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Participation politique des femmes dans les pays ... - International Alert

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38 <strong>International</strong> <strong>Alert</strong> & EASSI<strong>dans</strong> un contexte de réformes démocratiques? Et, plus important encore, commentl’accroissement de la participation <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> <strong>dans</strong> la prise de décision <strong>politique</strong> contribuera-tilau retour à la paix et à la sécurité <strong>dans</strong> la région?Ce sont ces questions qui ont servi de base aux discussions durant <strong>les</strong> consultations.II.Résultats <strong>des</strong> consultationsLes organisations que nous avons consultées ont identifié une large gamme de questions. Sicertaines de cel<strong>les</strong>-ci étaient uniques et particulières à chaque <strong>pays</strong>, un certain nombre étaientégalement communes. Ces questions communes sont présentées ci-<strong>des</strong>sous comme <strong>les</strong> questionssélectionnées pour former le noyau central de la recherche. Les questions communes sont mises encontexte, en fonction <strong>des</strong> divers points de vue <strong>des</strong> <strong>pays</strong>.1. Limites de la discrimination positiveLa discrimination positive concernant la participation <strong>politique</strong> <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> est ressortie avec force<strong>dans</strong> <strong>les</strong> discussions de tous <strong>les</strong> groupes, qu’il s’agisse <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> vivant en milieu rurale avec <strong>les</strong>quel<strong>les</strong>nous avons eu <strong>des</strong> échanges, de <strong>femmes</strong> <strong>politique</strong>s, de responsab<strong>les</strong> étatiques, de chercheurs,d’universitaires, de dirigeantes d’ONG et de membres d’organisations de la société civile.L’Ouganda a l’expérience la plus longue en matière de discrimination positive. Instaurée aprèsl’adoption de la Constitution de 1995, elle avait accordé aux <strong>femmes</strong> près de 25 % <strong>des</strong> sièges auParlement et 30 % <strong>des</strong> postes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> gouvernements locaux. Cet exemple fut par la suite suivipar le Rwanda, qui est fier d’être à présent l’un <strong>des</strong> <strong>pays</strong> ayant le plus grand nombre <strong>femmes</strong>parlementaires, avec 48,9 %, et qui figure au nombre <strong>des</strong> <strong>pays</strong> qui enregistrent le plus de succès<strong>dans</strong> la participation <strong>politique</strong> <strong>des</strong> <strong>femmes</strong>.La discrimination positive en faveur <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> a également été introduite au Burundi et enRDC. Un quota de représentation de 30 % pour <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> a été incorporé <strong>dans</strong> la Constitutionburundaise adoptée par référendum en juillet 2005. À la suite <strong>des</strong> élections de septembre 2005,35 % et 31 % de sièges au Sénat et à l’Assemblée nationale, respectivement, ont été investis par<strong>des</strong> candidates, alors que 7 <strong>des</strong> 20 postes ministériels sont occupés par <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> <strong>politique</strong>s. EnRDC, qui n’a pas adopté la discrimination positive en faveur <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> à travers <strong>des</strong> systèmesde quotas et de cooptation, la Constitution post-transition est néanmoins une avancée majeure<strong>dans</strong> la mesure où elle garantit la parité hommes/<strong>femmes</strong> au sein <strong>des</strong> institutions publiques.Au vu <strong>des</strong> variations de durée de ce que l’on peut considérer comme <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> de stabilité<strong>politique</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pays</strong> que nous avons visités, nous avons constaté que <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> s’interrogentavec force sur le concept de discrimination positive, indépendamment de la durée de sa périodede mise en pratique <strong>dans</strong> leurs <strong>pays</strong>. En outre, un nombre croissant d’hommes <strong>politique</strong>s, maiségalement d’hommes ordinaires, contestent et s’opposent au principe de discrimination positiveen faveur <strong>des</strong> <strong>femmes</strong>.En Ouganda, par exemple, la déception commence à s’installer. Les <strong>femmes</strong> se demandent si ladiscrimination positive n’est qu’une façade <strong>des</strong>tinée à leur donner un sentiment trompeur <strong>des</strong>écurité. El<strong>les</strong> estiment que <strong>les</strong> Ougandaises n’en ont pas vraiment profité, en particulier comptetenu du fait que le Domestic Relations Bill 7 qui est un instrument législatif extrêmementimportant pour el<strong>les</strong>, n’a pas été votée au Parlement et que <strong>les</strong> discussions et le lobbying sur cetexte n’ont pas semblé susciter le soutien massif <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> parlementaires. Selon certaines, laqualité a été sacrifiée à la quantité, car <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> <strong>politique</strong>s sont de plus en plus en concurrencepour tenter d’occuper <strong>des</strong> sièges réservés par la discrimination positive, évitant ainsi d’avoir àrivaliser avec <strong>les</strong> hommes pour <strong>des</strong> sièges ouverts. Certaines ont donc choisi la survie <strong>politique</strong>

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