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PDF, 274.8 ko - Annales de la recherche urbaine

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32Bruno RivièreGare TGV aéroport Lyon Saint-Exupéry


L’État et les acteurs locaux dans <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétitivité33Penser mondial, agir national et localChristophe DemazièreIl y a vingt ans, Bernard Ganne notait, non sans ironie, que« [d]e quelque côté que l’on se tourne, en <strong>recherche</strong> ouen politique, dans le domaine rural comme au niveauurbain, au travers <strong>de</strong> l’économique comme du culturel,(…) tout désigne le local comme <strong>la</strong> nouvelle évi<strong>de</strong>nce, lenouveau champ qui s’impose » (Ganne B., 1985, p. 23).Depuis lors, <strong>la</strong> « course au territoire » s’est probablementaccélérée, en particulier du fait d’incitations répétées <strong>de</strong>l’État, en direction <strong>de</strong>s élus locaux mais aussi par l’appel <strong>de</strong>s« forces vives » à coopérer, à se saisir <strong>de</strong> nouvelles compétences,à intégrer le jeu <strong>de</strong>s échelles spatiales et temporelles.Le développement <strong>de</strong>s territoires est <strong>de</strong>venu un motd’ordre. Or l’autonomie <strong>de</strong>s collectivités locales les unespar rapport aux autres est porteuse d’une fragmentationverticale et horizontale <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> décision. La constructionintercommunale et <strong>la</strong> contractualisation prospèrentquantitativement, mais font l’objet d’appréciationsnuancées (Négrier E., 2004). Au défaut <strong>de</strong> gouvernances’ajoute le défaut <strong>de</strong> stratégie économique : il y a manifestementau sein <strong>de</strong>s collectivités locales une difficulté àpenser le territoire non seulement comme lieu d’imp<strong>la</strong>ntationd’équipements, mais aussi comme espace traversépar <strong>de</strong>s flux.De son côté, l’État-nation contemporain aurait vu sespouvoirs d’intervention s’amoindrir sous l’effet <strong>de</strong> l’internationalisation<strong>de</strong> l’économie. En déduire que, dans ledomaine économique ou dans d’autres champs <strong>de</strong> compétence,les autorités locales ou régionales commenceraientà occuper un vi<strong>de</strong> <strong>la</strong>issé par l’État-nation, mérite discussion.Quels sont les termes du débat ? G. Colletis et B.Pecqueur écrivaient il y a une douzaine d’années qu’« audéclin <strong>de</strong>s politiques nationales <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion et à l’absence<strong>de</strong> mécanismes supranationaux d’ajustement <strong>de</strong> niveaud’intégration suffisant, répon<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s régu<strong>la</strong>tions localedifférenciées » (Colletis G., Pecqueur B., 1993, p. 490).Dans cette vision, les interventions directes <strong>de</strong> l’État poursoutenir <strong>la</strong> croissance <strong>la</strong>issent p<strong>la</strong>ce à <strong>de</strong>s politiques ascendantes,le rôle <strong>de</strong> l’État étant plutôt <strong>de</strong> fixer le cadre d’action<strong>de</strong>s collectivités locales. À cette thèse, on peut opposercelle du retour <strong>de</strong> l’État, redéployant ses mo<strong>de</strong>s d’interventions(Jobert B., 1999). Selon B. Jessop (1992), lewelfare state keynésien cè<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce au workfare stateschumpeterien et <strong>la</strong> compétitivité <strong>de</strong>vient en soi un objectifmacroéconomique. La nouveauté est que l’atteinte <strong>de</strong> cetobjectif ne passe plus par le maniement <strong>de</strong> taux d’intérêtou <strong>de</strong> change, mais par <strong>de</strong>s actions publiques sectorielleset une valorisation économique <strong>de</strong>s territoires. Au niveaumicroéconomique, pour les entreprises, ce qui compte n’estplus seulement <strong>de</strong> produire moins cher (compétitivité-prix),mais <strong>de</strong> pratiquer une montée en qualité, d’innover sur lep<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s technologies ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> commercialisation (compétitivitéhors prix) (Veltz P., 2002). Dans une vision dynamique,à <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> pays qui ont leur propre monnaieet peuvent <strong>la</strong> dévaluer, <strong>la</strong> France peut espérer attirer <strong>de</strong>s capitauxet <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production sensibles non pas à <strong>de</strong>scoûts moindres mais à <strong>de</strong>s coûts plus que compensés par uneforte productivité (Fontagné L., Lorenzi J.-H., 2004).La compétitivité constitue donc, dans les pays occi<strong>de</strong>ntauxet <strong>de</strong> façon récente en France, une injonction duniveau national en direction <strong>de</strong> certains secteurs ou territoires.Sur le p<strong>la</strong>n sectoriel, cet impératif impacte les systèmespublics et privés <strong>de</strong> formation et <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>, posant<strong>la</strong> question <strong>de</strong> leur articu<strong>la</strong>tion aux dynamiques économiques.En témoignent certaines initiatives gouvernementalesrécentes, comme <strong>la</strong> proposition faite aux universités etaux grands organismes <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s « pôles<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> et d’enseignement supérieur ». Par ailleurs,l’État est conduit à adopter une re<strong>la</strong>tion nouvelle à l’espace,valorisant en particulier les espaces infranationaux susceptibles<strong>de</strong> contribuer à <strong>la</strong> compétitivité <strong>de</strong> l’économie nationale.Dans ce domaine, on peut citer l’appel à coopérationmétropolitaine <strong>la</strong>ncé en 2004 afin d’accroître le rayonne-Les <strong>Annales</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>urbaine</strong> n°101, 0180-930-X, 2006, pp.33-39© MTETM, PUCA


34les annales <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>urbaine</strong> n°101 novembre 2006Besançon, centre <strong>de</strong> linguistique appliquée.ment économique <strong>de</strong>s villes françaises à l’échelle européenne.Un très grand nombre d’intercommunalités <strong>urbaine</strong>sy ont répondu (Motte A., 2006). Également, <strong>la</strong> <strong>la</strong>bellisation<strong>de</strong> pôles <strong>de</strong> compétitivité a été proposée en tant quecontribution à une nouvelle politique industrielle.La politique <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétitivité :le retour <strong>de</strong> l’État ?Ces <strong>de</strong>rnières années, <strong>de</strong>s rapports nationaux ou internationauxont imposé en France l’idée que l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>concurrence, <strong>la</strong> mondialisation, les délocalisations d’entreprisessupposaient <strong>de</strong>s adaptations importantes <strong>de</strong> l’économieet <strong>de</strong>s cadres d’action publique (Debonneuil M.,Fontagné L., 2003 ; Fontagné L., Lorenzi J.-H., 2004 ;OCDE, 2006). Parmi les recommandations émises dansces rapports, une <strong>de</strong>s idées considérées comme pouvantfaire l’objet d’une action publique était <strong>la</strong> suivante : accroître<strong>la</strong> capacité d’innovation <strong>de</strong>s acteurs économiques enmettant en p<strong>la</strong>ce ou en soutenant <strong>de</strong>s col<strong>la</strong>borations parfilière, sur une base territorialisée, associant l’appareil public<strong>de</strong> <strong>recherche</strong>.Initier une politique <strong>de</strong> pôles revenait à inciter lesacteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> et <strong>de</strong> l’enseignement supérieur àréformer leurs structures. En effet, étant donné <strong>la</strong> faiblesse<strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>-développement dans les entreprisesfrançaises, une politique d’innovation localiséesupposait l’implication <strong>de</strong> l’appareil <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> publique.Pour l’État, plutôt que <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une réformed’ensemble <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> et d’enseignementsupérieur, qui se serait peut-être soldée par un échec,il était plus séduisant d’initier, à l’occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>bellisation<strong>de</strong> pôles, une évolution même incomplète et peu visible.Deux apports ont participé, à <strong>la</strong> différence <strong>de</strong>s rapportsofficiels précé<strong>de</strong>mment cités, à <strong>la</strong> mise sur l’agenda d’unepolitique <strong>de</strong> pôles <strong>de</strong> compétitivité. Tout d’abord, undéputé, Christian B<strong>la</strong>nc, a été investi par le PremierDRMinistre <strong>de</strong> l’époque, Jean-Pierre Raffarin, d’une missionsur le sujet. Le rapport produit a marqué les esprits (B<strong>la</strong>ncC., 2004). Il analyse tout d’abord l’évolution <strong>de</strong> l’organisationéconomique <strong>de</strong> <strong>la</strong> France <strong>de</strong>puis 1945 et les conséquencesengendrées par cette organisation. Christian B<strong>la</strong>ncaboutit à <strong>la</strong> conclusion suivante : du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> concurrenceexercée par les pays à forte capacité d’imitation, <strong>la</strong> pérennitédu tissu industriel d’une économie avancée reposeavant tout sur son aptitu<strong>de</strong> permanente à l’innovation. « LaFrance doit désormais innover par elle-même, se situer à<strong>la</strong> frontière <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance pour <strong>la</strong> repousser et croîtreà mesure que cette frontière se dép<strong>la</strong>ce et révèle <strong>de</strong>nouveaux produits, <strong>de</strong> nouvelles techniques » (p. 5). Or,insiste l’auteur, « <strong>la</strong> compétitivité se construit désormaisdans un cadre régional » (p. 4). Il pointe « l’importancecruciale <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong>s réseaux du territoire pour <strong>la</strong>créativité et <strong>de</strong> son organisation pour l’économie <strong>de</strong> <strong>la</strong>connaissance » (p. 12).Le rapport <strong>de</strong> Christian B<strong>la</strong>nc présente ensuite les réformesqui lui semblent nécessaires au retour <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance.Ses propositions majeures concernent d’abord <strong>la</strong> dévolutionaux conseils régionaux <strong>de</strong>s compétences d’action économiqueencore exercées par l’État : gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>sai<strong>de</strong>s aux PME, soutien à l’innovation et à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>...Il propose aussi <strong>de</strong> confier aux Conseils régionaux <strong>la</strong> responsabilitéd’une politique <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétitivité qui serait<strong>la</strong>ncée : « l’étape décisive ne peut être franchie si on confiece rôle à l’État » (p. 25). Par ailleurs, il détaille <strong>de</strong>s propositionspour <strong>la</strong> refondation <strong>de</strong>s universités ou le financementaccru du système <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>. Dans son propos, cesdifférentes réformes paraissent être <strong>de</strong>s conditions nécessaires<strong>de</strong> <strong>la</strong> réussite <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> pôles <strong>de</strong> compétitivité.Il est significatif que les propositions restreintes à <strong>la</strong> formation<strong>de</strong> réseaux d’entreprises ne viennent qu’en <strong>de</strong>rnierdans son analyse.Or, c’est l’insistance sur les réseaux d’entreprises quisera reprise à travers <strong>la</strong> politique <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétitivité.En effet, <strong>de</strong>ux événements <strong>de</strong> nature politique ontempêché <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion et l’adoption <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique d’ensembleprônée par le député. Le premier est <strong>la</strong> victoiremassive et inattendue <strong>de</strong> l’opposition <strong>de</strong> gauche aux électionsrégionales, au printemps 2004. Détentrice jusqu’alors<strong>de</strong> 14 exécutifs régionaux (sur 22 en métropole), <strong>la</strong>majorité n’en a conservé qu’un seul, en Alsace. Dans lecadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle étape <strong>de</strong> décentralisation, qui était<strong>la</strong>ncée <strong>de</strong>puis 2002, ceci a conduit le gouvernement et leParlement à limiter le plus possible l’octroi <strong>de</strong> nouvellescompétences aux Conseils régionaux. Deuxièmement, uneréforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> s’est heurtée, toujours au printemps2004, à un fort mouvement <strong>de</strong> protestation <strong>de</strong>s chercheurset <strong>de</strong> leurs syndicats. Le gouvernement a ici choisi<strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer une phase <strong>de</strong> concertation et du même coupd’abandonner toute réforme d’ensemble du statut <strong>de</strong>s chercheurs,<strong>de</strong>s enseignants-chercheurs et <strong>de</strong>s universités ellesmêmes.


36les annales <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>urbaine</strong> n°101 novembre 2006André BocquelL’île <strong>de</strong> Nantes, zone d’activités <strong>de</strong> Nantes-Métropolegrâce à <strong>la</strong> mise en réseau, sera utilisé dans <strong>la</strong> démarche <strong>de</strong>communication accompagnant le <strong>la</strong>ncement <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong>compétitivité.Le <strong>la</strong>ncement <strong>de</strong> l’appel à projetset <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s pôlesL’appel à projet pour <strong>la</strong> création <strong>de</strong> pôles <strong>de</strong> compétitivitéa été <strong>la</strong>ncé lors du Comité interministériel <strong>de</strong> l’aménagementet du développement du territoire (CIADT) du 14septembre 2004. Les critères principaux <strong>de</strong> sélection ontalors été énoncés : proposer une stratégie <strong>de</strong> développementdynamisant le tissu économique local, représenterune visibilité internationale suffisante, créer <strong>de</strong>s synergiesen matière <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> et développement, s’appuyer surun partenariat et un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gouvernance c<strong>la</strong>irementénoncés.Le document accompagnant ce CIADT précise que legouvernement envisage très favorablement que les collectivitéslocales s’associent à <strong>la</strong> démarche. « L’implication, ycompris financière, <strong>de</strong>s collectivités territoriales, constituenaturellement un élément déterminant <strong>de</strong> <strong>la</strong> crédibilité etdu succès d’un projet <strong>de</strong> pôle. C’est pourquoi leur participationactive paraît dès l’origine indispensable. Les collectivités,à commencer par les régions, pourront dès lors êtreparties prenantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure chargée <strong>de</strong> piloter l’é<strong>la</strong>borationet le suivi du projet collectif – cette entité pouvantêtre mise sur pied pour l’occasion ou être désignée parmicelles qui existeraient déjà ».Personne n’imaginait qu’en moins <strong>de</strong> trois mois, <strong>de</strong>sentreprises, <strong>de</strong>s chercheurs, <strong>de</strong>s universitaires, <strong>de</strong>s responsablesrégionaux parviendraient à mettre sur pied autant<strong>de</strong> projets. Or, 105 ont été déposés, dont un très grandnombre se sont révélés très intéressants, même si seuls 10à 15 avaient d’emblée une visibilité internationale.Hiérarchiser <strong>de</strong>s projets répondant à <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> figure trèsdifférents était difficile. Après expertise, 67 projets ont été<strong>la</strong>bellisés en juillet 2005, dont six pôles « <strong>de</strong> niveaumondial » et neuf pôles « à vocation mondiale » qui<strong>de</strong>vraient recevoir l’essentiel <strong>de</strong>s financements publics (1,5milliard d’euros en trois ans) 2 .Après <strong>la</strong> signature <strong>de</strong>s contrats-cadres par les préfets <strong>de</strong>régions et <strong>la</strong> délimitation <strong>de</strong>s zonages, l’État a vu remontervers lui les projets <strong>de</strong>s pôles. 225 projets, provenant <strong>de</strong>53 pôles, ont été présentés. En avril 2006, le ministère <strong>de</strong>l’Industrie, chargé au niveau interministériel <strong>de</strong> sélectionnerles projets <strong>de</strong> <strong>la</strong> première vague <strong>de</strong> candidatures <strong>de</strong>l’année, a tranché. 72 projets présentés ont été retenus. Ilsse répartiront une enveloppe <strong>de</strong> 115 millions d’euros et<strong>de</strong>vraient recevoir parallèlement 62 millions <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s2. Deux pôles ayant très vite fusionné, on compte aujourd’hui 66 pôles<strong>de</strong> compétitivité <strong>la</strong>bellisés.


Économies, connaissances, territoires L’État et les acteurs locaux dans <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétitivité 37collectivités locales et 140 millions <strong>de</strong>s agences d’innovation,soit au total plus <strong>de</strong> 300 millions d’euros <strong>de</strong> fondspublics.De l’obligation symbolique à <strong>la</strong> volonté d’agir<strong>de</strong>s collectivités localesDans <strong>la</strong> politique <strong>de</strong>s pôles, les bases du « partenariat » <strong>de</strong>scollectivités avec l’État diffèrent <strong>de</strong> celles qui prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong>puis vingt ans à <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong>s politiques contractuelles.Les collectivités locales ont eu une part importanted’initiative dans l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong> candidature,dont elles pouvaient éventuellement être chefs <strong>de</strong> file. Ellesont pu, si elles le souhaitaient, pondérer et intégrer lescomposantes <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> et <strong>de</strong> développement technologiqueen fonction <strong>de</strong>s intérêts économiques régionaux.D’autre part, il y a mise en concurrence <strong>de</strong>s projets et, <strong>de</strong>ce fait, l’activisme <strong>de</strong>s collectivités locales est quasi obligé.Très médiatisée, <strong>la</strong> démarche <strong>de</strong> pôle <strong>de</strong> compétitivitépeut permettre d’impliquer <strong>de</strong>s collectivités locales à l’écart<strong>de</strong>s démarches <strong>de</strong> réseaux d’entreprises. Parfois, différentsniveaux <strong>de</strong> collectivités se bousculent pour promouvoir leprojet auprès <strong>de</strong>s instances décisionnelles. Le pôle <strong>de</strong>compétitivité « microtechniques et nanotechnologies » <strong>de</strong><strong>la</strong> Franche-Comté a fait même l’objet <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux démarches<strong>de</strong> lobbying, l’une orchestrée par les élus locaux socialistes,l’autre par leurs opposants locaux <strong>de</strong> l’UMP ! Une<strong>de</strong>uxième posture consiste à banaliser <strong>la</strong> démarche d’appelà projet et à valoriser les politiques locales mises enp<strong>la</strong>ce jusqu’alors. Nantes, espace métropolitain <strong>de</strong>nse eninitiatives concernant le développement économique et <strong>la</strong><strong>recherche</strong>, s’inscrit dans ce cas <strong>de</strong> figure. Le maire socialisteet prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communauté Urbaine considèreque l’initiative du gouvernement ne fait que conforter uncertain nombre <strong>de</strong> projets qui avaient commencé à prendreforme.Enfin, une troisième position consiste en une appropriationtotale <strong>de</strong> <strong>la</strong> démarche <strong>de</strong>s pôles par les collectivitéset une anticipation <strong>de</strong> ses effets. Lyon nous fournit unbon exemple. L’implication du maire ne se résume pas àappuyer les industriels locaux ou à p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>r les dossiers àParis. Elle comporte, juste après l’obtention <strong>de</strong> cinq pôles,<strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements à l’étranger (Canada, Chine, Suè<strong>de</strong>),auprès <strong>de</strong> milieux économiques, pour vanter les nouveauxpôles lyonnais et initier <strong>de</strong> nouveaux développements d’affaires.Insistons sur <strong>la</strong> rapidité <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> démarche<strong>de</strong> promotion <strong>de</strong>s pôles lyonnais : le maire <strong>de</strong> Lyonn’ignore pas que les pôles vont se banaliser au fil du tempset <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> communication.L’appropriation locale <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique nationalecorrespond ici à l’affirmation <strong>de</strong> fortes ambitions dans ledomaine économique, qui dépassent le cadre français etse situent à l’échelle mondiale.La démarche <strong>de</strong> <strong>la</strong>bellisation <strong>de</strong> pôles peut être en phaseavec le diagnostic que font certains conseils régionaux sur<strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s systèmes productifs, parfois en mutationrapi<strong>de</strong> du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> mondialisation. L’initiative <strong>de</strong> l’Étatdonne à ces collectivités <strong>la</strong> perspective <strong>de</strong> légitimer un peuplus les actions économiques qu’elles mènent. De plus,l’opportunité <strong>de</strong> construire <strong>de</strong>s politiques économiquesrobustes fondées sur <strong>de</strong>s « grappes d’entreprises » sembledonnée à à presque toutes les régions françaises, aux régionsles plus innovantes et qui connaissent les plus fortes croissancesdu PIB et <strong>de</strong> l’emploi qualifié (qui sont évi<strong>de</strong>mmentau cœur <strong>de</strong>s attentions nationales), mais aussi aux régionsen reconversion. Dans le premier cas (Île-<strong>de</strong>-France, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côted’Azur), qui correspond d’ailleurs à <strong>la</strong> localisation <strong>de</strong>s sixpôles mondiaux, l’OCDE (2006) voit les collectivités jouerutilement un rôle <strong>de</strong> coordinateur et <strong>de</strong> soutien <strong>de</strong>s pôlesnotamment pour favoriser le croisement <strong>de</strong>s technologies.Pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième catégorie, on peut prendre l’exempled’une région en conversion industrielle, le Nord-Pas-<strong>de</strong>-Ca<strong>la</strong>is. Une politique industrielle régionale y a été mise enp<strong>la</strong>ce dès <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 1980. Celle-ci partait du constat<strong>de</strong> <strong>la</strong> fragilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> reconversion impulséepar l’État, fondée sur l’attraction tous azimuts d’entreprisesextérieures à l’espace régional. Dans le Valenciennois, uneaction a été concertée avec les entreprises du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong>construction ferroviaire. Elle a permis à ce secteur <strong>de</strong> rebondiret <strong>de</strong> préserver l’emploi. Quinze ans plus tard, le pôleferroviaire du Valenciennois s’est vu reconnaître une vocationmondiale.Jusqu’à présent, les régions ont été inégales dans <strong>la</strong>stimu<strong>la</strong>tion et <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong> l’innovation. En <strong>la</strong>nçantune dynamique <strong>de</strong> projets soumis à une évaluation continue,les pôles <strong>de</strong> compétitivité ren<strong>de</strong>nt possible une participationaccrue <strong>de</strong>s régions au financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>.On peut même <strong>de</strong>ssiner un rôle plus <strong>la</strong>rge <strong>de</strong>scollectivités françaises, s’étendant à <strong>de</strong>s fonctions d’animationet <strong>de</strong> fourniture <strong>de</strong> services ou <strong>de</strong> biens collectifspour les entreprises <strong>de</strong>s différents pôles. Cependant, dansquelle mesure les régions seront-elles capables <strong>de</strong> s’approprier<strong>la</strong> démarche <strong>de</strong> soutien aux réseaux d’entreprises ?Le risque n’existe-il pas <strong>de</strong> renouer avec l’expérience <strong>de</strong>stechnopôles, où le simple aménagement d’un parc d’activitéspaysagé suffisait à faire croire que <strong>de</strong>s échanges <strong>de</strong>nsesentre acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> et du mo<strong>de</strong> industriel al<strong>la</strong>ientse produire ?D’autres obstacles seraient à mentionner. Par exemple,le problème n’est pas tant <strong>de</strong> mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> nouveauxservices aux groupements d’entreprises (et d’assurer leurfinancement) que <strong>de</strong> rationaliser les interventions en évitantles redondances, qui expriment <strong>de</strong>s rivalités entre acteursinstitutionnels. Par ailleurs, dans le contexte français, unélément crucial d’une régionalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong>spôles semble être que <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> diagnostic soit suivie <strong>de</strong>l’énonciation d’une stratégie c<strong>la</strong>ire et cohérente, dans un


38les annales <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>urbaine</strong> n°101 novembre 2006le CNRS ou l’INRIA. Les pôles s’appuient aussi sur <strong>de</strong>séquipes <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> pratiquant le transfert <strong>de</strong> technologieou <strong>la</strong> valorisation avec un certain succès, mais qui sont trèsmal repérées. Les lour<strong>de</strong>urs administratives <strong>de</strong>s universitéset <strong>de</strong>s grands organismes <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> sont souvent misesen avant pour l’expliquer ; il faut aussi convenir que lesentreprises, et même certains réseaux d’entreprises n’ontpas toujours fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> et <strong>de</strong> l’accès à celle-ci <strong>de</strong>senjeux prioritaires.A <strong>la</strong> bibliothèque <strong>de</strong> l'université <strong>de</strong> Cergy-Pontoisecadre institutionnel qui garantisse <strong>la</strong> coordination entre lesacteurs clés. Or, l’acte II <strong>de</strong> <strong>la</strong> décentralisation fut une occasionmanquée <strong>de</strong> structurer cette coordination.Entreprises et structures publiques <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>et d’enseignement supérieurPour les entreprises, <strong>la</strong> démarche <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétitivitéest c<strong>la</strong>irement une opportunité <strong>de</strong> structurer l’environnementrégional à leur avantage. Il peut s’agir <strong>de</strong> faireémerger un réseau <strong>de</strong> sous-traitants plutôt que <strong>de</strong> s’adresserà une collection <strong>de</strong> petites entreprises, <strong>de</strong> se ménagerun accès privilégié à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> publique à proximité,ou encore <strong>de</strong> faire financer <strong>de</strong>s équipements ou <strong>de</strong>s embauches<strong>de</strong> personnels par les pouvoirs publics.Analyser plus avant <strong>la</strong> participation <strong>de</strong>s entreprises à <strong>la</strong>démarche <strong>de</strong>s pôles n’est pas sans difficulté. L’existence <strong>de</strong>gains collectifs est postulée, mais quels sont ceux-ci ? Surquoi portent les échanges au sein <strong>de</strong>s pôles ? Ceux-ci sontilshorizontaux ou <strong>de</strong> nature hiérarchique ? On peut présumerque dans les plus gran<strong>de</strong>s entreprises, <strong>la</strong> stratégie <strong>de</strong>participation aux pôles est plus é<strong>la</strong>borée que dans les petiteset moyennes structures. Nombre <strong>de</strong> PME sont mentionnéescomme participant aux pôles, mais auront-elles leurmot à dire ?Dans <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s pôles, beaucoupredoutent que <strong>la</strong> « rigidité » du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> et<strong>de</strong> l’enseignement supérieur ne ralentisse les processus d’innovation(OCDE, 2006). Mais <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> programmation <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>recherche</strong> adoptée au printemps 2006 constitue uneréforme d’ampleur ; d’autre part, le caractère local <strong>de</strong> <strong>la</strong>mise en œuvre <strong>de</strong>s pôles permet <strong>de</strong> s’appuyer sur <strong>de</strong>s initiativesintéressantes <strong>de</strong>s universités et <strong>de</strong>s grands organismes<strong>de</strong> <strong>recherche</strong>. Les pôles <strong>de</strong> compétitivité « mondiaux » ou« à vocation mondiale » reposent sur un potentiel industriel,mais celui-ci s’appuie à chaque fois sur <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong><strong>recherche</strong> publique <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> notoriété tels que le CEA,Marie-C<strong>la</strong>ire BordazLe besoin d’interfacesSans être complètement nouveau, le principe <strong>de</strong> col<strong>la</strong>borationentre acteurs publics et privés autour <strong>de</strong> projets <strong>de</strong><strong>recherche</strong> paraît pertinent. Cette démarche est déjà à l’œuvreen France, <strong>de</strong>puis une vingtaine d’années au moins, àtravers les technopoles, les incubateurs, les structuresdédiées au transfert <strong>de</strong> technologie, les systèmes productifslocaux... Ces dynamiques étaient souvent soutenues(voire suscitées) par les collectivités locales ou leurs structuresd’animation économique. La politique <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong>compétitivité énonce aujourd’hui une ambition plus fortesur l’intensité <strong>de</strong>s col<strong>la</strong>borations entre entreprises et surleur issue en termes <strong>de</strong> valeur ajoutée.Cependant les expériences étrangères montrent que <strong>la</strong>démarche d’encouragement <strong>de</strong> clusters ne se résume pas àun soutien financier (Rosenfeld S., 2005). L’exonérationfiscale pour les dépenses en <strong>recherche</strong>-développement estinédite en France à cette échelle. Ses effets sont inconnus.Une vision optimiste est que, sur le modèle <strong>de</strong>s politiques<strong>de</strong> discrimination territoriale positive, l’initiative <strong>de</strong>s pôles<strong>de</strong> compétitivité <strong>de</strong>vrait presque mécaniquement inciterles entreprises concernées à accroître leurs dépenses en<strong>recherche</strong>-développement. Mais le passage <strong>de</strong> <strong>la</strong> décisiond’investir dans <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> à <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration entre organisationsn’est pas balisé. Cette question est renvoyée à l’expérience<strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong>s projets. Une vision pessimisteconsiste à dire que le niveau d’investissement privé <strong>de</strong>sentreprises (ou du moins <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart d’entre elles) en<strong>recherche</strong>-développement est trop faible pour être véritablementstimulé par <strong>de</strong>s perspectives d’exonération. Lesmoyens auraient pu davantage se concentrer sur un soutienà l’organisation.Des <strong>recherche</strong>s menées dans d’autres contextes permettentd’asseoir cette hypothèse. Étudiant certains systèmesproductifs locaux, B. Sou<strong>la</strong>ge (1994) a mis en lumière le rôle<strong>de</strong>s institutions d’intermédiation (agences <strong>de</strong> développement,chambres consu<strong>la</strong>ires, « clubs »…), qui permettent<strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong>s entreprises entre elles, ou assurent l’interfaceavec les marchés extérieurs, le système <strong>de</strong> formation,les lieux <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> et d’innovation. Même s’il peutfréquemment exister une re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> subordination entrestructures d’intermédiation et institutions politiques, <strong>la</strong>


Économies, connaissances, territoires L’État et les acteurs locaux dans <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétitivité 39vision d’élus ou <strong>de</strong> chefs d’entreprises, acteurs du développementlocal, est considérablement enrichie par letravail <strong>de</strong> ces structures. De façon plus fine, <strong>de</strong>s entretiensavec <strong>de</strong>s techniciens en charge <strong>de</strong> l’action économiquetravail<strong>la</strong>nt en collectivités locales ou en agences <strong>de</strong> développement,ont mis en valeur leur fonction d’interface entreles entreprises et les territoires, entre les entreprises et les élus,entre les entreprises elles-mêmes (Demazière C., RivardT., 2004). Les praticiens du développement économiquelocal font tenir ensemble <strong>de</strong>s univers opposés : le mon<strong>de</strong> dusecret propre à l’entreprise, le référentiel politique <strong>de</strong>s élus,l’ordre administratif et réglementaire (Jeannot G., 2005). Onpeut se risquer à dire que, sans leur action, les politiquesindustrielles, quel que soit leur niveau spatial d’impulsion,seraient sans grands effets.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétitivité, dont les avantageset les limites pourront faire l’objet <strong>de</strong> nouvelles <strong>recherche</strong>s,une conclusion s’impose : dans le contexte <strong>de</strong> <strong>la</strong> mondialisation,qui induit un changement perpétuel au sein <strong>de</strong>sentreprises et a <strong>de</strong>s effets ambivalents sur les territoires, lesdémarches réflexives sont à promouvoir. Devant l’État, lescollectivités territoriales et les structures d’intermédiationcréées par eux s’ouvre durablement le champ <strong>de</strong> l’animationdu tissu économique et <strong>de</strong>s territoires.Références bibliographiquesBiographieB<strong>la</strong>nc C., (2004), Pour un écosystème <strong>de</strong> <strong>la</strong>croissance, rapport au Premier ministre, Paris,La Documentation française.Colletis G., Pecqueur B., (1993), « Intégration<strong>de</strong>s espaces et quasi-intégration <strong>de</strong>s firmes :vers <strong>de</strong> nouvelles rencontres productives ? »,Revue d’Économie Régionale et Urbaine, n° 3,pp. 489-508.DATAR, (2004), La France puissance industrielle,Paris, La Documentation française.Debonneuil M., Fontagné L., (2003),Compétitivité, rapport du Conseil d’AnalyseÉconomique, Paris, La Documentation française.Demazière C., Rivard T., (2004), « Construirel’attractivité : commerce ou politique publique? », Pouvoirs locaux, n° 61, pp. 60-65.Fontagné L., Lorenzi J.-H., (2004),Désindustrialisation, délocalisations, rapportdu Conseil d’Analyse Économique, Paris, LaDocumentation française.Ganne B., (1985), « Du notable au local.Transformations d’un modèle politique »,<strong>Annales</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>urbaine</strong>, n° 28, pp. 23-32.Jeannot G., (2005), Les métiers flous,Toulouse, Octares.Jessop B., (1992), « Fordism and Post-Fordism : a Critical Re-Evaluation », in StorperM., Scott A. 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