22AGENDACULTURELTNAC A N N E SSélection officielleConcert époustouflantde Cheb MamiLe prince du Raï, l’<strong>Algérie</strong>n Mami a livré lundi soir à Rabat un concert époustouflant digne desa réputation d’artiste à la voix d’or et à une énergie débordante sur scène, séduisant unpublic conquis dès l’interprétation de sa première chanson "Zwit Rwit", un clin d’œil à soncompatriote, le chanteur Idir.8e édition du Festival <strong>national</strong> dethéâtre professionnel d’Alger auThéâtre <strong>national</strong> algérien. Aujourd’huidans la compétition officielle à 15h :«Yqemmer ou yban» du Théâtrerégional d’Oum El Bouaghi.A 20h30: «Ce qui reste du courrier desmartyrs» du TR Skikda.Demain à 15h: «Arroukou’ li thara» duTR El Eulma.A 20h30: «Casbah 1930» du TR Bejaïa.Vendredi à 15h: «Wafia» du TR Oran.A 20h30: «Novembre» du TR Saïda.Ibn Khaldoun- Ce soir à 19h: Festival cultureleuropéen avec la présentation del’opéra «La Traviatta» de Verdi.- Vendredi 31 mai à 17h30: Concert duchanteur kabyle Brahim Tayeb.El MouggarJusqu’au 30 mai: Projection du film «LaColline oubliée» de AbderrahmaneBouguermouh, à raison de deuxséances par jour (14h et 18h).Institut français deConstantinenDemain 30 mai à 18h: Présentation dela pièce «Karl Marx, le retour» deJoëlle Cattino.Dar AbdeltifJusqu’au 13 juin: Exposition«Maqamate» autour de RachidKoraichi.AAccompagné d’un merveilleuxorchestre qui a parfaitement exécutéles différents rythmes où l’onreconnait les influences musicalesmondia-les (word music), Mami, en trèsgrande forme, a interprété une quinzaine deses célèbres tubes, repris en chœur par lesquelque 30 000 personnes présentes à cettesoirée, organisée dans le cadre du festivalMawazine, rythmes du monde qui se tientdu 24 mai au 1er juin dans la capitale marocaine.En parfaite communion avec le publicrbati qui dansait et chantait à chacune de seschansons, entre autres, "Lazreg Saani","Saïda", "Meli Meli Hakda", "Adouh Aliyapoulicia", "Koum Tara", l’enfant de Saïda aLa Rencontre du jourVidéo !régionale des beaux-arts de Tipaza abrite, depuis hieret jusqu’au 1er juin, la 1e Rencontre autour de l’Art de laL’Ecolevidéo.Des workshops, débats et projections de vidéo-art, court-métrageset films d’animation sont au programme qui s’inscrit égalementdans celui du «Réseau 50», collectif d’action artistique.Animée essentiellement par de jeunes artistes et s’adressant auxétudiants de beaux-arts mais aussi aux amateurs et amoureux de lavidéo, cette rencontre a débuté hier avec le lancement du workshopsigné, à la faveur de cette représentation, songrand retour après une absence de quelquesannées en raison d’une affaire de justicel’ayant éloigné de la scène.Durant une heure et demie, Mami qui abénéficié, pour la circonstance, d’une excellentesonorisation et d’un jeu de lumière à lahauteur de l’événement, a prouvé que le Raï,en étant basé sur le sérieux, la recherche etl’innovation avait toute sa place parmi lesautres genres musicaux, à l’échelle inter<strong>national</strong>e,surtout lorsqu’il est porté par desartistes de sa trempe.Le public, en majorité des jeunes desdeux sexes, a certainement assisté à une soiréemémorable qui a pris fin par la célèbrechanson "Al Ouali" un autre clin d’œil à soncompatriote, l’auteur compositeur DjamelAllam.Dans une conférence de presse précédantce concert, Mami avait estimé que le Raï"n’est pas mort" mais qu’il a besoin de "rivalitéartistique" entre les chanteurs et durenouveau dans la recherche dans le genrepour se relancer et retrouver la place qui estla sienne sur la scène musicale inter<strong>national</strong>e.Le Festival Mawazine, rythmes dumonde qui est organisé chaque annéedepuis 2001 par l’Association MarocCultures et auquel prend part une pléiade destars mondiales, arabes et africaines, estsuivi par plus de 2 millions de spectateurs et20 millions de téléspectateurs.R. C.encadré par les plasticiens Walid Aidoud, Abderrahmane Ouattou etKarim Sergoua et destiné aux étudiants de l’Ecole régionale desbeaux-arts de Tipaza ( Erbat) qui ont travaillé sur le port de la ville.Quant au programme d’aujourd’hui, il sera dédié aux projectionsde court-métrages, films d’animations et œuvres diverses devidéastes. Demain 30 mai, l’Erbat abritera le vernissage des travauxréalisés pendant les workshops, lequel se poursuivra samedi, jour dela clôture.S. H.ALGERIE NEWS Mercredi <strong>29</strong> mai <strong>2013</strong>
C U L T U R E23Journées d’études sur les industries culturelles maghrébinesLimites et perspectivespour l’<strong>Algérie</strong>L’Institut des hautes études commerciales de Carthage (Tunis) a organisé les 24 et 25 mai derniers deux journéesd’étude sur les entrepreneurs et les industries culturelles au Maghreb. Plusieurs spécialistes venus du Maroc,d’<strong>Algérie</strong>, Tunisie et d’Europe ont pris part à cette rencontre afin d’établir un constat préliminaire sur la question.Ces journées d’études ambitionnentd’établir une cartographie desindustries culturelles dans les troispays nord-africains à travers l’analysede trois secteurs vitaux : les industrieséditoriales (livre, presse, musique enregistréeet multimédia), l’audiovisuel et lecinéma.Plusieurs acteurs du domaine culturel,des universitaires et des spécialistes ont prispart aux six conférences, tables-rondes etateliers tenus à l’IHEC Carthage les 24 et 25mai derniers.Du côté algérien, l’expert en politiqueculturelle Dr. Ammar Kessab, a axé sa communicationsur le thème «Développementdes industries culturelles en <strong>Algérie</strong> : limiteset perspectives».Il y pointe, d’emblée, le manque d’intérêtque ce soit de la part des chercheurs oudes autorités, pour les industries culturelles,révélateur, selon lui, de «la faiblesse de cesecteur qui est à l’état embryonnaire».L’intervenant énumère deux obstaclesmajeurs : l’un économique et l’autre politique.Pour le premier, l’économie de renteconstitue selon Dr. Kessab, le principal freinau développement de l’économie de marchéet au système productif «qu’elle intoxiqueplutôt qu’elle ne dynamise par ses effets(re)redistributifs». Et de souligner que lesindustries culturelles, comme tant d’autressecteurs, sont victimes de cette logique de larente. Comme exemple, le conférencier évoquele domaine de l’édition en rappelantque la priorité pour certains éditeurs bénéficiantd’importantes subventions de l’Etat«n’est pas de publier des livres de qualitépour les vendre sur le marché et ainsi générerdu profit. Sa priorité est d’avoir une subventiondu ministère de la Culture qu’ilconsidère comme un droit dans le cadre decette logique de distribution de la rente».Pour le facteur politique, il s’agit avanttout, selon l’intervenant, de la restrictiondes libertés d’entrepreunariat culturel. Ilqualifie ce dernier de «phobie pour les auotirtésqui l’ont toujours regardé d’un mauvaisoeil et ont tenté par tous les moyens delimiter son essor». Et de rappeler que depuisl’indépendance les secteurs culturels indépendantet privé sont souvent pointés dudoigt «en utilisant des arguments variés etdivers, allant de la lutte contre le capitalismeaux dangers des productions qu’ilsgénèrent sur les composantes identitaires dela nation, etc.».Mais ce phénomène, ajoute-t-il, a prisdes proportions autrement plus importantesdepuis le début des années 2000, en l’occurencedepuis la nomination de Mme.Khalida Toumi à la tête du ministère. Dr.Ammar Kessab explique : «Doté du budgetle plus important en Afrique et dans larégion arabe (561 millions de dollars en2012), le ministère de la Culture a opté pourune stratégie hégémonique qui ne laisseaucune place aux secteurs privé et/ou indépendant.Plusieurs mécanismes ont été instaurésdans ce sens pour contrôler la productioncinématographique, l’édition, ou encore lespectacle vivant. Ainsi, les livres et les scénariossont soumis à des comités de lecture(dont on ignore les membres, le mode defonctionnement, etc.), et les organisateursde spectacle doivent avoir une « licence depromoteur de spectacle ». Seules 28 licencesont été octroyées jusqu’ici pour des personnessouvent très proches du ministère. Onpeut aussi citer l’exemple du sponsoring où,pour qu’elle puisse bénéficier des avantagesfiscaux dans le cas d’un sponsoring, uneentreprise doit faire au préalable unedemande au ministère de la Culture qui lui,après vérification de l’activité que l’entrepriseveut sponsoriser, donne (ou pas) sonaccord pour que cette entreprise puissebénéficier de cet avantage fiscal».Ce première chapitre de la conférenceconcerne donc les limites des industries culturellesen <strong>Algérie</strong>. Pour ce qui est des perspectives,l’intervenant estime qu’il existe «un espoir et une première étape à engageravant de voir émerger concrètement lesindustries culturelles, dans les 10 ou 15 ansà venir. Cette première étape consiste enl’instauration d’une politique culturelleclaire dans laquelle le soutien aux industriesculturelles est explicitement évoqué. Cettepolitique culturelle doit permettre aussi destopper la stigmatisation dont souffre lessecteurs privé et indépendant, pour les laisserentreprendre en toute liberté dans lesecteur des industries culturelles. A ce jour,l’<strong>Algérie</strong> n’est pas dotée d’une politique culturelle».Il évoque, à ce propos, le projet élaborépar le Groupe de travail sur la politique culturelle,qui a présenté en février dernier undocument inédit en <strong>Algérie</strong>: une politiqueculturelle diffusée pour le large public etdont les autorités n’ont pas pris comptejusqu’à ce jour. Dr. Kessab précise: «Ce projetde politique culturelle contient un chapitreconsacré aux industries culturelles etcréatives. On peut y lire, en plus des objectifsgénéraux pour lesquels les industriesculturelles doivent être développées, desrecommandations concrètes comme parexemple la création d’un Institut <strong>national</strong>des industries culturelles qui sera en chargede suivre l’évolution de ces industries, etd’attirer les investisseurs dans le secteur dufilm, de l’édition et du disque en vulgarisant,notamment l’Ordonnance n°01-03 du20 août 2001 relative au développement del'investissement qui à nos jours, n’a attiréaucun investisseur, malgré les divers avantagesqu’elle accorde à cause de la bureaucratie».Par ailleurs, ces deux journées d’étudesont vu la participation de Billel Aboudi, responsableau ministère tunisien de laCulture; Amina Touzani, professeure àl’Université Mohammed V de Rabat etauteure du livre «Culture et politique culturelleau Maroc»; Larbi Chouikha, professeurà l’Institut de presse et de sciences de l’informationde Tunis, etc. Quant aux ateliersde réflexion, ils s’articulaient autour de troistypes d’entrepreunariat culturel : le cinéma,l’audiovisuel et l’édition, et ont vu la participationd’une dizaine de professionnelsdans le domaine.S. H.ALGERIE NEWS Mercredi <strong>29</strong> mai <strong>2013</strong>