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3.2 Mise en œuvre des interventions monétaires - Action Against ...

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Notes à l’att<strong>en</strong>tion du lecteurBi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue dans le manuel Interv<strong>en</strong>tions Monétaires. Comme vous pouvez le constater, ce manuel estassez volumineux. Cela ne devrait pas vous décourager de vous y plonger. Il a été écrit de manière vouspermettre de vous attarder sur les domaines qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un intérêt particulier pour vous et à passerpluqs rapidem<strong>en</strong>t sur les autres, sans toutefois perdre le fil conducteur du module. Ce guide s’adresseprincipalem<strong>en</strong>t aux personnes qui possèd<strong>en</strong>t peu d’expéri<strong>en</strong>ce par rapport aux interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>bi<strong>en</strong> que bon nombre de personnes chevronnées pourrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t le trouver très utile. Son principalobjet est de fournir <strong>des</strong> conseils pratiques pour la conception de programmes, leur mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> et leursuivi. Ci-après sont exposés quelques conseils qui vous faciliteront sa lecture :Cont<strong>en</strong>u : La première partie de ce manuel traite de l’aspect théorique et <strong>des</strong> débats m<strong>en</strong>és actuellem<strong>en</strong>tsur les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>. Elle donne égalem<strong>en</strong>t quelques exemples de terrain. Si vousdisposez de peu de temps, il est important que vous ne ret<strong>en</strong>iez que les messages clés prés<strong>en</strong>tésdans les différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>cadrés. La seconde partie examine plus particulièrem<strong>en</strong>t l’aspect pratique. Elle traite <strong>des</strong> phasesd’élaboration et de préparation pour <strong>en</strong>suite cibler <strong>des</strong> cas particuliers <strong>des</strong> transferts<strong>monétaires</strong>, <strong>des</strong> coupons échangeables et <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail. Si vous êtesplus particulièrem<strong>en</strong>t concerné par une de ces interv<strong>en</strong>tions, passez directem<strong>en</strong>t à ce chapitre <strong>en</strong>sautant les autres. La table <strong>des</strong> matières avec la liste d’<strong>en</strong>cadrés, la liste <strong>des</strong> tableaux et la liste <strong>des</strong> schémas vouspermettra de consulter la partie qui vous intéresse <strong>en</strong> priorité. Lors de votre lecture, n’oubliez pas de vous reporter aux annexes qui repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>des</strong> exemples dequestionnaires, <strong>des</strong> gui<strong>des</strong> d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>en</strong> groupe, etc. : elles vous aideront à gagner du temps dansla gestion d’un programme et à savoir ce que d’autres ont égalem<strong>en</strong>t fait. Les annexes se trouv<strong>en</strong>tdans un fichier Word, Excel et Sphinx, ci-joint, pour une utilisation facile. Merci de bi<strong>en</strong> vouloirnoter toutefois qu’il n’existe pas d’interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> « standards » ; ainsi les exemplesprés<strong>en</strong>tés devront être adaptés à chaque programme et à la situation que vous r<strong>en</strong>contrerez. Un glossaire a été intégré au tout début du manuel : n’hésitez pas à le consulter tout au long devotre lecture. La bibliographie a été classée par thématiques. Si un article particulier vous intéresse et que vousne parv<strong>en</strong>ez pas à le trouver, contactez votre référ<strong>en</strong>t technique au siège (il <strong>en</strong> possède soit unecopie papier, soit une copie électronique).Prés<strong>en</strong>tation: Les <strong>en</strong>cadrés et les textes <strong>en</strong> gras ont été utilisés tout au long du prés<strong>en</strong>t manuel. Vous pourrez vousy reporter pour une information rapide :o Chaque chapitre principal comporte un résumé <strong>des</strong> points-clés <strong>en</strong> fin de chapitre ;o Les informations-clés ont été insérées <strong>en</strong> gras dans les <strong>en</strong>cadrés ;o Des expéri<strong>en</strong>ces du terrain et <strong>des</strong> exemples sont exposés dans les <strong>en</strong>cadrés ;oCertains chapitres conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>des</strong> conseils pratiques.ACF met égalem<strong>en</strong>t à votre disposition, par le biais de son siège, un outil interactif d’auto-formationsur les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>, afin de vous aider à vous initier à ce type d’interv<strong>en</strong>tions.Rappel : Ce manuel prés<strong>en</strong>te <strong>des</strong> recommandations. En tant que telles, elles devront être adaptéesau contexte que vous gérez : elles ne sont prés<strong>en</strong>tées que pour vous aider dans votre créativité.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire© ACF


Table <strong>des</strong> Matières1 INTRODUCTION..................................................................................................................... 142 INTERVENTIONS MONETAIRES : LA THEORIE ...................................................................... 142.1 Que sont les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ? ................................................................................ 142.1.1 L’aide monétaire n’est pas un concept nouveau.................................................... 142.1.2 Les différ<strong>en</strong>ts types d’interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>..................................................... 172.1.2.1 Que donner dans les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ?..........................................................................182.1.2.2 La manière de donner l’arg<strong>en</strong>t ou les coupons ............................................................................182.1.3 Interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> : un outil d’urg<strong>en</strong>ce et de post-urg<strong>en</strong>ce ........................ 212.1.4 Les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> considérées comme <strong>des</strong> filets de protection sociale :une approche de plus long terme.......................................................................................... 232.2 Évaluer la pertin<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>............................................................. 272.2.1 La logique derrière les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> : pourquoi de l’arg<strong>en</strong>t ?........... 272.2.2 Avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> : la théorie .................. 292.2.3 Avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> : l’expéri<strong>en</strong>ce à ce jour332.2.3.1 Les transferts <strong>monétaires</strong> et l’inflation ........................................................................................332.2.<strong>3.2</strong> Les craintes d’une mauvaise utilisation de l’arg<strong>en</strong>t .....................................................................342.2.3.3 La question du g<strong>en</strong>re....................................................................................................................352.3 Transferts <strong>monétaires</strong> restrictifs ou conditionnels............................................................... 382.4 Les populations doiv<strong>en</strong>t-elles travailler <strong>en</strong> échange du transfert ?..................................... 382.5 Conditions de mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> IM ..................................................................................... 413 INTERVENTIONS MONETAIRES : LA PRATIQUE .................................................................... 443.1 Préparation <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>............................................................................. 443.1.1 De l’évaluation à la conception ............................................................................. 443.1.2 Évaluations complém<strong>en</strong>taires ................................................................................ 503.1.2.1 Évaluation de la situation communautaire et <strong>des</strong> ménages..........................................................503.1.2.2 Evaluation du marché ..................................................................................................................523.1.2.3 La sécurité <strong>des</strong> bénéficiaires ........................................................................................................603.1.3 Choix de l’aide <strong>en</strong> espèces : préparation de l’interv<strong>en</strong>tion ................................... 623.1.3.1 Ciblage et sélection <strong>des</strong> bénéficiaires ..........................................................................................623.1.<strong>3.2</strong> Comm<strong>en</strong>t effectuer les paiem<strong>en</strong>ts ? .............................................................................................663.1.3.3 Période et durée de l’interv<strong>en</strong>tion................................................................................................703.1.3.4 Définir le montant du transfert.....................................................................................................713.1.3.5 Combi<strong>en</strong> et comm<strong>en</strong>t payer pour le travail ? ...............................................................................763.1.3.6 Établir les systèmes de suivi – la base de référ<strong>en</strong>ce.....................................................................793.1.3.7 Plan de conting<strong>en</strong>ce / stratégies de sortie.....................................................................................813.1.3.8 Établir le budget de l’interv<strong>en</strong>tion ...............................................................................................82<strong>3.2</strong> <strong>Mise</strong> <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ........................................................................ 85<strong>3.2</strong>.1 Démarrage – Les aspects pratiques...................................................................... 85<strong>3.2</strong>.1.1 Communication et s<strong>en</strong>sibilisation................................................................................................85<strong>3.2</strong>.1.2 La logistique et l’administration ..................................................................................................87<strong>3.2</strong>.1.3 Les moy<strong>en</strong>s de transport et de communication............................................................................87<strong>3.2</strong>.1.4 L’id<strong>en</strong>tification <strong>des</strong> bénéficiaires.................................................................................................88<strong>3.2</strong>.1.5 Métho<strong>des</strong> de versem<strong>en</strong>t ...............................................................................................................91<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire© ACF 4


<strong>3.2</strong>.1.6 La sécurité....................................................................................................................................94<strong>3.2</strong>.1.7 Les ressources humaines..............................................................................................................95<strong>3.2</strong>.1.8 Plan de conting<strong>en</strong>ce .....................................................................................................................96<strong>3.2</strong>.2 Les interv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> coupons ................................................................................. 98<strong>3.2</strong>.2.1 Des coupons Espèces ou <strong>des</strong> coupons Marchandises ?................................................................99<strong>3.2</strong>.2.2 Période de validité <strong>des</strong> coupons.................................................................................................100<strong>3.2</strong>.2.3 Les foires ou les commerces locaux existants ?.........................................................................101<strong>3.2</strong>.2.4 Le système de coupons via <strong>des</strong> commerces locaux ...................................................................102<strong>3.2</strong>.2.5 Système de coupons dans le cadre <strong>des</strong> foires.............................................................................112<strong>3.2</strong>.3 Les interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail................................................................. 124<strong>3.2</strong>.3.1 Choisir le travail à effectuer.......................................................................................................125<strong>3.2</strong>.<strong>3.2</strong> Ciblage : le choix <strong>des</strong> travailleurs..............................................................................................128<strong>3.2</strong>.3.3 Planification...............................................................................................................................129<strong>3.2</strong>.3.4 Les questions de logistique et de sécurité ..................................................................................129<strong>3.2</strong>.3.5 Formation...................................................................................................................................130<strong>3.2</strong>.3.6 L’organisation du travail............................................................................................................131<strong>3.2</strong>.3.7 Le processus de paiem<strong>en</strong>t ..........................................................................................................134<strong>3.2</strong>.3.8 Clore les projets basés sur le travail...........................................................................................1353.3 Suivi / Évaluation <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>................................................................. 1383.3.1 Suivi...................................................................................................................... 1383.3.1.1 Que faut-il suivre ? ....................................................................................................................1393.3.1.2 Le suivi <strong>des</strong> activités et <strong>des</strong> processus .......................................................................................1403.3.1.3 Le suivi de l’impact aux niveaux <strong>des</strong> ménages et de la communauté........................................1413.3.1.4 Les répercussions économiques plus larges du programme (suivi du marché)..........................1453.3.1.5 Suivi plus large de la situation de la sécurité alim<strong>en</strong>taire et <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce................1483.<strong>3.2</strong> Évaluation ............................................................................................................ 1483.<strong>3.2</strong>.1 Efficacité....................................................................................................................................1503.<strong>3.2</strong>.2 Coût-Efficacité...........................................................................................................................1524 CONCLUSION ...................................................................................................................... 1545 ANNEXES............................................................................................................................. 1551. Davantage d’informations sur les transferts sociaux <strong>monétaires</strong> ....................................... 1552. La gestion du cycle du projet............................................................................................... 1583. Schéma causal de la malnutrition ....................................................................................... 1594. Exemple de cadre logique ................................................................................................... 1605. Calcul du score de l’Indice <strong>des</strong> Stratégies d’Adaptation (CSI – Coping Strategy Index, <strong>en</strong>anglais).......................................................................................................................................... 1636. Calcul du Score de Diversité Alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> Ménages (HDDS) ....................................... 1697. Questionnaire de référ<strong>en</strong>ce (Baseline) – Ménages.............................................................. 1718. Base de données de référ<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> ménages ........................................................................ 1749. Groupe de discussion : évaluation de la communauté ........................................................ 17510. Étude de marché : Questionnaire <strong>des</strong>tiné aux commerçants............................................... 17811. Étude de marché : Groupes de discussion........................................................................... 18412. Étude de marché : le suivi <strong>des</strong> prix...................................................................................... 18713. Brèves <strong>des</strong>criptions <strong>des</strong> postes nationaux de l’équipe IM................................................... 18714. Le Personnel de Sécurité Alim<strong>en</strong>taire pour les IM : <strong>des</strong>criptions de postes ....................... 18815. Carte de bénéficiaire ........................................................................................................... 188<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire© ACF 5


16. Format <strong>des</strong> coupons ............................................................................................................ 18817. Listes de prés<strong>en</strong>ce, distribution et d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>t.............................................................. 18818. L’expéri<strong>en</strong>ce de CRS : coupons et foires aux sem<strong>en</strong>ces...................................................... 18919. Exemple de plan de travail.................................................................................................. 19020. Exemple de suivi post-distribution (au niveau <strong>des</strong> ménages).............................................. 19221. Exemple de suivi sur site (lors <strong>des</strong> foires) ........................................................................... 19722. Exemple de suivi du marché - phase de post-distribution ................................................... 20123. Recommandations pour les groupes de discussion post-distribution ...................................... 20524. Evaluation d’activités d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail: format et méthodologie........................... 20725. Visite sur le terrain d’ICRISAT lors de la foire aux sem<strong>en</strong>ces organisée par ACF auZimbabwe : compte r<strong>en</strong>du............................................................................................................. 20726. Site de distribution: suggestion d’organisation................................................................... 20827. Docum<strong>en</strong>ts du terrain : L’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF <strong>en</strong> Indonésie................................................. 20928. Docum<strong>en</strong>ts du terrain : L’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF <strong>en</strong> Ouganda ................................................. 20929. Docum<strong>en</strong>ts émanant du terrain : L’expéri<strong>en</strong>ce d’Oxfam .................................................... 20930. Docum<strong>en</strong>ts du terrain : La cartographie du marché post-tsunami par ACF à Aceh Jaya.. 20931. Checklist pour l’organisation d’IM (transferts <strong>monétaires</strong>, coupons, interv<strong>en</strong>tions basées surle travail)....................................................................................................................................... 21132. Conseils pour l’organisation de foires ................................................................................ 2146 BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................. 2161. Lecture hautem<strong>en</strong>t recommandée........................................................................................ 2162. Recommandations générales / manuels / articles sur les IM .............................................. 2163. Sur les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>.......................................................................................... 2174. Sur les coupons.................................................................................................................... 2185. Sur les interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail........................................................................... 2196. Sur l’évaluation du marché ................................................................................................. 2197. Sur les transferts sociaux <strong>monétaires</strong>.................................................................................. 2208. Sur le suivi et l’évaluation................................................................................................... 2209. Docum<strong>en</strong>ts internes à <strong>Action</strong> Contre la Faim (ACF) .......................................................... 22110. Sites Web ............................................................................................................................. 222Liste <strong>des</strong> EncadrésEncadré 1. Les v<strong>en</strong>tes subv<strong>en</strong>tionnées : une forme de transfert monétaire.................................................20Encadré 2. Combiner les différ<strong>en</strong>tes (IM) pour répondre aux différ<strong>en</strong>ts besoins...........................................20Encadré 3. S’attaquer à l'insécurité alim<strong>en</strong>taire chronique <strong>en</strong> Éthiopie..........................................................24Encadré 4. Les avantages pot<strong>en</strong>tiels d’une aide monétaire ..........................................................................28Encadré 5. Les programmes d’assistance alim<strong>en</strong>taire utilisant transferts <strong>monétaires</strong> et coupons <strong>en</strong>Indonésie...........................................................................................................................................................31Encadré 6. Quand peut-on dire qu’il y a détournem<strong>en</strong>t ? ...............................................................................34Encadré 7. L’impact nutritionnel <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> ............................................................................34Encadré 8. Les IM et la démobilisation ............................................................................................................36Encadré 9. De l’arg<strong>en</strong>t pour l’aide d’urg<strong>en</strong>ce: la bonne réponse dans la bonne situation (Éthiopie, 2003)..37Encadré 10. Les pratiques de partage et les transferts <strong>monétaires</strong> ...............................................................50Encadré 11. Transferts <strong>monétaires</strong> et questions relatives au marché ...........................................................57Encadré 12. Les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> et la sécurité ................................................................................60<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire© ACF 6


Encadré 13. Ciblage basé sur la communauté................................................................................................62Encadré 14. Les difficultés de ciblage dans un programme de transferts <strong>monétaires</strong> et de nourriture auMalawi ...............................................................................................................................................................65Encadré 15. Lorsque les transferts bancaires peuv<strong>en</strong>t échouer ....................................................................67Encadré 16. Distributeur automatique mobile et carte à puce .......................................................................68Encadré 17. Lier le timing <strong>des</strong> IM avec les objectifs fixés...............................................................................71Encadré 18. Calcul du montant du transfert : simple affaire de mathématiques...........................................72Encadré 19. Montant du transfert : un compromis sur la taille <strong>des</strong> ménages ................................................73Encadré 20. Combi<strong>en</strong> faut-il donner d’arg<strong>en</strong>t ? L’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF <strong>en</strong> Somalie pour un programmeArg<strong>en</strong>t-contre-Travail ........................................................................................................................................76Encadré 21. Fixer les taux de rémunération : un calcul hypothétique............................................................77Encadré 22. L’approche participative d’ACF <strong>en</strong> Somalie...............................................................................85Encadré 23. Étude de faisabilité pour les coupons, l’exemple d’ACF au Nord Caucase ..............................98Encadré 24. La sélection <strong>des</strong> commerçants : quelques points.....................................................................103Encadré 25. Critères utilisés pour la sélection <strong>des</strong> commerçants dans différ<strong>en</strong>ts programmes avec coupons.........................................................................................................................................................................104Encadré 26. Projet de coupons avec nourriture fournie aux commerçants locaux......................................111Encadré 27. Différ<strong>en</strong>tes façons d’utiliser les coupons et les foires...............................................................113Encadré 28. Organiser <strong>des</strong> foires aux sem<strong>en</strong>ces : l’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF au Zimbabwe................................114Encadré 29. L’expéri<strong>en</strong>ce de CRS au Zimbabwe : veiller à ce que tout le monde sache comm<strong>en</strong>tfonctionne la foire............................................................................................................................................116Encadré 30. L’expéri<strong>en</strong>ce de CRS au Zimbabwe .........................................................................................119Encadré 31. La gestion de la foire – aspects pratiques : ACF au Zimbabwe. .............................................121Encadré 32. Organiser les foires aux sem<strong>en</strong>ces : préserver la flexibilité jusqu’à la fin ! .............................122Encadré 33. Organiser <strong>des</strong> foires aux sem<strong>en</strong>ces : l’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF au Zimbabwe (suite).....................122Encadré 34. Quel est le véritable objectif ? Résoudre le dilemme <strong>en</strong> Haïti. ................................................124Encadré 35. Travailler avec les comités communautaires : l’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF <strong>en</strong> Haïti............................128Encadré 36. <strong>Mise</strong> <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> activités ACT <strong>en</strong> Afghanistan ...................................................................130Encadré 37. La sécurité <strong>des</strong> travailleurs dans le cadre d’une activité ACT. ................................................130Encadré 38. L’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF pour <strong>des</strong> activités d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail à Aceh (Indonésie)...............131Encadré 39. Les activités ACT avec les sous-traitants locaux : l’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF <strong>en</strong> Afghanistan ........133Encadré 41. Que pourriez-vous vouloir savoir sur le processus d’un programme de coupons ? ...............141Encadré 42. Ce que vous aimeriez savoir de l’impact <strong>des</strong> programmes transferts <strong>monétaires</strong> sur lesménages..........................................................................................................................................................142Encadré 43. Sujets classiques pour une discussion avec un groupe de bénéficiaires................................144Encadré 44. Évaluation d’un programme de transferts <strong>monétaires</strong> et de coupons par Save the Childr<strong>en</strong> <strong>en</strong>Indonésie : Recommandations.......................................................................................................................150Encadré 45. Évaluation de l’impact <strong>des</strong> routes <strong>en</strong> Afghanistan <strong>en</strong> 2003. ....................................................151Encadré 46. Rapport coût efficacité : une comparaison <strong>en</strong>tre les transferts <strong>monétaires</strong> et la distributiond’une aide alim<strong>en</strong>taire.....................................................................................................................................152Liste <strong>des</strong> TableauxTableau 1. Exemples de quelques interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> humanitaires réc<strong>en</strong>tes....................................15Tableau 2. Les différ<strong>en</strong>tes IM : Qu’est-ce que les populations peuv<strong>en</strong>t recevoir ?........................................18Tableau 3. Les différ<strong>en</strong>tes interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> : Comm<strong>en</strong>t les populations reçoiv<strong>en</strong>t-elles l’aide ? ....19Tableau 4. Objectifs <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> <strong>en</strong> contextes d’urg<strong>en</strong>ce et de post-urg<strong>en</strong>ce .........................22Tableau 5. Les principaux avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts théoriques de transferts <strong>en</strong> nature, <strong>monétaires</strong> et <strong>en</strong>coupons.............................................................................................................................................................32<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire© ACF 7


Tableau 6. Comparaison <strong>des</strong> avantages respectifs <strong>en</strong>tre les transferts directs et les transferts basés sur letravail .................................................................................................................................................................40Tableau 7. Les conditions nécessaires à la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>tes IM.............................................42Tableau 8. Les bonnes conditions pour mettre <strong>en</strong> place <strong>des</strong> programmes de crédit ....................................43Tableau 9. Évaluer les habitu<strong>des</strong> communautaires par <strong>des</strong> <strong>en</strong>quêtes auprès <strong>des</strong> ménages et <strong>des</strong><strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s...........................................................................................................................................................51Tableau 10. Compr<strong>en</strong>dre les marchés <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> besoins du programme ...........................................53Tableau 11. Évaluation du marché : questions à examiner ...........................................................................55Tableau 12. Les questions sécuritaires pour les IM ........................................................................................61Tableau 13. Ciblage et sélection <strong>des</strong> bénéficiaires : points importants..........................................................63Tableau 14. Mécanismes de versem<strong>en</strong>t : les questions à se poser...............................................................66Tableau 15. Les différ<strong>en</strong>tes métho<strong>des</strong> de versem<strong>en</strong>ts utilisées dans les IM.................................................69Tableau 16. Que vous faut-il savoir pour fixer le montant <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> ?.................................74Tableau 17. Avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> transferts directs à montant fixe ou variable ..........................75Tableau 18. La flexibilité dans les IM et les stratégies de sortie.....................................................................81Tableau 19. Les raisons qui sous-t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t le choix d’un coupon « Espèces » ou « Marchandises » ........100Tableau 20. Utilisation <strong>des</strong> coupons lors <strong>des</strong> foires ou via <strong>des</strong> commerces locaux existants........................102Tableau 21. Suivi de l’impact du projet sur le(s) marché(s) ..........................................................................147Liste <strong>des</strong> figuresFigure 1. Quelle IM mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> : un arbre de décision ..........................................................................46Figure 2. Décider du choix de l’IM à mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> : exemple de la Mongolie..........................................48Figure 3. Cartographie du marché ..................................................................................................................58Figure 5. Exemple de carte d’id<strong>en</strong>tification de bénéficiaire.............................................................................90Figure 6. Liste de distribution de cartes, un exemple.....................................................................................90Figure 7. Un exemple de liste de distribution monétaire .................................................................................94Figure 8. Organigramme de l’équipe de sécurité alim<strong>en</strong>taire pour l’IM ..........................................................96Figure 9. Un exemple de liste de distribution de coupon .............................................................................107Figure 10. Exemple de maquette d’un coupon MARCHANDISES...............................................................108Figure 11. Exemple de maquette d’un coupon ESPECES ...........................................................................109Figure 12. Un exemple de liste d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>t pour un projet coupons utilisés dans les commerces deproximité..........................................................................................................................................................111Figure 13 : Un exemple d’organisation <strong>des</strong> travailleurs dans un projet à grande échelle basé sur le travail..........................................................................................................................................................................133* * * * * * * * * * * *Ce manuel est l’aboutissem<strong>en</strong>t d’un projet de recherche m<strong>en</strong>é par Emilie Crozet, assistée <strong>en</strong> interne parMyriam Ait Aissa, Hanna Mattin<strong>en</strong> et Kate Ogd<strong>en</strong>. Nous t<strong>en</strong>ons à remercier tout particulièrem<strong>en</strong>tSimone Levine pour sa révision et ses comm<strong>en</strong>taires éclairés et détaillés. Nos remerciem<strong>en</strong>ts vontégalem<strong>en</strong>t à Charles-Antoine Hoffman (Croix-Rouge britannique), Esther Schüring (GTZ) et HéloïseTroc (Save the Childr<strong>en</strong> GB) pour leurs comm<strong>en</strong>taires très précieux. La rédaction de ce manuel n’auraitpu avoir lieu sans la participation active <strong>des</strong> communautés avec lesquelles nous avons travaillé.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire© ACF 8


Liste <strong>des</strong> AcronymesACFACTAGRALNAPCADCCTCICRCRSCSIDFIDDDRECHOEHAFICRGAAGCPHPGHPNICRISATIDBIMIOVPACPAMODISCSDCSMARTTMCTMIUEUNHCRUNICEFUNOCHAUSAIDUSDZWD<strong>Action</strong> contre la FaimArg<strong>en</strong>t-contre-TravailActivité Génératrice de Rev<strong>en</strong>usActive Learning Network for Accountability and Performance in Humanitarian <strong>Action</strong>C<strong>en</strong>tre d’Aide au Développem<strong>en</strong>t (OCDE)Coupon-contre-TravailComité International de la Croix-RougeCatholic Relief ServicesCoping Strategy Index (Indice <strong>des</strong> Stratégies d’Adaptation)Departm<strong>en</strong>t for International Developm<strong>en</strong>t (UK)Désarmem<strong>en</strong>t, démobilisation et réinsertionEuropean Community Humanitarian Office (Office d’aide Humanitaire de l’Union Europé<strong>en</strong>ne)Evaluating Humanitarian <strong>Action</strong> (Evaluation de l’Aide Humanitaire)Fédération Internationale de la Croix-RougeGerman Agro-<strong>Action</strong>Gestion du Cycle du Projet (PCM <strong>en</strong> anglais)Humanitarian Policy GroupHumanitarian Practice NetworkInternational Crop Research Institute for Semi-Arid TropicsInternational Developm<strong>en</strong>t BankInterv<strong>en</strong>tions MonétairesIndicateur Objectivem<strong>en</strong>t Vérifiable (OVI <strong>en</strong> anglais)Plan d’<strong>Action</strong> CommunautaireProgramme Alim<strong>en</strong>taire MondialOverseas Developm<strong>en</strong>t InstituteSave the Childr<strong>en</strong>Switzerland Developm<strong>en</strong>t Cooperation (ag<strong>en</strong>ce suisse pour le développem<strong>en</strong>t)Specific, Measurable, Achievable, Reliable and Timely (indicateurs Spécifiques, Mesurables,Atteignables, Fiables et Définis dans le temps)Transferts Monétaires ConditionnelsTransferts Moéntaires InconditionnelsUnion Europé<strong>en</strong>neUnited Nations High Commissioner for Refugees (Haut Commissariat <strong>des</strong> NU pour les réfugiés)United Nations International Childr<strong>en</strong>’s Fund (Fonds <strong>des</strong> NU pour l’Enfance)United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (Bureau de coordination <strong>des</strong>affaires humanitaire <strong>des</strong> Nations Unies)United States Ag<strong>en</strong>cy for International Developm<strong>en</strong>t (US)Dollar AméricainDollar Zimbabwé<strong>en</strong><strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire© ACF 9


GlossaireCadre LogiqueCarte à puceCohér<strong>en</strong>ceConcurr<strong>en</strong>ceConnexité(Connectedness)CouponsCoût-efficacitéCouvertureDonnées deréfér<strong>en</strong>ce(Baseline)Durabilité(Sustainability)Un cadre logique est un outil de conception et de gestion <strong>des</strong> projets dedéveloppem<strong>en</strong>t. Il est composé d’une matrice qui permet de prés<strong>en</strong>ter de manièresystématique et concise les informations relatives à la logique du projet (la manièredont les activités pourront produire l’impact recherché et les hypothèses clés faitesdans ce projet). Il précise égalem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t la logique du projet et ses hypothèsesseront contrôlées au fur et à mesure que le projet avance. Bon nombre de bailleursde fonds ont actuellem<strong>en</strong>t recours à la Méthode du Cadre Logique. Il est dev<strong>en</strong>uune composante-clé de toute proposition de projet.Pour plus d’informations, merci de vous reporter à l’annexe 4.Il s’agit de cartes qui peuv<strong>en</strong>t stocker et <strong>en</strong>registrer <strong>des</strong> données sur le typed’assistance et son coût financier par bénéficiaire. Les informations cont<strong>en</strong>ues dansces cartes peuv<strong>en</strong>t être très simples (par exemple : le nom, âge, taille du ménage,montant <strong>des</strong> droits). Des données biométriques (telles que les empreintes digitales)peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>registrées et converties <strong>en</strong> modèles, puis stockées dans la puce de lacarte pour procéder à une id<strong>en</strong>tification sur le terrain.La cohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les politiques humanitaires et la sécurité, le développem<strong>en</strong>t, lecommerce et les droits de l’homme.La concurr<strong>en</strong>ce jouera lorsqu’un nombre suffisant de v<strong>en</strong>deurs seront <strong>en</strong>concurr<strong>en</strong>ce les uns avec les autres afin de gagner <strong>des</strong> cli<strong>en</strong>ts et si aucuncommerçant n’exerce un contrôle du marché (si les commerçants s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pourfixer un même prix, dans ce cas la concurr<strong>en</strong>ce disparaît). Lorsqu’il y aconcurr<strong>en</strong>ce, personne ne peut fixer unilatéralem<strong>en</strong>t le prix <strong>des</strong> produits ou <strong>des</strong>services. La concurr<strong>en</strong>ce est l’opposé du monopole et <strong>en</strong> général elle implique <strong>des</strong>prix plus bas ou une qualité meilleure pour les consommateurs.Il s’agit d’un concept parallèle à la notion de durabilité dans le cas d’actionshumanitaires où p<strong>en</strong>ser la durabilité n’est parfois pas possible.Cela concerne la façon dont <strong>des</strong> activités d’urg<strong>en</strong>ce à court terme sont m<strong>en</strong>ées <strong>en</strong>pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte le plus long terme.Ce sont <strong>des</strong> bons émis par une organisation, une <strong>en</strong>treprise ou l’État. Ils peuv<strong>en</strong>têtre échangés contre un <strong>en</strong>semble défini de bi<strong>en</strong>s, ou <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s pour une valeurdéfinie dans certaines boutiques ou auprès de certains commerçants. L’Organisationou l’<strong>en</strong>treprise qui a émis ces coupons les récupère auprès <strong>des</strong> magasins ou <strong>des</strong>commerçants et rembourse la somme prévue. Ils peuv<strong>en</strong>t être valables pourplusieurs mois ou bi<strong>en</strong> seulem<strong>en</strong>t un jour spécifique (‘foire’).Associe effici<strong>en</strong>ce et efficacité : l’action avec le meilleur coût-efficacité est cellequi permet d’atteindre les objectifs fixés au moindre coût.La nécessité d’atteindre autant de personnes que possible, où qu’elles soi<strong>en</strong>t, quir<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t <strong>des</strong> épreuves qui sont une m<strong>en</strong>ace pour leur vie.Base d’informations préliminaires avant ou au début du programme. Elles inclu<strong>en</strong>tles niveaux initiaux <strong>des</strong> paramètres à mesurer comme indicateurs (ceux choisis dansle cadre logique).La durabilité est la probabilité qu’une activité se poursuive après que lefinancem<strong>en</strong>t externe n’existe plus et/ou que l’impact de ce financem<strong>en</strong>t semainti<strong>en</strong>ne à long terme.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire© ACF 10


EffetmultiplicateurEfficacitéEffici<strong>en</strong>ceErreursd’inclusion &d’exclusionÉvaluationFilets deprotectionsocialeIndice <strong>des</strong>tratégied’adaptation <strong>des</strong>ménages (CSI)En économie, il s’agit d’un effet par lequel l’augm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dreune augm<strong>en</strong>tation du rev<strong>en</strong>u national et de la consommation nationale supérieure àce qui a été dép<strong>en</strong>sé initialem<strong>en</strong>t.Par exemple, si une <strong>en</strong>treprise construit une usine, elle emploiera <strong>des</strong> travailleurspour la construction et elle fera appel à leurs fournisseurs ainsi qu’à ceux quitravaill<strong>en</strong>t dans l’usine. Indirectem<strong>en</strong>t les emplois seront r<strong>en</strong>forcés dans lesblanchisseries, les restaurants et dans toute l’industrie <strong>des</strong> services autour de lanouvelle usine.L’efficacité mesure la capacité d’une activité à réaliser son objectif ou à <strong>en</strong>visagerla réalisation <strong>des</strong> objectifs fixés <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> résultats. Un critère implicite à lanotion d’efficacité est la rapidité de réponse.L’effici<strong>en</strong>ce mesure les résultats réalisés –tant du point de vue qualitatif quequantitatif- grâce aux moy<strong>en</strong>s mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>.Les erreurs d’exclusion se produis<strong>en</strong>t lorsque <strong>des</strong> personnes dans la zone duprogramme qui répond<strong>en</strong>t aux critères de sélection du ménage ne sont pas incluses<strong>en</strong> tant que bénéficiaires. De telles erreurs peuv<strong>en</strong>t se produire lorsque <strong>des</strong>personnes éligibles n’ont pas été rec<strong>en</strong>sées comme bénéficiaires lors de leur arrivéedans la zone ou lors de leur naissance ; lorsque les personnes n’ont pas été bi<strong>en</strong>informées sur le programme ; du fait de la corruption <strong>des</strong> personnes qui établiss<strong>en</strong>tles listes ; à cause d’erreurs d’analyse de la situation <strong>des</strong> populations.Une erreur d’inclusion existe lorsque <strong>des</strong> personnes qui ne répond<strong>en</strong>t pas auxcritères d’éligibilité sont malgré tout considérées comme bénéficiaires. De telleserreurs peuv<strong>en</strong>t avoir les pressions d’une élite sur le processus de sélection et lacorruption ; la mauvaise compréh<strong>en</strong>sion <strong>des</strong> critères de sélection ; <strong>des</strong> critèrescontradictoires.L’évaluation est un processus qui permet de juger la valeur <strong>des</strong> résultats d’un projetou d’un programme, le plus souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> les comparant aux activités prévues et auxobjectifs à atteindre.Toute évaluation consisterait à comparer la situation atteinte après l’interv<strong>en</strong>tion parrapport à une situation (hypothétique) si le projet n’avait pas été mis <strong>en</strong> place. Enpratique, on compare très souv<strong>en</strong>t la situation telle que connue avant le projet aveccelle existante après la réalisation du projet <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte d’autres facteursexternes.Des transferts1 <strong>monétaires</strong> et/ou <strong>en</strong> nature prévisibles, réguliers et pluriannuels<strong>des</strong>tinés aux populations ou aux ménages chroniquem<strong>en</strong>t vulnérables (personnesâgées ou handicapées, anci<strong>en</strong>s combattants, mala<strong>des</strong> chroniques, ménages qui n’ontpas de membre actif) dans un contexte où les systèmes de sécurité socialegouvernem<strong>en</strong>taux n’exist<strong>en</strong>t pas ou ne sont pas opérationnels.L’Indice <strong>des</strong> Stratégies d’Adaptation (CSI) permet de mesurer la fréqu<strong>en</strong>ce et lecaractère extrême <strong>des</strong> stratégies d’adaptation auxquelles les ménages doiv<strong>en</strong>t avoirrecours. Un indice élevé indique qu’un ménage r<strong>en</strong>contre <strong>des</strong> difficultés à s’adapterou utilise <strong>des</strong> stratégies de survie qui ont un impact négatif sur le long terme. Pourplus d’informations, merci de vous reporter à l’annexe 5.1 ACF met l’acc<strong>en</strong>t sur les “transferts”, mais les filets de sécurité sociaux compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> servicesgratuits.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire© ACF 11


Interv<strong>en</strong>tionsbasées sur letravailIOV(IndicateursObjectivem<strong>en</strong>tVérifiables)Mécanismes oustratégiesd’adaptationMonopolePérioderétrospectivePertin<strong>en</strong>ce /AdéquationIl s’agit d’une aide payée sous forme de salaire pour un travail accompli, le plussouv<strong>en</strong>t dans le cadre de programmes de travaux communautaires ou publics(réhabilitation, reboisem<strong>en</strong>t, défrichage, construction de routes, infrastructureagricole).Pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les travailleurs et la communauté peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> retirer un bénéfice(amélioration ou réhabilitation <strong>des</strong> services et/ou <strong>des</strong> infrastructures).Les IOV sont les indicateurs compris dans le cadre logique ; ils sont c<strong>en</strong>sésdémontrer ou mesurer ce qui est prévu dans les objectifs et les résultats particulierscont<strong>en</strong>us dans le programme.Ces indicateurs sont propres à chaque objectif ou résultat particulier ; dans lamesure du possible, ils sont égalem<strong>en</strong>t quantifiables (à <strong>des</strong> fins d’objectivité et devérification). L’ONG <strong>en</strong>gage sa responsabilité sur ces indicateurs. Il <strong>en</strong> résulte queles IOV doiv<strong>en</strong>t être spécifiques, pertin<strong>en</strong>ts, fiables et facilem<strong>en</strong>t vérifiables.Lorsque le système <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce habituels <strong>des</strong> populations est détruit parcertains événem<strong>en</strong>ts, les façons dont cela change leur comportem<strong>en</strong>t économiquesont appelées les « mécanismes d’adaptation » (ou stratégies d’adaptation). Ellespeuv<strong>en</strong>t ainsi inclure la diminution <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses superflues, la consommationd’alim<strong>en</strong>ts sauvages qui <strong>en</strong> temps normal serai<strong>en</strong>t évités ou l’adoption de nouvellesmanières de gagner un rev<strong>en</strong>u comme fabriquer du charbon de bois ou v<strong>en</strong>dre saforce de travail. Les stratégies d’adaptation ne sont pas utilisées chaque année, maiselles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une adaptation à une difficulté particulière. Elles n’ont aucunimpact négatif sur le long terme ; toutefois si les comportem<strong>en</strong>ts d’adaptationproduis<strong>en</strong>t <strong>des</strong> effets négatifs sur le long terme, alors les populations ont échouédans leur t<strong>en</strong>tative d’adaptation et adopt<strong>en</strong>t <strong>des</strong> « stratégies de crise ».Une situation dans laquelle un seul commerçant contrôle le marché dans sa totalité(ou presque) pour un type de produit ou de service donné à cause <strong>des</strong> <strong>en</strong>traves quipeuv<strong>en</strong>t empêcher d’autres commerçants d’être concurr<strong>en</strong>tiels (par exemple, <strong>des</strong>coûts d’<strong>en</strong>trée élevés, une réglem<strong>en</strong>tation gouvernem<strong>en</strong>tale ou le recours à toutemesure de coercition et/ou de corruption). Généralem<strong>en</strong>t un marché monopolistiqueprivilégie le seul commerçant <strong>en</strong> lice : il est possible que la fourniture, la qualité etle prix ne soi<strong>en</strong>t pas optimaux pour les consommateurs. Il est fréqu<strong>en</strong>t qu’unesituation de monopole soit créée lorsque seulem<strong>en</strong>t quelques commerçants sont surles rangs et qu’ils décid<strong>en</strong>t de profiter <strong>des</strong> prix qu’ils pratiqu<strong>en</strong>t plutôt que d’êtremis <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce les uns avec les autres.Période p<strong>en</strong>dant laquelle il est demandé à la personne interrogée de se souv<strong>en</strong>ir <strong>des</strong>es activités (dép<strong>en</strong>ses, repas, travail, etc.) Cette période peut se situer sur unepériode courte (par exemple les dernières 24 heures, c’est-à-dire les 24 heures quiprécèd<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>) ou sur une période plus longue. Plus la période rétrospectivesera courte et plus les réponses seront précises.La pertin<strong>en</strong>ce consiste à évaluer le projet et à voir s’il répond aux priorités et auxbesoins locaux (ainsi qu’à la politique du bailleur de fonds).L’adéquation consiste à adapter les activités humanitaires aux besoins locaux, <strong>en</strong>augm<strong>en</strong>tant l’appropriation et la responsabilisation <strong>des</strong> bénéficiaires ainsi que leurcoût-efficacité.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire© ACF 12


Score deDiversitéAlim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong>Ménages(HDDS)Stratégie decrise (ou« stratégie <strong>des</strong>urvie »)TransfertmonétaireTransfertmonétaireconditionnelSuiviV<strong>en</strong>tessubv<strong>en</strong>tionnéesLe Score de Diversité Alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> Ménages (HDDS <strong>en</strong> anglais) est unindicateur de la sécurité alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages (les populations plus riches ontt<strong>en</strong>dance à avoir une alim<strong>en</strong>tation plus diversifiée). Le HDDS ti<strong>en</strong>t compte <strong>des</strong>différ<strong>en</strong>tes familles d’alim<strong>en</strong>ts consommés par chaque ménage p<strong>en</strong>dant une périodedonnée (généralem<strong>en</strong>t le jour précéd<strong>en</strong>t). La consommation de moins de quatrefamilles d’alim<strong>en</strong>ts est souv<strong>en</strong>t associée à <strong>des</strong> taux de grande pauvreté et demalnutrition, bi<strong>en</strong> que l’insécurité alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages pauvres ne soit pastoujours la seule cause d’un HDDS bas. Une interprétation est toujours nécessaire.Pour plus d’informations, merci de vous reporter à l’annexe 6.Une stratégie de crise ou une stratégie de survie permet aux populations d’adapterleur comportem<strong>en</strong>t économique afin de pouvoir survivre, mais au prix d’un impactnégatif sur le long terme pour elles –parce qu’elles auront échoué dans leur manièrede s’adapter. Quelques exemples : v<strong>en</strong>dre ses derniers actifs productifs, réduire sesdép<strong>en</strong>ses de première nécessité telles que les soins de santé, etc.Distribution d’arg<strong>en</strong>t aux ménages/personnes cibles sans exiger la contrepartie detravailler. Il peut être donné dans les cas suivants : l’aide d’urg<strong>en</strong>ce, la restauration<strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce ou les filets de sécurité sociale.Transfert monétaire avec obligation pour le bénéficiaire de satisfaire à certainesconditions, par exemple <strong>en</strong>voyer les <strong>en</strong>fants à l’école, cultiver <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces, bâtirles fondations d’une maison, se démobiliser etc.Le suivi consiste est la collecte régulière d’informations sur le projet tout au long <strong>des</strong>a durée de vie. Des informations sont systématiquem<strong>en</strong>t collectées sur les activitésdu projet pour vérifier si elles sont réalisées conformém<strong>en</strong>t aux prévisions et auxobjectifs du projet et pour voir si les moy<strong>en</strong>s mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> (budget, personnel…)sont utilisés de manière correcte et efficace. Un suivi plus large doit être m<strong>en</strong>é àbi<strong>en</strong> afin de voir si le projet atteint les objectifs tels que définis et afin de testertoutes les hypothèses du projet telles qu’elles ont été établies dans le CadreLogique. Voir ci-<strong>des</strong>sus.Cette information devrait servir à alim<strong>en</strong>ter toute prise de décision pour améliorer laperformance du projet. Elle fera égalem<strong>en</strong>t l’objet de comptes r<strong>en</strong>dus afin de faireun retour aux bailleurs de fonds, aux réalisateurs du projet, au gouvernem<strong>en</strong>t localet/ou aux bénéficiaires du projet.Lorsque les prix du marché sont trop élevés (or lorsqu’un produit n’est pasdisponible parce que son approvisionnem<strong>en</strong>t est trop coûteux), les commerçantspeuv<strong>en</strong>t se voir demander de baisser leurs prix de v<strong>en</strong>te ; afin de comp<strong>en</strong>ser la pertefinancière ils reçoiv<strong>en</strong>t un transfert (par exemple les commerçants reçoiv<strong>en</strong>t unesubv<strong>en</strong>tion pour comp<strong>en</strong>ser les coûts de transport et sont c<strong>en</strong>sés baisser le prix dev<strong>en</strong>te de leurs marchandises).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire© ACF 13


1 INTRODUCTIONLe plus souv<strong>en</strong>t la réponse apportée à une crise humanitaire et aux situations d’urg<strong>en</strong>ce a pris laforme de distributions de produits de base (nourriture, logem<strong>en</strong>t, sem<strong>en</strong>ces et outils et d’autresproduits variés et indisp<strong>en</strong>sables, répertoriés par les organisations humanitaires comme <strong>des</strong>« produits non-alim<strong>en</strong>taires ») aux populations touchées. Toutefois, un <strong>en</strong>semble croissantd’expéri<strong>en</strong>ces de terrain démontr<strong>en</strong>t l’intérêt d’autres solutions comme alternatives auxdistributions <strong>en</strong> nature, dans lesquelles les populations reçoiv<strong>en</strong>t une aide monétaire ou <strong>en</strong>coupons qu’elles utilis<strong>en</strong>t pour l’acquisition de ce dont elles ont besoin. Dans ce manuel, ellesseront généralem<strong>en</strong>t appelées « interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> 2 ».P<strong>en</strong>dant plus de vingt-cinq ans, <strong>Action</strong> Contre la Faim (ACF) a mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> projets <strong>des</strong>écurité alim<strong>en</strong>taire dans différ<strong>en</strong>ts pays. Ces projets ont inclus <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ;celles-ci sont toutefois restées limitées par rapport à d’autres interv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> sécurité alim<strong>en</strong>taire.L’objectif de ce module est de doter ACF d’un Guide pratique pour la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong>interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> <strong>en</strong> analysant les docum<strong>en</strong>ts clés de la littérature sur le sujet, <strong>en</strong>réfléchissant sur de tels projets et <strong>en</strong> retirant les leçons apprises <strong>des</strong> expéri<strong>en</strong>ces de terrain. Afind’<strong>en</strong>richir son analyse et bénéficier de l’expéri<strong>en</strong>ce acquise par d’autres Organisations, lesétu<strong>des</strong> de cas prés<strong>en</strong>tées ont pour source ACF et d’autres ONG.2 INTERVENTIONS MONETAIRES : LA THEORIE2.1 Que sont les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ?2.1.1 L’aide monétaire n’est pas un concept nouveauAu cours <strong>des</strong> dernières années, un intérêt croissant s’est manifesté pour le recours à l’aide monétairecomme outil dans le secteur humanitaire et <strong>en</strong> réponse à la pauvreté chronique. Bi<strong>en</strong> que l’aide <strong>en</strong>monétaire ait été plutôt négligée jusque-là par rapport à l’aide <strong>en</strong> nature donnée aux populations,l’utilisation d’arg<strong>en</strong>t liquide n’est pas nouvelle dans la réponse apportée aux situations d’urg<strong>en</strong>ce.En 1948, l’administration coloniale britannique a distribué de l’arg<strong>en</strong>t, du café et <strong>des</strong> billets detrain aux victimes de la famine au Soudan. Les gouvernem<strong>en</strong>ts ont assez souv<strong>en</strong>t eu recours àcette méthode de réponse d’urg<strong>en</strong>ce. En 1972-1973, l’État du Maharastra <strong>en</strong> Inde a mis sur piedun vaste programme de travaux publics pour apporter un rev<strong>en</strong>u monétaire aux populationstouchées par la sécheresse. Le Bangla<strong>des</strong>h a un long passé d’aide d’urg<strong>en</strong>ce monétaire (Peppiattet al., 2001). Naturellem<strong>en</strong>t, l’arg<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>te l’ess<strong>en</strong>tiel de l’aide disp<strong>en</strong>sée aux populationspauvres par une grande partie de l’Europe Occid<strong>en</strong>tale depuis un siècle. Depuis plus de vingtannées maint<strong>en</strong>ant, les gouvernem<strong>en</strong>ts, les Organisations <strong>des</strong> Nations Unies (ONU) et les ONGont égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> place <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> dans les pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>tcomme le montre le tableau 1 ci-après.Alors que les exemples prés<strong>en</strong>tés ici se situai<strong>en</strong>t dans <strong>des</strong> contextes d’urg<strong>en</strong>ce ou de post-crise,<strong>des</strong> plans d’aide monétaire et <strong>en</strong> coupons ont égalem<strong>en</strong>t été énormém<strong>en</strong>t utilisés dans lesprogrammes de « filet de protection sociale » qui se fond<strong>en</strong>t sur le principe que même <strong>en</strong> <strong>des</strong>temps « normaux », il est indisp<strong>en</strong>sable d’apporter une réponse à la pauvreté chronique.2Les coupons ne sont pas à proprem<strong>en</strong>t parler de « l’arg<strong>en</strong>t » mais ils sont habiutellem<strong>en</strong>t rec<strong>en</strong>sés commes <strong>des</strong>« interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ».<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 14


Tableau 1. Exemples de quelques interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> humanitaires réc<strong>en</strong>tes<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> par Pays Date Evénem<strong>en</strong>t ProgrammeUNICEF Éthiopie 1984-85 Famine<strong>Action</strong>Aid Ghana 1994Croix RougeGuatemala etNicaraguaInsécuritéalim<strong>en</strong>tairegénérale1998 OuraganArg<strong>en</strong>t pour de lanourritureTransferts <strong>monétaires</strong>Transferts <strong>monétaires</strong>et package deréhabilitationNb debénéficiaires18.900ménages1.000 familles17.000ménagesUSAID, bureau de106.280Mozambique 2000 Inondations Transferts <strong>monétaires</strong>consultant privéfamillesCRS 3 Sécheresse et Coupons deBurundi 2000-0133.000 famillescrise politique sem<strong>en</strong>ces et foiresPopulations Transferts <strong>monétaires</strong>11.000DDC et HCR Russie 2000-02 tchéchènes pour l’hébergem<strong>en</strong>t deménagesdéplacéesdéplacéesTransferts <strong>monétaires</strong>HCR Afghanistan 2002-03 Conflit/(pour rapatriem<strong>en</strong>t)Coupons dans les 20.000CICR Cisjordanie 2002-03 Conflitc<strong>en</strong>tres urbains ménagesHiver2.348DDC Mongolie 2003 extrêmem<strong>en</strong>t Transferts <strong>monétaires</strong>ménagesrigoureuxArg<strong>en</strong>t-contre-travail 3.000CRS Afghanistan 2003 Rapatriem<strong>en</strong>tet coupons ménagesGAA, Save the Childr<strong>en</strong>Horn Relief, NorwegianPeople’s AidLe gouvernem<strong>en</strong>t irani<strong>en</strong>et le Croissant Rougeirani<strong>en</strong>Rép. Dém. duCongo2003Somalie 2003Iran 2004ACF Somalie 2004-05Oxfam Malawi 2005-06Oxfam Zambie 2005-06Gouvernem<strong>en</strong>t du SriLankaEruptionvolcaniqueInsécuritéalim<strong>en</strong>taire aiguëTremblem<strong>en</strong>t deterreManque derev<strong>en</strong>usInsécuritéalim<strong>en</strong>taireInsécuritéalim<strong>en</strong>taireArg<strong>en</strong>t-contre-travailTransferts <strong>monétaires</strong>Transferts <strong>monétaires</strong>Arg<strong>en</strong>t-contre-travailTransferts <strong>monétaires</strong>Transferts <strong>monétaires</strong>Sri Lanka 2005-6 Tsunami Transferts <strong>monétaires</strong>PAM Sri Lanka 2005-6 TsunamiSave the Childr<strong>en</strong> Indonésie 2006 TsunamiArg<strong>en</strong>t pour de lanourritureTransferts <strong>monétaires</strong>et couponsMercy Corps Indonésie 2006 Tsunami Arg<strong>en</strong>t-contre-travailDANIDA Ouganda 2006-7Relance del’agriculturepost conflitSources: Harvey (2005); Peppiatt et al. (2001); Disasters (2006); CRS (2004)Coupons d’intrantsagricoles contre travail2.000ménages13.830ménages32.000ménages4.029ménages6.000ménages13.500ménages>250.000ménages3.300ménages4.825ménages10.905participants5.600 au cours<strong>des</strong> 4 premiersmois3 CRS a mis <strong>en</strong> oeuvre un grand nombre de projets de foires aux sem<strong>en</strong>ces avec <strong>des</strong> coupons dans différ<strong>en</strong>ts pays ;ces expéri<strong>en</strong>ces sont rassemblées dans CRS, 2004.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 15


Bi<strong>en</strong> que les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ne soi<strong>en</strong>t pas neuves, elles n’ont comm<strong>en</strong>cé à être mises<strong>en</strong> avant qu’au cours <strong>des</strong> trois ou quatre dernières années. Quelques explications ont étéavancées sur ce retard.Aujourd’hui, dans pratiquem<strong>en</strong>t toutes les sociétés, l’arg<strong>en</strong>t est le principal moy<strong>en</strong> de rémunérer letravail et c’est égalem<strong>en</strong>t le moy<strong>en</strong> qui permet aux personnes de payer ce dont elles ont besoin.Alors, peut-être est-il surpr<strong>en</strong>ant que la question « pourquoi de l’arg<strong>en</strong>t ? » puisse être soulevée.On pourrait p<strong>en</strong>ser que la livraison directe <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s (nourriture, sem<strong>en</strong>ces et outils, articles nonalim<strong>en</strong>taires)serait réservée aux cas où ces bi<strong>en</strong>s ne serai<strong>en</strong>t pas disponibles. Ce sont peut-être lesraisons <strong>des</strong> transferts <strong>en</strong> nature et non <strong>en</strong> monétaire qu’il faudrait plutôt expliquer.1. En matière d’aide humanitaire directe, l’aide alim<strong>en</strong>taire occupe une place prépondérante.La distribution directe de nourriture aux populations s’est développée pour <strong>des</strong> raisons trèsdiffér<strong>en</strong>tes. En partie cela s’est fait parce que <strong>des</strong> états donateurs possédai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> excéd<strong>en</strong>tsalim<strong>en</strong>taires (du fait <strong>des</strong> subv<strong>en</strong>tions agricoles) qu’ils devai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ir éloignés de leursmarchés locaux afin de maint<strong>en</strong>ir <strong>des</strong> prix agricoles élevés. Faire <strong>des</strong> transferts de nourriturerépondait aux besoins du donateur tandis que les transferts <strong>monétaires</strong> aurai<strong>en</strong>t dû prov<strong>en</strong>irde prélèvem<strong>en</strong>ts d’impôts. C'est beaucoup moins vrai aujourd’hui pour l’Europe où les« montagnes » de nourriture <strong>des</strong> années 70 et 80 ont disparu.2. Une seconde raison était que l’on considérait depuis longtemps que les famines étai<strong>en</strong>t duesà <strong>des</strong> situations dans lesquelles les populations mourrai<strong>en</strong>t de faim du fait de l’abs<strong>en</strong>ce d<strong>en</strong>ourriture. Dans les années 70, la « sécurité alim<strong>en</strong>taire » mondiale était définie <strong>en</strong> tant que« disponibilité de nourriture <strong>en</strong> quantités suffisantes de façon à répondre aux besoins <strong>des</strong>consommateurs à l’échelle mondiale ». Si un <strong>en</strong>droit manquait de nourriture, la « sécuritéalim<strong>en</strong>taire mondiale » impliquait qu’il fallait tout simplem<strong>en</strong>t transférer de la nourriture <strong>des</strong>pays qui avai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> excéd<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires. Depuis de nombreuses années cette façond’analyser les notions de famine et de sécurité alim<strong>en</strong>taire s’est avérée ne pas être utile.Les famines sont rarem<strong>en</strong>t dues à l’abs<strong>en</strong>ce de nourriture. Les populations meur<strong>en</strong>t parcequ’elles n’ont pas les moy<strong>en</strong>s d’acheter la nourriture qui se trouve sur place, parce qu’ellesont perdu tout moy<strong>en</strong> de gagner de l’arg<strong>en</strong>t ou bi<strong>en</strong> parce qu’elles ont perdu tout réseau <strong>des</strong>outi<strong>en</strong> qui permet de leur assurer un minimum alim<strong>en</strong>taire. Dans notre jargon nous disonsqu’elles meur<strong>en</strong>t de faim parce qu’elles ne peuv<strong>en</strong>t plus avoir « accès » à la nourriture, etnon parce que la nourriture n’est pas « disponible ». On avait l’habitude de considérer leproblème <strong>des</strong> sécheresses <strong>en</strong> termes de récoltes perdues qui résultai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> famine pour lespopulations. Une analyse de l’impact réel d’une sécheresse sur un ménage a pu démontrerque la principale difficulté à laquelle les populations sont confrontées après une sécheresseest le fait que les prix <strong>des</strong> d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t et que le peu de rev<strong>en</strong>u qu’ellesont ne leur suffit plus. Le véritable problème est l’arg<strong>en</strong>t et non pas la nourriture (pour leséleveurs noma<strong>des</strong> la difficulté réside ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans le fait que le prix du bétail chute,ce qui peut les obliger à v<strong>en</strong>dre intégralem<strong>en</strong>t leur cheptel – une fois de plus, il s’agit bi<strong>en</strong>d’un problème de perte de rev<strong>en</strong>us, et non pas simplem<strong>en</strong>t d’un manque de nourriture.Désormais la sécurité alim<strong>en</strong>taire est définie par l’accès <strong>des</strong> populations –toutes lespopulations- à la nourriture et non pas à une quantité « moy<strong>en</strong>ne » suffisante de nourriturepour tout le monde. Le problème est plutôt que, même si la nourriture et les autres produitsde première nécessité exist<strong>en</strong>t, les populations ne peuv<strong>en</strong>t y « avoir accès », il semble clairqu’une solution efficace est à trouver pour les aider à y « avoir accès », et l’arg<strong>en</strong>t estsouv<strong>en</strong>t le meilleur moy<strong>en</strong> d’y parv<strong>en</strong>ir.3. Une troisième raison expliquant la culture de l’aide aux populations sous forme de nourriture oud’autres produits est peut-être qu’il s’agissait de la toute première réaction normale à t<strong>en</strong>ir faceà une catastrophe surv<strong>en</strong>ue brutalem<strong>en</strong>t comme par exemple un tremblem<strong>en</strong>t de terre. Lesfilières commerciales normales pour l’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> populations <strong>en</strong> marchandises sont<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 16


détruites par de telles catastrophes. Même si elles fonctionnai<strong>en</strong>t, il n’y a aucun moy<strong>en</strong> <strong>des</strong>’organiser <strong>en</strong> l’espace d’un ou deux jours afin que les populations sinistrées puiss<strong>en</strong>t recevoirde l’arg<strong>en</strong>t et que les petites <strong>en</strong>treprises privées mett<strong>en</strong>t à disposition les bi<strong>en</strong>s de nécessité vitale(nourriture, eau potable et abri). La seule façon de procéder est de mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> rapidem<strong>en</strong>t<strong>des</strong> opérations logistiques de grande <strong>en</strong>vergure pour sauver les vies. Ces façons de travailler etde p<strong>en</strong>ser ont peut-être été transférées pour d’autres situations. Aujourd’hui, la plupart <strong>des</strong>catastrophes humanitaires mondiales ne sont pas <strong>des</strong> opérations à court terme et brutales. Ils’agit de crises très longues qui dur<strong>en</strong>t depuis de longs mois si ce n’est depuis de nombreusesannées. Le plus souv<strong>en</strong>t elles n’apparaiss<strong>en</strong>t pas dans <strong>des</strong> zones reculées difficilem<strong>en</strong>taccessibles au commerce habituel, mais elles résult<strong>en</strong>t de crises surv<strong>en</strong>ues parmi <strong>des</strong> populationsdéplacées et vivant près <strong>des</strong> marchés locaux existants. La réaction humanitaire a mis beaucoupde temps à changer et elle a poursuivi ses actions par la distribution directe de nourriture etd’autres bi<strong>en</strong>s p<strong>en</strong>dant <strong>des</strong> mois, <strong>en</strong> considérant rarem<strong>en</strong>t d’alternatives.Pourquoi l’aide <strong>en</strong> nature a-t-elle longtemps été privilégiée ?• Les expéri<strong>en</strong>ces pilotes n’ont pas été suffisamm<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>tées avant 2004-2005 et les ONGou autres Organisations étai<strong>en</strong>t rétic<strong>en</strong>tes à mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> quelque chose qu’elles neconnaiss<strong>en</strong>t pas bi<strong>en</strong>.• On a souv<strong>en</strong>t considéré que l’aide monétaire était beaucoup plus risquée que les distributions <strong>en</strong> nature.• On a estimé que les victimes de chocs ou les ménages vulnérables étai<strong>en</strong>t incapables de dép<strong>en</strong>serl’arg<strong>en</strong>t de manière raisonnable. Les organisations ont toujours craint une perte du contrôle del’aide distribuée <strong>en</strong> espèces plutôt que de l’aide distribuée <strong>en</strong> nature.• L’inquiétude pour les marchés est souv<strong>en</strong>t trop importante pour <strong>en</strong>visager l’alternative monétaire.• Les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> n’ont pas toujours reçu le souti<strong>en</strong> <strong>des</strong> bailleurs de fonds ou <strong>des</strong>gouvernem<strong>en</strong>ts. Le fait de distribuer une aide <strong>en</strong> nature était égalem<strong>en</strong>t un moy<strong>en</strong> pour les pays occid<strong>en</strong>tauxde se débarrasser de leurs excéd<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires, qui aujourd’hui sont beaucoup moins importants.• P<strong>en</strong>dant longtemps l’insécurité alim<strong>en</strong>taire a été associée au manque de disponibilité <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>salors que le plus souv<strong>en</strong>t elle était plutôt due au manque d’accessibilité (du fait d’un pouvoird’achat insuffisant).• Donner de la nourriture et/ou autres articles a toujours été la réaction normale à une catastrophebrutale, et cette façon de p<strong>en</strong>ser et de travailler a pu être transférée sur d’autres situations (parexemple, les crises prévisibles).Toutefois, cette situation est <strong>en</strong> train de changer grâce à un nombre croissant d'ouvrages publiéssur la question (Cf. bibliographie) ; les organisations, les gouvernem<strong>en</strong>ts et les bailleurs de fondssembl<strong>en</strong>t être plus favorables.2.1.2 Les différ<strong>en</strong>ts types d’interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>Les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> <strong>en</strong>glob<strong>en</strong>t un large év<strong>en</strong>tail de programmes, compr<strong>en</strong>ant <strong>des</strong>transferts <strong>monétaires</strong> réguliers aux populations vivant <strong>des</strong> situations d'urg<strong>en</strong>ce ; un transfert pourl’accès à un abris, de l’arg<strong>en</strong>t contre du travail, de l’arg<strong>en</strong>t distribué dans le cadre d’unprocessus de désarmem<strong>en</strong>t, de démobilisation et de réintégration ; le transfert monétaire auxfamilles qui héberg<strong>en</strong>t <strong>des</strong> personnes déplacées ou <strong>des</strong> réfugiés ; <strong>des</strong> coupons à échanger contrede la nourriture, <strong>des</strong> outils ou <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces ; <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> espèces dans le cadre du retour<strong>des</strong> réfugiés et de l’aide à leur réinstallation ; <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> après la surv<strong>en</strong>ance de lacatastrophe pour rétablir les moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce, et de nombreuses prestations sociales sur lelong terme (p<strong>en</strong>sions de retraites, allocations familiales, etc.).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 17


Toutefois choisir un type d’interv<strong>en</strong>tion monétaire ne peut être assimilé à choisir un plat à partird’un m<strong>en</strong>u extrêmem<strong>en</strong>t long. Toutes les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> peuv<strong>en</strong>t être simplem<strong>en</strong>tcomprises comme <strong>des</strong> applications différ<strong>en</strong>tes de quelques principes de base similaires. En fait,elles part<strong>en</strong>t toutes <strong>des</strong> réponses à deux questions simples: Qu’est-ce que vous devriez donner ?Et comm<strong>en</strong>t faudrait-il le donner?2.1.2.1 Que donner dans les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ?Il existe trois façons principales d’aider les populations pour qu’elles ai<strong>en</strong>t accès aux produits, <strong>en</strong> dehors<strong>des</strong> transferts <strong>en</strong> nature : fournir de l’arg<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t, fournir <strong>des</strong> coupons Espèces, fournir <strong>des</strong>coupons Marchandises. Une explication <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre ces différ<strong>en</strong>ts moy<strong>en</strong>s est donnée dans letableau 2 ci-après (les raisons am<strong>en</strong>ant à choisir l’un plutôt que l’autre sont expliquées plus loin).Tableau 2. Les différ<strong>en</strong>tes IM : Qu’est-ce que les populations peuv<strong>en</strong>t recevoir ?Arg<strong>en</strong>tCoupons EspècesCoupons MarchandisesLes populations reçoiv<strong>en</strong>t soit de l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espèces, soit une sommed’arg<strong>en</strong>t créditée sur un compte bancaire duquel ils peuv<strong>en</strong>t retirer lemontant qu’elles souhait<strong>en</strong>t. C’est de la monnaie normale qu’elles peuv<strong>en</strong>tdép<strong>en</strong>ser où elles le souhait<strong>en</strong>t dans tout le pays.Il s'agit d'un coupon qui donne droit à son dét<strong>en</strong>teur d'acheter <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s àhauteur du montant indiqué sur ce coupon. Le dét<strong>en</strong>teur peut effectuer<strong>des</strong> achats dans tous les magasins ou échoppes ayant accepté departiciper au programme d’aide, qui accept<strong>en</strong>t les coupons comme sic’était de l’arg<strong>en</strong>t. Le magasin échange <strong>en</strong>suite les coupons contre del’arg<strong>en</strong>t auprès <strong>des</strong> Organisations qui les ont distribués.L'organisation peut décider <strong>des</strong> règles d’utilisation de ces coupons : soit<strong>en</strong> limitant l’utilisation de ces coupons à certains produits de base (parexemple, «farine de maïs pour un montant de 1 euro », « <strong>des</strong> produitsalim<strong>en</strong>taires à hauteur de 10 euros »), soit <strong>en</strong> permettant la libre utilisationde ces coupons pour acheter n’importe quel produit dans les magasinsparticipant au programme.Il s'agit d'un coupon qui peut être échangé contre une quantité définie decertaines marchandises ou services dans les magasins et échoppesparticipant au programme d’aide. Le coupon peut être utilisé pour un seularticle ou une seule prestation de service ("1 kg de farine de maïs") oupour un panier alim<strong>en</strong>taire complet bi<strong>en</strong> défini de plusieurs articles (parexemple 10 kg de riz, 2 kg de l<strong>en</strong>tilles, 1 kg de sucre, 0,5 l d'huile). Ensuitele magasin échange les coupons auprès de l’Organisation au prix qui a étépréalablem<strong>en</strong>t conv<strong>en</strong>u.Il est intéressant de noter que le coupon échangeable contre <strong>des</strong> produits (ou <strong>des</strong> services,comme transformer du grain <strong>en</strong> farine) correspond à une interv<strong>en</strong>tion monétaire très proche del'aide <strong>en</strong> nature, puisque les populations ne sont pas <strong>en</strong> mesure de choisir les produits / services- le coupon les limite à une utilisation contre un bi<strong>en</strong> ou un service déterminé à l’avance. Laprincipale différ<strong>en</strong>ce par rapport à l'aide <strong>en</strong> nature réside dans le fait que le projet s’appuyant sur<strong>des</strong> coupons échangeables contre <strong>des</strong> produits de base fait interv<strong>en</strong>ir les commerçants locaux.2.1.2.2 La manière de donner l’arg<strong>en</strong>t ou les couponsL'arg<strong>en</strong>t ou les coupons peut être distribué librem<strong>en</strong>t ou sous certaines conditions. Il existequatre façons ess<strong>en</strong>tielles selon lesquelles les Organisations ont été <strong>en</strong>clines à distribuer del'arg<strong>en</strong>t ou <strong>des</strong> coupons, détaillées dans le tableau 3 :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 18


Tableau 3. Les différ<strong>en</strong>tes interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> : Comm<strong>en</strong>t les populationsreçoiv<strong>en</strong>t-elles l’aide ?Transferts directs/ inconditonnelsTransfertsrestrictifsTransfertsconditionnésTransferts baséssur le travailou“Arg<strong>en</strong>t-contretravail”Un transfert est accordé à un ménage ou à un individu simplem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison dela situation dans laquelle il se trouve - par exemple, populations déplacées,personnes âgées, populations victimes de la sécheresse, populationschroniquem<strong>en</strong>t pauvres, etc. Il est <strong>des</strong>tiné à : Répondre aux besoins immédiats lors d’une situation de secours d'urg<strong>en</strong>ce Sout<strong>en</strong>ir la relance <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce après une crise Encourager la promotion <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce (souv<strong>en</strong>t conjointem<strong>en</strong>t àune formation) Assurer une protection sociale sur le long terme.Les populations ont droit à recevoir ce transfert tout simplem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison de lasituation dans laquelle elles se trouv<strong>en</strong>t (Droits de l’Homme). Aucune condition oucontrepartie sous forme de travail n’est imposée. Aucune obligation n’est faite derembourser l’arg<strong>en</strong>t donné. Les populations peuv<strong>en</strong>t utiliser l'arg<strong>en</strong>t donné commeelles le souhait<strong>en</strong>t. Des transferts <strong>monétaires</strong> peuv<strong>en</strong>t être une interv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong>elle-même ou être conjoints à une formation ou <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> commerciales.Les transferts directs sont la forme la plus répandue dans les pays industrialisés.Le bénéficiaire d'un transfert « restrictif » reçoit de l'arg<strong>en</strong>t ou <strong>des</strong> couponsgratuitem<strong>en</strong>t, mais il n’est autorisé à les dép<strong>en</strong>ser que d’une certaine manière,par exemple, pour la reconstruction <strong>des</strong> maisons après une catastrophe ou pourmettre <strong>en</strong> place à un business plan accepté par une Organisation. Toute autreutilisation de l'arg<strong>en</strong>t ou <strong>des</strong> coupons constituerait une violation <strong>des</strong> règles.Afin de contrôler comm<strong>en</strong>t l'arg<strong>en</strong>t est utilisé, le transfert est généralem<strong>en</strong>t versé<strong>en</strong> plusieurs fois. Le deuxième paiem<strong>en</strong>t n’est réalisé qu’après avoir vérifié lafaçon dont le premier paiem<strong>en</strong>t a été employé.Il s'agit d'un transfert que les bénéficiaires peuv<strong>en</strong>t librem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>ser, mais ilsne la reçoiv<strong>en</strong>t qu’après avoir rempli certaines conditions, telles qu’inscrire ses<strong>en</strong>fants à l'école ou les faire vacciner. De telles conditions sont rarem<strong>en</strong>t mises<strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> dans les situations humanitaires puisque tout le monde a le droit devoir ses besoins fondam<strong>en</strong>taux satisfaits.Par exemple, ils sont associés à d’autres dons versés pour la démobilisation <strong>des</strong>groupes armés ou dans le cadre <strong>des</strong> prestations sociales <strong>en</strong> Amérique latine.ll s'agit d'un paiem<strong>en</strong>t (monétaire ou <strong>en</strong> coupons) comme salaire pour un travailaccompli, souv<strong>en</strong>t dans le cadre de programmes de travaux communautaires oupublics. Le transfert est une aide pour la personne qui a travaillé, et le travail luimêmepeut être profitable à l'<strong>en</strong>semble de la communauté (amélioration <strong>des</strong>infrastructures) ou cibler plus particulièrem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> personnes (par exemple, s’ils’agit de construction de maisons <strong>des</strong>tinées aux personnes âgées).C'est probablem<strong>en</strong>t la forme la plus courante de transfert monétaireactuellem<strong>en</strong>t utilisée dans les pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t.Il faut répondre à chaque question (arg<strong>en</strong>t ou coupon ? Librem<strong>en</strong>t utilisé ou non?) de manièreindép<strong>en</strong>dante et les combinaisons sont nombreuses. Les populations peuv<strong>en</strong>t recevoir de l’arg<strong>en</strong>tou <strong>des</strong> coupons dans le cadre d’interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail, les deux types d’aide (espèceset coupons) peuv<strong>en</strong>t être donnés avec ou sans conditions. Cep<strong>en</strong>dant un coupon Espèces ne peutpas être <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t « un don libre » parce qu’il limite toujours ce que les populations peuv<strong>en</strong>tfaire avec le montant donné. Toutefois, s’il est remboursable dans un « magasin général », lechoix peut être très large. De la même manière, les interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail pourrai<strong>en</strong>têtre considérées comme une sorte de transfert conditionné puisque les personnes doiv<strong>en</strong>teffectuer un travail donné pour pouvoir être rémunérées. Il faut garder à l'esprit que laclassification prés<strong>en</strong>tée ci-<strong>des</strong>sus a pour but de poser les fondem<strong>en</strong>ts de la problématique et nonde cantonner un type d'interv<strong>en</strong>tion à un groupe ou à un autre.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 19


Encadré 1. Les v<strong>en</strong>tes subv<strong>en</strong>tionnées : une forme de transfert monétaireDans certains cas, la disponibilité sur un marché donné peut être problématique et/ou les prix peuv<strong>en</strong>t être trèsélevés parce que les commerçants sont confrontés à <strong>des</strong> problèmes de logistique (par exemple, le transport)et/ou de manque de réserves d’arg<strong>en</strong>t. Cela peut être particulièrem<strong>en</strong>t vrai après une crise, lorsque lescommerçants ont tout perdu et ont reporté leurs besoins <strong>en</strong> liquidité sur les prix. Afin d’aider à la reprise dumarché et d’offrir <strong>des</strong> prix plus bas aux consommateurs, il est possible d’accorder un transfert/subv<strong>en</strong>tion auxcommerçants : ils sont c<strong>en</strong>sés v<strong>en</strong>dre les marchandises moins cher/fournir les marchandises qui font défautpuisque la subv<strong>en</strong>tion comp<strong>en</strong>se la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le coût de l’approvisionnem<strong>en</strong>t et les recettes de la v<strong>en</strong>te.Cela a été fait au Pakistan par Oxfam suite au tremblem<strong>en</strong>t de terre de 2005 : l’accès et le manque deréserves financières étai<strong>en</strong>t considérés comme les principales difficultés dans une région où lapopulation était fortem<strong>en</strong>t tributaire <strong>des</strong> commerçants locaux pour leurs produits de base (petit créditcontracté tout particulièrem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant l’hiver). En outre, lorsque les stocks ont baissé, les prix ontcomm<strong>en</strong>cé à monter. Enfin le transport était dev<strong>en</strong>u cher et difficile, et l’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fourrageavait fortem<strong>en</strong>t diminué. Afin d’éviter la perte de bétail, Oxfam a subv<strong>en</strong>tionné la v<strong>en</strong>te de fourrage <strong>en</strong>payant les frais de transport aux v<strong>en</strong>deurs. L’organisation a égalem<strong>en</strong>t réalisé <strong>des</strong> transferts<strong>monétaires</strong> aux commerçants pour les aider à relancer leur activité (l’aide était calculée <strong>en</strong> fonction dubusiness plan de chacun <strong>des</strong> commerçants). Voir <strong>en</strong>cadré 2 ci-après.Les différ<strong>en</strong>tes interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être mixées pour un mêmegroupe ou selon la population ciblée (par exemple, il est possible de demander à <strong>des</strong> personnesde participer à <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail, tandis que d'autres personnes recevront untransfert sans contrepartie). Il est ess<strong>en</strong>tiel d’examiner la possibilité de programmes combinéspuisque c’est souv<strong>en</strong>t un moy<strong>en</strong> de mieux satisfaire les besoins, mais aussi d’atténuer lesimpacts négatifs que chaque programme à lui seul pourrait avoir.Les transferts <strong>monétaires</strong> dans les cas d'urg<strong>en</strong>ce peuv<strong>en</strong>t donc être utilisés <strong>en</strong> tant qu’alternativeà l'aide <strong>en</strong> nature (par exemple, l'aide alim<strong>en</strong>taire, les bi<strong>en</strong>s non alim<strong>en</strong>taires et la distributionde sem<strong>en</strong>ces et d'outils), lorsque l’arg<strong>en</strong>t/les coupons sont <strong>des</strong>tinés à être utilisés pour l’achat deproduits de première nécessité. Ils peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être utilisés <strong>en</strong> tant qu’interv<strong>en</strong>tionscomplém<strong>en</strong>taires : par exemple, de la nourriture et de l'arg<strong>en</strong>t sont distribués. L'arg<strong>en</strong>t peut êtreutilisé soit pour diversifier la nourriture donnée, soit pour répondre à d’autres besoins : investirdans le rétablissem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce ou protéger l'autre aide disp<strong>en</strong>sée (afin que lespopulations ne v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pas les transferts <strong>en</strong> nature pour se procurer de l’arg<strong>en</strong>t liquide). Dans lasection 3.1.1 sera examinée la façon de décider quelle interv<strong>en</strong>tion ou combinaisond’interv<strong>en</strong>tions sera la plus appropriée dans une situation donnée.Encadré 2. Combiner les différ<strong>en</strong>tes (IM) pour répondre aux différ<strong>en</strong>ts besoinsAssocier les différ<strong>en</strong>tes IM peut signifier donner aux populations différ<strong>en</strong>tes sortes de transferts oumélanger à la fois les coupons et les transferts <strong>monétaires</strong>.Au Sri Lanka, le gouvernem<strong>en</strong>t a octroyé aux victimes du tsunami un transfert m<strong>en</strong>suel direct(pour couvrir les dép<strong>en</strong>ses de la vie quotidi<strong>en</strong>ne) et un transfert restrictif à utiliser seulem<strong>en</strong>t pourreconstruire leurs maisons.En Haïti, dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t d’insécurité urbaine, Oxfam a distribué <strong>des</strong> couponséchangeables dans les magasins locaux contre un <strong>en</strong>semble de produits alim<strong>en</strong>taires et unesomme d’arg<strong>en</strong>t.Suite au séisme qui s’est produit au Pakistan <strong>en</strong> 2005, Oxfam a mis <strong>en</strong> place un programme detransferts <strong>en</strong> coupons et monétaire, notamm<strong>en</strong>t parce que <strong>des</strong> commerçants locaux s’inquiétai<strong>en</strong>tdu fait que les personnes ne vi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t pas dans leurs magasins si seulem<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t étaitdonné (parce qu’une partie de leurs stocks était détruite). Le programme d’aide <strong>en</strong> coupons etmonétaire a permis d’une part que les bénéficiaires puiss<strong>en</strong>t choisir le lieu où dép<strong>en</strong>ser leurs droits,et d’autre part que les commerçants puiss<strong>en</strong>t relancer leur activité grâce à la demande liée aucoupon (qui a facilité leur négociation avec leurs fournisseurs).Il peut égalem<strong>en</strong>t être préférable d’associer l’aide <strong>en</strong> nature avec les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> (IM).En 1998, après l'ouragan Mitch, la Croix-Rouge a accordé un transfert monétaire accompagnéd’un transfert d'intrants agricoles à 17.000 familles. Les intrants visai<strong>en</strong>t à rétablir les rev<strong>en</strong>us <strong>des</strong>ménages tandis que l’arg<strong>en</strong>t a permis aux populations d’acheter davantage d’intrants agricoles et/ou<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 20


de la nourriture. Les paiem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> espèces (30 USD par famille) ont été versés aux femmes, alorsque les hommes recevai<strong>en</strong>t les intrants agricoles. Il avait été constaté (a) qu’une mauvaise utilisationde l’arg<strong>en</strong>t par les femmes était rare et (b) là où l’aide alim<strong>en</strong>taire était distribuée, l’arg<strong>en</strong>t liquideétait dép<strong>en</strong>sé pour <strong>des</strong> intrants supplém<strong>en</strong>taires et pour <strong>des</strong> actifs productifs. Là où l’aidealim<strong>en</strong>taire n’existait pas, l’arg<strong>en</strong>t était ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t utilisé pour acheter de la nourriture.En 2006, ACF a associé <strong>des</strong> programmes Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail et Nourriture-contre-Travail dans<strong>des</strong> régions montagneuses reculées du Népal. Le projet fut une réussite étant donné que lesménages avai<strong>en</strong>t besoin à la fois d’alim<strong>en</strong>ts de base (riz) qui n’étai<strong>en</strong>t pas disponibles <strong>en</strong> quantitéssuffisantes dans la région, et d’arg<strong>en</strong>t afin de pouvoir satisfaire leurs autres besoins de base.L’arg<strong>en</strong>t a été principalem<strong>en</strong>t <strong>des</strong>tiné à l’achat de vêtem<strong>en</strong>ts et de condim<strong>en</strong>ts.Une aide monétaire ou <strong>en</strong> nature peut aussi être fournie sous forme de prêts, toutparticulièrem<strong>en</strong>t lorsque l’objectif est la relance <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce et la reconstitution lesactifs <strong>des</strong> personnes. Bi<strong>en</strong> que les programmes de crédit puiss<strong>en</strong>t être considérés comme <strong>des</strong> IM,ils ne seront pas abordés dans ce manuel.2.1.3 Interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> : un outil d’urg<strong>en</strong>ce et de post-urg<strong>en</strong>ceDe nombreux exemples d'interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> indiqués dans le tableau 1 ci-<strong>des</strong>sus ont étémis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> dans <strong>des</strong> situations d'urg<strong>en</strong>ce ou de post-urg<strong>en</strong>ce.Bi<strong>en</strong> qu'il puisse exister <strong>des</strong> désaccords quant à savoir si une situation particulière estsuffisamm<strong>en</strong>t grave pour avoir besoin d’un souti<strong>en</strong> extérieur « d'urg<strong>en</strong>ce », les situationsd'urg<strong>en</strong>ce sont habituellem<strong>en</strong>t évid<strong>en</strong>tes. Elles compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à la fois <strong>des</strong> situations d'urg<strong>en</strong>cebrutales (les catastrophes naturelles, les conflits, les déplacem<strong>en</strong>ts forcés de population), lessituations d'urg<strong>en</strong>ce à évolution l<strong>en</strong>te (échec de la récolte, perte de bétail, effondrem<strong>en</strong>téconomique, conflits locaux cycliques) qui sont souv<strong>en</strong>t appelées <strong>des</strong> « urg<strong>en</strong>ces complexes » :généralem<strong>en</strong>t un mélange de conflits et de crises politiques qui conduis<strong>en</strong>t à l’échec d’un État àpouvoir fonctionner correctem<strong>en</strong>t dans tout ou partie du pays.C’est beaucoup moins clair lorsqu’une situation d’urg<strong>en</strong>ce pr<strong>en</strong>d fin et qu’une « phase posturg<strong>en</strong>ce» comm<strong>en</strong>ce. L'idée de la phase « d'urg<strong>en</strong>ce » suivie par une « phase de récupération », qui,à son tour, est suivie par une « phase de développem<strong>en</strong>t » n'a jamais vraim<strong>en</strong>t correspondu à laréalité du terrain. Cette terminologie est ainsi remplacée par l’expression de « relance précoce » quidécrit le type de souti<strong>en</strong> qui doit être apporté, et qui peut comm<strong>en</strong>cer avant même que l'urg<strong>en</strong>ce nesoit « terminée ». Puisque les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> (IM) sont souv<strong>en</strong>t considérées commeoccupant une place particulière dans la « relance précoce », il est important de bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre sesprincipes. Les objectifs dans le cadre d’une « relance précoce » sont beaucoup plus vastes quel'urg<strong>en</strong>ce purem<strong>en</strong>t humanitaire qui consiste à répondre aux besoins de survie <strong>des</strong> populations.Le C<strong>en</strong>tre de post-urg<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> Nations-unies définit la relance précoce comme un processus qui :Comm<strong>en</strong>ce précocem<strong>en</strong>t dans un cadre humanitaireVise à générer <strong>des</strong> processus de résili<strong>en</strong>ce et d’autonomie et est approprié par le paysEnglobe les dim<strong>en</strong>sions de la gouvernance, <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce, du logem<strong>en</strong>t, del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et du social, y compris la réintégration <strong>des</strong> populations déplacéesTraite les risques sous-jac<strong>en</strong>ts qui ont contribué à la criseEst de la responsabilité à la fois <strong>des</strong> acteurs de développem<strong>en</strong>t et humanitaires.Les programmes doiv<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser l’impact sur le long terme. Le concept de durabilité est bi<strong>en</strong>connu <strong>des</strong> programmes de « développem<strong>en</strong>t », mais l'aide humanitaire peut aspirer souv<strong>en</strong>t aussià une possibilité d’impact durable. Là où une véritable durabilité n’est pas réaliste, alors un<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 21


concept voisin peut être mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>, celui de la « connexité », c’est-à-dire dans quelle mesure<strong>des</strong> activités humanitaires à court terme ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t-elles compte <strong>des</strong> problématiques à long-terme 4 .Le tableau 4 ci-après prés<strong>en</strong>te une comparaison <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes caractéristiques <strong>des</strong>interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> <strong>en</strong> situations d’urg<strong>en</strong>ce et post-urg<strong>en</strong>ce/relance précoce.Tableau 4. Objectifs <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> <strong>en</strong> contextes d’urg<strong>en</strong>ce et de post-urg<strong>en</strong>ceUrg<strong>en</strong>ceRépondre aux conséqu<strong>en</strong>ces immédiates dela crise humanitaire. C’est l’impératif N°1.Pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte tous les autres objectifsautant que faire se peut, mais seulem<strong>en</strong>t defaçon secondaire à l’objectif premier.Post-urg<strong>en</strong>ce/ relance précoceRépondre aux besoins non-vitaux. Aborder les facteurs qui sous-t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l'urg<strong>en</strong>ce :par exemple, les conflits, les États structurellem<strong>en</strong>tfaibles, l'exclusion sociale, les moy<strong>en</strong>sd’exist<strong>en</strong>ce fragiles.Interv<strong>en</strong>ir de façon à pouvoir aider à lareconstruction de la société, l’État, l’économie.Planifiées sur le court terme (généralem<strong>en</strong>tjusqu’à six mois, mais elles peuv<strong>en</strong>t durer pluslongtemps dans les cas d’urg<strong>en</strong>ces complexes).Planifiées sur le court et le moy<strong>en</strong> terme(pouvant aller jusqu’à 1 à 2 années).Aider les populations à répondre à leursbesoins ess<strong>en</strong>tielsAider les populations à maint<strong>en</strong>ir leurs moy<strong>en</strong>sd’exist<strong>en</strong>ce et à retrouver les moy<strong>en</strong>sd’exist<strong>en</strong>ce d’avant la crise.Sout<strong>en</strong>ir les services ess<strong>en</strong>tielsPopulations ciblées : les victimes de la crise.Cibler les familles confrontées à <strong>des</strong> risquesparticuliers et qui ont été touchées par lasituation d'urg<strong>en</strong>ce.Cibler les populations qui sont vulnérables auxcrises sur le long termeComme dans toutes les interv<strong>en</strong>tions d'urg<strong>en</strong>ce ou de post-urg<strong>en</strong>ce, chaque contexte estdiffér<strong>en</strong>t. Comme tous les autres programmes, les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> (IM) auront <strong>des</strong>impacts différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> fonction de la situation. Par exemple, une crise peut se produire :1. Dans une région déjà pauvre ou dans un État faible où le gouvernem<strong>en</strong>t n'a que peu decapacité à réagir.2. Dans un lieu où l’État fait preuve d’un minimum de souti<strong>en</strong>.Dans le premier cas, le retour à <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce corrects peut pr<strong>en</strong>dre beaucoup plus detemps et, dans certains cas, les IM ne sont pas possibles ou bi<strong>en</strong> elles ne sont pas adaptées.Dans le second cas, il y a de fortes chances pour qu’un mécanisme soit déjà <strong>en</strong> place poureffectuer <strong>des</strong> versem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> espèces et les marchés peuv<strong>en</strong>t déjà bi<strong>en</strong> fonctionner. Ainsi larelance rapide peut être plus précoce et cela peut constituer une part importante du travail m<strong>en</strong>épar une Organisation. La durabilité et la connexité seront intégrées par l’organisation dediffér<strong>en</strong>tes façons <strong>en</strong> fonction de chaque situation. Qu’est-ce-que la connexité <strong>en</strong> pratique dans le cadre <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ?Il faut réfléchir aux <strong>en</strong>jeux sur le long terme et aux impacts plus larges de tout programme sur lescommunautés et sur l’économie locale. Quelle sera l’incid<strong>en</strong>ce pot<strong>en</strong>tielle <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>ts programmes –positive comme négative? Cela doit faire partie de la réflexion m<strong>en</strong>ée afin de décider si une IM est lameilleure interv<strong>en</strong>tion à mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>. Quels changem<strong>en</strong>ts pourriez-vous opérer dans la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>d'un programme qui optimiserait les effets positifs sur le long terme et <strong>en</strong> réduirait les effets négatifs ?4 ALNAP, 2006<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 22


Prévoyez une stratégie de sortie du programme.Aidez les bénéficiaires de l'aide à se projeter sur du plus long terme, après la fin du programme.Assurez-vous qu’ils sont tout à fait au courant que le programme se déroule sur du court terme.Rechercher <strong>des</strong> part<strong>en</strong>ariats avec d'autres programmes ou d’autres Organisations qui peuv<strong>en</strong>tprévoir à plus long terme. Les bénéficiaires chroniquem<strong>en</strong>t pauvres <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong>pourrai<strong>en</strong>t-ils être inclus dans <strong>des</strong> programmes de souti<strong>en</strong> <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce sur du pluslong terme ou de protection sociale ?Assurer le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> capacités <strong>des</strong> Organisations locales / <strong>des</strong> structures existantes,lorsque cela est possible, dans une optique de long terme. Essayez de concevoir le programmedans le but d’optimiser un tel r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de capacités dès la mise <strong>en</strong> route du programme ettout au long de sa durée de vie.2.1.4 Les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> considérées comme <strong>des</strong> filets deprotection sociale : une approche de plus long termeLes interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> sont égalem<strong>en</strong>t utilisées pour traiter les questions à plus longterme liées à la pauvreté chronique. Les exemples les plus saillants sont les systèmesnationaux de protection sociale qui exist<strong>en</strong>t dans la plupart <strong>des</strong> États europé<strong>en</strong>s et qui peuv<strong>en</strong>tinclure les prestations d'allocations familiales, d’allocations chômage, la prise <strong>en</strong> charge <strong>des</strong>frais de sécurité sociale <strong>des</strong> personnes <strong>en</strong> longue maladie ou reconnues comme inaptes autravail, les retraites et les prestations d'aide sociale aux réfugiésCes régimes sont souv<strong>en</strong>t répertoriés comme "protection sociale" ; ils sont généralem<strong>en</strong>t appelés« transferts sociaux <strong>monétaires</strong>» ou, plus largem<strong>en</strong>t font partie <strong>des</strong> « filets de protectionsociale ». Les besoins <strong>des</strong> pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes de prestation sociale de baseaugm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, par exemple à cause de l’impact du SIDA et de la fragilisation <strong>des</strong> filets deprotection sociale traditionnels. Cette dernière est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t due autant à <strong>des</strong> changem<strong>en</strong>tsculturels qu’à <strong>des</strong> changem<strong>en</strong>ts économiques (par exemple une pénurie croissante de terres).Dans certains pays, il peut y avoir une augm<strong>en</strong>tation de la population de personnes âgéesincapables de subv<strong>en</strong>ir à leurs propres besoins.Les transferts sociaux <strong>monétaires</strong> ont été mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> par les gouvernem<strong>en</strong>ts et les ONG.Toutefois, bi<strong>en</strong> que <strong>des</strong> ONG ai<strong>en</strong>t eu un rôle actif dans le plaidoyer pour les transferts sociaux<strong>monétaires</strong>, leur rôle dans la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> de tels systèmes reste généralem<strong>en</strong>t limité auxprogrammes pilotes, dans l’int<strong>en</strong>tion de convaincre les gouvernem<strong>en</strong>ts (et les bailleurs de fonds) deles intégrer dans le budget national <strong>en</strong> tant que programmes nationaux. Etant donné qu’ACF a étépeu active dans de tels programmes, la <strong>des</strong>cription qui suit sera succincte. De plus amplesinformations se trouv<strong>en</strong>t à l'annexe 1 et dans les publications indiquées dans la bibliographie.Les pays d'Amérique latine ont été pionniers dans les transferts sociaux <strong>monétaires</strong>conditionnés (voir le Tableau 22 à l’annexe 1). Les versem<strong>en</strong>ts d'aide sociale sont <strong>des</strong>tinés aux<strong>en</strong>fants <strong>des</strong> ménages pauvres, aux femmes <strong>en</strong>ceintes et aux personnes âgées. Pour <strong>en</strong> bénéficier,la contrepartie était d’<strong>en</strong>voyer les <strong>en</strong>fants à l’école et de pr<strong>en</strong>dre part aux programmes de santégouvernem<strong>en</strong>taux. Ces projets ayant reçu une large approbation, la Banque Mondiale et laBanque Internationale pour le Développem<strong>en</strong>t (BID) ont apporté leur souti<strong>en</strong>, ce qui a permis deles reproduire dans de nombreux autres pays.Cep<strong>en</strong>dant, bi<strong>en</strong> que ces programmes ai<strong>en</strong>t démontré leur impact positif sur le développem<strong>en</strong>t <strong>des</strong><strong>en</strong>fants et la pauvreté, ils exig<strong>en</strong>t une lourde administration, <strong>en</strong> particulier pour le suivi <strong>des</strong> ménageset pour s’assurer que les conditions ont été bi<strong>en</strong> remplies. Il est possible que ces programmes nepuiss<strong>en</strong>t être reproduits facilem<strong>en</strong>t dans bon nombre de pays africains. Des programmes pilotes detransferts sociaux <strong>monétaires</strong> y ont été mis <strong>en</strong> place sans contrepartie, bi<strong>en</strong> que le nombre d’exemplessoit <strong>en</strong>core limité. L'Éthiopie a lancé un vaste programme national (voir Encadré 3 ci-après), l'Afrique<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 23


du Sud, le Botswana, le Lesotho, l’Ile Maurice et la Namibie possèd<strong>en</strong>t <strong>des</strong> régimes de retraite, leMozambique a mis <strong>en</strong> place un programme restreint de transferts sociaux <strong>monétaires</strong> pluriannuels, etle Sénégal, le Burkina Faso, le Cameroun, le Malawi, la Zambie, le Ghana, l’Ouganda et le K<strong>en</strong>ya sont<strong>en</strong> train de les mettre <strong>en</strong> place ou projett<strong>en</strong>t de le faire.Trois conditions ont été id<strong>en</strong>tifiées (qui doiv<strong>en</strong>t être garanties sur le long terme) pour que lesprogrammes 5 de transferts sociaux <strong>monétaires</strong> soi<strong>en</strong>t une réussite : L’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> groupes politiques concernés pour une protection sociale de base (sur lelong terme), Une capacité de mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> adaptée au contexte (compét<strong>en</strong>ces, institutions etinfrastructures) Des ressources financières suffisantes.Ces transferts sociaux <strong>monétaires</strong> n'ont pas été suffisamm<strong>en</strong>t importants pour vraim<strong>en</strong>t réduire lapauvreté, mais ils avai<strong>en</strong>t davantage pour objectif d’empêcher que les populations ne tomb<strong>en</strong>t dansl’indig<strong>en</strong>ce. Toutefois, la conception de tels programmes est fondam<strong>en</strong>tale et elle doit pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>compte le montant <strong>des</strong> transferts, les mécanismes de distribution, le type de transfert effectué, lesconditions imposées et la méthodologie de ciblage. L’Encadré 3 prés<strong>en</strong>te les résultats d’une étudeACF sur la politique de sécurité alim<strong>en</strong>taire m<strong>en</strong>ée par le gouvernem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Éthiopie.Encadré 3. S’attaquer à l'insécurité alim<strong>en</strong>taire chronique <strong>en</strong> ÉthiopiePour résoudre la question de l'insécurité alim<strong>en</strong>taire chronique <strong>en</strong> Éthiopie, le gouvernem<strong>en</strong>t éthiopi<strong>en</strong>,<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec les bailleurs de fonds internationaux et les ONG, a lancé un nouveau Programme deSécurité Alim<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> 2003. Cette approche a pour objectif de sortir <strong>des</strong> approches traditionnellesd’urg<strong>en</strong>ce, basées sur <strong>des</strong> appels annuels à la mise <strong>en</strong> place de distributions alim<strong>en</strong>taires, pour<strong>en</strong>visager <strong>des</strong> stratégies à plus long terme. ACF a analysé deux élém<strong>en</strong>ts de ce programme : leProgramme de Filets de Sécurité Productifs (PSNP <strong>en</strong> anglais) et le Package Familial deDéveloppem<strong>en</strong>t (HEP <strong>en</strong> anglais). ACF a mis <strong>en</strong> exergue <strong>des</strong> questions qui serai<strong>en</strong>t pertin<strong>en</strong>tes pourd’autres programmes de protection sociale. Le PSNP est un programme d’emplois pour <strong>des</strong> travaux publics rémunérés soit <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t soit <strong>en</strong>nourriture. Chaque membre d’une famille est autorisé à travailler jusqu’à 5 journées par mois et lesmembres <strong>en</strong> bonne condition physique peuv<strong>en</strong>t remplacer ceux qui ne peuv<strong>en</strong>t pas travailler. Ladurée de ce programme fixée à six mois par les autorités, supposée couvrir la période de soudure. Le HEP vise à créer <strong>des</strong> actifs <strong>en</strong> fournissant <strong>des</strong> kits variés d’intrants (par exemple <strong>des</strong>sem<strong>en</strong>ces améliorées, un bétail jeune). Chaque kit a une valeur totale de 1 600 birr (<strong>en</strong>viron 200USD). Une partie peut être versée <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t, mais l’ess<strong>en</strong>tiel doit être remis <strong>en</strong> nature. Cetteaide doit être remboursée <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t avec un taux d’intérêt à zéro pour c<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deux à quatreannées (selon la nature de l’aide).ACF s’est aperçu que le programme ne peut pas atteindre les objectifs fixés à cause <strong>des</strong> faiblessesconstatées dans la conception du programme. Les critères de ciblage sont médiocres et impossibles à bi<strong>en</strong> appliquer parce que <strong>des</strong> donnéesfiables sur les ménages ne sont pas disponibles et que <strong>des</strong> quotas ont été fixés et se sontsouv<strong>en</strong>t avérés trop bas. Il <strong>en</strong> résulte que <strong>des</strong> erreurs tant d’exclusion que d’inclusion ont étéinévitables et notamm<strong>en</strong>t l’exclusion <strong>des</strong> très pauvres. De plus, <strong>des</strong> t<strong>en</strong>sions intracommunautairesont pu être créées. Parce que le HEP est un prêt, beaucoup de ménages pauvres ne parvi<strong>en</strong>dront pas à remboursermême à de très bonnes conditions. La t<strong>en</strong>dance sera donc l’exclusion <strong>des</strong> plus pauvres de ceprogramme puisque les autorités craign<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t qu’ils n’honor<strong>en</strong>t pas les échéances et parconséqu<strong>en</strong>t ne les sélectionn<strong>en</strong>t pas. Les niveaux <strong>des</strong> prestations du PSNP sont trop faibles et mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les ménages dans lapauvreté. Les rémunérations devrai<strong>en</strong>t être augm<strong>en</strong>tées de l’ordre de 67% afin que les actifs duménage soi<strong>en</strong>t protégés de la v<strong>en</strong>te 6 et afin de les aider à sortir graduellem<strong>en</strong>t de la pauvreté.5 Voir GTZ, 2005<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 24


Les raisons de ces points faibles sont la crainte d’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer chez le bénéficiaire une « dép<strong>en</strong>dance »par rapport à l’aide, et un financem<strong>en</strong>t insuffisant (peut-être lié à une volonté politique sous-jac<strong>en</strong>te).Source: ACF (2006)Un gros travail est actuellem<strong>en</strong>t fait sur le chiffrage <strong>des</strong> systèmes de protection social<strong>en</strong>ationaux. Les coûts projetés, bi<strong>en</strong> qu’élevés pour <strong>des</strong> pays pauvres, ne paraiss<strong>en</strong>t pasimpossibles à atteindre, surtout s’ils peuv<strong>en</strong>t être financés par <strong>des</strong> part<strong>en</strong>aires au développem<strong>en</strong>t.Les coûts dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>des</strong> projections du nombre de personnes vivant dans la pauvreté et du tauxde croissance de l'économie, qui sont très difficiles à estimer avec exactitude.L'OIT 7 a évalué le coût de différ<strong>en</strong>ts régimes pour la Tanzanie et le Sénégal, et a estimé que <strong>des</strong>transferts <strong>monétaires</strong> ciblés pourrai<strong>en</strong>t avoir un coût de l’ordre de 0,5% à 2% du PIB. EnZambie, le coût annuel de l'ext<strong>en</strong>sion du programme pilote a été estimé à 0,36% du PIB (cf.l’étude de cas prés<strong>en</strong>tée dans l’<strong>en</strong>cadré 47). Le programme Bolsa Escola représ<strong>en</strong>tait 0,13% duPIB du Brésil, le programme PATH développé à la Jamaïque se montait à 0,34% du PIB <strong>en</strong>2004 et le programme pour les familles au Honduras ne coûtait que 0,02% du PIB.Les transferts sociaux <strong>monétaires</strong> Sont une réponse apportée aux besoins croissants pour une protection sociale de base àcause du nombre croissant de personnes âgées, de l’incid<strong>en</strong>ce du SIDA et de la diminution <strong>des</strong>filets de protection sociale traditionnels. Cibl<strong>en</strong>t <strong>des</strong> familles chroniquem<strong>en</strong>t pauvres avec <strong>des</strong> approches sur le long terme.Peuv<strong>en</strong>t faire l’objet d’une contrepartie ou d’une condition (ce qui implique une lourdeadministration) ou pas.Devrai<strong>en</strong>t être assez élevés afin de réellem<strong>en</strong>t promouvoir une croissance économique quipr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte les plus pauvres.Exig<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t sur le long terme de la part <strong>des</strong> groupes politiques et une capacité demise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> adaptée (compét<strong>en</strong>ces et infrastructures).La mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> de ce g<strong>en</strong>re d'interv<strong>en</strong>tions se situe au-delà du champ d’application du mandatd’ACF (puisqu’elles devrai<strong>en</strong>t être du ressort du gouvernem<strong>en</strong>t), mais le rôle que pourrait jouerl'organisation se situerait plutôt dans le plaidoyer, l’analyse et le support technique au niveaulocal ou national.6 V<strong>en</strong>te pouvant avoir <strong>des</strong> conséqu<strong>en</strong>ces négatives sur le long terme, comme par exemple dans le cas de la v<strong>en</strong>te <strong>des</strong>derniers actifs productifs.7 OIT : La Protection Sociale de Base comme outil de réduction de la pauvreté : accessibilité et impact.Prés<strong>en</strong>tation du Séminaire <strong>en</strong> date du 13 octobre 2005, Dar es Salaam.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 25


POINTS CLES – « Que sont les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> » Les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ne sont pas nouvelles :Les IM ont été mises <strong>en</strong> place depuis longtemps par les gouvernem<strong>en</strong>ts et Organisations,mais elles ne se sont imposées que récemm<strong>en</strong>t.Préfér<strong>en</strong>ce depuis longtemps pour une aide <strong>en</strong> nature pour les raisons suivantes : manqued’expertise, risques plus élevés perçus pour les IM, craintes pour le marché, rétic<strong>en</strong>ces <strong>des</strong>bailleurs de fonds et/ou <strong>des</strong> gouvernem<strong>en</strong>ts, réponse classique aux catastrophes quisurvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t brutalem<strong>en</strong>t.Il existe différ<strong>en</strong>ts types de transfertsLes populations peuv<strong>en</strong>t recevoir de l’arg<strong>en</strong>t, <strong>des</strong> coupons Espèces ou <strong>des</strong> couponsMarchandises.Cela peut pr<strong>en</strong>dre la forme d’un transfert direct / sans contrepartie ou la forme d’untransfert à dép<strong>en</strong>ser de manière limitée ou une rémunération contre du travail. Desconditions peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être exigées avec l’octroi de transferts, bi<strong>en</strong> que ce soit trèsrare dans les situations d’urg<strong>en</strong>ce.Les différ<strong>en</strong>tes IM peuv<strong>en</strong>t être combinées. Elles peuv<strong>en</strong>t être utilisées soit comme unealternative à l’aide <strong>en</strong> nature ou <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t.Les IM : interv<strong>en</strong>tions d’urg<strong>en</strong>ce ou interv<strong>en</strong>tions à long termeLes IM peuv<strong>en</strong>t être mises <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> dans le cadre de l’aide d’urg<strong>en</strong>ce uniquem<strong>en</strong>t oudans le cadre de la relance précoce. Elles peuv<strong>en</strong>t être un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre « l’urg<strong>en</strong>ce » et « ledéveloppem<strong>en</strong>t » si les questions de connexité (effets à long terme, stratégies de sortie)sont prises <strong>en</strong> compte.Les transferts <strong>monétaires</strong> sont égalem<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t utilisés dans le cadre de transfertssociaux <strong>en</strong> tant qu’interv<strong>en</strong>tions à long terme ciblant la pauvreté chronique.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 26


2.2 Évaluer la pertin<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>Cette section va d’abord aborder l’importance du support basé sur l’arg<strong>en</strong>t, puis elle étudiera lespoints forts et les points faibles théoriques <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>ts types d’interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>. Lasection 2.2.3 examinera <strong>en</strong>fin ce que l’expéri<strong>en</strong>ce montre sur la pertin<strong>en</strong>ce de ces argum<strong>en</strong>tsthéoriques dans différ<strong>en</strong>ts contextes.2.2.1 La logique derrière les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> : pourquoi del’arg<strong>en</strong>t ?Etant donné que les populations ont toujours besoin de nourriture, de se loger, de produitsess<strong>en</strong>tiels, de sem<strong>en</strong>ces et d’outils, n’est-il pas aussi bi<strong>en</strong> de fournir tout cela directem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>nature plutôt qu’<strong>en</strong> monétaire pour qu’elles les achèt<strong>en</strong>t elles-mêmes ? Puisque lesgouvernem<strong>en</strong>ts donateurs financ<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t l’aide, il n’est pas nécessaire que lesbénéficiaires se préoccup<strong>en</strong>t du coût de transport de ces bi<strong>en</strong>s.La réponse à la question « Existe-t-il une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>des</strong> transferts <strong>en</strong> nature ou <strong>des</strong>transferts <strong>monétaires</strong> ? » est : Oui, et elle est fondam<strong>en</strong>tale. L’impact <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong>peut être très différ<strong>en</strong>t de celui <strong>des</strong> transferts <strong>en</strong> nature. Cela ne signifie pourtant pas que cetimpact est « meilleur » parce que l’arg<strong>en</strong>t n’est certainem<strong>en</strong>t pas toujours la meilleureréponse. La section suivante analysera plus <strong>en</strong> détails dans quelles conditions les transferts<strong>monétaires</strong> sont plus appropriés et dans quelles situations d’autres types de support devrai<strong>en</strong>têtre privilégiés. Toutefois, dans les cas où l’arg<strong>en</strong>t peut aider les populations à résoudre leursproblèmes, il y a un certain nombre d’avantages qu’il faut étudier plus avant.• Donner le choix aux populations.o Une diversité dans les besoins et les priorités : les besoins <strong>des</strong> populations sontnombreux et variés et ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas la même priorité. Si elles reçoiv<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t,chaque personne a la responsabilité de déterminer ses propres priorités, tandis que sices populations reçoiv<strong>en</strong>t une aide <strong>en</strong> nature, celle-ci a été définie par <strong>des</strong>décisionnaires qui font l’hypothèse de leurs priorités. Le bénéfice apporté à chaquepersonne devrait être plus élevée (et nous savons que souv<strong>en</strong>t les populations v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s dont ils n’ont pas l’utilité et qui leur ont été distribués, avec <strong>des</strong> coûts detransaction pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t élevés). De plus les ménages ress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t moins decon<strong>des</strong>c<strong>en</strong>dance à leur égard lorsqu’ils sont responsables de la gestion de leur budget.o Une question de dignité. Toutes les souffrances d’ordre humanitaire ne sont pas d’ordreéconomique ou matériel. Lorsque les populations subiss<strong>en</strong>t <strong>des</strong> situations de crise ou <strong>des</strong>déplacem<strong>en</strong>ts de leurs lieux d’origine, une <strong>des</strong> premières conséqu<strong>en</strong>ces est leur perte decontrôle sur leurs propres vies –pour rester <strong>des</strong> êtres humains à part <strong>en</strong>tière. Au lieu decela, ils sont transformés <strong>en</strong> « bénéficiaires de l’aide », maint<strong>en</strong>us <strong>en</strong> vie, voyant leursbesoins fondam<strong>en</strong>taux satisfaits, mais incapables de faire <strong>des</strong> choix pour eux-mêmes etleurs familles. Donner de l’arg<strong>en</strong>t aux populations leur r<strong>en</strong>d la capacité de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>charge leurs propres vies, au moins dans une faible mesure. Redonner une dim<strong>en</strong>sion« humaine » à ces populations est égalem<strong>en</strong>t un aspect ess<strong>en</strong>tiel de l’approche humanitaire.• Les besoins <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t. Les besoins <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t <strong>des</strong> populations ne disparaiss<strong>en</strong>t pas même sielles reçoiv<strong>en</strong>t <strong>des</strong> transferts <strong>en</strong> nature. Si elles n’ont pas d’autres moy<strong>en</strong>s de se procurer del’arg<strong>en</strong>t, elles n’ont pas d’autre choix que de v<strong>en</strong>dre l’aide qu’elles reçoiv<strong>en</strong>t. Ainsi, <strong>des</strong>personnes déplacées ont dû v<strong>en</strong>dre 20% de leur aide alim<strong>en</strong>taire pour payer le prix de lamouture de leurs céréales – qui devait être payée <strong>en</strong> espèces. Même là où une aide <strong>en</strong> nature<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 27


est indisp<strong>en</strong>sable, une aide monétaire peut égalem<strong>en</strong>t être nécessaire. L’aide humanitaire estsouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visagée comme un « transfert » économique vers <strong>des</strong> personnes. Utiliser lanourriture comme instrum<strong>en</strong>t de transfert plutôt que tout simplem<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t peut serévéler être extrêmem<strong>en</strong>t onéreux, alors que les bénéficiaires ont d’autres besoins. Danscertains cas, on a constaté que les bi<strong>en</strong>s que les populations achèt<strong>en</strong>t avec l’arg<strong>en</strong>t de l’aiderev<strong>en</strong>due représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t moins d’un cinquième du coût d’achat et de distribution <strong>des</strong> produitsd’origine. Puisque les budgets d’aide sont limités, cela signifie que, inévitablem<strong>en</strong>t, uncertain nombre d’autres besoins ne sont pas pris <strong>en</strong> compte.• La déstabilisation de l’économie locale.o L’approvisionnem<strong>en</strong>t. Les transferts <strong>en</strong> nature peuv<strong>en</strong>t empêcher ou ral<strong>en</strong>tir la repriseéconomique parce qu’ils peuv<strong>en</strong>t déstabiliser les marchés locaux. Les agriculteurs nepeuv<strong>en</strong>t pas disposer de sources fiables d’intrants agricoles de bonne qualité si lescommerçants ne peuv<strong>en</strong>t pas ouvrir leurs magasins –parce qu’ils ne peuv<strong>en</strong>t pasconcurr<strong>en</strong>cer les distributions gratuites. L’abs<strong>en</strong>ce de tels commerçants peut servir àjustifier la poursuite de l’aide <strong>en</strong> nature ! Cette déstabilisation peut aller assez loin. Lesmarchandises prov<strong>en</strong>ant de l’aide v<strong>en</strong>dues à <strong>des</strong> prix très bas peuv<strong>en</strong>t ainsi perturber lecommerce dans <strong>des</strong> régions qui ne sont pas directem<strong>en</strong>t touchées par une crise.o Les prix. Lorsque de gran<strong>des</strong> quantités de nourriture sont introduites dans uneéconomie, les prix habituellem<strong>en</strong>t chut<strong>en</strong>t. Cela peut avoir un effet dévastateur surles agriculteurs qui compt<strong>en</strong>t sur la v<strong>en</strong>te <strong>des</strong> petits excéd<strong>en</strong>ts de récoltes afin depouvoir satisfaire leurs besoins ess<strong>en</strong>tiels. Même si l’aide alim<strong>en</strong>taire est achetéedirectem<strong>en</strong>t dans le pays, les petits fermiers voisins de la zone touchée peuv<strong>en</strong>t nepas pouvoir avoir accès à ce marché. Les commerçants de céréales peuv<strong>en</strong>t réaliserun profit grâce aux organisations humanitaires, tandis que les agriculteurs locauxpeuv<strong>en</strong>t voir leurs prix de v<strong>en</strong>te chuter.• Les retards de livraison. Les difficultés logistiques r<strong>en</strong>contrées lors de la livraison <strong>des</strong> tonnesd’aide <strong>des</strong>tinée à une large population ont souv<strong>en</strong>t eu pour résultat un retard dans sonacheminem<strong>en</strong>t. Tout le monde connaît les problèmes de transport avec l’aide alim<strong>en</strong>taire ; ungrand nombre de distributions de sem<strong>en</strong>ces ont été faites alors que les agriculteurs avai<strong>en</strong>t déjàsemé leur future récolte. L’arg<strong>en</strong>t peut être disponible plus rapidem<strong>en</strong>t et peut donner dutemps aux bénéficiaires pour planifier leurs propres achats au fur et à mesure de leurs besoins.• L’effet multiplicateur. L’arg<strong>en</strong>t est le moteur de l’économie. Injecter de l’arg<strong>en</strong>t dans uneéconomie déprimée ou « anémique » revi<strong>en</strong>t à faire une transfusion et peut ainsi la stimuler.L’arg<strong>en</strong>t circule quel que soit le salaire que gagne une personne qui le dép<strong>en</strong>sera à son tourauprès de quelqu’un d’autre. L’effet global sur l’économie locale peut représ<strong>en</strong>ter plusieursfois le volume d’arg<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> circulation. C’est ce que l’on appelle « l’effetmultiplicateur » qui est très connu <strong>des</strong> économistes depuis <strong>des</strong> dizaines d’années. Le fait demettre <strong>des</strong> marchandises dans une économie ne produit pas cet impact-là, si cesmarchandises ont été achetées loin, dans les gran<strong>des</strong> villes ou à l’étranger.Encadré 4. Les avantages pot<strong>en</strong>tiels d’une aide monétaireLe choixLe respectL’efficacitéLe coût-efficacitéL’arg<strong>en</strong>t permet aux populations de choisir elles-mêmes leurs priorités.L’arg<strong>en</strong>t permet de responsabiliser davantage les populations vis-à-vis de leurs propres vies.L’arg<strong>en</strong>t permet de remédier directem<strong>en</strong>t au problème quand les besoinshumanitaires découl<strong>en</strong>t de la perte de rev<strong>en</strong>us et non pas du manque dedisponibilité <strong>des</strong> marchandises.L’arg<strong>en</strong>t est généralem<strong>en</strong>t l’option la moins onéreuse.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 28


La rapiditéLe commerceLa relanceéconomiqueLa flexibilitéL’arg<strong>en</strong>t, du point de vue logistique, est une aide plus facile et peut être trèsrapidem<strong>en</strong>t mise à disposition.L’arg<strong>en</strong>t permet de promouvoir le marché local plutôt que de le fragiliser.Une injection d’arg<strong>en</strong>t est un moy<strong>en</strong> de stimuler toutes sortes d’activitéséconomiques.Les besoins <strong>monétaires</strong> ne disparaiss<strong>en</strong>t jamais parce que tous les besoins <strong>des</strong>individus ne peuv<strong>en</strong>t pas être satisfaits par <strong>des</strong> distributions <strong>en</strong> nature.L’arg<strong>en</strong>t n’est pas la réponse magique att<strong>en</strong>due et ne sera pas toujours la bonne réponse. Il existede nombreuses situations où il est préférable de donner <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s plutôt que de donner del’arg<strong>en</strong>t aux populations. Chaque situation requiert une évaluation et une analyse minutieuse.Mais le choix du type d’aide est ess<strong>en</strong>tiel. Lorsque l’arg<strong>en</strong>t est la meilleure réponse à apporter,les avantages qui <strong>en</strong> découl<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être considérables.2.2.2 Avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> : la théorieChaque type de programme prés<strong>en</strong>tera <strong>des</strong> avantages et <strong>des</strong> inconvéni<strong>en</strong>ts par rapport à d’autresprogrammes possibles. Afin de décider si une IM est adaptée au contexte ou non, il vous fautêtre consci<strong>en</strong>t <strong>des</strong> avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tiels de chaque type d'interv<strong>en</strong>tion. Puis, <strong>en</strong>fonction de la situation et <strong>des</strong> objectifs que vous vous êtes fixés, vous pourrez décider d’aprèsles avantages et risques <strong>en</strong>courus, et comm<strong>en</strong>t ceux-ci peuv<strong>en</strong>t être gérés.Les avantages et les inconvéni<strong>en</strong>ts id<strong>en</strong>tifiés par rapport à l’arg<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être regroupés <strong>en</strong>trois rubriques principales :a) Il permet de laisser le choix aux populations,b) «Le marché» a pour rôle de permettre l’accès à <strong>des</strong> marchandises et <strong>des</strong> services,c) Il peut être plus facilem<strong>en</strong>t «détourné».a) Laisser le choix : On peut <strong>en</strong>visager le choix comme quelque chose de positif <strong>en</strong> soi. Il offreaux populations la possibilité de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main leur vie et un <strong>des</strong> aspects déshumanisant del’aide d’urg<strong>en</strong>ce est souv<strong>en</strong>t de les priver de cela. Le choix peut égalem<strong>en</strong>t être positif <strong>en</strong> ces<strong>en</strong>s qu’il permet aux populations d’avoir de meilleurs résultats (elles reçoiv<strong>en</strong>t ce dontelles ont le plus besoin). L’aide monétaire offre égalem<strong>en</strong>t beaucoup plus de possibilitésque l’aide <strong>en</strong> nature. Les bénéficiaires peuv<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>ser les transferts <strong>monétaires</strong> pour s<strong>en</strong>ourrir, pour se loger, pour se soigner, pour rembourser <strong>des</strong> dettes, pour rémunérerlocalem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> personnes qui désherb<strong>en</strong>t leurs champs, pour tout un vaste <strong>en</strong>semble d’actifs,pour créer un « fonds de roulem<strong>en</strong>t » dans la gestion d’une petite <strong>en</strong>treprise ou bi<strong>en</strong> ellespeuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> garder un peu pour faire face aux besoins et dép<strong>en</strong>ses futurs. Les populationspeuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t répartir cet arg<strong>en</strong>t pour le dép<strong>en</strong>ser de différ<strong>en</strong>tes manières.Par ailleurs, le fait de pouvoir choisir peut aussi être mal employé. Dans un ménage, uneseule personne reçoit l’arg<strong>en</strong>t et c’est elle qui peut choisir comm<strong>en</strong>t elle va le dép<strong>en</strong>ser. Il estpossible qu’elle le dép<strong>en</strong>se dans l’intérêt de tous les membres du ménage ou qu’elle nedép<strong>en</strong>se l’arg<strong>en</strong>t que pour elle-même sans t<strong>en</strong>ir compte <strong>des</strong> besoins <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants. Elle peutégalem<strong>en</strong>t le dép<strong>en</strong>ser de façon antisociale, <strong>en</strong> achetant de l’alcool ou les services deprostituées par exemple, ce qui ne pourra qu’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer que davantage de viol<strong>en</strong>ces, unrisque accru de SIDA et <strong>des</strong> conflits conjugaux (quoique, comme cela est prés<strong>en</strong>té dans lasection suivante, la mauvaise utilisation de l’aide monétaire a t<strong>en</strong>dance à rester limitée).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 29


Encadré 5. Les programmes d’assistance alim<strong>en</strong>taire utilisant transferts <strong>monétaires</strong> etcoupons <strong>en</strong> IndonésieSave the Childr<strong>en</strong> (SC) a évalué la situation de la sécurité alim<strong>en</strong>taire à Aceh après le tsunami et a constatéque la nourriture était disponible sur les marchés à <strong>des</strong> prix stables, mais que les ménages ne pouvai<strong>en</strong>t pasy accéder à cause du manque d’arg<strong>en</strong>t. Elle a donc mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> un projet-pilote pour tester l’assistancealim<strong>en</strong>taire reposant sur les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> et ciblant ainsi 4 825 ménages dans le cadre d’unprogramme d’une durée de trois mois pour remplacer les rations alim<strong>en</strong>taires distribuées par le PAM.Trois sc<strong>en</strong>arii ont été <strong>en</strong>visagés :1. Un programme de coupons, ce qui aurait limité le type de produits,2. Un programme de transferts <strong>en</strong> espèces, qui semblait alors inacceptable parce que l’arg<strong>en</strong>tpouvait être détourné et utilisé à d’autres dép<strong>en</strong>ses,3. Un programme mixte (espèces et coupons) alliant à la fois la flexibilité et la garantie <strong>des</strong>’alim<strong>en</strong>ter correctem<strong>en</strong>t.La troisième solution (espèces et coupons) a été ret<strong>en</strong>ue. Les bénéficiaires recevai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> couponsm<strong>en</strong>suels pour acheter <strong>des</strong> d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires (riz, sucre et huile) selon un montant fixé à l’avance pourchaque membre du ménage, à échanger dans <strong>des</strong> boutiques locales prédéterminées, et un supplém<strong>en</strong>t <strong>en</strong>espèces de 5,26 USD par personne. Les commerçants qui ont participé à ce programme se sont <strong>en</strong>gagés<strong>en</strong> signant un contrat qui définissait le niveau <strong>des</strong> prix, les responsabilités et les cal<strong>en</strong>driers de paiem<strong>en</strong>t.Impacts : Les bénéficiaires ont apprécié que les coupons pour les rations alim<strong>en</strong>taires soi<strong>en</strong>t d’un montantfixe (<strong>en</strong> quantité et <strong>en</strong> qualité) p<strong>en</strong>dant les trois mois du programme, alors que les rationsalim<strong>en</strong>taires distribuées chaque mois par le PAM variai<strong>en</strong>t (alim<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>ts, quantitésdiffér<strong>en</strong>tes). Égalem<strong>en</strong>t les bénéficiaires ont constaté que les distributions se faisai<strong>en</strong>t plusrapidem<strong>en</strong>t et de manière plus efficace. La consommation de fruits frais, de poisson, d’œufs et de viande a augm<strong>en</strong>té grâce à l’arg<strong>en</strong>t. Des familles ont dép<strong>en</strong>sé de l’arg<strong>en</strong>t dans l’éducation (la nourriture ou les besoins <strong>en</strong> transport). L’arg<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire distribué a permis de payer le transport de la nourriture achetée aumoy<strong>en</strong> <strong>des</strong> coupons.Source: Cole (2006)c) Le détournem<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t. Nombreux sont ceux qui croi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t que les IMcomport<strong>en</strong>t d’autres inconvéni<strong>en</strong>ts qui découl<strong>en</strong>t du fait que l’arg<strong>en</strong>t est fort utile ! L’arg<strong>en</strong>tpeut être utilisé n’importe où, et pas seulem<strong>en</strong>t dans la région du projet ; il est facile decacher et de transférer de grands montants ; il est utile à tout le monde, et, à la différ<strong>en</strong>ce<strong>des</strong> marchandises, il n’existe aucune limite à son utilité. Il est fort à craindre que cela r<strong>en</strong>del’arg<strong>en</strong>t beaucoup plus facile à détourner à chacune <strong>des</strong> étapes. Les hommes pourrai<strong>en</strong>tuser de leur pouvoir pour s’emparer de l’arg<strong>en</strong>t reçu par les femmes. Il pourrait être trèst<strong>en</strong>tant pour ceux qui ne sont pas <strong>des</strong>tinataires de l’aide de se faire inscrire sur les listes,augm<strong>en</strong>tant ainsi la corruption. Et la t<strong>en</strong>tation est plus grande pour tous (la communautébénéficiaire, le personnel et les exclus de l’aide) de voler l’arg<strong>en</strong>t, y compris par vol à mainarmée lors <strong>des</strong> distributions ou le vol de l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> transit.Un <strong>des</strong> avantages théoriques <strong>des</strong> coupons, qui explique leur attrait pour bon nombred’organisations, est qu’ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une sorte de compromis <strong>en</strong>tre l’aide monétaire etl’aide <strong>en</strong> nature. Bi<strong>en</strong> qu’ils ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas tous les avantages de l’arg<strong>en</strong>t, on considèrequ’ils ont moins d’inconvéni<strong>en</strong>ts. Le tableau 5 ci-après résume les avantages et inconvéni<strong>en</strong>tsthéoriques de l’aide disp<strong>en</strong>sée aux populations via distribution de bi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> nature, de coupons etd’arg<strong>en</strong>t. La section 3 analyse plus <strong>en</strong> détails la manière d’évaluer chacune <strong>des</strong> trois options etde déterminer laquelle est la plus adéquate.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 31


Tableau 5. Les principaux avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts théoriques de transferts <strong>en</strong>nature, <strong>monétaires</strong> et <strong>en</strong> coupons.Enjeu Transferts <strong>monétaires</strong> Transferts <strong>en</strong> coupons Transferts <strong>en</strong> natureChoix et flexibilitéChoix : les populations peuv<strong>en</strong>t déciderquels bi<strong>en</strong>s ou quels services acheter et lemom<strong>en</strong>t où elles veul<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>ser cetarg<strong>en</strong>t.Peuv<strong>en</strong>t apporter un certain niveaude liberté de choix.Le choix est limité uniquem<strong>en</strong>t à lacommunauté et <strong>en</strong> fonction del’analyse <strong>des</strong> besoins. Certainscraign<strong>en</strong>t que le choix ne soit sourcede dép<strong>en</strong>ses irraisonnées.Grande flexibilité : l’arg<strong>en</strong>t peut être utilisepour acheter une grande variété de produitset de services.Flexibilité relative : de nombreuxproduits sont difficiles à transférerpar le biais <strong>des</strong> coupons.Peu de flexibilité : de nombreuxservices indisp<strong>en</strong>sables ne peuv<strong>en</strong>têtre fournis facilem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> nature.Autonomie etdignitéAutonomie : cela permet aux populationsd’être davantage responsables de leurpropre développem<strong>en</strong>t.Les populations peuv<strong>en</strong>t ress<strong>en</strong>tir plus dedignité. Si le transfert est ciblé, elles peuv<strong>en</strong>têtre moins stigmatisées.IntermédiaireInconnu ; cela peut énormém<strong>en</strong>tvarier.Pas d’OrganisationInconnu ; cela peut énormém<strong>en</strong>tvarier.Coût-efficacitéQuel est le rapport coût-efficacité pour lesbénéficiaires ? l’aide <strong>en</strong> nature peut<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer <strong>des</strong> coûts de transport pour lesbénéficiaires.Il permet d’éviter <strong>des</strong> pertes lorsque l’aide <strong>en</strong>nature est rev<strong>en</strong>due à bas prix.Coût-efficacité pour les Organisations : lesIM prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>des</strong> coûts logistiquesmoindres et sont plus rapi<strong>des</strong>.Les “effets multiplicateurs” : l’arg<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>sédans l’économie locale permet depromouvoir le commerce et la production, etde faire circuler les rev<strong>en</strong>us plus largem<strong>en</strong>t.Comme pour l’arg<strong>en</strong>t. Permett<strong>en</strong>td’organiser plus facilem<strong>en</strong>t lesmarchés locaux (« foires »).L’Organisation a <strong>des</strong> coûts deremboursem<strong>en</strong>t et ne bénéficie pasde prix de gros. S’il faut organiser<strong>des</strong> foires, cela coûte cher.En général, limité à un secteurformel.Lorsque les marchés sont éloignés,elle peut être plus facile pour lesbénéficiaires étant donné que lescoûts sont supportés parl’organisation. Pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t, lescoûts sont élevés si l’aide estrev<strong>en</strong>due pour de l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espèces.Coûts élevés pour lesapprovisionnem<strong>en</strong>ts et le transport,mais si les prix <strong>en</strong> local sont élevés,l’Organisation peut acheter <strong>en</strong> gros àmeilleur marché.Aucun effet multiplicateur.Économie etcommercePromotion du commerce et <strong>des</strong> <strong>en</strong>trepriseslocales.Souti<strong>en</strong> l’économie locale« positive » pour <strong>des</strong> produits etservices ciblés.Peut fragiliser le marché local.Ne résout par le problème du manque dedisponibilité <strong>des</strong> marchandises (par exempleles stocks, les intrants).Cela ne peut pas marcher si <strong>des</strong>problèmes de disponibilité exist<strong>en</strong>t,sauf si on peut <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ir à bout.Résout les problèmesd’approvisionnem<strong>en</strong>tPeut créer de l’inflationUne inflation pot<strong>en</strong>tielle peut êtrecontrôlée.Peut <strong>en</strong>traîner de la déflationSécuritéRisques de sécurité les plus élevés. Risques de sécurité peu élevés. Risques de sécurité peu élevés.La perte de contrôle peut ne pas êtreacceptée par les bailleurs de fonds, lesgouvernem<strong>en</strong>ts et/ou les Organisations.Facilem<strong>en</strong>t accepté par tous lesacteurs.Facilem<strong>en</strong>t accepté par tous lesacteurs.Plus s<strong>en</strong>sible au vol / à la corruption.Les coupons sont moins exposésau vol/ à la corruption.L’approbation de rachat <strong>des</strong>magasins peut créer de lacorruption.Peu de vol et de corruption dans lespoints de distribution (mais toujourspossible par rapport aux quantités).Corruption pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t forte dansles gros contrats passés avec lesfournisseurs.“Contrôle de l’aide”Risque d’un « usage antisocial » (alcool,prostitution, etc.)Faible taux de détournem<strong>en</strong>t à <strong>des</strong>fins antisociales.Faible taux de détournem<strong>en</strong>t à <strong>des</strong>fins antisociales.Permet <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses de consommation(positives ou négatives ?) ou <strong>des</strong>investissem<strong>en</strong>ts avec un impact pot<strong>en</strong>tiel surdu plus long terme.Les Organisations choisiss<strong>en</strong>t sil’aide est <strong>des</strong>tinée à laconsommation ou àl’investissem<strong>en</strong>t.Les Organisations choisiss<strong>en</strong>t si l’aideest <strong>des</strong>tinée à la consommation ou àl’investissem<strong>en</strong>t.Il est possible que ce soit plus difficile decibler les femmes puisque l’arg<strong>en</strong>t est plusintéressant.Les femmes peuv<strong>en</strong>t êtrebénéficiaires et l’aide peut êtrechoisie par les femmes.Les femmes peuv<strong>en</strong>t être bénéficiaireset l’aide peut être choisie par lesfemmes.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 32


2.2.3 Avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> : l’expéri<strong>en</strong>ceà ce jourLes avantages ou les inconvéni<strong>en</strong>ts théoriques <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> se réalis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fonction <strong>des</strong> contextes spécifiques. Des expéri<strong>en</strong>ces comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à être capitalisées sur le bi<strong>en</strong>fondéréel ou pas de ces craintes, mais elles sont <strong>en</strong>core insuffisantes. Les organisations mettant<strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> programmes d’aide n’ont que rarem<strong>en</strong>t, peut-être naturellem<strong>en</strong>t, le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t quela recherche est leur priorité dans un contexte d’urg<strong>en</strong>ce.Ce qui suit traite de quelques-uns <strong>des</strong> avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts cités ci-<strong>des</strong>sus, <strong>en</strong> s’appuyantsur les expéri<strong>en</strong>ces du terrain <strong>des</strong> diverses Organisations. Il s’avère que chaque expéri<strong>en</strong>ce estspécifique au contexte et qu’elle ne peut <strong>en</strong> aucun cas être généralisée.2.2.3.1 Les transferts <strong>monétaires</strong> et l’inflationMalgré les craintes, l’expéri<strong>en</strong>ce a montré que les IM n’ont <strong>en</strong> général eu que peu d’impact surles prix du marché local bi<strong>en</strong> que certains cas d’inflation ai<strong>en</strong>t été relevés 8 .Après le tsunami, le gouvernem<strong>en</strong>t Sri Lankais a fait <strong>des</strong> transferts restrictifs <strong>monétaires</strong> <strong>des</strong>tinésà la reconstruction pour tous ceux qui avai<strong>en</strong>t perdu leurs maisons. La fourniture de matériaux deconstruction n’était pas suffisante pour répondre à la demande et, avec autant de personnes quiessayai<strong>en</strong>t de dép<strong>en</strong>ser l’arg<strong>en</strong>t de l’aide <strong>en</strong> un temps si court, les prix de certains matériaux ontété multipliés. Toutefois, il est fort probable que les prix aurai<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té de toute façon, mêmesi aucune aide n’avait été accordée. Dans le cadre d’un programme de filet de protection socialegéré par le DFID dans les années 1990 <strong>en</strong> Zambie, une inflation <strong>des</strong> prix alim<strong>en</strong>taires liée auxtransferts <strong>monétaires</strong> a été constatée, mais seulem<strong>en</strong>t dans trois districts très pauvres.Un programme d’ACF « Arg<strong>en</strong>t-contre-travail » qui s’est déroulé <strong>en</strong> Somalie <strong>en</strong> 2004 n’a euaucun impact sur les prix locaux p<strong>en</strong>dant la durée du projet. De même, il a été constaté que lesdiffér<strong>en</strong>ts programmes « Arg<strong>en</strong>t-contre-travail » mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> à Aceh p<strong>en</strong>dant la période del’après tsunami n’ont eu aucun effet inflationniste sur les prix <strong>des</strong> d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires. Danscertains cas, les prix ont augm<strong>en</strong>té dans les premiers jours du programme avant de rev<strong>en</strong>ir àleurs niveaux normaux <strong>en</strong>suite.Globalem<strong>en</strong>t, l’inflation est assez probable si les <strong>en</strong>trées d’arg<strong>en</strong>t sont importantes par rapportà la taille normale de l’économie. Cela pourrait égalem<strong>en</strong>t être à l’origine de l’inflation dansles districts les plus pauvres de Zambie prés<strong>en</strong>tée plus haut. Toutefois, dans une <strong>des</strong> régionspastorales les plus pauvres du K<strong>en</strong>ya où presque toute l’activité commerciale était basée sur letroc, le programme « Arg<strong>en</strong>t-contre-travail » d’Oxfam a constaté une inflation très limitée et dueà la v<strong>en</strong>te à crédit pour les participants aux ACT qui n’avai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>core été payés.Une inflation qui n’est pas reliée aux IM peut égalem<strong>en</strong>t toucher une région où un programmeest mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> et cela doit aussi être pris <strong>en</strong> compte (Cf. section 3.1.2). Un programme« Arg<strong>en</strong>t-contre-travail » d’Oxfam au Malawi a été confronté à une inflation nationale, ce qui aeu pour conséqu<strong>en</strong>ce la diminution du pouvoir d’achat <strong>des</strong> allocataires et une réduction del’impact du programme. Il est parfois possible d’anticiper ces effets et le programme peut ainsi<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir compte. Normalem<strong>en</strong>t les prix fluctu<strong>en</strong>t d’une saison à l’autre : par exemple, les prixalim<strong>en</strong>taires peuv<strong>en</strong>t être beaucoup plus élevés juste avant la récolte par rapport à ceux <strong>des</strong> moisqui suiv<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t la récolte. Ces changem<strong>en</strong>ts sont prévisibles dans une certainemesure bi<strong>en</strong> que le niveau et la date <strong>des</strong> augm<strong>en</strong>tations de prix saisonnières vari<strong>en</strong>t d’une annéesur l’autre.8 Sources: Peppiatt et al. (2001), Harvey and Savage (2006), Mattin<strong>en</strong> and Ogd<strong>en</strong> (2006), Doocy et al. (2006),Adams and Harvey (2006)<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 33


2.2.<strong>3.2</strong> Les craintes d’une mauvaise utilisation de l’arg<strong>en</strong>tPresque toutes les expéri<strong>en</strong>ces d’interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> qui ont été rapportées mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce lefait que l’arg<strong>en</strong>t distribué n’a pas été mal utilisé, dans <strong>des</strong> contextes aussi différ<strong>en</strong>ts que celui d’unprogramme <strong>des</strong>tiné aux éleveurs de Mongolie, un programme <strong>en</strong> coupons et <strong>en</strong> espèces <strong>en</strong> Indonésie,<strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> <strong>en</strong> Éthiopie et bi<strong>en</strong> d’autres expéri<strong>en</strong>ces relatées dans cette section 9 .La nourriture représ<strong>en</strong>te souv<strong>en</strong>t la première priorité pour les dép<strong>en</strong>ses, suivie par les vêtem<strong>en</strong>ts,l’éducation et la santé, les dép<strong>en</strong>ses sociales (les organisations caritatives, le remboursem<strong>en</strong>t de ladette) et l’investissem<strong>en</strong>t dans <strong>des</strong> activités qui génèr<strong>en</strong>t <strong>des</strong> rev<strong>en</strong>us ou <strong>des</strong> actifs productifs.Il n’y a pas <strong>en</strong>core suffisamm<strong>en</strong>t d’expéri<strong>en</strong>ce de terrain sur la manière dont l’utilisation del’arg<strong>en</strong>t varie <strong>en</strong> fonction de qui reçoit l’arg<strong>en</strong>t. Dans le programme de réhabilitation auGuatemala et au Nicaragua (Cf. Encadré 2), géré par la Croix Rouge, aucun détournem<strong>en</strong>tn’apparaît. Dans ces deux cas, de l’arg<strong>en</strong>t a été donné aux femmes –mais est-ce bi<strong>en</strong> pour cetteraison que l’arg<strong>en</strong>t a été dép<strong>en</strong>sé à bon esci<strong>en</strong>t ? Dans un cas, il s’est avéré que l’id<strong>en</strong>tité <strong>des</strong>bénéficiaires était un point ess<strong>en</strong>tiel. Dans les programmes de désarmem<strong>en</strong>t, une mauvaiseutilisation de l’arg<strong>en</strong>t et <strong>des</strong> détournem<strong>en</strong>ts ont été constatées dans <strong>des</strong> programmes où lestransferts <strong>monétaires</strong> ont été remis à d’anci<strong>en</strong>s <strong>en</strong>fants-soldats. L’arg<strong>en</strong>t a été dép<strong>en</strong>sé demanière antisociale ou volé par d’anci<strong>en</strong>s commandants de ces <strong>en</strong>fants-soldats.Encadré 6. Quand peut-on dire qu’il y a détournem<strong>en</strong>t ?Save the Childr<strong>en</strong> (UK) a voulu répondre aux besoins alim<strong>en</strong>taires <strong>des</strong> populations <strong>en</strong> Indonésie et leura distribué de l’arg<strong>en</strong>t et <strong>des</strong> coupons pour leur permettre d’acheter <strong>des</strong> d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires produiteslocalem<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant, l’ONG a découvert que <strong>des</strong> sommes d’arg<strong>en</strong>t avai<strong>en</strong>t été « détournées » de leuremploi et n’avait pas été dép<strong>en</strong>sé pour l’achat de nourriture, comme elle l’espérait. Toutefois la majeurepartie de l’arg<strong>en</strong>t « détourné » a été utilisé dans <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses liées à l’éducation. Les objectifs del’organisation ne fur<strong>en</strong>t pas totalem<strong>en</strong>t atteints, mais les objectifs <strong>des</strong> bénéficiaires le fur<strong>en</strong>t.Bi<strong>en</strong> qu’il soit rarem<strong>en</strong>t rapporté une mauvaise utilisation de l’arg<strong>en</strong>t ou un détournem<strong>en</strong>t de sa<strong>des</strong>tination première, il faudrait égalem<strong>en</strong>t souligner le fait que le suivi de l’utilisation de l’arg<strong>en</strong>test une tâche difficile étant donné que l’on demande aux bénéficiaires de donner les réponsesauxquelles « on s’att<strong>en</strong>d » puisqu’il est de leur intérêt que les transferts <strong>monétaires</strong> se poursuiv<strong>en</strong>t.Ainsi, un suivi complet exigerait d’interroger différ<strong>en</strong>ts membres du ménage, les fournisseurs etmême les patrons de bars. Cela pr<strong>en</strong>drait énormém<strong>en</strong>t de temps et ce ne serait pas facile à mettre <strong>en</strong><strong>œuvre</strong> <strong>en</strong> pratique (Cf. section 3.3.1 ci-après pour plus d’informations sur le suivi).Encadré 7. L’impact nutritionnel <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong>Des interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ont été proposées comme autre solution par rapport à l’aide alim<strong>en</strong>taire et ledébat se poursuit sur la question de savoir si l’arg<strong>en</strong>t peut à proprem<strong>en</strong>t parler satisfaire les objectifsnutritionnels souv<strong>en</strong>t inhér<strong>en</strong>ts à l’aide alim<strong>en</strong>taire. S’il est vrai que les populations ont d’autres besoinsque les besoins nutritionnels, cela n’impliquerait-il pas que si nous voulons être certains que les <strong>en</strong>fants nesouffr<strong>en</strong>t pas de malnutrition, nous devrions fournir <strong>des</strong> d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires à leurs familles ? Il est trèsdifficile de trouver <strong>des</strong> données concernant l’impact <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> sur la nutrition. D’unemanière générale, il n’existe pas de données de référ<strong>en</strong>ce, les interv<strong>en</strong>tions peuv<strong>en</strong>t être à très court termeet la malnutrition a tellem<strong>en</strong>t d’autres causes que la quantité de nourriture absorbée au sein du ménage.Des travaux ont été m<strong>en</strong>és sur la contribution <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> par rapport aux besoins <strong>en</strong> calories <strong>des</strong>ménages, au nombre de repas absorbés chaque jour ou sur la diversité alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages (Cf. annexe 6).C’est sans surprise que ces travaux ont démontré que l’arg<strong>en</strong>t peut apporter une contribution à la rationalim<strong>en</strong>taire. Une étude a ainsi constaté que l’arg<strong>en</strong>t était utilisé pour acheter presque la moitié <strong>des</strong> besoinscaloriques moy<strong>en</strong>s du ménage ; une autre a montré que l’indicateur de la diversité alim<strong>en</strong>taire était plus élevé pourles bénéficiaires que pour ceux qui n’étai<strong>en</strong>t pas bénéficiaires <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> (Cf. annexe 6). Toutefois, sans pouvoirfaire une comparaison avec une population équival<strong>en</strong>te recevant de la nourriture directem<strong>en</strong>t, il est impossible9 Sources: Cole (2006), Adams & Kebede (2005), Willibald (2006), Peppiatt et al. (2001), MartinDietz et al. (2004)<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 34


d’établir dans quelle mesure l’arg<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>sé l’a été dans le seul but de conserver un bon état nutritionnel.En pratique, la contribution d’un transfert monétaire à un bon statut nutritionnel dép<strong>en</strong>dra de bi<strong>en</strong>d’autres facteurs : les autres besoins <strong>des</strong> personnes, les autres ai<strong>des</strong> qu’elles reçoiv<strong>en</strong>t, la santé et l’étatsanitaire, et le plus important, le montant du transfert.L'impact <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> sur la nutrition <strong>en</strong> tant que telle a été ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tdocum<strong>en</strong>té pour les transferts sociaux <strong>monétaires</strong> tandis que, dans les autres cas, le suivi portaitsur la diversité alim<strong>en</strong>taire ou sur la ration alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages (se reporter à l’annexe 6).Dans le cas de transferts sociaux <strong>monétaires</strong> conditionnés, versés <strong>en</strong> Amérique Latine, l’impact surl’alim<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants a été positif (ces programmes sont souv<strong>en</strong>t associés à une s<strong>en</strong>sibilisation surles bonnes pratiques de soins aux <strong>en</strong>fants). D’autres programmes (transferts <strong>monétaires</strong> et de nourritureau Malawi, transferts <strong>monétaires</strong> d’Oxfam <strong>en</strong> Zambie) ont eu un effet positif sur la diversité alim<strong>en</strong>taire<strong>des</strong> ménages ainsi que sur la ration alim<strong>en</strong>taire (<strong>en</strong> termes de nombre de repas). Les dép<strong>en</strong>ses de santéque permett<strong>en</strong>t les transferts <strong>monétaires</strong> peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t avoir un effet sur la nutrition.Par ailleurs, si le but d’un programme est d’avoir un effet sur la nutrition <strong>en</strong> tant que telle, il estpeut être primordial de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération ce que le marché « offre » afin d’atteindre cetobjectif (la qualité <strong>des</strong> produits, la diversité, etc.) et de mettre ceci <strong>en</strong> balance avec la valeurajoutée que prés<strong>en</strong>te une distribution directe d’alim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>richis (il est à noter que toutedistribution directe peut être complétée par un transfert <strong>monétaires</strong>, et que l’on peut davantages<strong>en</strong>sibiliser les populations sur une l’importance d’une alim<strong>en</strong>tation équilibrée).2.2.3.3 La question du g<strong>en</strong>reOn soulève souv<strong>en</strong>t la question de savoir si les transferts <strong>monétaires</strong> ou <strong>en</strong> nature sont mieux pouraider les femmes (et les <strong>en</strong>fants). L’argum<strong>en</strong>t est que, dans les sociétés où les hommes contrôl<strong>en</strong>t« traditionnellem<strong>en</strong>t » l’arg<strong>en</strong>t et où les femmes sont responsables de la gestion de la nourriture, l’aidemonétaire sera une aide pour les hommes tandis que l’aide <strong>en</strong> nature aiderait les femmes. Dans certainscas, la majorité <strong>des</strong> femmes ont exprimé leur préfér<strong>en</strong>ce pour une aide <strong>en</strong> nature, alors que la majorité<strong>des</strong> hommes préférai<strong>en</strong>t les transferts <strong>monétaires</strong> (par exemple, les programmes d’aide au Zimbabwesuite à une grande sécheresse, au milieu <strong>des</strong> années 1980), bi<strong>en</strong> que cela ne soit pas absolu. Il existepeu d’expéri<strong>en</strong>ces sur le fait que la distribution d’arg<strong>en</strong>t ait r<strong>en</strong>forcé une inégalité <strong>en</strong>tre les hommeset les femmes 10 . Tellem<strong>en</strong>t de facteurs particip<strong>en</strong>t aux décisions sur la façon de dép<strong>en</strong>ser l’arg<strong>en</strong>t etsur la répartition <strong>des</strong> responsabilités que toute généralisation est contre-productive.Désormais, l’aide alim<strong>en</strong>taire est très souv<strong>en</strong>t distribuée aux femmes pour leur ménage. Il existeprobablem<strong>en</strong>t une très grande variation <strong>en</strong>tre les femmes dans leur capacité à contrôler et àempêcher la rev<strong>en</strong>te de l’aide. L’arg<strong>en</strong>t peut égalem<strong>en</strong>t cibler les femmes ou les hommes ou« quiconque est le chef de famille ». Cela dép<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> partie du statut <strong>des</strong> transferts : s’il s’agit d’uneaide de « subsistance » (pour répondre aux coûts de la vie) ou s’il s’agit d’une aide plus importantepour investir dans les moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce. Des argum<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t être soulevés <strong>en</strong> faveur <strong>des</strong> deuxoptions. La sagesse “traditionnelle” veut que le fait d’accorder <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> pour la vie quotidi<strong>en</strong>ne auxfemmes soit la meilleure façon de s’assurer que davantage d’arg<strong>en</strong>t soit consacré à la famille.Un autre argum<strong>en</strong>t domine selon lequel les hommes néglig<strong>en</strong>t la santé de la famille pour <strong>des</strong> causesd’ordre économique : ce comportem<strong>en</strong>t est une réponse <strong>des</strong> hommes qui ont perdu leur capacité <strong>des</strong>’occuper de leur famille conformém<strong>en</strong>t à la tradition (par exemple, lorsqu’il n’y a plus de bétail oulors <strong>des</strong> déplacem<strong>en</strong>ts de populations ou de la perte de terres). Contourner constamm<strong>en</strong>t les hommespeut r<strong>en</strong>forcer leur s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t « d’émasculation » et créer davantage de problèmes sociaux au lieu deles <strong>en</strong>courager à assumer leurs responsabilités et de les aider à remplir leur rôle.10 Sources: Willibald (2006), Peppiatt et al. (2001)<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 35


Il n’y a que peu de preuves directes à l’appui de l’un ou l’autre <strong>des</strong> points de vue. Il est peuprobable que l’un ou l’autre argum<strong>en</strong>t soit toujours vrai, ce qui souligne <strong>en</strong>core et toujours le faitque, dans chaque cas, un projet doit être basé sur une compréh<strong>en</strong>sion à la fois économique,culturelle et sociale de la situation spécifique r<strong>en</strong>contrée sur le terrain. Il n’existe pas d’autresolution que de questionner les hommes et les femmes dans chaque site du projet sur les réactionsau ciblage <strong>des</strong> hommes et <strong>des</strong> femmes et <strong>en</strong>suite d’<strong>en</strong> assurer un étroit suivi. Il semble que certainsprojets ont été une réussite grâce à une aide apportée conjointem<strong>en</strong>t aux hommes et aux femmes :l’<strong>en</strong>cadré 2 ci-<strong>des</strong>sus illustre le cas d’un projet où les hommes recevai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> intrants agricoles etles femmes un transfert monétaire (d’une valeur inférieure) pour les besoins alim<strong>en</strong>taires.Des transferts d’investissem<strong>en</strong>t <strong>des</strong>tinés à la reconstruction <strong>des</strong> maisons ou à la restauration <strong>des</strong>moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce ont eu t<strong>en</strong>dance à être attribués aux chefs de ménage (qui sont <strong>en</strong> général<strong>des</strong> hommes) ou à <strong>des</strong> hommes qui dét<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t les principaux actifs de la famille et qui avai<strong>en</strong>tété détruits (bateaux de pêche, cheptel). Bi<strong>en</strong> que le fait de procéder ainsi, <strong>en</strong> rétablissant unedomination masculine sur les moy<strong>en</strong>s de production, puisse être discutable, il n’est pas vraim<strong>en</strong>tjuste d’att<strong>en</strong>dre d’un programme IM qu’modifie les relations <strong>en</strong>tre les hommes et les femmesconcernant le pouvoir économique dans une société.Encadré 8. Les IM et la démobilisationIl a été constaté une discrimination <strong>en</strong>tre les hommes et les femmes quant à l’attribution de transferts<strong>monétaires</strong> pour la démobilisation, tout particulièrem<strong>en</strong>t là où la condition d’octroi <strong>des</strong> transferts était la remised’une arme. Les jeunes filles dans les groupes armés souv<strong>en</strong>t ne disposai<strong>en</strong>t d’arme et ne pouvai<strong>en</strong>t pas lesrestituer. En outre une stigmatisation a été faite à l’égard <strong>des</strong> jeunes filles ayant appart<strong>en</strong>u à <strong>des</strong> groupesarmés, ce qui a <strong>en</strong>traîné que beaucoup d’<strong>en</strong>tre elles ont t<strong>en</strong>té d’éviter toutes les procédures officielles dedémobilisation et se sont débrouillées pour r<strong>en</strong>trer chez elles toutes seules, ne pouvant ainsi pas bénéficierd’une aide à la réinsertion. Toutefois ces problèmes n’ont aucun li<strong>en</strong> direct avec les transferts <strong>monétaires</strong> ; ilssont plutôt liés au manque de s<strong>en</strong>sibilisation sur les spécificités de g<strong>en</strong>re par rapport à la démobilisation et lareconnaissance <strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> filles appart<strong>en</strong>ant à <strong>des</strong> groupes armés <strong>en</strong> tant que « soldats ».Une façon de garantir un meilleur contrôle <strong>des</strong> épouses sur les transferts <strong>monétaires</strong> fut de leur fairesigner un accord de démobilisation ou de réinsertion (Somalie, Soudan).Source: Willibald (2006)Deux autres domaines de préoccupation à propos <strong>des</strong> spécificités hommes/femmes et <strong>des</strong>transferts <strong>monétaires</strong> ont été soulevés :a) Le ciblage <strong>des</strong> programmes basés sur le travail a soulevé <strong>des</strong> questions : fallait-il remette l’arg<strong>en</strong>taux femmes ou cela signifiait-il que la charge de travail <strong>des</strong> femmes était <strong>en</strong>core plus importante etqu’elles étai<strong>en</strong>t forcées d’assumer davantage de responsabilités pour l’économie du ménage ? Il existetrès peu de littérature sur ce sujet, mais les principes sont prés<strong>en</strong>tés ci-après (Cf. section <strong>3.2</strong>.<strong>3.2</strong>).b) De plus <strong>en</strong> plus de questions relatives à la protection font leur <strong>en</strong>trée dans la terminologie de laréponse humanitaire. Les Organisations doiv<strong>en</strong>t désormais pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération l’impact global dechacune de leurs interv<strong>en</strong>tions. Par rapport aux IM, la crainte est que le fait de donner de l’arg<strong>en</strong>t puisseconduire à un accroissem<strong>en</strong>t de la viol<strong>en</strong>ce à l’<strong>en</strong>contre <strong>des</strong> femmes. Si l’arg<strong>en</strong>t est remis aux femmes,cela peut <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer <strong>des</strong> viol<strong>en</strong>ces conjugales parce que les hommes batt<strong>en</strong>t les femmes pour se saisirde cet arg<strong>en</strong>t. Si l’arg<strong>en</strong>t est remis aux hommes, certains d’<strong>en</strong>tre eux peuv<strong>en</strong>t le dép<strong>en</strong>ser de manièreinappropriée aboutissant à davantage de viol<strong>en</strong>ce vis-à-vis <strong>des</strong> femmes (par exemple une augm<strong>en</strong>tationde l’alcoolisme, la prostitution impliquant <strong>des</strong> mineures, etc.). Il n’existe aucune réponse évid<strong>en</strong>te à ceproblème. Chaque programme de développem<strong>en</strong>t qui accroît les rev<strong>en</strong>us doit se heurter à ces questionsrelatives à la protection. Il est futile de prét<strong>en</strong>dre que la solution est le mainti<strong>en</strong> <strong>des</strong> populations dans lapauvreté puisque très souv<strong>en</strong>t la principale m<strong>en</strong>ace à l’égard de la protection <strong>des</strong> droits est bi<strong>en</strong> lemanque d’arg<strong>en</strong>t qui ne permet pas répondre aux besoins fondam<strong>en</strong>taux. Toutefois, ces craintesdoiv<strong>en</strong>t être prises très au sérieux. Il faudrait discuter avec les femmes sur la meilleure façon de gérerces problèmes là où ils exist<strong>en</strong>t (elles pourrai<strong>en</strong>t proposer d’utiliser <strong>des</strong> coupons à la place de l’arg<strong>en</strong>t,par exemple). Il est clair qu’une mauvaise utilisation de l’arg<strong>en</strong>t est susceptible de se produire, mais<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 36


lorsque l’Organisation a pris soin d’<strong>en</strong> minimiser les effets, il est évid<strong>en</strong>t que la responsabilité <strong>en</strong>incombe aux individus concernés et non plus au projet lui-même.Une importante contribution de chaque IM, aussi petite soit-elle, consisterait à <strong>en</strong>courager lacapitalisation d’expéri<strong>en</strong>ces sur l’impact <strong>des</strong> IM sur les relations <strong>en</strong>tre les hommes et lesfemmes dans différ<strong>en</strong>tes sociétés. Il reste à espérer qu’un manuel à v<strong>en</strong>ir pourrait inclure unchapitre sur la question du g<strong>en</strong>re qui traitera de cas concrets et non plus de théorie.Encadré 9. De l’arg<strong>en</strong>t pour l’aide d’urg<strong>en</strong>ce: la bonne réponse dans la bonne situation(Éthiopie, 2003)Une aide monétaire d’urg<strong>en</strong>ce fut utilisée par quatre ONG avec un financem<strong>en</strong>t de USAID/OFDA pourv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide aux populations <strong>en</strong> Éthiopie au cours de la famine qui a sévi <strong>en</strong> 2003. Parce qu’il s’agissaitd’un nouveau programme pour l’OFDA, une évaluation externe a été m<strong>en</strong>ée et a montré qu’une solutionsimple au problème pouvait être apportée. Les diverses craintes vis-à-vis de l’inflation, de la mauvaiseutilisation de l’arg<strong>en</strong>t, du détournem<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t ou du déséquilibre <strong>en</strong>tre les hommes et les femmesne se sont pas produites. Ci-après, on peut <strong>en</strong> lire le résumé 11 :« Constatations clés : l’interv<strong>en</strong>tion monétaire d’urg<strong>en</strong>ce est une <strong>des</strong> techniques d’aide d’urg<strong>en</strong>ce disponiblesles plus puissantes et les plus distinguées. Utilisé […] dans de bonnes conditions, qui inclu<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t :a) Disponibilité de produits alim<strong>en</strong>taire localem<strong>en</strong>t,b) Proximité <strong>des</strong> marchés, etc) Infrastructure <strong>en</strong> transport adéquate,l’interv<strong>en</strong>tion génère un fort effet multiplicateur. Elle permet de sauver <strong>des</strong> vies, de redonner auxpopulations leur dignité, de r<strong>en</strong>dre les femmes autonomes et de stabiliser, d’aider et de r<strong>en</strong>forcer lesménages […]. La distribution d’arg<strong>en</strong>t a, selon les donateurs et les ONG, un coût-efficacité plus élevé de40% que les traditionnelles distributions de céréales importées […]. L’évaluation n’a pas décelé deproblèmes importants lors la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> programmes. »La phrase clé, ici ? « …dans de bonnes conditions … » !POINTS CLES - « Evaluation de la pertin<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> » Pourquoi de l’arg<strong>en</strong>t ?Parce que l’insécurité <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce dans les situations d’urg<strong>en</strong>ce est souv<strong>en</strong>tdue à l’incapacité <strong>des</strong> populations à accéder à la nourriture et à d’autres bi<strong>en</strong>s (<strong>en</strong>raison d’un manque d’arg<strong>en</strong>t), plutôt qu’à une non-disponibilité de ces produits.Parce que les bénéficiaires peuv<strong>en</strong>t avoir <strong>des</strong> priorités très différ<strong>en</strong>tes (alim<strong>en</strong>tation,santé, réhabilitation) et qu’ils sav<strong>en</strong>t ce qui est le meilleur pour eux-mêmes et qu’ilsutiliseront l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce.Parce que l’arg<strong>en</strong>t aide les personnes à être responsables de leur propre relance.Parce que l’arg<strong>en</strong>t est souv<strong>en</strong>t la manière la plus efficace et avec le meilleur coûtefficacitéde fournir une assistance.Les avantages <strong>des</strong> IM <strong>en</strong> théorie : la flexibilité le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de l’autonomie ladignité retrouvée le coût-efficacité les effets multiplicateurs le souti<strong>en</strong> au commerce localLes inconvéni<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> IM <strong>en</strong> théorie : une utilisation antisociale la rétic<strong>en</strong>ce <strong>des</strong>bailleurs de fond et d’autres acteurs à les favoriser facilem<strong>en</strong>t détournable Risquessécuritaires Risques inflationnistes Risque de biais dû aux inégalités de g<strong>en</strong>re.Et dans la PRATIQUE ? Aucune réponse définitive puisque cela dép<strong>en</strong>d du contexte del’interv<strong>en</strong>tion et de sa conception.11 R Brandsetter (2004): Evaluation d’une interv<strong>en</strong>tion monétaire d’urg<strong>en</strong>ce de l’OFDA <strong>en</strong> Ethiopie<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 37


2.3 Transferts <strong>monétaires</strong> restrictifs ou conditionnelsLa façon la plus simple de restreindre les dép<strong>en</strong>ses est d’utiliser <strong>des</strong> coupons. Toutefois, cescoupons ne sont pas toujours pratiques, notamm<strong>en</strong>t lorsque le transfert n’a pas pour finalité l’achatd’un seul produit, mais un <strong>en</strong>semble complexe de dép<strong>en</strong>ses. La construction d’une maison, parexemple, peut nécessiter d’acheter toutes sortes de matériaux de construction auprès de nombreuxfournisseurs, de payer les salaires de la main-d’<strong>œuvre</strong>, etc. La création d’un élevage de poulesnécessite d’acheter <strong>des</strong> poules, mais égalem<strong>en</strong>t de leur construire un abri, de payer les dép<strong>en</strong>sesvétérinaires, d’acheter leur nourriture, etc. Les coupons ne sont pas adaptés à ce g<strong>en</strong>re d’aide.Néanmoins, certaines organisations ont imposé <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> limités à certainsinvestissem<strong>en</strong>ts ou remboursables sous condition d’une pratique du bénéficiaire. Les ai<strong>des</strong>conditionnées ont presque toujours été associées aux filets de protection sociale. Ceux-ci ner<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas dans le champ d’application du prés<strong>en</strong>t manuel, mais <strong>en</strong> annexe 1 se trouve uncertain nombre de discussions, et <strong>des</strong> référ<strong>en</strong>ces sur le sujet sont inclues dans la bibliographie.La difficulté <strong>des</strong> transferts restrictifs est l’application de ces restrictions. Chaque dép<strong>en</strong>se d’unbénéficiaire devrait être suivie d’une façon ou d’une autre et <strong>des</strong> mesures doiv<strong>en</strong>t êtredéterminées si les restrictions ne sont pas respectées. Dans la pratique, la seule façon d’atteindrece but est de verser le transfert <strong>en</strong> plusieurs fois, et pour chaque nouveau versem<strong>en</strong>t, donner lapreuve que l’arg<strong>en</strong>t déjà versé a été dép<strong>en</strong>sé à bon esci<strong>en</strong>t. Par exemple, l’arg<strong>en</strong>t distribué pouracheter du bétail n’est donné que si l’abri a bi<strong>en</strong> été construit. L’inconvéni<strong>en</strong>t de ce système estla complexité administrative requise si le nombre de bénéficiaires est important (voirégalem<strong>en</strong>t le tableau 16 ci-<strong>des</strong>sous). Il existe aussi inévitablem<strong>en</strong>t un danger de la t<strong>en</strong>tation de« fraude » vis-à-vis <strong>des</strong> systèmes de contrôle qui, pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t, pourrai<strong>en</strong>t transformer unerelation de part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong> une relation d’intérêts contraires (« nous contre eux »).L’équilibre optimal <strong>en</strong>tre le contrôle et le choix devra être trouvé dans chaque cas précis.Les meilleures solutions sont susceptibles d’être très différ<strong>en</strong>tes selon les circonstances.Lorsque cela est possible, faire confiance aux populations pour leur dép<strong>en</strong>se judicieuse del’arg<strong>en</strong>t est de loin la meilleure ori<strong>en</strong>tation. S’il existe de bonnes raisons pour lesquelles cela neserait pas le cas, il faut alors trouver <strong>des</strong> solutions particulières. Il peut s’agir de mesures tellesqu’un contrôle par les pairs ou la fourniture d’une partie de l’aide <strong>en</strong> nature ou avec <strong>des</strong> couponset de seulem<strong>en</strong>t une partie <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t.2.4 Les populations doiv<strong>en</strong>t-elles travailler <strong>en</strong> échange du transfert ?La simple idée de « donner de l’arg<strong>en</strong>t aux populations » peut susciter une forte réaction émotionnelleau sein du monde humanitaire, comme cela a déjà été m<strong>en</strong>tionné plus haut (cf. section 2.2.1).Toutefois, bi<strong>en</strong> <strong>des</strong> craintes (« elles vont le gaspiller, le dép<strong>en</strong>ser <strong>en</strong> boissons, se le faire voler »)disparaiss<strong>en</strong>t lorsque l’idée de les rémunérer pour leur travail est proposée. Bi<strong>en</strong> <strong>des</strong> dangers perçuspar rapport aux transferts <strong>monétaires</strong> distribués sans contrepartie devrai<strong>en</strong>t s’appliquer aussi à touttransfert conditionné à un travail –la mauvaise utilisation de l’arg<strong>en</strong>t, les risques de vol ou d’attaque.Cela illustre à quel point les débats sur les transferts <strong>monétaires</strong> sans contrepartie ou basés sur letravail prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une problématique morale : les populations peuv<strong>en</strong>t-elles être aidéeslorsqu’elles sont victimes d’une catastrophe ? Ou bi<strong>en</strong> le fait de travailler pour de l’arg<strong>en</strong>t est-ilplus « moral » que de recevoir <strong>des</strong> transferts gracieusem<strong>en</strong>t, sans contrepartie ? Une autrequestion peut être soulevée : la légitimité pour l’organisation <strong>en</strong> charge de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> decontrôler de la façon dont les populations dép<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t le salaire perçu pour le travail accompli.Le prés<strong>en</strong>t manuel n’essaye pas de pr<strong>en</strong>dre position par rapport à ces argum<strong>en</strong>ts d’ordre éthique.Ils sont m<strong>en</strong>tionnés ici parce qu’ils peuv<strong>en</strong>t être sous-jac<strong>en</strong>ts à une discussion plutôtqu’exprimés de manière explicite. Cette section considère uniquem<strong>en</strong>t les argum<strong>en</strong>ts logiques<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 38


ou pratiques qui ferai<strong>en</strong>t que l’un soit plus approprié que l’autre. Les argum<strong>en</strong>ts d’ordre moralsont légitimes et pertin<strong>en</strong>ts, mais ils ne r<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas dans le champ d’application de ce manuel.Les transferts sans contrepartie peuv<strong>en</strong>t être plus rapi<strong>des</strong> à organiser que les projets basés surle travail, ces derniers exigeant tout un processus de négociation et de consultation et le plussouv<strong>en</strong>t un travail logistique pour obt<strong>en</strong>ir les outils et le matériel.Il est à noter que les argum<strong>en</strong>ts qui ont trait aux programmes basés sur le travail ou les transferts<strong>monétaires</strong> sans contrepartie sont sans rapport avec la distribution de coupons ou d’arg<strong>en</strong>t auxpopulations. Pour tous les cas m<strong>en</strong>tionnés dans cette section, les programmes basés sur le travailfont égalem<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ce au système <strong>des</strong> coupons pour le travail et les «transferts sanscontrepartie» inclu<strong>en</strong>t à la fois l’arg<strong>en</strong>t et les coupons.Cep<strong>en</strong>dant les transferts <strong>monétaires</strong> sans-contrepartie sont à préférer pour une action à courtterme dans les phases initiales de toute réponse humanitaire. La raison est toute simple : lacapacité à pouvoir mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> plus rapidem<strong>en</strong>t les transferts sans-contrepartie. En aucuncas le fait que les projets basés sur le travail soi<strong>en</strong>t plus adaptés à une phase de « relance » ne sefonde sur <strong>des</strong> argum<strong>en</strong>ts moraux. Même là où une crise se prolonge, il est possible d’<strong>en</strong>visager<strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail avant que toute relance soit <strong>en</strong> vue (voir ci-<strong>des</strong>sous).Les principaux avantages que représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les programmes basés sur le travail sont les suivants :1. Les populations peuv<strong>en</strong>t réaliser un travail utile dans de tels programmes. Des servicespublics et <strong>des</strong> infrastructures peuv<strong>en</strong>t être construits et réhabilités, les champs peuv<strong>en</strong>t êtredéfrichés, ce qui prés<strong>en</strong>tera d’autres avantages pour l’<strong>en</strong>semble de la communauté, et passeulem<strong>en</strong>t pour les travailleurs.2. Parce que le fait de percevoir de l’arg<strong>en</strong>t est <strong>en</strong> li<strong>en</strong> direct avec la prés<strong>en</strong>ce physique sur lelieu de travail, les difficultés d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être minimisées. Il est possible dem<strong>en</strong>er <strong>des</strong> programmes basés sur le travail là où il n’existe pas de liste <strong>des</strong> personnesaffectées, bi<strong>en</strong> que, dans ces cas-là, il sera difficile de cibler. Habituellem<strong>en</strong>t un contrôleimportant est effectué parmi ceux qui ont travaillé afin d’éviter tout « profiteur » : il n’estpas possible de procéder à une double inscription et les autres formes de tricherie sont pluslimitées. Il est égalem<strong>en</strong>t plus facile de travailler avec les communautés sur <strong>des</strong>problématiques ciblées puisque le projet n’est pas perçu comme un transfert direct.Il existe aussi d’importants inconvéni<strong>en</strong>ts à faire travailler les populations pour recevoir un transfert :1. Le principal est que les populations sont rarem<strong>en</strong>t oisives, et <strong>en</strong> période de crise, elles sontgénéralem<strong>en</strong>t très occupées à essayer de faire face. Un programme basé sur la main-d’<strong>œuvre</strong>écarte les populations de leurs autres activités 12 , qu’elles soi<strong>en</strong>t économiques (la recherched’autres moy<strong>en</strong>s de gagner de l’arg<strong>en</strong>t, l’investissem<strong>en</strong>t dans la préparation <strong>des</strong> champs) ounon-économiques (comme s’occuper <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants et de la maison). L’infrastructurecommunautaire n’est pas un avantage secondaire « sans contrepartie » d’un programme basésur la main d’<strong>œuvre</strong> : sa construction a limité le travail que les populations aurai<strong>en</strong>t pueffectuer dans leurs propres champs ou leurs propres maisons, ce qui a un coût. Une étude 13 amontré que <strong>des</strong> populations déplacées à l’intérieur du territoire qui s’étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagées dans unprogramme de coupons-contre-travail ont retardé la reconstruction de leurs maisons et leurretour chez eux d’au moins un mois (de leur plein gré). Cep<strong>en</strong>dant, il existe <strong>des</strong> situations oùles populations sont obligées de rester inoccupées, tout particulièrem<strong>en</strong>t si leur déplacem<strong>en</strong>t12 En économie, on parle du “coût de manque à gagner » pour les personnes qui particip<strong>en</strong>t <strong>en</strong> r<strong>en</strong>onçant auxactivités qu’elles aurai<strong>en</strong>t dû effectuer par ailleurs. Le « bénéfice net » qu’elles perçoiv<strong>en</strong>t est <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ceinférieur à la rémunération qu’elles reçoiv<strong>en</strong>t.13 Simon Levine (2006)<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 39


est lié à l’insécurité. Cet état d’oisiveté forcée peut être la cause d’importants troubles sociaux,auquel cas occuper ces populations dans <strong>des</strong> activités constructives pourra clairem<strong>en</strong>t avoir unbénéfice positif. Comme toujours, chaque situation doit être appréciée sur le fond.2. Les activités basées sur le travail ne peuv<strong>en</strong>t pas toucher toutes les catégories deménages, <strong>en</strong> particulier ceux qui n’ont pas de force physique (par exemple les personnesmala<strong>des</strong>, les ménages dont le chef de ménage est une femme). Si ces ménages sont inclusdans la population-cible, il faudrait <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir compte.3. Un autre inconvéni<strong>en</strong>t, pour un acteur qui gère une interv<strong>en</strong>tion basée sur le travail, est le faitqu’elle coûte toujours plus cher. Il n’est pas possible de mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> un programme oùles seuls coûts serai<strong>en</strong>t le paiem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> salaires. Les projets de travail doiv<strong>en</strong>t être organisés ; ilest nécessaire d’<strong>en</strong>cadrer le travail, il se peut qu’il faille acheter <strong>des</strong> outils ; très souv<strong>en</strong>t il estnécessaire de fournir du matériel ; une main d’<strong>œuvre</strong> qualifiée peut être requise. Tout celareprés<strong>en</strong>te <strong>des</strong> coûts, ce qui signifie que seulem<strong>en</strong>t un pourc<strong>en</strong>tage du budget va auxbénéficiaires ciblés. Il peut arriver que ce pourc<strong>en</strong>tage soit inférieur à 50% selon le projet. Uneorganisation peut faire <strong>en</strong> sorte que ce pourc<strong>en</strong>tage soit beaucoup plus élevé <strong>en</strong> limitant lestypes de projets de travail qu’elle accepte. Il est fort peu probable que les coûts salariaux (pour<strong>des</strong> personnes non qualifiées) puiss<strong>en</strong>t être bi<strong>en</strong> supérieurs à 80% du budget total.4. Un quatrième inconvéni<strong>en</strong>t est l’échelle. Il est difficile de gérer <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions basées surle travail pour plus de quelques milliers de personnes, et extrêmem<strong>en</strong>t difficile même pourune grande Organisation <strong>des</strong> Nations Unies de m<strong>en</strong>er de tels projets pour plus de quelquesdizaines de milliers de personnes. Pourtant ces mêmes Organisations sont capables de faire<strong>des</strong> distributions gratuites ou d’accorder <strong>des</strong> transferts à <strong>des</strong> c<strong>en</strong>taines de milliers depersonnes. Il peut y avoir <strong>des</strong> situations où l’ampleur d’une crise humanitaire implique quel’exécution de programmes basés sur le travail n’est tout simplem<strong>en</strong>t pas une manièreréaliste de fournir l’assistance nécessaire.5. Les salaires <strong>des</strong> projets basés sur le travail sont forcém<strong>en</strong>t limités par la nécessité de garderun salaire réaliste, même s’il est généreux. Lorsque l’objectif d’une IM est de permettre lareconstruction d’une maison ou le rétablissem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce, il peut êtreimpossible de le réaliser par le biais <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail, du fait même dumontant du transfert monétaire. Bi<strong>en</strong> que les salaires n’ai<strong>en</strong>t pas à être limités à <strong>des</strong> niveauxlocaux (cf. 3.1.3.5 ci-après), il est évid<strong>en</strong>t que <strong>des</strong> limitations exist<strong>en</strong>t sur le montant quipeut être raisonnablem<strong>en</strong>t payé. Les éleveurs qui ont perdu tout leur cheptel ou les pêcheursqui ont perdu leurs bateaux, ont peut-être besoin d’une aide pour se rétablir, d’une valeur dequelques c<strong>en</strong>taines de dollars, si l’on veut espérer une relance réelle et durable. Dans lespays les plus pauvres où les salaires locaux ruraux se situ<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>des</strong>sous de 1 dollar par jour,la mise <strong>en</strong> place <strong>des</strong> ACT ne serait pas <strong>en</strong>visageable.Le tableau 6 ci-après résume les principaux avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts de chaque programme. Bi<strong>en</strong>que dans certains cas, il existe <strong>des</strong> raisons objectives de privilégier un type de programme plutôtqu’un autre, il n’y a aucune raison pour laquelle l’un devrait exclure l’autre. Dans certainessituations, il est possible d’associer les interv<strong>en</strong>tions sans contrepartie et celles basées sur le travail.Tableau 6. Comparaison <strong>des</strong> avantages respectifs <strong>en</strong>tre les transferts directs et lestransferts basés sur le travailTRANSFERTS DIRECTSTRANSFERTS BASES SUR LE TRAVAILAvantagesRapi<strong>des</strong> à organiser et à mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>N'<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce avec d'autresNe nécessit<strong>en</strong>t pas <strong>des</strong> listes de noms; ne doiv<strong>en</strong>tpas inclure toutes les personnes touchéesInfrastructures communautaires utiles (si ce n’est pas<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 40


activitésTRANSFERTS DIRECTSTRANSFERTS BASES SUR LE TRAVAILà titre gracieux)N'exclu<strong>en</strong>t pas les personnes sans force de travailMoins chères : il peut y avoir <strong>des</strong> transferts de tousbudgetPlus faciles à gérer sur une grande échelleN’augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas la charge de travail <strong>des</strong> femmesLa fraude / la tricherie sont plus difficilesPeuv<strong>en</strong>t être plus facilem<strong>en</strong>t acceptées par lesresponsables politiques, les bailleurs de fonds, les autresOrganisations humanitaires; reçoiv<strong>en</strong>t moins d’hostilitéPeuv<strong>en</strong>t être versées tant aux hommes qu’auxfemmesPermett<strong>en</strong>t aux populations de pouvoir s’occuperutilem<strong>en</strong>t dans <strong>des</strong> situations de non-activité forcéeDes transferts d’investissem<strong>en</strong>t assez conséqu<strong>en</strong>tssont possiblesEst-il acceptable que les droits de l’homme nesoi<strong>en</strong>t considérés que lorsque les populations sontvictimes de catastrophes ?Est-il acceptable que les populations doiv<strong>en</strong>t travaillerpour l’aide qu’elles reçoiv<strong>en</strong>t ?Inconvéni<strong>en</strong>tsUne seule personne par ménage peut êtrebénéficiaireNécessit<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>registrer la populationRisque de fraude plus élevéPeuv<strong>en</strong>t être considérées avec hostilité par lesresponsables politiques, les bailleurs de fonds,d’autres Organisations humanitairesExclu<strong>en</strong>t pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les plus vulnérables / detelles activités peuv<strong>en</strong>t ne pas toucher tous lesménagesCoûts plus élevésSont <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce avec les activités <strong>des</strong> ménageset peuv<strong>en</strong>t retarder le processus de relance (exig<strong>en</strong>tune planification soigneuse selon les saisons)Peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer <strong>des</strong> coûts supplém<strong>en</strong>taires pourles bénéficiaires (coûts directs ou manque à gagner)2.5 Conditions de mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> IMLe montant du transfert est limité par la nécessité demaint<strong>en</strong>ir une rémunération « raisonnable »En principe les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> peuv<strong>en</strong>t être <strong>des</strong> réponses utiles et efficaces à <strong>des</strong>situations de crise et/ou humanitaires, ainsi qu’<strong>en</strong> situation de relance. Elles peuv<strong>en</strong>t être utiliséesafin de répondre à différ<strong>en</strong>ts objectifs. Il est donc important de bi<strong>en</strong> définir vos objectifs et <strong>en</strong>suitede voir si les IM sont ou non la meilleure façon d’y répondre. Dans certaines situations, il existeun certain nombre de risques, ce qui signifie que les IM ne sont pas toujours appropriées. Il fautalors au préalable procéder à une bonne évaluation <strong>des</strong> besoins et une analyse de la faisabilité poursavoir si les conditions nécessaires sont remplies (la section 3.1 traite de ce qu’il faut évaluer etcomm<strong>en</strong>t le faire). Les IM peuv<strong>en</strong>t être <strong>des</strong> alternatives à l’aide <strong>en</strong> nature ou <strong>des</strong> programmescomplém<strong>en</strong>taires. Ce module met l’acc<strong>en</strong>t plus particulièrem<strong>en</strong>t sur <strong>des</strong> programmes à court etmoy<strong>en</strong> terme, mais les transferts <strong>monétaires</strong> à long terme peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être une réponse à lapauvreté chronique (par <strong>des</strong> « transferts sociaux <strong>monétaires</strong> ».)Le tableau 7 résume les différ<strong>en</strong>tes options <strong>des</strong> IM et les conditions de leur mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> (cetableau souligne les points ess<strong>en</strong>tiels qui seront développés <strong>en</strong> détail dans la section 3.) Ladistinction <strong>en</strong> trois types d’IM <strong>en</strong> trois colonnes vise à faciliter la compréh<strong>en</strong>sion <strong>des</strong> principessous-jac<strong>en</strong>ts à l’élaboration <strong>des</strong> programmes. Une fois cela fait, <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s innovants ethybri<strong>des</strong> pour aider les populations grâce aux transferts <strong>monétaires</strong> et/ou <strong>en</strong> nature peuv<strong>en</strong>t etdoiv<strong>en</strong>t être rapidem<strong>en</strong>t développés.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 41


Tableau 7. Les conditions nécessaires à la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>tes IMARGENT COUPONS EN NATURELe marché et les questions économiquesLe marché fonctionne oufonctionnerait avec une plusforte demandeLes produits/servicesnécessaires sont disponiblesLes populations ont perdu leurrev<strong>en</strong>u, ce qui est à l’origine <strong>des</strong>problèmesDes options importantes pourl’économie parallèleBesoin d’une réaction rapideÉconomie locale déprimée,manque d’arg<strong>en</strong>t dansl’économieFaible risque d’inflationexcessiveLe marché fonctionne oupourrait être activé, si lademande est garantieCraintes <strong>en</strong> termes de sécuritépour l’arg<strong>en</strong>tLe désir de limiter les options*de dép<strong>en</strong>ses implique derestreindre les choix, y comprisau risque de fragiliser lesmarchésTemps pour organiserl’approvisionnem<strong>en</strong>t ou bi<strong>en</strong>disponibilité localeSi forte inflation : couponséchangeables contre <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>sManque de disponibilité <strong>des</strong>bi<strong>en</strong>s ou pénurie / spéculation<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drant une augm<strong>en</strong>tation<strong>des</strong> prixLes marchés ne fonctionn<strong>en</strong>tpas et ne peuv<strong>en</strong>t pas êtreactivésLe désir de limiter les options*de dép<strong>en</strong>ses implique derestreindre les choix, y comprisau risque de fragiliser lesmarchésLes conditions pour d’autressolutions ne s’appliqu<strong>en</strong>t pas:aide <strong>en</strong> nature <strong>en</strong> “dernierrecours”Temps pour organiserl’approvisionnem<strong>en</strong>t ou bi<strong>en</strong>disponibilité localeForte inflationLes questions sociales et culturellesLes populations ont <strong>des</strong> besoinstrès diversLes populations n’ontpratiquem<strong>en</strong>t pas d’autre sourcede rev<strong>en</strong>u.Les besoins <strong>des</strong> bénéficiairessont uniformes, bi<strong>en</strong> connus etpeuv<strong>en</strong>t être satisfaitsLes bénéficiaires ont d’autressources de rev<strong>en</strong>us poursatisfaire leurs autres besoins**Les besoins <strong>des</strong> bénéficiairessont uniformes, bi<strong>en</strong> connus etpeuv<strong>en</strong>t être satisfaitsLes bénéficiaires ont d’autressources de rev<strong>en</strong>us poursatisfaire leurs autres besoinsQuestions concrètes : facteurs favorablesUn système bancaire quifonctionneSuffisamm<strong>en</strong>t de commerçantsv<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t tous les produitsnécessairesLa logistique peut être organiséeDes systèmes fiables (social,politique)Sécurité satisfaisante (parrapport aux mécanismes dedistribution)L’approvisionnem<strong>en</strong>t local peutêtre facilem<strong>en</strong>t organisé(commerçants ou foires)Un accès possible pour les groscamions* Quelle qu’<strong>en</strong> soit la raison : humanitaire, priorité politique du bailleur de fonds, crainte de mauvaiseutilisation, etc.** Par ailleurs, les coupons peuv<strong>en</strong>t être distribués <strong>en</strong> parallèle avec les transferts <strong>monétaires</strong><strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 42


Des conditions pourrai<strong>en</strong>t aussi être élaborées pour les programmes de crédit. Les prêtspeuv<strong>en</strong>t être faits soit <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t, soit <strong>en</strong> nature (par exemple du bétail) lorsqu’il existe un désirde restreindre l’utilisation du crédit par les populations. Bi<strong>en</strong> que ce manuel ne traite pas <strong>des</strong>programmes de crédit, il peut être fait m<strong>en</strong>tion ici de situations dans lesquelles ils serai<strong>en</strong>t lesplus appropriés parce qu’ils peuv<strong>en</strong>t aussi servir d’alternative aux IM qui sont discutées ici.Tableau 8. Les bonnes conditions pour mettre <strong>en</strong> place <strong>des</strong> programmes de créditCREDITS (<strong>monétaires</strong> ou <strong>en</strong> nature)Les besoins ne sont pas d’ordre humanitaireLes populations peuv<strong>en</strong>t satisfaire les besoins fondam<strong>en</strong>taux, mais elles nepeuv<strong>en</strong>t pas épargner pour investirIl existe <strong>des</strong> organismes soli<strong>des</strong> d’épargne et de crédit (autrem<strong>en</strong>tremboursem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> nature)Les investissem<strong>en</strong>ts possibles peuv<strong>en</strong>t permettre les remboursem<strong>en</strong>ts avecun faible risque d’échecUne solidarité sociale ou collatérale pour être le garant du remboursem<strong>en</strong>tLes populations peuv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre le risque d’emprunterTransferts importants, mais qui ne peuv<strong>en</strong>t pas être accordés à tousSouhait que les populations rembours<strong>en</strong>t*La sécurité permet l’investissem<strong>en</strong>tQuestions concrètes : facteurs favorablesUne culture <strong>des</strong> remboursem<strong>en</strong>tsUn système juridique qui fonctionne et une Organisation qui est prête àappliquer le remboursem<strong>en</strong>tUne sécurité raisonnable* que ce soit pour <strong>des</strong> raisons morales, pour éviter toute dép<strong>en</strong>dance, parce quel’aide est donnée de manière sélective, etc.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 2 : Théorie <strong>des</strong> IM© ACF 43


3 INTERVENTIONS MONETAIRES : LA PRATIQUECette section traite de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> selon la Gestion du Cycledu Projet 14 . Dans l’annexe 19, vous trouverez un exemple de planification d’une interv<strong>en</strong>tion.Dans l’annexe 31 vous trouverez <strong>des</strong> listes de contrôle sur les principales étapes à suivre dansune interv<strong>en</strong>tion monétaire (transferts <strong>monétaires</strong>, coupons, interv<strong>en</strong>tion basée sur le travail).3.1 Préparation <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>3.1.1 De l’évaluation à la conceptionDans une région où la sécurité alim<strong>en</strong>taire est m<strong>en</strong>acée, que la situation soit décrite comme une« urg<strong>en</strong>ce » ou non, une évaluation préliminaire <strong>des</strong> besoins devrait être m<strong>en</strong>ée. Vous nedevez pas <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre une analyse <strong>des</strong> besoins particuliers pour les IM, bi<strong>en</strong> sûr, puisque vousne pouvez pas décider du programme à mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> avant de faire votre évaluation ! Lesévaluations générales <strong>des</strong> besoins se situ<strong>en</strong>t hors du champ de ce manuel et la discussion qui suitse limite à mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> problématiques clés pour vous aider à déterminer si les IMreprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une option pertin<strong>en</strong>te. Pour plus d’informations sur les évaluations, merci de vousréférer au manuel ACF sur les Evaluations de la Sécurité Alim<strong>en</strong>taire & <strong>des</strong> Moy<strong>en</strong>sd’Exist<strong>en</strong>ce (2010).L’évaluation devrait vous indiquer si la cause principale de l’insécurité alim<strong>en</strong>taire oul’insécurité économique provi<strong>en</strong>t d’un manque de disponibilité <strong>des</strong> produits de base (c’est-àdires’ils ne sont simplem<strong>en</strong>t pas là) ou d’un manque d’accès à ces produits (c’est-à-dire qu’ilssont là, mais les populations ne peuv<strong>en</strong>t se les procurer.)Principales causes de l’insécurité alim<strong>en</strong>taireManque de disponibilité:a) Par exemple, la sécheresse a réduit à néant la production alim<strong>en</strong>taire et il n’y a pas de commerçantsqui apport<strong>en</strong>t de la nourriture <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance <strong>des</strong> régions où la production a été bonne.b) S’il ne s’agit que d’un problème local, alors il peut être résolu grâce aux IM, si on peut être sûr que lescommerçants apporteront bi<strong>en</strong> la nourriture dans la région une fois que l’arg<strong>en</strong>t aura été distribué.c) Si le problème est généralisé, alors une aide <strong>en</strong> nature permettra d’y répondre <strong>en</strong> r<strong>en</strong>dantdavantage de nourriture disponible. Le fait de fournir de l’arg<strong>en</strong>t aux populations ne les aiderapas à acheter ce qui n’existe pas sur place.d) Si la nourriture est stockée par les commerçants dans l’att<strong>en</strong>te de pouvoir v<strong>en</strong>dre à un prix plusélevé, alors une IM ne pourra que contribuer à une nouvelle augm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> prix. Le faitd’apporter plus de nourriture peut contribuer à faire baisser les prix. Ce serait possible <strong>en</strong>apportant la nourriture directem<strong>en</strong>t (pour la v<strong>en</strong>dre ou pour la distribuer gratuitem<strong>en</strong>t) ou <strong>en</strong>travaillant avec d’autres commerçants via <strong>des</strong> coupons pour <strong>des</strong> marchandises.Manque d’accessibilité :a) Si les populations n’ont pas les moy<strong>en</strong>s d’acheter de la nourriture parce que les prix sontdev<strong>en</strong>us trop chers, alors l’aide <strong>en</strong> nature peut être appropriée. S’il s’agit d’une haussesaisonnière <strong>des</strong> prix, alors l’aide <strong>en</strong> nature devrait cesser si les prix alim<strong>en</strong>taires chut<strong>en</strong>t aumom<strong>en</strong>t de la récolte. Cela pourrait être associé avec <strong>des</strong> mesures visant à faire baisser lesprix (par exemple réparer les ponts <strong>des</strong> routes dans la région, informer sur les prix nationaux,<strong>en</strong> fonction de l’analyse de la cause de la hausse <strong>des</strong> prix.)b) Les populations peuv<strong>en</strong>t ne pas avoir les moy<strong>en</strong>s d’acheter les marchandises suite à une perte14 Consultez le manuel d’ACF sur la Préparation au Départ pour de plus amples informations et à l’annexe 2 pourla GCP<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 44


de rev<strong>en</strong>u et/ou de patrimoine ; dans ce cas, une IM peut être une option adaptée (voir ci-aprèsle tableau récapitulatif)c) Si une communauté ne peut avoir accès physiquem<strong>en</strong>t au marché pour quelque raison que cesoit (sécurité, exclusion ethnique, etc.), alors donner de l’arg<strong>en</strong>t pourrait ne pas aider dans cettesituation. Une aide <strong>en</strong> nature peut être une mesure sur le court terme ; la création de réseauxde nouveaux marchés peut être une solution sur du plus long terme.Une analyse complète de la situation est nécessaire avant de pouvoir pr<strong>en</strong>dre une décision sur lanature de l’interv<strong>en</strong>tion à choisir. Si une IM paraît prometteuse d’av<strong>en</strong>ir, alors son adéquation etsa faisabilité dép<strong>en</strong>dront de nombreux autres facteurs.Il vous faudra consulter largem<strong>en</strong>t les autres acteurs du monde humanitaire et de la sécuritéalim<strong>en</strong>taire pour connaître leurs projets, tant sur le court que sur le long terme. Le gouvernem<strong>en</strong>tlocal doit être consulté avant toute élaboration de programmes. Toutefois, puisqu’il s’agit demétho<strong>des</strong> standards de travail pour tous les projets, et non pas seulem<strong>en</strong>t les IM, elles ne serontpas développées dans le prés<strong>en</strong>t manuel.La figure ci-après résume les principales étapes du processus de décision qui conduit (ou non) àune IM. Il s’agit de la représ<strong>en</strong>tation d’un arbre de décision. Des élém<strong>en</strong>ts additionnels serontess<strong>en</strong>tiels dans la prise de décision finale : la sécurité, la situation sociale, l’infrastructurebancaire, les comportem<strong>en</strong>ts culturels <strong>des</strong> populations, la question du g<strong>en</strong>re, le marché dutravail, le cal<strong>en</strong>drier de travail, etc.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 45


A considérerCauses de l’insécurité alim<strong>en</strong>taire: problème d’accès ou de disponibilité? Culture/migrations Usages communautaires/Filets de sécurité sociaux Question du g<strong>en</strong>re surl’utilisation de l’arg<strong>en</strong>t Mo<strong>des</strong> de vieEvaluation socialeEst ce que l’économie est monétisée? Ont-ilsl’habitude de l’arg<strong>en</strong>t liquide?Les marchés sont ils utilisés normalem<strong>en</strong>t parla population? Sont ils accessibles facilem<strong>en</strong>ttout le temps?AIDEEN NATURE -AIDE EN NATURE ouEN NATURE + MONETAIRE(ex: coût de transport)-Taille et trésoreriedu marché-Compétition-Disponibilité <strong>des</strong> produitsess<strong>en</strong>tiels-Contraintes pour letransport (administratives,disponibilité de carburant,saisonalité)-Restrictions du commerce(règles gouvernem<strong>en</strong>tales,problèmes de sécurité)-T<strong>en</strong>dances <strong>des</strong> prix etSaisonalité-Situation régionale del’économie et de l’agricultureet prévisionnel-Stratégie <strong>des</strong> commerçantsEvaluation dumarchéLes marchés sont ils suffisamm<strong>en</strong>tfonctionnels?Les produits alim<strong>en</strong>taires et de premièr<strong>en</strong>écessité sont ils disponibles <strong>en</strong> quantitésuffisante?Les marches sont-ils compétitifs (nombrede commerçants suffisant pour <strong>des</strong> prixjustes?Les prix ont ils montré <strong>des</strong> t<strong>en</strong>dancesInflationnistes anormales?Est il prévu que les prix augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tbeaucoup dans les mois qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t(du fait du programme ou de facteursexternes)?AIDE EN NATURESouti<strong>en</strong> - aux commerçants locauxEt/ou aux infrastructuresPlaidoyer politiqueLes commerçants souhait<strong>en</strong>t-ils(stratégie) et peuv<strong>en</strong>t-ils (transport,restrictions du commerce) s’adapter àune demande accrue?AIDE EN NATURECOUPONS MARCHANDISES(articles fournis par ONG ou commerçants)Support aux commerçants/infrastructuresReduction de la speculation (contratsavec les commerçants)COUPONS MARCHANDISES et/ouAIDE EN NATURE --Sécurité dans la zone-Moy<strong>en</strong>s pour assurerla sécurité <strong>des</strong> populationset <strong>des</strong> équipes-Fiabilité et prés<strong>en</strong>ce localedu système bancaire-Alternatives locales possiblespour distribuer l’arg<strong>en</strong>t-date/période de ladistribution d’arg<strong>en</strong>t-type de bénéficiaires àcibler-types de travaux à faire,faisabilité, sécurité-marché du travailEvaluation dusystème bancaireet de la sécuritéL’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espèce peut il être distribué<strong>en</strong> toute sécurité dans les zones reculées(banques, acteurs locaux, l’ONG)Les personnes ciblées ont elles de laforce de travail? Y’a-t-il <strong>des</strong> travauxcommunautaires utiles, avec un boncoût efficacité et faisables localem<strong>en</strong>t?Le travail communautaire va-t-ilconcurr<strong>en</strong>cer d’autres prioritésd’emploi/de travaux communautaires?Va-t-il contrarier les usages locaux?L’arg<strong>en</strong>t peut il être distribué <strong>en</strong> toutesécurité aux travailleurs?ARGENT CONTRE TRAVAILCOUPONS MARCHANDISES ouCOUPONS ESPECES ouAIDE EN NATURE -La sécurité estproblématique?TRANSFERTSMONETAIRESCOUPONS ESPECESou MARCHANDISES-ou AIDE EN NATURECOUPONS OU AIDE ENNATURE CONTRE TRAVAIL --LEGENDENONOUIFigure 1. Quelle IM mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> : un arbre de décision<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 46


Ce processus décisionnel aidera alors à construire le Cadre Logique du projet auquel il sera faitréfér<strong>en</strong>ce p<strong>en</strong>dant toute la durée du projet (cf. annexe 4 avec la prés<strong>en</strong>tation d’un cadre logique).Le cadre logique compr<strong>en</strong>d les élém<strong>en</strong>ts suivants : Les principales activités mises <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> dans le cadre spécifique <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions<strong>monétaires</strong> choisies. Les résultats att<strong>en</strong>dus du projet qui sont c<strong>en</strong>sés être atteints grâce à la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> de cesIM. Les objectifs principaux et spécifiques du projet (ils indiqu<strong>en</strong>t le but du projet, lapopulation cible et la région où le projet sera mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>), qui seront atteints grâce auxrésultats att<strong>en</strong>dus.Tant les résultats att<strong>en</strong>dus que les objectif(s) spécifiques sont associés aux IndicateursObjectivem<strong>en</strong>t Vérifiables (IOV) et aux moy<strong>en</strong>s qui seront utilisés pour les vérifier tout aulong du projet (les sources de vérification). Il faudra toujours pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte ces IOV. Il estimpératif de les inclure prioritairem<strong>en</strong>t dans le processus de suivi et évaluation (cf. 3.3.1)puisqu’ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les indicateurs pour lesquelles l’Organisation est t<strong>en</strong>ue pour responsable(mais d’autres indicateurs seront égalem<strong>en</strong>t inclus).La figure à la page suivante donne un exemple de processus décisionnel pour un programmeimaginaire qui vise à sout<strong>en</strong>ir les moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Mongolie. Il est à noter que, dans cecas, toutes les étapes m<strong>en</strong>tionnées dans l’arbre de décision ci-<strong>des</strong>sus ont abouti à l’option dutransfert monétaire. Toutefois, étant donné que le marché est très peu accessible <strong>en</strong> hiver, leversem<strong>en</strong>t se fera <strong>en</strong> une ou deux fois au lieu d’une fréqu<strong>en</strong>ce m<strong>en</strong>suelle p<strong>en</strong>dant l’hiver (ce quiimplique le versem<strong>en</strong>t d’une plus grosse somme d’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une seule fois, ce qui répondégalem<strong>en</strong>t à l’objectif d’appui aux moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce).A l’inverse, si l’objectif déclaré avait été d’aider les éleveurs à acheter du bétail, <strong>des</strong> couponsd’achat de bétail aurai<strong>en</strong>t pu être distribués à la place, afin de veiller à ce que la plupart <strong>des</strong>bénéficiaires utilis<strong>en</strong>t cette aide pour l’achat d’animaux (dans le cas où le bailleur de fonds et/oul’Organisation souhait<strong>en</strong>t restreindre l’utilisation de l’aide).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 47


Causes del’insécuritéalim<strong>en</strong>taire etobjectifs du projetCauses principales de l’insécurité alim<strong>en</strong>taire: perte de rev<strong>en</strong>us après plusieurs hiversdifficiles, qui ont décimé le bétail et les capitaux dans les zones rurales de MongolieObjectif: sout<strong>en</strong>ir les moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> éleveurs pauvres dans les zones ruralesde Mongolie avant l’hiver.Evaluation <strong>des</strong>ménages et <strong>des</strong>communautés☺La population a l’habitude d’utiliser del’arg<strong>en</strong>t. Les hommes sont normalem<strong>en</strong>t .responsables <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses d’arg<strong>en</strong>t, maisles femmes peuv<strong>en</strong>t le faire aussi.Donner de l’arg<strong>en</strong>t aux femmes seraaccepté☹Filets de sécurité communautaires <strong>en</strong>treéleveurs :Pratiques de partage importantes dans lescommunautés.Marché accessibles et utilisés par lespopulations, mais PAS p<strong>en</strong>dant l’hiverEvaluation dumarché☺Les marchés sont opérationnels (pas derestrictions gouvernem<strong>en</strong>tales, transportpar yaks ou chevaux locaux) etconcurr<strong>en</strong>ciels.Les bi<strong>en</strong>s sont disponibles même dans .les zones reculées malgré les infrastructuresmédiocres.Les commerçants devrai<strong>en</strong>t pouvoirs’adapter à une demande accrue, étantdonné le petit nombre de bénéficiaires.ils augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t leurs stocksavant l’hiver. Les prix ont été relativem<strong>en</strong>tstables malgré l’augm<strong>en</strong>tationsaisonnière un peu avant l’hiver.☹L’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> animaux estle meilleur <strong>en</strong> mai ou juin (quantités,qualité et prix).Le transport et l’approvisionnem<strong>en</strong>tsont difficiles p<strong>en</strong>dant l’hiver (certainsmarchés ne sont pas accessibles).Evaluation dusystème bancaireet de la sécurité☺La Banque Agricole de Mongoliea plusieurs filiales dans les marchésprincipaux, même dans les zones reculées.Elle est efficace et fonctionne bi<strong>en</strong>.La banque accepte de coopérer avec .l’organisation pour transférer l’arg<strong>en</strong>taux populations. La sécurité n’est pas unproblème dans la zone.☹Un projet basé sur le travail <strong>en</strong> été sera<strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce avec le travail agricolelocal. En hiver le travail sera très difficileà mettre <strong>en</strong> place.Utiliser la banque locale signifie partagerla liste de bénéficiaires (il faudraassurer la confid<strong>en</strong>tialité).Type de projetà mettre <strong>en</strong>placeDes TRANSFERTS MONETAIRES pourrai<strong>en</strong>t être apportés aux éleveursvulnérables (choisis par la communauté) ou à <strong>des</strong> groupes de familles afin de respecterle système traditionnel du « Khot ail ».Les paiem<strong>en</strong>ts seront faits par la banque locale basés sur une liste de bénéficiaires(femmes) confid<strong>en</strong>tielle donnée par l’organisation. La banque assure la sécurité et lesdélais <strong>des</strong> payem<strong>en</strong>ts (sur base contractuelle).Le montant sera donné <strong>en</strong> partie <strong>en</strong> juin pour que les familles puiss<strong>en</strong>t acheter dubétail de bonne qualité (r<strong>en</strong>forcer les moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce) et <strong>en</strong> partie plus tard -(aoûtou septembre) pour couvrir les dép<strong>en</strong>ses hivernales (stocks alim<strong>en</strong>taires, vêtem<strong>en</strong>ts)Source: quelques élém<strong>en</strong>ts sont extraits de MartinDietz et al., 2004.Figure 2. Décider du choix de l’IM à mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> : exemple de la Mongolie<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 48


POINTS CLES – « De l’évaluation à la conception »Cette phase préparatoire doit répondre aux questions suivantes :Quelle est la principale cause de l’insécurité alim<strong>en</strong>taire ? Il faudrait déterminer sil’insécurité alim<strong>en</strong>taire est due à :Un manque de disponibilité / « le non-approvisionnem<strong>en</strong>t » : au niveau national ourégional, auquel cas l’aide <strong>en</strong> nature sera privilégiée OU un non-approvisionnem<strong>en</strong>t auniveau local uniquem<strong>en</strong>t, alors les IM pourront être <strong>en</strong>visagées.Un manque d’accessibilité / « une demande insuffisante » : du fait d’une forte inflation,auquel cas l’aide <strong>en</strong> nature pourrait être plus appropriée OU à cause du manque d’arg<strong>en</strong>t,alors les IM pourront être mises <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>.Quel type d’IM, le cas échéant ? A ce stade, il faudra décider si les IM sont une optionpertin<strong>en</strong>te et, dans l’affirmative, quel type d’IM sera la mieux adaptée. Tout dép<strong>en</strong>dra ducontexte (les questions culturelles, le marché, les situations bancaire et sécuritaire), maiségalem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> objectifs du projet.Elaboration du cadre logique : Le Cadre Logique <strong>des</strong> IM sera défini à ce stade etrassemblera : les activités du programme IM qui vis<strong>en</strong>t à donner les résultats att<strong>en</strong>dus, euxmêmesc<strong>en</strong>sés répondre aux objectifs généraux et spécifiques du programme. LesIndicateurs Objectivem<strong>en</strong>t Vérifiables (IOV) et leurs sources de vérification serontélaborés de manière à établir si les résultats att<strong>en</strong>dus et l’objectif spécifique du projet ont étéatteints.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 49


3.1.2 Évaluations complém<strong>en</strong>tairesUne fois la situation évaluée et analysée et qu’il a été estimé qu’un type d’IM était une réponsepot<strong>en</strong>tielle à (une partie) <strong>des</strong> besoins reconnus, d’autres évaluations seront nécessaires. Ellesaideront ainsi à clarifier les détails de l’interv<strong>en</strong>tion.3.1.2.1 Évaluation de la situation communautaire et <strong>des</strong> ménagesL’élaboration d’une IM efficace ne revi<strong>en</strong>t pas seulem<strong>en</strong>t à calculer de combi<strong>en</strong> d’arg<strong>en</strong>t lespopulations ont besoin et à le leur distribuer ! Tous les aspects de la conception d’une IM, si uneIM est appropriée, quel type d’IM, le montant à distribuer, les conditions et les limitations, à quidonner, quand donner, comm<strong>en</strong>t donner –tout dép<strong>en</strong>d d’une bonne compréh<strong>en</strong>sion de lasituation socio-économique. C’est la raison pour laquelle il n’existe pas de modèle type de bonsprogrammes qui pourrai<strong>en</strong>t être dupliqués dans tous les pays.Du point de vue culturel, il est important de s’assurer que les populations sont habituées àutiliser de l’arg<strong>en</strong>t, et ce régulièrem<strong>en</strong>t, et que ce moy<strong>en</strong> d’échange sera bi<strong>en</strong> accepté sur lemarché par les commerçants.Au cours <strong>des</strong> discussions sur les questions de g<strong>en</strong>re, il faudra pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération quid’habitude s’occupe <strong>des</strong> finances du ménage ; si cela crée <strong>des</strong> difficultés lorsque les femmes (oules hommes) reçoiv<strong>en</strong>t le transfert monétaire (par exemple <strong>des</strong> t<strong>en</strong>sions pourrai<strong>en</strong>t surgir au seindu ménage dans le cas où les hommes voudrai<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre l’arg<strong>en</strong>t, si les femmes ont très peu depouvoir sur les dép<strong>en</strong>ses, etc.). Là où il existe une telle difficulté, le programme doit <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ircompte lors de son élaboration. Cela peut être fait par le biais de « s<strong>en</strong>sibilisation » pouraccompagner le programme et anticiper les difficultés, mais il est habituellem<strong>en</strong>t plus judicieuxd’accepter les conseils <strong>des</strong> femmes, <strong>en</strong> particulier, concernant les modalités de mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>afin d’éviter tout problème.Il faudrait davantage évaluer la manière dont la communauté pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge ses ménagesdép<strong>en</strong>dants et pauvres. Les sociétés ont toutes une forme de sécurité sociale. Comm<strong>en</strong>t celafonctionne-t-il ? Quels sont les bi<strong>en</strong>s qui peuv<strong>en</strong>t être « partagés » ou qui sont privés ? Le fait departager apporte-t-il <strong>des</strong> avantages réciproques ? Des groupes sont-ils exclus du partage ? Cela peutvarier énormém<strong>en</strong>t au sein d’un même pays. Par exemple, à Aceh (qui a connu une époque deconflit sécessionniste) de nombreux partisans <strong>des</strong> combattants du GAM ont partagé avec lacommunauté <strong>en</strong>tière tous les avantages reçus (aide alim<strong>en</strong>taire, aide gouvernem<strong>en</strong>tale et même lesfinancem<strong>en</strong>ts de la Banque Mondiale <strong>des</strong>tinés aux anci<strong>en</strong>s combattants). Dans certaines zones deconflits, la pratique du partage généralisé pourrait ne pas être totalem<strong>en</strong>t volontaire, mais imposéepar les groupes armés qui contrôl<strong>en</strong>t la zone. Il faut aussi bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre cette situation avant dedécider une interv<strong>en</strong>tion monétaire. L’<strong>en</strong>cadré 10 prés<strong>en</strong>te les perspectives de trois programmes trèsdiffér<strong>en</strong>ts et résume la manière dont les IM peuv<strong>en</strong>t influer sur les pratiques sociales de partage.Encadré 10. Les pratiques de partage et les transferts <strong>monétaires</strong>Les transferts <strong>monétaires</strong> sont parfois perçus comme dangereux parce qu’ils ébranl<strong>en</strong>t les pratiqueslocales de partage et d’aide réciproque. D’autres les privilégi<strong>en</strong>t parce qu’ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que ces transferts vontconsolider l’aide communautaire <strong>en</strong> permettant aux populations de donner plus facilem<strong>en</strong>t. Des expéri<strong>en</strong>cesdiffér<strong>en</strong>tes suggèr<strong>en</strong>t que les attitu<strong>des</strong> culturelles vari<strong>en</strong>t par rapport au versem<strong>en</strong>t d’espèces et au partage,et il est possible qu’il n’existe aucun substitut à une compréh<strong>en</strong>sion détaillée de chaque cas individuel.Dans l’un <strong>des</strong> programmes de transfert monétaire, mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> au Malawi et <strong>en</strong> Zambie par une ONG,l’arg<strong>en</strong>t distribué avait été rarem<strong>en</strong>t partagé. Toutefois, la nourriture achetée avec l’arg<strong>en</strong>t donné avait étépartagée comme cela se fait normalem<strong>en</strong>t avec <strong>des</strong> amis, <strong>des</strong> par<strong>en</strong>ts et autres ménages dans le besoin, etdonc globalem<strong>en</strong>t l’aide sociale était similaire à celle <strong>des</strong> zones <strong>des</strong>tinataires de l’aide alim<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> nature.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 50


Une autre ONG avait constaté que les transferts <strong>monétaires</strong> effectués <strong>en</strong> Éthiopie n’étai<strong>en</strong>t paspartagés, tandis que l’aide alim<strong>en</strong>taire l’avait toujours été. D’une certaine manière, les bénéficiaires<strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> étai<strong>en</strong>t donc « plus riches » que ceux qui bénéficiai<strong>en</strong>t de l’aide alim<strong>en</strong>taire <strong>en</strong>nature. La question clé était le ciblage. Les ménages les plus démunis partageai<strong>en</strong>t-ils auparavant avecles ménages non ciblés et moins démunis, faussant ainsi le ciblage ? Ou bi<strong>en</strong> le partage était-il unmoy<strong>en</strong> pour la communauté de garantir que les plus démunis pouvai<strong>en</strong>t bénéficier de l’aide s’ils avai<strong>en</strong>tété exclus du programme ? Une seconde question est plus complexe : quels sont les avantages retirésdu partage de l’aide alim<strong>en</strong>taire avec les autres ? Un ménage perd-il s’il n’a pas de nourriture à partager,par exemple une possibilité pour lui d’être aidé ultérieurem<strong>en</strong>t par les autres ? L’approche sociologiquede la dynamique communautaire et de l’attitude par rapport au partage et à l’arg<strong>en</strong>t sont importants àcompr<strong>en</strong>dre. Les cas d’urg<strong>en</strong>ces chroniques et de pauvreté chronique sont <strong>des</strong> domaines où cela vaut lapeine d’investir du temps pour les étudier.Dans le cadre du programme de distribution d’arg<strong>en</strong>t liquide de la DDC, mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> pour <strong>des</strong> éleveursde Mongolie, une question sur les systèmes d’aide sociale a été soulevée lors d’une évaluation. Lestransferts <strong>monétaires</strong> m<strong>en</strong>acerai<strong>en</strong>t-ils les li<strong>en</strong>s qu’ont les bénéficiaires avec le les filets de sécuritésociaux existant (« khot ail ») ? En seront-ils exclus à l’av<strong>en</strong>ir parce ont bénéficié d’une aideindividuelle ciblée ? Personne n’<strong>en</strong> était sûr. La recommandation a été faite de mieux compr<strong>en</strong>dre detels mécanismes avant d’élaborer de futures interv<strong>en</strong>tions.Sources: Harvey & Savage (2006), Adams & Kebede (2005), MartinDietz et al. (2004)Généralem<strong>en</strong>t les sociétés pastorales ont <strong>des</strong> pratiques très fortes de partage de l’aide. DesOrganisations ont pu considérer que cette attitude portait atteinte à leurs t<strong>en</strong>tatives de cibler lesplus démunis. Toutefois, là où cela existe, cela doit pouvoir être accepté. Cela ne vaut peut-êtrepas la peine d’investir du temps dans un processus de ciblage pointu, de décider qui est inclusdans le programme d’aide et qui ne le sera pas. Mais il serait préférable de plutôt travailleravec la société sur les façons dont ils peuv<strong>en</strong>t partager, et de s’assurer que ceux dont les besoinsbasiques sont les plus à risque soi<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> charge.Les principaux points relatifs aux aspects culturels dans la communauté qui devrai<strong>en</strong>t êtrevérifiés avant de décider s’il faut mettre <strong>en</strong> place <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ou non<strong>monétaires</strong>sont énumérés dans le tableau 9.Tableau 9. Évaluer les habitu<strong>des</strong> communautaires par <strong>des</strong> <strong>en</strong>quêtes auprès <strong>des</strong>ménages et <strong>des</strong> <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>sQuestionGénéraleSituationgénérale &caractéristiquesde lacommunautéQuestions Comm<strong>en</strong>t les populations jug<strong>en</strong>t-elles la situationprés<strong>en</strong>te? Quelles sont les différ<strong>en</strong>ciations sociales au sein de lacommunauté (par exemple : classes sociales, groupesethniques, processus décisionnel, religion, spécificités deg<strong>en</strong>re) ? Quelle est la proportion de ménages démunis? Ont-ils reçu une aide humanitaire auparavant ? Enreçoiv<strong>en</strong>t-ils une actuellem<strong>en</strong>t ? Quelles sont les principales stratégies d’adaptation etquelle est leur importance ? Y a-t-il <strong>des</strong> pratiques de partage et/ou de systèmetraditionnel d’aide ? Des travaux communautaires sont-ils d’habitudeeffectués 15 ? Comm<strong>en</strong>t sont organisés les travaux communautaires (quiy participe ? les personnes sont-elles payées ?) ?▪▪▪▪Mo<strong>des</strong> de vérificationGroupes de discussiongénéraux et/ou parg<strong>en</strong>reInformateurs-cléCollecte de donnéesauprès d’autresOrganisationsGroupes de discussionthématique composésde personnesparticipant au travailcommunautaire15Les questions affér<strong>en</strong>tes au travail communautaire sont pertin<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> particulier lorsque l’on observe les projetsbasés sur le travail (par exemple, les activités d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 51


QuestionGénéraleUtilisation del’arg<strong>en</strong>tAccès aumarchéQuestions deg<strong>en</strong>reQuestions Les populations ont-elles l’habitude d’utiliser de l’arg<strong>en</strong>t ? Connaiss<strong>en</strong>t-elles l’utilisation <strong>des</strong> comptes bancaires, <strong>des</strong>cartes de retrait d’arg<strong>en</strong>t ? Utilis<strong>en</strong>t-elles de l’arg<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t ? Se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t-elles <strong>en</strong> sécurité et à l’aise si elles reçoiv<strong>en</strong>t<strong>des</strong> espèces ? Les banques ou d’autres solutions locales sont-ellesfiables et la communauté a-t-elle confiance <strong>en</strong> elles ? A quelle distance se trouv<strong>en</strong>t les marchés les pluscouramm<strong>en</strong>t utilisés ? Combi<strong>en</strong> de fois les populations s’y r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t-elles ? Y a-t-il <strong>des</strong> frais de transport pour transporter les bi<strong>en</strong>svers et depuis le marché ? Tout le monde a-t-il accès au marché tout le temps? Les articles sont-ils toujours disponibles et <strong>en</strong> quantitéssuffisantes ? Les produits de base sont-ils disponibles ? Quelle est la perception de la communauté de l’évolution<strong>des</strong> prix ? Qui s’occupe habituellem<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t à la maison ? Qui décide comm<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>ser les rev<strong>en</strong>us du ménage ? Les femmes sont-elles habituées à travailler / à êtrepayées pour le travail effectué ? Les femmes ont-elles d’autres moy<strong>en</strong>s de gagner leurpropre arg<strong>en</strong>t ? Quel contrôle les femmes ont-elles sur l’arg<strong>en</strong>t qu’ellesreçoiv<strong>en</strong>t elles-mêmes ?▪▪▪▪▪▪▪▪Mo<strong>des</strong> de vérificationGroupes de discussiongénéraux et/ou parg<strong>en</strong>reQuestionnaire auxménagesInformateurs-cléCollecte de donnéesauprès d’autresOrganisations / auprès<strong>des</strong> banques et autressolutions localesGroupes de discussiongénéraux et/ou parg<strong>en</strong>reQuestionnaire auxménagesInformateurs-cléGroupes de discussionbasés sur le g<strong>en</strong>reNote: les sources de vérification sont données à titre indicatif : vous n’êtes pas c<strong>en</strong>sé les utilisertoutes à chaque fois.Un exemple de guide d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>en</strong> groupe est prés<strong>en</strong>té à l’annexe 9.L’évaluation de la communauté ne suffira pas <strong>en</strong>core à déterminer si les IM sont indiquées pouratteindre les objectifs de l’Organisation. Elle doit être complétée par une évaluation du marché.3.1.2.2 Evaluation du marchéSi vous choisissez les transferts <strong>monétaires</strong> ou les coupons à la place <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s, alors vous partezdu principe que les produits dont les populations ont besoin seront disponibles sur le marché et àun prix raisonnable. Afin de vérifier si cette hypothèse est valable, il vous faut procéder à uneétude de marché. L’étude de marché est indisp<strong>en</strong>sable pour :Vérifier si une IM est adaptée ou pas et si elle convi<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> déterminer la nature (arg<strong>en</strong>t,coupons, etc.)Déterminer le montant du transfert quel qu’il soit. Lorsque vous calculez le montant dontles populations ont besoin pour atteindre les objectifs du programme (<strong>en</strong> termes de besoinsalim<strong>en</strong>taires, reconstruction <strong>des</strong> maisons, etc.), il vous faut déterminer combi<strong>en</strong> cela coûteradans le futur, après avoir distribué l’arg<strong>en</strong>t. Vous aurez besoin d’avoir une certaine idée dece qui est susceptible de se passer avec les prix lorsque tout cet arg<strong>en</strong>t sera dép<strong>en</strong>sé sur lemarché. Il vous faudra établir un système de suivi <strong>des</strong> prix afin d’adapter votre programmesi les prix chang<strong>en</strong>t de façon inatt<strong>en</strong>due.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 52


Vous aider à savoir à quel mom<strong>en</strong>t lancer votre programme. L’approvisionnem<strong>en</strong>t debeaucoup de produits est saisonnier et les prix peuv<strong>en</strong>t grandem<strong>en</strong>t varier : il est préférableque les populations reçoiv<strong>en</strong>t l’arg<strong>en</strong>t pour se procurer ces produits lorsqu’ils sontdisponibles et bon marché. Si votre transfert a pour but de couvrir d’autres besoins, alors ilvous faut garder à l’esprit la quantité d’arg<strong>en</strong>t qui sera utilisée à différ<strong>en</strong>tes époques del’année (cf. 3.1.3.3 ci-<strong>des</strong>sous).En outre, il vous faudra compr<strong>en</strong>dre ce qui suit : Quel type de produits les populations pourront-elles acheter lorsqu’elles reçoiv<strong>en</strong>t del’arg<strong>en</strong>t ou <strong>des</strong> coupons. De quelle qualité disposeront-elles ou quel choix elles auront, Combi<strong>en</strong> les produits sont-ils susceptibles de coûter, Les flux d’approvisionnem<strong>en</strong>t (d’où, qui ?), Les habitu<strong>des</strong> culturelles qui peuv<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cer le marché.Beaucoup de personnes on peur <strong>des</strong> « étu<strong>des</strong> de marché » parce qu’elles p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t ne pas avoir lescompét<strong>en</strong>ces requises. Elles peuv<strong>en</strong>t même p<strong>en</strong>ser qu’elles ne seront pas capables decompr<strong>en</strong>dre le compte r<strong>en</strong>du si un économiste v<strong>en</strong>ait à effectuer l’étude pour eux ! Une tellevision <strong>des</strong> choses est non fondée et dangereuse.Elle n’est pas fondée parce que, bi<strong>en</strong> qu’il y ait besoin <strong>des</strong> compét<strong>en</strong>ces de spécialistes dansce secteur, bon nombre d’employés du programme, s’ils sont un tant soi peu <strong>en</strong>cadrés,peuv<strong>en</strong>t trouver pas mal de choses qui seront utiles. Nous utilisons tous quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t lesmarchés et ils ne sont pas impossibles à compr<strong>en</strong>dre.Elle est dangereuse s’il <strong>en</strong> résulte que <strong>des</strong> personnes ignor<strong>en</strong>t la problématique dans son<strong>en</strong>semble, plutôt que de demander de l’aide à <strong>des</strong> spécialistes ou de demander à être guidé.Une certaine compréh<strong>en</strong>sion de ce qui se passe sera toujours préférable à prét<strong>en</strong>dre que lesproblématiques n’exist<strong>en</strong>t pas !La bibliographie donne quelques référ<strong>en</strong>ces d’une aide précieuse. Le docum<strong>en</strong>t d’ODI ‘IssuePaper 1 : analysing markets’ est très bi<strong>en</strong> pour comm<strong>en</strong>cer : il est court et simple à lire, et nerequiert aucune connaissance technique préalable.Tableau 10. Compr<strong>en</strong>dre les marchés <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> besoins du programmeObjectifs du programmeEssayez-vous d’aider <strong>des</strong> personnes àsatisfaire leurs besoins alim<strong>en</strong>taires de base ?Essayez-vous d’aider <strong>des</strong> personnes àrestaurer leurs moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>investissant dans <strong>des</strong> actifs productifs ?Faites-vous la promotion de l’investissem<strong>en</strong>tdans les moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce?Envisagez-vous de <strong>des</strong>tiner l’arg<strong>en</strong>t à un butspécifique, tel que le logem<strong>en</strong>t, que ce soittemporaire sur du court terme ou pour unereconstruction sur le long terme ?Compr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> priorité le marchéIl est nécessaire que vous compr<strong>en</strong>iez le marché <strong>des</strong> d<strong>en</strong>réesalim<strong>en</strong>taires.Il est nécessaire que vous compr<strong>en</strong>iez comm<strong>en</strong>t lespopulations peuv<strong>en</strong>t acheter ces actifs.Il est nécessaire que vous compr<strong>en</strong>iez quel rev<strong>en</strong>u cetinvestissem<strong>en</strong>t peut rapporter. Gardez bi<strong>en</strong> à l’esprit que sebaser sur les prix courants ne vous sera d’aucune aide si les prixsont susceptibles d’évoluer lorsque beaucoup de bénéficiairesd’IM t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de v<strong>en</strong>dre/d’acheter les mêmes produits au mêmemom<strong>en</strong>t (si tout le monde dans le village achète une machine àcoudre, ils ne gagneront pas beaucoup d’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cousant lesvêtem<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> autres personnes du village).Vous devez vous conc<strong>en</strong>trer sur le marché <strong>des</strong> matériaux deconstruction et ne pas vous préoccuper <strong>des</strong> prix alim<strong>en</strong>taires.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 53


Envisagez-vous une interv<strong>en</strong>tion basée sur letravail ?Il vous faudra égalem<strong>en</strong>t réfléchir au marché du travail ; cepoint est traité séparém<strong>en</strong>t dans la section 3.1.3.Rappelez-vous que vous pourriez ne pas trouver tout ce que vous avez besoin de connaître dans lecadre d’une première évaluation. Il est ess<strong>en</strong>tiel que vous surveilliez la manière dont les marchés sedévelopp<strong>en</strong>t alors qu’un programme est mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>, afin de vérifier si <strong>des</strong> hypothèses sont àmodifier. Cela vous permettra d’adapter votre programme au fur et à mesure que la situation évolue.Si vous avez décidé de lancer un programme de coupons, il vous faudra retourner sur le terrainet effectuer un peu de travail supplém<strong>en</strong>taire parce que vous pourrez avoir à choisir une liste decommerçants qui accepteront les coupons et qui devrai<strong>en</strong>t avoir <strong>en</strong> stock l’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> produitsde votre liste. Ce point est traité séparém<strong>en</strong>t dans la section <strong>3.2</strong>.2 ci-après.Étu<strong>des</strong> de marché – Que devez-vous connaître ? Existe-t-il <strong>des</strong> marchés adaptés ?Y a-t-il toujours eu <strong>des</strong> marchés adaptés aux populations dans la région pour les produits qui vousintéress<strong>en</strong>t ? Quel serait le coût du transport pour se r<strong>en</strong>dre au marché et <strong>en</strong> rev<strong>en</strong>ir avec leursachats ? Il vous faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte ce coût lorsque vous déciderez du montant de l’arg<strong>en</strong>t àdonner aux personnes. Le marché est-il opérationnel ?Après une crise, les marchés peuv<strong>en</strong>t avoir cessé leurs activités. Toutefois les marchés se remett<strong>en</strong>t àfonctionner rapidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général – puisque toutes les personnes concernées ont besoin decomm<strong>en</strong>cer à gagner de l’arg<strong>en</strong>t, elles vont mettre tout <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> pour retrouver à nouveau une activitéde commerce. Si vous ne pouvez pas acheter <strong>des</strong> articles dont les populations ont besoin, alors une IMn’est pas immédiatem<strong>en</strong>t appropriée, mais il est important de continuer la surveillance sur ce qui sepasse et de revoir l’évolution de la situation quelques semaines plus tard. Discutez avec les commerçantspour savoir pourquoi les produits ne sont pas disponibles. Si c’est seulem<strong>en</strong>t parce qu’ils ne p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t pasqu’il y ait un marché pour leurs produits, alors une IM peut aider le marché à repartir. Demandez auxcommerçants auprès de qui ils se fourniss<strong>en</strong>t et combi<strong>en</strong> de temps cela leur pr<strong>en</strong>dra pour mettre <strong>en</strong>v<strong>en</strong>te les marchandises. En outre, l’IM pourrait inclure une aide aux infrastructures <strong>des</strong> <strong>en</strong>trepriseslocales et/ou aux petits <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs de façon à sout<strong>en</strong>ir la reprise <strong>des</strong> approvisionnem<strong>en</strong>ts. Le marché est-il concurr<strong>en</strong>tiel ?Plusieurs commerçants se font-ils concurr<strong>en</strong>ce ? Cela pourrait être utile de savoir si les prixantérieurs à l’urg<strong>en</strong>ce étai<strong>en</strong>t raisonnables, par rapport aux prix pratiqués dans d’autres régions, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>ant compte <strong>des</strong> coûts de transport. Davantage de commerçants serai<strong>en</strong>t-ils prêts à comm<strong>en</strong>cer àtravailler dans la zone s’ils savai<strong>en</strong>t que <strong>des</strong> IM vont être mises <strong>en</strong> place ? Vous pourriez faire appel àquelqu’un <strong>en</strong> dehors de la zone du programme pour qu’il aille discuter avec les commerçants quifourniss<strong>en</strong>t normalem<strong>en</strong>t la zone du programme. Il ne sera pas difficile de découvrir où ils sont.Les articles qui vont intéress<strong>en</strong>t sont-ils disponibles sur le marché <strong>en</strong> quantitéssuffisantes ?Si ce n’est pas le cas, est-il possible qu’ils puiss<strong>en</strong>t être disponibles facilem<strong>en</strong>t ? Il y a peu dechances que les commerçants apport<strong>en</strong>t <strong>des</strong> marchandises dans une région s’ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que lespopulations n’ont pas les moy<strong>en</strong>s de les acheter. Vous devez réfléchir à la taille probable de lademande après que les populations ont reçu l’arg<strong>en</strong>t. Le marché sera-t-il <strong>en</strong> mesure d’y faire face ?Un commerçant peut vous aider à évaluer la taille de la demande <strong>en</strong> équival<strong>en</strong>t camions demarchandises et peut vous dire si c’est un volume normal ou pas. Si vous souhaitez remplacer l’aidealim<strong>en</strong>taire par une aide monétaire, calculez alors les tonnes de nourriture dont la population aurabesoin <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant comme base 600g par personne et par jour. Combi<strong>en</strong> de temps cela pr<strong>en</strong>dra-t-ilpour que la nourriture soit acheminée dans la région et à la v<strong>en</strong>te ?Le marché local a-t-il de bons li<strong>en</strong>s avec les marchés plus importants situés hors de lazone ?Le marché est-il facile d’accès pour les fournisseurs et les acheteurs et comm<strong>en</strong>t les flux <strong>des</strong> échangescommerciaux sont-ils organisés ? Ils peuv<strong>en</strong>t être impactés par l’infrastructure routière, la sécurité, lesrestrictions gouvernem<strong>en</strong>tales et la manière dont le transport est organisé. Dans certains <strong>en</strong>droits, <strong>des</strong> facteurssaisonniers importants <strong>en</strong>treront <strong>en</strong> ligne de compte (les routes peuv<strong>en</strong>t ne pas être praticables toute l’année).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 54


Quelles sont les t<strong>en</strong>dances <strong>des</strong> prix ?Vous pouvez souv<strong>en</strong>t trouver un grand nombre de données sur les t<strong>en</strong>dances saisonnières <strong>des</strong>prix émanant <strong>des</strong> services gouvernem<strong>en</strong>taux ou d’autres Organisations qui recueill<strong>en</strong>t les prixchaque mois, mais malheureusem<strong>en</strong>t il est rare que ceux-ci soi<strong>en</strong>t analysés. Le fait de r<strong>en</strong>trer cesdonnées sur une feuille de calcul et <strong>en</strong> extraire un graphique pour chaque année pourrait être trèsparlant. Comparez les changem<strong>en</strong>ts réc<strong>en</strong>ts dans les prix avec les prix <strong>des</strong> mois correspondantspour chaque année passée. R<strong>en</strong>seignez-vous sur les prévisions faites pour les t<strong>en</strong>dances futures<strong>des</strong> prix ; c’est déterminant pour décider du montant dont les populations auront besoin pouratteindre vos objectifs. Quelles sont les prévisions pour l’année qui suit ?Dès lors que vous vous posez toutes ces questions, vous vous intéressez à l’av<strong>en</strong>ir – comm<strong>en</strong>t lemarché se comportera-t-il lorsque les populations recevront l’arg<strong>en</strong>t ? Le passé et le prés<strong>en</strong>t vousaideront à planifier l’av<strong>en</strong>ir, mais interrogez égalem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> personnes bi<strong>en</strong> informées sur toutchangem<strong>en</strong>t pot<strong>en</strong>tiel. Vos prévisions ne seront probablem<strong>en</strong>t pas totalem<strong>en</strong>t exactes. Il est doncimportant d’indiquer par écrit vos hypothèses de façon à pouvoir les vérifier dans votre suivi tout aulong du programme. Vous avez besoin d’une certaine flexibilité dans votre programme au cas où leschoses ne se pass<strong>en</strong>t pas comme prévu initialem<strong>en</strong>t. C’est souv<strong>en</strong>t le cas…Les questions concrètes se rapportant aux questions ci-<strong>des</strong>sus et qui peuv<strong>en</strong>t être prises <strong>en</strong>compte dans une étude de marché sont développées dans le tableau qui suit :Tableau 11. Évaluation du marché : questions à examinerThème Questions Sources de vérificationFonctionnem<strong>en</strong>tdu marchéCompétitionDisponibilitéAccessibilité /intégration dumarché▪ Changem<strong>en</strong>ts qui se sont produits dans ce marchérécemm<strong>en</strong>t (le cas échéant) ?▪ Ouverture habituelle : jours ouvrables ethoraires ?▪ Nombre de marchés (urbain / rural) ?▪ Le marché fonctionne-t-il toute l’année / tous lesjours ?▪ Classem<strong>en</strong>t du marché (principal, secondaire) ?▪ Changem<strong>en</strong>ts att<strong>en</strong>dus dans l’av<strong>en</strong>ir ?▪ Nombre de commerçants qui habituellem<strong>en</strong>tv<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t sur le marché ?▪ Variations saisonnières/ réc<strong>en</strong>tes de ce nombre ?▪ Lois/ réglem<strong>en</strong>tation/ habitu<strong>des</strong> culturelleslimitant la concurr<strong>en</strong>ce sur le marché ?▪ Les articles de base sont-ils toujours disponibles ?▪ Les articles de base sont-ils toujours <strong>en</strong> quantitéssuffisantes pour répondre à la demande ?▪ La disponibilité de ces produits a-t-elle été unproblème récemm<strong>en</strong>t ?▪ Comm<strong>en</strong>t les commerçants / les acheteurs ont-ilsréagi ?▪ Le marché est-il tout le temps facilem<strong>en</strong>taccessible aux fournisseurs et aux acheteurs ?▪ Les conditions de transport (infrastructures, prixdu carburant, sécurité) ?▪ Quel est le coût pour approvisionner ce marché ?▪ Y a-t-il <strong>des</strong> restrictions imposées par legouvernem<strong>en</strong>t / d’autres groupes ?▪ Des changem<strong>en</strong>ts réc<strong>en</strong>ts dans l’accessibilité ?▪ Groupes de discussion▪ Collecte de données auprès del’administration (sidisponibles)▪ Informateurs-clé▪ Groupes de discussion avecles commerçants▪ Collecte <strong>des</strong> données (FAO,administrations, autres ONG)▪ Comptage physique▪ Informateurs-clé▪ Groupes de discussion avecles commerçants▪ Collecte <strong>des</strong> données (FAO,PAM, ONG)▪ Vérifications physiques▪ Informateurs-clé▪ Groupes de discussion avecles commerçants▪ Questionnaire individuel auxcommerçants/magasiniers▪ Entreti<strong>en</strong>s avec lestransporteurs, l’administration▪ Informateurs-clé<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 55


Thème Questions Sources de vérificationPrixTaille du marchéRéactivité▪ Évolution <strong>des</strong> prix <strong>des</strong> articles de base au cours<strong>des</strong> cinq dernières années ?▪ Évolution du taux <strong>des</strong> salaires minimums ?▪ Prix du carburant et du transport ?▪ Saisonnalité ?▪ T<strong>en</strong>dances réc<strong>en</strong>tes de l’inflation et leurs causes?▪ Fixation <strong>des</strong> prix par le gouvernem<strong>en</strong>t ?▪ Nombre de cli<strong>en</strong>ts par jour/par semaine ?▪ Montant moy<strong>en</strong> <strong>des</strong> opérations commerciales parsemaine/par jour (pour chaque commerçant etpour l’<strong>en</strong>semble du marché) ?▪ Nombre de travailleurs temporaires employéschaque jour de marché ?▪ Comm<strong>en</strong>t les commerçants réagiss<strong>en</strong>t-ils auxfluctuations du nombre de cli<strong>en</strong>ts ?▪ Sont-ils <strong>en</strong> mesure de répondre à une demandeaccrue ? Sous quel délai ?▪ Structures de stockage ?▪ A quelle distance se situe le marchéd’approvisionnem<strong>en</strong>t principal ?▪ Suivi <strong>des</strong> prix (suivi dumarché, collecte <strong>des</strong> donnéesauprès de l’administration etd’autres organisations)▪ Groupes de discussion avecles commerçants▪ Entreti<strong>en</strong>s individuels▪ Entreti<strong>en</strong>s individuels avec lesdiffér<strong>en</strong>ts commerçants▪ Collecte <strong>des</strong> données(administrations, FAO, autresONG)▪ Entreti<strong>en</strong>s individuels avec lesdiffér<strong>en</strong>ts commerçants▪ Groupes de discussion avecles commerçantsDes exemples de questionnaires pour les commerçants (individuels ou pour <strong>des</strong> groupes dediscussion) sont prés<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> annexes 10 et 11. Notez que le relevé régulier <strong>des</strong> prix est unélém<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel d’une étude de marché.Essayez de parler à un év<strong>en</strong>tail de personnes aussi large que le temps vous le permet au cours del’étude de marché (<strong>des</strong> petits commerçants, <strong>des</strong> commerçants de taille importante, <strong>des</strong> acheteurset <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs, <strong>des</strong> syndicats, d’autres organisations, d’autres personnes bi<strong>en</strong> informées tellesque <strong>des</strong> représ<strong>en</strong>tants officiels <strong>des</strong> banques, etc.) Les commerçants, comme tout le monde,peuv<strong>en</strong>t avoir leur propre ag<strong>en</strong>da et leurs propres raisons de vouloir discuter avec vous.Il vous faut décider de la manière dont vous allez équilibrer les <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels et lespetits groupes de discussion : <strong>en</strong> général, il est probable que peu de choses puiss<strong>en</strong>t ressortir deréunions de groupe avec <strong>des</strong> commerçants de taille importante, et les <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels sonthabituellem<strong>en</strong>t plus simples à organiser. Il est possible qu’une discussion informelle avecplusieurs petits commerçants soit plus facile à organiser sur un marché ouvert. En fait si vousessayez de limiter la discussion à juste un seul commerçant, ce sera plus difficile. Il est peuprobable que vous obt<strong>en</strong>iez <strong>des</strong> informations sur les secrets commerciaux et, dans la plupart<strong>des</strong> cultures, il est tout aussi improbable que vous soit communiqué le prix réel auquel lesmarchandises sont v<strong>en</strong>dues. Si vous voulez connaître les marges bénéficiaires, il vous faudrademander les prix sur les marchés où les achats sont faits !Il est clair que les commerçants pourrai<strong>en</strong>t avoir un très grand intérêt à la délivrance d’IM. Iln’est pas amoral qu’ils retir<strong>en</strong>t un certain profit de n’importe quel programme –lorsque l’objectifest « de sout<strong>en</strong>ir l’économie locale », cela signifie aider les <strong>en</strong>treprises locales à réaliser <strong>des</strong>profits. Il vous faut réfléchir à ce que l’on vous dit, mais restez aussi impartial que lorsque lesvictimes d’une urg<strong>en</strong>ce vous apport<strong>en</strong>t une longue liste <strong>des</strong> choses dont elles affirm<strong>en</strong>t avoirbesoin ou lorsque les responsables locaux vous remett<strong>en</strong>t une longue liste de noms debénéficiaires. Ne p<strong>en</strong>sez pas que quiconque va vraim<strong>en</strong>t stocker les quantités qu’il vous prometà moins d’avoir signé un contrat comportant <strong>des</strong> clauses de pénalités qui les li<strong>en</strong>t. Ri<strong>en</strong> ne vautmieux que votre jugem<strong>en</strong>t et votre bon s<strong>en</strong>s et cela signifie qu’il ne faut pas <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre l’étudetout seul si vous n’avez aucune excell<strong>en</strong>te connaissance du marché et de la culture locale.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 56


Encadré 11. Transferts <strong>monétaires</strong> et questions relatives au marchéAu cours de la sécheresse de 1984 au K<strong>en</strong>ya, les restrictions du Gouvernem<strong>en</strong>t ont empêché lescommerçants d’accéder aux zones touchées et de les approvisionner. Les mouvem<strong>en</strong>ts de d<strong>en</strong>réesalim<strong>en</strong>taires émanant <strong>des</strong> zones excéd<strong>en</strong>taires tel que cela avait été prévu n’ont pas eu lieu. Lestransferts <strong>monétaires</strong> dans ces zones sinistrées n’aurai<strong>en</strong>t pas pu aider à r<strong>en</strong>dre la nourriture disponibledans <strong>des</strong> délais et à <strong>des</strong> prix raisonnables.En 2005, au Malawi, les marchés n’ont pas pu répondre de manière appropriée à une demandecroissante créée par transferts <strong>monétaires</strong> par le PAM. En cause, le fait qu’habituellem<strong>en</strong>tl’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> nourriture parv<strong>en</strong>ait dans la région depuis le Mozambique (qui était lui-mêmeégalem<strong>en</strong>t touché par une mauvaise récolte). Les prix <strong>des</strong> d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires ont continué de grimper,réduisant ainsi la valeur réelle du transfert, puisque ni une permutation vers une aide alim<strong>en</strong>taire, ni uneaugm<strong>en</strong>tation de la valeur du transfert monétaire n’avai<strong>en</strong>t été <strong>en</strong>visagées.A la suite d’une éruption volcanique <strong>en</strong> République Démocratique du Congo <strong>en</strong> 2003, la lave avaitbloqué les axes routiers principaux <strong>en</strong> direction de la ville de Goma par rapport aux zones de productionagricoles. Des hausses de prix étai<strong>en</strong>t donc à craindre et <strong>des</strong> distributions de vivres ont été effectuées.Toutefois une ONG a pu organiser le rétablissem<strong>en</strong>t de l’accès aux axes routiers presque tout de suite.En l’espace de deux semaines après l’éruption, l’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires étaitrev<strong>en</strong>u à la normale et les prix avai<strong>en</strong>t chuté <strong>en</strong> <strong>des</strong>sous du niveau habituel à cause d’une très faibledemande et à cause de la nourriture distribuée gratuitem<strong>en</strong>t (<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drant <strong>des</strong> difficultés pour lesagriculteurs locaux). Les IM ont alors été préconisées et un projet d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail a été mis <strong>en</strong><strong>œuvre</strong> avec succès. Un marché local s’était développé pour le recyclage de matériaux de constructionprov<strong>en</strong>ant d’élém<strong>en</strong>ts sauvés de la lave, ce qui aurait pu permettre d’avoir <strong>des</strong> solutions bon marchéplutôt que d’importer <strong>des</strong> matériaux : cela aurait aussi permis de créer <strong>des</strong> rev<strong>en</strong>us locaux pourbeaucoup de personnes. Les transferts <strong>monétaires</strong> dédiés à la reconstruction ont donc été préconiséscomme alternative à la distribution de kits de construction, mais aucun bailleur de fond n’avait definancem<strong>en</strong>ts disponibles.Sources : Drèze & S<strong>en</strong>, Ke<strong>en</strong> in Peppiatt et al. (2001); Mwale (2006); Levine & Chastre (2002)Une fois que vous avez compris comm<strong>en</strong>t vous allez utiliser l’information, la collecter devi<strong>en</strong>tbeaucoup plus facile. Le schéma 1 dans la section 3.1.1 montre comm<strong>en</strong>t l’information peut êtreutilisée dans un arbre de décision.Les discussions précéd<strong>en</strong>tes pour évaluer le marché donn<strong>en</strong>t une image statique de ce qu’est <strong>en</strong>réalité un marché. Il faudrait garder prés<strong>en</strong>t à l’esprit que tous les facteurs m<strong>en</strong>tionnés ci-<strong>des</strong>sussont interdép<strong>en</strong>dants dynamiquem<strong>en</strong>t comme le montre le graphique ci-après. Des li<strong>en</strong>sexist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t du marché, la chaîne de valeur ajoutée et les services dumarché disponibles localem<strong>en</strong>t (Voir « Cartographie du marché » dans l’<strong>en</strong>cadré ci-<strong>des</strong>sous).Cartographie du marché• L’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t du marché se rapporte à tous les facteurs qui <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t les commerçants et quidétermin<strong>en</strong>t, favoris<strong>en</strong>t ou affect<strong>en</strong>t son fonctionnem<strong>en</strong>t (indisp<strong>en</strong>sable à analyser si, par exemple,<strong>des</strong> groupes spécifiques domin<strong>en</strong>t dans certains secteurs du marché).• La chaîne de valeur ajoutée indique quelle marge est ajoutée à un produit chaque fois que celui-cipasse une étape de la chaîne (jusqu’à ce qu’il atteigne le consommateur). Dans le tableau ci-aprèsest montrée une chaîne de marché simple qui met l’acc<strong>en</strong>t sur les li<strong>en</strong>s existants <strong>en</strong>tre lesdiffér<strong>en</strong>ts acteurs. Si un ou plusieurs de ces li<strong>en</strong>s sont <strong>en</strong>dommagés ou s’ils ne fonctionn<strong>en</strong>t pascorrectem<strong>en</strong>t (par exemple les producteurs primaires ne peuv<strong>en</strong>t atteindre les marchés locaux oules commerçants parce que les routes ont été coupées suite à un tremblem<strong>en</strong>t de terre, cela peutexpliquer pourquoi le marché connaît <strong>des</strong> pénuries et/ou souffre à cause d’inflation).• Les services du marché <strong>en</strong>glob<strong>en</strong>t tout ce qui est <strong>en</strong> place pour aider l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tcommercial, depuis les facilités de crédit jusqu’à l’information sur les prix ou sur les possibilités detransport.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 57


Analyse du marché: lier les différ<strong>en</strong>tes composantesEnvironnem<strong>en</strong>tdu marchéPOLITIQUE Taxes et tarifs Règlem<strong>en</strong>tation et restrictionsde mouvem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s Lois et pratiques commerciales CorruptionCOMMERCE Intégration Compétition Stratégie <strong>des</strong> marchandsCapacité à répondre Infrastructure Accessibilité (sécurité,inondations…)SPECIFICITES SOCIALESET NATURELLES Foncier Plantes cultivées G<strong>en</strong>re et diversité Groupes sociaux& relations Ressources naturellesGrostransformateursExportateurImportateursCommerçantsGrossistesFilière devaleur ajoutéePetitstransformateursProducteursprimairesDétaillants/ marchéslocauxConsommateursServicesdu marché Facilités de crédit Assurance Développem<strong>en</strong>t Facilitation du commerce Transport Information de marché Assurance QualitéSources : Albu & Griffith, 2005 et Oxfam, 2005.Figure 3. Cartographie du marchéCette cartographie ne donne qu’une compréh<strong>en</strong>sion partielle du marché. Des réponses devrontêtre apportées aux autres questions qui suiv<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t socioculturel oùle marché fonctionne (tout particulièrem<strong>en</strong>t si un choc extérieur s’est produit). Comm<strong>en</strong>t les détaillants / les commerçants ont-ils réagi au choc ? Quelle est la proportion de commerçants <strong>en</strong>core <strong>en</strong> activité ? S’agit-il de petits commercesou de commerces plus grands ?<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 58


A quelles stratégies les commerçants qui sont restés ont-ils eu recours pour surmonter la crise ? Quelle est la stratégie <strong>des</strong> commerçants (quitter la région et <strong>en</strong>suite t<strong>en</strong>ter de rev<strong>en</strong>ir pourredémarrer leurs échanges commerciaux ? quand) ? Quel est le panel de produits <strong>en</strong>core v<strong>en</strong>dus / disponibles sur le marché ? Les cli<strong>en</strong>ts revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t-ils sur le marché ?En outre, les marchés ont t<strong>en</strong>dance à se rétablir assez rapidem<strong>en</strong>t après <strong>des</strong> chocs extérieurs.Une telle adaptabilité devrait être prise <strong>en</strong> compte et l’analyse devrait être actualisée <strong>en</strong>fonction de ces changem<strong>en</strong>ts du contexte.La cartographie du marché prés<strong>en</strong>tée ci-<strong>des</strong>sus compr<strong>en</strong>d toutes les composantes <strong>des</strong> marchés.Elle devrait être simplifiée <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> principaux canaux locaux d’approvisionnem<strong>en</strong>t. Uneautre façon utile de considérer le marché selon une approche plus large et plus géographique estd’examiner les différ<strong>en</strong>ts axes de ravitaillem<strong>en</strong>t / les flux d’échanges commerciaux pour lesprincipales d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires vers la région et de considérer pour chacun de ces axes lesrisques pot<strong>en</strong>tiels qui peuv<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acer leur bon fonctionnem<strong>en</strong>t normal.A l’annexe 30, est prés<strong>en</strong>tée une cartographie du marché du district de Aceh Jaya après letsunami. Il y est précisé la manière dont le schéma ci-<strong>des</strong>sus a été utilisé dans le cas d’uneévaluation post-catastrophe qui a été m<strong>en</strong>ée par ACF à Aceh <strong>en</strong> 2005, à la suite du tsunami.Enfin, n’oubliez pas que, même si les marchés ne fonctionn<strong>en</strong>t pas de manière optimale, il peutexister <strong>des</strong> solutions pour les sout<strong>en</strong>ir et/ou surmonter les problèmes.Résoudre les problèmes relatifs au marchéSi les populations n’ont pas l’habitude de gérer <strong>des</strong> espèces, il vous faut décider s’il est possibled’introduire de l’arg<strong>en</strong>t dans la région. Cela peut s’avérer bénéfique pour elles sur le long terme. Unprogramme Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail a été introduit avec succès par Oxfam à Turkana (K<strong>en</strong>ya) dans unerégion pastorale où presque toutes les transactions étai<strong>en</strong>t habituellem<strong>en</strong>t effectuées par voie de troc.Toutefois, parce que les populations savai<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t se servir <strong>des</strong> espèces et quel était le prix <strong>des</strong>marchandises pour lequel elles avai<strong>en</strong>t recours au troc, elles fur<strong>en</strong>t très cont<strong>en</strong>tes de travailler <strong>en</strong>échange d’un salaire. Interrogez les populations locales sur ce qu’elles <strong>en</strong> p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t. Si l’idée del’arg<strong>en</strong>t ne les met pas à l’aise, alors il vous faudra soit utiliser <strong>des</strong> coupons ou l’aide <strong>en</strong> nature.Si les marchés ne sont pas facilem<strong>en</strong>t accessibles ou représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un coût pour s’y r<strong>en</strong>dre, alorsvous avez le choix. Vous pourriez ajouter au transfert le coût du transport jusqu’au marché ; vouspourriez aider à l’organisation de marchés locaux spécifiques, par exemple <strong>des</strong> foires aux sem<strong>en</strong>cesqui sont maint<strong>en</strong>ant répandues16 (cf. section <strong>3.2</strong>.2) ; ou vous pourriez donner une aide <strong>en</strong> nature.Si vous trouvez que le marché local n’a tout simplem<strong>en</strong>t pas suffisamm<strong>en</strong>t de capacité pourrépondre aux besoins, alors il vous faudra aider à une meilleure disponibilité, soit directem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>r<strong>en</strong>dant disponibles les marchandises (aide <strong>en</strong> nature) ou <strong>en</strong> s’attaquant au problème qui est àl’origine de la faible capacité du marché. Il peut s’agir de réparer les routes, de louer <strong>des</strong> camionspour <strong>en</strong>suite les louer aux commerçants, fournir une avance aux commerçants et leur garantir <strong>des</strong>contrats, etc. (cette dernière mesure requiert de la prud<strong>en</strong>ce et elle ne devrait être appliquée que làoù vous avez confiance dans le système juridique pour faire respecter les contrats). Il existeégalem<strong>en</strong>t d’autres solutions qui sont une forme hybride de l’aide <strong>en</strong> nature et <strong>des</strong> IM (voir <strong>en</strong>cadré26 ci-<strong>des</strong>sous sur la manière dont ACF a essayé d’utiliser le les marchés locaux <strong>en</strong> Somalie pourfaire le li<strong>en</strong> avec l’aide alim<strong>en</strong>taire). D’autres interv<strong>en</strong>tions directes (par exemple, les v<strong>en</strong>tessubv<strong>en</strong>tionnées) pour sout<strong>en</strong>ir les marchés sont égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visageables, mais celles-ci sont plusspécialisées et ne sont pas développées dans le prés<strong>en</strong>t manuel.Si vous p<strong>en</strong>sez que seulem<strong>en</strong>t quelques commerçants tireront profit d’une IM <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant lesprix, alors probablem<strong>en</strong>t vous devrez <strong>en</strong>visager l’aide <strong>en</strong> nature ou utiliser les couponsalim<strong>en</strong>taires. Vous pouvez alors négocier préalablem<strong>en</strong>t un prix avec les commerçants à qui vous16Bi<strong>en</strong> que les coupons et les foires soi<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t associés aux sem<strong>en</strong>ces, il n’y a aucune raison pour <strong>en</strong>limiter l’utilisation. Save the Childr<strong>en</strong> (GB) a utilisé avec succès les coupons et les foires pour aider les populationsà accéder aux livres scolaires et aux matériels pédagogiques au Mozambique.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 59


achèterez les coupons.Si vous p<strong>en</strong>sez que les prix vont augm<strong>en</strong>ter à cause de la situation économique globale et non àcause de la spéculation <strong>des</strong> commerçants, alors vous pouvez toujours utiliser <strong>des</strong> espèces, maisassurez-vous que vous avez intégré une marge pour augm<strong>en</strong>ter la valeur du transfert par rapport àl’inflation (cela peut r<strong>en</strong>dre votre budget plus complexe, tout particulièrem<strong>en</strong>t si vous l’avez établi <strong>en</strong>devise locale : vous aurez besoin de l’assistance du départem<strong>en</strong>t administration). Une autre solutionest de recourir à l’aide <strong>en</strong> nature soit dès le début, soit <strong>en</strong> passant d’une aide <strong>en</strong> espèces à uneaide <strong>en</strong> nature si l’inflation atteint un certain seuil.3.1.2.3 La sécurité <strong>des</strong> bénéficiairesUne fois que les bénéficiaires ont été id<strong>en</strong>tifiés et <strong>en</strong>registrés, les deux principalespréoccupations sont leur id<strong>en</strong>tification exacte et leur sécurité. La plupart <strong>des</strong> Organisations ou<strong>des</strong> sous-traitants ont pris <strong>des</strong> mesures particulières pour la sécurité lors <strong>des</strong> distributionsd’arg<strong>en</strong>t. Bi<strong>en</strong> que la sécurité <strong>des</strong> bénéficiaires après la distribution ne soit pas légalem<strong>en</strong>t de laresponsabilité de l’Organisation, tout doit être mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> afin de réduire tout risque poureux. C’est à ce stade que les autorités locales devrai<strong>en</strong>t être impliquées et leur rôle spécifiqueexpliqué et compris puisqu’elles peuv<strong>en</strong>t aider à ce que tout se passe bi<strong>en</strong> et réduire les risquessécuritaires (p<strong>en</strong>dant et après la distribution). Des paiem<strong>en</strong>ts importants <strong>en</strong> une seule fois devrai<strong>en</strong>t être évités là où garder ou transporterbeaucoup d’arg<strong>en</strong>t peut prés<strong>en</strong>ter un risque. Si l’objectif est d’aider à l’investissem<strong>en</strong>t dansles actifs ou le logem<strong>en</strong>t, une somme d’arg<strong>en</strong>t relativem<strong>en</strong>t élevée est nécessaire. Cela peutêtre réalisé via les comptes bancaires. Là où cela n’est pas possible, il sera peut-êtr<strong>en</strong>écessaire d’<strong>en</strong>visager <strong>des</strong> distributions <strong>en</strong> nature à la place. Les points de distribution ne devrai<strong>en</strong>t pas être trop éloignés <strong>des</strong> habitations <strong>des</strong>bénéficiaires, <strong>en</strong> particulier si les routes ne sont pas sûres. Il est possible que les transferts <strong>monétaires</strong> soi<strong>en</strong>t totalem<strong>en</strong>t à éviter s’il existe un fort risqued’extorsion (par exemple, de la part de chefs de guerre ou <strong>des</strong> autorités locales) ou de vol.Toutefois, il faut trouver un juste équilibre <strong>en</strong>tre les risques <strong>en</strong>courus et les bénéfices att<strong>en</strong>dus.Les distributions <strong>en</strong> nature, tout particulièrem<strong>en</strong>t la nourriture, peuv<strong>en</strong>t faire l’objet d’extorsionou de vol. Les bénéficiaires peuv<strong>en</strong>t être invités à pr<strong>en</strong>dre <strong>des</strong> décisions sur leur propre gestiondu risque : Comm<strong>en</strong>t appréci<strong>en</strong>t-ils les risques ? P<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-ils que cela <strong>en</strong> vaut la peine ?Encadré 12. Les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> et la sécuritéDans un programme Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> par Oxfam dans le nord de l’Ouganda <strong>en</strong> 2001,où la guerre civile avait provoqué <strong>des</strong> déplacem<strong>en</strong>ts massifs, <strong>des</strong> bénéficiaires ont dép<strong>en</strong>sé leur arg<strong>en</strong>taussi vite que possible, souv<strong>en</strong>t pour acheter du bétail, afin d’éviter d’avoir de l’arg<strong>en</strong>t sur eux.Le suivi d’un programme de l’UN-OCHA de transferts <strong>monétaires</strong> <strong>des</strong>tiné aux ménages victimes de lasécheresse <strong>en</strong> Somalie n’a r<strong>en</strong>du compte d’aucune insécurité liée à la distribution d’arg<strong>en</strong>t pour lesbénéficiaires du transfert ou les ag<strong>en</strong>ts qui remettai<strong>en</strong>t l’arg<strong>en</strong>t. Aucune mesure particulière <strong>en</strong> termes <strong>des</strong>écurité n’était nécessaire pour le transport <strong>des</strong> espèces jusqu’au lieu de distribution, et les transferts<strong>monétaires</strong> n’ont pas contribué à l’ « économie de guerre ». La plus grande difficulté rapportée a plutôtété le niveau important de désinformation et les rumeurs.Source: Harvey (2005), UNOCHA (2004).Le tableau ci-<strong>des</strong>sous repr<strong>en</strong>d les principaux points à considérer pour les questions sécuritaires.Certains pourront paraître redondants par rapport aux questions posées dans le paragraphe surles <strong>en</strong>quêtes m<strong>en</strong>ées auprès <strong>des</strong> communautés et <strong>des</strong> ménages, mais ils sont toutefois répétés icipour une plus grande clarté.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 60


Tableau 12. Les questions sécuritaires pour les IMQue devez-vous savoir lorsque vous considérez l’arg<strong>en</strong>t et la sécurité ?▪ Qu’est-ce que les personnes préfèrerai<strong>en</strong>t : une aide monétaire, <strong>en</strong> nature ou un mélange <strong>des</strong> deux ?▪ Les personnes sont-elles à l’aise à l’idée de recevoir <strong>des</strong> espèces et de devoir les transporter surelles ?▪ Les personnes sont-elles susceptibles d’être confrontées à la pression de la part <strong>des</strong> autorités locales /<strong>des</strong> chefs de guerre pour leur remettre tout ou partie <strong>des</strong> espèces reçues ?▪ Quel est le montant maximum avec lequel les personnes se s<strong>en</strong>tirai<strong>en</strong>t à l’aise ?▪ Quelles serai<strong>en</strong>t les solutions locales pour garantir un maximum de sécurité lors <strong>des</strong> distributionsd’arg<strong>en</strong>t ?Le problème de la sécurité sera abordé plus loin, mais souv<strong>en</strong>ez-vous que vous devriez toujoursconsulter le Départem<strong>en</strong>t Logistique sur le volet sécuritaire étant donné que les équipes sontlà pour vous assister et vous guider sur ce point.POINTS CLES – « Évaluations complém<strong>en</strong>taires »Évaluation <strong>des</strong> communautés et <strong>des</strong> ménages : les points suivants devrai<strong>en</strong>t être vérifiésdans les groupes de discussions, les réunions informelles et les <strong>en</strong>quêtes individuelles : Habitu<strong>des</strong> communautaires sur l’utilisation de l’arg<strong>en</strong>t Perceptions par rapport auxespèces Pratiques de travail communautaires Pratiques de partage Accessibilité dumarché Part <strong>des</strong> ménages démunis. Évaluation du marché :Il faut évaluer la capacité du marché à réagir aux IM et/ou le besoin d’un supportspécifique : Disponibilité Contraintes d’approvisionnem<strong>en</strong>t État du marché actuel et prévisions Réactivité Taille du marché.L’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t du marché (social, politique, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal), les services du marché(transport, facilités de crédit et d’assurance), les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre tous les acteurs du marché et lesflux d’approvisionnem<strong>en</strong>t vers la région d’interv<strong>en</strong>tion doiv<strong>en</strong>t être évalués et bi<strong>en</strong> compris.Ce sera fait par :Des réunions avec les informateurs-clé du marché ainsi que les commerçants individuels(qu’ils soi<strong>en</strong>t de taille petite ou plus grande).Des visites <strong>des</strong> marchés de gros et <strong>des</strong> stocks.Des collectes de données (à partir d’<strong>en</strong>quêtes, auprès de l’administration, d’autresOrganisations, de traitem<strong>en</strong>t de données collectées antérieurem<strong>en</strong>t).La sécuritéÉvaluer les questions de sécurité pour les bénéficiaires de transferts <strong>monétaires</strong> et pour lepersonnel les distribuant.Pr<strong>en</strong>dre <strong>des</strong> mesures de sécurité <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce avec l’appui du Départem<strong>en</strong>t Logistique.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 61


3.1.3 Choix de l’aide <strong>en</strong> espèces : préparation de l’interv<strong>en</strong>tionUne fois que les évaluations sont finalisées et qu’une IM apparaît comme une bonne option,d’autres points devront être traités avant la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> effective de l’activité.3.1.3.1 Ciblage et sélection <strong>des</strong> bénéficiairesLa question du ciblage est un <strong>des</strong> points les plus difficiles pour tout type de projet humanitaire 17 .En principe le ciblage <strong>des</strong> populations n’est pas différ<strong>en</strong>t pour les IM de celui appliqué pour toutautre programme d’aide. Dans la pratique, il peut être plus difficile d’appliquer les critères deciblage pour les IM parce que l’arg<strong>en</strong>t suscite de l’intérêt et a une valeur pour tout le monde. Il estpossible qu’un grand nombre de personnes qui ne sont pas éligibles t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à tout prix d’êtreinscrites sur les listes. Le ciblage ne peut jamais être parfait et il peut y avoir une pression qui faits<strong>en</strong>tir que les erreurs (d’inclusions comme d’exclusions) sont <strong>en</strong> quelque sorte plus graves pourl’aide <strong>en</strong> espèces que pour l’aide <strong>en</strong> nature, et qu’il est <strong>en</strong>core plus injuste de limiter l’aide <strong>en</strong>espèces à <strong>des</strong> bénéficiaires d’une seule région. C’est injuste. Le ciblage est tout aussi importantpour les IM que pour n’importe quel autre type de programme – mais pas plus important.Dans de nombreuses situations humanitaires, il peut ne pas être utile de cibler lorsque les coûts<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés pour savoir qui a « vraim<strong>en</strong>t » besoin d’aide dépass<strong>en</strong>t l’économie qui pourrait êtrefaite (les « coûts » peuv<strong>en</strong>t être d’ordre non économique, par exemple un conflit social). Untransfert universel d’arg<strong>en</strong>t est aussi valable qu’une distribution alim<strong>en</strong>taire générale auxpopulations qui ne peuv<strong>en</strong>t pas satisfaire leurs besoins. Toutefois, cela n’élude pas les difficultésbi<strong>en</strong> connues pour obt<strong>en</strong>ir <strong>des</strong> listes exactes et fiables de bénéficiaires : noms fictifs, collusion<strong>en</strong>tre les responsables locaux, corruption <strong>en</strong> exigeant de l’arg<strong>en</strong>t pour inscrire les personnes,personnes qui prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t être déplacées afin de recevoir l’aide, etc. Il n’existe pas de réponsessimples à ces problèmes qui touch<strong>en</strong>t tous les programmes humanitaires.Encadré 13. Ciblage basé sur la communautéA chaque fois que cela est possible, la participation <strong>des</strong> communautés dans le processus de ciblage etde sélection peut aider le programme à être mieux accepté et mieux compris.La liste <strong>des</strong> bénéficiaires peut être établie grâce à un ciblage qui s’appuie sur la communauté parl’intermédiaire :−−−Des chefs communautaires <strong>en</strong> place (le risque étant que l’élite s’accapare l’aide et que les pluspauvres ou les groupes minoritaires soi<strong>en</strong>t exclus).Des comités spécialem<strong>en</strong>t élus par les communautés (cela pr<strong>en</strong>d beaucoup de temps)La méthode de la triangulation dans laquelle les listes sont établies par différ<strong>en</strong>ts groupes (parexemple les aînés, les femmes, les hommes, les minorités, etc.) au sein de la communauté etsont <strong>en</strong>suite compilées.Il est important de noter toutefois que ce type de ciblage fonctionne mieux lorsque :−−−Les communautés font preuve de cohésion et sont bi<strong>en</strong> définiesDe grands écarts de richesse exist<strong>en</strong>t au sein de la communautéLes groupes de richesse ne sont pas touchés de la même manière par l’insécurité alim<strong>en</strong>taire.Il peut égalem<strong>en</strong>t être intéressant d’impliquer <strong>des</strong> ONG locales dans le processus de ciblage étantdonné que cela peut aider à une compréh<strong>en</strong>sion globale et approfondie <strong>des</strong> critères de vulnérabilité.Exemples: Oxfam a eu recours à un ciblage communautaire <strong>en</strong> demandant aux villages de v<strong>en</strong>ir avec <strong>des</strong>listes de bénéficiaires établies selon <strong>des</strong> critères de vulnérabilité. Les villages étai<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>us que, s’ils17 Pour de plus amples informations sur cette question, veuillez vous référer au Module « Aide Alim<strong>en</strong>taire ».<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 62


fournissai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> listes « déraisonnables », il ne leur serait donné qu’une seule opportunité pour yapporter <strong>des</strong> modifications. Si la liste était toujours irréaliste lors de la seconde t<strong>en</strong>tative, le village ne seraitpas inclus dans le programme. Il s’est avéré que seuls quelques villages n’ont pas été intégrés dans le projet.En Indonésie, ACF a mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> un projet « Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail » pour réhabiliter les terresagricoles. Les villages connaissai<strong>en</strong>t le nombre total de bénéficiaires qui pouvai<strong>en</strong>t faire partie du projetdans chaque site. Cep<strong>en</strong>dant, dans une région, les populations ont préféré intégrer davantage devillageois dans le projet (et recevoir moins d’arg<strong>en</strong>t par famille) plutôt que d’avoir à ne pas sélectionnercertaines personnes.Source: BRC (2007), ACF (2007)A ce stade vous ne devriez être préoccupé que par la façon de définir précisém<strong>en</strong>t les critères deciblage et non par la façon de les mettre <strong>en</strong> place. Les bases du ciblage doiv<strong>en</strong>t avoir été définiesau préalable lors <strong>des</strong> décisions sur les objectifs du programme suite à l’évaluation <strong>des</strong> besoins.Par exemple, si vous avez évalué que beaucoup d’<strong>en</strong>fants souffr<strong>en</strong>t de la faim et que c’est ce àquoi vous voulez attaquer, alors votre groupe-cible sera les <strong>en</strong>fants (ou les ménages avec <strong>des</strong><strong>en</strong>fants) qui n’ont pas assez à manger. Cela avait déjà été défini. Maint<strong>en</strong>ant il vous fautréfléchir à comm<strong>en</strong>t vous allez procéder : <strong>des</strong> familles avec <strong>en</strong>fants et avec peu de surfaceagricole ? Des familles avec <strong>en</strong>fants qui ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t qu’un repas par jour ?Le tableau 13 dresse la liste <strong>des</strong> questions importantes pour le ciblage et la sélection.Tableau 13. Ciblage et sélection <strong>des</strong> bénéficiaires : points importantsPour les interv<strong>en</strong>tions MONETAIRES et EN NATUREQui doit être ciblé ?Critères ori<strong>en</strong>tésvers les objectifsCritères acceptéslocalem<strong>en</strong>tCritères clairs etvérifiablesSi l’objectif d’un transfert consiste à répondre aux besoins minimums, il est habituelde cibler les ménages. Lorsque le transfert est <strong>des</strong>tiné au rétablissem<strong>en</strong>t ou à lapromotion <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce, on peu cibler <strong>des</strong> individus (par exemple « tousles pêcheurs » ou « tous les pêcheurs qui ont perdu leurs bateaux »). Il peut êtreplus facile de toucher les individus par le biais <strong>des</strong> associations qui exist<strong>en</strong>t déjà.Il est probable qu’un certain nombre de personnes dans la catégorie ciblée n’apparti<strong>en</strong>tpas à de telles associations. On peut l’accepter pour un programme de promotion <strong>des</strong>moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce, et non pour une interv<strong>en</strong>tion visant à sauver <strong>des</strong> vies.Il doit y avoir un li<strong>en</strong> clair <strong>en</strong>tre les critères de ciblage et les objectifs.Cela est vrai pour tous les programmes, et non pas seulem<strong>en</strong>t pour les IM. Unebonne compréh<strong>en</strong>sion <strong>des</strong> causes sous-jac<strong>en</strong>tes aux problèmes estindisp<strong>en</strong>sable pour cela. Si l’objectif consiste à garantir que tout le monde asuffisamm<strong>en</strong>t à manger, alors cibler une distribution de nourriture ou d’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fonction du statut nutritionnel n’a de s<strong>en</strong>s que si vous êtes sûr que le manque d<strong>en</strong>ourriture au sein <strong>des</strong> ménages est la principale cause de la malnutrition. Cela nepeut pas être t<strong>en</strong>u pour acquis.Pour <strong>des</strong> raisons pratiques, il est parfois nécessaire de ne pas exclure lespersonnes qui ne sont pas, à proprem<strong>en</strong>t parler, éligibles dans le programme.Les « quotas » maximums de bénéficiaires ne doiv<strong>en</strong>t pas signifier que <strong>des</strong>personnes éligibles soi<strong>en</strong>t laissées de côté.Les critères devrai<strong>en</strong>t être pertin<strong>en</strong>ts pour les populations locales et correspondre àleur propre évaluation de la vulnérabilité. Il est important que les critères soi<strong>en</strong>tcompris de la même manière quelle que soit la langue parlée par les populations.Les critères ne doiv<strong>en</strong>t pas être trop compliqués afin que les personnes puiss<strong>en</strong>tles compr<strong>en</strong>dre facilem<strong>en</strong>t et que le personnel du projet puisse les vérifierrapidem<strong>en</strong>t et sans trop d’intrusion.De la même manière, les critères ne devrai<strong>en</strong>t pas être trop vagues. Essayer decibler les ménages « vulnérables » ne veut pas dire grand chose, à moins que vousne spécifiez ce à quoi ils sont vulnérables et comm<strong>en</strong>t ils le sont. L’utilisation de telsmots vagues permet à une communauté de cibler n’importe qui, ce qui signifie quevous n’avez mis <strong>en</strong> place une interv<strong>en</strong>tion qui réponde au mieux aux difficultés queles différ<strong>en</strong>ts ménages r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t. Dans tous les cas, les programmes humanitaires<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 63


cibl<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général <strong>des</strong> populations qui r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t déjà certaines difficultés plutôt que<strong>des</strong> populations qui risqu<strong>en</strong>t de se retrouver <strong>en</strong> difficulté.Critères noncontradictoiresouconcurr<strong>en</strong>tielImplication de lacommunautéQuotas ?Équité,Transpar<strong>en</strong>ce etSuivi de lasélection 18G<strong>en</strong>reS’il existe plusieurs critères, il est important qu’ils ne se contredis<strong>en</strong>t pas(Cf. Encadré 14). Cela peut arriver particulièrem<strong>en</strong>t dans les programmes baséssur le travail où il est possible qu’un critère de pauvreté (l’objectif) ne soit pascompatible avec la capacité de faire le travail exigé.La participation de la communauté dans le processus de sélection peut accroîtrela transpar<strong>en</strong>ce et réduire les réclamations contre l’organisation <strong>en</strong> charge, bi<strong>en</strong>que les « communautés » soi<strong>en</strong>t <strong>des</strong> groupes avec <strong>des</strong> rivalités d’intérêts etsoi<strong>en</strong>t rarem<strong>en</strong>t véritablem<strong>en</strong>t démocratiques. La méthode de la triangulationpeut réduire le pouvoir <strong>des</strong> élites pour s’emparer du processus.Les avis sont partagés sur la question <strong>des</strong> quotas, auxquels on a recours dans lestransferts sociaux (par exemple, « ménages appart<strong>en</strong>ant aux 10% les plus pauvres »)ou dans tout autre processus de ciblage. Ils ne ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas compte du fait que lesbesoins vari<strong>en</strong>t d’un <strong>en</strong>droit à l’autre et se traduis<strong>en</strong>t par <strong>des</strong> seuils arbitraires.Par contre, ils sont simples à appliquer et évit<strong>en</strong>t que chaque communauté insistesur le fait que davantage de ses membres ont vraim<strong>en</strong>t besoin d’aide.Il faut au moins s’assurer, <strong>en</strong> termes d’équité pour les populations, que dans lecas où un quota est utilisé il s’appuie sur une évid<strong>en</strong>ce empirique, <strong>des</strong> donnéesofficielles et un raisonnem<strong>en</strong>t objectif.Les quotas sont susceptibles de mieux marcher lorsque la situation estrelativem<strong>en</strong>t homogène (<strong>en</strong>tre les villages, les districts, les communautés, etc.).La sélection devrait être aussi transpar<strong>en</strong>te que possible avec l’annonce del’objectif du projet et le mom<strong>en</strong>t choisi pour le faire afin de s’assurer que tout lemonde dans la communauté puisse participer au processus de sélection.L’Organisation est impliquée dans le processus de sélection à tout mom<strong>en</strong>t et ellevérifie les listes de bénéficiaires pour être sûre que :Les bénéficiaires <strong>en</strong>registrés rempliss<strong>en</strong>t les conditions.Des personnes éligibles n’ont pas été exclues.L’information portée sur les listes est exacte.Les listes de bénéficiaires doiv<strong>en</strong>t être validées publiquem<strong>en</strong>t et tout changem<strong>en</strong>tapprouvé par l’<strong>en</strong>semble de la communauté. Les listes finalisées peuv<strong>en</strong>t êtreaffichées.Le bénéficiaire doit-il être le chef de ménage ou toujours une femme ? Les avissont partagés. Il est important toutefois que vous réfléchissiez à cette question etque vous ayez une bonne raison pour le choix que vous faites –et que vous lecontrôliez afin de vous assurer que vous avez eu raison ! (Cf. 2.2.3)Pour les interv<strong>en</strong>tions BASEES SUR LE TRAVAILL’auto-ciblage ?On dit souv<strong>en</strong>t que les programmes basés sur le travail sont auto-ciblés si le taux derémunération est fixé juste <strong>en</strong> <strong>des</strong>sous du salaire minimum puisque uniquem<strong>en</strong>tles personnes qui ont un réel besoin d’arg<strong>en</strong>t poseront leur candidature.Ce n’est toutefois pas toujours vrai, lorsque les personnes ne peuv<strong>en</strong>t pas trouverfacilem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> opportunités de travail journalier et qu’elles sont sous-employéesdans leur activité actuelle.En outre, fixer les rémunérations <strong>en</strong> <strong>des</strong>sous du taux journalier normal peut setraduire par <strong>des</strong> objectifs non atteints (les personnes ne peuv<strong>en</strong>t pas acheter cequ’elles sont c<strong>en</strong>sées acheter). Dans ce cas, assurez-vous de trouver d’autresmoy<strong>en</strong>s pour augm<strong>en</strong>ter leur rémunération (à condition que cela n’altère pasl’économie locale) ou la compléter.18 Veuillez consulter le Module d’ACF « Aide Alim<strong>en</strong>taire », Chapitre III « Enregistrem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> bénéficiaires » pourde plus amples informations.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 64


Main-d’<strong>œuvre</strong>qualifiée ou nonqualifiéeLa capacité detravailLa question dug<strong>en</strong>reEn fonction de la nature de l’activité prévue dans le projet de travail, une maind’<strong>œuvre</strong>qualifiée peut être nécessaire. Les travailleurs qualifiés devrai<strong>en</strong>t êtrerémunérés <strong>en</strong> fonction de leurs compét<strong>en</strong>ces et non pas comme <strong>des</strong>« bénéficiaires » d’une IM. Les travaux doiv<strong>en</strong>t être choisis afin d’utiliser aumaximum une main-d’<strong>œuvre</strong> non-qualifiée.Si les activités de travail exig<strong>en</strong>t un travail physique, certains groupes de lacommunauté pourrai<strong>en</strong>t être exclus du projet (par exemple, les femmes chefs deménage, les personnes âgées ou les personnes souffrant de maladieschroniques). Il serait crucial que les programmes d’ACT soi<strong>en</strong>t conçus pour aidertout le monde à satisfaire leurs besoins minimaux.Soit du travail non physique pourrait être prévu pour ces personnes (par exemple,préparer les repas à ceux qui font un travail physique), ou bi<strong>en</strong> elles pourrai<strong>en</strong>trecevoir un transfert sans contrepartie au lieu de contre travail. La plupart <strong>des</strong>communautés accept<strong>en</strong>t l’idée que certaines personnes mérit<strong>en</strong>t d’être aidéessans avoir à fournir un travail.L’organisme devrait-il s’assurer que les femmes bénéfici<strong>en</strong>t du programme ACTpour recevoir de l’arg<strong>en</strong>t ou cela augm<strong>en</strong>tera-t-il leur charge de travail et leursresponsabilités, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les soins aux <strong>en</strong>fants ?Cf. Section <strong>3.2</strong>.Il existera toujours <strong>des</strong> difficultés avec le ciblage, tout comme il <strong>en</strong> existe pour tous les autresprojets. L’Encadré 14 prés<strong>en</strong>te <strong>des</strong> exemples de difficultés de ciblage qui se sont produites dansle cadre d’un programme de transferts <strong>monétaires</strong> et de nourriture au Malawi.Encadré 14. Les difficultés de ciblage dans un programme de transferts <strong>monétaires</strong> et d<strong>en</strong>ourriture au MalawiA la suite de mauvaises récoltes associées à <strong>des</strong> importations insuffisantes de maïs, les ménagespauvres du Malawi étai<strong>en</strong>t confrontés à <strong>des</strong> stocks alim<strong>en</strong>taires bas et à une augm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> prix <strong>des</strong>d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires. Il a été estimé qu’un support était nécessaire pour les ménages <strong>en</strong> insécuritéalim<strong>en</strong>taire afin de couvrir leurs besoins jusqu’à la prochaine récolte. L’organisation a opté pour unecombinaison de transferts <strong>monétaires</strong> et de nourriture.Le ciblage et la sélection <strong>des</strong> bénéficiaires étai<strong>en</strong>t basés sur les communautés <strong>en</strong> ayant recours à laméthode de la triangulation : trois groupes établissai<strong>en</strong>t chacun une liste de bénéficiaires pot<strong>en</strong>tielsselon les critères validés : (a) ménages touchés par l’insécurité alim<strong>en</strong>taire actuelle, (b) « famillesvulnérables » et (c) ménages déjà bénéficiaires <strong>des</strong> programmes de l’ONG pour les moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce.Les noms sur les listes <strong>des</strong> trois groupes étai<strong>en</strong>t automatiquem<strong>en</strong>t inclus <strong>en</strong> tant que bénéficiaires, cequi représ<strong>en</strong>tait 10% du nombre total <strong>des</strong> ménages dans chaque région.Les points suivants ont été soulevés par les évaluateurs du programme sur le ciblage: Certains ménages démunis avai<strong>en</strong>t été exclus parce que le quota dans la région était déjàatteint. Des chefs de village ont estimé qu’ils avai<strong>en</strong>t le droit d’être sur les listes. Le nombre de personnes qui répondai<strong>en</strong>t au moins à un <strong>des</strong> trois critères du ciblage étaitimportant, mais ils n’avai<strong>en</strong>t pas été mis par ordre de priorité. Les critères ne se recoupai<strong>en</strong>t quetrès peu puisqu’ils mélangeai<strong>en</strong>t le critère de pauvreté chronique (« vulnérables ») avec ceux del’aide d’urg<strong>en</strong>ce (mauvaise récolte cette année-là). Ceux qui bénéficiai<strong>en</strong>t déjà <strong>des</strong> programmesde l’ONG se s<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t davantage le droit d’être sur la liste que les autres. Ces critèrescontradictoires ont alim<strong>en</strong>té <strong>des</strong> frustrations et <strong>des</strong> mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus parmi les membres de lacommunauté.Il faudrait souligner qu’aucune de ces difficultés par rapport au ciblage n’était liée à l’utilisation de l’aidemonétaire plutôt que de l’aide <strong>en</strong> nature.Source: Devereux et al. (2006)<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 65


3.1.<strong>3.2</strong> Comm<strong>en</strong>t effectuer les paiem<strong>en</strong>ts ?Peut-être avez-vous décidé qu’un transfert monétaire serait l’aide la plus utile et la plusappropriée pour les personnes. Mais est-ce possible ? Comm<strong>en</strong>t allez-vous concrètem<strong>en</strong>t gérer leprocessus de remise <strong>des</strong> espèces <strong>en</strong> main propre aux bénéficiaires ? Les principales optionspeuv<strong>en</strong>t être :1. Virem<strong>en</strong>t sur comptes bancaires2. Service bancaire mobile3. Contracter un intermédiaire pour les versem<strong>en</strong>ts4. Distribution directe par l’ONGCep<strong>en</strong>dant le transfert monétaire est un domaine très innovant : vérifiez comm<strong>en</strong>t les g<strong>en</strong>sobti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t liquide localem<strong>en</strong>t (par exemple, comm<strong>en</strong>t reçoiv<strong>en</strong>t-ils les transferts depar<strong>en</strong>ts vivant dans <strong>des</strong> villes plus gran<strong>des</strong> ou dans d’autres pays) car cela vous donnera <strong>des</strong>piste pour décider de ce que vous pourriez faire. Par exemple dans un programme de transferts<strong>monétaires</strong> <strong>en</strong> Zambie <strong>des</strong> systèmes de points de paiem<strong>en</strong>t ont été créés dans <strong>des</strong> écoles ou <strong>des</strong>c<strong>en</strong>tres de santé. De la même manière les transferts <strong>monétaires</strong> via le téléphone portable acomm<strong>en</strong>cé à se développer (Cf. tableau 14 ci-après).Tableau 14. Mécanismes de versem<strong>en</strong>t : les questions à se poserQue devez-vous savoir pour choisir un mécanisme de versem<strong>en</strong>t particulier ?▪ Comm<strong>en</strong>t les personnes se procur<strong>en</strong>t-elles leur arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général ?▪ Comm<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>vois d’arg<strong>en</strong>t sont-ils retirés ?▪ Les personnes ont-elles l’habitude d’utiliser <strong>des</strong> comptes bancaires, <strong>des</strong> guichets automatiques ou toutautre moy<strong>en</strong> de versem<strong>en</strong>t d’arg<strong>en</strong>t?▪ Les différ<strong>en</strong>ts moy<strong>en</strong>s de versem<strong>en</strong>t d’arg<strong>en</strong>t sont-ils accessibles, même dans <strong>des</strong> <strong>en</strong>droits reculés ?▪ Quelle est la distance du “site de paiem<strong>en</strong>t” pour les bénéficiaires ?▪ La population a-t-elle confiance dans ces moy<strong>en</strong>s de versem<strong>en</strong>t ? Sont-ils fiables (corruption / risquesde fraude/ retards) ?▪ Les moy<strong>en</strong>s de versem<strong>en</strong>t ont-ils la capacité financière pour effectuer le paiem<strong>en</strong>t (montant et délais)?▪ Quel moy<strong>en</strong> est-il le plus sûr (pour l’Organisation et pour les bénéficiaires) ?▪ Combi<strong>en</strong> de temps cela pr<strong>en</strong>dra-t-il pour mettre <strong>en</strong> place les modalités du versem<strong>en</strong>t ?▪ Prix/coûts et coût-efficacité de ces différ<strong>en</strong>ts moy<strong>en</strong>s de versem<strong>en</strong>t ?1. Les virem<strong>en</strong>ts bancairesL’option la plus simple est le virem<strong>en</strong>t bancaire vers <strong>des</strong> comptes bancaires si le systèmebancaire fonctionne bi<strong>en</strong> dans la zone du programme, avec de nombreuses ag<strong>en</strong>ces locales.Le gouvernem<strong>en</strong>t irani<strong>en</strong> a donné <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> aux victimes du tremblem<strong>en</strong>t deterre de la même manière que le gouvernem<strong>en</strong>t Sri Lankais <strong>en</strong> a donné aux victimes du tsunami<strong>en</strong> leur faisant ouvrir <strong>des</strong> comptes bancaires et <strong>en</strong> leur transférant régulièrem<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t surleurs comptes. Au Sri Lanka, les transferts ont bi<strong>en</strong> fonctionné dans la plupart <strong>des</strong> zones, maisont posé problème dans les zones touchées par le conflit.Cela simplifie votre administration et vos systèmes de contrôle. La fraude et le vol sont beaucoupmoins susceptibles de se produire et le risque sécuritaire posé par les distributions de grossessommes d’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une seule fois est réduit. C’est égalem<strong>en</strong>t pratique et sûr pour lesbénéficiaires qui peuv<strong>en</strong>t retirer la somme d’arg<strong>en</strong>t qu’ils souhait<strong>en</strong>t lorsqu’ils le souhait<strong>en</strong>t etpeuv<strong>en</strong>t conserver le reste <strong>en</strong> toute sécurité à la banque. Dans certains pays, le fonctionnem<strong>en</strong>td’un compte bancaire peut <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer <strong>des</strong> frais m<strong>en</strong>suels élevés (ou les banques peuv<strong>en</strong>t refuserd’ouvrir un compte pour de petits montants). Il est possible de négocier avec une banque puisquevous allez leur prés<strong>en</strong>ter <strong>des</strong> milliers de nouveaux cli<strong>en</strong>ts qui ne vont bénéficier que de services<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 66


limités (par exemple, une carte de retrait d’espèces au guichet automatique, mais pas de chéquierou autres services). Vous devrez étudier les coûts de gestion d’un compte bancaire et inclure ceuxcidans le montant de l’aide ou bi<strong>en</strong> les faire payer directem<strong>en</strong>t par le projet. Dans certains pays,les bureaux de postes possèd<strong>en</strong>t <strong>des</strong> services bancaires offrant <strong>des</strong> services de proximité auxpersonnes (<strong>en</strong> Somalie, ACF a pu utiliser un système bancaire « informel » actif, utilisé largem<strong>en</strong>tpour les <strong>en</strong>vois d’arg<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> migrants et qui avait la confiance <strong>des</strong> populations).Les virem<strong>en</strong>ts bancaires seront la meilleure solution, que ce soit pour <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts uniques oupour <strong>des</strong> versem<strong>en</strong>ts réguliers, si les populations peuv<strong>en</strong>t accéder aux banques relativem<strong>en</strong>tfacilem<strong>en</strong>t. Un programme peut avoir à aider <strong>des</strong> personnes dans la phase d’ouverture decomptes et leur montrer comm<strong>en</strong>t les utiliser. Les populations peuv<strong>en</strong>t exprimer une certainerétic<strong>en</strong>ce à traiter avec les banques si elles n’y sont pas habituées, mais appr<strong>en</strong>dre à utiliser uncompte bancaire est, <strong>en</strong> soi, un processus qui r<strong>en</strong>force l’autonomie. Certaines personnes, parexemple les personnes âgées, peuv<strong>en</strong>t désigner d’autres personnes pour gérer leurs comptesbancaires <strong>en</strong> leur nom. Puisque, dans les faits, vous transférez les coûts de distribution del’arg<strong>en</strong>t aux bénéficiaires eux-mêmes, vous pouvez inclure dans le transfert un montant afin decouvrir le coût « moy<strong>en</strong> » du transport jusqu’à la banque. Il est vraisemblable que ce seranettem<strong>en</strong>t moins cher que de le distribuer autrem<strong>en</strong>t. Il vous faudra discuter avec les banqueslocales au sujet de leurs capacités à gérer la charge de travail additionnelle -il leur faudra peutêtreeffectuer <strong>des</strong> c<strong>en</strong>taines de versem<strong>en</strong>ts chaque jour depuis une même ag<strong>en</strong>ce.Encadré 15. Lorsque les transferts bancaires peuv<strong>en</strong>t échouerDans les transferts sociaux <strong>monétaires</strong> <strong>en</strong> Zambie, la banque a été complètem<strong>en</strong>t débordée. Elle aperdu un certain nombre de ses autres cli<strong>en</strong>ts et a fait att<strong>en</strong>dre les bénéficiaires du programme p<strong>en</strong>dant<strong>des</strong> heures dans la banque avant de recevoir leur arg<strong>en</strong>t.Même <strong>en</strong> travaillant avec une banque, il y a eu un nombre de transferts incorrects vers les comptes <strong>des</strong>bénéficiaires. Il a été difficile pour le bureau local d’aide sociale de suivre et de garder la trace de tousles mouvem<strong>en</strong>ts financiers.Sources: GTZ, MCDSS (2007)Les virem<strong>en</strong>ts bancaires ne sont pas totalem<strong>en</strong>t exempts de risque. En général les banquessont responsables de l’honnêteté de leurs propres systèmes, mais il vous faut être att<strong>en</strong>tif à lamanière dont les personnes apport<strong>en</strong>t la preuve de leur id<strong>en</strong>tité à la banque. Vous devez êtred’autant plus vigilant lorsque vous remettez aux bénéficiaires les cartes de retrait d’arg<strong>en</strong>t auxguichets automatiques ou d’autres cartes leur permettant de s’id<strong>en</strong>tifier. C’est plus simple si lespersonnes ont <strong>des</strong> cartes nationales d’id<strong>en</strong>tité, mais elles peuv<strong>en</strong>t avoir été perdues lors de lacrise. Les sièges <strong>des</strong> banques <strong>en</strong> capitale auront probablem<strong>en</strong>t eu l’expéri<strong>en</strong>ce de cas similaireset devrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> mesure de vous conseiller.2. Les services bancaires mobilesSi les populations n’ont pas de banques à proximité, dans de nombreux contextes <strong>des</strong> banquespeuv<strong>en</strong>t se déplacer au plus près <strong>des</strong> populations. Certaines banques sont dotées de distributeursde billets mobiles, qui sont déplacées dans les zones reculées à <strong>des</strong> dates prévues afin que tout lemonde retirer son l’arg<strong>en</strong>t. Les banques assum<strong>en</strong>t la responsabilité de la sécurité de leursopérations bancaires. Ces services ont un coût puisque les banques ne les fourniront que si elles<strong>en</strong> retir<strong>en</strong>t un gain. Toutefois les ONG peuv<strong>en</strong>t ainsi se conc<strong>en</strong>trer sur les aspectsprogrammation <strong>des</strong> opérations et laisser les questions de sécurité et de logistique aux spécialistessur le terrain. Si ces services sont disponibles, il est probable que leur coût <strong>en</strong> vaille la peine (ilest à noter que l’installation d’un distributeur de billets itinérant peut être faite dans <strong>des</strong>véhicules spécifiques, sans avoir à être relié à une banque. Cf. l’Encadré 16 ci-<strong>des</strong>sous.)Il existe quelques inconvéni<strong>en</strong>ts par rapport à l’utilisation d’ag<strong>en</strong>ces bancaires puisque lespersonnes ne peuv<strong>en</strong>t avoir accès à leur arg<strong>en</strong>t que certains jours, mais chaque personne est<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 67


libre de retirer de son compte autant d’arg<strong>en</strong>t qu’elle le souhaite (si c’est relié à un comptebancaire). L’accès à l’arg<strong>en</strong>t lui-même se fait le plus souv<strong>en</strong>t par le biais d’une carte de retraitd’espèces ou tout autre type de carte d’id<strong>en</strong>tité. Les empreintes digitales sont de plus <strong>en</strong> plusutilisées et s’avèr<strong>en</strong>t être une option fiable et bon marché pour les paiem<strong>en</strong>ts réguliers bi<strong>en</strong>qu’elle représ<strong>en</strong>te beaucoup de travail lors de sa mise <strong>en</strong> place.Le programme peut aider les personnes à se s<strong>en</strong>tir à l’aise quand elles utilis<strong>en</strong>t <strong>des</strong>distributeurs automatiques, <strong>en</strong> particulier lorsque le niveau d’alphabétisation est faible. Lespersonnes peuv<strong>en</strong>t choisir de faire confiance à <strong>des</strong> par<strong>en</strong>ts ou à <strong>des</strong> amis dans l’utilisation deleurs cartes de retrait d’espèces : c’est à leurs risques et périls et le programme ne peut pas <strong>en</strong>être t<strong>en</strong>u pour responsable ; toutefois il est clair que si beaucoup de personnes vulnérablesdevai<strong>en</strong>t être escroquées, alors <strong>des</strong> systèmes plus adaptés serai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visagés. Assurez-vouségalem<strong>en</strong>t de t<strong>en</strong>ir compte <strong>des</strong> risques <strong>en</strong>courus par les personnes qui retourn<strong>en</strong>t chez elles avec<strong>des</strong> espèces dans leur poche. Demandez-leur si c’est un risque qu’elles sont prêtes à pr<strong>en</strong>dre.Certaines d’<strong>en</strong>tre elles auront déjà l’expéri<strong>en</strong>ce de recevoir de l’arg<strong>en</strong>t liquide et elles aurontprobablem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> idées sur la façon de minimiser les risques.Encadré 16. Distributeur automatique mobile et carte à puceLe distributeur automatique itinérant est un système qui dote les bénéficiaires d’une carte à puce quipermet de retirer un montant déterminé du véhicule équipé du distributeur. Cela requiert un accès routier et<strong>des</strong> véhicules particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> sécurisés et techniquem<strong>en</strong>t adaptés (ils ont besoin de transporter lesdistributeurs d’arg<strong>en</strong>t). Le « jour du paiem<strong>en</strong>t », les bénéficiaires se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t au véhicule, insèr<strong>en</strong>t leur cartedans la machine et peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t avoir à prés<strong>en</strong>ter leur doigt sur le système de reconnaissanced’empreintes digitales ou <strong>en</strong>core <strong>en</strong>trer un code NIP (contrôle supplém<strong>en</strong>taire). Si le système n’est pasrelié à une banque, les bénéficiaires qui ne possèd<strong>en</strong>t pas de compte bancaire peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bénéficier.Les cartes à puces sont <strong>des</strong> cartes qui peuv<strong>en</strong>t stocker et <strong>en</strong>registrer la nature et la valeur de l’assistancepar bénéficiaire. Ces informations peuv<strong>en</strong>t être très simples (par exemple, le nom, l’âge, la taille duménage, le montant du droit). Des données biométriques (par exemple, les empreintes digitales) peuv<strong>en</strong>têtre <strong>en</strong>registrées, converties <strong>en</strong> modèles et stockées dans la puce de la carte pour une id<strong>en</strong>tification sursite. Cela peut permettre d’apporter une assistance personnalisée (puisque les informations sur la carteainsi que le montant distribué peuv<strong>en</strong>t varier d’une personne à l’autre). Les cartes à puces prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tcertains avantages : les bénéficiaires qui n’ont pas de compte bancaire peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bénéficier, le risque defraude est minoré et, si la carte devait être perdue, l’arg<strong>en</strong>t peut <strong>en</strong>core être retiré.Il est intéressant de noter que, dans certaines zones, la reconnaissance <strong>des</strong> empreintes digitales a étédifficile car les mains <strong>des</strong> bénéficiaires étai<strong>en</strong>t usées par le travail physique.Sources: BRC (2007)Les banques commerciales ou d’État peuv<strong>en</strong>t conseiller sur ce qui est possible. Une fois quevous avez décidé quel programme mettre <strong>en</strong> place que la liste <strong>des</strong> bénéficiaires est finalisée,vous devrez <strong>en</strong>visager de nombreuses discussions <strong>en</strong> profondeur avec les bénéficiaires pourvous assurer qu’ils sont capables ou non d’utiliser ces systèmes. Mais att<strong>en</strong>tion : si vouscomm<strong>en</strong>cez à parler de transferts <strong>monétaires</strong> avant de finaliser les listes de bénéficiaires, vouspourriez avoir une soudaine augm<strong>en</strong>tation de la population ayant besoin d’aide !3. Sous-traiter le versem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ayant recours à un intermédiaireS’il n’est pas possible de recourir à <strong>des</strong> services bancaires, il sera peut-être nécessaire que lespersonnes se voi<strong>en</strong>t remettre <strong>des</strong> espèces <strong>en</strong> main propre, mais pas nécessairem<strong>en</strong>t par l’ONG. Ilexiste souv<strong>en</strong>t <strong>des</strong> sociétés commerciales qui sont spécialisées dans ce type de paiem<strong>en</strong>ts. Ils’agit de variantes locales d’organisations semblables à, par exemple, Western Union. EnSomalie, par exemple, un tel système de « Xawalaad » est très répandu. L’ONG est alors <strong>en</strong>charge de la remise de la liste de noms à ce type de société et de fournir à chaque bénéficiaire unnuméro d’id<strong>en</strong>tification, là où il n’existe pas de carte nationale d’id<strong>en</strong>tité. Dans certains cas, lescommerçants locaux peuv<strong>en</strong>t aussi être contractés pour assurer les paiem<strong>en</strong>ts.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 68


Dans ce cas, les bénéficiaires n’ont pas de compte bancaire. Ils reçoiv<strong>en</strong>t simplem<strong>en</strong>t leurdonation <strong>en</strong> espèces lors de chaque distribution (c’est-à-dire que la flexibilité est moindrepuisqu’ils ne peuv<strong>en</strong>t choisir la date et le montant qu’ils veul<strong>en</strong>t retirer). L’intermédiaire soustraiteraprobablem<strong>en</strong>t le transport et les aspects sécuritaires à une autre société, mais ce sera deleur responsabilité. Une fois <strong>en</strong>core, il faudra étudier les coûts <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés par de tels arrangem<strong>en</strong>ts.Si les coûts <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés pour chaque livraison sont élevés, par exemple, il serait plus judicieuxd’organiser <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts moins nombreux mais plus importants. Toutefois, moins l’ONG a à sesoucier <strong>des</strong> aspects logistiques et sécuritaires pour acheminer les espèces et les distribuer, plus ellepourra se conc<strong>en</strong>trer sur la sécurité alim<strong>en</strong>taire ou les réponses aux besoins humanitaires.Les risques <strong>en</strong>courus par les bénéficiaires sont id<strong>en</strong>tiques à ceux <strong>des</strong> services bancaires mobileset doiv<strong>en</strong>t être pris <strong>en</strong> compte.4. La distribution directe par l’ONGSi toutes les solutions précéd<strong>en</strong>tes échou<strong>en</strong>t, alors l’ONG peut devoir assurer elle-même ladistribution <strong>des</strong> espèces aux populations. La logistique d’une telle opération doit êtreminutieusem<strong>en</strong>t planifiée, dès le mom<strong>en</strong>t où l’arg<strong>en</strong>t lui est remis jusqu’au bureau sur leterrain. Il est ess<strong>en</strong>tiel de p<strong>en</strong>ser à la sécurité. Vous pourrez constater que même dans uncontexte humanitaire <strong>des</strong> activités commerciales se mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t. Si l’État construit <strong>des</strong> routesou <strong>des</strong> écoles, alors comm<strong>en</strong>t paye-t-il (lui ou ses sous-traitants) les travailleurs ? Interrogez-lessur leur évaluation du risque sur comm<strong>en</strong>t ils le gèr<strong>en</strong>t. Un dilemme capital est le suivant : lerisque peut être minoré <strong>en</strong> n’informant personne à l’avance sur les paiem<strong>en</strong>ts à faire, mais alorsbon nombre de bénéficiaires pourrai<strong>en</strong>t être abs<strong>en</strong>ts s’ils n’ont pas été informés que leur arg<strong>en</strong>tallait arriver ! De plus amples informations sur la manière d’organiser une journée dedistribution d’arg<strong>en</strong>t sont données dans la section <strong>3.2</strong> ci-après.Comme le tableau 15 ci-<strong>des</strong>sous le montre, il est possible de trouver différ<strong>en</strong>tes modalités pour transférerles espèces, même dans <strong>des</strong> régions reculées, <strong>en</strong> ayant recours aux solutions locales existantes.Tableau 15. Les différ<strong>en</strong>tes métho<strong>des</strong> de versem<strong>en</strong>ts utilisées dans les IMOrganisation<strong>en</strong> charge de lamise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>Pays / DateÉvénem<strong>en</strong>tNb deBénéficiairesMétho<strong>des</strong>de transfert monétaireUSAID, cabinetde consultantMozambique2000Inondations106 280ménagesChèques <strong>en</strong>caissés par les caissiers d’unebanque commerciale sur les sites dedistribution. La sécurité est assurée par unesociété de sécurité locale.Gouvernem<strong>en</strong>tet le CroissantRouge irani<strong>en</strong>sIran2004Tremblem<strong>en</strong>tde terre32 000ménagesLes paiem<strong>en</strong>ts sont effectués sur <strong>des</strong>comptes bancaires ouverts pour tous lesbénéficiaires inscrits dans le programme.Horn Relief,NPA (NorwegianPeople’s Aid)Somalie2003Insécuritéalim<strong>en</strong>taireaiguë13 830ménagesLes listes de familles inscrites ont étédonnées aux sociétés de transfert qui onteffectué les versem<strong>en</strong>ts et ont été <strong>en</strong>suiteremboursées par les ONG après contrôle.DDC et UNHCRRussie2000-02Hébergem<strong>en</strong>tde personnesdéplacées deTchétchénie11 000ménagesLes fonds ont été transférés directem<strong>en</strong>t de laSuisse vers le système de banque postaleingouche. Les bureaux de poste inform<strong>en</strong>t lesfamilles hôtes de la date de retrait de l’arg<strong>en</strong>t.*DDCMongolie2003Insécuritéalim<strong>en</strong>taire<strong>des</strong> éleveurs2 348 ménagesCollaboration avec la Banque AgricoleMongole pour le versem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> espèces (arapproché la banque <strong>des</strong> éleveurs, etprés<strong>en</strong>té de nouveaux cli<strong>en</strong>ts.)ACFSomalie2004-05Manque derev<strong>en</strong>u <strong>en</strong>arg<strong>en</strong>t4 029 ménages1 ère phase : ACF a distribué <strong>des</strong> espècesdirectem<strong>en</strong>t. L’information a été donnée 24hà l’avance. Prés<strong>en</strong>ce de gar<strong>des</strong> armés.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 69


Organisation<strong>en</strong> charge de lamise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>Pays / DateÉvénem<strong>en</strong>tNb deBénéficiairesMétho<strong>des</strong>de transfert monétaire2 ème phase : <strong>des</strong> coupons ont été distribuéspar ACF et ont été échangés contre <strong>des</strong>espèces dans <strong>des</strong> commerces locaux. Ceuxci,remboursées par ACF après vérification,étai<strong>en</strong>t responsables de toute perte.OxfamMalawi2005-2006Insécuritéalim<strong>en</strong>taire6 000 ménagesOxfam a distribué l’arg<strong>en</strong>t (<strong>en</strong> suivant lesmodalités du gouvernem<strong>en</strong>t pour payer sestravailleurs agricoles) et a payé <strong>des</strong> policierspour assurer la sécurité lors <strong>des</strong> distributions.OxfamZambie2005-2006Insécuritéalim<strong>en</strong>taire13 500ménagesContrat passé avec une banque commercialequi sous-traitait à une société de sécurité letransport <strong>des</strong> <strong>en</strong>veloppes préparées àl’avance sur les sites de distribution.Les <strong>en</strong>veloppes étai<strong>en</strong>t distribuées par deuxcaissiers de banque et par le personnel d’Oxfam.MCDSS / GTZZambie2003-2007Transfertssociaux<strong>monétaires</strong>11 300ménagesSystèmes de points de paiem<strong>en</strong>t dans lesécoles et les c<strong>en</strong>tres de santé.Les points de paiem<strong>en</strong>t sont gérés par unmanager (employé du gouvernem<strong>en</strong>t) quicollecte l’arg<strong>en</strong>t auprès de la banque de lacapitale du district chaque mois (chaquepoint de paiem<strong>en</strong>t a son compte bancaire).* Au cours de la seconde année, <strong>des</strong> t<strong>en</strong>tatives frauduleuses pour être inscrit sur les listes de bénéficiaires ontinterrompu le programme.Sources: Harvey (2005); Harvey et Savage (2006); Mattin<strong>en</strong> et Ogd<strong>en</strong> (2006); MartinDietz et al. (2004);MCDSS/GTZ (2007)3.1.3.3 Période et durée de l’interv<strong>en</strong>tionLa période d’une interv<strong>en</strong>tion monétaire aura un impact déterminant sur la façon dont lesbénéficiaires utiliseront l’arg<strong>en</strong>t. C’est <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec à la fois les objectifs du programme et lecontexte dans lequel il est mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>. La distribution d’arg<strong>en</strong>t juste après une situation d’urg<strong>en</strong>ce, lorsque les marchés ne se sontpas <strong>en</strong>core remis du choc subi, n’est peut-être pas adaptée. Les saisons ont un fort impact : la distribution d’espèces au mom<strong>en</strong>t <strong>des</strong> récoltes peut êtreun moy<strong>en</strong> de permettre aux ménages de dép<strong>en</strong>ser leur arg<strong>en</strong>t pour promouvoir leurs moy<strong>en</strong>sd’exist<strong>en</strong>ce. Si l’arg<strong>en</strong>t est donné p<strong>en</strong>dant la période de croissance <strong>des</strong> récoltes, cet arg<strong>en</strong>tsera probablem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>sé dans la nourriture. Les transferts <strong>monétaires</strong> au tout début de lasaison agricole peuv<strong>en</strong>t aider les populations à acheter <strong>des</strong> intrants agricoles (sem<strong>en</strong>ces,outils ou <strong>en</strong>grais) afin de préparer la culture. Les programmes basés sur le travail peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce avec les travauxsaisonniers ou communautaires s’ils sont mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> à la même époque.Il est ess<strong>en</strong>tiel d’étudier les points suivants : Comm<strong>en</strong>t les ménages sont-ils c<strong>en</strong>sés dép<strong>en</strong>ser l’arg<strong>en</strong>t ? Quel impact les saisons ont-elles sur les habitu<strong>des</strong> de dép<strong>en</strong>ses ? Quel est l’impact <strong>des</strong> saisons sur les types de travail / d’activité ainsi que sur lessources de rev<strong>en</strong>us ? Quels sont les besoins les plus urg<strong>en</strong>ts pour les ménages <strong>en</strong> fonction de l’époque de l’année ?<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 70


Encadré 17. Lier le timing <strong>des</strong> IM avec les objectifs fixésDiffér<strong>en</strong>ts programmes ont constaté qu’il est nécessaire de choisir la période <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong>de façon différ<strong>en</strong>te <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> objectifs.Dans les programmes d’Oxfam au Malawi et <strong>en</strong> Zambie, l’arg<strong>en</strong>t était considéré comme une alternative à l’aidealim<strong>en</strong>taire et avait pour but de couvrir les besoins fondam<strong>en</strong>taux <strong>des</strong> bénéficiaires. De ce fait, les transferts<strong>monétaires</strong> ont comm<strong>en</strong>cé p<strong>en</strong>dant la période de soudure et se sont terminés à l’époque <strong>des</strong> récoltes.En Mongolie, dans le programme d’arg<strong>en</strong>t pour les éleveurs, l’objectif consistait à donner aux ménagesles plus pauvres suffisamm<strong>en</strong>t d’arg<strong>en</strong>t afin de faire face aux dép<strong>en</strong>ses pour se préparer à la saisonhivernale. Il ne s’agissait pas d’une situation d’urg<strong>en</strong>ce et la faim n’était pas une problématique. Alorsque l’arg<strong>en</strong>t a été distribué <strong>en</strong> octobre, juste avant l’hiver, il s’est avéré que les mois de mai ou de juinaurai<strong>en</strong>t été un meilleur mom<strong>en</strong>t pour le faire. Le bétail coûtait moins cher p<strong>en</strong>dant ces mois et plus detemps aurait pu être consacré à se procurer du fourrage pour l’hiver.Bi<strong>en</strong> que l’on puisse p<strong>en</strong>ser qu’il est préférable de donner l’arg<strong>en</strong>t pour se nourrir p<strong>en</strong>dant la période <strong>des</strong>oudure, les bénéficiaires <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> du PAM n’étai<strong>en</strong>t pas de cet avis au Malawi. Ilsestimai<strong>en</strong>t que <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> effectués juste après la récolte étai<strong>en</strong>t plus bénéfiques parcequ’ils pouvai<strong>en</strong>t alors profiter de prix beaucoup plus bas et faire davantage de provisions.Sources: Harvey et Savage (2006); MartinDietz et al. (2004), Mwale (2006)3.1.3.4 Définir le montant du transfertLe montant d’un transfert dép<strong>en</strong>dra <strong>des</strong> objectifs fixés par le programme. Il faut répondre à deuxquestions quelle que soit la finalité de l’interv<strong>en</strong>tion : Combi<strong>en</strong> faut-il d’arg<strong>en</strong>t pour atteindre lesobjectifs ? Le transfert devrait-il être id<strong>en</strong>tique pour tous les ménages ?1. Quel est le montant du transfert pour atteindre les objectifs ?La logique de base qui régit l’établissem<strong>en</strong>t d’un transfert, que ce soit <strong>en</strong> coupons ou <strong>en</strong>monétaire, est assez simple. Que le transfert soit <strong>des</strong>tiné à répondre aux frais d’exist<strong>en</strong>ce ou àinvestir dans le rétablissem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce, il est impératif d’apporter <strong>des</strong> réponsesaux questions qui suiv<strong>en</strong>t afin d’<strong>en</strong> déterminer le montant.a) Les utilisations prévues : Que souhaitez-vous que les populations fass<strong>en</strong>t avec le transfert ?Ce qu’elles feront du transfert relève de leur décision, mais c’est à vous à décider ce qu’ellespourrai<strong>en</strong>t faire. Vous avez besoin de quantifier cela de manière assez précise –« répondreà leurs besoins » ou « investir dans un commerce » ne suffit pas vraim<strong>en</strong>t à les aider. Il seraitplus utile, par exemple, de répondre à tous leurs besoins alim<strong>en</strong>taires p<strong>en</strong>dant une période <strong>des</strong>ix mois avec une nourriture de bonne qualité et <strong>en</strong>voyer deux <strong>en</strong>fants à l’école ; deconstruire une maison avec deux chambres ; d’acheter un nouveau bateau de pêche ;d’acheter vingt chèvres.Ce niveau de financem<strong>en</strong>t ciblé ne doit pas être décidé de manière arbitraire. Vingtchèvres pourrai<strong>en</strong>t être choisies par exemple parce qu’il s’avère que c’est le nombre minimalpour qu’un troupeau soit pér<strong>en</strong>ne ou puisse permettre à un ménage d’avoir suffisamm<strong>en</strong>t derev<strong>en</strong>us annuels pour pouvoir faire face à la période de soudure. Il serait raisonnable qu’untransfert couvre tous les besoins alim<strong>en</strong>taires d’un ménage si vous avez de bonnes raisons decroire que beaucoup de ménages n’ont pas d’autres façons de trouver leur propre nourriture.Vous pourriez vouloir inclure de l’arg<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire afin de leur permettre de lancer une<strong>en</strong>treprise jusqu’à ce que l’arg<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>tre (par exemple pour leur permettre de nourrir leschèvres et construire un logem<strong>en</strong>t). Si les populations n’ont pas d’autre source de rev<strong>en</strong>us, ilvous sera peut-être demander de couvrir quelques-uns de leurs frais d’exist<strong>en</strong>ce jusqu’à ceque les actifs leur rapport<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t. Par exemple, cela peut pr<strong>en</strong>dre jusqu’à dix-huitmois pour que les petits <strong>des</strong> chèvres reçues <strong>en</strong> don puiss<strong>en</strong>t grandir et être v<strong>en</strong>dus sur lemarché. Si elles n’ont pas d’autres sources de rev<strong>en</strong>us dans l’intervalle, les populationsdevront peut-être v<strong>en</strong>dre les femelles adultes afin de couvrir leurs frais d’exist<strong>en</strong>ce.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 71


) Les dép<strong>en</strong>ses prévisibles. A combi<strong>en</strong> se monterai<strong>en</strong>t ces dép<strong>en</strong>ses ? Ici, la difficulté résidedans la prévision <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses dans le futur lorsque beaucoup de personnes auront reçu lestransferts (Cf. Section 3.1.2). Les coûts associés aux achats tels que le transport doiv<strong>en</strong>t êtreinclus. Aucune prévision ne peut être parfaite, mais il existe bi<strong>en</strong> <strong>des</strong> façons d’inclure <strong>des</strong>impondérables dans le programme.c) L’autosuffisance. Quelle part de ses dép<strong>en</strong>ses pourra être couverte par les populations ellesmêmes? Par exemple, le transfert pourrait couvrir la moitié du coût d’un bateau de pêche oula totalité de ce coût. Vous devez avoir suffisamm<strong>en</strong>t d’informations fiables sur ce que lespopulations peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> mesure de payer pour elles-mêmes, mais souv<strong>en</strong>ez-vous qu’ellesont égalem<strong>en</strong>t d’autres besoins. Par ailleurs, elles peuv<strong>en</strong>t aussi bénéficier d’autres ai<strong>des</strong>,notamm<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ant d’autres organisations humanitaires ou du gouvernem<strong>en</strong>t.d) Des utilisations inatt<strong>en</strong>dues. Quelle part du transfert pouvez-vous raisonnablem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>serque vous les populations dép<strong>en</strong>seront comme vous l’aviez prévu ? Il existe deux sources« d’utilisations inatt<strong>en</strong>dues » : Tout d’abord, les ménages ont leurs propres besoins urg<strong>en</strong>ts tels que les frais de scolaritéou les dép<strong>en</strong>ses de santé. Il leur sera pratiquem<strong>en</strong>t impossible de ne pas utiliser unepartie cet arg<strong>en</strong>t si ces dép<strong>en</strong>ses survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le mom<strong>en</strong>t où elles le reçoiv<strong>en</strong>t etcelui où elles achèt<strong>en</strong>t ce qu’elles avai<strong>en</strong>t prévu (et c’est la raison pour laquelle elles sevoi<strong>en</strong>t donner de l’arg<strong>en</strong>t). Ensuite, si les ménages ont vécu dans la pauvreté p<strong>en</strong>dant un certain temps, la t<strong>en</strong>tationde dép<strong>en</strong>ser un peu d’arg<strong>en</strong>t dans <strong>des</strong> marchandises « de luxe » (par exemple, de laviande) sera forte. Dans certains pays, immanquablem<strong>en</strong>t un peu d’arg<strong>en</strong>t sera dép<strong>en</strong>sédans <strong>des</strong> boissons alcoolisées.Encadré 18. Calcul du montant du transfert : simple affaire de mathématiquesDes additions simples suffis<strong>en</strong>t au calcul d’un transfert d’IM –mais seulem<strong>en</strong>t si vous avez toutes lesinformations dont vous avez besoin !Pr<strong>en</strong>ons par exemple l’hypothèse d’un programme dont l’objectif est de permettre à <strong>des</strong> ménagestouchés par la crise d’acheter une alim<strong>en</strong>tation saine et d’<strong>en</strong>voyer trois <strong>en</strong>fants à l’école primaire grâce àun transfert m<strong>en</strong>suel versé <strong>en</strong> espèces.Les frais de scolarité, y compris les frais de transport, les livres scolaires et les frais pédagogiques sontde 10€ par <strong>en</strong>fant, soit <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne à 2,5€ m<strong>en</strong>suels pour trois <strong>en</strong>fants. Les coûts d’une alim<strong>en</strong>tationsaine de céréales, de légumineuses et du poisson pour cinq personnes représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, disons, 24€ parmois 19 . Par contre, nous anticipons <strong>des</strong> augm<strong>en</strong>tations <strong>des</strong> prix alim<strong>en</strong>taires à hauteur de 25% cetteannée, et nous accordons donc une somme de 30€ m<strong>en</strong>suels. Le « panier » total sera de 32.5€ parmois.Une évaluation a établi qu’il serait totalem<strong>en</strong>t déraisonnable de demander à ces populations de couvrir cescoûts elles-mêmes étant donné que leur capacité de gagner de l’arg<strong>en</strong>t au cours <strong>des</strong> six prochains mois suffiraità peine à couvrir les besoins du ménage (tels que le savon, les vêtem<strong>en</strong>ts, etc. et les soins médicaux). Il estressorti <strong>des</strong> <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s et <strong>des</strong> groupes de discussion que les rares personnes qui reçoiv<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t depar<strong>en</strong>ts émigrés avai<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>sé <strong>en</strong>viron 20% de cet arg<strong>en</strong>t dans l’achat d’articles « non-vitaux ». Parconséqu<strong>en</strong>t, 80% du transfert doiv<strong>en</strong>t suffire à satisfaire les dép<strong>en</strong>ses alim<strong>en</strong>taires et éducatives.Ensuite faites un calcul simple : le transfert nécessaire se monte à 32,5€ x 100% ÷ 80% = 40,60€ parmois pour un ménage composé de deux adultes et trois <strong>en</strong>fants.19 Vous devez savoir compter les calories pour calculer le coût de l’alim<strong>en</strong>tation. Vous pouvez le faire aisém<strong>en</strong>t aumoy<strong>en</strong> de NutCalc ou de NutVal. En cas de doute, partez de l’hypothèse 600 gr de nourriture par personne et parjour si l’alim<strong>en</strong>tation est composée ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t de céréales et de légumineuses. Comptez 1 gr d’huile pour 3 grde céréales/légumineuses et ne comptez pas le poisson ou les légumes. Vous pourriez trouver aisém<strong>en</strong>t quelqu’unpour vous assister. Ou simplem<strong>en</strong>t vous pouvez demander à un nutritionniste ou au conseiller du siège à vous aideravec NutCalc ou NutVal.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 72


2. Le montant doit-il être fixe ou variable ?Les transferts pour les besoins fondam<strong>en</strong>taux. Pour les transferts <strong>des</strong>tinés à aider les ménagesà satisfaire leurs besoins fondam<strong>en</strong>taux actuels, il vous faut décider si vous donnez le mêmetransfert à tous les ménages (transfert fixe ou forfaitaire) ou si vous donnez un transfert plusimportant aux ménages qui compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus de membres (transfert variable). Le tableau 17précise cela plus <strong>en</strong> détails.Il est évidemm<strong>en</strong>t plus simple de faire un transfert à montant fixe sans t<strong>en</strong>ir compte de la taille duménage, mais plus équitable de donner plus d’arg<strong>en</strong>t aux ménages qui ont plus de membres. Unedécision doit être prise sur ce qu’il est possible de faire. Par exemple, cela peut dép<strong>en</strong>dre <strong>des</strong> listesde populations démunies ou touchées existantes et sur leur fiabilité. Dans certains cas, il peut êtr<strong>en</strong>écessaire de comm<strong>en</strong>cer par un transfert forfaitaire puis de passer à un transfert échelonné lorsquec’est possible. Il peut y avoir <strong>des</strong> t<strong>en</strong>tatives de la part de certains bénéficiaires de majorer leursdroits, par exemple pour un transfert forfaitaire par ménage, les ménages composés de nombreuxmembres peuv<strong>en</strong>t « se répartir <strong>en</strong> deux groupes » pour réclamer deux allocations. En outre, déciderd’un transfert selon la taille du ménage peut poser de multiples problèmes dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tconnaissant de gran<strong>des</strong> fluctuations dans le nombre de personnes au sein d’un ménage.Bi<strong>en</strong> que l’on puisse r<strong>en</strong>contrer une certaine opposition à un transfert forfaitaire au motif qu’iln’est pas le reflet <strong>des</strong> besoins réels, il faudrait se souv<strong>en</strong>ir que, même un transfert selon la tailledu ménage ne s’aligne pas totalem<strong>en</strong>t sur les besoins réels, les petits <strong>en</strong>fants nécessit<strong>en</strong>t uneplus petite quantité de nourriture que les adultes comme les femmes par rapport aux hommes,mais une ration de nourriture ou une somme d’arg<strong>en</strong>t standard pour chaque personne esttoujours acceptable. Certains ménages sont plus aptes à subv<strong>en</strong>ir à leurs propres besoins qued’autres, mais les transferts et les rations ne sont jamais ajustés sur une base individuelle parceque cela serait irréalisable. Ainsi toute assistance quelle qu’elle soit est un compromis <strong>en</strong>tre <strong>des</strong>considérations d’équité et <strong>des</strong> considérations d’ordre pratique.Le montant du transfert devrait toujours être basé sur ce dont un ménage a véritablem<strong>en</strong>t besoinaprès avoir pris <strong>en</strong> compte ce à quoi ils peuv<strong>en</strong>t subv<strong>en</strong>ir pour eux-mêmes. Il est préférabled’adapter le transfert à la taille du ménage dans la mesure du possible. Toutefois, s’il estseulem<strong>en</strong>t possible de donner un transfert forfaitaire à tous les ménages, alors il est indisp<strong>en</strong>sablede s’assurer que les ménages de taille plus importante ne souffriront pas de façon inacceptable, parexemple <strong>en</strong> attribuant un transfert suffisamm<strong>en</strong>t élevé au moins pour la plupart <strong>des</strong> ménages.Encadré 19. Montant du transfert : un compromis sur la taille <strong>des</strong> ménagesDans le cadre du programme de transferts <strong>monétaires</strong> et de nourriture au Malawi décrit plus haut, lesmontants d’arg<strong>en</strong>t ont varié <strong>en</strong> fonction de la taille <strong>des</strong> ménages. Les ménages ont été classés <strong>en</strong> troisgroupes : « petits » (composés de 1 à 3 membres), « moy<strong>en</strong>s » (composés de 4 à 6 membres) ou« grands » (composés de 7 membres ou plus). Ils ont perçu respectivem<strong>en</strong>t les sommes de 350MK parmois, 1.400MK par mois et 2.450MK par mois.Les évaluateurs ont estimé que, idéalem<strong>en</strong>t, les transferts <strong>monétaires</strong> devrai<strong>en</strong>t être adaptés à la taillede chaque ménage de façon à pouvoir véritablem<strong>en</strong>t répondre aux besoins individuels. Toutefois unetelle flexibilité s’est avérée trop complexe et pas pratique dans une situation exigeant <strong>des</strong> réponsesrapi<strong>des</strong>. L’Organisation craignait égalem<strong>en</strong>t que cela crée peut-être <strong>des</strong> incitations pour les ménages à« ajuster » le nombre de personnes du ménage (par exemple <strong>en</strong> « empruntant » <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants).Les évaluateurs ont égalem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionné que, plutôt que de se baser sur la taille <strong>des</strong> ménages, il auraitété plus pertin<strong>en</strong>t de calculer le nombre « d’équival<strong>en</strong>ts adultes » au sein du ménage, les <strong>en</strong>fantscomptant pour la moitié d’un adulte puisque les <strong>en</strong>fants mang<strong>en</strong>t moins que les adultes. Un ménagetouché par une catastrophe, composé de trois adultes et un <strong>en</strong>fant, a besoin de plus de nourriture qu’unefamille composée d’un adulte et de quatre jeunes <strong>en</strong>fants.Êtes-vous d’accord avec les évaluateurs ?Source: Devereux et al. (2006)<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 73


Transfert pour le rétablissem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce. Si le transfert est <strong>des</strong>tiné à rétablirles moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce plutôt que de satisfaire les besoins fondam<strong>en</strong>taux immédiats, il vous fautdécider si vous allez donner un transfert standard ou pas à tous les ménages ciblés. Plusieurspolitiques ont été testées.Une <strong>des</strong> approches a été la suivante : un transfert devrait être conçu expressém<strong>en</strong>t pourremplacer les actifs perdus p<strong>en</strong>dant une crise et pas pour apporter aux populations unmeilleur niveau de vie que celui qu’elles avai<strong>en</strong>t avant. Les argum<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t : puisqu’il n’estpas possible, dans le cadre d’un programme, de distribuer suffisamm<strong>en</strong>t d’espèces à tout lemonde pour mettre un terme à la pauvreté, le rétablissem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce devraitjustem<strong>en</strong>t être limité au rétablissem<strong>en</strong>t de ce que les populations avai<strong>en</strong>t auparavant.D’autres préfèr<strong>en</strong>t concevoir une donation pour un plan d’investissem<strong>en</strong>t spécifique, validé avecl’organisation. De cette manière, p<strong>en</strong>se-t-on, chaque ménage est capable de répondre à un objectifd’investissem<strong>en</strong>t minimal tel que conv<strong>en</strong>u sans être à court d’arg<strong>en</strong>t, mais l’arg<strong>en</strong>t est dép<strong>en</strong>sé demanière plus efficace pour l’investissem<strong>en</strong>t qu’il n’y a plus de «part » réservée à la consommationou à d’autres besoins. Toutefois, cette approche prés<strong>en</strong>te un coût administratif très élevé et peutégalem<strong>en</strong>t aboutir à un business-plan faussé. Les populations pourrai<strong>en</strong>t essayer de gonfler le coûtde l’investissem<strong>en</strong>t nécessaire si de cette façon elles estim<strong>en</strong>t pouvoir <strong>en</strong> retirer davantage d’arg<strong>en</strong>tou si elles estim<strong>en</strong>t que l’honnêteté et la débrouillardise sont pénalisées. Le personnel du programmepeut essayer de faire <strong>des</strong> coupes dans un plan de manière déraisonnable jusqu’à ce qu’il ne soit plusviable <strong>en</strong> vue d’économiser de l’arg<strong>en</strong>t. Dans un cas comme dans l’autre, la relation ainsi créée <strong>en</strong>trele projet et les bénéficiaires peut être de méfiance et d’intérêts diverg<strong>en</strong>ts (les uns t<strong>en</strong>tant demaint<strong>en</strong>ir les transferts bas tandis que les autres pouss<strong>en</strong>t pour leur augm<strong>en</strong>tation).Finalem<strong>en</strong>t, quel que soit le cas, le transfert peut varier <strong>en</strong> fonction de l’inflation auquel cas lesrestrictions budgétaires devrai<strong>en</strong>t être prises <strong>en</strong> compte (voir les tableaux ci-<strong>des</strong>sous).Tableau 16. Que vous faut-il savoir pour fixer le montant <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> ?Type d’IM Questions A pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte dans vos réponsesTransferts<strong>monétaires</strong> pourrépondre auxbesoinsfondam<strong>en</strong>tauxTransferts<strong>monétaires</strong> pourrétablir lesmoy<strong>en</strong>sd’exist<strong>en</strong>ceSource: Adams & Harvey (2006).▪ Le transfert est-il c<strong>en</strong>sé satisfaireles besoins alim<strong>en</strong>taires(alternative à l’aide alim<strong>en</strong>taire)et/ou d’autres besoinsfondam<strong>en</strong>taux ?▪ Le transfert est-il c<strong>en</strong>sé couvrir latotalité ou une partie de cesbesoins ?▪ Quel sera le coût d’une telleaide ?▪ Quel sera l’impact sur l’économielocale (l’inflation, laconcurr<strong>en</strong>ce) ?▪ Quelle est l’aide nécessaire pouraider les personnes à (re)lancerleur/une activité ?▪ Les transferts devrai<strong>en</strong>t-ils êtrevariables (<strong>en</strong> fonction <strong>des</strong>business-plans individuels) ousemblables pour tous lesbénéficiaires ?▪ Quel serait le coût d’une telle aide(qu’il s’agisse d’un transfert à tauxfixe ou à taux variable) ?▪ Les ménages reçoiv<strong>en</strong>t-ils déjà de l’aide d’autresOrganisations et lesquelles ?▪ Quelles sont les autres sources de rev<strong>en</strong>u / d<strong>en</strong>ourriture <strong>des</strong> ménages ?▪ Le montant sera-t-il le même pour tous lesménages ou dép<strong>en</strong>dra-t-il de la taille du ménage ?▪ Le transfert sera-t-il fixe ou bi<strong>en</strong> indexé sur l’inflation ?▪ Quels sont les articles habituellem<strong>en</strong>t consommés/ achetés par un ménage vulnérable ?▪ Les t<strong>en</strong>dances <strong>des</strong> prix et la disponibilité de cesarticles ?▪ Quelle est la taille de l’économie locale par rapportà celle du transfert monétaire ?▪ Quelles étai<strong>en</strong>t les activités précéd<strong>en</strong>tes <strong>des</strong>ménages ciblés (le cas échéant) ?▪ Les besoins fondam<strong>en</strong>taux <strong>des</strong> ménages cibléssont-ils déjà satisfaits ou pas ?▪ Ces ménages reçoiv<strong>en</strong>t-ils une aide <strong>en</strong> parallèleémanant d’autres Organisations ?▪ Quel est le taux d’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> ménages ciblés(étant donné que le transfert monétaire estsusceptible de financer <strong>en</strong> partie leremboursem<strong>en</strong>t) ?▪ Les paiem<strong>en</strong>ts devrai<strong>en</strong>t-ils être effectués <strong>en</strong> uneseule fois ou être échelonnés ?<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 74


Tableau 17. Avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> transferts directs à montant fixe ou variableDécision sur le montant POINTS FORTS POINTS FAIBLESLe montant est id<strong>en</strong>tiquepour tous les ménagesLe montant est indexé surl’inflationLa montant est fixé <strong>en</strong>fonction de ce que lespopulations <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>td’acheter, mais estplafonnéÉquitable – le montant que les populations reçoiv<strong>en</strong>tn’est pas lié à leur rev<strong>en</strong>us d’avant la crise.S’adresse à tous – les transferts à taux fixe sont moinssusceptibles d’exclure <strong>des</strong> groupes tels que lesjournaliers et les inactifs économiques qui pourrai<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t bénéficier de transferts <strong>monétaires</strong> sousforme d’un montant forfaitaire pour <strong>des</strong> besoins nonprofessionnels.Simple – réduction de la lourdeur administrative et dutravail lors de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>.Transpar<strong>en</strong>t – le fait d’attribuer à tous le même montantsupprime un risque pot<strong>en</strong>tiel de corruption étant donnéque le personnel n’a pas de pouvoir décisionnaire sur lemontant de l’aide donnée aux personnes.Le pouvoir d’achat <strong>des</strong> bénéficiaires ne changera pasd’un versem<strong>en</strong>t à l’autre (si l’inflation augm<strong>en</strong>te).Les objectifs du programme sont susceptibles d’êtreatteints.Chaque ménage est aidé à hauteur de la valeur qu’ils ontperdue (assurance rétroactive).Le fait de lier les transferts aux business-plans peutr<strong>en</strong>dre plus facile la fourniture d’une aide complém<strong>en</strong>taireaux ménages dans le développem<strong>en</strong>t de petites<strong>en</strong>treprises.Il est possible que certains ménages reçoiv<strong>en</strong>t plus oumoins que leurs besoins primaires ou pour l’activitérémunératrice qu’ils projett<strong>en</strong>t.Cela peut-être difficile à compr<strong>en</strong>dre pour lesbénéficiaires (besoin d’une s<strong>en</strong>sibilisation globale).Les budgets devront varier <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce, ce qui peutne pas être réalisable.Complexe du point de vue administratif. Probablem<strong>en</strong>tlong à mettre <strong>en</strong> place : requiert un long processus decandidature, d’approbation et de sortie de fonds.Perpétue les inégalités et pourrait désavantager ceux quiont perdu leurs rev<strong>en</strong>us plutôt que leurs actifs (parexemple, les journaliers).Source: Adams & Harvey (Synthèse 5, 2006)<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 75


3. Le transfert devrait-il être payé <strong>en</strong> une seule fois ou échelonné ?Vous pourrez souhaiter examiner si vous allez donner les droits au transfert <strong>en</strong> une seule fois ou<strong>en</strong> plusieurs versem<strong>en</strong>ts (auquel cas il vous faudra décider de la fréqu<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> versem<strong>en</strong>ts).Votre décision devrait tout d’abord s’appuyer sur <strong>des</strong> aspects de sécurité (les conditions <strong>des</strong>écurité sont-elles remplies pour distribuer <strong>des</strong> espèces fréquemm<strong>en</strong>t ?) et <strong>en</strong>suite sur lesobjectifs du programme :Si l’objectif <strong>des</strong> IM consiste à satisfaire les besoins fondam<strong>en</strong>taux, le besoin d’arg<strong>en</strong>tliquide sera fréqu<strong>en</strong>t (tout particulièrem<strong>en</strong>t si les ménages n’ont pas d’autres sources derev<strong>en</strong>us) : vous pouvez opter pour <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts réguliers de petits montants (par exempleun jour sur deux).Si l’objectif <strong>des</strong> IM est d’aider les moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce, les populations auront besoin dedavantage d’espèces au même mom<strong>en</strong>t pour leurs investissem<strong>en</strong>ts : vous pouvez préférerespacer les versem<strong>en</strong>ts plus importants.Si les IM comport<strong>en</strong>t <strong>des</strong> restrictions (par exemple, la reconstruction de maisons) : vous verserezles espèces <strong>en</strong> plusieurs fois une fois que l’avancem<strong>en</strong>t de la construction aura été contrôlé.3.1.3.5 Combi<strong>en</strong> et comm<strong>en</strong>t payer pour le travail ?Dans les programmes basés sur le travail, de nombreuses Organisations choisiss<strong>en</strong>t de payer ce qui estun salaire journalier « normal » pour une main-d’<strong>œuvre</strong> non qualifiée dans le contexte local. Celasimplifie l’élaboration du programme et garantira que le « taux de rémunération local n’est pas faussé ».Toutefois, cela garantira-t-il que les objectifs du programme seront atteints ? Et les taux de rémunérationlocaux se situ<strong>en</strong>t-ils à un niveau adéquat ou est-il tout à fait légitime de vouloir les fausser ?Les calculs <strong>des</strong> taux de rémunération journalière peuv<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> fait, être un peu plus compliquésque pour les transferts libres parce que les participants abandonn<strong>en</strong>t leur travail. Leur temps aune valeur –ils pourrai<strong>en</strong>t faire autre chose de leur temps, ce dont il faut t<strong>en</strong>ir compte <strong>en</strong>calculant les bénéfices att<strong>en</strong>dus programme. Par exemple, si quelqu’un travaille 5 jours parsemaine dans le cadre d’un projet Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail, alors qu’il aurait pu travailler pour unpropriétaire local pour la même rémunération, alors le véritable bénéfice du programme pour cequi le concerne est égal à zéro (c’est la raison pour laquelle il est souv<strong>en</strong>t débattu que le taux derémunération devrait être fixé juste au-<strong>des</strong>sous du taux du marché de façon à ce que« uniquem<strong>en</strong>t » les personnes qui n’ont pas d’autres options se port<strong>en</strong>t candidates.)Encadré 20. Combi<strong>en</strong> faut-il donner d’arg<strong>en</strong>t ? L’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF <strong>en</strong> Somalie pour unprogramme Arg<strong>en</strong>t-contre-TravailMême si votre méthode de calcul est juste, il est possible que les populations n’emploi<strong>en</strong>t l’arg<strong>en</strong>tcomme cela avait été prévu dans le programme. Ce n’est peut-être pas important – les populationspeuv<strong>en</strong>t avoir d’autres plans et une <strong>des</strong> raisons pour donner de l’arg<strong>en</strong>t est précisém<strong>en</strong>t de pouvoirpermettre aux populations de choisir elles-mêmes. Toutefois, il est égalem<strong>en</strong>t possible que lespopulations détourn<strong>en</strong>t l’arg<strong>en</strong>t parce que d’autres considérations ont été ignorées.Dans le programme Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> par ACF <strong>en</strong> Somalie <strong>en</strong> 2003-2004, larémunération avait été calculée afin de reconstituer le cheptel. Au cours <strong>des</strong> phases 1 et 2 duprogramme, les populations ont reçu assez d’arg<strong>en</strong>t pour acheter deux chèvres et au cours de laphase 3 pour acheter trois chèvres.Le suivi a révélé toutefois que les populations avai<strong>en</strong>t utilisé l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> priorité pour rembourser leursdettes. Les achats de bétail avai<strong>en</strong>t été la seconde priorité lorsque l’arg<strong>en</strong>t avait été reçu au mom<strong>en</strong>t dela récolte ou la troisième priorité après le remboursem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> dettes et les achats de nourriture lorsquel’arg<strong>en</strong>t avait été reçu au cours de période de soudure.Le projet aurait pu <strong>en</strong>visager deux facteurs :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 76


Le choix du mom<strong>en</strong>t du versem<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t est ess<strong>en</strong>tiel dans les habitu<strong>des</strong> de dép<strong>en</strong>ses.Les populations investiront moins à certaines époques de l’année, par exemple lorsqu’ellesauront d’autres besoins ou parce les prix saisonniers sont trop élevés. Le niveau de rémunération ne t<strong>en</strong>ait compte ni du remboursem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> dettes ni de lasatisfaction <strong>des</strong> besoins fondam<strong>en</strong>taux.En conséqu<strong>en</strong>ce, la population ciblé a pu survivre au cours de la période du programme, mais peut nepas avoir investi suffisamm<strong>en</strong>t pour atteindre l’indép<strong>en</strong>dance économique souhaitée par le projet.Source: Mattin<strong>en</strong> & Ogd<strong>en</strong> (2006)Afin de calculer le taux de rémunération nécessaire, il est indisp<strong>en</strong>sable de faire les mêmescalculs que ceux indiqués ci-<strong>des</strong>sus (Encadré 18) pour vérifier de combi<strong>en</strong> d’arg<strong>en</strong>t lespopulations ont besoin, <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> objectifs du programme. Ensuite, il est nécessaire <strong>des</strong>avoir combi<strong>en</strong> d’arg<strong>en</strong>t les personnes pourrai<strong>en</strong>t gagner sans le projet. Si elles ne peuv<strong>en</strong>t pasgagner suffisamm<strong>en</strong>t d’arg<strong>en</strong>t, cela pourrait être parce que :a) Le taux de rémunération journalier est trop bas oub) Il n’est pas possible de trouver assez de jours de travail rémunérés soit parce qu’il n’y apas de travail soit parce que les populations sont trop occupées avec d’autres besoins pourtravailler plus d’un ou deux jours par semaine.Il vous faut compr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t les populations vont investir leur temps p<strong>en</strong>dant la durée duprojet proposé (c’est susceptible de changer selon les saisons). Combi<strong>en</strong> de jours dans unesemaine peuv<strong>en</strong>t-elles se permettre de travailler <strong>en</strong> tant que salarié si cela les éloigne de leursautres occupations ? Combi<strong>en</strong> peuv<strong>en</strong>t-elles gagner p<strong>en</strong>dant ce laps de temps ? Dans quellemesure leur est-il difficile de trouver du travail ?Si le taux payé localem<strong>en</strong>t suffit pour atteindre les objectifs, s’ils peuv<strong>en</strong>t trouver suffisamm<strong>en</strong>tde travail, alors le projet devrait les rémunérer selon le taux de salaire local. L’avantage queprés<strong>en</strong>te le projet est simplem<strong>en</strong>t une offre de travail là où il n’y <strong>en</strong> avait pas. C’est une situationfréqu<strong>en</strong>te. Beaucoup de projets basés sur le travail atteign<strong>en</strong>t leurs objectifs et aid<strong>en</strong>t lespopulations <strong>en</strong> ne leur offrant que les taux de salaire habituels locaux. Toutefois, il vous serapeut-être nécessaire de payer plus que le taux de salaire local ou de trouver d’autres solutions 20si vous constatez que le taux de salaire local est trop bas pour permettre aux populations : De m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> leurs propres activités (travaux agricoles, construction de maisons, etc.) De satisfaire leurs besoins fondam<strong>en</strong>taux quotidi<strong>en</strong>s, et (Le cas échéant) d’épargner pour restaurer leurs moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce.Encadré 21. Fixer les taux de rémunération : un calcul hypothétiqueImaginons le cas d’un programme hypothétique pour aider les populations de pêcheurs à se rétabliraprès leur déplacem<strong>en</strong>t résultant d’un conflit. Les populations ont perdu tous leurs actifs, mais ellesretourn<strong>en</strong>t se réinstaller chez elles.L’objectif du programme est que les ménages doiv<strong>en</strong>t être capables d’acheter eux-mêmes un nouveaubateau de pêche et <strong>des</strong> filets avant la prochaine saison de pêche dans quatre mois. Le coût du bateau et<strong>des</strong> filets s’élève à 250€. Les ménages ont égalem<strong>en</strong>t besoin de 32.50€ par mois pour leurs besoinsfondam<strong>en</strong>taux après avoir t<strong>en</strong>u compte d’une probable inflation (Cf. l’exemple ci-<strong>des</strong>sus). On pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong>compte uniquem<strong>en</strong>t les ménages composés de deux adultes vali<strong>des</strong> car eux seuls possèd<strong>en</strong>t la maind’<strong>œuvre</strong>pour les bateaux de pêche. (Il est possible que, pour les autres profils de ménages, il soitnécessaire de les sout<strong>en</strong>ir de manière distincte ou qu’ils se voi<strong>en</strong>t donner le même transfert, mais c’estun autre sujet).20Associez à la fois l’arg<strong>en</strong>t et les coupons, donnez une aide supplém<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> nature, versez un montant plusimportant à la fin selon les résultats obt<strong>en</strong>us et qui ne sera pas un salaire <strong>en</strong> soi.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 77


Les familles seront occupées à reconstruire leurs maisons et à défricher leurs champs pour les quatremois à v<strong>en</strong>ir. Les hommes passeront trois jours par semaine à la construction et les femmes passeronttrois jours par semaine dans les champs. Les ménages n’ont aucune autre aide pour leur permettre decouvrir les dép<strong>en</strong>ses quotidi<strong>en</strong>nes et ne possèd<strong>en</strong>t pas de stock de nourriture. Le taux du salairejournalier est de 1.00€ par jour. Si les hommes et les femmes travaillai<strong>en</strong>t trois jours par semaine detravail rémunéré, ils ne gagnerai<strong>en</strong>t donc que 24€ par mois. S’ils travaill<strong>en</strong>t chacun quatre jours parsemaine, cela nuit à leur future réinstallation.Le taux journalier du projet doit donc se monter à 32.50€ + (3 jours par semaine x 2 personnes x4 semaines) = 1.35€ par jour uniquem<strong>en</strong>t pour leur permettre de satisfaire leurs besoins fondam<strong>en</strong>taux.Si nous voulons aussi qu’ils soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mesure d’investir 250€ <strong>en</strong> l’espace de quatre mois, il nous fautajouter 250€ divisés par le nombre de jours ouvrables. Nous arrivons donc à un total de 3 jours parsemaine x 2 personnes x 4 semaines x 4 mois = 96 jours. 250€ divisés par les 96 jours, cela donne2.60€ par jour, soit un taux journalier global de 3.95€.Il est raisonnablem<strong>en</strong>t acceptable de fausser le marché du travail <strong>en</strong> offrant 1.35€ par jour, soit 35% au<strong>des</strong>sus<strong>des</strong> taux habituels, mais quatre fois le taux journalier paraît impossible. Dans ce cas, le projetdoit rep<strong>en</strong>ser sa stratégie.Il serait possible de payer 1.35€ par jour et de donner la somme <strong>des</strong>tinée à l’investissem<strong>en</strong>tsous la forme d’un transfert ou d’un prêt ; Il serait possible d’essayer d’aider les populations sur une période plus longue ;Il pourrait être plus mo<strong>des</strong>te <strong>en</strong> termes d’objectifs à atteindre, par exemple aider les populationsà acheter une petite pirogue, la première année, au prix de 50€. Cela exigerait un taux derémunération de 50€ + 96 = 0.52€ + 1.35€, soit un taux journalier global de 1.87€.(Ceci n’est possible uniquem<strong>en</strong>t que si l’on sait que les gains obt<strong>en</strong>us grâce à la pirogue sont suffisantspour nourrir une famille, et d’épargner 200€ sur une période raisonnable).Étant donné que ces taux de rémunérations sont extrêmem<strong>en</strong>t attractifs pour les populations, il vousfaudra peut-être limiter la participation <strong>des</strong> ménages au programme à un maximum de trois jours parsemaine, tout <strong>en</strong> permettant tant aux hommes qu’aux femmes d’y participer. Il faudrait examiner l’impactsur l’économie locale si vous offrez presque deux fois le taux de rémunération local. (En général, celaaurait t<strong>en</strong>dance à provoquer une augm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> taux locaux, ce qui favoriserait les personnes quidoiv<strong>en</strong>t travailler pour vivre et ce qui serait moins favorable pour celles qui doiv<strong>en</strong>t embaucher.)D’autres solutions sont égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visageables et toute décision comportera <strong>des</strong> avantages et <strong>des</strong>inconvéni<strong>en</strong>ts. Cet exemple n’a pour seul objectif que de prés<strong>en</strong>ter les types de considérations ou lestypes de calculs à effectuer pour s’assurer que les objectifs du projet peuv<strong>en</strong>t être atteints.Dans la plupart <strong>des</strong> programmes basés sur le travail, les populations sont <strong>en</strong> fait payées à latâche effectué et non pour le temps qu’elles pass<strong>en</strong>t au travail. Cela les r<strong>en</strong>d beaucoup plusfaciles à gérer et c’est souv<strong>en</strong>t le standard selon lequel tous les « contrats » de travail locauxsont organisés. En général, <strong>des</strong> normes de travail exist<strong>en</strong>t déjà pour tout un év<strong>en</strong>tail de maind’<strong>œuvre</strong>concernant la manière dont le travail devrait être considéré <strong>en</strong> « unité » de travail,équival<strong>en</strong>t à un jour de travail. Il est à noter que, dans beaucoup de zones rurales, un « jour detravail » n’est pas c<strong>en</strong>sé correspondre à une journée <strong>en</strong>tière, mais seulem<strong>en</strong>t à <strong>en</strong>viron 4 à 5heures, laissant ainsi du temps aux populations pour se consacrer à d’autres activités. Il faut <strong>en</strong>t<strong>en</strong>ir compte lors de l’établissem<strong>en</strong>t du coût de la main-d’<strong>œuvre</strong> et <strong>des</strong> normes de travail.Les services locaux gouvernem<strong>en</strong>taux pourrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> mesure de vous donner <strong>des</strong>informations sur la façon dont ils calcul<strong>en</strong>t leurs propres contrats (combi<strong>en</strong> de mètres de routesou combi<strong>en</strong> de mètres cubes de terre creusée, est considéré comme une journée <strong>en</strong>tière detravail ?). Même lorsque le programme rémunère au-<strong>des</strong>sus du taux normal du marché, il estpréférable de suivre les normes de travail locales dans la mesure du possible.Comm<strong>en</strong>t organiser les paiem<strong>en</strong>ts dans le cadre <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail ?Les paiem<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t être basés sur les résultatsLa conv<strong>en</strong>tion pour une unité de travail est la journée de travail. Les personnes sont libres departir une fois qu’elles ont fini leur travail. Dans certains programmes, les travailleurs ont le droitde travailler plus dur et p<strong>en</strong>dant de plus longues heures afin de gagner deux unités de travail<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 78


<strong>en</strong> un seul jour, dans d’autres programmes, c’est limité à une par jour.Généralem<strong>en</strong>t, la rémunération est hebdomadaire <strong>en</strong> fonction du nombre de jours/d’unités fini.Les feuilles de prés<strong>en</strong>ce garantiront que chaque travailleur sera payé selon le travail qu’il aréellem<strong>en</strong>t effectué.De temps à autre, il pourrait être plus facile de se mettre d’accord sur un montant pour unetâche complète terminé. Auquel cas, le nombre de jours dédiés au travail n’est pas pertin<strong>en</strong>t, etle paiem<strong>en</strong>t se fait à l’issue de la tâche. La tâche ne devrait pas pr<strong>en</strong>dre trop de temps àréaliser ou alors un paiem<strong>en</strong>t partiel doit être versé après une semaine de travail.Si <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts individuels à chaque travailleur n’étai<strong>en</strong>t possibles, l’arg<strong>en</strong>t peut être remis auchef d’équipe qui sera alors responsable de payer les travailleurs de son groupe. Il estess<strong>en</strong>tiel que les travailleurs soi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> informés sur le montant qu’ils sont c<strong>en</strong>sés recevoir, ladate et la personne qui va leur remettre leur arg<strong>en</strong>t. Le processus doit être bi<strong>en</strong> contrôlé.Les paiem<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t être effectués sur une base journalièreLe payem<strong>en</strong>t à la journée, plutôt qu’à la tâche, peut être plus utile particulièrem<strong>en</strong>t pour <strong>des</strong>emplois qui n’ont pas de résultat quantifiable. S’il est possible d’effectuer <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>tsquotidi<strong>en</strong>s du point de vue administratif on peut considérer cette option qui est souv<strong>en</strong>tappréciée, mais il est probable que cela ne pourrait durer au-delà de quelques jours à moinsque le projet ne soit de petite taille.Les feuilles de prés<strong>en</strong>ce serviront de base au calcul du montant que chaque travailleur recevraà la date de paiem<strong>en</strong>t. Elles doiv<strong>en</strong>t être fiables.Les paiem<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t être basés sur le groupeAu lieu de contrôler chaque individu, un groupe de personnes se voit donner une tâche àm<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> collectivem<strong>en</strong>t. Cela permet une administration et une supervision simplifiées.Chaque groupe de travail mainti<strong>en</strong>t sa propre discipline et vise les registres de prés<strong>en</strong>ce. Celaleur permet d’avoir une certaine flexibilité dans le cas d’une urg<strong>en</strong>ce, car ils peuv<strong>en</strong>t seremplacer –s’ils le souhait<strong>en</strong>t.Le travail de groupe est la norme dans bon nombre de communautés agricoles. Souv<strong>en</strong>t lespopulations ont <strong>des</strong> groupem<strong>en</strong>ts agricoles auxquels ils apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t déjà. Si vous pouvezutiliser les groupem<strong>en</strong>ts déjà existants de ces populations <strong>en</strong> tant que base du travail, cela leurr<strong>en</strong>drait la vie plus facile et à vous aussi ; cela r<strong>en</strong>force le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de normalité dans letravail, même <strong>en</strong> période de crise.NB: Dans tous les cas, les paiem<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> travailleurs peuv<strong>en</strong>t être effectués soit <strong>en</strong> espèces soit<strong>en</strong> coupons.3.1.3.6 Établir les systèmes de suivi – la base de référ<strong>en</strong>ceLe suivi est le processus par lequel une Organisation sait ce qui se passe réellem<strong>en</strong>t sur leterrain. Il peut revêtir différ<strong>en</strong>tes formes qui sont prés<strong>en</strong>tées ci-après dans la section 3.3. Dans laplupart <strong>des</strong> cas, le suivi requiert une base de référ<strong>en</strong>ce, une image quantitative de la situationavant l’interv<strong>en</strong>tion afin de pouvoir effectuer <strong>des</strong> comparaisons.La base de données de référ<strong>en</strong>ce est créée juste avant / au tout début du projet. Elle rassembleles informations-clé de la situation avant que le projet ne comm<strong>en</strong>ce. Elle est fondam<strong>en</strong>tale pour lesuivi et l’évaluation de l’évolution du projet, de son impact et de sa pertin<strong>en</strong>ce.Les indicateurs-clé suivis dans la base de données de référ<strong>en</strong>ce doiv<strong>en</strong>t être liés aux indicateursobjectivem<strong>en</strong>t vérifiables (IOV) du cadre logique (Cf. 3.1.1 ci-<strong>des</strong>sus) et aux autres indicateurscléque vous avez définis dans votre programme (il ne devrait pas y <strong>en</strong> avoir trop).En fonction <strong>des</strong> contraintes de temps, les données qui port<strong>en</strong>t à la fois sur les bénéficiaires et lesnon-bénéficiaires devrai<strong>en</strong>t être inclues dans la base de données de référ<strong>en</strong>ce.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 79


Une ONG qui met <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> une IM sera t<strong>en</strong>ue responsable de ses résultats. Il existe deuxraisons pour lesquelles il est impératif qu’une ONG ait connaissance de l’impact de ses travaux :(a) sa responsabilité, et (b) sa gestion.a) De l’arg<strong>en</strong>t est accordé au projet afin d’atteindre les objectifs fixés, que l’ONG s’est <strong>en</strong>gagéeà développer. Tout projet doit être <strong>en</strong> mesure de montrer ce qu’il a réalisé avec l’arg<strong>en</strong>t reçuqu’il s’agisse <strong>des</strong> fonds propres de l’ONG ou <strong>des</strong> financem<strong>en</strong>ts du bailleur de fonds.b) Toute conception de projet repose sur de nombreuses hypothèses sur la façon de réagir <strong>des</strong>populations à une interv<strong>en</strong>tion, sur les changem<strong>en</strong>ts qu’il va apporter, sur la manière dont lespopulations vont utiliser les nouvelles ressources, etc. Il est inévitable que certaines de ceshypothèses ne s’avèr<strong>en</strong>t pas totalem<strong>en</strong>t exactes. Un projet peut soit progresser à l’aveuglettesans essayer de trouver ce qui aide à atteindre les objectifs fixés et ce qui bloque ; ou bi<strong>en</strong> ilpeut pr<strong>en</strong>dre le temps qu’il faut pour appr<strong>en</strong>dre. Cet appr<strong>en</strong>tissage peut contribuer à modifierla conception du projet, la manière dont il est mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> ou peut être utilisé pour aider àinformer l’organisation pour la prochaine fois qu’un projet similaire sera mis <strong>en</strong> place.Par exemple, un programme Arg<strong>en</strong>t-pour-achat-de-Nourriture peut avoir pour but la diminution de lamalnutrition infantile. Il est évidemm<strong>en</strong>t impossible de savoir si le programme a un effet sur lamalnutrition infantile si vous ne connaissez pas les taux de malnutrition avant le début du programme.Le cadre logique indiquera quels paramètres sont suivis (par exemple la malnutrition chez les <strong>en</strong>fantsde moins de cinq ans) et précisera quels indicateurs seront utilisés et comm<strong>en</strong>t ils seront mesurés(IOV). Ce sont égalem<strong>en</strong>t les paramètres qu’il vous faudra mesurer avant de comm<strong>en</strong>cer leprogramme. Il faudra mûrem<strong>en</strong>t réfléchir pour choisir les indicateurs qui vous donnerontl’information dont vous avez besoin de façon fiable, tout <strong>en</strong> étant faciles et peu coûteux à mesurer.Collecte <strong>des</strong> données de base - Quels indicateurs choisir ?Des Indicateurs Objectivem<strong>en</strong>t Vérifiables (IOV) seront inclus <strong>en</strong> priorité (certains d’<strong>en</strong>tre euxpeuv<strong>en</strong>t être m<strong>en</strong>tionnés ci-après).Des informations générales sur les ménages : qui peuv<strong>en</strong>t expliquer les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre lesfamilles et qui peuv<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>dre :ooooLa taille de la famille et le nombre d’<strong>en</strong>fants / <strong>des</strong> personnes dép<strong>en</strong>dantesLe chef de ménage (la femme ou l’homme)Les sources de rev<strong>en</strong>us et leur classem<strong>en</strong>t (peuv<strong>en</strong>t être utilisées comme indicateurspour évaluer la pertin<strong>en</strong>ce du programme)Des données économiques ess<strong>en</strong>tielles (possession d’actifs ; dettes).Les stratégies d’adaptationo L’utilisation <strong>des</strong> stratégies d’adaptation et leur classem<strong>en</strong>t 21 .oL’emprunt d’arg<strong>en</strong>t (la plus utilisée <strong>des</strong> stratégies d’adaptation) et l’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>tcorrespondant peuv<strong>en</strong>t être étudiés <strong>en</strong> tant que tel (puisque l’arg<strong>en</strong>t donné serviraégalem<strong>en</strong>t à rembourser la dette).Les données nutritionnelles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un intérêt si le programme de transfert monétaire seprés<strong>en</strong>te comme une alternative à l’aide alim<strong>en</strong>taire et/ou a une visée nutritionnelle. Les élém<strong>en</strong>tssuivants peuv<strong>en</strong>t être collectés :ooLe nombre de repas par jourL’indice de diversité alim<strong>en</strong>taire du ménage (l’absorption de nourriture au cours du jourprécéd<strong>en</strong>t répertoriée par groupes d’alim<strong>en</strong>ts, cf. l’annexe 5.6 pour les détails du calcul). Cetindice est un indicateur de la sécurité alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages puisqu’une pauvrediversité alim<strong>en</strong>taire est le plus souv<strong>en</strong>t associée à de faibles rev<strong>en</strong>us, à <strong>des</strong> familles21 Un indice plus pointu de stratégies d’adaptation a été utilisé dans certaines évaluations d’IM et décrites plus <strong>en</strong>détail dans les annexes de ce Module (« Calcul l’indice <strong>des</strong> stratégies d’adaptation »).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 80


ovulnérables et à <strong>des</strong> habitu<strong>des</strong> alim<strong>en</strong>taires.La qualité de la ration alim<strong>en</strong>taire (qui peut être dérivée du précéd<strong>en</strong>t indice <strong>en</strong> contrôlantles groupes d’alim<strong>en</strong>ts consommés prioritairem<strong>en</strong>t.)Les données du marchéoLes prix et la disponibilité <strong>des</strong> produits clés (alim<strong>en</strong>ts de base, les articles d’hygiène, lecarburant, le travail, le transport).o Les principaux flux d’approvisionnem<strong>en</strong>t (d’où / qui ?)ooLe nombre de commerçants / de v<strong>en</strong>deurs.La diversité / la disponibilité <strong>des</strong> produits v<strong>en</strong>dus sur le marché.Un exemple de questionnaire qui peut être utilisé pour la collecte de données de base se trouve àl’annexe 7 et les bases de données associées se trouv<strong>en</strong>t à l’annexe 8 (Versions Sphinx et Excel).Il ne s’agit que d’exemples qui devrai<strong>en</strong>t être adaptés aux spécificités du contexte dans lequell’interv<strong>en</strong>tion est mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> et à l’objectif du programme.3.1.3.7 Plan de conting<strong>en</strong>ce / stratégies de sortieLa plupart <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> mises <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> par ACF consisteront <strong>en</strong> <strong>des</strong>programmes à court ou moy<strong>en</strong> terme dans <strong>des</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts instables. Cela impliquequ’elles devrai<strong>en</strong>t être flexibles et capables de s’adapter à <strong>des</strong> situations qui connaiss<strong>en</strong>t <strong>des</strong>changem<strong>en</strong>ts très rapi<strong>des</strong> (l’inflation tout particulièrem<strong>en</strong>t). Parfois il peut même êtrerecommandé de passer <strong>des</strong> IM à <strong>des</strong> distributions <strong>en</strong> nature. Les IM devrai<strong>en</strong>t aussi être capablesd’anticiper ce qui se passera après la fin du programme et <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir compte dans la conceptiondu projet. Cela inclut notamm<strong>en</strong>t de s’assurer que les populations peuv<strong>en</strong>t satisfaire leursbesoins fondam<strong>en</strong>taux une fois que l’aide touche à son terme et s’assurer que l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>des</strong>infrastructures communautaires réalisées pourra être fait (les routes, points d’eau, etc.).Arrêter le support aux groupes chroniquem<strong>en</strong>t pauvres est difficile. Parfois il est possible de lesinclure dans <strong>des</strong> programmes de relance <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce à long terme bi<strong>en</strong> qu’ilspuiss<strong>en</strong>t justem<strong>en</strong>t être les familles les moins susceptibles de tirer profit de ces programmesparce qu’ils manqu<strong>en</strong>t de force de travail. Dans certains pays il est possible de s’assurer qu’ilssont bi<strong>en</strong> inclus dans <strong>des</strong> plans gouvernem<strong>en</strong>taux de protection sociale ou <strong>des</strong> filets de sécuritésociaux. Souv<strong>en</strong>t on suppose simplem<strong>en</strong>t qu’ils seront pris <strong>en</strong> charge par leurs « communautés »lorsqu’elles seront <strong>en</strong> mesure de le faire. Il est égalem<strong>en</strong>t possible de lier le support aux moy<strong>en</strong>sd’exist<strong>en</strong>ce à long terme avec certaines formes de contrat social par lequel la « communauté »s’assure <strong>en</strong> effet que tout ménage de cette catégorie est pris <strong>en</strong> charge. Tout ceci exige uneplanification à un stade précoce.Tableau 18. La flexibilité dans les IM et les stratégies de sortie.Pour atteindre l’objectif de l’IM, il est important que la valeur du transfert soit celledéfinie lors de la conception du projet. Les transferts <strong>monétaires</strong> indexés surl’inflation peuv<strong>en</strong>t être un moy<strong>en</strong> de parv<strong>en</strong>ir à ce but.Flexibilitéa. Définir un panier de produits que les bénéficiaires doiv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> mesure d’acheter(qu’il s’agisse de besoins fondam<strong>en</strong>taux ou pour investir, <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> objectifs).b. Déterminer un prix maximum acceptable pour le panier (le seuil) au-delà duquel letransfert devra augm<strong>en</strong>ter.c. Suivre régulièrem<strong>en</strong>t les prix de ces produits.d. Si les prix augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t au-delà du seuil fixé, les transferts <strong>monétaires</strong> devrai<strong>en</strong>têtre augm<strong>en</strong>tés conformém<strong>en</strong>t à l’inflation. Le budget devrait être capable depermettre une telle flexibilité/souplesse.e. S’assurer que lier le montant à l’inflation ne créera pas <strong>en</strong> soi davantage d’inflation<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 81


–si les commerçants sav<strong>en</strong>t que l’Organisation augm<strong>en</strong>tera simplem<strong>en</strong>t le transfertà chaque fois qu’ils augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les prix. Il faudrait peut-être vérifier les prix hors dela zone du projet pour distinguer l’inflation causée par les transferts et une inflationinhér<strong>en</strong>te à l’économie nationale.f. Si les prix augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t trop, et <strong>en</strong> particulier si l’inflation n’est élevée que dans larégion du projet, il pourra être <strong>en</strong>visagé de changer pour une aide <strong>en</strong> nature <strong>en</strong>totalité ou partiellem<strong>en</strong>t. Cela sera peut-être aussi nécessaire si <strong>des</strong> problèmesd’approvisionnem<strong>en</strong>t sur le marché se pos<strong>en</strong>t. Il faut prévoir cette flexibilité dans lebudget et dans l’organisation logistique afin de pouvoir faire ces modifications.Stratégie <strong>des</strong>ortieÉvaluez les besoins de support sur le long terme et les possibilités économiques <strong>des</strong>populations chroniquem<strong>en</strong>t pauvres qui font partie de votre programme. Id<strong>en</strong>tifiez <strong>des</strong>options : les filets de sécurité gouvernem<strong>en</strong>taux, les programmes d’aide aux moy<strong>en</strong>sd’exist<strong>en</strong>ce ; le souti<strong>en</strong> <strong>des</strong> communautés locales. Discutez avec les acteurs concernéset faites le nécessaire dès que possible.Pour les programmes basés sur le travail, la maint<strong>en</strong>ance <strong>des</strong> ouvrages construits estnécessaire, et doit normalem<strong>en</strong>t être de la responsabilité du gouvernem<strong>en</strong>t local ou <strong>des</strong>communautés. Il est impératif d’avoir un accord sur ce sujet avant de comm<strong>en</strong>cer le travail.3.1.3.8 Établir le budget de l’interv<strong>en</strong>tionUne fois le projet conçu, il faut <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> établir le budget. Le prés<strong>en</strong>t manuel ne peut pas fournir demodèle pour un budget de projet puisque les circonstances vari<strong>en</strong>t énormém<strong>en</strong>t. L’arg<strong>en</strong>tréellem<strong>en</strong>t distribué devrait être le poste le plus important, ainsi que tous les coûtssupplém<strong>en</strong>taires relatifs au rachat <strong>des</strong> coupons, mais il est nécessaire de s’assurer que les pointssuivants ont bi<strong>en</strong> été <strong>en</strong>visagés, et, lorsque c’est nécessaire, qu’une provision suffisante est prévue. La distribution d’arg<strong>en</strong>t : dans la mesure du possible, il est préférable de sous-traiter lecomptage et la distribution de l’arg<strong>en</strong>t, ce qui a un coût. Sinon il vous faut budgéter lescoûts de sécurité et d’assurance. La logistique : le transport –et tout particulièrem<strong>en</strong>t si la zone d’interv<strong>en</strong>tion est dispersée(les voitures pour la distribution d’arg<strong>en</strong>t et le suivi, les camions <strong>en</strong> cas de charges lour<strong>des</strong>,les bicyclettes pour les <strong>en</strong>registreurs/ les contrôleurs, etc.) Si plusieurs véhicules sontnécessaires, mais seulem<strong>en</strong>t pour une période courte ou pour <strong>des</strong> jours spécifiques, lalocation de véhicules pourrait être la meilleure solution plutôt que d’acheter <strong>des</strong> véhiculessupplém<strong>en</strong>taires. Les matériels de communication (handsets, téléphones satellites, radios)devrai<strong>en</strong>t être disponibles pour assurer la sécurité (et pour faciliter le processus dedistribution). Des structures de stockage devrai<strong>en</strong>t être prévues si nécessaire, ainsi que diversoutils et équipem<strong>en</strong>ts nécessaires pour les projets basés sur le travail. Les ressources humaines : les frais de personnel doiv<strong>en</strong>t être bi<strong>en</strong> évalués (voir ci-après).Les coûts de formation devrai<strong>en</strong>t l’être égalem<strong>en</strong>t. Les projets basés sur le travail : Ceux-ci <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t beaucoup de dép<strong>en</strong>ses <strong>en</strong> sus <strong>des</strong>coûts réels de main-d’<strong>œuvre</strong>. Selon le travail <strong>en</strong>trepris, il pourrait être nécessaire d’acheter<strong>des</strong> outils, du matériel, et de payer pour une main-d’<strong>œuvre</strong> qualifiée et un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>ttechnique. Ces coûts peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>core plus élevés que les coûts réels de main-d’<strong>œuvre</strong>. Les autres activités : le programme aura-t-il besoin d’organiser <strong>des</strong> foires afin que lesmarchandises puiss<strong>en</strong>t être disponibles ? Tout autre aide à l’approvisionnem<strong>en</strong>t sera-t-ell<strong>en</strong>écessaire ? Y aura-t-il d’autres activités parallèles <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t aux IM, telles que <strong>des</strong>formations commerciales ? Il faudra <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir compte à l’avance et le budgéter. Les stratégies de sorties / plan de conting<strong>en</strong>ce : Cela doit être inclus dans le budget. S’il peutêtre nécessaire de passer d’une aide monétaire à une aide <strong>en</strong> nature dans certaines circonstances<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 82


(par exemple à cause de l’inflation), cela doit être chiffré et provisionné <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce (<strong>en</strong>précisant clairem<strong>en</strong>t quels serai<strong>en</strong>t les coûts <strong>des</strong> changem<strong>en</strong>ts si le problème <strong>en</strong>visagé se posait). Le suivi et l’évaluation : Nous avons déjà traité de la nécessité d’un bon suivi. La créationd’une base de référ<strong>en</strong>ce peut égalem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre du temps et cela devrait être égalem<strong>en</strong>tbudgété. Les coûts incluront le temps de personnel et le transport, mais égalem<strong>en</strong>t les fraisd’impression pour les formulaires d’<strong>en</strong>quêtes, etc. Parce que les IM sont <strong>en</strong>core relativem<strong>en</strong>tnouvelles, une évaluation finale externe peut être utile ou même exigée par le bailleur. Unaudit financier peut égalem<strong>en</strong>t être demandé. Le support technique : Si un support technique était nécessaire pour mettre <strong>en</strong> place ougérer le programme, cela doit être pris <strong>en</strong> compte. Que le support soit fourni parl’organisation ou par <strong>des</strong> consultants externes, cela a un coût qui peut être pris <strong>en</strong> charge parle bailleur de fonds du projet. Bi<strong>en</strong> que quelques jours de support technique externe puiss<strong>en</strong>tparaître chers, cela ne dépasse guère quelques pour c<strong>en</strong>t du budget du projet. Si celaaugm<strong>en</strong>te s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t l’impact du projet, cela peut prés<strong>en</strong>ter un bon rapport qualité-prix. Autres : Les coûts de matériel de bureau et d’impression peuv<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>ter un importantposte budgétaire, pour les cartes et coupons imprimés.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 83


POINTS CLES - « Préparation de l’interv<strong>en</strong>tion » Le ciblage :Le choix <strong>des</strong> groupes-cibles découle <strong>des</strong> objectifs. Dans certains cas, la totalité de la populationtouchée peut être ciblée.Il doit être basé sur <strong>des</strong> critères clairs, vérifiables et non contradictoires.L’implication de la communauté est une priorité.La définition de quotas stricts avant le processus de sélection devrait se baser sur <strong>des</strong> élém<strong>en</strong>tsprobants et <strong>des</strong> données et être acceptés par les populations.Le processus d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t et la validation <strong>des</strong> listes de bénéficiaires devrai<strong>en</strong>t êtretranspar<strong>en</strong>ts, suivis par l’ONG et validés publiquem<strong>en</strong>t (Cf. le module sur l’aide alim<strong>en</strong>tairepour de plus amples informations). Choisir un moy<strong>en</strong> de versem<strong>en</strong>t :Evaluez le réseau bancaire local et toute autre solution utilisée localem<strong>en</strong>t et pertin<strong>en</strong>te.Vérifiez que le réseau bancaire ou les autres solutions locales sont : sûrs acceptés / ont laconfiance de la population fiables avec un bon coût-efficacité pratiques (<strong>en</strong> termes dedistance, de délais, etc.).Assurez-vous que le montant total nécessaire peut être disponible <strong>en</strong> temps voulu et nedéstabilisera pas le système. Période de l’interv<strong>en</strong>tion :La période p<strong>en</strong>dant laquelle l’arg<strong>en</strong>t est distribué sera déterminante pour les dép<strong>en</strong>ses <strong>des</strong>bénéficiaires.Elle devra pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte : les objectifs de l’IM la saison l’évolution <strong>des</strong> prix lasaisonnalité du marché le travail saisonnier ou communautaire. Le montant de l’aide et l’ampleur de l’interv<strong>en</strong>tion :Le montant distribué devrait être suffisant pour atteindre tous les objectifs du programme.Le montant total injecté dans l’économie locale par les IM ne devrait pas être trop important parrapport à sa taille (afin d’éviter toute inflation).Les données de base : elles devrai<strong>en</strong>t être collectées au tout début du projet, porter sur lesbénéficiaires et les non-bénéficiaires, couvrir les ménages (leur situation économique, leurs sourcesde rev<strong>en</strong>us et leur typologie, les mécanismes d’adaptation et leur statut nutritionnel) et les marchéslocaux (les prix et la disponibilité <strong>des</strong> marchandises clés, les flux d’approvisionnem<strong>en</strong>t, le nombre decommerçants et l’activité commerciale habituelle). Les stratégies de sortie :Planifiez la fin du projet dès son début.Anticipez les impondérables – flexibilité dans les transferts <strong>monétaires</strong> et/ou un pot<strong>en</strong>tielchangem<strong>en</strong>t pour un autre type d’aide. Le budget: assurez-vous que vous avez bi<strong>en</strong> budgété les postes suivants :Les équipem<strong>en</strong>ts logistiques (les véhicules, les moy<strong>en</strong>s de communication, le stockage, lavisibilité, les fournitures de bureau).Les ressources humaines (pour la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>, le suivi et l’évaluation).La formation et le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> capacités, le cas échéant.Le plan de conting<strong>en</strong>ce: paiem<strong>en</strong>ts indexés sur l’inflation ou le changem<strong>en</strong>t pour une alternative<strong>en</strong> nature.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 84


<strong>3.2</strong> <strong>Mise</strong> <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong><strong>3.2</strong>.1 Démarrage – Les aspects pratiques<strong>3.2</strong>.1.1 Communication et s<strong>en</strong>sibilisationLa communication et la s<strong>en</strong>sibilisation sont deux aspects extrêmem<strong>en</strong>t importants à n’importequel stade du projet et tout particulièrem<strong>en</strong>t à son démarrage. Des mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus ne manqueront pasde se produire et pourrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer <strong>des</strong> conflits et susciter la méfiance. Aussi est-il importantde faire tout son possible pour les minimiser. Toutes les personnes concernées devrai<strong>en</strong>t avoir lamême compréh<strong>en</strong>sion de ce que vous allez faire –pourquoi ? Qui ? Quoi ? Comm<strong>en</strong>t ? Et quand ?Informez les autorités et les autres part<strong>en</strong>aires de vos projets de pot<strong>en</strong>tielles interv<strong>en</strong>tions<strong>monétaires</strong>. Obt<strong>en</strong>ez <strong>des</strong> docum<strong>en</strong>ts écrits de qualité : lorsque <strong>des</strong> accords ont été passés au coursde réunions, rédigez un bref résumé de ce qui a été conv<strong>en</strong>u et <strong>en</strong>voyez-le à tous les participantsde la réunion, si cela est utile pour votre contexte de travail. Sauf si quelqu’un répond et apporte<strong>des</strong> modifications à ce que vous avez écrit, cela peut être considéré comme une confirmation detous les participants et qu’ils sont tous d’accord. Gardez <strong>des</strong> copies de tous les docum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>voyésau cas où <strong>des</strong> réclamations serai<strong>en</strong>t faites et si possible mettez <strong>en</strong> copie différ<strong>en</strong>ts <strong>des</strong>tinatairespour chaque docum<strong>en</strong>t afin d’éviter toute réclamation sur la non-réception de ces docum<strong>en</strong>ts.La conception du projet devrait reposer sur la recherche <strong>des</strong> points de vue <strong>des</strong> pot<strong>en</strong>tiels<strong>des</strong>tinataires de l’aide bi<strong>en</strong> que cela ait pu avoir été fait sans m<strong>en</strong>tionner spécifiquem<strong>en</strong>t leprogramme afin d’éviter de susciter toute att<strong>en</strong>te. Une fois le programme conçu et approuvé, ilfaudra informer les communautés ciblées suffisamm<strong>en</strong>t à l’avance pour pouvoir l’adapter auxsuggestions et recommandations.La communauté et les bénéficiaires devrai<strong>en</strong>t être t<strong>en</strong>us au courant à tout mom<strong>en</strong>t de tous lesélém<strong>en</strong>ts du programme (les objectifs, les critères de sélection, le montant du transfert, lesprogrès réalisés et les étapes à v<strong>en</strong>ir).Chaque partie <strong>en</strong> charge de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> (ACF, les bénéficiaires, la communauté dans son<strong>en</strong>semble, le gouvernem<strong>en</strong>t local, les commerçants) doit bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre ses droits et sesobligations, et les obligations de chacun. Il est souv<strong>en</strong>t possible de donner une grande part <strong>des</strong>responsabilités à d’autres parties, tout particulièrem<strong>en</strong>t dans les programmes basés sur le travail.Si les travaux <strong>en</strong>trepris sont normalem<strong>en</strong>t de la responsabilité <strong>des</strong> gouvernem<strong>en</strong>ts (les routes,l’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eau, les écoles, etc.), le gouvernem<strong>en</strong>t local peut être responsable duchoix <strong>des</strong> travaux à faire, de la supervision technique <strong>des</strong> travaux, de la fourniture <strong>des</strong> machinespour les gros travaux et de la définition <strong>des</strong> normes de travail. Si le travail est <strong>des</strong>tiné à lacommunauté (la réhabilitation <strong>des</strong> champs, le défrichem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> terres, etc.), la communauté peutassumer une grande responsabilité dans l’organisation du travail.L’Encadré 22 donne l’exemple de l’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF <strong>en</strong> Somalie (où le gouvernem<strong>en</strong>t étaitabs<strong>en</strong>t) et où un « Plan d’<strong>Action</strong> Communautaire » a été mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>.Encadré 22. L’approche participative d’ACF <strong>en</strong> SomalieUn programme Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail de réhabilitation <strong>des</strong> captages d’eau a été réalisé dans la région deWajid <strong>en</strong> 2004-2005 afin d’accroître les rev<strong>en</strong>us <strong>des</strong> ménages pour permettre de reconstituer leurcheptel et de r<strong>en</strong>forcer l’accès à l’eau potable.Un Plan d’<strong>Action</strong> Communautaire (PAC) a alors été mis <strong>en</strong> place avec chaque communauté afin degarantir une compréh<strong>en</strong>sion commune <strong>des</strong> responsabilités de chacun, comme décrit ci-après.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 85


Id<strong>en</strong>tification <strong>des</strong> actifs à réhabiliterOrganisation du travailResponsabilités Qui ?Fourniture, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et utilisation <strong>des</strong> outilsSuivi de l’avancem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> travauxPaiem<strong>en</strong>ts (à l’achèvem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> travaux)Maint<strong>en</strong>ance durable <strong>des</strong> actifs réhabilitésQuantité att<strong>en</strong>due de travaux / personne / jourNombre de jours ouvrés prévus pour finaliser le travail(cal<strong>en</strong>drier)CommunautéCommunauté et ACF<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 86ACFCommunauté et ACFACF et un sous-traitant extérieurACF (formations, outils) et CommunautéCommunautéCommunauté« Le PAC a instillé un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’appropriation et de responsabilité communautaires par rapport aux activitésdu projet » et c’était le contrat passé <strong>en</strong>tre ACF et la communauté, qui était utilisé <strong>en</strong> cas de litige.Source: Mattin<strong>en</strong> & Ogd<strong>en</strong> (2006).Dans de nombreux cas, les personnes de la communauté à qui il est demandé de participer à lacréation et au suivi du projet, mais qui elles-mêmes sont bénéficiaires, t<strong>en</strong>teront de demanderune rémunération <strong>en</strong> contrepartie de leur participation. Cette question devrait être discutée etclarifiée <strong>en</strong>tre l’Organisation et la communauté dès le début. Leur contribution doit-elle êtrevolontaire et considérée comme une contribution de la communauté au projet, ou est il équitableque ce travail soit rémunéré ? Assurez-vous que, quelle que soit la décision, ce point soitreconnu et compris par tous depuis le début.Assurez-vous que l’approche basée sur la communauté soit équilibrée (c’est-à-dire que tous lesgroupes de population sont représ<strong>en</strong>tés) afin d’éviter que l’élite ne se saisisse du processus.Rappelez-vous que le simple fait d’être prés<strong>en</strong>t ou invité à une réunion publique ne signifie pastoujours l’aptitude à participer au processus. Vous devez réfléchir aux obstacles à unevéritable participation : Qui peut participer aux réunions ? (Où ont-elles lieu ? Quand ? Comm<strong>en</strong>t l’information estellediffusée ?) Qui peut pr<strong>en</strong>dre la parole lors de telles réunions ? Qui parle <strong>en</strong> premier ? Est-il possible pour quiconque de contredire publiquem<strong>en</strong>t lespersonnes qui ont pris la parole ? Quelles voix sont <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dues ? Qui <strong>en</strong>registre les « points d’accord » ?On a énormém<strong>en</strong>t écrit sur la façon dont les femmes sont souv<strong>en</strong>t marginalisées dans <strong>des</strong>processus communautaires « démocratiques » publics, mais <strong>des</strong> processus similaires jou<strong>en</strong>t <strong>en</strong>défaveur <strong>des</strong> pauvres, <strong>des</strong> minorités, de ceux qui ont une position sociale inférieure, <strong>des</strong> jeunes,etc. Il vous faudra peut-être concevoir <strong>des</strong> processus très différ<strong>en</strong>ts afin de garantir une prise dedécision « communautaire » véritable, par exemple <strong>en</strong> faisant participer tels groupes« marginalisés » <strong>en</strong> élaborant le processus de participation. Dans la mesure du possible, faites <strong>en</strong>sorte que du personnel de l’Organisation r<strong>en</strong>de visite aux ménages ou du moins procède à <strong>des</strong>vérifications physiques aléatoires <strong>des</strong> personnes participantes et informez les communautés quede telles vérifications par recoupem<strong>en</strong>t auront lieu. Assurez-vous de bi<strong>en</strong> connaître ce que vousrecherchez et essayez de procéder au contrôle de la manière la plus objective possible.Assurez-vous que le personnel de sécurité alim<strong>en</strong>taire reçoive la formation requise; il seraresponsable de la diffusion <strong>des</strong> messages, <strong>des</strong> réponses aux questions et il aidera à sélectionner,suivre et aider les bénéficiaires. Il est important que la traduction de tous les docum<strong>en</strong>ts soitexacte et reflète le véritable objet du projet et que celui-ci soit bi<strong>en</strong> compris (et diffusé) parl’équipe.


S<strong>en</strong>sibilisation et communication Toutes les principales autorités, acteurs clés et les populations locales doiv<strong>en</strong>t être informés à toutmom<strong>en</strong>t sur le programme, son (ses) but(s), son processus, son cal<strong>en</strong>drier et sur toute modificationde celui-ci. Prévoyez du temps pour une approche communautaire équilibrée et pour les vérifications parrecoupem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> informations données. Assurez-vous que chaque « partie » au projet (les bénéficiaires, la communauté et ACF) est bi<strong>en</strong>consci<strong>en</strong>te <strong>des</strong> droits et obligations. Un Plan d’<strong>Action</strong> Communautaire peut permettre de clarifierles responsabilités de chacun. Les membres de la communauté qui particip<strong>en</strong>t au projet mais qui ne sont PAS <strong>des</strong> bénéficiaires (lesautorités locales, les leaders) peuv<strong>en</strong>t demander à être rémunéré au titre de leur implication (qui est <strong>en</strong>général volontaire) : assurez-vous d’avoir une politique claire et acceptée sur cette question. S<strong>en</strong>sibilisez les communautés, et plus particulièrem<strong>en</strong>t les bénéficiaires sur : Les buts du projet, le processus de mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> et sa durée. Le processus de sélection (basé sur la communauté, les critères de sélection, lecontrôle <strong>des</strong> listes, la validation publique). Les droits : Quel montant, combi<strong>en</strong>, et pourquoi ce montant ? Comm<strong>en</strong>t devrait-il êtreutilisé et quand ? Utilisations pot<strong>en</strong>tielles de l’arg<strong>en</strong>t (pour <strong>des</strong> rations alim<strong>en</strong>taires équilibrées, pour lacréation d’actifs, etc.) <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> objectifs du projet. L’avancem<strong>en</strong>t du projet, quelles seront les étapes suivantes à chaque stade et quellessont les modifications le cas échéant (par exemple les dates de distribution, le suivi, ladurée). Afin d’être sûrs que l’information parvi<strong>en</strong>t à autant de personnes que possible, la s<strong>en</strong>sibilisationdevrait être refaite à maintes reprises : au cours de la phase de sélection, lorsque les listes debénéficiaires sont validées, avant et p<strong>en</strong>dant la distribution elle-même, et de manière informellelors <strong>des</strong> visites terrains et autres <strong>en</strong>quêtes. Assurez-vous que le personnel ACF est bi<strong>en</strong> formé à tous les messages à faire passer auxpopulations et que tout le monde dit la même chose (vous pouvez souhaiter préparer une listede réponses aux questions fréquemm<strong>en</strong>t posées). Il faut vous assurer que la traduction <strong>des</strong>docum<strong>en</strong>ts du programme est exacte.<strong>3.2</strong>.1.2 La logistique et l’administrationUne part importante de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> se rapportera aux questionslogistiques et administratives qui sont ess<strong>en</strong>tielles au bon déroulem<strong>en</strong>t du projet. Unecommunication constante doit avoir lieu <strong>en</strong>tre le responsable de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> du projet (parexemple le responsable de projet de sécurité alim<strong>en</strong>taire) et les personnes chargées de la logistique(sécurité, transport, matériel, etc.) et de l’administration (contrats, paiem<strong>en</strong>ts, plan de conting<strong>en</strong>ce,etc.). Cela sera d’autant plus indisp<strong>en</strong>sable si l’Organisation doit procéder à la distribution ellemême,mais ces aspects rest<strong>en</strong>t tout aussi importants même s’ils sont sous-contractés.<strong>3.2</strong>.1.3 Les moy<strong>en</strong>s de transport et de communicationIl faut connaître à l’avance le type de véhicules nécessaires pour le projet et le mom<strong>en</strong>t où ilsseront nécessaires. Si l’organisation n’a pas suffisamm<strong>en</strong>t de véhicules, il faudra s’assurer qu’ilspeuv<strong>en</strong>t être loués aux dates planifiées. Tous les moy<strong>en</strong>s de communication doiv<strong>en</strong>t êtreachetés et installés <strong>en</strong> temps utile. Il peut être facile d’acheter <strong>des</strong> téléphones portables ou <strong>des</strong>téléphones satellite, mais pour les systèmes de radios HF ou VHF pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus de temps pourles recevoir et les mettre <strong>en</strong> service.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 87


Toutes les activités et les besoins logistiques du programme doiv<strong>en</strong>t être planifiés dans le cadred’un plan de travail <strong>en</strong> coopération avec les personnes chargées de l’administration et de lalogistique. Il doit être actualisé régulièrem<strong>en</strong>t (Cf. annexe 19).<strong>3.2</strong>.1.4 L’id<strong>en</strong>tification <strong>des</strong> bénéficiairesUne fois que les bénéficiaires ont été sélectionnés et les listes de bénéficiaires établies,contrôlées et validées publiquem<strong>en</strong>t, il est nécessaire de créer un système afin que les personnespuiss<strong>en</strong>t s’id<strong>en</strong>tifier <strong>en</strong> tant que bénéficiaires de l’IM. Lorsque les versem<strong>en</strong>ts sont effectuésdirectem<strong>en</strong>t sur les comptes bancaires, la banque sera <strong>en</strong> général responsable de ses propressystèmes de contrôle pour autoriser les personnes à accéder à leurs comptes bancaires 22 .Il faudra trouver d’autres façons de procéder lorsque les banques ne seront pas impliquées. Enprincipe, les IM ne r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t pas tellem<strong>en</strong>t d’autres difficultés que celles r<strong>en</strong>contrées lors detout autre processus de distribution, par exemple les distributions d’aide alim<strong>en</strong>taire, <strong>des</strong>em<strong>en</strong>ces et d’outils. Il existe plusieurs options : Si les cartes nationales d’id<strong>en</strong>tité exist<strong>en</strong>t, elles devront être utilisées. Les bénéficiaires peuv<strong>en</strong>t déjà dét<strong>en</strong>ir <strong>des</strong> cartes d’id<strong>en</strong>tité émises par un autreprogramme, par exemple par le HCR, le gouvernem<strong>en</strong>t ou le PAM, s’ils ont déjàbénéficié d’un programme d’aide alim<strong>en</strong>taire. Il peut être plus simple d’utiliser ces cartespour les id<strong>en</strong>tifier, dans les cas où toute la population reçoit un transfert ou lorsque lesnuméros de carte peuv<strong>en</strong>t être utilisés pour valider les listes de paiem<strong>en</strong>ts. Dans d’autres cas de figure, la meilleure solution pourrait être une carte d’id<strong>en</strong>tité établieuniquem<strong>en</strong>t pour un programme. Des jetons peuv<strong>en</strong>t être remis temporairem<strong>en</strong>t avantque les véritables cartes de distribution ne soi<strong>en</strong>t émises, même si cela peut accroître lerisque de fraude. Dans d’autres cas <strong>en</strong>core, la communauté a été jugée de toute confiance pour assurer ladistribution aux <strong>des</strong>tinataires. Cela peut être plus dur dans le cas de distribution d’arg<strong>en</strong>t,étant donné qu’un contrôle public <strong>des</strong> bénéficiaires est plus difficile.Si les paiem<strong>en</strong>ts sont sous-traités, cette décision devra être prise avec l’organisme qui assure lespaiem<strong>en</strong>ts. La technologie permet de plus <strong>en</strong> plus <strong>des</strong> contrôles sophistiqués, par exemple lesphotos numériques imprimées sur les cartes et l’id<strong>en</strong>tification par empreinte digitale de chaquebénéficiaire au mom<strong>en</strong>t du paiem<strong>en</strong>t. Chaque programme devra t<strong>en</strong>ir compte de ce qui est leplus pertin<strong>en</strong>t dans son contexte particulier <strong>en</strong> fonction de la taille du programme, de sa durée,du montant <strong>des</strong> transferts, de si les paiem<strong>en</strong>ts ont lieu régulièrem<strong>en</strong>t ou pas, du degré decohésion sociale locale, de l’honnêteté <strong>des</strong> chefs locaux, de l’organisme qui effectue lespaiem<strong>en</strong>ts, etc. N’hésitez pas à beaucoup consulter avant de partir du principe qu’une carted’id<strong>en</strong>tité imprimée par l’organisation est forcém<strong>en</strong>t la bonne solution.Si vous émettez vos propres cartes d’id<strong>en</strong>tité, il vous faut pr<strong>en</strong>dre les mesures qui s’impos<strong>en</strong>t afind’éviter toute falsification ou tout autre type de fraude (bi<strong>en</strong> que ce ne soit jamais sûr à c<strong>en</strong>t pourc<strong>en</strong>t). Il est préférable que les cartes soi<strong>en</strong>t imprimées hors de la zone du programme et mêmedans certains cas hors du pays, par <strong>des</strong> <strong>en</strong>treprises spécialisées dans la fabrication de cartesd’id<strong>en</strong>tité sécurisées. Vous pourriez contacter <strong>des</strong> organismes qui utilis<strong>en</strong>t ce g<strong>en</strong>re de cartes (lesbanques, les aéroports, etc.) pour savoir où ils font imprimer leurs cartes et quelles <strong>en</strong>treprises sontdignes de confiance. Lorsque le volume est important, les coûts d’impression <strong>des</strong> cartes (< €1)22Il peut ou non y avoir <strong>des</strong> coûts financiers pour l’Organisation, mais cela aura été discuté et négocié lors duchoix d’un système de paiem<strong>en</strong>t et le choix de la banque (Voir 3.1.2.3 ci-<strong>des</strong>sus).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 88


sont <strong>en</strong> général faibles par rapport à la taille du transfert. Même si cela vous paraît pluséconomique d’imprimer vous-même vos cartes, vous devriez bi<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir compte de la charge detravail <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée et <strong>des</strong> responsabilités. Le temps que vous passez à la conception <strong>des</strong> cartes, leurimpression et leur sécurisation n’est pas du temps que vous consacrez à la sécurité alim<strong>en</strong>taire.Si ce n’est pas possible, il vous faudra imprimer vous-même les cartes d’id<strong>en</strong>tité. Si vous créezvos cartes sur l’ordinateur, assurez-vous que la sécurité informatique est excell<strong>en</strong>te. Si les motsde passe ne sont pas fiables, assurez-vous que la matrice n’est pas conservée sur le disque dur,mais sur un périphérique de stockage tel qu’un CD gardé dans un coffre-fort. Lorsque laconnexion Internet est de qualité, vous pourriez conserver le fichier dans une boîte de réceptionde votre mail de telle sorte que l’accès est limité à ceux qui <strong>en</strong> possèd<strong>en</strong>t le mot de passe.Assurez-vous que les fichiers temporaires ont bi<strong>en</strong> été supprimés après avoir utilisé la matrice.Le personnel informatique devrait pouvoir vous assister <strong>en</strong> matière de sécurité informatique.Notez qu’il existe <strong>en</strong> général beaucoup moins de problèmes dans les interv<strong>en</strong>tions basées sur letravail. La fraude est liée à une augm<strong>en</strong>tation de la quantité de travail effectuée réellem<strong>en</strong>t plutôtque <strong>des</strong> erreurs dans l’id<strong>en</strong>tité <strong>des</strong> personnes. Les autres travailleurs, qui ont dû travailler pourgagner leur arg<strong>en</strong>t, auront t<strong>en</strong>dance à contrôler le processus.Les cartes devrai<strong>en</strong>t comporter un numéro de série, le nom du bénéficiaire et son adresse. Sicela est utile pour le projet, le nombre de personnes composant le ménage ou toute autreinformation peut aussi être m<strong>en</strong>tionné. Si plusieurs paiem<strong>en</strong>ts sont à faire, <strong>des</strong> cases à cocherpeuv<strong>en</strong>t être prévues sur la carte et poinçonnées à chaque paiem<strong>en</strong>t afin d’éviter que lespersonnes demand<strong>en</strong>t à être payées deux fois le même jour.CONSEILS pour la conception de la carte de bénéficiaireLe fait d’avoir <strong>des</strong> cartes de couleurs différ<strong>en</strong>tes pour chaque zone peut être utile. Si d’autres Organisations ont égalem<strong>en</strong>t distribué <strong>des</strong> cartes, ne pas utiliser les mêmes couleurs /formes afin d’éviter toute confusion.Prévoir <strong>des</strong> cartes plastifiées afin d’éviter toute modification et pour conserver la carte <strong>en</strong> bon état.Inclure un logo sur la carte (cela permet de l’id<strong>en</strong>tifier rapidem<strong>en</strong>t et aussi d’<strong>en</strong> r<strong>en</strong>dre lafalsification beaucoup plus difficile). N’oubliez pas le logo du bailleur de fonds.Si <strong>des</strong> noms sont similaires, prévoir d’autres données sur la carte (par exemple les noms et l’âge oule nom et le nom du père).Si plusieurs personnes peuv<strong>en</strong>t recevoir l’arg<strong>en</strong>t ou au cas où la personne ne puisse pas v<strong>en</strong>irchercher l’arg<strong>en</strong>t vous pouvez indiquer deux noms (ou un nom de mandataire) sur la carte (celapeut égalem<strong>en</strong>t minimiser les frau<strong>des</strong>).Des photos peuv<strong>en</strong>t être incluses si c’est possible et accepté du point de vue culturel. Imprimer <strong>des</strong>photos numériques est relativem<strong>en</strong>t simple et économique, bi<strong>en</strong> que le travail que représ<strong>en</strong>te laprise de beaucoup de photos puisse être considérable. Du point de vue pratique, une photo peut serévéler inefficace dans la prév<strong>en</strong>tion de la fraude puisqu’il est difficile de clairem<strong>en</strong>t distinguer lesvisages. Toutefois cela agit comme un puissant moy<strong>en</strong> de dissuasion contre le vol d’id<strong>en</strong>tité.Utilisez un numéro de série qui soit pratique et adapté à votre contexte. Vous pourriez y ajouter unelettre représ<strong>en</strong>tant le nom du village ou du secteur du camp, suivi par le numéro attribué aubénéficiaire.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 89


Voici un exemple de carte de bénéficiaire (que vous trouverez à l’annexe 15) :N°: XXXCARTE DE BENEFICIAIRE - IMPHOTOID(non obligat oire )Chef de Famille / Nom bénéficiaire :____________Nomdu 2è bénéficiaire / mandataire : __________# Nb de membres : ______Validité : …./…../…..N° XXXPaiem<strong>en</strong>tPaiem<strong>en</strong>tPaiem<strong>en</strong>tPaiem<strong>en</strong>tPaiem<strong>en</strong>tPaiem<strong>en</strong>tN°1N°2N°3N°4N°5N°6Figure 5. Exemple de carte d’id<strong>en</strong>tification de bénéficiaireLes informations de la liste <strong>des</strong> bénéficiaires devrai<strong>en</strong>t correspondre exactem<strong>en</strong>t avec cellesportées sur les cartes. Elles devrai<strong>en</strong>t inclure égalem<strong>en</strong>t une ou deux autres caractéristiquesspécifiques du ménage (âge, nom de l’époux/l’épouse/du père) qui peuv<strong>en</strong>t être demandées aubénéficiaire au mom<strong>en</strong>t de la distribution, pour un contrôle par recoupem<strong>en</strong>t et une vérification.Un exemple de liste de distribution <strong>des</strong> cartes se trouve à l’annexe 17.LISTE DE DISTRIBUTION DE CARTE DE BENEFICIAIRESVILLAGE / ZONE:ADate: 01/01/2007UNE liste par zone oulieu de distribution pouréviter toute confusionCARTE deBénéficiaire# de série001002La même 003 informationsera copiée et collée surles listes 004 de distributiond’espèces.Nom du Chefde ménageNom del'allocataire# MembresmembersSelon le projet, d’ autresinformations pourrontêtre inclues.Signature AllocataireLa liste de bénéficiaires suivra, contrôléepar l’ONG et validée publiquem<strong>en</strong>t avec lacommunauté.Le nom de l’allocataire peut être ajouté,s’il est différ<strong>en</strong>t du Chef de ménage (lorsqueles femmes sont ciblées).Figure 6. Liste de distribution de cartes, un exempleLes cartes peuv<strong>en</strong>t être remises soit à l’homme soit à la femme qui est à la tête du ménage, telque prés<strong>en</strong>té ci-<strong>des</strong>sus. Étant donné que certains allocataires peuv<strong>en</strong>t ne pas savoir lire, il estimportant de bi<strong>en</strong> expliquer ce qui est écrit sur la carte, et comm<strong>en</strong>t l’utiliser et la conserver <strong>en</strong>toute sécurité.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 90


<strong>3.2</strong>.1.5 Métho<strong>des</strong> de versem<strong>en</strong>tLes différ<strong>en</strong>tes façons d’effectuer les paiem<strong>en</strong>ts ont été prés<strong>en</strong>tés ci-<strong>des</strong>sus au chapitre 3.1.<strong>3.2</strong>.La prés<strong>en</strong>te section ne traite que du processus pratique de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>.Quelle que soit la méthode choisie, les règles de l’Organisation <strong>en</strong> termes de comptabilité etde paiem<strong>en</strong>ts doiv<strong>en</strong>t être strictem<strong>en</strong>t suivies, les formulaires adéquats remplis et portant lessignatures autorisant le paiem<strong>en</strong>t. Assurez-vous que le personnel comptable est consultésuffisamm<strong>en</strong>t tôt concernant les procédures à suivre.1. Paiem<strong>en</strong>t par virem<strong>en</strong>tIl s’agit du moy<strong>en</strong> le plus simple. La banque choisie devra être pratique pour l’allocataire et pourrafournir le service nécessaire, mais sera celle qui offrira le meilleur service au moindre coût. Dansde nombreux cas, une seule banque sera possible. Toutefois il est possible d’utiliser différ<strong>en</strong>tesbanques pour <strong>des</strong> zones distinctes. Il faudra négocier avec la banque choisie et signer un contratrepr<strong>en</strong>ant les obligations contractuelles de chacune <strong>des</strong> parties. Préalablem<strong>en</strong>t à toute signature decontrat avec une banque, il faudra demander l’avis et l’assistance de spécialistes –notamm<strong>en</strong>td’un avocat- pour les négociations contractuelles. Avant de signer le contrat définitif, il faudraavoir reçu la validation du coordinateur logistique et le feu vert du Chef de Mission.Bi<strong>en</strong> que la banque soit <strong>en</strong> charge <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong>, l’Organisation devra se charge dece qui suit : Expliquer aux personnes qui ne possèd<strong>en</strong>t pas de compte bancaire qu’elles seront aidéespour l’ouverture et le fonctionnem<strong>en</strong>t de leur compte. S<strong>en</strong>sibiliser les bénéficiaires sur l’utilisation <strong>des</strong> comptes bancaires avant le début du projet.Trouver <strong>des</strong> solutions pour ceux qui ne peuv<strong>en</strong>t pas se déplacer eux-mêmes à la banque. Communiquer le montant de l’aide à laquelle ils ont droit afin d’éviter qu’ils ne p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tavoir été floués. S’assurer que les fonds sont transférés à temps à la banque <strong>en</strong> charge du paiem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> t<strong>en</strong>antcompte <strong>des</strong> délais <strong>en</strong>tre l’ordre de transfert <strong>des</strong> fonds et leur arrivée sur le compte de<strong>des</strong>tination. Les fonds <strong>en</strong> monnaie étrangère <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance de l’ONG doiv<strong>en</strong>t être demandéssuffisamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avance. Vérifier que l’arg<strong>en</strong>t est transféré aux allocataires à temps. Informer les bénéficiaires de quand ils peuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir retirer leur arg<strong>en</strong>t et du montant quileur a été effectivem<strong>en</strong>t crédité. S’assurer qu’un système a été mis <strong>en</strong> place pour répondre à toute difficulté, erreur ouréclamation. Vérifier que le contrat signé avec l’établissem<strong>en</strong>t bancaire inclut : Les conditions du paiem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre l’Organisation et la banque (délai, conditions, etc.) Tous les frais de gestion de compte facturés par la banque (à payer par l’Organisationet/ou par les allocataires) La responsabilité financière <strong>en</strong> cas d’erreurs ou de fraude L’id<strong>en</strong>tification <strong>des</strong> bénéficiaires : comm<strong>en</strong>t la banque procèdera-t-elle ? Les dates et les montants <strong>des</strong> transferts.2. Paiem<strong>en</strong>t effectué par un intermédiaireLes accords contractuels signés avec tout intermédiaire devront couvrir <strong>des</strong> pointssupplém<strong>en</strong>taires, tels que :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 91


Les responsabilités <strong>en</strong> termes de sécurité. La responsabilité de garantir la bonne id<strong>en</strong>tification <strong>des</strong> bénéficiaires. Qui sera t<strong>en</strong>u responsable sur le plan financier de toute erreur commise ou, dans le cas devol de l’arg<strong>en</strong>t23 <strong>en</strong> transit ou p<strong>en</strong>dant les paiem<strong>en</strong>ts Quand et comm<strong>en</strong>t l’intermédiaire sera payé par l’Organisation Quelle sera la commission de l’intermédiaireDes avances seront presque toujours demandées, mais dans la mesure du possible le solde nedevrait être versé qu’une fois tous les transferts payés et une fois que l’Organisation aura vérifiéle processus (bi<strong>en</strong> que l’arg<strong>en</strong>t du transfert –ou une partie- ait dû être payé à l’avance, lacommission de l’intermédiaire ne devrait être payée qu’à l’issue du travail réalisé de manièresatisfaisante).Lorsqu’il s’agit de paiem<strong>en</strong>ts effectués via un service bancaire mobile ou <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>arg<strong>en</strong>t liquide par <strong>des</strong> intermédiaires, le personnel de l’Organisation devrait être le plus possibleprés<strong>en</strong>t à ces distributions (si la sécurité le permet). Il doit pouvoir voir la manière dont lesbénéficiaires sont traités, vérifier que tous reçoiv<strong>en</strong>t les montants tel que prévu, et résoudretoutes difficultés ou répondre à toutes réclamations qui se pos<strong>en</strong>t.3. Paiem<strong>en</strong>t effectué par l’Organisation elle-même 24Les paiem<strong>en</strong>ts devrai<strong>en</strong>t être organisés avec beaucoup de soins, <strong>en</strong> ayant pour objectifl’exécution la plus rapide possible du processus tout <strong>en</strong> contrôlant avec minutie les noms et lessommes données et <strong>en</strong> optimisant la sécurité tant pour les bénéficiaires que pour le personnel del’ONG. Avant que les paiem<strong>en</strong>ts n’ai<strong>en</strong>t lieu, les personnes doiv<strong>en</strong>t être informées sur lamanière dont les paiem<strong>en</strong>ts seront organisés. Néanmoins, les informations ne devrai<strong>en</strong>t êtrecommuniquées qu’à la toute dernière minute afin de prév<strong>en</strong>ir tout risque sécuritaire.Vous devriez avoir anticipé que <strong>des</strong> personnes ne se prés<strong>en</strong>teront pas pour la remise de leurarg<strong>en</strong>t et avoir prévu une solution dans ce cas-là. Il est clair que si le délai d’information sur lejour effectif du paiem<strong>en</strong>t est court, une telle situation se produira inévitablem<strong>en</strong>t. Vous devriezégalem<strong>en</strong>t pris une décision sur la possibilité pour le titulaire de la carte de déléguer à une autrepersonne pour v<strong>en</strong>ir chercher l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> son nom, par exemple lorsqu’il est malade (le nom du« suppléant » peut être indiqué sur la carte du bénéficiaire). Cela peut accroître légèrem<strong>en</strong>t lerisque <strong>des</strong> cartes volées, mais l’autre solution est que les personnes risqu<strong>en</strong>t de manquer <strong>des</strong>distributions qui leurs sont vitales. Il est impératif que ces informations ai<strong>en</strong>t été bi<strong>en</strong> transmisesà toutes les personnes concernées. Cela évitera de devoir décider le jour du paiem<strong>en</strong>t de lamanière dont il faudra régler ces problèmes inévitables.CONSEILS pour effectuer les paiem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> espèces ou sous forme de couponsLieu : les sites de distribution devrai<strong>en</strong>t être id<strong>en</strong>tifiés au préalable avec l’accord <strong>des</strong> dirigeantscommunautaires. Le lieu ne devrait pas être situé trop près de lieux habituellem<strong>en</strong>t très fréqu<strong>en</strong>tés(marchés, écoles, bars). Les salles de classe peuv<strong>en</strong>t être un lieu adéquat puisque à l’abri <strong>des</strong>intempéries et leur accès peut être facilem<strong>en</strong>t contrôlé. Les écoles sont généralem<strong>en</strong>t situées dans<strong>des</strong> <strong>en</strong>droits d’accès facile, mais tranquilles et offr<strong>en</strong>t une zone adéquate à l’extérieur pour l’att<strong>en</strong>te.Vous pourriez délimiter la zone par une corde, si aucun bâtim<strong>en</strong>t ne conv<strong>en</strong>ait pour procéder auxpaiem<strong>en</strong>ts. Des tables plastiques et <strong>des</strong> chaises peuv<strong>en</strong>t être facilem<strong>en</strong>t transportées sur le lieu. Il peutêtre demandé à la communauté de fournir les poteaux pour les cor<strong>des</strong>. S’il pleut et qu’il n’existe aucun23Il est possible d’avoir recours à un intermédiaire pour effectuer le paiem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> coupons, mais c’est moinsprobable puisque l’Organisation a le contrôle sur le remboursem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> coupons et par conséqu<strong>en</strong>t le risque <strong>en</strong>termes de sécurité est bi<strong>en</strong> moindre.24 Consultez le Module sur la Distribution Alim<strong>en</strong>taire pour de plus amples informations sur les processuss dedistribution.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 92


lieu couvert, <strong>des</strong> bâches <strong>en</strong> plastique pourrai<strong>en</strong>t être installées le jour de la distribution afin de protégerles personnes <strong>en</strong> charge du paiem<strong>en</strong>t.Si le nombre de bénéficiaires est important, une zone d’att<strong>en</strong>te devra être prévue où uniquem<strong>en</strong>t lestitulaires de cartes de distribution pourront <strong>en</strong>trer.Si les paiem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> espèces se font pour <strong>des</strong> montants qui vari<strong>en</strong>t d’un ménage à l’autre (parexemple, <strong>en</strong> fonction de la taille du ménage ou du nombre de jours travaillés), cela doit être expliquéà nouveau aux bénéficiaires afin de s’assurer qu’ils sont tous au courant du montant qu’ils doiv<strong>en</strong>trecevoir et la raison de ce montant. Cela peut être fait tandis que les personnes font la queue.Deux ou plusieurs points de paiem<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être mis <strong>en</strong> place afin d’accélérer le processus. Il fautle planifier à l’avance, avec <strong>des</strong> listes distinctes de bénéficiaires remises à chaque ag<strong>en</strong>t chargé dupaiem<strong>en</strong>t et chaque allocataire apparaissant sur une seule liste. (Cela peut être réparti <strong>en</strong> fonction dusexe du titulaire de la carte d’id<strong>en</strong>tité, du groupe de travail, <strong>des</strong> numéros de cartes, du villaged’origine, du montant <strong>des</strong> espèces attribuées, etc.). Les populations doiv<strong>en</strong>t être assistées par lepersonnel d’ACF afin de trouver la bonne file d’att<strong>en</strong>te.Les espèces ou les coupons peuv<strong>en</strong>t être préparés et mis sous <strong>en</strong>veloppes scellées avant ladistribution et sur lesquelles sont clairem<strong>en</strong>t notés le nom et numéro de carte du bénéficiaire.Procéder ainsi est beaucoup plus rapide et facile que de passer beaucoup de temps à compter lesespèces pour chaque bénéficiaire au mom<strong>en</strong>t de les payer. De plus cela réduit le risque de vol lors dela remise <strong>des</strong> espèces puisque le fait de compter les espèces et les mettre sous <strong>en</strong>veloppe estbeaucoup plus facile à contrôler et à gérer. Toutefois si ce ne pouvait pas être fait, assurez-vousd’avoir suffisamm<strong>en</strong>t de petites coupures pour le paiem<strong>en</strong>t.Assurez-vous que tous les allocataires sav<strong>en</strong>t qu’ils doiv<strong>en</strong>t recompter l’arg<strong>en</strong>t et faire part de leursréclamations avant de quitter le lieu du paiem<strong>en</strong>t. Le personnel devrait être disponible pour lesaider <strong>en</strong> cas de problème.Le personnel de l’Organisation devrait être responsable du contrôle <strong>des</strong> cartes, d’ori<strong>en</strong>ter lespopulations, de les s<strong>en</strong>sibiliser, de vérifier les listes de bénéficiaires et de procéder aux paiem<strong>en</strong>tsproprem<strong>en</strong>t dits. Égalem<strong>en</strong>t une autre personne devrait être disponible pour répondre aux questions,traiter les problèmes et réclamations. Aussi assurez-vous qu’il y a suffisamm<strong>en</strong>t de personnel prés<strong>en</strong>tsur chaque lieu de paiem<strong>en</strong>t.La Communauté devrait fournir <strong>des</strong> observateurs sur chaque point de distribution. Au moins unepersonne devrait observer les personnes chargées du paiem<strong>en</strong>t.Il sera demandé aux responsables locaux d’assumer la sécurité sur le lieu de distribution et aux al<strong>en</strong>tours.Pour ce qui concerne le paiem<strong>en</strong>t lui-même, les procédures m<strong>en</strong>tionnées ci-après devront êtrescrupuleusem<strong>en</strong>t suivies : Lors du paiem<strong>en</strong>t, la liste <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts sera à la charge du personnel d’ACF. La listedoit compr<strong>en</strong>dre le numéro de série de la carte, le nom du titulaire, ses caractéristiques(quelles que soi<strong>en</strong>t les caractéristiques ret<strong>en</strong>ues pour la vérification, par exemple la tailledu ménage) et le montant qu’ils sont c<strong>en</strong>sés recevoir. Cela devrait être imprimé àl’avance sur les listes de distributions afin de gagner du temps. Un exemple de liste dedistribution est prés<strong>en</strong>té à l’annexe 17. Après avoir contrôlé le numéro de série de la carte et vérifié que les informations sur lacarte correspond<strong>en</strong>t à celles de la liste, il sera demandé au bénéficiaire de signer (ou delaisser l’empreinte de son pouce sur) la liste. Ils recevront les espèces dans une<strong>en</strong>veloppe et <strong>en</strong> vérifieront le montant sur place ; la carte sera poinçonnée. S’il s’agit dudernier paiem<strong>en</strong>t effectué, les cartes pourrai<strong>en</strong>t être gardées par l’Organisation.L’allocataire quittera alors le lieu de paiem<strong>en</strong>t. Des décisions auront déjà été prises concernant les personnes qui ne se sont pas prés<strong>en</strong>tées ouqui ont <strong>en</strong>voyé d’autres personnes pour demander leur arg<strong>en</strong>t. Étant donné que ces règles ont dûêtre largem<strong>en</strong>t diffusées, elles doiv<strong>en</strong>t être simplem<strong>en</strong>t strictem<strong>en</strong>t respectées. Elles peuv<strong>en</strong>ttoujours être revues ultérieurem<strong>en</strong>t à la lumière de l’expéri<strong>en</strong>ce et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t modifiées,mais il est préférable que cela se fasse paisiblem<strong>en</strong>t, loin de la pression de prét<strong>en</strong>dus allocataires.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 93


A l’issue de la distribution, les listes de paiem<strong>en</strong>t qui ont été signées (ou comportantl’empreinte du pouce) par le bénéficiaire devrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être visées par lesobservateurs désignés par la communauté.LISTE DE DISTRIBUTION DES ESPECES - XX PAIEMENTVILLAGE /AREA:Date:CARTE debénéficiaire# de série001002003004Devrait suivre le MEMEORDRE que celui de laliste de bénéficiaires (et<strong>des</strong> listes de distributionde cartes)A01/01/200Nom dubénéficiaireNb demembres duménageSelon le projet, d’autresinformations peuv<strong>en</strong>têtre inclues (par ex. si lepaiem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> espècesdép<strong>en</strong>d du nombred’adultes dans leménage, cela peut êtreinclus dans la liste).UNE liste par zone oulieu de distribution pouréviter toute confusionEspèces reçues(devises locales)Le montant <strong>des</strong> espèces àdistribuer devrait êtreinformatisé / écrit àl’avance dans la mesuredu possible (<strong>en</strong> particuliersi les montants vari<strong>en</strong>td’un allocataire à l’autre)Signature del’allocataireFigure 7. Un exemple de liste de distribution monétaireLe processus et l’organisation devront être adaptés à chaque situation. En principel’organisation devrait être à peu près la même que pour toute autre distribution. Par exemple, sile nombre de personnes recevant <strong>des</strong> espèces est faible, il ne sera pas nécessaire de prévoir unezone d’att<strong>en</strong>te. De la même manière, si la sécurité ou les mouvem<strong>en</strong>ts de populations ne sont pasun souci, alors les personnes peuv<strong>en</strong>t simplem<strong>en</strong>t faire la queue devant les tables où se fait ladistribution tout <strong>en</strong> respectant un périmètre de sécurité 25 . Le schéma d’une proposition pourl’organisation du site de distribution est prés<strong>en</strong>té à l’annexe 26.<strong>3.2</strong>.1.6 La sécuritéLa sécurité est toujours un souci et tout particulièrem<strong>en</strong>t lorsque de l’arg<strong>en</strong>t est <strong>en</strong> jeu. Lesrègles de sécurité locales d’ACF doiv<strong>en</strong>t toujours être suivies et les personnes <strong>en</strong> charge <strong>des</strong>questions de sécurité et de la logistique doiv<strong>en</strong>t participer à toutes les distributions prévues.Elles vont contrôler la sécurité, pr<strong>en</strong>dre les contacts nécessaires pour le jour prévu et donner lefeu vert pour la distribution de l’arg<strong>en</strong>t.Les aspects sécuritaires varieront beaucoup selon la situation, on ne peut donc pas donner derègles précises. Les points généraux qui suiv<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être utiles : Si la communauté a été bi<strong>en</strong> informée sur le programme, cela devrait permettre de réduireles réclamations, les m<strong>en</strong>aces et toute attitude pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dangereuse le jour de ladistribution.25 Comme m<strong>en</strong>tionné plus haut, voir le Module Aide Alim<strong>en</strong>taire pour de plus amples informations sur le processusde distribution.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 94


Limiter le nombre de personnes qui sont au courant de tous les détails du processus (lepersonnel cadre impliqué et les responsables de la logistique et de l’administration). S’assurer que les assurances requises ont bi<strong>en</strong> été souscrites pour couvrir toute perte outout vol au cours du transport / de la distribution. Faire participer la communauté à la sécurité (s’assurer qu’elle compr<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> ce queserai<strong>en</strong>t les conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> cas d’incid<strong>en</strong>t de sécurité – c’est-à-dire vraisemblablem<strong>en</strong>t lafin du programme). Les distributions ne devrai<strong>en</strong>t pas être organisées à <strong>des</strong> dates fixes au même <strong>en</strong>droit et avecle même personnel afin de prév<strong>en</strong>ir tout vol facile à organiser. Si possible, l’itinéraire emprunté par le véhicule d’ACF devrait être différ<strong>en</strong>t à chaque fois etne devrait être divulgué au chauffeur qu’au mom<strong>en</strong>t du départ. La date et le lieu de distribution devrai<strong>en</strong>t être annoncés à la dernière minute (24 heuresavant la distribution ou un peu plus <strong>en</strong> fonction de la sécurité et de la répartitiongéographique de la population). Les lieux de distribution devrai<strong>en</strong>t être installés le jour même de la distribution (ne soyezpas la veille sur le lieu de distribution). Le véhicule d’ACF devrait comme à l’accoutumée être garé tout près du point dedistribution, prêt à partir immédiatem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cas de besoin. S’assurer que le point de distribution est bi<strong>en</strong> situé de façon à ce que les populationspuiss<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>trer chez elles assez vite et quand il fait <strong>en</strong>core jour.<strong>3.2</strong>.1.7 Les ressources humainesSuffisamm<strong>en</strong>t de personnel ACF devrait être recruté pour mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>, suivre et évaluer leprogramme.L’organisation de l’équipe qui suit est donnée à titre d’exemple et doit être adaptée au type deprogramme et au nombre de bénéficiaires pris <strong>en</strong> charge. L’organisation hiérarchique esttoutefois basée sur les standards ACF et le processus de recrutem<strong>en</strong>t et les fiches de postesdoiv<strong>en</strong>t être au préalable discutées avec l’administrateur ACF (conformém<strong>en</strong>t aux règles d’ACFet aux règles nationales).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 95


Chef du programme IM( International)Encadrem<strong>en</strong>tNiveau 2Chef de projet IMTechnici<strong>en</strong>Niveau 3Technici<strong>en</strong>Niveau 2Chef d’équipe Distribut° Espèces /IMChef d’équipe SuiviIMTraducteurSaisie donnéesTechnici<strong>en</strong>s(<strong>en</strong> fn du travailTechnici<strong>en</strong>Niveau 1EmployéNiveau 3EnregistreursAg<strong>en</strong>ts de suiviChef d’équipe local ACT/ Bénéficiaires Commerçants participant aux coupons /Autorités locales / Représ<strong>en</strong>tants de la communauté / Journaliers / CommunautésFigure 8. Organigramme de l’équipe de sécurité alim<strong>en</strong>taire pour l’IMLe Chef de projet doit s’assurer que <strong>des</strong> réunions sont organisées régulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les chefsd’équipe responsables de la distribution monétaire et du suivi & évaluation. La coordination<strong>en</strong>tre les deux doit être étroite et chacun doit mettre <strong>en</strong> commun les informations émanant deleurs <strong>en</strong>registreurs et de leurs responsables de suivi.Une brève <strong>des</strong>cription de chaque poste indiqué dans l’organigramme ci-<strong>des</strong>sus est prés<strong>en</strong>tée <strong>en</strong>annexe 13. Sont égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tées à l’annexe 14 les Fiches de postes officielles. Ellesdevrai<strong>en</strong>t être adaptées au format local (à voir avec l’administrateur local). La taille et lacomposition exacte de l’équipe varieront selon le programme et ses objectifs.<strong>3.2</strong>.1.8 Plan de conting<strong>en</strong>ceSi les transferts <strong>monétaires</strong> doiv<strong>en</strong>t être liés à l’inflation, il faudra suivre les prix du marché. Ilfaudra rassembler <strong>des</strong> informations sur les prix suffisamm<strong>en</strong>t à l’avance afin de pouvoir pr<strong>en</strong>dreune décision quant à l’ajustem<strong>en</strong>t du transfert, et <strong>en</strong>suite afin de laisser du temps au personneladministratif et financier pour organiser l’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t (voir tableau 18 à lasection 3.1.3.6 ci-<strong>des</strong>sus).Les modifications doiv<strong>en</strong>t être bi<strong>en</strong> expliquées de telle sorte que les allocataires n’<strong>en</strong> vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpas à croire que les transferts <strong>monétaires</strong> continueront à chaque fois à être revalorisés.Si un changem<strong>en</strong>t vers une aide <strong>en</strong> nature est planifié <strong>en</strong> cas d’inflation ou de pénurie, unelogistique adaptée devra être prévue à l’avance afin que le changem<strong>en</strong>t vers ce « plan B » sefasse rapidem<strong>en</strong>t. Cela nécessitera de collecter régulièrem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> informations sur les options <strong>des</strong>tockage dans la région, la disponibilité de camions, et de pr<strong>en</strong>dre contact avec les fournisseurspour les besoins <strong>en</strong> approvisionnem<strong>en</strong>t, y compris le PAM, la FAO ou d’autres organismes.Rappelez-vous que la situation peut évoluer rapidem<strong>en</strong>t. Aussi est-il indisp<strong>en</strong>sable que cesinformations soi<strong>en</strong>t actualisées régulièrem<strong>en</strong>t, même si les distributions <strong>en</strong> nature ne devai<strong>en</strong>tjamais avoir lieu.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 96


POINTS CLES - « Les problèmes généraux r<strong>en</strong>contrés pour toutes les IM »S<strong>en</strong>sibilisation et communication Les autorités locales et les populations dans leur <strong>en</strong>semble devrai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> connaître leprogramme et ses objectifs. L’approche communautaire devrait être équilibrée. La population bénéficiaire devrait être informée à tout mom<strong>en</strong>t de la mise <strong>en</strong> place, duprocessus, de l’évolution et <strong>des</strong> modifications (le cas échéant) du programme. Les droits : les bénéficiaires devrai<strong>en</strong>t être tout à fait au courant de combi<strong>en</strong> / à quoi ilsont droit, comm<strong>en</strong>t et quand ils peuv<strong>en</strong>t l’utiliser, comm<strong>en</strong>t ce sera contrôlé. Tous les interv<strong>en</strong>ants (la communauté, les bénéficiaires, les commerçants,l’Organisation) devrai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> connaître leurs droits et leurs obligations (un Pland’<strong>Action</strong> Communautaire peut être créé). Le personnel ACF devrait être très bi<strong>en</strong> formé et s<strong>en</strong>sibilisé aux messages à faire passerà la communauté. Tout le monde devrait véhiculer le même message. Tous les docum<strong>en</strong>ts du projet devrai<strong>en</strong>t être traduits avec exactitude.Planification <strong>des</strong> besoins du programme : tous les moy<strong>en</strong>s logistiques et financiersnécessaires au programme ainsi que les activités qui seront mis <strong>en</strong> place devrai<strong>en</strong>t êtreplanifiés et actualisés dans un plan de travail. Tout plan de conting<strong>en</strong>ce devrait être pris <strong>en</strong>compte à tout instant égalem<strong>en</strong>t (suivi <strong>des</strong> prix effectué à temps, besoins logistiques).Id<strong>en</strong>tification : les bénéficiaires peuv<strong>en</strong>t être id<strong>en</strong>tifiés au moy<strong>en</strong> de leurs cartespersonnelles. Processus de distribution. Il peut être fait : De préfér<strong>en</strong>ce par le biais du système bancaire local (avec <strong>des</strong> contrats bi<strong>en</strong> conçus). A travers <strong>des</strong> intermédiaires de confiance (avec <strong>des</strong> contrats bi<strong>en</strong> conçus). S’il n’existe aucune autre solution, directem<strong>en</strong>t par l’ONG, auquel cas tout ce qui estlogistique et sécurité doit assurer un processus rapide et sûr.NB: Si la distribution est effectuée par un sous-traitant, ACF doit suivre le processus,s’assurer que les paiem<strong>en</strong>ts sont exacts et faits à temps et s<strong>en</strong>sibiliser/informer lesbénéficiaires sur la date et la manière dont ils peuv<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ir leurs droits. Mesures de sécurité :La communauté est au courant de ce qui est distribué, à qui et pourquoi. La communautéest responsable de la sécurité.Des dates de paiem<strong>en</strong>ts irrégulières.Des itinéraires différ<strong>en</strong>ts à chaque fois.Annonce de l’heure et de la date <strong>des</strong> distributions à la dernière minute.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 97


<strong>3.2</strong>.2 Les interv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> couponsLa section 2.2.1 a prés<strong>en</strong>té les avantages et les inconvéni<strong>en</strong>ts de l’aide fournie sous forme decoupons et les conditions dans lesquelles elle serait le plus adaptée. La synthèse <strong>en</strong> est faite ànouveau dans le tableau ci-après :La préfér<strong>en</strong>ce est donnée aux coupons lorsque :1. Il existe <strong>des</strong> raisons de craindre le vol lors du transport et de la distribution <strong>des</strong> espèces ou2. L’Organisation ou les bailleurs de fonds souhait<strong>en</strong>t restreindre la manière dont l’aide estutilisée, ou3. L’approvisionnem<strong>en</strong>t du marché n’est garanti que si les commerçants sav<strong>en</strong>t qu’il existe unecertaine demande (c’est-à-dire qu’ils sav<strong>en</strong>t exactem<strong>en</strong>t quelles marchandises serontdemandées et leurs quantités), ou4. L’approvisionnem<strong>en</strong>t local (y compris du secteur informel) peut être organisé si la demandeest garantie.Ils sont adaptés dans les conditions où :a) Les allocataires ont accordé la priorité aux mêmes besoins (dans les limites de la flexibilité<strong>des</strong> coupons), et ces besoins ont été correctem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiés, etb) Les allocataires ont d’autres sources d’arg<strong>en</strong>t grâce auxquelles ils satisfont leurs autresbesoins ou les coupons sont donnés parallèlem<strong>en</strong>t à une aide <strong>en</strong> espèces, etc) L’approvisionnem<strong>en</strong>t de marchandises de bonne qualité, <strong>en</strong> quantité et à <strong>des</strong> prix corrects,est garanti soit de façon indép<strong>en</strong>dante, soit avec le support du projet. Au moins une <strong>des</strong> conditions 1, 2, 3 ou 4 doit s’appliquer. Toutes les conditions a, b et c doiv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t s’appliquer.Les avantages que prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les coupons doiv<strong>en</strong>t l’emporter sur les inconvéni<strong>en</strong>ts <strong>des</strong>interv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> coupons :• Les interv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> coupons exig<strong>en</strong>t plus de temps, plus de ressources humaines etde travail administratif que les transferts <strong>monétaires</strong> directs. Cela signifie qu’une pluspetite partie <strong>des</strong> fonds disponibles est donnée aux bénéficiaires.• Les interv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> coupons restreign<strong>en</strong>t le choix (du type de produit et/ou de leurprov<strong>en</strong>ance). Dans le principe, cela peut r<strong>en</strong>dre les coupons moins « efficaces » quant aubénéfice apporté, si les personnes avai<strong>en</strong>t de bonnes raisons pour faire un autre choix.• Les interv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> coupons peuv<strong>en</strong>t apporter une aide moindre à l’économie localeinformelle si les coupons ne peuv<strong>en</strong>t être dép<strong>en</strong>sés que chez les commerçants plusimportants de l’économie formelle.Encadré 23. Étude de faisabilité pour les coupons, l’exemple d’ACF au Nord CaucaseAprès avoir participé à <strong>des</strong> distributions alim<strong>en</strong>taires dans les régions montagneuses du sud de laTchétchénie p<strong>en</strong>dant plusieurs années et suite à une évaluation établissant que les ménages les plusvulnérables avai<strong>en</strong>t toujours du mal à satisfaire leurs besoins fondam<strong>en</strong>taux <strong>en</strong> raison d’un manque derev<strong>en</strong>u et non d’un manque de disponibilité, il avait été <strong>en</strong>visagé d’avoir recours aux interv<strong>en</strong>tions<strong>monétaires</strong> à la place <strong>des</strong> distributions alim<strong>en</strong>taires.Un système de coupons avait été jugé plus facile à réaliser que d’autres interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>(aucun travail communautaire pour une interv<strong>en</strong>tion basée sur le travail, abs<strong>en</strong>ce de banques dans la<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 98


égion, corruption et insécurité par rapport aux transferts directs).Deux <strong>en</strong>quêtes ont été m<strong>en</strong>ées afin de définir les souhaits et les intérêts à la fois <strong>des</strong> bénéficiaires et <strong>des</strong>commerçants dans la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> d’un programme de coupons pour remplacer la distributionalim<strong>en</strong>taire d’ACF. Les principaux objectifs <strong>des</strong> <strong>en</strong>quêtes consistai<strong>en</strong>t à :−−−Id<strong>en</strong>tifier et clarifier les préfér<strong>en</strong>ces <strong>des</strong> bénéficiaires.Id<strong>en</strong>tifier les intérêts <strong>des</strong> commerçants locaux dans le système <strong>des</strong> coupons à valeur monétaire.Évaluer la faisabilité du programme de coupons t<strong>en</strong>ant compte <strong>des</strong> problématiquescommerciales et d’administration.L’étude a conclu qu’un système de coupons ne serait PAS une solution adaptée pour les raisonsexposées ci-<strong>des</strong>sous :−−−Les préfér<strong>en</strong>ces <strong>des</strong> bénéficiaires pour une distribution de la nourriture ou de coupons étai<strong>en</strong>tfortem<strong>en</strong>t corrélées avec leur bonne compréh<strong>en</strong>sion de ce qu’un système de coupons estvéritablem<strong>en</strong>t (32% ont répondu qu’ils ne connaissai<strong>en</strong>t pas quels pouvai<strong>en</strong>t être lesinconvéni<strong>en</strong>ts d’un système de coupons) et leur crainte de voir l’aide directe d’ACF se terminer.Les bénéficiaires aimerai<strong>en</strong>t échanger les coupons contre <strong>des</strong> produits déjà inclus dans la rationalim<strong>en</strong>taire, et s’ils devai<strong>en</strong>t se r<strong>en</strong>dre dans <strong>des</strong> boutiques particulières locales cela impliqueraitpour les bénéficiaires vivant dans <strong>des</strong> zones éloignées <strong>des</strong> durées de transport plus longues(par rapport aux points de distributions alim<strong>en</strong>taires).Parmi les douze commerçants interrogés, onze ont déclaré qu’ils serai<strong>en</strong>t prêts à intégrer le projet.La majorité d’<strong>en</strong>tre eux préfèrerait recevoir un coupon qui représ<strong>en</strong>te une valeur fixe avec un librechoix <strong>en</strong> termes de types d’articles et de quantités (plus facile de répondre à la demande et de gérerles stocks). Les commerçants ont affirmé qu’ils serai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mesure de répondre à la demande etqu’ils organiserai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> voyages pour se procurer les d<strong>en</strong>rées demandées s’ils ne les avai<strong>en</strong>t paseux-mêmes <strong>en</strong> stock (ce qui obligerait les bénéficiaires à se déplacer une nouvelle fois, ce qui peutêtre difficile pour ceux vivant dans <strong>des</strong> zones éloignées, tout particulièrem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant l’hiver).En raison <strong>des</strong> problèmes de sécurité, ACF ne serait pas <strong>en</strong> mesure de payer les commerçants<strong>en</strong> espèces et aurait besoin de travailler au moy<strong>en</strong> de virem<strong>en</strong>ts bancaires. Toutefois, lescommerçants étai<strong>en</strong>t rétic<strong>en</strong>ts à procéder ainsi parce que cela signifiait qu’ils allai<strong>en</strong>t avoir àpayer <strong>des</strong> pots de vin et <strong>des</strong> taxes. La plupart <strong>des</strong> commerçants ne pouvai<strong>en</strong>t pas fournir dedocum<strong>en</strong>ts juridiques permettant leur activité et a fortiori ils n’étai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> mesure de certifierla qualité <strong>des</strong> d<strong>en</strong>rées qu’ils échangerai<strong>en</strong>t contre les coupons. La d<strong>en</strong>rée la plus demandée parles bénéficiaires (la farine) n’était pas disponible dans les magasins visités et n’était disponibleque les jours de marché (deux fois par semaine). Enfin, la corruption et les t<strong>en</strong>sions dans larégion pourrai<strong>en</strong>t conduire à <strong>des</strong> conséqu<strong>en</strong>ces imprévisibles sur les marchés (par exemple lafermeture <strong>des</strong> boutiques p<strong>en</strong>dant un mois).Les leçons apprisesLorsque les bénéficiaires sont déjà <strong>des</strong>tinataires d’un programme d’ACF, ils peuv<strong>en</strong>t être rétic<strong>en</strong>tsà exprimer qu’ils préfèr<strong>en</strong>t autre chose (de crainte de perdre toute aide).Si le nouveau projet proposé (ici le programme de coupons) n’est pas bi<strong>en</strong> compris, les personnesn’y seront pas favorables (besoin d’une s<strong>en</strong>sibilisation complète au préalable).Dans les zones où les populations sont très dispersées et/ou l’accès aux marchés est loin oudifficile, il est probable qu’elles préfèreront un support direct (<strong>en</strong> particulier si les points dedistribution sont plus près de leurs lieux de vie).Les exig<strong>en</strong>ces faites aux commerçants dans le cadre du système <strong>des</strong> coupons peuv<strong>en</strong>t se révélerirréalisables.<strong>3.2</strong>.2.1 Des coupons Espèces ou <strong>des</strong> coupons Marchandises ?Il existe plusieurs manières de donner <strong>des</strong> coupons, et vous devez décider laquelle convi<strong>en</strong>t lemieux à votre situation.Un coupon peut avoir une simple valeur monétaire. Il peut être restreint à une seule d<strong>en</strong>rée ouun seul service (par exemple : « l’équival<strong>en</strong>t d’1€ <strong>en</strong> farine de maïs ») ou il pourrait êtreconsacré à un <strong>en</strong>semble de produits et/ou de services (« l’équival<strong>en</strong>t d’1€ <strong>en</strong> nourriture » ou<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 99


« l’équival<strong>en</strong>t d’1€ pour tout intrant agricole »). Il peut être dép<strong>en</strong>sé de la même façon que del’arg<strong>en</strong>t liquide, le prix <strong>des</strong> d<strong>en</strong>rées étant décidé par les mécanismes normaux du marché.Un coupon peut aussi avoir une valeur « marchandises » (par exemple « 1 kg de farine demaïs », « 1 binette », « la mouture d’1 kg de céréales »). Dans ces cas-là, le coupon sera valableuniquem<strong>en</strong>t pour une sorte de d<strong>en</strong>rées ou de services puisque les prix <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>tesmarchandises ou services ne seront pas les mêmes.Si vous souhaitez que le choix soit limité, il vous est possible de donner <strong>des</strong> coupons libellés à lafois <strong>en</strong> espèces ou <strong>en</strong> marchandises. Toutefois, si vous optez pour plus de flexibilité, vous pouvezutiliser un coupon avec une valeur monétaire. Les raisons pour vouloir év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t limiter lechoix d’utilisation ont déjà été données plus haut. Toutefois, n’oubliez pas qu’aucun système decoupons n’est <strong>en</strong> mesure d’empêcher les allocataires de détourner une partie de la valeur de l’aideà d’autres fins. Les coupons auront toujours une valeur à la rev<strong>en</strong>te (une valeur « soldée », c’est-àdire<strong>en</strong> <strong>des</strong>sous de la valeur <strong>des</strong> marchandises), soit parmi la population, soit parce que <strong>des</strong>commerçants accepteront le coupon à une valeur bradée pour acheter d’autres produits.Même lorsque les produits véritablem<strong>en</strong>t achetés peuv<strong>en</strong>t être contrôlés (par exemple dans lesfoires aux sem<strong>en</strong>ces), l’utilisation de ces bi<strong>en</strong>s peut ne pas l’être –certaines <strong>des</strong> « sem<strong>en</strong>ces »achetées peuv<strong>en</strong>t être utilisées pour se nourrir ou être rev<strong>en</strong>dues. Cela ne peut pas êtretotalem<strong>en</strong>t contrôlé et il n’est peut-être pas utile de passer trop de temps à vouloir essayer de lecontrôler. Ce ne sera pas un problème si la raison de préférer les coupons était une question <strong>des</strong>écurité plutôt qu’une question d’idéologie pour limiter les choix <strong>des</strong> populations. Il seracep<strong>en</strong>dant important de bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t les coupons sont utilisés. Lorsqu’ils sontrégulièrem<strong>en</strong>t « détournés » de leur <strong>des</strong>tination première pour un autre véritable besoin, vouspourriez revoir la décision d’utiliser <strong>des</strong> coupons ou proposer un programme complém<strong>en</strong>taireafin d’aider les populations à satisfaire d’autres besoins.Tableau 19. Les raisons qui sous-t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t le choix d’un coupon « Espèces » ou« Marchandises »Coupon ESPECES Pour accorder une plus grande flexibilité auxallocataires dans les limites du programme (parexemple : la nourriture, l’investissem<strong>en</strong>tagricole, le matériel pédagogique, etc.) Pour laisser aux mécanismes normaux dumarché le soin de fixer les prix, pour donneraux allocataires la possibilité de négocier <strong>des</strong>prix plus bas ou de choisir une meilleurequalité.Coupon MARCHANDISES Lorsque le secteur privé est utilisé comme moy<strong>en</strong>de distribuer l’aide 26 - l’Organisation approvisionneles commerçants avec certains produits et remetaux bénéficiaires <strong>des</strong> coupons « marchandises »correspondant à l’acquisition de ces produits. Les commerçants ne peuv<strong>en</strong>t pas faire payerplus cher les marchandises, donc lorsquel’inflation ou la compétitivité du marché est unproblème, cela garantit la valeur de l’aide pourles allocataires.Il est tout à fait possible de changer le type de coupon pour un autre type, par exemple si l’inflationdevi<strong>en</strong>t problématique, les coupons « Espèces » peuv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir <strong>des</strong> coupons « Marchandises ».<strong>3.2</strong>.2.2 Période de validité <strong>des</strong> couponsQuel que soit le type de coupons que vous avez choisi, ils auront une période de validité limitéep<strong>en</strong>dant laquelle ils pourront être échangés. Il n’existe aucune règle sur la durée à donner. Il faut queles allocataires dispos<strong>en</strong>t de suffisamm<strong>en</strong>t de temps pour effectuer leurs achats, ce qui peutimpliquer <strong>des</strong> temps de trajet jusqu’au c<strong>en</strong>tre commercial le plus proche. Si les coupons sont26 Toutefois, un cas tout à fait particulier<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 100


<strong>des</strong>tinés à l’achat de produits alim<strong>en</strong>taires de base, alors il semble qu’une durée établie à un moissuffit. Si les coupons sont pour <strong>des</strong> intrants agricoles, alors une période plus longue peut-êtr<strong>en</strong>écessaire puisque les achats seront effectués <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> saisons. Lorsque les coupons sontpayés <strong>en</strong> rémunération d’un travail, les allocataires peuv<strong>en</strong>t vouloir les épargner pour acheterquelque chose de plus important plutôt que de faire plusieurs petits achats après chaque jour de paie.S’il existe <strong>des</strong> problèmes de sécurité ou un besoin accru d’effectuer un contrôle de l’utilisation ducoupon (par exemple à cause d’un risque de détournem<strong>en</strong>t) la période de validité pourra être réduite<strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce. Toutes ces questions devrai<strong>en</strong>t être discutées avec les communautés bénéficiaires etles commerçants dans le processus de conception détaillée du projet.Il n’y a pas grand intérêt à faire att<strong>en</strong>dre les commerçants jusqu’à la fin de la période devalidité pour qu’ils puiss<strong>en</strong>t échanger les coupons, pourvu que tous les coupons soi<strong>en</strong>t annulésdès lors qu’ils auront été rachetés (et payés), par exemple <strong>en</strong> les perforant <strong>en</strong> leur c<strong>en</strong>tre, et <strong>en</strong>étant aussi méticuleux à les conserver et à les comptabiliser que pour les espèces. Lescommerçants doiv<strong>en</strong>t être informés sur la façon dont les coupons seront annulés et sur le faitqu’ils ne devront jamais accepter de tels coupons.Dans le cas <strong>des</strong> foires (voir ci-après), les coupons n’auront de validité que pour le jour de lafoire elle-même.<strong>3.2</strong>.2.3 Les foires ou les commerces locaux existants ?Si le marché fonctionne correctem<strong>en</strong>t, et si les produits sont disponibles dans le secteur privé (oules points de v<strong>en</strong>te au détail d’État), cela devrait être relativem<strong>en</strong>t simple que les coupons utilisés <strong>en</strong>parallèle à l’arg<strong>en</strong>t liquide dans ces magasins. La plupart <strong>des</strong> commerçants devrai<strong>en</strong>t être ravisd’accepter les coupons s’ils font confiance au système de rachat et si le paiem<strong>en</strong>t est rapide puisque,<strong>en</strong> acceptant les coupons, ils vont augm<strong>en</strong>ter leur activité commerciale. Les commerçants font unbénéfice sur le montant de leurs v<strong>en</strong>tes et donc <strong>en</strong> v<strong>en</strong>dant plus, ils y trouv<strong>en</strong>t tout simplem<strong>en</strong>t unintérêt ! Accepter <strong>des</strong> coupons ne devrait pas leur compliquer la vie davantage.Lorsqu’un marché facile via <strong>des</strong> commerçants officiels bi<strong>en</strong> établis n’existe pas <strong>en</strong>core pour lesmarchandises que vous voulez r<strong>en</strong>dre disponibles ou lorsque vous voulez ouvrir le marché à depetits « commerçants » informels, il vous faudra peut-être « organiser le marché » vous-même.Ces marchés, souv<strong>en</strong>t connus sous le nom de « foires », sont dev<strong>en</strong>us courants pour lessem<strong>en</strong>ces (Cf. dans la bibliographie, les docum<strong>en</strong>ts de référ<strong>en</strong>ce de CRS), mais ils ont étéégalem<strong>en</strong>t utilisés pour le bétail et même pour le matériel scolaire.Organiser <strong>des</strong> foires spéciales représ<strong>en</strong>te une charge de travail supplém<strong>en</strong>taire et il se peutque cela n’apporte pas de bénéfices durables pour pér<strong>en</strong>niser un marché local. Cela ne devraitêtre fait que si les avantages sont significatifs. Il existe deux principales raisons pour que <strong>des</strong>foires à thème soi<strong>en</strong>t organisées :a) Lorsque les meilleurs fournisseurs de produits sont les nombreux habitants qui v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t depetits excéd<strong>en</strong>ts (par exemple, <strong>des</strong> excéd<strong>en</strong>ts de sem<strong>en</strong>ces ou de bétail), plutôt que les groscommerçants. Les populations locales peuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dre à <strong>des</strong> prix bi<strong>en</strong> inférieurs ou v<strong>en</strong>dre<strong>des</strong> produits (variétés, races) pour lesquels les populations locales ont une préfér<strong>en</strong>ce. Celapermettra de garder l’arg<strong>en</strong>t utilisé pour racheter <strong>des</strong> coupons dans l’économie locale et de legarder <strong>en</strong>tre les mains de personnes relativem<strong>en</strong>t peu aisées. Le fait de ne passer que par <strong>des</strong>commerçants répertoriés exclurait du marché ces commerçants informels. Cela pourraitsignifier qu’une grande partie de la valeur ajoutée (et <strong>des</strong> bénéfices) <strong>des</strong> affaires partirait dela zone du programme, voire vers <strong>des</strong> <strong>en</strong>treprises plus gran<strong>des</strong> situées dans les capitales.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 101


) Lorsqu’il n’existe aucun marché local pour les produits que le programme cible, alors lescommerçants se déplaceront vers une zone un jour donné s’ils ont la garantie de trouver undébouché.Tableau 20. Utilisation <strong>des</strong> coupons lors <strong>des</strong> foires ou via <strong>des</strong> commerces locaux existantsFOIRES+Dans les zones où le peuplem<strong>en</strong>t est dispersé, les foires peuv<strong>en</strong>t être une manièrede rassembler les populations <strong>en</strong> un seul lieu. Cela facilite grandem<strong>en</strong>t lecommerce pour les commerçants et les aspects administratifs pour l’Organisation.Les foires sont l’occasion d’échanger <strong>des</strong> idées et favoris<strong>en</strong>t le partage <strong>des</strong>pratiques ainsi que d’une plus grande diversité de choix. Les foires <strong>en</strong>courag<strong>en</strong>t la concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> réunissant de nombreuxcommerçants concurr<strong>en</strong>ts, y compris les « commerçants » informels. Le contrôle de la qualité et <strong>des</strong> prix <strong>des</strong> articles v<strong>en</strong>dus ainsi que lecomportem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> commerçants sont r<strong>en</strong>dus plus aisés pour l’Organisation quimet <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> le programme. ☺ Les commerçants sont payés par le biais de coupons à la fin de la journée :cela réduit les risques pour tout le monde.-L’Organisation qui met <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> le programme devra prévoir plus de besoinslogistiques pour préparer un lieu de foire et organiser le suivi / les contrôles lejour de la foire.Si les populations vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>droits éloignés, il peut s’avérer coûteux / difficilede rapporter les produits à la maison, tout particulièrem<strong>en</strong>t si les quantitésachetées pès<strong>en</strong>t lourd.Les titulaires de coupons ont une plus grande souplesse pour effectuer leurs achats.COMMERCESLOCAUX+Les zones éloignées peuv<strong>en</strong>t être <strong>des</strong>servies par <strong>des</strong> commerçants individuelssous contrat de prestation.Aide et r<strong>en</strong>force le système de marché local déjà existant.Cela représ<strong>en</strong>te beaucoup moins de travail pour l’Organisation et les autresorganismes impliqués par rapport à l’organisation de foires.-Les avantages du commerce rest<strong>en</strong>t limités à un secteur formel existant.Un fort pourc<strong>en</strong>tage de l’arg<strong>en</strong>t injecté par le programme peut quitter la zone etl’économie locale.<strong>3.2</strong>.2.4 Le système de coupons via <strong>des</strong> commerces locaux1. Sélection <strong>des</strong> commerçantsPuisque le coupon vise à limiter la façon dont les populations peuv<strong>en</strong>t utiliser l’aide qui leur estdonnée, il n’est évidemm<strong>en</strong>t pas possible d’autoriser n’importe qui à prés<strong>en</strong>ter un coupon contrepaiem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espèces. Un certain nombre de commerçants, qui sont prêts à les accepteruniquem<strong>en</strong>t pour leur <strong>des</strong>tination première sera sélectionné.Il n’y a aucune raison de limiter inutilem<strong>en</strong>t le nombre de commerçants dont les couponspeuv<strong>en</strong>t être rachetés par l’Organisation. Notez que dans certains cas particuliers, l’Organisationdevra elle-même fournir les marchandises directem<strong>en</strong>t aux commerçants plutôt que de compter surle marché local. Ce cas de figure est développé ci-après (Encadré 26). Pour <strong>des</strong> raisons légales, ilfaudra peut-être ne contracter que les commerçants qui possèd<strong>en</strong>t les lic<strong>en</strong>ces commercialesrequises, qui pai<strong>en</strong>t l’impôt ou qui rempliss<strong>en</strong>t toute autre condition locale requise. Lorsqu’unév<strong>en</strong>tail de produits assez large peut être acheté au moy<strong>en</strong> <strong>des</strong> coupons (par exemple tout produitalim<strong>en</strong>taire), il peut sembler égalem<strong>en</strong>t plus simple, d’un point de vue administratif, de limiter lescontrats aux commerçants qui offr<strong>en</strong>t un choix assez large de produits. L’Organisation pourraitaussi choisir d’exclure tout commerçant qui ne remplit pas les autres conditions nécessaires, tellesque l’hygiène, la qualité <strong>des</strong> produits et la propreté du lieu de stockage.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 102


Encadré 24. La sélection <strong>des</strong> commerçants : quelques pointsLe choix <strong>des</strong> commerçants peut ne pas être chose facile pour les raisons suivantes :Il est possible que vous souhaitiez inclure <strong>des</strong> petits commerçants, mais ils n’ont ni la capacitéde stockage ni la capacité financière.Il se peut que les petits commerçants ne postul<strong>en</strong>t même pas parce qu’ils croi<strong>en</strong>t qu’ils sont troppetits pour remplir les conditions.Les commerçants peuv<strong>en</strong>t se montrer méfiants par rapport aux coupons.Les commerçants peuv<strong>en</strong>t ne pas voir les avantages du programme pour eux.Certains <strong>des</strong> commerçants sélectionnés peuv<strong>en</strong>t ne pas avoir la confiance <strong>des</strong> titulaires de coupons.Les suggestions qui suiv<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t vous aider à répondre à quelques-unes <strong>des</strong> questionsprécéd<strong>en</strong>tes :Essayez de donner <strong>des</strong> coupons de petits montants de sorte que les petits commerçantspuiss<strong>en</strong>t être inclus.Instaurez <strong>des</strong> dates régulières de rachat <strong>des</strong> coupons (pour que les commerçants n’ai<strong>en</strong>t pas àatt<strong>en</strong>dre trop longtemps pour recevoir leur arg<strong>en</strong>t).Assurez vous que l’appel d’offres est bi<strong>en</strong> diffusé et compris et que tous les commerçants <strong>en</strong> ontconnaissance (tout le monde peut prés<strong>en</strong>ter sa candidature).Expliquez le système <strong>des</strong> coupons le plus largem<strong>en</strong>t possible.Si la situation sécuritaire le permet, donnez le nombre approximatif de coupons qui serontdistribués (pour que les commerçants puiss<strong>en</strong>t leur bénéfice pot<strong>en</strong>tiel).Essayez de faire participer la communauté (et les commerçants) dans le processus de sélection(pour une plus grande acceptation et un contrôle social).Les boutiques devrai<strong>en</strong>t être situées à une distance raisonnable <strong>des</strong> habitations de lacommunauté / <strong>des</strong> ménages.Les avantages commerciaux d’être <strong>en</strong>registré dans le programme de coupons peuv<strong>en</strong>t s’avérerconsidérables, tout particulièrem<strong>en</strong>t lorsque le volume de transactions commerciales avec lescoupons sera élevé par rapport à l’économie locale. Ceux qui y participeront <strong>en</strong> tireront unavantage, mais de la même manière tout commerçant qui <strong>en</strong> serait exclu pourrait perdre une partnon négligeable de leurs activités. En conséqu<strong>en</strong>ce le processus de sélection de certainscommerçants uniquem<strong>en</strong>t peut être source de corruption. Il est important aussi d’inclure à lafois les petits comme les grands commerces dans la mesure du possible afin de ne pas fausserle marché. L’idée est que les commerçants dans l’<strong>en</strong>semble puiss<strong>en</strong>t répondre à la demande. Ilne devrait donc y avoir aucun raison d’insister sur une capacité commerciale ou de stockageminimale auprès <strong>des</strong> commerçants. Puisque les allocataires devrai<strong>en</strong>t se voir remettre plusieurscoupons de faible valeur, ils pourront alors faire leurs achats comme d’habitude dans différ<strong>en</strong>tsmagasins pour les différ<strong>en</strong>ts produits. Il n’y a donc aucune raison pour limiter la participationaux magasins prés<strong>en</strong>tant un plus grand choix. Néanmoins, si vous avez besoin de suivre de trèsprès les coupons (par exemple à cause du risque constaté de détournem<strong>en</strong>t), limiter le nombre decommerçants peut alors s’avérer utile.Les commerçants peuv<strong>en</strong>t choisir de ne pas accepter les coupons, mais ils n’aurai<strong>en</strong>t que peu deraisons de le faire puisque cela limiterait d’autant leur commerce. Lorsque les coupons sontutilisés dans un système commercial « normal », ils ne devrai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>traîner dechangem<strong>en</strong>ts substantiels dans la façon dont les commerçants font <strong>des</strong> affaires. Normalem<strong>en</strong>tles commerçants doiv<strong>en</strong>t anticiper la demande, pr<strong>en</strong>dre un risque lorsqu’ils achèt<strong>en</strong>t les produitsavant d’être payés pour ceux-ci, payer les frais de transport et de stockage de leurs produits,accepter les risques d’altération <strong>des</strong> produits ou leur vol p<strong>en</strong>dant leur stockage et acceptern’importe quel risque dans le processus de v<strong>en</strong>te au détail, y compris le vol d’arg<strong>en</strong>t dans lemagasin même une fois la v<strong>en</strong>te effectuée. Il n’y a aucune raison pour que ce soit différ<strong>en</strong>t avecles coupons. La seule différ<strong>en</strong>ce réside dans le fait que le commerçant ne peut pas porter lecoupon directem<strong>en</strong>t à la banque, mais qu’il doit le remettre à l’Organisation pour être racheté<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 103


soit sous forme d’espèces ou (de préfér<strong>en</strong>ce) par virem<strong>en</strong>t bancaire. Il est important, surtoutpour les commerçants de petite taille qui ont un petit capital tournant, qu’il y ait le moins dedélai possible dans le rachat <strong>des</strong> coupons. Du point de vue administratif, il n’est peut-être paspossible d’organiser le rachat chaque jour pour l’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> commerçants, mais il n’y aaucune raison d’att<strong>en</strong>dre jusqu’à ce que tous les coupons ai<strong>en</strong>t été dép<strong>en</strong>sés.Les commerçants pourrai<strong>en</strong>t demander une commission supplém<strong>en</strong>taire pour accepter <strong>des</strong>coupons. En principe puisque leur acceptation <strong>des</strong> coupons est dans leur propre intérêt commercialet qu’il n’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre pas de coûts supplém<strong>en</strong>taires, une telle demande n’est guère justifiée. Si c’estpossible de susciter l’intérêt de quelques commerçants <strong>en</strong> acceptant <strong>des</strong> coupons, leurs concurr<strong>en</strong>tsferont probablem<strong>en</strong>t face à une pression commerciale pour finalem<strong>en</strong>t faire de même. Cep<strong>en</strong>dantles commerçants sont tout à fait au courant que, souv<strong>en</strong>t, les Organisations n’ont pas deperspective commerciale et s’att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à voir leurs deman<strong>des</strong> satisfaites. Dans un cas extrême, lescommerçants peuv<strong>en</strong>t s’unir pour refuser d’utiliser les coupons sans commission. Alors le choixsera difficile pour l’Organisation : soit payer une commission limitée ; soit utiliser de l’arg<strong>en</strong>t (ouune aide <strong>en</strong> nature) plutôt que les coupons ; soit <strong>en</strong>core travailler avec <strong>des</strong> commerçants situéshors de la zone d’interv<strong>en</strong>tion qui pourrai<strong>en</strong>t être t<strong>en</strong>tés par un marché captif. Mais assurez-vousque vous pr<strong>en</strong>ez bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> compte les effets négatifs sur les marchés locaux, ainsi que sur lesconditions d’acceptation de la communauté locale.Des critères utilisés dans différ<strong>en</strong>ts programmes sont prés<strong>en</strong>tés dans l’Encadré 25.Encadré 25. Critères utilisés pour la sélection <strong>des</strong> commerçants dans différ<strong>en</strong>tsprogrammes avec coupons Au Zimbabwe, Oxfam a distribué <strong>des</strong> coupons alim<strong>en</strong>taires p<strong>en</strong>dant la période de déficit de nourriturede décembre 2004 à février 2005. Les critères suivants ont été ret<strong>en</strong>us pour sélectionner lescommerçants :Le magasin doit être :Propre et sans rongeurs.Bi<strong>en</strong> construit pour stocker de la nourriture et protégé de la pluie et <strong>des</strong> rongeurs.Bi<strong>en</strong> garni.Bi<strong>en</strong> t<strong>en</strong>u (à ses <strong>en</strong>virons / dans son <strong>en</strong>ceinte).En outre, le commerçant devrait :Être capable de lire et d’écrire.Avoir de bonnes compét<strong>en</strong>ces dans la t<strong>en</strong>ue <strong>des</strong> inv<strong>en</strong>taires.Avoir de bonnes relations avec les membres de la communauté.Avoir la capacité d’<strong>en</strong>treposer de la nourriture. Être une personne honnête !Être situé à une distance raisonnable <strong>des</strong> habitations de la communauté / <strong>des</strong> ménages. En 2002, le CICR a mis <strong>en</strong> place un programme urbain de coupons <strong>en</strong> Cisjordanie. Les commerçantsayant signé un contrat pour ce programme devai<strong>en</strong>t satisfaire aux critères suivants :Posséder une lic<strong>en</strong>ce commerciale.Posséder un point de v<strong>en</strong>te qui avait la capacité de v<strong>en</strong>dre une gamme d’articles pour la maison.Prés<strong>en</strong>ter <strong>des</strong> référ<strong>en</strong>ces émanant du Ministère de l’Approvisionnem<strong>en</strong>tAvoir la capacité financière pour accepter les virem<strong>en</strong>ts bancaires. En 2006, l’ONG Save the Childr<strong>en</strong> a mis <strong>en</strong> place un programme de coupons à valeur monétaire etde coupons alim<strong>en</strong>taires à Banda Aceh (Indonésie). Les critères de participation au programme pour lesv<strong>en</strong>deurs étai<strong>en</strong>t les suivants :Être <strong>en</strong>thousiaste.Stockage et v<strong>en</strong>te de riz, huile et sucre (les trois alim<strong>en</strong>ts inscrits sur les coupons alim<strong>en</strong>taires).Avoir un lieu de stockage adéquat.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 104


Avoir une sécurité adéquate.Avoir ou ouvrir un compte bancaire.Avoir une lic<strong>en</strong>ce commerciale officielle.Être <strong>en</strong> relations commerciales avec <strong>des</strong> fournisseurs fiables.L’évaluateur de programme a toutefois mis <strong>en</strong> avant que bi<strong>en</strong> que tous ces critères ont aidé à répondreaux besoins du programme, quelques v<strong>en</strong>deurs ont vu leur candidature découragée parce qu’ilscraignai<strong>en</strong>t ne pas répondre aux critères demandés.Sources: Oxfam (2006) ; CIRC (2003); Cole (2006).2. Le contrat signé avec les commerçantsUne fois les commerçants part<strong>en</strong>aires sélectionnés, un contrat doit être signé avec chacund’<strong>en</strong>tre eux et conservé par chacune <strong>des</strong> parties. Le contrat <strong>en</strong>tre l’Organisation et lecommerçant devrait compr<strong>en</strong>dre les élém<strong>en</strong>ts suivants : Les modalités du processus du remboursem<strong>en</strong>t (les conditions et l’échéancier <strong>des</strong>paiem<strong>en</strong>ts). La commission qui pourrait être versée par l’Organisation, le cas échéant. Les tâches / les responsabilités de chacune <strong>des</strong> parties (approvisionnem<strong>en</strong>t, stockage,distribution, remboursem<strong>en</strong>t, vérification de la validité <strong>des</strong> coupons). Les sanctions si les termes du contrat ne sont pas respectés ou lorsqu’il y a malhonnêteté. Pour les coupons pour <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s, il est nécessaire d’indiquer le prix auquel chaquearticle sera v<strong>en</strong>du aux titulaires <strong>des</strong> coupons, qui sera le prix auquel les commerçantsseront remboursés lors du rachat <strong>des</strong> coupons par l’ONG. La qualité <strong>des</strong> articles v<strong>en</strong>dus (au cas où cela risque d’être problématique).Comme pour tout contrat, il est recommandé d’être conseillé par un spécialiste avant de signerquel que contrat que ce soit (juriste, logistique et/ou administration).Une décision doit être prise sur la responsabilité de vérifier la validité <strong>des</strong> coupons. Celadevrait être la responsabilité d’un commerçant tout comme il est responsable de s’assurer quel’arg<strong>en</strong>t avec lequel il est payé est auth<strong>en</strong>tique. Toutefois, il est toujours difficile de contrefairel’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espèces et tous les commerçants ont l’habitude de traiter avec l’arg<strong>en</strong>t et sav<strong>en</strong>tcomm<strong>en</strong>t le vérifier. Des discussions pourrai<strong>en</strong>t avoir lieu avec les commerçants pour voircomm<strong>en</strong>t ce risque pourrait être réduit. Une <strong>des</strong> façons de contrôler de la part du commerçant estd’insister pour voir une pièce d’id<strong>en</strong>tité (carte nationale d’id<strong>en</strong>tité, carte de bénéficiaire del’Organisation, etc.) pour chaque coupon, qui est <strong>en</strong>suite vérifiée sur les listes remises à chaquecommerçant et m<strong>en</strong>tionnant l’id<strong>en</strong>tité de chaque allocataire selon le numéro de série du coupon.Cela obligerait les commerçants à y consacrer plus de temps. La prés<strong>en</strong>tation d’une carted’id<strong>en</strong>tité peut empêcher les allocataires d’être aidé pour faire leurs courses, même lorsqu’ilssont handicapés, s’ils n’avai<strong>en</strong>t pas suffisamm<strong>en</strong>t confiance pour prêter la carte à un tiers : unecarte d’id<strong>en</strong>tité de bénéficiaire émise par l’Organisation pourrait être plus facile à confier à unpar<strong>en</strong>t ou à un ami. Des solutions devrai<strong>en</strong>t être trouvées localem<strong>en</strong>t : dans la plupart <strong>des</strong> cas, sila période de rachat est relativem<strong>en</strong>t courte, et si la conception de coupons change à chaquepaiem<strong>en</strong>t, alors les risques de falsification devrai<strong>en</strong>t être minimes.Il est possible de maint<strong>en</strong>ir un contrôle <strong>des</strong> coupons <strong>en</strong> utilisant une liste d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>t. Dansce système chaque commerçant reçoit une « liste d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>t » qui est une liste récapitulanttous les numéros <strong>des</strong> coupons avec les noms <strong>des</strong> titulaires correspondants (un exemple de listed’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>t est prés<strong>en</strong>té à l’annexe 17). A chaque fois qu’un coupon est racheté, il est coché<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 105


sur la liste. Ce processus pr<strong>en</strong>d toutefois beaucoup de temps et peut ne pas être compris par lescommerçants ; il peut même prés<strong>en</strong>ter un risque pour les commerçants <strong>en</strong> termes de sécuritédans certains contextes particuliers (Les commerçants peuv<strong>en</strong>t devoir montrer la liste et dès lorspayer un pourc<strong>en</strong>tage).Un exemple de Protocole d’Accord signé <strong>en</strong>tre ACF et les commerçants sélectionnés dans leprogramme de coupons contre sem<strong>en</strong>ces mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>en</strong> Indonésie est prés<strong>en</strong>té à l’annexe 27.3. S<strong>en</strong>sibilisation <strong>des</strong> commerçants et <strong>des</strong> bénéficiaires de couponsUne s<strong>en</strong>sibilisation sur le processus et l’utilisation <strong>des</strong> coupons devrait être m<strong>en</strong>ée au moins àtrois reprises avant l’utilisation réelle <strong>des</strong> coupons : lorsque le projet est prés<strong>en</strong>té pour lapremière fois à la population, lorsque les listes sont validées, et lorsque les coupons sontdistribués aux bénéficiaires. Assurez-vous d’avoir <strong>des</strong> échantillons de coupons que lesbénéficiaires peuv<strong>en</strong>t voir et manipuler. Selon la taille <strong>des</strong> groupes, l’organisation d’un jeu derôles peut être très utile pour mieux faire compr<strong>en</strong>dre tout le processus. Veillez à toujours laisserassez de temps aux personnes pour poser leurs questions.Les informations à transmettre sont notamm<strong>en</strong>t : Quelle est la valeur de chaque coupon ? Quels articles peuv<strong>en</strong>t être achetés avec les coupons ? Quelle quantité d’articles peut être achetée ? A quels prix sont v<strong>en</strong>dus les produits ? Sur quel marché ou dans quels magasins les coupons peuv<strong>en</strong>t-ils être dép<strong>en</strong>sés ? Comm<strong>en</strong>t utiliser les coupons lors <strong>des</strong> achats ? (Si le coupon est composé de plusieursparties, quelle partie devrait être conservée par le bénéficiaire, et laquelle devrait êtredonnée au commerçant ? P<strong>en</strong>dant combi<strong>en</strong> de temps le coupon peut-il être échangé (période de validité) ?Des réunions sont égalem<strong>en</strong>t nécessaires avec les commerçants afin de s’assurer qu’ils ont bi<strong>en</strong>compris le système : ce que les populations peuv<strong>en</strong>t acheter avec les coupons, comm<strong>en</strong>tprocéder avec les coupons et comm<strong>en</strong>t le remboursem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espèces fonctionne. Outre ce quivi<strong>en</strong>t d’être indiqué, les commerçants auront égalem<strong>en</strong>t besoin de connaître comm<strong>en</strong>t et quandils seront remboursés.Enfin assurez-vous que le personnel transmet la même information à tous et qu’il a une listede réponses aux questions fréquemm<strong>en</strong>t posées.Assurez-vous que les commerçants et les détaillants relay<strong>en</strong>t l’information sur la manière dontles coupons devrai<strong>en</strong>t être échangés à tous leurs employés.Une fois que les commerçants ont été sélectionnés et leurs contrats signés, une nouvelles<strong>en</strong>sibilisation doit être m<strong>en</strong>ée afin d’être sûr que toutes les étapes du processus ont été bi<strong>en</strong>acceptées et que les commerçants ont bi<strong>en</strong> assimilé leurs tâches et leurs rôles. Une bonne idéeest de visiter autant de magasins participants que possible de temps <strong>en</strong> temps au cours duprogramme pour vérifier qu’il n’existe aucun problème avec l’utilisation du coupon.4. Distribution <strong>des</strong> couponsLe processus d’id<strong>en</strong>tification <strong>des</strong> bénéficiaires et de l’organisation du paiem<strong>en</strong>t effectif <strong>des</strong> couponssuivra les mêmes procédures que pour le paiem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> espèces (Cf. section <strong>3.2</strong>.1). Parce que lesallocataires ne seront pas familiarisés avec les coupons et puisqu’ils prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t moins de risques <strong>en</strong>termes de vols ou de braquages, il serait préférable de ne pas sceller les <strong>en</strong>veloppes cont<strong>en</strong>ant les<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 106


coupons, mais de les remettre directem<strong>en</strong>t et de les recompter avec chaque allocataire. Les listes depaiem<strong>en</strong>t repr<strong>en</strong>dront les numéros <strong>des</strong> coupons que chaque personne reçoit. Ceux-ci seront préimpriméssur les formulaires. Tout coupon inutilisé ou volé devra être immédiatem<strong>en</strong>t annuléaprès la distribution, et les personnes concernées informées. La comptabilisation <strong>des</strong> coupons –et lerapprochem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> coupons imprimés, distribués, annulés et restants- devront être effectués aprèschaque distribution avec autant de soin que s’il s’agissait d’espèces.Il est possible de suivre l’utilisation <strong>des</strong> coupons <strong>en</strong> consultant les « listes d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>t ».Toutefois cela n’est guère possible dans un programme à grande échelle où le nombred’allocataires pourrai<strong>en</strong>t être de plusieurs milliers, chacun <strong>des</strong> allocataires recevant plusieurscoupons. Cela demanderait une liste de plusieurs c<strong>en</strong>taines de pages avec les numéros <strong>des</strong>coupons. Les contrôles internes pour la comptabilisation <strong>des</strong> coupons distribués et la consolidationperman<strong>en</strong>te du total <strong>des</strong> coupons imprimés, distribués et conservés dans le coffre-fort seront lesprocédures de contrôle les plus importantes. Les numéros de série seront cruciaux dans ce suivi.Il est égalem<strong>en</strong>t possible de contrôler les coupons <strong>en</strong> inscrivant le nom de chaque allocataire surle coupon. Il pourra être procédé à davantage de suivi <strong>en</strong> ayant chaque coupon attaché à unesouche perforée. Elle pourra être contresignée par l’allocataire et rester dans le registre <strong>des</strong>coupons. Chaque projet devra statuer sur le degré de suivi nécessaire à effectuer. Il n’est pasconseillé de mettre <strong>en</strong> place un système avec un grand nombre de contrôles si vous n’avez pasl’int<strong>en</strong>tion de les faire réellem<strong>en</strong>t : cela <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre uniquem<strong>en</strong>t beaucoup de travail et deconfusion et pr<strong>en</strong>d beaucoup de temps ; choisissez un contrôle maint<strong>en</strong>u à l’ess<strong>en</strong>tiel. Le travailqu’implique le suivi doit être mûrem<strong>en</strong>t réfléchi ainsi que la nécessité et les avantages de lefaire. Les distributions <strong>en</strong> nature et <strong>en</strong> espèces font rarem<strong>en</strong>t l’objet de contrôles aussi élaborés.On peut donc se demander dans quelle mesure ils sont nécessaires pour les coupons, sauflorsqu’il y a tout lieu de croire qu’ils sont nécessaires pour surveiller le vol et la fraude.LISTE DE DISTRIBUTION DE COUPONS - XX ROUNDVILLAGE / ZONE:ADate: 01/01/2007UNE SEULE liste par village/par zone# de sériedu couponCodeCommerçant(si nécessaire)Nom Chef de ménage /Nom Titulaire du coupon001 A1 Amata Prosper002 A1 Anouri Félici<strong>en</strong>003 A2 Arboka Nadia004 A3 Bambou Justine# de membresdans le ménageSignatureLe numéro de série du coupon serainformatisé par ACF avant la distribution. LeMÊME numéro de série sera reporté sur lescoupons qui seront distribués dans la zone.Le code commerçant (UNIQUEMENT si uneration pré-définie est distribuée auxcommerçants et si les bénéficiaires doiv<strong>en</strong>t ser<strong>en</strong>dre dans <strong>des</strong> magasins spécifiques, commecela a été prévu <strong>en</strong> Somalie) sera communiquépar ACF dès que les détaillants participants auprogramme seront connus.Le nom du chef de ménage ou le nom dutitulaire du coupon (si les femmes sontciblées et non le chef de famille) sera écrit àla main le jour de la distribution (ouinformatisé au préalable selon l’ordrealphabétique).La taille de la famille (or toute autreinformation pertin<strong>en</strong>te) sera portée par ACFle jour de la distribution.Le bénéficiaire signe (ou apposel’empreinte de son pouce sur) laliste de distribution une fois qu’il/elle a reçu le coupon.La souche du coupon (1 ère partie)est égalem<strong>en</strong>t signée.Figure 9. Un exemple de liste de distribution de coupon<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 107


5. La conception du couponLe type de coupon distribué ne devrait pas être trop compliqué (afin que son utilisation soitcomprise aisém<strong>en</strong>t), mais <strong>en</strong> même temps il ne doit pas être facile à falsifier.Il doit être traduit dans la langue locale.Le système de contrôle se basera sur le numéro de série du coupon : chaque numéro estdiffér<strong>en</strong>t, même si les coupons sont distribués dans <strong>des</strong> zones différ<strong>en</strong>tes.Un exemple de coupon est prés<strong>en</strong>té ci-<strong>des</strong>sous. Le coupon est <strong>en</strong> trois parties dont latroisième partie permet un contrôle complém<strong>en</strong>taire si nécessaire (lorsque les risques defraude sont élevés). Cette troisième partie n’est pas indisp<strong>en</strong>sable, mais elle est prés<strong>en</strong>tée iciafin de garantir l’exhaustivité <strong>des</strong> informations.Comme pour les cartes de bénéficiaires, vous devriez utiliser <strong>des</strong> couleurs différ<strong>en</strong>tes et lelogo d’une Organisation afin de faciliter son id<strong>en</strong>tification et de réduire les cas de fraude oules coupons falsifiés.Pour les personnes analphabètes, <strong>des</strong> symboles peuv<strong>en</strong>t être utilisés pour les aider àid<strong>en</strong>tifier la valeur de chaque coupon. Dans certains pays, il peut peut-être exister unepratique locale qui associe certains symboles avec la valeur commerçante. Si tel est le cas,ceux-ci peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être imprimés sur les coupons pour que les bénéficiaires puiss<strong>en</strong>tles reconnaître facilem<strong>en</strong>t (un exemple est prés<strong>en</strong>té à l’Encadré 31 ci-<strong>des</strong>sous). Dans le casde coupons pour <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s, une photo de l’article (voir l’exemple ci-<strong>des</strong>sous) ainsi qu’unereprés<strong>en</strong>tation de la quantité serait aussi utile.1 ère PARTIE : elle sera signée (empreinte de pouceapposée) par le bénéficiaire et conservée par ACFaprès le jour de distribution pour preuve dedistribution.CouponPour <strong>des</strong>Article : bi<strong>en</strong>s MAÏS1 er Round 2007No: XXXSignature :3 ème PARTIE : conservée par le bénéficiaire après échange<strong>des</strong> produits contre la partie 2.Permettra de faire <strong>des</strong> contrôles supplém<strong>en</strong>taires (outre lasignature et p<strong>en</strong>dant le SPD) mais PAS NECESSAIRE.Empêche les commerçants de réutiliser le coupon (la 2 èmepartie sans la 3 ème partie ne sera pas acceptée dans lesmagasins).COUPON POUR DES BIENS1st Round 2007No: XXXARTICLE: MAÏSQUANTITE : 5 KgDate d’expiration : …./…../…..Nom/Signature :Round 1No: XXX2 ème PARTIE : Elle sera remise au détaillant <strong>en</strong> échange de l’article correspondant au coupon.Elle sera signée (ou y sera apposée l’empreinte du pouce) par le bénéficiaire UNIQUEMENT APRESavoir le produit (un coupon déjà signé ne sera pas accepté dans les magasins).Figure 10. Exemple de maquette d’un coupon MARCHANDISES<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 108


COUPONARGENT1st Round2006No: XXXSignature :COUPON ARGENT1st Round 2006No: XXXVALEUR : $$$1st RoundNo: XXXRECTOducouponValidité : …./…../…..Nom /Signature :COUPON ARGENTPoints à vérifier – Round 1( Plusieurs articles peu v<strong>en</strong>t être contrôlés) Riz, blé Haricots, légumineuses Racines, tubercules Légumes Articles pour l’hygiène Carburant Autre : …………………………VERSOducouponFigure 11. Exemple de maquette d’un coupon ESPECESL’exemple ci-<strong>des</strong>sus prés<strong>en</strong>te une forme additionnelle de suivi qui peut être mise <strong>en</strong> place, oùl’on demande au commerçant de vérifier quelles marchandises ont été achetées au verso ducoupon. Ce contrôle n’est pas forcém<strong>en</strong>t nécessaire, mais il pourrait être utilisé dans les projetsà petite échelle afin de confirmer les informations fournies par les allocataires dans le cadred’un « suivi post-distribution ». Avant de les imprimer au verso <strong>des</strong> coupons, il vous faudraévaluer si vous êtes <strong>en</strong> mesure ou pas de procéder à ce niveau de surveillance (<strong>en</strong> fonction de lataille du programme, du degré d’alphabétisation <strong>des</strong> commerçants, du niveau de suivi escompté,etc.). Vous pouvez décider de vous limiter à un échantillonnage, auquel cas on demande auxcommerçants de remplir un imprimé juste p<strong>en</strong>dant une journée <strong>en</strong> indiquant quellesmarchandises ont été v<strong>en</strong>dues avec les coupons. Lire les informations sur une simple feuille depapier séparée pr<strong>en</strong>d beaucoup moins de temps que de passer <strong>en</strong> revue <strong>des</strong> milliers de coupons.Comme indiqué plus haut, les allocataires devrai<strong>en</strong>t recevoir plusieurs coupons avec <strong>des</strong>dénominations différ<strong>en</strong>tes afin de les doter d’une plus grande flexibilité et de permettred’acheter différ<strong>en</strong>ts produits dans différ<strong>en</strong>ts magasins ou sur plusieurs jours. Par contre avoir demultiples coupons sera plus coûteux <strong>en</strong> temps pour les contrôles internes, exigera plus depaperasse et coûtera plus cher pour l’impression.L’impression <strong>des</strong> coupons est une partie du processus ess<strong>en</strong>tielle et consommatrice de temps.Cela devrait être fait suffisamm<strong>en</strong>t tôt pour s’assurer que les coupons seront prêts pour le jour dela distribution. Il faudrait confier l’impression à une société spécialisée et de préfér<strong>en</strong>ce situéehors de la zone du programme. L’utilisation <strong>des</strong> imprimantes d’ACF n’est PAS recommandéepuisque la copie <strong>des</strong> coupons sera plus facile et les risques de fraude plus élevés. ACFtransmettra la maquette du coupon et les numéros de série à la société d’imprimerie et vérifieraque le contrat avec stipule clairem<strong>en</strong>t qu’aucun coupon supplém<strong>en</strong>taire ne devrait être impriméau-delà de la quantité demandée.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 109


CONSEILS pour la maquette du coupon Anticiper toute falsification et toute fraude :oooLe numéro de série du coupon est utilisé dans le système de suivi (ne JAMAIS utiliser lemême numéro, même si les coupons sont distribués dans <strong>des</strong> zones différ<strong>en</strong>tes).Utilisez <strong>des</strong> couleurs différ<strong>en</strong>tes, par exemple pour <strong>des</strong> cycles de paiem<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>ts, <strong>des</strong>lieux de paiem<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>ts et <strong>des</strong> zones de paiem<strong>en</strong>ts ou <strong>des</strong> valeurs.Vous pouvez utiliser la souche d’un coupon pour un contrôle supplém<strong>en</strong>taire. Facilité d’utilisation :oooLe coupon doit être traduit.Les symboles ou <strong>des</strong>sins utilisés localem<strong>en</strong>t devrai<strong>en</strong>t être utilisés et les différ<strong>en</strong>tes valeursdevrai<strong>en</strong>t être facilem<strong>en</strong>t reconnues.La validité du coupon devrait être apparaître clairem<strong>en</strong>t sur les coupons. La distribution de plusieurs coupons de différ<strong>en</strong>tes valeurs :oodonne plus de flexibilité pour les acheteurs …… mais demande plus de travail et coûte plus cher pour l’Organisation. L’impression du coupon :ooDevrait être réalisée à temps pour le paiem<strong>en</strong>t,Devrait être réalisée par une imprimerie professionnelle fiable située à l’extérieur de lazone.6. Le processus d’<strong>en</strong>voi <strong>des</strong> couponsUne fois que les coupons ont été distribués, les bénéficiaires sont <strong>en</strong> possession de la partie 2 etla souche reste chez l’organisme payeur. Ils ont été égalem<strong>en</strong>t informés de la validité ducoupon. Elle sera imprimée sur le coupon le jour même de la distribution (ou la veille de celleci).Il est préférable de ne pas les imprimer à l’avance sur les coupons puisque <strong>des</strong>impondérables peuv<strong>en</strong>t toujours reporter le jour de distribution.Les bénéficiaires doiv<strong>en</strong>t avoir compris qu’ils doiv<strong>en</strong>t se r<strong>en</strong>dre dans les jours ou les semainesqui suiv<strong>en</strong>t dans les magasins participants au programme s’ils veul<strong>en</strong>t utiliser leurs coupons.Assurez-vous qu’ils sont au courant que, si la validité est dépassée, les coupons seront perdus.Les allocataires vont dép<strong>en</strong>ser la valeur du coupon comme s’il s’agissait d’espèces pour l’articleou les articles m<strong>en</strong>tionné(s) sur le coupon. Dans le cas d’un coupon pour <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s, ils recevrontla même quantité partout où ils feront leurs achats et ils ne pourront que comparer la qualité <strong>des</strong>marchandises. Avec un coupon monétaire, ils sont libres de faire quelques magasins etd’essayer d’acheter les marchandises les moins chères. Ils peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t marchander avecles commerçants tout comme il le ferait avec <strong>des</strong> espèces. Une fois qu’ils ont fait leur choix, leprocessus suivant se met <strong>en</strong> place :Étape 1 : Achat <strong>des</strong> marchandises. Le titulaire du coupon demande les marchandisesauxquelles il a droit (coupon pour <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s) ou bi<strong>en</strong> il achète à hauteur du montant ducoupon (coupon monétaire).Étape 2 : Vérification du coupon. Le commerçant vérifie que le numéro de série du boncorrespond au numéro de série m<strong>en</strong>tionné sur sa liste, que le nom du bénéficiaire est exact etque le coupon est <strong>en</strong> cours de validité.Étape 3 : Signature de la liste d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>t. Si ce contrôle est nécessaire, le détaillantcomplète la liste d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>t (voir ci-après) avec la date et la signature du titulaire ducoupon.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 110


ENCAISSEMENT DES COUPONS - RÉCEPTION DES MARCHANDISESVILLAGE / Zone :Marchand / Détaillant :AA1Round: 01# série ducouponCode marchand(si nécessaire)Nom Chef de ménage /Nom du titulaire ducoupon001 A1 Amata Prosper002 A1 Anouri Félici<strong>en</strong>003Date d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>tSignatureCette partie sera remplie par ACF, AVANT de remettre laliste au commerçant / détaillant.Les chiffres et noms devrai<strong>en</strong>t correspondre EXACTEMENTavec les informations cont<strong>en</strong>ues dans la liste de distribution.Comme indiqué dans la figure 8 ci-<strong>des</strong>sus, le code marchand estnécessaire UNIQUEMENT si les coupons ont été réservés à <strong>des</strong>magasins spécifiquesCes deux colonnes seront remplies par leCOMMERÇANT / DETAILLANT lorsque le titulaire ducoupon vi<strong>en</strong>t chercher les marchandises.Les listes d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>ts signées et les coupons signésqui leur sont associés (2 ème partie) seront le seul moy<strong>en</strong> pourle détaillant de se faire rembourser par l’Ag<strong>en</strong>ceFigure 12. Un exemple de liste d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>t pour un projet coupons utilisés dans lescommerces de proximitéÉtape 4 : Le détaillant conserve le coupon.Étape 5 : Le bénéficiaire emporte ses achats et r<strong>en</strong>tre chez lui. Le détaillant conserve lecoupon <strong>en</strong> lieu sûr.Étape 6 : remboursem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> coupons. A la date conv<strong>en</strong>ue, chaque commerçant remet àACF la liste d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>t (le cas échéant) et les coupons correspondants signés parchaque bénéficiaire.Étape 7 : Remboursem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> coupons. Après avoir vérifié que la liste et les couponscorrespond<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, ACF paye le détaillant conformém<strong>en</strong>t au contrat passé (il sera préféré levirem<strong>en</strong>t bancaire).Ce processus tel que décrit est la façon « standard » d’utiliser les coupons, mais il n’est pasinterdit d’être infinim<strong>en</strong>t créatif <strong>en</strong> fonction de la situation locale, <strong>des</strong> objectifs du projet et detout ce qu’il est possible de faire. L’Encadré 26 prés<strong>en</strong>te un cas particulier où les coupons ontété utilisés comme un moy<strong>en</strong> de distribuer l’aide alim<strong>en</strong>taire, avec un rôle assez différ<strong>en</strong>tpour les commerçants.Encadré 26. Projet de coupons avec nourriture fournie aux commerçants locauxEn 2006, ACF a décidé d’organiser une distribution alim<strong>en</strong>taire pour 13.000 familles victimes de lasécheresse dans la région de Wajid <strong>en</strong> Somalie. Étant donné qu’il n’y avait pas de nourriture disponibledans la région et que les commerçants ne pouvai<strong>en</strong>t pas avoir accès à suffisamm<strong>en</strong>t de quantités, uneaide <strong>en</strong> nature était donc préférable à une interv<strong>en</strong>tion monétaire normale. Toutefois, afin de réduire lesconséqu<strong>en</strong>ces négatives de l’aide alim<strong>en</strong>taire sur le commerce local, et afin de faciliter la circulation d<strong>en</strong>ourriture dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t très peu sûr et fortem<strong>en</strong>t déstructuré, un projet hybride d’ « aidealim<strong>en</strong>taire par coupons » a été mis sur pied et a fait appel aux commerçants locaux dans le rôle dedistributeurs. Le projet a été organisé selon les modalités suivantes :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 111


a. ACF devait approvisionner dans <strong>des</strong> lieux c<strong>en</strong>traux les commerçants locaux de produitsalim<strong>en</strong>taires prov<strong>en</strong>ant du PAM et d’achats effectués au K<strong>en</strong>ya.b. ACF devait distribuer les coupons aux bénéficiaires de l’aide alim<strong>en</strong>taire.c. La nourriture donnée par ACF devait être remise aux détaillants locaux par les commerçants,selon leurs métho<strong>des</strong> normales de commerce et de transport.d. Les bénéficiaires devai<strong>en</strong>t se r<strong>en</strong>dre chez les détaillants locaux sélectionnés pour échangerleurs coupons contre de la nourriture fournie par ACF.e. ACF devait racheter les coupons <strong>en</strong> payant les commerçants non pas pour la nourriture qu’elleavait fournie, mais pour le transport et les prestations fournis lors <strong>des</strong> distributions.(Malheureusem<strong>en</strong>t, le projet n’a jamais été mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> parce que le PAM s’est retiré du projet).<strong>3.2</strong>.2.5 Système de coupons dans le cadre <strong>des</strong> foiresLes coupons et les foires sont issus de l’expéri<strong>en</strong>ce de CRS (Catholic Relief Services) qui a<strong>en</strong>trepris de rechercher si les distributions de sem<strong>en</strong>ces étai<strong>en</strong>t toujours utiles dans lesurg<strong>en</strong>ces humanitaires. Leur étude traitait principalem<strong>en</strong>t de l’aspect agricole, et n’était pasc<strong>en</strong>trée sur les « IM » : CRS voulait découvrir ce que les agriculteurs connaissai<strong>en</strong>t à propos dela qualité <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces, comm<strong>en</strong>t ils sélectionnai<strong>en</strong>t les sem<strong>en</strong>ces et comm<strong>en</strong>t ils choisissai<strong>en</strong>tce qu’ils allai<strong>en</strong>t planter, et quelle offre était disponible localem<strong>en</strong>t. Leurs conclusions étai<strong>en</strong>t : Les sem<strong>en</strong>ces disponibles localem<strong>en</strong>t avai<strong>en</strong>t la préfér<strong>en</strong>ce de la plupart <strong>des</strong> agriculteurs parrapport aux sem<strong>en</strong>ces dites améliorées et importées par les <strong>en</strong>treprises (et les ONG). Les agriculteurs savai<strong>en</strong>t tout à fait ce qu’ils faisai<strong>en</strong>t. Souv<strong>en</strong>t, même au cœur <strong>des</strong> conflits, les sem<strong>en</strong>ces exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quantités suffisantes dansl’économie locale, mais c’est juste que certaines personnes n’<strong>en</strong> ont pas.Les recommandations fur<strong>en</strong>t simples : faire <strong>en</strong> sorte que les populations locales mett<strong>en</strong>t àdisposition leurs excéd<strong>en</strong>ts de sem<strong>en</strong>ces, laisser les personnes qui ont un besoin de sem<strong>en</strong>cesv<strong>en</strong>ir et les choisir, et les aider à acheter les sem<strong>en</strong>ces par le biais de coupons à échanger lors dela « foire ». Cette histoire est importante parce qu’elle montre que l’organisation de foires auxsem<strong>en</strong>ces ne provi<strong>en</strong>t pas <strong>des</strong> concepts théoriques <strong>des</strong> IM : c’était une solution remarquablem<strong>en</strong>tsimple et très efficace pour régler le problème réel auquel les populations sont confrontées, quis’appuie sur une analyse de ce qui se produit véritablem<strong>en</strong>t sur le terrain.Depuis, le concept a été largem<strong>en</strong>t adopté. La FAO considère maint<strong>en</strong>ant que cette solution estune de leurs réponses standard et, plus récemm<strong>en</strong>t, les foires ont été utilisées pour un plusgrand choix de produits. Les principes directeurs qui suiv<strong>en</strong>t devrai<strong>en</strong>t être lus dans l’espritdans lequel les coupons utilisés dans les foires ont été créés. L’expéri<strong>en</strong>ce nous a <strong>en</strong>seignéquelques bonnes leçons pratiques qui n’ont pas besoin d’être réinv<strong>en</strong>tées à chaque fois mais iln’y a pas de solution unique. Si vous compr<strong>en</strong>ez ce sur quoi les principes se bas<strong>en</strong>t, alors vouspouvez les adapter à volonté à votre propre situation. Un gros travail d’organisation est àfournir pour qu’une foire soit réussie, et égalem<strong>en</strong>t pas mal de bon s<strong>en</strong>s est nécessaire, mais c<strong>en</strong>’est vraim<strong>en</strong>t pas infinim<strong>en</strong>t complexe. Les populations ont organisé <strong>des</strong> foires <strong>des</strong> sièclesdurant.Beaucoup de docum<strong>en</strong>tations d’ordre pratique sur les foires aux sem<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> Ouganda sontprés<strong>en</strong>tées à l’annexe 28 : consultez-les pour les exemples concrets et <strong>des</strong> modèles que vous pourriezadapter à votre propre situation.L’expéri<strong>en</strong>ce d’une foire aux sem<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> Ouganda est décrite dans le Bulletin de SécuritéAlim<strong>en</strong>taire N°10 de mai 2007 (ACF).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 112


La plupart du temps la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> de projets « foires-et-coupons » est exactem<strong>en</strong>t la mêmeque pour tout autre programme de coupons ou de tout autre IM. La différ<strong>en</strong>ce est qu’au lieud’utiliser les systèmes commerciaux locaux existants pour que les populations puiss<strong>en</strong>t échangerleurs coupons contre <strong>des</strong> produits, il est nécessaire d’organiser un « marché » spécifique. Trèssouv<strong>en</strong>t, ces marchés ont été dédiés uniquem<strong>en</strong>t au commerce avec <strong>des</strong> coupons, mais, <strong>en</strong> fait, iln’y a aucune raison pour que cela doive être le cas. Si par exemple vous constatez que le marché<strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces de variétés locales n’est pas très développé, il n’y a aucune raison de p<strong>en</strong>ser quecela ne sera un problème que pour les personnes à qui vous distribuez <strong>des</strong> coupons.L’organisation d’une foire de sem<strong>en</strong>ces pourrait être <strong>des</strong> plus bénéfique pour l’<strong>en</strong>semble de lapopulation et il serait peut-être possible que les activités commerciales puiss<strong>en</strong>t se développer àla fois avec <strong>des</strong> coupons et <strong>des</strong> espèces. Tout dép<strong>en</strong>dra si un nombre suffisant de personnesv<strong>en</strong>dant <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> quantités suffisantes peut y pr<strong>en</strong>dre part ; cet aspect sera traité plus <strong>en</strong>détails un peu plus loin. Dès le début, il faut se placer dans une perspective où vous allezeffectuer deux choses : Aider les populations par le biais de coupons. Aider au développem<strong>en</strong>t d’un système de marché.Il ne vous est pas nécessaire de p<strong>en</strong>ser que c’est « votre » marché ou « le projet foire » même sile marché est strictem<strong>en</strong>t réservé à <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses sous forme de coupons. Si les personnesp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que c’est « leur » marché, il est alors possible que de tels marchés se ti<strong>en</strong>dront plusrégulièrem<strong>en</strong>t et vous aurez eu recours à une interv<strong>en</strong>tion « d’urg<strong>en</strong>ce » pour créer un systèmedurable qui pourra apporter un développem<strong>en</strong>t appréciable. Il est bon de laisser les populationslocales suivre leurs propres mo<strong>des</strong> d’organisation <strong>des</strong> marchés bi<strong>en</strong> qu’il existe quelquesprincipes que vous devriez suivre afin de faciliter votre gestion <strong>des</strong> coupons à la foire.Encadré 27. Différ<strong>en</strong>tes façons d’utiliser les coupons et les foires.La foire aux sem<strong>en</strong>ces « standard » telle qu’initiée par CRS est ouverte à toutes sortes d’adaptations <strong>en</strong>fonction <strong>des</strong> besoins <strong>des</strong> populations. GOAL a innové <strong>en</strong> utilisant les foires de différ<strong>en</strong>tes manières.En Éthiopie, GOAL a élargi les foires de sem<strong>en</strong>ces, <strong>en</strong> y incluant d’autres produits pour les moy<strong>en</strong>sd’exist<strong>en</strong>ce, tels que <strong>des</strong> outils et du bétail.Au Niger, GOAL a constaté que les hommes étai<strong>en</strong>t plutôt ori<strong>en</strong>tés vers l’investissem<strong>en</strong>t de la famille surle long terme, alors que les femmes étai<strong>en</strong>t responsables de la satisfaction <strong>des</strong> besoins immédiats de lafamille. Les besoins humanitaires compr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t à la fois les besoins de consommation immédiate et lesintrants agricoles. Des foires ont donc été organisées, où il était possible d’utiliser à la fois les coupons etles espèces. Les hommes ont reçu un coupon d’une valeur de 80 US$ et les femmes une aide <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>tde 20 US$ qui pouvai<strong>en</strong>t être dép<strong>en</strong>sés soit à la foire, soit dans tout autre magasin.Source: Merry Fitzpatrick (2006).1. Les principes à suivre pour organiser <strong>des</strong> foires avec utilisation de coupons Il doit y avoir suffisamm<strong>en</strong>t de marchandises à la foire.o Il est impératif que les besoins soi<strong>en</strong>t évalués avant de concevoir le projet. Si ladisponibilité de produits est problématique, alors une foire n’est peut-être pas lameilleure solution.o Il est nécessaire d’assurer la publicité et/ou la recherche de commerçants pot<strong>en</strong>tiels aucours de la phase d’organisation de la foire. Chacun (tant les acheteurs que les v<strong>en</strong>deurs) doit bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t le système <strong>des</strong>coupons fonctionne. S’assurer que le public est bi<strong>en</strong> au courant que la foire va avoir lieu.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 113


S’assurer que la foire est bi<strong>en</strong> organisée (qu’il y a assez de place pour tout le monde, etc.). S’assurer que vous avez reçu toutes les autorisations légales pour la foire. Suivre les procédures habituelles pour la distribution de coupons, ce qui peut être fait surplace directem<strong>en</strong>t à la foire. Suivre les procédures habituelles pour le rachat, le contrôle et la comptabilisation de tous lescoupons. Et c’est tout !2. Vérification et organisation de l’approvisionnem<strong>en</strong>tLes foires ne peuv<strong>en</strong>t pas toujours être organisées <strong>en</strong> particulier si les marchandises <strong>des</strong>tinées auxpopulations que vous aidez ne sont pas disponibles. L’évaluation préliminaire dans la phase deconception du projet a peut-être pu <strong>en</strong>visager que ce ne serait pas un problème, mais il est possibleque vous deviez <strong>en</strong> changer la conception ultérieurem<strong>en</strong>t soit parce qu’une autre évaluation plusdétaillée a démontré que l’offre était <strong>en</strong> fait insuffisante ou parce que la situation a changé depuisla première évaluation. Puisque vous donnez les coupons pour les sem<strong>en</strong>ces, vous connaissezexactem<strong>en</strong>t la quantité minimum de sem<strong>en</strong>ces nécessaire pour chacun puisse <strong>en</strong> acheter.Rappelez-vous cep<strong>en</strong>dant que certaines sem<strong>en</strong>ces peuv<strong>en</strong>t être refusées par les acheteurs parcequ’elles sont de piètre qualité ou qu’il ne s’agit pas de la variété qu’ils appréci<strong>en</strong>t. Vous nesaurez pas exactem<strong>en</strong>t quelles sortes de sem<strong>en</strong>ces les populations vi<strong>en</strong>dront acheter <strong>en</strong> quellesquantités, mais <strong>des</strong> discussions avec les paysans devrai<strong>en</strong>t vous donner une bonne idée de lasituation. Étant donné que les agriculteurs de statut économique ou social différ<strong>en</strong>t plant<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t <strong>des</strong> cultures différ<strong>en</strong>tes et <strong>en</strong> quantités différ<strong>en</strong>tes, il faut vous assurer que vous vousadressez à <strong>des</strong> personnes de la même « catégorie » que ceux à qui vous distribuez les coupons.Vérifiez que l’offre est supérieure à la demande prévue pour chacune <strong>des</strong> culturesprincipales indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t et qu’il ne s’agit pas juste que d’un chiffre global.Parfois il vous est possible de gérer <strong>des</strong> foires dans certaines régions et pas dans d’autres.Rappelez-vous que l’objectif d’un programme n’est jamais d’organiser <strong>des</strong> foires. L’objectif estde s’assurer que tout le monde a <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces ou <strong>des</strong> livres scolaires ou de la nourriture ou quoique ce soit d’autre que vous souhaitez r<strong>en</strong>dre disponible. Les foires représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t seulem<strong>en</strong>t unefaçon d’y parv<strong>en</strong>ir, alors ne vous inquiétez si vous devez changer les plans initiaux du projet.L’<strong>en</strong>cadré 28 ci-après prés<strong>en</strong>te un programme qui a été flexible à plus d’une étape.Encadré 28. Organiser <strong>des</strong> foires aux sem<strong>en</strong>ces : l’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF au Zimbabwe 27Les objectifs du programme mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> au Zimbabwe consistai<strong>en</strong>t à fournir à 20.000 bénéficiaires <strong>des</strong>sem<strong>en</strong>ces. Il avait été considéré que les foires de sem<strong>en</strong>ces étai<strong>en</strong>t une façon d’y parv<strong>en</strong>ir.Étape : Les wards (<strong>en</strong>tité administrative) souffrant le plus d’insécurité alim<strong>en</strong>taire dans la zone duprogramme ont été id<strong>en</strong>tifiés grâce aux données collectées par la FAO, d’autres ONG (Oxfam, Care) etles autorités locales. 20 wards ont été id<strong>en</strong>tifiés parmi lesquels on estimait que 45% de la populationavait besoin d’aide pour faire face à la prochaine saison agricole. Étant donné que c’était inférieur aunombre de bénéficiaires ciblés, le nombre de wards ciblés a été augm<strong>en</strong>té à 24.Étape : Des évaluations de la sécurité <strong>en</strong> termes de sem<strong>en</strong>ces ont été m<strong>en</strong>ées dans tous les wardsciblés pour connaître le type de sem<strong>en</strong>ces disponibles, leurs quantités et la possibilité de répondre à <strong>des</strong>besoins réels. Des affiches à propos de la foire ont été collées dans <strong>des</strong> <strong>en</strong>droits stratégiques invitant lesv<strong>en</strong>deurs pot<strong>en</strong>tiels de sem<strong>en</strong>ces à donner <strong>des</strong> informations sur les quantités de sem<strong>en</strong>ces qu’ilsserai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mesure de v<strong>en</strong>dre. Une deuxième campagne de s<strong>en</strong>sibilisation a été m<strong>en</strong>ée parce qu’unnombre insuffisant de v<strong>en</strong>deurs avai<strong>en</strong>t répondu. A l’issue de celle-ci, on ne pouvait garantir lacouverture que de 16% <strong>des</strong> besoins <strong>en</strong> sem<strong>en</strong>ces tel qu’évalués pour 20.000 personnes. Ceci révéla un27Une évaluation du programme d’ACF au Zimbabwe a été réalisée mi 2007.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 114


problème de disponibilité de sem<strong>en</strong>ces dans la région. Le nombre de foires de sem<strong>en</strong>ces a <strong>en</strong>conséqu<strong>en</strong>ce beaucoup diminué, passant de 24 à 2 dans les districts où la disponibilité <strong>en</strong> sem<strong>en</strong>cesétait élevée. Les 22 autres districts ont vu leurs besoins <strong>en</strong> sem<strong>en</strong>ces satisfaits grâce à <strong>des</strong> distributionsdirectes de sem<strong>en</strong>ces à la place.3. Sélection <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs pour la foireUn <strong>des</strong> objectifs pour organiser une foire est de rassembler tous les approvisionnem<strong>en</strong>tslocaux disponibles (et souv<strong>en</strong>t informels) <strong>en</strong> un seul lieu à la fois. Les foires ont souv<strong>en</strong>t étéorganisées avec <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces et d’autres produits <strong>en</strong> relation avec l’agriculture, qui sontsouv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dus par de nombreux petits v<strong>en</strong>deurs informels. Parce que ces v<strong>en</strong>deurs pot<strong>en</strong>tielssont de taille mo<strong>des</strong>te et informels, les campagnes de publicité et de communication sur cettefoire seront ess<strong>en</strong>tielles si suffisamm<strong>en</strong>t de v<strong>en</strong>deurs doiv<strong>en</strong>t participer à la foire. Toutefois, sivous organisez une foire pour <strong>des</strong> intrants agricoles, du matériel scolaire ou <strong>des</strong> matériaux deconstruction, alors vous aurez peut-être besoin d’avoir plus de contacts avec les commerçantsofficiels et les rev<strong>en</strong>deurs situés <strong>en</strong> dehors de la zone du projet. Vous pouvez faire preuve deflexibilité comme bon vous semble : l’objectif est simplem<strong>en</strong>t de s’assurer que lesapprovisionnem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> marchandises dont les populations ont besoin seront <strong>en</strong> quantitéssuffisantes et, le cas échéant, qu’elles vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t autant que faire se peut d’habitants de la zone quipourrai<strong>en</strong>t ne pas se considérer <strong>en</strong> temps ordinaire comme <strong>des</strong> « commerçants ».Une foire où seulem<strong>en</strong>t les v<strong>en</strong>deurs vi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t sans s’être inscrits à l’avance est tout à faitpossible, mais il existe <strong>des</strong> avantages à faire inscrire au préalable les personnes :• Cela vous permet de connaître la quantité de marchandises fournies et disponibles à la foire.• Cela vous permet de connaître le nombre de commerçants et l’espace dont vous aurezbesoin.• Les v<strong>en</strong>deurs se seront <strong>en</strong>gagés (au moins vis-à-vis d’eux-mêmes) à participer et donccela r<strong>en</strong>dra plus probable leur v<strong>en</strong>ue.• Si par chance vous avez un plus grand nombre de commerçants participants qu’il n’y ade places prévues, vous pourrez alors éviter la confusion le jour de la foire.Ce sont les seules raisons qui pouss<strong>en</strong>t à procéder à une « inscription », et donc il n’y a aucuneraison de refuser <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs qui arriv<strong>en</strong>t le jour même de la foire si pour vous cela paraîtpossible et opportun. Si vous accueillez <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs de dernière minute, assurez-vous aupréalable que votre affichage publicitaire le m<strong>en</strong>tionnait. Autrem<strong>en</strong>t ils pourrai<strong>en</strong>t ne pas v<strong>en</strong>irparce qu’ils ne se serai<strong>en</strong>t pas inscrits.L’inscription ne doit pas être compliquée. Elle consiste tout simplem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une liste <strong>des</strong>personnes, les quantités qu’il a été conv<strong>en</strong>u avec elles d’apporter et la façon d’<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> contactavec elles. Vous pourriez choisir de leur remettre une sorte d’imprimé ou un « ticket » si vousestimez que les places à la foire seront limitées.S<strong>en</strong>sibilisation et communication• A effectuer via tous les moy<strong>en</strong>s de communication utilisés localem<strong>en</strong>t (radio, journaux, noteadministrative). Il est probable que deux semaines à l’avance est le temps minimum pourl’information publicitaire.• Utiliser tous les lieux de rassemblem<strong>en</strong>t possibles (les administrations, les écoles, les lieux de culte,les marchés, les hôpitaux, les lieux de réunions, etc.).• Le cas échéant, agissez de manière proactive <strong>en</strong> invitant <strong>des</strong> personnes que vous connaissez et quipourrai<strong>en</strong>t être de bons fournisseurs.• Diffuser toutes les informations pertin<strong>en</strong>tes : l’objectif de la foire, son fonctionnem<strong>en</strong>t, qui peutparticiper, où les v<strong>en</strong>deurs pourront obt<strong>en</strong>ir de plus amples informations et comm<strong>en</strong>t ils pourronts’inscrire pour participer à la foire.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 115


• Les conditions de participation <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs.• Les v<strong>en</strong>deurs pot<strong>en</strong>tiels devrai<strong>en</strong>t pouvoir participer à la journée de la foire.• Les participants pot<strong>en</strong>tiels devrai<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dre les marchandises correspondant à l’objectif de la foire (parexemple ils ne devrai<strong>en</strong>t pas apporter de vêtem<strong>en</strong>ts à v<strong>en</strong>dre, s’il s’agit d’une foire aux sem<strong>en</strong>ces).• Les v<strong>en</strong>deurs sélectionnés devrai<strong>en</strong>t pouvoir transporter eux-mêmes leurs marchandises sur le lieude la foire.Vous pourriez égalem<strong>en</strong>t souhaiter faire signer un accord informel aux v<strong>en</strong>deurs, auquel casl’inscription est le bon mom<strong>en</strong>t pour le faire, mais cela peut aussi être fait le jour de la foire. Uncontrat <strong>en</strong> tant que tel n’est probablem<strong>en</strong>t pas nécessaire, et si vous avez <strong>des</strong> « commerçants »informels ayant un faible niveau d’alphabétisation, ils pourrai<strong>en</strong>t ne pas se s<strong>en</strong>tir à l’aise avec uncontrat. Un accord sera particulièrem<strong>en</strong>t utile pour tout commerçant invité et ne résidant pasdans la région afin de contrôler que tous les participants sont d’accord avec les modalités departicipation à la foire, par exemple :Si <strong>des</strong> droits d’emplacem<strong>en</strong>t sont prélevés par les autorités locales, qui <strong>en</strong> seraresponsable.S’il existe d’autres lois commerciales, que les v<strong>en</strong>deurs doiv<strong>en</strong>t respecter.Les coûts de transport sont à la charge du v<strong>en</strong>deur.Il n’y a aucune garantie pour qu’un v<strong>en</strong>deur individuel v<strong>en</strong>de ses produits –c’est auxtitulaires de coupons de choisir.L’Organisation ne peut garantir aucun volume de transactions pour la foire dans son<strong>en</strong>semble (la valeur <strong>des</strong> coupons).Si <strong>des</strong> non-titulaires de coupons sont invités, auquel cas les payem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t sontautorisésQuand l’Organisation promet de payer les v<strong>en</strong>deurs pour les coupons –probablem<strong>en</strong>t lejour même ou, si la foire doit durer jusqu’au soir ou pour d’autres motifs administratifs,alors le jour suivant ou plus tard.Comm<strong>en</strong>t les v<strong>en</strong>deurs seront remboursés (probablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espèces ou par virem<strong>en</strong>tbancaire pour les commerçants plus importants).S’il y a <strong>des</strong> maximas dans les prix autorisésQui est responsable <strong>en</strong> cas de vol ou de perte de coupons (<strong>en</strong> général la responsabilité<strong>en</strong> incombe à la personne qui les a perdus).Quelles sanctions seront appliquées <strong>en</strong> cas de non-respect <strong>des</strong> règles ou de fraude(pr<strong>en</strong>dre <strong>des</strong> mesures « légères »).Si vous p<strong>en</strong>sez qu’il y a d’autres questions qu’il est nécessaire d’expliquer aux v<strong>en</strong>deurs,alors celles-ci peuv<strong>en</strong>t être inclues égalem<strong>en</strong>t.Encadré 29. L’expéri<strong>en</strong>ce de CRS au Zimbabwe : veiller à ce que tout le monde sachecomm<strong>en</strong>t fonctionne la foire.Le processus de s<strong>en</strong>sibilisation <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs de sem<strong>en</strong>ces a comm<strong>en</strong>cé lors de réunions de lacommunauté avec <strong>des</strong> agriculteurs qui avai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces à v<strong>en</strong>dre, <strong>des</strong> propriétaires de stockslocaux et <strong>des</strong> commerçants. Des visites de suivi auprès <strong>des</strong> commerçants individuels ont été faites aucours <strong>des</strong>quelles <strong>des</strong> fiches d’information étai<strong>en</strong>t remises: le système <strong>des</strong> coupons y était décrit, la dateet le lieu de la foire aux sem<strong>en</strong>ces y étai<strong>en</strong>t indiqués, et la quantité de sem<strong>en</strong>ces nécessaire y étaitévaluée. Il était précisé clairem<strong>en</strong>t qu’il n’y aurait aucune aide pour le transport.Le prix du maïs était fixé le jour de la foire. Le prix incluait le coût du transport avec un ajustem<strong>en</strong>t auxvaleurs <strong>des</strong> coupons individuels. Le prix avait été négocié avec les v<strong>en</strong>deurs par une équipe formée parCRS, CTDT et le comité local. Les autres prix avai<strong>en</strong>t été fixés d’après le cours <strong>des</strong> céréales du mom<strong>en</strong>tavec un bonus de 25%, mais <strong>en</strong>core une fois cela t<strong>en</strong>ait compte de la valeur <strong>des</strong> coupons qui avait déjà<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 116


été fixée. Le prix ainsi fixé devait être le prix maximum.Les agriculteurs et les v<strong>en</strong>deurs pouvai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core négocier les prix plus bas ou plus vraisemblablem<strong>en</strong>tune plus grande quantité de sem<strong>en</strong>ces pour les coupons parce que le prix fixé se situait au-<strong>des</strong>sus de lalimite supérieure. Un atelier s’est t<strong>en</strong>u à Harare avec <strong>des</strong> <strong>en</strong>treprises de sem<strong>en</strong>ces afin de mobiliserleurs rev<strong>en</strong>deurs locaux et/ou de les inciter à v<strong>en</strong>ir avec leurs propres sem<strong>en</strong>ces.Les v<strong>en</strong>deurs ont estimé qu’il n’y avait pas suffisamm<strong>en</strong>t de sem<strong>en</strong>ces dans le secteur commercial poursatisfaire la demande et le prix était problématique. Les Organisations CRS/CTDT ont expliqué qu’iln’était pas possible de modifier le prix, mais que le coût du transport pourrait être pris <strong>en</strong> considération lejour de la foire.Source: CRS (2004).4. Obt<strong>en</strong>ir les autorisations officielles pour la foireLa manière dont vous travaillez <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec les autorités locales variera d’une situation àl’autre. Ces décisions doiv<strong>en</strong>t être prises pour tous les programmes quels qu’ils soi<strong>en</strong>t et passeulem<strong>en</strong>t les IM. Cela ne sera pas traité dans le prés<strong>en</strong>t manuel.Toutefois, même lorsque vous travaillez relativem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>des</strong> autorités locales,vous devez respecter toutes les règles locales relatives à la t<strong>en</strong>ue <strong>des</strong> marchés. Cela peutconcerner un <strong>des</strong> points qui suit :• Il est possible que les commerçants ai<strong>en</strong>t à payer <strong>des</strong> droits bi<strong>en</strong> que vous puissiezconvaincre les autorités à y r<strong>en</strong>oncer. (Il paraîtrait préférable que l’Organisation pr<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>charge ces droits pour tous les v<strong>en</strong>deurs, tout particulièrem<strong>en</strong>t si bon nombre de v<strong>en</strong>deurs nesont pas <strong>des</strong> commerçants).• Vérifiez si les v<strong>en</strong>deurs possèd<strong>en</strong>t aussi une lic<strong>en</strong>ce commerciale officielle. Vous devriezfaire annuler cette condition, si jamais elle existe, lorsque la plupart <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs nevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dre qu’à l’occasion de cette foire uniquem<strong>en</strong>t et du fait qu’ils ne sont pashabituellem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> commerçants. Toutefois, veiller à ne pas <strong>en</strong>courager les v<strong>en</strong>deurs à<strong>en</strong>freindre la loi ou à se mettre dans une situation où ils aurai<strong>en</strong>t à payer <strong>des</strong> am<strong>en</strong><strong>des</strong>.• Les réglem<strong>en</strong>tations peuv<strong>en</strong>t vous obliger à avoir recours à <strong>des</strong> inspecteurs officiels pour lecontrôle de la qualité, par exemple pour la santé animale ou même pour la qualité <strong>des</strong>sem<strong>en</strong>ces (<strong>des</strong> coûts peuv<strong>en</strong>t être induits du fait de la prés<strong>en</strong>ce d’un vétérinaire).• Les fournisseurs peuv<strong>en</strong>t devoir dét<strong>en</strong>ir <strong>des</strong> lic<strong>en</strong>ces pour transporter leurs marchandises(<strong>en</strong> particulier pour le bétail). Des réglem<strong>en</strong>tations peuv<strong>en</strong>t exister concernant la mise <strong>en</strong>quarantaine lors <strong>des</strong> déplacem<strong>en</strong>ts d’animaux ou même concernant les végétaux.N’oubliez pas qu’une foire aux sem<strong>en</strong>ces ou au bétail peut pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t être un vecteurefficace de propagation <strong>des</strong> maladies et <strong>des</strong> parasites. Les sem<strong>en</strong>ces peuv<strong>en</strong>t être porteusesde maladies et peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>ir <strong>des</strong> graines de mauvaises herbes dangereuses tellesque la striga. Veillez à obt<strong>en</strong>ir de très bons conseils techniques pour savoir si cela estsusceptible ou non d’être un problème dans la région où vous êtes et comm<strong>en</strong>t cela peut êtregéré au mieux.5. Fixer les prixIl existe différ<strong>en</strong>tes approches pour fixer les prix aux foires. Il peut être possible de simplem<strong>en</strong>tlaisser le marché s’<strong>en</strong> charger, et laisser les acheteurs et les v<strong>en</strong>deurs fixer leurs propres prix.En théorie, s’il y a assez de v<strong>en</strong>deurs, la concurr<strong>en</strong>ce fera <strong>en</strong> sorte que les prix soi<strong>en</strong>t réalisteset équitables. Parce que les populations dép<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t <strong>des</strong> coupons et non pas de l’arg<strong>en</strong>t et qu’ellesdoiv<strong>en</strong>t les utiliser ce jour-là, la t<strong>en</strong>dance <strong>des</strong> prix pourrait être légèrem<strong>en</strong>t plus élevée que ceux<strong>des</strong> autres marchés –bi<strong>en</strong> que lorsqu’il n’existe par d’autres marchés pour <strong>des</strong> produits tels que<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 117


<strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces locales, il peut donc être difficile de faire <strong>des</strong> comparaisons. En tout cas, il estprobable que cela n’est pas important ou ne pose problème.Vous pourriez garantir que les prix seront « équitables » et que les v<strong>en</strong>deurs apporteront laquantité de marchandises escomptée à la foire. Vous pourriez conv<strong>en</strong>ir d’un prix maximal pourchaque catégorie de marchandises v<strong>en</strong>dues (ce qui est bi<strong>en</strong> plus compliqué pour le bétail,puisque tout dép<strong>en</strong>d de la taille, de l’âge, de sa condition, etc.). Les commerçants serai<strong>en</strong>t libres dev<strong>en</strong>dre à un prix inférieur s’ils le souhaitai<strong>en</strong>t pour attirer plus de cli<strong>en</strong>ts. La seule façon de fixerces prix est de consulter ceux qui souhait<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dre –et ceux qui souhait<strong>en</strong>t acheter égalem<strong>en</strong>t !Si l’une <strong>des</strong> deux parties estime que les prix ne sont pas raisonnables, alors elle ne vi<strong>en</strong>dra pas à lafoire ou n’achètera pas ce qui est considéré comme cher. Ces discussions devrai<strong>en</strong>t parv<strong>en</strong>ir àmettre tout le monde d’accord ce qui pourrait être v<strong>en</strong>du au même prix et ce qui pourrait êtrev<strong>en</strong>du à <strong>des</strong> prix différ<strong>en</strong>ts. Par exemple, si les commerçants officiels arriv<strong>en</strong>t avec <strong>des</strong> variétés <strong>des</strong>em<strong>en</strong>ces « améliorées » ou si les personnes v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>des</strong> races d’animaux « améliorées », alorscelles-ci pourrai<strong>en</strong>t nécessiter d’être v<strong>en</strong>dues à un prix différ<strong>en</strong>t (plus élevé).Vous pourriez égalem<strong>en</strong>t déterminer un « prix de référ<strong>en</strong>ce », qui peut être négocié à la baisseou bi<strong>en</strong> légèrem<strong>en</strong>t à la hausse si la qualité est excell<strong>en</strong>te. Il n’est pas vraim<strong>en</strong>t nécessaired’avoir un « plafond » officiel si tout le monde s’accorde à l’avance sur ce qui est équitable ets’il y a un degré raisonnable de confiance. Les discussions avec les acheteurs et les v<strong>en</strong>deursdevrai<strong>en</strong>t pouvoir permettre de fixer ces prix sans trop de problèmes.Les prix sont souv<strong>en</strong>t cités <strong>en</strong> termes de poids, mais ils peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réalité être mesurés <strong>en</strong>volume (on considère souv<strong>en</strong>t qu’une tasse d’un demi-litre équivaut à 0,5 kg bi<strong>en</strong> que, <strong>en</strong> fait, c<strong>en</strong>e soit pas assez pour la plupart <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces). Les « commerçants » informels n’auront pas debalances vérifiées, mais si <strong>des</strong> balances sont utilisées il faudra les vérifier. Il est préférable <strong>des</strong>’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sur une pratique que chacun estime équitable.6. S<strong>en</strong>sibilisation <strong>des</strong> bénéficiaires et <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deursComme dans le projet de coupons via <strong>des</strong> commerçants individuels, il faut s<strong>en</strong>sibiliser lespopulations sur le processus de la foire et l’utilisation <strong>des</strong> coupons à plusieurs reprises (toutparticulièrem<strong>en</strong>t parce que le processus est souv<strong>en</strong>t nouveau pour la plupart <strong>des</strong> participants).La s<strong>en</strong>sibilisation sur le processus et l’utilisation <strong>des</strong> coupons devrait être m<strong>en</strong>ée au moins à troisreprises avant le jour de la foire : lorsque le projet est prés<strong>en</strong>té pour la première fois auxpopulations, lorsque les listes de bénéficiaires sont validées et juste avant le début de la foire.L’utilisation de coupons-spécim<strong>en</strong> et l’organisation d’un jeu de rôle mettant <strong>en</strong> situation defoire facilitera grandem<strong>en</strong>t la compréh<strong>en</strong>sion les bénéficiaires et les v<strong>en</strong>deurs. Prévoyezsuffisamm<strong>en</strong>t de temps pour que les populations puiss<strong>en</strong>t poser <strong>des</strong> questions.Les informations à communiquer compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t : Comm<strong>en</strong>t utiliser les coupons ? Quelle partie devrait être conservée par le bénéficiaire,laquelle est remise au commerçant ? Comm<strong>en</strong>t sélectionner les v<strong>en</strong>deurs / les produits ? Comm<strong>en</strong>t négocier les prix (le caséchéant) ? Comm<strong>en</strong>t vérifier les quantités achetées ? Quelle est la valeur du/<strong>des</strong> coupon(s) ? Quels produits peuv<strong>en</strong>t être achetés avec les coupons ? Comm<strong>en</strong>t les commerçants seront-ils remboursés ?<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 118


L’<strong>en</strong>cadré qui suit prés<strong>en</strong>te un exemple <strong>des</strong> processus de s<strong>en</strong>sibilisation et de sélection debénéficiaires lors d’une foire aux sem<strong>en</strong>ces organisée par CRS et CTDT au Zimbabwe. Cetexemple est divisé <strong>en</strong> trois parties qui suiv<strong>en</strong>t dans le reste du prés<strong>en</strong>t chapitre.Encadré 30. L’expéri<strong>en</strong>ce de CRS au ZimbabweSuite à la sécheresse et aux problèmes politiques dans le pays, CRS a décidé de mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> unprogramme visant à restaurer et r<strong>en</strong>forcer les activités agricoles par le biais d’un meilleur accès auxsem<strong>en</strong>ces pour les agriculteurs. Un système de coupons et de foire a été choisi et mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong>part<strong>en</strong>ariat avec une ONG locale.1 ère partie : s<strong>en</strong>sibilisation et sélection <strong>des</strong> bénéficiaires« Le processus a démarré dans chaque district par une visite aux Ag<strong>en</strong>ts de Développem<strong>en</strong>t (AD), à l’ag<strong>en</strong>tdu Développem<strong>en</strong>t et de la Recherche Agricole (AREX) du district, et les Comités Ruraux de District.Les coupons de sem<strong>en</strong>ces et le concept de la foire ont été expliqués.Le programme a été décrit et les objectifs donnés.Les critères de sélection <strong>des</strong> bénéficiaires ont été communiqués.Dans chaque circonscription, une ou deux réunions communautaires ont été organisées. Préalablem<strong>en</strong>tà cette réunion, les plans pour le programme de coupons de sem<strong>en</strong>ces et la foire (CS&F) avai<strong>en</strong>t étédiscutés avec l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t local.Les réunions communautaires incluai<strong>en</strong>t le conseiller local de la circonscription, les leaders traditionnels,et <strong>des</strong> hommes et femmes de la communauté. Les réunions servai<strong>en</strong>t à s<strong>en</strong>sibiliser la communauté àl’approche CS&F et à initier l’organisation de l’évènem<strong>en</strong>t. CTDT/CRS prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t l’approche,décrivai<strong>en</strong>t le programme et les objectifs.Les fiches de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts ont été mises à disposition, <strong>des</strong> exemples de coupons ont été prés<strong>en</strong>téset l’utilisation <strong>des</strong> coupons décrite. Des estimations de prix ont été faites pour les sem<strong>en</strong>ces par rapportau prix local habituel <strong>des</strong> céréales. Les agriculteurs qui serai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs de sem<strong>en</strong>ces ont étémobilisés. Le lieu et les dates de t<strong>en</strong>ue de la foire aux sem<strong>en</strong>ces ont égalem<strong>en</strong>t été fixés.Une seconde visite a eu lieu pour laquelle les comités de foire aux sem<strong>en</strong>ces (Comités de RelanceAgricole) ont été créés et une liste de bénéficiaires établie. »Source: CRS (2004).7. Conception du couponCe point a été traité <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dans la section <strong>3.2</strong>.2.4 ci-<strong>des</strong>sus. Puisque les coupons peuv<strong>en</strong>têtre distribués et rachetés le même jour, les risques de problèmes sont moindres pour autant quela sécurité <strong>des</strong> coupons est bi<strong>en</strong> assurée <strong>en</strong>tre le mom<strong>en</strong>t de l’impression et celui de ladistribution. S’il n’est pas distribué et racheté le même jour, les mêmes recommandations quepour le cas <strong>des</strong> commerçants individuels s’appliqu<strong>en</strong>t. Dans la plupart <strong>des</strong> cas, les couponspeuv<strong>en</strong>t être très simples – voir à l’annexe 28 un exemple de coupon utilisé <strong>en</strong> Ouganda.8. La distribution <strong>des</strong> couponsLe processus de distribution <strong>des</strong> coupons est le même qu’ils soi<strong>en</strong>t à dép<strong>en</strong>ser dans une foire oudans les magasins locaux. Toutefois, il peut être plus pratique de distribuer les coupons le jourde la foire sur le lieu même de la foire. Assurez-vous que vous avez prévu suffisamm<strong>en</strong>t detemps pour cela. Cela réduira ou éliminera un « marché secondaire » pour les coupons avec <strong>des</strong>bénéficiaires qui v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t les coupons à d’autres personnes. Si vous souhaitez éviter cela, vouspourriez plutôt distribuer les coupons la veille de la foire et vérifier égalem<strong>en</strong>t que chaquepersonne qui vi<strong>en</strong>t à la foire possède bi<strong>en</strong> une carte de bénéficiaire. Vous pourriez égalem<strong>en</strong>tdécider de ne pas vous préoccuper <strong>des</strong> personnes qui rev<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t leurs coupons puisqu’ilsrecevront <strong>en</strong> échange de l’arg<strong>en</strong>t qu’ils pourront dép<strong>en</strong>ser pour d’autres besoins.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 119


9. Organisation de la foireVous devez décider de l’importance du contrôle de tout le processus. Il vous faut veiller à ceque les titulaires de coupons puiss<strong>en</strong>t acheter leurs produits. Si la foire est ouverte à tous, ilspourront être confrontés à la concurr<strong>en</strong>ce de la part <strong>des</strong> autres personnes qui, elles, possèd<strong>en</strong>t<strong>des</strong> espèces, et ainsi ils pourrai<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong> retourner les mains vi<strong>des</strong> (au quel cas, vous pourriezdécider que les personnes dét<strong>en</strong>trices de coupons <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t les premières et <strong>en</strong>suite, après uncertain temps, ce serait au tour <strong>des</strong> non titulaires de coupons).Une façon de fermer la zone et d’<strong>en</strong> limiter l’accès est donc nécessaire, mais sans trop vouscréer trop de contraintes. Les populations locales, y compris les bénéficiaires, seront <strong>en</strong> mesurede vous conseiller sur la meilleure façon de procéder. Si l’approvisionnem<strong>en</strong>t est bon, et une foisque les titulaires de coupons ont effectué leurs achats, il est possible alors de donner accès à lafoire à quiconque est intéressé à faire <strong>des</strong> achats.Assurez-vous que la zone est assez grande pour recevoir le nombre de personnes. Si lespersonnes sont <strong>en</strong> trop grand nombre, certaines devront att<strong>en</strong>dre jusqu’à ce que d’autres soi<strong>en</strong>tparties le lieu avant de pouvoir <strong>en</strong>trer. Cela peut signifier que toutes les sem<strong>en</strong>ces de qualitésupérieure auront déjà été v<strong>en</strong>dues avant qu’ils ne puiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer.Il est indisp<strong>en</strong>sable de bi<strong>en</strong> concevoir le plan de la zone à l’avance, et une fois de plus, lespopulations locales sont les mieux à même de le faire, y compris celles qui vi<strong>en</strong>dront v<strong>en</strong>dre. Ildevrait y avoir suffisamm<strong>en</strong>t d’espace pour permettre aux personnes de se déplacer <strong>en</strong>tre lesdiffér<strong>en</strong>ts « étals ». Des tables ou de véritables « étals » ne seront probablem<strong>en</strong>t pas nécessaireet les v<strong>en</strong>deurs apporteront leurs propres nattes, sacs, etc.Certaines personnes ont t<strong>en</strong>té de surveiller chaque v<strong>en</strong>deur <strong>en</strong> pesant les sem<strong>en</strong>ces qu’ellesavai<strong>en</strong>t apportées pour les v<strong>en</strong>dre, et <strong>en</strong> pesant le restant à la fin de la journée avant de racheter lescoupons. Cela n’<strong>en</strong> vaut pas la peine normalem<strong>en</strong>t, puisqu’il ne serait pas facile de prouver lescauses <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>ces constatées. En principe, le fait de peser pourrait soulever les problèmessuivants : achat de coupons par les v<strong>en</strong>deurs à un taux réduit au lieu de v<strong>en</strong>dre ; fraude sur lamesure, v<strong>en</strong>te à un prix trop élevé ce qui inclut de m<strong>en</strong>tir aux titulaires de coupons sur la valeur<strong>des</strong> coupons. La simple prés<strong>en</strong>ce physique de quelques membres du personnel sur le lieu de lafoire pour vérifier que tout le monde est cont<strong>en</strong>t devrait suffire. Il est toujours utile de se rappelerque les foires exist<strong>en</strong>t dans le monde <strong>en</strong>tier depuis toujours ! Tant que les titulaires de couponspeuv<strong>en</strong>t acheter ce qu’ils souhait<strong>en</strong>t à un prix raisonnable, c’est tout ce qui importe.Le jour de la foire, les étapes suivantes peuv<strong>en</strong>t être suivies :Étape 1 : Vérification de la qualité et <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs. Le type de contrôleque vous ferez sur la qualité dép<strong>en</strong>dra du contexte. Dans une certaine mesure, les acheteursdécideront eux-mêmes de la qualité qu’ils recherch<strong>en</strong>t aussi longtemps qu’il y aura assezde marchandises de bonne qualité <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te pour rejeter celles de piètre qualité. Toutefois ilest clair que vous pourriez refuser l’<strong>en</strong>trée à <strong>des</strong> personnes dont la qualité <strong>des</strong> marchés est<strong>en</strong> <strong>des</strong>sous d’un niveau acceptable. Ayez toujours sous la main <strong>des</strong> experts techniques detelle sorte que tout se fasse sur <strong>des</strong> bases objectives.Les détaillants inscrits peuv<strong>en</strong>t alors signer la liste de prés<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> détaillants. Veillez àce que les listes soi<strong>en</strong>t facilem<strong>en</strong>t accessibles aux détaillants qui, à la dernière minute,souhaiterai<strong>en</strong>t participer à la foire.Étape 2 : S<strong>en</strong>sibilisation et installation. Expliquer à nouveau aux détaillants comm<strong>en</strong>t leprocessus fonctionne et accompagnez-les jusqu’à l’<strong>en</strong>droit de leur « étal ».<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 120


Étape 3 : Enregistrem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> bénéficiaires. Leurs noms sont contrôlés sur la liste <strong>des</strong>bénéficiaires et les cartes de bénéficiaire ou d’id<strong>en</strong>tité sont vérifiées. Ensuite ils reçoiv<strong>en</strong>tleurs coupons après avoir signé la liste de distribution <strong>des</strong> coupons.Étape 4 : Le marché. Chaque titulaire de coupon fait le tour de la foire et achète ce qu’ilveut. Il règle <strong>en</strong> coupons.Étape 5 : Départ de la foire. Si vous voulez vous assurer qu’aucun coupon non-utilisé n’aété emporté, alors une partie du coupon pourrait être conservée par l’allocataire. Celle-cidevrait être prés<strong>en</strong>tée par chaque personne qui quitte la foire et tout coupon non-utilisérécupéré. Cela peut ne pas <strong>en</strong> valoir la peine, notamm<strong>en</strong>t si le nombre de titulaires decoupons est très important.Étape 6 : Remboursem<strong>en</strong>t. Lorsque les détaillants ont v<strong>en</strong>du tous leurs articles et/ou à lafin de la journée de la foire, ils rapport<strong>en</strong>t les coupons qu’ils ont reçus et reçoiv<strong>en</strong>t del’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> échange (ou un reçu pour un paiem<strong>en</strong>t différé) après vérification del’auth<strong>en</strong>ticité <strong>des</strong> coupons.L’<strong>en</strong>cadré ci-après poursuit le récit de l’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF au Zimbabwe. Les deux premièresétapes ont été exposées dans l’<strong>en</strong>cadré 28 plus haut.Encadré 31. La gestion de la foire – aspects pratiques : ACF au Zimbabwe.Étape : sélection, s<strong>en</strong>sibilisation et formation <strong>des</strong> bénéficiaires. La communauté a été totalem<strong>en</strong>tassociée au processus de sélection <strong>des</strong> bénéficiaires et à l’organisation de la foire aux sem<strong>en</strong>ces ellemême.Les bénéficiaires ont été formés sur le processus de la foire et égalem<strong>en</strong>t sur d’autres questionsagricoles. Un manuel de formation agricole a égalem<strong>en</strong>t été distribué aux communautés.Étape : conception du coupon. La conception, l’impression et la préparation <strong>des</strong> coupons ont étéréalisées par ACF. Les logos de l’Ambassade de France et d’ACF ont été imprimés sur le coupon. Pouréviter que les populations ne soi<strong>en</strong>t gênées par <strong>des</strong> coupons avec une valeur financière élevée, chaquebénéficiaire devait recevoir 14 coupons (pour un total de ZWD 5.050). Les symboles utilisés par lescommunautés locales pour les chiffres ont été rajoutés sur les coupons pour être sûr que les personnesanalphabètes puiss<strong>en</strong>t distinguer les coupons ayant <strong>des</strong> valeurs différ<strong>en</strong>tes (par exemple : le poulet pourZWD 100 et l’oignon pour ZWD 50).Cette façon de procéder a été considérée comme très difficile à réaliser, à la fois tant du point de vue dutemps passé que du travail à fournir et devrait être évitée dans tout projet semblable futur.Étape : Suivi <strong>des</strong> prix. Il a été demandé à tous les participants de procéder à leurs propres étu<strong>des</strong>de marché avant la t<strong>en</strong>ue de la foire ; ainsi un prix fixé conformém<strong>en</strong>t au marché a pu être utilisé <strong>en</strong> tantque base de négociation et être accepté conjointem<strong>en</strong>t par les bénéficiaires, les v<strong>en</strong>deurs de sem<strong>en</strong>ceset ACF.Étape : Phase finale de s<strong>en</strong>sibilisation et accord sur les prix. Cela a eu lieu la veille même de lafoire aux sem<strong>en</strong>ces à cause de la forte inflation du Zimbabwe et les prix qui chang<strong>en</strong>t très vite. Celacompr<strong>en</strong>ait :a. L’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t de tous les v<strong>en</strong>deurs de sem<strong>en</strong>ces et une dernière session de communicationsur la foire.b. Une décision commune sur un prix de base juste pour les différ<strong>en</strong>tes sortes de sem<strong>en</strong>ces (Cf.étape 5).c. Une répétition générale du jour de foire, <strong>en</strong> utilisant <strong>des</strong> exemples de coupons et <strong>en</strong> suivanttoutes les étapes du processus (inscription, <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, négociation, achat etremboursem<strong>en</strong>t).Étape : Le jour de la foire. Le Ministère de l’Agriculture était prés<strong>en</strong>t lors de la vérification de laqualité <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces et l’ICRISAT a surveillé le déroulem<strong>en</strong>t de la foire 28 . Le personnel d’ACF avaitégalem<strong>en</strong>t surveillé le processus à tout instant et apporté son souti<strong>en</strong> ou disp<strong>en</strong>sé ses conseils quandnécessaire. Le suivi sur place a été effectué avec les v<strong>en</strong>deurs et les bénéficiaires (l’organisation, le lieu,28 Leur compte r<strong>en</strong>du de la foire est inclus <strong>en</strong> annexe 5.24<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 121


la s<strong>en</strong>sibilisation, la qualité <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces, la satisfaction).a. Une réunion préparatoire a été organisée afin de bi<strong>en</strong> réexpliquer tout le processus et les listesde bénéficiaires ont été contrôlées par la communauté <strong>en</strong> cas d’erreurs (inclusion ou exclusion).b. Les v<strong>en</strong>deurs qui ont passé le contrôle qualité se sont inscrits à la foire. Le type et la quantité <strong>des</strong>em<strong>en</strong>ces qu’ils avai<strong>en</strong>t apportées étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>registrés au même mom<strong>en</strong>t. Les emplacem<strong>en</strong>tspour les étals étai<strong>en</strong>t attribués.c. Les bénéficiaires sont <strong>en</strong>trés dans la zone de la foire. Les coupons ont été distribués selon laprocédure normale <strong>des</strong> distributions de coupons. Chaque personne a reçu 14 coupons.d. Lorsque les v<strong>en</strong>deurs n’avai<strong>en</strong>t plus de sem<strong>en</strong>ces ou à la fin de la foire, leurs coupons ont étééchangés contre de l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espèces par ACF.Encadré 32. Organiser les foires aux sem<strong>en</strong>ces : préserver la flexibilité jusqu’à la fin !Le programme de foires aux sem<strong>en</strong>ces d’ACF au Zimbabwe a été flexible dès le début comme nousl’avons vu dans l’Encadré 28. La flexibilité a été requise jusqu’à la fin afin d’adapter l’offre à la demandele jour même de la foire comme l’illustr<strong>en</strong>t les deux expéri<strong>en</strong>ces très différ<strong>en</strong>tes rapportées.Foire 1. 52 v<strong>en</strong>deurs sont v<strong>en</strong>us à la foire. Vers 11 heures, toutes les sem<strong>en</strong>ces de légumineusesavai<strong>en</strong>t été v<strong>en</strong>dues et vers 14 heures la totalité <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces avai<strong>en</strong>t été v<strong>en</strong>due. Certainsbénéficiaires possédai<strong>en</strong>t toujours <strong>des</strong> coupons non dép<strong>en</strong>sés. On a alors demandé à <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs sur<strong>des</strong> marchés à proximité de v<strong>en</strong>ir participer à la foire et ACF a du accepté d’assurer le transport. Une<strong>en</strong>treprise de sem<strong>en</strong>ces a égalem<strong>en</strong>t été contactée et a été <strong>en</strong> mesure d’offrir <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces de maïshybride très rapidem<strong>en</strong>t.Foire 2. 186 v<strong>en</strong>deurs ont répondu à l’invitation pour participer à la foire. A cause du grand nombre dev<strong>en</strong>deurs, la foire s’est terminée assez tard et le paiem<strong>en</strong>t n’a pas pu être finalisé le jour même. Toutesles informations nécessaires ont été rassemblées et il a été demandé à ceux qui étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core <strong>en</strong>possession de coupons de rev<strong>en</strong>ir le l<strong>en</strong>demain matin pour se faire rembourser par ACF.Même si les foires sont bi<strong>en</strong> pourvues <strong>en</strong> sem<strong>en</strong>ces, elles ne correspondai<strong>en</strong>t pas toujours aux culturesque désirai<strong>en</strong>t acheter les populations ou ce n’était pas le bon type de sem<strong>en</strong>ces. Beaucoup debénéficiaires n’ont pas pu acheter ce qu’ils voulai<strong>en</strong>t aux foires. Par conséqu<strong>en</strong>t ACF a décidé decompléter le système <strong>des</strong> foires par une distribution <strong>en</strong> nature <strong>des</strong> variétés préférées de sem<strong>en</strong>ces demaïs (non-hybride) et d’arachide.Encadré 33. Organiser <strong>des</strong> foires aux sem<strong>en</strong>ces : l’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF au Zimbabwe(suite)Les points suivants ont été soulevés par le personnel d’ACF qui mettait <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> le programme auZimbabwe. La communauté a pris une part active dès le début et tout au long du programme ce qui acontribué à ce que le programme soit bi<strong>en</strong> accepté par la population. Une grande partie del’organisation de la foire aux sem<strong>en</strong>ces a <strong>en</strong> fait été mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> par la communauté ellemême: l’installation du lieu même de la foire (d’après <strong>des</strong> plans élaborés par ACF), le chargem<strong>en</strong>tet le déchargem<strong>en</strong>t, la sécurité (assurée par la police de quartier de la communauté). Des groupesde « volontaires » de la communauté ont égalem<strong>en</strong>t aidé dans le processus de formation et aucours de la journée où s’est t<strong>en</strong>ue la foire. Enfin, trois heures plus tard, la foire a égalem<strong>en</strong>t étéouverte à tout le monde et l’échange de sem<strong>en</strong>ces pouvait se poursuivre avec le paiem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>espèces (<strong>en</strong> dehors de la responsabilité d’ACF). Mesures : Il a été demandé aux v<strong>en</strong>deurs de sem<strong>en</strong>ces d’apporter <strong>des</strong> outils de mesure pour qu’ilssoi<strong>en</strong>t étalonnés avant la foire aux sem<strong>en</strong>ces. Cep<strong>en</strong>dant, la fraude sur les quantités v<strong>en</strong>dues n’apas pu être évitée à 100%. La taille de la foire et son organisation. Le fait d’allouer un stand particulier à chacun <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deursa permis d’organiser de façon plus ordonnée la v<strong>en</strong>te <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces. Les discussions sur les prixla veille, avec tous les participants, a permis de fixer <strong>des</strong> prix équitables et le plus souv<strong>en</strong>t situé <strong>en</strong><strong>des</strong>sous <strong>des</strong> prix du marché. Toutefois le grand nombre de bénéficiaires par rapport à la taille dulieu de la foire a empêché que tout le monde soit au même mom<strong>en</strong>t sur le site, impliquant que les<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 122


premiers arrivés à la foire ont pu bénéficier d’une meilleure qualité de sem<strong>en</strong>ces. Disponibilité et type de sem<strong>en</strong>ces. Une question fondam<strong>en</strong>tale était : « Y aura-t-il suffisamm<strong>en</strong>t <strong>des</strong>em<strong>en</strong>ces ? » ainsi que celles portant sur la qualité <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces et s’il s’agissait de la qualité <strong>des</strong>em<strong>en</strong>ces que les populations voulai<strong>en</strong>t acheter. Les populations ne devrai<strong>en</strong>t pas être pousséesà acheter ce dont elles n’ont pas <strong>en</strong>vie pour utiliser tous les coupons. Les contraintes logistiques. La mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> a été <strong>en</strong>travée par le manque de moy<strong>en</strong>s detransports dans une zone du programme qui s’ét<strong>en</strong>dait sur plusieurs c<strong>en</strong>taines de kilomètres. Bi<strong>en</strong>que la collecte <strong>des</strong> données ait été minutieuse, le manque d’un ordinateur a empêché la saisie <strong>des</strong>données et leur analyse. Cela aurait pu être prévu, et on aura pu collecter moins de données –sans pour autant perdre le niveau de qualité <strong>des</strong> informations ainsi rassemblées.L’annexe 32 prés<strong>en</strong>te les conseils sur l’organisation d’une foire.POINTS CLES - « Interv<strong>en</strong>tions avec <strong>des</strong> coupons »Coupons MONETAIRES ou coupons MARCHANDISES : les coupons peuv<strong>en</strong>t êtreéchangés contre <strong>des</strong> produits particuliers (les coupons MARCHANDISES) ou contr<strong>en</strong>’importe quel produit que les bénéficiaires choisiss<strong>en</strong>t dans la boutique (les couponsESPECES). Le choix se fera <strong>en</strong> fonction du contexte et <strong>des</strong> objectifs du programme. Les foires ou les magasins existants : le système <strong>des</strong> coupons peut être organisé via lesmagasins locaux ou via <strong>des</strong> foires où les commerçants sélectionnés et les titulaires decoupons se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t le jour de l’événem<strong>en</strong>t. Conception du coupon : le principal système de contrôle est le numéro de série du coupon.Les coupons doiv<strong>en</strong>t être traduits dans la langue locale. Afin d’optimiser le système decontrôle, le coupon peut être composé de trois parties (la 1 ère partie est signée et conservéepar ACF, la 2 ème partie est signée et remise au commerçant, et la 3 ème partie est conservée parle bénéficiaire. La 3 ème partie permet d’effectuer un contrôle supplém<strong>en</strong>taire, mais cette étapepeut ne pas être faite). Sélection <strong>des</strong> commerçants :Une importante s<strong>en</strong>sibilisation sur le processus devrait être faite afin d’impliquer le plusde commerçants / v<strong>en</strong>deurs possibles.Les commerçants qui souhait<strong>en</strong>t participer devrai<strong>en</strong>t remplir un certain nombre decritères, mais seulem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> critères qui sont véritablem<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sables.Un contrat/ protocole d’accord devrait être signé ou accepté au préalable. S<strong>en</strong>sibilisation : tous les participants (les titulaires de coupons, les commerçants, lesv<strong>en</strong>deurs) devrai<strong>en</strong>t être parfaitem<strong>en</strong>t au courant <strong>des</strong> points suivants :La façon dont les coupons devrai<strong>en</strong>t être utilisés.Leur valeur.Ce contre quoi ils peuv<strong>en</strong>t être échangés.Où ils peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>caissés ou échangés.La validité du coupon.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 123


<strong>3.2</strong>.3 Les interv<strong>en</strong>tions basées sur le travailLes raisons du choix <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail (Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail ou Couponcontre-Travail)plutôt que d’accorder <strong>des</strong> transferts sans contrepartie ont été prés<strong>en</strong>téesprécédemm<strong>en</strong>t à la section 2.4.Travail journalier ou interv<strong>en</strong>tion basée sur le travail :Le travailleur journalier est une personne occupant un travail à court-terme, de manière irrégulièreet sans garantie. Il/elle est recruté(e) pour effectuer un certain travail.Une personne qui travaille dans le cadre d’une interv<strong>en</strong>tion basée sur le travail (qui est à court-terme etexercé de manière irrégulière tout comme travailleur journalier) a été choisie selon <strong>des</strong> critères devulnérabilité prédéfinis, afin de répondre à l’objectif du projet (dont le but est souv<strong>en</strong>t d’améliorer lasécurité alim<strong>en</strong>taire du travailleur). Cette personne est recrutée pour faire un travail, mais égalem<strong>en</strong>t ellereçoit une aide par ce biais.Le fait que le travail soit payé soit <strong>en</strong> coupons, soit <strong>en</strong> espèces n’a ri<strong>en</strong> à voir avec la manièredont un programme est conçu et mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>. Toute référ<strong>en</strong>ce à Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail (ACT)dans cette section devrait être toutefois comprise comme incluant <strong>des</strong> Coupons-contre-Travail(CCT).Le plus souv<strong>en</strong>t les projets ACT sont prévus pour remplir deux objectifs : Apporter un rev<strong>en</strong>u aux travailleurs. Réaliser <strong>des</strong> travaux qui sont utiles à la communauté ou à l’économie locale.Parfois ces deux objectifs iront de pair harmonieusem<strong>en</strong>t, mais pas toujours. Dans ce cas, ilfaudra peut-être faire un choix : quel est l’objectif principal du programme ? Si vousconsidérez que le fait de réaliser la tâche est ce qui compte le plus, et que vous aimeriez utilisercette opportunité pour employer autant de main-d’<strong>œuvre</strong> que possible, c’est bi<strong>en</strong>. En fait, ilserait mieux si tous les programmes d’infrastructure pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> considération la façon dont ilspourrai<strong>en</strong>t optimiser leur impact <strong>en</strong> termes de création d’emploi et permettre à ceux qui <strong>en</strong> ontbesoin d’avoir un rev<strong>en</strong>u. Cep<strong>en</strong>dant, nous n’allons pas traiter de ces programmes ici <strong>en</strong> tant queIM. Nous traitons <strong>des</strong> programmes où la toute première motivation est de donner auxpersonnes la possibilité d’avoir un rev<strong>en</strong>u grâce à leur travail (néanmoins, la plupart de cesquestions seront applicables aux deux types de programmes). Il est néanmoins fréqu<strong>en</strong>t pour unprojet de comporter deux objectifs.Encadré 34. Quel est le véritable objectif ? Résoudre le dilemme <strong>en</strong> Haïti.A la suite de l’ouragan Jeanne <strong>en</strong> 2004, la plupart <strong>des</strong> salines situées dans le district d’Anse Rouge <strong>en</strong>Haïti ont été détruites avec un impact négatif sur l’économie locale. ACF a mis <strong>en</strong> place un projet avec ledouble objectif de « r<strong>en</strong>forcer la sécurité alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages <strong>en</strong> réhabilitant les moy<strong>en</strong>s deproductions dans les salines détruites par l’ouragan Jeanne”. Toutefois, <strong>en</strong> formulant cela comme unseul et unique objectif (« réaliser quelque chose <strong>en</strong> faisant quelque chose d’autre ») a fait qu’il était<strong>en</strong>core plus difficile de choisir <strong>en</strong>tre ce qui s’est révélé être <strong>des</strong> objectifs qui se faisai<strong>en</strong>t concurr<strong>en</strong>ce.Cet objectif devait être atteint par le biais d’un projet ACT.1) En 2005, ACF a créé <strong>des</strong> comités de producteurs qui ont choisi les salines à réhabiliter et, <strong>en</strong>suivant <strong>des</strong> critères fixés par ACF, les personnes qui participerai<strong>en</strong>t à cette activité d’ACT. CommeACF rémunérait ces travailleurs, et non pas les propriétaires <strong>des</strong> salines, personne n’avait intérêt àeffectuer un travail rapide et de bonne qualité. Aucun <strong>des</strong> travaux de réhabilitation n’a été achevé àtemps. Certains propriétaires se sont même plaints que leurs salines avai<strong>en</strong>t été <strong>en</strong>dommagées parun piètre travail de réhabilitation.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 124


2) En 2006, ACF a donc décidé de cibler à la place les propriétaires <strong>des</strong> salines. Une subv<strong>en</strong>tion a étéaccordée aux propriétaires qui étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> charge du recrutem<strong>en</strong>t et de la supervision <strong>des</strong> travaux deréhabilitation. Leur sélection de travailleurs n’a pas respecté de critères de « vulnérabilité » commecela avait été fait <strong>en</strong> 2005, mais était motivé par qui ferait du bon travail. Cela a donc compromisl’objectif du projet qui visait à aider les ménages souffrant le plus d’insécurité alim<strong>en</strong>taire grâce auprogramme d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail (ACT).Le double objectif n’a pu être atteint dans aucun <strong>des</strong> deux cas. ACF aurait dû faire un choix soit <strong>en</strong>tre leprojet ACT pour que les personnes qui avai<strong>en</strong>t le plus besoin d’arg<strong>en</strong>t puiss<strong>en</strong>t travailler ou unprogramme de réhabilitation <strong>des</strong> infrastructures par le biais de transferts <strong>monétaires</strong> aux propriétaires<strong>des</strong> salines, mais sans aucun avantage direct pour les plus pauvres.Dans un autre projet ACT <strong>en</strong> Haïti, un compromis <strong>en</strong>tre les deux objectifs avait été finalem<strong>en</strong>t trouvé. Leprogramme consistait à réhabiliter les canaux de drainage <strong>en</strong> zone urbaine. Le premier groupe detravailleurs sélectionnés selon un critère de pauvreté n’a pas été <strong>en</strong> mesure d’atteindre l’objectif detravail. Un second groupe de travail a <strong>en</strong>suite été choisi, toujours <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte du critère depauvreté, mais égalem<strong>en</strong>t de la capacité à pouvoir travailler, afin de réaliser les objectifs de production.D’un point de vue pratique, par exemple, le nombre de femmes avait été limité à 30%.<strong>3.2</strong>.3.1 Choisir le travail à effectuerUne fois que le projet basé sur le travail a été sélectionné <strong>en</strong> tant qu’activité pertin<strong>en</strong>te, il estindisp<strong>en</strong>sable d’id<strong>en</strong>tifier ce qui sera mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>. Lorsque cela est possible, la meilleurefaçon de procéder est de faire participer activem<strong>en</strong>t la « communauté ». Il faudrait toutefois bi<strong>en</strong>se rappeler que « la communauté » a rarem<strong>en</strong>t une priorité unique et que certaines personnessont plus douées que d’autres pour imposer leurs priorités à la « communauté ». Les autoritéslocales devrai<strong>en</strong>t être égalem<strong>en</strong>t consultées sur le choix du projet de travail puisqu’elles sont <strong>en</strong>général responsables de toutes les infrastructures publiques dans leur région. Elles aurontprobablem<strong>en</strong>t déjà id<strong>en</strong>tifié <strong>des</strong> projets « prioritaires ». Dans la mesure du possible une att<strong>en</strong>tionparticulière devrait être portée à l’intégration de ces priorités, mais sans toutefois <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre àsans le savoir les travaux qu’il avait été prévu d’effectuer et qui avai<strong>en</strong>t déjà été financés par lesinstances gouvernem<strong>en</strong>tales. En particulier, les projets qui ont trait aux infrastructures de santéou d’éducation devrai<strong>en</strong>t impliquer les départem<strong>en</strong>ts ou les ministères <strong>en</strong> charge. Dans certains<strong>en</strong>droits, on peut craindre que le gouvernem<strong>en</strong>t local ne « politise » trop les projets ACT, parexemple <strong>en</strong> privilégiant certaines régions qui le souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong> favorisant un groupe ethniqueplutôt qu’un autre 29 . Il est toujours nécessaire d’être au courant de ces risques, et dans de tel cas,d’adapter les ori<strong>en</strong>tations prés<strong>en</strong>tées ici <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce.Lorsque de nouvelles structures sont construites, une att<strong>en</strong>tion toute particulière devrait êtredonnée concernant la législation foncière, bi<strong>en</strong> que malheureusem<strong>en</strong>t ce soit très rare avec lesorganismes humanitaires. La législation foncière varie <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> pays et aucune règle nepeut être donnée ici. Dans certains pays, la terre est la propriété de l’État, et les populations ontpeu ou pas du tout de droits légaux sur la terre qu’elles considèr<strong>en</strong>t comme « leur ». A l’inverse,dans d’autres cas, les populations rurales ont droit à une indemnisation intégrale de la valeur deleur terre si elle est réquisitionnée pour la construction de services publics –comme cela sepasserait normalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> zone urbaine. Si les points d’eau sont construits sur une terre privée, ilest nécessaire d’avoir la garantie juridique que l’eau sera librem<strong>en</strong>t accessible à tous et qu’il nepourra y avoir de clôture autour. Veillez à pr<strong>en</strong>dre conseil auprès d’un juriste spécialisé dansle droit foncier ou d’une ONG qui travaille activem<strong>en</strong>t dans le domaine <strong>des</strong> droits fonciers avantde comm<strong>en</strong>cer.Il existe une t<strong>en</strong>dance naturelle à p<strong>en</strong>ser que tous les programmes d’ACT concern<strong>en</strong>t le travailphysique et la création d’infrastructures. C’est <strong>en</strong> partie parce que c’est la façon la plus facile29 Les « Comités communautaires » peuv<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t se comporter exactem<strong>en</strong>t de la même manière.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 125


d’employer <strong>des</strong> c<strong>en</strong>taines de personnes <strong>en</strong> même temps. Cette t<strong>en</strong>dance sera presque à coup sûrsuivie si vous proposez aux communautés ou aux autorités locales de pot<strong>en</strong>tiels projets d’ACTparce que c’est ce que tout le monde a toujours fait. Si le but premier est de rémunérer <strong>des</strong>personnes (tout <strong>en</strong> les faisant travailler pour le gagner), il n’y a aucune raison d’être aussicréatifs que vous le souhaitez pour ce que vous appelez du « travail ». C’est particulièrem<strong>en</strong>timportant si vous voulez vous assurer que vous incluez <strong>des</strong> personnes qui ne peuv<strong>en</strong>t pas fairede travail physique trop pénible. Une grande partie <strong>des</strong> populations touchées par la crisepeuv<strong>en</strong>t avoir <strong>des</strong> compét<strong>en</strong>ces qui peuv<strong>en</strong>t être utilisées : il n’y a aucune raison de traiter toutesces personnes comme de la main-d’<strong>œuvre</strong> non qualifiée, à l’exception de raisons d’ordrepratique qui font que ce sont les travaux les plus faciles à organiser et à superviser sur unegrande échelle. Vous pouvez rémunérer les populations pour toutes sortes d’activités : préparerles repas de ceux qui effectu<strong>en</strong>t un travail physique, s’occuper <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants de ceux qui effectu<strong>en</strong>tun travail physique, s’occuper <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants dans une « crèche », disp<strong>en</strong>ser <strong>des</strong> coursd’alphabétisation, aider les <strong>en</strong>fants scolarisés à faire leurs devoirs après la classe, informer sur leVIH/SIDA, aider à mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> soins à domicile ou <strong>en</strong>core s<strong>en</strong>sibiliser les populations àplanifier les activités génératrices de rev<strong>en</strong>us qu’ils lanceront avec l’arg<strong>en</strong>t du projet ACT… laliste est infinie 30 . Certaines de ces activités seront relativem<strong>en</strong>t minoritaires et elles pourrai<strong>en</strong>têtre difficiles à suivre, mais si celles-ci permett<strong>en</strong>t à <strong>des</strong> populations dans le besoin d’avoir unrev<strong>en</strong>u, cela peut se justifier. Parfois, il y aura un danger à créer un précéd<strong>en</strong>t si certainescatégories de travaux obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une rémunération, alors qu’elles étai<strong>en</strong>t de laresponsabilité (volontaire) de la communauté. C’est la raison pour laquelle chaque situationdoit décider pour elle-même ce qui paraît être le plus adapté dans le cadre d’un projet ACT.Une fois que vous avez établi une liste de projets pot<strong>en</strong>tiels, vous devez choisir parmi ceux-ci. Ilse peut que les préfér<strong>en</strong>ces de la communauté ou <strong>des</strong> autorités locales représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un critèreess<strong>en</strong>tiel, mais pas le seul. Tout <strong>en</strong> gardant à l’esprit les objectifs à atteindre, il vous faudraégalem<strong>en</strong>t regarder quels projets permettront qu’un maximum d’arg<strong>en</strong>t aille aux personnes quevous ciblez.• Main-d’<strong>œuvre</strong> qualifiée : de nombreux projets de construction exig<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t derecourir à une main-d’<strong>œuvre</strong> qualifiée. Il n’est pas juste de la rémunérer au taux de salair<strong>en</strong>ormal ACT. Les taux du marché, pour une main-d’<strong>œuvre</strong> qualifiée, seront généralem<strong>en</strong>tbeaucoup plus élevés. Le fait d’offrir <strong>des</strong> opportunités de travail qualifié est une « bonnechose » à faire, mais dans un budget limité, cela réduira le nombre de bénéficiaires ciblés. Ilsera probablem<strong>en</strong>t toujours nécessaire d’avoir un certain nombre de travailleurs qualifiés,mais il vous faudra peut-être choisir <strong>des</strong> projets qui optimis<strong>en</strong>t la quantité de travail nonqualifié.• Les coûts non salariaux : Comme cela a été prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> section 2.4 ci-<strong>des</strong>sus, toutes lesactions d’ACT ont <strong>des</strong> coûts additionnels aux rémunérations versées. Cela peut représ<strong>en</strong>terplus de la moitié du budget total pour les projets tels que la construction d’écoles ou leslogem<strong>en</strong>ts pour les <strong>en</strong>seignants.• Suivi et coûts administratifs : Plus vous dép<strong>en</strong>sez d’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effectuant <strong>des</strong> déplacem<strong>en</strong>tspour vérifier les projets, moins vous pourrez rémunérer les personnes. Il est préférable dechoisir <strong>des</strong> projets que vous pouvez superviser plus facilem<strong>en</strong>t.30Vous pouvez aussi être <strong>en</strong> mesure de préparer les contrats pour <strong>des</strong> groupes de personnes touchés par la criseconcernant d’autres types de travaux, <strong>en</strong> particulier si vous p<strong>en</strong>sez prêter <strong>des</strong> outils aux personnes -pour faire <strong>des</strong>bureaux pour les écoles, coudre les uniformes scolaires, fabriquer de l’artisanat de haute qualité, etc. Cette sorted’aide pourrait être <strong>en</strong>core davantage mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>, mais il ne s’agit pas à proprem<strong>en</strong>t parler d’ACT. C’est laraison pour laquelle, ce n’est pas inclus ici.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 126


Choisir <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions basées sur le travailLes besoins : demandez dans les différ<strong>en</strong>ts villages ou aux populations vivant dans les zonesd’interv<strong>en</strong>tion quels serai<strong>en</strong>t leurs besoins les plus urg<strong>en</strong>ts qui pourrai<strong>en</strong>t être résolus par <strong>des</strong>interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail (organisés par la communauté elle-même). Consultez largem<strong>en</strong>t,par exemple vous pouvez égalem<strong>en</strong>t vous r<strong>en</strong>dre dans les écoles et demander l’avis <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants(si vous avez du personnel possédant les compét<strong>en</strong>ces requises). Les autorités locales peuv<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t aider à id<strong>en</strong>tifier les besoins qui correspond<strong>en</strong>t aux priorités du gouvernem<strong>en</strong>t local etleur prestation de services. Si l’objectif premier <strong>des</strong> ACT est la création d’emplois, il n’y a aucuneraison de se limiter dans l’id<strong>en</strong>tification <strong>des</strong> projets. Vous pouvez compléter ce que la communautévous fait remonter avec vos propres suggestions, bi<strong>en</strong> que celles-ci doiv<strong>en</strong>t d’abord recevoir l’aval<strong>des</strong> communautés (et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> autorités locales).Prioritiser parmi les travaux proposés : L’objectif <strong>des</strong> ACT est la création d’emploi : il fautconstamm<strong>en</strong>t le rappeler ! Il est possible que certains projets id<strong>en</strong>tifiés soi<strong>en</strong>t moins adaptés auxACT parce qu’ils ferai<strong>en</strong>t travailler moins de monde ou parce les coûts non-salariaux (par exempleles matériaux de construction) serai<strong>en</strong>t plus élevés. Le choix final du type de travaux à faire ne peutpas suivre uniquem<strong>en</strong>t les priorités <strong>des</strong> communautés sans t<strong>en</strong>ir compte de ces autres facteurs.Idéalem<strong>en</strong>t, vous voulez <strong>des</strong> programmes qui peuv<strong>en</strong>t absorber de gran<strong>des</strong> quantités de maind’<strong>œuvre</strong>,qui répond<strong>en</strong>t aux besoins <strong>des</strong> communautés et qui sont facilem<strong>en</strong>t accessibles et sonttous proches les uns <strong>des</strong> autres (pour une plus grande facilité dans le suivi) et qui ne demand<strong>en</strong>tque de la main-d’<strong>œuvre</strong> non-qualifiée et pas de coûts supplém<strong>en</strong>taires. Dans la pratique, vousaurez à faire <strong>des</strong> compromis, alors gardez toujours prés<strong>en</strong>t à l’esprit vos objectifs premiers. L’organisation: les villages/régions devrai<strong>en</strong>t être capables :o D’estimer le nombre de travailleurs nécessaires et la durée du projet.o De communiquer leurs besoins <strong>en</strong> outils / équipem<strong>en</strong>ts.o D’expliquer ce qu’ils feront avec les déchets et autres produits dérivés issus <strong>des</strong> activitésbasées sur le travail.Le ciblage : La liste <strong>des</strong> travailleurs devrait être validée publiquem<strong>en</strong>t. Le nombre de travailleursdép<strong>en</strong>dra de la taille du village / de la région.oooDans les zones de petite taille, chaque personne capable de travailler pourra participer auxactivités.Si ce n’était pas réalisable, la règle de « une personne par ménage » pourrait êtreinstaurée.Si le nombre était <strong>en</strong>core trop important, il faudrait pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le critère devulnérabilité.Support technique : De nombreux projets exigeront une supervision technique plus ou moinsimportante. C’est souv<strong>en</strong>t un domaine où les autorités locales peuv<strong>en</strong>t être impliquées, étant donnéqu’elles sont souv<strong>en</strong>t responsables <strong>des</strong> infrastructures dans leurs zones et que probablem<strong>en</strong>t ellesseront responsables de leur <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>en</strong>suite. Même là où elles manqu<strong>en</strong>t de financem<strong>en</strong>t pour laconstruction, elles devrai<strong>en</strong>t avoir du personnel technique <strong>en</strong> mesure de superviser les travaux d’unpoint de vue technique. Cela peut <strong>en</strong>lever à ACF une responsabilité mais égalem<strong>en</strong>t promouvoirune relation positive <strong>en</strong> termes de collaboration avec l’État / le Gouvernem<strong>en</strong>t. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du lamesure dans laquelle ce sera possible variera d’un pays à l’autre.Les salaires: Les chefs de la communauté essay<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t (à juste titre !) de gagner autant quefaire se peut pour leurs populations. Ils peuv<strong>en</strong>t essayer de tirer les salaires vers le haut, defaire recruter plus de personnes et de faire <strong>en</strong> sorte que le travail dure plus longtemps que ce quevous voudriez. Plutôt que de créer une relation d’intérêts diverg<strong>en</strong>ts, il est généralem<strong>en</strong>t préférabled’avoir <strong>des</strong> objectifs standards auxquels se référer. Les autorités locales ont <strong>des</strong> taux standardset <strong>des</strong> mesures standards pour une journée de travail. Les communautés locales aurontpresque toujours <strong>des</strong> unités standards de travail avec un prix pratiquem<strong>en</strong>t standard qui peut êtreadapté à votre projet. Un grand dilemme : faut-il ou non « fausser » le marché du travail local ? Ilest préférable d’être objectif par rapport au niveau de rémunération. Une fois qu’un taux derémunération a été accepté, il devrait être approuvé par écrit par la communauté et tous lestravailleurs.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 127


<strong>3.2</strong>.<strong>3.2</strong> Ciblage : le choix <strong>des</strong> travailleursEn général il est d’usage de considérer que le programme ACT est plus facile à cibler que lestransferts <strong>monétaires</strong> sans contrepartie. Puisque les populations doiv<strong>en</strong>t travailler pourgagner de l’arg<strong>en</strong>t (ou <strong>des</strong> coupons), les t<strong>en</strong>tatives <strong>des</strong> personnes non éligibles pour s’inscriresur les listes devrai<strong>en</strong>t être minimisées. Il est souv<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionné que l’ACT permet un « autociblage» si le taux de rémunération est fixé juste <strong>en</strong> <strong>des</strong>sous du taux du marché. Cela peut nepas fonctionner <strong>en</strong> pratique pour deux raisons : Il existe souv<strong>en</strong>t un manque d’occasions de travailler, même à <strong>des</strong> taux minimaux, Un taux de rémunération très bas peut être aussi trop bas pour atteindre les objectifs duprogramme.Souv<strong>en</strong>t cela peut signifier que davantage de personnes voudront travailler dans le cadre duprojet alors que vous n’aurez pas de travail à offrir. Bi<strong>en</strong> que le fait de « responsabiliser lacommunauté » paraisse être une bonne manière de résoudre ce problème, la réalité peut êtrebeaucoup plus difficile. C’est particulièrem<strong>en</strong>t vrai dans les zones urbaines, où le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t« communautaire » est moindre et où une population plus nombreuse r<strong>en</strong>d plus difficile dedonner du travail à tous ceux qui souhait<strong>en</strong>t travailler (ou qui ont besoin de travailler).L’expéri<strong>en</strong>ce prés<strong>en</strong>tée ci-après est issue d’un contexte urbain –mais les problématiques qui sepos<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t exister, peut-être de manière moins évid<strong>en</strong>te, dans les zones rurales.Encadré 35. Travailler avec les comités communautaires : l’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF <strong>en</strong> Haïti.Les projets d’ACF “Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail” mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> dans les zones urbaines pour le nettoyage <strong>des</strong>canaux de drainage <strong>en</strong> Haïti ont été exposés dans l’Encadré 34.La sélection <strong>des</strong> bénéficiaires avait été effectuée par les comités locaux de quartier. Ils ont constitué <strong>des</strong>listes s’appuyant sur les critères de vulnérabilité définis avec ACF et sur le nombre de places fixé parACF. L’idée était que, <strong>en</strong> travaillant avec ces comités, l’activité serait bi<strong>en</strong> acceptée par lacommunauté, le processus de sélection serait équitable et transpar<strong>en</strong>t, et il y aurait un suivi duprocessus de travail p<strong>en</strong>dant sa mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>.Toutefois, ACF a r<strong>en</strong>contré un certain nombre de problèmes : Le nombre de personnes qui désirai<strong>en</strong>t intégrer le projet ACT a été beaucoup plus important quele nombre de personnes qui pouvai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réalité être recrutées, ce qui a conduit à <strong>des</strong> processusde sélection t<strong>en</strong>dus et pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t viol<strong>en</strong>ts. Le démarrage du travail a <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce été bloqué par <strong>des</strong> personnes se plaignant que <strong>des</strong>personnes « non-éligibles » avai<strong>en</strong>t été inclues dans le programme (par exemple, <strong>des</strong> personnesqui avai<strong>en</strong>t donné de fausses adresses). Bon nombre de personnes ont aussi essayé d’êtreinscrites sur les listes après que celles-ci avai<strong>en</strong>t été validées et que le travail avait déjàcomm<strong>en</strong>cé. De nombreux comités n’ont pas pu gérer les pressions qu’ils subissai<strong>en</strong>t et n’ont pas toujours étéles représ<strong>en</strong>tants qu’il aurait fallu pour les populations du quartier. Le même projet ACT a été mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> dans deux régions distinctes, mais à <strong>des</strong> mom<strong>en</strong>tsdiffér<strong>en</strong>ts. Les travailleurs de la première zone ont t<strong>en</strong>té d’être sélectionnés pour la seconde zone. Certains responsables de comités ont été corrompus et ont essayé d’utiliser le comité à <strong>des</strong> finspersonnelles, à la fois sur le plan politique et le plan financier. Un grand nombre de membres de comités ont réclamé une rémunération pour le travail qu’ilsavai<strong>en</strong>t effectué, bi<strong>en</strong> qu’il ait été conv<strong>en</strong>u au préalable qu’ils interv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t bénévolem<strong>en</strong>t. Les réclamations (sur la rémunération, les horaires de travail, etc.) ont été le mode d’expression« normal » <strong>des</strong> travailleurs <strong>en</strong> tant que groupe, même lorsque chaque travailleur avait acceptéindividuellem<strong>en</strong>t les conditions. Les comités ont souv<strong>en</strong>t été une partie du problème, et pas lasolution.Il n’existe aucune réponse facile aux difficultés r<strong>en</strong>contrées sur le projet haïti<strong>en</strong>. « Les comitéscommunautaires » sont souv<strong>en</strong>t nécessaires, mais presque toujours ils ont leurs propres<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 128


ag<strong>en</strong>das, <strong>en</strong> particulier lorsque l’<strong>en</strong>semble de la population dans la région est pauvre ou touchéepar la crise ; par conséqu<strong>en</strong>t, tout le monde fait pression d’une manière ou d’une autre pourpouvoir bénéficier de n’importe quelle aide prévue. L’unique conseil qui puisse être donné estd’être avisé et de faire preuve de bon s<strong>en</strong>s !Dans la pratique, certains aspects du ciblage de l’ACT peuv<strong>en</strong>t se révéler être aussi difficilesque pour n’importe quelle autre IM ou distribution. Des problèmes supplém<strong>en</strong>taires peuv<strong>en</strong>tmême surgir, notamm<strong>en</strong>t lorsqu’il est possible que les plus nécessiteux soi<strong>en</strong>t exclus s’ils nesont pas <strong>en</strong> mesure d’effectuer du travail physique : les familles avec peu de main d’<strong>œuvre</strong>bénéfici<strong>en</strong>t moins <strong>des</strong> ACT. Là où l’ACT est beaucoup plus facile est parce que cela évitecertains types de frau<strong>des</strong>. Les travailleurs qui ont dû gagner leur arg<strong>en</strong>t ne laisseront pas (<strong>en</strong>général) d’autres personnes demander de l’arg<strong>en</strong>t sans ri<strong>en</strong> <strong>en</strong> échange. Cette pression r<strong>en</strong>d trèsdifficiles les choses pour les personnes avec de fausses id<strong>en</strong>tités, bi<strong>en</strong> qu’elles puiss<strong>en</strong>tconstituer un pourc<strong>en</strong>tage conséqu<strong>en</strong>t sur les listes pour une aide gratuite ! Les personnes nepeuv<strong>en</strong>t pas être <strong>en</strong>registrées deux fois (bi<strong>en</strong> que deux membres d’une même famille puiss<strong>en</strong>ttous les deux être inscrits, même si cela n’est pas c<strong>en</strong>sé se produire). L’usurpation d’id<strong>en</strong>tité estégalem<strong>en</strong>t peu susceptible de se produire. En général cela signifie que, une fois les listesfinalisées et acceptées, les principales difficultés r<strong>en</strong>contrées avec le ciblage ont été gérées.La meilleure façon de résoudre les problèmes de ciblage consiste à cibler aussi largem<strong>en</strong>t quepossible –<strong>en</strong> d’autres termes, de faire le maximum pour qu’un grand nombre de personnespuiss<strong>en</strong>t travailler. La mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions ACT peut être très facile si vous ciblezl’<strong>en</strong>semble de la population plutôt que de t<strong>en</strong>ter de trouver les « personnes les plus vulnérables »Trouver un travail approprié ne devrait que rarem<strong>en</strong>t, voire jamais, être le facteur limitatif ; ilexiste toujours <strong>des</strong> <strong>en</strong>droits où il faut planter <strong>des</strong> arbres, lorsque toute autre possibilité de travailéchoue ! C’est parfait tant qu’il est parfaitem<strong>en</strong>t clair qu’il s’agit d’un projet ACT d’urg<strong>en</strong>ce etnon d’un projet forestier ou <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal. Lorsque vous faites <strong>des</strong> prévisions, vous devez<strong>en</strong>visager le nombre maximum de personnes que vous p<strong>en</strong>sez pouvoir employer et <strong>en</strong>suite trouverles emplois, au lieu de comm<strong>en</strong>cer par le nombre d’emplois que vous p<strong>en</strong>sez pouvoir trouver. Ilest parfois possible de collaborer avec d’autres Organisations de telle manière que chaqueOrganisation puisse cibler davantage de personnes avec une couverture géographique plus large.<strong>3.2</strong>.3.3 PlanificationUne fois que les zones d’interv<strong>en</strong>tion ont été sélectionnées, les activités devrai<strong>en</strong>t être planifiéeset organisées selon un plan de travail (Cf. annexe 19). Celui-ci doit compr<strong>en</strong>dre lesinformations suivantes : Quels projets seront mis <strong>en</strong> place - où, quand et quoi ? Combi<strong>en</strong> de personnes travailleront dans chaque <strong>en</strong>droit et p<strong>en</strong>dant combi<strong>en</strong> de jours. Un cal<strong>en</strong>drier prévisionnel <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts, compr<strong>en</strong>ant les montants à distribuer. La liste <strong>des</strong> outils, lieux de stockage et <strong>des</strong> matériels nécessaires. Le cal<strong>en</strong>drier de suivi, incluant les besoins <strong>en</strong> transport.<strong>3.2</strong>.3.4 Les questions de logistique et de sécuritéLorsque vous décidez de l’<strong>en</strong>droit où les activités basées sur le travail seront mises <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>, ildoit être t<strong>en</strong>u compte <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s logistiques : le transport vers les lieux de travail doit êtrepossible (état <strong>des</strong> routes, sécurité, disponibilité de véhicules) et ne pas pr<strong>en</strong>dre trop de temps, <strong>en</strong>particulier si les zones d’interv<strong>en</strong>tion sont nombreuses.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 129


Une fois que le type de travail a été défini, l’équipem<strong>en</strong>t nécessaire à une bonne mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>doit être récapitulé (outils, pièces de rechange, matériaux de construction, machines, vêtem<strong>en</strong>tsde travail), commandé et acheté <strong>en</strong> relation avec le départem<strong>en</strong>t logistique (le planning <strong>des</strong>livraisons et l’estimation <strong>des</strong> délais devrai<strong>en</strong>t être pris <strong>en</strong> compte <strong>en</strong> coopération avec lespersonnes <strong>en</strong> charge <strong>des</strong> questions logistiques). Ceci devrait être effectué dans un délairelativem<strong>en</strong>t rapide pour ne pas retarder la mise <strong>en</strong> route <strong>des</strong> activités basées sur le travail etpour que les communautés ne perd<strong>en</strong>t pas leur confiance <strong>en</strong> ACF.De la même manière, si de nouveaux articles étai<strong>en</strong>t nécessaires ou si les stocks devai<strong>en</strong>t êtrereconstitués, il faudra le prévoir à l’avance afin de t<strong>en</strong>ir compte <strong>des</strong> délais de livraison.Si les matériels doiv<strong>en</strong>t être stockés sur les sites <strong>des</strong> travaux, l’<strong>en</strong>treposage devrait être organiséà ce stade.Encadré 36. <strong>Mise</strong> <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> activités ACT <strong>en</strong> AfghanistanDes évaluations m<strong>en</strong>ées par ACF au Sang Charak (Afghanistan) <strong>en</strong> 2002 ont révélé que la plupart <strong>des</strong>routes étai<strong>en</strong>t très <strong>en</strong>dommagées, ce qui avait pour effet de limiter l’accessibilité. ACF a comm<strong>en</strong>cé àréhabiliter les routes à l’aide <strong>des</strong> activités ACT.Les principales difficultés r<strong>en</strong>contrées lors du processus de prévision ont été : Une planification, très détaillée conformém<strong>en</strong>t aux normes ACF, qui n’était habituellem<strong>en</strong>t pasutilisée dans la zone. La prés<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> travailleurs était imprévisible à cause de leurs activités exercées <strong>en</strong> parallèle(bazar, agriculture). Souv<strong>en</strong>t les travailleurs n’étai<strong>en</strong>t pas aptes au travail puisqu’ils avai<strong>en</strong>t été sélectionnés parmi lesplus « vulnérables ». D’un point de vue technique, ces travaux étai<strong>en</strong>t difficiles à exécuter dans le cadre d’activités ACT.Les routes étai<strong>en</strong>t plutôt dans un état déplorable, la composition du sol prés<strong>en</strong>tait <strong>des</strong> difficultés, etc.Des difficultés d’ordre logistique ont été égalem<strong>en</strong>t été r<strong>en</strong>contrées : Il était impossible d’utiliser <strong>des</strong> billets avec une valeur importante pour les paiem<strong>en</strong>ts. Parconséqu<strong>en</strong>t il fallait transporter une grande quantité d’espèces les jours de paye. Il n’était pas facile de se procurer la dynamite nécessaire aux travaux (n’importe quel fournisseurse devait d’être « clean », les stocks étai<strong>en</strong>t nébuleux, les marchés étai<strong>en</strong>t inaccessibles). Des opérations de déminage ont dû être organisées.La sécurité <strong>des</strong> travailleurs devrait être assurée à tout instant et les règles de sécurité mises <strong>en</strong>place à cette fin (par exemple, <strong>des</strong> machines dangereuses –si c’est le cas- ne devrai<strong>en</strong>t êtreutilisées que par <strong>des</strong> personnes dûm<strong>en</strong>t formées et/ou <strong>en</strong> ayant déjà l’expéri<strong>en</strong>ce. Une trousse depremiers soins devrait être disponible sur chaque lieu de travail. S’il existe dans la région unhôpital ou un c<strong>en</strong>tre médical, ils pourrai<strong>en</strong>t être contactés pour aider à soigner les travailleursqui connaîtrai<strong>en</strong>t un incid<strong>en</strong>t sérieux. Si les travaux sont mis <strong>en</strong> place dans une zone reculée, uneinfirmière pourrait accompagner l’équipe de suivi.Encadré 37. La sécurité <strong>des</strong> travailleurs dans le cadre d’une activité ACT.Une évaluation de l’activité ACT <strong>en</strong> zone urbaine <strong>en</strong> Haïti (voir les <strong>en</strong>cadrés ci-<strong>des</strong>sus) a constaté que23% <strong>des</strong> travailleurs se sont plaints d’avoir eu <strong>des</strong> problèmes de santé au cours <strong>des</strong> travaux de drainagedu canal. Bi<strong>en</strong> que ces problèmes de santé puiss<strong>en</strong>t ne pas être <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les travaux du canal, ACFa décidé que <strong>des</strong> kits d’hygiène serai<strong>en</strong>t distribués aux travailleurs pour atténuer tout risque de santédans le cadre <strong>des</strong> travaux.<strong>3.2</strong>.3.5 FormationLa formation sera rarem<strong>en</strong>t une partie importante d’un projet ACT si l’objectif est bi<strong>en</strong> de voirles travaux effectués, bi<strong>en</strong> qu’une formation courte au début <strong>des</strong> travaux puisse être fort utile.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 130


Toutefois, si le but du projet est de trouver les moy<strong>en</strong>s de rémunérer les populations, alors laparticipation à <strong>des</strong> formations peut paraître intéressante <strong>en</strong> tant que moy<strong>en</strong> de fournir un rev<strong>en</strong>utout <strong>en</strong> permettant d’acquérir <strong>des</strong> compét<strong>en</strong>ces utiles. La rémunération d’une formation est deplus <strong>en</strong> plus répandue, soit par le versem<strong>en</strong>t d’« indemnités » assez importantes pour participer àde courtes formations soit par <strong>des</strong> rémunérations sur du plus long terme pour participer auxformations, <strong>en</strong> particulier lorsque la nourriture, plutôt que les espèces, sont l’objet <strong>des</strong> transferts.Toutefois, cela peut avoir un impact négatif à plus long terme, étant donné que dans certainspays de plus <strong>en</strong> plus de personnes refus<strong>en</strong>t de suivre une formation à moins de percevoir unerémunération ou <strong>des</strong> indemnités.La formation peut être une importante composante pour la maint<strong>en</strong>ance qui devra êtreassurée pour toutes les créations d’infrastructures. Toutefois, l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ne dép<strong>en</strong>d pasuniquem<strong>en</strong>t de la formation. L’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> échoue souv<strong>en</strong>t parce que les personnes n’ont pas fait letravail nécessaire, pas parce qu’elles ne sav<strong>en</strong>t pas comm<strong>en</strong>t le faire. Plus importantes <strong>en</strong>coresont les questions d’ordre socioculturel et organisationnel pour la responsabilité, la gestionet le financem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et de la maint<strong>en</strong>ance. Ces derniers points doiv<strong>en</strong>t être discutéset résolus au démarrage.<strong>3.2</strong>.3.6 L’organisation du travailPuisque les personnes sélectionnées pour les travaux à faire peuv<strong>en</strong>t être non-qualifiées, il estimportant de s’assurer qu’elles seront bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> mesure d’effectuer le travail requis. Ne présumezpas que tout le monde saura comm<strong>en</strong>t le faire. Une simple démonstration pourrait suffire, maisparfois une courte formation sera incontournable.Le rôle de l’organisation du groupe a déjà été traité.Encadré 38. L’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF pour <strong>des</strong> activités d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail à Aceh(Indonésie).A la suite du tsunami qui avait dévasté la région, ACF avait créé <strong>des</strong> activités à court-terme d’Arg<strong>en</strong>tcontre-Travail(d’avril à fin juin 2005, et chaque activité ACT qui durait jusqu’à 20 jours) ; elles visai<strong>en</strong>tess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à nettoyer les terres agricoles, les canaux d’irrigation et les autres installations <strong>en</strong>fonction <strong>des</strong> besoins exprimés par la communauté.Les travailleurs étai<strong>en</strong>t répartis <strong>en</strong> trois groupes : non-qualifiés, qualifiés et chefs d’équipe ; ils ont perçules salaires suivants :CatégorieMontant total(<strong>en</strong> IDR/pers/jour)Travailleurs non-qualifiés 35 000Travailleurs qualifiés 45 000Chefs d’équipe 55 000ACF a validé cette échelle de rémunération <strong>en</strong> accord avec toutes les autres Organisations quipratiquai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> activités d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail dans la région, afin d’éviter toute concurr<strong>en</strong>ce.Il est à noter que du point de vue de sa politique organisationnelle, ACF <strong>en</strong>courage les projets faisantappel à une main-d’<strong>œuvre</strong> importante de personnes non-qualifiées.Si les travailleurs qualifiés ne sont pas <strong>en</strong> nombre suffisant dans la région, il est probablequ’ACF fasse appel à un plus grand nombre de personnel ACF afin de superviser et suivrel’avancem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> travaux. Il lui faudra peut-être réduire son niveau d’exig<strong>en</strong>ce technique pourles activités basées sur le travail et/ou avoir recours à <strong>des</strong> professionnels pour ces parties-là duprogramme (qui, alors, ne se trouverai<strong>en</strong>t pas dans la catégorie <strong>des</strong> personnes « vulnérables »).L’organisation du travail devrait pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les points suivants :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 131


Organisation du travailAdaptée aux règlem<strong>en</strong>tations / coutumes locales ET aux principes humanitairesLes projets basés sur le travail devrai<strong>en</strong>t respecter toutes les lois nationales (<strong>en</strong> particulier ledroit foncier) et/ou les règlem<strong>en</strong>tations administratives (à vérifier soigneusem<strong>en</strong>t au préalableavec la personne responsable <strong>des</strong> ressources humaines).Les jours travaillés ainsi que les horaires de travail devrai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ir compte <strong>des</strong> us et coutumesculturels et religieux ainsi que <strong>des</strong> conditions climatiques (la prière, les jours fériés, travailimpossible à certains mom<strong>en</strong>ts de la journée/ de l’année). S’il faut travailler les jours fériés, il faut<strong>en</strong> expliquer la raison très clairem<strong>en</strong>t aux travailleurs et ils doiv<strong>en</strong>t donner leur accord.Les standards humanitaires doiv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être respectés à tout mom<strong>en</strong>t même s’ils ne font paspartie <strong>des</strong> lois nationales (pas de travail <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants, égalité <strong>des</strong> sexes, pas d’exploitation <strong>des</strong>travailleurs, etc.). Les travailleurs sous contrat : un protocole d’accord ou un contrat devrait être établi et signé<strong>en</strong>tre ACF et chacun <strong>des</strong> travailleurs avant de lancer l’activité. Il devra notamm<strong>en</strong>t : Définir clairem<strong>en</strong>t les objectifs (afin de réduire au maximum toute attitude profiteuse et la faibleproductivité). Stipuler le processus de paiem<strong>en</strong>t si les objectifs sont atteints : comm<strong>en</strong>t, combi<strong>en</strong> et quand ?(un cal<strong>en</strong>drier approximatif ou <strong>en</strong> fonction de l’achèvem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> travaux). Des règles concernant le travail et <strong>des</strong> sanctions si ces règles n’étai<strong>en</strong>t pas respectées. Les conditions de rupture du contrat, le cas échéant. Quel matériel est fourni à chacun ; comm<strong>en</strong>t il devrait être <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u et quelle partie seraconservée à l’issue du projet.NB : Tout cela devrait être validé par l’Administrateur ACF afin de veiller à ce que les règles d’ACF etles lois nationales soi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> respectées.Organisation du travailVeillez à bi<strong>en</strong> prévoir une formation courte / une courte démonstration au début de l’activité detravail.Fixez le nombre total de jours de travail que chaque personne peut effectuer p<strong>en</strong>dant toute ladurée du projet afin de permettre à autant de personnes que possible de bénéficier du projet etd’éviter que les personnes ne soi<strong>en</strong>t détournées de leurs activités habituelles.S’il n’est pas facile de trouver <strong>des</strong> travailleurs (migrations, aucun intérêt montré), vous pourriez<strong>en</strong>visager de réembaucher les travailleurs qui ont déjà participé à un projet basé sur le travail.Plus important <strong>en</strong>core, il vous faudrait peut-être rep<strong>en</strong>ser pourquoi vous avez mis <strong>en</strong> place uneactivité d’ACT !!Veillez à bi<strong>en</strong> planifier le travail (tout particulièrem<strong>en</strong>t les délais et les horaires de travail) <strong>en</strong>fonction <strong>des</strong> conditions physiques <strong>des</strong> bénéficiaires ou <strong>des</strong> autres activités qu’ils peuv<strong>en</strong>tavoir à effectuer <strong>en</strong> parallèle.Prévoyez un « plan B » au cas où les personnes finiss<strong>en</strong>t le travail plus rapidem<strong>en</strong>t que prévu(mais s’att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à être payés pour la durée <strong>en</strong>tière prévue).La sécurité <strong>des</strong> travailleurs doit être garantie (et les équipem<strong>en</strong>ts nécessaires prévus <strong>en</strong>conséqu<strong>en</strong>ce).Suivi <strong>des</strong> travaux et supervision Les personnes devrai<strong>en</strong>t travailler <strong>en</strong> petits groupes afin de faciliter le suivi et la supervision, chaquegroupe étant géré par un superviseur (prévoir jusqu’à 25 personnes par chef de groupe). Lesuperviseur est choisi parmi la communauté elle-même et il sera le référ<strong>en</strong>t pour le personnel d’ACF. Le superviseur sera responsable du suivi de l’avancem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> travaux et de la prés<strong>en</strong>ce <strong>des</strong>travailleurs. Les feuilles de prés<strong>en</strong>ce seront alors utilisées par le personnel d’ACF pour le calculdu salaire que chaque travailleur doit recevoir (un exemple de feuille de prés<strong>en</strong>ce est prés<strong>en</strong>té àl’annexe 17).Etant donné que le superviseur peut être soudoyé et/ou de conniv<strong>en</strong>ce avec les travailleurs pour fraudersur les heures de prés<strong>en</strong>ce / les noms, un suivi et <strong>des</strong> visites surprises par le personnel ACF peuv<strong>en</strong>tavoir lieu afin de pouvoir id<strong>en</strong>tifier et prév<strong>en</strong>ir de tels comportem<strong>en</strong>ts. Dès qu’un problème est détecté,un rapport d’incid<strong>en</strong>t doit être établi et, si cela se reproduit une seconde fois, le travail dans la zoneconcernée peut être interrompu ou définitivem<strong>en</strong>t arrêté.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 132


ORGANISATION DES TRAVAILLEURS DANS UNE ZONE : UN EXEMPLE POUR UN GRAND PROJETRéfér<strong>en</strong>ts del’organisationCoordinateur dela zoneSuperviseur Superviseur Superviseur SuperviseurGroupe de Tra vail 225 pers . maxONGSUIVIGroupe de Travail 125 pers . maxGroupe de Travail 325 pers . maxQualifiéesNon-qualifiéesGroupe de Travail 425 pers . max Chaque groupe de travail peut être composé de personnes qualifiées et/ou non-qualifiées. Pas plus de 4 superviseurs ne devrai<strong>en</strong>t être suivis par le Coordinateur de la zone. Dans la plupart <strong>des</strong> projets mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> par ACF, le nombre de travailleurs sera inférieur ;SEULS les superviseurs seront les référ<strong>en</strong>ts d’ACF et aucun coordinateur zone ne sera nécessaire.Figure 13 : Un exemple d’organisation <strong>des</strong> travailleurs dans un projet à grande échellebasé sur le travail.Parfois la solution qui paraît la plus adaptée se révèle être moins idéale que ce qui avait étéespéré. L’idée de sous-traiter l’organisation d’activités ACT à <strong>des</strong> personnes spécialisées (<strong>des</strong>sous-traitants locaux) est intéressante. Cela apporte une aide à l’économie locale et retire unpoids administratif pour l’Organisation la laissant libre de se conc<strong>en</strong>trer sur la sécuritéalim<strong>en</strong>taire. Une telle approche peut être bonne dans certains <strong>en</strong>droits, mais l’expéri<strong>en</strong>ce n’a pastoujours été positive.Encadré 39. Les activités ACT avec les sous-traitants locaux : l’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF <strong>en</strong>AfghanistanUn projet ACT à Kaboul avait pour objectif d’aider <strong>des</strong> personnes vulnérables à avoir un rev<strong>en</strong>u régulier etaussi à améliorer l’accès à l’eau. Conformém<strong>en</strong>t à la loi afghane, les travaux devai<strong>en</strong>t être mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>par <strong>des</strong> sous-traitants locaux officiels. Ils étai<strong>en</strong>t d’accord sur le principe d’embaucher de la main-d’<strong>œuvre</strong> àpartir <strong>des</strong> listes d’ACF établies selon <strong>des</strong> critères humanitaires. Toutefois, dans la pratique cela ne s’estpas fait sans heurt, étant donné que les sous-traitants avai<strong>en</strong>t une vue plus ori<strong>en</strong>tée « business » etdonnai<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t la priorité à la réalisation rapide <strong>des</strong> travaux plutôt qu’à rémunérer <strong>des</strong> personnes. Ils voulai<strong>en</strong>t travailler avec les mêmes personnes p<strong>en</strong>dant toute la durée du projet plutôt qued’avoir <strong>des</strong> travailleurs tournants pour atteindre plus de bénéficiaires. Ils ont refusé de recruter certaines personnes inscrites sur les listes à cause de leur mauvaisecondition physique. Un sous-traitant payait <strong>des</strong> salaires légèrem<strong>en</strong>t moins élevés que les autres, ce qui <strong>en</strong>traîna <strong>des</strong>démissions.D’autres difficultés ont été expérim<strong>en</strong>tées à cause <strong>des</strong> problèmes tant de la conception du projet que <strong>des</strong>a mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>. Kaboul possédait un marché du travail raisonnable pour la main-d’<strong>œuvre</strong> peu<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 133


qualifiée ce qui d’une certaine manière offrait de meilleures opportunités pour le projet d’ACT. Le travail était irrégulier et les travailleurs n’étai<strong>en</strong>t informés que deux jours à l’avance sur leurplanning de jours travaillés la semaine suivante. Par conséqu<strong>en</strong>t, bon nombre d’<strong>en</strong>tre euxdémissionnèr<strong>en</strong>t préférant se r<strong>en</strong>dre dans <strong>des</strong> « c<strong>en</strong>tres de travailleurs » où ils étai<strong>en</strong>tsusceptibles de trouver du travail sur du plus long terme. Au cours du suivi, tous les travailleurs ont estimé que le travail était simplem<strong>en</strong>t trop court (surquelques jours seulem<strong>en</strong>t) pour prés<strong>en</strong>ter un véritable avantage pour eux et le salaire ne leurpermettait pas de faire de nouvelles dép<strong>en</strong>ses. A cause du délai <strong>en</strong>tre le mom<strong>en</strong>t où les travailleurs étai<strong>en</strong>t sélectionnés et celui où ils comm<strong>en</strong>çai<strong>en</strong>teffectivem<strong>en</strong>t à travailler, certains ont trouvé un autre emploi. Ils ont donc <strong>en</strong>voyé quelqu’un d’autre, neremplissant pas les critères de sélection, pour les remplacer dans le projet ACT. Certains étai<strong>en</strong>t incapables physiquem<strong>en</strong>t d’accomplir le travail et ont « volontairem<strong>en</strong>t » quitté leprogramme.<strong>3.2</strong>.3.7 Le processus de paiem<strong>en</strong>tUne fois que les taux de rémunération ont été décidés, la question qui se pose <strong>en</strong>suite est àquelle fréqu<strong>en</strong>ce effectuer les payem<strong>en</strong>ts.Après une crise, le besoin d’arg<strong>en</strong>t peut être très aigu et les versem<strong>en</strong>ts quotidi<strong>en</strong>s pourrai<strong>en</strong>ts’avérer être utiles pour les travailleurs. Toutefois la mise <strong>en</strong> place de paiem<strong>en</strong>ts quotidi<strong>en</strong>s estcompliquée, pr<strong>en</strong>d du temps, et créerait une charge administrative bi<strong>en</strong> trop lourde sur la plupart<strong>des</strong> projets ACT. Comme toujours il vous faut trouver un compromis <strong>en</strong>tre ce dont lespopulations ont besoin et ce que vous pouvez faire. Si les besoins humanitaires <strong>des</strong> populationssont pressants suite à une crise qu’ils ne peuv<strong>en</strong>t pas att<strong>en</strong>dre quelques jours pour recevoir leurarg<strong>en</strong>t, alors les activités ACT ne sont probablem<strong>en</strong>t pas une réponse humanitaire suffisante. Enpratique, puisque les activités ACT pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du temps à mettre <strong>en</strong> place, il devrait y avoir déjàd’autres dispositifs d’aide <strong>en</strong> place (que ce soit une aide <strong>en</strong> nature, <strong>des</strong> prestations de servicesgratuites, <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> directs).Des paiem<strong>en</strong>ts hebdomadaires devrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> principe acceptables pour la plupart <strong>des</strong> g<strong>en</strong>s,ce qu’il faudra bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t vérifier. Donner une avance de payem<strong>en</strong>t la première semaineest possible <strong>en</strong> théorie, mais cela ajouterait au fardeau administratif et la communauté devraits’assurer que cet arg<strong>en</strong>t sera remboursé, même si les allocataires particuliers ne se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pasau travail. En général, bi<strong>en</strong> qu’un manuel rédigé pour une utilisation à travers le monde nepuisse pas donner de règles pour chaque situation particulière, il serait préférable d’éviter deverser <strong>des</strong> avances.Lorsque les paiem<strong>en</strong>ts n’ont pas seulem<strong>en</strong>t pour but d’aider les populations à répondre à leursbesoins de consommation courants, mais égalem<strong>en</strong>t de leur permettre d’investir, il peut êtreutile de payer une partie <strong>des</strong> salaires chaque semaine et d’<strong>en</strong> ret<strong>en</strong>ir une partie afin que lespopulations reçoiv<strong>en</strong>t une somme importante <strong>en</strong> payem<strong>en</strong>t final –et donc suffisante pouracheter du bétail, contribuer à la construction d’une maison, etc. Cela dép<strong>en</strong>dra <strong>des</strong> accordspassés avec les travailleurs et leurs communautés. Une expéri<strong>en</strong>ce concrètem<strong>en</strong>t réussie a étéd’effectuer un versem<strong>en</strong>t final conséqu<strong>en</strong>t sur un compte dans un organisme local d’épargneet de crédit. Cela permet d’atteindre trois objectifs : (1) les personnes reçoiv<strong>en</strong>t un montantconséqu<strong>en</strong>t pour l’investir, (2) cela limite les risques liés au versem<strong>en</strong>t de grosses sommesd’arg<strong>en</strong>t liquide, (3) cela aide les personnes à se mettre <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec un organisme digne deconfiance qui propose <strong>des</strong> services financiers.Bi<strong>en</strong> que l’on puisse craindre le brigandage lors du transport d’arg<strong>en</strong>t pour effectuer <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts,le plus souv<strong>en</strong>t ce risque est faible. Même lors <strong>des</strong> situations d’urg<strong>en</strong>ce, les <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs privéspeuv<strong>en</strong>t dans le cadre de leurs affaires avoir à faire <strong>des</strong> règlem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> espèces et recevoir de l’arg<strong>en</strong>t.Bi<strong>en</strong> que souv<strong>en</strong>t ils ne se situ<strong>en</strong>t pas dans la même « sphère » que les organisations humanitaires,<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 134


ils peuv<strong>en</strong>t constituer une bonne source d’informations sur les risques pot<strong>en</strong>tiels et sur la manière deles éviter. Lorsque le risque devi<strong>en</strong>t véritablem<strong>en</strong>t une problématique, alors le paiem<strong>en</strong>t peut sefaire sous forme de coupons, sous réserve que cela aura été discuté au préalable et accepté dès ledépart. Dans les zones urbaines, et dans certains pays à rev<strong>en</strong>us moy<strong>en</strong>s, il peut être possible depayer les personnes directem<strong>en</strong>t sur <strong>des</strong> comptes bancaires.CONSEILS pour le processus de paiem<strong>en</strong>t :Assurez-vous que les superviseurs <strong>des</strong> groupes de travail ont bi<strong>en</strong> rempli les feuilles de prés<strong>en</strong>ceet que le travail a été contrôlé avant le jour de la paye. Cela aide à ce que les paiem<strong>en</strong>ts soi<strong>en</strong>teffectués rapidem<strong>en</strong>t conformém<strong>en</strong>t aux listes de paiem<strong>en</strong>t qui ont déjà été validées.Bon nombre de recommandations pour les paiem<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> directss’appliqu<strong>en</strong>t de la même manière aux rémunérations ACT.Comptez les espèces et préparez les <strong>en</strong>veloppes <strong>en</strong> toute sécurité dans le bureau. Inscrivez surl’<strong>en</strong>veloppe le nom du salarié, le nombre de jours payés et le montant total. Ceci permettrad’accélérer le versem<strong>en</strong>t.Lorsque vous serez confronté à <strong>des</strong> problèmes de sécurité, vous devrez peut-être éviter touteroutine et toute prévisibilité lorsque vous transporterez et distribuerez les paiem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> espèces.Assurez-vous que vous avez suffisamm<strong>en</strong>t de billets <strong>en</strong> petites coupures puisque les salariésn’auront probablem<strong>en</strong>t pas la monnaie sur de grosses coupures.Conv<strong>en</strong>ez à l’avance de ce qu’il faut faire si un salarié ne vi<strong>en</strong>t pas personnellem<strong>en</strong>t chercher sonsalaire (ce qui sera plus fréqu<strong>en</strong>t si vous ne versez pas les salaires à <strong>des</strong> dates régulières, pourraisons de sécurité). Dans la plupart <strong>des</strong> cas, un chef d’équipe ou quelqu’un d’autre dans lacommunauté peut être désigné <strong>en</strong> toute confiance pour recevoir l’arg<strong>en</strong>t. Mais ceci doit recevoirl’accord préalable de tout le monde.L’annexe 17 prés<strong>en</strong>te un exemple de feuille de paye pour une interv<strong>en</strong>tion monétaire basée surle travail avec <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts hebdomadaires. Elle devrait être adaptée au type d’interv<strong>en</strong>tionmonétaire basée sur le travail tout comme la procédure de paiem<strong>en</strong>t (payem<strong>en</strong>t à la tâche ou à lajournée, payem<strong>en</strong>t au groupe, voir plus haut).<strong>3.2</strong>.3.8 Clore les projets basés sur le travailLes interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail sont le plus souv<strong>en</strong>t sur du court terme, sauf lorsqu’ellesfont partie de programmes de filets de sécurité sociale, comme c’est le cas <strong>en</strong> Éthiopie. Bi<strong>en</strong> queles populations <strong>en</strong> soi<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>tes, att<strong>en</strong>dez-vous à ce qu’elle fasse pression pour la poursuitedu programme (si vous aidez réellem<strong>en</strong>t les g<strong>en</strong>s, ils ne veul<strong>en</strong>t pas que votre action s’arrête).Le personnel du projet peut égalem<strong>en</strong>t souhaiter voir le projet continuer si l’alternative est lechômage. Vous pouvez toujours trouver une justification pour poursuivre un projet d’IM, parexemple le chômage et le sous-emploi vont être une réalité pour <strong>des</strong> millions de personnes pour<strong>en</strong>core de très nombreuses années.Assurez-vous que vous étiez au courant <strong>des</strong> objectifs du programme et de quels étai<strong>en</strong>t lescritères de décisions pour l’<strong>en</strong>vergure du programme lorsqu’il a été mis sur pied. Si ceux-ci ontété atteints et que la situation s’est améliorée, alors maint<strong>en</strong>ez votre décision d’arrêter leprogramme. Il ne devrait pas être nécessaire de revoir la décision d’arrêter et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t derechercher <strong>des</strong> fonds pour le poursuivre, sauf si la situation avait changé, par exemple si lacrise s’était aggravée. Si la taille du programme n’était limitée que par les fonds disponibles àl’époque, alors un financem<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire pourrait bi<strong>en</strong> être utile pour augm<strong>en</strong>ter lesprojets ACT.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 135


CONSEILS pour mettre un terme aux interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail :Prévoir les stratégies de sortie dès le début de l’interv<strong>en</strong>tion (par exemple, évaluation de la manièredont la situation a évolué et de ce qui devrait être fait à l’issue du programme basé sur le travail).Veillez à bi<strong>en</strong> communiquer / à bi<strong>en</strong> s<strong>en</strong>sibiliser les communautés dès la mise <strong>en</strong> place du programmeet par la suite (sur le fait qu’il s’agit d’un projet à court terme, sur les objectifs, sur la fin planifiée).Essayez de faire coïncider la fin d’une interv<strong>en</strong>tion basée sur le travail avec le début d’activitéssaisonnières alternatives.Réduisez le nombre d’heures travaillées par jour afin de faciliter la fin du programme.Prévoyez un versem<strong>en</strong>t plus important à la fin du travail.Assurez-vous que la communauté a s’est approprié les résultats du travail et qu’elle saitcomm<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir (et qu’elle peut assurer cette maint<strong>en</strong>ance).Dans bon nombre de projets, le travail fait l’objet de roulem<strong>en</strong>t parmi un grand nombre depersonnes, et beaucoup de travailleurs auront fini leur participation avant la clôture du projet.Dans de nombreuses zones où les IM sont mises <strong>en</strong> place, les populations sont habituées auxopportunités de travail qui vont et vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t. Il est important que les populations soi<strong>en</strong>t avertiesque le projet ferme et qu’il s’agit d’une décision finale. Elles se s<strong>en</strong>tiront alors libres de quitterle projet lorsque d’autres opportunités de travail se prés<strong>en</strong>teront. Etant donné que leur année detravail est souv<strong>en</strong>t saisonnière, de nouvelles opportunités de travail se prés<strong>en</strong>teront et cela aprobablem<strong>en</strong>t été pris <strong>en</strong> considération lors de l’élaboration du projet et de son terme. C’est unefaçon de préparer la fin du programme lors de sa conception, avant même son démarrage. L’idéede ret<strong>en</strong>ir un pourc<strong>en</strong>tage sur les salaires afin d’effectuer un solde de salaire plus conséqu<strong>en</strong>t adéjà été discutée. La fermeture du projet implique égalem<strong>en</strong>t de transférer toutes lesinfrastructures construites à ceux qui auront la responsabilité de leur gestion et de leur <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>.Dans quelques cas, <strong>des</strong> relations dans le cadre d’un projet à long terme avec les communautésconcernées peuv<strong>en</strong>t se développer, mais cela ne sera probablem<strong>en</strong>t pas la norme pour les IMhumanitaires.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 136


POINTS CLES - Les « interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail » Sélection <strong>des</strong> projets basés sur le travail :Un processus qui s’appuie sur la communauté est utileTravaillez la mesure du possible avec les autorités localesElaborez un plan d’action communautaire qui couvre les besoins <strong>en</strong> travail, la durée,l’organisation du travailDéfinissez <strong>des</strong> critères de ciblage clairs, mais aussi largem<strong>en</strong>t que possibleValidez les horaires de travail, les normes de travail, le paiem<strong>en</strong>t. Suivez le plus possibleles normes existantes (par exemple les autorités locales), si cela aide à atteindre lesobjectifs fixés. Planification et logistique Élaborez un plan de travail commun avec la logistique et l’administration. Coordonnezles projets de travaux planifiés avec les besoins logistiques et de transport, lesresponsabilités administratives et les finances. Planifiez tout bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> avance. Ne sous-estimez pas la nécessité d’une bonne comptabilité ! Les achats <strong>des</strong> matériels nécessaires devrai<strong>en</strong>t être planifiés, commandés et effectués àtemps pour le démarrage du projet. La sécurité <strong>des</strong> travailleurs doit être tout le temps assurée. Organisation du travailTravaillez dans le respect de la loi du pays et <strong>des</strong> règlem<strong>en</strong>ts administratifs.Adaptez-vous aux coutumes locales et aux conditions climatiques.Signez <strong>des</strong> accords avec les groupes de travailleurs, <strong>en</strong> précisant les règles et les horairesde travail, les objectifs, les sanctions év<strong>en</strong>tuelles et les conditions de rémunération.Adaptez les horaires de travail et le planning à la condition physique <strong>des</strong> travailleurs.Faites <strong>en</strong> sorte que <strong>des</strong> superviseurs issus de la communauté supervis<strong>en</strong>t et contrôl<strong>en</strong>t letravail effectué.Veillez à avoir <strong>des</strong> groupes de travail de taille gérable (pas plus de 25 personnes).Suivez régulièrem<strong>en</strong>t et de très près tout le processus. FormationDestinée aux travailleurs au début du processus de travail.Pour la maint<strong>en</strong>ance <strong>des</strong> ouvrages après la fin du projet.Pour organiser et financer cet <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> une fois que l’organisation aura quitté la zone. Processus de paiem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> salariés : Les salaires devrai<strong>en</strong>t être déterminés <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> objectifs du programme. Lorsquec’est compatible avec les objectifs fixés, conformez-vous aux valeurs locales du travailjournalier ou au salaire minimum, mais trouvez <strong>des</strong> solutions lorsque ces taux sont tropfaibles. La rémunération peut être faite à la tâche, à la journée ou au résultat (Cf. 3.1.3.5).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 137


3.3 Suivi / Évaluation <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>3.3.1 SuiviLe suivi 31 consiste à observer de manière régulière, systématique et déterminée toutes les activitésqui se déroul<strong>en</strong>t dans le cadre d’un projet ou d’un programme, et à <strong>en</strong> r<strong>en</strong>dre compte.Il vérifie si les activités du projet se déroul<strong>en</strong>t conformém<strong>en</strong>t à ce qui a été planifié et auxobjectifs (notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> regardant les indicateurs objectivem<strong>en</strong>t vérifiables) et si les moy<strong>en</strong>ssont utilisés de manière correcte et efficace.R<strong>en</strong>dre compte du suivi permet d’utiliser les informations collectées pour pr<strong>en</strong>dre <strong>des</strong> décisions<strong>en</strong> vue d’améliorer la performance du projet et pour faire un retour aux bailleurs de fonds, auxpersonnes chargées de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> et aux bénéficiaires du projet.Le suivi consiste simplem<strong>en</strong>t à garder toujours un œil sur ce qui se passe plutôt que de donnerun traitem<strong>en</strong>t et de supposer que tout se passe bi<strong>en</strong>. Bi<strong>en</strong> que sa définition soit quelque peuopaque, elle apporte quatre pistes utiles pour un bon suivi.RégulierSystématiqueLe suivi est effectué régulièrem<strong>en</strong>t, pas au hasard. Il doit être planifié et fairepartie <strong>des</strong> responsabilités et de la charge de travail normales <strong>des</strong> équipes.Certains points sont examinés toutes les semaines ou tous les mois, d’autresaprès chaque distribution.Le suivi doit être structuré. Vous pouvez <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre <strong>des</strong> choses utiles si vousparlez au hasard avec les populations, mais vous ne compr<strong>en</strong>drez pas vraim<strong>en</strong>t ceque cela veut dire à moins que vous ne réfléchissiez att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t : à qui voulezvous parler et que souhaitez vous appr<strong>en</strong>dre de chaque personnes. Vous pouvezvous assurer que vous vous adressez à la fois aux hommes et aux femmes, auxjeunes et aux plus âgés, aux bénéficiaires et aux non-bénéficiaires, aux personnesqui viv<strong>en</strong>t tout près <strong>des</strong> boutiques et à celles qui habit<strong>en</strong>t loin. Réfléchissez à lasource la meilleure, la plus simple et la plus fiable pour chaque informationnécessaire. Il n’existe aucune « règle » simple, si ce n’est d’avoir réfléchi à cedont vous avez besoin et être systématique dans votre suivi.Détermination Le suivi est effectué dans un but bi<strong>en</strong> précis, et non pas pour remplir <strong>des</strong>questionnaires. Ne collectez pas d’informations que vous n’utiliserez pas : c<strong>en</strong>e serait pas du suivi de projet, mais une collecte d’information gratuite et vousêtes trop occupé pour cela.L’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t logique de la p<strong>en</strong>sée est le suivant :a) Quelles décisions dois-je pr<strong>en</strong>dre ?b) Quelles informations aideront à ces décisions ?c) Comm<strong>en</strong>t puis-je obt<strong>en</strong>ir ces informations ?d) De quels systèmes ai-je besoin pour m’assurer que les informations sontutilisées correctem<strong>en</strong>t ?31Le « Précis du Suivi/Surveillance » par P.Bartle est disponible sur le li<strong>en</strong> suivant :http://www.scn.org/ip/cds/cmp/hemon.htm#SBegin<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 138


Vous utiliserez pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les informations pour pr<strong>en</strong>dre <strong>des</strong> c<strong>en</strong>taines dedécisions. Le programme est-il toujours pertin<strong>en</strong>t ? Le transfert est-il d’unmontant suffisant ? L’inflation est-elle trop élevée ? Devrions-nous passerplutôt à une aide <strong>en</strong> nature ? Avons-nous oublié <strong>des</strong> personnes dans le besoin ?Avons-nous suffisamm<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> géré les risques sécuritaires ? Les commerçantscompr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t-ils bi<strong>en</strong> le système <strong>des</strong> coupons ? les populations sont-ellesvictimes de fraude ? Avons-nous suffisamm<strong>en</strong>t de moy<strong>en</strong>s de transport pourrépondre aux besoins <strong>des</strong> activités d’ACT <strong>des</strong> mois prochains ? Etc.Compte r<strong>en</strong>duet rapportsLes informations ne sont pas utiles à moins qu’elles ne parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre lesmains (ou au cerveau) <strong>des</strong> personnes qui les utiliseront pour pr<strong>en</strong>dre <strong>des</strong>décisions. Vous avez besoin d’un bon système de partage et decompréh<strong>en</strong>sion <strong>des</strong> informations. Demander aux équipes d’établir <strong>des</strong>rapports m<strong>en</strong>suels peut servir à cette fin –mais si les personnes ne sont pasdouées pour la rédaction et que cela leur pr<strong>en</strong>d trop de temps, elles <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tà louper <strong>des</strong> choses ess<strong>en</strong>tielles ou vous n’avez pas le temps de lire cesrapports, et donc vous ne faites pas de suivi. Dans ces conditions, il vous faut<strong>en</strong>visager d’autres solutions : une réunion hebdomadaire ou simplem<strong>en</strong>t <strong>des</strong>discussions informelles régulières <strong>en</strong> voiture lorsque vous vous r<strong>en</strong>dez sur leterrain. Les informations et le processus devrai<strong>en</strong>t toujours être consignés, aumoins pour les <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts à retirer pour d’autres projets. Pr<strong>en</strong>ez garde à nepas dev<strong>en</strong>ir le seul « pôle d’échanges » d’informations du suivi. D’autrespersonnes pourront avoir besoin de pr<strong>en</strong>dre <strong>des</strong> décisions reposant sur cesinformations égalem<strong>en</strong>t, et vous n’avez pas le temps de transmettre la totalité<strong>des</strong> informations à tout un chacun vous-même. Les personnes qui rassembl<strong>en</strong>tles informations devrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t les partager avec les autres, par exempleavec le personnel logistique et administratif, avec d’autres projets de sécuritéalim<strong>en</strong>taire, etc.Naturellem<strong>en</strong>t l’une <strong>des</strong> utilisations <strong>des</strong> informations de suivi est de r<strong>en</strong>dre compte aux bailleursde fonds. C’est important, mais cela ne devrait pas dev<strong>en</strong>ir le but ultime. Les bailleurs de fondsveul<strong>en</strong>t ces informations dans les rapports afin de s’assurer que vous les avez bi<strong>en</strong> collectées etque vous les utilisez et non parce qu’ils <strong>en</strong> ont réellem<strong>en</strong>t besoin.3.3.1.1 Que faut-il suivre ?Le mom<strong>en</strong>t où on comm<strong>en</strong>ce à p<strong>en</strong>ser à ce qu’il faut suivre est lors de la phase de conceptiondu programme. C’est alors que réfléchirez aux décisions de gestion qui seront nécessaires et dequoi les décideurs auront vraim<strong>en</strong>t besoin. Certains de ces points seront inclus dans le cadrelogique <strong>en</strong> tant qu’indicateurs –les célèbres IOV (c’est pour cela qu’il faudra les sélectionneravec le plus grand soin). Inévitablem<strong>en</strong>t, au fur et à mesure que le projet avance, vousdécouvrirez que vous avez de nouveaux besoins d’information et que le cadre logique ne peutêtre votre seul guide pour le suivi. N’ayez pas trop d’indicateurs, n’<strong>en</strong> choisissez pas qui vouspr<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t trop de temps à mesurer, et ne les collectez pas si vous n’allez pas les utiliser. Lecadre logique fait partie intégrante du contrat qui vous lie aux bailleurs de fonds. Ne promettez<strong>des</strong> informations que si vous avez sérieusem<strong>en</strong>t l’int<strong>en</strong>tion de les communiquer.Il n’existe pas de règles simples à propos de ce que vous avez besoin de suivre. Si tel était le cas,le prés<strong>en</strong>t manuel pourrait prés<strong>en</strong>ter une liste standard d’indicateurs <strong>en</strong> annexe à utiliser pourtoutes les IM dans le monde <strong>en</strong>tier ! Dans les paragraphes qui suiv<strong>en</strong>t, <strong>des</strong> suggestions sontfaites. Elles sont basées sur l’analyse <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>ts types de décisions qui ont dû être prises etsur certains domaines qui se sont avérés être utiles dans d’autres projets. Il est possible qu’elles<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 139


ne recouvr<strong>en</strong>t pas tous vos besoins. Elles peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t inclure <strong>des</strong> domaines que vousn’avez aucun besoin de suivre. Elles n’ont pour seul but que de vous guider et de vous aider àp<strong>en</strong>ser de façon créative à vos propres besoins d’informations. Rappelez-vous que votre butest de vérifier si : Le programme a atteint ses objectifs. Le programme est toujours pertin<strong>en</strong>t (vous devriez avoir défini un indicateur pour mesurercela, par exemple les sources de rev<strong>en</strong>u, l’utilisation de l’arg<strong>en</strong>t, les stratégies d’adaptationet leur classem<strong>en</strong>t).De la même façon il n’existe aucune règle sur les métho<strong>des</strong> de suivi. Certaines personnespréfèr<strong>en</strong>t utiliser abondamm<strong>en</strong>t <strong>des</strong> questionnaires, d’autres s’ori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t davantage vers <strong>des</strong>informations qualitatives et <strong>des</strong> <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s non structurés. Si vous avez besoin de quantifier lesinformations, alors peut-être vous faudra-t-il avoir recours à <strong>des</strong> <strong>en</strong>quêtes formelles. Celles-cisont complexes et il vous faut être sûr que vous saurez analyser les données avant decomm<strong>en</strong>cer à les collecter. Cela veut dire que vous connaîtrez exactem<strong>en</strong>t les tests que vousallez mettre <strong>en</strong> place et sur quelles variables ainsi que ce que cela vous donnera. Si vous n’êtespas sûr de vous, alors pr<strong>en</strong>ez conseil auprès d’un expert <strong>en</strong> recherche quantitative avantd’établir votre questionnaire 32 . Cela ne sert pas à grande chose de perdre du temps à remplir lesquestionnaires et <strong>en</strong>suite de les <strong>en</strong>trer dans la base de données s’ils n’apport<strong>en</strong>t pas de réponsesprécises à vos questions ou si leurs résultats n’étai<strong>en</strong>t pas valables du fait d’erreursd’échantillonnage. Vos questionnaires devrai<strong>en</strong>t toujours être courts –s’ils dur<strong>en</strong>t plus de 20minutes, vous vous apercevrez probablem<strong>en</strong>t qu’il y a plus de données collectées qu’il n’estpossible d’analyser pour <strong>des</strong> résultats significatifs sans un énorme échantillon !Sinon, vous pouvez vous <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir au suivi qualitatif. Même si vous utilisez égalem<strong>en</strong>t <strong>des</strong>questionnaires, cela devrait toujours constituer la base de votre suivi : cela vous permettra <strong>des</strong>avoir ce que les choses veul<strong>en</strong>t véritablem<strong>en</strong>t dire, et cela vous donnera rapidem<strong>en</strong>t <strong>des</strong>informations. Des <strong>en</strong>quêtes quantitatives peuv<strong>en</strong>t être effectuées pour vérifier et quantifier plusprécisém<strong>en</strong>t les points que vous avez découverts dans <strong>des</strong> <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s qualitatifs. La recherchequalitative peut être effectuée à la fois par <strong>des</strong> « <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s » individuels (par exemple avec <strong>des</strong>informateurs-clés) et par <strong>des</strong> discussions de groupe (les avantages de chacune de ces métho<strong>des</strong>sont discutés dans d’autres manuels ACF et sont hors sujet ici). Il est égalem<strong>en</strong>t intéressant demettre à profit les occasionnelles informelles de discussions avec la population.Il est utile d’<strong>en</strong>visager le suivi à quatre niveaux différ<strong>en</strong>ts 33 :1. Les activités et les processus du projet.2. Les impacts au niveau <strong>des</strong> ménages.3. Les impacts plus larges du programme sur le marché et l’économie.4. Le suivi plus large de la situation de la sécurité alim<strong>en</strong>taire et <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce.3.3.1.2 Le suivi <strong>des</strong> activités et <strong>des</strong> processusLe suivi <strong>des</strong> activités constitue la base de toute gestion de projet au quotidi<strong>en</strong>. Cela compr<strong>en</strong>ds’assurer que tous les plans de travail sont bi<strong>en</strong> suivis, que les budgets sont dép<strong>en</strong>séscorrectem<strong>en</strong>t et que la qualité <strong>des</strong> activités est satisfaisante. L’organisation d’une distribution de32Pour plus d’informations et précisions sur la méthodologie de l’<strong>en</strong>quête, veuillez consulter le guide d’ACFOutils statistiques pour <strong>des</strong> <strong>en</strong>quêtes de terrain de qualité.33 Tel que prés<strong>en</strong>té dans le manuel d’Oxfam « Cash Transfer Programming in Emerg<strong>en</strong>cies ».<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 140


coupons implique la succession d’un certain nombre d’étapes avec de véritablem<strong>en</strong>t procéder àla remise <strong>des</strong> coupons – toutes les étapes préalables indisp<strong>en</strong>sables ont-elles mises <strong>en</strong> place ?Vous voulez égalem<strong>en</strong>t avoir plus de précisions de la part <strong>des</strong> bénéficiaires sur le processus duprogramme, par exemple la manière dont la distribution a été organisée, y compris les élém<strong>en</strong>tspour lesquels l’organisation n’était pas responsable. Ce suivi peut mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce de petitsincid<strong>en</strong>ts qui peuv<strong>en</strong>t être réglés rapidem<strong>en</strong>t grâce à <strong>des</strong> changem<strong>en</strong>ts mineurs apportés à lamanière dont est géré le programme.Encadré 41. Que pourriez-vous vouloir savoir sur le processus d’un programme decoupons ? Les commerçants ont-ils fourni <strong>des</strong> produits de bonne qualité à <strong>des</strong> prix conv<strong>en</strong>ables sans avoir eurecours à <strong>des</strong> pratiques malhonnêtes ? Le processus a-t-il été transpar<strong>en</strong>t ? Toutes les personnes ont-elles bi<strong>en</strong> compris la valeur <strong>des</strong>coupons ainsi que les produits qui pouvai<strong>en</strong>t être achetés ? Le ciblage a-t-il été efficace ? Parmi les personnes que vous cibliez, certaines ont-elles été omisespour quelque raison que ce soit ? Existait-il <strong>des</strong> risques sécuritaires pour les titulaires de coupons ?Source : Oxfam (2005)Ce suivi effectué au jour le jour est d’autant plus utile pour les processus qu’ACF ne contrôle pas ;par exemple, l’échange de coupons avec les commerçants ou l’organisation locale du travail pourles ACT. Des visites informelles, et non annoncées à l’avance dans diverses zones d’interv<strong>en</strong>tions’avèr<strong>en</strong>t utiles, tout particulièrem<strong>en</strong>t si elles peuv<strong>en</strong>t se dérouler de manière bi<strong>en</strong>veillante.3.3.1.3 Le suivi de l’impact aux niveaux <strong>des</strong> ménages et de la communautéÉtant donné que les objectifs du projet vis<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t à aider les populations à améliorerleurs moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce, cette section est la plus importante pour compr<strong>en</strong>dre si le projet« fonctionne ». Ce n’est pas parce que les populations reçoiv<strong>en</strong>t <strong>des</strong> choses que vos objectifssont atteints (Cf. l’annexe 20 qui prés<strong>en</strong>te un exemple de questionnaire post-distribution).Ce suivi est semblable au « suivi post-distribution » classique qui a lieu après chaque cycle dedistribution dans tout programme d’aide. Les <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s se déroul<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t peu après quechaque distribution ou paiem<strong>en</strong>t ait été effectué, de telle sorte que les personnes puiss<strong>en</strong>t serappeler comm<strong>en</strong>t elles ont utilisé le transfert. Toutefois, les ménages décid<strong>en</strong>t de leurs dép<strong>en</strong>sesà la lumière de toutes les sources différ<strong>en</strong>tes de rev<strong>en</strong>us qu’ils ont. L’important, si l’on regardetoutes les sources de rev<strong>en</strong>us dont ils bénéfici<strong>en</strong>t, est de savoir ce qui a changé après avoir reçuune nouvelle source d’arg<strong>en</strong>t, l’IM :• Par rapport à leurs dép<strong>en</strong>ses ?• Par rapport aux autres activités génératrices de rev<strong>en</strong>us et/ou aux stratégies d’adaptationsqu’ils ont dû utiliser ?Si c’est possible égalem<strong>en</strong>t de classer ces sources de rev<strong>en</strong>us, cela devrait vous aider à évaluerla pertin<strong>en</strong>ce du programme et à savoir si ce classem<strong>en</strong>t a changé depuis la situation deréfér<strong>en</strong>ce et tout à long du programme. Par exemple, si l’aide monétaire vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> premier dansles sources de rev<strong>en</strong>us du début de programme et arrive <strong>en</strong> troisième position dans l’<strong>en</strong>quêtesuivante, cela peut indiquer que la situation s’est améliorée et que les ménages dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t moinsdu transfert (le même raisonnem<strong>en</strong>t peut être m<strong>en</strong>é vis-à-vis <strong>des</strong> stratégies d’adaptation).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 141


Encadré 42. Ce que vous aimeriez savoir de l’impact <strong>des</strong> programmes transferts<strong>monétaires</strong> sur les ménages.Ce que vous aimeriez savoir exactem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>d <strong>des</strong> objectifs du programme. Quelques-uns <strong>des</strong>domaines d’intérêt peuv<strong>en</strong>t être : Comm<strong>en</strong>t les personnes ont-elles utilisé l’arg<strong>en</strong>t ? Était-ce comme vous l’aviez prévu ? Dans quelle mesure cela dép<strong>en</strong>dait du fait que c’était un homme ou une femme qui recevait l’arg<strong>en</strong>t ? Le ménage peut-il hiérarchiser ses sources principales de rev<strong>en</strong>us ? Où se situ<strong>en</strong>t alors les IM ? Combi<strong>en</strong> d’arg<strong>en</strong>t a été consacré à <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses de consommation ? D’investissem<strong>en</strong>t ?Combi<strong>en</strong> d’arg<strong>en</strong>t a été donné à d’autres personnes <strong>en</strong> tant qu’aide sociale ? Quels membres de la famille ont pu <strong>en</strong> bénéficier ? Par exemple, l’arg<strong>en</strong>t a-t-il été utiliséess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pour nourrir les <strong>en</strong>fants ? Pour la scolarité ? A-t-il r<strong>en</strong>forcé le statut <strong>des</strong> femmes ? Cela a-t-il été difficile pour les bénéficiaires de faire leurs achats, par exemple <strong>des</strong> coûts detransport existai<strong>en</strong>t-ils ? Les produits qu’ils souhaitai<strong>en</strong>t étai<strong>en</strong>t-ils disponibles ? Les produits avai<strong>en</strong>t-ils la qualité qu’ilsespérai<strong>en</strong>t ? Si les personnes ont utilisé l’arg<strong>en</strong>t pour l’investir, cela a-t-il été un succès ? (C’est peut-être troptôt pour <strong>en</strong> juger). Le transfert a-t-il correspondu aux besoins <strong>des</strong> bénéficiaires ? Ont-ils dû continuer à <strong>en</strong>gager <strong>des</strong>stratégies de « détresse » ou sont-ils désormais <strong>en</strong> mesure de faire face (est-ce grâce à l’IM ?) ? Qui contrôlait la décision <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses au niveau du ménage ? (répartition <strong>en</strong>tre les sexes)Il est peut probable que les réponses aux questions ci-<strong>des</strong>sus soi<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tiques pour tous les ménages.Par conséqu<strong>en</strong>t : Quelles différ<strong>en</strong>ces exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts « types » de ménages ? Pourquoi certains ménages ont-ils pu tirer plus d’avantages du transfert que d’autres ?Les annexes 5 et 6 examin<strong>en</strong>t deux changem<strong>en</strong>ts qui ont pu être mesurés <strong>en</strong> observant le régimealim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages et les stratégies d’adaptations utilisées.En théorie, le suivi et l’évaluation ne t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas de comparer ce qui s’est passé à l’issue du projetavec la situation antérieure puisque les choses aurai<strong>en</strong>t changé de toute façon. La comparaison estfaite <strong>en</strong>tre ce que le projet a pu apporter et « ce qui se serait produit si le projet n’avait pas existé ».Cette situation hypothétique peut souv<strong>en</strong>t être constatée <strong>en</strong> observant les non-bénéficiaires ou cequi se passe <strong>en</strong> dehors de la zone du programme. Parfois, vous devez « créer » la situationhypothétique <strong>en</strong> considérant la vie d’avant le projet et <strong>en</strong> « insérant » <strong>des</strong> changem<strong>en</strong>ts qui seserai<strong>en</strong>t produites de toutes les manières d’après vous. Ce n’est pas une sci<strong>en</strong>ce exacte, mais celapeut vous aider à compr<strong>en</strong>dre la situation dans la mesure où vous réfléchissez sur ce que leschangem<strong>en</strong>ts signifi<strong>en</strong>t et lesquels serai<strong>en</strong>t plus susceptibles d’être dus aux IM.CONSEILS pour le suivi post-distribution (ménages et groupes de discussion) 34 :Organiser un “test” pour le questionnaire post-distribution avant de le réaliser à plus grandeéchelle afin de vérifier si les questions sont bi<strong>en</strong> comprises (tant par l’équipe de suivi et lapopulation) et si elles sont pertin<strong>en</strong>tes pour le programme.Testez aussi l’analyse du questionnaire, afin de vous assurer que seules les informations utiles sontcollectées (réfléchissez à comm<strong>en</strong>t et pourquoi les informations collectées seront utilisées).Veillez à ce que les problématiques clés soi<strong>en</strong>t croisées par différ<strong>en</strong>tes sources (questionnaires auxménages, informateurs-clés et groupes de discussion par exemple).34Veuillez consulter le guide d’ACF « Outils statistiques pour <strong>des</strong> <strong>en</strong>quêtes de terrain de qualité » pour plus deprécision et les informations sur la méthodologie de l’<strong>en</strong>quête et de l’échantillonngage, ainsi qu’aux autres Modulesd’ACF <strong>en</strong> sécurité alim<strong>en</strong>taire.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 142


Des groupes de discussion devrai<strong>en</strong>t être organisés avec <strong>des</strong> bénéficiaires et <strong>des</strong> nonbénéficiaires(comme dans le cas du suivi <strong>des</strong> ménages quand cela est possible) <strong>en</strong> essayantd’avoir un groupe représ<strong>en</strong>tatif de la communauté (c’est-à-dire <strong>en</strong> incluant <strong>des</strong> leaders maiségalem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> personnes plus pauvres, <strong>des</strong> hommes et <strong>des</strong> femmes, les différ<strong>en</strong>ts âges, lesdiffér<strong>en</strong>ts groupes professionnels, etc.).Des discussions avec <strong>des</strong> informateurs-clés apporteront <strong>des</strong> informations précieuses.Afin de recueillir <strong>des</strong> informations différ<strong>en</strong>tes et moins biaisées, les groupes organisés selon lessexes pourrai<strong>en</strong>t répondre séparém<strong>en</strong>t (si c’est accepté du point de vue culturel).Pour l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> (qu’il s’agisse d’un individu ou d’un groupe de personnes), l’évaluateur devraitessayer de s’isoler avec la/les personne(s) <strong>en</strong> <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> afin d’empêcher que <strong>des</strong> bavards nes’immisc<strong>en</strong>t dans les discussions et influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t ainsi les réponses.Les groupes de personnes <strong>en</strong> <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ne devrai<strong>en</strong>t pas être trop importants (au maximum15 personnes) de telle sorte que l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> puisse être m<strong>en</strong>é de manière efficace. Ils pourrai<strong>en</strong>t êtreinterrogés sur le ménage type et non pas sur leur propre cas pour que les réponses soi<strong>en</strong>t plusouvertes et plus objectives.Au moins deux personnes de l’équipe de suivi devrai<strong>en</strong>t participer au GD : l’une animant ladiscussion et l’autre pr<strong>en</strong>ant <strong>des</strong> notes (une troisième pourrait être un traducteur, le cas échéant).L’équipe de suivi devrait maîtriser la méthodologie du suivi et avoir reçu une formation complètesur le questionnaire : comm<strong>en</strong>t poser <strong>des</strong> questions, comm<strong>en</strong>t remplir le questionnaire, comm<strong>en</strong>tcroiser les informations recueillies.Dans le cas d’un projet basé sur le travail, il est égalem<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable de connaître l’impact<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par le surcroît de travail. Il n’existe aucune série complète de questions, mais lesdomaines que vous voudrez peut-être mieux compr<strong>en</strong>dre pourrai<strong>en</strong>t être :Quelles sont les autres activités génératrices de rev<strong>en</strong>us que les bénéficiaires ont dûabandonner à cause <strong>des</strong> activités d’ACT ? Cela <strong>en</strong> valait-il la peine ? Qu’aurai<strong>en</strong>t-ils gagné si cela n’avait pas été le cas ? Quelles autres activités ont été délaissées ?Qu’aurai<strong>en</strong>t-ils fait <strong>en</strong> temps normal à cette époque de l’année et comm<strong>en</strong>t qu’est-ceque le projet a changé ?Quel sera l’impact sur le long-terme, par exemple s’ils ont passé moins de temps dansleurs propres champs ? Qui, dans le ménage, a travaillé pour le projet ACT ? Qui a dép<strong>en</strong>sé l’arg<strong>en</strong>t ?Comm<strong>en</strong>t l’offre d’emploi a-t-elle impacté les autres membres du ménage du fait qu’unmembre participait aux ACT ?Répondre à ces questions vous aidera à id<strong>en</strong>tifier si le projet ACT doit être modifié ou pas, et dequelle façon. Les modifications pot<strong>en</strong>tielles pourrai<strong>en</strong>t inclure : La réduction du temps de travail <strong>des</strong> personnes sur le projet. La limitation du projet à un certain nombre de participants par ménage. La modification <strong>des</strong> critères du ciblage, par exemple inclure ou non les femmes. Abandonner l’idée d’un projet ACT et préférer un transfert sans contrepartie –pour lapopulation générale ou pour <strong>des</strong> ménages ciblés. L’ext<strong>en</strong>sion du projet ACT. La modification du taux de la rémunération.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 143


Le report de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> du programme après une saison spécifique.Les questionnaires aux ménages n’apporteront pas toutes les réponses à vos questions. Parconséqu<strong>en</strong>t, vous devriez les compléter avec un suivi au niveau de la communauté.Des visites et <strong>des</strong> discussions informelles avec différ<strong>en</strong>tes personnes de la communauté(informateurs-clés, employés du gouvernem<strong>en</strong>t, etc.) <strong>en</strong> dehors de toute <strong>en</strong>quête formelle peuv<strong>en</strong>tapporter <strong>des</strong> informations intéressantes et pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> remarques plus sincères sur le projet.Des groupes de discussion devrai<strong>en</strong>t être organisés parallèlem<strong>en</strong>t pour croiser les informationsrecueillies dans les questionnaires individuels concernant l’impact du programme. Toutefois, sivous êtes pressé par le temps et les ressources (ce qui est souv<strong>en</strong>t le cas), il est égalem<strong>en</strong>tpossible d’obt<strong>en</strong>ir <strong>des</strong> informations par le biais de groupes de discussion et/ou <strong>des</strong> informateurscléset d’autres informations dans les questionnaires <strong>des</strong> ménages. Ce n’est pas aussi scrupuleuxqu’un croisem<strong>en</strong>t de l’information, mais cela accélère le processus et permet d’avoir une vastecollecte de données. Un guide de discussion <strong>en</strong> groupe est prés<strong>en</strong>té à l’annexe 23.Les mêmes problématiques que celles r<strong>en</strong>contrées dans le suivi <strong>des</strong> ménages peuv<strong>en</strong>t ainsiêtre abordées, <strong>en</strong> mettant l’acc<strong>en</strong>t sur les points délicats s’ils sont posés à <strong>des</strong> individus maisqui seront traités différemm<strong>en</strong>t dans le cadre d’une dynamique de groupe, <strong>en</strong> particulier si lesgroupes de discussion sont séparés par g<strong>en</strong>re (la question du g<strong>en</strong>re, les mauvaises utilisations del’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre autres). En outre lorsque les personnes parl<strong>en</strong>t d’une tierce personne (et non pasd’elles-mêmes), elles ont t<strong>en</strong>dance à parler plus ouvertem<strong>en</strong>t et plus franchem<strong>en</strong>t.Encadré 43. Sujets classiques pour une discussion avec un groupe de bénéficiairesLe fait de systématiser le suivi n’implique pas que chaque <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ne concerne qu’un seul domaine. Unseul groupe de discussion avec un groupe de bénéficiaires d’IM pourrait inclure la totalité <strong>des</strong> sujetsindiqués ci-après. Dans l’analyse, il est important de regrouper les informations concernant un mêmesujet prov<strong>en</strong>ant de toutes les différ<strong>en</strong>tes sources plutôt que de conserver chaque compte r<strong>en</strong>dud’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ou de discussion séparém<strong>en</strong>t.Ciblage Les personnes connaiss<strong>en</strong>t-elles le mode de sélection <strong>des</strong> bénéficiaires ? Que p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-elles <strong>des</strong> critères de ciblage ? du processus de sélection ? Quelqu’un ici prés<strong>en</strong>t a-t-il participé au processus de sélection ? Quelle est le ress<strong>en</strong>ti par rapport à la couverture du programme (notamm<strong>en</strong>t les ménagesexclus ou inclus à tort) ?Ress<strong>en</strong>ti par rapport au programme Que p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-ils du programme ? (<strong>en</strong> particulier, la distribution monétaire était-elle une optionpertin<strong>en</strong>te ?) Comparaison avec les autres programmes déjà mis <strong>en</strong> place ou <strong>en</strong> cours ? Impacts du programme au niveau communautaire (positifs et négatifs) ? Améliorations pot<strong>en</strong>tielles / recommandations de la part de la communauté ?Les pratiques de partage Comm<strong>en</strong>t le programme s’insère-t-il dans les pratiques locales de partage p<strong>en</strong>dant <strong>des</strong> pério<strong>des</strong>de besoin ou dans les mécanismes préexistants de crédit communautaires ? La communauté a-t-elle fait quelque chose pour comp<strong>en</strong>ser les besoins non couverts par leprogramme (le cas échéant) ?L’utilisation <strong>des</strong> espèces et la question du g<strong>en</strong>re P<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-ils que l’arg<strong>en</strong>t a été bi<strong>en</strong> utilisé ? Qui a décidé de la manière dont l’arg<strong>en</strong>t allait être dép<strong>en</strong>sé dans le ménage ? Si les femmes étai<strong>en</strong>t <strong>des</strong>tinataires de l’arg<strong>en</strong>t, cela était acceptable du point de vue culturel ? Les femmes ont-elles été pu de conserver l’arg<strong>en</strong>t et décider elles-mêmes de la façon de le dép<strong>en</strong>ser ?<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 144


Impacts <strong>des</strong> activités Quels sont les impacts <strong>des</strong> activités du programme sur la communauté (infrastructureconstruite, impact <strong>des</strong> programmes de coupons sur les commerçants) ? Comm<strong>en</strong>t sont-elles acceptées et utilisées ? La communauté p<strong>en</strong>se-t-elle que la distribution d’arg<strong>en</strong>t / de coupons fait pression sur lemarché local ? De quelle manière ? Les quantités, qualités et prix <strong>des</strong> articles de base ont-ils été influ<strong>en</strong>cés par le projet ?3.3.1.4 Les répercussions économiques plus larges du programme (suivi du marché)Le rôle <strong>des</strong> marchés dans le cadre <strong>des</strong> IM est capital puisque c’est la façon dont lespopulations se procur<strong>en</strong>t leurs marchandises. Il est donc ess<strong>en</strong>tiel de savoir ce qui s’y passe. Deplus, les IM elles-mêmes influ<strong>en</strong>ceront les marchés – <strong>en</strong> fait, c’est probablem<strong>en</strong>t l’une <strong>des</strong>raisons pour lesquelles le choix s’est porté sur une IM. Celles-ci peuv<strong>en</strong>t avoir à la fois <strong>des</strong>effets positifs et négatifs sur les marchés. Il est indisp<strong>en</strong>sable que ces impacts soi<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong>compris, ou on risque que les objectifs ne soi<strong>en</strong>t pas atteints ou <strong>en</strong> d’autres termes que lespopulations ne seront pas aidées comme elles pouvai<strong>en</strong>t y prét<strong>en</strong>dre.Ici, il y aura toujours de bonnes informations de référ<strong>en</strong>ce parce qu’elles sont nécessaires à laconception <strong>des</strong> IM dès le départ. Ce sera important d’<strong>en</strong> savoir davantage sur :1. les prix2. la disponibilité <strong>des</strong> produits3. la demande pour les produits4. le volume global <strong>des</strong> échanges commerciaux1. Les prixLa surveillance <strong>des</strong> prix est très claire : tout d’abord essayez de trouver si quelqu’un effectuedéjà une surveillance <strong>des</strong> prix. Si c’est le cas, il n’est pas nécessaire de faire le même travailpour autant que cela couvre les prix dont vous avez besoin. Si ce n’était pas le cas, ce serait plussimple de demander à la personne qui assure ce suivi d’inclure un prix supplém<strong>en</strong>taire plutôtque de refaire tout le processus vous-même.Si vous avez besoin de surveiller les prix vous-mêmes, alors décidez quels produits voussouhaiteriez suivre et sur quels marchés. Il n’est pas nécessaire d’essayer de surveillerbeaucoup de prix. Vous avez besoin de connaître les prix <strong>des</strong> principaux produits que lespersonnes sont c<strong>en</strong>sées acheter. Par exemple, s’il s’agit de matériaux de construction ou debétails, alors les prix alim<strong>en</strong>taires peuv<strong>en</strong>t ne prés<strong>en</strong>ter que peu d’intérêt pour vous. D<strong>en</strong>ombreux produits alim<strong>en</strong>taires ont t<strong>en</strong>dance à évoluer <strong>en</strong> même temps et ils se substitu<strong>en</strong>t lesuns aux autres ; par conséqu<strong>en</strong>t il ne devrait pas être nécessaire de surveiller les prix de quatreou cinq céréales différ<strong>en</strong>tes.A moins que la zone du projet soit très ét<strong>en</strong>due, un marché c<strong>en</strong>tral, et jusqu’à trois ou quatremarchés situés à l’extérieur de toute grande ville, pourrai<strong>en</strong>t suffire. S’il existe <strong>des</strong> marchésspéciaux importants, par exemple pour le bétail, ceux-ci pourrai<strong>en</strong>t être inclus.Utilisez un formulaire simple pour inscrire les prix de chaque produit toutes les deuxsemaines ou tous les mois (là où l’inflation représ<strong>en</strong>te un souci particulier, comme au Zimbabwe<strong>en</strong> 2005-2007, vous pourriez <strong>en</strong>visager de surveiller les prix plus fréquemm<strong>en</strong>t). Puisque d<strong>en</strong>ombreux produits ne sont pas v<strong>en</strong>dus au poids, faites <strong>en</strong> sorte que le surveillant note les prix àl’unité et qu’il pèse l’unité plutôt que de calculer le prix au kg et de le noter. Si la nourriture estv<strong>en</strong>due <strong>en</strong> « vrac », alors une petite quantité peut servir d’échantillon. Si les prix vari<strong>en</strong>t d’un<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 145


étal à un autre, alors faites une moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>tre le prix le plus élevé et le moins élevé. Lesdonnées devrai<strong>en</strong>t toujours être <strong>en</strong>trées dans une feuille de calcul. Demandez à quelqu’un ayantsuffisamm<strong>en</strong>t de connaissances <strong>en</strong> informatique de créer <strong>des</strong> formules simples afin de pouvoirlire les données <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>ts marchés au cours <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>tes semaines et d’avoir ainsi unereprés<strong>en</strong>tation globale <strong>des</strong> fluctuations <strong>des</strong> prix et de générer les graphiques correspondantsautomatiquem<strong>en</strong>t.Rappelez-vous les raisons pour lesquelles vous avez besoin de ces informations. Vous avez besoin de connaître le prix moy<strong>en</strong> du panier de produits que les personnes sontc<strong>en</strong>sées être <strong>en</strong> mesure d’acheter et si le transfert est adapté ou pas. Sinon, il vous faudraaugm<strong>en</strong>ter le niveau du transfert. Vous avez besoin de savoir si le transfert est lui-même à l’origine de l’inflation (àcomparer aux zones où l’IM n’est mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>), auquel cas vous devrez peut-être rep<strong>en</strong>serla stratégie de votre programme. Dans un programme basé sur le travail, vous pourriez égalem<strong>en</strong>t vouloir surveiller le prixd’une journée de travail pour constater l’impact plus large du projet sur l’économie locale.CONSEILS pour collecter les prix :Vous devriez recueillir les prix à différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>droits du marché ou dans différ<strong>en</strong>ts marchés (si lemarché est important ou si plusieurs marchés exist<strong>en</strong>t dans la région).Les prix peuv<strong>en</strong>t être collectés chaque semaine <strong>en</strong> cas d’extrême instabilité. En général,l’instabilité du marché N’EST PAS un problème et les prix peuv<strong>en</strong>t être collectés seulem<strong>en</strong>t unefois par mois.Les produits de base soumis à un plafonnem<strong>en</strong>t de leur prix (prix maximum) / ou réglem<strong>en</strong>tés parl’administration ou le gouvernem<strong>en</strong>t devrai<strong>en</strong>t être id<strong>en</strong>tifiés comme tels et leurs prix suivis sinécessaire <strong>en</strong> notant les pot<strong>en</strong>tiels changem<strong>en</strong>ts de la réglem<strong>en</strong>tation.Collectez les prix pour la même liste de produits dans chaque étude de marché (de façon optimale<strong>en</strong> utilisant <strong>des</strong> produits équival<strong>en</strong>ts à ceux <strong>des</strong> données collectées par la FAO ou l’organisation <strong>des</strong>tatistiques). Cela permettra de comparer les données d’un mois sur l’autre et cela sera d’autant plusutile si les transferts <strong>monétaires</strong> sont indexés sur l’inflation (c’est-à-dire si l’arg<strong>en</strong>t donné estréévalué lorsque les prix augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t).Pour chaque produit suivi, utilisez la variété la moins chère (qui est égalem<strong>en</strong>t celle que lesménages vulnérables sont le plus susceptibles d’acheter). Si cette variété n’est pas disponible,pr<strong>en</strong>ez alors le prix d’une autre variété (plus chère) et faites part de vos comm<strong>en</strong>taires sur cetteabs<strong>en</strong>ce. Pour les produits de base principaux, leur disponibilité peut être vérifiée <strong>en</strong> parallèle avec les prix :elle peut être indiquée dans l’<strong>en</strong>quête au moy<strong>en</strong> d’une échelle prédéfinie (par exemple « 0 » pourpénurie, « 1 » pour petites quantités, « 2 » pour disponibilité moy<strong>en</strong>ne, « 3 » pour <strong>des</strong> quantitésnormales et « 4 » pour excéd<strong>en</strong>t).Un exemple de suivi <strong>des</strong> prix est prés<strong>en</strong>té à l’annexe 12.2. La disponibilitéSi les marchandises ne sont pas disponibles <strong>en</strong> quantité suffisante, alors les IM ne peuv<strong>en</strong>t guèreaider à résoudre le problème de l’accès. En théorie, le fait que les personnes ont plus d’arg<strong>en</strong>t dansleurs poches (« demande effective » accrue) devrait conduire à une offre plus abondante(modification <strong>des</strong> flux d’approvisionnem<strong>en</strong>t). Mais cela s’est-il produit ? Il est plus difficile dequantifier l’offre avec exactitude, mais c’est <strong>en</strong> général on peut appr<strong>en</strong>dre auprès <strong>des</strong> commerçantssi l’offre est forte ou faible (ou bi<strong>en</strong> se situe <strong>en</strong>tre les deux) et si elle est à la hausse ou à la baisse(c’est-à-dire connaître les t<strong>en</strong>dances). Les commerçants étai<strong>en</strong>t-ils <strong>en</strong> mesure de répondre à la<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 146


demande de leurs cli<strong>en</strong>ts ? Si ce n’est pas le cas, quels étai<strong>en</strong>t les obstacles et où se situai<strong>en</strong>t-ils ?Était-ce parce que les commerçants n’estimai<strong>en</strong>t pas utile d’apporter de nouvelles marchandisesou parce qu’ils ne pouvai<strong>en</strong>t les obt<strong>en</strong>ir pour une raison ou une autre ?R<strong>en</strong>seignez-vous aussi sur la qualité <strong>des</strong> marchandises. Les acheteurs peuv<strong>en</strong>t être les mieuxplacés pour vous <strong>en</strong> parler. Si les nouvelles marchandises arriv<strong>en</strong>t sur le marché, c’est peut êtreà cause <strong>des</strong> IM. C’est un point à contrôler <strong>en</strong> comparant avec les zones extérieures auprogramme. Les commerçants, <strong>en</strong> particulier ceux qui approvisionn<strong>en</strong>t la zone <strong>en</strong> marchandises,sont souv<strong>en</strong>t très au courant <strong>des</strong> autres marchés situés <strong>en</strong> dehors de la zone. Ils ne devrai<strong>en</strong>tavoir aucune raison pour ne pas vouloir bavarder avec vous. L’approvisionnem<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>ombreuses marchandises est saisonnier, par conséqu<strong>en</strong>t assurez-vous de savoir comm<strong>en</strong>tinterpréter tout changem<strong>en</strong>t. Demandez tout simplem<strong>en</strong>t aux commerçants si les changem<strong>en</strong>tssont normaux à cette époque de l’année.3. La demandeLa demande est c<strong>en</strong>sée augm<strong>en</strong>ter avec les IM, mais <strong>en</strong>core une fois, cette hypothèse doit êtrevérifiée puisque la logique de la stratégie du programme repose sur elle. Les commerçants sontles mieux placés pour vous parler <strong>des</strong> changem<strong>en</strong>ts qui se sont produits dans la demande. Lescli<strong>en</strong>ts arriv<strong>en</strong>t-ils avec de nouvelles deman<strong>des</strong> ? Quels articles achèt<strong>en</strong>t-ils <strong>en</strong> plus grandequantité ? Encore une fois les commerçants sav<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> analyser cela <strong>en</strong> fonction de ce quiest normal pour chaque saison.4. Volume global <strong>des</strong> échanges commerciauxUn bénéfice accru espéré grâce aux IM est un accroissem<strong>en</strong>t général du commerce, mais quin’est pas directem<strong>en</strong>t relié aux achats effectués par le biais de transferts et de coupons. C’estplus difficile à bi<strong>en</strong> étudier sans recours à une expertise technique, mais l’observation généralepeut être utile. De nouveaux commerçants sont-ils arrivés dans la région ? De nouveauxcommerces ont-ils ouvert ? Dans l’affirmative, allez discuter avec eux et demandez-leur laraison pour laquelle ils ont ouvert un nouveau commerce. Quelles sont les perspectives à longterme pour les commerçants, qu’ils soi<strong>en</strong>t nouveaux ou anci<strong>en</strong>s ?Tableau 21. Suivi de l’impact du projet sur le(s) marché(s)PROBLEMATIQUEGÉNÉRALEOffreDemandeQUESTIONS Les commerçants ont-ils toujours pu répondre à la demande* ? Les commerçants n’ont-ils jamais refusé <strong>des</strong> cli<strong>en</strong>ts pour cause de rupturede stock* ? Si la réponse est OUI, pourquoi se sont-ils trouvé <strong>en</strong> ruptured’approvisionnem<strong>en</strong>t (problèmes de transport, pénuries à l’échellerégionale, restrictions gouvernem<strong>en</strong>tales, une demande plus forte qu’àl’accoutumée) ? Ces pénuries étai<strong>en</strong>t-elles “normales” à cette époque de l’année ? Quels produits manquai<strong>en</strong>t ? De quelle manière le nombre de cli<strong>en</strong>ts a-t-il changé ? Dans la mesure dupossible pourriez-vous le quantifier ? (un aperçu de la t<strong>en</strong>dance suffit). Comm<strong>en</strong>t leur niveau d’activité a-t-il changé ? Dans la mesure du possiblepourriez-vous le quantifier ? (un aperçu de la t<strong>en</strong>dance suffit). Pour quels articles la demande a-t-elle augm<strong>en</strong>té ou diminué de manièreinhabituelle (le cas échéant) ? Peuv<strong>en</strong>t-ils expliquer les raisons de ces changem<strong>en</strong>ts (le cas échéant) ?<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 147


PROBLEMATIQUEGÉNÉRALEPrixConcurr<strong>en</strong>ceImpact du projetQUESTIONS Comm<strong>en</strong>t les commerçants qualifierai<strong>en</strong>t-ils la situation actuelle <strong>des</strong> prix ? Ont-ils augm<strong>en</strong>té plus que d’habitude les prix de v<strong>en</strong>te de certains deleurs articles* ? Si la réponse est OUI, pourquoi et pour quels articles une telle inflations’est-elle produite ? Comm<strong>en</strong>t le nombre de commerçants a-t-il évolué sur le marché*(quantifiez et comparez les chiffres avec les données de référ<strong>en</strong>ces) ? Quelles conséqu<strong>en</strong>ces cela a-t-il eu sur le marché (prix, t<strong>en</strong>sions,activité) ? Les commerçants qui sont nouveaux v<strong>en</strong>us vont-ils rester sur le marchéou bi<strong>en</strong> s’<strong>en</strong> iront-ils une fois que le projet sera terminé (stratégie <strong>des</strong>commerçants) ? Quelle est leur perception de l’impact du programme sur leurs affaires ? Recommandations, le cas échéant ?* La période de suivi / de rappel peut être les deux semaines précéd<strong>en</strong>tes ou le mois précéd<strong>en</strong>t or« depuis la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> IM » <strong>en</strong> fonction du contexte.3.3.1.5 Suivi plus large de la situation de la sécurité alim<strong>en</strong>taire et <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ceCela consiste à pr<strong>en</strong>dre du recul et ne pas considérer seulem<strong>en</strong>t ce qui touche directem<strong>en</strong>t lesIM ou ce que les IM peuv<strong>en</strong>t affecter. Assurez-vous qu’il n’y a pas de doublon dans le suivi quiest déjà <strong>en</strong> cours, par exemple un suivi de la sécurité alim<strong>en</strong>taire.Il est nécessaire que vous connaissiez les changem<strong>en</strong>ts de la sécurité alim<strong>en</strong>taire dans larégion et quelles <strong>en</strong> sont les raisons. Si de nouvelles contraintes apparaiss<strong>en</strong>t, il est importantde les compr<strong>en</strong>dre. Cela vous permet d’être flexible sur l’élaboration de votre programme et decomm<strong>en</strong>cer à <strong>en</strong>visager <strong>des</strong> solutions de rechange ou <strong>des</strong> projets complém<strong>en</strong>taires aux IM, soit àgérer <strong>en</strong> parallèle avec les IM ou lorsque les IM seront terminées. Même si ACF ne gèrera plusde programmes <strong>en</strong> sécurité alim<strong>en</strong>taire dans cette région, cela ne veut pas dire qu’il faut fermerles yeux sur la sécurité alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> populations. La responsabilité de l’organisation neconsiste pas à gérer de bons projets, mais à effectuer un changem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sible dans la vie <strong>des</strong>populations. C’est possible par le biais de bons projets, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> attirant l’att<strong>en</strong>tion<strong>des</strong> autres sur ce qui se passe et <strong>en</strong> faisant un plaidoyer pour <strong>des</strong> changem<strong>en</strong>ts dans les politiquesou les programmes <strong>des</strong> autres acteurs.3.<strong>3.2</strong> ÉvaluationL’évaluation est toujours un processus <strong>en</strong>touré de mystère. Il n’existe pas de formules simplespour attribuer une note à un projet ou pour dire « si cela a marché ». Une évaluation n’est ri<strong>en</strong>d’autre qu’une t<strong>en</strong>tative systématique de répondre à certaines questions sur un projet. Il n’estjamais possible d’apporter une réponse à toutes les questions pot<strong>en</strong>tielles que l’on pourrait seposer sur un projet, et il est naturel que différ<strong>en</strong>ts évaluateurs t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de répondre à différ<strong>en</strong>tesquestions. Lorsque les évaluations sont commandées, les différ<strong>en</strong>tes organisations demanderontà leurs évaluateurs de répondre à diverses questions. Le fait de demander « le projet <strong>des</strong> IM a-tilaidé les populations à investir dans le bétail ? » peut apporter une autre vision sur le projet parrapport à une évaluation qui poserait la question « Comm<strong>en</strong>t le projet a-t-il abordé la question<strong>des</strong> inégalités existant de g<strong>en</strong>re dans la population touchée ? » ou « la structure de gestion étaitellecelle qui conv<strong>en</strong>ait pour optimiser le coût-efficacité ? » Aucune de ces trois questions n’est<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 148


une « bonne » ou une « mauvaise » question pour l’évaluation. Tout dép<strong>en</strong>d de ce que vousvoulez savoir et cela dép<strong>en</strong>dra de la raison pour laquelle vous procédez à une évaluation.Néanmoins un cons<strong>en</strong>sus se profile sur certaines questions sur lesquelles les évaluations <strong>des</strong>réponses humanitaires devrai<strong>en</strong>t utilem<strong>en</strong>t se focaliser afin d’optimiser les leçons tirées del’expéri<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>tes organisations. Le fait de partager ces leçons permettra alors degarantir que la réponse humanitaire est toujours améliorée. Sept « critères » selon lesquels unprojet humanitaire peut être évalué ont été mis au point 35 et sont de plus <strong>en</strong> plus adoptés dans lespratiques d’évaluation.Les sept critères DAC pour les évaluationsPertin<strong>en</strong>ce /AdéquationConnexitéLe projet correspond-il aux priorités et aux besoins locaux (ainsi qu’à la politique<strong>des</strong> bailleurs de fonds). L’adéquation est l’adaptation <strong>des</strong> activités aux besoinslocaux, l’amélioration de l’appropriation, la responsabilisation et un coût-efficacitéadéquats.La nécessité de garantir que les activités répondant à une urg<strong>en</strong>ce sur le courtterme sont m<strong>en</strong>ées dans un contexte qui pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte <strong>des</strong> problèmes de longterme et interconnectés.Cohér<strong>en</strong>ceCouvertureEffici<strong>en</strong>ceLa nécessité d’évaluer les politiques sécuritaires, de développem<strong>en</strong>t, commercialeset militaires tout autant que les politiques humanitaires pour assurer une cohér<strong>en</strong>ceet tout particulièrem<strong>en</strong>t que toutes ces politiques ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compte <strong>des</strong>considérations tant humanitaires que <strong>des</strong> droits humains.La nécessité d’atteindre les principaux groupes de populations confrontés à <strong>des</strong>souffrances qui mett<strong>en</strong>t leur vie <strong>en</strong> danger où qu’elles soi<strong>en</strong>t.L’effici<strong>en</strong>ce mesure les résultats (à la fois du point de vue qualitatif et quantitatif)réalisés suite aux ressources mises <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>. En général, cela exige unecomparaison <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes autres approches pour atteindre un résultat etvoir si l’approche la plus effici<strong>en</strong>te a été utilisée.EfficacitéL’efficacité mesure jusqu’à quel point une activité a réalisé son objectif ou si celaest susceptible de se produire sur la base <strong>des</strong> résultats. Le respect <strong>des</strong> délais estimplicite dans le critère d’efficacité.ImpactL’impact considère les répercussions plus larges du projet : du point de vue social,économique, technique, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal ; sur les individus, les différ<strong>en</strong>ts groupesd’âge ou de g<strong>en</strong>re, les communautés et les institutions. Les impacts peuv<strong>en</strong>t êtreprévisibles et imprévisibles, positifs et négatifs, macro (concerne le secteur) etmicro (concerne les ménages).Ce manuel ne t<strong>en</strong>te pas de donner un aperçu exhaustif de ce qu’est une évaluation. Mais sonefficacité et son coût-efficacité seront détaillés par la suite. Il existe <strong>des</strong> manuels spécialisés sur cesujet (voir la bibliographie). Toutefois, les interv<strong>en</strong>ants devrai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> avoir à l’esprit ces critères,non parce qu’ils serviront de mesure de la performance qui sera jugée ultérieurem<strong>en</strong>t, mais plutôtparce que les critères ont été largem<strong>en</strong>t acceptés du fait qu’ils sembl<strong>en</strong>t vraim<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre compteutilem<strong>en</strong>t de l’ess<strong>en</strong>tiel <strong>des</strong> dim<strong>en</strong>sions auxquelles un bon projet humanitaire devraitaspirer. En conséqu<strong>en</strong>ce ils devrai<strong>en</strong>t être utilisés lors de la conception du projet et de son suivi.35 Par le Comité de Développem<strong>en</strong>t de l’Aide – DAC <strong>en</strong> anglais- l’organe principal par lequel l’OCDE étudie lesproblématiques liées à la coopération avec les pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t. Ils sont connus sous le nom de « critèresDAC ».<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 149


L’<strong>en</strong>cadré ci-après prés<strong>en</strong>te un exemple de recommandations générales (« jugem<strong>en</strong>t devaleur ») données à la fin de l’évaluation d’un programme pilote <strong>en</strong> monétaire et <strong>en</strong> coupons mis<strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> par Save the Childr<strong>en</strong> <strong>en</strong> Indonésie.Encadré 44. Évaluation d’un programme de transferts <strong>monétaires</strong> et de coupons parSave the Childr<strong>en</strong> <strong>en</strong> Indonésie : RecommandationsDans le cadre du projet de transfert monétaire <strong>en</strong> espèces et de coupons mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> par Save theChildr<strong>en</strong> <strong>en</strong> 2006 et prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> détails dans l’Encadré 5, les recommandations suivantes ont étéémises par l’évaluation du programme :Une stratégie de sortie devrait être définie avec <strong>des</strong> li<strong>en</strong>s possibles vers d’autres programmes(les moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce, la santé, l’éducation).Le suivi et l’évaluation doiv<strong>en</strong>t être r<strong>en</strong>forcés (<strong>des</strong> bases de référ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> vue de faire <strong>des</strong>comparaisons, le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> capacités, la surveillance <strong>des</strong> apports nutritionnels, l’impact surles commerçants).Veiller à avoir une bonne connaissance du programme et à faire une traduction exacte <strong>des</strong>docum<strong>en</strong>ts qui s’y rapport<strong>en</strong>t.Cibler de plus petits commerces dans les programmes à v<strong>en</strong>ir peut <strong>en</strong>courager un plus grandr<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> capacités dans les marchés locaux.Source: Cole (2006)Un autre exemple de méthodologie et de format d’évaluation est prés<strong>en</strong>té dans l’évaluation <strong>des</strong>programmes « Coupons-contre-Travail » qu’Oxfam a mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> au Niger et au Mali àl’annexe 24.3.<strong>3.2</strong>.1 EfficacitéLe suivi et/ou l’évaluation de l’efficacité <strong>des</strong> IM analyse si le programme a atteint ses objectifsinitiaux et de quelle manière il y est parv<strong>en</strong>u. Les points suivants pourrai<strong>en</strong>t être utilisés dansl’évaluation de l’efficacité d’un projet : Les ménages ciblés ont-ils reçu l’arg<strong>en</strong>t ? Les bénéficiaires du programme répondai<strong>en</strong>t-ils aux critères du programme ? Les ménages ont-ils pu acheter ce qu’ils voulai<strong>en</strong>t ou ce qu’ils étai<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>sés acheteravec les espèces / les coupons qu’ils avai<strong>en</strong>t reçus ? Comm<strong>en</strong>t l’arg<strong>en</strong>t / les couponsont-ils été utilisés ? Les ménages, ont-ils considéré que l’arg<strong>en</strong>t était une option appropriée <strong>en</strong> termesd’impact sur leur sécurité alim<strong>en</strong>taire ainsi que sur leur sécurité ? Les IM ont-elles eu les effets att<strong>en</strong>dus sur la sécurité alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages ? Ontellesfait une véritable différ<strong>en</strong>ce (<strong>en</strong> soi ? comparé à d’autres interv<strong>en</strong>tionspot<strong>en</strong>tielles ?) ? Quels ont été globalem<strong>en</strong>t les conséqu<strong>en</strong>ces <strong>des</strong> IM sur la communauté (les résultatsdu travail dans le cas <strong>des</strong> activités d’ACT, les effets sur l’économie locale) ? Le cal<strong>en</strong>drier prévu <strong>des</strong> activités a-t-il été respecté ? Dans la négative, pourquoi etquelles ont été les conséqu<strong>en</strong>ces pour les IM ? Quelles ont été les raisons <strong>des</strong> écarts par rapport aux activités planifiées ? Quelles ontété leurs conséqu<strong>en</strong>ces ? Comm<strong>en</strong>t cela pourrait-il être amélioré dans <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tionsfutures similaires ?<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 150


Comme on l’a vu, un grand nombre de questions auront déjà été analysées dans le cadre <strong>des</strong>suivis post distribution ou lors <strong>des</strong> groupes de discussion m<strong>en</strong>és p<strong>en</strong>dant le suivi. D’autrespoints liés au cal<strong>en</strong>drier <strong>des</strong> activités sont plus du ressort de l’organisation que du projet <strong>en</strong> luimême.L’<strong>en</strong>cadré suivant prés<strong>en</strong>te un exemple d’évaluation d’un programme Arg<strong>en</strong>t-contre-Travailm<strong>en</strong>é par ACF <strong>en</strong> Afghanistan. Bi<strong>en</strong> que ce ne soit pas une illustration de l’application <strong>des</strong>critères DAC <strong>en</strong> tant que tels, c’est prés<strong>en</strong>té ici <strong>en</strong> tant que synthèse d’une évaluation.Encadré 45. Évaluation de l’impact <strong>des</strong> routes <strong>en</strong> Afghanistan <strong>en</strong> 2003.Le programme d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail réalisé par ACF <strong>en</strong> 2002-2003 visait à réhabiliter les principalesroutes commerciales <strong>en</strong>tre deux villes.L’évaluation réalisée sur le programme a considéré :1. La sélection <strong>des</strong> bénéficiaires.2. Les conséqu<strong>en</strong>ces de l’injection d’arg<strong>en</strong>t pour les ménages bénéficiaires.3. L’impact <strong>des</strong> routes sur l’économie locale.Les principales conclusions fur<strong>en</strong>t :1. Le profil <strong>des</strong> bénéficiaires répondait aux critères de sélection (dét<strong>en</strong>tion d’un peu de terres, cheptelréduit, alim<strong>en</strong>tation peu diversifiée). Pratiquem<strong>en</strong>t la moitié <strong>des</strong> travailleurs ont participé auprogramme au-delà du nombre maximum de jours travaillés autorisé (26 jours).2. Conséqu<strong>en</strong>ces de l’injection d’arg<strong>en</strong>t : L’arg<strong>en</strong>t a été utilisé pour la nourriture (59%), le remboursem<strong>en</strong>t de la dette (34%) et lesvêtem<strong>en</strong>ts (7%). Certaines terres hypothéquées ont été récupérées ou <strong>des</strong> remboursem<strong>en</strong>ts partiels effectués. Les transferts <strong>monétaires</strong> n’ont pas aidé à la reconstitution du cheptel, mais ils ont permis auxfamilles de conserver <strong>des</strong> cultures vivrières pour l’hiver. Les schémas de consommation n’ont pas changé après les transferts <strong>monétaires</strong>. La catégorisation sociale <strong>des</strong> travailleurs vulnérables a changé positivem<strong>en</strong>t (de « le plus pauvre »à « plus pauvre » ou de « plus pauvre » à « moy<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t pauvre ») toutefois temporairem<strong>en</strong>tseulem<strong>en</strong>t.3. Les conséqu<strong>en</strong>ces de la réhabilitation <strong>des</strong> routes : Conséqu<strong>en</strong>ces directes : l’utilisation <strong>des</strong> voitures est plus fréqu<strong>en</strong>te et leur nombre est <strong>en</strong>augm<strong>en</strong>tation, les temps et les coûts de transport ont été réduits et la fréqu<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> déplacem<strong>en</strong>tsaccrue (40%). Conséqu<strong>en</strong>ces indirectes : les prix ont baissé, plus d’alim<strong>en</strong>ts frais disponibles, un plus grandnombre de boutiques (40 supplém<strong>en</strong>taires), une augm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> projets d’aide humanitaire dansla région (avec un accès facilité), <strong>des</strong> projets de création de petits marchés le long de la route.Globalem<strong>en</strong>t on peut dire que le programme a été efficace (puisque la plupart <strong>des</strong> objectifs ont étéatteints). La réhabilitation de la route a eu <strong>des</strong> effets à plus long terme que l’injection d’arg<strong>en</strong>t auxménages. Seule une très petite partie de décapitalisation a été effectivem<strong>en</strong>t récupérée (par <strong>des</strong> impactssur l’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t hypothécaire ou un <strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t moins élevé). Cela peut indiquer que la taille <strong>des</strong>transferts <strong>monétaires</strong> était tout simplem<strong>en</strong>t trop faible (le taux de la rémunération versée et/ou la duréedu programme : uniquem<strong>en</strong>t 26 jours de travail) et qu’il était peu réaliste de s’att<strong>en</strong>dre à ce que leschangem<strong>en</strong>ts importants et durables pour les populations apparaiss<strong>en</strong>t étant donnée la situationéconomique dans laquelle elles étai<strong>en</strong>t initialem<strong>en</strong>t.Sources: ACF (2003)<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 151


3.<strong>3.2</strong>.2 Coût-EfficacitéLes concepts d’effici<strong>en</strong>ce et d’efficacité sont souv<strong>en</strong>t utilisés <strong>en</strong> économie. Ils sont résumés dans laphrase suivante par P. Drucker : « l’effici<strong>en</strong>ce consiste à bi<strong>en</strong> faire les choses et l’efficacitéconsiste à faire la chose juste ».Le coût-efficacité associe l’effici<strong>en</strong>ce et l’efficacité. Il s’agit de la méthode la plus effici<strong>en</strong>ted’atteindre les objectifs fixés.Dans le cas d’une interv<strong>en</strong>tion monétaire, le rapport coût-efficacité estime si les activités mises<strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> ont été pertin<strong>en</strong>tes (voir ci-<strong>des</strong>sus) à un coût minimum ou si elles aurai<strong>en</strong>t pu êtreeffectuées différemm<strong>en</strong>t (autre type d’interv<strong>en</strong>tion, autre organisation) pour les mêmes résultats,voire de bi<strong>en</strong> meilleurs, mais à moindres coûts.Cela pourrait se faire grâce au suivi et plus particulièrem<strong>en</strong>t l’évaluation d’un programme (telque prés<strong>en</strong>té plus haut). Les points suivants devrai<strong>en</strong>t être utilisés pour évaluer le rapport coûtefficacitéd’un projet : Les IM ont-elles atteint les buts escomptés (voir plus haut) ? En t<strong>en</strong>ant compte de l’efficacité <strong>des</strong> IM, comm<strong>en</strong>t cela peut-il être comparé avecd’autres interv<strong>en</strong>tions pot<strong>en</strong>tielles (pour ce qui est du coût) ? La viabilité financière <strong>des</strong> IM a-t-elle été appréciée correctem<strong>en</strong>t ? Les budgets ont-ils été utilisés de façon appropriée / comme prévu / <strong>en</strong> suivant lesdocum<strong>en</strong>ts de projets (narratif et budget) originaux ? Quels systèmes de suivi / contrôle financier et logistique étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place ? Comm<strong>en</strong>tez la qualité de la gestion au quotidi<strong>en</strong> : le personnel, les informations, lesressources, etc. Quels systèmes étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place pour garantir que les intrants fournis étai<strong>en</strong>t de lameilleure qualité possible et qu’ils étai<strong>en</strong>t acceptables pour les bénéficiaires ?La théorie veut que les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ai<strong>en</strong>t un meilleur coût-efficacité que lesalternatives <strong>en</strong> nature étant donné qu’elles exig<strong>en</strong>t moins de logistique (appel d’offres,transports, contrôles qualité et stockage).Pour pouvoir vérifier cette affirmation, il faut faire une comparaison <strong>en</strong>tre les coûts de mise <strong>en</strong><strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> et ceux pour une alternative <strong>en</strong> nature avec <strong>des</strong> résultatssimilaires. C’est toutefois difficile puisque ces interv<strong>en</strong>tions sont souv<strong>en</strong>t mises <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> surdiffér<strong>en</strong>tes échelles, dans <strong>des</strong> régions variées et par <strong>des</strong> organisations différ<strong>en</strong>tes.L’<strong>en</strong>cadré ci-après prés<strong>en</strong>te une t<strong>en</strong>tative de comparaison <strong>des</strong> coûts d’une distribution <strong>en</strong> nature(aide alim<strong>en</strong>taire) avec ceux d’un transfert monétaire.Encadré 46. Rapport coût efficacité : une comparaison <strong>en</strong>tre les transferts <strong>monétaires</strong> etla distribution d’une aide alim<strong>en</strong>taireLes coûts <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés par les transferts <strong>monétaires</strong> sont comparés avec ceux <strong>des</strong> distributions d’aidealim<strong>en</strong>taire pour les projets <strong>en</strong>trepris by Save the Childr<strong>en</strong> <strong>en</strong> Éthiopie.Trois évaluations ont été faites qui ont permis de comparer le coût pour l’Organisation de la mise <strong>en</strong><strong>œuvre</strong> de l’aide monétaire, par l’achat de nourriture sur place et avec de la nourriture importée.Dans ces trois évaluations, il a été constaté que les transferts <strong>monétaires</strong> ont été estimés :Entre 39% et 46% moins cher que la nourriture importée.Entre 6% et 7% moins cher que la nourriture achetée sur place.Les coûts de mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> compr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t : les coûts de personnel, le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> capacités, lesuivi et l’évaluation et tous les frais logistiques (transport, chargem<strong>en</strong>t, contrôles qualité et stockage).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 152


En outre, il a été constaté qu’une aide alim<strong>en</strong>taire d’urg<strong>en</strong>ce comportait <strong>des</strong> coûts logistiques plusélevés, alors que les transferts <strong>monétaires</strong> exigeai<strong>en</strong>t un plus grand suivi financier et comptable.Sources: Adams & Kebede (2005)POINTS CLES - « Le suivi et l’évaluation »Le suivi : C’est une partie indisp<strong>en</strong>sable à toutes les interv<strong>en</strong>tions et plus particulièrem<strong>en</strong>taux IM. Il est de la responsabilité du Chef de Projet de le mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>, mais d’une façongénérale l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t devrait suivre son avancem<strong>en</strong>t (le coordinateur <strong>en</strong> sécuritéalim<strong>en</strong>taire et le support technique au siège).Cela signifie tout simplem<strong>en</strong>t de connaître ce qui se passe sur le projet de façonrégulière, systématique et qui soit utile à sa gestion (le programme est il pertin<strong>en</strong>t parexemple).Il est indisp<strong>en</strong>sable qu’il soit bi<strong>en</strong> organisé, bi<strong>en</strong> planifié et qu’il reste gérable. Enaucune manière il ne devrait se dérouler dans la précipitation au mom<strong>en</strong>t de rédiger unrapport bailleurs !Il peut être purem<strong>en</strong>t qualitatif ou à la fois qualitatif et quantitatif, mais jamaisuniquem<strong>en</strong>t quantitatif.Il devrait concerner : Les activités et les processus du projet L’impact au niveau <strong>des</strong>ménages L’évolution <strong>des</strong> marchés L’analyse plus large de la sécurité alim<strong>en</strong>taire.Le but n’est pas d’analyser la façon dont l’arg<strong>en</strong>t de l’IM a été dép<strong>en</strong>sé, mais decompr<strong>en</strong>dre quelles différ<strong>en</strong>ces a induit le projet. Cela veut donc dire qu’il faut examinertoutes les dép<strong>en</strong>ses mais égalem<strong>en</strong>t ce que les populations ont du pour obt<strong>en</strong>ir d’autressources de rev<strong>en</strong>us. Quelles étai<strong>en</strong>t les stratégies d’adaptation <strong>des</strong> ménages (adaptées ?de crise ?) ?Il est indisp<strong>en</strong>sable de s’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir avec <strong>des</strong> bénéficiaires comme avec <strong>des</strong> nonbénéficiaires.La communauté : elle fera part de son appréciation générale sur l’impact du projet, lesutilisations d’espèces et les questions de g<strong>en</strong>re, les habitu<strong>des</strong> culturelles, le ciblage, lacouverture, la pertin<strong>en</strong>ce du programme (<strong>en</strong> comparaison d’autres programmes le caséchéant), la protection et la sécurité.Évaluation : elle sera souv<strong>en</strong>t effectuée par une personne extérieure afin d’avoir un regardneuf sur le projet. Elle t<strong>en</strong>tera de répondre aux questions nombreuses et diverses concernantle projet, mais les sept critères DAC sont désormais très utilisés pour les programmeshumanitaires.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 3 : IM dans la pratique© ACF 153


4 CONCLUSIONL’objectif de ce manuel est d’être un outil pratique <strong>des</strong>tiné aux responsables de programmespour la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>. Les outils proposés ici ne sont ni définitifs,ni les seuls existant, et devrai<strong>en</strong>t être adaptés à chaque contexte et à chaque projet.Etant donné l’intérêt relativem<strong>en</strong>t nouveau que de telles interv<strong>en</strong>tions suscit<strong>en</strong>t, assurez-vous debi<strong>en</strong> capitaliser votre expéri<strong>en</strong>ce de manière aussi complète que possible pour consoliderl’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF sur la question, et afin d’<strong>en</strong>richir et d’améliorer ce manuel.Bonne chance !<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Chapitre 4 : Conclusion© ACF 154


5 ANNEXES1. Davantage d’informations sur les transferts sociaux <strong>monétaires</strong>Le tableau prés<strong>en</strong>té ci-<strong>des</strong>sous résume quelques exemples <strong>des</strong> transferts sociaux <strong>monétaires</strong> quiont été mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> dans différ<strong>en</strong>ts pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t.Programmes de transferts sociaux <strong>monétaires</strong> dans différ<strong>en</strong>ts pays :PaysBrésilBolsa Escola-Bolsa FamiliaMexiquePrograma Oportunida<strong>des</strong>-ProgresaDatedébut20011997Couverture(<strong>en</strong>viron)8 millions deménages5 millions deménagesPrestationUS$ 5-15 par famillea- US$ 15 par mois par familleb- De US$ 10 à US$ 63 <strong>en</strong> fonction dela catégorieType de transfertTMC 36 : bourse d’étu<strong>des</strong> pour les<strong>en</strong>fants scolarisésTMC :a- Aide nutritionnelle et <strong>en</strong>semble <strong>des</strong>oins de santé de baseb- Bourses d’étu<strong>des</strong> + aide financièreou aide <strong>en</strong> nature pour lesfournitures scolairesColombieFamilias <strong>en</strong> AcciónHondurasPrograma de AsignaciónFamiliarJamaïqueProgramme of Advancem<strong>en</strong>tthrough Health and Education(PATH)TurquieSocial FundBotswanaMozambiqueNational Institute for Social<strong>Action</strong> (INAS)200119902002200219801996Namibie 1992400 000familles411 000familles220 000personnes1 050 000personnes142 000personnes1997 S.O.96 767personnesâgées3 967 familles,transfertsciblant les<strong>en</strong>fantsa- US$ 20 par famille pour les <strong>en</strong>fantsde moins de 7 ans (sans t<strong>en</strong>ircompte du nombre d’<strong>en</strong>fants)b- US$ 6 par <strong>en</strong>fant allant dans uneécole élém<strong>en</strong>taire et US$ 12 par<strong>en</strong>fant allant dans une écolesecondairea- US$ 3 par <strong>en</strong>fant (jusqu’à l’âge de 3ans) par famille.b- US$ 3 par mois pour <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants demoins de 3 ans, ou <strong>des</strong> <strong>en</strong>fantshandicapés jusqu’à 12 ans ou <strong>des</strong>femmes <strong>en</strong>ceintes.a- US$ 3 pour les personnes âgées deplus de 60 ans, vivant dans uneextrême pauvreté.US$ 6,2 <strong>en</strong> 2002 et US$ 9 <strong>en</strong> 2004.a- US$ 9,5 par mois pour le premier<strong>en</strong>fant, US$ 8 par mois pour lesecond et US$ 6,4 pour le troisièmeet les suivants.b- US$ 8 par mois par <strong>en</strong>fant âgé de 0à 6 ans.a- US$ 27 par mois et par personneb- US$ 49 par moisc- US$ 1,8 par mois et par personneUS$ 3-6 par ménage et par mois selonla taille du ménage.a- US$ 30 par mois et par personneb- US$ 25 par moisc- US$ 30 pour un <strong>en</strong>fant, US$ 45,7pour deux et US$ 61 <strong>en</strong>suited- A partir de US$ 30 pour les famillesavec un <strong>en</strong>fant jusqu’à US$ 122pour celles avec sept <strong>en</strong>fants.Sources: Save the Childr<strong>en</strong> UK, Helpage et IDS (2005), WB (2003), Handa et Davis (2006)TMC :c- Subv<strong>en</strong>tion pour l’alim<strong>en</strong>tation <strong>des</strong>familles avec <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants demoins de 7 ans.d- Bourses d’étu<strong>des</strong> pour les famillesayant <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants âgés <strong>en</strong>tre 7 et18 ans.TMC :a- Bourses d’étu<strong>des</strong>b- Prestations maternelles etinfantiles,c- Suv<strong>en</strong>tions pour les personnesâgées et matériels pédago-giques.TMC : Bourses d’étu<strong>des</strong> pour lanutrition, la grossesse, le handicap, lapauvreté et les personnes âgées.TMC :a- Bourses d’étu<strong>des</strong>b- Subv<strong>en</strong>tions pour soins de santéTMI 37 :e- P<strong>en</strong>sion de vieillessef- Allocation d’orpheling- Prestations pour personnes sansressourcesTMI : Transfert <strong>monétaires</strong> pour lesménages vivant dans une pauvretéabsolueTMI :a- P<strong>en</strong>sion de vieillesseb- Allocation d’handicapéc- Bourses pour subv<strong>en</strong>ir auxbesoins <strong>des</strong> <strong>en</strong>fantsd- Allocation pour par<strong>en</strong>t d’accueil36 Les Transferts Monétaires Conditionnels (TMC) sont souv<strong>en</strong>t liés l’<strong>en</strong>voi <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants à l’école ou la participationà <strong>des</strong> programmes médicaux comme le suivi de croissance, la nutrition, la vaccination et la prév<strong>en</strong>tion. Laparticipation à <strong>des</strong> programmes d’éducation à la santé, à l’hygiène et à la nutrition est aussi souv<strong>en</strong>t requise37 Les Transferts Monétaires Inconditionnels (TMI) sont effectués sur la personne répond aux critères et est<strong>en</strong>registrée dans le programme, mais sans aucune condition attachée au payem<strong>en</strong>t.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 155


Le tableau ci-<strong>des</strong>sous prés<strong>en</strong>te une synthèse <strong>des</strong> principaux avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts possibles<strong>des</strong> transferts sociaux <strong>monétaires</strong> (ceux qui sont similaires à ceux <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong> <strong>en</strong>général, comme par exemple l’effet multiplicateur sur l’économie locale, n’ont pas été repris ici).Les avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts possibles <strong>des</strong> transferts sociaux <strong>monétaires</strong>:Avantages possibles<strong>des</strong> transferts sociaux <strong>monétaires</strong>La protection <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce : lespersonnes ont moins t<strong>en</strong>dance à v<strong>en</strong>dre leursactifs et/ou leurs récoltes à <strong>des</strong> prix bas pourrépondre à leurs besoins alim<strong>en</strong>taires. Une petitepartie du transfert peut être épargnée et/ou investiedans <strong>des</strong> actifs productifs.L’amélioration de la ration alim<strong>en</strong>taire : laquantité et la qualité de nourriture consommée sontaccrues et l’absorption de nourriture est stabilisée.De meilleures pratiques de soins : puisquemoins de temps est consacré à la m<strong>en</strong>dicité et/ou àfaire de petits boulots pour ram<strong>en</strong>er un peud’arg<strong>en</strong>t à la maison, on s’occupe mieux <strong>des</strong><strong>en</strong>fants.Les conséqu<strong>en</strong>ces sur les <strong>en</strong>fants : le fait derecevoir plus d’arg<strong>en</strong>t pour le ménage peut setraduire par plus de quantités de nourriture pour les<strong>en</strong>fants et plus d’arg<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>sé pour leuréducation.Importance d’investir dans l’éducation et la santéde la génération future afin d’interrompre le cyclede la pauvreté inter-générations à un mom<strong>en</strong>tdonné dans le temps.L’amélioration du statut social : les transfertssociaux <strong>monétaires</strong> peuv<strong>en</strong>t apporter une plusgrande reconnaissance de la part de la société etune certaine autonomie pour les allocataires.L’allègem<strong>en</strong>t du fardeau de la communauté / duménage : les personnes vivant dans une extrêmepauvreté s’appui<strong>en</strong>t sur leur communauté déjà trèsappauvrie et/ou sur l’aide de par<strong>en</strong>ts. Les transfertssociaux <strong>monétaires</strong> peuv<strong>en</strong>t contribuer à réduirecette pression.Sources: GTZ, 2005 and Save the Childr<strong>en</strong> UK, Helpage and IDS, 2005Inconvéni<strong>en</strong>ts possibles<strong>des</strong> transferts sociaux <strong>monétaires</strong>La dép<strong>en</strong>dance : on part souv<strong>en</strong>t du principe queles transferts sociaux <strong>monétaires</strong> vont r<strong>en</strong>dre lesbénéficiaires dép<strong>en</strong>dants de ces transferts et qu’ilsne chercheront plus de travail. Toutefois, le plussouv<strong>en</strong>t les personnes aidées par ces programmessont déjà <strong>des</strong> personnes dép<strong>en</strong>dantes. En outre, lataille <strong>des</strong> transferts est rarem<strong>en</strong>t suffisante pourrépondre à tous les besoins de consommation. Laquestion ess<strong>en</strong>tielle ici est de procéder à unciblage et à un suivi afin de permettre à cespopulations de sortir du programme si ellesparvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à améliorer leur état.La fraude au nombre d’<strong>en</strong>fants : dans les projetsvisant les <strong>en</strong>fants, le risque de voir <strong>des</strong> personnes<strong>en</strong>registrer davantage d’<strong>en</strong>fants afin de bénéficierde paiem<strong>en</strong>ts plus importants a été soulevé (bi<strong>en</strong>que dép<strong>en</strong>dant de la conception du programme).Des cibles plus faciles pour les voleurs : lespersonnes âgées bénéficiant de programmes dep<strong>en</strong>sions peuv<strong>en</strong>t être la proie facile de voleurs,tout particulièrem<strong>en</strong>t le jour du paiem<strong>en</strong>t.Ecartés <strong>des</strong> systèmes d’aide informels : lespersonnes recevant <strong>des</strong> transferts sociaux<strong>monétaires</strong> peuv<strong>en</strong>t ne plus être considéréescomme nécessiteuses ; ainsi elles ne seront pasaidées de la même manière par les communautés(bi<strong>en</strong> que le transfert monétaire soit rarem<strong>en</strong>tsuffisant pour satisfaire tous les besoins).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 156


L’<strong>en</strong>cadré ci-<strong>des</strong>sous décrit plus <strong>en</strong> détail l’exemple de la Zambie pour les transferts sociaux<strong>monétaires</strong> gérés par GTZ et le gouvernem<strong>en</strong>t.L’expéri<strong>en</strong>ce de GTZ pour les transferts sociaux <strong>monétaires</strong> <strong>en</strong> ZambieDans sa définition de l’extrême pauvreté <strong>en</strong> Zambie, GTZ associe deux caractéristiques : laconsommation de l’énergie <strong>des</strong> alim<strong>en</strong>ts (calories) et le taux de dép<strong>en</strong>dance (le nombre de personnesactives dans un ménage par rapport au nombre de personnes à charge). Les personnes qui se trouv<strong>en</strong>tdans une pauvreté critique consomm<strong>en</strong>t moins de 1.400 Kcal/jour (un repas par jour). Les ménagesavec un faible ratio de dép<strong>en</strong>dance peuv<strong>en</strong>t être pauvres à cause de facteurs ponctuels, mais ceux avecun fort ratio de dép<strong>en</strong>dance (peu de personnes actives, mais avec beaucoup de personnes à charge)sont structurellem<strong>en</strong>t pauvres. Ils sont considérés comme <strong>des</strong> « ménages non viables » puisqu’ils nepeuv<strong>en</strong>t pas participer aux programmes d’auto-assistance ou aux interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail. Destravaux de recherche ont avancé que 10% de l’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> ménages étai<strong>en</strong>t extrêmem<strong>en</strong>t pauvres etégalem<strong>en</strong>t avai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> difficultés pour travailler et qu’ils avai<strong>en</strong>t besoin de bénéficier d’urg<strong>en</strong>ce d’ai<strong>des</strong>ociale. Les transferts <strong>monétaires</strong> ont été préférés parce qu’ils offrai<strong>en</strong>t une plus grande flexibilité etpouvai<strong>en</strong>t être dép<strong>en</strong>sés <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> priorités de chacun <strong>des</strong> allocataires.Le processus de sélection s’est déroulé au niveau du village avec les réseaux existants de comitésvolontaires qui appuyai<strong>en</strong>t le programme. La sélection a été validée au niveau du district. Il s’est avéréque cela a bi<strong>en</strong> fonctionné (les critères ont été respectés). Dans certains villages, le quota de 10% a étéestimé trop bas pour le nombre de ménages répondant aux critères. Les ménages sans <strong>en</strong>fant ont reçuUS$ 6 et ceux avec <strong>en</strong>fants US$ 8 (le prix moy<strong>en</strong> d’un sac de maïs de 50 kg). Le versem<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>ta été fait sur <strong>des</strong> comptes bancaires pour les allocataires vivant à une distance maximale de 15 km duc<strong>en</strong>tre du district et pour ceux habitant plus loin <strong>des</strong> points de paiem<strong>en</strong>t ont été mis <strong>en</strong> place. La fiabilitéet la rapidité <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts ont été bonnes bi<strong>en</strong> qu’il ait fallu plusieurs mois avant que les points depaiem<strong>en</strong>t ne fonctionn<strong>en</strong>t correctem<strong>en</strong>t. La distance importante par rapport à la banque ou aux points depaiem<strong>en</strong>t a prés<strong>en</strong>té une difficulté, notamm<strong>en</strong>t pour les personnes âgées ou pour les infirmes.L’impact : L’arg<strong>en</strong>t versé a été dép<strong>en</strong>sé pour l’achat de produits de base, pour investir dans les sem<strong>en</strong>ceset/ou le bétail, pour <strong>des</strong> obligations scolaires fondam<strong>en</strong>tales. Les bénéficiaires qui possédai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> comptes bancaires ont pu épargner, les autres ont eurecours aux systèmes traditionnels d’alternance de prêts pour effectuer <strong>des</strong> investissem<strong>en</strong>ts. L’assiduité à l’école a semblé s’être améliorée.Les recommandations: Le ciblage devrait être transpar<strong>en</strong>t et proactif. Les transferts <strong>monétaires</strong> devrai<strong>en</strong>t se faire sur une base régulière et être fiables.Durabilité financière : si le projet devait être ét<strong>en</strong>du à l’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> 200 000 ménages zambi<strong>en</strong>s qui setrouv<strong>en</strong>t dans une situation de pauvreté critique et structurelle, le coût annuel serait de US$ 33 millions.Ce montant représ<strong>en</strong>te 5,6% <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> étrangères annuelles r<strong>en</strong>trant dans le pays, soit 0,36% du PIB dela Zambie.NOTE : Vous pouvez trouver une actualisation <strong>des</strong> informations dans le Résumé et le Manuel <strong>des</strong>Opérations sur www.socialcashtransfers-zambia.orgSource: Schubert (2005)<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 157


2. La gestion du cycle du projetPROGRAMMATIONÉVALUATIONIDENTIFICATIONDES BESOINSSuiviMISE EN OEUVREFORMULATIONFINANCEMENT<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 158


3. Schéma causal de la malnutrition<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 159


4. Exemple de cadre logiqueFORMULAIRE UNIQUE – MATRICE DU CADRE LOGIQUE – UN EXEMPLE pour les INTERVENTIONS MONETAIRESPart<strong>en</strong>aire : ACTION CONTRE LA FAIM Période de mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> : 15/08/12 - 14/08/13Accord de Subv<strong>en</strong>tion : Montant demandé : XXXX EurosPays : Date de ce cadre logique : 14/05/12Logique de l’interv<strong>en</strong>tion Indicateurs Objectivem<strong>en</strong>t Vérifiables Sources de vérification Risques et HypothèsesObjectifPrincipalParticiper à l’amélioration de lasécurité alim<strong>en</strong>taire pour lespopulations les plusvulnérables.ObjectifSpécifiqueGarantir un rev<strong>en</strong>u économique,promouvoir la reconstitution ducheptel et r<strong>en</strong>forcer la diversité<strong>des</strong> sources de nourriture et dela ration alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong>ménages vulnérables dans lazone de Zogland [grâce à <strong>des</strong>stratégies de transferts<strong>monétaires</strong> et de coupons*]Indicateur 1 : Au moins 60% <strong>des</strong> ménagesbénéfici<strong>en</strong>t d’une source supplém<strong>en</strong>taire derev<strong>en</strong>us (pouvoir d’achat plus élevé,remboursem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> dettes)Indicateur 2: 80% <strong>des</strong> ménages possèd<strong>en</strong>t plusde bétail.Indicateur 3 : Par rapport à la période d’avant lamise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> du programme, 90% <strong>des</strong> ménagescultiv<strong>en</strong>t au moins une variété supplém<strong>en</strong>taire decultures.Indicateur 4 :La diversité alim<strong>en</strong>taire et laconsommation de nourriture de qualité se sontaméliorées pour au moins 85% <strong>des</strong> ménagesSource 1 : La base de donnéesde référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> sécuritéalim<strong>en</strong>taire d’ACF sur lesménages bénéficiaires et les nonbénéficiairesdans la région deWajid.Source 2 : Suivi effectué par ACFaprès une distribution / après unefoire.Source 3: Idem source 2Source 4 : Idem source 1.L’accès <strong>des</strong> équipes <strong>des</strong>uivi et de supervisionsur les lieux du projet.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 160


1 : 4 029 ménages vulnérablesont bénéficié d’une source derev<strong>en</strong>u supplém<strong>en</strong>taire [grâce àleurs participations à <strong>des</strong>projets Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail*].Indicateur 1 : 4 029 ménages ont reçu une aidemonétaire par l’intermédiaire <strong>des</strong> membresparticipant à <strong>des</strong> activités d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail.Indicateur 2 : Au moins 60% <strong>des</strong> ménages sont <strong>en</strong>mesure de rembourser une partie de leurs dettes.Indicateur 3 : 85% ont un apport alim<strong>en</strong>taire plusimportant et plus diversifié qu’avant le programme.Source 1 : Feuilles d’inscription etde distribution d’ACF.Source 2: Base de données deréfér<strong>en</strong>ce d’ACFSuivi d’ACF après une distribution.Source 3: Idem source 2Aucune hyperinflation oud’inflation inatt<strong>en</strong>due n’aaffecté les échanges dumarché.L’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>des</strong>marchés n’a pas étélimité par <strong>des</strong>événem<strong>en</strong>tsimprévisibles.Résultatsatt<strong>en</strong>dus2 : 3 500 familles vulnérablesont eu accès à davantaged’actifs agricoles (sem<strong>en</strong>ces etbétails) et ont amélioré leurcapacité de production [parl’organisation de foires auxsem<strong>en</strong>ces et au bétail locales*].Indicateur 1 : 7 foires agricoles ont été organiséesp<strong>en</strong>dant la saison <strong>des</strong> semis.Indicateur 2 : 3 500 agriculteurs ont reçu <strong>des</strong>coupons donnant accès à au moins trois différ<strong>en</strong>tstypes de culturesIndicateur 3 : 3 500 agriculteurs ont reçu <strong>des</strong>coupons pour acheter au moins une tête de bétail.Indicateur 4 : 90% <strong>des</strong> agriculteurs sont capablesde faire au moins une récolte supplém<strong>en</strong>taire.Nota : Il n’est pas nécessaire que le nombred’indicateurs soit pas trop grand. Vous devriezret<strong>en</strong>ir les plus pertin<strong>en</strong>ts qui mesur<strong>en</strong>t vosrésultats espérés de la manière la plus précise.Source 1 : Feuilles d’inscription etde distribution d’ACF.Source 2 : Compte r<strong>en</strong>du interned’activité et suivi <strong>des</strong> foires.Source 3 : Idem source 2.Source 4 : Base de données deréfér<strong>en</strong>ce d’ACF.Suivi d’ACF après une foire.Aucun facteur climatiquedéfavorable n’a gêné laproduction agricole.Aucune épidémie n’agêné la disponibilité dubétail.3 : L’<strong>en</strong>semble de lacommunauté de la zone ciblée abénéficié d’une améliorationdans l’accès aux marchés[réhabilitation <strong>des</strong> routes grâceà <strong>des</strong> activités d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail*].Indicateur 1 : 50 km de routes ont été réhabilités.Indicateur 2: Le nombre de commerçants les joursde marché est plus élevé qu’avant la réhabilitation<strong>des</strong> routes.Indicateur 3: Les populations ont accès à de plusgran<strong>des</strong> quantités et variétés de marchandises.Source 1 : Compte r<strong>en</strong>du interned’activité et suivi <strong>des</strong> projets ACT.Source 2 : Base de données deréfér<strong>en</strong>ce d’ACF. Suivi d’ACFaprès les activités ACT et étu<strong>des</strong>de marché.Source 3: Suivi d’ACF après lesactivités d’ACT et étu<strong>des</strong> demarché. Réactions <strong>des</strong> Groupesde discussion et <strong>des</strong> informateursclés.Les activités de travailde la communauté n’ontpas été reportées àcause du changem<strong>en</strong>tclimatique.Les activitéscommerciales dans lazone n’ont pas étélimitées par de nouvelleslois gouvernem<strong>en</strong>tales.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 161


ActivitésPour tous les résultats espérés :- Recueil <strong>des</strong> données de base(Baseline).- Sélection <strong>des</strong> bénéficiaires par laCommunauté.- SuiviPour les résultats N°1 espérés :- Définition <strong>des</strong> projets ACT <strong>en</strong>relation avec la communauté.- Activités d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail(Réhabilitation <strong>des</strong> routes et <strong>des</strong>captages d’eau).Pour les résultats N°2 espérés :- Informer et s<strong>en</strong>sibiliser lesv<strong>en</strong>deurs locaux de sem<strong>en</strong>ces etde bétail sur l’organisation <strong>des</strong>foires.- Organisation de foires auxsem<strong>en</strong>ces et au bétail.MOYENSPersonnel:1 sécurité alim<strong>en</strong>taire / Agronome expatrié1 expatrié Log/admin1 équipe de distribution1 équipe d’évaluationEspèces & coupons :Paiem<strong>en</strong>ts d’ACTCoupons pour sem<strong>en</strong>ces et bétailEquipem<strong>en</strong>t et outils ACTTransport:4 voitures20 jours de location de camionsDép<strong>en</strong>ses administratives et de gestionCOUTSConsulter le budget.* Il est possible que le texte <strong>en</strong>trecrochets n’apparaisse pas dans lecadre logique finale. Il est indiquéici pour plus de clarté.Veuillez consulter l’ « annexe 5.4_exemple de MCL_0607 » pour une version Excel.Conditions préalables :Accès aux zones vulnérablesgaranti.Un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tsécuritaire stable pour lepersonnel et lesbénéficiaires.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 162


5. Calcul du score de l’Indice <strong>des</strong> Stratégies d’Adaptation (CSI –Coping Strategy Index, <strong>en</strong> anglais)L’Indice <strong>des</strong> Stratégies d’Adaptation (CSI) rassemble <strong>des</strong> informations sur la gravité et lafréqu<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> stratégies d’adaptation utilisées par les ménages dans les situations d’insécuritéalim<strong>en</strong>taire (lorsque la nourriture ou l’arg<strong>en</strong>t pour se la procurer est insuffisant pour répondre àtous les besoins de consommation).Plus la note du score du CSI est élevée pour un ménage (le plus souv<strong>en</strong>t ce ménage a dû avoirrecours aux stratégies d’adaptation <strong>des</strong>tructrices) et plus son insécurité alim<strong>en</strong>taire est élevée.Toutefois, il n’existe pas de seuil du CSI au-<strong>des</strong>sus duquel un ménage pourrait <strong>en</strong>trer dans lacatégorie d’insécurité alim<strong>en</strong>taire (puisqu’il est spécifique au contexte). Cela peut-être plutôt utilisécomme une mesure de référ<strong>en</strong>ce de l’insécurité alim<strong>en</strong>taire et/ou de comparaison <strong>en</strong>tre les groupes.Les stratégies d’adaptation liées à la consommation habituellem<strong>en</strong>t utilisées par les ménagespeuv<strong>en</strong>t être réparties dans les catégories suivantes : Des changem<strong>en</strong>ts d’alim<strong>en</strong>tation (manger <strong>des</strong> alim<strong>en</strong>ts moins appréciés, mais moins chers,diminuer la diversité alim<strong>en</strong>taire, …) Des stratégies de rationnem<strong>en</strong>t (donner plus à manger aux <strong>en</strong>fants, sauter <strong>des</strong> repas,diminuer la quantité de nourriture, …) Augm<strong>en</strong>tation de l’accès à la nourriture sur le court terme (emprunts, transfert,consommation <strong>des</strong> stocks de sem<strong>en</strong>ces, alim<strong>en</strong>ts sauvages, m<strong>en</strong>dicité, aide alim<strong>en</strong>taire, …) Diminution du nombre de personnes à nourrir (les personnes sont <strong>en</strong>voyées dans d’autresménages pour manger, …) V<strong>en</strong>tes / échanges <strong>des</strong> actifs contre de la nourriture ou pour la couverture <strong>des</strong> besoinsfondam<strong>en</strong>taux Migration / Rapatriem<strong>en</strong>t de certains membres du ménage.Les deux dernières catégories ne peuv<strong>en</strong>t être inclues dans le calcul du CSI puisqu’elles neconstitut<strong>en</strong>t pas « de modifications immédiates et à court terme <strong>des</strong> façons de consommer »mais bi<strong>en</strong> plutôt « <strong>des</strong> stratégies moins réversibles et à long-terme » (Tango International, Inc.,2003).Toutefois, selon les contextes, ces stratégies d’adaptation peuv<strong>en</strong>t être pertin<strong>en</strong>tes étant donnéqu’elles sont habituellem<strong>en</strong>t utilisées par la population. Cela indique un niveau critiqued’insécurité alim<strong>en</strong>taire (dans <strong>des</strong> régions proches <strong>des</strong> frontières où <strong>des</strong> stratégies d’adaptationont déjà été utilisées, où <strong>des</strong> déplacem<strong>en</strong>ts de populations se sont produits, …). Si le CSI estsuivi à différ<strong>en</strong>ts mom<strong>en</strong>ts du programme, ces types de stratégies pourrai<strong>en</strong>t aussi constituerl’indicateur d’une situation qui s’aggrave dès qu’ils comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à être utilisés (puisqu’il s’agit<strong>en</strong> général <strong>des</strong> stratégies d’adaptation utilisées <strong>en</strong> dernier recours) ou d’une situation quis’améliore si les populations arrêt<strong>en</strong>t de les utiliser.Définitions <strong>des</strong> stratégies d’adaptation et leur classem<strong>en</strong>tIdéalem<strong>en</strong>t, <strong>des</strong> groupes de discussion devrai<strong>en</strong>t se dérouler au niveau local afin de définir un<strong>en</strong>semble de stratégies d’adaptation pertin<strong>en</strong>tes pour les ménages de la régiond’interv<strong>en</strong>tion. Ils devrai<strong>en</strong>t être faits dans différ<strong>en</strong>ts lieux selon un échantillon représ<strong>en</strong>tatif<strong>des</strong> ménages (moy<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t pauvres, pauvres, très pauvres, une femme à sa tête, un homme à satête, mala<strong>des</strong> chroniques, orphelins, etc.) et qui est susceptible de répondre à la questionsuivante : « Que faites-vous lorsque vous manquez de nourriture et que vous n’avez pasd’arg<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong> acheter ? »<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 163


Une fois que les principales stratégies d’adaptation ont été id<strong>en</strong>tifiées, les groupes de discussiondevrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t conduire à un classem<strong>en</strong>t de chacune de ces stratégies <strong>en</strong> fonction de leurgravité sur une échelle de 1 à 4. Les facteurs de pondération finale de la gravité utilisés pourchaque stratégie sont une moy<strong>en</strong>ne calculée à partir de toutes les réponses données au cours detous les groupes de discussion (GD).Exemple : le calcul <strong>des</strong> indicateurs de pondération de la gravité5 GD ont été m<strong>en</strong>és dans cinq villages différ<strong>en</strong>ts répartis dans toute la zone d’interv<strong>en</strong>tion. Quatorze stratégiesont été id<strong>en</strong>tifiées et il a été demande à chaque groupe de les classer selon leur degré de gravité (de 1=peu grave à4=très grave). Le tableau qui suit prés<strong>en</strong>te un exemple de calcul du facteur de pondération de la gravité pour deuxde ces stratégies :Classem<strong>en</strong>t donné par les 5 GD GD 1 GD 2 GD 3 GD 4 GD 5Dép<strong>en</strong>dance vis-à-vis d’un<strong>en</strong>ourriture moins chèreFacteur de pondérationde la gravité= (SUM GDi (i=1 to 5) )/5= <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne pour tousles GD1.5 2 1 1.5 1 1.4Migration de certains membres 3.5 4 3 4 3.5 3.6Ainsi la stratégie de “Dép<strong>en</strong>dance vis-à-vis d’une nourriture moins chère » sera alors associée avec unfacteur de pondération de la gravité à 1.4 dans l’<strong>en</strong>quête sur les ménages, alors que la stratégie de la« migration de certains membres du ménage » aura un facteur de pondération de la gravité à 3.6. Cesfacteurs caractéris<strong>en</strong>t les stratégies d’adaptation. Ils ne varieront pas d’un ménage à l’autre dans lecalcul final de l’CSI.Si la zone d’<strong>en</strong>quête est très vaste, les facteurs de gravité peuv<strong>en</strong>t être calculés pour chaque sous-zoneid<strong>en</strong>tifiée dans la région et utilisés pour les ménages interrogés <strong>en</strong> fonction de leur sous-zoned’origine. Cela peut être utile si les GD effectués dans les sous-zones montr<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes façons dehiérarchiser les diverses stratégies d’adaptation (qui peuv<strong>en</strong>t prov<strong>en</strong>ir d’activités très différ<strong>en</strong>tes,d’habitu<strong>des</strong> culturelles variées, de moy<strong>en</strong>s de production différ<strong>en</strong>ts, etc.).Fréqu<strong>en</strong>ce d’utilisation <strong>des</strong> stratégies d’adaptationLes stratégies d’adaptation qui ont été définies dans les GD sont <strong>en</strong>suite intégrées dans unquestionnaire « ménages » (Cf. un exemple du questionnaire « ménage » dans une autre annexedu prés<strong>en</strong>t manuel). Dans ce questionnaire il est demandé à chaque ménage à combi<strong>en</strong> dereprises ils ont eu recours à <strong>des</strong> stratégies d’adaptation au cours de la semaine précéd<strong>en</strong>te ou <strong>des</strong>deux semaines précéd<strong>en</strong>tes. A chaque réponse est attribué un taux de fréqu<strong>en</strong>ce qui correspondau mi-point de chaque intervalle de temps comme le montre l’exemple donné dans l’<strong>en</strong>cadré ci<strong>des</strong>sous.Exemple: Indicateur de taux de fréqu<strong>en</strong>ceDans le questionnaire « ménage », il est demandé à la personne d’évaluer le nombre de fois où elle a eu recoursà la stratégie [d’adaptation] au cours de la semaine précéd<strong>en</strong>te ou <strong>des</strong> deux semaines précéd<strong>en</strong>tes. En fonctionde la réponse obt<strong>en</strong>ue, le taux de fréqu<strong>en</strong>ce a été :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 164


DescriptionTout letempsAssez souv<strong>en</strong>tUne fois detemps <strong>en</strong> tempsPratiquem<strong>en</strong>tjamaisJamaisNb de jours pour les2 dernières semaines(intervalle)Taux de fréqu<strong>en</strong>cepour deux semainesNb de jours au coursde la dernièresemaine (intervalle)13-14 jours 6-12 jours 2-5 jours 1 jour 0 jour13,5 9 3,5 1 07 jours 3-6 jours 1-2 jours Moins d’un jour 0 jourTaux de fréqu<strong>en</strong>cepour une semaine7 4.5 1.5 0.5 0A chaque fois, la fréqu<strong>en</strong>ce se situe au milieu de l’intervalle de temps. Cela donne une certaine flexibilité dansla réponse de la personne. Le délai de deux semaines peut paraître long pour que la personne puisse se souv<strong>en</strong>irprécisém<strong>en</strong>t quelle stratégie d’adaptation elle a utilisé. Mais égalem<strong>en</strong>t deux semaines est un intervalle quipermet une mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> de stratégies d’adaptation plus importante.Calcul du score final du CSI pour chaque ménageFinalem<strong>en</strong>t pour calculer le score final du CSI de chaque ménage, le taux de fréqu<strong>en</strong>ce donnépar le ménage pour chaque stratégie doit être multiplié par le facteur de pondération de gravitédéterminé auparavant. Les produits pour chacune de ces stratégies sont additionnés pour donnerune note globale pour le CSI du ménage. L’<strong>en</strong>cadré ci-après donne un exemple de ce calcul pourun nombre limité de stratégies.Exemple de calcul du score du CSI pour deux ménages fictifsFréqu<strong>en</strong>ce donnée(nb jours / semaine)Taux defréqu<strong>en</strong>ce (1)Coeffici<strong>en</strong>t degravité (2)(pré-determiné<strong>en</strong> GD)PondérationFréqu<strong>en</strong>ce (1) *Gravité (2)StratégiesFamille 1Famille 2Famille1Famille2Famille 1Famille 2Dép<strong>en</strong>dancevis-à-vis d’un<strong>en</strong>ourrituremoins chèreTaille <strong>des</strong>rationsalim<strong>en</strong>tairesréduiteRécoltes nonarrivées àtermeMigration <strong>des</strong>membres de lafamille7 7 7 7 1.4 9.8 9.86 4 4.5 4.5 2.5 11.25 11.253 1 4.5 1.5 3.5 15.75 5.251 0 1.5 0 3.6 5.4 0Total du score du CSI 42.2 26.3<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 165


Dans l’exemple fictif ci-<strong>des</strong>sus, nous pouvons voir qu’un score élevé du CSI (ici, c’est le cas de la famille 1)montre que le ménage s’appuie plus souv<strong>en</strong>t sur <strong>des</strong> mécanismes d’adaptations évalués comme plus grave /<strong>des</strong>tructeur (ici les récoltes non arrivées à terme ou la migration <strong>des</strong> membres de la famille). Un score plusélevé de CSI indique une plus grande vulnérabilité puisque le recours plus fréqu<strong>en</strong>t à <strong>des</strong> stratégiesd’adaptation <strong>des</strong>tructrices <strong>en</strong>traîne égalem<strong>en</strong>t de plus gran<strong>des</strong> difficultés à pouvoir rev<strong>en</strong>ir à une situation« normale ».Classem<strong>en</strong>t utilisé dans d’autres étu<strong>des</strong>Si par manque de temps, il n’est pas possible de m<strong>en</strong>er <strong>des</strong> GD afin de connaître les différ<strong>en</strong>tesstratégies d’adaptation et leurs facteurs de pondération de gravité, il est possible d’utiliser ceuxid<strong>en</strong>tifiés dans d’autres étu<strong>des</strong> à condition qu’elles vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de pays où il existe <strong>des</strong> situationssemblables. Deux exemples sont donnés ci-<strong>des</strong>sous :Exemple 1: Stratégies de consommation et leur facteur de pondération de gravité <strong>en</strong>ZambieStratégies de consommationFacteur de pondérationde la gravitéDép<strong>en</strong>dance vis-à-vis d’une nourriture moins chère / moins prisée 2.00Plus de dép<strong>en</strong>dance vis-à-vis du travail à la pièce 2.00Limitation de la consommation <strong>des</strong> membres non actifs pour lesmembres actifs2.25Augm<strong>en</strong>tation du recours à la v<strong>en</strong>te de produits sauvages et naturels 2.25Davantage de nourriture sauvage / de produits de la chasse 2.50Emprunt de nourriture / Recours à l’aide <strong>des</strong> amis et de la famille 2.75Limitation de la consommation <strong>des</strong> adultes pour que les <strong>en</strong>fantspuiss<strong>en</strong>t manger2.75Diminution du nombre de repas absorbés <strong>en</strong> un jour 2.75Achat à crédit de la nourriture <strong>3.2</strong>5Les membres de famille vont manger ailleurs (hors du ménage) <strong>3.2</strong>5Limitation de la ration alim<strong>en</strong>taire absorbée au cours <strong>des</strong> repas <strong>3.2</strong>5Récoltes non arrivées à terme 3.50Envoi <strong>des</strong> membres de famille m<strong>en</strong>dier 3.50Dép<strong>en</strong>dance vis-à-vis de l’aide alim<strong>en</strong>taire 3.75Journée <strong>en</strong>tière passée sans manger 4.00Source: C-SAFE Compte r<strong>en</strong>du de l’<strong>en</strong>quête de référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Zambie, TANGO International,Inc., 2003Ces mêmes facteurs de pondération de gravité ont ainsi été utilisés par S.Devereux et al (2006)dans leur évaluation <strong>des</strong> programmes de transferts <strong>monétaires</strong> et de nourriture par Concern<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 166


Worldwide au Malawi. Toutefois, ils n’ont utilisé que douze <strong>des</strong> quinze stratégies m<strong>en</strong>tionnéesdans la liste ci-<strong>des</strong>sus.Exemple 2: Les stratégies d’adaptation pour la consommation et leurs facteurs depondération de la gravité <strong>en</strong> TanzanieStratégies d’adaptation pour la consommationV<strong>en</strong>te de nourriture à haute valeur [nutritive] / préférée pour acheterdavantage de nourriture moins chèreFacteur depondération de lagravité1.50Limitation de la ration alim<strong>en</strong>taire absorbée au cours <strong>des</strong> repas 1.80Echange de sa force de travail contre de la nourriture (Nourriturecontre-Travail)1.90Achat de nourriture à crédit 2.40Diminution du nombre de repas absorbés <strong>en</strong> un jour 2.40Emprunts de nourriture ou d’arg<strong>en</strong>t (remboursés plus tard) auprès <strong>des</strong>voisins, amis, familleLimitation de la consommation <strong>des</strong> adultes pour que les <strong>en</strong>fantspuiss<strong>en</strong>t manger2.502.90Envoi <strong>des</strong> membres de famille m<strong>en</strong>dier <strong>3.2</strong>5V<strong>en</strong>te <strong>des</strong> actifs du ménage ou <strong>des</strong> produits non alim<strong>en</strong>taires (PNA)que le ménage possède<strong>3.2</strong>5Envoi <strong>des</strong> membres de famille m<strong>en</strong>dier 3.45Recours à la prostitution ou au vol de nourriture (activités illégales) 3.55Journée <strong>en</strong>tière passée sans manger 3.70Migrations <strong>des</strong> membres de la famille ailleurs ou rapatriem<strong>en</strong>t 3.80Source: G. Collins, Enquête de référ<strong>en</strong>ce pour le CSI : Réfugiés assistés par le PAM <strong>en</strong>Tanzanie de l’Ouest, 2004Ces deux exemples sont intéressants parce qu’ils ont été mis <strong>en</strong> place dans différ<strong>en</strong>ts types decontextes (populations rurales <strong>en</strong> Zambie, réfugiés <strong>en</strong> Tanzanie).Ils montr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t que, malgré <strong>des</strong> stratégies d’adaptation assez similaires liées à laconsommation, le facteur de pondération de gravité qui leur est associé vari<strong>en</strong>t d’unecommunauté à l’autre (mais pas de manière critique). Les populations réfugiées t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à classerleurs stratégies d’adaptation avec une pondération de gravité plus faible que celle <strong>des</strong>populations rurales de Zambie. Cela met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce qu’une population qui a fait l’expéri<strong>en</strong>cedu traumatisme de la migration considèrera les stratégies d’adaptation comme étant plus« normales » qu’une autre population non déplacée ne le ferait.Enfin, ces deux exemples font ressortir différ<strong>en</strong>ts choix dans les stratégies d’adaptationsélectionnées : alors qu’<strong>en</strong> Zambie il a été décidé d’exclure les stratégies à long terme et moins<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 167


éversibles (comme par exemple la v<strong>en</strong>te d’actifs ou la migration), ces derniers ont été inclusdans les calculs deu CSI dans le cas de la Tanzanie. Ce choix dép<strong>en</strong>d de ce que l’<strong>en</strong>quête veutmettre <strong>en</strong> avant : ou <strong>des</strong> stratégies d’adaptation liées à la consommation à court-terme ou à pluslong-terme ou le plus souv<strong>en</strong>t celles qui détruis<strong>en</strong>t les moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce. C’est égalem<strong>en</strong>t une<strong>des</strong> explications de la raison pour laquelle le premier exemple n’a été m<strong>en</strong>é que sur une périoderétrospective d’une semaine, tandis que dans le second exemple l’étude du recours aux stratégiesd’adaptation s’est déroulée sur deux semaines.Exemples de scores pour le CSICertaines <strong>des</strong> données chiffrées trouvées dans les deux étu<strong>des</strong> m<strong>en</strong>tionnées ci-<strong>des</strong>sus et danscelle de S. Devereux et al sont reprises ci-après <strong>en</strong> tant qu’exemple de scores de CSI. Ellesdémontr<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> tant que telles (sans comparaison), ces données ne signifi<strong>en</strong>t pas grand chose.Dans l’analyse portant sur les réfugiés <strong>en</strong> Tanzanie de l’Ouest, le score de CSI moy<strong>en</strong> estimépour les réfugiés de la République Démocratique du Congo était de 41, alors qu’il était de 60pour les réfugiés du Burundi (53,02 pour l’<strong>en</strong>semble de la population <strong>des</strong> réfugiés). En outre,l’étude souligne que les réfugiés du Burundi peuv<strong>en</strong>t connaître un niveau plus élevé d’insécuritéalim<strong>en</strong>taire du fait de leur faible accès au marché. L’étude montre égalem<strong>en</strong>t que les ménagesdont le chef a fait peu ou pas d’étu<strong>des</strong> primaires ont un score moy<strong>en</strong> de CSI plus élevé (56) queceux dirigés par <strong>des</strong> personnes ayant eu une scolarité de niveau secondaire ou supérieur (43).Dans le rapport de l’<strong>en</strong>quête de référ<strong>en</strong>ce effectuée <strong>en</strong> Zambie, le score moy<strong>en</strong> de CSI est de80.6 pour tous les ménages, alors que les ménages avec <strong>des</strong> membres souffrant de maladieschroniques ont un score plus élevé (85.0). A l’inverse, les ménages possédant <strong>des</strong> actifs commeon pouvait s’y att<strong>en</strong>dre ont un score moy<strong>en</strong> de CSI plus bas (71.4) alors que les familles nepossédant pas ou peu d’actifs sont au-<strong>des</strong>sus de la moy<strong>en</strong>ne (82.1).Au Malawi, le score de CSI pour les ménages bénéficiaires dirigés par <strong>des</strong> femmes est tombé de63.7 <strong>en</strong> décembre 2005 à 37.3 <strong>en</strong> avril 2006. A l’inverse, le score de CSI pour les ménages nonbénéficiairesdirigés par <strong>des</strong> femmes a augm<strong>en</strong>té de 60.0 <strong>en</strong> janvier 2006 à 64.5 <strong>en</strong> mars 2006avant de retomber à 49.4 <strong>en</strong> avril 2006. Cela montre que les transferts <strong>monétaires</strong> et d<strong>en</strong>ourriture ont permis aux ménages bénéficiaires de ne pas avoir trop souv<strong>en</strong>t recours auxstratégies d’adaptation qui détruis<strong>en</strong>t leurs moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce, ce que les bénéficiaires nepouvai<strong>en</strong>t pas faire à ce point-là.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 168


6. Calcul du Score de Diversité Alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> Ménages (HDDS)Le Score de Diversité Alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> Ménages (HDDS) est un « indicateur indirect » de l’état <strong>des</strong>écurité alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages interrogés. En soi, le fait de consommer <strong>des</strong> alim<strong>en</strong>ts très différ<strong>en</strong>tsn’est pas la même chose que d’avoir une nourriture <strong>en</strong> abondance; il ne s’agit donc pas d’un indicateurdirect. Mais il a été démontré à maintes reprises que les populations vivant dans un contexte <strong>des</strong>écurité alim<strong>en</strong>taire ont un régime alim<strong>en</strong>taire plus diversifié que les populations pauvres. Ainsi, lesconséqu<strong>en</strong>ces ne sont pas négligeables sur le poids de naissance, la malnutrition et la santé. Parconséqu<strong>en</strong>t, la mesure est aussi importante <strong>en</strong> elle-même. C’est un bon indicateur puisqu’il est simpleà mesurer. Si vous deviez mesurer la qualité de l’alim<strong>en</strong>tation directem<strong>en</strong>t, il vous faudrait calculer laquantité de chaque alim<strong>en</strong>t que les personnes consomm<strong>en</strong>t pour analyser la quantité <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>tsnutrim<strong>en</strong>ts. La diversité alim<strong>en</strong>taire est une façon rapide d’obt<strong>en</strong>ir la même information.Le HDDS rec<strong>en</strong>se les divers groupes de nourriture qui ont été consommés par les ménages sur unepériode donnée. Cette information est facile à collecter et plus utile que de simplem<strong>en</strong>t examiner l<strong>en</strong>ombre <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>ts consommés (qui peuv<strong>en</strong>t tous appart<strong>en</strong>ir au même groupe d’alim<strong>en</strong>ts).Bi<strong>en</strong> qu’il n’y ait pas de seuil absolu de la diversité alim<strong>en</strong>taire, plusieurs étu<strong>des</strong> ont montré queconsommer moins de quatre groupes d’alim<strong>en</strong>ts par jour, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, est un signe de« diversité alim<strong>en</strong>taire faible voire très faible ». C’est souv<strong>en</strong>t associé à <strong>des</strong> taux élevés depauvreté et de malnutrition (PAM dans in S. Devereux et al, 2006).Douze principaux groupes d’alim<strong>en</strong>ts sont utilisés pour calculer le HDDS.1 Céréales 7 Poisson et crustacés2 Racines et tubercules 8 Légumineuses/Fécul<strong>en</strong>ts/Noix3 Légumes 9 Lait et produits laitiers4 Fruits 10 Huile / Gras5 Viande, Volaille 11 Sucre / Miel6 Œufs 12 DiversCalcul du HDDSLes informations sont recueillies au niveau du ménage par le biais d’un questionnaire individuel(voir aux annexes 7 et 20 un exemple de questionnaire « ménage »).Il est demandé à la personne chargée de la préparation de la nourriture pour le ménage defaire la liste de tous les types d’alim<strong>en</strong>ts qui ont été absorbés depuis la veille au matinjusqu’à la veille au soir par n’importe quel membre de la famille. Une note 1 est attribuée àchaque groupe d’alim<strong>en</strong>ts consommés, autrem<strong>en</strong>t une note 0 est donnée. Le jour précéd<strong>en</strong>tdevrait être un jour « normal » ou un jour normal de nourriture et non pas un jour de fête ouun jour de jeûne. Cette méthode est utilisée pour s’assurer que la personne [lors del’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>] pourra se souv<strong>en</strong>ir les groupes d’alim<strong>en</strong>ts qu’elle a consommés, de manièrefiable. Si la personne interrogée ne se souvi<strong>en</strong>t pas, c’est-à-dire si elle n’a pas préparé lanourriture, alors l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ne r<strong>en</strong>trera pas <strong>en</strong> ligne de compte.La personne interrogée devrait m<strong>en</strong>tionner uniquem<strong>en</strong>t la nourriture consommée par le ménagedans son <strong>en</strong>semble. Par exemple, si le père s’est r<strong>en</strong>du sur le marché et y a mangé, alors lesgroupes d’alim<strong>en</strong>ts absorbés ne devrai<strong>en</strong>t pas être inclus.Le HDDS est tout simplem<strong>en</strong>t la somme de toutes les notes et peut aller de 0 (= n’a ri<strong>en</strong> mangédu tout) à 12. Plus la variable est élevée, plus la ration alim<strong>en</strong>taire du ménage est variée. Unindicateur HDDS peut être donné pour l’échantillon de population interrogée, par le calcul d’unemoy<strong>en</strong>ne pour chaque note attribuée à un ménage.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 169


Un exemple de calcul de HDDSLe tableau suivant prés<strong>en</strong>te un exemple de calcul de HDDS pour dix ménages.Groupes alim<strong>en</strong>tairesMénage 1Ménage 2Ménage 3Ménage 4Ménage 5Ménage 6Ménage 7Ménage 8Ménage 91 Céréales 1 1 1 1 1 1 0 1 0 02 Racines et tubercules 1 1 0 1 1 0 1 0 1 13 Légumes 0 0 0 0 0 0 0 0 0 04 Fruit 0 0 0 1 0 0 0 1 0 05 Viande, volaille 0 0 0 0 0 0 0 0 1 06 Œufs 0 0 0 0 1 0 0 0 0 07 Poissons et crustacés 0 0 0 0 0 0 0 0 0 08Légumineuses / fécul<strong>en</strong>ts /noix1 1 1 1 1 1 1 1 0 19 Lait et produits laitiers 0 0 0 0 0 0 0 0 0 010 Huile / Gras 0 1 0 1 0 0 0 1 1 111 Sucre / miel 0 0 0 1 0 0 0 0 0 012 Divers 0 0 0 0 1 1 0 0 1 0Score de diversitéalim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages3 4 2 6 5 3 2 4 4 3Indicateur HDDS= scores moy<strong>en</strong> du ménage= (3+4+2+6+5+3+2+4+4+3) / 10 = 3.6Ménage 10Le mode de calcul ti<strong>en</strong>t compte de manière égale de toutes les catégories d’alim<strong>en</strong>ts. Le HDDSpermet de donner une idée de la diversité, et non pas nécessairem<strong>en</strong>t de la qualité exacte de la rationalim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages. Toutefois, au niveau de la population, la diversité est bi<strong>en</strong> corrélée avec laqualité de l’alim<strong>en</strong>tation.L’utilisation pratique du HDDSL’exemple qui suit est extrait d’une évaluation d’un programme FACT (transferts de nourritureet <strong>monétaires</strong>). Le programme a débuté <strong>en</strong> janvier 2006 et s’est arrêté <strong>en</strong> mars 2006.Évolution du score de diversité alim<strong>en</strong>taire au cours du programme FACT au MalawiMénages Dec-05 Jan-06 Feb-06 Mar-06 Apr-06Dirigés par <strong>des</strong>bénéficiaires hommesDirigés par <strong>des</strong>bénéficiaires femmesDirigés par <strong>des</strong> nonbénéficiaireshommesDirigés par <strong>des</strong> nonbénéficiairesfemmesSource: S. Devereux et al, 20062.15 2.06 2.28 3.14 3.392.02 2.06 1.85 <strong>3.2</strong>3 <strong>3.2</strong>12.14 1.64 1.61 2.46 3.051.92 1.56 1.45 2.17 2.63Le tableau permet d’éclairer l’importance de la comparaison faite avec les non-bénéficiaires. Lesfacteurs saisonniers impliqu<strong>en</strong>t que la qualité de l’alim<strong>en</strong>tation chute <strong>en</strong> janvier et février, juste avantla récolte, remonte <strong>en</strong> mars et à nouveau <strong>en</strong> avril, puisque davantage de nourriture est disponible. LeHDDS <strong>des</strong> bénéficiaires n’a pas augm<strong>en</strong>té <strong>en</strong> janvier ou <strong>en</strong> février (pour <strong>des</strong> ménages moy<strong>en</strong>sdirigés par <strong>des</strong> hommes ou <strong>des</strong> femmes). Mais ce n’était pas pour autant un signe d’échec du projet.Le programme a permis d’éviter que la qualité alim<strong>en</strong>taire ne se détériore. A partir du mom<strong>en</strong>t où lanourriture a été plus disponible au mois de mars, les notes <strong>des</strong> bénéficiaires ont grimpé beaucoupplus que celles <strong>des</strong> non-bénéficiaires. Néanmoins, la diversité alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages est restéebasse pour toutes les catégories d’alim<strong>en</strong>ts surveillées avec un indicateur HDDS inférieur à 3.4<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 170


7. Questionnaire de référ<strong>en</strong>ce (Baseline) – MénagesQUESTIONNAIRE DE REFERENCE - MENAGESPROGRAMME DE SECURITE ALIMENTAIREBASE :…………………… PAYS : …………………………Cette <strong>en</strong>quête vise à donner une image de la vulnérabilité <strong>des</strong> bénéficiaires et <strong>des</strong> nonbénéficiairesau début du programme (et d’être capable de suivre les changem<strong>en</strong>ts tout au longde celui-ci).Les questions sont données à titre indicatif et devrai<strong>en</strong>t être adaptées au programme : lequestionnaire devrait notamm<strong>en</strong>t inclure les Indicateurs Objectivem<strong>en</strong>t Vérifiables (IOV) telsque prévus dans le cadre logique du programme afin d’avoir un point de départ pour toutecomparaison ultérieure.Veillez à ce que le questionnaire ne soit pas trop long et qu’il ne compr<strong>en</strong>ne que lesinformations que vous utiliserez par la suite (le fait de recueillir trop d’informations vouspr<strong>en</strong>dra énormém<strong>en</strong>t de temps pour une toute petite valeur ajoutée).La colonne de droite a été inclue à <strong>des</strong> fins de saisie de données ; elle n’est toutefois pasobligatoire.Une base de données (<strong>en</strong> versions Excel et Sphinx) correspondant à ce questionnaire estdisponible. Veuillez consulter l’annexe 8 pour de plus amples informations.1. Nom de l’/<strong>des</strong> évaluateur(s)2. Date de l’<strong>en</strong>quêteINFORMATION GENERALE DU MENAGECette partie devrait aider à recueillir <strong>des</strong> informations générales sur le ménage. Etant donné que lesinformations sont collectées à la fois pour les bénéficiaires et les non-bénéficiaires, elles peuv<strong>en</strong>t aider àcomparer les deux groupes.3. Numéro du questionnaireLa réponse doit se situer <strong>en</strong>tre 1 et 1000.4. Où vit la personne interrogée ?______________Si l’échantillon de personnes est suivi p<strong>en</strong>dant toute la durée du programme, veillez à garder les nom et adresse de la personneinterrogée. Toutefois, étant donné que cette méthode [de suivi] est souv<strong>en</strong>t plus compliquée dans les situations d’urg<strong>en</strong>ce ou depost-urg<strong>en</strong>ces, la question portant sur le nom de la personne n’a pas été <strong>en</strong>trée ici.5. La personne est-elle bénéficiaire / La personne sera-t-elle bénéficiaire du programme ACF de transfertmonétaire ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pas6. Le ménage a-t-il à sa tête une femme ou un homme ? 1. Sous la responsabilité d’une femme 2 Sous la responsabilité d’un homme 3. AutreSi un adulte est à la tête du ménage, précisez s’il s’agit d’une femme ou d’un homme. Si un adulte n’est pas à la tête du ménage,le préciser dans « Autre » pour orpheline à la tête du ménage..<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 171


7. Si la réponse est « Autre », merci de préciser :8. Quel est l’âge de la personne <strong>en</strong> charge du ménage ? 1. Moins de 16 ans 2. Entre 16 et 20 3. Entre 21 et 30 ans 4. Entre 31 et 40 5. Entre 41 et 60 ans 6. Au-<strong>des</strong>sus 60Ces tranches d’âges sont données à titre indicatif : elles devrai<strong>en</strong>t être adaptées <strong>en</strong> fonction du contexte dans la zoned’interv<strong>en</strong>tion.9-12. Combi<strong>en</strong> de personnes viv<strong>en</strong>t au sein de votre ménage (sous le même toit et mangeant les mêmesrepas) ?Taille totale du ménageNombre d’<strong>en</strong>fants n’ayant pas l’âge de travaillerNombre de membres dép<strong>en</strong>dants (ne travaillant pas, handicapé, âgé, etc.)Nombre de personnes pouvant travailler________________________________13-17. Pouvez-vous donner <strong>des</strong> informations sur les actifs que vous ou votre ménage possédez ?Surface <strong>des</strong> terres possédées ________ Moy<strong>en</strong>s de transport (bicyclette, transports ________d’animaux...)Surface <strong>des</strong> terres cultivées ________ Autres actifs ________Taille du cheptel________En fonction du programme, il est possible que vous souhaitiez établir une liste plus détaillée (par exemple, précisez les typesd’animaux possédés, si le programme vise à reconstituer le cheptel).Vous pouvez égalem<strong>en</strong>t demander plus de précisions sur les rev<strong>en</strong>us de la famille si le programme que vous avez mis <strong>en</strong> place àpour but d’augm<strong>en</strong>ter les rev<strong>en</strong>us <strong>des</strong> personnes.18. Si vous avez répondu « autre », merci de préciser.Cette question n’est justifiée que si 1


22. Si la réponse est « Autre », merci de préciser :23-37. Pourriez-vous indiquer le nombre de jours p<strong>en</strong>dant lesquels vous avez utilisé cette stratégied’adaptation au cours <strong>des</strong> deux dernières semaines (14 jours) ?Demander aux <strong>en</strong>fants de travailler pour ________ Réduire le nombre de repas quotidi<strong>en</strong>s________ram<strong>en</strong>er de l’arg<strong>en</strong>t.Certains membres du ménage vont m<strong>en</strong>dier ________ Dép<strong>en</strong>dre d’une alim<strong>en</strong>tation moins chère et ________moins priséeEmprunter de la nourriture ________ Compter sur le petit commerce ________Aller cueillir <strong>des</strong> quantités inhabituelles de ________ V<strong>en</strong>te <strong>des</strong> actifs du ménage________nourriture sauvageAcheter de la nourriture à crédit ________ Envoyer les membres du ménage manger ailleurs ________Récolter précocem<strong>en</strong>t les cultures ________ Sauter les repas p<strong>en</strong>dant toute une journée ________Réduire la portion alim<strong>en</strong>taire ________ Autre ________Migration <strong>des</strong> membres de la famille ________Ces informations prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un intérêt si vous souhaitez calculer l’indice <strong>des</strong> stratégies d’adaptation (Cf. annexe 5). Si cetindice ne prés<strong>en</strong>te pas d’intérêt pour vous, vous pouvez ne répondre qu’à la question 21.38. Au cours du dernier mois, avez-vous ou un <strong>des</strong> membres de votre famille a-t-il emprunté de l’arg<strong>en</strong>t ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pas39. Si vous avez répondu « oui » ci-<strong>des</strong>sus, pouvez-vous indiquer à quoi l’arg<strong>en</strong>t a-t-il été utilisé ?1. Achat de nourriture 2. Dép<strong>en</strong>ses de santé 3. Besoins fondam<strong>en</strong>taux 4. Besoins agricoles5. Bétail 6. Ne sait pas 7. Autre|__|__|__|__|__|__|__|Si plusieurs achats ont été effectués avec de l’arg<strong>en</strong>t emprunté, veuillez les classer du plus important au moins important.40. Si la réponse est « Autre », merci de préciser :Cette question n’est pertin<strong>en</strong>t que si la réponse à « Utilisation de l’arg<strong>en</strong>t emprunté » est « Autre ».CONSOMMATION DE NOURRITURECette partie pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte la ration alim<strong>en</strong>taire du ménage : cela devrait permettre de faire unecomparaison <strong>en</strong>tre les bénéficiaires et les non-bénéficiaires, mais égalem<strong>en</strong>t pour faire un suivi del’évolution de cet indicateur de sécurité alim<strong>en</strong>taire.41-42. Actuellem<strong>en</strong>t, combi<strong>en</strong> de repas sont pris par jour par les membres du ménage ?1 : Aucun 2 : Un 3 : Deux 4 : Trois 5 : Au-delà de trois 6 : Ne sait pasPar les adultesPar les <strong>en</strong>fants1 2 3 4 5 6 43. Pouvez-vous cocher parmi les groupes d’alim<strong>en</strong>ts ci-après lorsque l’un <strong>des</strong> élém<strong>en</strong>ts aura été mangé aumoins une fois au cours <strong>des</strong> jours précéd<strong>en</strong>ts ? 1. Céréales 5. Viande / Volaille 9. Lait et produits laitiers 2. Racines et tubercules 6. Œufs 10. Huile / Gras 3. Légumes 7. Poisson et crustacés 11. Sucre / miel 4. Fruits 8. Légumineuses/Noix 12. DiversIl est possible de choisir plus d’une réponse.Cette question est intéressante pour le calcul du Score de diversité alim<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> ménages (HDDS) - (Cf. annexe 6).Veuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.7_Questionnaire de référ<strong>en</strong>ce –Ménage_0607 » pour la version Word<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 173


8. Base de données de référ<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> ménagesVeuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.8_Base de données deréfér<strong>en</strong>ce_Ménage_0607 ».<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 174


9. Groupe de discussion : évaluation de la communautéRECOMMANDATIONS POUR LES GROUPES DE DISCUSSION –DONNEES DE REFERENCEPROGRAMME DE SECURITE ALIMENTAIREBASE :…………………… PAYS: …………………………Voici <strong>des</strong> recommandations pour les Groupes de discussion (GD) qui seront pilotés avant lamise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> du programme. Les questions devrai<strong>en</strong>t être adaptées au contexte.Le but est de savoir si une interv<strong>en</strong>tion monétaire pourrait être une option pertin<strong>en</strong>te et derecueillir <strong>des</strong> informations de référ<strong>en</strong>ces afin de pouvoir effectuer <strong>des</strong> comparaisonsultérieurem<strong>en</strong>t.Cela devrait aider à revérifier les informations obt<strong>en</strong>ues lors <strong>des</strong> <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels et lors<strong>des</strong> discussions avec les autorités locales, d’autres ONG et le personnel d’ACF.Le groupe devrait être aussi représ<strong>en</strong>tatif de la communauté locale que possible (hommes etfemmes, âges différ<strong>en</strong>ts, richesse et groupes d’activités).Le groupe ne devrait pas être trop important (jusqu’à 15 personnes) afin de pouvoir m<strong>en</strong>er ladiscussion efficacem<strong>en</strong>t.S’ils sont acceptés d’un point de vue social, <strong>des</strong> groupes fondés sur la problématique hommes/femmes pourrai<strong>en</strong>t être organisés.Assurez-vous d’expliquer parfaitem<strong>en</strong>t le but de l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et comm<strong>en</strong>t les réponses serontutilisées par l’Organisation afin d’avoir <strong>des</strong> réponses précises et impartiales (dans toute lamesure du possible).Nom(s) du/<strong>des</strong> évaluateur(s)Date du GDNom du village / lieu du GDPopulation estimée dans le villageNb de ménagesNb de personnesNombre de personnes participant au GDPréciser le type de GD, le cas échéant (<strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> catégories hommes/femmes, représ<strong>en</strong>tants de lacommunauté uniquem<strong>en</strong>t, autre).IMPRESSION / SITUATION GENERALECette partie devrait vous aider à rassembler <strong>des</strong> informations générales sur la situation dans les zonesd’interv<strong>en</strong>tion et la manière dont les populations arriv<strong>en</strong>t à faire face.Comm<strong>en</strong>t le groupe pourrait-il qualifier la situation actuelle dans la communauté ?D’après eux, quelles sont les principales stratégies d’adaptation habituellem<strong>en</strong>t (et actuellem<strong>en</strong>t) utilisées parles ménages dans la communauté ?Ici, expliquez ce que sont les « stratégies d’adaptation » et laissez les ménages <strong>en</strong> parler et donner leurs propres réponses (neles influ<strong>en</strong>cez pas dans leurs suggestions.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 175


Pouvez-vous classer ces stratégies d’adaptation de 1 =la moins rigoureuse à 4=la plus rigoureuse ?Cela devrait être fait une fois que les stratégies d’adaptation auront été définies (cf. la question précéd<strong>en</strong>te). Ce seraparticulièrem<strong>en</strong>t utile si vous souhaitez calculer l’indice de stratégies d’adaptation (cf. annexe 5). Vous n’avez pas à poser cettequestion, si vous ne souhaitez pas calculer cet indice.CARACTERISTIQUES DE LA COMMUNAUTECette partie collecte <strong>des</strong> informations sur la façon dont la communauté est organisée et plusgénéralem<strong>en</strong>t elle traite de ses défis.Comm<strong>en</strong>t est organisée la communauté ?Hiérarchie, organisation politique, groupes ethniques, rôles, etc. Posez cette question uniquem<strong>en</strong>t si vous n’avez pas <strong>en</strong>corel’information (par exemple, une nouvelle zone, un nouveau programme).Comm<strong>en</strong>t la communauté gère-t-elle les ménages indig<strong>en</strong>ts / les ménages pauvres ? Est-elle <strong>en</strong> mesured’estimer le ratio de ménages vulnérables dans leur communauté ?Ici, les pratiques courantes de partage et/ou le système d’aide traditionnel devrai(<strong>en</strong>)t être évalué(s).Des travaux communautaires sont-ils généralem<strong>en</strong>t organisés et de quelle manière ?Précisez quand les travaux communautaires sont organisés, qui y participe, et s’ils sont bénévoles ou pas. Cela pourrait aider<strong>en</strong> particulier d’autres cas d’activités d’ACT.La communauté reçoit-elle ou a-t-elle reçu une aide humanitaire et laquelle ?Précisez ici quand et quelle aide a été ou est donnée et de quelle organisation humanitaire.Comm<strong>en</strong>t évalu<strong>en</strong>t-ils cette aide humanitaire passée / actuelle ? Quelles sont leurs recommandations pourune future aide ?Leurs recommandations devrai<strong>en</strong>t être rassemblées ici ainsi que leurs suggestions pot<strong>en</strong>tielles sur ce que sont leurs besoins lesplus urg<strong>en</strong>ts.UTILISATION DE L’ARGENTCette partie évalue deux aspects : l’arg<strong>en</strong>t est-il un moy<strong>en</strong> d’échange habituel et est-il eccepté par lespersonnes ?Quels sont les types d’échanges habituellem<strong>en</strong>t dans la zone ? L’arg<strong>en</strong>t est-il couramm<strong>en</strong>t utilisé ?De qui les personnes reçoiv<strong>en</strong>t-elles de l’arg<strong>en</strong>t ? Quels sont les moy<strong>en</strong>s pour avoir de l’arg<strong>en</strong>t localem<strong>en</strong>t ?Essayez de connaître les moy<strong>en</strong>s locaux / les intermédiaires locaux pour les transferts <strong>monétaires</strong>, les prêts, etc.Les populations ont-elles l’habitude d’utiliser un compte bancaire, un compte épargne, les distributeursautomatiques ? Si ce n’est pas le cas, mais qu’elles connaiss<strong>en</strong>t ces dispositifs, serai<strong>en</strong>t-elles prêtes à lesutiliser ?Ces installations sont-elles bi<strong>en</strong> réparties et habituellem<strong>en</strong>t utilisées ?Comm<strong>en</strong>t qualifierai<strong>en</strong>t-elles ces différ<strong>en</strong>ts moy<strong>en</strong>s pour recevoir de l’arg<strong>en</strong>t ?Ici la fiabilité <strong>des</strong> banques devrait être vérifiée (ou tout autre moy<strong>en</strong> pour obt<strong>en</strong>ir de l’arg<strong>en</strong>t).Les personnes gard<strong>en</strong>t-elles l’arg<strong>en</strong>t à la maison ? Les personnes se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t-elles <strong>en</strong> sécurité lorsqu’ellestransport<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t ou qu’elles le gard<strong>en</strong>t sur elles ?<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 176


ACCES AU MARCHE ET APPRECIATION DU MARCHECette partie donne une estimation pour savoir si les places de marché sont couramm<strong>en</strong>t utilisées et àquelle distance elles se situ<strong>en</strong>t <strong>des</strong> personnes de la communauté. Si les populations sont vraim<strong>en</strong>téparpillées, cette information sera mieux recueillie selon <strong>des</strong> <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels et <strong>des</strong> visites sur leterrain (pour estimer le temps de transport).Où les populations de la zone se procur<strong>en</strong>t-elles les marchandises de base ?Si elles se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t sur le(s) marché(s), à quelle distance se situ<strong>en</strong>t-ils (concernant les marchés les plusfréquemm<strong>en</strong>t visités) ?Ici, essayez d’avoir <strong>des</strong> estimations correspondant aux mesures locales (par exemple, temps de marche ou tout moy<strong>en</strong> detransport local). Si la population est éparpillée, il peut être intéressant d’avoir une échelle <strong>en</strong> termes de temps (du plus près auplus lointain) – si les populations peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> donner une estimation.A quelle fréqu<strong>en</strong>ce les populations se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t-elles sur les marchés (si c’est le cas) (par exemple combi<strong>en</strong> defois par semaine ?) ?Combi<strong>en</strong> cela coûte-t-il pour se r<strong>en</strong>dre sur les marchés (trajets aller-retour) ?Ici <strong>en</strong>core, une série de coûts devrait être donnée s'il existe <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>ces importantes. Donner une estimation à l'aide <strong>des</strong>moy<strong>en</strong>s de transport locaux.Combi<strong>en</strong> cela coûte-t-il pour transporter les marchandises sur les marchés ?Les marchés sont-ils toujours accessibles aux populations de la zone ?Ici indiquez quand et pourquoi ce ne serait pas le cas.Les marchandises sont-elles toujours disponibles <strong>en</strong> quantités suffisantes ?Ici indiquez quand et pourquoi ce ne serait pas le cas.Comm<strong>en</strong>t les populations réagiss<strong>en</strong>t-elles à l’inaccessibilité ou au manque de marchandises ?Comm<strong>en</strong>t les populations appréci<strong>en</strong>t-elles le niveau actuel <strong>des</strong> prix / la t<strong>en</strong>dance actuelle ?LES ENJEUX HOMMES / FEMMESCette partie répond à la problématique hommes/femmes et peut être mieux abordée lors <strong>des</strong> Groupes dediscussion basée que cette même problématique.Les femmes ont-elles l’habitude de travailler pour un travail rémunéré et/ou de recevoir un paiem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>espèces dans la zone ?Qui habituellem<strong>en</strong>t gère l’arg<strong>en</strong>t à la maison ?Qui décide de la façon de dép<strong>en</strong>ser les rev<strong>en</strong>us du ménage ?Comm<strong>en</strong>t la communauté réagirait-il si les femmes reçoiv<strong>en</strong>t l’arg<strong>en</strong>t pour le ménage ?Veuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.9_GD_questionnaire de référ<strong>en</strong>ce_0607 »<strong>en</strong> version Word.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 177


10. Étude de marché : Questionnaire <strong>des</strong>tiné aux commerçantsQUESTIONNAIRE DE REFERENCE – COMMERÇANTPROGRAMME DE SECURITE ALIMENTAIREBASE :…………………… PAYS : …………………………Cette <strong>en</strong>quête recueille <strong>des</strong> informations sur le marché du point de vue du commerçant et <strong>des</strong>es perceptions.C’est un moy<strong>en</strong> qui, non seulem<strong>en</strong>t, évalue la situation du marché, mais égalem<strong>en</strong>t obti<strong>en</strong>t <strong>des</strong>données de référ<strong>en</strong>ce qui serviront de base de comparaison au cours de la phase de suivi.Si le temps manque pour interroger les commerçants individuellem<strong>en</strong>t, essayez d’obt<strong>en</strong>ir <strong>des</strong>réponses qui vous intéress<strong>en</strong>t lors de discussions avec de petits groupes de commerçants,d’informateurs-clés, etc.Ce questionnaire vise à mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les principales questions à considérer lors del’évaluation de la situation du marché. En tant que tel, il est trop long et trop détaillé. Puisqueles questions ne peuv<strong>en</strong>t pas être toutes pertin<strong>en</strong>tes par rapport à votre programme / à votrezone d’interv<strong>en</strong>tion, elles devrai<strong>en</strong>t être adaptées <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce.La colonne de droite a été incluse pour <strong>en</strong>trer <strong>des</strong> données ; il n’est pas obligatoire de la remplir.Questionnaire N° ______________Nom du/<strong>des</strong> évaluateur(s)Date de l’<strong>en</strong>quêteINFORMATION CONCERNANT LE COMMERÇANT ET SON TYPE D’ACTIVITECette partie examine les informations relatives au commerçant et à son type d’activité. Cela ne vous seraguère utile si vous ne pouvez pas effectuer d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels et si vous optez pour <strong>des</strong> groupes dediscussions.Quel est le nom du commerçant ?Quelle est l’adresse du commerçant ?Si le commerçant a un téléphone, quel est le numéro de téléphone ?Quel est le type d’activités ? 1. V<strong>en</strong>deur d’alim<strong>en</strong>tation 4. V<strong>en</strong>deur de légumes / de fruits 7. Commerçant PNA (produits non alim<strong>en</strong>taires) 2. Multi boutique 5. Commerçant de bétail 8. Transporteur 3. Restaurant/café 6. Artisanat 9. AutreModifiez la liste <strong>en</strong> fonction du contexte local.Si la réponse est « Autre », merci de préciser :Où se situe le commerçant dans la chaîne d’approvisionnem<strong>en</strong>t ? 1. Fabricant 2. Transporteur 3. Grossiste 4. Détaillant 5. Producteur primaire 6. AutreSi la réponse est « Autre », merci de préciser :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 178


Depuis combi<strong>en</strong> de temps le commerçant a-t-il exercé cette activité ?______________L’expéri<strong>en</strong>ce devrait être donnée <strong>en</strong> nombre d’ANNEES. Utilisez les nombres décimaux si le commerçant a exercé moins d’une année.L’activité est-elle régulière ou pas ? 1. Régulière 2. Saisonnière 3. Temporaire 4. Occasionnelle 5. AutreSi la réponse est « Autre », merci de préciser :SITUATION DE LA DEMANDECette partie traite à l’aspect de la demande du marché selon le point de vue du commerçant.Nombre de cli<strong>en</strong>ts que la personne a par jour ou par semaine ?Par jour ________ Par semaine ________Ce nombre de cli<strong>en</strong>ts varie-t-il beaucoup ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasSi vous avez répondu OUI, indiquez les raisons <strong>des</strong> variations : 1. Saison 2. Paiem<strong>en</strong>t du salaire 5. Autre 3. Interv<strong>en</strong>tion d’une ONG 4. MigrationLa liste devra être adaptée <strong>en</strong> fonction du contexte <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions.Si la réponse est « Autre », merci de préciser :Si le nombre de cli<strong>en</strong>ts varie beaucoup, indiquez à quel mom<strong>en</strong>t (saison / période de l’année ou mois) ildiminue ?Si le nombre de cli<strong>en</strong>ts varie beaucoup, indiquez à quel mom<strong>en</strong>t (saison / période de l’année ou mois) ilaugm<strong>en</strong>te ?Comm<strong>en</strong>t le commerçant répond-il aux variations ? 1. Installations de stockage 2. Réduction de l’approvisionnem<strong>en</strong>t 3. Horaires de travail plus courts 4. Nombre de travailleurs occasionnels plus bas 5. AutreSi la réponse est « Autre », merci de préciser :Quel type de cli<strong>en</strong>ts avez-vous ? 1. Détaillants 2. Population locale 3. Personnes vivant dans la zone al<strong>en</strong>tours (jusqu’à 10 km) 4. Personnes vivant dans une zone éloignée (jusqu’à 50 km) 5. ONG 6. Gouvernem<strong>en</strong>t/Administration 7. AutreIci <strong>en</strong>core, les chiffres sont donnés à titre indicatif et devrai<strong>en</strong>t être adaptés aux situations.Si la réponse est « Autre », merci de préciser :Quel est le montant habituel <strong>des</strong> affaires par jour / par semaine ou par mois ?Gain par jour ? ________ Gain par semaine ? ________ Gain par mois ? ________Il peut être difficile de répondre, tout particulièrem<strong>en</strong>t si l’activité est très irrégulière. L’idée consiste plus à faire uneévaluation de la taille <strong>des</strong> commerces plutôt que de la valeur exacte. L’évaluation devrait être faite un jour « normal » ou unesemaine « normale ». Plusieurs estimations peuv<strong>en</strong>t être données par saison <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’importantes variations.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 179


Le commerçant modifie-t-il BEAUCOUP le(s) prix <strong>des</strong> marchandises v<strong>en</strong>dues p<strong>en</strong>dant l’année ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasComm<strong>en</strong>t le v<strong>en</strong>deur définirait-il la situation de ses échanges commerciaux actuels pour son activité ? 1. Habituelle 2. Meilleure que d’habitude 3. Pire que d’habitude 4. AutreSi la réponse est « Autre », merci de préciser :Le commerçant pourrait-il répondre à une plus forte demande, le cas échéant? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasSi OUI, expliquez pourquoi vous vous adapteriez à ce changem<strong>en</strong>t.__________________________________La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si Q31 : Adaptabilité = « Oui ».P<strong>en</strong>dant combi<strong>en</strong> de temps le commerçant devrait-il s’adapter à une plus forte demande ?______________SITUATION DE L’OFFRECette partie examine la situation de l’offre du point de vue du commerçant.Où le commerçant s’approvisionne-t-il ? 1. Sa propre production 2. Grossiste dans le même marché 3. Plusieurs grossistes dans le même marché 6. AutreVous pouvez cocher plus d’une case.Si la réponse est « Autre », merci de préciser : 4. Achat <strong>en</strong> dehors du marché 5. Rémunère un transporteur pour se faire livrer les marchandisesSi le commerçant obti<strong>en</strong>t ses approvisionnem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> dehors du marché, précisez où ?_________________________________La liste de(s) lieu(x) principal(ux) où le commerçant va s’approvisionner devrait être indiquée ici (ville principale, capitale,pays voisins).A quel rythme le commerçant reçoit-il généralem<strong>en</strong>t ses approvisionnem<strong>en</strong>ts ? 1. Plusieurs fois par semaine 4.Trois fois par semaine 7. Tous les trois mois 2. Une fois par semaine 5. Une fois par mois 8. Moins de chaque trois mois 3. Deux fois par semaine 6. Un mois sur deux 9. AutreIci <strong>en</strong>core, c’est du général : si c’est très irrégulier, <strong>en</strong>visagez de poser la même question pour les différ<strong>en</strong>tes pério<strong>des</strong> d’activité.Si la réponse est « Autre », merci de préciser :Combi<strong>en</strong> coûte le transport pour chaque livraison de marchandises ?______________R<strong>en</strong>contrez-vous <strong>des</strong> difficultés d’approvisionnem<strong>en</strong>t pour les marchandises que vous v<strong>en</strong>dez habituellem<strong>en</strong>t ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasA quoi attribuez-vous les problèmes auxquels vous êtes confronté ? 1. Manque de moy<strong>en</strong>s de transport 4. Pénurie 2. Manque d’infrastructure (les routes <strong>en</strong> particulier) 5. Restrictions gouvernem<strong>en</strong>tales 3. Coûts de transport élevés 6. AutreVous pouvez sélectionner plus d’une réponse. Les réponses (s’il y <strong>en</strong> a plus d’une) pourrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être classées de la plusindisp<strong>en</strong>sable à la moins indisp<strong>en</strong>sable.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 180


Si la réponse est « Autre », merci de préciser :Si le commerçant est confronté à <strong>des</strong> difficultés d’approvisionnem<strong>en</strong>t, précisez à quel mom<strong>en</strong>t : 1. Tout le temps 2. Seulem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant la saison 3. Depuis le début de la crise 4. AutreVous pouvez sélectionner plus d’une réponse. La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si Q40 = « Oui »Si la réponse est « Autre », merci de préciser :Les prix d’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> marchandises que vous v<strong>en</strong>dez ont-ils t<strong>en</strong>dance à augm<strong>en</strong>ter à certainespério<strong>des</strong> dans l’année ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasSi OUI, précisez quand ?__________________________________Vous pouvez ajouter une liste selon la situation. La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si Q45= « Oui »Si OUI, expliquez comm<strong>en</strong>t le commerçant peut résoudre cela.__________________________________Vous pouvez ajouter une liste <strong>en</strong> fonction de la situation (augm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> prix de v<strong>en</strong>te, achat de quantités réduites, etc.). Laquestion n’est pertin<strong>en</strong>te que si Q45 = « Oui »LA QUESTION DU STOCKAGECette partie examine les habitu<strong>des</strong> de stockage et <strong>des</strong> possibilités du commerçant.Le commerçant stocke-t-il <strong>des</strong> produits qu’il/qu’elle v<strong>en</strong>d ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasSi le commerçant achète <strong>des</strong> produits <strong>en</strong> gros, où sont-ils conservés ? 1. Dans le même magasin 3. Dans un <strong>en</strong>trepôt collectif 2. Dans un <strong>en</strong>trepôt individuel séparé 4. AutreSi la réponse est « Autre », merci de préciser :P<strong>en</strong>dant combi<strong>en</strong> de temps le commerçant stocke-t-il habituellem<strong>en</strong>t les marchandises ? 1. Moins d’une semaine 4. Entre 1 et 2 mois 2. Entre 1 et 2 semaines 5. Plus de 2 mois 3. Entre 2 semaines et 1 mois 6. AutreSi la réponse est « Autre », merci de préciser :Le commerçant r<strong>en</strong>contre-t-il <strong>des</strong> problèmes de stockage ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasSi la réponse est OUI, précisez les types de problèmes : 1. Animaux 2. Voleurs 3. Humidité 4. Coûts 5. Trop loin 6. AutreVous pouvez sélectionner plus d’une réponse. La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si les problèmes de stockage = « Oui »Si la réponse est OUI, précisez les types de problèmes :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 181


INFORMATIONS SUR LE MARCHECette partie examine si les informations du marché sont bi<strong>en</strong> relayées auprès <strong>des</strong> commerçants, et dansl’affirmative, dans quelle mesure ?Le commerçant reçoit-il <strong>des</strong> informations relatives au marché ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasSi la réponse est OUI, quels types d’informations le commerçant reçoit-il ? 1. Sur les prix 3. Sur le commerce et le droit <strong>des</strong> affaires 5. Autre 2. Sur les questions commerciales 4. Sur le transportVous pouvez sélectionner plus d’une réponse. La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si les Informations relatives au marché = « Oui »Si la réponse est « Autre », merci de préciser :Qui fournit ces informations relatives au marché ?__________________________________Une liste utile pour le contexte peut être inclue.Comm<strong>en</strong>t les informations relatives au marché sont-elles diffusées ? 1. Journaux 3. Réunion 5. Autre 2. Lettres d’affaires spéciales 4. Discussions informellesVous pouvez sélectionner plus d’une réponse.Si la réponse est « Autre », merci de préciser :FIXATION DES PRIXCette partie examine la question de la fixation du prix et où le commerçant se situe par rapport à celle-ci.Comm<strong>en</strong>t le commerçant peut-il fixer les prix <strong>des</strong> marchandises ? 1. Fixé par le gouvernem<strong>en</strong>t 4. En fonction <strong>des</strong> coûts d’approvisionnem<strong>en</strong>t 2. Fixé par les associations de commerçants 5. En fonction de la demande 3. Suivi <strong>des</strong> prix de la concurr<strong>en</strong>ce 6. AutreVous pouvez sélectionner plus d’une réponse.Si la réponse est « Autre », merci de préciser :Existe-t-il une relation <strong>en</strong>tre les prix dans les différ<strong>en</strong>tes zones à <strong>des</strong> mom<strong>en</strong>ts donnés ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasSi la réponse est OUI, veuillez détailler ici :La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si les Prix dans les différ<strong>en</strong>tes zones = « Oui »Le commerçant dirait-il s’il existe une concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matière de prix ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasCADRE INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUECette partie examine le cadre juridique dans lequel les commerçants exerc<strong>en</strong>t leurs activités.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 182


Le commerçant est-il membre d’une association (commerciale) ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasLe commerçant est-il confronté à <strong>des</strong> règlem<strong>en</strong>tations du marché ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasSi la réponse est OUI, détaillez ce que sont ces règlem<strong>en</strong>tations :__________________________________Vous pouvez égalem<strong>en</strong>t sélectionner ici plus d’une réponse (horaires d’ouverture, réglem<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> prix ; marchandisesinterdites, etc.)Quelles conséqu<strong>en</strong>ces ces règlem<strong>en</strong>tations ont-elles sur les activités du commerçant ? 1. Aucune 2. Limitées 3. Moy<strong>en</strong>nes 4. Importantes 5. Critiques 6. AutreSi la réponse est « Autre », merci de préciser :__________________________________LA STRUCTURE DU MARCHECette partie vise à évaluer le niveau de concurr<strong>en</strong>ce dans un marché donné, et selon l’évaluation du commerçant.Selon le commerçant, combi<strong>en</strong> de commerçants exerc<strong>en</strong>t-ils la même activité que la si<strong>en</strong>ne sur le marché ?______________Comm<strong>en</strong>t le commerçant caractériserait-il la concurr<strong>en</strong>ce dans ce marché ? 1. Aucune 2. Limitée 3. Moy<strong>en</strong>ne 4. Importante 5. Trop importanteLes NOUVEAUX commerçants pourrai<strong>en</strong>t-ils actuellem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>trer sur le marché ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasSi la réponse est NON, expliquez pourquoi.DISPONIBILITE DU CREDITCette partie évalue la capacité <strong>des</strong> commerçants à avoir accès au crédit à un taux raisonnable.Le commerçant demande-t-il de temps <strong>en</strong> temps un crédit ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasSi la réponse est OUI, auprès de qui obti<strong>en</strong>t-il le crédit ? 1. D’autres commerçants 2. Prêteur 5. Autre 3. Par<strong>en</strong>ts 4. Organisme de créditVous pouvez égalem<strong>en</strong>t sélectionner ici plus d’une réponse. La question n’est utile que si le Crédit = « Oui »Si la réponse est « Autre », merci de préciser :Quel est le taux d’intérêt que, <strong>en</strong> général, vous devez payer lorsque vous obt<strong>en</strong>ez un crédit ?Veuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.10_Questionnaire de référ<strong>en</strong>ce -Commerçant_ 0607 » pour la version Word.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 183


11. Étude de marché : Groupes de discussionRECOMMANDATIONS POUR LES GROUPES DE DISCUSSION –EVALUATION DU MARCHEPROGRAMME EN SECURITE ALIMENTAIREBASE :…………………… PAYS : …………………………Recommandations pour les groupes de discussion (GD) à suivre préalablem<strong>en</strong>t à la mise <strong>en</strong><strong>œuvre</strong> du programme. La formulation <strong>des</strong> questions devra être adaptée au contexte.Elles devrai<strong>en</strong>t donner une vision globale de la situation du marché.Elles devrai<strong>en</strong>t permettre de faire <strong>des</strong> recoupem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre les informations recueillies lors <strong>des</strong><strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels avec les commerçants et celles recueillies lors <strong>des</strong> discussions avec lesinformateurs clés, les autorités locales, les autres ONG et le personnel ACF.Le groupe devrait être le plus représ<strong>en</strong>tatif possible du marché local (petits commerçants, groscommerçants, grossistes et détaillants, activités diverses).Le groupe ne devrait pas être trop important (jusqu’à 15 personnes) afin de pouvoir m<strong>en</strong>er unediscussion constructive.Veillez à bi<strong>en</strong> expliquer le but de l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ainsi que la manière dont les réponses seront utilisées parl’Organisation de façon à recevoir <strong>des</strong> réponses précises et impartiales (dans la mesure du possible).Nom(s) de l’/<strong>des</strong> évaluateur(s)Date du GDNom du village / lieu du GDEstimation de la population sur placeNb de ménagesNb de personnesNombre de personnes participant au GDSi possible, il peut être intéressant de connaître les types de commerçants participants (par exemple <strong>des</strong> petits commerçants oude gros commerçants, <strong>des</strong> grossistes ou <strong>des</strong> détaillants).FONCTIONNEMENT DU MARCHÉCette section aborde la question de la façon dont le marché fonctionne dans la zone où l’interv<strong>en</strong>tionmonétaire est prévue.Le marché fonctionne-t-il comme d’habitude (même nombre de commerçants, même quantité/qualité deproduits, etc.) et si ce n’était pas le cas, expliquez.S’agit-il d’un marché principal ? d’un marché secondaire ? Quels autres types de marchés ce marché est-ilpar rapport à (rural, urbain, principal, secondaire) ?Quels sont les jours de marché ? Les heures d’ouverture ?Le marché est-il ouvert toute l’année ? Y a-t-il <strong>des</strong> saisons ou <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> où il ne fonctionne pas ou il n’estpas accessible ? Comm<strong>en</strong>t les populations réagiss<strong>en</strong>t-elles ?Si le marché n’est pas toujours accessible ou ouvert, expliquez quand, pourquoi et comm<strong>en</strong>t les acheteurs/commerçants réagiss<strong>en</strong>t-ils à cette situation.Y a-t-il <strong>des</strong> raisons de croire que la situation va changer dans les mois à v<strong>en</strong>ir ? Si oui, pourquoi?<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 184


CONCURRENCEDans cette section, l’évaluation porte sur la question de savoir si le marché est concurr<strong>en</strong>tiel ou pas. Parailleurs, le fait de connaître le nombre de commerçants prés<strong>en</strong>ts sur le marché avant de lancer les IMpeut permettre <strong>des</strong> les <strong>en</strong>trées dans els données de référ<strong>en</strong>ce pour être comparé dans le cadre du suivipost-distribution (afin de vérifier l’impact du projet sur le marché).Quel est le nombre approximatif de commerçants travaillant habituellem<strong>en</strong>t sur le marché ?Type d’activitésAlim<strong>en</strong>ts de base/Produits de baseV<strong>en</strong>deurs de légumes/fruitsRestaurants / Café / Salons de théV<strong>en</strong>deurs de bétailV<strong>en</strong>deurs de vêtem<strong>en</strong>ts / de chaussuresArtisanat : …………………..Autre : ……………………….Nb de gran<strong>des</strong> boutiquesNb de petits et moy<strong>en</strong>nesboutiquesLe tableau ci-<strong>des</strong>sus est donné à titre indicatif : il est peut-être intéressant de connaître le nombre de commerçants <strong>en</strong> fonctionde l’activité et de les répartir <strong>en</strong>tre petits commerçants et gros commerçants. Par exemple, si deux gros commerçants sontprépondérants dans le marché, cela peut indiquer une situation d’oligopole qui a un impact négatif sur les prix.Ces chiffres ont-ils varié de manière significative récemm<strong>en</strong>t ? Ces changem<strong>en</strong>ts (le cas échéant) sont-ils habituels ?Essayez d’avoir <strong>des</strong> estimations et <strong>des</strong> t<strong>en</strong>dances concernant le changem<strong>en</strong>t (par exemple, le nombre de v<strong>en</strong>deurs de bétail adiminué de 20%) et quelles sont les raisons de ce changem<strong>en</strong>t ?Existe-t-il <strong>des</strong> règlem<strong>en</strong>ts, lois ou habitu<strong>des</strong> culturelles qui limit<strong>en</strong>t la concurr<strong>en</strong>ce sur le marché ? Précisezlesquels et pour quelle activité.Est-il difficile d’ouvrir un commerce sur le marché ? Quelles sont les exig<strong>en</strong>ces administratives pour ce faire(le cas échéant) ?Vérifiez les règlem<strong>en</strong>tations <strong>en</strong> matière de commerce et essayez de savoir dans quelle mesure elles sont appliquées.DISPONIBILITECette section étudie l’aspect d’approvisionnem<strong>en</strong>t pour vérifier si cela peut représ<strong>en</strong>ter un problème surle marché (et qui aura un impact si de l’arg<strong>en</strong>t est distribué aux bénéficiaires).Ce marché fait-il face à <strong>des</strong> pénuries ou à de très faibles approvisionnem<strong>en</strong>ts de manière régulière ? Si tel estle cas, pour quels produits et à quelles pério<strong>des</strong> dans l’année ?Evaluer la saisonnalité du marché.Des produits de base ont-ils manqué récemm<strong>en</strong>t et de façon anormale ? Si tel est le cas, quels produits ?Quelles sont les raisons de telles pénuries d’approvisionnem<strong>en</strong>t ?Cette question est égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> relation avec la section ci-après traitant <strong>des</strong> prix. Vérifiez les restrictions gouvernem<strong>en</strong>tales,une mauvaise production agricole, une détérioration <strong>des</strong> flux commerciaux, la saisonnalité, etc.Quelle est la réaction <strong>des</strong> acheteurs à ces pénuries ? Des commerçants ?ACCESSIBILITE / INTEGRATION DU MARCHECette section concerne la facilité d’accès au marché et ce qui pourrait perturber les fluxd’approvisionnem<strong>en</strong>t « normaux ».Le marché est-il tout le temps facile d’accès pour les acheteurs et les fournisseurs ? Si ce n’est pas le cas,précisez quand et pourquoi.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 185


Où les commerçants locaux se fourniss<strong>en</strong>t-ils ?Évaluer l’origine <strong>des</strong> produits de base (les lieux d’approvisionnem<strong>en</strong>t) : locaux, régionaux, nationaux et internationaux.Comm<strong>en</strong>t les approvisionnem<strong>en</strong>ts sont-ils acheminés vers le marché ? Est-ce toujours réalisable ? Est-cerégulier ? Si ce n’est pas le cas, précisez quand et pourquoi ?Vérifier les moy<strong>en</strong>s de transports, la régularité et l’état <strong>des</strong> infrastructures.NB: Les questions de transports sont très importantes pour l’accès au marché ; elles peuv<strong>en</strong>t être évaluées séparém<strong>en</strong>t (<strong>en</strong>allant <strong>en</strong> particulier vers de gros transporteurs/stations de taxi, etc.).La question du transport a-t-elle été un souci récemm<strong>en</strong>t ? Précisez.Vérifier les coûts de transport, les prix du carburant, les restrictions gouvernem<strong>en</strong>tales, l’insécurité <strong>des</strong> routes.Comm<strong>en</strong>t les prix sont-ils influ<strong>en</strong>cés par les changem<strong>en</strong>ts de transport ?Comm<strong>en</strong>t les commerçants réagiss<strong>en</strong>t-ils aux problèmes de transport ?Réduire les quantités fournies, augm<strong>en</strong>ter les prix, constituer <strong>des</strong> stocks, etc.PRIXCette section n’a pour but que de jauger la perception <strong>des</strong> prix du marché par les commerçants. Il devrait êtreprocédé <strong>en</strong> parallèle à un suivi <strong>des</strong> prix plus détaillé (avec <strong>des</strong> données historiques dans la mesure du possible).Comm<strong>en</strong>t les commerçants qualifierai<strong>en</strong>t-ils les prix actuels du marché ? Sont-ils « normaux » ou pas ?Contrôler l’inflation affichée, les règlem<strong>en</strong>tations gouvernem<strong>en</strong>tales, les situations anormales, la saisonnalité.Si la situation n’est pas normale, l’expliquer.Vérifier si c’est dû aux règlem<strong>en</strong>tations gouvernem<strong>en</strong>tales, aux pénuries, à l’insécurité, au monopole.Comm<strong>en</strong>t cela influe-t-il sur les échanges commerciaux ? Comm<strong>en</strong>t les commerçants réagiss<strong>en</strong>t-ils à lasituation ?Les commerçants doiv<strong>en</strong>t-ils accepter les changem<strong>en</strong>ts de prix ? Ont-ils moins de cli<strong>en</strong>ts / une activité réduite ?Des changem<strong>en</strong>ts sont-ils att<strong>en</strong>dus dans les mois à v<strong>en</strong>ir ?REACTIVITE / STRATEGIE DES COMMERÇANTSCette section évalue comm<strong>en</strong>t et dans quelle mesure les commerçants pourrai<strong>en</strong>t être capables de réagirà une demande accrue dans le marché.Comm<strong>en</strong>t les commerçants réagiss<strong>en</strong>t-ils d’habitude lorsque le nombre de cli<strong>en</strong>ts varie au cours de l’année ?Sous quel délai un approvisionnem<strong>en</strong>t complém<strong>en</strong>taire peut-il être fait <strong>en</strong> cas de demande accrue ? A quel coût ?Les commerçants seront-ils prêts à s’approvisionner <strong>en</strong> plus ou pas ? Expliquez.Les commerçants ont-ils suffisamm<strong>en</strong>t de capacités financières et de stockage pour avoir unapprovisionnem<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire ? Expliquez.Veuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.11_GD_marché_questionnaire_0607 »pour la version Word.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 186


12. Étude de marché : le suivi <strong>des</strong> prixVeuillez consulter le docum<strong>en</strong>t Excel ci-joint : « Annexe 5.12_Étude de marché_Suivi <strong>des</strong>prix_0607 ».13. Brèves <strong>des</strong>criptions <strong>des</strong> postes nationaux de l’équipe IMLe Responsable Projet IM : Il assiste le Responsable de programme (généralem<strong>en</strong>t unepersonne expatriée spécialiste de la sécurité alim<strong>en</strong>taire ou de l’aide alim<strong>en</strong>taire) dans la gestion<strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> dans sa totalité. Il devrait faire le suivi de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> del’<strong>en</strong>semble du projet, s’assurer que les délais et le planning sont respectés et que le reste del’équipe compr<strong>en</strong>d le projet et fait son travail <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce. Il représ<strong>en</strong>te le Responsable deprogramme lorsqu’il s’agit de traiter avec les autorités. Il établit régulièrem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> comptesr<strong>en</strong>dus sur les activités du projet.Le Chef d’Equipe IM : Il est responsable de la coordination et de l’organisation de toutes lesactivités liées aux interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> : s<strong>en</strong>sibilisation, <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, suivi <strong>des</strong> listes debénéficiaires, distribution, mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> (projets basés sur le travail) et suivi. Il gère une équiped’<strong>en</strong>registreurs/travailleurs communautaires et supervise les travailleurs occasionnels, le caséchéant. Il s’assure que les objectifs du projet sont bi<strong>en</strong> compris et bi<strong>en</strong> expliqués à lapopulation locale. Il r<strong>en</strong>d compte régulièrem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> activités au Responsable Projet IM.Le Chef d’Équipe de Suivi IM : Il se trouve dans une situation similaire à celle du Chefd’Equipe IM, mais gère une équipe d’évaluateurs chargés de toutes les tâches <strong>des</strong>uivi/d’évaluation, depuis la collecte d’informations de référ<strong>en</strong>ce jusqu’à la surveillance postdistribution,l’évaluation du marché et toute autre <strong>en</strong>quête considérée comme pertin<strong>en</strong>te. Cetteéquipe pourrait aussi aider dans la mise <strong>en</strong> place du projet / son suivi, le cas échéant (parexemple, pour les distributions). Il effectue la première de l’analyse <strong>des</strong> données recueillies avecle Responsable Projet IM. Il pourrait aussi être chargé de la saisie <strong>des</strong> données si le projet nepeut pas embaucher de chargé de saisie (voir ci-<strong>des</strong>sous).Les traducteurs : Cette fonction peut s’avérer utile pour traduire <strong>des</strong> docum<strong>en</strong>ts dans la langueparlée localem<strong>en</strong>t : docum<strong>en</strong>ts du projet, affiches, annonces publiques, questionnaires, notesexplicatives, … Si le projet n’est pas suffisamm<strong>en</strong>t important pour un tel profil de poste, unepersonne du reste de l’équipe pourrait effectuer la partie « traduction ». Toutefois unevérification par recoupem<strong>en</strong>t (retraduire dans la langue d’origine) de tous les docum<strong>en</strong>ts devraitêtre faite afin d’anticiper toute confusion ou incompréh<strong>en</strong>sion. Le traducteur pourrait égalem<strong>en</strong>tse partager <strong>en</strong>tre les programmes de sécurité alim<strong>en</strong>taire et tout autre programme dans la zone.Le chargé de saisie de données : Comme pour les traducteurs, il est possible que la taille duprojet ne permette pas d’avoir une personne à plein temps pour la saisie <strong>des</strong> données. Le postepourrait toutefois être partagé <strong>en</strong>tre plusieurs projets différ<strong>en</strong>ts sur la base (les IM et lesprojets nutrition par exemple). La personne sera <strong>en</strong> charge de l’<strong>en</strong>trée de toutes les donnéesrecueillies sur le terrain et pourrait comm<strong>en</strong>cer à les traiter. Elle dép<strong>en</strong>drait hiérarchiquem<strong>en</strong>t duResponsable Projet IM et devrait travailler <strong>en</strong> étroite collaboration avec le Chef d’Equipe deSuivi IM et de son équipe chargée de collecter les données.Les technici<strong>en</strong>s : Ils pourrai<strong>en</strong>t être utiles dans les projets basés sur le travail, y compris lesressources techniques auxquelles les populations locales ne peuv<strong>en</strong>t répondre (pas de maind’<strong>œuvre</strong>qualifié, travail de nature hautem<strong>en</strong>t technique). Ils seront <strong>en</strong> charge de la supervision<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 187


du travail effectué par la population locale et reporteront au Responsable Projet IM. Ils devrai<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t travailler étroitem<strong>en</strong>t avec les <strong>en</strong>registreurs et le Chef d’Equipe IM.Les <strong>en</strong>registreurs : Ils sont <strong>en</strong> charge de la s<strong>en</strong>sibilisation <strong>des</strong> populations, de l’inscription <strong>des</strong>personnes sur les listes, <strong>des</strong> explications à donner sur le processus, de la mmise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> de ladistribution et du suivi <strong>des</strong> activités effectuées. Pour cela, ils devrai<strong>en</strong>t avoir une bonneformation relativem<strong>en</strong>t aux finalités du projet et à son processus de mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>. Ils travaill<strong>en</strong>tsous les ordres du Chef d’Equipe IM à qui ils devront faire le point quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t. S’ilsdevai<strong>en</strong>t avoir <strong>des</strong> doutes, ils devrai<strong>en</strong>t d’abord consulter le Chef d’Equipe avant d’agir ou dedonner <strong>des</strong> réponses.Les moniteurs: Ils sont responsables de la collecte de toutes les données indisp<strong>en</strong>sables ausuivi du projet. Ils devront remplir de nombreux questionnaires et avoir par conséqu<strong>en</strong>t unebonne formation à la méthodologie <strong>des</strong> <strong>en</strong>quêtes (comm<strong>en</strong>t poser les questions, comm<strong>en</strong>t faire<strong>des</strong> recoupem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre les réponses, quelle personne interroger, etc.). Leur contact avec lapopulation devrait être pati<strong>en</strong>t et bi<strong>en</strong>veillant, tout <strong>en</strong> étant ferme. Ils reporterontquotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t au Chef d’Equipe de Suivi, qui est leur manager direct.14. Le Personnel de Sécurité Alim<strong>en</strong>taire pour les IM : <strong>des</strong>criptions depostesVeuillez consulter le fichier zippé : « Annexe 5.14_Personnel FS IM_<strong>des</strong>cription deposte_0607 ».15. Carte de bénéficiaireVeuillez consulter le docum<strong>en</strong>t PowerPoint ci-joint : « Annexe 5.15_Elaboration de la carte debénéficiaire_0607 ».16. Format <strong>des</strong> couponsVeuillez consulter le docum<strong>en</strong>t PowerPoint ci-joint : « Annexe 5.16_Conception ducoupon_0607 »17. Listes de prés<strong>en</strong>ce, distribution et d’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>tVeuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.17_Exemples_Listes de distribution_0607”.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 188


18. L’expéri<strong>en</strong>ce de CRS : coupons et foires aux sem<strong>en</strong>cesL’expéri<strong>en</strong>ce de CRS pour les coupons et foires aux sem<strong>en</strong>cesDepuis 2000, CRS a mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> projets de coupons et foires aux sem<strong>en</strong>ces. Cette expéri<strong>en</strong>ce apu mettre <strong>en</strong> lumière les avantages que représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les foires aux sem<strong>en</strong>ces par rapport auxdistributions directes : Les foires aux sem<strong>en</strong>ces sont un moy<strong>en</strong> par lequel les bénéficiaires peuv<strong>en</strong>t avoir accès aux intrantsagricoles qui sont disponibles localem<strong>en</strong>t, de leur préfér<strong>en</strong>ce et de répondre à leurs besoinsimmédiats. La qualité <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces est laissée à l’appréciation <strong>des</strong> agriculteurs. Elles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un processus ouvert et transpar<strong>en</strong>t. La production de récoltes locales est sout<strong>en</strong>ue. Elles fourniss<strong>en</strong>t une distribution <strong>des</strong> ressources plus équitable. Elles peuv<strong>en</strong>t être planifiées et mises <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> dans un laps de temps court. Les Communautés particip<strong>en</strong>t activem<strong>en</strong>t au planning et à la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>. Elles répond<strong>en</strong>t aux besoins d’un grand nombre de familles rurales qui connaiss<strong>en</strong>t <strong>des</strong> difficultéspour accéder aux sem<strong>en</strong>ces. Elles peuv<strong>en</strong>t être adaptées au niveau d’insécurité <strong>en</strong> sem<strong>en</strong>ces.En 2004, les expéri<strong>en</strong>ces <strong>des</strong> programmes de coupons « Sem<strong>en</strong>ces » et de foires aux sem<strong>en</strong>ces sousla direction de CRS dans 16 pays ont été examinées. Ces programmes ont été mis <strong>en</strong> place dans <strong>des</strong>situations de conflits (5 cas), de sécheresse (13 cas) ou d’inondations (2 cas).Le nombre de bénéficiaires par pays variait de 146 à 50 000 et le nombre moy<strong>en</strong> de participants auxfoires aux sem<strong>en</strong>ces était de 734 (de 146 à 2 438). Toutefois, CRS indique égalem<strong>en</strong>t que l’organisationde foires avec plus de 500 participants posait <strong>des</strong> <strong>en</strong>jeux d’organisation et <strong>des</strong> risques importants.La valeur du coupon allait de US$ 2,55 (Inde de l’Ouest) à US$ 34 (au Lésotho et <strong>en</strong> Erythrée).Le nombre de v<strong>en</strong>deurs de sem<strong>en</strong>ces qui participai<strong>en</strong>t aux foires allait de 6 (à Madagascar) à 3 319 (<strong>en</strong>Erythrée). 71% du nombre total <strong>des</strong> commerçants qui participai<strong>en</strong>t aux foires dans les pays étudiésétai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> commerçants locaux, le restant était <strong>des</strong> agriculteurs, v<strong>en</strong>dant leurs sem<strong>en</strong>ces.Afin de mieux faire coïncider l’offre et la demande, CRS a préconisé une pratique de prix <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>cesappropriée. Dans 11 pays, le prix avait été fixé par le biais de négociations ou reposait sur <strong>des</strong> analysesde marché alors que dans 3 autres pays il était fixé directem<strong>en</strong>t par les v<strong>en</strong>deurs de sem<strong>en</strong>ces, le jourmême de la foire, p<strong>en</strong>dant le fonctionnem<strong>en</strong>t normal du marché. 2 pays ont eu recours aux deuxmétho<strong>des</strong>. Dans 14 pays, tant les bénéficiaires que les v<strong>en</strong>deurs ont affirmé qu’ils étai<strong>en</strong>t satisfaits <strong>des</strong>prix auxquels les marchandises avai<strong>en</strong>t été négociées au cours de la foire.Source: CRS, 2004.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 189


19. Exemple de plan de travailPLAN DE TRAVAIL : UN EXEMPLE POUR LES IMMois Octobre NovembreSemaines 1 2 3 4 1 2 3 4 5Préparation de l’évaluationÉvaluation de la situation humanitaireRédaction de comptes r<strong>en</strong>dusÉvaluation de sécurité <strong>en</strong> XXXStratégie d’interv<strong>en</strong>tionRédaction du projet<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> place de la base XXXSécurité alim<strong>en</strong>taire : interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong>Transfert monétaireRecrutem<strong>en</strong>t de l’équipe SAEvaluation du marché et collecte <strong>des</strong> données de référ<strong>en</strong>cesSélection <strong>des</strong> sites / lieux d’interv<strong>en</strong>tionSélection <strong>des</strong> bénéficiairesListes de bénéficiaires mises <strong>en</strong> place et vérifiéesValidation <strong>des</strong> listes de bénéficiaires par la CommunautéCollecte <strong>des</strong> bases de données de référ<strong>en</strong>ce (sur les ménages etla communauté) + saisie <strong>des</strong> donnéesDistribution <strong>des</strong> cartes de bénéficiaires + s<strong>en</strong>sibilisation surl’utilisation de l’arg<strong>en</strong>tDistribution d’arg<strong>en</strong>tSuivi post distribution + GDSuivi du marchéReportingArg<strong>en</strong>t-contre-TravailRecrutem<strong>en</strong>t de l’équipe SASélection <strong>des</strong> sites / lieux d’interv<strong>en</strong>tionDécision sur le choix de l’ACT (par la communauté) et le matérielnécessaireCommande et achat <strong>des</strong> matérielsSélection <strong>des</strong> bénéficiairesSélection <strong>des</strong> sites / lieux d’interv<strong>en</strong>tionValidation <strong>des</strong> listes de bénéficiaires par la CommunautéCollecte <strong>des</strong> bases de données de référ<strong>en</strong>ce + saisie <strong>des</strong> donnéesDistribution <strong>des</strong> cartes de bénéficiairesDistribution du matériel sur le lieu de travailFormation <strong>des</strong> bénéficiaires avant et pour la maint<strong>en</strong>ance (le caséchéant)Début <strong>des</strong> travauxFin prévue <strong>des</strong> travauxNombre de travailleursSuivi de l’avancem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> travaux (par ex. deux jours par semainesur chaque lieu)Distribution d’arg<strong>en</strong>t (à titre indicatif)Suivi post distribution + GDSuivi du marchéReportingCoupons (utilisés avec <strong>des</strong> commerçants individuels)Recrutem<strong>en</strong>t de l’équipe SA<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 190


Sélection <strong>des</strong> sites / lieux d’interv<strong>en</strong>tionEvaluation du marché et collecte <strong>des</strong> données de référ<strong>en</strong>cesS<strong>en</strong>sibilisation et sélection <strong>des</strong> commerçantsContrats signés avec les commerçantsSélection <strong>des</strong> bénéficiairesSélection <strong>des</strong> sites / lieux d’interv<strong>en</strong>tionValidation <strong>des</strong> listes de bénéficiaires par la CommunautéCollecte <strong>des</strong> bases de données de référ<strong>en</strong>ce + saisie <strong>des</strong> donnéesDistribution <strong>des</strong> cartes de bénéficiairesElaboration <strong>des</strong> coupons & impressionS<strong>en</strong>sibilisation et formation <strong>des</strong> bénéficiaires et commerçantsDistribution <strong>des</strong> couponsSuivi post distribution + GDSuivi du marchéReportingCoupons (foires)Recrutem<strong>en</strong>t de l’équipe SASélection <strong>des</strong> sites / lieux d’interv<strong>en</strong>tionEvaluation du marché et collecte <strong>des</strong> données de référ<strong>en</strong>cesEvaluation de la sécurité <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces (autres produits agricoles)S<strong>en</strong>sibilisation et sélection <strong>des</strong> commerçantsSélection <strong>des</strong> bénéficiairesSélection <strong>des</strong> sites / lieux d’interv<strong>en</strong>tionValidation <strong>des</strong> listes de bénéficiaires par la CommunautéCollecte <strong>des</strong> bases de données de référ<strong>en</strong>ce + saisie <strong>des</strong> donnéesDistribution <strong>des</strong> cartes de bénéficiairesElaboration <strong>des</strong> coupons & impressionS<strong>en</strong>sibilisation et formation <strong>des</strong> bénéficiaires et commerçantsJour de la foire + surveillance sur placeSuivi post distribution + GD (foire)Suivi du marchéReportingBesoins logistiquesVoiturePick-upCamionDistribution de matériel (chaises, cor<strong>des</strong>, tables)Moy<strong>en</strong>s de communication (combiné, thuraya, téléphone)Lieux de stockageOrdinateurBesoins administratifsPersonnel <strong>en</strong> sécurité alim<strong>en</strong>taireEmployé occasionnelTotal de l’arg<strong>en</strong>t nécessaire (estimation)Veuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.19_Plan de travail_exemple_0607 » pour laversion détaillée Excel.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 191


20. Exemple de suivi post-distribution (au niveau <strong>des</strong> ménages)QUESTIONNAIRE DESTINE AUX MENAGES POUR UN SUIVI POSTDISTRIBUTIONPROGRAMME DE SECURITE ALIMENTAIREBASE :…………………… PAYS : …………………………Le suivi post-distribution examine si les bénéficiaires reçoiv<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> l’arg<strong>en</strong>t/les coupons, lafaçon dont ils sont utilisés et la comparaison à faire <strong>en</strong>tre les ménages bénéficiaires et lesménages non-bénéficiaires.Les questions pertin<strong>en</strong>tes pour les bénéficiaires ET les non-bénéficiaires sont écrites <strong>en</strong> BLEU,celles qui ne le sont que pour les bénéficiaires le sont <strong>en</strong> noir.Rappelez-vous que le questionnaire ne devrait pas être trop long : l’exemple ci-après devraitêtre plus court et adapté à votre programme et aux questions auxquelles vous souhaitezrépondre. Les IOV et les indicateurs déjà mesurés dans les données de référ<strong>en</strong>ces (le caséchéant) devrai<strong>en</strong>t être inclus <strong>en</strong> priorité dans le questionnaire.1. Numéro du questionnaireLa réponse doit se situer <strong>en</strong>tre 1 et 1000.2. Nom de l’/<strong>des</strong> évaluateur(s)______________3. Date d’<strong>en</strong>quêteInformations générales sur les ménagesCette section devrait aider à recueillir <strong>des</strong> informations générales sur les ménages. Puisque <strong>des</strong> données sontrassemblées sur les bénéficiaires et les non-bénéficiaires, elles peuv<strong>en</strong>t permettre de comparer les deux groupes.Si le même échantillon de personnes est interrogé à chaque fois, il n’est pas nécessaire de répéter ces questions (parexemple, utilisez un code « ménage »).Afin de « briser la glace », vous pouvez toujours comm<strong>en</strong>cer par demander le nom de la personne, même si vous nele m<strong>en</strong>tionnez pas dans vos dossiers.4. Où la personne interrogée vit-elle ?Si le même échantillon de ménages est suivi tout au long du programme, les familles peuv<strong>en</strong>t se voir attribuer un code par lequelleurs nom, adresse et autres données personnelles peuv<strong>en</strong>t être récupérées.5. La personne est-elle bénéficiaire du programme IM d’ACF ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pas6. Si le ménage est un bénéficiaire de ce programme, combi<strong>en</strong> de personnes ont-elles été inscrites ?La réponse doit se situer <strong>en</strong>tre 1 et 20.La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si Etat du bénéficiaire = « Oui »7. Combi<strong>en</strong> d’heures avez-vous travaillé pour le programme ?La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si le programme est une activité de « Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail ».8. Le ménage a-t-il à sa tête un homme ou une femme ? 1. Sous la responsabilité d’une femme 2. Sous la responsabilité d’un homme 3. AutreSi un adulte est à la tête du ménage, précisez s’il s’agit d’une femme ou d’un homme. Si un adulte n’est pas à la tête du ménage,le préciser dans « Autre » pour orphelin à la tête du ménage..9. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 192


10. Quel est l’âge de la personne responsable du ménage ? 1. Moins de 16 ans 2. Entre 16 et 20 ans 3. Entre 21 et 30 ans 4. Entre 31 et 40 ans 5. Entre 41 et 60 ans 6. Au-delà de 60 ansLes catégories d’âge sont données à titre indicatif : elles devrai<strong>en</strong>t être modifiées <strong>en</strong> fonction de la pyramide <strong>des</strong> âges et <strong>des</strong>habitu<strong>des</strong> culturelles dans la zone d’interv<strong>en</strong>tion.11-13. Combi<strong>en</strong> de personnes viv<strong>en</strong>t dans le ménage (sous le même toit, mangeant les mêmes repas) ?Taille totale du ménageNombre d’adultesNombre de personnes dép<strong>en</strong>dantes (<strong>en</strong>fants qui ne travaill<strong>en</strong>t pas, handicaps, personnes âgées, etc.)14. Quelle est/Quelles sont les activité(s) principale(s) de votre ménage ?1. Agriculture 6. Travail occasionnel2. Marchand de bétail 7. Fonctionnaire : Employés3. Marchand/Commerçant 8. Chauffeur / Transporteur4. Artisanat 9. Petit commerce5. Travail occasionnel dans l’agriculture 10. Autre|__|__|__|__|__|__|__|__|__|__|Les réponses devrai<strong>en</strong>t être classées de l’activité la plus importante (<strong>en</strong> termes de temps et de rev<strong>en</strong>us) à l’activitéoccasionnelle. Cela pourra permettre de comparer les activités <strong>en</strong>tre les bénéficiaires et les non-bénéficiaires. Très utiles dansles activités basées sur le travail pour suivre un év<strong>en</strong>tuel double emploi.15. Si vous avez répondu “autre”, merci de préciser :La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si Activité = « Autre ».Réception de l’aide prévueCette section vérifie si les ménages bénéficiaires ont vraim<strong>en</strong>t reçu le montant prévu d’arg<strong>en</strong>t/de coupons et qui <strong>en</strong>a bénéficié. Ce n’est pertin<strong>en</strong>t que pour les ménages bénéficiaires.16. Si le ménage est un bénéficiaire, quand a-t-il reçu l’arg<strong>en</strong>t / le coupon ?___/___/______La réponse doit se situer <strong>en</strong>tre 01/01/2007 et 01/01/2012. Il est possible que la personne interrogée ne se souvi<strong>en</strong>ne pas de ladate, mais elle peut donner un jour qui pourrait être traduit par l’Évaluateur.La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si le statut du bénéficiaire = « Oui ».17. Combi<strong>en</strong> les ménages ont-ils reçu lors du dernier paiem<strong>en</strong>t ?______________Question pertin<strong>en</strong>te pour les transferts <strong>monétaires</strong> et transferts de coupons (le montant du coupon avait une valeur soit <strong>en</strong>quantité soit <strong>en</strong> montant qu’il faut préciser ici).18. Contre quoi les coupons MARCHANDISES étai<strong>en</strong>t-ils échangeables ? 1. Riz 2. Blé 3. Maïs 4. Huile 5. Haricots 6. Légumineuses 7. Autre 8. Ne sait pasCette question n’est pertin<strong>en</strong>te que dans le cas d’un projet de coupons MARCHANDISES. La liste <strong>des</strong> produits devrait êtreadaptée aux alim<strong>en</strong>ts/produits consommés du point de vue culturel.19. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :20. Qui, dans le ménage, est v<strong>en</strong>u chercher l’arg<strong>en</strong>t/ le coupon ? 1. Homme 2. Femme 3. Enfant 4. Autres par<strong>en</strong>ts 5. Amis / Voisins 6. Personne 7. AutrePlus d’une seule réponse peut être cochée.La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si le statut du bénéficiaire = « Oui ».21. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 193


22. Comm<strong>en</strong>t la personne s’est-elle r<strong>en</strong>due jusqu’au lieu de distribution ? 1. A pied 3. En bicyclette 5. Animal 2. Véhicule motorisé (taxi, vélo...) 4. Charette tirée par un animal 6. AutreLa question n’est pertin<strong>en</strong>te que si le statut du bénéficiaire = « Oui ».23. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :24-29. Combi<strong>en</strong> de temps la personne a-t-elle mis pour arriver au lieu de distribution (<strong>en</strong> fonction <strong>des</strong>moy<strong>en</strong>s de transport indiqués ci-<strong>des</strong>sus) ?A pied En bicyclette AnimalVéhicule motorisé Charrette tirée par un animal Autre moy<strong>en</strong>30. Si la personne paye pour le transport, combi<strong>en</strong> cela lui coûte-t-il ?La réponse doit se situer <strong>en</strong>tre 0 et 10000. Utilisez la monnaie locale.La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si les moy<strong>en</strong>s de transport sont = « A pied ».31. D’après vous, qui bénéficie le plus de l’aide reçue <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t / <strong>en</strong> coupons ?1. Toute la famille 2. Les <strong>en</strong>fants 3. Le père 4. La mère5. Les par<strong>en</strong>ts 6. Les membres de la famille 7. Ne sait pas 8. Autre|__|__|__|__|__|__|__|__|Classer les réponses selon les personnes qui ont le plus profité [de l’aide] à celles qui <strong>en</strong> ont moins profité.Ici, l’idée est de vérifier comm<strong>en</strong>t les bénéficiaires évalu<strong>en</strong>t l’impact du programme sur son ménage.32. Pouvez-vous expliquer pourquoi ?Les utilisations de l’arg<strong>en</strong>t/<strong>des</strong> coupons et les informations sur les rev<strong>en</strong>usCette section t<strong>en</strong>te de définir comm<strong>en</strong>t les bénéficiaires utilis<strong>en</strong>t leur arg<strong>en</strong>t / leurs coupons reçus, ainsi que leursituation globale <strong>en</strong> matière de rev<strong>en</strong>us et l’évolution de celle-ci.33. Au cours du dernier mois / <strong>des</strong> derniers 15 jours, comm<strong>en</strong>t le ménage a-t-il dép<strong>en</strong>sé l’arg<strong>en</strong>t reçu ?1. Céréales 2. Tubercules/racines 3. Légumineuses 4. Huile5. Sucre 6. Articles d’hygiène 7. Carburant 8. Vêtem<strong>en</strong>ts9. Bétail 10. Produits agricoles 11. Autre|__|__|__|__|__|__|__|__|__|__|__|La liste devrait être adaptée aux habitu<strong>des</strong> de dép<strong>en</strong>ser locales et aux besoins fondam<strong>en</strong>taux.Classer ces produits du plus important au moins important (<strong>en</strong> termes de part budgétaire).34. Le schéma <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses était-il pareil à celles effectuées au cours <strong>des</strong> derniers mois ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pas35. Si le schéma <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses était différ<strong>en</strong>t de celui de la période précéd<strong>en</strong>te, expliquez pourquoi.La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si le Schéma <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses = « Non ».La question reste ouverte, mais l’idée ici est de voir si les populations associ<strong>en</strong>t les changem<strong>en</strong>ts aux IM ou pas (ou passeulem<strong>en</strong>t).36. Quels produits vous êtes-vous procurés avec l’arg<strong>en</strong>t ou les coupons reçus ? 1. Céréales 6. Articles d’hygiène 2. Tubercules 7. Carburant 3. Légumineuses 8. Bétail 4. Huile 9. Produits liés à l’agriculture 5. Luxe 10. AutreIci <strong>en</strong>core, la liste devrait être adaptée au contexte.37. Si la réponse est « Autre », merci de préciser :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 194


38-47. Combi<strong>en</strong> avez-vous dép<strong>en</strong>sé pour chacun <strong>des</strong> produits achetés avec l’arg<strong>en</strong>t ou les coupons reçus ?Sur les céréalesSur <strong>des</strong> articles d’hygièneSur les tuberculesSur du carburantSur les légumineusesSur du bétailSur l’huileSur <strong>des</strong> articles liés à l’agricultureSur <strong>des</strong> produits de luxeOn Autre48. Quels ont été les produits obt<strong>en</strong>us avec les coupons MARCHANDISES ? 1. Produit 1 2. Produit 2 3. Produit 3 4. Produit 4 5. AutreLa liste dép<strong>en</strong>d <strong>des</strong> produits qui devai<strong>en</strong>t être échangés. L’ « autre » caractéristique ici est de tracer la possibilité d’une« mauvaise utilisation » <strong>des</strong> coupons.49. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :50-54. Combi<strong>en</strong> de chacun <strong>des</strong> produits indiqués ci-<strong>des</strong>sus avez-vous pu échanger contre votre coupon ?Du produit 1 ? Du produit 4?Du produit 2 ? Du produit « Autre » ?Du produit 3 ?55. Le bénéficiaire a-t-il partagé avec un autre ménage non-bénéficiaire l’aide reçue ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pas56. S’il y a eu partage, pourquoi le ménage a-t-il participé ? 1. Habitude culturelle 3. Obligé à le faire 2. Autre ménage non-bénéficiaire aussi dans le besoin 4. AutrePlusieurs réponses peuv<strong>en</strong>t être cochéesLa question n’est pertin<strong>en</strong>te que si Partager = « Oui ».57. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :58. Si le partage a eu lieu, qu’est-ce que le ménage a partagé avec les autres ? 1. De l’arg<strong>en</strong>t 2. Des produits achetés 3. De la nourriture cuisinée 4. AutrePlusieurs réponses peuv<strong>en</strong>t être cochéesLa question n’est pertin<strong>en</strong>te que si Partager = « Oui ».59. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :60. Le ménage non-bénéficiaire a-t-il bénéficié du partage de l’aide avec les ménages bénéficiaires ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasLa question n’est pertin<strong>en</strong>te que si le statut du bénéficiaire = « Non ».61. Le rev<strong>en</strong>u total dép<strong>en</strong>sé au cours de la période considérée (un mois, 15 jours) ?Le rev<strong>en</strong>u devrait être estimé <strong>en</strong> monnaie locale. Si la période de référ<strong>en</strong>ce est trop longue, le montant risque de ne pas avoir étéestimé exactem<strong>en</strong>t.62. Quelle est la part <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong>/de coupons dans ce rev<strong>en</strong>u total ?Donnée à fournir <strong>en</strong> pourc<strong>en</strong>tage si la personne peut l’évaluer63. La personne peut-elle faire la liste <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>tes sources de rev<strong>en</strong>us du ménage et peut-elle leshiérarchiser ?1. Travail occasionnel 2. Travail régulier 3. Transferts 4. Don 5. IM 6. Autre|__|__|__|__|__|__|Les sources de rev<strong>en</strong>us devrai<strong>en</strong>t être classées de la plus importante à la moins importante (ne classez que celles que lapersonne a indiquées).64. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 195


65. Comm<strong>en</strong>t ce rev<strong>en</strong>u total peut-il être comparé avec le mois précéd<strong>en</strong>t / les derniers 15 jours ? 1. Plus élevé 2. Id<strong>en</strong>tique 3. Inférieur 4. Ne sait pasInformations <strong>en</strong> relation avec le marchéCette section vise à évaluer la situation du marché à laquelle les ménages se sont heurtés lorsqu’ils achetai<strong>en</strong>t leursproduits, et égalem<strong>en</strong>t de voir si les IM ont eu un impact sur le marché (du point de vue du ménage).Bi<strong>en</strong> que ce ne soit peut-être pas m<strong>en</strong>tionné <strong>en</strong> tant que tel, l’idée ici est de vérifier les changem<strong>en</strong>ts év<strong>en</strong>tuelsdepuis le début de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> du programme.66. Les ménages ont-ils toujours pu acheter les produits qu’ils recherchai<strong>en</strong>t (ou m<strong>en</strong>tionnés sur le coupon) ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pas67. Si ce n’est pas le cas, pouvez-vous expliquer pourquoi ? 1. Non disponible ce jour-là 4. Trop cher 2. Pénurie générale 5. Ne sait pas 3. Les commerçants ont refusé de v<strong>en</strong>dre 6. AutrePlusieurs réponses peuv<strong>en</strong>t être cochéesLa question n’est pertin<strong>en</strong>te que si la Disponibilité de Produits = « Non ».68. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :Veuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.20_Questionnaire de référ<strong>en</strong>ce – MénageSPD_ 0607 » pour la version Word.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 196


21. Exemple de suivi sur site (lors <strong>des</strong> foires)SUIVI SUR SITE PENDANT LE DEROULEMENT DE LA FOIRE –RECOMMANDATIONSPROGRAMME DE SECURITE ALIMENTAIREBASE :…………………… PAYS : …………………………Recommandations pour le suivi sur site à mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> au cours <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions<strong>monétaires</strong> (généralem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant la foire).Les questions devrai<strong>en</strong>t être adaptées au contexte.Le but est de recueillir <strong>des</strong> informations sur place sur la façon dont les personnes (bénéficiaireset v<strong>en</strong>deurs) évalu<strong>en</strong>t les principes et l’organisation de la foire (les prix, la qualité <strong>des</strong> produitsproposés, l’organisation, la distance par rapport au lieu de la foire, etc.)Parce que les v<strong>en</strong>deurs participant à la foire ont souv<strong>en</strong>t une activité petite et informelle, il nesera pas facile de les r<strong>en</strong>contrer facilem<strong>en</strong>t après la foire, et donc le fait d’assurer un suivi surplace peut permettre de connaître leur opinion égalem<strong>en</strong>t.Les formulaires d’évaluation à la fois <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs et <strong>des</strong> bénéficiaires sont inclus ici, mais ilspourrai<strong>en</strong>t être prés<strong>en</strong>tés séparém<strong>en</strong>t afin de faciliter le processus d’évaluation (certainespersonnes <strong>en</strong> charge du suivi rempliss<strong>en</strong>t les formulaires <strong>des</strong> v<strong>en</strong>deurs et d’autres lesformulaires <strong>des</strong> bénéficiaires).Nom (s) de l’/<strong>des</strong> évaluateur (s)Date de la FoireNom du lieu de la foireFORMULAIRE D’ÉVALUATION DU VENDEURCette section évalue les particularités du v<strong>en</strong>deur et son appréciation de la manière dont la foire estorganisée et les réalisations atteintes. Cette <strong>en</strong>quête ne devrait pas perturber le processus de v<strong>en</strong>te etpeut être m<strong>en</strong>ée lorsque le v<strong>en</strong>deur att<strong>en</strong>d d’être remboursé ou lorsque personne ne lui achète <strong>des</strong>marchandises.Le v<strong>en</strong>deur est un/une : 1. Femme 2. HommeComm<strong>en</strong>t le v<strong>en</strong>deur se définirait-il lui-même ? 1. Un agriculteur 2. Un commerçant de céréales / de sem<strong>en</strong>ces à temps partiel 3. Un commerçant de céréales / de sem<strong>en</strong>ces à plein temps 4. Le propriétaire d’un magasin localem<strong>en</strong>t 5. Un rev<strong>en</strong>deur 6. Le représ<strong>en</strong>tant d’une <strong>en</strong>treprise de sem<strong>en</strong>ces 7. Autre …………………………….Depuis combi<strong>en</strong> de temps v<strong>en</strong>dez-vous <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces / <strong>des</strong> céréales / d’autres produits ?Nb d’années ________ 1 ère foisEstimation <strong>des</strong> quantités et <strong>des</strong> prix <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces / produits v<strong>en</strong>dus à la foire.CULTURE/ARTICLE Variété Quantité (<strong>en</strong> kg/mesure locale) Gamme de prix<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 197


Quelle était l’origine <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces / <strong>des</strong> produits apportés à la foire ? 1. Production personnelle 2. Agriculteurs locaux 3. Agriculteurs situés dans d’autres zones 4. Commerçants locaux 5. Rev<strong>en</strong>deurs 6. Entreprise de sem<strong>en</strong>ces 7. Marchés <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> villes 8. Autre ……………………Questions sur la qualité <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces (les conditions de propreté et de stockage avant la foire ?)Dép<strong>en</strong>dra si la qualité <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces était conforme aux conditions exigées pour la foire ou pas.Comm<strong>en</strong>t estimez-vous les prix de la foire ? 1. Très bi<strong>en</strong> 2. Corrects et justes 3. InsuffisantsQui a décidé <strong>des</strong> prix de v<strong>en</strong>te ? 1. Organisation 2. V<strong>en</strong>deurs et organisation 3. V<strong>en</strong>deurs, bénéficiaires et organisation 4. V<strong>en</strong>deurs 5. Par négociation 6. Autre ……………………Quelle distance avez-vous eu à parcourir pour vous r<strong>en</strong>dre à la foire ?Nb de KmNb d’heure(s)________________Comm<strong>en</strong>t avez-vous transporté vos sem<strong>en</strong>ces/produits jusqu’au lieu de la foire ? 1. A pied 2. Propre moy<strong>en</strong> de transport 3. Location d’un moy<strong>en</strong> de transport 4. Transports <strong>en</strong> commun 5. Autre ……………………Combi<strong>en</strong> avez-vous dû payer ?Devise <strong>en</strong> vigueur________Comm<strong>en</strong>t qualifierez-vous le processus d’utilisation/de remboursem<strong>en</strong>t du coupon ? 1. Facile 2. Assez facile 3. DifficileSi vous estimez que c’était difficile, expliquez pourquoi.Le but est de voir si les v<strong>en</strong>deurs ont facilem<strong>en</strong>t compris le processus <strong>des</strong> coupons et ont reçu suffisamm<strong>en</strong>t d’informations à ce sujet.Quelle est votre appréciation de la foire ? 1. Très satisfaisant 2. Satisfaisant 3. Insatisfaisant 4. Totalem<strong>en</strong>t insatisfaisantSi la réponse est « insatisfaisant » ou « totalem<strong>en</strong>t insatisfaisant », expliquez pourquoi.Participerez-vous à une autre foire si une nouvelle foire devait être organisée ?Si la réponse est “Non”, merci d’expliquer pourquoi.Suggestions, remarques<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 198


FORMULAIRE D’EVALUATION DES BENEFICIAIRESCette section évalue l’état du bénéficiaire et son appréciation de l’organisation de la foire et <strong>des</strong>avantages qu’il <strong>en</strong> retire.Le bénéficiaire est un/une : 1. Femme 2. HommeLa personne est-elle à la tête du ménage ? 1. Oui 2. NonAge du chef de ménageAge________Statut du chef de ménage ? 1. Marié 3. Veuf 5. Autre ……………………………. 2. Veuve 4. CélibataireEstimations <strong>des</strong> quantités et <strong>des</strong> prix <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces/produits achetés à la foire ?CULTURE/PRODUIT Variété Quantité (<strong>en</strong> Kg/mesure locale) Prix Qualité (opinion)Qualité : très bonne, bonne, moy<strong>en</strong>ne, pauvre, très pauvreAvez-vous été satisfait de la gamme de produits disponibles à la foire ? 1. Oui 2. NonY avait-ils suffisamm<strong>en</strong>t de quantités dans la variété de sem<strong>en</strong>ces que vous vouliez ? 1. Oui 2. NonY avait-il <strong>des</strong> cultures ou <strong>des</strong> variétés que vous vouliez, mais que vous n’avez pas trouvées à la foire ? 1. Oui 2. NonSi la réponse est “NON”, passez à la question suivante.Si la réponse est « Oui », merci d’expliquer pourquoi.CULTURE/PRODUITVariétéA la foire, les prix étai<strong>en</strong>t : 1. Fixés 2. NégociablesComm<strong>en</strong>t qualifieriez-vous les prix pratiqués à la foire ? 1. Très bi<strong>en</strong> (bas) 2. Corrects et justes 3. ÉlevésQuelle distance avez-vous eu à parcourir pour vous r<strong>en</strong>dre à la foire ?Nb de Km ________Nb d’heure(s) ________<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 199


La distance vers la foire était ? 1. Trop loin 2. N’était pas un problème 3. Autre ……………………Que p<strong>en</strong>sez-vous du mom<strong>en</strong>t de la foire par rapport à la saison <strong>des</strong> plantations ? 1. Trop tard 3. Trop tôt 2. A temps 4. Autre ………………………...Que diriez-vous du processus d’utilisation <strong>des</strong> coupons ? 1. Facile 2. Assez facile 3. DifficileSi la réponse était « difficile », expliquez pourquoi.Le but est de voir si les v<strong>en</strong>deurs ont facilem<strong>en</strong>t compris le processus <strong>des</strong> coupons et ont reçu suffisamm<strong>en</strong>t d’informations à cesujet.Quelle est votre appréciation de la foire ? 1. Très satisfaisant 2. Satisfaisant 3. Insatisfaisant 4. Totalem<strong>en</strong>t insatisfaisantSi la réponse est « insatisfaisant » ou « totalem<strong>en</strong>t insatisfaisant », expliquez pourquoi.Participerez-vous à une autre foire si une nouvelle foire devait être organisée ?Si la réponse est “Non”, merci d’expliquer pourquoi.Suggestions, remarquesVeuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.21_Suivi sur le terrain–Questionnaire_0607 » pour la version Word.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 200


22. Exemple de suivi du marché - phase de post-distributionQUESTIONNAIRE MARCHE – SUIVI POST-DISTRIBUTIONPROGRAMME SECURITE ALIMENTAIREBASE :…………………… PAYS : …………………………Cette <strong>en</strong>quête recueille <strong>des</strong> informations sur le marché après la mise <strong>en</strong> place <strong>des</strong> interv<strong>en</strong>tions<strong>monétaires</strong>. L’objectif est de vérifier l’impact <strong>des</strong> IM sur le marché (commerçants,approvisionnem<strong>en</strong>t, demande, prix). Elle inclut <strong>des</strong> questions qui peuv<strong>en</strong>t être abordées par lebiais d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels avec les commerçants, les groupes de discussions avec lesdiffér<strong>en</strong>ts commerçants ainsi que le décompte physique ou les observations faites sur les placesde marchés.Certaines informations devrai<strong>en</strong>t être comparées avec les données collectées dans la base dedonnées de référ<strong>en</strong>ce.A propos <strong>des</strong> autres annexes du prés<strong>en</strong>t manuel, les questions et les listes de points à vérifierproposées sont données à titre indicatif et devrai<strong>en</strong>t être adaptées à votre programme et à votrecontexte ainsi qu’à ce que vous souhaiteriez contrôler <strong>en</strong> priorité.1. Numéro du questionnaireLa réponse doit se situer <strong>en</strong>tre 1 et 1000.2. Nom de l’/<strong>des</strong> évaluateur(s)3. Date de l’<strong>en</strong>quêteSITUATION DE L’APPROVISIONNEMENTCette section donne <strong>des</strong> informations sur la question de la disponibilité et la façon dont les commerçants l’évalu<strong>en</strong>t.4. Le/les commerçant(s) ont-ils pu répondre à la demande tant du point de vue quantitatif et/ou qualitatifdepuis le début de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> IM ? 1. Oui, toujours 2. Pas toujours 3. Non, jamais 4. Ne sait pasCette question s’applique à tous les types d’IM, même les coupons MARCHANDISES.5. Si les commerçants se sont trouvés dans l’impossibilité de répondre à la demande, quelle <strong>en</strong> a été laprincipale difficulté ? 1. Quantité 2. Qualité 3. Les deux 4. Ne sait pas 5. AutreLa question n’est pertin<strong>en</strong>te que si la réponse à la demande = « Oui, toujours ».6. Si vous avez répondu « Autres », merci de préciser :7. Les commerçants ont-ils eu à refuser <strong>des</strong> cli<strong>en</strong>ts à cause de pénuries ? 1. Oui, toujours 2. Oui, mais rarem<strong>en</strong>t 3. Jamais 4. Ne sait pas8. Si les commerçants n’ont pas répondu à la demande, pourquoi ? 1. Demande plus forte que d’habitude 3. Pénuries au niveau régional 2. Problèmes de transport 4. Restrictions gouvernem<strong>en</strong>tales 6. AutreCette liste est à adapter au contexte et au programme.9. Si vous avez répondu « Autres », merci de préciser : 5. Problèmes de stockage<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 201


10. Etes-vous confronté à ces « pénuries » à cette période de l’année ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pas11. Si la réponse est « Non », merci de préciser :La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si le type de pénurie = « Non ».SITUATION DE LA DEMANDECette section examine l’aspect de la demande du marché, du point de vue du commerçant. Le but est defaire une comparaison avec les données de référ<strong>en</strong>ces si elles sont disponibles et de vérifier l’impactév<strong>en</strong>tuel du programme sur la demande.12. Comm<strong>en</strong>t les commerçants évaluerai<strong>en</strong>t-ils le nombre de cli<strong>en</strong>ts sur le marché/dans les commerces depuisle début <strong>des</strong> IM ? 1. Comme d’habitude 2. Plus important que d’habitude 3. Inférieur 4. Ne sait pas13. Si le nombre de cli<strong>en</strong>ts a changé, pouvez-vous expliquer pourquoi ? 1. Habituel à cette époque de l’année/du mois 3. Dép<strong>en</strong>d de la situation économique dans la région 2. Dép<strong>en</strong>d du programme ACF 4. AutreA adapter à votre programme et à la région d’interv<strong>en</strong>tion. Cette question peut aussi être une question ouverte, sans émettre de suggestions.14. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :15. Les commerçants ont-ils remarqué <strong>des</strong> changem<strong>en</strong>ts dans les deman<strong>des</strong> <strong>des</strong> cli<strong>en</strong>ts depuis le début <strong>des</strong> IM ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pas16. Si la réponse est « OUI », pouvez-vous préciser quelles étai<strong>en</strong>t ces nouvelles deman<strong>des</strong> ?La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si la demande <strong>des</strong> cli<strong>en</strong>ts = « Oui ».17. Quels étai<strong>en</strong>t les produits les plus achetés par les cli<strong>en</strong>ts ?Vous pouvez ajouter une liste s’il est facile de connaître la demande dans votre zone d’interv<strong>en</strong>tion.18. Ces produits les plus achetés sont-ils ceux qui sont habituellem<strong>en</strong>t achetés ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pas19. Pouvez-vous expliquer pourquoi ces nouvelles deman<strong>des</strong> sont apparues ?SITUATION DES PRIXCette section traite de l’appréciation <strong>des</strong> commerçants de la situation <strong>des</strong> prix. Elle est un complém<strong>en</strong>t àla surveillance <strong>des</strong> prix faite séparém<strong>en</strong>t. Dans le cas <strong>des</strong> programmes de coupons MARCHANDISES,cela peut être un moy<strong>en</strong> de vérifier si les prix communiqués aux commerçants sont « équitables ».20. Comm<strong>en</strong>t les commerçants qualifierai<strong>en</strong>t-ils la situation actuelle <strong>des</strong> prix ? 1. Comme d’habitude 2. T<strong>en</strong>dance inflationniste 3. T<strong>en</strong>dance déflationniste 4. Ne sait pas 5. Autre21. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :22. Les commerçants ont-ils modifié (augm<strong>en</strong>té) leurs prix plus que d’habitude depuis le début <strong>des</strong> IM ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pas23. Si la réponse est OUI, pourquoi ont-ils agi ainsi ? 1. Coûts d’approvisionnem<strong>en</strong>t plus élevés 2. Demande plus élevée 3. A cause du programme ACF 4. AutreLa liste est donnée à titre indicatif : l’adapter <strong>en</strong> fonction de votre programme et de votre contexte.24. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :25. Si les commerçants ont augm<strong>en</strong>té les prix, pour quels produits <strong>en</strong> particulier ?La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si l’augm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> prix = « Oui ».<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 202


26. Les commerçants ont-ils appliqué <strong>des</strong> prix plus élevés aux cli<strong>en</strong>ts munis de coupons ESPECES qu’auxautres cli<strong>en</strong>ts ? 1. Oui 2. Non 3. Ne sait pasCette question concerne les programmes avec distribution <strong>des</strong> coupons ESPECES aux populations.27. Si la réponse est OUI, pourquoi ont-ils agi ainsi ?La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si le prix est élevé pour les coupons ESPECES = « Oui ».28. Comm<strong>en</strong>t les commerçants évalu<strong>en</strong>t-ils les prix fixés par les organisations pour les coupons de MARCHANDISES ? 1. Equitables 2. Plus élevés que les taux du marché 3. Inférieurs au taux du marché 4. Ne sait pasCeci est utile pour les programmes où les coupons de MARCHANDISES sont donnés. Cette question peut être posée auxcommerçants participants ET aux commerçants non participants pour avoir un retour objectif.CONCURRENCECette section examine les conséqu<strong>en</strong>ces év<strong>en</strong>tuelles <strong>des</strong> IM sur le marché dans son <strong>en</strong>semble.29. Le nombre <strong>des</strong> commerçants a-t-il changé sur le marché depuis le début <strong>des</strong> IM ? 1. Est resté le même 2. A augm<strong>en</strong>té 3. A diminué 4. Ne sait pas30. Si nombre de commerçants a augm<strong>en</strong>té, pouvez-vous expliquer pourquoi ? 1. A cause <strong>des</strong> IM 3. Nouvelle demande 2. De nouveaux moy<strong>en</strong>s transport 4. AutreAdaptez la liste à votre programme et à votre contexte. La question peut rester sans avoir à faire de propositions, l’idée devérifier si les changem<strong>en</strong>ts sont associés –au moins <strong>en</strong> partie- avec les IM ou pas.31. Si vous avez répondu « Autres », merci de préciser :32. Si le nombre de commerçants a augm<strong>en</strong>té, pouvez-vous indiquer quel type de commerce font-ils ? 1. V<strong>en</strong>deurs de nourriture 3. Restaurant 5. Construction 2. Transports 4. Services (par ex. coiffeur) 6. AutreLa liste est donnée à titre indicatif et devrait être adaptée. Le suivi doit classer les réponses <strong>des</strong> types de commerces qui ont leplus augm<strong>en</strong>té à celles dont le nombre a légèrem<strong>en</strong>t changé.33. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :34. Quelle est la stratégie de ces nouveaux commerçants ? 1. Ils s’<strong>en</strong> iront à la fin du programme 3. Ne sait pas 2. Ils resteront après le programme 4. Autre35. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :36. De quelle manière la quantité <strong>des</strong> produits disponibles sur le marché a-t-elle évolué par rapport à lapériode d’avant la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> IM ? 1. Elle a augm<strong>en</strong>té 2. Elle a diminué 3. Elle est restée la même 4. Ne sait pas37. De quelle manière la qualité <strong>des</strong> produits disponibles sur le marché a-t-elle évolué par rapport à lapériode d’avant la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> IM ? 1. Elle a augm<strong>en</strong>té 2. Elle a diminué 3. Elle est restée la même 4. Ne sait pas38. Si la qualité ou la quantité <strong>des</strong> produits sur le marché a changé, expliquez pourquoi : 1. A cause <strong>des</strong> IM 5. De meilleurs moy<strong>en</strong>s de transport 2. Une plus forte demande 6. Récolte exceptionnelle 3. Augm<strong>en</strong>tation / Diminution saisonnière 7. Fin du conflit 4. De nouveaux commerçants sont arrivés 8. AutreVous pouvez cocher plus d’une case.La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si le changem<strong>en</strong>t de quantité = « A augm<strong>en</strong>té » ou le changem<strong>en</strong>t de quantité = « A diminué »ou le changem<strong>en</strong>t de qualité = « A augm<strong>en</strong>té » ou le changem<strong>en</strong>t de qualité = « A diminué »<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 203


39. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :RETOURS SUR LE PROGRAMMECette section évalue l’appréciation <strong>des</strong> IM par les commerçants.40. Comm<strong>en</strong>t les commerçants évalu<strong>en</strong>t-ils l’impact <strong>des</strong> IM sur leurs échanges commerciaux ? 1. Pas d’impact 2. Impact positif 3. Impact négatif 4. Ne sait pas41. Expliquez ici :42. Dns le cas de programme de coupons, comm<strong>en</strong>t les commerçants ont-ils compris les processus ? 1. Parfaitem<strong>en</strong>t 2. Bi<strong>en</strong> 3. Pas totalem<strong>en</strong>t 4. Pas du tout 5. Ne sait pas43. Si le processus n’a pas été bi<strong>en</strong> compris, précisez les informations qui manquai<strong>en</strong>t.La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si la compréh<strong>en</strong>sion du processus <strong>des</strong> coupons = « Parfaitem<strong>en</strong>t ».44. Dans le cas <strong>des</strong> programmes aux coupons, comm<strong>en</strong>t les commerçants évalu<strong>en</strong>t-ils le processus de remboursem<strong>en</strong>t ? 1. Bi<strong>en</strong> 2. Moy<strong>en</strong> 3. Mauvais 4. Ne sait pas45. Si le paiem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> coupons n’était pas bon, expliquez pourquoi : 1. Paiem<strong>en</strong>t retardé 4. Personne ne s’est prés<strong>en</strong>té pour échanger les coupons 2. Montant insufisant 5. Autre 3. Paiem<strong>en</strong>t non conforme au nombre de couponsVous pouvez cocher plus d’une case.La question n’est pertin<strong>en</strong>te que si le processus de paiem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> coupons = « Bon ».46. Si vous avez répondu “Autre”, merci de préciser :47. La perception par les commerçants <strong>des</strong> IM – Comm<strong>en</strong>taires ?Veuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.22_SPD du marché_Questionnaire_0607 »pour la version Word.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 204


23. Recommandations pour les groupes de discussion post-distributionRECOMMANDATIONS – GROUPES DE DISCUSSION - SPDPROGRAMME DE SECURITE ALIMENTAIREBASE :…………………… PAYS : ……………………Ici sont prés<strong>en</strong>tées les recommandations pour les GD à m<strong>en</strong>er après que les interv<strong>en</strong>tions<strong>monétaires</strong> ont été mises <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> et l’arg<strong>en</strong>t/les coupons ont été distribués. Les questionsdevrai<strong>en</strong>t être adaptées au contexte.La finalité est de savoir si les interv<strong>en</strong>tions <strong>monétaires</strong> ont eu les résultats escomptés, comm<strong>en</strong>t lespersonnes les ont évaluées et comm<strong>en</strong>t l’arg<strong>en</strong>t/les coupons reçus ont été véritablem<strong>en</strong>t utilisés.Cela devrait aider à faire <strong>des</strong> recoupem<strong>en</strong>ts avec les informations données lors <strong>des</strong> <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>sindividuels ou lors du suivi quotidi<strong>en</strong> et <strong>des</strong> visites sur le terrain.Le groupe devrait être aussi représ<strong>en</strong>tatif que possible de la communauté locale (hommes etfemmes, âges différ<strong>en</strong>ts, richesses et groupes d’activités, bénéficiaires et non-bénéficiaires duprogramme).Le groupe ne devrait pas être trop important (jusqu’à 15 personnes) pour être <strong>en</strong> mesure deconduire la discussion de manière efficace.Si c’est socialem<strong>en</strong>t accepté, <strong>des</strong> groupes basés sur la spécificité <strong>des</strong> sexes pourrai<strong>en</strong>t êtreorganisés.Assurez-vous de bi<strong>en</strong> expliquer la finalité de l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et la façon dont il sera utilisé parl’Organisation afin de recevoir <strong>des</strong> réponses précises et impartiales (dans la mesure du possible).Nom (s) de l’/<strong>des</strong> évaluateur(s)Date du GDNom du village / Lieu du GDNombre de personnes participant au GDNon-bénéficiaires Bénéficiaires TOTALPrécisez le type de GD, le cas échéant (basé sur les spécificités de g<strong>en</strong>re, représ<strong>en</strong>tants communautairesuniquem<strong>en</strong>t, autre).PERCEPTION DU PROGRAMMECette section évalue l’opinion <strong>des</strong> personnes de la communauté (non-bénéficiaires et bénéficiaires) sur leprogramme et quelles serai<strong>en</strong>t leurs recommandations pour les interv<strong>en</strong>tions futures.Que p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-elles du programme ? Une interv<strong>en</strong>tion monétaire est-elle une option pertin<strong>en</strong>te/utile ?P<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-elles qu’elles ont reçu une information suffisante sur le programme ? Expliquez pourquoi.Cela devrait vérifier la s<strong>en</strong>sibilisation et la communication sur le programme (finalité, processus, longueur).Que p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-elles de la mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> du programme ?S<strong>en</strong>sibilisation, communication, sélection <strong>des</strong> bénéficiaires et <strong>des</strong> commerçants, mise <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> <strong>des</strong> ACT, distribution d’arg<strong>en</strong>t/de coupons (lieu, mom<strong>en</strong>t).Peuv<strong>en</strong>t-elles comparer ce programme à un autre qui a été mis <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> récemm<strong>en</strong>t dans leur communautépar la même organisation ou une autre ?Quels ont été les aspects négatifs du programme ?Il s’agit d’une question d’ordre général qui pourra être recoupée avec le reste <strong>des</strong> GD.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 205


Qu’est-ce qui aurait pu être amélioré ? Recommandations pour de futures interv<strong>en</strong>tions ?CIBLAGE ET COUVERTURECette section examine si la communauté p<strong>en</strong>se que les personnes inclues dans le programme étai<strong>en</strong>tcelles qu’il fallait inclure et si <strong>des</strong> ménages n’ont pas trop été laissés de côté.Les populations sav<strong>en</strong>t-elles comm<strong>en</strong>t et pourquoi les bénéficiaires du programme ont été sélectionnés ? Quia été exclu et pourquoi ?Si les personnes dis<strong>en</strong>t qu’elles sav<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t la sélection a été effectuée, elles devrai<strong>en</strong>t donner une brève explication.Si les personnes m<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t les critères de sélection dans les questions précéd<strong>en</strong>tes, quels étai<strong>en</strong>t cescritères et qu’<strong>en</strong> p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-elles ?Les critères étai<strong>en</strong>t-ils équitables, satisfaisants et appropriés ?Que p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-elles du processus de sélection ?Evaluez l’équité et la pertin<strong>en</strong>ce du processus <strong>en</strong> fonction de ce qu’elles vous auront dit.Qui a participé au processus de sélection ?Question générale et particulière : si <strong>des</strong> personnes du groupe ont participé au processus, combi<strong>en</strong> étai<strong>en</strong>t-elles ?P<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-elles que les personnes qui ont été inclues dans le programme le méritai<strong>en</strong>t ?Vérifiez les erreurs d’inscription. Expliquez pourquoi et dans quelle mesure, si elles ne sont pas d’accord.P<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-elles que certaines personnes/ <strong>des</strong> ménages ont été oublié(e)s alors qu’ils/elles aurai<strong>en</strong>t dû être inclus(e)s ?Vérifiez les erreurs d’inscription. Expliquez pourquoi et dans quelle mesure, <strong>des</strong> erreurs se sont produites.Cela faisait-il partie <strong>des</strong> pratiques locales de n’inclure que quelques ménages alors que la plupart avai<strong>en</strong>t étéexclue du programme ?Comm<strong>en</strong>t la communauté a-t-elle réagi à ces « manquem<strong>en</strong>ts » dans la couverture du programme ?Cela permet de contrôler les pratiques de partage et la redistribution informelle de l’aide.Comm<strong>en</strong>t le programme s’inscrit-il dans les pratiques de partage traditionnelles / systèmes d’aide déjàexistant (le cas échéant) ?UTILISATION DE L’ARGENTCette section évalue si les distributions d’arg<strong>en</strong>t ont été bi<strong>en</strong> acceptées par la communauté et comm<strong>en</strong>tl’arg<strong>en</strong>t a été utilisé. Pour ces questions, les groupes de discussion basés sur les spécificités de g<strong>en</strong>repeuv<strong>en</strong>t apporter <strong>des</strong> réponses différ<strong>en</strong>tes.Comm<strong>en</strong>t la communauté a-t-elle jugé le fait que de l’arg<strong>en</strong>t soit distribué ?A recouper avec la question 6. Expliquez les raisons pour une évaluation positive / négative.P<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t-elles que l’arg<strong>en</strong>t distribué a été utilisé de manière pertin<strong>en</strong>te ? Expliquez pourquoi ou pourquoi pas.Sav<strong>en</strong>t-elles à quoi l’arg<strong>en</strong>t a été principalem<strong>en</strong>t utilisé ?Si les femmes ont reçu <strong>des</strong> transferts <strong>monétaires</strong>, comm<strong>en</strong>t cela a-t-il été perçu au sein de la communauté ?Les femmes ont-elles pu garder l’arg<strong>en</strong>t qu’elles avai<strong>en</strong>t reçu ?Qui a pris la décision sur la manière de dép<strong>en</strong>ser l’arg<strong>en</strong>t ?Les questions 24 à 26 se rapport<strong>en</strong>t aux aspects hommes/femmes ; les réponses peuv<strong>en</strong>t être plus librem<strong>en</strong>t données dans les GDbasées sur les spécificités <strong>des</strong> sexes.Des incid<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> termes de sécurité ont-ils été signalés après la distribution de l’arg<strong>en</strong>t ? Expliquez.Cela devrait compr<strong>en</strong>dre les bénéficiaires qui ont été m<strong>en</strong>acés ou qui ont été victimes de vol à cause <strong>des</strong> transferts d’arg<strong>en</strong>t.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 206


IMPACTS / EFFETS DU PROGRAMMECette section examine la façon dont la communauté a évalué les résultats du programme à un niveaucommunautaire (par opposition à un niveau <strong>des</strong> ménages tel que suivi dans les <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels).Quels sont les impacts / effets du programme au niveau de la communauté ?Cela peut être positif (par exemple, les résultats d’un projet d’ACT) ou négatif (par exemple, les t<strong>en</strong>sions créées <strong>en</strong>tre les nonbénéficiaireset les bénéficiaires).Comm<strong>en</strong>t les résultats d’une IM sont-ils évalués, acceptés et utilisés ?Plus spécifiques pour les activités d’ACT auxquels la communauté a participé.Quels ont été les effets <strong>des</strong> IM sur le marché d’après elles ?Quels ont été les effets <strong>des</strong> IM <strong>en</strong> termes de relations sociales avec la communauté ?Vérifiez si <strong>des</strong> t<strong>en</strong>sions se sont produites ou <strong>des</strong> li<strong>en</strong>s sociaux habituels ont été perturbés. Les aspects positifs tels qu’unemeilleure reconnaissance de la société peuv<strong>en</strong>t être un <strong>en</strong>jeu.Veuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.23_GD_Questionnaire SPD_0607 » pour laversion Word.24. Evaluation d’activités d’Arg<strong>en</strong>t-contre-Travail: format etméthodologieCette partie est extraite d’une évaluation de l’expéri<strong>en</strong>ce d’Oxfam au Mali et au Niger pour unprogramme de « Coupons-contre-Travail » (voir les référ<strong>en</strong>ces ci-après).Veuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.24_Oxfam_Evaluation ACT_Format etméthodologie_1105 ».25. Visite sur le terrain d’ICRISAT lors de la foire aux sem<strong>en</strong>cesorganisée par ACF au Zimbabwe : compte r<strong>en</strong>duVeuillez consulter le docum<strong>en</strong>t ci-joint : « Annexe 5.25_ACF_Zimbabwe_Compte-r<strong>en</strong>dud’ICRISAT après la visite de la foire aux sem<strong>en</strong>ces_1106”.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 207


26. Site de distribution: suggestion d’organisationLIEU DE DISTRIBUTION D’ARGENT : ORGANISATIONSORTIE Vérificationet paiem<strong>en</strong>t ii LIGNE 1LIGNE 2ObservateurCommunautaireZONE DEDISTRIBUTIONZONED’ATTENTEPremier contrôleS<strong>en</strong>sibilisationExplications ENTRÉE Ori<strong>en</strong>tation &sécuritéSécurité par laCommunautéLÉGENDE:BarrièrePoteauSite de distribution : suggestion d’organisation<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 208


27. Docum<strong>en</strong>ts du terrain : L’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF <strong>en</strong> IndonésieVeuillez consulter le dossier : « Annexe 5.27 ACF_Coupon SEMENCES_Indonésie_0407 ».28. Docum<strong>en</strong>ts du terrain : L’expéri<strong>en</strong>ce d’ACF <strong>en</strong> OugandaVeuillez consulter le dossier : « Annexe 5.28 ACF_Foire aux Sem<strong>en</strong>ces_Ouganda_0607 ».29. Docum<strong>en</strong>ts émanant du terrain : L’expéri<strong>en</strong>ce d’OxfamVeuillez consulter le dossier : « Annexe 5.29 Oxfam_expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> IM ».30. Docum<strong>en</strong>ts du terrain : La cartographie du marché post-tsunamipar ACF à Aceh JayaLe graphique prés<strong>en</strong>té dans le texte principal pourrait être utilisé dans le cas d’une évaluationaprès la surv<strong>en</strong>ance d’une catastrophe comme celle qu’ACF avait m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> 2005 à Aceh à lasuite du tsunami qui a dévasté la région. Cette évaluation portait sur le district d’Aceh Yaya(dans la partie occid<strong>en</strong>tale) qui a été la région la plus durem<strong>en</strong>t touchée.Infrastructures Le transport par la route vers les principaux marchés et <strong>en</strong> général était particulièrem<strong>en</strong>t difficileparce que la route de la côte avait été totalem<strong>en</strong>t détruite. Les prix <strong>des</strong> transports avai<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té. Les principales places de marchés avai<strong>en</strong>t été détruites ce qui perturbait le bonfonctionnem<strong>en</strong>t du marché. Les canaux (utilises pour l’irrigation <strong>des</strong> rizières) et les rivières avai<strong>en</strong>t été bouchés maisils n’étai<strong>en</strong>t pas totalem<strong>en</strong>t détruits. L’approvisionnem<strong>en</strong>t par la mer avait diminué du fait de la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> bateaux et dela crainte de retourner <strong>en</strong> mer.Marchés Leur accessibilité a été très perturbée (les infrastructures étai<strong>en</strong>t détruites et les coûts detransport étai<strong>en</strong>t élevés). Manque de diversité dans les produits, tout particulièrem<strong>en</strong>t pour les zones isolées. Les détaillants ont dû faire face à une diminution du nombre de cli<strong>en</strong>ts à cause <strong>des</strong> migrations(les populations ont fui à l’intérieur <strong>des</strong> terres), de décès et de la chute du pouvoir d’achat. Les prix ont augm<strong>en</strong>té à cause <strong>des</strong> pénuries d’approvisionnem<strong>en</strong>t. La prov<strong>en</strong>ance de certains produits a changé.Les moy<strong>en</strong>s d’exist<strong>en</strong>ce L’activité de pêche a été perturbée, ce qui a <strong>en</strong>traîné une réduction dans la possibilité detrouver un emploi et une perte <strong>des</strong> autres sources de rev<strong>en</strong>us. Les rizières ont été détruites et recouvertes de sédim<strong>en</strong>ts. Les sem<strong>en</strong>ces, les outils et les <strong>en</strong>grais n’étai<strong>en</strong>t plus accessibles pour les agriculteurs. La production locale n’avait pas <strong>en</strong>core pu être relancée.Les constatations ci-<strong>des</strong>sus ont ainsi pu être représ<strong>en</strong>tées sur une carte.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 209


ANALYSE DU MARCHE : UN EXEMPLE D’UNE EVALUATION D’ACF APRES LA CATASTROPHE à ACEH (District de Yaya)Environnem<strong>en</strong>tdu marchéPOLITIQUE Interdiction d’importer du riz <strong>en</strong> janvier2004 Volonté de créer « une ceinture verte »sur la côte pour empêcher tout nouveautsunami.COMMERCE Assez de riz pour couvrir les besoinsde la population. Commerce par route et par mer. Infrastructures : canaux, routes, portsPARTICULARITES SOCIALES & NATURELLES Activité de pêche : une alternative à l’agriculture (IGA). Principale culture de base : le riz. Cultures commerciales : le caoutchouc, le patchouli. Riche <strong>en</strong> ressources naturelles : gaz, pétrole, forêt Moins de terres irriguées dans le N-O parce qu’ellessous le niveau de la mer et de petite taille.Filière(marché)LEGENDE :Li<strong>en</strong> partiellem<strong>en</strong>ttouchéLi<strong>en</strong> totalem<strong>en</strong>ttouchéCommerçantsTransformateursde grosTransformateurslocauxExportateurs/ ImportateursGrossistesProducteursprimaries/locauxDétaillants/Marchés locauxConsommateursPrestationsdu marchéAppro par merCanaux + RivièresProduction de rizRoute côtièreAccessibilité du marchéLEGENDE :Prestations <strong>en</strong> partie touchéesPrestations totalem<strong>en</strong>t touchéesCartographie du marché : un exemple issu d’une évaluation à Aceh, Indonésie<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 210


31. Checklist pour l’organisation d’IM (transferts <strong>monétaires</strong>,coupons, interv<strong>en</strong>tions basées sur le travail)ETAPES CLES DE LA MISE EN OEUVRE DES IM : TRANSFERTS MONETAIRESÉtape 1: Conception1. Analyse de la situation et <strong>des</strong> besoins.2. Décision de la stratégie et <strong>des</strong> objectifs du programme.3. Autres évaluations portant sur les habitu<strong>des</strong> communautaires, le marché, les banques et la sécurité.4. Décision du type d’IM à mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong>.5. Conception détaillée du projet :a. Ciblage : type de ciblage, prise <strong>en</strong> compte <strong>des</strong> spécificités hommes/femmesb. Choix du cal<strong>en</strong>drierc. Montant <strong>des</strong> transfertsd. Modalités de fonctionnem<strong>en</strong>t – moy<strong>en</strong>s de paiem<strong>en</strong>te. Systèmes de suivif. Stratégies de sortie6. Recrutem<strong>en</strong>t du personnel ACF sécurité alim<strong>en</strong>taire. Formation selon les besoins.Étape 2: Préparation7. Lorsque le ciblage porte sur <strong>des</strong> populations touchées par <strong>des</strong> crises spécifiques (par exemple, <strong>des</strong>réfugiés, <strong>des</strong> personnes déplacées), collecter les chiffres concernant la population.8. S<strong>en</strong>sibilisation – 1 ère phase : information aux « communautés ».9. Compléter les informations de référ<strong>en</strong>ce déjà recueillies au cours <strong>des</strong> évaluations préliminaires (sur lemarché, sur la communauté et sur les ménages).10. S<strong>en</strong>sibilisation – 2 ème phase : explication de la sélection <strong>des</strong> bénéficiaires et du processus d’interv<strong>en</strong>tion.11. Sélection <strong>des</strong> bénéficiaires (basée sur la communauté, si approprié) + données de référ<strong>en</strong>ces.12. Vérification <strong>des</strong> listes de bénéficiaires.13. Création et impression <strong>des</strong> cartes de bénéficiaires.14. Validation <strong>des</strong> listes de bénéficiaires <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de tous ; distribution <strong>des</strong> cartes de bénéficiaires.15. S<strong>en</strong>sibilisation – 3 ème phase : explication sur les droits à l’aide (combi<strong>en</strong>, comm<strong>en</strong>t l’utiliser, où,quand, etc.) et sur le processus de distribution.Étape 3: Distribution16. Distribution de l’arg<strong>en</strong>t.17. Suivi (continu) : situation économique et sociale, suivi de marchés.18. Suivi après distribution pour vérifier si les montants prévus ont été bi<strong>en</strong> reçus et évaluation del’utilisation de l’arg<strong>en</strong>t.19. Répéter les étapes 16, 17, 18 selon le plan de mise <strong>en</strong> oeuvre20. Terminer l’IM.Étape 4: Finalisation21. Évaluation, audit, le cas échéant.22. Rédaction <strong>des</strong> leçons retirées de cette expéri<strong>en</strong>ce pour les partager avec ACF au niveau international !<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 211


ETAPES CLES DE LA MISE EN OEUVRE DES IM : COUPONSÉtape 1: ConceptionConsulter le paragraphe ci-<strong>des</strong>sus sur les TRANSFERTS MONETAIRES.Étape 2: Préparation7. Lorsque le ciblage porte sur <strong>des</strong> populations touchées par <strong>des</strong> crises spécifiques (par exemple, <strong>des</strong>réfugiés ou <strong>des</strong> personnes déplacées), collecter les chiffres concernant la population.8. S<strong>en</strong>sibilisation – 1ère phase : information <strong>des</strong> « communautés » et <strong>des</strong> commerçants sur lesinterv<strong>en</strong>tions prévues.9. Compléter les informations de référ<strong>en</strong>ces déjà recueillies au cours <strong>des</strong> évaluations préliminaires (sur lemarché, sur la communauté et sur les ménages).10. Obt<strong>en</strong>ir l’approbation <strong>des</strong> autorités (<strong>en</strong> particulier pour organiser les foires).11. S<strong>en</strong>sibilisation – 2 ème phase : explication de la sélection <strong>des</strong> bénéficiaires et du processusd’interv<strong>en</strong>tion.12. Sélection <strong>des</strong> bénéficiaires (basée sur la communauté, si approprié) + données de référ<strong>en</strong>ces.13. Sélection <strong>des</strong> commerçants participant au projet + contrat / protocole d’accord.14. Vérification <strong>des</strong> listes de bénéficiaires.15. Création et impression <strong>des</strong> cartes de bénéficiaires et <strong>des</strong> coupons.16. Validation <strong>des</strong> listes de bénéficiaires <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de tous ; distribution <strong>des</strong> cartes de bénéficiaires.17. S<strong>en</strong>sibilisation – 3 ème phase : explication sur les coupons (combi<strong>en</strong>, comm<strong>en</strong>t les utiliser, où, quand,etc.) et sur le processus de distribution.Étape 3: Distribution18. Distribution <strong>des</strong> coupons ou jour foire.19. Suivi (continu) : situation économique et sociale, suivi de marchés.20. Suivi après distribution pour vérifier si l’aide prévue a été bi<strong>en</strong> reçue.21. Terminer l’IM.Étape 4: Finalisation22. Évaluation, audit, le cas échéant.23. Rédaction <strong>des</strong> leçons retirées de cette expéri<strong>en</strong>ce pour les partager avec ACF au niveau international !<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 212


ETAPES CLES DE LA MISE EN OEUVRE DES IM : Interv<strong>en</strong>tions BASEES SUR LETRAVAILConsulter le paragraphe ci-<strong>des</strong>sus sur les TRANSFERTS MONETAIRES.Étape 2: Préparation7. Lorsque le ciblage porte sur <strong>des</strong> populations touchées par <strong>des</strong> crises spécifiques (par exemple, <strong>des</strong>réfugiés ou <strong>des</strong> personnes déplacées), collecter les chiffres concernant la population.8. S<strong>en</strong>sibilisation – 1 ère phase : information <strong>des</strong> « communautés » et <strong>des</strong> commerçants sur lesinterv<strong>en</strong>tions.9. Compléter les informations de référ<strong>en</strong>ces déjà recueillies au cours <strong>des</strong> évaluations préliminaires (sur lemarché, sur la communauté et sur les ménages).10. Sélection <strong>des</strong> activités de travail. Quantifier les besoins <strong>en</strong> équipem<strong>en</strong>t et matériels et autres coûts.11. Finaliser les aspects techniques pour le travail et organiser la supervision du point de vue technique.12. Organiser la passation ultérieure <strong>des</strong> responsabilités pour la maint<strong>en</strong>ance.13. Ebauche détaillée du plan de travail pour les projets basés sur le travail.14. Commande et achat <strong>des</strong> équipem<strong>en</strong>ts et <strong>des</strong> matériaux.15. S<strong>en</strong>sibilisation – 2 ème phase : explication de la sélection <strong>des</strong> bénéficiaires et du processusd’interv<strong>en</strong>tion.16. Sélection <strong>des</strong> bénéficiaires (basée sur la communauté, si approprié).17. Vérification <strong>des</strong> listes de bénéficiaires, si nécessaire.18. Validation <strong>des</strong> listes de bénéficiaires <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de tous, le cas échéant.19. S<strong>en</strong>sibilisation – 3 ème phase : explication sur les normes de travail, les paiem<strong>en</strong>ts, etc. (si le paiem<strong>en</strong>t sefait sous forme de coupons, il est nécessaire d’expliquer davantage ce processus).Étape 3: Exécution <strong>des</strong> projets de travaux20. Suivi de l’avancem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> travaux.21. Paiem<strong>en</strong>t hebdomadaire <strong>des</strong> salaires ou <strong>en</strong> fonction <strong>des</strong> impératifs.22. Suivi post-distribution de façon à vérifier si les salaires ont été reçus correctem<strong>en</strong>t. Évaluerl’utilisation de l’arg<strong>en</strong>t.23. Suivi (continu) : situation économique et sociale, suivi de marchés.24. Organisation de la passation. Formation pour la maint<strong>en</strong>ance, le cas échéant.25. Transfert de la responsabilité pour les infrastructures (le cas échéant).26. Terminer l’IM.Étape 4: Synthèse27. Évaluation, audit, le cas échéant.28. Rédaction <strong>des</strong> leçons retirées de cette expéri<strong>en</strong>ce pour les partager avec ACF au niveau international.<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 213


32. Conseils pour l’organisation de foiresCONSEILS pour l’organisation de foires• Assurez-vous que les autorités ont donné leur approbation sur le processus étant donné que lefait d’organiser un marché doit peut-être respecter un certain nombre de lois ou de règlesadministratives et qu’il faudra peut-être appliquer <strong>des</strong> taxes commerciales. Ceci est d’autant plus vraisi vous ouvrez le marché à <strong>des</strong> v<strong>en</strong>tes au comptant et à <strong>des</strong> non titulaires de coupons.• La qualité <strong>des</strong> produits apportés par les détaillants devrait être contrôlée avant l’<strong>en</strong>trée sur lemarché pour s’assurer que les titulaires de coupons n’auront pas à acheter de produits de mauvaisequalité. Les marchandises de mauvaise qualité pourrai<strong>en</strong>t être refusées.• Assurez-vous que suffisemm<strong>en</strong>t de produits seront apportés afin de couvrir les besoins pour tousles coupons. Si on assiste à un système « premier arrivé, premier servi », et que certainsbénéficiaires ne puisse ri<strong>en</strong> acheter au final ou uniquem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> marchandises de mauvaise qualité,le ress<strong>en</strong>ti sera très négatif. Mais si cela se produit malgré tout, faites <strong>en</strong> sorte d’avoir une alternativeà offrir aux dét<strong>en</strong>teurs de coupons qui n’ont pas pu être « servis » (par exemple organisez une foireplus petite plus tard ou invitez-les à une autre foire, le cas échéant).• Les outils de mesure utilisés par les v<strong>en</strong>deurs devront être étalonnés ou l’Organisation devraitfournir <strong>des</strong> outils de mesure normalisés (<strong>en</strong> fonction du volume).• La fixation <strong>des</strong> prix peut revêtir différ<strong>en</strong>ts schémas : les prix peuv<strong>en</strong>t être :b. Fixés avant la t<strong>en</strong>ue de la foire, selon l’évaluation du marché.c. Fixés par les v<strong>en</strong>deurs au cours de la journée de la foire (processus normal du marché).d. Fixés au préalable par le biais de négociations <strong>en</strong>tre l’Organisation et les v<strong>en</strong>deurs.e. Un prix maximum qui a pu être négocié au préalable par l’Organisation, les détaillants et lescommunautés bénéficiaires. Les prix individuels peuv<strong>en</strong>t alors être négociés lors de la foire.• Inclure les membres <strong>des</strong> communautés locales pour qu’ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aider le jour de la foire afin deréduire tout problème év<strong>en</strong>tuel.• Le personnel d’ACF devrait surveiller tout le processus (les questionnaires de suivi peuv<strong>en</strong>t êtreremplis sur place, voir un exemple dans l’annexe 21 ci-<strong>des</strong>sus). Il doit s’assurer que tout se déroulebi<strong>en</strong> et peut offrir son aide (que ce soit une aide technique ou sur processus de la foire lui-même). Siles titulaires de coupons doiv<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong> remettre aux v<strong>en</strong>deurs pour que ceux-ci les aid<strong>en</strong>t àcompr<strong>en</strong>dre la valeur <strong>des</strong> coupons, att<strong>en</strong>dez-vous à ce qu’ils soi<strong>en</strong>t trompés !• S’il est prévu que la foire dure jusque tard dans la soirée ou pour tout autre raison administrative, lesdétaillants peuv<strong>en</strong>t devoir être remboursés plus tard après la foire (le planning et le processusdevrai<strong>en</strong>t être précisés dans le contrat/le protocole d’accord) : assurez-vous que les commerçantssav<strong>en</strong>t ce dont ils ont besoin pour pouvoir se faire rembourser (par exemple un reçu avec l<strong>en</strong>uméro <strong>des</strong> coupons qu’ils donneront à l’Organisation à la fin de la foire).<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 214


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6 BIBLIOGRAPHIELa plupart <strong>des</strong> docum<strong>en</strong>ts répertoriés ci-<strong>des</strong>sous sont disponibles dans le dossier« Bibliographie ». Ils sont regroupés dans les différ<strong>en</strong>ts chapitres numérotés ci-après commesuit :Type d’IM_Editeur_Titre_Auteur_Date.Exemple: CT_HPG_Cash&vouchers emerg<strong>en</strong>cies_Harvey_0205.pdfIl s’agit de l’article suivant : Harvey, P. (2005) Cash and Vouchers in Emerg<strong>en</strong>cies, DiscussionPaper, ODI – Humanitarian Policy Group, London : Overseas Developm<strong>en</strong>t Institute1. Lecture hautem<strong>en</strong>t recommandéeSi vous <strong>en</strong>visagez mettre <strong>en</strong> <strong>œuvre</strong> une IM, il est très fortem<strong>en</strong>t recommandé de lire les ouvragessuivants :Adams, L. and P. Harvey (2006) Learning from cash responses to the tsunami: IssuePaper 1 to 6. ODI Humanitarian Policy Group, London: Overseas Developm<strong>en</strong>t InstituteCole, T. (2006) Market-Based Food Assistance Pilot Project. Pidie and Lhokseumawe Districts,Banda Aceh, Banda Aceh: Save the Childr<strong>en</strong> Indonesia.Devereux, S., P. Mvula and C. Solomon (2006) After the FACT : An Evaluation of ConcernWorldwide’s Food and Cash Transfer Project in Three Districts of Malawi, Dublin: ConcernWorldwide.Harvey, P. (2007) Cash-based response in Emerg<strong>en</strong>cies, ODI Humanitarian Policy Group,London: Overseas Developm<strong>en</strong>t Institute Oxfam GB (2006) Cash-Transfer Programming in Emerg<strong>en</strong>cies: A Practical Guide, Oxford:Oxfam GB Rauch, E. and H. Scheuer (2007) SDC Cash Workbook : A practical user’s guide for thepreparation and implem<strong>en</strong>tation of Cash Projects. Bern: Swiss Ag<strong>en</strong>cy for Developm<strong>en</strong>t &Cooperation WFP (2005) Emerg<strong>en</strong>cy Food Security Assessm<strong>en</strong>t Handbook, Emerg<strong>en</strong>cy needs assessm<strong>en</strong>tbranch, Rome: World Food Programme 2. Recommandations générales / manuels / articles sur les IMAdams, L. and P. Harvey (2006) Learning from cash responses to the tsunami: Issuepaper 1 to 6. ODI Humanitarian Policy Group, London: Overseas Developm<strong>en</strong>t InstituteAdams, L. and R. Winahyu (2006) Learning from cash responses to the tsunami: Case studies.Background Paper. ODI Humanitarian Policy Group, London: Overseas Developm<strong>en</strong>t Institute<strong>Mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre <strong>des</strong> Interv<strong>en</strong>tions Monétaires - Manuel ACF Sécurité Alim<strong>en</strong>taire – Annexes et Bibliographie© ACF 216


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