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L’Écho du Pas-de-Calais n o 74 – mai 2006 / 15Teknè et le canton de BertincourtMettre en scènela mémoireQuand Teknè voit le jour à la fin des annéesquatre-vingt, c’est avec un objectif simple,celui d’aller là où les autres structuresprofessionnelles ne peuvent pas aller.Une envie de se détacher de toutedépendance à un lieu, une programmation ouune administration pour revenir à la vraie vocationdu théâtre : la mobilité et l’indépendance.volets : le recueil de la mémoire,sa transmission d’une générationà une autre et enfin sacirculation à travers le territoire.Pendant une année entière, lescommunes de la CCCB ont étéécumées à la recherche desouvenirs de la Seconde Guerremondiale, les habitants interrogés,enregistrés ou filmés. Dutrésor constitué par ce véritabletravail d’historien est né unspectacle baptisé « Drôle depaix », qui s’articule autour dechansons anciennes et de témoignagesvidéo. « Les comédiensse connaissaient depuis leconservatoire. Ils ont acceptéde tourner malgré un publiclimité… » L’année 2006 metl’accent sur la collaborationavec les écoles de la CCCB. Lesenfants prennent eux-mêmes enmains l’enquête et travaillentsur le fait le plus marquant del’histoire de leur village. Aprèsavoir choisi la forme qui leursemble la mieux adaptée (conte,saynète), ils devront mettre lerésultat de leurs recherches enspectacle.Tout en restant mobile, il existechez Teknè la nécessité de« labourer les territoires »qu’elle visite. Dès 1993, elles’installe dans le Pays des7 Vallées où elle restera cinqannées, explorant toutes lespistes de travail en particulierles collaborations avec lesécoles et les collèges. Cette expériencedébouchera surplusieurs réalisations, notammentl’installation de 700 épouvantailssur le territoire.En 1999 et 2000, Teknè pliebagages et part vers le Sud.Mais peu après, la compagnierevient s’installer dans le Pasde-Calais,cette fois sur le territoirerural de la communautéde communes du canton deBertincourt (CCCB), la pluspetite de France. Elle y conçoitla « Campagne de théâtre »,une action triennale – avecsoutien européen - sur le thèmede la guerre et divisée en troisAntoine VaastT e k n èThomas Gennari, metteur enscène, professeur au conservatoired’Arras et fondateur deTeknè, aime définir sa compagniecomme une « antistructuresouple, nomade et qui réunit lescontraires. » Cette vision décaléea déterminé le caractèreatypique de la compagnie, lavolonté de sans cesse mélangerles genres. Il aime chez lesamateurs leur rigueur professionnelleet chez les professionnelsce qu’il reste d’amateur.Passionné par la direction d’acteurs,son ambition est d’entreprendredes actions basées sur« le non-rapport à l’argent, lanon-recherche de la gloire ».Photo L’Écho du Pas-de-CalaisTerres en fête pour « expliquer les choses »Tilloy-lès-MofflainesUne vitrine qui ne triche pasavec la réalité. « L’agriculturegrandeur nature ». Le slogancolle à la volonté desorganisateurs de la 7 e éditionde Terres en fête ! Ce salonagricole, le plus grand au Nordde Paris, est indéniablement « le lienqu’il fallait » entre les agriculteurs et…tous les autres.Des citadins ou des ruraux qui ne connaissentpas « la réalité actuelle de l’agriculture,qui n’a rien à voir avec l’agriculturede papa ». Lancée en 1995 par les cinqchambres d’agriculture du Nord - Pas-de-Calais et de Picardie, la manifestation –mise sur pied tous les deux ans – a grandiaussi vite qu’une parcelle de blé gâtée par lamétéo. 350 exposants en 2004 et près de90000 visiteurs! « Ces exposants serontencore plus nombreux les 9, 10 et 11 juin prochainset nous passerons la barre des 100000 visiteurs »,affirme André Pruvost, l’une des chevilles ouvrièresdu groupe d’une trentaine de personnes qui s’impliquentà fond dans ce salon. Un salon installé sur20 hectares à Tilloy-lès-Mofflaines mais qui se veut« événement de proximité ». Rien à voir avec Paris, icion peut parler sereinement avec les exposants, prendreson temps et ne pas se noyer dans « des histoires deprofessionnels de la profession ». « Terres en fête » seveut pragmatique, tout en étant ludique, pédagogique(l’accueil du jeune public est particulièrement soigné),gastronomique (un salon gourmand avec cinq restaurants),écologique, économique! « Nous avons besoinde communiquer », répètent les organisateurs.Présenter du matériel innovant, ce blé qui sert à sechauffer, ce lin qui habille le tableau de bord desvoitures, cet amidon de maïs qui nous fait oublier lessacs plastique… Grandeur nature. Et sans fairepreuve de folie, Terres en fête a voulu aller encoreplus loin en 2006 : plus de quatre cents animaux (desbovins avec un grand concours interrégional, desovins, des porcins), un tout nouveau « village ducheval », un espace détente plus vaste, un annuairedes exposants remis à chaque visiteur. La chasse, lamer, la citoyenneté, la convivialité (PatrickSébastien animera la soirée de gala) seront aussi dela partie. Qu’il pleuve ou que le soleil donne, cette7 e édition est un rendez-vous important, pour prendreconscience que l’agriculture reste la gardienned’une nature à laquelle nous sommes de plus enplus attachés.Christian DefranceLes 9, 10 et 11 juin de 9 h à 19 h, tarifs : 5 €,gratuit : moins de 12 ans, personnes handicapées.Rens. www.terres-en-fete.com