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Document TransBioFruits, pages 01 à 43 ... - bioactualites.ch

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AuteursLaurent JAMARMarc LATEURLudovic TOURNANTKarine WATEAUPauline DEWAEGENEIRESandrine OSTETransBioFruitValorisation des compétences transfrontalièrespour la promotion de la Production Fruitière Biologique (2008-2<strong>01</strong>2)Eddy MONTIGNIESBernadette THIRANAlain DELEBECQJérémie FITOUSSIAvec la collaboration de Thibaut DONIS (CRA-W), Alain RONDIA (CRA-W),Anne VAN LANDSCHOOT (CRRG) et René STIEVENARD (CRRG) pour le <strong>ch</strong>apitresur le <strong>ch</strong>oix variétal.décembre 2<strong>01</strong>2


SommairePrésentation générale 6Introduction 8La parole est <strong>à</strong> François Carlier 9Comment envisager la gestion des sols ? 12Quel <strong>ch</strong>oix de variétés de pommes adaptées<strong>à</strong> la Production Biologique transfrontalière ? 20La conduite du pommier par la méthode Mafcot 34Biodiversité : Influence des bandes fleuriessur le contrôle du puceron cendré du pommier 42Gestion de la tavelure du pommier 52Ravageurs émergents des vergers 64• L’anthonome du pommier 64• L’hoplocampe du pommier 67• L’anthonome du poirier 70• L’hoplocampe du poirier 71Le carpocapse : le « ver » de la pomme 72Conclusion 80Glossaire 81Annexes 82Stades phénologiques du pommierStades phénologiques du poirierRemerciementsTransBioFruit existe parce qu’il y a une demande ! Les arboriculteurs biologiquesont été <strong>à</strong> l’origine de ce projet en sollicitant des réponses aux questionste<strong>ch</strong>niques qui se posent. Ils se sont investis dans le déroulement desprogrammes en accueillant des expérimentations et en partageant leur expérience.L’ensemble des partenaires leur adresse de <strong>ch</strong>aleureux remerciements.C’est une <strong>ch</strong>ose de réunir les compétences pour répondre aux besoins desarboriculteurs, aux défis de l’évolution de l’agriculture et des pratiques amateursde notre zone transfrontalière, mais il faut aussi réunir les moyens pourque <strong>ch</strong>acun puisse travailler correctement. La collaboration des équipesInterreg et les précieux fonds européens sont indispensables au rappro<strong>ch</strong>ementde nos deux régions et nous permettent d’aborder les problématiquescommunes <strong>à</strong> notre bassin de production. La meilleure manière pour nous deles remercier est d’employer utilement ces fonds publics. Nous souhaitonsque cet ouvrage en soit un témoignage.Si le GABNOR est <strong>ch</strong>ef de file du programme, jamais il n’aurait pu réaliserun tel travail qui revêt de grandes compétences et une expérience de nombreusesannées d’expérimentations, d’observations et de pratiques notammentacquises grâce aux 4 années du programme TransBioFruit. C’est doncun grand merci que nous souhaitons adresser <strong>à</strong> nos partenaires, le CPBio, leCRA-W et la FREDON du Nord-Pas-de-Calais.A vous tous qui vous êtes procurés cet ouvrage, merci ! Merci de produireet de vivre de votre métier ou de votre passion en préservant votre santé etvotre environnement !!Pour en savoir plus 844 Les principales clés du verger bio transfrontalier5


Présentation généraleSi la production de fruits biologiques est aujourd’hui reconnuecomme partie prenante d’une démar<strong>ch</strong>e de développementdurable et si elle est l’objet d’une demande des consommateurs enaugmentation constante, sa mise en pratique ne va pas de soi.Les arboriculteurs biologiques sont, <strong>ch</strong>aque jour, confrontés <strong>à</strong> des questionssur la manière de maintenir un état sanitaire satisfaisant de leurs vergersdans le respect du cahier des <strong>ch</strong>arges européen de l’agriculture biologique.Pour se développer et être économiquement rentable, l’agriculture biologiquedoit s’appuyer sur toutes les te<strong>ch</strong>niques de production les plus modernes,<strong>à</strong> la fois innovantes et respectueuses de l’environnement. Pour peuque les producteurs adoptent une appro<strong>ch</strong>e globale, les solutions développéesdans ce projet sont transférables aux arboriculteurs conventionnels quisouhaitent diminuer leurs utilisations de produits <strong>ch</strong>imiques de synthèse.De manière générale, répondre <strong>à</strong> ces problématiques permet aussi d’accompagneret d’anticiper les évolutions des réglementations européennes deplus en plus restrictives concernant l’utilisation des produits phytosanitairesen agriculture.PartenairesFinanceursGABNOR : Le Groupement des Agriculteurs Biologiques duNord - Pas de Calais est une association de développement del’Agriculture Biologique.CRA–W : Le Centre wallon de Re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>es Agronomiques estl’établissement public de re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>es agronomiques de Wallonie.C’est le Département Sciences du Vivant-Unité Améliorationet Biodiversité qui participe <strong>à</strong> TransBioFruit.FREDON Nord-Pas-de-Calais : La Fédération Régionale de Défensecontre les Organismes Nuisibles est un syndicat professionnelagricole mettant au point et développant au sein de saStation d’Études sur les luttes Biologique, Intégrée et Raisonnéedes méthodes alternatives de protection des cultures.CPBio : Le Centre Pilote Bio est une association de promotionet de développement de l’agriculture et de l’horticulture biologiqueen Wallonie.Les résultats obtenus peuvent se résumer en 4 axes :• la re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e des pratiques culturales et de la conduite des arbresadaptées <strong>à</strong> l’arboriculture biologique.• l’étude de l’impact du développement de la biodiversité fonctionnellecomprenant d’une part la préservation et la valorisation desauxiliaires et d’autre part le développement de variétés tolérantesaux maladies et/ou aux ravageurs.• la re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e de références sur les maladies et ravageurs émergentsqui montrent une recrudescence importante en raison des modificationsdes pratiques et des adaptations des parasites.• l’étude de mesures de protection directe et indirecte contre les maladieset ravageurs en vergers, dont la re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e d’alternatives auxméthodes de lutte standardisées et <strong>à</strong> l’usage du cuivre.DGO 3Le projet TransBioFruit est réalisé dans le cadre du programmeInterreg IV France-Wallonie-Vlaanderen, avec le soutien del’Union Européenne - Fonds Européen de Développement Régional,du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais, de la Wallonieet des Conseils Généraux du Nord et du Pas-de-Calais.6 Les principales clés du verger bio transfrontalier7


IntroductionLa parole est <strong>à</strong>François CarlierPassionné passionnant !Un monde de passionnés, un monde passionnant, l’arboriculturepour qui s’y pen<strong>ch</strong>e un peu devient vite captivante.A vous, qui êtes pris par le virus de la pomme ou dela poire, que vous soyez amateurs avertis, maraî<strong>ch</strong>ersqui souhaitent se diversifier ou bien arboriculteursconfirmés, nous vous adressons cet ouvrage concernantl’arboriculture… BIOLOGIQUE.Au travers de celui-ci, vous découvrirez les principauxrésultats d’un ensemble de partenaires de la re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e, dudéveloppement, de la production tous convaincus que l’onpeut produire des fruits de qualité de manière rentablepour le producteur qui est responsable de ses pratiqueset accessible pour le consommateur conscient de l’importancede ses <strong>ch</strong>oix alimentaires.Cet ouvrage met l’accent sur les thématiques de re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>edéfinies avec les producteurs. Vous trouverez dans <strong>ch</strong>aque<strong>ch</strong>apitre un condensé des actions du projet.Pour illustrer l’arboriculture biologique transfrontalière, nousavons fait appel <strong>à</strong> un grand témoin, un producteur qui fait référence,entretien avec François Carlier :Le verger qu’a créé François en 1989, puis convertien bio, constitue un modèle du genre et illustre quele passage de l’un <strong>à</strong> l’autre mode de production estpossible malgré les freins te<strong>ch</strong>niques, commerciauxet psy<strong>ch</strong>ologiques auxquels sont confrontésles candidats <strong>à</strong> la conversion.François nous apporte son point de vue sur le programmeTransBioFruit.François Carlier,producteur de fruitsbiologiques durant20 ans après une annéede transition enproduction intégrée.Quelles sont les actions du programme TransBioFruit qui ont amené desavancées te<strong>ch</strong>niques marquantes pour les professionnels ?Les volets essentiels <strong>à</strong> mes yeux concernent l’anthonome, l’hoplocampe etla méthode Mafcot.Anthonome et hoplocampe : même défi!!Les travaux menés ont permis d’obtenir des connaissances sur les cyclesde développement des ravageurs ce qui peut servir <strong>à</strong> tous même auxproducteurs intégrés. Les producteurs bio ont été les premiers <strong>à</strong> détecterces nouveaux problèmes mais ont été aussi les premiers <strong>à</strong> relayer lessolutions obtenues dans le cadre du programme TransBioFruit. L’enjeuétait de taille : sur l’anthonome, jusque 80% de dégâts ont été observésen vergers. Pour l’hoplocampe, les niveaux de dégâts ont mis en périlcertaines exploitations. Le programme a permis de regarder collectivementcomment aborder le problème et a permis d’aboutir <strong>à</strong> des solutionsdurables.8 Les principales clés du verger bio transfrontalier9


Mafcot : la révolutionCette méthode, mise en place par les producteurs conventionnels (Jean-Marie Lespinasse et son groupe) a été transférée aux professionnels del’agriculture biologique grâce au programme TransBioFruit. Elle permet delimiter l’alternance (régularité de production) et les avancées sont considérablespour assurer un équilibre économique des exploitations : danscertains vergers, les niveaux de rendement sont même en progressionconstante. Ce principe devrait être appliqué dans toutes les exploitations!Pourriez-vous donner quelques exemples concrets de la plus value transfrontalièreapportée par le projet ?Rencontrer de très bons producteurs belges, a réellement apporté un élanpour avancer collectivement : on a été longtemps de <strong>ch</strong>aque côté de la frontièresans se parler et le projet a contribué <strong>à</strong> communiquer. Au del<strong>à</strong> du transfrontalier,les é<strong>ch</strong>anges avec tous les autres <strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>eurs suisses, italiens,allemands ont apporté un éclairage intéressant. Le Centre de Re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>esAgronomiques de Gembloux, notamment au travers du travail sur la tavelure,amène des perspectives intéressantes.Quelles demeurent les principales difficultés observées aujourd’hui pour laconduite de vergers biologiques?Les tracasseries administratives sur les produits naturels utilisables ou non :les réglementations nationales diffèrent malgré un même cahier des <strong>ch</strong>argeseuropéen. La bio, c’est te<strong>ch</strong>nique, on est déj<strong>à</strong> bien armé pour répondre auxprincipaux problèmes te<strong>ch</strong>niques. Néanmoins, on a toujours des besoins :travailler les préparations <strong>à</strong> base de plantes, viser la diminution des interventions,avancer collectivement en créant des réseaux.Quels leviers utiliseriez-vous afin de lever ces freins?Il faut sensibiliser les opinions aux difficultés rencontrées notamment d’unpoint de vue réglementaire et mettre un coup de pied dans la fourmilière.Pour les questions te<strong>ch</strong>niques, il faut bien sûr encourager la re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>eet l’acquisition de nouvelles références : lesbesoins sont très importants dans le domaine.De quelle manière vous-êtes vous impliqués dans le programme ?J’ai contribué <strong>à</strong> la construction du projet en remontant les besoins des producteurspour que les travaux envisagés correspondent <strong>à</strong> leurs attentes, <strong>à</strong> lafois pour les producteurs en bio depuis de nombreuses années et pour lesjeunes en conversion ou en réflexion avant le passage en bio. J’ai aussi prisdes risques en acceptant que des expérimentations soient mises en placedans mon verger : je suis content de mon engagement car les résultats sont<strong>à</strong> la hauteur de mes espérances.Au-del<strong>à</strong> de TransBioFruit,….Plus globalement, quel regard portez-vous sur la faisabilité te<strong>ch</strong>nique del’arboriculture biologique dans la région transfrontalière ?Je ne comprends pas que tous les producteurs ne soient pas en bio : la productionintégrée, ce n’est qu’une étape vers la bio, un passage qui doit faireaboutir au bio. Pourquoi s’arrêter au milieu du pont : quand on est lancé, onle traverse jusqu’au bout ! Pour autant, <strong>à</strong> mes yeux, il ne faut pas opposerles modes de production : il y a des avancées te<strong>ch</strong>niques tant en bio qu’enproduction intégrée ou conventionnelle. Relever le défi de la bio, c’est possible: il faut être te<strong>ch</strong>niquement motivé et avoir des convictions et ne pas selancer en bio pour des raisons uniquement économiques.10Les principales clés du verger bio transfrontalier11


Comment envisager la gestion des sols ?Le projet TransBioFruit s’est intéressé <strong>à</strong> lagestion des sols dans différents vergersdu bassin transfrontalier au travers d’unecampagne de diagnostics. Nous avonsopté parmi les méthodes d’appro<strong>ch</strong>e globalepour la « Méthode BRDA-Hérody 1 ».Discussion des résultats avec D. Massenot (Amisol) le 3 mars 2<strong>01</strong>1.Pourquoi cette méthode ?Car elle combine systématiquement les appro<strong>ch</strong>es pédologiques et agronomiques,<strong>à</strong> la fois sur le terrain et au laboratoire.Bilan d’une campagne de diagnostic de solTableau 1.1 : Synthèse des diagnostics de sol des vergers transfrontalierset pistes de solutionObservationsPistes de solutionComment l’appliquer ?Le diagnostic débute par une phase de terrain. Cette première phasepermet de recueillir un maximum d’éléments qui ne peuvent pas êtrerévélés par un laboratoire : géologie, action du climat, conditions du milieu(milieu poreux, tassé, niveau d’oxydo-réduction, niveau de décompositionde la matière organique…). Durant ce travail, de nombreusesquestions sont posées au producteur quant <strong>à</strong> ses pratiques agricoles ou<strong>à</strong> l’historique de la parcelle.Les résultats sont corrélés aux observations de terrain et le « conseiller »,celui qui a fait les observations de terrain, peut alors faire des recommandationsaux producteurs afin d’établir le meilleur itinéraire te<strong>ch</strong>nique.Ces recommandations portent :• Sur les travaux <strong>à</strong> réaliser ou <strong>à</strong> éviter ;• Sur les éléments <strong>à</strong> gérer (matières organiques, P, K, Ca, Mg, Al) ;• Sur le fonctionnement du sol.• Plantation précipitée dans des sols malpréparés.• Passages réguliers du <strong>ch</strong>arroi sur un solsouvent humide. Compactage importantde celui-ci.• Pas de gestion du couvert herbacé del’inter-rang (sauf tonte), existence d’unfeutre herbacé asphyxiant pour le sol.• Raisonnement superficiel de la fertilisation,vision NPK simpliste.• Mauvaise concordance de la fertilisationavec les besoins saisonniers de l’arbre.• Réaliser une culture préliminaire régénératrice<strong>à</strong> enracinement profond contenantnotamment des légumineuses.• Pour atténuer les effets de tassement,adapter les pneumatiques des tracteurset réaliser un travail du sol en surface.• Considérer l’inter-rang comme uneculture fertilisante pour le verger : associerl’inter-rang <strong>à</strong> des légumineuses (VoirAlter Agri 110 Nov-Déc. 2<strong>01</strong>1).• Prendre en compte l’aspect vivant dusol, agir pour favoriser l’activité biologiquedu sol.• Étendre la fertilisation <strong>à</strong> toute la surfacedu verger.• Bien comprendre le compostage et l’actiondes différentes formes de matières organiquesutilisables en verger.1Bureau de Re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e et de Développement Agricole12 Les principales clés du verger bio transfrontaliercomment envisager la gestion des sols ? 13


La mise en place du vergerLa mise en place d’un verger dans les meilleures conditions possibles permetune bonne reprise et un démarrage rapide des arbres. Le <strong>ch</strong>evelu racinaireimportant de ceux-ci peut alors explorer un plus grand volume de sol, ce quiest un atout non négligeable.La gestion du sol en vergerLa compaction due aux passages répétés d’engins sur sol humide constitueun problème majeur dans beaucoup de vergers. Elle empê<strong>ch</strong>e la bonne circulationde l’air et de l’eau dans le sol ce qui engendre d’autres problèmespar la suite (asphyxie, mauvaise assimilation des fumures, exploration racinairelimitée).Voici un exemple de mise en place d’un nouveau verger :1. Plantation en automne sur précédent de légumineuses (interculturede trèfles ou 2 ans de luzerne) après dé<strong>ch</strong>aumages etincorporation progressive du couvert avant labour;2. Travailler sur un sol ressuyé évite ensuite les défauts de structure ;3. Semis des couverts au printemps, après un faux semis éventuel :● Sur le rang, la méthode sandwi<strong>ch</strong> (trèfle blanc sur la ligne ettravail du sol de part et d’autre) est une façon efficace d’incorporerrégulièrement des légumineuses au sol.● Dans l’interligne, on <strong>ch</strong>oisira un mélange de graminées (raygrass et fétuque rouge semi-traçante) supportant bien le passaged’engins. Des légumineuses comme le trèfle blanc, lelotier corniculé et la minette peuvent être associées aux graminéesde base.4. L’intégration de différentes productions complémentaires ausein des vergers est une voie <strong>à</strong> explorer : maraî<strong>ch</strong>age dans l’interrang,plantes aromatiques, élevage avicole, moutons …30cm70cm3m50pneu <strong>à</strong> structure radiale(basse pression)pneuclassiqueLe type de sol va fortement influencer le risque de compactionLa présence de cailloux dans le sol va diminuer le risque de compaction.14 Les principales clés du verger bio transfrontaliercomment envisager la gestion des sols ? 15


Dans le cas de l’agriculture biologique, il semble utile d’envisager une gestiondes sols sur l’ensemble du verger et plus seulement sur la ligne d’arbres.Maintenir ou entretenir la fertilité du solJuraneCela aura comme effet d’améliorer :• la circulation de l’air et de l’eau dans le sol ;• la dégradation des résidus de culture ;• l’efficacité des fumures organiques effectuées(Tableau 1.2).Plusieurs te<strong>ch</strong>niques permettent d’y arriver :• Entretenir le couvert de graminées et de légumineuses commeune prairie productive (fertilisée, <strong>ch</strong>aulée, hersée, …) ;• Limiter au maximum le nombre de passages d’engins, surtoutsur sol non ressuyé ;• Équiper les tracteurs, remorques et pulvérisateur de pneus radiauxbasse pression ;• Travailler le sol en surface (herse de prairie) et en profondeur(Actisol, Jurane, Grégoire Agri, Aerway, …). Un <strong>à</strong> plusieurs passages/ansur sol bien ressuyé.ActisolEn agriculture biologique, on ne nourrit pas directementles plantes, on soigne le sol qui va alors fournir aux plantesce dont elles ont besoin.L’objectif est d’optimiser l’activité biologique du sol afin d’alimenter la plante.Augmenter le taux d’humus n’est pas un objectif en soi.L’apport de matières organiques peu lignifiées et fraî<strong>ch</strong>ement compostées,donc très «vivante», optimise la fertilisation (Tableau 1.2). Le moment d’applicationde celles-ci en verger, <strong>à</strong> la fin de l’été ou début d’automne ou encoretrès tôt au printemps, semble favorable, mais la gestion de ces apportsn’est pas encore bien identifiée aujourd’hui en arboriculture biologique. Lesmécanismes de mise en réserve dans le bois et le rythme de libération dessubstances ne sont pas maîtrisés et jouent pourtant un rôle important dansle mécanisme de la nutrition de l’arbre.Tableau 1.2 : Action de diverses matières organiquessur les propriétés du sol (Sérail, 1995-2005)AmendementCompostde dé<strong>ch</strong>etsvertsCompostd’écorceenri<strong>ch</strong>iFumierfraisFumierdéshydratéTaux d’humus du sol ++ ++ + +BiomasseCourt Terme - ++ ++ ++microbienneMoyen Terme + + ++ ++Long Terme + + + +StabilitéCourt Terme - ++ ++ ++structuraleMoyen Terme (+) (+) (++) (++)Long Terme + + - -Effet structural + + + +Résistance au compactage ++ - ++ +Réserve utile ++ ++ ++ ++pH + + - -CEC ++ ++ + +Effet fertilisant (N) Court terme - ++ ++ +Long terme - + + +16Les principales clés du verger bio transfrontalier comment envisager la gestion des sols ? 17


En fonction des besoins, les apports de matières organiques devraient êtregérés en sa<strong>ch</strong>ant que les demandes en azote sont importantes au momentde la floraison. Celles-ci peuvent en partie être satisfaites par les réservesprésentes dans le bois de l’arbre. Elles doivent donc avoir été assimiléesl’automne précédent.En fonction des observations de terrain et des re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>es menées,il convient d’attirer l’attention sur les points suivants :• Les apports de compost de dé<strong>ch</strong>ets verts peuvent conduire<strong>à</strong> des faims d’azote momentanées. Leur action fertilisanteest limitée. Il convient de les épandre en été.• Le compost jeune (1 <strong>à</strong> 3 mois) de fumier pailleux est unfertilisant bien équilibré.• Les fientes de poules, farine de sang, … amènent une quantitéd’azote qui est rapidement assimilable. Elles serontamenées tôt au printemps afin de « relancer la vie du sol »et seront utilisées avec parcimonie en cas de nécessité.Il suffit d’un grain de sable pour bloquer un engrenage. Dans le cas du sol, ilest important de prendre en considération <strong>ch</strong>aque facteur limitant et tenterde les atténuer par ordre de priorité.18Les principales clés du verger bio transfrontalierReinette Hernaut19


Quel <strong>ch</strong>oix de variétésde pommes et de poires adaptées<strong>à</strong> la Production Biologiquetransfrontalière ?Il apparait comme une évidence que le <strong>ch</strong>oix judicieux de variétéscultivées en agriculture biologique durable est fondamental et devraits’appuyer en priorité sur des variétés répondant aux besoinsdu mar<strong>ch</strong>é mais qui, de plus, devraient être au moins tolérantes,faiblement sensibles ou résistantes aux principales maladies et dontles arbres sont de conduite aisée et moins dépendants des intrants.Les informations sur les variétés décrites brièvement ci-dessoussont essentiellement présentées dans le cadre de la productionprofessionnelle où des traitements spécifiques <strong>à</strong> la bio sont régulièrementappliqués.Etant donné qu’il s’agit d’unedécision lourde de conséquences,le <strong>ch</strong>oix des variétésdoit se faire, en tenantcompte des expériences decollègues ou d’institutionspubliques dont la fonctionest de divulguer les informationsles plus objectives.Considérations généralesDans nos régions transfrontalières,la plupart des variétésVf sont toutes plus ou moinscontournées. Suite <strong>à</strong> ce risqueimportant de contournementdu gène Vf, il est recommandéd’isoler les variétés par niveaude sensibilité en bloc qui serontséparées des autres variétés.Outre tous ces aspects, le <strong>ch</strong>oix des variétés se fera surtout en fonction despériodes et du type de vente et de mar<strong>ch</strong>é. Certaines variétés de haute qualitémais moins connues pourront très bien s’adapter <strong>à</strong> des circuits courts decommercialisation alors qu’elles ne seront pas facilement écoulées dans lagrande distribution.TopazLe <strong>ch</strong>oix du porte-greffe, dupépiniériste de l’entregreffeou non joue également unrôle– notamment dans lecas de variétés sensibles au<strong>ch</strong>ancre du collet (Phytophtoracactorum) telle ‘Topaz’,‘Cox’Orange Pippin’, ‘Rubinstep– Pirouette’ et la plupartdes variétés dérivant de laCox qui nécessitent le greffagesur un entregreffe.La diversité variétale est nécessaire pour une bonne fécondation, pourréduire les risques d’épidémies de maladies ou de ravageurs et offre unemeilleure sécurité face aux aléas du climat.Identifier les variétés les mieux adaptées aux systèmes de production biologiquene peut se faire qu’en mettant en place des programmes de créationet d’expérimentation variétale qui sont menées directement en productionbiologique.Les informations rassemblées ci-dessous (Tableaux 02.1 et 02.2) sont destinéesaux producteurs professionnels et sont basées d’une part, sur des résultatsde producteurs expérimentés et d’autre part, sur ceux obtenus <strong>à</strong> partir de plusieursparcelles d’expérimentation transfrontalières conduites et certifiées enProduction Biologique, telles celles du Centre Wallon de Re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>es Agronomiques- CRA-W (Projets BIODIMESTICA et TransBioFruit) et du Centre Régionalde Ressources Génétiques - CRRG (projet BIODIMESTICA).Les variétés commerciales qui présentent, dans nos régions, des sensibilitésnettement trop prononcées vis-<strong>à</strong>-vis des principales maladies ne nous semblentpas adaptées <strong>à</strong> une Production Biologique durable ; de ce fait les variétés – etleurs mutants - telles ‘Braeburn’, ‘Fuji’, ‘Kanzi’, ‘Gala’, ‘Golden Delicious’, ‘Rubinette’,‘Belgica’, ‘Delbard Estivale’ ne feront pas l’objet de commentaires.20 Les principales clés du verger bio transfrontaliervariétés adaptées <strong>à</strong> la Production Biologique transfrontalière 21


Tableau 2.1 : Évaluation générale d'une sélection de variétés de pommes etde poires potentiellement intéressantes pour la production biologiquetransfrontalièreLes variétés présentées ci-dessous sont classées par ordre alphabétique.DALINETTE PBR (DL 13)Arbre facile <strong>à</strong> conduire, très productif, demande de sérieuses actions d’éclaircissage. Variétéintéressante pour sa bonne conservation mais la couleur relativement sombre des fruitsen réduit leur attractivité commerciale.POMMESLégende :PBR = variété protégée par un certificat d’obtention végétale ;PBR* = variété en cours d’examen en vue du certificat d’obtention® = nom enregistré et protégéAC = conservation en frigo en atmosphère contrôléeSPG = sujet porte-greffeELSTAR (de nombreuses mutations commerciales protégées : ‘Elshof’ PBR , ‘Elista PBR ,‘Excellent Star PBR ,…)Bonne variété de commerce mais les facteurs limitants sont sa très forte alternance, sonmanque de rusticité et sa conservation limitée.ALKMENE (mutation plus colorée, ‘Cevaal’)Arbre relativement vigoureux mais aux entrenœuds assez courts, facile <strong>à</strong> conduire, unedes rares variétés <strong>à</strong> ne pas alterner, demande un éclaircissage pour assurer le calibre.Variété précoce très bonne pollinisatrice pour vente locale, <strong>à</strong> planter en quantité limitée.Fruits dont l’arôme rappelle celui de la Cox.FIESTAArbre de vigueur moyenne, très facile <strong>à</strong> conduire, peu alternant, bonne production, bonnerésistance des fleurs au gel. Variété de diversification nécessitant plusieurs passages decueillette et relativement tardive. Pas très rustique. Variété <strong>à</strong> cueillir en plusieurs passagemais qui offre le grand avantage qu’elle plait <strong>à</strong> un très large public.BELLE de BOSKOOP (nombreux mutants ‘S<strong>ch</strong>mitz Hübs<strong>ch</strong>’, ‘Bielaar PBR ’, ‘Spur Jean Tellier’,‘Valastrid’)Une des dernières variétés commerciales de type ‘reinette’, mi rugueuse et typiquementacidulée. Arbre <strong>à</strong> conduire en axe avec arcure des bran<strong>ch</strong>es latérales. Le type ‘spur’ demande<strong>à</strong> être greffé sur MM106 ou même MM111. Variété en déclin dû <strong>à</strong> son goût acidulémais appréciée pour ses capacités culinaires et sa bonne conservation.FRESCO PBR - WELLANT ®Arbre de conduite assez compliquée, tendance au dégarnissement, moyennement <strong>à</strong> peuvigoureux, donnerait de meilleurs résultats avec entregreffe, productivité moyenne ; seraitsujet aux fortes gelées hivernales de même que sa floraison au printemps. Variété tardivede très bonne qualité gustative, la couleur foncée des fruits est un point faible ainsi queles difficultés de culture. Variété protégée par des droits d’obtenteur et commercialiséesous le régime de ‘semi-club’CABARETTE - PRESIDENT VAN DIEVOET CRRG-RGF-GblxAncienne variété moyennement fertile, arbre vigoureux et rustique, les fruits jaunes <strong>à</strong><strong>ch</strong>air blan<strong>ch</strong>e et agréablement acidulée offrent le grand avantage de très bien conserverjusque juin; convient bien pour les circuits courts.GOLDRUSH PBRArbre très facile <strong>à</strong> conduire et très productif, demande un éclaircissage adéquat pour obtenirun calibre suffisant. Du fait de sa maturité très tardive – fin octobre <strong>à</strong> novembre - <strong>à</strong>réserver dans des endroits où le climat est relativement clément sinon le fruit perd de sesqualités gustatives et visuelles.COX’S ORANGE PIPPINDe nombreux mutants colorés existent dont le ‘Queen’ et la ‘Cox’s Rouge de Flandre’ qui ressembleau clone d’origine tout en étant plus rouge et plus attractif et qui a le grand désavantagede produire des fruits de plus gros calibres et devenant vite farineux – le retour au cloneoriginel de la ‘petite Cox’ mériterait d’être essayé. Variété assez sensible aux pulvérisationssoufrées ; <strong>à</strong> planter en quantité limitée pour les connaisseurs.IDAREDVariété encore un peu cultivée en Bio principalement pour la très longue conservation deses fruits, pour la fertilité et la facilité de conduite des arbres mais dont la qualité gustativedes fruits est assez banale <strong>à</strong> médiocre. Excellent pollinisateur pour les variétés <strong>à</strong> floraisonhâtive telle la ‘Boskoop’.COXYBELLE - AG 90 PBR*Nouvelle variété obtenue par le CRA-W <strong>à</strong> Gembloux, issue du croisement entre une anciennevariété locale transfrontalière ‘Président Van Dievoet’ – ‘Cabarette’ et un hybride complexe.Arbres assez vigoureux et productifs – alternance <strong>à</strong> surveiller - très facile <strong>à</strong> conduire enaxe, production principale sur brindilles couronnées, très rustique - <strong>à</strong> cultiver avec très peud’intrant. Une des très rares variétés qui associe une résistance complexe polygénique <strong>à</strong> latavelure et le gène Vf. Variété déposée en 2<strong>01</strong>2 pour les droits d’obtenteur, en essai <strong>ch</strong>ezdivers producteurs bio transfrontaliers.INITIAL PBRArbre très facile <strong>à</strong> conduire en axe vertical, très productif, très peu alternant, ne demandequasi pas d’éclaircissage. Comme variété précoce, <strong>à</strong> planter en quantité limitée et <strong>à</strong> réserveraux zones <strong>à</strong> très faible risque de <strong>ch</strong>ancre.CRIMSON CRISP® (COOP 39 PBR )Nouvele varété américaine de calibre moyen et porteuse du gène VF, variété de mi-saison <strong>à</strong>essayer comme fruit au visuel attractif assez douce et de qualité moyenne.Les principales clés du verger bio transfrontalierJAMES GRIEVE (mutant coloré ‘Lired’)Avantage d’une floraison mi-précoce, exceptionnellement longue, très bon pollinisateur ettrès bonne résistance au gel printanier. A planter en quantité très limitée et uniquementpour commerce local. Variété qui répond aux besoins de fruits culinaires précoces - trèssujette au <strong>ch</strong>ancre dans les parcelles <strong>à</strong> risque.


JONAGOLDNombreux mutants classés en trois groupes principaux : (1) ‘Lavis rouge clair’ ; (2) ‘Rougefoncé-strié’ et (3) ‘Rouge foncé homogène’. La plupart des mutants sont des variétés protégées.Parmi le type (1), ‘Novajo’ est le plus recommandé par le PCF, parmi le type (2),‘Jonagored Supra’, et ‘Decosta’ et pour le type (3), ‘Red Prince’ et ‘Primo’ qui colorent trèstôt mais de ce fait on risque de les cueillir trop tôt. Arbre très productif, vigoureux, très peualternant, facile <strong>à</strong> conduire. Malgré sa sensibilité aux maladies et ses qualités moyennes,reste une variété standard de nos vergers pour sa bonne productivité, son attrait commercialet ses très bonnes performances en conservation.REINETTE du CANADA GRISTrès ancienne variété française qui garde un certain renom et un mar<strong>ch</strong>é dans son paysd’origine. Arbre assez vigoureux mais facile <strong>à</strong> conduire sans soin particulier, très peu exigeanten fumure, <strong>à</strong> cultiver avec très peu d’intrants, pourrait supporter un léger enherbementaprès quelques années de plantation.KARMIJN de SONNAVILLEVariété de très bonne qualité gustative avec un arôme de Cox mais avec un profil acidulé.Production hétérogène; bonne conservaion mais risque de crevassement des fruits: <strong>à</strong>réserver pour une clientèle de connaisseurs - donne un jus excellent.MAIRAC ®, LA FLAMBOYANTE PBRArbre productif et facile <strong>à</strong> conduire, demande un éclaircissage ; arbre exigeant en fumure.Variété attirante de par sa bonne conservation du fait de sa sensibilité aux maladies, maisnécessite de très nombreux traitements fongicides.OPAL PBRArbre d’assez faible vigueur, productif ; arbre très exigeant en fumure. Les données surcette variété sont récentes mais dans la gamme de fruits jaunes, elle semble mieux adaptéeque ‘Goldrush’ dans des climats moins cléments - <strong>à</strong> essayer en petites quantités.REINETTE HERNAUT RGF-GblxAncienne variété belge sélectionnée et diffusée par le CRA-W – Gembloux. Arbre trèsfacile <strong>à</strong> conduire en axe, très peu de travail de taille, très productif, non alternant, trèsrustique – ne supporte pas les excès de fumure azotée : risque de point liègeux et moinsbonne coloration - <strong>à</strong> cultiver avec très peu d’intrant, pourrait supporter un léger enherbementaprès quelques années de plantation. A réserver pour circuits courts et pour desprojets de transformation.REINETTE de WALEFFE RGF-GblxMême profil de variété de très bonne conservation que ‘Reinette Hernaut’ mais avec unfruit plus sucré et plus typé ; variété ancienne rustique particulièrement adaptée aux systèmesde production <strong>à</strong> très faibles intrants, ne supporte pas les excès de fumure azotéeentrainant une baisse de qualité et une moins bonne coloration - pourrait également supporterun léger enherbement après quelques années de plantation. A réserver pour lescircuits courts et pour des projets de transformation. Calibres parfois trop gros ce quientraîne du bitter-pit, risques de <strong>ch</strong>ute de fruits.RUBINOLA PBRArbre assez vigoureux mais très facile <strong>à</strong> conduire en axe, avec une fructification typiquementen bouts de brindilles, port pleureur, production très régulière. Variété très intéressantepour la vente directe mais vu sa période de maturité, quantités <strong>à</strong> adapter suivantson commerce. Variété protégée par des droits d’obtenteur. Fruits très attractifs, bonnetenue <strong>à</strong> l’arbre, de très bonne qualité, très croquants, juteux et sucré-acidulés.PILOT PBRArbre facile <strong>à</strong> conduire mais de vigueur très faible les premières années après plantation ;très sensible au puceron cendré. Variété utile pour l’extension de la période de commercialisationmais reste marginale.RUBINSTEP PBR (marque ‘Pirouette’®)Variété bien adaptée <strong>à</strong> la bio et <strong>à</strong> bonne valeur commerciale pour cette période. Arbre quidemande de l’arcure systématique lors des premières années pour éviter le dénudement,productivité moyenne <strong>à</strong> bonne. Variété protégée par des droits d’obtenteur.PINOVA PBR (mutants ‘Corail’®, ‘Evelina’®, ‘Dalirail’ PBR , ‘Dalinip’ PBR )Variété qui était très prometteuse car elle est très productive et régulière. Arbre très facile<strong>à</strong> conduire, de vigueur relativement faible, demande une bonne pénétration de la lumièredans la couronne et des interventions d’éclaircissage des fruits ; arbre très exigeant enfumure. L’arrivée de mutants plus colorés offre plus de souplesse pour la cueillette etprésente un avantage visuel de fruits plus attractifs mais nécessite une gestion prudenteafin de cueillir au bon stade de maturité physiologique.SUNTANArbre rustique, facile <strong>à</strong> conduire, bonne adaptation aux faibles intrants, productionmoyenne <strong>à</strong> bonne. Fruit ayant un certain mar<strong>ch</strong>é de connaisseurs de pommes de qualité –surtout en France. Il est <strong>à</strong> noter que les gros calibres sont sujets au bitter-pit et deviennentplus vite farineux.REINETTE des CAPUCINS (Syn. ‘Reinette d’Osnabrück’, ‘Reinette de Chevroux’)Ancienne variété sélectionnée et diffusée par le CRRG. Les arbres se conduisent particulièrementfacilement en axe, ils sont très productifs, quasi pas alternants, risque de <strong>ch</strong>utede fruits <strong>à</strong> maturité, demandent une entregreffe sur M9 ; pas trop exigeants en fumure.Variété assez difficile <strong>à</strong> commercialiser dans la grande distribution comme pomme detable, occuperait le créneau de ‘Boskoop’.Les principales clés du verger bio transfrontalierTOPAZ PBRArbre de vigueur modérée, <strong>à</strong> greffer sur intermédiaire de greffe peu sensible au <strong>ch</strong>ancredu collet (Phytophtora cactorum), bonne ramification et conduite facile, bonne productionrelativement régulière moyennant le contrôle de la <strong>ch</strong>arge. Variété bien représentée <strong>ch</strong>ezles producteurs en bio qui offre cet aspect particulier d’un fruit très croquant, juteux etacidulé. Variété protégée par des droits d’obtenteur.25


POMMESTableau 2.2 : Principales caractéristiques d’une sélection de variétés de pommes et de poires potentiellement intéressantes pour laproduction biologique transfrontalièreCaractéristiques variétalesVariétés et principauxmutantsFruitcalibre, couleur,...Période decueilletteDurée de conservation Fruit qualité&usagesFrigo ACPériodefloraison &qualitéde pollenAKANE Assez petit, rouge attactif f-08(1 passage)ALKMENE Moyen <strong>à</strong> petit, variable,orangé sur jauneBELLE de BOSKOOP Bon, mi-rugueuse, bicolore <strong>à</strong>rouge foncé suivant mutantsf-08-d-09(3 passages)f-09 Assez bonne,devient cireuse11 Très bonne, ac/suc;léger arômef-09 03; > 4° 04-05; > 4° Acidulée,excellente culinaireMoy/ ++Préc-moy/ ++Préc/ -CABARETTE - PRESIDENTVAN DIEVOET CRRG - RGFMoyen, jaune, petite jouerosée.f-10 05; 2-3°C 06-07 Chair blan<strong>ch</strong>e,acidulée.Moy/++COX’S ORANGE PIPPIN Moyen <strong>à</strong> petit, variable,orangé strié sur jauneCOXYBELLE - AG 90 PBR Bon, bicolore orangé-rouge,attactifmi-09 11; 4-6° 12-<strong>01</strong>; > 4° Excellente si clôneclassiquef-09 <strong>à</strong> d-10 12; > 4°(étude en cours)03-04; > 4°(étude en cours)Très bonne;suc/ac; ferme;bon arômeMoy/ ++Moy/ ++CRIMSON CRISP®(COOP 39 PBR )Moyen, lisse, rouge clair,très attractif‘DALINETTE’ PBR (DL 13) Moyen <strong>à</strong> petit, rougeassez foncé, mi-rugeux,moy attractifELSTAR Moyen <strong>à</strong> petit, bicoloresorangés, mi-rugeux, attractifsmi-09 11-12 03 Moy ferme,croquante, suc/acmi-10 <strong>à</strong> d-11 04-05 05-06 Très ferme, acidulémais meilleureaprès conservationd-09(3 passages)12 02-03 Moy ferme,aciduléeMoy/ ++Moy/ ++Moy/ ++FIESTA Moyen, bicolore, rougeassez foncémi-09 12-<strong>01</strong>; > 4° 04-05; > 4° Moy ferme, ac/suc,bon arômeMoy/ ++FRESCO PBRWELLANT ®Bon calibre, rouge relativementfoncé, mi-rugueuxGOLDRUSH PBR Moyen <strong>à</strong> petit, jauneavec lavis orangéIDARED Moyen calibre, lisse, bicolorerouge assez foncéINITIAL PBR Bon calibre, bicolore rougeassez foncéJAMES GRIEVE Moyen, bicolore,devient cireuxJONAGOLD Bon calibre, bicolore ou passuivant mutantKARMIJN de SONNAVILLE Bon calibre, bicolore, mirugeuseMAIRAC®,LA FLAMBOYANTE PBROPAL PBR Moyen <strong>à</strong> petit, jauneavec lavis orangéPILOT PBR Moyen, bicolore,orangé-rouge, tendance <strong>à</strong>devenir cireuxPINOVA PBR Moyen, allongée,jaune bicolore orangéREINETTE de WALEFFERGF-Gblxmi-fin-09 03-04 04-05; > 3-4° Très bon, sucré,fermef-10 <strong>à</strong> d-11 05 07 Très ferme, ac/suc,bon arômef-10 <strong>01</strong>; >3-4° 06; >3-4° Epiderme épais,qualité moy <strong>à</strong>médiocref-08 <strong>à</strong> mi-09 11 Croquante, assezdoucef-08(4 passages)Moy-tard/ +Moy/ ++Moy/++Moy/-09 Juteux acidulé Moy/ ++f-09 <strong>01</strong>-03 06-07 Standard Moy/-mi-f-09(1 sem après cox)03-04; > 3-4° 03-04; > 3-4° Bon arôme Cox,aciduléMoy/ -Bon calibre, 3/4 rouge, lisse mi-09 02-03; > 3-4° 04-06; > 3-4° Croquant, ac/suc Moy/ ++Moyen, bicolore,rouge-orangé, mi-rugueusemi-f-10 03-04 04-05 Ferme, fine, suc/ac, arômed-mi-10 04-05 04-07 Ferme, acidulé,peu juteuxmi-f-09 04-05 04-06 Ferme, doux, peujuteux, moyf-09 02; > 3-4° 04-05; > 3-4° Bon équilibre, bonarôme ReinetteMoy/ ++Moy/ ++Moy/ ++Moy-tard/ -REINETTE des CAPUCINSCRRGMoyen, allongée, légèrementbicolore, assez rugueusemi-f-09 12; > 3-4° 03-04; > 3-4° Type Reinette aciduléePréc/ -28Les principales clés du verger bio transfrontaliervariétés adaptées <strong>à</strong> la Production Biologique transfrontalière 29


POMMES POIRES POMMESVariétés et principauxmutantsFruitcalibre, couleur,...Période decueilletteDurée de conservation Fruit qualité&usagesFrigo ACPériodefloraison &qualitéde pollenREINETTE du CANADA GRIS Moyen <strong>à</strong> gros, variable, brunbeige,rugeuseREINETTE HERNAUTRGF-GblxMoyen <strong>à</strong> gros, variable, bicolore,rouge s/vert, lisseRUBINOLA PBR Moyen, bicolore très striéd'orangé-rouge, très attractif,lisse, devient cireuxRUBINSTEP PBRPirouette®Moyen, bicolore jaune trèsstrié d'orangé-rouge, trèsattractif, lisseSUNTAN Moyen, bicolore rouge orangéfoncé, mi-rugueuseTOPAZ PBR Moyen <strong>à</strong> petit, largementlavé-strié de rouge, lissed-10 12; > 3-4° 03-04; > 3-4° Type Reinette Moy-tard/ -f-09-d-10 02; > 3-4° 04-05; > 3-4° Croquant, juteux,aciduléf-08-d-09 11-12 Très croquant, juteux,suc/acmi-09 12 02-03 Croquant, bonéquilibref-09 03; > 3-4° 04-05; > 3-4° Acidulé sucré, bonarôme type Coxf-09 12 02-03 Très croquant,juteux, acidulé,devient cireuxMoy/ -Pré-moy/++Moy/ ++Tard/ -Moy/ ++BEURRE ALEXANDRE LUCAS Gros fruit trappu, type'Doyenné', mou<strong>ch</strong>eté delenticelles, parfois légère jouecoloréed-mi-10 12-<strong>01</strong> 04-05 Croquant, <strong>ch</strong>airmi-grossière, acidulé-sucré,devientjuteuxPréc/ -CONFERENCE Bon calibre, fruit bronzé,allongés, non coloréd-09 11-12, -1 <strong>à</strong> 0 05-06, 0 <strong>à</strong> 0,5 Croquant, <strong>ch</strong>airassez fine, sucrée,devient juteux etfondantMoy/+NOVEMBERBIRNE,NOVEMBRA®, XENIA®Gros calibre, fruits souventbronzésmi-10 12-<strong>01</strong> Croquant, <strong>ch</strong>air migrossière,sucré,devient juteuxet légèrementfondantPréc-moy/ +Variétés et principauxmutantsType derésistanceSensibilité aux maladies RemarquesTavelure Oïdium Chancre PourriturelenticellaireRisque de dégâtsAKANE Polyg Faible Moy <strong>à</strong> élévé A planter en petites quantités,sur SPG plus fort que M9ALKMENE Polyg+ Faible Moy <strong>à</strong> élévé Elevé ++ Elevé Très rustique, planter en petitesquantitiés, sensible <strong>à</strong> la moniliose etaux crevassements pistillaires, <strong>ch</strong>uteBELLE de BOSKOOP Elevé Moy <strong>à</strong> élévé Elevé Moy Variété classique en déclin, <strong>ch</strong>uteCABARETTE-PRESIDENT VANDIEVOET - CRRG-RGFPolyg. Moy Moy Moy Moy Excellente conservation des fruits -pour circuits courts.COX’S ORANGE PIPPIN Elevé Très élevé Elevé +++ Moy Variété de luxe très prisée si ancientype, <strong>ch</strong>uteCOXYBELLE - AG 90 PBR Vf/Poly+ Très faible Moy <strong>à</strong> élévé Moy Moy Nouvelle variété rustique, facile,attactive, en essai. Très bonne tenuedes fruits aux arbres.CRIMSON CRISP®(COOP 39 PBR )Vf Moy Elevé + Moy/élevée Moy Nouvelle variété de qualité moyennemais fruits attractifsDALINETTE PBR (DL 13) Vf Moy Moy Moy Intéressante pour sa bonne conservation,fruits pas toujours attractifsELSTAR Elevé + Elevé + Elevé + Moy Variété classique,préférer les mutantsFIESTA Moy Moy Elevé + Moy Variété de diversificationpour circuits courtsFRESCO PBRWELLANT®Moy Elevé + Elevé +++ Elevé Production variable, très sensible au<strong>ch</strong>ancre, coloration peu attractiveGOLDRUSH PBR Vf Elevé Elevé ++ Elevé + Cueillette très tardive30Les principales clés du verger bio transfrontalier variétés adaptées <strong>à</strong> la Production Biologique transfrontalière 31


POMMESPOIRESVariétés et principauxmutantsType derésistanceSensibilité aux maladies RemarquesTavelure Oïdium Chancre PourriturelenticellaireRisque de dégâtsJAMES GRIEVE Elevé Elevé Elevé +++ Précoce, feu bactérienJONAGOLD Elevé ++ Elevé + Elevé + Standard, peu rustique,bien <strong>ch</strong>oisir ses mutants.Sensible <strong>à</strong> la rugosité si traitementau cuivre après ‘fleur’KARMIJN de SONNAVILLE Moy Elevé + Elevé + Moy Fruit de qualité, <strong>ch</strong>uteMAIRAC®,LA FLAMBOYANTE PBRElevé ++ Elevé + Elevé + Nouvelle variété peu rustiqueOPAL PBR Vf Elevé Elevé + Très bonne jaune tardivemais peu de reculPILOT PBR Elevé ++ Elevé + Elevé + Moy Très bonne conservation,qualité variable, peu rustiquePINOVA PBR Elevé ++ Elevé + Moy Elevé +++ Problèmes maladies conservation,feu bactérien, peu rustiqueREINETTE de WALEFFERGF-GblxREINETTE des CAPUCINSCRRGPolyg Faible Elevé + Elevé + Rustique, très facile, <strong>ch</strong>ute,feu bactérienPolyg++ Très faible Elevé + Faible/moy Moy Très facile mais plutôt culinaire,<strong>ch</strong>uteREINETTE du CANADA GRIS Polyg Faible Elevé + Elevé ++ Rustique, <strong>ch</strong>uteREINETTE HERNAUTRGF-GblxPolyg Faible Elevé + Elevée Moy Rustique, très facile, sensible pointliègeux, <strong>ch</strong>ute, feu bactérienRUBINOLA PBR Vf Moy Elevé + Moy/faible Très facile, port pleureur,ta<strong>ch</strong>es brunesRUBINSTEPPBR Pirouette®Polyg Moy/elevé Elevé + Elevé + Moy Attractive, production moyenneSUNTAN Polyg Faible Elevé + Elevé + Moy Rustique, très facile, <strong>ch</strong>ute,feu bactérienTOPAZ PBR Vf Moy Elevé + Elevé + Très sensible <strong>à</strong> Chancre du collet, ta<strong>ch</strong>es bruneset problèmes, de conservationBEURRE ALEXANDRE LUCAS Moy Fertile, bon calibre, permet dediversifier l’assortiment par rapport<strong>à</strong> ‘Conference’, bonne conservation;fruit plus acidulé que le goûtstandard.CONFERENCE Elevé Standard, le fruit est plus rugueuxen bio mais de qualité nettementsupérieureNOVEMBERBIRNE,NOVEMBRA®, XENIA®Faible Fertile, très bon calibre -parfois trop gros - une diversificationpar rapport <strong>à</strong> la ‘Conference’,bonne conservation32 Les principales clés du verger bio transfrontaliervariétés adaptées <strong>à</strong> la Production Biologique transfrontalière 33


La conduite du pommierpar la méthode Mafcot Les 2 premières années du vergerLa méthode Mafcot (Maitrise de la fructification concepts ette<strong>ch</strong>nique) née grâce aux re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>es de l’INRA, est encore enévolution. Cette nouvelle méthode inconnue dans notre bassintransfrontalier est depuis 2008 appliquée dans plusieursvergers de la zone. Elle procure des rapports quantité/qualitédes fruits/main d’œuvre investie très favorables.A la plantation et les 2 premières années du verger● Former l’arbre plutôt que produire,favoriser le grossissement du tronc enaxe solide et droit, viser la durabilitédu verger (20 ans)● Supprimer les bran<strong>ch</strong>es avec gros diamètre(>1/2 diamètre du tronc),● Respecter les 3 niveaux : tronc,bran<strong>ch</strong>es fruitières, coursonnes(conserver la ramification desbran<strong>ch</strong>es),● Arquer sous horizontale les bran<strong>ch</strong>esérigées (variétés basitones) pour éviterles futures crosses, et ce jusqu’<strong>à</strong> 2m dehaut (mise en place du port pleureur)● Conserver les verticilles pour fairegrossir l’axepas depercementpercements2 ème feuille : sur variétébasitone, arcure indispensablepour laisser monter la sèvedans l’axe A la plantationGestion de l’axe et du port pleureur● Respecter la hauteur du point degreffe (6 <strong>à</strong> 10 cm),planter haut → faible vigueur,● Préférer un excès de vigueur (maitrisablepar la taille) que l’inverse(pas maitrisable), planter tôt (débuthiver) et palisser dès que possiblepour éviter le ballottage,● Supprimer les anticipés bas (< 80cm) et trop puissants <strong>à</strong> angles fermés(il faut un an d’écart entre letronc et la bran<strong>ch</strong>e), ne pas rabattrele scion (effet pompe),● Planter suffisamment espacé pourpermettre l’expression de l’arbre(taille longue).apexverticillesanticipés80 <strong>à</strong> 100 cm1 ère feuille, sélection debran<strong>ch</strong>es8 <strong>à</strong> 15 cmArbre bien hiérar<strong>ch</strong>isé : Tronc légèrementconique (support bran<strong>ch</strong>es fruitières),bran<strong>ch</strong>es fruitières (support des coursonnesporteuses des boutons floraux) :équilibre entre basitonie et acrotonie del’axe. Pas de <strong>ch</strong>arpentières.La sélection de bran<strong>ch</strong>es en hiver visel’équilibre et la simplification de l’arbre etassure la bonne porosité <strong>à</strong> la lumière. Elledoit contrecarrer :● la formation de <strong>ch</strong>apeau de bran<strong>ch</strong>esdans le haut qui empê<strong>ch</strong>e la pénétrationde la lumière jusqu’au sol (acrotonie),● la formation de table de bran<strong>ch</strong>es bloquantla montée de sève (basitonie).Bran<strong>ch</strong>es centrifugessituées en colimaçonautour de l’axe tous les15-20 cm34 Les principales clés du verger bio transfrontalierLa conduite du pommier par la méthode Mafcot 35


NonNonOuiOui120°L’idée nouvelle du remplacement possiblede bran<strong>ch</strong>es trop volumineusespar d’autres plus jeunes et plus finesdoit être acceptée si l’on souhaite rénoverdes vergers vieillissants. Le sensde la coupe oriente le renouvellement.Les grosses coupes provoquent la sortiede latents directement sur l’axe.Éviter l’apparition de crosses par unearcure (naturelle ou non) sous horizontaledepuis l’insertion et cela dèsla 2 ème feuille pour stabiliser la sectiondonc la vigueur de la bran<strong>ch</strong>e fruitière.Gestion de la bran<strong>ch</strong>e fruitière et du renouvellementFonctionnement dynamique de la bran<strong>ch</strong>e fruitière par la taille longue(Fig. 3.1) :{● On favorise les bran<strong>ch</strong>es palmées ou bran<strong>ch</strong>es centrifuges <strong>à</strong>section stabilisée.● On évite les simplifications <strong>à</strong> outrance (bran<strong>ch</strong>e-tubes), quidéfavorise la circulation de la sève jusqu’<strong>à</strong> l’extrémité.Action <strong>à</strong> mener sur la bran<strong>ch</strong>e fruitièreSur bran<strong>ch</strong>es fruitièresbasitones (type Gala) :{● Arcure <strong>à</strong> l’horizontale souvent nécessaire,● Suppression des réitérations jusqu’<strong>à</strong>10 cm du tronc,● Nettoyage généreux de la zone C carpléthore de boutons.● Arcure sous l’horizontale rarementnécessaire,Sur bran<strong>ch</strong>es fruitières ● Suppression des réitérations jusqu’<strong>à</strong>acrotones (type 20 cm du tronc,● Nettoyage modéré de la zone CGolden){(sélection des brindilles couronnées lesmieux placées, tous les 15-20 cm).Figure 3.1: Illustration du dynamisme de renouvellement au sein mêmede la bran<strong>ch</strong>e fruitière qui s’installe par la taille longueZONE DE REITERATIONS : gourmandsprès du tronc <strong>à</strong> supprimer(nettoyage de la <strong>ch</strong>eminée ± largesuivant la variété).Gourmands= 60°ZONE CZONE C : zone affaissée,supprimer tous les pointsde fructification basculésen position défavorable>120-130° <strong>à</strong> l’ombre etl’humidité.ZONE ABran<strong>ch</strong>es derenouvellementZONE A : rameaux érigés derenouvellement (sur le dessusdes bran<strong>ch</strong>es) : ne pas les supprimerexagérément, cela dépenddu comportement acrotoneou basitone de la bran<strong>ch</strong>efruitière.ZONE BBrindillescouronnéesZONE B : zone de production sous l’horizontale(90-120°)• Les points de fructification bien espacésautour des feuilles• Le poids des fruits abaisse progressivementles rameaux ce qui stimule le percement denouvelles brindilles• Ces nouvelles croissances « encouragées »stimulent la vigueur de la bran<strong>ch</strong>e36 Les principales clés du verger bio transfrontalierLa conduite du pommier par la méthode Mafcot 37


Régulation de la <strong>ch</strong>arge par l’extinctionStratégie 3E : En verger bio, seules les interventions mécaniques sontautorisées. La régulation de la <strong>ch</strong>arge se fait par la sélection de bran<strong>ch</strong>esfruitières (Élagage), par la suppression de boutons floraux (Extinction), etpar l’arra<strong>ch</strong>age manuel des fruits (Éclaircissage).L’extinction, qui améliore la régularité et la qualité de la production en brisantl’alternance, fournit une réduction de main d’œuvre sur les postes tailleet éclaircissage.● Comment intervenir ?Manuellement (avec gants en cuir) en premier lieu autour du troncpour créer un puits de lumière et ensuite on enlève les coursonnesles plus faibles et les plus mal éclairées (sous les bran<strong>ch</strong>es en particulier).A pratiquer sur les bran<strong>ch</strong>es sous horizontale.● Quand intervenir ?Lors de la 1 ère année de forte production (3 ème ou 4 ème feuille) durantle repos végétatif jusqu’au stade F (idéalement entre le stade D3 et F).Sur les variétés alternantes agir sur les années <strong>à</strong> forte production.● Comment doser l’extinction artificielle ?Rapport entre la section de la bran<strong>ch</strong>e fruitièreet le nombre optimal de fruit <strong>à</strong> haute valeurmar<strong>ch</strong>ande, grâce <strong>à</strong> l’équilifruit qui conduit trèsvite <strong>à</strong> des automatismes. (Tableau 3.1) Quelques résultats d’expérimentation.kg pararbre5040302<strong>01</strong>00La régularité des rendements obtenus grâce <strong>à</strong> la conduite Mafcot entre2008 et 2<strong>01</strong>1 dans un verger expérimental transfrontalier est montrée <strong>à</strong>la figure 3.2.200820092<strong>01</strong>02<strong>01</strong>1PinovaPirouetteTopazReinette des CapucinsReinette HernautFig.3.2 : Rendements obtenus (2008-2<strong>01</strong>1) dans le verger biologique de Gembloux avecconduite Mafcot sur les variétés Pinova, Pirouette, Topaz, Reinette des Capucins et Reinette Hernaut(36 arbres/variété, 6 répétitions). La densité de plantation est de 1900 arbres par hectare.Equilifruit :conduit très vite <strong>à</strong>des automatismesTableau 3.1 : rapport entre la section de la bran<strong>ch</strong>e fruitière etle nombre optimal de fruit <strong>à</strong> haute valeur mar<strong>ch</strong>andeDiamètre(section)10 mm(0,8 cm 2 )15 mm(1,8 cm 2 )20 mm(3,1 cm 2 )30 mm(7 cm 2 )Variétés <strong>à</strong> petit calibre 3 F 6-8 F 12-16 F 24-32 FVergers transfrontaliersen conduiteMafcot sur M9.A gau<strong>ch</strong>e: ‘Initial’,<strong>à</strong> droite : ‘ReinetteHernaut’.Variétés <strong>à</strong> gros calibre 5 F 10 F 20 F 40 F38Les principales clés du verger bio transfrontalier La conduite du pommier par la méthode Mafcot 39


Témoignage de Dominique Thiery,te<strong>ch</strong>nicien dans le Val de Loire, conseillerL’augmentation de la durée de vie des vergers observée dans la zone transfrontalièrea rendu indispensable l’évolution de la conduite MAFCOT. Cetteévolution porte essentiellement sur la limitation de la structure de l’arbre etla re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e du gain de lumière, moteur de l’induction florale et de la qualitédes fruits. Pour ce faire, deux points sont importants :• la construction d’un tronc fort et droit (le squelette de l’arbre serésume <strong>à</strong> un seul axe central puissant et cylindro-conique) commesupport de bran<strong>ch</strong>es fruitières,• la sélection de bran<strong>ch</strong>es fruitières souples bien espacées et répartiesen hélice autour du tronc, d’un diamètre <strong>à</strong> l’insertion de 15 <strong>à</strong> 30mm, ainsi une douzaine de bran<strong>ch</strong>es pourrait porter 15 <strong>à</strong> 20 pommes<strong>ch</strong>acune.Les visites de vergers transfrontaliers mettent en évidence le besoin de :• supprimer progressivement des bran<strong>ch</strong>es trop grosses avec souventdes crosses <strong>à</strong> la base (angles d’insertion fermés), en laissant unonglet pour provoquer des re-percements (renouvellements), utilisésensuite comme nouvelles bran<strong>ch</strong>es plus fines et plus souples. Lere-percement sur le tronc est inéluctable si la lumière est largementprésente dans le tiers supérieur.• nettoyer la <strong>ch</strong>eminée de façon moins prononcée pour avoir des fruitsplus près du tronc et assurer un renouvellement de la bran<strong>ch</strong>e.Pour le secteur Bio en particulier, la conduite du pommier selon la méthodeMafcot est déterminante puisqu’elle optimise la <strong>ch</strong>arge de l’arbre en termesde nombre de boutons et de leur répartition dans le volume de l’arbre. Cetravail est indispensable pour avoir une récolte de qualité et un meilleurespoir de retour <strong>à</strong> fleur. C’est donc un outil idéal pour freiner l’alternancesans recours <strong>à</strong> l’usage de substances <strong>ch</strong>imiques.40Les principales clés du verger bio transfrontalier41


Biodiversité :Influence des bandes fleuries surle contrôle du puceron cendré (Dysaphisplantaginea) du pommierLe puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea) peut occasionnerde sérieux dégâts sur les arbres et les fruits, quelle que soit la zone du bassintransfrontalier franco-wallon considérée. La re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e de moyens alternatifsde lutte contre ce ravageur s’avère d’autant plus essentielle qu’enproduction biologique, malgré leur origine naturelle, l’usage de certainsproduits rencontre différentes limites : le coût élevé, le manque d’efficacité,la toxicité vis-<strong>à</strong>-vis de la faune auxiliaire et de l’environnement...Figure 4.1 : cycle de développement du puceron cendré du pommieroeufFondatricesHiverPrintempsDégâtssur pommierFondatrigènesLe puceron cendré Description et biologieDe couleur vert foncé <strong>à</strong> violacé, les adultes aptères sont globuleux etmesurent 2 <strong>à</strong> 3 mm. A la différence des aptères, les adultes ailés sont vertfoncé <strong>à</strong> noirs avec une tâ<strong>ch</strong>e brillante au centre de l’abdomen. Les œufssont allongés et noirs visibles uniquement au microscope.accouplementMigration verspommierAutomneEtévirginogènesaptèresvirginogènesailéesMigration versplantain Cycle de développement (Fig. 4.1)Le puceron cendré a besoin de deux hôtes différents pour réaliser soncycle de développement : le pommier (Malus communis) et le plantain(Plantago lanceolata).Source : TransOrganic (Guide de l’agriculture biologique)42Les principales clés du verger bio transfrontalier <strong>43</strong>

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