ColloqueUNAF/ESH4. Des espaces de vie et de rencontres multigénérationnellesRomain BARRES, Chargé de développement social, ICF La SablièreJe vais vous présenter un projet d'animation de local au pied d'une tour de 26 étages et de 208logements, située Porte de la Chapelle. Il s'agit d'un endroit très enclavé dans le18 ème arrondissement et déconnecté du cœur de quartier. Le grand local collectif résidentiel de170 mètres carrés au rez-de-chaussée était, jusqu'à présent, sous convention avec une associationd'habitants, maintenant inactive en raison notamment du départ des acteurs traditionnels quil'animaient, en grande partie des cheminots. Ainsi, on assistait à des phénomènes de squat des hallspar les jeunes et des frictions entre générations.Le déclic du projet s'est produit au moment de la rénovation de l'immeuble, avec l'idée deréhabilitation du local. Afin de mener ce projet et toucher toutes les tranches d'âge, noussouhaitions mobiliser les habitants grâce à l'apport des associations du quartier qui ont réfléchi surdes possibilités d'animation. Leurs propositions recouvrent des projets de ludothèque parentsenfants, des cours d'alphabétisation, du soutien scolaire, de la capoeira, un café des parents, unechorale, du temps de parole pour les adolescents, etc.Nous avons donc élaboré une première approche par tranches d'âge en laissant la possibilité auxhabitants de proposer leurs propres idées d’activités. Au départ, l'intergénérationnel ne constituepas une clé d'entrée mais s'impose comme une évidence par la volonté de s'adresser à l'ensembledes résidents de l'immeuble. De fait, je pense qu'il est un peu illusoire de mélanger les populationsex nihilo. Bien entendu, certaines activités sont déjà en elle-même intergénérationnelles, comme lesoutien scolaire ou les jeux de société.Par ailleurs, la notion d'espace et de territoire est très importante car elle forme le cadre des conflitsintergénérationnels. Au sein d'une résidence, il existe des marquages territoriaux très forts avec descatégories d'âge se rencontrant toujours au même endroit. Les problèmes apparaissent quand deuxgroupes d'âges différents veulent s'approprier le même espace, comme un hall d'immeuble.Au niveau des animations, nous comptons sur la curiosité envers les activités d'autrui qui constituela première pierre des échanges intergénérationnels et désamorce les préjugés. Le partage del'espace s'effectue au sein du comité de pilotage. Une fois les tranches d'âge constituées, nouspourrons véritablement travailler à l'élaboration de projets avec les partenaires. À cette fin, nousavons aussi monté une cagnotte de soutien aux projets des habitants, en bénéficiant de l'aide, entreautre, d'une assistante sociale.Nous démarrerons les activités à la rentrée et, volontairement, nous avons laissé de la place à laspontanéité pour orienter en souplesse les habitants dans cette thématique du lienintergénérationnel.Paris, le 15 mai 2009 26
ColloqueUNAF/ESHQuestions de la salleDe la salleComment l’expérimentation de jardins partagés, comment sont résolues les parties techniques de laculture de jardin ?Karen PEYRARDIl s'agit en effet d'un point important. Grâce à la fédération des jardins familiaux, nous avonsorganisé plusieurs séances de formation technique à l'intention des habitants. Par ailleurs, nousavons mis en place une parcelle pédagogique et un journal, La gazette des jardins, paraît depuisquatre numéros. La population dispose donc de toutes sortes d'informations utiles. De plus, letrésorier de l'association possède des connaissances très pointues sur le jardinage.Jean-François CHALOTJe me demande si la dimension intergénérationnelle ne consiste pas à s'approprier l'ensemble de laville, et non un simple territoire, un peu comme les jeunes qui restent constamment au pied desimmeubles.Romain BARRESDans le secteur où je travaille, nous avons bien constaté que la population était très enclavée etavait du mal à rayonner dans la ville. Nous essayons justement de faire appel à des intervenantspour aider les personnes à sortir de leur territoire. Sur ce point, à l'instar des jeunes, les personnesâgées accaparent souvent un espace particulier qui devient inaccessible aux autres.Maryvonne ARDOUIN, Conseillère municipale, mairie de NiortJe suis conseillère municipale depuis le mois de janvier et me déplace pour la première fois sur lethème de l'intergénérationnel. J'étais très intéressée par les cas concrets, comme celui des jardins.Dans toutes les expériences, il semble que les adolescents et les préadolescents forment le publiccharnière des projets. Auriez-vous d'autres conseils à nous fournir pour gérer au mieux la diversitédes interlocuteurs avec qui nous devons travailler sur le terrain ?.Bruno LACHESNAIEDans notre travail, nous communiquons sur la possibilité pour les jeunes de poser leur candidatureavec un dossier très léger. La procédure est ensuite très simple. Tout d’abord, nous leur proposonsun référent qui va les aider à s'orienter dans leurs projets. Tous les ans, 150 remontées de dossierssont vraiment de très bonne qualité. Les junior associations nous servent de relais et nous versonsaussi des bourses à un adulte référent jusqu'à un montant de 3 000 euros.Karen PEYRARDTout dépend du territoire, mais généralement les meilleurs interlocuteurs sont les structures du typedu GRAJA, une association d'éducateurs de rue qui possèdent un contact privilégié avec lapopulation des 12-25 ans. Ensuite, les relais locaux sont constitués par les associations. Il existeParis, le 15 mai 2009 27