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Volume 21, n°2 - IED afrique

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HORTA E ARTE, PARTENAIRE DES PETITSEXPLOITANTSTracy PerkinsDu haut de son domaine, au milieu des vesceset de l’avoine, Joao Dias peut apercevoir laquasi totalité de la zone rurale de Verava.Dans cette région du Sud-est brésilien, lescollines luxuriantes alternent avec les valléescultivées. Proche de Sao Paolo, Verava est unedes rares zones où il existe encore une forêtlocale. Autre particularité, la plupart desfermes à Verava sont aujourd’hui certifiéesBio.Joao Diaz est un agriculteur local innovateur. Ila été le premier, à Verava, à se tourner versl’agriculture bio. Il y a environ 8 ans, il a volontairementmis sa ferme à la disposition d’unprojet financé par la « Kellog Foundation »afin d’expérimenter les cultures de couvertureet que d’autres techniques biologiques.Aujourd’hui, nous assistons à de profondesmutations dans la gestion des ressourcesCertification à l’Instituto Biodinâmico ; Filipe tous agriculteurs bio à Verava.Development Policy Review 20:4 (2002): 371-naturelles dans cette zone et l’agriculture est du sol, les modes de gestion des dépréda-12certifications. De ce fait,les agriculteurs biolo-Feliz Mesquita, Directeur commercial, Horta e388.- Mennonite Economic Development 13perçue de nouveau comme un moyen desubsistance viable. Horta e arte est un desagents de ce changement.Une entreprise novatriceVers la fin des années 1990, plusieurs organisationsont commencé à promouvoir l’agriculturebio à Verava.Horta e arte est aujourd’hui la principaleorganisation dans la région qui coopèreavec un groupe de 135 agriculteurs travaillantsur environ 900 hectares. Plusieurs de ces agriculteursvivent à Verava, non loin de l’entrepôtcentral de Horta e arte et de ses bureaux situésà quelque 2 heures de Sao Paolo.Horta e arte est une entreprise privée quisoutient les petits exploitants dans la productionde produits bio qu’elle achète, emballepuis revend aux supermarchés. Au fil desannées, Horta e arte a fourni aux agriculteursl’assistance technique nécessaire à lacompréhension des pratiques de l’agriculturebio et les infrastructures leur permettant debien afficher et vendre leurs produits. Lepersonnel de Horta e arte s’assure égalementque l’approvisionnement est bien coordonnéet que la quantité,la qualité,la variété correspondentaux exigences de la clientèle. Horta earte s’engage à vendre le maximum deproduits de la récolte des agriculteurs. Lesagriculteurs écoulent les surplus éventuelspar leurs propres moyens. Pour faire face à lademande, la planification des semis doit êtrerigoureuse. Les cultures, alors, sont répartiesentre les agriculteurs pour amortir les risqueset garantir une quantité de légumes suffisante.Horta e arte mène aussi des actions desensibilisation auprès des consommateurs. Enoutre, l’organisation forme les boutiquiers surla gestion et les soins à apporter aux fruits etlégumes biologiques pour maximiser leurqualité et leur fraîcheur.Les agronomes de Horta e arte servent de lienentre la production et la vente. Ils organisentdes ateliers de formations périodiques et ilsrendent visite à chaque producteur deux foispar mois. Ils apportent un appui techniqueaux agriculteurs et les conseillent dans latenue de leurs journaux, élément essentielpour être certifier. En effet, les inspecteursindépendants demandent des rapports précissur les cultures, les techniques de préparationteurs, les dates de plantation et de récolte.Après la récolte, les agriculteurs acheminentpar camion leurs produits à l’entrepôt deHorta e arte, où ils sont emballés et étiquetésavec la marque Horta e arte, le label de l’organismede certification - the InstitutoBiodinamico (IBD) - et un code indiquant lenom du producteur. L’étiquette IBD est importantecar elle prouve que le produit estconforme aux normes internationales.Ce qui distingue Horta e arte c’est que cettegrande entreprise travaille avec les petitsproducteurs. Elle achemine leurs produits versdes supermarchés à des milliers de kilomètres,à Brasilia, à Rio de Janeiro et dans de grandessurfaces comme Carrefour,une multinationalefrançaise classée parmi les trois premiers distributeursmondiaux de denrées alimentaires.Aujourd’hui, au Brésil, trois quarts des ventesde denrées alimentaires s’effectuent ausupermarché au détriment des boutiqueslocales et des petits marchés de plein air. Leschaînes de distributions achètent en gros,fixent des normes pour la taille, le poids etl’apparence du produit acheté. Leur systèmede comptabilité leur permet d’échelonner lespaiements sur plusieurs mois après la livraisondu produit. Ils négocient les prix et conditionsde partenariat par téléphone, fax et courriel.Ces structures imposent leur propre culturedes affaires : professionnelle mais froide.Les dirigeants de Horta e arte, eux, ils préconisentl’inclusion sociale, invitant les petits agriculteursà un partage des profits dans unmonde de moins en moins juste. Leurs stratégiesont eu un impact considérable dans la viede plusieurs des agriculteurs associés à l’organisation.Les gains provenant de l’agriculturebio ont permis aux producteurs de construirede nouvelles maisons, de scolariser leursenfants, d’acquérir davantage de terres enbail et de s’équiper.Le repli sur le bio s’appuiesur des relations existantesLa plupart des agriculteurs de Verava irriguentleurs terres à partir de ruisseaux et de sourcesnaturelles. Ces eaux doivent être dépourvuesde toute matière toxique pour que les agriculteurspuissent acquérir et/ou de garder leursgiques ont du se rapprocher des autres utilisateurspour discuter de la pollution de l’eaupar les produits chimiques notamment. Lespopulations ont commencé à échanger sur lesméthodes de production et leurs impacts. Uneplus grande conscience environnementales’est développée, tout en renforçant le tissusocial de la communauté.Les profits générés par l’agriculture bio ontmotivé un grand nombre de producteurs. Maisceux qui avaient dans le passé souffert deproblèmes épidermiques et autres problèmesde santé en utilisant des pesticides,se réjouissentd’avoir trouvé une alternative à l’utilisationde produits chimiques. D’autres, quiavaient abandonné l’activité agricole, ont eul’opportunité de renouer avec l’agriculture. Laplupart se sont davantage impliqués dansleurs communautés en devenant des leadersdans le domaine écologique. L’agriculturebiologique lucrative et durable favorise égalementla remobilisation des savoirs locaux.Toute la région connaît un renouveau.Tracy Perkins920 Ordway Street, Albany CA 94706 USA.Email : teperkins@earthlink.netPour plus d’information sur Horta e arte,visiter le site : www.hortaearte.com.brJ’aimerais remercier pour leur contribution àcet article : Álvaro Garcia, Directeur de laArte ; Luciana Gomes de Almeida, Agronome,Horta e Arte ; Luis Carlos Trento, Directeur dela Production, Horta e Arte ; Romeu MattosLeite, Agriculteur bio, membre de la GAO ;Vergilio Nunes Xavier, Valdemir Pereira deOliveira, Josefa Garcia de Oliveira et João Diaz,Certification bio alternativeau BrésilDes expériences aux Etats-Unis et plus récemmentau Brésil, ont démontré que la définitionjuridique du terme « bio » ne correspond pastoujours à celle de la communauté de l’agriculturealternative. Quand le gouvernementaméricain a adopté une définition, il a crééune fracture au sein de cette communauté.Aujourd’hui, les Brésiliens ont entamé unprocessus visant à adopter leurs propresnormes en matière d’agriculture bio. Les grosproducteurs soutiennent l’adoption de codesen conformité avec les normes internationalesdéjà acceptées par les producteurs multinationauxde denrées alimentaires et des paysimportateurs tels que les Etats-Unis, le Japonet l’Union Européenne. Selon eux, s’ils veulentintégrer le commerce international, lesDépôt des produits à Horta e Arte pour leur emballageRéférences- Vorley B. 2001.The chains of agriculture:sustainability and the restructuring of agrifoodmarkets. International Institute forEnvironment and Development.- Reardon T. Berdegué J.A. 2002.The rapid riseof supermarkets in Latin America: challengesand opportunities for development.Brésiliens ne sauraient se limiter à créer leurpropre et unique législation en matière d’agriculturebio. Plusieurs acteurs de la communautébio au Brésil affirment que les critères etprocédures internationaux dissuadent lesagriculteurs locaux. La législation doit intégrerles réalités brésiliennes et prendre en comptedes approches novatrices. Ces approchesincluent la possibilité d’une « certificationparticipative » et de la « certification engroupe » déjà appliquées avec succès par lesagriculteurs dans le sud du Brésil. Elles atténuentles coûts des inspections indépendantespour visiter un domaine. Cela est particulièrementimportant au Brésil où les agriculteursn’ont pas les moyens de s’offrir la certificationpar un inspecteur indépendant.La certification participative permet aux agriculteursde s’organiser en collectivités et decertifier les propriétés des homologues gratuitement.La certification en groupe permet àAssociates. 2002. How to keep 'em down onthe farm.The Marketplace Archives, January-February 2002.un inspecteur indépendant de collaborer avecplusieurs producteurs. La première année,l’inspecteur contrôle chaque propriété séparément.Si tous les domaines dans un mêmegroupe sont en conformité, le groupe acquiertla certification. Ensuite, l’inspecteur se livre àdes contrôles surprises, s’il trouve une fermeen infraction, tous les agriculteurs au sein dece groupe perdent la certification. Cetteapproche oblige les cultivateurs à s’autodisciplineret à se soutenir mutuellement afinde garder le précieux label bio.Ces alternatives aux modèles de certificationclassique ne sont appliquées que localement,dans les régions où les consommateursconnaissent et font confiance aux producteurs.La certification indépendante personnaliséereste la norme internationalereconnue et a un plus grand dans les marchésconventionnels.

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