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concrètes du projet DESAT nous semblerait toutefois ... - RUIG-GIAN

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diques. Il n’empêche que dans les contextes malgaches, l’ineffectivitédes normes légales est moins <strong>du</strong>e à l’absence d’un fondement ultimequ’à la présence de plusieurs fondements inconciliables (Muttenzer,2006).Dans la seconde perspective, plus analytique que normative, la gouvernancene prétend donc pas substituer le « principe de discussion »aux fondements coutumiers de la légitimité, mais elle vise à résoudre unproblème de coordination résultant de la différence entre les culturesjuridiques endogène et importée. Si des garanties de justice procé<strong>du</strong>rale,en terme de participation et de représentation dans la discussion, peuventconférer une certaine légitimité aux décisions prises, en évitant parexemple le recours inconsidéré à la répression, le dispositif de gouvernanceenvironnementale risque cependant toujours de rester inefficace.Parfois les conceptions <strong>du</strong> bien sous-jacentes sont irréconciliables, caron ne peut pas tenir compte de toutes les institutions ou traditions lorsqu’unchoix parmi plusieurs alternatives s’impose. Il arrive ainsi que ledésaccord porte moins sur la procé<strong>du</strong>re à suivre que sur les présupposéssubstantiels <strong>du</strong> dialogue qui sont ancrés dans l’ethos, dans une économiemorale et une vision <strong>du</strong> monde culturellement spécifiques, c’est-à-diredans quelque chose de plus fondamental qui peut devenir – ou a toujoursété – constitutif <strong>du</strong> « collectif » 5 intéressé par la décision.Par exemple, la conception <strong>du</strong> bien sous-jacente à la gouvernanceenvironnementale repose sur un <strong>du</strong>alisme nature/culture. Elle peut êtredite « naturaliste » car il s’agit selon cette conception de transformer lesrapports sociaux afin de gérer une «nature » distincte de la société(Descola, 1996 ; 2005). Par contraste avec le naturalisme de la conceptionoccidentale, la conception <strong>du</strong> bien des économies morales originellementmalgaches implique une série de correspondances analogiquesentre humains et divers genres de non-humains (Andriamanjato, 2002[1957]). Les modes de transformation <strong>du</strong> milieu visent à réaliser uncertain idéal cosmologique et à repro<strong>du</strong>ire dans la <strong>du</strong>rée un « monde »peuplé à la fois d’humains, d’ancêtres, et de non humains (Descola,2005), ou comme on aurait dit jadis à concilier vivants, ancêtres et espritsde la nature.Que se passe-t-il quand deux « anthropologies de la nature » (Descola,2002) aussi différentes que la malgache et l’occidentale se rencontrentsur le terrain des pratiques sociales ? L’impossibilité de rame-––––––––––––5Le concept de « collectif » est plus inclusif que celui de « système social » car ilcomporte outre les rapports entre humains les relations des humains aux nonhumains,constitutives de certains types de systèmes sociaux tels le totémisme,l’animisme, ou le naturalisme (Descola, 2005).11

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