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Le sculpteur René FOURNIER

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René Fournier (1925 à Caïx (Lot) – 2010 à Cahors)<strong>Le</strong> Maréchal Joachim Murat à chevalGroupe équestre, terre patinéevers 1962Maquette d’un projet de sculpture urbaine monumentale en bronzepour illustrer l’enfant du pays à Labastidecommandé à l’Artiste par André Couffy, ancien maire de Labastide-Murat


RENÉ <strong>FOURNIER</strong> (1925 à Caïx (Lot) – 2010 à Cahors)Parallèlement à l’exposition au Musée Zadkine en cette année2012, ce retour de Zadkine aux champs est aussi l’occasion de redécouvrirquelque peu un <strong>sculpteur</strong> lotois contemporain et ami deZadkine, entre autres grands plasticiens. Au musée des Arques, laprésence de quelques outils échangeables entre les deux artistes,est prétexte à l’évoquer pour réparer un trop grand oubli. MadameFournier sa Veuve 1 et son fils Philippe, lui-même <strong>sculpteur</strong> émérite,cultivent toujours l’humilité que portait René à un si haut degréqu’elle entraine donc un injuste silence sur l’héritage artistiquede ce remarquable créateur.Né au cœur de la vallée viticole cadurcienne, René Fournier s’étaitretiré à Cahors où son atelier dort en l’état, depuis son décès en2010. À quinze ans, il sculpte une réplique de la Vénus de Miloavec la maîtrise d’un professeur émérite d’école d’Arts : l’œuvre,toujours chez lui, fut admirée par le peintre Henri Martin. Il en obtintle Grand Prix de la Ville de Toulouse, catégorie Sculpture en1945. <strong>Le</strong> montant de la bourse lui offre un séjour à Paris. Admisaux Beaux-Arts, il suit les cours de Janiot-Gimond durant quatreannées. Il y rencontre Matisse qu’il aidera plus tard à Saint-Paulde Vence, prêtant ses mains au maître aveugle. Il aura partagéavec lui un long compagnonnage, notamment lors de son séjour àla Villa Médicis à Rome. Il connaîtra également César, Arman,Lorquin 2 , travaillant avec ce dernier au buste de Jacques Chapouérigé sur la place de la cathédrale de Cahors. Il correspondra avecDina Vierny, compagne de Lorquin, puis muse de Maillol et fondatricedu musée du même nom.De retour dans le Lot après ses séjours parisien et romain, il rencontreZadkine et se lie en forte amitié, jusqu’à la mort de ce dernieren 1967. Souvent, René Fournier se rendait à l’atelier desArques, taillant autant la conversation que les bois dans l’atelierde l’artiste parisien : « J’allais le voir souvent et je l’aidais dansses travaux ; lorsqu’il avait besoin de moi, j’étais là ! ». C’est pourquoil’évocation de Fournier autour de l’atelier de Zadkine estpleine justice : un peu de son âme et de son talent s’y trouvent infuségalement. René Fournier avait même été pressenti pour êtrele premier « conservateur » du premier projet de musée 3 .Ami de Zadkine, un grand talent lotois méconnu« Ne jamais copier, surtout pas, mais se laisser imprégner parl’enseignement du maître ! » disait-il, évoquant l’œuvre de Zadkinequ’il admirait, insistant sur sa préférence envers le grand Christcrucifié de l’église de Caylus.À partir des années 50, René Fournier travaille beaucoup surcommandes des Monuments Historiques d’une église à l’autre duQuercy. Il participe avec Jacques Thiveaud céramiste et Guy Manvillearchitecte, à la réalisation de la Flamme du Monument pour laRésistance à Lamothe-Cassel en cœur de Lot. Mais il continue àfaire œuvre personnelle : une exposition à Montauban, mais hélas,aucune promotion réelle de son art. Créateur de nombreusesœuvres d’inspiration religieuse, il fut surtout marqué par l’art roman.En 1955 il réalise une Piéta dans un tronc d’ormeau mâle,probablement l’œuvre majeure de sa vie, inspirée, dans la positiondu Christ notamment, par la Piéta de Zadkine conservée dans lacrypte de l’église des Arques. Il s’agit probablement de l’œuvre essentiellede sa création vraiment intime : elle est désormais dansla chapelle de Terre Rouge à Cahors.Fournier n’en délaisse pas moins les œuvres profanes. C’estainsi qu’il fut pressenti vers 1962 pour un Projet de statueéquestre du Roi de Naples Joachim Murat, commandé parAndré Couffy alors maire de Labastide Murat : la fougueuse maquetteest présentée durant tout l’été 2012 au Musée Murat. Lastatue monumentale en bronze n’a pu hélas encore voir lejour…Il eut également à travailler à quelques réfections des poutres dela salle des Gardes du Château Saint-Laurent, sous les ordres deMadame Lurçat : il y tomba d’ailleurs de l’échelle, du haut desquelques 5 m sous plafond, s’y brisant « seulement » une rotule.René Fournier, tout en exerçant son art également de menuisierébéniste, forma de nombreux élèves tout au long de sa vie : il futnotamment, outre le professeur de son fils Philippe, lui-même excellentartiste <strong>sculpteur</strong> trop peu reconnu, le maître de Marc Petit,artiste contemporain natif de Saint-Céré, auquel il transmet l’art dumodelage. Plus récemment, il guida le talent d’Eleanor Stride,jeune artiste d’origine anglaise dont les parents, peintres émérites,sont installés à Vers depuis plus de quarante ans.® Isabelle Rooryck - conservateur en chef départemental des Musées du Lotjuillet 20121<strong>Le</strong> grand père de Geneviève Fournier, M. Amidey, fut cofondateur de laRuche à Paris en 1902 avec Alfred Boucher, lieu mythique des artistes desannées 20, que fréquentèrent entre autres Zadkine et Valentine Prax2Jean Lorquin concourut en même temps que Fournier au Prix de Rome en1949 et l’obtint sur son camarade qui bénéficia cependant d’un prix de la VillaMédicis3J. C. B., René Fournier : le dernier de la lignée…, in La Vie Quercynoise – 1-VI-2006

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