Routes : faut-il couper les arbres ?Une polémique existe entre l’association Arbres <strong>et</strong> Routes <strong>et</strong> le département du Gers. Faut-il continuer àcouper des arbres pour améliorer la sécurité routière ?endant quelques années,Pl’abattage des arbres le longdes routes a été l’un des fersde lance pour lutter contre lesaccidents. Au grand dam desamoureux de la nature qui onttoujours mis en avant que lesarbres ne se j<strong>et</strong>aient pas surles voitures, mais que c’étaitle contraire. Au fil des ans, lesopposants à c<strong>et</strong>te politique sesont regroupés dans une association,Arbres <strong>et</strong> Routes quicroise le fer avec le départementdu Gers. Malentendus,confusions, sourde oreille, lesdeux parties n’arrivent pas à se comprendre <strong>et</strong> pourtant leurs points devue ne sont pas si éloignés.Chantal Fauché, Présidente de l’association Arbres <strong>et</strong> Routes (créée en1996) est la mouche du coche qui asticote les responsables départementaux.<strong>Le</strong> Conseil Général a en charge les routes départementales. <strong>Le</strong>snationales sont du ressort de la préfecture. « La politique de traitementdes obstacles fixes est un échec. La publication du Document Générald’Orientation pour le Gers montre que de 1998 à 2002 le nombre d<strong>et</strong>ués a augmenté. En revanche en 2003 <strong>et</strong> 2004 on constate une diminutionspectaculaire due au fait que l’on s’attaque aucomportement de l’automobiliste qui est la causedes accidents. Mais le Conseil Général continuela politique de sécurité routière miseen place en 1998. Il est hors du cadrede la circulaire du 20 janvier 2003 quiprône la mise en place d’actions pourfaire évoluer durablement les comportements.»Photo JLLBChantal Fauché, la présidented’Arbres <strong>et</strong> RoutesL’association Arbres <strong>et</strong> Routes manifestant c<strong>et</strong> été à Saint-Martin d’Armagnac.<strong>Le</strong> président en pétard.Ces accusations ont ledon de m<strong>et</strong>tre en pétardPhilippe Martin, lePrésident du conseilgénéral. GérardMarc<strong>et</strong>, Présidentde la Commissiondes Routespour le Gerss ’ i n s u rg e :« j’ai reçuChantal Fauchéplusieursfois, maiselle ne semblepas comprendrece que je dis. » Pourle conseil général, lapolitique de sécurité<strong>Le</strong> <strong>Canard</strong> <strong>Gascon</strong> N°1 - Page 8routière <strong>et</strong> la prévention descomportements relèvent dela responsabilité de l’Etat.Cependant, le départementco-préside avec la préfecturele plan départementalde sécurité routière auquelil consacre chaque annéeun budg<strong>et</strong> de 34 000 euros.Arbres <strong>et</strong> Routes ne le contestepas, mais demande lasuspension des abattagesdans l’attente de l’élaborationd’une nouvelle politique.Selon l’association,un plan d’abattage de 1500arbres serait prévu sur le département pour 2005. Ce que conteste formellementGérard Marc<strong>et</strong>. « C’est de la désinformation. Depuis 2002,795 arbres ont été abattus le long des routes départementales. 2572 ontété protégés <strong>et</strong> 3346 ont été replantés. Nous avons mis en place 36 kmsde glissières. Nous finançons depuis trois ans la plantation d’arbresd’alignements <strong>et</strong> de haies en collaboration avec l’associationArbres <strong>et</strong> Paysages.» Pour le conseil cénéral,l’enlèvement d’arbres n’est donc pas la règle.Persiste <strong>et</strong> signe.Ce n’est pas le point de vue d’Arbres <strong>et</strong> Routesqui a lancé une campagne de l<strong>et</strong>tres à l’adresse dePhilippe Martin pour lui demander de revoir sapolitique. Maintenant qu’il y a de moins enmoins d’arbres le long desroutes, le talus est devenule premier obstacle fixe incriminédans les accidentsremarque Chantal Fauché.« Cela souligne que c’est lecomportement des automobilistes,leur responsabilité <strong>et</strong> le sensdu civisme qui est en cause. » Nul doute que l’eff<strong>et</strong> Sarkozy, le durcissementdes amendes <strong>et</strong> la peur du gendarme auront été plus efficaces quel’abattage des arbres. En tout cas, la collectivité a désormais consciencede son patrimoine paysager <strong>et</strong> on ne devrait plus arracher que lorsquec’est strictement nécessaire.Jean-Louis <strong>Le</strong> Br<strong>et</strong>onPour continuer le débat :Sur la sécurité routière : http://www.premier-ministre.gouv.fr/thematique/securite_m112/securite_routiere_m116/L’association Arbres <strong>et</strong> routes : 32450 Semezies Cachan.Tél. & Télécopie : 05 62 65 47 07Pour le Conseil Général : document à télécharger sur la voirie: http://www.cg32.fr/fr/gers_en_ligne/telechargement/pdf/comp<strong>et</strong>ences/04-voirie.pdfPhoto JLLB
Bip bip. La radio de Laujuzan n’ém<strong>et</strong> plus...Monter une radio est un vrai parcours du combattant. L’équipe de RTCL (Radio Tourisme CultureLoisirs) à Laujuzan s’y est (momentanément ?) cassé les dents.ls sont arrivés en Armagnac en 2003 avecIde l’enthousiasme à revendre, du dynamisme<strong>et</strong> un beau proj<strong>et</strong> de radio sous lebras. Deux ans plus tard, <strong>et</strong> avec quelquesardoises en prime, ils ont du abandonnerles locaux de Laujuzan que la mairie leuravait loués. « Ils » se sont Patrick Pig<strong>et</strong><strong>et</strong> Michel Cavard, les initiateurs de RadioAtlantide. Pig<strong>et</strong> est un ancien coureurautomobile reconverti dans le commercial<strong>et</strong> Cavard un homme de radio qui a pasmal bourlingué <strong>et</strong> traîné son micro dansles radios de Vendée. A l’occasion d’uneradio temporaire sur le circuit de Nogaro,Michel Cavard expose son proj<strong>et</strong> à PatrickPig<strong>et</strong> : créer sur Intern<strong>et</strong> une granderadio touristique qui aiderait à promouvoir toutes les régions de France.Pig<strong>et</strong>, qui cherche des financements pour soutenir son fils Emmanuel,également coureur automobile, trouve l’idée séduisante <strong>et</strong> l’aventureRadio Atlantide démarre. Rapidement, les deux hommes s’aperçoiventqu’une radio sur le n<strong>et</strong> ne représente pas un levier suffisamment puissantpour drainer de l’écoute <strong>et</strong> donc de la publicité. Ils décident alorsde se tourner vers la bande FM <strong>et</strong> de demander des fréquences auprès duCSA. Ils veulent couvrir toute la France, mais par où commencer ?L’Armagnac leur paraît un bon plan. C’est une zone où les grandes radioscommerciales n’ont pas d’antenne spécifique pour la bonne raisonque la zone de chalandise ne représente pas un bassin économique trèsriche. On est en pleine zone rurale.L’épisode Fréquence Adour.Pourtant, la région a besoin de se développer sur le plan touristique<strong>et</strong> économique. L’initiative de radio Atlantide est bien accueillie parles acteurs locaux : les vins de pays, la filière foie gras, le floc, <strong>et</strong>c. Laplupart font savoir qu’ils sont prêts à jouer le jeu.Patrick Pig<strong>et</strong> monte un business plan basé sur les rentrées de pub <strong>et</strong> surl’obtention de subventions. Il le présente au public en février 2004 lorsd’une conférence à l’hôtel Solenca. <strong>Le</strong>s deux hommes espèrent décrocherune autorisation d’ém<strong>et</strong>tre en juill<strong>et</strong>. En attendant, ils s’arrangentavec Fréquence Adour, la radio associative de Riscle <strong>et</strong> assurent quatreheures d’antenne quotidienne. Michel Cavard multiplie les interviews.Mais de rentrée d’argent : point, zéro, pas un kopek. Fréquence Adour,de par son statut ne peut pas vendre de pub à grande échelle. Au boutde quelques mois les tensions se font sentir <strong>et</strong> Fréquence Adour redoutantde perdre son autorisation m<strong>et</strong> brutalement l’équipe à la porte. Pig<strong>et</strong>finance tant bien que mal de sa poche de quoi faire vivoter MichelCavard <strong>et</strong> le technicien-présentateur-chanteur Rémy Soriano. <strong>Le</strong>s voilàsans micro.Que se passe-t-il donc au CSA ?Flore Iborra travaille au Comité Technique Régional de Toulouse quireprésente le CSA pour la région Midi-Pyrénées. Elle explique le fonctionnementd’attribution des fréquences. « <strong>Le</strong> CSA établit un Plan desFréquences disponibles sur une zone donnée. Lorsque ce plan est prêt,il est publié au journal officiel. <strong>Le</strong>s candidats envoient des l<strong>et</strong>tres d’intention<strong>et</strong> un dossier. Une présélection est établie, puis le CSA donnePatrick Pig<strong>et</strong>, Claude Sénac (maire de Laujuzan) <strong>et</strong> Michel Cavard<strong>Le</strong> <strong>Canard</strong> <strong>Gascon</strong> N°1 - Page 9ou non son autorisation d’ém<strong>et</strong>tre. Commeà tous les candidats, j’ai conseillé àl’équipe de Laujuzan de ne rien entreprendr<strong>et</strong>ant qu’ils n’ont pas la réponse…». Il faut donc attendre que le trainpasse pour monter dedans. Mais voilà,le CSA est très en r<strong>et</strong>ard dans la publicationdu Plan de Fréquences. Avec unpeu de chance (rien n’est sûr) il sera publiéau printemps 2005. Et il faut ensuitecompter deux mois avant la décisionfinale du CSA ce qui reporte au mieuxà’été prochain.Confusion <strong>et</strong> suspens.Comment vivre en attendant ? De juill<strong>et</strong>à octobre 2004 l’équipe a obtenu une autorisation temporaire d’ém<strong>et</strong>trequi n’est pas renouvelable. Ils espéraient à ce moment que l’autorisationdéfinitive tomberait au bon moment pour enchaîner. Mais le15 octobre, toujours rien. Il leur a donc fallu se résoudre à couper lemicro. Mauvaise affaire pour eux <strong>et</strong> pour le maire de Laujuzan qui lesa toujours soutenus dans leur démarche <strong>et</strong> conserve le local en cas deredémarrage.<strong>Le</strong>ader Group qui est une société de droit privé créée par Emmanuel<strong>et</strong> Patrick Pig<strong>et</strong> est toujours porteuse du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> attend son heure.Michel Cavard, créateur du concept de radio touristique sur le webbaptisé « radio Atlantide » est employé par <strong>Le</strong>ader Group mais privéde micro sur l’Armagnac. Radio Atlantide existe sous forme intern<strong>et</strong>(www.radioatlantide.com). Sur la bande FM, la radio s’est appeléeun temps « radio Pays d’Armagnac » avant de devenir « RTCL ».Pour s’assurer des subventions, <strong>Le</strong>ader Group veut s’appuyer sur desassociations locales. Il a encouragé la création de l’Association ATCLà Laujuzan (Association pour le Tourisme, la Culture <strong>et</strong>les Loisirs) dont le président a été Jean-Paul Quevedo.Mais suite à une confusion (voulue ?) c<strong>et</strong>te associations’est r<strong>et</strong>rouvée avec les charges de la radio temporaireà payer : téléphone, loyer, frais de diffusion. Au boutde trois mois, la situation est devenue explosive, jusqu’àce que <strong>Le</strong>ader Group s’engage à assumer l’ensemblede ces frais.Aujourd’hui Patrick Pig<strong>et</strong> <strong>et</strong> Michel Cavardtravaillent dans l’événementiel. Ils ont obtenuune nouvelle fréquence temporaireaux Sables d’Olonne pour couvrir l’arrivéedu Vendée Globe. Rémy Sorianoest resté dans le Gers. Si demain l’autorisationd’ém<strong>et</strong>tre arrive enfin, <strong>et</strong> pourpeu qu’ils aient trouvé de quoi épongerleur passif, ils pourront redémarrer unproj<strong>et</strong> pour cinq ans. En attendant,leurs déboires font le bonheur de RadioD’Artagnan qui voit un concurrentécarté pour un bon moment.Jean-Louis <strong>Le</strong> Br<strong>et</strong>onPhoto JLLBPhoto JLLBMichel Cavard : un hommede radio privé de micro