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GUIDE PRATIQUEDE SYLVICULTURESud-ouest du Massif centralDécembre 2011


PREAMBULELe Douglas vert, Pseudotsuga menziesii, est originaire <strong>de</strong> la CôteOuest <strong>de</strong>s États-Unis, où il occupe une aire très étendue <strong>de</strong> l’Alaskajusqu’au Mexique, essentiellement sur les chaines <strong>de</strong>s Casca<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>sRocheuses. Introduit en Europe à la fin du XIXème siècle, son essor dateessentiellement <strong>de</strong>s grands reboisements du Fonds Forestier National,à partir <strong>de</strong> 1960. C’est actuellement l’essence <strong>de</strong> reboisement la plusemployée dans le Massif central. Ce succès est dû à ses nombreusesqualités.Les peuplements <strong>de</strong> Douglas <strong>de</strong> notre région sont en pleine production.Les questions liées à sa culture sont nombreuses et souvent passionnées: nous essaierons <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s réponses claires et objectives.Nous avons étoffé ce travail, commencé il y a plus <strong>de</strong> 20 ans,par les <strong>de</strong>rniers apportsscientifiques.La sylviculture est « l’ensemble<strong>de</strong>s règles et <strong>de</strong>s techniquesqui permettent laculture, l'entretien et l'exploitationd'une forêt ». Cettesuite d’actions doit permettreaux sylviculteurs <strong>de</strong> faireaboutir leurs projets : on peutparler <strong>de</strong> sylvicultures aupluriel. Ainsi, le Douglas, essencetrès réactive aux interventions,permet <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>speuplements différents, selonles orientations prises par legestionnaire. Pour se donnertoutes les chances d’atteindreson objectif, il est primordial<strong>de</strong> respecter les exigences<strong>de</strong> cette essence, le milieunaturel et le potentiel <strong>de</strong> développement<strong>de</strong>s individus.Ignorer ces éléments exposeLa majesté <strong>de</strong>s vieux peuplementsnous montre tout le potentiel du Douglas…les peuplements à <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts : chablis, dépérissements… S’il n’estpas possible <strong>de</strong> se prémunir contre <strong>de</strong>s évènements climatiques exceptionnels,une sylviculture adaptée permet d’atténuer les conséquences<strong>de</strong>s variations courantes du climat local.Nous nous sommes tenus au traitement en futaie régulière, en considérant quel’application <strong>de</strong> traitements irréguliers à cette essence est encore trop récente,surtout dans notre région, pour pouvoir en tirer <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> culture suffisammentéprouvées.1


SOMMAIRE1 - LES SPÉCIFICITÉS DU DOUGLAS11 La qualité du bois12 Les besoins physiologiques du Douglas et le climat local13 Le Douglas et l’environnement14 Peuplements purs ou mélangés ?2 - LES PHASES JUvÉnILES21 La plantation211 Le choix <strong>de</strong>s provenances212 Les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> plantation213 Le choix <strong>de</strong>s plants214 La plantation215 Quelles préparations du sol ?2151 Après coupe rase <strong>de</strong> résineux2152 Sur terre agricole2153 Après coupe <strong>de</strong> taillis216 La protection <strong>de</strong>s plants22 Les entretiens <strong>de</strong> plantation23 Les dépressages24 La régénération naturelle241 Obtenir la régénération242 Gérer la régénération25 Les élagages3 - LES PHASES DE RÉCOLTE31 Quelques repères <strong>de</strong> volumes d’arbres32 Sur quelles productions peut-on compter ?321 Comment trouver la classe <strong>de</strong> productivitéd’un peuplement ?322 Une idée plus précise <strong>de</strong>s productions locales33 La stabilité333 Le rapport « H/D »334 Le facteur d’espacement ou « S % »34 Les rapports <strong>de</strong> concurrence dans les peuplements35 Les éclaircies et les cloisonnements351 Les éclaircies352 Les cloisonnements36 Les itinéraires sylvicoles361 Itinéraire à basse <strong>de</strong>nsité362 Itinéraires « production en masse »363 Itinéraire « production <strong>de</strong> gros bois <strong>de</strong> hautequalité »4 – LE POInT SUR LES DÉPÉRISSEMEnTS5 - FOURCHETTES DE PRIX 20116 - PRInCIPALES SOURCES2


1- LES SPÉCIFICITÉS DU DOUGLAS11 La qualité du boisLa résistance mécanique et la durabilité du bois <strong>de</strong> Douglass’améliorent avec l’âge.- Le bois <strong>de</strong> cœur ou duramen, c'est-à-dire la partie centrale «rouge»du tronc, peut être utilisé en usage extérieur sans aucun traitement,hors contact permanent avec le sol ou l’eau (classe 3 : bardage, menuiserieextérieure, mobilier d’extérieur…). La proportion <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> cœuraugmente avec l’âge : 50 % à 40 ans, 70 % à 60 ans.L’aubier se transforme en bois <strong>de</strong>cœur au bout d’une dizaine d’années.La proportion <strong>de</strong> bois<strong>de</strong> cœur augmente avec l’âge.3


- La résistance mécanique augmente, elle aussi, <strong>de</strong> façon importanteavec l’âge, ce qui est primordial pour <strong>de</strong>s usages en structure.La largeur <strong>de</strong>s cernes n’altère pas la résistance mécanique jusqu’à8 mm environ (étu<strong>de</strong>s CTBA). Par contre, leur régularité est importante,ce qui implique <strong>de</strong>s éclaircies suivies.(Attention, les cernes ne doivent pas être mesurés au niveau <strong>de</strong> lasouche, où ils sont souvent plus larges du fait <strong>de</strong> l’empattement !)Le Douglas se situe au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s autres espèces testées.Moduled’élasticité(MPA)1600015000Douglas > 35ansDouglas 20 à 35 ansPin maritime > 30ansPin sylvestre adulte"Sapin-Epicéa" adulte14000130001200011000100009000800070000 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13Largeur Moyenne <strong>de</strong> cerne (mm)Étu<strong>de</strong> (1985) - Nepveu (INRA), Blachon (CTBA) La résistance mécanique augmente beaucoup avec la maturité !" #" $" " $% $"% &%'! &% ('% %( !#% ('% !%) &% *% (%Extrait <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> Mokuzai (2002) réalisée par le CTBA à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> FIBRA/France Douglas4


La fréquence et la grosseur <strong>de</strong>s nœuds est le premier critère <strong>de</strong>classement, ce qui nécessite d’élaguer pour produire du bois <strong>de</strong> hautequalité.- Un bois <strong>de</strong> qualité médiocre comporte beaucoup <strong>de</strong> nœuds, parfoisgros et pourris. Les troncs peuvent être tortueux.- Un bois <strong>de</strong> qualité courante correspond à <strong>de</strong>s arbres non élaguéscomportant <strong>de</strong>s nœuds <strong>de</strong> grosseur raisonnable (inférieur à 5 cm).- Un bois <strong>de</strong> bonne qualité comporte <strong>de</strong>s nœuds sains <strong>de</strong> petite taille.- Un bois <strong>de</strong> haute qualité ne comporte pas <strong>de</strong> nœuds et <strong>de</strong>s accroissementsréguliers inférieurs à 8 mm.Le bois <strong>de</strong> Douglas se prête à <strong>de</strong>s usages variés.Usages actuels du DouglasDiamètreà 1,3 m sur piedQualité médiocre Qualité courante Bonne qualitéCharpente fermette Poteaux, barrières,Petite ossature bois glissièresContrecolléCharpenteStructure bois lamellé-collé20 – 45 cm Petite charpente Charpente 1 er choixtraditionnelle Ossature porteuseFeuilles internes Menuiserie couranteEmballage <strong>de</strong> contreplaquéCoffragePalette Charpente Bardage<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> portée Platelage extérieurMobilier d’extérieurHaute qualitéSupérieur à 50 cmMenuiserie fineHuisserieÉbénisteriePanneau décoratif :(placages)5


12 Les besoins physiologiques du Douglas et le climat localUn <strong>de</strong>s problèmes majeurs du Douglas est le risque d’ « embolies ».Lorsque le sol est sec ou gelé et l’ensoleillement important, la transpirationn’est pas compensée par l’alimentation en eau <strong>de</strong>s racines : lacirculation <strong>de</strong> la sève dans les vaisseaux s’interrompt. Cette essence nesait pas surmonter ce problème et lorsque le niveau d’embolies estélevé, l’arbre rougit partiellement ou totalement : dans ce <strong>de</strong>rnier cas,il meurt. Ce phénomène a été largement constaté à partir <strong>de</strong> la canicule<strong>de</strong> 2003.Le Douglas a besoin :- d’une pluviosité « importante » et bien répartie dans l’année. Elle doitau moins être égale à 1000 mm par an, dont si possible 200 mm pendantles trois mois <strong>de</strong> juin, juillet, août, ce qui restreint la zone d’implantation.Ainsi, dans notre région, il est risqué <strong>de</strong> l’implanter à moins <strong>de</strong>600 mètres d’altitu<strong>de</strong> sans avoir vérifié cette donnée essentielle.- <strong>de</strong> sols aci<strong>de</strong>s, meubles, suffisamment épais (minimum 40 cm) etsains. Sur sols superficiels, hydromorphes ou calcaires, il se développemal et finit par dépérir. Une réserve en eau suffisante est nécessaire enpério<strong>de</strong>s sèches.Attention, <strong>de</strong>s stations jusqu’ici considérées comme correctes peuventne plus convenir à cette essence, compte tenu d’une large incertitu<strong>de</strong>sur l’évolution du climat.Peuplement en danger : arbres à tous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dépérissement.6


13 Le Douglas et l’environnementLes feuilles <strong>de</strong> Douglas se décomposent facilement, le retour <strong>de</strong>séléments minéraux au sol est rapi<strong>de</strong>, puisqu’ils ne sont pas stockés dansles litières. Le risque <strong>de</strong> libération d’aci<strong>de</strong>s humiques susceptibles <strong>de</strong>dégra<strong>de</strong>r les sols est limité.Toutefois, les boisements <strong>de</strong> Douglas se situent sur une gamme <strong>de</strong> solssouvent assez pauvres. Il peut y avoir un risque d’abaissement <strong>de</strong> lafertilité par <strong>de</strong>s révolutions trop courtes ou l’enlèvement d’arbres entiers(d’où l’importance <strong>de</strong> laisser les houppiers lors <strong>de</strong>s coupes). Lemélange d’essences et <strong>de</strong>s rotations plus longues (durée du cycle <strong>de</strong>production) peuvent limiter cet impact.Une sylviculture active, régulière et soutenue, favorise l’arrivée <strong>de</strong> lalumière au sol et permet le développement <strong>de</strong> la flore et <strong>de</strong> la faune.Dans tous les cas, le sylviculteur doit préserver le milieu, support etsource <strong>de</strong> la production. Il doit au préalable le connaître précisément,tant au niveau <strong>de</strong> son potentiel (étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s stations) que <strong>de</strong> sabiodiversité actuelle.Les autres précautions à prendre vis-à-vis <strong>de</strong> l’environnement sontcommunes à tous les peuplements forestiers et sont évoquées dansd’autres publications du <strong>CRPF</strong> (arbres à cavités, zones humi<strong>de</strong>s…).7


Les peuplements <strong>de</strong> Douglass’intègrent dans le paysage local.8


14 Peuplements purs ou mélangés ?Un peuplement est dit « mélangé » lorsqu’il comprend plusieursespèces d’arbres. Les arbustes tels que genêts, sureaux ne sont pas prisen compte. Ce mélange peut provenir :- <strong>de</strong> la plantation d’autres espèces en même temps que les Douglas,- <strong>de</strong> semences déjà présentes dans le sol ou issues <strong>de</strong> semenciersnaturels voisins.Il présente <strong>de</strong> nombreux avantages :- avoir plusieurs cor<strong>de</strong>s à son arc,c’est l’essence la plus adaptée auxconditions locales qui se développerale mieux,- meilleur fonctionnement <strong>de</strong> l’écosystèmegénérant un humus <strong>de</strong>meilleure qualité,- meilleure protection <strong>de</strong>s troncspar l’ombrage étagé <strong>de</strong>s différentesessences,- éloignement <strong>de</strong>s arbres d’unemême espèce, ce qui peut avoir ungrand intérêt pour limiter l’action<strong>de</strong>s parasites,- meilleure utilisation <strong>de</strong> l’espace aérienet souterrain.Les principaux inconvénients sont :- plantations et dégagements plusdifficiles à suivre,- coût d’installation sensiblementplus élevé,L’accès <strong>de</strong> la lumière au sol permet àcertaines espèces <strong>de</strong> se maintenirsous le couvert du Douglas.- produits <strong>de</strong>s coupes moins homogènes et production plus faible <strong>de</strong>Douglas,- exploitation plus délicate.La concurrence du Douglas est ru<strong>de</strong> : il est difficile <strong>de</strong> maintenir d’autresespèces en accompagnement sur le long terme. Le mélange d’essencesne perdure que si les peuplements sont suffisamment ouverts.Les consignes <strong>de</strong> dégagements, <strong>de</strong> dépressage, puis d’éclaircies, <strong>de</strong>vrontfavoriser le maintien <strong>de</strong> ce mélange, faute <strong>de</strong> le voir disparaître.Quelques essences à essayer en mélange :- autres résineux tels que cèdre <strong>de</strong> l’Atlas, mélèzes, sapins, pins…- feuillus dynamiques tels qu’érable sycomore, merisier, chêne rouge,robinier… ou supportant l’ombre comme le hêtre.La <strong>de</strong>nsité totale ne doit pas dépasser 1100 plants à l’hectare pourlimiter les coûts.9


2 - LES PHASES JUVÉNILESIl s’agit <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d’investissement : <strong>de</strong> la plantation ou <strong>de</strong> larégénération naturelle à la première éclaircie commercialisable.21 La plantation211 Le choix <strong>de</strong>s provenancesIl est essentiel <strong>de</strong> choisir <strong>de</strong>s plants issus <strong>de</strong> provenances sélectionnéespour leur croissance, leur fine branchaison et leur adaptation au climatlocalProvenances sélectionnées pour la région(arrêté régional 2008, Douglas vert).PROvEnAnCES RECOMMAnDÉESSi altitu<strong>de</strong> < 800mMatériel testé :PME-VG-002 (La Luzette)PME-VG-001 (Darrington-VG)Matériel qualifié :PME-VG-003 (Washington-VG)PME-VG-005 (Washington2-VG)PME-VG-004 (France1-VG)PME-VG-007 (France2-VG)Si altitu<strong>de</strong> > 800mMatériel sélectionné :PME 902-France altitu<strong>de</strong>Matériel testé :PME-VG-001 (Darrington-VG)PME-VG-002 (La Luzette)Matériel qualifié :PME-VG-003 (Washington-VG)PME-VG-005 (Washington2-VG)AUTRES PROvEnAnCES UTILISABLESSi altitu<strong>de</strong> < 800mMatériel sélectionné :PME901-France basse altitu<strong>de</strong>Matériel i<strong>de</strong>ntifié États-Unis :Washington : 012, 030, 041, 202, 241,403, 411, 412, 422, 430, 440Orégon : 052, 061, 261,452(Préférer les zones 030 et 403)Si altitu<strong>de</strong> > 800mWashington 403Des plants sont désormais disponibles sousle nom « verger Californie » PME-VG-006(Californie-VG) provenant <strong>de</strong> familles « NordCalifornie » et « Nouveau Mexique », théoriquementplus résistantes à la chaleur.La branchaison est un <strong>de</strong>s critèresd’amélioration génétique :exemple d’une mauvaise provenance.10


212 Les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> plantationNous conseillons <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> plantation <strong>de</strong> 600 à 1000 plants parhectare. Elles permettent à la fois d’obtenir une forme correcte <strong>de</strong>sarbres et <strong>de</strong> reculer la première intervention jusqu’à un sta<strong>de</strong> où elle<strong>de</strong>vient possible sans trop <strong>de</strong> déficit. A <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités plus élevées, undépressage est indispensable pour conserver la stabilité et la croissancedu peuplement jusqu’à la première éclaircie.Espacements envisageables en fonction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité désirée(en gras les plus utilisés)Espacements sur la ligne en fonction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités par hectareInterligne600800100011001300Observations3 m3,5 m4 m43,53,152,852,532,62,252,5A la première éclaircie, une rangée sur2 à 4 est exploitée. Les engins passentsans problème.Le risque <strong>de</strong> blessures lors <strong>de</strong>s entretiensmécanisés est réduit.Les engins d’exploitation ne passentpas entre les lignes, il faut exploiter<strong>de</strong>s cloisonnements qui créent <strong>de</strong>spassages <strong>de</strong> 8 m.5 m3,32,521,8L’interligne est a priori assez largepour que les engins d’exploitationpuissent circuler, mais ils peuvent blesserles arbres dans certaines conditions(<strong>de</strong>vers...) et ont <strong>de</strong>s difficultés àcirculer à cause <strong>de</strong>s branches.6 m2,72,11,651,50Les engins d’exploitation peuventmieux circuler.Attention à partir <strong>de</strong> 1000 tiges/ha, le seuil d’instabilité du peuplement arrivejeune : il faut dépresser ou éclaircir précocement !Dans <strong>de</strong>s cas particuliers (petites parcelles ou terrains non mécanisables), une<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 400 plants par hectare (5 x 5 mètres) peut être conseillée, en présenced’un accompagnement ligneux. A moins <strong>de</strong> 800 plants par hectare, <strong>de</strong>s protectionscontre le gibier sont indispensables.Pour les plantations inférieures à 1000 tiges/ha, un élagageest conseillé pour obtenir un bois <strong>de</strong> «bonne qualité»En présence d’andains, le plus simple est<strong>de</strong> les ignorer. Il suffit <strong>de</strong> respecter latrame <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s plants choisie.Dans certains cas, les andains pourrontêtre utilisés comme cloisonnements.11


213 Le choix <strong>de</strong>s plantsTraditionnellement, ce sont <strong>de</strong>s plants à racines nues <strong>de</strong> trois ans (2+1)qui sont utilisés. Toutefois, <strong>de</strong>s plants <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans bien développéspeuvent convenir.Il est essentiel <strong>de</strong> choisir <strong>de</strong>s plants présentant un bon équilibre entrela tige et les racines. Le chevelu racinaire doit être important et frais,sans crosse ni déformation. La meilleure pério<strong>de</strong> d’arrachage <strong>de</strong>s plantsen pépinière se situe en décembre et janvier.Depuis 2007, <strong>de</strong>s plants en go<strong>de</strong>ts d’un an sont disponibles. Leur utilisationimplique d’être très attentif : leur petite taille les rend plus sensiblesaux attaques d’hylobe et à la concurrence <strong>de</strong> la végétation. Parcontre, leur croissance est très bonne. Préférer <strong>de</strong>s go<strong>de</strong>ts <strong>de</strong> 400 cm 3 .Plant en go<strong>de</strong>t, <strong>de</strong> un an, présentant un bon enracinement(le go<strong>de</strong>t a été enlevé pour la photo).12


214 La plantationPlus la préparation du sol est légère, et plus la plantation doit êtresoignée.Un vrai « potet travaillé » est un trou <strong>de</strong> 30 cm x 30 cm x 30 cm danslequel les racines du plant sont correctement disposées. Le collet doitêtre positionné au niveau du sol.Plantation « au coup <strong>de</strong> pioche » mal effectuée, aboutissant à la mort du plant.La plantation doit être effectuée tôt en hiver, <strong>de</strong> décembre à février. Eneffet, les racines commencent à pousser, permettant aux plants <strong>de</strong>s’installer avant le démarrage <strong>de</strong> la partie aérienne au printemps.En altitu<strong>de</strong>, avec le risque <strong>de</strong> déchaussement par le gel et les mauvaisesconditions <strong>de</strong> plantation, il peut être préférable d’attendre le mois <strong>de</strong>mars.13


215 Quelles préparations du sol ?Ces opérations coûteuses doivent être limitées au strict nécessaire. Iln’est jamais intéressant <strong>de</strong> bouleverser un sol, car cela perturbe sonfonctionnement, augmente le développement <strong>de</strong>s adventices et lesrisques d’érosion.2151- Après coupe rase <strong>de</strong> résineuxLors d’un abattage mécanisé, les rémanents, tassés par le passage <strong>de</strong>l’engin, sont difficiles à déplacer par le planteur. Si leur volume estimportant, ils peuvent alors être rangés en andains. La solution la moinsonéreuse est <strong>de</strong> faire créer ces andains au fur et à mesure <strong>de</strong>l’abattage.Un rangement soigné à l’exploitationpermet <strong>de</strong> préparer la plantation.Un complément <strong>de</strong> rangement à la pelle mécanique peut s’avérernécessaire.Il n’est pas indispensable <strong>de</strong> planter sur un sol débarrassé <strong>de</strong> toutesses branches. Mieux vaut rémunérer suffisamment le planteur pourqu’il ait le temps <strong>de</strong> travailler correctement que <strong>de</strong> payer <strong>de</strong>s travauxmécanisés supplémentaires.La plantation se fera en potets travaillés rapi<strong>de</strong>ment après la coupe,pour bénéficier <strong>de</strong> l’effet « paillage » <strong>de</strong> la litière et <strong>de</strong> l’absence<strong>de</strong> végétation concurrente.14


2152- Sur terre agricoleIl est important d’adapter la préparation à la végétation en place. La<strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s herbacées est indispensable, par travail mécanique enplein ou en ban<strong>de</strong>s, ou traitement phytoci<strong>de</strong>. Il convient <strong>de</strong> limiter letravail du sol. Un ameublissement localisé, en potets travaillés à lapioche, peut suffire. En présence d’un sol compacté ou superficiel, unsous-solage à 40 cm <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (en plein ou sur les lignes <strong>de</strong> plantation)ou <strong>de</strong>s potets à la pelle mécanique (50 cm x 50 cm x 50 cm)seront nécessaires.2153- Après coupe <strong>de</strong> taillis- Taillis à vigueur limitée (chêne, hêtre)Après rangement sommaire <strong>de</strong>s branches, la plantation peut être effectuéeen potets travaillés. L’alignement et l’espacement entre les lignesdoivent être respectés. Par contre, il est nécessaire d’adapter l’écartemententre les plants sur la ligne pour tenir compte <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>ssouches. Le recours à la pelle mécanique peut s’avérer utile pourl’ouverture <strong>de</strong>s potets, en permettant <strong>de</strong> briser les systèmes racinairesen place.- Taillis vigoureux (châtaignier…)La vigueur <strong>de</strong>s rejets provoque une concurrence intense qui comprometle plus souvent la plantation. Autrefois, ces parcelles étaient<strong>de</strong>ssouchées, ou les rejets traités avec <strong>de</strong>s phytoci<strong>de</strong>s. En l’absence <strong>de</strong>solution alternative, les inconvénients <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s en matière<strong>de</strong> coûts et d’impacts environnementaux nous conduisent à déconseillerce type <strong>de</strong> boisement.La croissance <strong>de</strong>s rejets <strong>de</strong> châtaigniers peut dépasser 2 mètres par an.15


216 La protection <strong>de</strong>s plantsLes protections doivent être adaptéesà la faune présente.Contre les cervidés :- « arbres <strong>de</strong> fer » <strong>de</strong> 100 cm.- fers à béton <strong>de</strong> diamètre 6 mm, oupiquet <strong>de</strong> châtaignier, <strong>de</strong> 1,3 mètre<strong>de</strong> hauteur, liés à l’arbre.Les protections métalliques doiventimpérativement être enlevées aubout <strong>de</strong> 3 ou 4 années.Contre les lapins et lièvres :- filets <strong>de</strong> 60 cm sur <strong>de</strong>ux tuteursbambous.Dégât printanier <strong>de</strong> chevreuil.L’hylobe est un charançon qui écorce les jeunes tiges et peut provoquerleur mortalité. Une surveillance pendant trois ans, au printemps et endébut d’automne, est nécessaire. En cas <strong>de</strong> forte attaque, un traitement<strong>de</strong>s plants avec un insectici<strong>de</strong> homologué est indispensable.22 Les entretiens <strong>de</strong> plantationIls seront à adapter en fonction <strong>de</strong> la végétation :- herbacées : entretien sur les lignes avec un phytoci<strong>de</strong> sélectif oubinage localisé,- ligneux et semi-ligneux : dégagement <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> plantation à ladébroussailleuse à dos, ou dégagement localisé autour du plant aucroissant ou à la serpe.Un entretien <strong>de</strong>s interlignes au gyrobroyeur est possible, au moins unefois par an, en juin, pendanttrois ans.La phase d’entretien estterminée lorsque la majorité<strong>de</strong>s plants dépasselargement, en fin <strong>de</strong> saison,la végétation concurrente.La dépose <strong>de</strong>sprotections métalliquesimpose <strong>de</strong> préserver l’accessibilité<strong>de</strong>s plants.En cas <strong>de</strong> forte mortalité,<strong>de</strong>s regarnis pourront êtreréalisés après la premièrepousse. Au-<strong>de</strong>là, ils serévèlent inutiles.Dégagement en ligne dans du genêt :le tiers supérieur du plant doit resterau <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la concurrence.16


23 Les dépressagesCette opération permet <strong>de</strong> maintenir la stabilité d’un peuplement trop<strong>de</strong>nse (plus <strong>de</strong> 1000/ha) jusqu’à la mise en œuvre d’une premièreéclaircie économiquement réalisable. En effet, très souvent, celle-ci estretardée pour permettre une « bonne » commercialisation, au détriment<strong>de</strong> l’avenir du peuplement.Un dépressage consiste à abaisser dans le jeune âge (autour <strong>de</strong> 8 mètres<strong>de</strong> hauteur) la <strong>de</strong>nsité au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 600 plants par hectare. Il nepermet pas une récolte <strong>de</strong> bois, ceux-ci étant trop petits. Les arbressont démantelés grossièrement à la tronçonneuse et abandonnés.L’abattage peut être effectué :- <strong>de</strong> façon systématique : une ligne sur <strong>de</strong>ux ou trois,- <strong>de</strong> façon sélective, en travaillant au profit <strong>de</strong>s arbres les plus beaux etles plus vigoureux,- <strong>de</strong> façon mixte.24 La régénération naturelleUtiliser la régénération naturelle pour reconstituer les peuplements esttentant, mais sa réussite est toujours aléatoire. Il ne faut pas sous estimerle coût <strong>de</strong>s travaux qui peut dépasser le prix d’une simpleplantation.Par contre, on peut penser que les arbres en place ont déjàrésisté à <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> sècheresse et que leurs <strong>de</strong>scendants bénéficieront<strong>de</strong> cet avantage.Le Douglas produit davantage<strong>de</strong> graines fertiles àpartir <strong>de</strong> 60 ans, mais sesfructifications sont irrégulières.La dispersion s’effectuejusqu’à 300 m (mais80 % à moins <strong>de</strong> 100 m et60 % à moins <strong>de</strong> 30 m). Dece fait, la parcelle peut être«polluée» par <strong>de</strong>s graînesissues <strong>de</strong>s peuplementsvoisins.Régénération réussie, avec plusieurs essences.17Le cycle <strong>de</strong> fructificationdure 16 mois. Les conditionsclimatiques favorablesà la maturation <strong>de</strong>sgraines sont :- première année : marsavrilhumi<strong>de</strong>s,- <strong>de</strong>uxième année : janvierdoux, mars à juin chauds etensoleillés.


241 Obtenir la régénérationC’est l’opération la plus « aléatoire » : elle est encore peu connue etpeu maîtrisée dans notre région. Elle nécessite du temps et <strong>de</strong> lapatience.Les facteurs favorables sont :- Une hauteur totale du peuplement importante, supérieure à 35 m.- Une surface terrière inférieure à 60 m 2 par hectare semble nécessairepour notre région bien ensoleillée.- Un terrain peu envahi par la végétation. Lorsque les peuplementsvieillissent, le sous-bois se développe. Dans notre région, un tapis <strong>de</strong>nse<strong>de</strong> ronce bloque souvent la régénération. Une application sous-dosée<strong>de</strong> phytoci<strong>de</strong> peut suffire à l’éliminer et à provoquer un départ <strong>de</strong>semis. Souvent, notamment sur schistes, un sous-bois <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> sureauou <strong>de</strong> frêne s’installe, en plus <strong>de</strong> la ronce. Son élimination est beaucoupplus problématique. Des broyages, arrachages ou griffages sont àessayer.- Une station fraîche : la germination nécessite « <strong>de</strong> l’eau » en quantitésuffisante. Les sècheresses printanières auxquelles nous sommesconfrontés sont un problème.- Un bon éclairement latéral. A ce titre, un terrain en pente induit unmeilleur éclairement du sol.- Un mélange d’essences : localement, la régénération a été plusfacilement obtenue sous <strong>de</strong>s peuplements mélangés.Régénération acquise.18


242 Gérer la régénérationLa première coupe d’éclairement, sur régénération acquise, doit intervenirdans les cinq ans qui suivent l’installation <strong>de</strong>s semis. En effet,ceux-ci tolèrent l’ombrage à l’état juvénile, mais la situation ne doit pasperdurer. Cette coupe prélève <strong>de</strong> l’ordre d’un tiers du volume sur pie<strong>de</strong>t doit être renouvelée une à <strong>de</strong>ux fois. La coupe définitive doit intervenirdans les 10 ans qui suivent l’acquisition <strong>de</strong> la régénération.Il faut favoriser rapi<strong>de</strong>ment les semis les plus vigoureux par <strong>de</strong>s dépressagesintenses.Pour assurer le succès tout en limitant les investissements :- <strong>de</strong>s layons seront au préalable ouverts (au broyeur si possible), tousles 6 à 8 mètres d’axe en axe, <strong>de</strong> façon à permettre l’accès <strong>de</strong>s ouvriers.Ces layons seront entretenus à chaque passage.- dans tous les cas, on interviendra avant 3 mètres <strong>de</strong> hauteur dominantepour éviter <strong>de</strong> déstabiliser les arbres,- la première intervention aura lieu à environ un mètre <strong>de</strong> hauteur, avecréduction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité : un semis tous les <strong>de</strong>ux mètres,- la <strong>de</strong>uxième intervention s’effectuera à environ <strong>de</strong>ux mètres <strong>de</strong> hauteur: sélection d’un nombre d’arbres limités, au maximum 800 par hectareet élimination <strong>de</strong>s arbres concurrents ou <strong>de</strong>uxième réduction <strong>de</strong><strong>de</strong>nsité « en masse », d’un arbre sur <strong>de</strong>ux.Les techniques proposées sont encore au sta<strong>de</strong> expérimental. Ellesseront à adapter en fonction <strong>de</strong> l’homogénéité et du développement<strong>de</strong>s semis.Il faut enlever le couvert !19


25 Les élagagesPour atteindre un bois <strong>de</strong> haute qualité, les Douglas doivent êtreélagués artificiellement. Cette opération doit être effectuée, si possible,en <strong>de</strong>ux temps :- un premier élagage à partir du sol jusqu’à 2,5 m, lorsque les arbresdominants font 7 à 8 m <strong>de</strong> haut,- un second élagage <strong>de</strong> 2,5 m à 6 mètres, lorsque ces mêmes arbresatteignent 15 m.Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 6 m, l’élagage est possible, mais beaucoup plus cher.Le coût <strong>de</strong> cette opération est assez élevé. Il doit être réservé auxarbres d’avenir, soit une centaine d’arbres à l’hectare, avec éventuellementune marge <strong>de</strong> sécurité d’une cinquantaine d’arbres supplémentaires.Élaguer plus d’arbres serait une dépense inutile, car certainsseront inévitablement enlevés en éclaircie ! Pour valoriser cet investissement,il est nécessaire <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s gros arbres grâce à une sylviculturedynamique.Un élagage <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s arbres (à 2 mètres) dit « <strong>de</strong> pénétration »est luxueux : il vaut mieux concentrer son argent ou son temps, sur <strong>de</strong>sactions plus profitables au peuplement.Il faut limiter l’élagage aux arbres d’avenir !20


3 - LES PHASES DE RÉCOLTEElles vont <strong>de</strong>s éclaircies jusqu’à la coupefinale. Elles correspon<strong>de</strong>nt normalement à <strong>de</strong>srecettes.31 Quelques repères <strong>de</strong> volumes d’arbresDiamètre 1,3 men cm1520253035404550556065707580859095100Hauteur14 m15 m17 m21 m25 m29 m33 m36 m38 m40 m40 m40 m40 m40 m40 m40 m40 m40 mvolumeen m 30,120,220,400,651,001,502,102,803,504,305,005,706,507,308,209,2010,2011,20Hauteur : hauteur totale <strong>de</strong> l’arbre en mètreSource : table <strong>de</strong> productionDécourt Ouest Massif central classe 1.volume : volume Bois Forttarif Afocel Bois Fort (découpe 7 cm <strong>de</strong> diamètre,bois <strong>de</strong> papéterie inclus).Une formule <strong>de</strong> cubage rapi<strong>de</strong> permet d’approcherle volume unitaire pour <strong>de</strong>s diamètresà 1,3 m <strong>de</strong> 30 à 60 cm :v Bois fort = D 2 x Htot / 3Htot : hauteur totale.D : diamètre à 1,3 mètre.21


32 Sur quelles productions peut-on compter ?Il est illusoire <strong>de</strong> vouloir connaître la production d’un peuplement enfonction <strong>de</strong> son seul âge. C’est la hauteur dominante, c'est-à-dire celle<strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong>s 100 plus gros arbres à l’hectare, qui est le seulindicateur du niveau <strong>de</strong> production, car elle correspond à la réponse<strong>de</strong> l’essence à la station.Les tables <strong>de</strong> productivité on été construites à partir <strong>de</strong> mesures sur<strong>de</strong> nombreux peuplements dans plusieurs régions. Elles permettent<strong>de</strong> distinguer différentes catégories <strong>de</strong> vigueur <strong>de</strong> croissance. Ellesfournissent <strong>de</strong>s volumes prévisibles pour chaque catégorie.4 classes <strong>de</strong> production peuvent être utilisées pour notre massif :- Classe A : Classe 1 du référentiel ONF (gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sylviculturesDouglasaies françaises), elle correspond aux stations exceptionnellesnotamment sur schistes.- Classe B : Basée sur la table <strong>de</strong> production Décourt Ouest Massifcentral classe 1, elle correspond à la majorité <strong>de</strong>s stations à Douglassur les gneiss et migmatites à altitu<strong>de</strong> moyenne.- Classe C : Basée sur la table <strong>de</strong> production Décourt Ouest Massifcentral classe 2, elle correspond aux stations moins productives, assezfréquentes notamment sur granites et gneiss.- Classe D : Basée sur la table <strong>de</strong> production Décourt Ouest Massifcentral classe 3, elle correspond aux stations les moins productives.Attention : les différences <strong>de</strong> production sont importantes : pouratteindre 30 mètres <strong>de</strong> hauteur dominante, les peuplements mettent52 ans en classe D et seulement 33 ans en classe A, soit 19 ans <strong>de</strong>moins !22


321 Comment trouver la classe <strong>de</strong> productivité d’un peuplement ?Ce tableau vous permettra <strong>de</strong> vous repérer dans les itinérairessylvicoles proposés.Mesurer un échantillon suffisant d’arbres dominants pour connaître lahauteur dominante du peuplement et la mettre en relation avec l’âge<strong>de</strong> la plantation :Hauteur dominante Age <strong>de</strong>puis la plantation en années (*)en mètres11 14,5 12 10 1312 16 13 11 1413 17,5 14,5 12 14,514 19,5 16 13 1515 21 17 14,5 1616 22,5 18,5 16 1717 23,5 20,5 17 1818 26 22 18 1919 28 23,5 19,5 2020 30 25,5 21 2121 32 27 22 2222 34 29 23,5 22,523 36 30,5 25,5 2424 38 32 27 2525 40 33,5 29 2626 42 35,5 30,5 27,527 44,5 37 32 2928 47 39,5 33,5 30,529 49,5 42 35,5 3230 52 44,5 37 3331 54,5 47 39,5 34,532 57 49,5 42 3633 59.5 52 44,5 37,534 62 54,5 47 3935 57 49,5 4136 59,5 52 4337 62 54,5 4538 57 4739 60 4940 63 5041 52Classe : D C B AVotre classe <strong>de</strong> productivité(* NB : âge <strong>de</strong> plantation = âge <strong>de</strong>puis la graine moins 3 ans).23


322 Une idée plus précise <strong>de</strong>s productions localesExtraits <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tables <strong>de</strong> production correspondant aux peuplementsles plus fréquents (valeurs données par hectare).Table <strong>de</strong> production B :Décourt Ouest Massif central classe 1.Age Hauteur Hauteur Production Accroissement Acroiss. Diamètre Volume boisdominante moyenne totale/ha courant/ha moyen/ha dominant fort <strong>de</strong>s arbresgraine plantationdominants15 12 13,5 11,4 189 27,8 12,5 22 0,220 17 17,2 14,9 331 29,1 16,5 26 0,425 22 20.6 18,2 480 28,6 19,2 30 0,630 27 23,8 21,2 618 26 20,5 34 0,935 32 26,7 23,9 741 23,2 21,1 37 1,240 37 29,3 26,4 851 21,2 21,2 41 1,645 42 31,8 28,8 953 19,8 21,1 44 250 47 34,1 30,9 1049 18,4 20,9 47 2,455 52 36,2 32,9 1138 17,3 20,6 50 2,860 57 38,2 34,8 1222 16,6 20,3 53 3,365 62 40 36,6 1304 16,1 20 55 3,7Table <strong>de</strong> production C :Décourt Ouest Massif central classe 2.Age Hauteur Hauteur Production Accroissement Acroiss. Diamètre Volume boisdominante moyenne totale/ha courant/ha moyen/ha dominant fort <strong>de</strong>s arbresgraine plantationdominants15 12 11,2 9,3 126 21,8 8,4 19 0,120 17 14,8 12,7 238 24,5 11,8 23 0,325 22 18,2 15,8 312 26,7 14,8 27 0,530 27 21,2 18,7 505 25,6 16,8 31 0,735 32 24 21,4 628 23,2 17,9 34 0,940 37 26,6 23,8 738 20,8 18,4 37 1,245 42 29 26,1 836 18,9 18,5 40 1,550 47 31,2 28,2 928 17,6 18,5 43 1,855 52 33,2 30,1 1013 16,5 18,4 46 2,260 57 35,1 31,9 1093 15,3 18,2 48 2,565 62 36,9 33,6 1166 14,5 17,9 51 3Les tables <strong>de</strong> production ont été construites à partir <strong>de</strong> peuplements<strong>de</strong>nses. Les arbres dominants et par extension les arbres d’avenirseront certainement plus gros en sylviculture dynamique.24


33 La stabilitéLes acci<strong>de</strong>nts climatiques successifs nous ont montré l’importance<strong>de</strong> maintenir la stabilité <strong>de</strong>s peuplements tout au long <strong>de</strong> leurdéveloppement.333 Le rapport « H/D » illustre simplement cette notion <strong>de</strong> stabilité ; ils’agit du rapport <strong>de</strong> la hauteur totale sur le diamètre à 1,3 m « H/D ».Pour un arbre, le H/D s’appelle le coefficient d’élancement. Plus il estfaible, plus l’arbre est trapu. Pour une hauteur donnée, un arbre estd’autant plus stable qu’il a un gros diamètre.Pour les peuplements, le rapport H/D moyen correspond à la hauteurmoyenne sur le diamètre moyen. Cette valeur donne une bonne idée<strong>de</strong> la stabilité globale du peuplement. Pour les résineux, celui-ci doitêtre, par le biais <strong>de</strong>s éclaircies, maintenu dans les phases jeunes en <strong>de</strong>ssous<strong>de</strong> 0,75, puis abaissé autour <strong>de</strong> 0,60 pour les peuplements plusâgés.L’I.D.F. préconise <strong>de</strong>s « zones <strong>de</strong> stabilité » qui utilisent la hauteurdominante et le diamètre moyen du peuplement. On peut situer sonpeuplement dans le graphe ci-<strong>de</strong>ssous.Dans un peuplement du même âge, les gros individus sont beaucoupplus stables que leurs congénères. C’est autour <strong>de</strong> ces « piliers » quel’on doit construire le peuplement par le biais <strong>de</strong>s éclaircies.25


334 Le facteur d’espacement ou « S % »C’est le rapport <strong>de</strong> l’espacement moyen entre les arbres sur la hauteurdominante du peuplement.S% =10 746Ho xNHo : hauteur dominanteN : <strong>de</strong>nsité du peuplementLes travaux menés par le <strong>CRPF</strong> <strong>Midi</strong>-Pyrénées et le CETEF du Tarn nousont amené à affiner les valeurs du S % dans l’objectif <strong>de</strong> limiter lesrisques d’instabilité <strong>de</strong>s peuplements.- Dans les phases juvéniles, (inférieures à 20 mètres) lorsque le S %diminue en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 25, le rapport H/D passe au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 75.On doit intervenir en éclaircie avant que le S % diminue au-<strong>de</strong>ssous<strong>de</strong> 25. Grâce à l’éclaircie, on peut faire remonter ce taux jusqu’à 33 %.Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 1000 plants par hectare, l’instabilité <strong>de</strong>s peuplements(S % inférieur à 25) se manifeste très tôt, ce qui implique une interventionprécoce, avant 14 mètres <strong>de</strong> hauteur et même à 11,5 mètres pour1320 plants par hectare.- Dans les phases plus âgées, il semble que l’on puisse laisser lepeuplement se refermer jusqu’à un S % <strong>de</strong> 22. En effet, beaucoup <strong>de</strong>peuplements en place sont stables (H/D inférieur à 75) à ce sta<strong>de</strong> aveccette valeur <strong>de</strong> S %.Le respect<strong>de</strong> la stabilitétout au long<strong>de</strong> la viedu peuplementest une nécessité.En résuméPeuplements <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 20 mètres <strong>de</strong> hauteur :- avant éclaircie : espacement entre les arbres au minimum égal àun quart <strong>de</strong> la hauteur dominante,- après l’éclaircie : espacement « élargi » jusqu’à un tiers <strong>de</strong> lahauteur.Peuplements <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20 mètres :espacement minimum un cinquième <strong>de</strong> la hauteur.26


34 Les rapports <strong>de</strong> concurrence dans les peuplementsLa régulation <strong>de</strong> la concurrence entre les arbres est à la base <strong>de</strong> laconduite <strong>de</strong>s peuplements. Le peuplement est structuré en 3 étages.Pour simplifier, la hauteur dominante est la hauteur totale moyenne <strong>de</strong>s100 plus gros arbres à l’hectare, bien répartis.1 Les « loups », arbres prédominants, parfois préexistants, excessivementvigoureux, à houppier ample, à allure « grossière », souvent fourchusou fortement branchus.2 Les arbres dominants : ils sont dans l’étage supérieur et atteignenttous la hauteur dominante du peuplement ou la dépassent.3 Les arbres co-dominants, ou arbres d’accompagnement, atteignentl’étage supérieur, mais ils sont moins vigoureux et moins équilibrés.Leur houppier est le plus souvent étriqué.4 Les arbres dominés, au houppier réduit, sont situés dans l’étagemoyen.5 Le sous-étage occupe l’étage inférieur.Chacune <strong>de</strong> ces catégories a son rôle. Le sylviculteur dose sonprélèvement en fonction <strong>de</strong> son objectif pour la parcelle.27


35 Les éclaircies et les cloisonnements351 Les éclairciesTraditionnellement, trois types d’éclaircie sont pratiqués :- L’éclaircie « par le bas » prélève essentiellement les arbres dominés.Ce type d’éclaircie peu rentable ne modifie pas la dynamique du peuplement,il ne présente pas d’intérêt. Malheureusement, c’est celui quiest encore le plus souvent pratiqué.- L’éclaircie « par le haut », ou « détourage », en éliminant <strong>de</strong>s arbres<strong>de</strong> l’étage supérieur, favorise efficacement les plus beaux, appelés « arbresd’avenir ». Il semble que les Douglas les plus petits puissent semaintenir sous le couvert <strong>de</strong>s plus grands, grâce à leurs connexions racinaires.Cette particularité permet à certains dominés <strong>de</strong> continuer àgrossir lentement.- Entre ces <strong>de</strong>ux extrêmes, toute une gamme <strong>de</strong> formes intermédiairesexiste, appelées « éclaircies mixtes ».Plus une éclaircie est effectuée « par le haut », plus elle sera efficace,car elle permet d’intervenir au profit <strong>de</strong>s arbres dominants, les plusstables et les plus productifs.Le rapport entre le diamètre moyen <strong>de</strong>s arbres éliminés et le diamètremoyen du peuplement s’appelle le coefficient K. Pour une éclaircie parle haut, il est proche ou supérieur à 1, pour une éclaircie par le bas, ilest inférieur à 0,8.En plus du type, une éclaircie se définit par son intensité (nombre d’arbresou volume prélevé) et sa périodicité (temps entre <strong>de</strong>ux passagesen éclaircie).Pour respecter la biodiversité les essences « secondaires » ou« minoritaires » peuvent être conservées, ainsi que les arbres morts,non dangereux et non commercialisables.Les éclaircies fortes ne provoquent pas <strong>de</strong>s troncs coniques !L’arbre fabrique plus <strong>de</strong> bois au niveau <strong>de</strong>s branches vivantes. Letronc a donc tendance à <strong>de</strong>venir cylindrique au fur et à mesure queles branches du bas meurent, ou sont élaguées.Une sylviculture dynamique, qui conserve une gran<strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong>houppier vivant au-<strong>de</strong>ssus d’une bille <strong>de</strong> pied élaguée, fabrique<strong>de</strong>s billes <strong>de</strong> pieds bien cylindriques… contrairement aux idéesreçues !28


LE RÉGIME DES ÉCLAIRCIES PRODUITDES PEUPLEMENTS TRÈS DIFFÉRENTSPEUPLEMEnT nOnÉCLAIRCILa concurrence est forte.La productionest répartiesur tous les arbres.La stabilité est incertaine.ÉCLAIRCIE En MASSELa concurrenceest difficile à gérer.La production estrépartie sur un grandnombre d’arbres <strong>de</strong>l’étage dominant.La stabilité est difficileà maintenirsans éclaircies forteset régulières.DÉTOURAGELa concurrenceest limitée.La production estconcentréesur les arbres d’avenir.Leur stabilité reste bonne,si les éclaircies sontadaptées.29


352 Les cloisonnementsLa création <strong>de</strong> cloisonnements d’exploitation, permettant un déplacementcorrect dans le peuplement, est un préalable nécessaire àl’entrée d’engins dans la parcelle, quel que soit l’itinéraire technique.Ces cloisonnements doivent être définis dès la première intervention :- largeur minimale <strong>de</strong> 5 mètres,- espacement <strong>de</strong> 15 à 20 mètres d’axe en axe, dans le sens <strong>de</strong> la pente,soit une ligne sur cinq maximum. Avec un espacement plus grand, lesengins peuvent être gênés et provoquer <strong>de</strong>s écorçages aux arbres quirestent.Ces écartements permettent aux grues <strong>de</strong>s engins d’abattage et<strong>de</strong> débardage d’atteindre tous les arbres. Les engins doivent resterimpérativement dans les cloisonnements pour :- concentrer le tassement du sol sur une faible partie <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong>la parcelle,- préserver le sous-étage et les éléments du sous-bois,- éviter les blessures aux arbres d’avenir. Il est en effet primordial <strong>de</strong>protéger l’investissement effectué sur ces arbres, en désignation et enélagage. Ces arbres méritentd’être i<strong>de</strong>ntifiés à la peinturepour les indiquer auxconducteurs.Les entrepreneurs doivents’engager à ne pas sortir <strong>de</strong>scloisonnements.Les blessures d’enginsaux arbres d’avenirsont souvent laconséquence <strong>de</strong>cloisonnementsmal conçus.30


36 Les itinéraires sylvicolesnous présentons ici une synthèse <strong>de</strong>s itinéraires les plus fréquemmentproposés par les gestionnaires. Ces itinéraires ont été adaptés <strong>de</strong>façon à prendre en compte les critères nécessaires au maintien d’undéveloppement satisfaisant et d’une bonne stabilité. La recherche dumeilleur rapport « investissements-prix <strong>de</strong> vente » est un souciconstant. Les coupes rases peuvent être exécutées avant d’atteindreles hauteurs limite indiquées, selon les évolutions du marché.En premier lieu, le sylviculteur aura intérêt à définir un objectif pourchaque peuplement. Cet objectif dépend <strong>de</strong>s possibilités offertes parle milieu naturel, l’état du peuplement et la stratégie patrimoniale dupropriétaire. Deux orientations majeures sont possibles :- Une production en masse <strong>de</strong> bois non élagués qui permet d’avoiraccès à un large marché. L’investissement est réduit.- Une production concentrée sur <strong>de</strong>s « gros » bois élagués, qui permetd’obtenir une meilleure qualité, mais sur un marché plus restreint. L’investissementest plus élevé.Ces itinéraires aux parcours différents n’aboutissent pas aux mêmesproduits. Les structures <strong>de</strong>s peuplements sont elles aussi très différentes.Les hauteurs données sont <strong>de</strong>s hauteurs limite pour maintenirla stabilité <strong>de</strong>s peuplements.Les « itinéraires sylvicoles » proposés sont <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gestion. Desmesures simples (hauteur, <strong>de</strong>nsité …) permettent <strong>de</strong> vérifier si les interventionspratiquées sont adaptées ou doivent être corrigées.Le marché actuel recherche prioritairement <strong>de</strong>s arbres moyens(diamètre <strong>de</strong> 40 à 50 cm). Les itinéraires présentés peuvent êtrearrêtés dès que cet objectif est atteint ou en cas <strong>de</strong> problèmessanitaires.31


361 Itinéraire à basse <strong>de</strong>nsitéOn recherche un investissement minimum dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>production difficiles.Itinéraire production à basse <strong>de</strong>nsitéHauteur Opération Densité après notesopération0 Plantation 40021 m Éclaircie 230 si possible31 m Coupe rase 0 500 m 3 /haou éclaircie 12545 m Coupe rase 0 800 à 1000 m 3 /haCet itinéraire est adapté à <strong>de</strong> petites parcelles au bon potentiel, souventen pente, après coupe <strong>de</strong> taillis peu vigoureux (donc hors châtaignier),qui ne pourraient pas être éclaircies <strong>de</strong> façon rentable. Cet itinéraire estencore peu utilisé, mais <strong>de</strong>s peuplements <strong>de</strong> ce type déjà menés àterme ont donné <strong>de</strong> bons résultats. Protections, regarnis et dégagementssont importants. Pour la production <strong>de</strong> gros bois, un élagage estnécessaire.La recherche <strong>de</strong> la stabilité est une préoccupation permanentedans notre région (tempête Klaus).32


362 Itinéraires « production en masse »L’objectif est <strong>de</strong> produire rapi<strong>de</strong>ment avec un minimum d’investissement,en limitant les risques. Cette sylviculture génère <strong>de</strong>s produitshomogènes <strong>de</strong> volume unitaire limité. Toutefois, il sera toujourspossible <strong>de</strong> laisser vieillir les peuplements si on continue à leurappliquer une sylviculture <strong>de</strong> stabilité.Itinéraire production en masse <strong>de</strong>nsité initiale 800 tiges/haHauteur Opération Densité après notesopération0 Plantation 80015 m Éclaircie 470 Opération rentable dans<strong>de</strong>s conditionsd’exploitation optimales20 m Éclaircie 26528 m Éclaircie 15028 à 40 m Coupe rase 0 400 à 800 m 3 /haItinéraire production en masse <strong>de</strong>nsité initiale 1100 tiges/haHauteur Opération Densité après notesopération0 Plantation 1100 Supérieur à 1000 pourplantations existantes8 m Dépressage 600 Opération nécessaireà la stabilité17 m Éclaircie 35024 m Éclaircie 19035 m Éclaircie 15035 à 40 m Coupe rase 0 500 à 800 m3/haL’investissement en élagage est justifié pourles récoltes <strong>de</strong> peuplement <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>30 mètres, car la durée <strong>de</strong> production nepermet pas la création d’un volume sansnœud suffisant. L’homogénéisation du peuplementse fait autour <strong>de</strong>s arbres dominantset co-dominants. Il est nécessaire d’abaisserfortement les <strong>de</strong>nsités pour conserver lastabilité.33


363 Itinéraire « production <strong>de</strong> gros bois <strong>de</strong> haute qualité »L’objectif est <strong>de</strong> tirer au mieux parti <strong>de</strong> la valeur du bois <strong>de</strong> cœur <strong>de</strong>Douglas, en visant un bois <strong>de</strong> haute qualité (voir chapitre qualité dubois).Proposition d’un itinéraire s’appuyant sur <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> terrainHauteur Opération nbre nbre nbre nbre d’arbres restantindicative d’arbres d’arbres d’arbres après interventiond’avenir enlevés enlevéspar arbre par had’avenirPlantation 800 à 1100Cloisonnement1 ligne sur 4 600 à 80013 à 15 Éclaircie par 100 2 à 3 200 à 300 400 à 600le hautet élagage.18 à 20 Détourage 100 1 à 2 100 à 200 300 à 40025 Détourage 100 1 à 1,5 100 à 150 200 à 25030 Détourage 100 0,5 à 1 50 à 100 150*38 à 50 m Coupe rase* Il reste les 100 arbres d’avenir élagués etune cinquantaine d’arbres d’ « accompagnement» plus petits, qui peuvent êtreenlevés dans une <strong>de</strong>rnière opération pourhomogénéiser la qualité <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> lacoupe rase.Seul un élagage précoce permetd’obtenir <strong>de</strong>s billes <strong>de</strong> pied sans nœud.34


La sélection <strong>de</strong>s meilleurs arbres du peuplement est une étapenécessaire. Ces arbres sont nommés « arbres d’avenir » ou « arbresobjectif ».Un « Douglas d’avenir » est un arbre stable, d’état sanitaire correct(feuillage <strong>de</strong>nse, vert foncé), au tronc sans défaut majeur, à houppierbien développé, nettement dominant.Un élagage précoce <strong>de</strong> ces arbres, c'est-à-dire avant 20 cm <strong>de</strong> diamètre,jusqu’à une hauteur <strong>de</strong> 6 mètres au minimum, permettra la « fabrication» d’une bille <strong>de</strong> pied dont les nœuds seront situés dans la partiecentrale.La désignation précoce <strong>de</strong>s arbres d’avenir est suivie par <strong>de</strong>s éclairciesfortes et répétées dans l’étage dominant, à leur profit direct. Cette opérationest appelée détourage. Les objectifs sont <strong>de</strong> :- concentrer la production dès que possible sur les arbres <strong>de</strong> qualité,- éviter les phases <strong>de</strong> concurrence et maintenir une croissance optimaleet régulière <strong>de</strong> ces arbres,- limiter le stress pour obtenir une meilleure résistance aux sécheresses,- conserver la stabilité <strong>de</strong>s arbres d’avenir tout au long <strong>de</strong> la vie du peuplement,- produire <strong>de</strong>s cernes réguliers,élément essentiel pour laqualité du bois <strong>de</strong> menuiserie,- améliorer le ren<strong>de</strong>ment financier<strong>de</strong>s éclaircies par leprélèvement d’arbres <strong>de</strong>l’étage dominant. Un arbren’est pas exploité tant qu’iln’atteint pas un diamètre intéressantcommercialement.Un arbre ayant poussé sans concurrenceproduit <strong>de</strong>s cernes réguliers, influencésseulement par les variations du climat.L’objectif est d’obtenir unebille <strong>de</strong> pied élaguée d’au minimum3 m 3 , soit <strong>de</strong>s arbresd’un volume moyen <strong>de</strong> 7 m 3et un diamètre à 1,3 m <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 80 cm.Ceci correspond à une hauteur <strong>de</strong> 40 mètres, soit <strong>de</strong> 50 à 70 ans selonla classe <strong>de</strong> production.Ce volume unitaire permet <strong>de</strong> rester dans les limites <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong>sscieries et <strong>de</strong> ne pas créer <strong>de</strong> contraintes particulières en ce quiconcerne le débardage et la manutention <strong>de</strong>s grumes.35


Un nombre <strong>de</strong> 100 arbres d’avenir à l’hectare semble correspondreà l’occupation optimale <strong>de</strong> l’espace aérien pour <strong>de</strong>s arbres <strong>de</strong>ces dimensions. Ils seront accompagnés par <strong>de</strong>s arbres dominés. Lasélection d’un nombre trop élevé d’arbres d’avenir aboutit à uneconcurrence entre eux.Les éclaircies doivent être effectuées dès que les houppiers voisinsentrent en contact avec celui <strong>de</strong> l’arbre d’avenir.Toute blessure d’un arbre d’avenir a un impact important et doit êtreévitée. Il est nécessaire <strong>de</strong> travailler en étroite collaboration avec <strong>de</strong>sentrepreneurs compétents.Les arbres dominés et les autres essences du peuplement jouent unrôle important. Leur nombre sera très variable selon l’histoire dupeuplement.Ils limitent :- le développement <strong>de</strong>sbranches latérales <strong>de</strong>sarbres d’avenir,- les risques <strong>de</strong> coup <strong>de</strong>soleil par une expositionbrutale <strong>de</strong>s troncs lors <strong>de</strong>séclaircies.Leur prélèvement seraprogressif, lorsqu’ils gênentles arbres d’avenir.S’ils ne sont pas dans unecatégorie <strong>de</strong> diamètre intéressantefinancièrement,ils seront conservés.Fabriquer un bois sans nœu<strong>de</strong>st un pari important pour l’avenir.36


A partir <strong>de</strong> cet itinéraire, une irrégularisation est possible sous réserve<strong>de</strong> l’envisager suffisamment tôt.La désignation précoce <strong>de</strong>s arbres d’avenir et les opérations à leur seulprofit permettent d’obtenir une gradation <strong>de</strong>s diamètres et unétagement qui pourra servir <strong>de</strong> transition vers une irrégularisation.L’irrégularisation d’une futaie régulière est une œuvre <strong>de</strong> longue haleine.37


Éléments <strong>de</strong> comparaison<strong>de</strong>s choix techniquesItinéraires courts à faible investissementAvantages :- mise sur le marché <strong>de</strong> bois facile à écouler, sauf si gros nœuds,- retour d’investissements plus rapi<strong>de</strong>,- durée d’exposition aux risques plus faibles.Inconvénients :- bois présentant un taux d’aubier élevé donc peu durable,- nœuds limitant <strong>de</strong>s utilisations plus nobles,- stabilité <strong>de</strong>s peuplements plus difficile à maintenir si la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>plantation est « élevée »,- prélèvement d’éléments minéraux pouvant être gênant sur solspeu fertiles.Itinéraires longs avec investissement sur les arbresd’avenirAvantages :- pas ou peu <strong>de</strong> récolte <strong>de</strong> petits bois peu rentables,- valorisation maximale du potentiel <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s meilleursarbres,- mise sur le marché d’un bois <strong>de</strong> qualité maximale pour cette essence,- souplesse dans le renouvellement <strong>de</strong>s peuplements (par exempleprésence <strong>de</strong> semenciers).Inconvénients :- marché du bois <strong>de</strong> haute qualité plus limité,- retour d’investissements plus long,- durée <strong>de</strong> production plus longue d’où augmentation <strong>de</strong>s risquesd’être confronté à un acci<strong>de</strong>nt climatique,- nécessité d’un investissement dans la sélection <strong>de</strong>s arbres d’aveniret leur élagage.38


4 – LE POINT SUR LES DÉPÉRISSEMENTSLe suivi sanitaire du Douglas a fait l’objet d’un important travail, surtoutpar les «correspondants-observateurs» du Département Santé <strong>de</strong>s Forêts.Les premiers dépérissements <strong>de</strong> peuplements adultes ont été signalésvers 1990. En 1994, <strong>de</strong>s mortalités ont été observées sur <strong>de</strong>s jeunesplantations. Depuis, et jusqu’à ce jour, <strong>de</strong>s dépérissements sporadiquescontinuent, particulièrement dans <strong>de</strong>s peuplements ou les facteursstationnels sont défavorables. La mortalité atteint plutôt <strong>de</strong>s individusdominants. Ainsi, la canicule <strong>de</strong> 2003 a causé la mort quasi immédiate<strong>de</strong>s arbres les plus vulnérables.Le rôle du Fomès (3 formes <strong>de</strong> champignons du genre Heterobasidion)est souvent mis en cause. Dans <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> dépérissement complexe,ce champignon peut se comporter en parasite actif et virulentet entraîne <strong>de</strong>s mortalités. Le plus souvent, il détruit lentement les systèmesracinaires. L’état <strong>de</strong>s mycorhizes associées aux racines est, <strong>de</strong>plus, souvent très mauvais. Les arbres sont donc plus vulnérables auvent et leur capacité à extraire l’eau et les éléments du sol est réduite.En remontant dans le tronc, ce champignon crée <strong>de</strong>s altérations <strong>de</strong> labille <strong>de</strong> pied. A l’occasion <strong>de</strong> la tempête Klaus en 2009, 348 souchesont été examinées sur 29 placettes. Le Fomès a été i<strong>de</strong>ntifié sur 72 %<strong>de</strong>s parcelles visitées et sur près <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> racines.Un sporophore <strong>de</strong> Fomès.La <strong>de</strong>struction par le Fomès <strong>de</strong>s racinesles plus anciennes fragilise les arbres.La pourriture racinaire remonteprogressivement dans le tronc.39


Certains arbres présentent <strong>de</strong>sfentes <strong>de</strong>s troncs, attribuées auvent (tempête <strong>de</strong> 1999), à <strong>de</strong>scoups <strong>de</strong> soleil ou à <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<strong>de</strong> sécheresse intense.Des nécroses cambiales sontaussi apparues, leur origine etleurs impacts sont en coursd’étu<strong>de</strong>. La cicatrisation <strong>de</strong> cesblessures est aléatoire, d’autantqu’elles sont souvent coloniséespar un champignon pathogène,Sphaeropsis sapinea.Des roulures ont aussi été découvertes,provoquant le déclassement<strong>de</strong> certaines billes.La foudre est parfois la cause <strong>de</strong>mortalités « en rond », jusqu’à un<strong>de</strong>mi-hectare.Il ne faut pas oublier les dégâtscausés par la grêle, le vent et lesneiges lour<strong>de</strong>s.Des champignons, comme larouille suisse (Phaeocryptopusgaeumanii) ou le rhabdocline(Rhabdocline pseudotsugae)défolient fréquemment les peuplements,sans que l’on ait puUn arbre fraîchement foudroyé.noter une influence sur le développement <strong>de</strong>s arbres.Les <strong>de</strong>rniers résultats <strong>de</strong> l’InRA nancy (projet DRYADE) sont :• A l’échelle nationale, la sécheresse est le facteur déclenchant,aggravée par une topographie défavorable.• A l’échelle régionale, les variations <strong>de</strong> croissance sont fortementcorrélées au déficit hydrique du sol. La récupération <strong>de</strong> la croissanceaprès 2003/2006 est meilleure chez les arbres jeunes et sur les sitesavec <strong>de</strong>s fertilités azotées élevées.Il est intéressant <strong>de</strong> noter que certains arbres qui paraissaient dépérissantsaprès la canicule <strong>de</strong> 2003 sont en train <strong>de</strong> reconstituer leurhouppier en développant <strong>de</strong>s gourmands sur le tronc et le long <strong>de</strong>sbranches principales.40


Réaction vigoureuse <strong>de</strong> cet arbre suite à la perte d’une partie <strong>de</strong> son houppier.Il faut traiter les souches <strong>de</strong> Douglas pour lutter contre leFomès, lors <strong>de</strong>s dépressages, <strong>de</strong> toutes les éclaircies et même àla coupe rase.Ce champignon est présent dans la plupart <strong>de</strong>s parcelles. Il ne s’agitplus <strong>de</strong> l’éradiquer, mais <strong>de</strong> limiter sa présence en traitant les souchesfraîches, portes d’entrée pour le pathogène. Les racines <strong>de</strong> Douglassont particulièrement interconnectées, ce qui favorise l’avancéedu champignon d’arbre en arbre. Il en va <strong>de</strong> même d’une soucheà un plant.Les gestionnaires et les entrepreneurs connaissent bien les modalités<strong>de</strong> ces traitements.41


5 - PRIX INDICATIFS 2011Opération Unité Euros H.T.Achat plant 1+2 ou 1+1, ou go<strong>de</strong>ts 400 cm 3 plant 0,6O à 0,80Traitement hylobe (fourniture et application) ha 200 à 300Protection « arbre <strong>de</strong> fer » unité 1Protection fer à béton 6 mm, 1,2 m unité 0,6 à 0,8Pose et dépose <strong>de</strong> protections métalliques unité 0,7 à 1Rangement <strong>de</strong>s rémanents à la pelle mécanique ha 800 à 1200Potet à la pelle mécanique unité 1 à 2Plantation en potet travaillé 30 x 30 x 30 unité 0.8 à 1Dégagement sur ligne manuel ou débroussailleuse ha 400 à 600Binage manuel <strong>de</strong>s plants (graminées) unité 0,8 à 1Désignation <strong>de</strong>s arbres d’avenir ha 100 à 200Élagage à 2,5 m unité 2 à 2,5Complément <strong>de</strong> 2,5 à 6 m unité 3 à 4Élagage à 6 mètres directement unité 4 à 5Dépressage et élagage à 2,5 m ha 400 à 600Prix <strong>de</strong> vente <strong>de</strong>s bois sur pied Unité Euros H.T.Trituration tonne 1 à 5Billons catégorie palette m 3 7 à 12Grumes 0,8 à 1 m 3 m 3 22 à 30Grumes 1 à 1,5 m 3 m 3 30 à 40Grumes 1,5 à 2,5 m 3 m 3 40 à 6042


PRINCIPALES SOURCESAllegrini C. - 2002Choisir les arbres d’avenirForêts <strong>de</strong> France - N°455 - 3 p.Angelier A. - 2007Douglasaies françaises, gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sylviculturesO.N.F. - 296 p.Baar F. - 2010Synthèse <strong>de</strong>s réflexions sur la sylviculture d’arbres objectifs en peuplement irrégulierou équienne, mélangé ou nonForêt Wallonne asbl - 45 p.Baar F.- 2005Vers la récolte annuelle ciblée <strong>de</strong> quelques arbres objectif <strong>de</strong> très haute qualitépour assurer les recettes forestièresForêt Wallonne asbl - N°77 - 17 p.Baar F., Snoeck B., Balleux P., Claessens H. - 2004La sylviculture d’arbres objectifs ou d’arbres <strong>de</strong> placeForêt Wallonne asbl - N°68 - 8 p.Catry B., Juino Ph.- 1995Qualité du bois et sylviculture du Douglas<strong>CRPF</strong> Nord - Pas-<strong>de</strong>-Calais - Picardie - 16 p.De Champs J. - 1997Le DouglasAFOCELDe Champs J.Quelle sylviculture pour le Douglas en <strong>Midi</strong> PyrénéesAFOCEL / ARMEF - 8 p.De Champs J., Touzet G., Heinrich J.C - 1978La culture du sapin <strong>de</strong> DouglasAFOCEL - 198 p.Groupement Technique Forestier - 1974Traitement <strong>de</strong>s peuplements résineux d’origine artificielle, premières éclairciesC.T.G.R.E.F. - 35 p.Hoh C., Jay D., nebout J.P. - 1996Contribution à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la régénération naturelle du Douglas, rapport d’étapeet analyse bibliographique<strong>CRPF</strong> Auvergne - 50 p.Jay D. - 1998Le Douglas, sylviculture et régénération naturelle<strong>CRPF</strong> Auvergne - 30 p.43


Laporte M. - 2006Comment améliorer la biodiversité dans les plantations <strong>de</strong> Douglas <strong>de</strong> la« Hêtraie atlantique à houx » du Pays-Fort ?<strong>CRPF</strong> Centre-Ile-<strong>de</strong>-France - 34 p.Legrand Ph. - 2004Evolution <strong>de</strong> quelques problèmes phytosanitairesmajeurs et nouveaux dépérissements du Douglas en FranceLes cahiers du D.S.F. - pp. 39-45Mathieu P. - 2005La place du Douglas dans le Tarn<strong>CRPF</strong> <strong>Midi</strong> Pyrénées - 20 p.nageleisen L.M., Saintonge F.X., Piou D., Riou-nivert P. - 2010La santé <strong>de</strong>s forêtsD.S.F. / I.D.F. - 608 p.Ortisset J.P. - 1980/2010Comptes rendus <strong>de</strong> travaux et <strong>de</strong> réunionsCETEF du Tarn / <strong>CRPF</strong>Schober R. - 1991Eclaircies par le haut et arbres d’avenirRevue Forestière Française- pp. 385-402Schütz J. Ph. - 1990Principes d’éducation <strong>de</strong>s forêtsPresses Polytechniques et Universitaires Roman<strong>de</strong>s - 243 p.Thibout H., Cauvin B.- 1989Potentialité <strong>de</strong> production du douglas dans la Montagne Noireet les Monts <strong>de</strong> Lacaune.AFOCEL / ARMEF - 10 p.2010 - Quand récolter vos douglas ?<strong>CRPF</strong> Bourgogne - 4 p.2008 - La régénération naturelle en Morvan<strong>CRPF</strong> Bourgogne - 4 p.2007 - Itinéraires sylvicolesFORESTARN - 10 p.1999 - Impact économique <strong>de</strong> différents scénarios <strong>de</strong> renouvellement<strong>de</strong>s peuplements <strong>de</strong> douglasSociété Forestière du groupe <strong>de</strong> la caisse <strong>de</strong>s dépôts37 p.Douglas InfoFrance Douglas44


Description fine <strong>de</strong> l’enracinement et <strong>de</strong>s sols (étu<strong>de</strong> DRYADE).


Ce document a été élaboré par :Jean-Pierre Ortisset, Magali Maviel, Pascal Mathieu.avec la participation <strong>de</strong> :Jean-Pierre Goudard, Philippe Guillemot,Stéphane Serieye et Philippe Thévenet.Photos C.R.P.F. <strong>Midi</strong>-Pyrénées : Pascal Mathieu.Remerciements à :- Anne-Sophie Sergent, Nathalie Brédaet leur équipe <strong>de</strong> l’INRA (projet DRYADE)- Christophe Drénou et Philippe Riou-Nivert(Institut pour le Développement Forestier)- Alain Rameau (coopérative FORESTARN).7, chemin <strong>de</strong> la Laca<strong>de</strong>31320 AUZEvILLE-TOLOSAnETél. 05 61 75 42 00 - Fax 05 61 75 42 50E.mail : midipyrenees@crpf.frSite : www.crpf-midi-pyrenees.com

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