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concrètes du projet DESAT nous semblerait toutefois ... - RUIG-GIAN

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marin, agricole-pastoraliste, et forestier, mais qui est susceptible d’êtretransmise à la descendance même si les identités restent fluides et queplusieurs affiliations simultanées à différents collectifs sont possibles. Ilexiste sur le littoral de Tuléar de plus en plus de Masikoro, Tandroy etc.,qui exploitent les milieux marins (Marikandia, 2001). Mais, contrairementà ce qu’affirme Astuti, un Masikoro ne devient pas Vezo lorsqu’ils’installe sur le littoral, ou inversement (Lavondès, 1967).Deuxième conséquence de la dialectique vivants/morts : l’identitéethnique est aussi performative parce qu’elle repose sur l’ancestralitéautant que sur une définition biologique de la filiation. C’est dire que lescaractéristiques héritées, ne sont pas uniquement acquises par la naissancemais soumises la vie <strong>du</strong>rant à des performanc es rituelles, voire àdes manipulations politiques. L’appartenance à telle unité de tombeaupar exemple n’est pas décidée une fois pour toutes par le « système lignager» mais doit être établi à travers certains rites. De même,l’identification d’un indivi<strong>du</strong> comme mikea, vezo, ou masikoro n’est pastoujours la conséquence <strong>du</strong> mode de vie forestier, marin, ou agricoleassocié avec certains noms de lignage, mais peut dépendre de considérationsplus stratégiques (Yount, Tsiazonera et Tucker, 2001).On a l’impression que même si les données ethnographiques présentéesn’en interdisent pas d’autres interprétations, R. Astuti est con<strong>du</strong>itepar son cadre conceptuel à enfermer l’ancestralité dans le cadre rigide dela parenté « lignagère » et à l’attribuer à une influence africaine, ce quiest curieux vu les rapports presque obsessionnels qu’entretiennent lesAustronésiens avec les ancêtres fondateurs (Bellwood, 1996), et la saillancedes discours sur les origines et les rapports de préséance parmi cespeuples (Fox, 1996 ; 2004). Par ailleurs, les contextes africains postc o-loniaux de « vide étatique » étant connus pour être une terre d’élection<strong>du</strong> bricolage et de l’invention de nouvelles cultures communes, on estaussi surpris de voir l’identité performative traitée comme une caractéristiquespécifiquement et exclusivement austronésienne. Ceci dit,l’enjeu méthodologique ne <strong>nous</strong> semble pas être de perfectionner lalogique formelle <strong>du</strong> raisonnement ethnologique, mais d’éviter des généralisationsabusives à partir d’observations particulières, « sans considérationdes variations dans le temps et dans l’espace » (Esoavelomandroso,2001).Par exemple, la différenciation performative vezo/masikoro, qui correspondà l’opposition des genres de vie marin et agricole constitutivede deux identités culturelles contrastées , existe certes sur toute la côteouest malgache de Tuléar à Mahajanga, mais elle y revêt plusieurs significationsqui diffèrent considérablement en fonction <strong>du</strong> contexte géographiqueet de l’histoire politique. Autrement dit, tous les Vezo sont des17

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