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Les kystes ovariens dans l'espèce bovine. Année 2008-2009 Prof ...

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21. Objectifs1.1. Objectif généralPathologie plus spécifique de la vache laitière, le kyste ovarien constitue un facteur d’infertilité et d’infécondité .Il traduit uneabsence d’ovulation. Le présent chapitre se propose de le définir, d’en présenter la symptomatologie, les méthodes dediagnostic, les facteurs de risque et les stratégies thérapeutiques.1.2. Objectifs spécifiques de connaissance• Définir le kyste ovarien et en donner la fréquence• Enoncer les caractéristiques cliniques des deux types de <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>• Citer 4 facteurs de risque des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>• Citez les 4 grands groupes de facteurs impliqués <strong>dans</strong> la pathogénie des <strong>kystes</strong>• Enoncer les symptômes des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>• Restituer les méthodes de diagnostic des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>• Enoncer les traitements non hormonaux des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>• Enoncer les traitements hormonaux des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>1.3. Objectifs spécifiques de compréhension• Expliquez brièvement l'implication des 4 grands groupes de facteurs impliqués <strong>dans</strong> la pathogénie des <strong>kystes</strong>• Classer selon leur nature les symptômes potentiels des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>• Avantages et inconvénients des méthodes de diagnostic des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>• Discuter l'intérêt des traitements hormonaux et non hormonaux des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>• Expliquer le mécanisme d'effet des progestagènes sur le kyste ovarien• Expliquer le mécanisme d'effet des prostaglandines sur le kyste ovarien1.4. Objectifs spécifiques d’application• Choisir la stratégie thérapeutique adaptée à la situation physiopathologique d'une vache présentant un kyste ovarienLe kyste ovarien constitue l’une des principales affections de la reproduction <strong>bovine</strong>. Ses conséquences négatives sur lesperformances de reproduction et l’économie de l’élevage ont fait l’objet de plusieurs quantifications (Bartlett et al., 1986 ;Borsberry et Dobson, 1989 ; Fourichon et al., 2000). Diverses appellations générales (dégénérescence kystique ovarienne,follicule kystique, COD:Cystic Ovarian Disease), de structure (kyste folliculaire, kyste folliculaire lutéinisé) ousymptomatologiques (nymphomanie, virilisme) lui ont été consacrées (Bierschwal, 1966; Kesler et Garverick, 1982).Ces 25 dernières années, cette affection a fait l'objet de nombreuses publications relatives à ses caractéristiques cliniques etsymptomatologiques (Kesler et Garverick, 1982; Hanzen, 1988; López-Diaz et Bosu, 1992 ; Farin et Estill ; 1993; Woolums etPeter 1994a ; Garverick, 1997 ; Silvia et al., 2002 ; Peter 2004; Van Holder et al., 2002), sa pathogénie (Woolums et Peter,1994a; Wiltbank et al., 2002; Silvia et al., 2002; Van Holder et al., 2002;2006) son diagnostic (Fricke, 2002) et son traitement(Ijaz et al., 1987; Nanda et al., 1989; Woolums et Peter, 1994b; Peters 2005; Yaniz et al., 2004).2. DéfinitionLe kyste ovarien traduit une évolution anormale de la croissance folliculaire. La majorité des études consacrées aux <strong>kystes</strong><strong>ovariens</strong> font référence aux définitions de Mc Nutt (1927) ou à celles plus récentes de Bierschwal (Bierschwal et al., 1975), deSeguin (1980), de Garverick (1997) ou de Peter (1997) qui définissent le kyste comme une structure lisse plus ou moinsdépressible d'un diamètre égal ou supérieur à 20 voire 25 mm, persistant pendant au moins 10 jours sur l’ovaire en présence ounon d'un corps jaune. Cependant, compte tenu des connaissances complémentaires apportées par l’échographie en ce quiconcerne le devenir du follicule en croissance et du kyste, il semble opportun de proposer une définition du kyste qui tiennecompte tout à la fois de critères physiopathologiques (diamètre, nombre, durée de persistance sur l’ovaire, coexistenceéventuelle avec un corps jaune) mais également des conditions cliniques de son diagnostic.La coexistence d’un kyste et d’un corps jaune sur l’ovaire ipsi ou contralatéral ne peut être considérée comme pathologique. Eneffet, cette situation s’observerait <strong>dans</strong> 30 à 40 % des cas selon que le diagnostic ait été posé par palpation ou après abattagede l'animal (Nakao, 1976; Al-Dahash et David, 1977). Par ailleurs, elle n'interfère pas avec la régularité des cycles et peutégalement se rencontrer lors de gestation (Ambrose et al., 2004).Qu'il soit issu de la première ou deuxième vague de croissance folliculaire, le follicule dominant persiste sur l’ovaire pendant 5 à


55. Symptomatologie et diagnostic5.1. Données généralesSelon sa nature et son degré de persistance, le kyste ovarien entraîne des modifications comportementales de l’animal. Cellesciprésentent néanmoins de grandes variations qualitatives et quantitatives (Day, 1991). Le kyste ovarien peut selon les auteurss'accompagner <strong>dans</strong> 4 à 74 % des cas d'un état d'œstrus permanent ce qui justifie son association à la nymphomanie ou auvirilisme ou au contraire <strong>dans</strong> 14 à 96 % des cas d'un état d'anœstrus (Roberts, 1955; Bierschwal, 1966; Morrow et al., 1966;Liebetrau et Oetzel, 1967; Spriggs, 1968; Bierschwal et al., 1975; Elmore et al., 1975; Nakao, 1976; Nessan et al., 1977; DeKruif et Kalis, 1977; Nakao et al., 1978; <strong>Les</strong>lie et Bosu 1983). Il est intéressant de noter que les publications plus récentes fontdavantage référence à l’anoestrus qu’à la nymphomanie comme symptôme possible du kyste ovarien.L’examen vaginal pourra <strong>dans</strong> certains cas d’oestrogénisme permettre d’identifier un état congestionné de la muqueuse vaginaleet un état plus ou moins sécrétant du col utérin. Dans 60 % des cas, le col est suffisamment ouvert pour laisser passer un doigtvoire d’un pouce <strong>dans</strong> 16 % des cas. La palpation de l’utérus peut apporter des renseignements complémentaires. Le KF peuts'accompagner d'un état œdémateux de la paroi utérine la rendant ferme à la palpation ou <strong>dans</strong> un certain nombre de cas (4%)de mucomètre (1 litre environ) (Al-Dahash et David, 1977). Il n'est cependant pas rare de palper un utérus flasque en cas d'étatchronique du KF. L'examen bactériologique du contenu utérin est en général négatif. <strong>Les</strong> ligaments pelviens peuvent êtrerelâchés.Compte tenu de leur faible degré d’exactitude, ces méthodes de diagnostic revêtent un caractère complémentaire à la palpationrectale, à l’échographie et au dosage hormonal.5.2. La palpation transrectale des ovairesA la palpation manuelle, le KF a une paroi mince. Il est fluctuant et se rompt aisément pendant la palpation. Le KFL présenteune paroi plus épaisse. Il est cependant admis qu'il n'est pas possible de faire par palpation manuelle, un diagnostic différentielentre un KF et un KFL (Farin et al., 1992; Douthwaite et Dobson, 2000). En effet, comparée à un dosage de progestérone, lapalpation manuelle identifie correctement le KF et le KFL <strong>dans</strong> respectivement selon les auteurs 50 à 75 et 16 à 25 % des cas(Booth, 1988; Sprecher et al., 1988; Mc Leod et Williams, 1991; Douthwaite et Dobson, 2000). Comparé à l'examenéchographique, la palpation identifie correctement un KF et un KFL <strong>dans</strong> respectivement 85 et 53 % des cas (Douthwaite etDobson, 2000). Le degré d'exactitude du diagnostic différentiel, entre un KF et un KFL peut être augmenté par la palpationconjointe de l'utérus en vue d'identifier la présence ou non d'une tonicité utérine. Cette évaluation de la tonicité utérine peutégalement être importante pour différencier un follicule préovulatoire d'un kyste lutéinisé qui s'accompagne le plus souvent d'unutérus flasque (Bierschwal 1966). Lors de la palpation manuelle de l'ovaire, il conviendra de préciser si la structure présente ounon une zone de démarcation avec le reste du tissu ovarien. Le cas échant, il s'agira plus vraisemblablement d'un corps jaunenormal ou cavitaire que d'un KFL ou d'un KF (Zemjanis, 1970).5.3. L’examen échographiqueL'intérêt de l'échographie réside <strong>dans</strong> le fait (1) qu'elle permet d'exclure la présence d'un corps jaune de manière plus exacteque la palpation (Hanzen et al., 2000) et donc de confirmer la possibilité d'une structure kystique, (2) qu'elle permet d'identifier laprésence de tissu lutéal au sein du kyste et (3) qu'elle permet d'identifier et de mesurer le cas échéant la présence ou non defollicules en croissance sur l'ovaire ipsi ou contralatéral.L'examen échographique démontre que le KF présente les mêmes caractéristiques échographiques que le follicule et ne peutdonc s'en différentier que par l'évaluation de son diamètre. Il se caractérise par un diamètre supérieur selon les auteurs à 17, 20voire 24 mm et une paroi dont l'épaisseur est habituellement inférieure à 2, voire 3 (Ribadu et al., 1994) ou même 5 mm (Kahn etLeidl, 1989; Farin et al., 1990). Sa cavité a un diamètre moyen de 37,6 mm et des valeurs extrêmes comprises entre 23 et 64mm (Douthwaite et Dobson, 2000). Sa configuration est variable: sphérique, ovoïde, polygonale et dépend des pressionsrelatives exercées par la juxtaposition des <strong>kystes</strong> sur l'ovaire. La forme sphérique est habituellement rencontrée lors de laprésence d'un seul kyste. <strong>Les</strong> <strong>kystes</strong> folliculaires sont anéchogènes. Comme <strong>dans</strong> le cas des follicules, une zonehyperéchogène (artéfact de transmission) peut être observée à la partie distale du kyste (Figure 1).


8par la lutéinisation.Il n’existe pas à proprement parler de méthode standard du diagnostic d’un kyste et de sa nature folliculaire ou lutéale. On peut yvoir plusieurs raisons. Il est nécessaire en pratique de concilier degré d’exactitude et moyens de diagnostic. C’est pourquoi sansdoute la majorité es auteurs n’associent-ils pas systématiquement palpation rectale, examen échographique, dosage deprogestérone et histologie. Par ailleurs, le diagnostic d’un kyste implique la mesure aussi précise de son diamètre et laconfirmation d’absence simultanée d’un corps jaune. Ce double objectif est rendu possible par l’échographie. Par ailleurs, lediagnostic différentiel entre un KFL et un KF suppose la confirmation de la présence ou de l’absence de tissu lutéal. Cet objectifpeut être davantage atteint par un dosage de progestérone que par un examen échographique. Pour autant que la présence oul’absence de corps jaune ait été confirmée, le dosage hormonal permettra de confirmer la capacité ou non de synthèse de laprogestérone tandis que l’examen échographique n’identifiera que la présence morphologique de tissu lutéal. Enfin, il n’est pasinutile de préciser que le diagnostic différentiel d’un KF et d’un KFL implique la détermination d’un seuil de progestérone.L’unanimité n’est pas non plus la règle en ce domaine compte tenu sans doute du degré de sensibilité différent des dosagesutilisés. Compte tenu des limites respectives des différentes méthodes potentielles de diagnostic des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>, nous nepouvons que recommander en pratique le recours à l’échographie pour confirmer la présence d’un kyste ovarien et le caséchéant en faire le diagnostic différentiel.6. Cinétique folliculaire, régulation hormonale et situations anovulatoires6.1. Notions de vagues, recrutement, sélection et dominanceLe développement folliculaire apparaît non pas de manière aléatoire mais sous la forme de croissances et de régressionssynchrones de plusieurs follicules appelées vagues. Chaque vague consiste en l'émergence, tous les 7 à 9 jours environ, deplusieurs follicules, de diamètre égal ou supérieur à 4 mm, parmi lesquels, au bout de quelques jours, apparaîtra un follicule ditdominant (Sirois et Fortune, 1988 ; Fortune et al., 1988). Chez la vache, le cycle comporte le plus souvent 2 voire 3 vaguesapparaissant respectivement aux jours 2 et 11 et aux jours 2, 9 et 16 du cycle, le follicule préovulatoire étant issu de la dernièrevague (Savio et al., 1988 ; Sirois et Fortune, 1988 ; Ginther et al., 1989a ; Driancourt et al., 1991 ; Lucy et al., 1992 ; Fortune1993) (Figure 1).Figure 1 : Représentation schématique des vagues de croissance folliculaire au cours du cycle sexuel chez la vacheAu cours d'une vague de croissance, on peut distinguer les étapes de recrutement, de sélection et de dominance. Le terme"recrutement" s'applique à tout follicule qui a dépassé le stade auquel habituellement la plupart des follicules deviennentatrétiques (Fortune, 1994). Il concerne donc chez les ruminants 2 à 5 follicules de taille comprise entre 3 et 6 mm (Driancourt etal., 1991). La sélection fait référence au processus par lequel parmi les nombreux follicules recrutés, seuls arriveront au stadepréovulatoire des follicules en nombre caractéristique de l'espèce ou de la race. Au cours de la phase de sélection, le folliculedominant croît de manière linéaire pendant plusieurs jours jusqu'à atteindre la taille de 9 mm environ (Sirois et Fortune, 1988 ;Ginther et al., 1989a ; Guilbault et al., 1991).La dominance est toute à la fois morphologique et fonctionnelle. Elle est qualifiée de morphologique (DM) parce qu'elle estexercée par le plus gros follicule présent sur l'un ou l'autre ovaire. Le follicule dominant a été défini comme une structurefolliculaire dont le diamètre est égal ou supérieur à 11 mm, donc est supérieur au diamètre des autres follicules au sein d’unemême vague de croissance (Ginther et al., 1989a). Il peut se définir également comme une structure folliculaire dont le diamètre


9est supérieur, de 2 mm, à celui des autres follicules (Sirois et Fortune 1990). Cette notion se complète de celle de déviationc'est-à-dire du moment d'apparition d'une différence <strong>dans</strong> la croissance du plus gros et du second plus gros follicule d'unevague. Cette déviation apparaît vers le 3 ème jour du cycle lorsque ces deux follicules ont respectivement un diamètre d’environ 8et 7 mm (Ginther et al., 1996a).La dominance est également dite fonctionnelle (DF) parce que le follicule dominant est le seul qui soit capable de provoquer larégression de follicules en croissance ou d'inhiber la croissance d'autres follicules (Sirois et Fortune ; 1990) et d'ovuler <strong>dans</strong> unenvironnement hormonal approprié (Gong et al., 1993). C'est au cours de la phase de plateau de la phase de croissance (6jours) (Ginther et al., 1989a) que le follicule perd progressivement sa dominance fonctionnelle. Il s'atrésie ou au contrairepoursuit sa croissance et ovule selon que le corps jaune présent est ou non fonctionnel. Ainsi, si une prostaglandine F2α(PGF2α ) est injectée après la fin de la période de dominance fonctionnelle, le follicule morphologiquement dominant s’atrésie etune nouvelle phase de recrutement s'initie (Kastelic et al., 1990 ; Savio et al., 1990 ; Driancourt et al., 1991). Le plus grosfollicule présent sur les ovaires n'est donc pas nécessairement d'un point de vue fonctionnel le follicule dominant. Cliniquement,la présence sur les ovaires de plus de 10 follicules de diamètre compris entre 3 et 8 mm permet d'exclure celle d'un folliculefonctionnellement dominant (Bungartz et Niemann, 1994).L'intégration des notions de recrutement, sélection et dominance à celle de vagues de croissance folliculaire permet donc derépartir les follicules d'une même vague de croissance folliculaire en 4 classes (Lucy et al., 1991) (Figure 2). La premièreconcerne les follicules recrutés : leur taille comprise entre 3 et 5 mm est inférieure à la taille minimale requise pour observer uneovulation (Matton et al., 1981). <strong>Les</strong> follicules de la classe 2 peuvent potentiellement devenir le follicule ovulatoire. Leurs cellulesde la granuleuse ne possèdent cependant pas encore de récepteurs à l'hormone LH (Ireland et Roche, 1982), ceux-ciapparaissant 8 heures environ avant le moment de la déviation (Beg et al., 2001). Leur taille est comprise entre 6 et 10 mm (9mm). Vers le 4ème jour de la vague, apparaît le follicule dominant (classe 3). Sa taille est comprise entre 10 et 15 mm. Sagranuleuse possède des récepteurs à l'hormone LH (Ireland et Roche, 1982) : il est virtuellement capable d'ovuler. Sa présences'accompagne au cours des jours suivants d'une diminution du nombre des follicules de la classe 2. Progressivement sedéveloppe le follicule préovulatoire de la classe 4 de taille supérieure à 15 mm qui persistera sur l'ovaire pendant 5 à 7 joursavant d'ovuler ou de s'atrésier.Figure 2 : Classification en fonction de leurs caractéristiques des follicules au sein d'une vague de croissancefolliculaire chez la vache6.2. Régulation hormonale de la croissance folliculaire<strong>Les</strong> premiers stades dits préantraux du développement folliculaire sont contrôlés indirectement via l'Insulin Growth Factor 1(IGF-1) ou l'insuline, par l'hormone de croissance (Cushman et al., 2001). Quel que soit le statut physiologique de l'animal(cycle, post-partum, gestation, puberté), chaque vague de croissance folliculaire est précédée 2 à 4 jours plus tôt d'une


13Figure 5 : Mécanisme hormonal de la croissance folliculaire au cours du postpartum chez la vacheLa parturition (1) est précédée d'une augmentation d'oestrogènes (2) dont le retour à une concentration basale rapidement après(3) permet une reprise de la pulsatilité de la FSH (8). On observe au cours des premières semaines du post-partum une reprisede la croissance folliculaire sous forme de vagues qui apparaissent en nombre variable (4,5,6,7) et qui chacune sont précédéesd'un pic de FSH (8,9,10,11). On observera que tant chez la vache laitière qu'allaitante, le diamètre du follicule dominant (12)augmente progressivement. Il en résulte une augmentation croissante de la synthèse d'oestradiol (13) puis de LH (14).Cependant, cette synthèse est en quantité insuffisante que pour stimuler une synthèse préovulatoire de la LH (15). Son effetfeedback négatif exercé par cette faible concentration en oestradiol sur la libération de la LH. Par ailleurs, cet effet se trouverenforcé par la présence d'une balance énergétique (BE) négative et selon les cas d'une succion de la mère par le veau, ceseffets diminuant avec le temps au cours du post-partum (16,17,18,19). Il en résulte que progressivement l'effet feedback négatifde l'oestradiol diminue et qu'à un moment donné, la synthèse d'oestradiol devient suffisante pour entraîner une libérationpréovulatoire de LH (15) et donc l'ovulation (20).7. Etio-pathogénieComprendre l’étio-pathogénie du kyste ovarien implique de prendre en considération les altérations hormonales du complexehypothalamo-hypophysaire et le dysfonctionnement de la paroi folliculaire mais également divers facteurs responsables propresà l'animal (âge, production laitière, génétique, pathologies du post-partum…) et à son environnement (nutrition, saison,stress…), ces facteurs étant susceptibles d'agir en amont du complexe hypothalamo-hypophysaire et/ou en aval de ce complexec'est-à-dire directement au niveau ovarien (Figure 6).


15L’apparition d’un kyste semble bien liée à une altération du mécanisme de retro-contrôle positif de l’oestradiol secrété par lefollicule en croissance au niveau des divers noyaux de l’hypothalamus antérieur (centre cyclique) assurant la libération de laGnRH, hormone responsable du pic préovulatoire de la LH (Figure 7). L'oestradiol agit via des récepteurs hypothalamiquesspécifiques dont la régulation implique leur exposition préalable à une concentration optimale de progestérone (Blache et al.,1994 ; Noble et al., 2000 ; Gümen et Wiltbank 2002 ; Gümen et Wiltbank 2005b). Diverses observations donnent à penser que laprésence d'une concentration suprabasale c'est-à-dire comprise entre 0,5 et 2 ng de progestérone par ml, serait de nature àperturber la régulation des récepteurs hypothalamiques à l'oestradiol. De telles concentrations artificiellement maintenues parvoie exogène (Lee et al., 1988 ; Sirois et Fortune 1990 ; Savio et al., 1993 ; Mc Dowell et al., 1998 ; Noble et al., 2000 ; Silvia etal., 2002) ou observées lors de diagnostic de <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> (Carroll et al., 1990 ; Yoshioka et al., 1996 ; Hatler et al., 2003 ;Todoroki et al., 2004) ou après induction d'une lutéolyse (Robinson et al., 2006) entravent l'apparition régulière de vagues decroissance folliculaire. Précisons cependant que lors de KF, une concentration basale de progestérone n’est pas systématiquepuisque respectivement, 28%, 66 % et 6 % des vaches présentant un KF avait une concentration en progestérone dite faiblec'est-à-dire inférieure à 0,1 ng, intermédiaire c'est-à-dire comprise entre 0,1 et 1 ng/ml et élevée c'est-à-dire comprise entre 1 et2 ng/ml (Todoroki et al., 2001). Une concentration suprabasale de progestérone est de nature à maintenir une libération pulsatileaccrue et une concentration plus élevée en LH responsable d'une croissance excessive et de la persistance du folliculedominant (Savio et al., 1993 ; Stock et Fortune 1993). Celui-ci continue de synthétiser de l’oestradiol et de l’inhibine quiempêchent une libération de FSH et donc l’émergence d’une nouvelle vague de croissance folliculaire. Par ailleurs, la présenced’une concentration suprabasale de progestérone empêche le retro-contrôle positif de l’oestradiol sur la la libération optimalepréovulatoire de LH (Todoroki et Kaneko 2006).Ces observations justifient le recours aux progestagènes pour traiter le kyste ovarien et assurer un turnover folliculaire optimal(Ozturk et al., 1998 ; Gümen et Wiltbank. 2005a). La mise en place d’une spirale s'accompagne d'une augmentation de laprogestérone. Au bout de trois jours de traitement, la diminution de la concentration de l'oestradiol s'accompagne d'unelibération de FSH et de l'émergence d'une nouvelle vague de croissance folliculaire suivie au bout d'une semaine d'une autrevague de croissance. Ces effets ne sont cependant observés que si le kyste présent synthétise de l'oestradiol (Todoroki et al.,2001).En pratique, il convient de distinguer l'anoestrus résultant de l'absence d'ovulation d'un follicule dont par ailleurs la croissanceest relativement complète voire excessive de l'anoestrus résultant d'une insuffisance de développement folliculaire tel que celuidont s'accompagne une période de balance énergétique négative. A la différence d'une vache kystique, la vache en anoestrusfonctionnel ou en anoestrus pathologique fonctionnel si la situation se prolonge au-delà du 50 e , voire 60 e jour, du post-partum, a(1) un score corporel le plus souvent inférieur à 3, (2) de faibles concentrations en IGF-I, en LH et en oestradiol, (3) le plussouvent un seul follicule de diamètre supérieur à 18 mm et (4) plusieurs follicules de diamètre inférieur à 8 mm (Beam et Butler1998). Cet état se manifeste plus souvent avant qu'après la période d'attente. A l'inverse, une vache kystique aura un meilleurscore corporel, une folliculogenèse plus importante, une concentration basale en LH plus élevée et un intervalle entre vaguesfolliculaires plus long (Bartolome et al., 2005).Figure 7 : Pathogénie hormonale du kyste ovarien


16En présence d'une vague de croissance folliculaire (1) et d'une concentration faible en progestérone, l'inhibition du centretonique est insuffisante (2). La LH présente ainsi des pics de haute fréquence et de large amplitude qui vont stimuler lacroissance du follicule sélectionné (3). Ce dernier va donc grandir et synthétiser de plus en plus d'oestradiol et d'inhibine (4) ;Par ailleurs une concentration insuffisante en progestérone (5) va compromettre l'action positive de l'oestradiol sur la libérationcyclique de la LH. L'ovulation risque d'être empêchée (6). L'oestradiol et l'inhibine synthétisées par le follicule dont la croissancea été stimulée par la libération tonique de la LH contribuent par effet feedback négatif à empêcher une libération optimale deFSH et l'apparition d'une seconde vague de croissance folliculaire (8). De la stimulation de la croissance du follicule de lapremière vague et de l'absence résultent l'apparition d'un kyste (9).7.2. Dysfonctionnement de la paroi folliculaire<strong>Les</strong> études relatives aux récepteurs LH et FSH des cellules de la granuleuse font état d'une diminution (Kawate et al., 1990) ounon (Odore et al., 1999) voire d'une augmentation (Calder et al., 2001) de leur nombre. De même, n'y a-t-il pas unanimité en cequi concerne le rôle potentiel des récepteurs à l'oestradiol (Odore et al., 1999 ; Calder et al., 2001) dont deux types (ERalpha etER beta) ont été identifiés sur les cellules de la granuleuse des follicules antraux (Rosenfel et al., 1999).Assez curieusement, les études relatives aux modifications moléculaires et cellulaires de la paroi du follicule avant l’ovulationsont relativement peu nombreuses. L’absence d’ovulation pourrait s’expliquer par une production anormale de facteurs decroissance par les cellules de la granuleuse ou d’une synthèse anormale de protéines de la matrice extracellulaire, lesmétalloprotéinases de la matrice cellulaire telles la vitronectine et la fibronectine dont la synthèse semble dépendante de la tailledu follicule (Perrone et al., 1995 ; Peter et al., 1995). Une étude histologique a démontré que les follicules kystiques ont unevascularisation plus importante de leur thèque interne que les follicules normaux. Ce développement serait à l'origine del'accumulation progressive de liquides au sein de la cavité (Isobe et al., 2005). Démonstration en a été faite chez la lapine(López-Béjar et al., 1998).<strong>Les</strong> études relatives à l’altération du mécanisme d’expression des gènes codant pour l’hormone LH et les hormonesstéroïdiennes devraient être poursuivies tout comme celles relatives au mécanisme de l’apoptose (Peter 2004). En effet, les<strong>kystes</strong> "jeunes" témoignent d'une augmentation de l'apoptose et une diminution de la prolifération cellulaire (Homburg etAmsterdam 1998 ; Odore et al., 1999 ; Isobe et Yoshimura 2000a ; 2000b ; Peter et Dhanasekaran 2003). Une des difficultés deces études réside <strong>dans</strong> l’élaboration d’un modèle reproductible assez proche des conditions d’apparition d’un kyste (Peter 2004).7.3. Facteurs propres à l’animal7.3.1. Le numéro de lactationL'impact du numéro de lactation sur la fréquence des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> est controversé. Une majorité des auteurs observent uneaugmentation de la fréquence avec le numéro de lactation (Whitmore et al., 1974 ; Erb et Martin 1980 ; Kirk et al., 1982 ; Dohooet al., 1984 ; Hackett et Batra 1985 ; Saloniemi et al., 1986 ; Lubbers 1998 ; Lopez-Gatius et al., 2002). D'autres observent unefréquence plus élevée chez les primipares que chez les multipares (Cartmill et al., 2001; Moreira et al., 2001; Gümen et al.,2003).7.3.2. Le niveau de production laitièreL'impact du niveau de production laitière est diversement reconnu. L'augmentation de la production laitière s'accompagne pourla majorité des auteurs d'une augmentation du risque de <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> (Casida et Chapman 1951 ; Rajala et Gröhn 1998 ;Fleischer et al., 2001 ; Lopez-Gatius et al., 2002). La fréquence des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> augmenterait de 1,5 % par 500 kgd'augmentation de la production laitière (Hooijer et al., 2001). <strong>Les</strong> vaches présentant des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> auraient uneproduction laitière en 305 jours supérieure de 422 à 438 kgs à celle des vaches normales (Johnson et al., 1966 ; Bartlett et al.,1986). La régression spontanée des <strong>kystes</strong> entre le 25-30 ème jour et le 60 ème jour du postpartum serait par ailleurs moinsfréquente chez les vaches hautes productrices. Ainsi s’observe-telle <strong>dans</strong> 80 % des cas chez les primipares et <strong>dans</strong> 30 % descas chez les multipares (Lopez-Gatius et al., 2002). A contrario, l'incidence des <strong>kystes</strong> serait indépendante du niveau deproduction laitière (Wiltbank et al., 1953 ; Nanda et al., 1989). En effet, malgré l’augmentation annuelle moyenne de 240 kg duniveau de production laitière (7.800 à 10.200 kg) observée sur une période de 10 ans à partir de 12.711 lactations, la fréquencemoyenne des <strong>kystes</strong> est restée constante (7 %) variant de 6 % à 8,1 % (Lopez-Gatius 2003).Une production laitière élevée est-elle la cause ou la conséquence de la pathologie kystique ? Il serait extrêmement intéressantde savoir si la production laitière est plus élevée avant ou après l'apparition du follicule kystique. De même, il serait intéressantde préciser les interactions entre la balance énergétique négative, le niveau de production laitière et le risque d'apparition d'unkyste ovarien, les données de la littérature étant à ce jour conflictuelles (Van Holder et al., 2006).7.3.3. La génétiqueDiverses études ont évalué l’héritabilité des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> chez la vache (Dohoo et al., 1984 ; Lin et al., 1989 ; Hooijer et al.,2001). Celle-ci serait comprise entre 0,07 et 0,13. Deux enquêtes épidémiologiques ont conclu à l'apparition de <strong>kystes</strong> chez 26,8


17et 44 % des filles de vaches ayant présenté des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> (Casida et Chapman 1951 ; Kirk et al., 1982). Pour certainsauteurs, la nature héréditaire possible du kyste ovarien se trouve confortée par le fait que sa fréquence est apparuesignificativement plus élevée avec certains taureaux (Casida et Chapman 1951 ; Henricson 1957 ; Menge et al., 1962 ; Bane1964 ; Kirk et al., 1982). Aucun avis définitif ne peut être à l’heure actuelle avancé. Pour certains auteurs, la faible héritabilité dukyste ovarien et l’effet plus déterminant de l’environnement <strong>dans</strong> l'expression du ou des gènes impliqués excluent la possibilitéde prise en compte de cette pathologie <strong>dans</strong> le cadre d’un programme de sélection (Casida et Chapman 1951 ; Wiltbank etal.,1953 ; Cole et al., 1986).7.3.4. Le postpartumLe post-partum constitue un moment préférentiel d'apparition d'une pathologie kystique. En effet, 65 à 76 % des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>apparaissent entre le 15 e et le 90 e jour suivant le vêlage (Wiltbank et al., 1953 ; Whitmore et al., 1974 ; Whitmore et al., 1979 ;Erb et White 1981 ; Kirk et al., 1982). Plusieurs auteurs ont observé que la probabilité de diagnostiquer un KFL serait plusélevée après qu'avant le 35 ème ou le 60 ème jour du post-partum (Chavatte et al., 1993 ; <strong>Les</strong>lie et Bosu 1983 ; Dinsmore etal.,1989).Récemment, Sakaguchi et al., (2006) observent au travers d'un suivi échographique trihebdomadaire de l'activité ovarienne de21 vaches que 80 % des <strong>kystes</strong> folliculaires ou follicules kystiques identifiés chez 15 vaches apparaissent avant la premièreovulation. Sans doute faut-il y voir l’effet indirect de diverses affections ou facteurs nutritionnels dont la fréquence et l’importancepathogénique est plus importante au cours de cette période. En effet, 50 à 60 % des vaches qui présentent des <strong>kystes</strong> ontégalement manifesté l’un ou l’autre problème entre le vêlage et le moment du diagnostic (Francos et Mayer 1988 ; Bendixen etal., 1989).La fréquence des <strong>kystes</strong> dépend également de la fréquence avec laquelle ont été examinés les animaux après le vêlage. Elleaugmente avec la fréquence des examens (Erb et White 1981) et diminue avec le délai du premier examen après le vêlage(Whitmore et al., 1979).7.3.5. <strong>Les</strong> pathologies puerpérales<strong>Les</strong> animaux ayant présenté des pathologies puerpérales telles une rétention placentaire, une métrite ou une boiterie sont plusque les autres, susceptibles de présenter des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>.L’hypothèse d’un effet inhibiteur sur la libération de l’hormone LH (Peter et al., 1989) dû à l'effet du cortisol et desprostaglandines libérées en plus grande quantité en cas d’infection utérine a été avancée (Bosu et Peter 1987). On a par la suitedémontré que l’injection d’ACTH (hormone médiatrice du stress) ou d’endotoxine <strong>dans</strong> la cavité utérine s’accompagnait d’uneaugmentation du risque de follicule kystique (Liptrap et Mac Nally 1976 ; Refsal et al., 1987 ; Peter et al., 1989 ; Suzuki et al.,2001). L’injection d’ACTH modifie la libération de la LH (Phogat et al., 1999 ; Ribadu et al., 1999 ; Ribadu et al., 2000). <strong>Les</strong> effetsde ces endotoxines d’origine bactérienne (Arcanobacter pyogenes, E.coli) apparaissent éminemment variables selon lesindividus. L'administration d'endotoxine à des génisses ou la présence chez la vache d'une endométrite aigüe peut aussiretarder l’apparition du moment de l’ovulation (Suzuki et al., 2001) du fait de l'augmentation de la concentration en cortisol ou del’augmentation des métabolites de la PGF, de la prostacycline et du thromboxane A2 (Peter et al., 1990 ; Mateus et al., 2003).<strong>Les</strong> effets hypophysaires de l’endotoxine doivent cependant être pris avec précaution puisque l’endotoxine plasmatique est plusfréquemment détectée au cours des 12 premiers jours du postpartum qu’après le 20ème jour, que sa concentration présente degrandes variations individuelles et dépend du degré d’endométrite (Peter et al., 1990 ; Mateus et al., 2003). La démonstrationrécente que l’herpesvirus-4, dont la présence a été associée à une endométrite (Monge et al., 2006), puisse induire uneliberation endométriale de prostaglandines constitue une piste d’investigation complémentaire intéressante (Donofrio et al.,2007).Une étude a démontré que la manifestation d’une boiterie par une vache au cours des 30 premiers jours du post-partummultipliait par 2,6 le risque d’apparition d’un kyste ovarien (Melendez et al., 2003). Cette relation s’explique par diversmécanismes. Le premier fait référence aux modifications physiologiques, nutritionnelles et métaboliques propres à la périodedite de transition au cours de laquelle le rumen doit s’adapter à des rations souvent riches en hydrates de carbone trèsfermentescibles et pauvres en éléments fibreux. Ce type de rations augmente le risque d’acidose du rumen, conditionprédisposante à une réduction de la qualité de la sole et à l’apparition à ce niveau d’hémorragies et donc de boiteries. L’acidoseprédispose également à la libération par les bactéries Gram– du rumen d’endotoxines impliquées tout à la fois <strong>dans</strong> lapathogénie de l’inflammation du pied et <strong>dans</strong> la croissance folliculaire compte tenu de leur effet inhibiteur sur la libération del’hormone LH. Le second mécanisme est associé à la douleur causée par la boiterie. L’hyperalgésie et l’état catabolique dontelle s’accompagne entraînent la libération massive de catécholamines, de glucocorticoïdes et de progestérone par lessurrénales. Ces modifications hormonales contribueraient à retarder voire à inhiber la libération normale de l’hormone LH induitepar la GnRH et à modifier une reprise normale de la croissance folliculaire au cours du post-partum (Dobson et Smith 2000). Letroisième mécanisme fait référence au fait que les vaches présentant des boiteries passent moins de temps à s’alimenter. Il enrésulte une balance énergétique négative plus prononcée et plus prolongée, facteur supplémentaire qui contribue à induire unkyste ovarien, une perte de poids s’accompagnant d’une réduction de la libération de l’hormone LH et de l’IGF1.


187.4. Facteurs d’environnement7.4.1. L'alimentation<strong>Les</strong> <strong>kystes</strong> apparaissent préférentiellement pendant la phase d'augmentation de la production laitière. qui s'accompagne d'undéficit énergétique et d'une mobilisation importante des réserves graisseuses de l’animal. La relation négative existante entre lanote d'état corporel et le risque d'apparition d'un kyste est connue tant chez les primipares que les pluripares (Cartmill et al.,2001 ; Gümen et al., 2003, Laporte et al., 1994). Il serait intéressant d’envisager de manière plus systématique l’effet d’unchangement de la note d’état corporel plutôt que sa valeur absolue sur le risque d’apparition du kyste ovarien (López-Gatius etal., 2003). Ainsi a-t-il été démontré qu’un changement positif de la balance énergétique avant le part était positivement corréléavec l’incidence des <strong>kystes</strong> au cours du postpartum. L’augmentation d’une unité du score corporel (échelle de 1 à 5) entre le60 ème jour avant le part et le part augmente de 4,3 le risque d’apparition d’un kyste au cours du postpartum. Par contre lesvaleurs absolues relevées avant le vêlage, au moment du vêlage et au cours du postpartum sont sans relation avec cettefréquence (López-Gatius et al., 2002). <strong>Les</strong> facteurs régulateurs de la balance énergétique au cours des premières semaines dupostpartum sont multiples et tout à la fois de nature métabolique et hormonale (Ingvartsen et Andersen 2000 ; Schneider 2004).Leur rôle respectif et leurs mécanismes d’effets sur l’axe hypthalamo-hypophyso-ovarien sont loin d’avoir été élucidés. L’und’entre eux, la leptine suscite de plus en plus l’intérêt des chercheurs (Spicer , 2001 ; Smith et al., 2001 ; Williams et al., 2002 ;Kershaw et Flier 2004 ; Chilliard et al. 2005 ; Zieba et al., 2005 ; Liefers et al., 2005).La nutrition peut également exercer un effet de manière plus spécifique. Ainsi, la distribution de fourrages connus pour leurteneur plus élevée en phyto-oestrogènes peut <strong>dans</strong> certaines circonstances s’accompagner d’une augmentation de la fréquencedes <strong>kystes</strong> (Barga 1987 ; Bayon 1983 ; Findlay et al., 1973 ; Rodgers et al., 1980). Une alimentation carencée en beta-carotènea également été reconnue comme facteur prédisposant de l’apparition de <strong>kystes</strong> (Kesler et Garverick 1982).7.4.2. La saison<strong>Les</strong> effets de la saison sont contradictoires. Pour les uns, les <strong>kystes</strong> seraient plus fréquents en décembre, janvier et février(Garm 1949 ; Roberts 1955 ; Morrow et al., 1966) qu'en été et en automne (Seguin 1980). Pour d'autres, la fréquence des <strong>kystes</strong>serait plus élevée au printemps, en automne ou en hiver (Bane 1964 ; Seguin et al., 1976 ; Roine et Saloniemi 1978 ; Dohoo etal., 1984 ; Stevenson et Call 1988 ; Nanda et al.,1989 ; Scholl et al., 1990 ; Mantysaari et al.,1993). D’autres enfin n’observentaucune variation de la fréquence selon la saison (Erb et Martin 1980 ; Hackett et Batra 1985). Lopez-Gatius note une fréquencede <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> nettement plus élevée durant les mois de mai à septembre (12,3 %) que d'octobre à avril (2 %) (Lopez-Gatius 2003).7.4.3. Le stressLe stress peut chez la vache laitière se définir par tout changement de l’environnement qui peut l’empêcher d’exprimer sonpotentiel génétique de production laitière (Dobson et al., 2001). Ses effets sur l’axe hypothalamo-hypophysaire ont fait l’objet derevues récentes (Phogat et al., 1997 ; Dobson and Smith 2000). Il a été démontré que des situations chroniques de stress (tel letransport) ou l’administration chronique d’ACTH pouvaient modifier la libération pulsatile de la LH, en retarder la libération etdiminuer la synthèse d’oestradiol et donc indirectement la manifestation de l’oestrus (Kawate et al., 1996 ; Phogat et al., 1999 ;Dobson et al., 2000). Il est cependant vrai qu’aucune étude n’a à notre connaisance démontrer l’impact possible du stress surl’apparition d’un kyste ovarien.D'autres hypothèses ont également été avancées. Il est possible que les facteurs de stress entraînant la la libération de l’ACTHet du cortisol, exercent un effet inhibiteur sur la libération de la LH. La fonction surrénalienne a été comparée chez des vachesnormales et kystiques. Aucune différence de concentrations en cortisol ou progestérone n'a cependant été observée (Silvia etal., 2005).7.5. ConclusionsAttendu la multiplicité des facteurs individuels ou environnementaux impliqués directement ou indirectement <strong>dans</strong> l’apparition dukyste ovarien chez la vache, force est de reconnaître qu’en pratique un diagnostic étiologique ne sera que difficilement posé. Lechoix d’une stratégie thérapeutique efficace n’en sera que plus difficile. Il est cependant possible de considérer le kyste ovariencomme un signe révélateur d’un dysfonctionnement hormonal imputable à un déséquilibre entre les besoins requis parl’augmentation de la production laitière au cours des premières semaines du postpartum et la capacité de l’animal à y faire face.L’identification plus précise de l’impact et du mécanisme d’effet des pathologies puerpérales sur le risque d’apparition des <strong>kystes</strong><strong>ovariens</strong> mériterait d’être précisé. Néanmoins, les informations présentées sont de nature à convaincre le praticien à, une fois laprévalence des <strong>kystes</strong> établies au niveau du troupeau, limiter autant que faire se peut la fréquence de ces pathologies et àoptimiser autant que possible les apports alimentaires durant la période de transition.


198. Traitements du kyste ovarienLa décision de traiter le kyste folliculaire (KF) ou le kyste folliculaire lutéinisé (KFL) implique de tenir compte de plusieursfacteurs. L'efficacité du traitement dépend de la précocité du diagnostic. Cela justifie le recours à une politique d'examen régulierdes animaux infertiles ou qui ne manifestent pas des chaleurs au cours des 50 à 60 jours suivant le vêlage. Au cours des deuxpremiers mois du post-partum, un pourcentage non négligeable (38 à 80 %) de <strong>kystes</strong> régressent spontanément (Wiltbank et al.1953, Morrow et al. 1966, Whitmore et al. 1974, Kesler et Garverick 1982, Garverick 1997, Lopez-Gatius et al. 2002a). Lafréquence des guérisons spontanées des <strong>kystes</strong> est plus élevée chez les primipares (80%) que chez les multipares (30%) etinversement proportionnelle au niveau de production laitière des vaches (Lopez-Gatius et al. 2002a). La guérison spontanée des<strong>kystes</strong> est plus tardive chez les vaches hautes productrices (60 jours après le vêlage) que chez les faibles productrices (40 joursaprès le vêlage) (Whitmore et al. 1974). Elle est par ailleurs d'autant plus fréquente que l'intervalle par rapport au vêlage estcourt. Le choix d'une stratégie thérapeutique peut également dépendre des critères de diagnostic du kyste (folliculaire oulutéinisé) ou de leur degré d'exactitude. En cette matière, il semble indispensable de recourir à l'échographie, voire au dosagede la progestérone plutôt qu'à la palpation manuelle.L'évaluation de l'efficacité thérapeutique devrait prendre en compte le pourcentage d'oestrus ou de corps jaunes diagnostiquésau cours du mois suivant le traitement, du pourcentage de gestation obtenu après insémination de l'animal au cours de cettepériode ou encore de l'intervalle moyen entre le traitement et la gestation (Whitmore et al., 1979). En ce domaine, force est dereconnaître la difficulté de réaliser des comparaisons compte tenu de la diversité des situations expérimentales inhérentes auxanimaux, aux critères de diagnostic et d'évaluation thérapeutiques, aux protocoles et à l'absence le plus souvent d'animauxtémoins. <strong>Les</strong> articles précédents ont été consacrés aux symptômes, au diagnostic (Hanzen et al., <strong>2008</strong>a) et à l’étiopathogénie(Hanzen et al., <strong>2008</strong>b) des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>. Le présent article se propose de présenter et de justifier les divers traitementspotentiels du kyste ovarien.8.1. Mesures préventivesL'optimisation de la ration alimentaire au cours du tarissement et du post-partum et les mesures visant à réduire la fréquencedes affections du post-partum constituent des stratégies préventives dont on ne peut ignorer l'importance. De mêmel'identification et la mise à l'écart de la reproduction, des taureaux dont la descendance manifesterait une fréquenceanormalement élevée de <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> serait également une mesure appropriée (Hooijer et al., 2001).Puisque la fertilité des animaux dépend du nombre de chaleurs présentées avant la première insémination, plusieurs auteurs ontrecommandé d'induire aussi rapidement que possible une activité ovarienne par l'injection d'une gonadolibérine 10 à 15 joursaprès le vêlage. Un tel schéma thérapeutique aurait notamment pour effet de réduire de 10 % (Britt et al. 1977, Zaied et al.1980) la fréquence des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>. Richardson (1983) n'a cependant pas observé de différence significative entre lesanimaux témoins et les animaux traités. Il recommande d'associer à cette injection de gonadolibérine celle de prostaglandinesF2 alpha, 10 à 15 jours plus tard pour réduire le risque de métrites.Compte tenu de leur implication <strong>dans</strong> la pathogénie du kyste ovarien (Lopez-Gatius et al. 2002), on ne peut que recommanderd’adapter les apports alimentaires aux besoins de production de l’animal. L’évaluation régulière de la note d’état corporelpermettant en ce domaine de vérifier l’évolution et la durée de la balance énergétique négative.8.2. Traitement curatif de nature non hormonaleL'éclatement manuel du kyste ou sa ponction par voie vaginale ou par la fosse ischioanale ont été initialement proposés (Casidaet al. 1944, Cunkelman 1948, Roberts 1955, Trainin 1964). Ces interventions pouvant entraîner des lésions ovariennes et/oupériovariennes susceptibles d'être responsables de stérilité, elles ont été progressivement abandonnées au profit desthérapeutiques hormonales.Néanmoins, cette pratique a récemment fait l’objet d’une évaluation clinique comparée (Lopez-Gatius communicationpersonnelle). Le kyste de trois groupes de vaches a été traité par éclatement manuel. Aucun traitement manuel n’a été réaliséchez ls animaux témoins. <strong>Les</strong> autres groupes ont été simultanément traités au moyen respectivement d’une PGF2alpha et d’uneGnRH. Le pourcentage de retour en chaleurs <strong>dans</strong> les 14 jours suivant l’injection de la PGF2alpha a été significativementsupérieur <strong>dans</strong> le groupe des vaches au moyen d’une PGF2alpha (39%, 50/128) que <strong>dans</strong> le groupe témoin (25%, 32/128) outraité au moyen de la GnRH (24%, 32/132). Une autre étude (Lopez-Gatius, communication personnelle) conduite sur 10.634lactations n’a cependant pas observé de differences significatives du taux de gestation entre les vaches présentant des <strong>kystes</strong><strong>ovariens</strong>, traitées par rupture manuelle du kyste et injection d’une PGF2alpha (31%, 271/874) et les vaches témoins non traitéesau moyen de la PGF2alpha (30%, 10.515/34.589). Un oestrus a été observé 6,8 jours en moyenne (1-14 jours) chez 36 % desvaches atteintes de <strong>kystes</strong> ainsi traitées par éclatement manuel du kyste. Chez les vaches non détectées en chaleurs, un corpsjaune de taille comparable à celui d’une vache cyclée, un corps jaune ou une structure folliculaire de diamètre inférieur à 15 mmet un kyste ont été diagnostiqués <strong>dans</strong> respectivement 52 %, 39 % et 9 % des cas.Le risque de lésions ovariennes ou de la bourse ovarique existant lors d’éclatement manuel du kyste (Yániz et al. 2002), uneméthode alternative mériterait d'être davantage investiguée. Elle consiste à ponctionner le kyste manuellement par voietransvaginale sous contrôle échographique (Cairoli et al. 2002) ou non (Reichenbach et al. 1994, Cruz et al. 2004). Une aiguillede 16G reliée à un tuyau connecté à une seringue est introduite manuellement <strong>dans</strong> le vagin tandis que l'ovaire est amené par


20voie transrectale contre la paroi vaginale. Une fois le kyste percé par l'aiguille, un aide en aspire le contenu au moyen de laseringue. Appliquée sur 5 vaches traitées au moyen de 200 mcg de GnRH, la méthode a permis d'obtenir un premier oestrus etune gestation chez chacune d'entre elles après respectivement 34 et 55 jours en moyenne après la ponction (Cruz et al. 2004).Sans doute cette méthode pourrait-elle contribuer à soustraire l'animal aux oestrogènes éventuellement synthétisés par le kyste(Nanda et al. 1991). Elle serait également de nature à réduire le risque de lésions ovariennes et d'adhérences (Viana et al.2003). Elle s'avère également moins coûteuse que la ponction écho guidée (Cruz et al. 2004).8.3. Traitement curatif de nature hormonaleL'objectif prioritaire d'un traitement hormonal consistera davantage à stimuler une nouvelle croissance folliculaire et l'expulsiond'un ovocyte mature que de provoquer l'éclatement du kyste présent. Cet objectif se trouve justifié par le fait que la présenced'un kyste ne réduit en rien la capacité de maturation et de fécondation des ovocytes présents <strong>dans</strong> les follicules coexistantsavec le kyste (Takagi et al. 1998). Ce développement folliculaire implique en cas de KF d'induire une phase d'imprégnationprogestéronique préalable puis ou d’y soustraire l’animal. L'imprégnation progestéronique recherchée peut être endogène si laprogestérone est synthétisée par le KF suite à l’injection d’hCG ou de GnRH ou exogène si l'animal est traité par desprogestagènes (implant ou spirale vaginale). L’effet lutéolytique sera obtenu par l’injection d’une PGF2alpha.8.3.1. Hormones à effet ovulatoire et lutéotropeL'injection par voie intramusculaire ou intraveineuse de préparations antéhypophysaires (Casida et al. 1944), de Pregnant Urine(PU) mais le plus souvent d'hCG (human Chorionic Gonadotropin: 2500 à 10.000 UI (hCG) ou de GnRH (100 mcg degonadoréline ou 10 mcg de buséréline) a été recommandée par divers auteurs pour induire (Bierschwal 1966, Elmore et al.1975, Bierschwal et al. 1975, Garverick et al. 1976, Nakao et al. 1978, Nakao et al. 1979, Alanko et al. 1980, Stolla et al. 1980,Kesler et al. 1981, Brown et al. 1982, Dailey et al. 1983, Koppinen et al. 1984a, 1984b, Jou et al. 1999) voire augmenter(Bierschwal et al. 1975, Cantley et al. 1975, Seguin et al. 1976, Nakao et al. 1979) la synthèse de progestérone par le kysteovarien ou induire l'ovulation du follicule kystique (Berchtold et al. 1980). De même, l'injection de GnRH est-elle également denature à induire l'ovulation du follicule dominant présent avec le kyste (Cantley et al. 1975).L'injection de la GnRH ou de ses analogues à des vaches présentant un kyste ovarien induit <strong>dans</strong> les deux heures et pour unedurée de 6 heures une libération de l'hormone LH (Kittok et al. 1973, Cantley et al. 1975, Seguin et al. 1976, Kesler et al. 1978,Chenault et al; 1980, Dobson et Alam 1987, Jou et al. 1999) dont l'amplitude dépend de la dose injectée (Seguin et al. 1976) etselon certains auteurs, des concentrations en œstradiol (Zolman et al. 1974, Kesler et al. 1977). Semblable augmentation de laFSH n'est pas observée après l'injection de 100 µg de GnRH (Braun et al. 1988, Jou et al. 1999). La progestéronémie augmentechez 72 à 92 % des animaux traités (Kesler et Garverick 1982, Hooijer et al. 1999, Gümen et al. 2003) <strong>dans</strong> les 7 à 20 jourssuivant l'injection de GnRH (Kittok et al. 1973, Seguin et al. 1976, Hernandez-Ledezma et al. 1982, Kesler et al. 1981). Cettelutéinisation responsable <strong>dans</strong> un deuxième temps d’une réduction de la libération tonique basale pulsatile de la LH et d’uneatrésie folliculaire, est indispensable pour restaurer la sensibilité de l'hypothalamus à l'effet feed-back positif de l'oestradiolsecrété par les nouveaux follicules en croissance sous l'effet de la FSH dont la libération a été induite par l'injection de GnRH. Laconcentration en oestrogènes diminue, parfois brutalement en 24 heures suite à l’atrésie des follicules (Cantley et al. 1975;Kesler et al.1978).La palpation rectale et/ou l'examen échographique permet d'identifier <strong>dans</strong> les 5 à 15 jours suivant le traitement uneaugmentation de la consistance du follicule imputable à sa lutéinisation (Kesler et al. 1981, Brown et al. 1982) et une nouvellecroissance folliculaire qui apparaît en général sur l'ovaire contralatéral (Berchtold et al. 1980). L'injection d'une GnRH lors de<strong>kystes</strong> folliculaires se traduit par une régression du kyste <strong>dans</strong> 49 % des cas. Cette régression est systématiquementprogressive tandis qu'elle peut apparaître de manière brutale chez des animaux non traités (Jou et al. 1999). La palpation d'uncorps jaune 7 jours après le traitement du kyste au moyen de GnRH résulterait de l'ovulation d'un nouveau follicule (Bierschwal1966, Ambrose et al. 2004). Il semble donc bien que l'injection d'une GnRH n'induit que rarement l'ovulation du follicule kystique(Fricke et Wiltbank 1999, Wiltbank et al. 2002, Ambrose et al. 2004).Comparé à des animaux non traités, l’injection de GnRH induit <strong>dans</strong> les 20 jours suivant l’apparition beacoup plys frquence d’unoestrus (72 vs 16 %) (Cantley et al. 1975).Selon les auteurs des doses de GnRH comprises entre 50 et 500 µg (100 µg le plus souvent, cette dose permettant d'obtenirune concentration minimale nécessaire en LH de 5,86 ng/ml : Monnoyer et al. 2004) se traduiraient par un taux de gestation enpremière insémination compris entre 49 et 65 %, un pourcentage de gestation total de 70 à 100 % et un délai moyen d'obtentiond'une gestation de 34 à 87 jours (Kittok et al. 1973, Bierschwal et al. 1975, Elmore et al. 1975, Garverick et al. 1976, Seguin etal. 1976, Kesler et al. 1978, Bentele et Humke 1979, Hugel et Humke 1979, Whitmore et al. 1979, Ax et al. 1986). L'effetthérapeutique serait indépendant de la dose injectée (Bierschwal et al. 1975, Seguin et al. 1976, Bentele et Humke 1979).Ces résultats cependant doivent être tempérés par d'autres observations. La GnRH n'induirait, par rapport à des animaux non


21traités, aucune différence en termes d'intervalle entre le moment du traitement et la formation d'un corps jaune ou la disparitiondu kyste entre des vaches traitées et non traitées. Il n'existe par ailleurs pas de relation entre les concentrations de la LH avantou après l'injection de GnRH et la probabilité de détection d'un corps jaune. Enfin, le délai de régression du kyste a étécomparable chez les animaux traités et témoins (Jou et al. 1999). Le traitement du KF ou du KFL au moyen de 20 µg debuséréline ne se traduit par aucune différence significative en terme de délai de retour en chaleurs des animaux (22,5 % vs 19,8jours) de pourcentage d'oestrus observé <strong>dans</strong> les 30 jours suivant le traitement (66.6 % vs 69.2 %) ou de taux de gestation (42.9% vs 40.0 %) (Veronesi et al. 2003). De même, son effet sur la fertilité et la fécondité serait-il indépendant de l'intervalle entre levêlage et son utilisation avant ou après le 60 ème jour du post-partum (Hooijer et al. 1999).<strong>Les</strong> échecs thérapeutiques semblent devoir être imputés moins à une insuffisance de libération de l'hormone LH (Kesler et al.1979) qu'à l'incapacité du KF à répondre à l'hormone LH suite à un état de fibrose (Rankin 1974), de dégénérescence descellules de la granuleuse et de la thèque ou à un nombre insuffisant de récepteurs à la LH au niveau des cellules folliculaires(Brown et al. 1986). Il est possible que l’augmentation de la vascularisation du kyste ovarien comparée à celle des folliculesnormaux (López-Béjar et al. 1998, Isobe et al. 2005) ou la persistance plus longue de la membrane basale des thèques (López-Béjar et al. 1998) reflète un mécanisme compensateur d’un apport sanguin insuffisant au niveau de la structure folliculaire.L'âge, la production laitière et le stade du post-partum (Hugel et Humke 1979) n'ont pas plus d'influence que la taille, le nombreet la localisation des <strong>kystes</strong> (Elmore et al. 1975) sur la réussite du traitement. Le pronostic est plus favorable lorsque laprogestéronémie est élevée lors du traitement et/ou une semaine après ce dernier (Cantley et al., 1975, Kesler et al., 1979,Koppinen et al., 1984a, 1984b). Le stade du post-partum lors du traitement est sans effet sur la persistance ou non du kyste 30jours plus tard. Cependant, les vaches traitées avant le 35 ème jour suivant la parturition, ont un intervalle entre le traitement et lepremier oestrus ou la gestation significativement supérieur à celles traitées après le 90 ème jour (Dinsmore et al. 1989).<strong>Les</strong> résultats des traitements des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> au moyen de la GnRH apparaissent meilleurs ou équivalents à ceux obtenusau moyen d'hCG (Nanda et al. 1989). Cependant, il semble que le recours à la GnRH présente plusieurs avantages par rapportà l'utilisation d'hCG. Etant donné son poids moléculaire plus faible, la GnRH est moins antigénique que l'hCG (Woolums et Peter1994). Disponible en solution, elle se conserve plus longtemps. Elle peut par ailleurs être utilisée par voie intramusculaire et êtreconservée à température ambiante. La concentration en produit actif des solutions à base de GnRH, est beaucoup plus stablepuisque celle-ci est synthétisée et non pas purifiée. Enfin, elle est moins coûteuse. Son injection s'accompagne plussystématiquement d’une ovulation du follicule éventuellement présent au moment de la mise en place du protocole de typeOvsynch ou du CIDR (Ambrose et al. 2004).L'injection de la gonadolibérine constitue le traitement classique du kyste ovarien <strong>dans</strong> l'espèce <strong>bovine</strong>. Cependant l'absence demetaanalyse relative à ses effets potentiels sur les performances subséquentes de reproduction n'autorise aucune conclusiondéfinitive (Peters 2005).8.3.2. <strong>Les</strong> progestagènes<strong>Les</strong> progestagènes ont été utilisés pendant 7, 12 ou 14 jours par voie SC (injection ou implant), IM, per os ou par voie vaginale(Progesterone Releasing Intravaginal Device: PRID; Controlled Intravaginal Device Release: CIDR) avec ou sans oestradiol(Johnson et Ulberg 1967, Nakao et al. 1978, Nanda et al. 1988, Nanda et al. 1991, Jeffcoate et Ayliffe 1995, Mc Dowell et al1998, Dolezel et al. 1998, Calder et al. 1999, Douthwaite et Dobson 2000, Todoroki et al. 2001, Zulu et al. 2003, Gümen et al.,2002, Ambrose et al., 2004, Bartolome et al., 2005a) ou en association avec l’hCG (Spriggs 1968) ou de la GnRH seule(Thatcher et al. 1993, Kim et al. 2006) ou encore associée à un protocole Ovsynch (Bartolome et al. 2005b). Certains protocolesprocèdent à l'injection d'une PGF2alpha lors du retrait d'un CIDR mis en place durant 7 jours (Crane et al., 2006a).Le recours aux progestagènes et à la progestérone en particulier présente plusieurs justifications. L’administration deprogestérone réduit au cours des 6 (Bergfeld et al., 1996, Mc Dowell et al., 1998) à 24 heures suivantes (Calder et al. 1999) lafréquence des pulses de LH. Elle contribue donc à réduire le risque de persistance du kyste et favorise donc indirectement lestockage des hormones gonadotropes au niveau hypophysaire. Chez la brebis, une telle imprégnation progestéronique restaurela capacité de l’hypothalamus à stimuler l’apparition de pics de LH en réponse à l’oestradiol (Dobson et al., 1996) et régule lenombre de récepteurs à l’oestradiol <strong>dans</strong> la partie ventromédiale de l’hypothalamus (Blache et al., 1994). L'administration deprogestérone se traduit par l’apparition 1 à 5 jours en moyenne après le début du traitement, d’une nouvelle vague decroissance folliculaire et l’apparition d’un follicule dominant (Stock et Fortune 1993, Taylor et al., 1994, Kim et al., 2005,2006). Ala fin du traitement, la LH est massivement libérée ce qui permet 3 à 4 jours plus tard l’ovulation du follicule dominant (Mc Dowellet al., 1998, Calder et al., 1999).Le devenir du kyste pendant ou après un traitement au moyen de progestagènes associé ou non à une injection de la GnRH, afait l'objet de plusieurs observations. Au cours d'un traitement de 12 jours au moyen d'un PRID, aucune modification n'estobservée <strong>dans</strong> 45 et 66 % des cas de <strong>kystes</strong> folliculaires et lutéinisés. Quelle qu’en soit la nature une régression du kyste estobservée une fois sur quatre (Douthwaite et Dobson 2000). Un changement d'apparence (présence de débris cavitaires,augmentation de l'épaisseur de la paroi) s'observe <strong>dans</strong> 31 % des cas de <strong>kystes</strong> folliculaires (Douthwaite et Dobson 2000). Detels changements échographiques n'ont pas été observés par d'autres auteurs (Kim et al. 2006) au cours d'un traitement de 7jours au moyen d'un CIDR. Ils constatent néanmoins <strong>dans</strong> certains cas une réduction du diamètre du kyste. <strong>Les</strong> <strong>kystes</strong>


22folliculaires et lutéinisés peuvent encore être palpés <strong>dans</strong> 50 et 62.5 % des cas 14 jours après la fin d'un traitement de 12 joursau moyen d'un PRID, mais leur diamètre se trouve diminué. Ils n'interfèreraient pas avec la possibilité d'une ovulation et ledéveloppement d'un nouveau corps jaune (Zulu et al. 2003). Une injection de 200 mg de progestérone réduit de 12 jours (29,8vs 17,2 jours) la durée de vie du kyste diagnostiqué (Hatler et al., 2006). Pour certains auteurs le CIDR n’aurait aucun effetpendant le traitement sur des <strong>kystes</strong> ne synthétisant pas d’oestrogènes ou sur des <strong>kystes</strong> lutéinisés (Todoroki et al. 2001).L'injection d'une GnRH en début d’un traitement à la progestérone s'accompagne <strong>dans</strong> 88 % des cas (14 sur 16) de l'ovulationdu ou des follicules dominants éventuellement présents avec le kyste (Kim et al. 2006). Cet effet n'est donc pas différent de celuiobservé chez des animaux cyclés (Barros et al. 2000, De Araujo Berber et al. 2002).Le retrait du PRID après 12 jours de traitement induit l'apparition d'un oestrus au cours des 7 jours suivant <strong>dans</strong> 78 % des cas(Zulu et al. 2003). La nature du kyste est sans influence puisque l'oestrus est observé <strong>dans</strong> les 4 jours suivant la fin dutraitement chez respectivement 91 et 71 % des animaux présentant un KF ou un KFL (Douthwaite et Dobson 2000). Uneréduction de 3 jours de la durée du traitement serait de nature à augmenter la fertilité (Zulu et al. 2003).Assez paradoxalement, les essais cliniques relatifs aux progestagènes appliqués au traitement des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> sontrelativement peu nombreux et le cas échéant ne concernent qu’un nombre limité d’animaux. Par ailleurs, ils ne concernent quel’utilisation de la progestérone et pas celle d’un autre progestagène, le norgestomet. D’une manière générale, un taux degestation moyen de 23 % (18 à 37 %) peut être attendu (Tableau 1). L’absence de benzoate d’oestradiol sur le PRID serait sanseffet sur les résultats observés (Laurilla et al. 1998). De manière plus spécifique, un traitement au moyen d’un PRID induirait destaux de gestation compris entre 18 et 23 % en cas de <strong>kystes</strong> folliculaires et entre 14 et 28 % en cas de <strong>kystes</strong> folliculaireslutéinisés (Douthwaite and Dobson 2000, Zulu et al. 2003).La progestérone a également été utilisée <strong>dans</strong> d’autres protocoles (Tableau 2). Ainsi, un traitement pendant 7 jours au moyend’un CIDR suivi au jour 7 d’une injection de PGF2 alpha et d’une GnRH au jour 9 et ce même protocole accompagné d’uneinjection de GnRH lors de la mise en place du CIDR ont permis l’obtention de taux de gestation supérieurs (27,3 n=11, 37,5,n=8) à celui du protocole Ovsynch (16,7, n=12) (Bartolome et al. 2005b).8.3.3. <strong>Les</strong> prostaglandines F2 alphaLeur utilisation ne se trouve indiquée qu'en cas de KFL identifié au besoin par échographie ou par un dosage de la progestéroneplasmatique. Leur emploi peut être envisagé de façon isolée (Dobson et al. 1977, Eddy 1977, Gunzler et Schallenberger 1980,Stolla et al. 1980, <strong>Les</strong>lie et Bosu 1983), leur injection induisant <strong>dans</strong> 87 à 96 % des cas un oestrus <strong>dans</strong> les 8 jours suivants ouen association avec la GnRH (Kesler et al. 1978, Gunzler et Schallenberger 1980, Koppinen et al. 1984a, 1984b, Nakao et al.1993) en intégration éventuelle au protocole de type Ovsynch.8.3.4. <strong>Les</strong> associations hormonalesLe premier schéma thérapeutique consiste en l’injection d’une GnRH suivie 7 jours (Select Synch: GnRH et PGF2alpha à 7 joursd'intervalle: Rabiee et al. 2005) mais le plus souvent 9 à 14 jours plus tard d’une PGF2alpha (Kesler et al. 1978, Koppinen et al.1984a, 1984b, Nanda et al. 1988, Sprecher et al. 1990, Archbald et al. 1991, Chavatte et al. 1993, Nakao et al. 1993, Jou et al.1999, Lopez-Gatius et Lopez-Béjar 2002). Le recours à une prostaglandine F2 alpha contribue à réduire l'intervalle entre letraitement au moyen d'une GnRH et le retour en chaleurs (Hoffman et al. 1976, Dobson et al. 1977) ou la gestation (Koppinen etal. 1984a, 1984b, Nakao et al. 1993). L'importance de cet effet dépendrait néanmoins du degré de lutéinisation du kyste lors del'injection de la prostaglandine F2 alpha (Stolla et al. 1980). Dans ce contexte, l'injection d'une GnRH 10 à 12 jours plus tôt nesemble cependant pas augmenter le pourcentage de réponse de l'animal à une injection de PGF2alpha (Jou et al. 1999). Enterme de délai d'obtention d'une gestation, une double injection de PGF2alpha réalisée à 14 jours d'intervalle serait aussiefficace qu'une injection de GnRH suivie 14 jours plus tard d'une injection de PGF2alpha (Chavatte et al. 1993).Compte tenu de la difficulté ou de l'impossibilité pratique de faire un diagnostic différentiel entre un KF et un KFL, un secondschéma thérapeutique a été proposé. Il consiste en l’injection simultanée de GnRH et de PGF2alpha (Dinsmore et al. 1990,Lopez-Gatius et Lopez-Béjar 2002) suivie 14 jours plus tard d'une nouvelle injection de PGF2alpha (Lopez-Gatius et Lopez-Béjar 2002). Comparé à l’injection d’une GnRh suivie 14 jours plus tard d’une PGF2alpha, ce protocole s’accompagne d’un tauxde gestation supérieur (28 vs 18%) que le kyste soit folliculaire (22 vs 16 %) ou lutéinisé (36 vs 8 %). Par ailleurs,indépendamment de la nature du kyste, il induit une fréquence plus élevée de régression du kyste (84 vs 55 %) unemanifestation deux fois plus fréquente d'oestrus (84 vs 42 % dont respectivement 31 et 3 % au cours de la première semaine) etune fréquence plus grande d'ovulation (75 vs 32 %). Ces résultats laissent supposer un effet synergique possible de laPGF2alpha sur la GnRH en cas de KFL. Ils ne confirment par l'interférence possible de la GnRH sur l'action lutéolytique de laPGF2alpha, situation antérieurement suggérée (Dinsmore et al. 1990).Le protocole Ovsynch constitue un troisième schéma thérapeutique potentiel qui pour l'instant a trouvé son principal champd'application <strong>dans</strong> les programmes de synchronisation des chaleurs et des ovulations (Hanzen et al. 2003a, 2003b). Il consisteen l'injection d'une GnRH suivie 7 jours plus tard de celle d'une PGF2alpha, suivie elle-même après 48 heures plus tard d'uneseconde injection de GnRH, une insémination systématique étant effectuée 16 à 20 heures plus tard. Tant chez les animauxcyclés que kystiques, la première injection de GnRH se justifie par le fait qu'elle est susceptible de (1) stimuler la croissancefolliculaire, (2) d'induire l'ovulation du follicule dominant éventuellement présent et la formation subséquente d'un corps jaune et


23(3) de favoriser la lutéinisation du kyste ou du follicule présent sur l'ovaire. L'injection de la prostaglandine F2 alpha estindispensable pour arrêter la synthèse de progestérone présente ou induite par la première injection de GnRH et permettre ainsiau follicule dominant éventuellement présent de poursuivre sa croissance et d'ovuler. La seconde injection de GnRH trouve saraison d'être <strong>dans</strong> la nécessité d'obtenir une meilleure synchronisation de l'ovulation par rapport au début des chaleurs et par lanécessite de prévenir l'absence d'ovulation.Appliqué au travers de 8 études cliniques à 871 vaches présentant des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> (Bartolome et al. 2000, Lopez-Gatius etLopez-Bejar 2002, Bartolome et al. 2003, Bartolome et al. 2005a, 2005b, Crane et al. 2006a, 2006b, De Rensis et al. <strong>2008</strong>) letraitement Ovsynch entraîne un taux de conception ou de gestation moyen de 17,3 (151/871) et compris entre 3 et 33 %(Tableau 1). L’application du protocole Ovsynch à des vaches en anoestrus ou qualifiés d’anovulatoires s’est traduite par un tauxde gestation de 9 % (Gümen et al. 2003). Ces mêmes études ont envisagé l’effet du protocole Ovsynch sur des animaux cyclésou se trouvant à un stade plus spécifique de leur cycle. Des taux de conception et de gestation supérieurs ont été observés. Ilsétaient compris respectivement entre 28 et 38 % d’une part et entre 24 et 50 % d’autre part. Ces résultats confirment ceuxenregistrés <strong>dans</strong> une synthèse de 20 essais cliniques concernant 4427 vaches cyclées qui rapportait un taux de gestationmoyen de 32 % et compris selon les études entre 11,1 % et 53,7 % (Hanzen et al. 2003b).Le protocole Ovsynch appliqué au traitement des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> a été comparé par plusieurs auteurs à d’autes types detraitements de cette pathologie. Ainsi, Bartolome compare chez des vaches cyclées et atteintes de <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>, le protocoleOvsynch à une injection de GnRH (100 µg) suivie 7 jours plus tard d'une injection de PGF2alpha (25 mg), les vaches ainsitraitées étant inséminées sur chaleurs observées. Le taux de gestation s'est avéré comparable chez les vaches cyclées etkystiques après application du protocole Ovsynch (31,5 % vs 23,6 %). Par contre, le taux de conception des vaches présentantdes <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> traitées au moyen du second protocole s'est avéré être significativement supérieur (51,7 % vs 23,6 %) àcelui des vaches présentant des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> traitées au moyen du protocole Ovsynch, le taux de gestation n'étant passignificativement différent entre les deux protocoles (18 % vs 23,6 %) (Bartolome et al. 2000).Plusieurs études ont comparé l’efficacité du protocole Ovsynch à celui de protocoles à base de progestagènes (Tableau 1).Ainsi, le traitement de vaches présentant des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> au moyen d'un CIDR durant 7 jours et d'une injection dePGF2alpha à son retrait, se traduit par un taux de conception supérieur à celui obtenu avec le protocole Ovsynch (23,1 vs 18,3%) (Crane et al. 2006a). Le traitement de vaches présentant des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> au moyen de progestérone administrée parvoie vaginale (CIDR: Easybreed Pfizer, 1,38 g de progestérone) augmente de manière non significative le taux de conceptiondes vaches inséminées sur chaleurs observées (23,1 %), comparaison faite à un traitement au moyen du protocole Ovsynch(18,3 %). <strong>Les</strong> justifications de ce recours à un progestagène ont été ci-dessus rappelées. Aucune différence significative ne futconstatée entre les deux groupes en ce qui concerne le taux d'animaux cyclés sur base de la palpation d'un corps jaune 21 joursaprès la mise en place d'un traitement (OV: 83 %, CIDR: 79 %) (Crane et al. 2006a). Une autre étude (Bartolome et al. 2005b)confirme également par rapport au protocole Ovsynch, l'augmentation du taux de gestation après un prétraitement au moyen deprogestérone avant le protocole Ovsynch (27,3 % vs 16,7 %). Cette amélioration est encore plus nette si la mise en place d'unCIDR s'accompagne de l'injection d'une GnRH (37,5 % vs 16,7 %) (Bartolome et al. 2005b). Ces observations mériteraient d'êtreconfirmées sur un nombre plus conséquent d'animaux. D'un point de vue économique il s’avère toujours intéressant de traiterune vache atteinte d’un kyste ovarien diagnostiqué à partir du 90 ème jour de lactation. Le bénéfice attendu d’un traitement aumoyen du protocole Ovsynch serait de 11 dollars supérieur à celui permis par un traitement au moyen d’un CIDR associé à uneinjection d’une prostaglandine F2 alpha lors de son retrait après 7 jours (De Vries et al. 2006).Aucune conclusion ne peut être apportée en ce qui concerne les effets spécifiques du protocole Ovsynch sur le kyste folliculaireou lutéinisé. Une étude rapporte un pourcentage plus élevé de gestation après application du protocole Ovsynch au traitementde KFL comparativement à celui des KF (33,3 vs 18,6 %) (Bartolome et al. 2005a). Sur un nombre plus limité de cas, une autreétude fait état de l'observation inverse (38,4 vs 28,2) (Stevenson et Tiffany 2004).Attendu l’impact relativement faible du protocole Ovsynch appliqué au traitement des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>, ce protocole a fait l’objetde d’injections complémentaires (Tableau 3). L’injection d’une GnRH 7 ou 8 jours avant un protocole Ovsynch s’accompagned’un taux de conception compris entre 15 et 30 % (Bartolome et al. 2003, Bartolome et al. 2005a) (Tableau 1). Cette injectioninduit un taux de gestation plus élevé lors de KF (32,1 vs 18,6) que de KFL (12,5 vs 33,3). Cette injection supplémentaire deGnRH serait de nature à augmenter le nombre de vaches répondant à l'injection de la PGF2alpha. Un délai de 8 jours sembledevoir être préféré à un intervalle de 7 jours (Bartolome et al. 2005a) puisque cet intervalle s'est traduit par un taux deconception inférieur à celui du protocole Ovsynch (15 vs 27 %) (Bartolome et al. 2003).Sur un nombre limité d'animaux (n=24), Stevenson et Tiffany (2004) testent l’hypothèse selon laquelle le remplacement de laseconde injection de GnRH sur protocole Ovsynch par du cypionate d'oestradiol (protocole Heatsynch) contribuerait àaugmenter les signes des chaleurs et donc indirectement leur détection que cela soit sous la forme d'un écoulement muqueuxplus abondant ou d'une augmentation de la tonicité utérine sans modifier les intervalles entre le début de l'oestrus et l'ovulationou entre le pic de LH et l'ovulation. Cependant, il semblerait que la fréquence des ovulations soit moindre après l'injection decypionate que de GnRH. L'avantage du protocole Heatsynch réside également <strong>dans</strong> le fait que le coût du cypionate est égal à10 % de celui de la GnRH. Malheureusement, son emploi est actuellement interdit (Pancarci et al. 2002, Stevenson et al. 2004).<strong>Les</strong> protocoles Ovsynch et Heatsynch appliqués au traitement de 6 vaches présentant des KF et des KFL se traduisent par destaux de gestation en 1 ère insémination respectivement égal à 38,4 et 28,2 % en ce qui concerne le protocole Ovsynch et à 25,8% et 53,1 % en ce qui concerne le protocole Heatsynch (Stevenson et Tiffany 2004).L'injection unique de GnRH ou associée à une injection de bST 7 jours avant le traitement de type Ovsynch (12 à 18 % vs 27 %)n'entraîne par rapport au protocole Ovsynch aucune augmentation significative du taux de gestation (Bartolome et al. 2003).


24Le remplacement de la seconde injection de GnRH par celle d’hCG s’accompagne d’un taux de gestation significativementsupérieur du taux de gestation observé au cours des 30 jours suivant le traitement (78 vs 56 %) quand les animaux sont traitésentre les mois d’octobre et d’avril (De Rensis et al. <strong>2008</strong>).Cette disparité des résultats ne s'expliquent ni par la politique d'insémination appliquée aux vaches traitées, celles-ci ayant étésystématiquement inséminées 16 heures (Bartolome et al. 2000, 2003, 2005a) voire 16 à 20 heures après la seconde injectionde GnRH (Crane et al. 2006a, 2006b), ni par le stade du diagnostic de gestation réalisé selon les études 30 (Bartolome et al.2005a), 42 à 49 (Crane et al. 2006a, 2006b) ou 45 à 50 jours (Bartolome et al. 2000, 2003) après l'insémination ni davantagepar les critères de diagnostic du kyste ovarien, celui-ci ayant été diagnostiqué sur base de l'identification manuelle d'un ou deplusieurs follicules de diamètre supérieur à 17 (Crane et al. 2006a, 2006b) voire 20 mm (Bartolome et al. 2000, 2003, 2005a,2005b) en l'absence de corps jaune et de tonicité utérine.D'autres facteurs sont donc susceptibles d'influencer les résultats. Peu d’entre eux ont à ce jour été investigués. L’influencefavorable de l’augmentation du score corporel (>=3) lors de la mise en place d'un protocole Ovsynch chez des vachesprésentant des <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong> a été observé mais son mécanisme d'effet nécessite des investigations complémentaires (Craneet al. 2006a, Bartolome et al. 2005b). L’impact du niveau de production laitière a ét investigué. Ainsi, d'une étude menée sur 212primipares et multipares de race Holstein, traites trois fois par jour et se trouvant en moyenne à 167 jours de lactation, il ressortque les vaches primipares et les vaches produisant le jour du diagnostic du kyste plus de 28,5 kgs de lait ont un taux degestation supérieur (16 vs 6 %) aux multipares ou aux vaches produisant moins de 28,5 kgs de lait (Crane et al. 2006b). Le tauxde gestation en 1 ère insémination est significativement moins bon durant la période chaude (mai à septembre) que durant lapériode froide (octobre à avril) de l’anné que les vaches aient été traitées au moyen du protocole Ovsynch (12 vs 29 %) ou aumoyen d’un protocole Ovsynch <strong>dans</strong> lequel la seconde injection de GnRH a été remplacée par celle d’hCG (21 vs 32 %) (DeRensis et al. <strong>2008</strong>).8.4. ConclusionsIl semble bien difficile à ce jour de proposer au praticien une stratégie thérapeutique hormonale « standard » du kyste ovarien.La figure 1 en présente néanmoins un exemple. Qu’il soit folliculaire ou lutéinisé, le kyste sera traité au moyen d’une injection deGnRH, éventuellement complété par la mise en place d’un PRID ou d’un CIDR. Au bout de 10 jours, on procèdera à l’examenéchographique des ovaires pour confirmer (1) la lutéinisation éventuelle du kyste, (2) sa régression possible voire (3) laprésence d’un corps jaune résultant de l’ovulation d’un follicule éventuellement présent lors du traitement. En l’absence destrcture lutéale, un nouveau schéma thérapeutique à base de GnRH sera instauré. Si une structure lutéale est présente, onprocèdera à l’injection d’une PGF2alpha. La stratégie d’insémination peut dépendre de la capacité de l’éleveur à détecter leschaleurs. Si elle est satisfaisante, l’animal sera inséminé sur chaleurs observées. Dans le cas contraire, on réalisera uneinsémination systématique 16 à 20 heures après l’injection d’une GnRH effectuée 48 heures après celle de la PGF2alpha.Figure 1 : stratégie thérapeutique hormonale du kyste ovarien chez la vache


25Tableau 1: Effet sur les taux de conception (TC) et de gestation (TG) de divers protocoles hormonaux à base de progestagènesappliqués au traitement de vaches laitières atteintes de <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>.Protocoles PIA N TC TG DG RPRID BO (J0-J12) IAOD 17 (KF) 23,1 >= 35 1PRID BO (J0-J12) IAOD 10 (KFL) 14,3 >= 35 1PRID BO (J0-J12) IAOD 22 (KF) 18 NP 2PRID BO (J0-J12) IAOD 14 (KFL) 28 NP 2CIDR 7J-PGFJ7 IAOD 82 (K) 23,1 42-49 3CIDR(J0-J7)-PGF(J7)-GnRH(J9) IS 16h 11 (K) 27,3 30 4GnRH(J0)-CIDR(J0-J7)-PGF(J7)-GnRH(J9) IS 16h 8 (K) 37,5 30 4Protocole : PRID BO : Progesterone Releasing intravaginal device avec une gelule de benzoate d’oestradiolPIA: politique d'insémination artificielle après traitement (IAOD: insémination sur chaleurs observées, IS Inséminationsystématique 16 à 24 heures suivant la deuxième injection de GnRH)N: nombre d'animaux traités (K : KF ou KFL, KF: kyste folliculaire, KFL: Kyste Folliculaire Lutéinisé)TC: taux de conception calculé par le rapport entre le nombre d'animaux gravides sur le nombre d'animaux inséminés (x100)TG: taux de gestation calculé par le rapport entre le nombre d'animaux gravides sur le nombre d'animaux traités (x 100). Il estégal au TC en cas d'insémination systématiqueDG : stade (jours) du diagnostic de gestation (NP : Non Précisé)R: références. <strong>Les</strong> valeurs entre parenthèses précisent le stade du diagnostic de gestation. 1. Zulu et al. 2003, 2. Douthwaite etDobson 2000, 3. Crane et al. 2006a, 4. Bartolome et al. 2005b


26Tableau 2: Effet sur les taux de conception (TC) ou de gestation (TG) du protocole Ovsynch appliqué au traitement de vacheslaitières atteintes de <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>.Protocoles PIA N TC/TG (%) DG ROvsynch IS 16h 76 (K) 23,6 45-50 1Ovsynch IS 24 h 64 (K) 3,0 34-40 2Ovsynch IS 16h 61 (K) 27,0 45-50 3Ovsynch IS 16h 79 (K) 20,2 30 4Ovsynch IS 16h 70 (KF) 18,6 30 4Ovsynch IS 16h 9 (KFL) 33,3 30 4Ovsynch IS 16h 12 (K) 16,7 30 5Ovsynch IS 16-20h 158 (K) 18,3 42-49 6Ovsynch (> 28,5 kgs) IS 16-20h 106 (K) 16,0 42-49 7Ovsynch( < 28,5 kgs) IS 16-20h 106 (K) 6,0 42-49 7Ovsynch IS 16-22h 130 (K) 20,7 40-60 8Moyenne 871 17,3PIA: politique d'insémination artificielle après traitement (IS Insémination systématique 16 à 24 heures suivant la deuxièmeinjection de GnRH)N: nombre d'animaux traités (K : KF ou KFL , KF: kyste folliculaire, KFL: Kyste Folliculaire Lutéinisé)TC: taux de conception calculé par le rapport entre le nombre d'animaux gravides sur le nombre d'animaux inséminés (x100)TG: taux de gestation calculé par le rapport entre le nombre d'animaux gravides sur le nombre d'animaux traités (x 100). Il estégal au TC en cas d'insémination systématiqueDG : stade (jours) du diagnostic de gestationR: références. 1. Bartolome et al. 2000, 2. Lopez-Gatius et Lopez-Bejar 2002, 3. Bartolome et al. 2003, 4. Bartolome et al.2005a, 5. Bartolome et al. 2005b, 6. Crane et al. 2006a, 7. Crane et al. 2006b, 8. De Rensis et al. <strong>2008</strong>


27Tableau 3: Effet sur les taux de conception (TC) et de gestation (TG) de divers protocoles hormonaux à base de GnRHappliqués au traitement de vaches laitières atteintes de <strong>kystes</strong> <strong>ovariens</strong>.Protocoles PIA N TC TG DG RGnRH (J0)-PGF(J7) IAOD 83 (K) 51,7 18 45-50 1GnRH (J0)-PGF(J14) IAOD 31 (K) 13 34-40 2GnRH (J0)-PGF(J14) IAOD 19 (KF) 16 34-40 2GnRH (J0)-PGF(J14) IAOD 12 (KFL) 8 34-40 2GnRH-PGF (J0)-PGF(J14) IAOD 32 (K) 28 34-40 2GnRH-PGF (J0)-PGF(J14) IAOD 17 (KF) 22 34-40 2GnRH-PGF (J0)-PGF(J14) IAOD 14 (KFL) 36 34-40 2GnRH(J0)-Ovsynch(J7) IS 16h 73 (K) 15 45-50 3bST-GnRH(J0)-Ovsynch(J7) IS 16h 61 (K) 18 45-50 3bST(J0)-Ovsynch(J7) IS 16h 59 (K) 12 (a) 45-50 3GnRH(J0)-PGF(J7)-ECP(J9) IS et IAOD 6 (KF) 25,8 33-40 4GnRH(J0)-PGF(J7)-ECP(J9) IS et IAOD 6 (KFL) 53,1 33-40 4GnRH(J0)-Ovsynch(J8) IS 16h 89(K) 30,3 30,3 30 5GnRH(J0)-Ovsynch(J8) IS 16h 81(KF) 32,1 30 5GnRH(J0)-Ovsynch(J8) IS 16h 8(KFL) 12,5 30 5GnRH(J0)-PGF(J7)-hCG(J9) IS 16-22h 136 26,4 26,4 6PIA: politique d'insémination artificielle après traitement (IAOD: insémination sur chaleurs observées, IS Inséminationsystématique 16 à 22 heures suivant la deuxième injection de GnRH, d’ECP ou d’hCG)N: nombre d'animaux traités (K : KF ou KFL , KF: kyste folliculaire, KFL: Kyste Folliculaire Lutéinisé)TC: taux de conception calculé par le rapport entre le nombre d'animaux gravides sur le nombre d'animaux inséminés (x100)TG: taux de gestation calculé par le rapport entre le nombre d'animaux gravides sur le nombre d'animaux traités (x 100). Il estégal au TC en cas d'insémination systématiqueDG : stade (jours) du diagnostic de gestation (NP : Non Précisé)R: références. <strong>Les</strong> valeurs entre parenthèses précisent le stade du diagnostic de gestation. 1. Bartolome et al. 2000, 2. Lopez-Gatius et Lopez-Bejar 2002, 3. Bartolome et al. 2003, 4. Stevenson et Tiffany 2004, 5. Bartolome et al. 2005a, 6. De Rensis etal. <strong>2008</strong>

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