(nouvelle) « Via Farinetta - Saillon
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La Colombe de la paix de Hans Erni dans la partie supérieure de la <strong>nouvelle</strong> via <strong>Farinetta</strong><br />
Brève évocation historique sur fond d’impressions autour de la<br />
(<strong>nouvelle</strong>) <strong>«</strong> <strong>Via</strong> <strong>Farinetta</strong> » des Gorges de La Salentze<br />
(Leytron/<strong>Saillon</strong> -Valais).<br />
■ Texte et photos – ©FORMATSUISSE/Nicolas d’Eggis - mai 2011.
■ INTRODUCTION<br />
D’une vie agitée à la naissance d’une légende autour de Farinet.<br />
aillon, 17 avril 1880. Les fiers pandores du tout jeune encore Canton du Valais, du côté des<br />
gorges de la redoutable Salentze, mettent un terme - à moins qu’il ne s’agisse d’un banal accident ou<br />
d’un suicide - à la longue cavale de Joseph-Samuel Farinet. <strong>«</strong> Le bandit et le faussaire », le vil<br />
contrebandier de la région d’Aoste, inlassablement traqué par les uns et, paradoxalement, adulé par<br />
les autres. Il avait 35 ans et incarnait alors le parfait trublion, en raison entre autres de ses fameuses<br />
(fausses) pièces de vingt centimes. Le jugement de valeur, parce que cantonné à la seule dimension<br />
humaine, a par définition ses limites. Le divin échappe à l’Homme et à son Inquisition.<br />
Le temps qui s’écoule possède la faculté d’ébranler les mémoires et les certitudes. Un roman de<br />
Ramuz, en 1932, et la filmographie contribuèrent à réécrire l’Histoire. Les faits jadis reprochés à<br />
Farinet se muèrent ainsi en légende enjolivée. Chaque ère possède ses rebelles, à l’étrange destin.<br />
Un siècle avant le faussaire, le dramaturge français Antoine Houdar de la Motte faisait dire à son<br />
personnage de fable, non sans quelque malice, que <strong>«</strong> l’ennui naquit un jour de l’uniformité ». Farinet<br />
put s’en inspirer. Au-delà de ces conjectures, le bourg médiéval de <strong>Saillon</strong> se prit d’amitié pour le<br />
paria, au point d’en faire un nouveau Robin des Bois. Le faux-monnayeur devint ainsi peu à peu le<br />
pourfendeur magnifié d’une certaine platitude qui se détache des bien-pensants. Ceci confessé sans<br />
trop se prendre au sérieux ; l’autodérision, dont l’auteur de ces lignes use volontiers envers luimême,<br />
exclut la méchanceté gratuite. Pour rester dans la même veine (rocheuse), la collectivité<br />
souffre à l’occasion des aspérités qu’elle engendre et les traque sans répit. Songeons ici seulement<br />
aux oppositions et au scepticisme à surmonter (durant dix ans tout de même) avant de pouvoir<br />
disposer de la superbe voie sécurisée, dignement baptisée sous le soleil radieux de ce samedi 21 mai<br />
2011…Foin de toute polémique pour se focaliser sur une cérémonie, entre terre et ciel, qui a<br />
accessoirement remis au premier plan un petit coin de pays cher au peintre Courbet, contemporain<br />
du sieur Farinet...La <strong>Farinetta</strong> sort les Gorges de la Salentze (le futur Canyon Farinet ..?!) de l’oubli et<br />
relance le culte du contrefacteur élevé au rang d’icône...Les légendes s’entretiennent pour ne pas<br />
disparaître ! Elles contribuent à l’âme de toute une région.<br />
Une ferrata en plaine !<br />
Ceux qui connaissent l’audacieuse voie câblée du Jägihorn, du<br />
côté de la Vallée de Saas, me comprendront. Après une ferrata (à<br />
3'000 m) dans les étoiles, une voie câblée en plaine. Idée farfelue. Il<br />
fallait être Valaisan pour oser. Esprit pas trop conformiste en<br />
quelque sorte…Un digne héritier du Farinet qui somnole en<br />
chacun de nous ! Succès populaire presque assuré pour ce<br />
(grand) saut instantané du verger au rocher, praticable huit mois<br />
par an. Ceci dit, parcourir la <strong>nouvelle</strong> via ferrata, dédiée au<br />
célèbre faussaire, c’est déjà un peu se grimer soi-même en bandit.<br />
Se faufiler en catimini (et sans laisser de traces) dans un paysage<br />
d’une intense beauté, un cadre royal et un son et lumières<br />
(gratuit, mais si !) majestueux…Devenir quelques heures durant<br />
l’acteur privilégié d’une inoubliable Elévation. La <strong>Farinetta</strong><br />
possède de multiples atours. Elle aspire au sublime. A<br />
franchement parler, elle ne déçoit pas...
Mais gare aux eaux dormantes en ces lieux sauvages…Le fantôme de Farinet protège bien son antre<br />
et son <strong>«</strong> Trésor ». Les Gorges de la Salentze n’abdiquent pas sans lutter et corser l’itinéraire.<br />
Dangereux en hiver en cas de givre ! Prises de vues rendues dès lors délicates et facéties<br />
déconseillées au cours de la progression...Courageux le ferratiste, mais pas téméraire !<br />
Remonter le canyon de La Salentze après avoir passé à proximité de ce qui fût la cachette du fugitif<br />
Farinet (plaque commémorative) revient à marcher dans les derniers pas du banni d’antan. Repose<br />
en paix, Joseph-Samuel, du côté de Sainte-Catherine de <strong>Saillon</strong>…qui voudra bien veiller sur les<br />
viennent ensuite également ! Mal abordées ou parcourues en dilettante, les via ferrata se défendent<br />
cruellement ! Avis aux amateurs qui bomberaient le torse un peu vite…Une telle voie n’est pas un<br />
débonnaire sentier, qu’on se le dise ! Pour l’heure, en découvrir le point de départ reste déjà<br />
malaisé, la faute à des indicateurs plutôt discrets. Parcours pour initiés seulement donc, jusqu’à<br />
correction par l’OT local. <strong>«</strong> Juste ce qu’il faut » conviendrait. Soudaine intimité du héros !<br />
■ AU CŒUR DE LA VOIE<br />
Deux sections, en attendant Ovronnaz si…<br />
Il faut une dose de courage et le sens de l’Aventure pour s’engager entre les parois austères de cette<br />
eau (de vie…) qui s’est longuement forgé un chemin vers le Rhône depuis les flancs du Grand<br />
Muveran, même si l’accès à la voie est tout ce qu’il y a de plus paisible, jusqu’au franchissement de<br />
La Salentze tout au moins….Carte postale d’un coin de terre, rappelant tantôt La Provence, si proche<br />
du chez-soi tout en étant inaccessible (dans la tête) à certains. Ces derniers ne savent pas ce qu’ils<br />
manquent. Une fois engagé dans la <strong>nouvelle</strong> voie câblée, le visiteur découvre que le tracé boisé, sur<br />
un sol sablonneux et fuyant, cache encore l’ampleur du Défi. Le <strong>«</strong> calme avant la tempête », lancerait le<br />
pêcheur du Chablais entre deux bouffées sur sa pipe. L’apprenti sorcier de Dukas mis au parfum du<br />
jour. Le torrent affirme les effluves et libère le riche limon. Tout est calme encore. Opération de<br />
charme…<br />
Départ <strong>«</strong> bon enfant » donc vers la Caverne des Géants au milieu d’une fragile végétation, accrochée<br />
voire suspendue, agrémentée d’une cascade que l’on imagine redoutable à l’heure de la furie<br />
orageuse. Si l’entrée en matière de la voie se situe côté Leytron, le plat de résistance est à chercher<br />
sur le versant de <strong>Saillon</strong>. Choix opportun des créateurs de ProVertical, mais pas seulement. La<br />
configuration du site a pu guider le crayon originel.<br />
Accès débonnaire et ombragé avant les choses sérieuses….
Pour passer d’une rive à l’autre de la rivière étranglée,<br />
rien de tel qu’un bon pont de singe d’une vingtaine de<br />
mètres. Exercice de funambulisme pour adeptes des<br />
jeux du cirque sur câble d’acier élastique. Ultime filin<br />
de vie…Sélectif à souhait. Gamberger à l’infini, c’est<br />
renoncer ! Le tombeau naturel de Farinet s’apparente<br />
soudain à cette foule d’admirateurs, tapie dans<br />
l’ombre des spots, qui contemplent la progression de<br />
l’artiste depuis les loges. Il se trouvera toujours dans<br />
l’assistance quelques esprits chagrins pour souhaiter<br />
la chute de l’acrobate, après celle du Fauxmonnayeur…Triste<br />
panel - inévitable - d’abrutis.<br />
Poussée d’adrénaline garantie, à une cinquantaine de<br />
mètres au-dessus d’un verrou tourmenté finalement<br />
vaincu par la puissance des eaux. Grande ambiance et<br />
brusque solitude aussi. Cadre naturel rêvé pour<br />
héberger le fantôme de Farinet ! Le ton est donné ;<br />
GRANDIOSE et grondant, tout simplement.<br />
L’adagio, aujourd’hui paisible, de la cascade put couvrir jadis les éventuels coups de feu du fameux<br />
coup de filet… Avec l’ouverture de la via <strong>Farinetta</strong>, la belle chevelure argentée, en son dantesque<br />
Chaudron du Diable, retrouve et emprisonne à nouveau les cris et les exclamations. Entrée en matière<br />
réussie pour cette <strong>nouvelle</strong> voie. Un deuxième pont de singe, plus court, donnera, dans l’intervalle,<br />
l’occasion de se racheter aux moins téméraires ! Une verticale échelonnée mène vers la relaxation<br />
possible après avoir admiré, en coin, un superbe arc-en-ciel. Jeu de lumière que je regrette de<br />
n’avoir pas pu saisir, mais la concentration était ailleurs ..! Si les premiers pas, c’est de notoriété,<br />
restent toujours les plus durs, une fois dans la voie, humide et austère à souhait, c’est sérénité<br />
retrouvée ou collapsus certain…Une ferrata opère une impitoyable sélection naturelle sur ses<br />
courtisans. Ici, les réalisateurs ont (justement) tenu à préserver le caractère bien trempé du<br />
<strong>«</strong> Mauvais garçon » à qui l’itinéraire câblé est dédié. Reste à frapper, un jour prochain, la pièce<br />
(fausse bien sûr) qui participera au mythe…Son acquisition contribuerait à l’entretien et donc à la<br />
pérennité de la via ferrata ! Les échelons et les marches métalliques travaillent et se tordent déjà.<br />
Affaire à suivre…à l’instar de celle du longtemps très attendu <strong>«</strong> Fusil à Farinet » ! Le pinot a toujours<br />
besoin de se bonifier, clame-t-on en cœur dans les principales communes porteuses du projet...Un<br />
flacon déjà devenu objet de collection ! Reste à imaginer le vitrail de La <strong>Farinetta</strong>…<br />
Tout au long de cette première section, l’eau, omniprésente, se mue en Harmonie municipale de la<br />
Création. Il faut avoir le courage de s’arrêter, voire même de se faire doucher, pour savourer les jeux<br />
de lumière dans le prisme naturel de ce site unique, porté en toile, pour l’éternité, par le Grand<br />
Gustave. Premier tronçon de via ferrata, assez difficile (parfois glissant) au demeurant, qui donne<br />
soif... Un comble en cet endroit magique placé sous le sceau de la sève de vie. Il convient<br />
d’enregistrer les contrastes et le sublime panorama dans le subconscient en espérant retrouver les<br />
images, plus tard, en traversant La Passerelle aux dix bougies qui apparaît soudain dans le bleu du<br />
ciel. Dernière verticale déjà avant l’entracte ! Repli encore possible, vers <strong>Saillon</strong>, pour les héritiers<br />
des nobles képis déjà fatigués de courir derrière l’ombre de Farinet ! Ils retrouveront sous peu<br />
langue et courage au chaleureux caveau local ! Vertus de l’Arvine et de l’Humagne…
■ INTERMISSION<br />
Secteur du bisse à Barman. Gare aux eaux dormantes !<br />
Arrivée, après 1 h environ de jeu de longe en V, aux portes du bisse à Barman, qui marque le début<br />
de la deuxième section, au demeurant plus sportive encore que la première. Aussitôt après la<br />
nécessaire pause, une diagonale pas piquée des vers (la pourquoi pas <strong>«</strong> Vire à Barman » ?), tracée audessus<br />
d’un vide opprimant (plus fort qu’aux Diablerets pour les connaisseurs…), permet de<br />
rejoindre - pour reprendre ses esprits - le tunnel du bisse (deux jolies fenêtres naturelles), puis de se<br />
diriger en direction de La Salentze près de la seule échelle de la voie (1 h 30 env. depuis le départ).<br />
Ultime repos conseillé à cet endroit, un peu surréaliste et écrasant. La rivière se fait ici attirante et<br />
séduisante, femme fatale ou prisonnière tourmentée dans son carcan de hautes falaises. Sans<br />
l’équipement posé (à mon sens discret malgré sa générosité), il faudrait s’aventurer en direction<br />
d’Ovronnaz pour enfin s’extraire de ces impressionnantes mâchoires qui veillent sur une nature<br />
encore préservée. Mélodie d’avenir pour Grand Cru et tracer une voie aussi longue qu’à Loèche...<br />
Celui qui nage se soucie toujours de la lointaine Amérique…Pour celui qui s’accroche à la ligne de<br />
vie du côté de La Salentze, il faut désormais lever les yeux vers le Ciel et - pourquoi pas - prier ! Le<br />
morceau de résistance de la <strong>Farinetta</strong> se présente. Il rappelle le dernier tronçon d’<strong>«</strong> Evolène », pour<br />
ceux qui s’y sont frottés ! Feu d’artifice à venir…Déjà fournaise le matin avec le soleil dans le dos !<br />
Quand Farinet et Erni revendiquent l’immortalité dans le Grand Mur…<br />
Quelques barreaux d’une échelle, encore rutilante, signalent le début de l’envolée finale vers la<br />
délivrance, illustrée ici par la déjà célèbre Colombe de la Paix de Hans Erni. Ne manque en vérité, à<br />
cet instant de détachement, que la musique de Neil Diamond même si la mélodie du <strong>«</strong> rêve »,<br />
étrangement, trotte soudain dans la tête… Les mélomanes avertis lui préféreront peut-être <strong>«</strong> l’Ave<br />
Maria » en chœur…La via <strong>Farinetta</strong> prend des allures d’ascenseur alpin – à ne pas confondre avec<br />
l’accenteur alpin - fonctionnant au ralenti. Le Grand Mur devient ce défi sportif qui se joue
élégamment des failles et des saillies tout en pondérant (sans les supprimer toutefois) quelques<br />
surplombs. Tronçon tout de même très <strong>«</strong> tire-bras », ceci dit afin d’éviter que des novices ne se<br />
lancent dans une <strong>nouvelle</strong> Bérézina. Farinet a encore quelques tours de cochon dans sa besace. Les<br />
habitués admireront le travail des bâtisseurs de la verticalité domptée qui se sont ici distingués. Bel<br />
ouvrage, Benoît & Team, désormais à entretenir pour maintenir la sécurité à un haut niveau.<br />
Opération qui a aussi ses coûts, d’où l’idée d’une forme de participation de la part des ferratistes !<br />
Dans la voie, intense sentiment de liberté peu à peu retrouvée au fil des dévers et des sursauts ou de<br />
quelques marchepieds pour bien danser au-dessus du vide. Après l’eau, le gaz pour ceux qui le<br />
supportent... Le feu dans les doigts et les bras désormais. Le câble qui peut toujours strier la chaire<br />
dans un instant d’inattention aussi. Le grimpeur <strong>«</strong> assisté » se joue de la gravitation, aux lois<br />
subitement défiées. Le ferratiste devient l’Homme-araignée qui progresse en-dessous de l’élancée<br />
Passerelle sur laquelle s’arrête parfois un promeneur. Le récit ne dit pas les pensées secrètes qui<br />
l’habitent…Il est bon de ne pas se savoir pris pour un <strong>«</strong> fou joyeux sur ses drôles d’échelons » ! Pendu<br />
au bout de son frêle filin, à l’écart des aphorismes faciles, Spiderman se joue de l’infranchissable. Il<br />
flirte avec les limites du raisonnable. La frontière entre décrochage et pure adrénaline est tantôt<br />
ténue. La pratique de la via ferrata ouvre jusqu’au randonneur aguerri, conscient des risques et des<br />
aléas de son sport favori, le domaine exclusif de l’équilibre repensé, longtemps réservé à une élite.<br />
L’occasion d’avoir une pensée émue pour le Géant (Erhard Loretan) qui vient de nous quitter. Le<br />
Maître a atteint son ultime Ciel. Cher Erhard, tu aurais pourtant mérité d’être le premier à te lancer<br />
dans la <strong>Farinetta</strong>, déjà qualifiée de must par tous ceux qui l’ont parcourue !<br />
La tourterelle immaculée veille sur les ferratistes<br />
Une réserve de puissance dans les bras<br />
s’avère bienvenue, dans cette dernière<br />
longue section verticale (env. 100 m), afin de<br />
ne pas tétaniser inutilement ou de tout<br />
gâcher en phase d’aspiration autant<br />
physique que métaphysique. Mètre après<br />
mètre, le corps et l’esprit s’élèvent et<br />
s’affranchissent du Néant. Lumière du<br />
Rédempteur. Il arrive souvent que<br />
l’existence repose sur le triptyque basique<br />
que sont l’effort, la persévérance et le<br />
mystique. Le Grand Mur de la <strong>Farinetta</strong> joue<br />
le rôle de catalyseur des énergies cachées et<br />
de chemin de croix intérieur. Farinet<br />
s’estompe un peu alors que grandit Hans<br />
Erni, avec sa Colombe immortelle. La<br />
tourterelle immaculée veille sur les<br />
ferratistes. Le site qui non loin de là attire les<br />
célébrités, dans une parcelle de vigne élevée<br />
au rang de vedette, accueillera désormais les<br />
sportifs et autres équilibristes. La famille<br />
s’agrandit. Farinet n’est donc pas mort…
Fin d’une Aventure…<br />
■ En conclusion, toute provisoire…<br />
L’émergence est proche. Une dernière droite et<br />
arrive le moment magique de l’extase où enfin <strong>«</strong> se<br />
dévacher » et jeter un regard vers le gouffre du diable<br />
dont on vient de s’extraire ou vers cette Passerelle<br />
qui a si longtemps nargué…<br />
Fin de l’Aventure ou plutôt d’une Aventure car le<br />
Canyon est désormais dessiné pour lui servir de<br />
cadre.<br />
La chance, qui avait abandonné Farinet, sait encore<br />
sourire aux audacieux. La technique et la discipline<br />
permettent l’Elévation. La prudence prévient<br />
l’accident. Tout cela ne suffirait pas sans un<br />
équipement optimal. Encore bravo et merci aux<br />
concepteurs.<br />
A propos Benoît, la célèbre gamelle avec son livre<br />
d’or, c’est pour quand et à quel endroit ? A moins<br />
qu’elle ne soit une once de La Légende…<br />
Au final, une <strong>Via</strong> <strong>Farinetta</strong> à parcourir absolument, avec ou sans guide selon l’état de ses capacités<br />
(attention à la complaisance). Il devrait même être permis de lancer, de la passerelle, une (fausse)<br />
pièce, achetée la veille au Musée ad hoc de <strong>Saillon</strong>, en direction de La Salentze. La légende, encore à<br />
écrire, ne dit pas si le geste donnera la certitude de revenir dans ce lieu enchanteur pour y partager<br />
d’autres émotions et un nouveau verre de l’amitié ! La magie de Farinet, au XXIème siècle, est bel et<br />
bien de parvenir à unir l’émotionnel et l’hydromel local…Esquisse d’absolution !<br />
<strong>Saillon</strong>/Leytron se seraient-elles trouvées, à la faille qui sépare équitablement les eaux sous la<br />
symbolique Passerelle, leur <strong>nouvelle</strong> voie ferrée dorée ou leur Fontaine de Trevi ? L’Histoire le dira !<br />
Farinet la lira depuis l’au-delà…Le sportif l’agrémentera de ses propres perceptions.<br />
Pour l’heure, il convient de féliciter toutes celles et ceux qui ont œuvré à ce projet dix ans durant et<br />
qui ont bien voulu le financer. Qu’hommage appuyé leur soit rendu par ces quelques lignes,<br />
imagées au mieux, adressées aux autorités de Leytron et de <strong>Saillon</strong>, qui, à bien plaire, les diffuseront<br />
à leur tour – pourvu que cela ne soit pas au pilori public – aux Amis de Farinet et du Valais !<br />
La Salentze résonne désormais pour l’éternité du dernier cri d’un possible <strong>«</strong> Enfoiré au Grand Cœur »<br />
(pardon, Monsieur Coluche/Colucci) car ainsi en a voulu la Légende…et c’est très bien.<br />
Major (libéré) Nicolas d’Eggis<br />
Conseiller & animateur de FORMATSUISSE<br />
Ancien rédacteur <strong>«</strong> Défense RMS-Vaud »<br />
Membre ASMEM et alpiniste amateur.<br />
P.S : La Suisse compte au printemps 2011 quelques 60 itinéraires de type via ferrata ou assimilés.