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Les factions du Gozoku - La Voix De Rokugan

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CreditsEcrit par :Christophe Schreiber (Kendashi)Antoine <strong>De</strong>sroches (Harfang / Akodo Ikari)Romain d'Huissier (Hantei Romain)David Bonafonte (Sensei Bonaf)Sylviane Parfait (Iuchi Mushu)Sabine Abbonato (Kakita Kyoko)Adaptation D20 :Quentin Besnehard (Chugo)Illustre par :Gregory Jarocz (Kobayashi)Julien "JBX" Brunner (Bayushinsei)Ngo Q. Duy (Hengsen)Julien Valette (Ide Banuken)Bertrand Daine (Utaku Kumanagai)Menz (Bayushi Shon)Jack (Hiruma Uno)Caroline Guichet (Ayana)Mise en page :Emmanuel <strong>La</strong>ndais (Ketzol), Julien "JBX" Brunner (Bayushinsei)Supervise par :Romain d'Huissier (Hantei Romain)Sylvianne Parfait (Iuchi Mushu)Systeme de jeu concu par David Williams et John Wick WickRemerciements particuliers :- A tous les forums <strong>du</strong> net - et particulierement a ceux de la <strong>Voix</strong> de <strong>Rokugan</strong> et <strong>du</strong> SDEN - quisupportent nos incessants messages publicitaires- A Ax_2baz qui donna l'idee qui servit a creer le Clan <strong>du</strong> Loup, à Ketzol-sama qui est l'initiateurprincipal de la creation de la <strong>Voix</strong> de <strong>Rokugan</strong> - et donc des Shinri Historiens - et qui sue sang eteau a l'amelioration <strong>du</strong> Jeu de Role en France,- A Sandy Julien pour sa critique (et la note qu'il nous a attribue) de notre premier supplement dansle magazine Backstab ; et a tous ceux qui nous ont fait part de leur sentiment sur notre travail,- Au GROG qui a eu la gentillesse de glisser notre premier supplement parmi la liste de tous lessupplements officiels de L5R,- A tous les MJ de L5R qui ont choisi de baser leur campagne a l'epoque <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>,- A tous les passionnes de Jeu de Role qui n'hesitent pas a mettre de leur temps (et argent, parfois)dans de grands et beaux projets rolistiques, comme la creation de supplement amateur, semi-pro oul'organisation de convention.2


SommaireNouvelle d'intro<strong>du</strong>ction : Shiba Murayasu 4Chapitre 1 : FactionsLe Shinsen-gumi 8<strong>Les</strong> Jinkon kishi 13<strong>La</strong> Garde de sang 20Le Teikoku Junketsu 26<strong>Les</strong> Metsuke 35<strong>Les</strong> Kolat 47Chapitre 2 : Familles vassales<strong>La</strong> famille Boheki 54<strong>La</strong> famille Itagi 56<strong>La</strong> famille Nodotai 67Chapitre 3 : Clans mineurs<strong>La</strong> Voie <strong>du</strong> Serpent 76<strong>La</strong> Voie <strong>du</strong> Loup 83<strong>La</strong> Voie <strong>du</strong> Sanglier 88Chapitre 4 : ScenariosFestival, presents et oni 100Le Temple <strong>du</strong> Soleil jaune 109AppendicesShinriko "petites verites" 126Frivolites 127"L'impassibilite de l'esprit" ou l'enseignement d'un maitre 132


Intro<strong>du</strong>ctionShiba MurayasuMurayasu troubla le reflet de son visage enplongeant les mains dans le baquet d'eau,lavant les restes de sang sur son visage et sesmains. Un froissement d'étoffe dans son dos, ilse retourna. Yaeko, sa servante, lui tendit uneserviette.“- Le bain est prêt, Murayasu-sama.- Prépare moi <strong>du</strong> thé pour quand j'aurai fini.- Hai, sama.”Elle se retira, emportant son kimono tachéde sang. Il la regarda partir. Elle n'avait riendit. Il lui avait ordonné de préparer un bain etelle avait obéi comme s'il revenait de la chasseou <strong>du</strong> dojo en sueur, alors qu'il venait de tuerun homme. Il ne pouvait s'imaginer qu'elleétait naïve. Comment le voyait-elle ? Elle qui leservait chaque jour depuis deux années. Qui étaitl'homme qui enseignait à l'Empereur HanteiKusada le jour et rôdait la nuit pour trancher lefil de vies dont le destin avait marqué le nom ?Il plongea dans le bain brûlant et se laissaaller. Son esprit était libre. Pourtant, sanscesse, il revenait à cette question : que penseraitson père de tout ceci ? Comment pourraitt-ilimaginer son fils ainsi, tuant et s'arguantde vivre avec honneur au-delà de tout ce sang,ces morts, ces mensonges ?Comment en était-il arrivé là ? <strong>La</strong> maîtrise<strong>du</strong> sabre ? Le respect de son père ? Sa loyautéenvers la lignée Hantei ? Son amitié avecKusada ? Son devoir de vengeance à l'égardde Gaman-sensei ? Qu'importait, tout celal'avait con<strong>du</strong>it à assassiner, assassiner avecfinesse, assassiner avec méthode, sans bruit,sans faute, à assassiner pour une cause.Le parfum des huiles monta dans l'air, ledétendant. Au moins, il y avait Yaeko, fine,silencieuse et toujours en accord tacite aveclui. Ce n'était pourtant qu'une heimin maiscurieusement, il lui semblait qu'elle ne lejugeait pas et ne le jugerait jamais. Au sein dela faction, il y avait tellement de méfiance àson égard, les murmures s'estompant sur sonpassage et reprenant dès qu'il était loin.Il se laissa glisser sous l'eau quelques instantspuis émergea à nouveau dans la réalité ;il profita encore un peu de la quiétude et de lachaleur de la pièce puis sortit <strong>du</strong> bain.Il enfila un kimono noir dans le dos <strong>du</strong>quel étaitbrodé un magnifique Phénix incandescent, surson cœur le mon de la famille Shiba régnait enmaître. Il n'avait aucun remord pour ses actes,il n'en avait jamais eu, certain qu'ils étaientjustes même si violents. Parfois, il en étaitvenu à penser que les membres <strong>du</strong> Shinsengumiétaient pareils à lui, sinon par leurs idéeset leurs convictions à l'opposé des siennes.Mais quand il les voyait maltraiter des heimin,être cruels et inutilement violents, il savaitalors que quand il les combattait, s'il était toujoursvictorieux, quelque part dans les lignes desFortunes leur déclin était annoncé et lui n'enétait que l'outil.Il pénétra dans son salon. Un plateau étaitposé sur la petite table en acajou, une théièreen gré gris fumait. Il s'assit et Yaeko ouvrit leshoji opposé et vint, gracieuse, le servir. Il laregarda faire, elle était toujours prévenante etdiscrète à la fois, comme une ombre qui suit lemouvement de vos pas, que vous courriez oumarchiez, combattiez ou étiez immobile.Quelle étrange fille !Il avait enquêté sur elle, craignant que cene soit un membre <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion, maisn'avait rien découvert et en deux années,jamais une seule de ses missions n'avaitéchoué en quelque endroit qu'il se trouve,Yaeko dans son ombre et à son service. Ilavait bien essayé de la questionner sur sonpassé mais chaque fois, elle était vague, luiprétextant qu'elle ne voyait pas l'intérêt qu'ilpouvait porter à sa simple vie. Il n'insistaitjamais.Ce soir encore lorsqu'elle lui avait servi lethé, il avait regardé la cicatrice qu'elle portaità l'intérieur de son poignet droit. Elle avait lamême au gauche. Il était assez familiariséavec l'acier pour savoir que c'était là lesmarques d'un suicide, d'une mort lente.Pourtant elle était en vie, là devant lui.Pourquoi ? Comment ?“- Désirez-vous souper, Murayasu-sama ?”Sa voix le tira de ses pensées“- Oui. Tu peux préparer le souper Yaeko,j'ai quelques lettres à écrire et ensuite jemangerai.”Elle se leva et, à petits pas silencieux, allapuis revint déposer à ses côtés son nécessaired'écriture, à l'abri dans un coffret décoré denacre, puis s'en alla préparer le dîner.Murayasu prit la pierre et humidifia l'encre.Voilà deux mois qu'il n'avait donné de nouvellesà son père, Shiba Gaijushiko. Ce soir, ildevait y remédier.Yaeko versa l'eau bouillante dans le grandbaquet d'eau, puis un seau d'eau froide, et y4


plongea le kimono. Poussant le tissu dansl'eau, un fin nuage rouge se forma à la surfacede l'onde. Elle regarda le sang se mélangerà l'eau en silence. Elle savait ce que faisaitMurayasu-sama lorsqu'il sortait ainsi le soir,elle l'avait suivi une fois. Elle avait pris soncourage à deux mains et un soir, elle l'avaitsuivi, voulant savoir.Elle plongea les mains pour ôter tout lesang <strong>du</strong> tissu et avec satisfaction, elle pensa quece soir, il y avait un de ces chiens <strong>du</strong> Shinsengumien moins sur terre. Un de moins avec celuiqu'elle avait tué. Elle changea l'eau plusieursfois puis laissa tremper le kimono.Elle se lava ensuite soigneusement lesmains et prépara le souper.Le shoji s'ouvrit et elle entra avec le plateau.Murayasu écrivait toujours. Elle s'approchade la table et il leva vers elle ses grandsyeux noirs. Elle lui sourit timidement et posa leplateau à un endroit qui ne le gênerait pas puiss'inclina.“- Yaeko ?”Elle se retourna.“- Hai ?- Où est le kimono que je portais ce soir ?- Je l'ai lavé, maître.- Hum…- Il y a un problème ?”Il leva à nouveau les yeux sur elle et sonregard la transperça.“- Non aucun, je voulais juste savoir.- Puis-je me retirer ?- Oui.”Elle s'inclina et se retira, il était fort tardet elle savait qu'à cette heure et commechaque fois, Shiba Murayasu ne ferait plusappel à elle.Elle se mit au lit et regarda la lune brillerde tout son éclat, allongée sur son futon. Ellese demanda s'il avait à combattre comme elletant de démons chaque nuit. Peu à peu, la fatigueeut raison d'elle et elle plongea dans les souvenirsde ses cauchemars, ceux qui la hantaienttous les soirs depuis cinq ans.Mais maintenant, aux images de la milice<strong>du</strong> Shinsen-gumi maltraitant les habitantsde son village, aux supplications de sa mère,à l'interrogatoire cruel de son père avant dele voir mort, aux maisons en flammes, auxcris des femmes et des enfants, à la poignede fer qui l'avait attrapée et plaquée au sol,à ses propres cris, ses larmes et sa honte, ilse mêlait une ombre qui venait atténuer sadouleur.Sa souffrance insoutenable, l'image <strong>du</strong> visagede son petit frère amené près d'elle, une lamesous la gorge, son viol par ce chien de samurai,sa rage étanchée par le sang coulant <strong>du</strong> tantoqu'elle lui avait planté dans la gorge mais troptard pour son frère, tout cela s'estompait peuà peu comme une scène de théâtre se vidantpour laisser la place à une autre pièce. Et surcette scène, celle de sa vie, il y avait l'ombred'un homme, celui de sa lame, ballet de justicebrillant dans la nuit dans laquelle le mondeétait plongé, une lune blanche et froide surlaquelle se reflétait la détermination de sonregard, sa dextérité de frappe, son dévouementà la venger même s'il ignorait tous ces faits,les siens et ceux de milliers d'autres dont lenom avait été tu, dont le souffle avait cessédésespérément de brasser l'air de la vie.Oui, à tout cela s'ajoutait l'ombre de sonmaître, son pas silencieux comme le velours,se glissant la nuit dans les riches demeures, lasueur froide coulant sur les tempes de sesvictimes, son jeu perfide <strong>du</strong> chat jouant avecune souris se débattant dans des moulinetsincohérents de désespoir avant d'être mise àmort dans une frappe unique et parfaite. Seslarmes de soie et la finesse <strong>du</strong> petit origamiposé au sol avant qu'il ne quitte les lieux, ouitout cela était bien assez suffisant pour justifierson silence et emporter dans la tombe unsecret de plus, celui de son maître, ShibaMurayasu, assassin Tenchu.5


COMMENT UTILISERCE SUPPLEMENT :Vous avez entre les mains le second voletde la gamme <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. G-2”les Factions <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>”a été conçu pour aider joueurs et maîtresde jeu à mieux appréhender les différentesorganisations, familles vassales et Clansmineurs qui firent leur apparition ou tinrent unrôle particulier au cours des IVème et Vèmesiècles de l'histoire de <strong>Rokugan</strong>.<strong>De</strong> nombreux bouleversement ont en effeteu lieu à cette époque, sous le règne de la souveraineté<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. Ce supplément vise àdissiper - en partie - toutes les zones d'ombreentourant leur création ou leur évolution afinque vous disposiez d'encore plus d'élémentspour enrichir vos parties.Comme d'habitude, c'est le maître de jeuqui a le dernier mot. Si sa vision des différentes<strong>factions</strong>, familles vassales ou Clans mineursdécrits dans ce supplément n'est pas la mêmeque la nôtre, attendez-vous à trouver quelquesdifférences entre ce que vous lirez dans cespages et ce que votre personnage découvrira.<strong>Les</strong> premiers textes vous feront découvrir lesdifférentes <strong>factions</strong> marquantes de l'époque, àsavoir les Jinkon kishi, les Metsuke, le TeikokuJunketsu, le Shinsen-gumi ou encore la Garde desang de Bayushi Junzen. Tous ont un rôle particulièrementfort lors de ces temps troubles etméritent d'être découverts plus en profondeur.Puis le supplément se consacrera à troisfamilles vassales - pas si ordinaires que cela,ayant vu le jour sous le règne <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> : lesfamilles Itagi, Nodotai et Boheki. <strong>Les</strong> deuxpremières tirent leurs origines et leur force deleur illustre fondateur et ont en commun unecertaine controverse dans l'esprit des<strong>Rokugan</strong>i, tandis que la dernière, quoique plusclassique, n'en est pas moins remarquable.Vient ensuite la présentation en détails desClans mineurs <strong>du</strong> Serpent, <strong>du</strong> Loup et <strong>du</strong>Sanglier, fondés ou détruits au cours <strong>du</strong> Vèmesiècle de l'histoire de <strong>Rokugan</strong>. Leur exemplepeut servir de symbole de la déchéance et <strong>du</strong>renouveau qui illustrent cette époque.Enfin, le supplément se conclut par deuxscénarios grand format vous entraînant dansdes lieux insolites comme un mystérieuxmonastère ou l'étrange cité de Mamoru KyoteiToshi. A noter que l'un de ces deux scénarios(Festival, Présents et Oni) est aussi le préludeà une future grande campagne en trois volets,à paraître prochainement…6


CHAPITRE UN44LES FACTIONS


Le Shinsen-gumiOrigine et organisationLES ORIGINESL'organisation <strong>du</strong> Shinsen-gumi fut crééepar Doji Raigu, le leader de la souveraineté <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>. Sa mise en place officielle fut célébréel'année de la mort <strong>du</strong> Championd'Emeraude, un événement soudain et inopinédont Raigu s'est immédiatement servi pourasseoir ses ambitions. Car ce projet de miliceorganisée datait en fait de bien plus tôt, cinqannées en arrière. A cette époque, le Shinsengumin'était pas encore connu sous cette appellationmais comme”la Fraternité”. Il était composéde vingt quatre membres, tous issus deprestigieuses écoles et familles et liés par unedevise commune :”Aku, soku, zan” qui pourraitse tra<strong>du</strong>ire par”délit, punitionexpéditive”ou”tuer le mal instantanément".En effet, les vingt quatre membres de laFraternité avaient tous en commun le fait d'avoirsubi à leur encontre, et contre leurs intérêts, lesaffres <strong>du</strong> systèmes judiciaire rokugani.Désormais, ils avaient décidé sous le couvertde l'anonymat de punir eux-même les coupableset ce sans se soucier des conséquences et <strong>du</strong> rangde la personne à châtier. Une devise noble, àl'origine, qui fut malheureusement souventpervertie - notamment par Doji Raigu - etabusée dans un souci personnel.A ses balbutiements, la milice était dirigéepar deux hommes : Doji Raigu, le fils-héritier <strong>du</strong>Clan de la Grue, qui lui apportait son financement,et Hiruma Isamashi, un bushi <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Crabe doué et charismatique. Lorsque Raiguobtint le pouvoir en s'alliant avec BayushiAtsuki et Shiba Gaijushiko, pour formerl'Alliance tripartie puis le <strong>Gozoku</strong>, il profita dela purge impériale pour souffler le nom de sonrival à l'oreille de l'Empereur et ainsi éliminerIsamashi, dont le seul crime était de lui faire del'ombre au sein de la Fraternité. <strong>La</strong> souveraineté<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> créée, plus rien n'empêchait DojiRaigu d'étendre les pouvoirs et obligations de laFraternité : le Shinsen-gumi était né.Une milice gouvernementale :Le Shinsen-gumi est sans aucun doute le plusgrand et le plus puissant groupe d'experts ensabre que l'Empire d'Emeraude ait connu. Sesmembres étaient aussi connus, par les roninessentiellement, sous le sobriquet de”sangsuesde Bakufu”car leur quartier général était situédans Bakufu, la capitale symbolique de la souveraineté<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, afin de souligner le fanatismedont ils faisaient preuve dans leur tâche.Ils n'avaient qu'un seul idéal : pour un délit, unseul châtiment : la punition expéditive, c'est-àdirela mort, peu importe la forme sous laquelleelle se présentait. <strong>Les</strong> miliciens <strong>du</strong> Shinsengumine combattaient que pour cela, pour unejustice parfaite et complète.<strong>La</strong> milice était composée de dix divisions,réparties sur tout le territoire de l'Empire, avec àla tête de chacune un chef. <strong>La</strong> division la plusimportante (celle que dirigea notamment DaidojiTsubasa) était évidemment celle qui contrôlaitBakufu et les abords <strong>du</strong> lac étincelant. Toutesétaient sous les ordres de la souveraineté <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong> - et plus particulièrement de Doji Raigupuis de Bayushi Junzen - et étaient récalcitrantesà toute ouverture vers le monde extérieur. Cesdivisions eurent pour but de contrecarrer lesplans des rebelles Jinkon kishi, <strong>du</strong> TeikokuJunketsu, des Metsuke originels et des autres perturbateursdes lois impériales.Outre le pendentif sur lequel figurait unesimple sphère de métal gris - symbole de leurforce et de leur dévotion envers les idéaux del'organisation -, les membres <strong>du</strong> Shinsen-gumipouvaient aussi se reconnaître à leur drapeau,arborant la couleur <strong>du</strong> sang et sur lequel onpouvait lire le mot”Fraternité”en hommage àleurs origines.Le principal acte de distinction de l'organisationeut lieu en l'an 425, à l'auberge-relaisd'Ikedaya, près <strong>du</strong> village de l'honneur retrouvé.<strong>Les</strong> patriotes radicaux de la faction <strong>du</strong>Jinkon kishi s'y étaient réunis dans l'intentiond'élaborer un plan afin d'assassiner DojiRaigu, et de mettre à feu et à sang le quartiernoble de la cité de Bakufu.Mais cette réunion fut interrompue par l'intervention<strong>du</strong> Shinsen-gumi - aidé de membres<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup -, qui mit en échec le plan desrebelles et captura les principaux chefs de l'organisation- dont leur leader Mochihime, qui futplus tard exécutée sur la place publique d'OtosanUchi. Cette affaire démontra la puissance et l'intransigeance<strong>du</strong> Shinsen-gumi et constitua l'évènementà l'origine de leur renommée.Le peuple était ainsi empli d'un sentiment decrainte et de reconnaissance envers la milice.8


Composition <strong>du</strong> Shinsen-gumi :Le Shinsen-gumi était composé d'hommesjeunes (environ une vingtaine d'années), issusdes familles de samurai les plus prestigieuses,principalement celles des trois Clans à la tête<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. Le recrutement de ses membresreposait notamment sur un test des capacitésdes candidats au combat. Il était surtout ouvertaux membres des Clans de la Grue - pour lagrande majorité -, <strong>du</strong> Phénix, <strong>du</strong> Scorpion et<strong>du</strong> Loup, pour des raisons de loyauté évidenteenvers la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.<strong>De</strong> plus, une enquête assez pointue étaiteffectuée pour s'assurer qu'aucun espion n'entredans les rangs de la milice. Généralement,c'était le chef de chaque division en personnequi se chargeait de tester lors d'un combat lesdifférents prétendants. Ainsi, ce fut en rivalisantavec Daidoji Tsubasa, l'un des membresles plus puissants <strong>du</strong> Shinsen-gumi, que legrand Bayushi Junzen acquit le droit de porterl'uniforme de l'organisation.Lorsque le Shinsen-gumi s'installa sur l'îleprincipale de la cité de Bakufu, il comptaitprès de vingt mille membres. Son code étaitstrict : tous ses membres se devaient de”ne pastrahir la voie <strong>du</strong> samurai, ne pas quitter la milice,ne pas emprunter d'argent, ne pas intervenirdans des procès”et de prêter allégeance à lasouveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> puis à l'Empereur..Chacune des divisions comptait deuxmille hommes et elles étaient réparties commesuit : une division pour chaque territoire dessix Clans majeurs, une division à OtosanUchi, une division à Bakufu, une division àRyoko Owari Toshi et une division à MamoruKyotei Toshi.<strong>Les</strong> divisions étaient commandées par unshireikan ayant sous ses ordres de deux à troistaisa. Ceux-ci commandaient les bases de lamilice, réparties à raison de deux à trois par division.Une unité standard <strong>du</strong> Shinsen-gumi étaitconstituée d'un chui secondé par deux gunso etun nombre variable de nikutai et d'hohei.Au sein des divisions existaient des escadronsspéciaux, spécialisés dans un type detâche et constitués de l'élite des miliciens. Unescadron était commandé par un taisa, ou parfoispar un chui particulièrement efficace, etses effectifs pouvaient varier grandement enfonction des missions à effectuer.- L'escadron shibo était spécialisé dans lesattaques éclairs de type commando, visant àfrapper sans pitié, vite et fort, afin de marquerles esprits. C'est avec cet escadron queBayushi Junzen mit le monastère des CinqCercles à feu et à sang lors de la longue nuitdes sans-sommeils.Avantages : <strong>Les</strong> membres de l'escadron shiboajoutent leur rang dans la compétence Art de laguerre au résultat de leurs jets d'initiative.- L'escadron hokage était chargé de toutes les9


missions d'espionnage. Actifs en permanence,ses membres étaient dispersés dans toutl'Empire, endossant différents rôles ou personnalitésselon les besoins, infiltrant lesmouvements de rébellion et rapportant desinformations capitales au quartier général deBakufu.Avantage : <strong>Les</strong> membres de l'escadron hokageajoutent leur rang dans la compétenceDiscrétion au résultat de tous leurs jets dePerception.- L'escadron kabe avait pour mission deprotéger les plus importants dignitaires <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>. Ses membres, issus le plus souvent dela famille Shiba, étaient des yojimbo capablesde donner leur vie sans hésiter pour protégerceux dont ils avaient la charge. Chacun desmembres les plus importants de l'Alliance avaiten permanence cinq miliciens de l'escadronkabe veillant à sa sécurité.Avantage : <strong>Les</strong> membres de l'escadron kabeajoutent leur rang de Réflexes à leur ND pourêtre touché lors d'une manœuvre de défense.- L'escadron kiba était constitué desmeilleurs assassins de la milice, principalementissus <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion. Leur rôle était d'éliminerdiscrètement les opposants politiquesles plus virulents (membres des famillesOtomo, Seppun et Ikoma), si possible en faisantpasser l'assassinat pour un accident ou unattentat des Jinkon kishi. Cet escadron était leplus secret de tous et seuls les plus hauts commandants<strong>du</strong> Shinsen-gumi connaissaient sonexistence.Avantage : <strong>Les</strong> membres de l'escadron kibabénéficient d'une augmentation gratuitelorsqu'ils arrivent à surprendre l'un de leursadversaires.(Hiruma) Isamashi (370-459)En l'an 425Feu 4 (Intelligence 6)Air 3Eau 3 (Perception 4)Terre 4Vide 4Ecole / Rang : Bushi Hiruma / 2 ; Magistratd'Emeraude / 2 ; Isamashi connaît aussi latechnique des Jinkon kishi : <strong>La</strong> Volonté del'EmpereurAvantages : Calme, Connaissance <strong>du</strong> terrain(routes impériales), Eloquent, Héros <strong>du</strong> peuple,Intègre, Leader-né, <strong>La</strong> Haine au Cœur(<strong>Gozoku</strong>)Désavantages : Chagrin d'amour (Mochiko),Désavantage social (ronin), Recherché,Némésis (Doji Raigu), Lien de dépendance (safille : Mikomi)Compétences : Athlétisme 4, ArtOratoire/Rhétorique 7, Barde 3, Connaissance: Outremonde 5, Connaissance : Shinsen-gumi6, , Droit 6, Enquête 3, Histoire 3, Art de laguerre 6, Défense 5, Discrétion 5, Iaijutsu 4,Ingénierie 4, Kenjutsu 7, Kyujutsu 4,Méditation 3, Ninjutsu 1, Pièges 3, Siège5,Yarijutsu 5Honneur : 2.5Gloire : 0 (5.4 pour le Peuple et les Ronin)<strong>De</strong>scription : Isamashi est un homme de grandetaille, à la musculature fine et souple. Bienqu'il ne soit pas aussi puissamment bâti que lesmembres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe dont il est issu, ilémane de lui une impression de puissance tangible.Cette impression est autant <strong>du</strong>e à sataille qu'à son expression, sévère et intelligente.Son regard est sombre et met mal à l'aiseceux qu'il scrute d'un œil soupçonneux. Maisses yeux s'éclairent quand il est avec sa fille etse voilent dès lors qu'il pense à son amourdéfunt, la légendaire Mochihime.Historique : Isamashi était sans doute appelé,dès sa naissance, à jouer un rôle majeur dans ledestin de l'Empire. Sa mère était magistratd'Emeraude de Ryoko Owari Toshi, la prestigieusecité <strong>du</strong> bout <strong>du</strong> voyage ; son rôle premierétait de régler les conflits qui pouvaient naîtreentre les différents Clans présents dans la ville,mais aussi de veiller à ré<strong>du</strong>ire au maximum lesactivités illicites qui s'y déroulaient. C'est elle10


qui lui enseigna à écouter d'abord, avant d'élaborerun compromis, l'initiant de cette façon àl'art de la diplomatie. <strong>De</strong> son père, HirumaOto, qui était un officier d'importance <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Crabe, il acquit l'importance de la stratégiemilitaire et le sens de l'organisation ; il appritainsi à commander.Plus tard, à la mort de Mochiko, sa maîtresse,il reprit son rôle de chef suprême de l'organisationrebelle des Jinkon kishi avec une déterminationinébranlable. Plusieurs fois condamnépour crimes répétés contre l'Empire, ildevint certainement la personne la plus recherchéedes terres d'Emeraude. Mais pour chaquemilicien <strong>du</strong> Shinsen-gumi ou bushi <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Loup lancé à ses trousses, il y avait un rebelleprêt à donner sa vie pour le protéger. Doté d'unevolonté de fer, il con<strong>du</strong>isit les Jinkon kishi versleur destinée. Isamashi possédait une personnalitécharismatique, subtile et sereine. Sesdiscours à la lenteur délibérée exigeaientqu'on les écoute avec attention et ses plansbien conçus imposaient le respect.Alors qu'il était très encore très jeune,Isamashi décida de rallier”la Fraternité”, uneassociation d'une vingtaine de membres quijugeait et condamnait à mort tous les criminelsquels qu'ils soient, même si ces derniersavaient été déclarés non-coupables par les loisimpériales. Une décision qu'il avait prise à lasuite de la mort de sa mère. Un assassinat révélédont le commanditaire, Otomo Tomotari, undes trois oyabun de la pègre local, ne futjamais condamné faute de preuves et de témoignagesvalables. Qui oserait accuser un cousinéloigné de l'Empereur ? Personne…Il n'existait alors plus qu'une seule chosequi intéressait Isamashi : la vengeance. Mais lesamurai savait prendre son temps. Lorsqu'ilréussit, grâce à son charisme, ses multiplestalents et quelques relations politiques à commencerune carrière de magistrat d'Emeraude età se faire assigner à la surveillance de RyokoOwari Toshi, comme jadis sa mère, il sut que lemoment qu'il attendait plus que tout approchait.Il profita alors de sa nouvelle fonction pourobserver les faits et gestes de Tomotari afin dedéterminer quand et où sa vengeance frapperait.C'est à l'heure <strong>du</strong> tigre, au cours d'une soiréed'automne étrangement chaude,qu'Isamashi se chargea lui-même d'exécuter lasentence que méritait cet homme. Alors encapuchonnéà la manière des légendaires ninja, ilplanta son sabre dans le cœur de l'hommedevant une assistance horrifiée avant de s'échapper.Une vengeance par le sang, empruntedes sentiments nobles <strong>du</strong> désir de justice, quien appela finalement plein d'autres, le Crabedécidant que tous les hommes semblables àOtomo Tomotari devait eux aussi mourir.Si l'on excepte l'aide financière apportéepar Doji Raigu, le fils <strong>du</strong> daimyo <strong>du</strong> Clan dela Grue (qui l'avait aidé à devenir magistratet à rejoindre la cité <strong>du</strong> bout <strong>du</strong> voyage),Isamashi devint rapidement l'homme le plusimportant <strong>du</strong> mouvement de la Fraternité, cequi lui permit d'asseoir ses idées avec vigueuret intégrité. Il corrigea ainsi, le plus souventpossible et <strong>du</strong>rant deux longues années, leserreurs <strong>du</strong> système judiciaire de <strong>Rokugan</strong>, ledevançant parfois à l'occasion, pour pourchasserdes criminels reconnus non-arrêtés. Jusqu'à ceque le Crabe perçoive en Raigu un désir, toujoursplus grand, de puissance qui se tra<strong>du</strong>isaitpeu à peu par une perversion des idéaux de laFraternité. Il apprit ainsi que le buke l'avaitaidé à assouvir sa vengeance pour se débarrasserd'Otomo Tomotari, un homme qui le gênaitdans ses plans d'ascension, pour le remplacerpar un de ses fidèles, Yasuki Toshimo.Isamashi s'opposa alors sans relâcheà”l'Ordre Nouveau”de Doji Raigu, le plus souventen agissant sous le couvert de sa profession,pour préserver les valeurs impériales deplus en plus bafouées avec l'avènement del'Alliance tripartite. Mais un ordre impérial -motivé par Doji Raigu - l'accusant de violationmajeure <strong>du</strong> dogme <strong>du</strong> bushido le contraignit àchoisir entre une mort honorable (en pratiquantle seppuku) ou une vie en tant que ronin.<strong>La</strong> légende raconte qu'au moment où Isamashiallait se donner la mort, une bande de rebellesmenés par Mochiko survint pour l'en empêcher.<strong>La</strong> dame demanda à Isamashi de reconsidérerson geste, lui parlant de sa rencontreavec l'Empereur et de la mission qui lui avaitété confiée. Il accepta alors de l'accompagner,se rendant compte <strong>du</strong> mépris que lui inspiraitle <strong>Gozoku</strong>.Au départ, cette résistance était avant toutde nature politique, mais quand Doji Raigu seproclama lui-même Champion d'Emeraude,transforma la Fraternité en milice à son service,le Shinsen-gumi, et abrogea des lois impériales- des lois qui avaient été appliquées pendant desgénérations - elle se radicalisa.11


Sous la tutelle de Mochiko, dont Isamashidevint l'amant et le bras droit, des hinin, desheimin, des ronin et même des samurai deClan décidèrent de se rebeller. Mais leurrésistance désorganisée manquait d'efficacité.Avec les vastes contingents de miliciens <strong>du</strong>Shinsen-gumi et le soutien <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup,l'Alliance tripartite écrasa systématiquementles soulèvements les uns après les autres. L'unde ces échecs faillit même entraîner la chute dela rébellion, lorsque Mochiko, la leaderincontestée des Jinkon kishi, se fit arrêter àl'auberge-relais d'Ikedaya, puis exécuter surune des places publiques d'Otosan Uchi.Isamashi et d'autres chefs de la résistanceréalisèrent bien vite qu'ils ne pouvaient espérervaincre la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> qu'ens'unissant. Le Crabe s'attacha alors à réunir lesdifférentes <strong>factions</strong> rivales et à les organiser enunités autonomes et efficaces. Sa réputationd'intégrité et ses talents de stratège lui valurentd'être élu à l'unanimité à la tête de l'organisationnouvellement constituée.<strong>De</strong>stin : En tant que chef des Jinkon kishi,Isamashi joua à plusieurs reprises un rôleprimordial dans la survie et les succès de larébellion. Il commença d'abord par organiserses troupes en unités de combat viables, définiesparfaitement grâce à ses compétences militaires.Il avait compris que l'organisation devait êtredotée de solides structures de commandementet de responsabilité, ainsi que d'organes decommunication et de prise de décision pourpouvoir affronter l'irrésistible puissance de lasouveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.Il savait qu'une organisation de type guérilla,alliant souplesse et force, répondrait le mieuxà ces exigences.Isamashi délégua ensuite ses pouvoirs aussivite qu'il les avait obtenus. Il sélectionna deschefs hors-pairs et leur confia divers postes àresponsabilité au sein de l'organisation.Ces chefs agirent de même à leur tour, endéléguant certaines de leurs attributions à leurssubordonnés. Cela permit souvent au Jinkonkishi de compenser leur manque d'effectifs etd'équipements, par un commandement inspiré etdes initiatives indivi<strong>du</strong>elles à tous les échelons.A l'image d'Isamashi, les Jinkon kishi - desgénéraux aux hommes de troupe - obéissent auxordres mais pas aveuglément. Comme ils sontautorisés à réfléchir par eux-mêmes, il s'estavéré extrêmement difficile pour les miliciens<strong>du</strong> Shinsen-gumi ou les chasseurs de prime <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Loup de prévoir à l'avance les actionsde la rébellion. Ils ont en effet la possibilité demodifier un plan en fonction de la situation etfont souvent retraite si nécessaire ; desconcepts qui sont absolument contraires à laplupart des doctrines des samurai.Après s'être entouré des plus grands experts(que cela soit en tactique, politique ou ingénierieet commandement) ayant décidé de rejoindre lesJinkon kishi, Isamashi n'hésita jamais à leurdemander conseil et à suivre leurs prescriptions.Si sa personnalité inspirait un grand respect et unepuissante loyauté, sa plus grande contribution futsans doute d'inspirer loyauté et respect envers lesidéaux auxquels il croyait : liberté et justice pourtous les habitants de l'Empire.12


<strong>Les</strong> Jinkon kishiL'Ishi Kôtei“Un promeneur curieux d'esprit demanda à unver luisant :- Pour quelle raison ne brilles-tu que pendantla nuit ?Le ver, dans son langage particulier, lui fitcette lumineuse réponse :- Je reste dehors le jour comme la nuit, maisquand le soleil est dans le ciel, je ne suis rien.”L'Ishi Kôtei, la Volonté de l'Empereur, estétroitement liée à l'histoire des Jinkon kishi,elle en reflète aussi l'âme. Tel le ver luisant, ellen'est rien lorsque le Fils <strong>du</strong> Soleil est tout-puissant.Mais lorsque les ténèbres se font procheset étouffent tout sur leur passage, ce n'est quegrâce à elle que la lumière survit.<strong>La</strong> philosophie martiale de l'Ishi Kôtei estcaractérisée par le fait qu'elle n'est pas l'inventiond'une seule personne, mais l'œuvre de toutun groupe de personnes qui, pendant toute sonhistoire, a <strong>du</strong> lutter constamment pour survivre.Contrairement à ce qui se fait habituellement à<strong>Rokugan</strong>, où la pratique des arts martiaux estexclusivement la prérogative d'une classe socialeprivilégiée (les samurai), la stratégie martialedes Jinkon kishi est née dans le monde paysan ets'est développée avec ce dernier.Il est difficile de préciser sa date de naissance, quicertainement remonte à l'époque où Mochiko laronin se fit, à la demande de l'Empereur HanteiFujiwa, leader d'un mouvement révolutionnairedestiné à lutter contre l'Alliance tripartie desClans <strong>du</strong> Phénix, <strong>du</strong> Scorpion et de la Grue - quiallait plus tard fonder la souveraineté <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong> - et à protéger le peuple, notammentdes abus de la milice <strong>du</strong> Shinsen-gumi, vers lafin <strong>du</strong> IVème siècle. Pour cette raison, on honorel'empereur Hantei Fujiwa comme fondateurdes Jinkon kishi et Mochiko comme créatricede la philosophie martiale de l'Ishi Kôtei.Tout comme la stratégie des Jinkon kishi,la philosophie martiale de l'Ishi Kôtei a aussiévolué à travers le temps et l'histoire <strong>du</strong> règnede la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. On peut ainsidénombrer quatre périodes charnières :390 - 425Période de la formation de la techniqueAprès avoir eu une longue discussion avecl'Empereur et reçu la mission secrète de défendreles intérêts <strong>du</strong> peuple, Mochiko entreprit unpèlerinage à travers tout l'Empire dans le butde prêcher la parole impériale. A sa suite, denombreux ronin désireux de poursuivre leurvie sur un chemin honorable décidèrent euxaussi de l'accompagner sur cette Voie.<strong>Les</strong> Jinkon kishi étaient nés et avec eux lesprémices de ce qui deviendra la philosophiemartiale de l'Ishi Kôtei.425 - 442Période de la formation des théoriesCette période de l'histoire des Jinkon kishiest caractérisée par la prise de conscience de lanécessité de changer leur organisation et moded'action suite à l'arrestation de leur leader,Mochiko, à l'auberge-relais d'Ikedaya. Aprèscet événement, Isamachi prit la tête des rebelleset élabora de nouvelles théories et formulesde stratégie nécessaires à la survie de l'organisation.Grâce à ces principes très précieux, lesJinkon kishi réussirent à échapper à la purgeorchestrée par la milice <strong>du</strong> Shinsen-gumi etsurtout le Clan <strong>du</strong> Loup.Leurs développements participèrent d'autrepart à l'enrichissement de la philosophie martialede l'organisation :- Théorie de la supériorité des techniquesrapprochéesIsamachi fut rapidement conscient que lasurvie des Jinkon kishi dépendait presqueexclusivement de son efficacité. Désormais la<strong>Les</strong> assassins TenchuDans l'intention de protéger lesJinkon kishi et de les sauverde la purge organisée par lamilice <strong>du</strong> Shinsen-gumi et leClan <strong>du</strong> Loup, Isamachi décidad'établir de nouvelles stratégiesde combat pour les rebelles.L'une d'elle, peu honorablemais absolument nécessaire,était d'employer tous lesmoyens utiles pour déstabiliseret affaiblir les ennemis del'Empereur.L'assassinat de personnalitésayant un rôle stratégiquemilitaire ou politique importantfut tout naturellement exercé.Mais la tâche demandait plusde finesse que d'ordinaire etles Jinkon kishi sélectionnéspour ce rôle <strong>du</strong>rent faire preuved'un grand souci de précisiondans l'exécution de leur mission.Pour eux, l'importance <strong>du</strong>moindre détail était devenuecapitale.Ces assassins étaient tous dissimuléssous de faussesidentités - généralement desartistes reconnus - et destinésà agir de la sorte une seule etunique fois, après quoi ilsdevaient réintégrer les rangsclassiques des Jinkon kishi.Lors de l'exécution de leurmission, on disait qu'ilsapportaient le”Tenchu”.C'est-à-dire qu'ils laissaientun mot sur les corps de leursvictimes. Ce papier symbolisaitle fait que l'assassin ne faisaitqu'apporter une punition décidéepar une puissance supérieure -les Jinkon kishi en l'occurrence- et était destiné à entretenir uncertain climat de terreur et depsychose propice à la démoralisationet au chaos.13


stratégie de l'organisation serait de rechercheren priorité à se rapprocher au plus près de sescibles afin de limiter les risques d'erreur etdonc d'échec.- Théorie de la flexibilité face à la forceOpposer la force à la force n'est pas forcémentune solution et Isamachi l'a bien compris.Ne disposant pas d'un effectif aussi nombreuxet bien préparé que la milice <strong>du</strong> Shinsen-gumiou les chasseurs de prime <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup, lesJinkon kishi apprirent à développer d'autresstratégies d'attaque comme de défense, notammenten tentant de créer la discorde au sein desrangs ennemis. C'est ainsi qu'apparurent au seinde l'organisation les premiers assassins Tenchu,spécialisés dans l'élimination des personnalitésimportantes de la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.- Théorie <strong>du</strong> principe de la surpriseL'autre grande stratégie martiale des Jinkonkishi que prôna Isamachi fut l'usage des tactiquesd'embuscade empruntées au Clan de la Grue et àla famille Itagi. Disposés en petit nombre de typecommando, en non plus en grande armée, lesrebelles causèrent ainsi de plus grands dommagesà la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.- Théorie <strong>du</strong> secret des illusionsIsamachi compris aussi que les Jinkon kishi neréussiraient pas grand-chose si la seule oppositionqu'ils menaient face à la souveraineté <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong> restait purement martiale. Il prit soinalors d'encourager ses hommes les plus habilesà infiltrer les rangs de l'ennemi et les hautesinstances politiques de l'Empire.Cette nouvelle stratégie permit à l'organisationde développer un réseau d'espionnage trèsimportant, lui permettant d'éviter de nombreusesdéconvenues.- Théorie de la méthode pour éviter sansrésistance<strong>La</strong> dernière stratégie d'Isamachi est tirée toutdroit de son origine de samurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Crabe. Il est important, contre un adversaire plusgrand en nombre et potentiellement plus puissant,d'éviter tout combat inutile. Pour le ronin etles Jinkon kishi, la fuite n'est pas un synonyme dedéshonneur. <strong>De</strong> même, le sacrifice fut encouragépar Isamachi tant que ce dernier pouvait permettrela survie d'un plus grand nombre de rebelles.442 - 477Période <strong>du</strong> perfectionnement de l'IshiKôtei et de sa diffusionVers le milieu <strong>du</strong> Vème siècle, la souveraineté<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> prit la décision de créer àBakufu une véritable académie d'arts martiaux,la fameuse Gakubu Tatakai, qui avait pour fonc-14


tion de délivrer des degrés de diplôme en artsmartiaux et de recenser tous les hommes d'armes.Cette décision importante et étonnante <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong> fut élaborée dans l'unique but decontrôler l'ensemble des ronin de <strong>Rokugan</strong> -désormais était considéré comme hors-la-loi (etdonc tué) tout indivi<strong>du</strong> ne possédant pas depapiers légaux, délivrés par l'académie, et portantle sabre, l'arc ou une arme d'hast. <strong>De</strong> plus,le fait que toutes les techniques de combats(okuden) des ronin étaient codifiées dans lesregistres de l'académie offrait aux miliciens <strong>du</strong>Shinsen-gumi les ayant étudiées une plus grandechance de les vaincre dans le cas d'un affrontementdirect ; le but était, bien évidemment,d'éliminer cette menace dans un avenir plus oumoins proche - et d'espérer démasquer certainsmembres des Jinkon kishi. En bref, il s'agissaitlà d'un moyen de pression un peu <strong>du</strong> style <strong>du</strong>sankin-kotai (système de résidence alternée quiobligeait les daimyo importants à passer uneannée sur deux à Bakufu et à y laisser leurfemme et leurs enfants en otages lorsqu'ilsretournaient dans leur fief, le sankin-kotaidevint un instrument de règne destiné à domestiquerla noblesse féodale de l'Empire) qui avaitdéjà fait ses preuves. Le résultat fut mitigémais eut pour conséquence d'apporter un élémentde victoire de plus à l'armée impérialelors de la bataille <strong>du</strong> Cerf Blanc.En effet, c'est au plus fort <strong>du</strong> conflit contreles Nanbanjin que l'Empereur, avec l'autorisation<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> obligé de faire quelquesconcessions en ce moment décisif, autorisa lesdirigeants des écoles d'arts martiaux de<strong>Rokugan</strong> à se réunir et à s'unir pour faire face àla menace gaijin. Un événement qui permit auxJinkon kishi - à travers la diffusion discrète deleur philosophie martiale - de se développerconsidérablement et d'entraîner, à sa suite, lespremiers effritements de l'Alliance tripartite.477 - 505Période de la divisionAprès 477 et le renoncement au titre deChampion d'Emeraude de Doji Usan au profitde Mochiko, un ronin - qui est, selon la légende,le petit-fils de Matsu Mochiko - membredes Jinkon kishi, l'organisation se sépara petità petit. <strong>La</strong> plupart des anciens rebelles furentréhabilités dans l'Ordre céleste parl'Impératrice Yugozohime, et devinrent magistratsd'Emeraude.D'autres décidèrent de rester dans l'ombre dela civilisation rokugani pour surveiller que laVoie de l'Ishi Kôtei soit bien respectée. Ces dernierstravaillèrent, un peu plus tard, avec lesMetsuke créés par Otomo Isai, et furent à l'originede l'échec de bien des complots contrel'Empereur et sa famille.Aujourd'hui, les derniers Jinkon kishi ontdisparu, forcés de se faire discrets à cause deleur attachement à une période historiquetaboue. Toutefois, on peut penser qu'a traversles Mondai ketsu, les nouveaux défenseursde l'Empereur, une partie de l'Ishi Kôtei asurvécu.<strong>Les</strong> Assassins TenchuTechniques :Rare sont les assassins au sein de l'organisationdes Jinkon kishi, aussi ceux qui officienten tant que tels attirent le respect - et souventla crainte - de leurs frères. <strong>Les</strong> Tenchu, lesassassins qui apportent un message, font partiedes plus respectés car leur tâche est aussiimportante que dangereuse. D'ailleurs, laminutie que demande l'accomplissement deleur mission est tellement importante qu'il estrare qu'une même personne apporte deux foisle Tenchu et ce car l'identité qu'elle endossaitpour ce faire avait alors toutes les chancesd'être découverte.Le message en lui-même que l'assassinTenchu apporte est souvent lié à sa fausseidentité, régulièrement une professionartistique. Ainsi un assassin se faisant passerpour un maître de l'origami laissera sansnul doute sur le corps de sa ou ses victimesune sculpture en papier de son cru,accompagnée <strong>du</strong> message que sa factionvoudrait faire passer.Hitogoroshi Tenchu(Nouvelle Voie)Rang de technique : 2Voie d'admission : <strong>La</strong> Voie de l'Empereur / 1Prérequis : Air 3, Discrétion 3Technique : Un message dans la mort<strong>Les</strong> assassins Tenchu apprennent à s'imprégnertellement de leur identité secrète que celase ressent dans leur façon de combattre. Ils peuventajouter le rang de l'une de leurs compétencesde marchand ou valorisante (choisie lors del'acquisition de cette technique) au résultat detous leurs jets de toucher et de dommages.<strong>Les</strong> gakkô no senshiTout le monde sait commentsont apparus les premiersronin, forcés par édit impérial- de par la volonté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>- à abandonner leur familleet leur Clan. Le but était bienévidemment pour l'Alliancetripartie et Doji Raigu, legrand initiateur de ce projet,d'éliminer les opposants aunouveau régime.Malheureusement, la situationn'évolua pas comme souhaitée.Tout d'abord, de nombreuxsamurai décidèrent de vivredans l'oubli plutôt que demourir honorablement.Ces mêmes bushi qui rallièrentensuite, bien souvent, desorganisations otokodate -comme les Jinkon kishi - oujuzimai - le plus connu étantles fameux Tueurs de la forêt- devenues rapidementincontrôlables, car n'existantpas véritablement officiellement.En créant les ronin, lasouveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> fournità l'Empereur les armesdont il avait besoin pour sedéfendre.C'est en ayant le souci de seracheter de cette erreur queDoji Sekidera, le successeurde Doji Raigu, créa en l'an435 à Bakufu l'académied'arts martiaux de <strong>Rokugan</strong> etpermit l'ouverture des premiersgakkô no senshi (ouécoles de combattants), sortede petits dojo très modestes.<strong>Les</strong> gakkô no senshi ressemblaient,au départ, à un lieude rassemblement assez prochede ce qui se fait autourdes otokodate que l'on connaîtà notre époque.15


<strong>Les</strong> gakkô no senshi(Suite)Il s'agissait d'un lieu d'entraînementpour ronin, généralementfondé par un sensei lui-mêmeronin, qui avait développé sonpropre style ou sa propretechnique d'armes (waza),celle-ci lui ayant permis, aucours de sa vie, d'accumulersuffisamment de koku pourenvisager de s'installer et deformer ses disciples.Au départ, ces dojo n'existaientque dans la cité deBakufu, symbole de la toutepuissance<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. Maisplus tard, avec le succès rencontré,la pratique fut autoriséedans d'autres grandes cités de<strong>Rokugan</strong>, comme dansOtosan Uchi, la capitale del'Empire, Ryoko Owari Toshiou encore Mamoru KyoteiToshi ; des villes fortementcontrôlées par la milice <strong>du</strong>Shinsen-gumi, ce qui est loind'être un hasard.Le gakkô no senshi étaitconstitué, habituellement,d'un simple bâtiment comportantdes tatamis, des bokkenet un autel dédié à uneFortune à caractère martial(généralement Osano wo,Bishamon ou Hachiman). Lenombre d'élèves pouvaiténormément varier d'ungakkô no senshi à un autre -le local bénéficiant d'unedérogation à la loi impérialeinterdisant aux ronin de seréunir en groupe.Toutefois, dans la majeurepartie des cas, ces derniersétaient longuement examinéset questionnés par le sensei,assisté d'un dirigeant <strong>du</strong>Shinsen-gumi, avant d'êtreacceptés et de pouvoirapprendre la technique enseignée.Shiba Murayasu (419 - 479)En l'an 460Feu 4 (Intelligence 6)Air 5Eau 3 (Perception 5)Terre 3 (Volonté 4)Vide 8Ecole / Rang : Bushi Shiba / 5Avantages : Alliance Impériale, Statut social(Sensei impérial), Alter-Ego (Hantei Kusada),Calme, Clairvoyant, Excellente mémoire,Quelconque, Rapide, Trompe-la-mortDésavantages : Mélancolie (Gaman),Epileptique, Obligation (Shiba Gaijushiko),Sombre secret (assassin Tenchu)Compétences : Artisanat (Origami) 5,Artisanat (peintre) 4, Art de la guerre 1,Calligraphie 5, Cérémonie de thé 4, Corps àCorps (Mizu-do) 3, Courtisan 2, Défense 3,Discrétion 3, Etiquette 4, Héraldique 3,Méditation 6, Naginata 6, Obiesaseru 2,Iaijutsu 4, Kenjutsu 7, Kyujutsu 4, Shintao 5,Sincérité 3, Yarijutsu 4Kiho : Le souffle <strong>du</strong> cœur, Le cœur en éveil,<strong>La</strong> pureté <strong>du</strong> cœurHonneur : 4.5Gloire : 6.4<strong>De</strong>scription : Shiba Murayasu est un peu plusgrand que la moyenne, pas imposant mais avecune musculature bien travaillée, un corpsd'athlète et un beau visage. Mais ses traits nerestaient généralement pas dans la mémoire.Ses joues sont assez anguleuses, ses cheveuxtoujours tirés en arrière et impeccablementsoignés et son regard reste vif et perçantà chaque instant. Le samurai arbore une légèrebarbe dans laquelle on peut apercevoir quelquepoils grisonnants, prémices de la quarantaine.Quant à ses vêtements, ils sont toujours dequalité mais restent sobres car il a horreur <strong>du</strong>clinquant et <strong>du</strong> tape à l'œil.En fait Murayasu est le genre d'homme quipasserait inaperçu - car il ressemble finalementà n'importe quel samurai - s'il n'avait pasen lui cette forme de charisme propre à safamille, qui fait que l'on ne l'oublie jamaisaprès l'avoir côtoyé.Historique : L'héritage familial est parfois unechose extrêmement <strong>du</strong>re à porter et à assumer.Le père de Murayasu, Shiba Gaijushiko, étaitsans doute la personnalité la plus représentativede l'idéologie <strong>du</strong> bushido qu'est l'excellence.Il n'était pas un domaine de compétenceque le Scribe impérial ne maîtrisait pas. AussiMurayasu s'évertua, lui aussi, à être le meilleurpossible dans tout ce qu'il tentait, par désir personnelmais surtout par peur de décevoir sonpère. Quant à sa mère, une riche courtisane dela famille Otomo, elle n'apporta au samuraiqu'une étrange malédiction génétique avant demourir des suites de son accouchement.L'épilepsie se déclara très tôt dans la vie deMurayasu et le jeune homme <strong>du</strong>t apprendre àcontrôler ses nerfs pour réussir à dominer samaladie, ce qu'il ne réussit qu'après de longuesannées.Toute sa jeunesse, Murayasu la passa àvoyager entre les jardins impériaux de OtosanUchi et Eien no Fushicho, le dojo <strong>du</strong> Phénixéternel à Shiro Shiba, où il fut admis dès l'âgede huit ans. Toujours désireux d'être à la hauteurdes exigences de son père, le jeunehomme commença sa formation avec le désirde devenir le meilleur et donc d'en faire toujoursplus que les autres. Malheureusement,ses bonnes intentions se tra<strong>du</strong>isirent souventpar des débordements d'énergie lors des oppositionsamicales qui parsemaient sa formation.C'est ainsi que le bushi récolta deux blâmespour ne pas avoir réussi à contrôler ses coupset blessé deux de ses compagnons. <strong>De</strong> plus, lesefforts redoublants et le stress de compétitionallant, ses crises d'épilepsie se manifestèrentde plus en plus souvent et ralentissaient sa formation.Le samurai fut aussi, pour la premièrefois de sa vie, regardé avec méfiance et dédain.Une chose pour laquelle Murayasu, toujours à16


la recherche de reconnaissance, finit par haïrsa défunte mère, coupable selon lui de sa malédiction.Mais, malgré ses écarts passagers, lefils de Gaijushiko obtint les éloges qu'il souhaitaitpuisqu'à treize ans, il fut considérécomme l'un des tous meilleurs élèves de sapromotion. En récompense de quoi ShibaTajima, le maître des lieux, l'autorisa - ainsique les deux autres meilleurs bushi - à recevoir,le soir même, une leçon en privé d'un certainGaman, que Murayasu n'avait encorejamais vu.Le samurai se prépara le reste de la journéeà affiner ses kata afin d'être prêt à l'affrontementde la soirée car, qui que puisse êtreGaman, Murayasu, fidèle à sa philosophie,avait bien l'intention de gagner. Quelle ne futpas sa surprise lorsqu'il comprit que Gamanappartenait à la caste monastique et donc n'avaitpas le droit de porter de sabre ! <strong>La</strong> soirée,les samurai la passèrent à lire des passages <strong>du</strong>Tao de Shinsei et à faire un concours d'aphorismes.Mais, au milieu <strong>du</strong> concours et aprèsavoir per<strong>du</strong> à maintes reprises, Murayasu, passablementénervé et déçu, s'avança à dire:”Vous êtes sûrement un grand Maître de Zenet à ce sujet nous ne sommes pas de taille à luttercontre vous. Mais si la question de laconcentration nécessaire pour un combat étaitévoquée, je crains que vous ne pourriez nousbattre.”“- A votre place, je ne serai pas aussi catégorique.Voyez-vous, la vie m'a plus d'une foismontré qu'il ne fallait jamais conclure avantd'expérimenter,”répliqua Gaman.“- Me permettez-vous vraiment de faire uncombat contre vous ?”demanda Murayasuaprès avoir échangé un regard ironique avecses compagnons.“- Bien sûr puisque c'est le seul moyen de vérifiersi ce que vous dites est exact.”Le samurai se saisit d'un boken et en tenditun autre au moine.“- Je suis moine et je ne veux pas porter d'arme,fût-elle en bois. Mon éventail fera l'affaire.Frappez sans hésiter. Si vous me touchez,j'admettrai que vous êtes un grand expert.”Certain de marquer dès les premiers coupset craignant de blesser le vieux moine,Murayasu attaqua tout d'abord gentiment,presque au ralenti. Mais peu à peu, il accélérason rythme car ses attaques se perdaient dansle vide. Pourtant, Gaman paraissait vieux etpataud mais à chaque fois que Murayasu lefrappait, il faisait preuve d'une rapidité étonnantepour esquiver ses coups. Sans le savoir,le jeune samurai venait de recevoir la premièreleçon de son maître, le piège des apparences.Après qu'il ait vu que son adversaire commençaità s'épuiser dans ses vaines tentatives,Gaman demanda que l'on arrête le combat etproposa :”Que diriez-vous de m'attaquer lestrois en même temps ? Ce serait pour moi unexcellent exercice et pour vous la chance deme battre.”Piqués au vif dans leur fierté de guerrier,les samurai essayèrent par tous les moyens detoucher le Maître. Mais il restait à chaque foisinsaisissable. Si ce n'était pas son éventail quidéviait l'attaque, son corps parvenait toujours às'effacer au dernier moment. Aussi Murayasuet ses deux compagnons finirent par reconnaîtreleur défaite. Le fils de Shiba Gaijushiko neput s'empêcher de lui demander quel était sonsecret pour éviter si habilement des attaques desabre. Gaman expliqua :”Quand la juste visionest exercée et ne connaît aucun blocage, ellepénètre tout, y compris l'Art <strong>du</strong> Sabre. <strong>Les</strong><strong>Les</strong> gakkô no senshi(Suite)<strong>Les</strong> sensei choisissaient souventles disciples les plushonorables, ceux qui contribueraient,selon eux, à labonne réputation <strong>du</strong> dojo.Car la réputation de ces dojoétait extrêmement importantepuisque si l'un d'eux devenaitcélèbre pour avoir formé desbrigands ou pire, des membresdes Jinkon kishi, nuldoute que les miliciens <strong>du</strong>Shinsen-gumi n'hésiteraientpas à le faire fermer, tropheureux d'avoir une occasiond'humilier publiquement unebande de ronin et d'affirmerleur supériorité. C'est pourquoila plupart des gakkô nosenshi enseignaient, en plusdes arts martiaux, les bonnesmanières, le Tao de Shinsei etau moins une activité artistiqueou religieuse extrêmementcodifiée - comme lacérémonie de thé ou la méditation- pour discipliner leursélèves. Il n'était pas rare quelorsque l'un d'eux venait àfaire preuve d'un comportementdéshonorant envers laréputation de l'endroit, il soitpourchassé et puni par sespropres camarades de formation.<strong>La</strong> principale différence entrele gakkô no senshi et l'otokodateque l'on connaît aujourd'huise résume au fait queles élèves d'un dojo avaient ledroit, une fois leur apprentissageterminé, de repartir surles routes, avec pour seuldevoir celui de respecter lesvaleurs qui leur avaient ététransmises et de ne pas ternirla réputation de leur sensei.L'enseignement dans ces dojose déroulait régulièrementsous les yeux attentifs d'unmilicien <strong>du</strong> Shinsen-gumidétaché sur les lieux pour,officiellement,”vérifier quetout se passe dans le respect17


des lois impériales”.Officieusement, le Shinsengumiespérait que cette pratiquepermettrait à ses miliciensd'en apprendre encoreun peu plus sur cette menacepotentielle.Outre le fait de permettre à lamilice <strong>du</strong> Shinsen-gumi d'avoirà l'œil des opposantspotentiels à la souveraineté<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, l'ouverture desgakkô no senshi faisait aussibeaucoup pour l'enrichissementdes caisses <strong>du</strong> gouvernement.En effet, une taxemensuelle était demandée ausensei de l'établissement pourobtenir le droit de pratiquerson art en groupe et de décernerdes certificats d'aptitude àses élèves. Une pratique quiobligeait parfois les-dits senseià faire payer leur formationou, plus généralement, àinviter les élèves à participerà la vie communautaire enfaisant des dons, à louer leurtalent - en aidant le Shinsengumidans certaines de sesmissions ou en travaillant auservice de marchands fortunés- ou encore à aider à l'entretiendes locaux abritant ledojo.hommes ordinaires ne s'occupent que desmots. Dès qu'ils entendent un nom, ils portentun jugement et restent attachés à une ombre.Mais celui qui est capable de la vraie visionvoit chaque objet dans sa propre lumière. Dèsqu'il aperçoit le sabre, il comprend aussitôtcomment lui faire face. Il affronte la multiplicitédes choses et n'est pas confon<strong>du</strong>.”Ce fut laseconde leçon que Murayasu obtint <strong>du</strong> vieuxmoine, la leçon des Maîtres Zen.Le lendemain, comme le voulait la tradition,Shiba Murayasu devait choisir un mentor parmitous les maîtres logeant au dojo. Son premierchoix avait été de choisir Tajima, le sensei en chefde l'école mais les évènements de la veille avaientjeté le doute dans son esprit. Comment avait il étépossible qu'il se fasse battre par un simple moine? Ne maîtrisait t'il pas tous ses kata à la perfection? C'est en tentant de répondre à ses questions queMurayasu reçut la visite <strong>du</strong> moine. A ses dires,Gaman voulait lui donner une dernière leçonavant de le laisser choisir son maître. Murayasu,qui croyait enfin avoir trouvé les raisons de sadéfaite, accepta, convaincu cette fois-ci degagner. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsque,face à face avec le moine, il sentit immédiatementune puissance qu'il n'avait pas soupçonnée laveille. Gaman irradiait une puissance de ki qui lesubjugua. Plus son esprit cherchait l'attaque etplus le mur de ki semblait s'épaissir. C'est alorsque le moine lui donna sa troisième leçon, l'ultimesecret, et lui conseilla d'ouvrir son esprit, desupprimer toute volonté d'attaque et d'être entièrementdétaché <strong>du</strong> résultat.C'est ce que fit Murayasu qui sentit immédiatementl'invisible barrière de ki se dissiper.Cette dernière expérience convainquit le jeunebushi de demander humblement à Gaman d'accepterde devenir son mentor.Murayasu sentait bien que s'il voulait devenir lemeilleur, il lui fallait plus que maîtriser le sabreet le moine pourrait l'aider à combler les lacunesqui restaient en lui. Toutefois, Gaman nelogeant pas à Eien no Fushicho, cette demandene pouvait être acceptée. C'est ce que le jeunesamurai tenta de lui expliquer… mais à sa grandesurprise, Murayasu apprit que le moine qu'ilcroyait inconnu était en fait, en ce moment, leplus proche conseiller de Shiba Tajima et qu'ildisposait d'une chambre qui lui était consacréeà Shiro Shiba… ainsi aucune obligation ne retenaitplus la demande de Murayasu et Gamanaccepta de le prendre comme élève.Au cours des deux années suivantes,Murayasu apprit <strong>du</strong> moine bien plus dechoses qu'au cour de ces cinq dernièresannées. Auprès de lui, il comprit que la Voie <strong>du</strong>Sabre n'était pas l'Art de donner la mort maisplutôt celui de protéger la vie. Qu'à trop vouloirvaincre ses adversaires, le samurai enoubliait l'essentiel, le propre combat qu'il avaità mener contre lui-même, contre ses peurs etses faiblesses. Ce n'était qu'en obtenant l'harmonieparfaite entre son corps et son espritqu'il pourrait atteindre le pays de la félicité,l'Illumination.L'enseignement de Gaman, ShibaMurayasu le passa sans toucher la moindrelame. Pourtant, bien qu'il n'ait pas manié unsabre pendant ces deux années de formation, ildevint un maître incontesté des arts martiaux.Une nouvelle somme toute normale pourson maître puisque, sachant désormais queMurayasu savait voir à travers son âme etconnaissait sa place dans l'univers, il lui seraitfacile de maîtriser son prolongement physique.Ne dit-on pas que le katana est le réceptacle del'âme <strong>du</strong> samurai ?Bientôt, Murayasu devint un maître luimême.Ses explications simples - regroupéesdans son recueil appelé”l'impassibilité del'esprit”- et les exemples naturels qu'il donnaitde l'essence de l'escrime de la famille Shiba luivalurent une place de sensei cadet, et il necessa de progresser dans le maniement de l'épée.Il devint même, à la suite <strong>du</strong> décès deShiba Tajima, à 26 ans, l'un des plus jeune senseique l'école eût jamais connu.<strong>De</strong>stin : <strong>De</strong>ux ans après que l'EmpereurHantei Fujiwa ait connu sa fin tragique aucours de la bataille des mers déchaînées, sonfils Kusada (un ami d'enfance de Murayasu)monta sur le Trône. Ils s'étaient connus sur lesterres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix, où le prince suivaitles enseignements spirituels sous l'égided'Isawa Shimizu, le maître des rites et protocolesde la famille impériale. Entres les deuxhommes, le courant était passé immédiatement,peut-être parce qu'ils étaient tout deuxliés par le même sentiment : l'impression devivre au travers de leurs parents et non pas pareux-même. Quoi qu'il en soit, après leur premièrerencontre, et bien qu'ils aient à maintesreprises emprunté des chemins qui les aientéloignés, Murayasu et Kusada entretinrent toujoursune correspondance écrite.Lorsque Kusada devint Empereur, ilordonna à Shiba Murayasu de revenir à la18


capitale enseigner au dojo de la familleSeppun. Ainsi, le fils de Gaijushiko devint-il lesensei de l'un des rares Empereurs à n'avoir passuivi l'entraînement de la famille Kakita.Auprès de l'Empereur, Murayasu ouvrit lesyeux sur les agissements <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> et plusparticulièrement de la milice <strong>du</strong> Shinsen-gumiou des bushi <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup. Il savait que sonpère avait participé à la fondation <strong>du</strong> triumviratpendant la grande sécheresse. Il en connaissaitaussi les raisons mais il ne comprenait paspourquoi ces hommes, qui se disaient samurai,agissaient parfois comme les plus lâches deshors-la-loi. Comment pouvaient ils faire autantétalage de violence quand cela n'en valait pas lapeine ? Même certains ronin, qu'ils pourchassaientà mort, agissaient de façon plus honorablequ'eux. Il voyait bien comment les gens depouvoir avaient réussit à affaiblir l'influence del'Empereur. Comment ils avaient réussi à leconfiner dans la Cité impériale, au milieu deses plus fidèles sujets, en lui faisant croire quec'était pour son bien, pour sa protection.Foutaises, qui oserait porter la main sur leFils <strong>du</strong> Soleil ? Shiba Murayasu savait toutcela, pourtant il restait là sans rien faire. Quepenserait son père s'il lui venait à l'esprit des'opposer ouvertement à l'Ordre qu'il avaitcontribuer à créer ? Non, le Phénix n'agiraitpas. Si ce n'est en prônant la Voie <strong>du</strong> cœur et dela sagesse à son entourage et plus particulièrementà l'Empereur.Murayasu pensait que Kusada ne savaitrien de tout cela… il avait tord. Le Fils <strong>du</strong>Soleil ne savait que trop bien dans quelle situationson Empire vivait. Il savait aussi que seulela patience et la discrétion lui permettraient unjour de rétablir l'ordre impérial. Aussi comptaitil sur les agissements des rebelles Jinkon kishi,qui étaient dévoués à sa cause, pour s'opposerau <strong>Gozoku</strong> et à la souveraineté qu'il avaitinstaurée, en attendant le moment où il pourraitlui-même agir.Ce moment, Hantei Kusada chercha à leprovoquer en 458, lorsqu'il fit appel à laConfrérie de Shinsei pour affaiblir le <strong>Gozoku</strong>.L'Empereur étant le chef officiel de la religionShintao, les moines furent contraints d'obéir àses ordres, même au prix de leurs propresvœux, devenant ainsi des instruments de sarévolution en lui servant d'espions, d'informateurs,voire d'intervenants dans des actions desabotage.Alors que le plan de l'Empereur semblaitfonctionner, et que la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>semblait s'effriter, un homme s'éleva parmil'Alliance tripartie pour rétablir la situation àtemps : Bayushi Junzen. Là où personne dansson entourage n'avait osé agir, le Scorpion sedéclara et affermit, par la même occasion, samain-mise sur le pouvoir <strong>du</strong> triumvirat. D'unepoigne de fer, le terrible guerrier de sang arpental'Empire <strong>du</strong> nord au sud pour rétablir l'ordre.<strong>Les</strong> certificats d'aptitudeEn règle générale, lorsqu'unronin était enfin parvenu àmaîtriser une technique (shoden,okuden ou shinpiden),son sensei lui remettait uncertificat, signé de sa main -et de celle d'un des professeursde l'académie d'artsmartiaux de Bakufu -, quiexpliquait que le ronin enpossession <strong>du</strong> présent certificatmaîtrisait bien tel ou teltalent martial.Ce certificat était le bien leplus précieux <strong>du</strong> ronin, aprèsson daisho. Il était en effet laseule preuve qu'il avait letalent et la discipline nécessairepour apprendre et maîtriserune technique, argumentde poids pour un ronindésirant devenir vassal d'undaimyo. Un ronin en possessiond'un certificat trouvaitégalement bien plus facilementun travail de yoriki deClan ou de yojimbo. Sanscompter qu'il n'était plus susceptiblede se faire tuer sansaucune raison par un membre<strong>du</strong> Shinsen-gumi ou <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Loup. Autant direque perdre ou se faire volerson certificat d'aptitude étaitparticulièrement dangereuxet déshonorant - presqueautant que de perdre sonkatana (en terme de jeu :perte d'un rang d'Honneur).Evidemment, l'utilisationd'un certificat volé, trouvé outruqué était immédiatementpassible de la peine demort…19


L'académie d'arts martiauxGakubu TatakaiGakubu Tadakai était et resterasans doute la seule académied'arts martiaux de<strong>Rokugan</strong> ayant comme fonctionle recensement et l'étudede toutes les techniques, kata,shoden, okuden ou shinpidenconnus de l'Empired'Emeraude et d'ailleurs. Ellefut aussi la seule institutionautorisée à décerner lesfameux certificat d'aptitudedes ronin - pour cela le sceaupersonnel d'un des professeursde l'académie étaitnécessaire - et l'un des raresendroit où étaient formés lesélèves <strong>du</strong> Shinsen-gumi destinésà s'engager dans l'un descélèbres bataillons de la milice.L'académie d'arts martiauxfut aussi connue pour être àl'origine de l'une des dissensionsayant entraîné la guerreentres les gaijin et <strong>Rokugan</strong>.En effet, après une étudepoussée des armes et techniquesde combat desNanbanjin, les professeurs deGakubu Tadatai avaient estiméque les étrangers allaientà l'encontre des voies martialesautorisées. Ils interdirentalors aux gaijin, avec le soutiende l'Empereur et <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>, l'utilisation de leursarmes étranges, ce que cesderniers refusèrent, entraînantle début des conflits entres lesdeux peuples.Gaman, l'ancien sensei de ShibaMurayasu, devenu alors sôjô des QuatreTemples, fut même arrêté et exécuté pourhaute trahison. Plusieurs temples de laConfrérie de Shinsei furent aussi incendiéspour ce même motif fallacieux. Et pour la premièrefois depuis bien longtemps, des mécontentementsapparurent au sein de la populationrokugani, révoltée par les actes perpétréespar la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> à l'encontre dela Confrérie de Shinsei. Ce massacre eut aussipour effet de convaincre Shiba Murayasu depasser à l'action.A partir <strong>du</strong> jour terrible où son maîtrepérit, le Phénix devint un nouvel instrumentde mort des Jinkon kishi. Shiba Murayasudevint un assassin Tenchu, l'un des derniersde l'organisation et sans doute le meilleur. Ilne tua que des cibles sélectionnées minutieusementpar lui et dont le crime était de soutenirla souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> et de bafouerles vertus <strong>du</strong> bushido ou de l'art <strong>du</strong> sabre. Età chaque nouvel assassinat, le samurai laissaitderrière lui un origami portant le kenji deGaman, comme pour perpétuer dans le sangle souvenir de son défunt maître. Sa cérémonied'inkyo attendrait, car l'heure de sa vengeanceavait sonné…Relations entre <strong>factions</strong>pro-impérialesDurant toute la période de règne <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>,de nombreuses <strong>factions</strong> se dressèrent face à cegouvernement inique et oeuvrèrent à rétablirl'Ordre céleste. <strong>Les</strong> plus célèbres d'entre ellesfurent assurément les Jinkon kishi, le TeikokuJunketsu et les Metsuke menés par Jun.En tant que simples organisations ronin,déclarées hors-la-loi par le Shinsen-gumi, lesJinkon kishi et les Metsuke n'avaient guèred'autre choix que de faire cause communelorsque cela était nécessaire. En effet, bien queles Jinkon kishi fussent principalement unearmée de guérilla opérant dans les campagneset villages et que les Metsuke aient été euxplus actifs dans les cités (particulièrementBakufu), il était fréquent que les deux groupesse croisent lors d'opérations communes.A ces occasions, les leaders s'interdisaient delaisser le moindre sentiment de compétitionrisquer d'entraver l'atteinte des objectifs fixéset collaboraient ensemble, mettant leurs ressourcesen commun. Autant dire que lors deces alliances, il était rare que les pro-impériauxéchouent.En général, la réputation des Jinkon kishiétait suffisante pour que les divers groupusculesrégionaux de ronin ou même d'heimin seplacent sous les ordres de ses officiers lors dediverses opérations. Il n'était d'ailleurs pas rareque ces mêmes groupuscules demandent l'aidedes Jinkon kishi pour mettre au point des opérationsrisquées dépassant leurs capacités.Paradoxalement, le Teikoku Junketsu avaitété particulièrement sensible à la propagandeanti-ronin menée par le <strong>Gozoku</strong>. <strong>Les</strong> Matsu àla tête de ce mouvement se mirent très vite àmépriser les ronin, ces chiens qui n'avaient puaccepter de se donner la mort avec honneur etavaient préféré une vie d'errants. <strong>De</strong> fait, lesrelations entre les divers groupes de rébellionronin et la faction terroriste <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion nefurent jamais cordiales et parfois même lesmembres <strong>du</strong> Teikoku Junketsu n'hésitèrent pasà combattre les ronin.C'est entre autre une des raisons expliquantla folie dont firent preuve les ultra-loyalistes <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Lion après la restauration impériale :les dirigeants <strong>du</strong> Teikoku Junketsu ne purentsupporter que les Jinkon kishi soient réhabilitésen tant que magistrats d'Emeraude et que leurchef Mochiko se voit donner le droit de porter ànouveau le nom de Matsu, droit qu'il refusad'ailleurs. <strong>La</strong> guerre des ombres n'opposa pasuniquement les nostalgiques <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> auxtroupes impériales, mais parfois les luttesavaient lieu au sein d'un même camp.20


<strong>La</strong> Garde de sangBayushi Sowayo suivit la servante dans lecouloir de la demeure de Midori. Ses narinespouvaient flairer l'odeur de l'opium, et à lamesure de ses pas avançant dans le couloirallait crescendo la sourde colère qui montaiten lui. Après trois semaines d'absence, il allaitla retrouver ivre <strong>du</strong> souffle des dragons, insensibleà son charme, ignorante à sa douleur dela séparation. Une fois encore, elle aurait cédéà son pire rival : l'opium. Le seul ennemi qu'ilait, le seul qui puisse anéantir le paroxysme deson art, le seul qui amène dans les yeux deMidori cette cruelle indifférence et ce lamentablesentiment d'être oublieux de soi et <strong>du</strong>monde. <strong>La</strong> servante ouvrit le shoji, les yeuxbaissés vers le sol, le buste incliné. Sowayo fitun premier pas puis se tourna vers elle :“Apporte-moi <strong>du</strong> saké.”Sa voix était curieusement douce mais la colèrey transparaissait comme l'écho de la plusdangereuse des lames qui vibre.“Hai, Sowayo-sama.”Elle s'effaça à reculons et se hâta aux cuisines.<strong>La</strong> nuit allait être agitée, nul doute là-dessus.Midori était allongée sur une large banquetteau tissu luxueux, une petite table à sescôtés laissait voir sans vergogne les ustensilesutilisés quelques heures plus tôt pour préparerl'opium. Il s'assit sur le bord de la banquette etlui prit délicatement la main :“Midori-chan, tu m'as manqué.”Sa voix était celle d'un amant heureux que lalongue attente ait pris fin mais seul le silencelui répondit. Il fit glisser la manche de sonkimono et ses doigts frôlèrent sa peau blancheavec amour, le regard de Midori restait posésur lui, indifférent à la sensation de ses caresses.<strong>La</strong> servante s'annonça et ouvrit le shojipour apporter le saké, elle le versa dans l'uniquecoupe et se retira. <strong>La</strong> tension était palpabledans la pièce. En sortant, elle tremblapour sa maîtresse, elle jouait avec le feu, à laseule différence que cette fois-ci, l'homme enface d'elle aimait le feu et pouvait, à ce qu'endisait sa réputation, en faire la plus douce descouvertures aussi bien que le plus horrible dessupplices. Mais que pouvait-elle faire, elle,simple servante face à un homme commeBayushi Sowayo ? Elle veilla tout la nuit, à l'écoute<strong>du</strong> moindre signe de drame, attendantque comme à son habitude les pas de l'hommes'estompent au petit matin et qu'elle aille retrouversa maîtresse, en pleurs et en proie à la plushorrible des déchéances, celle qui brûle les ailes<strong>du</strong> papillon qui s'approche trop de la lumière.Pour l'heure, Sowayo reposa le bras de sa maîtresseet se dirigea vers la table où avait été poséle saké. Il but les deux premières coupes d'un traitsec, les yeux posés sur la pipe d'opium. Il prit unetroisième puis une quatrième coupe avant de setourner vers Midori et de constater :“Tu fumes trop !”Le silence fut rompu par une voix ferme etcharmante :“Et toi, tu bois trop !”<strong>La</strong> sentence avait claqué comme un fouet.D'un revers de main, il balaya le contenu <strong>du</strong>méfait, la coupe de saké trembla sous la violence<strong>du</strong> geste mais ne se renversa pas. Troisou quatre pas le séparaient <strong>du</strong> divan, il les éliminaen une enjambée et la prit par le bras,l'obligeant à se lever. Sa voix était douce, sesgestes sûrs, elle entrait dans son cercle et lejeu allait commencer.“Je suis venu chercher quelque chose etj'ai bien l'intention de l'obtenir.”Curieusement, même s'il avait mis de la fermetédans sa prise, ses gestes étaientempreints d'amour mais où était la limite chezBayushi Sowayo entre l'amour et la haine ?Entre le plaisir et la douleur ? <strong>La</strong> voix de ceuxqui auraient pu en parler s'était tue, éteintedans l'aube ou à la lueur des lanternes, reconnaissantecomme on l'est de la pluie qui éteintl'incendie. Il l'attira à elle, elle détourna seslèvres de l'odeur de saké mais il gagna. Ce quis'ensuivit ne fut rien de plus qu'un pas, un simplepas, un autre vers une éternité salvatrice.21


TenebresTraits noirs qui s'enfoncent dans la chair,<strong>Les</strong> hommes tombent dans la fange.<strong>La</strong> vie meurt, les larmes coulent,Seul l'esprit noir de la mort sourit.Chemin de cadavres, chemin de douleurs,L'enfer crache ses flammes écarlates.Et les larmes continuent de couler,et le feu continue de ravager les êtres,et la mort toujours avance,Tentatrice impudique et moqueuse qui obsède.Criez tant que vous voulez,Pleurez tout votre saoul,Battez-vous, ridicules marionnettes,<strong>La</strong> défaite est déjà écrite,votre tombe déjà creusée,Votre âme déjà souillée.Poème funéraire de Bayushi SowayoEscadron de la mort formé par BayshiJunzen, garde rapprochée <strong>du</strong> daimyo <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Scorpion, la Garde de sang est une factionde guerriers impitoyables et sanguinaires, totalementdévoués à leur chef de meute.Origine : Lorsqu'en 420 Bayushi Junzen futdésigné pour succéder à Bayushi Atsuki à latête <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion, de nombreux membres<strong>du</strong> Clan partisans de la cause impérialedécidèrent de profiter de l'occasion pour placersur le trône de la famille Bayushi un opposantà la cause <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.Une embuscade fut donc ten<strong>du</strong>e sur laroute qui devait mener le futur daimyo à sonpalais pour son investiture. Ne s'attendant pasà une telle trahison, l'escorte de Junzen fut proprementéradiquée. Le jeune bushi parvintpourtant à s'enfuir grâce à l'aide inopinée d'unjeune poète, Bayushi Sowayo, abattant denombreux assassins pour se frayer un cheminvers sa survie.Bien décidé à se venger, Junzen recrutaquelques-uns de ses plus fidèles amis <strong>du</strong>Shinsen-gumi, ainsi que des bushi légitimistesde la famille Bayushi. Il gagna ensuite lepalais <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion accompagné d'unecentaine d'hommes, tous revêtus d'armuresécarlates. Un massacre eut lieu, celui des renégats<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion, totalement exterminéspar les hommes de Junzen.Et quand le nouveau daimyo <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Scorpion vint s'asseoir sur son trône, le sabreenglué d'écarlate, ses hommes à l'armure rougie<strong>du</strong> sang des opposants formèrent autour delui une garde qui deviendrait célèbre lesdécennies suivantes, la Garde de sang.Histoire : Sitôt après son investiture, Junzendonna à ses fidèles de hauts postes dans l'arméede son Clan. Jusqu'ici, le Clan <strong>du</strong>Scorpion n'avait jamais eu une armée puissante; Junzen avait décidé de changer cela. Sespremiers Gardes de sang en formèrent d'autres,et bientôt ce fut un millier de ces soldats d'élitequi renforcèrent l'armée en tant qu'officiers.Sous leur con<strong>du</strong>ite, le Clan <strong>du</strong> Scorpion devintune puissance militaire non négligeable, unatout de plus dans la manche <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.Mais si le carmin synonyme d'élite fleuritbientôt parmi les officiers de l'armée régulière,Bayushi Junzen réunit la majeure partie de cetordre d'élite en un corps qu'il voulait à sonimage : inflexible, terrifiant, brutal et sanspitié. Un outil de pouvoir et de guerre, un outilde terreur.<strong>Les</strong> membres de la Garde de sang étaientdes fanatiques, entièrement dévoués à la causede Junzen. Sous sa con<strong>du</strong>ite, ils participèrent àtoutes les batailles, toutes les répressions del'époque. L'apparition des armées <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Scorpion, menées par ces samurai à l'armureécarlate, suffisait alors à provoquer la terreurdans le cœur de tous les <strong>Rokugan</strong>i. Désormaisdoté d'une armée forte, le <strong>Gozoku</strong> put materles diverses rebellions qui entachèrent sonrègne.L'apogée de la gloire de la Garde de sangeut lieu lors des purges monastiques. Junzenréprima férocement le soulèvement des moinesde la Confrérie de Shinsei et son acharnementsanguinaire atteignit son zénith lors de lalongue nuit des sans-sommeils, au cours delaquelle le monastère des Cinq Cercles fut éradiquédans le sang et la barbarie. Dès lors, laGarde de sang fut plus crainte même que lessombres légions des Egarés de l'Outremonde.<strong>De</strong>stin : Comme tous les éléments marquants<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, la Garde de sang fut exterminée<strong>du</strong>rant la bataille de l'heure <strong>du</strong> loup. Menant lestroupes <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion aux côtés de leurseigneur et maître Bayushi Junzen, la quasitotalitéde ses membres périt au cours de ces terriblescombats.Certains survécurent cependant aux côtés de22


Bayushi Hanazono, la petite-fille <strong>du</strong> terrifiantJunzen. Traqués par les magistrats d'Emeraudeet les Metsuke, ils finirent par tenter le tout pourle tout lors de la nuit des sabres, et y furentexterminés jusqu'au dernier en 497.<strong>La</strong> Garde de sangCette école confidentielle forme les Gardesde sang appelés à devenir les meilleurs officiersde l'armée <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion. Ne sontchoisis pour y entrer que les samurai ayant faitpreuve de talents martiaux exceptionnels etd'une loyauté sans faille à l'égard de leur daimyo.Ils reçoivent alors un enseignementsupérieur qui fait d'eux l'élite de l'armée <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> ScorpionCaractéristiques : Ces techniques complètenten général l'enseignement de la familleBayushi ou celui <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup. Peuventdonc y accéder les bushi des familles Bayushiet Ookami qui sont choisis par Junzen.Type : Ecole avancéeTraits requis : Volonté 4, Agilité 5Compétences requises : Kenjutsu 3, Yarijutsu4, Défense 5, Intimidation 6Autres conditions : Une totale dévotionenvers le daimyo <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion.23


TechniquesRang 1 : Expertise défensiveUn Garde <strong>du</strong> sang est un expert capabled'opposer une défense parfaite à ses adversaires.Au début de chaque tour, le Garde de sangpeut décider d'intervertir son ND pour êtretouché avec celui de n'importe quel indivi<strong>du</strong>consentant situé à moins de deux mètres de lui.Rang 2 : Aura de TerreurLe regard de bête fauve d'un Garde de sangparalyse de terreur même le plus courageuxdes bushi de la famille Matsu.Le Garde de sang peut sacrifier une de sesactions pour fixer son adversaire dans lesyeux. Ce regard est l'équivalent d'un effet dePeur égal à la Volonté <strong>du</strong> Garde de sang. Sil'adversaire rate son jet, il sera sous l'effet decette Peur pendant tout le combat contre leGarde de sang.Rang 3 : Le Goût <strong>du</strong> sangLe Garde de sang est pareil à une bêtefauve qui s'acharne sur sa proie jusqu'à ladéchiqueter entièrement.Lorsque le Garde de sang blesse un adversaire,il peut lors <strong>du</strong> tour suivant, s'il le toucheà nouveau, rajouter les dégâts <strong>du</strong> premier coupqu'il lui avait porté à ceux de sa nouvelleattaque. Cette technique n'est pas utilisableplus de deux tours d'affilé.Equipement : Le Garde de sang se voit remettreune armure lourde de couleur rouge sang etun naginata de qualité supérieure.Bayushi Sowayo (405-462)"<strong>La</strong> fleur empoisonnée"Bushi Bayushi / 5, Garde de sang / 1En l'an 445Feu 5Air 4 (Intuition 5)Terre 3 (Volonté 4)Eau 3Vide 4Ecole / Rang : Bushi Bayushi / 5 ; Garde desang / 1Compétences : Kyujutsu 1, Défense 5,Iaijutsu 3, Kenjutsu 5, Yarijutsu 4, Sincerité 3,Poison 3 , Discrétion 3, Poésie 6, Art de laGuerre 4, Art Oratoire / Rhétorique 4, Barde 1,Calligraphie 4, Cérémonie <strong>du</strong> thé 3, Courtisan2, Enquête 3, Equitation 3, Etiquette 4,Intimidation 5, Chisaïjsutsu 5, Connaissance :Mode 3, Diplomatie 4, Manipulation 2,Sé<strong>du</strong>ction 2, Torture 4Avantages : Beauté <strong>du</strong> diable, Ancêtre :Bayushi, Lien Karmique : Bayushi JunzenDésavantages : Vaniteux, Fasciné : souffranceHonneur : 1Gloire : 6.4<strong>De</strong>scription : Un visage d'ange aux grandsyeux de jeune fille et des traits d'une courbureexquise, illuminés par un sourire léger flottantcomme un papillon sur la fleur carmine de seslèvres. Masqué de soie diaphane quand il nepréfère pas un masque de porcelaine ourlée desatin aux reflets écarlates, Sowayo reste toujoursreconnaissable à son immense chevelureteinte dont il laisse la flamboyance tomber jusqu'aubas de ses reins.Qu'il parle et alors, tel le ruisseau printanier, leflot de sa voix déferle en un miroitement cristallinalliant la richesse métaphorique <strong>du</strong> poèteau ton suave de l'orateur. Et toujours ce regardattentif soutenu qu'il dépose sur ses interlocuteurscomme une caresse intime.Qu'il arpente la cour, et ses kimonos colorésalliant le rouge profond et l'argent feront le ravissementdes courtisans, à moins qu'on ne remarqueses éventails de bois laqué aux pointes acérés qu'ilexhibe avec le plus grand naturel.Qu'arrive la guerre et chevauchant ardemmentsur son destrier bais, on verra resplendir l'écarlatede la laque de son armure, tranchant sur lemempo livide à semblance <strong>du</strong> masque nôreprésentant une jeune femme possédée par lefantôme. Et en sa main alors l'éventail de guerreau métal tranchant recouvert de scorpionsrouges sur champ de ténèbres.Historique : Ivre de la beauté et des mots. Telfut décrit Sowayo par l'un de ses rivauxKakita.Sowayo apparut aux cotés de Junzen lejour de sa sanglante intronisation et ne le quittadès lors plus. Il fut peut-être la seule personnequi eut l'entière confiance de Junzen, etput le faire changer d'avis… L'origine de cetteamitié, nul ne la connaît, mais jamais soninflexibilité ne put être mise en doute.Jeune poète <strong>du</strong> Clan, c'est alors qu'il cherchaitseul l'inspiration dans les forêts, laissantson âme être bercée par la mélancolie automna-24


le, que des bruits de lutte s'immiscèrent violemmentet à jamais en lui. Une éclaboussure desang sur son visage et son kimono. Une tête quiroule à ses pieds. Un jeune bushi monté sur unroc au visage défiguré par la haine et la violence,encerclé par de noirs assassins, semblablesaux chiens de chasse pugnace se jetant à l'hallalisur le noble corps d'un lion déjà blessé. Lionbien plus majestueux et courageux qu'eux tous,mais seul face a la meute… Ce jeune et noblefauve lui apparut dans la lumière grise de l'automne,les cheveux couronnés d'un noir de jais,au milieu d'un tourbillon où le bronze fon<strong>du</strong> desfeuilles virevoltantes se mêlait au rouge sombre<strong>du</strong> sang qui imbibait la terre.A ses pieds, cinq assassins déjà nourrissaientla terre de leurs vies évanouies tandisqu'une demi-douzaine d'autres assiégeaient letrop jeune guerrier. Sowayo entendit le chantde ses ancêtres, son cœur de poète lui instillantle courage <strong>du</strong> guerrier qu'il n'était pas. Il dégainason wakizashi, hurla le cri de guerre desBayushi et se rua vers les assassins, sans plusse soucier de sa vie que de ses pathétiquestalents au sabre. <strong>Les</strong> assaillants furent déconcentrés.Et quand Sowayo sortit <strong>du</strong> brouillardhéroïque dans lequel il était tombé tous étaientmort… Tous, sauf le jeune héros. Son bras lelançait, son kimono était souillé, mais quand ilsentit le bras <strong>du</strong> jeune guerrier se poser sous lesien, l'aidant à marcher, il se sentit accepté etheureux.”Je n'oublie rien,”furent les premiersmots de celui qui deviendrait son héros personnel,Bayushi Junzen.<strong>Les</strong> deux hommes rallièrent alors les légitimistesde la famille Bayushi convaincus parla force émanant de Junzen, ren<strong>du</strong>e plusbrillante encore par les discours enflammés <strong>du</strong>poète Sowayo.Lors de la sanglante prise de pouvoir deBayushi Junzen, Sowayo y prit sa part de massacre,murmurant des poésies tandis que lesfauves de Junzen déchiraient les conspirateurs,et il réussit encore à dénicher l'organisateur del'attentat dans une extase de torture raffinée.<strong>La</strong>issant couler l'acier et le feu sur le corpspour en extirper la vérité et versant des larmesde tristesse et d'extase mêlées.Conquis par sa loyauté, ses compétencesoratoires et son étrange rapport à la douleur,Junzen en fit bientôt son hatamoto tandis qu'illui apprenait l'art <strong>du</strong> combat, qu'il maîtrisa25


apidement, s'entraînant jusqu'à une douleursalvatrice qui le rapprochait de l'exaltationparoxystique <strong>du</strong> mystère de la mort.Gravissant tous les échelons, se montrantchaque jour plus digne de la confiance et de ladignité que lui confiait l'implacable daimyoscorpion, il fut la voix de celui-ci les rares foisoù la diplomatie et le charme devaient être demise, il fut l'alter ego de son seigneur quandcelui-ci devait mener plusieurs opérations defront, abandonner ses terres ou mener unecomplexe tâche.<strong>La</strong> réputation <strong>du</strong> morbide poète dévoré parla folie se répandit dans <strong>Rokugan</strong>. On lui prêtades actes d'une grande barbarie comme le violde prisonnières agonisantes, semble t-il pourmieux effleurer encore le mystère de la vie etde la mort, le plaisir personnel qu'il prenait àtorturer certains prisonniers et la manie qu'ilavait d'en pleurer ensuite, et tous les poètes etbardes se souviennent de l'ode terrible qu'ilcomposa lors <strong>du</strong> massacre de Shan-maki où,alors que les maisons brûlaient et jetaient descolonnes de flammes dans la nuit étoilée etqu'on allumait les brasiers des cinquante-septcroix sur lesquelles étaient cloués hommes,femmes et enfants, Sowayo déclama une sombremélopée dédiée à Emma-O. Que dire de lacérémonie <strong>du</strong> thé qu'il mena avec la plus grandecourtoisie pour honorer Gaman, le moineabbé des Quatre Temples, échangeant sur leTao de Shinsei juste avant d'inventer une misea mort originale : l'ébouillantement dans unecuve de thé bouillant ? Le saint homme mit unquart d'heure à mourir tandis qu'on obligeaitses moines à réciter des sutra absolvantSowayo de tout crime… Ses quelques raresactes de compassion, comme lorsqu'il accordala vie sauve à un enfant de cinq ans, dernierhéritier d'une lignée de Yogo, ne firent qu'ajouterà sa réputation de folie, et il écrivit unrecueil de poésie”<strong>Les</strong> litanies <strong>du</strong> feublême”resté fameux.Sowayo fut donc un homme complexe,aussi charmant (on lui prêta d'ailleurs pouramants la jeune Ikoma Midori et le délicatKakita Yugen) que cruel, aussi beau que foudont la fascination pour la mort et l'art ne sedémentirent jamais. Diplomate et courtois entoutes circonstances, ses apparitions auprèsdes alliés <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> démentirent toujours lessinistres rumeurs qui l'entouraient, même siavec le temps, de moins en moins se mirent àdouter de leur véracité.<strong>De</strong>stin :Bayushi Sowayo fut enlevé en pleinBakufu par les Jinkon kishi, qui l'exécutèrentaprès un jugement sommaire, non sans que sondernier poème ne soit retranscrit. Désormaisseul, contrairement à ce qu'espéraient sesopposants de la mort de son âme damnée, laviolence de Bayuhsi junzen sembla pourtantgagner en intensité, à défaut de gagner eningéniosité.26


Teikoku Junketsu"Empire et purete… Et c'est en cette heure grave que se découvrirontles vrais justes. Le mensonge et la perfidiepeuvent se parer des plus belles couleurset des meilleures raisons, ils n'en restent pasmoins mensonges et perfidies.Samurai ! Quel homme est juste ? Celuiqui courbe la tête en se disant que ses supérieursont de bonnes raisons pour mal agir, oucelui qui écoute son cœur, regarde l'histoire etose prendre ses responsabilités, fut-ce au périlde sa sécurité ?Il est facile en ces temps funestes de se voilerle visage et de se dérober, beaucoup moinsd'assumer son rôle et de défendre l'Empire etl'Empereur.Tueriez-vous l'Empereur si votre chef vousl'ordonnait ? Ne défendriez vous pas votre seigneuret son honneur si celui-ci était prisonnierde ses ennemis, et ne pouvait vous l'ordonner?Non assurément, ou vous seriez au mieuxun sot, au pire un lâche et dans aucun cas nemériteriez de porter le sabre !Alors écoutez votre cœur, samurai ! Soyezdignes de vos ancêtres, arpentez la voie aride<strong>du</strong> bushido et prenez les armes !Portez le fer et le feu partout où sévissentla corruption, l'usurpation et la décadence !Tirez votre lame contre les séides de laputrescente triple Alliance, brûlez leursdemeures, égorgez leurs serviteurs, transformezleurs richesses en champ de boue !<strong>La</strong> loyauté a l'Empereur est dans la luttecontre le funeste <strong>Gozoku</strong> !Alors je dis : Aux armes samurai !Aux armes ! L'Empire est en danger !Aux armes samurai, hurlent vos ancêtres !Aux armes samurai, car c'est dans l'adversitéque se dévoilent les vrais héros !Extrait <strong>du</strong> manifeste <strong>du</strong> Chrysanthème d'or.Tsai : - Dans le brouillard qui m'entoure, levrai et le faux, le tangible et l'illusion semêlent jusqu'à paraître aussi indissociablesque des jumeaux nés de la même mère. J'enviens même à me demander, quand la biseglacée vient frôler ma peau, pénétrant jusqu'àmon cœur et susurrant à mes oreilles, simoi-même je suis réel et si je suis toujoursma route, ou si chacun de mes pas ne m'emmèneplus profond en ce brouillard terrible.Midori : - Ne doute pas de tes actes, monfrère. <strong>La</strong> brume trompeuse ne perd que ceuxqui font confiance à leurs yeux, pas ceux quifont confiance.Extrait de” Une lumière tropblanche”d'Ikoma RikujinVous avez tué la voix de la vérité. Maintenantle sabre remplacera la plume, et le sang remplaceral'encre.Matsu Tenshi, activiste <strong>du</strong> Teikoku Junketsu1 Thèse d'ailleurs fortementappuyée par les courtisansdes Clans de la Grue et <strong>du</strong>Scorpion afin de briser l'imagevertueuse des Jinkon kishiet les couper de leur soutienpopulaire.2 <strong>La</strong> lionne vierge qui, refusanttout, occupa le trôneAkodo jusqu'à ce que soitrévélée l'existence d'AkodoKurojin27


Le manifeste <strong>du</strong> Chrysanthème d'orC'est en 441 qu'est publié le manifeste <strong>du</strong>Chrysanthème d'or, un violent pamphlet proimpérialet anti-<strong>Gozoku</strong>, signé d'un glorieuxhistorien, Ikoma Rikujin. <strong>La</strong> réaction <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong> est immédiate. L'ouvrage est interditet Ikoma Rikujin est crucifié pour haute trahison…Ce qui contribue au succès foudroyant<strong>du</strong> manifeste. <strong>De</strong> bouche à oreilles, de copiesexactes en plagiats, les idées <strong>du</strong> manuscrit serépandent comme une traînée de poudre.<strong>La</strong> première partie <strong>du</strong> manuscrit est une sortede pièce de théâtre où sont brocardés les dirigeants<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. Ainsi Doji Sekidera gagna lesurnom de”petite catin <strong>du</strong> Scorpion”, BayushiJunzen celui de”mangeur de morts”, et IsawaShimizu celui de”grand-mère acariâtre”.<strong>La</strong> deuxième partie est un appel aux armesen bonne et <strong>du</strong>e forme, conspuant ceux qui secachent derrière de mauvaises raisons pour nepas agir, et louant le courage de ceux qui,envers et contre tous, acceptent la voie del'honneur et <strong>du</strong> héros et prendront les armespour défendre l'empire. <strong>La</strong> dernière phrase <strong>du</strong>texte est Teikoku Junketsu :”Empire etPureté”. Ce sont ces deux termes qui ferontparler d'eux dans les décennies suivantes,signant meurtres, incendies et exécutions.Une histoire <strong>du</strong> Teikoku JunketsuL'image de cette organisation fut toujoursassez floue… Au fil des années et des opinions,on soupçonna que c'était une armée delibération secrète chapeautée par les famillesimpériales ou les Akodo, que ce n'était qu'unmasque des Jinkon kishi 1 , etc. Il y eut mêmedes voix pour soutenir que c'était un groupeissu d'une secte liée à l'Outremonde !Il est clair que les agissement chaotiques etultra-violents <strong>du</strong> Teikoku Junketsu laissèrentdans l'expectative tant les tenants <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>que les autres <strong>factions</strong>. Jamais il ne sembla yavoir de plan pré-établi concernant leursactions. Un jour on retrouvait un milicien <strong>du</strong>Shinsen-gumi pen<strong>du</strong> avec lekanji”traître”inscrit sur le front, ailleurs c'étaitun collecteur d'impôt et sa garde qu'on retrouvaitégorgés, ou une maison de geisha connuepour accueillir nombre de dignitaires <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong> qui était brûlée tandis que des archersabattaient tous ceux qui voulaient fuir l'incendie,parfois les enfants d'un puissant gouverneurqui étaient assassinés… <strong>Les</strong> actes <strong>du</strong>Teikoku Junketsu furent souvent marquésd'une rare violence, et revendiqués.A la terreur <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> et à celle de Junzenrépondit celle <strong>du</strong> Teikoku, se renforçant l'unel'autre au fil des ans. Il apparut assez vite quela plupart des membres de cette organisationétaient des samurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion et notammentdes Matsu, ce qui contribua à tendre lesrelations déjà exécrables entre le <strong>Gozoku</strong> etceux-ci. N'auraient été la condamnation explicitede Matsu Zaruko envers les actes barbares<strong>du</strong> Teikoku Junketsu, le profil bas d'AkodoKimi 2 et le total désintérêt pour l'affaire de lafamille Kitsu, la guerre aurait pu éclater et leClan <strong>du</strong> Lion ne pas s'en relever.Organisation : Contrairement à ce que purentpenser nombre des contemporains de cette faction,celle-ci ne posséda jamais de réellesstructures.En fait, après le supplice d'Ikoma Rikujin,nombre de bardes et de courtisans de la familleIkoma le vengèrent en colportant le manifeste<strong>du</strong> Chrysanthème d'or à travers l'Empire, et enle modifiant légèrement afin de convaincreleurs auditeurs. Douze d'entre eux jurèrentd'ailleurs leur obédience à l'Empire et à lamémoire d'Ikoma Rikujin, créant le TeikokuJunketsu dont le but était de propager le feu dela révolte… Mais ce premier Teikoku Junketsufut dépassé par son propre succès, en entrant encorrélation avec le violent sentiment de frustrationqui habitait le cœur de nombreux samurai,et notamment des bouillants Matsu. Ce manifeste,en légitimant au nom <strong>du</strong> bushido toutesles actions visant le renversement <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>,convainquit nombre de samurai de petites etmoyennes extractions de lutter, même sansordre de leur suzerain. Mieux, il faisait de cettelutte un acte de loyauté absolu envers28


l'Empereur. Il n'en fallait pas plus pour réveillerl'ardeur guerrière de nombre de samurai.Spontanément, de petites cellules s'organisèrent,rassemblant de petits groupes allant de trois àune vingtaine de samurai. Groupes animés d'uneseule ambition : prouver leur loyauté à l'Empereuren mettant le <strong>Gozoku</strong> en état de guerre.Sur toutes les cellules que comporta leTeikoku, seule une petite fraction d'entre ellesfurent en contact au sein des familles Ikoma,Akodo, Matsu et Seppun. Ce sont ces cellulesqui les premières signèrent leurs actes… pourêtre aussitôt copiées par les cellules isolées !Conséquence de cette”organisation”chaotiqueet cloisonnée, jamais il ne fut possibled'infiltrer ni de lutter efficacement contrecelle-ci. Autre conséquence, peu d'actionsd'envergure furent menées par le TeikokuJunketsu, incapable de rassembler ses cellulespour un coup d'éclat. Qui plus est, l'immensemajorité de cette faction émanant <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Lion, ceci entravait considérablement touteenquête qui aurait put être menée a l'encontrede celle-ci, peu de daimyo de ce Clan étantdésireux de collaborer avec le Shinsen-gumiou les Scorpions de Bayushi Junzen.<strong>Les</strong> incidents diplomatiques ne furent pasrares, comme la fois où un daimyo de lafamille Matsu fut contraint au seppuku aprèsavoir massacré une escouade d'enquêtedûment mandatée que le <strong>Gozoku</strong> avaitenvoyée sur ses terres !On peut estimer qu'une moitié <strong>du</strong> TeikokuJunketsu fut constituée de Matsu, un tiersd'Ikoma et d'Akodo, le reste se constituant decellules Seppun, Grue, Crabe, et… Scorpion.A de rares exceptions près, nuls Dragonsou Phénix ne se rallia à ce mouvement, l'extrêmeviolence n'étant guère <strong>du</strong> goût de ces deux Clans.Le relatif succès des actions de cette organisationtint aussi beaucoup au rôle discret,mais efficace, d'informateurs et de messagersque jouèrent les bardes Ikoma dans la partiestructurée des cellules d'action. Car si nombrede combattants <strong>du</strong> Teikoku Junketsu périrent<strong>du</strong>rant les actions terroristes qu'ils menèrent,rares furent les bardes qui se mêlèrent à cesactes, ce qui leur permit de préserver leurréseau et de l'améliorer au fil des ans, augmentantd'autant leur efficacité.Pour autant, les méthodes extrêmementbrutales de cette organisation ne lui permirentjamais réellement de se lier avec d'autres <strong>factions</strong>ni même de prendre suffisamment d'ampleurpour créer une véritable rébellion.Certaines cellules s'en prirent mêmeaux”signes de décadence”, tuant des marchandsheimin, brûlant des entrepôts, torturantles”collaborateurs”, voire s'en prenant mêmeau monde de l'art en pillant des théâtres ou enassassinant des artistes célèbres… Même sices actes furent minoritaires, ils étaient signés<strong>du</strong> Teikoku Junketsu ce qui donna une imagedes plus exécrables de cette faction aux yeuxdes opposants modérés, et donna de bons prétextesau <strong>Gozoku</strong> pour diaboliser tous les”traîtres”!Quant à la fraction organisée <strong>du</strong> TeikokuJunketsu, soit un tiers des cellules, celles-ci restèrentliées grâce au rôle messager des bardesIkoma, avec un rôle de coordination assuré parle”Cercle d'or”, ou”Chrysanthème d'or”commese rebaptisa la cellule fondatrice. Cette cellulecompta d'ailleurs de hauts dignitaires de lafamille Ikoma… et l'on sait que le daimyoIkoma Tsanguo fut même soupçonné par lesenquêteurs <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> d'en faire partie 3 .Moins visible, mais peut-être plus efficace,fut l'action de sédition menée par les bardes etcourtisans de l'organisation qui, en raillant le<strong>Gozoku</strong> et en remettant subtilement en causesa légitimité, prirent leur part dans la déstabilisation<strong>du</strong> régime.<strong>La</strong> fin <strong>du</strong> Teikoku JunketsuL'avènement de l'Impératrice Yugozohimefut une surprise pour tout le mouvement.Informé seulement quelques jours avant, leTeikoku Junketsu réussit toutefois à mettre enplace un plan visant à :- Soutenir politiquement l'avènement deYugozohime via les très rares courtisans impériaux,grues et scorpions encore présents à lacour et ralliés à l'organisation,- Appeler ses cellules aux armes en attendantla suite des événements,- Mettre en place l'officialisation <strong>du</strong> mouvementsi la restauration se confirmait.<strong>De</strong> ces trois objectifs, seul le troisième eutun réel intérêt <strong>du</strong>rant les événements qui virentl'avènement puis le règne de Yugozohime. LeTeikoku Junketsu, qui <strong>du</strong>rant de longuesannées avait vécu dans les ombres, éclata augrand jour avec fierté, jetant son ultra-loyalismeà la face des modérés et des anciens partisans<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, louant le martyr de tous ses3 Son décès accidentel mittoutefois fin à cette piste…Quant à savoir s'il en fit vraimentpartie et si cela fut vraimentun accident…4 Notons ici que Soshi Koebeécrivit une pièce dethéâtre”<strong>Les</strong> samurai <strong>du</strong> huitièmejour”raillant expressémentle”courage”de ces partisansqui attendirent la dernièreheure pour se révéler.5 Assassinats sommaires,incendies, menaces, tortures…Nimbés de leur butsacré, nul acte de violence neleur parut hors de propospour défendre le trône et purgerla société des traîtres.29


6 Bien sûr, le TeikokuJunketsu étant irréprochabledans sa loyauté enversl'Impératrice, s'opposer àeux est une preuve de trahison…membres décédés lors des actions terroristes…Jamais le Teikoku Junketsu ne fut aussipuissant qu'une fois l'Impératrice remise sur letrône. Investis d'une mission sacrée ettransportés par une Impératrice radieuse depureté, les effectifs <strong>du</strong> Teikoku Junketsu semultiplièrent 4 tandis que, libérés de la présence<strong>du</strong> Shinsen-gumi puis de l'emprise <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Scorpion après la bataille de l'heure <strong>du</strong>loup, ils se livrèrent à une chasse aux sorcièresd'une rare intensité. Chasse aux sorcières qui,si elle fut utile ( Le”mal nécessaire”tel que ledécrivit Agasha Kimayakan ) <strong>du</strong>rant les premièresannées de règne et connut son zénithlors de la nuit des sabres, devint par la suiteune véritable terreur incontrôlée 5 , qui finitmême par menacer le crédit de la toute nouvellemagistrature d'Emeraude réformée etbientôt le trône impérial lui-même…Durant cette période, il exista égalementquelques liens sporadiques, mais fort efficacesavec les Metsuke impériaux. Liens dont aucunedes deux <strong>factions</strong> ne se vanta… et dont lesrares qui tentèrent de dénoncer cette étrangeaccointance furent rapidement muselés, accusésde trahison ou assassinés.Finalement, devant l'orgueil et la violenceinextinguible <strong>du</strong> Teikoku Junkestu, ainsi queles multiples plaintes afférentes, l'Impératricesigna un premier décret ordonnant sa dissolution.Ce premier décret s'avérant insuffisant,c'est en 503 qu'un deuxième décret déclaraennemi d'état cette organisation.Dans les semaines qui suivirent, quelquesrèglements de compte internes eurent lieu, éliminantles leaders les plus extrémistes et lemouvement s'éteignit…Chronologie sommaire441 Publication puis censure tardive <strong>du</strong>manifeste <strong>du</strong> Chrysanthème d'or.Supplice d'Ikoma Rikujin.443 Création <strong>du</strong> premier groupe TeikokuJunketsu qui par la suite sera renommé”leCercle d'or”.Le meurtre d'un collecteur d'impôt et de sesgardes est la première action terroriste revendiquéepar l'organisation.458 <strong>La</strong> mort accidentelle <strong>du</strong> daimyo de lafamille Ikoma, Tsanguo, met fin aux soupçonsconcernant son appartenance à l'organisation.465 Une audacieuse cellule <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Scorpion tente d'assassiner Bayushi Junzen.Malgré la préparation minutieuse, la tentativese solde par un échec. <strong>La</strong> purge qui suit est terribleet resserre encore l'étreinte de Junzen, quiutilise ce prétexte pour détruire tous les opposants,fussent-ils modérés, à son pouvoir ausein <strong>du</strong> Clan.466 L'Alliance tripartite répond positivementà la requête de Bayuhsi Junzen, s'appuyantnotamment sur les révoltes paysanneset la frayeur causée par les meurtres de l'organisationultra-loyaliste, en accordant à celui-ciles pleins pouvoirs militaires et policiers en lenommant shogun.467 Incendie et destruction <strong>du</strong> temple deShingen-tao et de ses occupants, tous prochesde l'idéologie d'Isawa Shimizu, par le TeikokuJunketsu.475 Restauration impériale. HanteiYugozohime monte sur le trône.477 Le Teikoku Junketsu sort de la clandestinité,criant son allégeance à l'Impératriceet s'organisant officiellement. Immédiatement,toutes les anciennes cellules se rassemblent,l'heure de l'union a sonné, celle de la revancheaussi.478 Doji Kamakura dépose une plainteofficielle contre le Teikoku Junketsu. Cetteplainte, laissée sans suite, causera la déchéancede Kamakura orchestrée par la familleIkoma, ainsi que par quelques courtisansOtomo.479 Début de la chasse aux sorcièrescontre les anciens partisans <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. <strong>Les</strong>rares membres <strong>du</strong> Clan de la Grue appartenantà l'organisation la quittent. Paradoxalement, denombreux volontaires issus <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Scorpion, et en particulier de la famille Yogo,avides de prouver leur loyauté et celle <strong>du</strong> Clan,s'y investissent.484 Début des contacts sporadiques entrele Teikoku Junketsu et les Metsuke.491 Assassinat jamais élucidé d'AgashaKimayakan.497 <strong>La</strong> nuit des sabres. L'action certainementla plus célèbre de toute l'histoire <strong>du</strong>Teikoku Junketsu. Prévenu par les Metsuke del'imminence d'un coup d'état visant l'anéantissementde l'Impératrice par la rebelle BayushiHanazono, le Cercle d'or rassemble discrètementtoutes ses troupes au sein de la ville.Puis, guidés par les informateurs des Metsuke,ils investissent tous les points de rassemblementet de ralliement des troupes rebellesissues de la Garde de sang, des Ookami et dessamurai restés fidèles à l'idéal de Junzen.Parallèlement, toutes les issues de la ville,ainsi que la Cité intérieure sont bouclées par lagarde impériale et des <strong>factions</strong> de miharu30


Seppun. <strong>La</strong> nuit est un véritable bain desang, une suite d'escarmouches sans fin.Acier, sang, feu et larmes. Au matin, la rivièreest gorgée de cadavres et l'air chargé decendres et de l'odeur <strong>du</strong> sang. Pire, nombredes partisans <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, que leur soutiensoit encore d'actualité ou qu'il appartienneau passé, sont également passés par lesarmes, que leur implication soit prouvée oupas dans la sédition.<strong>De</strong>vant les avis mitigés concernant cetacte”héroïque”, certains esprits éclairés sedemandent si les Metsuke n'en auraient pasprofité pour éliminer de nombreux autresopposants à l'Impératrice (ou à leur propreorganisation, chuchotent les plus courageux),ou si le Teikoku Junketsu ne s'est pas comportécomme une meute de bêtes enragées.<strong>Les</strong> interrogations sont nombreuses, notammentconcernant le choix des Metsuke defaire appel à cette faction et non aux troupesofficielles. Mais devant le succès total de l'opération,qui se solda par l'extermination desderniers opposants armés à l'Impératrice,nulle voix ne s'élève clairement pour condamnerl'action des deux groupuscules. Toutefois,le souvenir de la toute-puissance de ces deuxorganisations restera gravé dans nombre demémoires et ne sera pas, malgré ce succès,sans lien avec la disparition de celle-ci.L'arrogance <strong>du</strong> Teikoku Junketsu gagneencore en intensité, toute comme l'ampleur desa chasse aux sorcières faces aux ex-partisans(ou supposés) <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> et aux ennemis del'Empire 6 .502 S'appuyant sur un écrit posthumed'Agasha Kimayakan”<strong>Les</strong> Quatre Piliers de laJustice”, l'Impératrice ordonne par décret ladissolution <strong>du</strong> Teikoku Junketsu.503 <strong>De</strong>vant l'inefficacité <strong>du</strong> premier décret,le Teikoku Junketsu est déclaré ennemi del'état. Dans les semaines suivantes, quelquesrèglements de compte internes s'ensuivent puisl'organisation s'éteint définitivement.Personnalités marquantes <strong>du</strong>Teikoku JunketsuIkoma Rikujin“<strong>La</strong> plume d'acier”( 383-441)Barde Ikoma / 5Jeune, Rikujin fut un svelte et élégantjeune homme dont les traits d'esprit et les analyseshistoriques lui valurent une célébritéencore renforcée par ses talents d'écrivain quise dévoilèrent à l'âge mur à travers plusieurspièces exaltant le courage héroïque et l'intégritémorale. Il fut de ceux qui encouragèrent detout leur poids l'abdication d'AkodoMitsuyuki, et soutenant l'énergique et glorieuxMatsu Itagi. <strong>La</strong> puissante faction interventionniste<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion espérait en effet quecelui-ci mènerait la lutte contre le <strong>Gozoku</strong>.Finalement, déçu par la déliquescencemorale de l'Empire et par une vie entière detravail sous-terrain pour tenter de restaurer leplein pouvoir impérial, Rikujin, alors vieillissant,écrivit le manifeste <strong>du</strong> Chrysanthème d'orqu'il signa de son nom. Installé à Otosan Uchi,et bien que prévenu des intentions <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>à son égard, c'est avec obstination qu'il refusade rallier les terres de son Clan et se laissaarrêter par le Shinsen-gumi. C'est avec lamême détermination qu'il refusa de réfuter sonécrit, et en assuma la totale paternité. Il finitcrucifié devant les murs d'Otosan Uchi, suivantses préceptes d'intégrité jusqu'à sa mort etmortifiant tous ceux qui assistèrent à son supplicepar son stoïcisme et ses derniers motsfustigeant la tromperie de l'Alliance... Cetteexécution ignominieuse réveilla l'ardeur dejeunes samurai.Compétences notables : Barde 6,Connaissance (Bushido) 6, Poésie 7,Connaissance (littérature) 8Honneur : 4.5Gloire : 6.031


7 Assassiné par un ninja ?Emporté par une avalanche ?<strong>La</strong> moins fiable des hypothèses,mais la préférée des bardesfut qu'il devint un moinejusticier avant d'atteindrel'Illumination… Quoiqu'il ensoit, bien après sa mort, deslégendes firent mention dansles régions de la chaîne <strong>du</strong>toit <strong>du</strong> monde d'un moinebarbu qui indiquait aux voyageursen péril une route sûreou un abri. Certains en vinrentmême à l'assimiler à uneFortune ou un hengeyokaibienveillant.Ikoma Kanbe“L'araignée”( 415- 474 )Maître espion Ikoma / 3L'aspect frêle de Kanbe ne lui enleva jamaisson charisme. <strong>La</strong> chevelure drue et net, la barbeet la mouche coupées avec méticulosité, leregard scrutateur de Kanbe, tout comme sa voixétonnamment virile et profonde et ses cheveuxtrès noirs et coupés à la mode, faisait de lui unhomme d'autorité nuancée de charme. Douéd'une intelligence analytique, d'un charme discret,d'une rhétorique rare et d'une prudence doubléed'une assurance frisant la paranoïa, Kanbes'affirma rapidement comme le cerveau <strong>du</strong>Cercle d'or. Sa vision politique à long terme, toutcomme sa théorie de la terreur visant la déstabilisation<strong>du</strong> régime par l'insécurité et le crescendode la violence visant à radicaliser les rapportsentre pro-<strong>Gozoku</strong> et loyalistes, l'amenèrent àorchestrer <strong>du</strong> mieux qu'il put les contacts entresles cellules et surtout, la théorisation <strong>du</strong> mouvement.Si Rikujin avait été le prophète <strong>du</strong> mouvement,il en fut lui le théologien. Il bénéficia untemps de l'appui de son ami, Ikoma Tsanguo quile couvrit et lui laissa le champ libre pour organiserles premières années <strong>du</strong> Teikoku Junketsu,tâche dont il s'acquitta à merveille, donnant rapidementun retentissant écho au mouvement,bien que lui-même ne quitta jamais sa confortableposition de premier secrétaire aux archives<strong>du</strong> palais Ikoma.Ironie <strong>du</strong> sort, il ne vit jamais le retour del'Impératrice au pouvoir, périssant d'une crisecardiaque un an avant l'avènement deYugozohime. Lui qui, révolté par l'attitudeattentiste des Akodo et des Matsu, avait consacrésa vie à la restauration impériale n'en vitjamais les fruits.Avantages / Désavantages : Eloquent, Allié (Teikoku Junketsu ), PetitCompétences notables : Histoire 5, Courtisan6, Rhétorique 6, Calligraphie 4, Code secret 5,Sincérité 4, Manipulation 4, Connaissance(Bushido) 3, Etiquette 4Honneur : 3.6Gloire : 5.532


Matsu Tajiro“<strong>La</strong> flamme des montagnes.”(421- 471)Bushi Matsu / 2Le visage large et sans grâce, encore alourdipar une épaisse barbe, des favoris broussailleuxet un cou de taureau, aurait pu passerpour celui d'une simple brute, si son frontdégagé, la fluidité de ses mouvements et laquiétude concentrée de son regard n'avaientsouligné ses autres qualités. Ses mains pleinesde callosités, ses épaules trapues et son largepoitrail velu lui donnaient parfois l'air d'unours qu'on aurait volontiers cru bourru oujovial… Mais bien vite, cette image s'effaçaitdevant une personnalité introvertie, sans quel'on puisse exactement déterminer s'il s'agissaitd'une tension ou d'une colère intérieure entièrementcanalisée vers la réalisation de sesobjectifs ou de la placidité d'un homme droit etserein ayant l'assurance d'avoir choisit labonne voie.Né dans une vieille branche de la familleMatsu perchée sur les contreforts de la chaîne<strong>du</strong> toit <strong>du</strong> monde, Tajiro fit très jeune montrede ses qualités physiques et de sa détermination.Enfant silencieux et risque-tout, il devintun adolescent énergique, volontaire et respectueux.Peu à l'aise avec les choses de l'esprit,c'était avec un profond respect qu'il écoutaitles récits des temps anciens et les contes desbardes lors des longues soirées hivernales. Là,lorsque la neige faisait sombrer les montagnessous son blanc manteau, que les pics s'entouraientdes mugissements infernaux venus del'océan, et que même les pins semblaient courbersous la menace diffuse <strong>du</strong> froid et de l'ombre,Tajiro laissait son esprit se cristalliser surles bravoures de ces anciens héros solitaires aucourage indomptable et à la volonté sans faille.Homme d'action à l'en<strong>du</strong>rance et la volontéinépuisable, Tajiro participa à la guerre contreles gaijin, où il fut remarqué pour ses actes debravoures. Rentré chez lui en héros, il ne tardapas à suivre son charismatique cousin,Shinzaburo, lorsque celui-ci convainquit unpetit groupe de samurai d'entrer en lutte contrele <strong>Gozoku</strong>.Ce furent dès lors des années d'escarmouchesoù cette poignée de samurai tous issus <strong>du</strong>même kyuden menèrent leur lutte solitaire,arpentant la chaîne <strong>du</strong> toit <strong>du</strong> monde et adoptantau fur et à mesure des techniques de guérillaqui créèrent l'insécurité dans de nombreuxpoints des frontières scorpions et grues. Aprèsla mort précoce de son cousin sous le sabre d'unmembre <strong>du</strong> shinsen-gumi, ce fut Tajiro qui pritla tête de la cellule dont les faits d'armes varièrentselon la fortune <strong>du</strong> temps, mais qui restaopérationnelle <strong>du</strong>rant près de trente ans, sansjamais avoir de contact avec d'autres cellules,persuadée d'accomplir sa part de la bataille sousl'impulsion <strong>du</strong> monolithique Tajiro. Plusieursfois, Tajiro fut blessé mais sa santé de fer luipermit toujours de revenir au combat.Finalement, après des années de combats,le vieux Tajiro, qui n'avait jamais cessé malgréson statut de meneur d'effectuer de solitairesrandonnées montagnardes (que son statut dechui responsable des éclaireurs lui permettait),disparut dans les montagnes sans qu'on sachejamais ce qu'il advint de lui 7 .Feu 3 Air 2(Réflexes 4)Terre 3 (Constitution 5) Eau 3 (Force 5)Vide 3Compétences principales : Art de la Guerre3, Kyujutsu 3, Athlétisme 4, Histoire 2,33


Kenjutsu 5, Jiujitsu 4, Yarijutsu 3, Intimidation3, Montagnard 6, Discrétion 3, Iaijutsu 2,Equitation 3, Connaissance (Bushido) 2,Chasse 5, Méditation 1Avantages / Désavantages : Allié majeur(Teikoku Junketsu), Trompe-la-mort, <strong>De</strong>sseinsupérieur (défendre la cause impériale),Rétablissement rapide, Connaissance <strong>du</strong> terrain(Chaîne <strong>du</strong> toit <strong>du</strong> monde et alentours),Sombre Secret (leader d'une cellule)Honneur: 3.9Gloire : 3.1Ikoma Midori“Le parfum d'automne”( 445- 478 )Barde Ikoma / 2Exquise jeune fille, la gracile Midori intégrale Teikoku Junketsu sous l'égide de sononcle Ikoma Kanbe. A peine sortie de l'âgetendre, elle devint l'une des meilleures espionnes<strong>du</strong> Teikoku Junketsu, puis des Jinkonkishi. A quinze ans, elle fut envoyée à Bakufuet y commença une carrière de comédienne.Bien vite nimbée d'une réputation de beauté etd'intelligence, elle devint l'une des coqueluchesde la noblesse de la ville. Traits d'esprit etéclats de beauté la hissèrent sur la scène del'intelligentsia chatoyante et lumineuse de laville, et l'entraînèrent aussi vers les fuméesopaques et troubles des coulisses. Elle était detoutes les soirées, jouant d'abord de l'ingénuité,puis de la décadence, oscillant entre l'innocencepure, le romantisme blessé et la débauche,prélude à l'effondrement… Elle fut l'amantede nombreux kuge et artistes de la ville,posa pour les plus grand peintres de son tempset même pour des gravures érotiques… Onse battit même pour elle… <strong>De</strong> par cettesulfureuse réputation, elle fut bientôtrejetée par sa famille, même IkomaKanbe se prêta au rôle de l'outragé…Finalement, après avoir <strong>du</strong>rantpresque vingt ans fourni nombred'informations essentielles auTeikoku Junketsu et aux Jinkonkishi, elle fut retrouvée morte dans sachambre… Fleur trop vite mûrie, ayanttrop donné de sa vie et ayant sacrifié sonhonneur et sa réputation à une cause supérieure,elle s'éteignit un an après le décèsde ses parents, aux funérailles desquelson ne l'autorisa pas à aller. Seule et abandonnée,sans jamais avoir pu être honnêteavec qui que ce soit, elle s'ouvrit les veinesaprès un an d'agonie dans les limbes de l'alcoolet de l'opium.<strong>De</strong>stin tragique et d'une infinie tristesse,seul l'un de ses amants, Shosuro Shonbe, ausoir de sa vie, immortalisa sa tragédie bien desannées plus tard dans une pièce”Toutes lesfleurs fanent”.Avantages / Désavantages : Bénédiction deBenten, Alliés ( Teikoku Junketsu, Jinkonkishi), Intègre (niveau 2),Dépendance (opium),Sombre Secret (espionne)Compétences notables :Sincérité 5, Comédie 7,Sé<strong>du</strong>ction 6, Etiquette 5Honneur : 2.1Gloire : 3.334


Yogo Sanemori“<strong>La</strong> colère pourpre”( 454 - 503 )Bushi Matsu / 3C'est à l'adolescence que Sanemori futenvoyé par son père auprès de la famille Matsucomme otage afin de le protéger de la vengeancede Bayushi Junzen. Si les Yogo dans leur ensembleavaient l'inimité marquée <strong>du</strong> Champion <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Scorpion, la famille proche de Sanemori avait étéimpliquée dans un complot à son encontre, cequi, à plus ou moins brève échéance, ne laissaitque peu d'espoirs d'éviter d'être broyé par le sanguinaireJunzen.C'est âgé de douze ans que Sanemori,alors à l'académie Matsu depuis deux ans,apprit la disgrâce définitive de sa famille. Sonpère s'était fait seppuku, sa mère et ses deuxsœurs entraient dans les ordres, son oncleavait été exécuté pour trahison et ses deuxcousins étaient décédés dans une escarmouchecontre des”brigands”.<strong>La</strong> tristesse devint désespoir. Le désespoirdevint la mort. Et de la mort naquit la haine. Etla haine lui donna la force de vivre, celle deprouver sa valeur aux yeux des Matsu, d'affronterla mort. Son vœu, sa piété familiale,son devoir de vengeance se fondirent en uneseule et unique cause : abattre le <strong>Gozoku</strong> et letyran Junzen. Il apprit à utiliser sa haine auprèsdes farouches Matsu, pour en faire une armeredoutable. Acier aiguisé <strong>du</strong> Scorpion trempépar la flamme brûlante des Lions, il devint unearme, l'arme de sa propre vengeance.Bretteur émérite, archer hors-pair, tueursilencieux dénué de scrupules, Sanemori rejoignitle Teikoku Junketsu à seize ans…Quelques semaines plus tard, il commettaitson premier assassinat en tuant en pleine place<strong>du</strong> marché un gouverneur de la famille Doji…Un mois plus tard, il captura puis immola toutela famille d'un implacable magistrat Bayushien voyage vers Otosan Uchi…<strong>La</strong> suite de la vie de Sanemori ne fut qu'uncrescendo d'ultra violence. Nulle douleur, nulmassacre n'apaisa jamais celui qui devint l'undes leaders des franges les plus <strong>du</strong>res <strong>du</strong>Teikoku Junketsu. L'un des traits marquantsde ces actes fut sa volonté de transformerchaque mort en exécution, pendaison, immolation,crucifixion, écartèlement… Plus que lasimple mort, il fallait pour lui que la disgrâcesoit marquée pour tous ceux qu'il jugeait coupablesde leurs collusions avec l'ennemi.Finalement, sa vie de massacre se terminaen 503, arrêté puis mis à mort par lamagistrature d'Emeraude pour un anciencrime, le supplice de Bayushi Kikomi, unetoute jeune fille ayant pour seul crime d'êtreune nièce de Bayushi Hanazono et qu'il avaittorturée à mort afin d'avoir des informationssur elle.Avantages / Désavantages : <strong>La</strong> Haine au cœur(Famille Bayushi), la Haine au cœur (<strong>Gozoku</strong> ),Allié ( Teikoku Junketsu ), Silencieux, Risquetout, Trompe la mort.Compétences notables : Kyujutsu 4, Torture3, Kenjutsu 5, Discrétion 4, Tantojutsu 5Honneur : 1.8Gloire : 2.235


<strong>Les</strong> MetsukeA l origine“Tu plaisantes, j'espère ?”L'homme assis dans le noir s'appuya contrele mur de la chambre et étendit ses jambesmusclées.“ Pas <strong>du</strong> tout, mon cher, répondit une voixdouce et féminine de l'autre côté de la pièce.Je ne plaisanterais pas sur un tel sujet.- Tu es folle. Tu veux m'entraîner dans lesennuis dans lesquels tu t'apprêtes à plonger,c'est ça ?- N'exagérons rien. Je ne délire pas. C'est unmarché somme toute intéressant.- Tu te moques de moi ? Je reçois un messageme demandant de venir ici dès que je suisdisponible pour te donner un coup de main,j'accours, on dîne, on passe une soirée plutôtagréable, on continue à discuter dans tachambre et je me dis - ne suis-je pas naïf -que tu as peut-être réfléchi à ma proposition.Et toi, tu m'annonces très calmement que tucomptes réunir d'autres personnes qui ontquelque chose à faire payer à ces bâtards <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>, et que tu as bien enten<strong>du</strong> tout desuite pensé à moi !- Ma foi, oui. Ta haine est bien plus féroceque la mienne. Je veux que justice soit faite ettu ne désires que les tuer lentement.- Ne me fais pas la morale, s'il te plaît. Savoix grondait de façon menaçante.- Loin de moi cette idée. Écoute-moi et ensuiteseulement tu m'enverras promener. Je tepropose la chose suivante : nous rassemblonsdes gens pour monter notre réseau, nousorganisons des opérations à même de leurmettre des bâtons dans les roues chaque jourque les Fortunes font, tu peux éliminer tousles salauds que tu croises, nous participons ànotre manière au rétablissement <strong>du</strong> pouvoirimpérial, on me donne un nom et je fonde mapropre famille.- Et s'ils ne tiennent pas parole ? <strong>Les</strong> noblesne sont que des chiens sans honneur indignesde la moindre confiance”cracha la silhouettedans l'obscurité.<strong>La</strong> femme porta la tasse de thé jusqu'à seslèvres sensuelles et sourit en direction de soncompagnon.“Nous allons créer de toutes pièces une organisationcapable de tenir tête au <strong>Gozoku</strong> et àses sbires. Tu crois vraiment que c'est lamagistrature d'Émeraude qui me fait peur ?”L'homme se leva en silence et marcha sansbruit jusqu'à la jeune femme en kimono de soierouge assise sur un coussin et se pencha verselle, un sourire de prédateur sur les lèvres.“Tu sais ce qui nous lie, Jun-chan, chuchotat-ilà son oreille délicatement ourlée. Tu saisaussi ce que je peux faire si tu me prends pourun de ces minables petits samurai sans tripes.Alors écoute-moi bien : si ce que tu prédis seréalise, je ne te demanderai que deux choses.- Parle sans crainte, Yojiro, tu sais que je nepeux rien te refuser.- Je veux ta parole quetu me donneras ce queje demanderai.- Tu m'insultes. T'ai-jedéjà menti ?- Je préfère m'en assurer,murmura-t-il. <strong>La</strong>proximité de sa bouchesur sa peau la fit frissonner.- Et la seconde ?- Toi. Rien que toi.- Si ça marche, répondit-elleaprès quelquesinstants d'hésitation, tuas ma parole.- Ça marchera, soufflat-ilen déposant un baiserà la naissance deson cou. Si c'est moiqui m'en occupe, çamarchera.”36


PRESENTATION<strong>Les</strong> Metsuke sont nés des volontés conjuguéesde deux personnes : Otomo Isai, influentmais discret membre de la cour de HanteiKusada, et Jun, une ronin. L'idée de doter lepouvoir impérial d'un service de renseignementsqui lui serait entièrement inféodé effleuraitdepuis quelques mois l'esprit <strong>du</strong> seiyakuquand il rencontra Jun, une errante. Son désirde justice, sa haine <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> et de ses représentants,ses étonnantes capacités et sonextraordinaire faculté d'adaptation n'échappèrentpas à Isai quand il commença à réfléchirplus avant à ce projet, et c'est tout naturellementqu'il lui proposa de travailler pour lui.Préférant garder ses distances dans un premiertemps, il décida de lui laisser toute latitudedans l'organisation et le recrutement des membresd'une organisation, lui permettant ainsi degarder ses distances en cas d'échec, tout enévaluant les réelles capacités de la ronin. C'estainsi qu'en 460, Jun s'engagea dans la constructiond'un groupe tout dévoué à la luttecontre le <strong>Gozoku</strong>.<strong>Les</strong> Metsuke originels étaient un rassemblementd'anciens samurai de Clan brûlant delaver leur honneur de la boue dans laquelle le<strong>Gozoku</strong> les avait traînés. Ils comptaient égalementparmi eux plusieurs ronin de naissance,nourris des souvenirs de la grandeur passée deleur famille. Tous étaient fanatiquementdévoués à leur cause et déployaient des trésorsd'ingéniosité lorsqu'il s'agissait de nuire à leursennemis.Loin d'être des bushi sans honneur, lesMetsuke étaient cependant prêts à faire certainesentorses à leurs principes et à employerdes méthodes peu conventionnelles dans leurlutte. Ils ne reculaient pas devant le sabotage,l'embuscade et parfois l'assassinat, et ils mettaientun point d'honneur à accomplir leurstâches à la perfection. Leurs groupes opéraienten nombre ré<strong>du</strong>it et étaient composés d'indivi<strong>du</strong>spartageant la même vision des choses ethabitués à travailler ensemble. Ces commandosspécialisés se consacraient à un type d'actionen particulier et se fondaient dans la populationlocale grâce à leurs nombreux contacts.Lorsque Jun ou Yojiro leur attribuaient unemission, ils partaient en repérage plusieursjours, voire plusieurs semaines à l'avance, ettissaient un réseau d'informateurs en jouant surles rancœurs et les ressentiments <strong>du</strong> peuplecontre les autorités en place. Ce travail de renseignementpréalable fut grandement facilitéquand les foudres <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> s'abattirent sur laConfrérie de Shinsei et firent de nombreusesvictimes parmi les moines.Le but des Metsuke était simple : provoquerle plus de dégâts possibles dans les lignesde ravitaillement, de communication et de circulationservant aux sbires <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, et celaprincipalement dans les grosses agglomérationsde l'Empire. Pour cela, tout les moyensétaient bons.L'ORGANISATIONType : OtokodateNombre de membres : Une trentaineChef : Jun (ronin), bushiSecond : Yojiro (ex-Shosuro), assassinCités dans lesquelles on peut les rencontrer: Otosan Uchi, Bakufu, villes des Clans de laGrue, <strong>du</strong> Phénix, <strong>du</strong> Scorpion et <strong>du</strong> LionPrésence occasionnelle : Terres des Clans <strong>du</strong>Crabe, <strong>du</strong> Renard et de la ManteType d'opérations : Attaque de convois deravitaillement, élimination de personnes,espionnage, repérage, surveillance, interceptionde messages, de rapports et d'informationsMembres importants : Kaede (Lion), bushi ;Tetsuo (Kakita), <strong>du</strong>elliste ; Yotsu (Hida), éclaireur; Kenjiro (Daidoji), contrebandier ;Kenshin et Takeshi (Bayushi), espions ; Saeko,Shiko et Noburo (ronin), agents d'infiltrationLE GROUPELeur plus gros avantage était sans contestela mobilité. Comme ils étaient peu nombreuxet n'avaient guère que leurs baluchons àemporter, ils pouvaient se rendre d'un endroit àl'autre en un laps de temps relativement court.Ils bénéficiaient en outre de la complicité decertains capitaines <strong>du</strong> Clan de la Mante, quileur accordaient le passage sur leur navire enéchange d'un coup de main, et cela les rendaitencore plus efficaces.À la tête des Metsuke originels se trouvaienten fait deux personnes. Il y avait toutd'abord Jun, l'âme de cette bande de parias,celle qui les avait tous réunis et qui les con<strong>du</strong>isitvers leur destin. Elle ne voulait qu'unechose : que justice soit faite pour sa famille,massacrée par le Shinsen-gumi. Son histoireétait comme celle de tous ses hommes, douloureuse.C'était une femme magnifique auxtalents de stratège et de planificateur affûtés,qui avait juré de voir la chute des bourreaux desa famille. <strong>Les</strong> deux seules choses qui lui restaientde son passé étaient son plus jeune frère,un garçonnet de cinq ans qui la suivait comme37


son ombre, et le naginata de son père, unearme remarquable à la lame d'un bleu sombreparticulier.Elle était secondée par son plus vieil ami etconfident, un ancien membre <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Scorpion qui ne fera jamais mention de ce fait.C'était un jeune homme charmant dont lecorps musclé et délié trahissait des années de<strong>du</strong>r entraînement. L'ardeur dont il faisait preuvedans sa haine <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> et de son plusféroce représentant, Bayushi Junzen, transparaissaitdans le moindre de ses gestes au combat.Il n'épargna jamais un membre <strong>du</strong>Shinsen-gumi, <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup ou un serviteuravéré <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, à moins que Jun en personnene lui en ait donné l'ordre. Il ne discutajamais ce qu'elle lui ordonnait, <strong>du</strong> moins enpublic, et s'il y avait discussion, personne n'étaitau courant de leurs divergences d'opinion.<strong>Les</strong> personnes qui composaient les Metsukeoriginels étaient variées et l'on comptait pasmoins de deux shugenja dans leurs rangs. <strong>Les</strong>bushi étaient majoritaires mais on trouvaitégalement des espions, un éclaireur, un contrebandieret deux samurai de Clans mineurs. Sicet otokodate était hétéroclite, l'efficacité dontfaisaient preuve ses membres ne faisait, elle,aucun doute.LES OPERATIONS<strong>La</strong> plus grande activité de l'organisationétait la récolte d'informations. <strong>Les</strong> réseaux decontacts et d'alliés qu'elle établissait systématiquementdans les régions qu'elle traversaitétaient susceptibles de lui fournir des renseignementsdes semaines plus tard sur un événementqui allait avoir lieu à un endroit déjàconnu <strong>du</strong> groupe.Si la cible valait la peine qu'on engage desmoyens pour son élimination (pour un membreimportant <strong>du</strong> gouvernement ou de l'étatmajorde l'Alliance par exemple), un petitnombre de Metsuke était dépêché sur placepour réactiver les agents et les sympathisants,reconnaître le terrain, évaluer les forces enprésence et préparer un premier plan d'action.S'il s'agissait d'une élimination physique,Yojiro avait toute latitude pour organiser l'opérationcomme il l'entendait et même Jun n'avaità cette occasion pas son mot à dire quantà l'exécution <strong>du</strong> plan. Il était pour cela secondépar deux personnes qu'il avait personnellementchoisies et entraînées : Kenshin et Saeko.En ce qui concerne les objectifs plusimportants en nombre, comme un convoi ouune caravane, les Metsuke engageaient alorstoutes leurs forces. <strong>La</strong> puissance des shugenjaalliée aux extraordinaires talents de combattantsde la plupart des bushi les rendaient particulièrementefficaces. <strong>La</strong> ligne directrice del'attaque était décidée entre Jun et Yojiro, chacuncoordonnant un champ d'action particulier(Jun l'intervention frontale et Yojiro le revers).Cette manière de procéder leur a toujours plutôtbien réussi.<strong>Les</strong> Metsuke s'allièrent plus qu'occasionnellementdans pareils cas avec les Jinkonkishi, les deux groupes travaillant de concertafin de s'attaquer à des cibles nécessitant uneimportante force de frappe.L'établissement d'un réseau de renseignementsdans une ville était une opération bienplus délicate qui demandait un doigté et unesubtilité dont faisait preuve Kenjiro le contrebandier,Takeshi l'espion et Shiko la ronin.Tous trois travaillaient habituellement deconcert et sans aide extérieure de la part deleurs autres compagnons. Leur physique engageant,leur bagout et leur talent de communicationen faisaient des acteurs de terrainremarquablement efficaces. Shiko possédaiten particulier une sorte de sixième sens pourdémasquer les agents ennemis, ce qui la rendaittrès précieuse. Kenjiro connaissait toujoursquelqu'un qui connaissait quelqu'un quiconnaissait un ami à lui et se sentait comme unpoisson dans l'eau dans une cité. Takeshi étaitle plus discret et le plus observateur des trois ;c'est lui que l'on chargeait de remonter lesfilières et de trouver les personnes importantes,tâche dans laquelle il excellait.Tous les membres de l'otokodate étaient àmême de mener des missions de repérage et desurveillance. <strong>Les</strong> plus doués en la matièreétaient paradoxalement Kaede, ex-samurai-ko<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion et son compagnon Tetsuo,ancien <strong>du</strong>elliste de la famille Kakita. Leursorigines respectives ne les destinaient certespas à devenir des agents de l'ombre mais leurcondition nouvelle (et surtout la façon dont ilsavaient été chassés de chez eux) leur avaientdonné une autre vision <strong>du</strong> bushido et de certainesde ses vertus. Leur connaissance de l'art dela guerre, <strong>du</strong> siège et des rouages administratifset politiques de l'Empire en faisaient desobservateurs et des évaluateurs parfaits.DES METSUKE AUX METSUKEAprès l'avènement de Hantei Yugozohime,Otomo Isai resserra ses liens avec Jun etYojiro. Il mit en place de plus fréquentes rencontres,affirmant sa position de stratège et de38


leader tout en laissant toujours la tactique àJun et Yojiro. Bien vite toutefois, un clivage seforma entre Yojiro, qui restait très indépendantet qui n'acceptait qu'avec difficultés que leseiyaku vienne reprendre les rênes alors quelui-même et Jun avaient mené l'organisation<strong>du</strong>rant presque dix ans, sans qu'Isai ne prennede risque, et ce dernier dont l'implacabilité nepouvait se satisfaire d'un caractère aussi indépendantet complexe que celui de Yojiro.C'est en 480 que Yojiro découvrit à la veilled'une réunion qu'Isai avait commencé à recruteren parallèle d'autres agents, mais également àprendre de très discrets contacts avec certains deleurs propres hommes. Craignant une trahison,l'ex-Shosuro se rendit immédiatement chez Jun…Il y arriva… conformément à ce qu'avaitprévu Isai. Une demi-heure plus tard, un escadrond'anciens miliciens <strong>du</strong> Shinsen-gumi fortde trente hommes prenait d'assaut le refuge deJun et Yojiro en plein Otosan Uchi… malgréleur vaillance, les deux héros disparurent, lecœur empli de l'amer poison de la trahison.<strong>Les</strong> corps retrouvés, méconnaissables à causede l'incendie qui avait ravagé la demeure deJun, furent identifiés par leurs proches commeétant les leurs.Le soir même, Otomo Isai rajoutait unedernière ligne sur le mémoran<strong>du</strong>m qu'il présentadeux jours plus tard à l'ImpératriceYugozohime, notifiant notamment l'impunitéavec laquelle les traîtres servant le <strong>Gozoku</strong>s'en prenaient à ceux qui avaient œuvré de toutesleurs forces pour la cause impériale.<strong>Les</strong> Metsuke étaient morts, pour mieux laisserla place aux Metsuke, placés sous l'uniquecommandement de l'intrigant Otomo Isai.39


Mentez tout votre saoul si vous le souhaitez,mais vous ne me ferez jamais croire à vosmensonges ; la vérité apparaîtra de toutemanière, mais si je l'apprends par d'autres quevous alors vous ne m'aurez été d'aucune utilitéet aurez entravé l'action d'une organisationimpériale. Vous vous serez mis hors-la-loi parvotre propre volonté, et je ne pourrai plus rienpour préserver votre honneur, ni votre famillede la disgrâce. Vous le savez, tout comme moije le sais. Maintenant samurai, le choix estvôtre et je ne peux vous aider, contre votre gré,à sauver votre réputation.Otomo IsaiPour un Metsuke, connaissez-vous la différenceentre un coupable et un innocent ?- Le temps nécessaire pour le faire avouer.Calembour anonyme<strong>De</strong> l'influence de l'histoire sur l'homme,et de l'homme sur l'histoireA l'origine des Metsuke impériaux se trouve unhomme dont l'histoire personnelle est intimementliée a la création, le succès et la fin de l'organisation: Otomo Isai.C'est en 480, dans l'indifférence générale et à lasurprise des avertis, qu'est créé le bureau de lacensure, les Metsuke, chargé d'observer et d'interdireles textes pouvant nuire au prestige impérialou encourager la sédition, avec à sa tête unobscur fonctionnaire de seconde zone, OtomoIsai. Obscur, mais pas anodin, comme la lecturede son histoire le montrera.Officiellement chargé de la censure, le bureau sechangea vite en service de renseignement et d'opérationsouterraine, mettant à profit l'organisationprécédente ayant porté le même nom. <strong>La</strong> rumeurde son efficacité se propagea vite, tout comme lapratique de la délation qui fut encouragée (encorequ'Otomo Isai parla d'acte de loyauté et non dedélation). Celle de sa méfiance pour les Clansaussi, à l'exception peut-être des Clans de la Grueet <strong>du</strong> Lion, et celle <strong>du</strong> soutien total <strong>du</strong> daimyo dela famille Otomo également.Le premier noyau des Metsuke fut formé parquelques Otomo ainsi que quelques Seppun <strong>du</strong>Teikoku Junketsu qu'Isai débaucha dans leur intégralité(à l'exception d'un qui mourut peu de tempsaprès…) et évidemment presque tous les anciensmembres de l'otokodate éponyme. A partir de cesagents se développa un réseau d'indicateurs,notamment chez les heimin et eta, réseau qui avaitdéjà servi pendant presque vingt ans.Isai instaura rapidement également le principe dela”boîte jaune”: des urnes dispersées dans la Citéintérieure qui permettaient à chacun, anonymement,de signaler des écrits à censurer, et quifurent en fait un moyen d'apprendre un certainnombre de rumeurs, de vilains secrets et autresdélations qui firent le fond de commerce desMetsuke.L'organisation tissa des liens discrets par lebiais de son chef et d'Ikoma Kamanji auprès <strong>du</strong>Teikoku Junketsu. Liens qui se caractérisèrent parun envoi d'informations concernant des”traîtres àl'Empire”à éliminer d'urgence, tâche dont cetteviolente faction s'acquitta à merveille sans que lesMetsuke ne se salissent jamais les mains.Le meurtre d'Agasha Kimayakan, qui avaitémis des doutes quant à la pertinence d'un telbureau qui lui rappelait par trop la méthodologiedes dernières années <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, leur fut imputéa voix basse... mais cela ne fut jamais prouvé,bien enten<strong>du</strong>. Par contre, les ténors <strong>du</strong> TeikokuJunketsu se firent un devoir de fustiger de touteleur sincérité ceux qui avaient assassiné l'un dessoutiens spirituels de l'Impératrice et n'hésitèrentpas à accuser les partisans <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.Quoiqu'il en soit, le nom de Metsuke devintbien vite synonyme de peur, et chaque convocationpour entretien dans la”Maison au toit jaune”,le surnom <strong>du</strong> quartier général de l'organisation,s'avéra vite être une source d'angoisse.Finalement, lorsque l'époque changea, que lamagistrature d'Emeraude s'affirma, que leTeikoku Junketsu fut dissous et que le Trôneimpérial fut bien réassuré, des voix se firent plusfortes pour demander l'abrogation de la censure.On vit une insolite alliance rassembler le Clan <strong>du</strong>Lion et celui <strong>du</strong> Scorpion pour demander la finde cette organisation à la réputation douteuse.Bientôt, cette position fut rejointe par lafamille Yasuki et la famille Agasha puis, plustard, par le Clan <strong>du</strong> Phénix. Menée par les bardesIkoma et les courtisans Bayushi, une pétitionconvainquit l'Impératrice, qui ordonna la fin desMetsuke. Face à eux, le Clan de la Grue et lafamille Otomo eurent beau mettre tout leur poidspolitique dans la balance, l'Impératrice ordonnala dissolution <strong>du</strong> bureau de la censure. OtomoIsai, très âgé, ne s'y opposa guère, certainementlassé par une vie de lutte consacrée a l'Empire.Organisation et mode opératoireBasé au cœur même de la Cité intérieur,dans la Maison au toit jaune, et disposant d'une40


succursale dans le quartier <strong>du</strong> port (laPoissonnerie , <strong>du</strong> nom de l'ancienne activité <strong>du</strong>lieu), les activités des Metsuke se subdivisenten trois grands axes :- Recueil d'informations : enregistrement desdénonciations, recherche d'informateurs,agent passif , etc.- Analyse d'informations : recoupement d'informations,interrogatoire, entretiens, etc.- Sécurité : incluant les”opérations”, chantageet autres activités.Organigramme :Chef <strong>du</strong> cabinet : Otomo IsaiCenseur général (analyse d'informations) :Otomo HyeroshiCenseur en second (recueil d'informations) :Ikoma IdeyoMiharu en chef (sécurité) : Seppun MazagatoLe recueil d'informations occupe environquarante samurai, principalement des courtisansOtomo mais aussi quelques bardes Ikoma etcourtisans Doji. A cela s'ajoute une trentained'heimin dévolus à des tâches administratives etau moins trois cents informateurs non officiellementrattachés à l'organisation.L'analyse d'informations se compose d'une trentainede samurai, principalement issus des famillesimpériales, et de ronin , ainsi que de vingt heimindévolus aux tâches administratives.Enfin le service de”sécurité”se composed'une centaine de samurai , trente d'entre euxétant des miharu Seppun, tous ayant la véritablefonction de garde ou de yojimbo, le reste étantcomposé d'un mélange de courtisans Otomo, deronin et de quelques samurai triés sur le volet(dont quelques membres <strong>du</strong> Clan de la Tortue).Nombre d'entre eux ayant à charge de se constituerune équipe de”travail”ponctuelle ou définitivepour effectuer les missions d'espionnage,d'enlèvement, de mise en place de scandale, etc.A noter que ces équipes se constituent souventd'une bonne partie d'heimin.Pour ce qui est <strong>du</strong> mode de fonctionnementtelle que le concevait Otomo Isai :“ <strong>Les</strong> choses sont claires quand nous sommesface à un ennemi de l'Empereur :- Si nous ne pouvons l'accuser formellement, ildevient nécessaire de créer les témoignages oudocuments pour justifier cette accusation.- Si cela s'avère impossible, nous devons pouvoirtrouver un moyen de pression sur l'un deses proches, quitte, encore une fois, à le créerde toutes pièces.- Quand nous pouvons l'accuser, nous devons l'effrayerafin de lui proposer un marché qui nousconvienne, à savoir qu'il nous donne d'autresnoms, nous révèle d'autres secrets, ou finalementnous obéisse de la façon que nous désirerons.Dans ce cas, il est bon de lui affilier un serviteurheimin de notre organisation, ou si la situation lenécessite de le louer en lui adjoignant un yojimboqui en fait sera des nôtres. Dans les deux cas,pour qu'il n'oublie jamais notre présence et nesoit pas tenté de nous trahir.- Si enfin quelqu'un s'avère impossible à tournerou tente de se jouer de nous, nous informonssoit la magistrature d'Emeraude si nouspouvons le confondre, soit le Teikoku Junketsusi nous ne le pouvons pas.- Enfin, en cas extrême, il peut s'avérer nécessaired'abattre physiquement un ennemi ; en cecas, hors exception extrême, la priorité doitêtre donnée aux intermédiaires efficaces, sansque jamais notre nom ne soit cité.”Officiellement chargés de la censure, tousles samurai de l'organisation sont donc desMetsuke. A ce titre, ils ont un statut leur permettantde demander l'appui de la magistratured'Emeraude. Dans les faits, rares sont lesdemandes officielles faites en ce sens. Et quandc'est le cas, elles émanent souvent des Otomo del'organisation, qui usent de leur statut pour seservir des forces de la magistrature d'Emeraudeet non pour mettre en branle une véritablecoopération.Plus intéressant est le statut d'Otomo Isai.Proche de la famille impériale, haut conseillerde l'Empire, bénéficiant également <strong>du</strong> titre dehaut magistrat impérial, celui-ci reçut toutelatitude pour demander l'usage des forces depolice et de justice locales et de la magistrature,et ce par un simple ordre signé de sa main etassorti de son sceau. Et s'il n'abusa pas de cepouvoir, il n'hésita jamais à confier des mandatsen ce sens à certains de ses meilleursagents… Ce qui provoqua quelques coups dethéâtre lorsqu'un Metsuke en demandait l'usageimmédiat, et quelques grincements de dentsbien sentis.Le point essentiel de l'organisation restatoujours le recueil et l'analyse d'informations,à travers l'utilisation de la collaboration, del'infiltration, <strong>du</strong>”retournement” des informateursadverses, de l'encouragement à la délation(propre d'ailleurs à instaurer une imagetentaculaire et omnipotente de l'organisation,voulue par Isai )41


Chronologie sommaire435 : Naissance d'Otomo Isai.443 : Naissance de Jun.460 : rencontre de Jun et Otomo Isai.Jun et Yojiro fondent l'otokodate des Metsuke.470 : Isai commence à organiser son réseau.480 : Jun et Yojiro périssent sous la main derebelles <strong>du</strong> Shinsen-gumi, trahis par Otomo Isai.Création officielle <strong>du</strong> bureau de la censure.491 : Agasha Kimayakan est assassiné. <strong>Les</strong>milieux informés en tiennent les Metsuke pourresponsables sans toutefois les accuser nommément.497 : Doji Hakateko, un Metsuke, découvre laconspiration de Bayushi Hanazono visant àprendre d'assaut la Cité intérieure et à assassinerl'Impératrice. <strong>Les</strong> Metsuke font alorsalliance avec le Teikoku Junketsu pour noyerdans le sang la rébellion lors de la funeste nuitdes sabres.505 : <strong>Les</strong> Metsuke sont officiellement dissous.Otomo Isai se marie à une jeune courtisane <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Scorpion.511 : Mort d'Otomo Isai.Otomo Isai ( 435-511)“Emince grise”En l'an 485Feu 3 (Intelligence 5)Air 3 (Intuition 5)Terre 3 (Volonté 6)Eau 2 (Perception 5)Vide 4Ecole / Rang : Courtisan Otomo / 5Compétences : Courtisan 8, Calligraphie 2,Etiquette 4, Droit 4, Kenjutsu 1, Manipulation5, Obiesaseru 6, Art Oratoire / Rhétorique 3,Cérémonie <strong>du</strong> thé 2, Code Secret 3,Connaissance : Cité interdite 4, Connaissance: Otosan Uchi 2, Connaissance : Maho 1,Connaissance : Ninja 2, Connaissance :Outremonde 1, Connaissance : Kolat 2,Connaissance : Teikoku Junketsu : 4, Jeûne 3,Méditation 4, Danse 2, Enquête 3, Héraldique3, Intimidation 3, Sincerité 5, Théologie 1Avantages : Alliés majeurs (Metsuke, familleOtomo), Allié mineur (Teikoku Junketsu)Chantages (à ne savoir qu'en faire),Clairvoyant, Excellente Mémoire, Sang deHantei (5 PP)Désavantages : Compulsif (thé noir et extraitde ginseng)Gloire : 8.1Honneur : 3.2<strong>De</strong>scription : Homme mince et frêle au visageaigu et aux traits acérés, Isai aime à porter d'ampleskimono à la mode scorpion, manches longueset emmanchures larges permettant de laisserdisparaître ses mains dans un frou-frou de soie.Son visage assez banal est mis en valeur par unmaquillage soigné et une moustache et un bouccoupés avec grand soin, exacerbant les traits acérésde sa figure.<strong>De</strong>s mouvements brefs et précis signalent unepersonnalité énergique, même si elle est parfaitementcontenue par des gestes protocolaires parfaits.Sa voix absolument posée est grave et profonde,empreinte d'une sérosité qui souvent metmal à l'aise ses interlocuteurs, fut-ce lors d'uneconversation anodine… Car rien dans la manièrede discuter de Isai ne donne une impression delégèreté… Bien au contraire. Isai a travaillé sapersonnalité et son comportement pour toujoursapparaître comme quelqu'un de profondémentsérieux et empreint de nombre de responsabilités.Nulle trace de compassion ou de complaisance nesemble l'habiter… sauf bien sûr quand au boutd'un long, très long entretien ou interrogatoire, unléger sourire passe sur ses lèvres en même tempsque sa voix se fait plus douce… en général aumoment où son interlocuteur est assez anxieux etangoissé par l'impression diffuse qu'Isai sait, qu'ila quelque chose à se reprocher et qu'au mieuxcela causera sa chute, au pire celle de toute safamille… et bien sûr, quand Isai montre ce débutde bienveillance, c'est pour proposer un arrangementhonorable qui lui permettra de sauver laface… même si pour cela il doit donner quelquesinformations, trahir sa cause ou charger quelqu'unde plus impliqué, bien enten<strong>du</strong>…Après tout, c'estune ultime chance qu'on lui donne.Isai aime jouer son rôle de bourreau de travailintègre, coupé des frivolités <strong>du</strong> monde ; il se sentd'ailleurs beaucoup plus à l'aise en entretien indivi<strong>du</strong>el,sachant parfaitement instiller le doutechez son interlocuteur… qui plus est, doué d'uneen<strong>du</strong>rance et d'une volonté de fer, il est capable deprolonger ces”entretiens”<strong>du</strong>rant des heures et desheures, brisant peu à peu le masque de ses proies…Trois, six, douze heures… peu importe pourIsai. Il ne dort que quatre heures par nuit et mangefrugalement.Entièrement dévoué à la cause impériale etfamiliale et ayant <strong>du</strong> ronger son frein <strong>du</strong>rant desannées, Isai est un véritable bourreau de travailcapable de passer des heures et des heures enentretien, ne s'accordant que quelques tasses dethé noir et quelques rapides séances de zazen propresà chasser la migraine ou la fatigue. Lors desévènement sociaux, il ne se met guère en avant, se42


contentant de tenir son rang et de s'en tenir auprotocole… Mais jamais son esprit ni ses yeux nises oreilles ne restent inactifs, étant toujours enalerte et prêts à couper et recouper toutes informationsutiles… fut-ce un regard, une parole tropappuyée, un mouvement d'humeur…Contrairement à nombre de courtisans, sonstyle rhétorique n'est pas fleuri ni même poétique,il n'use guère de paraboles ni de métaphores, préférantaligner les faits, revenant sur des informations,pour avancer dans son discours et ses proposavec la prudence d'un éclaireur Hiruma et l'inéluctabilitéd'un bushi Hida.Historique : Petit neveu de l'Empereur Hantei V,Otomo Isai naquit en 435. Il vécut une enfancedélicate au contact d'a<strong>du</strong>ltes proches de la familleimpériale à la vie empoisonnée par une ambiancede défaite et de combat d'arrière-garde face à un<strong>Gozoku</strong> omnipotent. Période encore plus délicatepour sa famille d'origine, les Otomo, dont le<strong>Gozoku</strong>, à raison, se méfiait le plus. Epoquesinueuse et complexe où les règles n'étaient plusédictées par les familles impériales et où lalogique <strong>du</strong> protocole échappait complètementaux Otomo… <strong>La</strong> disgrâce et l'impuissance étaientle quotidien… S'ajouta à cela le traumatisme del'assaut des gaijin sur Otosan Uchi, l'évacuationde la Cité intérieure… A l'impuissance s'ajouta laconscience aiguë de la vulnérabilité. Puis Bakufu,et l'immense réussite <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> et de son réseaude renseignement et d'ordres…C'est dans cet environnement que se construisitle jeune Otomo Isai, et qu'il vit aussi se briser lesdestins de la majeure partie de ses jeunes cousins,tout comme il vit la lâcheté des hommes qui préféraientcollaborer pour survivre plutôt que de défendrela cause impériale, le pouvoir de la peur… Isai,lui, était lisse et d'apparence sans ambition, nedisposant ni d'une fiévreuse éloquence, ni detalents artistiques qui lui eurent permis de briller…Il apprit à se cacher derrière un masque de froidecapacité de travail et se fit octroyer un poste dansl'administration gérant les impôts… Mais surtout,surtout, Isai apprit à travailler, à apprendre, à s'aguerrir,à se tenir informé sans jamais se mettre enavant. Son statut de fonctionnaire lui permettaitégalement de se mêler au peuple et de quitter laCité intérieure. Il ne s'en priva pas ; l'atmosphère dela cour étant dangereuse, mieux valait s'informer àl'extérieur et mieux encore, auprès de la simpleplèbe pour qui le fait de parler avec un proche de lafamille impériale était déjà, en soi, un honneur…Pour eux, tout conscient de leurs faiblesses et deleur maigre place sur l'échelle sociale, il était fort,sacré, et la joie des faible est de voir le regard <strong>du</strong>puissant qui les élève… Et puis il gagna la confiancede ses serviteurs, les utilisant bientôt eux-mêmescomme informateurs.<strong>Les</strong> rumeurs concernant les Jinkon kishi et leTeikoku Junketsu furent intégrées, tout comme ilse rendit compte de la montée en puissance desforces policières pour maintenir l'ordre… Le daimyoOtomo de l'époque était un fidèle <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>ayant bien monnayé son silence et son apathie,marié à une belle dame Doji… Alors Isai préparal'après, prenant ses contacts dans la plèbe, jaugeantles uns et les autres, engrangeant dans soncrâne la moindre parcelle d'information, synthétisant,recoupant pour mieux combiner et juger lesrapports de puissance.Finalement, lorsqu'il fut informé bien à l'avancepar des fructueux contacts avec un bardeIkoma et un diplomate <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Dragon, ildécida de préparer à sa façon le retour del'Impératrice. Il organisa des fuites concernant letrajet d'un convoi d'armements acheté à des armurierscrabes par la garde de Bakufu, et comme ils'y attendait les Jinkon kishi mordirent à l'hameçonet attaquèrent le convoi dans le sud des terresscorpions. Parallèlement, il fit parvenir de faussesinformations à un daimyo mineur de la familleShosuro, déclenchant une guerre entre lui et l'unedes familles vassales Bayushi… Le tout brochantsur des manquements graves et répétés aux versementsdes impôts qui laissaient soupçonner uneorganisation massive de fraude fiscale, compiléeet mise en exergue par un petit fonctionnaire zéléet besogneux au-dessus de tout soupçon, un certainOtomo Isai… Comme il s'y attendait, l'inépuisableBayuhsi Junzen se rendit sur place pourremettre de l'ordre à tout cela… et fut donc absentà l'intronisation <strong>du</strong> nouvel Empereur… et ne put43


s'opposer à la prise de pouvoir de la faroucheHantei Yugozohime !Ceci fait, Otomo Isai rentra de nouveaudans l'ombre, pour quelques semaines, jusqu'àce qu'il se lie d'amitié à l'héritier Otomo… etaccumule les preuves de collaboration pourpousser l'actuel daimyo à la retraite… Retraitequ'il fit en grande pompe et acheva vite, assassinépar le Teikoku Junketsu, fortuitement prévenupar une fuite émanant <strong>du</strong> serviteur d'unOtomo ( Isai, bien évidemment).Quelques mois plus tard, Hantei Yugozohimerecevait la suggestion de la formation d'un servicede censure visant a tempérer le prosélytismedes tenants <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>… Bureau de censure quise transforma rapidement avec tout l'appui et l'avaldes pontes impériaux, et d'AgashaKimayakan. <strong>La</strong> principale argumentation étantque la venue au pouvoir <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> était liée aumanque de loyauté de nombre de Clans et à l'inexistencede tout service de renseignementsinterne aux familles impériales. <strong>La</strong> réussite personnelled'Otomo Isai, qui avait réussi à éloignerBaysuhsi Junzen au moment de l'intronisation, futmise en avant comme garantie de loyauté de l'organisationnaissante. Ainsi furent créés lesMetsuke impériaux, et Otomo Isai nommé chef<strong>du</strong> cabinet de la censure…<strong>De</strong>stin : Du reste de sa vie, Isai ne bougea guèred'Otosan Uchi, orchestrant <strong>du</strong> centre de sa toile lesactions des Metsuke, tout en se réservant les”entretiens”lesplus ar<strong>du</strong>s. <strong>La</strong> fin de l'existence d'Isai seconfond dans l'incroyable jeu d'ombres et de lumièreainsi que l'atmosphère de délation et d'opacité quientoura le discret et célèbre organe des Metsuke. <strong>La</strong>fermeture <strong>du</strong> bureau de la censure fut même unmoment de grande pantalonnade où l'on vit s'unir lesClans <strong>du</strong> Lion et <strong>du</strong> Scorpion pour demander la fermeturede cet organe… Le Clan <strong>du</strong> Lion parce qu'iljugeait que sa réputation sulfureuse nuisait à l'imageimpériale et le Clan <strong>du</strong> Scorpion, outre son soutieninébranlable et quelque peu surprenant à la positionlion, surtout parce que les Metsuke jouaient sur lemême terrain de jeu… Finalement, après des escarmouchesd'alcôves des plus complexes, Isai démantelale bureau de la censure et épousa une jeune etbelle courtisane <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion avant de décédersix ans plus tard, non sans avoir eu le temps dedevenir père… Et surtout de tenter d'organiser aumieux la lutte contre nombre de dangers qu'il avaitsubodorés, à savoir les Kolat et fugacementl'Ombre… Mais ici s'achève l'histoire officielle desMetsuke. Quant à la dernière lutte <strong>du</strong> vieux Isai contreles Kolat, ceci est une autre histoire…Jun (443 - 480 ?)En l'an 476Feu 5Air 4 (Réflexes 5)Eau 3Terre 3Vide 3Ecole / Rang : Bushi Hida / 2 ; Bushi Akodo / 1Compétences : Barde 2, Calligraphie 2,Cérémonie <strong>du</strong> thé 2, Chasse 3, Connaissance :bushido 5, Courtisan 3, Danse 2, Equitation 4,Etiquette 4, Héraldique 3, Musique 2, Origami2, Art de la guerre 5, Athlétisme 3, Défense 6,Iaijutsu 3, Jiu jutsu 4, Kenjutsu 6, , Tir à l'arc 3,Yarijutsu 4, Hisomu 4, Kuenai 2, Poison 2,Sé<strong>du</strong>ction 4Avantages : Beauté <strong>du</strong> diable, Excellentemémoire, Connaissance <strong>du</strong> terrain (Lion, Grue,Phénix, Crabe), Chanceuse (3 PP), <strong>La</strong> Haine aucœur (Shinsen-gumi), Lire sur les lèvres,Clairvoyante, Mon personnel, Relation majeure(Otomo Isai, Akodo Kenjiro), Grande destinée(fonder le service secret des Hantei), <strong>De</strong>sseinsupérieur (fonder sa propre famille)Désavantages : Lien de dépendance (4 PP),Désavantage social (3 PP), Asociale (2 PP : parlepeu), Incapable de mentir, Obnubilée (venger safamille), Chagrin d'amour (famille disparue),Recherchée (4 PP), Obligation 4 PP (remplir lamission confiée par la princesse impériale)Honneur : 3.4Gloire : 0 (avant la restauration) ; 4.4 (après larestauration)<strong>De</strong>scription : Jun est une jeune femme d'une44


vingtaine d'années d'une beauté frappante, auxgrands yeux verts comme le jade et aux cheveuxnoirs noués en une très longue natte.Ses manières trahissent une é<strong>du</strong>cation particulièrementsoignée, et ne feraient aucunementhonte au daimyo de Clan qui l'accueillerait parmisa cour. Si son maintien est impeccable, lesbushi ne pourront que remarquer certainsdétails proprement martiaux dans son attitude.Sa démarche est assurée, elle se tient toujourstrès droite, et ses armes et son armure sont toujoursimpeccablement entretenues. Elle ne portejamais de vêtements sales ou déchirés, car elleapplique à la lettre l'adage de son père :”Si tu neprends pas soin de toi par toi-même, personnene le fera à ta place.”Ce qui frappe les gens qui la rencontrent pourla première fois, outre son apparence physique,c'est la qualité de son équipement. L'immensemajorité des bushi de Clan possède un équivalent,mais c'est chose rare chez les ronin. Son bien leplus précieux est sans conteste un naginata de factureluxueuse qui ne la quitte jamais.<strong>De</strong>rrière elle se tient toujours un petitgarçon aux yeux verts de cinq ou six ans, quilui ressemble beaucoup et qui dévisage lesgens avec curiosité et un grand sourire.Historique : Jun est née de l'union improbabled'un ancien samurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe et d'unegeisha <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion. Son père, né HidaKosuke, fut banni après avoir été accusé de manquementgrave au bushido, de lâcheté et de traîtriseenvers son Clan. C'était un vétéran d'une trentained'années à l'époque, connu et respecté par seshommes, et d'un rang déjà élevé dans la hiérarchie.Ces accusations avaient été portées par un membrede la famille impériale, Otomo Noritaka, envisite sur les terres de la famille Hida, après uneattaque de l'Outremonde dans laquelle quatremembres de l'escorte impériale avaient péri.D'après ce qu'il en a dit à sa fille, et ce qu'ellea pu en dé<strong>du</strong>ire, le daimyo <strong>du</strong> Clan de l'époques'est refusé à ordonner à l'un de ses meilleurs élémentsde faire seppuku ou à le faire exécuter, etn'a pu que prononcer cette sanction, car il ne pouvaitmettre en doute la parole d'un membre de lafamille impériale. En fait, Kosuke a été écarté pardes éléments proches <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, qui avaient prisombrage de certains propos qu'il avait tenu publiquementsur cette organisation, et sur la manièredont l'Empereur était traité.Kosuke quitta donc les terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Crabe pour celles <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion. C'est làqu'il rencontra au détour d'une maison de thé unejeune geisha <strong>du</strong> nom de Suave. Il en tomba rapidementamoureux et tenta de racheter son contratà l'oka-san. <strong>De</strong>vant son refus, il utilisa une tactiquemoins honorable mais ô combien plus efficace: l'enlèvement. <strong>La</strong> jeune femme, amusée parle procédé, accepta l'offre musclée <strong>du</strong> ronin, et lecouple trouva refuge là où la famille Shosuro nepenserait pas les chercher, sur les terres de lafamille Matsu.Une petite fille naquit très vite. Elle ressemblaitpresque trait pour trait à sa mère, et celle-cidécida de lui donner une é<strong>du</strong>cation digne de cenom. Elle tint bon face à la colère de son époux,écœuré à l'idée de voir son tout petit bébé en compagnied'un courtisan gluant et rampant. C'estainsi que Jun apprit tout ce qu'une jeune damebien élevée doit savoir.Kosuke trouva rapidement une place dans lesarmées <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion, où ses qualités d'hommede terrain et de tacticien furent immédiatementappréciées. Il sympathisa avec l'officier Akodo encharge <strong>du</strong> groupe dont il faisait partie, et les deuxhommes devinrent amis. Chose rare au sein <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Lion, un ronin avait l'estime d'un samurai.L'homme fit jouer ses relations afin que l'ancienbushi <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe soit accueilli au sein <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Lion, parmi les membres d'une famille vassale dela famille Akodo. Au bout de quelques années,Kosuke devint le hatamoto de Akodo Kenjiro.Jun était l'aînée d'une fratrie de cinq enfants, et granditen compagnie des enfants de l'officier. Elle appritles valeurs <strong>du</strong> bushido et les devoirs d'un samurai,tandis que son père la formait au métier desarmes. Son destin semblait tout tracé lorsqu'unetroupe <strong>du</strong> Shinsen-gumi passa par le village oùses parents habitaient. Sous un prétexte fallacieux,le commandant fit massacrer la moitié deshabitants <strong>du</strong> hameau, et n'eut aucune pitié pour lesenfants. Kosuke tenta d'intervenir, mais il fut exécutéimmédiatement. Sa famille subit le mêmesort, et d'après ce que sait Jun, les hommes detroupe s'amusèrent un peu avec sa mère.Alors âgée de quinze ans, Jun s'était cejour-là ren<strong>du</strong>e au temple de Shinsei. Son plus jeunefrère, encore un bébé à l'époque, souffrait d'unemauvaise fièvre et son père l'avait chargée de lecon<strong>du</strong>ire chez les moines. Lorsqu'elle revint chezelle, tout ce qu'elle vit fut les corps de sa famille, samaison en flammes, et la destruction qui s'était abattuesur le village. <strong>La</strong> seule chose qu'elle ait gardéede cette époque, c'est l'amulette de jade de son père.Akodo Kenjiro tenta vainement de savoir cequi s'était passé ce jour-là. L'Empereur opposaune fin de non-recevoir à sa requête, donnant officiellementraison au commandant de la troupe, quiavait agi”en représailles à une révolte paysanne età des actes de violence à l'encontre de samurai au45


service <strong>du</strong> Fils des Cieux.”Le bushi furieux ne putque s'incliner et rentra sur ses terres.Quelques temps plus tard, Jun quitta le Clan<strong>du</strong> Lion. Elle partit sur les terres de nombreuxClans, son jeune frère sur les talons, accepta tousles travaux qu'on lui proposait, aguerrit ses techniquesde combat et ses compétences de femmede terrain. Une seule chose la motivait désormais,le désir de venger sa famille.Au bout de quelques années, elle revint chezle vieil ami de son père. Ce dernier lui fit l'honneurde l'emmener à une partie de chasse, pendantlaquelle Jun fit la connaissance de la personne quiallait changer le cours de son existence, le seiyakuOtomo Isai. Le courtisan impérial entendit sonhistoire, et sembla sincèrement compatir à ce quilui était arrivé. Otomo Isai vit tout l'intérêt qu'ilavait à canaliser la rage de la jeune femme, et luiproposa d'espionner pour le compte de la familleimpériale les faits et gestes des membres <strong>du</strong>Shinsen-gumi et des agents <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> à travers<strong>Rokugan</strong>. Si ses services le satisfaisaient, Isaijouerait de son influence pour lui faire donner unnom et le statut de famille vassale de la familleOtomo après le retour des Hantei au pouvoir. Junaccepta sans hésitation. Le soir même, elle quittale Clan, abandonna son nom et emmena son frèresur les routes parmi les errants, devenant ronin etanonyme <strong>du</strong> même coup.<strong>De</strong>puis ce jour, elle traque ces gens, épie leurmoindre geste, comptabilise leurs effectifs, saboteleurs convois, sème la pagaille, organise larésistance dans certains villages, trouve les nomsde ceux qui sont corruptibles ou qu'on peut fairechanter, bref collecte toutes les informations possiblessur eux, de la plus insignifiante à la pluscapitale. Elle est devenue une experte <strong>du</strong> déguisementet de l'espionnage à petite et grande échelle,et recrute les mécontents qui souhaitent le rétablissement<strong>du</strong> pouvoir impérial. Elle a déjàdémasqué plusieurs agents qui tentaient d'infiltrerson organisation, et n'a eu aucun remord à les livreraux bushi de la famille Matsu.Elle a réuni une bande de ronin chassés deleurs Clans respectifs et désireux de laver leursnoms de la boue dans laquelle on les avait traînés.Ils sont peu nombreux, extrêmementmobiles et connaissent parfaitement le terrainsur lequel ils évoluent. Ils comptent dans leursrangs un assassin Shosuro dont la famille a étéexterminée, un Daidoji aux multiples contactsdans la pègre et les bas-fonds, un shugenjaKuni, deux bushi Hida qui constituent la forcede frappe <strong>du</strong> groupe, deux membres de Clansmineurs (un éclaireur <strong>du</strong> clan <strong>du</strong> Renard et unmarin <strong>du</strong> clan de la Mante), et un shugenjaanciennement Isawa en rupture avec son Clanet doté d'un caractère épouvantable : lesMetsuke originels. Jun accueille ceux qui désirentse joindre à elle une fois que leurs intentionsse sont avérées bonnes. Gare à celui quisera pris à espionner. Pour le moment, la justicen'a pas relié entre elles toutes les affairesdans lesquelles la bande a été impliquée, maiselle a sur ses talons un magistrat Doji teigneuxet brillant qui semble en savoir long sur sesactivités. L'homme n'est pas à la solde <strong>du</strong> triumviratou de ses sbires, mais n'aime pas quel'on bafoue la loi dans sa juridiction.Jun en est sûre, le jour où un Hantei montera surle Trône d'Emeraude, il lui accordera la tête desassassins de sa famille, si les Fortunes lui interdisentde les tuer avant.<strong>De</strong>stin : Jun et sa bande de”voleurs de poules”jouèrent un rôle discret mais important dans lalutte de la future Impératrice pour reprendre lepouvoir. <strong>La</strong> masse d'informations accumulées parses membres permit d'anticiper certains mouvementsde troupes, des convois de ravitaillement etdes alliances politiques. Pendant les quelquesmois qui précédèrent le sacre de Yugozohime, Junet ses hommes intensifièrent leurs actions et parvirentà éliminer certains officiers parmi les pluscompétents des armées pro-<strong>Gozoku</strong>.Lors de la restauration impériale, Jun reçut lenom de Dairu (mon premier devoir), demanda àce que l'honneur de son père soit à jamais lavé desaccusations qui avaient été portées contre lui etobtint de la nouvelle Impératrice la tête des assassinsde sa famille. Elle défia chacun d'eux en <strong>du</strong>elet les tua sans sourciller.Akodo Kenjiro lui proposa d'intégrer safamille et de donner une é<strong>du</strong>cation à son frèrecadet. Jun refusa, et se mit au service de sonImpératrice par l'intermédiaire d'Otomo Isai,particulièrement impressionné par la qualité<strong>du</strong> travail qu'elle avait fourni <strong>du</strong>rant tout letemps où elle n'était qu'une ombre.Cependant, Isai ne pouvait tolérer pluslongtemps que Jun et Yojiro se sentent seségaux à la tête <strong>du</strong> service de renseignementsimpérial qu'ils étaient en train de bâtir à partirde l'otokodate. Le seiyaku organisa l'assassinatde ses deux anciens alliés, utilisant pour celad'anciens miliciens revanchards <strong>du</strong> Shinsengumi.Jun et Yojiro combattirent et disparurentensemble, et c'est sur les cendres de leur groupeque Otomo Isai bâtit son réseau d'influence.Toutefois, certaines rumeurs se firent l'écho dela possible survie de ces deux héros mais nulne peut confirmer ce bruit…46


<strong>Les</strong> KolatLe magistrat était nerveux, les découvertesqu'il venait de faire n'avaient rien d'anodin.“Vous vouliez me parler ?”daigna enfindemander l'homme en robe de scribe.“Hai, Gaijushiko-sama. Je crains que DojiChiruko n'ait été assassinée. Et mon enquêteme pousse à croire qu'une organisation secrètede tueurs est derrière tout ça.”“Hum… Asseyez vous et prenez un peu de théavec moi. Nous avons à parler…”Jamais les Kolat ne furent aussi actifs quesous la période qui commença avec la Guerredes Clans et la sécession de la famille Yasukiet se termina avec la chute <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.Durant cette période, pour la première foisdepuis sa création, l'organisation mit en branletoute sa puissante logistique pour modifierprofondément et <strong>du</strong>rablement la société rokuganiet y imprimer sa marque…L'organisation de la conspirationsous le règne <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>L'organisation des Kolat <strong>du</strong>rant le <strong>Gozoku</strong>était déjà très formalisée. Après trois siècles àchercher une structure et une façon d'agir leurpermettant une discrétion sans faille, les maîtresKolat donnèrent sa forme définitive à laconspiration.<strong>Les</strong> Kolat étaient alors organisés selon unschéma pyramidal, avec à leur tête les dix maîtresKolat se répartissant plus ou moins équitablementles tâches, le reste de la pyramideétant composée d'un vaste réseau de serviteurs,espions, agents divers et autres contacts.Comme le règne <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> fut une périodede grande activité des Kolat, des précautionsencore plus importantes qu'auparavant furentprises pour préserver le secret de l'organisation:- <strong>Les</strong> dix maîtres ne se réunissaient jamais àplus de deux au même moment, sauf auTemple caché,- Plus bas dans la hiérarchie, certains desagents parmi les plus dignes de confiancefurent choisis pour surveiller les activités deleurs”collègues”. Ils étaient autorisés à tuer sile besoin s'en faisait sentir.- Ce fut également à l'époque que des codesplus élaborés furent conçus puis employéspour les messages entre agents.<strong>Les</strong> interventions des Kolat sous le<strong>Gozoku</strong>Shiba Gaijushiko était le grand maîtreKolat le plus influent de son époque. Il fut leprincipal instigateur <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, et il avaitbien enten<strong>du</strong> en tête l'idée d'affaiblir la lignéeHantei et ainsi d'œuvrer dans le sens recherchépar son organisation.Hélas pour lui, il se rendit compte finale-47


ment que le <strong>Gozoku</strong> n'était pas le meilleurmoyen pour changer l'Ordre céleste, et l'histoirelui donna raison lorsque HanteiYugozohime reprit le pouvoir. Le moment n'étaitpas venu, le peuple n'était pas prêt à renoncerà la lignée Hantei et surtout, Gaijushikoavait pu observer qu'après une période faste enréformes en tout genre, le <strong>Gozoku</strong> était devenuun nouvel Ordre céleste, des hommescomme Bayushi Junzen ou Doji Sekidera s'accaparantle pouvoir et n'œuvrant pas dans lebut de construire une société plus juste, débarrassée<strong>du</strong> spectre des Kami.Cela n'empêcha pas cependant les Kolatd'accomplir plusieurs faits de haute importance,qui marquèrent <strong>du</strong>rablement la sociétérokugani.Développement <strong>du</strong> pouvoir économiqueVers la fin <strong>du</strong> IVème siècle, les maîtresKolat de l'époque avaient senti l'importantpotentiel de l'argent, et des pouvoirs économiquesqui en découlaient. Ils parvinrent rapidementà la conclusion que si le commerceétait plus développé, si le concept de l'argentdevenait plus ancré dans la société rokugani,alors, la corruption financière aidant, de nombreusespersonnes pourraient être bien plusfacilement manipulées.Opportunistes, les Kolat profitèrent de laguerre qui éclata alors entre le Clan <strong>du</strong> Crabeet celui de la Grue. Ils favorisèrent ainsi ladéfection de la famille Yasuki, qui quitta leclan de la Grue, déjà riche, pour rejoindre celui<strong>du</strong> Crabe.Après cela, il leur suffit d'accroître les tensionsentre les Yasuki et leur Clan d'origine.Une rivalité économique se créa, et le commerceprit une ampleur soudainedans toutl'Empire,poussé parune guerreéconomiquediscrète…Ce développement<strong>du</strong>commerce allaitdans le sens de laconspiration. A latête de l'Alliance, ShibaGaijushiko encouragea ledéveloppement de l'économie,en lançant notamment unvaste programme d'entretien desroutes impériales et de lutte contre lebrigandage de grands chemins. Sur desvoies entretenues et ren<strong>du</strong>es plus sûres par lespatrouilles <strong>du</strong> Shinsen-gumi, les nombreux marchandset colporteurs se lancèrent, créant les premiersréseaux <strong>du</strong>rables de distribution.Rapidement, de nombreux marchands heimins'enrichirent considérablement. Bienque plus bas dans l'Ordre céleste, certainsd'entre eux rivalisaient avec de petits daimyo<strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> pouvoir effectif.Certains samurai furent dépassés par cetétat de fait et en appelèrent aux pouvoirsen place pour châtier ces impudentsheimin. Evidemment, leursappels ne rencontrèrent aucun écho.D'autres samurai, plus malins, s'attirèrentles faveurs de ces heimin nouvel-48


lement fortunés en les prenant sous leur protection,leur assurant que nul daimyo ne pourraitconfisquer leurs biens à l'envie.Encouragée par les Kolat sous couvert <strong>du</strong> pouvoir,cette pratique de patronage se répanditrapidement. Ainsi, les marchands consolidaientleur pouvoir naissant et les samurai profitaientde leurs largesse pour goûter la saveur<strong>du</strong> luxe et de l'argent. C'est tout un système decorruption légale qui se mit ainsi en place. Onvit même ça et là certains marchands acheterun titre de noblesse pour devenir samurai. Unepratique rare car elle était secrètement le faitdes Kolat qui souhaitaient placer ainsi certainsde leurs agents particulièrement doués au seinde la noblesse. Evidemment, ceci eut majoritairementlieu au sein de la famille Yasuki, quidevint dès lors la famille la plus infiltrée par laconspiration.En moins de quinze ans, le koku devint uninstrument de pouvoir presque aussi symboliqueque le daisho. L'économie de <strong>Rokugan</strong>naissait et de nouvelles professions naquirentdans son sillage : comptables, transporteurs defonds, usuriers, etc.Le développement <strong>du</strong> commerce eutquelques conséquences inatten<strong>du</strong>es. Ainsinotamment, les échanges commerciaux permirentparallèlement des échanges culturels entrediverses régions de l'Empire. On vit alorsquelques progrès <strong>du</strong> côté de la médecine parexemple, des plantes connues localement ci etlà virent leur usage se répandre.<strong>Les</strong> Kolat surent profiter de cet état de fait.Ils assimilèrent plusieurs de ces savoirs ancestraux,jusque là cantonnés à des villages isolés,et purent ainsi développer leurs techniquesd'enrôlement, en complétant leurs méthodes demanipulation mentale par quelques substancesaux effets avérées sur le psychisme.Par ailleurs, de la même manière, toute unegamme de nouveaux poisons fut développée,et rapidement utilisée.Promotion de l'art et de la cultureC'est <strong>du</strong>rant le règne <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> que l'artrokugani se développa et gagna ses lettres denoblesse.En effet, peu après l'assaut de l'Oni no Usuet la première Guerre des Clans, l'Empire entradans une ère de paix et de prospérité économiquequi profitait à tous. <strong>La</strong> caste des samurai,jusqu'ici majoritairement guerrière, vécutune mutation. Bientôt, de nombreux samurais'essayèrent à diverses formes d'art (peinture,poésie, sculpture, ikebana), appliquant les vertusde leur enseignement martial au monde <strong>du</strong>beau. Voyant là le moyen d'adoucir l'orgueildes belliqueux samurai, Shiba Gaijushiko soutintce mouvement et les cours d'hiver qu'ilorganisait laissaient une bonne place aux compétitionsartistiques.En peu de temps, la plupart des samuraidevinrent des artistes accomplis et des écolescommencèrent à se créer sur le modèle de l'académied'artisans de la famille Kakita. Cettetendance fut encore amplifiée par l'essor de laclasse marchande. <strong>Les</strong> riches heimin étaient eneffet à cette époque friands <strong>du</strong> luxe qu'ils pouvaients'octroyer grâce à leur fortune. Nombred'entre eux devinrent alors les mécènes desamurai particulièrement doués afin de s'enorgueillirde posséder des œuvres connues etappréciées. Avoir la fibre artistique permettaitaux marchands de desserrer un peu plus le carcande l'Ordre céleste. Ce système de mécénatpermit la création de grandes œuvres, commela série d'estampes de Kakita Shoryu ou lescélèbres pièces de Shosuro Tekuro.Parallèlement à cette transformation dessamurai, les Kolat désiraient rendre la cultureaccessible au plus grand nombre. En effet, lesavoir étant source de pouvoir, les Kolat espéraientque l'é<strong>du</strong>cation des petites classes del'Empire permettrait d'aplanir les différencesimposées par l'Ordre céleste. C'est sur les terres<strong>du</strong> Clan de la Grue que l'expérience eut leplus de succès. <strong>De</strong>s shugenja et des moinsouvrirent des écoles dans lesquelles ils apprenaientà lire et écrire aux enfants heimin. Cettemesure connut un certain succès mais hélas, lerègne <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> s'acheva avant que le systèmesoit éten<strong>du</strong> aux autres Clans…Apparition massive des ronin<strong>De</strong> part son influence au sein <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>,Shiba Gaijushiko ne fut pas totalement étrangerà l'ordre énoncé par Hantei Fujiwa, quiordonnait qu'un certain nombre de samuraisoient bannis de leur Clan pour”violationmajeure <strong>du</strong> dogme <strong>du</strong> bushido".<strong>Les</strong> premiers ronin firent ainsi leur apparitionà <strong>Rokugan</strong>. Ils s'avérèrent de par leur statutincertain particulièrement utiles aux Kolat :faciles à manipuler, souvent compétents, parfoisdétenteurs de connaissances bien utilessur leurs anciens Clans.Ainsi, de nombreux ronin devinrent des49


agents <strong>du</strong> Kolat, parfois sans même le savoir.Acceptant de livrer un message ou d'assassinerun homme pour quelques koku, les errantsdevinrent des pions polyvalents et précieuxpour la conspiration.Mais surtout, <strong>du</strong> fait de leur place flouedans l'Ordre céleste, les ronin permirent à l'économiede <strong>Rokugan</strong> de se développer encoreplus rapidement. Samurai et donc guerriers,les ronin n'avaient cependant plus de seigneur,personne pour subvenir à leurs besoins. Et lapratique qui consistait à louer ses services etson sabre naquit… <strong>Les</strong> marchands avaientrapidement compris l'intérêt de ce nouveautype de samurai. Pour une poignée de koku,ceux-ci étaient prêts à faire n'importe quelmétier. <strong>Les</strong> marchands les engagèrent donccomme yojimbo, gardiens d'entrepôts,transporteurs de fonds, etc. <strong>Les</strong> anciens courtisansou diplomates furent employés commecomptables ou conseillers, émissaires ou scribes.Et même les rares shugenja bannis acceptèrentde bénir les affaires des marchands enéchange de quelques pièces.Cette utilisation des ronin permit au pouvoirdes marchands de s'accroître encore plusrapidement et naquit une caste de potentatsheimin, aussi entourés qu'un daimyo, et souventbien plus riches…Le repli des KolatBien avant la restauration impériale, ShibaGaijushiko avait compris que le <strong>Gozoku</strong> étaitune erreur. Si son règne avait permis de fairepasser en force de nombreuses réformes allantdans le sens d'un accroissement <strong>du</strong> pouvoir dela conspiration, il s'était rapidement avéré queles dirigeants de l'Alliance ne cherchaient pasà créer une société meilleure mais une sociétésoumise à leur pouvoir au lieu de celui del'Empereur…Gaijushiko comprit que le <strong>Gozoku</strong> n'avaittenu que grâce à un seul homme, le visionnairepolitique Doji Raigu. L'homme était <strong>du</strong>r etsans pitié, mais il aimait profondément<strong>Rokugan</strong>, au point d'arracher de force le pouvoirà un Empereur inefficace pour rétablirl'ordre et la justice dans l'Empire. C'est avecson soutien que Gaijushiko put pousser<strong>Rokugan</strong> vers la modernité économique, artistiqueet humaine. Et la mort de Raigu signaévidemment le glas de la vision <strong>du</strong> Scribe.Rapidement, le pouvoir fut repris par DojiSekidera et Bayushi Junzen, deux hommesavides de pouvoir, cruels et ambitieux. Si bienque Gaijushiko, à leur arrivée à la tête del'Alliance, préféra se retirer de la vie politique,entraînant discrètement son Clan avec lui. Ilassista horrifié aux années de règne de Junzen,à la terreur instaurée par ses hommes.Rapidement, les Kolat décidèrent de faciliterla chute <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. Utilisant leurs ressourcespour aider les Jinkon kishi, informant lesClans <strong>du</strong> Lion et <strong>du</strong> Dragon <strong>du</strong> fonctionnementinterne <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, soutenant les révoltes<strong>du</strong> peuple, la conspiration oeuvra avec discrétionpour abattre la tyrannie de Junzen etSekidera.Quand Hantei Yugozohime remonta sur letrône, Gaijushiko revint sur le devant de lascène. Jouant sa vie à pile ou face, il échangeale pardon impérial contre toute sa compétenceet sa connaissance des rouages internes <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>. Il fut ainsi une des pièces maîtressesde la dissolution de l'Alliance.Après ces évènements, les Kolat se firentplus discrets encore, ayant bien retenu la leçon<strong>du</strong> règne <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. Ils comprirent que seul unhomme parfait pourrait diriger l'Empire et jeterà bas l'Ordre céleste. Doji Raigu aurait pu êtrecet homme. C'est à cette époque que naquit l'idéede l'Empereur des derniers jours, l'hommefaçonné par les Kolat pour diriger l'Empire etremplacer la tyrannie des Kami par une sociétéreconnaissant la valeur d'un homme à son mériteet non plus à sa naissance.<strong>Les</strong> kolat qui marquèrentl'époqueShiba Gaijushiko (357-489)Tout ou presque a déjà été dit sur lui. Entant que Scribe impérial et membre influent <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>, il aura atteint le plus haut rang jamaisdétenu par un membre des Kolat, et il sut mettreà profit cette situation…Yasuki Ryuma (360-417)Yasuki Ryuma était un samurai anonyme<strong>du</strong> Clan de la Grue, issu d'une famille pauvre.Ses aptitudes lui permirent néanmoins de rapidementrecevoir de nombreuses promotion etil se hissa au rang de karo auprès <strong>du</strong> daimyo dela famille Yasuki.Ses talents d'économiste allaient de paire50


avec une conception assez large <strong>du</strong> concept delégalité… C'est sous sa férule que la familleYasuki se lança dans diverses activités à lalimite de la loi, activités qui lui permirentnéanmoins de s'enrichir rapidement. Ce hautfait économique attira l'attention des Kolat quile recrutèrent. C'est Ryuma qui donna l'idée àla conspiration de développer le pouvoir économiquedes marchands pour accroître sonpouvoir.<strong>La</strong> Guerre des Clans éclata alors, et le Clande la Grue commença à vouloir se débarrasserde l'encombrante famille Yasuki. Ryuma vit làune opportunité formidable de secouer lasociété rokugani. Il conseilla à son daimyo dequitter le Clan de la Grue avant que celui-ci nedissolve sa famille, et de jurer allégeance auClan <strong>du</strong> Crabe, qui l'accueillerait à brasouverts. <strong>La</strong> sécession de la famille Yasuki marquale début d'une implacable guerre économiqueet déclencha l'essor de l'économie del'Empire, essor que Ryuma orienta selon lesbesoins de la conspiration.Ikoma Ketosoru (466-532)En l'an 510, suite à la défaite de Iuchiban,Hantei Muhaki fit promulguer une série d'éditsimpériaux visant à protéger la réputation de lafamille Hantei. Parmi ceux-ci, un des éditsordonnait à la famille Ikoma, alors garante desarchives impériales, de détruire les documentsrelatifs au lien de parenté entre Iuchiban etl'Empereur, ainsi que de falsifier de nombreusesautres archives.Mais un homme ne l'entendit pas de cetteoreille. Ikoma Ketosoru, personnage hautplacé au sein de la hiérarchie des historiens dela famille, était également un grand maîtreKolat.Homme visionnaire, attaché à la vérité historique,l'étude intensive de l'histoire avaitconsidérablement marqué son point de vue surla société. <strong>Les</strong> Kolats le recrutèrent aisément,tant il en partageait les buts. Sa situation privilégiéeapporta beaucoup à l'organisation, grâceà certaines”informations”historiques qu'il putleur fournir.Quand l'édit impérial tomba, Ketosoru neput se résoudre à faire disparaître dans le néantet l'oubli des pans entiers de l'histoire del'Empire. Il décida alors de son propre chef derecopier les parchemins destinés à êtredétruits, et de les mettre en lieu sûr.Il comprit qu'à nouveau, dans le futur, lavérité historique risquerait d'être compromisepour garantir les intérêts impériaux. Il convoquaalors trois de ses disciples qui partageaientses vues et fonda avec eux une société secrèted'historiens : la Shinri.Cette société aurait dorénavant pour but depréserver de la censure tous les documentssensibles, en gardant des copies cachées. <strong>De</strong>plus, les historiens de la Shinri se devaient d'éclaircirles points déjà obscurs de l'histoire,recherchant sans relâche la vérité historique.<strong>Les</strong> Kolats gardèrent toujours un œil sur laShinri, sachant qu'elle pourrait leur être utile…Goruno (352-399)Goruno était né simple paysan. Suite à uneépidémie, il perdit sa famille et fut recueilli parun voyageur de passage. Cet homme l'emmenaau Temple caché des Kolat et l'entraîna<strong>du</strong>rement pendant plus de dix ans.Goruno, qui n'avait rien à perdre, se soumitde son plein gré et devint bientôt le plus formidabledes assassins employés par les Kolat àl'époque. Pendant les quelques années qui suivirent,il mena à bien sans faillir les nombreusesmissions qui lui étaient confiées.Non seulement Goruno était d'une efficacitéphysique sans faille, mais en outre il s'avéraqu'il excellait à diriger les hommes, que soncharisme était indéniable.Bientôt , avec l'âge, les missions devinrenttrop risquées. Une autre tâche lui fut alorsconfiée.Sous l'injonction de Hantei Fujiwa, de nombreuxsamurai furent contraints de quitter leurClan pour devenir des ronin. Goruno fut chargéde recruter quelques-uns d'entre eux, puis51


de les entraîner dans l'art de l'assassinat.Goruno sélectionna les plus aptes, les plusà même de part leur état d'esprit à remplir cerôle. Quelques mois passèrent, et les Tresseursétaient nés.<strong>Les</strong> Tresseurs, un groupe de ronin au service<strong>du</strong> Kolat<strong>Les</strong> Kolat pensaient de prime abord se servirdes Tresseurs comme d'une force de frappesemi-indépendante. Mais il s'avéra que lesassassins déjà employés au sein des Kolatétaient tout aussi efficaces et globalement plusdiscrets.Goruno proposa alors un rôle plus subtilpour les Tresseurs : ils pourraient agir commedes tueurs à gage, scellant des contrats avecceux qui seraient assez habiles pour les contacter,et assez riches pour les payer. Cela présentaitun double intérêt : assurer des revenusconséquents aux Kolat, mais également fournirsi besoin des moyens de pression nonnégligeables sur les employeurs des Tresseurs.En effet, peu parmi ces derniers apprécieraientqu'on révèle aux familles des victimes le nom<strong>du</strong> commanditaire <strong>du</strong> meurtre. <strong>Les</strong> maîtresKolat de l'époque prirent le temps de laréflexion. Le pari pouvait être risqué, car malcontrôlés, les Tresseurs pouvaient permettre àdes enquêteurs de remonter jusqu'à l'organisation.Ils acceptèrent cependant, faisantconfiance à la prudence et aux méthodes deGoruno.L'histoire leur donna raison, car l'organisationmise en place par ce dernier permit auxTresseurs d'opérer pendant plus de sept sièclessans jamais mettre directement en danger lesKolat.52


CHAPITRE DEUX<strong>Les</strong> Familles Vassales


<strong>La</strong> famille Boheki,vassale de la familleShiba <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> PhenixFamille vassale de la glorieuse lignée <strong>du</strong>fondateur <strong>du</strong> Clan, la famille Boheki possèdela réputaton de former les meilleurs yojimbode l'Empire, yojimbo employés à protéger leshauts dignitaires <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix et des dirigeants<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.Fondation et HistoireC'est au milieu <strong>du</strong> IVème siècle de l'histoirede <strong>Rokugan</strong>, selon le calendrier d'Isawa, queShiba Shujin fit de sa lignée une des familles vassalesles plus prestigieuses <strong>du</strong> Clan.En cette période troublée, les Clans <strong>du</strong> Lion et<strong>du</strong> Phénix s'opposaient fréquemment lors debatailles plus ou moins importantes, pour des raisonsde conflits territoriaux. Cette inimitié allacroissant jusqu'à la bataille de la rivière des troispierres, au cours de laquelle plus de mille bushi<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion furent mis en déroute par àpeine une cinquantaine de shugenja. Haineux, leClan <strong>du</strong> Lion s'apprêtait à faire marcher toute sonarmée sur les terres de son adversaire mais leClan de la Grue usa de son influence à la courimpériale pour forcer les deux belligérants à fairela paix. Chacun des Clans envoya une délégationà la cité qui allait devenir Mamoru Kyotei Toshiafin d'y signer un traité de paix officiel, ratifié parl'Empereur. Ce fut la Victoire par la Paix, en l'an353.Le Clan <strong>du</strong> Phénix envoya un important contingentde la famille Isawa, dont Isawa Yasashiserait le porte-parole. Yasashi était un shugenjaconnu pour son grand amour de la paix et de lavie. C'était un homme bon et intelligent, le diplomateidéal pour signer un accord de paix. Il étaitaccompagné partout par son fidèle yojimbo,Shiba Shujin. Shujin était entré au service deYasashi sitôt son gempukku terminé. Durant desannées, il avait appris à connaître ce samuraid'exception, observant jour après jour l'immensebonté et la grande chaleur humaine dont faisaitpreuve le shugenja dans ses rapports avec autrui,même avec de simples heimin. <strong>Les</strong> années passant,Shujin en vint à considérer Yasashi commeun second père et il fit le serment de mourir plutôtque de laisser arriver <strong>du</strong> mal à cet hommeadmirable.<strong>Les</strong> deux délégations logeaient dans le palais<strong>du</strong> gouverneur de Mamoru Kyotei Toshi. Avantla signature <strong>du</strong> traité proprement dite, de grandescélébrations eurent lieu afin de fêter une paix<strong>du</strong>rable et une amitié entre les deux Clans. Unsoir, après un copieux festin, Isawa Yasashi décidade se retirer dans ses appartements pour sereposer. Shiba Shujin vint immédiatement se placerà son côté pour le soutenir, le vieux shugenjaayant légèrement abusé d'un excellent saké.Lorsque les deux hommes arrivèrent dans le longcouloir débouchant sur les appartements de ladélégation <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix, Shujin fut aussitôtsur ses gardes. <strong>Les</strong> lampions ne diffusaient qu'unepâle lueur et le sixième sens <strong>du</strong> yojimbo lemettait en garde. Continuant son chemin, Shujinposa néanmoins la main sur la garde de son katana.Soudain, alors que les deux hommes arrivaientau milieu <strong>du</strong> couloir faiblement éclairé,six silhouettes jaillirent à travers les shoji.Elles étaient habillées de noir et brandissaientdiverses armes, menaçantes. Aussitôt, Shujindégaina son sabre et se mit en garde. En un éclair,il analysa la situation. Yasashi et lui étaient encerclés,et seuls quelques mètres les séparaient desappartements <strong>du</strong> shugenja, ceux-ci étant protégéspar divers glyphes de protection. Shujin devaitpermettre à son protégé de s'enfuir… Le yojimbofeinta à droite et frappa à gauche, tranchantnet le bras de l'agresseur qui se dressait entre euxet la sécurité. L'homme s'effondra dans une gerbede sang, sans un bruit. Aussitôt, Shujin poussaYasashi en direction de ses appartements.”Fuyez, Isawa-sama ! Regagnez vos quartiers,je me charge d'eux !”Yasashi hésita une seconde,mais son yojimbo le poussa avec vigueur et levieux shugenja courut de toutes ses forces. <strong>Les</strong>hommes en noir se déployèrent, mais Shujin leurbarrait le chemin. Ils attaquèrent. Shujin para uncoup, sentit une lame s'enfoncer dans sa jambe.Rassemblant son ki, il frappa et décapita unagresseur. <strong>Les</strong> autres reculèrent puis repassèrentà l'assaut. L'un se jeta sur Shujin, lame en avant,tandis qu'un autre contournait le yojimbo pour selancer à la poursuite d'Isawa Yasashi.Comprenant la manœuvre, Shujin fit un pas decôté et porta un violent coup de bas en haut, tranchantnet la jambe <strong>du</strong> poursuivant. Le sabre deson agresseur, qu'il avait négligé, s'enfonça violemmentdans son ventre. Shujin sentit le sang luienvahir la bouche. Crachant au visage de l'hommequi se tenait devant lui pour l'aveugler, Shujinsaisit le sabre qui dépassait de son ventre afin dela maintenir fermement. Utilisant ses ultimes forces,il porta un violent coup de tête et sentit le54


crâne de l'assassin exploser. Retirant le sabre deson ventre, il le projeta sur l'homme dont il venaitde trancher la jambe afin de l'achever. Il ne restaitplus que deux hommes valides devant lui.Ceux-ci s'approchèrent prudemment, ayant comprisqu'ils avaient affaire à un puissant samurai.<strong>La</strong> vue de Shujin commençait à se brouiller ; lecombat ne devait pas s'éterniser sinon il n'auraitplus la force de continuer. <strong>Les</strong> agresseurs passèrentà l'attaque, vifs comme l'éclair. L'un frappaen bas, et l'autre attaqua en haut. Shujin projetason épaule en avant afin d'intercepter la lame <strong>du</strong>second tandis qu'il frappait de toute sa puissancevers le bas, ouvrant net le premier de la gorge àl'aine. Son épaule fut transpercée par la lame <strong>du</strong>survivant, qui se brisa net contre sa clavicule.L'homme en noir sortit un tanto et frappa aussitôt,ouvrant une large plaie sur la poitrine deShujin. A bout de force, le yojimbo recula, tenantmaladroitement son katana devant lui. Soudain,il marcha sur le sabre de l'homme dont il avaittranché le bras. D'une brusque poussée <strong>du</strong> pied, ille projeta sur son adversaire. <strong>La</strong> lame entailla lacuisse de l'homme en noir, qui fit un pas en arrière.Shujin profita de ce bref moment de relâchementet bondit, transperçant l'assassin. Celui-ci,avant de mourir, eut la force de porter un derniercoup, enfonçant son tanto entre les côtes <strong>du</strong>yojimbo. Shiba Shujin s'écroula alors, les ténèbresemplissant son esprit.Lorsqu'il se réveilla, il était couché sur unfuton, le corps couvert de bandages. Vivant. Il vitIsawa Yasashi que le veillait, s'assurant que sesplaies guérissaient correctement. Prières auxkami et médecine permirent à Shujin de seremettre. Toutefois, son corps avait subi de tellesblessures que plus jamais il ne pourrait se battreet exercer sa fonction. Désespéré, Shujin passa lereste <strong>du</strong> séjour à se rétablir, condamné au repos.Personne ne put dire qui étaient les hommesen noir, bien que beaucoup soupçonnèrentdes assassins <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion, qui avaittout intérêt à ce que les autres Clans s'affaiblissentpar la guerre.Enfin, la délégation <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénixregagna ses terres. Shiba Shujin fut présentéau Champion <strong>du</strong> Clan, afin d'être félicité pourson courage et sa dévotion. Shujin se jeta alorsau pied de son daimyo et demanda la permissionde faire seppuku, puisqu'il ne servait désormaisplus à rien. Surpris, le Champion luirefusa ce droit :”Par ta bravoure, tu t'es montréplus que quiconque digne <strong>du</strong> Serment deShiba. Désormais, tu seras Boheki Shujin, laMuraille. Ta famille formera les plus prestigieuxyojimbo <strong>du</strong> Clan, en prenant exemplesur ton courage et ton abnégation.”Et ainsi naquit la famille Boheki. Car siShujin ne pouvait plus être yojimbo, il pouvaitencore être un sensei et un daimyo de grandtalent. S'installant sur les terres qui lui avaientété accordées, il vit venir à lui de nombreuxbushi prêts à prendre son nom et à servir sousses ordres. Shujin prit femme et eut plusieursenfants. <strong>La</strong> lignée Boheki pouvait ainsi per<strong>du</strong>reret son enseignement enrichir l'Empire.<strong>La</strong> famille BohekiMon : Une silhouette vue de profil, tenant unsabre devant elleBonus : Intelligence +1Gloire : 0.8Rôle<strong>La</strong> grande compétence des yojimbo forméspar la famille Boheki fut d'une grande utilité<strong>du</strong>rant le règne <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. En effet, en cettepériode troublée, les hauts dignitaires del'Alliance étaient constamment menacés pardes tentatives d'assassinat ou des attentats perpétréspar les rebelles au régime.Le Clan <strong>du</strong> Phénix fournit de nombreuxyojimbo de la famille Shiba afin de protégerles dirigeants <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, mais seuls les plusimportants d'entre eux se voyaient offrir laprotection d'un yojimbo de la familleBoheki… Ainsi, on raconte que ShibaGaijushiko ne se déplaçait jamais sans sesfidèles gardes <strong>du</strong> corps, héritiers <strong>du</strong> courage deShujin.<strong>De</strong>stin<strong>La</strong> famille Boheki, en tant que simple vassalede la famille Shiba, n'eut aucunement àsouffrir de la chute <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. Au contraire,lorsque Shiba Gaijushiko se retourna contrel'Alliance au profit de l'Impératrice, il proposales services de ces yojimbo exemplaires auxmeneurs de la restauration impériale, afinqu'ils travaillent avec les miharu de la familleSeppun à la protection de l'entourage del'Impératrice.Eu égard aux services ren<strong>du</strong>s de cettemanière par la famille Boheki, celle-ci se vitconfirmer dans son statut et continua ainsi àsuivre sa voie siècle après siècle, bien que sapopularité fut, des années plus tard, partagéeavec une autre famille de yojimbo, les Sodonavassaux également de la famille Shiba et protecteursdes hauts dignitaires <strong>du</strong> Clan.55


Le Dojo <strong>du</strong> Rempart d'Acier“Affronte plutôt une demi-douzaine d'ogres plutôtqu'un seul samurai de la famille Boheki.”- Hida ToburoEcole : Yojimbo de la famille Boheki (NouvelleVoie)Tradition :<strong>De</strong>s samurai des familles Shiba et Boheki, élitesde l'école de yojimbo de la famille Shiba, peuvents'entraîner dans ce dojo pour y acquérir lesenseignements de Shujin, la Muraille. L'accent yest mis sur le devoir, le sens <strong>du</strong> sacrifice utile. Unsamurai se doit d'être prêt à mourir pour son seigneur,et un yojimbo plus que tout autre maiscette mort ne doit pas servir à rien, elle doit êtrel'ultime instrument de protection à utiliser.S'entraîner au dojo <strong>du</strong> Rempart d'Acier est trèsformateur pour ceux qui aspirent à devenir yojimbo,car y sont enseignées les vertus fondamentalesque se doit de posséder celui qui souhaite passersa vie à défendre la vie des autres.Entraînement :<strong>La</strong> résistance à la douleur est le point dedépart de l'entraînement. Car celui qui espère protégerles autres doit pouvoir continuer à se battremême si son corps ne le peut plus, comme le fitShujin. <strong>Les</strong> élèves sont donc poussés au-delà deleurs limites d'en<strong>du</strong>rance.Ils s'exercent torse nu <strong>du</strong>rant les jours les plusfroids de l'hiver, courent pieds nus sur des sentierscaillouteux, s'affrontent au bokken jusqu'à cequ'ils s'évanouissent sous la douleur des coups…Peu d'élèves sont capables d'arriver au bout de cetentraînement, mais les rares élus peuvent se targuerde faire partie de l'élite des yojimbo <strong>du</strong> Clan.<strong>Les</strong> yojimbo de la famille Boheki(Nouvelle Voie)Rang de technique : 3Conditions d'admission : école de yojimbo de lafamille Shiba / 2Voie de progression : école de yojimbo de lafamille Shiba / 3Technique : L'Esprit repousse les LimitesCapable de pousser son corps au-delà deslimites, le yojimbo peut, à tout moment <strong>du</strong> combat,utiliser un point de Vide pour ignorer totalementtous les dommages qu'il pourrait en<strong>du</strong>rerpendant (rang de Volonté) tours. A la fin de cedélai, il encaisse d'un seul coup tous les dégâtsqu'il aurait <strong>du</strong> subir <strong>du</strong>rant cette période (et peutdonc en mourir).Toutefois, cette technique ne peut êtreemployée que si le yojimbo se bat pour protégerune autre personne, et ce de manière officielle.<strong>La</strong> vie d'un Oracle est loin d'être accessible etcompréhensible pour le commun des mortels. Elupar l'un des puissants Dragons pour poursuivreune existence sans pareille, l'Oracle dispose depouvoirs extraordinaires capables de faire basculerle destin d'un monde.Pourtant, ces forces sont rarement mises en œuvreet l'Oracle a plus un rôle d'observateur que d'intervenant.Il est le garant de l'équilibre des forcesélémentaires <strong>du</strong> monde.56


<strong>La</strong> famille Itagi,vassale de la familleMatsu <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> LionCela faisait tellement longtemps que la viel'habitait que Mushiko avait oublié son âge.Elle ne se souvenait même plus <strong>du</strong> jour de sanaissance ou de son enfance. Seul son nom, etle destin qu'on lui avait tracé, lui restaient enmémoire. Elle était de ceux qui avaient étéchoisis pour endosser une grande responsabilité.Et dans son cas, cette responsabilité étaitpeut-être la plus grande de toute. Mushikoétait l'Oracle <strong>du</strong> Vide, et toutes les pensées deson existence n'étaient tournées que vers l'accomplissementde sa tâche. Jusqu'au jour oùl'Oracle de l'Eau vint à disparaître sans héritier.L'équilibre des forces fut bouleversé sansqu'elle n'ait su où et comment intervenir. Cequi entraîna, dans l'Empire, une vague desécheresse sans précédent ainsi que plusieursévènements fâcheux. Pour la première fois,Mushiko se rappela de ce que l'on ressentquand on a peur…Déterminée à anticiper d'autres évènementsde cette ampleur, Mushiko décida, sousle joug d'une morbide compulsion, de contemplerle jour de sa mort. Elle utilisa donc sespouvoirs divins pour arpenter les sentiers sanslimite de l'avenir afin de connaître les myriadesde lendemains possibles. Et à force de s'intéresserà toutes les éventualités existantes,elle prit conscience qu'une ombre l'attendait àla lisière de son ultime lendemain. Quelle quesoit la manière dont elle mourrait, la présencese trouvait toujours là. Mushiko commença às'inquiéter de cette présence, aussi elle décida,avec une certaine réticence, de voir au-delà desa mort. Dans un avenir plus lointain, l'ombreétait plus forte et indéniablement maléfique.Mais bientôt, elle comprit avec terreur quel'entité qu'elle avait discernée dans le futurl'observait en retour. Plongée au cœur de l'ombre,Mushiko sentit une force ronger son âmetel un acide, aussi elle décida de revenir auprésent.Son voyage lui avait permis d'entr'apercevoirmille ans de ténèbres et de désolation,mille années où celui qui ne doit être nommérégnerait en maître suprême. Ce savoir, ellesavait qu'elle ne pouvait le partager avec quiconqueet que le jour où cela arriverait, où illui faudrait affronter le mal, elle serait déjàmorte.Mushiko se mit alors à prier avec plus dedévotion qu'elle n'en avait jamais montrée etses pensées enrichirent le Vide. <strong>Les</strong> ténèbres sefirent dans son esprit et une lumière unique sematérialisa, éclairant un visage marqué, auxtraits aquilins et volontaires, et deux yeuxbleus sous un casque de fer. Le visage se dissipapour être remplacé par celui d'un garçon.<strong>Les</strong> yeux étaient toujours les mêmes, et ladétermination intacte. Un nom vint à l'esprit del'Oracle. Etait-ce celui d'un sauveur ou d'undestructeur ? Il lui était impossible de le détermineravec certitude, toutefois elle sut que ledestin de cet homme était à observer de près,et son nom résonna encore longtemps dans sonesprit, tel l'écho d'un tonnerre lointain.Matsu Itagi.“Ce matin, mes yeux se sont portés sur le pic desSept Tonnerres. Sa cime neigeuse accrochait lepâle rosé des premiers frémissementsd'Amaterasu. Quelques oies sauvages profitaientde l'aube pour continuer leur migration.Près de moi, Tashiro, mon petit-fils, me prêtaitson bras. Il a tout juste quinze ans, mais il possèdedéjà le port noble qui désigne ceux dontl'âme est pure. Il a le sourire clair de la jeunesseradieuse, ce sourire qui ne fleurit que sur leslèvres de ceux dont le cœur est pur, ce sourireluminescent qui réchauffe même les plus vieilleset qui d'un seul éclat balaie l'aigreur et la peine.Je l'aime, et je crois qu'il fera un grand samuraisi les Fortunes lui prêtent vie.Jeune, on me prêtait aussi ce sourire. Mais jen'ai pas gardé ma pureté, et il s'est flétri. Jesuis un barde et j'ai l'habitude de conter leshistoires. J'en ai conté des centaines. <strong>De</strong>sbatailles héroïques aux <strong>du</strong>els dramatiques enpassant par les amours tragiques… J'ai étécélèbre et on m'a loué… et pourtant toutes ceshistoires ne m'ont jamais satisfait. Peut êtreparce que celle que j'aurais <strong>du</strong> conter, cellequi m'est la plus proche, je l'ai gardée scelléeen mon âme, enfouie dans des souvenirs terribles,et peut-être, dois-je l'avouer, n'étais-jepas sûr que le monde <strong>du</strong>sse connaisse certainssecrets. <strong>Les</strong> autres décideront. J'ai vu aujourd'huimon soixante-quinzième hiver, et je n'aiguère d'espoir de voir le soixante-seizième, sitant est que j'en aurais même envie.Mon nom est Matsu Kaneka. Je suis né enla trois-cent quatre-vingt dixième année après57


la chute des kamis. Doté d'une belle voix, maisaffligé d'une petite taille, on avait décidé qu'ilétait inutile que je rejoigne l'école de bushi dema famille et l'on m'enseigna l'art des bardes.Mais ceci n'a guère d'importance. Ma vie pritson tour décisif quand j'eus quatorze ans. Jevenais de passer mon gempukku et je rencontraicelui que je ne devais plus quitter <strong>du</strong>rantneuf années. Matsu Itagi était mon cousin, et ilétait l'aîné de l'une des plus grandes généralesde l'Empire et l'un des trois prétendants possiblesà l'héritage <strong>du</strong> titre de Champion de notrefamille. C'est de lui dont je veux aujourd'huivous parler, de lui dont je veux narrer la véritablehistoire que d'aucun qualifierait de fable.Peu m'importe aujourd'hui, je suis trop vieuxpour la crainte, trop vieux pour les apparences,et mon cœur livrera la vérité.A quinze ans, quand je le rencontrai pourla première fois, Itagi était déjà un homme fait.Il était grand et svelte, la chevelure noire dejais tombant en mèches épaisses jusqu'à sesomoplates. Son visage encadré de sa cheveluresauvage avait les traits <strong>du</strong>rs. Sa boucheferme désignait le meneur d'hommes, ses jouescreusées et sa mâchoire carrée, le guerrierarpentant la Voie des Armes comme un moinearpenterait la Voie <strong>du</strong> Tao. Quant à ses yeux,ils avaient en eux cette passion sauvage, cetteénergie brutale semblable à un volcan prêt àéclater à tout instant. Sa réputation était égaleà son physique, terrible. A treize ans, son senseiavait laissé planer sur lui la menace d'unmusha shugyo tant il était indiscipliné. Il avaitalors décidé de quitter sa famille le lendemain,avec pour seul arme un vieux katana usé. Sonexistence fut alors oubliée pendant un moment- certains pensèrent même qu'il était mort -mais, l'année même de son départ, desrumeurs firent mention de sa participation àl'extermination <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent. On racontaalors qu'il avait combattu dans les contingentsde ronin et qu'il fut l'un des rares survivantsde ce que l'on appela plus tard les CinqNuits de la Honte. Vivant oui, mais éternellementchangé. Un jour, bien plus tard, il meparla de cette bataille, aux ombres mourantesdes feux d'un autre monde et le regard de sonœil gauche, désormais décoloré, braqué sur samain droite marquée à jamais par les flammesde cette bataille. Il me conta les ténèbresétouffantes, l'anxiété qui montait, et puis l'assaut,son premier assaut, où il s'était jeté dansla mêlée tel un jeune dieu invulnérable. Il meraconta comment il s'était senti invincible encet instant, porté par la vague de la passion, lefeu <strong>du</strong> bushido et la rage de vaincre. Commenttous tombaient devant sa lame et celles de sescompagnons d'armes. Mais il m'expliqua alorscomment, au plus fort de la bataille, le chaosavait fon<strong>du</strong> sur eux et avait manipulé leursesprits. Tout avait basculé lorsque l'acier et lesflammes furent mêlés, et que des hurlementsdéments s'étaient soudain élevés dans les cieuxtandis que les ténèbres prenaient vie. Il meparla de cette obscurité qui s'était abattue d'unseul coup sur leurs rangs, puis de l'éclat malfaisantqui était alors apparu dans les yeux denombre de combattants. Ces derniers nemirent pas longtemps avant de retourner leurslames contre leurs propres frères d'armes. Luimêmeavait <strong>du</strong> mettre sa main dans les flammespour ne pas se laisser posséder, mais sonœil gauche restera éternellement frappé par lamarque <strong>du</strong> démon. Je sus que, <strong>du</strong>rant cettenuit terrible, sa lame prit la vie de nombre deceux avec qui il s'était lié. Et puis les shugenja<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix étaient arrivés, mêlantleurs flammes à celle qui dévastait déjà lesabords <strong>du</strong> shiro et <strong>du</strong> village. <strong>La</strong> foudre avaittonné tandis que kami et kansen dévastaient laterre et que les hommes s'entretuaient. A la fin,tout à la fin, il n'y avait plus qu'un bourbier decadavres, de sang et de cendres, sur lequel lespacifiques bushi de la famille Shiba exécutaientles rescapés, femmes et enfants compris,et achevaient les blessés agonisants.C'est, je crois, cette nuit qui fut à l'originede la violence qui l'habita <strong>du</strong>rant de longuesannées. <strong>Les</strong> cicatrices de sa main s'étaient viterefermées mais les brûlures de son âme resteraientvives à jamais.Lorsque sa participation à la bataille fut avérée,notre Clan chercha à le rapatrier le plusvite possible sur nos terres. En ces tempsincertains, notre famille manquait de bushicourageux et de héros ; aussi, contre touteattente, le retour d'Itagi fut célébré commejamais. Pourtant, son caractère bien trempén'avait pas changé et les progrès <strong>du</strong> guerriercontinuèrent à se faire attendre. C'est ainsiqu'à quinze ans, je me retrouvai à ses côtés. Jecrois que c'est sa mère, qui, connaissant moncalme, avait espéré que je puisse le tempérer.<strong>Les</strong> bushi de la famille Matsu connaissent larage et savent la laisser déferler. Mais chezItagi, elle était constante, juste masquée parun mince voile d'apparence.Durant deux ans, je restai à ses cotés tandisqu'il était envoyé à l'ouest de l'Empire, luttantcontre des bandes de brigands éparses…En y repensant, ce furent là de bien belles58


années. Certes, les escarmouches et embuscadesétaient alors notre quotidien, mais nousétions jeunes, aguerris, et invincibles. Et sinous ne mangions pas tous les jours à notrefaim, que les rivières étaient notre seul bain etque le sommeil était un luxe, cela était bienpeu de sacrifices pour goûter la victoire, lacamaraderie et l'instinct guerrier. Et dans nosluttes, Itagi était notre héros et nous le suivions,et nous l'aimions. Il était un fauve, et àson contact se réveillait notre rage, notre forceet notre pouvoir… Nous l'aurions suivi enenfer s'il l'avait décidé… D'ailleurs c'est quedouze d'entre-nous fîmes un jour, et je croisqu'aucun de ceux qui l'y suivirent et périrentne le regrettèrent. Etre un homme, un guerrier,un samurai n'est pas quelque chose que l'onreçoit, ni même que l'on construit, maisquelque chose que l'on vit. Et à côté de cettejoie, rien n'existe, même pas la mort. Combienai-je pitié de ces fats qui se gargarisent demots, vivent dans l'opulence ou travaillent lesabre sans savoir ce qu'est cette énergie, cettepuissance qui vous environne, vous emportedans son flot, lorsque les kami et les ancêtresvous accompagnent, lorsque votre sabre à lamain, le tourbillon vous emporte. Ils peuventbien s'abreuver de mots et s'abrutir de travaildans les dojos, ils ne sauront jamais ce qu'ests'engouffrer dans la tourmente, l'accepter toutau fond de nous-même et se sentir disparaîtredans le flot… Itagi créait la tourmente, lavivait, et dans son élan, il nous emportait versdes sommets que nous n'aurions jamais pu59


atteindre. <strong>Les</strong> moines peuvent bien me parlerdes sensations qu'accorde la méditation, lejeûne ou la répétition sans relâche des sûtras,cela ne m'impressionne pas car j'ai connu ledéchaînement des éléments et j'ai été l'und'eux .<strong>De</strong>ux ans passèrent donc et nous revînmes,faute d'ennemis à combattre. Et il n'y avaitplus que des guerriers parmi nous. Quant àmon cousin, il n'y avait plus trace d'une quelconqueenfance dans ce regard de feu, ni danscette crinière sauvage qui descendait dans sondos, ni dans ce corps aux épaules larges et auxcôtes efflanquées. Et ils le savaient tous, carquand nous rentrâmes dans nos terres, lesregards qui se posaient sur nous étaient emplisde dégoût, de crainte et d'envie. Peut-êtreétions nous laids à voir avec nos cicatrices,notre maigreur, nos armures défoncées, nosbarbes hirsutes. Mais je crois surtout que leshommes savent quand ils ont affaires aux prédateurs,qu'ils savent quand nul vernis, nulleconvention n'habillent plus l'âme. Nous n'étionsplus des membres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion, nousétions des lions. Et Itagi était le plus féroce.”Matsu Kaneka,”le <strong>De</strong>stin d'un Homme”<strong>La</strong> tragique rencontre entre Matsu Itagi etHida Tadaka (cf. la Voie <strong>du</strong> Crabe) est connuede tous et bien que l'entreprise <strong>du</strong> Champion<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion fut souvent considéréecomme pure folie, sa vaillance permit à tout unchacun de connaître enfin l'espoir. L'espoir devoir l'Outremonde anéanti, de connaître unevie sans guerre, d'envisager un avenir meilleur,l'espoir de voir des guerriers fiers et sans peurse dresser pour défendre l'Empire… Une symboliqueque la famille Itagi cherche depuis àpréserver.FondationAu début de la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, etpendant la majeure partie de celle-ci, le Clan<strong>du</strong> Lion ne possédait plus son prestige d'autrefoisà la cour impériale. Cela était <strong>du</strong> autant àla faiblesse de l'un de ses daimyo de l'époque,Akodo Mitsuyuki, qui n'avait pas su faire faceavec force à la prise de pouvoir de l'Alliancetripartie, qu'au nombre incroyable dans sesrangs de traîtres envers l'Empereur. Son honneurblessé, ses forces diminuées, le Clan <strong>du</strong>Lion mit beaucoup de temps avant de releverla tête. Cela commença au tout début <strong>du</strong> Vèmesiècle avec l'émergence d'un homme hors <strong>du</strong>commun, Matsu Itagi.Bien qu'il n'ait vécu que vingt quatre ans,Matsu Itagi n'en est pas moins l'un des plusgrand héros que <strong>Rokugan</strong> ait jamais connu eton n'hésite pas à le comparer à Akodo en personne.<strong>La</strong> légende prétend qu'au cours de savie, il ne perdit jamais ni bataille ni <strong>du</strong>el, cequi, en quelque sorte, lui permit de s'élever audessusdes mortels en tant que Hachiman - sonsurnom militaire -, la Fortune de la guerre.Pourtant ses plus grands exploits, le Lionne les vécut pas à <strong>Rokugan</strong> mais sur la terredes Ujik-hai dont on pense que les premiersberserkers sont originaires. Accompagné deses douze plus fidèles guerriers, il y vécut desaventures incroyables le menant même à lafrontières <strong>du</strong> royaume des morts et desvivants, le Meido, à la recherche de l'âme de sabien-aimée.Quelques années plus tard, Matsu Itagi,alors Champion <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion, périt encompagnie de Hida Tadaka, le daimyo <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Crabe, au cours de sa folle tentative pourfermer le Puit suppurant. Toutefois, la légendeveut qu'à eux deux, ce <strong>du</strong>o de héros abattit tantde créatures souillées, ogres et oni, quel'Outremonde ne put mener d'assaut de grandeenvergure pendant plus d'un siècle. Le célèbredramaturge Ikoma Tsugo écrivit une pièce surles exploits de Itagi et Tadaka, qui devint trèspopulaire au sein des Clans <strong>du</strong> Lion et <strong>du</strong>Crabe. <strong>De</strong>puis, cette pièce est jouée lors detoute rencontre diplomatique entre ces Clansafin de faire ressentir leurs similitudes.Sa plus jeune demi-sœur, Oki, qui avaitd'abord cru à un complot <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabevisant à éliminer son frère, décida alors defaire per<strong>du</strong>rer les espoirs de Itagi en mettant àla disposition <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe son arméedans le but de combattre les hordes démoniaquesde Fu-Leng. Le Fils <strong>du</strong> Soleil louacette initiative (certains diront que cette décisionfut prise sous la pression <strong>du</strong> gouvernementde l'époque, le <strong>Gozoku</strong>, qui voyait là unmoyen d'affaiblir un Clan <strong>du</strong> Lion opposé àl'ordre établi) et ordonna que ces hommes portentdésormais le nom d'Itagi, en hommage aucourage <strong>du</strong> défunt Champion <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion.Rôle<strong>La</strong> famille Itagi devint ainsi l'une des raresfamilles vassales des Matsu. Guidée par lesdesseins de Matsu Itagi et de sa sœur, elle seconsacra entièrement à l'anéantissement desforces de l'Outremonde aux côtés <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Crabe, et fut la seule famille non issue de ce60


Clan - avant la prise de conscience collectiveau cours de la guerre contre Mangeur - à avoirsaisi l'importance de la mission qu'il accomplissaitpour la sécurité de l'Empire ; ce quiexplique sans doute le respect et les privilègesqui lui seront, plus tard, accordés par la familleHida. Elle fut aussi, d'une certaine manière,une sorte de symbole politique qui permettaitau Clan <strong>du</strong> Lion de faire taire certaines raillerieslui reprochant souvent d'être inactif etlâche face à la menace de l'Outremonde.Au départ, les membres de la famille Itagi n'étaientpas très nombreux. Itagi Oki, sa premièredaimyo (qui bénéficiait d'un grade équivalentà celui de gunso auprès de l'armée <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Crabe, chose que la famille Hida lui accorda,dans sa grande bonté, en hommage à sonfrère Matsu Itagi) n'avait sous ses ordres qu'unedivision de deux mille fantassins - pour laplupart inexpérimentés - mais qui suivaienttous, ou presque, la Voie <strong>du</strong> Tigre, celle queson frère leur avait montré, non par des motsmais par ses actes. <strong>Rokugan</strong> connut alors sespremiers berserkers (les célèbres berserkers dela famille Hida sont en effet les héritiers del'enseignements abâtardi des Itagi), ces hommesdont la dévotion fanatique au bushido (etplus particulièrement à deux de ses vertus : Yu,le Courage héroïque et Chugo, le <strong>De</strong>voir et laLoyauté) leur permettait d'oublier leur peur etde se lancer corps et âme dans la bataille, sansarrière-pensée, sans objectif autre que la victoire.”<strong>La</strong>meilleur défense estl'attaque”aimaient à dire ces hommes et c'est,dans une certaine mesure, en prônant cette philosophieque le Clan <strong>du</strong> Crabe obtint ses premièresvictoires éclatantes sur son ennemihéréditaire.Ainsi, onpeut alors considérer que les berserkers furentd'une certaine manière les vecteurs et lesexemples de l'idéal que tente de prôner lafamille Itagi : celui de garder espoir en touteoccasion et de se battre corps et âme pourconcrétiser cet espoir.Et c'est en gardant cet état d'esprit que, malgréses effectifs ré<strong>du</strong>its, la famille Itagi se forgearapidement une formidable réputation au sein<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe. C'est ainsi que ce dernier,impressionné, n'hésita pas à s'inspirer <strong>du</strong> courageet des tactiques de combat novatrices - detype guérilla dont Itagi Oki s'était inspirée enobservant les combattants de la familleDaidoji <strong>du</strong> Clan de la Grue - qu'elle employait.On se souvient notamment <strong>du</strong> moment où lafamille Itagi refusa d'abandonner à un tristesort un groupe d'éclaireurs de la familleHiruma dont faisait parti le neveu <strong>du</strong>Champion <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe. Le détachementavait eu le malheur d'être encerclé par quelquesdizaines d'oni et ne pouvait espérer de renfortde par leur éloignement dans l'Outremonde : lerisque aurait été trop grand et le prix à payern'en valait pas la peine - même pour sauver unmembre de la famille régnante - d'autant que leClan <strong>du</strong> Crabe n'avait jusque là plus jamaisentrepris d'offensive sur ses ennemis depuis laguerre que mena Osano wo contre les trolls ;seule la défense des frontières impériales luiimportait désormais. Mais malgré l'interdictionqui pesait sur eux, Itagi Oki décida d'envoyerses meilleurs hommes à leur aide. Arrivés surplace, ces derniers prirent le temps d'analyser lasituation avant de décider de harceler les oni pardes assauts violents, mais très courts et à intervallesirréguliers. <strong>Les</strong> ennemis, malgré leur plusgrand nombre, commencèrent rapidement à sedésorganiser, ce qui permit aux bushi Itagi decréer une faille suffisamment grande pour permettreaux éclaireurs Hiruma de s'échapper. Cetévénement marqua la naissance de l'admirationet <strong>du</strong> respect que voua le Clan <strong>du</strong> Crabe à lafamille Itagi. Respect qui se tra<strong>du</strong>isit par l'autorisationaux bushi de la famille Itagi de suivre,librement, l'enseignement <strong>du</strong> dojo <strong>du</strong> Clan.<strong>De</strong>stinéeMalheureusement, la quasi-majorité desmembres de la famille Itagi disparut lors de lachute <strong>du</strong> château de la famille Hiruma, peu detemps avant la bataille de la crête de la vague,et avec elle la majorité de ses enseignements.Alors que la forteresse était encerclée de toutepart et que la victoire avait déjà choisi soncamp, ils furent les seuls à ne pas reculer d'unpouce, et à rester défendre le château, refusantde laisser la moindre de ses pierres àl'Outremonde.Certains diront que c'est le Clan <strong>du</strong> Crabelui-même qui a poussé à l'extinction la familleItagi, voyant un possible danger dans le sentimentd'espoir qu'elle prônait continuellement.D'autres parlent tout simplement de fatalité.Quoi qu'il en soit, la Voie <strong>du</strong> Tigre a survécuet d'autres hommes, par la suite, se sont élevésau rang de berserkers. L'idéal de Matsu Itagi etde sa sœur Oki n'est donc pas tout à fait mort…<strong>La</strong> famille ItagiMon : Une patte griffue en forme de lameBonus de famille : Volonté +1 ; <strong>Les</strong> bushi dela famille Itagi peuvent échanger leur compé-L'esprit <strong>du</strong> chaosAutrefois la terre des hommesétait peuplée par les animaux -enfants de Inari, la futureFortune <strong>du</strong> riz, etKitsunehime, Dame Kitsune,la mère de tous les hengeyokai- et les cinq grandes races -Zokujin, Troll, Kenku,Ningyo et Kitsu - détentricesde grands pouvoirs et <strong>du</strong> destin<strong>du</strong> monde. Tout ce beaumonde cohabita au milieu deskami élémentaires et des créaturescélestes qui avaient décidéde rester dans le ningen-do,dans la paix et le respect d'autrui.Et il en fut ainsi <strong>du</strong>rant denombreuses années…Jusqu'au moment où l'un desmembres de la race des Kitsu,le puissant Kishenku, voulutdétruire cet ordre et asservirles siens comme le reste <strong>du</strong>monde. Certains pensent quel'Ombre rampante, l'ennemihéréditaire de la vie sur laterre, était encore liée à cetteguerre, mais rien n'est moinssûr. Quoi qu'il en soit, aidé parsa formidable armée dedéments, le Kitsu réussitpresque dans son entreprise,n'échouant que grâce à l'actioncumulée des quatre autresgrandes races et de ses frèresqui ne l'avaient pas suivi.Kishenku fut alors détruit, etses suivants pourchassés àmort, mais son esprit survécuten créant alors Toshigoku, leRoyaume <strong>du</strong> massacre.Malgré sa défaite, le Kitsurenégat avait réussi à jeter lesprémices <strong>du</strong> chaos au sein desesprits <strong>du</strong> Ningen-do. <strong>Les</strong>enfants d'Inari et Kitsunehimefurent les plus touchés.Beaucoup61


L'esprit <strong>du</strong> chaos (suite)d'entre eux s'abrutirent etdevinrent des assoiffés desang, s'opposant ainsi au restedes animaux, les obligeant parlà-même à retourner auChikushudo, leur Royaumed'origine. Sans compter quel'utilisation des forces incommensurablesque Kishenkuavait <strong>du</strong> déployer pour arriverà ses fins avait déclenché surterre le deuxième de sesgrands cataclysmes, provoquantpetit à petit les évènementsallant entraîner l'émergencede la race des hommes.Chang ou”l'esprit de labête"<strong>La</strong> nature corruptrice deToshigoku, le Royaume <strong>du</strong>massacre, se tra<strong>du</strong>it à<strong>Rokugan</strong> par l'apparition desChang, ou”esprits de labête”comme l'appellent aussiles rares personnes s'étantintéressées à la question.Lorsqu'une personne se faitdévorer par un animal carnivore(généralement un prédateurcomme un tigre), sonesprit devient l'esclave <strong>du</strong>corps de ce dernier jusqu'à quel'animal dévore une nouvellevictime, ce qui aura pour effetde le libérer. C'est le Changqui incite l'animal à tuer. Aussiun dressage particulier ou unrituel destiné à exorciser l'animalest nécessaire pour ré<strong>du</strong>irel'influence de l'esprit et rendrel'animal plus docile.Certains spécialistes, commeKistu Tenchi, n'hésitent pas àpenser que le Chang est liéd'une manière ou d'une autreaux berserkers de <strong>Rokugan</strong>.Peut-être est-ce ainsi que lanature corruptrice deToshigoku se manifeste chezles humains ?tence de Kyujutsu contre la compétenceConnaissance : Outremonde (ou un rang deplus dans cette dernière). Vu leurs relationsavec le Clan <strong>du</strong> Crabe, les bushi de la familleItagi peuvent apprendre les techniques desfamilles Hida ou Hiruma en prenant l'avantageEcoles multiples pour 4 PP au lieu des 6 normalement<strong>du</strong>s.Gloire : 0.4<strong>La</strong> Voie <strong>du</strong> TigreEtendards levés, sabres dégainés, l'arméeimpériale marche vers l'ennemi. Projectilesenflammés et flèches se croisent en sifflant,puis c'est l'assaut. Bientôt, la plage est rougede sang et la mer charrie des cadavres. Parmil'armée que formèrent tous les Clans del'Empire d'Emeraude, douze bushi d'une statureexceptionnelle se détachent. Ils se tiennenten première ligne - à l'endroit le plus exposé-, pourtant ils ne portent pourseule armure que le courageque leur apporte leur terriblefureur.<strong>Les</strong> douze attaquentavec un total mépris <strong>du</strong>danger. Ils sautent enhurlant d'un adversaire àun autre, leur katana fendantl'air avec une tellevitesse que leurs lamessemblent avoir des queues desang.<strong>De</strong> part et d'autre, on fait preuvede vaillance mais personne ne peut rivaliseravec les douze. C'est grâce à eux que l'arméemenée par Matsu Zaruko fait le vide devantelle, que d'autres bushi s'engouffrent dans labrèche, et que les gaijin sont exterminés.Après la bataille vient l'heure de compterles morts et les blessés. Personne n'est indemnedans l'armée de l'Empire, et ce malgré l'éclatantevictoire - sauf les douze guerrierstorse nu. Le combat les a épuisés au pointqu'ils titubent, mais Hachiman a voulu qu'aucund'eux ne soit blessé. Ces hommes sont desberserkers, ils suivent la Voie <strong>du</strong> Tigre, cellequi fait d'eux des guerriers-félins, et dont plusd'un seigneur connaît l'importance au combat.Extrait de”la Bataille <strong>du</strong> Cerf Blanc”parIkoma TsekoCertains d'entre eux combattentl'Outremonde parmi le Clan <strong>du</strong> Crabe, d'autresappartiennent aux terribles quêteurs de mort<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion, mais tous suivent la Voie <strong>du</strong>Tigre, le chemin plus ou moins long qui mèneà l'état de berserker, celui <strong>du</strong> guerrier-félin.Méconnu par la plupart des <strong>Rokugan</strong>i à causede son attitude souvent provocante et de sonbesoin d'isolement, le berserker est mal compris,parfois rejeté. Le fait est qu'il existe deuxtypes de berserker : les berserk - qui tirentleurs forces d'un intense entraînement et d'unephilosophie martiale et de pensée plus profondeque ce que l'on pourrait croire - et lesRavageurs - qui ne sont que des fous furieuxdominés par une rage inépuisable -, ce quin'arrange pas les choses, les premiers étantsouvent confon<strong>du</strong>s avec les seconds. Pourtantson apport en combat est indéniable et le Clan<strong>du</strong> Crabe n'hésite pas à dire que le berserkerreprésente pour lui le bushi accompli, unguerrier presque invincible qui combatavec une férocité sans égale.D'autant que parmi eux se distingueune petite élite dedouze hommes - appeléstout simplement les Douze- connus pour bénéficierde l'attention particulièrede la Fortune de la guerre.Tout commençavers la fin <strong>du</strong> IVème sièclede <strong>Rokugan</strong> selon le calendrierd'Isawa, à l'époque oùvivait l'un des plus grands hérosberserker que l'Empire ait compté :Matsu Itagi. Connaître son histoire, c'est comprendrece qu'est la Voie <strong>du</strong> Tigre…Ravageurs et BerserkAu départ, les origines des Ravageurs et desberserk sont les mêmes. Tous deux sont menaçantsen attitude et en apparence, possèdent desyeux perçants, des muscles saillants qui intimidentles amis comme les ennemis, et sont habités(certains diront possédés) par l'esprit <strong>du</strong>chaos (aussi connu sous le nom d'esprit de labête) - celui-là même qui dirige Toshigoku, leRoyaume <strong>du</strong> massacre et qui dominait jadis lesterres que l'on nomme aujourd'hui <strong>Rokugan</strong>. Ilest difficile de déterminer avec précision pourquoiet comment ces hommes sont dans cet étatmais une chose est sûre, à <strong>Rokugan</strong> rien n'estjamais <strong>du</strong> au hasard. Pourtant, malgré leursnombreuses similitudes, un détail d'importanceles distingue. <strong>Les</strong> Ravageurs ne savent pas62


contrôler les pulsions primaires qui sont en eux,tandis que les berserk y arrivent grâce à unentraînement intensif et une profonde méditation.Matsu Itagi fut le premier à y arriver etc'est à travers son enseignement que les berserktrouvent la volonté de résister. L'une des principalesraisons <strong>du</strong> mépris à l'égard des berserkersvient donc de cette confusion entre lesRavageurs et les berserk. Le côté violent et sanguinairedes Ravageurs eut en effet vite faitd'instiller la crainte dans l'esprit des <strong>Rokugan</strong>i,qui les considérèrent alors comme des êtresimprévisibles et peut-être mentalement déséquilibrés,ce qui est malheureusement fauxpour une grande majorité d'eux. En effet, endépit de leur comportement féroce, les berserksont souvent justes et honorables, adhérant avecrigidité à certains préceptes <strong>du</strong> bushido. Et bienque ces hommes suivent le chemin de la guerre,ils respectent presque autant les convictions desgens pacifistes, qu'ils jugent pourtant commefaibles et naïfs, ainsi que ceux qui ne sont pasautorisés à se battre correctement - comme lesheimin ou hinin - et ils n'hésitent pas à châtierles gens qui leur font <strong>du</strong> mal. Peut-être pensentils,comme Matsu Iraki en son temps, que laguerre n'aurait que peu de sens si la paix n'existaitpas, elle aussi.Ecole des Douze (Ecole Avancée)<strong>Les</strong> Douze - appelés ainsi en hommages auxdouze hommes qui avaient décidé de suivre MatsuItagi lors de sa quête dans les steppes des Ujik-hai- sont ce qui se fait de mieux en terme de berserkers.Considérés par beaucoup comme les combattantsultimes, les Douze inspirent la crainte partoutoù ils passent. Leur confiance en eux est telle qu'ilsrefusent d'utiliser l'arc - arme pourtant symboliquepour le bushi rokugani -, une arme uniquementdestinée à frapper de loin et donc indigne de leurvaillance. <strong>De</strong> la même manière, ils n'hésitent pas àse présenter torse nu face à leurs adversaires pourleur montrer qu'ils ne craignent rien d'eux.CritèresTraits : Eau 3, Terre 4Compétences : Intimidation 5, Combat àmains nues 4, deux compétences de bugei auchoix à 4, Méditation 4Avantages : Force de la Terre, Rétablissementrapide, Risque-tout, Trompe-la-mortAutres : Il ne peut exister que douze berserkersmaîtrisant la troisième technique ci-dessous,Hachiman y veille. Aussi les Douze ne possèdent-ilspas d'école au sens propre <strong>du</strong> terme. Siquelqu'un veut suivre les enseignements desDouze, il doit réussir à convaincre l'un desmembres de lui enseigner ses techniques,attendre qu'une place se libère et espérer que laFortune de la guerre veuille bien lui insufflersa bénédiction. Son Clan d'appartenance n'apas d'importance mais le personnage doit êtreberserker.TechniquesRang 1 : <strong>La</strong> Voie <strong>du</strong> Tigre<strong>Les</strong> Douze n'ont pas besoin de porter d'armure.Avec leur entraînement et la volonté quiles habite, les lames glissent sur leur peau. Onconsidère que, en ce qui considère les coupsportés par des armes perçantes ou tranchantes(tels les katana, yari, flèches…), le ND pourêtre touché <strong>du</strong> berserker est augmenté de son(Rang de Maîtrise x 2).Rang 2 : Le Rage <strong>du</strong> Tigre“Je ne suis pas le bretteur le plus habile, ni lecavalier le plus accompli, mais j'ai vu le visagede la mort en face et depuis, il m'accompagneen permanence.”Matsu ItagiCombattre l'un des Douze, c'est êtreconfronté à la peur de perdre. Au début d'unaffrontement mortel, chacun des adversaires<strong>du</strong> berserker doit effectuer un jet de Volontécontre un ND égal à (rang d'Intimidation <strong>du</strong>berserker x 5). Si le jet est raté, on considèrequ'il ne peut plus utiliser de point de Vide pourle reste <strong>du</strong> combat. Cet avantage psychologiquen'est valable que si le berserker ne romptjamais le combat.<strong>De</strong> plus, à ce stade, on considère que lepersonnage n'est plus sensible aux prières,sorts, pouvoirs ou malédictions affectant sonesprit, et ce tant qu'il est en rage berserker.Rang 3 : Le Don d'Hachiman“Dans chaque homme se tapit la bête.”Itagi IriuTandis que le seigneur Matsu Iraki défendsa cité, un grand tigre blanc apparaît parmi lesbushi de son armée. L'animal se tient en premièreligne et fauche les rangs ennemis àcoups de griffes ; ni les katana, ni les yari nepeuvent pénétrer sa fourrure ; il s'avance,invulnérable, et pourrait bien donner la victoi-63


e à la famille Matsu malgré son inférioriténumérique.Cependant, ailleurs dans la bataille, un jeunebarde Ikoma s'inquiète de l'absence d'ItagiTamaru : qu'est-il arrivé au plus grand championde l'armée de Matsu Iraki ? Serait-ilmalade, ou chose à peine concevable, la peurle retiendrait-elle loin <strong>du</strong> champ de bataille ?N'y tenant plus, le jeune omoidasu file jusqu'àla demeure de Tamaru. Il trouve le championallongé sur son lit, comme endormi, et luisecoue violemment l'épaule :“- Seigneur, réveillez-vous ! <strong>La</strong> bataille faitdéjà rage dehors et notre armée aurait bienbesoin de vos formidables talents de guerrierpour vaincre."Tamaru semble s'éveiller d'un rêve :“- Inutile de m'avertir, je connaissais la situation.Et, en venant me chercher, tu n'as pasren<strong>du</strong> à notre daimyo le service que tu crois."Itagi Tamaru suit son jeune compagnon dans lamêlée. Il combat avec vaillance, mais le tigreblanc a disparu, et en l'absence de cet allié surnaturel,le seigneur Matsu Iraki perdra labataille.A ce Rang, et si toutes les conditions sontréunies (voir ci-dessous), le berserker se voitbéni par Hachiman, la Fortune de la guerre.Il peut alors laisser libre cours à son côtébestial comme aucun autre homme ne peut lefaire. En dépensant un point de Vide et enréussissant un jet de Méditation / Volontécontre un ND de 30, le berserker peut pendant(Rang de Maîtrise) heures séparer unepartie de son âme (hun) de son corps pour sedédoubler : le personnage repose, comme s'ildormait, tandis que son hun s'échappe de soncorps pour se matérialiser sous la forme d'unénorme tigre (symbole de la force primaire).Ce dernier possède bien une réelle présencephysique (que le personnage contrôle mentalement- aussi si le berserker est dérangédans sa transe l'animal disparaît) et ne peutdonc pas traverser les murs ou s'évanouir à lalumière comme un fantôme serait susceptiblede le faire.<strong>Les</strong> caractéristiques de l'animal (Anneaux,Traits, Compétences, ND pour être touché,Points de Blessures) sont les mêmes que cellesque le personnage possède sous forme humainemais certaines différences apparaissent :- Le personnage ne peut, logiquement, pas utiliserde compétences ou techniques de combatfaisant appel à une trop grande dextérité. Il nepeut pas non plus communiquer par le langage.- Le personnage dispose désormais de deuxattaques (griffes et crocs) par tour. Ses jetsd'attaques se calculent normalement, avec lacompétence Corps à Corps.- <strong>La</strong> vitesse de déplacement <strong>du</strong> personnage estdésormais triplée, tout comme sa capacité àeffectuer des sauts verticaux ou horizontaux.<strong>De</strong> même le personnage obtient la compétenceChasse au rang 3 ou obtient un bonus de 2rangs pour celle-ci.- Le personnage gagne l'avantageInvulnérabilité face à toutes les armes ditesnormale, c'est à dire non-éveillées ou fabriquéesà l'aide de jade, onyx, cristal ou obsidienne.- Lorsqu'il passe de forme humaine à formeanimale, le personnage regagne temporairementla moitié de ses points de blessures per<strong>du</strong>s.Points qu'il reperdra (au risque de mourir)lorsqu'il réintègrera son corps humain.A noter que le Don d'Hachiman ne peut êtreutilisé qu'une seule fois dans la journée et uniquementdans une perspective de combat. Sonutilisation est au paroxysme même de l'incompréhensionet de la méconnaissance qui enrésulte entre la majorité des <strong>Rokugan</strong>i et desberserkers. Peut-être, justement, parce que l'originedes talents des berserkers ne provientpas de ce monde…Matsu Itagi (389 - 412)En l'an 404 (après la bataille des Cinq Nuitsde la Honte)Feu 3Air 2Eau 3 (Force 4)Terre 4 (Volonté 6)Vide 2Ecole / Rang : Bushi Berserker / 2Avantages : Ambidextre, Choisi par lesOracles (Vide), Grande destinée (devenirHachiman, la Fortune de la guerre), Leader-né,Réflexes de combat, Statut social (un des troishéritiers <strong>du</strong> trône de la famille Matsu),Trompe-la-mortDésavantages : Malédiction de Benten,Idéaliste, Mauvaise fortune (œil décoloré),Blessure permanente (main droite)Compétences : Art de la Guerre 4, Athlétisme5, Connaissance : Maho 3, Défense 3, Chasse3, Intimidation 7, Jiu jutsu 6, Kenjutsu 5,Tsubojutsu 4, Yarijutsu 4Honneur : 1.5Gloire : 2.264


<strong>De</strong>scription : Matsu Itagi était un hommed'une force et d'une robustesse peu communes.<strong>De</strong> taille moyenne, il était puissamment bâti,tout en muscle. Cependant, il se mouvait avecune certaine forme de grâce, celle <strong>du</strong> lion, etune vitesse plus qu'étonnante pour un hommede sa corpulence. Son œil droit était d'un bleudécoloré, ce qui, couplé à son sourire légèrementdément, donnait à son visage un airinquiétant et poussait les gens à dire qu'il avaitle mauvais œil (mais jamais assez fort pourqu'il l'entende).Historique : Matsu Itagi est une légende. Onraconte que la mère de Itagi, célèbre généralede la famille Matsu, avait <strong>du</strong> retarder sonaccouchement en avalant une pierre, pouréviter que Itagi ne naisse sur le champ debataille (à cette époque le Clan <strong>du</strong> Lion étaiten conflit avec les barbares Ujik-hai pour lecontrôle des terres de l'Ouest de l'Empire). Iln'est donc pas étonnant que Matsu Itagidevint lui aussi un formidable guerrier, dontles exploits sont connus de tous.Outre ses exploits à la frontière ouest de<strong>Rokugan</strong>, Matsu Itagi est l'un des rareshumains à avoir pénétré dans le Meido, leRoyaume des morts, et à en être revenu.Tout commença aux alentours de sa dix-huitièmeannée, lorsqu'il rencontra pour la premièrefois une jeune et belle shugenja <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Renard, Kitsune Akiko. Aussi étonnantque cela puisse paraître, cette dernièreréussit là où tant d'autres avaient échoué parla menace ou la force, à dompter la fouguede Itagi à l'aide de ses mots. Le Lion entomba, tout naturellement, follement amoureuxmais malheureusement, la shugenjaavait déjà été promise en mariage à un daimyomineur <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe. Une choseque ni lui, ni Akiko, ne purent accepter ;mais les traditions étaient faites pour êtrerespectées à <strong>Rokugan</strong>…Malgré cela, lors d'une chaude nuitd'été, les deux amoureux décidèrent de passeroutre cet interdit, au risque de décevoirleurs ancêtres, pour s'unir à tout jamais.Lorsque Masuda Shogai apprit cette trahison,il demanda et obtint l'autorisation dedéfier son rival dans un <strong>du</strong>el iaijutsu.Kitsune Akiko, en punition de son acte,reçut quant à elle l'ordre de son Clan des'exiler en dehors de <strong>Rokugan</strong>. Elle <strong>du</strong>t traverserle col des souffrances en direction del'ouest et des grandes plaines des tribus gaijinUjik-hai, sans avoir eu le temps de direau revoir à son amour. Et c'est au plus fortde la tension qui accompagnait son <strong>du</strong>elque Matsu Itagi apprit de son adversaire laterrible nouvelle. On raconte que pour lapremière et seule fois de sa vie, le Lion futdésarçonné et prêt à accepter la fatalité enmourrant <strong>du</strong> sabre de Masuda Shogai. Maisson instinct de survie de bushi reprit rapidementle dessus et Itagi terrassa sonadversaire d'un seul coup. Cette histoire estpeut-être à l'origine des rumeurs qui affirmaientque Matsu Itagi n'aimait pas le Clan<strong>du</strong> Crabe, ce qui était faux (bien que l'on nepuisse pas affirmer non plus le contraire).A la suite des aveux de Masuda Shogai,Ancêtre : Matsu Itagi (10PP)Matsu Itagi fut le premier berserkerconnu à avoir sucontrôler l'esprit bestial qu'ilavait en lui, et le plus renommé.<strong>Les</strong> personnages qui choisissentcet ancêtre gagnent l'avantageTrompe-la-mort etpeuvent rentrer en rage berserkercomme s'ils avaient unRang de Maîtrise de 1 dansl'école de berserker Hida, ouils bénéficient d'un Rang deMaîtrise de plus s'ils appartiennentdéjà à cette école.65


Matsu Itagi décida de lancer ses troupes àl'assaut des hordes barbares Ujik-hai. Ce quise passa ensuite est certainement apocryphe.Toutes les histoires s'accordent à dire queItagi, dans sa quête, accomplit d'innombrablesexploits militaires, repoussant toujoursplus loin vers l'ouest les limites des frontièresde l'Empire. Il ne réussit dans cetteentreprise que grâce à sa philosophie de ralliersous sa bannière tout ennemi qui avait lalucidité de se rendre à lui et d'accepter deprêter allégeance à l'Empereur, son Clanpuis sa famille. Une chose que l'ensemble de<strong>Rokugan</strong>, et surtout les éminences grises dela souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, eurent beaucoupde mal à accepter.Mais en ce qui concerne l'objet de sa quête, larecherche de sa promise, les avis divergent.Certains pensent que Akiko fut tuée dansson exil et que Matsu Itagi et douze de sesplus fidèles suivants <strong>du</strong>rent se rendre à l'intérieurmême <strong>du</strong> Meido - avec l'aide d'AgashaMushiko, l'Oracle <strong>du</strong> Vide, qui suivait sa vied'un œil craintif et intéressé -, le Royaumedes morts, pour rendre son âme et la vie à sabien-aimée. D'autres pensent que Itagi retrouvatout simplement Kitsune Akiko au coursde l'une de ses nombreuses batailles. Quoiqu'il en soit, le Lion revint plus tard sur lesterres de son Clan accompagné de Akiko. Etmalgré le dégoût certain qu'il inspirait,Akodo Mitsuyuki, le daimyo <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Lion, las <strong>du</strong> poids de sa charge, confia à Itagila direction et le destin <strong>du</strong> Clan.Mitsuyuki était considéré par tous commeun daimyo faible, incapable d'affirmer savolonté face à la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>composée des Clans de la Grue, <strong>du</strong> Phénix et<strong>du</strong> Scorpion, ce qui était devenu intolérablepour la plupart des samurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion.Lui-même s'en était ren<strong>du</strong> compte et savaitque son attitude nuisait considérablement àson Clan, et c'est pourquoi il avait décidé dese retirer. Son neveu Akodo Hyuga n'étantpas encore assez âgé, Mitsuyuki se tournavers le seul homme à sa connaissance assezfort pour assumer un rôle de régent dans cettesituation, Matsu Itagi. Il espérait aussi queson fils idéalise ce héros et tâche de lui ressembler.Ainsi Itagi fut désigné nouveauChampion <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion à l'âge de dixneufans, en l'année 408 après la chute desKami. Une décision qui ne fit pas forcémentplaisir à la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, consciente<strong>du</strong> danger qu'il pouvait représenter.Matsu Itagi profita de ses quelquesannées de règne pour rétablir l'économie deson Clan en exploitant au mieux les ressourcesdes terres de l'Ouest de l'Empire, quiétaient désormais entièrement sous soncontrôle. Il prit aussi le temps de s'occuperde sa famille - Hantei Fujiwa, en récompensedes services ren<strong>du</strong>s à l'Empire, lui permitde se marier avec Kitsune Akiko, aveclaquelle il eut un enfant, Iriu - et de tenter derendre à son armée son prestige d'autrefois.Et bien que le Lion n'ait jamais montréouvertement son soutien à l'Empereur ou au<strong>Gozoku</strong>, le fait de voir cet opposant potentielmonter de plus en plus en puissance énervaitau plus haut point certains des membres lesplus influents <strong>du</strong> triumvirat.C'est pourquoi Doji Raigu n'hésita pas àfomenter certaines alliances avec les Ujik-haipour les pousser à relancer des raids sur les frontièresouest de l'Empire et obliger ainsi le Clan<strong>du</strong> Lion à concentrer, à nouveau, tout son potentielmilitaire dans cette partie lointaine de<strong>Rokugan</strong>. Et c'est Matsu Itagi, une nouvelle fois,qui vint prendre le commandement des troupes<strong>du</strong> Clan pour repousser les envahisseurs. A cejour, le Lion n'avait per<strong>du</strong> aucune des bataillesauxquelles il avait participé et c'est à ce momentque l'on commença à le surnommer Hachiman(une expression rokugani qui signifie, littérairement,”lesdix-milles abeilles”, et qui s'emploieraplus tard lorsqu'un combat est per<strong>du</strong> d'avance).<strong>De</strong>stin : Mais à l'apogée de sa vie, alors que salégende n'avait jamais été aussi grande, MatsuItagi se retourna sur ses exploits guerriers et sutqu'il s'était trompé.”Comment un membre <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Lion peut-il se targuer d'être le plusgrand guerrier quand la plus grande bataille adéjà été livrée ?”se demandait t'il.”Comment le bras droit de l'Empereur peut-ilrester sans rien faire quand son plus vieil ennemiconstitue encore une menace ?”Il médita ce paradoxedes semaines <strong>du</strong>rant à l'intérieur même deHeigen Kori, la plaine de glace, puis revintauprès <strong>du</strong> Fils <strong>du</strong> Soleil pour lui annoncer sadécision, avec son accord, de se rendre seul dansl'Outremonde afin d'y refermer le Puits suppurantde Fu Leng et de sceller ainsi une fois pourtoute cette menace qui pesait sur l'Empire. Sonépopée est légendaire (tellement qu'il fut élevé,plus tard, au statut de divin comme étantHachiman, le mikokami de la guerre) et bien quesa mission ait connu l'échec, elle déboucha sur undon précieux : l'espoir.66


<strong>La</strong> famille Nodotai,vassale de la familleAkodo <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> LionA <strong>Rokugan</strong>, seuls certains indivi<strong>du</strong>s ont lescapacités pour devenir shugenja. Ceux qui s'avèrentcapables de communiquer avec leskami, ceux qui ont le don, sont des êtres rareset précieux pour un Clan, et ils reçoivent toujoursla meilleure é<strong>du</strong>cation. C'est l'une desraisons pour lesquelles les shugenja sont souventaccompagnés de yojimbo - gardes <strong>du</strong>corps prêts à donner leur vie pour eux - ets'illustrent régulièrement dans les métiersartistiques, de l'é<strong>du</strong>cation ou de la religion audétriment des métiers militaires ou plusmanuels. D'autant que pour la plupart des leurs,le style de vie des bushi est trop grossier : il esttrop attaché au monde physique et éloigné <strong>du</strong>monde spirituel à leur goût.Pourtant, il arrive que certains shugenjafassent délibérément le choix de se tournervers la voie des armes : ce fut le désir de beaucoupde prêtres de la famille Kuni - désireuxde respecter au mieux le serment de leur daimyo- ou des protecteurs Isawa - dont la fonctionest d'accompagner les bushi de la familleShiba dans la mission de protection et de sauvegardede leur Clan. C'est aussi le cas de lafamille Nodotai, vassale des Akodo, dontquelques membres d'élite sont amenés à honorerla voie de leur illustre fondateur en sevouant à la protection d'une personnalité.Unique cas dans l'empire de shugenja prenantune fonction de yojimbo.Une vie pour en sauver d'autres…“Certains hommes ne se remplacent pas.”- Agasha NodotaiAgasha Nodotai n'était pas un shugenjacomme les autres. Né Mirumoto, de deuxparents bushi, il fut tout naturellement initiéaux arts de la guerre. Ainsi, ses premièresannées de formation, il les passa au sein <strong>du</strong>prestigieux dojo de la Montagne de Fer, auprèsde la garde d'élite de la famille Mirumoto et cejusqu'au moment où son don fut révélé.Personne ne pouvait se soustraire de la bénédictiondes kami sous peine de se voir déshonoré,aussi, à contre-cœur, Nodotai quitta ledojo pour intégrer les rangs de l'école de shugenjade la famille Agasha, dont il prit plustard le nom. Jamais il ne renia ou n'oublia cequ'il avait appris au cours de ses neuf premièresannées - au contraire -, cultivant même uneforme de tristesse de ne pas pouvoir devenir ungrand guerrier comme ses parents. Mais sonmalaise s'estompa peu à peu lorsqu'il prit consciencede l'avantage certain qu'il possédait etdes nombreuses possibilités qu'il envisageaitpour s'en servir. Car là où manier un sabre nedemandait que de l'entraînement, parler auxkami ne pouvait s'apprendre…Pourtant, Nodotai était loin d'être arrogant et ilsavait que la mesure d'un homme ne se jugeaitpas au nombre de talents qu'il possédait maisdans la faculté qu'il avait à rendre les autresmeilleurs.”<strong>Les</strong> victoires, celles qui le méritentvraiment, ne se remportent jamais seul,”aimaitil à répéter.Outre un talent évident pour le métier desarmes, Nodotai possédait aussi d'incroyablesprédispositions pour la médecine, à tel pointque certaines personnalités de son Clan n'hésitaientpas à le comparer à un autre grandmédecin, Agasha Chuichi. Ce fut d'ailleurs lepremier métier <strong>du</strong> shugenja puisque, au termede son apprentissage, son Clan le chargea de serendre à Bakufu, la Cité de la Paix, pour youvrir une école de médecine. <strong>La</strong> clinique <strong>du</strong>Saule Pleureur était née.Avec lui, la médecine progressa à grandpas puisqu'il fut le premier à s'intéresser deprès aux fonctionnalités <strong>du</strong> corps humain et àdévelopper les techniques de l'acupuncture.Nodotai avait aussi la particularité d'enseignerdans son école diverses techniques d'arts martiauxà ses élèves - car il jugeait l'exercice physiqueou mental indissociable avec la bonnesanté <strong>du</strong> corps -, ainsi que de leur inculquercertaines valeurs philosophiques qui luitenaient à cœur, comme le prix de la vie…Un yojimbo étonnantEn parallèle avec l'enseignement qu'il prodiguaità la clinique <strong>du</strong> Saule Pleureur,Nodotai écrivit aussi de nombreuxouvrages sur des thèmes aussi divers queLe ReikiTout corps vivant, humain,animal ou végétal, rayonned'une énergie vibratoire spécifique.C'est l'énergie vitaleappelée ki ou Vide à <strong>Rokugan</strong>(Chi dans l'Empire Yobanjin),d'où le nom dérivé Reiki.Le ki est une énergie de typeélectrique qui parcoure lecorps et détermine son état desanté. Tout ce qui est vivantcontient <strong>du</strong> ki. Quand le kiquitte le corps, la vie s'éteint.Le mot est présent dans denombreux noms de pratiquesd'arts martiaux ou vitauxrokugani. Ki est aussi la forcevitale essentielle <strong>du</strong> Ningendo,des différents Royaumes,des étoiles et de l'espace illimité.Ces sources d'énergiesont également reliées au ki<strong>du</strong> corps sensible.Rei signifie plus précisémentl'énergie vitale universelletandis que ki représente plutôtl'énergie vitale indivi<strong>du</strong>elle.Reiki est donc la ré-harmonisationdes deux. Le mot, à l'origine,provient des moines dela Confrérie de Shinsei et ildésigne la notion de”ce quel'on sent mais que l'on ne voitpas”.Le Reiki est aujourd'hui unepratique spirituelle redécouverteà <strong>Rokugan</strong> au cours <strong>du</strong>Vème siècle par un shugenjaérudit, Agasha Nodotai, médecinet grand amateur d'artsmartiaux et d'écritures, qui, autravers des écrits originels <strong>du</strong>Tao de Shinsei, en retrouva lesecret. D'une haute valeurinitiatique, la pratique <strong>du</strong>Reiki a pour but de soulager lasouffrance fondamentale desêtres sensibles selon la voie decompassion et de sagesse desenseignements shinseistes.67


<strong>La</strong> clinique <strong>du</strong> SaulePleureur<strong>La</strong> première tâche deNodotai fut la fondation d'unegrande clinique, qui seraitégalement un lieu d'enseignement,au sein même de lacapitale <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> : Bakufu.Sa réputation de médecinhors norme permit d'attirer lesinvestisseurs et de nombreuxriches marchands de la citéaidèrent à financer la constructionde la clinique, qui futbâtie dans le quartier des temples.Le but de cette clinique étaitdouble : assurer à la populationde la ville des soins à lapointe <strong>du</strong> savoir et enseignerla médecine à de jeunes shugenja.<strong>La</strong> clinique accueillait et soignaittoute personne ayantbesoin de soins, samuraicomme heimin, marchand eteta. <strong>Les</strong> plus pauvres étaientsoignés gratuitement ou contrede menus services (entretiendes locaux, livraison demédicaments, etc.) tandis queceux qui en avaient lesmoyens étaient invités à faireun don à la clinique afin de luipermettre de subsister.<strong>Les</strong> élèves qui venaient recevoirl'enseignement deNodotai étaient souvent surprisde ses méthodes. En effet,à côté de matières classiquescomme la médecine et l'étude<strong>du</strong> Tao, Nodotai enseignaitégalement les arts martiaux etle bushido.<strong>La</strong> clinique per<strong>du</strong>ra mêmependant les heures sombres deBakufu. Evacuée avant la destructionde la cité, elle futrebâtie sur les terres de lafamille Agasha et une annexeouvrit ses portes au sein <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Lion.le bushido, la médecine, les arts martiauxou bien encore le Tao de Shinsei. A chaquefois, le shugenja s'évertuait à rendre leplus accessible possible ses écrits de façonà toucher le plus de gens - pourquoi doncles classes nobles devraient être les seulesbénéficiaires de la culture ? - et c'est sansdoute pour cela qu'ils devinrent rapidementdes références.Toutefois, ses ouvrages qui connurentle plus grand succès, de par leur audace,étaient ceux dans lesquels il exposait sonopinion quant aux rôles que pouvait remplirun shugenja. Nodotai estimait en effetque les prêtres des kami ne devaient pas sesentir limités par leur don, mais aucontraire l'appliquer à tous les domainespossibles : médecine et é<strong>du</strong>cation évidemment,mais aussi art de la guerre et protectionde personnalités importantes. Ces thèsesfirent grand bruit et choquèrent ouamusèrent de nombreux nobles. A tel pointque Nodotai fut régulièrement convié àcertaines cours pour parler de ses ouvrages.C'est ainsi qu'il profita de ces occasionspour venir s'expliquer sur son étrangemode de pensée. Et bien qu'il ait encore,à cette époque, de nombreux opposantsqui ne pouvaient imaginer un shugenjasacrifier ses possibilités spirituelles à laprotection d'un unique indivi<strong>du</strong> alors quede simples yojimbo pouvaient très biensuffire à cette tâche, son message commençapetit à petit à passer, notammentauprès de Akodo Ukija, un jeune général<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion. <strong>Les</strong> deux hommes se lièrentd'amitié, unis par une même vision <strong>du</strong>bushido et de la voie des armes.Lorsque les gaijin se rebellèrent contrela volonté de l'Empereur en attaquantOtosan Uchi, une armée impériale seforma pour les repousser. Ukija demanda àNodotai de l'accompagner, officiellementen tant que shoko kanbu. Officieusement,le jeune général espérait pouvoir bénéficierde la présence <strong>du</strong> shugenja commed'un yojimbo capable de faire face à lasorcellerie gaijin dont il ne savait rien. Ilne fut pas déçu car à plusieurs reprises,Nodotai fit preuve d'une certaine clairvoyanceet de réflexes qui lui furent trèsutiles, à lui ou à ses hommes. L'exploit leplus notable <strong>du</strong> shugenja fut lorsqu'il réussitd'un simple geste de la main à dévier latrajectoire d'un essaim de flèches per<strong>du</strong>esqui se dirigeaient vers Ukija. Mais leparoxysme <strong>du</strong> talent de Nodotai se révélalors de la bataille <strong>du</strong> Cerf Blanc, là où toutse joua. Lors de l'affrontement, les forcesde l'Empire défièrent les arquebusier gaijin,porteurs des terribles armes à feu, enles chargeant de toutes leurs forces. <strong>La</strong>rapidité de l'assaut fut telle qu'elle laissa àpeu de tireurs le temps d'utiliser leursarmes. Ce fut néanmoins le cas de l'und'entre eux. Un arquebusier particulièrementintelligent qui avait compris que labataille était per<strong>du</strong>e… à moins de renverserle destin en tuant l'un des stratèges del'armée adverse : Akodo Ukija. Il réussit,68


non sans mal, à s'approcher suffisammentprès <strong>du</strong> général, que sa fureur guerrièreavait emmené en première ligne, pour luienvoyer une décharge de feu et de plombfatale. C'était compter sans la vigilance etle sens <strong>du</strong> sacrifice d'Agasha Nodotai, quis'interposa entre l'arquebusier et le général,prenant ainsi le tir mortel à sa place.Sa philosophie prit alors toute sonampleur dans ce geste décisif puisque, parson sacrifice, Nodotai sauva sans nuldoute la vie de nombreux samurai del'Empire.L'histoire ne retiendra que la victoire maisAkodo Ukija décida, en l'honneur de sondéfunt conseiller, d'adopter, avec l'accord<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Dragon, la famille de Nodotai.Pour beaucoup de shugenja, ce sacrificefut une forme de révélation. Comprenantenfin la justesse des paroles de Nodotai,ils abandonnèrent leur idéologie passivepour se consacrer à l'élaboration de nouveauxsorts défensifs. Et, aussi étonnantque cela puisse paraître, dix ans après lamort d'Agasha Nodotai, sous la directionde ses propres descendants, une école deshugenja ayant pour devoir de remplir unrôle de yojimbo fut créée. L'EmpereurHantei Kusada, après avoir pris connaissancedes conséquences positives <strong>du</strong> sacrifice<strong>du</strong> shugenja, accéda même à lademande de la famille Akodo en accordantà ses descendants le droit de fonder unefamille vassale <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion. <strong>La</strong>famille Nodotai était née et avec elle l'histoiredes premiers shugenja acceptant lerôle de yojimbo de l'Empire.<strong>La</strong> famille NodotaiC'est donc en l'an 452 que fut fondée lafamille Nodotai. Constituée autour de lasingulière école de pensée shugenjayojimbopar le fils de Nodotai marié à unefille de Akodo Ukija, elle fut souventconsidérée comme une famille mineuresans grand intérêt par le reste de l'Empireet ce malgré l'héroïsme de celui qui luiavait donné son nom. Cela était en grandepartie <strong>du</strong> au rôle particulièrement effacé<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion <strong>du</strong>rant le règne <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>. Ne souhaitant pas attirer laméfiance de l'Alliance et accroître ainsi lasurveillance <strong>du</strong> Shinsen-gumi à sonencontre, le Clan <strong>du</strong> Lion, sous l'égide deMatsu Zaruko, se fit délibérément ignorerafin de pouvoir rassembler ses forces entoute discrétion.Il n'est donc guère étonnant que lafamille Nodotai resta inconnue pendant delongues années, n'entretenant de rapportsqu'avec ses cousins <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Dragon.Cela arrangeait bien ses dirigeants, quiétaient ainsi libres d'affiner leur enseignementqui aurait semblé hérétique aux yeuxde certains zélotes <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix telsIsawa Shimizu… <strong>La</strong> philosophie d'AgashaNodotai fut étudiée et érigée en dogmepour les membres de cette famille vassale.Bien que les membres de la familleNodotai étudient en général dans les écolesde shugenja des familles Kitsu ouAgasha, leur préférence en matière desorts va vers ceux servant à défendre, soigneret protéger autrui. <strong>Les</strong> sorts d'Eau etde Terre sont ainsi privilégiés. Dès qu'unshugenja de la famille Nodotai a terminésa formation, il peut être affecté en tantque yojimbo à un dignitaire <strong>du</strong> Clan.D'abord réticents à cette pratique, les dirigeants<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion finirent par l'accepter,et même l'apprécier, après que plusieursshugenja Nodotai aient fait leurspreuves (généralement en déjouant destentatives d'assassinat, sans doute le fait<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>). Aux yeux <strong>du</strong> reste del'Empire, et particulièrement à ceux deshauts fonctionnaires <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, les shugenjaNodotai escortant les nobles <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Lion ne semblaient être guère plus quedes conseillers et personne ne soupçonnaleur rôle exact, presque tout le mondeayant oublié les écrits audacieux deNodotai…Lors de la restauration impériale,Yugozohime, qui connaissait le rôle de cesshugenja-yojimbo, en fit venir plusieurs àla cour. Associés à la garde secrète de lafamille Seppun, les membres de la familleNodotai devinrent, sous l'égide d'AgashaKimayakan, la protection spirituelle del'Impératrice et de sa cour. Grâce à eux, denombreux meurtres purent être évités lorsde la guerre des ombres.Lorsque le calme revint dans l'Empired'Emeraude, l'Empereur Hantei Muhakiconfirma la famille vassale dans ses fonctionset depuis en sont issus les seuls shugenja-yojimbode <strong>Rokugan</strong>.Leur situation de vassaux de la familleAkodo n'est d'ailleurs pas anodine. Eneffet, tous les shugenja opérant sur un69


champ de bataille ont le statut de shokokanbu, c'est à dire officiers d'état-major.L'importance prépondérante <strong>du</strong> commandanten fait donc une cible de choix, d'autantplus pour le Clan <strong>du</strong> Lion et notammentla famille Akodo, dont la supérioritéstratégique des généraux est un élément decrainte pour ses adversaires.<strong>La</strong> famille NodotaiMon : Une main ouverte inscrite dans troiscercles concentriquesBonus : Perception +1Gloire : 0.5Spécial : <strong>Les</strong> membres de la famille Nodotaiqui étudient au sein de l'école de shugenjade la famille Kistu peuvent échanger la compétenceEtiquette contre la compétenceMédecine. Ils peuvent également suivre l'enseignementde l'école de la famille Agashasans avoir besoin d'acheter l'Avantage Ecoledifférente.Nouveaux sorts (adapté <strong>du</strong> supplémentD20 Magie de <strong>Rokugan</strong>) :Contre Vents et Marée (Eau)Niveau de maîtrise : 2Durée : 1 minuteZone d'effet : 1 ciblePortée : 9 mL'histoire de la vie d'Agasha Nodotairegorge de légendes dans lesquelles lui ouses proches triomphent d'ennemis supérieursen nombre. <strong>La</strong> raison de ces exploits tient enpartie à ce sort Contre Vents et Marée quipermettait à l'indivi<strong>du</strong> (lui y compris) qu'ilchoisissait d'attaquer plus d'une fois partour.Ce sort confère à la cible une attaque supplémentairepar tour mais cette dernièreverra son ND augmenter de 15 (-5 par augmentation).Esprit Vigilant (Air)Niveau de maîtrise : 1Durée : 1 minuteZone d'effet : Le shugenjaPortée : Personnelle<strong>La</strong> vigilance est l'une des qualités principalesrequise pour un bon yojimbo, cequ'Agasha Nodotai avait bien compris.Aussi il développa, en accord avec les kamide l'Air, un sort lui permettant de développerses capacités sensorielles.Un kami de l'Air hyperactif prend racinedans l'esprit <strong>du</strong> personnage, dont les facultésde perception rendraient alors jaloux le plusaverti des samurai. Le shugenja est capable70


d'entendre un simple souffle poussé à l'autrebout de la pièce.Le personnage obtient les Avantages Sensvisuel augmenté, Sens olfactif augmentéainsi que Sens auditif augmenté, et son NDne tombe pas à (5 + armure) lorsqu'il est prisau dépourvu ou en tenaille.<strong>Les</strong> kami veillent sur moi (Air)Niveau de maîtrise : 3Durée : jusqu'à utilisationZone d'effet : 1 créature (préalablement touchéepar le shugenja)Portée : contact<strong>La</strong> légende veut que certains bushi ayantaccompagné Agasha Nodotai dans ses pérégrinationseurent assez de talent et deconnaissance pour faire appel à des kami <strong>du</strong>vent, chose impossible normalement pour unnon-shugenja. <strong>La</strong> raison ce miracle était queces prières n'étaient pas le fait des bushimais bien de Nodotai, qui avait invoqué leskami à l'avance, avant de les endormir et deleur ordonner de ne se réveiller que lorsquela personne qu'il aurait choisi le décide.Le shugenja demande aux kami de veillersur l'un de ses alliés. Juste après avoir jeterle sort, le personnage a le droit d'invoquer ànouveau un sort de l'Air (de niveau de maîtrise3 au maximum) qu'il connaît déjà.Cette nouvelle prière ne prendra pas effetsur-le-champ, car elle est mise en attentejusqu'à ce que la cible de la première invocationy fasse appel (action qui prend autantde temps que l'incantation normalementrequise pour lancer le sort). A ce moment, laprière prend effet comme si la cible en étaitl'auteur (on utilise alors son Anneau de l'Airmais le Rang de Maîtrise <strong>du</strong> shugenja. <strong>Les</strong>éventuelles augmentations sont décidées parle shugenja et les malus / bonus de ses affinitésou déficiences avec l'élément sontconservées). Un shugenja sent automatiquementla présence de ce sort et peut le dissiperen réussissant un jet de Volonté contre(Rang de maîtrise x 5) <strong>du</strong> shugenja ayantinvoqué cette prière. A noter que tant que lacible n'a pas utilisé le pouvoir qui lui a étéconféré (ou n'est pas morte), le shugenja nesaurait recouvrer l'un ou l'autre de ses pointsde sorts d'Air.Parade des Fortunes (Eau)Niveau de maîtrise : 3Durée : InstantanéeZone d'effet : 1 projectile + 1 par augmentationPortée : 30 m + 3 m par augmentation (leshugenja doit être capable de voir le projectile)Agasha Nodotai aimait à dire que”L'eauvive s'adapte à la forme <strong>du</strong> rocher, lecontournant alors pour poursuivre son chemin”.C'est en s'appuyant sur cet aphorismequ'il développa une prière envers les kamide l'Eau, lui permettant de dévier les projectilesselon le même principe.Contrairement aux autres prières, il ne fautque le temps d'une simple pensée pour enobtenir les effets, mais celle-ci doit être parfaitementminutée. Lorsqu'un personnageperçoit un projectile qui arrive dans sa direction,il a le droit d'invoquer les pouvoirs decette prière en tant qu'action ne comptantpas dans son nombre maximum d'actions partour pour en dévier la trajectoire. Le projectilecontourne alors sa cible avant de reprendresa course.Le projectile conserve sa vélocité et sa trajectoireinitiale une fois qu'il est passé auniveau de sa cible présumée, et il est fortpossible qu'il touche quelqu'un d'autre.Bénédiction de Nodotai (Air)Niveau de maîtrise : 6Durée : concentrationZone d'effet : Rayon de 5 m + 1m par augmentationPortée : 1 personne + 1 par augmentation (leshugenja doit pouvoir voir la cible)Agasha Nodotai savait qu'il ne pourraitpas toujours éviter à l'homme (ou aux hommes)qu'il avait à protéger de se faire blesser.Il savait aussi que les aléas d'une bataillepouvaient l'obliger à s'éloigner de son protégé(rendant alors inutilisable la plupart dessorts de guérison). Aussi développa t'il,auprès des kami de l'Air, une prière lui permettantde soigner ses proches à distance.Cette prière est un complément aux prièresde guérison (telles que Voie vers la paixintérieure, Guérison des blessures, Paix deskami ou Toucher de Jurojin) et est inutilesans l'une d'elles. En effet, la Bénédiction deNodotai permet à toutes ces prières, nécessitantun contact avec la cible, d'être utilisablespar le shugenja à distance ; les kami del'Air diffusant la bonne parole <strong>du</strong> shugenjasur de courtes distances, tant que ce dernierreste concentré. <strong>Les</strong> coûts (en points de sort)et effets des prières de guérison sont identiquesà la normale aussi si le shugenja dési-Nouvelle compétenceMassage Reiki (Vide)Le Reiki est une forme évoluéede la compétence Méditation quifonctionne à travers l'utilisationde diverses techniques de massageet de respiration. Le pratiquantapplique la paume de ses mainssur certaines parties <strong>du</strong> corps deson patient et lui indique une certainefaçon de respirer qui vontl'aider à se relaxer. Il entre ensuiteen résonance avec lui pour lesensibiliser à la recherche de sespropres ressources dont il ne percevaitplus la présence. Si le praticienréussit un jet de MassageReiki / Vide contre un ND de 20,il permettra à son patient de récupérerun point de Vide. Une tellepratique ne peut se faire que dansun environnement baignant dansla clarté et la paix, et <strong>du</strong>re généralementune heure. Toutefois,d'éventuelles augmentations peuventpermettre de baisser cette<strong>du</strong>rée de vingt minutes (par augmentation).Il s'agit d'une compétencevalorisante.Nouveaux Avantages :Sens visuel augmenté (2 PP)Cet avantage permet au personnagede bénéficier d'une perceptionvisuelle supérieure à la normale.Tous ses jets de Perceptionbasés sur la vue bénéficient de 1dé de plus à lancer.Sens olfactif augmenté (1 PP)Cet avantage permet au personnagede bénéficier d'uneperception olfactive supérieureà la normale. Tous ses jetsde Perception basés sur l'odoratbénéficient de 1 dé de plusà lancer.Sens auditif augmenté (2 PP)Cet avantage permet au personnagede bénéficier d'uneperception auditive supérieureà la normale. Tous ses jetsde Perception basés sur l'ouïesont bénéficient de 1 dé deplus à lancer71


e soigner plus d'une personne avec la Voievers la paix intérieure, il devra être capablede l'utiliser plusieurs fois. <strong>La</strong> Bénédiction deNodotai n'est utilisable qu'en associationavec les sorts de guérison.Agasha NodotaiEn l'an 442 (Informations complémentaires àcelles trouvées dans le supplément <strong>Gozoku</strong>. Enitalique les informations qui sont à changer)Feu 3 (Intelligence 5)Air 3 (Intuition 5)Eau 5Terre 3Vide 4Ecole / Rang : Shugenja Agasha / 5Avantages : Ancêtre Agasha Chuichi, Lienkarmique (Akodo Ujika), Alter Ego(Mirumoto Kioshi Itami)Désavantages : Sombre secret (relation avecles Nanbanjin)Compétences : Médecine 7, Haute médecine3, Ingénierie 2, Méditation 5, Massage Reiki 8,Combat à mains nues (Nikutai Ki Sayô) 6Sorts (les sorts en maîtrise innée sont indiquésen italique) :- Base : Sensation, Communion, Invocation,Contre-sort- Air : Brumes d'illusion, Echo messager,Invocation <strong>du</strong> vent, Esprit Vigilant, <strong>Les</strong> kamiveillent sur moi, Bénédiction de Nodotai- Eau : Pluie torrentielle, Rempart d'eau, Voievers la paix intérieure, Parade des Fortunes,Contre Vents et Marée- Feu : Bénédiction d'Amaterasu, Feux purificateurs,Glyphe de protection contre le mal- Terre : Frappe de jade, Glyphe de protectionélémentaire, Protection bienveillante deShinseiHonneur : 3.5Gloire : 5.5Historique : Agasha Nodotai naquit à Toikoku, le village anonyme situé sur les terres<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Dragon, le 17ème jour <strong>du</strong> moisde la Tortue de l'année 412 - <strong>du</strong> calendrierd'Isawa -, où ses ancêtres comptaient onzegénérations. Sa famille était connu pour sagrande lignée de bushi aussi, à l'âge de 4ans, son é<strong>du</strong>cation fut confiée à MirumotoToshi, le sensei <strong>du</strong> dojo de la Montagne deFer. Il y suivit un enseignement poussé destinéà lui apprendre le métier des armes et lebushido. Cela <strong>du</strong>ra 5 ans, jusqu'au momentoù son”don des kami”fut révélé. Sa vie futalors bouleversée puisque, <strong>du</strong> jour au lendemain,il quitta ses camarades pour rejoindrel'école de shugenja de la famille Agasha.Malgré ce départ, Nodotai n'oublia jamaisles enseignements qu'il suivit auprès deMirumoto Toshi et des autres sensei. Il n'oubliajamais les vertu <strong>du</strong> bushido et essayatoute sa vie des les suivre au mieux.Au sein de sa nouvelle école, Nodotai apprità respecter son don et à le développer. Ilpoursuivit aussi des recherches en médecineet s'intéressa de près à l'histoire ancienne de<strong>Rokugan</strong>, au Tao de Shinsei et aux nombreusessectes et dogmes qui en découlent.Il s'efforça aussi d'apprendre plusieurs langueset idiomes locaux pour être à même decomprendre et d'aider le plus grand nombrede gens possible. Car pour Agasha Nodotai,la vie était le don le plus précieux des hommeset plus que tout, il désirait participer àson évolution. Une philosophie qui s'affirmaà lui en 432.En effet, cette année là fut pour lui laseconde période charnière de son existence,après son départ <strong>du</strong> dojo de la Montagne defer, puisqu'il y connut une expérience prochede la mort - à cause de l'épidémie decholéra qui envahissait les terres de son72


Clan - et eut des visions de Shinsei dont ilrêva les instructions directes. Ce bouleversementintérieur changea complètement savie. A partir de ce moment, il développa unintérêt particulier pour la pratique de guérisonspirituelle ésotérique transmise par lalecture <strong>du</strong> Tao de Shinsei et commença àparfaire sa compassion afin d'employer cesméthodes au profit de l'humanité souffrante.Remis de sa terrible maladie, il entreprit departager ses expériences avec sa famille etles élèves de la clinique <strong>du</strong> Saule Pleureurqu'il créa peu de temps après à Bakufu.A cette époque Bakufu était la ville auxnombreux temples, bibliothèques et monastèresqui stockaient la plus importante collectionde textes anciens de <strong>Rokugan</strong>.Nodotai y fit énormément de recherches. Ildevint un praticien avancé et développa laplupart des prières qui font aujourd'hui leprestige de l'école de shugenja qui porte sonnom. Son ami le plus proche, MirumotoKioshi Itami, le fils de son premier sensei,se révéla son étudiant le plus impliqué.Agasha Nodotai était vraiment unhomme en avance sur son temps. Il était alléà l'encontre des normes sociales, ce qui étaitmal vu. Il pensait que toute personne pouvaitavoir accès aux pratiques de guérisonspirituelle <strong>du</strong> Tao de Shinsei, indépendammentdes croyances religieuses. Il jugeaitaussi dissociable de la classe sociale l'enseignement<strong>du</strong> bushido. Tout comme il estimait,malgré son statut de shugenja, de sondevoir de conseiller, d'aider voire de protéger,au péril de sa vie, les personnes détenantle pouvoir de décision ; c'est à direceux à qui appartenaient la vie ou la mort demilliers d'indivi<strong>du</strong>s. Il souhaitait trouverune méthode pour offrir à l'humanité despratiques puissantes de guérison. Dans sagrande compassion et détermination, ilcontinua à chercher.A la fin de l'année 432, il eut l'occasiond'acheter un coffre laqué - ayant appartenu àl'un de ses ancêtres les plus illustres,Agasha Chuichi - contenant des manuscritsqui se s'avérèrent être les méthodes qu'ilrecherchait depuis tant d'années. Il contenaitentre autres le Tantra <strong>du</strong>”Flash deFoudre”: la transmission secrète de Shinseipour guérir les maladies <strong>du</strong>es au corps, à laparole et à l'esprit. Ce tantra décrivait lesinformations que le shugenja avait longuementcherchées et présentait une méthodede guérison complète tirée <strong>du</strong> Tao deShinsei ésotérique pratiqué au sommet <strong>du</strong>col de la fleur de prunier par une partie dela secte Shinmaki et qui fut à la base de l'enseignementde Chuichi.Ce texte daté <strong>du</strong> IIème siècle avait étéintro<strong>du</strong>it par Isawa Yamashiro, le shugenja<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix à qui on devait les informationsles plus sûres en ce qui concerne lasecte Shinmaki. <strong>La</strong> recherche actuelleconfirme que le tantra a un lien origineldirect avec un des enseignements queShinsei donna aux habitants des villages(Hisatu-Kesu) de la plaine des rives blanches,qui étaient souvent accablés par lespillages des barbares Ujik-hai voisins.Nodotai s'exila à Fukurokujin Seido, lesanctuaire de la Fortune de la sagesse, poury accomplir une courte retraite lui permettantde déchiffrer ces manuscrits et de serecueillir personnellement, ne comprenantpas pourquoi il avait reçu ce cadeau si précieux.A la fin de sa retraite, il avait reconstituéla pratique et la connaissance de ceprécieux document et établit les bases de laméditation et des massages Reiki. Aprèsréflexion, il décida de partager prudemmentces enseignements. Il se sentit alors capablede dispenser une méthode apportant l'essencede ces pratiques oubliées à toutes formesde vies.Agasha Nodotai pratiqua tout d'abord sadécouverte sur ses amis, puis offrit cetteméthode de guérison aux personnes en difficultéà Toi koku, son village natal. Ilouvrit ses portes aux plus défavorisés etpendant sept ans leur donna généreusement<strong>du</strong> Reiki. Ceci lui permit d'accumuler desmérites, de perfectionner sa pratique et d'affinersa méthode.Pendant ce temps (au début <strong>du</strong> Vèmesiècle) la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> avaitentrepris de transformer le régime féodal de<strong>Rokugan</strong>, notamment en ordonnant l'édificationde la cité de Bakufu où les marchandset artistes avaient une vraie influence.Avec ce nouveau régime, les idéesanciennes firent place aux idées nouvelleset c'est pourquoi en 434, le shugenja se vitoffrir par son Clan l'opportunité de vivredans la célèbre cité et d'y fonder une cliniqueoù il pourrait diffuser son art. <strong>La</strong>construction de son établissement finie, ils'installa à Bakufu avec sa femme Sadoko etses deux enfants - un fils et une fille - puiscommença à jeter les bases d'un cours pourapprendre la méthode de Reiki et enseignerAgasha Chuichi (214-242)5 PPChuchi fut un grand penseurmais surtout le plus illustremédecin de <strong>Rokugan</strong>. On luidoit notamment les premiersprogrès contre la peste et laconception de nombreusestechniques d'irrigation quiapportèrent aux paysans <strong>du</strong>soulagement et offrirent auxterres un meilleur rendement.Le personnage qui possèdeChuichi comme ancêtregagne une augmentation gratuitepar Rang de Maîtrise etpar jour à utiliser pour lescompétences de Médecine,Haute médecine, MassageReiki, Herboristerie etIngénierie.Pour plus d'information surAgasha Chuchi, se reporterau supplément Palais d'hiver :Kyuden Asako.Quelques précisions sur lesrelations entres Nodotai et lesNanbanjin :Il est clair (comme le prouventses notes personnelles)que Nodotai ne soutenait enaucun cas les visions desNanbanjin puisqu'il était luimêmetrès sceptique vis-à-visde leur doctrine ; les rumeurs,que laissaient entendre sesplus virulents opposants,affirmant qu'il était devenu unmoine de Dyu sont une aberration.Le shugenja le prouva,d'ailleurs, en prenant part, àla demande <strong>du</strong> général etancien de ses élèves AkodoUjika, au conflit ayant opposéles étrangers aux <strong>Rokugan</strong>i. Ace moment, il fit part, grâce àla connaissance qu'il avaitacquise sur les Nanbanjin, dejudicieux conseils à Ujika et,même s'il perdit la vie lors dela bataille culminante <strong>du</strong>conflit, son nom et son histoirerentrèrent dans la légende.73


une forme d'art martial centré sur l'utilisation<strong>du</strong> souffle en combat. Certains de cesprincipaux étudiants reçurent tous cesenseignements, incluant le Tao de Shinseiésotérique de guérison :- Mirumoto Kioshi Itami, son ami de longuedate, dont le père l'avait formé au bushido.Il hérita de toutes les notes de Nodotai et detous les textes retrouvés y compris le Tantra<strong>du</strong> Flash de Foudre, à la mort <strong>du</strong> shugenja.Iatami, très actif, ouvrira rapidement sa propreclinique à Mamori Toshi Kyotei.- Taketomi Bo, un ronin unijambiste, anciensamurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe, dont la jambedroite avait été remplacée par un morceaude bois.- Agasha Wanabi, sa propre fille.- <strong>Les</strong> Cinq Nonnes (dont le nom restainconnu même pour lui).- Akodo Ujika, un très jeune (13 ans) bushi<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion qui se révéla plus tard unformidable général et son protégé lors de labataille <strong>du</strong> Cerf Blanc, qui se déroulaquelques années plus tard.Le premier jour <strong>du</strong> mois <strong>du</strong> Serpent del'année 440 <strong>du</strong> calendrier d'Isawa, un tremblementde terre dévastateur frappa Bakufuet ses environs. Une partie de la ville futdétruite et incendiée. <strong>De</strong> nombreux blesséset sans-abris furent laissés dépourvus desoins. Pour parer à cette catastrophe,Nodotai et ses élèves donnèrent <strong>du</strong> Reikiaux innombrables victimes. Sa cliniquedevint bientôt trop petite car les patientsarrivaient de toutes parts et en 441, il confiaà son meilleur élève, Mirumoto KioshiItami, le soin d'en ouvrir une nouvelle àMamori Kyotei Toshi. Sa notoriété commençaità gagner <strong>Rokugan</strong>, aussi fut-il invitéà travers tout le pays pour venir dispenserson enseignement.Juste avant le tremblement de terredévastateur de 440, Nodotai avait commencéà enseigner une forme simplifiée <strong>du</strong> Reiki augrand public, étant donné la demande quiaugmentait sans cesse. Il comprit que saméthode de guérison avait un potentielunique pour tout le monde, que la compassionen était la source principale pour aidertous les êtres sensibles ; il développa doncune forme de Reiki convenant à toute personne,même non pratiquante <strong>du</strong> Shintao.Fidèle à sa façon de pensée, AgashaNodotai soutint amicalement plusieurs missionnairesNanbanjin - arrivés dernièrementà <strong>Rokugan</strong> - et partagea avec eux diversesconnaissances. Car, comme nombre d'intellectuelsà son époque, le shugenja se montratrès intéressé par les sciences des habitantsvenus des terres d'au delà de la Merd'Amaterasu. Ainsi, peu de temps après lespremiers contacts, sous l'influence de l'évêqueConstantin Donatius - qui avait créé àBakufu la première église rokugani dédiée àDyu, en l'an 441 -, Nodotai et certains deses élèves commencèrent à pratiquer, ensecret, la médecine occidentale.Inversement, les missionnaires étaientaussi ouverts aux idées <strong>du</strong> shugenja et avidesd'en apprendre plus sur ce territoiredont le mode de vie leur restait incompréhensible.Comme Nodotai avait reçu unevaste é<strong>du</strong>cation à la fois théologique etscientifique et qu'il entretenait des liens d'amitiéprofonde avec certains missionnaires,il est fort possible qu'il ait été invité à donnerdes conférences sur le Shintao lors deséminaires pluridisciplinaires secrets.Toutes ses notes, tous les documents etressources pédagogiques qu'il avait accumulésainsi que les textes sacrés oubliés dela secte Shinmaki furent placés dans ungrand coffre laqué très ancien. Il donna letout à Mirumoto Kioshi Itami, son discipleprincipal et son ami le plus cher, lors de sondépart vers la Cité de la Paix.A sa mort, le corps d'Agasha Nodotai futincinéré et ses cendres furent placées dansle sanctuaire de Fukurokujin, la Fortune dela sagesse, là où tout avait commencé. Peude temps après sa mort, les étudiants desdeux cliniques de Reiki érigèrent une stèlecommémorative à la clinique <strong>du</strong> SaulePleureur de Bakufu. Selon l'inscription surla pierre commémorative où est relatée savie, Agasha Nodotai aurait appris le Reiki àplus de 2 000 personnes.Certains de ses étudiants ont créé leurs propresécoles de Reiki. Avant les années 450, il yavait environ 40 écoles de Reiki à <strong>Rokugan</strong>.Toutes ces écoles avaient appris la méthodesimplifiée que le shugenja leur avait enseignéecar il n'avait pas pu aller plus loin en raison desa disparition précoce.74


CHAPITRE TROISClans Mineurs


<strong>La</strong> Voie <strong>du</strong> SerpentFondé par un des plus zélés inquisiteurs <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Phénix, Le Clan <strong>du</strong> Serpent fut longtempsle plus grand spécialiste de la maho detout l'Empire, ses connaissances surpassantmême celles de la famille Kuni.Ses inquisiteurs étaient aussi efficaces queceux de la famille Asako et ils traquaient lacorruption partout où elle émergeait.Malheureusement, une telle connaissancedes arts sombres est une arme à double tranchant.<strong>La</strong> corruption <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpententraîna les Cinq Nuits de la Honte, un desévènements les plus honteux de toute l'histoirede <strong>Rokugan</strong>.CréationL'histoire de la création <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpentse confond avec celle d'Isawa Chuda.Jeune élève de l'école de shugenja de lafamille Isawa, fils de magistrats respectés,Chuda était appelé à devenir un prêtre deskami doué, et sans doute rejoindrait-il lesrangs des magistrats <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix aprèsson gempukku.Hélas, peu avant sa cérémonie de passage àl'âge a<strong>du</strong>lte, sa mère Ashiko reçut un funestemessage : Isawa Teruzumi, le père de Chuda,venait de trouver la mort aux mains de banditsqu'il traquait. Folle de chagrin, elle fit jigai peuaprès le gempukku de Chuda.Profondément marqué par ce drame,Chuda commença à mettre de l'ordre dans lamaison de ses parents, afin de s'occuperl'esprit. En rangeant le bureau de son père, ildécouvrit d'étranges parchemins dans unecache secrète. Intrigué, il les lut et découvritavec horreur la vérité sur son père : celui-ciétait fasciné par les arts de la magie <strong>du</strong> sang.Subjugué par le pouvoir de ceux qu'il devaittraquer, il s'était juré de posséder un jour unepuissance comparable et s'était laissé corrompre.En poussant ses investigations, Chudadécouvrit également que les inquisiteursavaient fini par découvrir le double jeu deTeruzumi et l'avait sans aucun doute éliminé.76


L'histoire des bandits avait été inventée detoute pièce afin de préserver l'honneur de safamille…Isawa Chuda jura alors qu'il s'emploieraitsa vie <strong>du</strong>rant à éradiquer la maho et ses adeptes,tout comme la maho avait détruit safamille. Assimilant toutes les connaissancesthéoriques de son père en lisant son journal demagistrat, il commença sa carrière.Dans les années qui suivirent, Chuda gravitrapidement les échelons de la magistrature deson Clan et finit par être nommé Magistratd'Emeraude. Durant ces années, il parcourutl'Empire et détruisit un nombre considérablede cellules d'adeptes de la maho. A chaqueculte souillé qu'il éradiquait, il en apprenait unpeu plus sur ses ennemis et ceux de l'Empire.Sa réputation devint telle que même le Clan <strong>du</strong>Crabe le reconnaissait comme un des plusgrands experts en magie corrompue.Au cours d'une de ses enquêtes aux abordsde Shinomen Mori, concernant un groupe desorciers <strong>du</strong> sang, Chuda découvrit plusieursindices qui l'amenèrent à penser qu'un membrede la garde rapprochée de l'Empereur avait étélui aussi corrompu par l'appel de Jigoku. Il seprécipita à Otosan Uchi, et arriva juste à tempspour déjouer une tentative d'assassinat sur lapersonne même <strong>du</strong> Fils <strong>du</strong> Ciel, Hantei Bosai.Il fut gravement blessé au cours de l'incident.Hantei Bosai, horrifié qu'une conspirationvisant sa mort ait pu arriver si près <strong>du</strong> but, désirarécompenser le noble shugenja qui l'avaitsauvé. Lorsqu'il lui demanda ce qu'il voulait,Chuda lui répondit :”Je suis votre serpent, Fils<strong>du</strong> Ciel. Je rampe jusque dans les endroits secretspour y frapper vos ennemis. Je ne souhaitequ'accomplir mon devoir.”Impressionné partant de sens de l'honneur, Hantei Bosai luirépondit :”Qu'il en soit ainsi. Apprends à d'autrestes venimeux secrets. J'aimerais qu'il y aitplus de samurai tels que toi, derrière chaquepierre et chaque arbre de monEmpire.”Permission fut accordée à Chuda defonder son Clan et sa lignée en l'an 339.Chuda abandonna son nom de famille etpartit, accompagné de ses loyaux yoriki. Ilépousa une jeune femme de la famille Kuninommée Reiko et alla s'installer avec ses fidèlesdans les plaines <strong>du</strong> cœur <strong>du</strong> dragon.Tandis qu'il se remettait de ses blessures etque son Clan commençait à s'organiser, safemme lui donna un fils, Yoharu. Chuda luienseigna ses secrets : la connaissance de lamagie, les arts <strong>du</strong> combat et la discrétion. Cars'il devenait de notoriété publique que le Clan<strong>du</strong> Serpent était entraîné à traquer les mahotsukai,alors ses ennemis pourraient plus facilementse dissimuler. Pour le reste de l'Empire,ce nouveau Clan mineur devait seulement êtreune petite communauté dont les membres travaillaientla terre au nom de l'Empereur.Le temps passa et Chuda commença àéprouver à nouveau le besoin de traquer sesennemis. Confiant l'école <strong>du</strong> Clan à son épouse,il partit à nouveau sur les routes. Il eut alorsà affronter un maho-tsukai particulièrementpuissant et retors, un membre corrompu de lafamille Kitsu qui, avant de mourir, lui offritune sombre prophétie :”<strong>Les</strong> ténèbres que tupardonneras causeront la chute de tafamille.”Chuda retourna chez lui et médita surcette malédiction une année entière.Bien des années plus tard, Chuda prit ladécision de se retirer sur ses terres pour y vivretranquillement la fin de ses jours. <strong>De</strong> retourdans ses plaines, il ne trouva que mort et destruction.Il reconnut la marque d'un culte demaho-tsukai qu'il avait cru éradiquer desdécennies auparavant. L'attaque semblait avoirété repoussée mais les murailles <strong>du</strong> châteauétaient éventrées. Chuda se précipita dans lesappartements de sa famille et arriva juste àtemps pour voir son épouse tuer un assassin àl'aide d'un sort - un sort de magie <strong>du</strong> sang.Horrifié, Chuda contempla sa femme etson fils, aucun d'entre eux ne semblant comprendrela portée de ce qu'ils venaient de faire.Après un long moment, Chuda prononça unedernière phrase :”Tu nous as tous trahis.”Il se détourna alors et partit loin au sud. Ilse retira dans un monastère <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion ety mourut sans plus jamais avoir prononcé uneparole.Histoire<strong>La</strong> direction <strong>du</strong> Clan revint ainsi à ChudaYoharu en l'an 350. Son règne fut long et sanshistoire.Il fit <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent la principale sourcede savoir sur la maho de tout l'Empire. <strong>Les</strong>shugenja <strong>du</strong> Clan étaient formés à la connaissancethéorique des arts sombres et recevaientun enseignement poussé à propos del'Outremonde et de Jigoku. <strong>La</strong> plupart devenaientainsi Magistrats d'Emeraude ou yoriki,assistant les inquisiteurs de la famille Asako etles shugenja de la famille Kuni dans leur tâchede traque et d'éradication des cultes souillés.77


Toutefois, et bien que la grande partie desaffaires ayant trait à la maho fût résolue grâceaux compétences de la famille Chuda, la réputation<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent ne se répandit pasdans l'Empire. Conformément au vœu de sonfondateur, le Clan devait rester discret. Ainsi,on ne trouvait que rarement des shugenja de lafamille Chuda en train d'enquêter seuls sur uneaffaire ; toujours ils étaient les assistants d'autresmagistrats, qui profitaient <strong>du</strong> succès desinvestigations pour accroître leur positionsociale.Peu importaient aux shugenja <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Serpent. <strong>La</strong> gloire n'était pas leur but.En l'an 367, Yoharu laissa les rênes <strong>du</strong> Clanà son fils aîné, Choro. Celui-ci fut un daimyoaussi efficace que son père et il fit en sorte desoustraire encore un peu plus le Clan auxregards <strong>du</strong> public afin d'augmenter l'efficacitéde ses shugenja dans leur mission. Aux yeuxde la majorité des <strong>Rokugan</strong>i, le Clan <strong>du</strong>Serpent n'était guère plus qu'une famille vassale<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix, une communauté isoléeet sans grande importance. Comme toujours,le serpent rampait dans des endroits secrets…Puis aux alentours de l'an 390, ChudaChoro tomba gravement malade, souffrantd'un mal inconnu et débilitant qui le maintenaitalité. <strong>La</strong> direction <strong>du</strong> Clan échut alors àson fils, l'impétueux Tamihei.<strong>De</strong>stinéeReiko, l'épouse <strong>du</strong> fondateur <strong>du</strong> Clan, avaitde grandes connaissances sur la maho etlorsque ses terres furent prises d'assaut par unculte de sorciers <strong>du</strong> sang, elle choisit, dans unmoment de peur et de doute, de se servir desarmes de ses ennemis contre eux, afin de sauverson fils.Après que son mari ait disparu, elle se jurabien de ne plus jamais toucher à la magienoire. Mais la fascination fut plus forte que savolonté, et elle s'abîma dans les recherches etl'étude de la maho. Elle consigna le résultat deses travaux et cacha les parchemins dans unepièce secrète de Shiro Chuda. Elle mourut sansrévéler à quiconque leur emplacement.<strong>Les</strong> règnes de son fils et de son petit-fils sepassèrent le mieux <strong>du</strong> monde et personne n'auraitalors pu soupçonner le Clan <strong>du</strong> Serpentd'abriter certaines des connaissances les plusinterdites en matière de magie au sein desmurs de son château.Puis Chuda Choro tomba malade et son filsprit sa succession. Très jeune, Tamihei n'étaitpas encore prêt à assumer cette charge. Ecraséde responsabilités, il tenta <strong>du</strong> mieux qu'il pouvaitde préserver l'unité et la mission de sonClan. Une nuit, alors qu'il était plongé dans lecompte des impôts, fatigué et frustré, il fit uneprière pour la sauvegarde de son Clan. Et lorsqu'uneta entra dans la chambre pour vider lespots à déchets, Tamihei le tua avec son wakizashi.Sa prière avait été enten<strong>du</strong>e et cette mêmenuit, un esprit vint le visiter en rêve. <strong>La</strong> sombrecréature lui promit richesse et puissance,elle offrit même de guérir son père. <strong>La</strong> conditionétait que Tamihei termine sa prière, soninvocation, et permette à la créature de s'incarner.Tamihei refusa, mais la créature revint levoir chaque nuit <strong>du</strong>rant sept ans.Une nuit, Choro, alors mourant, fit venir sonfils à son chevet. Tamihei ne put s'empêcher degrimacer à la vue <strong>du</strong> corps squelettique etamoindri de son père, qui avait été un homme sisolide, si robuste. Choro supplia alors son fils delui accorder le repos et la paix de l'âme.Déchiré entre son devoir et son amour,Tamihei erra longuement dans Shiro Chuda.Cette errance l'amena à découvrir une piècesecrète, qui n'avait pas été ouverte depuis desdécennies. Il y découvrit les parchemins deson arrière-grand-mère, Reiko. Comprenantalors les liens existant entre son Clan et lamaho, Tamihei termina sa prière et permit à unShuten Doji de s'incarner sur terre.<strong>Les</strong> Cinq Nuits de la HonteEn l'espace de quelques jours, le ShutenDoji prit possession de tous les membres <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Serpent, <strong>du</strong> plus humble eta au pluspuissant shugenja.<strong>De</strong>s éclaireurs <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix découvrirentl'éten<strong>du</strong>e de la corruption <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Serpent et le Conseil des Maîtres Elémentairesdécida d'agir. L'armée <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix semit en branle et envahit les terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Serpent. Chaque homme, chaque femme,chaque enfant <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent fut exécuté.Bétail et animaux sauvage subirent le mêmesort, toute forme de vie fut totalement éradiquéeet chaque bâtiment fut détruit par le feu.Nombre de valeureux soldats <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Phénix périrent <strong>du</strong>rant les cinq nuits nécessairesà l'anéantissement <strong>du</strong> Clan mineur, en l'an402 <strong>du</strong> calendrier d'Isawa.L'Empire fut horrifié par ce carnage etHantei Fujiwa lui-même demanda des comp-78


tes au Clan <strong>du</strong> Phénix. Cefut Shiba Gaijushiko quilui relata les évènementset qui termina son récit parces fameux mots :”Jamaisplus.”L'Empereur déclaraalors le Clan <strong>du</strong> Serpentdestitué de son titre et lenom de famille Chuda futrayé des archives impériales.<strong>Les</strong> quelques survivants<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent,ceux qui n'étaient pas surleurs terres <strong>du</strong>rant ces évènements,devinrent desronin. <strong>Les</strong> plus chanceuxd'entre eux rejoignirent lesrangs des familles Isawaet Kuni. Peu à peu, leursavoir se dilua et leurécole de magie disparut.MissionDurant le temps de son existence, le Clan<strong>du</strong> Serpent se spécialisa dans la formation deshugenja experts en maho. Bien que prêtresdes kami, ces shugenja assumaient leur rôlemoins en célébrant rites et festivals qu'en éradiquantl'immonde souillure qui entachait lapureté <strong>du</strong> monde des esprits.Afin d'accomplir leur mission, les shugenja<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent recevaient un enseignementthéorique pour tout ce qui avait trait à lamaho, à Jigoku et à l'Outremonde. Leur magiede la Terre était puissante et ils recevaient égalementun entraînement aux arts <strong>du</strong> combat.Avec ceux de la famille Kuni, les shugenja dela famille Chuda faisaient partie des raresmembres de cette congrégation à porter ledaisho - et à s'en servir.Toutefois, afin que le Clan <strong>du</strong> Serpent nesoit pas la proie d'attaques des cultes de maho,il fut décidé de circonvenir sa réputation.Ainsi, les shugenja <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent étaientle plus souvent nommés yoriki, au service d'unmagistrat de plus haut rang à qui ils prodiguaientconseils et solutions pour tout ce quiavait trait à la magie <strong>du</strong> sang. Le rôle <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Serpent était de ramper dans les ombres,pas de récolter gloire et honneurs.<strong>Les</strong> terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent<strong>Les</strong> plaines <strong>du</strong> cœur <strong>du</strong> dragon s'étendentpaisiblement entre les provinces <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Dragon et celles <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix. C'est icique se situait le territoire <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent.Il y avait alors deux petites bourgades sousla responsabilité de la famille Chuda. <strong>La</strong> plusimportante s'étendait au pied des murailles deSiro Chuda, était le berceau de l'école de shugenja<strong>du</strong> Clan et se nommait tout simplementChuda Mura. L'école jouxtait une bibliothèque,reconnue comme étant l'une des plusfournies en matière de parchemins sur lamagie, et particulièrement la magie <strong>du</strong> sang.On y trouvait en effet nombre de copies destextes les plus célèbres <strong>du</strong> genre, prêtées parles Clans <strong>du</strong> Crabe et <strong>du</strong> Phénix. Un templeconsacré au Sept Fortunes offrait paix et plénitudeaux shugenja et moines de passage avantqu'ils ne repartent en voyage.L'autre village était situé plus au sud et ilétait le centre des échanges <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Serpent. Une route entretenue par les habitantsheimin menait en effet vers les terres <strong>du</strong> Clande la Grue et permettait à des caravanes marchandesde venir approvisionner le Clan <strong>du</strong>Serpent.<strong>Les</strong> terres <strong>du</strong> Clan, bien que situées très aunord de l'Empire, bénéficiaient toutefois d'untemps clément. En effet, les plaines <strong>du</strong> cœur<strong>du</strong> dragon s'étendaient au creux d'une valléeentourée des grandes montagnes de la grandemuraille <strong>du</strong> nord, ce qui leur permettait d'êtreprotégées des tempêtes les plus violentes.Toutefois, l'hiver y était très rigoureux et l'été79


plutôt court.<strong>Les</strong> champs entourant les deux villages nepro<strong>du</strong>isaient pas beaucoup de riz, aussi le Clan<strong>du</strong> Serpent était-il obligé de faire importer sanourriture depuis les champs des Clans de laGrue et <strong>du</strong> Phénix.Après les Cinq Nuits de la Honte, les plaines<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent acquirent une sinistreréputation. <strong>De</strong>s vents violents les balaient enpermanence, et la voix des kansen résonneencore au plus profond des ténèbres. Le paysagesinistré de ces plaines fait que les voyageursles évitent au maximum.Famille, Ecole et Techniques :Famille Chuda : <strong>Les</strong> membres de la familleChuda sont de puissants mais discrets shugenja,traquant les pratiquants de la maho partoutoù ils se cachent, se battant sans relâche contrela souillure des éléments et dédiant leur vieà protéger l'Empire contre une corruptioninterne.Bonus : Volonté + 1Ecole de shugenja de la famille Chuda :“<strong>La</strong>issez leurs regards glisser sur vous sansqu'ils se souviennent de votre visage. Vousserez visible, tout en restant invisible. Alorsseulement, votre coup donnera la mort.”- Chuda YoharuL'école de shugenja <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpentmet particulièrement l'accent sur la pureté dela magie des kami, par opposition à la corruptioninhérente à la pratique de la magie <strong>du</strong>sang. Bien que prêtres des Fortunes commetous les shugenja, ceux de la famille Chudasont avant tout des magistrats et des enquêteursdévoués.Bonus : Perception + 1Rang d'Honneur de départ : 2.0Compétences : Calligraphie, Connaissance :maho 2, Enquête, Kenjutsu, Méditation et unecompétence valorisante ou de bugei au choixEquipement : Katana, wakizashi, kimono,sacoche à parchemins, nécessaire de calligraphie,pendentif de jade, 2 kokuSorts de départ :Sensation, Communion et Invocation, troissorts de la Terre, deux sorts <strong>du</strong> Feu et un sortde l'Air. <strong>Les</strong> shugenja de la famille Chudan'ont ni affinité ni déficience. En revanche, ilsbénéficient d'une augmentation gratuite surtous leurs sorts de la Terre.NB : Etant donné leurs relations avec les Clans<strong>du</strong> Crabe et <strong>du</strong> Phénix, les samurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Serpent peuvent prendre l'avantage Ecole différentepour 2 PP au lieu de 3 afin de suivre lesenseignements des familles Kuni ou Isawa.Nouveaux sorts :Bénédiction <strong>du</strong> Jade ( Terre)Niveau de Maîtrise : 2Durée : (Rang de Maîtrise <strong>du</strong> shugenja) toursZone d'effet : une ciblePortée : 10 mètresEn appelant sur une cible (qui peut être luimême)la bénédiction des esprits de la Terre, leshugenja fait briller celle-ci d'une lueur verte àla pureté aveuglante. Tout être corrompu(ayant donc au moins un point de Souillure)voyant cette lumière est pris d'une profondeterreur. Il lui faut réussir un jet de Volontécontre un ND égal à (Terre x 5) de la cible (+5 par augmentation prise sur le lancer <strong>du</strong> sort)sous peine de voir ses jets ré<strong>du</strong>its de 2 dés tantqu'il sera confronté à la lumière.<strong>La</strong> Lumière contre les Ténèbres (Feu)Niveau de Maîtrise : 3Durée : une heureZone d'effet : le shugenjaPortée : le shugenjaEn s'entourant d'esprits <strong>du</strong> Feu belliqueux,le shugenja se forge une armure contre la puissancedes ténèbres. Tout sort de maho le prenantpour cible verrait son ND augmenter de(rang de Feu <strong>du</strong> shugenja x 5) (+ 5 par augmentationprise sur le lancer <strong>du</strong> sort).Murmures de la Pureté (Air)Niveau de Maîtrise : 4Durée : instantanéeZone d'effet : une ciblePortée : 25 mètresCe sort permet au shugenja d'envoyer desesprits de l'Air sonder la pureté de l'âme d'unecible. Ainsi, il peut immédiatement savoir sicelle-ci est corrompue (et a donc au moins unpoint de Souillure). <strong>De</strong>ux augmentations permettentde savoir de combien de Rang deSouillure la cible est nantie.Le daisho ancestral <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> SerpentCréés par le Clan <strong>du</strong> Phénix à l'intention deChuda Yoharu, les sabres magiques <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Serpent furent forgés par un shugenja promet-80


teur nommé Isawa Asahina. Porté par tous lesdaimyo <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent, ce daisho disparutaprès les Cinq Nuits de la Honte et personnene sait ce qu'il est devenu.JadokuLe katana <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent est un sabremagnifique, à la lame décorée de serpentsentrelacés. Sa garde est entourée d'une soieverte et violette, couleur <strong>du</strong> Clan.Le porteur de Jadoku est protégé par la vigilanceincessante de l'esprit <strong>du</strong> sabre. Ainsi, ilne peut jamais être surpris, prenant toujoursconscience au dernier moment <strong>du</strong> danger quile menace grâce au sifflementémis par le katana.Ainsi, en cas d'embuscadeou autre attaque surprise,le porteur de Jadoku a toujoursdroit à un jet d'initiativeet son ND pour êtretouché ne tombe jamais à(5 + armure).Désavantages : Impétueux, Malédiction deBenten, Obnubilé (trouver de nouveaux sortspour vaincre la maho)Compétences : Calligraphie 6, Chasse 5,Connaissance : maho 8, Connaissance :Outremonde 6, Défense 4, Enquête 6,Intimidation 5, Kenjutsu 4, Méditation 5,Recherche 4, Recherche des sorts 6, Shintao 3,Théologie 4Honneur : 2.4Gloire : 5.2<strong>De</strong>scription : Choro ressemble à n'importequel membre de son Clan : il est taciturne, discretet peu bavard. Homme à la carrure étonnantepour un shugenja, il affiche en perma-KikoruLe wakizashi <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Serpent possède unegarde en forme de tête deserpent et sa lame est d'unbleu sombre abyssal.Le porteur de Kikorupeut se mouvoir aussi discrètementet souplementqu'un serpent. Il bénéficieainsi d'un bonus de 2g2 àtous ses jets de Discrétion.Personnalités <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> SerpentChuda Choro (345 -402)En l'an 380Feu 4Air 3Eau 3Terre 5Vide 4Ecole / Rang : shugenjaChuda / 5Avantages : Calme, Forcede la Terre (rang 2), Statutsocial (daimyo <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Serpent), Trompe-la-mort81


nence une expression distante qui peut parfoispasser pour <strong>du</strong> mépris. Ses rides sont profondeset marquées et elles accroissent encore larudesse de son visage buriné.Historique : Petit-fils <strong>du</strong> fondateur <strong>du</strong> Clan,Choro devint daimyo à 22 ans, quand son pèredécida de se retirer. Elève émérite de l'école deshugenja de la famille Chuda, Choro eut <strong>du</strong>mal à se familiariser avec les responsabilitésde sa charge. Aussi s'entoura t'il de nombreuxconseillers afin de le décharger de l'essentieldes tâches pendant que lui se chargeait de cequi était important à ses yeux : la magie.En effet, si Choro se montra un enquêteurdoué et un escrimeur de talent, son seul centred'intérêt était la magie, théorique et pratique. Ilfut ainsi l'un des plus grands experts en mahode son temps, et il écrivit un volume considérablede considérations sur le sujet. Il faisaitcopier le résultat de ses études par des scribeset envoyait les copies aux familles Isawa etKuni, afin d'être sûr que son savoir ne risquaitpas de disparaître. Ses écrits firent vite le tourde <strong>Rokugan</strong> et tous ceux qui luttaient contre lacorruption et la Souillure en voulurent unecopie afin d'être le mieux préparés possible àleur mission. Toutefois, en raison de la nécessairediscrétion dont devait faire preuve leClan <strong>du</strong> Serpent, Choro n'était jamais citécomme l'auteur de ces écrits, dont la paternitéétait attribuée alors à un quelconque shugenjade la famille Isawa.Choro fut également un grand théoriciende la magie des éléments. Il mit au point<strong>du</strong>rant sa vie de nombreux sorts, la plupart utilisésdans le cadre de la lutte contrel'Outremonde. Comme pour ses études sur lamaho, il partageait ses connaissances avec leplus de monde possible, soucieux que chacunprenne conscience que la lutte contre la mahoet ses pratiquants était une priorité absoluepour l'Empire d'Emeraude. Mais évidemment,ses trouvailles étaient une fois de plus répan<strong>du</strong>esau nom <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix, afin que lerôle <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent n'apparaisse jamais àla lumière.A la fin de sa vie, il avait laissé une sommeextraordinaire de travaux sur la magie : étudesthéoriques, nouveaux sorts, considérationsdiverses. Hélas, la majeure partie de ces travauxfut détruite lorsque le Clan <strong>du</strong> Serpentsombra et fut exterminé…<strong>De</strong>stin : Aux alentours de l'an 390, Chorotomba gravement malade. Son corps s'affaiblitterriblement et il passa plus de dix années desa vie alité, affaibli, diminué. Personne ne sutd'où venait cette maladie, mais la plupart desérudits pense qu'elle avait un lien avec la malédictionproférée à l'encontre <strong>du</strong> fondateur dela famille Chuda… <strong>La</strong> mort de Choro, en l'an402, fut le déclencheur de la corruption <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Serpent.L'opinion des autres Clans :“<strong>De</strong> fidèles alliés dans la lutte contre leSombre Seigneur. Leur humilité est toute à leurhonneur.”- Kuni Juriken“<strong>La</strong> connaissance est une arme à doubletranchant. Que la famille Chuda prenne gardeà ne pas se couper.”- Agasha Osuga“<strong>De</strong>s paysans cultivant une terre glacée.Quel intérêt ?”- Doji Kei“Un Clan mineur de plus parmi les autres.Leur éloignement ne facilite pas les relations.”- Ikoma Masaru“Ils remplissent une mission indispensable,cachés dans l'ombre. L'Empire n'imaginemême pas ce qu'il doit déjà à ces hommes.”- Asako Ryuga“Ils portent aussi un masque, mais quecachent-ils derrière ?”- Yogo Shumizen“Leur voie est celle des kami et de la pureté.Puissent-ils toujours s'en rappeler.”- Shoku, Acolyte <strong>du</strong> Feu82


Au début <strong>du</strong> Vème siècle, un certain nombrede réfugiés <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Renard, alliés à la milice<strong>du</strong> Shinsen-gumi, permirent de repousser l'assautd'une horde de ronin et d'éviter l'assassinatde Doji Raigu, le daimyo <strong>du</strong> Clan de la Grue etprincipal leader de la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.Ils constituèrent, avec l'autorisation <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>, le Clan <strong>du</strong> Loup. Celui-ci devint lebras armé de l'Alliance tripartite et reçut commemission de traquer tous les rebelles au régime,particulièrement les ronin et les Jinkon kishi.Création<strong>La</strong> Voie <strong>du</strong> LoupA cette époque, en l'an 419, au nord deMura Sabishii Toshi - la cité des rives abandonnées-, se dressait une petite bourgade danslaquelle était venue s'installer une vingtaine demembre de la famille Kitsune, que le Clan <strong>du</strong>Lion avait forcé à quitter leur terre ancestraleannexée. Ces samurai avaient pris la ville sousleur protection, avec la bénédiction <strong>du</strong> Clan dela Grue, repoussant les brigands et autres roninmal intentionnés des environs.Un jour, alors que Dame Amaterasu apparaissaità l'horizon, un bruit de galop se fitentendre au loin et une horde de brigands, quel'on pense affiliée aux Jinkon kishi, chargèrentles murs d'enceinte de la ville. Ces hors-la-loiavaient eu connaissance de la visite en ville,pour affaires, de Doji Raigu et espéraient saisirl'opportunité folle de l'assassiner. C'était sanscompter sur les efforts des hommes d'arme présentsdans la petite ville, qui organisèrent rapidementla défense <strong>du</strong> seigneur Doji et des habitationsalentours. Sous les ordres de Raigu, leschasseurs <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Renard et les rares miliciens<strong>du</strong> Shinsen-gumi présents quittèrent laville afin d'aller chercher des renforts, pendantque lui-même restait dans l'enceinte, entouré desa garde rapprochée. Un seul chasseur, le plusjeune, <strong>du</strong> nom de Kitsune Tuke, partit en directionde la cité des rives abandonnées le plusrapidement qu'il pouvait, alors que les autresmettaient en place une tactique de guérilla pourdéstabiliser les envahisseurs afin que la ville nesoit pas prise avant l'arrivée de renforts. <strong>La</strong>seule raison pour laquelle Doji Raigu leur avaitordonné de quitter la ville était que, sans samuraipour les protéger, les habitants heiminseraient plus âpres à se défendre, se croyantlivrés à eux-mêmes. C'était une tactique dangereuse,presque insensée lorsque l'on connaît lapopularité dont bénéficiaient les Jinkon kishiauprès des petites classes de l'Empire, mais ledaimyo <strong>du</strong> Clan de la Grue n'avait pas d'autrechoix que de tenter ce pari fou. Sa trop grandeconfiance en lui l'avait poussé à négliger le secretde son voyage d'affaire ainsi que l'organisationde sa protection. <strong>Les</strong> assaillants étaient trèsbien préparés et leurs effectifs étaient au moinstrois fois supérieurs, ce qui mettait toutes leschances de leur côté avant le coup de pokerimprobable de Raigu.Lorsque les secours arrivèrent deux joursplus tard, la ville n'était toujours pas tombée,grâce à la vaillance de ses habitants et au harcèlementdes chasseurs <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Renard etdes miliciens <strong>du</strong> Shinsen-gumi - menés par uncertain Bayushi Junzen - qui avaient subi delourdes pertes. Lors de la bataille finale quipermit de repousser les brigands, les défenseurssamurai se battirent avec une férocitéincroyable, telle une meute de loups à la curée.Seuls trois d'entre eux, dont Junzen, survécurentà ce siège. Le plus vieux, approchant dela retraite, devint moine, avec l'aval de son seigneur,au sanctuaire de Dame Doji situé sur lesruines fumantes de Shiro Giji (où se trouve ledojo secret de l'Ombre de la Montagne). Ledestin de Bayushi Junzen était déjà déterminé,en tant que membre de la haute noblesse deson Clan. Le dernier survivant, Kakita Saito,officier de la milice <strong>du</strong> Shinsen-gumi, reçut dela part de Doji Raigu l'honneur de fonder sapropre lignée et son propre Clan. Ce fut la premièreet unique fois qu'un Clan mineur fut créésans l'approbation de l'Empereur.Saito choisit le nom de Ookami et le mon<strong>du</strong> Loup, en hommage à la tactique de meuteen chasse utilisée par les chasseurs de lafamille Kitsune pour contrer la horde de brigands.<strong>Les</strong> premiers membres <strong>du</strong> Clan furent83


les rares survivants de la famille Kitsune, dontle jeune Tuke, et <strong>du</strong> Shinsen-gumi qui avaientparticipé à cette glorieuse bataille.HistoireLe Clan <strong>du</strong> Loup ne mit pas longtemps àréaliser son premier coup d'éclat. Grâce à sonréseau de renseignement et d'espions, OokamiSaito put déterminer la localisation de la pireennemie <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, la rebelle Mochihime.Faisant appel à l'élite de son Clan et à un détachementspécial <strong>du</strong> Shinsen-gumi commandépar Daidoji Tsubasa, il partit l'appréhender.Encerclée et isolée, Mochihime se battitvaillamment et abattit plus de vingt bushi.Mais elle finit par succomber sous le nombreet fut capturée. C'est ainsi qu'en l'année 425 <strong>du</strong>calendrier d'Isawa, le symbole de la résistanceau <strong>Gozoku</strong> fut exécuté à Otosan Uchi, en placepublique afin de marquer les esprits.Suite à cette arrestation, les Jinkon kishifurent un temps désorganisés, devenant uneproie facile pour le Clan <strong>du</strong> Loup. <strong>De</strong> nombreusesexécutions de rebelles eurent lieu jusqu'àce qu'Isamashi, nouveau leader des ronin,adopte une tactique de discrétion. <strong>Les</strong> Jinkonkishi se fondirent dans l'ombre et le Clan <strong>du</strong>Loup pensa avoir détruit l'organisation.Cette apparente tranquillité ne <strong>du</strong>ra pas.<strong>Les</strong> Jinkon kishi se réorganisèrent et mirentsur pied de nouveaux actes terroristes. On leurimputa ainsi l'incendie de Bakufu qui coûta lavie de Doji Raigu. Puis les premiers gaijinarrivèrent à <strong>Rokugan</strong>, et le Clan <strong>du</strong> Loup reçutpour mission de protéger (et de surveiller) certainsdes étrangers les plus influents. C'est égalementà cette période qu'une nouvelle épinedans le pied <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> naquit : le TeikokuJunketsu, la faction ultra loyaliste de la familleMatsu… Une fois de plus, le Clan <strong>du</strong> Loup <strong>du</strong>tunir ses efforts à ceux <strong>du</strong> Shinsen-gumi pourcontrer cette nouvelle menace.Dès l'an 459, le Clan <strong>du</strong> Loup connut unâge d'or. Tout d'abord, lors d'une importantebataille sur les terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix,Saito affronta et vainquit Isamashi, décapitantainsi les Jinkon kishi. Mortellement blessélui aussi, le daimyo <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup renditl'âme peu après, laissant les rênes <strong>du</strong> Clanà son fils, Ookami Shishio, un proche deBayushi Junzen. C'est d'ailleurs à cetteépoque que Bayushi Junzen devint réellementl'homme fort <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, profitant des révoltesmonastiques et paysannes pour instaurerson règne de terreur. Le Clan <strong>du</strong> Loup sedressa toujours à ses côtés, semant mort etpeur dans son sillage.Cette période faste <strong>du</strong>ra jusqu'à la restaurationimpériale et la chute finale <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.<strong>De</strong>stinée<strong>De</strong> nos jours, le Clan <strong>du</strong> Loup a totalementdisparu. Sa chute survint au même moment quecelle de la souveraineté <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. L'ImpératriceHantei Yugozohime exigea la dissolution <strong>du</strong> Clanpeu après sa montée sur le trône, en l'an 475.Symbole de la toute-puissance de Doji Raigu etdes principaux opposants au régime impérial, leClan <strong>du</strong> Loup n'avait aucun espoir de pouvoir plaidersa cause. Ironie <strong>du</strong> sort, ses anciens membresdevinrent des ronin, les mêmes qu'ils chassaientjadis. Mais quand Bayushi Junzen, un ami de longuedate <strong>du</strong> Clan, vint leur demander de l'aide,aucun d'entre eux n'hésita et tous furent acceptésdans la grande armée destinée à renverser le pouvoirencore fragile de l'Impératrice. Tous oupresque périrent lors de la Bataille de l'Heure <strong>du</strong>Loup, sur les rives <strong>du</strong> lac étincelant. En 476, ladissolution administrative <strong>du</strong> Clan fut prononcéeet les archives impériales modifiées, afin quel'existence même <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup soit effacée.Aujourd'hui, rares sont les personnes en ayantenten<strong>du</strong> parler. Seul reste le dojo de l'Ombre de laMontagne et ses chiens de meute, dernier vestiged'un savoir désormais oublié…MissionLe Clan <strong>du</strong> Loup reçut comme mission <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong> la traque et l'éradication de toute forme debanditisme de grands chemins à <strong>Rokugan</strong> - essentiellementles ronin affiliés au Jinkon Kishi, biensûr - afin que la sécurité revienne sur les terres del'Empire. Le Clan <strong>du</strong> Loup devint ainsi le secondbras armé <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. Là où le Shinsen-gumi faisaitrégner une loi forte et <strong>du</strong>re au sein des territoiresdes Clans, le Clan <strong>du</strong> Loup se chargeait d'anéantirles rebelles dissimulés sous l'identité deronin.Pour remplir ses missions, le Clan <strong>du</strong> Louprecruta des bushi puissants et fidèles, imprégnésde l'idéologie de son daimyo, et il se dota d'un servicede renseignements très performant. On ditque les shugenja de la famille Kitsune lui offrirent,à cette occasion, deux miroirs identiques qui permettaientde se transmettre des messages de l'un àl'autre.Avec le temps, Doji Raigu vit dans la familleOokami le moyen d'utiliser au grand jour certainséléments de l'unité d'élite de la famille Daidoji,84


sans pour autant compromettre le secret qui l'entourait.Ainsi, peu à peu, grâce à l'aide complice <strong>du</strong>vieux compagnon de Saito, l'armée <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Loup se vit renforcée par plusieurs chiens demeute de la famille Daidoji qui, pour l'occasion,s'affilièrent à la famille Ookami.Mais le rôle peut-être le plus marquant quejoua le Clan <strong>du</strong> Loup fut d'être un symbole.Premier Clan mineur créé sans l'aval del'Empereur, sur la seule volonté de Doji Raigu, sonascension était ainsi destinée à marquer les espritsde chacun, à faire comprendre définitivement àqui appartenait désormais le pouvoir à <strong>Rokugan</strong>.<strong>Les</strong> terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> LoupSaito et son Clan reçurent comme fief la villeoù s'était déroulée la bataille, ainsi que les terresattenantes. Rebâtie, nantie d'une importante forteresseen son sein, la ville fut rebaptisée OokamiToshi, la cité <strong>du</strong> loup. Elle devint un important lieustratégique.Le palais <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup fut bâti en peu enretrait de la ville. Plus forteresse que demeureluxueuse, il était le symbole de la vigilance <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>, un signal fort envoyé aux diverses <strong>factions</strong>rebelles. Shiro Ookami était un imposantchâteau, dont les cinq premiers étages étaient faitsde pierre, solides et inébranlables. A l'intérieur dela bâtisse, de très nombreux dojo et aires d'entraînementpermettaient aux bushi Ookami et Daidojid'entretenir leurs talents de guerriers et de chasseurs.Dans les tréfonds <strong>du</strong> palais se trouvaient lesgeôles et salles de torture, destinées à rompre lavolonté des rebelles et à leur arracher des informationssur leurs plans.Très vite après l'installation <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup,Ookami Toshi passa <strong>du</strong> statut de petite bourgadetranquille à celui de ville très prospère. En effet, denombreux marchands désirant protéger leursrichesses des pillages vinrent s'y installer, faisantde la cité un important comptoir commercial. Undes plus importants bureaux <strong>du</strong> Shinsen-gumi futconstruit au centre de la ville, entouré par lesambassades des trois Clans de l'Alliance ainsi quepar celle, plus modeste, <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Renard.L'enceinte autour de la ville fut renforcée afinde prévenir de nouvelles attaques. En souvenir dela résistance des heimin <strong>du</strong>rant le siège, il fut décidéque chaque homme valide de la cité servirait<strong>du</strong>rant un mois par an comme ashigaru. Durantcette période, il recevait un entraînement de guerrier,apprenant à manier le yari et le yumi. Ses missionsconsistaient principalement à patrouiller et àservir de messager. Sa paie était <strong>du</strong>rant cette périodele double <strong>du</strong> salaire qu'il percevait en tant quecivil. Cette mesure fut très populaire, les heiminayant enfin l'impression que les autorités del'Empire s'intéressaient à leur sécurité et bien-être.Cela permit à Ookami Toshi de devenir la ville laplus sécurisée de tout l'Empire, une des rares ausein de laquelle les Jinkon kishi et même lesMetsuke ne purent s'infiltrer.Etonnement, même après la chute <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>,la cité continua à porter le même nom. Récupéréepar le Clan de la Grue, elle resta telle qu'elle étaità l'époque, une ville commerciale, bien protégée etabritant les miroirs jadis offerts par le Clan <strong>du</strong>Renard.Famille, Ecole et Techniques :Famille Ookami : <strong>Les</strong> membres de la familleOokami sont de féroces guerriers, arpentant lesterres impériales comme des loups leur domainede chasse, à la recherche des hors-la-loi afinde rendre justice au nom de l'Empire - et <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>.Bonus : Agilité +1Ecole de bushi de la famille Ookami :Cette école de bushi met l'accent sur le travailen équipe, en meute diront les détracteurs<strong>du</strong> Clan. Chaque bushi doit être sûr de pouvoircompter sur ses compagnons, et il doit faire ensorte que ses compagnons puissant pleinementcompter sur lui.Bonus : Perception +1Rang d'Honneur de départ : 1.5Compétences : Art de la Guerre, Chasse,Connaissance : ronin, Défense, Equitation,85


Kenjutsu, YarijutsuEquipement : Katana, wakisashi, arc + 20 flèchesau choix, armure légère, casque, kimono,3 koku, une monture et 2 armes au choixTechniques :Rang 1 : <strong>La</strong> Voie <strong>du</strong> Loup<strong>Les</strong> bushi de la famille Ookami combattenten groupe, comme les loups chassent enmeute, en comptant les uns sur les autres. Cesbushi ajoutent au résultat de leur jet d'attaqueun bonus égal au nombre d'alliés qu'ils ontdans le combat. Ce bonus ne peut pas dépasserla somme de leur Rang de Maîtrise + (Art dela guerre / 2). On considère comme alliés toussamurai se battant pour la même cause.Rang 2 : L'Instinct <strong>du</strong> ChasseurTel le loup, le bushi Ookami est un chasseurqui ne se fatigue jamais. Lorsqu'il effectueun jet de Perception dans le but de traquerune proie (Enquête, Chasse…), il bénéficie deRang de Maîtrise augmentations gratuites.Rang 3 : Le Hurlement <strong>du</strong> LoupLe cri de guerre des Ookami est tel le hurlementdes loups à la pleine lune, remplissant leshommes de peur. Toute personne ennemie <strong>du</strong>bushi qui entend ce hurlement doit réussir un jetde Volonté contre un ND de 20 sous peine deperdre sa prochaine action. L'utilisation de ce cride guerre compte pour une action.Personnalités <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> LoupOokami Saito (402 - 459)En l'an 445Feu 4 (Agilité 5)Air 3 (Réflexes 4)Eau 5Terre 4Vide 3Ecole / Rang : milicien Shinsen-gumi / 1 ;bushi Ookami / 5Avantages : Alter ego (Bayushi Junzen),Connaissance <strong>du</strong> terrain (routes de <strong>Rokugan</strong>),Rapide, Statut social (daimyo <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Loup)Désavantages : Ennemi juré (Jinkon kishi),Malchanceux (1 rang)Compétences : Art de la Guerre 5, Athlétisme4, Chasse 6, Connaissance : Jinkon kishi 5,Défense 4, Discrétion 5, Enquête 5, Iaijutsu 3,Intimidation 7, Kenjutsu 6, Yarijutsu 4Honneur : 2.7Gloire : 6.5<strong>De</strong>scription : <strong>Les</strong> traits fins <strong>du</strong> jeune milicienzélé <strong>du</strong> Shinsen-gumi se sont depuis longtempseffacés sous la <strong>du</strong>reté <strong>du</strong> visage <strong>du</strong> chefde la meute des Loups. Saito est un hommegrand et fin, presque longiligne, dont le corpssemble ten<strong>du</strong> comme un arc. Son regard a l'acuitéde celui <strong>du</strong> prédateur et son air sévère luiRang 4 : Griffes et CrocsLe bushi Ookami est désormais capable deporter deux attaques par tour.Rang 5 : <strong>Les</strong> Crocs <strong>du</strong> Loup<strong>Les</strong> loups en chasse mordent leurs proiesde façon très précise, de manière à trancher lestendons et à faire s'effondrer leurs proies. <strong>Les</strong>bushi Ookami ayant atteint ce rang peuventeux aussi porter des coups très précis, augmentantainsi les dégâts occasionnés. Ils peuventdépenser un point de Vide pour rajouter0g1 à leur jet de dommage. Cette techniquen'est utilisable qu'une fois par tour.NB : Vu leurs relations avec le dojo del'Ombre de la Montagne, les membres <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Loup peuvent apprendre des techniques deschiens de meute de la famille Daidoji en prenantl'avantage Ecoles multiples pour 4 PP aulieu des 6 normalement <strong>du</strong>s. Encore aujourd'-hui, il se peut que certains sensei <strong>du</strong> dojoconnaissent des bribes de connaissance sur lestechniques de la famille Ookami.86


assure respect et attention de la part de sesinterlocuteurs.Historique : Né dans une branche modeste dela famille Kakita, Saito sut mettre à profit sonrelatif talent au sabre et son total dévouementà la cause de son Clan pour intégrer l'académiedes miliciens <strong>du</strong> Shinsen-gumi dès son gempukku.<strong>De</strong>venu un jeune officier au service <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>, il s'illustra dans diverses missions ausein des territoires des Clans. Son zèle et sondon pour l'investigation le firent remarquer parses supérieurs, qui décidèrent de l'intégrer àl'escadron de miliciens chargés de la protectionde Doji Raigu.C'est ainsi que le jeune Saito se retrouvaimpliqué au cœur des évènements qui donnèrentnaissance au Clan <strong>du</strong> Loup et à la villed'Ookami Toshi. Lors de l'attaque de la citédans laquelle s'était ren<strong>du</strong> Raigu par des ronin,Saito mit au point avec les chasseurs <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Renard une tactique de guérilla afin d'affaiblirles rebelles sans avoir à livrer une batailledécisive. Grâce à des alliés comme le sauvageBayushi Junzen ou le calme Daidoji Majiri, ilmit sur pied des raids particulièrement meurtriersqui ralentirent grandement la prise de laville par les ronin. Et quand enfin les renfortsarrivèrent et que tout danger fut écarté, Saitoétait parmi les survivants, épuisé et blessé maisfier d'avoir accompli son devoir jusqu'au bout.Afin de le récompenser de son dévouement,Raigu lui donna l'autorisation de fonder safamille et son Clan. Rassemblant autour de lui leschasseurs survivants de la bataille, Saito choisitle nom de Ookami et brandit le mon <strong>du</strong> Loup.<strong>La</strong> plus grande qualité de Saito était desavoir déléguer les responsabilités au mieux.Grâce aux chasseurs et aux miliciens qu'ilavait recrutés, il mit sur pied une force detraque et de frappe efficace, dédiée à la chassedes rebelles et des ronin. En confiant les caissesde son Clan aux marchands heimin de laville, il permit à Ookami Toshi de devenir unebourgade plus que prospère, attirant de nombreuxinvestisseurs grâce à ses conditions desécurité optimales. Enfin, en permettant auxquelques ashigaru survivants de la bataille derejoindre le Clan <strong>du</strong> Loup, il créa le système deconscription annuelle des heimin qui remportaun franc succès auprès <strong>du</strong> peuple de la région.Durant les nombreuses années que <strong>du</strong>rason règne à la tête <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup, il fit sontravail de son mieux, croyant en la légitimité<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> dans son rôle de dirigeant del'Empire. Son premier succès eut lieu lorsqu'ildirigea l'escadron qui procéda à l'arrestation dela chef rebelle Mochihime, et il fut suivi debien d'autres.<strong>De</strong>stin : En l'an 459, Saito mena son Clan à labataille sur les terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix, contrele plus important rassemblement de rebellesjamais vu. <strong>Les</strong> affrontements furent sanglantset au milieu <strong>du</strong> champ de bataille, Saitose mesura à Isamashi, successeur deMochihime à la tête des Jinkon kishi. <strong>Les</strong>deux hommes étaient des guerriers expérimentés,compensant leur âge avancé par uneexpérience incomparable. Leur <strong>du</strong>el se résoluten un assaut : Isamashi périt sur le coup etSaito, mortellement blessé, rendit l'âmequelques instants plus tard. Ainsi, le premierdaimyo <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Loup n'assista pas à ladéchéance de sa lignée lors de la restaurationimpériale.L'opinion des autres Clans :“Le jouet <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> ? <strong>De</strong> bons guerriers,trop cruels.”- Hida Tadaka“Peut-on appeler Clan un rassemblementd'affamés de viande et de gloire ?”- Togashi Toryu“<strong>De</strong>s alliés de poids dans la lutte contre lestraîtres et les rebelles.”- Daidoji Tsubasa“En plus d'être une insulte au Fils <strong>du</strong> Ciel, ceClan ne possède aucun honneur, aucune diginité.”- Mastu Akemi“Ils remplissent leur fonction. Mais je ne suispas sûr d'avoir un jour envie d'un tel chien foucomme yojimbo…”- Isawa Itaga“<strong>De</strong>s fauves comme je les aime : brutaux,décidés et disciplinés.”- Bayushi Junzen“Ces chiens <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> sont le symbole detout ce contre quoi nous luttons, au nom del'Empereur !”- Isamashi87


<strong>La</strong> Voie <strong>du</strong> SanglierSi l'existence <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Sanglier futbrève, son histoire n'en fut pas moins riche etinstructive, emplie d'enseignements quel'Empire ne devrait jamais oublier.Clan de mineurs et de forgerons issu <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Crabe, on dit de lui que sa chute futcausée par son orgueil et son refus de se plierà la volonté de l'Empereur. Comme souventdans l'histoire de <strong>Rokugan</strong>, la vérité est touteautre…CréationEn l'an 388, alors que le Clan <strong>du</strong> Crabeavait passé les plus <strong>du</strong>res épreuves - la sécheresseet l'attaque de l'oni no usu -, il cherchaità se renforcer afin d'être à même de faire faceà de nouvelles menaces.A l'ouest de ses terres se trouvaient lesmontagnes <strong>du</strong> crépuscule, une chaîne réputéeimpraticable, dangereuse, longue successionde ravins et d'à-pics. Mais au cœur de cesmontagnes se trouvaient de vastes gisementsde fer et de jade. Le Champion <strong>du</strong> Clan, HidaIchido, décida de monter une expédition afind'aller établir un avant-poste et de prendre possessiondes richesses de ces montagnes.L'expédition fut composée de nombreuxsamurai, accompagnés de leurs serviteurs heiminet eta. Bien que leur progression fût difficileau début, ils finirent par établir une minepro<strong>du</strong>ctive, et élevèrent plusieurs hautes toursde garde. Dès le début de l'exploitation de lamine, jade et métal affluèrent, ce qui fit lasatisfaction <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe qui se servit deces précieuses denrées pour renforcer sesdéfenses et créer des armes.Mais à peine quelques mois après l'installationde la délégation de mineurs, un puissanttremblement de terre fit vaciller les montagnes<strong>du</strong> crépuscule. Le camp de l'expédition disparutsous des tonnes de pierre et les diversespasses de la chaîne montagneuse devinrentimpraticables. Sans nouvelle de sa délégation,le Clan <strong>du</strong> Crabe la crut détruite, ses membresmorts écrasés sous les pierres et les gravats.Puis le Clan <strong>du</strong> Crabe <strong>du</strong>t tourner sonattention ailleurs : la guerre avec le Clan de laGrue éclata et mobilisa toutes ses ressources.Avec la fin de ce conflit, le Clan <strong>du</strong> Crabe héritad'une nouvelle famille, celle des Yasuki, etde nouvelles terres fertiles dans la province deKenkai Hanto. Ses ressources s'accrurentgrâce à ces deux nouveaux éléments et rapidement,la délégation de mineurs fut oubliée…Ce n'est que plus de cinquante ans plus tardque l'on vit une troupe de fiers samurai descendredes contreforts des montagnes <strong>du</strong> crépuscule.Leurs serviteurs transportaient dansde grands chariots plus de trois tonnes de jadeet de minerai. Ils marchèrent jusqu'à OtosanUchi, ne daignant pas répondre aux questionsdes ambassadeurs des Clans <strong>du</strong> Crabe et <strong>du</strong>Scorpion. Finalement, ils déposèrent le fruit deleur labeur au pied même de l'Empereur,Hantei Kusada.“Notre Clan nous a oublié, clamèrent-ils.Le Clan <strong>du</strong> Crabe nous a abandonnés à la mortau cœur de l'hiver glacé et des pics désertiquesdes montagnes <strong>du</strong> crépuscule. Ce n'est que parnotre volonté que nous sommes parvenus àsurvivre. C'est pourquoi, Fils <strong>du</strong> Ciel, nousvous apportons les richesses de ces terres désormaisprospères, ces terres qui sont les vôtreset non pas celles <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe.”Dans sa sagesse, l'Empereur réfléchit avantde répondre et demanda :”M'offrez vous cecien paiement de ces terres ?”Bien évidemment, nul samurai ne possèdeles terres sur lesquelles il vit. Toute la terreappartient à l'Empereur seul. <strong>Les</strong> Clansadministrent chacun leur territoire sur ordrede l'Empereur, et non pas parce que ces terressont leurs. Ainsi, celui qui semblait êtrele chef de ces samurai oubliés s'inclina etrépondit :”Non, votre majesté impériale,nous nous sommes fait mal comprendre. Cesminerais vous reviennent, non pas commeprésents ou moyen de vous soudoyer, maisen paiement des impôts <strong>du</strong>s pour avoir vécudans vos montagnes pendant plus de cinquanteans.”Hantei Kusada, surpris d'entendre un discourssi audacieux et si sage de la part <strong>du</strong>samurai, eut un large sourire :”Qu'il en soitdonc ainsi. Retournez sur vos terres. Vousporterez désormais le nom de Heichi, les fortset les en<strong>du</strong>rants, car votre peuple est sansdoute celui qui mérite le plus de le porter à<strong>Rokugan</strong>. Portez aussi ce mon avec vous, etpuisse l'esprit <strong>du</strong> Sanglier vous donner forceet persévérance quand la morsure de l'hiver88


s'abattra sur vous.”Ainsi fut fondé le Clan <strong>du</strong>Sanglier en l'an 447.HistoireGrâce à leur reconnaissance publique, lesmembres <strong>du</strong> Clans <strong>du</strong> Sanglier purent se faireconnaître des autres Clans et rétablir des voiescommerciales et diplomatiques. <strong>De</strong>s échangeseurent lieu, des contacts se nouèrent. Grâce àtout cela, les terres <strong>du</strong> Clan nouveau-né virentfleurir plusieurs petits villages et la modesteforteresse qui en abritait les samurai put sedévelopper et se renforcer jusqu'à devenir uneimpressionnante bâtisse.Avec les moyens mis à leur disposition, lesmineurs de la famille Heichi purent perfectionnerleurs techniques d'extraction de mineraiet creuser des mines de plus en plus profondes.Rapidement, grâce à la conjonctureéconomique créée par le <strong>Gozoku</strong>, le Clan prospéraet ses membres acquirent une réputationd'habiles mineurs et de forgerons émérites. <strong>La</strong>légende veut même que quatre des sept armuresancestrales des Clans majeurs aient été forgéespar le Clan <strong>du</strong> Sanglier.Grâce à son intense pro<strong>du</strong>ction, le Clan <strong>du</strong>Sanglier noua des liens commerciaux avectous les Clans de l'Empire et ne s'impliquaguère dans la politique de <strong>Rokugan</strong>. Et mêmesi les relations furent au début houleuses avecle Clan <strong>du</strong> Crabe, celui-ci devint vite sonmeilleur client - et son allié le plus acharné. Eneffet, bien que le petit Clan n'eut aucun ennemidans l'Empire, de fréquents assauts del'Outremonde venaient se briser sur ses lignesde défense. Grâce à l'aide des familles Hida etHiruma, les samurai de la famille Heichi parvinrenttoujours à les repousser, et grâce à lafamille Kaiu, ils purent considérablementaméliorer les fortifications de leurs villages ettours de garde.Le Clan <strong>du</strong> Sanglier devint ainsi enquelque sorte une seconde ligne de défensecontre les hordes de Fu Leng, et savoir qu'unsecond Clan composé de samurai aussi acharnéset vaillants les protégeait contribuait àtranquilliser les habitants de l'Empire.Lors de la chute <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> et de la restaurationimpériale, le Clan <strong>du</strong> Sanglier ne se fitpas prier pour prêter serment à la nouvelleImpératrice. Ses considérables richessesminières contribuèrent à armer les Légionsimpériales et le Clan <strong>du</strong> Lion et ainsi permettreà la lignée Hantei d'asseoir son pouvoirreconquis.<strong>De</strong> part la réputation de ses membres, leClan <strong>du</strong> Sanglier attira de nombreux samuraiet shugenja de tous les Clans, car nombreuxétaient ceux qui étaient prêts à braver les dangersd'un voyage au travers des montagnes <strong>du</strong>crépuscule pour parvenir aux portes de la forteresse<strong>du</strong> Clan. Le Clan <strong>du</strong> Sanglier mit aupoint une procé<strong>du</strong>re pour ces visiteurs : ilss'engageaient à se mettre au service <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong>rant une période de cinq ans en échange dequoi ils pouvaient apprendre les secrets de laforge <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Sanglier. Heureux de voir unClan prêt à partager ses connaissances et sonsavoir, l'Impératrice ratifia ce procédé et l'encouragea.C'est ainsi qu'en l'an 492, un jeune shugenja<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Dragon nommé Agasha Ryudenarriva sur les terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Sanglier.<strong>De</strong>stinPendant que Ryuden étudiait les mineraisextraits par les mineurs <strong>du</strong> Clan, le fils <strong>du</strong> daimyode l'époque Heichi Shizugai était en visiteà la cour impériale pour affaires.C'est à Otosan Uchi qu'il fut le témoininvolontaire d'un <strong>du</strong>el spontané entre deuxofficiers des Légions impériales : MatsuDainoku et Mirumoto Chorude. Ce <strong>du</strong>el étaitune terrible violation de la loi impériale caraucun des deux samurai n'avait la permissiond'affronter l'autre. Pire encore, alors que lesdeux bushi étaient arc-boutés l'un contre l'autre,sabre contre sabre, Dainoku sortit un tantode son obi et porta un coup fatal avec, violanttoutes les règles <strong>du</strong> bushido.<strong>La</strong> réalité est qu'en fait, Mirumoto Chorudeétait un sympathisant <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, traître à HanteiYugozohime, et que Matsu Dainoku, membredes Metsuke, avait ordre de l'éliminer. Mais cela,le jeune Heichi Shizugai ne pouvait le savoir.Effrayé, il rapporta l'affaire à son père quilui-même en fit part au Champion d'EmeraudeDoji Shioden, successeur de Matsu Mochiko.Sûr de la droiture de la parole de son fils, ledaimyo accusa Matsu Dainoku de meurtre etdemanda à ce que le témoignage de Shizugaisoit enten<strong>du</strong>. Et bien qu'il y ait eu un autretémoin, cela ne suffit pas. Ce second témoinmourut dans des circonstances mystérieuses etce fut alors la parole de Heichi Shizugai contrecelle de Matsu Dainoku. Le crime supposédevenait une simple accusation, un affront àl'honneur de Dainoku. Pour garder la face,celui-ci défia en <strong>du</strong>el Haichi Batsuda, le pèrede Shizugai. <strong>Les</strong> samurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Sanglier89


étant loin d'être des <strong>du</strong>ellistes accomplis, unefraction de seconde suffit à Dainoku pour frappermortellement Batsuda.Voyant son père mourir pour avoir défen<strong>du</strong>la vérité, Shizugai jura devant la cour assembléeque les deux meurtres perpétrés par MatsuDainoku ne resteraient pas impunis. Il quittaalors Otosan Uchi avec toute sa suite.Six mois plus tard, revenant de la forteresse<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Sanglier, les magistrats impériauxrapportèrent que Heichi Shizugai refusaitde payer l'impôt <strong>du</strong> par sa famille tant queMatsu Dainoku ne serait pas jugé et condamnépour ses crimes. Le Clan <strong>du</strong> Sanglier futimmédiatement considéré comme entré enrébellion envers l'Empire et HanteiYugozohime, poussée par Otomo Isai, ordonnasa destruction. <strong>Les</strong> légions impériales furentdépêchées afin d'anéantir le Clan et desambassadeurs envoyés pour convaincre HeichiShizugai de faire seppuku afin de sauver lereste de son Clan.Mais lorsque l'armée alla accomplir sa mission,elle trouva les terres <strong>du</strong> Clan totalementdésertes, les villages et tours de guet vides etmaculés de sang. <strong>La</strong> forteresse <strong>du</strong> Clan étaitégalement souillée de sang, un sang écarlatequi recouvrait chaque pierre de l'imposantebâtisse. <strong>De</strong>s entrailles pendaient aux bannières,des morceaux de corps jonchaient les sallesde réception et les plaintes <strong>du</strong> vent semblaientcelles d'un millier de fantômes.En l'an 495, l'Impératrice déchut le Clan deson titre et de ses terres, mais le nom defamille Heichi ne fut pas rayé des archivesimpériales. Quelques samurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Sanglier, absents des montagnes <strong>du</strong> crépusculeà cette époque, devinrent des ronin ou rejoignirentle Clan <strong>du</strong> Crabe. Leur enseignementse perdit néanmoins peu à peu, et le maniement<strong>du</strong> mai chong tomba en désuétude.Le territoire <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Sanglier est situéau cœur des montagnes <strong>du</strong> crépuscule. Le Clantout entier tient dans une vallée encaisséeentourée de majestueux pics enneigés hauts deplus de cinq mille ken-an, qui forment un rempartà toute invasion bien plus efficace que lesfortifications <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe.Cette protection naturelle fournit par lamême occasion à ses habitants de l'eau d'unepureté légendaire dans tout <strong>Rokugan</strong>. <strong>La</strong>superficie de la vallée permet de faire vivreune population de plusieurs milliers d'habitants.Aucune mesure n'a jamais été prise parles géographes de l'Empereur et seuls lestémoignages des rares invités <strong>du</strong> Clan peuventpermettre d'avoir une idée de l'éten<strong>du</strong>e <strong>du</strong>domaine de la famille Heichi.Il est dit qu'il faut une semaine à pied pouratteindre Shiro Heichi depuis l'entrée des terres<strong>du</strong> Clan, mais d'autres sources parlent detrois jours pour arriver au château une fois lesremparts franchis. On décrit la vallée commeétant divisée en quartiers dont le nombre leplus communément admis est de cinq : lesmarchands, les artisans, les mines, les champs,et le domaine <strong>du</strong> seigneur. Certaines rumeurslaissent entendre qu'il y aurait par-delà le châteauune région sacrée interdite à tous ceux quine seraient pas <strong>du</strong> Clan.<strong>La</strong> première chose que le voyageur croise enpénétrant sur les terres <strong>du</strong> Clan est une tête de<strong>Les</strong> Terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> SanglierDans les montagnes <strong>du</strong> crépuscule, le Clan<strong>du</strong> Sanglier s'est retrouvé, bien qu'isolé <strong>du</strong>monde, plus proche des cieux que tous les autresClans, mis à part celui <strong>du</strong> Dragon. Cettecontrée bénie des kami est l'un des derniersrefuges pour nombre d'esprits de la nature. Ence lieu, les montagnes déchirent le ciel et le feucouve sous la glace. Terre hostile, elle est lecreuset où sont forgés des hommes <strong>du</strong> mêmeacabit, <strong>du</strong>rs et grands comme la montagne quiles a vus naître, et puissants et impétueuxcomme les éléments qui les ont créés.90


sanglier taillée dans un bois <strong>du</strong>r et sombre,planté au bout d'une pique. L'animal semblescruter l'intrus d'un œil inquisiteur, comme s'ille jaugeait pour décider s'il est bien digne defranchir la frontière qu'il garde. Ses longuesdéfenses menaçantes d'une blancheur immaculéepointées en direction <strong>du</strong> nouveau-venu ontl'air de lui interdire le passage, <strong>du</strong> moins jusqu'àce qu'il ait surmonté la peur superstitieuse qu'unetelle vision engendre chez certains indivi<strong>du</strong>s.Peu de temps après avoir dépassé ce point, lesentier rejoint une route plus large serpentantentre les hauteurs, seul passage praticable de larégion. Le tracé n'a pas été choisi par hasard etun éboulement aurait tôt fait de fermer les terres<strong>du</strong> Clan à toute force hostile. Le chemin monteet descend au rythme des déclivités <strong>du</strong> terrainpuis aboutit finalement à une large route pavée.Celle-ci grimpe sur une grande distance vers cequi semble être une paroi rocheuse à-pic, maislorsque l'infatigable visiteur arrive à quelquesdistances d'elle, il se rend compte - à sa plusgrande stupéfaction - que deux immenses portesde métal bleuté lui barrent le chemin et qu'il setrouve face à un véritable rempart de plus detrente ken-an de haut pourvu de tours de gué,d'un chemin de ronde et de meurtrières. S'il estatten<strong>du</strong> ou s'il donne une raison valable justifiantsa présence (en général, le déplacementqu'il vient de faire et le chemin de croix qu'ilvient d'en<strong>du</strong>rer pour arriver jusque là sontamplement suffisants), il est autorisé à franchirla porte, qui se meut silencieusement et apparemmentsans effort autour de ses gonds. Cetteprouesse est <strong>du</strong>e à une merveille d'ingénieriehydraulique qui actionne l'ouverture mécaniquedes battants d'acier.Une fois le premier point de contrôle franchi,on s'engage sur un chemin pavé qui continuede monter vers ce qui semble être uneseconde paroi rocheuse. <strong>De</strong>ux pentes abruptesencadrent ce chemin tout au long de sa progression.Un observateur attentif pourraremarquer de petites ouvertures pratiquéestout en haut, tout comme les traînées brillantessur les parois, et pourra s'interroger sur leurutilité. Un stratège verra lui tout de suite leurusage : arroser l'ennemi d'eau bouillante. <strong>La</strong>seconde porte est en tout point semblable à lapremière avec ses tours de gué, son chemin deronde, ses meurtrières et sa masse écrasante.Et lorsque finalement elle s'ouvre enfin, laroute débouche dans une petite ville en pierredans laquelle se trouvent énormément d'entrepôts.Plus haut, un chemin aussi bien entretenuqu'une route impériale mène aux principalesmines <strong>du</strong> Clan, voisines d'un complexe de forgesquasi inégalé dans l'Empire. <strong>Les</strong> entrepôts<strong>du</strong> village servent à conserver le mineraiextrait des mines : jade, métal et pierres précieuses,et évidemment charbon.Surplombant cette ville, la citadelle <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Sanglier veille. Impressionnante, elleest bâtie selon une architecture rappelant fortementle château de la famille Hida : construiteen pierre, à flanc de montagne et semblant seconfondre avec la terre elle-même. Cette forteresseabrite de nombreuses forges et armureries.Tout son deuxième étage est dédié aulogement des samurai d'autres Clans ayantprêté le serment d'allégeance quinquennal. <strong>Les</strong>appartements sont spartiates mais assurent leminimum de confort indispensable. <strong>Les</strong> nombreusessalles de bain tirent leur eau directementdes sources chaudes qui jaillissent de lamontagne, ce qui est un luxe non négligeable,principalement <strong>du</strong>rant les rudes hivers quifrappent les montagnes.<strong>La</strong> proportion de terres cultivables dans lesmontagnes <strong>du</strong> crépuscule est proche de zéro.Autant dire que les heimin <strong>du</strong> Clan sont en trèsgrande majorité des mineurs et des forgerons.<strong>Les</strong> divers villages qui parsèment ces terres sesont bâtis autour des mines régulièrementdécouvertes et les bourgs constellent le territoire<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Sanglier de façon presqueanarchique. <strong>Les</strong> routes qui relient ces différentshavres de vie sont entretenues avec trèsgrand soin par les magistrats <strong>du</strong> Clan, soucieuxque les voies d'approvisionnement et decommunication ne soient jamais rompues, pasmême au plus fort de l'hiver.Toutefois, un réseau de petits lacs fournitl'essentiel des ressources en poissons de larégion. Un ensemble de constructions sur pilotisjalonne les rives de la plupart de ces lacs etrend la pêche possible même au plus fort del'hiver. <strong>De</strong> nombreux fumoirs permettent deconserver les prises tout au long de l'année.C'est également là que se trouve le sanctuairereligieux le plus important <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Sanglier. Dédié dans sa grande majorité àBishamon, ce modeste complexe de templesabrite néanmoins un remarquable autel consacréà la Fortune <strong>du</strong> tonnerre Osano-wo, l'emblématiquefigure <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe. <strong>La</strong>famille Heichi n'a en effet pas oublié à quelKami elle doit son existence. Quelques moines,essentiellement d'anciens samurai <strong>du</strong> Clanou des religieux envoyés par la Confrérie deShinsei, s'occupent de cette petite ville touteentière consacrée à la prière et à la méditation.91


Fantôme et mahoAgasha Ryuden était un shugenja et unalchimiste de grand talent, mais hélas un peutrop curieux. Ce défaut l'amena à étudier detrop près la magie <strong>du</strong> sang et son esprit finitpar céder à la tentation et se corrompit atrocement.<strong>Les</strong> voix des kansen enjoignirentRyuden à se rendre au sud de l'Empire, sur lesterres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Sanglier.Ryuden se présenta à la famille Heichicomme un shugenja désireux d'étudier l'art dela forge et de l'extraction de minerai <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Sanglier. Il fut accepté au sein <strong>du</strong> Clanselon le protocole alors en vigueur. Très vite,Agasha Ryuden se sentit chez lui aux tréfondsdes montagnes <strong>du</strong> crépuscule. Il découvritrapidement pourquoi : c'était ici que Shibaavait affronté et détruit le Premier Oni, et lesang <strong>du</strong> démon s'était infiltré sous terre, s'ymêlant à <strong>du</strong> fer pour créer un métal aux propriétésuniques et maléfiques. Mobilisant unepetite troupe de mineurs, Ryuden entrepritd'extraire et de travailler ce minerai. Ses rêveslui avaient apporté la vision d'un puissant artefactsouillé et il sut que son destin était de lecréer avec le sang <strong>du</strong> Premier Oni.Travaillant sans relâche, Agasha Ryudencréa une enclume massive et effrayante. <strong>Les</strong>esprits <strong>du</strong> mal lui dictèrent alors commentdonner vie à ce nemuranai sombre : il lui fallaitsacrifier chaque homme, chaque femme,chaque enfant <strong>du</strong> Clan afin d'éveiller le kansenqui dormait dans l'enclume.Puis le Clan <strong>du</strong> Sanglier entra en rébellioncontre la justice impériale. Ryuden compritque s'il n'agissait pas vite, le Clan allait êtreexterminé par les légions d'Emeraude, en pureperte pour lui. Aussi décida t'il d'entamer lerituel que les voix lui avaient dicté.Malheureusement pour lui, la con<strong>du</strong>ite <strong>du</strong> sortlui échappa et les esprits <strong>du</strong> mal invoqués sedéchaînèrent. Quand les ambassadeurs impériauxarrivèrent, les terres <strong>du</strong> Clan étaient déjàla proie <strong>du</strong> chaos. Bien que parfaitemententraîné, le Clan <strong>du</strong> Sanglier ne s'attendait pasà une attaque venant de l'intérieur même de saforteresse et tous ses membres furent massacrés.En à peine quelques jours, il ne resta plusaucun survivant. Agasha Ryuden périt luiaussi, et son âme corrompue fut précipitée auplus profond de Jigoku.Toutefois, l'Enclume <strong>du</strong> désespoir étaitnée. Elle attendait, sereine, au fin fond desmines <strong>du</strong> Clan. Et même quand les troupesimpériales vinrent raser ce qui restait des terres<strong>du</strong> Clan, personne ne la trouva. Car elleattendait quelqu'un.Le rituel entamé par Agasha Ryuden eut unautre effet, plus inatten<strong>du</strong>. Il réveilla un puissantesprit ancestral, le shakoki dogu, qui fitalors des montagnes <strong>du</strong> crépuscule son territoireexclusif.<strong>Les</strong> origines <strong>du</strong> shakoki dogu remontent àla mort <strong>du</strong> Premier Oni. Lorsque le sang de laBête s'infiltra dans le sol, les kami de la Terrecrurent devenir fous tant le degré de corruptionde cette humeur maléfique était élevé. En réaction,ils fusionnèrent entre eux et invitèrentdivers autres esprits à les rejoindre afin decontenir cette Souillure : kami élémentaires,hengeyokai, shiryo et autres fantômes se joignirentà ces kami de la Terre et cette énormeentité spirituelle prit forme et nom : le shakokidogu venait de naître. Grâce à sa puissance, ilparvint à reléguer au plus profond de la terrel'immonde radiance émise par le sang <strong>du</strong>Premier Oni. Cela lui prit près d'un siècle.Exténué par l'effort, il finit par s'endormir.Le rituel d'Agasha Ryuden éveilla la puissance<strong>du</strong> sang <strong>du</strong> Premier Oni et fit remonter àla surface des esprits maléfiques d'une puissancetelle qu'on en avait plus connue depuis laguerre contre Fu Leng. Ces esprits parvinrentà se déchaîner et à anéantir le Clan <strong>du</strong> Sangliermais leurs exactions éveillèrent le shakokidogu. Celui-ci, affaibli après son long sommeil,ne trouva qu'une solution pour vaincreles esprits maléfiques : absorber en lui lesâmes valeureuses des samurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Sanglier et utiliser leur vaillance pour bannirles esprits à Jigoku.Le shakoki dogu est un esprit d'une puissancepeu commune. Son existence, bien queconnue, n'a jamais fait l'objet d'études quiauraient permis de comprendre sa nature. <strong>La</strong>plupart des gens l'assimilent à un esprit issu deJigoku, une sorte d'oni.Rien ne saurait être plus faux. Le shakokidogu est la matérialisation de la lutte de l'harmoniedes éléments contre la Souillure, unesprit d'une grande pureté mais totalementimpitoyable envers toute créature corrompue.Tout comme les kami sont incompréhensiblespour le commun des mortels, le shakoki dogusuit sa propre logique et n'a que faire des intérêtsdes mortels. Seule lui importe la pureté deson territoire, les montagnes <strong>du</strong> crépuscule.Bien que de nombreuses âmes humaines fassentdésormais partie de lui, communiqueravec le shakoki dogu est extrêmement diffici-92


le. <strong>Les</strong> shugenja auront certes moins de difficultéque les hommes ordinaires, mais l'unicitéde cet esprit fait que son comportementparait bien imprévisible.En général, ceux qui souhaitent traverserles montagnes <strong>du</strong> crépuscule accomplissentune cérémonie pour apaiser le shakoki dogu.L'esprit, pour se manifester dans le mondephysique, peut prendre possession d'objetsinanimés et s'en servir comme corps d'emprunt.Il affectionne tout particulièrement d'utiliserdes statues. Le shakoki dogu peut égalementprendre une forme physique s'il le souhaite.Il se matérialise alors sous la forme d'unsanglier humanoïde de plus de cinq mètres dehaut, constitué de métal sombre entouré deflammes et de fumée.Famille, école et techniquesFamille Heichi : Constituée d'hommes résistantset <strong>du</strong>rs à la peine, cette famille peut s'enorgueillird'avoir mis au point des techniquesde mine et de forge particulièrement avancées.Son courage au labeur et son sens <strong>du</strong> commercelui ont permis de s'enrichir tout au long deson existence.Bonus : Réflexes +1L'école de bushi de la famille Heichi :“Lorsque le monde entier est contre vous,lorsque vous pensez que tout est per<strong>du</strong>, c'est àce moment qu'il vous faut vous relever. Alorsvous sentirez en vous le courage <strong>du</strong> sanglier.”- Heichi MariakoL'école de bushi <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Sanglier metl'accent sur la résistance et la puissance, qu'ellecombine avec l'utilisation d'une arme originale: le mai chong. Cette arme possède unegrande allonge, permettant aux bushi <strong>du</strong> Cland'utiliser leurs atouts physiques tout en restanthors de portée de leurs adversaires.Une légende évoque un maître de l'école quiétait capable d'utiliser son arme pour couperles lacets des armures de ses ennemis alorsmême qu'ils combattaient, réussissant ainsi àles immobiliser sans les blesser.Bonus : Force +1Compétences : Athlétisme, Chasse,Connaissance : montagnes <strong>du</strong> crépuscule,Connaissance : Outremonde, Défense, MaiChong et une compétence de bugei au choixRang d'Honneur de départ : 1.5Equipement : Armure lourde, Katana,Wakizashi, Mai Chong, Kimono, 2 koku et unearme au choixTechniques :Rang 1 : <strong>La</strong> colère <strong>du</strong> sanglierLorsqu'il utilise son mai chong, le bushipeut frapper un nombre d'adversaires à portée(environ 1 m 50) égal à la moitié de son rangdans la compétence Mai chong, arrondi ausupérieur. Il ne fait qu'un seul jet d'attaquepour tous les adversaires et le ND <strong>du</strong> jet estégal au ND pour être touché le plus élevé desopposants + 5 par adversaires supplémentaire.Le jet de dommages est ensuite divisé entrechaque adversaire (en arrondissant à l'inférieur).L'utilisation de cette technique estconsidérée comme un Assaut (bien que le NDpour être touché <strong>du</strong> bushi soit diminué de 15,celui de ses adversaires reste fixe).Rang 2 : <strong>La</strong> solidité des montagnesA ce rang, le bushi a fait sien la robustesse<strong>du</strong> roc dont sont faites les montagnes <strong>du</strong> crépuscule.En dépensant un point de Vide, il peutbénéficier <strong>du</strong>rant un tour d'une armure (<strong>du</strong>type de celle des créatures) d'une valeur égaleà son rang dans la compétence Défense. Il nepeut utiliser cette technique s'il déclare unedéfense totale.Rang 3 : <strong>La</strong> force de l'oppositionPour atteindre ce niveau, le bushi s'estentraîné sur les pentes les plus abruptes desmontagnes, apprenant ainsi à déséquilibrer sonadversaire et à le prendre à contre-pied.Mettant à profit le crochet de son mai chong,le bushi peut, après avoir réussi une attaque(une fois les dommages calculés et appliqués),forcer son adversaire à faire un jet de Force enopposition. Si le bushi remporte l'opposition, ilagrippe son adversaire avec le crochet <strong>du</strong> maichong. Il peut alors soit l'immobiliser (l'adversaireaura automatiquement l'initiative la plusbasse au tour suivant) soit le déséquilibrer(l'adversaire chute et encaisse des dommagesde 1g1 voire plus selon le terrain, et il mettraun tour à se relever), au choix.Rang 4 : Au delà des montagnesA ce rang, le bushi maîtrise parfaitementles avantages inhérents à la taille et à la formede son mai chong. Il peut déclarer une défensetotale et effectuer une unique attaque sur unadversaire dans le même tour. Cette attaque ne93


Le mai chongQuand la délégation demineurs <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe seretrouva coincée dans lesmontagnes <strong>du</strong> crépusculesaprès les séismes, ses hommes<strong>du</strong>rent faire de leur mieuxpour survivre.Rapidement, ils se rendirentcompte que la topographie <strong>du</strong>terrain, son instabilité, nécessitaientque les hommes utilisentun bâton de marche pouraméliorer leur équilibre.Toutefois, chasser avec un telbâton semblait bien difficile,empêchant de dégainer rapidementle katana ou de banderl'arc avec célérité.Ils eurent alors l'idée de combinerarme et bâton de marche.Rejetant le modèle <strong>du</strong>yari ou <strong>du</strong> naginata, il dessinèrentune lame à la forme particulière,permettant d'accrocherfacilement les proies etde s'agripper le cas échéantaux parois rocheuses de lamontagne.Et même quand enfin lesconditions redevinrent plusfacilement vivables pour lefutur Clan <strong>du</strong> Sanglier, seshommes n'abandonnèrent pasleur nouvelle arme. Le maichong était né.Le mai chong estune lance d'environ 2 m 50dotée d'une lame à pointerecourbée et on<strong>du</strong>lée. Cettelame fait 20 cm, est à doubletranchant et possède un crocde 10 cm orienté en direction<strong>du</strong> porteur de l'arme. <strong>La</strong>hampe de l'arme est souventdécorée de bandeaux et rubansde soie afin de masquer lesmouvements de son porteur etde déconcentrer ses adversaires.peut bénéficier d'aucun bonus ou avantage(telles les techniques de rang 1 et 2 de l'école).Rang 5 : <strong>Les</strong> défenses <strong>du</strong> sanglierParvenu à ce niveau de maîtrise, le bushisait faire sienne la douleur pour s'en forger unearme. Au prix d'un point de Vide, si un adversaireayant l'initiative sur le bushi réussit à letoucher, le bushi peut réaliser une contreattaqueavant même que les dommages s'appliquent.<strong>Les</strong> deux adversaires font leurs jetsde dommages en même temps.NB : <strong>Les</strong> techniques des rangs 1, 3 et 4 de l'écolede bushi de la famille Heichi ne sont utilisablesqu'avec un mai chong.Personnalités <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> SanglierHeichi Batsuda (453-494)En l'an 488Feu 3 (Intelligence 4)Air 3 (Intuition 4)Eau 3 (Force 5)Terre 4Vide 3Ecole / Rang : Bushi Heichi / 4Avantages : Contact à la cour, Eloquent,Relations (famille Yasuki, Clan de la Grue,etc.), Riche, Statut social (daimyo <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Sanglier)Désavantages : Cœur tendre, Faible (Agilité),FragileCompétences : Athlétisme 3, Calligraphie 5,Chasse 3, Commerce 8, Connaissance : montagnes<strong>du</strong> crépuscule 4, Connaissance :Outremonde 5, Courtisan 5, Défense 3,Estimation 5, Etiquette 6, Génie minier 3,Kenjutsu 3, Mai Chong 4, Méditation 6,Shintao 5, Sincérité 7Honneur : 3.5Gloire : 5.894


<strong>De</strong>scription : Heichi Batsuda est un hommeau physique ambivalent. Il semble en effetposséder la carrure habituelle d'un samurai deson Clan (grand, massif) mais on devine égalementen lui une certaine fragilité, qui se tra<strong>du</strong>itpar des hésitations dans ses déplacementsou sa position. Batsuda est un homme d'unegrande intelligence, et son regard pénétrant nelaisse planer aucun doute : cet homme écouteet comprend tout ce qui se dit autour de lui.Historique : Lorsque Batsuda naquit, son pèreHeichi Koraku vit ses derniers espoirs s'envoler.Batsuda était en effet le dernier enfantd'une fratrie de sept, et tous les autres étaientdes filles. Bien que la naissance d'un garçonaurait <strong>du</strong> être un heureux événement, la constitutionfragile de Batsuda faisait craindre lepire quant à sa survie : le nouveau-né était eneffet malingre, ses gestes peu assurés. Et samère était désormais trop faible pour mettre aumonde un nouvel enfant. Sûr que Batsuda nesurvivrait pas dans le rude climat des montagnes<strong>du</strong> crépuscule, Koraku envoya son filsdans un monastère des terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Renard.Et contre toute attente, l'enfant vécut etgrandit. Sa faiblesse lui interdisait de faire tropd'exercice physique, aussi passait-il la majeurepartie de son temps à étudier avec les moines.Il apprit l'histoire, la géographie, le shintao, ilapprit les règles <strong>du</strong> commerce et bien d'autreschoses encore. Son intelligence s'affûta considérablementet à huit ans, il était presque aussisavant qu'un jeune moine.Lorsqu'il eut neuf ans, son père vint lerechercher. Mais lorsqu'il vit à quel pointBatsuda était un enfant chétif, il ne put quedétourner son regard et repartir, sans mêmeadresser un mot à l'enfant. Batsuda en fut terriblementblessé et jamais il ne devait oublierle regard de pitié et de désespoir de son père.Il décida de changer cela et de transformercette pitié en fierté. Dès le lendemain, Batsudademanda à s'entraîner avec les moines.D'abord réticent à cause de la santé de l'enfant,l'abbé finit par y consentir, impressionné par larésolution de Batsuda.C'est ainsi que pendant près de trois ans,Batsuda forgea son corps dans la douleur et lesefforts. Souvent il crut mourir, sa chair semblantflancher mais toujours sa volonté reprenaitle dessus. Lorsqu'il eut douze ans, Batsudaétait un jeune adolescent en bonne santé, ayantsurmonté la faiblesse de sa naissance. Il décidaalors de rejoindre le château de ses ancêtrespour revendiquer sa place. Il se mit en routeavec un baluchon et un bâton de marche.Il lui fallut près d'un an pour atteindre la forteresse<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Sanglier. Un an de voyage,d'épreuves et de labeur, que Batsuda surmontagrâce à son indomptable volonté et à son intelligenceaiguë. Quand enfin il arriva dans lasalle de réception où se trouvait HeichiKoraku, il tomba à genoux et parla :”Père, jesuis de retour.”Koraku se leva, regarda son filset dit :”Bien.”Batsuda sentit son cœur se gonflerde joie car il avait cru entrevoir dans leregard de son père une lueur de fierté.Batsuda passa les trois années suivantes àsuivre les cours de l'école de bushi <strong>du</strong> Clan. Ets'il ne fut pas l'élève le plus doué ou le plusen<strong>du</strong>rant, jamais il ne fit honte à ses origines.Il passa son gempukku et revint auprès de sonpère pour apprendre à devenir daimyo. Trèsvite, Koraku s'aperçut de l'incroyable intelligencepolitique de son fils. Sous l'impulsion deBatsuda, les finances <strong>du</strong> Clan augmentèrentconsidérablement. Le jeune homme fut envoyéà diverses cours d'hiver au cours des annéessuivantes et grâce à sa connaissance des règlessociales de l'Empire, il noua d'importantesrelations commerciales avec la famille Yasuki,les Clans de la Grue et <strong>du</strong> Scorpion, etc. Bienque le <strong>Gozoku</strong> fut en train de vivre ses dernièresheures, Bastuda sut mettre à profit l'essoréconomique qu'il avait créé pour enrichir sonClan.Juste après son vingtième anniversaire,alors qu'il venait de se marier, Batsuda se vitnommer daimyo par son père.”Tu es plus intelligentque moi et ta volonté est aussi inattaquableque ces montagnes. Je te confie notreClan.”Et c'est les yeux emplis de fierté queKoraku partit rejoindre un monastère, laissantson Clan entre de bonnes mains.Au cours des années suivantes, Batsudacontinua à gérer son Clan à la perfection. C'estlui qui créa le protocole d'accord permettant àun samurai d'un autre Clan de venir étudier lestechniques minières et de forge de la familleHeichi en échange d'une allégeance de cinqans. Cette mesure plut beaucoup et de nombreuxClans envoyèrent des samurai étudierdans les montagnes <strong>du</strong> crépuscule. LorsqueHantei Yugozohime reprit son trône par laforce, Batsuda comprit que le vent avait tourné.Et si le <strong>Gozoku</strong>, en créant un contextefavorable au commerce, avait permit au Clan<strong>du</strong> Sanglier de s'enrichir, il était évident quel'avenir appartenait de nouveau aux Hantei.Batsuda n'hésita pas longtemps et prêta ser-Le mai chong(Suite)Bien que peu de forgeronsaient les connaissances pourcréer une telle arme, le maichong n'est pas particulièrementdifficile à forger.Toutefois, son maniementétant une exclusivité <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Sanglier, peu d'armuriersde l'Empire en fabriquent.VD : 3g2Particularité : le mai chongest une arme d'hast et bénéficiedonc des bonus habituels àl'initiative.95


ment auprès de l'Impératrice. Le Clan <strong>du</strong>Sanglier fit fonctionner ses forges à fond et putainsi armer le Clan <strong>du</strong> Lion et les Légionsimpériales, permettant aux restaurateurs d'écraserles dernières velléités de résistance <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>.<strong>De</strong>stin : Batsuda dirigea son Clan avec sagesseet sens pratique jusqu'à sa mort. Celle-ciintervint tragiquement en l'an 494, alors qu'ilétait en voyage d'affaire à Otosan Uchi avecson fils. Celui-ci avait assisté à un <strong>du</strong>el illégalet porté l'affaire à la connaissance <strong>du</strong>Champion d'Emeraude. Afin de défendrel'honneur de son Clan et la parole de son fils,Batsuda n'eut d'autres choix que d'accepter un<strong>du</strong>el avec l'accusé. N'ayant jamais été un grandguerrier, il périt en un coup. Le destin voulutque son Clan ne lui survive pas plus d'un an…Ce que pensent les autres Clans :“Cœurs et corps vaillants, et un réel don pourcréer. Nos cousins sont des alliés sûrs etprécieux.”- Kaiu Gineza“Proches <strong>du</strong> Ciel et de l'Enfer à la fois, dequel côté vont ils basculer ?”- Togashi Hisomu“Grâce à eux, l'Empire peut enfin bénéficierdes immenses richesses dormant sous les montagnes<strong>du</strong> crépuscule. Cela excuse leurmanque de manières.”- Doji Anako“<strong>De</strong> vulgaires marchands de fer, sans cause etsans honneur.”- Matsu Kenjita“Un sens <strong>du</strong> partage admirable, une grandeouverture d'esprit et une ténacité sans borne.Un exemple à suivre pour le reste de l'Empire.”- Shiba Gaijushiko“Même à l'abri de leurs montagnes, gare àceux qui essaient de nous trahir.”- Bayushi Hanazono96


CHAPITRE QUATRESCENARII


Festival,presents et oniCe scénario mêle l'enquête et la diplomatie,au cœur d'une intrigue centrée sur lamenace lointaine et diffuse de l'Outremonde. Ils'adresse à des PJ débutants (Rang 1 à 2) etprend comme point de départ que ceux-ci sontyoriki au service d'un Magistrat d'Emeraude.A noter que ce scénario fait office de prologueà une campagne en trois volets, prochainementdisponible.Le Festival de la paixEn l'an 353, une guerre meurtrière opposales Clans <strong>du</strong> Lion et <strong>du</strong> Phénix. Alors que leconflit s'enlisait, le Clan de la Grue décida d'agiret poussa le Clan <strong>du</strong> Lion à cesser sesoffensives en coupant ses lignes de ravitaillement.L'Empereur en profita pour ordonneraux deux Clans de cesser le conflit. Ce fut laVictoire par la Paix, qui fut scellée d'un traitédans une petite bourgade qui allait prendre lenom de Mamoru Kyotei Toshi. Suite à ces évènements,la famille Asahina fut créée et leClan <strong>du</strong> Phénix accorda la régence de MamoruKyotei Toshi au Clan de la Grue pour les cinquanteannées à venir.Tous les dix ans depuis la Victoire par laPaix, un festival est organisé dans la cité. Legouverneur reçoit dans son palais des dignitairesde tous les Clans et organise de nombreusesfestivités. A cette occasion, les Clans <strong>du</strong>Lion et <strong>du</strong> Phénix échangent des présents parl'intermédiaire <strong>du</strong> Clan de la Grue : les deuxClans se présentent leurs offrandes <strong>du</strong>rant lapremière soirée <strong>du</strong> festival, puis ceux-ci sontalors conservés dans un pavillon par le Clan dela Grue, qui attend deux jours avant de lesremettre à leurs destinataires respectifs.Nous sommes le 12ème jour <strong>du</strong> mois <strong>du</strong>Bœuf en l'an 383, et le troisième Festival de laPaix se prépare à Mamoru Kyotei Toshi.Le moine et le bâtardIl y a de cela vingt ans, le jeune Doji Otogo,fonctionnaire au palais <strong>du</strong> gouverneur de l'époque,s'éprit d'une très jeune geisha, Ayumi. <strong>Les</strong> deuxamants vécurent une passion aussi embrasée qu'éphémère.<strong>De</strong> cette union naquit un enfant, que samère nomma Usu. Otogo, conscient de sesresponsabilités, s'arrangea pour envoyer de l'argentà Ayumi afin qu'elle élève leur enfant defaçon convenable. Grâce à cet argent, Ayumi putenvoyer son fils dans une école monastique, afinqu'il apprenne à lire et à écrire.Près de quinze ans plus tard, Doji Otogo futnommé à son tour gouverneur de MamoruKyotei Toshi, en raison de son travail et de sesorigines (on le dit descendant direct de Doji etKakita). Toujours soucieux <strong>du</strong> bien-être de sonfils, il fit venir celui-ci au palais et le fit nommerintendant des cuisines. En effet, malgré sonjeune âge, Usu était déjà un fort beau jeunehomme, intelligent et érudit grâce à l'é<strong>du</strong>cationdont il avait pu bénéficier. Evidemment, lesracontars allèrent bon train au palais et le bâtard<strong>du</strong> gouverneur n'est plus guère qu'un secret depolichinelle pour les serviteurs <strong>du</strong> palais. Maisen fin de compte, cela n'eut aucune espèce d'importance: sa gentillesse innée et sa finesse firentque Usu fut très vite accepté et aimé par cettecommunauté. Il se fit sa place et devint un trèsbon intendant.<strong>De</strong>ux ans avant le début <strong>du</strong> Festival arriva enville un vieux moine nommé Tokaro. Celui-ciavait voyagé à travers tout l'Empire, notammentsur les terres des familles Kuni et Chuda. Ethélas, l'intérêt qu'il éprouvait pour les arts obscursle fit sombrer : il devint un maho-tsukaiparticulièrement puissant et discret. Son intelligenceet sa connaissance <strong>du</strong> Tao plurent à DojiOtogo, qui le nomma responsable de la bibliothèque<strong>du</strong> palais.Tokaro et Usu firent alors connaissance.Immédiatement, le moine comprit que le jeunehomme n'était pas un serviteur ordinaire. Se renseignantun peu, il découvrit la vérité sur ses origineset commença à fomenter un sombre projet.Un nom tel que celui d'Usu, porteur de la puissanced'une si grande lignée, pourrait lui permettred'invoquer un oni très puissant, capable de fairetrembler l'Empire sur ses fondations.Immédiatement, le moine s'employa à se lier d'amitiéavec le jeune serviteur et le prit sous sonaile, lui enseignant le Tao, des koan et un peud'arts martiaux. En effet, affiner les talents <strong>du</strong>jeune homme ne pourrait qu'être profitable à lapuissance de l'oni invoqué. Le vieux moine et lejeune serviteur se retrouvaient donc tous les soirsà la bibliothèque afin de travailler ensemble.Par ses contacts, Tokaro apprit que le Clan <strong>du</strong>Phénix comptait faire cadeau au Clan <strong>du</strong> Lion<strong>du</strong>rant le Festival d'un puissant artefact magique.L'occasion qu'il attendait se présente donc enfin àlui : avec la puissance de l'artefact, il lui sera possibled'augmenter encore plus la force de l'oniinvoqué à partir <strong>du</strong> nom d'Usu. Il compte ainsi98


dérober le présent <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix et l'utilisercomme catalyseur de son invocation…Intro<strong>du</strong>ction des PJLe postulat de base est que les PJ sont lesyoriki d'un Magistrat d'Emeraude, envoyé parl'Empereur à Mamoru Kyotei Toshi pour s'assurerque le Festival se déroule de la meilleurefaçon possible.Le Magistrat se nomme Shosuro Tenjiro.C'est un célèbre courtisan <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Scorpion, réputé pour sa finesse et sa capacitéà résoudre les enquêtes de manière parfois peuorthodoxe. Vous pouvez bien sûr utiliser n'importequel PNJ (voire PJ) de votre cru pourremplir les fonctions de Shosuro Tenjiro, selonles besoins de votre campagne.Le scénario se présente sous la forme d'unechronologie détaillant le déroulement des évènements.Bien sûr, les actions des PJ ont degrandes chances de chambouler tout ceci,aussi n'hésitez pas à improviser et à rajouterdes éléments de votre cru, tirés des historiquesdes PJ.Mamoru Kyotei Toshi<strong>La</strong> citéSimple station thermale - connu sous lenom de Nemui Kaminari Yama, le village <strong>du</strong>tonnerre endormi - quand le traité de paix entreles Clans <strong>du</strong> Lion et <strong>du</strong> Phénix y fut scellé,Mamoru Kyotei Toshi se développa rapidement.Le Clan <strong>du</strong> Phénix donna au Clan de laGrue la régence de la cité <strong>du</strong>rant cinquanteannées à dater de la signature <strong>du</strong> traité de paix.L'Empereur décida alors de partager la ville enquatre parties égales - chacune offerte à un deces Clans, la dernière étant attribuée auxfamilles impériales.Sous la direction <strong>du</strong> Clan de la Grue, la citéattira marchands et artisans et sa taille augmentaconsidérablement. Le premier gouverneur,Kakita Kyoku, créa toutes les conditionsfavorables à l'expansion économique de laville. Il fit des Festivals de la Paix des évènementsfestifs dignes des cours d'hiver desClans majeurs. Sous son règne, MamoruKyotei Toshi prospéra. C'est aussi cetteépoque qui vit l'émergence des codes et usagesactuels appliqués à la cité, et nulle part ailleursdans l'Empire. Il est ainsi interdit de porter unearme quelle qu'elle soit - des gardes de lafamille Seppun, à l'entrée des trois portesmenant à l'intérieur de la cité, y veillent - dansson enceinte, y compris un daisho qui est remplacépar un pendentif en forme de fleur depêché sensé avoir, dans la cité, le même symbolisme(seuls les membres de la famille impériale,les magistrats en mission ou les personnesdisposant d'un passe-droit signé del'Empereur lui-même ont le droit de porterleurs sabres à Mamoru Kyotei Toshi).<strong>La</strong> ville, en elle-même, est séparée en quatreparties distinctes, ressemblant chacune àune petite ville dans la ville, de leur Clanrespectif :- Le district <strong>du</strong> Clan de la Grue est, à sonimage, riche et ordonné. <strong>Les</strong> maisons sont belleset spacieuses et les rues larges et pavées.On y trouve la seconde plus prestigieuse écolede shugenja Asahina de l'Empire (dont l'enceinteest partagée avec l'école Isawa <strong>du</strong> district<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix), diverses résidencessecondaires de personnalités <strong>du</strong> Clan, ainsique quelques échoppes de soierie et d'herboristerie,un établissement de plaisir et diverscommerces.- Le district <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion rivalise presquede luxe avec le district <strong>du</strong> Clan de la Grue, tantla cité est prospère. On peut y trouver lesmeilleurs auberges, des échoppes regroupantla majorité des métiers de <strong>Rokugan</strong> etquelques maisons de thé - dont la célèbre”unParfum de Tengoku”- afin de loger et nourrirle visiteur de passage. <strong>La</strong> famille Ikoma, ainsiqu'une petite délégation de moines, y tient unegrande bibliothèque (jouxtant avec un despavillons <strong>du</strong> palais <strong>du</strong> gouverneur, dans le districtimpérial) renfermant notamment l'une desplus grandes archives historiques de <strong>Rokugan</strong>.- Le district <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix est le plusmodeste mais pas le moins beau. Il est le districtle plus religieux des trois et abrite unvaste temple dédié à la principale Fortune de laPaix, Ebisu. On y trouve aussi une grandeécole de shugenja de la famille Isawa (situédans les mêmes bâtiments que l'école de lafamille Asahina <strong>du</strong> Clan de la Grue ; c'estpourquoi il n'est pas rare de voir les shugenjade l'une ou l'autre famille travailler main dansla main). A noter que de nombreux alchimistesde la famille Agasha y viennent régulièrementen pèlerinage partager quelques connaissancesavec leurs frères shugenja.- Le district impérial est situé, géographiquement,au centre de la ville. Et bien qu'il soit de101


taille aussi importante que les autres districts,il renferme bien moins de bâtiments - les jardinszen, étangs d'eau douce et autres parcsnaturels (notamment le célèbre”JardinSilencieux”et le zoo impérial entourant la<strong>De</strong>meure de l'Eau Silencieuse, un monastèredédié à Fudo, la mikokami de la Sagesse et desChutes d'Eau) y sont prolifiques. <strong>Les</strong> seulsbâtiments véritablement d'importance sont lepalais <strong>du</strong> gouverneur (Kyuden Wakobu) et lacaserne (où s'entraînent les futurs légionnairesimpériaux). Il est à noter que c'est au gouverneurd'assurer la protection de la cité - les gardesde la famille Seppun et les légionnairesétant alors considérés comme à son service -pour toutes ses années de régence. Une exceptiondemeure toutefois en ce qui concerne lestrois jours <strong>du</strong> Festival de la Paix. En effet, à cemoment là, la garde de la cité ne revient pas augouverneur mais au plus haut dignitaire <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Phénix.On pourrait ajouter à ces quatre districts uncinquième bien moins populaire, mais pas lemoins important, le district eta :- Le district eta est situé hors des murs deMamoru Kyotei Toshi. Il entoure plus ou moinsla cité et est essentiellement composé de huttes,assez nombreuses, et de mines - dont l'exploitationrevient au Clan de la Grue. A côté de ça, onpeut aussi noter la présence dans la région dedivers monastères et autres sanctuaires isolés.Le palais <strong>du</strong> gouverneur (Kyuden Wakobu)Construit sur une vaste surface et ne comportantque peu d'étages, ce palais a tout des demeuresluxueuses auxquelles sont habituées lesmembres <strong>du</strong> Clan de la Grue ou des famillesimpériales.Le palais comporte deux grands pavillons,servant à loger les délégations Phénix et Lionlors <strong>du</strong> Festival. Entre ces deux pavillons, on entrouve un de taille plus modeste, censé abriter lesprésents pendant deux jours, sous la garde <strong>du</strong>Clan de la Grue.<strong>Les</strong> quartiers des invités, situés au premierétage, sont vastes et luxueux. Une batterie de serviteurss'y tient prête à répondre aux moindresdésirs des samurai. Le rez-de-chaussée et lessous-sols abritent les logements des serviteurs etleurs lieux de travail : cuisine, laverie, etc.<strong>La</strong> bibliothèque consiste en un pavillon àpart, situé un peu à l'écart. Dans la journée, onpeut y trouver des samurai en quête de lecture etde spiritualité. Le soir, Tokaro ferme les portes etdonne ses leçons à Usu. Dans les catacombes dela bibliothèque, le vieux maho-tsukai a aménagéson repaire, sombre et lugubre. C'est là qu'ilcompte procéder à son invocation…Entre tous ces pavillons se trouvent de nombreuxjardins, agrémentés de petits étangs, ponts,sentiers de gravier et autres coquetteries typiques<strong>du</strong> Clan de la Grue. Plusieurs zones sombres permettentaux courtisans de se livrer à leurs tractationshabituelles, ou aux amants de s'étreindrefougueusement.Le début <strong>du</strong> Festival de la PaixArrivée en villeMamoru Kyotei Toshi bouillonne d'activitésen cette journée de festival. <strong>Les</strong> PJ sont interpelléspar des vendeurs à la criée, des aubergistesoffrant des chambres, des tenancières de maisonsde geisha vantant la beauté de leurs filles, etc.L'atmosphère est à la fête, et les frontières entreles castes sont plus fines qu'à l'ordinaire : lesamurai boit un verre de saké avec le charpentier,le shugenja discute avec l'herboriste, le courtisans'amuse d'un spectacle de bateleurs… En effet, àcette époque, <strong>du</strong> fait de la grande rareté desronin, les limites entre les castes étaient plus simplementdéfinies et paradoxalement, cela résultaiten une entente plus cordiale et plus francheentre heimin et samurai.Il faudra presque une heure aux PJ pour finalementatteindre le palais <strong>du</strong> gouverneur. Làaussi, une intense activité règne : de nombreuxinvités prestigieux sont atten<strong>du</strong>s et les serviteurssont débordés. Tout le monde est mis à contribution.Shosuro Tenjiro et les PJ sont ainsiaccueillis par un jeune homme au maintien digned'un samurai. Il s'agit d'Usu, le jeune intendantdes cuisines. Il les con<strong>du</strong>it à leurs appartements,à l'étage des invités, et les enjoint à ne pas hésiterà le déranger si ils ont besoin de quoi que cesoit. N'hésitez pas à décrire Usu comme unhomme aux manières dignes d'un membre <strong>du</strong>Clan de la Grue. Après tout, si le hasard de sanaissance n'avait pas fait de lui un heimin, ilaurait sans doute compté parmi les samurai lesplus valeureux de l'époque. Cruel destin… Saconversation est brillante, sa politesse exquise etsans hypocrisie et son maintien assurémentadmirable. Tenjiro sera d'ailleurs sous le charme<strong>du</strong>rant le trajet de la porte <strong>du</strong> palais aux appartements.Le reste de la journée se déroule dans uneatmosphère fiévreuse. <strong>Les</strong> serviteurs finissent detout installer et les invités arrivent les uns aprèsles autres. <strong>La</strong>issez donc quartier libre aux PJ,100


qu'ils visitent le palais, nouent connaissance aveccertains invités, etc.<strong>La</strong> présentation des présentsFinalement, dès la tombée <strong>du</strong> jour, toute cetteactivité cesse. <strong>Les</strong> prestigieux invités, sous l'égidede Doji Otogo, se réunissent dans la grandesalle <strong>du</strong> palais. Un banquet luxueux y est donnéet chacun s'y amuse en attendant la présentationdes cadeaux.C'est le moment de laisser vos PJ faireconnaissance des nombreux invités glorieux dece Festival. On peut ainsi croiser ici de nombreusespersonnalités de l'Empire. Voici ce que les PJpourront observer ou apprendre s'ils participent àdiverses discussions (en n'oubliant pas leur rangtoutefois) :- Doji Otogo est un homme dans la force de l'âge,réputé pour sa gentillesse et son sens des responsabilités.C'est un grand gouverneur, et la suite desa carrière pourrait l'amener à devenir un procheconseiller de l'Empereur. Otogo est facilementabordable tant il estanxieux que ses invitésse sentent bien chez lui.Il n'hésite pas à nouerconversation avec toutle monde.qu'affable en apparence, il cache un cœur deScorpion et se délecte de tous les secrets honteuxqu'il pourrait être amené à apprendre.- Doji Mizobu, Champion <strong>du</strong> Clan de la Grue,est présent. C'est un homme sévère, très à chevalsur les manières et l'honneur. Il parait neprendre aucun plaisir à assister à la fête.- Doji Raigu, le jeune fils de Mizobu, se tient àses côtés. Il arbore un air aussi sévère que sonpère. <strong>Les</strong> rumeurs vont bon train sur leur mésentente,<strong>du</strong>e à la trop grande ambition <strong>du</strong> jeunedauphin…- Shiba Turikan, le Champion <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Phénix, se tient en retrait de la fête. Un sourirequi se transforme parfois en rictus déforme sonvisage, et il lui arrive de parler tout seul, parfoismême avec des voix différentes. <strong>La</strong> rumeur veutqu'il soit fou…- Shiba Gaijushiko est un jeune noble très en- Kaiu Yoshida est unriche marchand <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Crabe. Il est venudans l'espoir de nouerdes relations commercialesavec les Clans <strong>du</strong>Lion et de la Grue. Eneffet, il semble qu'undébut de sécheressefrappe les terres <strong>du</strong>Clans <strong>du</strong> Crabe et poussecelui-ci à multiplierles sources d'approvisionnement.Le yojimbode Yoshida se nommeHiruma Jiusai. C'est ungéant qui se tient enretrait, un œil attentifdardé sur son protégé.- Kakita Ryukan est lekaro de Otogo. C'est uncourtisan raffiné et àl'aise, qui parait beaucoupmoins anxieuxque son supérieur. Bien103


vue au sein de son Clan et à la cour. <strong>Les</strong>rumeurs font de lui le prochain Scribe impérial,malgré son jeune âge. Durant la fête, ilsera occupé à veiller sur son daimyo, mais nerepoussera aucune tentative de conversation.C'est quelqu'un d'ouvert et d'aimable, très attentifaux propos de ses interlocuteurs.- Akodo Mitsuyuki, nouveau Champion <strong>du</strong> Clan<strong>du</strong> Lion, s'empiffre à une des tables. <strong>La</strong> nourrituresemble être son seul centre d'intérêt ce soir.Parfois, il rit des plaisanteries des courtisans, necomprenant pas que ceux-ci s'amusent de lui etnon avec lui. A ses côtés se tient une fort bellefemme, sa concubine Asuniko.- Asahina, fondateur de sa famille au sein <strong>du</strong> Clande la Grue, profite de la fête, une lueur d'amusementdans les yeux. C'est un vieil homme sage,presque paternaliste et jamais avare de conseils.- Agasha Naruso est un alchimiste <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Dragon. Il est fasciné par les nemuranai et nemanque jamais une occasion de parler de sonsujet favori. Il est d'ailleurs venu en ville pourvisiter l'école de shugenja de la famille Asahinainstallée en son enceinte et apprendre les secretsde la confection des fétiches. Le Cristal d'Eau lefascinera au plus haut point.N'hésitez pas à peupler ce banquet de nombreuxautres PNJ, issus de votre campagne ou del'historique des PJ, afin de plus les impliquerdans l'intrigue. <strong>Les</strong> PJ pourront également croiserTokaro, et Usu supervise le service des platspar les servantes.Enfin, à une heure avancée de la soirée, lesdélégations viennent présenter leurs présents :- Le Clan <strong>du</strong> Lion offre un sublime daishoouvragé, béni par les ancêtres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Phénix invoqués par les sodan-senzo de lafamille Kitsu.- Le Clan <strong>du</strong> Phénix a fait les choses en grand :il offre un cristal (de la taille d'une tête) bénipar l'Oracle de l'Eau. Ce cristal est censéapporter fertilité et abondance sur les terres <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Lion.Chacun s'extasie sur la beauté et le symbolismede ces présents et le Clan de la Grue lesemmène alors dans le pavillon dédié, afin de lesgarder deux jours avant de les remettre à leursdestinataires.Pour clore la soirée, une visite nocturne <strong>du</strong>zoo impérial est organisée. Guidés par les heiminresponsables de son entretien, les invités peuventadmirer de nombreux animaux d'espèces rares etintrigantes. L'éclairage aux lampions <strong>du</strong> zoo participebeaucoup à l'atmosphère onirique de cettevisite.<strong>La</strong> soirée prend fin peu à peu, chacun se retirantdans ses appartements, les courtisans seréunissant dans les jardins ou les salons privés afinde discuter affaires.Ce qui va se passer <strong>du</strong>rant la nuit…<strong>De</strong> nombreux évènements vont se dérouler<strong>du</strong>rant la nuit, auxquels les PJ n'assisteront sansdoute pas.· Tokaro et Usu se retirent à la bibliothèque pourétudier. Le maho-tsukai neutralise alors le jeunehomme et l'enferme dans le sous-sol, endormi.· Suite à cela, le maho-tsukai se rend discrètementau pavillon des présents avec deux oni mineurs àson service. Il neutralise les gardes Daidoji par unpuissant sort et ses oni les achèvent à coups degriffes et de dents. Tokaro vole le cristal et le ramèneà son antre. Grâce à ses pouvoirs, ses allées etvenues ne sont pas repérées.· Dans son repaire, le moine corrompu entame lerituel d'invocation. Utilisant le nom d'Usu, ilnomme un oni à qui il transmet la puissance <strong>du</strong>cristal. Ce rituel prendra au moins deux joursavant que l'oni ne soit entièrement matérialisé.· Hiruma Jiusai, le yojimbo de Kaiu Yoshida, s'estéclipsé de la fête peu après avoir vu le cristal. Eneffet, il estime qu'un tel artefact doit revenir à sonClan afin de faire cesser la sécheresse qui frappeses terres. En ville, il engage plusieurs ronin dansune auberge <strong>du</strong> district <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion et revients'intro<strong>du</strong>ire au palais avec eux après s'être procurédes armes au marché noir. Ils tuent deux gardes enles égorgeant discrètement et les cachent sous lapaille des écuries. Au pavillon des présents, ilstombent sur les cadavres des gardes et constatentl'absence <strong>du</strong> cristal. <strong>Les</strong> ronin, pour se payer,dépouillent les cadavres des gardes. Jiusai retourneà ses appartements.Heureusement, aucun d'eux ne remarque le coffrelaqué contenant les sabres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion, cachépar l'obscurité.· Kaiu Yoshida noue des relations avec KakitaRyukan, qui lui promet l'aide <strong>du</strong> Clan de la Grueafin de remettre le Clan <strong>du</strong> Crabe sur pied avantune éventuelle famine. Leurs discussions ont lieudans les Jardins <strong>du</strong> Silence jusqu'à une heure avancéede la nuit.102


· Asuniko, la concubine <strong>du</strong> Champion <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Lion, est en fait une espionne <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Scorpion. Durant la nuit, elle va se rendre à l'étagedes invités afin de faire un rapport à ses supérieurs,utilisant comme prétexte d'aller chercher un remèdepour Mitsuyuki, souffrant d'une indigestion.<strong>La</strong> seconde journéeUne enquêteAu lever <strong>du</strong> jour, les instances <strong>du</strong> Clan de laGrue remarquent la disparition <strong>du</strong> cristal et la mortdes gardes. <strong>Les</strong> samurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix sontaussitôt informés et préfèrent ne pas mettre le Clan<strong>du</strong> Lion au courant pour éviter un esclandre.Décision est prise de confier l'affaire au Magistratd'Emeraude.Shosuro Tenjiro et les PJ sont donc réveillés àl'aube et convoqués par Shiba Gaijushiko et DojiMizobu. Ils sont mis au courant de la situation et illeur est demandé de mener une enquête rapide etsurtout discrète pour savoir ce qui s'est passé, et sipossible récupérer le Cristal d'Eau. <strong>Les</strong> deux dignitairesrépondront bien sûr à toutes les questions desPJ dans la mesure de leurs connaissances.NB : Durant cette enquête, Shosuro Tenjirose tiendra en retrait, désirant mettre ses yoriki àl'épreuve sur une telle affaire. Toutefois, n'hésitezpas à le faire intervenir comme joker pour aiderles PJ.Le pavillon des présentsAu pavillon des présents, les PJ peuvent constaterque seul le cristal a disparu et que le daisho<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion est toujours présent. Il y a peu detraces de lutte, mais <strong>du</strong> sang en abondance sur lesol (les corps des gardes ont été emmenés au funérarium<strong>du</strong> palais afin de ne pas créer de panique).Il y a tant de traces de pas autour <strong>du</strong> pavillon etdans les jardins qu'il parait bien difficile dedéterminer si quelqu'un en est venu ou parti<strong>du</strong>rant la nuit…<strong>Les</strong> corps des gardes<strong>Les</strong> deux gardes étaient de solides bushi de lafamille Daidoji, parfaitement entraînés et armés.Leurs corps semblent comme desséchés et des tracesde morsures sont nettement visibles sur leurscous. Un jet de Connaissance : maho / Intelligencecontre un ND 20 permettra de savoir que l'état descadavres est <strong>du</strong> à un sort de magie <strong>du</strong> sang.L'autre fait curieux est que les gardes ont ététotalement dépouillés. Toutes leurs armes, mêmeleur daisho, ont disparu, de même que leurs kokuet petits objets précieux.Interroger les gardes<strong>De</strong> nombreux gardes étaient en faction toute lanuit autour <strong>du</strong> palais. Voici ce que les PJ peuventapprendre d'eux :- Ils n'ont vu personne entrer ou sortir <strong>du</strong> palais<strong>du</strong>rant la nuit. Seul Hiruma Jiusai (“le Crabegéant”) est sorti en fin de soirée, pour aller chez lesgeisha. Personne ne l'a vu revenir.- A l'intérieur des murs, il y avait les mouvementshabituels : courtisans en discussion, amants seretrouvant, etc.- Enfin, il manque deux gardes à l'appel ce matin.Ils étaient de faction cette nui et n'ont pas présentéleur rapport lors de la relève. Personne ne sait oùils sont.- En insistant un peu, les PJ pourront apprendredes gardes que certains se sont légèrement laissésdistraire par le ballet des courtisans et des amantsdans les jardins…Interroger les serviteursMême la nuit, de nombreux serviteurs s'affairentau palais. <strong>Les</strong> samurai ne font pas attention àces heimin, ce qui fait qu'ils peuvent parfois êtretémoins de certains évènements.- Comme d'habitude, Usu est allé prendre sa leçonchez Tokaro après le banquet. Bien que le jeunehomme fût fatigué, le moine insista pour quecelui-ci vienne étudier.- <strong>De</strong>s formes sombres, dont une très grande, sedéplaçaient furtivement dans les jardins <strong>du</strong>rant lanuit. Croyant à de simples amoureux se retrouvantà la faveur de l'obscurité, le serviteur n'a alerté personne.- Une très belle femme (dont la description correspondà Asuniko) est sortie <strong>du</strong> pavillon <strong>du</strong> Lionpour se rendre à l'étage des invités. Elle est ensuiterevenue.- <strong>Les</strong> PJ pourront évidemment entendre diversesrumeurs et allusions sur les origines d'Usu. S'ilscreusent un peu, ils apprendront facilement la vérité.Enquêter en villeIl y a également quelques informations à glaneren ville.- Un aubergiste d'un quartier mal famé <strong>du</strong> district<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion reconnaîtra la description deHiruma Jiusai. Il dira que le samurai était venuengager trois ronin, mais il ne sait pas pourquoi.- <strong>Les</strong> PJ pourront également en apprendre un peuplus sur Tokaro, notamment que le moine est arrivéil y a deux ans des terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Serpent.<strong>De</strong>puis, il s'est énormément intéressé à Usu.- En continuant leurs investigations sur les originesd'Usu, les PJ pourront même rencontrer sa mère,105


Ayumi, qui travaille comme oba-san dans la maison”unParfum de Tengoku”. Interrogée par desMagistrats, elle n'osera mentir et dévoilera tout desorigines de son fils, de son é<strong>du</strong>cation, etc. Elle serépandra en louanges sur Doji Otogo et son sens desresponsabilités. Elle est bien sûr toujours amoureusede lui…<strong>La</strong> soiréeToutes ces investigations devraient leur prendretoute la journée. N'hésitez pas à rajouter des faussespistes de votre cru afin d'occuper les PJ. Par exemple,la passion d'Agasha Naruso pour les nemuranaipourrait les amener à soupçonner une éventuelleimplication de l'alchimiste <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Dragon.<strong>La</strong> soirée arrivera alors naturellement et les PJseront bien sûr conviés au banquet et aux festivités.Au programme de la soirée : spectacles, danse etdivers concours.Ce sera l'occasion de faire leur rapport à DojiMizobu et Shiba Gaijushiko.Et surtout, ils pourront bien sûr continuer leurenquête et tenter de briller en société en participantaux divers concours : poésie, origami, sadane,kemari, etc.Interroger Asuniko : la dame sera difficile àapprocher sans éveiller l'attention <strong>du</strong> daimyo <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Lion. Questionnée sur son escapade nocturne,elle dira être allé chercher un remède auprèsd'une amie <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion afin de calmer unterrible mal de ventre chez Akodo Mitsuyuki. Ellene ment évidemment pas (même si elle ne dit pastoute la vérité) et Mitsuyuki pourra confirmer, ainsiqu'une jeune servante de la délégation Scorpion...Interroger Hiruma Jiusai : le yojimbo prétendraque son maître lui a donné quartier libre la nuit dernière(ce qui est vrai, Kaiu Yoshida pourra confirmer)et qu'il en a profité pour aller voir les geisha. Ilniera avoir été dans une auberge engager des roninet s'énervera si les PJ le pressent de questions un peutrop tendancieuses. Un interrogatoire maladroitpourrait mener à un défi en <strong>du</strong>el…Le troisième jourSuite de l'enquête<strong>Les</strong> PJ doivent continuer à chercher desréponses.<strong>De</strong>s serviteurs pourront craintivement lesapprocher pour leur signaler que Usu a disparudepuis l'avant-veille et n'a pas reparu depuis saleçon avec le moine. Interrogé, celui-ci prétendraque le jeune intendant est bien rentré dans sesappartements après ses leçons. Une fouille desquartiers de Usu n'apprendra rien aux PJ, à part quele futon est fait et que personne n'y a dormi cettenuit.Vers midi, un garçon d'écurie découvre lescorps des deux gardes éliminés par Jiusai et sesronin. <strong>Les</strong> PJ pourront constater qu'ils ont la gorgenettement tranchée, et que seul un bushi expérimentépeut accomplir un travail si propre sans alerterpersonne… Leurs soupçons sur Jiusai devraientcommencer à se confirmer.S'ils n'y ont pas pensé la veille, les PJ pourrontlancer un mandat d'arrêt contre les ronin de la cité(rappelez vous qu'à l'époque <strong>du</strong> scénario, les errantssont encore très rares). <strong>De</strong>s soldats de la milice de lacité pourront mettre aux arrêts une dizaine de samuraisans Clan, dont trois qui s'apprêtaient à quitter laville. Fouillés, ces trois ronin s'avèrent détenir desarmes marquées <strong>du</strong> mon de la famille Daidoji, ainsique des koku <strong>du</strong> Clan de la Grue (dérobés sur lesgardes <strong>du</strong> pavillon des présents) et <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Crabe (leur paie donnée par Jiusai). <strong>Les</strong> ronin neparleront que sous la torture et n'hésiteront alors pasà dénoncer Hiruma Jiusai.Cette fois-ci, le yojimbo ne peut réfuter lesaccusations des PJ. Il avouera tout, ne se départissentpas de son ton condescendant en expliquant àquel point le Cristal d'Eau aurait pu être utile à leurClan, aux vrais défenseurs de l'Empire. Il niera parcontre être en possession de l'artefact et raconteraque les gardes Daidoji étaient déjà morts et le cristaldéjà volé lorsqu'il est arrivé. Pour finir, il demanderaà faire seppuku et Kaiu Yoshida fera la mêmedemande, pour laver son Clan de ce déshonneur etne pas entacher la relation commerciale naissanteentre la famille Kaiu et le Clan de la Grue. DojiOtogo leur accordera son autorisation.RésolutionReste le problème de la disparition <strong>du</strong> cristal.<strong>De</strong>s PJ un peu curieux souhaiteront sans doute visiterla bibliothèque et interroger plus avant Tokaro.Le moine est toutefois étrangement absent et c'estun serviteur qui a la charge de surveiller la bibliothèque.Un jet d'Enquête / Perception contre un ND de20 permettra de se rendre compte que la remise dela bibliothèque possède une trappe qui permet d'accéderà un sous-sol.Là, le spectacle qui attend les PJ est innommable: Usu, exsangue, est attaché à une table en pierre.Un cordon de ténèbres le relie à une vague formehumanoïde flottant dans l'air, elle-même reliée aucristal d'Eau !<strong>Les</strong> oni mineurs de Tokaro attaqueront alors parsurprise les PJ. Faites faire un jet de Perceptioncontre un ND de 20. Ceux qui le réussissent pour-104


ont faire un jet d'initiative. <strong>Les</strong> autres perdront leurtour et leur ND sera de 5 + armure.Au moment où les PJ parviennent à vaincre lesoni mineurs, l'oni relié à Usu est invoqué et se matérialisedans la pièce dès qu'ils commenceront à agircontre lui.Encore sans forme, l'oni ne se battra quequelques tours avant d'utiliser sa formidable puissancepour fuir (en effet, en pénétrant dans la pièce,les PJ auront rompu le cercle de contention de l'oni,libérant ainsi celui-ci). Usu rendra l'âme enquelques secondes, non sans avoir murmuré le nomde son tortionnaire et ex-mentor :”Tokaro…”Quantau cristal, il est vidé de sa puissance et surtout définitivementsouillé.Rapport<strong>Les</strong> PJ peuvent donc faire leur rapport àShosuro Tenjiro et aux dignitaires des Clans <strong>du</strong>Phénix et de la Grue en ayant tous les éléments enmains. Il ne leur sera pas reproché de ne pas avoirpu sauver le cristal et ils seront félicités d'avoir pumener l'enquête à bien. Le Clan <strong>du</strong> Phénix s'inquièterade savoir qu'un oni inconnu erre sur ses terreset s'empressera d'avertir le Conseils des MaîtresElémentaires et le Clan <strong>du</strong> Serpent.Tokaro, lui, était en ville au moment où les PJont investi son antre et rompu sa domination surl'oni… Sentant la créature s'échapper vers le sud,vers l'Outremonde, il a décidé qu'il était plus sage dedisparaître de la ville. Nul doute qu'il pourra devenirun adversaire récurrent des PJ au cours de votrecampagne.<strong>La</strong> remise des présentsSuite à l'enquête des PJ, les Clans <strong>du</strong> Phénix etde la Grue ont mis le Clan <strong>du</strong> Lion au courant desévènements. <strong>Les</strong> conseillers de Akodo Mitsuyukifulminèrent mais le placide Champion compritl'embarras de ses hôtes et accepta leurs excuses.Le banquet de la soirée se déroule donc defaçon presque normale. Doji Otogo est présent maisparticulièrement morose (il aimait sincèrement sonfils), même s'il essaie de faire bonne figure. KakitaRyukan l'assiste de son mieux, espérant que la faiblesse<strong>du</strong> gouverneur lui profitera un jour… <strong>Les</strong>dignitaires <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion, à l'exception deMitsuyuki qui profite <strong>du</strong> banquet, font grises mines.<strong>Les</strong> présents sont donc échangés. Le Clan <strong>du</strong>Phénix reçoit le somptueux daisho tandis que leClan <strong>du</strong> Lion reçoit une bannière pouvant flottermême en absence de vent (un nemuranai mineurrapidement créé par les shugenja Isawa présents…).<strong>Les</strong> murmures et ragots vont bon trainmais les apparences sont sauves. L'illusion de lapaix et de la fraternité entre Clans est sauvegardée.Le Festival de la Paix peut donc se terminercomme il a commencé, dans une atmosphère d'ententeentre les Clans.Conclusion<strong>Les</strong> PJ gagneront entre 3 et 6 points d'expérienceselon la façon dont ils auront mené l'enquête.S'ils sont parvenus à ménager au mieux les susceptibilitésdiverses, ils se verront octroyer en plus2 points d'Honneur et 3 points de Gloire.<strong>Les</strong> personnages de l'aventure- Doji Otogo : C'est un samurai au sens de l'honneurexacerbé, ce qui se tra<strong>du</strong>it chez lui par unebonté excessive et un sens aigu des responsabilités.Son intelligence et son habileté politique lui ont permisde gravir bien des marches dans la hiérarchie deson Clan, au sein <strong>du</strong>quel il se murmure qu'il descendraiten droite ligne de Dame Doji et <strong>du</strong>Seigneur Kakita.Ecole / Rang : Duelliste Kakita / 4Honneur : 4.5Gloire : 5.4- Kakita Ryukan : Il s'agit d'un homme veule etlâche, qui ne sait que profiter de la faiblesse desautres pour s'élever. Sa chance et ses dons d'acteurfont qu'on le prend généralement pour unêtre affable et concerné, et il sait en profiter.Ecole / Rang : Courtisan Doji / 3Honneur : 1.8Gloire : 4.5- Kaiu Yoshida : Riche marchand, Yoshida n'aà cœur qu'un seul intérêt : son Clan. Il espèreque les relations qu'il va nouer avec les dignitairesprésents vont permettre à son Clan defaire face à la sécheresse qui s'annonce sur sesterres. Fin politicien, il a l'honneur d'être bienvu au sein <strong>du</strong> Clan de la Grue car il a suivi l'écolede la famille Yasuki.Ecole / Rang : Marchand Yasuki / 4Honneur : 2.4Gloire : 3.2- Hiruma Jiusai : Puissant bushi, Jiusai mépriseles samurai des autres Clans que le sien. Ilestime que seul le Clan <strong>du</strong> Crabe sert efficacementl'Empire et il est à l'affût de la moindreoccasion de le prouver.Ecole / Rang : Bushi Hiruma / 3Honneur : 1.4Gloire : 1.5107


- Tokaro : Ancien moine ayant basculé dans lapratique de la maho, il désire la gloire de Jigokuet pour cela, il souhaite la destruction del'Empire. Discret et puissant, son but est de parvenirà lier un oni puissant pour servir ses intérêts.Ecole / Rang : Maho-tsukai / 4Honneur : 0Gloire : 2.0Souillure : 0.4 (Tokaro utilise des victimes pourses sacrifices de sang et évite ainsi de sesouiller)- Usu : Fils illégitime de Doji Otogo, il a bénéficiéde l'enseignement des moines grâce à l'argentde son père. Beau, intelligent, Usu est fait<strong>du</strong> bois des plus grands héros de l'Empire. Seulesa caste de naissance lui dénie le destin auquelil aurait <strong>du</strong> avoir droit. Usu aime profondémentson père, suffisamment pour ne pas risquer delui faire <strong>du</strong> tort à la cour de par son existencemême.Ecole / Rang : /Honneur : 3.5Gloire : 0- <strong>Les</strong> deux oni mineurs : Il s'agit de créaturessans intelligence, n'obéissant qu'à Tokaro. Ilsont la forme d'un humain d'environ un mètrecinquante, à la peau semblable à <strong>du</strong> cuir épais.Leur visage est plat et lisse, seulement coupé endeux par une bouche démesurée emplie de centainesde crocs effilés et suintants. Leurs griffessont aiguisées et mortelles.Jet d'attaque : 4g3 (griffes), 3g3 (morsure)Jet de dommages : 3g2 (griffes et crocs)Armure : 4Peur : 2Points de vie : 0 / OK ; 10 / +3 ; 40 / +6 ; 50 /Mort- L'oni : Dépositaire d'un nom puissant, cetoni est amené à devenir une des plus grandesmenaces que le Clan <strong>du</strong> Crabe connaîtrajamais : l'oni no usu. Ses caractéristiques sontà votre convenance <strong>du</strong>rant l'affrontementavec les PJ. Toutefois, il est encore faible,c'est pourquoi il préfèrera fuir plutôt quecombattre.106


Le Temple<strong>du</strong> soleil jauneCe scénario est volontairement peu dirigiste,afin de permettre aux MJ d'y inclure leurspropres créations.Avant toute chose, demandez à vos joueurs dese positionner par rapport à l'alliance <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>. Sont-ils sympathisants, collaborateursactifs, opposants silencieux ou résistants ?Leur implication dans la lutte que mènel'Empereur est primordiale pour les suiteséventuelles que vous souhaitez donner à cescénario. Votre groupe ne doit pas être uniquementcomposé de fanatiques hurlant leur attachementau régime <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> chaque foisqu'ils le peuvent en trucidant <strong>du</strong> ronin à lamoindre occasion. L'idéal serait d'avoir unpanel de Clans varié et des mentalités proches<strong>du</strong> pouvoir légitime de <strong>Rokugan</strong> afin de permettreà l'intrigue de se développer au maximumde ses possibilités et de pouvoir vouslancer dans une campagne de plus grandeenvergure.Puissent les Fortunes vous guider danscette ténébreuse intrigue où se mêlent espionnage,meurtre et loyauté à l'Empire.SYNOPSISLe temple <strong>du</strong> Soleil Jaune est un importantlieu de pèlerinage situé dans les Montagnes<strong>du</strong> Regret, où se retrouvent des samurai enquête de sérénité et de spiritualité.L'atmosphère particulière de l'endroit enfait un rendez-vous incontournable pour tousceux qui souhaitent se retirer, temporairementou définitivement, <strong>du</strong> monde. Le templeabrite une petite communauté très discrète demoines qui consacrent leurs vies à méditer età prier pour le salut de l'Empire d'Émeraude,et accueille parfois des hommes et des femmesdésireux de passer quelques temps enprière, loin des tumultes <strong>du</strong> monde.A la fin de l'année 407, un important seiyaku<strong>du</strong> nom de Otomo Kenjiro décide d'affronterles rigueurs de l'hiver rokugani pour se rendredans le temple <strong>du</strong> Soleil Jaune, afin de jeûneret de prier. Dans son périple l'accompagnentde glorieux membres de la cour del'Empereur qui souhaitent comme lui communieravec les Fortunes et Dame Amaterasu.Mais tout ne se passe pas comme prévu. <strong>De</strong>sserviteurs ont des accidents, certains samuraiaussi. Le périple est décidément placé sous demauvais auspices. A peine une journée avantl'arrivée de la délégation au temple, OtomoKenjiro est assassiné. <strong>De</strong>s traces étranges sontrelevées près de l'auberge où a été commis leforfait. Malgré tout, on décide de poursuivrejusqu'au bout le voyage <strong>du</strong> défunt, où les moinespourront prier pour lui et lui donner unesépulture décente. Or, à peine arrivé là-bas, denouveaux meurtres sont commis, et des bruitsétranges se font entendre la nuit dans les froidscouloirs <strong>du</strong> monastère … <strong>Les</strong> PJ arriveront-ilsà démasquer le tueur avant qu'il ne soit troptard … pour eux ?RESUME DE L'INTRIGUECe scénario est l'archétype d'une intrigue àtiroir. Plusieurs histoires vont se croiser etsemer la confusion dans l'enquête des PJ ; s'ilssont suffisamment malins pour démêler l'écheveau,ils auront alors l'opportunité d'échapperà un destin pire que la mort.Otomo Kenjiro est un homme pieux qui nerecule devant aucun obstacle pour honorer lesFortunes et ses ancêtres, tout le monde le sait.Aussi, lorsqu'il annonce son intention de serendre au temple <strong>du</strong> Soleil Jaune au plus fortde la cour d'hiver pour méditer et se purifieraux portes d'une nouvelle année, personne nes'en étonne. Mais le seiyaku quitte le Palais <strong>du</strong>Clan de la Grue sur ordre de l'Empereur. Il doiten effet rencontrer plusieurs membres importantsd'un embryon d'organisation clandestinequi lutte pour la restauration <strong>du</strong> pouvoir impérialet la chute <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. Ensemble, ces personnesdoivent décider des futures actions àentreprendre pour faire obstacle à la montée enpuissance de l'Alliance. Il a donc préparé sonvoyage avec beaucoup de soin et s'est entouréde personnes compétentes sur lesquelles ilpossède un certain nombre de”moyens depression”. En clair, il s'est débrouillé pour quedes gens influents qui lui en veulent soientdésignés pour l'accompagner ; l'importance del'escorte, espère-t-il, gênera d'éventuels assassinsà la solde <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> (si d'aventure ilsdésiraient l'éliminer).Ce que Kenjiro ignore, c'est que son secrétaireparticulier, qui le sert depuis plusieursannées, est désormais un espion au service deDoji Raigu. Le courtisan l'a placé sous surveillancedepuis un certain temps car il lesoupçonne d'œuvrer dans l'ombre pour lecompte d'Hantei Fujiwa. Le véritable secrétai-109


e a été éliminé il y a quelques mois de cela etun acteur Kakita a pris sa place. Pour lemoment, la supercherie n'a pas été découverteet l'homme ne se doute de rien.Doji Satsu est un courtisan <strong>du</strong> Clan de laGrue plutôt insignifiant. Il est utile à son Clan,mais sans plus. Il ne brille pas particulièrementmais a un talent indéniable pour rapporter lesconversations qu'il entend. Or, Doji Satsu a unsecret. Il est pourchassé. Pas par un vulgairemari jaloux ou à cause de l'une de ses machinations,ce serait trop simple. Non, il s'est toutbonnement attiré les foudres d'un maho-tsukaiqui, s'il est une créature corrompue toutedévouée aux désirs <strong>du</strong> Sombre Seigneur, n'enest pas moins très concerné par le bien-être desa famille. On peut être souillé et garder uncertain attachement aux choses de ce monde.Ce maho-tsukai a appris il y a quelques tempsque ledit Doji Satsu avait abusé d'une jeunefille dans un village de pêcheurs, sur les terres<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix. Déshonorée, celle-ci préférase donner la mort plutôt que de vivre dans lahonte. Elle n'avait plus de famille depuis queson frère shugenja était parti voilà plusieursannées. Tout le monde pensait qu'il était mort.Personne ne se doutait en revanche qu'il avaitven<strong>du</strong> son âme à Fu-Leng. Ivre de rage et devengeance, il a donc invoqué un oni et lui adonné l'ordre de retrouver le coupable de cecrime ; en échange, il pourra prendre son nom.Oni no satsu est cependant fort marri. Il ne saitpas à quoi ressemble l'homme qu'il doit tuermais sait qu'il fait partie de la délégation quidoit se rendre au temple <strong>du</strong> Soleil Jaune. Qu'àcela ne tienne. Il tuera tout le monde. <strong>La</strong> libertéest à ce prix et ce n'est pas lui qui le paie. Ilsuit donc discrètement la délégation et attendle bon moment pour frapper.Le temple <strong>du</strong> Soleil Jaune est un lieu retiréde tout. <strong>Les</strong> moines y mènent une vie simple etfrugale dans la contemplation et la méditation.Seuls des indivi<strong>du</strong>s très motivés entreprennentle périlleux voyage pour y venir. C'est exactementce dont ont besoin les adeptes <strong>du</strong> DieuLune pour leur cérémonie. Ils ont investi laplace, assassiné les pauvres moines qui s'ytrouvaient et finissent le ménage (un massacrelaisse toujours des traces et nécessite un minimumde temps pour tout nettoyer). Tout vabien, Onnotangu est avec eux, les étoiles sontpropices et les préparatifs <strong>du</strong> rituel vont bontrain. Mais un grain de sable vient grippertoute cette belle mécanique. Un groupe depèlerins est arrivé il y a quelques heures etvoilà une délégation entière qui s'annonce. Pasde panique, c'est sans doute encore une épreuve<strong>du</strong> Dieu Lune pour éprouver leur foi. Ils nefailliront pas et le rituel aura lieu. Rien ne doitempêcher leur Kami d'investir l'élu.PRESENTATION DES PRINCIPAUXPERSONNAGES<strong>Les</strong> personnages décrits ci-après sont desgens d'un certain âge, expérimentés et parfaitementau fait des subtilités de la cour. Ils ontdonc en terme de jeu une réputation et unegloire très élevées, ce qui compliquera la tâchede PJ débutants. Une excellente manière poureux d'apprendre à manier les pincettes. N'estdonnée ici qu'une description de leur comportement,mais vos joueurs doivent être conscientsque froisser l'un de ces éminents membresde Clan majeur risquerait de leur valoir uneplace au premier rang parmi les hommes del'unité commandée par la plus belle vache detous les officiers <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe, en premièreligne <strong>du</strong> Château de la famille Hiruma. S'ilsont de la chance.Aucun des PNJ décrits ci-dessous n'a un Rangde Maîtrise inférieur à 3.Otomo KenjiroSeiyaku impérial de haut rang d'une bonnetrentaine d'années, expérimenté et retors,Kenjiro est l'archétype de l'homme qui a vécutoute sa vie au milieu des requins. Perspicace,intuitif, intelligent, charismatique et physiquementharmonieux, il a une excellente réputationparmi les membres de la cour et possèdede nombreuses relations un peu partout dansl'Empire. C'est un fervent pratiquant qui chercheautant que faire se peut les conseils de sesglorieux ancêtres et qui est un grand bienfaiteurdes différents temples dédiés aux Fortuneset à Shinsei là où il passe. Mais ce voyage n'apas pour but le recueillement.Kenjiro agit sur ordre direct de l'Empereur. LeFils <strong>du</strong> Ciel lui a confié la tâche difficile decoordonner les différentes actions queles”résistants”au régime inique <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>souhaitent mettre en place. Entièrementdévoué à Hantei Fujiwa, il ne reculera devantrien pour mener sa mission à bien : le salut del'Empire d'Émeraude en dépend.Afin de brouiller les pistes, il décide departir en pèlerinage pour le temple <strong>du</strong> SoleilJaune. Il a préalablement passé son année à108


voyager dans <strong>Rokugan</strong> et prit contact avec lessamurai désireux de prendre une part activedans la lutte contre l'Alliance. Il a convenud'un lieu de rendez-vous et d'une date, et aminutieusement préparé son voyage. En s'entourantde gens sur lesquels il a une prise, ilpense pouvoir court-circuiter les éventuelsespions et assassins à la solde <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.C'est un seiyaku de Rang 5 aux compétences,aux anneaux et aux avantages orientésvers l'enquête et la vie à la cour. Son expériencedes voyages en fait un homme athlétique eten excellente condition physique, parfaitementà même de se défendre le cas échéant. Il aaussi d'innombrables contacts partout dans<strong>Rokugan</strong>, ce qui le rend capable de tout savoiren un temps record sur vos pauvres PJ.Seiyaku Otomo / 5 -Gloire : 7.4 - Honneur : 3.6FEU 4 (Intelligence 5), AIR 4 (Intuition 6),EAU 3 (Perception 5), TERRE 3 (Volonté 6),VIDE 3Compétences : Art de la guerre 3, Athlétisme3, Calligraphie 4, Cérémonie <strong>du</strong> thé 4, Chasse4, Code secret 5, Connaissance : Clan <strong>du</strong>Crabe 3, Connaissance : Clan <strong>du</strong> Dragon 2,Connaissance : Clan de la Grue : 5,Connaissance : Clan <strong>du</strong> Lion 4, Connaissance: Clan <strong>du</strong> Phénix 3, Connaissance : Clan <strong>du</strong>Scorpion 4, Connaissance : <strong>Gozoku</strong> 4,Connaissance : Clans mineurs : 4, Courtisan 7,Défense 3, Droit 6, Enquête 6, Équitation 4,Étiquette 8, Héraldique 5, Histoire 3, Iaijutsu3, Jiu-jitsu 2, Kenjutsu 4, Kyujutsu 3,Manipulation 7, Méditation 3, Obiesaseru 5,Origami 3, Poésie 3, Sadane 4, Shintao 6,Sincérité 7, Tantojutsu 2.Avantages : Bénédiction de Benten, Chantage(nombreux), Clairvoyant, Correspondants(nombreux), Excellente mémoire, Lire sur leslèvres, Relations (nombreuses), Riche (6 PP),Statut social.Désavantages : Ennemis jurés (quelques-uns),Indiscret, Némésis (Doji Raigu), Obligation(Hantei Fujiwa), Obnubilé (nuire au <strong>Gozoku</strong>),Sombre secret (organise la résistance pourl'Empereur).Doji SatsuCourtisan aux capacités limitées, Satsu111


doit sa position actuelle à la chance. Il a toujourssu profiter des opportunités que lui procureson rang, ce qui lui a pour le momentréussi. Il semble toujours se trouver là où ontlieu d'intéressantes conversations et les renseignementsqu'il ramène à son Clan lui ont attiréquelques faveurs.Pendant un voyage sur les terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Phénix, il s'est pris d'une passion malsaine pourune jeune fille qui résidait dans un village depêcheurs près <strong>du</strong> kyuden où il se trouvait avecune délégation <strong>du</strong> Clan de la Grue. Écon<strong>du</strong>it, ilentra dans une colère noire et abusa d'elle. Sanstémoin de son forfait et avec son rang pour lui,il ne risquait pas grand-chose. <strong>La</strong> jeune fille senoya la nuit suivante et le magistrat local conclutrapidement à un accident. Satsu oublia bien vitecette histoire et retourna vaquer à ses occupations.Mais depuis quelques temps, il se saitpoursuivi. Par qui, il l'ignore, mais on en veut àsa vie. Il a d'ailleurs échappé à deux tentatives demeurtre et n'a <strong>du</strong> son salut qu'à l'arrivée providentiellede samurai. Ayant eu vent <strong>du</strong> projetd'Otomo Kenjiro, il s'est arrangé pour se retrouverdans l'escorte <strong>du</strong> courtisan de la familleDoji qui l'accompagne, Doji Buntarô. Il espèrequ'en se mettant au vert, il échappera à l'ire deson ennemi, suffisamment longtemps en tout caspour lui permettre de l'identifier.Satsu est un courtisan type de sa famille,discret, capable de rapporter mot pour mot uneconversation à laquelle il a assisté et de plusdoté d'une chance insolente lorsqu'il s'agit d'éviterles ennuis. Il est assez porté sur les femmes,et ce quelle que soit leur caste, et fera toutpour s'attirer leurs faveurs. Il pense en effetêtre totalement irrésistible.Courtisan Doji / 3 -Gloire : 3.2 - Honneur : 1.2FEU 3 (Intelligence 4), AIR 3 (Intuition 4),EAU 3 (Perception 5), TERRE 2, VIDE 2Compétences : Art oratoire 2, Comédie 5,Contrefaçon 3, Courtisan 4, Discrétion 6,Enquête 4, Étiquette 5, Héraldique 4, Histoire2, Kenjutsu 2, Manipulation 4, Médecine 3,Piège rhétorique 4, Poison 4, Sé<strong>du</strong>ction 5,Sincérité 4, Tantojutsu 2.Avantages : Chanceux (3), Chiffre, Éloquent,Excellente mémoire, Honneur apparent (4 PP),Ingénieux, Lire sur les lèvres, Relations(quelques-unes), Table des faveurs.Désavantages : Compulsif (2 : femmes),Couard (1), Ennemi juré (2 PP : maho-tsukai),Indifférent, Joli cœur (2), Sombre secret (violde la jeune Isawa).Isawa RyoAdorable vieillard d'une cinquantaine d'années,Isawa Ryo est un shugenja au talent certainet aux manières approximatives en société.Il est discret et sans ambages, peu enclin àla médiocrité et exigeant dans de nombreuxdomaines. Certains disent de lui qu'il a desmanières de samurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe, maisjamais en sa présence. L'âge aidant, il envisagede plus en plus sérieusement de se retirerdans un monastère pour préparer sa prochaineincarnation, mais ne se résout pas à abandonnerles contingences matérielles de ce monde.Au cours de sa longue vie aventureuse, Ryo aaccompli de grandes choses et a maintes foisterminé ses missions sur un lit. C'est au coursd'une de ses enquêtes qu'il est devenu opiomane.A son âge, ce n'est pas vraiment grave,mais il a de nombreux ennemis et si une tellechose venait à se savoir, sa retraite risqueraitd'arriver bien plus tôt que prévu. Le vieux shugenjane sait pas comment Otomo Kenjiro aréussi à l'apprendre. C'est son seul secret et ilne voudrait pas qu'il soit divulgué. Voilà pourquoiil préfère rendre au seiyaku de menus servicesen échange de son silence.Ryo est un shugenja qui a développé une affinitécertaine avec l'élément de l'Eau et dont leRang de Maîtrise est de 5. Ses sorts sont surtoutaxés sur les soins, la divination et la protection,avec bien enten<strong>du</strong> une panoplie complètedédiée à l'amélioration des compétencesde son yojimbo. Le seul sort véritablementoffensif qu'il possède est la Frappe de Jade.Shugenja Isawa / 5 -Gloire : 6.3 - Honneur : 3.1FEU 3 (Intelligence 5), AIR 3 (Intuition 4),EAU 5 (Perception 7), TERRE 3 (Volonté 6),VIDE 6Compétences : Art de la magie 6, Astrologie 5,Athlétisme 2, Calligraphie 5, Cérémonie <strong>du</strong>thé 4, Chasse 3, Connaissance : festivals &cérémonies 5, Connaissance : maho-tsukai 4,Connaissance : Outremonde 5, Courtisan 3,Défense 2, Droit 4, Enquête 6, Étiquette 2,Haute médecine 7, Héraldique 4, Herboristerie6, Histoire 3, Kenjutsu 3, Méditation 5, Poison4, Recherche 5, Shintao 4, Théologie 4.Avantages : Alter ego (Shiba Noritaka),Harmonie élémentaire (Eau), Maîtrises innées(sorts signalés par un astérisque).Désavantages : Contrariant, Dépendant(opium), Mauvaise réputation (mauvais caractère),Sombre secret (opiomane).Sorts :110


TERRE : Essence de la Terre (Voie <strong>du</strong>Phénix), Frappe de jade*, Glyphe de protectionélémentaire, Toucher de Jurojin*, Volontéabsolue.EAU : Bénédiction de Inari (Voie <strong>du</strong> Phénix),Bénédiction de la pureté*, <strong>De</strong>rrière le voile <strong>du</strong>sommeil (Voie <strong>du</strong> Phénix), Don de Sukinjin(Voie <strong>du</strong> Phénix), Paix de l'esprit, Reflet deP'an Ku, Revers de fortune, Voie vers la paixintérieure*FEU : Feux purificateurs, Glyphe de protectioncontre le mal, Lumière de Amaterasu(Voie <strong>du</strong> Phénix).AIR : Entrevoir l'ombre de l'âme (Voie <strong>du</strong>Phénix), Lumière <strong>du</strong> Seigneur Lune, Percerl'esprit, Secrets <strong>du</strong> vent, Vents de murmures.Shiba NoritakaGrand, puissamment bâti, étonnammentleste pour quelqu'un de son gabarit, Noritakaest le yojimbo de Isawa Ryo. C'est un hommeau physique charmant, d'humeur égale, pleind'attention pour les dames et toujours courtois,quelles que soient les circonstances. Il estentièrement dévoué à Isawa Ryo et donneraitsans aucune hésitation sa vie si cela pouvaitsauver le shugenja dont il a la responsabilité.<strong>Les</strong> deux hommes voyagent ensemble depuisune bonne dizaine d'années et se connaissentparfaitement. Noritaka est au courant <strong>du</strong> penchantde Ryo pour l'opium mais ne divulguerajamais une telle information. Le vieil hommequant à lui considère le calme samurai de lafamille Shiba comme son fils et a d'ailleurs faiten sorte que tous ses biens lui reviennent à samort, car il n'a plus de famille encore vivante.Le yojimbo n'a absolument pas connaissancede ce fait. Il n'a ni secret ni vice, fréquenterarement les maisons de geisha maisapprécie les samurai-ko qui le battent au go.Un bon parti en somme.Noritaka est un yojimbo de Rang 4 aux talentsde bushi extrêmement affûtés dont la connaissancedes arts fins laisserait un courtisan admiratif.Ses anneaux sont élevés mais équilibréset ses compétences nombreuses, même s'il enpossède quelques-unes superficiellement. Sesavantages sont surtout innés car la vie qu'il amenée jusqu'à présent ne lui a guère laissé letemps de développer ses relations.Yojimbo Shiba / 4 -Gloire : 5.2 - Honneur : 3.0FEU 3 (Agilité 5), AIR 3 (Réflexes 5), EAU 3(Perception 4), TERRE 4, VIDE 3Compétences : Art de la guerre 6, Athlétisme113


3, Calligraphie 3, Cérémonie <strong>du</strong> thé 3, Danse3, Défense 5, Équitation 3, Étiquette 3,Héraldique 3, Histoire 3, Iaijutsu 4, Kenjutsu6, Méditation 4, Peinture 4, Poésie 4, Shintao5, Tir à l'arc 4, Yarijutsu 4.Avantages : Alter ego (Isawa Ryo), Ancêtre :Shiba Kaigen, Calme, Force de la terre (2 PP),Grand, Rapide.Désavantages : Asocial (parle peu), Cœur tendre,Compulsif (1 PP : jouer au go),Fascination (histoire <strong>du</strong> jeu de go).Doji BuntarôCourtisan en vogue d'environ trente ans,Buntarô est bel homme, cultivé, versé dans denombreux arts fins et amateur de distractionsen tout genre. Il est toujours charmant ensociété et aime la compagnie des dames. Sesnombreuses qualités en font un élément devaleur pour son Clan qui a par le passé souventbénéficié de sa finesse politique et de son sensde la psychologie. C'est également un excellentpratiquant de kenjutsu qui n'est pas avarede conseils et de démonstration en la matière.Mais Buntarô a le sang chaud, ce qui se soldesouvent par des <strong>du</strong>els. Illégaux, bien sûr.Jusqu'à présent, ces affrontements n'avaientabsolument rien d'irréparable. Or, suite à un deces <strong>du</strong>els impromptus au cours <strong>du</strong>quel il a étébattu à plate couture par son adversaire, il a froidementassassiné la jeune samurai-ko de lafamille Hiruma en mission pour son Clan surles terres de celui de la Grue. Son corps a étéretrouvé dans une ruelle de la Cité des RivesAbandonnées, lardé de coups de katana.Buntarô ignore comment cet”incident”est arrivéaux oreilles de Kenjiro, mais depuis peu, leseiyaku impérial le fait chanter et lui suggèrede divulguer certaines informations à la placed'autres. Le courtisan ne sait pas comment sesortir de ce guêpier et envisage sérieusementune solution radicale à son problème.Buntarô est un courtisan extrêmementcompétent aux relations innombrables et auxressources inépuisables. Il semble toujoursavoir une solution à tous les problèmes et useau mieux de ses capacités dans l'intérêt de sonClan. Il n'est cependant pas complètementnovice en matière d'arts martiaux et se tirerafort honorablement d'un <strong>du</strong>el, d'un assaut aukatana ou d'un affrontement plus physique.Courtisan Doji / 4 -Gloire : 4.9 - Honneur : 3.5FEU 3 (Intelligence 4), AIR 3 (Intuition 5),EAU 2 (Perception 4), TERRE 3 (Volonté 4),VIDE 3Compétences : Art de la guerre 3, Art oratoire5, Connaissance : Clan <strong>du</strong> Phénix 5,Connaissance : Clan <strong>du</strong> Scorpion 4,Connaissance : <strong>Gozoku</strong> 3, Corps à corps :mizu-do 2, Courtisan 5, Danse 4, Défense 4,Enquête 3, Équitation 2, Étiquette 6,Héraldique 3, Histoire 2, Iaijutsu 5, Kenjutsu4, Kyujutsu 3, Manipulation 5, Origami 3,Poésie 3, Sadane 4, Sincérité 6, Tantojutsu 2.Avantages : Ancêtre : Dame Doji, Bénédictionde Benten, Éloquent, <strong>La</strong>me de la familleKakita, Lire sur les lèvres, Rapide, Relationsmajeures (beaucoup), Relations mineures(encore plus).Désavantages : Fier, Impétueux, Jaloux(meilleurs combattants que lui), Obnubilé(remporter ses <strong>du</strong>els), Présomptueux, Sombresecret (meurtre de la jeune Hiruma), Vaniteux.Shosuro KatoÉminent membre <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion, leplaisant courtisan de 38 ans est unanimementrespecté dans toutes les cours de <strong>Rokugan</strong>.Intelligent, perspicace, doté d'un solide senspratique, Kato utilise son talent et sa ruse pourle bien de l'Empire. Il est très cultivé, versédans la poésie et la littérature et grand amateurde sadane, joute verbale dans laquelle il excelle.Il a toujours vécu à la cour et connaît intimementtous les rouages de l'administrationrokugani, ainsi que bon nombre de ses fonctionnaires.Shosuro Kato garde pour lui certainesinformations concernant sa vie privée quipourraient lui valoir de gros ennuis. Non pasqu'avoir un bâtard soit un crime. Ne pas se servir<strong>du</strong> moyen de pression que son existencecrée est par contre plus condamnable. Kato aen effet eu un enfant - une fille - avec unejeune femme de la famille Otomo. Elle estidéalement située dans l'entourage <strong>du</strong> daimyoet sa”collaboration”ne pourrait qu'être profitable.Mais il ne peut se résoudre à utiliser safille et sa maîtresse, même pour le bien <strong>du</strong>Clan. Il éprouve des sentiments très forts à leurégard et ne permettra jamais qu'on puisse leurfaire <strong>du</strong> mal. Il fera tout ce qui est en son pouvoir(et il peut beaucoup) pour les protéger.Après tout, ce sont les deux seules personnesqui l'aiment pour ce qu'il est.Kenjiro a appris l'existence de cette enfant,et surtout l'identité <strong>du</strong> père, par l'intermédiaired'un serviteur qu'il a placé dans l'entourage desa cousine. Il se sert de cette information pourtenir le Clan <strong>du</strong> Scorpion à l'écart de certaines112


choses qu'il fait pour l'Empereur mais ne leurfera sans doute pas courir de risque inconsidéré.Il a quand même le sens de la famille etelles lui sont plus utiles vivantes que mortes.Kato est un homme d'âge mûr bien fait de sapersonne, particulièrement habile en politiqueet doté d'une sensibilité qui le sert - et le dessertparfois - souvent dans son métier. Il possèdel'un des esprits les mieux faits de tout<strong>Rokugan</strong> et a appliqué nombre de traités surl'art de la guerre à la vie à la cour. Sa vision peuorthodoxe des choses lui permet de voir desfaiblesses insoupçonnées dans les défenses deses adversaires. Il a suivi les enseignements del'école de la famille Bayushi et est en passe dedevenir l'un de ses plus jeunes sensei. Ses vastesconnaissances et ses grandes capacitésintellectuelles en font un adversaire redoutable.Courtisan Bayushi / 5 -Gloire : 5.8 - Honneur : 1.8FEU 4 (Intelligence 6), AIR 3 (Intuition 5),EAU 3 (Perception 5), TERRE 3 (Volonté 5),VIDE 3Compétences : Art de la guerre 4,Connaissance : Clan <strong>du</strong> Phénix 3,Connaissance : Clan de la Grue 4,Connaissance : <strong>Gozoku</strong> 4, Connaissance : littérature4, Contrefaçon 5, Courtisan 7, Danse3, Discrétion 5, Droit 3, Enquête 4, Équitation2, Étiquette 6, Héraldique 4, Intimidation 3,Manipulation 5, Origami 2, Poésie 4, Poison 4,Rhétorique 4, Sadane 7, Sé<strong>du</strong>ction 6, Sincérité7, Tantojutsu 3.Avantages : Beauté <strong>du</strong> diable, Chantage(quelques-uns), Don inné (empathie),Excellente mémoire, Ingénieux, Lien karmique(3 PP : sa maîtresse), Lire sur les lèvres,Relations (nombreuses).Désavantages : Indiscret, Lien de dépendance(sa fille), Malchanceux (1 PP), Obligation (4PP : Otomo Kenjiro), Sombre secret (liaisonsecrète et enfant).Ikoma YukyoJeune shireikan d'une vingtaine d'annéestrès appréciée par ses supérieurs, élève de l'écoleAkodo formée par un maître tacticienréputé pour l'audace de ses manœuvres, officierde talent aimée de ses hommes, cettesamurai-ko est promise à un brillant avenir. Enbref, on ne tarit pas d'éloge à son sujet.Ce que les ennemis <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion saventmoins, c'est que cette jeune personne n'appliquepas à la lettre les principes <strong>du</strong> bushido.Son sensei est un grand admirateur d'Akodo le115


Borgne et il étudie avec toujours autant de passionles récits des batailles menées par le Kami.Sa vision de la guerre - et celle de son élève - serapproche énormément de celle de son illustreancêtre, pour lequel la <strong>du</strong>plicité face à un adversairen'était pas condamnable. Après tout, pourquoihésiter à mener des actions de guérilla,harceler les troupes ennemies et perturber leurslignes de ravitaillement lorsque de telles actionspeuvent épargner la vie de samurai placés sousson commandement ?Mais ce n'est pas de cela dont se sertKenjiro. Yukyo entretient une relation intimeavec un bushi de sa famille. Elle sait que cetteaffaire, si elle était ren<strong>du</strong>e publique, nuirait auplus haut point à son Clan, mais les deux jeunesgens sont très amoureux l'un de l'autre et ilest des sentiments qui se fichent éper<strong>du</strong>mentde certaines règles. Le courtisan Otomo n'apour l'instant rien demandé en échange de sonsilence, mais elle est sûre que cela ne sauraittarder. Kenjiro n'a quant à lui pas l'intention dejouer cette carte. Un membre <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lionde cette trempe doit être choyé afin de pouvoirservir l'Empire le moment venu. Il a donc faitle nécessaire pour”suggérer”qu'une unionentre les deux amants soit bien perçue par leFils <strong>du</strong> Ciel, ce qui n'est pas faux puisqu'il aporté à sa connaissance les indéniables qualitésde la jeune femme et ses méthodes peuconventionnelles. Kenjiro se contente de rendredes services. Il présentera la facture un peuplus tard.Yukyo est une bushi de l'école de tacticiensde la famille Akodo au rang important malgréson jeune âge, versée dans le commandementet la stratégie. Nombreux sont ceux qui laconsidèrent comme un maître dans ces domaines.Sa vaste connaissance de l'histoire militaireen fait un adversaire redoutable sur unchamp de bataille, mais elle est novice enmatière de politique. Cette immaturité n'en faitcependant pas quelqu'un de facile à <strong>du</strong>per etl'on ne peut guère lui faire perdre son sangfroiden chatouillant son honneur.Tacticien Akodo / 4 -Gloire : 4.3 - Honneur : 4.5FEU 4, AIR 3 (Réflexes 4), EAU 3 (Perception5), TERRE 4 (Volonté 5), VIDE 3Compétences : Art de la guerre 7, Barde 3,Chisaijutsu 4, Connaissance : bushido 4,Connaissance : ancêtres 4, Connaissance : histoiremilitaire 6, Défense 4, Équitation 2, Étiquette2, Explosifs 2, Héraldique 4, Histoire 4,Iaijutsu 4, Kenjutsu 6, Kyujutsu 4, Pièges 3,Siège 4.Avantages : Alter ego (sensei), Calme,Clairvoyante, Disciple de l'eau, Jeune prodige(art de la guerre), Leader-né, Sensei, Tacticien,Trompe-la-mort.Désavantages : Amour sincère (amant),Idéaliste, Obligation (Otomo Kenjiro),Sombre secret (liaison).ACTE UN : VOYAGE AU BOUT DE LANUIT<strong>Les</strong> PJ sont invités à la cour d'hiver decette année en remerciement de hauts faitsqu'ils ont accomplis pour leurs seigneurs. Ilspourront pendant toute la première partie dece grand événement participer aux nombreusesactivités et tournois organisés par l'entouragede l'Empereur et par les courtisans euxmêmes(voir les différents Palais d'Hiver pourde plus amples renseignements à ce sujet).Chapitre 1 : Dans lequel on faitconnaissanceAu bout de quelques semaines, le bruitcourt que le courtisan de la famille Otomo leplus en vue de ces dix dernières années,Otomo Kenjiro, a décidé de se rendre au plusfort de l'hiver au temple <strong>du</strong> Soleil Jaune, dansles Montagnes <strong>du</strong> Regret, afin de méditer et dese préparer spirituellement à la nouvelleannée.S'ils sont curieux (ou amateurs de bruits decouloir), les PJ ont la possibilité d'apprendreles choses suivantes :- Otomo Kenjiro officie depuis plus de vingtans en qualité de seiyaku impérial,- C'est un riche célibataire,- C'est un homme très pieux généreux avec lestemples, habitué aux retraites monacales,- Il jouit d'une excellente réputation auprès desdifférents représentants des Clans majeurs,- Son action a permis d'éviter un certain nombrede conflits entre familles,- Il est très apprécié des Clans mineurs qui luidoivent un grand nombre de services,- On ne lui connaît aucune aventure,114


- Il a énormément voyagé <strong>du</strong>rant toute sa carrière,- Il est retors, redoutablement intelligent ettoujours à l'affût,- C'est un <strong>du</strong>elliste fort capable en parfaitecondition physique.Le seiyaku va demander à un certain nombrede personnes de l'accompagner <strong>du</strong>rant sonpériple. Si vos PJ se sont illustrés (de quelquemanière que ce soit) <strong>du</strong>rant leur séjour à lacour, ils seront remarqués : Kenjiro apprécieles gens qui soutiennent intelligemmentl'Empereur et qui font preuve d'un certaintalent pour la chose sociale.Il réunira ces gens dans ses appartements unou deux jours avant le départ pour les présenterles uns aux autres et pour prendre la température<strong>du</strong> groupe. Rien ne lui échappera. Onne reste pas en vie aussi longtemps à la coursans avoir un minimum de talent pour l'observation.C'est l'occasion pour vos joueurs defaire connaissance et de remarquer d'éventuellestensions.Le groupe de VIP et sa nombreuse escortequittent le palais <strong>du</strong> Clan de la Grue par unmatin gris et neigeux. <strong>La</strong> température est descen<strong>du</strong>etrès bas et le voyage s'annonce pénible.<strong>La</strong> colonne prendra la route de la soie parfuméeen direction de Otosan Uchi, puis se dirigeravers le Village stratégique <strong>du</strong> Nord. <strong>De</strong> là,elle remontera vers la Cité <strong>du</strong> Traité Respectéet bifurquera sur la Voie <strong>du</strong> Guerrier Radieux,la route marchande qui con<strong>du</strong>it à l'ancienChâteau <strong>du</strong> Champion d'Émeraude. Le groupeempruntera une petite route juste après avoirpassé la frontière <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix, qui doitles con<strong>du</strong>ire vers le temple <strong>du</strong> Soleil Jaune, aucœur des Montagnes <strong>du</strong> Regret.Kenjiro parle sans grande retenue avectous les membres de sa suite et fait fi de nombreusesconventions sociales quand une personnelui plaît. Un PJ doté d'une once de bonsens se rendra vite compte qu'avoir une tellepersonnalité dans son carnet d'adresses peutlui ouvrir bien des portes. Rendez-le aussisympathique que possible, même pour dessamurai appartenant aux Clans dirigeant le<strong>Gozoku</strong>. Il faut que vos joueurs se trouvent desatomes crochus avec lui et qu'ils s'impliquentdans une relation amicale (ou amoureuse pourune samurai-ko ou une courtisane téméraire)naissante. Ce samurai-là est sympathique.Vos PJ doivent vous donner la place qu'ilsoccupent dans le convoi, et ce à chaque foisque celui-ci se remet en branle. Il est essentielpour le MJ de savoir exactement où se trouventles personnages afin de déterminer s'ilsrencontrent des problèmes pendant le voyage.<strong>De</strong> toute façon, ce sera le cas. Le but de tousles incidents qui vont se dérouler pendant levoyage est de faire monter la pression, pas detuer tout le monde (vous aurez d'autres occasionsde le faire !).Le début <strong>du</strong> voyage se passe à merveille.C'est l'occasion pour les joueurs de se familiariseravec les gens qui font partie de la suite deOtomo Kenjiro et de nouer des liens entre eux.<strong>Les</strong> auberges et les maisons de thé de lafamille Doji sont accueillantes et fort bienachalandées en mets délicats et en distractionsraffinées, le temps est relativement clément ettout s'annonce sous les meilleurs auspices.Si l'un des personnages a l'avantage Doninné (prescience), il commencera à faire desrêves agités. S'il y pense, il pourra s'en ouvrirau vieux Isawa Ryo qui est loin d'être un amateuren matière d'interprétation de visions,étant donné son affinité avec l'Eau. Il y verraune menace difficile à identifier. Restez le plusvague possible ; les rêves sont une chose ar<strong>du</strong>eà comprendre et Ryo, en tant que shugenja, nefacilite pas le travail.Chapitre 2 : Dans lequel des ombres se dessinentQuelques jours après avoir quitté les terres<strong>du</strong> Clan de la Grue, un serviteur est retrouvémort près des écuries. Tous les indices laissentpenser que le malheureux a été victime d'unemauvaise chute. Si d'aventure il se trouveraitun samurai <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe égaré parmi vosPJ, il n'y a aucune trace de Souillure. L'hommea eu les vertèbres brisées et a apparemmentsuccombé sur le coup.Si vos joueurs sont curieux (ou intuitifs), ilspourraient se poser un certain nombre dequestions. Par exemple, que faisait un serviteuren pleine nuit à cet endroit ? Comment a-t-il pu se briser la nuque ? Mais comme le leurfera remarquer un samurai, ce n'est qu'un heimin,alors pourquoi se soucier de son sort ?Dans le courant de la journée suivante, alorsque la colonne s'étire sur la route qui longe uneparoi rocheuse, la queue <strong>du</strong> convoi est prisedans un éboulement.117


<strong>Les</strong> personnages situés dans cette partie del'escorte peuvent faire un jet de Perceptioncontre un ND de 20 quelques instants avantl'accident pour entendre le grondement sourdde la roche (le vent et les conversations alentoursaugmentent la difficulté <strong>du</strong> jet). Il leur estpossible d'échapper à l'ensevelissement enréussissant un jet de Réflexes contre un ND de20. S'ils se retrouvent pris sous l'éboulis,demandez-leur un jet de Constitution (ND 10,ce sont les héros après tout) pour ne pas perdreconnaissance, puis des jets d'Athlétisme /Force pour se sortir de ce mauvais pas.Selon les premières constatations, une partiede la paroi s'est effondrée sous l'action conjuguée<strong>du</strong> vent et <strong>du</strong> froid.Mais s'ils s'intéressent à ce qui s'est passé,voilà ce qu'ils pourront découvrir :- Tout d'abord, ils se trouvent sur une routeimpériale, donc par définition une voie de circulationentretenue. <strong>Les</strong> lieux dangereux sontsécurisés. L'hiver n'est pas spécialement rude,ni le Clan de la Grue négligeant.- Certains des rochers portent des traces étranges(Enquête / Perception contre un ND de25), mais que l'on peut imputer à l'éboulementen lui-même.- <strong>Les</strong> éléments sont assez vagues quant auxcirconstances de l'accident, mais un shugenjaastucieux qui poserait les bonnes questionssera à même de déterminer que tout cela n'estpas tout à fait naturel.Pendant toute la semaine vont se déroulerun certain nombre d'”accidents”mortels faisantà chaque fois des victimes dans le convoi. <strong>Les</strong>serviteurs commencent à murmurer que lesséides <strong>du</strong> Sombre Seigneur sont à l'œuvre, queles Fortunes punissent des samurai qui ontcommis des crimes, etc. <strong>Les</strong> plus humbles partentdiscrètement, mais leurs corps sont retrouvésà quelques distances <strong>du</strong> lieu de leur fuite.À chaque fois, les circonstances <strong>du</strong> décès semblentêtre naturelles : l'un est tombé dans unravin et s'est rompu le cou, un autre s'est égaréet est mort de froid, un troisième a été prisdans une tempête ; vous pouvez varier les causes<strong>du</strong> décès à l'infini. <strong>La</strong> seule chose quiimporte en fin de compte, c'est que les personnagesdeviennent paranoïaques.Kenjiro lui semble imperturbable. Mêmes'il voit dans cette succession de malheurs unmauvais présage pour la mission que lui aconfié le Fils <strong>du</strong> Ciel, il doit quand mêmecontinuer. Si l'un des PJ est devenu particulièrementproche de lui, il verra que le seiyaku estun peu plus nerveux en privé, qu'il a per<strong>du</strong> desa bonne humeur et qu'il prie beaucoup. Ilsemble s'attendre à quelque chose de terrible(en fait non, comme il est très pieux, il est simplementsuperstitieux et tente de conjurer lemauvais sort en redoublant d'efforts, mais faites-lespsychoter, ça ajoutera aux circonstancesde sa mort).Le responsable de tout cela, c'est l'oni nosatsu, qui a décidé de passer à l'action. Il élimineméthodiquement les membres de l'escorte,sème la panique parmi les serviteurs et faiten sorte que ceux qui s'enfuient trouvent lamort. Avec un tel mode opératoire, sa proie nepeut pas lui échapper. Vous trouverez une descriptioncomplète de oni no satsu en appendiceà la fin de ce scénario.Chapitre 3 : Mort d'un courtisan<strong>Les</strong> événements qui vont suivre sont parfaitementoptionnels. Kenjiro peut tout à faitsurvivre à son dernier voyage si vos PJ sontcomplètement parano et s'ils se débrouillentpour monter la garde devant sa porte ou carrémentdans ses appartements. Avec un teldispositif de sécurité, l'acteur Kakita aurabeaucoup de mal à agir pour éliminer la menaceet il se peut même qu'il se fasse prendre s'ildevient trop téméraire.Le convoi arrive finalement à la dernièreauberge avant le temple <strong>du</strong> Soleil Jaune. <strong>Les</strong>serviteurs sont de plus en plus nerveux et lessamurai commencent à se poser des questionsà propos de tout ce qui s'est passé. Kenjiro nelaisse rien transparaître (pour ne pas ajouter àla psychose ambiante). L'arrivée prochaine aumonastère est un soulagement pour tous. <strong>Les</strong>Fortunes vont enfin pouvoir les protéger contrece qui s'acharne contre eux depuis leurdépart.L'auberge est assez simple, mais la nourritureest bonne et l'établissement bénéficie denombreux à-côtés appréciables : des thermesnaturels, une servante experte en massage, unegeisha de passage dans la région et qui faitétape en même temps que le groupe. <strong>La</strong> soiréese passe à merveille et les samurai se détendentun peu, grâce notamment à l'excellenteprestation de la geisha. Tous se retirent ce soirlàavec un peu de baume au cœur.Tout le monde est réveillé le lendemainmatin par un hurlement. Une servante vient dedécouvrir le corps sans vie de Kenjiro, appa-116


emment assassiné dans son sommeil. Il n'y aaucune trace de lutte, le seiyaku ne semble pass'être défen<strong>du</strong> ni débattu, la chambre n'a pasété fouillée et rien ne semble avoir disparu. Lecorps porte la marque d'un seul et unique coupde tanto au niveau <strong>du</strong> cœur et qui a causé unemort instantanée.<strong>Les</strong> PJ seront désignés par des membres deleurs Clans respectifs afin de mener l'enquête.On demandera à ceux qui semblaient avoir unecertaine amitié pour lui de faire le nécessairepour éclaircir cette affaire. Ainsi, vous MJaurez toute latitude pour intégrer la majoritédes Clans (majeurs ou mineurs) présents dansl'escorte.Voici ce qu'une fouille minutieuse de lachambre pourra révéler. Encouragez vosjoueurs à prendre des augmentations et àdépenser des points de Vide, en particuliers'ils sont <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion ou <strong>du</strong> Crabe ousympathisants impériaux. <strong>Les</strong> informationsque les effets personnels de Kenjiro contiennentne doivent pas tomber entre de mauvaisesmains.- Kenjiro a été tué <strong>du</strong>rant son sommeil, aumilieu de la nuit ; le corps ne porte aucunetrace de coup hormis celui qui a causé lamort. Sur un jet d'Enquête / Perception contreun ND de 25 ou Médecine / Perception contreun ND de 20, son visage montre desmarques autour de la bouche. L'assassin y afortement appuyé sa main pour l'empêcherd'appeler ou de crier.- <strong>La</strong> chambre n'a pas été fouillée. Le tueur estdonc venu uniquement pour l'éliminer.- Il est passé par la fenêtre, soit pour entrer,soit pour sortir, soit les deux. On peut remarquerdes marques de pas sur le bord extérieursur un jet d'Enquête / Perception contre unND de 20 et des traces de pied en contrebassur un jet d'Enquête / Perception contre unND de 25 (20 si les personnages vont jeter uncoup d'œil dehors) ; la neige qui est tombéeen quantité la veille ne les a pas entièrementrecouvertes, ce qui confirme l'heure tardive<strong>du</strong> décès.- L'un des coffres contenant les vêtements dela victime a un double-fond (Enquête /Perception ND 35 ou Ingénierie / PerceptionND 25). On y trouvera des notes concernant samission, ainsi que les moyens de pression queKenjiro avait sur les autres membres importantsde l'escorte. Par contre, aucun nom deconjuré ne figure nulle part.- Si un shugenja utilise la Communion pouravoir une vision de la scène, il ne verra quedeux silhouettes sur le futon dans la pièceplongée dans l'obscurité (eh oui, c'est la nuit !),mais s'il pose les bonnes questions aux éléments,il pourra apprendre que l'assassin n'estpas ce qu'il prétend être.<strong>De</strong> plus, s'il demande aux esprits de l'Airde le con<strong>du</strong>ire jusqu'à lui (ce qui est faisableen”pistant”les sentiments <strong>du</strong> coupable et enprenant bien sûr des augmentations), il seretrouvera devant la chambre <strong>du</strong> secrétaire …qui a levé le camp.Si les PJ décident de suivre les traces, ellesles con<strong>du</strong>isent plus loin sur la route et semblents'enfoncer dans les bois qui la bordent.Sur un jet de Enquête / Perception contre unND de 20, il est possible de remarquer d'étrangesmarques derrière un buisson. À vousde les décrire : le oni s'est en fait accroupi àcet endroit et a atten<strong>du</strong> l'occasion pour agir ;on retrouvera dans les environs immédiats lecorps d'un bushi semblant avoir succombé à lachute d'une grosse branche, qui a apparemmentcédé sous le poids de la neige (il a eneffet beaucoup neigé la nuit précédente). <strong>Les</strong>amurai était parti se soulager derrière unarbre, ce que confirmera un bref examen <strong>du</strong>cadavre une fois retourné (il est des détailsqui ne peuvent échapper à la sagacité dequiconque…).Plus sérieusement, on apprend un certainnombre de choses en examinant de plus prèsles traces derrière le buisson. Tout d'abord, unshugenja sentira immédiatement que les élémentssont perturbés : l'oni est resté suffisammentlongtemps sur place pour que laSouillure y laisse sa marque. Si ledit shugenjainterroge l'élément de l'Eau par l'intermédiaire<strong>du</strong> sort de Communion, il pourra avoir unevague image de la créature (cf. la descriptionde oni no satsu dans l'appendice qui lui estconsacré).Il n'y a plus grand-chose à faire une foisl'enquête factuelle terminée. Désormais, les PJpeuvent penser que la créature décrite par leshugenja et dont ils ont retrouvés les traces estresponsable de tous leurs malheurs, ce quiéloignera les soupçons de l'acteur Kakita.119


ACTE DEUX : LE MONASTERELe convoi repart dans la matinée pour sadestination finale, le temple <strong>du</strong> Soleil Jaune.Le corps de Kenjiro a été préparé pour que lesmoines puissent s'occuper de la cérémoniefunéraire et de la crémation dès l'arrivée aumonastère. L'atmosphère est ten<strong>du</strong>e parmi lessamurai ; les miharu Seppun sont abattus et ontla ferme intention de demander la permissionde faire seppuku si les PJ se renseignent, IsawaRyo et son yojimbo parlent souvent à voixbasse, les courtisans mesurent l'éten<strong>du</strong>e desdégâts que la mort de Kenjiro va provoquer,les membres importants de l'escorte semblentpour certains soulagés (le maître-chanteur adisparu). Prenez la température <strong>du</strong> groupe etvoyez son degré de motivation.C'est à partir de là que les événements vonts'accélérer. Le groupe va faire la connaissancede plusieurs personnes qui viennent apparemmentd'arriver et que la mort de Kenjiro prendraau dépourvu car elles semblaient le connaître.L'oni va faire de nouvelles victimes et lespersonnages vont se rendre compte que le temple<strong>du</strong> Soleil Jaune n'est pas le lieu si paisibledont avait parlé Otomo Kenjiro.Chapitre 1 : Dans lequel le Mal se devine<strong>La</strong> troupe franchit silencieusement lesportes <strong>du</strong> monastère par une sombre matinéed'hiver. Quelques bushi sont en train de discuterdans la cour et se retournent en directiondes nouveaux venus d'un air inquisiteur.Plusieurs palanquins frappés de différentsmon sont alignés sous un auvent monté apparemmentpour l'occasion et l'on peut apercevoirdes chevaux dans une étable attenante.Un officier s'avance pour les accueillir ets'enquérir de leur identité. C'est un taisa <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Lion de fière allure qui se présentesous le nom de Akodo Yotsu.Sur un jet de Héraldique / Perception contreun ND de 10, les joueurs pourront reconnaîtretrois mon différents : le Lion, le Dragon et laGrue. Avec quelques augmentations, ils seront àmême d'identifier les familles Akodo,Mirumoto et Daidoji. Mais ils remarquerontsans doute dans le courant des heures qui suivrontla présence de plusieurs samurai desClans <strong>du</strong> Crabe (famille Kaiu), <strong>du</strong> Renard et dela Mante faisant sans doute également retraite.Ce sont des gens relativement taciturnes qui semêleront peu aux nouveaux-venus mais qui les118


garderont sous surveillance discrète mais efficace.<strong>La</strong> présence de courtisans des Clans <strong>du</strong>Scorpion et de la Grue, ainsi que celle d'un shugenja<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix, rendra ceux à quiKenjiro avait donné rendez-vous on ne peutplus méfiants.<strong>Les</strong> moines s'empressent d'accueillir lesnouveaux arrivants et de les installer dans despartiates cellules. Le confort n'est en effet pasla qualité essentielle <strong>du</strong> lieu.Si les PJ prêtent attention à ceux qui les entourent,ils pourront remarquer certaines choses :- <strong>Les</strong> moines sont surpris et ennuyés de les voirdébarquer (Perception ND 25, ce sont de bonscomédiens). Ils ne semblaient pas les attendre,ce qui est étrange car le seiyaku avait sans doutepréparé soigneusement son voyage et doncannoncé sa venue au temple, ne serait-ce quepour que les moines prévoient son logement.- Il règne une certaine nervosité parmi lesoccupants ; ils échangent souvent des regardsinquiets (Perception ND 20) mais rassurentrapidement leurs invités en invoquant unetempête de neige qui a fait des dégâts à la toiture<strong>du</strong> temple.- <strong>Les</strong> samurai qu'ils ont vus en arrivant ne lesont précédés que de quelques heures et l'annoncede la mort de Kenjiro en a plongé plusieursdans le désarroi. <strong>Les</strong> conversations cessentà l'approche des PJ, les regards sontméfiants et la tension palpable.Le groupe de PJ pourra faire plus ampleconnaissance avec les autres occupants pendantle reste de la journée. <strong>Les</strong> samurai des différentsClans présents semblent se connaître etpartager une certaine intimité, comme celle defrères d'armes (Art de la Guerre / Perceptioncontre un ND de 20). Leurs escortes répondrontde manière évasive à toutes les questionsqu'on pourra leur poser et prétexteront n'importequoi pour s'esquiver poliment. <strong>Les</strong> PJpourront quand même apprendre l'identité dessamurai qu'elles ont con<strong>du</strong>its jusque là :Akodo Atsumori, Mirumoto Hideaki etDaidoji Furuheshi. Si l'un des personnagespossède la compétence Connaissance : Clan<strong>du</strong> Crabe et réussit un jet de Connaissance /Intelligence contre un ND de 25, il pourra sesouvenir avoir enten<strong>du</strong> ces trois noms associésà une opération très dangereuse con<strong>du</strong>ite dansl'Outremonde par les troupes de la familleHida afin de secourir un avant-poste Hirumaassiégé par des hordes de Fu-Leng. Ces samuraifiguraient parmi les survivants.<strong>La</strong> nuit suivante, alors qu'une tempête de neigefait rage à l'extérieur, un des PJ (de préférencecelui qui aime bien se balader quand tout lemonde dort, quelle qu'en soit la raison) tomberapar hasard sur un moine en train de nettoyerquelque chose. Celui-ci aura l'air un instantpaniqué (Perception ND 15) puis demanderapoliment au fouineur ce qu'il peut faire pourlui. À lui d'inventer une excuse qui tienne laroute. S'il cherche à savoir ce que voulait nettoyerle moine, il pourra, sur un jet deDiscrétion / Perception contre un ND de 20pour ne pas se faire remarquer, remarquer destraces de sang sur le mur.<strong>De</strong> même, en faisant le tour <strong>du</strong> monastère,il est possible de tomber un étrange bûcherderrière le bâtiment principal.Un des PJ est réveillé au milieu de la nuit parles pleurs effrayés d'un enfant s'il réussit un jetde Vide contre un ND de 15. Il aura l'impressiond'avoir rêvé mais éprouvera une déplaisantesensation d'urgence. À vous de rendre lascène la plus dérangeante possible.L'oni, quant à lui, passera à l'attaque directementà l'intérieur <strong>du</strong> monastère. Grâce à laprésence des adeptes <strong>du</strong> Dieu Lune, les protectionsmystiques qui sont d'ordinaire derigueur dans ce genre d'endroit ont été désactivéeset rien ne peut empêcher oni no satsu defaire un carnage. D'ailleurs, il a décidé de passerà la vitesse supérieure car le temps presse.Il va donc commencer à s'en prendre auxsamurai de l'escorte de Kenjiro présents dansl'enceinte. <strong>De</strong>s PJ malins pourront se rendrecompte de ce fait assez rapidement.Pour aggraver encore la situation, c'est <strong>du</strong>rantcette nuit que va se lever l'impressionnantetempête de neige interdisant à quiconque dequitter le monastère.Chapitre 2 : Dans lequel on se rend comptede la situation<strong>La</strong> nuit résonne des cris de samurai agonisants.Apparemment, quatre bushi qui montaientla garde ont été attaqués pendant leurfaction. On retrouve leurs corps lacérés à l'endroitmême où ils sont morts. Personne nesemble savoir ce qui s'est passé mais nombreuxsont ceux qui réalisent que tout le mondeest coincé dans le monastère avec une créaturebien décidée à tous les exterminer.À vos PJ de prendre des décisions.Poussez-les à agir dans l'urgence, n'hésitez pas121


à vous servir d'une montre et donnez-leur peude temps ; l'oni n'attendra pas qu'ils se soientdécidés pour frapper.Ils peuvent cependant faire le point et réalisercertaines choses :- Seul leur groupe a subi des pertes depuis leurarrivée ; les samurai qui se trouvaient déjàdans le monastère ne courent donc sans douteaucun danger,- Une créature souillée est entrée dans le temple<strong>du</strong> Soleil Jaune et a pu attaquer les gens quise trouvaient à l'intérieur ; avec un tantinet deréflexion, ils en dé<strong>du</strong>iront aisément que celuicin'est pas protégé spirituellement (au besoin,faire leur faire un jet de Shintao ou Théologie/ Intelligence contre un ND de 15 pour s'ensouvenir),- Il se passe des choses étranges ici : la surprisedes moines à leur arrivée, le sang dans le couloiret l'air paniqué de l'homme qui nettoyait l'endroit,le bûcher derrière le bâtiment principal,tous ces éléments indiquent que le temple est lethéâtre d'événements terribles et que les moinesen savent plus qu'ils ne le disent,- <strong>Les</strong> cauchemars <strong>du</strong> personnage doté <strong>du</strong> Doninné (sixième sens) ou <strong>du</strong> shugenja <strong>du</strong> groupe(si vous êtes clément ou si vos joueurs pataugenttrop) ; ces rêves n'ont faits qu'augmenteren fréquence et en intensité depuis quelquesjours et commencent à sérieusement influersur son comportement,- <strong>La</strong> façon dont Kenjiro a été tué n'est pas lamême que celle employée pour éliminer lesgens de l'escorte : toutes ces morts ont l'airaccidentelles et les dernières victimes ont étélacérées, alors que le seiyaku a succombé à ununique coup de tanto.À partir de maintenant, les PJ peuvent serendre compte qu'il y a plusieurs affaires distinctesdans cette suite de catastrophes : le meurtre deKenjiro, les morts dans l'escorte et les événements<strong>du</strong> monastère. Libre à eux de prendre toutesles mesures qu'ils estiment nécessaires pourse prémunir <strong>du</strong> danger. Ils peuvent mener l'enquête,interroger les kami, s'allier aux autressamurai présents malgré leur attitude de défiance(certains ont séjourné sur les terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong>Crabe et dans l'Outremonde, au cas où vosjoueurs l'auraient oublié), protéger les piècesdans lesquelles ils dorment (ce qui n'empêcherapas l'oni de frapper en plein jour les personnesisolées), interroger les moines ou fouiller lemonastère de fond en comble.Ils auront de toute façon à faire avec lesadeptes <strong>du</strong> Dieu Lune qui préparent le rituelqui permettra à leur Kami de s'incarner dansl'Élu, un enfant qu'ils gardent à l'abri dans lessouterrains de la bâtisse et qu'ils ont pu entendrepleurer la nuit.Le combat qui va les opposer aux adeptesdoit être véritablement épique.<strong>Les</strong>”moines”sont des bushi et des shugenjad'un rang correct qui disposent de renfortsdans les souterrains et qui n'hésiteront certespas à se sacrifier pour faire avancer la cause.Ne leur faites aucun cadeau. Ils utiliseront laconfiguration <strong>du</strong> terrain à leur avantage, tendrontdes embuscades et useront d'une magiedestructrice. Vous trouverez en appendice lescaractéristiques de ces personnages.ACTE TROIS : CHAPITRE FINALSi tout s'est bien passé, votre groupe aura misun terme aux agissements d'une dangereuse secte,sauvé la vie d'un enfant et empêché le retourd'Onnotangu. Après la bataille, laissez-les panserleurs plaies mais continuez à faire agir l'oni.Comptez sur lui pour achever les blessés si aucuneprécaution particulière n'est prise.Une idée intéressante à développer seraitde permettre le dialogue entre la créature et legroupe de PJ ; ils pourraient être amenés ànégocier la survie <strong>du</strong> plus grand nombre et àlui livrer celui qu'il est venu chercher. Aprèstout, Doji Satsu a commis un crime assez horribleet cela pourra vous permettre de réutiliserle maho-tsukai pour de futurs scénarios.Franchement, cette solution reste la plusviable pour les groupes de faible Rang ou centréssur l'aspect social (donc sans membre <strong>du</strong>Clan <strong>du</strong> Crabe et sans bushi un peu familieravec l'Outremonde). Mais si vos joueurs seprennent pour de fiers guerriers, souhaitez-leurbon courage et soyez impitoyables.Ce chapitre est volontairement laissé à votreentière appréciation. Tout ce qui s'y passeradépend entièrement des actions des PJ et deschoix qu'ils pourront faire. Tout ce que vous avezà savoir tient dans la description de l'oni enappendice. Il aura observé la bataille que se sontlivrés les bushi et les adeptes <strong>du</strong> Dieu Lune, jaugéles différentes personnes encore en vie à la fin etdéterminé qui est dangereux et qui ne l'est pas. Ilaura aussi vu avec qui il pourra éventuellementnégocier : celui qui aura montré le plus de finessedans ses rapports avec les autres et fait desremarques pertinentes. N'oubliez pas une chose : letemps lui est compté et il lui faut mettre la griffe sur122


celui dont il porte le nom le plus rapidement possible.Il sera alors enfin libre d'agir à sa guise.EPILOGUE : ET SI ...Et si Kenjiro ne meurt pas ?C'est une possibilité qu'il ne vous faut en aucuncas négliger, surtout si le personnage vous intéressesuffisamment pour vouloir le réutiliserultérieurement. Dans ce cas, les PJ ont gagné unallié précieux qui n'hésitera pas à les utiliserpour le bien de l'Empereur contre la tyrannie <strong>du</strong><strong>Gozoku</strong>. <strong>Les</strong> PJ seront entraînés avec leursfamilles dans la tourmente des intrigues politiquesde <strong>Rokugan</strong> <strong>du</strong>rant toute cette périodetroublée et pourront participer à la résistance quis'organise bon an mal an dans le pays.Et si l'acteur Kakita est capturé ?Le clan de la Grue a <strong>du</strong> souci à se faire, surtoutsi Kenjiro est toujours en vie, car sa vengeancesera implacable. Mais il faudra bien sûr lefaire parler et le garder en vie suffisammentlongtemps. Comptez sur Doji Raigu pour fairele nécessaire (quitte à faire chanter un desmembres <strong>du</strong> groupe ?) pour éliminer la menace.Si l'acteur parle, les partisans de la restaurationpeuvent en tirer un certain nombre d'informationsqui leur seront très utiles dans lefutur. C'est à vous de décider de leur teneur etelles vous fourniront bon nombre d'accrocheset de ressorts de scénario.Et si vos joueurs ne peuvent empêcher le ritueldes adeptes <strong>du</strong> Dieu Lune ?<strong>Rokugan</strong> est en danger. <strong>La</strong> solution la plussimple consistera à éliminer l'enfant qui porteen lui l'esprit <strong>du</strong> plus dangereux des Kami deTengoku. Il n'y a rien d'autre à faire. Après, illeur faudra vivre avec si d'aventure lesFortunes les ont pourvus d'une conscience …RécompensePartez sur une base de 5 points d'expériencepar PJ, plus ou moins 2 points selon leur interprétation,leurs idées et exploits… Pour lesgains en Gloire et Honneur, ils sont laissés àvotre entière discrétion.Récompensez ou sanctionnez en fonction desactions des PJ et de leur interaction avec les PNJ.ONI NO SATSUFEU 4, AIR 4, EAU 4, TERRE 4, VIDE n/aJet d'attaque : 6g3Jet de dommages : 5g3 (griffes) ; 1g1 (poison): 5g4 (morsure) ; 2g1 (queue)ND pour être touché : 25Armure : 6Blessures : 30 / -1, 60 / -2, 100 / mortCapacités spéciales :- Peur 3- Invulnérabilité- Attaques multiples : 2 par tour- Manteau d'ombre : bénéficie de 2 augmentationsgratuites sur tous ses jets de Discrétiondans l'obscurité.- Bénédiction <strong>du</strong> Sombre Seigneur : n'a aucunmalus sur ses jets de Perception de nuit.Oni no satsu est une redoutable créatureféline d'environ 1 m 30 au garrot et plus de 2m debout, capable de se déplacer sur deuxjambes comme à quatre pattes, et dont le corpsest recouvert d'une fourrure noire comme lanuit. Ses yeux verts aux pupilles fen<strong>du</strong>esaccrochent la lumière et luisent de contentementlorsqu'ils repèrent une proie. Il possèdedes membres pourvus de puissantes griffes luipermettant d'escalader les surfaces verticalessans difficulté. Lorsqu'il le désire, ces griffesexsudent un poison urticant : il provoque descrampes douloureuses qui handicapent la victimeet diminue son ND pour être touché de10. Sa longue queue lui sert de balancier et ilpeut s'en servir pour fouetter un adversaire. Iluse de ce genre d'attaque pour détourner l'attentionavant de frapper avec ses griffes.Oni no satsu a une gueule munie de crocsacérés capable de déchirer les chairs. Il aimeattendre ses victimes dissimulé dans l'ombre etfondre sur elles comme le ferait un tigre (ilpossède d'ailleurs un certain nombre de traitsphysiques communs avec cet animal).Lorsqu'il est engagé au corps à corps, il se sertindifféremment de ses griffes ou de ses crocs.Il emploie de préférence des tactiques de harcèlement,frappant depuis l'ombre et disparaissantdans le même mouvement puis réapparaissantplus loin pour recommencer.Cet oni a une mentalité assez particulière.Il pense être un seigneur parmi les hordes rampantesde Fu-Leng et aime qu'on le traite avecrespect. Il peut même épargner la vie d'un personnagequi lui a témoigné la déférence qu'ilestime lui être <strong>du</strong>e. Tout dans son attitude etson comportement fait penser à un roi de lajungle : il est fier, altier, rusé, sans pitié avecses ennemis, magnanime parfois avec ceux quiplient devant lui. Pensez à un tigre de Sibérie,123


à son physique de tueur parfait, à son assurance,sa façon de se déplacer, de regarder lesgens comme s'ils n'étaient que des insectes et àla puissance tranquille qui peut soudainementse déchaîner dans un tourbillon de griffes, decrocs et de fourrure et vous aurez une bonneidée de la confiance en soi que dégage oni nosatsu et de sa capacité de combat.<strong>La</strong> créature s'en prendra en priorité auxmembres de l'escorte de Otomo Kenjiro. Si onessaie de communiquer avec elle, elle répondrabien volontiers à certaines questions. Si onlui donne des informations sur sa cible, elle sehâtera d'accomplir ce pour quoi elle est venueet disparaîtra dans la nuit sans se soucier desautres samurai. Si on lui donne l'identité de sacible, elle interviendra une unique fois enfaveur des personnes qui l'ont aidée : un vraiseigneur paie toujours ses dettes. Mais si onl'attaque, elle répliquera avec toute la violencedont un prédateur est capable.LES ADEPTES DU DIEU LUNEShugenja et bushi Rang / 2-3 ; tous les Clanssont possibles, ainsi que la présence de roninvoire d'heimin.Shugenja :FEU 3, AIR 3, EAU 3, TERRE 3, VIDE 3Compétences suggérées : Art de la magie 4,Athlétisme 2, Cérémonie <strong>du</strong> thé 3, Chasse 2,Connaissance : culte <strong>du</strong> Dieu Lune 4, Défense 3,Enquête 2, Kenjutsu 3, Méditation 4, Poison 3.Sorts :DE BASE : Sensation, Communion,Invocation, Contre-sort.TERRE : Évocation des éléments, Frappe à laracine, Paralysie de la Terre, Répartir nos forces,Toucher de Jurojin, Volonté absolue.EAU : Bassin réfléchissant, <strong>De</strong>rrière le voile<strong>du</strong> sommeil (Voie <strong>du</strong> Phénix), Voie vers la paixintérieure.FEU : Cœur de l'enfer, Combustion, Feu intérieur,Feux de la destruction, Feux purificateurs,Katana de feu.AIR : Brumes d'illusion, Diversion aérienne,L'art de la tromperie, Lumière <strong>du</strong> SeigneurLune, Percer les ombres, Tranquillité de l'air.Bushi :FEU 3 (Agilité 4), AIR 2 (Réflexes 4), EAU 3(Force 4), TERRE 4, VIDE 3Compétences suggérées : Art de la guerre 4,Athlétisme 3, Connaissance : culte <strong>du</strong> DieuLune 3, Défense 5, Équitation 2, Héraldique 3,Histoire 2, Iaijutsu 3, Kenjutsu 5, Tir à l'arc 4,Yarijutsu 4.Techniques :Selon l'école et le Clan si ce sont des samurai.122


APPENDICES


Shinriko“Petites verites”<strong>Les</strong> ennemis que l'on se fait sont desennemis que l'on garde.<strong>Les</strong> ennemis que l'on menace lèvent unearmée. <strong>Les</strong> ennemis que l'on détruit sontsix pieds sous terre.Comme il est facile de corrompre leshommes, et comme il est difficile de lesfaire agir selon leur conscience.Crains plus une armée de moutonsmenée par un loup qu'une armée deloups menée par un mouton.Tout le monde ment. Même moi.Un chef militaire doit être deux hommesà la fois : pour ses hommes, il doit êtreun saint ; pour ses ennemis, il doit êtrele mal incarné. L'inverse est égalementvrai.<strong>Les</strong> hommes ne tiennent jamais tant qu'àce qu'ils ne connaissent pas.<strong>La</strong> vie n'est pas juste. Ce qui ne veut pasdire que l'on ne peut pas vaincre.Sache toujours où est ton sabre.Toujours.Le seul coffre qui puisse garder un secret,c'est un cercueil.Celui qui parle avec colère fait connaîtresa colère, mais on oublie les motsqu'il prononce.<strong>Les</strong> imbéciles oublient. Ne faites pascomme eux.Le passe-temps des idiots est de remettreau lendemain.<strong>Les</strong> secrets et la porcelaine ont ceci decommun que s'ils vous échappent, lemonde entier l'entendra.On oublie plus facilement les blessuresque les insultes.Que les idiots lisent ce qu'écrivent lesidiots.Seule une femme é<strong>du</strong>quée peut plaire àun homme é<strong>du</strong>qué.Comme nous nous accrochons à desmensonges pourvu qu'ils soient sé<strong>du</strong>isants!N'ignore aucun ennemi.Ce qui est derrière le trône est toujoursplus important que celui qui est assisdessus.Un homme en proie à l'amour, unhomme en proie à la haine : chacund'eux est prêt a croire n'importe quoipour arriver à ses fins.Sois toujours prêt à attendre.Shinsei dit”Pardonne et oublie”et pour124


quelle raison ? Pour que tu puisses tejouer de moi une nouvelle fois ?Tire les leçons <strong>du</strong> passé car ce qui estarrivé arrivera. En comprenant le passé,tu apprends à agir aujourd'hui et à préparerle futur.Pour défaire une Grue ? convainquez laqu'un combat va froisser ses plumes.Pour défaire un Lion ? Etudiez les techniquesde son grand-père.Pour défaire un Phénix ? Forcez le à combattre.Pour défaire un Crabe ? Faites le trébucherquand il charge.<strong>La</strong> patience et l'obstination viendront àbout des plus grand arbres.Un homme partagé entre deux devoirsne tient plus sur ses jambes.Tous égaux sur le trône.<strong>Les</strong> épouses apprennent à pleurer carleurs maris pensent que ce sont leursactions qui font couler leurs larmes.Si tu ne peux tuer un homme, ré<strong>du</strong>is le àl'impuissance.Pour défaire un Dragon ? Poussez le àdépendre de la confiance de quelqu'und'autre.<strong>Les</strong> hommes sont comme les arbres.C'est leur sommet qui provoque leurchute.<strong>La</strong> vérité est trop nue, elle n'excite pasles hommes.<strong>Les</strong> hommes avalent à pleine gorgée lemensonge qui les flatte, et boivent goutteà goutte une vérité qui leur est amère.Un homme qui ne se venge qu'à moitiécourt à sa perte. Il faut condamner ou couronnersa haine.<strong>Les</strong> faiblesses des hommes sont la forcedes femmes.Il y a trois catégories d'hommes: ceuxqui préfèrent n'avoir rien à cacher plutôtque d'être obligés de mentir, ceux quipréfèrent mentir plutôt que de n'avoirrien à cacher, et ceux enfin qui aimenten même temps le mensonge et le secret.<strong>Les</strong> héros ont leurs accès de crainte, lespoltrons des instants de bravoure, et lesfemmes vertueuses leurs instants de faiblesse.C'est un grand art que de savoirjuger et saisir ces moments.<strong>La</strong> haine des faibles n'est pas si dangereuseque leur amitié.Il faut des vertus qui fassent aimer et desdéfauts qui fassent craindre. Mais peutêtre est-ce l'inverse ?Le chemin importe peu. Ce qui compte,c'est la volonté d'arriver au bout.127


FrivolitesAmagura entra nonchalamment dans le vestibulede l'ambassade permanente de la famille Dojisituée dans l'un des plus beaux quartiers de lacapitale impériale. C'était le printemps et il faisaitdoux. A travers les fenêtres ouvertes, les fragrancessubtiles des myosotis et des lilas s'accordait àmerveille au décorum subtil <strong>du</strong> vestibule.Panneau d'acajou ajouré et décoré de frises florales,panneau décoré de soie peinte mettant enscène la forêt mystérieuse de Shinomen, boislustré à l'éclat toujours parfait.…Doji Amagura ignora avec une dignité étudiéeles serviteurs de moindre importance,esquissa un infime sourire à la jeune secrétaire,Fumiko, qui lui apportait les plis journaliers...Elle était charmante, d'ailleurs, dans sa robe auviolet tranchant sur les liserés fushia de sa ceinture; quant à sa somptueuse chevelure d'ébène...Peut être légèrement trop mince à son goût...Mais après tout, sa bouche avait déjà accueilli salangue et son sexe avec une touchante maladresse,qui lui laissait percevoir d'autres opportunitésfutures. Et puis il se sentait plus enconfiance avec des femmes inexpérimentées etsubjuguées d'amour pour lui.Un garde vêtu d'une armure cérémonielles'effaça devant lui, et un jeune garçon àpeine sorti de l'enfance tira le panneau deGinko Biloba, libérant l'accès à son bureau.Un plateau de thé parfumé à la cannelle l'attendaitcomme d'habitude, baigné par laclarté douce de cette matinée printanière. Uninstant il se laissa bercer par le chant des rossignols,l'odeur de cannelle et le jeu de lafumée qui s'élevait en arabesques veloutéesdans les traits de lumière. Il ferma les yeux,savourant cet instant béni des Kami, où il sesentait en harmonie avec le monde qui l'entourait.C'est de cette harmonie qu'il tirait lecalme qui lui permettait de faire face à toutesles tensions humaines et politiques quiagitaient la cour en cette période.Une gorgée de thé brûlant le ramenadans le monde des sens. Il rouvrit les yeux etlaissa ses pupilles bleues parcourir les lettresque lui avait apportées sa secrétaire.Il posa les cinq invitations à des mondanitésquelconques signées par quelques courtisansinintéressants. Se ravisant, il mit decoté celle d'Asako Mazuko : c'était une lointaineparente et peut-être pourrait-il glanerquelques informations sur les manigancesthéologiques des Asako. Restaient deux rapportscryptés de courtisans per<strong>du</strong>s dans lesterres Mirumoto et Kitsune, deux plaintesconcernant des altercations avec des membresd'un Clan ennemi, une demande de vengeancelégitime, une autre concernant unedemande officielle de <strong>du</strong>el... et une bonnedemi-douzaine d'autres rapports et courriersà l'intérêt aussi inepte. <strong>De</strong> guerre lasse, il enouvrit un au hasard et sourit en notant lavingtaine de pages d'écriture menue que luiavait transmise un magistrat de province,concernant une demande de financementpour des travaux d'endiguement près des terresfrontalières avec le Clan <strong>du</strong> Lion... C'étaitun beau traité, argumenté et précis avecmême quelques schémas hydrologiques à laprécision inversement proportionnelle à l'intérêtque lui-même portait à cette affaire, c'étaitdire leurs exceptionnelles qualités. Il jetal'épais traité sur le sol et ouvrit une autre lettre.Elle ne portait pour toute distinctionqu'un sceau de cire bleu représentant les serpentsde l'illustre famille de Kuge Otomo :“Doji-san,Je vous prie de recevoir par la présentemes cordiales félicitations quant au mariageprochain de votre douce fille, Maruko. Sonalliance avec Bayushi Sezaguro doit, je lesais aisément, combler de joie votre cœur depère, tout comme cela concrétisera les vieuxliens d'amitié qui vous unissent au Clan <strong>du</strong>Scorpion.J'aurais <strong>du</strong> d'ailleurs vous féliciterdepuis fort longtemps, la douce beauté devotre toute jeune fille comme son tempéramentplein de chaleur et d'humilité m'ayantdéjà été loués.J'imagine sans peine la légère tristesse quidoit teinter le cœur de votre tendre épouse, àl'idée que cette jeune enfant quitte déjà lamaisonnée familiale où, tel l'oiselet annon-126


ciateur <strong>du</strong> printemps, elle doit amener couleurset chants en votre demeure.N'écoutez pas, je vous en prie, lesméchantes langues qui laissent le fiel de larumeur se répandre sur son fiancé et leurmésassortiment. Le cœur des hommes faibless'emplit de folle jalousie, et leurs bouchesde calomnies quand le bonheur lumineuxd'autrui met en exergue la médiocritéboueuse dans laquelle ils vivent.Certes, il est vrai que votre fille est bienjeune. Mais à quatorze ans, les jeunes demoisellesbien nées sont déjà presque des femmescapables de toutes les responsabilités qui leurincomberont. On dit parfois que cela nuit àleur charme et à leur candeur, mais vous enconviendrez avec moi, l'innocence en notremonde n'est guère une vertu, quand bassesseet trahison sont encore présentes jusqu'ausein même de notre cour. Heureusement quel'on peut compter sur des nobles de votrerang pour illuminer la cour de leur honnêtetéexemplaire, et de leur toute fraîche loyautéà notre majestueuse Impératrice.Certains diront aussi que Sezaguro n'estplus tout jeune et que ses liens connus avecle”monde flottant”nuisent à sa réputation.Mais après tout, c'est un veuf fort énergique,et tout le monde sait qu'une jeune fille sesent rassurée par un homme mûr et riche.<strong>De</strong> plus, je crois qu'elle s'entendra très bienavec la fille <strong>du</strong> seigneur Bayushi Sezaguro.Elle n'a qu'un an de plus qu'elle et elles sauront,sans nul doute, devenir les meilleursamies <strong>du</strong> monde.Elle, bien sûr, n'est pas mariée mais on ladit ravissante et aussi intelligente que sonpère. Je pense que la modestie et le tact naturelde votre enfant, que je ne confondrais pasavec de la timidité, sauront la faire mûrirafin que comme toute fille bien née, elle trouverapidement un mari avec qui concrétiserune alliance <strong>du</strong>rable et fructueuse.Je profite d'ailleurs de cette lettre pourvous informer de quelques autres mesquinesrumeurs que de mauvaises âmes m'ont faitparvenir concernant certains subordonnésde Sezaguro. Il y est question de commerceillicite, voire d'implications douteuses lors<strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>. Mauvaises langues probablement,mais vous en serez d'accord, ce genrede mots doivent être contrecarrés rapidement,sans quoi le vent de la rumeur se faittempête, et bien trop souvent finit par détruirela réputation des plus honnêtes hommes,transformant de simples mots en maux. J'aipréféré ne pas ennuyer Bayushi Sezaguroavec cela, sinon son sens de l'honneur exacerbél'aurait poussé à quelques actes qui,pour être légitimes, n'auraient peut-être pasété tout à fait légaux (les nouveaux décretsimpériaux et la sévère magistratured'Emeraude, sans même parler <strong>du</strong> sinistreTeikoku Junkestu étant ce qu'ils sont, lacourtoisie tout comme la compassion se fontrares en notre temps).Aussi je pense préférable, et vous enconviendrez, qu'il nous faille nous rencontrerinstamment avant que l'on jette l'opprobresur celui qui bientôt sera votre beau-fils,et par conséquent sur vous également (lelien serait si facilement fait par les espritsretors et butors de voir en votre nouvellealliance une conspiration de rebelles à l'ordreimpérial, alors qu'il s'agit d'un mariaged'amour raisonné). Notre conversation, àdéfaut de permettre de laver entièrementvotre futur gendre des malencontreux soupçonsqui pèsent sur lui, pourra certainementvous placer dans le camp de la droiture etainsi éviter toute pénible disgrâce ou incidentfâcheux. Je m'en porterai, le caséchéant, garant.Ne souhaitant vous importuner pluslongtemps, je vous donne rendez-vous àprendre le thé dans mes bureaux, demain àl'heure d'Akodo.Otomo Isai, Ministre de la censure,Karo impérial chargé des MetsukePS : Mes condoléances concernant l'assassinatinexpliqué de votre lointain cousinKakita Yamatoshi, par ces brutes <strong>du</strong> TeikokuJunketsu. Vous aviez travaillé ensemble etcette mort a <strong>du</strong> vous toucher de très près.“Une goutte de froide sueur chuta129


lentement de son arcade sourcilière, elleaccrocha quelques rayons de soleils, puisvint s'écraser sur l'encre verte de la lettre,diluant un kanji en une tâche confuse.D'une main fiévreuse, Doji Amagura se saisitde la clochette d'étain et de bronze qui saillaitsur son bureau. Sa main s'agrippa vivement à lapoignée. Il la vit trembler. Un instant, son regards'abîma sur les veines bleues qui palpitaient surle dos de celle-ci. Il se força à calmer sa respiration,adoptant un souffle ventral et récitant àvoix basse le sutra <strong>du</strong> diamant à la gloire deShinsei. L'expérience d'une vie de courtisanreprit le dessus.Maintenant sa voix était calme. Il savaitce qu'il avait à faire. Il fit teinter la cloche,un son aigu et clair résonna. Il ne se passaguère de temps avant que sa secrétaire personnellen'entra.Elle mit genoux au sol, et se permit uneœillade chasseresse sur le visage de son protecteur.Elle l'aimait tant, avec sa longue chevelureblanche et son air si assuré qui voilaitla délicatesse d'un homme dans la nécessitéd'accomplir ses devoirs ennuyeux alors qu'iln'aspirait, elle en était certaine, qu'à exprimersa perception sensible <strong>du</strong> monde à traversles magnifiques estampes qu'il composaitlors de ses rares moments de loisir…Amagura ravala une remarque sarcastique ;quelle gourde faisait-elle à ouvrir de grandsyeux émerveillés sur lui. Enfin, une loyautéamoureuse en valait bien une autre. Il se força àlui sourire tout en arborant un air soucieux.“Fumiko, veuillez prendre la plume et écrirepour moi.”<strong>La</strong> jeune femme se déplaça à genoux jusqu'àune table basse, choisit un court pinceauet déroula un long rouleau de papier fin.“ Otomo-sama, rien n'aurait su me fairetant d'effet que de recevoir une lettre devous. L'intérêt que vous portez à notre illustrefamille est pour moi un baume qui soulageles blessures <strong>du</strong> passé. C'est aussi avec unintérêt acéré que j'accepte votre délicieuseinvitation. Je souhaite tout de même vousprévenir que mon médecin m'a interdit lesthés trop acides, ils me mettent de fortméchante humeur, et m'a conseillé aucontraire d'y préférer ceux aux saveurs plusdouces que l'on trouve souvent dans desmélanges subtils propres à conserver toutleur mystère. A ce propos, je vous livreraisous le sceau <strong>du</strong> secret certaines recettes dema défunte mère, qui je crois sauront vousintéresser. Etant vous-même un amateur dethé noir aux arômes aussi discrets que tenaces,que vous conservez jalousement de tousles regards, je suis même persuadé qu'ellesvous intéresseront. Bien sûr, il va de soi queje vous les livrerai seulement si je puis gardertoute impunité à ce propos, vous comprendrezaisément que ma parentèle seraitfort gênée de voir ce genre de recette nouséchapper. Je vous précise également que mafille ne sera pas présente. Je vous l'auraiprésentée avec joie, mais il me semble queson précepteur souhaite la voir effectuer uneretraite monastique afin de prendre toute lamesure de ses nouveaux engagements.”Le bruit <strong>du</strong> pinceau glissant sur le papiercessa. <strong>La</strong> jeune femme leva son regard surlui. Il lui adressa un sourire rapide.“Et vous signez Doji Amagura, Karo <strong>du</strong> Clande la Grue, Ambassadeur permanent à la citéimpériale.”* * *Lettre d'Otomo Reiko à Bayushi Sezaguro :“Cher Ami,Je ne vous ai guère revu depuis la mortde votre épouse. Pourtant, des nouvelles mesont parvenues à votre égard. Miya Katsuim'a vantée les mérites <strong>du</strong> céramiste que vouspatronnez et la beauté de votre fille n'a paséchappé à l'œil de Shiba Kotsuba. C'estd'ailleurs un homme de goût dont la collectiond'estampes et le patronage de célèbresartistes soulignent bien la richesse d'âme.Son fils est un émérite <strong>du</strong>elliste ayant eu legrand privilège de suivre les enseignementsde l'Académie Kakita, et je sais qu'il l'accompagneraà Otosan Uchi lors de sa venueà mon festival. Il semble que son père souhaitele marier à une jeune fille de bon ligna-128


ge. Le malheur a néanmoins voulu que, malconseillé, il commence quelques discussionsavec des membres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe ! Je nepuis imaginer ce jeune homme s'éveillantaux doux parfums de la vie auprès d'unebonne demoiselle de la famille Hida ouYasuki ! Mais à mon avis, il n'y a guère àcraindre. Son fils unique, le saviez-vous, est, m'a t'on dit, fort romantique et son père quiest veuf n'a d'yeux que pour lui. Je ne doutepas qu'il trouvera au cours des festivités untendre et vierge cœur à prendre. Nombreusessont déjà celles qui aimeraient se voir effleurerde son regard. Si je puis me permettre, jeserais ravie que vous et moi puissionsconseiller Shiba-san en ses affaires matrimonialesafin de lui éviter des mésalliances.J'espère pouvoir compter sur votrevenue, et bien enten<strong>du</strong> sur celle de votrecharmante enfant. Nul doute que les luxueusesestampes de Shiba Kotsuba sauront ravirson cœur de jeune fille, sous l'œil attentif deson père aimant.Espérant vous trouver le vingt de ce moisen ma demeure d'Otosan Uchi, je vous salue.”* * *Lettre de Bayushi Sezaguro à sa sœurShosuro Kitsako :“Ma soeur,Je ne puis tout t'expliquer en détail, maiscertaines informations qui me sont parvenuessont des plus inquiétantes.Tout d'abord Doji Amagura, notre allié, aenvoyé pour une retraite de quelques mois safille au couvent. Ensuite, il a récemment eude nombreux contacts avec la familleMirumoto ; il a notamment rencontré à troisreprises Mirumoto Kento dont le fils est âgéde vingt ans et est un bon parti.Par ailleurs j'ai reçu une étrange invitationde la part de Otomo Reiko. Nous savonstous deux la réputation d'intrigante de cettedernière et le fait qu'elle me propose trèsexplicitement de servir d'entremetteuse pourun mariage entre ma fille et le fils de ShibaKotsuba me plonge dans la perplexité. Etelle est trop fine mouche pour que je puissecomprendre son jeu rapidement.Je ne puis m'empêcher en toute logique defaire un lien entre les deux histoires, surtoutque Reiko a eu une position on ne peutplus”subtile”lors <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.Bref ma sœur, je suis fort soucieux. J'aiconvenu d'un rendez-vous avec Doji Amaguraà l'auberge des milles étoiles. Nous nous y rencontreronspar hasard, lui en rendant unevisite de courtoisie à une vieille tante, moi enme rendant au village fortifié <strong>du</strong> nord pourexpertiser un arrivage de soie de mes associés<strong>du</strong> Clan de la Mante.Je te demanderais pendant ce temps de prendresoin de ma fille.Puisse Bayushi étendre son ombre sur toi etDaikoku te sourire.”* * *Lettre d'Otomo Isai à Matsu Irazu, membre<strong>du</strong> Teikoku Junketsu :“Cher Matsu-san,C'est avec plaisir que je trouve enfin letemps de reprendre la plume pour m'enquérirde vos nouvelles. Trop souvent le travailnous accable, mais ainsi va la vie de ceuxqui font passer leur devoir et l'Empire avanttoute chose.Conformément à nos discussions précédentesje vous informe par la présente que ledix-neuvième jour <strong>du</strong> mois de Hida, le cuisinierde l'auberge des étoiles se propose d'offrirun magnifique gibier fort relevé. C'est ungibier rare et puissant, à la discrétion exemplaire,que les meilleurs chasseurs ont mit fortlongtemps à débusquer. Et encore n'ont-ils pule piéger, sans quoi il serait déjà dans unesombre cage à attendre une mise à mort dignedes crimes odieux dont il s'est ren<strong>du</strong> coupable.Je ne vous cache pas qu'il risque d'êtrecoriace. Sa peau est <strong>du</strong>re et ses épines acérées.131


Sans compter le reste <strong>du</strong> banquet qui risqued'alourdir la tâche de ceux qui prétendraientà sa dégustation. Comme je vous l'ai dit c'estun prédateur prudent.J'ai cru comprendre que votre beau-frèreétant un vaillant gourmet toujours avide denouveaux défis ? Je suppose que ce banquetsaurait lui plaire.Je l'enjoins tout de même à la plus extrêmeprudence, même si ce gibier doit êtredévoré afin de faire disparaître jusqu'à sonsouvenir. Car si la bête est morte, son veninrisquerait encore de causer de grande perte.A toute fin utile, le porteur de cette missivevous décrira par le menu le-dit gibier.Enfin, permettez moi de briser là, je doisde ce pas aller continuer à accomplir mondevoir, comme vous le vôtre.Longue vie à Hantei Yugozohime, longue vieà l'Empire.Otomo Isai, Censeur principal des Metsukepar la grâce de l'Impératrice.”* * *Lettre de Doji Amagura a Shosuro Kitsako :“Shosuro-san,C'est avec une profonde douleur que j'aiappris la disparition de votre frère alorsqu'il chevauchait vers Otosan Uchi.<strong>La</strong> magistrature d'Emeraude a conclu àun incendie criminel. J'ai appris que vingtautres personnes avaient péri. On susurre lenom honni de ces chiens <strong>du</strong> TeikokuJunketsu, ceux-là même qui ont tué mon proprecousin, vous le savez sans doute.Vous saviez l'amitié qui nous liait de longuedate, tout comme la prévenance dont ilavait couvert ma fille, et le bonheur que nousnous faisions qu'elle s'unisse bientôt à lui.J'aimerais trouver les mots pour allégervotre peine, mais je dois vous avouer que jem'en sens bien incapable tant le chagrinm'assaille. Puissiez-vous savoir que votreimmense peine est partagée et transmettezmes plus sincères condoléances à sa fille.Cette affligeante nouvelle a fait un effet terriblesur mon enfant. Elle est aujourd'hui trèsmal en point, et c'est en notre demeure qu'elletente aujourd'hui de lutter contre le chagrinqui la mine. Je dois vous signifier qu'elle nepourra pas assister aux funérailles de son fiancé,le médecin l'a interdit et l'affliction danslaquelle elle se trouve ne rendra pas grâce à lagrandeur et au courage de celui à qui elle s'apprêtaità s'unir. Sachez aussi que je garde uneprofonde amitié pour votre famille, et que jeme chargerai moi-même d'intro<strong>du</strong>ire votrenièce aujourd'hui orpheline à la cité intérieure.Peut-être un tel honneur lui permettrait-ilde se remettre plus vite de son chagrin ?Vous présentant encore une fois mes plusgrandes condoléances,Doji Amagura, ambassadeur permanent <strong>du</strong>Clan de la Grue à Otosan Uchi.PS : Concernant votre nièce, sachez que jeme porterai garant de sa protection.”* * *Lettre décryptée de Fumiko, secrétaire personnellede Doji Amagura, à Otomo Isai :“Seigneur, veuillez trouver ci-joint lacopie <strong>du</strong> courrier que Doji Amagura a présentementadressé à la sœur <strong>du</strong> traîtreBayushi Sezaguro.Gloire à l'Empire, Gloire à l'Impératrice.FumikoOtomo Isai avala une longue gorgée dethé noir. <strong>La</strong> nuit était très avancée, et c'étaitson moment le plus silencieux. Il relut la lettrede son agent puis la jeta dans le petit braseroqui réchauffait la salle. Il se permit unbref instant de satisfaction puis se plongeapour la troisième fois dans la missive queDoji Amagura avait adressée à ShosuroKitsako. Le travail ne s'arrêtait jamais.130


L'impassibilite de l'esprit[Ne sont présentés ici que de courts passages<strong>du</strong> recueil de notes de Shiba Murayasu ; le textecomplet comptant plus de trente pages de parcheminsreliés, remplis de schémas explicatifs, d'anecdoteset d'histoire enten<strong>du</strong>es ou vécues par lesamurai tout au long de sa vie. Car si Murayasucommença à écrire très tôt”l'impassibilité del'esprit", il n'hésita jamais à le compléter ou letransformer lorsqu'il le jugeait nécessaire, et cejusqu'à sa mort.Aujourd'hui encore,la dernière version de ces textes est conservée précieusementà Eien no Fushicho, le dojo <strong>du</strong> Phénixéternel. Pour le Clan <strong>du</strong> Phénix,”l'impassibilité del'esprit”est un ouvrage de référence égalant, voiresurpassant, les recueils”Niten”et”Sabre", deMirumoto Hojatsu et Kakita, car Murayasu y retracebien plus que sa biographie, il dépeint toutes leserreurs à éviter et tous les progrès à accomplir pouratteindre le chemin de la félicité.]Avant proposJ'ai voulu exprimer, pour la première fois, àtravers ce long recueil de notes, la Voie que j'essayede suivre depuis ma rencontre avec monmaître Gaman-sensei, la Voie <strong>du</strong> cœur, celle quimène à”l'impassibilité de l'esprit".C'est ainsi qu'au début de la cinquième année del'ère d'Hantei Kusada, je me suis ren<strong>du</strong> à NemuiKaminari Yami, la montagne <strong>du</strong> tonnerre lointain,situé sur les terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Phénix. J'ai salué leciel, me suis prosterné devant le mémorial de laKi-Rin et me suis assis face à mes ancêtres.Je suis un samurai né à Mamoru Kyotei Toshi,la cité <strong>du</strong> traité respecté, situé au centre de la valléekintani, et mon nom est Shiba Murayasu-nokami.Je suis âgé de vingt-six ans. J'ai prêté attentionaux Voies <strong>du</strong> sabre dès ma jeunesse et me suisbeaucoup inspirés desrecueils”Niten”et”Sabre”pour affiner ma technique.Pourtant, seules les Paroles d'un sainthomme m'apprirent les vrais secrets de cet art.Gaman-sensei m'enseigna sept grandes leçonsqui changèrent définitivement ma vie et ma perceptionde l'existence. <strong>De</strong>puis ce moment là, je n'aiplus aucune Voie à rechercher et le temps a passé.J'ai appliqué les principes de”l'impassibilité del'esprit”à tous les domaines des arts. En conséquence,dans aucun domaine je n'ai de maître. J'aivoulu exprimer la raison d'être et l'esprit réel <strong>du</strong>dojo <strong>du</strong> Phénix éternel en y faisant se refléter laVoie <strong>du</strong> cœur. J'ai saisi mon pinceau à quatre heureset demi <strong>du</strong> matin, à l'aube <strong>du</strong> douzième jour <strong>du</strong>mois <strong>du</strong> Dragon, et je commençai à écrire…Leçon Une : Au seuil <strong>du</strong> Mystère“Lorsque un vieillard déplace un poids énormeou résiste avec succès à plusieurs jeunesgens, ce n'est évidemment pas une affaire deforce ; et comment cela peut-il se faire grâce à larapidité ?”Kakita Merao<strong>La</strong> vie de Kakita Merao, fondateur <strong>du</strong> Mizudo,est pleine d'événements extraordinaires. Aucours de son existence, il fut plus d'une fois attaquéd'une manière tout à fait inatten<strong>du</strong>e, aussi bienpar derrière qu'en dormant. Un jour, il accepta decombattre sans arme contre un expert de l'écoleMatsu <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion, armé d'un bokken. Ilesquiva tous les coups jusqu'à ce que son adversaire,épuisé, renonce à l'attaquer. Merao-samaexpliqua :”Avant que quelqu'un ne m'attaque, sonki vient vers moi. Si je l'évite, et que son corpsdevient ki, je n'ai qu'à le toucher légèrement pourqu'il tombe au sol.”Au cours de la bataille <strong>du</strong> CerfBlanc à laquelle mon maître Gaman fut contraintde participer, je fus le témoin d'un exploit encoreplus surprenant. Un nanbanjin le tenait en joueavec son étrange arme cracheuse de feu, à environsix mètres. Au moment où il attaqua, l'étranger eutla désagréable surprise d'être assailli par mon maîtrequi le désarma. Plus tard, j'interrogeai monmaître sur cet événement et voici le commentairequ'il me fit :”Il existe un temps très long entre lemoment où un homme se décide à attaquer et lemoment où il le fait effectivement.”Gaman-senseiavait-il la faculté de jouer avec le temps ? Pouvaitiléchapper aux lois de l'homme et de la terre ?Non, aucunement. Le secret réside dans l'art demaîtriser, à la fois, le souffle, l'énergie interne, laconcentration et l'esprit ; l'art de maîtriser ce quel'on appelle communément le ki ou Vide.Le ki originel se répand dans les dixRoyaumes connus et se dégrade peu à peu en s'éloignantde sa source, l'Akasha, pour imprégnerplus ou moins intensément, en fonction de leursensibilité, les êtres et les choses de l'univers. Aucours de ma formation au dojo <strong>du</strong> Phénix éternel,puis auprès de Gaman-sensei, j'appris des techniquesde respiration, de concentration et deméditation qui me permirent moi aussi de sentirpuis maîtriser le ki.133


Le Kiai, vulgairement appelé le”cri qui tue", esten fait l'art de diriger, de projeter le ki. Il existedeux aspect <strong>du</strong> Kiai : un cri sonore qui émet unecertaine qualité de vibration, cri qui vient <strong>du</strong> haratenden, le centre vital de l'homme, situé au basventre. Ce Hara est le centre de gravité <strong>du</strong> corpsqui conditionne sa stabilité, ses mouvements etdéplacements. Tout mouvement atteint son maximumd'efficacité s'il est initié par ce Hara, et setrouve au contraire bloqué s'il a pour origine uneconcentration musculaire. Le second aspect <strong>du</strong>Kiai est le phénomène <strong>du</strong>”cri silencieux", qui provientdes profondeurs de l'être. Ce cri projette uneénergie subtile et peut se manifester par les yeux.Il s'apparente ainsi à de l'hypnose. Le but des cris,sonores et silencieux, est le même : émettre desvibrations susceptibles de créer le trouble chezl'adversaire, mais ils peuvent aussi servir à réanimerceux qui ont per<strong>du</strong> connaissance, grâce auchoc pro<strong>du</strong>it par la vibration.Le Kime est le fait de projeter le ki à l'aide <strong>du</strong>corps, en rassemblant l'onde de choc et l'énergieinterne sur un point de façon à leur permettre decontinuer lorsque le coup s'arrête. <strong>Les</strong> maîtres dekaze-do <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Dragon procèdent parfois àune curieuse expérience, dont je fus un jourtémoin : un élève tenait un tatami plié en quatrecontre son ventre, sans oublier de contracter sesabdominaux. Son sensei assena alors un coup depied complètement décontracté, mais avec leKime, dans le tatami. L'élève lâcha le tatami pourse tenir le ventre et ne put s'empêcher de laisseréchapper un cri de douleur. L'énergie, après avoirtraversé le tatami et le ventre contracté avait finalementatteint la colonne vertébrale !Le sixième sens, la faculté de pressentir uneattaque, est aussi en rapport avec le ki, l'énergie.Toute pensée, toute attention, est une onde émisepar une personne et qui peut être captée par uneautre, dont la sensibilité est très développée. <strong>Les</strong>grands maîtres, après des années de pratique, possèdentce pouvoir de pressentir intuitivement uneattaque. Ils peuvent ainsi anticiper sur les mouvementsde l'adversaire et, malgré leur âge avancé,rester inattaquables.Le ki n'est ni bon ni mauvais en lui-même. LeKiai peut servir à paralyser ou a réanimer. C'estcelui qui l'utilise qui le rendra maléfique ou bénéfique,destructeur ou créateur. L'emploi des pouvoirspeut être dénaturé, corrompu pour servir lesprojets malveillants d'un indivi<strong>du</strong> égoïste. Aussi ilest important pour les maîtres de faire la sélectionde leurs élèves, et de ne transmettre leurs techniquesque sous le sceau <strong>du</strong> secret.<strong>De</strong> toute façon, la conquête des pouvoirs n'estpas le but de la Voie. Ce n'est qu'une conséquence <strong>du</strong>réveil des facultés latentes en tout être humain, quirésulte d'un travail intérieur nécessaire à la réalisationde soi. C'est pourquoi je n'utilise mes pouvoirs querarement : pour protéger la vie ou dans le cadre demon enseignement auprès de l'Empereur, Kusadasama.L'utilisation des pouvoirs, la manipulationdes énergies n'est pas gratuite. Le choc en retour esttoujours à craindre. Telle est la loi <strong>du</strong> Karma : onrécolte ce que l'on sème. Celui qui abuse des pouvoirsgaspille son énergie et s'enfonce dans un labyrintheobscur, en perdant tout espoir d'accéder à lavéritable maîtrise, à l'ultime secret.Leçon <strong>De</strong>ux : Face à la montagne“Tant que vous ne pouvez aller au-delà de lamontagne, il vous est impossible d'atteindre lechemin.”Shinsei<strong>La</strong> tradition nous dit que suivre la Voie, c'estcomme gravir une haute montagne. Celui qui adécidé d'entreprendre l'ascension choisira le versantqu'il veut escalader et ira trouver un guidepour lui indiquer le chemin. Ces choix sont déterminants.Si le versant est trop abrupt ou le guideinexpérimenté, les résultats peuvent être désastreux.Mais même avec le meilleur des guides, rienn'est acquis pour autant. Nombreux sont les obstacles,pénibles sont les efforts. Un grand combatest nécessaire ; un fantastique corps à corps avecla montagne. <strong>Les</strong> muscles se tendent, les doigtss'agrippent fermement au roc. Chaque geste doitêtre précis, mesuré. Rien ne peut être laissé auhasard car un faux pas et c'est la chute.Mais quel est donc l'intérêt de ce défi de chaqueinstant, à mi-chemin entre le sommet et l'abîme, lavie et la mort ?Celui qui affronte la montagne sait, ou <strong>du</strong>moins quelque chose en lui sait, que le grand combata eu lieu au-dedans de lui-même. <strong>La</strong> montagnen'est qu'un prétexte. Elle permet à l'homme d'êtreface à face avec lui-même, elle lui fournit l'occasionde se surpasser. C'est en se frottant aux difficultésque le pratiquant va développer la volonté etl'énergie nécessaire à son évolution. Toute épreuveest en réalité une aide sur la Voie. L'histoire deMatsu Itagi, l'homme qui s'éleva parmi les sienspour devenir Hachiman, la Fortune de la guerre, estédifiante à ce sujet : alors que le Ciel s'était décidéà confier une mission importante à Itagi, il commençapar remplir son cœur d'amertume en132


ouillant sa compréhension et en bouleversant sesprojets. Puis il le força ensuite à exercer ses os et sesmuscles, et finit par lui faire en<strong>du</strong>rer la faim et toutessortes de souffrance. Et lorsque finalement lesamurai émergea, triomphant, de toutes ces épreuves,il fut capable d'accomplir ce qu'auparavant iln'aurait pu faire.Quel est l'enjeu de ce combat intérieur ?Pour les maîtres, les véritables obstacles quiempêchent l'élève de progresser sont ceux quisont dressés par sa personnalité artificielle.L'homme ordinaire, étouffé dans un carcand'habitudes physiques et mentales, sa vision<strong>du</strong> monde déformée par un écran d'illusions,est un infirme coupé de son être profond dontles possibilités sont inexploitées. Le travail àaccomplir consiste donc à faire sauter les blocages,physiques et psychologiques, pour queles forces latentes de l'homme puissent s'épanouirlibrement. Le Budo, <strong>La</strong> Voie <strong>du</strong> Combat,comme toute Voie authentique, a pour but larégénération de l'indivi<strong>du</strong> ; mais cette réalisationde soi ne peut être atteinte que par unelutte sans pitié contre ses propres défauts, sesfaiblesses, ses illusions. Pour vaincre les obstaclesintérieurs encore faut-il avoir la patiencede les traquer sans répit et le courage deleur faire face. Orgueil, lâcheté, impatience,doute, nourris par l'illusion, sont autant de piègesredoutables dans lesquels beaucoup sonttombés. Le sentier serpente, long, difficile etéprouvant. Ne pas se laisser décourager et persévérer,malgré tout, malgré soi, telle est la cléde la Voie.Leçon Trois : Le piège des apparences“Quand un aigle attaque, il plonge sans étendreses ailes. Quand le tigre est sur le point debondir sur sa proie, il rampe, les oreilles rabattues.<strong>De</strong> même, quand un sage est sur le point d'agir,nul ne peut le deviner."Shiba Gaijushiko“Sous-estimer son adversaire, c'est comme perdreson trésor”, nous dit un proverbe rokugani. Celuiqui joue le jeu de l'adversaire est en effet per<strong>du</strong>.<strong>De</strong> nombreux experts sont parvenus à une certainerenommée grâce à des feintes, des techniquesqu'ils manient avec habilité. Il existe un vastearsenal de ruses, de tactiques, de”farces et attrapes”entous genres.L'adversaire peut reculer pour mieux contre-attaquer,sembler hésitant pour mieux surprendre,apparaître faible et inexpérimenté alors qu'il estun redoutable combattant.. <strong>La</strong> célèbre école debushi <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Scorpion a ainsi fondé toute saméthode sur cette idée ; ses élèves s'entraînent,entre autre, à passer pour des gens malhabiles etimprécis en combat, de façon à relâcher laméfiance de l'adversaire. Ils en profitent alors, à lasurprise générale, pour placer un coup tout à faitinatten<strong>du</strong>.<strong>De</strong> même le grand Mirumoto, l'un des plus illustressamurai, invaincu alors qu'il avait livré plus desoixante <strong>du</strong>els (parfois seul contre dix), donnedans ses notes (reprises par son fils dans le Niten)de précieux conseils à ce sujet. Par exemple, ilexplique :”Chaque chose obéit à un phénomènede transmission. Le sommeil se communique, unbâillement aussi… Lorsque vos adversaires sontencore sous le coup de l'excitation et qu'ils voussemblent se précipiter, prenez au contraire un airnonchalant comme si vous étiez indifférent. Ilsseront alors contaminés et leur attention se relâchera.A ce moment, passez à l'assaut rapidementet énergiquement.”Bien des grands Maîtres <strong>du</strong> Budo se sontcachés sous l'apparence d'inoffensifs personnages,non pour surprendre d'éventuels agresseurs,mais avant tout pour échapper à la curiosité et à lapopularité. Certains d'entre eux ont préféré se laisserhumilier et paraître lâches plutôt que de répondreà des provocations insensées. Respectueux detoute vie, ils ne combattaient que quand cela étaitdevenu inévitable.Découvrir un Maître n'est donc pas toujoursune tâche aisée et beaucoup ont l'occasion d'encroiser de très grands sans s'en apercevoir.S'arrêtant à leur aspect peu spectaculaire, ils n'ontpu aller au-delà des apparences. Mais le principalennemi qui nous fait tomber dans le piège desapparences, n'est-ce pas au fond celui qui prendracine dans nos propres illusions ?Se contentant de leur force physique, de leursprouesses techniques et d'une relative habileté, denombreux pratiquants - dont j'ai fait parti avant deme rendre compte de mon erreur -, dont certainsexperts, croient avoir atteint un haut niveau, voirela maîtrise. Sûrs d'être arrivés au bout, de ne plusrien avoir à apprendre, ils ne progressent plus etperdent ainsi toute possibilité d'atteindre une réelleefficacité qui, loin de disparaître avec l'âge, s'affermitde jour en jour.Leçon Quatre : <strong>La</strong> Grande Epreuve“Sous l'épée haut levéeL'enfer vous fait trembler135


Mais allez de l'avantEt vous trouverez le pays de félicité.”Akodo KurojinLe pratiquant d'arts martiaux est très tôtconfronté à un problème crucial : celui de la peur.<strong>Les</strong> combats d'entraînement, bien qu'ils soientamicaux, ne sont pas sans risques ; celui qui a déjàreçu quelques coups ressent une appréhension,une crainte dont les effets sont paralysants : lecorps se contracte, l'énergie interne ne circuleplus, les réactions sont incontrôlées. Sous l'emprisede cette émotion négative, il n'est plus possiblede voir clairement la situation et, donc, d'y faireface de manière adéquate. En cas de réel danger,les conséquences peuvent être dramatiques. Tantque la peur ou la tension s'empare d'un homme, ilne peut accéder à la véritable maîtrise. Se libérerde la peur est une étape décisive.Le bushi, dont le destin est de risquer sa viequotidiennement, se doit de trouver rapidementune solution à ce problème. S'il est terrorisé sur leschamps de bataille, il perdrait alors toute possibilitéde faire face efficacement à l'ennemi. C'est pourquoile général Akodo Ujika, adepte Zen, avait coutumede dire à ses hommes :”Allez au combat fermementconvaincus d'être victorieux, et vousreviendrez chez vous sains et saufs. Engagez lecombat complètement décidés à mourir et vousvivrez, car ceux qui défient la mort vivent.”Unemaxime de jiu-jutsu exprime la même idée, end'autres termes :”Pour ceux qui s'accrochent, lachute arrive certainement, mais pour celui qui nes'accroche pas, aucune chute n'est à craindre.”Facile à dire mais ô combien difficile à réaliser.Pourtant, il semble que dans des cas désespérés,où sa vie est en jeu, l'homme est capable dechoses surprenantes. On appelle cela”instinct deconservation". Dans sa vie courante, l'hommeordinaire n'utilise que très peu de ses potentialités,mais face à un danger soudain, il lui arrive deréagir avec une force ou une vitesse insoupçonnées.Sur le point d'être écrasé, un frêle vieillardfait un bon prodigieux. Une femme parvient àsoulever un énorme poids pour sauver son enfant.Dans une situation mortelle, tout va très vite : iln'y a pas de place pour le superflu. Chaque fractionde seconde compte, il s'agit d'être présent, ici etmaintenant. <strong>Les</strong> interférences psychologiques ouémotionnelles disparaissent pour laisser une énergiesupérieure intervenir. L'être profond s'exprime,le don de soi est nécessaire… mais une fois l'alertepassée, le danger écarté, la personnalité ordinairereprend ses droits. <strong>La</strong> peur fera à nouveau sonapparition, pour peu de choses le plus souvent.L'homme retrouve ce problème là où il l'a laissé etil n'est plus capable d'y faire face car il ne peut susciterà volonté son”instinct de conservation".Pourtant, mon Maître affirme qu'il existe unepossibilité de se libérer de la peur. Pour cela il estindispensable de la regarder et d'en voir la source.Si elle est découverte, la peur disparaîtra enfumée, comme un cauchemar s'évanouit au réveil.Suivre les préceptes <strong>du</strong> Bushido, à l'image desformidables bushi <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion ou des dangereuxberserkers <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Crabe, est une autrefaçon de laisser s'échapper la peur de son cœur.Leçon Cinq : <strong>La</strong> Leçon des Maîtres Zen“Marcher est aussi le Zen…Que l'on bouge ou que l'on soit immobileLe corps demeure toujours en paixMême si l'on se trouve face à une épéeL'esprit demeure tranquille.”GamanAkodo Ujika, l'un des généraux de l'Empirequi repoussa l'invasion nanbanjin <strong>du</strong>rant labataille <strong>du</strong> Cerf blanc, fait partie des plus grandsguerriers et courtisans de <strong>Rokugan</strong>. Il fut aussil'un des premiers à étudier sous la direction desmaîtres Zen et à favoriser le développement <strong>du</strong>courant shinseiste dans l'ensemble des aspects dela Voie martiale. Un jour il me rendit visite àMamoru Kyotei Toshi, pour me demander:”Comment puis-je échapper à la peur, ce monstrequi est le pire ennemi de notre vie ?”-”Supprime la peur à sa source,”lui répondis-je.-”Mais d'où vient-elle ?”-”Elle vient d'Akodo Ujika lui-même.”-”<strong>La</strong> peur est ce que je déteste par-dessus tout.Comment peut-elle venir de moi ?”s'exclamaUjika.-”Essaye de jeter par-dessus bord toncher”moi”appelé Ujika, et regarde alors ce que turessens. Je te verrai à nouveau quand tu auras faitcela.”-”Comment puis-je faire cela ?”insista t'il.-”Fais taire tes pensées.”-”Comment est-ce possible ?”-”Assieds-toi jambes croisées en méditation etregarde dans la source de tes pensées ce que tuimagines appartenir à Ujika.”-”J'ai une vie publique si remplie qu'il m'est difficilede trouver <strong>du</strong> temps libre pour méditer.”-”Quelles que soient les activités dans lesquellestu es engagé, prends-les comme des occasions134


pour ta recherche intérieure et un jour, tu découvrirasqui est ce cher Akodo Ujika.”<strong>La</strong> démarche <strong>du</strong> général n'est pas une exceptiondans l'histoire de <strong>Rokugan</strong>. <strong>De</strong> nombreuxguerriers de tout rang s'initièrent au Zen à traversle Tao de Shinsei. Parmi les plus grands générauxque je connus, Akodo Ujika et son fils AkodoKurojin furent des adeptes Zen. Moi-même n'étais-jepas le disciple <strong>du</strong> moine Gaman, le maîtredes Quatre Temples ? <strong>De</strong>s guerriers plus modestes,même des ronin, fréquentèrent les monastèresde la Confrérie de Shinsei. Qu'est-ce qui, dans leTao, avait bien pu nous attirer, nous samurai ?L'attitude virile des maîtres Zen est certainementle facteur déterminant de cet attrait. Faisantpreuve <strong>du</strong> plus grand sang-froid, les maîtres Zen nemontraient aucune faiblesse même dans les situationsles plus dramatiques. Rien ne semblait leseffrayer, pas même la mort.”Quand les penséessont apaisées, le feu lui-même est frais et rafraîchissant”,furent les dernières paroles de l'abbéKwaisen, juste avant de brûler vif dans son monastèreen feu que le vil Bayushi Junzen avait attaqué.Nous avons aussi été sé<strong>du</strong>its par la méthodeessentiellement pratique <strong>du</strong> Zen qui refuse toutformalisme intellectuel, dogmatique ou rituel. LeZen n'est ni une philosophie ni une religion ; c'estune Voie qui con<strong>du</strong>it à une expérience décisive :l'Illumination. L'Illumination est l'éveil à soimêmeet à la Réalité.Le Zen dérive d'une langue ancienne qui datede l'époque des premiers Kami, et qui est la déformation<strong>du</strong> mot Dhyana dont la signification enancien rokugani est : méditation, contemplation.”LeZen est, dans son essence, l'art de voir lanature de son être. Il indique la Voie qui mène del'esclavage à la liberté. En nous faisant boire directementà la source de vie, il nous libère de tous lesjougs sous lesquels, créatures limitées, nous souffronsconstamment”, nous expliqua IsawaShimizu, le Maître des Rites et <strong>du</strong> Protocole de laCour impériale. Le Zen détient la clé de la libération,de la réalisation de soi. L'homme peut alorsdevenir maître des énergies latentes qui l'habitent.Pour guider l'élève, le Maître lui communiquedes techniques et des conseils. Sa présence est uneaide appréciable. Mais son rôle s'arrête là. C'est ledisciple qui devra accomplir le travail nécessaireà l'éveil. L'Illumination ne peut survenir qu'aumoment où les nuages de l'ignorance et de l'illusionsont dissipés. Il s'agit, en fait, d'aller au-delà<strong>du</strong> <strong>du</strong>alisme fabriqué par le mental qui déforme laréalité.En plus de la médiation assise (zazen) qui estune exploration intérieure dans les profondeurs del'être et <strong>du</strong> cosmos, le Zen enseigne des techniquesdestinées à provoquer une prise de consciencesusceptible de faire éclater les”limites <strong>du</strong>mental". Il y a ainsi des dialogues (mondo) entreMaîtres et disciples. A la question :”Qu'est-ce quele Zen ?”, mon maître répondait :”Et toi, qui es-tu?”ou bien”Le cyprès est dans le cimetière”, àmoins qu'il ne se contentât de hausser les épaules.<strong>Les</strong> koans sont, eux, des sortes de rébus, des questionsillogiques qui n'ont aucune réponse mentalemais que le disciple est tenu de méditer. <strong>Les</strong> pluscélèbres sont :-”Toute chose retourne à l'Akasha, mais où retournel'Akasha ?”-”Quand tu frappes des deux mains, le choc pro<strong>du</strong>itun certain son. Quel est le son pro<strong>du</strong>it par uneseule main ?”Loin d'être coupé <strong>du</strong> réel, le Zen est au contraireun art de vivre, qui permet d'être pleinement présentdans chaque geste de la vie quotidienne. Pourparachever leur réalisation intérieure, les moinesZen exécutent eux-mêmes les travaux manuelsnécessaires à l'entretien <strong>du</strong> monastère et pratiquentles arts traditionnels. C'est pour eux l'occasionde s'exercer à la”médiation en action", à laconcentration en mouvement. <strong>De</strong> nombreux maîtresZen, comme Agasha Nodotai, pratiquent ainsiles arts martiaux afin de réaliser”une union plusétroite entre l'homme et l'instrument, le sujet etl'objet, l'acteur et l'action, l'esprit et le corps". Lemaître Zen n'est pas seulement celui qui est capablede rester des heures en zazen, c'est avant toutcelui qui peut maîtriser harmonieusement tous lesdomaines de l'existence. <strong>La</strong> maîtrise d'un art estune preuve de réalisation intérieure.Si Zen et arts martiaux sont intimement liés,le Culte des kami, l'antique religion de <strong>Rokugan</strong>,demeure la toile de fond <strong>du</strong> Budo. <strong>Les</strong> cérémonieset l'autel des Sept Fortunes ont leur place dans toutdojo traditionnel. Le Shintao est la Voie traditionnellede l'Empire, celle qui regroupe le Culte deskami et la Voie de Shinsei (ou Shinseisme) ; LeZen lui-même est une synthèse entre leShinseisme et le Shinmaki, une pratique hautementésotérique combinant les aspects de lamagie et des sûtras de Shinsei. Véritable alchimieintérieure, l'enseignement shinseiste passe par unensemble de techniques qui con<strong>du</strong>isent à l'éveildes énergies latentes en vue d'une régénération del'adepte.<strong>Les</strong> méthodes sont proches de celles <strong>du</strong> Zen : méditation,contrôle <strong>du</strong> souffle, questions et réponsesénigmatiques, et bien sûr, pratique de la méditation137


en mouvement, de la concentration dans les gestesquotidiens. Pour les shinseistes, la méditation dansl'activité est mille fois supérieure à la méditation aurepos :”C'est seulement quand il y a le calme dansle mouvement que le rythme universel se manifeste,”racontaitparfois mon maître.Cultivé par des maîtres comme AgashaNodotai, le Nikutai (corps) Ki (énergie) Sayô(action) représente l'un des arts martiaux les plusachevés. Il est tout à la fois art de combat, thérapeutique,danse symbolique et méditation <strong>du</strong>corps. Comme l'indique son nom, cet art gouvernel'action de l'énergie dans le corps.<strong>Les</strong> maîtres affirment qu'il faut”conserver le kioriginel car de même qu'il maintient la pureté<strong>du</strong> Ciel et le calme de la terre, il permet laréalisation d'un homme”.Si les chemins d'accès sont divers, les maîtresdes arts martiaux ont su intégrer à leur pratiqueles disciplines susceptibles de con<strong>du</strong>ire à l'ultimesecret. Car comme l'avait dit AgashaNodotai,”<strong>La</strong> grande Voie n'a pas de porte, desmilliers de routes y débouchent mais, celui quifranchit cette porte sans porte, marche libremententre le Ciel et la Terre.”Leçon Six : Vaincre sans combattre“L'eau ne s'oppose à personne,Et ainsi, nul ne peut l'affronter.”Isawa TokeruJe n'ai de cesse de répéter que”la plus hautemaîtrise est de vaincre sans combattre”. Je considèreque mon art ne devrait pas servir à tuer,mais à protéger la vie.Quoi de plus facile pour un maître au sabre d'utiliserson écrasante supériorité contre un agresseur? Alors que se débarrasser d'un attaquantsans le blesser, sans même qu'il y ait un combat,relève de l'exploit. Et, après tout, la véritableefficacité ne consiste-t-elle pas à décourager ouà concilier l'éventuel adversaire car, comme ledit un proverbe rokugani,”Un ennemi que tuvaincs reste ton ennemi. Un ennemi que tuconvaincs devient ton ami”?Vaincre sans combattre n'est pas à la portée <strong>du</strong>premier venu.”Un homme ordinaire dégainerason sabre s'il se sent ridiculisé et risquera sa vie,mais il ne sera pas appelé un homme courageux.Un homme supérieur n'est pas troublé même dansles situations les plus inatten<strong>du</strong>es, car il a une grandeâme et un noble but”, aimait à dire Gaman-sensei.Celui qui ne peut se dominer face à un dangerrisque de devenir agressif et de réagir violemment.Il entre ainsi dans le jeu de l'adversaire. Parfois, ilpeut même croire qu'il est menacé alors qu'il n'enest rien. Tandis que celui qui reste maître de luidans toutes les situations peut faire face avec toutesa lucidité, tous ses moyens. Réagir violemment estune solution de facilité, rester calme est un tour deforce. C'est ce que exprime Akodo dans une desfameuses sentences <strong>du</strong> ”Commandement”:”Imposer sa volonté à autrui est une démonstrationde force ordinaire. Se l'imposer à soi, un témoignagede puissance véritable.” Si, malgré lui, unmaître est entraîné dans un combat, il parvient enfait à neutraliser son adversaire sans véritablementcombattre. A l'image <strong>du</strong> mizu-do ou <strong>du</strong>Nikutai Ki Sayô, dont les essences sont profondémentnon-violentes, un homme agressé doit sereposer sur le principe de non-résistance quiconsiste à utiliser l'attaque de l'adversaire pour lemener à sa propre perte. Celui qui se défend, aulieu d'essayer de bloquer le mouvement adverse,l'esquive et le canalise de façon à le retournercontre l'agresseur. Si l'adversaire pousse, il suffitd'esquiver ou de le tirer pour qu'il tombe de luimême. S'il tire, il n'y a qu'à le pousser. Plus l'attaqueest puissante, plus le choc en retour est désastreux.Le principe de non-résistance con<strong>du</strong>itl'attaquant à devenir la victime de sa propreattaque et à récolter le fruit de ses mauvaise attentions.Quoi de plus juste ?Leçon Sept : L'ultime Secret“Celui qui gagne le secret <strong>du</strong> Budo a l'univers enlui-même et peut dire : je suis l'univers. C'est pourquoi,quand quelqu'un essaye de me combattre, ilaffronte l'univers lui-même, il doit en rompre l'harmonie.Mais à l'instant où il a la pensée de semesurer à moi, il est déjà vaincu.”KakitaAussi mystérieux que puisse être leur secret, lesgrands Maîtres ont laissé à son sujet des témoignagessignificatifs, d'une simplicité désarmante…“<strong>La</strong> véritable cible que l'archer doit viser est sonpropre cœur”, nous dit une maxime <strong>du</strong> Kyudo, laVoie <strong>du</strong> tir à l'arc. Kokoro signifie en rokuganiancien le cœur, mais aussi l'esprit, l'être. Commele cœur physique est ancré dans le corps, le kokoroest ce centre de l'homme qui fait palpiter sonêtre profond, sous l'écorce des apparences.Comme des guides de haute montagne, lesMaîtres indiquent le Chemin, les étapes pour parvenirà viser son propre cœur. Gaman-sensei136


m'enseigna que la Voie <strong>du</strong> cœur commence parla”non-dispersion de l'énergie”, lavéritable”concentration”. Il m'expliqua que si leki est dirigé sur les mouvements de l'adversaire,il est hypnotisé par eux ; s'il est dirigé sur ladéfense, il est pris par l'idée de défense. Le kiprisonnier, on est à la merci de l'adversaire. Pourle libérer, mon Maître préconisait de le laisserremplir tout le corps, le laisser traverser la totalitéde l'être. Alors, s'il est nécessaire d'utiliser lesmains ou les jambes, aucun temps ni aucuneénergie ne seront per<strong>du</strong>s. <strong>La</strong> réponse adaptée auxcirconstances sera instantanée, immédiatecomme l'étincelle. Si la fluidité <strong>du</strong> ki est préservéeen le gardant libre des délibérations mentaleset des réactions émotionnelles, il agira là oùil est nécessaire, avec la rapidité de l'éclair.On appelle Munen ou Muso, c'est à dire”nonmental",”non-ego",cette fluidité <strong>du</strong> ki. J'ai souventcomparé cet état à la clarté d'Onnotanguqui, bien qu'unique, se reflète partout où il y a del'eau, sans discrimination, instantanément.Tout comme Gaman-sensei conseille de laisserle ki remplir la totalité <strong>du</strong> corps, certains autresmoines de la Confrérie de Shinsei et les maîtresde Nikutai Ki Sayô affirment que le corpshumain est semblable à la terre : il possède desrivières souterraines ;”si ces rivières ne sont pasobstruées, l'écoulement de l'énergie se fait naturellement”.Cette sagesse de corps sembleoubliée par un trop grand nombre d'expert denotre siècle qui confondent”maîtrise <strong>du</strong>corps”avec musculation, <strong>du</strong>rcissement, résistanceet condition physique. <strong>Les</strong> moines de laConfrérie de Shinsei ne cessent pourtant de mettreen garde :”Un pratiquant <strong>du</strong> Tao préserve soncorps physique avec le même soin que pour unepierre précieuse car sans le corps, le Tao ne peutêtre atteint.”<strong>La</strong> Voie des arts martiaux repose en effetcomplètement sur un travail avec le corps, uneméditation <strong>du</strong> corps. Le corps peut servir deréceptacle à une énergie qui oeuvrera à l'intérieuret accomplira une mystérieuse alchimie.“Si l'adepte harmonise le petit univers qu'est soncorps, il sera alors en harmonie avec le cosmos”,déclarent les moines sohei.”<strong>La</strong> Voie des artsmartiaux est de faire <strong>du</strong> cœur de l'Univers sonpropre cœur ; ce qui signifie être uni avec le centrede l'Univers.”Telle est la stupéfiante affirmationde Maître Kakita.L'origine de toute chose vient <strong>du</strong> néant ou <strong>du</strong>Vide. Nos pères et mères sont les enfantsd'Onnotangu et Amaterasu qui eux-même descendent<strong>du</strong> Vide. C'est pourquoi l'homme luimêmedétient une partie infime <strong>du</strong> Vide originel,et peu être considéré comme un modèle ré<strong>du</strong>it del'Univers. L'être humain contient à l'état latenttous les Royaumes de l'Univers, il obéit auxmêmes lois, aux même rythmes.L'art de viser son propre cœur con<strong>du</strong>it às'harmoniser soi-même en vue de se brancherà la source <strong>du</strong> ki originel. On dit queles grands Maîtres ont déchiré l'ego pourlaisser le souffle de l'Univers traverser leurêtre. <strong>La</strong> magie <strong>du</strong> Tao opère à travers eux.Par la non-résistance, ils maîtrisent”l'Artsans artifice".”Sur le passage d'un Maître,les chiens n'aboient pas”, dit un de nos proverbes.Réconcilié avec lui même et avecl'Univers,”il absorbe l'autre dans son proprecœur”, nous confie Maître Kakita. <strong>La</strong>présence d'un tel homme harmonise ce quil'entoure.“D'une extrémité de son arc, l'archer percele Ciel, de l'autre, la Terre, et la corde qui lesrelie lance la flèche au cœur de la Cible visibleet invisible.”L'Archer, c'est l'homme véritable etc'est sans doute la raison pour laquelle, traditionnellement,c'est la Voie de l'Arc qui estenseignée en premier au samurai. Il joue un rôledans la Création, au même titre que le Ciel et laTerre :”Le Ciel engendre, la Terre nourrit etl'Homme accomplit.”L'homme qui pratique l'Artde viser son Cœur réintègre sa vraie place : êtreun trait d'union entre l'esprit et le corps, le Cielet la Terre.<strong>La</strong> Voie des arts martiaux, telle qu'elle estenseignée par les rares Maîtres authentiques, àne pas confondre avec les imitations, peutcon<strong>du</strong>ire à la clé permettant de relever le défi.<strong>De</strong> toute façon, répètent les Maîtres, quelle quesoit la Voie choisie pour résoudre l'énigme poséepar l'Univers, par notre propre existence, la grandeAventure n'est possible que par une expériencevécue, au prix d'un apprentissage intensif sousla direction d'un Maître véritable. Mais il fautsavoir, ajoutent-ils, que l'Ultime Réalité ne peutêtre communiquée ni par des mots ni par dessymboles. Un guide expérimenté peut conseiller,encourager, mais le secret ne peut être transmisd'un homme à un autre ; il doit être conquis. Carcomme avait dit Togashi-sama aux personnes quiavaient décidé de le suivre dans la montagne :”Ce que vous aurez appris en écoutant mesparoles, vous l'oublierez bien vite. Ce que vousaurez compris avec la totalité de cotre corps,vous vous en souviendrez toute votre vie.”139


Durant le regne de la souverainete <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>, de multiples<strong>factions</strong> et organisations diverses virent le jour et tenterentde tirer leur epingle <strong>du</strong> jeu au cours des nombreux evenementsqui jalonnerent cette periode : secheresse, arrivee des gaijin,revoltes monastiques et populaires, restauration imperiale, etc.<strong>De</strong>s samurai heroiques se dresserent et de par leurs actions,permirent a leur lignee de s'elever au-dessus des autres. Ilsfonderent familles vassales et Clans mineurs, et tenterent deprofiter au mieux de ces temps troubles.Rebelles au pouvoir et partisans <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong> s'affronterent sansrelache, parfois dans les ombres, parfois au grand jour lorsde batailles rangees et de nobles <strong>du</strong>els.Toutes ces <strong>factions</strong> laisserent d'une facon ou d'une autre leurempreinte dans l'histoire de l'Empire d'Emeraude...Vous trouverez dans ce supplement :E<strong>La</strong> description minutieuse des diverses <strong>factions</strong> pro ouanti-<strong>Gozoku</strong> qui virent le jour au cours <strong>du</strong> Veme sieclede l'histoire de <strong>Rokugan</strong> : Shinsen-gumi, Jinkon kishi,Metsuke, Teikoku Junketsu et bien d'autres.E<strong>La</strong> presentation des familles vassales qui s'illustrerent<strong>du</strong>rant cette epoque de bouleversements.EL'histoire des trois Clans mineurs qui s'eleverent etchurent pendant le regne <strong>du</strong> <strong>Gozoku</strong>.E<strong>De</strong> nouvelles personnalites marquantes de l'epoque.E<strong>De</strong> nouvelles ecoles, voies, sorts et ancetres, presentesdans le systeme classique de L5A.E<strong>De</strong>ux scenarios complets afin de plonger les joueursdans une epoque de changements et d'opportunites.EEt bien d'autres choses encore !

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