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Les accords de pré-dominante

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THÉORIE ET ÉVOLUTIONDU LANGAGEPério<strong>de</strong> classiqueChristophe Guillotel-Nothmann


AvertissementL’organisation <strong>de</strong> cette présentation repose en partie sur le cours du CNEDcorrespondant, ainsi que sur le livre L’harmonie classique et romantique (1750-1900),éléments et évolution, Paris : Minerve, 2001, réalisés tous <strong>de</strong>ux par le professeurJean-Pierre Bartoli.


1 Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classiqueL’héritage <strong>de</strong> la théorie baroqueL’enseignement du contrepoint<strong>Les</strong> traités <strong>de</strong> basse continueLa théorie <strong>de</strong> la basse fondamentale <strong>de</strong> RameauL’influence <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> Rameau à l’époque classique<strong>Les</strong> polémiques autour <strong>de</strong> la théorie ramiste et son <strong>de</strong>venir en FranceL’ascendant <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> Rameau en Allemagne.Le vocabulaire harmonique à l’époque classique<strong>Les</strong> <strong>accords</strong> parfaits et leurs renversements<strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> <strong>dominante</strong> et <strong>de</strong> pré-<strong>dominante</strong>Le traitement <strong>de</strong>s dissonances<strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classiqueLa syntaxe harmonique classiqueLa modulationLa tonalité à l’époque classiqueSources


1 Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.1 L’héritage <strong>de</strong> la théorie baroque1.1.2 <strong>Les</strong> traités <strong>de</strong> basse continue<strong>Les</strong> principaux traités <strong>de</strong> basse continueFriedrich Erhardt Niedt Musicalische Handleitung, An<strong>de</strong>rer Theil / Von <strong>de</strong>r Variation. Hamburg, 1706.François CampionTraité d'accompagnement et <strong>de</strong> composition, selon la règle <strong>de</strong>s octaves <strong>de</strong>musique. Paris, 1716.Johann David Heinichen Der General-Bass in <strong>de</strong>r Composition, Dres<strong>de</strong>, 1728.Carl Philip Emanuel Bach Versuch über die wahre Art das Clavier zu spielen, Zweyter Theil […]. Berlin, 1762.


1 Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.1 L’héritage <strong>de</strong> la théorie baroque1.1.2 <strong>Les</strong> traités <strong>de</strong> basse continueTechniques <strong>de</strong> composition transparaissant à travers les traitésLa basse est considérée comme le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’harmonie<strong>Les</strong> <strong>accords</strong> sont perçus comme <strong>de</strong>s entités verticales successives<strong>Les</strong> règles <strong>de</strong> réalisation restent déterminées implicitement par les règles contrapuntiques<strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong>s voix.Réflexions théoriques abordées dans les traitésAbandon <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s ecclésiastiques au profit <strong>de</strong>s 12 mo<strong>de</strong>s majeurs et mineursModulation à travers ces mo<strong>de</strong>sSuccessions harmoniques au sein <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s


1 Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.1 L’héritage <strong>de</strong> la théorie baroque1.1.2 <strong>Les</strong> traités <strong>de</strong> basse continueRègles régissant les enchaînements harmoniques<strong>Les</strong> règles <strong>de</strong>s sixtesDéterminent les circonstances particulières dans lesquelles l’accord <strong>de</strong> sixte est préféré à l’accord parfaitLa Tabula naturalisPasse en revue tous les mouvements possibles <strong>de</strong> la basseLa règle <strong>de</strong> l’octaveIndique l’harmonie requise sur chacune <strong>de</strong>s notes <strong>de</strong> la gamme du ton: I: ii ou II: V


1 Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.1 L’héritage <strong>de</strong> la théorie baroque1.1.3 La théorie <strong>de</strong> la basse fondamentale <strong>de</strong> Rameau1. Théorie <strong>de</strong> la génération <strong>de</strong>s <strong>accords</strong>Cherche à déduire les différents <strong>accords</strong> (parfaits) à partir <strong>de</strong> la nature physique du sonNe parvient pas à expliquer les <strong>accords</strong> mineursRévèle l’importance qu’acquiert la tria<strong>de</strong> en tant qu’unité autonome donnée par la nature


1 Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.1 L’héritage <strong>de</strong> la théorie baroque1.1.3 La théorie <strong>de</strong> la basse fondamentale <strong>de</strong> Rameau2. Principe du renversementCherche à démontrer <strong>de</strong> manière rationnelle le principe du renversement déjà mis en évi<strong>de</strong>nce parles théoriciens antérieursApplique le principe du renversement non seulement aux tria<strong>de</strong>s, mais aussi aux <strong>accords</strong> <strong>de</strong> 7 ecomportant 3 renversementsEst le premier à réaliser que la basse fondamentale peut être la base d’une explication puissante<strong>de</strong>s progressions harmoniques


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.1 L’héritage <strong>de</strong> la théorie baroque1.1.3 La théorie <strong>de</strong> la basse fondamentale <strong>de</strong> Rameau3. Théorie <strong>de</strong>s enchaînements d’<strong>accords</strong>La nature <strong>de</strong>s enchaînements dépend <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux aspectsL’intervalle franchi par la basse fondamentale d’un accord à l’autreLe caractère consonant ou dissonant <strong>de</strong> ces <strong>accords</strong><strong>Les</strong> dissonances constituent le principal moteur <strong>de</strong> la progression harmonique<strong>Les</strong> enchaînements à distance <strong>de</strong> quinte et <strong>de</strong> tierce (<strong>de</strong>scendantes) sont considérés comme naturels<strong>Les</strong> enchaînements à distance <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> sont à priori contraires à la nature. Ils s’expliquent: Par une progression sous-entendue d’une tierce et d’une quinte (exemple a) Par la théorie du double emploi (exemple b)a) b)I IV II V II IV V III


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.2 L’influence <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> Rameau à l’époque classique1.2.1 <strong>Les</strong> polémiques autour <strong>de</strong> la théorie ramiste et son <strong>de</strong>venir en FrancePositions théoriques défenduespar RameauPositions théorique défenduespar RousseauLa musique découle <strong>de</strong> principesnaturels (acoustiques et physiques)La musique repose sur <strong>de</strong>s valeursartistiques et moralesL’oreille n’obéit qu’à la nature qui estla mère <strong>de</strong>s sciences et <strong>de</strong>s artsLa musique est intimement liée aulangage et à la nature humaineLa mélodie n'a d'autre principe quel'harmonie rendue par le corpssonoreL'harmonie à elle seule est capable<strong>de</strong> déchaîner les passionsLa mélodie et la poésie sont lefon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la musique<strong>Les</strong> passions sont exprimées par lamélodie et par la voix


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.2 L’influence <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> Rameau à l’époque classique1.2.1 <strong>Les</strong> polémiques autour <strong>de</strong> la théorie ramiste et son <strong>de</strong>venir en France<strong>Les</strong> aspects <strong>de</strong> la théorie ramiste suscitant la controverse au début du 19e siècleLe primat <strong>de</strong> l’harmonie sur la mélodieL’explication <strong>de</strong> l’harmonie par <strong>de</strong>s phénomènes physiquesL’origine du mo<strong>de</strong> mineurLa détermination <strong>de</strong>s fondamentalesLa préparation <strong>de</strong>s dissonancesLe rejet <strong>de</strong>s enchaînements <strong>de</strong> basse fondamentale à distance <strong>de</strong> secon<strong>de</strong><strong>Les</strong> principaux traités <strong>de</strong> la première moitié du 19 e siècle Charles Simon Catel (1773-1830), Traité d'harmonie, Paris, 1802. Alexandre Choron (1771-1834), Principes d’accompagnement <strong>de</strong>s écoles d’Italie, 1804. Jérôme Joseph <strong>de</strong> Momigny (1762-1842), La seule vraie théorie <strong>de</strong> la musique, 1821. Antoine Reicha (1770-1836), Traité <strong>de</strong> haute composition, 1824. Jean-Charles Fétis (1784-1871), Traité complet <strong>de</strong> la théorie et <strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong> l’harmonie, 1844.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.2 L’influence <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> Rameau à l’époque classique1.2.2 L’ascendant <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> Rameau en Allemagne.Enchaînements d’<strong>accords</strong> et Théorie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés Georg A. Sorge (1703-1778), Compendium harmonicum, 1760.Etablit un lien direct entre l’utilisation <strong>de</strong> l’accord <strong>de</strong> 7 e et les enchaînements privilégiés dansl’harmonie Ces observations ne donnent pas lieu à une théorisation <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> la bassefondamentale Johann P. Kirnberger (1721-1783), Die Kunst <strong>de</strong>s reinen Satzes in <strong>de</strong>r Musik, 1771.Attribue <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> tonique et <strong>de</strong> <strong>dominante</strong> suivant le type d’accordReconnaît que les enchaînements privilégiés sont ceux <strong>de</strong> quinte <strong>de</strong>scendante Georg J. Vogler (1749-1814), Tonwissenschaft und Tonsetzkunst, 1776.Est l’un <strong>de</strong>s premiers à utiliser <strong>de</strong>s chiffres romains dans les ca<strong>de</strong>ncesRompt définitivement le lien entre la structure <strong>de</strong> l’accord et sa fonctionConcè<strong>de</strong> que tout accord peut apparaître sur n’importe quel <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> l’échelle diatonique


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.2 L’influence <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> Rameau à l’époque classique1.2.2 L’ascendant <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> Rameau en Allemagne.Naissance <strong>de</strong>s principales théories <strong>de</strong> l’harmonie du 19 e siècleThéories systématiquesNe présupposent pas la supériorité <strong>de</strong> tel ou tel intervalle dans la progression d’unefondamentale à l’autre Principalement représentées par Gottfried Weber (1779-1839)Théories intervalliquesEtablissent leur système <strong>de</strong> classification en fonction <strong>de</strong> l’intervalle séparant les fondamentalesPrincipalement représentées par Georg Joseph Vogler puis Simon SechterThéories fonctionnellesEtablissent une hiérarchie entre les différents <strong>de</strong>grésConcè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’énergie et une dimension dynamique aux <strong>accords</strong>Principalement représentées par Hugo Riemann


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.1 <strong>Les</strong> <strong>accords</strong> parfaits<strong>Les</strong> <strong>accords</strong> parfaits et leurs renversementsL’accord à l’état fondamentalLe seul pouvant être utilisé comme accord final d’une ca<strong>de</strong>nce conclusiveL’accord <strong>de</strong> sixteDéfinitivement compris comme un renversement <strong>de</strong> l’accord à l’état fondamentalSa basse (réelle) est plus souvent doublée qu’à l’époque baroquePrincipalement quitté par mouvement conjoint à la basseL’accord <strong>de</strong> quarte et sixteDans la théorie classique, il est reconnu comme 2 nd renversement <strong>de</strong> l’accord parfaitDans le langage harmonique classique on distingue 4 types <strong>de</strong> quartes et sixtesQuarte et sixte <strong>de</strong> bro<strong>de</strong>rieQuarte et sixte <strong>de</strong> passageQuarte et sixte <strong>de</strong> renversementQuarte et sixte <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>nce


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.2 <strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> <strong>dominante</strong> et <strong>de</strong> pré-<strong>dominante</strong>Accords <strong>de</strong>Pré-<strong>dominante</strong>Accords <strong>de</strong>DominanteTonique<strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> <strong>dominante</strong><strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> septième<strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> quinte diminuée<strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> neuvième<strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> pré-<strong>dominante</strong> (soit sous-dominants soit <strong>dominante</strong>s secondaires)La quinte et sixte <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>nceLa sixte napolitaine<strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> sixte augmentée


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.2.1 <strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> <strong>dominante</strong> Accords <strong>de</strong> septième7 e <strong>de</strong> <strong>dominante</strong>7 e diminuée7 e <strong>de</strong> sensible7 e mineure7 e majeure Accords <strong>de</strong> quintediminuée Accords <strong>de</strong> neuvième


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.2.1 <strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> <strong>dominante</strong> Accords <strong>de</strong> septième7 e <strong>de</strong> <strong>dominante</strong>Accord <strong>de</strong> <strong>dominante</strong> le plus importantConstruit sur le <strong>de</strong>gré V en mo<strong>de</strong> majeur et mineurSa résolution favorise les progressions ca<strong>de</strong>ntielles (V-I, V-VI)Dans le langage harmonique classique il apparaît sans préparationEx. 1: Progressions ca<strong>de</strong>ntielles impliquéespar la résolution d’une 7 e <strong>de</strong> <strong>dominante</strong>.Ex. 2: Beethoven, Concerto n°4 pour pianoet orchestre, 1 e mouvement, fin du 1 e thème.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.2.1 <strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> <strong>dominante</strong> Accords <strong>de</strong> septième7 e <strong>de</strong> <strong>dominante</strong>7 e diminuée7 e <strong>de</strong> sensible7 e mineure7 e majeureEn tant que <strong>dominante</strong>Peu utilisé dans le langage harmonique classiqueEmployé dans le langage romantique en tant que 9 e <strong>de</strong><strong>dominante</strong> sans fondamentaleUtilisé en tant que pré-<strong>dominante</strong>dans le cadre <strong>de</strong> procédés séquentielssouvent le résultat <strong>de</strong> retards7 e <strong>de</strong> sensible7 e mineure7 e majeureDo: I IV vii iii vi ii V IEx. 1: Marche <strong>de</strong> 7 e dans le cycle <strong>de</strong> quintes <strong>de</strong>scendant.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.2.2 <strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> pré-<strong>dominante</strong> Quinte et septièmediminuée sur le #IV Quinte et sixte <strong>de</strong>ca<strong>de</strong>nceRôle déterminant dans les tournures ca<strong>de</strong>ntielles dès le 17 e sièclePeut être construit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières, en majeur:Accord parfait sur IV avec la sixte ajoutéeAccord <strong>de</strong> septième sur iiPeut <strong>de</strong>venir <strong>dominante</strong> <strong>de</strong> la <strong>dominante</strong> si la basse est altéréeEst toujours suivi <strong>de</strong> la <strong>dominante</strong> et jamais <strong>de</strong> la tonique Facilite le passage vers la <strong>dominante</strong> par la note commune (la 6 te )I V/V V I7+Ex. 1: Ca<strong>de</strong>nce paradigmatique.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.2.2 <strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> pré-<strong>dominante</strong> Quinte et septièmediminuée sur le #IV Quinte et sixte <strong>de</strong>ca<strong>de</strong>nceDoit sont nom à l’école napolitaine d’opéra du 18 e siècleJusqu’à l’époque classique elle apparaît en position <strong>de</strong> sixte et s’explique<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières:Comme un ornement chromatique du iv en mineurComme un renversement du ii baissé Sixte napolitaine Utilisée à <strong>de</strong>s fins expressives: signifie l’effroi, la douleur, la stupeurMoyen <strong>de</strong> modulation très efficaceUtilisée à l’état fondamental à la fin <strong>de</strong> l’époque classique (Beethoven,ouverture du Quatuor op. 95).tierce diminuée6 te mineuredo: i iv bii V iEx. 1: Sixte napolitaine.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.2.2 <strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> pré-<strong>dominante</strong> Quinte et septièmediminuée sur le #IV Quinte et sixte <strong>de</strong>ca<strong>de</strong>nce Sixte napolitaine Sixte augmentéeAccord altéré <strong>de</strong> 3 ou 4 sons résultant <strong>de</strong> la conduitecontrapuntique <strong>de</strong>s voixFréquent dans le langage harmonique classique où elle seprésente comme entité autonomeOn distingue trois catégories <strong>de</strong> sixtes augmentées:Sixte augmentée italienneSixte augmentée françaiseSixte augmentée alleman<strong>de</strong>Sous-<strong>dominante</strong> hausséeSous-médiante abaisséeEx. 1: Conduite contrapuntique <strong>de</strong>s voix selon le principe <strong>de</strong> la proximité.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.2.2 <strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> pré-<strong>dominante</strong> Quinte et septièmediminuée sur le #IV Quinte et sixte <strong>de</strong>ca<strong>de</strong>nce Sixte napolitaine Sixte augmentéeForme la plus simplePrésence d’une tierce majeure au <strong>de</strong>ssus du 6 e <strong>de</strong>gré baisséSe résout principalement sur la <strong>dominante</strong>ItalienneMozart, Quatuor KV. 157, III, mes. 54-55.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.2.2 <strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> pré-<strong>dominante</strong> Quinte et septièmediminuée sur le #IV Quinte et sixte <strong>de</strong>ca<strong>de</strong>nce Sixte napolitaine Sixte augmentéePlus rarement employée que les autres sixtes augmentéesPrésence d’une tierce majeure et d’une quarte augmentée au<strong>de</strong>ssus du 6 e <strong>de</strong>gré baissé (couleur <strong>de</strong> gamme par ton)Se résout principalement sur la <strong>dominante</strong>ItalienneFrançaiseMozart, Quatuor K. 465, III, mes. 100-102.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.2.2 <strong>Les</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> pré-<strong>dominante</strong> Quinte et septièmediminuée sur le #IV Quinte et sixte <strong>de</strong>ca<strong>de</strong>nce Sixte napolitaineTrès fréquentePrésence d’une tierce majeure et d’une quarte doublementaugmentée (ou quinte juste par enharmonie) impliquant unesonorité <strong>de</strong> 7 e <strong>de</strong> <strong>dominante</strong>Permet la modulation vers le <strong>de</strong>gré napolitain La résolution sur la <strong>dominante</strong> implique <strong>de</strong>s quintessuccessives Sixte augmentéeItalienneFrançaiseAlleman<strong>de</strong>Mozart, Sonate K. 282, II, mes. 13-14.Mozart, Quatuor K. 159, III, mes. 85-88.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.3 Le traitement <strong>de</strong>s dissonances Depuis la Renaissance :La différenciation entre dissonances et consonances se situe au niveau <strong>de</strong> l’intervalleLa théorie musicale distingue <strong>de</strong>ux familles <strong>de</strong> dissonances les suspensions (syncopes) : les notes <strong>de</strong> passage : A l’époque classique :La différenciation entre dissonances et consonances se situe au niveau <strong>de</strong> l’accord<strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux familles <strong>de</strong> dissonances sont chargées <strong>de</strong> nouvelles significations La dissonance harmonique ayant fusionné avec l’accord : La dissonance mélodique n’ayant pas fusionné avec l’accord :


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.3 Le traitement <strong>de</strong>s dissonances<strong>Les</strong> dissonances harmoniques<strong>Les</strong> dissonances doivent être préparées et résolues dans l’écriture stricte <strong>Les</strong> dissonances suivantes peuvent être utilisées sans préparation dans le style libre :L’accord <strong>de</strong> 7 e <strong>de</strong> <strong>dominante</strong>L’accord <strong>de</strong> septième <strong>de</strong> sensibleL’accord <strong>de</strong> septième diminuée<strong>Les</strong> intervalles <strong>de</strong> quinte et <strong>de</strong> quarte augmentée et diminuéeL’intervalle <strong>de</strong> sixte augmentéeL’accord <strong>de</strong> quarte et sixte <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>nce <strong>Les</strong> différents types <strong>de</strong> dissonances harmoniques :Le retard : préparé et se résolvant principalement par mouvement conjoint <strong>de</strong>scendant L’appoggiature: « retard non préparé »1) 2) 3)Beethoven, Sonate op. 2, n°1, Adagio.Exemples sélectionnés dansC.P.E. Bach, Versuch über die wahre Art das Clavier zu spielen […], chap. II, art. 2, § 5.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.3 Le vocabulaire harmonique à l’époque classique1.3.3 Le traitement <strong>de</strong>s dissonances<strong>Les</strong> dissonances mélodiquesFriedrich Marpurg contribue à la distinction entre notes constitutives d’un accord et notes étrangères<strong>Les</strong> notes principales (Hauptnoten)Se trouvent sur un temps relativement fortSont constitutives <strong>de</strong> l’harmonie<strong>Les</strong> notes secondaires (Nebennoten)Se trouvent sur un temps relativement faibleSont soit harmoniques (incluses dans l’accord) soit mélodiques (étrangères à l’accord)<strong>Les</strong> dissonances mélodiques sont très fréquentes dans le style classiqueSe rencontrent principalement sous la forme <strong>de</strong> notes <strong>de</strong> passage, <strong>de</strong> bro<strong>de</strong>ries et d’échappées.Permettent <strong>de</strong> passer par <strong>de</strong>s mouvements conjoints d’une consonance à l’autre et ornent la compositionMozart, Don Giovanni, Ouverture, mes. 23-27..


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.1 La syntaxe harmonique classiqueLa théorie <strong>de</strong>s vecteurs harmoniques L’enchaînement <strong>de</strong> quarte ascendante est laprogression principale dans l’harmonie tonaleL’enchaînement <strong>de</strong> tierce <strong>de</strong>scendante s’expliquepar la théorie <strong>de</strong> substitution <strong>de</strong> RiemannL’enchaînement <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> ascendante s’expliquepar la théorie du double emploi <strong>de</strong> RameauVecteurs dominants Vecteurs sous-dominantsProgressions principales • quarte ascendante (+4) • quarte <strong>de</strong>scendante (-4)+2Substitutions • tierce <strong>de</strong>scendante (-3)• secon<strong>de</strong> ascendante (+2)• tierce ascendante (+3)• secon<strong>de</strong> <strong>de</strong>scendante (-2)


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.1 La syntaxe harmonique classiqueLa théorie <strong>de</strong>s vecteurs harmoniques<strong>Les</strong> progressions du répertoire tonal sont composées en gran<strong>de</strong> majorité (environ 70% à80%) <strong>de</strong> vecteurs dominants (+4, -3, +2)<strong>Les</strong> enchaînements sont représentés soit sous forme <strong>de</strong> progressions principales soit sousforme <strong>de</strong> substitutions <strong>Les</strong> successions <strong>de</strong> vecteurs dominants ne sont généralement pas représentéesuniquement par <strong>de</strong>s progressions principales mais impliquent <strong>de</strong>s substitutions:Une phrase tonale « bien formée » doit comporter au moins une substitutionUne ca<strong>de</strong>nce paradigmatique se présente comme un cycle <strong>de</strong> quinte incompletDo: I IV V I Do: I IV VII III VI II V I+4 +2 +4 +4 +4 +4 +4 +4 +4 +4


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.1 La syntaxe harmonique classiqueExplication <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong>s enchaînements par les théoriciens classiques1 e explication d’origine contrapuntique proposée par Sorge, Kirnberger, <strong>de</strong> MomignyPrincipe <strong>de</strong> la consonance: la préparation et larésolution <strong>de</strong>s dissonances <strong>de</strong> 7 e implique lesenchaînements harmoniques usuels (+4, -3, +2)+4-3+2« [La septième] entraîne presque avec force l’harmonie à une bonne succession (progression) vers uneautre tria<strong>de</strong> qui lui est proche. Faites entendre sol-si-ré-fa. La septième n’indique-t-elle pasimmédiatement la tria<strong>de</strong> do-mi-sol, ou aussi la-do-mi et l’accord <strong>de</strong> sixte sol#-si-mi ? Ainsi, laseptième nous gui<strong>de</strong> à travers tout le cycle <strong>de</strong>s quintes ».SORGE, Andreas, Vorgemach <strong>de</strong>r musicalischen Composition[…], Lobenstein: l’auteur, 1747, vol. III, p. 341-342.2 e explication d’origine harmonique, proposée par Humanus Hartong, Catel, (Schoenberg)Principe <strong>de</strong>s notes communes: dans les conditionsusuelles <strong>de</strong>s enchaînements harmoniques la bassefondamentale du premier accord joue un rôlehiérarchique moins important dans l’empilement <strong>de</strong> tiercedu second accord.+4-3


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.1 La syntaxe harmonique classique L’utilisation plus fréquente <strong>de</strong>s enchaînements +4, -3, +2 par rapport aux enchaînements -4,+3, -2 est propre à tout le répertoire tonal du 17 e au 20 e siècleLa focalisation <strong>de</strong>s successions harmoniques autour du cycle fonctionnel est spécifique à lasyntaxe harmonique classique:Des mouvements entiers <strong>de</strong> sonates peuvent se ramener à la réalisation du cycle fonctionnel : T-S-D-TLa réalisation du cycle fonctionnel peut être écourtée: T -D-TLa réalisation du cycle peut être étendue : T - (portion du cycle <strong>de</strong> quintes)-S-D-TBeethoven, Concerto n°4 pour pianoet orchestre, I, premier thème.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.1 La syntaxe harmonique classiqueProlongations harmoniques <strong>de</strong> surface Se présentent comme <strong>de</strong>s interpolations mélodico-harmoniques non constitutives <strong>de</strong> lasyntaxe harmonique classique Relèvent <strong>de</strong> procédés séquentiels Découlent <strong>de</strong> la conduite linéaire <strong>de</strong>s voix et se manifestent très souvent par <strong>de</strong>smouvements <strong>de</strong> sixtes parallèles.Chromatisme Ne remet pas en cause le déroulement du cycle fonctionnel, mais vient s’insérer entre seséléments constitutifs pour l’accentuer par contraste Intervient <strong>de</strong> manière localisée (développements thématiques centraux, introductions lentes) Peut acquérir <strong>de</strong>s significations expressives et <strong>de</strong>scriptivesemployé en tant qu’effet <strong>de</strong> contraste par rapport au diatonisme (notamment chez Mozart)employé pour la <strong>de</strong>scription du surnaturel, notamment dans les opérasHaydn, Sonate [n°59], Hob. XVI/49, Finale


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.2 La modulation à l’époque classiqueCaractéristiques du parcours tonal dans les œuvres <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> baroque[exemple Fantaisie BWV 542] Installation du ton principal par <strong>de</strong>s progressions ca<strong>de</strong>ntielles La modulation correspond à un simple point d’articulationImplique une perpétuelle transition vers <strong>de</strong>s étapes tonales intermédiairesContribue à la variété du langage harmonique et résulte d’effets <strong>de</strong> couleurs tonales.N’a pas d’inci<strong>de</strong>nce directe sur la formeConfirmation du ton initial à l’extrême fin, dans les formules ca<strong>de</strong>ntiellesCaractéristiques du parcours tonal dans les œuvres <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> classique[exemple Sonate KV 545] Installation du ton principal dans l’exposition du premier groupe thématique La modulation se présente comme un procédé <strong>de</strong> composition déterminantAffirme une tonalité secondaire clairement marquée (<strong>dominante</strong>, relatif) et advient soitpar un bref point d’articulation néanmoins très exposé et accentuépar une section tonalement instable en contraste dynamique avec la précé<strong>de</strong>nteCherche à contester la hiérarchie au cours du mouvement.Devient un événement structurel <strong>de</strong> la forme.Retour prolongé du ton principal à la fin du mouvement.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.5. Aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.5.2 La modulation à l’époque classiqueQu’est-ce qui est considéré comme une modulation ?La gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s théoriciens classiques maintient les explications issues <strong>de</strong> latradition <strong>de</strong> la basse continueToute altération entraîne inévitablement un changement <strong>de</strong> tonCertains théoriciens suggèrent que l’utilisation brève du chromatisme peut être perçuecomme <strong>de</strong>s digressions temporairesAndreas Sorge et Johann Philipp Kirnberger concè<strong>de</strong>nt que les altérations peuvent apparaîtreoccasionnellement sans que se produise un changement <strong>de</strong> tonHeinrich Christoph Koch anticipe la distinction entre une tonalité locale et un changement <strong>de</strong> tonalitéà proprement parler en établissant la distinction entre:La modulation acci<strong>de</strong>ntelle, arbitraire, entraînée pas <strong>de</strong>s altérations passagèresLa modulation passagère, présupposant le maintien prolongé <strong>de</strong> la nouvelle tonalitéLa modulation formelle qui réclame une ca<strong>de</strong>nce dans le nouveau tonJérôme Joseph <strong>de</strong> Momigny adopte un point <strong>de</strong> vue radicalement monotonal La modulation n’advient que dans le cas d’un bouleversement intégral <strong>de</strong> la hiérarchie tonale Le ton se définit comme la population entière <strong>de</strong>s sons, placés par la nature sous ladépendance d’une même tonique


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.2 La modulation à l’époque classiqueComment module-t-on ?Selon la majorité <strong>de</strong>s théoriciens baroques et classiques, on module par l’introduction <strong>de</strong>la note sensible <strong>de</strong> la tonalité que l’on cherche à atteindre A partir <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> moitié du 18 e siècle certains auteurs (Daube) invoquentl’introduction du ton <strong>de</strong> la <strong>dominante</strong> et insisteront sur le changement <strong>de</strong> fonction <strong>de</strong>s« <strong>accords</strong> pivots »ré:t D t TSol: D TMozart, Sonate en ré mineur,KV 332, III, mes. 39-41Dans le répertoire courant, la modulation s’effectue en trois étapes:Déstabilisationdu ton principalInstallation du nouveau tonpar l’altération <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grésConfirmation du nouveau tonpar <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>nces


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.2 La modulation à l’époque classiqueVers quels tons module-t-on ?Depuis le début du 18 e siècle:Certains théoriciens établissent les rapports entre les tonalités selon le critère du nombre<strong>de</strong> notes communes et d’<strong>accords</strong> communs entre <strong>de</strong>ux tonalités (les tonalités à distance<strong>de</strong> quinte et <strong>de</strong> quarte sont les plus proches)<strong>Les</strong> rapports entre les 12 mo<strong>de</strong>s majeurs et mineurs sont expliqués par <strong>de</strong>sreprésentations circulaires. Elles illustrent: Le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> parenté entre les différentes tonalités Le parcours tonal permettant d’atteindre unetonalité « A » à partir d’une tonalité « B »A l’époque classiqueJohann David Heinichen,Neu erfun<strong>de</strong>ne undgründliche Anweisung […],Hamburg 1711. Certains théoriciens (Marpurg, Riepel, Sorge) élargiront les modulations aux tonalitéshomonymes, à la sous-médiante et à la sus-médiante <strong>Les</strong> <strong>de</strong>scriptions métaphoriques proposées par les théoriciens (Riepel) visent à instaurerun ordre hiérarchie entre la tonalité principale et les tonalités secondaires abordées <strong>Les</strong> tonalités vers lesquelles l’on module dans la pratique sont principalement lamodulation au relatif et à la <strong>dominante</strong> (les autres modulations apparaissent rarement)


1 Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.2 La modulation à l’époque classiqueSchémas <strong>de</strong> modulation dans les expositions <strong>de</strong> formes sonate (majeur)Le V du ton principal <strong>de</strong>vient le I du ton <strong>de</strong> la <strong>dominante</strong> (Ex. Haydn, Quatuor op. 76, n°3):T: I VD: I V I La majorisation du ii se transformant en V du ton <strong>de</strong> la <strong>dominante</strong> (Ex. Mozart, Sonate KV 333) :T: I IID: V I Le vi du ton principal <strong>de</strong>vient le ii du ton <strong>de</strong> la <strong>dominante</strong> (Exemple, Haydn, Symphonie 103):T: I vi (VI)D ii (II) V I Combinaison <strong>de</strong>s schémas précé<strong>de</strong>nts (Ex. Mozart, Sonate KV 332):Fa: I V/vi viré: i V iUt:ii-V -i –bVI-V/V-i-V-I


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.2 La modulation à l’époque classiqueSchémas <strong>de</strong> modulation dans les expositions <strong>de</strong> formes sonate (mineur)Le iv (IV) du ton principal <strong>de</strong>vient le ii (II) du ton relatif (Ex. Beethoven, Sonate op. 2 N°1):t: i iv (IV)R: ii (II) V I Le VI (vi) du ton principal <strong>de</strong>vient IV (iv) du ton <strong>de</strong> la <strong>dominante</strong> (Ex. Haydn, Sonate Hob.XVI/32) :t: i bVI (vi)R: IV (iv) V I Combinaison <strong>de</strong>s schémas précé<strong>de</strong>nts (Ex. Mozart, Sonate KV. 310):t : i V/bVI bViR : IV V/ii ii V (i) V I


1 Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.3 La tonalité à l’époque classiqueApparition progressive du concept <strong>de</strong> tonalité« Le mo<strong>de</strong> en musique n’est pas autre chose que l’ordre prescrit entre les sons, tant enharmonie qu’en mélodie, par la progression <strong>de</strong>s quintes. Ainsi trois sons fa, ut, sol, & lesharmoniques <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces trois sons, c’est-à-dire leurs tierces majeures & leursquintes, composent le mo<strong>de</strong> majeur d’ut. Donc la progression ou basse fondamentalefa, ut, sol, dans laquelle ut tient le milieu, peut être regardée comme représentant lemo<strong>de</strong> d’ut ».Alembert, Jean le Ron d’, Elémens <strong>de</strong> musique théorique et pratique, Pari: David l'ainé, 1752, p. 25.Deux conceptions théoriques i<strong>de</strong>ntifiables se rattachant à la tonalité:L’idée statique d’un centre harmonique, la tonique, autour duquel gravitent la sous<strong>dominante</strong>(à la quinte inférieure) et la <strong>dominante</strong> (à la quinte supérieure)L’idée dynamique que l’organisation du mo<strong>de</strong> tient à l’ordre <strong>de</strong>s successionsmélodiques et harmoniques régulées par les progressions <strong>de</strong> quinte.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.3 La tonalité à l’époque classiqueOrigine du terme « tonalité » et son apparition dans les écrits théoriques Alexandre Choron (1771-1834), Dictionnaire historique <strong>de</strong>s musiciens […], 1810-1811. François H. J. Castil-Blaze (1784-1857), Dictionnaire <strong>de</strong> musique mo<strong>de</strong>rne, 1821. Philippe-M.-A., Geslin (?), Cours d’harmonie, 1826. Daniel Jelensperger (?), Harmonie au commencement du dix-neuvième siècle […], 1830. François-J. Fétis (1784-1871), Traité complet <strong>de</strong> la théorie et <strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong> l'harmonie, 1844.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4 <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.3 La tonalité à l’époque classiqueLe concept <strong>de</strong> tonalité selon Fétis« La tonalité se forme <strong>de</strong> la collection <strong>de</strong>s rapports nécessaires, successifs ousimultanés <strong>de</strong>s sons <strong>de</strong> la gamme »FÉTIS, François-Joseph, Traité complet <strong>de</strong> la théorie et <strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong> l'harmonie, Paris, Schlesinger, 1844, p. 22..<strong>Les</strong> « rapports nécessaires », caractéristiques <strong>de</strong> latonalité sont <strong>de</strong>s forces d’attraction entre les intervallesdissonants et les intervalles consonants <strong>Les</strong> mouvements mélodiques d’attraction et <strong>de</strong> résolution sont chargés <strong>de</strong> significationsharmoniques: Ils déterminent les successions d’<strong>accords</strong> et l’organisation diatonique <strong>de</strong> la gamme<strong>Les</strong> gammes résultent non pas <strong>de</strong> lois mathématiques ou acoustiques préétablies, mais ont <strong>de</strong>scauses « métaphysiques »Le phénomène <strong>de</strong> la tonalité est une construction humaine, culturelle et sociale soumise à <strong>de</strong>smutations. Ces mutations se manifestent à travers 4 types <strong>de</strong> tonalités: la tonalité unitonique,transitonique, pluritonique et omnitonique.


1. Harmonie, contrepoint et tonalité à l’époque classique1.4. <strong>Les</strong> aspects du fonctionnement tonal à l’époque classique1.4.3 La tonalité à l’époque classiqueUn aspect caractéristique du fonctionnement tonal pendant la pério<strong>de</strong> classiqueDe nombreux théoriciens définissent la tonalité comme un système <strong>de</strong> relations en gravitation autour d’uncentre tonal stable et établi: Marpurg considère la tonique comme le « siège <strong>de</strong> la musique » Momigny compare l’organisation <strong>de</strong> la gamme diatonique autour <strong>de</strong> la tonique à l’organisationhéliocentrique <strong>de</strong> la gravitation <strong>de</strong>s planètes autour du soleilDans le style classique, l’importance accordée à la tonalité principale et à la tonique en tant que centresgravitationnels se rencontre à différents niveaux:Au niveau <strong>de</strong> la phrase tonale telle qu’elle est représentée par le cycle fonctionnel I-IV-V-I«[La ca<strong>de</strong>nce I-IV-V-I] se présente comme la manifestation la plus simple du principe fondamental <strong>de</strong> latonalité harmonique : la conception selon laquelle la tonique apparaît à la fois comme la médiation et lerésultat <strong>de</strong> l’opposition entre la sous-<strong>dominante</strong> et la <strong>dominante</strong> »Carl Dahlhaus, Untersuchungen […], Kassel: Bärenreiter, 1988, p. 96.Au niveau <strong>de</strong> la modulation:« Il semble que les théories <strong>de</strong> la tonalité et <strong>de</strong> la modulation soient allées dans une même direction […]. Leconcept même <strong>de</strong> tonalité harmonique s’impose <strong>de</strong> plus en plus comme un système général gravitationneldont la compréhension ne se fait qu’au moyen d’une pensée relativiste »Jean-Pierre Bartoli, L’harmonie classique […], Paris: Minerve, 1988, p. 36.Au niveau <strong>de</strong> la forme:« Dans une œuvre tonale, tout passage ayant quitté la tonique est dissonant par rapport au morceau dansson ensemble, une résolution est indispensable pour que la forme soit bien « fermée » et la nature <strong>de</strong> laca<strong>de</strong>nce respectée »Charles Rosen, Le style classique […], Paris: Gallimard, p. 29.


SourcesBARTOLI, Jean-Pierre, L’harmonie classique et romantique (1750-1900), éléments et évolution, Paris : Minerve, 2001.DAHLHAUS, Carl, La tonalité harmonique: étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s origines, trad. <strong>de</strong> l’allemand par Anne-Emmanuelle Ceulemans, Liège :Mardaga, 1993.GROTH, Renate, Die französische Kompositionslehre <strong>de</strong>s 19. Jahrhun<strong>de</strong>rts, Wiesba<strong>de</strong>n : Steiner, 1983.LESTER, Joel, Compositional Theory in the Eighteenth Century, Cambridge-Massachusetts : Harvard University Press, 1992.MEEÙS, Nicolas, Théories <strong>de</strong> la tonalité, Bibliographie commentée, état provisoire d’une recherche en cours, avec lacollaboration d’Anne-Emmanuelle Ceulemans, Paris : Université <strong>de</strong> Paris IV Sorbonne, centre <strong>de</strong> recherches Langagesmusicaux, 1997, [en ligne : http://www.crlm.paris4.sorbonne.fr/mt/in<strong>de</strong>xmt.html].MEEUS, Nicolas, « Vecteurs harmoniques », Musurgia X/3-4 (2003).MEEUS, Nicolas, Vecteur harmoniques et théories néo-riemanniennes, site Internet du CRLM, [en ligne:http://www.crlm.paris4.sorbonne.fr/VH+NR.pdf].Meeùs, Nicolas et alii « <strong>Les</strong> règles <strong>de</strong>s sixtes : un moment du développement <strong>de</strong> la théorie modale au XVIIe siècle »Musurgia III/2 (1996).RATNER, Leonard, Classic music, Expression, Form and Style, New York : Schirmer Books, 1980.ROSEN, Charles, Le style classique, Haydn, Mozart, Beethoven, traduit <strong>de</strong> l’anglais par Marc Vignal, Paris : Gallimard, 1978.SADAI, Yizhak, Harmony in his Systematic and Phenomenological aspects, Jerusalem: Yanetz, 1980.SCHOENBERG, Arnold, Structural Functions of Harmony, New York : Norton, 1996.

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