes <strong>et</strong> des combinaisons variées de souti<strong>en</strong> tirées de tous les"paradigmes" selon les choix exprimés <strong>et</strong> le cheminem<strong>en</strong>t propre à chaque personne qui évolue constamm<strong>en</strong>t<strong>dans</strong> le temps (Test, 1998, Thomson <strong>et</strong> Al., 2002).Mais au-delà des différ<strong>en</strong>ces conceptuelles, les t<strong>en</strong>sions qui surgiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes approchess'expliqu<strong>en</strong>t d'abord par deux élém<strong>en</strong>ts de <strong>la</strong> réalité objective. D'une part, les personnes aux prises avec destroubles m<strong>en</strong>taux ne form<strong>en</strong>t pas un groupe homogène de personnes. Au contraire, ils form<strong>en</strong>t plutôt ungroupe hétérogène de personnes prés<strong>en</strong>tant des problématiques variées <strong>et</strong> ayant des besoins diversifiés <strong>et</strong>différ<strong>en</strong>ts. D'autre part, les services de réadaptation psychosociale sont généralem<strong>en</strong>t très variés <strong>et</strong> demultiples facteurs cliniques, historiques <strong>et</strong> structurels influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t leur configuration de sorte que <strong>la</strong>"géographie" des services varie toujours d'une région à l'autre au sein des États ou des provinces (Rutman,1987).Je n'aborderai pas ici <strong>en</strong> détail le débat <strong>et</strong> <strong>la</strong> confusion <strong>en</strong>tourant <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ciation <strong>en</strong>tre le CaseManagem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> le modèle PACT qui est <strong>en</strong>core prés<strong>en</strong>te de nos jours (Gélinas, 1998). Toutefois, il est c<strong>la</strong>irque l’école de Boston m<strong>et</strong> l'acc<strong>en</strong>t sur le développem<strong>en</strong>t du Case Managem<strong>en</strong>t individuel au sein d'unsystème ayant les ressources nécessaires pour r<strong>en</strong>contrer les besoins complexes des personnes (C<strong>la</strong>rk-Turner<strong>et</strong> Shifr<strong>en</strong>, 1979, Anthony <strong>et</strong> Al., 1988, 2000, Stroul, 1989), alors que les t<strong>en</strong>ants du modèle PACT onttoujours insisté sur le fait qu'une équipe devait assumer un point fixe de responsabilité pour offrir l<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t combiné à <strong>la</strong> réadaptation pour les personnes ayant besoin de ce type de <strong>suivi</strong> pour s'épanouir <strong>dans</strong><strong>la</strong> communauté (Test, 1979, 1984). Autrem<strong>en</strong>t dit, les uns ont mis l'acc<strong>en</strong>t sur le développem<strong>en</strong>t de servicesspécialisés de réadaptation psychosociale associée à une fonction de liaison (Anthony, 2000, 2001, 2002)alors que les autres ont mis l'acc<strong>en</strong>t sur une équipe de traitem<strong>en</strong>t continu assumant les services ess<strong>en</strong>tiels <strong>et</strong>dont l'activité était compatible avec <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce des systèmes de souti<strong>en</strong> communautaire pour réaliser <strong>la</strong>continuité des soins <strong>et</strong> des services requis (Torrey, 1986, Test <strong>et</strong> Scott, 1990, Stein <strong>et</strong> Santos, 1998).(2002), PANELL, R. (2000), MIYA, K. (2002) <strong>et</strong> WEINSTEIN <strong>et</strong> HUGHES (2000) <strong>dans</strong> <strong>la</strong> section des référ<strong>en</strong>ces,notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> utilisant les adresses électroniques des sites web id<strong>en</strong>tifiés.Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


20En fait, <strong>la</strong> contradiction principale qui anime le mouvem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> réadaptation psychosociales'exprime par le fait que le traitem<strong>en</strong>t médical jugé nécessaire est généralem<strong>en</strong>t considéré comme l'un desservices parmi d'autres s'articu<strong>la</strong>nt sur ses propres bases; <strong>la</strong> réadaptation étant <strong>en</strong>visagée comme unprolongem<strong>en</strong>t ayant ses propres articu<strong>la</strong>tions <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté. Dans <strong>la</strong> mesure où le modèle PACTdisp<strong>en</strong>se simultaném<strong>en</strong>t le traitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation, il dérange parce que son articu<strong>la</strong>tion implique deréconcilier deux dim<strong>en</strong>sions jugées a priori contradictoires. Toutefois, il importe de souligner que l'apportde toutes les approches est ess<strong>en</strong>tiel pour r<strong>en</strong>contrer les cinq grands besoins sociaux des usagers. Parexemple, les travaux des professeurs Paul J. Carling (1993, 1995) du Vermont <strong>et</strong> Geoffrey Nelson <strong>et</strong> Al.(2001) de l'Ontario sur le souti<strong>en</strong> au logem<strong>en</strong>t ont une valeur inestimable car ils apport<strong>en</strong>t des outils <strong>et</strong> desmoy<strong>en</strong>s au sein d'une dim<strong>en</strong>sion cruciale; le problème de l'accès au logem<strong>en</strong>t social étant vu comme l'undes problèmes majeurs à résoudre pour perm<strong>et</strong>tre aux usagers de s'épanouir <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté(Mechanic <strong>et</strong> Aik<strong>en</strong>, 1987, Stroul, 1989). Tel qu'illustré par Tsemberis <strong>et</strong> Eis<strong>en</strong>berg (2000), il est possiblepour une équipe PACT de s'associer avec un organisme offrant du logem<strong>en</strong>t social, pour sout<strong>en</strong>ir lesusagers sur le p<strong>la</strong>n du traitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de <strong>la</strong> réadaptation tout <strong>en</strong> respectant l'un des principes de base dusouti<strong>en</strong> au logem<strong>en</strong>t qui implique que <strong>la</strong> fidélité au traitem<strong>en</strong>t n'est pas un pré-requis à l'accès aulogem<strong>en</strong>t.En fait, <strong>la</strong> controverse majeure suscitée par <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce des équipes PACT est <strong>la</strong>problématique de <strong>la</strong> coercition. <strong>Le</strong> modèle PACT est perçu par certains auteurs comme étantess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t une mesure de contrôle social ayant des eff<strong>et</strong>s négatifs plutôt qu'une modalité progressistede traitem<strong>en</strong>t associée à <strong>la</strong> réadaptation. S'inscrivant généralem<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> une perspective antipsychiatrique,ces critiques réduis<strong>en</strong>t le PACT à une interv<strong>en</strong>tion médicale qui serait <strong>en</strong> soi dommageable<strong>et</strong> qui mainti<strong>en</strong>drait les usagers de force <strong>dans</strong> l'isolem<strong>en</strong>t plutôt que de les aider à s'intégrer pleinem<strong>en</strong>t à<strong>la</strong> société (Spindel <strong>et</strong> Nug<strong>en</strong>t, 1998, Gomory, 1999, 2001, McCubbin <strong>et</strong> Al., 2001). Par contre, d'autrescritiques formulées par des groupes d'usagers militants (Consumers/Survivors) sont plus nuancées <strong>et</strong>insist<strong>en</strong>t plutôt sur le respect des droits civils des usagers <strong>et</strong> sur <strong>la</strong> nécessité de rester fidèle au conceptoriginal du modèle PACT dont <strong>la</strong> mission première est d'aider les usagers à r<strong>et</strong>rouver leur autonomie <strong>et</strong> àr<strong>en</strong>contrer leurs aspirations (MadNation, 1999). Finalem<strong>en</strong>t, <strong>la</strong> possibilité de recourir aux équipes PACTpour véhiculer des formes de traitem<strong>en</strong>ts involontaires <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté ajoute à <strong>la</strong> controversepuisque ce<strong>la</strong> va à l'<strong>en</strong>contre de l'un des principes directeurs de <strong>la</strong> réadaptation, à savoir le respect del'auto-détermination ( 15 ) (Diamond, 1996, CMHA/ACSM, 2002).Dans <strong>la</strong> mesure où nous avons <strong>la</strong> responsabilité d'interv<strong>en</strong>ir auprès d'une popu<strong>la</strong>tion vulnérable,toutes les critiques qu'elles soi<strong>en</strong>t justifiées ou non doiv<strong>en</strong>t être prises <strong>en</strong> considération avec respect, neserait-ce qu'<strong>en</strong> raison du fait que les interv<strong>en</strong>ants <strong>en</strong> psychiatrie déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de facto un pouvoir qui doittoujours faire l'obj<strong>et</strong> d'un questionnem<strong>en</strong>t éthique (Curtis <strong>et</strong> Diamond, 1997). Ce<strong>la</strong> étant précisé, ilimporte égalem<strong>en</strong>t de repousser les préjugés à l'égard du modèle PACT qui nuis<strong>en</strong>t au dialogue <strong>et</strong> qui à <strong>la</strong>limite, contribu<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> stigmatisation des usagers <strong>suivi</strong>s par ces équipes, car c'est comme si <strong>la</strong> fidélité autraitem<strong>en</strong>t médical était toujours <strong>en</strong>visagée comme une soumission ou le résultat d'une oppression.Premièrem<strong>en</strong>t, il est faux de prét<strong>en</strong>dre que les assises du modèle PACT repos<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> coercitionparce qu'il a d'abord <strong>et</strong> avant tout été développé pour perm<strong>et</strong>tre à des personnes aux prises avec destroubles m<strong>en</strong>taux graves d'avoir une chance de surmonter <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, de se rétablir <strong>et</strong> de r<strong>et</strong>rouver leurcitoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é pleine <strong>et</strong> <strong>en</strong>tière (Test <strong>et</strong> Stein, 2001, NAMI, 2002). Malgré des normes c<strong>la</strong>ires de pratiqueprévoyant que l'usager doit toujours participer activem<strong>en</strong>t à l'é<strong>la</strong>boration de son p<strong>la</strong>n de traitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> deréadaptation <strong>et</strong> donner son accord à <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce des mesures de protection pour qu'il puisse se15 Je n'aborderai pas ici <strong>en</strong> détail c<strong>et</strong>te question complexe. Toutefois, j'invite les lecteurs à consulter le docum<strong>en</strong>tproduit par <strong>la</strong> Division ontari<strong>en</strong>ne de l'Association canadi<strong>en</strong>ne pour <strong>la</strong> santé m<strong>en</strong>tale sur <strong>la</strong> question dont <strong>la</strong> référ<strong>en</strong>ceapparaît à <strong>la</strong> fin de ce texte à CMHA/ACSM (2002). Il s'agit <strong>en</strong> fait d'un modèle de médiation <strong>en</strong> travail social quirapporte fidèlem<strong>en</strong>t les argum<strong>en</strong>ts de tous les protagonistes à l'égard de c<strong>et</strong>te question <strong>et</strong> qui offre <strong>en</strong> dernièreanalyse des pistes de réflexion intéressantes pour faire avancer le débat.Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


21maint<strong>en</strong>ir avec succès <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté (Allness <strong>et</strong> Knoedler, 1998, Musgrave, 2001), <strong>la</strong> confusionpersiste à propos du s<strong>en</strong>s que pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ces mesures telles que <strong>la</strong> livraison de <strong>la</strong> médication ou <strong>la</strong> gestionpar fiducie des rev<strong>en</strong>us lorsque ce<strong>la</strong> est nécessaire (Diamond, 1996). Bi<strong>en</strong> que les équipes doiv<strong>en</strong>ttoujours être vigi<strong>la</strong>ntes pour ne pas tomber <strong>dans</strong> le piège d'imposer à tous des procédures rigides <strong>et</strong>stéréotypées, il est c<strong>la</strong>ir que <strong>la</strong> réussite <strong>et</strong> le succès à long terme d'un p<strong>la</strong>n de traitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de réadaptationrepos<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration active, le développem<strong>en</strong>t d'une re<strong>la</strong>tion de confiance <strong>et</strong> <strong>la</strong> reprise progressivedu pouvoir par l'usager qui repr<strong>en</strong>d le contrôle sur sa propre vie (Chinman <strong>et</strong> Al., 1999, Thomson <strong>et</strong> Al.,2002). Agir autrem<strong>en</strong>t serait un non-s<strong>en</strong>s.Deuxièmem<strong>en</strong>t, il importe de surmonter c<strong>et</strong>te dichotomie intellectuelle <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t répanduevou<strong>la</strong>nt que le social s'oppose au biologique. Comme je l'ai déjà écrit ailleurs (Gélinas, 1999), du point devue des usagers, le contrôle des symptômes qui les paralys<strong>en</strong>t est <strong>en</strong> interaction étroite avec leur capacité derepr<strong>en</strong>dre le contrôle de leur vie <strong>et</strong> d'accéder à un logem<strong>en</strong>t, à une occupation valorisante <strong>et</strong> significative, àdes rev<strong>en</strong>us déc<strong>en</strong>ts, à des occasions de socialisation <strong>et</strong> d'intégration sociale pour sortir de l'isolem<strong>en</strong>t. Uneseule interv<strong>en</strong>tion <strong>dans</strong> une seule sphère n'arrivera jamais à répondre à tous ces besoins, mais surtoutl'<strong>en</strong>semble de ceux-ci sont <strong>en</strong> interaction réciproque. Par exemple, l'abs<strong>en</strong>ce d'une médication appropriéepourrait très bi<strong>en</strong> se traduire par une exacerbation des symptômes qui empêche <strong>la</strong> personne d'obt<strong>en</strong>ir unemploi, <strong>et</strong> partant à des sources de rev<strong>en</strong>us lui perm<strong>et</strong>tant d'accéder au logem<strong>en</strong>t de son choix. Toutes cesdim<strong>en</strong>sions sont toujours inexorablem<strong>en</strong>t liées pour <strong>la</strong> personne qui souffre.Mais surtout, c<strong>et</strong>te vision dichotomique nous empêche d'appréh<strong>en</strong>der correctem<strong>en</strong>t l'interaction <strong>en</strong>trele social <strong>et</strong> le biologique. En eff<strong>et</strong>, d'un point de vue écologique, il est admis <strong>en</strong> médecine sociale <strong>et</strong>prév<strong>en</strong>tive que de mauvaises conditions de vie <strong>et</strong> d'exist<strong>en</strong>ce peuv<strong>en</strong>t être à <strong>la</strong> source de nombreusesma<strong>la</strong>dies multifactorielles, y incluant <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale. Ainsi, <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é, le chômage, les faiblesrev<strong>en</strong>us, <strong>la</strong> mauvaise alim<strong>en</strong>tation, l'isolem<strong>en</strong>t, un hébergem<strong>en</strong>t défici<strong>en</strong>t, l'abs<strong>en</strong>ce de ressources <strong>et</strong> desouti<strong>en</strong> sont tous des facteurs sociaux dégradants qui alim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die (Link <strong>et</strong> Phe<strong>la</strong>n, 1995,McQuistion <strong>et</strong> Al., 2000). Farnam <strong>et</strong> Al. (1999) rapport<strong>en</strong>t que 50% des personnes aux prises avec destroubles m<strong>en</strong>taux aux États-Unis prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t des problèmes connus de santé physique <strong>et</strong> ilsestim<strong>en</strong>t qu'un autre 35% prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des problèmes de santé physique qui ne sont pas diagnostiqués <strong>et</strong>traités. Autrem<strong>en</strong>t dit, les stress sociaux de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t affect<strong>en</strong>t autant <strong>la</strong> santé m<strong>en</strong>tale que <strong>la</strong> santéphysique.Dans c<strong>et</strong>te optique, une équipe qui s'inspire du modèle PACT "fait peu de distinctions <strong>en</strong>tre l<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation <strong>en</strong> portant une att<strong>en</strong>tion continuelle à l'interaction <strong>en</strong> cours <strong>en</strong>tre lessymptômes, le fonctionnem<strong>en</strong>t psychosocial, les demandes <strong>et</strong> les supports <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux" (Test, 1992, p.157). C<strong>et</strong>te perspective écologique rejoint à <strong>la</strong> fois le cœur de <strong>la</strong> recherche d'une théorie de <strong>la</strong> réadaptationpsychosociale (Cnaan <strong>et</strong> Al., 1989), <strong>la</strong> perspective éco-systémique <strong>en</strong> travail social (Germain, 1978) <strong>et</strong> lesconclusions tirées des recherches expérim<strong>en</strong>tales conduites par le travailleur social Gérard Hogarty qui ontmontré que les traitem<strong>en</strong>ts les plus efficaces pour les personnes affligées par <strong>la</strong> schizophrénie étai<strong>en</strong>t ceux quicombinai<strong>en</strong>t judicieusem<strong>en</strong>t l'utilisation de <strong>la</strong> médication avec les interv<strong>en</strong>tions psychosociales <strong>et</strong> que leseff<strong>et</strong>s propre à chaque modalité étai<strong>en</strong>t amplifiés lorsqu'elles étai<strong>en</strong>t combinées (Test, 1984, Libassi, 1988,B<strong>en</strong>tley <strong>et</strong> Walsh, 1996).Toutefois, <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce des équipes PACT seulem<strong>en</strong>t ne résout pas tous les problèmes auxquelssont confrontés les usagers. Tant <strong>et</strong> aussi longtemps que leurs conditions de vie <strong>et</strong> d'exist<strong>en</strong>ce ne s'amélior<strong>en</strong>tpas, les interv<strong>en</strong>ants sont confinés à lutter d'arrache-pied <strong>et</strong> côte-à-côte avec les usagers pour leur survie. D'oùvi<strong>en</strong>t <strong>la</strong> coercition ? Des interv<strong>en</strong>ants ou bi<strong>en</strong> d'une réalité sociale qui limite les choix, les possibilités <strong>et</strong> lesopportunités de croissance? De ce point de vue, j'adhère autant aux rev<strong>en</strong>dications sociales d'accès auxrev<strong>en</strong>us, au logem<strong>en</strong>t, au travail, à <strong>la</strong> reconnaissance des droits <strong>et</strong> à <strong>la</strong> possibilité de faire des choix formuléespar ceux qui critiqu<strong>en</strong>t le PACT (McCubbin <strong>et</strong> Al., 2001) qu'au souhait formulé par Jerry Dincin (1995,2001) qui espère que les compagnies pharmaceutiques vont découvrir <strong>dans</strong> l'av<strong>en</strong>ir de nouvelles moléculesperm<strong>et</strong>tant de juguler <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale! Dans <strong>la</strong> mesure où le mouvem<strong>en</strong>t pour <strong>la</strong> déf<strong>en</strong>se des droits civils ajoué un rôle tout aussi important que <strong>la</strong> découverte des psychotropes <strong>dans</strong> l'évolution de nos services de santém<strong>en</strong>tale au cours des 50 dernières années (Mechanic <strong>et</strong> Aik<strong>en</strong>, 1987), il serait plus sage à mon avis deGélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


22raffermir le cons<strong>en</strong>sus social <strong>en</strong>tre tous les acteurs de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale sur <strong>la</strong> base de l'interaction<strong>en</strong>tre le biologique <strong>et</strong> le social plutôt que d'insister sur <strong>la</strong> contradiction <strong>en</strong>tre le traitem<strong>en</strong>t médical <strong>et</strong> <strong>la</strong>réadaptation psychosociale (Cnann <strong>et</strong> Al., 1988). Autrem<strong>en</strong>t dit, manger, se vêtir, se loger, travailler <strong>et</strong> sedivertir sont des dim<strong>en</strong>sions aussi importantes que l’accès à des soins psychiatriques de qualité. L’un ne vapas sans l’autre.8. De <strong>la</strong> nécessité d'harmoniser nos politiques sociales pour repousser <strong>la</strong> discrimination <strong>et</strong> <strong>la</strong>stigmatisationPour faire <strong>en</strong> sorte que le <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptationpsychosociale fass<strong>en</strong>t "bon ménage", il importe à mon avis de bonifier deux dim<strong>en</strong>sions. La premièreimplique d'ancrer solidem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> pratique du <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe au sein du vaste mouvem<strong>en</strong>t pour <strong>la</strong>réadaptation psychosociale au Québec. La deuxième implique que tous les acteurs concernés de concertavec les groupes d'usagers <strong>et</strong> de familles s'uniss<strong>en</strong>t pour réc<strong>la</strong>mer une harmonisation des politiquessociales pour sout<strong>en</strong>ir <strong>la</strong> pratique <strong>et</strong> atteindre <strong>la</strong> finalité de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale.8.1 Dans le respect de <strong>la</strong> diversité <strong>et</strong> de <strong>la</strong> créativitéBi<strong>en</strong> que <strong>la</strong> recherche de <strong>la</strong> fidélité au modèle PACT (AHQ, 2000) est une démarche tout à faitlégitime puisque sans critères précis de pratique, l'on risque de faire n'importe quoi (Test, 2002b), ce<strong>la</strong> ner<strong>en</strong>d pas caduque pour autant les autres approches de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale, ni les adaptations quidécoul<strong>en</strong>t du modèle original de Madison. Non seulem<strong>en</strong>t, il faut toujours t<strong>en</strong>ir compte de <strong>la</strong>configuration d'un système de services qui varie toujours d'une région à l'autre mais d'autres facteurs telsque <strong>la</strong> nature variée des besoins (<strong>Le</strong>sage, 1996), <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce ou l'abs<strong>en</strong>ce de part<strong>en</strong>aires ayant uneexpertise de <strong>la</strong> pratique de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale, de même que <strong>la</strong> "géographie" de chaque région<strong>et</strong> sous-région influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t <strong>la</strong> couleur bi<strong>en</strong> particulière que pr<strong>en</strong>dra le <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté.Par exemple, <strong>dans</strong> l'Ouest de l'île de Montréal, Poirier <strong>et</strong> Al. (1998) illustrai<strong>en</strong>t il y a quelques années quele <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> s'était é<strong>la</strong>boré sur <strong>la</strong> base d'une concertation judicieuse <strong>en</strong>tre des établissem<strong>en</strong>ts publics <strong>et</strong>des groupes communautaires de sorte qu'il ne faut jamais fermer <strong>la</strong> porte à toutes les formes decol<strong>la</strong>boration qui peuv<strong>en</strong>t émerger au sein de différ<strong>en</strong>ts milieux. De ce point de vue, les trois grandsprincipes de p<strong>la</strong>nification suggérés par <strong>la</strong> sociologue américaine <strong>Le</strong>ona L. Bachrach (1984) sont toujoursd'actualité; soit l'équival<strong>en</strong>ce fonctionnelle, <strong>la</strong> pertin<strong>en</strong>ce culturelle <strong>et</strong> le pot<strong>en</strong>tiel de transformation desdiffér<strong>en</strong>tes ressources existant déjà <strong>dans</strong> chacune des communautés.A priori, il est bi<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>t que les hôpitaux déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les ressources humaines <strong>et</strong> financières leurperm<strong>et</strong>tant de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce des équipes multidisciplinaires <strong>et</strong> de déployer <strong>la</strong> plupart des élém<strong>en</strong>ts dumodèle PACT. De ce point de vue, ils ont une responsabilité particulière pour dégager les énergiesnécessaires pour diversifier leurs services psychiatriques <strong>en</strong> y intégrant les nouvelles technologies depointe telles que <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce d'équipes PACT pour rejoindre les personnes réfractaires aux servicestraditionnels (Gehrs <strong>et</strong> Al. 1999). Toutefois <strong>dans</strong> les régions métropolitaines notamm<strong>en</strong>t, s'il existe déjàune ag<strong>en</strong>ce de réadaptation psychosociale, telle que Foward House/Maison <strong>Le</strong>s Étapes sur un territoiredonné qui est <strong>en</strong> mesure d'offrir un programme de <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>dans</strong> le milieu qui s'inscrit <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mêmeperspective que le modèle Bridge (<strong>Le</strong>mieux <strong>et</strong> Lauzon, 1999); il est évid<strong>en</strong>t que le part<strong>en</strong>ariat s'imposed'emblée d'autant plus que ce type d'ag<strong>en</strong>ce apporte une valeur ajoutée à <strong>la</strong> pratique du <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> telque nous l'avons vu précédemm<strong>en</strong>t (Dincin, 1995). Autrem<strong>en</strong>t dit, tel que suggéré par l'AssertiveCommunity Treatm<strong>en</strong>t Association, les adaptations au modèle original sont non seulem<strong>en</strong>t efficaces maiségalem<strong>en</strong>t nécessaires (ACTA, 2002), pour rejoindre des usagers qui désir<strong>en</strong>t garder une distance avec lesystème hospitalier <strong>et</strong> pour <strong>en</strong>richir <strong>la</strong> pratique du <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> par l'expertise développée par les groupescommunautaires depuis plus de vingt ans (Gélinas, 2000).Dans c<strong>et</strong>te optique, l'expéri<strong>en</strong>ce réc<strong>en</strong>te de l'Ontario est très riche d'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t. À partir d<strong>en</strong>ormes c<strong>la</strong>ires de pratiques édictées par le ministère de <strong>la</strong> Santé <strong>et</strong> des Soins de Longue Durée de c<strong>et</strong>teGélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


23province (Musgrave, 2001), une organisation sans but lucratif ( 16 ) offrant déjà du souti<strong>en</strong> au logem<strong>en</strong>t, autravail <strong>et</strong> aux familles, des activités sociales <strong>et</strong> récréatives, du Case Managem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> des services deréadaptation psychosociale, s'est qualifiée pour m<strong>et</strong>tre sur pied trois équipes ACT <strong>dans</strong> un contextemédico-légal puisqu'ils suiv<strong>en</strong>t des usagers ayant des démêlés avec <strong>la</strong> justice (Lurie <strong>et</strong> Al., 2002,CMHA/ACSM, 2002). Inversem<strong>en</strong>t, un établissem<strong>en</strong>t prestigieux du c<strong>en</strong>tre-ville de Toronto, le St-Michael's Hospital, affilié à l'Université de Toronto dispose à <strong>la</strong> fois d'une équipe PACT <strong>et</strong> d'unprogramme de Case Managem<strong>en</strong>t <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> qui font l'obj<strong>et</strong> d'une recherche expérim<strong>en</strong>tale exemp<strong>la</strong>ire(Gehrs <strong>et</strong> Al., 1999, Gehrs <strong>et</strong> Wasyl<strong>en</strong>ki, 2001) <strong>et</strong> qui s'insèr<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> un dispositif des soins variés <strong>et</strong>spécialisés tels qu'un c<strong>en</strong>tre de crise, différ<strong>en</strong>tes cliniques médicales <strong>et</strong> de consultation <strong>et</strong> même uneclinique spécialisée pour les personnes aux prises avec des troubles m<strong>en</strong>taux associés au virus du SIDA(STMH, 2001). Et ce, <strong>dans</strong> le contexte où il existe égalem<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> le c<strong>en</strong>tre-ville de Toronto, une ag<strong>en</strong>cede Case Managem<strong>en</strong>t ayant une pratique exemp<strong>la</strong>ire depuis une vingtaine d'années, notamm<strong>en</strong>t auprèsdes femmes itinérantes, le Community Ressources Consultants, qui a déjà fait l'obj<strong>et</strong> de recherchesconduites conjointem<strong>en</strong>t par le C<strong>la</strong>rke Institute of Psychiatry <strong>et</strong> l’école de Boston (Pike <strong>et</strong> Al., 1998).Autrem<strong>en</strong>t dit, une équipe PACT s'insère <strong>dans</strong> un système de soins <strong>et</strong> de services <strong>dans</strong> le but de lecompléter <strong>et</strong> non de le remp<strong>la</strong>cer. Ainsi, <strong>la</strong> première valeur à <strong>la</strong>quelle ses membres <strong>et</strong> les gestionnairesdoiv<strong>en</strong>t adhérer est <strong>la</strong> valeur fondam<strong>en</strong>tale ayant donné naissance à l'AQRP ici au Québec il y a unedizaine d'années, soit le part<strong>en</strong>ariat (Guill<strong>et</strong>, 1994). Non seulem<strong>en</strong>t une équipe PACT ne doit jamais sereplier sur elle-même, mais surtout elle doit constamm<strong>en</strong>t tisser des li<strong>en</strong>s avec de multiples part<strong>en</strong>airesautant au sein de sa propre organisation qu'à l'extérieur de celle-ci, pour rester à l'affût des référ<strong>en</strong>ces oupour perm<strong>et</strong>tre à ses cli<strong>en</strong>ts ayant cheminé de poursuivre une démarche de croissance avec d'autresorganismes. <strong>Le</strong> plus bel exemple pour illustrer ce fait est lié au <strong>suivi</strong> des jeunes adultes ayant à composeravec un premier épisode de psychose. Dans un numéro réc<strong>en</strong>t du bull<strong>et</strong>in de l'AQRP, <strong>Le</strong> Part<strong>en</strong>aire,Dumais (2002) rapporte l'expéri<strong>en</strong>ce de trois cliniques pour jeunes adultes, dont celle de l'Institut Al<strong>la</strong>nMemorial qui travaille <strong>en</strong> col<strong>la</strong>boration avec un groupe de <strong>suivi</strong> communautaire, le Proj<strong>et</strong> ARC (Laporta<strong>et</strong> Basti<strong>en</strong>, 2000). Selon <strong>la</strong> trajectoire empruntée par les usagers, on peut très bi<strong>en</strong> imaginer que certainspeuv<strong>en</strong>t répondre rapidem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> médication associée à du <strong>suivi</strong> communautaire, d'autres pourrai<strong>en</strong>tprés<strong>en</strong>ter des besoins importants <strong>en</strong> étant référé à une équipe PACT pour éviter une détérioration alorsque d'autres ayant progressé suite à un <strong>suivi</strong> disp<strong>en</strong>sé par une équipe PACT pourrai<strong>en</strong>t bénéficier d'unecontinuité par une référ<strong>en</strong>ce auprès d'un groupe de <strong>suivi</strong> communautaire.En fait, les programmes de <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> sur une base individuelle (Case Managem<strong>en</strong>t ou "ACTLite") <strong>et</strong> de <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe (ACT) ne sont jamais très loin l'un de l'autre <strong>et</strong> il n'est pas rare qu'unemême organisation, privée, publique ou sans but lucratif offre les deux modalités de <strong>suivi</strong> comme j'ai pule constater lors de <strong>la</strong> 18 ième confér<strong>en</strong>ce de l'ACTA <strong>en</strong> juin dernier (Wolbert, 2002, Cormie <strong>et</strong> Al., 2002).De plus, une équipe PACT est dép<strong>en</strong>dante jusqu'à un certain point de <strong>la</strong> disponibilité de multiplesressources sociales <strong>et</strong> communautaires, notamm<strong>en</strong>t au niveau du souti<strong>en</strong> à l'emploi (Bond <strong>et</strong> Boyer, 1988,Tessier <strong>et</strong> Al., 1992), de sorte qu'elle doit tisser des li<strong>en</strong>s avec plusieurs part<strong>en</strong>aires qui offr<strong>en</strong>t desservices externes de main d'œuvre (SEMO), du logem<strong>en</strong>t social, du dépannage alim<strong>en</strong>taire ou desactivités récréatives <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté si elle veut répondre aux besoins multiples <strong>et</strong> favoriserl'intégration sociale des personnes <strong>suivi</strong>es (Thomson <strong>et</strong> al., 2002).Globalem<strong>en</strong>t, il importe de faire <strong>en</strong> sorte que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de toutes les régions du Québec aitaccès de façon équitable à des modalités int<strong>en</strong>sives de <strong>suivi</strong> <strong>et</strong> qu'<strong>en</strong> même temps nous soyons créatifspour puiser <strong>dans</strong> le vaste champ de connaissances de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale toutes les formesd'organisation qui perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t d'atteindre le même objectif à partir d'une équival<strong>en</strong>ce fonctionnelle(Bachrach, 1984). Par exemple, quand Vallée <strong>et</strong> Al. (1998) <strong>dans</strong> <strong>la</strong> région de l'Outaouais s'inspir<strong>en</strong>t à <strong>la</strong>16 Toutefois financée pour une <strong>la</strong>rge part par le ministère de <strong>la</strong> Santé <strong>et</strong> des Soins de Longue Durée de l'Ontario, soit<strong>la</strong> Branche du Toronto métropolitain de <strong>la</strong> Division ontari<strong>en</strong>ne de l'Association canadi<strong>en</strong>ne pour <strong>la</strong> santé m<strong>en</strong>tale.Voir Lurie <strong>et</strong> Al. (2002) <strong>dans</strong> les référ<strong>en</strong>ces.Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


24fois de l’école de Boston, du modèle de Case Managem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>trée sur les forces du cli<strong>en</strong>t (Str<strong>en</strong>gthsModel) <strong>et</strong> de l'expéri<strong>en</strong>ce de Thresholds pour concevoir leur pratique de <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong>, ils font preuve decréativité <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce de leur service d'accompagnem<strong>en</strong>t communautaire. À l'instar de O'Bri<strong>en</strong><strong>et</strong> Anthony (2002), il faut éviter de tomber <strong>dans</strong> le piège du modèle unique ("Any Model Trap") <strong>et</strong>toujours s'<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir d'abord à une lecture concrète <strong>et</strong> appropriée de <strong>la</strong> réalité clinique <strong>et</strong> organisationnelle <strong>et</strong><strong>en</strong>suite puiser <strong>dans</strong> les différ<strong>en</strong>ts modèles les élém<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> <strong>la</strong> logique conceptuelle pour nous guider <strong>dans</strong> <strong>la</strong>résolution des problèmes concr<strong>et</strong>s. Par exemple, si aucun des usagers ciblés ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des troubles d<strong>et</strong>oxicomanie alors que <strong>la</strong> majorité ont des problèmes familiaux, il serait plus sage d'embaucher un<strong>et</strong>ravailleuse sociale au sein de l'équipe pour offrir du souti<strong>en</strong> aux familles plutôt que de chercher à recruterun spécialiste des problèmes d'abus de substance pour se conformer à tout prix à un modèle donné, quisoit dit <strong>en</strong> passant prés<strong>en</strong>te toujours des variations comme nous l'avons vu précédemm<strong>en</strong>t avec le souti<strong>en</strong>à l'emploi <strong>et</strong> l'embauche des travailleurs pairs aidants notamm<strong>en</strong>t. Bref, <strong>la</strong> règle d'or à suivre pour avancer<strong>dans</strong> <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce du <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> est d'éviter le dogmatisme <strong>et</strong> de toujours faire preuve de créativité<strong>et</strong> d'adaptation à <strong>la</strong> réalité concrète <strong>et</strong> aux besoins exprimés par les usagers. Dans c<strong>et</strong>te optique, <strong>la</strong> mise <strong>en</strong>p<strong>la</strong>ce de comités aviseurs incluant des représ<strong>en</strong>tants des usagers <strong>et</strong> des familles est une av<strong>en</strong>ueprom<strong>et</strong>teuse pour ori<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce de nouveaux programmes.Enfin, <strong>la</strong> pratique du <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> doit s'<strong>en</strong>richir de l'un des services le plus important <strong>et</strong>bénéfique de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale, soit l'accès à des activités sociales <strong>et</strong> récréatives (Cook <strong>et</strong>Hoffschmidt, 1993). Dans <strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong> majorité des personnes <strong>suivi</strong>es n'ont pas accès au travailcomme modalité majeure d'intégration sociale, il importe de leur fournir des occasions où elles peuv<strong>en</strong>t seréaliser <strong>et</strong> sortir de leur isolem<strong>en</strong>t. L'accès à des activités significatives est un puissant moy<strong>en</strong> pourrehausser l'estime de soi, raffermir l'<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t aux habil<strong>et</strong>és sociales, juguler <strong>la</strong> symptomatologie <strong>et</strong>perm<strong>et</strong>tre aux usagers de se reconstruire un réseau social (Pascaris, 1991, ATRA, 2002). C'est d'ailleurs lepremier point soulevé par Jerry Dincin (2002) lors de son interv<strong>en</strong>tion au cours de <strong>la</strong> 18 ième confér<strong>en</strong>ce del'ACTA <strong>en</strong> juin dernier pour m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les aspects qui devai<strong>en</strong>t être améliorés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> pratique del'ACT. Autrem<strong>en</strong>t dit, <strong>et</strong> je m'adresse ici aux gestionnaires, il importe de dégager plus d'heures travailléespour perm<strong>et</strong>tre aux équipes de pr<strong>en</strong>dre le temps d'accompagner les usagers pour faire autre chose <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté que de répondre seulem<strong>en</strong>t aux besoins de base <strong>et</strong> à <strong>la</strong> médication. Car à partir du mom<strong>en</strong>toù <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification des activités sociales <strong>et</strong> récréatives devi<strong>en</strong>dra aussi importante que <strong>la</strong> livraison de <strong>la</strong>médication, il sera juste d'affirmer que les équipes de <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe sont passées du stade de"l'hôpital sans murs" à celui de "club psychosocial sans murs".8.2 En bonifiant <strong>la</strong> rampe d'accès socialePour sortir de l'isolem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>la</strong> marginalité, les personnes aux prises avec des troubles m<strong>en</strong>tauxont besoin d'une rampe d'accès sociale au même titre que les personnes aux prises avec des handicapsphysiques. Au fil des ans, toutes sortes de mesures ont été prises par notre société, telles que des p<strong>la</strong>cesréservées de stationnem<strong>en</strong>t, pour perm<strong>et</strong>tre à ces personnes de se dép<strong>la</strong>cer librem<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong>s personnes auxprises avec des troubles m<strong>en</strong>taux ont des besoins simi<strong>la</strong>ires, à <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce toutefois qu'elle doiv<strong>en</strong>tsurmonter <strong>en</strong> plus <strong>la</strong> discrimination <strong>et</strong> <strong>la</strong> stigmatisation interne <strong>et</strong> externe qui les afflig<strong>en</strong>t pour être <strong>en</strong>mesure de se rétablir (Corrigan <strong>et</strong> Lundin, 2001). Sans changem<strong>en</strong>t structurel au niveau social, <strong>la</strong> portéedes interv<strong>en</strong>tions d'une équipe PACT est passablem<strong>en</strong>t limitée par toutes sortes d'embûches, telles que despolitiques restrictives d'accès à <strong>la</strong> médication de pointe, l'abs<strong>en</strong>ce ou <strong>la</strong> rar<strong>et</strong>é de logem<strong>en</strong>t social, le faibl<strong>en</strong>iveau de rev<strong>en</strong>us qui restreint considérablem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> qualité de vie <strong>et</strong> l'abs<strong>en</strong>ce de mesures de protectionsociale pour accéder au travail; de sorte que l'abs<strong>en</strong>ce ou <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce de toutes ces embûches détermine <strong>en</strong>dernière analyse <strong>la</strong> perspective d'un <strong>suivi</strong> ori<strong>en</strong>té objectivem<strong>en</strong>t vers <strong>la</strong> survie ou <strong>la</strong> croissance. En c<strong>la</strong>ir, sitoutes nos énergies sont mises exclusivem<strong>en</strong>t sur l'interv<strong>en</strong>tion psychiatrique ou même "psychosociale" audétrim<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> r<strong>en</strong>contre incontournable des cinq grands besoins sociaux exprimés au point de départ parles usagers, manger, se vêtir, se loger, travailler <strong>et</strong> se divertir ; "pour redev<strong>en</strong>ir quelqu'un quelque part"pour repr<strong>en</strong>dre une expression d'un représ<strong>en</strong>tant des usagers (Lagueux, 1998) ; nous risquons d'échouer<strong>dans</strong> notre capacité de vaincre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale <strong>et</strong> de ne traiter que <strong>la</strong> moitié de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die (Lamb,1994). À l'instar d'Anthony <strong>et</strong> Liberman (1992), il faut non seulem<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>ir auprès des personnesGélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


25mais égalem<strong>en</strong>t au niveau du système social si l'on veut actualiser pleinem<strong>en</strong>t le processus de traitem<strong>en</strong>t,de réadaptation <strong>et</strong> de réhabilitation tel que défini précédemm<strong>en</strong>t.À mon avis, nos efforts doiv<strong>en</strong>t poindre <strong>dans</strong> trois directions <strong>et</strong> ce, <strong>dans</strong> un esprit de cohér<strong>en</strong>ceinteractive, à savoir : l'accès libre <strong>et</strong> gratuit à <strong>la</strong> médication de pointe, l'accès <strong>et</strong> le développem<strong>en</strong>t dulogem<strong>en</strong>t social <strong>et</strong> le développem<strong>en</strong>t de mesures favorisant l'accès au travail. Je m'explique.• L'accès libre <strong>et</strong> gratuit à <strong>la</strong> médication de pointeIl a été <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t démontré que des mesures restrictives d'accès à <strong>la</strong> médication de pointe,sous prétexte de générer des économies, se traduisai<strong>en</strong>t par une augm<strong>en</strong>tation de l'hospitalisation(Soumerai <strong>et</strong> Al., 1994). Au Québec <strong>en</strong> particulier, une étude a démontré que <strong>la</strong> loi sur l'assurancemédicam<strong>en</strong>tsadopté <strong>en</strong> 1996 <strong>et</strong> heureusem<strong>en</strong>t modifié par <strong>la</strong> suite <strong>en</strong> 1999, avait <strong>en</strong>traîné desconséqu<strong>en</strong>ces néfastes pour les usagers qui sont majoritairem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dants de l'aide sociale poursurvivre (Latimer, 1999). À <strong>la</strong> même époque, l'AQRP avait déposé un mémoire <strong>en</strong> Commissionparlem<strong>en</strong>taire pour expliquer que les nouvelles molécules plus coûteuses mais ayant moins d'eff<strong>et</strong>ssecondaires devai<strong>en</strong>t être disponibles gratuitem<strong>en</strong>t pour ne pas comprom<strong>et</strong>tre le pot<strong>en</strong>tiel d'intégrationau travail, des jeunes adultes notamm<strong>en</strong>t, qui peuv<strong>en</strong>t espérer ainsi repr<strong>en</strong>dre leur p<strong>la</strong>ce <strong>dans</strong> <strong>la</strong>société (Vallée <strong>et</strong> Al., 1996). D'ailleurs, une rec<strong>en</strong>sion réc<strong>en</strong>te des écrits à ce suj<strong>et</strong> indique quel'utilisation des nouvelles molécules favorise plus le r<strong>et</strong>our au travail <strong>et</strong> le souti<strong>en</strong> à l'emploi quel'utilisation des anci<strong>en</strong>nes molécules (Bond, 1999). Autrem<strong>en</strong>t dit, si l'on veut offrir des choixvéritables aux usagers <strong>et</strong> leur perm<strong>et</strong>tre de bénéficier pleinem<strong>en</strong>t du souti<strong>en</strong> offert par une équipePACT, il est ess<strong>en</strong>tiel qu'un traitem<strong>en</strong>t pharmacologique de pointe <strong>et</strong> de qualité, incluant <strong>la</strong>médication d’appoint pour contrer les eff<strong>et</strong>s secondaires (Vallée <strong>et</strong> Al., 1996), soit disponiblegratuitem<strong>en</strong>t pour offrir des choix thérapeutiques aux usagers <strong>et</strong> ce, <strong>dans</strong> une perspective à longterme.• L'accès <strong>et</strong> le développem<strong>en</strong>t du logem<strong>en</strong>t socialDes auteurs québécois <strong>en</strong>gagés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> promotion de l'accès au logem<strong>en</strong>t social ont démontréamplem<strong>en</strong>t que c<strong>et</strong>te dim<strong>en</strong>sion était <strong>la</strong> porte d'<strong>en</strong>trée pour perm<strong>et</strong>tre aux usagers d'exercer leursdroits civils <strong>et</strong> repr<strong>en</strong>dre le contrôle sur leur vie (Brière <strong>et</strong> Al., 2001). Ainsi, plusieurs initiatives delogem<strong>en</strong>t social avec souti<strong>en</strong> ont vu le jour au Québec depuis quelques années, mais elles ne sont pas<strong>en</strong>core assez développées <strong>dans</strong> toutes les régions. En Ontario, <strong>la</strong> politique <strong>suivi</strong>e <strong>dans</strong> le champ de <strong>la</strong>santé m<strong>en</strong>tale ne se limite pas seulem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce d'équipes PACT <strong>dans</strong> toutes les régions del'Ontario, mais égalem<strong>en</strong>t des sommes d'arg<strong>en</strong>t importantes sont investies par le gouvernem<strong>en</strong>tprovincial (MSSLD, 1999) pour sout<strong>en</strong>ir des organisations sans but lucratif qui m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> applicationles approches de souti<strong>en</strong> au logem<strong>en</strong>t décrites depuis plusieurs années par des auteurs connus de <strong>la</strong>réadaptation psychosociale (Carling, 1993, 1995, Nelson <strong>et</strong> Al., 2001). À titre d'exemple, le WaterlooRegional Homes for M<strong>en</strong>tal Health Inc. de Kitch<strong>en</strong>er-Waterloo que j'ai eu l'occasion de visiterdernièrem<strong>en</strong>t avec des collègues des hôpitaux Doug<strong>la</strong>s <strong>et</strong> Louis-H. Lafontaine a développédernièrem<strong>en</strong>t de nouvelles unités de logem<strong>en</strong>t social subv<strong>en</strong>tionné pour 85 personnes <strong>et</strong> de c<strong>en</strong>ombre, 25 reçoiv<strong>en</strong>t des services de souti<strong>en</strong> de <strong>la</strong> part d'une équipe ACT (WRHMHI, 2002).Autrem<strong>en</strong>t dit, ces approches ne sont pas incompatibles, bi<strong>en</strong> qu'il importe de respecter l'un desprincipes du souti<strong>en</strong> au logem<strong>en</strong>t qui implique que <strong>la</strong> fidélité au traitem<strong>en</strong>t n'est pas un pré-requis àl'accès au logem<strong>en</strong>t social. Ainsi, il faut appuyer les efforts des Brière, Ch<strong>en</strong>ard, Dorvil, Morin <strong>et</strong>plusieurs autres (2001) qui développ<strong>en</strong>t à l'heure actuelle au Québec c<strong>et</strong>te expertise sociale depuisplusieurs années <strong>dans</strong> le champ de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale. Bi<strong>en</strong> que les mesures à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong>p<strong>la</strong>ce pour développer le logem<strong>en</strong>t social à une <strong>la</strong>rge échelle doiv<strong>en</strong>t être sout<strong>en</strong>ues par une volontépolitique c<strong>la</strong>ire, les hôpitaux pourrai<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> dégager des travailleurs sociaux possédant uneexpertise <strong>en</strong> organisation communautaire pour aider des groupes d'usagers ou de citoy<strong>en</strong>s à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong>p<strong>la</strong>ce des organisations sans but lucratif de souti<strong>en</strong> au logem<strong>en</strong>t social <strong>et</strong> subv<strong>en</strong>tionné. Car ledéveloppem<strong>en</strong>t social doit v<strong>en</strong>ir "d'<strong>en</strong> bas" <strong>et</strong> recevoir un appui tangible "d'<strong>en</strong> haut" pour émerger <strong>en</strong>vertu d'un principe élém<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> travail social (voir WRHMHI, 2002).Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


26• <strong>Le</strong> développem<strong>en</strong>t de mesures favorisant l'accès au travailAu cours de <strong>la</strong> dernière déc<strong>en</strong>nie, l'AQRP a suggéré à plusieurs reprises que des mesuressociales soi<strong>en</strong>t prises pour favoriser l'intégration au travail (Jobidon, 1994, 1996, Hertrampf, 1996). Àl'instar d'Anthony <strong>et</strong> Liberman (1992), l'AQRP a demandé que des ajustem<strong>en</strong>ts soi<strong>en</strong>t apportés à <strong>la</strong> loisur <strong>la</strong> sécurité du rev<strong>en</strong>u pour perm<strong>et</strong>tre que les règles <strong>et</strong> les mécanismes de l'aide sociale soi<strong>en</strong>tsuffisamm<strong>en</strong>t souples pour perm<strong>et</strong>tre à des personnes d'intégrer progressivem<strong>en</strong>t le marché du travailsans pénalités pour gagner des rev<strong>en</strong>us supplém<strong>en</strong>taires <strong>et</strong> <strong>en</strong> ayant <strong>la</strong> possibilité d'y aller <strong>et</strong> d'<strong>en</strong>rev<strong>en</strong>ir selon les aléas de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die tout <strong>en</strong> conservant leurs droits acquis sans tracasseries <strong>et</strong> <strong>la</strong>gratuité des médicam<strong>en</strong>ts. De plus, sous l'impulsion des travaux de Mme Vesta W. Jobidon, l'AQRP aram<strong>en</strong>é l'expéri<strong>en</strong>ce europé<strong>en</strong>ne de l'Allemagne notamm<strong>en</strong>t, qui demande à ses <strong>en</strong>treprises deconsacrer un certain pourc<strong>en</strong>tage de leur masse sa<strong>la</strong>riale pour l'embauche de personnes handicapéessur le p<strong>la</strong>n physique ou m<strong>en</strong>tal ou de verser l'équival<strong>en</strong>t pour m<strong>et</strong>tre sur pied des <strong>en</strong>treprises socialesdont 50% des sa<strong>la</strong>riés sont des personnes qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts handicaps ou désavantagessociaux. À Trieste <strong>en</strong> Italie, <strong>la</strong> réforme des services de santé m<strong>en</strong>tale s'est adressée <strong>en</strong> priorité à c<strong>et</strong>tedim<strong>en</strong>sion, notamm<strong>en</strong>t par <strong>la</strong> mise sur pied de coopératives de travail pour donner une citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>épleine <strong>et</strong> <strong>en</strong>tière aux personnes qui quittai<strong>en</strong>t l'anci<strong>en</strong> hôpital psychiatrique (Ramon, 1995, Dell'Acqua<strong>et</strong> Al., 1998). Enfin, <strong>en</strong> Ontario, le gouvernem<strong>en</strong>t provincial souti<strong>en</strong>t activem<strong>en</strong>t l'Ontario Council ofAlternatives Businesses pour favoriser <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce d'<strong>en</strong>treprises gérées par des groupes d'usagers(MSSLD, 2002, OCAB, 2002). Bi<strong>en</strong> qu'il existe au Québec des groupes <strong>et</strong> des <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong>gagées<strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te voie, elles sont <strong>en</strong>core trop peu nombreuses. Compte t<strong>en</strong>u des embûches <strong>et</strong> de <strong>la</strong> faiblessede nos mesures de protection sociale, les interv<strong>en</strong>ants doiv<strong>en</strong>t être extrêmem<strong>en</strong>t prud<strong>en</strong>ts <strong>dans</strong> leurdémarche de souti<strong>en</strong> à l'emploi car des usagers peuv<strong>en</strong>t être confrontés à un stress incroyable deperdre le peu qu'ils ont déjà <strong>dans</strong> les conditions actuelles. Il ne faut jamais s'<strong>en</strong>gager <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te voiepour une statistique <strong>et</strong> il faut d'abord p<strong>en</strong>ser à négocier des mesures de protection pour vos cli<strong>en</strong>ts.9. Pour conclure : soyons solidaires sur <strong>la</strong> base des valeurs <strong>et</strong> des principes de <strong>la</strong> réadaptationpsychosocialeSi j'ai bi<strong>en</strong> compris le cri du cœur <strong>la</strong>nçé depuis plusieurs années par Mme Patricia Deegan(1987, 1993, 1996) du National Empowerm<strong>en</strong>t C<strong>en</strong>ter, auteure reconnue <strong>et</strong> usagère de services de santém<strong>en</strong>tale, nous ne devons jamais perdre de vue que l'ajustem<strong>en</strong>t de toutes nos prothèses biologiques <strong>et</strong>psychosociales peuv<strong>en</strong>t faire mal. La ma<strong>la</strong>die m<strong>en</strong>tale touche non seulem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> personne <strong>dans</strong> le plusprofond de son être, mais surtout, les conséqu<strong>en</strong>ces sociales peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>core plus douloureuses que <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die elle-même. C'est pourquoi elle nous invite à faire preuve de délicatesse, de compassion <strong>et</strong>d'humanisme. Mais surtout, elle insiste sur le fait que nous avons tout à gagner de cesser de voir lespersonnes à travers le prisme déformant des diagnostics pour les considérer plutôt comme des part<strong>en</strong>airesactifs qui lutt<strong>en</strong>t pour s'adapter <strong>et</strong> surmonter <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Pour éviter de tomber <strong>dans</strong> <strong>la</strong> technocratie, <strong>en</strong>raison notamm<strong>en</strong>t de son caractère hautem<strong>en</strong>t structuré, une équipe PACT doit régulièrem<strong>en</strong>t sequestionner sur le s<strong>en</strong>s de sa pratique clinique <strong>et</strong> de sa philosophie d'interv<strong>en</strong>tion pour intégrer les valeurs<strong>et</strong> les principes de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale.<strong>Le</strong> déploiem<strong>en</strong>t d'une équipe PACT est probablem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> modalité d'interv<strong>en</strong>tion psychiatrique <strong>et</strong>psychosociale <strong>la</strong> plus difficile à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce correctem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> ce n'est pas pour ri<strong>en</strong> que Allness (1997)soulignait que ça pouvait pr<strong>en</strong>dre jusqu'à cinq ans avant qu'une équipe atteigne <strong>la</strong> maturité nécessaire pouroffrir des services de qualité. En fait, une équipe PACT fait face à un stress perman<strong>en</strong>t pour éviter des'<strong>en</strong>liser <strong>dans</strong> le mainti<strong>en</strong>, le contrôle <strong>et</strong> <strong>la</strong> dép<strong>en</strong>dance <strong>et</strong> favoriser l'espoir, <strong>la</strong> croissance <strong>et</strong> <strong>la</strong> reprise dupouvoir par les usagers. Par sa prés<strong>en</strong>ce <strong>dans</strong> le quotidi<strong>en</strong>, elle lutte sans relâche, côte-à-côte avec lesusagers, pour briser l'isolem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> surmonter les nombreuses embûches sociales qui font <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>tre <strong>la</strong> survie <strong>et</strong> <strong>la</strong> croissance. C'est pourquoi il est tellem<strong>en</strong>t important qu'elle stimule <strong>la</strong> capacité de fairedes choix, qu'elle tisse des li<strong>en</strong>s étroits avec de multiples ressources <strong>et</strong> part<strong>en</strong>aires sociaux, qu'ellefavorise au maximum l'intégration sociale car son but ultime est de faire <strong>en</strong> sorte que les usagersr<strong>et</strong>rouv<strong>en</strong>t l'estime de soi, l'autonomie <strong>et</strong> un véritable réseau social <strong>en</strong> dehors de l'équipe.Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


27La contradiction <strong>en</strong>tre l'interv<strong>en</strong>tion médicale <strong>et</strong> sociale doit être assumée <strong>et</strong> les t<strong>en</strong>sions quis'exprim<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> le champ de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale doiv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagées comme des sourcesde progrès <strong>et</strong> de dialogue <strong>en</strong>tre tous les acteurs concernés. Il ne faut pas avoir peur de <strong>la</strong> critique maisplutôt voir d'un bon œil l'éclosion de <strong>la</strong> diversité <strong>et</strong> du questionnem<strong>en</strong>t pour éviter de s'<strong>en</strong>fermer <strong>dans</strong> <strong>la</strong>certitude. Loin de se replier sur soi, les équipes PACT peuv<strong>en</strong>t intégrer les apports de l’école de Boston(Anthony <strong>et</strong> Al., 2002) <strong>et</strong> toujours pr<strong>en</strong>dre note des messages <strong>en</strong>voyés par des auteurs tels que Fisher <strong>et</strong>Ahr<strong>en</strong>s (2002) qui nous invit<strong>en</strong>t à considérer d'autres dim<strong>en</strong>sions <strong>dans</strong> notre pratique. Enfin, les g<strong>en</strong>s quibûch<strong>en</strong>t pour développer le logem<strong>en</strong>t social ou des <strong>en</strong>treprises gérées par des usagers, de même que toutesles personnes <strong>en</strong>gagées <strong>dans</strong> <strong>la</strong> pratique de <strong>la</strong> réadaptation psychosociale au Québec sont des part<strong>en</strong>aires<strong>et</strong> des alliés car une approche à elle seule ne peut résoudre toutes les questions soulevées par <strong>la</strong> r<strong>en</strong>contredes cinq grands besoins sociaux.Dans c<strong>et</strong>te optique, notre société doit m<strong>et</strong>tre résolum<strong>en</strong>t le cap sur <strong>la</strong> nouvelle structure de souti<strong>en</strong>proposée par John Trainor <strong>et</strong> Kathryn Church <strong>en</strong> 1984 de <strong>la</strong> Division ontari<strong>en</strong>ne de l'Associationcanadi<strong>en</strong>ne pour <strong>la</strong> santé m<strong>en</strong>tale, bonifiée par Trainor <strong>et</strong> Al. (1993) <strong>et</strong> reprise par Carling (1995, 2002).Ce cadre conceptuel nous invite à dépasser <strong>la</strong> logique des services seulem<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong>visager que l'accès àl'éducation, aux rev<strong>en</strong>us, au logem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> au travail sont des dim<strong>en</strong>sions fondam<strong>en</strong>tales pour perm<strong>et</strong>tre auxusagers de se rétablir. Ce cadre nous invite égalem<strong>en</strong>t à considérer que les proches, les groupes d'<strong>en</strong>traide<strong>et</strong> toutes les ressources sociales <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté sont des élém<strong>en</strong>ts aussi ess<strong>en</strong>tiels que le systèmeformel de services de santé m<strong>en</strong>tale. Pour "redev<strong>en</strong>ir quelqu'un quelque part" (Lagueux, 1998), le pouvoirdoit être partagé avec les usagers de sorte que des investissem<strong>en</strong>ts majeurs sur le p<strong>la</strong>n social doiv<strong>en</strong>t êtrefaits pour rehausser directem<strong>en</strong>t leur niveau de vie. Autrem<strong>en</strong>t dit, nous devons accorder plusd'importance à l'harmonisation des politiques sociales que nous le faisons à l'heure actuelle car <strong>la</strong> finalitéde <strong>la</strong> réadaptation psychosociale passe par le développem<strong>en</strong>t social. En Ontario à l'heure actuelle, onavance à <strong>la</strong> fois <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce d'équipes PACT <strong>et</strong> <strong>dans</strong> le développem<strong>en</strong>t du logem<strong>en</strong>t social <strong>et</strong> des<strong>en</strong>treprises sociales. Je ne dis pas qu'ils n'ont pas de problèmes, ni de débats houleux <strong>en</strong>tre eux, mais jeconstate tout simplem<strong>en</strong>t que des progrès sont réalisés simultaném<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> toutes les dim<strong>en</strong>sions(Musgrave, 2001, WRHMHI, 2002, OCAB, 2002).Pour que le <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté fasse "bon ménage" avec <strong>la</strong> réadaptationpsychosociale au Québec, il faut à mon avis que nous soyons tous solidaires <strong>en</strong>tre nous sur <strong>la</strong> base desbesoins variés des usagers <strong>et</strong> que nous soyons consci<strong>en</strong>ts que toutes les approches sont nécessaires. Nousdevons éviter de déployer des équipes PACT seulem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de négliger le développem<strong>en</strong>t des autresdim<strong>en</strong>sions, car <strong>la</strong> faiblesse de l'accès au logem<strong>en</strong>t social <strong>et</strong> au travail réduit <strong>la</strong> portée des interv<strong>en</strong>tionsd'une équipe PACT. Globalem<strong>en</strong>t, il faut éviter que le modèle PACT soit réduit à un outil de contrôle de<strong>la</strong> stabilité <strong>et</strong> il importe de rester "fidèle" au concept original d'un modèle de soins <strong>et</strong> de servicesvéhicu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> réadaptation psychosociale. Certains ont besoin du souti<strong>en</strong> offert par une équipe PACT pours'épanouir <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté, mais tous sans exception ont besoin d'avoir accès à de <strong>la</strong> médication depointe, à des rev<strong>en</strong>us, à du logem<strong>en</strong>t, à du travail <strong>et</strong> à des loisirs comme tous les autres citoy<strong>en</strong>s. Sansr<strong>en</strong>oncer à nos différ<strong>en</strong>ces qui sont une source de progrès au sein du vaste champ de <strong>la</strong> réadaptationpsychosociale, je suis convaincu que tous les acteurs concernés peuv<strong>en</strong>t s'unir pour réc<strong>la</strong>mer du progrèssocial pour tous.Gélinas, D., (2002), <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>et</strong> <strong>la</strong> réadaptation psychosociale font-ils bonménage ?, Allocution prononcée à Montréal <strong>dans</strong> le cadre du colloque Suivi <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe <strong>dans</strong> <strong>la</strong>communauté : Fidélité au modèle ACT <strong>et</strong> stratégie d'imp<strong>la</strong>ntation organisé par l'Association des hôpitaux duQuébec le 21 novembre 2002.


2810. Référ<strong>en</strong>ces ( 17 )ACTA, (2002), Fidelity to the Model <strong>et</strong> Adaptations, AHQ, (2000), Cadre de référ<strong>en</strong>ce : <strong>Le</strong> <strong>suivi</strong> <strong>int<strong>en</strong>sif</strong> <strong>en</strong> équipe pour personnes atteintes de troubles m<strong>en</strong>taux graves,Association des hôpitaux du Québec. 32 p.AHRENS, C.S., FREY, J., SENN-BURKE, S. C., (1999), An individualized job <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t approach for personswith severe m<strong>en</strong>tal illness, Journal of rehabilitation , 65 (4), 17-24.ALLNESS, D. J., (1997), The Program of Assertive Community Treatm<strong>en</strong>t (PACT) : The Model and ItsReplication, in HOLLINGSWORTH, E. J., (ed), The Successful Diffusion of Innovative ProgramApproaches, New Directions for M<strong>en</strong>tal Health Services, No. 74, Jossey-Bass, San Francisco, 17-26.ALLNESS, D. J. <strong>et</strong> KNOEDLER, W. 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