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Noircissement <strong>de</strong>s noix dû aux mouches et aux maladies: importance du choix variétal | Protection <strong>de</strong>s végétaux<br />
sivement <strong>le</strong>s situations <strong>le</strong>s plus chau<strong>de</strong>s, où <strong>le</strong>s températures<br />
moyennes printanières, <strong>de</strong> mars à mai, excè<strong>de</strong>nt<br />
7 °C (Aluja et al. 2011).<br />
Biologie et dégâts <strong>de</strong> la mouche <strong>de</strong> la noix<br />
La mouche <strong>de</strong> la noix appartient à la famil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s Tephritidae<br />
(mouches <strong>de</strong>s fruits) et diffère <strong>de</strong> la mouche <strong>de</strong> la<br />
cerise par sa coloration plus claire et sa tail<strong>le</strong> légèrement<br />
supérieure (fig.1). Ses plantes hôtes sont <strong>le</strong> noyer<br />
commun (Juglans regia) et d’autres espèces du genre<br />
Juglans (Guillén et al. 2011). L’insecte hiverne sous<br />
forme <strong>de</strong> pupes dans <strong>le</strong> sol et <strong>le</strong>s adultes apparaissent<br />
<strong>de</strong> mi- à fin juil<strong>le</strong>t après une diapause relativement<br />
longue. Après l’accoup<strong>le</strong>ment, la femel<strong>le</strong> introduit ses<br />
œufs en groupes dans <strong>le</strong>s fruits verts en développement.<br />
Sous la loupe, on peut observer <strong>de</strong>s piqûres noirâtres<br />
laissées par l’oviposition <strong>de</strong>s femel<strong>le</strong>s. Les asticots<br />
blanchâtres émergent après cinq à sept jours et se<br />
développent dans la chair du brou (fig. 2). Dans <strong>le</strong>s noix<br />
<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> tail<strong>le</strong>, on peut ainsi trouver plus <strong>de</strong> cinquante<br />
individus par fruit (Guillén et al. 2011). Après<br />
trois à cinq semaines, <strong>le</strong>s larves quittent <strong>le</strong> brou, se<br />
laissent tomber ou chutent avec <strong>le</strong>s fruits sur <strong>le</strong> sol, où<br />
la pupaison a lieu. La mouche <strong>de</strong> la noix n’a qu’une<br />
génération par année.<br />
Extérieurement, <strong>le</strong> dégât se traduit par <strong>de</strong>s taches<br />
noirâtres sur la peau verte du brou (exocarpe). Les asticots<br />
se nourrissent <strong>de</strong> la chair interne du brou (péricarpe),<br />
la rendant noire, mol<strong>le</strong>, humi<strong>de</strong>, gluante et adhérente<br />
à la noix mûrissante (endocarpe). Lors d’attaques<br />
très importantes, <strong>le</strong>s asticots détruisent tota<strong>le</strong>ment<br />
<strong>le</strong> péricarpe, ne laissant qu’un exocarpe noir et<br />
<strong>de</strong>sséché autour <strong>de</strong> la coque mûre. L’infestation peut<br />
être à l’origine <strong>de</strong> taches noirâtres sur <strong>le</strong>s coquil<strong>le</strong>s et<br />
déprécier la va<strong>le</strong>ur <strong>de</strong>s fruits <strong>de</strong> plantations commercia<strong>le</strong>s.<br />
La coque se sépare éga<strong>le</strong>ment diffici<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s<br />
cerneaux et, sans nettoyage adéquat, la commercialisation<br />
directe n’est pas possib<strong>le</strong>. Le temps nécessaire à<br />
ce nettoyage – effectué avec <strong>de</strong>s installations professionnel<strong>le</strong>s<br />
à haute pression – dépend ainsi <strong>de</strong> l’intensité<br />
<strong>de</strong> l’attaque.<br />
Bactériose et anthracnose du noyer<br />
Bien plus tôt dans la saison, la bactérie Xanthomonas<br />
arboricola pv. juglandis peut éga<strong>le</strong>ment infecter <strong>le</strong>s<br />
noyers. On observe tout d’abord sur <strong>le</strong>s feuil<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s<br />
taches angu<strong>le</strong>uses brun-noir et limitées par <strong>le</strong>s nervures,<br />
qui sont rarement atteintes dans un premier<br />
temps. Plus tard, <strong>de</strong>s symptômes apparaissent éga<strong>le</strong>ment<br />
sur la peau du brou sous forme <strong>de</strong> taches noires<br />
irrégulières, tout d’abord visqueuses et humi<strong>de</strong>s (fig. 3 Figure 4 | Dégâts <strong>de</strong> bactériose du noyer en coupe.<br />
et 4), puis séchant par plaques (Rüegg et al. 1993). (Photos J. Rüegg, ACW.)<br />
�<br />
Résumé<br />
La mouche <strong>de</strong> la noix (Rhago<strong>le</strong>tis comp<strong>le</strong>ta) d’origine<br />
américaine récemment installée en Suisse<br />
n’est pas seu<strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> du noircissement <strong>de</strong>s<br />
noix (caractérisé par <strong>de</strong>s coques se détachant mal<br />
du brou en décomposition). Ce problème peut<br />
éga<strong>le</strong>ment être dû à la bactériose (Xanthomonas<br />
arboricola pv. juglandis) ou à l’anthracnose<br />
(Marssonina juglandis). Les travaux entrepris par<br />
Agroscope Changins-Wä<strong>de</strong>nswil ACW, corroborés<br />
par ceux <strong>de</strong> spécialistes mexicains, montrent que<br />
<strong>le</strong>s différentes variétés <strong>de</strong> noix possè<strong>de</strong>nt une<br />
sensibilité très variab<strong>le</strong> aux maladies et à la<br />
mouche <strong>de</strong> la noix. Ces résultats permettent<br />
<strong>de</strong> recomman<strong>de</strong>r certaines variétés pour <strong>le</strong>s<br />
nouvel<strong>le</strong>s plantations, afin d’assurer un avenir à<br />
une production rentab<strong>le</strong> <strong>de</strong> noix sans pestici<strong>de</strong>s<br />
en Suisse. Sur <strong>le</strong> plan phytosanitaire et qualitatif,<br />
<strong>le</strong>s variétés Sheinovo, Rainuss, Kläus<strong>le</strong>r, Fernette,<br />
Scharsch,Geisenheim 26, Meylannaise, Fernor,<br />
Ron<strong>de</strong> <strong>de</strong> Montignac, Wirz, Ferjean, Geisenheim<br />
1247 et Parisienne sont particulièrement<br />
recommandées. Parmi el<strong>le</strong>s, Meylannaise, Ron<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Montignac et Geisenheim 26 sont en outre<br />
autoferti<strong>le</strong>s.<br />
Figure 3 | Noix attaquées par la bactériose du noyer.<br />
<strong>Revue</strong> <strong>suisse</strong> Viticulture, Arboriculture, Horticulture | Vol. 44 (2): 88–93, 2012 89