11.07.2015 Views

Recommandations de l'atelier sur l'évaluation de la justice militaire ...

Recommandations de l'atelier sur l'évaluation de la justice militaire ...

Recommandations de l'atelier sur l'évaluation de la justice militaire ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

faiblesses <strong>de</strong>s juridictions <strong>militaire</strong>s en vue d’examiner dans quelle me<strong>sur</strong>e cesjuridictions peuvent contribuer à <strong>la</strong> lutte contre l’impunité. Il a réuni les acteursjudiciaires principalement ceux qui ont pris part à <strong>de</strong>s procès <strong>sur</strong> les crimesinternationaux suivants : Songo Mboyo (Province <strong>de</strong> l’Equateur), Bavi et Kahwa(Province orientale), Kilwa et Mitwaba (province du Katanga) 1 . Des magistrats <strong>de</strong>l’auditorat et du siège, <strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong>s victimes et <strong>de</strong>s prévenus ainsi que les membres<strong>de</strong>s ONG qui ont col<strong>la</strong>boré dans les enquêtes et ont encadré ces victimes ont participéactivement aux réflexions <strong>de</strong> l’atelier à travers quatre commissions qui ont abordé lesthèmes suivants :- La <strong>justice</strong> <strong>militaire</strong> face au défi <strong>de</strong> l’indépendance du pouvoir judiciaire- Les questions logistiques et organisationnelles et leur inci<strong>de</strong>nce <strong>sur</strong> <strong>la</strong> qualité<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>militaire</strong>- Droit pénal et judiciaire <strong>militaire</strong>s – procès équitable et les droits <strong>de</strong>s accusés- Droit pénal et judiciaire <strong>militaire</strong>s – procès équitable et les droits <strong>de</strong>s victimes.Outre les travaux en commission, <strong>de</strong>ux experts ont présenté <strong>de</strong>s réflexionsrespectivement <strong>sur</strong> le droit pénal <strong>militaire</strong> et <strong>sur</strong> le droit judiciaire <strong>militaire</strong> face auxexigences d’un procès équitable à <strong>la</strong> lumière du Statut <strong>de</strong> Rome en s’appuyant <strong>sur</strong>l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s décisions rendues par les juridictions <strong>militaire</strong>s en matière <strong>de</strong>s crimesinternationaux.Nous présentons ci-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s recommandations qui ressortent <strong>de</strong> ces travaux etdont <strong>la</strong> portée dépasse le strict domaine <strong>de</strong>s crimes internationaux et se réfèrent àl’ensemble du système judiciaire. Ces recommandations abor<strong>de</strong>nt quelques aspectsqui requièrent une attention spécifique pour <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>militaire</strong>.RECOMMANDATIONSAu Parlement (dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme du droit pénal congo<strong>la</strong>is)• Afin <strong>de</strong> garantir l’effectivité <strong>de</strong> l’indépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> magistrature <strong>militaire</strong> :o Réviser les textes <strong>de</strong>s lois non conformes à <strong>la</strong> constitution, notammentles articles du Co<strong>de</strong> Judiciaire Militaire qui favorisent l’ingérence duministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense et du comman<strong>de</strong>ment <strong>militaire</strong> dans lefonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>militaire</strong>.o Soustraire <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>militaire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépendance du Comman<strong>de</strong>ment<strong>militaire</strong>.o Abolir les gra<strong>de</strong>s <strong>militaire</strong>s et adopter pour les magistrats <strong>militaire</strong>s,<strong>de</strong>s insignes distinctifs, différents <strong>de</strong> ceux du comman<strong>de</strong>ment <strong>militaire</strong>.o Eriger en infraction autonome l’obstruction ou entrave aufonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> (<strong>militaire</strong>) notamment le refus ducomman<strong>de</strong>ment <strong>militaire</strong> <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong>s personnes poursuivies à <strong>la</strong>disposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>.o Rendre minoritaire le nombre <strong>de</strong>s juges assesseurs dans <strong>la</strong> composition<strong>de</strong>s juridictions et soumettre leur désignation au pouvoir1 Les procès sont nommés en référence aux lieux <strong>de</strong> commission <strong>de</strong>s crimes. Une exception à ce principe estconstitué par le procès Kahwa où les faits ont été commis en Ituri dans <strong>la</strong> Collectivité <strong>de</strong>s Bahema Banywagi,territoire <strong>de</strong> Djugu.2


discrétionnaire du Chef <strong>de</strong> <strong>la</strong> juridiction <strong>sur</strong> base d’une liste préétablieé<strong>la</strong>borée par Conseil Supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Magistrature.o Définir le cadre <strong>de</strong> col<strong>la</strong>boration entre <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>militaire</strong> et lecomman<strong>de</strong>ment <strong>militaire</strong>o Pénaliser le refus du décaissement <strong>de</strong>s fonds alloués à <strong>la</strong> <strong>justice</strong> dans lechef <strong>de</strong> l’ordonnateur du budget.• Afin <strong>de</strong> rétablir les victimes dans leurs droits et redonner confiance à <strong>la</strong><strong>justice</strong> :o C<strong>la</strong>rifier les règles <strong>sur</strong> <strong>la</strong> participation <strong>de</strong>s victimes aux procèsnotamment celles re<strong>la</strong>tives à l’exigence d’une procuration spéciale auxavocats• Afin <strong>de</strong> garantir le droit à un procès équitable :o Rendre obligatoire l’assistance <strong>de</strong> l’inculpé par un conseil sous peine<strong>de</strong> nullité du procès verbal d’audition.o Interdire d’exécuter <strong>la</strong> peine <strong>de</strong> dégradation avant que <strong>la</strong> décision ne<strong>de</strong>vienne définitiveo Supprimer du Co<strong>de</strong> judiciaire <strong>militaire</strong> l’article restreignant le droitd’être assisté par un avocat aux seuls avocats congo<strong>la</strong>is en vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>l’article 19, al 3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> constitution• Afin d’améliorer les règles <strong>de</strong> procédure :o Adopter lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> prochaine session parlementaire <strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi<strong>de</strong> mise en œuvre du statut <strong>de</strong> Rome en RDCo Soumettre <strong>la</strong> détention préventive à un contrôle juridictionnel etraccourcir le dé<strong>la</strong>i à 6 mois.o Instituer un juge <strong>de</strong> <strong>la</strong> détention préventive dans l’ordre juridictionnel<strong>militaire</strong>o Instituer un dé<strong>la</strong>i butoir <strong>de</strong> trois mois à dater <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> renvoipour <strong>la</strong> fixation et l’appel <strong>de</strong>s affaires <strong>sur</strong> les vio<strong>la</strong>tions massivesAu Gouvernement et au Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Justice :• Afin d’as<strong>sur</strong>er que <strong>la</strong> <strong>justice</strong> est un véritable instrument <strong>de</strong> lutte contrel’impunité et <strong>de</strong> maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix sociale :o Réhabiliter à court terme les infrastructures pénitentiaires <strong>de</strong> hautesécurité,o Réhabiliter à moyen terme <strong>de</strong>s infrastructures pénitentiaires ;o Construire à long terme <strong>de</strong>s infrastructures pénitentiaires (cachots,prisons)o Mettre en p<strong>la</strong>ce un centre spécialisé <strong>de</strong>s enquêtes <strong>sur</strong> les vio<strong>la</strong>tionsmassives.• Afin <strong>de</strong> rétablir les victimes dans leurs droits et redonner confiance à <strong>la</strong><strong>justice</strong> :o Créer un organe pouvant s’occuper <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> aux victimes <strong>de</strong>svio<strong>la</strong>tions massives ;• Afin <strong>de</strong> garantir le droit à un procès équitable :3


o Intégrer dans le budget alloué à <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>de</strong>s moyens d’appui financieraux bureaux <strong>de</strong> consultation gratuite en vue d’assistance judiciaires <strong>de</strong>sprévenus et victimes ;• Afin <strong>de</strong> permettre au système judiciaire <strong>de</strong> jouer pleinement son rôle <strong>de</strong>régu<strong>la</strong>tion sociale :o Renforcer les capacités du personnel judiciaire et auxiliaires <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>justice</strong> dans le domaine <strong>de</strong>s crimes internationaux;o Recruter et former <strong>de</strong>s nouveaux magistrats <strong>militaire</strong>s ;o Améliorer <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s magistrats <strong>militaire</strong>so Doter <strong>de</strong>s moyens logistiques autonomes vis-à-vis du comman<strong>de</strong>ment<strong>militaire</strong> : moyens <strong>de</strong> transport, frais <strong>de</strong> fonctionnement, etc.o Répartir les magistrats <strong>sur</strong> l’ensemble du pays en fonction <strong>de</strong>s besoins ;o Instaurer un système <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong>s magistratso Instituer un système <strong>de</strong>s primes <strong>de</strong> brousse pour <strong>de</strong>s magistrats quitravaillent dans <strong>de</strong>s coins reculés du pays ;o Mettre en p<strong>la</strong>ce un mécanisme <strong>de</strong> sécurisation du personnel judiciaire.A <strong>la</strong> communauté internationale• Afin <strong>de</strong> contribuer efficacement à <strong>la</strong> réforme du système sécuritaireo As<strong>sur</strong>er une meilleure harmonisation <strong>de</strong>s interventions et <strong>de</strong> l’appui àtout le système <strong>de</strong> sécurité, comprenant les secteurs <strong>de</strong> l’armée, <strong>la</strong>police, et <strong>la</strong> <strong>justice</strong> ;o Intégrer l’appui à <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>militaire</strong> aux projets <strong>de</strong>financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> en particulier dans le cadre dup<strong>la</strong>n d’action mis en œuvre par le comité mixte <strong>de</strong> <strong>justice</strong>o Apporter un soutien technique et financier aux travaux <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission permanente <strong>de</strong> réforme du droit congo<strong>la</strong>is chargéed’é<strong>la</strong>borer le projet <strong>de</strong> réforme du co<strong>de</strong> pénal et du co<strong>de</strong> judiciaire<strong>militaire</strong>.o Apporter un appui substantiel à <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>particulièrement à toute <strong>la</strong> chaîne pénale.• Afin <strong>de</strong> lutter contre l’impunité en général et <strong>de</strong>s vio<strong>la</strong>tions massives, etcontribuer à l’instauration <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong> droito Encourager le Gouvernement congo<strong>la</strong>is à prendre <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>esnécessaires à <strong>la</strong> lutte contre l’impunité et à témoigner d’une réellevolonté d’instauration d’un Etat <strong>de</strong> droit• A <strong>la</strong> MONUCo Continuer à col<strong>la</strong>borer avec <strong>la</strong> <strong>justice</strong> congo<strong>la</strong>ise dans les enquêtes <strong>sur</strong>les vio<strong>la</strong>tions graves <strong>de</strong> droits <strong>de</strong> l’homme ;o Continuer l’appui logistique aux juridictions <strong>militaire</strong>s dans le cadre<strong>de</strong>s procès en cours re<strong>la</strong>tifs aux vio<strong>la</strong>tions massives.• A l’EUSECo Intégrer un volet réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>militaire</strong> dans le travail <strong>de</strong>réforme <strong>de</strong> l’armée.4


A <strong>la</strong> société civile et aux ONG <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme• Afin <strong>de</strong> lutter contre l’impunité en général et <strong>de</strong>s vio<strong>la</strong>tions massives, etcontribuer à l’instauration <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong> droito Continuer à collecter les données <strong>sur</strong> les vio<strong>la</strong>tions massives et à lesmettre à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>o Continuer à encadrer les victimes <strong>de</strong>s vio<strong>la</strong>tions massives et s’as<strong>sur</strong>er<strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> leurs préjudices par <strong>la</strong> <strong>justice</strong>• Afin <strong>de</strong> s’as<strong>sur</strong>er que les besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion en matière <strong>de</strong> <strong>justice</strong> et <strong>de</strong>sécurité sont pris en compte dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme du systèmesécuritaireo S’approprier les réformes du système sécuritaire en général et <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>justice</strong> en p<strong>la</strong>idant pour <strong>la</strong> prise en compte effective <strong>de</strong>s <strong>de</strong>si<strong>de</strong>rata <strong>de</strong><strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.5


ANNEXE I«ATELIER D’EVALUATION DE LA JUSTICE MILITAIRECOMME MECANISME DE REPRESSION DES CRIMES INTERNATIONAUX »Kinshasa, 08-10 Juin 20091 er JOUR (LUNDI 08 JUIN) 9h00 – 16h0009h15Mots <strong>de</strong> bienvenue et présentation <strong>de</strong>s participants (Me Mirna ADJAMI, Chef <strong>de</strong> Mission ICTJ)09h30Présentation du programme (Me Guy MUSHIATA, Chargé <strong>de</strong> programme ICTJ)10h00THEME 1 : Le droit pénal <strong>militaire</strong> face aux exigences d’un procès équitable à <strong>la</strong> lumièredu droit du Statut <strong>de</strong> Rome – Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s décisions rendues en matière <strong>de</strong>s crimesinternationaux. Professeur Nyabirungu, Université <strong>de</strong> Kinshasa.11h00Débats12h30Déjeuner14h00THEME 2 : La procédure pénale <strong>militaire</strong> face aux exigences d’un procès équitable à <strong>la</strong>lumière du droit du Statut <strong>de</strong> Rome – Analyse <strong>de</strong>s décisions rendues en matière <strong>de</strong>scrimes internationaux. Me. Franck MULENDA, Avocat au Barreau <strong>de</strong> Kinshasa/ Gombe etConseil à <strong>la</strong> CPI.15h00Débats16h15Fin du 1 er jour2 ème JOUR (MARDI 09 JUIN) 9h00 – 16h0009h00Panel : points <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s victimes <strong>sur</strong> les décisions judiciaires rendues en matière <strong>de</strong>scrimes internationaux par les juridictions <strong>militaire</strong>s sous <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong> Me LambertLISIKA.10h15Débats11h00Pause-café11h15Panel : points <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense <strong>sur</strong> les décisions judiciaires rendues enmatière <strong>de</strong>s crimes internationaux par les juridictions <strong>militaire</strong>s sous <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong>Me KOYAKOSI.12h30Débats13h00Déjeuner14h45Constitution <strong>de</strong>s commissions et orientations pour les travaux en commissions:Com.1. : <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>militaire</strong> face au défi <strong>de</strong> l’indépendance du pouvoir judiciaire.Modérateur : Colonel Pascal MOLIBA / Rapporteur : Major MAYEMBECom. 2. : Les questions logistiques et organisationnels et leur inci<strong>de</strong>nce <strong>sur</strong> <strong>la</strong> qualité<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> <strong>militaire</strong>. Modérateur : Major John PENZA / Rapporteur : Me Désiré BALUMECom.3. Droit pénal et Droit judiciaire <strong>militaire</strong>s – procès équitable – droits <strong>de</strong>s victimes.Modérateur : Me Georges KAPIAMBA / Rapporteur : Me Béatrice LOKAYACom.4. Droit pénal et Droit judiciaire <strong>militaire</strong>s – procès équitable – droits <strong>de</strong>s accusés.Modérateur : Me BUCKO / Rapporteur : Me KOYAKOSI15h30Travaux en commissions17h00Fin du 2e jour3 ème JOUR (MERCREDI 10 JUIN) 9h00 – 16h0009h00THEME 3 : Le rôle qu’a joué <strong>la</strong> MONUC en appuyant les procès <strong>de</strong>s crimesinternationaux <strong>de</strong>vant les juridictions <strong>militaire</strong>s. Louis-Marie BOUAKA, Directeur-Adjoint,Bureau <strong>de</strong>s Nations Unies pour les Droits <strong>de</strong> l’Homme/MONUC10h00Débats10h45Pause-café11h00Travaux en commissions (suite)13h00Déjeuner14h00Panel : présentation <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>s commissions et débats17h00Clôture et fin <strong>de</strong> l’atelier.6


ANNEXE IILISTE DES ACTEURS JUDICIAIRES ET PARTICIPANTSA L’ATELIER ICTJ D’EVALUATION DE LA JUSTICE MILITAIREATELIER D'EVALUATION DE LA JUSTICE MILITAIRELISTE DES PARTICIPANTSN° Noms Fonction Organisation / Institution 2Procès Bavi1 Marie-José OTSUMBA, Me Avocat Barreau <strong>de</strong> Kisangani2 Gilbert TANDIA Directeur Centre Pélican3 MAYEMBE Sanga<strong>la</strong>, Maj Juge prési<strong>de</strong>nt TMG Bunia4 John Penza, Maj Auditeur <strong>de</strong> garnison Auditorat <strong>de</strong> GarnisonProcès Kahwa1 Aimé BUCKO, Me Avocat Barreau <strong>de</strong> Goma2 Xavier MAKKI, Me Membre ONG Justice Plus3 Pascal MOLIBA, Col Premier prési<strong>de</strong>nt Cour Militaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province orientaleProcès Kilwa1 Gabriel MUNUNGA, Me Avocat Barreau <strong>de</strong> Lubumbashi2 MONGA Onésime Directeur ONG ACAT / Katanga3 Georges KAPIAMBA, MeAvocat et vice - prési<strong>de</strong>ntONGBarreau <strong>de</strong> Lubumbashi / ASADHO4 NZABI, Col Auditeur supérieur Auditorat supérieur Katanga5 SHOMARI FUNDI, Col Auditeur supérieur Auditorat supérieur KatangaProcès Songo Mboyo1 Lambert LISIKA, Me Avocat et directeur ONG Barreau <strong>de</strong> Mbandaka et ESDHIB2 KOYAKOSI MBAWA, Me Avocat Barreau <strong>de</strong> Kinshasa Gombe3 KILENSELE MUKE, Capt Juge prési<strong>de</strong>nt TMG Mbandaka4 WAWINA BANSOMI Capt Auditeur <strong>de</strong> garnison Auditorat <strong>de</strong> garnison <strong>de</strong> MbandakaProcès Mitwaba1 KOYAKOSI MBAWA, Me Avocat Barreau <strong>de</strong> Kinshasa Gombe2 KUBOYA, Me Avocat Barreau <strong>de</strong> LubumbashiAutres acteurs ayant pris part àd'autres procès1 BOKATOLA Longo, Col Auditeur supérieur Auditeur supérieur du Nord Kivu2 Benjamin LISAMBA, Me Avocat Barreau <strong>de</strong> Kinshasa Gombe3 Béatrice LOKAYA, Me Avocat Barreau <strong>de</strong> Kinshasa Gombe4 NZAU Keba, Col Auditeur supérieur Cour Militaire Opérationnelle/ Goma5 Théodore MUKENDI, Me AvocatBarreau <strong>de</strong> Kinshasa Matete2 Pour les acteurs <strong>de</strong>s 5 procès figurant dans ce tableau, l’institution indiquée est celle où était affecté <strong>la</strong>personne au moment du procès .7


Experts1 NYABIRUNGU, Prof Professeur / expert2 Franck MULENDA, Me Avocat / expert Barreau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gombe / CPI3 Louis-Marie BOUAKA Directeur-AdjointBureau <strong>de</strong>s Nations Unies pour lesDroits <strong>de</strong> l’Homme/MONUC4 MAVINGA KABILUA, AGR Magistrat Parquet Général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République5 Joseph BUDWAGA, Col Conseiller Haute Cour MilitaireAssistant chargé <strong>de</strong>6 Annie BIPENDU, MeprogrammeComité Mixte <strong>de</strong> Justice7 Papy NDONDOBONI, Me Coordinateur <strong>de</strong> projet Avocats Sans Frontières8 Charles MUSHIZI, Me Avocat Barreau <strong>de</strong> Kinshasa Matete9 Liliane KAMASHI, Me Avocat Barreau <strong>de</strong> Kinshasa Matete10 Jean-Paul TSHIBANGU Human Rights OfficerBureau <strong>de</strong>s Nations Unies pour lesDroits <strong>de</strong> l’Homme/MONUC11 Désiré BALUME, MeResponsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong><strong>militaire</strong>REJUSCO12 Roger MVITA Coordonnateur AfriMAP / OSISA13 Michèle LABORDE Experte Justice EUPOL14 Luis <strong>de</strong> ALMEIDA, Lt Col Expert Justice Militaire EUPOL15 Guy MUSHIATA Legal Officer ICTJ16 Mirna ADJAMI Chef <strong>de</strong> Mission ICTJ8


ANNEXE IIIPRÉSENTATION DES PROCÈS ÉVALUÉSI. Procès Songo MboyoLes faits :Les événements constitutifs <strong>de</strong> ce procès ont eu lieu <strong>la</strong> nuit du 21 au 22 décembre2003, dans <strong>la</strong> localité <strong>de</strong> Songo Mboyo, district <strong>de</strong> <strong>la</strong> Monga<strong>la</strong>, territoire <strong>de</strong>Bongandanga, Province <strong>de</strong> l’Equateur. Les <strong>militaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> 9 e Bataillon Infanterie duMouvement <strong>de</strong> Libération du Congo se sont soulevés contre leur CommandantBataillon et s’en sont pris à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion civile commettant <strong>de</strong>s viols massifs <strong>de</strong>sfemmes et les pil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>s biens meubles sous le retentissement <strong>de</strong>s balles. A <strong>la</strong> base<strong>de</strong> ce soulèvement se trouve l’insatisfaction due au non paiement <strong>de</strong> leur sol<strong>de</strong> parleur commandant, le Capitaine RAMAZANI. En effet, les <strong>militaire</strong>s <strong>de</strong> ce Bataillonvenaient d’intégrer l’Armée Nationale et avaient ainsi bénéficié d’une majoration <strong>de</strong>leur ration <strong>de</strong> campagne. Le Commandant Bataillon qui était en possession <strong>de</strong> cetteration témoigna d’une léthargie dans le paiement <strong>de</strong>s <strong>militaire</strong>s et proposa par <strong>la</strong> suiteun paiement en <strong>de</strong>ux tranches. Ce que refusa les membres <strong>de</strong> son état-major ainsi queles soldats. Réunis à l’appel du soir et à <strong>la</strong> fin du culte, les <strong>militaire</strong>s se dirigèrent vers<strong>la</strong> sa maison et <strong>la</strong>ncèrent les pierres. C’est en ces circonstances que le capitaineRAMAZANI, prit <strong>la</strong> fuite. Ce qui exaspéra les <strong>militaire</strong>s qui s’attaquèrent à <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion civile.Procédure :Cette affaire a été jugée au premier <strong>de</strong>gré par le Tribunal Militaire <strong>de</strong> Garnison <strong>de</strong>Mbandaka qui rendit un jugement en date du 12 avril 2006. Les prévenus avaientinterjeté appel <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour Militaire <strong>de</strong> l’Equateur qui à son tour prononça un arrêtle 7 juin 2006. Un pourvoi en cassation fut formé mais il ne fut pas confirmé. Ainsicet arrêt est <strong>de</strong>venu définitif.Au premier <strong>de</strong>gré, 12 prévenus furent renvoyés par l’Auditeur <strong>de</strong>vant le TribunalMilitaire <strong>de</strong> Garnison <strong>de</strong> Mbandaka dont 7 furent condamnés pour crimes contrel’humanité à l’emprisonnement à perpétuité. Le tribunal condamna les prévenussolidairement avec <strong>la</strong> RDC au paiement <strong>de</strong>s dommages-intérêts et alloua ainsi <strong>de</strong>sin<strong>de</strong>mnisations à 17 victimes mais débouta 18 autres victimes. Une somme <strong>de</strong> 10000dol<strong>la</strong>rs furent accordées aux victimes <strong>de</strong>s viols décédées et 5000 dol<strong>la</strong>rs aux victimes<strong>sur</strong>vivantes, 200 à 500 dol<strong>la</strong>rs pour perte <strong>de</strong>s biens matériels.En appel, <strong>la</strong> Cour Militaire confirma les charges <strong>de</strong>s crimes contre l’humanité contresix prévenus et les condamna à <strong>la</strong> servitu<strong>de</strong> pénale à perpétuité, acquitta un prévenu etréajusta les dommages alloués à 13 victimes <strong>de</strong>s pil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>s biens en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong>valeur réelle <strong>de</strong>s biens perdus. La Cour alloua aussi les dommages intérêts à unevictime <strong>de</strong> viol décédée et à 29 victimes <strong>de</strong> viol <strong>sur</strong>vivantes.Evaluation et suivi du procès9


Des points positifs <strong>de</strong> ce procès sont :• L’application directe du Statut <strong>de</strong> Rome par le tribunal• Une motivation plus ou moins satisfaisante <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision du Tribunal• Une prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> victime témoin• La condamnation du viol comme constitutif <strong>de</strong> crime contre l’humanité• L’acceptation <strong>de</strong> <strong>la</strong> participation d’un plus grand nombre <strong>de</strong>s victimes par <strong>la</strong>Cour <strong>militaire</strong> même celles qui n’ont pas i<strong>de</strong>ntifié formellement leursbourreaux et l’octroi <strong>de</strong>s dommages intérêts basés <strong>sur</strong> les pertes réelles <strong>de</strong>sbiens ; etc.Des points négatifs :• La non prise en compte <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s victimes et <strong>de</strong>s témoins• La limitation du temps lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scentes à Songo Mboyo due aux contrainteslogistiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> MONUC• L’exigence d’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> l’auteur du viol pour être in<strong>de</strong>mnisé au premier<strong>de</strong>gré• Le non respect du principe <strong>de</strong> l’égalité <strong>de</strong>s armes en rapport avec <strong>la</strong>comparution <strong>de</strong>s témoins. Abus du pouvoir discrétionnaire du prési<strong>de</strong>nt dutribunal <strong>militaire</strong> <strong>de</strong> garnison quant à l’audition <strong>de</strong>s témoins figurant <strong>sur</strong> uneliste non communiquées d’avance• Une allocation <strong>de</strong>s dommages intérêts forfaitaire au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision dupremier <strong>de</strong>gré• Sur les six condamnés définitifs, tous se sont évadés à cause du mauvais état<strong>de</strong> <strong>la</strong> prison où ils étaient incarcérés à Mbandaka. En fait, ce lieu <strong>de</strong> détentionn’était pas une prison plutôt une maison d’habitation servant <strong>de</strong> prison et neprésentant aucune garantie <strong>de</strong> sécurité.• Aucune victime n’a été in<strong>de</strong>mnisée à ce jour alors que leurs avocats ont épuisétoutes les étapes <strong>de</strong> procédure d’exécution. Les victimes réc<strong>la</strong>ment leursin<strong>de</strong>mnisations et n’hésitent pas à taxer les avocats et les magistrats <strong>de</strong> s’êtreservis d’elles pour faire un cas d’école re<strong>la</strong>tif à l’application directe du Statut<strong>de</strong> Rome, etc.II.Procès BaviLes faitsDans cette affaire, l’Auditeur poursuit 14 prévenus pour crimes contre l’humanité<strong>de</strong>vant le Tribunal Militaire <strong>de</strong> Garnison <strong>de</strong> l’Ituri à Bunia. Les faits <strong>de</strong> cette cause sepassent dans le groupement Bavi, collectivité chefferie <strong>de</strong> Walendu Bindi, territoired’Irumu dans le district <strong>de</strong> l’Ituri. Dans cette contrée en guerre, <strong>la</strong> premièrecompagnie <strong>de</strong> <strong>la</strong> première briga<strong>de</strong> intégrée commandée par le Capitaine FrançoisMULESA, effectue régulièrement <strong>de</strong>s patrouilles. Sur son ordre, <strong>de</strong>s personnes sontarrêtées dans <strong>la</strong> localité d’AVEGI. Elles seront exécutées avec <strong>de</strong>s barres <strong>de</strong>s minesaprès leur i<strong>de</strong>ntification. Ces victimes étaient <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cés <strong>de</strong> guerre arrêtées alorsqu’elles étaient en quête <strong>de</strong> nourriture dans leur vil<strong>la</strong>ge d’origine.Procédure10


Cette affaire a été jugée <strong>de</strong>vant le Tribunal Militaire <strong>de</strong> Garnison <strong>de</strong> l’Ituri qui a renduson jugement en date du 19 février 2007 aux termes duquel il a condamné 12 <strong>de</strong>s 14prévenus à <strong>la</strong> servitu<strong>de</strong> pénale à perpétuité pour crimes <strong>de</strong> guerre, un prévenu à 180jours et a acquitté un autre. Quant aux victimes, le Tribunal a alloué <strong>de</strong>s dommagesintérêtsà 19 victimes notamment un montant <strong>de</strong> 15000 dol<strong>la</strong>rs pour une victimeviolée et tuée, 10000 dol<strong>la</strong>rs pour les victimes tuées.Les prévenus ont formé appel <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour Militaire <strong>de</strong> Kisangani qui a rendu sonarrêt en date du 28 juillet 2007. La Cour a confirmé les condamnations <strong>de</strong>s neufprévenus qui avaient interjeté appel. Quant aux peines, un seul prévenu a étécondamné à perpétuité, un autre à 10 ans d’emprisonnement et 8 autres à 15 ans.Quant aux intérêts civils, <strong>la</strong> Cour a majoré les sommes allouées aux 19 victimes. Ainsielle a accordé <strong>de</strong>s montants <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnisations individuelles oscil<strong>la</strong>nt entre 19000 et51000 dol<strong>la</strong>rs.Evaluation et suivi du procèsDes points positifs :• Une bonne motivation re<strong>la</strong>tive à l’application directe du Statut <strong>de</strong> Rome• Une discussion assez approfondie <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> preuve et <strong>de</strong> leur pertinence• Une attention particulière du tribunal <strong>militaire</strong> <strong>de</strong> garnison <strong>de</strong> Bunia quant à<strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong>s victimes• Une bonne coopération <strong>de</strong> <strong>la</strong> MONUC quant aux enquêtes• La décision a eu un effet significatif quant à <strong>la</strong> lutte contre l’impunité à Buniaet ses environs• Bonne exécution <strong>de</strong>s peines : tous les condamnés purgent leurs peines àBuluwo, etc.Des points négatifs :• Les victimes <strong>de</strong> l’affaire Mulesa continuent à attendre leurs in<strong>de</strong>mnisations. Ace jour, leur désenchantement est total. Elles s’en prennent aux ONG qui lesont encadrées en leur <strong>de</strong>mandant régulièrement le moment où arriveront leursin<strong>de</strong>mnisations.• Vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s prévenus : les enquêtes <strong>sur</strong> terrain ont été menéessans les prévenus et leurs avocats• Le Ministère Public n’a instruit qu’à charge et non à décharge• La réduction <strong>de</strong>s peines au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour Militaire sans une motivationapprofondie : les circonstances atténuantes évoquées ne paraissent paspertinentes, etc.III.Procès KahwaLes faitsLes faits <strong>de</strong> cette cause se sont déroulés durant l’année 2002. Kahwa, Chef <strong>de</strong>collectivité <strong>de</strong>s Bahema Banywagi, territoire <strong>de</strong> Djugu, district <strong>de</strong> l’Ituri, Provinceorientale a été déféré <strong>de</strong>vant le Tribunal Militaire <strong>de</strong> Garnison <strong>de</strong> l’Ituri pour avoirorganisé et commandé un mouvement in<strong>sur</strong>rectionnel dénommé « Parti Pour l’Unitéet <strong>la</strong> Sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’intégrité du Congo ». Pour armer ses milices, Kahwa, après <strong>de</strong>s11


contacts avec le prési<strong>de</strong>nt Youwéri Museveni et le Général James Kabarebe duRwanda, a importé <strong>de</strong>s armes <strong>de</strong> guerre. Du 15 au 16 octobre 2002, <strong>de</strong>s meurtres ontété perpétrés lors <strong>de</strong>s attaques du vil<strong>la</strong>ge Zumbe par Kahwa et sa milice. A cettemême occasion, le centre <strong>de</strong> santé, l’école primaire et les églises catholique etprotestante du vil<strong>la</strong>ge ont été incendiés.ProcédureCes faits ont été jugés par le Tribunal Militaire <strong>de</strong> Garnison <strong>de</strong> l’Ituri au premier<strong>de</strong>gré. L’Auditeur a renvoyé Kahwa <strong>de</strong>vant cette instance pour répondre <strong>de</strong> quatrechefs d’accusation à savoir : l’organisation et le comman<strong>de</strong>ment d’un mouvementin<strong>sur</strong>rectionnel, <strong>la</strong> détention sans titre ni droit <strong>de</strong>s armes ou munitions <strong>de</strong> guerre,crimes contre l’humanité par meurtre et crimes <strong>de</strong> guerre par incendie. A l’issue duprocès, le Tribunal a condamné Kahwa à 20 ans d’emprisonnement pour ces chefsd’accusation et l’a en plus condamné pour assassinat et coups et bles<strong>sur</strong>es volontaires.Pour les intérêts civils, Kahwa a été condamné à payer à 14 victimes un montant total<strong>de</strong> 500000 dol<strong>la</strong>rs couvrant <strong>de</strong>s dédommagements individuels al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 10000 à 75000dol<strong>la</strong>rs.Le prévenu a relevé appel <strong>de</strong> cette décision <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour Militaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> ProvinceOrientale qui a rendu sa décision le 28 juillet 2007. Aux termes <strong>de</strong> cet arrêt, <strong>la</strong> CourMilitaire a purement et simplement acquitté Kahwa pour les préventions <strong>de</strong>mouvement in<strong>sur</strong>rectionnel et <strong>de</strong> détention sans titre ni droit <strong>de</strong>s armes et munitions<strong>de</strong> guerre motivant que celles-ci sont couvertes par l’amnistie. Pour les autrespréventions, elle a annulé le premier jugement pour saisine irrégulière et a <strong>la</strong>issé auparquet <strong>la</strong> <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>riser <strong>la</strong> procédure. Quant aux intérêts civils, tout en lesdéc<strong>la</strong>rant recevables, <strong>la</strong> Cour s’est réservée <strong>de</strong> se prononcer <strong>sur</strong> le fond.Mécontent <strong>de</strong> cet arrêt, l’Auditeur supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province Orientale a initié uneprocédure d’annu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> cette décision <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Haute Cour Militaire. Le 12septembre 2008, <strong>la</strong> Haute Cour Militaire a annulé cet arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour Militaire danstoutes ses dispositions et a ordonné le renvoi <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> même CourMilitaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province orientale autrement composée.Evaluation et suivi du procèsDes points positifs :• Une bonne interprétation <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi d’amnistie par le Tribunal <strong>militaire</strong> <strong>de</strong>Garnison• L’indépendance du tribunal face aux pressions et intimidations <strong>de</strong> l’accuséainsi que <strong>de</strong>s différentes autorités• Une bonne motivation <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision• Annu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>militaire</strong> par <strong>la</strong> Haute Cour Militaire• Kahwa est toujours détenu à <strong>la</strong> Prison centrale <strong>de</strong> Maka<strong>la</strong> à Kinshasa, etc.Des points négatifs :• Une manifestation nette du manque d’indépendance dans <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> <strong>la</strong>Cour Militaire• Une mauvaise application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi d’amnistie par <strong>la</strong> Cour Militaire12


• La célérité <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure qui n’a pas permis au prévenu <strong>de</strong> faire entendretous les témoins• La Haute Cour Militaire a rendu un arrêt en annu<strong>la</strong>tion en motivant sacompétence <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s arguments qui ne respectent les dispositionsconstitutionnelles qui rend <strong>la</strong> Cour Suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> compétente en matière<strong>de</strong> cassation <strong>de</strong>s arrêts <strong>de</strong>s juridictions <strong>militaire</strong>s• L’ingérence <strong>de</strong> <strong>la</strong> MONUC dans le processus judiciaire : refus <strong>de</strong> mettre enliberté le prévenu malgré l’arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour Militaire <strong>de</strong> Kisangani qui lerenvoyait <strong>de</strong> toutes poursuites, etc.• Aucune diligence n’est faite pour que <strong>la</strong> procédure redémarre au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong>Cour Militaire. Et d’ailleurs, le Premier prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> cette Cour Militairen’est entré en possession <strong>de</strong> l’Arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute Cour Militaire que lors <strong>de</strong> sonséjour à Kinshasa pour participer à l’atelier organisé par ICTJ. Et c’est dansle lot <strong>de</strong>s décisions distribuées comme documents <strong>de</strong> travail qu’il a pu lirecette décision. Il en a été <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l’avocat <strong>de</strong> Kahwa.• Les victimes sont dans l’expectative et ne comprennent pas trop bien cettelongue procédure qui du reste, faute <strong>de</strong> <strong>la</strong> diligence <strong>de</strong>s victimes, risque <strong>de</strong>connaître une longue léthargie, etc.IV.Procès MitwabaLes faitsLes faits <strong>de</strong> ce procès se sont déroulés entre le 21 mars et le 6 avril 2006 à Mitwabadans province du Katanga. Le commandant a.i. <strong>de</strong> <strong>la</strong> 63 e briga<strong>de</strong> <strong>de</strong>s FARDC aordonné <strong>de</strong> regrouper 95 détenus soit disant mai comprenant <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>senfants dans trois cellules <strong>de</strong> <strong>la</strong> prison <strong>de</strong> Mitwaba et <strong>de</strong> leur priver à boire et àmanger. A <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> cette situation, 17 personnes sont décédées.ProcédureCette affaire a été jugée au premier <strong>de</strong>gré par <strong>la</strong> Cour Militaire du Katanga.L’Auditeur supérieur a renvoyé les prévenus <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour Militaire du Katangapour acte arbitraire ou attentoire aux droits et libertés garantis aux particuliers. Lors<strong>de</strong> l’instruction juridictionnelle et à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>idoiries <strong>de</strong>s avocats, l’Auditeurrequit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> condamner les prévenus pour crimes contre l’humanité. Maisdans son arrêt prononcé le 25 avril 2007, <strong>la</strong> Cour qualifia les faits comme constitutifs<strong>de</strong> l’infraction <strong>de</strong> non assistance à personne en danger et condamna 3 prévenus à 15mois <strong>de</strong> servitu<strong>de</strong> pénale et un seul prévenu par défaut à 10 ans d’emprisonnement.Elle a alloué les dommages-intérêts <strong>de</strong> 10000 dol<strong>la</strong>rs pour chaque victime décédéesoit un montant total <strong>de</strong> 170000 dol<strong>la</strong>rs à payer par les condamnés in solidum avecl’Etat congo<strong>la</strong>is.Aucun appel ne fut formé par les prévenus ni par l’auditeur. Les victimes parl’entremise <strong>de</strong> leur avocat saisirent l’Auditeur Général pour une procédure enannu<strong>la</strong>tion. Aucune suite conséquente n’a été réservée à cette requête à ce jour.Evaluation et suivi du procèsDes points positifs :13


• La participation <strong>de</strong>s victimes au procès (par l’entremise <strong>de</strong> leurs avocats)• Les poursuites engagées contre les auteurs <strong>de</strong>s crimes qui ont purgé leurspeinesDes points négatifs :• Une volonté manifeste <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour Militaire du Katanga <strong>de</strong> soustraire lesprévenus <strong>de</strong> leurs responsabilités : qualifications inadéquates, peinesdérisoires• Une attitu<strong>de</strong> hostile aux victimes et non prise en compte <strong>de</strong> leurs intérêts• Une instruction préjuridictionnelle et juridictionnelle <strong>la</strong>cunaires• Le condamné par défaut court toujours• Blocage <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure en annu<strong>la</strong>tion• Les victimes n’ont reçu aucune in<strong>de</strong>mnisation, etc.V. Procès KilwaLes faitsLes faits <strong>de</strong> cette affaire se sont déroulés à Kilwa, collectivité secteur <strong>de</strong> Moéro,territoire <strong>de</strong> Pweto, district du Haut Katanga dans <strong>la</strong> province du Katanga. La 62eBriga<strong>de</strong> infanterie a <strong>la</strong>ncé une contre-attaque al<strong>la</strong>nt du 15 au 18 octobre 2004 pourreprendre <strong>la</strong> cité tombée <strong>de</strong>ux jours avant aux mains du Mouvement Révolutionnairepour <strong>la</strong> Libération du Katanga (MRLK), le Commandant <strong>de</strong> <strong>la</strong> Briga<strong>de</strong>, le ColonelADEMAR Ilunga ordonna <strong>de</strong> pilonner <strong>la</strong> cité <strong>de</strong> Kilwa à coups <strong>de</strong> bombes, d’exécutersommairement 26 personnes civiles notamment <strong>de</strong>s élèves, <strong>de</strong> porter <strong>de</strong>s bles<strong>sur</strong>es <strong>sur</strong><strong>de</strong>s personnes civiles et <strong>de</strong> violer <strong>la</strong> fille du sous-commissaire adjoint <strong>de</strong> <strong>la</strong> police <strong>de</strong>Kilwa. Ses éléments exécutèrent ces ordres. En outre, ils opérèrent <strong>de</strong>s arrestationsarbitraires et <strong>de</strong>s pil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion civile.La procédureCette affaire a été jugée au premier <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour Militaire du Katanga. 13prévenus ont été renvoyés <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour dont les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société minière AnvilMining Congo pour être jugés entre autres pour crimes <strong>de</strong> guerre. En date du 28 juin2007, <strong>la</strong> Cour <strong>militaire</strong> a rendu un arrêt aux termes duquel quatre <strong>de</strong>s treize prévenusont été condamnés dont <strong>de</strong>ux y compris le principal accusé n’ont été reconnucoupables que <strong>de</strong> meurtre, d’arrestation arbitraire et <strong>de</strong> détention illégale et ont étécondamnés à <strong>la</strong> servitu<strong>de</strong> pénale à perpétuité tandis que les <strong>de</strong>ux autres ont étéreconnus coupables d’arrestation arbitraire et <strong>de</strong> détention illégale et condamnésrespectivement à cinq et un an d’emprisonnement . Tous les autres prévenus ont étéacquittés.Statuant <strong>sur</strong> les intérêts <strong>de</strong>s parties civiles et <strong>de</strong>s victimes, <strong>la</strong> Cour n’a reconnu aucunevictime et a rejeté les prétentions <strong>de</strong> toutes les victimes. Aucun appel n’a été formépar les prévenus ni par le Ministère Public. Seules les victimes ont interjeté appel<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Haute Cour Militaire qui n’a pas toujours statué <strong>sur</strong> leurs requêtes.Evaluation et suivi du procès14


Des points positifs :• La participation <strong>de</strong>s victimes au procès (par l’entremise <strong>de</strong> leurs avocats)• Les poursuites engagées contre les auteurs <strong>de</strong>s crimes qui ont purgé leurspeines.Des points négatifs :• Une volonté manifeste <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour Militaire du Katanga <strong>de</strong> soustraire lesprévenus <strong>de</strong> leurs responsabilités : qualifications inadéquates, peinesdérisoires• Une attitu<strong>de</strong> hostile aux victimes et non prise en compte <strong>de</strong> leurs intérêts• Une instruction préjuridictionnelle et juridictionnelle <strong>la</strong>cunaires• Le condamné par défaut court toujours• Blocage <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure en annu<strong>la</strong>tion• Les victimes n’ont reçu aucune in<strong>de</strong>mnisation. Nombre <strong>de</strong>s victimes se sontdécouragées. Quelques unes seulement continuent à espérer l’aboutissement<strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Haute Cour Militaire15

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!