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Le choix d'un bec (clarinette) (738k) - vandoren

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®magazineLE CHOIX D’UN BEC(PREMIÈRE PARTIE : CLARINETTE)INTERVIEWS : G. DEPLUS, L. KONITZ, K. LEISTER, D. MONTANARO, F. MORETTIVANDOREN ET LA CRÉATION CONTEMPORAINENOUVEAUTÉS : COLLECTIONS DE PARTITIONSN°2


Quelquesinstantsde l’EspaceVandoren ParisPartitions -Studios d’essaisSalle Robert Van DorenClaude CROUSIER présentesa nouvelle méthode de <strong>clarinette</strong>Jacques DI DONATOdonne une master classJean-Paul GAUVINavec Giora FEIDMANGervase DE PEYER présente àJean-Marie PAUL ses nouveaux disquesSylvie HUE avec Roger BOUTRY (piano)et le compositeur Joseph HOROVITZ.Devant le 56 rue <strong>Le</strong>piclors de la masterclass de Karl LEISTER.2


ÉDITORIALVandoren à votre écoute :résultats du sondage du numéro 1Chers amis musiciens,Voici donc le deuxième numéro de votre Vandoren magazine. Je dis «vôtre», car il est fait pour vous, grâceà vous. Des centaines de personnes ont renvoyé le petit coupon inséré dans le numéro 1. <strong>Le</strong> dépouillementdes réponses offre un panorama assez intéressant des attentes des musiciens ; la demande des instrumentistes esttrès grande, et nous ne pourrons y répondre en un seul numéro !Vos souhaits d’articlesBecs et anches : fabrication, conseils sur le <strong>choix</strong> des matériels, différences entre modèles,…Partitions et CD : nouveautés (voir le site Internet www.<strong>vandoren</strong>.com)Interviews d’éminents instrumentistes classique et jazzInformations sur les musiciens : concerts, stages et masterclasses, concours, congrès, …Vous nous avez demandé également des articles très généraux sur les instruments (histoire, fabrication,évolution, etc.) Nous vous présenterons prochainement les rares livres consacrés à ces sujets ; vous pouvez vousabonner aux revues spécialisées dont les adresses figurent dans notre numéro 1. Consultez aussi les revuesdes fabricants et les revues musicales générales !Vous trouverez également des informations sur la vie interne de l’entreprise, une présentation de ses services.Car Vandoren, qui s’est bâtie sous le signe de la passion, vit et évolue grâce aux personnes qui la composent.Nous fonctionnons un peu comme un grand restaurant, avec ses salles publiques et sa cuisine. A Paris, la vitrinede la maison, vous avez l’occasion de rencontrer (ou d’avoir au téléphone) des spécialistes qui sont là pour vousconseiller sur votre <strong>choix</strong> d’anches, <strong>bec</strong>s, ligatures, partitions, etc. ; à l’usine, nous sommes derrière les fourneaux,à contôler la production et à tester de nouveaux produits.94% d’entre vous qui ont répondu ont trouvé intéressant le premier numéro du Vandoren Magazine. C’estpour nous un encouragement à continuer ; la vie de la <strong>clarinette</strong> et du saxophone est très riche et variée aujourd’hui.Nous ne pourrons pas évidemment parler de tout ; mais vous pourrez consulter utilement en complémentnotre site Internet qui comprendra de plus en plus d’informations sur les musiciens et la musique en général.Bonne lecture !Bernard VAN DOREN3


oixdiscussions avec nombre de musiciens.L’objectif du luthier, c’est de concrétiserla part de rêve qui est en chacun devous. La passion de la musique, qui estle lien entre le fabricant et le musicien,s’exprime à la fois en termes techniqueset musicaux, ces derniers ayant leur partde subjectivité (brillant, clair, etc.)La plupart des musiciens parlent en termesd’ouverture, parce que c’est le critère leplus visible (la distance entre l’anche et le<strong>bec</strong>) . Mais ce qui est plus importantencore, c’est la longueur de la courbe dela table, et sa forme. Avoir 1/100e de mmde différence au départ de la table, c’estdéjà proposer un univers différent. Entredeux points de la courbe, des milliers de<strong>choix</strong> sont possibles, et tout l’art du luthierconsiste à trouver la courbe qui offre lemeilleur <strong>choix</strong> sonore ; comme pourl’âme du Stradivarius, le <strong>bec</strong> de <strong>clarinette</strong>a ses spécificités.Dans l’architecture d’un <strong>bec</strong>, la tablereprésente les fondations. La partie encontact permanent avec l’anche doit êtreparfaitement plane.L’usage répété d’un <strong>bec</strong> :- corrosion ou entartrage par la salive,- frottement de l’anche et de la ligature,- pression de la bouche,crée des usures, voire des déformations,parfois invisibles à l’œil nu. Si l’onattend trop pour changer de <strong>bec</strong>, lesdésagréments sont multiples :- difficulté à trouver des anches quiconviennent- difficulté à s’adapter à un <strong>bec</strong> neuf(il faut absolument éviter de “bricoler”un <strong>bec</strong> !).D’où l’importance d’avoir un BONBEC , fruit d’un parfait équilibre entrelutherie artisanale et rigueur technologique…et en bon état.1 ère partie :<strong>Le</strong>s <strong>bec</strong>sde <strong>clarinette</strong><strong>Le</strong>s 5RV - 5RV Lyre5RV : Robert Van Doren a donné audébut des années 30 ses initiales au <strong>bec</strong> quiallait devenir le <strong>bec</strong> de référence dans lemonde entier.<strong>Le</strong> premier 5RV Lyre a été réalisé parRobert Van Doren pour Jacques Lancelotqui souhaitait un <strong>bec</strong> un peu plus ouvertau bout, et une table un peu plus longue.Une table plus longue permet de jouer desanches un peu plus tenues, d’avoir unesonorité plus chaude (plus sombre pourcertains), un peu plus de volume, et surtoutplus de souplesse, de confort.Beaucoup de professeurs préconisent les5RV ou 5RV Lyre pour leurs élèves grâceà un débit d’air facile Mais ces <strong>bec</strong>s sontutilisés par beaucoup de professionnelsdans certains pays.Ce type de <strong>bec</strong> a été également choisi enFrance par nombre de concertistes, de LouisCahuzac (5RV) à Paul Meyer (5RVLyre).<strong>Le</strong>s B45 et le B40<strong>Le</strong> B45, créé en 1968 par Bernard VanDoren, est apparu comme une révélationpour de nombreux clarinettistes. Rapidementadopté par les plus grandsclarinettistes de l’époque, il est devenu unautre <strong>bec</strong> de référence grâce à sescaractéristiques innovantes :- plus grande ouverture que le 5RV- avec une table moyennement longue.Résultat : une grande homogénéité, avecune sonorité onctueuse et pure et degrandes facilités d’articulation.Autour du B45, ont été conçus le B45•puis le B40, qui ont les mêmescaractéristiques d’ouverture et de longueurde table :- <strong>Le</strong> B45 • se caractérise par laconfiguration du “trapèze” (élargissementdu passage de la perce à la chambre). Iloffre une richesse en harmoniques dans latotalité du spectre sonore.- <strong>Le</strong> B40 a été conçu avec une facette detype large, avec la collaboration de Jean-Paul Gauvin. Il permet de choisir desanches un peu plus faciles, tout enconservant une sonorité veloutée danstous les registres.De ce fait, le B40 a de plus en plusd’adeptes dans le monde de la <strong>clarinette</strong>.<strong>Le</strong> B45 Lyre est un <strong>bec</strong> plus ouvert quele B45, une facette intermédiaire entrele B45 et le B40. Sonorité compacteet centrée comme le B45, à conditionde jouer des anches plus faciles pourconserver une pureté de son.A l’écoute des besoins des musiciens,Vandoren a sans cesse enrichi sa grandefamille de <strong>bec</strong>s afin d’apporter à tous uneréponse à leurs attentes :• <strong>Le</strong> B44 est un <strong>bec</strong> à table courte et petiteouverture, idéal avec des anches plutôtfaciles. Plus ouvert que le 5RV, il a étéconçu pour les musiciens voulant un plusgrand débit d’air dans l’instrument.5


Il convient à tous les styles grâce à sonhomogénéité et un parfait équilibre deprojection, rondeur et résistance.• <strong>Le</strong> 11.1 (ouverture : 1,11 mm) est un <strong>bec</strong>qui répond à l’attente des musiciens quijouent par exemple un 5RV Lyre etqui souhaitent une sonorité un peu pluschaude ; c’est un <strong>bec</strong> qui a de la rondeur.Certains musiciens jouant le systèmeBoehm et qui aiment le son de la <strong>clarinette</strong>allemande l’ont adopté pour ces qualités.• <strong>Le</strong> 11.6 (ouverture : 1,16 mm) est un <strong>bec</strong>intermédiaire entre l’ouverture du B45 etcelle du 5RV. Bec assez timbré quis’utilise avec des anches de forcemoyenne.• <strong>Le</strong> B46, un peu moins ouvert que le B45,est un <strong>bec</strong> assez universel : on peut jouerde la musique classique mais aussi de lavariété. Et surtout, il est idéal pour lesmusiciens qui doublent au saxophone.Il convient également au clarinettisted’orchestre symphonique souhaitant un<strong>bec</strong> plus retenu.• 5JB : le <strong>bec</strong> JAZZ<strong>Le</strong> <strong>bec</strong> le plus ouvert de la gammeVandoren, le <strong>bec</strong> de jazz par excellence.Un grand classique qui fut joué par BennyGoodman, Mezz Mezzrow, et tant d’autres ;aujourd’hui adopté par des clarinettistescomme Kenny Davern,…<strong>Le</strong> 5JB étonne par son formidable volumesonore, permettant ainsi de se mesurer avecdes instruments plus puissants.• La Série 13<strong>Le</strong> concept de la série 13 (diapason 440)a été élaboré en 1994 :- avoir la qualité Vandoren sur un <strong>bec</strong>donnant la sonorité sombre et centrée deslégendaires <strong>bec</strong>s Chédeville,- parfaitement adapté au diapasonaméricain (440 Hz) et à la <strong>clarinette</strong> BuffetR13, très répandue aux Etats-Unis.La Série 13 a été déclinée en plusieursmodèles jusqu’au M15 qui sort à la rentrée2000 (voir encadré)<strong>Le</strong> M13 est le premier à avoir vu lejour, en collaboration avec DonaldMontanaro, soliste à l'Orchestre dePhiladelphie (voir interview dans cenuméro). C’est un <strong>bec</strong> avec la plus petiteouverture de la gamme Vandoren , unechambre un peu plus volumineuse(plafond plus creusé) et une perce pluslarge. En matière de sonorité, le M13 estle plus brillant, il a une petite ouverture,une table longue, une facette fine ;émission, staccato, harmoniques aiguessont facilités.<strong>Le</strong> M13 Lyre : légèrement plus ouvert,qui permet lui aussi de jouer des anchestenues (3,5/4, voire 4,5 pour les V.12).Sonorité légèrement plus sombre ;souplesse dans les intervalles.V13 : l’intermédiaire idéal entre5RVLyre 13 et le B45 13 ; donne unesonorité riche et centrée.Vu le succès des <strong>bec</strong>s de la série 13,Vandoren a adapté certaines tablesexistantes au diapason américain :ainsi ont été développés les 5RV13,5RV Lyre 13, B40 13 et B45 13.---Il est vrai que le <strong>choix</strong> du modèle dépendun peu des "écoles", des professeurs.Dans certains pays, on privilégie plutôt lespetites ouvertures – pas au-delà d’un5RV Lyre 13 ; dans d’autres, cela peut êtreun engouement pour le B40 13.Un diapason plus bas (440 Hz ) faitrésonner le <strong>bec</strong> différemment en termes decouleurs de son. Il faut considérerégalement la justesse de l’instrument luimême,et avoir le barillet adéquat.M15 (Nouveauté été 2000)<strong>Le</strong> M15 se joue avec des anches tenues.C’est un <strong>bec</strong> assez fermé, à table longue.Il offre un son profond, riche en harmoniqueset permet au musicien la plus grande expressivité.Grande facilité à trouver des anches.Ce <strong>bec</strong>, disponible en mentonnière Profile 88 , a été conçu pour la première fois endeux diapasons :- “ M15 ” : <strong>bec</strong> traditionnel (diapason 442 Hz)- “ M15 13 ” : perce optimisée pour la série 13(diapason américain 440 Hz).<strong>Le</strong>s musiciens possédant les deux <strong>bec</strong>s ont ainsi l’avantage de pouvoir jouer avec laplus grande homogénéité de justesse dans n’importe quelle situation, sans avoir àrecourir à un autre barillet ou à “tirer” l’instrument.C’est le premier <strong>bec</strong> du XXIe siècle pour Vandoren ; l’accueil enthousiaste saluantsa sortie le destine à devenir un nouveau <strong>bec</strong> de légende.Voir interview de Donald MONTANARO dans ce journal442 HzSérie 13440 Hz6


<strong>Le</strong> <strong>choix</strong>Mentonnièretraditionnelleet «Profile 88»TraditionnelleLa forme de la mentonnière a une incidencesur le confort du jeu ; changer l’angle de lamentonnière, c’est également changer la positionde l’embouchure, le musicien prend plus ou moinsde <strong>bec</strong> en bouche.En concevant un angle plus fermé de lamentonnière (voir schéma), Vandoren a de nouveauamélioré le confort du musicien , de façon à êtreplus proche de sa morphologie.Combiné à la variété des modèles proposés(ouvertures, tables et chambres), c’est un <strong>choix</strong>de <strong>bec</strong>s qui permet de donner au clarinettiste toutela mesure de son talent.JazzNouveauBecOuverture1/100 mm5JB 147B45B40B45B45•B46V1311•611•1B445RV5RVM15M13M13127119,5119,5119,5117+116,5116111110,5109+106,5103,5102-100,5Longueurde tableLMLMLMLMLMLMCMMCMMCLMLLTraditionnelleMC = Moyenne courte - M = MoyenneML = Moyenne longue - L = LongueMENTONNIÈRECHAMBREFACETTEMC MLM LPERCEANCHETENONOuvertDans leprochain numŽro :Moyen ouvertMoyenMoyen ferméFerméOuvertureMENTONNIÈRECHAMBREFACETTEMC MLM LLongueur de tablePERCEANCHETENONles <strong>bec</strong>sde saxophoneMoyenne courte Moyenne Moyenne longue LonguePour une même ouverture : table plus longue = anche plusforte, table plus courte = anche plus facile.Pour une même longueur de table : <strong>bec</strong> plus ouvert = ancheplus facile, <strong>bec</strong> plus fermé = anche plus forte.7


INTERVIEWSest aussi grande que beaucoup de <strong>bec</strong>sallemands et son ouverture plus importanteque tous les <strong>bec</strong>s avec une table" M ". <strong>Le</strong>s tables des <strong>bec</strong>s peuvent varierbeaucoup. Vous pouvez commenceravec une table allemande, très longue ettrès fermée qui demande une anche trèstenue, vous pouvez avoir des tablescourtes et fermées, ouvertes et courtes etbeaucoup d'autres variations. Nousavons avant tout essayé d'obtenir unetable qui rassemble les meilleurs aspectsde chacune de ces variations. J'ai passéces deux dernières années à expérimenterle M14 pour arriver au M15 actuel.européens, qui jouent des <strong>bec</strong>s de série13. Je pense qu'un diapason légèrementplus bas est avantageux car la <strong>clarinette</strong>a tendance à jouer haut en particulierquand il fait chaud. Je pense que tous lesmusiciens qui n'ont pas encore essayéles <strong>bec</strong>s de série 13, apprécieront en plusdu diapason plus bas, une sonorité chaudeet riche ainsi qu'une bonne projection,en particulier avec la table du M15.Il n'est pas difficile de passer <strong>d'un</strong> <strong>bec</strong>ouvert avec une anche facile à un <strong>bec</strong> unpeu plus fermé avec une anche plustenue. Je pense que vous serez surpris devoir que vous pouvez en fait avoir unemeilleure projection avec plus de volumeavec cette combinaison.français Marcel Tabuteau et MarcelMoyse le célèbre flûtiste. Comme vouspouvez le voir ma formation a été essentiellementfrançaise, mais j'ai égalementcultivé d'autres idées à l'écoute de beaucoupde bons musiciens italiens, allemands,russes et originaires d'autres payset qui venaient aux Etats-Unis.Naturellement, il est nécessaire des'adapter aux besoins actuels dans ungrand orchestre. J'ai commencé à enseignerau Curtis Institute of Music en1980 et j'ai fait passer mes idées à mesétudiants. Beaucoup d'entre eux occupentdes positions principales parmi nosmeilleurs orchestres.Q : Utilisez-vous beaucoup de <strong>bec</strong>s enmême temps ?R : J'utilise toujours le même. Sur la<strong>clarinette</strong> Sib j'ai essayé beaucoup de <strong>bec</strong>spendant quelques jours, mais en 46 ans jen'ai utilisé régulièrement que 6 <strong>bec</strong>s. Surla <strong>clarinette</strong> Mib je joue un <strong>bec</strong> VandorenPerfecta depuis le début de ma carrière.<strong>Le</strong> M15 est un petit peu plus long et plusouvert que le M14. C'est grâce à celaqu'il plait davantage, même aux gens quiont l'habitude de jouer un <strong>bec</strong> plusouvert. <strong>Le</strong>s musiciens qui jouent un <strong>bec</strong>plus ouvert ne doivent surtout pas jouerle M15 avec les anches qu'ils jouentavec leur table actuelle. Je suggère d'essayerle M15 avec une anche n° 4, soitV12, classique ou du même type. Il n'apas été créé pour être joué avec uneanche trop faible.<strong>Le</strong>s <strong>bec</strong>s de série 13 ont été conçus avecune chambre plus profonde et uneperce légèrement plus grande afin deproduire une sonorité <strong>d'un</strong>e qualité plusveloutée. Ils ont un diapason légèrementplus bas. Je connais beaucoup de musiciensen France ou venant d'autres paysQ : Aux USA, y a-t-il une “école” oudes individualités ?R : C'est un très grand pays et par conséquenton trouve de nombreuses façons dejouer. J'en approuve certaines et d'autresnon. J'ai été essentiellement formé à lavieille école française. Daniel Bonade,ancien étudiant au Conservatoire deParis, fut le premier professeur de <strong>clarinette</strong>au Curtis Institute of Music, où j'aifait mes études et où j'enseigne maintenant.Parmi nos meilleurs musiciens,beaucoup furent les élèves de Bonade oules élèves d'élèves de Bonade.L'excellent clarinettiste RalphMacClane, qui fut l'élève de GastonHamelin, a également eu une grandeinfluence sur moi. J'ai étudié la musiquede chambre avec le fameux hautboïs10Q : Est-ce que c'est un problème pourdes musiciens qui jouent des <strong>bec</strong>smodifiés, de trouver quelque chose desimilaire à ce qu'ils ont quand ils veulentchanger ?R : C'est un problème que j'ai essayéd'aborder. Il n'y a pas d'énormes différencesentre le M13, le M13 Lyre, leM14 et le M15. Je suis passé progressivementde l'un à l'autre, dans la mêmesérie, pour offrir aux musiciens plusieursoptions. Pour un musicien sensible,les petites différences sont trèssignificatives. Maintenant, avec le nouveauM15, on a ajouté une table avecune ouverture suffisante pour tous lesmusiciens qui trouvaient jusqu'à maintenantque les tables " M " étaient trop fermées.J'ai eu un grand plaisir à travailleravec Bernard Van Doren sur ces projets.Il a été très coopératif et je pense qu'il seconsacre à l'élaboration de <strong>bec</strong>s de qualitésupérieure et ce, pour satisfaire lesmusiciens les plus délicats. Bernard amis en place une équipe fantastique,tous exceptionnels et c'est très agréablede travailler avec eux.


INTERVIEWSqui a changé beaucoup depuis ces dernièresquarante années. <strong>Le</strong> son changeau travers des générations.(…)Karl <strong>Le</strong>isterBIOGRAPHIENé en 1937, il a commencéla <strong>clarinette</strong> avec son père, clarinettisteà l'Orchestre symphonique de la Radio deBerlin, puis a étudié à la "Hochschule fürMusik" de Berlin de 1953 à 1957.Il est <strong>clarinette</strong> solo de l'Orchestre de l'OpéraComique de Berlin de 1957 à 1959, puis del'Orchestre Philharmonique de Berlin de 1959à 1993. Professeur à la "Hochschule fürMusik Hanns Eisler" de Berlin à partir de1993. Membre de l'Ensemble Vienne-Berlin.Il donne des concerts et des masterclassesdans le monde entier.L'interview a été réalisée par le clarinettisteLaurent SULTAN (LS) lors <strong>d'un</strong>e masterclassen 1999 rue <strong>Le</strong>pic. Elle est parue en intégralitédans la revue Harmoniques, avril 2000(tél./fax 02 54 79 99 40) et sera disponiblesur le site Internet www.<strong>vandoren</strong>.comKarl, votre sonorité est un modèlepour de nombreux clarinettistes. Quelest votre secret ?La notion de son, je la dois à mon pèrequi jouait de la <strong>clarinette</strong> basse etcomme vous le savez, le son pour cetinstrument a une grande importance,plus que la technique.Quand j'étais jeune, j'écoutais le son dela <strong>clarinette</strong> basse de mon père et je nel'ai jamais oublié. Alors j'ai conçu mapropre sonorité selon mes propres souhaits.Lorsque vous écoutez mes disquesd'il y a 30 ans, vous pouvez vous rendrecompte comme ma sonorité a changé.Je recherche un son chaud, rond et profond,pour me rapprocher de mes rêves.La sonorité ne doit pas être lourde, maisronde comme un bon vin rouge, la couleur<strong>d'un</strong> Bourgogne.La <strong>clarinette</strong> est un instrument capablede revêtir tant de couleurs !Nous, les musiciens devons trouver lacouleur de son pour jouer Brahms,la couleur pour jouer Max Reger,Mozart ou Weber car le timbre doit êtrelégèrement différent.Vous devez trouver votre propre idéede son car la sonorité est quelque chosede très personnel : vous ne pouvez pascopier ma sonorité et je ne peux pascopier la vôtre. Je ne suis pas non plus unclarinettiste allemand "typique".Lorsque j'ai commencé, la sonoritédes clarinettistes français était très fine etlégère, c'était le temps de Delécluse.Lorsque je l'ai rencontré en 1957 lorsde mon prix de Munich, il m'a parlé et a ditqu'il était très impressionné par mon jeu,et il a ajouté quelque chose de très intéressant: "mais vous avez un curieux son".J'ai répondu "J'aime ce curieux son".C'était si loin de l'idée de sonoritédes clarinettistes français ! Certainsd'entre eux ont maintenant un sonmagnifique : sombre, velouté, chaud etLS : Quelles sont les anches que vousjouez ?Je joue les anches Vandoren WhiteMaster et Black Master ; selon le répertoireou aussi mon état personnel, j'utilisela force 3, parfois 2,5.J'utilise parfois aussi les anches de <strong>clarinette</strong>Mi bémol, car elles vont très biensur les <strong>bec</strong>s allemands selon les tables(j'en ai utilisé pour l'enregistrementdes 4 concertos de SPOHR !)LS : Quelles est votre opinion lorsquevous ouvrez une boîte d'anches ?Dans une même boîte, les anches sontdifférentes. Je pense que c'est aussi unebonne chose car parfois nous avonsbesoin d'anches plus tenues, parfoisd'anches plus faciles. Cela dépend ausside la musique que l'on joue. Je changeassez souvent de <strong>bec</strong>, l'un plus ouvert,l'autre plus fermé… Donc c'est biend'avoir une légère différence de forcesdans la boîte.Que l'on joue en orchestre ou bien enmusique de chambre, notre <strong>choix</strong> va êtredifférent et on trouve cette différencedans la boîte.LS : Avez-vous des astuces concernantles anches ?Je ne retouche pas les anches. Par contrepour éviter que mon anche se détable, ilm'arrive de frotter légèrement la tablede l'anche sur une feuille de papier oumême sur le piano !Parfois lorsqu'une anche est un peu tropdure, je place du papier à cigarette sousl'anche (au niveau du talon). De cettefaçon, le bout de l'anche se rapproche dela table du <strong>bec</strong>, la réponse est meilleurele son plus doux.Pour avoir de bonnes anches, il faut lesroder en les mouillant, puis en jouant lesanches neuves pas plus de 10 minutes,faire un roulement avec plusieurs anchesde cette façon.11


INTERVIEWSIl ne faut pas jouer une anche neuve pendant5 heures ou on la fusille !Ensuite, une fois les anches rôdées,on sait si telle anche est plutôt facile,telle autre plutôt tenue, ou biendans la moyenne (personnellement,j'écris 'L' pour légère, 'M' pour moyenneet 'S' pour dure (en Allemand,"Schwer").De cette façon, c'est facile,je sais choisir mes anches en ouvrantune boîte.Il y a des anches qui sonnent très bien,et d'autres que j'utilise pour travailler.Il ne faut pas travailler avec des anchesexcellentes. Il faut choisir son ancheen fonction de la musique que l'onjoue et garder les meilleures pourles concerts.LS : Que dire sur les <strong>bec</strong>s ?Il y a de nombreux <strong>bec</strong>s différents lesuns des autres. Je pense que c'est positifcar parfois on a une anche plus facile,dans ce cas, on a besoin <strong>d'un</strong> <strong>bec</strong> un peuplus ouvert, ou une anche plus tenue,alors on a besoin <strong>d'un</strong> <strong>bec</strong> plus fermé.Je joue des <strong>bec</strong>s plus ouverts qu'il y a20 ans, mais aussi des <strong>bec</strong>s dont la tableest plus longue.◆FabriceMorettiBIOGRAPHIEFabrice Moretti étudie le saxophone au C.N.R. de Nancy avec Jean <strong>Le</strong>dieu, puis au C.N.S.M.de Paris avec Daniel Deffayet où il obtient en 1983 un 1er Prix à l'unanimité 1er nommé par votespécial du jury. 1er Prix de musique de chambre, il entre en 3e cycle dans la classe de ChristianLardé ; il est 3e Prix du Concours international de musique de chambre de Paris en 1985.En saxophone, il est lauréat de nombreux concours :1er Prix à Aix les Bains (1986, ConcoursNational), 2e Prix à Fairfax (1990, Concours international, USA), 1er Prix à Gap (1991, Concourseuropéen), 3e Prix à Dinant (1994, Concours international A. Sax).Différents orchestres ont fait appel à lui, notamment l'O.N.F. et le N.O.P. de Radio-France à Paris, oul'Orchestre Symphonique de Montréal, sous la direction de L. Maazel, S. Ozawa, R. Chailly,M. Janowski… Il est actuellement professeur au Conservatoire de Paris 10e et membre du quatuorJ. <strong>Le</strong>dieu.Discographie - Disques REM : Qigang Chen, P. Arma, P. Vellones, J. Ibert (Orch. ch. J.L. Petit) ; CD CALLIOPE : Duboiset Calmel (Quat. J. <strong>Le</strong>dieu, Orch. phil. Janacek) ; CD OPUS : Singelée, Pierné, Pascal, Absil (Quat. J. <strong>Le</strong>dieu : J. <strong>Le</strong>dieu,Ph. Portejoie, F. Moretti, D. Bardot) ; M. Carles (Quat. J. <strong>Le</strong>dieu).JMP (Jean-Marie PAUL) : Quelleest votre spécificité en tant quesaxophoniste ?FM (Fabrice MORETTI) : S’inspirerdes autres bois de l’orchestre de façon àce que le saxophone s’intègre d’autantmieux, sans perdre pour autant sa spécificité.Si on entend du saxophone avecd’autres instruments, qu’on ne dise pas :ah tiens, il y a du saxophone !Même si on joue avec piano ou en quatuor,il faut essayer d’atteindre le mêmeniveau par le style et la sonorité, parl’exigence au niveau de la justesse.Pour le grand public, le sax, c’estd’abord le jazz. Je ne fais pas de jazz,j’adore en écouter, mais à chacun sa spécialité.J’essaie de faire (re)découvrir lesaxophone comme instrument classique.Tous les instruments ont évolué ; parexemple, les hautbois ou les trompettesont adapté leur sonorité à l’évolution duvibrato. Un orchestre aujourd’hui n’apas la même sonorité qu’il y a 50 ans.Mais au niveau du style, de l’interprétation,je crois profondément à une certainetradition, sans pour autant faire de lacopie, mais en y apportant une touchepersonnelle.JMP : Que recherchez-vous en matièrede sonorité ?FM : Suivant le répertoire que je joue, jen’ai pas la même sonorité. J’adapte suivantles auteurs, les œuvres, les goûtsaussi (on change avec le temps…). Cequ’il y a de bien en musique, c’est lechallenge, être confronté à des situations12nouvelles. Il y a des sonorités que j’aimebien, d’autres moins, en classiquecomme en jazz d’ailleurs, car pour moila musique forme un tout.JMP : Vous jouez Vandoren.Qu’attendez-vous du matériel ?FM : Je joue les S27, A27, T20, B35pour les <strong>bec</strong>s soprano, alto, ténor, baryton.Je change de <strong>bec</strong> tous les 4-5 ans ;ça marche bien, je ne me pose pas dequestions. Lorsque j’ai un <strong>bec</strong>, je necherche pas à en essayer d’autres ; je faissimplement vérifier mon <strong>bec</strong> par Jean-Paul Gauvin de temps en temps.Je ne suis pas trop partisan de changerde <strong>bec</strong> en fonction du type de musique,mais plutôt de changer d’anches.- Il y a les certitudes : un saxophone et


un <strong>bec</strong> très au point, je n’en change pas.La ligature (la traditionnelle Vandoren)doit serrer très fort le <strong>bec</strong>, c’est ma façonde voir les choses.- Et il y a les incertitudes : l’instrumentiste(condition physique et psychologique),les anches, la salle (climat,acoustique).Pour le bonhomme, c’est une questiond’hygiène de vie, être reposé et en formeavant le concert. Pour les anches, cela vaaussi avec l’aspect psychique du musicien.Avec le temps, j’ai appris à ne pastrop m’en faire ; il faut jouer, il faut queça marche. J’ai une sélection d’unevingtaine d’anches ; je cherche l’anchede concert une heure auparavant, dansles conditions climatiques et acoustiquesdu concert. Quelquefois je fais un premiertri la veille.Une anecdote à propos des anches : lescinq premières années du quatuor Jean<strong>Le</strong>dieu, j’utilisais la même anche pour lesconcerts. Il y a quand même eu un jour oùje me suis dit qu’il faudrait trouver mieuxpour la remplacer. Et là j’ai eu du mal àen changer, parce que je m’étais trophabitué à elle. Moralité : je tourne désormaisavec une variété d’anches.Au ténor c’était pareil auparavant,quand je jouais avec le Quatuor ArsGallica. Nous avons d’ailleurs gagnéplusieurs concours de musique dechambre ensemble.JMP : Quel regard portez-vous surl’école française de saxophoneaujourd’hui ?FM : Aujourd’hui l’école françaiseexplose, en quantité et en qualité. Il y aINTERVIEWSbeaucoup de saxophonistes français dehaut niveau ; nous jouons différemment,et la diversité est une richesse. Je ne veuxpas polémiquer, mais comme membre dujury, je ne favorise pas forcément les gensqui jouent comme moi. J’essaie de trouverchez les candidats ce qu’ils ont àexprimer. Dans certains concours malheureusement,on prend des musiciensqui ont un certain “moule”.Que ce soit au niveau de la prestationartistique ou de la sélection du matériel,il faut admettre les personnes qui fontdes <strong>choix</strong> différents. <strong>Le</strong>s musiciens, quisont souvent un peu égocentriques, nedoivent pas oublier que pour le bien dela musique, il faut être à l'écoute desautres.◆<strong>Le</strong>e KonitzExtraits de l’interview réalisée parJean-Marie PAUL le 21 octobre 1999à l’Espace Vandoren-ParisVous jouez maintenant le <strong>bec</strong> V16,comment caractériseriez-vous cetype de son, comparé avec ce quevous aviez ?Il y a des années, j'ai fait un duo avecSteve Lacy à la Radio ; j'ai rencontréJean-Paul Gauvin qui venait avec desanches et un <strong>bec</strong>. Un quart d'heureplus tard, je jouais ce matériel !J'ai joué plusieurs types de <strong>bec</strong>sVandoren ; le V16 est plutôt dans lalignée du Meyer que je jouais autrefois.Je pense que je vais plus aujourd'huivers un son classique (au sensjazzistique du terme bien entendu).J'ai commencé ma carrière à la <strong>clarinette</strong>et avec un son classique, et jepense que j'ai transposé cette embouchureau saxophone. <strong>Le</strong> <strong>bec</strong> V16 A6est confortable et très proche de ceque j'aime. Aujourd'hui, Jean-PaulGauvin m'a donné la petite chambre(S), je joue habituellement la chambremoyenne (M) et j'ai aimé le jouer.Je joue également différentes forcesd'anche. J'aime jouer la nº3 à lamaison, la 3 1/2 par exemple en duo.C'est un peu perturbant, mais lesaxophone est un instrument assezpolyvalent, et j'essaie d'explorer différentesvoies pour le rendre aussisouple que possible. Aussi, lorsquej'ai commencé à jouer dans lesannées 50, j'avais un son bien déterminéet je me suis fait une réputationsur ce son avec les années ; lorsquej'ai entendu Paul Desmond pour lapremière fois, j'ai changé ma sonorité.Et j'aime changer d'embouchure,enlever les dents sur le dessus, allerà droite et à gauche, tester différentesmanières pour me sentir à l'aisedans mon jeu. J'aime jouer dusaxophone tous les jours, car c'est uninstrument plein de surprises.© Ducasse13


INTERVIEWSQuels sont vos critères pour choisir lesanches ?Une des raisons pour lesquelles je mesuis lié à Vandoren, c'est d'abord parceque j'aime le produit et aussi parce quej'ai la chance de pouvoir essayer différentsmodèles de <strong>bec</strong>s et d'anches.J’aime différentes anches selon lesmoments, je ne sais pas si un jeune peutse le permettre… Depuis que je joue lesVandoren, je les trouve régulières ; jen'ai plus essayé d'autres matérielsdepuis. La V16 n°3 1/2 estla plus proche de ce que je recherchesur scène.J'ai appris que vous utilisez aussi detemps en temps les anches traditionnelles(boites bleues)…Difficile de vous dire pourquoi. Je regardecomment l'anche vibre. Mais généralement,j'utilise l'anche V16 qui est pourmoi la plus souple au point de vue utilisation.Je ne veux pas savoir commentcela fonctionne dans mon jeu ; j'aimegarder une part de mystère…Avez-vous un sujet que vous aimeriezpartager avec la communauté dessaxophonistes ? Donnez-vous desmasterclasses ?Jouant depuis une soixantaine d'années(j'ai commencé à 11 ans) pour moi l'actede jouer est essentiel. L'éducation joueun grand rôle dans le plaisir de jouer.Lorsque cela m'arrive de donner unemasterclass, je n'enseigne pas dans lebut de préparer des professionnels,j'essaie d'enseigner à quelqu'un qui ale plaisir de jouer en lui.Un autre sujet de préoccupation pourles musiciens, c’est de pouvoir répéterchez soi dans de bonnes conditions.Beaucoup d'entre nous n'ont pas destudio pour pratiquer chaque jour ; on doitprendre en compte ses voisins, j'ai faitcela toute ma vie, et j'ai réalisé un jourque je ne donnais pas tout le volume quej'aurais dû sur scène. Je conseille aux étudiantsde mettre quelque chose dans leurpavillon ou d'utiliser une sourdine, et detravailler le contrôle de l'air.(…)<strong>Le</strong>s instrumentistes à anche changent souventde matériel et en demandent toujoursplus à leur instrument. Je suis heureuxd'avoir choisi le saxophone. Je ne pensepas que j'aurais forgé un son personnelaussi facilement avec un autre instrumentcomme le piano ou la guitare…Pierre Boulez m'a écouté un jouret m'a dit que mon type de son pourraitêtre le standard des orchestressymphoniques…Avez-vous fait des expériences avecdes orchestres symphoniques ?Il y a ce nouveau CD avec le MetropoleOrchestra. Et il y a quelques années, BillHolman m'a écrit une pièce qui est unecombinaison un peu de Bartok et du jazztraditionnel. Et je joue en novembre enallemagne une pièce avec orchestrequ’on a écrite pour moi.◆Guy DeplusPROFESSEUR HONORAIRE AU C.N.S.M. DE PARISActuellement quel type de <strong>bec</strong> jouezvous?J’en suis au B45•. Actuellement, je fais -comme je l’ai souvent fait - des essaissur un prototype ; on évolue, l’oreilleaussi…Lorsque le B45 a été mis au point, j’aitout de suite ressenti que j’étais à l’aise ;je venais d’un <strong>bec</strong> beaucoup plus ferméqui ne me donnait pas assez d’ampleurde son.Je suis passé par la plupart des <strong>bec</strong>s de lamaison, non seulement pour les essayer,mais parce que je leur trouvais à chacunun bon côté.J’aime bien recommander aux élèvesdébutants le 5RV Lyre, moins fermé quele 5RV, et pas trop ouvert pour ne pastrop fatiguer une embouchure qui n’estpas encore solide. Je connais aussi desélèves plus avancés qui contiuent à lejouer, et à bien le jouer, au Japon entreautres.Pour sélectionner un <strong>bec</strong> :Dans chaque modèle de <strong>bec</strong>, il est bonde se faire aider par quelqu’un quiconnait bien ce modèle. Si on n’a passuffisamment d’expérience, prendre sontemps pour faire ce <strong>choix</strong>.Il m’arrive de choisir des B40 pour lesélèves ; je choisi des modèles relativementfaciles.Pour un élève qui aurait une sonoritétrop agressive, le B40 va adoucir sasonorité et lui apporter une solution.<strong>Le</strong> souffle n’avait pas d’importanceautrefois, mais aujourd’hui il y a toujoursun micro quelque part…Il y a quelques années, est-ce qu’onrecherchait une sonorité plus rondesans avoir le matériel adéquat, ou bien14


était-ce une sonorité parfois plus acidequi plaisait ?Non, on recherchait un son très timbré.<strong>Le</strong>s goûts ont évolué ; mais on revient unpeu en arrière, car on s’est aperçu qu’unesonorité très ronde, sombre ou sourde nepassait pas.Si on pouvait se dédoubler, et qu’on puisses’écouter, je suis sûr qu’on changeraitde sonorité, et peut-être de matériel aussi.Il faudrait trouver un ami ayant les mêmesgoûts et qui aille dans la salle… on auraitquelques surprises ! (cela est vrai pour les<strong>bec</strong>s, les anches, les ligatures,…).Si la sonorité est trop mate, cela ne faitplaisir qu’à soi-même et à ceux qui vousentourent dans un rayon proche.Si on veut un <strong>bec</strong> moins “retenu”, onaura quelque chose de plus “clair” ; sitant est que les mots aient le même senspour tout le monde.Quels conseils donneriez-vous à unélève débutant ?- Un <strong>bec</strong> pas trop ouvert, pour ne pas lefatiguer inutilement. Il n’aurait pas demeilleurs résultats, au contraire. Il fautque l’élève trouve une facilité, une sécuritéet qu’il cherche le son qui se rapprochede son idéal. Par la suite, en abordantun plus large répertoire, et notammentcelui de la musique contemporaine,on a besoin de beaucoup de puissance.S’il se sent “à l’étroit”, on peut essayerun <strong>bec</strong> un peu plus ouvert. Celui quipasse directement d’un <strong>bec</strong> plutôt ferméà un <strong>bec</strong> plutôt ouvert s’expose à desproblèmes d’embouchure.Cet avis n’engage que moi. Jouer un <strong>bec</strong>très ouvert n’est pas souhaitable nonplus. On y passe tous un jour ou l’autreparce qu’on recherche une certaine largeurde son, une puissance. La projectiondu son est surtout une question de timbre(dans le bon sens du terme).On avait perdu cette notion de timbre àune certaine époque, et l’on disait queceux qui jouaient “timbré” avaient unson agressif. Pas forcément, le timbre,c’est une couleur. C’est ce qui a fait qu’àune certaine époque, et j’en ai été partiellementresponsable d’ailleurs, jedemandais aux élèves de jouer moins“agressif”, et ils finissaient par ne plusavoir de couleur de son. Il faut revenir àun juste milieu.La maison Vandoren propose une grandevariété de <strong>bec</strong>s et d’ouvertures.Beaucoup de musiciens font des essais.Quant à celui qui n’a pas la mentalité de“chercheur”, il écoute aveuglément lespréceptes de son professeur, et en reste là; il est peut-être heureux comme cela. Jene pense pas que ce soit une bonne solution.Celui qui fait des essais va peut-êtrepasser par des excés pour finalementrevenir à son juste milieu.Chaque individu a une morphologie différente.Celui qui a une mâchoire large,puissante ne jouera pas forcément lemême matériel que celui qui a unemâchoire “relâchée”, c’est la nature. Auprofesseur de le guider. Un élève qui estpetit, et a une petite cage thoracique n’apas intérêt à jouer un <strong>bec</strong> ouvert.Je ne suis pas partisan d’imposer un <strong>bec</strong> à unélève ; je cherche avec lui ce qui lui convient.Personnellement, mon idéal va vers unesonorité ample, pleine, avec de la couleur,sans être désagréable à l’oreille.Quels sont vos critères de <strong>choix</strong> d’uneanche ?Choisir des anches est très délicat.Prendre une anche, la mouiller à peine etla jouer immédiatement ne donne pas uneidée de ce qu’elle donnera par la suite.<strong>Le</strong>s salives sont de nature différente, etfont réagir les anches différemment.Uneanche doit être bien plate pour êtrejugée, ne pas gondoler, et être bienhumectée. Certains musiciens ne sontpas partisans de les mouiller ; et pourtantelles seront humectées de toutemanière durant le jeu. Souvent je lesassouplis légèrement avec l’ongle aubout, pour les amener comme elles serontaprès avoir vibré un certain temps.Comme le disait Monsieur Robert VanDoren, “une anche, ça se rôde commeune voiture, si on veut qu’elle dure longtemps”.En arrivant à la maison, j’ai parfoisfait l’erreur que commettent beaucoupde musiciens : j’ai trouvé unebonne anche, je la joue. Il faut la laissersécher un ou deux jours, la reprendre, lamouiller. Robert Van Doren disait même :la mouiller et ne pas la jouer. Ensuite, on15INTERVIEWScommence à la jouer. Surtout pas dans lesuraigu ni staccato. Cela fatigue une anche.Si on joue toujours la même anche, ellen’aura plus de couleur de timbre. Il m’arrivede jouer de vieilles anches, mais quin’ont pas beaucoup été jouées.Quels sont les facteurs qui vont avoirune incidence sur l’anche ?<strong>Le</strong>s conditions climatiques. Si on a untemps très humide ou au contraire trèssec, les résultats seront évidemment trèsdifférents. <strong>Le</strong> roseau “bouge”, vit.Lorsque le temps est très sec, les anchesvibrent moins facilement.Un temps très humide aura tendance àdonner des anches plus sourdes.Je conseille aux élèves de ne pas jeter leursanches. On juge parfois mal et trop viteune anche neuve. Une anche trop sourdeservira peut-être un autre jour, ou dans unlieu à l’acoustique différente !C’est pourquoi il est bon d’avoirun éventail d’anches, en particulieren voyage ; ainsi qu’une souplesse d’embouchurepour s’adapter à des situationsdifférentes. Dans certaines circonstances,cela vous sauve de jouer une anche jugéeautrefois trop facile ou trop forte…Outre le fait de bien aplatir l’anche surle <strong>bec</strong> pour qu’elle ne frise pas, il faut aussibien la positionner sur le <strong>bec</strong>.Il n’y a pas de secret ; une anche quia une résistance égale des deux côtés,ce qu’on appelle une anche bien balancée,bien équilibrée, sera de qualité supérieure.Une anche doit également être bientablée. <strong>Le</strong>s variations d’humidité de l’airpeuvent voiler une anche qui n’est pasmaintenue à plat.Beaucoup de facteurs ont une influencesur le comportement des anches : le climat,l’acoustique de la salle, l’air conditionné(très défavorable, surtout pourl’anche forte, qui se déssèche).<strong>Le</strong>s anches évoluent, ainsi que nousmêmes.On joue plus à l’aise avec unmatériel qu’on s’est choisi. L’importantest de se faire plaisir.


EVENEMENTVandoren et la promotion dela musique et des musiciens :“ redonner à la musiquece qu’elle nous a apporté ”La société Vandoren a intensifié ces dernières annéessa politique de mécénat musical afin d'accompagnerau mieux les instrumentistes dans la pratique de leur art.Pour ce faire, elle s'est fixée plusieurs objectifs.La société Vandoren souhaite tout d'abord contribuer àl'élargissement du répertoire de la <strong>clarinette</strong> et du saxophone.Aussi, afin d'inciter les compositeurs à écrire pour cesdeux instruments, elle organise des concours de composition; un premier concours pour orchestre d'harmonie en1985, et en 1996, avec la collaboration de l'A.P.E.S., unconcours de composition de pièces pédagogiques pour saxophonedans des domaines où il était urgent d'intervenir : lamusique de chambre et celle pour ensemble de saxophones.Toujours dans ce souci d'enrichir le répertoire contemporain,la société Vandoren mène depuis quelques années unepolitique de commande aux compositeurs.La première commande fut faite à Karlheinz Stockhausenqui composa une œuvre pour ensemble de saxophones,percussions et synthétiseur, Linker Augentanz, créée en1991 au CNSM de Paris ; puis ce fut "Pénombres VI" deY. Taïra, éditée en 1999.En <strong>clarinette</strong>, on fit appel à Luciano Berio. “Alternatim”,Claude DELANGLE et K. STOCKHAUSENL. BERIO et Paul MEYER à la création à AmsterdamD.R.D.R.16


concerto pour <strong>clarinette</strong>, alto et orchestre a été créé en mai1996 à Amsterdam, avec Paul Meyer et ChristopheDesjardins pour interprètes, et dirigé par Luciano Berio luimême; depuis cette pièce a été jouée dans le monde entier(Salzbourg, Berlin, Paris, New York, Tokyo,…).En 1999, Philippe Cuper a créé un concerto de NicolasBacri, d'abord à Versailles dans une version avec quatuor àcordes, puis au Congrès international I. C. A. d'Ostendeavec orchestre à cordes.Philippe CUPER au Clarinetfest à Ostendela diffusion de catalogues gratuits de partitions et de disques.Par ailleurs, la diffusion d'informations a été renforcéepar la création <strong>d'un</strong> service Internet Vandoren(www.<strong>vandoren</strong>.com) qui inclut des listes de partitionset de disques consacrés à la <strong>clarinette</strong> et au saxophone,des informations sur les clarinettistes et les saxophonistes(bientôt des centaines de biographies, discographies,activités musicales,… ), et bien entendu sur les<strong>bec</strong>s et les anches... Ce service propose également unespace réservè aux questions-réponses des musiciens.Enfin, une Fondation Vandoren est à l'étude pour aiderles jeunes clarinettistes et saxophonistes de talent.Très sollicitée par les musiciens pour les aider individuellement,Vandoren a essayé par des actions qui serventla communauté des musiciens d'apporter une réponse concrèteet nouvelle à certaines de leurs préoccupations artistiques.Comme entreprise familiale, Vandoren a toujours tentéde concilier rigueur technologique et sens relationnel. Depuisla création de la maison par le clarinettiste Eugène Van Dorenen 1905, les liens d'amitié qui se sont tissés avec bon nombrede musiciens français et étrangers, leurs exigences aussi,encouragent l'équipe actuelle à aller encore plus avant dansl'innovation et le mécénat musical. Ce journal gratuit, lancé en1999, en est le dernier exemple…D.R.Parallèlement à cette action en faveur du répertoire, Vandorensouhaite offrir des services adaptés aux musiciens. Des studiosd'essais (<strong>bec</strong>, etc ... ) sont mis à la disposition du musicien quisouhaite expérimenter le matériel qui lui convient le mieux. Ilspermettent aussi de recueillir leurs avis sur la qualité des instruments,des anches ou des <strong>bec</strong>s.De plus, à la demande de nombreux musiciens, Vandorena créé en 1994 un Espace Partitions à Paris (avec ventepar correspondance), qui propose un <strong>choix</strong> considérablede partitions pour <strong>clarinette</strong> et saxophone (peut-êtreunique au monde avec plus de 15 000 titres disponibles)ainsi qu'une sélection de disques rares (hors commerce,disques d'importation ,…).La promotion des interprètes et des musiques pour <strong>clarinette</strong>et/ou saxophone fait également l'objet de soins tout particuliersde la part de Vandoren. Cela peut certes revêtir des formesvariées, depuis l'organisation de cours d'interprétation jusqu'àLE SITE INTERNETVANDORENÀ VOTRE SERVICEhttp://www.<strong>vandoren</strong>.com17


LA PAGE ARTISTIQUE<strong>Le</strong>s nouvelles partitionsLa place nous manquepour citer ici toutes les partitionsnouvelles qui viennentde rentrer chez Vandoren.Dans le prochain numéro,une présentation de quatrenouvelles méthodes :A. CARBONARE, S. HUE (vol.2)(<strong>clarinette</strong>)J.L. DELAGE, E. BARRET(saxophone)Actuellement, il existe 2 cataloguesgénéraux (<strong>clarinette</strong>, saxophone)de juillet 1996et une mise à jour 96/99(juin1999, +tarif).Une mise à jour 1999 - 2000sera disponible sur Internet(http://www.<strong>vandoren</strong>.com)Espace Partitions Vandoren,56 rue <strong>Le</strong>pic, 75018 PARISTél. 01 53 41 83 00Fax 01 53 41 83 01ÒFrom the BridgeÓ. Peinture ˆ lÕhuile sur canevas,rŽalisŽe ˆ lÕaide dÕanches V¥12 en guise de pinceau,et que nous a transmise la clarinettiste Cynthia E. FIELD (USA)V ANDOREN A VOTRE ECOUTE✂❏ Je désire m’abonner gratuitement à « Vandoren Magazine »Nom :......................................... Prénom :.............................................Adresse :...........................................................................................❏ Clarinette ❏ Saxophone ❏ Classique ❏ JazzActivités musicales (orchestre, quatuor, enseignant,…) : ..............................................Ecrivez à : Vandoren Magazine, 56 rue <strong>Le</strong>pic, 75018 PARIS. Tél. 01 53 41 83 00, Fax 01 53 41 83 0119


®magazine56 rue <strong>Le</strong>pic, 75018 PARIS • Tél. 01 53 41 83 00 • Fax 01 53 41 83 01Dépôt légal octobre 2000Directeur de la publication : Bernard VAN DOREN • Rédacteur en chef : Jean-Marie PAULPhotos : Nicolas ROUX DIT BUISSON (sauf mention contraire) • Conception et réalisation de la maquette : Antilope 01 53 42 30 20

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