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La zoothérapie, une autre thérapie en EHPAD - Entrepatients

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Université R<strong>en</strong>é Descartes – Paris V – Faculté Cochin – Port Royal<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong><strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong><strong>EHPAD</strong>Docteur Maria TANASADIU de Médecin Coordonnateur d’<strong>EHPAD</strong>Année universitaire 2008/2009Directeur de thèse : Linda BENATTAR


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>Sommaire1. Introduction .................................................................................................................. 32. Généralités................................................................................................................... 42.1. Historique de la zoothérapie ...................................................................................... 42.2. Définitions et terminologie ......................................................................................... 62.2.1. Interv<strong>en</strong>tions Thérapeutiques Assistées par l'Animal (ITAA) ou Thérapie assistéepar l’animal (TAA) ......................................................................................................... 82.2.2. Interv<strong>en</strong>tions Pédagogiques Assistées par l’Animal (IPAA) ................................... 82.2.3. Animations ou Activités Assistées par l’Animal (AAA)........................................... 82.3. Les professionnels <strong>en</strong> zoothérapie ............................................................................. 92.4. Les animaux utilisés <strong>en</strong> zoothérapie..........................................................................102.5. Les bénéficiaires de la zoothérapie ...........................................................................123. <strong>La</strong> zoothérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong> avec le chi<strong>en</strong>.......................................................................143.1. Les bi<strong>en</strong>faits de la prés<strong>en</strong>ce animale <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong> .......................................................143.2. Méthodologie............................................................................................................173.3. Evaluation et suivi ....................................................................................................223. 4. Les risques lies a la prés<strong>en</strong>ce animale <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>....................................................243. 5. Ce qu’ils <strong>en</strong> p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t ! ..............................................................................................254. CONCLUSION .............................................................................................................27Bibliographie ......................................................................................................................282


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>mutisme au contact des chi<strong>en</strong>s. Il ont donc introduit <strong>une</strong> prés<strong>en</strong>ce animale dans un pavillonde tr<strong>en</strong>te pati<strong>en</strong>ts, et ont ainsi pu observer que la seule prés<strong>en</strong>ce du chi<strong>en</strong> avait desrépercussions positives sur les relations des pati<strong>en</strong>ts avec le personnel soignant, et même <strong>une</strong>ffet positif sur les <strong>autre</strong>s pati<strong>en</strong>ts, simples observateurs. C’est « l’effet catalyseur » queLevinson avait déjà décrit. Forts de cette expéri<strong>en</strong>ce auprès des adolesc<strong>en</strong>ts, ils ét<strong>en</strong>dir<strong>en</strong>tleurs travaux auprès des personnes âgées, notamm<strong>en</strong>t dans <strong>une</strong> institution de l’Ohio,accueillant plus de huit c<strong>en</strong>t résid<strong>en</strong>ts. Ce nombre excessif de pati<strong>en</strong>ts ne permettait que trèspeu de traitem<strong>en</strong>t individuel, et pas de r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de l’affect. Selon eux, les résid<strong>en</strong>ts setrouvai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> état de privation s<strong>en</strong>sorielle et d’isolem<strong>en</strong>t. L’introduction d’un chi<strong>en</strong> dans cettemaison de retraite a permis de briser l’isolem<strong>en</strong>t social, le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de solitude et le repli sursoi de ces personnes âgées.En France, le vétérinaire Ange Condoret, le premier présid<strong>en</strong>t de l’AFIRAC(Association Française d’Information et de Recherche sur l’Animal de Compagnie) étudial’impact de l’animal familier auprès de l’<strong>en</strong>fant, découvrant l’effet du décl<strong>en</strong>cheur decommunication. Il put constater l’influ<strong>en</strong>ce du chi<strong>en</strong> Polo sur le développem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>fantsayant des retards de langage ou souffrant d’autisme. L’<strong>une</strong> des pati<strong>en</strong>ts, autiste, futlongtemps indiffér<strong>en</strong>te à la prés<strong>en</strong>ce animale jusqu’au jour où <strong>une</strong> tourterelle lâchée dans laclasse lui fit pour la première fois rechercher les moy<strong>en</strong>s de communiquer avec l’extérieur :fixation du regard, gestes et sourires ébauchés, sons nouveaux émis. Ensuite, le chi<strong>en</strong> devintsource d’intérêt aussi pour cette <strong>en</strong>fant.5


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>2.2. Définitions et terminologieLe mot zoothérapie provi<strong>en</strong>t du mot grec « zoo », qui signifie « animal » et de« therapia », qui signifie soin, cure.<strong>La</strong> zoothérapie est un terme générique qui fait référ<strong>en</strong>ce à toutes sortesd'interv<strong>en</strong>tions destinées à l'homme et faite avec l'aide d'un animal. Elle se définit comme <strong>une</strong>méthode d’interv<strong>en</strong>tion basée sur la relation particulière que l’homme a développé avecl’animal et qui a pour but d’améliorer la santé m<strong>en</strong>tale ou physique d’<strong>une</strong> personne, ou saqualité de vie. L’objectif de cette méthode peut ainsi être thérapeutique, prév<strong>en</strong>tif oupédagogique. Dans chaque contexte l’idée est la même et consiste à am<strong>en</strong>er l'animal dansl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de la personne ciblée afin de faciliter le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre celle-ci et l’interv<strong>en</strong>ant.L’amélioration de cette relation permet alors d’atteindre plus rapidem<strong>en</strong>t l’objectif choisi.Dans le domaine sci<strong>en</strong>tifique, on distingue :A. les Activités Assistées par l'Animal (AAA)B. les Thérapies Assistées pas l'Animal (TAA).Cette distinction s'est alors fait de la manière suivante. <strong>La</strong> thérapie assistée par l’animalrequière :1) de déterminer clairem<strong>en</strong>t les objectifs, et2) de procéder à des évaluations aux différ<strong>en</strong>tes étapes du traitem<strong>en</strong>t (ex : avant et après letraitem<strong>en</strong>t).L’activité assistée par l’animal quant à elle ne requière aucun objectif ni auc<strong>une</strong> évaluation.Dans la pratique toutefois, la distinction est parfois difficile à faire !Selon la Delta Society (organisme dont les activités dans le domaine de la zoothérapiesont reconnues aux Etats-Unis), la définition de la thérapie assistée par l'animal (TAA) est lasuivante :<strong>La</strong> TAA est <strong>une</strong> interv<strong>en</strong>tion dirigée dans laquelle un animal r<strong>en</strong>contrant des critèresspécifiques fait partie intégrante du processus de traitem<strong>en</strong>t. <strong>La</strong> TAA est disp<strong>en</strong>sée oudirigée par un professionnel du domaine de la santé ou du social qui intègre un animaldans le cadre de sa pratique professionnelle. <strong>La</strong> TAA est conçue pour promouvoirl'amélioration du fonctionnem<strong>en</strong>t physique, social, émotionnel ou cognitif de l'humain.<strong>La</strong> TAA peut être disp<strong>en</strong>sée dans <strong>une</strong> variété d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>ts et peut sefaire de manière individuelle ou <strong>en</strong> groupe. Des objectifs spécifiques pour chaqueindividu concerné sont id<strong>en</strong>tifiés par le professionnel et les progrès sont mesurés etconsignés.Pour ce qui est des activités assistées par l'animal, la définition de la Delta Society estla suivante :6


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>2.2.2. Interv<strong>en</strong>tions Pédagogiques Assistées par l’Animal (IPAA)Les interv<strong>en</strong>tions pédagogiques assistées par l'animal sont utilisées comme auxiliaireaux méthodes pédagogiques conv<strong>en</strong>tionnelles où l’animal joue un rôle d’intermédiaire <strong>en</strong>trel'interv<strong>en</strong>ant et la personne ciblée. Le but de ces interv<strong>en</strong>tions est par contre différ<strong>en</strong>t puisquec'est l'appr<strong>en</strong>tissage qui est le c<strong>en</strong>tre de l'interv<strong>en</strong>tion.−−L’animation animalière pédagogique, consiste <strong>en</strong> <strong>une</strong> activité qui a pour but depermettre aux personnes concernées, le plus souv<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>fants, de faire desappr<strong>en</strong>tissages liés au monde animal. Cette animation est le plus souv<strong>en</strong>tproposée à des groupes, et l'animal prés<strong>en</strong>té dép<strong>en</strong>d de l'objectif choisi.<strong>La</strong> Ferme pédagogique est un lieu d'appr<strong>en</strong>tissage privilégié, qui se différ<strong>en</strong>ciede l'animation dans le s<strong>en</strong>s que ce sont les personnes qui se déplac<strong>en</strong>t.2.2.3. Animations ou Activités Assistées par l’Animal (AAA)C'est <strong>une</strong> méthode prév<strong>en</strong>tive utilisant l’animal dans le but d’améliorer la qualité de viede la personne ciblée <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant sa motivation à participer à des activités récréatives.Dans ce cas, l'animal n'est pas considéré comme un intermédiaire mais devi<strong>en</strong>t le c<strong>en</strong>tred'intérêt de l'activité.−−−L’animation animalière consiste <strong>en</strong> <strong>une</strong> activité liée au monde de l’animal. Cetteanimation se fait le plus souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> groupe, où des interv<strong>en</strong>ants vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>taccompagnés de différ<strong>en</strong>tes espèces d'animaux. On retrouve ce g<strong>en</strong>re d’animationdans les foyers pour personnes âgées, les écoles et tous lieux où des activités degroupes peuv<strong>en</strong>t être organisées.<strong>La</strong> visite animalière est l’activité la plus connue à ce jour et consiste <strong>en</strong> la visited’un interv<strong>en</strong>ant accompagné d'un animal. Plus fréquemm<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>te dans lesfoyers pour personnes âgées, elle apporte à ces dernières <strong>une</strong> activité différ<strong>en</strong>tequi les sort de leur quotidi<strong>en</strong> et améliore ainsi leur qualité de vie.Le service animalier est l’activité qui ne demande auc<strong>une</strong> prés<strong>en</strong>ce humaine,c’est-à-dire qu’un animal est simplem<strong>en</strong>t placé dans la chambre du pati<strong>en</strong>t qui doits’<strong>en</strong> occuper. Ce g<strong>en</strong>re d’activité est <strong>en</strong>core peu fréqu<strong>en</strong>t étant donné quel’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t du pati<strong>en</strong>t est souv<strong>en</strong>t hospitalier et qu’il ne permet pasl’introduction d’un animal dans ses murs.Ainsi, les interv<strong>en</strong>tions assistées par l'animal sont diverses et variées, et les méthodesde travail et leurs objectifs sont aussi différ<strong>en</strong>ts que les personnes et les problématiquesciblées.8


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>Dans toute pratique de la zoothérapie, nous retrouverons donc trois <strong>en</strong>tités différ<strong>en</strong>tes quivont influer les <strong>une</strong>s sur les <strong>autre</strong>s :−−−Le zoothérapeute, avec ses connaissances, mais aussi sa propre façon d’être, sonvécu propre et <strong>une</strong> compréh<strong>en</strong>sion bine à lui des situations qu’il va r<strong>en</strong>contrer,L’animal, avec ses caractéristiques et son caractère, etLe pati<strong>en</strong>t, avec son histoire, sa problématique, ses angoisses, ses défaillances, sesespoirs, ses <strong>en</strong>vies.2.3. Les professionnels <strong>en</strong> zoothérapieL'interv<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> zoothérapie est <strong>une</strong> personne qui a <strong>une</strong> formation de base(diplômée) dans le domaine pédagogique, social ou de la santé (exemple : éducateurs pourles personnes handicapées ou <strong>en</strong> difficulté sociale, infirmières) mais qui n'est pasprécisém<strong>en</strong>t thérapeute et qui a fait <strong>une</strong> spécialisation <strong>en</strong> zoothérapie.Le zoothérapeute est un thérapeute formé (diplômé) <strong>en</strong> thérapie (exemple :physiothérapie, kinésithérapie, ergothérapie, psychothérapie, etc.) qui a <strong>une</strong> spécialisation <strong>en</strong>zoothérapie et qui a ainsi introduit l'animal dans sa pratique professionnelle.Les bénévoles ont parfois au moins <strong>une</strong> courte introduction à la zoothérapie et nedemand<strong>en</strong>t pas de contribution financière.L'interv<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> zoothérapie ou le zoothérapeute n'a non plus ri<strong>en</strong> à voir avec lecomportem<strong>en</strong>taliste, dont l'activité consiste à observer premièrem<strong>en</strong>t le comportem<strong>en</strong>t del'animal qui pose problème afin de déterminer ce qui cloche dans la relation homme-animal(le plus souv<strong>en</strong>t maître-chi<strong>en</strong>), pour <strong>en</strong>suite donner <strong>une</strong> solution <strong>en</strong> proposant des exercices.Par conséqu<strong>en</strong>t, CE N'EST PAS L'AMOUR DES BÊTES EN PREMIER QUI DOITMOTIVER A FAIRE CE METIER MAIS BIEN L'AMOUR DES ETRES HUMAINS (RachelLEHOTAY, psychologue zoothérapeute). L'interv<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> zoothérapie ou le zoothérapeuteaide des personnes. Son amour des animaux l'a conduit à vouloir travailler avec eux mais samotivation première doit être de vouloir aider des personnes !<strong>La</strong> zoothérapie est <strong>une</strong> spécialisation. Au même titre qu’il existe des infirmièrespsychiatriques pédiatriques, il existe à prés<strong>en</strong>t des infirmières zoothérapeutes, deséducateurs spécialisés zoothérapeutes, des ergothérapeutes zoothérapeutes ou despsychologues zoothérapeutes.9


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>2.4. Les animaux utilisés <strong>en</strong> zoothérapieLorsque certaines fonctions biologiques ou intellectuelles sont altérées, mal voyants,mal <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant, défici<strong>en</strong>ce m<strong>en</strong>tale, troubles du comportem<strong>en</strong>t, perturbations relationnelles ouaffectives, l’animal de compagnie remplit auprès de ces personnes des fonctions cumulées desource de sécurité, de substitut comportem<strong>en</strong>tal, d’ag<strong>en</strong>t intermédiaire, de souti<strong>en</strong> physiqueou affectif, d’éponge pour les émotions, voir de support qui comp<strong>en</strong>se la plupart deshandicaps.L’animal de compagnie apaise, protège, rassure, sécurise, <strong>en</strong>lève l’anxiété,l’angoisse. C’est un allié de confiance qui aide à vivre et à s’épanouir.Les principaux animaux que l’on retrouve dans la zoothérapieLe chi<strong>en</strong> – le cheval de trait – le poney - l’âne – la chèvre des Pyrénées ou du Poitou - Lelama - le lapin nain – le cochon d’inde - le chat – le dauphin (selon l’Institut Français deZoothérapie).Le chi<strong>en</strong>, animal majeur dans la zoothérapie.Nous savons que le chi<strong>en</strong> est incontestablem<strong>en</strong>t le compagnon de l’être humaindepuis des millénaires. Ils sont dev<strong>en</strong>us, au fil des ans, dép<strong>en</strong>dant l’un de l’<strong>autre</strong>. Utilisé dansles mouvances et les migrations de l’être humain, leur survie dép<strong>en</strong>dait de la chasse qu’ilsallai<strong>en</strong>t exécuter <strong>en</strong>semble tout au long de ces migrations.Le chi<strong>en</strong> possède <strong>une</strong> mémoire connectée à un lobe préfrontal qui lui permetd’éprouver ce qu’il se représ<strong>en</strong>te. Bi<strong>en</strong> que l’on ait longtemps qualifié l’animal sansintellig<strong>en</strong>ce, aujourd’hui on peut très bi<strong>en</strong> démontrer le contraire. Des sci<strong>en</strong>tifiques telsKonrad Lor<strong>en</strong>z, puis Tinberg<strong>en</strong>, Prix Nobel de physiologie et de médecine <strong>en</strong> 1973 avec vonFrish, ont prouvé que l’animal, et notamm<strong>en</strong>t le chi<strong>en</strong>, était pourvu de s<strong>en</strong>s, d’instinct, decapacité à appr<strong>en</strong>dre et à réagir face à des problèmes spontanés dans leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnaturel.Le chi<strong>en</strong> est probablem<strong>en</strong>t l’animal qui se prête le mieux et se substitue le plusfacilem<strong>en</strong>t et le plus souv<strong>en</strong>t aux besoins de domination des personnes frustrées, coléreuses,agressives, rejetées, insécurisées, mais aussi abandonnées, maltraitées, exclues.Aussi bi<strong>en</strong> pour les personnes atteintes de t<strong>en</strong>sion, d’anxiété, de troubles decomportem<strong>en</strong>t, de phobies, que pour les je<strong>une</strong>s délinquants, je<strong>une</strong>s défavorisés ethandicapés m<strong>en</strong>taux, le choix du chi<strong>en</strong> est très important. Sa race, son sexe, son âge, sonéducation, sa réceptivité, sa prov<strong>en</strong>ance font partie des critères de sélection. Mais n'oublionspas ce slogan : il n’y a pas de mauvais chi<strong>en</strong>, il n’y a que de mauvais maître !10


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>L’association HANDI’CHIENS (Association Nationale d’Education de Chi<strong>en</strong>s d’Assistancepour Personnes Handicapées) a pour mission d’éduquer (l’éducation d’un chi<strong>en</strong> dure deuxans et les races choisis sont le labrador et le gold<strong>en</strong> retriever) et de remettre aux personnesqui <strong>en</strong> ont besoin trois types de chi<strong>en</strong>s :−−−chi<strong>en</strong>s d’assistance pour des personnes atteintes d’un handicap moteur,chi<strong>en</strong>s d’éveil à des <strong>en</strong>fants autistes, polyhandicapés ou handicapés m<strong>en</strong>taux,chi<strong>en</strong>s d’accompagnem<strong>en</strong>t social destinés aux institutions telles que les maisons deretraite et les c<strong>en</strong>tres de rééducation fonctionnelle.L’âne.Rustique, doué d’<strong>une</strong> très bonne résistance, <strong>en</strong>durant, infatigable, il est le part<strong>en</strong>aire idéalpour l’<strong>en</strong>fant <strong>en</strong> général et d’autant plus pour les <strong>en</strong>fants handicapés m<strong>en</strong>taux. Très doux,calme, docile, il est capable d’<strong>en</strong>caisser la rudesse de l’<strong>en</strong>fant sans crainte. Son regard nedégage auc<strong>une</strong> agressivité. L’âne aide les <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> difficulté. Il apaise.Le poney.C’est l’animal de prédilection pour la monte de je<strong>une</strong>s <strong>en</strong>fants. Sa petite stature,maximum 1m48, rassure. Pour les <strong>en</strong>fants handicapés il est le complice idéal pour leurpermettre de s’épanouir, de se sécuriser. Il joue, comme le cheval, un rôle très importantdans l’ori<strong>en</strong>tation de l’agressivité et la provocation chez certains handicapés m<strong>en</strong>taux. Onpeut égalem<strong>en</strong>t atteler le poney ce qui permet de responsabiliser la personne dans le besoin<strong>en</strong> lui confiant des tâches qu'il est tout à fait capable de faire.Le cheval de trait.Il impressionne par sa forte corpul<strong>en</strong>ce, il demande donc le respect. On va donc utiliser lecheval de trait avec des personnes à fort caractère, agressif voir même viol<strong>en</strong>t. Le cheval vatrès vite canaliser cette agressivité et la personne se soustraira très vite à lui. On fera attelerle cheval par cette personne ce qui lui permettra de se s<strong>en</strong>tir utile.<strong>La</strong> chèvre des Pyrénées ou du Poitou.D’un tempéram<strong>en</strong>t familier elle se prête bi<strong>en</strong> à un travail de médiateur auprès de je<strong>une</strong>sautistes et trisomiques ainsi que pour des je<strong>une</strong>s <strong>en</strong> difficulté. En choisissant <strong>une</strong> chèvre àpoils longs, comme la chèvre des Pyrénées, on peut travailler la psychomotricité et lemouvem<strong>en</strong>t. <strong>La</strong> chèvre, nourrie au biberon et éduquée dans un cadre de je<strong>une</strong>s <strong>en</strong>fants, ilsera très facile de la r<strong>en</strong>dre responsable dans un programme de zoothérapie.11


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>• je<strong>une</strong>s <strong>en</strong> difficulté (troubles de comportem<strong>en</strong>t, bandes organisées) : réinsertionsociale ;• hôpitaux d’<strong>en</strong>fants ;• établissem<strong>en</strong>ts scolaires ;• établissem<strong>en</strong>ts fermés pour je<strong>une</strong>s délinquants ;• c<strong>en</strong>tres de rééducation fonctionnelle.13


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>3. <strong>La</strong> zoothérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong> avec le chi<strong>en</strong>3.1. Les bi<strong>en</strong>faits de la prés<strong>en</strong>ce animale <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>Kuntz, <strong>en</strong> 1998, répertorie de façon complète et pertin<strong>en</strong>te les rôles et fonctions du chi<strong>en</strong>,<strong>en</strong> maison de retraite notamm<strong>en</strong>t. Les principaux sont :• rôle social : stimuler, éveiller l’intérêt, donner des repères dans le temps et dansl’espace, réveiller des souv<strong>en</strong>irs, participer à la rééducation, favoriser l’expression etles échanges, donner de l’affection, être prés<strong>en</strong>t et tout ceci à partir de situationsludiques.• source et objet d’affection : l’animal donne de l’affection et elle est réciproque. Cetéchange d’affection constitue un li<strong>en</strong> d’attachem<strong>en</strong>t.• part<strong>en</strong>aire d’<strong>une</strong> relation sans aléas : la communication des animaux ne donne plac<strong>en</strong>i à la dissimulation, ni à la simulation, ni aux m<strong>en</strong>songes. Elle n’est pas soumise auxcontraintes sociales. Les animaux ne jug<strong>en</strong>t pas. L’animal est disponible et nous nepouvons pas craindre de rejet, de trahison, de rivalités ou de manipulations.• source de contacts physiques : l’animal contribue à <strong>en</strong> combler le vide.• source d’apaisem<strong>en</strong>t : l’animal est un facteur de dét<strong>en</strong>te, de tranquillité.• source de distraction : le fait de regarder l’animal et d’interagir avec lui peut distrairede l’<strong>en</strong>nui voire des <strong>en</strong>nuis. Il peut constituer <strong>une</strong> source d’amusem<strong>en</strong>t.• <strong>une</strong> responsabilité et un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’utilité• Source de valorisation : s’ajoute le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’être important, l’animal est <strong>en</strong> positionde dép<strong>en</strong>dance, il a besoin de nous.• objet de contrôle : la t<strong>en</strong>dance à vouloir contrôler son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t est foncièrem<strong>en</strong>thumaine. Donner des ordres au chi<strong>en</strong> satisfait cette t<strong>en</strong>dance. Att<strong>en</strong>tion cep<strong>en</strong>dant àce qu’elle ne devi<strong>en</strong>ne pas abusive.• facteur d’activité• facilite les contacts sociauxLes possibilités qu’offr<strong>en</strong>t, pour les résid<strong>en</strong>ts, la prés<strong>en</strong>ce d’un chi<strong>en</strong> éduqué dans unprogramme de zoothérapie peuv<strong>en</strong>t être structurées sur plusieurs plans (Fondation Sommer) :• Sur le plan moteur• Sur le plan s<strong>en</strong>soriel• Sur le plan de communication et langage• Sur le plan de la compréh<strong>en</strong>sion et de l’élaboration de p<strong>en</strong>sée• Sur le plan de la réactivation de la mémoire14


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>• Sur le plan de l’ajustem<strong>en</strong>t de comportem<strong>en</strong>ts• Sur le plan de la vie affective et relationnelle• Sur le plan de la responsabilisation• Sur la distance thérapeutique• Sue le plan socialSur le plan moteurL'animal joue un rôle d'initiateur de mobilité, notamm<strong>en</strong>t lorsque la personne lui donneun ordre : attraper, se retourner, t<strong>en</strong>dre le bras, jeter ou pr<strong>en</strong>dre <strong>une</strong> balle, t<strong>en</strong>ir <strong>une</strong> laisse oule tissu, caresser, brosser... Dans un contexte de rééducation, le kinésithérapeute etl’ergothérapeute utilis<strong>en</strong>t l’animal comme fom<strong>en</strong>teur du mouvem<strong>en</strong>t. Elle permet d'adapterl'individu à son milieu <strong>en</strong> l'aidant à extraire les informations (développem<strong>en</strong>t de la perception)et à s'<strong>en</strong> servir pour effectuer son geste (développem<strong>en</strong>t de la motricité).Sur le plan s<strong>en</strong>sorielDu fait de la nature des défici<strong>en</strong>ces ou des pathologies, certains résidants souffr<strong>en</strong>t detroubles ou de perturbations au niveau des s<strong>en</strong>s, tant sur le plan de la s<strong>en</strong>sibilité tactile,d'<strong>une</strong> surdité profonde, ou de problèmes de vision voire de cécité partielle. Selon le type derelations amorcées avec le chi<strong>en</strong> on peut proposer <strong>une</strong> stimulation s<strong>en</strong>sorielle par le biais dupoil de l'animal, du contact physique (pattes sur les jambes, donner la patte, caresser...), desaboiem<strong>en</strong>ts, la fixation et la poursuite visuelle, le mouvem<strong>en</strong>t (déplacem<strong>en</strong>ts, queue…) etl'odeur.Sur le plan de la communication et du langageL'orthophoniste peut aussi utilise le chi<strong>en</strong> dans son travail lorsque la personne appellele chi<strong>en</strong> ou lui donne des ordres, ce qui induit des efforts d'élocution et de prononciation (voixgrave ou aigue, dominante ou invitante). Pour les résidants ayant difficilem<strong>en</strong>t accès aulangage, des gestes connus par un animal éduqué peuv<strong>en</strong>t les aider à surmonter leurdéfici<strong>en</strong>ce. Au travers d’images de bonheur – le chi<strong>en</strong> qu’il avait <strong>autre</strong>fois – nos résid<strong>en</strong>ts fontvibrer leur passé par des récits qui stimul<strong>en</strong>t leurs capacités à s’exprimer et qui apport<strong>en</strong>t dus<strong>en</strong>s dans leur exist<strong>en</strong>ce quotidi<strong>en</strong>ne. Par ailleurs, la prés<strong>en</strong>ce d'un chi<strong>en</strong> suscite deséchanges <strong>en</strong>tre les résidants, ainsi qu'avec l'<strong>en</strong>semble des interv<strong>en</strong>ants internes et externes(personnel, familles, bénévoles, visiteurs...) de l'établissem<strong>en</strong>t. C’est un chi<strong>en</strong> fédérateur quirassemble les personnes.Sur le plan de la compréh<strong>en</strong>sion et de l'élaboration de la p<strong>en</strong>séeL'appr<strong>en</strong>tissage et l'utilisation à bon esci<strong>en</strong>t des ordres, de même que le déroulem<strong>en</strong>tde séqu<strong>en</strong>ces de travail avec le chi<strong>en</strong>, contribu<strong>en</strong>t au mainti<strong>en</strong> d'un bon raisonnem<strong>en</strong>t. Par15


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>ailleurs, le chi<strong>en</strong> procure <strong>une</strong> motivation supplém<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec toutes les situationsdans lesquelles <strong>une</strong> personne peut se trouver, tant intellectuelles que thérapeutiques. Dansdes pathologies de type Alzheimer, ou de dém<strong>en</strong>ce appar<strong>en</strong>tée, il est important que le milieufournisse des stimulations, <strong>en</strong> l'occurr<strong>en</strong>ce le chi<strong>en</strong>, pour le mainti<strong>en</strong> de la performanceintellectuelle.Sur le plan de la réactivation de la mémoireLe rapport établi <strong>en</strong>tre le chi<strong>en</strong> et les personnes âgées provoque un travail deréactivation de la mémoire. Le chi<strong>en</strong> remet le résid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le passé. Le travail de lamémoire réactive les images et les significations de l’<strong>en</strong>fance et du passé familial auquell’animal de compagnie pr<strong>en</strong>ait part. Activer, de nouveau, des symboles positifs permet aurésid<strong>en</strong>t de comp<strong>en</strong>ser la souffrance provoquée par sa situation de dép<strong>en</strong>dance. Maisl’évocation des souv<strong>en</strong>irs permet égalem<strong>en</strong>t la réaffirmation d’<strong>une</strong> id<strong>en</strong>tité sociale passée quifait s<strong>en</strong>s et qui réarme moralem<strong>en</strong>t la personne âgée. Ces souv<strong>en</strong>irs, qui rappell<strong>en</strong>t etréactualis<strong>en</strong>t la personne qu’elle fut, apport<strong>en</strong>t des points de repère dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdépersonnalisant et angoissant.Sur le plan de l'ajustem<strong>en</strong>t des comportem<strong>en</strong>tsUn animal est un facteur de bi<strong>en</strong>-être qui canalise et temporise les agressivités et lest<strong>en</strong>sions. Il régularise certains troubles du comportem<strong>en</strong>t par <strong>une</strong> réduction de l'inquiétude, del'anxiété ou de l'angoisse. Le chi<strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t <strong>une</strong> « béquille physique ou affective » qui ajusteles troubles du comportem<strong>en</strong>t. L'animal est un médiateur incomparable <strong>en</strong>tre soignants etsoignés, un« démineur » de conflits, il « rétablisse » de dialogue.Sur le plan de la vie affective et relationnelleL'animal joue un rôle dans les régulations émotionnelles et affectives <strong>en</strong> milieuinstitutionnel, et plus particulièrem<strong>en</strong>t dans le domaine de l’accueil des personnesdép<strong>en</strong>dantes, qui arbore un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'abandon et de solitude, d’exclusion sociale,anxiogène et d'insécurité perman<strong>en</strong>te. C’est l'appauvrissem<strong>en</strong>t du contexte, la privationd'humanité dans le quotidi<strong>en</strong> des personnes âgées institutionnalisées.Sur le plan de la responsabilisationLes soins courants prodigués à l'animal, tel que le brossage, les soins buccod<strong>en</strong>taires,le nettoyage des oreilles, sa nourriture sont dévolus à un ou plusieurs résidants. <strong>La</strong>responsabilité de tous les résidants se trouve égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagée pour ne pas nourrir le chi<strong>en</strong><strong>en</strong> dehors de ses repas et alim<strong>en</strong>tation habituels.16


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong><strong>La</strong> distance thérapeutiqueDans la dim<strong>en</strong>sion « distance thérapeutique » <strong>en</strong>tre soignants et résid<strong>en</strong>ts, laprés<strong>en</strong>ce du chi<strong>en</strong> offre un intérêt particulier. En effet, les résidants <strong>en</strong> car<strong>en</strong>ce affective, fontle transfert sur le chi<strong>en</strong>, et il est alors plus facile pour les soignants de ne pas <strong>en</strong>freindre lecadre de leurs compét<strong>en</strong>ces. A l’inverse <strong>en</strong> situation de t<strong>en</strong>sions au sein de l’équipesoignante consécutives à un décès, <strong>une</strong> surcharge de travail ou un accompagnem<strong>en</strong>t de finde vie, le chi<strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t <strong>une</strong> forme d’exutoire.Sur le plan socialL’introduction du chi<strong>en</strong> provoque le passage d’un cadre social ordinaire à <strong>une</strong> situationoù les règles des comportem<strong>en</strong>ts sont transformées. En général, dans un lieu public, lesrègles sociales command<strong>en</strong>t de ne pas <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> relation directe avec <strong>une</strong> personne que l’onne connaît pas. Des rituels d’évitem<strong>en</strong>t nous dict<strong>en</strong>t, plongés dans <strong>une</strong> foule de personnesétrangères, d’agir comme si elles n’étai<strong>en</strong>t pas là. L’introduction du chi<strong>en</strong> met <strong>en</strong> par<strong>en</strong>thèseces rituels d’évitem<strong>en</strong>t au moy<strong>en</strong> de la plaisanterie, du jeu, de l’admiration et de la flatterie :l’att<strong>en</strong>tion apportée au chi<strong>en</strong> de la personne provoque l’échange et crée un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre despersonnes qui ne se connaiss<strong>en</strong>t pas. Cep<strong>en</strong>dant, si on ne peut parler d’un véritabler<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t du li<strong>en</strong> collectif, cette situation favorise la multiplication des occasions socialesoù « l’accroche » du chi<strong>en</strong> rompt les situations d’isolem<strong>en</strong>t – et permet même à <strong>une</strong> personnedép<strong>en</strong>dante de se voir plus fréquemm<strong>en</strong>t offrir <strong>une</strong> aide. Cette accumulation de «petits ri<strong>en</strong>s »n’est pas anodine : ils sont les derniers, parfois, qui permett<strong>en</strong>t à <strong>une</strong> personne âgée de nepas demeurer emmurée dans son isolem<strong>en</strong>t.Cette modification du cadre social de l’échange intervi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t au niveau desateliers d’exercices thérapeutiques, sous la forme d’<strong>une</strong> inversion cruciale du s<strong>en</strong>s donné àl’atelier : d’un exercice médical appelant au soin clinique moteur et psychomoteur – parexemple : lever la main -, on passe à <strong>une</strong> activité ludique et affective -caresser le chi<strong>en</strong> -quichange tout le s<strong>en</strong>s de la pratique, qui l’<strong>en</strong>richit, qui l’humanise.En conclusion, l’animal est :• un interlocuteur• un acteur de vie• un élém<strong>en</strong>t de responsabilisation• un médiateur émotionnel• un médiateur de la communication3.2. Méthodologie17


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>De nombreuses études effectuées chez les personnes âgées montr<strong>en</strong>t que le chi<strong>en</strong> estparticulièrem<strong>en</strong>t efficace dans ce g<strong>en</strong>re de thérapie. En effet, le chi<strong>en</strong> est un animalcompr<strong>en</strong>ant beaucoup des ordres, sociables, il est facile de toiletter et il est considéréecomme sur au niveau d’hygiène. Mais il existe <strong>une</strong> manière de introduire le chi<strong>en</strong>, tant pourson propre confort, que pour celui des résid<strong>en</strong>ts et soignants. Il apparait qu’<strong>une</strong> activitéassociant le chi<strong>en</strong> effectue dans de bonnes conditions nécessite plusieurs choses :• Un référ<strong>en</strong>t : la personne responsable du chi<strong>en</strong> introduit dans le programme dezoothérapie. Il supervise les activités du chi<strong>en</strong> au contact de personnes qui ont besoinde son concours, veille à ce l’animal puisse exprimer un registre comportem<strong>en</strong>talcomplet et pr<strong>en</strong>d soin de son état de sante.• Un interv<strong>en</strong>ant : spécialiste dans un domaine précis, il va interv<strong>en</strong>ir ponctuellem<strong>en</strong>tdans le programme de zoothérapie.• Un projet : <strong>en</strong> accord avec les compét<strong>en</strong>ces de l’interv<strong>en</strong>ant afin de permettrel’adéquation de l’activité avec la population bénéficiaire, et de façon à garantir le bi<strong>en</strong>êtreet la sécurité de cette population et du chi<strong>en</strong>.• Un suivi vétérinaire et comportem<strong>en</strong>tal de chi<strong>en</strong>.En pratique la zoothérapie et organise d’<strong>une</strong> manière différ<strong>en</strong>te selon les différ<strong>en</strong>tsassociations qui propos<strong>en</strong>t des programmes.L’association VAC’ANIMA (MOINTOIRE, 41) propose des séances individuelle dequinze minutes ou de groupe avec un durée de <strong>une</strong> heure tr<strong>en</strong>te toutes les semaines outoutes les quinze jours.Activités proposées aux résid<strong>en</strong>ts :• Au niveau cognitif :1. se souv<strong>en</strong>ir de nom de chi<strong>en</strong>, sa race, son âge.2. se souv<strong>en</strong>ir des ordres à lui adresse.3. rappel <strong>en</strong> début de séance des activités effectuées lors de la séanceprécéd<strong>en</strong>te.4. échange avec les résid<strong>en</strong>ts le leurs expéri<strong>en</strong>ces passes avec le chi<strong>en</strong>.5. assimiler un certain nombre de connaissances concernant le chi<strong>en</strong>,telles que son anatomie, ses origines, la prév<strong>en</strong>tion des maladies surforme de quiz.6. se souv<strong>en</strong>ir de l’ordre des parties de corps de chi<strong>en</strong> à toiletter.18


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>7. jeu de races de chi<strong>en</strong> : il consiste à trouver autant de races de chi<strong>en</strong>squ’il y a de participants au jeu. A l’appel d’<strong>une</strong> race, la personne qui sereconnait doit appeler le chi<strong>en</strong> et lui faire <strong>une</strong> caresse.8. jeu de combinaisons : il s’agit de ret<strong>en</strong>ir <strong>une</strong> combinaison de caresse àfaire au chi<strong>en</strong>.9. jeu de toucher : reconnaitre les différ<strong>en</strong>ts chi<strong>en</strong>s prés<strong>en</strong>ts, par letoucher, les yeux bandés.10. jeu du sac à objets : nommer les objets caches dans le sac que lechi<strong>en</strong> a été le chercher.• Au niveau moteur :1. parcours avec le chi<strong>en</strong> : le faire passer alternativem<strong>en</strong>t dans un tunnel,un obstacle, sur <strong>une</strong> table et le faire ouvrir un meuble pour retrouverdes objets.2. lever les jambes pour que le chi<strong>en</strong> passe dessous.3. soins de chi<strong>en</strong> : se p<strong>en</strong>cher pour brosser le chi<strong>en</strong>.4. prom<strong>en</strong>ades : réussir à t<strong>en</strong>ir le chi<strong>en</strong> <strong>en</strong> laisse et marcher un peu aveclui a l’intérieur ou l’extérieur.5. jeu de tunnel : faire passer le chi<strong>en</strong> dans un tunnel pour qu’il aille versla personne de son choix.• Au niveau affectif :1. sortir de sa chambre pour se r<strong>en</strong>dre aux ateliers et r<strong>en</strong>contrer d<strong>en</strong>ouvelles personnes.2. contact avec les animaux.3. faire jouer l’animal.4. échanges d’affection avec les caresses, lors de temps individuels, oude toilettage <strong>en</strong> groupe.5. contacts physiques lors de brossage du chi<strong>en</strong>.L’Association de Zoothérapie de Paris propose des séances hebdomadaires oubihebdomadaires se déroul<strong>en</strong>t sur <strong>une</strong> heure avec un groupe restreint de personnes âgées (3au maximum) qui ont été sélectionnées avec l'équipe soignante pour <strong>une</strong> période de 4 à 619


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>mois. Ce sont tout d'abord des personnes volontaires, non allergiques aux chi<strong>en</strong>s et nonpot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t viol<strong>en</strong>tes.Différ<strong>en</strong>tes activités, sous formes d'ateliers, se complèt<strong>en</strong>t pour atteindre les objectifsprédéfinis avec l'équipe soignante. Préparées <strong>en</strong> coopération avec l'équipe médicale, lesséances de zoothérapie apport<strong>en</strong>t à la fois un complém<strong>en</strong>t et <strong>une</strong> aide aux soins. Le chi<strong>en</strong>peut donc égalem<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>ir ponctuellem<strong>en</strong>t avec l'ergothérapeute, le kinésithérapeute,l'orthophoniste, le psychomotrici<strong>en</strong>, le psychiatre ou le psychologue de votre établissem<strong>en</strong>t.Activités proposées :• Locomotion• Equilibre• Adresse et coordination• Mobilité articulaire• Consci<strong>en</strong>ce du corps et affinem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>soriel• Mémoire• Amélioration de l’estime de soi• Support de communication• Amélioration de la qualité de vie• Travail sur le langage et élocution• AffectifLocomotion<strong>La</strong> marche <strong>en</strong> laisse avec le chi<strong>en</strong> comme activité de locomotion, afin de pouvoir réaliser depetits exercices sous forme de jeu autour du chi<strong>en</strong>.Equilibre<strong>La</strong> personne âgée peut maîtriser son équilibre pour se mouvoir, éviter les dangers, et sedivertir <strong>en</strong> pratiquant régulièrem<strong>en</strong>t des exercices possibles avec le chi<strong>en</strong>.20


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>Adresse et coordinationL'adresse est la faculté d'exercer avec la plus grande précision et la plus grande efficacitépossible un mouvem<strong>en</strong>t int<strong>en</strong>tionnel pour résoudre <strong>une</strong> tâche définie. On peut donc travaillerl'adresse et la coordination lors de jeux de balles ou ballons avec le chi<strong>en</strong> comme complice.Mobilité articulaireLes articulations doiv<strong>en</strong>t rester mobiles afin de pouvoir réaliser tous les gestes souhaitésou nécessaires tant dans <strong>une</strong> activité physique particulière, que dans la vie quotidi<strong>en</strong>ne. Untravail sur les mouvem<strong>en</strong>ts articulaires peut être fait lors d'exercices de toilettage, de soin duchi<strong>en</strong> ou d'activités ludiques.Consci<strong>en</strong>ce du corps et affinem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sorielIl est tout à fait possible de proposer aux personnes âgées des exercices ayant pourobjectif principal de développer leur consci<strong>en</strong>ce corporelle, d'affiner leur s<strong>en</strong>sorialité selon lesbesoins de la personne. Un travail est donc mis <strong>en</strong> place sous forme de petits ateliersconcernant la vue, l'ouïe, le toucher avec des balles de différ<strong>en</strong>tes formes et textures, parexemple, prés<strong>en</strong>tés de façon ludique.Mémoire<strong>La</strong> mémoire est un <strong>en</strong>semble de fonctions (<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, fixation, évocation) et, <strong>en</strong> tantque tel, se développe et s'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t. Pour chac<strong>une</strong> de ces fonctions, des objectifspédagogiques doiv<strong>en</strong>t être mis <strong>en</strong> place. Il est alors possible de monter différ<strong>en</strong>ts typesd'ateliers comme l'appr<strong>en</strong>tissage de vocabulaire nouveau autour du monde du chi<strong>en</strong>, le travailde la mémoire à l'aide de puzzle, etc.Amélioration de l'estime de soi<strong>La</strong> psychothérapie assistée par l'animal peut être proposée <strong>en</strong> tant que complém<strong>en</strong>t aux<strong>autre</strong>s thérapies, grâce auquel le chi<strong>en</strong> satisfait principalem<strong>en</strong>t deux besoins de base de l'êtrehumain : d'<strong>une</strong> part, le besoin d'aimer et d'être aimé et d'<strong>autre</strong> part, le besoin de s<strong>en</strong>tir quel'on vaut quelque chose pour soi-même et pour les <strong>autre</strong>s.Support de communicationOn peut <strong>en</strong>visager la possibilité de faire passer des messages aux personnes âgées quiont un comportem<strong>en</strong>t, <strong>une</strong> réaction que l'on souhaite atténuer pour leur bi<strong>en</strong>-être (par21


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>exemple, lors d'<strong>une</strong> séance de soin faite au chi<strong>en</strong>, on explique pourquoi le chi<strong>en</strong> n'appréciepas ce soin, mais aussi l'importance de ce soin). <strong>La</strong> personne intégrera <strong>en</strong>suite d'elle mêmele fait qu'un soin n'est pas forcem<strong>en</strong>t agréable, mais qu’il est utile. Le chi<strong>en</strong> est aussi unsupport de communication <strong>en</strong>tre les personnes âgées autour d'un thème neutre et qui changede l'ordinaire.Amélioration de la qualité de vieLes animaux ont <strong>une</strong> influ<strong>en</strong>ce bénéfique sur la diminution du stress de la vie courante :relations difficiles avec les <strong>autre</strong>s personnes, inquiétude par rapport à sa santé, conflits avecses proches, mécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t de soi, pression du temps, pollution sonore. Un animal familierpeut disp<strong>en</strong>ser un amour et <strong>une</strong> approbation sans limites. Pour beaucoup de personnesâgées et solitaires, les animaux de compagnie peuv<strong>en</strong>t satisfaire leurs besoins affectifsvitaux.Travail sur le langage et l'élocutionUne interaction se créé <strong>en</strong>tre la personne âgée et le chi<strong>en</strong>, de façon naturelle, lapersonne âgée essaiera de communiquer avec l'animal grâce à un vocabulaire spécifiquequ’elle aura préalablem<strong>en</strong>t appris. Un travail d'élocution et de vocabulaire est donc mis <strong>en</strong>place lors des séances pour créer <strong>une</strong> interaction avec le chi<strong>en</strong>.AffectifLe contact avec le chi<strong>en</strong> permet aux résid<strong>en</strong>ts d’exprimer le besoin d’aimeret d’être aimer.3.3. Evaluation et suiviIl existe des outils pour évaluer les apports d’<strong>une</strong> telle activité.Auprès des personnes âgées, il y a des échelles d’évaluation tel que le GDS de Yesavage(dépressivité) ou le MMSE de Folstein (mémoire et ori<strong>en</strong>tation).Ainsi l’équipe de Michel et al. (2002) a fait interv<strong>en</strong>ir un chi<strong>en</strong> éduqué p<strong>en</strong>dant 14 moiscomme guide d’aveugle <strong>en</strong> l’introduisant dans <strong>une</strong> maison de retraite comme support d’<strong>une</strong>animation chi<strong>en</strong>, deux fois par semaine. Les effets cognitifs et psychologiques de cetteanimation ont été évalués à six mois. Toute la population a passé le MMSE et le GDS. Lesrésidants qui ont refusé de participer à l’animation ont constitué le groupe témoin. En find’étude, les mêmes tests, ainsi qu’un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec un psychologue, ont été réalisés.22


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>Parmi les 25 pati<strong>en</strong>ts du groupe, 9 ont été exclus pour introduction de traitem<strong>en</strong>tpsychotrope, 3 pour participation insuffisante et 3 sont décédés. Dans le groupe témoin, 6 ontreçu un traitem<strong>en</strong>t interdit. Après 6 mois, alors que les groupes s’avérai<strong>en</strong>t initialem<strong>en</strong>tcomparable pour le MMSE et le GDS, les scores MMSE variai<strong>en</strong>t significativem<strong>en</strong>t (groupeanimation : +1,50 ; groupe témoin : -0,65). Pour le GDS, le score progressait pour le groupetest (+1) et déclinait dans le groupe témoin (-1,5). L’impression subjective de bi<strong>en</strong> être semontrait positive dans le groupe étudié. Pour conclure sur cette étude, l’introduction <strong>en</strong>maison de retraite d’un chi<strong>en</strong> bi<strong>en</strong> éduqué, dans le cadre d’<strong>une</strong> animation structurée, peutaméliorer le bi<strong>en</strong> être des résidants et avoir des effets cognitifs globaux positifs.Une <strong>autre</strong> étude ayant pour but de montre les effets positifs de l’activité associantl’animal sur les capacités cognitives, affectives et sociales, ainsi que la dépression despersonnes âgées institutionnalisées, a été réalisée <strong>en</strong>tre novembre 2006 et mai 2007 parSarah FORGET, étudiante <strong>en</strong> psychologie. Les participants, <strong>en</strong> nombre de 10, résid<strong>en</strong>ts dans<strong>une</strong> maison de retraite ont été soumis aux tests MMS, GDS et à <strong>une</strong> échelle de bi<strong>en</strong>-êtreavant et après 14 séances avec le chi<strong>en</strong>, à raison d’<strong>une</strong> séance d’<strong>une</strong> heure tr<strong>en</strong>te tous lesquinze jours. Un effet positif a été observe sur le niveau de la dépression des personnes âgesinstitutionnalisées, sur les capacités de langage et certains composants de bi<strong>en</strong>-être.Evaluer, dans quel but ?<strong>La</strong> mise <strong>en</strong> place de séances de zoothérapie au sein d'un établissem<strong>en</strong>t nécessite dedéfinir des objectifs et de monter un projet cohér<strong>en</strong>t.Plusieurs réunions préparatoires sont nécessaires, avec les différ<strong>en</strong>ts corps de métier, deprés<strong>en</strong>ts dans l’établissem<strong>en</strong>t afin de mettre <strong>en</strong> place un protocole, des axes de travail et<strong>en</strong>fin monter un groupe de travail qui aura pour but de suivre le projet sur toute sa durée.• Compr<strong>en</strong>dre et analyser les résultats des séances par rapport aux objectifsinitialem<strong>en</strong>t fixés.• Déterminer quels sont les points importants du projet, afin de fixer de nouveauxobjectifs.• Savoir si <strong>une</strong> personne âgée a été judicieusem<strong>en</strong>t choisie par rapport au groupe.Evaluer, comm<strong>en</strong>t ?Le travail effectué par le zoothérapeute est suivi, analysé et interprété pour chaquepersonne âgée à l’aide d’un formulaire rempli par le zoothérapeute à la fin de la séance. . Lesgrilles d’évaluation ou les questionnaires peuv<strong>en</strong>t être créés ou on peut modifier ou améliorerceux qui exist<strong>en</strong>t.23


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>Ce formulaire sert de base d'évaluation pour le zoothérapeute, il est constitué d'<strong>une</strong> partiesur le comportem<strong>en</strong>t général de la personne durant la séance, les interactions avec l'animal,et <strong>une</strong> partie observation.De plus, le zoothérapeute est <strong>en</strong> contact constant avec l'équipe soignante et, <strong>en</strong>semble,peuv<strong>en</strong>t à tout mom<strong>en</strong>t durant le projet établir de nouveaux axes de travail pour chaquepersonne si nécessaire.Une réunion m<strong>en</strong>suelle peut être mise <strong>en</strong> place avec le groupe de travail pour faire faceaux problèmes pouvant être r<strong>en</strong>contrés ; durant cette réunion, il sera remis un rapport desactivités du zoothérapeute au sein de l’établissem<strong>en</strong>t.3. 4. Les risques lies a la prés<strong>en</strong>ce animale <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>L’<strong>une</strong> des très grandes préoccupations du personnel des institutions, c’est l’hygiène.On craint que l’animal n'apporte des germes, qu’il ne salisse le cadre de vie desp<strong>en</strong>sionnaires. Il faut savoir que les réels risques sont statistiquem<strong>en</strong>t négligeables parrapport au bi<strong>en</strong> être qu’un animal peut apporter."Des mesures d’hygiène adaptées, le choix d’un animal éduqué pour éviter toutproblème d’accid<strong>en</strong>t, un suivi vétérinaire sérieux, suffis<strong>en</strong>t à écarter la majorité desproblèmes qui sont mis <strong>en</strong> avant pour décourager toute initiative d’introduction d’un chi<strong>en</strong>dans <strong>une</strong> institution." Docteur Didier VERNAY,"Le chi<strong>en</strong>, part<strong>en</strong>aire de vie", 2003Les trois principaux problèmes reliés à la prés<strong>en</strong>ce d’un animal, <strong>en</strong> particulièrem<strong>en</strong>t d’unchi<strong>en</strong> sont :• les risques traumatiques• les risques allergiques• les risques infectieuxLes risques traumatiquesCeux ci sont représ<strong>en</strong>tés ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par les chutes, les morsures ou les griffures despersonnes au contact du chi<strong>en</strong>. Le choix d’un animal éduqué, et équilibré, annule ces risques.Aussi les interv<strong>en</strong>ants devrai<strong>en</strong>t appr<strong>en</strong>dre aux résidants les règles de base du comportem<strong>en</strong>tanimal comme tels ne pas déranger un animal qui mange ou qui dort, ne pas lui tirer laqueue, les oreilles, ne pas s’asseoir dessus.24


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>Les risques allergiquesCertaines personnes peuv<strong>en</strong>t être allergiques aux poiles, pellicules, a la salive, à l’urineou aux <strong>autre</strong>s secrétions animales. <strong>La</strong> réaction allergique peut varier <strong>en</strong> fonction d’<strong>une</strong> racede chi<strong>en</strong> à l’<strong>autre</strong>. Pour diminuer ce risque l’animal peut avoir un shampooing anti-allergèneavant la visite ou porter un chandail pour diminuer la perte de poils ou de pellicule.Une <strong>en</strong>quête sur les allergies des résidants doit être faite.Pour <strong>une</strong> personne allergique, il importe d’évaluer les bi<strong>en</strong>faits de la thérapie par rapportaux désagrém<strong>en</strong>ts causés par l’allergie et limiter ou annuler sa participation aux séances.Les risques infectieuxLes animaux peuv<strong>en</strong>t transmettre un certain nombre d’infections bactéri<strong>en</strong>nes,parasitaires, fongiques ou virales aux humains, les zoonoses. <strong>La</strong> prév<strong>en</strong>tion passe par <strong>une</strong>bonne suivi vétérinaires sur les vaccinations, vermifications, traitem<strong>en</strong>ts antiparasitaires(puce, tique).Les soins d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de l’animal doiv<strong>en</strong>t être faite régulièrem<strong>en</strong>t : shampooing,brossage du pelage, des d<strong>en</strong>ts, le soin des oreilles et l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des griffes. Aussi des règlesd’hygiène simple comme se laver les mains après le contact avec les chi<strong>en</strong>s doiv<strong>en</strong>t être mise<strong>en</strong> place.Ainsi, avant de débuter tout programme de zoothérapie, il faudra s’assurer que lepersonnel et les responsables de programme soi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> informées sur ces risques et lesmesures de prév<strong>en</strong>tion, le leur mise <strong>en</strong> application et <strong>en</strong> fasse part aux bénéficiaires.Enfin, l’Association qui intervi<strong>en</strong>t avec les chi<strong>en</strong>s doit avoir un contrat d’assurance deresponsabilité civile.3. 5. Ce qu’ils <strong>en</strong> p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t !Parce que les mots des résid<strong>en</strong>ts parl<strong>en</strong>t plus que les études voiciquelques remarques faite sur Vulcain, gold<strong>en</strong> retriever confirmé comme chi<strong>en</strong>d’assistance par l’Association HANDI’CHIENS qui intervi<strong>en</strong>ne dans plusieursmaisons de retraite dans la région C<strong>en</strong>tre avec sa référ<strong>en</strong>te, Katia Cerner,éducatrice spécialise pour les personnes handicapées ou <strong>en</strong> difficulté socialeet présid<strong>en</strong>te de l’Association VAC’ANIMA.25


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>Au Var<strong>en</strong>nes de Loire (37) :« les caresses c’est automatique, on a <strong>en</strong>vie de le caresser, c’est naturel »« quand il a posé ces 2 grosses pattes sur moi, j’ai adoré »« de le voir sauter, passer sous un bâton, dans le cercle, le caresser, le brosser…tout ça j’aivraim<strong>en</strong>t aimé »« je trouve ça incroyable qu’il reconnaisse mon prénom » à propos de la commande va vers…« l’<strong>en</strong>fance revi<strong>en</strong>t un peu, ce n’est pas désagréable au contraire »« je préfère <strong>en</strong> groupe, j’aime bi<strong>en</strong> la compagnie »« j’att<strong>en</strong>dais le mercredi »« j’étais bi<strong>en</strong> sûre impati<strong>en</strong>te, j’y p<strong>en</strong>sais les jours qui suivai<strong>en</strong>t »« on s’<strong>en</strong> rappeler les <strong>autre</strong>s jours, c’était comme <strong>une</strong> personne qui nous manquait »A l’Hospitalet (41)« Vulcain m’écoute de mieux <strong>en</strong> mieux, il me reconnaît »« on fait des parties de bonneteau contre Vulcain, on arrive à le battre »« J’arrive à lui faire ouvrir un placard, rapporter l’objet qui est dedans et lui faire fermer leplacard, ce chi<strong>en</strong> il m’écoute »A <strong>La</strong> Maison de Retraite les Tilleuls (41)« mon ordre préféré c’est aboie ! et j’adore quand il donne sa patte pour dire bonjour »« je préfère les gros chi<strong>en</strong>s, je ne les vois pas mais je peux les toucher »26


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>4. CONCLUSIONDe manière générale donc, nous pouvons dire que la zoothérapie est un terme génériquequi fait référ<strong>en</strong>ce à toutes sortes d’interv<strong>en</strong>tions destinées à l’homme et est réalisée avecl’aide de l’animal. Les interv<strong>en</strong>tions peuv<strong>en</strong>t être thérapeutiques, éducatives, pédagogiques,etc., mais peuv<strong>en</strong>t aussi avoir simplem<strong>en</strong>t pour but <strong>une</strong> amélioration de la qualité de vie.Dans le domaine sci<strong>en</strong>tifique on distingue : les Thérapies Assistées par l’Animal (TAA) etles Activités Assistes par l’Animal (AAA) avec la différ<strong>en</strong>ce que les TAA requièr<strong>en</strong>t desobjectifs et évaluations, alors que les AAA non. Dans la pratique, la distinction est parfoisdifficile à faire.Le zoothérapeute ou l’interv<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> zoothérapie est <strong>une</strong> personne qui est un thérapeuteformé (psychologue, kinésithérapeute, ergothérapeute, etc.) ou qui a <strong>une</strong> formation de basedans le domaine social, pédagogique ou de la santé (éducateurs spécialisés pour lespersonnes handicapées, infirmières, etc.) et qui a suivi <strong>une</strong> formation <strong>en</strong> zoothérapie.L’animal doit être soigneusem<strong>en</strong>t sélectionné et son comportem<strong>en</strong>t doit être évalué avantque l’on puisse travailler avec lui. Dans le cas du chi<strong>en</strong>, l’animal doit être éduqué.En ce qui concerne les domaines d’application, la zoothérapie peut être utilisée auprèsdes personnes handicapées moteur, psychique ou s<strong>en</strong>soriel ou auprès des personnes âgéesinstitutionnalisées ou non.Dans le cas particulier des personnes âgées <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>, la zoothérapie peut avoir deseffets bénéfiques sur des troubles cognitifs, affectifs, physiques et psychosociaux.Dans le futur, il serait souhaitable que la zoothérapie soit utilisée sur <strong>une</strong> plus grandeéchelle, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong> et pour cela, il serait intéressant de faire des étudesd’évaluation pour que cette forme de thérapie puisse trouver sa place parmi des <strong>autre</strong>sthérapies non médicam<strong>en</strong>teuses.27


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>BibliographieSite internet• www.institutfrançaisdezootherapie.com• www.azp.fr• www.agathea.com• www.rachelzootherapie.ch• www.lamas-pyr<strong>en</strong>ees.com• www.handichi<strong>en</strong>.fr• www.afirac.fr• www.fondation-apsommer.org• www.zootherapiequebec.ca• www.iahaio.org• www.fitram.euOuvrages• Amyot Jean-Jacques et Mollier Annie : « Mettre <strong>en</strong> œuvre le projetde vie dans les établissem<strong>en</strong>ts pour personnes âgées » - EditionsDunod – 2009• Badey-Rodriguez Claudine : « Les personnes âgées <strong>en</strong> institution : vieou survie » - Editions Seli Arslan – 1997• Béata Claude, Silvestre Michel, Vernay Didier et Ga<strong>une</strong>t Flor<strong>en</strong>ce :« <strong>La</strong> communication : de l’éthologie à la pathologie, desneurosci<strong>en</strong>ces à la thérapie » - Editions Solal• Belin Bernard : « Animaux au secours du handicap » - EditionsL’Harmattan - 2003• Bonduelle P. et Joublin H. : « L’animal de compagnie » - Editions PUF –Collection : Que sais-je ? - 1995• Cyrulnik Boris (sous la direction de) : «Si les lions pouvai<strong>en</strong>t parler.Essais sur la condition animale » - Editions Gallimard Quarto – 199828


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>• Hervy Bernard, Schaff Jean-Luc et Verc<strong>autre</strong>n Richar : « Le projet devie personnalisé des personnes âgées – Enjeux et méthode » -Editions Erès – Collection : Pratiques gérontologiques – 2008• Lestel Dominique : « Les origines animales de la culture » - EditionsFlammarion – 2003• Pilet Charles : « L’animal médecin » - Editions Actes Sud - 2005• Vernay Didier : « Le chi<strong>en</strong> part<strong>en</strong>aire de vies – Applications etperspectives <strong>en</strong> santé humaine » - Editions Erès – 2003• Vuillem<strong>en</strong>ot Jean-Luc : « <strong>La</strong> personne âgée et son animal. Pour lemainti<strong>en</strong> du li<strong>en</strong> »• Editions Erès – Collection : Pratiques du champ social – 1997• Linda B<strong>en</strong>attar, Patrick Lemoine : <strong>La</strong> vie Alzheimer-2009Thèses pour le doctorat <strong>en</strong> médecine :• Guinoiseau : « Intérêt de l’introduction d’un animal familier dans <strong>une</strong>maison de retraite » - Faculté de médecine Paris 11 – 1992• Kruczek Elisabeth : « Le rôle des animaux de compagnie chez lespersonnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de syndromesappar<strong>en</strong>tés » - Faculté de médecine de Strasbourg – 1991• Lebret-Abijjane Stéphanie : « Bras dessus patte dessous ; la thérapiefacilitée par l’animal, études et analyse critique de l’exemple duchi<strong>en</strong> d’assistance pour handicapés » - Faculté de médecine deParis-Nord – 2004Thèses pour le doctorat <strong>en</strong> médecine vétérinaire :• Christophe Nicolas : « L’intégration des animaux familiers dans lesinstitutions de retraite <strong>en</strong> France » - ENV Nantes - 1995• Curti Joël : « Apports pédagogiques, psychologiques etthérapeutiques de l’animal de compagnie » - ENV Toulouse – 1998• Lecoeuvre Loïc : « <strong>La</strong> thérapie facilitée par l’animal ou l’animal auservice de l’homme malade » - ENV Lyon – 1995• Pujol : « <strong>La</strong> thérapie facilitée par le chi<strong>en</strong> auprès de personnes âgées« - ENV Toulouse - 2009• Septier Myriam : « <strong>La</strong> zoothérapie : utilisation des animaux <strong>en</strong> milieuhospitalier » - ENV Toulouse - 199429


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>Thèse pour le doctorat <strong>en</strong> pharmacie :• Bidaud Dominique : « L’animal, adjuvant thérapeutique » - 1992Thèse pour master <strong>en</strong> Psychologie• Forget Sarah : Les effets de la prés<strong>en</strong>ce animale sur le bi<strong>en</strong> être despersonnes âgées institutionnalisées.30


RESUME DE L’ETUDE<strong>La</strong> zoothérapie utilise la prés<strong>en</strong>ce de l’animal dans le but d’améliorer lasanté m<strong>en</strong>tale ou physique d’<strong>une</strong> personne ou tout simplem<strong>en</strong>t sa qualité devie. Cette étude a pur but de répondre à quelques questions sur lazoothérapie.<strong>La</strong> zoothérapie s’appuie sur l’un des plus anci<strong>en</strong>s et des plusconstants phénomènes naturels : le li<strong>en</strong> étroit qui se tisse <strong>en</strong>tre l’être humain etl’animal. Compagnons fidèles et impartiaux, les animaux s’attach<strong>en</strong>t auxhumains sans les juger, sans ri<strong>en</strong> demander, ce qui est de plus <strong>en</strong> plus rare d<strong>en</strong>os jours. Ainsi, l’animal brise la solitude, aide à repr<strong>en</strong>dre contact avec nosémotions et s’avère être un des meilleurs catalyseurs à la relation d’aide.Cep<strong>en</strong>dant la seule prés<strong>en</strong>ce d’un animal ne fait pas la thérapie proprem<strong>en</strong>tdite, ce n’est pas l’animal qui est le thérapeute mais bi<strong>en</strong> l’interv<strong>en</strong>anthumain. <strong>La</strong> zoothérapie ne guérit pas et n’est pas <strong>une</strong> médecine. L’animaln’est pas un médicam<strong>en</strong>t, ni un thérapeute, mais un médiateur.Dans le cas particulier des personnes âgées <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>, on constate deseffets bénéfiques sur les troubles cognitifs, affectifs, physiques etpsychosociaux. Dans le futur, il serait souhaitable que la zoothérapie soitutilisée sur <strong>une</strong> plus grande échelle, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong> et pour cela, ilserait intéressant de faire des études d’évaluation pour que cette forme dethérapie puisse trouver sa place parmi des <strong>autre</strong>s thérapies nonmédicam<strong>en</strong>teuses.MOTS-CLES• Zoothérapie• TAA : Thérapie assiste par l’animal• TFA : Thérapie facilitée par l’animal• TMA : Thérapie par médiation animale


<strong>La</strong> zoothérapie, <strong>une</strong> <strong>autre</strong> thérapie <strong>en</strong> <strong>EHPAD</strong>• AAA : Activités assistes par l’animal• Zoothérapeute• <strong>EHPAD</strong>32

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