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Volume 21, n°2 - IED afrique

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Dépenses en Pesos des Philippines en 1992, 1994, 1995, 1996 et 1998Frais IRRI MASIPAG1992 1994 1995 1996 19981er labour - 6 jours 300 300 400 420 470Hersage - 1 jour 50 50 70 80 -Nettoyage paddy 200 200 300 320 -2ème labour - 3 jours 300 420 420 - -2ème hersage - 3 jours 150 150 280 - -Location tracteur manuel - - - 1200 1300Arrachage des jeunes plants 400 240 480 500 500Repiquage 600 - 350 500 -Engrais (5 sacs) 1,000 - - - -Pesticides (1 litre) 300 - - - -Fumier de Carabao - 200 - - -Désherbage 200 - - - -Nettoyage paddy 150 50 - - -Semences 1,200 - - - -Main d’oeuvre - 12 jours - - - - -Nourriture 300 300 300 300 300quatre à cinq plants par colline à un ou deuxplants.Il y eut plus de tiges productives par collineet un plus grand nombre de graines par pinacle.Chaque fois que possible, on procédait audrainage et à l’inondation des champs depaddy. L’inondation intermittente permet auxsystèmes des racines de respirer et favorise lacroissance. Dolpo a constaté que ce typed’inondation a facilité la création d’un microclimatplus rude, ce qui rend les plantes moinsvulnérables aux infestations des ravageurs.Par ailleurs, on repique les plants de riz aubout de 25 à 30 jours, au lieu des 15 à 20 jourshabituels, à un moment donc où ils sont assezsolides pour résister aux attaques des escargotsdorés. Les plants plus solides avaientaussi une bonne avance sur les mauvaisesherbes que Dolpo avait réussi à combattregrâce essentiellement à l’inondation.Même les parcelles vacantes ou les plus improductivesde la ferme de Dolpo étaient intégréesdans son plan de développement. Ceszones étaient mises en jachère pendant longtempspour faciliter la démultiplication desinsectes bénéfiques. La partie de la fermeantérieurement sous brûlis fut utilisée pourplanter divers arbres fruitiers de rente, descultures sarclées et quelques légumes. Desherbes sarclées étaient placées au-dessus degrosses pierres pour qu’elles se décomposentalors que d’autres étaient utilisées commepaillage pour conserver l’humidité.Il n’a pas toujours été aisé de maintenir cesavancées. Dolpo s’est rendu compte qu’il luifallait passer beaucoup de temps dans seschamps afin de pouvoir observer la dynamiquede l’écologie de son exploitation. Mais ils’est avéré difficile de gérer ses propresresponsabilités à la ferme, assurer desséances de formation tout en faisant fonctionnerle centre de formation et la fermecommunautaire.Gestion des risquesMalgré la diversification, la ferme des Oray n’apas échappée à la sécheresse provoquée parle phénomène « El Niño» en 1997. Ils ontperdu beaucoup d’arbres dont des jaquiers,agrumes, rambutan, marang, lanzones, goyaviers-pomme,bilariba, caramboles, caféiers etautres. Les arbres poussant sur des pentesmodérées avec des sols peu profonds ont étéles plus touchés. En 1998, il y eut trop de pluieset le typhon La Niña emporta son étang depisciculture. Cette même année, la famille aconnu de gros problèmes de santé et les notesmédicales salées les ont obligés à vendre leursdeux buffles d’Inde, trois cochons et quelqueschèvres. Dolpo a failli vendre leur terre et s’installersur une ferme des basses terres irriguéesà Hinoba-an, mais la famille prit le parti defaire face.Aujourd’hui,la famille concentre ses efforts sur lesmoyens de rendre la ferme moins vulnérable auxpériodes de sécheresse :planter des espèces plusrésistantes à la sécheresse et des arbres fruitiersdans des zones où le sol est profond et où ils ontdavantage de chances de survivre à une sécheressegrave.Source sécurisée de matériaux nécessaire à laplantation, la pépinière fait l’objet de soinsminutieux et même pendant la longue périodede sept mois sécheresse, en novembre 2004,la famille s’est assurée que la pépinière avaitde jeunes plants de légumes, d’arbres fruitierset d’espèces forestières prêts à l’utilisation. Lespois mascate ont été multipliés et serontutilisés comme culture d’enfouissement,culture de couverture et fourrage.La famille a de nouveau acquis deux bufflesd’Inde et deux vaches ; elle continue d’éleverdes chèvres, une truie, plusieurs poulets et uncouple de dinde et dindon.Où en est la ferme ?La famille Oray conserve la configuration de laferme telle qu’elle l’avait redessinait en 1998et travaille en permanence à l’amélioration dela rotation des cultures et à la circulation et aurecyclage des substances nutritives. Après dixans d’une exploitation intégrée, diversifiée etbiologique sans interruption, ils ont constatéune nette amélioration de la fertilité du sol.EnseignementsPlusieurs éléments importants ont permis àDolpo de récolter le fruit de ses efforts deconversion de sa ferme et de son développementen un système diversifié et intégré. C’estson engagement auprès des groupes confessionnels,combiné à une profonde compréhensiondes systèmes existants qui l’ont encouragéà entreprendre ce processus de conversion.Son expérience personnelle, ajoutée auxconnaissances acquises de la « formationformelle » ont constitué des éléments fondamentauxet l’ont aidé à décider de la manièrede gérer sa ferme au mieux. Il a égalementréussi à avoir accès à la terre, facteur essentielen matière de sécurité alimentaire.Planter plusieurs espèces ne suffit pas à ladiversification d’une exploitation. Il est toutaussi important de développer le recyclagedes substances nutritives et de trouver unautre moyen de lutter contre les ravageurs. Lastratégie du système MASIPAG d’agricultureintégrée et diversifiée a été particulièrementutile dans le processus. Il s’agit en effet d’uneaffaire familiale dans laquelle chaquemembre a sa part de responsabilité dans leprocessus. La famille retrouve ainsi la maîtrisede l’ensemble du processus de production.Bien que le DFIS prenne du temps et exige uneforte main-d’œuvre, il est peu cher et peutfonctionner même sans l’assistance de l’Etat.L’expérience de Dolpo met aussi en lumière l’importanced’un réseau social en tant quesystème de soutien. Dolpo reste très impliquédans les activités sociales, prodiguant conseilset formation tout en recevant, en retour, unsoutien inestimable. Les visites des chercheurset agriculteurs en vue d’échanger des idées ontrenforcé ses efforts de conversion de sa ferme.Dolpo avoue qu’il est difficile de se débarrasserdu système agricole dit moderne qui a étéadopté en si peu de temps : « Le plus dur àsurmonter, c’est la structure mentale », confiet-il.Tout devrait commencer avec une attitudecorrecte et, fort heureusement, la ferme desOray en est un modèle vivant.Cet article s’inspire d’une étude de cas menéeavec l’auteur pour le compte de MASIPAG etintitulée : « Transformation des hautes terrespar le biais du système intégré et diversifié deculture, le cas de Rodolfo Oray, octobre 2001 ».MASIPAG. 3346 Aguila St., Rhoda Subd.,Los Baños, Laguna, the Philippines.Email: info@masipag.org;website: www.masipag.orgTOTAL 5 150 1 910 2 00 3 320 2 6708 9Revenus comparatifs en Pesosdes Philippines en, 1992, 1994,1995, 1996 et 19981992 63 1 cavans x P250.00 2 = 15 .750Moins frais 3 - 5.150Gains 10.6001994 60 1 cavans x P280.00 2 = 16.800Moins frais 3 - 1.910Gains 14.8901995 93 1 cavans x P315.002 = 29.295Moins frais3 - 2.6001996 120 1 cavans x P315.00 2 = 37.800Moins frais 3 - 3.320Gains 34.4801998 108 1 cavans x P350.00 2 = 37.800Moins frais 3 - 2.570Gains 35.2301 Production brute moins coûts battage & récolte2 Prix d’achat par cavan3 Cf. tableau de gauche pour plus de détails(1 cavan = 40 kg).des rats, a été planté le long du champ de rizpour éloigner ces derniers des jeunes plants.Enoutre, un large filet a été construit pourcapturer les ravageurs les plus nocifs. La plantationde variétés tolérantes et l’utilisationd’engrais biologique ont davantage réduit lapression exercée par ces derniers. Toujoursdans le but d’éliminer les ravageurs, Dolpoélève des canards dans la ferme.L’amélioration du sol en permanence se faitpar ajout de matière organique. La paille de rizn’est jamais brûlée ; il la laisse toujours sedécomposer. Ensuite, il procède à un mélangede feuilles de neem, de Gliricidia et de macabuhay,de fumier de buffle d’Inde, de savon etd’eau pour obtenir un engrais foliaire organiquemaison qu’il applique aux partiesimproductives du paddy et aux espaceslégumes. L’enclos du buffle a été déplacé etmis à côté d’un important canal de sorte que,lors de la saison des pluies, les urines etcrottes décomposées puissent couler naturellementle long du canal et se déverser dans leschamps de riz paddy pluvial. Dolpo s’est aussirendu compte de l’importance des étangs depoisson pour obtenir des nutriments supplémentaireset en a construit un en 1995 près del’abri des canards.Dans la ferme des Oray, la distance entre lesplants et le mode de repiquage des jeunes plantsde riz ont également été modifiés. La distanceentre les plants a été augmentée et le nombrede jeunes plants par colline réduit, passant deLa famille Oray analyse la carte de sa ferme


10CAFÉ LA SELVA : UN NOUVEAU GOÛT À LA VIEJosé Juárez VarelaSitué dans le sud du Mexique, le Chiapas estl’état le plus pauvre du pays. Sa longuehistoire est jalonnée de rebellions et deconflits sociaux. Des générations durant, lespopulations autochtones de cette zone ontsouffert pour avoir accès aux terres etaméliorer leur qualité de vie. La plupart desagriculteurs sont de petits producteurspossédant moins de deux hectares de terre etla communauté dont la principale spéculationest le café, est extrêmement vulnérable auxfluctuations des prix du marché mondial.En 1979, les communautés agricoles deTojolabales et de Tzeltales ont décidé de s’unirafin d’améliorer leurs conditions de vie.Ensemble, ils ont alors fondé la Union de Ejidosde la Selva, qui aujourd’hui compte environ1600 membres, tous de petits producteurs decafé.L’union est née en réaction aux nombreuxproblèmes de ses membres notammentl’accès aux terres arables et les droits y afférents.Les agriculteurs ne reconnaissaient pasl’importance de l’enregistrement officiel desparcelles cultivées. Pourtant, ils voulaient quedes routes soient construites dans leurs localitéset cherchaient même des moyens alternatifsde vendre leurs produits, surtout lecafé, afin d’éviter de vendre à des intermédiaires.Pendant les dix premières années de son existence,l’union a fonctionné plus ou moinscomme un groupe de pression social tentantde faciliter à ses membres l’accès formel à laterre. Elle a également développé ses capacitésd’influence et de négociation avec lesdécideurs politiques pour la réalisation d’infrastructureset la prise en compte des autresdoléances de la communauté.Vers la fin des années 1980, l’union estdevenue plus proactive et a essayé prendre àbras le corps les questions de bien être socialde ses membres. Les premiers efforts se sontconcentrés sur la prise en charge de servicespublics tels les soins médicaux et les écoles.Mais, il était impossible de continuer à fournirces services à long terme. L’union n’en possédaitni les capacités techniques, ni le savoirfaire,encore moins les ressources. Malgrétous ces efforts, l’union n’a pas pu répondre àune attente cruciale pour ses membres :l’amélioration, les méthodes de production etla gestion des ressources et du marché. Deplus, les agriculteurs peu habitués à ce genrede choses n’avaient pas la moindre idée del’approche à adopter.La raison principale de ces premiers résultatsmitigés est le manque vision claire de l’unionet de fait, sa tendance à reproduire les stratégiesde développement du gouvernement. Or,la transition d’un groupe de pression à uneorganisation prenant son destin en mainnécessite une stratégie et une ossature organisationnellesdéveloppées et soutenues parles communautés membres sur la base deleurs besoins, intérêts et objectifs.Ce fut un immense défi pour l’union. Lors de ceprocessus, l’organisation a dû faire face à uneéquation fondamentale : Est-il vraimentpossible de survivre et de développer unecommunauté agricole avec les ressourceslocales disponibles ?Malgré les conditions difficiles, les membresont considéré leur attachement à leurs terreset la richesse de leurs traditions comme desatouts et ont reformulé la question de façonplus positive et volontaire : Que pouvonsnousfaire afin de continuer à vivre dans notrezone rurale avec fierté et dignité et commentpouvons nous mettre à profit les ressourceslocales dont nous disposons ?Les membres de l’union ont commencé àéchanger des idées avec d’autres communautéspour essayer de mieux comprendreleurs expériences. Ils se sont aussi intéressésau mode de vie de leurs parents et finalement,ont commencé à développer des propositionsconcrètes. C’est alors que l’union atrouvé sa direction : la création et la promotionde ses propres modèles basés sur unegestion indépendante. Ces modèles seraientconstruits sur les principes d’autosuffisance,de traditions culturelles, d’identité, de développementde produits locaux et de liens demarketing direct avec la clientèle. Ils devaientêtre acceptés socialement, garantir l’accèsaux denrées alimentaires et générer desressources afin d’investir dans l’améliorationdes conditions de vie.Du conventionnelau biologiqueLe café constitue la source de revenu principalepour les communautés du Chiapas qui endépendent pour leur survie. De fait, dans laréalisation des objectifs, l’union s’est appuyéesur l’amélioration de la culture du café. Le caféétait traditionnellement cultivé selon lesconseils de la vulgarisation publique avecbeaucoup d’intrants (pesticides et engrais)subventionnés par l’Etat jusque vers la fin desannées 80. Avec l’arrêt de cet appui, lesrécoltes de café sont passées d’environ 800kg/ha à 184 kg/ha obligeant les producteurs àchercher de nouvelles alternatives.L’union a tiré une leçon de cette expérience. Lesystème « conventionnel » ou « moderne »de culture du café, basé sur l’utilisation àoutrance d’engrais, de variétés à hautsrendements et peu ou pas d’ombre n’est pasprofitable pour ses membres. Ces dernierssont des petits exploitants qui sont intéressésnon seulement par la rentabilité en termes derapport coûts/bénéfices, mais aussi par unerépartition équilibrée du travail tout au longde l’année et la stabilité des revenus et desrevenus stables. Leur besoin était donc detrouver une méthode de production qui leurpermette de vendre le café au meilleur prix, decultiver pour leur propre consommation et deréduire ainsi leur vulnérabilité.Les agronomes de l’union ont alors commencéà former les paysans aux techniques d’agriculturebiologique dans le but d’accroître laquantité et la qualité de la production decafé. Les premiers agriculteurs formés sontdevenus responsables du partage de l’informationavec les autres membres de leurcommunauté. Ainsi, les paysans ontcommencé à remplacer les intrants externespar les ressources locales se concentrantnotamment sur le renouvellement des arbreset l’usage du compost. Petit à petit, lesystème s’est transformé en une agriculturebiologique à part entière et les rendementsmoyens ont progressivement augmentéjusqu'à atteindre leur niveau actuel soitenviron 700 kg/ha. En adoptant la gestion bioet agroécologique, l’union a réussi à améliorerles moyens de subsistance,à réduire la dépendanceen apports externes tout en préservantles ressources.Développementde la filière caféLe café biologique est de meilleure qualité etpar conséquent plus facilement commercialisable.Très vite, l’union a compris l’intérêt detraiter directement avec la clientèle, d’autantplus que des réseaux de consommateurssoutiennent la production biologique par leurpouvoir d’achat. L’exportation du café acommencé vers la fin des années 80 et déjà audébut des années 90, ils avaient réussi àobtenir la certification bio de Organic CropImprovement Association (OCIA) et Naturland.Dans le cadre du développement de la filièredu café biologique l’union a crée sa propremarque : Café La Selva. Elle a ouvert unechaîne de 11 boutiques au Mexique, aux Etats-Unis et en Europe pour la vente directe celaleur a permis de vendre le café à des prix pluscompétitifs et de générer plus de bénéficespour les membres. La rencontre avec Vinculo yDesarollo, une organisation de promotion despartenariats avec des organisations sociales,a permis de lancer 5 boutiques supplémentaires.Vinculoy Desarollo aide à vendre le cafépar la promotion de la marque et des valeursculturelles rattachées aux communautésautochtones productrices. Depuis, près de 50investisseurs privés ont acheté des actionsdans les boutiques de l’union, établissantainsi de nouveaux mécanismes pour renforcerl’entreprise sociale au Mexique.L’union maintient les relations avec lescommunautés. Les agriculteurs s’adressentdirectement à l’union ; par conséquent, lerecours aux intermédiaires n’est plus nécessaireet les revenus sont en hausse constante.Ceci a été un grand apport pour les fermiersmembres de l’union car ils peuvent ainsi recevoirdes paiements directs pour le café à debons prix même lorsque les cours du café sontà leur niveau le plus bas. Le café bio est traitédans l’usine de l’union pour assurer la qualitédu café. Deux tiers du café est exporté, nontorréfié, vers des pays tels les Pays Bas,l’Allemagne, l’Angleterre, les Etats-Unis et leCanada. Le tiers restant est grillé et vendu àtravers la chaîne de boutiques avec l’aide deVinculo y Desarollo. Les ventes garantiesdonnent aux producteurs un revenu constantdont ils ont bien besoin. Un petit pourcentagedes ventes revient aux associations descommunautés membres pour être réinvestidans divers projets, notamment dans lessecteurs de la santé, de l’éducation et desinfrastructures. Par exemple l’union a mis surpied un centre de formation pour les femmesqui donne des cours d’alphabétisation et offreune formation sur les droits humains. Lesfemmes peuvent aussi y apprendre à confectionnerdes biscuits qui se vendent avec le café.Aujourd’hui, Union de Ejidos de la selva, avecVinculo y desarollo, a développé un réseau demarketing pour la vente directe de café bio,permettant la commercialisation d’un volumede près de 3 tonnes par mois, au meilleur prixpossible. Il y a 18 boutiques Café La Selva auMexique (Mexico City),en Europe et aux Etats-Unis. Chacune est financièrement autonomeet maintient un haut niveau de rentabilité.L’Union s’est fixé un objectif de 40 boutiquesen 2008.ConclusionsL’expérience de l’union a démontré que l’agricultureécologique n’est possible que si lescommunautés sont impliquées, qu’elle offredes bénéfices tangibles équitablementrépartis. L’épine dorsale d’une telle stratégieest sans doute l’organisation et les relationsde la communauté avec les réseaux de coopérationsociale. La gestion organique et agroécologiquedes ressources a permis le développementde communautés autonomes. Laconnexion au marché et l’appui des consommateurssont des éléments importants de cedéveloppement.En dépit de leurs succès, les producteurs duChiapas ont encore plusieurs défis à relever :lacréation d’emplois pour les jeunes, le maintiend’une relation solide et directe avec lesconsommateurs ; l’amélioration de la productivitéde manière écologique, l’améliorationdes services et de l’éducation des membres del’organisation.José Juárez Varela. Unión de Ejidos de la Selva,Calle Primera Sur Oriente No. 47, ColoniaBarrios de los Pocitos, Las Margaritas, Chiapas30180, Mexico. E-mail: laselv@prodigy.net.mxRéférencesTelevision Trust for the Environment(TVE)/Intermediate Technology DevelopmentGroup (ITDG), 2002. A Fair Grind – Mexico.Hands on: Ideas to go. Availablehttp://www.tve.org/ho/doc.cfm?aid=910Television Trust for the Environment (TVE),2004. Partners for change: hands on - theequator initiative. (Video).TVE, Prince AlbertRoad, London NW1 4RZ, UK.11


HORTA E ARTE, PARTENAIRE DES PETITSEXPLOITANTSTracy PerkinsDu haut de son domaine, au milieu des vesceset de l’avoine, Joao Dias peut apercevoir laquasi totalité de la zone rurale de Verava.Dans cette région du Sud-est brésilien, lescollines luxuriantes alternent avec les valléescultivées. Proche de Sao Paolo, Verava est unedes rares zones où il existe encore une forêtlocale. Autre particularité, la plupart desfermes à Verava sont aujourd’hui certifiéesBio.Joao Diaz est un agriculteur local innovateur. Ila été le premier, à Verava, à se tourner versl’agriculture bio. Il y a environ 8 ans, il a volontairementmis sa ferme à la disposition d’unprojet financé par la « Kellog Foundation »afin d’expérimenter les cultures de couvertureet que d’autres techniques biologiques.Aujourd’hui, nous assistons à de profondesmutations dans la gestion des ressourcesCertification à l’Instituto Biodinâmico ; Filipe tous agriculteurs bio à Verava.Development Policy Review 20:4 (2002): 371-naturelles dans cette zone et l’agriculture est du sol, les modes de gestion des dépréda-12certifications. De ce fait,les agriculteurs biolo-Feliz Mesquita, Directeur commercial, Horta e388.- Mennonite Economic Development 13perçue de nouveau comme un moyen desubsistance viable. Horta e arte est un desagents de ce changement.Une entreprise novatriceVers la fin des années 1990, plusieurs organisationsont commencé à promouvoir l’agriculturebio à Verava.Horta e arte est aujourd’hui la principaleorganisation dans la région qui coopèreavec un groupe de 135 agriculteurs travaillantsur environ 900 hectares. Plusieurs de ces agriculteursvivent à Verava, non loin de l’entrepôtcentral de Horta e arte et de ses bureaux situésà quelque 2 heures de Sao Paolo.Horta e arte est une entreprise privée quisoutient les petits exploitants dans la productionde produits bio qu’elle achète, emballepuis revend aux supermarchés. Au fil desannées, Horta e arte a fourni aux agriculteursl’assistance technique nécessaire à lacompréhension des pratiques de l’agriculturebio et les infrastructures leur permettant debien afficher et vendre leurs produits. Lepersonnel de Horta e arte s’assure égalementque l’approvisionnement est bien coordonnéet que la quantité,la qualité,la variété correspondentaux exigences de la clientèle. Horta earte s’engage à vendre le maximum deproduits de la récolte des agriculteurs. Lesagriculteurs écoulent les surplus éventuelspar leurs propres moyens. Pour faire face à lademande, la planification des semis doit êtrerigoureuse. Les cultures, alors, sont répartiesentre les agriculteurs pour amortir les risqueset garantir une quantité de légumes suffisante.Horta e arte mène aussi des actions desensibilisation auprès des consommateurs. Enoutre, l’organisation forme les boutiquiers surla gestion et les soins à apporter aux fruits etlégumes biologiques pour maximiser leurqualité et leur fraîcheur.Les agronomes de Horta e arte servent de lienentre la production et la vente. Ils organisentdes ateliers de formations périodiques et ilsrendent visite à chaque producteur deux foispar mois. Ils apportent un appui techniqueaux agriculteurs et les conseillent dans latenue de leurs journaux, élément essentielpour être certifier. En effet, les inspecteursindépendants demandent des rapports précissur les cultures, les techniques de préparationteurs, les dates de plantation et de récolte.Après la récolte, les agriculteurs acheminentpar camion leurs produits à l’entrepôt deHorta e arte, où ils sont emballés et étiquetésavec la marque Horta e arte, le label de l’organismede certification - the InstitutoBiodinamico (IBD) - et un code indiquant lenom du producteur. L’étiquette IBD est importantecar elle prouve que le produit estconforme aux normes internationales.Ce qui distingue Horta e arte c’est que cettegrande entreprise travaille avec les petitsproducteurs. Elle achemine leurs produits versdes supermarchés à des milliers de kilomètres,à Brasilia, à Rio de Janeiro et dans de grandessurfaces comme Carrefour,une multinationalefrançaise classée parmi les trois premiers distributeursmondiaux de denrées alimentaires.Aujourd’hui, au Brésil, trois quarts des ventesde denrées alimentaires s’effectuent ausupermarché au détriment des boutiqueslocales et des petits marchés de plein air. Leschaînes de distributions achètent en gros,fixent des normes pour la taille, le poids etl’apparence du produit acheté. Leur systèmede comptabilité leur permet d’échelonner lespaiements sur plusieurs mois après la livraisondu produit. Ils négocient les prix et conditionsde partenariat par téléphone, fax et courriel.Ces structures imposent leur propre culturedes affaires : professionnelle mais froide.Les dirigeants de Horta e arte, eux, ils préconisentl’inclusion sociale, invitant les petits agriculteursà un partage des profits dans unmonde de moins en moins juste. Leurs stratégiesont eu un impact considérable dans la viede plusieurs des agriculteurs associés à l’organisation.Les gains provenant de l’agriculturebio ont permis aux producteurs de construirede nouvelles maisons, de scolariser leursenfants, d’acquérir davantage de terres enbail et de s’équiper.Le repli sur le bio s’appuiesur des relations existantesLa plupart des agriculteurs de Verava irriguentleurs terres à partir de ruisseaux et de sourcesnaturelles. Ces eaux doivent être dépourvuesde toute matière toxique pour que les agriculteurspuissent acquérir et/ou de garder leursgiques ont du se rapprocher des autres utilisateurspour discuter de la pollution de l’eaupar les produits chimiques notamment. Lespopulations ont commencé à échanger sur lesméthodes de production et leurs impacts. Uneplus grande conscience environnementales’est développée, tout en renforçant le tissusocial de la communauté.Les profits générés par l’agriculture bio ontmotivé un grand nombre de producteurs. Maisceux qui avaient dans le passé souffert deproblèmes épidermiques et autres problèmesde santé en utilisant des pesticides,se réjouissentd’avoir trouvé une alternative à l’utilisationde produits chimiques. D’autres, quiavaient abandonné l’activité agricole, ont eul’opportunité de renouer avec l’agriculture. Laplupart se sont davantage impliqués dansleurs communautés en devenant des leadersdans le domaine écologique. L’agriculturebiologique lucrative et durable favorise égalementla remobilisation des savoirs locaux.Toute la région connaît un renouveau.Tracy Perkins920 Ordway Street, Albany CA 94706 USA.Email : teperkins@earthlink.netPour plus d’information sur Horta e arte,visiter le site : www.hortaearte.com.brJ’aimerais remercier pour leur contribution àcet article : Álvaro Garcia, Directeur de laArte ; Luciana Gomes de Almeida, Agronome,Horta e Arte ; Luis Carlos Trento, Directeur dela Production, Horta e Arte ; Romeu MattosLeite, Agriculteur bio, membre de la GAO ;Vergilio Nunes Xavier, Valdemir Pereira deOliveira, Josefa Garcia de Oliveira et João Diaz,Certification bio alternativeau BrésilDes expériences aux Etats-Unis et plus récemmentau Brésil, ont démontré que la définitionjuridique du terme « bio » ne correspond pastoujours à celle de la communauté de l’agriculturealternative. Quand le gouvernementaméricain a adopté une définition, il a crééune fracture au sein de cette communauté.Aujourd’hui, les Brésiliens ont entamé unprocessus visant à adopter leurs propresnormes en matière d’agriculture bio. Les grosproducteurs soutiennent l’adoption de codesen conformité avec les normes internationalesdéjà acceptées par les producteurs multinationauxde denrées alimentaires et des paysimportateurs tels que les Etats-Unis, le Japonet l’Union Européenne. Selon eux, s’ils veulentintégrer le commerce international, lesDépôt des produits à Horta e Arte pour leur emballageRéférences- Vorley B. 2001.The chains of agriculture:sustainability and the restructuring of agrifoodmarkets. International Institute forEnvironment and Development.- Reardon T. Berdegué J.A. 2002.The rapid riseof supermarkets in Latin America: challengesand opportunities for development.Brésiliens ne sauraient se limiter à créer leurpropre et unique législation en matière d’agriculturebio. Plusieurs acteurs de la communautébio au Brésil affirment que les critères etprocédures internationaux dissuadent lesagriculteurs locaux. La législation doit intégrerles réalités brésiliennes et prendre en comptedes approches novatrices. Ces approchesincluent la possibilité d’une « certificationparticipative » et de la « certification engroupe » déjà appliquées avec succès par lesagriculteurs dans le sud du Brésil. Elles atténuentles coûts des inspections indépendantespour visiter un domaine. Cela est particulièrementimportant au Brésil où les agriculteursn’ont pas les moyens de s’offrir la certificationpar un inspecteur indépendant.La certification participative permet aux agriculteursde s’organiser en collectivités et decertifier les propriétés des homologues gratuitement.La certification en groupe permet àAssociates. 2002. How to keep 'em down onthe farm.The Marketplace Archives, January-February 2002.un inspecteur indépendant de collaborer avecplusieurs producteurs. La première année,l’inspecteur contrôle chaque propriété séparément.Si tous les domaines dans un mêmegroupe sont en conformité, le groupe acquiertla certification. Ensuite, l’inspecteur se livre àdes contrôles surprises, s’il trouve une fermeen infraction, tous les agriculteurs au sein dece groupe perdent la certification. Cetteapproche oblige les cultivateurs à s’autodisciplineret à se soutenir mutuellement afinde garder le précieux label bio.Ces alternatives aux modèles de certificationclassique ne sont appliquées que localement,dans les régions où les consommateursconnaissent et font confiance aux producteurs.La certification indépendante personnaliséereste la norme internationalereconnue et a un plus grand dans les marchésconventionnels.


LE CAFÉ ORGANIQUE POUR UNE VIE MEILLEURE ?Lena WiethegerDepuis 150 ans environ, le café est la principalesource de revenu des petits exploitants agricolesde Kagera en Tanzanie. Bien que Kagerasoit une grande zone de production de café, lesagriculteurs ont eu des difficultés à vivre de leurproduction de café en raison de la faiblesse desvolumes, de la fluctuation et de la modicité descours du marché. La modicité des salaires adissuadé les jeunes de s’engager dans cette “culture des anciens ”. En 1999, dans le butd’améliorer les moyens d’existence des petitsexploitants agricoles de la région, leprogramme de Promotion de l’exportation desProduits organiques d’Afrique (EPOPA) acommencé à aider deux entreprises coopérativesrurales locales à produire du café biologiquepour l’exportation. Cet article, basé surune étude récente de l’auteur, montre l’incidencedes activités de l’EPOPA sur les membresde l’une des entreprises coopératives : laKachwezi Primary Society.volume. Le Robusta constitue la part la plusimportante du café produit dans cette zone etil est considéré comme produit naturel de laZone. Les agriculteurs ont généralement dansleurs terres agricoles au moins deux caféiersen culture intercalaire avec des bananiersplantains, du maïs, des haricots du manioc oude l’igname. La production de cette zone est“biologique par défaut” en effet les agriculteurssont trop pauvres pour se procurer desengrais ou des pesticides et ils ont eu desexpériences négatives avec l’application desproduits agrochimiques aux bananes. Lesexploitations agricoles sont petites (0,5 à 2hectares), ce qui limite le nombre de caféiers àplanter. 60% des ménages de la coopérativerurale Kachwezi Primary Society sont propriétairesde moins de 400 caféiers. Les statistiquesde 1997 à 2001 concernant la productionmontrent que plus de 50% des ménagesproduisent entre un et cinq sacs de 60 kilogrammesde café non décortiqué par an, alorsdéjà du café dans le cadre de l’homologationpermis d’accroître le rendement.Grâce à la modi-14 que 20 à 30% des ménages produisent entreEPOPA s’intéresse également aux jeunes agri-parce qu’ils n’ont pas d’assez d’arbres. 15Le Café de KageraKagera, région Nord-ouest de la Tanzanie, esttotalement isolée du reste de la Tanzanie ;c’est l’une des zones les plus pauvres du pays.Les routes sont mal entretenues, la régionmanque d’électricité et l’infrastructurehydraulique est mauvaise. Le Paludisme et leVIH/Sida causent de graves problèmes desanté. Le taux d’analphabétisme est élevé etle revenu local est bien en dessous de lamoyenne nationale. La principale source derevenu des agriculteurs est la production decafé à destination des marchés étrangersmais les populations commercialisent égalementla banane plantain et l’alcool tiré de labanane et se livrer à la fabrication de briques,à la menuiserie, à la confection et à d’autresactivités extra agricoles.Kagera est la zone de production de café laplus importante du pays, compte tenu duMme Balemwa étend ses graines de caféau soleilcinq et dix sacs par an.Le café est commercialisé par le biais de laPrimary Society et de la Kagera CooperativeUnion (KCU). Les agriculteurs membres de laPrimary Society payent pour devenir membresde l’Union avec une déduction de 2% environsur le prix de chaque kilogramme de cafévendu. Les agriculteurs membres déposentleur café au magasin de l’Union d’où il estexporté vers les importateurs ou transformateursd’Europe. Le prix du café de Kachwezi estfixé à la vente aux enchères du café à Moshi.EPOPALe programme EPOPA a été établi par l’Agencesuédoise de développement international(Sida). Il a pour objectif d’améliorer les moyensde subsistance des du monde rural par ledéveloppement des exportations de produitsbiologiques de l’Afrique. A l’heure actuelleenviron 30 000 agriculteurs d’Ouganda, de laTanzanie et de la Zambie participent auprogramme et produisent des fruits séchés,de l’ananas, des noix de cajou, du miel, deshuiles essentielles, du gingembre, ducarthame et du café à destination desmarchés étrangers.Le programme est mis en oeuvre par la Dutchorganic consultancy Agro Eco et la Swedishorganic consultancy Grolink. L’homologationdes produits biologiques est effectuée par desorganes internationaux. Les consultants identifientdes produits convenables et des zonesde culture, des groupes d’agriculteurs et desexportateurs. Ils préparent des études defaisabilité et aident les exportateurs à développerun système de contrat avec les agriculteurset à fournir des services de vulgarisationde l’agriculture biologique. Les processus d’homologationsont créés et des contrats demarché établis en direction des importateursd’Europe, des Etats-Unis et du Japon.Activités du programmeEPOPA à KageraDeux sociétés primaires de Kagera, Ibwera etKachwezi, ont été sélectionnées pour participerau programme.Environ 3500 agriculteurssont engagés dans ces sociétés et ont étéchoisis en raison de leur qualité de membresde la Kagera Cooperative Union qui avaitmanifesté un intérêt à œuvrer en collaborationavec le programme EPOPA. La KCU couvreenviron 126 sociétés primaires et exportaitde commerce loyal. L’homologation deproduits biologiques a été considérée commeun moyen de fournir non seulement des avantagesfinanciers, mais aussi sociaux et environnementaux.Au cours des trois premièresannées du projet, les coûts d’homologationont été supportés par le programme mais parla suite, ils ont été pris en charge par l’Union.Un superviseur de projet a été recruté et formépar le Centre de recherche de Maruku et AgroEco. Trois agents locaux ont également étérecrutés pour soutenir les agriculteurs deKachwezi au niveau du village. Quarante agriculteurset agricultrices ont été choisis pour subirune formation d’agriculteurs par les agriculteurs.Pour être choisis, les agriculteurs devaientêtre impliqués dans le projet EPOPA, s’accommoderde la formation, être communicatifs,intéressés et prêts à former d’autres agriculteurs.Les agriculteurs déjà formés devaientsigner avec le projet un contrat qui les engageaità agir en qualité de personnes ressources et àtransmettre la formation reçue à 20 autres agriculteurs.Les agriculteurs étaient formés aucours des assemblées de village.La reconversion à la production de café biologiquepeut se caractériser comme un passagedu “biologique par défaut” au “biologiquehomologué”. Le programme de vulgarisationvisait à améliorer les pratiques agronomiqueset les activités après récolte. Il a été recommandéaux agriculteurs de tailler, dessoucherou déplanter les caféiers âgés ou improductifsafin de rajeunir les plantations et d’accroître laTraitement et contrôle du café localqualité et la quantité de fèves de café. Pour lamême raison, il leur a été conseillé de cueillirnaturellement les baies au lieu de les arracher,de les sécher au soleil sur un tapis plutôt quesur le sol et enfin de les écosser, de les trier à lamain et de les protéger avec soin.Modification de la qualité,du rendement et du revenuLe programme de formation a donné des résultatspositifs.Bien que certains agriculteurs aientété peu disposés à tailler ou à déplanter leurscaféiers par crainte d’obtenir un rendementfaible, beaucoup d’entre eux ont plantéd’autres arbres et adopté de nouvelles techniquesde rajeunissement. Ces pratiques ontfication des pratiques après récolte les fèves decafé sont de meilleure qualité et se vendent àprésent au niveau du commerce de café local àla place du café non décortiqué que les agriculteursvendaient auparavant. L’amélioration dutraitement a permis d’avoir un café de meilleurequalité, ce qui a été rentable: Au cours de laconférence de l’IFOAM sur le café biologiquetenue en Ouganda en octobre 2004, le prix dumeilleur café biologique Robusta a été décernéau café Robusta de Kagera.Pendant la présente saison du café 2004/05,les agrobiologistes ont reçu un prix de 50%supérieur à celui de leurs voisins aux méthodesconventionnelles.En outré,les agrobiologistessont payés immédiatement après livraison deleur café au magasin. En dépit de ces avantagesprécis, de nombreux agriculteurs neveulent ou ne peuvent pas traiter leurs baies,tel que recommandé, en raison du volume detravail que cela implique. Ces agriculteursdestinent tout ou partie de leur café auxmagasins non biologiques ou les vendent àdes acheteurs privés.L’argent que les agriculteurs tirent de la ventede café sert essentiellement à acheter dusucre, du sel du poisson ou du pétrole. Il sertégalement à payer les frais de scolarité et àaméliorer les conditions de logement. Le revenuadditionnel provenant de primes a égalementeu un effet de retombée.La plupart des agriculteursne peuvent se permettre d’acheter dupoisson, des briques et autres produits chezleurs collègues du village ni même embaucher.Impacts environnementauxIl serait normal que l’agriculture biologiquefavorise l’amélioration de l’environnement. Iln’est pas surprenant de ne constater aucunchangement majeur au Kachwezi où lespratiques agricoles et le niveau et le type d’intrantsne subissaient pas une grande modificationavec la conversion “officielle” au biologique.Les agriculteurs ne pensent pas queleur environnement a subi des changementsmais il y a des chances que cela se produise.Des parcelles témoins récemment établiescommencent à montrer les effets bénéfiquesdes arbres d’ombrage et de couverture. Ledécorticage du café au niveau local aideégalement à conserver les substances nutritivesdans l”exploitation agricole en effet lescosses de café, souvent mélangées avec dufumier d’étable ou des peaux de banane sontfréquemment utilisées comme engrais.Changements sociauxLe programme EPOPA a mis les agriculteurs deKachwezi sur la sellette à leur grande satisfaction.Les agriculteurs, particulièrement ceuxqui ont participé à la formation de l’agriculteurpar l’agriculteur, ont amélioré leurs connaissanceset leurs compétences. Le programmeculteurs de la communauté. Quatre jeunesmembres de la Primary Society ont reçu uneformation spéciale et ce “jeune groupe” peutêtre recruté par les agriculteurs pour les aiderà exploiter leurs caféiers. L’ensemble dessociétés primaires plutôt que les agriculteursparticuliers étant tenues par contrat au titredu programme biologique, les agriculteurs ontintérêt à travailler en étroite collaboration. Laqualité de la récolte dépend généralement dela qualité de la participation de chaque agriculteurparticulier. Les agriculteurs prennenten compte leur travail respectif et il existe unhaut niveau de contrôle social.Amélioration du programmeLe programme a donné des résultats positifs,mais plusieurs aspects méritent d’êtreexaminés avec une plus grande attention et,dans la mesure du possible, d’être améliorés.Pour commencer, Il est frappant de constaterque les agriculteurs ignorent ou ne connaissentpas assez la chaîne du café (biologique),lerôle des différents acteurs concernés et l’itinérairedu café une fois sorti du magasin. Unemeilleure information aiderait les agriculteursà comprendre le contexte du programme, lesraisons qui le motivent ainsi que ses activités etleur permettrait de se faire une image de leurpropre fonction et de leur rôle. De plus, lesméthodes de vulgarisation doivent êtreaméliorées. Actuellement les agriculteursreçoivent des “ordres d’en haut” et lesEPOPA recommande le décorticage du café pour améliorer la qualitéméthodes de vulgarisation utilisées ne tiennentpas toujours compte de leurs réalités. Desapproches participatives sont nécessairespour impliquer de manière active les agriculteurspour les amener à définir eux mêmes lesmodalités de mise en œuvre du programme.PerspectivesLa vie villageoise et agricole a pris une nouvelletournure grâce au programme. Cependant lesretombées n’ont pas été réparties de manièreéquitable pour tous les agriculteurs: Ceux quidisposaient de plus de terres et de plusieurscaféiers ont eu davantage de prix de prestigeque les agriculteurs qui n’avaient que peu decaféiers. Malheureusement, la majeure partiedes agriculteurs de Kachwezi appartenait àcette dernière catégorie. Même si leur capacitéde production pouvait être davantage accrueen procédant au rajeunissement des caféiersexistant, en plantant d’autres et en adoptantles meilleures pratiques d’exploitation, laproduction de café par famille reste limitée enraison de la rareté des terres. Les agriculteurs deKachwezi peuvent bénéficier de trois primes descours – Commerce loyal, biologique et Meilleurequalité– mais en dépit de cela, de nombreuxagriculteurs n’ont pas suffisamment de revenuL’avenir et l’échelle de la production du café deKachwezi dépendent également de facteursqui ne sont contrôlés ni par les villageois ni par leprogramme. Le marché du café biologique estl’une des variables les plus critiques. Pourprotéger les agriculteurs des fluctuations duprix sur le marché mondial il convient de stimulerla production du café soluble au niveau del’usine TANICA locale, majoritairement détenuepar KCU. La diversification des cultures en vued’un revenu monétaire pourrait constituer uneautre option. Dans cette perspective, quelquesrares agriculteurs ont commencé à cultiver de lavanille ou des arbres pour bois de constructionet leurs efforts devraient être soutenus.Lena Wietheger. Geheimrat-Fries-Str. 11, D-63849 Leidersbach, Allemagne. Email:LenaWietheger@web.deLe présent article est basé sur la thèse deMaîtrise ès Sciences de l’auteur sur «Management of Agroecological Knowledgeand Social Change » (La Gestion desConnaissances agro écologiques et le changementsocial


16SUBVENTIONS OU AGRICULTURE BIO ?Laura SayreJeff Klinge, agriculteur de la cinquième générationdu Nord-est de l’Iowa, a passé toute savie à produire des céréales diverses, du fourrageet à élever du bétail. Son père et songrand-père étaient agriculteurs, ses frères etses neveux le sont aussi. Il s’est intéressé àl’agriculture biologique quand il s’est renducompte que les rendements des produitsbiologiques lui permettraient de continuer àexploiter à temps plein ses 150 hectares touten gagnant décemment sa vie, ce qui n’étaitplus possible avec l’agriculture traditionnelle.C’est en 1997 que Klinge a connu sa premièresaison d’agriculteur biologique certifié. Depuislors l’agriculture bio lui permet de se passer desproduits chimiques et de pratiquer l’agriculture àsa manière, sans compter sur les subventionsfédérales.« Quand il s’est converti à l’agriculturebiologique, il s’agissait surtout de sauver l’exploitationfamiliale » reconnaît Deb Tidwell, lafemme de Jeff, « …mais depuis c’est devenuplus philosophique. Je ne crois pas qu’il puisserevenir en arrière. » Aujourd’hui ils apprécienttous les deux la valeur de l’indépendance,le défiintellectuel que cela représente et l’esprit degroupe qui se développe avec l’agriculture bio.Subventions aux USALes subventions fédérales jouent un rôle considérabledans les pratiques culturales aux Etats-Unis. Les denrées de base sont principalementsubventionnées avec des programmes spécifiquesde soutien pour les produits de premièresnécessité tels que le maïs, le soja, le coton, le rizet le lait. Destinées à l’origine à donner aux agriculteursun minimum de protection contre lesfluctuations du cours des produits de base, lessubventions agricoles américaines ont totaliséplus de 16 milliards de dollars EU en 2003. 20 %des récipiendaires figurant en tête de listepercoivent 84 % des paiements.Gérer la transitionLe processus de transition vers l’agriculturebiologique était relativement facile, dans lamesure où Klinge a toujours cultivé les petitescéréales comme l’orge,l’avoine et du fourrage.Il avait l’habitude de travailler avec des rotationsde culture plus longues et variées. Il étaittout heureux d’abandonner les produitschimiques parce qu’il les considérait commedes intrants superflus nous aussi pour desraisons d’ordre environnemental et sanitaire.« J’ai travaillé pour une société de produitschimiques lorsque j’étais à l’université »explique-t-il. « Une fois, j’ai été brûlé par desherbicides et ça m’a laissé un mauvais souvenir.»Ayant connu des expériences avec différentstypes de rotation, Klinge est à l’heure actuelledans un cycle quinquennal à trois cultures desoja/maïs/soja/orge/luzerne. Il prévoit d’inverserla combinaison maïs et soja (maïs / soja/maïs/ orge / luzerne) car il estime que cultiverplus de maïs et moins de soja permettra delutter contre l’érosion.Parmi les céréales à petitsgrains, sa préférence va à l’orge qui mûrit plustôt. Elle est plus facile à commercialiser etdonne une paille de meilleure qualité. Il utiliseaussi du seigle et de l’avoine comme cultures decouverture, pour le désherbage et pourprotéger et aménager le sol.D’habitude, Klinge économise ses propressemences d’orge et envisage de faire de mêmepour son soja, mais il pense qu’il lui faudrad’abord faire un peu de recherche sur lesvariétés. Pour lutter contre les mauvaisesherbes dans ses champs biologiques, Klinge arecours à la rotation des cultures, aux culturesde couverture, à une herse à fourchons flexibleset une houe roulante à pointes. « Mes craintesne sont plus les mêmes depuis le passage à l’agriculturebio », remarque-t-il à ce propos. Alorsqu’avant il poussait dans ses champs del’apocyn chanvrin (Apocynum cannabinum) etde la muhlenbergie feuillée (Muhlenbergiafrondosa), maintenant les fauteurs de troublesont principalement la sétaire (Setaria spp.) etl’amarante réfléchie (Amaranthus spp.).Klinge dit trouver la gestion des mauvaisesherbes plus difficile pour le soja que pour le maïs.Il insiste aussi sur le fait que « chaque année estdifférente de la précédente ». L’année 2004 parexemple, a été humide, rendant la culture difficileet réduisant les avantages des agriculteursbiologiques sur leurs collègues s’adonnant àl’agriculture traditionnelle.Tout le monde ici saitque « l’agriculture bio est plus performantependant les années sèches, alors que l’agriculturetraditionnelle est plus performantependant les années humides ».Quant aux ravageurs, Klinge est d’avis que lesrotations de culture et autres stratégies degestion biologique appliquées sur l’ensemblede l’exploitation contribuent grandement àlimiter les dégâts. En 2003, par exemple, laplupart des agriculteurs de l’Iowa avaient despucerons dans leur soja,mais le sien n’était passi mauvais, ce qui laisse supposer que seschamps abritaient des populations plus résistantesd’insectes bénéfiques et prédateurspour contrebalancer les pucerons. Il élaboraaussi un certain nombre de pratiques spécifiquespour des ravageurs bien déterminés,comme le fait de laisser une bande à surfacenon coupée servant de culture-appât pour lescicadelles lorsqu’il coupe en javelles sa luzerne.Pour un champ de 20 à 30 hectares, Klingelaisse une bande d’environ 8 mètres de largeuret 30 à 50 mètres de longueur. « Il y a eu uneannée où les cicadelles ont été vraimentmalfaisantes, elles ont dévoré la bande et sesont ensuite réimplantées dans le champ,maisen règle générale,cela semble marcher »,dit-il.La preuve par les chiffresKlinge peut parler ex professo de la rentabilitéde l’agriculture bio comparée à l’agriculturetraditionnelle sur son exploitation : il a desdonnées qui le prouvent. Depuis 1997, sapremière année en tant qu’agriculteur biologiquecertifié, Klinge et Tidwell ont comptabiliséles dépenses et revenus pour leurs champsbiologiques comparés à leurs champs traditionnels,aux champs traditionnels du frère deJeff qui se trouvent dans une exploitation avoisinante.En 1997, par exemple, Klinge a réaliséun bénéfice net sur son maïs bio de 511 dollarsEU par hectare,contre 72 dollars EU par hectaresur son maïs traditionnel. En 2003, son bénéficenet sur le maïs bio était de 364 dollars EUpar hectare contre 34 dollars EU par hectare surle maïs traditionnel de son frère. Pour la récolte2003 du soja, les chiffres étaient de 240 dollarsEU par hectare de bénéfice net pour le soja biocontre une perte nette de 132 dollars EU parhectare pour le soja traditionnel. La mêmeannée, Klinge a réalisé 495 dollars EU parhectare de bénéfices sur la luzerne biologiqueet 51 dollars EU sur l’orge bio.Dans l’ensemble, les registres comptables deKlinge confirment ce que la plupart des céréaliculteursbiologiques ont parfaitementcompris : les coûts des équipements agricoleset de la main d’œuvre sont plus élevés dansl’agriculture biologique, mais ils sont largementannulés par les coûts des herbicides etdes fertilisants utilisés pour l’agriculture traditionnelle.Les rendements sont quelque peuplus faibles pour l’agriculture bio, mais ceci estlargement compensé par des prix de venteplus élevés. Les autres charges (terre, assurance-récolteet semences) sont en généralplus ou moins équivalentes.La prise de consciencepolitiqueCette comparaison de coût ne tient pascompte des subventions agricoles fédérales,qui indemnisent les agriculteurs traditionnelspour compenser leur manque de rentabilitécommerciale : une faveur gracieusementaccordée par le contribuable américain. Bienque rien ne les empêche de percevoir ces paiementspour leur maïs et leur soja, les agriculteursbiologiques sacrifient une grande partde leur éligibilité aux subventions enajoutant à leurs rotations descultures non subventionnées commele fourrage et les petites céréales.Autrement dit, les pratiques obligentles agriculteurs à choisir entre cultiverde façon durable pour avoir unebonne tenue de champ et cultiverpour le maximum de subventions.Face aux retombées environnementaleset sociales de ce système, Klingea fini par adopter une attitude politique.Il s’est rendu à Washington DCpour des réunions et des points depresse. Il se tient informé de la législationet des crédits agricoles à mesurequ’ils sont examinés par le Congrès.Klinge plaide en faveur de la créationd’une règle exigeant des agriculteursqu’ils aient au moins une rotationtriennale à trois cultures pour pouvoirprétendre à n’importe quelprogramme agricole fédéral, demême que de modestes primes incitativespour les agriculteurs passant à l’agriculturebiologique. « J’ai amené quelques jeunesagriculteurs d’ici à des rencontres sur l’agriculturebio, mais c’est pas facile. Ils ont du mal àconvaincre un banquier de soutenir l’investissementqu’ils auront à faire pour passer àl’agriculture biologique.»Les sols d’ici sont parmi les meilleurs de la région,selon Klinge, mais ils sont aussi fragiles, sujets àl’érosion et peu adaptés à la culture pérenne demaïs et de soja. La popularité croissante du sojaau cours des dernières décennies a été particulièrementpréjudiciable, remarque Klinge. « En1968, l’année où j’ai fini mes études au lycée, sion ne savait pas où étaient les champs de sojaon ne pouvait pas les trouver. Maintenant ilssont partout.» Même si le soja ne nécessite pasautant d’éléments nutritifs que le maïs, il laissederrière un petit végétal résiduel pour protégerles sols après la récolte.Les subventions affectent également les collectivitésrurales de manière indirecte, poursuitKlinge :« Les agriculteurs produisent toutes cescéréales en dessous du coût de production,ensuite on les achemine par cargaisons àl’étranger, ce qui entraîne la faillite des agriculteursde ces pays,les poussant ainsi à aller dansles villes pour chercher du travail et c’est pourcette raison que les emplois ici disparaissentpour réapparaître ailleurs. »Les questions liéesaux marchésKlinge incite vivement les autres agriculteurs àenvisager le passage à l’agriculture biologiqueLa famille Klingeet ne perd pas son temps à s’inquiéter sur unepossible réduction des subventions. « Je pensequ’il y aura toujours des primes.La demande a levent en poupe, ce qui devrait contrebalancerl’augmentation de l’offre.Nous vendons de plusen plus au marché américain, plutôt qu’auxmarchés étrangers, ce qui me réjouit, parce queje crois que ces marchés seront plus stables. »En plus de ses cultures biologiques,Klinge élèvedes bovins d’engraissement non biologiquesdans un petit parc d’embouche pour le comptede Laura’s Lean Beef,une entreprise de « viandenaturelle » basée au Kentucky. Il arrive àengraisser 500 têtes par an en les nourrissantavec le maïs traditionnel non transgénique qu’ilachète et sa propre luzerne biologique. « Ils nesont pas bio, mais j’en tire un bon prix »,explique-t-il. « Si j’étais un puriste je mettrais unpoint d’honneur à faire de l’élevage biologique,mais je crois qu’on doit aussi ne pas perdre devue le résultat final. » Le bétail fournit aussi lefumier que Klinge transforme en compost etrépand sur ses champs, le plus souvent enautomne sur un terrain où il compte planter dumaïs l’année suivante.L’un des objectifs à atteindre est d’élargirl’accès aux marchés locaux. « C’est un comtétrès pauvre et il est difficile de choisir entrecommercialiser sur place ou vers des marchéstrès éloignés », dit-il. « La viande produite surplace doit être disponible sur place »,renchérit Tidwell. « Nous devons avoir desstructures communautaires où les gens d’icipourront faire de bonnes carrières et servir lesmarchés locaux. »Avec cet objectif en tête, Klinge et Tidwell sesont associés à d’autres membres deleur communauté pour plancher surune étude de faisabilité pour l’implantationd’une usine régionaleultramoderne de transformation dela viande biologique. Jusqu’ici cesplans n’ont pas encore porté leursfruits, mais le projet illustre bienl’idéalisme pratique du groupe desagriculteurs biologiques de cetterégion. Tidwell insiste sur le fait quel’esprit de coopération et de partagedes idées qui prévaut au sein desagriculteurs biologiques et des militantsest un facteur important pourleur qualité de vie.« Quand on est dans le biologique il ya un groupe de personnes qui seréunit régulièrement pour parler dece qui se passe et de ce qui marche etça c’est passionnant. »Klinge est du même avis, ajoutantqu’il trouve l’agriculture biologiqueplus difficile et plus enrichissante que l’agriculturetraditionnelle. « Il y a toujours une solutionà un problème dans l’agriculture, mais il yen a davantage dans l’agriculture biologique.» « Je crois que nous avons vu plus d’animauxsauvages et moins d’érosion depuis que noussommes passés à l’agriculture biologique »,conclut-il en parcourant du regard ses champsà la fin de la récolte. « Ça fait du bien demettre des cultures de couverture, de recouvrirle sol pour l’hiver. » Il y a quinze ans il n’yaurait pas songé, dit-il ; mais le fait d’être unagriculteur biologique « change l’aspect del’exploitation et le regard qu’on porte surcette dernière. »©The Rodale Institute® 2005 (texte intégraldisponible sur le site : www.newfarm.org)Laura Sayre. Senior Writer/Asst Editor,TheNew Farm,The Rodale Institute, 611Siegfriedale Rd, Kutztown, PA 19530, USA.Email: laura.sayre@rodaleinst.org17


UNE ALTERNATIVE À L’AGRICULTURE SUR BRÛLISDaniel ElkanL’écologiste britannique des zones tropicales,Mike Hands, a souvent constaté la destructiondes forêts par la culture sur brûlis. Les agriculteursabattent et brûlent la forêt pour cultiverdes plantes en vue de nourrir leurs familles. Aubout d’un an ou deux seulement, la terredevient stérile, obligeant ainsi les agriculteursà se déplacer.Agrobiologiste passionné,il étaitconvaincu de l’existence d’une solution simpleet non industrielle à ce problème.Hands a alors décidé de se rendre à l’endroit oùla baisse du taux de fertilité est plus rapide : lessols acides de la forêt pluviale du Costa Rica. «J’ai posé aux agriculteurs des questions sur laséquence culturale et rendement », déclareHands. Ils ont été patients. Ils m’ont montréles différentes textures des sols fertile etstérile ; comment une fois la terre défrichéeles adventices et l’herbe l’envahissaient. L’und’entre eux aurait même passé 160 jours dansphore. Mais avant et par-dessus tout, Hands apu découvrir à quel point le phosphore étaitessentiel aux plantes. Après trois années depratique culturale, le sol de la parcelle de terrecultivée sur brûlis est devenu stérile. Hands adivisé la zone en petites parcelles et a ajouté àchacune des parcelles une substance nutritivedifférente. Trois mois après, il est revenu pourconstater qu’il n’y avait aucun changement auniveau des parcelles, sauf sur celle où il avaitajouté du phosphore. Sur cette parcelle,toutes sortes de plantes avaient soudainementpoussé.Il a commencé à chercher des agriculteurs duHonduras qui pratiquent la culture sur brûlis etqui seraient prêts à expérimenter le système deculture en bandes.Victor Coronado d’Atlantida,au Nord du Honduras, a été l’un des premiers àréagir et avec scepticisme. « J’ai d’abord penséque l’idée de cultiver du maïs ou des haricotsExplication à la pertede PhosphoreDans les efforts qu’il déploie pour trouverune explication à la perte de phosphore,Hands a analysé des centaines d’échantillonsde sols prélevés à chaque étape duprocessus de culture sur brûlis. Les résultatsobtenus étaient surprenants. La teneur dusol en phosphore quelques semaines seulementaprès la pratique du brûlis dans laforêt était exactement la même que celled’avant le brûlis. La forêt pluviale naturellecontient une faible teneur en phosphorefacilement disponible, mais la cendre qui restedes brûlis en contient une quantité massive.L’on a pensé que la cendre fournissait auxcultures le phosphore nécessaire. Cependant,les données détenues par Hands ont montréque le phosphore contenu dans la cendreétait lessivé avant que les cultures ne puissentl’absorber.Cette situation a constitué un puzzle. Lesagriculteurs ont obtenu une productionconvenable au cours de la première ou de ladeuxième année, aussi, le supplément deD’après ces déclarations, il semblait probableque le problème relevait du niveau dessubstances nutritives du sol. Hands pensait àla réduction probable du taux de phosphore etcontrairement aux conclusions des recherchesantérieures, il s’est rendu compte que les solsdéfrichés par brûlis perdaient rapidement unegrande quantité de phosphore. Seule unepart infime du phosphore disponible dans lescendres après brûlis était utile aux cultures ; lereste était perdu, emporté par la pluie.Il savait que les cultures en bandes permettaientd’extraire les substances nutritives dusol et de les recycler par le biais des cultures.Toutefois, Hands savait également que pourque les cultures en bandes soient efficaces surles sols des forêts pluviales il fallait, non seulementarrêter le lessivage du phosphore et desautres substances du sol, mais également fixerl’azote, lutter contre les plantes adventices etprendre en compte le facteur pauvreté.Par convention, les systèmes de culture enbandes utilisent le paillage rapide, les arbres àpetites feuilles, mais dans ces conditionstropicales de l’Amérique latine, les arbresdevraient être adaptables au sol acide trèsmince. En outre,les feuilles tombées devraientfournir une épaisse couche de paillis pourprotéger le sol de la chaleur du soleil etpermettre aux racines de remonter à lasurface et dans le paillis même. En effet, laculture en bandes devrait simuler les conditionsdes forêts vierges tropicales. Avec le typed’arbres qu’il faut,le système pouvait être faitpour simuler les fonctions naturelles desforêts pluviales, à savoir, arrêter la croissancedes mauvaises herbes par un effet combinéde paillage plastique et d’étouffement etrecycler les substances nutritives par le biaisde la décomposition lente des feuilles.Le plan élaboré par Hand consistait à planterde longues rangées de semis d’arbres à croissancerapide et à feuilles épaisses distantesde quelques mètres. Quand les arbres pousseront,la voûte de verdure formée ombrageraitles allées entre les rangées d’arbres. Lesadventices et les herbes avides de lumière nesurvivraient pas à ces conditions. Une fois lesol débarrassé des adventices, les arbrespourront être taillés et les feuilles déployéessur le sol pour former une couche de feuilles enl’année à couper l’herbe avec sa machette à la décomposition de plusieurs centimètres sous les arbres n’était pas bonne »,rappelle t-il.phosphore nécessaire devra provenir de18 recherche d’une plante à manger.d’épaisseur. Cette couche de feuilles étouffe-quelque part. Hands a compris ce qui s’estprocédait au mélange du poivre avec du qu’une poignée de semences à distribuer.19rait toutes les autres plantes adventices etempêcherait le soleil de sécher le sol. Enfin, onpourrait faire des trous dans la couche defeuilles pour y faire pousser des plantes. Lesplants tireront des substances nutritives desfeuilles en décomposition alors que les excédentsde nutriments seraient absorbés par lesracines des arbres et retourneront à la terrelorsque les arbres seront taillés.Avec l’aide d’un frère botaniste,il a sélectionnél’Inga edulis, un arbre d’Amazonie, qui avait lesqualités requises : feuilles charnues et dures, àcroissance rapide, avec la capacité de fixerl’azote dans le sol. Cependant, il était surtouttrès mycorhizé, utilisant de façon symboliqueles champignons pour absorber le phosphoredans ses racines. Il a mis au point une série deplacettes échantillons. Les zones de culturessur brûlis coexistent avec la forêt vierge et desparcelles d’expérimentation de cultures enbandes semées de milliers de graines d’Inga. Ilétait persuadé qu’au lieu d’être alimentéespar le plus récent dépôt de feuilles, les culturestireraient leur alimentation des feuilles les plusvieilles en décomposition.Il a fallu encore quatre années à Hands pouravoir la preuve que la culture d’Inga en bandesétait vraiment efficace. La culture du maïs étaità sa deuxième année, les mauvaises herbesdisparaissaient et l’Inga assurait le recyclagedes substances nutritives,notamment le phos-Un champs alterné de maïset de « Inga Edulis »passé. La cendre exerce sur le sol le mêmeeffet qu’une couche de compost : elle accélèrele processus par lequel les microbes dusol décomposent les matières organiquescomme les branches et les feuilles mortes.C’est ce processus qui libérait le phosphore.Les données ont montré que ce processusne durait que deux années au bout desquelleson notait une baisse considérable du tauxde phosphore et un déficit inévitable derécolte pour lesquels Hands pouvait trouverune autre explication. Le phosphore estlibéré suite à l’alimentation des microbesdu sol par les matières organiques mortes.Lorsque les agriculteurs défrichent etbrûlent la forêt, ces réserves de matièresorganiques sont éliminées. Pendant deuxans les microbes se nourrissent des matièresorganiques mortes, mais si ces dernièress’épuisent ils meurent et le phosphore n’estplus libéré. Sans arbre de récupération pourabsorber le phosphore, tout ce qu’il en restesur le sol est emporté par les pluies.C’est ce qui explique le succès enregistré parHands avec le système de culture d’Inga enbandes : les feuilles d’Inga fournies enpermanence nourrissaient les microbesalors que les arbres absorbaient le phosphoreet le recyclaient avant qu’il ne soitlessivé du sol.Toutefois, comme on ne lui demandait que decéder une petite parcelle de terre, pas assezgrande pour compromettre ses moyens desubsistance, il a accepté d’essayer.Au bout de six ans, Coronado a eu une multitudede preuves de l’efficacité de la technique.Là où poussaient de l’herbe et desadventices, on trouve à présent du maïs longet feuillu qui surplombe sa tête. Dans unchamp voisin, prospèrent des poivrierscultivés en bandes, alors que dans la cuisinede Coronado on trouve une importantequantité de la vanille qu’il avait cultivéel’année dernière. Plus de 30 agriculteurs ontadopté le projet, avec chacun une parcellecultivée d’Inga en bandes à quelques mètresseulement de chez eux. Le fait que lescultures se trouvent tout prés permettait auxagriculteurs de les protéger contre lesanimaux sauvages et aux autres membres dela famille d’aider aux travaux des champs. « Àprésent, je ne me fais plus de soucis lorsque jem’absente, parce que ma femme, ma fille ouun voisin peut surveiller les cultures,» déclareCoronado. En effet, la femme de Coronado apris totalement en charge l’exploitation despoivriers. Après la récolte et le broyage, ellecumin et à la commercialisation sur la grandplace.« Elle a rapporté 900 dollars EU à lafamille », d’après Coronado. « Nous pouvonstous produire des cultures 100 % biologiques.Si d’autres agriculteurs participent à ceprojet, nous pourrons même exporter unepartie des récoltes. »Selon les agriculteurs, une fois qu’elle estmise au point, la culture d’Inga en bandesnécessite moins de temps et d’efforts que laculture sur brûlis. A partir de la deuxièmeannée d’exploitation, ils font une économiede 40 jours de travail parce qu’ils n’ont pas àtraiter les mauvaises herbes. En outre, lesarbres produisent une bonne réserve de boisde chauffe que l’on aurait mis plusieurs joursà ramasser dans la forêt.L’adoption de ce système ne coûte pratiquementrien à l’agriculteur. Il suffit juste deplanter 5000 Inga par hectare de bandescultivées. Une fois que ces arbres aurontpoussé et que le système fonctionne,les agriculteurspeuvent remplacer le phosphoreutile aux cultures en ajoutant du phosphatenaturel au sol. Ce supplément organique estbon marché : il suffit d’un sac à 8 dollars EUpar an pour alimenter un hectare de terre.« Son faible coût permet de le renouveler »,déclare Hands. « Les agriculteurs devront yconsacrer du temps au début, mais ils nes’endetteront pas ».De nombreux agriculteurs souhaitent essayerce nouveau système, cependant, peu d’entreeux ont pu le faire en raison du manque desemences d’Inga. Chaque arbre produit 2000semences environ mais ceux qui sont utiliséspour la culture en bandes sont taillés avantqu’ils ne donnent des fruits. Il convient donc dene pas tailler certains arbres afin qu’il puissentfournir des semences. Au début, les agriculteurstaillaient tous leurs arbres,ce que Hands n’avaitpas prévu. « Je me rends compte à présent quenous aurions dû demander aux agriculteurs delaisser quelques arbres de côté pour la productionde semences, » déclare Hands. « … Mais àl’époque, nous voulions juste qu’ils soient suffisammentintéressés pour essayer.»Hands et Pico Bonito ont tout récemmentétabli des vergers à graines. Au bout de deuxans, ils produiront assez de semences poursatisfaire la demande qui augmente régulièrement.A l’époque, 4000 agriculteurs environont vu des parcelles d’Inga cultivées en bandesdans des fermes-pilotes au Honduras. La réactiondes agriculteurs a été enthousiaste. Ilsveulent des semences et une assistance technique.Malheureusement, en attendant lamaturation des vergers à graines, il n’existeAvec l’argent fourni par un donateur particulier,Pico Bonito a installé des pépinières de grainesdans la Province d’Olancho.« Nous disposons làbasde 8000 semis, » déclare Gerado Vasques,membre de l’organisation « …mais il nous fautplus d’argent pour nous développer.L’enthousiasme des populations autochtonesest encourageant. Elles veulent essayer laculture d’Inga en bandes non seulement sur depetites parcelles mais encore sur des parcellesplus grandes parce qu’elles veulent davantagede maïs et de haricots.»Un grand besoin de fermes semencières sefait sentir dans toute l’Amérique centrale etdu Sud, mais jusqu’ici, l’on ne dispose pas defonds pour appuyer leur développement.« Même sans fermes semencières, laculture d’Inga en couloirs va finir par serépandre chez tous les voisins,» déclare Hands.« …mais il faudra suivre un processus trèslent et pénible.Si nous nous contentons d’appliquerla politique d’inaction et d’attente,nous n’aurons pas la chance de sauver ce quireste des forêts pluviales. »Daniel Elkan est un journaliste indépendant.Mike Hands peut être contacté à mikehands@uk2.netLa version complète du présent article a étépubliée dans le magazine de l’Ecologiste paruen février 2005, pages 56 à 63.


MICRO-CRÉDIT, PAUVRETÉ ET ENVIRONNEMENTMichael Hooper et Menka ParekhSOUTENIR L’ÉCONOMIE LOCALEMichael Hooper et Menka ParekhLe Khao Yai National Park,un parc montagneuxde la Thaïlande est ravagé par le braconnage etdes pratiques agricoles agressives. Toutefois,par le biais d’une initiative de microcrédit communautaire,les populations locales essayent deretourner la situation et prouvent qu’un systèmede microfinance créatif peut prendre en charge àla fois les moyens d’existence et la biodiversité.Situé au nord-est de la Thaïlande,le parc a étécréé en 1962. Il s’étend sur une superficie de<strong>21</strong>68 km 2 de forêt et abrite de nombreusesespèces animales et végétales. Plus on monteen altitude, une forêt d’arbres à feuillagepersistant fait progressivement place à uneforêt à feuillage caduque mixte. Des forêtssecondaires dominent les limites du parc.Cette partie de la Thaïlande est l’une des pluspauvres du pays. Les niveaux de revenu bas, lescompétences limitées en gestion de la terre,ainsique l’absence de soins médicaux caractérisent lespopulations de cette région, surtout celleslongeant le parc. Le potentiel agricole est faible,les possibilités économiques peu nombreuses. Levillage de Sub Tai en est le cas typique. Depuisplusieurs années, les villageois dépendaient desprêts d’un réseau informel de prêteurs quifixaient des taux d’intérêt de plus de 60 % et seplaisaient à confisquer les terres et les propriétésdes agriculteurs qui ne pouvaient pasrembourser. Ainsi, de nombreux agriculteurs sesont tournés vers les terres publiques du parcenvironnant. N’ayant plus d’issue pour payerleurs dettes,les villageois avaient de plus en plusrecours au braconnage, à l’abattage illégald’arbres et à l’empiètement sur les terres d’autrui.La situation du parc a empiré tandis que l’érosionet l’inondation du sol se sont intensifiées.Arrêt d’une descenteen spiraleLe centre local de développement rural intégré(CBIRD Centre - Community-Based IntegratedRural Development) s’est rendu compte qu’il fallaittrouver une solution au problème de la dette si ondevait protéger la biodiversité du parc. En 1985,sous l’égide de l’Association pour le développementde la population et de la communauté deThaïlande (PDA - Population and CommunityDevelopment Association) et du Fonds thaïlandaispour la faune et la flore (WFT - Wildlife Fund ofThailand), le CBIRD a aidé la communauté àmettre sur pied une coopérative de crédit novatriceouverte à tous les villageois : la Sub TaiEnvironmental Protection Society (EPS). Le comitéde l’EPS est démocratiquement élu et s’efforce àce que la moitié de ses membres soient desfemmes.Il a pour objectif de promouvoir des activitésgénératrices de revenus viables et de réduirel’utilisation illégale des ressources du parc.Le système de crédit fait partie d’un programmeplus élargi de soutien aux entreprises,de renforcementdes capacités et de formation en activitésdurables piloté par le CBIRD. Les ressourceset le soutien financiers sont fournis par desorganisations externes qui collaborent avec laPDA et la communauté. Les activités du centrevisent à améliorer la viabilité des moyens d’existenceà augmenter la capacité des agriculteursà rembourser leurs prêts et à les aider à restersolvables.Le système du microcrédit fonctionne sur des principesassez simples : les villageois obtiennent desprêts pour des activités écologiquement bénéfiqueset génératrices de revenus à condition dene pas s’adonner au braconnage et à l’abattageillégal. Les taux d’intérêt annuels varient entre 9et 14 % et sont fixés de concert avec les villageoispar l’intermédiaire de l’EPS. Les critères de sélectiondes bénéficiaires des prêts sont notammentla viabilité de l’activité proposée, la capacité deremboursement et la demande du marché. L’EPSdéfinit également les actions à entreprendre si lesmembres n’arrivent pas à rembourser ou à remplirles critères environnementaux. Cependant, trèspeu de membres n’arrivent pas à rembourser, carpersonne ne veut se mettre dans une situationembarrassante.Les bénéficiaires du système de microcréditmettent l’accent sur les produits de récolte et deculture mixtes à haute valeur marchande mais àfaible impact environnemental. Le programmede gestion forestière communautaire parrainépar le CBIRD en est un exemple. Dans ceprogramme, les participants plantent et récoltentune combinaison d’espèces d’arbres de boisdur et à croissance rapide sur des terres à faiblerendement.Cela leur permet d’obtenir un revenuminimum régulier des espèces à croissancerapide tandis que les espèces de bois dur degrande valeur mais à croissante lente nécessitentplus de temps pour arriver à maturation. Uncycle de culture à long terme plus mesuré et plusdurable permet également à la terre de se régénérer.L’initiative du microcrédit soutient égalementun système de mini-exploitations agricoleslocales pour la culture de produits à haut rendementavec un impact mineur sur l’environnementfragile de la montagne. Le produit le plus populaireest le champignon huître, l’ingrédient principaldans la plupart des currys laotiens. Étantdonné que les petites exploitations agricoles nedemandent pas beaucoup d’efforts physiques,contrairement aux autres activités agricoles, denombreux membres de la communauté plusâgés, handicapés et affectés par le VIH/SIDApeuvent s’y investir et obtenir un revenu.Ces cas exemplaires démontrent comment lesinitiatives du microcrédit peuvent être associéesà des efforts plus importants pouraméliorer les revenus et la viabilité en alignantdes produits agricoles qui respectent l’environnementavec les demandes réelles du marché.Oeuvrer pour l’avenirDepuis l’initiative de l’EPS, la communauté Sub Tais’est libérée de la dette, a doublé son revenu entant que groupe et réduit la déforestation illégalede 75 %. Les conditions facilitant la préservation àlong terme du parc ont été créées. Le programmede gestion forestière de la communauté estdésormais mis en œuvre dans 134 autres villagesdu nord-est sous l’égide de la PDA.Les membres dela communauté Sub Tai peuvent désormais setourner vers les fournisseurs de crédit privés classiquesvu que leurs revenus et la santé financièrede la communauté se sont améliorés. Le CBIRDCentre se focalise désormais sur le soutien à l’entreprenariatet aux activités de développementde l’entreprise, étant donné que la populationlocale passe des petits prêts octroyés par l’EPS ausecteur bancaire thaï classique. L’expérience SubTai prouve que la confiance aux capacités financières,au mérite et à la dignité de la populationlocale peuvent contribuer à transformer unecommunauté économiquement dépendante enune communauté autonome et créative du pointde vue financier.En 2002, le CBIRD de Sub Tai faisait partie de l’undes 26 finalistes de l’Equator Prize 2002 du PNUDen raison de son travail de réduction de lapauvreté via la préservation et l’utilisation durablede la biodiversité. En tant que finaliste,le CBIRD areçu une récompense de 30000 dollars EU pour ledéveloppement des capacités de la part de l’organismeThe Nature Conservancy, le partenaired’Equator Initiative. La récompense était utiliséepour la formation des jeunes en vue de les impliquerdavantage dans les activités du CBIRD. Elleétait également destinée à la formation enmatière de viabilité et aux activités au sein de lacommunauté en commençant par les très jeunespour préparer les générations à venir.Le défi majeur sera de renforcer les succès quele projet a réalisés à la fin des années 90 aucours des années à venir.Les questions relativesà l’amélioration sont essentielles et le CBIRDdevra s’atteler à pérenniser ces succès.Michael Hooper. Programme Officer.The Equator Initiative. United NationsDevelopment Programme,The ChryslerBuilding,405 Lexington Ave.,4th Floor,New York,NY 10174,USA.Email:michael.hooper@undp.orgMenka Parekh. Programme Officer.The Equator Initiative. U.N.D.P.The ChryslerBuilding,405 Lexington Ave.,4th Floor,New York,NY 10174,USA.Email:menka.parekh@undp.orgCOMAL (Alternative Community MarketingNetwork) a été créé en 1997 à la suite de discussionsentre les petits agriculteurs et producteurspréoccupés par le manque d’accès aumarché et l’état précaire de la sécurité alimentaireau Honduras. Son objectif est de soutenirl’économie rurale en formant les agriculteurssur la transformation des produits et enmettant en place un programme marketingsous le slogan « Le marketing à prix et poidsraisonnables : soutenir l’économie ».42 associations d’agriculteurs et ONG participentau réseau COMAL. Le réseau achète lesproduits de consommation de base chez lesagriculteurs à un prix raisonnable et lesdistribue via 400 magasins communautairesà quelque 16 000 familles de consommateurs.Ilgère une unité d’achat centrale, possèdeplusieurs centres de distribution régionaux. IlUne fois les grains de café extraits,la pulpe nonutilisée est jetée et peut causer d’énormesproblèmes d’environnement et d’hygiène si lamise au rébus n’est pas bien effectuée. À AldeaEl Caracol, COMAL aide l’économie locale àtransformer la pulpe de café en engrais organique.Cetteentreprise possède des avantagesécologiques certains et la disponibilité de l’en-fait aussi partie du réseau RELACC (Redgrais organique permet à certains agriculteurs20Latinoamericana de Comercializaciónd’effectuer leurs premiers pas dans la productiondu café organique, très rentable.<strong>21</strong>Comunitarial - Réseau d’Amérique latine pour lemarketing communautaire), un réseau regroupant623 populations et fédérations d’organisationsà travers l’Amérique latine.La plupart des organisations de développementmettent l’accent sur la production etoublient les consommateurs. Le réseau COMALreconnaît néanmoins que les agriculteurssont à la fois les producteurs et les consommateurset essaie d’intégrer autant deproduits locaux que possible dans la gammequ’il commercialise. À l’heure actuelle, il répertorieles types de produits cultivables au planlocal pour satisfaire la demande des clients etrenforcer l’économie agricole locale.Chaînes productivesLe réseau COMAL a bénéficié de fonds d’investissementde Strohalm, une organisationhollandaise qui soutient les économieslocales. Son objectif est de mettre en placedes chaînes de production locale pourpromouvoir la consommation des biensproduits localement. Par exemple, une usinede traitement du sucre implantée au niveaulocal au moment où la demande est enhausse peut compléter le lien manquant dansla chaîne qui lie les producteurs et les consommateurset renforcer l’économie locale.Les critères COMAL pour soutenir les propositionsd’investissement sont les suivants :• justification de la demande des consommateurs;• utilisation de facteurs de production locaux,notamment la main-d’oeuvre ;• intégration dans l’économie locale et liensavec les autres activités économiques locales ;• proximité avec les magasins COMAL pour faireprofiter au réseau de la hausse du pouvoird’achat• utilisation de technologies adaptées, conçueset entretenues au niveau local.Dans son effort de réduire la dépendance visà-visdes facteurs externes, le réseau COMALessaie de rentabiliser au maximum le potentielproductif de l’économie locale. Toutefois,les économies rurales sont affaiblies par desfuites provenant des taux d’intérêt sur lesdettes, des marchandises importées et d’investissementde capital et de compétences extérieurs.Le réseau s’implique dans la recherche desolutions qui stimulent le développement localet bouchent ces fuites.Intégration agro-industrielleLe café constitue le deuxième produit d’exportationle plus important au Honduras et revêtune importance particulière pour les petitsagriculteurs. Pour réagir face à la concurrenceinternationale et aux prix instables, les activitésdu réseau COMAL dans les régions tellesque Taulabé sont axées sur la diversificationet la création de nouvelles opportunités d’emploi.Par exemple, dans la région de Taulabé, lecafé est principalement vendu à l’état brut auxintermédiaires commerciaux ou « coyotes ».Une petite valeur est ajoutée localement.Pour stimuler le développement agro-industriel,le réseau accorde des prêts aux producteurslocaux pour les aider à augmenter laproduction et à améliorer la qualité et aussipour acheter les équipements nécessaires etapprendre à traiter et à vendre le café euxmêmes.Actuellement, un groupe de femmesse prépare à mettre sur pied une petite unité detraitement pour torréfier, moudre et emballerles produits de café, lesquels seront vendus auniveau local et à plus grande échelle, via leréseau COMAL.Quelque 225 personnes comprenantdes cultivateurs de café, des employés del’entreprise de traitement et des commerçantsbénéficient de cette initiative.La canne à sucre est également largementcultivée par des dizaines de milliers de petitsagriculteurs honduriens. Le jus de la canne estgénéralement séché dans des blocs et vendusoit aux intermédiaires, soit directement auxconsommateurs. COMAL s’est rendu compteque la chaîne de canne à sucre et son produitfini (le sucre brun) pourraient être développésau bénéfice de l’économie locale.Le sucre brunconstitue un facteur important dans leprocessus de torréfaction du café. Les usinesde traitement du sucre et du café sontproches les unes des autres et la demande ensucre est en constante progression. Lespetites entreprises de café comme cellesmises sur pied par les producteurs de Taulabéconstituent des débouchés potentiels pour lacanne à sucre locale et le réseau COMAL adécidé d’investir en vue de renforcer ce lien.Liaison des entreprisesChacune des entreprises décrites fait partiede chaînes de production plus importantes.L’objectif du réseau COMAL est de promouvoirles relations commerciales au sein et entre leschaînes de production en vue d’améliorerl’économie rurale et rendre les biens de consommationde base accessible pour le producteur etle consommateur. Il agit en tant que catalyseuren identifiant et en finançant des opportunitéspour l’agro-industrialisation et en garantissantque les excédents de produits qui ne peuventpas être consommés localement sont commercialisésvia son grand réseau de magasinscommunautaires. En adoptant une approcheintégrée, le réseau COMAL vise à conserver l’argentrare qui circule dans l’économie locale aussilongtemps que possible.Chaque fois que de l’argentva à un producteur local, un emploi ou unrevenu est créé.Peter Moers. General Project Coordinator.Stichting Strohalm, Oudegracht 42, 3511 ARUtrecht,The Netherlands. Email:moers@strohalm.nlStrohalm dispose d’une longue expériencedans l’utilisation de devises supplémentairesqui encouragent les consommateurs àacheter des produits locaux. Cela représenteun facteur important dans l’initiative COMAL.Pour plus d’informations sur ce sujet et surd’autres méthodes et projets Strohalm,veuillez consulter le site www.strohalm.org


22SÉCURISER L’ACCÈS AUX SEMENCES LOCALESJoachim Schröder et Mathias MoggeLes Dogon sont connus pour la richesse de leurculture et de leurs traditions. Depuis des siècles,ils cultivent les terres rocheuses et les plainesentourant le plateau à la frontière entre le Maliet le Burkina Faso. L’agriculture locale est baséesur le mil en hivernage et les légumes cultivéspendant la saison sèche sur les terres encorehumides. Les Dogon ont développé des variétésde semences bien adaptées aux sols et au climataride de la région.À la fin de l’année 2002, après deux annéesconsécutives de sécheresse, les agriculteursont manqué de semences et de stocks de milpour la consommation domestique.Les servicespublics en charge de l’agriculture ont alorsdistribué gratuitement des céréales pour venirà bout de la terrible crise alimentaire sur lePlateau dogon.C’est ainsi que l’ONG allemande DeutscheWelthungerhilfe (German Agro Action), responsabledu programme d’aide alimentaire, adécidé de lancer un autre programme pour s’occuperessentiellement de l’aide en semences.StratégiesL’ONG German Agro Action a dabord étudié lecontexte agronomique et socioculturel del’acquisition des semences et de leur utilisationchez les Dogon. Elle s’est rendu compteque les agriculteurs ont une préférence manifestepour les semences locales. Il existe troiszones agroécologiques différentes dans larégion dogon, chacune avec un climat et unsol qui lui sont spécifiques. Au fil du temps, desvariétés locales adaptées aux conditions dechaque zone respective ont été développées.La préservation de ces variétés est d’uneimportance capitale pour la population locale.Les agriculteurs n’avaient pas confiance auxsemences étrangères : « Lorsque nous avonsentendu parler de l’arrivée de semences, toutle monde craignait qu’on nous amène dessemences d’autres régions qui n’aient pas derendement ici. »Toutefois, German Agro Action s’est égalementrendu compte que les facteurs culturelsbloquaient la libre circulation des semenceslocales. Les agriculteurs étaient peu disposés àreconnaître leur déficit semencier et l’échangede variétés locales à titre commercial étaittabou. Les semences pouvaient faire l’objet detroc,par exemple le dolique contre le mil ou,dansdes cas extrêmes, être échangées contre unlopin de terre.Toutefois, les transactions étaientmenées avec une grande discrétion par lespersonnes les plus âgées de la famille.L’étude a indiqué que les Dogon n’avaient pas desystème qui, vu la gravité de la crise actuelle,pouvait satisfaire la demande de semences enqualité et en quantité suffisantes. La seulemanière d’améliorer la disponibilité des semencesdes variétés adaptées au niveau local et possédantles caractéristiques particulières appréciéesdes agriculteurs locaux était de mobiliser lesstocks de semences qui étaient toujours disponiblesau sein des communautés elles-mêmes.German Agro Action a dressé les besoins desdifférentes parties de la région et les conditionsdans lesquelles les semences pouvaient êtrefournies à partir de sources locales. Elle a égalementrépertorié les pratiques culturelles relativesà la gestion des semences.AdaptationsLes communautés dogon sont dispersées surune grande étendue géographique. Ellesconstituent plus de 400 villages et la populationtotale est estimée à plus de 300 000.Selon les résultats de l’étude, environ 50tonnes de semences de mil étaient nécessairespour planter les 10 000 ha de terres arables àraison de 5kg/ha. Les semences devraient êtredistribuées en trois mois. En outre, le systèmede distribution devrait être transparent. Lepartenaire local de l’ONG German Agro Action,MOLIBEMO, une fédération d’organisations deproducteurs villageois représentant 85groupes d’agriculteurs, a exprimé ses préoccupations: d’abord, la difficulté à rassemblerassez de semences de qualité garantie etensuite, une méthode de redistribution efficacedes semences malgré les tabous qui enempêchent la vente.Ils ont essayé de résoudre le premier problèmeen mettant en contact direct les agriculteursDogon qui avaient suffisamment de stocksavec ceux qui en avaient besoin. L’ONG aessayé de résoudre le second problème enimpliquant les institutions villageoises etrégionales, telles que la mairie et le conseil dedistrict urbain, les chefs religieux et coutumierset le service de vulgarisation agricole.Les médiateurs ou « hommes de caste » quijouent un rôle spécial dans la vie du village,surtout en temps de crise, étaient égalementimpliqués. Ils ont encouragé le sens de laconfiance au sein des agriculteurs et les ont misen garde contre la vente illégale de semences.Des comités villageois composés de « sages »comprenant le chef de village, les chefs religieuxet les notables ont identifié et négociéavec les fournisseurs potentiels. Ils ont évaluéla qualité des panicules de mil à l’offre etcontrôlé leur emballage et leur étiquetage. Ilsont certifié la qualité et l’origine dessemences avant de procéder à la distribution.Ils ont également vérifié la liste des bénéficiaireset le maire s’est engagé à superviser lesactivités au niveau du village. Les comitésrégionaux avaient pour mission de collecterles semences dans les différents villages et dedresser une liste centrale de fournisseurs etde bénéficiaires. Ils ont également participé àla planification et à la distribution dessemences. L’équipe de MOLIBEMO, grâce à salongue expérience locale, a coordonné l’ensembledu processus et s’est assurée de sabonne exécution.Le tabou né à la vente des semences était réglépar l’introduction d’un système de bons. Cetteapproche s’est inspirée des premières expériencesde l’organisation Catholic Relief Services(CRS) en Afrique de l’Est.CRS utilisent des bons desemence et organisent des foires pour comblerles déficits de semences. Cette solution deremplacement s’est révélée plus efficace que lesapproches plus classiques de réhabilitation del’agriculture qui reposent sur l’importation desemences commerciales certifiées.Cette approche adoptée dans <strong>21</strong> districts de larégion dogon consistait à collecter lessemences locales, à contrôler et à certifier leurqualité. La distribution se faisait sous contrôleet avait lieu dans des marchés sous tutelleadministrative où les bons remplaçaient l’argentliquide.L’utilisation des bons de semence afavorisé la transparence et garanti le contrôlesur un système de distribution fonctionnantsur de longues distances géographiques. Desméthodes participatives avaient été utiliséesafin de mettre en œuvre un programme ou uncalendrier pour contrôler le temps de distributiondans les principaux villages du district.Les personnes impliquées dans l’organisation desmarchés des semences avaient été nommées parla population locale. Les agriculteurs qui possédaientdes semences s’organisaient dans ungroupe et choisissaient leur propre représentant.Les personnes qui n’avaient pas de semencesenvoyaient également un représentant.Dans lesgrandes familles, un représentant avait laresponsabilité de collecter le quota de semencesde tous les ménages de la famille.Cette méthodea augmenté l’efficacité de l’échange et était enphase avec la culture et les traditions locales.Les semences étaient gratuitement distribuéesaux bénéficiaires. Chaque bénéficiaireobtenait un reçu mentionnant son nom celuidu fournisseur et des représentants de comitéet de l’ONG locale. Les fournisseurs de semencesétaient « payés » par l’ONG locale sur présentationdes reçus attestant de la livraison dessemences.Un prix de référence pour les bons étaitfixé par l’ONG locale à un tiers au-dessus du prixdu marché local du mil de haute qualité destiné àla consommation. Le prix était annoncé àl’avance. D’une manière générale, 45 tonnes desemences de mil en provenance de variétéslocales étaient collectées et distribuées sur unepériode de trois mois. Les groupes et organisationsde producteurs locaux profitaient directementet indirectement de ce marché dessemences nouvellement créé tandis que le fondsd’aide aux semences stimulait l’économie locale.Avant 1970, les agriculteurs des Philippinesjouaient un rôle déterminant dans la conservation,le développement et la vulgarisation desemences. Mais la révolution verte a effrité cespratiques et provoqué la disparition des variétéslocales de riz. En effet, le gouvernement a alorsconditionné ses crédits à la culture de variétés àrendement supérieur et à l’achat d’engrais et depesticides. SEARICE soutient la création debanques de semences communautaires (BSC)afin de restaurer les pratiques d’utilisation,d’économie, d’échanges ou de vente dessemences par les agriculteurs. Fort de leurexpertise sur la conservation des semences, lespratiques traditionnelles de sélection, les capacitésd’adaptation des différentes variétés,lestockage, la réadaptation et la domesticationdes variétés sauvages, l’organisation encouragele rétablissement d’une diversité répondantaux exigences culinaires, socioéconomiqueset écologiques.ConclusionLe succès du programme d’aide aux semenceslocales était la conséquence directe de l’implicationdes structures et des acteurs locaux,ainsi que du rôle majeur qu’ils ont joué dansl’organisation du marché des semences et dusystème des bons. Ils ont défini les modalitésde l’échange, veillé au respect des coutumeslocales et garanti la transparence des transactions.Ils ont également garanti la qualitéet l’origine des semences. Cela a renforcé laconfiance des bénéficiaires au système.L’implication des personnes et structuresmédiatrices était essentielle dans leprocessus de communication et garantissaitde solides liens entre l’ONG locale, les structureslocales et la population.Les opérations d’aide aux semences dansd’autres contextes et régions gagneraientpeut-être à tirer les leçons de l’expériencedogon. Elles étaient au nombre de cinq : 1)étudier les traditions, habitudes et coutumeslocales concernant l’échange de semences pourconnaître les éventuels tabous liés à leur vente ;2)BANQUES DE SEMENCESA Mindanao, SEARICE a mis sur pied des projetspour la reproduction des plantes et la sélectiondes variétés.Des banques de semences communautairesont été créées afin de soutenir lesefforts des communautés dans la collecte, laconservation, le développement et l’utilisationdes ressources génétiques végétales. Cesbanques permettent aux agriculteurs d’avoiraccès aux semences et de renforcer les systèmesd’approvisionnement locaux.Une banque de semences communautaireconstituée d’une collection de semences déposéespar les agriculteurs qui les ont déjà testés.La banque reste la propriété de la communautéet assure l’approvisionnement en semences etleur diversité.Les riziculteurs choisissent une variété qu’ilsplantent dans leur champ et les semences dechaque nouvelle récolte sont stockées, remplaçantainsi celles distribuées pour le semis. Cecipermet d’assurer le maintien des stocks à unidentifier et collaborer avec les partenaireslocaux expérimentés ; 3) faire contrôler etévaluer par les agriculteurs la qualité dessemences pour la distribution et rechercher dessolutions aux problèmes d’approvisionnementen semences ; 4) adapter l’approche généraleau contexte local en se basant sur la participationdes acteurs locaux et 5) compter sur lapopulation pour mettre l’opération en pratiqueafin de garantir la transparence, de créer unclimat de confiance et de favoriser un échangedynamique entre le projet et les groupes cibles.Joachim Schröder. German Agro Action, 55 Bo-Kenema Highway Bo, Sierra Leone. Email:gaa_sle@sierratel.slMathias Mogge, Regional director WestAfrica. German Agro Action, B.P. E 19<strong>21</strong>,Bamako, Mali. Email: agro-action@cefib.comRéférences- CRS, ICRISAT and ODI. 2002. Seed vouchersand fairs: a manual for seed-based agriculturalrecovery in Africa.- Remington T., Maroko J.,Walsh S., OmangaP., Charles E. 2002. Getting off the seedsand-toolstreadmill with CRS seed vouchersand fairs. In: Distasters 26 (4): 316-318.niveau acceptable ainsi que la viabilité dessemences. Les ressources génétiques accumuléesévoluent et s’adaptent aux changementsdes conditions écologiques.Les banques de semence communautaires sontgérées de diverses façons. Souvent, un comitéd’agriculteurs formés dans la gestion dessemences est responsable de la distribution dela collecte et de la confection d’un registre desactivités. En outre, ces comités mettent à jourles inventaires et produisent des rapports surles réunions tenues. Même si les accords entremembres de la banque sont informels, SEARICEles conseille sur les nouvelles lois régissant lesressources génétiques végétales, y compris leslois sur la protection de la biodiversité et lapropriété intellectuelle.SEARICE. Unit 328/331 Eagle CourtCondominium, #26 Matalino St, Diliman,Quezon City, the Philippines. Email:searice@searice.org.ph23


LES CONNAISSANCES EN BIODIVERSITÉ REVISITÉESGerdien Meijerink, Hans Smolders, Sokha Sours et Sovann PouGénérer des profits est une fonction importantedes systèmes agricoles mais elle n’estpas la seule. Nourrir le foyer, maintenir labiodiversité agricole ainsi que l’équilibre del’écosystème contribuent aussi à la valeuréconomique d’une exploitation.La biodiversité agricole est cruciale à l’échelleindividuelle pour les agriculteurs mais aussipour les communautaires, les scientifiques etles institutions de recherche. Elle permet auxagriculteurs d’adapter leurs cultures à diversesconditions et aux phytogénéticiens de sélectionnerde meilleures variétés de cultures. Uneforte biodiversité agricole contribue à unapprovisionnement continu et plus efficace enaliments, en médicaments, en fibres et autresproduits.DestructionLe Cambodge a connu deux importantes révolutionspolitiques depuis 1975 et la populationa souffert de plus de 20 ans d’une guerre civiledévastatrice. Ces années de violence ont eude profondes conséquences sur la biodiversitéagricole du pays mais aussi sur les savoirstraditionnels des agriculteurs quant à laconservation des riches variétés cultivées,développées et laissées en héritage par leursancêtres. En effet, les stocks de semencesavaient été abandonnés, détruits ouconsommés. De ce fait certaines variétéstraditionnelles ont été croisées et d’autresont carrément disparues. De même, lesconnaissances scientifiques et techniques sesont perdues avec les violences et la repressionpolitique dont les chercheurs ont été victimes.Les travaux de l’IRRI au début des années1970 avaient préservé quelque 500 variétéstraditionnelles de riz cambodgien. Cette basea été réintégrée au Cambodge et a été utilisépour créer de nouvelles variétés dans le cadredes efforts récents de collecte dans le pays.Cependant, puisque aucun effort d’inventaireou de conservation n’avait été entreprispour les autres cultures, il est difficile d’estimerla perte quant à la diversité génétique.L’engagement actuel du Cambodge à réformerson économie en l’ouvrant davantage sur lesmarchés extérieurs rend plus urgente la nécessitéde reconstruire les connaissances ou lesressources génétiques et d’inventorier la biodiversitéagricole. L’économie de marché constitueen effet des menaces supplémentaires. Lesvariétés locales sont aujourd’hui menacés pardes espèces exotiques améliorées et quandcelles-ci sont introduites par les agriculteurs, lesvieilles variétés disparaissent ou sont victimes denouveaux pathogènes.ReconstructionLe souci majeur du projet PEDIGREA(Amélioration participative de la diversité desressources génétiques en Asie du Sud-Est)reste le statut de la préservation de la biodiversitéagricole au sein même de l’exploitation.Plusieurs projets pilotes visant à établir un lienentre la préservation de la diversité génétiqueet l’économie de marché ont été lancés dansla région. Au Cambodge, le projet PEDIGREA seconsacre à la diversité des légumes.Au Cambodge, environ 80 % des terres arablessont utilisées pour la culture de variétés nonaméliorées de riz,de mais,de sésame,de légumeset de pommes de terre. Parmi les efforts depréservation du patrimoine génétique cambodgien,onpeut noter l’inventaire des types de terrequ’utilisent les agriculteurs aujourd’hui.Cependant, le manque de ressources financièreset humaines rend cet inventaire difficile. LeCambodge ne dispose pas d’infrastructures deconservation ex situ.Il n’existe pas de banques degènes pour la conservation durable du germoplasmeet les ensembles disponibles sontconservés dans des conditions peu sûres auniveau de l’exploitation.Conservation in situAu Cambodge, PEDIGREA collabore avec deuxvillages dans la province de Kandal et àKampong Speu. Tous deux représentent dessystèmes agricoles traditionnels basés sur le rizet les légumes.Utilisant l’approche des champsécolesqui comprend le système de reproductionvégétale participative « PPB - ParticipatoryPlant Breeding », le projet stimule la conservationde la biodiversité agricole dans les exploitations.Il encourage les agriculteurs à sélectionnerdes variétés, à les améliorer à traversdes croisements et à en conserver dessemences. Des technologies locales sont entrain d’être développées pour l’améliorationdes cultures et les résultats des expériencessont partagés avec les communautés agricoleslocales. Des stratégies de marketingsont aussi développées et PEDIGREA participeaux efforts consentis par les agences localespour générer des ressources génétiques etresponsabiliser les agriculteurs.Les villageois de Kandal et de Kampong Speuavaient déjà participé à un programme deformation sur la gestion des nuisibles etétaient très enthousiastes à l’idée de participerà l’initiative de PEDIGREA. La majeurepartie des agriculteurs n’a pas un niveau descolarisation élevé et a perçu le projet commeune opportunité d’apprentissage. L’initiativea démarré en 2002 avec une étude généralequi comprenait également le marketing. En2003, le module PPB a été lancé, suivi, en2004, d’un module marketing.À Kandal, les villageois ont identifié 102 différentstypes de légumes et à Kampong Speu124. Certains de ces légumes sont cueillis dansla nature, d’autres sont propagés par lessemences ou reproduction végétale. Pourd’autres espèces, les matériaux nécessaires àleur plantation sont généralement achetéshors de la communauté (Voir Tableau 1).Les agriculteurs gèrent de manière activeentre 46 et 49 % des légumes à travers unepropagation des graines ou végétale. Il estencourageant de voir qu’une telle diversitéexiste encore. Les réunions avec les agriculteurstout au long de l’initiative ont démontréque leurs connaissances étaient très limitéesquant à la diversité génétique au sein desdifférents types de légumes. Ils connaissentet plantent une ou deux variétés pour chaquetype de légumes, une indication du faibleniveau de diversification.Le germoplasme pour le PPB a été obtenu par lebiais de AVRDC à Taiwan puisque le Cambodgen’en possède pas en stock.Pendant la premièreétude, les agriculteurs ont utilisé des critèresagronomiques, économiques et de marketingpour sélectionner les légumes qu’ils cultiveraient.Le CE a commencé avec un module qui apermis aux paysans d’apprendre le cycle d’évolutiond’une plante, les techniques de croisementet de comparaison des diverses variétés.La deuxième année après la récolte de la graineissue de croisements, les cultivateurs ontcontinué le processus de sélection en mettantl’accent sur les caractéristiques locales qu’ilspréférées.En 2004, un module de marketing a été initiépour des fermiers dans le village de Chress,dans la province de Takeo. Une analyse demarché a non seulement révélé les problèmesde marketing auxquels font face les agriculteurs,mais a aussi soulevé les contraintesliées à la production et la conservation deressources génétiques. Les agriculteurs sesont rendus compte qu’ils manquaient d’informationpar rapport aux prix du marché etceci leur rendait la vie difficile puisqu’ilsn’étaient pas en mesure d’évaluer la rentabilitéde leurs productions de riz ou de légumes.D’habitude, une fois la récolte effectuée, ilsvendaient leurs légumes à des collecteurs ausein du village. N’étant pas informés des prixen temps réel, ils ne pouvaient donc pasdécider de vendre au moment propice. Ils sesont aussi rendus compte que les collecteurspréféraient acheter en gros tandis qu’euxétaient habitués à écouler leurs légumes parpetites quantités. Les membres du CE ontalors décidé de tenir des journaux relatifs auxprix des légumes -sachant qu’ils peuvent fluctuer-et informer les communautés. Ils ontaussi commencé à coordonner les ventes delégumes pour mettre de plus grandes quantitésà la disposition du collecteur qui estreconnu comme ayant beaucoup de connaissancesen marketing et de nombreuxcontacts. La nécessité de développer laconfiance et de travailler ensemble dans lamême direction fut plusieurs fois mentionnée.Ceci est certainement une situation propre auCambodge à cause de son passé de répressionet de trahisons au sein même des famillespendant la guerre civile.Les agriculteurs ont discuté de la nécessitéd’avoir de bonnes semences. Généralement, ilsutilisaient leur propre stock de semences delégumes et accordaient peu d’importance à laqualité, à la gestion ou au stockage dessemences. Les connaissances acquises lors desmodules PPB leur ont permis d’être plusengagés dans la gestion des semences, dansleur sélection minutieuse et la conservation desbonnes variétés.L’on avait même suggéré que levillage devienne un centre régional de marketingpour les semences de citrouille de productionet conçu des plans afin d’organiser unefoire pour comparer et échanger des semencesde différentes parties de la région.Un des aboutissementsmajeurs du CE au village de Chress aété l’établissement d’un groupe de rechercheconstitué d’agriculteurs dans le but de produireet de gérer des semences. Un groupe de marketinga aussi été mis sur pied pour coordonner lamise en commun de la production de légumes etle partage de l’information dans la région.ConclusionsIl est encore trop tôt pour pouvoir évaluer l’impactque PEDIGREA aura sur les communautésimpliquées dans le programme de diversitégénétique, quoique les résultats montrent queles approches PPB et CE fonctionnent bien. Encollaborant avec les agriculteurs et les chercheursau niveau national, le projet est en trainde ressusciter les capacités de recherche et aideà rétablir les connaissances si essentielles pour lemaintien de la diversité génétique dans leschamps.Un élément important de l’action de PEDIGREAau Cambodge est le lien qui a été établi entre laconservation des ressources génétiques et leurcommercialisation. Dans la sélection dessemences, PEDIGREA a encouragé les agriculteursà se concentrer non seulement sur lepotentiel de production mais aussi sur le potentielmarketing : en gros les caractéristiquesprisées sur le marché. En outre, les agriculteursont une meilleure compréhension de la dynamiquedes marchés et des stratégies de marketing.Ces nouvelles perspectives leur ont permisde planifier et de travailler ensemble dansplusieurs domaines.Faire du marketing dans une économie demarché en prenant en compte les légumesimportés de pays voisins tels que la Thaïlande etle Vietnam présente de nouveaux défis aux stratégiesdes agriculteurs.Dans l’environnement enperpétuelle évolution où ils vivent,il est essentielqu’ils puissent dépendre de leurs propresconnaissances, utiliser leurs ressources génétiqueset disposer de l’information nécessaireafin de relever ces défis,prendre des décisions etsaisir les opportunités qui se présentent.24 25La vente de légumes, une activité généralement féminineTableau 1. Légumes connus et utilisés par les agriculteursLégumes identifiés Kandal K. SpeuTotal des légumes : 102 124- herbes et mauvaises herbes 17 % 19 %- provenant d’arbres 26 % 22 %- reproduction végétale 19 % 25 %- reproduction à partir de semences 27 % 24 %- Achetés 10 % 9 %Gerdien Meijerink. Agricultural EconomicsResearch Institute,Wageningen University,P.O. Box 29703, 2502 LS The Hague, theNetherlands. Email:Gerdien.Meijerink@wur.nlHans Smolders. Siri Consult, Zeewolde, theNetherlands.Vlietstroom 23, 3891 EMZeewolde. Email: h.smolders@siriconsult.nlSokha Sours and Sovann Pou. c/o P.O. Box 53,Phnom Penh, Cambodia.Email: ipm.cambodia@online.com.khPour davantage d’informations, visiter le site:www.pedigrea.orgRéférences- Chandel S., Paroda R. 2000. Status of plantgenetic resources conservation and utilizationin Asia-Pacific Region. Regional SynthesisReport. Asia-Pacific Association of AgriculturalResearch Institutions, FAO, Bangkok.- Sin S., Sakhan N. 1996. Cambodia. CountryReport to the FAO National TechnicalConference on Plant Genetic Resources.Leipzig, Germany.- Smolders H., 2002. Baseline study on vegetableplant genetic resources in Indonesiaand Cambodia. Pedigrea Project Report. CGN,Wageningen University,Wageningen, theNetherlands.- Smolders H. Forthcoming. Enhancing thefarmers’role in crop breeding. A guide on howto develop and conduct participatory plantbreeding in farmers’field schools. PEDIGREA,CGN,Wageningen University,Wageningen,the Netherlands.- Van Wijk S., Meijerink G., Sours S., Sean P.2004. Developing marketing strategies withfarmers field schools in Takeo Province,Cambodia. PEDIGREA Research Report 2004-02. LEI,Wageningen University,The Hague,the Netherlands.


REGROUPER AUTREMENT LES AGRICULTEURSJoshua Zake, Charles Walaga et Andre de JagerLes champs-écoles (CE) ont été utilisés dans denombreux pays d’Asie, d’Amérique latine etd’Afrique pour lever les contraintes liées aux parasitesagricoles, à l’épuisement de la fertilité dessols, aux problèmes de santé comme le VIH/SIDAet à la gestion communautaire des ressourcesnaturelles. Ils travaillent souvent en partenariatavec des ONG locales ou des institutions gouvernementalespour élaborer des solutions auxproblèmes complexes auxquels sont confrontésles agriculteurs. Dans la paroisse de Lukwanga,non loin de la capitale ougandaise, Kampala, leschamps-écoles ont encouragé la création denouvelles institutions et conduit à l’établissementde liens plus forts etcoopératifs au sein de la collectivité.Ces innovations ont rendu les agriculteursmoins vulnérables financièrement et plus aptes àrépondre aux questions de détérioration de l’environnementet de délitement du tissu social.cadre de développement des ménages, lacommercialisation communautaire et la priseen charge des orphelins.Des CE aux OCBAprès quatre saisons, les agriculteurs et les moniteursde Environmental Alert ont discuté des stratégiesà déployer pour faciliter le retraiten douceurde l’ONG. Les moniteurs ont cherché à savoir si lesagriculteurs souhaitaient continuer avec les CE ;laréaction de ces derniers a été positive.Ils voulaienten effet continuer à se retrouver pour partagersavoirs, informations et compétences en matièrede production agricole et de problèmes liés auxmoyens de subsistance, de même que continuerleurs expériences avec les techniques de gestionintégrée de la fertilité.Ils voulaient aussi inciter lesmembres et non membres des CE à mettre enpratique ce qu’ils avaient appris dans les parcellesà usage pédagogique.Il fut décidé que les deux CE allaient former desassociations avec des objectifs précis et qu’ilssoient juridiquement reconnus. Cela renforceraitleur dynamique et cohésion s’attaquer à desproblèmes tels que le manque d’accès à descrédits favorables aux agriculteurs, les prix baspayés pour les produits agricoles et la nécessitéd’organiser la prise en charge des orphelins de lacollectivité.Les membres des CE ont alors élaboré uneconstitution à même de guider leurs activités etune formation des cadres leur fut dispensée. Ilsélirent un président, un secrétaire, un trésorieret les membres des comités et enregistrèrentles CE comme organisations communautairesde base auprès de la Direction des servicescommunautaires.Avec la collaboration d’un moniteur, lesnouvelles OCB conçurent des plans de travailpour une période de six mois afin de s’assurer quedes objectifs bien déterminés seraient atteints.Les membres se réunissent une fois par quinzaineet à la fin de chaque mois ils évaluent lesprogrès enregistrés. Environmental Alert joue ence moment un rôle d’appui.L’ONG met les OCB enrapport avec les fournisseurs d’intrants agricoleset les agences de développement communautairetels que les Services consultatifs pour l’agriculturenationale (National Agricultural AdvisoryServices) NAADS et la Fondation culturelle etpour le développement de Buganda (BugandaCultural and Development Foundation) BUCADEFqui peuvent les aider à améliorer leur viabilité(voir Tableau 1).L’impact au sein de lacollectivitéL’impact des CE à Lukwanga est manifeste etcelà se voit dans la capacité accrue des agriculteursà analyser leurs systèmes de production età mettre en œuvre des pratiques garantissantune bonne gestion de la fertilité. Les agriculteursayant pris part aux CE maintenant exposentavec assurance leurs vues au cours desrencontres régulières entre collectivités ruraleset il y a une volonté de plus en plus affichée de lapart des agriculteurs de partager leurs expériencesen matière de planification et de développement.L’expérience des CE a par ailleursrenforcé le capital social de la collectivité. Lesliens sociaux ont été raffermis, en particulierparmi les agriculteurs impliqués et on observeune plus grande disponibilité à s’entraider, queles temps soient durs ou non.Les organisations communautaires de basedéveloppent à l’heure actuelle des parcelles deculture de 0,8 ha, testent les techniques degestion intégrée de la fertilité sur les exploitationsdes membres. Dans le cadre d’unprogramme de développement des ménageschaque membre offre un présent à un autremembre de son choix, qui en fait de mêmejusqu’à ce que tous les membres aient reçuquelque chose de bénéfique. A travers les OCB,les agriculteurs ont été à même de réunir dessommes considérables grâce aux cotisations desgroupements et ces fonds ont permis d’acheterdes semences améliorées et des intrants agricolessans avoir à recourir à des sources externesde crédit.Les agences de développement ont ététrès disposées à reconnaître les OCB, estimantqu’il était plus facile de travailler avec elles etqu’elles étaient plus fiables comme structurescommunautaires organisées que les petits groupementspaysans.Joshua Zake. Soil Scientist. EnvironmentalAlert, P.O. Box 11259, Kampala, Uganda.Email : jzake@envalert.org; site Internet :www.envalert.orgCharles Walaga. Natural resources scientist &lead researcher INMASP research team.Environmental Alert, Uganda.Andre de Jager. Senior Agricultural Economist& Manager of Research ProgrammeInternational Cooperation (North-South),Agricultural Economics Research Institute LEI,P.O. Box 29703, 2502 LS The Hague,TheNetherlands. Email: a.dejager@lei.wag-ur.nlPour plus de renseignements consulter le site :www.inmasp.nlDes conditions de viedégradation des ressources naturelles, rendait Chaque école comptait environ 25 participantset même si hommes, femmes, jeunes et26 ces agriculteurs très vulnérables.27difficilesA Lukwanga, la plupart des agriculteurs sontde petits exploitants. Les rendements descultures sont faibles et l’épuisement de lafertilité des sols s’est révélé être un sérieuxproblème. Une grave menace pèse sur lesopportunités de subsistance, la sécuritéalimentaire,la nutrition et la santé. L’épidémiedu VIH/SIDA touche profondément la collectivitéet affaiblit la main d’œuvre familiale. Lasituation d’insécurité alimentaire s’aggrave àmesure qu’augmente le nombre d’enfantsorphelins, de veufs et de veuves.Les structures sociales de la région ne sont pastrès fortes. Avant l’introduction des champsécoles,18 groupements paysans seulement existaient,composés chacun de 5-10 membres. Cesgroupements étaient le fruit d’activités de développementdéjà menées dans la région et leurobjectif principal était de faciliter l’accès auxcrédits octroyés par les institutions de microcrédit.La cohésion des groupements paysans étaitfaible et leur pouvoir de négociation limité.Résultat :les institutions de microcrédit prêtaientà des taux d’intérêt élevés et appliquaient desmodalités très strictes de remboursement.L’absence d’un mécanisme de rééchelonnementdes prêts constituait un sérieux problème pour lesagriculteurs en cas de mauvaises récoltes. Lafaiblesse des structures sociales, conjuguée à laLa mise en place deschamps-écolesEntre 2002 et 2005, un changement est intervenuà Lukwanga. L’ONG Environmental Alert aété le catalyseur. Elle était déjà active enOuganda, dans le cadre de la gestion intégréede la fertilité pour augmenter la productivitéAgriculteurs du CE dans un champ d’arachidesde façon durable dans les systèmes agricolesen Afrique de l’Est. Cette ONG a facilité la miseen place de champs-écoles à Lukwanga. Lesagriculteurs impliqués dans ces CE étaient issusde groupements constitués lors des activitésprécédentes. Le but était de constituer ungroupement paysan dans les champs-écolesqui s’intéressait à l’amélioration de la fertilitédes sols, mais évitait d’affaiblir les structuresexistantes ou de saper la dynamique des activitésde développement en cours.Deux champs-écoles ont alors été mis enplace : Alinyikira Farmer Field School etNabukalu Demonstration Farm School. Pourles deux dernières années, des techniques degestion intégrée des substances nutritivesont été testées et évaluées et sur la based’une évaluation participative des besoins,lesagriculteurs ont été formés aux aspectsspécifiques de la gestion intégrée des sols etdes substances nutritives.vieilles personnes étaient tous représentés, lamajorité des participants (90 %) était constituéede femmes. A la différence des anciensgroupements paysans, les CE avaient uneautorité statutaire élue par les membres etdes normes et régulations précises étaienténoncées dans une constitution. Les CEétaient enregistrés auprès de la Directionlocale des affaires communautaires (DistrictDirectorate of Community Services). Cetteinscription impliquait qu’ils étaient à mêmed’ouvrir et d’alimenter des comptes d’épargneopérationnels. Des frais d’adhésion s’élevantjusqu’à 4 000 shillings ougandais (2,20 dollarsEU) et des frais mensuels de 500 shillingsougandais (0,25 dollars EU) étaient déposésdans ces comptes avec les revenus tirés desparcelles à usage commercial établies par lesmembres des CE. De la sorte, les agriculteurspouvaient collecter des fonds afin d’acheterles intrants pour les parcelles à usagecommercial et d’accumuler des capitauxpouvant être prêtés aux membres à desconditions que les agriculteurs eux-mêmesjugeaient raisonnables.A la différence des anciens groupementspaysans, les CE et, plus tard, les organisationscommunautaires de base (OCB) se sont caractériséspar une forte dynamique de groupe et laconscience de viser un objectif commun, ainsique par une approche holistique du traitementdes questions communautaires telles que lasanté et la nutrition, la gestion des crédits, leTableau 1.Références- Zake J.;Walaga C.;Nagawa F.;De Jager A.“Analysis of Agricultural Production and SocialEconomic Environment in Farming Systems inCentral Uganda”.Paper presented i.e.at the <strong>21</strong>stSoil Scientist Society of East Africa (SSSEA)Conference in Eldoret,Kenya,1-5 December 2003.- Zake J.;Nagawa F.;De Jager A.;Walaga C.“Participatory On-Farm DevelopmentandEvaluation of Integrated NutrientManagementTechnologies in Central Uganda.A Farmer FieldSchool Experience”.Paper presented i.e.at the 22ndSoil ScientistSociety of EastAfrica (SSSEA) Conferencein Arusha,Tanzania,29 Nov – 3 Dec 2004.- LEISA Magazine.“Learning with FFS”.March 2003,Vol.19.1.Nom de l’organisation de réseau CE d’Alinyikira CE Expérimental de NabukaluNAADS Formation en dynamique de groupe Formation en dynamique de groupeServices consultatifs en matière d’opérations Services consultatifs en matière d’opérationscommerciales liées aux culturesliées aux cultures et au bétailSoil Science Department, Makerere University Accès au rhizobium Accès au rhizobium(Faculté des Sciences du Sol) (organismes fixateurs d’azote) (organismes fixateurs d’azote)BUCADEF Conseils sur la production de haricots, de maïs Conseils sur la production de haricots,et de rizde maïs et de rizSemences améliorées pourSemences améliorées pour ces culturesces cultures à tous les membresà tous les membresCE d’AlinyikiraCE Expérimental de NabukaluVisites d’échange, apprentissage transversalVisites d’échange, apprentissage transversal


DES LÉGUMES « SAINS » POUR HANOIMaarten Siebe van Wijk, Regina Engels,Tran Huu Cuong, Nguyen Anh Tru et Pham Van HoiLes pratiques agricoles au Vietnam ont radicalementchangé avec le retour des agriculteursaux systèmes agricoles familiaux dans lesannées 80, après avoir travaillé pendant delongues années dans une économie centralisée.Répondant à la demande du marchéplutôt qu’à la planification gouvernementale,la zone de production de légumes a augmentéd’environ 274 000 hectares à presque 600 000hectares.Aujourd’hui, les légumes fournissent aux petitsagriculteurs un revenu plus élevé que le riz. Lesagriculteurs,dont les terres moyennes sont estiméesà 0,25 hectares, comptent sur des pesticideschimiques bon marché et accessibles,pourconserver une production de légumes intensive.En 2002, une étude étalée sur douze moismenée par le projet VEGSYS chez 64 agriculteursde deux villages proches de Hanoi a démontréqu’ils avaient utilisé 152 formules de pesticidesdifférentes, dont 3 % étaient extrêmementdangereux, 33 % modérément dangereux et20 % légèrement dangereux.Sécurité alimentaireet environnementLes pesticides toxiques ont causé denombreux scandales liés à l’empoisonnementalimentaire au Vietnam. Les consommateursdeviennent de plus en plus conscients desproblèmes de sécurité alimentaire et desdommages causés par les résidus de pesticides.Toutefois, peu de gens sont au fait deseffets écologiques des produits agrochimiques.Pour le moment, une équipe de chercheursVEGSYS du Centre de recherche del’Université de Wageningen et de l’Universitéagricole de Hanoi évalue les risques pourdéterminer les effets des combinaisons depesticides sur les cultures irriguées. On espèreque la traduction de ces études en impactséconomiques rendra les acteurs plus conscientsdes coûts ignorés occasionnés par l’utilisationdes pesticides.Le gouvernement vietnamien, ainsi que denombreuses autres organisations, œuvrent àrendre la production de légumes moins préjudiciableaux consommateurs et à l’environnement.Les initiatives telles que le Programmerégional de gestion intégrée des ravageurs(Regional Asian Vegetable IPM programme) dela FAO et celle de l’Union des agriculteurs deHanoi ont mis l’accent sur le renforcement desconnaissances des agriculteurs sur l’utilisationet les effets des pesticides chimiques. En 1996,le département des sciences, de la technologieet de l’environnement (DOSTE) de Hanoi a misen œuvre un protocole pour une production delégumes « sains » et a mis sur pied unprogramme de certification « légumes sains »qui a permis aux agriculteurs et aux coopérativesde fournir des magasins et des supermarchésen légumes « sains ». Un légume « sain »est cultivé à l’aide de produits agrochimiques,mais les agriculteurs veillent à ne pas utiliser despesticides interdits et à respecter les prescriptionsrelatives aux intervalles d’utilisation enpériode de pré-récolte. Les légumes « sains »doivent également être cultivés à l’aide deseaux souterraines et non par irrigation.Toutefois,le DOSTE n’a pas vérifié si les coopérativesde légumes « sains » ont respecté leprotocole et les consommateurs n’ont pas eubeaucoup confiance en ces produits dits« sains » mais excessivement chers. Leprogramme du DOSTE s’est terminé en 2003 eta été remplacé par un nouveau schéma decertification supervisé par le service vietnamienpeuvent pas vendre leurs légumes par le biaisdifficile de développer une chaîne d’approvisionnementen légumes « sains » 100 % Tran Huu Cuong, Nguyen Anh Tru and Pham 29de la protection des végétaux (PPD). Ce service de la coopérative.légumes « sains » privé. L’une des entreprises aHanoi,Vietnam. E-mail: siebe.vanwijk@wur.nl28est responsable de la vérification et de l’améliorationdes niveaux de sécurité des légumes. IlTrau Quy, Gia Lam, Hanoi,Vietnam.Van Hoi. Hanoi Agriculture University,E-mail: phamhoi@hn.vnn.vndispose d’équipements pour mener des testssur les résidus de pesticides et peut certifier lesproducteurs de légumes « sains ».Coopératives de légumes« sains »L’une des réactions les plus importantes a étéla formation de groupes de coopérativesd’agriculteurs et de coopératives d’agriculteursnouveau style (NSC) connues à Hanoisous le nom de To Hop Tac. Ces développementsont été rendus possibles par l’introductiond’une nouvelle législation qui autorise lesagriculteurs à mettre sur pied leurs proprescoopératives et permet la conversion d’anciennescoopératives nationales en coopérativestransformées (TC - Transformed Cooperatives).Il existe des exemples de chacun de ces troistypes de coopératives dans les villages oùl’équipe VEGSYS mène ses recherches.Coopérative d’agriculteursnouveau styleLa coopérative ayant connu le plus grandsuccès est Phuc Tinh, une coopérative NSCcréée en 2002 par une agricultrice qui a prisl’initiative d’inviter les agriculteurs de sonvillage à former une coopérative de légumes« sains ». Douze agriculteurs, la plupart desparents ou de bons amis, se sont réunis et ontdéposé un dossier pour enregistrement officiel.Ils ont présenté leur plan de gestion etleurs statuts à la commune locale et au ministèrede l’agriculture. Une fois l’agrément reçu,ils ont fait enregistrer leur coopérative aubureau des impôts et ont obtenu leurs documentsprofessionnels officiels. Chaquemembre de la coopérative paie une taxeannuelle et 5 % du chiffre d’affaires sontutilisés pour payer un salaire très modeste àl’équipe de gestion de la coopérative et gérerun fonds que les membres peuvent utiliser encas d’urgence personnelle.La coopérative Phuc Tinh fait sa propre publicitéen tant que producteur de légumes« sains ». Elle respecte les principes IPM, n’utilisepas de pesticides interdits et souscrit auxintervalles de pré-récolte prescrits pour tousles produits agrochimiques qu’elle utilise. Lesagriculteurs qui n’ont pas été en mesure decultiver tout en respectant ces principes neLe président de la coopérative est chargé derechercher de nouveaux clients, de dresserdes plans de production et de décider deslégumes que les membres doivent produire. Le« collecteur » de légumes recueille leslégumes auprès des membres, les traite et leslivre aux clients de la coopérative. Il reçoit desfrais de transport et de traitement pour cetravail. Présentement, la coopérative disposede cinq clients institutionnels qui achètentquotidiennement 700 kg de légumes pourleurs cantines. Cela garantit aux membres dela coopérative un chiffre d’affaires régulier etils vendent 50 à 80 % de leurs légumes grâce àcette méthode. Les produits supplémentairessont vendus via les réseaux commerciauxtraditionnels même si, d’habitude, ils sontécoulés à un prix inférieur.La coopérative ne dispose pas d’un système decontrôle interne ou de surveillance officiellepour vérifier que les produits des membres sontconformes aux statuts,mais il existe un contrôlesocial très fort,étant donné que les agriculteursne souhaitent pas attirer des ennuis à la coopérative.Bien que personne ne se soit plaint de laqualité de ses produits ou de tout autreproblème, la coopérative serait légalementresponsable s’il arrivait quelque chose. Lesclients institutionnels stockent des échantillonsde légumes livrés pour pouvoir les tester en casde problème. D’une manière générale, onsuppose que la qualité est bonne jusqu’à ce quequelqu’un tombe malade. Le cas échéant, desmesures sont prises pour déterminer le responsable.L’inconvénient de ce système est que lespetites quantités de résidus de pesticides, quipeuvent causer des problèmes de santé à longterme,ne sont pas détectées.Une coopérative transforméeUne coopérative transformée d’un autrevillage local (précédemment une coopérativede services fournissant des intrants aux agriculteurs)a également été enregistrée en tantque coopérative de légumes « sains ». Tousles 600 ménages du village sont automatiquementdevenus des membres et aucunecotisation n’est requise. Aujourd’hui, bien quela plupart des membres utilisent et paient lesservices de la coopérative, seules 50 coopérativesse sont engagées à produire deslégumes « sains ». Le contrôle social danscette grande organisation est faible et la TCn’est pas enregistrée au bureau des impôts,ce qui signifie qu’elle ne peut pas opérer entant qu’entreprise.Les membres actifs vendent environ 600 kg delégumes frais par jour à trois clients :deux entreprisesnationales qui fournissent des légumesaux supermarchés, aux magasins, aux écoles etaux entreprises de Hanoi et un magasin defourni à la TC un protocole de productiondétaillé. Elle fournit également à la TC des pesticides« sans risque » et prélève des échantillonsdu produit pour analyser les pesticides.Jusqu’ici, la qualité fournie par la TC a toujoursété bonne.Tout comme la coopérative Phuc Tinh,la TC ne dispose d’aucun système de contrôlequalité interne pour vérifier si les membresrespectent le protocole de production delégumes « sains ».Toutefois, la TC a développéLes agriculteurs de la Zambie ont longtempsutilisé l’humus retiré des buttes de termitescomme engrais, mais cette pratique a étéabandonnée quand les engrais inorganiquessubventionnés furent disponibles dans le pays.Cependant, - dans le cadre de la libéralisationde l’économie zambienne-, lorsque toutes lessubventions agricoles ont été éliminées et queles prix ont flambé, nombre de petits producteursont de nouveau eu recours aux méthodestraditionnelles de fertilisation des cultures,dontl’usage des buttes de termites.Dans le sud de la Zambie, les agriculteurs choisissentdes buttes de termites appropriées et lesdébarrassent de toute végétation. L’humus estenlevé de façon à laisser la base de la butteintacte afin de ne pas détruire la colonie determites. Ensuite, il est transporté au champ àl’aide de brouettes ou de bœufs et avant l’arrivéeun système de suivi et de traçage simple.Lorsqueles agriculteurs emballent leurs légumes pour lacommercialisation au centre de postrécoledésigné, ils joignent un document portant leurnom,la date d’emballage et le nom du produit.Groupes de coopérativesdes agriculteursOutre la TC, le village dispose également detrois groupes de producteurs de légumes« sains » parrainés par le Programme IPM deslégumes HFU/ADDA (Vegetable IPM programme).Ils fonctionnent au sein de la TC mais, à la différencedes agriculteurs de la TC, les membres deces groupes paient une cotisation annuelle.Étant donné que les groupes n’ont que dixmembres chacun, le contrôle social est trèsprésent et constitue une importantegarantie de sécurité pour les clients existantset potentiels.ConclusionL’existence de marchés nouveaux et rentablesest une motivation nécessaire pour la plupartdes agriculteurs pour passer à une productionde légumes plus durable et plus saine. Dans lesystème marketing actuel du Vietnam, il estinfaillible, mais les efforts consentis dans cesens profitent nettement à certains petitsproducteurs de légumes. Les agriculteursqui travaillent dans des tout nouveauxréseaux marketing de coopératives delégumes « sains » et fournissent les cantines,restaurants, magasins et supermarchés, ontune grande chance d’obtenir un meilleur prixpour leurs produits.des pluies, les agriculteurs utilisent pelles etpioches pour l’intégrer à la terre. Dans les zonesoù l’agriculture de conservation est pratiquée,l’engrais issu des buttes de termites est placédans des bassins de culture.Les agriculteurs utilisent cet engrais dans leurschamps de maïs,dolique,soja,ainsi que d’autreslégumes et céréales locales.Ils le font généralementune fois tous les trois ans.Il a été constatéque dans les champs contenant de l’humus issudes buttes de termites, les récoltes de maïsétaient jusqu'à 33 % supérieures à celles enregistréespendant l’usage des engrais inorganiqueset, mieux,les effets bénéfiques étaientplus durables.La recherche indique que l’humus provenant desbuttes de termites possède une haute teneuren argile, augmentant ainsi la capacité derétention de l’eau. Dans la province du sud de laActuellement, la plupart des légumes sains sontvendus par le biais de contacts directs entre lescoopératives et les grandes institutions oucantines d’entreprise. Une coordination et unecoopération renforcées entre agriculteurs,collecteurs,grossistes et détaillants sont nécessairespour augmenter la demande de légumes sains àtous les niveaux de la société. Par exemple, uneaugmentation de la demande auprès des supermarchéspourrait constituer une grande motivationchez les agriculteurs pour la production delégumes « sains » et de haute qualité. Cettesituation s’observe déjà chez les voisins thaïlandaiset chinois, où les chaînes de supermarchéssoucieuses de leur image et de leur marqueaugmentent de plus en plus leur demande enproduits alimentaires exempts de résidus depesticides.Toutefois, afin de gagner la confiancedes consommateurs et des détaillants, il faudraétablir des contrats accompagnés de protocolesstricts, de systèmes de contrôle internes, desystèmes de conservation de données et detraçage simples, ainsi que d’un contrôle socialstrict au sein des coopératives elles-mêmes.Maarten Siebe van Wijk.WageningenUniversity Project Office for SE Asia, HanoiAgriculture University,Trau Quy, Gia Lam,RemerciementLe projetVEGSYS (www.vegsys.nl) est financé parle programme EU-INCO et le Ministère hollandaisde l’agriculture,de la gestion de la nature et de lasécurité alimentaire.Nous tenons à les remerciertrès sincèrement de leur soutien.DES TERMITES POUR FERTILISER LES SOLS John Andrew SiameZambie,les sols à faible capacité de rétention del’eau sont nombreux, donc, lorsque l’humus desbuttes de termites est utilisé, le sol est plus richeet le rendement est meilleur. La recherchedémontre également que l’humus des buttesde termite à une haute teneur en calcium, enphosphore et en matière organique, ce qui peutaussi contribuer à une meilleure croissance descultures, particulièrement avec les sols pauvresprévalant dans la région.Les plantes incorporentégalement plus facilement les substances nutritivesissues des buttes de termites.Ce type d’engraisest devenu une option viable pour les agriculteurslocaux qui seraient autrement obligésd’acheter des engrais inorganiques au prix cher.John Andrew Siame. Farming systems agronomist.P.O. Box 36238, Lusaka, Zambia.Email:jsiame@carezam.org


LES PERFORMANCES DU SRI AU NÉPALRajendra UpretyL’agriculture est le mode de subsistance deplus de 65 % de la population active du Népal.Le riz est la culture principale et le district deMorang est le plus grand producteur de l’estdu Népal. La productivité moyenne, d’un peuplus de 3 tonnes/hectare, est faible car lesagriculteurs utilisent de vieilles pratiques agricolesnon optimales : les agriculteurs utilisentgénéralement plus de 60 kg/ha de semences,repiquent des plants (vieux de 30 à 45 jours) etplantent plusieurs plants par colline.En 2002, j’ai lu un article de Norman Uphoff surle SRI dans le Magazine LEISA. J’ai pensé que latechnologie serait d’un grand apport pour lesagriculteurs népalais. J’ai contacté Mr. Uphoffpour davantage d’information sur le SRI et en2003 j’ai établi deux lotissements en faisantusage des principes de SRI : planter de jeunesplants, élargir la superficie du champ, moinsd’eau et quelques mauvaises herbes. Mesplantes saines produisaient l’équivalent de plus7 tonnes/ha. Ce fut très encourageant et nousavons commencé à partager les résultats avecles agriculteurs locaux à travers des séances deformation, des articles dans notre bulletin etnos contacts de groupes et d’individus.Nombre d’agriculteurs étaient tentés par latechnologie SRI, mais ils voulaient d’abord lavoir en application. Trois agriculteurs se sontportés volontaires pour planter leur riz plustôt que prévu selon les principes de SRI. Deuxde ces fermiers ont récolté près 6 tonnes/ha.Le troisième agriculteur, M. Udaya MarayanNepal, a transplanté des pouces de riz d’âgesdifférents (8 jours, 12 jours et 17 jours) dansdifférentes parcelles. En dépit du manqued’eau et du sol pauvre, la croissance de lavégétation est très bonne avec plus de 130tiges par colline.Malgré des preuves évidentesde stress hydrique, son exploitation a bienproduit (voir Tableau 1).Après avoir constaté les bons résultats duprogramme de riz, des agriculteurs issus de 15comités de développement ruraux et d’unezone sub-métropolitaine ont décidé deplanter le riz mais selon les principes de SRI surdes champs de 500 m 2 à 2 hectares. Nombrede leurs voisins sont restés sceptiques car leschamps de SRI, qui comptaient si peu dejeunes plants et pas d’eau stagnantefaisaient pitié à voir au début. Cependant unmois après, plusieurs d’entre eux étaientsurpris de la croissance « magique » de cesplants et de plus en plus de paysans venaientvoir les champs de SRI.Les champs de SRI n’ont demandés que detrès peu d’apports externes, de petites quantitésd’eau et de peu de semences (3 à 5kg/ha). Les plants de riz dans plusieurschamps ont commencé à pousser 2 à 3 joursaprès la transplantation et certains ontproduit jusqu'à 135 tiges par colline, montrantainsi leur potentiel élevé. Nous nous sommesrendu compte que si le sol est juste humide etparfois même sec, même les plus vieux plantsproduiraient plus de 40 tiges par colline avecprès de 350 à 400 grains/panicules.Dans la plupart des champs de SRI un espacementlarge de 40 à 45 cm a été utilisé entre lesplants dans les deux directions. Nous avonspris cette décision sur la base de notre expériencede la culture du riz précoce qui avaitproduit plus de 100 tiges par colline, nouspermettant de déduire que l’espacemententre les plants pourrait être augmenté.Cependant, contrairement à la culture du rizpar anticipation, il n’y avait pas de manqued’eau pendant la saison normale. Ceci a réduitle taux de labour. Quoique les rendementsfussent élevés, nous aurions certainement puproduire davantage en utilisant un espacementun peu plus court (30x30 cm).Nous avons trouvé que les plants SRI nécessitentmoins de temps pour arriver à maturation:entre 7 et 30 jours selon la variété,le typede sol, la disponibilité de l’eau et l’âge desplants. Sous stress hydrique, la période dematuration avec la méthode SRI est pluscourte de 15 jours. Ils atteignent chaqueétape de croissance plus vite et arrivent àmaturation également plus tôt. Ces résultatssont vérifiés cette saison aussi.Tous les champs de SRI, à l’exception d’uneont eu un rendement au moins deux foissupérieur au riz cultivé localement. Le rendementmoyen de SRI est à peu près de 130 %supérieur à celui des cultures traditionnelles.Rajendra Uprety.Agriculture Extension Officer,30 Development Marketplace 2005, organisé31En plus d’une meilleure production et d’unerécolte moins tardive,un autre avantage de laméthode SRI est la réduction substantielledes pesticides pour lutter contre les foreusesde tiges, les sauterelles, les vers et autresinsectes. En général les agriculteurs qui ontrecours aux pesticides utilisent des résidustoxiques qui ont un impact néfaste sur lesorganismes. Ils polluent l’eau et affectent desinsectes bénéfiques comme les araignées, lescoccinelles, les abeilles, les libellules et lescoccinelles dragon. Nos agriculteurs n’ontutilisé aucun insecticide.Certains ont cependantutilisé des fongicides pour le traitementdes taches des feuilles.Tableau 1 : Performance de SRI pour le riz précoce dans le district de Morang, au Népal, 2004du SRI au Népal. Ma proposition pour la miseen place d’un projet de promotion du SRI a étésélectionnée comme finaliste pour le Nepalpar la Banque Mondiale/Katmandu et a étérécompensée de 20,000 $ EU. En 2005 etLot 1 Lot 2 Lot 3Age du plant à la transplantation 8 jours 12 jours 17 joursEspacement des plants 40x25 40x25 40x35Nombre de désherbage 3 3 2Nombre moyen de tiges 107 98 78Situation attaque d’oiseaux Normal Normal NormalSituation maladies Aucune Aucune AucuneNombre moyen de tiges fertiles/colline 37.8 37.4 31.9(Min Max) (18-59) (11-63) (10-50)Nombre moyen de grains/panicules 201.5 167.9 265.3(Min Max) 77-95 69-362 85-407Application des engrais (kg/ha) NPK : 25 :22 11 NPK : 25 :22 11 N : 22.5Utilisation de compost Non Non NonProductivité (t/ha) 8.75 7.50 9.25Productivité moyenne (t/ha) avec les 4 t/ha 4 t/ha 4t/hapratiques améliorées (non-SRI)Productivité moyenne (t/ha) avec 2.5 t/ha 2.5 t/ha 2.5 t/hales méthodes des paysans (non-SRI)2006, le projet sera exécuté dans les districtsde Morang et de Panchthar.District Agriculture Development Office,Biratnagar,Morang,Nepal.Email:dadomorang@wlink.com.npVariété de riz utilisée : BansdhanPour davantage d’informations sur le systèmeSRI,se reporter à :LEISA Magazine Issue 15,Dec1999,pp 48-49;Issue 17.4,Dec 2001,pp 15-16;et Issue 18.3,Oct 2002,pp 24-29.Le SRI (System of Rice Intensification) développé en 1983 par le frère Henri de Laulanie, a permis auxagriculteurs dans plusieurs régions du monde d’accroître leur rendement de riz jusqu’à 6 à 10tonnes/ha et dans certains cas jusqu'à 15 tonnes/ha.Les principes de SRI comprennent la capture dupotentiel entier de la plante en transplantant tôt,le plantage des plants un par un et leur bon espacement.L’on s’assure aussi que le potentiel de croissance des racines est atteint en mouillant etséchant le champ alternativement, en minimisant l’irrigation et en retirant souvent les mauvaisesherbes.Les différences entre les pratiques traditionnelles et celles du SRI sont les suivantes :TraditionnelSemences requises (kg/ha) 80 à 120 5 à 10Délai de transplantation 20 à 30 jours après 8 à15 jours aprèsEspacement (cm) 10x10 à 20x20 25x25 à 50x50Nombre de plants par collines 3 à 4 1Nombre de plantes/m2 75 à 150 4 à 25SRIL’expérience des agriculteurs de Morang avecle système SRI a été diffusée à la télévisionnationale et présentée dans les journaux.Nombre de paysans et membres d’organisationsd’aide au développement de toutes lesrégions du pays m’ont contacté pour medemander davantage d’informations sur laméthode SRI. Depuis, nous avons publié,distribué des brochures et envoyé un numérospécial de notre bulletin mensuel sur le SRIaux agriculteurs, aux ONG, aux bureauxnationaux pour le développement agricole etbien d’autres dans le secteur de l’agriculture.Tous ces efforts ont contribué à créer un environnementfavorable pour le développementAgriculteurs préparant une pépinière pour le riz


SITESWEBBIBLIOGRAPH<strong>IED</strong>DS Deccan Development Societywww.ddsindia.comDDS, 101 Kishan Residency, 1-11-242/1, Street no. 5,Shyamlal Buildings Area, Begumpet, Hyderabad 500016, Andhra Pradesh, India.Email: ddshyderabad@eth.netDeccan Development Society est une ONG indienne quitravaille avec les groupements féminins dans l’Etat del’Andhra Pradesh. Son site web donne des informationssur le travail de ces groupements concernant des questionscomme la production alimentaire, les semences(banque communautaire de gènes), le contrôle sur lesressources naturelles et la commercialisation desproduits biologiques. Un certain nombre de documentssont disponibles sur le site web et ils traitent de diverssujets : la nécessité de protéger les connaissancestraditionnelles, la biodiversité agricole, l’agriculturedurable, la sécurité alimentaire et le genre et les effetsnégatifs du génie génétique. Quelques uns de cesdocuments peuvent être téléchargés sous format PDF.Le contrôle local sur la production alimentaire estdevenu un point de ralliement pour DeccanDevelopment Society et un groupe d’organisations auxvues similaires a constitué le South Asian Network ofFood, Ecology, and Culture (SANFEC) (Réseau sud asiatiquepour l’Alimentation, l’Ecologie et la Culture).32 Consultez le site www.sanfec.org/p_d.htm . SANFEC a agroécologiques et contribuent à un sol plus sain, une Global Facilitation Unit fordéveloppement comme de pays industrialisés. 33fait état de ses préoccupations lors de forums nationaux,régionaux et internationaux tels que le Sommetmondial de l’alimentation, l’Organisation mondiale ducommerce (OMC) et le Sommet Mondial sur leDéveloppement Durable (SMDD).International Center for TropicalAgriculture CIATwww.ciat.cgiar.orgCIAT, A.A. 6713, Cali, Colombia. Email ciat@cgiar.orgDeux nouvelles publications sur le secours d’urgencepour des semences sont disponibles sur la page d’accueildu CIAT et peuvent être téléchargées. La premièrepublication intitulée « Addressing Seed Security inDisaster Response: Linking Relief with Development »,présente en détail des études de cas de sept pays africains.Le rapport examine la question de savoir si lesagriculteurs vulnérables sont effectivement aidésdans le cadre des efforts de secours en semencesdéployés et comment la pratique actuelle peut êtreaméliorée. Adresse de téléchargement :www.ciat.cgiar.org/africa/seeds.htmLa seconde publication intitulée “Towards Effectiveand Sustainable Seed Relief Activities”, souligne lesprincipes clés de l’amélioration de l’efficacité desefforts déployés par les NU et d’autres organismes envue du secours en semences, par ex. l’importance duchoix de l’agriculteur eu égard aux produits agricoles etleurs variétés. Adresse de téléchargement :ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/007/y5703e/y5703e00.pdfAgritradehttp://agritrade.cta.intCTA, the Technical Centre for Agricultural and RuralCooperation ACP-EU, P.O. Box 380, 6700 AJWageningen, the Netherlands. Email: cta@cta.intAgritrade est le portail du CTA traitant des questionscommerciales et agricoles internationales dans lecadre des relations entre les ACP (Etats d’Afrique, desCaraïbes et du Pacifique) et l’UE (Pays européens).Agritrade couvre des questions telles que : les accordsde partenariat économique ;la réforme d’une politiqueagricole commune de l’UE et ses implications sur lespays ACP ; l’accord de l’OMC sur l’agriculture ; l’accès aumarché ; et la sécurité alimentaire. Il offre égalementdes informations sur différents produits de base(sucre, riz, boeuf, banane, coton, céréales) et proposedes bulletins d’actualité et des services de veille desinformations, y compris des commentaires détaillés surdes sujets d’actualité ; des documents de discussion,un calendrier des évènements et des discussions électroniques.The SRI knowledge-sharing communityhttp://ciifad.cornell.edu/sri/Cornell International Institute for Food, Agricultureand Development (CIIFAD), 31 Warren Hall, CornellUniversity, Ithaca, NY 14853, USA.Email: ciifad@cornell.eduCe site donne des informations sur le ‘System of RiceIntensification’(SRI) (Système d’information sur le riz) quiest une technologie permettant d’accroître la productivitédu riz irrigué en changeant la gestion des plantes,dusol, de l’eau et des substances nutritives. Les pratiquesdu SRI sont basées sur un certain nombre de principesmeilleure croissance racinaire, le renforcement del’abondance et de la diversité microbiologique du sol. Lesite donne des informations sur les avantages du SRI parrapport aux pratiques traditionnelles, les activités parpays et les manuels (téléchargeables).The New Farmwww.newfarm.orgRodale Institute, 611 Siegfriedale Road, PA 19530-9320 Kutztown, USA. Email: info@rodaleinst.orgLe site web de New Farm propose un savoir-faire agriculteurà agriculteur de l’Institut Rodale. L’Institut Rodalese consacre à la recherche, à la vulgarisation et à laformation agricole innovatrice.L’Institut travaille avec lespopulations à travers le monde pour réaliser un systèmealimentaire régénératif qui renouvelle et améliore lasanté écologique et humaine. Le site web de l’Institutinforme, encourage, équipe et inspire les agriculteursavec le soutien dont ils ont besoin pour entreprendre lesétapes importantes de transition vers l’agriculture biologique.Il présente des expériences réussies et desressources d’experts pour la production animale et agricole,le marketing direct, les systèmes alimentaireslocaux, les campagnes de politique et les collaborationsen matière de développement communautaire. Le site aune section internationale avec des informations agricolesvenant de partout dans le monde.The Microfinance Gatewaywww.microfinancegateway.orgThe Microfinance Gateway Manager, 1919Pennsylvania Ave. NW, Washington DC 20433, USA.Email: webmaster@microfinancegateway.orgMicrofinance Gateway comprend une bibliothèqueconsultable de documents électroniques, des centresde documentation spécialisés, des profiles d’organisationet de consultant, des groupes de discussionspécialisés, les dernières informations, évènements etles possibilités d’emploi dans la microfinance.Local exchange systems in Asia, Africaand Latin Americawww.appropriate-economics.orgEmail: stephen_dem@yahoo.comLes systèmes de change locaux communautaires sontdes réseaux économiques et sociaux conçus de façonappropriée qui encouragent la coopération etl’échange, l’autonomie et l’assistance mutuelle, laproduction locale pour satisfaire les besoins locaux, lasolidarité socioéconomique et la justice économique.Ce site web fournit des informations et aide à mettreen place un système de change local, y compris unebibliothèque et un service d’assistance.Masipagwww.masipag.orgMasipag secretariat, 3346 Aguila St., Rhoda Subd., LosBaños, Laguna, Philippines. Email: info@masipag.orgMasipag est un réseau d’organisations populaires gérépar les agriculteurs, d’organisations non gouvernementaleset de chercheurs travaillant en vue de l’utilisationdurable et de la gestion de la biodiversité grâceau contrôle des ressources génétiques et biologiquespar les agriculteurs, à la production agricole et auxconnaissances associées aux Philippines.Underutilized Specieswww.underutilized-species.orgVia dei Tre Denari 472/a, 00057 MACCARESE(Fiumicino), Rome, Italy. Email: p.bordoni@cgiar.orgCe site web est conçu pour renforcer la communicationet les connaissances sur les espèces sous-utilisées.La «masse des connaissances » offre l’accès à divers documentset sites web et donne des informations surtoutes les espèces (céréales, légumes, plantes, fourrageet arbres).EPOPAwww.epopa.infoEPOPA/AgroEco, P.O. Box 63, 6720 AB Bennekom, theNetherlands. Email: b.vanelsakker@agroeco.nlEPOPA, Export Promotion of Organic Products fromAfrica,est un programme créé par l’Agence suédoise dedéveloppement international (SIDA). Le programme ades projets en Ouganda, en Tanzanie et en Zambie etvise à offrir aux petits exploitants agricoles africains demeilleurs moyens d’existence grâce au développementde marchés biologiques internationaux et locaux. Desmilliers de petits exploitants agricoles ont obtenu desprix de prestige pour leur culture biologique. Engénéral, la production augmente également du fait del’amélioration des pratiques agricoles. Ils obtiennentdes prix plus transparents de la part des exportateursqui achètent plus directement et ils sont payés cash. Ilest offert aux pays participants l’occasion d’accroîtreet de diversifier leurs exportations et en même temps,le secteur agricole est exposé à de nouvelles techniquesagricoles sans danger pour l’environnement. Lesite contient des rapports et études de marketing, desinformations sur les projets en cours et des liens avecles organisations engagées dans la commercialisationdes produits biologiques.Eat here: reclaiming homegrown pleasuresin a global supermarket par HalweilB. 2004. 236 pp. ISBN 0 393 32664 0. US$13.95.Worldwatch book, Worldwatch Institute, 1776Massachusetts Ave NW, 20036 Washington DC, USA.Email: worldwatch@worldwatch.orgBrian Halweil est chercheur à l’Institut Worldwatch oùil axe son travail sur les conséquences écologiques etsociales de la manière dont nous produisons lesaliments, examinant des thématiques allant de l’agriculturebiologique à la biotechnologie et de la faim à larareté de l’eau. Par ce livre, il encourage l’utilisation desproduits alimentaires locaux en soutenant que pourvotre santé, pour les agriculteurs et pour la planètetoute entière, il vaut mieux assurer votre alimentationdans les fermes et boutiques proches plutôt qu’auprèsde l’agro-industrie éloignée. Le livre est basé sur descorrespondances, des interviews et des visites deferme avec des personnes qui oeuvrent à créer unespace alimentaire non loin de la maison. Il donne unlarge éventail d’exemples de différents endroits, principalementen Amérique (du Nord et du Sud), où lespopulations luttent pour gagner leur vie en cultivantet en vendant des produits locaux. Ce livre encouragetous ceux qui souhaitent promouvoir les alimentsbiologiques produits localement.Understanding organizational sustainabilitythrough African proverbs -insights for leaders and facilitators parMalunga C., Banda C. 2004. 80 pp. ISBN 1888753366.US$18.95. Pact Publications, 1200 18th Street NWSuite 350, 20036 Washington DC, USA. Email:books@pacthq.orgL’héritage culturel africain transmis de génération engénération a été une source d’inspiration pour lescommunautés africaines dans les moments de paix,d’incertitude, de naissance, de la vie et de la mort.Dans ce livre, le pouvoir de la sagesse traditionnellecontenue dans les proverbes africains est axé sur lechangement et le développement organisationnels.Le résultat en est une nouvelle perspective sur lagestion organisationnelle, avec des enseignementsimportants pour les dirigeants, les consultants, lesvolontaires et les expatriés travaillant ou s’apprêtantà travailler en Afrique. Ce livre décrit comment lesproverbes africains peuvent être utilisés pourcomprendre la croissance et le développement organisationnelau fil du temps. En redécouvrant le pouvoirde ces proverbes,les lecteurs sont récompensés par denouveaux moyens créatifs pour communiquer lesefforts d’amélioration de l’organisation dans unlangage qui touche le cœur des populations et lesmotive dans le changement personnel et organisationnel.The atlas of water: mapping theworld's most critical resource par ClarkeR., King J. 2004. 126 pp. ISBN 1 84407 133 2. UK£12.99.Earthscan, 8-12 Camden High Street, London NW10JH, UK. Email: earthinfo@earthscan.co.ukL’eau douce potable est une ressource qui se raréfie deplus en plus dans de vastes parties du monde. L’avenirde l’humanité est sombre et ne peut s’éclaircir que si lespopulations du monde entier affrontent ensemble lacrise mondiale de l’eau qui pointe à l’horizon. Lesréponses à un monde à l’abri du besoin en eau sontconnues mais négligées :le recyclage de l’eau,une agriculturedurable au lieu d’une agriculture industrielle,d’importantes réparations des infrastructures, laconservation et l’assainissement des systèmes d’alimentationen eau détruits, l’adoption de lois fortescontre la pollution, des limites à la croissance industrielle,des technologies localement adaptées, l’arrêtde la construction de grands barrages, d’importantesrestrictions aux extractions d’eau souterraine. Plusimportant encore, un avenir à l’abri du besoin en eaudoit être fondé sur l’égal accès à l’eau,sa conservation etsa démocratisation. Cet atlas qui trace les contours del’eau source de vie,ses réalités,menaces et connectivité àla vie quotidienne,est conçu comme un outil pour créer desmouvements sociaux en faveur de la survie de la planète.The pesticide detox: towards a moresustainable agriculture par Pretty J.N. (ed).2005. 293 pp. ISBN 1 84407 142 1. UK£22.95.Earthscan, 8-12 Camden High Street, London NW10JH, UK. Email: earthinfo@earthscan.co.ukAlors que l’on pensait que les risques encourus avecl’utilisation des pesticides pouvaient être compenséspar les avantages éventuels, de plus en plus les coûtsexternes des pesticides sur l’environnement et la santéhumaine sont considérés comme inacceptables. Enréaction à cette tendance, l’on a vu au cours desdernières années des millions d’agriculteurs à travers lemonde réduire leur utilisation de pesticides nocifs ettrouver des alternatives moins chères et plus sures. Lelivre ‘‘les pesticides detox’’, édité par le célèbre expertJules Pretty,explore les possibilités d’éliminer progressivementles pesticides nocifs pour les remplacer par dessolutions alternatives rentables déjà disponibles sur lemarché. Ce livre est une compilation de chapitres écritspar différents experts qui peint un tableau plus largedes changements nécessaires pour la gestion desparasites et pesticides. Il décrit les préoccupationsactuelles eu égard aux effets secondaires des pesticideset démontre la faisabilité du changement sur labase d’un certain nombre de cas concrets de pays enSeeds of knowledge: the beginning ofintegrated pest management in Javapar Winarto Y.T. 2004. 425 pp. ISBN 0 938692 81 X.YaleSoutheast Asia Studies, P.O. Box 208206, New HavenCT 06520-8206, USA.www.yale.edu/seas/Monographs.htmCe livre examine le processus de construction deconnaissances au sein des riziculteurs, les cultivateursdes rizières irriguées des basses plaines de la côte nordde l’Ouest de Java, en Indonésie. Il raconte commentces agriculteurs ont reçu, développé et ensuitetransmis des savoirs pendant deux ans, entre la saisonsèche de 1990,pendant laquelle ilsont connu une invasionde perce-tigesde riz blanc et la finde la saison despluies de 1991/1992.Il décrit commentl’introduction desprincipes de la lutteintégrée contre lesparasites a mené àdes changementsdans les connaissancesdes agriculteursen matière deparasites et demaladies et, ensuiteà la modification etau développementde leurs pratiquesculturales.


LIVRESThe resilient family farm: supportingagricultural development and ruraleconomic growth par Burpee G., Wilson K.2004. 170 pp. ISBN 1 85339 592 7. UK£11.95. ITDGPublishers, Bourton Hall, Bourton-on-Dunsmore,Rugby, Warwickshire CV23 9QZ, UK. Email: marketing@itpubs.org.ukPourquoi certaines famillesd’agriculteurs sont-elles plusrésignées face aux épreuves ?Qu’est-ce qui explique lesrevenus monétaires modestesqu’ils gagnent et dontd’autres ne font que rêver ?Les auteurs de ce livre mettentl’accent sur les réalités économiqueset écologiques de lapetite exploitation agricole etexaminent le rôle de l’organisationde développementdans l’appui des famillesd’agriculteurs pour leur permettre de faire face auxdifficultés auxquelles elles sont confrontées. Desexemples de réussite et d’échec concernant le développementpermettent de souligner la nécessité derevenus gagnés grâce à des activités secondaires esten partie déterminé par la façon dont les activités sontgérées. La question de la planification et l’organisationde la production est par conséquent examinée dans laseconde partie du manuel. Cet Agrodok est égalementdisponible en Portugais et Français.Agrodoks peut également être obtenu auprès du CTA,the Technical Centre for Agricultural and RuralCooperation, PO Box 380, 6700 AJ Wageningen, TheNetherlands. Email: cta@cta.nl.Managing agrodiversity the traditionalway: lessons from West Africa insustainable use of biodiversity andrelated natural resources par Gyasi E.A.,Kranjac-Berisavljevic G., Blay E.T., Oduro W. (eds).2004. 266 pp. ISBN 92 808 1098 7. US$32.00. UnitedNations University Press, 53-70 Jingumae-chome,Shibuya-ku,Tokyo 150-8925, Japan.Email: sales@hq.unu.eduCe livre reflète presque dix ans de travail de rechercheparticipatif en Afrique de l’Ouest, particulièrement auGhana, en tant que partie du projet de l’Université desNations Unies Population, aménagement du territoireet modification de l’environnement (UNU/PLEC). Iltoirement par les décideurs et toutes les personnesconcernées par l’agriculture, l’alimentation, lapauvreté ou le développement.Cultivating a healthy enterprise: developinga sustainable medicinal plantchain in Uttaranchal, India par Belt J.,Lengkeek A.,van der Zant J.2003.56 pp.ISBN 90 68328395. ¤11.50. Development Policy and PracticeBulletin 350, Royal Tropical Institute (KIT), P.O. Box95001, 1090 HA Amsterdam, the Netherlands. Email:publishers@kit.nlL’analyse de la chaîne d’approvisionnement offre unoutil puissant dans l’adoption de mesures visant àrenforcer le développement économique durable. Dansleur engagement à « cultiver une entreprise saine »KIT, IAMR et CSD ont développé une approche où lespartenaires dialoguentpour former une chaîneéquitable et durable. Uneétude de cas a été menéesur les plantes médicinalesà Uttaranchal, Inde. Lesplantes médicinales jouentun rôle dans les soins derapport présente une synthèse et l’intégration desrésultats relatifs à la biodiversité contenus dans lesquatre rapports des groupes de travail du MA. Les deuxpublications peuvent être téléchargées à partir du sitewww.millenniumassessment.org .Community integrated pest managementin Indonesia: institutionalisingparticipation and people centredapproaches par Fakih M.,Rahardjo T.,Pimbert M.2003. 162 pp. ISBN 1 84369 4859. I<strong>IED</strong>, 3 EndsleighStreet, London WC1H 0DD, UK. Email: info@iied.organd IDS, UK. Email: ids@ids.ac.ukCette étude évalue dans quellemesure la communauté del’IPM (lutte intégrée) a été institutionnaliséeà Java (Indonésie).Des méthodes de rechercheparticipatives ont été utiliséespar des équipes multidisciplinaireset inter-organisations deLe Centre Technique pour l’Agriculture et la CoopérationRurale ACP-UE (CTA) a toujours considéré la radio commeun outil fondamental dans le développement rural. Eneffet,cet outil est direct,abordable et accessible.Depuis 1990, le CTA développant ses Programmes deRadio rurale (Rural Radio Resources Packages),RRRPs qui sont à la disposition des journalistes et desradiodiffuseurs des pays ACP intervenant sur lesquestions de développement rural et agricole. C’estainsi que des thèmes portant sur les problèmes desagriculteurs et entrepreneurs ruraux des ACP constituentl’essentiel de ces kits, plus de 50 sujets ayantété couverts. Les plus récents ont traité des jeunesdans l’agriculture, du marketing, de l’agriculture bioet de la biotechnologie agricole,ainsi que de la sécuritéalimentaire.Les RRRP offrent aux radiodiffuseurs et autres utilisateursfinals les informations de base dont ils ontbesoin pour réaliser des programmes sur des thématiqueschoisies. Ils présentent une situation d’ensembledes sujets choisis et utilisent des entretienset présentationsréalisés avec despaysans et desspécialistes pourfaire passer despoints de vue etexpériences aussivariés que possible.Le CTA encouragechercheurs pour analyser les politiques, organisationset impacts. L’objectif visé par l’enquête n’était passeulement de mener des recherches, mais aussi d’apporterdes changements politiques et de responsabiliserceux qui sont impliqués. Le document peut êtretéléchargé à partir du site :www.eldis.org/static/DOC17087.htmAgricultural biodiversity in smallholderfarms of East Africa par Kaihura F., StockingM. (eds). 2003. 245 pp. ISBN 92 808 1088X. US$32.00.United Nations University Press, 53-70, Jingumae 5-chome, Shibuya-ku,Tokyo, 150-8925, Japan.Email: sales@hq.unu.eduCe livre informe sur le rôle joué par les petits exploitantsagricoles de l’Afrique de l’Est eu égard aux prioritésmondiales pour la conservation, l’utilisation durable etle partage équitable des avantages de la biodiversité.Le Projet de l’Université des Nations Unies « Population,aménagement du territoire et modification de l’environnement(PLEC) » montre comment les connaissances ettout particulièrement l’adoption de l’approche radiocommunautaire. Profitant des récentes évolutionsdans les technologies de la communication, l’approchedes radios rurales promeut les méthodesparticipatives dans la réalisation et la diffusion deprogrammes en milieu rural. Le Centre appuie lesorganisations et agences locales désireuses d’implanterleurs propres stations en leur apportant lesinformations, la formation et les conseils techniquesnécessaires. La radio communautaire est bien établieen Afrique de l’ouest et l’on voit beaucoup de petitesstations opérer à côté d’émetteurs nationaux plusimportants qui adoptent progressivement l’approcheradio rurale. Aujourd’hui, le CTA axe sesefforts sur l’Afrique de l’Est et australe où il collaboreavec le Centre de Communication de la SADC et leréseau de l’Association mondiale des agences deradios communautaires (AMARC) ainsi que les paysdu Pacifique et des Caraïbes où il est en train de fairele point sur la situation des radios locales.Par expérience, les informations qui renvoient à laréalité culturelle et aux expériences des populationslocales ont un impact local très fort, ce qui fait de laradio communautaire un outil de développementrural puissant. Les populations connaissent lesproducteurs, les radiodiffuseurs, les techniciens. Lesparticipants aux émissions sont souvent leurs voisinset leurs amis. Elles vont les voir et leur présententleurs idées, points de vue et problèmes ; elles discutentdes différences d’opinions après l’émission.expériences accumulées des petits exploitants et leurspratiques diverses mènent à des avantages claires pourla biodiversité et la société. Ce livre traite des expériencesdes agriculteurs, des chercheurs, des agents devulgarisation, des décideurs et des organismes d’aidecoopérant avec et soutenant activement les sites dedémonstration du projet PLEC en Afrique de l’Est. Ilmontre le potentiel réel d’apprendre auprès des agriculteurset de baser la politique sur les méthodes testéesde gestion de systèmes agricoles complexes.La micro finance au service de l'agriculturefamiliale Actes d'un séminaire,Dakar (Sénégal), 2002 10 credit points. CTA no. 1118Code 3 http://www.cta.int/, E-mail: cta@cta.intDans les actes de ce séminaire sont abordés les besoinsde financement des petits exploitants, l´influence dela libéralisation de l´économie sur les modalitésd´octroi des fonds requis pour satisfaire ces besoins etle rôle de la micro finance dans ce contexte général.donne des conseils aux bailleurs de fonds et spécialistesdont le travail concerne d’une certaine façon la vie despetits exploitants agricoles ou les économies rurales.Recommandé.Sahel AgroforesterieRédacteur en chef Jean Bonneville, Pavillon Paul-Comtois, Université Laval, Québec, Canada, G1K 7P4 /Jean.Bonneville@plg.ulaval.ca etadjointe à la rédactionNicole Demers, ICRAF/Sahel, B.P. 112, Ségou, Mali/ n.demers@icrisatml.org.Sahel Agroforesterie est un périodique publié par leWorld Agroforestry Center (ICRAF) et le Groupe interdisciplinairede recherche en agroforesterie del’Université Laval, dans le cadre d’un projet conjointfinancé par le CRDI. Le numéro 4 paraîtra en décembre2005, cinq autres numéros devraient suivre d’ici février2007.Sahel Agroforesterie se veut une tribune et un lieud’échange pour tous ceux et celles qui s’intéressent aumieux-être des populations sahéliennes et auxdiverses contributions que peut y apporter l’agroforesterie.Fidèle au projet qui en est à l’origine, SahelAgroforesterie veut contribuer à établir des liens entrerecherche et développement, sans pour autantnégliger les questions relatives à la formation et à l’enseignement.Son contenu reflète cette orientation,tout comme le public diversifié qu’il cherche à rejoindreet à qui il ouvre ses pages.Marketing for small-scale producers byDe Veld A. 2004. 75 pp. ISBN 90 77073 89 2. Agrodok26, Agromisa (address see above).De nombreux ménages agricoles initient des activitésgénératrices de revenue et ont besoin de vendre leursproduits. Cette brochure Agrodok explique comment lemarché fonctionne et comment les petits producteurspeuvent mieux en tirer avantage. Le niveau desdisposer d’une assistance et de réponses complètes montre comment les agriculteurs cultivent traditionnellementet conservent la biodiversité tout en utili-culture et les économiessanté, la biodiversité de la34 plutôt que partielles. Ce livre si bien illustré, facile à lire,35sant la terre pour leur production alimentaire. Le livrelancera un appel à tous les décideurs, spécialistes agricoles,les étudiants et enseignants de l’université. Desrésultats de recherche pertinents et leur contextehistorique sont présentés en trois parties, chacunecontenant un ensemble de chapitres écrits par différentsauteurs. La Partie I est axée sur les approchesméthodologiques et les systèmes de connaissance. LaPartie II contient des études de cas de systèmes deculture et la Partie III traite des dimensions sociales dela gestion des ressources. Enfin,Gyasi,conclut en tirantles leçons pour une gestion durable de la diversité agricoleet des ressources naturelles y relatives et enmettant l’accent sur les voies à suivre éventuellementpour un travail de recherche futur.Ploughing up the farm: neoliberalism,modern technology and the state ofthe world’s farmers par Buckland J. 2004. 264pp. ISBN 1 84277 3674. US$22.50. Zed Books, 7 CynthiaStreet, N1 9JF London, UK.Email: enquiries@zedbooks.demon.co.ukAvec cet examen approfondi et éclairant de la criseagricole, Jerry Buckland jette un regard neuf, fournitdes données correctes et adopte une analyse rigoureusesur le paradoxe de l’intensification de lapauvreté au sein des producteurs d’aliments dumonde. Le néo libéralisme a entraîné le dépeuplementrural dans le Nord,renforçant la pauvreté rurale dans lesud et exacerbant les problèmes environnementauxdans l’ensemble du monde agricole. Le livre traite desquestions économiques et politiques complexes avecde nombreuses preuves et une logique convaincante.Ildemande l’adoption de politiques agricoles basées surla sécurité alimentaire de l’agriculteur et la démocratisationdes institutions mondiales qui a eu un tel effetadverse. L’argument d’une révision des politiquesalimentaires dans le contexte de sociétés et environnementssains est irréfutable et devrait être lu obliga-rurales. La demande enplantes médicinalesaugmente à travers lemonde. Les montagnesd’Uttaranchal ont lepotentiel pour devenir unfournisseur principal, mais la question, c’est commentcette opportunité peut être transformée en réalité. Cebulletin apporte quelques réponses et donne des idéessur les enseignements tirés de la recherche sur leterrain à Chamoli. Les auteurs croient qu’une chaîne deplantes médicinales durable peut être formée, créantdes possibilités de subsistance pour les populationsdes zones éloignées et marginales. Cette étude de casest intéressante pour des initiatives similaires,couvrant d’autres régions et chaînes d’approvisionnement.Ecosystems and human well-being: aframework for assessment par Alcamo J. [etal.]. 2003. 245 pp. ISBN 1 55963 4030. Island Press,London.Millennium ecosystem assessment, Ecosystems andhuman well-being: biodiversity synthesis. WorldResource Institute. 2005. 85 pp. ISBN 1 56973 5883.Island Press,London,UK.Email:orders@islandpress.orgLe Millennium ecosystem Assessment (MA) est unprocessus international visant à satisfaire les besoinsdes décideurs et du public en informations scientifiquesrelatives aux conséquences du changement del’écosystème pour le bien-être de l’homme et àanalyser les options disponibles en vue de renforcer lapréservation des écosystèmes et leurs contributions àla satisfaction des besoins humains. Les chercheursprincipaux de plus de 100 nations mènent l’évaluationpar le biais de groupes de travail présidés par lesmembres du Millennium Assessment Panel. Le premierlivre décrit le cadre d’évaluation et le second livre est lerapport final de synthèse publié récemment. CeRADIO ET DÉVELOPPEMENT : L’APPROCHE DU CTALa radio communautaire suscite un sens d’appropriationet de participation et c’est cela que le CTA essaiede stimuler dans ses activités d’information, derenforcement des capacités et de sensibilisation.Si vous souhaitez obtenir la liste complète desthèmes et savoir comment vous procurer les Kits,veuillez contacter : Rural Radio Resource Packs(Programme de Radio Rurale). CTA P.O.Box 380,6700 AJ, Wageningen, The Netherlands ou AndréVugayabagabo Email : vuga@cta.nlLes RRRP sont disponibles en anglais et en français.Pour davantage d’informations sur les initiatives duCTA en matière de Radio communautaire,veuillez contacter : Mme Oumy Ndiaye,Directrice, Département Services et Canauxde Communication, CTA Postbus 380, 6700AJWageningen, Email : ndiaye@cta.int


À PROTÉGER L’HÉRITAGE AGRICOLEDavid Boerma36Le projet « Globally Important IngeniousAgricultural Heritage Systems (GIAHS) » estune initiative mondiale visant à protéger lessystèmes agricoles traditionnels et locaux lesplus précieux de la planète. C’est une actionconjointe de la FAO, avec différents gouvernements,le PNUD-FEM, l’UNESCO, des organismesinternationaux, des ONG et desmembres de la société civile.Dans plusieurs pays, des écosystèmesagricoles d’une valeur inestimable ontété créés, modelés et maintenus pardes générations d’agriculteurs et d’éleveurs.De tels systèmes agri-culturelstémoignent d’une co-évolution basée,pendant des millénaires, sur l’interdépendanceentre les sociétés et leurenvironnement naturel. Cette coexistencedépend de la gestion durable,souvent sophistiquée et de l’usage dela biodiversité, de la terre et de l’eau àtravers des organisations socialesremarquablement accordées. Le projetGIAHS collecte d’inestimables connaissancessur les systèmes et culturestraditionnels. Ces modes de vie etmécanismes de production traditionnellesfournissent des services écologiqueset assurent la sécurité alimentaireà de millions des membres de communautésautochtones et bien au-delà.En effet, aujourd’hui cette diversité agricoleest de plus en plus reconnue comme uneressource fondamentale pour assurer la sécuritéalimentaire, réduire la pauvreté etrenforcer les communautés. Les populationsréglementent de manière consciencieuse lesinteractions avec leur environnement et lesdiverses espèces, afin de réduire la vulnérabilitéet garantir ainsi la viabilité. Cependant,plusieurs facteurs menacent le maintien de cepatrimoine agricole : des politiques nationaleset internationales inadéquates ; une faibleparticipation des communautés dans lesprises de décisions ; la faible priorité accordéeà la conservation in situ et au renforcementdes connaissances locales en matière de développement; les changements démographiqueset le remplacement des structurestraditionnelles de gestion des ressourcesnaturelles par des mécanismes formels etsouvent inadaptés.Les jardins étagés des Philippines,patrimoine mondial de l’UNESCOPour arrêter la dégradation rapide de cespatrimoines agricoles, il faut d’abord reconnaîtreleur nature dynamique. Leur durabilitédépend de leur capacité à relever denouveaux défis sans perdre leurs richessesbiologiques culturelles et leurs capacités deproduction. Ceci requiert des innovationsconstantes dans les domaines agro-écologiqueset sociaux combinées à un transfertdes connaissances et expériences accumuléesaux générations nouvelles.L’initiative GIAHS a inventé le terme « conservationdynamique » indiquant ainsi que l’existencedurable de ces divers systèmes agricolesdépend de l’évolution continue. La conservationdynamique se concentre sur le renforcementdes capacités humaines à gérer ces systèmes etsur les processus culturels, sociaux, économiqueset institutionnels. Il s’agit entre autresde l’innovation et de la transmission du savoir,des institutions traditionnelles de gestion desressources naturelles. Par ailleurs, l’approchepropose que, selon les cas, la science soitutilisée pour renforcer les connaissancestraditionnelles. Les moyens de subsistance descommunautés peuvent être améliorés à traversla recherche de marchés pour des produits agriculturelsparticuliers,ou encore l’écotourisme etbien d’autres formes de diversification.Un des objectifs majeurs de l’initiative est derenforcer les capacités des systèmes agricoles àfournir aux communautés des moyensde subsistance viables. Dans cetteoptique,GIAHS tente de comprendre lesrelations entre 4 facteurs clés : lesacteurs de changement ayant unimpact sur le patrimoine de systèmesagricoles, les changements dans lagestion des systèmes agricoles, leschangements dans la fourniture deservices écologiques et les conséquencessur la qualité de vie deshommes. Une analyse participative deces facteurs est cruciale afin de développerdes stratégies de conservationdynamique.Le projet GIAHS essaie de souder lesactivités communautaires en améliorantles politiques et les cadres juridiquesincitatifs, au niveau national etinternational. Le projet attache uneimportance considérable à la mobilisationnationale et internationale afin d’être reconnuet plusieurs pistes sont explorées.Des systèmes pilotes ont été identifiés :cultures des Andes au Pérou, agriculture àpetite échelle dans les îles Chiloé au Chili,systèmes rizicoles en terrasses à Ifuago dansles Philippines, systèmes riz et pisciculturedans la province de Zhejiang en Chine et lesoasis du Maghreb. Des plans participatifs pourleur conservation sont en cours d’élaborationdans le cadre du programme à long termepour la reconnaissance mondiale et la conservationdynamique de l’héritage agricole.David Boerma.Viale delle Terme di Caracalla,00100 Rome, Italy.Email: david.boerma@fao.orgPour davantage d’informations, visiter le site :www.fao.org/landandwater/giahs et ParvizKoohafkan, Director of the RuralDevelopment Division, FAOParviz.Koohafkan@fao.orgWaru Waru, technologie centenaire pour combattre le gel au Péru

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