Mise en page 1 - Parc naturel rÃ©gional Livradois-Forez

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© MiramandMichel Bravard« Quel bon ventIl est tout à fait envisageable que des ouvriersvenant un jour installer des éoliennesen Livradois-Forez soient accueillisde si aimable façon…« Nous avons pris toutes les précautionsimaginables pour que le programme éoliensoit mis en œuvre dans les meilleuresconditions possibles sur notre territoire »,assure Michel Bravard. Il est vice-présidentdu Parc, président de la communautéde communes de la Vallée de l’Anceet maire de Médeyrolles. Entretien.— En 2008, le Parc a décidé de délimiterdes secteurs où pourraientêtre implantées des éoliennes afin,a-t-on entendu dire, de « contenir lapression des marchands de vent ».De quoi avait-on peur ?— Depuis plusieurs années déjà, lesmaires étaient démarchés, et mêmeharcelés, par des sociétés qui proposaientd’implanter des éoliennes etpromettaient de forts revenus pourles communes grâce, notamment, àla taxe professionnelle qui étaitencore en vigueur. Il y avait mêmeun projet sur les Hautes Chaumesqui, heureusement, a été stoppénet par décision du Préfet, et qui futl’occasion pour les élus du Comitésyndical de solliciter, déjà, la miseen place d’un “schéma directeurde l’éolien” à l’échelle régionale.Pour mettre de l’ordre et reprendrela main, nous avons donc, nous lesélus, demandé au Parc d’élaborer unschéma éolien. Sachant qu’il pouvaits’appuyer sur le diagnostic énergétiquequ’il avait fait réaliser sur l’ensembledu territoire.Ce schéma a été adopté par leComité syndical du Parc, à l’unanimitémoins une abstention, le21 février 2008.— Quels sont les critères qui ontpermis de définir les secteurs oùdes éoliennes pourront être implantées?— La sélection des sites résulte ducroisement de nombreux paramètres.Le premier étant bien sûr celuidu “gisement de vent”. Ce n’est pasquelque chose qui s’apprécie audoigt mouillé mais qui se mesurescientifiquement. Il fallait égalementprendre en compte les possibilitésd’écoulement de l’électricité produite,c’est-à-dire la proximité d’un “postesource” qui permette de se raccorderau réseau de distribution 1 . Avec cesdeux critères, incontournables, lessecteurs éligibles se restreignentconsidérablement.— Même en habitant dans un secteurventé, nul ne souhaite avoirune éolienne au bout de son jardin.En a-t-il été tenu compte ?— Évidemment. Aucune éolienne nesera implantée à une distance demoins de 700 mètres de toute habitation.Nous sommes plus exigeantsque la loi qui prescrit une distanceminimale de 500 mètres. Et commeen Livradois-Forez l’habitat est trèsdispersé, c’est une contrainte forte.— Ces grands mâts vont défigurerle paysage. L’argument est connu…— Oui, mais c’est un point de vue quitend à devenir minoritaire, même sile débat purement esthétique peutêtre sans fin.Il nous paraît indispensable depréserver les sites patrimoniaux,naturels ou architecturaux, mais ilne s’agit pas de sanctuariser tout unterritoire, de le mettre sous cloche.Le recours aux énergies renouvelablesest un enjeu planétaire. Localement,nous misons beaucoup sur lebois-énergie, mais l’éolien doit aussiprendre sa part. Et, de surcroît, celaparticipe à la volonté de développementqui est l’une des missionsinitiales du Parc naturel régional.J’ajoute que nous avons travailléavec des paysagistes pour mieuxappréhender l’impact de ces implantationset nous garantir aumieux contre les risques de standardisation,de banalisation de nospaysages.— L’autre argument des récalcitrants,moins subjectif celui-ci,c’est l’environnement.— C’est aussi notre préoccupationet, là encore, nous avons sollicitél’expertise des spécialistes les plusavertis. Ces installations vont forcémentoccuper une certaine superficie.Nous avons veillé, et nous veillerons,à ce qu’elles n’entraînent pas la dégradationde milieux fragiles, les zoneshumides en particulier.Quant aux oiseaux, des études plusfines seront réalisées au moment del’élaboration des permis de construireafin, notamment, de mieux identifierles voies de migrations. D’ores et déjàil est prévu que, sur certains sites,les machines puissent être arrêtéesplusieurs heures par jour en périodede migration post-nuptiale. D’autresdispositifs sont également à l’étudepour assurer une meilleure protectiondes oiseaux.— En juillet 2010, les élus du Parcont décidé de créer une « sociétéanonyme d’économie mixte locale(SAEML) Éole-lien du Livradois-Forez ». Kézako ? demanderait-ondans le langage d’ici.— La surprise se conçoit. Une telledémarche est inédite en France.Treize collectivités – neuf communautésde communes, trois communeset le Parc – s’engagent dansun partenariat avec un opérateurprivé, la société ABO Wind en l’occurrence2 , pour développer, construireet exploiter des installations éoliennesen Livradois-Forez. Au sein de laSAEML, les collectivités sont majoritaires,ainsi nous reprenons etgardons la main. Nous avons inverséla donne de départ, nous disons auxÀ Saint-Clémentde-ValorgueLe parc éolien de Saint-Clément - de-Valorgue se situerasur un plateau boisé,à 1 200 mètres d’altitude, età proximité du projet de parcéolien de Gumières, communede la Loire. Son installation nécessiteraun déboisement trèslimité du massif forestier.Il comportera cinq éoliennesd’une puissance unitaire de2 MW (mégawatts). L’électricitéqui sera produite sur cesite correspond à la consommationannuelle de près de10 000 ménages (hors chauffageet eau chaude).Deux autres secteurs sontéligibles à l’éolien en Valléede l’Ance, ils se situent surles communes d’Églisolles etMédeyrolles.industriels : voilà à quelles conditionsvous pouvez venir chez nous et,si vous acceptez ces conditions,vous pouvez être assurés de notreconcours.— « Éole-lien », le jeu de motscache quelque chose…— Il ne cache rien. Il montre notrevolonté d’instaurer une véritablesolidarité territoriale. Le schémaéolien, aussi raisonné soit-il, auraitcréé des disparités entre les communesqui peuvent accueillir deséoliennes et les autres. Grâce à laSAEML, les bénéfices réalisés serontredistribués entre toutes les collectivitésqui ont souhaité deveniractionnaires, secteur par secteur.Et nous avons pris l’engagement queces revenus soient affectés à desactions dans le domaine énergétique: réduire les consommationsdans les bâtiments publics, luttercontre la précarité énergétique,contribuer au développement desénergies renouvelables.— En décembre dernier, la SAEMLa déposé les dossiers de « demandede permis de construire, d’autorisationd’exploiter et de défrichement »pour un parc éolien sur la communede Saint-Clément-de-Valorgue, dansun périmètre proposé par lacommunauté de communes de laVallée de l’Ance. Quelles sontles étapes suivantes ?— Parlons d’abord des étapes préalablesau dépôt de ces dossiers.Depuis 2010, nous avons fait réaliserdes études techniques concernantla flore, la faune, l’avifaune, leschauves-souris, les paysages, l’acoustique…Toujours avec cette mêmeexigence de qualité qui nous guide.Nous avons mis en place un comité
Journal du Parc - numéro 25 - Été 2013É D I T OTony Bernard,Président du Parc,Maire deChâteldonParce que les motsont un sens…vous amène ? »local de suivi du projet qui regroupedes élus, des associations spécialisées,des associations d’usagers et desexperts. Ce comité est une instancede concertation, il a aussi pourmission d’informer le plus largementpossible les habitants 3 .Maintenant, nous entrons dans laphase classique d’instruction desdossiers par les services de l’État.Puis viendra le temps de l’enquêtepublique et, au final, la décision duPréfet.— Pensez-vous que cette démarche,que l’on peut, sans excessiveflatterie, qualifier de rigoureuse etdémocratique, permettra de surmonterles dernières réticences ?— Ceux qui ont des arguments àfaire valoir, qui estiment ne pasavoir été entendus, pourront encores’exprimer au moment de l’enquêtepublique. Mais, en mon âme etconscience, j’estime que nous avonspris toutes les précautions imaginablespour doter notre territoire d’unprogramme de qualité qui contribueraà son développement tout enrespectant son intégrité. ■1 Le transport de l’électricité du lieu de productionau poste source s’effectuera par réseau souterrain.2 La société ABO Wind a été retenue à l’issue d’unappel d’offres auquel avaient répondu dix industriels.Au sein de la SAEML, ABO Wind assure lamission technique de conception du parc éolien etmandate des bureaux d’études spécialisés pourréaliser toutes les études nécessaires. Les actionnairespublics prennent en charge les missionsd’information et de concertation.3 La SAEML édite un Bulletin d’information éoliendiffusé sur le territoire de la communauté de communesde la Vallée de l’Ance. Le premier numéroest paru en mai 2011.DébatHaut-LivradoisLe débat sur la transition énergétique continue sur les sites— du Ministère de l’écologie, du développement durableet de l’énergie : www.transition-energetique.gouv.fr— de la Région Auvergne :www.auvergne.fr/article/l-auvergne-vous-convie-imaginer-un-nouveau-monde— de la DRÉAL Auvergne :www.auvergne.developpement-durable.gouv.fr/debat-national-sur-la-transition-r1114.htmlPlateau d’AllègreNord-ForezLes quatre sites éligibles à l’éolienSud-ForezLes quatre grands secteurs éligiblesà l’éolien se répartissent sur unequarantaine de communes.L’aspect “biscornu” des périmètresrésulte de la prise en compte detous les paramètres évoqués parMichel Bravard, en particulier ladistance par rapport à toute habitation.La volonté d’expliquer ce que fait le ParcLivradois-Forez relève bien souvent du défide dire les choses complexes avec simplicité.Les mots sont parfois de faux amis,trop généraux ou trop techniques.Trop de proclamations également sur le développementdurable ou la responsabilité sociétale et environnementale.Tous ces concepts très intéressants sur le fond sont captéspar divers intérêts qui cherchent à construire une imageacceptable de leur activité sans véritablement changerleurs pratiques ! Mais, parce que je crois que les motsont un sens pour l’action, je vous invite à les défendredans leur sens originel.Pour cela le Parc vous propose dans son journalde découvrir ou mieux comprendre ce qu’il fait.Parce que l’idée neuve d’un développement durableau-delà des mots galvaudés reste une idée d’avenir,et pour longtemps.Parce que pour nous, élus des collectivités territoriales,le mot solidarité est à la racine de notre réflexionautour du projet éolien présenté ci-contre.Il était hors de question que nous puissions accepterl’exploitation industrielle d’une ressource durable,le vent, sans imaginer une redistribution d’une partiedes bénéfices permettant de soutenir les collectivitésdu Livradois-Forez dans la mutation énergétiqueque nous devons accomplir ensemble.Parce que nous croyons au sens du mot responsabilité,le Parc s’est engagé avec ses partenaires aux côtésdes entreprises pour rechercher, analyser et développerde nouvelles formes de coopération industrielle commepar exemple la gestion des flux de déchets (voir en Une).Désignons cela avec des mots un peu précieuxcomme l’air du temps nous y engage parfois, mais au boutdu compte “écologie industrielle” est bien choisi,cela rapproche heureusement deux universqui ne peuvent ni ne doivent s’ignorer.Les trophées du Parc sont là pour célébrer cette rencontre.Les mots seront toujours justes dès lors que l’actionles remplit et donne confiance en l’avenir.L’Auvergne, côté soleil levantJournal du Parc naturel régional Livradois-Forez — n° 25Été 201363880 Saint-Gervais-sous-MeymontTél. 04 73 95 57 57 - Fax 04 73 95 57 84info@parc-livradois-forez.orgwww.parc-livradois-forez.orgDirecteur de publication : Tony BernardConception et rédaction : la vie comme elle vaCréation graphique : SCOP crescend’O MaratRéalisation : viceversa-clermont.frImpression : FusiumTirage : 50 000 exemplairesN° d’ISSN 2265-5999Dépôt légal : deuxième trimestre 2013
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