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Corpus Christi à Cusco - CD Baroque - K617

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<strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong>à <strong>Cusco</strong>ENSEMBLE ELYMASCHOLA CANTORUM CANTATE DOMINOCHEF DE CHOEUR : MICHAEL GHIJSDIRECTION & RÉALISATION MUSICALEGABRIEL GARRIDOCONCEPTION DU PROJET & ÉDITION MUSICALE : BERNARDO ILLARI1


LE PROGRAMME / EL PROGRAMA / THE PROGRAMMInvitation à la fête1 A la fiesta del <strong>Corpus</strong> anonyme 4’49Tableau 1 : Église des Jésuites2 Corderito de amor anonyme 4’16Tableau 2 : Santa Rosa y la Linda3 Salve Regina Gutierre Fernández Hidalgo 6’28Tableau 3 : Confréries de Saint Jean et Saint Pierre4 En la mas alegre aurora anonyme 5’52Tableau 4 : Paroisse de San blas5 Hanacpachap cussicuinin anonyme 3’42Tableau 5 : Couvent des Dominicains6 Enigma soy viviente Tomás de Torrejón y Velasco 4’15Tableau 6 : Paroisse Saint Jacques7 Defensor alma Hispaniae hymne en plain chant 2’54Tableau 7 : Couvent de la Merced8 Hoy cielo y tierra compiten anonyme 4’02Tableau 8 : Paroisse Saint Sébastien9 Para qué es amor Juan de Araujo 3’202


Tableau 9 : Couvent des Augustins10 Oigan todos y todas anonyme 3’25Tableau 10 : Hôpital des Natifs11 Oh qué rumor tan suave anonyme 7’04Tableau 11 : Couvent des Franciscains12 Vientos, aves Juan de Araujo 5’29Tableau 12 : Paroisse Saint Christophe13 Ah señores, los de buen gusto Ignacio Quispe 3’43Tableau 13 : Palais du Corregidor14 Don Pedro a quien los crueles anonyme Códice Zuola 4’20Tableau 14 : Sortie de la Cathédrale15 Versets sur l’hymne Pange lingua* Juan Bautista Cabanilles 1’1616 Un monsieur y un estudiante anonyme 3’24Tableau 15 : Le dernier repas des apôtres17 Ave, verum corpus, Tomás de Torrejón y Velasco 3’38Tableau 16 : Retour à la Cathédrale18 Pange lingua, Francisco Guerrero 7’28* Norberto Broggini, à l’orgue historique espagnolde la Chapelle de Gaverland-Melsele (Belgique)> minutage total : 79’493


Les circonstances de l’enregistrementLe présent enregistrement a été réalisé en partenariat avecle Festival van Vlaanderen-Antwerpen Laus Polyphoniae,et en prolongement de la création de ce programme en l’église abbatiale d’Ambronay,le samedi 8 octobre 2005, dans le cadre de la vingt-sixième édition du Festival d’Ambronay«Eldorado... le souffle d’Iberia»Las circunstancias de la grabaciónLa presente grabación ha sido realizada en acuerdocon el Festival van Vlaanderen-Antwerpen Laus Polyphoniae,y como prolongación de la creación de este programa en la iglesia de la abadíade Ambronay, el sábado 8 de octubre 2005, en el marco de la vigésimo-sexta edicióndel Festival de Ambronay «Eldorado... le souffle d’Iberia»Circumstances of the recordingThe present recording was produced in partnership withthe Festival van Vlaanderen-Antwerpen Laus Polyphoniae, following the premiere ofthis programme in Ambronay Abbey on Saturday 8 October 2005 as part ofthe twenty-sixth Ambronay Festival, whose theme was ‘Eldorado . . . the breath of Iberia’4


ENSEMBLE ELYMARosa Dominguez, Barbara Kusa, Luanda Siqueira, SopranosAlicia Berri, Mariana Rewerski, Mezzo sopranosMartin Oro, Contre-ténorStephan Van Dyck, Francesc Garrigosa, Valerio Contaldo, TénorsFurio Zanasi, BarytonAndrea De Carlo, Viole de gambe - Diana Fazzini, Daniel Zorzano, Viole de gambe / VioloneWilliam Dongois, Marleen Leicher, Cornets/flûtesGilberto Caserio, Chirimia/flûte - Sabine Weill, Chirimia/flûte/bajoncilloFrançois De Rudder, Basson - Pierre Marie Chemla, Bombarde / BassonQuito Gato, Guitare, Percussion - Rafael Bonavita, Guitare / VihuelaHannelore Devaere, Manuel Vilas Rodriguez, Harpes hispaniquesLeonardo Garcia Alarcon, OrgueNorberto Broggini, ClavecinSCHOLA CANTORUM CANTATE DOMINOCHEF DE CHOEUR : MICHAEL GHIJSSopranos : Simon Bomon*, Kevin De Brauwer*, Jonas Eemans, Dries Saccasyn,Jeroen Saccasyn, Gregory StalpaertAltos : Colin De Pelsmaker, Johannes Libeer, Miguel Van De Velde,Bart Danckaert, Erik Buys*Ténors : Steven Van Rossem, Luc Claessens, Jan BormsBasses : Thomas Gabriëls, Kristof Van Huffel, Jan De WinterCantus Firmus : Francesc Garrigosa, Stephan Van Dyck, Thomas Gabriëls* solistesDIRECTION & RÉALISATION MUSICALEGABRIEL GARRIDO5


CUSCO*, CITÉ DES DIEUX,SA CATHÉDRALE ET SES MUSIQUESÀ L’ÉPOQUE BAROQUECUSCO*, CITY OF THE GODS:THE CATHEDRAL AND ITS MUSICIN THE BAROQUE ERA6Perchée à trois mille cinq cent mètres d’altitudeet dominée par les deux glaciers géants etsolitaires du Ausangate et du Salqantay, voici lacité de légende; la cité habitée par les dieux; lesInkas ou Fils du Soleil. Bien que la signification deson nom continue à alimenter des controverses(selon certains, “<strong>Cusco</strong>” veut dire cœur et, pourd’autres, nombril), tous s’accordent à dire quecette ville fut le vigoureux centre d’un grandempire. Le Vice-roi Toledo, qui n’était pourtantpas porté à l’enthousiasme, en disait: “Elle estbâtie de si grandes pierres qu’il parait impossibleque cela ait été fait par la force et l’industrie del’homme”.Aujourd’hui, le voyageur qui parcourt la citéet souhaite y rechercher le “<strong>Cusco</strong> incaique”,devra défricher avec ardeur entre les fondationsdes grandes bâtisses et des temples coloniaux,des boutiques ou des restaurants modernes,pour découvrir les célèbres palais incas dont lesadmirables murs de pierre s’offrent de toute part,solides, éternels et sévères, supportant souventl’outrage de quelque poulailler.À leur arrivée, les espagnols offrirent une nouvellephysionomie à la ville où ils construisirent etmultiplièrent les églises et les résidences desconquérants sur les palais et les temples, faisantde la “urbe Inka” cette ville métisse que nousconnaissons aujourd’hui. Ainsi, comme l’écrivaitLuis E. Valcarcel: “<strong>Cusco</strong> est la plus admirableexpression du métissage américain; l’unique citéPerched high up at an altitude of 3500 metresand dominated by the two gigantic, solitaryglaciers of Ausangate and Salqantay, here isthe legendary city once inhabited by the gods,the Inka or Children of the Sun. Although themeaning of its name continues to generatecontroversy (for some specialists ‘<strong>Cusco</strong>’ means‘heart’, while others argue for ‘navel’), everyoneis in agreement that this town was the vigorouscentre of a great empire. Viceroy Francisco deToledo, who was not given to enthusiasm, said<strong>Cusco</strong> was ‘built of such huge stones that it seemsinconceivable that this could have been achievedby the strength and industry of man’.Today, the traveller who walks through the city insearch of ‘Inca <strong>Cusco</strong>’ must zealously carve out apath amid the foundations of the great colonialedifices and places of worship and the modernrestaurants and shops in order to discover thecelebrated Inca palaces, whose admirable stonewalls offer themselves up everywhere, solid,eternal and severe, though often having to putup with the indignity of a henhouse.When they arrived, the Spanish changed theface of the city, building a multitude of churchesand conquerors’ dwellings on top of the existingpalaces and temples, making the ‘urbe Inka’ thecrossbred town we know today. Hence, as Luis E.Valcarcel has put it: ‘<strong>Cusco</strong> is the most admirableexpression of American crossbreeding, the onlycity in America where all periods and civilisations


d’Amérique en laquelle coexistent les époqueset les civilisations avec tous leurs contrastes, enpartie amalgamés, ailleurs inconciliables… C’estun livre ouvert de pages de pierre”.S’il est un lieu qui, plus que tout autre, symbolisel’expression de ce métissage entre deux culturesqui se rencontrèrent en un moment de leurhistoire, c’est bien la Basilique Cathédrale.Il ne fallut pas moins de 132 ans pour en menerà bien la construction jusqu’au jour de saconsécration, en 1669. Aujourd’hui, devenuel’icone de la ville, elle occupe une aire de4000 mètres carrés, possède 11 chapelles, unesacristie, une salle capitulaire et sept retables.Elle recèle plus de trois cent peintures ainsique de remarquables statues et sculptures.Particulièrement remarquable est son grandretable, construit à la fin du XVIIIe siècle,intégralement recouvert de plaques d’argentcusqueñien dont le poids total est de 1250 kilos,tandis que le somptueux jubé, entièrementsculpté en cèdre, permet d’identifier tous les saintset saintes du sanctoral catholique. L’ensembleest surmonté des deux chœurs jumeaux de lacathédrale d’où résonnaient les grandes œuvrespolyphoniques des XVIIe et XVIIIe siècles, entrantici en résonnance avec les grandes fresquesdédiées à la célébration du <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong>, la plusimportante fête religieuse de <strong>Cusco</strong>, ainsi quenous allons le voir plus loin.De la conquête espagnole (1526) jusqu’à la findu XVIIIe siècle, à égalité avec Mexico, le Pérouoccupa la place la plus importante dans l’empirecolonial de l’Espagne. C’est donc peu dire qu’unetrès riche activité musicale s’y développa alors,aussi bien à Lima qu’à <strong>Cusco</strong>.Dans cette dernière ville, c’est tout naturellementcoexist with all their contrasts, merged in someplaces, irreconcilable elsewhere . . . It is an openbook whose pages are set in stone.’If there is one place which, more than any other,symbolises the expression of this crossbreedingbetween two cultures which intersected at onepoint in their history, it is certainly the city’scathedral-basilica.No fewer than 132 years were required for itsconstruction: the building was finally consecratedonly in 1669. Now the veritable icon of the city,it occupies an area of 4000 square metres andpossesses eleven chapels, a sacristy, a chapterhouse, and seven altarpieces. It contains morethan 300 paintings, and some outstandingstatues and sculptures. A particularly remarkablefeature is the great altarpiece, built at the endof the eighteenth century, wholly plated in <strong>Cusco</strong>silver of a total weight of 1250 kilos, while thesumptuous roodscreen, entirely carved in cedarwood, depicts all the saints of the Roman CatholicSanctorale. The whole edifice is crowned by thetwo twin choirs of the Cathedral, from whichthe great polyphonic works of the seventeenthand eighteenth centuries resounded rang out,here striking resonances with the large paintingsdedicated to the celebration of <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong>,the principal religious festival of <strong>Cusco</strong>, as we willsee below.From the Spanish conquest (1526) until the end ofthe eighteenth century, Peru (along with Mexico)occupied the most important position in thecolonial empire of Spain. As a result there grewup, to say the least, a rich tradition of musicalactivity in both Lima and <strong>Cusco</strong>.In the latter city, it was naturally around the7


autour de la cathédrale ainsi que du séminairede San Antonio Abad (fondé en 1598 et devenurécemment le siège de l’hôtel Monasterio) quela musique connut un très large développementdont témoignent les archives cusquéniennes.On y trouve en effet une très riche collection departitions en provenance aussi bien d’Espagne,que de tout le vice-royaume de l’alto-Péru. Ilsemble avéré que les messes de Cristobal demoralès, éditées à Paris et Rome, furent chantéesà <strong>Cusco</strong>, peu de temps avant la nominationau poste de maître de chapelle de GutierreFernandez Hidalgo (1547 – 1621) qui fut sansdoute le plus important compositeur du XVIesiècle en Amérique du sud.L’inventaire réalisé, publié en 1970 par lemusicologue Robert Stevenson montre bien laplace primordiale de la musique non seulementà la cathédrale de <strong>Cusco</strong>, mais également danstoutes les autres communautés religieuses de lacité. Et ce patrimoine, aujourd’hui jalousementconservé, est d’une importance majeure pourl’histoire de la musique baroque en AmériqueLatine.Alain PacquierCathedral and the Seminario de San AntonioAbbad (founded in 1598: its buildings have recentlybeen converted into the Hotel Monasterio) thatmusic was most extensively cultivated, as canbe seen in the <strong>Cusco</strong> archives. These contain anexceptionally abundant collection of scores fromboth Spain and the entire viceroyalty of AltoPeru. It seems to be established that the Massesof Cristóbal de Morales, published in Paris andRome, were sung in <strong>Cusco</strong> shortly before theappointment as maestro de capilla of GutierreFernández Hidalgo (1547-1621), probably themost significant composer of the sixteenthcentury in South America.The inventory produced and published in 1970by the musicologist Robert Stevenson clearlyshows the paramount place of music not onlyat <strong>Cusco</strong> Cathedral, but also in all the otherreligious communities of the city. And thisheritage, jealously conserved today, is of majorimportance for the history of <strong>Baroque</strong> music inLatin America.Alain PacquierTranslation: Charles Johnston* <strong>Cusco</strong> s’écrit avec un “s”, conformément à unedécision de la municipalité de cette ville, en date du12 mars 1971, officialisant l’usage de cette consonneen lieu et place du “z* <strong>Cusco</strong> is written here with an ‘s’, in conformity witha decision of the city council dating from 12 March1971, which gives official approval to the use of thisconsonant in place of the ‘z’.8


LE CORPUS CHRISTIET LES “PEINTURES ALLUSIVES”Le <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong> ou “Corps du Christ” est le nomlatin donné à cette fête qui a pour objet de célébrerla présence réelle de Jésus Christ dans l’Eucharistie.Autant dire que, pour tout l’univers catholique dela Contre-Réforme, c’est un moment liturgiqueessentiel. S’il est quelque peu oublié en Europe, iln’en va pas de même dans toute l’Amérique Latineoù cette fête, célébrée le jeudi suivant l’octavede Pentecôte (ou encore soixante jours après leDimanche de Pâques marquant la résurrection duChrist), prend un relief tout particulier au Pérou et,surtout, à <strong>Cusco</strong>. La foi en l’Eucharistie constituantle pilier de la foi tout court, c’est l’ensemble de lapopulation cusquénienne qui rend ainsi hommageplus ou moins consciemment, chaque annéedepuis le XVIe siècle, à l’Épître de Saint Paul auxCorinthiens, se souvenant peut-être égalementque la période du <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong> correspond trèsexactement à celle de l’ancienne grande fête desIncas, appelée Aucay Cuzqui-Intiray. Les dansespopulaires qui rassemblent aujourd’hui encoretoute la population de <strong>Cusco</strong> sur la Plaza de armasà grand renfort de défilés provenant de tous lesquartiers de la ville, accompagnés de bandes demusiciens richement parés de masques et deplumes revêtent ainsi une double significationtrès caractéristique d’un profond phénomène demétissage liant intimement le Christ et le dieuSoleil.À l’époque baroque, la christianisation de cettefête constitua ainsi un enjeu majeur pour lesnombreuses communautés religieuses de la citéqui substituèrent rapidement les “images” dupanthéon catholique à celles des Indiens; à unpoint tel que c’est le Vice-roi Toledo qui instauraTHE FEAST OF CORPUS CHRISTIAND THE ‘ALLUSIVE PAINTINGS’<strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong> (literally ‘the body of Christ’) is theLatin name for the religious feast whose objectis to celebrate the Real Presence of Jesus <strong>Christi</strong>n the Eucharist. This of course meant it was anessential part of the liturgical calendar for theentire Catholic world of the Counter-Reformation.Although it has now become somewhat neglectedin Europe, the same is not true of Latin America.This feast, celebrated on the Thursday followingthe Octave of Pentecost (or, to put it anotherway, sixty days after Easter Sunday which marksthe Resurrection of Christ), is of very specialimportance in Peru, and above all in <strong>Cusco</strong>. Sincebelief in the Eucharist constitutes a pillar of faithas a whole, each year since the sixteenth centurythe entire population of the Andean city haspaid a more or less conscious tribute to St Paul’sEpistle to the Corinthians. At the same time, thepeople perhaps remember that the period of<strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong> exactly corresponds to that of theancient Inca festival called Aucay Cuzqui-Intiray.Hence the folk dances which today still bring thewhole population of <strong>Cusco</strong> together on the Plazade Armas in processions come from every districtof the town, accompanied by bands of musiciansrichly adorned with masks and feathers, take on adouble meaning, highly characteristic of the deepseatedphenomenon of cultural crossbreedingwhich closely links Christ and the Sun God.In the <strong>Baroque</strong> period, the <strong>Christi</strong>anisation of thisfestival was a major priority for the city’s manyreligious communities, who swiftly replaced the‘images’ of the Indian pantheon with those ofthe Catholic tradition, to the point where it wasViceroy Toledo who instituted the celebration of9


la célébration du <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong> en 1572 par uneordonnance restée fameuse enjoignant “que lesindiens assistent à la fête du <strong>Corpus</strong>, participentaux litanies, et qu’on leur explique pourquoi l’onfaisait cela en remplacement de leurs idolâtries”.C’est alors que cette fête prit le visage qu’onlui connaît encore de nos jours, avec les statuesdes saints patrons de chaque paroisse de la villesorties de leurs églises respectives et convoquéespour être exhibées devant et dans la cathédrale,en lieu et place des momies “païennes”.La plupart des descriptions que nous en avonsfont une large part au rôle joué par la musiquedans ces célébrations. Elles évoquent ainsi laprésence des seises, ou petits chanteurs de lacathédrale, entourant le plus beau des chars,accompagnant l’évêque entouré de tous seschanoines et chapelains et chantant l’hymneeucharistique Pange lingua gloriosi ou le LaudaSion Salvatorem avec solennité.À côté de la musique, la peinture fut égalementconvoquée pour évoquer la somptuosité du<strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong> et à défaut de pouvoir se faireune idée précise aussi bien du déroulementque de la magnificence de cette fête, commeon le lira dans l’hypothèse émise ci-après par lemusicologue Bernardo Illari, il faut absolumentadmirer cette inestimable source visuelled’information que constituent les peinturesmonumentales, jadis réalisées pour l’églisedédiée à Sainte Anne, aujourd’hui rassembléesau Musée d’Art Religieux (qui est également lesiège de l’Archevêché) de <strong>Cusco</strong>. Commandéesvers 1675 par l’évêque Manuel de Mollinedo yAngulo, elles furent longtemps attribuées aucélèbre peintre cusquénien Diego Quispe T’ito,hypothèse généralement abandonnée désormais.Réalisées entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe<strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong> in 1572 by a celebrated ordinanceurging that ‘the Indians be present at the feastof <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong> and take part in the litanies,and that it be explained to them why we aredoing this to replace their idolatries’. It was atthis time that the festival took on the aspect ithas conserved to this day, with the statues of thepatron saints of each parish in the town removedfrom their respective churches and summonedfor exhibition in front of and inside the cathedralin place of the old ‘pagan’ mummies.Most of the descriptions we possess of thesecelebrations place great emphasis on the largerole played by music. They evoke, for example,the presence of the seises or cathedral choirboys:surrounding the most richly bedecked of theprocessional floats, they accompanied the bishopamid all his canons and chaplains, and solemnlysang the Eucharistic hymn Pange lingua gloriosior the Lauda Sion Salvatorem.Alongside music, painting was also called on toadd a sumptuous note to <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong>. Even ifit is impossible for us to arrive at a precise notionof the sequence of events or the magnificence ofthis festival, as the musicologist Bernardo Illariexplains below in presenting his hypotheticalreconstruction, we can at least admire theinestimable visual source of informationconstituted by the monumental paintings,originally made for the Church of St Anne, whichare today assembled at the <strong>Cusco</strong> Museum ofReligious Art (also the seat of the archdiocese).Commissioned around 1675 by Bishop Manuel deMollinedo y Angulo, they were long attributedto the famous <strong>Cusco</strong> painter Diego Quispe T’ito,but this hypothesis has now been generallyabandoned. These pictures painted in the lateseventeenth and early eighteenth centuries10


collaboré avec l’évêque sous les traits de patrons.Les créoles, fils et petits-fils des conquistadores,y occupent la place d’honneur. Parmi les Indiens,les nobles commandent leur propre espacecomparable à celui des nobles de sang espagnol.La foule indigène disparaît presque, acculée à lapériphérie des scènes dépeintes. Voici une imagehautement idéalisée et idéologisée de la fête oùchacun tient la place qui lui est due, certains plusélevés, d’autres moins, tous soumis à l’autorité del’Eglise catholique personnifiée par Mollinedo. Siun soupçon d’hérésie sous-jacent était toujoursprésent à <strong>Cusco</strong>, les tableaux réussissent àl’oblitérer. Tous semblent intégrés à un corpsurbain imaginaire sans conflit aucun. L’harmonienéoplatonicienne règne triomphalement au seinde ce <strong>Cusco</strong> pictural voulu par l’évêque.Ces seize tableaux ne se soucient pas de réalisme.Les paroisses indigènes, par exemple, sontreprésentées avec des chars. À ma connaissance, iln’en existait aucun dans les Andes coloniales. TeresaGisbert, spécialiste bolivienne d’Histoire de l’Art, adécouvert que ces chars sont repris d’une fête àValencia, en Espagne. Nous sommes convaincusqu’ils sont étrangers à la réalité de la processionpéruvienne. De plus, ces toiles accentuent l’aspectreligieux et officiel de la célébration au détrimentdu populaire, moins assujetti aux règles de labienséance. Ce qui aujourd’hui nous frappe leplus dans les processions espagnoles du <strong>Corpus</strong><strong>Christi</strong> baroque est presque complètement absentde ces tableaux : pas de géants, de dragons, depersonnages mythiques. Il y règne au contraireune atmosphère solennelle, d’ordre et de gravité,une piété conforme au caractère de la Contre-Réforme. Ce qui brille par son absence presquecomplète, c’est le rire et la culture populaire.of patrons a fair number of groups or prominentpersonalities who apparently collaborated withthe bishop. The Creoles, sons and grandsons ofthe conquistadores, occupy pride of place. Amongthe Indians, the nobles command their own space,comparable to that of the aristocrats of Spanishblood. The crowd of natives, on the other hand,almost disappears, relegated to the periphery ofthe scenes depicted. Here is a highly idealised andideologised image of the festival where everyoneremains in his proper place, some high, some lower,and all subject to the authority of the Catholic Churchpersonified by Mollinedo. If an underlying suspicionof heresy always remained present in <strong>Cusco</strong>, thesepictures succeed in obliterating it. Everyone appearsintegrated within an imaginary urban body devoid ofall conflict. Neo-Platonic harmony reigns triumphantin this pictorial <strong>Cusco</strong> desired by the bishop.The sixteen pictures have no truck with realism. Thenative parishes, for example, are represented withfloats. As far as I am aware, no such thing existed inthe Andes in colonial times. The Bolivian art historianTeresa Gisbert has discovered that these floats weretaken over from a festival in Valencia, in Spain. Weare convinced that they are wholly foreign to thereality of the Peruvian procession. What is more,these canvases underline the religious and officialaspect of the celebration to the detriment of itspopular side, less subject to the rules of decorum.What we find most striking today in Spanish <strong>Corpus</strong><strong>Christi</strong> processions of the <strong>Baroque</strong> era is almostcompletely absent from these pictures: no giants,no dragons, no mythological characters. On thecontrary, they are governed by an atmosphere ofsolemnity, order, and gravity, a piety in keepingwith the character of the Counter-Reformation. Theelements conspicuous by their virtually total absenceare laughter and popular culture.13


La musique des tableauxPlus fiction que réalité, plus idéalisation quephotographie, plus idéologie catholique etcolonialiste qu’attestation d’une vie urbaineindépendante, l’ensemble des tableaux relève duregistre artistique. Nous pouvons donc le prendrecomme point de départ pour une productionartistique. J’ai découvert les tableaux de <strong>Cusco</strong> lorsd’un séminaire de Tom Cummins à l’Université deChicago voici cinq ans. Je me suis immédiatementdemandé comment ils «sonnaient» : ces œuvresprovoquaient en moi une stimulation sonored’une telle force que le vide créé par l’absence demusique était presque insupportable. L’analysedu villancico Cuatro plumajes airosos, préservé à<strong>Cusco</strong>, a apporté une première réponse quelquetemps plus tard à propos du dernier tableaureprésentant l’entrée triomphale de la processionà l’église. Les années suivantes ont été consacréesà d’autres projets. Il y a un an, Gabriel Garrido ainsisté pour que nous fassions un autre concert demusique coloniale. C’est alors que j’ai cru possiblede retrouver le son perdu des tableaux de <strong>Cusco</strong>,comme Proust à la recherche d’une petite phrasede Vinteuil. Nous voici !Les études universitaires des tableaux m’ontfourni un point de départ solide pour le présentprogramme. On a beaucoup écrit sur cettefascinante collection. Les toiles qui la constituentont été identifiées. On a discuté des formes depatronage, des auteurs et des sources ; on aproposé des interprétations très diverses. Dansl’étude la plus exhaustive sur le sujet, CarolynDean a identifié les édifices qui campent le décorde chaque tableau. Si on envisage ces œuvrescomme une seule procession de <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong>,si idéalisée soit-elle, il devait être possible de lesThe music of the picturesMore fiction than reality, more idealisation thanphotography, more Catholic-colonialist ideologythan attestation of independent urban life, thiswhole group of pictures belongs to the register ofart. It follows that we can take it as our startingpoint for an artistic production. I first came acrossthe <strong>Cusco</strong> paintings five years ago, at a seminarby Tom Cummins at the University of Chicago. Iimmediately wondered what they would sound like:these works gave me a sonic stimulus so powerfulthat the void created by the absence of music wasalmost unbearable. Some time later, analysis ofthe villancico Cuatro plumajes airosos, preserved in<strong>Cusco</strong>, brought me an initial answer with respect tothe last picture, which represents the procession’striumphal entrance into church. But the followingyears were devoted to other projects. Then, a yearago, Gabriel Garrido insisted we must do anotherconcert of colonial music. It was at that moment thatI thought it might be possible to recover the lostsound of the <strong>Cusco</strong> paintings, like Proust in searchof the petite phrase of Vinteuil. And now here isthe result!Scholarly studies of the pictures gave me a solidbasis for the programme we present today. Muchhas been written about this fascinating collection.The individual canvases that go to make it up havebeen identified. There has been discussion of theforms of patronage, the artists and the sources;a wide variety of interpretations have been putforward. In the most exhaustive work on the subject,Carolyn Dean has identified the buildings that formthe backdrop to each picture. If one considersthese works as constituting a single <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong>procession, however idealised it may be, it oughtto be possible to place them in chronological order.14


classer chronologiquement. Une fois cet ordreétabli, les transposer en musique nécessite deretrouver des compositions appropriées. C’estainsi qu’est né le programme enregistré ici.Mettre en musique un ensemble de seizetoiles coloniales de <strong>Cusco</strong> peut sembler facile àpremière vue. Tel n’est pas le cas. Nous avonsvoulu éviter de créer une pièce de musée, bellecertes, mais dépouillée de vie. À partir de cestableaux, différentes hypothèses ont conduità des choix musicaux dont voici les principesgénéraux. J’ai parfois choisi des œuvres enl’honneur du saint représenté dans le tableau.De même, des compositions ou des compositeursassociés à des places ou des gens campés danscertaines toiles ont servi d’illustration sonore.Quelques objets – les flèches de saint Sébastien,la « musique mondaine » d’un des chars, l’édificede la cathédrale – figurent dans les tableauxet dans des compositions des archives locales.Celles-ci ont naturellement été incorporées auprogramme. Enfin, je me suis aussi appuyé surdes liens plus conceptuels entre les images et lescompositions musicales. Je suis persuadé que,loin de trahir l’intention de Mollinedo, le résultatdemeure fidèle à l’esprit d’origine – créer un toutartistique –, et y répond de la meilleure manièrepossible, c’est-à-dire par de l’art.Des archives problématiquesSi ces tableaux construisent et projettent uneidentité visuelle de <strong>Cusco</strong>, notre programme doitfaire de même sur le plan musical. La solution laplus évidente consiste à recourir au répertoirebaroque local, en exploitant la musique crééeà <strong>Cusco</strong>. Les archives musicales quasimentcontemporaines de La Plata, de Guatemala ou duMexique ont fourni d’importantes constructionsOnce this sequence has been established, it isnecessary to find suitable compositions in order totranspose them into musical terms. This was thegenesis of the programme recorded here.On the face of it, it might seem easy enough to‘set to music’ a group of sixteen colonial picturesfrom <strong>Cusco</strong>. But it proved to be nothing of thesort. We wanted to avoid creating a museumpiece, pretty, to be sure, but devoid of life. Withthese pictures as our starting point, a number ofdifferent hypotheses led me to musical choiceswhose general principles may be set out as follows.I sometimes chose pieces written in honour ofthe saint represented in the painting. Similarly,works or composers associated with the placesor people depicted in certain canvases served asan illustration of them in sound. Some objects– the arrows of St Sebastian, the ‘profane music’of one of the floats, the edifice of the cathedral– appear both in the pictures and in compositionsfrom the local archives. These have naturally beenincorporated in the programme. Finally, I also reliedon more conceptual links between the images andthe musical compositions. I am convinced that, farfrom betraying Mollinedo’s intentions, the resultremains faithful to the original spirit – to createan artistic whole – and responds to it in the bestpossible way, that is to say through art.Problematic archivesIf these pictures construct and project a visual identityfor <strong>Cusco</strong>, our programme must do the same inmusical terms. The most obvious solution is thereforeto make use of the local <strong>Baroque</strong> repertoire,exploiting the music actually created in <strong>Cusco</strong>. Thevirtually contemporaneous musical archives of LaPlata, Guatemala or Mexico have furnished materialfor substantial identitary constructions, as we15


identitaires, comme nous l’avons illustré avecle projet Festa Criolla dédié à Notre Dame deGuadalupe à Sucre (enregistrement <strong>K617</strong>139).Les archives de <strong>Cusco</strong> diffèrent radicalement desautres archives coloniales. La cathédrale n’avaitaucun intérêt à maintenir un large ensembleprofessionnel de musiciens, mais utilisaitrégulièrement les services des étudiants duséminaire comme chanteurs. On pouvait doncexécuter des compositions plus larges qu’à Sucreou même Lima : le répertoire du <strong>Cusco</strong> colonial secaractérise par son abondance de grandes piècespolychorales, à 12, 14, voire même à 16 voix. Laprésence de jeunes chanteurs en relativement grandnombre semble avoir influencé la composition durépertoire. Les archives de <strong>Cusco</strong> se caractérisentpar l’abondance de musique dramatique, soitcomme accompagnement de pièces de théâtre,soit comme villancicos humoristiques avecpersonnages qui en venaient à ressembler à desopéras plus ou moins développés. Toutes cespièces convenaient bien à un collège peupléd’adolescents car le divertissement musical étaitpresque une obligation pour préserver l’ordre dela vie quotidienne.Seuls quatre maîtres capables d’écrire des œuvresmusicales pour le service divin quotidien nous sontconnus : Gutierre Fernández Hidalgo (ca 1547-1621), Pedro Bermúdez (ca 1558-1605?), Cristóbalde Bersayaga (ca 1575-1634?) et Esteban Ponce deLeón (ca 1692 - ca 1755).Ainsi, les partitions préservées aux archives de<strong>Cusco</strong> n’ont généralement pas été composées surplace. Elles arrivaient par la poste, voire par desmusiciens itinérants. <strong>Cusco</strong>, situé sur la route deLima à Potosí et La Plata, se trouvait au cœur d’unréseau commercial dont bénéficiait la circulationhave already shown in the project ‘Festa Criolla’devoted to Our Lady of Guadalupe in Sucre(recorded on <strong>K617</strong>139).However, the archives of <strong>Cusco</strong> differ radicallyfrom other colonial archives. It was not in thecathedral’s interest to maintain a large ensembleof professional musicians; instead, it regularly hadrecourse to the services of students at the seminaryas singers. This made it possible to performcompositions on a larger scale than in Sucre oreven Lima; the repertory of <strong>Cusco</strong> in the colonialperiod is characterised by its abundance of bigpolychoral pieces in twelve, fourteen, or evensixteen voices. The presence of a relatively largenumber of young singers seems to have influencedthe composition of the repertoire. The <strong>Cusco</strong>archives are notable for their substantial holdingsof dramatic pieces, whether incidental music forplays or humorous villancicos with named characters,which came to resemble more or less extendedoperas. Such works were highly appropriate fora college with a population of adolescents, sincemusical entertainment was almost an obligation iforderly everyday life was to be preserved.We know of only four maestros de capilla capableof writing musical works for the daily divineservice: Gutierre Fernández Hidalgo (c.1547-1621),Pedro Bermúdez (c.1558-1605?), Cristóbal deBersayaga (c.1575-1634?), and Esteban Ponce deLeón (c.1692- c.1755).Hence the scores preserved in the <strong>Cusco</strong> archiveswere generally not composed there. They cameby post, or sometimes through the intermediaryof travelling musicians. <strong>Cusco</strong>, situated on theroute from Lima to Potosí and La Plata, lay at theheart of a trading network which also aided the16


des manuscrits musicaux. La capitale andineen profitait peut-être même plus que les autresvilles.En l’état actuel des recherches, le profil musicalparticulier qui distingue la cathédrale de <strong>Cusco</strong>des autres églises sud-américaines dépendd’une collection de musique venue des autresrégions et de l’étranger plutôt que créée in situ.L’identité musicale de <strong>Cusco</strong> est donc matièred’exécution ou de performance, plutôt que decréation. De plus, on peut imaginer que le chœurde la cathédrale, avec ses nombreuses voix deséminaristes, produisait un son unique, propreà la cité.Deux conséquences en découlent. Tout d’abord,notre programme est forcément conçu à partird’œuvres de compositeurs de Lima, de La Plataet de Potosí. Ensuite, quand aucune compositionne parvient à représenter adéquatement untableau particulier, il est possible d’en chercherune chez les auteurs des villes voisines égalementprésents à <strong>Cusco</strong>, comme l’aurait fait un maîtrede chapelle de l’époque face à ce type desituation. Paradoxalement, en mettant <strong>Cusco</strong> enmusique au moyen des grandes compositions deLima ou La Plata, nous procédons aujourd’huid’une manière apparemment typique du lieu etdu temps jadis.Bernardo IllariUniversity of North texasAvec l’aimable collaboration duCentre culturel de rencontre d’Ambronaycirculation of musical manuscripts. Perhaps theAndean capital even benefited from it more thanthe other towns.In the current state of our research, the specificmusical profile which distinguishes <strong>Cusco</strong>Cathedral from other South American churchesis dependent on a collection of music importedfrom other regions and from abroad rather thancreated in situ. Thus the musical identity of <strong>Cusco</strong>is a question of execution, of performance, ratherthan of creation. What is more, one can imaginethat the cathedral choir, with its large contingentof seminarists’ voices, produced a unique soundfound only in that city.This situation has two consequences. First of all,our programme is of necessity built on worksby composers from Lima, La Plata and Potosí.Secondly, when no composition can be foundadequately to represent a given picture, it ispossible to look for one in the output of musiciansfrom neighbouring towns who were also presentin <strong>Cusco</strong>, as a maestro de capilla of the periodwould have done when faced with this type ofsituation. Paradoxically, in ‘setting <strong>Cusco</strong> to music’by using great compositions from Lima or La Plata,we are acting today in a way apparently typical ofthat earlier time and place.Bernardo IllariUniversity of North texasTranslation: Charles Johnston17


BERNARDO ILLARI, UN MUSICOLOGUEAU SERVICE DU PATRIMOINE LATINO-AMÉRICAIN18Spécialiste de la musique coloniale latinoaméricaineet d’autres périodes nationalesanciennes, Bernardo Illari s’est vu décerner sondoctorat en Histoire de la musique à l’Université deChicago en 2002, avec une dissertation consacréeà la « Culture polychorale à la Cathédrale de LaPlata (Bolivie) entre 1680 et 1730 »Devenu professeur, Bernardo Illari devait alorspublier son second ouvrage, dédié à DomenicoZipoli, intitulé « Para una genealogía de la músicaclásica latinoamericana » (Pour une généalogiede la musique latino-américaine) qui obtint le Prixde Musicologie « Casa de las Américas » en 2003.On lui doit également un très grand nombre depublications dont plus d’une douzaine d’articleset d’études en espagnol, anglais, italien voirearabe, publiés au Royaume Uni, en Espagne, enBolivie, au Chili et en Argentine.Avant d’enseigner à l’UNT (University North Texas),Illari a donné plusieurs conférences académiquesà l’Universidad Nacional de Cordoba (Argentine)ainsi qu’à l’Université de Hong Kong. Il aégalement enseigné à l’Université de Valladolidainsi qu’à Madrid ou encore au Conservatoire deSalamanque. Enfin, il a régulièrement apporté sonsavoir musicologique à de très nombreux congrèsdepuis 1985. Au titre de tout ce travail, BernardoIllari s’est vu décerner le prix de l’American MusicSociety (qui devait lui octroyer une bourse en1997), ainsi que celui de la Fondation HowardMayer Brown en 1996. Depuis 1992 il collaboreavec des musiciens solistes et avec des ensemblesétablis en Europe comme l’Ensemble Elyma, TheBernardo Illari is a specialist in Latin Americanmusic from the colonial and early nationalperiods. He received his Ph.D. in Music Historyfrom the University of Chicago in 2002, witha dissertation entitled «Polychoral Culture:Cathedral Music in La PLata (Bolivia), 1680-1730.» Professor Illari’s second book-sizeproject, Domenico Zipoli: Para una genealogíade la música clásica latinoamericana (DomenicoZipoli: Towards a Genealogy of Latin AmericanClassical Music) has been awarded the 2003.Premio de Musicología «Casa de las Américas.»His extensive list of publications includes anedited volume and more than a dozen scholarlyarticles in Spanish, English, Italian, and Arabpublished in the United Kingdom, Italy, Spain,Bolivia, Chile, and Argentina. Before coming toUNT Illari held academic appointments at theUniversidad Nacional de Córdoba (Argentina)and University of Hong Kong. He has alsotaught classes at the Universidad de Valladolid,Universidad Complutense de Madrid andConservatorio de Salamanca (Spain), and hasbeen reading papers in professional meetingsregularly since 1985. He earned two AMS awards,the Howard Mayer Brown award in 1996 and anAMS 50 fellowship in 1997. Since 1992, he hasbeen contributing scores, advice and notes toseveral European-based early music soloists andensembles, including Ensemble Elyma, The RareFruit Council, Grupo Vocal Gregor, CuartetoJacarandá, and others, which resulted in fifteen<strong>CD</strong>s of colonial music from Peru and Bolivia.


Rare Fruit Council, Grupo Vocal Gregor, CuartetoJacarandá, entre autres, multipliant en leur faveurpartitions, conseils et notes. Ainsi, grâce à cettecollaboration, c’est une quinzaine de disquescompacts consacrés à la musique coloniale duPérou et de la Bolivie qui ont pu voir le jour. Lesenregistrements les plus remarqués dus à cettecollaboration sont sans conteste les opéras « Lapúrpura de la rosa » (de Tomás de Torrejón yVelasco, 1701) et San Ignacio de Loyola (compiléepar Martin Schmid, Santa Ana de Chiquitos, c.1762). Mais on se souviendra également de tousles enregistrements monographiques dédiés àl’œuvre de Domenico Zipoli, Tomás de Torrejón yVelasco et Juan de Araujo, tandis qu’il s’attachaitégalement à d’autres thématiques comme lacompilation de villancicos sur les textes de SorJuana Inés de la Cruz, la fameuse Fiesta Criolla,représentation sonore d’une festivité religieuseà Chuquisaca (Bolivie), ou encore le présentenregistrement.Il est peu de dire qu’aussi bien Gabriel Garrido quele label K.617 doivent beaucoup à cet inlassablelabeur pour la plupart des titres publiés dansle cadre de la collection discographique «LesChemins du <strong>Baroque</strong> dans le Nouveau Monde ».These projects include the edition of the operasLa púrpura de la rosa (by Tomás de Torrejóny Velasco, 1701) and San Ignacio de Loyola(as compiled by Martin Schmid, Santa Ana deChiquitos, c. 1762), monographic <strong>CD</strong>s dedicatedto works by Domenico Zipoli, Tomás de Torrejóny Velasco and Juan de Araujo, and thematicprojects such as villancico settings of Sor JuanaInés de la Cruz’s poetry and Fiesta Criolla, thesounding representation of a colonial festivalin Chuquisaca (Bolivia).19


120A la fiesta del <strong>Corpus</strong>AnonimoSeminario de San Antonio Abad, <strong>Cusco</strong>, Claro 153A la fiesta de <strong>Corpus</strong>, que hay una cena,la mejor que en el mundo se representadel Autor de la vida y sus finezas.A la fiesta del <strong>Corpus</strong> que hay una cena,la mejor que en el mundo se representa!De tres cenas famosas que el jueves hizo,ésta fue la afama de para los siglos.Como cosa del cielo, son una gloria. ¡Oigan!En la fiesta divina, música y loa!¡Ay, mi Dios!Que me tirais flechas, y el blanco sois vos.¡Ay, mi Dios!¡Vaya de loa! ¡Vaya! Y finezas de amores¡Vaya ! ¡Vaya de loa !Si es mi Dios el embozado,y el Santísimo alabadoSacramento del altar,no hay más que loar,¡Atención, Atenciónal Galán de mi corazón!O bien haya quien los dora,que nos hace relaciónde su amor y su Pasión;y a las almas enamoracon su representación.¡Atención, Atención!Sale con venda la Fe,y yo sé para que.Ha sido para mostrarque, de puro enamoradas,las almas enamoradasciegas de amor han de estar,y no ver sino es creer,A la fête DieuAnonymeSéminaire de San Antonio Abad, <strong>Cusco</strong>, Claro 153Il y a, à la cérémonie de la Fête-Dieu,la meilleure Cène représentée au mondepar l’Auteur de la vie et de ses raffinements.Il y a, à la cérémonie de la Fête-Dieu,la meilleure Cène représentée au monde !C’est elle qui, des trois fameuses Cènes dujeudi restera célèbre dans les siècles à venir.Un don du ciel, une gloire. Ecoutez !Musique et louanges pendant la fête divine !Mon Dieu vous me lancez des flèches etc’est vous qui êtes la cible.Mon Dieu !Célébrons les louanges ! Célébrons les délicatesgalanteries d’amour Célébrons les louanges !Si c’est mon Dieu qui est dissimuléet le Très Saint-Sacrementde l’autel qu’on loue,il faut louer !Gare, au chevalier servant de mon cœur !Gare !Il se peut qu’on l’adoreet qu’on nous parle de son amouret de sa Passionet que les âmes s’éprennentde la représentation.Gare !La foi en est aveugléeet je ne sais pourquoi. Pourquoi ?C’était pour montrerque tant les âmes aiment d’amourque l’amour les aveugle.Ce n’est pas de voir qu’il s’agit,mais de croire,


2porque ya no hay más que ver.Y cómo quiere que cieguenpara que más se lleguenpor no deslumbrar el sol,con el inmenso arrebol,hoy sale su amor vendado,porque es un Cupidomuy bien mirado.Y para eterna memoriaescrita con su carmín,aquí da fin a su historiafinezas de amor sin fin.¡Vitor! ¡Vitor, señores!El Galán que embozado muere de amores.Coplas1. Yo, señor “sô” un aldeano,que vengo a ver en personaesta procesión y fiesta,donde Dios es’tá que es “groria”.2. Cuando veo que “llo” hacendar vuelta a la “igreja” toda,alcanzo porque en el pan“llo” traen a “la” redonda.3. El sacristán con su cruz,por delante se “enquillotra”por que todos conozcamos“llo” que por nos se apasiona.Corderito de AmorAnonimoSucre, Archivo y Bibiloteca Nationales de Bolivia,Música 202EstribilloCorderito de amor,no te me ocultes.Porque los desvias o a rigor se arguye,no te me ocultes,car il n’y a plus rien à voir.Et comme elles s’aveuglentpour mieux arriveret pour ne pas éblouir le soleild’un tel flamboiement,aujourd’hui leur amour a les yeux bandés,car c’est un Cupidontrès regardé.Ici prend fin, écrite à jamaisavec son carmin,l’histoire des raffinementsde l’amour sans fin.Vivat! Messieurs !Les amours font périr l’amoureux dissimulé.Couplets1. Moi, monsieur, je suis un villageoisqui vient en personne voircette procession et cette fêteoù Dieu est présent dans sa gloire.2. Quand je vois qu’on lui faitfaire le tour de toute l’église,je me sers parce qu’onl’apporte à la ronde dans le pain.3. Devant, le sacristain se pâme,avec sa croix,pour que nous sachions tousà quel point il nous aime.Agneau plein d’amourAnonymeArchives et Bibliothèque nationale de Bolivie, Sucre,musique 202RefrainAgneau plein d’amour,ne te cache pas!Je ne te fais pas vraiment des reproches!Ne te cache pas.21


322corderito de amor,no te me ocultes,y si tu amor, me busca,¿para qué huyes ?No te me ocultes!Coplas solas1. Sagrado, bello enigmaque entre cándidas nubes,a una esfera de nieve,los incendios reduces.2. ¿Porqué, amante cordero,las soberanas luces,escondes a la vista,si a la fe la descubres?3. ¿Cómo se compadeceen tu divino numenel querer que te creany que te dificulten?Salve ReginaGutierre Fernandez HidalgoPlain chant : Salve, regina, mater misericordiae,Vita dulcedo, et spes nostra, salve.Plain chant : Ad te clamamus exules, filii Evae.Ad te suspiramus, gementes et flentesin lhac acrimarum valle.Plain chant : Eja ergo, advocata nostra,illos tuos misericordes oculos ad nos converte.Et Jesum, benedictum fructum ventris tuiPlain chant : nobis post hoc exilium ostende.O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria.Petit agneau,ne te cache pas !et si ton amour me cherche `pourquoi fuis-tu ?Ne te cache pas!Couplets seuls1. Belle énigme sacrée,entre de candides nuages,tu réduis les brasiersà une sphère de neige.2. Agneau plein d’amour,pourquoi caches-tu à notre vueles suprêmes lumières,puisque tu les dévoiles à la foi ?3. Comment ta divineroyauté peut-ellevouloir qu’on croit en toiet le rendre difficile ?Salve ReginaGutierre Fernandez HidalgoSalut, ô Reine, Mère de miséricorde,Notre vie, notre douceur et notre espérance, salut !Enfants d’Eve, nous crions vers toi du fond de notre exil.Vers toi nous soupirons, gémissantEt pleurant dans cette vallée de larmes.Ô toi, notre avocate, tournes vers nousTes yeux compatissants.Et après cet exil montres-nous Jésus,Le fruit béni de tes entrailles.Ô clémente, ô bonne, ô douce Vierge Marie !


4En la mas alegre auroraAnonimo<strong>Cusco</strong>, Seminario de San Antonio Abad, Claro 155Par l’aurore la plus rianteAnonymeSéminaire de San Antonio Abad, <strong>Cusco</strong>, Claro 155En la más alegre auroraque dio a San Juan la mañana,sobre Málaga amanecenonce galeras de España.Gallardas son, mas veloces,no hacen sitio a su esperanza,sino son aves ni pecescomo vuelan cuando nadan!Tan agudas en dos puntas,a los cielos se levantan,que cuando los aires cortantijeras de leño zarpan.Vestidas de gallardetes,o de alillas adrezadas,montes levantan de espuma,por la una y otra banda.EstribilloAh de la prima rendidaduerme, como no reparaen las velas que se acercan.¡Da rebato a la campana!Rebato, da Gibralfaro,y responde el alcazaba.¡Rebato,rebato!¡A la centinela! ¡Al muro!¡A la torre! A la atalaya! ¡A la atalaya!¡Alarma! Caballería¡Alarma Infantes, alarma!¡Y juegue la artillería!Coplas1. La campana de vela, toca a rebato.Galeritas de España vienen zarpando.¡Ay!Par l’aurore la plus riante qu’un matinait jamais offert, le jour de la Saint-Jean,onze galères d’Espagneatteignent Malaga.Elles ont de la prestance, sont rapideset ne peuvent attendre.Elles ne sont pas des oiseaux, ni des poissons.Comment font elles pour voler en nageant ?Elles s’élancent vers le cieltant leurs deux extrémités sont effilées.Ce sont des ciseaux d’esquifsqui fendent les airs quand elles prennent la mer.Elles sont ornées de bannièreset parées d’alillas 1 .Elles soulèvent des montagnes d’écumed’un bord et de l’autre.RefrainMalheur à ceux qui, épuisés,dorment à prime, s’ils ne s’aperçoivent pasque les voiles approchent.Sonnez le tocsin, sonnez !Le Gibralfaro 2 sonne le tocsinet le fort répond.Tocsin !Tocsin !Au poste de guet ! Au mur !A la tour ! A l’échauguette ! Alarme !Alarme, cavalerie,fantassins, alarme !Et que tonne l’artillerie !Couplets1. La cloche de la garde sonne le tocsin.Des petites galères d’Espagne ont pris la mer.Aïe !23


52. Ya se acercan los pitos, ¡cómo se acercan!Y el estruendo ruidoso de las cadenas.¡Ay!3. Aunque traen estandarte y pavesadas,salva piden al puerto mas no batalla.¡Ay!Respuesta a las coplas¡Háganle la salva,los clarines, las trompas y las cajas!En nuevos rumores,suene el pífano alegre de los tambores,y pues San Juan en su día,nos saluda con tal salva,alarma, caballería,alarma, infantes, alarmay juegue la artillería!Hanacpachap cussicuinin(ancien quechua, langue impériale des Incas)Hanacpachap cussicuininHuaran cacta muchascaiqui,Yupai rurupucoc mallquiRunacunap suyacuinin,Calpan nacpa quemicuinin,Huaciascaita,Uiyarihuai muchascaita,Dios parampan Dios pamamanYurac tocto haman caiman,Ypascalla collpascaita,Ricuchillai2. Déjà les sifflets s’approchent, comme ils s’approchent !Et l’assourdissant fracas des chaînes.Aïe !3. Bien qu’elles soient dotées d’étendards et de boucliers,elles demandent au port la permission d’entrer,elles ne viennent pas livrer bataille. Aïe !Réponse aux coupletsDonnons-leur la salve !Aux clairons, aux trompettes, et aux tambours !Que sonne sur un nouveau tonla gaie musique des fifres et tambourspuisque la Saint-Jean nous salueavec cette salve,alarme, cavalerie,alarme, fantassins, alarmeet que tonne l’artillerie !Hanacpachap cussicuinin(ancien quechua, langue impériale des Incas)Joie du CielMille fois je t’adoreraiÉcoute mon appelArbre fécond et plein de fruitsEspérance de l’humanitéEt remparts des faiblesEntends mon appelPilier de Dieu, mère de DieuBel iris blanc et jauneEt fais que ma prièreSoit exaucée.24


6Enigma soy vivienteTomás de Torrejón y Velasco<strong>Cusco</strong>, Seminario de San Antonio Abad, Claro 105TipleEnigma soy viviente,que a los aires pendiente,las plumas desafío,provoco vuelo, río.Vengan a descifrarme,si pueden abrazarme.Coplas1. Mi casa son las flores,mi tuba apetecida, los ardores.Mi esfera es el ambiente,donde, enigma vivientelas plumas desafío,provoco vuelo, río,vengan, a descifrarmesi pueden abrazarme.2. Sin ser flor, nací en ramasexpiro sin ser Fénix por las llamas,no soy ave y viviente,por los aires pendiente,las plumas desafío,provoco vuelo, río.Vengan, a descifrarme,si pueden abrazarme.Estribillo segundo RecitadoMas ay, mas ay que no me entiendo,y en la luz que percibo hoy me enciendo.Mis flores no son flores, sino estrellas,serafines humanos mis centellas,mi esfera, mis suspirosdonde a porfiados giros,la competencia le venzo a cualquier risco,por arder en Domingo y en Francisco.Ya pueden descifrarme,si en lo que abrazo, miran abrazarme.Je suis une énigme vivanteTomás de Torrejón y VelascoSéminaire de San Antonio Abad, <strong>Cusco</strong>, Claro 105RefrainJe suis une énigme vivantequi, dans les airs suspenduelance un défi aux plumes.Je provoque le vol, je ris.Venez percer mon mystère,si vous pouvez m’étreindre.Couplets1. Les fleurs sont mon chez moi.Les ardeurs sont mon nectar préféré.Ma sphère est le milieuoù, énigme vivante,je lance un défi aux plumes,je provoque le vol, je ris.Venez, venez percer mon mystère,venez, si vous pouvez m’étreindre,2. Sans être fleur, je suis née dans la ramure ;sans être phénix, je meurs par les flammes.Je ne suis pas oiseau et je vis,suspendue dans les airs,je lance un défi aux plumes,je provoque le vol, je ris.Venez, percer mon mystère,venez, si vous pouvez m’étreindre.Deuxième refrain récitéMais hélas, je ne me comprends pas.Je m’enflamme aujourd’hui dans la lumière que je perçois.Mes fleurs ne sont pas des fleurs mais des étoiles.Les séraphins humains sont mes éclairs,ma sphère, mes soupirs.Soupirs où dans des tourbillonnements obstinés,j’ai raison de tous les dangers,car je brûle aussi bien en Domingo 3 qu’en Francisco !Vous pouvez déjà percer mon mystèresi en ce que j’étreins vous me voyez m’embraser 4 .25


7Defensor alme Hispaniae(Canto llano, Catedral de Sucre ABAS)Defensor alme HispaniaeJacobe vindex hostium,toni truI quem filiumDeI vocavit filiusHuc coeli ab altis sedibus,converte dexter lumina,audique laeti debitas,grates tibi quas solvimus,Grates refert Hispania,felix tuo quae nomine,doctu que perstat libera,vitatque Gentis dedecusTu, cum jaceret barbariscedens, et impar hostibuspraesens in expugnabilerobur dabas Ramirio.Tu, vella cum nos cingerent,es visus ipso in pretio,aequoque, et ense acerrimus,mauros furentes sternere.Per te redemptae virgineslaudis rependunt cantica,noque a tributo liberihymni tributum pendimus.Deo Patri sit gloriaet Filio qui a mortuis,surrexit, ac Paraclito,et nunc, et omne in saeculum.Amen.Défenseur bienfaisant de l’Espagne(Plain chant, Cathédrale de Sucre ABAS)Défenseur bienfaisant de l’EspagneSaint Jacques, protecteur contre les ennemis,ton enfant invoque les foudres du fils de DieuDe ton haut séjour dans le cielTourne, favorable tes regards vers nouset entends les louages qui sont dues:par toi, nous avons été delivréset nous te témoignons notre gratitudeL’Espagne te rend grâces,heureuse; elle est demeuréeferme,par ton saint nom; libérée,elle évite le deshonneur de la NationToi, en abbattant les barbareset pendant que succombaient lesennemis, tu raffermissais promptementle courage et livrais la forteresse à RamiroToi, en nous protégeant,sors nous de ce mauvias pas;que ton apparition sois la juste recompensemême de ta bienveillance; et repouse d’unglaive accéré les Maures envahisseurs.Sauvées par toi, les vierges antonnent descantiques de louanges, et nous te rendonshommages et te marquont notre dette pardes hymnes de libération. Gloire à Dieu le Père,et au Fils qui ressuscita d’entre les morts,et à l’Esprit-Consolateur maintenant ettoujours dans les siècles.Amen26


8Hoy cielo y tierracompitenAnonimo<strong>Cusco</strong>, Seminario de San Antonio Abad, Claro 105IntroducciónHoy cielo y tierra compitenpor un santo militar,cuyas soberanas lucesen la tierra y cielos están.A un redentor admirable,feliz el culto le danporque quiere ser captivopara dar la libertad.EstribilloOh qué choque de esferas y mayos 5 ,oh qué encuentro de flores y rayosoh qué lid tienen estrella y jazmín,oh qué bien riñen lucero y clavel,ya embisten ya lidian,por tiros previenen,ámbares que exhalanátomos que encienden,oh qué ardiente choque,pero ya a faltarles vienepólvora que arrojan,púrpura que vierten.Pero en solo un Nolasco el amorluz de España y de Francia florpor socorro a los dos les ha dadopólvora en sus incendios,atomos en sus rayosámbares en su aliento,purpura en sus labiosoh, qué choque de esferas y mayos,oh, qué choque de flores y rayos.Le ciel et la terrerivalisent aujourd’huiAnonymeSéminaire de San Antonio Abad, <strong>Cusco</strong>, Claro 105IntroductionLe ciel et la terre rivalisent aujourd’huipour servir une glorieuse arméedont les lumières souverainessont sur la terre et dans les cieux.Ils sont heureux de vouer leur culteà un admirable rédempteurqui se veut captifpour donner la liberté.RefrainOh ! Comme s’entrechoquent sphères et rameaux.Oh, quelle rencontre entre fleurs et rayons.Oh ! Quel combat entre l’œilletet l’étoile du matin !Ils combattent déjà.Ils lancent des avertissements,ils exhalent un parfum d’ambreils enflamment les atomes,Oh ! Quel choc violent,mais déjà la poudre qu’ils lancent,le pourpre qu’ils répandentvient à leur manquer.Il suffit alors que l’amour d’un Nolasco 6 ,lumière d’Espagne et fleur de France,porte secours aux deux,les avitaille en poudre pendant leurs incendies,et donne des atomes à ses éclairsun parfum d’ambre à leurs haleineset du pourpre a ses lèvres.Oh ! Quel choc entre sphères et rameaux,entre fleurs et rayons.27


928Coplas1. Desafían luceros y estrellas.Batallas vibrandolos claveles, jazmínes y rosassus fuerzas mostrando.2. Que en el día festivo de un Pedroque es gracia mirarlo,le celebra con lides amantesy alisten sus campos.3. Y unos, y otros rendidos le obsequiencon tiernos halagos,bendiciendo al que amante ejecutade amor tal milagro.4. En cadenas y grillos de ostenta,al peso temblando,el que libre y gozoso a rigoressu esfuerzo ha entregado.Para qué es amorJuan de Araujo<strong>Cusco</strong>, Seminario de San Antonio Abad, Claro 119Estribillo¿Para qué, para qué es Amor,tirar flechas con tanto rigor ?¿Para qué es, Amor,si en apacible porfia,de tu afable tiranía,es vivir el morir de dolor?¿Para qué, para qué es Amor,tirar flechas con tanto rigor ?Coplas1. El corazón de un discretohiere, piadoso, el Amor,no matando sus saetas,sí dando vida su arpón.¿Para qué, para qué es Amor,tirar flechas con tanto rigor?Couplets1. Les œillets, les jasmins et les rosesvibrant dans les batailleslancent un défi aux astres et aux étoiles.Ils montrent leurs forces.2. La fête d’un certain Pedroqui fait plaisir à voir,ils célèbrent par des luttes amoureuses,ils préparent leur camp.3. Epuisés, les uns et les autres lui offrentde tendres flatteries.Ils bénissent l’amantqui fait un tel miracle par amour.4. Enchaîné avec ostentation, mis aux fers,il tremble sous le poids celui qui,librement, joyeusement,a offert son effort.Amour, pourquoi ?Juan de AraujoSéminaire de San Antonio Abad, <strong>Cusco</strong>, Claro 119RefrainAmour, pourquoi fais-tu montre de tant de cruauté,quand tu décoches des flèches ?Pourquoi, pourquoi Amour,est-ce mourir de douleur que de vivre,dans le calme obstinéde ton aimable tyrannie ?Amour, pourquoi, pourquoidécocher des flèches avec tant de cruauté ?Couplets1. L’Amour donne au cœur discretune blessure, miséricordieuse,ses flèches ne tuent pasalors que son harpon donne vie.Amour, pourquoi, pourquoidécocher des flèches avec tant de cruauté ?


102. De piedad en el que es sabio,las flechas ensangrentó,que heridas de amor aumentanla vida a la discreción.3. Cuando la herida ennoblece,piadoso queda el arpón,mejorándose al empeñocuanto se quita al rigor.4. No fleche el Amor finezasque siempre apacibles son,vibre despejos si quiere,que den sus flechas favor.¿Para qué, para qué es Amor,tirar flechas con tanto rigor?Oigan todos y todasAnonimoOigan todos y todas mi jacarillaque por ser de mi Aurelio es para oída.Oigan, Oigan, Que fi es gracia cantarla.Oírla es gloria.Coplas1. Como estrella matutinaes Augustino en la iglesiay si sus rayos alumbranNo tendrán muy mala estrella.2. Y las de jacarandinaLe viene por Dios redondaque por valiente le asientatonada tán valentona.3. No quiero contar su vidapor no meterne en historiaspero si yo la escribierafuera de su mano y forma.2. Les flèches font, par pitié,saigner le cœur du sagecar les blessures d’amourstimulent la vie à leur guise.3. Quand la blessure élèvele harpon reste miséricordieux.L’acharnement redoubleQuand la cruauté cède.4. L’Amour ne darde pas toujoursde doux sentiments.Ses flèches, s’il le veut, attaquent avec astuce.Amour, pourquoi, pourquoidécocher des flèchesavec tant de cruauté ?Écoutez tous et toutesAnonymeÉcoutez tous et toutes ma jacarilla 7 quipour être mon Aurelio doit être écoutée.Écoutez, écoutez. Si la chanter est gracieux,c’est une gloire de l’entendre.Couplets1. Comme l’étoile du matin, Augustinobrille dans l’église. Et si ses rayons illuminentautant c’est qu’ils ne proviennent pasd’une mauvaise étoile.2. (…)3. Je ne veux pas raconter sa viepour ne pas avoir d’histoiresmais si je devais l’écrirece serait de sa main et avec sa manière.29


11304. Al Sol imita en sus rayoscuando en el zenit se ostentano hace ostentación de lucesque no ha menester hacerlas5. De tanta gente tiranaque estaba en bárbara formaen forma defiende Aureliola buena opinión de todas.6. Y como con tanta fuerzaes Ostia el puerto de Romay luz de la iglesia Aureliola defiende Dios en HostiaOh, qué rumor tan suaveAnonimo<strong>Cusco</strong>, Seminario de San Antonio Abad, Claro 322¡Oh, qué rumor tan suave!¡Oh, qué halagüeño ruido!¡Oh, qué apacible estruendo,es hablar, es decires cantar de Agustinoen circulos devotosde puntos sustenidosen giros de concentosy en óvalos de gritosse consagran sonoros,devotos, festivosde suerte que el festejocon novedad pulidoen tornos de armoníay primorosos girosse consagran sonoros,devotos, festivos,y es hablar y es deciry es cantar de Agustinose consagran sonoros,devotos, festivos,4. Ses rayons imitent le soleil.Quand il brille au zénithil ne vante pas ses lumièrescar il n’a pas besoin.5. De tous ces tyransqui avaient des manières barbares.Aurelio défend avec sa manièrela bonne opinion de toutes.6. Et comme s’affirme avec sa force Ostiaen tant que port de Rome,ainsi Aurelio est la lumière de l’Égliseet Dieu la défend dans l’Hostie.Oh ! Le doux susurrementAnonymeSéminaire de San Antonio Abad, <strong>Cusco</strong>, Claro 322Oh! Quel doux susurrement !Oh! Quel bruit engageant !Oh! Quel paisible tumulteque celui qui s’entendquand on évoque saint Augustin,quand on chante en cerclesdévots d’harmonieet (en) contrepoint de dièses,en décrivant des tours concertantset des ovales quand on hausse le ton.Sonores, pieuses consécrations festives !Chanter de façon à ce que la fêteembellie par la nouveautésoit une consécration pieuse,sonore et festiveen mouvements harmonieuxet gracieuses tournures.Quand parler à Augustinc’est dire et chantersoit une consécration pieuse,sonore et festive


12parece de intrincadosonoro laberintode armonías suaves,puntos divinosy no sin consonanciacon el más encendidoorbe de amor perdidocuanto voluble fijoorbe de amor por cielocuanto voluble fijo.Romance – A 31. Muriendo Agustín de amores,su corazón queda vivo,que son en quien muere amando,alientos los paroxismos.2. Muriendo como quien vive,custodia el Ángel le hizo,por ver que aun en quien amala vida de los deliquios.3. Urna de cristal heladoprepara a su ardor altivoque aun muerto juzga que lateviviendo de amor tejido.4. De serenidad gloriosaes el aplauso festivopues en el morir festeja,que el vivir no ha fenecido.Vientos, aves, prados, floresJuan de AraujoVientos, aves, prados, flores,tierra, cielos, fuentes, olas,prevenid dulce canto,a las luces de un santo, canto,que compiten al sol más hermosas olas.Vientos, celebrad sus portentos.Aves, aclamadle suaves.On dirait un inextricablelabyrinthe sonored’harmonie suaveet contrepoint divinoù sans consonancese perd l’orbe d’amourle plus ardent.Quel changement dans la permanence! Ah ! Immuable orbe d’amour dans le ciel,quel changement dans la permanence !Romance A 31. Alors qu’Auguste se meurt d’amour,son cœur vit encore,car les paroxysmes sont encourageantsquand on meurt en aimant.2. Alors qu’il se mourait mais paraissait vivant,l’ange veillait, voyant celuiqui aime tirer la viedes évanouissements.3. Une urne de froid cristalest prête pour recevoir son ardeur altièredont on pense qu’elle vit encore d’amour,même après sa mort.4. Les joyeux applaudissementssont empreints d’une bienheureuse sérénité,car on fête dans la mortque la vie n’est pas finie.Vents, oiseaux, prés, fleursJuan de AraujoVents, oiseaux, prés, fleursTerre, ciel, sources, vaguesPréparez de doux chantsà la lumière d’un Saint, chants qui vont rivaliserau soleil les plus belles vagues.Vents, célébrez ses exploits.Oiseaux, acclamez-le suavement.31


Prados, veneradle adornados.Flores, aplaudid sus primores.Tierra, alabad cuanto encierra.Cielos, admirad sus desvelos.Fuentes, dedicadlo, corrientes.Olas, rendidle culto a solas.Pues en Francisco eternizáis lucidos,cuantos blasones la gracia logra,pues en Francisco halláis dicha tan grandeque hasta el sol sin la noche se remonta;y en suerte tan alta,y en tan divina pompa,ilustrando, se advierten,mejorados, se notan,vientos, aves, prados, flores,tierra, cielos, fuentes, olas.Coplas1 El Sol de la Caridadcon sus luces brilladoras,hoy tan hermoso renaceque todos dicen sus glorias.2 Las fuentes salpican perlascon que las flores se adornan,porque hoy sale, muy brillante,sol de amor que al orbe dora.3 Los prados, bellezas dicen;las fuentes murmuran todas;porque en la esfera dos solescuando lucen, hacen sombra.4 La tierra le rinde cultos,los cielos mas luces gozan,porque deben a su alientonuevo ser y mayor honra.Prés, vénérez le avec vos parures.Fleurs, applaudissez ces grâcesTerre, louez ce qu’il représenteCiel, admirez son dévouementSources, dédiez-lui vos courantsVagues, seules rendez-lui vos courantsCar en François vous éternisezLes brillants blasons que la grâce obtientCar en François vous trouvez un si grand bonheurQue le soleil même remonte sans la nuitEt dans une si haute destinée,dans une majesté si divine,On aperçoit illustrés,améliorésLes vents, les oiseaux, les prés, les fleursLa terre, le ciel, les sources, les vagues.Couplets1. Le soleil de la Charitéavec ses brillantes lumièresaujourd’hui renaît dans sa beautéet tout le monde raconte sa gloire2. Des sources jaillissent des perlesavec lesquelles s’ornent les fleurscar aujourd’hui un brillant soleilapparaît soleil d’amour pour dorer le monde3. Les prés parlent de beauté,les sources murmurent toutescar dans la sphère céleste deux soleilsqui brillent, font ombre4. La terre lui rend hommage.Le ciel jouit d’une plus grande lumièrecar ils doivent à son courageun être nouveau et un plus grand honneur.32


13Ah, señores,los de buen gustoIgnacio Quispe<strong>Cusco</strong>, Seminario de San Antonio Abad, Claro 140EstribilloAh, señores, los de buen gusto,háganse por vida miaa mis voces óiganme una tonadilla,con que celebrar intento,a un Cordero que aquí cual sol brilla,oigan, miren, escuchen, atiendan,ay la li la la la li la.Esto si es morir de risa,cuenta oigan,esto es morir de risaCoplas1. A aquesta digo, señores,palabra más divina,que ideó la naturalezapara nuestra maravilla.2. Sus arpones y sus flechascon herirme me cautiva,pues cuando me las disparasiempre el corazón me tira.Ah ! Messieurs,vous qui avez du goûtIgnacio QuispeSéminaire de San Antonio Abad, <strong>Cusco</strong>, Claro 140RefrainAh ! Messieurs, vous qui avez du goût,pour l’amour de moi prêter oreille, à mes chants.Ecoutez ma tonadilla par laquelle je voudraisrendre hommage à un Agneauqui brille ici comme le soleil.Entendez, regardez, écoutez, prêtez attention,aïe, la li la la la li la !C’est à mourir de rire.Entendez ça.C’est à mourir de rire.Couplets1. Je dis là des parolessi divines, messieurs,que pour notre ravissement,le Tout Puissant et la nature ont imaginé.2. Ses harpons et ses flèchesme blessent et me captivent,car quand il me les lance,il me touche au cœur.14Don Pedro a quien los crueles...AnonimoTexto : Códice Zuola, p. 361Música : Madrid, Biblioteca Nacional,Ms 13622, fo 211rDon Pedro a quien los cruelessin razón llaman cruel,desde Coimbra a Alcobaza,Don Pedro auquel les cruels...AnonymeTexte : Manuscrit Zuola, p.361Musique : Bibliothèque nationale de Madrid,Ms 13622, fo 211rDon Pedro auquel les cruels,donnent, sans raison, le nom de cruel,enflamma cent mille flambeaux33


cien mil hachas hizo arder.Arden todas; más que todas,arde el corazón del rey,lo que va de amor a luces,y de cera al querer bien.No le bastaba al Amorser tan poderoso rey,sino juntarse con armasde monarca portugués.Los clarines y clamores,dan pésame y para bienal vivo de su fineza,y al cadáver de su fe.de Coimbra à Alcobaza.Toutes s’enflammèrent ;mais le cœur du roi s’enflamma plus encore,en allant de l’amour à la lumièreet de la torche à l’amour.L’Amour ne se contentaitpas d’être un roi si puissant,il lui fallait s’unir aux armesd’un monarque portugais.Clairons et clameursprésentent leurs condoléanceset leurs félicitations à sa vie délicate,et au cadavre de sa foi.15Versets du Pange linguaJuan de UrredeNorberto Broggini, à l’orgue historique espagnol de la Chapelle de Gaverland-Melsele (Belgique)1634Un monsiur y un estudianteAnonimo<strong>Cusco</strong>, Seminario de San Antonio Abad, Claro 231IntroducciónUn monsiur y un estudiantevienen, por curiosidad,a ver el <strong>Corpus</strong> del <strong>Cusco</strong>para ver si hay qué admirar.Estudiante el monigote,dice que es de facultad;y al francès, como a novato,no cesa de preguntar.A cuatro¡Oigan, oigan que va,de gran fiesta y aplauso!¡Atención les prestad,atención! atención¡Oigan, oigan que va!Un monsieur et un étudiantAnonymeSéminaire de San Antonio Abad, <strong>Cusco</strong>, Claro 231IntroductionUn monsieur et un étudiantviennent regarder, par curiosité,la Fête-Dieu de <strong>Cusco</strong>pour voir s’il convient d’admirer.Le frère lai étudiantdit que ça ne se discute pas,et il ne cesse de poser des questions au Françaiscomme si celui-ci ne s’y connaissait pas.A quatreEcoutez, écoutez ce qui se passe car ils’agit d’une grande fête et on applaudit !Attention, prêtez-leur attention,attention ! attentionEcoutez ce qui se passe !


A dúoUn estudiante: A monsiur, ¿qué le pareceaquesta gran catedral?Un monsiur: Par Diu, que en mi conscience,ni en Paris se ha mejorar.Un estudiante: Esta iglesia, no está hermosa?Un monsiur: Toda ella estar de cristal,muta pataca en sus festelos mayordomos gastar.Un estudiante: ¿Qué entiende ustedpor pataca?Un monsiur: Pataca son ocho ral.Un estudiante: ¿Y hay en Francia monigotede mi brío y capacidad?Un monsiur: Monigote en toud le mundeson peste landre mortal.La paciense seu me fine,si usted me pregunta más.Un estudiante: Pues ¡cante alguna letrilla!Un monsiur: Mas vos tambén compañar.¡Sí será! ¡Oigan, oigan que va!Responsión¡Sí será! ¡oigan, oigan que va!Lar, lar, lar, que este tonede la fiesta es la sal.CoplasAl Sacramente que sale,todos hoy deber llegar,los ojos cerrate, y soloshincar rodilla altar; y no hay que falar.Lar, lar, lar, que este tonede la fiesta es la sal.A deuxL’étudiant : Ah, monsieur, que pensezvousde cette grande cathédrale ?Le monsieur : Par Dieu !Je jure que mêmeà Paris on ne fait pas mieux !L’étudiant : Elle n’est pas belle cette église ?Le monsieur : Elle est toute en vitres ! Lesmarguilliers doivent en dépenser de lagalette pour leur fête !L’étudiant : La galette, ça représente combienpour vous ?Le monsieur : Je dirais huit réaux.L’étudiant : Et en France, vous avez un frère laiaussi capable et plein d’entrain que moi ?Le monsieur : Les frères lais sont une salevermine dans le monde entier.Encore une questionet je perds patience.L’étudiant : Eh bien, chantez quelque chose !Le monsieur : Alors, vous m’accompagnez.Allons-y ! Écoutez, écoutez ce qui se passeRéponseAllons-y ! Ecoutez, écoutez ce qui se passe !La, la, la, cet air-ci donnedu piquant à la fête.CoupletsVoilà le Saint-Sacrement qui sort.Il faut tous y aller, aujourd’hui. Fermons les yeuxet agenouillons nous devant le reposoir.Ne manquons pas ça.La, la, la, cet air-ci donnedu piquant à la fête.35


171836Ave, verum corpusTomás de Torrejón y Velasco<strong>Cusco</strong>, Seminario de San Antonio Abad, Claro 216Ave verum corpus natumde Maria VirgineVere passum immolatumin cruce pro homine.Cujus latum perforatum,unda fluxit sanguine.Pange linguaFrancisco GuerreroPlain chantPange, lingua, gloriosi,Corporis mysteriumSanguinisque pretiosi,Quem in mundi pretiumFructus ventris generosiRex effudit gentium.Nobis datus, nobis natusEx intacta Virgine.Et in mundo conversatus,Sparso verbi semine,Sui moras incolatusMiro clausit ordine.Plain chantIn supremae nocte cenaeRecumbens cum fratibus,Observata lege pleneCibis in legalibus,Cibum turbae duodenaeSe dat suis manibus.Verbum caro, panem verumVerbo carnem efficit;Fitque sanguis <strong>Christi</strong> merum,Ave, verum corpusTomás de Torrejón y VelascoSéminaire de San Antonio Abad, Claro 216Salut vrai corps néde la Vierge MarieAyant vraiment souffert et qui fut immolésur la croix pour l’hommeToi dont le côté transpercélaissa couler l’eau et le sang...Pange linguaFrancisco GuerreroPlain chantChante, ô ma langue, le mystèreDe ce corps très glorieuxEt de ce sang si précieuxQue le Roi de nationsIssu d’une noble lignéeVersa pour le prix de ce monde.Fils d’une mère toujours viergeNé pour nous, à nous donné,Et dans ce monde ayant vécu,Verbe en semence semé,Il conclut son temps d’ici-basPar une action incomparable.Plain chantLa nuit de la dernière Cène,A table avec ses amis,Ayant pleinement observéLa Pâque selon la loi,De ses propres mains il s’offritEn nourriture aux douze Apôtres.Le Verbe fait chair, par son verbe,Fait de sa chair le vrai pain;Le sang du Christ devient boisson;


Et, si sensus deficit,Ad firmandum cor sincerumSola fides sufficit.Tantum ergo Sacramentumveneremur cernui:et antiquum documentumnovo cedat ritui:praestet fides supplementumsensuum defectui.Plain chantGenitori, Genitoquelaus et iubilatio,salus, honor, virtus quoquesit et benedictio:procedenti ab utroquecompar sit laudatio.Nos sens étant limités,C’est la foi seule qui suffitpour affermir les cœurs sincères.Ce sacrement est admirable!Vénérons-le humblement,Et qu’au précepte d’autrefoisSuccède un rite nouveau!Que la foi vienne suppléerA nos sens et à leurs limite!Plain chantAu Père, au Fils, notre louange,L’allégresse de nos chants :Salut, et puissance, et honneurEt toute bénédiction!A l’Esprit du Père et du Fils,Égale acclamation de gloire !Notes :1 Alillas : petites ailes2 Gibralfaro : mont près de Malaga3 Allusion probable à Saint Dominique, fondateur de l’ordre des Dominicains et Saint François d’Assise,fondateur de l’ordre des Franciscains.4 Jeu de mot entre abrazar, éteindre et abrasar, embrasser5 Mayo : arbre ou poteau orné de fruits, de rubans installé dans un lieu public durant le mois de mai quand lesvillageois font la fête.6 Nolasco : Saint Pierre Nolasque7 Jacarilla : danse populaire des domaines hispaniques au rythme caractéristique, chantée dans la plupart desvillancicos festifsTraductions avec la collaboration du Centre culturel de rencontre d’Ambronay et de Gabriel Garrido, saufPangue linga : http://perso.wanadoo.fr/blainville.saintdominique/index_fichiers/Page3029.htm37


ENSEMBLE ELYMAGABRIEL GARRIDOComposé de chanteurs et d’instrumentistesspécialisés dans les musiques latines de laRenaissance et de l’époque baroque, l’ensembleElyma participe depuis de nombreuses annéesà la redécouverte des musiques anciennesd’Amérique latine. Il est également reconnuinternationalement pour son interprétation durépertoire italien du XVIIe siècle.À l’origine, ce beau terme grec Elyma, est employédans un texte de Sophocle pour désigner uneflûte en buis qu’ornait une embouchure decuir. Dans certains textes grecs anciens, ce motsignifie plus généralement une sorte de plantefourragère proche du maïs dont la tige servaità fabriquer des flûtes. Par extension, ce termevient ensuite à désigner la flûte elle-même. Ainsi,au milieu du XVIème siècle, H.Cardanus l’emploiepour désigner la flûte à bec.Fondé à Genève en 1981 et résidant dans cetteville depuis cette date, l’ensemble Elyma estdirigé par son fondateur, Gabriel Garrido. Elymas’est d’abord fait connaître comme un groupe derecherche d’interprétation sur la flûte à bec et sonrépertoire. La formation s’est ensuite rapidementélargie pour aborder un répertoire ancien etbaroque étendu. La composition de l’ensemblevarie afin de rendre aux musiques abordées leurauthenticité temporelle et culturelle.Passionné par la voix, la mythologie grecque,la musique populaire de la méditerranée etle folklore latino américain, Gabriel Garridopartage avec l’ensemble Elyma le même intérêtpour une interprétation originale des musiqueslatines de la Renaissance et de la périodebaroque dans lesquelles se fondent, avec unstrict souci d’historicité, la ferveur, la joie et lapassion qui leurs sont propres. En raison de sesrecherches approfondies et de leur transcriptiondans les créations interprétées, Elyma est invitéà donner des concerts dans toute l’Europe et enAmérique latine.Depuis les débuts de sa production discographiqueavec Tactus et Sinfonia puis, à partir de 1992avec <strong>K617</strong>, Elyma n’a cessé de remporter denombreuses récompenses prestigieuses :Diapason d’Or, Diapason d’Or de l’Année, 10 deRépertoire, Choc de la Musique, Grand Prix del’Académie du Disque, 4 Clefs Télérama, Mustdu Compact Disc Magazine, Trimarg 95 (ConsejoArgentino de la Musica), Prix International duDisque « Antonio Vivaldi » (Fondation Cini),Timbre de Platine d’Opéra International, GrandPrix de l’Académie Charles Cros…..L’ensemble Elyma remercie la Fondation PNBParibas pour l’aide qu’elle lui a apporté durantde nombreuses années et la Fondation FranceTélécom pour son soutien fidèle.38


SCHOLA CANTORUM CANTATE DOMINOCHEF DE CHOEUR : MICHAEL GHIJSDepuis plus de 40 années, soixante-dix garçonset jeunes de l’Institut Saint-Martin à Alost (enFlandre) chantent les chefs d’œuvre les plusdifficiles de la musique religieuse. Après leurtravail scolaire nécessaire, ils répètent tous lesjours et abandonnent souvent autres possibilitésde détente. Leur engagement résulte souventdans une passion perpétuelle pour la musique oudans une carrière professionnelle.En 1959, la chorale de l’Institut Saint-Martin àAlost, a été pris sur son chef actuel, le ChanoineMichaël Ghijs, qui l’a appelée le «Schola CantorumCantate Domino» . Le chœur a évolué très vite etest devenu un des meilleurs chœurs de garçonsde l’Europe.La participation au Festival de Tilburg a fait uneboule de neige. A Tilburg, Cantate Domino aété remarquée par un ancien chef des «WienerSängerknaben», qui l’a invité à Düsseldorf. Làbas,la chorale a rencontré une chorale anglaisequi l’ a invité pour plusieurs concerts à Londres,entre autres dans le fameux «Queen ElisabethHall».Depuis lors, le chœur ne s’est pas seulementproduit dans les plus grandes villes européennesmais aussi en Argentine, au Mexique, à Venezuela,aux Etats-Unis, au Canada, en Israel, en Egypte,en Afrique du Sud, à la Russie, aux Indes, auJapon, à Taiwan, à Hongkong, à Singapour, enThaïlande, aux Philippines, en Chine, en Australie,et à Cuba.Surtout la chorale de garçons est unique et aété régulièrement invitée à collaborer à diversesgrandes productions. Ainsi elle a chanté sousla direction de Colin Davis, Michael TilsonThomas, Seji Ozawa, Rafaël Frübeck de Burgos,Claudio Abbado, Alexander Rahbari et PhilippeHerreweghe.Son répertoire couvre toutes les périodes et tousles genres de la musique de chorale occidentale,de l’époque grégorienne à la renaissanceet au baroque en passant par les œuvres decompositeurs contemporains. Cantate Dominoa chanté des œuvres de G.P. da Palestrina, J.Desprez, J. Obrecht, , J.S. Bach, G.F. Handel,F. Mendelssohn-Bartholdy, W.A. Mozart, I.Stravinsky, B. Britten, A. Pärt, A.L. Webber, V.Nees et K. Van Ingelgem.Cantate Domino a réalisé plusieurs disqueset a régulièrement collaboré avec la «CapillaFlamenca» et le «Collegium Vocale» sous ladirection de Philippe Herreweghe (Passion SelonSaint Mathieu de J.S.Bach).En 1994 le gouvernement flamand lui a décernéle titre de «Ambassadeur culturel de la Flandre»,un titre qui a été renouvellé plusieurs années.En décembre 2002, Cantate Domino a reçu letitre de «Ambassadeur culturel de l’Europe» , enraison de sa mission culturelle et sa renomméeinternationale.39


ENSEMBLE ELYMAGABRIEL GARRIDOThe beautiful Greek term “ELYMA” comes froma text by Sophocles (in “Fragments” used todesignate a box-wood flute decorated witha leather mouth-piece). But, in a few ancientGreek texts, the word is more generally usedto mean a sort of grain, not unlike maize,whose stem was used to make flutes, and, byextension, the flute itself. It is to mean in amusical treaty by Hieronymus Cardanus, around1546, that the name “Elyma” is used to describea wooden flute.Founded in 1981 and directed, since then, byGabriel Garrido, the Elyma ensemble initiallymade a name for itself as an interpretativeresearch group for the flute and its repertory.Then, in the light of even more fruitful musicologicalwork, the group rapidly increased innumber in order to take on a wide-ranging,ancient baroque repertory, requiring theparticipation of voices, strings, brass, percussion,etc.Over the last few years, Elyma has enlisted thehelp of singers such as Maria-Cristina Kiehr,Adriana Fernandez, Claudio Cavina, JosepCabré, Daniele Carnovich, etc. which whomthey have been working, in particular, on anew way of interpreting the Italian music ofthe Renaissance. Since it began to record, theensemble has kept winning the highest awardssuch as Year Golden Diapason, 10 of Repertoire,Grand Prix de l’Académie du disque, 4 KeysTelerama, Must of the Compact Disc Magazine,Gran Premio de l’Accademia Cini, and severalSouth American awards.SCHOLA CANTORUMCANTATE DOMINOCONDUCTOR: MICHAEL GHIJSThe Schola Cantorum Cantate Domino Boys’ Choirwas founded in 1960 by its current conductor,father Michaël Ghijs. The choir consists of pupilsor former pupils of the St-Martin’s Institute inAalst. The choir’s aim, as its name indicates, is tosing to the Lord.The choir’s repertoire reflects all periodsand genres of western choral music, fromthe medieval Gregorian chants, renaissanceand baroque to the work of contemporarycomposers.Particulary the trebles are unique and arefrequently asked to participate in various40


professional choral prodcutions. On suchoccasions the choir has been conducted bycondunctors such as Seji Ozawa, AlexanderRahbari, Pierre Bartholomée, Pierre Cao, ColinDavis, Rudolf Werthen, Michael Tilson Thomas,Claudio Abbado and Philippe Herreweghe.The choir did not only perform in the majorEuropean cities but also in Argentina, the UnitedStates, Mexico, South-Africa, Israël, Egypt,Russia, India, Japan, Taiwan, Hong Kong, China,Singapore, Thailand, Australia, the Philipines,Brasil and Cuba.The group visited several times the Vatican andwas received by Pope John Paul II and by theRoyal Family of Belgium.So far, the choir has produced several compactdiscs on it’s own, and contributed to othersin cooperation with the Capilla Flamenca andCollegium Vocale (dir. Philippe Herreweghe).for its international recognition and worldwideappreciation, the choir received the title ofCultural Ambassador of Flanders and CulturalAmbassador of Europe.41


Jour après jour, éveillons le talentDepuis 1987, la Fondation France Télécom encourage la pratique collective de lamusique vocale dans les répertoires classiques, jazz et musiques du monde.Elle contribue à la découverte de nouvelles voix, à la formation professionnelle dejeunes chanteurs, à l’émergence d’ensembles vocaux. Elle accompagne les projetssociaux et pédagogiques destinés à sensibiliser des nouveaux publics à la créationmusicale.Day after day, awakening talentSince 1987, the France Telecom Foundation has been encouraging collectiveparticipation in vocal music : classical music, jazz and world music.The foundation is contributing to the discovery of new voices, the professional trainingof young singers and the growth of vocal groups.It gives support to social and educational projects to make music avalaible to anew public.42


CUSCO* CIUDAD DE LOS DIOSES,SU CATEDRAL Y SUS MÚSICAS ALA EPOCA BAROCAEncaramada a 3500 metros de altitud y dominadapor los dos nevados gigantescos y solitarios, elAusangate y el Salqantay, aquí esta la ciudadde leyenda, la ciudad habitada por dioses; losInkas o Hijos del Sol. Aunque el significado desu nombre continua alimentando controversias(según algunos, “<strong>Cusco</strong>” quiere decir corazón y,según otros, ombligo), todos están de acuerdoen que esta ciudad fue el vigoroso centro de ungran imperio. El Virrey Toledo que no era muypropicio a los entusiasmos dijo del <strong>Cusco</strong>: “esde tan grandes piedras que parece imposiblehaberlo hecho fuerza e industria del hombre”.Hoy, el viajero que recorra la ciudad y quieravisitar e investigar el “<strong>Cusco</strong> incaico” tendrá quedesbrozarlo acuciosamente entre los basamentosde las casonas y templos coloniales, de las tiendasy restaurantes modernos, para ir descubriendolos famosos palacios cuyos muros de piedraadmirables se ofrecen por todas partes, sólidos,eternos y severos, muchas veces soportando elultraje de algún gallinero.A su llegada, los españoles ofrecieron a la ciudaduna nueva fisonomía construyendo iglesias ylas mansiones de los conquistadores sobre lospalacios y templos, haciendo de la urbe Inkala ciudad mestiza que conocemos hoy. Así,como lo escribía Luis E. Valcarcel: “el <strong>Cusco</strong>es la mas admirable expresión del mestizajeamericano… La única ciudad de América enque conviven las edades y las civilizaciones contodos sus contrastes, en parte amalgamadas einconciliables en mucho… Es un libro abierto depáginas de piedra”.Si hay un lugar que, mas que cualquier otro,simboliza la expresión de este mestizaje entredos culturas que se encontraron en un momentode su historia, es bien la Basílica Catedral.La construcción de este magnifico templo llevo132 años, recibiendo su consagración final en1669. Hoy en día, convertido en el icono de laciudad, la Basílica Catedral del <strong>Cusco</strong>, construidaen un área de 4000 m2, guarda en su interior 11capillas, una sacristía, una sala capitular y sieteretablos. Sobresale en este conjunto el retablomayor, construido a finales del siglo XVIII,integramente recubierto de láminas de platacusqueña con un peso total de 1250 Kg. Menciónaparte merece el coro bajo, integramentetallado en madera de cedro cusqueña, dondepueden identificarse los diferentes santos ysantas mártires del santoral católico. Además,en la parte superior se encuentran instaladoslos dos coros gemelos de la Catedral, bellosinstrumentos del siglo XVII de donde resonabanlas grandes obras polifónicas de los siglos XVIIy XVIII, entrando aquí en resonancia con losgrandes frescos dedicados a la celebración del<strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong>, la mas importante fiesta religiosade <strong>Cusco</strong>, lo que veremos mas adelante.Desde la conquista española (1526) hasta el findel siglo XVIII, al igual que México, Perú ocupóel lugar importante en el imperio colonial deEspaña. Quiere decir por tanto, una muy ricaactividad musical fue desarrollada tanto en Limacomo en <strong>Cusco</strong>.43


En esta última ciudad, todo se desarrollanaturalmente en torno a la Catedral y delSeminario San Antonio Abad (fundado en1598 y convertido recientemente en el HotelMonasterio) donde la música conoce un grandesarrollo del cual testimonian los archivoscusqueños. Se encuentra de hecho una muyrica colección de partituras provenientes tantode España como de todo el virreinado delAlto Perú. Todo hace parecer que las misas deCristóbal de Morales, editadas en Paris y Roma,fueron cantadas en <strong>Cusco</strong>, poco tiempo antes dela nominación al puesto de maestro de capilla deGutierre Fernández Hidalgo (1547 – 1621) quiénfue sin duda el mas importante compositor delsiglo XVI en América del Sur.El inventario realizado y publicado en 1970 porel musicólogo Robert Stevenson muestra bienel lugar primordial de la música no solo en lacatedral de <strong>Cusco</strong>, sino también en todas lasotras comunidades religiosas de la ciudad. Estepatrimonio, hay día celosamente conservado,tiene una enorme importancia para la historiade la música barroca en América Latina.Alain PacquierTraducción: Ronald Martin* <strong>Cusco</strong> se escribe con ‘s’ obedeciendo a una decisiónde su municipio, fechada del 12 de marzo de 1971 lacual oficializa el uso de esta consonante, y no ‘z’.EL CORPUS CHRISTIY LAS «PINTURAS ALUSIVAS»El <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong> o «Cuerpo de Cristo» es elnombre latino dado a esta fiesta que tienecomo objetivo la celebración de la presenciareal de Jesucristo en la Eucaristía. Vale tantocomo decir que, para todo el universo católicode la Contrarreforma, es un momento litúrgicoesencial. Si bien es verdad que nos olvidamos unpoco de él en Europa, no es el caso en absoluto entoda América Latina donde esta fiesta, celebradael jueves que sigue la octava de Pentecostés(o sea sesenta días después del Domingo dePascua, el cual señala la resurrección de Cristo),cobra una importancia muy particular en elPerú y, sobre todo, en <strong>Cusco</strong>. Siendo la fe en laEucaristía el pilar de la fe propiamente dicha, esel conjunto de la población cusqueña quien rindeasí homenaje de forma más o menos consciente,cada año desde el siglo XVI, a la Epístola deSan Pablo a los Corintios, acordándose quizástambién de que el período del <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong>corresponde muy exactamente al de la antiguagran fiesta de los Incas, llamada Aucay Cuzqui-Intiray. Las danzas populares, que hoy siguenjuntando a toda la población de <strong>Cusco</strong> en la“Plaza de armas” con gran refuerzo de desfilesprocedentes de todos los barrios de la ciudad,acompañados de bandas de músicos ricamenteataviados con máscaras y plumas, revisten asíun doble significado muy característico de unprofundo fenómeno de mestizaje que vinculaíntimamente Cristo al dios Sol.44


En la época barroca, la cristianización de estafiesta constituyó así un objetivo mayor paralas numerosas comunidades religiosas de laciudad quienes substituyeron rápidamente las«imágenes» del panteón católico a las de losIndios; hasta tal punto que fue el Virrey Toledoquien instauró la celebración del <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong>en 1572 mediante una ordenanza ya famosa quepedía «que los indios asistiesen a la fiesta del<strong>Corpus</strong>, participasen en las letanías, y que se lesexplicase por qué se hacía eso para reemplazarsus idolatrías». Fue entonces cuando esta fiestatomó el aspecto que hasta hoy ha perdurado,con imágenes de los santos patronos de cadaparroquia de la ciudad sacadas de sus respectivasiglesias y convocadas para ser exhibidas delantey dentro de la catedral, en lugar de las momias«paganas».La mayor parte de las descripciones que tenemosde ellas dan mucho crédito al papel desempeñadopor la música en estas celebraciones. Evocan asíla presencia de los seises, o niños cantoresde la catedral, rodeando el carro más bonito,acompañando al obispo rodeado de todos suscanónigos y capellanes y cantando el himnoeucarístico Pange lingua gloriosi o el Lauda SiónSalvatorem con solemnidad.visual que constituyen las pinturas monumentales,realizadas antaño para la iglesia dedicada a SantaAna, hoy reunidas en el Museo de Arte Religioso(también sede del Arzobispado) de <strong>Cusco</strong>.Encargadas hacia 1675 por el obispo Manuelde Mollinedo y Angulo, durante mucho tiempofueron atribuidas al famoso pintor cusqueñoDiego Quispe T’ito, hipótesis ya generalmentedescartada. Realizadas entre el final del sigloXVII y el principio del siglo XVIII, tienen la virtudde mostrarnos con sorprendente realismo cómose desarrollaba aquella festividad en la época dela colonia. En cuanto a nosotros, dichas obrasles permiten hoy a Bernardo Illari así como aGabriel Garrido y sus intérpretes del conjuntoElyma ofrecernos una asombrosa puesta enperspectiva de los archivos musicales de <strong>Cusco</strong>con este patrimonio pictórico incomparable.Alain PacquierTraducción: © Pascal y Grégoire BergeraultJunto con la música, la pintura también fueconvocada para evocar la suntuosidad del<strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong> y, a falta de poder hacernosuna idea precisa tanto del desarrollo como dela magnificencia de esta fiesta, como se podráleer en la hipótesis emitida a continuación porel musicólogo Bernardo Illari, es imprescindibleadmirar esta inestimable fuente de información45


46El CORPUS CHRISTI EN CUSCOIMAGEN MUSICAL DE UNA CIUDADBARROCA LATINOAMERICANAHacia 1675, Manuel de Mollinedo y Angulo,el legendario obispo de <strong>Cusco</strong>, patrocinaba larealización de dieciocho grandes lienzos querepresentaban la inmensa procesión del <strong>Corpus</strong><strong>Christi</strong> en la ciudad de <strong>Cusco</strong>. Entre ellas, dieciséisaún existen hoy en día. Iban destinadas a la iglesiaSanta Ana situada a la entrada de la ciudad.Dentro del edificio, colgadas de las paredes,esperaban al viajero ocasional para deslumbrarlocon la visión prodigiosa de la más sagrada de lasprocesiones religiosas de la ciudad. Mollinedocreó un panorama completo de la ciudad dondelos diferentes grupos sociales y culturales, amenudo rivales, se colocan bajo los auspicios dela Iglesia Romana y de su representante, es decirél mismo. El obispo Mollinedo fue uno de los«príncipes de la Iglesia católica» más prestigiososcon los que contó el <strong>Cusco</strong> colonial.Los cuadros arrojan sobre la procesión unamirada que nada tiene de imparcial. No se trataaquí de una fotografía. El artista pintó en ellos amuchos grupos o notables que aparentementecolaboraron con el obispo, asumiendo el papelde patrocinadores. Los criollos, hijos y nietosde los conquistadores, ocupan allí el puesto dehonor. Entre los Indios, los nobles encargan supropio espacio, comparable al de los noblesde sangre española. La muchedumbre indígenacasi desaparece, relegada a la periferia de lasescenas pintadas. He aquí una imagen altamenteidealizada e ideologizada de la fiesta donde cadauno ocupa el lugar que le corresponde, algunosmás elevados, otros menos, todos sometidos ala autoridad de la Iglesia Católica personificadapor Mollinedo. Si bien una sospecha de herejíasubyacente era todavía presente en <strong>Cusco</strong>, loscuadros consiguen borrarla. Todos parecenintegrados a un cuerpo urbano imaginario sinconflicto ninguno. La armonía neoplatónica reinatriunfalmente en este <strong>Cusco</strong> pictórico deseadopor el obispo.Estos dieciséis cuadros no se preocupan derealismo. Las parroquias indígenas, por ejemplo,están representadas con carros. Que yo sepa,no existía ninguno en los Andes coloniales.Teresa Gisbert, especialista boliviana de Historiadel Arte, descubrió que estos carros fueroncopiados de una fiesta en Valencia, España.Estamos convencidos de que son ajenos a larealidad de la procesión peruana. Además, estoslienzos acentúan el aspecto religioso y oficialde la celebración en detrimento de lo popular,menos sujeto a las normas de la conveniencia.Lo que más nos llama la atención hoy en lasprocesiones españolas del <strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong> barrocoes casi inexistente en dichos cuadros: no haygigantes, ni dragones, ni personajes míticos.En ellos reina por el contrario una atmósferasolemne, de orden y gravedad, una piedadconforme al carácter de la Contrarreforma. Loque brilla por su casi total ausencia, son la risa yla cultura popular.La música de los cuadrosMás ficción que realidad, más idealización quefotografía, más ideología católica y colonialistaque prueba de una vida urbana independiente,el conjunto de los cuadros tiene que ver conel registro artístico. Podemos pues tomarlo


como punto de partida para una producciónartística. Descubrí los cuadros de <strong>Cusco</strong> duranteun seminario de Tom Cummins en la Universidadde Chicago, hace cinco años. Me preguntéde inmediato cómo «sonaban»: estas obrasprovocaban en mí un estímulo sonoro de talfuerza que el vacío creado por la ausenciade música era casi insoportable. El análisis delvillancico Cuatro plumajes airosos, conservadoen <strong>Cusco</strong>, brindó una primera respuesta un pocomás tarde a propósito del último cuadro querepresentaba la entrada triunfal de la procesiónen la iglesia. Los años siguientes fueron dedicadosa otros proyectos. Hace un año, Gabriel Garridoinsistió en que hiciésemos otro concierto demúsica colonial. Fue entonces cuando creí posibleencontrar de nuevo el sonido perdido de loscuadros de <strong>Cusco</strong>, igual que Proust en busca deuna pequeña frase de Vinteuil. ¡Y aquí estamos!Los estudios universitarios de los cuadros mehan proporcionado un sólido punto de partidapara el presente programa. Mucho se ha escritosobre esta fascinante colección. Los lienzos quela constituyen han sido identificados. Se hahablado de las formas de patrocinio, de losautores y de las fuentes; se han propuestomuy diversas interpretaciones. En el estudiomás exhaustivo sobre el tema, Carolyn Deanha identificado los edificios que componen eldecorado de cada cuadro. Si tomamos estas obrascomo representación de una única procesión del<strong>Corpus</strong> <strong>Christi</strong>, por muy idealizada que sea, debíaser posible su clasificación cronológica. Una vezestablecido este orden, transponerlas en músicaprecisa reencontrar composiciones adecuadas.Así fue como nació el programa que proponemosen esta grabación.Poner en música un conjunto de dieciséis lienzoscoloniales de <strong>Cusco</strong> puede parecer fácil aprimera vista. Pero no es el caso. Hemos queridoevitar crear un objeto de museo, bello sí, perodespojado de cualquier vida. A partir de estoscuadros, distintas hipótesis han conducido aelecciones musicales cuyos principios generalesvamos a ver a continuación. A veces he elegidoobras en honor al santo representado en elcuadro. Asimismo, composiciones o compositoresasociados a lugares o gente retratada en ciertoslienzos han servido de ilustración sonora.Algunos objetos -las flechas de San Sebastián,la «música mundana» de uno de los carros, eledificio de la catedral- figuran en los cuadros y encomposiciones de los archivos locales. Éstas hansido incorporadas naturalmente al programa. Porúltimo, también me he basado en vínculos másconceptuales entre imágenes y composicionesmusicales. Estoy convencido de que, lejos detraicionar la intención de Mollinedo, el resultadosigue siendo fiel al espíritu original -crear un«todo» artístico-, a la vez que le responde lomejor posible, es decir, por medio del arte.Archivos problemáticosSi estos cuadros construyen y proyectan unaidentidad visual de <strong>Cusco</strong>, nuestro programadebe hacer lo mismo en cuanto a la música. Lasolución más evidente consiste en recurrir alrepertorio barroco local, explotando la músicacreada en <strong>Cusco</strong>. Los archivos musicales casicontemporáneos de La Plata, de Guatemalao de Méjico han proporcionado importantesconstrucciones identitarias, como lo hemosilustrado con el proyecto «Fiesta Criolla»dedicado a Nuestra Señora de Guadalupe enSucre (grabación <strong>K617</strong>139).47


48Los archivos de <strong>Cusco</strong> difieren radicalmente delos demás archivos coloniales. La catedral notenía ningún interés en mantener a un amplioconjunto profesional de músicos, sino que recurríaa menudo a los servicios de los estudiantesdel seminario como cantantes. Así es que sepodían ejecutar composiciones más amplias queen Sucre o incluso Lima: el repertorio del <strong>Cusco</strong>colonial se caracteriza por su abundancia degrandes piezas policorales, a 12, 14, 16 vocesincluso. La presencia de jóvenes cantantesrelativamente numerosos parece haber influidoen la composición del repertorio. Los archivosde <strong>Cusco</strong> se caracterizan por la abundancia demúsica dramática, sea como acompañamiento deobras teatrales, sea como villancicos humorísticoscon personajes, que llegaban a aparentarse aóperas más o menos desarrolladas. Todas estaspiezas convenían bien a un colegio poblado deadolescentes ya que el entretenimiento musicalera casi una obligación para preservar el ordende la vida diaria.Sólo conocemos a cuatro maestros capaces deescribir obras musicales para el servicio divinodiario: Gutierre Fernández Hidalgo (c. 1547-1621), Pedro Bermúdez (c. 1558-1605?), Cristóbalde Bersayaga (c. 1575-1634?) y Esteban Ponce deLeón (c. 1692- c. 1755).Así pues, las partituras conservadas en los archivosde <strong>Cusco</strong> por lo general no fueron compuestas insitu. Llegaban por la posta, a través de músicosambulantes inclusive. <strong>Cusco</strong>, situado en lacarretera de Lima a Potosí y La Plata, se hallabaen medio de una red comercial que facilitabala circulación de manuscritos musicales. Y lacapital andina incluso podía beneficiarse de suprivilegiada situación con respecto a las demásciudades.En el estado actual de las investigaciones, elperfil musical particular que distingue la catedralde <strong>Cusco</strong> de las otras iglesias suramericanasdepende más de una colección de música venidade otras regiones y del extranjero que de la quese creó in situ. La identidad musical de <strong>Cusco</strong> espues materia de ejecución o de performance,más que de creación. Además, podemos imaginarque el coro de la catedral, con sus numerosasvoces de seminaristas, producía un sonido único,consustancial a la ciudad.Dos consecuencias derivan de ello. En primerlugar, nuestro programa está forzosamenteconcebido a partir de obras de compositoresde Lima, de La Plata y de Potosí. Así pues,cuando ninguna composición logra representaradecuadamente un cuadro en particular, esposible buscar una en los autores naturalesde las ciudades vecinas también presentes en<strong>Cusco</strong>, como lo hubiera hecho un maestro decapilla de la época ante semejante situación.Paradójicamente, al «poner <strong>Cusco</strong> en música»gracias a las grandes composiciones de Lima oLa Plata, obramos hoy de una manera al parecertípica del lugar y de tiempos lejanos.Bernardo IllariUniversity of North texasTraducción: © Pascal y Grégoire Bergerault


BERNARDO ILLARIBernardo Illari es un especialista en músicalatinoamericana de la época colonial así comode otros períodos antiguos nacionales. Recibió suPh. D. en Historia de la música en la Universidadde Chicago en 2002, con una disertación titulada«Cultura Policoral : Catedral de Música en LaPlata (Bolivia), 1680 – 1730».El segundo libro del Profesor Illari, «DomenicoZipoli : Para una genealogía de la música clásicalatinoamericana» obtuvo en el 2003 el Premio deMusicología «Casa de las Américas». Su extensalista de publicaciones incluye un volumen editadoy mas de una docena de artículos escolares enespañol, inglés, italiano, y árabe, publicadosen el Reino Unido, en España, Bolivia, Chile yArgentina.Antes de trasladarse a la UNT (UniversityNorth Texas), Illari ha realizado numerosascitas académicas en la Universidad de Córdoba(Argentina) y en la Universidad de Hong Kong.También ha impartido clases en la Universidad deValladolid, Universidad Complutense de Madridy en el Conservatorio de Salamanca (España).También ha participado regularmente desde1985 en encuentros profesionales. Illari obtuvodos premios de la AMS (American Music Society),el premio Howard Mayer Brown en 1996 y unabeca de la AMS en 1997. Desde 1992, ha estadocolaborando en partituras, consejos y notas, connúmeros músicos solistas y conjuntos establecidosen Europa especializados en la música antiguacomo el Ensemble Elyma, The Rare Fruit Council,Grupo Vocal Gregos, Cuarteto Jacarandá, entreotros, lo que ha dado resultado a la publicaciónde unos quince <strong>CD</strong>s de música colonial de Perúy Bolivia. Estos proyectos incluyen la edición delas óperas «La púrpura de la rosa» (por Tomásde Torrejón y Velasco, 1701) y «San Ignacio deLoyola» (compilado por Martin Schmid, Santa Anade Chiquitos, c. 1762), también <strong>CD</strong>s monográficosdedicados a lo trabajos de Domenico Zipoli,Tomás de Torrejón y Velasco y Juan de Araujo,y proyectos temático como el conjunto devillancicos con poesías de Sor Juana Inés de laCruz y Fiesta Criolla, representación sonora deuna festividad colonial en Chuquisaca (Bolivia), yaún mas, esta presente grabación.Es poco decir que tanto Gabriel Garrido comoel sello <strong>K617</strong> le deben mucho a su ardua laborpara la realización de la mayor parte de lo títulospublicados en el marco de la colección discográfica« Los Camino del Barroco en el Nuevo Mundo ».49


ENSEMBLE ELYMAGABRIEL GARRIDOLo integran cantantes e instrumentistasespecializados en las músicas latinas delRenacimiento y de la época barroca. Reconocidointernacionalmente por su interpretación delrepertorio italiano del siglo XVII y por su activaparticipación en el redescubrimiento de lamúsica antigua de América Latina.Originalmente, este hermoso vocablo griego-Elyma- se utilizó en un texto de Sófocles paradesignar una flauta de boj ornada con unaembocadura de cuero. De manera general, enciertos escritos griegos esta palabra se refería auna planta cercana al maíz, cuyo tallo servía parafabricar flautas. El tiempo y el uso generalizadose encargaron de atribuir este término a laflauta. De esta forma, a mediados del siglo XVI,H. Cardanus lo emplea para designar la flautadulce.Fundado en Ginebra en 1981 y establecido enesta ciudad desde entonces, el Ensemble Elymaes dirigido por Gabriel Garrido, su fundador. Ensus comienzos, Elyma se dio a conocer como ungrupo de investigación sobre el repertorio y lainterpretación de la flauta dulce. Rápidamentese le unieron nuevos integrantes que hicieronposible abordar un repertorio antiguo y barrocoamplio. La composición de Elyma varía segúnlas obras, para restituirles precisamente suautenticidad temporal y cultural.Gabriel Garrido, un apasionado de la voz, dela mitología griega, de la música popular delMediterráneo y del folclor latinoamericanocomparte con Elyma el mismo interés por lainterpretación original de las músicas latinasdel Renacimiento y del período barroco, enlas que se basan, con estricta preocupaciónde historicidad, el fervor, la alegría y la pasiónque las caracterizan. Gracias a sus intensasinvestigaciones y a la transcripción de las obrasinterpretadas, Elyma es invitado a dar conciertosen toda Europa y en América Latina.Desde el comienzo de su producción discográficacon Tactus y Sinfonia, y luego con <strong>K617</strong> apartir de 1992, Elyma no ha dejado de obtenernumerosas recompensas de prestigio: Diapasond’Or, Diapason d’Or de l’Année, 10 de Répertoire,Choc de la Musique, Grand Prix de l’ Académiedu Disque, 4 Clefs Télérama, Must du CompactDisc Magazine, Trimarg 95 (Consejo Argentinode la Música), Prix International du Disque «Antonio Vivaldi » (Fondation Cini), Timbre dePlatine d’Opéra International, Grand Prix del’Académie Charles Cros…El Ensemble Elyma agradece a la Fundación PNBParibas por la ayuda que le ha aportado durantenumerosos años y a la Fundación France Télécompor su apoyo incondicional.50


SCHOLA CANTORUM CANTATE DOMINODIRECTOR DE CORO : MICHAEL GHIJSDesde hace mas de 40 años, setenta niños yjóvenes del Instituto Saint-Martin en Alost(Flandes) cantan las obras maestras mas complejasde la música religiosa. Luego de su trabajo escolarnecesario, sus jóvenes cantantes ensayan todos losdías y abandonan a menudo otras posibilidadesde esparcimiento. Su compromiso lo conducenen muchas ocasiones a crear en ellos una pasiónperpetua por la música y hasta, en varios casos, auna carrera profesional.En 1959, el coro del Instituto Saint-Martin en Alost,comienza a trabajar bajo la guía de su directoractual, el canónigo Michaël Ghijs, quién lo hizollamarse «Schola Cantorum Cantate Domino». Elcoro a evolucionado muy rapidamente y se haconvertido en uno de los mejores coros de niñosde Europa.Su participación en el Festival de Tilburg acreado una bola de nieve. En Tilburg, CantateDomino llamó la atención de un antiguo directorde «Wiener Sängerknaben», quién lo invita aDüsseldorf. En dicha ciudad, la coral conoce unacoral inglesa quién la invita a realizar variosconciertos en Londres, entre otros en la famosa «Queen Elisabeth Hall ».Desde entonces, el coro no se produce solamenteen las grandes ciudades europeas, sino tambiénen Argentina, en México, en Venezuela, en losEstados Unidos, en Canadá, en Israel, en Egipto,en África del Sur, en Rusia, en la India, enJapón, en Taiwan, en HongKong, en Singapur,en Tailandia, en Filipinas, en China, en Australia,y en Cuba.Sobretodo la coral de niños es única y a idoregularmente invitada a colaborar en variasgrandes producciones. Así ha cantado bajola dirección de Colin Davis, Michael TilsonThomas, Seji Ozawa, Rafaël Frübeck de Burgos,Claudio Abbado, Alexander Rahbari y PhilippeHerreweghe.Su repertorio cubre todos los períodos de lamúsica coral occidental, de la época gregoriana, alrenacimiento y al barroco, pasando por obras decompositores contemporáneos. Cantate Domino ainterpretado obras de G.P. da Palestrina, J. Desprez,J. Obrecht, J.S. Bach, G.F. Handel, F. Mendelssohn-Bartholdy, W.A. Mozart, I. Stravinsky, B. Britten, A.Pärt, A.L. Webber, V. Nees y K. Van Ingelgem.Cantate Domino a realizado varios discos yha colaborado regularmente con la «CapillaFlamenca» y el «Collegium Vocale» bajo ladirección de Philippe Herreweghe (Pasión segúnSan Mateo de J.S.Bach).En 1994 el gobierno flamenco le ha otorgado ladistinción de « Embajador cultural de Flandes »,una distinción que ha sido renovada varios años.En diciembre 2002, Cantate Domino recibió ladistinción de «Embajador cultural de Europa»,a razón de su misión cultural y su renombreinternacional.51


La Moselle et "Le Couvent" de Saint UlrichQu’un Centre de ressources consacré aux musiques baroques de l’Amérique latine ait vu le jour en Moselleet rayonne au-delà des frontières et des océans, ne laisse point de surprendre. On peut y voir l’un des signes,nombreux, d’un engagement du Conseil Général aux côtés des initiatives les plus originales, pourvu qu’ellessoient fécondes et porteuses d’ouverture vers de nouveaux horizons culturels.Cette initiative innovante, que vient prolonger l'activité éditoriale discographique de <strong>K617</strong>, participe ainsià une démarche plus large de développement culturel bénéficiant de l’attention permanente de notreAssemblée.Il suffit ici de rappeler les actions menées pour la mise en valeur du patrimoine musical dans le département,l’accompagnement fidèle des amateurs regroupés en sociétés de musique, des ensembles instrumentauxprofessionnels ainsi que des festivals, sans omettre enfin les écoles de musique qui ont un rôle prépondérantdans la formation des jeunes musiciens.Puisse "Le Couvent", Centre International des Chemins du <strong>Baroque</strong> de Saint Ulrich, poursuivre sondéveloppement dans un environnement aujourd’hui en pleine mutation et en plein épanouissement, avec lemusée de Sarrebourg, le site archéologique de la villa gallo-romaine de Saint Ulrich, le Festival internationalde musique…"Le Couvent", porté par une société d'économie mixte innovante née de l'initiative du Conseil Général de laMoselle et de la Ville de Sarrebourg, rassemblant désormais le Centre International des Chemins du <strong>Baroque</strong>et le Label discographique <strong>K617</strong>, est aujourd'hui un véritable site culturel, riche de projets et promis au plusbel avenir.Le Conseil Général de la Moselle est fier de son engagement aux côtés de ceux qui font et feront de ce lieu,un terrain de découvertes et de rencontres, un espace de développement artistique et culturel.Philippe LeroyPrésident du Conseil Général de Moselle52

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