36/ février<strong>Montpellier</strong>notre vil<strong>le</strong>2007 / numéro 310Art devivrecultureCharlie Chaplin est l’invité vedette de la première exposition photograpau 29 avril, sur l’esplanade.Sous <strong>le</strong>s feux de la rLe cirque,1928La magie est toujourslà. La Chaplinmaniaaussi...La canne quimouline, la démarcheen canard,la moustachemutine, <strong>le</strong> chapeau quitressaute :la silhouette légendairede Charlot, ce vagabondsolitaire, mélancoliqueet humaniste, vient à<strong>Montpellier</strong> revisiter,tel<strong>le</strong> la“made<strong>le</strong>ine” de Proust, lamémoire de chacun.Après Paris, l’an dernier, etavant l’Al<strong>le</strong>magne, la Belgique,la Suisse, l’Italie, etc.,<strong>Montpellier</strong> est la seu<strong>le</strong> vil<strong>le</strong>française à accueillir cetteexposition inédite, réaliséepar Sam Stourdzé production,à partir d’archivesde la famil<strong>le</strong> Chaplin.Encore une fois, RolandLaboye,directeur artistiquede <strong>Montpellier</strong> photo vision(il est aussi à l’origine de lavenue de la très prisée col<strong>le</strong>ctionphotographiqueAuer), a su convaincre <strong>le</strong>scommissaires de l’exposition.« Je <strong>le</strong>ur ai simp<strong>le</strong>ment dit devenir voir <strong>le</strong> lieu d’exposition.Je savais que ce serait décisif »,explique-t-il dans un sourire.Et <strong>le</strong> pavillon populaire,(l’expavillondu musée Fabre),avec ses 200 mètres linéairesd’exposition,sa position centra<strong>le</strong>dans <strong>le</strong> cœur culturel dela vil<strong>le</strong>, l’aura de <strong>Montpellier</strong>dans <strong>le</strong> monde de l’image etl’existence d’un publicamateur et averti,ont fait<strong>le</strong> reste.Les temps modernes, 1936La vie de Char<strong>le</strong>sSpencerChaplin et <strong>le</strong>s images est uneexposition, particulièrementémouvante et intéressante,parce que derrière <strong>le</strong> personnageuniversel de Charlot etde l’acteur connu,c’est l’histoirede l’homme et de savie qui est racontée.Une viedense qui recè<strong>le</strong> des aspectspeu connus.Char<strong>le</strong>s Spencer,alias Charlie Chaplin fut eneffet acteur,réalisateur,compositeurde la musique de sesfilms et personnagepublic engagé.Dans l’exposition,la vieet l’œuvre de Chaplinsont retracées de manièreexhaustive,commeel<strong>le</strong>s ne l’ont encorejamais été : à travers desextraits de films,grâce à quelque300 photographies,des affiches et aussides coupures dejournaux d’époque.Aucune chronologien’a été voulue dansl’approche de sa vie,mais une construc-Charlotpatine,1916Charl
<strong>Montpellier</strong>notre vil<strong>le</strong>février 2007 / numéro 310hique du pavillon populaire, du 1 er marsArt devivre/37cultureUne maisondédiée à l’image« La photographie est un art majeur de notreépoque, au même titre que la peinture, la danse,<strong>le</strong> théâtre ou <strong>le</strong> cinéma, explique Henri Talvat,adjoint au maire délégué à la culture. Et en luioffrant cette ga<strong>le</strong>rie d’art sur l’esplanade de 200 mlinéaires d’exposition, parfaitement adaptée àla photographie, la Vil<strong>le</strong> confirme sa volontépolitique de miser sur l’image ». Un choix effectuédès <strong>le</strong>s années 80 qui a permis à <strong>Montpellier</strong>ampeot boxeur, 1915tion selon des thématiquesqui permettent de répondre àdes questions tel<strong>le</strong>s que :Comment Chaplin, cet enfantpauvre des faubourgs deLondres a-t-il pu conquérirl’Amérique ? Comment estné Charlot ? Comment d’acteur,il est passé à la réalisation,du bur<strong>le</strong>sque à l’engagement,du succès à l’exil ?L’exposition se termine aumoment où Chaplin regardeses spectateurs droit dans <strong>le</strong>syeux,comme s’il avait décidéde s’adresser à l’humanitéentière. Un regard qui en ditlong. Jusqu’à présent, il nousavait donné l’habitude,à la finde ses films, de s’éloigner dedos,sur une route partant versl’infini...Infos : 04 67 60 43 11L’autre CharlotUne exposition itinérante, Chaplin et l’engagement,a été réalisée pour circu<strong>le</strong>r en parallè<strong>le</strong> dans<strong>le</strong>s lycées de la région, afin dedonner matière àréf<strong>le</strong>xion aux élèves,de la seconde àla termina<strong>le</strong>. Cetteexposition metl’accent sur l’hommeengagé qui se cachederrière Charlot.C’est en effet ausommet de sa gloireque Charlie Chaplinaffirme ses engagementspolitiques, quifurent qualifiés d’activitésanti-américaines,en introduisant régulièrementdans ses filmsdes éléments de critiquesocia<strong>le</strong>. Celamarqueral’amorce d’undivorce avec<strong>le</strong> public etprovoquerason exil enSuisse. Dans<strong>le</strong>s Lumières dela vil<strong>le</strong>, il dresse<strong>le</strong> portraitd’une bourgeoisieoisive.Dans <strong>le</strong>s Tempsmodernes, ilChaplin lors de la 3 e campagnedes bons de la Liberté,Philadelphie, avril 1918.Prise d’empreintes,affaire Joan Barry,14 février 1944.décrit <strong>le</strong>s rapports entre <strong>le</strong>s hommes et <strong>le</strong>s machines.Le summum est atteint en 1940, avec Le Dictateur oùil par<strong>le</strong> de la barbarie hitlérienne en Europe.Une série de photos - que l’on retrouve éga<strong>le</strong>mentdans l’exposition du Pavillon - dévoi<strong>le</strong> aux jeunes,ce trait de la personnalité de Chaplin, trop souventocculté par <strong>le</strong> personnage bur<strong>le</strong>sque - et muet -de Charlot.Le pavillon du musée Fabreredevient <strong>le</strong> pavillon populaire.Photo Vision, à travers son directeur RolandLaboye, d’effectuer un travail précurseur, trèsporteur. Il a en effet permis d’années en annéesde rassemb<strong>le</strong>r un public de connaisseurs deplus en plus nombreux et de faire découvrirdes photographes, consacrés depuis pardes ga<strong>le</strong>ries et des manifestations importantes.« Et puis, poursuit l’adjoint à la culture, avecl’implantation de la col<strong>le</strong>ction photographiqueAuer, rue de la Monnaie, à proximité du nouveaumusée Fabre, l’esplanade devient un lieu dedéambulation culturel<strong>le</strong> de tout premier ordre ».Un lieu “accordéon”Le pavillon populaire, qui reprend son appellationpassée, en s’adjoignant cel<strong>le</strong> de maison del’image, est aux dires de Roland Laboye,« un lieu accordéon, soup<strong>le</strong>, permettant de joueravec <strong>le</strong>s volumes et la distribution ».Il sera en effet adaptab<strong>le</strong>, sur deux niveaux,à toutes <strong>le</strong>s grandes expositions. Il servira aussien permanence à faire découvrir la col<strong>le</strong>ctionAuer, selon une multitude de thématiques.Une aubaine extraordinaire pour <strong>Montpellier</strong>Photo Vision qui mesure <strong>le</strong> chemin parcourudepuis sa création en 1984. A ses débuts,il disposait de la ga<strong>le</strong>rie Frédéric-Bazil<strong>le</strong> àl’opéra Comédie, puis de l’Espace photo ang<strong>le</strong>au Corum, pour ensuite se fixer sur l’esplanadeà la Ga<strong>le</strong>rie photo. A chaque fois, la superficied’exposition est allée crescendo, du simp<strong>le</strong>“couloir”, à maintenant, un vaste espace adapté àl’image. Contrairement à ce qu’on pourrait croire,la photographie est déjà une grande habituéedu pavillon. Des clichés de Daniel Frasnay,Jeanloup Sieff, Robert Doisneau et Marc Riboubont déjà été suspendus à ses cimaises.L’exposition sur Charlie Chaplin, à partirdu 1 er mars, est la cerise sur <strong>le</strong> gâteau quiinaugure ce nouveau lieu, mais plus largement,qui entame une ère nouvel<strong>le</strong> pourla photographie à <strong>Montpellier</strong>.Infos : 04 67 60 43 11