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Parution 5 - L'Intérêt

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www.interet-hec.com27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 voLUME 53, NUMERO 05Les cours et lesprofs de HECLe verdict des étudiants tombe :Les cours échouent,les profs passentLes profs parlentà cœur ouvertDes exigences ambitieuses :On dénonce lesétudiants-clientsVoyez l’intégralité des sondages sur www.interet-hec.com


DOSSIER //Le verdict des étudiantssur leurs cours et leurs profsLes projecteurs sont braqués sur les professeurs et lesétudiants dans cette parution de L’Intérêt. Deux vastes sondages ont été menés auprèsde ces noyaux de HEC. Les étudiants ont pris la parole avec enthousiasme et se sont prononcéssur leurs cours. Devant leur écran, les sondés ont cliqué, les chiffres ont parlé, des conclusionssont à tirer ! Nous vous invitons à consulter les résultats dans leur intégralité sur le site internetde L’Intérêt : www.interet-hec.com.Léna Le Gall-Dioplena.le-gall-diop@hec.caQu’en pensent lesétudiants ?L’opinion des étudiants surla formation à HECSouvenirs du cours de marketing : le feedback est utile à l’entreprise,car il lui permet notamment d’améliorer son produit et de mieux répondre à la demande.Nous avons appliqué ce principe au niveau local, en interrogeant ceux sur qui la qualité de laformation offerte par HEC a le plus d’impact : sa clientèle, les élèves.Un sondage et quelques questions posées à des étudiants dansles couloirs de l’école nous ont donné une petite idée de ce quepensent les élèves de la formation qu’ils reçoivent à HEC.Près de 56 % des étudiants ont affirmé retrouver un bon équilibreentre le « par cœur » et le jugement dans la majorité des cours.Cependant, certaines matières ont été dénoncées comme étantdes exercices de « par cœur », où la capacité de réflexion et l’espritcritique de l’élève ne sont pas suffisamment engagés. Parmi lescours les plus sévèrement critiqués par les élèves, on retrouveSociologie de l’entreprise, Fondement psychologique et organisationet Gestion des ressources humaines. « Les cours dans lesquels ondevrait mener une réflexion sont ceux dans lesquels on a du parcœur; ça n’encourage pas l’esprit d’analyse », déplore Mathilde,étudiante de 2 e année au BAA.La critique qui est revenue le plus souvent est le manque de liensfaits entre les cours et l’actualité. De vagues allusions y sont faitespar le professeur en une phrase lancée au milieu du cours, maisrares sont ceux qui prennent quelques minutes pour parler desévénements marquants de la semaine et des liens qu’ils permettentde faire avec la matière présentée. Michel, finissant au BAA enfinance, lance un appel aux professeurs : « On sait qu’ils n’ont pasbeaucoup de temps pour nous transmettre la matière, mais lesprofesseurs devraient mettre entre parenthèse la théorie de tempsà autre et aborder davantage les enjeux économiques de la vieréelle. » Autre chose ? « Plus de simulations, de cas, d’opportunitésd’appliquer concrètement ce qu’on voit en classe. »Il n’y a pas que des critiques négatives : les élèves apprécientl’usage des technologies, la disponibilité des professeurs et l’accèsà des ressources variées pour réussir. Les présentations PowerPointtoujours en ligne, les exercices corrigés et la possibilité d’aller voirles stagiaires en cas de besoin sont des points forts que la majoritédes élèves interrogés ont soulignés. Les travaux en équipe, malgréle temps et l’énergie qu’ils requièrent, sont également reconnus parles élèves.Le tronc commun, par contre, est loin de faire l’unanimité : pourcertains, il permet d’avoir une vision globale du monde des affaires,et la variété de cours obligatoires facilite le choix de la spécialisation;pour d’autres, il est trop long et empêche d’approfondir le domainede spécialisation choisi par l’élève (il y a 54 crédits de formationgénérale contre environ 36 de spécialisation).Une critique qui ne mène pas à une remise en question perd toutson sens; espérons que ces quelques commentaires des élèvescontribueront à faire avancer la réflexion constante que mène l’Écoleafin de nous préparer encore mieux pour le monde des affaires.SOMMAIREDOSSIER-Sondage auprès des étudiants p.03-Sondage auprès des profs p.04-Entrevue avec Gérard Ouimet p.05-Entrevue avec une prof de compta p.06-Entrevue avec Joseph Facal p.06-Entrevue avec Paul Lanoie p.07AFFAIRES-Consultant chez McKinsey p.08-Le sommet du G20 p.09-SGC : partenaires internationaux p.10-Michel Kelly-Gagnon p.12-Fonds de placement HEC p.13VIE ÉTUDIANTE-La consultation p.14-EDHEC, AIESEC et MarketDating p.15VIE ÉTUDIANTE-Élections québécoises p.16-Le Darfour p.17CHRONIQUESCRÉDITSJournal L’IntérêtHEC Montréal3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Local RJ-718Montréal, (Québec), H3T 2A7tél. : 514 340-6105téléc. : 514 340-6721p.18-19Directeur : Mark Lafrance-FugèreRédacteur en chef : Anne-Sophie PratteRédactrice en chef – Site web : Caroline PailliezChef de pupitre-International : Julien DuboutChef de pupitre-Politique : Marc DaoustPrésident : Francis DumaisTrésorière : Dominique CarriéCorrecteurs : Mark Lafrance-Fugère, Cyprien GrauCaricaturiste : Étienne Jensen-FontaineJournalistes : Laëtitia Baraer, Gaspard Missoffe, Diane Durand,Emmanuel Darmon, Jean-Philippe Gagnon, Antoine Nivard, Hugo Braën,Adrien Delanoë, Étienne Pomerleau-Landry, Léna Le Gall-Diop,Marine Parré, Stéphanie Yared, Mylène GirardChroniqueurs : Karl Villeneuve, Jean Trudel, Alain Badolato,Jean-Raphaël Gosselin, Vicki Marcoux, Edda Pizzati, Camille Nantois,Mylène Girard, Alexandra Coudray, Bruno Gosselin, Julien SchneiderGraphiste : Marie-Ève Bissonnette C.Imprimeur : Hebdo LithoDistributeur : RC GraphicPour|||la publicité ou la rédaction : redaction.interet@hec.caL’Intérêt est le journal des étudiants de HEC Montréal et il est publiépar l’AEHEC. Il est membre des Presses canadiennes universitaires et duUniversity-Wire.Le contenu de ce journal est indépendant de la direction de HEC Montréalet des associations étudiantes. Les textes n’engagent que l’auteur et nereflètent en aucun cas l’opinion de l’École, de l’AEHEC ou des autrescollaborateurs du Journal. Le matériel contenu dans L’Intérêt peut êtrereproduit avec mention de la source.02 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | VOLUME 53, NUMERO 05


DOSSIER //Anne-Sophie Pratteanne-sophie.pratte@hec.caSONDAGE EXCLUSIF DE L’INTÉRÊTLES COURS DÉÇOIVENTLes cours échouent, coulés par les étudiants : 32 % des étudiantsdonnent à peine la note de passage à leurs cours. Le sondage révèleque près du tiers des étudiants qualifient leurs cours d’ennuyants àpeu intéressants. Voilà qui est dommage dans la mesure où l’étudiantmoyen de HEC passe 15 heures par semaine sur les bancs d’école,soit 180 h par session. Ils chasseraient l’ennui grâce à leur Toshiba,Mac ou IBM, leur clé pour s’évader sur Facebook et sur MSN. Puis26 % considèrent moyennement intéressantes les séances de courset choisissent la note de 7/10. Moins d’un étudiant sur trois attribueun respectable 8/10 aux cours et un étudiant sur 8 est très intéressévoire passionné par les cours.Soulignons que les cours sont variés, et qu’il serait difficile pour unétudiant d’être captivé par la totalité de ses cours. Si cet étudiantexiste, qu’il se manifeste !Que reproche-t-on aux cours ? Trop de « par cœur », défilementsans fin de diapositives, piètre contenu en actualité. Voici unerecommandation d’un des répondants : « Éviter de faire des examensoù seul le par coeur domine. C’est une chose d’apprendre par coeurmais c’est une autre que de développer réellement le contenu. »Qualité des professeurs évaluéssur une échelle de 1 à 10 ?1 à 6789 ET 1015 %9 à 1035 %826 %1 à 624 %71 = médiocre10 = excellentPARTICIPATION :LES YEUX PLUS GRANDS QUE LA PANSE…Plus d’un étudiant sur deux (59 %) affirme prendre la parole enclasse. C’est dire qu’à chaque cours, plus de la moitié des étudiantslèveraient la main pour parler… Voilà qui est douteux. Il sembleraitque les répondants aient surestimé leur participation en classe.Ont-ils voulu faire bonne impression dans un sondage anonyme ?Ce 59 % incarne-t-il le fantasme d’une majorité de participerComment évaluez-vous l’intérêt de vos courssur une échelle de 1 à 10 ?29,84 %812,50 %9 à 1025,81 %731,85 %1 à 6activement aux cours ? Les profs pourraient y voir ce message desétudiants : impliquez-nous dans vos cours !LES PROFESSEURS : RELATIVEMENT BONSAu tour des professeurs de s’exposer au jugement des étudiants.Nous avons demandé aux étudiants de juger de la qualité desprofesseurs en général sur une échelle de 1 à 10 (1 = médiocre;10 = excellent). Le 8 sur 10 remporte les suffrages avec 35 %, et 15 %des étudiants donneraient 90 % et plus aux enseignants de HEC.Cependant, un élève sur quatre colle à peine la note de passage àses professeurs. Que leur reproche-t-on ? Ils ne partageraient pasassez leur expérience pratique. Certains étudiants les trouvent peustimulants, d’autres déplorent le fait que les profs ne s’appuientque sur les diapositives ou les chapitres des livres. Cependant, lesétudiants reconnaissent avoir de bons professeurs dans l’ensemble.Ce répondant critique la surabondance des chargés de cours :« Premièrement, en tant qu’étudiant de 3 e année, je dois avouer queje n’ai eu qu’à deux reprises l’occasion d’avoir un «professeur» dansmes cours (finance et TI). Autrement, j’ai toujours eu affaire à deschargés de cours. »ÉTUDIANTS RECHERCHENT MENTORSAvis aux professeurs : vous avez été une source d’inspirationpour 68 % des répondants. N’hésitez pas à parler de vous, de vosexpériences pratiques, les étudiants sont d’apprentis acteurs dumonde des affaires, et ne demandent pas mieux que découvrir desmodèles à HEC.UN COURS C’EST :Pour les étudiants, un cours constitue avant tout une occasiond’apprendre, puis un devoir. Un peu moins d’un étudiant sur troiss’estime chanceux d’assister aux cours de HEC.1 à 6789 ET 101 = très ennuyants10 = passionnantsQu’apprenez-vous le plus à HEC ?Les rudiments du monde des affaires 31,5 %Des techniques pratiques et des savoir-faire 30 %L’esprit analytique 20,6 %Des méthodes de travail 12,1 %Rien d’utile 3,5 %Du leadership 2,3 %Il est intéressant de constater que le leadership arrive en dernièreposition, derrière Rien d’utile ! Un coup de massue pour une école quidit former les leaders du monde des affaires ! Mince consolation, ilspourront se targuer d’être ferrés en connaissances sur l’administration.Ce résultat mérite qu’on s’y attarde. Pourquoi ne pas insérer un coursde leadership obligatoire dans le cursus général ?Retrouvez l’intégralité du sondage en ligne sur www.interet-hec.com.Pas moins de 257 étudiants ont répondu au sondage en ligne, entrele 15 et le 20 novembre 2008. Cette cueillette de données s’estdéroulée avec le Concours du réseau Facebook HEC Montréal.VOLUME 53, NUMERO 05 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | 03


DOSSIER //Dominique Carriédominique.carrie@hec.caStéphanie Yaredstéphanie.yared@hec.caSondage auprès des profsAméliorer HEC Montréal…par ses professeurs !Les étudiants auraient tort de croire que les professeurs sont tous enchantés de la structure des cours et del’ambiance dans les classes. En effet, si beaucoup sont quand même satisfaits de l’enseignement à HEC Montréal, ils ont tous en tête desaméliorations possibles.À la question « Nommez une chose à améliorer concernant lastructure des cours ou l’ambiance dans les classes », l’étatd’esprit varie beaucoup d’un professeur à l’autre. Certainssont blasés et souhaitent comme amélioration le simplefait d’« y croire, de part et d’autres ». D’autres semblenténervés de l’attitude des étudiants et voudraient pouvoirfaire échouer ceux qui ne répondraient pas aux exigences.D’autres enfin ont un certain sens de l’humour puisque nousavons eu « Decelles » comme réponse !Dans les améliorations le plus souvent proposées figurele nombre d’étudiants par classe. Plusieurs professeurs nousavouent qu’une réduction de la taille des groupes serait appréciée(notamment dans les cours de BAA où les classes atteignent souvent60 étudiants). Néanmoins, il faut bien voir que la taille des classesn’est pas une fantaisie de HEC, mais bien une tentative de fairepour le mieux avec un budget et un espace limité. Il faudrait quandmême comparer à d’autres écoles où les professeurs parlent devantun auditoire de quelque 200 têtes…sur une échelle de 1 à 10, commentévaluez-vous l’intérêt des éléves deHEC à leur cours ?12 %9 à 1044 %817 %1 à 6Dans tous les cas, même si cette réduction était un début àune meilleure ambiance dans les classes, il faut également prendreen compte d’autres problèmes soulevés par les professeurs. Parexemple : l’utilisation des ordinateurs. Si certains préconisentl’élimination de ces outils de travail, d’autres demandent au moinsun accès impossible à Internet. On imagine déjà les réticencesdes élèves, mais il faut s’avouer une chose : un étudiant qui passe3 heures à surfer sur Internet serait surement plus confortablementinstallé chez lui que dans une salle de cours.DES ÉTUDIANTS PAS SYMPASEnsuite vient la problématique du comportement des étudiants àHEC. Que se soit à cause d’éléments perturbateurs ou d’un sensgénéralisé de l’indiscipline, l’ambiance des classes en pâtit.« Améliorer l’attitude de certains étudiants arrogants », effectuer« une meilleure sélection des étudiants », « arrêter de les considérercomme des clients », voilà le genre de remarques que nous avonspu récolter. Plusieurs membres du corps professoral nous ontd’ailleurs rappelé qu’un étudiant a bien entendu des droits, maisque ces droits viennent avec des obligations. Il est donc très clairqu’une meilleure attitude serait la bienvenue (et nous parlons iciprincipalement des étudiants du BAA). Sur quoi pouvons-nous faireun effort ? La préparation des cours, la ponctualité qui, rappelonsle,est une marque de respect envers le professeur ou encorel’implication pendant le cours.Pour finir, un des professeurs sondés nous a fait parvenir uneréponse pour le moins originale : « Bien que les étudiants soientintelligents et intéressés à apprendre, ils sont aussi, pour plusieursd’entre eux, des représentants de la génération Y. En ce sens, lesens du «party» l’emporte parfois sur celui de la discipline en classe.C’est parfois le «bordel». Un sympathique et tonifiant «bordel»,mais un «bordel» tout de même. Cela dit, le contexte peut devenirconstructif s’il est axé sur la découverte. C’est là l’une des tâchesimportantes du prof. Pour cela, il faut beaucoup aimer la pédagogieet faire preuve de patience et d’un solide sens du leadership. Si,donc, il y a une chose à améliorer, c’est la capacité de l’institution àpercevoir ce «bordel» comme un potentiel d’innovations. »LA PAROLE EST AUX PROFSDémystifions les profs de HEC !27 %71 à 6 7 8 9 et 10 F1 = Très ennuyants10 = passionnantsRépartition desprofesseursinterrogés selonleur sexeAprès avoir donné la parole aux étudiants, par équité (et parcuriosité !), nous avons fait de même avec les professeurs. Même si17 % d’entres eux jugent que les élèves ne sont pas intéressés parleurs cours, la plupart des enseignants estiment que les étudiantssont intéressés. Et ce, malgré MSN et Facebook qui circulentabondamment en classe, les messages textes envoyés et les vidéosregardées sur YouTube ! Les professeurs ont-ils été cléments ? IlMfaut dire qu’à l’ère technologique, les étudiants ont développé lafaculté de faire plusieurs choses à la fois…Quelle estime les professeurs ont-ils desétudiants de HEC Montréal ?De notre sondage est ressorti le fait qu’une majorité de professeursavaient enseigné dans d’autres universités au Canada et même àl’international (65 % d’entre eux). Nous leur avons donc demandécomment ils comparaient l’enseignement de HEC à celui des autresinstitutions. Surprise ! Les réponses étaient très diversifiées. Deslouanges aux critiques, certains commentaires ressemblaient même àdes publicités. Bref, l’évaluation du calibre des étudiants est subjectiveselon les pays et les universités où ces dits enseignants ont travaillé.Quant au profil des professeurs, ce sondage fut l’occasion deremarquer à quel point ces derniers étaient qualifiés. Sans leurlancer des roses, 67 % d’entre eux ont plus de 10 ans d’expériencedans l’enseignement et plusieurs enseignent à HEC depuis plus de20 ans ! Il faut un minimum de patience et de passion. D’ailleurs,leur attachement et leur estime sont clairement ressortis dansleurs réponses aux questions ouvertes. Ces dernières indiquentqu’ils ont foi en les futurs gestionnaires que nous deviendrons.Leur dévouement, lui, est dévoilé par leur objectif premier de noustransmettre des connaissances pour nous équiper sur le marchédu travail. Bref, à HEC, si nous avons eu quelques professeurs necorrespondant pas à nos standards, n’oublions pas le lot de ceuxqui n’hésitent pas à s’impliquer activement dans la vie scolaire.Qu’est-ce qui décrit le mieux lesétudiants de HEC ?Ici, un bémol. « Ambitieux et motivés par les résultats scolaires »,c’est dans une proportion de 60 % ce que les professeurs ontchoisi pour décrire le profil-type des étudiants. De la bouched’un prof, voici son opinion : « Des étudiants très préoccupés parleur note, mais très peu intéressés en général par le contenu deleurs apprentissages. En d’autres termes, ils ne sont pas là pourapprendre, mais pour obtenir un parchemin qui est censé leur assurerune vie professionnelle sans trop de problèmes. Évidemment surle plan pédagogique, ce n’est pas très intéressant pour des profs.Il faut faire avec. » L’ambition peut être une qualité comme undéfaut, mais ces propos sont loin d’être élogieux ! Toutefois, il està noter qu’étant donné la structure obligatoire du tronc commun, lamotivation des élèves peut varier grandement d’un cours à l’autre.Les généralisations sont donc un terrain glissant.04 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | VOLUME 53, NUMERO 05


DOSSIER //Mylène Girardmylene.girard@hec.caGérard Ouimet,« Un homme d’exception »Tentez d’imaginer quelques instants un professeur essayant de vous expliquer le mieux possiblece que pourrait être un dirigeant incapable d’autorité ou de décision dans une entreprise : un mollasson, uninvertébré, un flemmard, quoi. Le professeur pourra alors s’y prendre de différentes manières, s’appuyant surdes exemples, des explications détaillées sur Power Point, des analyses de cas.Gérard Ouimet, lui, choisit plutôt de s’installer devant saclasse et de personnifier une de ces petites poupées qu’on voitparfois à l’arrière des voitures et qui bougent incessammentla tête. Résultat : la classe s’esclaffe, comprend et retient.Pas surprenant que des étudiants auxquels il a enseigné il ya 20 ans l’arrêtent encore sur la rue ! Tous en conservent unsouvenir distinct, que ce soit une bouffonnerie gloussanteou une leçon de vie illuminante, il semble toujours rester latrace indéniable d’un enseignement marquant.Gérard Ouimet fait son entrée à HEC Montréal il y a près de20 ans à titre de chargé de cours. En 1990, on le nomme à titrede professeur agrégé en psychologie organisationnelle au sein duservice de l’enseignement du management. Dans ses bagages,on retrouve un certificat en philosophie, un baccalauréat et unemaîtrise en psychologie, un doctorat en sciences politiques et plusde 3 500 conférences scientifiques et professionnelles prononcéesà travers le monde. Assumant les fonctions de directeur duprogramme des certificats pendant plusieurs années, M. Ouimetenseigne aujourd’hui les cours Comportement dans l’organisationau baccalauréat, Psychologie et gestion des personnalités difficileset Maîtrise des habiletés politiques au MBA.Lorsque questionné sur son impression de la motivation généraledu corps professoral de l’établissement, il semble surpris. « N’est-ilpas de la plus pure évidence que tout professeur soit stimulé par cemoment privilégié qu’est l’échange entre étudiants et professeurlors d’un cours ? » Devant cette présomption si sincère, on ne peutque reconnaître son incontestable inclination pour l’enseignement.Si plusieurs professeurs ressentent en effet ce pétillant désir detransmettre leur savoir, il semble arriver à l’occasion que la passionde certains ne rayonne pas jusqu’aux étudiants… mais il s’agit làbien sûr d’exceptions.Des paroles empreintes d’authenticité de M. Ouimettransparaissent une admiration et un respect sans équivoque àl’égard de HEC. En effet, après 100 ans d’enseignement de qualité,une grande variété de programmes parmi les trois cycles d’études,un nombre impressionnant de certificats spécialisés et de chaires derecherche, HEC Montréal, qui figure régulièrement sur les tableauxdes universités les plus valorisées, n’a rien à envier à Cornell,Stanford et Harvard. D’après M. Ouimet, on reconnaît aujourd’huil’une des plus grandes réalisations de l’institution à travers samission d’aide envers le Québec, qui est aujourd’hui reconnu commel’une des sociétés les plus entrepreneuriales au monde.Si le monde des affaires peut parfois paraître froid et sansâme, Gérard Ouimet s’efforce lui de promouvoir les différentesmanières de faire du « business ». Offrir de l’aide et créer del’espoir représentent pour cet homme l’un des plus beaux cadeauxqu’un humain puisse donner. Se faisant un devoir de souligner lacontribution trop souvent silencieuse de grandes personnes àde grandes causes, telles que Hubert Reeves, Bill Gates et PaulNewman, nous ne pouvons peux passer sous silence son propreengagement annuel auprès de Centraide. Depuis plusieurs années,Gérard Ouimet remplit l’auditorium à craquer avec ses spectaclesd’humour, où tous les fonds amassés sont remis à l’organisme.« C’est ma manière de retourner à la société », nous dit cet hommequi se considère chanceux d’avoir une vie aussi merveilleuse. Sicet homme qui, très jeune a financé une partie de ses études enramassant pendant des étés des pétales de fleurs sur des platesbandes,peut regarder la vie avec autant de positivisme, plusieursd’entre nous pouvons en faire autant.Au moment de notre rencontre, son spectacleCasino Royal approche à grands pas. Bien que sabronchite qui tarde à guérir l’inquiète un peu, nousvoyons le vif plaisir que vit cet homme à l’idée demonter sur scène. Dans la présentation de ces cours,de ses conférences ou de ses spectacles, « il s’agitbien souvent d’une question de feeling. » Prendre laparole d’une manière réservée, sobre ou laconiqueserait pour lui de sonner faux. Sa théâtralité etson extraversion sont parties intégrantes de sapersonnalité. Et ne pensez pas que Gérard Ouimetne fait que dans le vaudeville. Cet homme voueune véritable fascination aux arts, au cinéma et authéâtre, laissant même sa trace lors d’un concoursinteruniversitaire de théâtre en 2005, où il obtient lemeilleur rôle pour sa prestation dramatique de Pierrotdans la célèbre œuvre Don Juan.Entremêlant enseignement, passion et théâtre,cette fascinante rencontre que nous a accordéeM. Ouimet s’est conclue après une bonne heure dediscussion. Nous ne pouvons qu’être inspirés parDepuis plusieurs années,Gérard Ouimet remplitl’auditorium à craquer avecses spectacles d’humour.ce professeur de HEC qui sait faire preuve d’autant de rigueur etd’expertise à travers ses recherches et ses domaines d’études, touten sachant si bien faire dans le ludisme, laissant libre cours à sestendances instinctives, sans toujours tenter d’exercer un contrôlesur le pragmatisme des choses. Gérard Ouimet est sans l’ombred’un doute une immense richesse au sein du corps professoral.Réseau FacebookHEC MontréalL’équipe de L’Intérêt, associée au groupe HECMontréal de Facebook, vous invite à faire marcherle bouche à oreille pour inviter le maximumd’anciens, actuels voire futurs étudiants de HEC àrejoindre ce groupe, dans le but de tisser un liensupplémentaire et interactif entre tous les électronslibres qui gravitent autour de notre grande école !VOLUME 53, NUMERO 05 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | 05


DOSSIER //Étienne Pomerleau-Landryetienne.pomerleau-landry@hec.caENTREVUE AVEC JOSEPH FACAL,PROFESSEUR DE SOCIOLOGIE À HEC MONTRÉAL« Après 50 ou 60 minutes de cours magistral en avant, on sentque les étudiants perdent l’intérêt. Il faut les relancer avecune petite discussion, un film… » Bazzo.tv, 2 octobre 2008.Après cette déclaration, les étudiants sont-ils des grandsenfants à nourrir ?Je trouverais trop sévère de les qualifier ainsi. Ils sont très différentsde ce que je pouvais être à leur âge mais probablement ni pires nimeilleurs. Je m’abstiendrais de généraliser. Il est vrai que j’ai parfoisle sentiment qu’on vous mâche un peu le travail mais si c’est le cas,c’est de notre faute. Les étudiants viennent ici pour franchir une barre.Nous, les professeurs, fixons la hauteur de la barre. Cependant, vousêtes plus impatients. Vous semblez avoir plus de difficulté à resterconcentrés sur de longues périodes de temps. Je crois que celas’explique probablement en partie par les nouvelles technologies,qui en accélérant tout, vous donnent l’illusion que le savoir seconquiert rapidement.À quoi ressemblent vos classes d’étudiants ?Je trouve que les étudiants veulent des résultats rapides et desconnaissances dont l’utilité soit immédiate et pratique. Jusqu’à uncertain point, c’est normal dans une école de gestion imposant lacompétition. Elle est beaucoup plus forte que jadis, qui en soi est unebonne chose, mais qui a comme effet pervers de vous focaliser surla rentabilité de la connaissance à court terme. Je trouve aussi queles étudiants viennent à l’Université moins pour élargir leurs horizonsintellectuels que pour chercher les cartes de compétences officiellesque le marché exige. Or, une université n’est pas un restaurant poursatisfaire sa clientèle. Je déplore un peu cette situation.Je trouve que les étudiantsveulent des résultats rapideset des connaissances dontl’utilité soit immédiateet pratique.Richard Déry, professeur de gestion, affirme que les étudiantsne lisent plus les grands auteurs comme Durkheim ou Marx.Est-ce un manquement de notre part ou est-ce que le systèmeéducatif doit jouer son rôle de promoteur ?La bonne réponse est la deuxième. C’est de notre faute, pas de lavôtre. Vous lisez ce qu’on vous dit de lire. Et les grands auteurs, nousne les mettons pas ou si peu dans les lectures obligatoires. Ce n’estpas un problème qui est propre à HEC et je crois que l’explicationest que les grands auteurs sont souvent arides. Ils demandentbeaucoup d’efforts. Nécessairement, si l’Université s’inscrit dansune logique de clientèle à satisfaire, elle sera peu portée à exigerque l’on lise des auteurs qui à première vue n’intéressent pas lesétudiants. Si ces auteurs étaient au programme, vous les liriez.C’est nous qui avons démissionné. Je le regrette.On est en pleine campagne électorale. Trouvez-vous que lesétudiants sont plus, autant ou moins impliqués qu’auparavantface aux questions sociales, politiques et aux défis de demain ?Je crois que c’est un mythe que de penser que les jeunes dejadis étaient plus engagés. C’est toujours une minorité de gensqui s’engage politiquement ou socialement. Maintenant, sedésintéressent-t-ils ? Je ne crois pas. Je crois plutôt que les jeunesfont une distinction entre le politique, les grandes questions, etla politique, la lutte partisane qu’ils regardent avec cynisme. Lapolitique a deux visages : la recherche de solutions collectives àdes problèmes collectifs et la lutte pour conquérir le pouvoir et legarder. Nous vivons au Québec une période creuse à la recherchede grands projets et de grands leaders. Des gens vont se lever. Lesjeunes vont faire émerger de nouvelles questions tout en continuantà prendre à bras le corps les questions traditionnelles.Jean Raphaël Gosselinjean-raphael.gosselin@hec.caEntrevue avec Sophie Marmousez, prof de compta à HECUn aller simple France-Québec, s’il vous plaît !Au sein de la communautéenseignante de HECMontréal, on retrouvedes gens provenant dediverses nationalités.Il est intéressant deconstater les différentspoints de vue desenseignants provenantde l’étranger à l’égard de l’institution. Voici celui d’uneenseignante adjointe qui en est à sa première session àl’emploi de HEC.Véritable passionnée da la comptabilité, elle a reçu son doctorat en avril2008 à HEC Paris. Dès l’obtention de ce diplôme, Sophie Marmouseza reçu une offre de Montréal pour devenir enseignante adjointe. Ellea sauté sur l’occasion. Le jeudi 13 novembre dernier, L’Intérêt a eu lachance de s’entretenir avec cette enseignante française qui tente des’adapter petit à petit au style de vie montréalais.En premier lieu, lorsqu’on lui demande de décrire les différencesmajeures qu’elle perçoit entre ses anciens collègues parisiens etnos enseignants montréalais, elle met l’accent sur la formalité desrelations. En fait, elle décrit ses relations avec les gens à l’emploi deHEC comme amicales et beaucoup moins formelles que celles avecles gens à HEC Paris. Pour ce qui est des méthodes d’enseignement,M me Marmousez affirme qu’il n’y a aucune différence sur le contenudes cours entre Paris et Montréal.La seule adaptation qu’elle a dû faire est sur le plan de la terminologiede la langue française. Si le contenu du cours est relativement lemême, l’ambiance au sein des classes est une tout autre histoire.En effet, l’enseignante adjointe a remarqué que les étudiants deMontréal étaient beaucoup plus bruyants et agités dans les cours,par rapport à ceux de Paris. À HEC Paris, lorsqu’un étudiant a uncomportement un assez perturbant et dérangeant, on l’exclut dela salle, alors qu’à Montréal, les enseignants sont beaucoup plustolérants envers les comportements marginaux.Elle ajoute que le rapport d’autorité entre étudiants et enseignantsn’est pas du tout le même. Selon M me Marmousez, non seulement lesenseignants sont plus sévères à Paris, mais les étudiants sont plusexigeants envers leurs supérieurs et ne manquent pas une occasionde critiquer leur travail. Cela peut parfois créer des situations detension qui embarrassent souvent les enseignants, ce qu’elle neperçoit pas dans l’institution montréalaise. Par ailleurs, la Françaisequalifie l’ambiance au sein de classe de Montréal très bonnes, positiveet bienveillante. Elle remarque que les étudiants sont enjoués et ontle goût d’apprendre.D’un côté plus personnel, Sophie Marmousez n’a qu’un seul objectif :que ses étudiants comprennent. Pour elle et pour ses collèguesenseignants, la manière d’atteindre ce but importe peu, tant qu’ilsoit atteint. Pour ce faire, elle tente par tous les moyens de semontrer le plus disponible possible et ouverte à répondre à toutesles interrogations de ses élèves. « Ce qui est difficile, c’est lorsquepersonne ne pose de questions. On se demande toujours si s’estparce qu’ils comprennent ou alors qu’il n’osent pas vous aborder. » EnFrance, les enseignants ont accès à un Trombi (il s’agit d’un documentassociant les étudiants et leur photo), cela les aide à personnaliserles élèves de leurs cours.Finalement, quant à son intégration à HEC Montréal, la nouvelleenseignante n’a qu’un seul regret : celui de ne pas avoir eusuffisamment le temps d’en profiter ! Elle a pu remarquer le caractèreamical des gens du Québec en plus de l’atmosphère agréable quirègne au sein de la communauté enseignante. Jusqu’à maintenant,Sophie Marmousez semble très satisfaite de sa nouvelle carrière etest en mesure de bien s’adapter aux différences du Québec.06 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | VOLUME 53, NUMERO 05


Anne-Sophie Pratteanne-sophie.pratte@hec.caLes professeurs :la matière première de HECEntrevue avec le directeur adjoint de HEC, Paul LanoieDOSSIER //Paul Lanoie accueille chaleureusement L’Intérêt dans son bureau, voisin du directeur Michel Patry. L’hommeau regard bleu perçant a accumulé les postes clés au sein de l’administration de HEC : professeur d’économie, directeurdu département d’économie, directeur du B.A.A., pionnier de la cohorte trilingue, directeur du développement durable,et directeur adjoint depuis novembre. Le corps professoral et la planification stratégique de HEC relèvent de lui.Comment HEC recrute-t-elle lesprofesseurs talentueux ?Chaque année, HEC compte beaucoupde nouveaux professeurs. En 2008, 14ont été engagés. En fait, le recrutementest décentralisé par département. Enéconomie par exemple (ainsi qu’enfinance), un congrès annuel réunit leséconomistes universitaires au mois dejanvier. Le département d’économie de HEC épluche des centainesde CV et va rencontrer les candidats potentiels au congrès. J’y suisd’ailleurs allé quatre années. On retient dix candidats qui viendrontpasser une journée à HEC pour donner un séminaire sur leursrecherches. Ils rencontreront plusieurs professeurs, iront luncher etsouper avec eux. À HEC, quand on embauche, c’est pour longtemps.À la blague, on dit que le professeur est bon pour 35 ans. Donc c’estbien que les profs socialisent, voient s’ils ont des affinités, commeils travailleront énormément en équipe.Je vous présente les chiffres : en 2006-2007, HEC comptait214 professeurs, excluant les chargés de cours. Il y a de 450 à500 chargés de cours à HEC.Ce qui fait environ un ratio de 2 chargés de cours pour un prof…Oui. En administration, le ratio chargés de cours/profs est plusgrand que dans les autres disciplines. Le nombre de professeurs parétudiant est plus faible.Comment l’explique-t-on ?(Hésitation…) Je n’ai jamais été impliqué dans le financement del’École… Voici ma perception : nous œuvrons dans un domaine où ilest difficile de recruter les professeurs. Le privé manifeste beaucoupd’intérêt pour les bons profs. En comptabilité et en finance, lessalaires offerts par les entreprises sont extraordinaires. De plus,l’administration est l’un des domaines les moins bien financés. Onreçoit historiquement moins de financement par étudiant par ancomparé aux autres facultés.Malgré les donations du privé ?On ne se sert pas de ces dons pour payer l’épicerie. Ce ne serait pasprudent. Cet argent sert à financer des projets spécifiques. Avecle temps, l’école augmente en taille. Notre but est d’améliorer leratio professeurs/étudiant, de réduire la proportion de chargés decours. Contrairement à certaines universités, on ne joue pas sur laSi certaines universités ne sespécialisent qu’en recherche,HEC mise sur l’enseignement etsur les qualités de pédagogue.taille des groupes. Cela nous permet d’avoir plus de professeurs enpremière année de bac par exemple.Quel est l’impact du nombre de chargés de cours ?On ne peut pas dire que les chargés de cours ne font pas du bontravail ! Ils n’ont pas le même bagage que les professeurs. Plus tuavances, plus tu t’en aperçois. Au MBA et à la MSC, il n’y a quedes professeurs. Ceux-ci ont plus de temps pour mettre à jour lesconnaissances qui évoluent sans cesse.Quels sont les critères de sélection des professeurs ?L’enseignement et la recherche sont les deux critères les plusimportants. À HEC, on veut être bons dans les deux, mais le critèreprépondérant est l’enseignement. Ça fait partie de la culture del’école, de nos valeurs.Lors de la sélection, les profs présentent un séminaire sur leursrecherches. Leur défi est double ! L’auditoire est composé de gensextérieurs à leur domaine ainsi que de professeurs spécialisés dansleur champ de recherche. Ils doivent d’une part vulgariser pour lesprofesseurs non initiés aux sujets et d’autre part impressionnerles spécialistes de leur domaine. Si certaines universités ne sespécialisent qu’en recherche, HEC mise sur l’enseignement et surles qualités de pédagogue.Le corps professoral est très multiculturel. Avez-vousdes quotas de professeurs internationaux à respecter ?Non. Ce sont des professeurs de qualité que l’École attire.L’excellence attire l’excellence. Il n’y a pas suffisamment dedoctorats au Québec pour se fier sur ce bassin. Souvent, les profsarrivent et ne parlent pas français. La cohorte trilingue est donc unebonne opportunité pour eux de pratiquer dans leur langue. Sur les 14professeurs engagés cette année, deux sont Québécois de souche.Je considère que des profs multiculturels représentent un grandenrichissement : ils reflètent le groupe international d’étudiants.Le corps professoralen chiffres :Profs embauchés en 2008 14Nombre de profs en 2006-2007 245Augmentation du nombre de profs 39 (22 %)entre 2001 et 2006Nombre de chargés de cours Entre 450 et 500Cachet d’un chargé de cours 6 500 $ par coursDifférence de salaire entre Entre 3 000 $ et 4 000 $un prof adjoint etpar annéeun prof agrégéDifférence de salaire entre 7 000 $ par annéeun prof agrégé et un prof titulairePourcentage d’étudiants internationaux à HEC 30 %Proportion de professeurs féminins 28 %(adjoints, agrégés et titulaires)VOLUME 53, NUMERO 05 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | 07


AFFAIRES//ANTOINE NIVARDantoine.nivard@hec.caCONSULTANT CHEZ MCKINSEY & COMPANY :LE PROFILSuscitant la curiosité et la convoitise de plus en plus de jeunes diplômés en administration, McKinsey & Companyest indéniablement l’une des plus prestigieuses firmes de consultation sur la planète. S’appuyant sur un réseau de contacts international etsolide d’une clientèle qui rassemble, entre autres, 70 % des compagnies les plus admirées au monde 1 , McKinsey & Company incarne le prestigeet l’excellence en matière de consultation. Pour mettre un visage sur un métier qui fait tant parler de lui dans une école comme HEC Montréalet bien au-delà, L’Intérêt a rencontré deux anciens diplômés de l’École, Natasha Bergeron et Maxime Aucoin, consultants chez McKinsey &Company à Montréal.L’Intérêt : Quel a été votre cheminement académiqueet professionnel ?Natasha Bergeron : J’ai gradué d’un baccalauréat en géniemécanique à l’École Polytechnique en 2000. Après mon bac, j’aiété recruté par McKinsey pour un poste de Business Analyst àMontréal où j’ai travaillé pendant deux ans. Après ces deux annéesenrichissantes dans le domaine de la consultation, j’ai contribué audémarrage et au développement de l’organisation Québec en Formetout en complétant un MBA à HEC Montréal à temps partiel. Une foisle développement et le financement de Québec en Forme assuré, jeme suis fait offrir un poste d’Associate à McKinsey, où je travailledepuis ce temps.Maxime Aucoin : En ce qui me concerne, j’ai obtenu mon BAAà HEC Montréal en 2000, en spécialisation finance et affairesinternationales. Par la suite, j’ai travaillé pendant quatre ans auCirque du soleil, dans le domaine de la planification stratégiquetout en complétant mon CFA que j’ai obtenu en 2003. Après avoirtravaillé pour le Cirque du soleil, je suis rentré chez McKinseycomme Business Analyst pendant 2 ans pour ensuite aller étudier àl’Université Harvard, où j’ai obtenu un MBA. Depuis, je suis retournéchez McKinsey pour travailler en tant qu’Associate également.L’Intérêt : Qu’est-ce qui vous passionne dans le métierde consultant ?N.B. : Même si je souhaite me concentrer dans le domaine de lasanté, qui m’intéresse beaucoup, j’apprécie travailler sur différentsmandats très diversifiés. On travaille en équipe de 2 à 4 personnes dudébut à la fin sur des projets stratégiques pour aider les entreprisesà résoudre des problèmes organisationnels ou opérationnels. Onse penche sur des questions de fond. Comment peut-on améliorerles opérations de telle compagnie ? Quelle stratégie adopter sur lemarché ? Ensuite, j’apprécie beaucoup l’apprentissage continuel.Chez McKinsey, on peut suivre énormément de formations dans tousles domaines, sur des aspects interpersonnels, en finance ou autres.On a également beaucoup de feedback sur notre travail, ça permetde s’améliorer tout le temps. Enfin, les gens avec qui je travaille sonttous très brillants, c’est très stimulant !M.A. : Pour quelqu’un qui a comme objectif d’apprendre, McKinsey,c’est parfait. Il ne se passe pas une semaine sans que l’on apprennebeaucoup de choses. Les gens avec qui on travaille sont intéressantset stimulants. Par ailleurs, l’impact des projets que l’on met enplace est parfois très stimulant. Un client pour qui on a travaillérécemment nous a envoyé un courriel en nous disant que notre projetavait tellement changé les choses que ça lui avait donné un nouveauregain dans sa carrière. C’est très valorisant.L’Intérêt : Pourriez-vous nommer trois qualités requisespour exercer un métier comme le vôtre ?N.B. :1. Le leadership, à savoir, le goût d’entreprendre, d’inspirer et demotiver les autres.2. Les compétences interpersonnelles.3. La capacité à décortiquer et résoudre des problèmes.M.A. :1. La capacité à résoudre les problèmes. Il faut pouvoircomprendre rapidement, structurer et synthétiser des problèmesde haut niveau.2. Le leadership également. On travaille toujours en équipe etsans cesse avec des gens. Il faut avoir d’une part une capacitéd’influencer positivement les autres et d’autre part, unecapacité à défendre son point de vue.3. Le dépassement de soi. On doit vouloir dépasser ses propreslimites tout le temps.L’Intérêt : Quelle a été votre plus grande satisfaction parmiles projets sur lesquels vous travaillez ?N.B. : Quand on travaille dans la consultation, ce qui est trèssatisfaisant, c’est de voir l’impact de notre travail pour nos clients.Je pense notamment à l’un des derniers projets sur lesquels on atravaillé en équipe, on a été très heureux de constater qu’ils ontbien utilisé la réflexion de l’équipe et que les résultats ont étésignificatifs.M.A. : Récemment, j’ai travaillé sur un mandat pour une institutionfinancière américaine qui voulait mettre en place, dans un quartierpauvre de Chicago, des services sous trois volets. Premièrement,des services communautaires, par exemple de l’aide à larecherche d’emploi ou à la préparation de déclaration de revenus.Deuxièmement, des services financiers communs comme des cartesde crédits. Et troisièmement, de la formation comme de la gestionde finances personnelles. Après quatre mois de travail, le projet aconnu un fort succès avec un grand apport pour la communauté dece quartier.Nous devons reconstruireun système où les banquesfinancent l’économie au lieude financer la spéculation.L’Intérêt : A-t-on de plus en plus besoin de consultantsdans les organisations ?N.B. : Le besoin des organisations, c’est la valeur ajoutée que peutleur apporter les consultants. Les mandats s’ajustent selon ce besoinde valeur ajoutée. Les problèmes organisationnels étant de plus enplus mondiaux, les consultants doivent être également de plus enplus internationaux. Par ailleurs, la valeur ajoutée, elle est d’une partdans la solution, mais aussi dans les processus pour la mettre enœuvre, en étroite collaboration avec le client.M.A. : Ce qui est sûr, c’est que le métier de consultant change.Aujourd’hui, ce qui n’était pas le cas il y a 20 ou 30 ans, aucuneentreprise n’a recours à des consultants si les solutions développéesne sont pas implémentées dans l’entreprise. Le travail va donc plusloin. On ne peut plus se contenter d’une réponse théorique; lesprojets doivent pouvoir être mis en œuvre par l’organisation. Çademande donc une relation de plus long terme. D’ailleurs, certainescompagnies ont de plus en plus recours à des consultants sur unebase annuelle. D’un autre côté, pour rejoindre ce qui vient d’être dit,les compagnies ne se comparent plus seulement à leurs concurrentscanadiens ou américains mais se comparent à leurs concurrents surla planète. On a donc besoin de consultants qui peuvent apporter dessolutions aux questions d’internationalisation.1Classement du magazine Fortune’s.08 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | VOLUME 53, NUMERO 05


AFFAIRES//G20 : Le sommetn’est pas à la hauteurQue penser des résultats du sommet du G20 ?Adrien Delanoëadrien.delanoe@hec.caLes faitsLes pays les plus riches et lesnations émergentes appartenantau G20 ont mis au point unplan d’action commun lors duweekend du 15 novembre 2008 au cours d’un sommet exceptionnel àWashington. Il a été dûr de conclure une entente, car de nombreusesdivergences idéologiques existent entre les 20 pays. Le présidentBush est par exemple attaché aux valeurs de liberté de marchétandis que les Européens souhaitent une intervention de l’État plusconséquente quant à la régulation de ces mêmes marchés.Le G20 a apporté des réponses microéconomiques et institutionnellesface à la crise financière mondiale, mais les objectifsmacroéconomiques ont été laissés de côté !Sur le plan microéconomique, une meilleure régulation du systèmefinancier est à venir. Les 20 se sont entendus pour une transparenceaccrue sur les risques des produits financiers pour éviter la volatilitédu risque. Les États ont donné des garanties publiques sur lesressources des banques en contrepartie d’une meilleure gestion deleurs risques respectifs. Le système doit favoriser les investisseurs àlong terme afin de lutter contre les spéculateurs qui agissent sur lecourt terme. Des règles prudentielles (encore floues pour le moment)seront dictées; par exemple, les normes comptables internationaleset les pratiques de rémunération des dirigeants seront encadrées pouréviter les prises de risques considérables. Les critères d’attributiondes crédits seront modifiés, mais il ne faut pas à l’inverse que lesbanques soient trop « frileuses » dans l’octroi de prêts afin de ne pasdéfavoriser l’investissement et donc l’économie. Les régulateursdevront s’assurer que les agences de notation répondent aux normesles plus contraignantes.Même si ces mesures sont encore vagues, surtout quant auxmodalités de leurs applications, elles vont dans le bon sens. Pource qui a trait aux objectifs institutionnels, le G20 mentionne unerefonte des institutions internationales comme le FMI ou la BanqueMondiale. Ces institutions auront de nouveaux mandats, disposerontdavantage de capitaux et accorderont une importance plus grandeaux pays émergents.AnalysePar contre, une absence de volonté de coopération internationalecaractérise les pays du G20. Chacun doit régler ses propres difficultésau niveau national. Les armes telles que les mesures budgétairesexpansionnistes et les baisses de taux d’intérêt sont déjà utiliséespar les États depuis des décennies et ceux-ci les utilisent encoredepuis le début de cette crise, sans grand succès à date. Lespolitiques monétaires expansionnistes peuvent avoir comme objectifla dépréciation du change, ce qui peut être dommageable pourl’économie d’un partenaire n’utilisant pas la même devise.Pour enrayer la crise, il faudrait réduire les déséquilibres globauxdus à l’excès de création monétaire mondiale, causé entre autrespar le déficit extérieur des É.-U., et les anomalies de change commele yuan (devise chinoise), qui est sous-évalué. Ainsi, on éviteraitl’accumulation de réserves de change dans les pays ayant desexcédents extérieurs. Si les liquidités mondiales continuent decroitre rapidement, de nouvelles crises financières se répèteront !On peut légitimement se questionner sur la teneur des résultats dece sommet à la suite de déclarations vagues et peu concrètes. Qu’enest-il de messieurs Brown et Sarkozy, qui annonçaient un « nouveauBretton Woods » révolutionnaire et une refonte du capitalisme ?Le plan d’action affirme que « ces réformes ne porteront leursfruits que si elles s’appuient sur des économies fondées sur leprincipe du libre marché ». Or c’est l’inverse qui se produit avec les« nationalisations » des banques.On ne voit pas de changementsidéologiques majeurs poursoigner la planète capitalisteafin que celle-ci réponde auxdéfis du 21 e siècle !En même temps, « les paysriches » réduisent leur aide audéveloppement et à lutte contrela famine, qui touche plus d’unmilliard de personnes à traversle monde. La crise économiqueactuelle ne doit pas « cacher »la crise alimentaire touchant lespays pauvres, et les membresdu G20 doivent tenir leursengagements financiers enversces populations.Il reste donc beaucoup de travailau G20 pour tenter d’enrayercette crise. Un nouveau sommetse tiendra avant le 30 avril 2009,probablement à Londres, aveccomme nouvel interlocuteur lenouveau président américainélu, Barack Obama. Mais qu’onne s’y trompe pas, Obama seralà pour défendre les intérêtsaméricains (il a été élu pourcela le 4 novembre 2008), alorsLa crise économique actuellene doit pas « cacher » la crisealimentaire touchant lespays pauvres, et les membresdu G20 doivent tenir leursengagements financiersenvers ces populations.attendre un miracle dans les mois qui viennent n’est pas la bonneattitude. Le quotidien de milliards de personnes devrait encore êtrede plus en plus difficile…VOLUME 53, NUMERO 05 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | 09


AFFAIRES//Vous recherchez un stage ou un emploi à l’international ?Christian DenisDirecteur par intérimService de gestion de carrièreDécouvrez quelques-uns des partenairesdu Service de gestion de carrière :Vous désirez consulter les offres de stage et de premier emploiaffichées spécifiquement par les entreprises européennes pour lesétudiants et récents diplômés de HEC Montréal autorisés à travailleren Europe ?En consultant PlaceOJeunes, vousaurez accès à un moteur de rechercheintégré permettant d’effectuer unerecherche selon les critères suivants :début, durée, lieu, domaine ou par mots-clés (ex. stage, finance,Nestlé...). La plupart des emplois affichés sont pour la France etl’Europe, mais on y retrouve également certains postes dans d’autresrégions du monde.Le partenariat entre ALZEA et HEC Montréal vouspermet d’avoir accès à des services spécialisés àun tarif réduit; un rabais de 100 du tarif régulier.ALZEA est une association qui travaille avec des correspondantsdans différents pays tels que : Afrique du Sud, Argentine, Brésil,Costa Rica, France, Hongrie, Inde, Mexique, Pérou, Uruguay etVietnam.ALZEA vous propose des services personnalisés :- Trouver un stage en fonction de votre demande- Trouver votre logement dans la ville d’accueil- Vous accueillir à votre arrivée et assurer un suivi pendantvotre séjourEn consultant Goinglobal, voustrouverez des renseignementsessentiels à votre recherched’emploi et de stage dans plus de 23 pays : Afrique du Sud,Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Canada,Chine, Corée, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, HongKong, Inde, Irlande, Italie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Singapour,Suède, Suisse ou Royaume-Uni, villes américaines.En plus d’un moteur de recherche en lignepour la recherche d’emploi, vous avez accèspour chaque pays à de l’information ciblée sur : les tendances dumarché, les permis de travail et les visas, le coût de la vie, la culture etles communications interculturelles, la préparation de votre curriculumvitae et l’entrevue d’embauche. Vous pouvez également avoir accès àdes conseils professionnels.Le moteur de recherche JOBspyder vous permet de faire unerecherche sur les offres d’emploi affichées sur les sites publics etplus de 10 000 sites Web d’entreprises et de gouvernements danstoutes les régions du Canada. Sur la version anglaise du site, vousavez également accès aux offres d’emploi aux États-Unis.L’Association européenne des anciensde HEC Montréal organise différentesactivités de réseautage avec ses membres et les partenaires del’École. Située dans les mêmes locaux que le Bureau international– Europe, elle affiche des offres d’emploi et de stage sur son siteInternet. Elle met également à votre disposition des guides d’aide àla recherche d’emploi pour la France et l’Europe.Pour profiter de la gamme complète des services offerts parnos partenaires, il est essentiel d’y accéder via notre siteInternet : http://www.hec.ca/sgc/etudiants.010 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | VOLUME 53, NUMERO 05


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AFFAIRES//Caroline PailliezET Julien Duboutcaroline.pailliez@hec.cajulien.dubout@hec.caIl accuseL’État cloué au piloriMercredi 5 novembre. « Je suis un contrariant », déclare Michel Kelly-Gagnon, le président du Conseil du patronat du Québec,lors d’un diner-conférence donné au cœur du grandiose centre Sheraton. Réunie sous l’égide de l’association du Fonds de placement de HEC,l’assemblée d’étudiants écoute, plutôt étonnée, les explications du président du Conseil. « Un contrariant est quelqu’un qui ne suit pas lesmouvements de la masse », rajoute t-il. Car plutôt que de condamner les excès du système capitaliste, c’est l’État qu’il accuse.L’État américain, responsable de la criseIl l’accuse… de trop s’impliquer dans l’économie. Eh oui,contrairement à une idée reçue selon laquelle, depuis la secondeguerre mondiale, l’Amérique est le bastion du libéralisme,l’économie américaine est bien loin d’être totalementdéréglementée. Preuve à l’appui : « le budget total des organismesaméricains de réglementation économique étaient de 2,3 milliardsde dollars. Or en 2008, il était de 6,1 milliards (tout cela en dollarsconstants de 2000). » Autrement dit, les ressources consacrées à laréglementation ont connu une augmentation nette de 165 % durantles 3 décennies.À l’origine des abusPour M. Kelly-Gagnon, il y a eu certes des abus de la part de certainsinvestisseurs, mais il faut remonter à l’origine de ces écarts. L’étata eu la main bien trop longue au goût du porte-parole du patronatet cela aurait favorisé la venue d’une telle situation. « La moitiédes hypothèques étaient rachetées par deux quasi-sociétés, dessociétés à moitié publiques et à moitié privées, nous explique-t-ilplus tard, lors d’une entrevue, en citant Freddie Mac et Fanny Mae.Or, ces deux entreprises bénéficiaient non seulement d’une garantiefinancière de l’État américain, mais également de conditionsréglementaires privilégiées. » En bref, les investisseurs ont abusédes possibilités car ils se savaient protégés financièrement parl’État en cas de crise, et cela les auraient encouragés à placer àoutrance. « Par ailleurs, le gouvernement Clinton a fait voter une loipermettant aux entreprises d’abaisser leurs critères d’éligibilité etainsi de prêter plus facilement du crédit à une clientèle ‘généralementignorée’ », ajoute-t-il. Là encore, c’est par l’initiative de l’État queles entreprises se sont laissées emportées à leur folie prêteuse. Etapparemment, le socialiste Tony Blair – ou le « centriste éclairé » –,aurait le même discours, s’empresse-t-il de préciser.Le monde des affaires, un conte de féesLe bon gestionnaire n’agit pas sans morale. « On a tous dansnotre vie une petite voix intérieure, affirme-t-il à l’assemblée, ilfaut apprendre à l’écouter, elle est puissante et c’est une sourced’enrichissement ». De toute manière, selon Michel Kelly-Gagnon,le crime ne paie pas, ceux qui n’ont pas d’éthique morale finissenttoujours par se faire attraper et, en général, les plus riches hommesd’affaires québécois ont des valeurs irréprochables. Donc, si l’onpousse plus loin l’analyse de ces propos, les gentils investisseurs,remplis d’une moraleirréprochable, n’auraient pasl’idée d’abuser du système.Pourquoi donc, diable,légiférer ? N’oublions pasde préciser que la majoritédes entreprises qui cotisentau Conseil du patronat duQuébec sont des grandesentreprises et non des PME.« J’irai même un peu plus loin, ajoute-t-il. Nous, les gens d’affaires,les gestionnaires, on nous accuse souvent de réduire l’économieà une simple affaire de chiffres et c’est pour ça que dans certainsmilieux de la société, nous sommes vus comme des gens sansidéaux. Et même des gens dont les intérêts contredisent les grandsidéaux sociaux qui pourraient être réalisés par des interventionsencore plus ambitieuses de l’État.Mais la création de richesse, c’est un idéal. La possibilité pour lesindividus d’être plus libres et de réaliser leurs ambitions avec plusde moyens, c’est un idéal. La possibilité d’avoir plus de richessesdisponibles pour s’occuper des plus démunis ou des problèmesenvironnementaux ou d’autres questions, c’est un idéal. »L’utilité de l’intervention de l’ÉtatPour M. Kelly-Gagnon, le rôle de l’État dans l’économie est sujet àdiscussion. Fort de son discours libéral, il s’interroge sur l’efficacitéet les conséquences des politiques de réglementation desmarchés, laissant à l’étudiant le soin de répondre lui-même. « Si legouvernement lance de gros programmes de dépenses et retombedans les déficits, est-ce que l’économie va croître plus vite, ou estcequ’on va prolonger la récession ? »Rien ne sert de légiférer,il faut punir à point !Et puisque l’État est un frein au développement des entreprises, ilfaudrait éviter de « légiférer pour rendre impossible la fraude ou lastupidité. Mais en revanche, on peut légiférer pour sanctionner plussévèrement les fraudes ou les malversations. »La possibilité d’avoir plusde richesses disponiblespour s’occuper des plusdémunis ou des problèmesenvironnementaux ou d’autresquestions, c’est un idéal.On peut comprendre son aigreur envers l’État : toute entreprisefrissonne à l’idée de se retrouver pénalisée par une loi, surtoutlorsque la concurrence mondiale est forte; et c’est défendable. Maisl’État n’a-t-il vraiment aucun rôle à jouer ?Lors d’une entrevue, M. Kelly-Gagnon déclare considérer avecinquiétude les mois à venir pour les entreprises québécoises. Onmanquera de liquidités, ce qui posera problème pour le renflouementdes régimes de retraite à prestations déterminées. « On travaille, àl’avenir, à obtenir un assouplissement des règles », nous dit-il. Il estvrai qu’il va falloir faire des efforts, mais lorsqu’un salaire de hautdirigeant tourne autour de 30 millions de dollars par an, on peuttrouver à en redire 1 .1Le journal Les Affaires, dans sa publication du 23 octobre 2008, donnait une moyenne de8 528 304 dollars comme étant la « rémunération annuelle moyenne des 100 présidents d’entrepriseles mieux rémunérés au pays, selon le Centre canadien des politiques alternatives ».012 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | VOLUME 53, NUMERO 05


Simon Pouliotanalyste secteur industrieldu FPHECsimon.pouliot@hec.caAvant de faire le sautLe FPHEC rend visite à J.P.Morgan à New York !Les contextes financier etéconomique actuels ont dequoi donner des maux de têteà tout investisseur n’ayantpas liquidé ses positionssur le marché boursier auxalentours de la mi-octobre2007 (c’est-à-dire presque toutle monde), période à laquelleles premières secousses d’uneffondrement se préparant depuis plusieurs années ontcommencé à se faire sentir. Rares sont ceux qui avaientanticipé l’étendue des pertes de richesse que créeraient despolitiques de crédit facile et d’endettement insoutenable.Or, les opportunistes ne voient pas la situation d’un mauvais œil. Le31 octobre dernier, l’équipe du Fonds de placement de HEC partait endirection de New York suite à l’invitation d’Anne-Marie L. Monette,vice-présidente des ventes institutionnelles chez J.P.Morgan. Lebut de cette visite, lors de laquelle nous nous sommes entretenusavec M. Bhupinder Singh, un stratège de l’imminente banque, étaitd’établir la meilleure façon de profiter de la crise économique aupoint où elle en est rendue dans une optique de stratégie à moyenlongterme.Il ressort avant tout de la conjoncture mondiale que les paysémergents, dont le « BRIC », auront d’énormes difficultés à poursuivreune croissance jusqu’à présent soutenue majoritairement par desprêts (et pas nécessairement des investissements, comme on atendance à le croire) des pays européens et des États-Unis. Lesbesoins de liquidités à domicile (« plans de restructuration » étatsunienset européens de toutes sortes – j’inclus la rescousse étatiqued’entreprises publiques, déficit jumeau des États-Unis, etc.) ainsique le resserrement du crédit ont pour effet de fermer le robinetdes flux monétaires vers les pays émergents. Or, les échéances deremboursement des prêts octroyés pendant les dernières annéesConcours interuniversitaire de photographie1500 $ en prix pour les photographes amateursDans le cadre du 23 e Concours interuniversitaire de photographie mettant en jeu 1 500 $ enprix et mentions, les photographes amateurs sont invités à envoyer une œuvre représentant lathématique de cette année : Répétition.n’ont pas reculé, et les pays créanciers exercent de plus en plusde pression sur leurs débiteurs, dont le fonds de roulement se voitcoupé. À savoir si le rebondissement des pays émergents suite àla crise présente une opportunité d’investissement, monsieur Singhrépond que « the investors don’t want to get burnt twice… »Selon lui, les investisseurs voient plutôt, paradoxalement, plus desécurité dans l’économie américaine, dont les fondamentaux sontbeaucoup plus solides. Il ne s’étonnerait donc pas de voir un retourdes capitaux dans le marché américain, qui apparait d’ailleurslargement sous-évalué. En effet, 56 % des titres américains setransigent à moins de dix fois leur bénéfice, un niveau qui ne s’étaitpas vu depuis la fin des années 80 (clin d’œil à Warren Buffetqui déclarait, le 16 octobre dernier, voir dans les prix des actionsaméricaines une aubaine exceptionnelle). À mon avis, la soliditédes fondamentaux est remise en question par le spectre de lafaillite de GM-Ford-Chrysler, et les marchés américains sont encoretrop bouillants pour y investir.D’ailleurs, des multiples cours/bénéfice aussi bas ne sont pas uneraison pour se jeter tête première dans les titres américains. Certes,le potentiel de gain parait alléchant, mais certains indicateursindiquent que les marchés n’ont pas touché le fond. La volatilitéquotidienne du S&P 500, par exemple, s’élève au dessus de 6 % parjour (nous parlons ici de l’écart quotidien entre le sommet et le creuxde l’indice) pour les dernières semaines. Les données historiquesdes grandes crises indiquent quant à elles qu’une volatilité intraquotidienned’un maximum de 3 % soutenue pour 30 jours indiquaitque les marchés avaient frappé le fond qui précède la reprise.Un autre indicatif à suivre en période de ralentissement économiqueest le bénéfice par action (ou EPS). La baisse moyenne de ce ratiopour le S&P 500 pendant les récessions états-uniennes depuis 1935était de 20 %, alors que ce ratio affichait en début novembre unebaisse cumulative de 19 % depuis le début du déclin. Également,le PIB réel (ajusté pour l’inflation) a connu une baisse moyenne deAvalanche, abondance, déferlementMultitude, myriade et récurrenceSaisir la cadence, comme un écho de récidiveLes photographies reçues seront évaluées par un jury composé de trois personnes reconnuespour leurs compétences dans les domaines de la photographie et des arts. Les critèresd’évaluation des photographies sont l’originalité de la vision, l’habileté technique, le traitementphotographique et l’impact visuel de l’image.AFFAIRES//2,1 % pendant les récessions, alors qu’il avait reculé de 2 % aumoment de rencontrer M. Singh.Si le passé était garant du futur, il serait possible d’affirmer queces indicateurs économiques montrent une approche vers le creuxde la récession. Or, les chiffres empirent de jour en jour, et nul nepeut affirmer avec certitude que la récession, qui semble s’étendreà l’échelle mondiale, se comportera comme celles du passé.Lorsque questionné sur les perspectives d’investissement dans lesentreprises canadiennes, le stratège des marchés américains deJ.P.Morgan souligne que les prix des commodités resteront bas, cequi rend de nombreux titres moins attrayants. Il faut néanmoinspréciser que le Canada est le pays avec les finances publiques lesplus enviables du G7 avec une dette ne représentant que 26 %du PIB, un marché immobilier que le FMI qualifie d’équilibré et lesecteur bancaire le plus sain au monde (c’est-à-dire solvable avecun solide bilan), selon la Banque Nationale. D’autre part, selonSantiago Oyola (analyste secteur conjoncture du FPHEC), le Canadapossède un levier pour revigorer l’économie supérieur à celui desÉ.-U. : en effet, notre taux directeur est à 2,25 % (il sera révisé le9 décembre), et le leur n’est qu’à 1 %, ne laissant qu’une faiblemarge de manœuvre.Après avoir longuement discuté du portrait macroéconomique etfinancier actuel, M. Singh nous lance une question qui fait l’objetde réflexion dans les bureaux de J.P.Morgan : après les bullestechnologique et immobilière, quelle sera la prochaine bulle àéclater ? L’hypothèse d’une bulle des technologies vertes estamenée à la table, or il semble que ces entreprises, sans subventionsgouvernementales, ne réussiront pas à devenir le centre d’attentiondes investisseurs dans un futur proche. Et pourquoi pas une bulledes soins de santé ? Pas bête après tout, lorsque l’on considèreque l’engouement soulevé par le vieillissement de la population(particulièrement des baby-boomers) incite plusieurs investisseursà miser gros sur les titres pharmaceutiques et autres.Une sélection des meilleures photographies reçues constituera l’exposition itinérante qui voyagerapendant un an à travers les 14 institutions participantes. Le fait de voir l’une de ses photographiessélectionnées pour l’exposition constitue en soi une forme de reconnaissance pour l’auteur.Organisé par le Regroupement des services universitaires d’animation culturelle et communautaire(RESUACC), ce concours est ouvert à tous les étudiants de tous les cycles d’études.Pour y participer, il suffit de remplir la fiche d’inscription qui se trouve dans le dépliant informatifdisponible au bureau des Activités culturelles de Services aux étudiants (local C-2524 du PavillonJ.-A.-DeSève) ou sur le site www.sac.umontreal.ca en format PDF.La date limite pour la remise des photographies est le 13 février 2009.Info-concours : 514 343-6524VOLUME 53, NUMERO 05 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | 013


AFFAIRES//Bruno Gosselinbruno.gosselin@hec.caLes apprentisconsultantssont ébranlésChronique du club deconsultation en managementLe CCM est heureux de pouvoir poursuivre son expérience dans L’Intérêt. Sachez que, dorénavant,nous offrirons une chronique sur la stratégie à chaque parution. Nous vous l’annonçons : les articlesque nous avons écrits dans la dernière édition ont causé une onde de choc. Suite aux différentscommentaires que nous avons reçus, il est clair que le sujet de la consultation en stratégie intéresseà la fois les étudiants et la direction de l’École. Plusieurs ont décrié l’article La Consultation, unNo-Man’s land pour HEC, affirmant qu’il était trop décourageant et peignait un portrait plus sombreque la réalité. Ironiquement, plusieurs des étudiants se dirigeant vers une carrière en consultation sesont sentis revitalisés ! À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire : l’imperméabilité de ce domainesemble être justement l’un de ses attraits !Pour ceux qui sont plutôt dans la catégorie des découragés, ne vous inquiétez pas ! Le portrait est plusrose que nous l’avons fait savoir : plusieurs firmes engagent à HEC, plus d’une dizaine d’étudiants sontplacés chaque année ! Nous publierons une étude à la rentrée des classes en janvier pour le démontrer.Sachez seulement que le message reste le même : pour vous démarquer, il faut vous impliquer.L’initiative personnelle est le meilleur outil pour se bâtir une carrière à son image. Venez égalementnous voir au local du CCM pendant nos permanences pour plus d’informations.La consultation,parlons-en !Julien Schneiderjulien.schneider@hec.caLe conseil en stratégie est une industrie opaque, qui agit dansles eaux troubles des salles de directoire. Le travail des cabinets ne fait pas la une des journaux,contrairement aux compères investment bankers. Ces hommes de l’ombre cultivent le mythe autour deleur profession. Alors comment en savoir plus sur ce qu’ils font ? Qui sont-ils et comment pensent-ils ?Voici un petit tour d’horizon des différentes sources d’informations possibles :- La base : Le Vault Guide sur Careers in Consulting ou encore Guide to Top 50 Consultancies. Cesguides sont très complets et dressent un bon portrait des firmes, des processus de selection et sontagrémentés de quelques témoignages. Ils sont accessibles gratuitement par le site du Service degestion de carrière, alors profitez-en !- Les livres et autres publications des firmes sont un bon moyen de se plonger dans leur cultured’entreprise et d’en apprendre plus sur leur façon de fonctionner. The McKinsey Way éclaircitbeaucoup de choses sur l’énigmatique firme aux 10 000 MBA et donne de nombreux insights fortintéressants. Toutes les firmes publient également des bulletins d’informations et des articles surdes sujets d’actualité. Les sites de SECOR, Deloitte, Bain ou encore Booz&Co peuvent s’avérer êtredes mines d’or pour les travaux de session – avis aux intéressés.- Les blogs permettent enfin de trouver des informations plus personnelles et d’en apprendre plussur la vie d’un consultant au quotidien. Bien que les blogs donnent beaucoup d’informations quevous ne trouverez jamais sur un site Internet, certains sont plus romancés que d’autres. Curieuxd’en savoir plus sur l’ambiance au travail, sur les clients (embêtants parfois), sur les stagiairesmaladroits, sur les trucs Excel et Powerpoint qui facilitent la vie ? Le site www.consultantninja.comest un très bon point de départ qui vous emmènera sur la route avec un consultant au rythme deposts plein d’humour et de sarcasmes.014 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | VOLUME 53, NUMERO 05


VIE ÉTUDIANTE//Le MarketDatingLe Speed-dating Marketing : une soirée qui a allumé les passionsStéphanie Yaredstephanie.yared@hec.caLe 12 novembre dernier, j’ai faitle plein. Oh non, je ne suis pasici pour vous parler du prix del’essence qui descend presquesous la barre des 80 sous. Non,j’ai puisé l’essence intrinsèquedu merveilleux monde des idées.L’espace d’une soirée, nousétions réunis entre « marketeux ». Concept réinventé, le SpeedDating Marketing ne m’a pas laissée sur ma faim (du moins, ausens figuré !). Le ventre vide, mais les idées bien en place, j’étaisà la recherche de l’éclat sacré que l’on trouve dans le regard d’unepersonne épanouie au travail. Et je l’ai trouvé particulièrement vifdans les yeux d’Andrea Fortin, chargée de projets chez Revolver :« On ne choisit pas d’aller en pub, on est fait pour la pub. » Des proposinspirants qui nous rappellent l’importance de choisir un travail parcequ’on l’aime et non parce qu’on aime le salaire et le prestige relié.Petites firmes, grosses firmes, les tables étaient dispersées et les5 minutes de dating m’apparaissaient souvent courtes. Procter &Gamble, Cossette, Vidéotron, Bleu Blanc Rouge, Revolver, Tata…tour à tour, je découvrais des parcours différents. Soudainement, jeme suis demandé : mais qui donc a dit que le marketing n’était pasprometteur ? Suivez le conseil du représentant de Cossette : « Sachezce que vous voulez et prenez les devants. »Bref, ceux qui comme moi étaient présents (nous étions biennombreux, un record !) ont dû apprécié l’atmosphère conviviale, lapossibilité de réseauter et les conseils donnés. Également, on voitclairement que faire partie d’une association est presque un « must ».Les invités avaient en effet tous ce point en commun.Les pistes d’amélioration ? Une plus grande variété. À un moment, lesagences de pub s’enchaînaient l’une à la suite de l’autre… alors quenous n’avons pas beaucoup vu d’autres facettes du marketing, commele marketing international, le marketing social ou l’événementiel. Puis,pour certains candidats, j’aurais apprécié une discussion plus naturelle.Les discours préparés et répétés m’intéressaient moins, même siévidemment c’est souvent les mêmes questions qui reviennent.Outre cela, chapeau !Romain AubertCollaboration spéciale, AIESECromain.aubert@hec.caL’exécutif sortant : (de gauche à droite) Henri Casalis et Sokmean Nou(VP Relations corporatives), Walid Al-Khatib (VP Finance), Chloé Perrin-Macgaw(VP Communication), Raphaëlle Patault (VP Talent Management), Royce Lee (Président)et Samuel Gex-Fabry (VP Échanges sortants).Six lettresqui ont 50 ansUn gala haut en couleurspour les 50 ans de l’AIESECDans la continuité des célébrationsde son cinquantenaire, AIESEC HEC atenu le samedi 15 novembre un galaannuel exceptionnel au jardin intérieurdu Collège de Maisonneuve. Plus de50 membres, ainsi que des anciens del’Association et des représentants desautres universités montréalaises se sontmis sur leur 31 pour une soirée, dansune atmosphère improbable au cœurde plantes tropicales. M me Lyne Heroux,directrice du Service aux étudiants,représentait la direction de l’École.Le gala a notamment permis derécompenser les membres à divers titres : intégrité, excellence, participation… en accord avec lesvaleurs que promeut l’AIESEC. Au cours de la soirée, la constitution de l’exécutif 2009 a également étédévoilée. Chacun des VP 2008 a été remercié et s’est vu remettre une peluche à son effigie, de l’oursonmarin à la tigresse en bikini. Marlène Mazuyer, membre de l’année, a également reçu une bourse de300 $ de Voyages Campus afin d’assister à une conférence nationale ou internationale de l’AIESEC. Lasoirée s’est achevée dans une ambiance survoltée au club 1234.AIESEC est la plus grande organisation étudiante au monde, propose des expériences de leadershipuniques, ainsi que des programmes de stages dans différents domaines. Si vous êtes intéressés poureffectuer un stage dans l’un des 105 pays couverts par l’AIESEC : écrivez à aiesec@hec.ca ou consulteznotre site : www.aiesec.ca/hec.AssociationCourse Croisièrede l’EDHECUne association de régate(course de voiliers) dans un pays où l’on ne peutnaviguer que 5 ou 6 mois par an ? Étrange.Cyprien Graucyprien.grau@hec.caEn fait, cette association, peu connue des étudiants de HECMontréal, a pour but d’emmener ses membres représenter notrechère école sur les côtes françaises lors d’une compétition qui rassemble chaque année plus de 6000étudiants de 20 nationalités différentes. Depuis déjà plusieurs années, l’équipe de HEC Montréal y estprésente et tient tête aux meilleurs équipages français (qui eux, peuvent s’entraîner toute l’année) tantsur le plan de la course que sur le plan de la fête !Cette année, la 41 e édition de la Course Croisière de l’EDHEC se déroulera à La Rochelle du 18 au 25 avrilet présentera deux parties distinctes : la régate, avec près de 210 bateaux engagés, et la course sur terre,combinant course à pieds, course d’orientation et pratique de sports tels que la descente en rappel, lecanoë, le tir à l’arc, le VTT, …Cette année, les sélections ont montré que HEC Montréal comptait dans ses rangs des voileux aguerriset de courageux coureurs ! C’est pourquoi nous avons revu nos ambitions à la hausse : nous espéronsdécrocher la 1 e place des équipages internationaux en voile, comme en course !Cependant, nous avons besoin de fonds pour nous envoler vers la France et pour louer le bateau. C’estpourquoi nous vous invitons à ne pas passer à côté des activités et des soirées que l’association de laCourse de l’EDHEC vous proposera tout au long de l’année !Au plaisir de vous voir lors de nos prochaines activités, et bon vent !VOLUME 53, NUMERO 05 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | 015


POLITIQUE//Marc Daoustmarc.daoust@hec.caDes élections vides de sensAprès les élections fédérales et lesprésidentielles américaines, JeanCharest a décidé de nous lancer en campagne électorale en espérantobtenir un gouvernement majoritaire pour son prochain mandat, sousprétexte qu’il serait en mesure de mieux diriger le Québec à traversla crise financière qui fait rage un peu partout dans le monde. Lesdernières élections datant d’il y a seulement un an et demi, les partisétaient plus ou moins préparés à cette campagne électorale et doncaucun d’entre eux n’a réussi à identifier les enjeux à considérer pourséduire les électeurs. C’est probablement pour ces raisons que dessondages ont rapporté durant la campagne que près de 51 % de lapopulation n’y portait aucune attention.Le portrait politique du Québec a bien changé depuis les 30 dernièresannées. À l’époque où René Lévesque était porté au pouvoir, en1976, les enjeux qui concernaient la population étaient beaucoupplus palpitants. Suite à la Révolution tranquille, c’est-à-dire aprèsavoir nationalisé son électricité et après s’être affiché mondialementen organisant l’Expo 67, le Québec semblait prêt à prendre son envol,se détacher du Canada, prendre ses propres décisions et financer sespropres institutions. C’est pourquoi les élections de l’automne 1976avaient suscité énormément d’attention : René Lévesque proposaitpour la première fois aux Québécois de tenir un référendum afin quele Québec devienne souverain. Ces élections détiennent le record dutaux de participation au scrutin : 85,27 % des électeurs ont voté le 15novembre 1976. Même que, suite à l’élection de Lévesque, plusieursavait fêté dans les rues pour célébrer le fait qu’un parti souverainistesoit pour la première fois porté au pouvoir.L’élection de 2007 avait obtenu un taux de participation de 71 %, etétant donné la lassitude des Québécois à l’égard des élections, laparticipation au scrutin de 2008 ne sera pas mieux. Une campagneélectorale cacophonique, voilà ce que les politiciens d’aujourd’huinous ont offert. Jean Charest, qui voulait faire de l’économie leprincipal enjeu de cette campagne, n’a pas su donner le ton et doncil était plus ou moins convaincant à savoir si c’était réellement pourle bien de l’économie qu’il avait dissout la chambre d’assemblée le5 novembre dernier et non simplement que pour des fins partisanes.Pauline Marois n’a pas été plus convaincante avec son slogan « unenfant, une place ». Il est vrai qu’il est important d’investir dansles garderies, mais il ne faut oublier qu’il y a aussi des routes, deshôpitaux et des écoles où il faut investir. Mario Dumont a parlé deprivatiser Hydro-Québec alors que la Bourse est en chute libre, il n’afait que du coq-à-l’âne tout au long de la campagne dans l’espoir detrouver un sujet qui saurait lui attirer des votes en sa faveur, commeil l’avait si bien fait en 2007 avec les accommodements raisonnables.À Québec Solidaire, ils veulent plutôt anéantir la classe bourgeoisedu Québec afin de mieux venir en aide aux plus démunis. Bref, pleinde grandes mesures que l’on promet un peu partout pour simplements’attirer la faveur populaire.Découragés par la politique d’aujourd’hui, les Québécois attendentun nouveau souffle, de nouvelles idées pour qu’enfin la provincepuissent briller à l’international. Quel projet va réussir à rallier l’intérêtcollectif des Québécois ? Nul ne le sait, mais une chose est certaine :ce n’est pas en observant ce qui s’est dit lors de cette campagneélectorale que nous trouverons notre réponse.016 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | VOLUME 53, NUMERO 05


POLITIQUE//Emmanuel Darmonemmanuel.darmon@hec.caDu sang au DarfourSans raison et cent explications« Soixante ans après la libération des camps de la mort nazis, trente ansaprès le Cambodge, la promesse du «jamais plus» sonne creux. Ils pourront avoir à répondre collectivement etindividuellement pour ce qui est en train de se passer au Darfour. » C’est avec ces mots que Koffi Annan a conclut sonmandat de Secrétaire Général des Nations-Unies en décembre 2006.Le Darfour n’est pas un pays, mais une région de l’Ouest du Soudan,lui-même situé à l’Est du continent africain, juste au sud de l’Égypte.La population du Darfour compte plus de 6 millions d’individus (pourvous donner une petite idée, c’est l’équivalent de la population juiveexterminée par le régime nazi…) et Darfour signifie « la maison desfours » en arabe… Vous l’aurez vite compris, je ne suis pas en trainde vous conseiller une destination où faire bronzette sur la plage…Le Darfour est une terre aride et depuis les années 70, ladésertification s’est très nettement accélérée. On associe souventle réchauffement climatique aux malheureux ours polaires à larecherche d’un petit bout de banquise (paix à leurs âmes). Mais leréchauffement climatique, c’est aussi et surtout des populationsentières qui se déplacent et se battent pour l’eau qui se fait deplus en plus rare au Soudan. À cet « or bleu » il faut ajouter ladécouverte de « l’or noir » dans les années 80, qui ne vient bienévidemment pas arranger le malheur des Darfouris. Enfin, comme ilest coutume dans un conflit africain, il faut mentionner la présencede différentes ethnies avec d’un coté les tribus « noires-africaines »non arabophones (les Fours, les Masalits et les Zaghawas) qui neprofitent pas des ressources pétrolières du pays, et de l’autre cotéles « Arabes » qui détiennent le pouvoir.C’est ainsi que depuis 2003, le Darfour est le théâtre d’un terribleconflit, ou peut-être même du premier génocide du 21 e siècle. Au norddu Soudan, on trouve les forces armées du gouvernement d’Omar AlBachir, un sanguinaire dictateur africain partisan d’un Islam radical,proche d’Al Qaïda. Au Sud, ce sont les forces rebelles, violemmentopposées au pouvoir en place. Et à l’Ouest, le Darfour où on trouvedu pétrole ! Qui dit pétrole dit belligérants étrangers avec d’abordla Chine mais aussi la Russie qui fournissent très généreusementen armes le gouvernement de Khartoum (capitale du Soudan) enéchange de plus de 65 % de la production totale de pétrole du pays.De l’autre coté, les Etats-Unis, proches du SPLM, l’armée populairede libération du Soudan, un des principaux groupes rebelles. Il estimportant de noter que la quasi-totalité de la population soudanaiseest musulmane, mais certains le sont plus que d’autres, et lesSoudanaises sont noires, mais encore une fois, certains le sontplus que d’autres… Une subtilité qui échappe à la plupart d’entrenous, mais qui n’échappe pas aux Janjawids. Les Janjawids sontces milices arabes qui répondent aux ordres du président Al-Bachiret qui se livrent aux massacres les plus abominables : femmesviolées et assassinées, enfants égorgés ou contraints de prendreles armes, villages pillés et parfois même bombardés, populationsdéplacées… un véritable carnage a lieu tous les jours dans cettetriste région d’Afrique.Il est difficile de fournir des chiffres exacts sur ces horreurs tant lasituation est confuse. On estime néanmoins que depuis le début duconflit, il y a eu au Darfour plus de 200 000 morts et quelque 2 millionsde déplacés. Mais le gouvernement réduit de manière éhontée à « 10000 » le nombre de victimes de ce qu’il qualifie de « guerre civile » oude « conflit armé ».le Darfour est le théâtre d’unterrible conflit, ou peut-êtremême du premier génocidedu 21 e siècle.Premier point. Pour qu’il y ait un conflit armé, il faut deux partiestoutes deux armées. Or ce conflit n’est qu’à sens unique. Ce ne sontpas les groupes rebelles du Darfour qui se font massacrer mais lesvillages des différentes ethnies d’où proviennent ces groupes. Desvillages essentiellement composés de civils sans défense qui fontface à des milices surarmées (made in China) appuyées par uneaviation qui se déguise parfois aux couleurs de l’ONU pour berner laprésence impuissante des soldats de l’Union Africaine.Deuxième point. Ma difficulté à trouver des chiffres sur ces tueriesau Darfour, est-ce le simple fait de massacres commis de manièredésorganisée ou s’agit-il d’un génocide, avec cette volonté trèsparticulière aux génocidaires d’effacer très soigneusement toute tracede sang ? L’écrivain Bernard-Henri Lévy, en visite dernièrement auDarfour, décrit de manière très poignante les immenses distances qu’ila parcourues dans un paysage où toute trace de vie semble effacée. Lesvillages calcinés ne sont plus que des taches noirâtres sur un sol où il nereste que des carcasses d’animaux trop robustes pour disparaitre avecl’usure du temps et trop lourds pour pouvoir être déplacés rapidement.Assiste-t-on aujourd’hui à un nouveau génocide ?Si cette question mérite d’être posée, c’est parce qu’un génocidepourrait justifier une intervention armée de l’ONU, qui aujourd’huine fait qu’assister silencieusement à ce terrible drame. Un génocidene désigne pas de simples massacres, mais c’est l’exterminationphysique, intentionnelle, systématique et programmée d’un groupeou d’une partie d’un groupe ethnique, national, religieux ou racial.Il serait indécent ici decompter les morts et decommenter la manière.La question est plutôt desavoir si le gouvernementsoudanais cherche ànettoyer le Darfour de sespopulations « trop noires »aux coutumes religieuses« douteuses »… « Il y ades motifs raisonnablesde croire qu’Omar HassanAhmad Al-Bachir doitrépondre pénalement de10 chefs d’accusationpour génocide, crime contre l’humanité et crime de guerre », a déclaréLuis Moreno-Ocampo, le procureur de la Cour Pénale Internationale(CPI), le 14 juillet dernier.Mais doit-on attendre que le conseil de sécurité de l’ONU (au seinduquel siège la Chine et la Russie…) qualifie de « génocide » les tueriesau Darfour pour que la communauté internationale puisse intervenir defaçon militaire et non seulement humanitaire dans la région ?Les altermondialistes s’y opposent. Respecter les Africains serait decroire en leur capacité d’arranger seuls leurs propres problèmes. Maisla mondialisation n’est plus un concept, c’est une réalité qu’il fautsavoir accepter. Ce n’est pas tomber dans un néocolonialisme que decroire au « droit d’ingérence » en considérant simplement qu’il n’y aqu’un genre humain, ce qui supposerait alors que lorsqu’un hommeest menacé quelque part dans le monde, c’est toute l’humanité quidoit être concernée.Bref, rappelons-nous simplement que c’est une intervention américainequi a pu mettre fin à la solution finale des nazis, c’est uneintervention de l’OTAN qui a pu arrêter les massacres en Bosnie,et c’est une absence honteuse d’intervention de la communautéinternationale qui a permis le génocide rwandais. À la différencedes précédents génocides, la situation du Darfour évolue demanière beaucoup plus lente. Le gouvernement de Khartoum utiliseaussi l’arme du harcèlement, de la privation, de l’abandon pourlaisser mourir à petit feux les Darfouris… Si l’on peut accuser lesmilices Janjawids des pires crimes, fermer les yeux sur les horreurscommises au Darfour ne peut que déshonorer notre génération quel’on accusera alors de « crime d’indifférence. »VOLUME 53, NUMERO 05 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | 017


CHRONIQUE//Alexandra Coudrayalexandra.coudray@hec.caAmours etdésamoursMon fol et bel ami. Tu es beau, fascinant, et ta venue mefait toujours tressaillir. Rien n’y change, tu es là et je me transforme.Je t’observe aussi, scrute ton évolution, espère pouvoir t’apprivoiserun jour.Mais je suis résignée. Avec toi, c’est toujours la même chose. Je suis tout excitée au commencement.Tu me caresses les oreilles, chatouille mon cou. Je te repousse. Tu me poursuis. Tour à tour, je t’adorepuis te hais. Au fond, tu m’agaces : avec toi mon humeur devient changeante, je ralentis mes gestes, mecache, me protège de toi.Mon fol et bel ami. Tu sais ta puissance et tu te joues de moi. Ton ascendant est indéniable, mesimplorations sans réponse et ma lutte vaine. Dominée et faible, je ne te résiste pas.Alors, je me replie sur moi. Intérieurement, je te déteste. Encore une fois, tu as gagné. Encore une fois,tu seras roi et moi rabougrie. Tu riras et n’abdiqueras pas. Tu dicteras et j’obéirai.Je me ferais une raison. Te trouverai des qualités. C’est vrai que tu es beau et impérial. Sur ton chemin,le silence se fait. Avec toi, ma réflexion s’éveille. Avec toi, tout est possible.Mon fol et bel ami. Un jour encore, l’envie te prendra de disparaître un temps. De me croire libérée detoi un instant, je me réjouirai, et immédiatement, avant que tu ne reviennes, irai faire valoir mes formesdénudées. À peine aurai-je pavané, que tu me rappelleras ton impétuosité. Plus fort encore et avectoujours plus d’ardeur, tu réintègreras ma vie.Mais soudain je m’énerve, et j’éclate : « Casse-toi, saleté d’hiver québécois ! »La dure réalité« Une enquête de Statistique Canada, portant sur la perception que les immigrants ont de leur paysd’adoption, montre qu’un immigré sur trois, parmi ceux établis à Montréal depuis quatre ans, trouveque le climat est la chose la plus déplaisante, loin devant le manque d’emplois (un sur six) ou tout autreproblème d’intégration. I »« 1,25 milliard - Le budget total consacré à l’enlèvement de la neige par les administrations publiqueslocales au Canada en 2006. II »« 2,1 millions - Le nombre de visites des Canadiens en Floride en 2006. III »« 74 - Le nombre de décès au Canada en 2004 suite à une chute de plein-pied due à la glace et la neigeau Canada en 2004. IV »Ihttp://www.cyberpresse.ca/article/IISource : CANSIM, tableau 385-0003 (Recettes et dépenses consolidées des administrations publiques).IIISource : Tableaux sommaires, Voyages effectués par les Canadiens vers les États-Unis, 15 principaux États visités.IVSource: CANSIM, tableau 102-0540 (Statistique de l’état civil - Base de données sur les décès).Karl Villeneuvekarl.villeneuve@hec.caLa chronique du père de familleLe métier de chefproduit (3) –La promotionAprès vous avoir entretenu de l’établissementdes prix et de la gestion des produits, j’aborde la promotion, qui estessentielle pour assurer le succès d’une entreprise. Mon expérienceen marketing m’a appris une chose : l’importance d’un bon cataloguede produits.Le catalogue de produits est la clé pour une entreprise, c’est l’outil de référence par excellence pourles vendeurs et les clients. Mais comment bâtir cet outil indispensable ? Habituellement, c’est lecoordonnateur marketing qui contacte les chefs produit pour un nouveau catalogue. Les chefs décidentquels produits apparaîtront dans le catalogue et remettent au coordonnateur marketing un fichier Excelavec les numéros d’items, les descriptions bilingues, les catégories et sous-catégories ainsi que les prixde vente suggérés pour les produits.Le coordonnateur marketing assemble tous les fichiers provenant des chefs produit et recense lesimages de produits disponibles à l’interne. Une fois l’inventaire terminé, un rendez-vous est pris avec unphotographe professionnel pour photographier les items manquants. Voici un truc du métier : sauvegarderles photos de produits avec leurs numéros d’items, ça vous évitera beaucoup de mots de tête.La stratégie promotionnelle se décline ensuite autour du catalogue produit. Comme les données ont ététransmises au coordonnateur marketing en fichiers Excel, la deuxième étape sera de les centraliser dansune base de données Access ou autres.Cette base de données deviendra le cœur promotionnelde l’entreprise :1. Les promotions trimestrielles seront créées à partir de la base de données.2. Le catalogue en ligne sera bâti en liaison avec cette base de données.3. Les dépenses liées à la base de données et les activités de promotion y seront sauvegardées.4. L’information compétitive y sera ajoutée.5. Une multitude d’autres informations et de rapport pourront être ajoutés à la base de données.Une constatation s’impose. L’époque du coordonnateur marketing qui s’occupait des pubs, des expositions,etc. est révolue. De plus en plus d’entreprises recherchent des coordonnateurs marketing habiles avec leslogiciels de base de données les plus populaires.Développer une excellente campagne promotionnelle de façon économique est possible si on utilise lesbons outils et si on maximise les synergies entre les outils marketing. Un bon catalogue de produits devraitêtre conçu pour se transformer facilement en promotion trimestrielle, en site web ou en pub spécifiquepour un produit ou une catégorie de produits. En janvier, nous parlerons des réseaux de distribution.018 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | VOLUME 53, NUMERO 05


L’intérêt sportifSONDAGE - LES TENDANCES À HECLE TATOUÉ SUR LE CŒUR !CHRONIQUE//Jean Raphaël Gosselinjean-raphael.gosselin@hec.caPeut-être avez-vous étévictime dernièrement d’unsondage portant sur larelation qu’entretiennentles étudiants des HECavec les sports. Si telest le cas, votre équipe sportive montréalaise favorite estprobablement les Canadiens puisque c’est l’avis de 88 %des répondants.ÉQUIPE MONTRÉALAISE FAVORITE DES ÉTUDIANTSCanadiens de Montréal 88 % Alouettes de Montréal 5 %Carabins de l’UdeM 4 % Impact de Montréal 3 %En effet, peu importe leur sexe, leur âge, leur prove nance, leurconcentration d’études, les étudiants de cette institution préfèrent lesCanadiens aux autres formations sportives montréalaises. Pourtant,les Alouettes et l’Impact peuvent se vanter d’avoir connu des saisonshautement satisfaisantes au cours de la dernière année.Cependant, à voir la couverture médiatique qu’on leur accorde parrapport à celle entourant le CH, il est normal que celui-ci demeurele favori. D’ailleurs, certains journalistes affirment que l’équipe dehockey montréalaise représente l’un des derniers éléments auxquelsl’ensemble des Québécois peuvent s’identifier fièrement. « Le Club deHockey Canadien est le seul élément rassembleur qui peut réunir à lafois les gens des régions et ceux de la métropole » (Michel Villeneuve,CKAC Sports). Cela explique en grande partie l’immense popularitéqu’a cette formation auprès des amateurs de hockey, si on la compareà ses rivales de la Ligue Nationale de Hockey.Par ailleurs, comme à chaque année, le circuit Bettman a mis en placeun système de votation afin de déterminer les joueurs qui figurerontsur l’alignement partant des équipes de l’Est et de l’Ouest au matchdes Étoiles. Ce n’est pas un hasard si après quelques jours de votes,les six joueurs en liste chez le Tricolore (Alex Tanguay, Alex Kovalev,Saku Koivu, Andreï Markov, Mike Komisarek et Carey Price) comptaientle plus de votes et par une majorité démesurée.Les partisans du Bleu-Blanc-Rouge se sont exprimés en grand nombresur le vote en ligne. Sans doute, les six partants de l’Est à la classiqueannuelle ne seront pas les meilleurs joueurs de l’Est, mais bien ceuxqui font partie du club le plus aimé. D’ailleurs, la simple présence àcette rencontre de certains d’entre eux est discutable. Cela étant dit,un match des Étoiles dans la métropole pour le centenaire, avec unalignement partant formé des joueurs de la Sainte-Flanelle sera unévènement sans précédent. Il s’agit tout de même d’un défi de taillepour nos Canadiens qui affronteront les véritables six meilleurs joueursde l’Ouest, selon les amateurs.ACTIVITÉ SPORTIVEFAVORITE DESÉTUDIANTSSoccer 21 %Tennis 16 %Hockey 10 %Football américain 7 %Ski 7 %Autres 39 %CONCILIATIONÉTUDES-SPORTSLE FOOT !Même si les Canadiens font l’unanimité auprès des étudiants, le sportqu’ils pratiquent n’est pas pour autant populaire. En fait, pour ce quiest de la pratique du sport, nous ne faisons pas exception au restedu globe, préférant le foot. Plus du cinquième des étudiants de HECpréféront le ballon-pied, à tout autre pratique sportive. Arrivent audeuxième et troisième rang le tennis et le hockey. Il est intéressantd’établir un parallèle entre la pratique des étudiants de HEC et lesvolontés de leur gouvernement. En fait, les données concernant lapratique de notre sport favori concordent bien avec les investissementsdu gouvernent provincial dans ces sports. Sur une période de deuxans, une moyenne de 11 M $ sont réservés aux sports. Au cours desexercices 2006 et 2007, le gouvernement a débloqué plus d’un demimillionen investissements dans le soccer, ce qui représente le plushaut montant de tous les sports. Suivent au deuxième et cinquièmerang, le hockey (462 191 $) et le tennis (369 327 $).SÉDENTARITÉPRATIQUED’UN SPORT(Nombre de fois /Semaine)0-1 50 %2-3 36 %4 et plus 14 %Subventionsaccordées pourles sportsen 2006-2007Source : Gouvernement du QuébecSoccer (1) 523 109 $Hockey (2) 462191 $Tennis (5) 369 327 $Total 11 000 000 $(71 sports)Un fait inquiétant que j’ai pu remarquer avecce sondage, c’est que la moitié d’entre nousaffirment faire de l’activité physique une foisou moins par semaine. Compte tenu de lamoyenne d’âge des étudiants de HEC, il s’agitd’une donné en effet très troublante puisqu’ilest recommandé de bouger au moins deuxfois par semaine pour maintenir une bonnesanté. Certains diront qu’ils n’ont pas letemps, d’autres qu’ils n’ont pas les moyens.Bref, toutes sortes d’excuses peuvent être formulées pour ne pas faired’activité physique, mais rendons-nous à l’évidence : aucune n’a saraison d’être. La question à se poser est la suivante : les études à HECnous empêchent-elles de pratiquer notre sport favori ? La réponse estbien évidemment non.TÉLÉVISIONLA SOIRÉE DU HOCKEYVISIONNEMENTDES SPORTS AUPETIT ÉCRANDES ÉTUDIANT(Nombre de fois/Semaine)0-1 52 %2-3 35 %4 et plus 13 %Comme pour la pratique des sports, l’écoutede ceux-ci à la télévision n’est pas pourautant populaire chez les étudiants de HEC.Cependant, encore ici, si un sport soulèvede l’intérêt sur les écrans des étudiants,c’est celui pratiqué par les Canadiens. Bienque le hockey soit le favori d’un maigre10 % d’entre nous, l’écouter à la télévisionest beaucoup plus populaire. Plus de lamajorité affirme que c’est le sport qu’ilspréfèrent regarder au petit écran.Si les enseignants de HEC cherchaient une contrainte supplémentairepour rendre leurs examens plus ardus, j’en ai trouvé une très bonne :celle de céduler les examens le lendemain des matchs de hockey. Malgréle multiculturalisme présent dans les classes de HEC, tous semblentse rallier derrière notre sport national, quand vient le temps d’écouterdes joutes à la télévision. Serait-ce parce que l’on ne télédiffuse quecelui-ci ? J’aurais tendance à vous répondre oui. S’il y avait d’avantagesde matchs de soccer disponibles, il y a fort à parier que les étudiants deHEC se tourneraient vers ce sport en zappant.SPORTS VISIONNÉSÀ LA TÉLÉVISION PARLES ÉTUDIANTSHockey 50 %Soccer 18 %Football américain 13 %Tennis 7 %Autres 12 %En plus des joutes diffusées endirect ou en reprise, s’ajouteune nouvelle tendance provenantde nos voisins du Sud : celle destalk-shows à saveur sportive.C’est d’abord TQS qui a lancé lepremier du genre avec 110 %. L’andernier, Radio-Canada a emboitéle pas avec La Zone. Récemment,RDS a lancé L’Antichambre.Ils prétendent tous traiter de l’ensemble des sports, mais au moins 90 %de leurs sujets concernent le hockey et spécifiquement le Canadien.Bref, en observant ces chiffres, on peut conclure que les étudiants de HECne font pas exception au reste du Québec. Même si l’on compte parminous des gens de diverses cultures, ils semblent bien s’accommoderaux tendances sportives présentes chez nous. Tous se rangeantderrière cette équipe historique qui pratique notre sport national, c’estlà que nous pouvons nous différencier de nos envahissants voisins duSud. D’ailleurs, si les Américains peuvent s’incliner devant nous, c’estprobablement juste sur une patinoire.VOLUME 53, NUMERO 05 | 27 novembre 2008 au 14 janvier 2009 | 019


Sitha Meas, CAMega SmashRéflexes aiguiséspour décisionsd'affaires sans égalesStéphanie Joncas, CAÉconomiaPouvoir de transparencepour une crédibilité assuréeLe pouvoir de déciderUne carrièreà l’échelle planétairePrès de 500 maîtres de stagepour parfairevotre entraînementavez-vousce qu’il fautpour devenir unsuperhérosdu monde des affaires?

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