Oséo annonçait <strong>en</strong> 2010 1,9 milliard d’euros de financem<strong>en</strong>t pour les projets innovants. Cemontant intègre l’arg<strong>en</strong>t mobilisé grâce à l’effet de levier de l’interv<strong>en</strong>tion d’Oséo auprèsde 4 000 <strong>en</strong>treprises, via ses différ<strong>en</strong>ts programmes : aide à innovation, ISI, et pôles decompétitivité 32 . Le budget propre d’aide à l’innovation, lui, est de 360 millions d’euros <strong>en</strong>aides directes à l’innovation et de 130 millions d’euros pour ISI.Conduire une analyse approfondie de la politique d’Oséo serait impossible dans le cadrede la prés<strong>en</strong>te étude. Néanmoins, il est incontestable qu’Oséo est aujourd’hui un acteurincontournable, et dans l’<strong>en</strong>semble très bi<strong>en</strong> perçu, de l’innovation <strong>en</strong> <strong>France</strong>. Son rôle esttrès clair au niveau des financem<strong>en</strong>ts par avances remboursables, très utilisées par lessociétés <strong>en</strong> création, mais aussi par sa filiale assurancielle, la Sofaris, qui joue un rôled’assureur pour de nombreux fonds d’investissem<strong>en</strong>ts. Il affiche par ailleurs un niveau degranularité et de couverture géographique nationale impressionnant. Dans l’<strong>en</strong>semble, ilsemble donc remplir ses missions de manière méthodique.Mais deux questions de fond subsist<strong>en</strong>t, d’autant plus importantes que l’établissem<strong>en</strong>t etses moy<strong>en</strong>s ont significativem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té dans les dernières années : celle de la fixationde ses ori<strong>en</strong>tations et de son efficacité. L’indép<strong>en</strong>dance relative de l’établissem<strong>en</strong>t estimportante, ess<strong>en</strong>tielle même ; néanmoins, les thématiques qu’il finance, <strong>en</strong> particulier parle biais de ses subv<strong>en</strong>tions directes et avances remboursables, manqu<strong>en</strong>t de lisibilité et decohér<strong>en</strong>ce. Il nous semble dés lors qu’il pourrait être plus intégré dans la politiqued’innovation nationale, ceci par le biais de deux principes sur lesquels nous revi<strong>en</strong>drons :• La définition de grandes ori<strong>en</strong>tations nationales, moy<strong>en</strong> et long terme : Oséopourrait être un part<strong>en</strong>aire intéressant pour une politique publique <strong>en</strong> la matière. L’idé<strong>en</strong>’étant pas de rev<strong>en</strong>ir à une logique de « plan », bi<strong>en</strong> au contraire, mais de hiérarchiserpour partie les grandes ori<strong>en</strong>tations pour l’innovation <strong>en</strong> <strong>France</strong> ;• La collecte de données sur les retours d’expéri<strong>en</strong>ce et les performancesdes <strong>en</strong>treprises : compte t<strong>en</strong>u de sa position sur le « terrain », Oséo pourrait jouer unrôle important de collecte, de recherche et d’analyse sur la performance des <strong>en</strong>trepriseset des financem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> matière d’innovation. Or, et nous y revi<strong>en</strong>drons dans le cadrede nos recommandations, ce point paraît à la fois ess<strong>en</strong>tiel est très peu couvertactuellem<strong>en</strong>t.32http://blog.usin<strong>en</strong>ouvelle.com/innovation/financem<strong>en</strong>t/pourquoi-le-budget-innovation-d%E2%80%99oseobaisse-<strong>en</strong>core/L’innovation <strong>en</strong> <strong>France</strong> : un système <strong>en</strong> échecwww.tnova.fr - 95/135
2.Synthèse / quels objectifs :pour une politique de l’innovation ?1. SYNTHESERev<strong>en</strong>ons <strong>en</strong> quelques points sur nos conclusions générales :• L’innovation est un processus complexe, de nature fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t systémique.<strong>Un</strong> système innovateur est un <strong>en</strong>semble hétérogène d’<strong>en</strong>treprises, d’individus,d’organisations de recherche, d’universités, de prestataires de services, d’investisseurset d’administrations. Les grands écosystèmes innovateurs s’appui<strong>en</strong>t sur desdynamiques vertueuses de fertilisation croisée, d’attractivité croissante pour les<strong>en</strong>treprises, la recherche, les individus. Leur échelle est nécessairem<strong>en</strong>t mondiale, ilsform<strong>en</strong>t des économies <strong>en</strong> soi, mais aussi des <strong>en</strong>sembles aux dynamiques fortem<strong>en</strong>t« régionalistes ».• L’innovation revêt de nombreuses formes. Dans sa composante R&D au sein des<strong>en</strong>treprises, celle-ci est d’autant plus int<strong>en</strong>se et durablem<strong>en</strong>t croissante que l’<strong>en</strong>trepriseest de création relativem<strong>en</strong>t réc<strong>en</strong>te et du secteur « High Tech » (par comparaisonnotamm<strong>en</strong>t avec des industries traditionnelles à forte dim<strong>en</strong>sion technique commel’automobile ou l’aéronautique par exemple).• La mondialisation impacte l’innovation de façon particulièrem<strong>en</strong>t critique car sondéploiem<strong>en</strong>t est de plus <strong>en</strong> plus rapide. L’accélération de la diffusion de l’innovationest très nette et va croissante.• L’innovation ne peut être portée par les seuls grands groupes industriels et lesPME « traditionnels ». Les 40 dernières années ont été marquées par l’émerg<strong>en</strong>ced’une économie de l’innovation, portée par les sociétés de hautes technologies(notamm<strong>en</strong>t dans le domaine des technologies de l’information, mais aussi desmatériaux et des biotechs). Ces sociétés, de création relativem<strong>en</strong>t réc<strong>en</strong>te, ont descaractères spécifiques : très forte croissance, maturation rapide, mobilité, cycles definancem<strong>en</strong>ts particuliers, souv<strong>en</strong>t incompatibles avec les secteurs traditionnels.• Aux Etats-<strong>Un</strong>is, 21 % du PIB sont aujourd’hui réalisés par des <strong>en</strong>treprises ayantété financées par le capital-risque. Ce chiffre est proche de zéro <strong>en</strong> <strong>France</strong>. Demême, les sociétés de hautes technologies cumul<strong>en</strong>t une capitalisation boursière deplus de 5.000 milliards de dollars aux Etats-<strong>Un</strong>is contre moins de 300 milliards <strong>en</strong>L’innovation <strong>en</strong> <strong>France</strong> : un système <strong>en</strong> échecwww.tnova.fr - 96/135
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