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Participation politique des femmes dans les pays ... - International Alert

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<strong>Participation</strong> <strong>politique</strong> <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pays</strong> sortant d’un conflit <strong>dans</strong> la région <strong>des</strong> Grands Lacs en Afrique 39plutôt que le risque de perdre leur siège. Dix ans après l’instauration de la discrimination positive,<strong>les</strong> visages au Parlement n’ont pas beaucoup changé. Certaines ont donc estimé qu’il y avait lieude contester cette mesure symbolique.Au Rwanda, qui se targue actuellement d’avoir l’un <strong>des</strong> pourcentages <strong>les</strong> plus élevés de <strong>femmes</strong>parlementaires au monde, un nombre croissant de <strong>femmes</strong> et d’hommes contestent la valeur d’untel pourcentage de <strong>femmes</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> institutions. Beaucoup considèrent que la promotion de laparticipation <strong>politique</strong> <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> au travers de la discrimination positive ne devrait être qu’unestratégie à court terme et que <strong>des</strong> mécanismes alternatifs devraient être mis en place pour aider<strong>les</strong> <strong>femmes</strong> à dépasser progressivement la discrimination positive.Il existe un sentiment similaire en RDC, où <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> ne sont pas en faveur de la discriminationpositive, en particulier <strong>des</strong> systèmes de quotas. Les Congolaises se méfient résolument de leurshommes <strong>politique</strong>s et craignent qu’en cas d’adoption de la discrimination positive, <strong>les</strong> partis nenomment que <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> qui leur sont loya<strong>les</strong> et qui ne défendent pas <strong>les</strong> problèmes <strong>des</strong> <strong>femmes</strong>.Pour <strong>les</strong> Congolaises, la discrimination positive <strong>dans</strong> le contexte <strong>politique</strong> actuel du Congofavoriserait le clientélisme, une pratique largement utilisée par l’ancien Président Mobutu, avecla nomination de <strong>femmes</strong> et d’hommes de son propre parti ou de sa propre famille à <strong>des</strong> postes<strong>politique</strong>s clés.2. Responsabilisation <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> cooptées à <strong>des</strong> postes <strong>politique</strong>sCette question est ressortie avec beaucoup de force au Burundi, en particulier, où un nombresignificatif de <strong>femmes</strong> hautement qualifiées et expérimentées qui ont initié le mouvement <strong>des</strong><strong>femmes</strong>, ont été admises par cooptation au sein d’institutions <strong>politique</strong>s. Cela a non seulementcontribué à l’affaiblissement du mouvement <strong>des</strong> <strong>femmes</strong>, qui a perdu certains de ses partisans <strong>les</strong>plus fervents et <strong>les</strong> plus puissants, mais a également créé <strong>des</strong> tensions entre <strong>les</strong> organisationsféminines et <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> au sein <strong>des</strong> institutions. Les attentes très fortes <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> à l’extérieuront fait peser de lour<strong>des</strong> pressions sur <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> <strong>politique</strong>s. Les <strong>femmes</strong> <strong>des</strong> deux côtés ontestimé être en mesure de joindre leurs forces pour travailler en étroite collaboration durant <strong>les</strong>négociations de paix et la période de transition, afin de faire pression en faveur de l’agenda <strong>des</strong><strong>femmes</strong> et de garantir leur participation. El<strong>les</strong> n’ont toutefois pas été en mesure de préserver cefront uni après <strong>les</strong> élections de 2005. Nombre de <strong>femmes</strong> de la société civile accusent à présent<strong>les</strong> <strong>femmes</strong> <strong>politique</strong>s d’être plus proches de leurs propres partis <strong>politique</strong>s que du mouvement<strong>des</strong> <strong>femmes</strong>. Comme il a été dit durant une réunion au Burundi: « <strong>les</strong> deux groupes ne partagentplus la même vision et <strong>les</strong> mêmes intérêts. Les <strong>femmes</strong> qui ont été cooptées ou élues <strong>dans</strong> <strong>les</strong>institutions <strong>politique</strong>s se perçoivent en tout premier lieu comme <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> <strong>politique</strong>s. Leurallégeance va à leur parti <strong>politique</strong>, et non au mouvement <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> dont la plupart sont issues. 8Des tensions similaires ont été perçues <strong>dans</strong> <strong>les</strong> trois autres <strong>pays</strong>. Ces divisions expliquent enpartie le déclin notable du mouvement <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> <strong>dans</strong> la région, un mouvement qui a perdu <strong>des</strong>on dynamisme et de sa détermination <strong>dans</strong> la période post-transition. El<strong>les</strong> pourraient égalementêtre imputées à la nature <strong>des</strong> institutions et <strong>des</strong> systèmes <strong>politique</strong>s au sein <strong>des</strong>quels <strong>les</strong> <strong>femmes</strong>ont à opérer. Les réformes visant à promouvoir la participation <strong>politique</strong> <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> n’ont pasété accompagnées de mécanismes et de réformes visant à transformer de manière égale la naturedu cadre <strong>politique</strong> et institutionnel, qui reste dominé par <strong>les</strong> hommes et fondé sur le clientélisme.Les <strong>femmes</strong> se sentent constamment mises à l’épreuve au sein du parlement ou du gouvernementet ont très peu de marge de man?uvre, contrairement à leurs homologues de sexe masculin, quipeuvent exercer leurs fonctions sans rencontrer de préjugés et de stéréotypes sexospécifiques etsans avoir à <strong>les</strong> prendre en compte.3. Nature patriarcale du cadre institutionnel et <strong>des</strong> systèmes <strong>politique</strong>sTout au long <strong>des</strong> visites, la nécessité de remettre en cause <strong>les</strong> systèmes <strong>politique</strong>s et <strong>les</strong> cadres

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