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Toxicité ferreuse dans les systémes à base riz d ... - Africa Rice Center

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Centre du <strong>riz</strong> pour I’Afrique (ADRAO))Toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> systémesà <strong>base</strong> <strong>riz</strong> d’Afrique de l’ouestPlateauZone hydromopheBas-fondsFe 3+Fe 3+Fe 3+ Fe 3+Fe 3+ Fe 3+ Fe 3+ La remonté de la nappe phréatiqueFe 2+Fe 3+ Fe 2+ Fe 3+Fe 3+Fe 2+ Fe 2+ Fe 2+ Fe 2+Fe 2+Fe 2+Fe 2+HypodermiqueEditeurs: A. Audebert, L.T. Narteh, P. Kiepe, D. Millar et B. Beks


Centre du <strong>riz</strong> pour l’Afrique (ADRAO)Le Centre du <strong>riz</strong> pour l’Afrique (ADRAO) est une association de recherche autonomeintergouvernementale composée d’états africains. L’ADRAO est aussi l’un des 15 Centresinternationaux de recherche agricole soutenus par le Groupe consultatif pour la recherche agricoleinternationale (GCRAI).La mission de l’ADRAO est de contribuer à l’allègement de la pauvreté et à la sécurité alimentaireen Afrique, à travers des activités de recherche, de développement et de partenariat visant àaméliorer la productivité et la rentabilité du secteur <strong>riz</strong>icole tout en veillant à la durabilité du milieude production.Le modus operandi de l’ADRAO est le partenariat à tous <strong>les</strong> niveaux. La recherche et <strong>les</strong> activitésde développement sont conduites en collaboration avec de nombreux acteurs, en particulier <strong>les</strong>systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA), <strong>les</strong> institutions académiques, <strong>les</strong> institutions derecherche avancée, <strong>les</strong> organisations paysannes, <strong>les</strong> organisations non-gouvernementa<strong>les</strong> et <strong>les</strong>bailleurs de fond pour le bénéfice des agriculteursafricains, - dont la plupart sont de petits producteurs – ainsi que pour <strong>les</strong> millions de famil<strong>les</strong>africaines pour qui le <strong>riz</strong> représente la nourriture de <strong>base</strong>.Le Nouveau <strong>riz</strong> pour l’Afrique (NERICA), qui apporte un espoir aux millions de pauvres en Afrique,a été développé par l’ADRAO et ses partenaires. Le succès du NERICA a aidé à définir <strong>les</strong> futuresorientations du Centre, élargissant son ho<strong>riz</strong>on au-delà de l’Afrique de l’Ouest vers l’Afriquecentrale, orientale et australe.L’ADRAO abrite l’Initiative africaine sur le <strong>riz</strong> (ARI), le Réseau ouest et centre africain du <strong>riz</strong>(ROCARIZ) et le Consortium bas-fonds (CBF). Elle apporte aussi son appui à l’Unité de Coordinationdu Réseau <strong>riz</strong> pour l’Afrique orientale et centrale (ECARRN), basée en Tanzanie.Depuis janvier 2005, l’ADRAO opère <strong>dans</strong> <strong>les</strong> locaux de la station du Bénin de l’Institut internationald’agriculture tropicale (IITA), à Cotonou, s’étant délocalisée de son siège à Bouaké, Côte d’Ivoire,en raison de la crise ivoirienne. L’ADRAO dispose de stations régiona<strong>les</strong> de recherche à St Louis,Sénégal et à l’IITA, Ibadan, Nigeria.Pour de plus amp<strong>les</strong> informations, visiter www.warda.orgSiège temporaireStation du SahelWARDA Nigeria StationCentre du <strong>riz</strong> pour l’Afrique (ADRAO)01 B.P. 2031, Cotonou,BéninTel : (229) 21. 35. 01. 88Fax : (229) 21. 35. 06. 56Courriel : warda@cgiar.orgCentre du <strong>riz</strong> pour l’Afrique (ADRAO)B.P. 96 Ndiaye,Saint Louis, SénégalTel : (221) 962 6493(221) 962 6441Fax : (221) 962 6491Courriel : warda-sahel@cgiar.orgWARDAc/o InternationalInstitute of Tropical Agriculture(IITA)Oyo Road, PMB 5320IbadanNigeriaTel : (234-2) 241 2626Fax : (234-2) 241 2221Courriel : warda-ibadan@cgiar.org


Centre du <strong>riz</strong> pour I’Afrique (ADRAO)Toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> systémesà <strong>base</strong> <strong>riz</strong> d’Afrique de l’ouestEditeurs:A. Audebert, L.T. Narteh, P. Kiepe, D. Millar et B. Beks


© Copyright Centre du <strong>riz</strong> pour I’Afrique (ADRAO) 2006.ADRAO encourage une bonne utilisation de cet ouvrage. Une citation correcte estrequise.Toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> systémes à <strong>base</strong> <strong>riz</strong> d’Afrique de l’ouest, Centre du <strong>riz</strong> pourI’Afrique (ADRAO) Cotonou, Bénin. 196 pp.ISBN :92 9113 3027 (PDF)Centre du <strong>riz</strong> pour I’Afrique (ADRAO)01 BP 2031CotonouBéninTel : (229) 21.35.01.88Fax : (229) 21.35.05.56Courrier : warda@cgiar.org


TABLE DES MATIÈRESPréface....................................................................................................................iEffet de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le rendement de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> le bas-fond d'Amou-Obloau Togo.................................................................................................................1Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> basfonds<strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> ........................................................................................................6La toxicité <strong>ferreuse</strong> - <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômes....................18Reparition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculturede bas-fond............................................................................................................35Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouest ...............48Test et développement des variétés de <strong>riz</strong> tolérantes a la toxicité <strong>ferreuse</strong> enbasse Guinée .......................................................................................................................................68La Toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong> en Afrique de l’Ouest. Criblage de variétés toléranteset rôle de N, P, K et Zn .......................................................................................82Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux enSierra Leone .......................................................................................................90Selectionp pour la tolerance a la toxicité a I'ADRAO...........................................107Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>icuclture de bas-fonds marecageux enSierra Leone travers la recherche sur l'amérlioration variétale..............................124Evaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> à Lotodenou <strong>dans</strong> <strong>les</strong>ud-Benin ..........................................................................................................136Aperçu surla toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iéres de Casamance.................146Quelques aspects de l’importance de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouest ...157Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction duFe et quelques caractères de la croissance du <strong>riz</strong> .................................................167


PRÉFACELes bas-fonds de l’Afrique de l’Ouest occupent 30%de l’aire totale de la production<strong>riz</strong>icole. Cependant, ils ploient sous la contrainte du stress de la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Latoxicité <strong>ferreuse</strong> est bien connue comme le désordre nutritionnel le plus répandu et le plussévère limitant le rendement de la <strong>riz</strong>iculture ouest africaine de bas-fonds. La vue de l’eauhuileuse rougeâtre qui suinte du sol lorsqu’il est inondé pendant longtemps, n’est passeulement effrayante et décourageante pour <strong>les</strong> paysans mais elle est aussi une grandemenace pour <strong>les</strong> moyens de subsistance de nombreux paysans qui dépendent des basfondspour leur production <strong>riz</strong>icole. La toxicité <strong>ferreuse</strong> est une condition provoquée parla réduction microbienne en conditions d’inondation de l’oxyde ferrique insoluble (Fe + )en oxyde ferreux soluble (Fe + ) qui peut être absorbé par <strong>les</strong> plants de <strong>riz</strong> en quantitésexcessives.A l’ADRAO, nous avons mis sur pied une équipe de recherche multidisciplinaire pouraborder le problème de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> la <strong>riz</strong>iculture. Les chercheurs del’ADRAO (pédologues, agronomes, sélectionneurs et physiologistes des plantes) onttravaillé en partenariat avec des chercheurs des Instituts Avancés de Recherche (IAR)et des Instituts Nationaux de Recherche Agricole (INRA) durant <strong>les</strong> 15 dernières annéesavec des résultats intéressants. Au début des années 90, le groupe de pédochimie del’ADRAO a collaboré avec un chercheur de Louisiana State University (LSU) pourdiriger la recherche sur le processus scientifique qui a fourni une compréhension desnombreuses mutations électrochimiques et physico-chimiques qui se déroulent lorsque <strong>les</strong>ol est inondé. La recherche a également quantifié le volume de Fe émis <strong>dans</strong> <strong>les</strong> différentstypes de sols des principaux pays producteurs de <strong>riz</strong> en Afrique de l’Ouest. La partie laplus intéressante des études sur la toxicité Fe à l’ADRAO était peut-être lorsque l’Instituta collaboré avec le CIRAD (France) pour mettre au point des stratégies de compréhensiondes mécanismes physiologiques intervenant <strong>dans</strong> la tolérance du <strong>riz</strong> au stress de la toxicité<strong>ferreuse</strong>.Dans <strong>les</strong> années 80, des études de chercheurs de l’ADRAO et de ses partenairesrégionaux ont permis d’identifier des lignées et variétés supérieures de <strong>riz</strong> tolérantes pourla sous région. Aujourd’hui, des variétés comme CK 4, WITA 3 et Suakoko 8 sontencore populaires <strong>dans</strong> la plus part des systèmes de production des bas-fonds cultivésen Afrique de l’Ouest. Je demeure profondément convaincu que la récente initiative dugroupe des sélectionneurs <strong>riz</strong> incluant <strong>les</strong> chercheurs de l’ADRAO et des INRA à traversdes réseaux, identifiera bientôt des lignées tolérantes à hauts rendements plus supérieures<strong>dans</strong> le matériel génétique des NERICA de bas-fonds nouvellement mis au point.i


Les présents actes synthétisent 15 années de recherche multidisciplinaire sur la toxicité<strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouest par l’ADRAO et <strong>les</strong> réseaux des SNRA (ROCARIZ etle Consortium Bas-Fonds). Elle couvre, entre autres aspects, l’impact et la gestion de latoxicité <strong>ferreuse</strong>, ainsi que le test et la sélection des variétés tolérantes. Les lecteurstrouveront <strong>les</strong> présentations uti<strong>les</strong> <strong>dans</strong> leurs premiers efforts de comprendre le problèmede la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols inondés d’Afrique de l’Ouest.Un certain nombre de défis existe encore et mérite une attention urgente <strong>dans</strong> laprévalence de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> la <strong>riz</strong>iculture en Afrique subsaharienne. L’utilisationd’outils biotechnologique pour identifier <strong>les</strong> gènes tolérants et <strong>les</strong> marqueurs spécifiquespour servir d’outils de criblage, n’a pas encore été abordée. Les nouvel<strong>les</strong> lignées deNERICA de bas-fonds n’ont pas encore été testées à grande échelle <strong>dans</strong> des milieuxstressés par la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Bien plus, <strong>les</strong> nouveaux domaines en Afrique de l’Est etdu Centre constituent <strong>les</strong> possib<strong>les</strong> opportunités de confrontation avec le stress de latoxicité <strong>ferreuse</strong> sur la <strong>base</strong> de l’expérience acquise en Afrique de l’Ouest. Le défid’aborder le problème <strong>dans</strong> une approche intégrée incluant l’utilisation des variétéstolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> et des stratégies de gestion agronomiques spécifiques àdes sites, demeure également.C’est le lieu de manifester notre profonde gratitude au soutien financier du CIRAD et del’USAID pour la recherche et au CBF, au ROCARIZ et à l’ADRAO pour le soutien àl’atelier et à ses actes.Dr Kanayo F. NwanzeDirecteur général, ADRAOii


Effect de la toxicit é <strong>ferreuse</strong> sur le rendement de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> le bas-fond d'Amou-Oblo au TogoEFFET DE LA TOXICITE FERREUSE SUR LERENDEMENT DE RIZ DANS LE BAS-FONDD’AMOU-OBLO AU TOGOK. Aboa et S. Y. DogbeInstitut Togolais de Recherche Agronomique ( ITRA ), Centre de Recherche Agronomique de la zoneForestière ( CRAF ), BP 90, Kpalimé, TogoRésuméConsidérée comme une contrainte mineure avant <strong>les</strong> années 1990, la toxicité<strong>ferreuse</strong> est devenue actuellement un problème important qui contribue à ladiminution des rendements du <strong>riz</strong> de bas-fond. Ces bas-fonds fournissent plus de 60% de la production totale au Togo. En effet, l’évaluation des rendements de 15variétés de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> le bas-fond d’Amou-Oblo en 2000 sur une parcelle sans toxicité<strong>ferreuse</strong> et en 2001 sur la même parcelle avec toxicité <strong>ferreuse</strong> durant toute lapériode de végétation du <strong>riz</strong> a permis de constater des pertes de rendement allantde 35,8 à 79,8% suivant <strong>les</strong> variétés.Mots clés : Riz, toxicité <strong>ferreuse</strong>, rendement, variétés, Togo.INTRODUCTIONDeuxième rang après le maïs parmi <strong>les</strong> céréa<strong>les</strong>, le <strong>riz</strong> est l’une des cultures qui constituentla <strong>base</strong> de l’alimentation de la population togolaise. Les besoins en cet aliment ne sont quepartiellement couverts par la production locale. Ainsi l’Etat togolais recourt à l’importationafin de satisfaire la demande sans cesse croissante d’année en année.Estimé à 52.000 tonnes en l’an 1995, la consommation est passée à 64.000tonnes en l’an 2000 pour atteindre 78.000 tonnes en 2005 ( SATEC DéveloppementInternational, Novembre 1997, Rapport principal Volume 1).Parmi <strong>les</strong> trois types de <strong>riz</strong>iculture pratiquées ( pluviale, bas-fond, irriguée ), cellede bas-fond fournit plus de 60 % de la production totale en paddy . Ainsi la toxicité<strong>ferreuse</strong> dont <strong>les</strong> manifestations deviennent de plus en plus importantes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fondsrisque de réduire à terme de la production nationale du <strong>riz</strong>.Pour mieux appréhender l’ampleur de cette perte sur différentes variétés afin derechercher <strong>les</strong> mesures à prendre, une évaluation variétale a été faite en 2000 et 2001<strong>dans</strong> la localité d’Amou-Oblo respectivement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> conditions sans toxicité <strong>ferreuse</strong>et celle de toxicité <strong>ferreuse</strong>.1


Effect de la toxicit é <strong>ferreuse</strong> sur le rendement de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> le bas-fond d'Amou-Oblo au TogoMATERIEL ET METHODESQuinze (15) variétés ont été évaluées sur le périmètre d’Amou-Oblo à 180 km de Lomé.Cette localité située <strong>dans</strong> la zone forestière est caractérisée par un régime pluviométriquebimodal. Le dispositif d’évaluation est en blocs de Fisher à 3 répétitions. La densité demise en place est 20 cm x 15 cm sur une superficie parcellaire de 15 m². La fertilisationapportée est de 200 kg/ha de NPK (15-15-15) en fond au repiquage et 100 kg/ha d’uréeen 2 fractions en couverture.Les mesurés sont : la hauteur, le nombre de panicu<strong>les</strong>/m², le cycle semisfloraisonà 50 % et le rendement. La notation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> à été faite suivantle Système d’Evaluation Standard de l’IRRI.Les données recueillies ont été analysées avec le logiciel IRRISTAT.RESULTATS ET DISCUSSIONTableau 1 .Comportement des variétés <strong>dans</strong> le bas-fond d’Amou-Oblo sans latoxicité <strong>ferreuse</strong> (année 2000).N° Variétés Toxicité Fe(1 – 9)JAR20 – 40 - 60123456789101112131415BR 50-120-2BW 348-1CK73ITA 324MASHURISIK 131SURAKSHATOX 3052-41-E1-2-1-2TOX 3566-6-1-2-3-1-1-2TOX 4008-34-1-1-2TOX 4251-WAT-102-3WITA 1WITA 3WITA 4TGR 75 (témoin)1 2 11 1 11 1 11 1 21 1 11 2 11 1 11 1 21 2 21 1 11 1 11 2 11 2 21 1 11 1 1Hauteur(cm)67,996,794,985,3102,399,778,986,384,6898584,783,484,8108,3Panicu<strong>les</strong>m²21627726625622119826230231326022127721626921550%floraison(jours)969411397102991001041001069710710510196Rendement(kg/ha)496770007500726764005567533373337500600061005833566761006533Moyenne - - - 88,8 251,3 101,1 6340CV (%) - - - 9,6 22,72 5,17 18,72PPDS (5%) - - - 14,3 91 9 19242


Effect de la toxicit é <strong>ferreuse</strong> sur le rendement de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> le bas-fond d'Amou-Oblo au TogoEn 2000 <strong>les</strong> observations ont montré qu’il n’y a pas eu de manifestation de toxicité<strong>ferreuse</strong> (tableau 1) ce qui s’est traduit par des notes variant entre 1 et 2 et des rendementsélevés pour toutes <strong>les</strong> variétés. Les rendements se situent entre 4900 et 7500 kg/ha. Lesvariétés <strong>les</strong> plus reproductives sont : CK 73 (7500 kg/ha), TOX 3566-6-1-2-1-1-2(7500 kg/ha), TOX 3050-41-E1-2-1-2 (7333 kg/ha), ITA 324 ( 7267 Kg/ha) et BW348-1 (7000 kg/ha).En 2001 des notes de toxicité <strong>ferreuse</strong> allant jusqu’à 6 ont été enregistrées (tableau 2).Tableau 2 .Comportement des variétés <strong>dans</strong> le bas-fond avec la toxicité <strong>ferreuse</strong>année 2001).N° Variétés Toxicité Fe(1 – 9)JAR20 – 40 - 60123456789101112131415BR 50-120-2BW 348-1CK73ITA 324MASHURISIK 131SURAKSHATOX 3052-41-E1-2-1-2TOX 3566-6-1-2-3-1-1-2TOX 4008-34-1-1-2TOX 4251-WAT-102-3WITA 1WITA 3WITA 4TGR 75 (témoin)5 4 65 5 63 2 34 6 54 4 53 4 42 4 33 4 33 3 43 2 42 3 33 4 43 3 42 1 33 3 4Hauteur (cm)87,584,895,487,296,498,589,887,39693,490,882,377,484,1106Panicu<strong>les</strong>m²50%floraison(jours)Rendement(kg/ha)Cette situation a fortement pénalisé <strong>les</strong> rendements qui se situent cette fois entre 1480 et3900 kg/ha.2401991912001822863162362733192322252412382501049912010210910511011110111010510811011093233322003200215524221844286914831711262220672578266739113600Moyenne - - - 90,5 242 106 2511CV (%) - - - 3,9 16,9 2,3 16 ,8PPDS (5%) - - - 6 68 4 7053


Effect de la toxicit é <strong>ferreuse</strong> sur le rendement de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> le bas-fond d'Amou-Oblo au TogoEn comparant <strong>les</strong> résultats des deux années du point de vue rendement (Tableau 3), onconstate que <strong>les</strong> pertes vont de 2189 à 5850 kg/ha soit 35.8 à 79.8%. Chez <strong>les</strong> variétésqui ont donné <strong>les</strong> meilleurs rendements en 2000, <strong>les</strong> pertes sont de 79.8% (TOX 3050-41-E1-2-1-2) 77%(TOX 3566-6-1-2-3-1-1-2), 70% (ITA 324), 68.6% (BW 348-1) et 57% (CK 73).Face à ces données, la variété qui paraît stable est WITA 4 dont <strong>les</strong> pertes sont de 35.8%.Tableau 3 .Réduction de rendement enregistrée sur le site.N° Variétés Rendement (kg/ha)2000 2001123456789101112131415BR 50-120-2BW 348-1CK73ITA 324MASHURISIK 131SURAKSHATOX 3052-41-E1-2-1-249677000750072676400556753337333TOX 3566-6-1-2-3-1-1-2 7500TOX 4008-34-1-1-2 6000TOX 4251-WAT-102-3 6100WITA 15833WITA 35667WITA 46100TGR 75 (témoin) 6533233322003200215524221844286914831711262220672578266739113600Perte derendement(kg/ha)263448004300511239783723246458505789337840333255300021892933Pourcentage53,068,657,370,362,266,946,279,877,256,366,155,852,935,844,8Moyenne 6340 2511 3829 59,5Par ailleurs il a été constaté aussi soit une diminution soit une augmentation de la hauteuret du nombre de panicu<strong>les</strong>/m² suivant <strong>les</strong> varié. Le cycle semis- floraison 50% a augmentéentre 1 et 10 jours suivant <strong>les</strong> variétés sauf chez TGR 75 (témoin local) où on a constatéplutôt une diminution de 3 jours.Des investigations menées par des chercheurs de l’IRAG (Institut de RechercheAgronomique de Guinée) ont montré que la toxicité <strong>ferreuse</strong> est un des facteurs quilimitent <strong>les</strong> rendements surtout <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds, par l’inhibition de la croissance des4


Effect de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le rendement de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> le bas-fond d'Amou-Oblo au Togoplants et du développement des racines, ce qui influence l’absorption et la rétention deséléments nutritifs. Cette baisse des rendements montre l’effet dépressif qu’a la toxicité<strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fond.CONCLUSION ET PERSPECTIVESCette évaluation bien que fragmentaire montre bien que la toxicité <strong>ferreuse</strong> est un stressqui peut conduire à une réduction considérable du rendement du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds.Dans le cas du bas-fond d’Amou-oblo, cette réduction est estimée en moyenneà 59,5 %. Pour le moment la variété qui paraît tamponner cette contrainte est WITA4.D’autres paramètres qui pourraient expliquer cette réduction de rendement sont àexplorer afin de connaître la part qui revient à la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Car d’autres contraintestel<strong>les</strong> que le déficit pluviométrique, <strong>les</strong> facteurs sols peuvent aussi contribuer à la réductiondes rendements. De notre point de vue, la résolution de ce problème peut être recherchéepar la création des variétés tolérantes, l’application des techniques cultura<strong>les</strong> appropriées,la fertilisation et la gestion de l’eau.BIBLIOGRAPHIESATEC Développement International, Novembre 1997, Rapport Principal Vol.1ABOA K et DOGBE S .Y. 2002, Rapport d’activité, Institut Togolais de RechercheAgronomique.ABDOUL K. C. 1997. Rapport d’activité Institut de Recherche Agronomique deGuinée.5


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>DIAGNOSTIC DU RISQUE ET APPROCHES DE GESTION DELA TOXICITÉ FERREUSE DANS LES BAS-FONDSRIZICOLESA. AudebertCIRAD-CA UPR Rizicultures, TA 70/01, 34398 Montpellier cedex 5, FranceRésuméEn Afrique de l’Ouest, la toxicité <strong>ferreuse</strong> est une des contraintes édaphiquesmajeures des bas-fonds. Tous <strong>les</strong> types de bas-fond d’Afrique de l’ouest, avec ousans maîtrise de l’eau, peuvent être touchés par cette contrainte. La toxicité<strong>ferreuse</strong> peut intervenir lorsque d’importantes quantités de fer sont présentes. Lesconditions réductrices que l’on rencontre couramment <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols engorgés debas-fond sont précurseurs de la toxicité <strong>ferreuse</strong> par la solubilisation <strong>dans</strong> lasolution du sol de la quasi totalité du fer sous forme ferreux (Fe 2+ ). Cette grandequantité d’ion ferreux en solution entraîne un déséquilibre en éléments provoquantun désordre nutritionnel affectant la croissance des cultures et notamment du <strong>riz</strong>.Les travaux réalisés à l’ADRAO avait pour objectifs d’une part, de mettre au pointdes lignées de <strong>riz</strong> de bas-fond améliorées, tolérantes et productives et d’autre part,de définir des techniques cultura<strong>les</strong> minimisant <strong>les</strong> effets de cette contrainte. Ladimension éco-régionale peut être approchée en intégrant <strong>les</strong> recherchesinterdisciplinaires menées à l’ADRAO sur ce sujet. Il est ainsi possible d’élaborerun premier outil de diagnostic du risque de toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fondutilisant une clef dichotomique faisant appel aux domaines de la pédologie,hydrologie, agronomie, éco-physiologie.Mots clefs : toxicité <strong>ferreuse</strong>, bas-fond, diagnostic, <strong>riz</strong>, adaptation.6


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>INTRODUCTIONEn Afrique de l’Ouest, la toxicité <strong>ferreuse</strong> est une des contraintes édaphiques majeuresdes bas-fonds. C’est un désordre nutritionnel, très répandu affectant la croissance descultures et notamment du <strong>riz</strong>. Tous <strong>les</strong> types de bas-fond (mangrove, irrigué, pluvial)peuvent être touchés par cette contrainte; avec ou sans maîtrise de l’eau.Les conditions nécessaires au développement de cette contrainte sont de mieuxen mieux connues. La toxicité <strong>ferreuse</strong> est présente lorsque d’importantes quantités defer (Fe 3+ ) sont mobilisées et accumulées <strong>dans</strong> la solution du sol au niveau du bas-fond.Ce fer peut provenir de la mise en solution in situ <strong>dans</strong> le bas-fond ou par <strong>les</strong>sivage etruissellement des pentes adjacentes du bas-fond. Sous l’effet réducteur du milieu,certaines bactéries du sol mettent en place une respiration anaérobie (synthèse d’ATP)entraînant la mise en solution de grande quantité d’ion ferreux (Fe 2+ ). Ces ions ferreuxoccasionnent un déséquilibre en élément de la solution du sol qui se répercute au niveaude la plante. Outre <strong>les</strong> symptômes caractéristiques de “bronzing” ou de “yellowing” desfeuil<strong>les</strong>, la toxicité <strong>ferreuse</strong> se traduit également par une réduction de la croissance du <strong>riz</strong>(hauteur et tallage) et par une augmentation du taux de stérilité des panicu<strong>les</strong>. Laproductivité peut ainsi chuter de 10 à 100% selon la concentration en Fe 2+ <strong>dans</strong> la solutionet la tolérance du cultivar utilisé (Masajo et al., 1986; Abafarin, 1988 et 1989).Les travaux réalisés actuellement à l’ADRAO tentent de mettre au point deslignées de <strong>riz</strong> de bas-fond améliorées, tolérantes et productives (Diatta et al., 1998). Carle moyen le plus efficace pour lutter contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> sous conditions de faibleniveau d’intrant est l’utilisation de variétés de <strong>riz</strong> tolérantes (Abifarin 1989). Lestechniques cultura<strong>les</strong> tel<strong>les</strong> que la date de semis ou de repiquage, la culture sur billons, lagestion de l’eau (drainage du Fe ++ ) et l’apport de fertilisant peuvent être appliquées afind’atténuer la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong> (Ponnamperuma, 1972, 1977; Sahrawat, 1996; Abuet al., 1989; Winslow et al., 1989).On se propose ici de faire, une synthèse des dernières recherches réalisées àl’ADRAO sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> et d’en tirer <strong>les</strong> informations nécessaires pour mettreen place un outil simple de diagnostic de cette contrainte <strong>dans</strong> le milieu Ouest <strong>Africa</strong>in.7


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>CONDITION PHYSICO-CHIMIQUESLe fer est l’un des éléments <strong>les</strong> plus répandus de l’écorce terrestre. Sa présence <strong>dans</strong> <strong>les</strong>sols est une donnée pédologique acquise depuis longtemps (Lawton, 1958). Lesmigrations du fer le long de la toposéquence par <strong>les</strong>sivage latéral sont importants pourl’enrichissement absolu des sols tropicaux en fer . Il peut être plus ou moins complètementéliminé du sol du haut de pente par dissolution et <strong>les</strong>sivage puis s’accumuler <strong>dans</strong> des eauxqui l’entraine et le transporte ho<strong>riz</strong>ontalement et latéralement (circulation de subsurfaceou inferroflux) vers le bas-fond situé à des distances considérab<strong>les</strong> du point de départ(Segalen, 1964, Diatta et al., 1998). La toxicité <strong>ferreuse</strong> apparaît lorsque, sous l’effetréducteur du milieu, <strong>les</strong> bactéries mettent en place une respiration anaérobie libérant degrandes quantités d’ion ferreux (Fe 2+ ) <strong>dans</strong> la solution. Ces quantités d’ion ferreux solubleentraînent un déséquilibre en éléments de la solution du sol qui se répercute au niveau dela plante (Bode et al., 1995).En raison du non aménagement de la plupart des bas-fonds de l’Afrique del’Ouest le drainage naturel est limité généralement par un encombrement de l’exutoireentraînant l’engorgement complet du bas-fond au cours de la saison. Ainsi, <strong>les</strong> conditionsfavorab<strong>les</strong> (milieu réducteur des bas fond) sont souvent réunies pour l’expression de latoxicité <strong>ferreuse</strong> (Kosaki et al., 1986; Okusami, 1986)).Une étude de caractérisation régionale à été initiée depuis quelques années.L’eau d’irrigation et le sol de plusieurs sites de la sous région (Guinée, Côte d’Ivoire,Nigéria) présentant des signes de toxicité <strong>ferreuse</strong> importants, ont été analysées. Onobserve des valeurs relativement stab<strong>les</strong> sur l’ensemble de ces situations. Le pH de l’eauvarie entre 5 et 5.4, le potentiel redox est d’environ 110-125 mV et la teneur en oxygèneest inférieur a 3-4 mg/l. Cette teneur en oxygène dissout peut descendre en dessous de1mg/l si l’on prend l’échantillon d’eau en profondeur. Ces résultats confirment l’effet dupotentiel redox et de la teneur en oxygène sur l’apparition de la toxicité <strong>ferreuse</strong>, alors quele pH a une valeur normale pour des conditions <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> qui n’intervient pas <strong>dans</strong> latransformation de l’ion ferrique en ion ferreux, ion facilement assimilable par la plante maistoxique à forte concentration. Les sols de ces bas-fonds se caractérisent par un taux decarbone élevé (importance de la matière organique) comme substrat pour le métabolismede la microflore et par de fortes concentration en fer.8


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>EFFET SUR LA CULTUREPour mesurer quantitativement l’effet de la contrainte sur la culture <strong>riz</strong>icole, 42 variétésde cycle court ont été testées sur deux sites de Côte d’Ivoire : l’un présentant une fortepression de contrainte (Korhogo) et l’autre (M’Bé) servant de témoin. Les conditions deculture sur ces 2 sites ont été rigoureusement <strong>les</strong> mêmes (dates de semis, repiquage, doseset dates d’apport de fertilisant etc..). Toutes <strong>les</strong> variétés ont un rendement significativementmoins élevé sous contrainte de toxicité <strong>ferreuse</strong>. En moyenne (sur <strong>les</strong> 42 variétés), cetteperte de rendement est de 3700 kg par ha, correspondant à une baisse de 43 % durendement potentiel (rendement sous bon niveau d’intrant). Le coefficient de variation dela perte de rendement (39 %) traduit la variabilité variétal de résistance et d’adaptationface à cette contrainte. Ainsi, la plage de perte de rendement pour l’année 1997 (saisonpluvieuse) varie selon <strong>les</strong> variétés de 700 kg (L202) à 6200 kg (IR 29725-40-3-2). I<strong>les</strong>t intéressant de noter que l’expression de la toxicité <strong>ferreuse</strong> semble être plusprononcée en saison sèche qu’en saison humide (Audebert et Sarhawat, 1987).Tableau 1:Effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la culture de <strong>riz</strong> ; Korhogo (site toxique),M’bé (site non toxique). Côte d’Ivoire 1998.Korhogo M’bé Différence Effet (%) p (n = 42)Rendement moyen (kg ha -1 )Hauteur(cm)Tallage(talle m²)Nb de panicule (panicule m²)4665.9387.15254.58202.268240.10111.7386.51267.773574.1724.55131.9365.51- 43.4- 22- 34.1- 24.5************L’effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong> se manifeste également sur <strong>les</strong> caractéristiques de croissanceet de développement tel que la hauteur, le nombre de tal<strong>les</strong> par m² et le nombre depanicu<strong>les</strong> par m². Ces deux dernières font partie des composantes du rendement. Lenombre de talle étant affecté, la toxicité <strong>ferreuse</strong> semble intervenir assez tôt <strong>dans</strong> le cyclede la plante, peut être bien avant l’apparition des symptômes (environ 30 jours aprèsrepiquage).9


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>VARIABILITÉ GÉNÉTIQUELa note de toxicité <strong>ferreuse</strong> (INGER, 1996) allant de 0 à 9 est un critère de sélectiongénéralement utilisée. Ce critère qui prend en compte essentiellement <strong>les</strong> symptômesvisuels est toutefois prédictif du rendement . Le rendement en grain est inversementproportionnel à la note de toxicité <strong>ferreuse</strong> déterminée visuellement.Il est encourageant d’observer la présence une certaine variabilité génétique desréactions face à cette contrainte. Il est même possible d’obtenir de très bon rendementgrain avec certaines variétés. Ces essais de criblage, nous montrent que <strong>les</strong> variétéstestées mettent en place des mécanismes d’adaptation différents et / ou plus ou moinsefficaces. De cette manière, il semble également exister plusieurs niveaux d’adaptation àla toxicité <strong>ferreuse</strong>. Toutefois cet essai ne permet pas préciser l’existence de variétéstolérantes car <strong>les</strong> lignées a fort rendement ne sont pas exemptes de symptômes (notede1).Sur le plan génétique, cette variabilité laisse entrevoir la possibilité d’améliorergénétiquement la culture de <strong>riz</strong> et ainsi obtenir des variétés ayant un potentiel deproduction intéressant <strong>dans</strong> des conditions de toxicité <strong>ferreuse</strong> contraignante (Masajo,1986; Winslow, 1989).MÉCANISMES D’ADAPTATIONEn raison de sa faible mobilité <strong>dans</strong> <strong>les</strong> plantes (Mengel et al., 1987; Marschner, 1995),le fer se concentre principalement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> âgées des variétés étudiées CK4(tolérante) et Bouaké 189 (sensible). La plus jeune feuille mature (feuille 1) présentetoujours une concentration inférieure à celle des feuille âgée (feuille 3). Le facteur deconcentration est similaire entre <strong>les</strong> deux variétés. La feuille de niveau 3 sur le brin maîtreconcentre 1.7 fois plus de fer que la feuille de niveau 1 (Audebert, 1997, Audebert etal.,1997). Néanmoins des différences significatives apparaissent entre <strong>les</strong> deux variétés.La variété Bouaké 189 concentre plus de fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> que CK 4. Ainsi, la feuilleâgée (feuille 3) de CK 4 a une concentration en fer similaire à celle de la feuille jeune (feuille1) de Bouaké 189.10


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>Une étude sur la concentration en fer des différents organes de la plante montre que :- Au niveau de la plante entière, aucune différence significative n’est observée entre cesdeux variétés qui ont des caractéristiques morpho-phénologiques similaire. Laquantité globale de fer absorbé est la même.- Les racines accumulent beaucoup de fer (74 et 69 % du fer total absorbé). Aucunedifférence n’apparaît entre <strong>les</strong> deux variétés, indiquant que ces deux variétés neprésentent pas de sélectivité d’absorption vis à vis de l’ion ferreux.- C’est au niveau de la partie aérienne que <strong>les</strong> différences apparaissent, tant sur le plande la concentration que sur le plan de la quantité de fer absorbé.Ce sont <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> mortes qui présentent la plus forte concentration, suivies desfeuil<strong>les</strong> vertes, des tiges et enfin des panicu<strong>les</strong>. Le fer se concentre <strong>dans</strong> <strong>les</strong> organes âgés.Contrairement aux racines, la concentration en fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> parties aériennes estsignificativement différente entre <strong>les</strong> variétés. De plus, la teneur y est beaucoup plus faible(le facteur avec <strong>les</strong> racines est respectivement 32 pour Bouaké 189 et 25 pour CK4),indiquant l’existence d’une certaine sélectivité du fer au niveau du plateau de tallage.Il apparaît qu’entre <strong>les</strong> deux variétés étudiées, la variété tolérante CK 4concentre significativement plus de fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> tiges que la variété sensible Bouaké 189.Ce qui entraîne une concentration plus faible <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>. A l’inverse, Bouaké 189accumule des quantités de fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> très importantes, d’où l’apparition plusrapide des symptômes foliaires.Il semble, au vu de ces résultats, qu’une immobilisation de l’ion ferreux(accumulation / rétention du fer) au niveau de la tige constitue un mécanisme d’adaptationdu plant de <strong>riz</strong> au excès de fer. Ce caractère pourrait être utilisé comme critère de criblagede variétés résistantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong>.AIDE AU DIAGNOSTIC RAPIDE DU RISQUEDans <strong>les</strong> bas-fond riches en fer et présentant des conditions favorisant la réduction de cefer, il est donc recommandé d’utiliser des variétés tolérantes (stockage du fer <strong>dans</strong> desorganes autres que la feuille) et /ou d’apporter des éléments nutritifs pour contrecarrer<strong>les</strong> déficits provoqué par le fer en excès.En vue d’identifier <strong>les</strong> bas-fonds où l’apparition de la toxicité <strong>ferreuse</strong> estsusceptible de constituer une contrainte majeure, nous proposons un concept de guidesimple d’aide à la décision pour <strong>les</strong> agents de terrain.11


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>Ce concept (Figure 3) reprend <strong>les</strong> connaissances connue et acquises lors de nosderniers travaux pour élaborer et proposer un guide qui permet d’identifier <strong>les</strong> conditionsfavorab<strong>les</strong> à une translocation du fer du versant vers le bas-fond et <strong>les</strong> conditionsbiophysique du bas-fond favorisant la réduction et donc l’expression potentiel dessymptômes de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le <strong>riz</strong>.Ce diagnostic peut se faire successivement sur quatre niveaux d’échelle. Il se<strong>base</strong> sur <strong>les</strong> caractéristiques hydro-pédo-morphologiques de la région, du bassin versantet du bas-fond ainsi que sur <strong>les</strong> techniques cultura<strong>les</strong> à l’échelle de la parcelle.A l’échelle de la région, on cherchera à définir le type de roche mère et <strong>les</strong>conditions pluvieuses. Pour la vallée (versant), la pente, la texture du sol, la végétation etla présence d’infrastructure pouvant intervenir sur le flux d’écoulement des ions ferriques.Au niveau du bas-fond on identifiera la présence de fer, la texture, la teneur en matièreorganique et <strong>les</strong> conditions hydrologiques. Enfin à l’échelle de la parcelle on estimera <strong>les</strong>conditions drainantes, la résistance des variétés et <strong>les</strong> conditions de fertilisation.Cette clef de diagnostique est basée sur une dichotomie a chacun des niveauxtraités. Ce pourrait être un outil très simple pour une première approche du risque inhérentà la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Il demande néanmoins a être approfondi, vérifié et validé lors desprochaines campagnes avant de le vulgariser.Iron Toxicity RiskBasic Bedrock AcidLow Rainfall HighREGIONLow Slope HighClayey Soil Texture SandyNon cultivated Vegetation CultivatedHILLSIDEPresence Substructure AbsenceLow Soil Iron content HighLOWLANDSandy Texture ClayeyLow Organic matier HighGood Hydrology BadGood Irrigation BadPLOTTolerante Variety SensitiveComplete Fertilization IncompleteFigure 3 . Critères influençant la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur l’ensemble du bassin versant12


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>TECHNIQUES DE CORRECTIONS POSSIBLESSelon l’échelle ou l’on se situe, la corrections de la contraintes passera par différentes voieou techniques. La figure 4 synthètise <strong>les</strong> différentes actions pouvant étre mise en placepour tenter de résoudre la contrainte de toxicité <strong>ferreuse</strong> chez le <strong>riz</strong>. Ainsi au niveau dela vallée (toposéquence) on cherchera a minimiser le flux de subsurface drainant <strong>les</strong> ionsferrique vers le bas fond par une stabilisation des sol avec des cultures pérennes et a fortenracinement ; Il est également envisageable de tenter de capturer ce flux par différentsmoyen avant qu’il n’arrive au bas-fond. Construction de drain, haie végétale appropriéeetc… Au niveau du bas-fond il faut s’attacher a éliminer le fer par une gestion de l’eauadéquate. Pour cela le rôle du déversoir est primordiale. Des techniques cultura<strong>les</strong>peuvent également être examinées sur l’ensemble du bas-fond pour complexer le fer.Ainsi une gestion de la matière organique peut etre envisagée. Enfin a l’échelle de laparcelle des pratiques cultura<strong>les</strong> appropriées et la création de variété tolérantes sont <strong>les</strong>deux principa<strong>les</strong> voies pour résoudre cette contrainteInland ValleyStabilize uplands through leguminous cover cropsReduce interflow through deep-rooting intercropsCapture interflow at hydromorphic areaLowlandEliminate excess iron through water managementComplex iron through organic matterFieldResistant varietiesCultural praticesFigure 4 .Actions agronomiques pouvant etre réalisé a différentes echel<strong>les</strong> pourtendre a minimiser <strong>les</strong> risques de toxicité <strong>ferreuse</strong>.13


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>Une des voies d’approche pour tenter de résoudre le problème de la toxicité <strong>ferreuse</strong> auniveau de la parcelle est de réajuster <strong>les</strong> concentrations en éléments nutritifs au niveau dela solution du sol pour rétablir le déséquilibre alimentaire de la plante. Cette voie a étéétudiée à l’ADRAO pendant <strong>les</strong> années 90 en utilisant différentes formu<strong>les</strong> et dosage.Ainsi <strong>les</strong> combinaisons suivantes ont été testées : témoin 0, N, N+P, N+K, N+Zn,N+P+Zn, N+K+Zn, N+P+K N+P+K+Zn. Les doses appliquées pour <strong>les</strong> différentséléments ont été N = 100 kg /ha, P = 60 kg /ha, K = 80 kg /ha et Zn = 10 kg /ha.L’apport de fertilisant tant à minimiser l’effet toxique du fer en excès sur lerendement en grain (tableau 5). En appliquant une fumure complète, la culture encondition de contrainte produit une quantité de grain supérieur à une culture sans apportde fertilisant sur un site indemne de toxicité <strong>ferreuse</strong>.Tableau 5 .Impact de l’apport de fertilisant sur la correction de la toxicité<strong>ferreuse</strong>. Korhogo, Cote d’Ivoire 1994-1999)Traitement Korhogo M’béTémoin (0)NN + ZnN + KN + K + ZnN + P + KFumure complète (NPKZn)4.014.515.175.065.315.075.324.807.17Il existe une certaine hiérarchie <strong>dans</strong> l’effet correctifs des éléments appliqués. Ainsi lasynthèse sur 5 années d’essai à Korhogo montre que l’élément Zn aide à la correctionde la toxicité <strong>ferreuse</strong> de manière importante. Au contraire le potassium et le phosphorene semblent pas avoir une action aussi tranchée. L’apport d’une faible quantité de zinc(< 10 kg ha -1 ) peut donc constituer un moyen cultural simple pour corriger jusqu’à uncertain niveau <strong>les</strong> effets négatifs de la toxicité <strong>ferreuse</strong>.Ainsi d’autres voies, intégrant des techniques cultura<strong>les</strong>, visant à atténuer <strong>les</strong>effets de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sont envisageab<strong>les</strong>. El<strong>les</strong> font appel à différents aspects liésà la gestion de l’eau, tel que l’interception du fer venant du versant et le drainage desparcel<strong>les</strong> aux moments propices. L’efficacité de ces approches est actuellement étudiéesur le site de Korhogo. La figure 5 schématise <strong>les</strong> différentes actions a mener pourcontrecarrer <strong>les</strong> effets négatifs de la contrainte. Ainsi on cherchera a empêcher le ferd’entrer <strong>dans</strong> la parcelle ou a l’évacuer, a le rendre non assimilable, a minimiser son14


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>absorption par la plante et enfin a utiliser des variétés ayant un pouvoir de tolérance a desconcentrations en fer importantes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> différents organes de la plante.In flu x• Upland Cropping system• Inland Valley structurePlant toxicity• Breeding- Tissus toleranceFe 3+FeFe 2+Absorption• Crop m anagem ent- F e rtilizatio n• B re ed in g- R o o ts s ele ctivityEvacuation• Crop m anagem ent- Drainage- W ater controlIm m o b iliz a tio n• Crop m anagem ent- W ater controlReduction• Crop m anagem ent- W ater controlFigure 5 .Action pouvant etre réalisées au niveau de la parcelle pour réduire <strong>les</strong>effets dela contrainte toxicité <strong>ferreuse</strong>.Toutefois tenter de résoudre la problématique toxicité <strong>ferreuse</strong> uniquement par desapports de fertilisant n’est pas réellement envisageable <strong>dans</strong> <strong>les</strong> conditions ouestafricaines en raison du faible niveau d’investissement des paysans. Il faut égalementprendre en compte le niveau des infrastructures des bas-fonds cultivés, <strong>les</strong> possibilités degestion de l’eau, <strong>les</strong> techniques pouvant être utilisées par <strong>les</strong> paysans.CONCLUSIONLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est une contrainte affectant significativement la production <strong>riz</strong>icole desbas-fonds en zone tropicale et sub-tropicale. La lutte contre cette contrainte peuts’orienter selon plusieurs axes. Au niveau infrastructure, empêcher l’accumulation du fer<strong>dans</strong> <strong>les</strong> Bas-Fond par des moyens de rupture des flux de subsurface (routes, canalisations).Sur le plan gestion de l’eau, rendre ce fer en excès non assimilable par la plante grâce àune oxygénation de la solution. Enfin, au niveau de la parcelle, avec des variétés adaptéeset des techniques cultura<strong>les</strong> appropriées. Plusieurs voies de recherches sont actuellementsuivi à l’ADRAO pour tenter de résoudre le problème de la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Les variétéssélectionnées pour leur résistance montrent, contrairement aux variétés sensib<strong>les</strong>, une15


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>aptitude à stocker le fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> tiges. Un apport de fertilisant, même faible, tend acorriger le déséquilibre nutritionnel de la solution du sol. Le zinc (Zn) semble être unélément particulièrement intéressant pour lutter contre cette contrainte. Enfin la gestion deBIBLIOGRAPHIEAbifarin, A O. 1988. Grain yield loss due to iron toxicity. WARDA Technical Newsletter8 (1), 1-2.Abifarin, A O. 1989. Progress in breeding rice for tolerance to iron toxicity. InWARDA Annual report for 1989, pp. 34-39. Bouaké, Côte d’Ivoire: West <strong>Africa</strong><strong>Rice</strong> Development Association.Abu, M B., E S. Tucker, S S. Harding, and J.S. Sesay. 1989. Cultural practices toreduce iron toxicity in rice. International <strong>Rice</strong> Research Newsletter 14 (1), 19.Audebert, A. 1997. Physiological Adaptation of Lowland <strong>Rice</strong> to Iron Toxicity. First All<strong>Africa</strong> Crop Science Congress, Pretoria, South <strong>Africa</strong>.Audebert, A and K L. Sahrawat. 1997. Mechanisms of Iron Toxicity Tolerance inLowland <strong>Rice</strong>. 9th Symposium on Iron Nutritions in Plants, Stuttgart, Germany.Audebert , A and K L. Sahrawat. 1996. Physiological adaptations to iron toxicity.Annual report 1995. WARDA. Bouake, Cote d’Ivoire: 59-60.Bode, K and O Doring. 1995. Induction of iron toxicity symptoms in rice(Oryza sativa L.). 25: p.35-43.De Datta, S K, H U. Neue, D.Senadhira, and C Quuano. 1994. Success for riceimprovement for poor soils. In Proceedings of the Workshop on Adaptation of plantsto Soil Stress, August 1-4, 1993, University of Nebraska, Lincoln, Nebraska.INTSORMIL Publication N 94-2, pp. 248-268. Lincoln, Nebraska.Diatta, S, A. Audebert, K L. Sahrawat and S Traoré. (1998). Lutte contre la toxicité<strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds. Acquis de l’ADRAO <strong>dans</strong> la zone des savannesAfrique de l’Ouest. Aménagement et mise en valeur des bas-fonds au Mali, 21-25/10/96, Sikasso, Mali, CIRAD-CA.Duchaufour, Ph. 1953. Sur la solubilité du fer par la matière organique <strong>dans</strong> certains sols.Bull. A. F. E.S. 46, 7-13.Duchaufour, Ph. 1963. Note sur le rôle du fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> complexes argilo-humiques.C. R. A. S. 256, 2657-2661.16


Diagnostic du risque et approches de gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>l’eau afin de maintenir une bonne oxygénation de la lame d’eau est en cours d’étude. Cesderniers acquis de la recherche fondamentale sont utilisés ici pour mettre en place un outilsimple de diagnostic du risque de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds de la sous région.INGER, 1996. Standard Evaluation System for rice. IRRI. Los Banos, Philippines,50 pp.Lawton, K. 1959. Chemical composition of soil in bear. Chemistry of the soil Chap.2, 53-84.Kosaki, T and A S R Juo. 1986. Iron toxicity of rice in inland valleys: a case fromNigeria. IITA Ibadan. In Wetlands and rice. 167-172.Marschner, H. 1995. Mineral Nutrition of Higher Plants, Academic Press.Masajo, T M, K. Alluri, A O. Abifarin and D. Jankiram. 1986. Breeding for high andstable yields in <strong>Africa</strong>. In the Wetlands and <strong>Rice</strong> in sub-Saharan Afraica (Eds A SR Juo & J A Lowe). pp. 107-114.. Ibadan, Nigeria International Institute of TropicalAgricultureMengel, K and E Kirkby. 1987. Princip<strong>les</strong> of Plant Nutrition, International PotashInstitute.Okusami, T A, 1986. Properties of some hydromorphic soils in West <strong>Africa</strong>. In theWetlands and <strong>Rice</strong> in sub-Saharan <strong>Africa</strong> (Eds A. S. R. Juo & J. A. Lowe).pp. 59-65. Ibadan, Nigeria:International Institute of Tropical AgriculturePonnamperuma, F N., 1972. The chemistry of submerged soils. Advances inAgronomy 24, 29-96.Ponnamperuma, F N., 1977. Physicochemical properties of submerged soils in relationto fertility. IRRI Research Paper Series 2. Manila, Philippines: <strong>Rice</strong> ResearchInstitute.Sahrawat, K L, C K. Mulbah, S Diatta, R D. Delaune, Patrick, B N. Singh andM P. Jones. 1996. The role of tolérant genotypes and nutrients in the managementof iron toxicity in lowland rice. In: Journal of Agricultural Sciences, Cambridge,126, 143-149. Cambridge University PressSégalen, P. 1964. Le fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols. In: cahiers de l’ORSTOM.Winslow, M D, M Yamauchi, K Alluri, and T M Masajo. 1989. Reducing irontoxicity in rice with resistant genotype and ridge planting. Agronomy Journal 81,458-460).17


La toxicité <strong>ferreuse</strong> – <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômesLA TOXICITÉ FERREUSE - LES CONDITIONSENVIRONMENTALES ET LES SYMPTÔMESA. AudebertCirad-CA UPR Rizicultures, TA 70/01, 34398 Montpellier cedex 5, FranceAlain.audebert@cirad.frRésuméLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est un des problèmes <strong>les</strong> plus couramment rencontrés <strong>dans</strong> <strong>les</strong>systèmes <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> de bas-fond en Afrique de l’Ouest. C’est un désordre nutritionnelassocié à de fortes concentrations de fer <strong>dans</strong> la solution du sol. Ces fortesconcentrations sont d’une part inhérentes au sol en place et d’autre part découlentd’un apport massif du fer des sols situés en amont par la circulation de subsurfaceou inferroflux. Les conditions réductrices que l’on rencontre couramment <strong>dans</strong> <strong>les</strong>sols engorgés de bas-fond sont précurseurs de la toxicité <strong>ferreuse</strong> par la solubilisation<strong>dans</strong> la solution du sol de la quasi totalité du fer sous forme ferreux (Fe 2+ ). Cettegrande quantité d’ion ferreux en solution entraîne un déséquilibre en élémentsminéraux affectant la croissance des cultures et notamment du <strong>riz</strong>. Ce fer ferreux(Fe 2+ ) est absorbé en abondance, se concentre <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> entraînant unedécoloration des limbes, une réduction du tallage, et provoque une baisse importantedes rendements. Les conditions édaphiques des sols de bas-fond nécessaires àl’apparition de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sont dépendantes des conditions pédo-climatiquesexpliquant ainsi la forte variabilité spatio-temporelle de cette contrainte.INTRODUCTIONMondialement, le <strong>riz</strong> de bas-fond est cultivé sur approximativement 128 millions dehectares en condition irrigué et pluvial (Maclean et al., 2002 ; Becker et al. In press).Au niveau de l’Afrique de l’ouest, la superficie des bas-fonds <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> est estimée à 19millions d’hectares (Matlon et al., 1996; Diatta et al., 1998). Associée a ces chiffres, lacroissance de <strong>riz</strong> est affectée par différentes contraintes alimentaires sur environ 100millions d’hectares. Ces baisses de croissance sont provoquées par des insuffisances18


La toxicité <strong>ferreuse</strong> – <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômesnutritives ou des toxicités (Brady, 1982). Parmi <strong>les</strong> toxicités, la toxicité <strong>ferreuse</strong> estreconnue comme un désordre alimentaire très répandu affectant la croissance descultures et principalement le <strong>riz</strong> de bas-fond (Dobermann et Fairhurst, 2000). Tous <strong>les</strong>types de bas-fond (mangrove, irrigué, pluvial), avec ou sans maîtrise de l’eau, peuventêtre touchés par cette contrainte typique des zones tropica<strong>les</strong>. Sur <strong>les</strong> sols acides elle estconsidérée comme une des contraintes <strong>les</strong> plus importantes à la production de <strong>riz</strong> avecla deficience en Zn (Neue et al., 1998).La toxicité <strong>ferreuse</strong> chez le <strong>riz</strong> est généralement associée à une quantité excessivede fer réduit (Fe 2+ ) <strong>dans</strong> le sol. Cette contrainte peut se mettre en place sur un largeéventail de types de sol, toutefois <strong>les</strong> caractéristiques généra<strong>les</strong> de ces sols toxiques enfer sont des valeurs élevés en Fe réduit, des pH acides, de faib<strong>les</strong> valeurs en CCE, et enPotassium échangeable (Ottow et al., 1982). Ces caractériques peuvent également êtreassociés à des déficiences en P et en Zn ainsi qu’a une toxicité en H 2S (Kirk, 2004). Laréduction des rendements induite par la toxicité <strong>ferreuse</strong> est fréquemment associée à unstatut nutritif faible du sol (Benckiser et al., 1983) ou à l’accumulation d’inhibiteurs derespiration (Tanaka et al., 1966). Par conséquent, la toxicité <strong>ferreuse</strong> peut être définiecomme un désordre alimentaire multiple augmentée par <strong>les</strong> deficiences en P, K et Zn etpar des excès en H 2S (Ottow et al., 1993).L’expression des symptômes de toxicité de fer sur le <strong>riz</strong> exige l’absorptionexcessive d’ions ferreux (Fe 2+ ) par <strong>les</strong> racines et leur translocation acropète par le fluxde xylem vers <strong>les</strong> organes aériens. A l’intérieur de la feuille, ces quantités importante defer entrainent une production élevée des radicaux qui peuvent endommager irréversiblement<strong>les</strong> composants structuraux des cellu<strong>les</strong> (Thompson et Ledge, 1987) et provoquer uneaccumulation de polyphénols oxydés (Yamauchi et Peng, 1993). Le symptôme visueltypique lié à ces processus est le «bronzing» ou «yellowing» des feuil<strong>les</strong> de <strong>riz</strong> (Howeler,1973). Les pertes de rendement associées à l’apparition des symptômes s’étendentgénéralement de 15 à 50%. Cependant, <strong>dans</strong> le cas d’une toxicité grave, la pertecomplete de la récolte peut se produire (Abafarin, 1989; Audebert et Sahrawat, 2000).19


La toxicité <strong>ferreuse</strong> – <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômesLE FER DANS LE SOLLes conditions physico-chimiques necessairesLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est un syndrome de désordre alimentaire lié à la présence de grandesconcentrations d’ion ferreux (Fe 2+ ) <strong>dans</strong> la solution du sol. Bien que la plupart des solsminéraux soient riches en fer, l’expression des symptômes de toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong>tissus foliaire et la baisse de rendement de <strong>riz</strong> qui en découle ne se produisent que <strong>dans</strong>des conditions spécifiques d’inondations, qui entraine la réduction par la flore microbiennedes ions ferriques (Fe 3+ ) insolub<strong>les</strong> en ions ferreux (Fe 2+ ) solub<strong>les</strong> et asssimilab<strong>les</strong> par <strong>les</strong>plantes (Ponnamperuma, 1972). La sévérité de l’expression de la toxicité <strong>ferreuse</strong> chezle <strong>riz</strong> est liée à un certain nombre de facteurs de sol. Ceux-ci sont principalement (1) lateneur et la minéralogie de l’argile, (2) la quantité de Fe échangeable présent <strong>dans</strong> le sol,(3) le pH du sol, et (4) la présence de facteurs de stress alimentaire. Une large gammede sols cultivés sont potentiellement toxique si <strong>les</strong> conditions physicochimiques sontprésentes, tels <strong>les</strong> sols sulfato acide (Tinh, 1999); <strong>les</strong> sols acides argileux, <strong>les</strong> solstourbeux (Deturck, 1994), et <strong>les</strong> sols des vallées inférieures (bas-fond) recevant <strong>les</strong>écoulements hydriques des pentes adjacentes (Sahrawat et Diatta, 1995). Lesconcentrations en ions ferreux (Fe 2+ ) <strong>dans</strong> la solution du sol des bas-fonds affectéspeuvent aller de 10 à 2000 mg l -1 .Au niveau des bas-fonds, <strong>les</strong> concentrations en fer <strong>dans</strong> le sol dépendent desconditions pedologiques, morphologique, et climatique. Le fer est l’un des éléments <strong>les</strong>plus répandus de l’écorce terrestre. Sa présence <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols, notamment tropicaux, estune donnée acquise depuis longtemps (Lawton, 1959). Sous forme oxydé, le fer (Fe 3+ )peut migrer des parties hautes du paysage pour se mobiliser et s’accumuler vers <strong>les</strong> partiesbasses.Ces migrations de fer le long des toposéquences par <strong>les</strong>sivage latéral sontimportants pour l’enrichissement absolu des sols de bas-fonds tropicaux en cet élément(figure 1). Il peut être plus ou moins complètement éliminé du sol du haut de pente pardissolution et <strong>les</strong>sivage puis s’accumuler <strong>dans</strong> des eaux qui l’entraine et le transporteho<strong>riz</strong>ontalement et latéralement (circulation de subsurface ou inferroflux) vers le bas-fondpouvant etre situé à des distances considérab<strong>les</strong> du point de départ. Dans <strong>les</strong> zones derésurgence de la nappe phréatique, on observe souvent une auréole jaunâtre à jaunerougeâtre, due à l’émergence du fer dissout dont une partie est oxydée au contact de l’air(photo 1). En surface, c’est la forme ferrique (Fe 3+ ) qui est entraînée vers le bas-fond par20


La toxicité <strong>ferreuse</strong> – <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômesCes sols de bas-fonds outre leur fortes concentration en fer se caractérisent égalementpar un taux de carbone élevé (importance de la matière organique) qui peut être utilisécomme substrat pour le métabolisme de la microflore. La quantité d’ion ferreuxassimilable (Fe 2+ ) augmente avec la quantité de matière organique décomposable, de latempérature et de la quantité de complexes redox disponib<strong>les</strong> (Ponnamperuma et al.,1967). Elle est ampifiée par un sol acide (pH bas), par un approvisionnement soutenuen matière organique (Prade et al., 1990) et par l’absence de composés ayant un étatoxydé plus elevé que l’ion ferrique (Fe3+) (Ponnamperuma, 1972). Cette quantité de feraugmente avec la durée du submergence, atteignant potentiellement des valeurs maxima<strong>les</strong>2 à 8 semaines après l’innondation de la <strong>riz</strong>ière (Swarup, 1988; Patra et Mohany, 1989)et reste ensuite constant (Sadana et al., 1995). La vidange habituellement réalisée avantla récolte du <strong>riz</strong>, amène une réoxidation de fer ferreux en fin de campagne (Sahrawat,1979). Cette réoxidation s’est avérée etre également un processus enzymatique,impliquant <strong>les</strong> microorgansims aérobies (Emerson et Moyer, 1997; Blake et al., 1993)ou etre issue d’une oxydation microbienne anaérobique, impliquant des bacteriesphototrophiques et réductrice de Fe 2+ (Straub et al., 1996). Une oxydation strictementchimique (non enzymatique) peut également se produire en présence d’oxygène moléculaire,d’oxyde de manganese ou de nitrite (Schwertmann, 1985).Distribution du fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solsIndépendamment des changements saisonniers dus aux conditions climatiques, audrainage et à l’irrigation (<strong>riz</strong> irrigué), des variations importantes sur de petites distances(ho<strong>riz</strong>onta<strong>les</strong> et vertica<strong>les</strong>) existent au niveau des valeurs du potentiel redox et desconcentrations en fe 2+ (Howler et Bouldin, 1971). La distribution du potentiel redox etdu Fe réduit <strong>dans</strong> le profil a été décrite par Ratering et Schnell (2000) et par Liesacket al., (2000). L’epaisseur de la couche superficielle oxydée peut varier de 2 à 10millimètres et est partiellement déterminée par une réoxidation microbienne de l’ionferreux. Les concentrations en fer ferreux <strong>les</strong> plus élevées sont présentes à la profondeurde sol comprise entre 2 et 15 centimètre. Ces concentrations peuvent encore diminuer<strong>dans</strong> <strong>les</strong> couches plus profondes où le sol contient moins de matière organique (Revsbechet al., 1980). Les variations ho<strong>riz</strong>onta<strong>les</strong> en fer ferreux (Fe 2+ ) sont liées à la rhizosphèreet au dégagement d’oxygène par <strong>les</strong> racines de <strong>riz</strong> (Yamanouchi et al., 1989). Sonimportance est déterminée par la formation de l’aerenchyme et de la densité racinaire(Frenzel et Bosse, 1999).22


La toxicité <strong>ferreuse</strong> – <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômesLa rhizosphère joue un double role. Elle présente des conditions privilégiées pourl’oxydation de l’ion ferreux mais peut également etre un centre de réduction (Prade et al.,1990). Les micro-organismes chemo-organotrophique présent (pseudomonas,clostridium, ou bacille) jouent un rôle essentiel <strong>dans</strong> cette réduction et cette mobilisationdes oxydes de fer (Mâchez et Ottow, 1977). Schwertmann (1985) estime que certainschampignons peuvent également etre capable de réduire ces oxydes de fer .Tous ces microorganismes reducteurs du fer sont abondant <strong>dans</strong> la rhisosphèrecar ils y trouvent des exudats organiques racinaire comme donateur d’energie riche enélectron (Benckiser et al., 1983; Wang et Liu, 1992). Cependant, <strong>les</strong> processus de laréoxidation du fer dominent <strong>dans</strong> la rhizosphère de la plupart des <strong>riz</strong> de type indica,entrainant une accumulation importante de fer oxydé (Fe 3+ ) et la formation d’une plaquede fer autour des racines (Kirk et al., 1990).LE FER DANS LA PLANTEAbsorption et transport du ferLes plants de <strong>riz</strong> ont tendance à absorber plus de fer que la plupart des autres espècesvégétale. De plus l’ion ferreux est abondant voir tres abondant <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>ières.Puisque le fer reduit est facilement absorbé, <strong>les</strong> mécanismes d’absorption du fer oxydé(Fe 3+ ) sont probablement de moindre importance <strong>dans</strong> <strong>les</strong> environnements inondés(Mengel, 1972). Après absorption <strong>dans</strong> le cortex de la racine, le fer réduit (Fe 2+ ) peutatteindre le xylem après le passage symplastique par la bande de Caspari. Cependant,une grande partie des ions ferreux absorbés peut directement atteindre le xylem par unevoie apoplastique. Cette voie a été montrée notament pour le sodium (Yeo et al., 1987;Tsuchiya et al., 1995). Elle peut également etre observé après des dommages sur laracine de <strong>riz</strong> résultant de l’arrachage de la plantule et son repiquage. Dans le xylem, letransport de l’ion ferreux suit le flux acropète de transpiration.Cette absorption et ce transport du fer n’est le même pour <strong>les</strong> plants cultivées encondition aerobique (<strong>riz</strong> pluvial) ou <strong>dans</strong> des conditions non toxique. Dans ce cas, letransport du fer est dominé par l’ion ferrique (Fe 3+ ) complexé avec le citrate (Clark et al.,1973; Schmidt, 1999) ou avec des composés peptidique d’hydrate de carbone. Enatteignant la zone apoplastique de la feuille, le fer réintégrer le symplasme. Lesmécanismes exacts par lequel le Fe est assimilé par <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> foliaire n’est pas encore23


La toxicité <strong>ferreuse</strong> – <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômesbien compris. Toutefois chez le <strong>riz</strong>, l’assimilation doit se faire sous forme reduite (fe 2+ )puisque c’est la forme physiologiquement active du fer <strong>dans</strong> la cellule.Dans la cellule, <strong>les</strong> quantités excessives de fer peuvent catalyser la synthèse decomposés a <strong>base</strong> d’oxygène actif telle que le superoxide, des radicaux hydroxyle, et leH 2O 2(Marschner, 1995). Ces réactions sont considérablement amplifiées quand le ferest abondant, et le fer lui-même, peut faire partie de radicaux perferryl fortement réactifs(Halliwell et Gutteridge, 1984) ou s’associer a des acides gras (Peterson, 1991). Lesradicaux libres sont responsab<strong>les</strong> des dommages provoqués par la toxicité <strong>ferreuse</strong>(Thongbai et Goodman, 2000). Ils endommagent irréversiblement <strong>les</strong> lipides membranaires(Thompson et Legge, 1987), <strong>les</strong> protéines (Chevrier et al., 1988; Miyao et al., 1995),et acides nucléiques (Elstner, 1982) et affectent la charge electrique de la membrane(Vladimirov, 1980). Parrallelement, une activité des phenol-oxydase augmente etentraine une accumulation de polyphénols oxydés (Yamauchi et Peng 1993). Par la suite,<strong>les</strong> radicaux libres pourront oxyder la chlorophylle pour en diminuer la concentration <strong>dans</strong>la cellule (Monteiro et Winterbourn, 1988).Role du fer <strong>dans</strong> la planteBien que le fer soit très peu présent <strong>dans</strong> la matière vivante (de 50 à 100 µg.g –1 de matièresèche, il demeure un élément essentiel et indispensable à la vie de la plante (Guerinot etYi, 1994). Cet élément (micro élément ou oligo élément) est très impliqué <strong>dans</strong> lemétabolisme des végétaux. Composant indispensable pour <strong>les</strong> protéines et <strong>les</strong> enzymes,le fer joue un rôle important <strong>dans</strong> des processus biologiques fondamentaux tels que laphotosynthèse, la synthèse de la chlorophylle, la respiration, la fixation et l’assimilation del’azote (Kim et Rees, 1992), et la synthèse de l’ADN par l’action de la ribonucléotideréductase (Reichard, 1993).Il intervient également comme cofacteur de nombreuses enzymes nécessaires àla synthèse d’hormones végéta<strong>les</strong> comme l’éthylène, la lipoxygenase, l’acide 1-aminocyclopropane-1-caboxylique oxydase (Siedow, 1991) ou l’acide abscissique, descomposés qui sont impliqués <strong>dans</strong> de nombreuses voies contrôlant le développement desvégétaux et leurs réponses adaptatives aux conditions fluctuantes du milieu. Une carenceen fer affecte sévèrement le développement et la croissance des plantes et un excès defer <strong>dans</strong> la cellule est toxique. La réactivité du fer avec <strong>les</strong> formes réduites de l’oxygèneproduit des espèces radicalaires qui peuvent conduire à une perte d’intégrité et à la mort24


La toxicité <strong>ferreuse</strong> – <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômescellulaire. Il existe donc une fenêtre optimale de la concentration en fer pour assurer le bonfonctionnement de la plante.Le fer est un constituant majeur des systèmes redox des plantes. Grâce à sespropriétés physico-chimiques, notamment son affinité avec <strong>les</strong> sites actifs desmetalloproteines, il intervient comme co-facteur <strong>dans</strong> <strong>les</strong> réactions redox nécessaires àla production et à l’utilisation de l’oxygène.Cependant, la meilleure fonction qu’on lui connaît est son rôle structural <strong>dans</strong> <strong>les</strong>noyaux prosthétiques des systèmes enzymatiques comme <strong>les</strong> cytochromes, <strong>les</strong> catalaseset <strong>les</strong> peroxydases. Ces enzymes sont par ailleurs, <strong>les</strong> principaux constituants duchloroplaste et de la mitochondries (Marschner, 1995 ; Mengel et Kirby, 1987). Lecytochrome intervient essentiellement comme un transporteur d’électrons <strong>dans</strong> la chaînerespiratoire. Le fer interagit aussi avec <strong>les</strong> protéines non hemeniques tel<strong>les</strong> que <strong>les</strong>protéines à noyau de sulfure de fer (ferredoxine, superoxydes dismutase). Le fer intervientégalement <strong>dans</strong> la synthèse protéique. Dans <strong>les</strong> membranes thylacoïda<strong>les</strong> environ 20atomes de fer sont directement impliqués <strong>dans</strong> le transport d’électrons par unité de PSIIet PSI.Symptomes de toxicité <strong>ferreuse</strong>Le symptôme visuel typique lié aux processus décrits ci-dessus, et en particulier àl’accumulation des polyphénols oxydés, est appellé « bronzing » ou « yellowing » du<strong>riz</strong>. En raison de la faible mobilité du fer <strong>dans</strong> la plante, ces symptômes caractéristiquesdébutent par de petites ponctuations rougeâtres à brunes sur <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> âgées. Cesponctuations se propagent ensuite à toute la feuille qui brunit . Dans le développementultérieur du symptôme, <strong>les</strong> bouts de feuille deviennent jaune-orange puis se dessèchentpar le haut pour certaines variétés de <strong>riz</strong>. Ces symptômes sont particulierementdéveloppés sur <strong>les</strong> organes foliaires agés qui présentent des taux de transpiration élevés(Yamanouchi et Yoshida, 1981). Par la suite, la feuille entière devient orange à brun ou,brun pourpre quand la toxicité est sévère ( Fairhurst et Witt, 2002).Ces symptômes peuvent se produire à différentes étapes de croissance et peuventaffecter le <strong>riz</strong> au stade jeune plant, pendant toute la croissance végétative, et aux stadesde la reproduction. Selon le stade de croissance d’apparition, d’autres symptômes et deseffets sur la croissance peuvent y être associés . Dans le cas d’une toxicité se produisantpendant le stade plantule, le développement des plants de <strong>riz</strong> est arrété et le tallage25


La toxicité <strong>ferreuse</strong> – <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômesextrêmement limité (Abraham et Pandey, 1989). La toxicité pendant <strong>les</strong> stades végétatifsentraine une reduction de la hauteur et une réduction de matière sèche (Abu et al., 1989).La biomasse aerienne étant plus afféctée par la contrainte que la biomasse racinaire(Fageria et al., 1988). La formation de talle et la proportion de tal<strong>les</strong> productives peuventêtre sévèrement réduites (Cheema et al., 1990). Quand la toxicité <strong>ferreuse</strong> se produit enfin de phase végétaive ou en debut de phase reproductive, le nombre de panicule chutte(Singh et al., 1992), la stérilité des epillés augmente (Virmani, 1977) et <strong>les</strong> étapes defloraison et de maturation peuvent etre retardés d’environ 20-25 jours. Pour certainscultivars fortement sensible a la contrainte, aucne floraison peut etre obtenue (Ayotade,1979). Le pouvoir oxydant des racines decroit et leur surface se noircissent par desprécipités de composés de type Fe(OH) 3(Morel et Machado, 1981).Il existe de fortes corrélations entre la sévérité des symptômes de toxicité <strong>ferreuse</strong>et le rendement (figure 2). La sévérité de la contrainte sur la culture varie selon la saisonde culture et <strong>les</strong> années. Les pertes de rendement moyenne dues à la toxicité <strong>ferreuse</strong> sesitue autour de 35-45% (Lantin et Neue, 1989 ; Audebert et Sahrawat 2000).Cependant, lorsque la culture est confrontée a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en début de cycle, lacroissance des plantes peut etre fortement afféctée et une perte complète de rendementenvisagée (Abifarin, 1988). Les variations saisonnières et inter-saisonnières observées(symptômes et rendement) sont principalement dues aux variations de transpiration et par<strong>les</strong> différences <strong>dans</strong> la translocation acropète du fer <strong>dans</strong> la plante. Ainsi, Les effets dela toxicité <strong>ferreuse</strong> sont plus prononcés en saison sèche qu’en saison humide (Sahrawatet Diatta, 1995; Audebert et Sahrawat, 2000).CONCLUSIONSurmonter ces réductions de rendement provoquées par la toxicité <strong>ferreuse</strong> chez le <strong>riz</strong>exige des variétés adaptées et tolérantes ainsi qu’une gestion culturale appropriée.Diverses options <strong>dans</strong> <strong>les</strong> itinéraires techniques (gestion de l’eau, de culture et deséléments nutritifs) peuvent minimiser <strong>les</strong> effets négatifs de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le <strong>riz</strong> debas-fond. La stratégie la plus facile a mettre en place pour corriger <strong>les</strong> effets de la toxicité<strong>ferreuse</strong> au niveau du champ est le développement et l’utilisation de variétés de <strong>riz</strong>tolérante à la contrainte. Les sélectionneurs ont proposé une grande sélection degénotypes possédant divers degrés d’adaptation. Cependant, selon la région, le type desol, la saison de culture, le degré de sévérité et la durée d’occurrence de la toxicité26


La toxicité <strong>ferreuse</strong> – <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômes<strong>ferreuse</strong>, <strong>les</strong> génotypes diffèrent fortement par leurs mode de réponse et par leur capacitéde faire face aux quantités excessives d’ions ferreux. En conséquence, <strong>les</strong> cultivars dit« amélioré » ne sont pas forcement tolérant à la toxicité <strong>ferreuse</strong> et <strong>les</strong> itinairairestechniques ne sont souvent pas adoptable et peuvent toujours ne pas produire l’effetdésiré.REFERENCESAbifarin, A O. 1988. Grain yield loss due to iron toxicity. WARDA (West <strong>Africa</strong> <strong>Rice</strong>Development Association) Techn. Newsl. 8(1), 1-2.Abraham, M J and D K Pandey 1989. Performance of selected varieties andadvanced generation genotypes in rainfed lowland iron-toxic soil. Int. <strong>Rice</strong> Res.Newsl. 14, 21.Abu, M B, E S Tucker, S S Harding and J S Sesay. 1989. Cultural practices to reduceiron toxicity in rice. Int. <strong>Rice</strong> Res. Newsl.14, 19.A ndo, T .1983 . Nature of oxidizing power of rice roots. Plant Soil 72, 57-71.Audebert, A and K L Sahrawat. 2000. Mechanisms for iron toxicity tolerance inlowland rice. J. Plant Nutr. 23, 1877-1885.Ayotade, K A. 1979. Reaction of some rice varieties to iron toxicity in flooded stronglyacid ferralitic soil in Nigeria. WARDA (West <strong>Africa</strong> <strong>Rice</strong> Dev. Assoc.) Techn. Newsl.1(1), .Benckiser, G, J C G Ottow, S. Santiago, and I. Watanabe. 1983. Iron toxicity - Effectof phosphorus, potassium, calcium and magnesium fertilization on rhizoflora, redoxpotential and iron uptake by different rice varieties (Oryza sativa L.). Landw.Forschung 36, 285-299.Blake, R C, E A Shute, M M Greenwood, G H Spencer, and W J Ingledew. 1993.Enzymes of aerobic respiration on iron. FEMS Microbial Reviews 11, 9-18.Brady, N C 1982. <strong>Rice</strong> research strategies for the future. The International <strong>Rice</strong>Research Institute, Manila, The Philippines. pp. 13-25.Cheema, S S., U Chaudhary, P N Takkar and B D Sharma.1990. Effect of dates oftransplanting on uptake of micronutrients by rice cultivars of different growth stages.J Res. Punjab Agric. Univ. 27, 199-206.Chevrier, N., F Sarkan and Y S Chung.1988. Oxidative damages and repair inEuglean gracilis exposed to ozone. Plant Cell Physiol. 29, 321-327.27


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La toxicité <strong>ferreuse</strong> – <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômesTableau 4 . Valeurs physico-chimiques moyenne de l’eau d’irrigation et du sol pour <strong>les</strong>bas-fond selon le niveau de toxicité en fer.Symptômes eau solToxicité Score pH Redox(mV)Oxygène(mg l -1 )pH(eau)C%CECmeqTauxsat.%FeppmAbsence 1 5.5 – 7 < 50 > 6 5 - 6 < 5 10 - 20 25 < 300Présence 7 - 9 5 – 6.5 100-125 < 3 5 - 6 < 4 < 10 < 20 > 500Figure 1: Transport du fer le long de la toposequence.33


Rendement (t ha )-1La toxicité <strong>ferreuse</strong> – <strong>les</strong> conditions environmenta<strong>les</strong> et <strong>les</strong> symptômes8765432101 2 3 4 5 6 7Score Score de de toxicité toxicté<strong>ferreuse</strong>Figure 2 . Correlation entre <strong>les</strong> symptomes visuels de la toxicité <strong>ferreuse</strong> et le rendement34


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fondREPARTITION DU FER COMME MECANISME DETOLERANCE A LA TOXICITE FERREUSE ENRIZICULTURE DE BAS-FONDRésuméA. AudebertCirad-CA UPR Rizicultures, TA 70/01, 34398 Montpellier cedex 5, FranceAlain.audebert@cirad.frLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est un trouble des nutriments des écosystèmes de bas-fond quiest très répandu en Afrique de l’Ouest. Le fer soluble présent <strong>dans</strong> la solution du solen conditions d’engorgement et de réduction est absorbé par <strong>les</strong> racines ets’accumule <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pousses. Il provoque une décoloration des feuil<strong>les</strong> qui estassociée à la mauvaise croissance, au mauvais tallage et à une baisse drastique desrendements. On a observé une forte corrélation (r = 0,84) entre le score dessymptômes de la toxicité <strong>ferreuse</strong> des feuil<strong>les</strong> et le rendement en grains à travers<strong>les</strong> saisons et <strong>les</strong> traitements des nutriments. Des essais au champ ont été faits en1997 et 1998 <strong>dans</strong> un site de bas-fond de toxicité <strong>ferreuse</strong> à Korhogo (Côted’Ivoire) pour étudier <strong>les</strong> mécanismes de l’évitement de la toxicité <strong>ferreuse</strong> cheztrois cultivars de <strong>riz</strong> de bas-fond (Oryza sativa L.). La concentration de fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong>différents organes de la plante a été déterminée par spectrophotométrie d’absorptionatomique du tissu digéré. Malgré <strong>les</strong> caractéristiques morpho-phénologiques et <strong>les</strong>niveaux d’assimilations similaires des trois cultivars, la distribution du fer entre <strong>les</strong>différents organes (racines, tige et feuil<strong>les</strong>) était différente, indiquant la présenced’un mécanisme d’évitement physiologique spécifique. Le cultivar tolérant astocké plus de fer <strong>dans</strong> sa tige et moins <strong>dans</strong> ses feuil<strong>les</strong> par rapport au cultivarsensible. Le cultivar très sensible n’avait pas de mécanisme de barrière de fer entre<strong>les</strong> différents organes. Pour ce cultivar, la teneur en fer était plus élevée <strong>dans</strong> tous<strong>les</strong> organes. La teneur en fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> avait un effet négatif sur le rendementphotosynthétique. L’application du P, K et du Zn, avec N, a réduit significativement<strong>les</strong> symptômes de toxicité <strong>ferreuse</strong>, a corrigé le rendement photosynthétique etaccru le rendement chez tous <strong>les</strong> trois cultivars. La corrélation entre le rendementet la distribution du fer entre <strong>les</strong> organes de la plante permet l’utilisation de larépartition du fer chez la plante du <strong>riz</strong> comme critère de sélection du matérielamélioré.Mots clés : toxicité <strong>ferreuse</strong>, bas-fond, Oryza sativa, répartition, <strong>riz</strong>, tolérance35


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fondINTRODUCTIONLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est reconnue comme une contrainte majeure à la production du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds irrigués et pluviaux en Afrique de l’Ouest, en particulier là où <strong>les</strong> basfondssont bordés de plateaux riches en fer (Abifarin, 1988). Beaucoup de marais et debas-fonds (bas-fond pluvial, bas-fond irrigué, mangrove) ont des sols et des conditionshydriques qui favorisent la toxicité <strong>ferreuse</strong> chez le <strong>riz</strong> (Virmani, 1979). Le fer est trèsrépandu <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols latéritiques d’Afrique de l’Ouest. Ce trouble des nutriments estcausé par des quantités excessives de fer <strong>dans</strong> la solution du sol. Le fer insoluble (Fe 3+ )se déplace avec l’eau, en ruisselant progressivement des côtes pour se concentrer <strong>dans</strong>le fond de vallée inondé. La réduction du sol en conditions inondées transforme le ferinsoluble en fer soluble (Fe 2+ ), qui s’accumule <strong>dans</strong> la solution (Ponnamperuma et al.,1977). Les conditions de sol réduit qui provoquent l’accumulation du fer solubleentraînent un besoin accru en nutriments tels que P et K nécessaires pour surmonter <strong>les</strong>tress (Sahrawat et al., 1996 ; Sahrawat, 1998). Les teneurs critiques en toxicité <strong>ferreuse</strong>sont supérieures à 500 mg de Fe par kg -1 des feuil<strong>les</strong> en poids sec. Les symptômes dela toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le <strong>riz</strong> (jaunissement et bronzage) sont dus à l’absorption excessiveet à l’accumulation du Fe <strong>dans</strong> la plante. Les symptômes caractéristiques se développentsous forme de nombreuses taches minuscu<strong>les</strong> brunes sur <strong>les</strong> parties vertes, en commençantpar <strong>les</strong> bouts, qui se développent en décoloration pourpre, rousse ou jaunâtre des feuil<strong>les</strong>.Les feuil<strong>les</strong> s’assèchent ensuite et donnent un aspect échaudé à la plante. Les différentssymptômes colorés sont le résultat de la carence en nutriments (principalement P et K)<strong>dans</strong> la plante causée par une concentration relativement élevée du fer ferreux <strong>dans</strong> lasolution du sol et son absorption par la plante. Le système racinaire est d’un brun foncé,rigide et mal développé. La toxicité <strong>ferreuse</strong> réduit aussi la croissance, le tallage et lafertilité (Bode et al., 1995).Les symptômes de la toxicité <strong>ferreuse</strong> observés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> essais aux champsvarient selon <strong>les</strong> cultivars. En Afrique de l’Ouest, <strong>les</strong> pertes de rendement de <strong>riz</strong> liées àla toxicité <strong>ferreuse</strong> sont estimées entre 12 et 100 % dépendant du cultivar du <strong>riz</strong> utilisé etdes niveaux de toxicité <strong>ferreuse</strong> (Masajo et al., 1986 ; Abifarin, 1988, 1989 ;Gunawardena et al., 1982).Le fer est un constituant de tous <strong>les</strong> systèmes d’oxydoréduction chez <strong>les</strong> plantes.La fonction la plus connue du Fe se trouve <strong>dans</strong> <strong>les</strong> systèmes d’enzymes (structure du ferhémique) tels que <strong>les</strong> groupes prosthétiques comme <strong>les</strong> cytochromes. Le fer joue un rôle36


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fond<strong>dans</strong> la structure porphyrine de la chlorophylle et est donc un constituent principal deschloroplastes. Dans <strong>les</strong> métabolismes des plantes, ces systèmes d’enzymes incluent lacatalase, la cytochrome oxydase, la peroxydase chez <strong>les</strong> mitochondries (Marschner,1995 ; Mengel and Kirby, 1987). Les fonctions <strong>les</strong> plus connues du cytochrome sont letransport des électrons et l’implication de la cytochrome oxydase <strong>dans</strong> la phase terminalede la chaîne de respiration. Le fer a aussi une action réciproque avec la protéine nonhémique telle que la protéine fer-soufre (ferrédoxine, superoxyde dismutase). Le fer estaussi nécessaire à la protéosynthèse. Dans <strong>les</strong> membranes thylakoïdes, environ 20atomes de fer sont directement impliqués <strong>dans</strong> la chaîne de transport des électrons parunité de photo-systèmes (PSII et PSI). Généralement, le fer est localisé <strong>dans</strong> <strong>les</strong>chloroplastes (80 % du total du fer), mais le fer inactif peut être stocké <strong>dans</strong> <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong>de la plante au niveau du stroma sous forme de phytoferritine. Cette protéine représenteune réserve de Fe <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> et utilisée en développant des plasmides pour <strong>les</strong>besoins photosynthétiques (Martin Prevel et al., 1984 ; Mengel and Kirby, 1987 ;Marschner, 1995).L’approche la moins chère pour améliorer la production <strong>riz</strong>icole en réduisant latoxicité <strong>ferreuse</strong> est l’utilisation de cultivars de <strong>riz</strong> tolérants à la toxicité <strong>ferreuse</strong> (Abifarin,1989). En condition extrême de toxicité <strong>ferreuse</strong>, une combinaison de cultivars tolérantset une gestion améliorée des sols et des nutriments pourrait donner <strong>les</strong> meilleurs résultats(Sahrawatet al., 1996 ; Diatta et al., 1998). L’application des nutriments déficitaires dela plante comme P, K, Ca, Mg et Zn, pourrait jouer un rôle important <strong>dans</strong> la gestion dela toxicité <strong>ferreuse</strong> et <strong>dans</strong> l’expression de la tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong> par <strong>les</strong>cultivars de <strong>riz</strong> (Tanaka et al., 1966).MATÉRIEL ET MÉTHODESDes essais au champ ont été faits en conditions irriguées <strong>dans</strong> un site de toxicité <strong>ferreuse</strong>près de Korhogo (9°ð22’N 5°ð31’W ; Côte d’Ivoire) et <strong>dans</strong> un site exempt de toxicité<strong>ferreuse</strong> à la station de recherche de l’ADRAO à M’bé, près de Bouaké (7°ð42’N5°ð00’W ; Côte d’Ivoire). Ces sols sont respectivement de type ultisol et alfisol. Lestechniques chimiques utilisées sont décrites par Sahrawat et al. (1996). Les caractéristiquesphysico-chimiques des sols <strong>dans</strong> le site de Korhogo sont caractérisées par une teneur trèsélevée en fer (Tableau 1).37


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fondTableau 1.Caractéristiques physico-chimiques des sols des sites utilisés (M’bé etKorhogo), 1998.ClassificationTexturepH (H 2 O)pH (Kcl)Organique C (g ka -1 )CEC (cmol kg -1 )Total P (mg kg -1 )P Bray 1 (mg kg -1 )K (mg kg -1 )Ca (mg kg -1 )Mg (mg kg -1 )Fe (mg kg -1 )Zn (mg kg -1 )M’béAlfisolloam sableux-argileux 6.24.7238.7180470248872843KorhogoUltisolSablo-limoneux5.94.12012.5263160336685007Un essai de terrain réalisé en condition d’irrigation <strong>dans</strong> un site de toxicité <strong>ferreuse</strong>à Korhogo a été utilisé en 1997. Pour cet essai en saison humide, <strong>les</strong> cultivars de <strong>riz</strong> avaientété cultivés de juillet à novembre.Trois cultivars à cycle moyen avec des traits morphologiques similaires (Bouaké189, une variété améliorée homologuée en Côte d’Ivoire, est sensible à la toxicité <strong>ferreuse</strong>; CK4, variété tolérante, et Tox 3069-66-2-1-6, un cultivar très sensible) ont été testésavec deux traitements de nutriments (pas d’engrais et N+P+K+Zn) <strong>dans</strong> un blockcomplet de dispositif randomisé avec quatre répétitions (taille de la parcelle 24 m 2 ).L’azote a été appliqué à la dose de 100 kg N ha -1 comme urée en trois fractions ; P a étéappliqué à 50 kg P ha -1 comme triple superphosphate (TSP) ; K à 80 kg K ha -1 commechlorure de potassium (KCl) ; et Zn à 10 kg Zn ha -1 comme oxyde de zinc (ZnO). Tous<strong>les</strong> nutriments à l’exception de N ont été appliqués comme engrais de couverture.Les plantes ont été notées visuellement pour <strong>les</strong> symptômes de toxicité <strong>ferreuse</strong>(STF) en utilisant un barème de 1 à 9 basé sur le système d’évaluation internationale du<strong>riz</strong> de l’Institut internationale de recherche sur le <strong>riz</strong> (IRRI) : un score de 1 indique unecroissance normale et un tallage et 9 indique que presque toutes <strong>les</strong> plantes étaient mortesou séchaient (IRRI, 1988). Les plantes ont été notées deux ou trois fois pendant lapériode de croissance, au moment où <strong>les</strong> symptômes de toxicité <strong>ferreuse</strong> étaientapparents sur <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>. Les scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong> ont été faits sur toutes <strong>les</strong>parcel<strong>les</strong> et le score final est une moyenne de toutes <strong>les</strong> observations faites.38


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fondLa mesure phéno-morphologique destructive a été faite au stade de la floraison sur quatreplants par parcelle. La taille et le nombre de tallages ont été enregistrés. Chaque dernièrefeuille totalement érigée et la troisième adulte à partir du sommet ont été utilisées pourdéterminer la surface foliaire spécifique (SFS) basée sur la surface foliaire in-situ etmesurée à l’aide d’un LI-3000, appareil portable pour la mesure de la surface foliaire (LI-COR, Lincoln, Nebraska). La teneur en chlorophylle des feuil<strong>les</strong> (TCF) a été déterminéeà l’aide d’un lecteur de chlorophylle SPAD-502 (SPAD 502 lecteur de chlorophyllemodèle Minolta, Tokyo, Japan). Les mesures SPAD donnent un paramètre sans unitémais hautement reproductible qui correspond linéairement à la teneur en azote desfeuil<strong>les</strong>. La conductance stomatique et le rendement photosynthétique des feuil<strong>les</strong> ont étémesurés séquentiellement à l’aide de LI-6200 (LI-COR, Lincoln, Nebraska) au stadede la floraison sur la même feuille (dernières feuil<strong>les</strong> totalement érigées) entre 09:00 et15:00 pendant la saturation lumineuse, en utilisant un projecteur supplémentaire delumière blanche pour accroître le rayonnement photosynthétiquement actif du milieu(RPA de 1800 à 2000 mol m -2 s -1 ). La teneur en fer de chaque feuille a été déterminée.Pour l’analyse chimique des plantes, <strong>les</strong> différents organes ont été prélevés séparément(racines, feuil<strong>les</strong> actives, feuil<strong>les</strong> mortes et tige) puis séchés, pesés et analysés. Leséchantillons de plantes ont été écrasés, tamisés à l’aide d’un tamis de 0,5 mm de mail<strong>les</strong>.La teneur en azote a été déterminée à l’aide de la digestion de Kenjdall. Les autreséléments ont été déterminés, après digestion tri-acide (acide nitrique percholique etconcentré et ensuite décoloration par acide chlorhydrique). Après filtration, la teneur ennutriments <strong>dans</strong> <strong>les</strong> échantillons des différents organes a été déterminée à l’aide d’unspectrophotomètre d’absorption atomique (Perkin-Elmer modèle 3100).Douze différentes variétés (améliorées et traditionnel<strong>les</strong>) ont été testées <strong>dans</strong> unessai d’évaluation coordonné répété (EECR) à Korhogo (site de toxicité <strong>ferreuse</strong>) et àBouaké (site exempt de toxicité <strong>ferreuse</strong>) en 1998 pour étudier la variabilité génétique dela tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong> (rendement en grains). Les deux essais ont été réaliséssimultanément et gérés de la même façon. Toutes <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> (10 m² chacune) ont reçuune fertilisation complète (NPK) : 80 kg N ha -1 sous forme d’urée ; 40 kg P ha -1 sousforme de triple superphosphate (TSP) ; et 40 kg K ha -1 sous forme de chlorure depotassium (KCl). Tous <strong>les</strong> nutriments, à l’exception de N (quatre applications) ont étéappliqués en couverture. Les parcel<strong>les</strong> ont été notées (ITS) au stade floraison. Lerendement, la taille et le nombre des tal<strong>les</strong> ont été enregistrés à la récolte. Les rendementsen grains sont exprimés sur la <strong>base</strong> de 14 % d’humidité de <strong>base</strong>.39


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fondLes données ont été analysées à l’aide du logiciel SAS, en utilisant le modèle mixte (InstitutSAS, 1994). Les moyens de traitement ont été séparés à l’aide du test de la plus petitedifférence significative protégée de Fisher (PPDS) à P


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fondet en condition de non-toxicité <strong>ferreuse</strong> (3.74 v 3.75 t ha -1 ). La variété amélioréehomologuée pour la Côte d’Ivoire, Bouaké 189, était sensible à la toxicité <strong>ferreuse</strong> (2.26v 6.62 t ha -1 ).Certains cultivars disponib<strong>les</strong> ont eu un bon rendement (plus de 4 t ha -1 ) enconditions de toxicité <strong>ferreuse</strong>. Les paysans allaient accroître leur production de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong><strong>les</strong> systèmes irrigués et de bas-fond où la toxicité <strong>ferreuse</strong> est la contrainte majeure s’ilsavaient utilisé ces cultivars. Les cultivars qui avaient une tolérance élevée à la toxicité<strong>ferreuse</strong> étaient généralement de type traditionnel avec une faible capacité de production(CG14, Suakoko8). Cependant, un fait encourageant observé a été la variabilitégénétique chez certains cultivars tolérants à la toxicité <strong>ferreuse</strong> comme CK4, quiprésentait un bon type de structure de plante. Avec <strong>les</strong> technologies modernes desélection, l’incorporation des gènes tolérants des cultivars traditionnels <strong>dans</strong> un bon typede plante pourrait améliorer la production de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones de toxicité <strong>ferreuse</strong>. Cela,en plus de la corrélation élevée entre le score des symptômes des feuil<strong>les</strong> et le rendementen grains à travers <strong>les</strong> environnements et <strong>les</strong> génotypes, permettra un progrès rapide ensélection <strong>riz</strong>icole. Le rendement en grain et le score de la toxicité <strong>ferreuse</strong> (Figure 2) amontré une simple corrélation significative. L’équation de régression indique près de 0,5t ha -1 de perte de rendement en grains (426 kg) chaque fois que le score de la toxicité<strong>ferreuse</strong> augmente d’un point.4Yield = 4.141 - 0.426 ITSr 2 = 0.71; n = 36; p = 0.000Grain yield (t ha -1 )32101 2 3 4 5 6 7Iron Toxicity Score (ITS)Figure 1 :Corrélation entre le score de la toxicité <strong>ferreuse</strong> et (STF) et le rendementen grains de 12 cultivars (1998)41


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fondEn condition de toxicité <strong>ferreuse</strong>, <strong>les</strong> traitements en nutriments ont eu un effet positifsignificatif sur le tallage et la hauteur (Tableau 2). Beaucoup d’auteurs (Sahrawat et al.,1996 ; Mengel et Kirby, 1987 ; Yoshida, 1982 ; Diatta et al., 1998) ont déclaré quel’application des nutriments réduit <strong>les</strong> symptômes de toxicité <strong>ferreuse</strong>, améliore lamorphologie de la plante et augmente le rendement. Dans <strong>les</strong> mêmes conditions detoxicité <strong>ferreuse</strong>, <strong>les</strong> trois cultivars ont eu la même réponse morphologique, mais il y avaitun effet variétal sur <strong>les</strong> symptômes et le rendement en grains. Les cultivars utiliséspouvaient être classés comme suit : CK4 est un cultivar tolérant, Bouaké 189 est sensibleet Tox 3069 est très sensible.Ce résultat indique la présence de mécanismes particuliersd’évitement de la toxicité <strong>ferreuse</strong>.Tableau 2. Effet de la variété et de l’application des nutriments sur la croissancedu <strong>riz</strong> en condition de toxicité <strong>ferreuse</strong> (Korhogo, 1997).Rendement(t ha -1 )Hauteur(cm) Tal<strong>les</strong> Score0 NPKZn moyen 0 NPKZn moyen 0 NPKZn moyen 0 NPKZn moyenBouaké 189CK4Tox 30694.114.192.995.335.874.754.72 a5.03 a3.87 b70.371.474.780.883.875.875.677.679.6259248229319313270289280249535.53.52.253.54.2 a2.6 b4.5 aMoyenne 3.76 b 5.31 a 72.1 b 83.1 a 245 b 300 a 4.5 a 3.0 bMoyenneSELSD var (0.05)LSD trait (0.05)SD4.540.070.8350.6821.1577.641.155.124.837.702738.0441.433.848.43.790.190.980.801.4ANOVAEffet des caractères (A)Effet variétal (B)A * BCVRMSE (ddl=18)*****ns25.50.711***nsns9.925.64**nsns17.739.4****ns37.20.93Ce résultat indique la présence de mécanismes particuliers d’évitement de la toxicité <strong>ferreuse</strong>.Répartition du ferDans <strong>les</strong> mêmes conditions de toxicité <strong>ferreuse</strong>, <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> de CK4 ont absorbébeaucoup moins de fer que cel<strong>les</strong> de Bouaké 189. Chez Bouaké 189, qui est considéréecomme une variété sensible à la toxicité <strong>ferreuse</strong>, l’absorption d’une quantité plusimportante de fer <strong>dans</strong> ses feuil<strong>les</strong> a entraîné une baisse de rendement. Pour un cultivartolérant (CK4), le rendement en grain était moins affecté par l’augmentation de la teneurdu fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>.42


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fondAu niveau de toute la plante, la matière sèche et la teneur en fer variaient selon <strong>les</strong> cultivars(Tableau 3, Figure 2), mais l’absorption totale en fer ne changeait pas. Les racines avaientabsorbé une grande quantité de fer : le fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> racines représentait 70-80 % del’absorption totale de fer des plantes, sans aucune différence entre <strong>les</strong> cultivars.Généralement, la teneur en fer des racines était très élevée, mais semblait dépendre dela tolérance variétale à la toxicité : CK4 avait la teneur en fer la plus faible par rapport aucultivar sensible Tox 3069 ; Bouaké 189 était intermédiaire (respectivement, 61, 85 et70 mg g -1 de matière sèche). Les cultivars ont aussi géré le fer différemment au niveau dusystème foliacé.Tableau 3.Effets de la variété et de l’application des nutriments sur la teneur en ferdes matières sèches <strong>dans</strong> <strong>les</strong> différents organes du plant du <strong>riz</strong> (Korhogo,1997).Total Plante Racine Système foliacé Feuil<strong>les</strong> actives Tige Tissu mort[Fe]mg.g -1DMgabsorptionmg g -1[Fe] DMmg g -1 gabsorptionmg g -1[Fe] DM absorpmg g -1 g tionmg g -1[Fe] DMmg g -1 gabsorptionmg g -1[Fe]mg g -1DMgabsorp [Fe]tion mg g -1mg g -1DMgabsorptionmg g -1Bouaké 189CK4Tox 306911.311.314.826.722.720.6293.9281.3250.270.261.385.33.29 234.63.31 204.82.42 209.92.512.403.9123.419.418.152.745.471.42.01.423.4316.35 32.713.01 18.412.40 43.71.82.33.145.894.824.0111.412.613.114.916.317.81.020.890.8916.114.820.7MoyenneLSD (00.5)SESD12.21.80.373.9523.34.360.899.25275.2ns11.33117.972.38.101.6619.03.010.510.1051.13216.4ns9.89101.52.940.440.091.1320.364.100.848.6358.714.62.9932.22.280.370.071.18ANOVA13.922.960.66.2431.649.141.8722.282.440.520.111.114.921.320.313.1412.4ns1.3715.481.62ns0.505.181.21ns0.282.7116.38ns1.7016.71Effet caractèresEffet variétalinteractionCVRMSE (ddl=72)ns***ns32.23.6****ns39.68.78***nsns42.8110.9ns***ns26.316.3*****ns37.61.03***nsns46.996.9ns****38.630.88**ns42.378.26****ns54.8929.39*******51.60.95**ns44.85.96******70.418.41ns**ns47.51.04****ns54.83.05nsnsns11315.4nsnsns31.94.98nsnsns2172.79nsnsns95.616.71La teneur du fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> racines était approximativement trois fois plus élevée que celledes pousses (<strong>les</strong> pousses avaient environ 25 % du total du fer). Cela pourrait s’expliquerpar une barrière sélective du fer entre <strong>les</strong> racines et <strong>les</strong> pousses. Cependant, <strong>les</strong> mesuresdu fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> racines pourraient avoir quelques erreurs. La technique d’échantillonnageutilisée n’a pas séparé le fer oxydé existant à l’interface racinaire. Ainsi, la teneur en fermesurée au niveau des racines a inclut l’absorption du fer par <strong>les</strong> racines et le fer oxydéà l’interface racinaire. L’étude des différents organes des pousses (feuil<strong>les</strong> actives, tigeet tissus morts) a fait ressortir une spécificité des cultivars <strong>dans</strong> la distribution du fer entre<strong>les</strong> organes. Les tissus morts présentaient une teneur très élevée en fer.43


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fond49004200Bouaké 189CK'4Tox 306710000080000iron content (ppm)35002800210014006000040000iron content (ppm)700200000TigesFeuil<strong>les</strong>Tissus mortsRacines0Figure 2.Distribution de la teneur en fer chez <strong>les</strong> variétés de <strong>riz</strong>. Korhogo,Côte d’Ivoire. 1998Par définitions, <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> organes de stockage. Le fer est un élément non mobile; il s’accumule constamment <strong>dans</strong> <strong>les</strong> vacuo<strong>les</strong> des cellu<strong>les</strong> des feuil<strong>les</strong> et ne se relocalisepas pendant la sénescence. La teneur en fer de la feuille dépend de son âge (Yoshida,1982). Les feuil<strong>les</strong> plus jeunes ont moins de fer que <strong>les</strong> plus vieil<strong>les</strong>. Par contre, <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>photosynthétiquement actives (cel<strong>les</strong> qui présentent des symptômes et cel<strong>les</strong> qui n’enprésentent pas) avaient significativement moins de fer que <strong>les</strong> tissus morts. Dans <strong>les</strong>mêmes conditions de culture, <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> du cultivar tolérant (CK4) avaient absorbébeaucoup moins de fer que cel<strong>les</strong> des deux cultivars sensib<strong>les</strong> (Bouaké 189 et Tox 3069).La teneur en fer et son absorption par <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> actives avaient baissé avec la capacitéaccrue de la tolérance à la toxicité. Dans <strong>les</strong> tiges, la teneur en fer semble être inversementen corrélation avec la teneur en matière sèche. Cette corrélation n’apparaît pas <strong>dans</strong> <strong>les</strong>autres organes (feuil<strong>les</strong> actives et feuil<strong>les</strong> mortes).Les trois cultivars utilisés pour cette expérimentation ont montré différentesréactions à la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Ces différences pourraient être expliquées par <strong>les</strong>mécanismes spécifiques d’adaptation. Le cultivar très sensible (Tox 3069) avait uneteneur en fer très élevée <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> organes de la plante. Ainsi, ce cultivar n’a pas desélectivité entre <strong>les</strong> organes. Le cultivar sensible (Bouaké 189) semblait contrôler44


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fondseulement la teneur en fer de la pousse et le cultivar tolérant semblait avoir deux niveauxde contrôle : la pousse et <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> actives.L’absorption relative du fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> actives et <strong>dans</strong> <strong>les</strong> tiges était différenteselon <strong>les</strong> variétés utilisées. Le cultivar tolérant a stocké 28 % du fer de la pousse <strong>dans</strong> latige contre 18 et 19 % pour <strong>les</strong> deux cultivars sensib<strong>les</strong>, Tox 3069 et Bouaké 189. Parsoustraction, <strong>les</strong> absorptions relatives de fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> actives étaient respectivement40, 55 et 60 % pour CK4, Bouaké 189 et Tox 3069.Rendement photosynthétiqueL’activité photosynthétique dépendait de la position de la feuille (Tableau 4). Les feuil<strong>les</strong>plus jeunes avaient une meilleure activité photosynthétique. La teneur en chlorophylle étaitplus élevée et la teneur en fer plus faible. Le rendement photosynthétique baissaitrapidement avec la position de la feuille. Au niveau 3 (troisième feuille à partir du haut surla talle principale), le rendement photosynthétique était la moitié de celui du niveau 1. Cerésultat pourrait être expliqué par l’interception de la lumière et la faib<strong>les</strong>se du renouvellementde la chlorophylle. Cependant, la teneur en fer n’a pas affecté le rendement photosynthétiquechez aucun des cultivars. Ainsi, l’absorption de fer des différentes feuil<strong>les</strong> doit avoir uneinteraction avec d’autres mécanismes du métabolisme telle que la peroxydase, pourexpliquer l’effet négatif de cette contrainte.45


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fondTableau 4. Effets de la variété, de l’application des nutriments et de la positionde la feuille sur la photosynthèse et le teneur en fer de la feuille(Korhogo, 1997).SLA(cm 2 g -1 )SPADRendementphotosynthétique[Fe](ppm)(mole m-2 s-1)0 NPKZn MoyenneL 1 L3 MoyenneL1 L3 MoyenneL1 L3 MoyenneBouaké 189CK4Tox 3069172152163182158172177 a155 c167 b36.136.536.735.135.235.935.635.836.322.221.923.112.012.612.317.717.217.1336324379474372613405 a350 b496 c171 a 162 b 36.5 a 35.4 b 22.4 a 12.3 b 346 a 487 bMoyenneLSD (00.5)SESD1668.021.6625.535.90.930.233.3917.41.170.296.5741742.510.8176.6ANOVAEffet de la feuilleEffet caractéristiqueEffet variétalCVRMSE (ddl=191)ns*****15.323.73*nsns9.443.36**nsns37.44.24***ns***42.1150.59CONCLUSIONSLa toxicité <strong>ferreuse</strong> affecte considérablement la production <strong>riz</strong>icole. En 1998, le <strong>riz</strong> du sitede toxicité <strong>ferreuse</strong> a produit en moyenne la moitié du rendement en grains de celui du sitede non-toxicité <strong>ferreuse</strong>. Les cultivars ont répondu différemment à cette contraintechimique. Il y avait une corrélation entre <strong>les</strong> scores des symptômes des feuil<strong>les</strong> à lafloraison et le rendement en grains, mais il y a une adaptation du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> la répartition dufer entre <strong>les</strong> organes. Les variétés tolérantes semblent réduire le stockage du fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong>feuil<strong>les</strong> actives pour maintenir une meilleure activité métabolique. Cette répartition du ferlaisse à penser qu’il existe une barrière de sélectivité du fer entre <strong>les</strong> organes. La présencede ces barrières semble être d’origine génétique.L’application des nutriments a aidé à réduire l’effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le rendementen grains et <strong>les</strong> traits morphologiques, mais n’a eu aucun effet positif sur la teneur en fer,l’activité chlorophyllienne et photosynthétique.46


Repartition du fer comme mecanisme de tolerance a la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>ixulture de bas-fondLa grande variabilité en réponse à la toxicité <strong>ferreuse</strong> entre <strong>les</strong> génotypes, la corrélationdu score des symptômes des feuil<strong>les</strong> avec le rendement en grains et la répartition del’absorption spécifique du fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> organes pourraient être utilisées comme outil desélection pour l’amélioration rapide des cultivars de <strong>riz</strong> en conditions de toxicité <strong>ferreuse</strong>.47


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestECART DE RENDEMENT DU RIZ DÛ À LATOXICITÉ FERREUSE EN AFRIQUE DE L’OUESTA. AudebertCirad-CA UPR Rizicultures, TA 70/01, 34398 Montpellier cedex 5, FranceAlain.audebert@cirad.frRésuméLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est un trouble des nutriments du <strong>riz</strong> de bas-fond qui est trèsrépandu en Afrique de l’Ouest. Le fer soluble présent <strong>dans</strong> la solution du sol enconditions d’engorgement est absorbé par <strong>les</strong> racines et s’accumule <strong>dans</strong> <strong>les</strong>feuil<strong>les</strong>. Il provoque une mauvaise croissance, un mauvais tallage et une baissedrastique des rendements, liés à la décoloration des feuil<strong>les</strong>. De 1994 à 1998, desexpérimentations ont été menées aux champs <strong>dans</strong> deux sites de toxicité <strong>ferreuse</strong>et <strong>dans</strong> un site de non-toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouest pour estimer l’effetde la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture et évaluer la tolérance des cultivars de <strong>riz</strong>prometteurs disponib<strong>les</strong> en Afrique de l’Ouest. Pour avoir une bonne estimationdes pertes de rendement dus à la toxicité <strong>ferreuse</strong>, le potentiel de rendement a étécalculé <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sites de toxicité <strong>ferreuse</strong> en utilisant le modèle Oryza-S, un modèlede croissance et de rendement du <strong>riz</strong>. A l’aide d’une simulation, on a pu rapporterque la toxicité <strong>ferreuse</strong> pouvait réduire le rendement (écart de rendement) de 10 à100 % avec une moyenne de 45 %. La perte de rendement dépend des cultivars de<strong>riz</strong>, de l’intensité de la toxicité et de la gestion des cultures (maîtrise de l’eau etfertilisation). La grande variabilité génétique du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> la réponse à la toxicité<strong>ferreuse</strong> et la corrélation entre le score des symptômes des feuil<strong>les</strong> et le rendementen grain à travers le génotype pourraient être un avantage de la sélection pourobtenir rapidement des cultivars améliorés de <strong>riz</strong> pour <strong>les</strong> conditions de toxicité<strong>ferreuse</strong>.48


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestINTRODUCTIONLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est reconnue comme l’une des contraintes majeures à la productiondu <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds d’Afrique de l’Ouest (Abifarin, 1988, 1989). Les mangroveset autres terres humides (bas-fond pluvial, bas-fond irrigué, mangrove) fournissent desconditions de sols et d’eau qui permettent le développement de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en<strong>riz</strong>iculture (Virmani, 1979). C’est un désordre nutritionnel complexe causé par <strong>les</strong>quantités excessives de fer <strong>dans</strong> la solution du sol. La teneur initiale en fer <strong>dans</strong> le sol peutêtre accrue à cause du fer qui vient des plateaux par <strong>les</strong> écoulements le long de la penteet peut devenir très concentrée jusqu’à 300-1500 ppm <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sites de toxicité <strong>ferreuse</strong>grave (Ponnamperuma, 1977, Yoshida, 1981). La toxicité <strong>ferreuse</strong> est associée à la forteconcentration du fer ferreux <strong>dans</strong> la solution du sol et à la mauvaise maîtrise de l’eau. Lesconditions de réduction du sol qui causent l’accumulation du fer ferreux entraînent aussides besoins accrus en nutriments tels que P et K nécessaires pour surmonter le stress(Sahrawat et al., 1996 ; Sahrawat, 1998).Le niveau critique de toxicité au-dessus duquel <strong>les</strong> pertes de rendement seproduisent est d’environ 500 mg de Fe/ kg -1 de poids de feuil<strong>les</strong> séchées (Marschner,1995 ; Mengel et Kirby, 1987). Les symptômes de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le <strong>riz</strong>(jaunissement et bronzage) sont dus à l’absorption excessive et à l’accumulation du Fe<strong>dans</strong> la plante. Ces symptômes sont caractérisés par le développement de nombreusespetites taches brunes, à partir du bout des feuil<strong>les</strong>. Ces taches se transforment en unedécoloration pourpre, rousse ou jaunâtre des feuil<strong>les</strong>. En fin de compte <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>s’assèchent et donnent à la plante un aspect échaudé. Ces différents symptômes sont <strong>les</strong>résultats de la carence d’éléments nutritionnels (principalement P et K) chez la plante.Cette carence est causée par la concentration relativement élevée du fer ferreux <strong>dans</strong> lasolution de sol et son absorption par la plante. Le système racinaire est brun foncé et maldéveloppé. La toxicité <strong>ferreuse</strong> réduit aussi la croissance, le tallage et la fertilité des épillets(Bodeet al., 1995). En Afrique de l’Ouest, <strong>les</strong> pertes de rendement de <strong>riz</strong> dus à la toxicité<strong>ferreuse</strong> sont estimées entre 12 et 100 % dépendant des cultivars de <strong>riz</strong> utilisés et desniveaux de toxicité <strong>ferreuse</strong> (Massajo et al., 1986 ; Gunawardena et al., 1982).L’approche la plus rentable pour améliorer la productivité du <strong>riz</strong> en réduisant latoxicité <strong>ferreuse</strong> est l’utilisation des cultivars de <strong>riz</strong> tolérants à la toxicité <strong>ferreuse</strong> (Abifarin,1989). En condition de toxicité <strong>ferreuse</strong> extrême, une combinaison de cultivars tolérantset une gestion améliorée du sol et des éléments nutritifs peuvent donner <strong>les</strong> meilleurs49


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouestrésultats (Sahrawat et al., 1996 ; Diatta et al., 1998). L’application des éléments nutritifsdes plantes qui font défaut - P, K, Ca, Mg et Zn – peut jouer un important rôle <strong>dans</strong> lagestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> et <strong>dans</strong> l’expression de la tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong> par<strong>les</strong> cultivars de <strong>riz</strong> (Tanaka et al., 1966).L’objectif de ce travail était de quantifier l’effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le <strong>riz</strong>et investiguer la variabilité de la réponse à la toxicité <strong>ferreuse</strong> entre <strong>les</strong> cultivarsprometteurs de <strong>riz</strong> disponib<strong>les</strong> en Afrique de l’Ouest. Le modèle de croissance et derendement de <strong>riz</strong> a été utilisé pour déterminer le potentiel de rendement de <strong>riz</strong> enconditions de non-toxicité <strong>ferreuse</strong>. L’effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong> a été estimé à partir dela différence de rendement entre <strong>les</strong> sites de toxicité et <strong>les</strong> sites de non-toxicité <strong>ferreuse</strong>pour un cultivar de <strong>riz</strong> (Bouaké 189) couramment utilisé par <strong>les</strong> paysans en Côte d’Ivoire.MATÉRIELS ET MÉTHODEDes expérimentations au champ ont été faites en conditions irriguées <strong>dans</strong> deux sites detoxicité <strong>ferreuse</strong> près de K°°°°ÿÿÿÿ*ÿÿÿÿÁÀt!t!—dÿÿs de Bouaké (7°ð42’N ;5°ð00’W ; Côte d’Ivoire). Le sol à M’bé est un alfisol, et <strong>les</strong> sols à Korhogo et Kilissisont des ultisols. Avant de commencer l’expérimentation, on a pris des échantillons desol qu’on a fait sécher à l’air, écraser et tamiser à l’aide d’un tamis de 2 mm de mail<strong>les</strong>.Ensuite on a fait <strong>les</strong> analyses physique et chimique. Le pH du sol a été mesuré à l’aided’une électrode de verre utilisant de l’eau de sol /KCl au ratio de ½,5. Le C organiquea été extrait par acide sulfurique avec du potassium dichromate et déterminé avec dusulfate d’ammonium et de fer (méthodologie de Walkley & Black). La teneur totale enP a été déterminée par digestion avec de l’acide perchlorique et le P extractible a étédéterminé en utilisant une solution NH 4F-HCl (Bray1). Les cations échangeab<strong>les</strong> ont étédéterminés par spectrophotométrie d’absorption atomique après extraction avec del’acétate d’ammonium neutre. Le Fe extractible et autres éléments micro-nutriments ontété déterminés par spectrophotométrie d’absorption atomique après extraction avecDTPA (méthodologie de Lindsay & Novell).Expérimentation 1Une expérimentation de fertilisation à long terme au champ a été menée en conditionsd’irrigation <strong>dans</strong> un site de toxicité <strong>ferreuse</strong> à Korhogo de 1994 à 1998 (saisons sècheset saisons pluvieuses). Le cultivar de <strong>riz</strong> de bas-fond homologué en Afrique de l’Ouest,50


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestBouaké 189, a été cultivé pour <strong>les</strong> expérimentations de la saison des pluies de juillet ànovembre, et cel<strong>les</strong> de la saison sèche de janvier à mai. Bouaké 189 est considéré commesensible à la toxicité <strong>ferreuse</strong> (Sahrawat et al., 1996). Neuf traitements d’élémentsnutritifs (sans engrais, N, N+P, N+K, N+Zn, N+P+Zn, N+K+Zn, N+P+K etN+P+K+Zn) ont été appliqués <strong>dans</strong> un dispositif en bloc complètement randomisé avecquatre répétitions (la taille de la parcelle était de 24 m 2 ). L’azote a été appliqué au tauxde 100 kg N ha -1 sous forme d’urée <strong>dans</strong> trois parcel<strong>les</strong> divisées ; P a été appliqué à 50kg ha -1 sous forme de triple superphosphate (TSP) ; K à 80 kg ha -1 sous forme de chlorurede potassium (KCl) ; et Zn à 10 kg Zn ha -1 sous forme d’oxyde de zinc (ZnO). Tous <strong>les</strong>éléments nutritifs, à l’exception de N, ont été ajoutés comme applications de fond.Pour la comparaison, <strong>dans</strong> un site de non-toxicité <strong>ferreuse</strong> à M’bé, pendant la mêmepériode et <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mêmes conditions d’irrigation, le cultivar Bouaké 189 a été cultivé<strong>dans</strong> <strong>les</strong> deux saisons avec deux traitements d’éléments nutritifs (sans engrais et NPK)appliqués comme <strong>dans</strong> le site de Korhogo.Expérimentation 2En 1998, douze différents cultivars (améliorés et traditionnels) ont été testés davantageet évalués <strong>dans</strong> un dispositif en bloc complètement randomisé avec trois répétitions <strong>dans</strong><strong>les</strong> trois sites. Ces douze cultivars incluent deux cultivars testés à la toxicité <strong>ferreuse</strong> et unevariété témoin : une considérée comme tolérante (CK4), une sensible (Tox 3069-66-2-1-6) et une variété africaine homologuée (Bouaké 189) comme témoin. Lesexpérimentations ont été menées simultanément le plus que possible (saison humide) etgérées de la même manière. La taille de la parcelle était de 15 m 2 . Toutes <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong>ont reçu une fertilisation complète (NPKZn) avec 100 kg N ha -1 sous forme d’urée <strong>dans</strong>trois parcel<strong>les</strong> divisées ; P à 50 kg ha -1 sous forme de triple superphosphate (TSP) ; Kà 80 kg ha -1 sous forme de chlorure de potassium (KCl) ; et Zn à 10 kg Zn ha -1 sous formed’oxyde de zinc (ZnO). Tous <strong>les</strong> éléments nutritifs, à l’exception de N, ont été ajoutéscomme applications de fond.Dans ces deux expérimentations, <strong>les</strong> plantes ont été notées visuellement pour <strong>les</strong>symptômes de la toxicité <strong>ferreuse</strong> (STF), en utilisant une échelle de 1-9 basée sur <strong>les</strong>ystème d’évaluation standard du <strong>riz</strong> de l’Institut international de recherche sur le <strong>riz</strong>(IRRI) : un score de 1 indique une croissance et un tallage normaux, 9 indique que presquetoutes <strong>les</strong> plantes étaient mortes ou mouraient (IRRI, 1988). Les plantes ont été notéesdeux ou trois fois pendant la période de la croissance, lorsque <strong>les</strong> symptômes de toxicité51


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouest<strong>ferreuse</strong> s’exprimaient sur le feuillage pour surveiller la toxicité. Les scores de la toxicité<strong>ferreuse</strong> ont été pris sur toutes <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong>. Le score pendant la floraison a été utilisé pourla comparaison et l’analyse variéta<strong>les</strong>. Le rendement, la hauteur et le nombre de tal<strong>les</strong> ontété mesurés pendant la récolte. Les rendements en grains ont été exprimés sur la <strong>base</strong> de14 % d’humidité.Un modèle de <strong>riz</strong> Oryza-S développé par l’ADRAO (Dingkuhn et Sow, 1997)basé sur la croissance du <strong>riz</strong> et le modèle de rendement Oryza-1 (Kropff et al., 1994),a été utilisé pour déterminer le potentiel de rendement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> conditions de Korhogo.Le modèle Oryza-S est un modèle dynamique déterministe qui simule la croissance desorganes de la plante selon la croissance journalière, en tenant compte de l’architecturede la voûte de feuillage (Dingkuhn et Sow, 1997). L’accent est mis sur la dépendance enénergie, en température et en azote des processus de croissance. Puisque le modè<strong>les</strong>imule le potentiel de rendement limité par l’énergie et celui limité par la température,aucun stress tels que la sécheresse, <strong>les</strong> carences en éléments nutritifs ou <strong>les</strong> toxicités n’estétudié. Les simulations du modèle rapportées ici ont été faites pour le cultivar Bouaké189. Les données météorologiques journalières utilisées étaient prises à Bouaké etKorhogo (1995-1998)Les données ont été analysées séparément pour chaque essai à l’aide deSAS, en utilisant le modèle mixte (SAS Institute, 1994). Les moyennes destraitements ont été séparées à l’aide du test de la différence la moins significative deFisher (DMS) à P


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouestgénétique. Certains cultivars sont plus adaptés à cette contrainte des sols que d’autres.Le score de la toxicité <strong>ferreuse</strong> des cultivars de <strong>riz</strong> donne un critère très utile et simple pourla sélection de meilleurs matériels en conditions de stress de toxicité <strong>ferreuse</strong>.Effet sur le rendement et le risqueEn condition de bonne gestion de <strong>riz</strong>iculture irriguée (engrais NPK), le rendementpotentiel simulé de Bouaké 189 a été corrélé avec un rendement en grain observé encondition de toxicité <strong>ferreuse</strong> à Korhogo (Figure 1). Le modèle nous a donné la possibilitéde comparer <strong>les</strong> deux sites. Le site de non-toxicité <strong>ferreuse</strong> (M’bé) et le site de toxicité<strong>ferreuse</strong> (Korhogo) n’étaient pas significativement différents (Figure 2a). D’une manièregénérale, le site de Korhogo avait un meilleur potentiel de rendement causé par uneradiation plus élevée surtout pendant la période de mars à mai. Le rendement en grain dela date de semis d’octobre était clairement affecté par la saison du froid causée par le ventde l’harmattan pendant <strong>les</strong> mois de décembre et de janvier. Pendant <strong>les</strong> deux saisonscultura<strong>les</strong> (date de semis en janvier et juillet), <strong>les</strong> rendements moyens simulés pour <strong>les</strong>deux sites sont similaires (9,1 et 8,5 t ha -1 avec DMS 0.05= 647,77 kg ha -1 ). Pour ces deuxdates de semis, le site de M’bé peut être considéré comme témoin de non-toxicité<strong>ferreuse</strong> et <strong>les</strong> rendements entre <strong>les</strong> sites peuvent être comparés. Le rendement réel engrain <strong>dans</strong> l’expérimentation 1 était significativement plus bas à Korhogo (3,7 t ha -1 ) encondition de toxicité <strong>ferreuse</strong> qu’à M’bé (7,4 t ha -1 , t = 9,24 ; p


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouestconfirment la perte de rendement due à la toxicité <strong>ferreuse</strong> donnée par Abifarin (1988).A partir de cette étude, il est possible d’avoir une estimation du risque de la toxicité<strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> un site de toxicité <strong>ferreuse</strong> comme Korhogo. Dansun environnement de toxicité <strong>ferreuse</strong>, il y a un risque de 50 % (deux ans sur quatre) pourqu’un cultivar ait un rendement en grain entre 70 et 45 % du rendement potentiel(conditions norma<strong>les</strong>). Une fois sur <strong>les</strong> quatre ans, la production peut être inférieure 45ou supérieur 70 % au rendement attendu. Pour Bouaké 189, qui est considéré commeun cultivar sensible à la toxicité <strong>ferreuse</strong> (Sahrawat et al., 1996), la contrainte de la toxicitéest très importante. Ces résultats illustrent l’importance de trouver des cultivars tolérantset des techniques cultura<strong>les</strong> pour minimiser <strong>les</strong> pertes de rendement du <strong>riz</strong> pour <strong>les</strong>paysans.Effets annuels et saisonniersLes pertes de rendement ont varié significativement selon <strong>les</strong> années, la saison et letraitement aux engrais (Tableau 3). Dans le site de toxicité <strong>ferreuse</strong> à Korhogo(expérimentation I), <strong>les</strong> pertes de rendement basées sur le rendement en grain de NPKà Mbé (écart de rendement 2) dues aux contraintes du fer étaient stab<strong>les</strong>. En moyenne,la perte de rendement est autour de 3,4 t ha -1 . Cependant, l’année 1996 a fait ressortirdes pertes plus importantes de rendements en grains. Ce résultat a été induit par <strong>les</strong>attaques des déprédateurs (foreur des tiges) et la maladie (RYMV) pendant la saisonhumide. Il y avait d’énormes différences saisonnières <strong>dans</strong> la performance de Bouaké189 <strong>dans</strong> <strong>les</strong> saisons humides et <strong>les</strong> saisons sèches. Pour <strong>les</strong> quatre années expérimenta<strong>les</strong>,l’écart de rendement en condition de toxicité <strong>ferreuse</strong> était beaucoup plus élevé pendantla saison sèche que pendant la saison humide. Cette différence significative peut êtreexpliquée par <strong>les</strong> niveaux de radiation solaire entre <strong>les</strong> mécanismes pédo-climatiques etle métabolisme des plantes. Il y avait des différences entre <strong>les</strong> caractéristiques de lapluviométrie et du rayonnement solaire (intensité et durée) pendant <strong>les</strong> saisons humideset <strong>les</strong> saisons sèches (Sahrawat et Singh, 1998). La pluviométrie induit la dilution du fer(Mulbah et Abifarin, 1988) et une meilleure évacuation du fer des bas-fonds pendant lasaison humide (Diatta et al., 1998). L’intensité accrue des radiations solaires pendant lasaison sèche augmentait l’activité photosynthétique. Dans un sol de toxicité <strong>ferreuse</strong>comme le site de Korhogo, une plus grande évapotranspiration pendant la saison sèchecausait une plus grande absorption de fer par la plante et partant une toxicité <strong>ferreuse</strong> plusgrave.54


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestEffet des engraisEn général, l’application de P et de K avec N et Zn faisait baisser de manière appréciablel’écart de rendement (Tableau 3). Cela a été davantage corroboré par <strong>les</strong> scores detoxicité <strong>ferreuse</strong> des cultivars, qui étaient généralement plus bas lorsqu’on ajoutait <strong>les</strong>nutriments de la plante, par rapport à s’ils n’étaient pas ajoutés. Le rôle des nutrimentsde la plante était évident à la fois pendant <strong>les</strong> saisons humides et <strong>les</strong> saisons sèches. Nosrésultats donnent ainsi davantage de preuve que l’application de P, K et Zn en conjonctionavec N est un moyen efficace de réduction de la toxicité <strong>ferreuse</strong> (Sahrawat et al., 1996).Il a été rapporté que l’application d’autres éléments nutritifs, en particulier le potassium,réduit la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de bas-fond (Yamauchi, 1989, Yoshida, 1981).Cependant, comparé au rendement potentiel (le traitement NPK <strong>dans</strong> un site de nontoxicité<strong>ferreuse</strong>), ce résultat précédent est relatif. Les neuf traitements utilisés avaient uneréponse significative <strong>dans</strong> le site de Korhogo, mais le rendement en grain obtenu <strong>dans</strong> <strong>les</strong>ite de toxicité <strong>ferreuse</strong> était très proche à celui du traitement sans engrais <strong>dans</strong> le sitetémoin de M’bé (Figure 4). Dans un site de toxicité <strong>ferreuse</strong>, l’application d’un engraissupplémentaire est bénéfique à la production de grains mais pas suffisante pour corrigerla contrainte.Effet sur la croissance et le développementLa croissance et le développement du <strong>riz</strong> sont aussi affectés par la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Tous<strong>les</strong> traits des plantes mesurés ont montré une baisse significative entre le site toxique etle site témoin (non-toxicité <strong>ferreuse</strong>) sauf pour la matière sèche des pousses (Tableau 4).Pour tous ces traits, l’effet du site pouvait être classé par l’ordre suivant : le site de Kilissiétait relativement plus toxique que Korhogo. La contrainte de toxicité <strong>ferreuse</strong> a induit 39% de pertes de rendement (écart de rendement 2) à Korhogo et 45 % à Kilissi(expérimentation 2).La baisse moyenne des 12 cultivars pouvait être très importante comme le fontressortir la matière sèche des racines et le tallage, respectivement 34 et 57 % pourKorhogo et Kilissi. Le rendement comme la résultante des traits morpho-phénophysiologiquesest aussi affecté par la contrainte. La durée des cultures n’a pas étéaffectée par la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Ce trait phénologique dépend de la radiation et de latempérature. Les expérimentations ont été menées pendant la saison des pluies <strong>dans</strong> desconditions similaires de radiation et de température entre <strong>les</strong> différents sites. Lesexpérimentations précédentes ont montré une différence significative entre <strong>les</strong> saisonssèches et <strong>les</strong> saisons pluvieuses pour ce trait à Korhogo (données non montrées).55


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestLa relation entre le rendement en grain ou <strong>les</strong> pertes de rendement et le score de la toxicité<strong>ferreuse</strong> (Figure 5) a fait ressortir une simple corrélation significative. L’équation derégression indiquait environ 0,5 t ha -1 de pertes de rendement en grain (11 % d’écart derendement potentiel) si le score de toxicité <strong>ferreuse</strong> augmentait d’un point.Variabilité génétiqueLes cultivars ont répondu différemment à la toxicité <strong>ferreuse</strong> (Tableau 2). Certainscultivars comme Tox 3779-51-2-2-1 étaient moins affectés que WITA 1 ou Bouaké189. Il y a une vaste gamme <strong>dans</strong> la tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong>. La Figure 5 montrepour deux différentes années (1997 et 1998) la distribution de la fréquence de la réponsed’un grand nombre de cultivars entre <strong>les</strong> sites de toxicité <strong>ferreuse</strong> et <strong>les</strong> sites de nontoxicité<strong>ferreuse</strong>. Pour la population d’un cultivar, le rendement en grain dépend de l’effetannuel, mais l’effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong> est constant. Pour 1998, la production du <strong>riz</strong>d’un cultivar très sensible comme Tox 3069-66-2-1-6 pouvait baisser de 4,88 t ha -1 à1,29 t ha -1 . La baisse du rendement pouvait être seulement de 1,02 t ha -1 pour une variététolérante comme CK4 (5,15 et 4,08 t ha -1 ). Certains cultivars disponib<strong>les</strong> présentent uneproduction de <strong>riz</strong> de plus de 4-4,5 t ha -1 en condition de toxicité <strong>ferreuse</strong>. Les paysanspouvaient avoir <strong>les</strong> avantages d’utiliser ces cultivars pour accroître la production de <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> systèmes <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> irrigués et de bas-fond là où la toxicité <strong>ferreuse</strong> est la contraintemajeure.Le cultivar glaberrima CG14 est bien adapté à la toxicité <strong>ferreuse</strong> parce que lerendement en grain était le même en condition de non-toxicité <strong>ferreuse</strong> qu’en conditionde toxicité <strong>ferreuse</strong> (respectivement 3,24 et 3,34 t ha -1 ). La variété améliorée homologuéeen Côte d’Ivoire, Bouaké189, présente le meilleur rendement en grain en condition denon-toxicité <strong>ferreuse</strong>, mais est sensible avec une perte de rendement due à la toxicité<strong>ferreuse</strong> d’environ 3,5 t ha -1 (5,81 et 2,23 t ha -1 ).Les cultivars dotés d’un haut niveau de tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong> sontgénéralement <strong>les</strong> types traditionnels qui ont une mauvaise capacité de production (CG14,Suakoko8). Mais une observation encourageante est la variabilité génétique aveccertains cultivars tolérants à la toxicité <strong>ferreuse</strong> comme CK4 présentant un type de plantde bonne structure. Avec <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> technologies de sélection, l’incorporation degènes tolérants du cultivar traditionnel à un type de plant de bonne structure pourraitaméliorer la production <strong>riz</strong>icole <strong>dans</strong> des situations de toxicité <strong>ferreuse</strong>. Ceci, ajouté à labonne corrélation entre le score des symptômes des feuil<strong>les</strong> et le rendement en grain selon56


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouestl’environnement et le génotype permettra des progrès rapides en matière de sélection du<strong>riz</strong>.REMERCIEMENTSNous remercions <strong>les</strong> unités de sélection, des sciences du sol et de physiologie del’ADRAO pour avoir fourni <strong>les</strong> données de leurs expérimentations de M’bé et Korhogo.Nos remerciements aussi aux chercheurs de Guinée (M. Bah Saïkou Sounounou et M.Sidibé Mamadou) qui ont dirigé l’expérimentation de Killissi.RÉFÉRENCESAbifarin AO. 1988. Grain yield loss due to iron toxicity. WARDA Technical Newletter8 (1): 1-4.Abifarin AO. 1989. Progress in Breeding <strong>Rice</strong> for Tolerance to Iron toxicity. WARDAAnnual Report: 34-39.Audebert A and KL Sahrawat. 2000. Mechanisms of Iron Toxicity Tolerance inLowland <strong>Rice</strong>. Journal of Plant Nutrition 23(11-12): 1877-1885.Bode K, Doring O, Luthje S and M Bottger. 1995 Induction of iron toxicity symptomsin rice (Oryza sativa L.). Mitt. Inst. Allg. Bot., Hamburg, 25 : 35-43.Diatta S, Audebert A, Sahrawat KL and S Traoré. 1998. Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong>du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds. Acquis de l’ADRAO <strong>dans</strong> la zone des savanes en Afriquede l’Ouest. In: Aménagement et mise en valeur des bas-fonds au Mali, 21-25/10/1996,Sikasso, Mali, (Eds) N Ahmadi and B Temé, CIRAD-CA, pp 363-371.Dingkuhn M and A Sow. 1997. Potential yields of irrigated rice in the Sahel. In: Irrigatedrice in the Sahel: Prospects for sustainable development. WARDA, Bouaké, Côted’Ivoire. 361-380.Gunawardena I, Virmani SS and FJ Sumo. 1982. Breeding rice for tolerance to irontoxicity, Oryza, 19 : 5-12.International <strong>Rice</strong> Research Institute. 1996. Standard evaluation System for <strong>Rice</strong>, 4thedition, Manila, Philippines, 52.Kropff MJ, HH van Laar and RB Matthews. 1994. ORYZA-1 An ecophysiologicalmodel for irrigated rice production. SARP Research Proceeding.57


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestMarschner H. 1995. Mineral Nutrition of Higher Plants, Academic Press, 889 pp.Masajo TM. Alluri K, AO Abifarin and D Janakiram. 1986. Breeding for high and stableyields in <strong>Africa</strong>, in The Wetlands and <strong>Rice</strong> in subsaharian <strong>Africa</strong>, (Eds.) A. S. R. Juoand J. A. Lowe, Ibadan, Nigeria, 107-114.Mulbah CK and AO Abifarin. 1988. Water soluble iron fluctuations in iron toxic ricefields at CARI Suakoko, Liberia, WARDA Technical Newletter, 8 (1) : 3-4.Mengel K and E Kirkby. 1987. Princip<strong>les</strong> of Plant Nutrition. International PotashInstitute. 685 pp.Narteh LT and KL Sahrawat. 1999. Influence of flooding on electrochemical andchemical properties of West <strong>Africa</strong>n soils, Geoderma 87 : 197-207Ponnamperuma FN. 1977. Physicochemical properties of submerged soils in relation tofertility. IRRI research paper series 5: 1-32.Sahrawat KL, Mulbah CK, Diatta S, Delaune RD, Patrick WHJ, Singh BN and MPJones. 1996. The role of tolerant genotypes and plant nutrients in the management ofiron toxicity in lowland rice. Journal of Agricultural Science 126 : 143-149Sahrawat KL. 1998. Flooding soil: a great equalizer of diversity in soil chemical fertility,Oryza 35 (4) : 300-305Sahrawat KL and BN Singh. 1998. Seasonal differences in iron toxicity tolerance oflowland rice cultivars. IRRI notes 23 (1): 18-19.Tanaka A, Loe R and SA Navasero. 1966. Some mechanisms involved in thedevelopment of iron toxicity symptoms in the rice plant. Soil Science Plant Nutrition12: 158-164Virmani SS. 1979. Breeding rice for tolerance to iron toxicity. In: Second varietalimprovement seminar, Monrovia, Liberia, WARDA. p 156-173.Yoshida S. 1981. Fundamentals of rice crop science, IRRI, Manila, Philippines, pp 269.58


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestTableau 1.Caractéristiques physico-chimiques des sols, de la solution d’eau etdes plants de <strong>riz</strong> à M’bé, Korhogo (Côte d’Ivoire) et Kilissi (Guinée),1998.M’bé Korhogo KilissiSolClassificationAlfisolTextureloam sablo-UltisolUltisolpH (H 2 O)argileuxloam sableuxloam sablo-argileuxpH (Kcl)6,25,95,8Organique C (g ka -1 )4,74,14,5CEC (cmol kg -1 )232025,2Total P (mg kg -1 )8,712,512,7P Bray 1 (mg kg -1 )180463545K (mg kg -1 )415Ca (mg kg -1 )706016Mg (mg kg -1 )248336384Fe (mg kg -1 )876841Zn (mg kg -1 )284500573Eau371pH (H 2 O)Redox(mV)6.66,25,5Oxygène (mg l -1 )3595118Plante6,253,11,37Pousses(ppm)Racines(ppm)134020211740Climat321215060376548TypePluviométrie (mm)transitionsavaneforêt1046.7895,81768,859


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestTableau 2.Score de la toxicité <strong>ferreuse</strong> à la floraison et le rendement en grain(tha -1 ) de 12 cultivars de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> deux sites de toxicité <strong>ferreuse</strong> (Korhogoet Kilissi) comparés à un site de faible toxicité <strong>ferreuse</strong> (M’bé).Côte d’Ivoire et Guinée, 1998.WITA 1WITA 3CK 4CK 73Bouaké 189Tox 3069-66-2-1-6Tox 3779-51-2-2-1B 4140c-PN-186-28-KP2IR 42Suakoko 8MerkanduCG 14MoyenneCVDMS (00,5)DSRMSE (ddl=24)ScoreRendementKorhogo Kilissi M’bé Korhogo Kilissi M’bé4,66 b 4,66 b 1 2,20 fg 2,43 bcde 3,74 bc2 de 1,66 d 1 3,27 abcd 3,08 d 4,11 bc3,33 c 3,33 c 1 3,08 bcde 2,84 abcd 4,48 bc3,33 c 3,33 c 1 2,81 cdef 2,83 abcd 3,93 bc5,33 b 5,33 b 1 2,09 fg 1,95 def 6,32 a7 a 7 a 1 1,60 g 1,11 f 5,01 ab1,33 d 1,66 d 1 2,34 defg 2,25 cde 3,35 bc3,33 c 3,33 c 1 2,32 defg 2,39 bcde 4,67 bc3 cd 4,33 bc 1 3,28 abcd 3,67 a 6,26 a2,66 cd 3,33 c 1 4,10 a 3,34 abc 4,06 bc2 de 4,66 b 1 3,95 ab 3,50 ab 4,11 bc1 d 1 d 1 3,41 abc 1,84 ef 3,62 c3,25 3,63 1 2,87 2,60 4,4753,7 48,3 0 31,08 35,29 27,061,01 1,22 ns 0,98 1,13 1,571,74 1,76 0 0,89 0,919 1,210,58 0,67 0,9360


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouest108Y = 1.04 X - 5.64;r 2 = 0.46; n = 8; p


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouest1210aPotential Yield (t ha -1 )8642M'bé (1995-1998)Korhogo (1995-1998)Sowing period01 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12Sowing Date (month)1210M'bé (1995-1998) Korhogo (1995-1998)bGrain Yield (t ha -1 )864Yield gap 1(1.4)Yield gap 2(3.6)20SimulatedActual (NPK)1210Korhogo (1995-1998) n = 40M'bé (1995-1998)cGrain Yield (t ha -1 )86420Figure 2.1 3 5 7 9Iron Toxicity ScoreSimulation du rendement en grain de Bouaké 189 – sites de Korhogo etM’bé (1995-1998). a) effet de la date de semis, b) différences entre lerendement en grain simulé et celui en grain mesuré, c) effet dessymptômes visuels sur le rendement observé en grain.62


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouest3025Frequency (%)201510500 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100Yield losses (%)Figure 3.Histogramme de la fréquence des pertes de rendement <strong>dans</strong> un site detoxicité <strong>ferreuse</strong> pour le cultivar homologué Bouaké 189. Korhogo,Côte d’Ivoire, 1994-1998. N = 80.63


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouest987Grain Yield (t ha -1 )6543210NPKONPK O NPKZn NKZn NP NK NZn NPZn NMbéKorhogoFigure 4.Effet des nutriments <strong>dans</strong> un site de toxicité <strong>ferreuse</strong> pour le cultivarhomologué Bouaké 189, comparé à deux témoins de nutriments <strong>dans</strong> unsite de non-toxicité <strong>ferreuse</strong>. Korhogo et M’bé, Côte d’Ivoire, 1994-1999.64


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestTableau 3. Ecart de rendement <strong>dans</strong> un site de toxicité <strong>ferreuse</strong> pour Bouaké 189.Effet de la saison et de l’engrais (Korhogo, 1994-1998)Pertes de rendement (tha -1 )AnnéeTrait 1994 1995 1996 1997 1998 Moyenne0NNPNKNZnNPKNPZnPKZnNPKZn3,683,942,823,304,432,533,483,662,673,282,782,712,501,921,972,992,932,28Moyenne 3,39 2,59b aMoyenne 2,77 aSE0,15DMS (0,05) 0,60Moyenne 3,37SE0,10DMS (0,05) 0,28ANOVAEff. trait, (A) ***Eff année, (B) ***Eff saison, (C) ***A * BA * C***B * CnsA * B * C nsCVnsRMSE ddl=240) 39,21,31SS SH SS SH SS SH SS SH SS SH3,883,403,062,613,863,733,093,243,313,35a3,24 a0,09ns3,343,042,583,413,352,553,363,453,073,12a6,025,474,714,344,105,044,703,333,774,60b4,14 c0,110,464,02 4,67 2,874,47 4,75 2,573,16 3,97 2,153,35 4,20 2,913,73 2,79 2,873,71 2,91 2,093,79 5,03 2,903,62 3,70 2,943,32 3,23 2,643,68 3,91 2,66a b a3,28 b0,120,484,293,473,573,173,403,473,232,892,423,32b2,97 a0,130,393,72 4,01 a2,92 3,72 ab3,04 3,21 cd2,56 3,27 cd1,95 3,28 cd2,47 3,56 bc2,51 3,29 cd2,05 2,98 d2,28 2,93 d2,61a65


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestTableau 4.Traits morpho-phénologiques de 12 cultivars de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> deux sites detoxicité <strong>ferreuse</strong> (Korhogo et Kilissi) comparés à un site de faible toxicité<strong>ferreuse</strong> (M’bé), Côte d’Ivoire et Guinée, 1998.ScoreDuréeHauteurPousseRacineRendement(jours)Tallage(cm)(g)(g)(t ha -1 )M’bé1 b117 a354 a131 a62,359,18 a4,14 aKorhogo3,25 a114 b231 b113 b63,252,91 b2,49 bKilissi3,63 a114 b152 c81 c58,112,32 c2,27 bMoyenne2,62115,5246108,961,24,802,97DMS (00,5)0,251,1022,65,05ns0,9430,231SE0,050,2254,641,031,980,1930,047DS1,831,40100,428,4927,084,181,21ANOVAEffet du siteEffet variétal************ns******interaction*********************CV******nsns********RMSE69,88,4740,826,144,287,140,8(ddl=72)0,542,3448,2210,7220,652,000,49266


Ecart de rendement du <strong>riz</strong> dû à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouest10080Y = 2.29 + 11.3 X;r 2 = 0.87; n = 72;Yield losses (%)604020050004000Y = 3838 - 420.8 X;r 2 = 0.68; n = 72;Grain yield (kg ha -1 )30002000100000 1 2 3 4 5 6 7 8Iron Toxicity scoreFigure 5.Relation entre <strong>les</strong> symptômes de la toxicité <strong>ferreuse</strong> et le rendement engrain et <strong>les</strong> pertes de rendement pour 12 cultivars <strong>dans</strong> différentsenvironnements (1998). Les régressions sont significatives à 0,01 %.67


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeTEST ET DÉVELOPPEMENT DES VARIÉTÉSDE RIZ TOLÉRANTES A LA TOXICITÉFERREUSE EN BASSE GUINÉEAbdoul Karim CamaraChef Programme Riz Eau Douce, Centre de Recherche Agronomique de KOBA - BOFFARésuméLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est l’une des contraintes majeures faisant obstacle àl’accroissement de la production <strong>riz</strong>icole en Afrique de l’Ouest en général et laGuinée en particulier. Ce phénomène est attribué à un désordre nutritionnel quiaffecte le <strong>riz</strong> de submersion. Les symptômes commencent à se manifester dès <strong>les</strong>premiers stades de la croissance végétale du <strong>riz</strong>. Son apparition est associée à uneforte concentration de fer ferreux <strong>dans</strong> la solution du sol . La toxicité <strong>ferreuse</strong>affecte la croissance, le développement des racines et <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>, ce qui influe surl’absorption, la rétention et la transformation des éléments nutritifs . Diversesméthodes de luttes ont été identifiées, entre autre l’ouverture des fossés au tour duchamps, le système de lavage répété après une accumulation des eaux d’irrigationou de submersion, l’usage de la chaux vive, la dolomie ou de la craie pour corriger<strong>les</strong> effets de la toxicité. La tolérance variétale constitue le moyen pratique peucoûteux pour accroître la production du <strong>riz</strong> et <strong>les</strong> superficies <strong>riz</strong>icultivab<strong>les</strong>. Lestravaux de recherches ont commencé par un criblage en plein champ en minimisant<strong>les</strong> effets (<strong>les</strong> insectes aluminium …) <strong>dans</strong> un premier temps puis <strong>les</strong> essais derendement, l’essai répété de rendement et <strong>les</strong> essais multilocaux de variété de <strong>riz</strong>tolérante à la toxicité <strong>ferreuse</strong> pour procéder en fin au croisement et audéveloppement de variétés tolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Ce qui nous a permisde nomminer <strong>les</strong> variétés CK 73, CK 4 CK 92 (C= centre et K =Kilissi) qui fontleur preuve aujourd’hui non seulement en Guinée , mais aussi en Afrique de l’Ouest.D’autres variétés sont en cours de développement (CK31, CK41, CK44 ) mises aupoint par l’IRAG à travers son centre de création variétale Kilissi68


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeINTRODUCTIONLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est l’une des contraintes majeures faisant obstacle à l’accroissementde la production <strong>dans</strong> <strong>les</strong> écologie de bas-fonds en Afrique de l’ouest en général etparticulièrement en Guinée. Bon nombres de superficies sont aujourd’hui abandonnéesà cause de stress en basse Guinée. Ce phénomène affecte la croissance, le développementdes racines et des feuil<strong>les</strong>, ce qui influe sur l’absorption, la rétention et la transformationdes éléments nutritifs <strong>dans</strong> le sol. Les parcel<strong>les</strong> atteintes se reconnaissent toujours par laprésence d’une pellicule brun rougeâtre d’oxyde de fer et d’écume à la surface de l’eaustagnante(Ottowet al., 1993)La toxicité <strong>ferreuse</strong> se manifeste sur <strong>les</strong> sols sulfatés acides <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zonescôtières. Ainsi de larges portions des Mangroves en sont affectées, en plus des autresproblèmes édaphiques qui se posent (Ponnanperuma,1980). Ce phénomène se rencontreégalement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds , <strong>les</strong> champs irrigués de la forêt humide jusqu’au Sahel oùla roche mère et <strong>les</strong> sols sont riche en fer (Abu et al.,1987, Abifarin 1988).La distribution et le degré de la toxicité <strong>ferreuse</strong>La distribution et le degré de la toxicité <strong>ferreuse</strong> varient selon <strong>les</strong> pays. El<strong>les</strong> varientégalement d’une saison à l’autre au sein d’un même pays. Les pratiques cultura<strong>les</strong> influentsur son intensité. La distribution n’est pas uniforme <strong>dans</strong> beaucoup de sols et surtout <strong>dans</strong><strong>les</strong> bas-fonds. La toxicité varie d’un sol à l’autre et d’un point à un autre au sein d‘un mêmechamp.Quoique la toxicité <strong>ferreuse</strong> soit un problème commun à l’Afrique de l’ouest etmême à l’Amérique du sud, <strong>les</strong> connaissances relatives aux mécanismes édaphiques etphysiologiques liés à ce phénomène sont jusqu’au aujourd’hui limitées. Elle a été attribuéeà une grande gamme de cause en particulier aux teneurs en fer actif et en fer réduit <strong>dans</strong><strong>les</strong> solutions acides du sol.SymptômesLes symptômes commencent à se manifester dès <strong>les</strong> premiers stades de la végétation. Onconstate un retard <strong>dans</strong> la croissance, ou la manifestation d’une décoloration des feuil<strong>les</strong>basa<strong>les</strong>, une réduction des thal<strong>les</strong> pour <strong>les</strong> variétés moyennement sensib<strong>les</strong> ou toléranteset plus tard un taux de stérilité élevé.69


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeCela peut dépendre du sol et de la variété si non <strong>les</strong> variétés sensib<strong>les</strong> succombent avantd’atteindre cette phase de maturationLes expressions phénotypiques de la toxicité <strong>ferreuse</strong> chez le <strong>riz</strong> peuvent varieret différer <strong>dans</strong> la plupart des cas <strong>dans</strong> le littoral on l’appelle « rouille » ou « Wollé »oùencore « khorikhori » en langue vernaculaire présentant d’une coloration rougeâtre oubrunâtre selon <strong>les</strong> localités.Les symptômes varient du brun au jaune qui commence aux extrémités desfeuil<strong>les</strong> puis se propagent sur toute la limbe. Se sont généralement et <strong>dans</strong> la plus part descas, <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> âgées en sont plus affectées. Les sols à toxicité <strong>ferreuse</strong> sont signaléscomme étant des sols hydromorphes à hydromorphie permanente donc mal drainé , latoxicité est aggravée non seulement par la présence des sols ferralitiques rouges ou nonlors des aménagements mais aussi par la présence des remontées capillaires riche en ferferreux, facilement assimilable par <strong>les</strong> plants de <strong>riz</strong>. Le sol est enrichi aussi par <strong>les</strong>ruissellements des plateaux et collines vers des bas-fonds.Elle paraît surtout liée à des déséquilibres nutritionnels (Vizier, 1988) cité parCIRAD,1993) dus à de faible disponibilité en P, K, Zn, Ca, Mg plutôt qu’à une teneurélevé de fer soluble <strong>dans</strong> la solution du sol.Les méthodes de lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong>Les méthodes de gestion des sols, constituaient autre fois, le seul moyen d’améliorer <strong>les</strong>sols à toxicité <strong>ferreuse</strong> .Les techniques ci-dessous sont appliquées pour remédier à cestress :Le Chaulage : la méthode traditionnellement recommandée est de faire un chaulage(Ponnanperuma et al, Gunawardena et al 1982). Bien que ce procédé n’ait pasnécessairement pour le seul but de remédier à la toxicité <strong>ferreuse</strong>, il aide à accroître le pHdu sol si bien qu’il y a moins de fer disponible et que la toxicité se trouve réduite .sonacquisition reste difficile et demande une répétition. En appliquant la chaux une année, leproblème n’est résolu pour la saison de culture suivante.Ouverture de fossé : l’ouverture d’un fossé au tour du champ pour intercepter <strong>les</strong> eauxlatéra<strong>les</strong> d’infiltration. La plus part des bas-fonds toxiques, reçoivent le fer ferreux parécoulement latéral, il était autre fois courant de creuser un fossé autour du champ pour70


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeempêcher l’eau <strong>ferreuse</strong> d’atteindre le champ latéralement (Breeman et Moorman,1978). Dans ce dernier cas, le drainage de l’eau <strong>ferreuse</strong> ne pourra être efficace , car <strong>les</strong>sources d’infiltration latéra<strong>les</strong>, risque être plus profonde que la profondeur du fossé oudu canal aménagé autour du champ . Et le fer ferreux peut ne pas seulement provenir del’infiltration latérale mais par ascension verticale ou capillaire .Drainage systématique :Avec le drainage systématique des champs, ce qui n’est pas le cas de la plus part des basfondsnon aménagés. L’on a recours à cette méthode pour réduire l’effet de latoxicité .Toute fois, sur certains sols comme <strong>les</strong> sols sulfaté acides, l’assèchementaugmente le problème de toxicité une fois que le sol est remouillé. Le drainage du solmême s’il est praticable, à des effets sur la production du <strong>riz</strong> .Casérage : une des dernières méthodes qui consiste à accumuler de l’eau <strong>dans</strong> <strong>les</strong>parcel<strong>les</strong> endiguées à toxicité et procéder à une évacuation de l’eau recueillie pendantplusieurs fois pour réduire le sesquioxyde de fer avant de procéder au semis ou aurepiquage , mais là aussi, <strong>les</strong> engrais minéraux ne peuvent pas être utilisés efficacementpar <strong>les</strong> plants de <strong>riz</strong>.L’apport accrue d’engraisLes chercheurs ont démontré <strong>les</strong> avantage résultant d’une utilisation accrue d’engraischimique (Hague, 1977, Ponnanperuma et al., 1972). Cependant, ces produits onéreuxne sont pas à la porté de la plus part des exploitants traditionnels. Cette méthode est doncd’une application pratique limitée à cause de son acquisition sur le marché.L’amélioration variétale :Toutes <strong>les</strong> méthodes de luttes citées plus hautes sont relativement coûteuses, constituaientdes remèdes incomplets et doivent être répétées, le recours à l’amélioration variéta<strong>les</strong>’avère indispensable.La création des variétés tolérantes sera beaucoup plus profitable aux paysans. Denombreuses variétés tolérantes ont été identifiée (Gunawardena et al., 1982; Peiris,1981; Virmani, 1976 et A K Camara, 1993 ). Bon nombres de ses variétés produisentde meilleurs rendements.71


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeDifficultés du criblageLes difficultés son énormes car le criblage en condition de toxicité <strong>ferreuse</strong> ne se faitfacilement à l’aide de liquide bien que l’on ait recours parfois à cette méthode (Fageria1988). Bon nombres de méthodes de criblage sont basés sur l’utilisation de sols inondés.En Afrique de l’Ouest à l’IITA à Ibadan (Nigeria) et la station de Rokupr (Sierra leone),le criblage au champ est une méthode courante.Plusieurs méthodes de criblage sont connues tels que :• Criblage en pots• Criblage en serre• Criblage sur lit de bétonLa méthode de criblage au champ est la méthode la plus ancienne et la plus courante encondition de toxicité du fer. Cette méthode a permis d’identifier des variétés tolérantesau Sri Lanka, au Libéria, aux Philippines en Malaisie (Gunawardena et al., 1982;Virmani, 1979) communication et visite personnelle et en Guinée 1993.Mais le criblage au champ pose un certain nombre de problèmes comme » ceux qui ontété décrits par Gunawardena et al. (1982). parmi <strong>les</strong> problèmes rencontrés <strong>dans</strong> nosconditions on peut citer :la variabilité du degré de toxicité au sein d’un même champ suivant <strong>les</strong> époques et la saisonculturale ; il y a aussi des complications dues à d’autres désordres nutritionnels (carenceen phosphore, en zinc et en potassium, <strong>les</strong> insectes, <strong>les</strong> maladies et <strong>les</strong> oiseaux.Cette étude se propose de passer par la méthode de sélection variétale, celle ayant <strong>les</strong>rendements élevés et stab<strong>les</strong> avec un taux d’égrenage faible résistantes à la toxicité<strong>ferreuse</strong> et répondant au goût des consommateurs.72


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeMATÉRIELS ET MÉTHODESL’expérience a été conduite sur une parcelle connue pour sa richesse en fer dont le siteest représentatif. Un prélèvement a été effectué par l’ADRAO sur ce site pour <strong>les</strong>analyses à la station de M’bé, Bouaké, Côte d’Ivoire. Cette étude a pour avantage deminimiser <strong>les</strong> effets dus à l’hétérogénéité de la toxicité.Le criblage au champ de 50 variétés loca<strong>les</strong> et exotiques en provenance de l’ADRAOet d’autres services nationaux de recherche agronomique a été utilisé <strong>dans</strong> cet essai, puisdes essais comparatifs de 9 variétés ont été conduits <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mêmes conditions <strong>dans</strong> undispositif de bloc de Fisher avec 4 répétitions et 40 autres variétés criblées après avoiréliminé <strong>les</strong> variétés le plus sensib<strong>les</strong> <strong>dans</strong> un dispositif non statistique. Les variétés ont étédisposées <strong>les</strong> unes après <strong>les</strong> autres sur une parcelle de 10 m² (5 m x 2 m) avec une distancede 20 x 20 cm en tout sens intercalées de deux témoins entre chaque dix variétésrepiquées (témoin sensible : Bouaké 189 et résistant : Suakoko 8. Je précise que <strong>les</strong>résultats du témoins sensible ne figurent <strong>dans</strong> le tableau des résultas, car cette variété n’estpas arrivée en maturité. Elle a été étouffée au stade de plantule.La méthode utilisée a été décrite en détail par Mulbah et Abifarin (1999). Lesintroductions testées et <strong>les</strong> témoins sont évalués sur la <strong>base</strong> de symptômes foliairesobservés au 10 ème , 20 ème , 30 ème et 60 ème jours après le repiquage et à la maturité selon <strong>les</strong>cyc<strong>les</strong> des variétés. On se sert de l’échelle d’évaluation standard de l’IRRI (1980, 1996).Les résultats obtenus des premières évaluations des lignées pour leur tolérance à latoxicité <strong>ferreuse</strong> en Basse Guinée Kilissi – Kindia sont mentionnés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> tableaux ci–dessous:73


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeTableau 6 . Résultats des premières évaluations des lignées pour leur tolérance à latoxicité <strong>ferreuse</strong> en Basse Guinée Kilissi – KindiaN°Désignations 50%FloraisonHauteuren cmPanic/m²Rendkg/haEchelle de toxicité de 1-910è j 20è j 30è j 60è j1 BR50-120-2 108 87,3 195 2300 1 1 2 42 BW295-5 101 97,9 175 1950 4 3 4 43 CK4 116 87,7 175 2130 3 3 3 34 CK30 122 80 120 2900 2 4 4 25 CK263 124 87,5 185 1300 2 4 4 46 IR13540-56-3-2-1 98 67,9 142 2600 1 1 2 37 FR850-E1-37-1-3-1-1--3 - - - - - - - -8 TOX85A-C2-45-5-2 502 67,9 142 2500 3 4 4 49 TOX3052-41-1-1-2-1-2 104 66,7 408 1090 2 3 4 410 Suakoko8 119 126,4 400 3700 1 1 1 111 TO3081-36-2-3-6-3 117 85,4 98 1700 2 4 4 412 TOX3084-136-1-3-1-2 - - - - - - - -13 T0X3023-4-5-1-1 101 82,9 180 1640 2 4 4 414 T0X3100-32-2-1-3-5 101 72,0 262 2140 3 3 3 315 TOX3100-44-1-2-3-3 101 82,1 190 2210 1 1 2 316 Tox3109-73-4-1-3 119 86,0 101 1300 2 3 4 417 Tox3109-73-4-4-2-5 112 74,1 240 1420 4 4 4 318 Tox3109-7-4-5-4-1 120 88,5 105 1500 4 4 4 419 Tox3118-2-E2-2-1-1 124 71,3 102 1170 3 4 4 420 Suakoko8 (témoin) 120 124,9 160 3100 1 1 1 121 Tox3118-3-E3-2-1-3 104 70,2 110 1300 3 4 4 422 Tox3118-47-1-2-3-1 125 91,2 265 3020 2 1 1 223 Tox3220-1-3-2-3-2 101 86,5 182 2400 2 2 3 424 Tox3226-5-2-2-3- 108 69,7 99 1250 2 3 4 425 Tox3237-10-4-2-3-2 106 60,9 170 800 3 4 5 526 Tox3233-46-3-3-11 100 72,5 161 2020 2 2 3 327 Tox3402-6-3-3-1 101 75,0 89 1600 3 4 4 428 Tox3402-7-1-3-2 103 71,4 96 1350 4 4 4 529 Tox3551-61-1-1-2 - - - - - - - -30 Suakoko8 (témoin) 120 115,2 350 2800 2 1 1 231 Tox3561-56-2-3-2- 107 78,8 175 1730 1 3 4 432 Tox3562-8-2-1-2 117 68,4 108 1150 3 4 4 533 Tox3562-61-1-2-2 103 70,0 102 1920 3 2 3 534 Tox3716-15-1-1- 112 102,2 215 3220 1 2 2 235 Tox4003-26-2-2-3 - - - - - -36 Tox4136-5-2-1- 101 97,6 125 2700 1 2 3 337 ROK5 105 66,2 97 1400 3 3 4 438 RTN-16-2-1-1-1 123 68,1 95 1610 2 3 4 439 Rohyb6-219 --- - - - - - - -40 Suakoko8(témoin) 121 133,1 135 3000 1 1 1 241 Rohyb4 war13-1-3-2 117 68,0 46 500 4 4 4 542 War1(Rok22) 117 60,0 50 700 3 4 4 443 War74-23-1-1-1 100 71,1 53 800 3 3 4 444 War77-3-2-2 120 73,2 85 1350 4 4 4 445 War100-2-3-2-1 107 65,3 125 2040 1 2 2 346 War100-2-11-1 107 66,0 98 1600 1 3 4 447 War100-2-15-1 107 73 101 1700 1 2 4 448 War102-1-3-1 117 67 105 1200 1 3 4 449 War87-4-R1-1-1-1 - - - - - - - -50 Suakoko8 (témoin ) 120 122,1 135 3300 1 1 1 174


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeCe criblage nous a permis d’identifier combien de fois le stress a agit sur <strong>les</strong> plants de <strong>riz</strong>.Au point de vu hauteur, aucune lignée n’atteint le témoin Suakoko8 El<strong>les</strong> sont toutes seminainessauf la lignée Tox3716-15-1-1 qui a une hauteur qui dépasse <strong>les</strong> 100cm (102cm).Ce qui ne permit pas aux lignées de courte taille de résister à l’inondation prolongée deplus d’une semaine.Le nombre de panicule par m² varie en fonction des lignées de 50 à 408 plants.Les rendements sont aussi variab<strong>les</strong> en fonction des degrés de toxicité des lignées testées.Aucune lignée ne dépasse le témoin résistant (Suakoko 8). Quant aux évaluations àl’échelle de l’IRRI <strong>les</strong> effets de la toxicité varient d’un stade à un autre et même d’un pointà l’autre. La sévérité s’observe plus spécifiquement au fin tallage et à la maturation. Làoù on rencontre un pourcentage élevé de grains vides sur <strong>les</strong> panicu<strong>les</strong> et une mauvaiseexertion paniculaire provoquant d’autres maladies.Cette expérience a été réalisée en 1993 pendant la saison hivernale et en contresaison . Les variétés qui se sont révélées meilleures ont été reconduites au cours de laquelle <strong>les</strong> géniteurs ont été choisies pour <strong>les</strong> besoins de croisement. En 1994, un criblagede 40 variétés ont été évaluées suite au premier criblage déjà effectué pour leur toléranceà la toxicité <strong>ferreuse</strong>.75


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeTableau 1.Résultat du criblage de 40 variétés pour leur tolérance à la toxicité<strong>ferreuse</strong>N° Désignation Rendement(Kg/ha)Hauteuren cmEchelle de1 à 91 Tox3716-15-1-1- 3220 102 22 Tox3118-47-1-2-3-1 3020 91 23 CK300 2900 88 34 Tox4136-5-2-1 2700 98 25 IR13540-56-3-2-1 2600 68 26 Tox3220-1-3-2-3-2 2400 87 37 BR50-120-2 2300 87 28 Tox3100-44-1-2-3-3 2210 82 29 Tox3100-32-2-1-3-5 2140 72 310 CK 4 2130 88 311 War100-2-12-1 2040 65 212 Tox3233-46-3-3-11 2020 73 213 BW295-5 1950 88 414 Tox3562-61-1-2-2 1920 70 315 Tox3561-56-5-3-2 1730 79 316 Tox3081-36-2-3-6-3 1700 85 317 War 100-2-15-1 1700 73 318 RTN1661 1610 68 319 Tox3402-6-3-3-1 1600 75 420 War 100-2-11-1 1600 66 421 Tox3109-74-5-4-1 1500 69 422 Tox3023-4-5-1-1 1500 83 423 Tox3109-73-4-4-2-5 1420 74 424 Rok5 1400 66 425 War77-3-2-2 1350 73 426 Tox3402-7-1-3-2 1350 71 427 Tox3118-E3-3-2-1-3 1300 70 428 Tox3109-73-4-1-3 1300 86 429 CK263 1300 88 430 Tox85A-C2-45-5-2 1250 68 431 Tox3226-5-2-2-3 1250 70 332 War102-13-1 1200 67 333 Tox3118-2-E2-2-1-1 1170 71 434 Tox3562-8-2-1-2 1150 68 435 Tox3052-41-1-1-2-1-2 1090 67 436 Rohyb6219 920 65 637 Tox3237-10-4-2-3-2 800 66 638 War74-32-1-1-1 800 71 639 War1(Rok25) 700 65 640 Rohyb4(War1-3-13-2) 500 68 7Interprétation : de ces tableaux, <strong>les</strong> parents ont été choisis pour la mise au point desnouvel<strong>les</strong> lignées à Kilissi, ce qui a servi à la création de CK31, CK41 et CK44,toutes tolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong>.76


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeTEST DE TOLERANCE A LA TOXICITE FERREUSE A KILISSISuite au test de criblage, un essai de rendement de 11 meilleures lignées ont été composépour servir d’essai régional de rendement conduit <strong>dans</strong> 18 sites Ouest <strong>Africa</strong>ins pour leurtolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong>.Cet essai a été conduit <strong>dans</strong> un dispositif de blocs complet randomisé avec 11 traitementsen 4 répétitions avec une surface parcellaire de 15m²,un témoin local une nouvelle lignée(26-6-4-1-1) mise au point à Kilissi a été utilisé. Au cours de l’installation des pépinières2 variétés n’ont pas germésTableau 3. Résultats de test de tolérance à la toxicité à Kilissi 1994N° Variétés Rendement(Kg/ha)Hauteuren CmPanicule/m²Echelle1-91 Lignée 26-6-4-1-1 2905 124 163 12 CK73 2854 90 160 13 Suakoko8 2729 115 177 14 Tox3118-6-E2-3 1945 81 190 35 Tox3050-46-E3 1910 88 163 36 ITA 408 1843 75 179 37 Tox3227-43-1- 1777 70 163 38 Tox3081-36-2-3 1434 70 187 59 CK4 1411 87 168 5Moyenne 2090 89 172 -ETR 7,71 5,97 33,02 -CV% 13,0 6,7 19,2 -Les deux premières variétés ont données <strong>les</strong> rendements <strong>les</strong> plus élevés etsont moins affectées par la toxicité <strong>ferreuse</strong>.D’une manière générale, <strong>les</strong> rendements sont moyens et nivelés sans grande significationentre <strong>les</strong> variétés. Cela est certes dû à l’influence de la variabilité de la toxicité <strong>ferreuse</strong><strong>dans</strong> le sol. Car CK4 est l’une des variétés reconnue tolérante <strong>dans</strong> la sous région, maisse classe dernière <strong>dans</strong> cet essai avec un rendement de 1411 kg /ha et un score de 5 àl’échelle de l’IRRI.En 1998, <strong>les</strong> essais de test de développement et de démonstration de variété de <strong>riz</strong>tolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> a été implanté <strong>dans</strong> le site clef à Kilissi et <strong>dans</strong> <strong>les</strong> différentspoints de la Basse Guinée concernés par ce stress (FALEKOUYE <strong>dans</strong> Coyah etBAMBAN <strong>dans</strong> Kindia).77


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeCet essai comparait 6 variétés de <strong>riz</strong> tolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> mise au point au CRAKilissi et une démonstration de 4 variétés performantes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sites représentatifs.Tableau 9.Résultat de l’essai variétal de 6 variétés pour leur tolérance à la toxicité<strong>ferreuse</strong>,1998N°DésignationHauteuren cmPanic /m 250% flJoursRendKg/haEchelle de Toxicité20è j 45è j 60è j1 CK 73 (TR) 106 ,60 155 85 4500 1 1 22 CK 31 105,30 142 85 3100 1 2 23 Tox3561 -56-2-3-2 89,30 138 88 2283 3 3 54 CK 34 111,30 118 88 3300 2 4 35 CK 41 127,30 107 82 3750 2 2 16 CK 44 108,60 137 91 1866 2 3 4Moyenne 107,16 136, 38 91 3072 1,66 1,88 2,88ETR 12,70 27,01 87,75 894,3 0,862 0,950 1,22CV% 11,85 20,39 7,87 29,11 51,71 50,20 47,52De cette évaluation il ressort que la menace de toxicité, a été accentuée beaucoup plusà la phase de maturation que <strong>les</strong> deux autres stades de végétation. Donc au 60ème jour,l’influence est plus marquée. Du point de vue hauteur il existe une différence significativeentre <strong>les</strong> variétés.Quant au rendement, aucune variété ne dépasse le témoin, mais présentent toutes unecertaine tolérance face à la toxicité <strong>ferreuse</strong>.Tableau 10.Résultats des tests de démonstration à Falékouyé <strong>dans</strong> la Préfecture deCoyah en 1998ParamètresVariétésNbre de plants/m²Panicule/poquetHauteur(cm)Rendement (kg/m²)Rendement (kg /ha)CK41 175 7 115 62.5 3 125CK44 150 6 125 58.0 2 900CK31 200 8 105 57.5 2 875CK34 125 5 107 61.0 3 05078


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeTableau 11.Résultats des tests de démonstration à Bamban <strong>dans</strong> la préfecture deKindia en 1998ParamètresVariétésNbre de plants/m²Panicule/poquetHauteur (cm) Rendement (kg/m²) Rendement (kg /ha)CK41 173 8.3 118.4 62 3 100CK44 201 8.0 132.2 69 3 450CK31 104 9.5 104.8 58 2 900CK34 135 10.1 102.6 92 4 600Ces résultats démontrent que <strong>les</strong> variétés mises au point à Kilissi sont performantes maisaussi présentent une certaine tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Les rendements sontappréciab<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> deux sites bien que la CH44 a été influencée à Coyah (Falékouyé)et la CK31 à Bamban <strong>dans</strong> Kindia.Ce qui est réconfortant, c’est que la performance des variétés à été appréciée par <strong>les</strong>paysans de cette localité et demandent la multiplication à grande échelle des semencesde ces variétés après la journée au champ.Le site de Falékouyé (Coyah) a connu un abandon durant 10 ans à cause de la toxicité<strong>ferreuse</strong>, ce n’est qu’après le premier test adaptabilité ébauché en 1996 nous a permisla mise en valeur de ce domaine pour l’année 1998.Un test de démonstration de quatre variétés de <strong>riz</strong> tolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> malgréune baisse de rendement d’une manière générale cette année, ces variétés se sont biencomportées.CONCLUSIONSLe criblage au champ est une méthode ancienne et le plus courant en conditions de toxicité<strong>ferreuse</strong>. Toutefois, le criblage au champ pose un certain nombre de problèmes commedénoncer par d’autres chercheurs. Parmi ces problèmes rencontrés <strong>dans</strong> nos conditionssont entre autres : la variabilité du degré de toxicité dû à l’hétérogénéité du sol d’un mêmechamp, selon l’époque et la saison culturale.79


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éePlusieurs lignées ont été sélectionnées parmi <strong>les</strong> populations de F2 – F6 de l’ADRAOet de autres services nationaux de recherche. Certaines de ces lignées et variétéssélectionnées sont évaluées en essais de rendement et de stabilité de rendement.Cette expérience nous a permis de cribler non seulement <strong>les</strong> lignées tolérantes mais aussi<strong>les</strong> lignées mises à Kilissi. De nouvel<strong>les</strong> lignées prometteuses répondant au goût desconsommateurs et présentant une bonne qualité des grains.SUGGESTIONLes problèmes majeurs sur <strong>les</strong>quels <strong>les</strong> recherches seront orientées sont entre autres :Amélioration des méthodes de criblage : savoir déterminer avec précision la teneuren fer du sol sur lequel se fait le criblage ; faire varier la teneur en fer du sol ; identifierd’autres critères que <strong>les</strong> symptômes foliaires pour détecter la toxicité <strong>ferreuse</strong> ;Connaître <strong>les</strong> aspects génétiques de la tolérance : Il faudra déterminer <strong>les</strong> mécanismesd’héritage d’un grand nombre de cultivars tolérants ; l’identification de beaucoup degènes de tolérance apportera une aide aux programmes d’hybridation ; il est essentiel desavoir comment <strong>les</strong> gènes sont disposées sur <strong>les</strong> chromosomes ; connaître <strong>les</strong> liaisonsalléliques ;Détermination de la quantité de fer affectant négativement <strong>les</strong> plants du <strong>riz</strong> : Ilserait nécessaire de déterminer quelle quantité de fer porte préjudice au plants encombinaison avec quel ph et quels autres éléments contenus <strong>dans</strong> le sol.80


Test et développement des variétés de <strong>riz</strong>tol érantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en basse Guin éeRÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUEA O Abifarin. 1985. Perte de production sous l’effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong>. BulletinTechnique de l’ADRAO vol 8 N° 1 p 1 – 4Fageria N K.1998. Influence of iron on jutrient up take by rise. International <strong>Rice</strong>Research Newsletter vol. 13. pp 20-21.Gunawardena I, Virmani S S and F J. Sumo. 1982. Breeding rice for tolerance to irontoxicity. Oryza 12: 5 - 12.M B Abu, A H Hilton- Lahai et A O Abifarin. 1987. Etude sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> enSierra Leone, Bulletin Technique de l’ADRAO vol. 7 N° 1 pp 12-16Ottow et al., 1993. Multiple nutritional stress as a prerequisite for iron toxicity ofwetland rice (Oryza sativa L) Trop Agric (Trinid Ad) 60; 102-106Tanaka et Yoshida. 1970. Nutritional disorders of rice plants in Asia. Los Banos, IRRI(Technical Bulletin N°1) cité/CIRAD 93Vizier J F. 1988, cité par CIRAD, 1993. La toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>ières.L’importance du problème, causes et mécanismes mis en jeu, conséquences pourl’utilisation des sols. Rapport d’avancement juin 1998 pp 77-89.81


La toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong>en Afrique de l’Ouest. Criblage de variétés tolérantes et rôle de N,P,Ket ZnLA TOXICITÉ FERREUSE DU RIZ EN AFRIQUE DEL’OUEST. CRIBLAGE DE VARIÉTÉS TOLÉRANTESET RÔLE DE N, P, K ET ZNRésuméS. Diatta and L K. Sahrawat<strong>Africa</strong> <strong>Rice</strong> <strong>Center</strong> (WARDA )01 BP 2031, Cotonou, BeninLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est un désordre nutritionnel associé à une forte concentrationde fer ferreux (Fe ++ ) <strong>dans</strong> la solution du sol. Ce fer (Fe ++ ) que l’on trouve <strong>dans</strong> <strong>les</strong>bas-fonds) peut provenir de deux sources: i) de la réduction et de la solubilisationde l’ion ferrique (Fe +++) du sol en place en condition d’anaérobiose; ii) importantapport du fer des sols de plateau par ruissellement de surface ou par interfluve etqui s’accumule <strong>dans</strong> le bas-fond. Ce fer, absorbé par <strong>les</strong> plants de <strong>riz</strong> se concentre<strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> entraînant une décoloration des limbes, une forte réduction dutallage, de la hauteur des plants de <strong>riz</strong>. Ceci se traduit par une baisse importantedu rendement du <strong>riz</strong> pouvant parfois être nul. Cette contrainte peut être combattuesoit par la sélection de variétés résistantes ou tolérantes, soit par l’applicationd’éléments nutritifs tels N, P, K et Zn. Les résultats obtenus sont présentés ici surdeux sites dont l’un est très toxique en fer (Korhogo) tandis que le deuxième n’estpas toxique (M’bé) en Côte d’Ivoire. Ces résultats ont permis d’identifier en plusdes variétés tolérantes déjà bien connues (Suakoko 8 et CK4), de nouvel<strong>les</strong> variétésde <strong>riz</strong> tolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong>. L’application de N, P, K et Zn a minimisésignificativement l’effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le rendement du <strong>riz</strong>.INTRODUCTIONLe <strong>riz</strong> est aujourd’hui une des denrées alimentaires si non la denrée la plus consomméeen Afrique de l’Ouest. Il est aujourd’hui cultivé partout <strong>dans</strong> la sous-région sur le plateauet <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds. La sécheresse des années 1970 avait obligé le déplacement dela <strong>riz</strong>iculture pluviale vers <strong>les</strong> bas-fonds qui constituent aujourd’hui un atout majeur pourle développement agricole de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Au niveau du Groupe82


La toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong>en Afrique de l’Ouest. Criblage de variétés tolérantes et rôle de N,P,Ket Znconsultatif pour la recherche agronomique internationale (GCRAI) l’essentiel desprogrammes de recherche est orienté vers l’écologie bas-fonds. D’après Windmeijer etAndriesse (1993), <strong>les</strong> bas-fonds occupent environ 150,000 km² de surface soit15,000,000 hectares <strong>dans</strong> <strong>les</strong> savanes soudaniennes et guinéennes. Une petite partie decette superficie est exploitée soit traditionnellement (sans maîtrise de l’eau), soit avecmaîtrise de l’eau avec la construction de barrages et l’aménagement de ces bas-fonds.Une intensification des cultures se fait actuellement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds avec la doubleculture du <strong>riz</strong> et la culture maraîchère en saison sèche lorsque l’humidité résiduelle du so<strong>les</strong>t suffisante.Le fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> solsLe fer est l’une des principa<strong>les</strong> contraintes pour la <strong>riz</strong>iculture <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds (Figure8). C’est l’un des éléments le plus répandu <strong>dans</strong> l’écorce terrestre et <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols. Il s’ytrouve sous forme d’oxydes ou d’hydroxydes de fer, alumine, de manganèse, sous formecombinée avec la matière organique. On peut le trouver sous forme de chélate minéralou organique. D’après Lawton (1958), le fer constitue l’un des éléments essentiels <strong>dans</strong>le sol. Dans la mise en solution du fer sous forme ionique s’explique par le passage dufer de l’état ferrique (Fe 3+ ) à l’état ferreux (Fe 2+ ). Fe 2+ peut se maintenir pendantlongtemps <strong>dans</strong> le sol à des pH modérément acides (


La toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong>en Afrique de l’Ouest. Criblage de variétés tolérantes et rôle de N,P,Ket Znl’absorption des minéraux comme le phosphore, le potassium, l’azote, le zinc etc. …par<strong>les</strong> plants de <strong>riz</strong> (Yoshida, 1981).Les symptômes de la toxicité <strong>ferreuse</strong> se manifeste par le brunissement desvieil<strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> de <strong>riz</strong>. Les feuil<strong>les</strong> peuvent être jaunes ou rougeâtres selon la réaction dela plante. On observe également une réduction de la taille du plant et du nombre de tal<strong>les</strong>.Les plants restent nains, dressés et stéri<strong>les</strong>.Les pertes de rendement du <strong>riz</strong> liées à la toxicité <strong>ferreuse</strong> sont évaluées à environ12 à 100 % en Afrique de l’Ouest. Ces pertes dépendent des variétés cultivées. Certainesvariétés peuvent en effet être tolérantes au fer, d’autres non (Masajo et al., 1986 ;Abifarin, 1988). Les techniques cultura<strong>les</strong> comme la date de semis ou de repiquage, lerepiquage sur billons, la gestion de l’eau et la submersion précoce peuvent minimiserl’effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le <strong>riz</strong> (Ponnanperuma, 1977, Sahrawat, 1979 ; Abu etal., 1989 ; Winslow et al., 1989). La méthode la plus directe de lutte contre la toxicité<strong>ferreuse</strong> est la sélection de variétés tolérantes au fer. Sous des conditions extrêmes detoxicité <strong>ferreuse</strong>, la combinaison de variétés de <strong>riz</strong> tolérantes avec des pratiques cultura<strong>les</strong>améliorées (engrais, gestion de l’eau, travail du sol….) peut donner de bons résultats.Performances de variétés de <strong>riz</strong> cultivés <strong>dans</strong> deux sites fortement et faiblementaffectés par la toxicité <strong>ferreuse</strong>Dans le cadre de la lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> deux essais ont été menés en 1992,1993, 1994 <strong>dans</strong> deux sites dont l’un non toxique situé en de savane guinéenne (M’bé)à pluviométrie bi-modale et l’autre en zone de savane soudanienne (Korhogho) àpluviométrie mono-modale. Le site de Korhogo est fortement affecté par la toxicité<strong>ferreuse</strong> tandis que celui de M’bé ne l’est pas.L’objet de cette étude est de :- Cribler une série de variétés de <strong>riz</strong> spécialement sélectionnées pour latolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong>.- Evaluer l’effet d’éléments nutritifs (N, P, K, Zn) sur le rendement enconditions de sol affecté par le fer.84


La toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong>en Afrique de l’Ouest. Criblage de variétés tolérantes et rôle de N,P,Ket ZnDeux criblages ont été faits en 1992 et 1993 <strong>dans</strong> <strong>les</strong> deux sites. A la suite du criblagedes deux années, douze variétés ont été retenues pour une dernière évaluation en 1994toujours <strong>dans</strong> <strong>les</strong> deux sites.Le tableau 17 indique qu’en 1992, à Korhogo, la variété Bouaké189 (variétésensible) est fortement affectée par la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Les lignées TOX3100-32-2-1-3 et TOX3107-29-1-2-1 expriment une certaine tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Dansle deuxième site (M’bé), le rendement des variétés n’a pas été affecté par la toxicité<strong>ferreuse</strong>. Même le témoin sensible (Bouaké 189) a tiré profit des conditions de faibletoxicité <strong>ferreuse</strong> du site. De nouvel<strong>les</strong> lignées ont été testées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mêmes conditionset <strong>dans</strong> <strong>les</strong> deux sites en 1993 (Tableau 18). Les résultats indiquent une différence entre<strong>les</strong> deux sites relative au degré de toxicité <strong>ferreuse</strong> de ces sites. La variété CK4 a obtenule meilleur rendement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> deux sites comme en 1992. Cette variété confirme bien satolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong>. En l’absence de pression de la toxicité <strong>ferreuse</strong>, elle adonné un rendement de 8 t ha -1 contre 5 t ha -1 en conditions de sols très toxiques en fer.Certaines lignées TOX ont encore exprimé une bonne performance avec des rendementsatteignant plus de 5 t ha -1 à Korhogo (toxicité <strong>ferreuse</strong> élevée).Tableau 17 .Rendement (t ha -1 ) de variétés de <strong>riz</strong> cultivées <strong>dans</strong> deux sites fortement(Korhogo) et faiblement (M’bé) affectés par la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Côted’Ivoire en 1992.1Variétés Korhogo M’bé Notes toxicitéTOX3100-32-2-1-3 5.04 6.35 2TOX3107-29-1-2-1 5.00 5.65 2Suakoko 8 (témoin tolérant 4.85 4.44 3ITA408 4.42 6.49 3ITA247 (témoin tolérant) 4.37 4.68 3TOX3118-6-E2-3-2 4.33 5.72 3TOX3081-36-2-3-1 4.33 5.54 3TOX3027-43-1-E3 4.26 5.79 3TOX3118-42-1-1 4.09 6.36 3ITA326 3.95 4.50 3TOX3050-46-E3-3 3.31 6.52 3TOX85C-C1-10-WAS 3.29 4.70 5TOX85C-C1-17-WAS 3.24 4.70 7Bouaké189 (témoin sensible) 2.87 5.64 7TOX3052-46-3-3-1 2.76 5.96 5Ppds 5 % 1.078 0.859Cv % 7.5 18.485


La toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong>en Afrique de l’Ouest. Criblage de variétés tolérantes et rôle de N,P,Ket ZnTableau 18 .Rendement (t ha -1 ) de variétés de <strong>riz</strong> cultivées <strong>dans</strong> deux sites fortement(Korhogo) et faiblement (M’bé) affectés par la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Côted’Ivoire en 1992.Variétés Korhogo M’bé Note toxicitéCK4 5.67 8.17 2CK73 5.62 2.28 a 3TOX3118-6-E2-3 5.53 3.45 a 6TOX3027-43-1-E2 5.36 7.38 4TOX3050-46-E3-3 5.36 5.87 5TOX3081-36-2-3 5.22 7.43 5TOX3100-22-2-1 5.17 3.42 6ITA326 5.13 4.45 a 6Suakoko 8 (témoin tolérant) 5.07 5.28 5ITA308 5.06 5.52 6ITA247 4.22 3.15 a 7Bouak2 189 (témoin sensible) 4.08 5.30 8Ppds 0.251 0.699Cv % 9 24a = dégâts d’oiseauxLe tableau 19 montre <strong>les</strong> résultats de douze variétés élites actuellement disponib<strong>les</strong> <strong>dans</strong>la région et testées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> deux sites. A Korhogo, où la toxicité <strong>ferreuse</strong> est très forte,trois lignées TOX ainsi que la variété CK4 ont donné un rendement supérieur à 6 t ha-1. A M’bé où le site est très faiblement affecté par la toxicité <strong>ferreuse</strong>, CK4 a donné lemeilleur rendement (8 t ha -1 ). Pour l’ensemble des variétés, <strong>les</strong> rendements en grain àKorhogo étaient significativement corrélés avec la note des symptômes foliaires detoxicité <strong>ferreuse</strong> au cours de la phase végétative (r = - 0.87 ; P


La toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong>en Afrique de l’Ouest. Criblage de variétés tolérantes et rôle de N,P,Ket ZnTableau 19.Rendement (t ha -1 ) de variétés de <strong>riz</strong> cultivées <strong>dans</strong> deux sites fortement(Korhogo) et faiblement (M’bé) affectés par la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Côted’Ivoire en 1994.Variétés Korhogo M’bé Notes toxicitéTOX3118-6-E2-3-2 (WITA 1) 6.66 7.57 1TOX3052-41-E1-2-1-2 6.3 8.12 1TOX3081-36-2-3-1 6.17 6.02 1CK4 6.05 8.33 1TOX3050-46-E3-3-3-3 5.99 6.24 1TOX3027-43-1-E3-1-1-1 5.48 7.51 2CK7 3.48 4.2 a 2TOX3093-35-2-3-3 (WITA 2) 4.77 7.62 2BOUAKE189 (témoin sensible) 4.69 6.50 3Tox3100-32-2-1-3-5 5wuta « ° 4.30 7.75 3Tox3069-66-2-1-64-17 7.7 5.00 2SUAKOKO 8 (témoin tolérant) 3.73 a 5.31 2Ppds (0.05) 1.10 0.77Cv % 13 10Rôle des éléments nutritifs sur la toxicité <strong>ferreuse</strong>Le fer ferreux, responsable de la toxicité <strong>ferreuse</strong> est solubilisé par la réduction du sol enconditions de submersion. Il se crée un désordre nutritionnel où <strong>les</strong> éléments N, P, K etZn jouent un rôle important. Le fer ferreux (Fe 2+ ) est absorbé en grande quantité audétriment de N , P, K, et Zn du sol. Un essai est donc mis en place à Korhogo (site trèsaffecté par la toxicité <strong>ferreuse</strong>) où on a appliqué respectivement 100 kg ha -1 de N sousforme d’urée, 50 kg ha -1 sous forme de triple superphosphate (TSP), 80 kg ha -1 sousforme de chlorure de potassium et 10 kg ha -1 de zinc sous forme de sulfate de zinc. Lesrésultats du tableau 4 indiquent qu’il n’y a pas d’effet significatif des éléments nutritifs surle rendement de la variété Suakoko 8. Ce résultat confirme ceux obtenus sur le criblagedes variétés où Suakoko 8 est considérée comme tolérante à la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Parcontre l’apport de P et K en combinaison avec N et Zn a significativement augmenté lerendement de la variété Bouaké 189. Le stress de la toxicité <strong>ferreuse</strong> est plus sévère ensaison sèche (notes de sévérité de 3 à 5) qu’en saison humide (notes de 1 à 3). Ces notessont en corrélation significative avec le rendement grain obtenu pendant <strong>les</strong> deux saisons87


La toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong>en Afrique de l’Ouest. Criblage de variétés tolérantes et rôle de N,P,Ket Zn(r = 0.92 ; P


La toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong>en Afrique de l’Ouest. Criblage de variétés tolérantes et rôle de N,P,Ket ZnRÉFÉRENCESAbifarin, A O. 1988. Grain yield loss due to iron toxicity. West <strong>Africa</strong> <strong>Rice</strong> DevelopmentAssociation. Technical Newsletter 8 (1) 1-2Abifarin, A O. 1989. Progress in breeding rice for tolerance to iron toxicity. In: WARDAAnnual Report. Bouaké, Côte d’Ivoire.Abu, M B, Tucker, E S, Harding S S and J S Sesay . 1989. Cultural practices to reduceiron toxicity in rice. International <strong>Rice</strong> Research Institute Newsletter 14 (1) : 19.Lawton, K.1958. Chemical composition of soils. In Bear Chemistry of the soil2: 53-84.Masajo, T M, Alluri, K, Abifarin, A O and D Jankirima. 1986. Breeding for high andstable yields in <strong>Africa</strong>. In : Wetlands and <strong>Rice</strong> in sub-Saharan <strong>Africa</strong> (Eds) A S RJuo and J A Lowe). Ibadan, Nigeria: International Institute of Tropical Agriculture,p. 107-114.Ponnanperuma, F N. 1977. Physicochemical properties of submerged soils in relationto fertility. IRRI Research Paper Series 2. Manila, Philippines: International <strong>Rice</strong>Research Institute.Sahrawat, K L, Mulbah, C K, Diatta, S, Delaune, R D, Patrick Jr,W H, Singh B N,and M P Jones. 1996. The role of tolerant genotypes and nutrients in themanagement of iron toxicity in lowland rice. Journal of Agricultural Sciences,Cambridge, Grande-Bretagne. 126: 143-149.Winslow, M D, Yamauxhi, M, Alluri, K, and T M Masajo. 1989. Reducing irontoxicity in rice with resistant genotypes and ridge planting. Agronomy Journal 81:458-46089


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneGESTION DE LA TOXICITÉ FERREUSE DU RIZDANS LES BAS-FONDS MARECAGEUX ENSIERRA LEONECA Dixon, SD Johnson et SN FombaStation de recherche <strong>riz</strong>icole, Rokupr. PMB 736, Freetown, Sierra Leone.Courriel : rokupr@sierratel.slRésuméLe faible pH du sol, essentiellement la haute teneur en fer et <strong>les</strong> conditions deréduction prédisposent le <strong>riz</strong> à la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marécageux(BM). Environ 70 pour cent des BM en Sierra Leone sont affectées par cettecondition, entraînant 60 – 80 pour cent des pertes de rendement. Les cas très gravesde toxicité <strong>ferreuse</strong> peuvent entraîner la perte totale des cultures. Le présentdocument passe en revue <strong>les</strong> progrès faits <strong>dans</strong> la lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong>en Sierra Leone. Les résultats des essais réalisés en station et au champ au coursdes trois dernières décennies (1977–2002) sont discutés. L’utilisation de variétéstolérantes, la maîtrise de l’eau et <strong>les</strong> méthodes moins coûteuses de l’améliorationdes sols se sont révélées très efficaces <strong>dans</strong> la réduction des effets néfastes de latoxicité <strong>ferreuse</strong> et <strong>dans</strong> l’amélioration de la productivité du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM. Il aété montré que la l’utilisation des variétés tolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong>saugmente la productivité du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM de 24 à 48 pour cent, tandis quel’amélioration du drainage <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM peut entraîner une augmentation durendement en grain de 20 à 50 pour cent. La méthode de l’amélioration des sols estun important facteur qui influe sur la production du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM de toxicité<strong>ferreuse</strong>. Les indications sont que <strong>les</strong> rendements du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM de toxicité<strong>ferreuse</strong> peuvent être améliorés jusqu’à environ 80 pour cent avec l’incorporationde la balle du <strong>riz</strong> et l’utilisation des variétés tolérantes de <strong>riz</strong>. La diffusion rapideet l’adoption de ces technologies permettront une augmentation significative desrendements de <strong>riz</strong> et des revenus des paysans pauvres qui cultivent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM.90


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneINTRODUCTIONLes faib<strong>les</strong> niveaux de pH du sol et en même temps <strong>les</strong> niveaux élevés de fer soluble, quisont endémiques <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marécageux (BM) en Sierra Leone, résultent en uneabsorption excessive de fer, ce qui entraîne <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> de toxicité <strong>ferreuse</strong> chez le <strong>riz</strong>cultivé <strong>dans</strong> cette agro-écologie. La plupart du fer des BM est développée in situ tandisque de grandes quantités de cet élément peuvent être aussi apportées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM àtravers le ruissellement et l’infiltration depuis <strong>les</strong> plateaux. La teneur en fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BMpeut varier de 0,31 à 1,64 mg de Fe 2O 3par 100 g de sol sec. En plus, le phosphoredisponible est faible tandis que <strong>les</strong> teneurs en carbone organique et en N total varientlargement. Leurs hautes teneurs en sable (plus de 50 % <strong>dans</strong> la plupart des localités)indiquent une tendance au <strong>les</strong>sivage des nutriments. Le Tableau 1 ci-dessous montre deuxtypes de sols.Tableau 1.Propriétés des sols des sites de continuum plateau et bas-fond marécageuxà Rokupr et Kabala, Sierra Leone.Propriétés du sol Rokupr KabalaBas-fond Plateau Bas-fond PlateaupH eau (1:2.5)3.34.74.44.9pH KCl (1:2.5)3.14.14.14.3Org C % (WB)5.01.041.21.9Azote %0.01NA0.1NABray 1 P (mg/Kg)0.10.070.40.38CEC (meq/100g)23.58.515.37.50Ech. Na (meq/100g)0.11NA0.0NAEch. K (meq/100g)0.11NA0.11NAEch. Acidité2.504.41.32.40(meq/100g)25.0NA15.6NAFe actif (mmol/Kg)NA71.449.165.08% SableNA18.640.325.92% LimonNA10.010.69.0% Argile91


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est donc un problème majeur défavorable à la production <strong>riz</strong>icole<strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM. Plus de 70 pour cent des BM en Sierra Leone sont affectés par ce problème,ce qui pose de sérieuses limitations à l’augmentation des rendements de <strong>riz</strong> et de laproductivité des paysans cultivant <strong>dans</strong> cette écologie. On attribue jusqu’à 60 à 80 pourcent des baisses des rendements de <strong>riz</strong> à la prévalence du fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM. Dans <strong>les</strong> casgraves, la totalité de la culture peut être perdue, tandis que <strong>les</strong> paysans n’ont pas latechnologie pour combattre le problème.Plusieurs approches ont été mises au point pour lutter contre <strong>les</strong> effets négatifs de latoxicité <strong>ferreuse</strong> chez le <strong>riz</strong> cultivé <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM. Il a été rapporté qu’en plus de l’utilisationdes cultivars de <strong>riz</strong> tolérants, <strong>les</strong> amendements de sols y compris le chaulage, l’utilisationde la balle et de la paille de <strong>riz</strong> tout comme la maîtrise de l’eau, sont efficaces <strong>dans</strong> laréduction de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM (PNUD/FAO/IITA- Sierra Leone <strong>Rice</strong>Project, Rapport annuel 1977 ; RRSR Rapports annuels, 1984 ; 1990-94).Ce papier fait ressortir l’expérience acquise <strong>dans</strong> la lutte contre la toxicité<strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> la production du <strong>riz</strong> de BM à la Station de recherche de Rokupr (RRSR)en Sierra Leone et propose une stratégie pour accroître la productivité et le revenu despaysans pauvres cultivant <strong>dans</strong> cette agro-écologie.RECHERCHE AGRONOMIQUEAu fil des années, RRSR a fait des efforts considérab<strong>les</strong> en développant des technologiespour surmonter <strong>les</strong> différentes contraintes qui affectent la production du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM.Un nombre important d’essais en station et au champ et basés sur des approchesthématiques visant à formuler des paquets agronomiques pour accroître la productivitédu <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM ont été réalisés.La grande partie des méthodes d’évaluation des essais pour la réduction de latoxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM entreprises à RRSR a été menée à Magbolontor à Rokupr.Cependant, il a été démontré que <strong>les</strong> résultats obtenus <strong>dans</strong> ce site sont conformes avecceux obtenus <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM <strong>dans</strong> d’autres localités en Sierra Leone.Plus récemment, une approche de systèmes de culture a été adoptée <strong>dans</strong> ledéveloppement de paquets technologiques. Les résultats obtenus ont des implicationssignificatives pour la gestion à faible coût de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM etl’augmentation de la productivité et du revenu des paysans <strong>dans</strong> cette écologie.92


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneTOLÉRANCE VARIÉTALE À LA TOXICITÉ FERREUSELa recherche <strong>dans</strong> l’amélioration variétale à RRSR a identifié/développé plusieurscultivars adaptab<strong>les</strong>, qui donnent des rendements supérieurs aux variétés traditionnel<strong>les</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> différentes agro-écologies en Sierra Leone. Trente-trois variétés améliorées de<strong>riz</strong> à haut rendement de la série ROK ont été homologuées à ce jour. Plusieurs autres ontété homologuées et adoptées par <strong>les</strong> paysans plus tôt, ex. Anethoda, BD2, CP4,Gantang, SR26, etc. Parmi cel<strong>les</strong>-ci, il y a plusieurs cultivars de bas-fond tolérants/résistants à la toxicité <strong>ferreuse</strong> et aux stress biotiques prédominants rencontrés <strong>dans</strong> <strong>les</strong>BM.Des investigations sur la performance des cultivars améliorés de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BMau cours des deux dernières décennies ont montré que <strong>les</strong> rendements en grain descultivars de <strong>riz</strong> tolérants à la toxicité <strong>ferreuse</strong> sont invariablement supérieurs auxrendements des autres variétés de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> cette agro-écologie. Une comparaison de laperformance de la variété de <strong>riz</strong> tolérante à la toxicité <strong>ferreuse</strong>, Gissi 27, avec la variétésensible, BD 2, à des dates différentes de semis a montré des rendements en grainsignificativement importants (P > 0,05) pour la variété tolérante à la toxicité <strong>ferreuse</strong>(Tableau 2).Tableau 2.Rendement en grain (Kg/Ha) comparant la performance des variétés de<strong>riz</strong> tolérantes et cel<strong>les</strong> sensib<strong>les</strong> à différentes dates de semis <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM,Magbolontor, Rokupr, Sierra Leone, saison humide 1977.VariétéGissi 27 (tolérante au Fe)Dates de repiquageMi-juin Début juillet22632725Moyenne2494BD2 (sensible au Fe)7872145Moyenne 1525 24351466CV %DMS 0.05 pour la différence de la moyenne entre <strong>les</strong> variétés et <strong>les</strong>dates de semisDMS 0.05 pour la différence entre <strong>les</strong> moyennes des variétésDMS 0.05 pour la différence entre <strong>les</strong> moyennes des dates de semis18.326518824993


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneAMENDEMENTS DU SOLUne série d’expérimentations menées <strong>dans</strong> la mangrove à Magbolontor et <strong>dans</strong> d’autreslocalités en Sierra Leone a amené Mahapatra et ses co-équipiers à Rokupr à conclureque le chaulage augmentait le pH du sol et réduisait l’effet toxique du fer avec desaugmentations conséquentes du rendement en grain du <strong>riz</strong>. Il a été rapporté que lechaulage à 4 tons/ha augmente le rendement en grains de 70 pour cent en moyenne, parrapport au témoin non traité (1158 kg/ha), en utilisant la variété BD2 (PNUD/FAO/IITA- Sierra Leone <strong>Rice</strong> Project, Rapport annuel 1977). Les réponses au chaulagesemblent inconsistantes. Ces résultats étaient différents de ceux d’un essai subséquentutilisant Vijaya comme la variété test (Tableau 3).Tableau 3. Rendement en grain (kg/ha) montrant <strong>les</strong> effets des amendements du solsur le <strong>riz</strong> (variété, Vijaya) <strong>dans</strong> le BM, Magbolontor, Rokupr, SierraLéone, Saison humide de 1976.Paille de <strong>riz</strong>ChaulageSans chaulage Avec chaulageSans16062025Paille labourée avec20682337Paille en cendre20482326Moyenne 1907 2229CV %DMS 0.05 pour la différence entre <strong>les</strong> moyennes du chaulage et du traitementà la pailleDMS 0.05 pour <strong>les</strong> différences entre <strong>les</strong> moyennes du traitement à la pailleMoyenne1816220321879.1312325Les niveaux et <strong>les</strong> formes de chaux utilisée <strong>dans</strong> le dernier essai n’ont pas étéprécisés, mais <strong>les</strong> indications sont que le chaulage peut ne pas être économiquementfaisable pour la réduction de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM. L’incorporation de la paillede <strong>riz</strong> ou de la cendre de paille de <strong>riz</strong> s’est montrée plus efficace <strong>dans</strong> l’amélioration dela productivité du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM (Tableau 2), entraînant des améliorations significativesde la productivité du <strong>riz</strong> (PNUD/FAO/IITA – Sierra Leone <strong>Rice</strong> Project, Rapport annuel1977).Les effets du chaulage et des amendements inorganiques sur la concentration dufer <strong>dans</strong> la solution du sol, la toxicité <strong>ferreuse</strong> et le rendement en grain du <strong>riz</strong> ont étédavantage évalués <strong>dans</strong> deux localités de BM, Magbolontor, Rokupr et Kabala (RRS ;94


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneRapport annuel 1993) et <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Tableaux 4a et 4b. Les traitements ont inclus duchaulage avec 250Kg de CaCO 3/ha, l’application du phosphore à 50 kg P 2O 5/ha, dupotassium à 40 kg K 2O/ha et du zinc à 10 kg Zn/ha seul ou en combinaison et un témoinnon traité. Les variétés testées étaient ROK 5 et ROK 24, respectivement sensib<strong>les</strong> ettolérantes aux niveaux élevés de fer. Les sols des deux localités étaient des sols typescontinuum plateau-BM en Sierra Leone ; teneurs suivantes : acides (pH 3,3 – 4,9), avecune faible <strong>base</strong> de saturation, faible N (0,01 – 0,1%) et teneur élevée en fer actif Fe (15,6-25.0 mmol/ kg) (Tableau 1).Le traitement combiné, 50 kg P+40 kg K + 10 kg Zn + 250 kg CaCO 3/ha., adonné <strong>les</strong> teneurs en fer <strong>les</strong> plus élevées, deux semaines après l’application du traitementtandis que le traitement au zinc a montré des niveaux relativement bas et stab<strong>les</strong> de fer Fe 2+(moins de 4 ppm), qui ont légèrement augmenté (moins de 5 ppm) après 5 semaines. Letémoin non traité, Potassium, et <strong>les</strong> traitements combinés ont donné des niveaux de ferplus élevés Fe 2+ par rapport à l’application des traitements 50 kg P, 250 kg CaCO 3et10 kg Zn (moins de 5-75 ppm). L’application de 40 kg K et de 10 kg Zn ont aussi entraînéla réduction de Fe 2+ échangeable. Il y a eu peu ou pas de changement <strong>dans</strong> le Feéchangeable avec l’application des traitements combinés.A Rokupr, l’application de 50 kg P, 10 kg Zn et 250 kg CaCO 3/ha ont donnédes rendements en grain significativement plus élevés (P>0.05) par rapport au témoin nontraité (Tableau 4a). L’application de 40 kg K était le traitement le moins efficace entre<strong>les</strong> traitements appliqués à ROK 24 tandis que le traitement combiné avait tendance àbaisser au lieu d’augmenter le rendement en grain. Avec la variété sensible, ROK 5, seulel’application de 50 kg P/ha était significative (P>0,05) <strong>dans</strong> l’accroissement du rendementen grain. L’application de CaCO 3, du Zn et des traitements combinés avait des effetsremarquablement différents sur le rendement en grain des deux variétés.95


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneTableau 4a. Rendement en grain du <strong>riz</strong> (Kg/ha) montrant la réponse aux engrais <strong>dans</strong><strong>les</strong> bas-fonds marécageux de toxicité <strong>ferreuse</strong>, Magbolontor, Rokupr;1993/94.1083 (4)Engrais en kg/ha Rendement en grains (kg/ha) MoyenneROK 5 ROK 24Témoins (non traité)1228 (2) 1156CaCO 350 P40 K10 Zn250 CaCO 350p + 40K + 10Zn + 2502076 (3)1481 (4)840 (5)1306 (4)1089 (3)2229 (2)1666 (2)1989 (3)2724 (2)1825 (2)21531574141520151457MoyenneCV%SE (variété)SE (engrais)1313 194421.1± 198± 140Les chiffres entre parenthèses sont <strong>les</strong> scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong> selon le systèmed’évaluation standard du <strong>riz</strong>.A Kabala l’application de K, CaCO 3et du traitement combiné ont donné desaugmentations plus élevées de rendements en grain (P>0,05) avec ROK 24 tandis qu’ona enregistré de légères dépressions <strong>dans</strong> <strong>les</strong> traitements de 50 kg P et de 10 kg Zn(Tableau 4b). L’application de 50 kg P/ha a augmenté (P>0,05) le rendement en grainde ROK 5 à Kabala comme à Rokupr. Les scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong> étaientlégèrement plus élevés chez ROK 5 tandis que ROK 24 a montré une croissance presquenormale.96


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneTableau 4b.Moyenne du rendement en grains montrant la réponse des variétés auxengrais <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marécageux de toxicité <strong>ferreuse</strong>. Kabala1993/94.Engrais en kg/ha Rendement en grains (kg/ha) MoyenneROK 5 ROK 24Témoin (non traité)50 P40 K10 Zn250 CaCO 350p + 40K + 10Zn + 250 CaCO 32493 (4)3308 (4)2207 (4)2633 (3)1675 (4)1665 (6)1781 (3)1639 (4)3201 (3)1793 (4)3137 (3)2893 (3)213724742704221324242279MoyenneCV%SE (variété)SE (engrais)2330 240718.8± 258± 182Les chiffres entre parenthèses sont <strong>les</strong> scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong> selon le systèmed’évaluation standard du <strong>riz</strong>.L’efficacité de la balle et de la paille de <strong>riz</strong> pour lutter contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> etaugmenter la productivité du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM de forte toxicité <strong>ferreuse</strong> a été évaluée àgrande échelle <strong>dans</strong> <strong>les</strong> champs paysans <strong>dans</strong> <strong>les</strong> districts de Kambia, Port Loko,Moyamba, Bo et Kenema en Sierra Leone, en utilisant à la fois des variétés de <strong>riz</strong>tolérantes et des variétés sensib<strong>les</strong>. Les résultats du Tableau 5 montrent que l’applicationde 1,0 ton/ha de balle de <strong>riz</strong> brûlée a apporté environ des différences significatives (P >0,05) de rendement en grain quel que soit le cultivar, avec Gissi 27 (tolérant au Fe) étantsupérieur en rendement en grain aux autres variétés. Les symptômes de toxicité <strong>ferreuse</strong>sur <strong>les</strong> variétés ont été aussi observés comme étant beaucoup plus faib<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong>parcel<strong>les</strong> dont <strong>les</strong> sols ont été amendés quelle que soit la variété (Rapports annuels RRSR,1985-86 ; 1990).97


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneTableau 5.Rendement en grain (tons/ha), montrant <strong>les</strong> effets des cultivars et del’amendement du sol sur la productivité <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM de toxicité <strong>ferreuse</strong>,Magbolontor, Rokupr 1990/91.VariétéROK 24 (tolérante au Fe)GISSI 27 (tolérante au Fe)ROK 5 (sensible au Fe)RC 4-46 (sensible au Fe)Amendement du sol avec de la ballede <strong>riz</strong> brûléeSans1.0 t/ha1.01 (5) 1.65 (3)1.47 (4) 2.11 (3)0.84 (6) 1.41 (4)1.06 (5)1.52 (3)Moyenne1.331.791.131.29Moyenne 1.10 1.66CV %DMS 0.05 pour <strong>les</strong> moyennes des différences entre l’amendement du sol = 0.30DMS 0.05 pour <strong>les</strong> différences entre <strong>les</strong> moyennes des variétés = 0.42Note : Les chiffres entre parenthèse indiquent <strong>les</strong> scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong> visuel<strong>les</strong>elon le système d’évaluation standard (SES) de l’IRRI au stade de la levée de lacroissance de la culture.Les résultats du Tableau 6 montrent aussi que l’utilisation de la paille de <strong>riz</strong> commeamendement du sol a entraîné des réponses significatives de rendement en grain àl’application des engrais <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mangroves de toxicité <strong>ferreuse</strong> (PNUD/FAO/IITA-Sierra Leone <strong>Rice</strong> Project, Rapport annuel, 1977 ; RRSR Rapports annuels, 1988 ;1989). Il a été aussi rapporté que l’incorporation de Callopogonium sp. fraîche à 5.0tons/ha a contrarié <strong>les</strong> effets de la toxicité <strong>ferreuse</strong> et a amélioré le rendement en grain du<strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM (Rapports annuels RRSR, 1985-87).Tableau 6.Rendement en grains (Kg/ha) montrant <strong>les</strong> effets des amendements dusol sur la réponse du <strong>riz</strong> (variété, Vijaya) aux engrais <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM detoxicité <strong>ferreuse</strong>, Rokupr, 1976.Traitements aux Amendements du sol avec la paille de <strong>riz</strong>engrais Sans Incorporée BrûléeNon traité N 0 P 0 K 0 1518 1934 1792N 80 P 40 K 40 2122 2553 2608N 801705 2036 2057N 80 P 401926 2285 2291Moyenne1748193321672428Moyenne 1816 2203 2187CV % = 9.1DMS 0.05 pour <strong>les</strong> moyennes des différences entre <strong>les</strong> traitements aux engrais = 127.098


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneMaîtrise de l’eauIl a été rapporté que le drainage en surface est un facteur clé qui influence la prévalencede la toxicité <strong>ferreuse</strong> et le rendement en grain du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM (PNUD/FAO/IITA-Sierra Leone <strong>Rice</strong> Project, Rapport annuel 1977). Une évaluation des composantes d’unpaquet technologique de pratiques cultura<strong>les</strong>, notamment le drainage en surface, <strong>les</strong>engrais (N 80P 40K 40– avec des scories de déphosphoration comme source de P) et desamendements de sol (4 t/ha de paille et 2 t/ha chaux) sur la performance du <strong>riz</strong> (variété,ROK 11) en conditions bien drainée et en conditions submergée de mangrove a confirméque le drainage en surface faisait la plus grande contribution au rendement en grain.Le paquet technologique a produit un rendement en grain de 4103 kg/ha avec ledrainage en surface contre 3495 kg/ha en conditions de non-maîtrise d’eau. Lesrendements correspondants du témoin non traité étaient 2554 kg/ha et 783 kg/ha,respectivement. Il a été montré que l’effet des amendements du sol et des engrais sur lerendement en grain était relativement moins significatif. Cependant, ces facteurs ont eu unimpact différent sur le rendement en grain en conditions de drainage parfait et enconditions de submersion (Tableau 7). Il a été trouvé que la réponse due aux engrais étaitplus élevée en conditions de submersion qu’en conditions de drainage parfait. Par contre,l’incorporation des amendements du sol a donné des réponses plus élevées du <strong>riz</strong> enconditions de drainage parfait qu’en conditions de submersion.Tableau 7. Rendement en grains (kg/ha) montrant la réponse du <strong>riz</strong> (Variété, ROK 11)aux différentes composantes d’un paquet technologique <strong>dans</strong> le BM,Rokupr, 1977.Conditionsde BMPaquettechnologiqueAudrainageContributions duesAux amendementsdu solAuxengraisBien drainée41031070716223Engorgéed’eau34951101545612Moyenne 3799 1086 631 418Note : Paquet technologique = drainage en surface + engrais ((N 80P 40K 40- P 40sousforme de scories de déphosphoration) + amendements du sol (4 t/ha paille & 2 t/hachaux).99


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneLa construction de billons pour le drainage en surface <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM et son effet sur laperformance variétale <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM affectés par la toxicité <strong>ferreuse</strong> a été aussi évaluée defaçon extensive <strong>dans</strong> <strong>les</strong> champs paysans en Sierra Leone. Il a été rapporté que la culturedu <strong>riz</strong> sur <strong>les</strong> billons a eu des effets remarquab<strong>les</strong> sur l’amélioration du rendement en graindu <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> environnements de BM (Rapport annuel RRSR, 1990). Des essaisévaluant <strong>les</strong> effets de la culture sur billons avec des cultivars tolérants ou non tolérants ontété menés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> champs paysans <strong>dans</strong> <strong>les</strong> districts de Kambia, Port Loko, Moyamba,Bo et Kenema. Deux variétés tolérantes de <strong>riz</strong> ROK 24 (Rokupr) et ITA 328 de l’IITAont été utilisées en même temps que <strong>les</strong> cultivars sensib<strong>les</strong>, ROK 5 et RC 4-46.De façon générale, <strong>les</strong> interactions entre la variété et la méthode de labour/culturen’étaient pas significatives. Le semis sur billons a entraîné des améliorations significativesdu rendement en grain du <strong>riz</strong> quelle que soit la variété. De même, <strong>les</strong> symptômes de latoxicité <strong>ferreuse</strong> étaient moins graves sur <strong>les</strong> billons tandis que <strong>les</strong> différences <strong>dans</strong> laperformance des variétés n’étaient pas significatives, à l’exception de ROK 24 (Tableau8). Cependant, la corrélation entre le rendement en grain du <strong>riz</strong> et <strong>les</strong> scores de la toxicité(r= -0,93**) était forte.Les résultats ont montré que le semis sur billons, l’utilisation de variétés tolérantesou la combinaison de ces composantes pouvait apporter des augmentations significatives<strong>dans</strong> le rendement en grain du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds de toxicité <strong>ferreuse</strong>. L’adoption deces technologies par <strong>les</strong> paysans des BM pourrait apporter des augmentations significatives<strong>dans</strong> la production du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM de toxicité <strong>ferreuse</strong>. Cependant, le billonnage estune opération qui nécessite une main-d’œuvre abondante et beaucoup de temps et,comme on l’a observé lors des essais, c’est la moins favorisée des trois méthodes utiliséespour réduire la toxicité <strong>ferreuse</strong> par <strong>les</strong> communautés paysannes (Rapport annuel RRSR,1990, 1991).100


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneTableau 8.Rendement en grains (Tons/Ha) montrant l’effet du semis sur billons etdes cultivars sur la performance du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM de toxicité <strong>ferreuse</strong>.1990/91.Variété Rendement en grains Tons ha -1 Panicu<strong>les</strong> par m 2Billon Plat Moyenne Billon Plat MoyenneROK 24ITA 328ROK 5RC 4-46MOYENNECV%DMS 0.05- Variété (V)- Semis sur billons (R)- V x R1.45(3)1.13(4)1.21(4)1.10(4)1.221.08(5)1.07(5)0.72(7)0.93(7)0.951.271.100.971.0290.160.12NS132109108105114106897380861189991938.5NS1410NSNote :1) NS = pas significatif2) Les chiffres entre parenthèse indiquent <strong>les</strong> scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong> visuel<strong>les</strong>elon le système d’évaluation standard (SES) au stade de la levée de lacroissance de la culture.TECHNOLOGIE À FAIBLE COÛT POUR LA RÉDUCTION DE LATOXICITÉ FERREUSELe développement d’une technologie facilement adoptable pour la réduction de la toxicité<strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM est crucial pour l’amélioration des rendements de <strong>riz</strong> et laproductivité des paysans pauvres qui cultivent <strong>dans</strong> cette écologie. Le travail réalisé àRokupr au cours des 25 dernières années, a testé et identifié plusieurs méthodes pourlutter contre le problème, avec différents mérites et faib<strong>les</strong>ses. Un paquet de technologieaméliorée à faible coût pour lutter contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mangrovesimpliquant l’utilisation d’une variété de <strong>riz</strong> tolérante à la toxicité <strong>ferreuse</strong>, ROK 24, etl’incorporation de la balle de <strong>riz</strong> comme amendement du sol a été développé à la stationde recherche <strong>riz</strong>icole de Rokupr. Le test à grande échelle de cette technologie acommencé pendant la saison culturale 2002.101


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneL’efficacité du paquet de technologie amélioré <strong>dans</strong> la lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> etl’amélioration des rendements de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM a été testée <strong>dans</strong> 20 sites <strong>dans</strong> deschamps paysans <strong>dans</strong> <strong>les</strong> districts de Port Loko, Bo, Kenema et <strong>dans</strong> <strong>les</strong> districtsagrico<strong>les</strong> de la partie ouest de Sierra Leone pendant la saison culturale de 2002.L’ensemble du paquet technologique a été évalué en même temps que ces composantescomme options à adopter en fonction des circonstances des paysans, et comparé auxpratiques des paysans (Tableau 9). La balle de <strong>riz</strong> (partiellement décomposée ) a étéincorporée <strong>dans</strong> le sol 10 – 14 jours avant le repiquage de plantu<strong>les</strong> de ROK 24 âgéesde 4 semaines. Ces traitements ont été comparés avec une parcelle équivalente de <strong>riz</strong>paysan comme témoin. Des parcel<strong>les</strong> de 100 m 2 ont été utilisées et <strong>les</strong> sites des culturesont servi de répétitions.Les résultats présentés <strong>dans</strong> le Tableau 9 montrent que le paquet de technologieaméliorée était supérieur à la pratique des paysans et <strong>les</strong> composantes du paquettechnologique <strong>dans</strong> l’amélioration du rendement en grain du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM. La mise enœuvre du paquet de technologie améliorée a entraîné en moyenne une augmentation de87 pour cent du rendement en grain du <strong>riz</strong>. Les deux composantes du paquet detechnologie améliorée avaient la même efficacité <strong>dans</strong> l’amélioration de la productivité du<strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM. En moyenne, la culture de la variété ROK 24 à elle seule sous <strong>les</strong>pratiques des paysans a accru la production du <strong>riz</strong> de 36 pour cent, tandis quel’incorporation de la balle de <strong>riz</strong> améliorait le rendement du <strong>riz</strong> des paysans <strong>dans</strong> <strong>les</strong>mangroves d’une marge similaire.102


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneTableau 9.Performance des technologies <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> améliorées pour lutter contre latoxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mangroves en Sierra Leone, en comparaisonavec la pratique des paysans. 2002/03.Traitements1. Variété des paysans etpratique culturaleRendementen grain(tons/ha)1.62 cAugmentation parrapport à la pratiquedes paysans(tons/ha) %2. Variété des paysans + Ballede <strong>riz</strong>2.18 b0.5634.63. ROK 24 + Pratiqueculturale des paysans2.21 b0.5936.44. Technologie améliorée(ROK 24 + Balle de <strong>riz</strong>)3.03 aCV %DMS 0.05 0.201.4187.0Les chiffres représentent <strong>les</strong> moyennes de 20 sites de champs à Port Loko, Bo, Kenemaet la partie ouest de Sierra Leone.Les résultas montrent que <strong>les</strong> rendements en grain du <strong>riz</strong> pouvaient être augmentéssignificativement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds de toxicité <strong>ferreuse</strong> avec l’application du paquet detechnologie améliorée incluant l’amélioration du sol avec la balle de <strong>riz</strong> et l’utilisation dela variété tolérante à la toxicité <strong>ferreuse</strong>, ROK 24. Cette technologie est moins chère etévite la construction des billons tout comme le temps et la main-d’œuvre requis pourbrûler la balle de <strong>riz</strong>. Il est aussi montré que <strong>les</strong> composantes individuel<strong>les</strong> de la technologiesont efficaces pour lutter contre <strong>les</strong> effets néfastes de la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Des rendementssignificatifs en grain de <strong>riz</strong> ont été obtenus avec la culture de la variété ROK 24 seule oul’incorporation de la balle de <strong>riz</strong>. Ces résultats sont généralement conformes à ceuxobtenus <strong>dans</strong> <strong>les</strong> essais précédents. On peut conclure que la production de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong>bas-fonds de toxicité <strong>ferreuse</strong> pourrait être augmentée significativement si <strong>les</strong> paysansadoptaient le paquet technologique ci-dessus.103


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneCONCLUSIONLes résultats de ce travail fait au cours des trois dernières décennies ont amené <strong>les</strong>chercheurs à Rokupr de conclure que la maîtrise/drainage de l’eau était le facteur le plusimportant de l’augmentation de la productivité du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM affectés par la toxicité<strong>ferreuse</strong>. Cependant, c’est une entreprise à haute intensité de capital ; la majorité despaysans en Sierra Léone considère la préparation des billons, pour faire le drainage ensurface, comme une opération qui exige beaucoup de main-d’œuvre et de temps. Parconséquent, c’était la moins favorisée entre <strong>les</strong> technologies considérées pour la luttecontre la toxicité <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM.Le phosphore et le potassium ont été considérés comme essentiel pour contrecarrer<strong>les</strong> effets néfastes de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mangroves et donnent de bonsrendements. La réponse au chaulage semble être inconsistante et peut ne pas être d’unbon rapport coût-efficacité <strong>dans</strong> l’amélioration de la productivité du <strong>riz</strong>, sauf si appliquéen combinaison avec le phosphore et le potassium. L’application de l’azote en combinaisonavec le phosphore (80 kg P 2O 5/ha) et des niveaux modérés de potassium (40 kg to 80kg K 2O/ha) s’est aussi révélée essentielle pour l’amélioration des rendements de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong><strong>les</strong> BM. L’efficacité du zinc pour lutter contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> a été considérée commelimitée par des interactions antagonistes avec d’autres éléments <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM.Les indications sont que <strong>les</strong> rendements en grain de <strong>riz</strong> pourraient être amélioréssignificativement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> environnements de BM de toxicité <strong>ferreuse</strong> avec l’utilisationd’une variété tolérante à la toxicité <strong>ferreuse</strong> en combinaison avec <strong>les</strong> amendements de sol(paille de <strong>riz</strong>, balle de <strong>riz</strong> ou cendre de balle de <strong>riz</strong>). ROK 24 était tolérante à la toxicité<strong>ferreuse</strong> et supposée effectuer la tolérance à travers l’absorption et l’immobilisation dufer <strong>dans</strong> le tissu de la plante. Des améliorations hautement significatives du rendement engrain du <strong>riz</strong> (80 pour cent) ont été faites <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM avec l’application du paquettechnologique incluant ROK 24 et l’incorporation de la balle de <strong>riz</strong> partiellementdécomposée.104


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeonePLANS FUTURS DE LA RECHERCHE SUR LA TOXICITÉ FERREUSEET DÉVELOPPEMENT DANS LES MANGROVESLa recherche et le développement futurs sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mangroves à lastation de recherche <strong>riz</strong>icole de Rokupr porteront sur la réduction des contraintes de latoxicité <strong>ferreuse</strong> en développant une vaste gamme de variétés à haut rendement tolérantesà la toxicité <strong>ferreuse</strong> et des systèmes de production durab<strong>les</strong> des cultures qui serontconcentrés sur la diversification et l’intensification des cultures.Les efforts de recherche <strong>dans</strong> le court terme seront concentrés sur le développementdes composantes technologiques, qui vont lever <strong>les</strong> contraintes à la production descultures. Les activités de recherche porteront sur <strong>les</strong> aspects suivants :- Caractérisation des environnements de production (cette recherche a été déjàinitiée par LWDD. Le rôle de RRS sera d’apporter un appui et sera limité à laconsolidation des résultats de recherche ;- Caractérisation du matériel génétique (en cours) ;- Développement de variétés adaptab<strong>les</strong> (en cours) ;- Amélioration des pratiques cultura<strong>les</strong> – incorporation des méthodes de semisdirect pour l’établissement des cultures et la gestion des adventices ; et- Diffusion des technologies pour lutter contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> ainsi que laproduction durable des cultures.Dans le moyen et long terme, <strong>les</strong> efforts de recherche porteront sur le développement desystèmes de production durab<strong>les</strong>. Les activités de recherche incluront :- Des études sur <strong>les</strong> dynamiques des nutriments et <strong>les</strong> méthodes pour soutenir lafertilité du sol le long de la toposéquence des bas-fonds marécageux ; et- Le développement de systèmes appropriés de cultures pour une productivitéaccrue et durable – <strong>les</strong> études vont incorporer <strong>les</strong> rotations des cultures.105


Gestion de la toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marecageux en Sierra LeoneREMERCIEMENTSLes activités de recherche présentées <strong>dans</strong> ce papier ont été réalisées sous <strong>les</strong> auspicesde la Station de recherche <strong>riz</strong>icole, Rokupr, NARCC avec l’appui de différentessources : le Gouvernement de Sierra Leone, PNUD, IITA, FAO, EEC, etc. Les auteursaimeraient aussi saluer la contribution des chercheurs suivants au présent travail : il s’agitde : IC Mahapatra, MB Abu, BAK Kamara, Idriss Baggie, Abdul Rahman Bah etMalcolm S Jusu.RÉFÉRENCESDixon CA. 2001. State of the Art on Inland Valley Swamps: <strong>Rice</strong> research andDevelopment at rice research station, Rokupr, Sierra Leone.RRSR. 1984-2002. Annual Reports, <strong>Rice</strong> Research Station, Rokupr, Sierra Leone1984–2002.UNDP/FAO/IITA- Sierra Leone <strong>Rice</strong> Project. 1977. Annual Report. <strong>Rice</strong> ResearchStation, Rokupr, Sierra Leone.106


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOSELECTION POUR LA TOLERANCE A LATOXICITE FERREUSE A L’ADRAOHE Gridley, A Efisue, B Tolou et T BakayakoWARDA/ADRAO, Centre du <strong>riz</strong> pour l’Afrique, Cotonou, BéninRésuméLa toxicité <strong>ferreuse</strong> (TF) est l’un des trois stress <strong>les</strong> plus importants qui limitent la<strong>riz</strong>iculture de bas-fonds en Afrique de l’Ouest. Afin d’éviter l’homologation devariétés sensib<strong>les</strong> à la TF et d’identifier des lignées à haut rendement sous stressde TF, le criblage automatique de toutes <strong>les</strong> lignées de sélection est fait <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sitessensib<strong>les</strong> en Côte d’Ivoire et au Nigeria. La variation du stress de la TF au sein desessais et entre <strong>les</strong> saisons a été identifiée comme une contrainte <strong>dans</strong> le développementde nouvel<strong>les</strong> variétés à haut rendement et résistantes à la TF. Cependant, leprogramme de sélection de bas-fond de l’ADRAO a identifié des lignées combinantla résistance ou la tolérance à la TF avec des rendements améliorés. En 2003, <strong>les</strong>paysans du Nigeria ont évalué du matériel supérieur <strong>dans</strong> un programme desélection variétale participative.INTRODUCTIONOn peut dire que la toxicité <strong>ferreuse</strong> est l’un des trois stress <strong>les</strong> plus importants qui limitent<strong>les</strong> rendements de la <strong>riz</strong>iculture de bas-fond en Afrique de l’Ouest, <strong>les</strong> autres étant le virusde la panachure jaune et la cécidomyie des gal<strong>les</strong> du <strong>riz</strong> africain. Il est largement répanduet associé à une forte concentration de fers ferreux <strong>dans</strong> le sol et qui sont absorbés par<strong>les</strong> racines et s’accumulent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>. Il ralentit la croissance, réduit le tallage etréduit considérablement le rendement, ce qui est associé à la décoloration des feuil<strong>les</strong>.Des modè<strong>les</strong> de simulation ont montré que la toxicité <strong>ferreuse</strong> peut réduire le rendementde 10 % à 100 %, avec une moyenne de 45 %. L’application d’engrais contenant N, P,K et du Zn peut réduire l’effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong>, mais le développement de variétéstolérantes est la solution la plus pratique pour <strong>les</strong> petits paysans démunis.Dans le développement de nouvel<strong>les</strong> variétés, toutes <strong>les</strong> lignées de sélection sontcriblées automatiquement pour éliminer cel<strong>les</strong> qui sont sensib<strong>les</strong> à la TF et identifier <strong>les</strong>lignées qui combinent une bonne tolérance et un bon rendement pour homologationcomme nouvel<strong>les</strong> variétés à cultiver <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones prédisposées à la TF. Le criblage pourla TF est fait <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sites sensib<strong>les</strong> à Korhogo en Côte d’Ivoire et à Edozhigi au Nigeria.107


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOLes progrès faits <strong>dans</strong> l’identification de lignées tolérantes ayant des rendements élevéset de certaines des contraintes rencontrées, sont rapportés ici.Côte d’Ivoire, 2001-2002MATÉRIEL ET MÉTHODESLes essais irrigués suivants, qui ont été disposés en simple ou triple treillis, ont été menéspendant la saison pluvieuse de 2001 et la saison sèche de 2002.(i) Un essai de rendement avancé semé en 2001 (IL AYT 01 KO), disposé comme tripletreillis, comportait 31 lignées et quatre témoins, avec une taille parcellaire brute de 15lignes de cinq mètres et 11 lignes de 4,4 mètres récoltées. (ii) Un essai irrigué derendement préliminaire numéro 9 semé en 2001 (IL PYT 9 01 KO) et répété en 2002(IL PYT 9 02 KO), disposé comme quadruple treillis, composé de vingt lignées et dequatre témoins avec une taille parcellaire brute de quatre lignes de quatre mètres et deuxlignes de 3,6 mètres récoltées.Les témoins <strong>dans</strong> l’essai AYT ont inclus deux variétés tolérantes, CK4 et WITA3, et deux variétés sensib<strong>les</strong>, WITA 10 et Bouaké 189. Dans <strong>les</strong> PYT, WITA 10 a étéremplacé par la lignée sensible TOX 3069-66-2-1-6 (abrégée TOX 3069 <strong>dans</strong> <strong>les</strong>figures). Ce groupe de témoins sert de <strong>base</strong> pour sélectionner des lignées qui combinentle potentiel de bon rendement et la tolérance à la TF. Un objectif particulier du programmede sélection en Côte d’Ivoire est d’identifier des lignées ayant un rendement supérieur àBouaké 189 sous stress de TF, puisque cette variété est la plus répandue en Côte d’Ivoireet est même populaire <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones prédisposées à la TF où son rendement est contrariépar sa sensibilité modérée à la TF.Tous <strong>les</strong> scores de la TF ont été basés sur le système de classement de l’ADRAOde 1 à 9, où 1 représente aucun symptôme de toxicité <strong>ferreuse</strong> et 9 une sensibilité extrême,<strong>dans</strong> cet intervalle 1 à 3 est considéré comme résistant, 4 à 6 comme tolérant et 7 à 9comme sensible. Tous <strong>les</strong> scores de TF auxquels on se réfère <strong>dans</strong> ce texte, <strong>les</strong> tableauxet <strong>les</strong> figures ont été enregistrés à 63 jours après repiquage, à l’exception de la figure 6où <strong>les</strong> scores sont donnés aussi pour 22 et 45 jour après repiquage.RÉSULTATS ET DISCUSSIONEssai irrigué de rendement avancé 2001 à Korhogo (IL AYT 01 KO)L’essai AYT a été modérément stressé par la TF puisque toutes <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> des témoinssensib<strong>les</strong>, WITA 10 et Bouaké 189, ont enregistré 5 ou 7 (Figure 1). Le stress de la TFa réduit le rendement, puisque <strong>les</strong> corrélations entre <strong>les</strong> scores de la TF et <strong>les</strong> rendements108


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOétaient significatifs et négatifs pour <strong>les</strong> moyennes par rapport aux répétitions (r = -0,52,P£e rendement de Bouaké 189, peut-être d’une large marge (Figure 2), mais <strong>les</strong>différences de rendement n’étaient pas significatives à P£ð0,05. Cependant, puisque <strong>les</strong>différences de rendement étaient significatives à P£ð0,10, <strong>les</strong> lignées ayant une combinaisonsupérieure de rendement et de tolérance à la TF ont été avancées pour une évaluation plusapprofondie.Le stress à la TF n’était pas uniformément reparti comme le fait ressortir lavariation <strong>dans</strong> <strong>les</strong> scores par rapport aux répétitions pour <strong>les</strong> témoins, CK4 et WITA 3et beaucoup des lignées testées (Figure 1). En présence d’une telle variation, un scoremoyen par rapport aux répétitions a une petite valeur et le score maximum de TF d’unelignée par rapport aux répétitions doit être utilisé comme indicateur plus précis de satolérance au stress de la TF. Néanmoins, <strong>les</strong> lignées 12, 15 et 21 étaient particulièrementsignificativement prometteuses en enregistrant 1 de manière constante <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong>répétitions, tandis que <strong>les</strong> lignées 11, 19 22, 23, 24, 25, et 27 à 31 ont enregistré unmaximum de 3 (Figure 1).Essai irrigué de rendement préliminaire 9 en 2001 (IL PYT 9 01 KO) et 2002 (IL PYT9 02 KO) à KorhogoL’essai IL PYT 9 a été semé précisément <strong>dans</strong> le même site en 2001 et 2002 pour évaluerla variation saisonnière <strong>dans</strong> <strong>les</strong> niveaux de TF. Le stress de TF était remarquablementélevé en 2001. La majorité des lignées ont montré une moyenne plus élevée de scoresde TF (Figure 3) et de score des parcel<strong>les</strong> par rapport aux répétitions (Figures 4 et 5)en 2001 qu’en 2002. En particulier, <strong>les</strong> moyennes des témoins sensib<strong>les</strong>, TOX 3069 etBouaké 189, ont baissé de 7,7 et 5,4, respectivement en 2001 à 1,5 et 1,3 en 2002(Figures 4 et 5).Cette différence <strong>dans</strong> le stress de la TF a eu un effet dramatique sur le rendementdes témoins sensib<strong>les</strong>. Le rendement de Bouaké 189 a augmenté de 84 % et celui de TOX3069 de 65 % en 2002 par rapport à celui de 2001. En plus, la différence de stress aénormément affecté la performance relative du rendement des lignées testées comparéesà Bouaké 189. En 2001, toutes <strong>les</strong> lignées testées ont eu des rendements supérieurs àBouaké 189, avec 22 montrant une augmentation significative (P£e pour des lignéescombinant un rendement amélioré par rapport à Bouaké 189 avec une tolérance à la TF.Les données de l’essai de 2001 ont été utilisées pour sélectionner des lignées quicombinaient la résistance à la TF avec un rendement supérieur pour une évaluation pluspoussée en conditions de TF.109


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOVariation du stress de la TF au sein des essaisLa variation de parcelle à parcelle <strong>dans</strong> <strong>les</strong> scores de TF pour <strong>les</strong> lignées individuel<strong>les</strong> parrapport aux répétitions <strong>dans</strong> <strong>les</strong> essais AYT et PYT en 2001 ont fait ressortir la nécessitéd’examiner plus étroitement la variation de la TF au sein des essais. En conséquence,l’essai PYT de 2002 a inclus une lignée du témoin sensible (TOX 3069) cultivée <strong>dans</strong> <strong>les</strong>deux côtés de chaque parcelle des lignées testées. Les scores de la TF de ce témoin ontété enregistrés à 22, 45 et 63 jours après repiquage (JAR). Le stress à la TF était pluslargement reparti à 22 JAR, mais le niveau du stress était généralement faible avec unscore de 3, n’atteignant 5 que <strong>dans</strong> une petite portion de la répétition I, et beaucoup departies de l’essai n’étaient pas stressées (Figure 5). A 45 JAR, la zone stressée de l’essaia diminué tandis que le niveau réel a augmenté <strong>dans</strong> presque la moitié de la répétition Iet <strong>dans</strong> une petite partie de la répétition II à 5. A 63 JAR, la même partie de la répétitionI a continué de montrer un score de 5 avec une seule lignée montrant 7, tandis que <strong>dans</strong>la répétition II la partie stressée a dramatiquement réduit au score 7 d’une seule lignée ;le reste de la zone de l’essai a continué de ne pas être stressée.Bien que le faible niveau de stress de la TF soit peut-être inhabituel en 2002, lagrande variation <strong>dans</strong> <strong>les</strong> niveaux de stress à travers l’essai démontre <strong>les</strong> problèmes <strong>dans</strong>la réalisation d’une sélection efficace sans une connaissance solide de la distribution dustress <strong>dans</strong> la zone de test. Dans <strong>les</strong> essais répétés, <strong>les</strong> coûts supplémentaires impliquéspar l’ajout d’une simple ligne de répétition d’un témoin sensible entre chaque parcelle detest paraissent justifiab<strong>les</strong>.Un problème majeur se pose <strong>dans</strong> le criblage pour la tolérance à la TF <strong>dans</strong> <strong>les</strong>pépinières de criblage non répété composées souvent de beaucoup de centaines delignées <strong>dans</strong> des parcel<strong>les</strong> à une ou deux lignes. L’ajout d’une ligne simple d’un témoinsensible devient non pratique à cause d’augmentation de la superficie nécessaire pour lapépinière. La pratique souvent utilisée pour ce genre de témoin est que chaque cinq oudix lignées testées peuvent aboutir à la sélection de beaucoup de lignées sensib<strong>les</strong> si lavariation <strong>dans</strong> <strong>les</strong> niveaux de TF est grande. Une solution possible est de semer une bande(peut-être seulement un demi-mètre de longueur) de la variété sensible entre <strong>les</strong> bandesdes lignées testées. Cela donnerait suffisamment d’information sur la variation <strong>dans</strong> <strong>les</strong>niveaux de TF pour indiquer où la sélection entre <strong>les</strong> lignées testées doit être faite avecprudence.110


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAONigeria, 2002MATÉRIEL ET MÉTHODESDix essais répétés ont été réalisés à Edozhigi pendant la saison pluvieuse de 2002. Ils ontété disposés en simple ou triple treillis et ont inclus un essai de rendement avancé (AYT),quatre essais de rendement intermédiaires (IYT) et cinq essais de rendement d’observation(OYT), avec le nombre d’entrées variant entre 21 <strong>dans</strong> le AYT et 60 <strong>dans</strong> trois OYT(Tableau 1). Généralement, <strong>les</strong> lignées progressent à partir d’une première évaluationpour le rendement et la tolérance à la TF <strong>dans</strong> un OYT, avec des lignées supérieuressélectionnées pour être testées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> IYT et ensuite <strong>dans</strong> le AYT.WITA 4 était un témoin <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> essais, puisque cette variété combine lerendement élevé avec la tolérance à la TF et a été homologuée en 2001 pour être cultivée<strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones prédisposées à la TF. Un objectif particulier du programme de sélectionau Nigeria est d’identifier des lignées ayant un rendement supérieur à WITA 4 enconditions de stress de TF pour dissémination aux paysans <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones enclines à laTF. WITA 4 était ainsi une entrée multiple <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> essais (Tableau 1) pour donnerune estimation fiable de son rendement et de sa variation des niveaux de TF <strong>dans</strong> <strong>les</strong>essais. Un témoin supplémentaire <strong>dans</strong> l’essai AYT et <strong>dans</strong> <strong>les</strong> essais IYT a été la lignéesensible, TOX 3069-66-2-1-6, et <strong>dans</strong> l’essai IYT-Elite, la lignée tolérante WITA 3.La taille des parcel<strong>les</strong> variait entre 10 lignes de cinq mètres <strong>dans</strong> l’essai AYT àcinq lignes de quatre mètres <strong>dans</strong> <strong>les</strong> essais OYT et la récolte limitée aux lignes centra<strong>les</strong>et l’abandon de deux pieds à la fin des lignes récoltées (Tableau 1).RÉSULTATS ET DISCUSSIONLes niveaux de fertilité variaient à travers le site utilisé pour <strong>les</strong> essais puisque le rendementmoyen de WITA 4 variait d’une ligne de 1476 kg/ha <strong>dans</strong> l’essai OYT 9 à 3450 kg/ha<strong>dans</strong> l’essai IYT 3 (Tableau 1). Le stress de la TF était modéré avec des scores moyensde TF pour WITA 4 à 5 ou 6 <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> essais sauf <strong>dans</strong> l’essai OYT 7 où il a enregistré7 (Tableau 1). Mais tout comme à Korhogo, <strong>les</strong> scores de TF des lignées testées variaientau cours des répétitions comme illustré pour l’essai IYT-Elite (Figure 7). Ainsi, commeà Korhogo, le score maximum de TF d’une lignée au cours des répétitions doit être utilisécomme indicateur plus précis de sa tolérance au stress de la TF et par conséquent <strong>dans</strong><strong>les</strong> données rapportées ci-dessous et <strong>dans</strong> <strong>les</strong> figures, <strong>les</strong> scores de TF se réfèrent auscore le plus élevé enregistré pour une lignée testée.111


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOCorrélation entre rendement et scores de la TFDans 8 des 10 essais, le rendement de la parcelle et <strong>les</strong> scores de la TF corrélaientsignificativement (P£s de la TF. Les corrélations <strong>dans</strong> <strong>les</strong> autres trois essais de –0,58, -0,61 et –0,66 (Tableau 2), indiquaient que 34 %, 37 % et 44 % de la variation <strong>dans</strong> lerendement pouvaient être attribués aux différences <strong>dans</strong> la tolérance d’une lignée au stressde la TF.Essais de rendements avancés (AYT)Dans l’essai AYT, trois des 21 lignées, notamment TOX 4216-25-2-3-1-3, IR 69513-11-SRN-1-UBN-3-B et WAT 1059-B-51-2, ont eu un rendement significativementsupérieur (P£)Essais de rendements intermédiaires (IYT)Dans <strong>les</strong> quatre essais IYTs, 17 des 211 lignées testées ont eu des rendementssignificativement supérieurs (P£ð0,05) à WITA 4 <strong>dans</strong> l’intervalle de 32 % à 62 %(Figure 8). Les deux lignées avec <strong>les</strong> pourcentages d’augmentation <strong>les</strong> plus élevés parrapport à WITA 4, notamment WAT 1282-B-50 -3-3 et WAT 1131-B-26-2-1-2,faisaient partie des trois lignées avec <strong>les</strong> scores de TF <strong>les</strong> plus bas de 3, tandis que toutes<strong>les</strong> autres lignées ont enregistré 5 ou 7 (Figure 8), <strong>dans</strong> l’intervalle de ceux enregistrés pourWITA 4 (Tableau 1).Essais de rendement d’observation (OYT)Sur <strong>les</strong> 269 lignées testées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> cinq essais OYT, 25 lignées ont donné des rendementssignificativement supérieurs (P£ð0,05) à WITA 4 <strong>dans</strong> un intervalle de 200 % à 41 %(Figure 9). Les lignées ayant l’augmentation la plus élevée par rapport à WITA 4,notamment WAT 1410-27-2-2-1, avait le score de TF le plus bas qui est 3 avec <strong>les</strong>autres lignées enregistrant entre 5 et 7 (Figure 9), toujours <strong>dans</strong> le même intervalle queWITA 4 (Tableau 1). La très grande augmentation de cette lignée semble provenir d’unecombinaison de la résistance à la TF avec un grand nombre de panicu<strong>les</strong> dont le poidsest supérieur à la moyenne.Dans <strong>les</strong> trois groupes d’essais, 45 lignées ont eu des rendements significativementsupérieurs(P£tatistiques ne sont pas disponib<strong>les</strong> pour identifier <strong>les</strong> lignées issues descroisements impliquant au moins un parent résistant ou tolérant à la TF. Cependant, il estclair que le programme a pu développer des lignées qui ont un bon rendement enconditions de stress de TF et qui ont le potentiel d’être homologuées comme nouvellevariété. A cette fin, 32 lignées de rendement supérieur avec un score maximum de TF de5 ou inférieur de l’essai AYT et des essais IYT ont été incluses <strong>dans</strong> un programme de112


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOsélection variétale participative en 2003. Un groupe de paysans <strong>dans</strong> la zone de Edozhigiva évaluer ces lignées <strong>dans</strong> un jardin <strong>riz</strong>icole communal au champ et faire des sélectionsqu’ils vont amener <strong>dans</strong> leurs propres champs en 2004.Figure 1. IL AYT 01 KO: score de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> chacune des troisrépétitions en séquence pour 32 lignées testées et quatre témoins 1(traitements 32 à 36).987Iron toxicity score65432101 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18Lines 1 to 1887Iron toxicity scores654321019 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36Lines 19 to 32 and four checks (32 to 36)1Les blocs montrent <strong>les</strong> noms des témoins ; Bouaké 189 répété deux fois <strong>dans</strong> chaquerépétition.113


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOFigure 2.AYT 01, Korhogo. Pourcentage d’augmentation par rapport à Bouaké189 et le score de la toxicité <strong>ferreuse</strong> pour <strong>les</strong> 31 lignées testées <strong>dans</strong>l’essai.Yield - % increase over Bouake 189Iron toxicity scorePercent1201008060402007.06.05.04.03.02.01.00.0Score1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31Line number and codeFigure 3.IL PYT 9 01 et 02 KO : scores moyens de la toxicité <strong>ferreuse</strong> etrendement moyen, exprimés en pourcentage de Bouaké 189, <strong>dans</strong> <strong>les</strong>répétitions de 28 lignées testées.01 Fetox score 02 Fetox score6.05.0Fetox score4.03.02.01.00.01 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28Line numberScores de la toxicité <strong>ferreuse</strong>.Données du rendement : <strong>les</strong> données ont changé significativement (P0.05) en 2001 ), mais nonen 2002114


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAO% Bouaké 1891301109070503010-10-30-50-70Figure 4.IL PYT 9 01 à Korhogo : scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong> enregistrés<strong>dans</strong> <strong>les</strong>quatre répétitions pour 28 lignées testées et quatre témoins 1 .Iron toxicity score65432101 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18Line numberCK4TOX3069Moyenne7.7Bouaké189Moyenne5.4WITA3Iron toxicity score987654321019 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36Line number1Les blocs des traitements 29 à 36 contiennent <strong>les</strong> noms des témoins : chaque témoin a huitvaleurs puisque répété deux fois <strong>dans</strong> chaque répétition de l’essai.115


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOFigure 5.IL PYT 9 02 : scores de toxicité <strong>ferreuse</strong> enregistrés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> quatrerépétitions en séquence pour 28 lignées testées et quatre témoins 1 .Iron toxicity score8765432101 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18Line numberIron toxicity score8765432101 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18Line number116


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOFigure 6.Scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong> à trois dates après repiquage à travers <strong>les</strong>répétitions pour le témoin sensible semé sur chaque côté des trois lignéestestées ; chaque barre représente le score d’une lignée du témoinsensible.22 jours après repiquage765432145 jours après repiquage7654321Répétition I Répétition II Répétition III Répétition IVRépétition I Répétition II Répétition III Répétition IV63 jours après repiquage7654321Répétition I Répétition II Répétition III Répétition IV117


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOFigure 7.IYT-E 2002 à Edozhigi. Scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong> enregistrés <strong>dans</strong>chacune des trois répétitions en séquence pour 62 lignées testées et deuxtémoins 1 .76Iron toxicity score543211 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21Line numberTOX 3068 WITA 4Iron toxicity score765432143 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64Line number1Les blocs des traitements 57 à 59 (TOX 3069) et 60 à 64 (WITA4) contiennent <strong>les</strong> noms destémoins, <strong>les</strong> témoins ont été répétés trois et quatre fois, respectivement, <strong>dans</strong> chaque répétitionde l’essai.118


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOFigure 8.Essais de rendements intermédiaires de 2002 à Edozhigi. Augmentationactuelle du rendement par rapport à WITA4 et scores de la toxicité<strong>ferreuse</strong> de 17 lignées ayant des rendements significativement supérieursà WITA4.% yield increase over WITA4 Iron toxicity scores706050403020100WAT 1282-B-50-3-3WAT 1131-B-26-2-1-2WAT 1199-B-10WAT 1073-B-65-2-2-2WAT 1074-B-39-2-3-3WAT 1380-2-1WAT 1073-B-82-2-3-3WAT 1073-B-74-2-2-3WAT 1377-119-2-3WAT 1296-B-89-2-3WAT 1286-B-45-2-2-3WAT 1265-B-82-2-3% increase in yield over WITA4WAT 1118-B-25-3-3-3WAT 1289-B-33-3-2WAT 1104-B-73-3-3-2WAT 1073-B-73-2-1-1WAT 1156-B-4-2-3-3876543210Iron toxicity scoreLine code119


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOFigure 9.Essais de rendements d’observation de 2002 à Edozhigi : pourcentagede l’accroissement du rendement par rapport à WITA4 et scores de latoxicité <strong>ferreuse</strong> de 25 lignées ayant des rendements significativementsupérieurs à WITA4.% yield increase over WITA4 Iron toxicity score2008150100500WAT 1410-B-27-2-2-1WAT 1409-B-4-2-3-2WAT 1286-B-12-3-1-3-1WAT 1412-B-9-2-3-2WAT 1375-B-2-1-3-2-3WAT 1297-B-16-2-1-3-3WAT 1296-B-19-1-1-3-3WAT 1277-B-44-2-3-1WAT 1074-B-37-1-1-1-2WAT 1409-B-17-3-3-1WAT 1052-B-5-3-3-1WAT 1059-B-3-1-2-2-1WAT 1365-B-3-2-3-2WAT 1293-B-6-3-2-2-2WAT 1123-B-26-1-3-2WAT 1073-B-8-3-3-2-3WAT 1073-B-6-3-2-2-1WAT 1105-B-3-3-1-1-3WAT 1105-B-4-1-2-1-1WAT 1123-B-15-1-2-2WAT 1075-B-27-1-3-3-1WAT 1075-B-27-1-3-3-2% yield increase over WITA 4WAT 1074-B-2-2-3-2-3WAT 1050-B-12-1-2-3WAT 1108-B-12-3-1-3-37654321Iron toxicity socre0Line code120


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOTableau 1.Essais menés à Edozhigi en 2002 : pour chaque nombre d’essais de lignéestestées et de répétitions, superficie brute et superficie récoltée de laparcelle et rendement moyen de WITA 4, nombre de fois utilisé <strong>dans</strong> unessai comme témoin et score maximum de la parcelle pour la toxicité<strong>ferreuse</strong>.Essai 1Nombrelignéestestées .No. derépétitionsTaille de la parcelleNo. de lignes(r) xlongueur en mètres (m)Brute Récoltée Rendementmoyenkg/haWITA 4No.d’entréesScoremaximumpour la TFAYT 21 3 10r x 5m 8r x 4.6m 3078 4 6IYT 1 58 2 6r x 5m 4r x 4.6m 2377 4 6IYT 2 58 2 6r x 5m 4r x 4.6m 2321 4 6IYT 3 42 2 6r x 5m 4r x 4.6m 3450 4 5IYT-Elite 53 3 6r x 5m 4r x 4.6m 2946 5 5OYT 5 44 2 5r x 4m 3r x 3.6m 2557 5 5OYT 6 60 2 5r x 4m 3r x 3.6m 3678 4 6OYT 7 60 2 5r x 4m 3r x 3.6m 3038 4 7OYT 8 60 2 5r x 4m 3r x 3.6m 1705 4 5OYT 9 45 2 5r x 4m 3r x 3.6m 1476 4 5Total 5011. AYT : essai de rendement avancé, IYT : essai de rendement intermédiaire, OYT : essai derendement d’observation.121


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOTableau 2.Corrélations entre le rendement et <strong>les</strong> scores de la TF des essais àEdozhigi.Essai 1Valeurs de laparcelle pour <strong>les</strong>core de la TF etle rendementAYT -0.61 * -0.02IYT 1 -0.66 * -0.56 *IYT 2 -0.20 * -0.25IYT 3 -0.31 * -0.28IYT Elite -0.45 * -0.21OYT 5 -0.33 * -0.47 *OYT 6 -0.27 * -0.25 *Corrélation 2 entre:Score maximum de TF <strong>dans</strong> unerépétition et rendement moyen parrapport aux répétitionsOYT 7 -0.18 -0.31 *OYT 8 -0.58 * -0.02OYT 9 -0.21 -0.181. AYT : essai de rendement avancé, IYT : essai de rendement intermédiaire, OYT : essai de rendementd’observation.2. *, *: Corrélation significative à (P 0,05) et (P0,01) respectivement.122


Sélection poula tolerance toxicité <strong>ferreuse</strong> al'ADRAOTableau 3.Fréquemment classé par le score maximum de toxicité <strong>ferreuse</strong> deslignées ayant une augmentation significative du rendement par rapport àWITA 4 <strong>dans</strong> <strong>les</strong> essais de rendements répétés menés à Edozhigi en 2002.Essai 1Nombre de lignées ayant un score detoxicité <strong>ferreuse</strong> de : Total Pourcentage3 5 7AYT 2 1 3 7%IYTs 3 12 2 17 38%OYTs 1 18 6 25 56%Total 4 32 9 45Pourcentage 9% 71% 20%1. AYT: essai de rendement avancé, IYT: essai de rendement intermédiaire, OYT: essai derendement d’observation.123


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a travers larecherche sur l’amélioration variétaleLUTTE CONTRE LA TOXICITÉ FERREUSE ENRIZICULTURE DE BAS-FONDS MARECAGEUX ENSIERRA LEONE A TRAVERS LA RECHERCHE SURL’AMÉLIORATION VARIÉTALEResuméMS Jusu, MS Mansaray, SN Fomba et AB Jalloh 1Station de recherche <strong>riz</strong>icole, Rokupr, PMB 736, Freetown, Sierra LeoneCourriel: rokupr@sierratel.sl ou cban@sierratel.sl.La toxicité <strong>ferreuse</strong> est une maladie nutritionnelle très répandue du <strong>riz</strong> de bas-fondset liée au fer soluble <strong>dans</strong> l’eau. Elle affecte la production du <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mangroves,<strong>les</strong> sols hydromorphes, <strong>les</strong> champs irrigués, et d’une façon moins considérable, <strong>les</strong>bas-fonds marécageux (BM) associés en Sierra Leone. Au cours des dix dernièresannées, <strong>les</strong> recherches faites à RRSR sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> ont mis l’accent sur lagénération de nouveaux matériels génétiques et le criblage des populations endisjonction, <strong>les</strong> introductions exotiques et le matériel génétique local. Des croisementsont été faits utilisant ROK 23, ROK24 (SUAKOKO 8), CK 4, CK 73, Gissi 27, IR36 et IR56, comme parents résistants/tolérants. Initialement, <strong>les</strong> populations endisjonction, F 1, 2 et 3 ont été criblées <strong>dans</strong> une serre et <strong>dans</strong> des planches àbordures cimentées à Rokupr, Sierra Leone. Plus tard, <strong>les</strong> générations ont étécriblées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> champs des localités sensib<strong>les</strong> à travers le pays. En plus du matérielen disjonction généré et criblé comme décrit ci-dessus, <strong>les</strong> introductions, <strong>les</strong> lignéesfixées et le matériel génétique local ont été aussi criblés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones sensib<strong>les</strong> enchamps paysans à travers le pays. En utilisant ces deux approches, plusieursvariétés de toxicité <strong>ferreuse</strong> ont été développées et/ou identifiées comme parentsuti<strong>les</strong> pour hybridation, évaluation poussée et/ou homologation directe aux paysans.Ces variétés incluent ROHYB 221-3, ROHYB 229-1, ROHYB 239-1, et <strong>les</strong> sélectionsROHYB 241-10, CK4, CK 73, et Suakoko 8 (ROK24).124


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a traversla recherche sur l’amélioration variétaleINTRODUCTIONLa toxicité <strong>ferreuse</strong> est une maladie nutritionnelle très répandue du <strong>riz</strong> de bas-fonds et liéeà l’excès de fer soluble <strong>dans</strong> l’eau (Ponnamperuma et al., 1955). Elle affecte laproduction <strong>riz</strong>icole <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds, <strong>les</strong> champs hydromorphes et <strong>les</strong> champs irrigués,et d’une façon moins considérable <strong>les</strong> bas-fonds marécageux (BM) des pays d’Afriquede l’Ouest. En Sierra Leone, le pourcentage des sols de toxicité <strong>ferreuse</strong> va de 34 à 61% (Abu et al., 1987), et a été observé <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> écologies <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> de bas-fonds.Plusieurs approches ont été utilisées pour lutter contre l’effet négatif de la toxicité<strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> écologies <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> de bas-fonds du pays. Il a été rapporté qu’enplus de l’utilisation de cultivateurs de <strong>riz</strong> tolérants, <strong>les</strong> amendements de sol y compris lechaulage, l’utilisation de la balle de <strong>riz</strong>, <strong>les</strong> espèces Calapogonium, la paille de <strong>riz</strong> et unebonne maîtrise de l’eau, sont efficaces <strong>dans</strong> la lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM(UNDP/FAO/IITA Sierra Leone <strong>Rice</strong> Project, Rapport annuel 1977 ; RRSR Rapportsannuels, 1984 ; 1990 –1994).Ce papier met en exergue l’expérience acquise <strong>dans</strong> le développement decultivars pour lutter contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> la production du <strong>riz</strong> de BM à la Station<strong>riz</strong>icole de Rokupr (RRSR) en Sierra Leone. La plus grande partie des activités a étémenée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM et <strong>les</strong> bas-fonds marécageux associés (BMA) autour de Rokupr, Bo,Kabala et ailleurs <strong>dans</strong> le pays.La tolérance variétale à la toxicité <strong>ferreuse</strong>La recherche sur l’amélioration variétale à RRSR a identifié/développé plusieurs cultivarsadaptab<strong>les</strong>, qui produisent des rendements supérieurs en grain par rapport aux variétéstraditionnel<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> différentes écologies <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> en Sierra Leone. Plus de 33 variétésaméliorées à haut rendement ont été homologuées par RRSR à ce jour pour toutes <strong>les</strong>écologies <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> <strong>dans</strong> le pays y compris <strong>les</strong> séries ROK. Parmi ces variétés il y a descultivars de bas-fonds qui ont une tolérance/résistance à la toxicité <strong>ferreuse</strong> et auxprincipaux stress biotiques rencontrés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM.Plusieurs méthodes ont été utilisées <strong>dans</strong> le développement de cultivars résistants/tolérants à la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Il s’agit du criblage en pots, du criblage <strong>dans</strong> des planchesà bordures cimentées (en serre) et <strong>les</strong> méthodes de criblage au champ. Le criblage auchamp pour la toxicité <strong>ferreuse</strong> est préféré par rapport au criblage en serre parce que <strong>les</strong>125


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a travers larecherche sur l’amélioration variétalefacteurs au champ tels que l’acidité, la salinité, <strong>les</strong> carences en minéraux et <strong>les</strong> produitsde décomposition des matières organiques qui pourraient influencer l’accumulation et <strong>les</strong>effets des ions ferreux ne sont pas éliminés.Pendant des années, le développement de variétés tolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong>a été une activité importante des programmes de sélection des plantes à RRSR. Cetteactivité inclut le criblage de matériels en disjonction pour RRSR et autres Centresinternationaux ; <strong>les</strong> lignées avancées de RRSR, <strong>les</strong> matériels exotiques obtenus del’ADRAO, d’autres Centres internationaux et le matériel génétique local collecté auprèsdes paysans <strong>dans</strong> le pays.HybridationEntre 1990 et 1996 plusieurs croisements ont été faits en vue de générer des progéniespour plusieurs stress, y compris la résistance aux maladies, la tolérance à la toxicité<strong>ferreuse</strong> et à la salinité/acidité du sulfate tout comme la précocité et <strong>les</strong> bons types deplants. A partir des nouveaux croisements faits entre 1991 et 1992, par exemple, un totalde 14 628 semences F1 y compris <strong>les</strong> semences pour <strong>les</strong> stress suivants : toxicité <strong>ferreuse</strong>(1455 semences), salinité/acidité du sulfate (2190 semences), maladie des taches brunes(141), RYMV (842), pyriculariose (101) et bon type de plant, précocité, bon tallage etrésistance à la verse (749) ont été produites. Les parents <strong>les</strong> plus utilisés <strong>dans</strong> cescroisements étaient ROK 23, ROK 24 (Suakoko 8), Gissi 27, IR 36, IR56, CK 73 etCK 4.Criblages des populations en disjonctionEntre 1990 et 1996 plusieurs populations de matériels en disjonction ont été criblées enserre et <strong>dans</strong> <strong>les</strong> champs. Le criblage en pots et <strong>dans</strong> des planches à bordures cimentéesde petites quantités de lignées F 2 et 3 a été fait pour identifier <strong>les</strong> progénies tolérantes.Les semences de lignées F 4 et 5 en disjonction ont été semées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BMA associéesà Mawirr, et <strong>dans</strong> le BM de Fonkoya et Kabala <strong>dans</strong> des zones prédisposées à la toxicité<strong>ferreuse</strong>. Les lignées ont été mises en pépinière en juin, repiquées trois semaines après<strong>dans</strong> des parcel<strong>les</strong> bien préparées (mises en boue et hersées jusqu’à une bonne pente).Les mesures de la toxicité <strong>ferreuse</strong> ont été prises à deux semaines d’intervalle jusqu’à lamaturité en utilisant le Système d’évaluation standard (SES) du <strong>riz</strong> de l’Institut internationalde recherche sur le <strong>riz</strong> (IRRI, 1996). Les résultats des rendements ont été collectés avec126


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a traversla recherche sur l’amélioration variétale<strong>les</strong> symptômes de toxicité <strong>ferreuse</strong> et <strong>les</strong> résultats ont été utilisés pour déterminer <strong>les</strong>variétés tolérantes. Dans le criblage des générations F2 et F3, un total de 70 plantes F3et 330 plantes F4 respectivement, ont été sélectionnées. Toutes <strong>les</strong> plantes sélectionnéesétaient du type de plantes de bas-fond (Tableau 1).En 1997, 28 autres lignées fixées ont été sélectionnées pour évaluation. La mêmeannée, <strong>les</strong> populations en disjonction (F3 –F5) générées à Rokupr ont été aussimultipliées en petites quantités et envoyées à l’unité INGER de l’ADRAO pourmultiplication des semences et distribution entre <strong>les</strong> Systèmes nationaux de rechercheagricole (SNRA) travaillant sur l’écologie de BM. Ces SNRA sont listés en Annexe.Tableau 1.Populations en disjonction générées et criblées à la Station de recherche<strong>riz</strong>icole, Rokupr (RRSR), Sierra Léone de 1993 à 1996Population Nbre de sélections Objectifs de sélection RemarquesF4264Bon type de plant, Avancées aux lignées F5tolérance à l’acidité dusulfate/salinité, résistanceRYMV/pyriculariose,tolérance toxicité <strong>ferreuse</strong>F3F2114306Bon type de plantPrécocité, rendementélevé, résistanceRYMV/pyriculariose,acidité du sulfate/salinité,toxicité <strong>ferreuse</strong>Avancées à F4Avancées à F3F121Total 705Bon type de plant,résistanceRYMV/pyriculariose,acidité du sulfate/salinité,toxicité <strong>ferreuse</strong>Avancées à F2La toxicité <strong>ferreuse</strong> est un problème grave en <strong>riz</strong>iculture de bas-fond en Afrique de l’Ouesten général et particulièrement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM mal mis en valeur. Les recherches au Centredu <strong>riz</strong> pour l’Afrique (ADRAO) à Bouaké, Côte d’Ivoire et l’Institut internationald’agriculture tropicale (IITA) à Ibadan, Nigeria, respectivement, ont aussi développé127


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a travers larecherche sur l’amélioration variétaleplusieurs populations en disjonction qui ont été aussi testées <strong>dans</strong> différentes régions enSierra Leone. Vingt-quatre matériels F3 en disjonction ont été criblés <strong>dans</strong> deux sitesautour de Rokupr, i.e. Mawirr AMS, Rokupr et Fonkoya. L’intensité de la toxicité<strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> le site de Fonkoya était supérieure qu’à Mawirr AMS, Rokupr. Les lignées<strong>les</strong> plus prometteuses identifiées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> deux sites étaient TOX 4007-31-3-2-2, TOX4004-36-2-2-3-1, TOX 3817-22-2-1-2-2 et TOX 4007-1-3-1-3.Dans un autre essai mené à Rokupr, trente-neuf lignées avancées y compris <strong>les</strong>témoins ROK 24 (tolérant) ont été criblées. D’une manière générale, l’intensité dessymptômes de toxicité <strong>ferreuse</strong> augmentaient au fil du temps. La plupart des variétés onteu une réaction comparable à ROK 24. Parmi <strong>les</strong> entrées <strong>les</strong> plus prometteuses il y avaitITA 352, ITA 326, TOX 85C-C1-10-WAT-8, FARO 8-NCRI et Suakoko 8-NCRI.Criblage au champ du matériel génétique local et du matériel génétique exotiqueEn plus de la génération et du criblage de plusieurs progénies pour ce stress commediscuté plus haut, une série de 15 essais ont été faits pour la tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong><strong>dans</strong> un BM du site expérimental de Rokupr et en champs paysans à Fonkoya près deRokupr, et à Kabala, qui est localisé <strong>dans</strong> l’extrême nord du pays à la frontière avec laGuinée. Les catégories de matériels testées et le nombre de sélections effectuées sontmontrées <strong>dans</strong> le Tableau 2 ci-dessous. Dans chaque localité, <strong>les</strong> entrées ont été misesen pépinière et <strong>les</strong> plantu<strong>les</strong> de 21 jours repiquées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM de toxicité <strong>ferreuse</strong>. Lesscores de toxicité <strong>ferreuse</strong> ont été enregistrés aux phases végétatives et reproductives desplantes en utilisant le SES du <strong>riz</strong>. Les scores de chaque entrée ont étés enregistrés sur 5 tal<strong>les</strong>à partir de plantes sélectionnées au hasard par parcelle. Les moyennes ont été calculées etenregistrées comme moyennes des parcel<strong>les</strong>. Dans le cas des plantes ayant moins de 5 tal<strong>les</strong>,<strong>les</strong> données ont été prises sur toutes <strong>les</strong> tal<strong>les</strong> disponib<strong>les</strong>.128


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a traversla recherche sur l’amélioration variétaleTableau 2.Catégorie et nombre d’entrées criblées et sélectionnées pour la toléranceà la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds marécageux en Sierra Léone,saison pluviale 1993Catégorie Nombre criblé Nombre sélectionné1. Sélections à Fonkoya - 1993 18 42. Sélections à Kabala –1993 11 33. Matériel génétique local (CBDV) 96 344. Variétés homologuées de RRSR 14 35. Lignées F6 18 76. Essai de rendement préliminaire (PYT) 26 87. Essais de rendement avancé (AYT-précoce) 16 28. Essais de rendement avancé (AYT-moyen) 18 69. Essais de rendement avancé (AYT-tardif) 25 710. RILYT-E 12 111. RLIOT 45 1212. RITTYT 10 113. RRYMVYT 9 314. RRYMVOYT 45 1115. AUTRES 5 0Nombre total des essais réalisés 368 criblées 102 sélectionnéesLe Tableau 3 montre la composition des entrées criblées et sélectionnées <strong>dans</strong> chaque catégorie.Sur un total de 368 entrées, 102 ont été sélectionnées.Le Tableau 3 fait ressortir la distribution des scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> troislocalités des tests, Rokupr (Mawirr), Fonkoya et Kabala. A Fonkoya, <strong>les</strong> scores de latoxicité <strong>ferreuse</strong> se situent entre 1 et 6 avec plus de 30 % tombant <strong>dans</strong> l’intervalle 4 -6. A Kabala, le score se situe entre 1 et 3 et était faible parce que <strong>les</strong> symptômes detoxicité <strong>ferreuse</strong> sur <strong>les</strong> cultures étaient moyens, suggérant plus des 2/3 des entréescomme étant résistantes. Les scores à Rokupr (Mawirr) étaient similaires à ceuxenregistrés à Fonkoya. Cependant, aucune entrée n’avait des scores de toxicité <strong>ferreuse</strong>de 6 et au-delà <strong>dans</strong> ce site, ce qui indiquait clairement la faible intensité du fer.129


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a travers larecherche sur l’amélioration variétaleTableau 3.Distribution des entrées basée sur <strong>les</strong> scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong>Lieu 1 2 3 4 5 6 7 8 9FONKOYA1813213171133000KABALA11119463000000ROKUPR21275403110000(MAWIRR)TOTAUX 150 591 334 103 14 3 0 0 0A partir des résultats, il a été observé que la plupart des variétés étaient tolérantes à latoxicité <strong>ferreuse</strong>. Les matériels sélectionnés ont été utilisés pour l’évaluation du rendementet comme matériels parents pour générer de nouvel<strong>les</strong> progénies qui seront utilisées pourdévelopper des variétés pour <strong>les</strong> bas-fonds marécageux de toxicité <strong>ferreuse</strong>.Essai régional de rendement et de tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong> (RITTYT)Dix variétés prometteuses pour la toxicité <strong>ferreuse</strong> ont été obtenues du Département desélection de l’ADRAO <strong>dans</strong> le RITTYT pour être testées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> conditions en SierraLeone. L’essai a été réalisé <strong>dans</strong> une mangrove à Kabala.Les variétés étaient pour la plupart modérément tolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong>avec des scores se situant entre 2 et 5 sur le SES du <strong>riz</strong> de l’IRRI. Les résultats ont montréque <strong>les</strong> variétés <strong>les</strong> plus tolérantes étaient CK 73 et CK 4. La variété CK 73 a eu unrendement en grains significativement plus élevé que le témoin régional, Suakoko 8 (ROK24). Le témoin local GISSI 27 a donné le plus bas rendement en grain (Tableau 4).130


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a traversla recherche sur l’amélioration variétaleTableau 4.Performance des variétés testées <strong>dans</strong> l’essai régional de rendement etde tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong> (RITTYT) <strong>dans</strong> un bas-fondmarécageux, Kabala, Sierra Leone, 1993GénotypeRendemenHauteur dePanicu<strong>les</strong> m- 2Phen.Scorest en grainla planteAcceptTF(ton ha -1 )(cm)CK 732.911117612*CK 42.59619832*IITA 2472.29920033IITA 3272.59217033IITA 4082.08520455TOX 3027-43-1-E3-1-12.38623533TOX 3050-46-E3-3-3-3-32.29518033TOX 3081-36-2-3-12.28820353TOX 3100-32-2-1-3-31.38115352TOX 3118-6-E2-3-21.58816655GISSI 27 (témoin local)0.412016453Suakoko 8 (témoin régional)2.010716513C. V (%)26.77.018.6--SE±0.3.0±20.0--*Identifié pour homologationDans un autre essai comportant du matériel génétique local mélangé avec quelquesvariétés exotiques améliorées (Tableau 5), <strong>les</strong> scores moyens des 14 entrées sélectionnéessur la <strong>base</strong> de la tolérance des parents à la toxicité <strong>ferreuse</strong> se situaient entre 1,1 et 1,4.Lorsque <strong>les</strong> scores moyens des deux témoins ont été pris en compte, il a été montré quela variété du témoin sensible, ROK 14, enregistrait un score plus élevé <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> troissites. De façon globale, <strong>les</strong> scores du stress étaient généralement faib<strong>les</strong> <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> troissites indiquant des niveaux élevés de tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong> chez ces matériels.131


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a travers larecherche sur l’amélioration variétaleTableau 5.Scores de la toxicité <strong>ferreuse</strong> de 14 entrées sélectionnées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> basfondsmarécageux à Fonkoya, Kabala et Rokupr, Sierra Leone, saisonpluvieuse de 1994.No.DésignationScore moyen de la toxicité <strong>ferreuse</strong>Source Fonkoya Kabala Rokupr Moyenne1.CHAIM 160AYT-M1.21.01.21.12.CT 6196-24-9-18-4-3P-1RRYMVOYT1.21.01.21.13.CT 6227-5-6-2RRYMVOYT1.21.01.21.14.FILLIWA 30316CBDC1.21.01.21.15.GBONKONDI 30327CBDC1.21.01.21.16.HALLEY GOIAYT-L1.21.21.81.47.JORBOI 30128CBDC1.21.81.21.48.KANIYEI 30323CBDC1.21.81.01.19.KANUWAI 30168CBDC1.81.21.21.410.KONI 1 30180CBDC1.81.01.21.311.KOMONDOI 30324CBDC1.21.01.01.112.MBAGBOLI 30160CBDC1.51.01.01.213.NDOLUWAH 30237CBDC1.21.81.01.314.TAIM 1PYT1.21.21.21.2ROK 14 (témoin sensible)-2.91.92.42.4ROK 24 (témoin tolérant)-2.41.42.11.9Cinquante entrées y compris deux témoins (tolérant et sensible) ont été testés <strong>dans</strong> unessai de rendement d’observation <strong>dans</strong> le même site à Kabala pendant la saison pluvieusede 1994, pour la tolérance à la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Comme précédemment annoncé, dessymptômes très bénins du fer ont été observés <strong>dans</strong> ce site. Le Tableau 6 donne uncatalogue des entrées qui ont été sélectionnées pour évaluation la saison suivante. Lesvariétés qui ont eu le meilleur rendement étaient WAR 100-2-12-1 (3853 kg/ha) et TOX3837-11-3-2 (3744 kg/ha). Cependant, el<strong>les</strong> sont toutes des variétés naines et nepourraient être utilisées comme parents <strong>dans</strong> le programme de sélection.132


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a traversla recherche sur l’amélioration variétaleTableau 6.Performance des variétés de <strong>riz</strong> qui ont eu le meilleur rendement <strong>dans</strong> leRITTOYT <strong>dans</strong> un bas-fond marécageux à Kabala, Sierra Léone,saison pluvieuse de 1994.No. Désignation Rendement en grains(kg/ha)Hauteurde laplante(cm)Pan/m 2Score dela TFPhe.Accpt1.WAR 100-2-12-13853942153.012.TOX 3837-11-3-23744772052.733.TOX 3716-10-2-3-3-13680801432.734.TOX 3760-22-1-2-1-3-23567701982.755.TOX 3716-15-1-13500821342.716.TOX 4003-40-3-1-23462882032.737.TOX 3118-3-E2-2-1-33425682552.338.TOX 3717-47-2-23397722212.739.TOX 3938-16-2-23373681973.3510.TOX 3100-44-1-2-3-33222612213.7311.TOX 3233-46-3-3-1-13196982262.0112.TOX 3545-81-2-3-1-23014742083.7513.TOX 3440-16-2-2-1-13010931692.71DISCUSSIONAu cours des dix dernières années, le travail de recherche mené à RRSR sur le stress dela toxicité <strong>ferreuse</strong> a mis l’accent sur la génération de nouveaux matériels et le criblage depopulations en disjonction, <strong>les</strong> introductions exotiques et le matériel génétique local. Descroisements ont été faits en utilisant ROK 23, ROK24 (SUAKOKO 8), CK 4, CK 73,Gissi 27, IR 36 et IR56, comme parents résistants/tolérants. Initialement, <strong>les</strong> populationsen disjonction, F 1, 2 et 3 ont été criblées <strong>dans</strong> une serre et <strong>dans</strong> des planches à bordurescimentées à Rokupr, Sierra Leone. Les dernières générations ont été criblées <strong>dans</strong> <strong>les</strong>champs des localités sensib<strong>les</strong> à travers le pays.133


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a travers larecherche sur l’amélioration variétaleEn plus du matériel en disjonction généré et criblé comme décrit ci-dessus, <strong>les</strong>introductions, <strong>les</strong> lignées fixées et le matériel génétique local ont été aussi criblés <strong>dans</strong> <strong>les</strong>points sensib<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> champs paysans à travers le pays. En utilisant ces deuxapproches, plusieurs variétés tolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> ont été développées et/ouidentifiées comme parents uti<strong>les</strong> pour hybridation, évaluation poussée et/ou homologationdirecte aux paysans. Ces variétés incluent ROHYB 221-3, ROHYB 229-1, ROHYB239-1, et <strong>les</strong> sélections ROHYB 241-10, CK4, CK 73, et Suakoko 8 (ROK24).Future orientation et perspectivesLa recherche et le développement de l’amélioration variétale future sur la toxicité <strong>ferreuse</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> BM à RRSR seront centrés sur la réduction des contraintes de la toxicité <strong>ferreuse</strong>en développant une vaste gamme de variétés de <strong>riz</strong> à haut rendement et tolérantes à latoxicité <strong>ferreuse</strong>. Les activités de recherche incluront la collecte du matériel génétique, sacaractérisation et son utilisation <strong>dans</strong> le programme de sélection.REMERCIEMENTSLes activités de recherche rapportées <strong>dans</strong> ce papier ont été réalisées sous <strong>les</strong> auspicesde la Station de recherche <strong>riz</strong>icole, Rokupr, NARCC avec l’appui de plusieurs sources :le Gouvernement de Sierra Leone, l’ADRAO et l’IITA. Les auteurs leurs expriment leursincère reconnaissance.RÉFÉRENCESAbu MB, Hilton –Lahai, AH and AO Abifarin. 1987. Iron toxicity survey in the SierraLeone. WARDA Tech. Newsletter 7 (1) 8-9.Ponnamperuma FN et al. 1955. Physiological diseases of rice attributed to iron toxicity.Nature 175: 265.RRSR. 1984; 1990 to 1996. Annual Reports. <strong>Rice</strong> Research Station, Rokupr, SierraLéone.UNDP/FAO/IITA- Sierra Leone <strong>Rice</strong> Project. 1977. Annual Report. <strong>Rice</strong> ResearchStation, Rokupr, Sierra Léone.WARDA/RRSR Regional Mangrove Project. 1994 to 1996. Annual Reports. <strong>Rice</strong>Research Station, Rokupr, Sierra Leone.134


Lutte contre la toxicité <strong>ferreuse</strong> en <strong>riz</strong>iculture de BAS-FONDS MARECAGEUX en Sierra Leone a traversla recherche sur l’amélioration variétaleAnnexe 1.Populations en disjonction développées à Rokupr et criblées pour <strong>les</strong>environnements de bas-fond en Sierra LéoneNo. Pedigree Ascendance ObjectifsPopulations F21 ROHYB 221-3 Moroberikan x ROK 23 RYMV,Pyriculariose,Toxicité <strong>ferreuse</strong>2 ROHYB 229-1 ROK 24 x ROK 23 Toxicité <strong>ferreuse</strong>2 ROHYB 241-10 TOX 3554 x ROK 23 RYMV,Bon type de plante,Toxicité <strong>ferreuse</strong>3 ROHYB 221-3 Moroberikan x ROK 23 RYMV,Pyriculariose,Toxicité <strong>ferreuse</strong>1 ROHYB 224-38ROHYB 224-39ROHYB 224-40Moroberikan x ROK 23 RYMV,Pyriculariose,Toxicité <strong>ferreuse</strong>ROHYB 224-41ROHYB 224-42ROHYB 224-43ROHYB 224-44ROHYB 224-45ROHYB 224-46ROHYB 224-47ROHYB 224-48ROHYB 224-49ROHYB 224-50ROHYB 224-51ROHYB 224-52ROHYB 224-53ROHYB 224-54ROHYB 224-552 ROHYB 239-1ROHYB 239-2ROK 24 x ROK24 Toxicité <strong>ferreuse</strong>135


Evaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> à Lotodenou <strong>dans</strong> le sud-BeninEVALUATION DE LA TOXICITÉ FERREUSE SURLA PRODUCTION DU RIZ À LOTODENOU DANSLE SUD-BENINB. LokossouINRAB, CRAS, Niaouli, BeninResuméL’évaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> de bas-fond àLotodénou <strong>dans</strong> le Sud-Bénin oriente vers <strong>les</strong> solutions prometteuses qui freinent<strong>les</strong> pertes de rendement de <strong>riz</strong>. En effet, <strong>les</strong> variétés vulgarisées sont très affectéespar la toxicité <strong>ferreuse</strong> provoquée par des quantités importantes de fer ferreux<strong>dans</strong> la solution du sol, associées aux faib<strong>les</strong> teneur en P, K, Ca, Mg et Zn. Un essaide criblage de variétés tolérantes à la toxicité <strong>ferreuse</strong> a montré que <strong>les</strong> lignes TOXet particulièrement la TOX 3100-44-1-2-3-3 a mis en évidence une toléranceprometteuse. Dans un essai bloc de Fisher complètement randomisé, on compare<strong>les</strong> traitements chimiques (fumure minérale et organique) combinés à l’aspectvariétal du <strong>riz</strong> (BOUAKE 189 et TOX 3100-44-1-2-3-3). Il s’agit de rechercher desmoyens de lutte moins onéreux, facilement reproductib<strong>les</strong> par <strong>les</strong> paysans <strong>riz</strong>iculteursà faible revenu et intégrant la dimension environnementale avec la gestion desressources naturel<strong>les</strong> loca<strong>les</strong>.INTRODUCTIONLe Bénin dispose de près de 300.000 hectares de bas-fonds <strong>riz</strong>icultivab<strong>les</strong>.Malheureusement, la productivité de ces bas- fonds est affectée par le stress nutritionnelet la toxicité <strong>ferreuse</strong>. La plupart sont des zones déprimées acides et où on note descarences en azote, phosphore, souffre et zinc. La toxicité <strong>ferreuse</strong> est due au désordrenutritionnel ou aux fortes concentrations de fer <strong>dans</strong> la solution du sol qui inhibel’absorption des autres éléments minéraux par <strong>les</strong> plants (Y, 1981).136


Evaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> à Lotodenou <strong>dans</strong> le sud-BeninOutre l’option variétale, des techniques cultura<strong>les</strong> de redressement de la fertilité réduisent<strong>les</strong> manifestations de la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Aussi, la combinaison de N, P, K, Zn, Ca, Mga donné de bons rendements sur sol fortement affecté par la toxicité <strong>ferreuse</strong> (Tanaka etal., 1996 ; Ottow et al., 1983 ; Yamauchi, 1989).De manière générale, l’application du zinc en combinaison avec le N, P, K s’est révéléecomme une technique assez efficace pour contrôler la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Les sourcesorganiques de N, P et K réduirait <strong>les</strong> coûts de production du <strong>riz</strong> et méritent des recherchesapprofondies.OBJECTIFSL’évaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> de bas-fond vise à :• Optimiser la gestion des bas-fonds <strong>dans</strong> un système intégré et durable ;• Valoriser <strong>les</strong> ressources loca<strong>les</strong> disponib<strong>les</strong> ;• Dégager une méthode de lutte moins onéreuse contre la toxicité <strong>ferreuse</strong>.MATERIELS ET METHODESDescription du site expérimentalLe site expérimental est caractérisé par des sols hydromorphes limono-argilo-sableux àgley ou à psendo-gley. C’est un bas-fond non aménagé arrosé généralement par unepluviométrie annuelle qui varie en 1000 et 1300 mm. En 1998, 715,80 mm de pluies ontété enregistrées (tableau 25).137


Evaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> à Lotodenou <strong>dans</strong> le sud-BeninTableau 1 . Pluviométrie 1998Mois Nombre jours Hauteur de pluies (mm)Janvier - -Février 02 3,20Mars 02 15,30Avril 03 37,70Mai 08 112,80Juin 08 146,60Juillet 04 10,40Août 05 82,20Septembre 08 55,70Octobre 09 191,40Novembre 04 60,50Décembre - -TOTAL 53 715,80MatérielsDeux variétés ont été testées, il s’agit de :• BOUAKE 189 (variété sensible de 126 jours),• TOX 3100-44-1-2-3-3 (variétés tolérante de 133 jours).Ces variétés ont des cyc<strong>les</strong> proches qui facilitent mieux l’étude comparative duphénomène de la toxicité <strong>ferreuse</strong>.138


Evaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> à Lotodenou <strong>dans</strong> le sud-BeninLes émondes de Senna siaméa et le tourteau de palmiste (tableau 2) sont appliquéscomme source d’éléments nutritifs organiques comparés aux éléments nutritifs minéraux(NPK Zn).Tableau 2 . Résultats d’analyse des échantillons de matière organique (%)Types de matières organiques N P K Ca MgTourteau de palmiste 4,54 0,01 0,83 0,40 0,89Emondes de Senna siaméa 2,38 0,30 0,63 0,88 0,25MéthodesLe dispositif expérimental est le bloc de Fisher complètement randomisé où on comparedes traitements minéral et organique associés à l’aspect variétal du <strong>riz</strong>.Les casiers sont de 5m x 2m et séparés par des disquettes où le <strong>riz</strong> es repiqué à une densitéde 0,20 m x 0,20 m.Au total, huit (8) traitements sont étudiés :• T1 : Bouaké x Témoin• T2 : Bouaké x NPKZn• T3 : Bouaké x Emondes• T4 : Bouaké x Tourteau• T5 : TOX 3100-44-1-2-3-3 x Témoin• T6 : TOX 3100-44-1-2-3- x NPKZn• T7 : TOX 3100-44-1-2-3- x Emondes• T8 : TOX 3100-44-1-2-3- x TourteauLe nombre de répétitions est de trois (k=3) à cause de la microvariabilité de la toxicité<strong>ferreuse</strong> sur le site expérimental.Les modalités d’application des éléments nutritifs minéral et organique se résument <strong>dans</strong>le tableau 27.139


Evaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> à Lotodenou <strong>dans</strong> le sud-BeninTableau 27 .FertilisationFertilisation Type d’engrais Doses Période d’applicationN Urée (46%) N100 1/3 au repiquage1/3 au tallage1/3 à l’initiation paniculaireP TSP (46% P2O5) P 50 RepiquageK KCl2 (60% K2O) K 80 RepiquageZn Zn Cl2 (98% ZnO) Zn 10 RepiquageOrganique Emondes de Senna siaméa 3 T/ha Préparation du solOrganique Tourteau de palmiste 3 T/ha Préparation du solObservations et paramètres mesurésLes observations concernent : la hauteur des plants, le tallage, <strong>les</strong> dates 100% floraison,le cycle végétatif et <strong>les</strong> manifestations ou symptômes de la toxicité <strong>ferreuse</strong>.A la récolte des paramètres sont mesurés et analysés, à savoir :• Nombre de tal<strong>les</strong> au m²,• Nombre de panicu<strong>les</strong> au m²,• Longueur des panicu<strong>les</strong>,• Hauteur des plants,• Poids de 1000 grains,• % grains vides,• notation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> (échelle 0-9),• rendement grains paddy.140


Evaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> à Lotodenou <strong>dans</strong> le sud-BeninRESULTATS ET DISCUSSIONSRésultats d’analyse chimiquesLe sol a une bonne texture limono-argilo-sableuse équilibrée. Le taux de perte au feu etcelui de la matière organique sont bons. Le taux relativement élevé de la matière organiques’explique par une faible activité microbienne en raison de l’acidité (pH


Evaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> à Lotodenou <strong>dans</strong> le sud-BeninTableau 29.Résultats d’analyses des feuil<strong>les</strong> de <strong>riz</strong>P2O5 Ca²+ Mg²+ K+ Fe totalBases tota<strong>les</strong> (% 0 )Traitements H % Corg Nà 105°C % % 0 % 0 (ppm)T1 7,05 35,92 0,70 2,58 3,39 2,45 1,12 2664,5T2 9,12 36,41 0,98 3,60 3,95 2,78 0,57 3985,5T3 7,51 35,42 1,68 3,73 3,70 3,27 1,47 3806,5T4 7,18 41,33 1,26 3,20 3,83 2,83 0,31 3743,0T5 5,56 34,44 1,12 2,21 2,78 2,43 0,43 4789,5T6 9,36 37,64 1,68 2,90 2,54 2,36 1,31 4039,0T7 20,36 35,67 1,40 3,09 3,38 1,53 0,26 5315,0T8 20,11 39,36 1,40 3,06 3,46 1,61 1,64 3807,5Essai en champIl existe une différence significative entre <strong>les</strong> traitements (NPKZn > Emondes > Tourteau)pour le paramètre hauteur.Tableau 30.Hauteur des plants (cm)Objets Hauteur (cm) Indice (%) Classement test deNewman KeulsBouaké x Témoin82,37100B111,83136ABouaké x NPKZn 83,37101BBouaké x Emondes99,30121AB88,83108BBouaké x Tourteau 113,13137A116,60142ATOX 3100 x TémoinTOX 3100 x NPKZnTOX 3100 xEmondesTOX 3100 x Tourteau97,73119ABCV (%)Test FEcart-type7,609,887,51Pour le poids de 1000 grains, seul le traitement «BOUAKE x Tourteau »se dégage alorsque tous <strong>les</strong> autres s’équivalent. Le poids moyen de 1000 graines est de 26,83g.142


Evaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> à Lotodenou <strong>dans</strong> le sud-BeninTableau 31. Poids 1000 grains (g)ObjetsBouaké x témoinBouaké x NPKZnBouaké x EmondesBouaké x TourteauTOX 3100 x TémoinTOX 3100 x NPKZnTOX 3100 x EmondesTOX 3100 x TourteauCV (%)Test FEcart-typeHauteur (cm) Indice(%)26,90 10026,57 9926,57 10028,63 10626,27 9826,70 9925,90 9626,80 1002,504,160,68Classement test deNewman KeulsBBBABBBBLes traitements sont significativement différents NPKZn > Tourteau > Emondes > témoinpour le nombre de tal<strong>les</strong> au mètre carré. La variété TOX 3100-44-1-2-3-3 talle mieuxque BOUAKE 189 <strong>dans</strong> ce site infesté par la toxicité <strong>ferreuse</strong>.Tableau 328. Nombre tal<strong>les</strong> /m²Objets Hauteur (cm) Indice(%)Bouaké x Témoin6,33 10019,00 300Bouaké x NPKZn9,00 142Bouaké x Emondes12,00 1905,33 84Bouaké x Tourteau13,67 21610,00 158TOX 3100 x Témoin17,33 274TOX 3100 x NPKZnTOX 3100 x EmondesTOX 3100 x TourteauCV (%)Test FEcart-type14,3026,361,65Classement test deNewman KeulsDEACDBCEBCALes meilleurs rendements sont obtenus avec la variété TOX (variétés tolérante)comparativement à BOUAKE (variété sensible). Globalement le paramètre «fertilisation »donne le classement NPKZn > Tourteau > Emondes > témoin.143


Evaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> à Lotodenou <strong>dans</strong> le sud-BeninTableau 33 .Rendement (t/ha)ObjetsBouaké x TémoinBouaké x NPKZnBouaké x EmondesBouaké x TourteauTOX 3100 x TémoinTOX 3100 x NPKZnTOX 3100 x EmondesTOX 3100 x TourteauCV (%)Test FEcart-typeHauteur(cm)1,803,933,073,833,475,074,104,339,7021,980,36Indice(%)100218170213193282228241Classementtest deNewman KeulsDBCBCBABBTOX 3100 –44-1-2-3-3 et BOUAKE 189 ont des cyc<strong>les</strong> végétatifs voisins (131 jourset 129 jours).On observe chez BOUAKE 189 un rabougrissement des plants, des feuil<strong>les</strong> décolorées(échelle de toxicité 7-9) ; la variété TOX présente des plants sains, des croissances ettallages normaux avec des colorations jaunes orangées sur <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> basa<strong>les</strong> (note detoxicité 1-2).144


Evaluation de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> à Lotodenou <strong>dans</strong> le sud-BeninTableau 34 .Effet de l’application d’éléments nutritifs minéral ouorganique sur <strong>les</strong> paramètres de rendement de deuxvariétés de <strong>riz</strong>Nbre tal<strong>les</strong>/m² NbrePoids de 1000 Rendement grains Echelle de toxicitéTraite-panicu<strong>les</strong> /m² grains (g) (t/ha)ments BOUAKE TOX BOUAKE TOX BOUAKE TOX BOUAKE TOX BOUAKE TOX189 3100 189 3100 189 3100 189 3100 189 3100Témoin 6,33 5,33 13,00 36,33 26,90 26,27 1,80 3,47 9 2NPKZn 19,00 13,67 34,33 48,67 26,57 26,70 3,93 5,07 5 1Emondes 9,00 10,00 30,33 32,00 26,87 25,90 3,07 4,10 6 2Tourteau 12,00 17,33 32,37 45,67 26,63 26,80 3,83 4,33 6 2CV (%)Test FEcart-type14,326,361,656,320,632,412,54,160,689,721,980,36Test de Newman –Keuls seuil = 5%CONCLUSION• L’étude de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production du <strong>riz</strong> de bas-fonds a été conduitsur trois ans ; il se dégage <strong>les</strong> tendances suivantes:• l’application du zinc en combinaison avec le N, P ou K s’est révélé comme unetechnique assez efficace pour contrôler la toxicité <strong>ferreuse</strong> (N100 P50 K80Zn10);• <strong>les</strong> amendements organiques (tourteau de palmiste et émondes de Senne siaméaà la dose de 3 t/ha ont permis de réduire <strong>les</strong> manifestations de la toxicité <strong>ferreuse</strong>;• Cette voie est plus prometteuse car elle réduit le coût de production du <strong>riz</strong> auxpetits producteurs à faible revenu ;• Mieux cette alternative contribue à la sauvegarde de l’environnement ;• SUAKOKO 8 ou TOX 3100-44-1-2-3-3 donnent <strong>les</strong> meilleurs résultats parrapport à BOUAKE 189.Appuyé par des études physiologiques, le génie génétique peut également contribuerefficacement à lutter contre la toxicité <strong>ferreuse</strong>.145


Aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iére de CasamanceAPERÇU SUR LA TOXICITE FERREUSE DANS LESSOLS DE RIZIÈRES DE CASAMANCEM. KhoumaISRA, SénégalResuméLe Sénégal est un pays grand consommateur de <strong>riz</strong>, 600 000 tonnes par an pour unepopulation estimée à 10 millions d’habitants en 2002, alors que la productiontoutes écologies confondues est d’environ 200 000 tonnes par an. Le Sénégaldispose cependant d’un potentiel en ressources naturel<strong>les</strong> lui permettant d’assurerune bonne partie de sa consommation en <strong>riz</strong>. L’exploitation de ce potentiel passepar la levée de certaines contraintes d’ordre socio-économique et biophysiqueparmi <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> on peut citer la salinité, l’acidité et la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Nousdonnons ici un aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Casamance.INTRODUCTION1. Origine et mécanisme de la toxicité <strong>ferreuse</strong>Les systèmes de <strong>riz</strong>iculture irriguée ou submergée constituent 80 % de la superficie totalerécoltée en <strong>riz</strong> et 92 % de la production totale, (Achim et Fairhurst , 2000). Selon uneétude de l’ADRAO, 60 % des terres de bas-fonds en Afrique de l’Ouest et du Centrepeuvent être affectées par la toxicité <strong>ferreuse</strong> (ADRAO, 2002). La submersion des<strong>riz</strong>ières crée des conditions spécia<strong>les</strong> peu riches en oxygène favorisant la réduction du feret d’autres substances dont la quantité est souvent toxique pour le <strong>riz</strong>. La toxicité <strong>ferreuse</strong>est importante en Afrique de l’ouest, particulièrement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds ou la situationtopographique facilite l’apport de fer provenant des sols ferrugineux de plateau.Le fer est en grande partie sous forme de fer ferrique Fe 3+ <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de plateauet sur <strong>les</strong> pentes. Dans ces situations topographiques il est sous forme insoluble. Le fersous cette forme est très peu absorbé par le <strong>riz</strong> et des cas de carence en fer ont pu êtrenotées sur <strong>les</strong> sols rouges ferrugineux tropicaux <strong>les</strong>sivés de plateau de Djibélor, en146


Aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iére de CasamanceCasamance. Les conditions d’hydromorphie, favorisent la réduction du fer ferrique Fe 3+en fer ferreux Fe 2+. Dans <strong>les</strong> extraits aqueux de sols extrêmement acides <strong>les</strong> teneurs enfer soluble peuvent atteindre des concentrations de l’ordre de 700 mg/litre (Marius,1982). Des concentrations en fer dissous supérieures à 9 mol m -3 sont normalementtoxiques pour le <strong>riz</strong> mais une large gamme de tolérance peut exister parmi <strong>les</strong> variétés de<strong>riz</strong> (Nhung and Ponnamperuma, 1966). Certaines variétés (tolérantes) ont la possibilitéde créer un environnement oxydant <strong>dans</strong> la rhizosphère leur permettant de transformerle fer ferreux en fer ferrique, qui précipite en formant une gangue rouge autour des racines.L’absorption du fer ferreux par le <strong>riz</strong> peut être ainsi réduite. Ce mécanisme s’effectuegrâce au transport d’oxygène à travers <strong>les</strong> tissus aérifères. L’oxygène ainsi transportépermet de faire précipiter le fer ferreux en fer ferrique le long des racines, réduisant ainsil’absorption du fer soluble par le plant de <strong>riz</strong>. La concentration en fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> tissus nesemble pas être différente entre variétés sensib<strong>les</strong> ou tolérantes mais c’est plutôt lacapacité à minimiser la quantité de fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> parties vertes fonctionnel<strong>les</strong> qui ferait ladifférence (Audebert, in WARDA, 2002). Les mesures de 57 Fe faites par spectroscopieMossbauer (Kilcoyne et al., 2000) ont montré que le fer absorbé par <strong>les</strong> racines sousforme de Fe 2+ se retrouve <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> sous forme de Fe 3+ . Prade et al (1986) ontpu noter <strong>dans</strong> une expérimentation en Casamance deux périodes de pointe <strong>dans</strong> laformation et l’absorption du Fe 2+ . Une au cours de la première semaine du repiquage(toxicité <strong>ferreuse</strong> primaire) et la seconde, entre l’épiaison et la floraison (toxicité <strong>ferreuse</strong>secondaire).La toxicité <strong>ferreuse</strong> pénalise fortement <strong>les</strong> performances de la <strong>riz</strong>iculturetraditionnelle en Basse et Moyenne Casamance où la plupart des sols <strong>riz</strong>icultivés dérivésde sédiments fluvio-marins qui constituent aussi le matériau parental des sols sulfatésacides (Khouma et Touré, 1982) sont très favorab<strong>les</strong> à la manifestation de cette toxicité.2. Quelques caractéristiques de la Basse et Moyenne Casamance2.1. Situation géographique 1Située <strong>dans</strong> la partie sud du pays, la Basse et Moyenne Casamance couvre une superficiede 14 632 km 2 , dont 7 339 km 2 en Basse Casamance et 7 293 km 2 en MoyenneCasamance. Cette zone est limitée au Nord par la Gambie, au Sud par la Guinée Bissau,à l’Ouest par l’Océan Atlantique et à l’Est par la Haute Casamance (département deKolda).147


Aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iére de CasamanceFigure 1 .Carte de situation de la Basse et Moyenne Casamance2.2. Caractéristiques physiques2.2.1. Pluviométrie.Le climat, de type soudanien à soudano-guinéen, est caractérisé par deux grandessaisons: une saison sèche (novembre - mai) et une saison pluvieuse (juin - octobre). LaBasse Casamance, avec l’influence de la mousson et des précipitations abondantes quien découlent, présente <strong>les</strong> totaux pluviométriques <strong>les</strong> plus élevés du pays avec unemoyenne de 1439 mm à Ziguinchor sur la période de référence (1922-1990) et de 1140mm sur celle qui va de 1971 à 1990 (données station météorologique du CRA de Djibélor1971-1990).Les variations inter-mensuel<strong>les</strong> des précipitations et <strong>les</strong> paramètres statistiquesmontrent que <strong>les</strong> maxima de précipitations sont enregistrés <strong>dans</strong> plus de 70 % des caspendant le mois d’août et 20 % pendant le mois de septembre.Au niveau de la Moyenne Casamance, la répartition mensuelle des pluies montreque 80 % des précipitations se produisent de juillet à septembre. La pluviométrie annuelleau niveau de Sédhiou de 1924 à 1993 (70 ans) indique une précipitation moyenne de148


Aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iére de Casamance1223 mm. Cependant, depuis 1968 une importante diminution des quantités de pluies estobservée et depuis 1978, la zone reste déficitaire en volume d’eau (Posner, 1991)2.2.2. Températuresla moyenne annuelle des températures maxima<strong>les</strong> journalières est de 34 °C, la moyenneannuelle des températures minima<strong>les</strong> journalières de 20,5 °C soit une moyenne annuellede températures de 27,3 °C.2.2.3. Evaporation potentielleD’après <strong>les</strong> calculs faits à partir des données journalières de la station synoptique deZiguinchor entre 1971 et 1995 (méthode PENMAN), l’évaporation potentielle moyenneannuelle est de 1964,7 mm.2.2.4. GéologieLa Basse et Moyenne Casamance est la partie méridionale du vaste bassin sédimentaireSénégalo-Mauritanien caractérisée par une nappe de recouvrement sablo-argileuseappelée Continental Terminal. Sur cette nappe, <strong>les</strong> différents phénomènes de sédimentation,de mouvements tectoniques, de transgressions et de régressions ont façonné des coudesbrusques, des bas plateaux mollement ondulés ou entourés d’alluvions et des vasières àmangroves.2.2.5. Types de solsOn trouve une vaste gamme de sols <strong>dans</strong> la zone agro-écologique de Basse et MoyenneCasamance répartis le long de la séquence topographique, avec de haut en bas <strong>les</strong> classessuivantes ( classification française CPCS, 1967) :<strong>les</strong> sols ferrugineux tropicaux et/ou ferrallitiques (sols rouges et sols beiges deplateau) ;<strong>les</strong> sols hydromorphes de transition (sols gris), situés en bas de pente, sont surtoutreprésentés en Moyenne Casamance;149


Aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iére de Casamance<strong>les</strong> sols hydromorphes des zones basses en amont des vallées secondaires etsouvent exempts de salinité ;<strong>les</strong> sols halomorphes, le long du fleuve Casamance et de ses affluents. Ce sontdes sols de mangrove et tannes appelés aussi sols sulfatés acides dont la genèseest orientée par <strong>les</strong> différentes transformations du soufre contenu <strong>dans</strong> ces sols.2.2.6. HydrographieLe fleuve Casamance, principal cours d’eau de la zone agro-écologique, prend sasource <strong>dans</strong> <strong>les</strong> environs de Fafacourou situé à une cinquantaine de km au Nord-Estde Kolda, et se jette à la mer à 250 km environ en aval de Ziguinchor. La largueurdu fleuve qui est en fait devenu un bras de mer depuis l’avènement de la sécheresse,varie de 50 m à Dianah-Malari à 8 km vers l’embouchure. La profondeur du chenalvarie de 20 m vers la Pointe Saint Georges à 1.50 m vers l’amont. L’eau du fleuveest salée pendant toute l’année. Cependant, à certains endroits, la concentration del’eau en sel peut atteindre trois fois celle de la mer en fin de saison sèche. La partieoccidentale de la Casamance présente un vaste réseau de marigots ou bolongs. Leprincipal affluent du fleuve est le Soungrougou qui prend naissance <strong>dans</strong> la forêt dePata.2.2.7. Caractéristiques des vallées avec forte toxicité <strong>ferreuse</strong>Quelques vallées présentant des manifestations de forte toxicité <strong>ferreuse</strong> ont <strong>les</strong>caractéristiques suivantes :Vallée de KourouckCette vallée se caractérise par la prédominance de sab<strong>les</strong>, plus de 84% de sab<strong>les</strong>totaux <strong>dans</strong> l’ho<strong>riz</strong>on de surface (0-20 cm) et des teneurs variant de 77 à 84 % pour laprofondeur 20-40 cm. le pH eau est fortement acide en surface à acide en profondeur.La conductivité électrique qui est un indicateur de la quantité de sels présents <strong>dans</strong>le sol est très faible <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> échantillons analysés, 0.13 mS/cm environ.La quantité d’azote total est très faible <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de Kourouck, de l’ordre de0.5 g par kg de terre. La teneur en matière organique, calculée à partir du dosage du150


Aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iére de Casamancecarbone, est inférieur à 1 % <strong>dans</strong> ces sols. Le phosphore dit assimilable est quasiindétectable.Il n’est présent qu’à l’état de traces.Il s’agit de sols peu évolués d’apport alluvial, peu structurés, avec une teneurélevée en sable. Ils sont très filtrants et possèdent une faible réserve facilementutilisable. Ils sont acides et pauvres en éléments nutritifs.Vallée de Bani (Bougoutoub)Cette vallée est à dominante limoneuse et limono-argileuse <strong>dans</strong> ses partiesmédiane et aval, comme en attestent <strong>les</strong> teneurs en éléments fins (argile et limon) quivarient de 39 à 50 % en surface et de 43 à 59% en profondeur.Le pH eau est très acide sur toutes <strong>les</strong> profondeurs échantillonnées avec desvaleurs de l’ordre de 4. Les faib<strong>les</strong> valeurs du pH KCl traduisent la présence probabled’aluminium échangeable <strong>dans</strong> ces sols. Les très faib<strong>les</strong> valeurs de conductivité électriqueindiquent une absence de salinité <strong>dans</strong> le sol. Les teneurs en azote total sont nettementsupérieures à cel<strong>les</strong> de la vallée de Kourouck, malgré une relative faib<strong>les</strong>se (1.08g parkg de terre en moyenne).Le taux de matière organique est autour de 1%. Le phosphore assimilable n’est présentqu’à l’état de traces. Ces sols possèdent une réserve en eau plus importante que celle dessols de la vallée de Kourouck, ainsi qu’un meilleur statut nutritionnel.Vallée de SounayeLa vallée de Sounaye est une vallée très hétérogène. Les sols y sont à dominanteargileuse avec présence de poches de sable par endroits. C’est aussi une vallée quiprésente un micro-relief marqué (une série de petites dépressions borde la vallée sur leflanc gauche). Deux points ont été échantillonnés <strong>dans</strong> cette vallée.La nature argileuse des sols se reflète très nettement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> résultats d’analyseavec des teneurs en éléments fins variant de 84 à 97%. Le pH eau est très fortement acideavec des valeurs comprises entre 3.3 et 3.5 , il diffère très peu du pH KCl. Dansl’ensemble la salinité est très peu marquée avec des valeurs de conductivité électriquecomprises entre 0.1 et 0.4 mS/cm. Les teneurs en azote total peuvent atteindre 3.3 g parkg de sol.. Les teneurs en matières organiques se situent toutes entre 2.7 ‰<strong>dans</strong> ledeuxième ho<strong>riz</strong>on et 6.6 ‰en surface.151


Aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iére de CasamanceA l’instar des autres sols, le phosphore assimilable n’est présent qu’à l’état de traces.Les sols de Sounaye sont ceux qui possèdent <strong>les</strong> propriétés analytiques <strong>les</strong> plusfavorab<strong>les</strong> à la <strong>riz</strong>iculture:- texture fine;- réserve en eau importante;- teneur en matière organique relativement importante.Les propriétés défavorab<strong>les</strong> sont la très forte acidité du sol qui peut avoir commeconséquence une très grande libération d’éléments toxiques <strong>dans</strong> la solution du sol.3. Essai de criblage de variétés de <strong>riz</strong> par rapport à l’acidité et à la toxicité<strong>ferreuse</strong>Dans le cadre des réseaux de l’ADRAO, l’ISRA a eu à étudier la réaction desnouvel<strong>les</strong> variétés sélectionnées à Rokupr en 1994 par rapport à la toxicité <strong>ferreuse</strong>,avec <strong>les</strong> objectifs suivants :• déterminer le niveau de tolérance des nouvel<strong>les</strong> sélections et introductions <strong>dans</strong>des sites clés.• identifier des lignées qui pourraient être utilisées comme parents ou donneurs par<strong>les</strong> Systèmes Nationaux de Recherche Agricole <strong>dans</strong> <strong>les</strong> programmes desélection.Composition et dispositifLes lots sont composés de 267 entrées provenant pour l’essentiel de la station de Rokupr(Sierra-Léone).Les essais ont été implantés pendant la saison des pluies à la station de Djibélor sursol limono-argileux de bas-fonds, acide, non salin mais fortement affecté par latoxicité <strong>ferreuse</strong> (Tableau 21) .152


Aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iére de CasamanceTableau 21.Caractéristiques du sol de l’essaiP H P H P ass. CEC K Na Ca Mg Fe Aleau Kcl Cmol/kg Cmol/kg Cmol/kg Cmol/kg Cmol/kg Cmol/kg Cmol/kg Cmol/kg4.2 3.7 9.9 11.5 0.05 0.11 2.35 0.19 0.93 0.73(source: Prade et Ottow, 1986)Les teneurs sont données en cmol/kg ou méq/100 g de sol.<strong>les</strong> entrées ont été élevées pendant 21 jours en pépinière avant d’être repiquées à raisonde 4 lignes de 5 mètres de long par entrée et un écartement de 20 cm sur la ligne et entrele lignes.SuiviLa conductivité électrique et le pH de l’eau de submersion ont été mesurés sur une <strong>base</strong>hebdomadaire du repiquage à la récolte. Le fer actif a été dosé <strong>dans</strong> le sol.RésultatsParmi <strong>les</strong> 267 numéros testés aucun n’a pu boucler son cycle. Une mortalitégénéralisée a été observée au moment de l’épiaison du <strong>riz</strong>.Le dosage du fer actif indique de très fortes teneurs pouvant atteindre 1456 ppm(tableau 22).Tableau 22.Teneurs du fer actif <strong>dans</strong> le solHo<strong>riz</strong>on pH 1/5 CE 1/5 mS/cm Fer actif en ppmE7 0-20 cm 3.5 0.22 1058E7 20-40 cm 3.1 0.31 571E8 0-20 cm 3 0.38 1456E8 20-40 cm 2.9 0.35 930153


Aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iére de CasamanceTableau 23. Teneurs en Fer totalParcelle Fer total en ppmE 7 16072E 8 16968Tableau 4. Quelques caractéristiques de l’eau de submersionParcelle pH Fe mg/lE7 sud 2.1 12.6E7 centre 2.9 39.6E7 nord 2.3 10.9E8 sud 2.0 9.6E8 centre 2.1 31.3E8 nord 2,1 8.6Les teneurs en fer total ont été particulièrement importantes, pouvant atteindre 16 000ppm en fin de cycle (Tableau 3). Ceci s’est traduit par un dépôt généralisé de fer amorphetapissant la surface des parcel<strong>les</strong>. Le cycle des variétés mises en place a été allongé parcette pression du fer.4. Conclusion et perspectivesLa toxicité <strong>ferreuse</strong> constitue une contrainte importante <strong>dans</strong> <strong>les</strong> systèmes <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> debas-fonds de la Moyenne et Basse Casamance pouvant se traduire par des pertes tota<strong>les</strong>de récoltes, comme en atteste l’essai de criblage mis en place à Djibélor.Plusieurs solutions peuvent être envisagées pour lutter contre la toxicité <strong>ferreuse</strong><strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>riz</strong>ières de Casamance. Une première solution passerait par l’identification devariétés tolérantes et adaptées aux autres contraintes biophysiques loca<strong>les</strong>. Une deuxièmesolution serait d’améliorer la maîtrise de l’eau de submersion permettant de drainer <strong>les</strong>154


Aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iére de Casamance<strong>riz</strong>ières lorsque leur teneur en fer ferreux est excessive. Ceci nécessite cependant unebonne coordination des activités cultura<strong>les</strong> à l’échelle des bas-fonds cultivés et unminimum d’aménagement pour le drainage. Une troisième solution non exclusive desautres serait une meilleure fertilisation des <strong>riz</strong>ières, particulièrement par apport dephosphore et de potassium. Cette troisième solution est particulièrement recommandéepour combattre la toxicité <strong>ferreuse</strong> secondaire considérée comme une maladie de miseen culture qui disparaît aussitôt que <strong>les</strong> sols sont régulièrement fertilisés (Japon), (Pradeet al., 1986). Une autre solution consisterait à ne repiquer des plants de <strong>riz</strong> qu’après unepériode de submersion allant de 5 à 20 jours pour éviter le premier pic de production defer ferreux.Parallèlement aux efforts d’identification de matériel végétal adapté, des essaisrelatifs aux effets comparés du phosphogypse et du phosphate tricalcique sur la toxicité<strong>ferreuse</strong> seront entreprises en Casamance <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années à venir.155


Aperçu sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de <strong>riz</strong>iére de CasamanceBIBLIOGRAPHIEAchim D et T Fairhurst. 2000. <strong>Rice</strong>: Nutrient Disorders and Nutrient Managementhandbook International <strong>Rice</strong> Research Institute and Potash and Phosphate Institute.C.P.C.S. 1967. Classification des sols, INRA-ORSTOM, France. 95 p.Kilcoyne SH, Bentley PM, Thongbai P, Gordon DC et BA Goodman. 2000. Theapplication of 57 Fe Mossbauer spectroscopy in the investigation of iron uptake andtranslocation in plants. Nuclear Instruments and Methods in Physics Research B 160(2000) 157±166.Khouma M et M Touré. 1982. Effects of lime and phosphorus on the growth and yieldof rice in acid sulphate soils of the Casamance (Senegal). In: Proceedings of theBangkok symposium on acid sulphate soils, pp 237-248. Edited by H. Dost andN. van Breemen. ILRI Publication 31.Marius C. 1982. Acid sulphate soils of the mangrove area of Senegal and Gambia. InProceedings of the Bangkok symposium on acid sulphate soils, p 103-132. H. Dostand N. van Breemen (eds). ILRI Publication 31.Nhung, M M and F N Ponnamperuma. 1966. Effects of calcium carbonate, manganesedioxide, ferric hydroxide, and prolonged flooding on chemical and electrochemicalchanges and the growth of rice in a flooded acid sulphate soil. Soil Sci. 102 : 29-41Plan Stratégique Basse et Moyenne Casamance, Institut Sénégalais de RecherchesAgrico<strong>les</strong> (ISRA), Dakar 69 p.Posner, LJ. 1991. Contribution à la connaissance agronomique de la Basse Casamance,Synthèse bibliographique ; Etudes et documents Vol. 4 n°9 1991. ISRA, Dakar,Sénégal. Plan Stratégique Régional de Basse et Moyenne Casamance 1998-2003,1998Prade K, Ottow JCG et V Jacq. 1986. Excessive iron uptake (iron toxicity) by wetlandrice (Oryza sativa L.) on acid sulphate soil in the Casamance/ Senegal, ILRIPublication 44, selected papers of the Dakar Symposium on Acid Sulphate Soils. HDost (ed). Wageningen: The Netherlands. pp 150-162.WARDA Annual Report. 2001–02.156


Quelques aspects de l’importance de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestQUELQUES ASPECTS DE L’IMPORTANCE DE LATOXICITÉ FERREUSE EN AFRIQUE DE L’OUESTMamadou Chérif 1 , Mamadou Fofana 1 ,Alain Audebert 2 , Michel Zouzou 31ADRAO, Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l’Ouest, 01 BP 2031Cotonou, Benin.2CIRAD, Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement,Département CA, TA 70/01 34398 Montpellier Cedex 5, France.3Laboratoire de Physiologie Végétale, UFR-Biosciences, Université de Cocody-Abidjan 22 BP 582Abidjan 22, Cote d’Ivoire.RésuméLa culture du <strong>riz</strong> en condition de bas-fond, en zone tropicale, est fréquemmentconfrontée au problème de la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Cette contrainte de type édaphiqueest très souvent observée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds ouest africains. C’est un désordrenutritionnel associé à d fortes concentration de fer sous sa forme <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> lasolution du sol. Ce fer ferreux absorbé en abondance par le plant de <strong>riz</strong>, seconcentre <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong>, entraînant alors une décoloration des limbes, uneréduction du tallage, de la taille des plants, et provoque une baisse importante desrendements. Cette contrainte a fait l’objet d’une étude sous forme d’enquête <strong>dans</strong>trois pays de la sous région ouest africaine (Guinée, Côte d’Ivoire et Ghana).L’objectif était de quantifier l’impact de la contrainte sur la production <strong>riz</strong>icole<strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones étudiées. Cette enquête a porté sur plus de 4600 parcel<strong>les</strong> repartisentre 757 bas-fonds. Plus de 50% des bas-fonds et environ 60% des parcel<strong>les</strong>cultivées en <strong>riz</strong> sont intoxiqués. Par ailleurs, 10% de ces bas-fonds ont étéabandonnés en raison d’une pression de toxicité <strong>ferreuse</strong> trop importante. Lesrésultats montrent également que plus de 55% des surfaces <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> sont affectéespar la contrainte. L’impact sur le rendement est aussi significatif puisque <strong>les</strong>parcel<strong>les</strong> infectées peuvent perdre en moyenne jusqu’à 54% de leur potentiel deproduction par rapport aux parcel<strong>les</strong> saines.Mots clés : toxicité <strong>ferreuse</strong>, enquête, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée.157


Quelques aspects de l’importance de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestINTRODUCTIONLes conditions réductrices généralement rencontrées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols de bas-fond, favorisentla transformation des ions fer ferriques en ions fer ferreux. L’accumulation de ces derniersest à l’origine de la toxicité <strong>ferreuse</strong> l’une des contraintes édaphiques majeures de la<strong>riz</strong>iculture ouest africaine. C’est un désordre nutritionnel caractérisé entre autre par unbrunissement ou un jaunissement des feuil<strong>les</strong>, un chute de la production de 10 à 100%selon le niveau de fer <strong>dans</strong> la solution du sol et la tolérance du cultivar (Masajo et al.,1986; Abifarin, 1988, 1989).Cette contrainte largement répandue en Afrique de l’ouest est mal connue quant à sonimpact réel sur <strong>les</strong> surfaces et la production <strong>riz</strong>icole. C’est pour répondre à ce besoin,qu’une étude a été conduite sur le terrain pendant <strong>les</strong> campagnes <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> 2000-2001.Cette étude avait pour objectif de collecter le maximum d’informations sur la contrainte,notamment <strong>les</strong> surfaces <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> réellement infectées, l’intensité des symptômes foliaireset l’impact de la contrainte sur la production <strong>riz</strong>icole <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones étudiées. Ce quipermettrait à terme de créer une <strong>base</strong> de données géo-referencée sur le sujet.MATÉRIEL ET MÉTHODESCette étude, conduite pendant <strong>les</strong> campagnes <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> 2000 et 2001 a concernée troispays (Côte d’Ivoire, Ghana et Guinée) sélectionnés pour leur importance <strong>dans</strong> laproduction <strong>riz</strong>icole de l’Afrique de l’Ouest, leur grande diversité de condition écologiqueset leur facilité d’accès.Des zones de travail, centrées sur une localité ont été définies afin de couvrirtoutes <strong>les</strong> régions productrices de <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> chaque pays étudié. Ainsi 36 localités au totalont été identifiées et se repartissent comme suite sur l’ensemble des trois pays : 8 localitésen Guinée (dont 5 en Guinée forestière, 2 en Guinée maritime et 1 en haute Guinée), 13localités en Côte d’Ivoire (dont 6 sont situées en zone forestière et 7 en zone de savane)et 15 au Ghana mais toutes situées en zone forestière.Les Instituts nationaux de recherche que sont le Centre National de RechercheAgronomique (CNRA) en Cote d’Ivoire, l’Institut de Recherche Agronomique deGuinée (IRAG) en Guinée et le Crops Research Institute (CRI) au Ghana ont fourni <strong>les</strong>enquêteurs. Ces derniers ont été formés à mieux connaître <strong>les</strong> caractéristiques de lacontrainte, à l’identifier et à la noter. L’utilisation du GPS (Global Positioning System)158


Quelques aspects de l’importance de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouestet la méthodologie générale de l’étude ont fait chacune l’objet d’un module de formation.Autour de chaque localité, et <strong>dans</strong> un rayon de 50 Km, l’enquêteur avait à géo-référencerà l’aide de son GPS le maximum de bas-fond sans tenir compte de leur niveaud’intoxication par le fer. En outre, <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bas-fonds ont également été géoréférencées.Ce protocole a été correctement suivi sauf au Ghana où l’enquête a étéprioritairement centrée sur <strong>les</strong> zones déjà reconnues comme potentiellement toxique enfer par le Crops Research Institute.Les informations à recueillir étaient diverses et spécifiques à trois niveauxd’échelle : i) à l’échelle du bassin versant, ii) à l’échelle du bas-fond et iii) à celle de laparcelle. Ces informations étaient sous forme d’un questionnaire que chaque enquêteurdevait remplir.RÉSULTATS ET DISCUSSIONCaractéristiques du milieu et leurs influences sur la toxicité <strong>ferreuse</strong> :1 - Les Bassins versantsLes bas-fonds étudiés ont été divisés en deux types en fonction de la pente deleur basin versants. Les bas-fonds de type 1 sont ceux dont <strong>les</strong> deux versants ont despentes inférieures à 5 %. Par contre ceux du type 2 sont <strong>les</strong> bas-fonds dont au moins undes deux versants a une pente supérieure à 5 %. Les deux types de bas-fonds sontfréquents sur tous <strong>les</strong> sites étudiés avec toute fois une prédominance pour le type 2 (63.9% sur l’ensemble des trois pays).Les bassins versants sont principalement utilisés (52 %) pour l’agriculture.Cependant cette proportion diffère selon <strong>les</strong> pays. En Côte d’Ivoire, moins de la moitié(43 %) de la superficie du bassin versant est mise en valeur alors qu’au Ghana et en Guinée<strong>les</strong> superficies agrico<strong>les</strong> atteignent respectivement 58 et 56 % de la superficie du bassinversant (Tableau 12).Ces différents facteurs (pente et taux d’occupation du bassin versant) influencentconsidérablement l’intensité de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> le bas-fond. En effet <strong>les</strong>symptômes visuels de toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> le bas-fond seront d’autant plus visib<strong>les</strong> etimportants que la pente et la mise en valeur du bassin versant sont importantes (Tableau13). La pente des versants favorise la lixiviation et le transport des éléments minéraux dusol (dont le fer) du haut vers le bas du versant où ils s’accumulent. Cette accumulation159


Quelques aspects de l’importance de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouestd’éléments minéraux <strong>dans</strong> le bas-fond dépend également des conditions et de l’importanced’utilisation des versants. En effet, le défrichement des sols des bassins versants, accentueaussi <strong>les</strong> phénomènes d’érosion. Ainsi plus le bassin versant est mis en valeur (tauxd’occupation plus important) plus <strong>les</strong> symptômes visuels sur le <strong>riz</strong> <strong>dans</strong> le bas-fond sontmarqués.2 – Les bas-fondsLes bas-fonds étudiés ont été classés en 3 catégories en fonction de leur niveaud’aménagement et de la maîtrise de la gestion de l’eau par <strong>les</strong> paysans <strong>dans</strong> <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong>cultivés. Les bas-fonds de la première catégorie, sont ceux au niveau des quels la maîtrisede l’eau est bonne. Ce qui sous entend que <strong>les</strong> drains et <strong>les</strong> canaux d’évacuation existent,sont bien entretenus et que le paysan contrôle parfaitement <strong>les</strong> variations du niveau del’eau <strong>dans</strong> <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> pendant toute la durée de la culture. La deuxième catégorieregroupe <strong>les</strong> bas-fonds <strong>dans</strong> <strong>les</strong>quels la maîtrise de l’eau est moyenne du faited’infrastructure plus ou moins existantes et entretenues avec une gestion de l’eau à laparcelle mal adaptée. La maîtrise de l’eau est mauvaise au niveau des bas-fonds de latroisième catégorie. Dans ces bas-fonds, le paysan ne maîtrise pas le niveau de l’eau <strong>dans</strong><strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> au cours de la culture (excès ou déficit) par manque d’ouvrage ou mauvaisegestion de l’eau. Le tableau 14 montre que sur l’ensemble des trois pays, <strong>les</strong> bas-fondsétudiés ne sont pas ou sont très peu aménagés. Cependant il existe de grandes différencesentre la Côte d’Ivoire, le Ghana et la Guinée en fonction des politiques agrico<strong>les</strong> en cours<strong>dans</strong> chaque pays.L’aménagement des bas-fonds et la gestion de l’eau <strong>dans</strong> <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> par <strong>les</strong>paysans, ont une influence directe sur l’intensité de la toxicité <strong>ferreuse</strong> et par conséquentsur le rendement en grain des parcel<strong>les</strong> cultivées. En effet le tableau 15 montre que meilleurest la maîtrise de l’eau, plus élevés sont <strong>les</strong> rendement moyens <strong>dans</strong> <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong>. En outre,la différence entre <strong>les</strong> rendements moyens des parcel<strong>les</strong> saines et cel<strong>les</strong> infectées n’est passignificative lorsque la maîtrise de l’eau est bonne.Distribution et intensité de la toxicité <strong>ferreuse</strong>Cette enquête révèle que la toxicité <strong>ferreuse</strong> est très présente <strong>dans</strong> <strong>les</strong> trois pays. En effetelle a été signalée sur tous <strong>les</strong> sites étudiés. Par ailleurs plus de la moitié des superficiesparcellaires est intoxiquée sur toute l’étendue de la zone étudié. Cependant cette160


Quelques aspects de l’importance de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouestinfestation des bas-fonds n’est pas homogène aussi bien à l’échelle du site, du bas-fondet parfois même de la parcelle. Ainsi deux site voisins (distants de quelques kilomètres)ou deux bas-fonds du même site ou encore deux parcel<strong>les</strong> appartenant au même bas-fondpeuvent avoir des taux d’infestation très différents. Néanmoins au niveau de chaque paysde grandes zones peuvent être définies. Ainsi, en haute guinée et en guinée forestière, <strong>les</strong>bas-fonds sont moins et très affectés respectivement par la contrainte.En Côte d’Ivoire, <strong>les</strong> zones Est (Bondoukou et Abengourou) et Nord-est(Odiéné) sont faiblement intoxiqués. Par contre le reste du pays peut être considérécomme plus sévèrement atteint par la contrainte.Au Ghana la majorité des bas-fonds étudiés (60%) sont moyennement oufortement affectés par la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Ce fort taux d’infestation est en partie dû auprotocole adopté <strong>dans</strong> ce pays. (fig. 1)Impact sur <strong>les</strong> rendements et méthode de lutteAfin de mieux apprécier l’impact de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production <strong>riz</strong>icole, <strong>les</strong>rendements ont été estimés à l’échelle de la parcelle. Ainsi, <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> ne présentantaucun symptômes visuel ou parcel<strong>les</strong> saines (note visuelle =1) ont une productionmoyenne de 1.71 tha -1 alors que <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> intoxiquées (note visuelle >1) ont unrendement moyen de 1.52 tha -1 . Ce qui représente un baisse moyenne de production de11.11% par rapport au rendement moyen des parcel<strong>les</strong> saines.La figure 2 montres que, <strong>les</strong> rendements moyens parcellaires baissent avec lerendement d’autant plus considérablement que <strong>les</strong> symptômes visuels foliaires sont plusvisib<strong>les</strong>. Ces résultats confirment ceux de Sahrawat et Diatta (1994), Audebert etSahrawat (2000) et Yoshida (1981).Plusieurs techniques cultura<strong>les</strong> permettent de réduire considérablement <strong>les</strong> effetsde la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur la production. Il s’agit notamment du type de semis (semis direct,semis à la volée et le repiquage), de la gestion de l’eau <strong>dans</strong> <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> cultivées et del’emploi de fertilisant. En effet, <strong>les</strong> rendements moyens obtenus avec le semis parrepiquage sont significativement plus importants que ceux obtenus avec le semis direct oule semis à la volée (Tableau 16). Le repiquage des jeunes plants de <strong>riz</strong> après une périodede germination en pépinière leur confère une maturité physiologique qui leur permet deréduire l’effet toxique du fer.161


Quelques aspects de l’importance de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestPar ailleurs, <strong>les</strong> rendements moyens augmentent avec le niveau de maîtrise del’eau. Dans le cas d’une bonne maîtrise de l’eau, il n’existe pas de différences significativesentre <strong>les</strong> rendements moyens des parcel<strong>les</strong> saines et ceux des parcel<strong>les</strong> contaminées.De même, l’apport de fertilisant (en général chimique) réduit considérablement<strong>les</strong> pertes de production due à l’excès de fer. Toutefois, la différence entre <strong>les</strong> rendementsmoyens des parcel<strong>les</strong> saines et ceux des parcel<strong>les</strong> infestées demeurent significative(Tableau 16). Ces observations sont conformes à cel<strong>les</strong> faites par Sahrawat et al. (1996)et Audebert et al. (2000).Tableau 12 . Utilisation du bassin versant pendant <strong>les</strong> campagnes <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> 2000-2001Côte d’Ivoire Ghana Guinée TotalSuperficie du Bassin Versant (ha) 19806 2770 6587 29162Habitat (%) 7.57 0 8.72 5.43Agriculture (%) 43.18 57.85 55.65 52.24Non exploitées (%) 49.25 42.15 35.60 42.33Tableau 13 .Intensité de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> le bas-fond en fonction de la penteet de la mise en valeur du bassin versant (%).Infection Pentes élevées (>5%) Taux d’occupation du(%) bassin versant (%)Faible 60 64Moyenne 66 77forte 72 82162


Quelques aspects de l’importance de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestTableau 14 . Répartition des bas-fonds en fonction de la maîtrise de l’eau (%)Maîtrise de l’Eau Côte d’Ivoire Ghana Guinée EnsembleBonne 8.29 35.51 23.76 14.90Moyenne 40.05 0.94 27.42 34.26Mauvaise 51.66 63.55 48.82 50.84Tableau 15 .Effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le rendement parcellaire (t/ha) enfonction de la technique culturaleMaîtrise de l’eauBonne Moyenne MauvaiseParcel<strong>les</strong> saines 2.65 ax 1.63 bx 1.51 bxParcel<strong>les</strong>. infectées 2.50 ax 1.35 by 1.31 byMoyenne 2.55 1.44 1.42Effet maîtrise de l’eau ***Significatif au seuil de 5% a, b, c = comparaisons ho<strong>riz</strong>onta<strong>les</strong> x, y = comparaisons vertica<strong>les</strong>163


Quelques aspects de l’importance de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestTableau 16 .Effet de la toxicité <strong>ferreuse</strong> sur le rendement parcellaire (t/ha) enfonction de la technique culturaleRendement parcellaire (t/ha)Type de lémisUtilisation d’engraisRepiquage Volée Direct Avec Sans engraisengrais MoyenneParcel<strong>les</strong> saines 1.87 ax 1.38 bx 0.59 cx 2.28 ax 1.45 bx 1.71Parcel<strong>les</strong>. infectées 1.62 ay 1.14 by 0.79 cx 1.75 ay 1.36 by 1.52Moyenne 1.72 1.25 0.69 1.94 1.40 1.60Effet toxicité ** *Effet type de semis ** -Effet maîtrise de l’eau - -Effet engrais - **Significatif au seuil de 5% a, b, c = comparaisons ho<strong>riz</strong>onta<strong>les</strong> x, y = comparaisons vertica<strong>les</strong>Figure 6 .Cartographie des symtômes de toxicité <strong>ferreuse</strong> par sites d’enquête.Années 2000-2001.164


Quelques aspects de l’importance de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’Ouest2.01.51918(41%) 1550(34%)856(19%)Grain Yield (t ha -1 )1.00.5230(5%)53(1%)0.0Figure 7 .1 3 5 7 9ScoreRendement et fréquence des parcelle selon <strong>les</strong> symptômes de toxicité<strong>ferreuse</strong>. Années 2000-2001.CONCLUSIONCette enquête confirme que la toxicité <strong>ferreuse</strong> est l’une des contraintesédaphique majeurs de la <strong>riz</strong>iculture ouest africaine eu égard aux superficies infectées. Parailleurs, elle a permis d’avoir <strong>les</strong> premiers éléments d’une <strong>base</strong> de données géoréférencéessur le sujet. Les dégâts (superficie, baisse de rendement) causées par latoxicité <strong>ferreuse</strong> semblent liées aux conditions de cultures de la parcelle, du bas-fond maiségalement du bassin versant.165


Quelques aspects de l’importance de la toxicité <strong>ferreuse</strong> en Afrique de l’OuestBIBLIOGRAPHIEAbifarin, A O. 1988. Grain yield loss due to iron toxicity. WARDA Technical Newletter8 (1) : 1-4.Abifarin, A O 1989. Progress in breeding rice for tolerance to iron toxicity WARDAAnnual report : 34-39.Audebert, A and Sahrawat, K L. 2000. Mechanisms for iron toxicity tolerance inlowland rice. Journal of Plant Nutrition, 23: 1877-1885.Masajo, T M, Alluri, K Abifarin, A O and D Janakiram 1986. Breeding for highand stable yields in <strong>Africa</strong>, in the wetlands and rice in sub-Saharan <strong>Africa</strong>. (Eds.)A S R. Juo and J A Lowe, Ibadan, Nigeria. 107-114.Sahrawat, K L and Diatta S. 1994. Effet de la gestion des éléments nutritifs et de la saisonsur la toxicité <strong>ferreuse</strong>. Rapport Annuel ADRAO, 34-35.SAS Institute Inc. 1989. SAS/STAT user’s guide, version 6, 4 th ed., vols.1 and 2.SAS Institute, Inc., Cary, NC.Yoshida, S. 1981. Fundamentals of <strong>Rice</strong> Crops Science. International <strong>Rice</strong> ResearchInstitute (IRRI), Manila, Philipines.166


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>EVALUATION DE LA RELATION ENTRE LESMÉTHODES SÉLECTIONNÉES DE L’EXTRACTIONDU FE ET QUELQUES CARACTÈRES DE LACROISSANCE DU RIZL.T. Narteh 1 et K.L. Sahrawat 21Centre du <strong>riz</strong> pour l’Afrique, 01 BP 2031, Cotonou, Bénin (précédemment Crops Research Institute,P.O. Box 3785, Kumasi. Courriel: l.narteh@cgiar.org2Centre du <strong>riz</strong> pour l’Afrique, 01 BP 2031, Cotonou, Bénin)ResuméLes symptômes de la toxicité <strong>ferreuse</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> systèmes de <strong>riz</strong>iculture de bas-fondssont causés par un déséquilibre des éléments nutritifs en présence d’un excès (>50mg l -1 ) de fer ferreux <strong>dans</strong> la solution du sol des nombreux sols ferrallitiquesd’Afrique de l’Ouest. Bien que beaucoup de réactifs de laboratoire soient utilisés<strong>dans</strong> l’évaluation de la disponibilité du Fe <strong>dans</strong> la nutrition des plantes de grandeculture, il n’y a pas eu une étude systématique sur la façon dont <strong>les</strong> nombreusesméthodes standards d’extraction du Fe s’appliquent aux sols <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> riches en feren Afrique de l’Ouest. Cette étude présente le rapport sur des évaluations réaliséesen laboratoire et en serre <strong>dans</strong> le but d’évaluer la façon dont quatre (4) méthodesd’extraction du Fe couramment utilisées se rapportent à certains paramètressélectionnés de la croissance du <strong>riz</strong>. Quinze sols <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> provenant de cinqprincipaux pays producteurs de <strong>riz</strong> en Afrique de l’Ouest ont été utilisés pourl’étude. Des méthodes standards ont été utilisées pour <strong>les</strong> extractions avec del’acide diéthylènetriamine pentacétique (DTPA) et de l’acide éthylène diaminetétracétique (EDTA). Pour l’extraction de NH 4 -oxalate, deux étapes étaientnécessaires. D’abord, l’extraction de l’acétate d’ammonium a été faite en utilisant2 g de terre, secoués avec 20 ml de 143 M NH 4 OAc. Ensuite le Fe a été extrait ensecouant la terre avec de l’oxalate d’acide [0.2M (NH 4 )2C 2 O 4 .H 2 O et 0.2MH 2 C 2 O 4 ] pendant 4 heures <strong>dans</strong> le noir <strong>dans</strong> une solution de sol avec un ratio de1:40. Le Fe <strong>dans</strong> <strong>les</strong> extraits a été analysé par spectrométrie d’absorptionatomique. Le total d’oxyde libre a été mesuré en utilisant la méthode du citrate –dithionate. Les expérimentations <strong>dans</strong> des pots en serre, qui ont été placés <strong>dans</strong> un167


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>dispositif complètement randomisé (RCBD) avec trois répétitions en utilisant troiscultivars de <strong>riz</strong> couramment cultivés, ont été faites avec <strong>les</strong> caractéristiques decroissance des plantes sélectionnées, notamment le poids total de la matière sèchedu plant de <strong>riz</strong>, le poids de la matière sèche des pousses de <strong>riz</strong>, le poids des racinessèches du <strong>riz</strong>, le nombre de tal<strong>les</strong> du <strong>riz</strong> par poquet et la hauteur des plantes descultivars, ont été évalués. Les plantes ont été fertilisées avec <strong>les</strong> doses recommandéesde PK Zn, et une autre expérimentation a été réalisée sans application d’élémentsnutritifs. De fortes relations significatives (r = 0.94; pOxalate-Fe>Na-dithionate-Fe>et DTPA-Fe (pSuakoko 8 > CK4 (p


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>plantes de <strong>riz</strong> cultivées sur ces types de sols développent des symptômes de toxicité<strong>ferreuse</strong>.Beaucoup de méthodes ont été employées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> essais visant à évaluer ladisponibilité du Fe <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols. Par exemple, le Fe soluble <strong>dans</strong> l’eau a été déterminé<strong>dans</strong> certaines études par Sideris et Krauss (1934), mais très fréquemment, avec l’eauseule, le fer est inexistant ou extrait en petite quantité. La présence d’agents réducteurs<strong>dans</strong> la solution d’extraction augmente la quantité de fer obtenue de l’échantillon. Thorne(1941) a utilisé 0,5 % d’acide oxalique ; Thorne et Wallace (1944) ont utilisé 0,2 %d’hydroquinone <strong>dans</strong> NH 4 Oac ; et plusieurs autres chercheurs ont utilisé des acides diluésou des solutions tampons de faible pH comme solutions d’extraction. Peech et English(1944) ont utilisé NaOAc avec 4,8 de pH. Olson et Carlson (1950) ont employé 1NNH 4 OAc avec 4,8 de pH et Jackson (1958) a décrit l’utilisation de 1NNH 4 OAc avec3,0 de pH.D’autres recherches ont impliqué l’utilisation d’agents chélateurs pour <strong>les</strong> testsdu Fe <strong>dans</strong> le sol. Johnson et Young (1968) ont trouvé que le Fe extrait avec de l’éthylènediamine (acide di- hydroxy phényle acétique) (EDDHA) corrélait bien avec la chlorosedu Fe de sudangrass. La chélation du fer par acide éthylènediaminetétracétique (EDTA),acide cyclohexanediamine tétra acétique (CDTA) et acide diéthylènetriamine pentacétique(DTPA) a été significativement limitée par le Ca. Les procédures <strong>les</strong> plus largementutilisées pour l’évaluation du Fe du sol aux plantes ont été EDTA (Borggaard, 1979),DTPA (Lindsay et Norvell, 1978) et une modification de la procédure de DTPA <strong>dans</strong>laquelle la solution d’extraction est tamponnée par du bicarbonate d’ammonium (AB -DTPA) (Soltanpour et Schwab, 1977). Loeppert et Hallmark (1988) ont expliqué quele Fe extractible de l’oxalate d’ammonium est en partie disponible chez le sorgho et <strong>les</strong>oja. Schwertmann (1973) a indiqué que l’oxalate d’acide peut être utilisé comme mesurede la quantité d’oxyde de fer amorphe ou plus généralement comme mesure de l’‘activité’des oxydes de fer ou en faible quantité des oxydes de Fe cristallin <strong>dans</strong> le sol(Schwertmann, 1964 ; Blume et Schwertmann, 1969). Campbell et Schwertmann169


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>(1984) ont observé une relation linéaire entre l’oxalate d’ammonium de Fe soluble et enfaible quantité du Fe cristallin (Ferrihydrite).Des études sur le stress de la toxicité <strong>ferreuse</strong> chez le <strong>riz</strong> en Afrique de l’Ouestont mis sur la table la nécessité d’avoir une méthode fiable et reproductible de l’extractiondu fer pour <strong>les</strong> nombreux différents sols. Bien que beaucoup de réactifs aient été testésà grande échelle et de façon globale, la connaissance de leur évaluation directe avec <strong>les</strong>sols <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> en Afrique de l’Ouest fait encore défaut. L’étude rapportée ici a été doncfaite <strong>dans</strong> le but d’évaluer l’efficacité de quatre réactifs courants de laboratoire utiliséspour l’extraction du fer. Les objectifs étaient <strong>les</strong> suivants :i) évaluer la relation entre <strong>les</strong> méthodes courantes d’extraction en laboratoire ;ii) évaluer la relation qui existe entre <strong>les</strong> caractères de croissance sélectionnés et aussientre ces caractères et <strong>les</strong> méthodes d’extraction du Fe en laboratoire.MATÉRIELS ET MÉTHODESLes sols et leur caractérisationLes 15 sols utilisés étaient représentatifs des cinq principaux pays producteurs de <strong>riz</strong> oùla toxicité <strong>ferreuse</strong> du <strong>riz</strong> est connue comme étant un stress majeur <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sols <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>de bas-fonds.Les caractéristiques chimiques sélectionnées sont présentées <strong>dans</strong> le Tableau 1.Les sols ont été collectés en surface (0-15 cm) <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>riz</strong>ières en condition humide etgardés <strong>dans</strong> des sacs en polythène jusqu’à leur arrivée à M’bé, Côte d’Ivoire où ils ontété débarrassés des matières étrangères (racines, cailloux, etc). Après un mélangehomogène, <strong>les</strong> échantillons ont été séchés à l’air et moulus et tamisés à l’aide d’un tamisde 2 mm de mail<strong>les</strong> avant l’analyse. Les sols ont été classés (FAO, 1988). Pour <strong>les</strong>analyses des sols, le pH a été mesuré à l’aide d’une électrode en verre en utilisant H 2 Oau ratio de 1:2,5. L’analyse des particu<strong>les</strong> a été faite en utilisant la méthode de la pipette(Gee et Bauder, 1986). Le C organique a été déterminé en utilisant la méthode deWalkley et Black (Nelson et Sommers, 1982). La capacité d’échange de cation (CEC)des échantillons a été déterminée comme cela est décrit par Chapman (1965).170


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Extraction du ferL’extraction de l’acétate d’ammonium a été faite en utilisant 2 g de terre, secoués avec20 ml de 143 M NH 4 OAc. Le Fe a été extrait en secouant la terre avec l’oxalate d’acide[0,2M (NH 4 )2C 2 O 4 .H 2 O et 0,2M H 2 C 2 O 4 ] pendant 4 heures <strong>dans</strong> le noir <strong>dans</strong> unesolution de terre au ratio de 1:40. 22. (Shahandeh et al., 1994). Le Fe contenu <strong>dans</strong> <strong>les</strong>extraits a été analysé par spectrométrie d’absorption atomique. Le total d’oxyde libre aété mesuré en utilisant la procédure du citrate-dithionate de Holmgren (1967). Dans cetteextraction, 2 g de terre ont été utilisés en présence d’une solution de Na 2 S 2 O 4 fraîchementpréparée <strong>dans</strong> une solution avec Na 3 C 6 H 5 O 7 .5H 2 O (pentahydrate de citrate de sodium).Le Fe extractible de EDTA a été mesuré à l’aide de la méthode proposée par Borggaard(1979). Une solution fraîche avec une normalité de 0.01N tamponnée à 4,8 de pH a étéextraite avec 4 g de sol. Le Fe extractible de DTPA a été aussi déterminé comme proposépar Lindsay et Norvell (1978). Dans cette méthode, 10 g de terre ont été extraits avecune solution de triéthanolamine (TEA), d’acide diéthylènetriamine pentacétique (DTPA)et de CaCl 2 .H 2 O.Expérience <strong>dans</strong> des pots en serreCette expérience a impliqué l’application de PKZn à trois variétés de <strong>riz</strong> (Bouaké 189,une variété sensible ; CK 4 et Suakoko 8 comme variétés tolérantes). L’azote a été excluparce qu’on a pensé que son application allait compliquer <strong>les</strong> résultats. Mulleriyawa(1966) a donné à penser que la carence en azote n’entraîne pas une absorption plusélevée en fer, mais au contraire, des niveaux élevés d’azote peuvent même stimulerl’absorption excessive de fer. Les expérimentations qui ont été conduites <strong>dans</strong> undispositif en blocks complètement randomisé (RCBD) sur 15 sols et trois (3) variétés de<strong>riz</strong> avec trois (3) répétitions avaient un total de 135 pots. Deux plantes par pot de chacunedes variétés de <strong>riz</strong> testées ont été laissées après démariage sur 5 à 8 plantu<strong>les</strong> qui avaientété semées par pot de 4 kg de terre sèche. Les terres ont été préalablement moulues ettamisées avec un tamis de 2 mm de mail<strong>les</strong>. Les terres ont été submergées et <strong>les</strong> variétésont été plantées en conditions de submersion jusqu’à 9 semaines lorsqu’el<strong>les</strong> ont atteintle tallage maximum.Les terres ont été fertilisées avec du triple superphosphate pour donner 50 mgde P par kg -1 de sol, une muriate de potasse pour donner 50 mg de K par kg -1 de sol -1et avec de l’oxyde de zinc pour donner 10 mg de Zn par kg -1 de sol avant le semis. Lesparamètres de rendement tels que la hauteur des plantes et le nombre de tal<strong>les</strong> ont été171


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>enregistrés. Les plantes récoltées ont été soigneusement lavées à l’eau de robinet, etséchées à 50 ° C pendant une semaine <strong>dans</strong> un four. Les poids des matières sèches ontété enregistrés et <strong>les</strong> matériels des plantes ont été ensuite écrasés pour analyse. Le Fe aété déterminé par spectrophotométrie d’absorption atomique et <strong>les</strong> données ont étéstatistiquement analysées en utilisant le logiciel statistique MSTATC (1988). Uneexpérimentation témoin a été réalisée <strong>dans</strong> laquelle aucun élément nutritif de plante n’a étéajouté.RÉSULTATS ET DISCUSSIONLe sol 3 a enregistré la plus grande quantité du total de Fe extractible (TF) (71025 mgkg -1 sol) et le sol 2 a enregistré la plus petite valeur (3565 mg kg -1 sol) pour TF (Tableau2). De façon générale, le Fe extractible du dithionate a enregistré <strong>les</strong> valeurs <strong>les</strong> plusélevées de Fe extractible que <strong>les</strong> autres trois méthodes d’extraction, tandis que c’estDTPA qui a enregistré <strong>les</strong> plus petites valeurs.Des relations fortes et significatives (r = 0.94; p


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>de l’engrais sur ces paramètres. Les données sur la concentration du fer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> deuxexpérimentations, fertilisées et non fertilisées (Tableau 9), ont montré que l’addition dePKZn accroît généralement <strong>les</strong> quantités de fer (concentration) <strong>dans</strong> <strong>les</strong> trois variétés.Comme on s’y attendait, le poids total de la matière sèche a enregistré descoefficients de corrélation élevés (r = 0.95-0.97; p< 0.001) avec le poids des poussessèches chez toutes <strong>les</strong> trois variétés à la fois <strong>dans</strong> <strong>les</strong> expérimentations fertilisées et cel<strong>les</strong>non fertilisées (Tableau 10). Il y avait une forte corrélation significative (r = 90 ; p


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>aucun élément nutritif n’a été appliqué aux variétés de <strong>riz</strong>. Le résultat par ordre degrandeur était : EDTA-Fe>Oxalate-Fe>Na-dithionate-Fe> et DTPA-Fe (en utilisantp Suakoko 8 > CK4 (en utilisant p


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>CONCLUSIONSLes résultats ont montré que <strong>les</strong> caractères de la croissance de la plante et leur relationavec certaines méthodes d’extraction du fer pourraient être uti<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> études relativesà la toxicité <strong>ferreuse</strong> chez le <strong>riz</strong>. La mesure d’un paramètre pourrait être utile <strong>dans</strong> le calculde l’autre et vice versa. Les différentes variétés ont enregistré différentes relations entre<strong>les</strong> caractères de la croissance des plantes et avec le fer extrait à l’aide des quatreméthodes. Cependant, ces relations doivent être utilisées avec circonspection. A cetégard, il est recommandé que CK 4 et Bouaké 189, dont l’architecture de la plante estsimilaire et qui mûrissent <strong>dans</strong> 120 jours, pourraient être uti<strong>les</strong> <strong>dans</strong> de tel<strong>les</strong> études. Laméthode d’extraction recommandée s’est révélée être EDTA.175


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Tableau 1Certaines des importantes propriétés physiques et chimiques des solsutilisés <strong>dans</strong> l’étude.Sol Localité Classification Texture pH Argile Org.C. CECNo g kg -1 ) cmol kg -1 )1 Edozhighi, Nigéria Gleysol dystrique Boue limon 4.29 163 7.8 5.609 0 06’N 5 0 59’E2 Ikot - Obong, Nigéria Gleysol dystrique Sable limon 5.20 53 11.4 1.405 0 01’N 7 0 56’E3 Ifaki - Ekiti, Nigéria Gleysol Eutrique Argile 7.69 510 46.0 30.07 0 14’N5 0 8’E4 Itoikin Gleysol dystrique Limon 4.92 215 9.8 6.506 0 36’N 3 0 32’E5 Fumesua, Ghana Arenosol Gleyique Sable limon 5.39 45 8.8 0.806 0 54’N 1 0 35’W6 Kikam, Ghana Gleysol dystrique Argile limon 5.14 350 35.2 17.04 0 53’N 2 0 14’W7 Vallée du Kou, Gleysol dystrique Boue limon 6.05 262 13.4 11.1Burkina Faso11 0 11’N 4 0 18’W8 Karfiguéla, Gleysol dystrique Boue limon 5.56 308 9.2 14.50Burkina Faso10 0 36’N 4 0 45’W9 Korhogo, Côte Gleysol dystrique Boue limon 5.44 275 20.0 12.5d’Ivoire9 0 22’N 5 0 31’W10 Kilissi, Rep de Guinée Gleysol dystrique Sable argile 5.56 220 25.2 12.710 0 3’N 12 0 49’W limon11 Farannah, Rep de Gleysol dystrique Boue argile 5.54 330 23.2 16.8Guinée limon10 0 01’N 10 0 47’W12 Kissidougou, Gleysol dystrique Boue 5.29 60 19.6 8.80Rep de Guinée9 0 48’N10 0 8’W13 Bouaké, Côte d’Ivoire Gleysol dystrique Argile limon 6.06 318 23.0 8.707 0 42’N 5 0 00’W14 Bouaké Côte d’Ivoire Leptosol eutrique Sable limon 6.29 88 7.4 2.027 0 42’N 5 0 00’W15 Man, Côte d’Ivoire Acrisol ferrique Limon 5.00 298 15.6 8.557 0 31’N 7 0 37’W176


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Tableau 2.Total et EDTA, DTPA, NH 4(OX) 2et dithionite extractibleFe (mg kg -1 sol) en 15 sols <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> ouest africains.Sols1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 MoyenTotal -Fe11258 3565 71025 19249 8406 2989 24671 29815 18535 34550 31505 12480 17557 11035 27315 1597EDTA- Fe600 150 2200 525 350 325 575 800 1275 1375 800 450 150 125 125 655NH 4-oxalate- Fe3175 1187 11412 3400 3562 1100 3052 6750 10737 9812 5837 1562 1875 925 1525 4399Na dithionite- Fe4250 1800 28650 8800 3875 1850 11125 16025 14225 12975 17650 3950 5825 9625 9525 10013DTPA- Fe339 63 178 178 112 264 295 340 486 485 415 236 284 24 166 258SolsTableau 3.Matrice de coefficients de corrélation (r) entre EDTA, NH 4-oxalate,Na dithionate et DTPA extractible Fe; (niveaux de probabilité designification (p) en parenthèses).EDTA-Fe NH4-oxalate-Fe Na dithionate-FeNH 4-oxalate-Fe 0.94 - -(0.001)Na dithionate-Fe 0.84 0.87 -(0.001) (0.001)DTPA-Fe 0.46 0.59 0.40(0.09) (0.02) (0.014)177


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Tableau 4.Poids total des matières sèches (g plant -1 ) au stade de tallage maximumde trois variétés de <strong>riz</strong> cultivées en conditions d’inondation sur 15 sols<strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> ouest africains.Sol Bouaké 189 CK 4 Suakoko 8 Moyenne1 9 9 10 92 5 4 7 53 15 15 14 154 6 9 10 85 3 4 3 36 7 9 12 97 8 8 11 108 6 8 9 79 9 11 9 1010 6 9 9 811 5 6 9 712 11 15 15 1413 6 7 11 814 2 2 5 315 4 4 3 4Moyenne 7 8 9 8SE 0.957 0.55CV (%) 18178


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Tableau 5.Poids sec radiculaire (g plant -1 ) au stade de tallage maximum de troisvariétés de <strong>riz</strong> cultivées en conditions d’inondation sur 15 sols <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>ouest africains.Sol Bouaké 189 CK 4 Suakoko 8 Moyenne1 2 2 3 22 1 1 2 13 4 3 3 34 1 2 3 25 1 1 1 16 1 3 4 37 1 2 4 28 1 1 1 19 2 2 2 210 1 2 2 111 1 1 4 112 2 3 4 313 1 2 4 214 1 1 2 115 1 1 1 1Moyenne 1 2 2 2SE 0.50 0.28CV (%) 37179


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Tableau 6.Poids sec des pousses (g plant -1 ) au stade de tallage maximum de troisvariétés de <strong>riz</strong> en conditions d’inondation sur 15 sols <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> ouestafricains.Aucun nutriment végétalSol Bouaké 189 CK 4 Suakoko 8 Moyenne1 7 7 7 72 4 3 5 43 11 12 11 114 5 7 7 65 2 3 2 26 6 6 8 77 7 6 8 78 5 7 7 69 8 9 7 810 5 7 7 711 4 5 5 512 10 12 11 1113 5 6 7 614 1 1 3 215 3 3 2 3Moyenne 6 6 6 6SE 0.65 0.38CV (%) 17180


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Tableau 7.Nombre de pousses par plant au stade de tallage maximum de croissancede trois variétés de <strong>riz</strong> en conditions d’inondation sur 15 sols <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong> ouestafricains.Sol Bouaké 189 CK 4 Suakoko 8 Moyenne1 7 9 7 52 5 5 5 53 8 5 6 64 8 9 7 85 4 5 4 46 8 8 10 87 10 8 7 88 7 6 9 79 9 12 6 910 7 9 7 711 6 9 7 712 13 14 11 1313 6 8 6 614 4 3 4 315 6 5 5 5Moyenne 7 8 6 7SE 0.79 0.46CV (%) 18181


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Tableau 8.Taille de la plante (cm) au stade de tallage maximum de croissance de troisvariétés de <strong>riz</strong> cultivées en conditions d’inondation sur 15 sols <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>ouest africains.Sol Bouaké 189 CK 4 Suakoko 8 Moyenne1 72 76 108 892 67 75 92 783 56 66 85 694 68 77 104 835 64 64 72 666 70 79 104 847 69 78 105 848 75 79 105 849 78 75 121 9110 73 78 105 8511 72 73 109 8412 81 82 114 9213 69 77 99 8214 57 66 96 7315 71 78 97 82Moyenne 69 75 101 82SE 2.35 (ns) 1.35 (ns)CV (%) 5182


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Tableau 9.Concentration en fer <strong>dans</strong> la plante (mg kg -1 matières sèches) au stadede tallage maximum de croissance <strong>dans</strong> <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> et pétio<strong>les</strong> de troisvariétés de <strong>riz</strong> cultivées en conditions d’inondation sur 15 sols <strong>riz</strong>ico<strong>les</strong>ouest africains.Sol No. Bouaké 189 CK 4 Suakoko 8 Moyenne1 664 750 996 7932 386 442 432 4203 888 866 1055 9364 701 630 455 5955 455 650 597 5676 370 420 560 4507 670 700 400 5908 445 262 380 3639 855 655 675 72910 930 905 950 92811 560 680 365 53512 395 385 725 50113 515 505 380 46614 490 370 250 37015 585 650 590 608Moyenne 594 591 585 590SE 118 68CV (%) 34183


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Tableau 10.Matrice de coefficients de corrélation (r) de concentration Fe, d’absorptionFe et de quelques indicateurs importants de rendement <strong>riz</strong>icole (niveauxde probabilité d’importance (p) entre parenthèses).A Bouaké 189Tot. Pds sc. Pds psse sc. Taille Plant No. de tal<strong>les</strong> concentration FePds psse sc. 0.97 - - - -(


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>C Suakoko 8concentration FeTot. Pds sec. Pds tal<strong>les</strong> sec. Taille Plant No de tal<strong>les</strong>Pds tal<strong>les</strong> sec. 0.95 - - - -(


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Tableau 11.Les coefficients de corrélation (r) entre Fe extrait de 4 extractantschimiques et quelques importants paramètres de croissance de 3 variétésde <strong>riz</strong> mesurés au stade de tallage maximum (niveaux de probabilité (p)entre parenthèses)Nombre de tal<strong>les</strong>Bouaké 189 CK 4 Suakoko 8(n=15) (n=15) (n = 15)EDTA Fe 0.27 0.16 0.09(0.34) (1.0) (1.0)NH 4oxalate Fe 0.13 0.19 0.001(1.0) (1.0) (1.0)Na dithionite Fe 0.026 -0.09 -0.03(1.0) (1.0) (1.0)DTPA Fe 0.40 0.62 0.34(0.14) (0.01) (0.23)Taille PlantEDTA Fe -0.10 -0.21 0.07(1.0) (1.0) (1.0)NH 4oxalate Fe 0.03 -0.20 0.13(1.0) (1.0) (1.0)Na dithionite Fe -0.26 0.31 0.004(1.0) (1.0) (1.0)DTPA Fe 0.66 0.45 0.68(0.01) (0.09) (0.005)186


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Total poids secEDTA Fe 0.65 0.61 0.34(0.008) (0.015) (0.34)NH 4oxalate Fe 0.45 0.48 0.12(0.09) (0.07) (1.0)Na dithionite Fe 0.38 0.26 0.08(0.16) (1.0) (1.0)DTPA Fe 0.27 0.40 0.19(0.16) (0.14) (1.0)concentration FeEDTA Fe 0.77 0.61 0.66(


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>RÉFÉRENCESBlume HP and U Schwertmann. 1969. Genetic evaluation of profile distribution of Al,Fe and manganese oxides. Soil Sci. Soc. Am. Proc. 33: 438-444.Borggaard OK. 1979. Selective extraction of amorphous iron oxides byEDTA from a Danish sandy loam. J Soil Sci. 30, 727-734.Bray RH and LT Kurtz. 1945. Determination of total, organic and available forms ofphosphorus in soils. Soil Sc. 59: 39-45.Campbell JM and U Schwertmann. 1984. Iron oxides minerolology of placic ho<strong>riz</strong>ons.J. Soil Sci. 35: 569-582.Chapman HD. 1965. Cation exchange capacity. In: C.A. Black et al., (eds) Methodsof Soil Analysis. Agronomy 9: 891-990. Am Soc. Agron. Madison. Wisc.FAO. 1988. FAO/UNESCO Soil Map, Revised Legend. World Resources Report 60.Food and Agriculture Organisation of the United Nations.Gee GW and JW Bauder. 1986. Particle size Analysis. In: A. Klute (Editor), Methodsof Soil Analysis, Part I- Physical and Mineralogical methods. Agronomy 9: 383-411.Am. Soc. Agron. Madison, Wisconsin.Holmgren GGS. 1967. A rapid citrate -dithionate extractable iron procedure. Soil Sci.Soc. Am. Proc. 31: 210-211.Jackson ML. 1958. Soil chemical analysis. Prentice Hall Inc., Englewood Cliffs, NJJohnson GV and RA Young. 1968. Evaluation of EDDHA as an extraction andanalytical reagent for assessing available iron in soils. Agron. Abstr. p. 83.Lindsay WL and WA Norvell. 1978. Development of a DTPA soil test for zinc, iron,manganese, copper. Soil Sci. Soc. Am. J. 42: 421-428.Loeppert RH and CT Hallmark. 1988. Indigenous soil properties influencing theavailability of iron in calcareous soils. Soil Sci. Soc. Am. J. 42: 421-428.MSTATC. 1988. MSTATC Statistical Package: User’s Guide. Michigan State University,East Lansing, USAMulleriyawa RP. 1966. Some factors influencing bronzing - a physiological disease of ricein Ceylon. Msc. Thesis, Univ. of Philippines at Los Banos, Laguna, Philippines, 86p.Nelson DW and LE Sommers. 1982. Total carbon, organic carbon and organic matter.In A.L. Page et al., (Eds). Methods of soil Analysis, Part II. Agronomy, 9 (Secondedition): 539-579.188


Evaluation de la relation entre <strong>les</strong> méthodes sélectionnées de l’extraction du Fe et quelques caractèresde la croissance du <strong>riz</strong>Olson RV and CW Carlson. 1950. Iron chlorosis of sorghum and trees as related toextractable soil iron and manganese. Soil Sci. Soc. Am. Proc. 14: 109-112.Olson RV and R Ellis. 1982. Iron. In: Methods of Soil Analysis (Second Edition) Part2, Ed. A.L. Page, R.H. Miller and D.R. Keeney. Agronomy No 9. ASA. pp. 301-312.Madison Wisconsin.Peech M and I English. 1944. Rapid microchemical soil tests. Soil Sci. 57: 167-195Ponnamperuma, FN. 1972. The chemistry of submerged soils. Adv. Agron. 24; 29-96.Sahrawat KL, Mulabah, CK, Diatta S, Delaune RK, Patrick WH Jr, Singh BN and MPJones. 1996. The role of tolerant genotypes and plant nutrients in the management of irontoxicity in lowland rice. J. Agric. Sci., Camb. 126: 143-149.Schwertmann U. 1964. Differenzierung der Eisenoxide des Bodens durchphotochemische Extraktion mit Ammoniumoxalat- Losung. Zeitschrift furpflanzernernährung. Dungung und Bodenkunde. 105: 194-202.Schwertmann U. 1973. Use of oxalate for Fe extraction from soils. Can. J. Soil Sci. 53:244-246.Shahandeh H, Hossner LR and FT Turner. 1994. A comparison of extraction methodsfor evaluating Fe and P in flooded rice soils. Plant Soil 165: 219-225Sideris CP and BH Krauss. 1934. The effect of sulfur and phosphorus on theavailability of iron to pine apple and maize plants. Soil Sci. 57: 167-195.Soltanpour PN and AP Schwab. 1977. A new soil test for simultaneous extraction ofmacro and micro-nutrients in alkaline soils. Commun. Soil Sci. Plant Anal. 8:195-207.Thorne DW. 1941. Factors influencing the solubility of iron and phosphorus inchlorotic and non-chlorotic areas of Hyrum clay loam. Iowa State College J. Sci.15: 433-445.Thorne DW and A Wallace. 1944. Some factors affecting chlorosis on high limesoils. I. Ferrous and ferric iron. Soil Sci. 57: 299-3 12.189


Le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI)Le Groupe Consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) a été mis sur bien en 1971<strong>dans</strong> le cadre d’un effort global de coopération et de bonne volonté. Le GCRAI a pour mission decontribuer à la sécurité alimentaire et à l’éradication de la pauvreté <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pays en développementpar le biais de ses activités de recherche, <strong>les</strong> partenariats, le renforcement des capacités et l’appuiaux politiques en promouvant le développement agricole durable basé sur une bonne gestion desressources naturel<strong>les</strong> respectueuse de l’environnement. Le GCRAI oeuvre pour assurer la sécuritéalimentaire du 21esiècle grâce à son réseau de 15 Centres de recherche internationaux autonomes,dont fait partie l’ADRAO. Ces Centres mènent de concert des recherches sur <strong>les</strong> cultures vivrières,l’élevage, la pêche et la foresterie, développent des initiatives politiques, renforcent la capacité desorganisations agrico<strong>les</strong> nationa<strong>les</strong> et promeuvent des pratiques viab<strong>les</strong> de gestion des ressourcesà même d’améliorer le bien-être de la population mondiale.Peuvent être membres du GCRAI <strong>les</strong> organisations internationa<strong>les</strong>, <strong>les</strong> gouvernements et <strong>les</strong>fondations privées qui soutiennent la mission du GCRAI, participent à l’élaboration des politiqueset apportent un appui à la conduite des activités de recherche <strong>dans</strong> ces 15 Centres internationauxde recherche.Le partenariat du GCRAI inclut 25 pays en développement et 22 pays industrialisés, 4 fondationsprivées et 13 organisations régiona<strong>les</strong> et internationa<strong>les</strong> qui apportent l’appui financier et techniqueet l’orientation stratégique. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), le Programme des Nations Uniespour le développement (PNUD) et la Banque mondiale servent comme co-sponsors. Les membresdu GCRAI ont contribué approximativement 437 millions de dollars en 2004. Les membres individuelsfont des contributions volontaires aux Centres et aux programmes de leur choix, permettant que <strong>les</strong>fonds ciblent des domaines de recherche et des régions qui correspondent aux priorités dedéveloppement. Des études indépendantes démontrent de façon constante que <strong>les</strong> activités derecherche du GCRAI produisent de bons résultats.Centres du GCRAIADRAO Centre du <strong>riz</strong> pour l’Afrique (Cotonou, Bénin)CIATCentro Internacional de Agricultura Tropical (Cali, Colombie)CIFOR<strong>Center</strong> for International Forestry Research (Bogor, Indonésie)CIMMYT Centro Internacional de Mejoramiento de Maiz y Trigo (Mexico, DF, Mexique)CIPCentro Internacional de la Papa (Lima, Pérou)ICARDA International <strong>Center</strong> for Agricultural Research in the Dry Areas (Alep, Syrie)ICRISAT International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics (Patancheru, Inde)IFPRIInternational Food Policy Research Institute (Washington, DC, Etats-Unis)IITAInternational Institute for Tropical Agriculture (Ibadan, Nigeria)ILRIInternational Livestock Research Institute (Nairobi, Kenya)IPGRIInternational Plant Genetic Resources Institute (Rome, Italie)IRRIInternational <strong>Rice</strong> Research Institute (Los Baños, Philippines)IWMIInternational Water Management Institute (Colombo, Sri Lanka)WORLDFISH International <strong>Center</strong> for Living Aquatic Resources Management (Penang, Malaysie)WORLD AGROFORESTRY CENTRE International Centre for Research in Agroforestry(Nairobi, Kenya)


Centre du <strong>riz</strong> pour I’Afrique (ADRAO)01 B.P. 2031, Cotonou, Bénin

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