12.07.2015 Views

Évaluation de la sécurité alimentaire Zone de Santé de Likati ...

Évaluation de la sécurité alimentaire Zone de Santé de Likati ...

Évaluation de la sécurité alimentaire Zone de Santé de Likati ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Juillet 2009<strong>Évaluation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong><strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Santé</strong> <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>Province OrientaleRépublique Démocratique du CongoFinancée par


TABLE DES MATIERES1 Introduction .................................................................................................. 82 Méthodologie ................................................................................................. 92.1 Méthodologie ............................................................................................ 92.2 Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marché ...................................................................................... 102.3 Contraintes ............................................................................................. 103 Résultats par composante ............................................................................... 113.1 Contexte général ...................................................................................... 113.2 Typologie <strong>de</strong>s ménages ............................................................................... 123.3 Problématiques ........................................................................................ 133.4 Production et disponibilité <strong>alimentaire</strong> ........................................................... 143.4.1 Agriculture ....................................................................................... 153.4.2 Élevage ........................................................................................... 173.4.3 Chasse ............................................................................................. 173.4.4 Pêche ............................................................................................. 183.4.5 Dynamique du marché local ................................................................... 193.5 Revenus et Dépenses ................................................................................. 203.5.1 Revenus ........................................................................................... 203.5.2 Principales dépenses ........................................................................... 213.6 Disponibilité, Accessibilité et Utilisation .......................................................... 233.7 Situation sanitaire .................................................................................... 243.7.1 <strong>Santé</strong> .............................................................................................. 243.7.2 Nutrition .......................................................................................... 243.7.3 Eau et Assainissement .......................................................................... 243.8 Mécanismes <strong>de</strong> survie ................................................................................ 254 Conclusion et recommandations ....................................................................... 284.1 Conclusion .............................................................................................. 284.2 Recommandations ..................................................................................... 284.2.1 Cib<strong>la</strong>ge prioritaire .............................................................................. 284.2.2 Recommandations d’intervention ............................................................ 295 ANNEXES ..................................................................................................... 31Enquête et rapport réalisés par :Gustave MWAMBA KIDIYA, Superviseur- Évaluateur Sécurité <strong>alimentaire</strong>Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 2/33


Résumé introductif‣ Données démographiques- La taille moyenne <strong>de</strong>s ménages enquêtés est <strong>de</strong> 9 personnes.- Le statut matrimonial du chef <strong>de</strong>s ménages enquêtés se présente <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière ci- <strong>de</strong>ssous :marié et union <strong>de</strong> fait : 76,7% ; veuf : 8,3% ; veuve : 5,7% ; divorcé et séparé : 9,3%.- La répartition par âge <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions enquêtées se présente <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière ci-<strong>de</strong>ssous : 0-6ans : 21,9% ; 7-15 ans : 26,4%, 16-55 ans : 44,9% et plus <strong>de</strong> 55 ans : 6,8%.- 62,7% <strong>de</strong>s enfants âgés <strong>de</strong> 7 à 15 ans sont sco<strong>la</strong>risés, dont 63,9% <strong>de</strong> sexe masculin et 36,1% <strong>de</strong>sexe féminin.- 20,6% <strong>de</strong>s ménages enquêtés comptent un ou plusieurs membres soufrant d’un handicapphysique contre 79,4% qui n’en ont pas.- 16,8% <strong>de</strong>s ménages enquêtés possè<strong>de</strong>nt une ou plusieurs personnes dépendantes à leur chargecontre 83,2% qui n’en ont pas.‣ Production- 100% <strong>de</strong>s ménages enquêtés pratiquent l’agriculture dont 27,4% font du maraîchage.- Les autres activités <strong>de</strong> production et génératrices <strong>de</strong> revenus pratiquées par les enquêtés enordre d’importance sont : l’élevage familial 76,9%, <strong>la</strong> chasse (26,3%) et <strong>la</strong> pêche (14,7%).- Le nombre moyen d’actifs agricoles par ménage est <strong>de</strong> 2 personnes. Il s’agit généralement duchef <strong>de</strong> famille et <strong>de</strong> son conjoint pour les familles biparentales.- 100% <strong>de</strong>s ménages agricoles ont chacun au moins une houe, 61,5% ont au moins une machetteet 53,2% ont au moins une hache.- Le manioc, <strong>la</strong> banane, le riz, le maïs sont les principales cultures, cultivées respectivementpar 100% <strong>de</strong>s cultivateurs enquêtés tandis que l’arachi<strong>de</strong>, le haricot/niébé sont cultivésrespectivement par 71,9% et 58,3% et enfin l’igname, le taro, <strong>la</strong> patate douce sont cultivéspar 48,6% <strong>de</strong>s cultivateurs enquêtés.- Les superficies moyennes cultivées annuellement par ménage et par culture sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>42,3 ares pour le riz ; 28,6 ares pour le manioc ; 19,5 ares pour le maïs ; 17,2 ares pour <strong>la</strong>banane ; 14,9 ares pour l’arachi<strong>de</strong>; 11,3 ares pour le haricot/niébé et 8,7 ares pour l’igname,le taro et <strong>la</strong> patate douce.- Quant aux semences maraîchères, l’amarante est cultivée par 100% <strong>de</strong>s ménages maraîchersenquêtés, <strong>la</strong> tomate par 68,6%, l’épinard par 55,7%, l’aubergine par 45,8%, le poireau par37,4% et <strong>la</strong> ciboule par 32,3%.- Sur 100% <strong>de</strong>s ménages éleveurs, 68,4% possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s vo<strong>la</strong>illes, 53,6% <strong>de</strong>s canards, 34,8% <strong>de</strong>scochons, 25,6% <strong>de</strong>s chèvres et 18,9% <strong>de</strong>s moutons.- Les ménages éleveurs déc<strong>la</strong>rent avoir fait face à une baisse du nombre <strong>de</strong> leurs animaux<strong>de</strong>puis les trois <strong>de</strong>rniers mois pour les raisons suivantes : les épizooties, notamment <strong>la</strong> pseudopeste aviaire et <strong>la</strong> peste porcine ainsi que <strong>la</strong> divagation et les conflits. La divagation <strong>de</strong>sanimaux (83,7%), le vol (63,5%) et <strong>la</strong> prédation (57,4%) ont été évoqués par les ménageséleveurs enquêtés.- Les contraintes liées aux activités agricoles évoquées par ordre d’importance par les ménagesenquêtés sont : le manque <strong>de</strong> semences <strong>de</strong> qualité (84,6%); le manque d’outils <strong>de</strong> qualité etdiversifiés (75,2%) ; le manque <strong>de</strong> main d’œuvre suffisant pour les travaux pré culturaux(60,9%) et les problèmes fonciers (39,8%).- Par rapport aux contraintes re<strong>la</strong>tives aux activités maraîchères, le manque d’outils aratoireset <strong>de</strong> semences <strong>de</strong> bonne qualité a été évoqué par tous les maraîchers enquêtés (100%) ; lemanque <strong>de</strong> produits phytosanitaires évoqué par 75,4% et enfin le manque d’intérêt à cetteactivité évoqué par 42,1%.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 3/33


- Les contraintes liées aux activités <strong>de</strong> pêche sont le manque d’intrants (83,6% : filets,hameçons etc.) et les difficultés d’acheminement <strong>de</strong>s produits aux lieux <strong>de</strong>consommation (54,3%).- Les ménages <strong>de</strong> chasseurs enquêtés signalent les tracasseries administratives (74,8%), lesproblèmes fonciers (66,5%), le manque d’intrants (52,7% : cartouches, fusils) et <strong>la</strong> présenced’animaux féroces (44,7% : léopard) comme contraintes à cette activité.- Quant à l’utilisation <strong>de</strong>s produits agricoles par spécu<strong>la</strong>tion, le manioc et le riz sont les plusconsommés avec <strong>de</strong>s proportions <strong>de</strong> 63,2% et 51,9% respectivement, alors qu’ils sont vendus à<strong>de</strong>s proportions respectives <strong>de</strong> 24%,5 et 32,4%. Les parts restantes <strong>de</strong> 12,3% et 15,7%représentent globalement le stock, les semences, le troc, le remboursement, l’épargne, lesdons, les dîmes et les éventuelles pertes.- Les autres produits vivriers tels que l’arachi<strong>de</strong> (73,5), le maïs (69,3), le haricot/niébé (62,7%),<strong>la</strong> banane (54,7%), le taro (53,8%) et l’igname (51,4%) sont les plus vendus et se consomment à<strong>de</strong>s proportions respectives <strong>de</strong> 20,4%, <strong>de</strong> 22,9%, <strong>de</strong> 28,6%, <strong>de</strong> 36,9%, <strong>de</strong> 29,3% et <strong>de</strong> 30,3%. Lesparts globales respectives réservées aux stocks, aux semences, au troc, au remboursement,aux dons et aux éventuelles pertes par spécu<strong>la</strong>tion sont <strong>de</strong> 6,1%, <strong>de</strong> 7,8%, <strong>de</strong> 8,7%, <strong>de</strong> 8,4%,<strong>de</strong> 16,9% et <strong>de</strong> 18,3%.- Les ménages maraîchers enquêtés déc<strong>la</strong>rent que 42,8% <strong>de</strong> leurs productions sont consommées,34,1% vendues et 23,1% sont utilisées sous forme <strong>de</strong> dons.- Quant à <strong>la</strong> production halieutique, 68,3% <strong>de</strong>s poissons sont vendus, 22,5% sont consommés et9,2% sont réservés aux dons et au troc.- Quant à <strong>la</strong> chasse, 74,4% du gibier est vendu, 18,2% est consommé et 7,4% est <strong>de</strong>stiné auxdons.‣ Revenus- Le revenu moyen quotidien <strong>de</strong>s ménages enquêtés est <strong>de</strong> 731 FC avec un écart type <strong>de</strong> 298,58FC ; pourtant <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> revenus s’étale <strong>de</strong> 300 FC à 1500 FC.- Les principaux postes <strong>de</strong> dépenses <strong>de</strong>s ménages enquêtés se repartissent en moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong>manière suivante : alimentation (32,4%), santé (27,2%), non vivres (15,5%), éducation (10,6%),obligations sociales (8,9%) et équipements productifs (5,4%).‣ Consommation et diversité <strong>alimentaire</strong>- Les mécanismes <strong>de</strong> survie développés en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> difficulté <strong>alimentaire</strong> sont indiqués ci<strong>de</strong>ssouspar ordre d’importance : <strong>la</strong> réduction du nombre <strong>de</strong>s repas (31,7%), <strong>la</strong> modification<strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>alimentaire</strong>s (23,4%), le travail journalier non agricole (17,6%), le petitcommerce (15,5%) et les travaux champêtres rémunérés (11,8).- Généralement, les ménages enquêtés prennent en moyenne un repas par jour en pério<strong>de</strong>difficile contre trois en pério<strong>de</strong> normale. Toutefois, 74,4% <strong>de</strong>s enquêtés interrogés déc<strong>la</strong>rentavoir accès à un repas par jour, contre 24,6% qui affirment prendre <strong>de</strong>ux repas par jour enpério<strong>de</strong> <strong>de</strong> difficulté <strong>alimentaire</strong>. Par ailleurs, en pério<strong>de</strong> dite normale, 32,2% d’entre euxont accès à <strong>de</strong>ux repas par jour et 67,8% à trois repas par jour.- En pério<strong>de</strong> normale, les principaux aliments qui entrent dans <strong>la</strong> composition du repas <strong>de</strong>sménages par ordre d’importance sont les tubercules (manioc, patate douce, igname, etc.), lesfeuilles (<strong>de</strong> manioc, <strong>de</strong> patate douce) et l’huile <strong>de</strong> palme, consommés par 100% <strong>de</strong>s ménagesenquêtés. Les légumes (tomate, aubergine, etc.) sont consommés par 82,6%, <strong>la</strong> bananep<strong>la</strong>ntain est consommée par 77,4%, le riz et le maïs par 73,7%, les protéines animales(vian<strong>de</strong>, poisson, escargot, chenille, etc.) par 58,4% et enfin le haricot et le niébé par 41,8%<strong>de</strong>s enquêtés. Les autres groupes d’aliments entrent très faiblement dans <strong>la</strong> composition durepas.- En pério<strong>de</strong> dite difficile, les principaux aliments qui composent l’alimentation du ménage parordre d’importance sont les tubercules (<strong>de</strong> manioc, <strong>de</strong> patate douce, igname, etc.), lesfeuilles (<strong>de</strong> manioc, <strong>de</strong> patate douce) et l’huile <strong>de</strong> palme, consommés dans tous les ménagesenquêtés (100%). Les légumes (tomate, aubergine, etc.) sont consommés par 64,4% tandisque le riz, le haricot sont consommés à 27,6% et les protéines animales à 16,3%.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 4/33


- En pério<strong>de</strong> normale, les ménages ont plusieurs sources d’approvisionnement <strong>de</strong> nourriture :72,4% <strong>de</strong>s ménages déc<strong>la</strong>rent avoir un stock au champ ou à <strong>la</strong> maison ; 11,8% consomment <strong>la</strong>nourriture grappillée en forêt ; 9,5% achètent <strong>de</strong>s produits au marché local et 6,3% <strong>de</strong>sménages obtiennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture grâce aux dons motivés pas les liens <strong>de</strong> solidaritédéveloppés au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté.- La provenance <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture <strong>de</strong>s ménages enquêtés en pério<strong>de</strong> difficile est : le stock, auchamp ou à <strong>la</strong> maison (42,6%), l’achat au marché local (31,5%), le grappil<strong>la</strong>ge (14,3%) etl’emprunt (11,6%).- Le taux <strong>de</strong> diversité <strong>alimentaire</strong> hebdomadaire moyen <strong>de</strong>s ménages enquêtés est <strong>de</strong> 33,8%. Lerappel <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence hebdomadaire moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise <strong>alimentaire</strong> se présente <strong>de</strong> <strong>la</strong>manière suivante : sept fois pour <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ts faits à base <strong>de</strong>s tubercules ou <strong>de</strong>s racines, six foispour l’huile <strong>de</strong> palme, quatre fois pour les légumes, trois fois pour <strong>de</strong>s aliments comme lesépices, le thé, le café et le sucre, <strong>de</strong>ux fois pour <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ts faits à base <strong>de</strong> maïs, <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> et<strong>de</strong> poissons (frais, salés, fumés), une fois pour les fruits, le haricot, lentilles, petit pois etenfin, moins d’une fois pour les œufs et les produits <strong>la</strong>itiers.‣ Dynamique du marché local- Au moment <strong>de</strong>s évaluations, 66,8% <strong>de</strong>s ménages enquêtés n’ont pas observé une augmentationdu prix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées <strong>alimentaire</strong>s sur le marché local; 57,4% ont observé une absence <strong>de</strong>certains produits ; et enfin, 34,3% ont signalé <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s activités sur le marché.- Les produits absents sur le marché sont l’arachi<strong>de</strong> et le maïs, cités dans <strong>de</strong>s proportionsrespectives <strong>de</strong> 58,3% et 52,6%. Cette situation est consécutive à <strong>la</strong> faible production, due aumanque <strong>de</strong> semences et aux petites superficies emb<strong>la</strong>vées d’une part, et le fait que <strong>la</strong> partie<strong>de</strong>stinée à <strong>la</strong> vente est acheminée vers les carrières <strong>de</strong> Baye, d’autre part.‣ <strong>Santé</strong> et accès aux soins- Les évaluations anthropométriques ACF faites concomitamment avec celles <strong>de</strong> <strong>sécurité</strong><strong>alimentaire</strong> démontrent les résultats suivants : MAG 5,2% [3,7% - 6,7%] et MAS 1,2% [0,3% -2,2%] ;- Au cours du mois précé<strong>de</strong>nt, les affections suivantes sont apparues dans ces proportions :76,3% <strong>de</strong>s ménages ont souffert <strong>de</strong> fièvre ; 58,6% ont souffert <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>ria et enfin 53,7% ontsouffert <strong>de</strong> diarrhées simples ;- En cas <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die, <strong>la</strong> première alternative <strong>de</strong>s ménages est l’automédication et l’utilisation<strong>de</strong> produits locaux ou <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes (54,3%). C’est en second lieu que les ménages pensent à sefaire soigner dans un centre ou poste <strong>de</strong> santé (37,8%) et dans le cas échéant, ils consultentun mé<strong>de</strong>cin traditionnel (7,9%). Les raisons évoquées pour ne pas visiter un centre <strong>de</strong> santésont : soit les prix élevés <strong>de</strong>s consultations et <strong>de</strong>s soins évoquées par 61,2% ménagesenquêtés; soit le manque <strong>de</strong> médicaments évoquées par 23,9% et l’éloignement <strong>de</strong>s centresou postes <strong>de</strong> santé cités par 14,9% <strong>de</strong>s répondants.‣ Eau et assainissement- L’approvisionnement en eau potable se fait soit à <strong>la</strong> rivière et/ou aux sources non aménagées(83,8%), soit aux sources aménagées (21,6%) et aux puits aménagés (9,7%) ;- Les ménages utilisent <strong>de</strong>s récipients ou <strong>de</strong>s bidons <strong>de</strong> 20 litres (81,2%) et 25 litres (18,8%) ; etpar conséquent, plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s ménages font plus ou moins trois ravitaillements parjour ;- 100% <strong>de</strong>s ménages ne font pas bouillir l’eau qu’ils boivent ;- Les ménages ont <strong>de</strong>s <strong>la</strong>trines individuelles dans leur parcelle (92,3%), mais par moment, ilsfont leurs besoins dans <strong>la</strong> brousse (6,7%), et 100% <strong>de</strong>s enquêtés ne se <strong>la</strong>vent pas les mainsaprès.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 5/33


‣ Problèmes Causes <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise observée dans <strong>la</strong> zone• Une baisse sensible <strong>de</strong> <strong>la</strong> production agricole, entre 1997 et 2009, selon les informationsrecueillies auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> FAO à Kisangani. Cette baisse serait due à <strong>la</strong> dégénérescence dumatériel végétal local, aux ma<strong>la</strong>dies phytosanitaires (mosaïque du manioc, etc.), aumanque d’outils aratoires et aux effets <strong>de</strong>s guerres (dép<strong>la</strong>cements <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tions, pil<strong>la</strong>ges<strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> production par les éléments armés);• La baisse sensible <strong>de</strong> <strong>la</strong> production agricole observée ces <strong>de</strong>rnières années est aussiimputable à l’abandon <strong>de</strong>s activités agricoles par une bonne partie <strong>de</strong>s agriculteurs auprofit <strong>de</strong>s activités minières (diamant) sur le territoire <strong>de</strong> Bondo, précisément à Baye, aveccomme conséquence, le déficit <strong>de</strong> <strong>la</strong> main d’œuvre, <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s superficies emb<strong>la</strong>véespar ménage et <strong>de</strong> faibles ren<strong>de</strong>ments ;• L’insuffisance <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées <strong>alimentaire</strong>s <strong>de</strong> première nécessité est aussi expliquée par le faitque <strong>la</strong> tendance <strong>de</strong>s agriculteurs, est <strong>de</strong> vendre tous les produits <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte et <strong>de</strong>prétendre ainsi résoudre leurs problèmes ;• Dégénérescence <strong>de</strong>s semences locales (Paddy, arachi<strong>de</strong>, haricot) et <strong>de</strong>s variétés <strong>de</strong> maniocdisponibles sur <strong>la</strong> zone, non résistantes à <strong>la</strong> mosaïque du manioc ;• Les épizooties cycliques (<strong>la</strong> peste porcine d’origine africaine, <strong>la</strong> pseudo peste aviaire) quiravagent le petit élevage ainsi que <strong>la</strong> dégénérescence <strong>de</strong>s géniteurs ;• L’inaccessibilité et l’isolement <strong>de</strong> certains sites, dus à <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s routes <strong>de</strong><strong>de</strong>ssertes agricoles, font en sorte que l’évacuation <strong>de</strong>s produits agricoles vers les centres(lieux <strong>de</strong> consommation) <strong>de</strong>vient difficile ;• L’alimentation déséquilibrée et peu diversifiée sur le p<strong>la</strong>n nutritionnel ;• Les mauvaises habitu<strong>de</strong>s <strong>alimentaire</strong>s (aliment <strong>de</strong> base : manioc sous toutes ses formes) et<strong>la</strong> présence <strong>de</strong> beaucoup d’interdits <strong>alimentaire</strong>s ;• Les problèmes liés à <strong>la</strong> santé (manque d’eau potable, mauvaises conditions d’hygiène) àl’origine <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies diarrhéiques;• Une fécondité élevée et précoce (14 ans : âge moyen <strong>de</strong>s femmes primipares), avec <strong>de</strong>snaissances trop rapprochées (intervalle inter génésique varie entre 8 et 10 mois) etsouvent non désirées. Celles-ci sont issues d’unions <strong>de</strong> fait occasionnelles, et parconséquent, les enfants sont abandonnés à <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> leurs grands-mères ne bénéficiantpas d’une attention particulière sur le p<strong>la</strong>n nutritionnel ;• Le manque d’encadrement technique <strong>de</strong>s producteurs en faveur <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong>production agricole, <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation, <strong>de</strong> <strong>la</strong> valorisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> commercialisation<strong>de</strong>s produits agricoles ;• L’explosion démographique. Conséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise• Une disponibilité limitée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone, due à <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong>production (dont les causes sont ci-haut mentionnées), à une pénurie presque permanente<strong>de</strong>s semences et <strong>de</strong> l’outil <strong>de</strong> production et aux problèmes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s produitsagricoles <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> production vers les centres <strong>de</strong> consommation (carrières minières).• Une accessibilité limitée à <strong>la</strong> nourriture au niveau <strong>de</strong>s ménages, due aux prix trop élevés<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées <strong>alimentaire</strong>s <strong>de</strong> base. Le revenu moyen <strong>de</strong>s ménages déjà médiocre, fait ensorte que l’accès à <strong>la</strong> nourriture <strong>de</strong>vient limité. Les indicateurs les plus pertinents <strong>de</strong>l’accessibilité limitée à <strong>la</strong> nourriture, observés en pério<strong>de</strong> difficile ? sont <strong>la</strong> réduction dunombre <strong>de</strong>s repas journaliers (<strong>de</strong> trois à un repas par jour), <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> compositiondu repas, etc.• Une utilisation inadéquate <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture au niveau <strong>de</strong>s individus, est à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong>situation nutritionnelle préoccupante observée dans <strong>la</strong> zone. Les causes semblent être,notamment, l’ignorance <strong>de</strong>s principes nutritifs et le poids <strong>de</strong>s facteurs culturels, ainsi que<strong>la</strong> consommation d’une eau non potable, par manque <strong>de</strong> structures d’adductions fiables et<strong>de</strong> sources aménagées. Les pathologies associées sur fond <strong>de</strong> malnutrition chronique etcelles liées aux ma<strong>la</strong>dies d’origines hydriques, comme les diarrhées simples telles queAction Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 6/33


signalé dans le rapport du bureau central, semblent être responsables d’une assimi<strong>la</strong>tionréduite <strong>de</strong>s éléments nutritifs.‣ Typologies <strong>de</strong>s ménages vulnérables• Les ménages vulnérables ou pauvres sont les ménages sans vélos et sans intrantsagricoles, n’exploitant <strong>de</strong>s champs qu’aux environs immédiats <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges. Ils représententprès <strong>de</strong> 72% <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé, soit 4748 ménages, d’après l’estimationfaite avec les popu<strong>la</strong>tions locales (focus group). Parmi ceux-ci se dégagent <strong>la</strong> catégorie <strong>de</strong>splus vulnérables dans <strong>la</strong>quelle figurent les ménages ayant <strong>de</strong>s enfants malnutris, ménagesexploitant une superficie agricole totale <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25 ares (faute d’intrants agricoles),ménages monoparentaux où <strong>la</strong> femme est chef <strong>de</strong> famille et les pêcheurs artisanaux. Cettecatégorie regroupe 61% <strong>de</strong>s ménages vulnérables, soit 2896 ménages très vulnérables.• Les ménages dit ni riches, ni pauvres (ménages à revenu moyen) sont composés <strong>de</strong>familles d’ouvriers artisans (maçon, menuisier, etc.) et <strong>de</strong> petits creuseurs ayant <strong>de</strong> petitschamps, soit aux environs immédiats <strong>de</strong>s habitations, soit en forêt secondaire. Ilsreprésentent 30% <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé, soit 1384 ménages.• Les ménages riches au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sont ceux qui exploitent <strong>de</strong>s champs en forêtprimaire, disposant <strong>de</strong> motos et <strong>de</strong> vélos, ainsi que d’au moins cinq outils agricoles <strong>de</strong>bonne qualité. Certains <strong>de</strong> ces ménages associent même à l’activité agricole d’autresactivités telles que l’extraction <strong>de</strong> diamant et le petit commerce. Ils représentent 7% <strong>de</strong>sménages <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé, soit 462 ménages.‣ Recommandations Court terme- Distribution <strong>de</strong>s intrants agricoles aux popu<strong>la</strong>tions vulnérables <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone ;- Distribution <strong>de</strong> kits maraîchers aux déchargés <strong>de</strong> l’UNTI et <strong>de</strong>s UNTA ;- Distribution d’intrants <strong>de</strong> pêche (filets, hameçons, sel marin) aux associations <strong>de</strong> pêcheursartisanaux ;- Formation <strong>de</strong>s bénéficiaires et partenaires en techniques agricoles et en techniques <strong>de</strong> pêche;- Sensibilisation et formation <strong>de</strong>s bénéficiaires à l’utilisation adéquate <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture chez lesnourrissons, les enfants âgés <strong>de</strong> 6 à 59 mois, les femmes enceintes et al<strong>la</strong>itantes ;- Multiplication <strong>de</strong> semences d’arachi<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s boutures saines <strong>de</strong> manioc ;- Re<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique organisationnelle (groupement <strong>de</strong> producteurs agricoles etpêcheurs) ;- Mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> jardins <strong>de</strong> démonstration dans le CNT. Moyen terme- Désenc<strong>la</strong>vement <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone (réhabilitation <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssertes agricoles) ;- Renforcement <strong>de</strong>s capacités techniques <strong>de</strong>s producteurs locaux (agriculture, pêche) ;- Organisation et renforcement <strong>de</strong>s circuits <strong>de</strong> commercialisation <strong>de</strong>s produits agricoles et <strong>de</strong>pêche ;- Mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> banques <strong>de</strong> semences à travers <strong>de</strong>s coopératives / groupements vil<strong>la</strong>geois <strong>de</strong>producteurs ;- Mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s activités génératrices <strong>de</strong> revenu (AGR) et d’unités <strong>de</strong> transformation(rizerie, moulin), valorisation <strong>de</strong>s productions agricoles ;- Re<strong>la</strong>nce du petit élevage familial. Long terme- Renforcement <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique communautaire.- Développement <strong>de</strong> l’initiative d’entreprise agricole familiale (fermes agricoles familiales).Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 7/33


1 IntroductionLe territoire d’Aketi, qui comprend <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>, a connu cinq années <strong>de</strong> conflitsarmés en <strong>de</strong>ux épiso<strong>de</strong>s :• Premier épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1996-1997 : entrée <strong>de</strong> l’AFDL <strong>de</strong> Laurent Désiré Kabi<strong>la</strong> qui poursuivaitles Forces Armées Zaïroises, lesquelles s’étaient repliées sur le territoire d’Aketi, leur<strong>de</strong>rnier bastion. Pil<strong>la</strong>ges, exactions, racket ont été opérés sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion locale tant parles hommes <strong>de</strong> l’AFDL que par ceux du feu Mobutu, tous <strong>de</strong>ux sans ravitaillement <strong>de</strong>guerre.• Deuxième épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1998 à 2001 : opposition du régime <strong>de</strong> Laurent Désiré Kabi<strong>la</strong> auxtroupes du MLC <strong>de</strong> Jean-Pierre Bemba, soutenus par l’Ouganda.La zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>, comme toutes les autres zones environnantes, bien que présentant <strong>de</strong>sbesoins énormes en ce qui concerne l’assistance humanitaire, est longtemps <strong>de</strong>meurée sur <strong>la</strong> liste<strong>de</strong>s zones oubliées par les acteurs humanitaires et les bailleurs <strong>de</strong> fonds.Les besoins humanitaires se font gran<strong>de</strong>ment sentir dans le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, nutrition et<strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong>. Dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong>, aucune intervention n’a eu lieuaprès <strong>la</strong> guerre dans <strong>la</strong> zone.Sur le p<strong>la</strong>n nutritionnel, <strong>de</strong>s cas spontanés <strong>de</strong> malnutrition ont été diagnostiqués dans les centres<strong>de</strong> santé selon les rapports <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé du premier trimestre 2009 : 665 cas <strong>de</strong> malnutritionaiguë (sévères et modérés confondus), avec 12 décès constatés. Malheureusement, aucune donnéesur <strong>la</strong> nutrition n’est signalée pour le <strong>de</strong>uxième trimestre, le système <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce nutritionnelleétant inexistant. Il n’existe aucune structure <strong>de</strong> prise en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> malnutrition dans <strong>la</strong> zone.Ainsi, les infirmiers et les re<strong>la</strong>is communautaires ne sont pas formés pour <strong>la</strong> prise en charge et ledépistage <strong>de</strong> <strong>la</strong> malnutrition aiguë.Aucune enquête nutritionnelle n’a été réalisée auparavant dans cette zone <strong>de</strong> santé.Aussi, les activités vaccinales sont réduites. On rencontre quelques difficultés : rupture d’intrants(vaccins et pétrole) <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> cette année jusqu’à aujourd’hui. L’activité <strong>de</strong> CPS ne se faitpas, par manque <strong>de</strong> matériel.Sur le p<strong>la</strong>n sanitaire, le paludisme, les infections respiratoires aigues (IRA), <strong>la</strong> grippe et lesma<strong>la</strong>dies diarrhéiques sont les pathologies les plus courantes dans <strong>la</strong> zone, selon les autoritéssanitaires. De ces pathologies, le paludisme a entraîné le plus <strong>de</strong> décès au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>d’étu<strong>de</strong>.Par et à travers toutes ces considérations, ACF a pris l’option <strong>de</strong> jumeler les évaluationsnutritionnelles aux évaluations <strong>de</strong> <strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong> afin d’optimiser <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong>vulnérabilité/importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> malnutrition sur <strong>la</strong> zoneCette évaluation a été réalisée dans <strong>la</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>, dans le territoire d’Aketi, enProvince orientale, du 15 au 22 Juillet 2009.Cette mission d’évaluation poursuit quatre objectifs: Décrire et analyser les caractéristiques <strong>de</strong>s moyens d’existences <strong>de</strong>s ménages. I<strong>de</strong>ntifier les principales contraintes affectant les différents aspects re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> <strong>sécurité</strong><strong>alimentaire</strong> <strong>de</strong>s ménages ainsi que les conséquences qui en découlent. Effectuer une typologie <strong>de</strong>s ménages selon une échelle <strong>de</strong> vulnérabilité construitelocalement. Dégager les déterminants <strong>de</strong> l’in<strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong> <strong>de</strong>s ménages plus vulnérables etproposer les types d’intervention appropriés.Le présent rapport s’articule autour <strong>de</strong>s points suivants : La méthodologie utilisée pour cette évaluation ;Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 8/33


Les résultats par composantes définies dans le questionnaire, y compris le contextegéographique, socio-économique et humanitaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone d’étu<strong>de</strong> ; LA conclusion et quelques recommandations marqueront le terme <strong>de</strong> ce présent rapport2.1 Méthodologie2 MéthodologieLa méthodologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente étu<strong>de</strong> s’est articulée autour <strong>de</strong>s points ci-<strong>de</strong>ssous :- L’exploitation <strong>de</strong>s données secondaires et les rencontres avec <strong>de</strong>s personnes ressources et<strong>de</strong>s partenaires ;- L’organisation <strong>de</strong> quatre focus-groups (à Angu, Nzilo, Mangoli et Mobenge) ;- La réalisation <strong>de</strong> 150 « enquêtes ménages ».Les outils <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> données utilisés sur le terrain sont le questionnaire semi structuré pour lesfocus-groups, l’entretien avec les personnes ressources et le questionnaire structuré pour lesentretiens ménages (copies en annexe).Pour les enquêtes ménages, l’échantillonnage a été effectué <strong>de</strong> concert avec l’équipe RPN. Cesenquêtes ont touché les dix aires <strong>de</strong> santé en totalité, constituant <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>. Al’ai<strong>de</strong> d’un sondage en grappe à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés, le logiciel SMART a permis <strong>de</strong> fixer à trente lenombre <strong>de</strong>s grappes tirées au premier <strong>de</strong>gré. Il est à noter que l’évaluation <strong>de</strong> <strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong>était jumelée à l’évaluation nutritionnelle anthropométrique et que les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>vraient toucherconcomitamment les mêmes ménages.Par ailleurs, les contraintes d’ordre financier, humain, logistique et temporel ont motivé <strong>la</strong>réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> l’échantillon à 150 ménages pris au hasard. Quant à <strong>la</strong> détermination dunombre <strong>de</strong> grappes dans chaque aire <strong>de</strong> santé, elle a été faite par SMART, proportionnellement aunombre total <strong>de</strong>s ménages ou parcelles. Ceci après compi<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé oùun tirage au hasard <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges ou quartiers a été fait sur p<strong>la</strong>ce, après constitution d’une base <strong>de</strong>sondage pour chaque aire <strong>de</strong> santé (liste exhaustive <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges ou quartiers <strong>de</strong> chaque aire <strong>de</strong>santé ou quartier). Au <strong>de</strong>uxième <strong>de</strong>gré, c’est par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> crayon <strong>la</strong>ncé, pour choisir d’abord<strong>la</strong> direction, puis les ménages, que cinq d’entre eux ont été sélectionnés dans chaque grappe.Les grappes retenues ont été regroupées en 5 axes selon les critères d’accessibilités :Tableau 1 : Grappes <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges enquêtésAxes Aires <strong>de</strong> <strong>Santé</strong> Sites d’enquête(Vil<strong>la</strong>ges/Quartiers)Distance parrapport auBCZAxe Centre Mobenge Bongbondolo 15 KmBongabha7 kmMobenge0 KmMungwandi0 KmAzan<strong>de</strong>0 KmTobongisa Badolo 0 KmDuga0 KmAxe Muma Muma Bogoy 110 KmBongbeto115 KmBaboa85 KmBotogoy108 KmBovabima97KmBongbelema 112KmAxe Difongo Tobongisa Nzilo 27 KmMuvungbabo 5 KmNgbata<strong>la</strong> Gatanga 17KmAction Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 9/33


Difongo Difongo 45 KmBaza62 KmAxe Nambwa Mabangu Angbopio I 40 KmMangoli12 KmAdio58 KmNambwa Bodukpo 50 KmDimeli65 KmAvai II45 KmAxe Mopendu Ngay Boliminga 72 KmBobolongo85 kmKulu Sungbu 45 KmBongabha32 KmMopendu Bosobea 20 KmBosibana24Km2.2 Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marchéDans le but d’évaluer <strong>la</strong> disponibilité locale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées <strong>alimentaire</strong>s entrant dans <strong>la</strong> compositiondu panier <strong>de</strong> <strong>la</strong> ménagère, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marché a été faite sur l’étendue <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong><strong>Likati</strong>. Les prix relevés sur le marché sont présentés dans <strong>la</strong> partie consacrée aux résultats <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong>.2.3 ContraintesLes contraintes rencontrées sont <strong>de</strong> plusieurs ordres :• Climatique : pluies abondantes et régulières, limitant ainsi <strong>la</strong> mobilité ;• Dispersion <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges dans <strong>la</strong> forêt, c'est-à-dire un même vil<strong>la</strong>ge peur être parsemé enplusieurs campements <strong>de</strong> familles se regroupant selon <strong>de</strong>s liens c<strong>la</strong>niques, amicaux, etc. ;• Logistique : zone enc<strong>la</strong>vée par <strong>la</strong> forte dégradation <strong>de</strong>s routes ;• Large échantillonnage.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 10/33


3 Résultats par composante3.1 Contexte généralLa zone <strong>de</strong> santé rurale <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> est située dans le territoire <strong>de</strong> Aketi, district sanitaire <strong>de</strong> Buta,appartenant à <strong>la</strong> province Orientale. Elle est issue du découpage, en 2003, <strong>de</strong> l’ancienne zone <strong>de</strong>santé d’Aketi en <strong>de</strong>ux zones (zones <strong>de</strong> santé d’Aketi et <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>). Elle est limitée :• Au Nord par <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> Bondo et <strong>la</strong> rivière Uélé;• Au Sud par <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé d’Aketi et <strong>la</strong> rivière Bangi;• A l’Est par <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> Bili et <strong>la</strong> rivière Uélé;• A l’Ouest par <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> Wapinda.Sa superficie est <strong>de</strong> 10 426 km², sa popu<strong>la</strong>tion s’élève à 59 342 habitants, soit une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> sixhabitants au km². Cette zone fait partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuvette centrale et jouit d’un climat équatorialhumi<strong>de</strong> avec <strong>de</strong>ux saisons principales: saison pluvieuse, <strong>de</strong> mi mars à mi novembre, et saison sèche,qui va <strong>de</strong> fin novembre à fin février. Ces <strong>de</strong>ux saisons, bien distinctes dans <strong>la</strong> partie nord dudistrict, subissent l’influence équatoriale et tropicale dans <strong>la</strong> partie sud. Les caractéristiques <strong>de</strong> ceclimat ont une implication sur <strong>la</strong> flore, <strong>la</strong> faune et le sol. Sur le p<strong>la</strong>n hydrographique, <strong>la</strong> zone estparcourue par <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s rivières, <strong>la</strong> rivière Uelé qui coule <strong>de</strong> l’est au nord, et <strong>la</strong> rivière <strong>Likati</strong>,qui traverse cinq aires <strong>de</strong> santé (Muma, Tobongisa, Mobenge, Kulu et Nambwa). Cette zone <strong>de</strong>santé est très enc<strong>la</strong>vée et n’est pas encore <strong>de</strong>sservie par un réseau <strong>de</strong> communication. Elle se situesur <strong>la</strong> route qui mène vers <strong>la</strong> République Centre Africaine à environ 130 km <strong>de</strong> Buta, mais cetteroute est en très mauvais état. La piste d’atterrissage <strong>la</strong> plus proche est à Bondo, à environ 70 km.Les principales ethnies originaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> sont les Zan<strong>de</strong>s (55%) et les Benges(30%) tandis que les ethnies non originaires (Boa, Ngwandi, kumu, etc.) représentent 20% <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion. Ces différentes ethnies parlent chacune une <strong>la</strong>ngue éponyme. Quelques soient cettediversité linguistique observée, <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue vernacu<strong>la</strong>ire parlée et entendue par tous est le Linga<strong>la</strong>.Par rapport à l’habitat, les maisons sont encore <strong>de</strong> type traditionnel en pisé (mur constitué <strong>de</strong>pilier en bois reliés à <strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> bambou ou roseau) et couvert <strong>de</strong> chaume ou <strong>de</strong> paille. Ellesne sont pas durables et doivent être renouvelées régulièrement, particulièrement à <strong>Likati</strong> où lestermites les rongent facilement. Elles n’offrent pas <strong>de</strong> bonnes conditions <strong>de</strong> vie, notamment auniveau <strong>de</strong>s conditions d’hygiène, qui sont précaires.La zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> a été le théâtre <strong>de</strong> nombreuses guerres <strong>de</strong>puis 1998, occasionnant <strong>de</strong>spertes en vies humaines, <strong>de</strong>s pil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> production et <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> production, ainsi qued’importants mouvements <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.Ainsi, tous ces événements combinés ont eu pour conséquence <strong>la</strong> désarticu<strong>la</strong>tion du systèmeproductif, le pil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> production, <strong>de</strong>s biens productifs et non productifs, <strong>la</strong> décapitalisation dupetit élevage, <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation nutritionnelle <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions locales et en bref <strong>la</strong>paupérisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.La popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> vit principalement <strong>de</strong> l’agriculture. Les culture les plus importantes auniveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone sont le manioc, <strong>la</strong> banane p<strong>la</strong>ntain, le riz, le maïs et l’arachi<strong>de</strong>. L’élevage dupetit bétail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vo<strong>la</strong>ille, <strong>la</strong> chasse, le petit commerce, <strong>la</strong> pêche artisanale et quelques activitéssaisonnières (<strong>la</strong> cueillette, le ramassage d’escargots, <strong>de</strong> chenilles, <strong>de</strong> termites et <strong>de</strong> champignons)sont <strong>de</strong>s activités secondaires. On note aussi une exploitation artisanale <strong>de</strong> l’or vers le Nord, prèsdu territoire <strong>de</strong> Bondo.La plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> récolte est acheminée vers les carrières d’exploitation <strong>de</strong>smatières précieuses, entraînant une rareté <strong>de</strong>s produits <strong>alimentaire</strong>s sur le marché. Cette activitéest assurée par les bras les plus vali<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s ménages agricoles. Elle constitue une réelle contrainteaux activités agricoles dans <strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong> bonne pério<strong>de</strong> d’intervention coïnci<strong>de</strong> avec celle <strong>de</strong>l’ouverture <strong>de</strong>s champs et du défrichement. Elle revêt donc un impact négatif sur <strong>la</strong> situation<strong>alimentaire</strong> et sociale <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone : abandon <strong>de</strong> l’agriculture par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, prostitution auniveau <strong>de</strong>s « carrières » (sites d’exploitation d’or et <strong>de</strong> diamant), abandon <strong>de</strong> <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation parles jeunes au profit <strong>de</strong> l’exploitation du diamant, déperdition et même dans certains cas, oubli <strong>de</strong><strong>la</strong> famille restée au vil<strong>la</strong>ge, etc.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 11/33


L’aliment <strong>de</strong> base est le manioc, consommé sous forme <strong>de</strong> fufu 1 , <strong>de</strong> chikwange, <strong>de</strong> lituma 2 , <strong>de</strong>bakin<strong>de</strong> 3 et <strong>de</strong> masele, suivi du riz et <strong>de</strong>s bananes p<strong>la</strong>ntain. Ces aliments sont généralementaccompagnés <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> manioc. Les protéines sont rarement consommées dans les ménages.Elles proviennent <strong>de</strong>s arachi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> chasse et <strong>de</strong> pêche, et <strong>de</strong> ramassage (chenilles,termites et escargots), c'est-à-dire saisonniers ou disponibles en faible quantité. De manièregénérale, ce régime est pauvre et prédispose <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion à <strong>de</strong>s carences nutritionnelles.La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> soudure, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> <strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong> <strong>de</strong>s ménages est <strong>la</strong> plus vulnérablesur le p<strong>la</strong>n nutritionnel par rapport à d’autres pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’année, s’étend <strong>de</strong> janvier à mars.Durant cette pério<strong>de</strong>, les activités préparatoires <strong>de</strong>s champs sont en cours - défrichage, abattage,incinération et semi, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s ménages consomment alors un seul repas par jour.Par rapport à <strong>la</strong> situation humanitaire, il y a aucune agence humanitaire au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone, maisune seule ONGD, le projet CEDERI soutenu par CBCN (Communauté Baptiste du Congo Nord) quiappuyait l’association FADI (Femmes ACODER pour le Développement Intégré) dans le voletagriculture, élevage <strong>de</strong> petit bétail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en charge <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> malnutrition <strong>de</strong>puis 2002 ànos jours. Faute <strong>de</strong> moyens financiers suffisant, l’ONG donnait une bouillie à base <strong>de</strong> farine <strong>de</strong> sojaet <strong>de</strong> maïs sans sucre et huile. Par ailleurs, le même projet CEDERI est intervenu dans le domaine<strong>de</strong>s Soins <strong>de</strong> <strong>Santé</strong> Primaire (SSP) dans trois aires <strong>de</strong> santé (Tobongisa, Mobenge et Muma) endonnant <strong>de</strong>s médicaments pour les enfants âgés <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> cinq ans et en payant du personnelmédical.3.2 Typologie <strong>de</strong>s ménagesLe ménage agricole constitue l’unité économique <strong>de</strong> base pour l’organisation et <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong>stravaux agricoles. Toutefois, il existe une division <strong>de</strong> travail en fonction du sexe. Pour les culturesvivrières, les travaux pré-culturaux (défrichage, abattage et incinération) sont exécutésexclusiment par l’homme, tandis que <strong>la</strong> femme prend le re<strong>la</strong>is du semis jusqu’à <strong>la</strong> vente <strong>de</strong>sproduits. Le transport <strong>de</strong> lourds far<strong>de</strong>aux (bois, panier <strong>de</strong> manioc, etc.) est l’apanage <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme.Au moment où celle-ci prend le re<strong>la</strong>is, l’homme vaque à d’autres occupations telles que <strong>la</strong> chasse,<strong>la</strong> pêche, <strong>la</strong> cueillette et même <strong>de</strong>s activités d’exploitation minières (or et diamant). C’est mêmele moment favorable où l’homme voyage pour rendre visite aux membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille qui viventloin d’eux.Par rapport à l’organisation du pouvoir, il y a coexistence du pouvoir coutumier et administratif. Leterritoire <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> comprend quatre postes d’états dont <strong>de</strong>ux se trouvent dans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong><strong>Likati</strong> (Muma et <strong>Likati</strong>), qui du reste sont administrés par un chef <strong>de</strong> poste d’état. Chaque posted’état est subdivisé en secteurs et/ou chefferies dotés à <strong>la</strong> fois d’un pouvoir administratif etcoutumier. Le poste d’état <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chefferies (Avuru Gatanga et Mobati Boyele)tandis que le poste d’état Muma, lui possè<strong>de</strong> une chefferie (Avuru Dumo) et un secteur (KoloNgbandi). Il est à noter que chaque secteur/chefferie est subdivisé en groupement dirigé, soit parun chef <strong>de</strong> groupement, soit par un chef coutumier investi à <strong>la</strong> fois du pouvoir coutumier etadministratif. Chaque groupement a un notable et est composé <strong>de</strong> plusieurs vil<strong>la</strong>ges dirigés par <strong>de</strong>schefs <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ge investis soit du pouvoir administratif, soit du pouvoir coutumier.Par rapport à l’organisation sociale au sein <strong>de</strong>s communautés, les réseaux <strong>de</strong> solidarités sont trèsforts au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et coexistent entre différents niveaux : famille é<strong>la</strong>rgie, c<strong>la</strong>n, voisin,vil<strong>la</strong>ge, communauté religieuse, personnes originaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> même zone géographique pour lesmigrants, etc. Cette solidarité se manifeste <strong>de</strong> plusieurs manières :- Facilitation <strong>de</strong> l’accès aux moyens <strong>de</strong> production (équipement <strong>de</strong> pêche et <strong>de</strong> chasse,outil<strong>la</strong>ge agricole, semences) par le prêt ou le don.- Échange permanent <strong>de</strong> nourriture - on donne ce que l’on peut et on reçoit, même si onn’est pas à mesure <strong>de</strong> donner. Ce système permet <strong>de</strong> s’assurer que tout le mon<strong>de</strong> ait àmanger.1 Fufu : pâte fait à base <strong>de</strong> <strong>la</strong> farine <strong>de</strong> manioc ;2 Lituma : pâte obtenue d’un mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> manioc et <strong>de</strong> <strong>la</strong> banane p<strong>la</strong>ntain, mais à prédominance <strong>de</strong> banane ;3 Bakin<strong>de</strong> : bouillie du peuple Zan<strong>de</strong> fait à base du manioc cru trempé dans l’eau pendant un jour, coupé enpetits morceaux, légèrement séchés au soleil et enfin pilés pour obtenir une pâte à consommée avec dupoisson, <strong>de</strong>s légumes, feuilles <strong>de</strong> manioc, etc.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 12/33


- Travaux collectifs <strong>de</strong>s champs (mutualité ou association). Il s’agit du défrichage, <strong>de</strong>l’abattage <strong>de</strong>s arbres, <strong>de</strong> l’incinération et même <strong>de</strong>s semis.Il faut noter que l’exécution en commun <strong>de</strong> certains travaux agricoles, par exemple ledéfrichement en forêt, n’est qu’une forme d’entrai<strong>de</strong> et non une forme directe ou indirecte <strong>de</strong>collectivisation ; l’exploitation reste individuelle ou micro familiale.Le mo<strong>de</strong> principal d’acquisition <strong>de</strong>s terres est l’héritage coutumier. Chacun cultive en général sur<strong>la</strong> terre <strong>de</strong> ses ancêtres en choisissant librement l’emp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> ses champs. Dans le cas <strong>de</strong>sétrangers établis dans <strong>la</strong> communauté et ayant reçu une portion <strong>de</strong> terre, ils ne possè<strong>de</strong>nt sur cette<strong>de</strong>rnière qu’un simple droit d’usage accordé par le propriétaire terrien, moyennant parfois unevaleur symbolique. Le bénéficiaire ne peut prétendre à aucun droit <strong>de</strong> propriété. La jouissance estsouvent <strong>de</strong> courte durée.Par ailleurs, le patriarcat constitue le mo<strong>de</strong> d’héritage en vigueur jusqu’à ce jour au sein <strong>de</strong>scommunautés ethniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone et <strong>la</strong> succession du pouvoir suit également les mêmes prescrits.Par rapport à <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> mariage reconnue, <strong>la</strong> monogamie et <strong>la</strong> polygamie sont les <strong>de</strong>ux formesacceptées par <strong>la</strong> communauté. Avec <strong>la</strong> prolifération <strong>de</strong>s églises <strong>de</strong> réveil, les mariagespolygamiques commencent petit à petit à diminuer.La typologie <strong>de</strong>s ménages décou<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s entretiens avec les communautés se présente comme suit :Les ménages vulnérables ou pauvres sont les ménages sans vélos et sans intrants agricolesn’exploitant <strong>de</strong>s champs qu’aux environs immédiats <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges. Ils représentent près <strong>de</strong> 72% <strong>de</strong>sménages <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé, soit 4748 ménages, d’après l’estimation faite avec les popu<strong>la</strong>tionslocales (focus-groups). Parmi ceux-ci se dégagent, <strong>la</strong> catégorie <strong>de</strong>s plus vulnérables dans <strong>la</strong>quellefigurent les ménages ayant <strong>de</strong>s enfants malnutris, ménages exploitant une superficie agricole totale<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25 ares (faute d’intrants agricoles), ménages monoparentaux où <strong>la</strong> femme est chef <strong>de</strong>famille et les pêcheurs artisanaux. Cette catégorie regroupe 61% <strong>de</strong>s ménages vulnérables, soit2896 ménages très vulnérables.Les ménages dit ni riches, ni pauvres sont composés par les familles d’ouvriers artisans (maçon,menuisier, etc.) et <strong>de</strong>s petits creuseurs ayant <strong>de</strong> petits champs, soit aux environs immédiats <strong>de</strong>shabitations, soit en forêt secondaire. Ils représentent 30% <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé, soit1384 ménages.Les ménages riches au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sont ceux qui exploitent <strong>de</strong>s champs en forêtprimaire, disposant <strong>de</strong> motos et <strong>de</strong> vélos et d’au moins cinq outils agricoles <strong>de</strong> bonne qualité.Certains <strong>de</strong> ces ménages associent même à l’activité agricole d’autres activités comme l’extraction<strong>de</strong> diamants et le petit commerce. Ils représentent 7% <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé, soit 462ménages.3.3 ProblématiquesEu égard aux nombreux conflits qui ont secoué <strong>la</strong> zone et au disfonctionnement <strong>de</strong>s servicesétatiques qui en a découlé, le territoire d’Aketi, particulièrement <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>,connaît aujourd’hui une agriculture peu productive. En effet, le sous-équipement en outilsagricoles, le manque <strong>de</strong> semences <strong>de</strong> qualité, les ma<strong>la</strong>dies phytosanitaires et zoo sanitaires,l’enc<strong>la</strong>vement (mauvais état <strong>de</strong>s infrastructures routières) ont réduit considérablement <strong>la</strong>production et limité l’accès aux marchés d’approvisionnement/écoulement en produits divers.L’enquête sur <strong>la</strong> <strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong> <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> a mis enexergue les contraintes suivantes <strong>de</strong>s ménages agricoles et pêcheurs: Une baisse sensible <strong>de</strong> <strong>la</strong> production agricole entre 1997 et 2009, selon les informationsrecueillies auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> FAO <strong>de</strong> Kisangani. Cette baisse serait due à <strong>la</strong> dégénérescence dumatériel végétal local, aux ma<strong>la</strong>dies phytosanitaires (mosaïque du manioc, etc.), aumanque d’outils aratoires et aux conséquences <strong>de</strong>s guerres (dép<strong>la</strong>cements <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tions,pil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> production par les éléments armés); La baisse sensible <strong>de</strong> <strong>la</strong> production agricole observée ces <strong>de</strong>rnières années est aussiimputable à l’abandon <strong>de</strong>s activités agricoles par une bonne partie <strong>de</strong>s agriculteurs auAction Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 13/33


profit <strong>de</strong>s activités minières (diamant), découvertes dans le territoire <strong>de</strong> Bondo,précisément à Baye, Séminaire, etc., avec comme conséquence, le déficit <strong>de</strong> <strong>la</strong> maind’œuvre, <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s superficies emb<strong>la</strong>vées par ménage, <strong>de</strong> faibles ren<strong>de</strong>ments ; L’insuffisance <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées <strong>alimentaire</strong>s <strong>de</strong> première nécessité est aussi expliquée par lefait que <strong>la</strong> tendance <strong>de</strong>s agriculteurs est <strong>de</strong> vendre tous les produits <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte et <strong>de</strong>prétendre résoudre leurs problèmes ; Dégénérescence <strong>de</strong>s semences locales (Paddy, arachi<strong>de</strong>, haricot) et <strong>de</strong>s variétés <strong>de</strong> maniocdisponible sur <strong>la</strong> zone, non résistantes à <strong>la</strong> mosaïque du manioc ; Les épizooties cycliques (<strong>la</strong> peste porcine d’origine africaine, <strong>la</strong> pseudo peste aviaire) quiravagent le petit élevage ainsi que <strong>la</strong> dégénérescence <strong>de</strong>s géniteurs ; L’inaccessibilité et l’isolement <strong>de</strong> certains sites dus à <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s routes <strong>de</strong><strong>de</strong>ssertes agricoles font en sorte que l’évacuation <strong>de</strong>s produits agricoles vers les centres(lieux <strong>de</strong> consommation) <strong>de</strong>vient difficile ; L’alimentation déséquilibrée et peu diversifiées sur le p<strong>la</strong>n nutritionnel ; Les mauvaises habitu<strong>de</strong>s <strong>alimentaire</strong>s (aliment <strong>de</strong> base : manioc sous toutes ces formes) et<strong>la</strong> présence <strong>de</strong> beaucoup d’interdits <strong>alimentaire</strong>s ; Les problèmes liés à <strong>la</strong> santé (manque d’eau potable, mauvaises conditions d’hygiène) àl’origine <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies diarrhéiques; Une fécondité élevée et précoce (14 ans : âge moyen <strong>de</strong>s femmes primipares) ainsi que <strong>de</strong>snaissances trop rapprochées (intervalle inter génésique variant entre 8 et 10 mois),souvent non désirées et issues d’unions <strong>de</strong> fait occasionnelles. Par conséquent, les enfantssont abandonnés à <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> leurs grands-mères ne bénéficiant pas d’une attentionparticulière sur le p<strong>la</strong>n nutritionnel, entre autres. Le manque d’encadrement technique <strong>de</strong>s producteurs en faveur <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong>production agricole, <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation, <strong>de</strong> <strong>la</strong> valorisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> commercialisation<strong>de</strong>s produits agricoles. L’explosion démographique.3.4 Production et disponibilité <strong>alimentaire</strong>Les principales activités productives et génératrices <strong>de</strong> revenus révélées par l’enquête sont :l’agriculture, l’élevage, <strong>la</strong> chasse et <strong>la</strong> pêche. La consommation <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture est saisonnière,tant dans sa composition que dans sa fréquence quotidienne.L’analyse du statut nutritionnel <strong>de</strong>s ménages au cours <strong>de</strong> l’année indique une variation selon lessaisons :Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise (décembre à mi-avril) : Cette pério<strong>de</strong> coïnci<strong>de</strong> avec <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> soudures’étendant <strong>de</strong> janvier à mars. C’est <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> pendant <strong>la</strong>quelle les activités préparatoires <strong>de</strong>schamps <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison A ont lieu : défrichage, abattage, incinération, semi, etc., en attendant <strong>la</strong>prochaine récolte. Le manioc constitue l’aliment <strong>de</strong> base, suivi <strong>de</strong> <strong>la</strong> banane. C’est pendant cettepério<strong>de</strong> que les ménages consomment l’igname sauvage (mboma), les patates douces (mabenge), letaro (magoma) et les feuilles <strong>de</strong> manioc. Par ailleurs, <strong>la</strong> nature procure aux popu<strong>la</strong>tions leschenilles, les termites, les escargots et les champignons, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise. En effet, pendant cesmoments difficiles, plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s ménages ont accès en moyenne à un seul repas par jour.Les résultats <strong>de</strong> l’enquête ACF indiquent que 74,4% d’enquêtés interrogés déc<strong>la</strong>rent avoir accès àun repas par jour contre 24,6% qui affirment prendre <strong>de</strong>ux repas par jour en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> difficulté<strong>alimentaire</strong>.Pério<strong>de</strong> normale (mai à novembre) : La situation nutritionnelle <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong>vient re<strong>la</strong>tivementstable. Hormis le manioc et <strong>la</strong> banane, qui sont permanents presque toute l’année, on retrouvedans l’assiette du paysan <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte (riz, maïs, arachi<strong>de</strong>, niébé, haricot), dupoisson, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> et ce qui assure que les ménages ont accès à une diversité d’aliments. D’unemanière générale, les ménages ont accès à trois repas par jour durant cette pério<strong>de</strong> normale. Lesrésultats <strong>de</strong> l’enquête ACF montrent que 32,2% d’entre eux ont accès à <strong>de</strong>ux repas par jour et67,8% à trois repas par jour.Cette enquête a été réalisée pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> idéale sur le p<strong>la</strong>n nutritionnel (pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>succession <strong>de</strong>s récoltes : riz, arachi<strong>de</strong>, haricot, etc. et <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> et du poisson).Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 14/33


3.4.1 AgricultureL’agriculture est à <strong>la</strong> principale source <strong>de</strong> nourriture <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>.Elle est pratiquée par 100% <strong>de</strong>s ménages enquêtés. Le manioc, <strong>la</strong> banane, le riz et le maïs sont lesprincipales cultures pour 100% <strong>de</strong>s ménages enquêtés, et les autres, telles que l’arachi<strong>de</strong>, leharicot/niébé et le groupe <strong>de</strong>s tubercules (l’igname, taro, patate douce) sont cultivéesrespectivement par 71,9% ; 58,3% et 48,6% <strong>de</strong>s ménages enquêtés. Parmi les agriculteurs, 27,4%associent également <strong>de</strong>s activités maraîchères. Le manioc, <strong>la</strong> banane et quelques fois le rizconstituent <strong>la</strong> base <strong>alimentaire</strong> <strong>de</strong>s ménages enquêtés, tandis que le maïs, l’arachi<strong>de</strong> et leharicot/niébé sont <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> rente.L’accès aux outils se fait par achat. Pendant l’évaluation, on a noté que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s agriculteursrecourent aux outils fabriqués par les forgerons locaux. Cette stratégie est développée suite aufaible pouvoir d’achat qui limite l’accès aux outils <strong>de</strong> qualité vendus dans les marchés locaux.Les principales cultures, en termes <strong>de</strong> superficie et production sont représentées dans les figuresci-<strong>de</strong>ssous.Figure 1: Part moyenne <strong>de</strong> chaque culture dans <strong>la</strong> superficie moyenne emb<strong>la</strong>vée par ménagePart moyenne <strong>de</strong> chaque spécu<strong>la</strong>tion dans <strong>la</strong> superficieemb<strong>la</strong>vée par ménageHaricot/niébé; 11,3Igname, Taro etPatate douce; 8,7Riz; 42,3Arachi<strong>de</strong>; 14,9Banane; 17,2Maïs; 19,5Manioc; 28,6Les évaluations ACF ont montré également que le nombre moyen d’actifs agricoles par ménage est<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnes. Il s’agit généralement du chef <strong>de</strong> famille et <strong>de</strong> son conjoint, pour les famillesbiparentales, et tous les ménages agricoles ont chacun au moins une houe, 61,5% ont au moins unemachette et 53,2% ont au moins une hache.Les contraintes liées aux activités agricoles i<strong>de</strong>ntifiées par les évaluations sont les suivantes parordre d’importance :- Le manque <strong>de</strong> semences <strong>de</strong> qualité (84,6%) ;- Le manque d’outils <strong>de</strong> qualité et diversifiés (75,2%) ;- La main d’œuvre insuffisante pour les travaux pré culturaux (60,9%) ;- Les problèmes fonciers (39,8%).Quant aux contraintes liées aux activités maraîchères, les évaluations ont montré ce qui suit :Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 15/33


- Le manque d’outils aratoires et <strong>de</strong> semences <strong>de</strong> bonne qualité a été évoqué par tous lesmaraîchers enquêtés (100%) ;- Le manque <strong>de</strong>s produits phytosanitaires, repris par 75,4% ;- Le manque d’intérêt pour cette activité, évoqué par 42,1%.Le calendrier agricole <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> se présente comme indiqué dans les tableauxsuivants. La saison agricole A s’étale <strong>de</strong> mi-mars à août. La saison agricole B s’étale d’août àdécembre.Tableau 2 : Calendrier cultural <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>Opérations culturales J F M A M J Jt A S O N DPréparation <strong>de</strong>s champsSemisEntretien <strong>de</strong>s culturesRécolteLégen<strong>de</strong> :Saison ASaison BTableau 3 : Calendrier cultural <strong>de</strong>s principales spécu<strong>la</strong>tions agricoles <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>Spécu<strong>la</strong>tions J F M A M J Jt A S O N DRizMaïsArachi<strong>de</strong>NiébéBananeManiocPatate douceIgnameLégen<strong>de</strong> :SemisEntretien <strong>de</strong>s culturesRécolteCommentaires :1. Riz : Il est cultivé presque toute l’année, sauf pendant les mois <strong>de</strong> février/mars pour le riz <strong>de</strong>montagne ; et sur toute l’année pour le riz irrigué. Superposition <strong>de</strong>s activités au mois <strong>de</strong> juillet etd’août où il y a à <strong>la</strong> fois, les récoltes <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison A et les semis <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison B. Les variétésrencontrées sont à cycle végétatif <strong>de</strong> 3 à 5 mois.2. Maïs : Superposition <strong>de</strong>s activités au mois <strong>de</strong> juillet, où il y a <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s récoltes <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison A, etle début <strong>de</strong>s semis <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison B. Présence <strong>de</strong>s variétés locales à cycle végétatif <strong>de</strong> 90 à 120 jours.3. Arachi<strong>de</strong> : Superposition <strong>de</strong>s activités au mois <strong>de</strong> juillet, où il y a <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s récoltes <strong>de</strong> <strong>la</strong> saisonA, et le début <strong>de</strong>s semis <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison B. Présence <strong>de</strong>s variétés locales à cycle végétatif <strong>de</strong> 90 à 120jours. Le constat est que le ren<strong>de</strong>ment est plus élevé en saison A qu’en saison B, car en saison A, ily a plus <strong>de</strong> mois secs, qu’en saison B.4. Niébé : Présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> variété locale à cycle végétatif <strong>de</strong> trois mois, mais on y rencontre aussiune variété récente <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois et <strong>de</strong>mi. Le ren<strong>de</strong>ment est plus élevé en saison agricole B qu’enA, surtout pour les semis tardifs.5. Banane : Présence sur zone <strong>de</strong>s variétés locales à cycle végétatif <strong>de</strong> huit à douze mois pour leGros Michel, 18 mois pour <strong>la</strong> banane p<strong>la</strong>ntain et banane pure (bitabe). Les semis et les récoltes sefont toute l’année.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 16/33


6. Manioc : Présence <strong>de</strong> variétés douces et amères à cycle végétatif al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 12 à 18 mois, lessemis et les récoltes se font sur toute l’année.7. Patate douce : C’est une p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> couverture qui ne pose pas trop <strong>de</strong> problèmes.8. Igname : Il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> variété sauvage qui se cultive toute l’année.Systèmes <strong>de</strong> culturesL’association <strong>de</strong> cultures est une pratique culturale très développée par les agriculteurs <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>.Elle offre l’avantage d’un gain <strong>de</strong> temps dans <strong>la</strong> mesure où les travaux d’entretien se font au mêmemoment, pour toutes les cultures installées sur <strong>la</strong> parcelle. Ensuite, elle permet l’utilisationrationnelle <strong>de</strong>s éléments minéraux se trouvant dans <strong>la</strong> couche arable du sol.Ce système <strong>de</strong> cultures se présente comme suit :1ère année : Sur un nouveau terrain, en forêt primaire.Saison A : maïs, manioc en périphérie, courge et courgette (mbika). On peut selon le cas associer<strong>la</strong> banane, l’ananas, <strong>la</strong> patate douce, <strong>la</strong> tomate et <strong>la</strong> canne à sucre <strong>de</strong> façon parsemée. Toujoursen saison A, après <strong>la</strong> récolte ou légèrement avant, on débute avec les semis <strong>de</strong> riz.Saison B : récolte <strong>de</strong> riz et semis <strong>de</strong> <strong>la</strong> variété précoce <strong>de</strong> niébé.2ème année :Saison A : semis <strong>de</strong> l’arachi<strong>de</strong> (février), maïs, manioc ;Saison B : couverture totale du terrain avec le manioc.3ème année : début <strong>de</strong> <strong>la</strong> jachère, mais le manioc, <strong>la</strong> banane, l’ananas, <strong>la</strong> canne à sucre et <strong>la</strong>patate douce continuent d’évoluer. Considéré comme culture <strong>de</strong> fin d’assolement, le manioc estp<strong>la</strong>cé juste avant <strong>la</strong> jachère. Ceci est surtout vrai pour les systèmes traditionnels <strong>de</strong> cultures enraison <strong>de</strong> l’épuisement du sol, <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>sticité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> rusticité du manioc.3.4.2 ÉlevageAvant <strong>la</strong> guerre, les activités d’élevage étaient très prospères dans <strong>la</strong> zone, si bien qu’il s’agissait<strong>de</strong> l’élevage familial et chaque famille avait un certain nombre d’animaux ; mais avec les guerressuccessives, tout a été dévasté. Toutefois, les évaluations ont montré que 68,4% <strong>de</strong>s ménageséleveurs possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s vo<strong>la</strong>illes, 53,6% - <strong>de</strong>s canards, 34,8% - <strong>de</strong>s cochons, 25,6% - <strong>de</strong>s chèvres et18,9% - <strong>de</strong>s moutons.Les ménages éleveurs déc<strong>la</strong>rent avoir fait face à une baisse du nombre <strong>de</strong> leurs animaux <strong>de</strong>puis lestrois <strong>de</strong>rniers mois pour les raisons suivantes : les épizooties ont été citées par 100% <strong>de</strong>s ménageséleveurs enquêtés, notamment <strong>la</strong> pseudo peste aviaire et <strong>la</strong> peste porcine ; <strong>la</strong> divagation et lesconflits, <strong>la</strong> divagation <strong>de</strong>s animaux cité par 83,7%, le vol cité par 63,5% et <strong>la</strong> prédation évoquéepar 57,4% <strong>de</strong>s ménages éleveurs enquêtés.Par rapport au calendrier <strong>de</strong>s activités, l’élevage se fait toute l’année.3.4.3 ChasseLa chasse est l’apanage <strong>de</strong>s hommes qui capturent le gibier à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> pièges et <strong>de</strong> fusils <strong>de</strong>chasse. Généralement fumée, 74,4% <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> chasse est <strong>de</strong>stinée à <strong>la</strong> vente, 18,2% à <strong>la</strong>consommation familiale et 7,4% aux dons selon les liens <strong>de</strong> solidarité existant dans <strong>la</strong> communauté.Les ménages <strong>de</strong> chasseurs enquêtés signalent les tracasseries administratives (74,8%), lesproblèmes fonciers (66,5%), le manque d’intrants (52,7% : cartouches, fusils) et <strong>la</strong> présenced’animaux féroces (44,7% : léopard) comme contraintes à cette activité.La technique <strong>de</strong> chasse <strong>la</strong> plus répandue est celle <strong>de</strong>s pièges au câble métallique et/ou nylon,pratiquée par <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s ménages chasseurs. Ceux qui pratiquent <strong>la</strong> chasse au fusil (<strong>de</strong> calibre12 ou 16 (avec <strong>la</strong> barre <strong>de</strong> vo<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> voiture 4x4 pour canon), généralement <strong>de</strong> fabrication locale nereprésentent que plus ou moins 10% <strong>de</strong>s chasseurs et sont confrontés à l’accès aux minutions.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 17/33


Matériel utilisé pour <strong>la</strong> chasse• Fusil <strong>de</strong> chasse (carabine <strong>de</strong> calibre 12 et 16) ;• Câble métallique/nylon (servant à <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> pièges appelés communément nguga) ;• Filet <strong>de</strong> ten<strong>de</strong>rie avec chien <strong>de</strong> chasse ;• Flèches dont <strong>la</strong> pointe métallique ou non est empoisonnée et <strong>la</strong>nces ou saguets.Le calendrier <strong>de</strong> chasse se présente <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière ci-<strong>de</strong>ssous :Tableau 4 : Calendrier <strong>de</strong> chasse <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>Pério<strong>de</strong>s J F M A M J Jt A S O N DPério<strong>de</strong> <strong>de</strong> chassePério<strong>de</strong> interdite3.4.4 PêcheLa pêche est pratiquée intensément <strong>de</strong> novembre à avril, au niveau <strong>de</strong>s rivières <strong>Likati</strong> et Uélé. Elleest pratiquée par 14,7% <strong>de</strong>s enquêtés. Les captures sont <strong>de</strong>stinées essentiellement à <strong>la</strong> vente(68,3%), <strong>la</strong> consommation ne représentant que 22,5% <strong>de</strong>s poissons et les dons que 7,4%. Le poissonfrais ou fumé est vendu principalement à <strong>Likati</strong>, à Angu et au niveau <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong> Baye enterritoire Bondo. La rareté du poisson <strong>de</strong> plus en plus déplorée par les pêcheurs découlerait <strong>de</strong>l’utilisation fréquente <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes neurotoxiques par certains pêcheurs. Or, le faible débit <strong>de</strong> cesrivières n’autorise pas une rapi<strong>de</strong> élimination/évacuation <strong>de</strong>s substances toxiques libérées dansl’eau par ces p<strong>la</strong>ntes.Les équipements <strong>de</strong> pêches les plus fréquents dans <strong>la</strong> zone sont :- Les filets <strong>de</strong> différents numéros ;- Les hameçons <strong>de</strong> différents numéros ;- Les bobines <strong>de</strong> nylon.Les contraintes aux activités <strong>de</strong> pêche sont le manque d’intrants (83,6% : filets, hameçons etc.) etles difficultés d’acheminement <strong>de</strong>s produits vers les lieux <strong>de</strong> consommation (54,3%). Par rapport àcette <strong>de</strong>rnière, les pêcheurs se p<strong>la</strong>ignent du mauvais état <strong>de</strong>s routes et <strong>de</strong>s pistes se trouvant enpleine forêt.Les techniques <strong>de</strong> pêche développées dans <strong>la</strong> zone sont <strong>la</strong> pêche au filet, <strong>la</strong> pêche à <strong>la</strong> ligne etcelles utilisant plusieurs hameçons, les digues ou barrages et enfin <strong>la</strong> pêche à <strong>la</strong> nasse.‣ La pêche au filet (type organisée).• Lingofu : on utilise un filet <strong>de</strong> 100 mètres <strong>de</strong> long pour <strong>la</strong> capture <strong>de</strong>s gros et moyenspoissons.- A Angu (rivière Uélé) : le Lingofu est constitué <strong>de</strong> 4 à 6 filets numéro 10 et 12, 10 à 15bobines nylon numéro 12, 15, 21, 23 et 4 bobines en soie #90, #120 et #150.- A <strong>Likati</strong> (rivière <strong>Likati</strong>): le Lingofu est constitué d’un seul filet numéro 6, 8, 10 et 12.‣ Techniques <strong>de</strong> pêche utilisant <strong>de</strong>s hameçons• Canon : pour <strong>la</strong> capture <strong>de</strong> toutes sortes <strong>de</strong>s poissons. Cette technique utilise 1 boited’hameçons numéro 4, 6 et 8 et 1 bobine en soie #90, #75 et #60.• Pa<strong>la</strong> pa<strong>la</strong> : pour toutes sortes <strong>de</strong> poissons. Il est composé <strong>de</strong> 1 boite d’hameçons numéro 2et 3 et 1 bobine en soie #90 et #75.• Nzambo 1 : c’est une variante du type canon, pour <strong>la</strong> capture <strong>de</strong> toutes sortes <strong>de</strong> poissons.Il est composé <strong>de</strong> 2 boites d’hameçons numéro 8 ; 6 ; 4 et 1 bobine en soie #90.• Nzambo 2 : utilise 2 boites d’hameçons numéro 2 ; 1 et 1 bobine en soie #120.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 18/33


Les informations recueillies lors d’entretiens avec <strong>de</strong>s groupes focalisés indiquent que les pêcheurssont organisés en association et éprouvent <strong>de</strong>s difficultés dans l’exercice <strong>de</strong> leuractivité, notamment le manque d’intrants <strong>de</strong> pêche (filets, hameçons, pirogues, etc.).Les activités <strong>de</strong> pêche se font toute l’année mais le calendrier ci-<strong>de</strong>ssous indique les pério<strong>de</strong>spropices pour l’année.Tableau 5 : Calendrier <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>Pério<strong>de</strong> en mois J F M A M J Jt A S O N DBonne captureMauvaise capture3.4.5 Dynamique du marché localLa problématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique du marché local repose sur les questions re<strong>la</strong>tives àl’augmentation <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s produits <strong>alimentaire</strong>s, à <strong>la</strong> diminution ou encore à l’absence <strong>de</strong>certains produits et enfin à <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> l’activité sur le marché.S’agissant <strong>de</strong> l’augmentation du prix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées <strong>alimentaire</strong>s sur le marché local, les évaluationsACF ont montré que 66,8% <strong>de</strong>s ménages enquêtés n’ont pas observé une augmentation du prix <strong>de</strong>s<strong>de</strong>nrées <strong>alimentaire</strong>s sur le marché local. Il est c<strong>la</strong>ir que les évaluations ont eu lieu à une pério<strong>de</strong>idéale, pendant <strong>la</strong>quelle il y a succession <strong>de</strong> récoltes vivrières telles que le riz, le maïs, l’arachi<strong>de</strong>,etc.S’agissant <strong>de</strong> l’absence ou en moindre quantité <strong>de</strong> certains produits <strong>alimentaire</strong>s observés sur lemarché, les évaluations ACF ont montré qu’au moment <strong>de</strong> l’enquête, 57,4% <strong>de</strong>s ménages ontobservé une absence <strong>de</strong> certains produits. Les produits absents sur le marché sont l’arachi<strong>de</strong> et lemaïs, cités dans <strong>de</strong>s proportions respectives <strong>de</strong> 58,3% et 52,6%. Cette situation est consécutive à <strong>la</strong>faible production, due au manque <strong>de</strong> semences, <strong>de</strong>s petites superficies emb<strong>la</strong>vées d’une part, etd’autre part, par le fait que <strong>la</strong> partie <strong>de</strong>stinée à <strong>la</strong> vente est acheminée vers les carrières <strong>de</strong> Baye.Quant à <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> l’activité sur le marché, le résultat <strong>de</strong>s évaluations montre que malgré <strong>la</strong>rareté <strong>de</strong> certains produits, l’activité du marché n’a pas tellement varié et ce<strong>la</strong> a été confirmé par65,7% <strong>de</strong>s enquêtés.A cause <strong>de</strong> l’indisponibilité <strong>de</strong> données <strong>de</strong> référence, nous nous sommes contentés <strong>de</strong>s donnéescollectées au moment <strong>de</strong>s évaluations pour <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s distinctes, soit <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> normale (mois<strong>de</strong> mars 2009) et <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise (mois <strong>de</strong> janvier 2009).Tableau 6 : Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s marchésJuillet 2009 : 750 FC = 1dol<strong>la</strong>rs USA et Février 2009 : 750 FC = 1dol<strong>la</strong>rs USA.Produits Unités en Kg, Juillet 2009 Février 2009 OrigineLitres Prix en FC DisponibilitéPrix en FC DisponibilitéSel <strong>de</strong> cuisine 1 verre 250 200 BumbaOignon 2 ou 3 pièces 50 50 <strong>Likati</strong>Feuilles <strong>de</strong> manioc 1 botte 50 50 <strong>Likati</strong>Banane p<strong>la</strong>ntain 3 pièces 100 100 <strong>Likati</strong>Feuille patate douce 1 botte 100 - <strong>Likati</strong>Farine <strong>de</strong> manioc 1 gobelet 50 50 <strong>Likati</strong>Huile <strong>de</strong> palme 1 bouteille 350 350 <strong>Likati</strong>Chikwange 1 pièce 50 50 <strong>Likati</strong>Tomate 1 tas 50 50 <strong>Likati</strong>Escargot 1 gobelet 100 - <strong>Likati</strong>Ananas 1 pièce 250 150 <strong>Likati</strong>Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 19/33


Aubergine 1 tas 50 50 <strong>Likati</strong>Epinard 1 botte 50 - <strong>Likati</strong>Ciboule 1 botte 50 - <strong>Likati</strong>Sucre 1 sucre 300 250 BumbaRiz local 1 verre 120 150 <strong>Likati</strong>Café 1 gobelet 500 400 YakomaSoja 1 gobelet 500 500 Buta, YakomaVian<strong>de</strong> fumée (okapi) 1 kg 2000 2500 <strong>Likati</strong>Poisson salé 1 kg 4500 4000 <strong>Likati</strong>Manioc frais 1-2 tubercules 100 100 <strong>Likati</strong>Amarante 1 botte 100 - <strong>Likati</strong>Maïs 3 épis 50 - <strong>Likati</strong>Cossette <strong>de</strong> manioc 10kg 1500 1500 <strong>Likati</strong>Courge (mbika) 1 verre 200 300 <strong>Likati</strong>Arachi<strong>de</strong> décortiquée 1 verre 80 - <strong>Likati</strong>Haricot 1 verre 250 - <strong>Likati</strong>Haricot vert 1 verre 300 - Dingi<strong>la</strong>Pili pili 1 tas 100 100 <strong>Likati</strong>Légen<strong>de</strong> :Très bonne disponibilitéBonne disponibilitéDenrée rareTableau 7 : Synthèse partielle sur <strong>la</strong> productionSecteurs Popu<strong>la</strong>tion Utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> productiond’activité active (%) Vente Consommation AutresAgriculture 100 52,8 35,4 11,8Maraîchage 27,4 34,1 42,8 23,1Elevage 76,9 - - -Chasse 26,3 74,4 18,2 7,4Pêche 14,7 68,3 22,5 9,2NB : Le cumul <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion active <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> production ci-<strong>de</strong>ssus présentés ne restituepas 100% car <strong>la</strong> question était ouverte avec réponse multiple.3.5 Revenus et Dépenses3.5.1 RevenusHormis les activités <strong>de</strong> production et génératrices <strong>de</strong> revenus telles que l’agriculture, <strong>la</strong> pêche,l’élevage et <strong>la</strong> chasse détaillées ci haut, les autres activités génératrices <strong>de</strong> revenus sont le petitcommerce, l’activité minière, le travail et l’artisanat.• Le petit commerceTraditionnellement, les paysans ven<strong>de</strong>nt leurs produits agricoles dans les vil<strong>la</strong>ges et dans lescarrières <strong>de</strong> diamant pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> récolte. Il s’agit essentiellement d’épis <strong>de</strong> maïs frais,<strong>de</strong> cossettes <strong>de</strong> manioc, d’arachi<strong>de</strong>s décortiquées ou non, <strong>de</strong> haricots et <strong>de</strong> niébés, <strong>de</strong> tubercules<strong>de</strong> patate douce, etc. Le petit commerce dont il est question se fait toute l’année.Par ailleurs, à <strong>Likati</strong>, les ménages disposant <strong>de</strong> vélos et <strong>de</strong> motos ven<strong>de</strong>nt les produits <strong>de</strong> premièrenécessité (sel, sucre, pétrole, etc.) qu’ils achètent à Bondo, Buta et même à Kisangani (à 402km).La plupart <strong>de</strong>s boutiques <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> produits manufacturés et divers, sont tenues par <strong>de</strong>s gens nonoriginaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone étudiée, ils viennent principalement <strong>de</strong> Ngbandi, Mbuza et Nan<strong>de</strong> du NordKivu.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 20/33


• Activités minièresCette activité est assurée par les bras les plus vali<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s ménages agricoles. Elle constitue uneréelle contrainte aux activités agricoles dans <strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong> bonne pério<strong>de</strong> d’intervention coïnci<strong>de</strong>avec celle <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong>s champs et <strong>de</strong> défrichement. Elle revêt donc un impact négatif sur <strong>la</strong>situation <strong>alimentaire</strong> et sociale <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone : abandon <strong>de</strong> l’agriculture par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, prostitutionau niveau <strong>de</strong>s « carrières » (sites d’exploitation d’or et <strong>de</strong> diamant), abandon <strong>de</strong> <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risationpar les jeunes au profit <strong>de</strong> l’exploitation du diamant, déperdition et même dans certains cas, oubli<strong>de</strong> <strong>la</strong> famille restée au vil<strong>la</strong>ge. Malgré cette mobilisation accrue <strong>de</strong>s jeunes vers les activitésminières, celles-ci sont loin <strong>de</strong> satisfaire leurs attentes pécuniaires.• Vente <strong>de</strong> force <strong>de</strong> travailElle est fréquente pour l’ouverture d’un champ, le semis, le sarc<strong>la</strong>ge, <strong>la</strong> récolte ou le transport <strong>de</strong>sproduits agricoles. La rémunération se fait en espèce ou en nature (une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte, unrepas, etc.)• ArtisanatLes principaux métiers artisanaux rencontrés dans <strong>la</strong> zone sont :- Poterie : fabrique <strong>de</strong>s pots en argile, travail exclusif <strong>de</strong>s femmes ;- Vannerie : fabrication <strong>de</strong>s nattes, paniers, chaises en raphia, etc ;- Forgerons : occupation <strong>de</strong>s hommes qui fabriquent <strong>de</strong>s outils agricoles : houe, machette,hache, couteau;- Savonnerie : fabrication <strong>de</strong> savon local à base <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> caustique et d’huile <strong>de</strong> palme(savon Tobobi), à base <strong>de</strong> cendre <strong>de</strong> troncs d’arbres (savon Agoagi) ;- Menuiserie : fabrication <strong>de</strong> meubles (chaises, tables, lits, etc.) ;- Maçonnerie et briqueterie : construction <strong>de</strong> maisons et fabrication <strong>de</strong> briques en terrecuite cuite.Au regard <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s évaluations ACF, le revenu quotidien moyen par ménage enquêté est <strong>de</strong>731 FC (± 1 dol<strong>la</strong>rs US), soit un revenu moyen hebdomadaire <strong>de</strong> 5117 FC (± 7 dol<strong>la</strong>rs US). Quant à <strong>la</strong>distribution du revenu <strong>de</strong>s enquêtés, elle s’étale du revenu quotidien minimum <strong>de</strong> 300 FC (0,4dol<strong>la</strong>rs US), soit un revenu hebdomadaire minimum <strong>de</strong> 2100 FC (2,8 dol<strong>la</strong>rs US) à un revenuquotidien maximum <strong>de</strong> 1500 FC (2 dol<strong>la</strong>rs US), c’est à dire un revenu hebdomadaire maximum <strong>de</strong>10500 FC (14 dol<strong>la</strong>rs US), avec un écart type par rapport à <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> 298,58 FC (0,4 dol<strong>la</strong>rs US)quotidiennement, ce qui donne 2090,06 F (2,8 dol<strong>la</strong>rs US) hebdomadairement.Par rapport au coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, nous estimons que 66% <strong>de</strong>s ménages qui ont un revenujournalier inférieur ou égal à 800 FC (± 1,1 dol<strong>la</strong>rs US), soit 5600 FC (± 7,5 dol<strong>la</strong>rs US)hebdomadairement, se trouvent en in<strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong> par rapport aux 34% <strong>de</strong>s ménagesenquêtés ayant un revenu journalier <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 800 FC (± 1,1 dol<strong>la</strong>rs US), soit plus <strong>de</strong> 5600 FC (7,5dol<strong>la</strong>rs US) hebdomadairement.3.5.2 Principales dépensesLes dépenses <strong>de</strong>s ménages sont fluctuantes dans le temps, souvent en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> disponibilité<strong>de</strong>s ressources monétaires, <strong>de</strong>s dépenses saisonnières particulières. Les principaux postes <strong>de</strong>dépenses <strong>de</strong>s ménages enquêtés se répartissent en moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante : alimentation(32,4%), santé (27,2%), produits non <strong>alimentaire</strong>s (15,5%), éducation (10,6%), obligations sociales(8,9%) et équipements productifs (5,4%).• Alimentation et biens <strong>de</strong> première nécessité : L’essentiel <strong>de</strong>s dépenses <strong>alimentaire</strong>s esteffectué pour acquérir les aliments non cultivés et/ou manufacturés entrant dans <strong>la</strong>consommation <strong>de</strong>s ménages. Elles concernent aussi l’achat <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> et <strong>de</strong> poisson. Ellesreprésentent 32,4% <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong>s ménages et sont plus importantes en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>soudure, lorsque les stocks <strong>de</strong>s ménages (tant au champ qu’à <strong>la</strong> maison) sont bas, voir nuls.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 21/33


• <strong>Santé</strong> : Deuxième plus important poste <strong>de</strong> dépense, les soins médicaux représentent 27,2%<strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong>s familles <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> et sont, <strong>la</strong> principale caused’en<strong>de</strong>ttement. Le ménage s’autorise <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> santé surtout dans les cas graves et àcondition qu’une infrastructure <strong>de</strong> santé soit proche.• Produits non <strong>alimentaire</strong>s : Les dépenses <strong>de</strong>s non vivres concernent notamment lesvêtements, les ustensiles <strong>de</strong> cuisine, etc. En ce qui concerne les vêtements, ceci s’avère êtreune question <strong>de</strong> dignité, surtout pour les femmes en milieu urbain. La qualité et le mo<strong>de</strong>d’habillement du couple et <strong>de</strong> leurs enfants sont un indicateur très pertinent <strong>de</strong> pauvretédans <strong>la</strong> communauté. De même pour les ustensiles <strong>de</strong> cuisine, il en va <strong>de</strong> <strong>la</strong> dignité <strong>de</strong> <strong>la</strong>femme ménagère <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r ses propres casseroles et autres ustensiles <strong>de</strong> cuisine. En bonnepério<strong>de</strong>, 15,5% du revenu <strong>de</strong>s ménages est affecté aux produits non <strong>alimentaire</strong>s.• Éducation : Le taux <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> 7 à 15 ans retenu par les évaluations ACFest <strong>de</strong> 62,7% dont 63,9% du sexe masculin et 36,1% du sexe féminin. Ceci s’explique par lefait que les frais <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>rité sont particulièrement élevés en septembre lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> rentréesco<strong>la</strong>ire (achats <strong>de</strong>s fournitures sco<strong>la</strong>ires et <strong>de</strong>s uniformes), ainsi que lors du paiement <strong>de</strong>minerval (frais sco<strong>la</strong>ires acquittés par trimestre). Par ailleurs, compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> modicité durevenu moyen <strong>de</strong>s ménages, 10,6% seulement <strong>de</strong> ces revenus sont affectés à l’éducation.Avec <strong>la</strong> crise, les adolescents sont plus orientés vers <strong>de</strong>s activités génératrices <strong>de</strong> revenusimmédiats et donc, vers leur contribution à <strong>la</strong> « couverture » <strong>de</strong>s besoins <strong>alimentaire</strong>s etmonétaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, que vers les salles <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse, a priori, « improductives ». Lechômage <strong>de</strong>s diplômés présents sur p<strong>la</strong>ce et « l’apparente » réussite <strong>de</strong>s creuseurs et autresartisans locaux, ont fini par décrédibiliser davantage le rôle <strong>de</strong> l’éducation dans l’ascenseursocial et sa capacité à améliorer le quotidien <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions rurales.• Obligations sociales : Il peut s’agir d’un mariage (constitution <strong>de</strong> <strong>la</strong> dot du futur époux), <strong>de</strong>sfêtes <strong>de</strong> fin d’année, d’un <strong>de</strong>uil, etc. Les personnes concernées ne sont pas les seules àsupporter ces différentes dépenses. C’est l’ensemble du réseau <strong>de</strong> solidarité qui est mis àcontribution (famille é<strong>la</strong>rgie, c<strong>la</strong>n, communauté religieuse ou vil<strong>la</strong>geoise, etc.). Ces dépensesreprésentent 8,9% du revenu moyen du ménage.• Dépenses agricoles : L’état <strong>de</strong> dégradation avancé <strong>de</strong>s équipements productifs confirme <strong>la</strong>faible part allouée au renouvellement <strong>de</strong>s outils aratoires (5,4%) par les ménages <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone<strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>. La notion d’exploitation agricole familiale n’existe pas vraiment et <strong>la</strong>gestion <strong>de</strong>s revenus ne <strong>la</strong>isse qu’une maigre p<strong>la</strong>ce au renforcement <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong>production (semences, outils, techniques, etc.).Figure 2 : Principaux postes <strong>de</strong> dépenses <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>Principaux postes <strong>de</strong> dépenses <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong>santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>Education; 10,6Obligationssociales; 8,9Equipementsproductifs; 5,4Alimentation etbiens <strong>de</strong> premièrenécessité; 32,4Produits non<strong>alimentaire</strong>s; 15,5<strong>Santé</strong>; 27,2Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 22/33


3.6 Disponibilité, Accessibilité et UtilisationLa zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> a traversé <strong>de</strong>s guerres successives <strong>de</strong>puis 1997, avec commeconséquences, <strong>la</strong> désarticu<strong>la</strong>tion du système productif, le pil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> production, <strong>de</strong>s biensproductifs et non productifs, <strong>la</strong> décapitalisation du petit élevage, <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong> situationnutritionnelle <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions locales, en bref, <strong>la</strong> paupérisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Pourtant, lepotentiel vivrier est énorme dans <strong>la</strong> zone et avant cette tragédie, chaque famille d’agriculteurproduisait à suffisance sa nourriture et le surplus était commercialisé. Aujourd’hui <strong>la</strong> disponibilitéet l’accessibilité à <strong>la</strong> nourriture se sont dramatiquement amenuisées.• Disponibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> zoneLa baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> production agricole serait due aux causes ci-haut mentionnées, à une pénuriepresque permanente <strong>de</strong>s semences et <strong>de</strong> l’outil <strong>de</strong> production, aux problèmes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>sproduits agricoles <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> production vers les centres <strong>de</strong> consommation (carrières <strong>de</strong>smines).• Accessibilité à <strong>la</strong> nourriture au niveau du ménageLes prix trop élevés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées <strong>alimentaire</strong>s <strong>de</strong> base alors que le revenu moyen <strong>de</strong>s ménages estdéjà médiocre, fait en sorte que l’accès à <strong>la</strong> nourriture <strong>de</strong>vient limité. Les indicateurs les pluspertinents <strong>de</strong> l’accessibilité limitée à <strong>la</strong> nourriture, observée en pério<strong>de</strong> difficile sont <strong>la</strong> réductiondu nombre <strong>de</strong>s repas journaliers (<strong>de</strong> trois à un repas par jour), <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> composition durepas, etc.• Utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture au niveau individuelL’utilisation inadéquate <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture au niveau <strong>de</strong>s individus, est à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> situationnutritionnelle préoccupante observée dans <strong>la</strong> zone. Les causes semblent être, notamment,l’ignorance <strong>de</strong>s principes nutritifs, le poids <strong>de</strong>s facteurs culturels et <strong>la</strong> consommation d’une eau nonpotable, par manque <strong>de</strong> structures d’adductions fiables et <strong>de</strong> sources aménagées. A ce<strong>la</strong> s’ajoutentles pathologies associées sur fond <strong>de</strong> malnutrition chronique et celles reliées aux ma<strong>la</strong>dies d’originehydriques, comme les diarrhées simples, telles que signalé dans le rapport du bureau central et quisemblent être responsables d’une assimi<strong>la</strong>tion réduite <strong>de</strong>s éléments nutritifs.Tableau 8 : Calendrier <strong>de</strong> disponibilité <strong>alimentaire</strong>Opérations J F M A M J Jt A S O N DculturalesRiz paddy (ou local)MaïsArachi<strong>de</strong>HaricotNiébéBananeManiocPatate douceIgnamePoisson fraisPoisson salé - fuméHuile <strong>de</strong> palmeFeuilles <strong>de</strong> maniocLégumesVian<strong>de</strong> fraîcheVian<strong>de</strong> fuméeLégen<strong>de</strong>Très bonne disponibilitéBonne disponibilitéDenrée rareAction Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 23/33


3.7 Situation sanitaire3.7.1 <strong>Santé</strong>Sur le p<strong>la</strong>n sanitaire, le paludisme, les infections respiratoires aigues (IRA), <strong>la</strong> grippe et lesma<strong>la</strong>dies diarrhéiques sont les pathologies les plus courantes dans <strong>la</strong> zone, selon les autoritéssanitaires. De ces pathologies, le paludisme a entraîné le plus grand nombre <strong>de</strong> décès au cours <strong>de</strong><strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong>.Tableau 9 : Données épidémiologiques, ZS <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>, 1 ère trimestre 2009Pathologies Nombre <strong>de</strong>s cas Nombre <strong>de</strong>s décèsPaludisme 892 17IRA 167 5Grippe 64 0Ma<strong>la</strong>dies diarrhéiques 49 0Source : Bureau Central <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>Au cours du mois précé<strong>de</strong>nt l’évaluation, les affections suivantes sont apparues dans les proportionsci <strong>de</strong>ssous : 76,3% <strong>de</strong>s ménages ont souffert <strong>de</strong> fièvres; 58,6% ont souffert <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>ria et enfin53,7% ont souffert <strong>de</strong> diarrhées simples.Par rapport à l’accès aux soins, en cas <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die, <strong>la</strong> première alternative <strong>de</strong>s ménages estl’automédication et l’utilisation <strong>de</strong>s produits locaux ou <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes (54,3%). C’est en second lieuque les ménages pensent à se faire soigner dans un centre ou poste <strong>de</strong> santé (37,8%) et dans le caséchéant, ils consultent un mé<strong>de</strong>cin traditionnel (7,9%). Les raisons évoquées <strong>de</strong> ne pas visiter uncentre <strong>de</strong> santé sont : le prix élevés <strong>de</strong>s consultations et soins évoquées par 61,2% ménagesenquêtés; le manque <strong>de</strong> médicaments évoquées par 23,9% et l’éloignement <strong>de</strong>s centres ou postes<strong>de</strong> santé cités par 14,9%.3.7.2 NutritionCette évaluation a été jumelée avec une enquete nutritionnelle anthropométrique qui a donné lesrésultats suivants : MAG 5,2% [3,7% - 6,7%] et MAS 1,2% [0,3% - 2,2%] 4 . Selon <strong>la</strong> politique nationaleen vigueur, <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé est donc dans une situtaion d’alerte nutritionnelle (taux <strong>de</strong> MAG>5%).Des cas spontanés <strong>de</strong> malnutrition ont été diagnostiqués dans les centres <strong>de</strong> santé selon lesrapports <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé du premier trimestre 2009 : 665 cas <strong>de</strong> malnutrition aiguë (sévères etmodérés confondus), avec 12 décès constatés. Malheureusement, aucune donnée sur <strong>la</strong> nutritionn’est signalée pour le <strong>de</strong>uxième trimestre, le système <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce nutritionnelle étantinexistant. Il n’existe aucune structure <strong>de</strong> prise en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> malnutrition dans <strong>la</strong> zone. Ainsi, lesinfirmiers et les re<strong>la</strong>is communautaires ne sont pas formés pour <strong>la</strong> prise en charge et le dépistage<strong>de</strong> <strong>la</strong> malnutrition aiguë.3.7.3 Eau et AssainissementL’approvisionnement en eau potable constitue un problème préoccupant. La zone compteseulement trois sources aménagées et <strong>la</strong> REGIDESO n’est pas présente. Ces sources sontinsuffisantes par rapport aux besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, qui a souvent recours à l’eau <strong>de</strong> puits nontraitée ainsi que l’eau <strong>de</strong> pluie et <strong>de</strong> rivières, ce qui peut entraîner <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies diarrhéiques. Auregard <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s évaluations ACF, l’approvisionnement en eau potable se fait soit à <strong>la</strong>rivière et/ou aux sources non aménagées (83,8%), soit aux sources aménagées (21,6%) et enfin auxpuits aménagés (9,7%) ;Les principales causes du manque d’eau potable à <strong>Likati</strong> et sur toute <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé sont : L’absence totale d’approvisionnement d’eau potable par <strong>la</strong> REGIDESO ; Insuffisance <strong>de</strong>s points d’eau aménagés et protégés ;4 Taux <strong>de</strong> Malnutrition Aigue Globale et Malnutrition Aigue Sévère exprimés en Z-scores, référence NCHS, avecun intervalle <strong>de</strong> confiance à 95%.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 24/33


Les pratiques d’hygiène re<strong>la</strong>tives à l’eau, peu ou pas connues <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, voir nonacquises. Problèmes <strong>de</strong> pollution liés aux activités humaines, à <strong>la</strong> divagation <strong>de</strong>s animauxdomestiques (cochons, chèvres, etc.), au système d’assainissement quasi inexistant etau manque d’information, d’éducation et <strong>de</strong> communication.Outre le critère lié à <strong>la</strong> qualité intrinsèque <strong>de</strong> l’eau, <strong>la</strong> problématique <strong>de</strong> l’eau dans <strong>la</strong> zone toucheégalement les aspects comme : <strong>la</strong> capacité du récipient, le nombre <strong>de</strong> ravitaillements à effectuerquotidiennement pour atteindre <strong>la</strong> quantité d’eau nécessaire à l’utilisation du ménage (en vued’évaluer les corvées <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>s filles), et enfin, l’aspect du stockage <strong>de</strong> l’eau dans <strong>de</strong>srécipients appropriés pour éviter toute contamination pendant <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> conservation. Lesévaluations ACF ont montré que les ménages utilisent <strong>de</strong>s récipients ou <strong>de</strong>s bidons <strong>de</strong> 20 litres(81,2%) et 25 litres (18,8%) ; et par conséquent plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s ménages font plus ou moinstrois ravitaillements par jour. Par rapport à <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’eau, 100% <strong>de</strong>s ménages interrogés ontdéc<strong>la</strong>ré ne pas faire bouillir l’eau <strong>de</strong> boisson.Par rapport à l’hygiène et aux conditions d’assainissement, les ménages enquêtés ont déc<strong>la</strong>ré avoir<strong>de</strong>s <strong>la</strong>trines individuelles dans leur parcelle (92,3%), mais par moment, ils font leurs besoins dans <strong>la</strong>brousse (6,7%), et 100% <strong>de</strong>s enquêtés disent ne pas se <strong>la</strong>ver les mains après être allé aux toilettes.Il est à noter que les responsables administratifs organisent régulièrement un système <strong>de</strong> salongo 5pour l’entretien <strong>de</strong>s routes, pistes d’intérêt commun (pistes reliant <strong>la</strong> source d’eau et le vil<strong>la</strong>ge) et<strong>de</strong>s marchés.3.8 Mécanismes <strong>de</strong> survieLe résultats <strong>de</strong>s évaluations ACF montre que les mécanismes <strong>de</strong> survie développés en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>difficultés <strong>alimentaire</strong>s sont indiqués ci-<strong>de</strong>ssous en ordre d’importance : <strong>la</strong> réduction du nombre<strong>de</strong>s repas (31,7%), <strong>la</strong> modification <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>alimentaire</strong>s (23,4%), le travail journalier nonagricole (17,6%), le petit commerce (15,5%) et les travaux champêtres rémunérés (11,8%) ;• Réduction du nombre <strong>de</strong> repasAu regard <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s évaluations ACF, 31,7% <strong>de</strong>s ménages enquêtés réduisent le nombre <strong>de</strong>srepas en pério<strong>de</strong> difficile comme mécanisme <strong>de</strong> survie et généralement, ils prennent un seul repaspar jour autour <strong>de</strong> 19 heures. Cette réduction est très significative dans <strong>la</strong> mesure où le nombre <strong>de</strong>repas passe <strong>de</strong> trois en pério<strong>de</strong> normale à un en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise.• Modification <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>alimentaire</strong>sLes évaluations ACF ont montré que <strong>la</strong> modification <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>alimentaire</strong>s est le mécanismed’adaptation à <strong>la</strong> crise utilisé par 23,4% <strong>de</strong>s ménages enquêtés. Il s’agit <strong>de</strong> :- La modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> composition <strong>de</strong>s repas où les enquêtés déc<strong>la</strong>re prendre le fufu ou <strong>la</strong>chikwange aux feuilles <strong>de</strong> manioc ou légumes seulement, car pendant cette pério<strong>de</strong>, lespoissons sont rares et chers.- La modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong>s repas dans <strong>la</strong> mesure où les ingrédients <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong>manioc se réduisent au minimum à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> rareté et du prix élevé.• Travaux journaliers non agricolesLe travail non agricole est un mécanisme très fréquent dans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> car il estutilisé d’une façon ponctuelle par 17,6% <strong>de</strong>s ménages enquêtés. Il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversification <strong>de</strong>sressources monétaires à travers, entre autres, <strong>la</strong> fabrique <strong>de</strong>s braises ou <strong>de</strong> briques cuites.• Petit commerceLe petit commerce est un mécanisme <strong>de</strong> survie pratiqué par 15,5% <strong>de</strong>s ménages enquêtés. Il s’agitdu petit commerce <strong>de</strong> produits agricoles et maraîchers. Les clients sont les habitants <strong>de</strong>s localitésrespectives et surtout les commerçants reven<strong>de</strong>urs qui s’approvisionnent pour aller revendre dansles carrières minières.5 Salongo : travaux communautaires visant l’assainissement immédiat du milieu.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 25/33


• Travaux champêtres rémunérésDans les vil<strong>la</strong>ges, les personnes qui ont un peu <strong>de</strong> moyens financiers louent les services <strong>de</strong> tiercespersonnes pour le défrichage, les semis et l’entretien <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> manioc, d’arachi<strong>de</strong>s, etc.,moyennant un paiement en espèce ou en nature. Les évaluations ACF ont montré que 11,8% <strong>de</strong>sménages font ces travaux en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise financière.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 26/33


Figure 3: Proportion <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> survie développés par les ménages en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> criseProportion <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> survie développés par lesménages en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crisePetit commerce;15,5Travaux agricolesremunerés; 11,8Réduction dunombre <strong>de</strong>s repas;31,7Travaux journaliersnon agricoles; 17,6Modification <strong>de</strong>shabitu<strong>de</strong>s<strong>alimentaire</strong>s; 23,4Tableau 10 : Synthèse sur les mécanismes <strong>de</strong> survieMécanismes <strong>de</strong> survieProportionsCommentairesen %Réduction <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong>s repas 31,7 Passage <strong>de</strong> 3 repas en pério<strong>de</strong> normale à1 seul repas en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> criseModification <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>alimentaire</strong>s 23,4 Modification par rapport à <strong>la</strong>composition du repasTravaux journaliers non agricoles 17,6 Fait pour diversifier les ressourcesfinancièresPetit commerce 15,5 Acheminement <strong>de</strong>s produits agricoles etmaraîchers vers les carrières et lesgrands centres <strong>de</strong> consommationTravaux champêtres rémunérés 11,8 Fait pour diversifier les ressourcesfinancièresAction Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 27/33


4 Conclusion et recommandations4.1 ConclusionEu égard aux nombreux conflits qui ont secoué <strong>la</strong> zone et au disfonctionnement <strong>de</strong>s servicesétatiques qui en ont découlé, le territoire d’Aketi, particulièrement <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>,souffre aujourd’hui d’une agriculture peu productive. En effet, le sous-équipement en outilsagricoles, le manque <strong>de</strong> semences <strong>de</strong> qualité, les ma<strong>la</strong>dies phytosanitaires et zoo sanitaires,l’enc<strong>la</strong>vement (mauvais état <strong>de</strong>s infrastructures routières) ont réduit considérablement <strong>la</strong>production et limité l’accès aux marchés d’approvisionnement/écoulement en produits divers.Au regard <strong>de</strong>s crises mentionnées précé<strong>de</strong>mment, les problèmes suivants ont été appréhendés : <strong>la</strong>désarticu<strong>la</strong>tion du système productif, <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> main d’œuvre agricole, le pil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong>production, <strong>de</strong>s biens productifs et non productifs, <strong>la</strong> décapitalisation du petit élevage ainsi que <strong>la</strong>dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation nutritionnelle <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions locales.Les conséquences <strong>de</strong>s problèmes précé<strong>de</strong>nts se sont manifestés entre autres par :- La dégénérescence <strong>de</strong>s semences vivrières ;- Le manque d’accès aux intrants agricoles <strong>de</strong> qualité (outils et semences) ;- La baisse <strong>de</strong>s productions agricoles ;- L’enc<strong>la</strong>vement <strong>de</strong> certains sites ;- Le manque d’encadrement technique <strong>de</strong>s producteurs en faveur <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong>production agricole, <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation, <strong>de</strong> <strong>la</strong> valorisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> commercialisation<strong>de</strong>s produits agricoles;- Les épizooties qui ravagent le petit élevage ;- Les ma<strong>la</strong>dies phytosanitaires ;- La faiblesse, voir l’inexistence d’une dynamique organisationnelle ;- La propagation <strong>de</strong> <strong>la</strong> mosaïque du manioc ;- L’alimentation déséquilibrée et peu diversifiée sur le p<strong>la</strong>n nutritionnel ;- La baisse du pouvoir d’achat ;- La marginalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> production agricole au profit <strong>de</strong>s activités minières et du petitcommerce par les bras vali<strong>de</strong>s ;- Une démographie galopante.Depuis l’apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise, aucune action humanitaire <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure n’a été entreprisedans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>, dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong>.4.2 Recommandations4.2.1 Cib<strong>la</strong>ge prioritaireLes groupes cibles pour le futur programme <strong>de</strong>vront être constitués <strong>de</strong> :- Ménages ayant un ou plusieurs enfants mal nourris ;- Ménages exploitant une superficie agricole totale <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25 ares (fauted’intrants agricoles) ;- Familles monoparentales dont <strong>la</strong> femme est chef <strong>de</strong> famille ;- Pêcheurs artisanaux.D’autres caractéristiques <strong>de</strong>s groupes cibles pourront être complétées par les communautés lors <strong>de</strong><strong>la</strong> phase <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s bénéficiaires du programme.La pile proportionnelle réalisée dans les focus groups, dans l’optique d’obtenir une typologie <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone d’étu<strong>de</strong>, a révélé que 72% <strong>de</strong>s ménages (soit 4748 ménages) sont vulnérables,au sein <strong>de</strong>squels 61% (soit 2896 ménages) sont plus vulnérables.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 28/33


4.2.2 Recommandations d’interventionTableau 11 : Types d’activitésSecteursd’activitésTypes d’activitésPopu<strong>la</strong>tions ciblesMaraîchage Distribution d’un Kit maraîcher/ménage comprenant :• 1 houe,• 1 machette,• 1 râteau,• 1 arrosoir et• 40g <strong>de</strong> semences maraîchères (amarante, tomate,épinard, aubergine)400 ménages dont : ménagesayant <strong>de</strong>s enfants mal nourris.Agriculturesubsistance<strong>de</strong>• Distribution d’intrants (outils et semences) : 1 houe,1 machette, 1 hache, 1 lime, 1 coupon <strong>de</strong> 30$ pourachat <strong>de</strong> semences <strong>de</strong> céréales (maïs et riz), 5kg <strong>de</strong>légumineuses (arachi<strong>de</strong>, niébé, haricot)• Multiplication <strong>de</strong>s semences vivrières pour 20associations <strong>de</strong> 25 ménages chacune associés pour unchamp <strong>de</strong> 1 hectare. Outils : 6 houes, 6 machettes etsemences : 30Kg d’Arachi<strong>de</strong>, 30Kg <strong>de</strong> soja• Multiplication <strong>de</strong>s boutures saines <strong>de</strong> manioc pour 16associations <strong>de</strong> 25 ménages associés pour un champ<strong>de</strong> 1 hectare. Outils : 6 houes, 6 machettes etboutures : 2500 mètres linéaires, soit 1 mètrelinéaire pour 8 à 10 boutures à p<strong>la</strong>nter.• Formation <strong>de</strong>s partenaires et bénéficiaires entechniques agricoles, c'est-à-dire renforcement <strong>de</strong>scapacités sur les opérations culturales (75% <strong>de</strong>sbénéficiaires soit 2172 ménages)• Mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> 2 jardins <strong>de</strong> démonstration (1 UNTAet 1 UNTI) : outils pour un jardin :2 arrosoirs, 2bêches, 2 râteaux, 2 binettes et 1 brouette.2 496 ménages dont : ménagesexploitant une superficieagricole <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25 ares(faute d’intrants agricoles) etenfin, familles monoparentalesdont <strong>la</strong> femme est chef <strong>de</strong>famille.400 ménages regroupés en 16associations <strong>de</strong> 25 ménageschacune.Pêche artisanale Distribution <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> pêche :• 60 filets, 45 bobines nylon, 90 boites d’hameçonspour 1 association <strong>de</strong> 20 pêcheurs.• Sensibilisation et organisation <strong>de</strong>s ateliers d’échanged’expérience sur les sites <strong>de</strong> pêche.300 pêcheurs artisanaux réunisen 15 associations <strong>de</strong> 20pêcheurs chacune.Formationbénéficiaires<strong>de</strong>s• Formation <strong>de</strong>s bénéficiaires sur <strong>la</strong> composition <strong>de</strong>srepas pour femmes enceintes, femmes al<strong>la</strong>itantes,nourrissons, enfants âgés <strong>de</strong> 6 à 59 mois, ainsi que lesprincipes nutritifs <strong>de</strong>s aliments.300 <strong>de</strong>s bénéficiaires.‣ A court terme- Distribution <strong>de</strong>s intrants agricoles aux popu<strong>la</strong>tions vulnérables <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone ;- Distribution <strong>de</strong>s kits maraîchers aux déchargés <strong>de</strong> l’UNTI et <strong>de</strong>s UNTA ;- Distribution d’intrants <strong>de</strong> pêche (filets, hameçons, sel marin) aux associations <strong>de</strong> pêcheursartisanaux ;- Formation <strong>de</strong>s bénéficiaires et partenaires en techniques agricoles et en techniques <strong>de</strong> pêche;- Sensibilisation et formation <strong>de</strong>s bénéficiaires sur l’utilisation adéquate <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture chezles nourrissons, les enfants âgés <strong>de</strong> 6 à 59 mois, les femmes enceintes et al<strong>la</strong>itantes ;- Multiplication <strong>de</strong> semences d’arachi<strong>de</strong> et <strong>de</strong> boutures saines <strong>de</strong> manioc ;Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 29/33


- Re<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique organisationnelle (groupement <strong>de</strong> producteurs agricoles etpêcheurs) ;- Mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> jardins <strong>de</strong> démonstration dans le CNT.‣ A moyen terme- Désenc<strong>la</strong>vement <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone (réhabilitation <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssertes agricoles) ;- Renforcement <strong>de</strong>s capacités techniques <strong>de</strong>s producteurs locaux (agriculture, pêche) ;- Organisation et renforcement <strong>de</strong>s circuits <strong>de</strong> commercialisation <strong>de</strong>s produits agricoles et <strong>de</strong>pêche ;- Mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> banques <strong>de</strong> semences à travers <strong>de</strong>s coopératives / groupements vil<strong>la</strong>geois <strong>de</strong>producteurs ;- Mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s activités génératrices <strong>de</strong> revenu (AGR) et d’unités <strong>de</strong> transformation(rizerie, moulin), valorisation <strong>de</strong>s productions agricoles ;- Re<strong>la</strong>nce du petit élevage familial.‣ A long terme- Renforcement <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique communautaire.- Développement <strong>de</strong> l’initiative d’entreprise agricole familiale (fermes agricoles familiales)Calendrier d’interventionDans l’optique <strong>de</strong> distribuer les intrants agricoles en conformité avec le calendrier cultural local,nous proposons le calendrier d’activités ci-<strong>de</strong>ssous :Tableau 12 : Calendrier d’interventionActivité J F M A M J Jt A S O N D1. Recrutement etformation <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong>terrain2. Cib<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s zonesd’intervention3. I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>sbénéficiaires et partenaires4. Distribution <strong>de</strong>s Kits5. Formation <strong>de</strong>sbénéficiaires6. Monitoring7. Jardin <strong>de</strong> démonstrationAction Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 30/33


5 ANNEXESAnnexe 1 : Termes <strong>de</strong> Référence <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission d’évaluation dans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong>,Province Orientale1. I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation normaleC'est-à-dire avant les événements (<strong>de</strong>puis 1997 mais aussi événements récents)- Ressources <strong>alimentaire</strong>s et revenus : agriculture, pêche, élevage, petit commerce, etc.…avecdétails (quels intrants, quelles productions, quelles utilisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> production, etc.) ;- Possessions domestiques autres que les intrants- Consommation <strong>alimentaire</strong> <strong>de</strong>s ménages- Activités génératrices <strong>de</strong> revenus.2. Conséquences <strong>de</strong>s événements : i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation actuelle.- Immédiates : c’est à dire par exemple ménages ayant <strong>de</strong>s enfants malnutris, ménagesexposés au risque d’in<strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong> (disponibilité, accessibilité limitée et utilisationinadéquate <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture). Selon le rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> santé du premier trimestre 2009,on note 665 cas <strong>de</strong> malnutrition aiguë (sévère et modéré confondus), avec 12 décès.- Secondaires : en termes <strong>de</strong> conditions <strong>de</strong> vie, <strong>de</strong> <strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong> <strong>de</strong>s ménages, <strong>de</strong>moyen <strong>de</strong> subsistance et situation économique, <strong>de</strong> mécanisme <strong>de</strong> survie en pério<strong>de</strong> difficile,<strong>de</strong> situation nutritionnelle et sanitaire, et autres problèmes prioritaires etc.Sur le p<strong>la</strong>n humanitaire, aucun intervenant dans <strong>la</strong> zone.Caractériser <strong>la</strong> situation :- Par une c<strong>la</strong>ssification socio économique <strong>de</strong>s ménages : riche, pauvre, ni riche, ni pauvre.Perspective dans 6 mois, 12 mois (coté agricole et <strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong>- scénario suivant le niveau <strong>de</strong><strong>sécurité</strong> / in<strong>sécurité</strong>).3. Analyse- Niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation actuelle : comprendre <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s communautés en matière <strong>de</strong><strong>sécurité</strong> <strong>alimentaire</strong> et déterminer si elles ont besoin d’une assistance extérieure. Dansl’affirmative, quelle forme d’assistance? (Comparaison entre situation précé<strong>de</strong>nte et actuelle)4. Recommandations- Proposer <strong>de</strong>s interventions, au besoin différenciées, selon les types <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion et lesecteur d’activités, en fonction <strong>de</strong>s conclusions <strong>de</strong> l’analyse dans <strong>la</strong> partie précé<strong>de</strong>nte maisaussi en prenant en compte les perspectives à court et moyen terme = <strong>sécurité</strong>, mouvement<strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion, projets d’autres ONGS, UN, etc.Exemples :- Distribution d’intrants : quoi, combien, à qui, où ?- Distribution <strong>de</strong> non- Food items : quoi, combien, à qui, où ?- Etc.- (Voir aucune intervention)5. Durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission : 15 jours au maximumPrise <strong>de</strong> décision, faut-il ou pas <strong>la</strong>ncer les démarches auprès <strong>de</strong>s bailleurs :- Situation sécu : est-il possible <strong>de</strong> faire quelque chose ?- Problèmes / besoins- Objectifs à atteindre- Activités à mettre en œuvre : quoi, combien, quand.6. Consignes à prendre en compte avant <strong>la</strong> <strong>de</strong>scente sur terrain :- Contacts : Autorités militaires, ANR, autorités politico administratives, responsables <strong>de</strong> <strong>la</strong>santé, services <strong>de</strong> l’agriculture, pêche et élevage et/ou du développement rural,environnement, etc.- Observations à faire :Conditions d’accessibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone (état <strong>de</strong>s routes, état <strong>de</strong>s ponts, présence d’une pisted’atterrissage – longueur et <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> piste, etc.…Existence ou non <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vente.Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 31/33


7. Disponibilité locale en Ressources humainesRecueillir <strong>de</strong>s informations auprès <strong>de</strong>s personnes ressources (par exemple inspecteurs agricoles,Administrateurs <strong>de</strong> territoires) sur <strong>la</strong> disponibilité locale en RH notamment, les agronomes et/ou lestechniciens en développement rural.Annexe 2 : Gui<strong>de</strong> d’entretienHistorique <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone• Événements politiques, économiques, naturels, démographiques…sur les 10 à 20 <strong>de</strong>rnièresannées sur <strong>la</strong> zone/le vil<strong>la</strong>ge.• Dynamique spatio-temporelle <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> valorisation(transformation/vente/consommation) <strong>de</strong>s produits locauxCaractéristiques naturelles du vil<strong>la</strong>ge• Localisation, végétation• Accès/le vil<strong>la</strong>geCaractéristiques démographiques et ethnoculturelles• Nombre <strong>de</strong> familles dans le vil<strong>la</strong>ge/nombre moyen <strong>de</strong> personnes par famille/composition<strong>de</strong>s familles• Ethnies, <strong>la</strong>ngages, religions• Origines <strong>de</strong>s familles : rési<strong>de</strong>nts/dép<strong>la</strong>cés/réfugiés, mouvement <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion ?• Localisation/répartition spatiale <strong>de</strong>s différents groupesActivités• Principales activités industrielles/commerciales agricoles artisanales/etc.• Calendrier <strong>de</strong>s activités saisonnières• Opportunités d’emploiOrganisation du vil<strong>la</strong>ge• Administrative• Traditionnelle• Religieuse• Sociale• Re<strong>la</strong>tion au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion (domination, réseau <strong>de</strong> solidarité/entrai<strong>de</strong>,crédit/prêt/usure, banque <strong>de</strong> semences).• Utilisation et accès aux ressources (à <strong>la</strong> terre, aux espaces aquatiques, à <strong>la</strong> forêt,…)• Pratique d’héritage, <strong>de</strong> mariage,…condition <strong>de</strong>s veuves ?• I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s partenaires potentielsInfrastructures• Écoles• Dispensaire• Château d’eau• Centrale électrique/hydroélectriqueTypologie <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions (Cf. annexe 2)• Une c<strong>la</strong>ssification socio-économique <strong>de</strong>s ménages est-elle possible ?• Comment reconnaît-on un pauvre, un riche, une personne qui n’est ni pauvre ni riche ?• Pourquoi est–on pauvre ? riche ? moyen = ni pauvre ni riche ?Etat sanitaire et nutritionnel• Y a-t-il déjà eu <strong>de</strong>s enquêtes/évaluations nutritionnelles? Méthodologie, résultats• Variation du statut nutritionnel selon les saisons ?• Y a-t-il déjà eu <strong>de</strong>s enquêtes <strong>de</strong> mortalité ? résultats ?• Principales causes <strong>de</strong> décès ?• Données <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> santé, centres nutritionnels ?Action Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 32/33


• Principales ma<strong>la</strong>dies sur <strong>la</strong> zone au cours <strong>de</strong>s 3 <strong>de</strong>rniers mois ? Fluctuation selon lessaisons ?• Données <strong>de</strong> morbidité ? Présence <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies à potentiel épidémique ?• Données <strong>de</strong> couverture vaccinale ?• Y a-t-il apparition <strong>de</strong> nouvelles ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> crise ? pourquoi ?• Structures du système <strong>de</strong> santé ? Structures sanitaires : présence, distance, accessibilité,prix, disponibilité en médicamentsPrésence humanitaire• Qui, quoi, comment, où, <strong>de</strong>puis quand, avec quel bailleur ?• Nombre <strong>de</strong> bénéficiairesAction Contre <strong>la</strong> Faim / <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>Likati</strong> / P O / Sécurité Alimentaire 33/33

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!