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Les marqueurs tumoraux circulants dans le cancer du sein ...

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J.M. Riedinger, A.S. GauchezLES DIFFÉRENTS MARQUEURSSÉRIQUESDU CANCER DU SEINLe CA 15-3ðLe CA 15-3 est <strong>le</strong> marqueur sérique<strong>le</strong> plus spécifique utilisé <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>cancer</strong><strong>du</strong> <strong>sein</strong>.StructuructureC’est une glycoprotéine circulante dehaut poids moléculaire (300 à 400kDa) appartenant à la famil<strong>le</strong> desmucines et définie par son immunoréactivitéavec deux anticorps monoclonaux:- Le 115 D8 dirigé contre la membrane<strong>du</strong> globu<strong>le</strong> graisseux <strong>du</strong> lait humain[6]. Cet anticorps, obtenu à partir desouris immunisées avec des membranesde globu<strong>le</strong>s lipidiques de laithumain, reconnaît l’antigène de différenciationsitué à la surface des cellu<strong>le</strong>sépithélia<strong>le</strong>s de la glande mammaire.Il se lie à une glycoprotéineappelée MAM-6 présente sur la plupartdes cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>s norma<strong>le</strong>set cancéreuses de plusieurs organes(<strong>sein</strong>, utérus, ovaire, prostate, vessie,estomac, colon et poumon).- Le DF3 dirigé contre la membranede cellu<strong>le</strong>s humaines de <strong>cancer</strong> <strong>du</strong><strong>sein</strong> [7]. L’anticorps DF3, obtenu àpartir de souris immunisées avec unelignée cellulaire (MCF-7) d’un carcinome<strong>du</strong> <strong>sein</strong> métastatique humain,reconnaît un autre épitope <strong>du</strong> comp<strong>le</strong>xeMAM-6. Cet épitope est présentau pô<strong>le</strong> apical des cellu<strong>le</strong>s épithélia<strong>le</strong>smammaires <strong>le</strong>s plus différenciéeset <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cytoplasme des cellu<strong>le</strong>smoins différenciées. L’antigène DF3est mis en évidence éga<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong><strong>le</strong> cytoplasme des tumeurs malignesde l’ovaire et au pô<strong>le</strong> apical des tumeursbénignes de l’ovaire.Rô<strong>le</strong>Le CA 15-3 est l’expression sériquede la Polymorphic Epithelial Mucin(PEM) codée par <strong>le</strong> gène MUC-1 dontdeux variants résultant d’épissage alternatifviennent d’être décrits <strong>dans</strong>des lignées cellulaires de <strong>cancer</strong> [8].Ces trois gènes partagent la facultéd’activer <strong>le</strong> système d’oncogènes rasaugmentant <strong>le</strong> pouvoir tumorigène decertains <strong>cancer</strong>s murins. L’expression<strong>du</strong> gène MUC-1 bien que plus é<strong>le</strong>vée<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s carcinomes n’est pas restreinteaux tumeurs d’origine épithélia<strong>le</strong>.Le travail de Regimbald a permis demettre en évidence l’interaction entrela mucine MUC-1 et la molécu<strong>le</strong>d’adhérence intercellulaire ICAM-1[9]. La résultante de cette interactionpeut être une facilitation de l’attachementdes cellu<strong>le</strong>s tumora<strong>le</strong>s à l’endothéliumvasculaire péritumoral, inhibantainsi l’action défensive des cellu<strong>le</strong>simpliquées <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s phénomènesinflammatoires.Un rô<strong>le</strong> immunosuppresseur de lamucine MUC-1 des <strong>cancer</strong>s a éga<strong>le</strong>mentété démontré sur plusieursmodè<strong>le</strong>s animaux et sur <strong>le</strong>s lymphocytesT en culture [10]. Cette observationest à rapprocher de la va<strong>le</strong>urpronostique péjorative d’un tauxé<strong>le</strong>vé de CA 15-3.Technique de dosageLe dosage <strong>du</strong> CA 15-3 sérique s’effectuepar des techniques immunométriques.L’effet crochet est exceptionnelavec <strong>le</strong> CA 15.3 pour deux raisons :1) la technique origina<strong>le</strong> est une techniqueen deux temps, avec prédilution,2) <strong>le</strong>s taux rencontrés sont rarementassez é<strong>le</strong>vés pour être susceptib<strong>le</strong>sd’en donner. Pendant près dedix ans, <strong>le</strong>s techniques commercialiséesen France ont utilisé <strong>le</strong>s anticorpsCentocor, avec une forte représentationde la trousse commercialiséepar Cis Bio. En dépit de certainesvariations, <strong>le</strong>s résultats présentaientune bonne homogénéité interlaboratoires.La commercialisation de nouveauxsystèmes, utilisant parfois d’autresanticorps, entraîne, pour certains patients,une variation importante desrésultats qui rend indispensab<strong>le</strong> <strong>le</strong>suivi de chaque patient par une mêmetechnique. La plupart des méthodesactuel<strong>le</strong>s de dosage <strong>du</strong> CA 15-3 utilisent<strong>le</strong>s deux anticorps monoclonaux115 D8 et DF3 décrits précédemment(Ac 115 D8 fixé sur <strong>le</strong> support et l’AcDF3 marqué). Ces deux anticorpsétant protégés par un brevet, des anticorpsmonoclonaux reconnaissantd’autres épitopes ont été développéspar d’autres firmes. Ils sont utilisés<strong>dans</strong> différents tests commercialiséssous <strong>le</strong>s noms de BR, BR-MA et BCA.Le test BR, de type compétitif enchimiluminescence, utilise l’anticorpsB27-29 qui reconnaît une partieprotéique voisine de cel<strong>le</strong> reconnuepar DF3. <strong>Les</strong> tests BR-MA et BCAsont des dosages immunométriquesutilisant deux anticorps différents.Etalonnage et va<strong>le</strong>ura<strong>le</strong>urs s de référenceIl n’existe pas actuel<strong>le</strong>ment de référenceinternationa<strong>le</strong>. Une gammestandard exprimée en unités est préparéeà partir d’une lignée de tumeurmammaire (IR75-1). <strong>Les</strong> résultats sontexprimés en unités arbitrairesU.mL -1 ou kU.L -1 . L’expression en unitésinternationa<strong>le</strong>s est impossib<strong>le</strong> enl’absence de standard international. Lava<strong>le</strong>ur seuil <strong>le</strong> plus souvent admiseest de 30 kU/L -1 . Certains auteurs ontproposé selon <strong>le</strong>s études et <strong>le</strong>s techniquesde dosage des seuils comprisentre 25 et 35 kU/L -1 . Le pourcentagede va<strong>le</strong>urs supérieures au seuil <strong>dans</strong>une population de patientes sainesest compris entre 2 et 7 %.Temps de demi-vieLa demi-vie plasmatique <strong>du</strong> CA 15-3n’a pas pu être déterminée de façonprécise à ce jour.SpécificitéLe CA 15-3 existe à l’état circulantchez <strong>le</strong>s indivi<strong>du</strong>s normaux. Il n’estdonc pas spécifique de <strong>cancer</strong> et peutêtre é<strong>le</strong>vé <strong>dans</strong> diverses situationsphysiologiques ou pathologiques.Varariations physiologysiologiques iques : <strong>Les</strong> causesde variations physiologiques destaux de CA 15-3 sont rares. L’âge, <strong>le</strong>sexe, <strong>le</strong> tabagisme, la lactation, la période<strong>du</strong> cyc<strong>le</strong> sont sans incidencesur <strong>le</strong>s taux de sériques de CA 15-3[3]. En revanche, la grossesse s’accompagneparfois d’élévations de CA15-3 pouvant atteindre 80 kU/L -1 . Cetteaugmentation serait <strong>du</strong>e à des modificationsde la glande mammaire entraînantune augmentation de la sécrétiondes mucines.Varariations pathologiques : Le CA 15-3 peut être augmenté <strong>dans</strong> diversessituations cancéreuses parmi <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s<strong>le</strong>s <strong>cancer</strong>s ovariens, pulmonaires,gastriques, colorectaux, pancréati-Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnel<strong>le</strong> et métabolique - 2002 - vol.26 - n°1 23

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