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Consommer des produits alimentaires locaux - Grenoble EM :: Accueil

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Concernant les mo<strong>des</strong> de production, les consommateurs font à nouveau référence à uneagriculture à plus petite échelle, associée à la garantie de <strong>produits</strong> plus savoureux. Unedistinction est à ce titre réalisée entre le goût « réel » <strong>des</strong> <strong>produits</strong> <strong>locaux</strong> et un goût« falsifié » <strong>des</strong> aliments <strong>produits</strong> de manière intensive. La consommation de <strong>produits</strong><strong>locaux</strong> permettrait ainsi à certains de retrouver <strong>des</strong> qualités gustatives supérieures : « lapremière <strong>des</strong> attentes, c’était de retrouver <strong>des</strong> <strong>produits</strong> avec du goût, qu’on n’a pas dutout dans les autres circuits de distribution » (femme, 25 ans, cadre/professionintellectuelle supérieure, AMAP). La comparaison est souvent réalisée avec un « passéidéalisé », vécu ou pas, dans lequel les <strong>produits</strong> <strong>alimentaires</strong> avaient meilleur goût,renvoyant à la définition même de la nostalgie. Il peut s’agir d’une référence à sa propreenfance - « <strong>des</strong> endives qui ont le goût de mon enfance » (femme, 50 ans, professionintermédiaire, PVC), « on connaissait les <strong>produits</strong> fermiers dans notre enfance et çac’est important pour nous » (femme, 78 ans, retraitée, PVC) - ou de la (re)découverte de<strong>produits</strong> disparus, fabriqués « comme avant ». Le goût joue alors un rôle deréassurance ; les souvenirs positifs associés à un produit consommé antérieurementpouvant réduire le risque perçu (23). L’accroissement du sentiment nostalgique estrenforcé par l’élargissement de l’offre <strong>des</strong> producteurs <strong>locaux</strong> qui proposent de plus enplus <strong>des</strong> variétés anciennes ou <strong>des</strong> espèces spécifiques à la région : « ça permet d’avoir<strong>des</strong> légumes qu’on n’a pas l’habitude de voir » (homme, 40 ans, sans emploi, systèmede paniers sans engagement). Des formes de commercialisation comme les systèmes depanier « surprise » contribuent à la (re)découverte de goûts et <strong>produits</strong> tout enintroduisant un aspect ludique. Ces systèmes répondent alors, en partie, au « paradoxede l’homnivore », en facilitant la réintroduction de variétés anciennes (néophobie), touten incitant à l’exploration et à la nouveauté (néophilie).L’opposition entre le goût <strong>des</strong> <strong>produits</strong> <strong>locaux</strong> et le goût <strong>des</strong> <strong>produits</strong> proposés en GMSest par ailleurs souvent retrouvée : « les légumes qu’on trouve en [GMS] (…) au niveaudu goût ils ne sont pas supers » (homme, 42 ans, employé, AMAP). La relation à unpassé idéalisé semble beaucoup plus marquée dans les circuits rapprochant leconsommateur de la « terre » et du monde agricole (lien direct, dans certains cas sur laferme, avec cueillette…). Enfin, cette quête du passé au travers du goût peut êtrel’expression pour certains d’une volonté de sauvegarder le patrimoine et de letransmettre à leur <strong>des</strong>cendance : « c’est intéressant que les enfants gardent en mémoirele goût réel <strong>des</strong> <strong>produits</strong> » (homme, 68 ans, retraité, AMAP).12

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