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ARTEMISIA VULGARIS de Marine Bachelot pièce ... - Lumière d'août

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Compagnie <strong>Lumière</strong> d’août<br />

<strong>ARTEMISIA</strong> <strong>VULGARIS</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Marine</strong> <strong>Bachelot</strong><br />

<strong>pièce</strong> politique et poétique<br />

au Théâtre <strong>de</strong> la Paillette, Rennes<br />

<strong>Lumière</strong> d’août > compagnie théâtrale / collectif d’auteurs<br />

81 rue <strong>de</strong> l’Alma – 35 000 Rennes – Tél. : 02 99 79 32 91 ou 06 78 52 33 86<br />

e-mail : lumiere_daout@yahoo.fr - SIRET : 479 497 828 00026 – APE : 923A<br />

Licence d’entrepreneur <strong>de</strong> spectacles 2 ème catégorie n° 351133<br />

<strong>Lumière</strong> d’août est subventionnée par le Conseil Général d’Ille-et-Vilaine et le Conseil Régional <strong>de</strong> Bretagne.


<strong>ARTEMISIA</strong> <strong>VULGARIS</strong><br />

Générique<br />

production <strong>Lumière</strong> d’août<br />

coproduction Théâtre <strong>de</strong> Folle Pensée<br />

accueil en rési<strong>de</strong>nce Théâtre <strong>de</strong> la Paillette, Rennes – Théâtre du Cercle, Rennes<br />

texte et mise en scène <strong>Marine</strong> <strong>Bachelot</strong><br />

interprètes Claire Péron, Stéphane Piveteau, (distribution en cours)<br />

assistanat Émeline Frémont<br />

scénographie Bénédicte Jolys<br />

photographie Caroline Ablain<br />

montage vidéo Julie Pareau<br />

Calendrier prévisionnel<br />

18 avril au 5 mai 2006 Chantier Artemisia vulgaris au Théâtre <strong>de</strong> la Paillette<br />

21 au 23 avril 2006 Week-end captation vidéo avec comédiens amateurs pour<br />

Artemisia vulgaris<br />

11-17 décembre 2006 Reprise du chantier Artemisia vulgaris (à la Paillette)<br />

19-25 février 2007 Chantier scénographie et répétitions (Théâtre du Cercle)<br />

1 er – 27 mars 2007 Rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> création sur Artemisia vulgaris (Paillette)<br />

28-31 mars 2007 Création <strong>de</strong> Artemisia vulgaris au Théâtre <strong>de</strong> la Paillette


Photographie : Caroline Ablain


De quoi parle la <strong>pièce</strong> ?<br />

Artemisia vulgaris fictionne sur le <strong>de</strong>stin d’une femme insaisissable.<br />

On suit cette femme dans ses voyages aux quatre coins <strong>de</strong> la planète, en quête<br />

d’hommes d’une catégorie très particulière — chefs d’État et dictateurs du mon<strong>de</strong> entier<br />

— qu’elle rencontre dans <strong>de</strong>s « zones <strong>de</strong> jonction » surmo<strong>de</strong>rnes et décrites au scalpel.<br />

On la suit encore dans <strong>de</strong>s expériences culinaires improbables, on écoute sa fascination<br />

pour France Info et la botanique, pour un Christ souffrant qu’un laboratoire <strong>de</strong> Turin<br />

tente désespérément <strong>de</strong> cloner.<br />

Cette femme, on le découvre peu à peu, met son corps et son sexe en jeu pour aller au<br />

<strong>de</strong>vant d’un mystère : celui <strong>de</strong> l’exercice du pouvoir et <strong>de</strong> la « <strong>de</strong>struction politique <strong>de</strong>s<br />

corps » qui lui est presque toujours associée.<br />

La <strong>pièce</strong> est construite sur l’alternance <strong>de</strong> la parole <strong>de</strong> cette femme, ELLE, et <strong>de</strong>s propos<br />

d’un chœur <strong>de</strong> récitants, CEUX QUI PARLENT AUTOUR D’ELLE, qui prennent en charge le<br />

dévoilement <strong>de</strong> son histoire et <strong>de</strong> ses agissements.<br />

Artemisia vulgaris est une <strong>pièce</strong> qui emprunte, arrache au réel et à la réalité politique du<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s éléments pour sa fiction. L’écriture revendique cet aspect documentaire, qui<br />

nourrit le travail <strong>de</strong> la langue et la construction <strong>de</strong> la fiction, affirme son ancrage dans la<br />

réalité politique du mon<strong>de</strong> actuel.<br />

Parcours du texte (note <strong>de</strong> l’auteur/metteur en scène)<br />

Artemisia vulgaris a été écrite dans le cadre d’une comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> Roland Fichet (auteur<br />

dramatique et directeur du Théâtre <strong>de</strong> Folle Pensée) pour le projet Pièces d’i<strong>de</strong>ntités,<br />

création qui a regroupé en 2003-2004 <strong>de</strong> jeunes auteurs, metteurs en scène et<br />

comédiens français et africains.<br />

Artemisia vulgaris a été créée en janvier 2004 à la Passerelle, Scène nationale <strong>de</strong> Saint-<br />

Brieuc, parmi d’autres <strong>pièce</strong>s, au sein du spectacle Pièces d’i<strong>de</strong>ntités, dans une mise en<br />

scène d’Alexis Fichet, avec quatre comédiens: Carole Aubrée-Dumont, Marie-Laure<br />

Crochant, Wakeu Fogaing, Monique Lucas.<br />

Suite à l’interprétation scénique sobre, ingénieuse et poétique d’Alexis Fichet, j’étais<br />

désireuse d’expérimenter une lecture <strong>de</strong> la <strong>pièce</strong> accentuant plus radicalement sa<br />

dimension politique et documentaire, et <strong>de</strong> tenter <strong>de</strong> travailler avec un chœur important<br />

en nombre. J’ai pu réaliser ce souhait dans le cadre d’un atelier amateur, au sein <strong>de</strong><br />

l’association Amphi-Théâtre à l’Université Rennes 2. Onze étudiants ont participé à la<br />

création <strong>de</strong> la <strong>pièce</strong>, présentée en avril-mai 2004 dans <strong>de</strong>s festivals étudiants sur le<br />

campus Rennes 2.<br />

En 2005, j’ai repris et remanié la structure et la fin <strong>de</strong> la <strong>pièce</strong>, afin <strong>de</strong> l’actualiser.<br />

Certains <strong>de</strong>s hommes politiques et chefs d’État qui figurent désormais dans la fiction<br />

avaient en effet changé <strong>de</strong> situation, s’étaient illustrés par <strong>de</strong> nouveaux agissements ; il<br />

m’a semblé intéressant d’en jouer, et d’en rendre compte dans la <strong>pièce</strong>. Ceci m’a<br />

poussée à concevoir une <strong>de</strong>rnière partie d’Artemisia vulgaris « in progress », <strong>de</strong>stinée à<br />

être réélaborée et réécrite au fil <strong>de</strong>s soubresauts <strong>de</strong> l’actualité et <strong>de</strong> l’histoire proche, et<br />

en fonction <strong>de</strong>s questions qui concernent l’assemblée <strong>de</strong>s spectateurs au moment <strong>de</strong> la<br />

représentation.<br />

Cette nouvelle version du texte a été mise en lecture à Rennes le 6 avril 2005 à l’ADEC


Maison du Théâtre Amateur dans le cadre d’une Sortie d’août (cycle <strong>de</strong><br />

lectures/spectacles) <strong>de</strong> la compagnie <strong>Lumière</strong> d’août, avec trois interprètes : Jeanne<br />

François, Stéphane Piveteau et Claire Péron.<br />

C’est à partir <strong>de</strong> cette lecture qu’a pris naissance le projet <strong>de</strong> création.<br />

De son côté, Artemisia vulgaris suit aussi son chemin :<br />

> la <strong>pièce</strong> a été sélectionnée par le comité <strong>de</strong> lecture parisien d’Aneth (Aux Nouvelles<br />

Écritures Théâtrales - Carnets <strong>de</strong> lectures n°9)<br />

> Dieudonné Niangouna, auteur et metteur en scène congolais, a mis en lecture<br />

Artemisia vulgaris en décembre 2005 à Brazzaville, lors du festival Mantsina sur scène,<br />

avec une équipe d’acteurs congolais. Un projet <strong>de</strong> création au Congo est actuellement en<br />

cours, par le metteur en scène Jean Clauvice N’Goubili <strong>de</strong> l’Atelier Bobatu.<br />

> Artemisia vulgaris a été publiée comme inédit dans la revue Théâtre s en<br />

Bretagne n°23 (P.U.R, 1 er semestre 2006).<br />

Quelques mots sur le texte<br />

« À travers le <strong>de</strong>stin d’une femme, Artemisia vulgaris déplie presque le mon<strong>de</strong> entier. Géopolitique<br />

amoureuse. On entend les noms d’hommes politiques importants et qui bougent encore. On entend<br />

les noms <strong>de</strong> villes que nous n’avons pas visitées, d’aéroports en aéroports. Ce sont les mots, ce<br />

sont les noms du journal <strong>de</strong> vingt heures, mais le sens se fait plus inquiétant. Ce sont les images<br />

polies <strong>de</strong>s sites Internet, mais les corps sont là. Une femme est le centre <strong>de</strong> la <strong>pièce</strong>, une femme<br />

qui a vu et parcouru tous ces lieux. Son corps à elle est relié au mon<strong>de</strong> entier. Au plus profond <strong>de</strong>s<br />

entrailles <strong>de</strong> cette femme le mon<strong>de</strong> est en question. »<br />

Alexis Fichet (1 er metteur en scène d’Artemisia vulgaris).<br />

« Artemisia vulgaris : Autour <strong>de</strong> quelqu'un comme d'une belle plante, obscène et vierge,<br />

sexuellement enracinée à échelle mondiale, déracinée absolument sauf [peut-être] dans une<br />

clairière. »<br />

Carole Aubrée-Dumont (interprète d’Artemisia vulgaris)<br />

Vidéo-montages <strong>de</strong> Julie Pareau pour projection dans le spectacle - photo Caroline Ablain<br />

Le projet scénique (note <strong>de</strong> l’auteur/metteur en scène)


Premier chantier à la Paillette<br />

Un premier chantier <strong>de</strong> création s’est tenu du 18 avril au 5 mai 2006 au Théâtre <strong>de</strong> la<br />

Paillette à Rennes. Une présentation a eu lieu le 5 mai <strong>de</strong>vant le personnel du Théâtre et<br />

les comédiens amateurs ayant pris part à la vidéo.<br />

Ce premier chantier a été l’occasion d’entamer avec les interprètes un travail<br />

d’appropriation et <strong>de</strong> traversée <strong>de</strong> la <strong>pièce</strong> : sur le plateau et dans les corps, éprouver la<br />

langue du texte, les rythmes, les enchaînements, les mouvements <strong>de</strong> sens et leurs<br />

ruptures, les rapports qui peuvent se jouer et s’inventer entre ELLE et les récitants –<br />

puisque le texte lui-même n’induit pas <strong>de</strong> situations théâtrales pré-établies.<br />

Scénographie<br />

Le dispositif plastique et scénographique que Bénédicte Jolys et moi avions imaginé en<br />

amont a été également expérimenté : <strong>de</strong>s récipients <strong>de</strong> verre transparents sont <strong>de</strong>venus<br />

base du décor et accessoires <strong>de</strong> jeu, la projection <strong>de</strong> photographies et <strong>de</strong> séquences<br />

vidéo a cherché ses mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cohabitation avec les acteurs sur le plateau.<br />

La scénographie expérimentée lors du chantier <strong>de</strong>ssine un espace à la fois mental et<br />

concret, habité par l’héroïne. Une sorte <strong>de</strong> « chambre d’Artemisia », avec ses zones<br />

d’appel et <strong>de</strong> sortie (la « forêt » qui envahit l’arrière-scène, l’écran en mouvement où se<br />

projettent photographies et vidéos, etc.).<br />

Photographies<br />

J’ai passé comman<strong>de</strong> à Caroline Ablain d’une série <strong>de</strong> 12 photographies, correspondant<br />

aux 12 lieux <strong>de</strong> rencontre que ELLE évoque et décrit dans la première partie du texte<br />

(« Le Voyage »). J’aime en effet <strong>de</strong>puis longtemps l’étrangeté frappante <strong>de</strong>s photos<br />

d’intérieurs vi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> présence humaine que réalise la photographe. Son regard m’a paru<br />

particulièrement précieux pour évoquer les espaces surmo<strong>de</strong>rnes dans lesquels le<br />

personnage principal évolue. Dans le spectacle, les photographies n’ont pas <strong>de</strong> vocation<br />

illustrative : elles viennent accompagner et ponctuer le récit, installer ou contredire<br />

l’univers, sous forme <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s projections sur un écran rotatif conçu par Bénédicte<br />

Jolys.<br />

Vidéo et participation <strong>de</strong> comédiens amateurs<br />

Les images vidéo interviennent pour renforcer et donner une dimension supplémentaire<br />

au chœur <strong>de</strong> CEUX QUI PARLENT AUTOUR D’ELLE, assumé principalement sur le plateau<br />

par Claire Péron et Stéphane Piveteau : d’autres voix et visages, sous forme <strong>de</strong><br />

mosaïques multi-screen, interviennent au cours du spectacle et participent au récit. Ainsi<br />

l’idée d’un plus grand nombre <strong>de</strong> récitants et <strong>de</strong> témoins peut-elle être restituée, à mi-<br />

chemin entre récit médiatique et récit mythique, ouvrant l’espace du hors-scène, du<br />

mon<strong>de</strong>.<br />

Les images vidéo ont été réalisées avec un groupe <strong>de</strong> 14 comédiens amateurs désireux<br />

<strong>de</strong> travailler sur le texte et <strong>de</strong> tenter l’expérience, sur la base du volontariat. Un week-<br />

end <strong>de</strong> travail, du 21 au 23 avril 2006, a permis <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong> premières captations<br />

vidéo en extérieur et intérieur. Les images ont été ensuite assemblées et montées par<br />

Julie Pareau.<br />

Trouver <strong>de</strong>s formes pour faire travailler amateurs et professionnels ensemble est une


démarche à laquelle <strong>Lumière</strong> d’août tient particulièrement. Le projet scénique d’Artemisia<br />

vulgaris offre <strong>de</strong> surcroît la possibilité d’intégrer les comédiens amateurs (en vidéo) dans<br />

la création du spectacle.<br />

Nous reprendrons un bref chantier <strong>de</strong> travail au mois <strong>de</strong> décembre 2006 pour explorer la<br />

fin <strong>de</strong> la <strong>pièce</strong>, avant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> création finale, en mars 2007.<br />

Actions <strong>de</strong> médiation<br />

Atelier d’écriture<br />

En accompagnement <strong>de</strong> la création, un atelier d’écriture sera proposé par <strong>Lumière</strong> d’août<br />

à l’automne 2006, animé par <strong>Marine</strong> <strong>Bachelot</strong>. L’atelier sera lié à l’écriture documentaire,<br />

à l’écriture <strong>de</strong> formes brèves explorant une matière et <strong>de</strong>s sujets politiques.<br />

Atelier du spectateur<br />

En collaboration avec le Théâtre <strong>de</strong> la Paillette, <strong>Lumière</strong> d’août mettra en place <strong>de</strong>s<br />

ateliers du spectateur autour <strong>de</strong> la création d’Artemisia vulgaris, en direction <strong>de</strong> lycéens<br />

ou autres groupes <strong>de</strong> spectateurs intéressés.<br />

Les ateliers du spectateur ont pour objet la découverte <strong>de</strong>s quatre temps <strong>de</strong> l’œuvre<br />

théâtrale : 1) lecture du texte en amont, puis rencontre-discussion avec l’auteur 2)<br />

possibilité d’assister à une répétition publique pendant la création 3) représentation du<br />

spectacle 4) retours sur le spectacle et discussion avec l’équipe artistique<br />

« Le Voyage » - Photographies <strong>de</strong> Caroline Ablain pour projection dans le spectacle<br />

Extraits du texte Artemisia vulgaris


Extrait 1 [Le voyage]<br />

ELLE<br />

J’étais saine et il n’y avait aucune conduite particulière à prévoir.<br />

On pense que sa <strong>de</strong>stination suivante fut Tel Aviv<br />

CEUX QUI PARLENT AUTOUR D’ELLE<br />

On se plait à imaginer qu’elle <strong>de</strong>manda une place en classe Affaires<br />

Et que le service fut parfait<br />

On sait qu’à l’arrivée elle n’a pas quitté l’enceinte <strong>de</strong> l’aéroport<br />

On croit que c’est dans les toilettes du Terminal B, porte 7<br />

Qu’il se tenait<br />

Toilettes absolument propres. Fonctionnelles et européennes. Serrure à signal lumineux. Siège en<br />

aluminium et chasse d’eau automatique. Dérouleur circulaire avec papier blanc, double épaisseur.<br />

ELLE<br />

Sachets et poubelle murale pour protections hygiéniques féminines usagées. La tête renversée, j’ai vu<br />

cependant que le plafond s’effritait.<br />

CEUX QUI PARLENT AUTOUR D’ELLE<br />

Le fond, un peu granuleux, <strong>de</strong> son désir, lui <strong>de</strong>meurait obscur, on le pense<br />

On dit que son mucus abondant n’a pas bronché<br />

On croit que c’est pour cela qu’elle a continué<br />

Extrait 2 [La cuisine]<br />

On dit qu’elle répétait souvent une anecdote<br />

Sur les femmes vietnamiennes<br />

CEUX QUI PARLENT AUTOUR D’ELLE<br />

Les femmes vietnamiennes pendant la guerre s’introduisaient <strong>de</strong>s lames <strong>de</strong> rasoirs dans le vagin. La<br />

ELLE<br />

métho<strong>de</strong> était particulièrement efficace pour la mutilation <strong>de</strong>s soldats américains.<br />

On dit que ce n’est pourtant pas cela qu’elle faisait<br />

Dans les zones <strong>de</strong> jonction<br />

Ce n’est pas cela que j’ai fait.<br />

CEUX QUI PARLENT AUTOUR D’ELLE<br />

ELLE<br />

CEUX QUI PARLENT AUTOUR D’ELLE<br />

On raconte que les femmes étrusques / s’apposaient un emplâtre contraceptif<br />

On dit qu’elle a étudié <strong>de</strong> près la composition <strong>de</strong> l’emplâtre / savant mélange d’excréments <strong>de</strong> crocodile,<br />

<strong>de</strong> miel, et d’herbes sauvages<br />

Parmi lesquels l’armoise<br />

On dit qu’elle aurait imaginé d’y mêler <strong>de</strong>s bactéries : poudre d’anthrax<br />

Bacille <strong>de</strong> choléra<br />

Fièvre aphteuse<br />

Vérole <strong>de</strong> Naples<br />

Extrait 3 [La cuisine]


CEUX QUI PARLENT AUTOUR D’ELLE<br />

On dit qu’elle a mémorisé toutes les positions sur aufeminin.com/couple/lovemachine<br />

Post coitum anima triste<br />

On dit qu’après l’amour l’âme est triste<br />

Post coitum animal triste<br />

On dit qu’après le coït l’animal est atteint <strong>de</strong> mélancolie<br />

J’ai souvent eu l’animal triste.<br />

ELLE<br />

Mais j’étais saine et il n’y avait aucune conduite particulière à prévoir.<br />

CEUX QUI PARLENT AUTOUR D’ELLE<br />

On dit pourtant que son sexe était la partie la moins triste d’elle-même<br />

On dit qu’elle faisait <strong>de</strong> l’auto-stop<br />

On dit qu’elle a été prise par un homme attentif à la France, sur une route du Bas Poitou<br />

On dit qu’un autre a entrepris <strong>de</strong> chasser ses cellules les plus délinquantes, lors d’un voyage en<br />

hélicoptère au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la capitale – on dit que cet homme n’est pas ministre <strong>de</strong> l’intérieur pour rien<br />

Extrait 4 [La cuisine]<br />

Il est possible que dans ce laboratoire <strong>de</strong> Turin<br />

Elle se soit fait appareiller<br />

Il est possible que dans ce laboratoire <strong>de</strong> Turin<br />

On put reconstituer en direct, transmis par micro électro<strong>de</strong>s et par fibre optique<br />

L’image mentale <strong>de</strong> l’excitation d’un homme <strong>de</strong> pouvoir<br />

Il est possible que dans ce laboratoire <strong>de</strong> Turin<br />

On put observer en différé, transmis par micro électro<strong>de</strong>s et par satellite<br />

Le portrait-robot <strong>de</strong> l’orgasme d’un chef d’État<br />

On suppose qu’outre tenter <strong>de</strong> cloner le Christ, on put, dans ce laboratoire <strong>de</strong> Turin, émettre <strong>de</strong>s<br />

hypothèses<br />

Lien : entre l’excitation d’un chef d’État et la <strong>de</strong>struction d’un village tchétchène ?<br />

Lien : entre la frustration d’un premier ministre et la concentration <strong>de</strong> ses pouvoirs ?<br />

Rapport : entre la débauche érotique d’un homme d’État et la corruption <strong>de</strong> son pays ?<br />

Rapport : entre la montée d’adrénaline d’un premier ministre et son sourire <strong>de</strong>vant le sang collectif ?<br />

Rapport : entre la jouissance d’un prési<strong>de</strong>nt et la pratique <strong>de</strong> la torture dans <strong>de</strong>s prisons débordantes ?<br />

Rapport : entre les manies sexuelles d’un ministre et l’érection <strong>de</strong> bâtiments carcéraux sur un territoire<br />

national ?<br />

Lien : entre l’orgasme serré d’un dictateur et le silence sur une terre et <strong>de</strong>s corps irradiés?<br />

Le texte intégral est publié dans la revue Théâtre s en Bretagne n°23, Presses Universitaires <strong>de</strong><br />

Rennes, 1 er semestre 2006. Il est aussi disponible sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> auprès <strong>de</strong> la compagnie <strong>Lumière</strong> d’août.<br />

Notices biographiques


Interprètes<br />

Claire Péron, née en 1980. Elle suit durant quatre ans un cursus Arts du Spectacle à<br />

l’Université Rennes 2. Lors <strong>de</strong> cette formation, elle travaille notamment avec Denis Lebert, Cédric<br />

Gourmelon, Ma<strong>de</strong>leine Louarn et les acteurs <strong>de</strong> Catalyse, ou encore Pierre Maillet et David Jeanne<br />

Comello. Elle vient d’obtenir, en juin 2006, le diplôme du Conservatoire <strong>de</strong> région <strong>de</strong> Rennes<br />

(direction Daniel Dupont), à l’issue d’une formation <strong>de</strong> 2 ans. En novembre 2002, elle est figurante<br />

dans L'Excès-l'usine <strong>de</strong> Leslie Kaplan, mis en scène par Marcial Di Fonzo Bo au Théâtre National <strong>de</strong><br />

Bretagne (lors du Festival Mettre en Scène). En mars 2004, elle est l’interprète <strong>de</strong> Ce soir je n'ai<br />

pas peur, monologue écrit par Erwan Tanguy, mis en scène par Vincent Furic (Ateliers 415). En<br />

2005 elle participe à plusieurs Sorties d’août (lectures spectacles) avec la compagnie <strong>Lumière</strong><br />

d’août. En 2007 elle jouera dans Bouli-Miro <strong>de</strong> Fabrice Melquiot (mise en scène Stéphanie<br />

Peinado).<br />

Stéphane Piveteau, né en 1976. Après un bac A3 Théâtre, il suit un cursus Arts du spectacle<br />

à l’Université Rennes 2, où il travaille avec les Lucioles, Cédric Gourmelon, Ma<strong>de</strong>leine Louarn... De<br />

1997 à 2000, il partage <strong>de</strong> nombreux travaux avec Nadia Von<strong>de</strong>rhey<strong>de</strong>n, et Denis Lebert. En 2001,<br />

il joue dans Bérénice <strong>de</strong> Racine, mis en scène par Denis Lebert. Il est interprète dans Là, mise en<br />

scène <strong>de</strong> Benoît Gasnier (Théâtre à l’Envers) lors du Festival Mettre en scène 2001. En 2002, il<br />

joue dans Kant <strong>de</strong> Jon Fosse, mise en scène <strong>de</strong> Georges Muns, à Tours. Entre 2002 et 2004, il est<br />

interprète dans le projet Melancholia 1 <strong>de</strong> Jon Fosse, mise en scène <strong>de</strong> François Tizon, en Islan<strong>de</strong>,<br />

à Lyon, Bourg-en-Bresse et au Mans. En 2004 au Théâtre Dijon Bourgogne, il participe à un stage<br />

avec Mathias Langhoff autour <strong>de</strong> Shakespeare. En 2005 il participe à plusieurs Sorties d’août<br />

(lectures spectacles) avec la compagnie <strong>Lumière</strong> d’août. Il jouera en 2006 dans Gens <strong>de</strong> Séoul<br />

d’Oriza Hirata, mise en scène d’Arnaud Meunier, créé au Théâtre National <strong>de</strong> Chaillot.<br />

Autres membres <strong>de</strong> l’équipe<br />

<strong>Marine</strong> <strong>Bachelot</strong>, née en 1978. Cursus universitaire en Lettres mo<strong>de</strong>rnes et Arts du spectacle.<br />

Elle se forme au travail <strong>de</strong> plateau avec Régine Trotel, Annie Lucas, François Lazaro, Clau<strong>de</strong> Lalu,<br />

Delphine Cottu… ; à l’écriture avec Roland Fichet, Biljana Srbljanovic… De 1999 à 2004, elle dirige<br />

<strong>de</strong>s ateliers au sein <strong>de</strong> l’association Amphithéâtre, conçoit <strong>de</strong>s spectacles d’intervention pour la rue<br />

ou en salle, sur <strong>de</strong>s thèmes et questions politiques. En tant qu’enseignante d’option théâtre à<br />

Bressuire (2001-2003), elle réalise <strong>de</strong>s spectacles avec <strong>de</strong>s lycéens : montage <strong>de</strong> textes poétiques,<br />

<strong>pièce</strong>s contemporaines sous forme déambulatoire (11 septembre 2001 <strong>de</strong> Michel Vinaver, A <strong>de</strong><br />

Patrick Kermann, Chevaux nains d’appartement <strong>de</strong> Michel Azama).<br />

Elle travaille comme dramaturge pour le Théâtre <strong>de</strong> Folle Pensée <strong>de</strong>puis 2002. À l’Université<br />

Rennes 2, elle est chargée <strong>de</strong> cours en Arts du spectacle et prépare une thèse sur les mutations du<br />

théâtre militant aujourd’hui en Europe. Sa <strong>pièce</strong> Artemisia vulgaris est créée en janvier 2004 à<br />

Saint-Brieuc dans une mise en scène d’Alexis Fichet. En juin 2004, elle est invitée à un Forum <strong>de</strong><br />

jeunes auteurs européens, au sein <strong>de</strong> la Biennale « Nouvelles <strong>pièce</strong>s d’Europe » à Wiesba<strong>de</strong>n en<br />

Allemagne. En 2005 et 2006 elle met en lecture et en espace plusieurs textes au sein du cycle <strong>de</strong>s<br />

Sorties d’août, et elle anime <strong>de</strong>s ateliers d’écriture à l’Université Rennes 2 ou au CCNRB (Centre<br />

Chorégraphique National <strong>de</strong> Bretagne).


Émeline Frémont, née en 1984. Elle commence le théâtre en 1998, au sein d’un atelier dirigé<br />

par Régine Trotel à la MJC La Paillette à Rennes, et travaille autour d’auteurs tels que Daniil Harms,<br />

Franck We<strong>de</strong>kind, Euripi<strong>de</strong>.<br />

En octobre 2003, elle entre à l’école du Théâtre National <strong>de</strong> Bretagne ( TNB ) dirigée par Stanislas<br />

Nor<strong>de</strong>y et travaille sous la direction <strong>de</strong> Wajdi Mouawad, Eric Didry, Laurent Sauvage, Blandine<br />

Savetier, Clau<strong>de</strong> Régy, Martine-Joséphine Thomas, Loïc Touzé, Hubert Colas, Roland Fichet, Robert<br />

Cantarella, Serge Tranvouez, Jean-Christophe Saïs, Marie Vayssière…<br />

En septembre 2005 elle joue dans La photographie <strong>de</strong> Jean-Luc Lagarce, mis en scène par Thomas<br />

Jolly au TNB. En février 2006 elle participe à un chantier autour <strong>de</strong> l'écriture <strong>de</strong> Frédéric Vossier<br />

avec Robert Cantarella à Théâtre Ouvert à Paris. En août 2006, avec la compagnie Piccola Familia,<br />

elle participe à la création du spectacle Arlequin poli par l’amour <strong>de</strong> Marivaux, mis en scène par<br />

Thomas Jolly. En octobre-novembre 2006, elle participera à la création française <strong>de</strong> Peanuts /<br />

Gênes 01 <strong>de</strong> Fausto Paravidino, <strong>de</strong>ux spectacles <strong>de</strong> Stanislas Nor<strong>de</strong>y.<br />

Bénédicte Jolys, née en 1978. Elle est diplômée <strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> Rennes (DNAP, 2000) et <strong>de</strong><br />

L’ENSATT Lyon (scénographie, 2004). Son champ d’action comprend la danse, le théâtre, les arts<br />

plastiques. Parallèlement à ces <strong>de</strong>ux formations <strong>de</strong> 1998 à 2004, elle participe à <strong>de</strong>s créations<br />

collectives <strong>de</strong> performances plastique et chorégraphique dans le cadre <strong>de</strong> workshops avec les<br />

chorégraphes Stéphane Fratti et Bernardo Montet, est assistante <strong>de</strong>s plasticiens Jan Kopp, Nicolas<br />

Floc’h (installation), Gilles Touyard (théâtre), réalise et capte <strong>de</strong>s images vidéo pour <strong>de</strong>s créations<br />

du chorégraphe Alain Buffard. Elle est scénographe du Théâtre <strong>de</strong> Folle Pensée pour le projet<br />

Pièces d’i<strong>de</strong>ntités à Saint-Brieuc et en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest. Elle crée et réalise avec E. Roy une<br />

scénographie pour Michel Raskine, et signe la conception scénographique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers projets du<br />

chorégraphe Dominique Jégou. Avec Charline Grand, elle participe au projet franco-nigérien A<br />

l’étroit, <strong>de</strong>uxième mouvement, sur un texte d’Alfred Dogbé (création au Niger en 2005 et reprise<br />

en tournée en 2006 dans cinq pays d’Afrique).<br />

Caroline Ablain, née en 1978. Après une Licence d'Histoire <strong>de</strong> l'Art et Archéologie à l'Université<br />

Rennes 2, elle entre à l'École Nationale Supérieure <strong>de</strong> la Photographie d'Arles, dont elle obtient le<br />

diplôme en juin 2004. Elle se consacre à la photographie <strong>de</strong> spectacle vivant (théâtre, danse,<br />

musique…), tout en poursuivant d’autres recherches sur le portrait, le paysage, sur <strong>de</strong>s images qui<br />

saisissent ou mettent en scène le réel. Elle a travaillé entre autres avec le Théâtre d'Arles, le Musée<br />

Réattu (Arles) et la Région PACA. Vivant désormais à Rennes, elle travaille notamment avec le<br />

Théâtre National <strong>de</strong> Bretagne, le Centre Chorégraphique National <strong>de</strong> Rennes et <strong>de</strong> Bretagne, et<br />

plusieurs compagnies <strong>de</strong> la région.<br />

Site web : www.carolineablain.com<br />

Julie Pareau. Depuis l'obtention <strong>de</strong> son diplôme aux Beaux-arts <strong>de</strong> Rennes en 2001, Julie Pareau<br />

travaille la vidéo et l'écriture. On a pu voir ses vidéos notamment à Jussieu lors <strong>de</strong> Nuit-blanche<br />

Paris, sur une invitation <strong>de</strong> Hou Hanru, en 2004. Entre 2004 et 2005, elle intervient dans la revue<br />

Hypercourt : n° 2 et 4, aux éditions è®e. Son texte Le souci du chirurgien est paru dans l'ouvrage<br />

collectif « Renews 2 ENFIN ! », aux éditions è®e, en octobre 2005. En février 2006, elle est en<br />

rési<strong>de</strong>nce d’artiste à la Villa du Lavoir à Paris pour mettre en place les éléments d’un nouveau<br />

travail d’écriture intitulé ENTRE.


Contact<br />

<strong>Marine</strong> <strong>Bachelot</strong><br />

12 rue Ginguené<br />

35 000 Rennes<br />

Tél. 06 78 52 33 86<br />

marinebachelot@yahoo.fr

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