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Volume 21, n°2 - IED afrique

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Dépenses en Pesos des Philippines en 1992, 1994, 1995, 1996 et 1998Frais IRRI MASIPAG1992 1994 1995 1996 19981er labour - 6 jours 300 300 400 420 470Hersage - 1 jour 50 50 70 80 -Nettoyage paddy 200 200 300 320 -2ème labour - 3 jours 300 420 420 - -2ème hersage - 3 jours 150 150 280 - -Location tracteur manuel - - - 1200 1300Arrachage des jeunes plants 400 240 480 500 500Repiquage 600 - 350 500 -Engrais (5 sacs) 1,000 - - - -Pesticides (1 litre) 300 - - - -Fumier de Carabao - 200 - - -Désherbage 200 - - - -Nettoyage paddy 150 50 - - -Semences 1,200 - - - -Main d’oeuvre - 12 jours - - - - -Nourriture 300 300 300 300 300quatre à cinq plants par colline à un ou deuxplants.Il y eut plus de tiges productives par collineet un plus grand nombre de graines par pinacle.Chaque fois que possible, on procédait audrainage et à l’inondation des champs depaddy. L’inondation intermittente permet auxsystèmes des racines de respirer et favorise lacroissance. Dolpo a constaté que ce typed’inondation a facilité la création d’un microclimatplus rude, ce qui rend les plantes moinsvulnérables aux infestations des ravageurs.Par ailleurs, on repique les plants de riz aubout de 25 à 30 jours, au lieu des 15 à 20 jourshabituels, à un moment donc où ils sont assezsolides pour résister aux attaques des escargotsdorés. Les plants plus solides avaientaussi une bonne avance sur les mauvaisesherbes que Dolpo avait réussi à combattregrâce essentiellement à l’inondation.Même les parcelles vacantes ou les plus improductivesde la ferme de Dolpo étaient intégréesdans son plan de développement. Ceszones étaient mises en jachère pendant longtempspour faciliter la démultiplication desinsectes bénéfiques. La partie de la fermeantérieurement sous brûlis fut utilisée pourplanter divers arbres fruitiers de rente, descultures sarclées et quelques légumes. Desherbes sarclées étaient placées au-dessus degrosses pierres pour qu’elles se décomposentalors que d’autres étaient utilisées commepaillage pour conserver l’humidité.Il n’a pas toujours été aisé de maintenir cesavancées. Dolpo s’est rendu compte qu’il luifallait passer beaucoup de temps dans seschamps afin de pouvoir observer la dynamiquede l’écologie de son exploitation. Mais ils’est avéré difficile de gérer ses propresresponsabilités à la ferme, assurer desséances de formation tout en faisant fonctionnerle centre de formation et la fermecommunautaire.Gestion des risquesMalgré la diversification, la ferme des Oray n’apas échappée à la sécheresse provoquée parle phénomène « El Niño» en 1997. Ils ontperdu beaucoup d’arbres dont des jaquiers,agrumes, rambutan, marang, lanzones, goyaviers-pomme,bilariba, caramboles, caféiers etautres. Les arbres poussant sur des pentesmodérées avec des sols peu profonds ont étéles plus touchés. En 1998, il y eut trop de pluieset le typhon La Niña emporta son étang depisciculture. Cette même année, la famille aconnu de gros problèmes de santé et les notesmédicales salées les ont obligés à vendre leursdeux buffles d’Inde, trois cochons et quelqueschèvres. Dolpo a failli vendre leur terre et s’installersur une ferme des basses terres irriguéesà Hinoba-an, mais la famille prit le parti defaire face.Aujourd’hui,la famille concentre ses efforts sur lesmoyens de rendre la ferme moins vulnérable auxpériodes de sécheresse :planter des espèces plusrésistantes à la sécheresse et des arbres fruitiersdans des zones où le sol est profond et où ils ontdavantage de chances de survivre à une sécheressegrave.Source sécurisée de matériaux nécessaire à laplantation, la pépinière fait l’objet de soinsminutieux et même pendant la longue périodede sept mois sécheresse, en novembre 2004,la famille s’est assurée que la pépinière avaitde jeunes plants de légumes, d’arbres fruitierset d’espèces forestières prêts à l’utilisation. Lespois mascate ont été multipliés et serontutilisés comme culture d’enfouissement,culture de couverture et fourrage.La famille a de nouveau acquis deux bufflesd’Inde et deux vaches ; elle continue d’éleverdes chèvres, une truie, plusieurs poulets et uncouple de dinde et dindon.Où en est la ferme ?La famille Oray conserve la configuration de laferme telle qu’elle l’avait redessinait en 1998et travaille en permanence à l’amélioration dela rotation des cultures et à la circulation et aurecyclage des substances nutritives. Après dixans d’une exploitation intégrée, diversifiée etbiologique sans interruption, ils ont constatéune nette amélioration de la fertilité du sol.EnseignementsPlusieurs éléments importants ont permis àDolpo de récolter le fruit de ses efforts deconversion de sa ferme et de son développementen un système diversifié et intégré. C’estson engagement auprès des groupes confessionnels,combiné à une profonde compréhensiondes systèmes existants qui l’ont encouragéà entreprendre ce processus de conversion.Son expérience personnelle, ajoutée auxconnaissances acquises de la « formationformelle » ont constitué des éléments fondamentauxet l’ont aidé à décider de la manièrede gérer sa ferme au mieux. Il a égalementréussi à avoir accès à la terre, facteur essentielen matière de sécurité alimentaire.Planter plusieurs espèces ne suffit pas à ladiversification d’une exploitation. Il est toutaussi important de développer le recyclagedes substances nutritives et de trouver unautre moyen de lutter contre les ravageurs. Lastratégie du système MASIPAG d’agricultureintégrée et diversifiée a été particulièrementutile dans le processus. Il s’agit en effet d’uneaffaire familiale dans laquelle chaquemembre a sa part de responsabilité dans leprocessus. La famille retrouve ainsi la maîtrisede l’ensemble du processus de production.Bien que le DFIS prenne du temps et exige uneforte main-d’œuvre, il est peu cher et peutfonctionner même sans l’assistance de l’Etat.L’expérience de Dolpo met aussi en lumière l’importanced’un réseau social en tant quesystème de soutien. Dolpo reste très impliquédans les activités sociales, prodiguant conseilset formation tout en recevant, en retour, unsoutien inestimable. Les visites des chercheurset agriculteurs en vue d’échanger des idées ontrenforcé ses efforts de conversion de sa ferme.Dolpo avoue qu’il est difficile de se débarrasserdu système agricole dit moderne qui a étéadopté en si peu de temps : « Le plus dur àsurmonter, c’est la structure mentale », confiet-il.Tout devrait commencer avec une attitudecorrecte et, fort heureusement, la ferme desOray en est un modèle vivant.Cet article s’inspire d’une étude de cas menéeavec l’auteur pour le compte de MASIPAG etintitulée : « Transformation des hautes terrespar le biais du système intégré et diversifié deculture, le cas de Rodolfo Oray, octobre 2001 ».MASIPAG. 3346 Aguila St., Rhoda Subd.,Los Baños, Laguna, the Philippines.Email: info@masipag.org;website: www.masipag.orgTOTAL 5 150 1 910 2 00 3 320 2 6708 9Revenus comparatifs en Pesosdes Philippines en, 1992, 1994,1995, 1996 et 19981992 63 1 cavans x P250.00 2 = 15 .750Moins frais 3 - 5.150Gains 10.6001994 60 1 cavans x P280.00 2 = 16.800Moins frais 3 - 1.910Gains 14.8901995 93 1 cavans x P315.002 = 29.295Moins frais3 - 2.6001996 120 1 cavans x P315.00 2 = 37.800Moins frais 3 - 3.320Gains 34.4801998 108 1 cavans x P350.00 2 = 37.800Moins frais 3 - 2.570Gains 35.2301 Production brute moins coûts battage & récolte2 Prix d’achat par cavan3 Cf. tableau de gauche pour plus de détails(1 cavan = 40 kg).des rats, a été planté le long du champ de rizpour éloigner ces derniers des jeunes plants.Enoutre, un large filet a été construit pourcapturer les ravageurs les plus nocifs. La plantationde variétés tolérantes et l’utilisationd’engrais biologique ont davantage réduit lapression exercée par ces derniers. Toujoursdans le but d’éliminer les ravageurs, Dolpoélève des canards dans la ferme.L’amélioration du sol en permanence se faitpar ajout de matière organique. La paille de rizn’est jamais brûlée ; il la laisse toujours sedécomposer. Ensuite, il procède à un mélangede feuilles de neem, de Gliricidia et de macabuhay,de fumier de buffle d’Inde, de savon etd’eau pour obtenir un engrais foliaire organiquemaison qu’il applique aux partiesimproductives du paddy et aux espaceslégumes. L’enclos du buffle a été déplacé etmis à côté d’un important canal de sorte que,lors de la saison des pluies, les urines etcrottes décomposées puissent couler naturellementle long du canal et se déverser dans leschamps de riz paddy pluvial. Dolpo s’est aussirendu compte de l’importance des étangs depoisson pour obtenir des nutriments supplémentaireset en a construit un en 1995 près del’abri des canards.Dans la ferme des Oray, la distance entre lesplants et le mode de repiquage des jeunes plantsde riz ont également été modifiés. La distanceentre les plants a été augmentée et le nombrede jeunes plants par colline réduit, passant deLa famille Oray analyse la carte de sa ferme

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