12.07.2015 Views

Thème 2 : la violence dans les médias - Fesfo

Thème 2 : la violence dans les médias - Fesfo

Thème 2 : la violence dans les médias - Fesfo

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Thème</strong> 2 : <strong>la</strong> <strong>violence</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>médias</strong>Domaine de <strong>la</strong> sécurité communautaire et services correctionnelsIntroductionDes actes de <strong>violence</strong> changent <strong>la</strong> vie de milliers de personnes chaque année. Qu’elle soitphysique ou verbale, <strong>la</strong> <strong>violence</strong> est un problème qui affecte toute <strong>la</strong> société. Comment alorsréduire <strong>la</strong> <strong>violence</strong>?Les <strong>médias</strong> sont omniprésents <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vie de pratiquement chaque ontarienne et ontarien. De <strong>la</strong>télévision à l’internet, des jeux vidéo aux <strong>médias</strong> traditionnels comme <strong>les</strong> journaux écrits et <strong>la</strong>radio, en passant par <strong>les</strong> panneaux publicitaires et autres revues imprimées (ou non!), <strong>les</strong> <strong>médias</strong>sont partout et nous influencent chaque jour.À quel point <strong>la</strong> <strong>violence</strong> est-elle véhiculée par <strong>les</strong> <strong>médias</strong>? De quelle façon pourrait-on réglementerces contenus pour réduire <strong>la</strong> <strong>violence</strong>? Au Québec, une loi interdit toute publicité directe envers<strong>les</strong> enfants de 13 ans et moins. Devrait-on s’inspirer de nos voisins?Pour te préparer…- lire <strong>les</strong> textes qui suivent;- faire ta propre recherche sur le thème;- monter un dossier <strong>dans</strong> lequel tu devrais :o faire ressortir le pour et le contre en te concentrant sur <strong>les</strong> grandes lignes del’énoncé principal, c’est-à-dire : <strong>la</strong> pertinence d’une loi provinciale régissant ou limitant l’exposition à <strong>la</strong><strong>violence</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>médias</strong>; <strong>les</strong> changements et conséquences possib<strong>les</strong> qu’apporterait une telle loi; <strong>la</strong> façon dont cette loi serait mise en œuvre, et ce qui arriverait lorsqu’ellen’est pas respectée;o non seulement, tu te prononces en faveur ou contre le projet de loi, mais aussi tualimentes ta position par des justifications pour supporter le projet de loi ou encoredes solutions qui te semblent meilleures afin de répondre au problème soulevé <strong>dans</strong>l’énoncé;- demeurer à l’affût de l’actualité concernant ce sujet.2,1 Ministère de <strong>la</strong> sécurité communautaire et servicescorrectionnelsInformation sur le ministèreLe mandat du ministère de <strong>la</strong> Sécurité communautaire et des Services correctionnels est de veiller àce que <strong>les</strong> communautés de l'Ontario puissent compter sur le soutien et <strong>la</strong> protection de systèmesde maintien de l'ordre et de <strong>la</strong> sécurité publique sûrs, sécuritaires, performants, efficaces etresponsabilisés.


Les responsabilités du ministère peuvent être c<strong>la</strong>ssées <strong>dans</strong> trois grandes catégories :Services correctionnels :• Sont chargés de <strong>la</strong> mise sur pied, du fonctionnement et de <strong>la</strong> supervision des établissementscorrectionnels de l'Ontario où sont gardés <strong>les</strong> adultes, et des bureaux de probation et delibération conditionnelle;• ont compétence sur <strong>les</strong> contrevenants adultes en probation, tel que prévu par <strong>la</strong> Commissionontarienne des libérations conditionnel<strong>les</strong>;• offrent <strong>les</strong> programmes et établissements visant à faciliter <strong>la</strong> réadaptation des délinquants.Sûreté et sécurité publique :• Assurent <strong>la</strong> sécurité physique et économique de l'Ontario, sous l'égide du commissaire degestion des situations d'urgence, en coordonnant <strong>les</strong> initiatives de sécurité publique offertes par<strong>les</strong> organisations de services municipaux, d'incendie et d'urgence à l'intérieur et à l'extérieur de <strong>la</strong>province;• offrent des programmes et encouragent <strong>les</strong> partenariats afin de minimiser ou d'éliminer <strong>les</strong>risques pour <strong>les</strong> particuliers et <strong>les</strong> biens grâce à des initiatives de sensibilisation du public, demesures d'urgence, d'enquêtes scientifiques, et en coordonnant <strong>les</strong> services de sécurité-incendieet le réseau des coroners.Services policiers :• Supervisent <strong>les</strong> services policiers à l'échelle de l'Ontario, notamment ceux de <strong>la</strong> Policeprovinciale de l'Ontario (OPP);• délivrent des permis, réglementent et surveillent <strong>les</strong> activités des organismes/particuliers offrantdes services privés d'enquête et de sécurité en Ontario.2,2 La ministre de <strong>la</strong> sécurité communautaire et des servicescorrectionnelsL’honorable Madeleine MeilleurMinistre de <strong>la</strong> Sécurité communautaire et des Services correctionnelsMinistre déléguée aux Affaires francophones


Madeleine Meilleur représente <strong>la</strong> circonscription d’Ottawa-Vanier. En 2003, elle a été élue pour <strong>la</strong>première fois à l’Assemblée légis<strong>la</strong>tive de l’Ontario après plus d’une décennie à œuvrer en politiquemunicipale.En octobre 2011, M me Meilleur a été nommée ministre de <strong>la</strong> Sécurité communautaire et desServices correctionnels et elle continue d’occuper <strong>les</strong> fonctions de ministre déléguée aux Affairesfrancophones. Auparavant, elle a occupé <strong>les</strong> fonctions de ministre de <strong>la</strong> Culture, de ministredéléguée aux Affaires francophones et de ministre des Services sociaux et communautaires.Sous sa direction, l’Ontario a fait adopter deux nouvel<strong>les</strong> lois, l’une favorisant l’inclusion sociale despersonnes ayant une déficience intellectuelle et l’autre sur l’ouverture des dossiers d’adoption. Ellea également supervisé l’adoption de <strong>la</strong> Loi sur le patrimoine de l’Ontario, mettant ainsi un terme à30 ans d’efforts pour mieux protéger le patrimoine ontarien.À titre de ministre déléguée aux Affaires francophones, M me Meilleur s’est engagée à ériger descommunautés francophones plus solides grâce à des investissements massifs en éducation et ensanté avec notamment l’agrandissement de l’Hôpital Montfort à Ottawa.L’autonomie de <strong>la</strong> chaîne française TFO, <strong>la</strong> création du Commissariat aux services en français et <strong>la</strong>consécration du 25 septembre comme Jour des franco-ontariens et des franco-ontariennescomptent parmi ses nombreuses réalisations qui ont profité à <strong>la</strong> communauté franco-ontarienne.M me Meilleur est une infirmière autorisée et une avocate spécialisée <strong>dans</strong> le droit du travail et del’emploi.2,3 Textes d’opinionEn bref : <strong>la</strong> <strong>violence</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>médias</strong> aussi dangereuse que le tabacPar Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences, le 30 novembre 2007Jeux vidéo, télévision, Internet véhiculent des scènes de <strong>violence</strong> et <strong>la</strong> banalisent. Leur impactsur <strong>la</strong> société est sous-évalué, explique un chercheur américain. Pour lui, il est devenu unproblème de santé publique, à ranger à côté de l’abus de tabac et du Sida…Depuis des années, et même des décennies, des indices s’accumulent pour conduire à <strong>la</strong>conclusion que <strong>la</strong> <strong>violence</strong> diffusée quasiment en permanence sur tous <strong>les</strong> écrans, de <strong>la</strong> télévisionau Web en passant par <strong>les</strong> jeux vidéo et <strong>les</strong> téléphones mobi<strong>les</strong>, a un effet réel sur lecomportement des enfants. Rowell Huesmann, de l’Université du Michigan, qui travaille sur le sujetdepuis plusieurs années, enfonce le clou <strong>dans</strong> un article argumenté à paraître <strong>dans</strong> The Journal ofAdo<strong>les</strong>cent Health.Ce chercheur fait le point de <strong>la</strong> littérature scientifique sur le sujet. Alors que <strong>les</strong> enfants passent de3 à 4 heures par jour devant <strong>la</strong> télévision, 60 % des programmes contiennent des scènes de<strong>violence</strong>, et, pour 40 % d’entre eux, des scènes de <strong>violence</strong>s dures. Quant aux jeux vidéo, ceserait, estiment <strong>les</strong> études citées par le chercheur, 94 % d’entre eux qui montrent des scènes


violentes. Entre 8 et 10 ans, <strong>les</strong> enfants passeraient 65 minutes par jour devant ces jeux, contre33 % pour <strong>les</strong> 15 à 18 ans (étude 2005 aux Etats-Unis).L’étude passe en revue tous <strong>les</strong> effets connus et <strong>les</strong> expériences réalisées sur des enfants et desado<strong>les</strong>cents. Rowell Huesmann évoque notamment <strong>la</strong> désensibilisation : « Une augmentation durythme cardiaque et un sentiment d’inconfort accompagnent généralement <strong>la</strong> vue du sang et deb<strong>les</strong>sures. Toutefois, à <strong>la</strong> suite d’expositions répétées, il y a accoutumance à ces réponsesémotionnel<strong>les</strong> et l’enfant devient désensibilisé. Cet enfant peut alors penser et p<strong>la</strong>nifier des actesviolents sans ressentir d’émotions négatives ».Source : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/homme/d/en-bref-<strong>la</strong>-<strong>violence</strong><strong>dans</strong>-<strong>les</strong>-medias-aussi-dangereuse-que-le-tabac_13766/"Violence <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>médias</strong>"Les politiques socia<strong>les</strong> (n° 182)Par : Barbara Fernandez GarciaRéférence : La Revue Nouvelle Septembre 2006 / n°9Le concept de <strong>violence</strong> est ambigu et complexe, explique Catherine Bert. L’acte violent peut êtredéfini comme celui qui « se produisant avec force, renverse des obstac<strong>les</strong>, combat ou détruit desrésistances », et <strong>la</strong> <strong>violence</strong> comme « l’emploi illégitime ou du moins illégal de <strong>la</strong> force ». Elle secaractérise par une perte de sens. Néanmoins, <strong>la</strong> culture médiatique présente <strong>la</strong> <strong>violence</strong> comme« l’arme de justice qui met l’agresseur hors d’état de nuire ». Les <strong>médias</strong> audiovisuels, comme <strong>la</strong>télévision, le cinéma et <strong>les</strong> jeux vidéo, peuvent diffuser une <strong>violence</strong> très suggestive qui impliqueémotionnellement le spectateur, affirme Barrie Gunter. Cette influence peut être directe, au sensqu’elle peut encourager à reproduire, par un effet de mimétisme, <strong>les</strong> actes de <strong>violence</strong> vus àl’écran, à <strong>les</strong> justifier et à réagir brutalement face à une situation de frustration. Elle peut aussiêtre indirecte en rendant le spectateur moins sensible aux scènes de <strong>violence</strong> et moins prêt àréagir à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> des autres. Des études empiriques, qui ont leurs limites, en témoignent. Enrevanche, Feshbach et Singer, par exemple, démontrent en 1971 que « regarder <strong>la</strong> <strong>violence</strong> peutaider à purger <strong>les</strong> pulsions violentes des spectateurs ».Les effets sur le spectateur ne sont pas que le résultat du visionnage des images, explique SergeTisseron : l’intrication des images violentes et de nombreux autres facteurs, commel’environnement du spectateur, détermine ses réactions possib<strong>les</strong> : agressivité... ou au contraire,sentiment de menace et besoin d’une sécurité renforcée. Le traitement médiatique de <strong>la</strong> <strong>violence</strong>et des désordres publics peut créer des mouvements en faveur de politiques et de pratiquesorientées vers l’ordre, où <strong>la</strong> répression est l’instrument privilégié : au Canada, montre CélineBellot, le traitement médiatique du désordre public occasionné par <strong>la</strong> visibilité des personnesitinérantes a contribué à légitimer <strong>les</strong> interventions répressives du gouvernement actuel.L’étude sur <strong>la</strong> <strong>violence</strong> médiatique, au-delà du simple recensement des scènes violentes, de leurfréquence ou de leur quantité, écrivent Concepción Fernández, Roberto Domínguez et Juan CarlosRevil<strong>la</strong>, doit inclure aussi le type de <strong>violence</strong>, son mode de présentation, ses implications, lemoment où elle est présentée, le message qu’elle véhicule et comment le spectateur <strong>la</strong> reçoit et <strong>la</strong>perçoit (légitime ou illégitime). La stratégie de légitimation des programmes audiovisuels consisteà construire et à mettre en scène des acteurs, des effets et des conséquences, avec une


interprétation, une prétention ou une prédisposition visant à l’acceptation ou au rejet de <strong>la</strong><strong>violence</strong>, en faisant écho au fonctionnement des institutions, aux codes juridiques et/ou auxvaleurs socia<strong>les</strong> en cours.Les <strong>violence</strong>s symboliques, face à cel<strong>les</strong> de contenu, sont diffici<strong>les</strong> à cerner, analyse GérardImbert. El<strong>les</strong> se circonscrivent à des émissions télévisuel<strong>les</strong> de divertissement (« talk shows »,émission de vidéos d’amateurs, jeux-concours). Vidées de leur but intentionnel, el<strong>les</strong> ontnéanmoins une incidence sur <strong>les</strong> consciences, une influence sur <strong>les</strong> sensibilités et unquestionnement de l’intégrité même du sujet.Les sociologues de l’éducation et de <strong>la</strong> jeunesse insistent sur <strong>la</strong> sociabilisation offerte par <strong>les</strong> jeuxvidéo à travers leurs pratiques ludiques. Les <strong>médias</strong>, par contre, offrent un traitementsensationnaliste, réduit à une « pratique enfantine, vide de sens, improductive, mais surtout“violente“ ». Hugues Drae<strong>la</strong>nts et Didier Frippiat expliquent que « <strong>la</strong> peur des effets des nouveaux<strong>médias</strong> prend toujours naissance <strong>dans</strong> une inquiétude re<strong>la</strong>tive à une perte de pouvoir, lorsque <strong>la</strong>menace p<strong>la</strong>ne sur l’ordre établi ». Ainsi, <strong>les</strong> jeux vidéo et Internet sont aujourd’hui au centre despréoccupations, avec des victimes qu’il faut protéger : <strong>les</strong> enfants et ado<strong>les</strong>cents, même siaujourd’hui leur utilisation ne se limite pas à ce groupe. Face à l’impact des images médiatiquesviolentes, <strong>les</strong> États européens ont adopté des politiques de régu<strong>la</strong>tion. Monique Dagnaudmonremontre <strong>la</strong> situation d’équilibre instable des systèmes de régu<strong>la</strong>tion européens, divisés entrel’objectif de protection des mineurs et <strong>les</strong> intérêts des groupes de communication. Les dispositifsadoptés pour réguler le contenu des <strong>médias</strong> vont de l’autorégu<strong>la</strong>tion à <strong>la</strong> co-régu<strong>la</strong>tion, auxdispositions légis<strong>la</strong>tives des systèmes de signalétique ou encore aux systèmes de cryptage.Source : http://www.revuenouvelle.be/rvn_abstract.php3?id_article=135La <strong>violence</strong> à <strong>la</strong> télévision peut avoir des effets tangib<strong>les</strong> sur le cerveauPauline Gravel - 5 août 2002La <strong>violence</strong> à <strong>la</strong> télévision peut induire des comportements agressifs chez certains enfants. C'estun fait désormais indiscutable. Mais quels mécanismes cérébraux participent à l'émergence de ceseffets? Une équipe de chercheurs américains nous apprend que l'écoute de scènes de <strong>violence</strong> surle petit ou le grand écran active <strong>la</strong> zone du cerveau qui est responsable de ces f<strong>la</strong>shbacks quiresurgissent à <strong>la</strong> conscience des personnes ayant vécu une expérience particulièrementtraumatisante. En ramenant spontanément à l'avant-p<strong>la</strong>n <strong>les</strong> actes de <strong>violence</strong> vus à <strong>la</strong> télé, cetteaire cérébrale favoriserait le recours à ces comportements indésirab<strong>les</strong> lorsque l'enfant se retrouveen situation de conflit.Une multitude d'études effectuées au cours des cinquante dernières années ont montré <strong>les</strong> diverseffets de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> à <strong>la</strong> télévision et au cinéma sur le comportement des enfants. « Les enfantsqui regardent beaucoup de <strong>violence</strong> peuvent devenir plus agressifs, plus enclins à utiliserl'agression pour résoudre leurs conflits », a résumé John P. Murray, psychologue dudéveloppement mental à <strong>la</strong> Kansas State University lors de <strong>la</strong> rencontre de l' International Societyfor Research on Aggression qui avait lieu <strong>la</strong> semaine dernière à l'Université McGill. « Ils deviennentde moins en moins sensib<strong>les</strong> à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> et davantage capab<strong>les</strong> de <strong>la</strong> tolérer. Ils en viennent àpenser que le monde fonctionne de cette façon. D'autres personnes, par contre, commencent àcroire que le monde est aussi dangereux que le tableau que nous en brossent <strong>les</strong> fictions diffusées


à <strong>la</strong> télé. »Cerveau actifAfin de mettre en lumière <strong>les</strong> processus cérébraux par <strong>les</strong>quels s'effectuent ces modifications denotre perception, John Murray a mesuré à l'aide de <strong>la</strong> technique d'imagerie par résonancemagnétique fonctionnelle l'activité du cerveau d'enfants âgés de huit à treize ans pendant qu'ilsregardaient des scènes de boxe particulièrement intenses tirées du film Rocky IV. « Les séquenceschoisies re<strong>la</strong>tent une simple histoire de vengeance et, de ce fait, el<strong>les</strong> représentent le genre de<strong>violence</strong> le plus dangereux puisque cette dernière apparaît justifiée, et même glorifiée », précise lechercheur.Les mesures relevées durant ce visionnement ont ensuite été comparées à cel<strong>les</strong> recueillies alorsqu'on présentait aux enfants des séquences exemptes de <strong>violence</strong> et extraites de deux émissionspour enfants, Ghostwriter et National Geographic, diffusées sur <strong>la</strong> chaîne publique PBS.Outre <strong>les</strong> régions cérébra<strong>les</strong> associées à <strong>la</strong> perception des informations visuel<strong>les</strong> et auditives quiétaient activées autant par <strong>les</strong> séquences de <strong>violence</strong> que de non-<strong>violence</strong>, plusieurs autres zonesdu cerveau étaient en revanche stimulées uniquement lors de <strong>la</strong> projection des images debrutalité. L'une de ces zones est l'amygdale, une structure qui s'anime lorsqu'apparaît unesituation de danger. « Quand vous voyez apparaître un serpent à vos pieds par exemple, <strong>la</strong>surprise vous coupe le souffle, explique John Murray. L'amygdale reconnaît <strong>la</strong> présence du dangeret induit instantanément une série de modifications physiologiques. Elle arrête <strong>la</strong> respiration ce quipermet de mieux entendre <strong>les</strong> moindres mouvements de l'ennemi. Elle provoque également uneconstruction des vaisseaux sanguins périphériques et concentre, du coup, <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion sanguinevers <strong>les</strong> organes vitaux de l'organisme. C'est une réponse innée devant le danger. »Une fois que l'amygdale a détecté le danger, elle communique avec <strong>les</strong> autres régions du cerveau,notamment avec le cortex préfrontal qui évalue l'ampleur de <strong>la</strong> menace, souligne le psychologuetout en spécifiant que cette dernière structure s'allumait également durant l'écoute de scènes de<strong>violence</strong>.Le chercheur n'avait toutefois pas prévu l'activation du cortex prémoteur, qui contrôle non pas <strong>les</strong>mouvements eux-mêmes, mais <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification du geste avant même de l'esquisser. « Les enfantsétaient immobilisés par l'appareil d'enregistrement et ne pouvaient pas bouger alors qu'ilsregardaient le combat de boxe, pourtant ils pensaient à imiter <strong>les</strong> boxeurs, précise John Murray.C'est un réflexe chez <strong>les</strong> jeunes enfants de 4-5 ans. Lorsqu'ils regardent <strong>la</strong> télévision, ils imitentsouvent <strong>les</strong> mouvements des personnages qu'ils voient. »Vaste répertoire de gestes violentsMais ce qui a littéralement stupéfait le psychologue est l'intervention de <strong>la</strong> circonvolution cingu<strong>la</strong>irepostérieure, une zone du cerveau qui s'active lorsqu'une victime de viol, un militaire ou unsecouriste est appelé à se remémorer <strong>les</strong> expériences extrêmement traumatisantes qu'il a vécues.« Les bouleversants souvenirs emmagasinés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> circonvolution cingu<strong>la</strong>ire postérieure sontfacilement ramenés à <strong>la</strong> conscience, précise le chercheur. Les f<strong>la</strong>shbacks qui hantent <strong>les</strong> personnessouffrant du syndrome de stress post-traumatique émergent justement de cette aire cérébrale. »Le fait que cette région du cerveau s'active lorsque <strong>les</strong> enfants regardent des scènes de <strong>violence</strong> à<strong>la</strong> télévision peut expliquer l'agressivité de certains enfants, avance John Murray. « Les enfants


disposent d'un vaste répertoire de gestes violents qu'ils ont vus maintes et maintes fois et qu'ilsont rangés <strong>dans</strong> une filière — circonvolution cingu<strong>la</strong>ire postérieure — à portée de main. Alors, s'ilssont bousculés par quelqu'un, l'amygdale est mise en éveil et alerte <strong>la</strong> circonvolution cingu<strong>la</strong>irepostérieure, qui rappelle instantanément l'action de frapper. Et bang! »Le chercheur espère maintenant poursuivre son analyse auprès de jeunes ayant été victimes ouprotagonistes de <strong>violence</strong>.Source : http://www.ledevoir.com/societe/medias/6566/<strong>la</strong>-<strong>violence</strong>-a-<strong>la</strong>-televisionpeut-avoir-des-effets-tangib<strong>les</strong>-sur-le-cerveau2,4 Prenons en exempleBarack Obama promet de s'attaquer à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> par armes à feuMise à jour le jeudi 26 juillet 2012Radio-Canada avec Agence France-Presse, Associated Press et ReutersMoins d'une semaine après <strong>la</strong> tuerie d'Aurora, au Colorado, le président américain Barack Obamas'engage à « continuer à travailler » avec le Congrès pour trouver « un consensus » sur <strong>la</strong> façonde lutter contre <strong>les</strong> <strong>violence</strong>s commises avec des armes à feu aux États-Unis.Le tueur présumé d'Aurora, James Holmes, a ouvert le feu le 20 juillet <strong>dans</strong> un cinéma Centurysitué <strong>dans</strong> un centre commercial d'Aurora, en banlieue de Denver, avec un fusil d'assaut muni d'unchargeur à grande capacité. Selon <strong>les</strong> premiers éléments de l'enquête, il aurait acheté des milliersde cartouches sur Internet.« Toutes <strong>les</strong> 36 heures, le nombre de jeunes gens que nous perdons <strong>dans</strong> ces <strong>violence</strong>s estapproximativement le même que le nombre de personnes que nous avons perdues <strong>dans</strong> cecinéma », a-t-il déc<strong>la</strong>ré mercredi devant <strong>la</strong> conférence de <strong>la</strong> National Urban League, un groupe dedéfense de <strong>la</strong> communauté noire.« […] Quand il se produit une tragédie aussi affreuse que celle que nous avons vue, il y a toujoursdes appels à l'action, on parle de nouvel<strong>les</strong> réformes et de nouvel<strong>les</strong> lois. Et, trop souvent, cesefforts échouent à cause de <strong>la</strong> politique et des groupes de pression », a-t-il souligné, faisantréférence au puissant lobby des armes aux États-Unis.« Je vais continuer d'œuvrer avec des membres des deux partis [démocrate et républicain], degroupes religieux et d'organisations civiques pour parvenir à un consensus sur <strong>la</strong> réduction de ces<strong>violence</strong>s », a assuré le président américain, qui a rencontré dimanche des victimes de <strong>la</strong>tuerie d'Aurora.Bien que ce drame ranime le débat sur le contrôle des armes à feu, <strong>la</strong> question reste un sujetsensible aux États-Unis, où le deuxième amendement de <strong>la</strong> Constitution américaine garantit à toutcitoyen le droit de porter une arme à feu.À un peu plus de trois mois de l'élection présidentielle du 6 novembre, Barack Obama a dûtempérer ses propos. Il a assuré que son gouvernement avait fait en sorte d'imposer aux


acheteurs d'armes des vérifications « plus strictes et plus complètes », tout en rappe<strong>la</strong>nt qu'iln'était pas opposé au deuxième amendement.« Nous reconnaissons <strong>les</strong> traditions de <strong>la</strong> possession d'arme qui ont été transmises de générationen génération, que <strong>la</strong> chasse et le tir font partie de notre héritage national le plus cher », a-tilindiqué.« Mais je pense aussi que beaucoup de propriétaires d'armes seraient d'accord sur le fait que <strong>les</strong>ka<strong>la</strong>chnikovs sont à leur p<strong>la</strong>ce <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mains des soldats, pas des criminels. Que ces armes deguerre appartiennent aux champs de bataille, pas aux rues de nos vil<strong>les</strong>. » — Barack Obama,président des Etats-Unis« Je pense que <strong>la</strong> majorité des propriétaires d'armes seraient d'accord sur le fait que [...] nousdevrions vérifier le casier judiciaire de quelqu'un avant qu'il puisse aller chez un armurier; qu'unindividu instable ne devrait pas pouvoir s'emparer d'une arme aussi facilement », a conclu leprésident américain.Quelques jours après <strong>la</strong> fusil<strong>la</strong>de, <strong>les</strong> ventes d'armes ont monté en flèche au Colorado. Le mêmescénario avait été observé en Virginie en 2007, à <strong>la</strong> suite de <strong>la</strong> tuerie de Virginia Tech, ainsi qu'enArizona en 2010.Modifier <strong>la</strong> loi ne changerait rien, dit Mitt RomneyLe candidat républicain à <strong>la</strong> présidentielle des États-Unis, Mitt Romney, estime de son côté qued'éventuel<strong>les</strong> modifications à <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion américaine n'empêcheraient pas qu'un drame commecelui d'Aurora ne se reproduise.Même si <strong>les</strong> armes à feu qu'aurait utilisées le suspect de <strong>la</strong> tuerie ont toutes été achetées enconformité avec <strong>la</strong> loi américaine, Mitt Romney soutient que plusieurs des armes appartenant àJames Holmes avaient été obtenues illégalement.[…]James Holmes s'est procuré un fusil d'assaut, un fusil de chasse et un pistolet Glock de façon toutà fait légale. Le suspect avait également installé un système d'engins explosifs « sophistiqués » àl'intérieur de son appartement. On ignore s'il a obtenu le matériel pour ces bombes de façonillégale, mais sa fabrication est contraire à <strong>la</strong> loi <strong>dans</strong> l'État du Colorado.Lorsqu'il était gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney avait approuvé un projet de loiinterdisant certaines armes d'assaut, du même type que cel<strong>les</strong> qu'aurait utilisées James Holmespour commettre son massacre. Il avait qualifié ces armes « d'instruments de destruction dont <strong>les</strong>eul objectif est de pourchasser et tuer des gens ».Malgré tout, le candidat républicain s'oppose à <strong>la</strong> modification des lois actuel<strong>les</strong>. « Je ne crois pasque l'Amérique ait besoin de nouvel<strong>les</strong> lois sur le contrôle des armes à feu. Il y a beaucoup dechoses que ce jeune homme a faites qui sont contraires à <strong>la</strong> loi. Mais le fait que ce soit contraire à<strong>la</strong> loi n'a pas empêché que ce<strong>la</strong> se produise », a-t-il déc<strong>la</strong>ré en entrevue au réseau NBC.SOURCE : http://www.radio-canada.ca/nouvel<strong>les</strong>/International/2012/07/26/001-barack-obama-mitt-romney-armes-feu-<strong>violence</strong>.shtml


Un projet de loi superfluRonald CohenPrésident national, Conseil canadien des normes de <strong>la</strong> radiotélévisionLe 30 janvier prochain [2012], le projet de loi C-327 du député Bernard Bigras (loi modifiant <strong>la</strong> Loisur <strong>la</strong> radiodiffusion – réduction de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> à <strong>la</strong> télévision) a été débattu à <strong>la</strong> Chambre descommunes.La question de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>médias</strong> n’est pas nouvelle au Québec. LorsqueVirginie Larivière a présenté sa pétition au premier ministre Mulroney ennovembre 1992, <strong>la</strong> télévision était en cause.En 2007, <strong>les</strong> choses sont différentes. D’abord, <strong>la</strong> technologie a évolué : <strong>les</strong> jeuxvidéo, <strong>les</strong> DVD et <strong>les</strong> paro<strong>les</strong> de chansons, et non plus <strong>la</strong> télévision, sont <strong>les</strong>sources majeures de <strong>violence</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>médias</strong>. Mais ce qui est surtout important,c’est que <strong>les</strong> radiodiffuseurs privés du Canada ont depuis longtemps décidé deprendre <strong>la</strong> question en main.Le premier grand pas a été l’introduction, en 1993, du Code sur <strong>la</strong> <strong>violence</strong> del’Association canadienne des radiodiffuseurs. Ce code prévoyait des solutions.La première est fondamentale. Les radiodiffuseurs ne présentent aucune émissioncomportant des scènes de <strong>violence</strong> pour auditoires adultes avant 9 heures le soir et après 6 heuresle matin.En outre, quelle que soit l’heure, il n’y a pas, à <strong>la</strong> télévision, de <strong>violence</strong> gratuite oude scènes glorifiant <strong>la</strong> <strong>violence</strong> : c’est aussi simple que ce<strong>la</strong>.Se souvenant de <strong>la</strong> tragédie de l’École Polytechnique, le code, entériné par leCRTC, interdit aux radiodiffuseurs privés aussi bien <strong>les</strong> propos injurieux que <strong>la</strong><strong>violence</strong> encouragée ou glorifiée envers <strong>les</strong> femmes. La même mesure deprotection s’étend à d’autres groupes identifiab<strong>les</strong>.Des règ<strong>les</strong> spécia<strong>les</strong> s’appliquent à <strong>la</strong> programmation pour enfants. Aucun autrepays ne s’est doté de règ<strong>les</strong> aussi exhaustives et exigeantes. Il y a très peu de marge pour <strong>la</strong><strong>violence</strong>, qu’elle soit physique, verbale ou émotionnelle. Dans <strong>les</strong>animations, le thème ne doit pas être axé sur <strong>la</strong> <strong>violence</strong>, ni suggérer <strong>la</strong> <strong>violence</strong>comme moyen de résoudre <strong>les</strong> différends. Une émission ne doit pas donner lemauvais exemple, ni menacer le sentiment de sécurité chez l’enfant. Et ainsi desuite.Des précautions s’imposent aussi lors de <strong>la</strong> diffusion des nouvel<strong>les</strong> et des émissionsd’affaires publiques. Tout en veil<strong>la</strong>nt – puisque nous sommes en démocratie – à ceque <strong>la</strong> présentation des nouvel<strong>les</strong> ne soit pas épurée au point d’occulter <strong>la</strong> vérité, <strong>les</strong>radiodiffuseurs doivent faire preuve de circonspection en présence d’imagesviolentes ou troub<strong>la</strong>ntes, puisque de jeunes enfants peuvent être devant <strong>la</strong> télévisiondès <strong>les</strong> premières heures de <strong>la</strong> journée.


Les radiodiffuseurs aident également <strong>les</strong> auditoires à faire des choix éc<strong>la</strong>irés. Lesicônes de c<strong>la</strong>ssification apparaissent heure après heure. En début d’émission etaprès chaque pause publicitaire, des mises en garde avertissent c<strong>la</strong>irement letéléspectateur de ce qui va suivre.Et, pour finir, au cas où l’une des règ<strong>les</strong> ci-dessus aurait été enfreinte, le Conseilcanadien des normes de <strong>la</strong> radiotélévision est là pour s’en occuper. Pour mieuxcomprendre sa détermination, <strong>les</strong> Québécois n’ont qu’à se remémorer <strong>la</strong>suppression de Mighty Morphin Power Rangers à <strong>la</strong> télévision et celle de HowardStern à <strong>la</strong> radio.Le projet de loi de monsieur Bigras, qui est presque identique à sa version originalede 2000, est tout simplement superflu. Pour montrer à quel point son objectif estdésuet, rappelons que <strong>la</strong> proportion des p<strong>la</strong>intes concernant <strong>la</strong> <strong>violence</strong> est en baisse constante,soit 37% de moins entre 2001 à 2006. Si bien que l’an dernier, <strong>la</strong><strong>violence</strong> ne venait qu’au sixième rang parmi <strong>les</strong> motifs de p<strong>la</strong>intes invoqués.Qui plus est, <strong>les</strong> radiodiffuseurs privés du Canada et le Conseil canadien desnormes de <strong>la</strong> radiotélévision, conscients de leurs responsabilités, en ont fait leurpriorité depuis plusieurs années.2,5 sites d’intérêtMinistère de <strong>la</strong> sécurité communautaire et des services correctionnels de l’Ontariohttp://www.mcscs.jus.gov.on.ca/french/default_fr.htmlProjet de loi C-327 du Gouvernement du Canadahttp://www.parl.gc.ca/HousePublications/Publication.aspx?DocId=3083524&File=24&Language=f&Mode=1Actualité en c<strong>la</strong>sse – La <strong>violence</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>médias</strong>http://www.actualiteenc<strong>la</strong>sse.com/fiches/30.htmlFédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario – Quand <strong>la</strong> <strong>violence</strong>devient un divertissementhttp://www.otffeo.on.ca/francais/pro_media<strong>violence</strong>.phpYouth Engage – Violence <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>médias</strong>http://www.youthengage.com/wp/participation/devenir-un-agent-de-<strong>la</strong>prevention/<strong>violence</strong>-des-medias/?<strong>la</strong>ng=fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!