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Ethnicisation des rapports entre élèves : une approche ... - CNDP

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D’autre part, l’analyse <strong>des</strong> stratégies identitaires <strong>des</strong> je<strong>une</strong>s à lalumière de leur vécu ou conscience du racisme et de leur sentiment depouvoir réussir ou non à l’école en tant qu’enfants d’origine immigrée apermis de discerner le sens politique que revêtent ces expressions identitaires.Il s’avère que les je<strong>une</strong>s orientent l’image qu’ils ont d’euxmêmes– vers l’affiliation au groupe minoritaire, ou au groupe majoritaire,ou <strong>une</strong> intégration <strong>des</strong> exigences et <strong>des</strong> impératifs <strong>des</strong> deux – nonpas en fonction d’<strong>une</strong> préférence culturelle, mais en fonction de leurconscience du racisme (tel qu’il prend forme dans la société, au sein del’école, ou dans l’histoire familiale et nationale) d’<strong>une</strong> part, et <strong>des</strong> possibilitésqu’ils perçoivent de réussir en tant que personne identifiéecomme membre d’un groupe minoritaire, de l’autre.Suivant les dires de nos répondants, la société, d’un côté, et le groupeminoritaire, de l’autre, concordent pour restituer symboliquement ceje<strong>une</strong> à <strong>une</strong> culture ancestrale supposée être « d’origine » (<strong>une</strong> pratiqueproche de la catégorisation « raciale »), qui ne reflète pas forcément sonhistoire personnelle ni celle de sa famille. Leurs attributions et leursexigences identitaires se figent dans <strong>des</strong> discours divergents qui réclamentchacun le droit de définir, selon ses propres termes, l’identité duje<strong>une</strong> né et élevé au croisement de sa culture avec <strong>une</strong> autre. Pour l’individuen question, la restauration de l’unité du sens de son identitépasse par <strong>une</strong> négociation continue et ardue avec ses référents, afin deleur faire admettre et reconnaître le sens et la valeur de son vécu subjectif« <strong>entre</strong> deux », lequel remet en cause et en péril l’illusion qu’ilsont de l’intégrité de la culture nationale, de l’identité nationale, de laculture étrangère, et de la culture d’origine. L’écart <strong>entre</strong> l’image quel’individu a de son moi et les prescriptions identitaires de ses référents– qu’elles soient positives ou négatives, elles disent toujours son appartenanceà un seul système culturel – rend difficile la reconnaissance dela valeur qu’il attache à ce qu’il vit comme <strong>une</strong> façon d’être dans lemonde quelque peu hybride (14). Il s’agit d’<strong>une</strong> façon d’être doublée delangues, de consciences individuelles et sociolinguistiques, de lexiquessémantiques et symboliques, d’histoires et de regards – <strong>une</strong> résonanceet collusion au sein d’un même monde référentiel de points de vue différentssur le monde et sur soi.Nous constatons ainsi qu’en aucun cas les mots employés pour direson identité ne doivent être confondus avec la dynamique identitaireelle-même qui, elle, reste ancrée par rapport à <strong>une</strong> logique interculturelle.En donnant à penser qu’il se conçoit de la façon dont il se présente,les stratégies d’appellation de soi fournissent à l’individu le37

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