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Fonte à la cire perdue. Bronze ou airain par Jean DUBOS - 26 ...

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05-2008-Dubos:communication 19/10/09 10:57 Page 87<strong>Jean</strong> Dubos, <strong>Fonte</strong> à <strong>la</strong> <strong>cire</strong> <strong>perdue</strong>. <strong>Bronze</strong> <strong>ou</strong> <strong>airain</strong>fondeur et le sculpteur. La <strong>cire</strong> <strong>perdue</strong> donne au sculpteur <strong>la</strong> possibilité de rectifier son modèleen <strong>cire</strong> jusqu’au dernier moment, remords indissociables de <strong>la</strong> création.Le fondeur est ce maître d’<strong>ou</strong>vrage qui cherche à maîtriser les éléments p<strong>ou</strong>r faire naître d’unmodèle périssable une figure pérenne, production <strong>ou</strong> reproduction fidèle en bronze de l’œuvreoriginale du sculpteur. Un lien très fort unit sculpteur et fondeur.Confier sa propre création à d’autres mains est une réelle inquiétude p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>t créateur. Lefondeur se tr<strong>ou</strong>ve dans <strong>la</strong> position d’interprète et comme t<strong>ou</strong>t interprète il peut gâcher l’œuvre <strong>ou</strong><strong>la</strong> sublimer. Il se doit de connaître l’œuvre du sculpteur, de <strong>la</strong> saisir, de s’en imprégner p<strong>ou</strong>r nepas <strong>la</strong> trahir.Le bronze est une réalisation <strong>par</strong>tagée, un acte en commun, ce n’est pas p<strong>ou</strong>r rien que lesdeux apposent dans <strong>la</strong> <strong>cire</strong> : le sculpteur sa signature et son numéro d’épreuve, le fondeur, lui, lecachet de <strong>la</strong> fonderie avec le millésime. Cette reconnaissance mutuelle est très visible au momentdécisif de <strong>la</strong> c<strong>ou</strong>lée, instant ultime <strong>par</strong>tagé en équipe où t<strong>ou</strong>s les efforts de plusieurs semainesvont se concrétiser.Le métal porté à 1 200 o C sera jeté dans <strong>la</strong> verse du m<strong>ou</strong>le et remp<strong>la</strong>cera le vide <strong>la</strong>issé <strong>par</strong><strong>la</strong> <strong>cire</strong>, moment de silence, presque comme une prière où t<strong>ou</strong>s les hommes sont à leur poste, oùles signes <strong>par</strong>lent plus que les <strong>par</strong>oles, instant où l’on retient sa respiration, où <strong>la</strong> sueur c<strong>ou</strong>le surles fronts et ruisselle au creux des reins. Le ventre n<strong>ou</strong>é, l’<strong>ou</strong>ïe prête à entendre le moindre frémissementdu m<strong>ou</strong>le, air qui s<strong>ou</strong>ffle <strong>par</strong> les évents, métal étince<strong>la</strong>nt dans sa chute sans ret<strong>ou</strong>r quis’éc<strong>ou</strong>le dans <strong>la</strong> matrice du m<strong>ou</strong>le.En quelques secondes, ces plusieurs semaines voire quelques mois de pré<strong>par</strong>ation qui vontse concrétiser. Quel s<strong>ou</strong><strong>la</strong>gement quand le métal jaillit <strong>par</strong> les évents, <strong>la</strong> fatigue et les peines sont<strong>ou</strong>bliées (un dicton du fondeur dit : « Les évents ont jaillis, <strong>la</strong> pièce est réussie »).Puis vient cette longue attente du refroidissement,12, 24, 48 heures voire 3 semaines p<strong>ou</strong>rles grandes c<strong>ou</strong>lées. On v<strong>ou</strong>drait accélérer letemps et donner les premiers c<strong>ou</strong>ps de marteau,casser cette gangue réfractaire et voir ap<strong>par</strong>aîtrele métal encore tiède et fumant : « C’est <strong>la</strong> naissancedu bronze », opération moins spectacu<strong>la</strong>ireque <strong>la</strong> c<strong>ou</strong>lée mais t<strong>ou</strong>t aussi ém<strong>ou</strong>vante quin<strong>ou</strong>s dira si le travail a été bien mené.Les opérations suivantes de ré<strong>par</strong>ure, ciselureconsistent à c<strong>ou</strong>per les jets d’alimentation,à b<strong>ou</strong>cher les orifices <strong>la</strong>issés <strong>par</strong> les broches del’armature du noyau, à rectifier les défauts éventuelsde <strong>la</strong> c<strong>ou</strong>lée, gerces, fissures, retassures, ent<strong>ou</strong>te humilité s<strong>ou</strong>s le regard sans concession dusculpteur et dans le respect du modèle confié.C<strong>ou</strong>lée au f<strong>ou</strong>r réverbère de <strong>la</strong> Porte de l’Enferd’Auguste Rodin (10 tonnes).87

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