15 h 05 - Pierrefitte Socialiste

18 LE SPORTMERCREDI 23 MARS 2011football natation cyclisme touslessportsSAMMYTRAORÉ(PSG),35ans,afoulélespelousesdeL1durantonzeminutesen2010-2011.(LP/MATTHIEUDEMARTIGNAC.)JEAN-JOËLPERRIER-DOUMBÉ(TOULOUSEFC),32ans,n’apasjouéuneseuleminute.(ICONSPORT/MANUELBLONDEAU.)OLIVIERMONTERRUBIO(FCLORIENT),34ans,ajouéseulementdix-neufminutesdepuisledébutdelasaison.(PRESSESPORTS/CHARLYTRIBALLEAU.)JEAN-PHILIPPESABO(OM),24ans,affiche0minuteaucompteurdepuisledébutduchampionnat.(PHOTOPQR/«LAPROVENCE»/FRÉDÉRICSPEICH.)LIGUE1CesjoueursquinejouentjamaisSeule une épidémie pourraitleur permettre de retrouver lalumière.Certainsjoueurspossèdentla triste particularité den’avoirjamaisjouéoupresquecettesaisonenL1.Lesraisonsdecettesituationsingulièresontmultiples.Des anciens près de la sortie.Parmilesprincipauxjoueursquenousavons recensés, il y a les vieux routardscomme le Lorientais Olivier Monterrubio(34ans,19minutesdetempsdejeu),leParisienSammyTraoré(35ans,11 minutes) ou le Toulousain Jean-Joël Perrier-Doumbé (32 ans, 0 minute).« Ma situation n’est pas démotivante,mais frustrante, nous déclaraitLeLensoisGeoffreyDoumengn’aplusfoulélespelousesdeL1depuis2008.Al’époque,iljouaitàValenciennes.(PHOTOPQR/«LAVOIXDUNORD»/DELPHINEPINEAU.)Son 121 e et dernier match en L 1remonte au 10 mai… 2008 avecValenciennes. Transféré depuis àLens,cemilieudeterrainde30ansn’aplusfoulélespelousesdel’élite.Confidencesd’unsalariéprivédesontravail.Comment en êtes-vous arrivé là ?GEOFFREY DOUMENG. Enjuin 2009, après avoir participé à laremontée en L 1, on ne m’a plus faitconfiance. L’an passé, après un prêt àTours (L 2), je suis revenu à Lens carj’avais encore un an de contrat. Maison m’a répété que l’on ne comptaitplussurmoi.Comment cela se traduit-ilconcrètement ?Avec Bölöni, c’est bonjour et c’est tout.Jenesuispeut-êtrequ’undétaildansleclub, mais on m’a manqué beaucoupen février Traoré, qui gagne70000€ brut par mois. Quand je voiscertains matchs, je me dis que je pourraisjouerdansbeaucoupdeclubs…»Difficile néanmoins pour ces garçonsen bout de course d’infléchir la positionde leur entraîneur. C’est le casd’YvanBourgis,31ans,fidèlesoldatdeBrest en L 2 depuis 2004, mais 0 minuteen L 1. « Ça me fait mal pour lui,mais il y a la réalité du terrain, confieson président Michel Guyot. On nepeut pas faire jouer l’affectif, sinon onvadanslemur.Certainsrâleraient,paslui.C’estunjoueursain.»Des jeunes sacrifiés. Il y a aussicertains espoirs qui attendent désespérémentle grand jour. Comme le défenseurmarseillais Jean-Philippe Sabo,24 ans, un seul match en L 1 en…2007-2008. « Plus que trois mois àtenir, rumine la doublure de Taiwo etd’Heinze, condamné à jouer en DHavec la réserve olympienne. Tu t’entraînessans aucun espoir. Des fois, tuen viens à te demander à quoi tu sers.Samedi matin, on a une oppositioncontre Istres (L 2). Ça me motive ! Iln’est pas question de plomber l’ambianceenfaisantlagueule.»Unesanctionradicale. Pour se débarrasserde joueurs devenus encombrants,les entraîneurs n’ont jamaisrientrouvédemieuxquedenepluslesde respect en me racontant des salades.A l’entraînement, par exemple,quand on était un chiffre impair dejoueurs pour les petits jeux, on medisait d’aller courir avec le kiné. C’étaitpetit. Je me suis même demandé si onnelefaisaitpasexprès.Pourquoi ?Pour me faire craquer. En début desaison, j’ai été 3, 4 fois remplaçant,mais c’était juste pour essayer de mevendre. Je ne suis pas un mec quicherche les conflits, mais il n’est pasquestion de renoncer à mon contrat.faire jouer. Une décision radicalechoisie par Francis Gillot, le coach deSochaux, à l’encontre de Badara Sène,milieudeterrainde26ansdisparudesécrans radar, même à l’entraînement.«Iln’apasrespecténotredeal,expliqueGillot. Il avait la possibilité de partir,mais il n’a pas voulu. C’est le seuljoueur que j’ai écarté. J’aime donner,mais j’aime aussi recevoir. Je neconnais pas un entraîneur qui fassejouerlesjoueurslesplusmauvais.»Partirourester?Si l’avenir de Sèneest sombre, celui de Rémy Vercoutre,éternel gardien remplaçant àLyon et leader de vestiaire est plutôtradieux, malgré des apparitions auOn joue aussi au foot pour gagner del’argent,ilnefautpasselecacher.Qu’avez-vous décidé ?La semaine dernière, j’ai dit stop et j’aidemandé à m’entraîner et à rejoueravec la réserve en CFA. C’est mieuxque d’aller courir seul le week-end. J’aidécidé aussi de passer mes diplômesd’entraîneur. Sur ce point, le présidentMartel a été un seigneur. J’ai toujoursété pro et honnête, mais dans ce milieu,pourréussir,ilfautpresquetricher.Gardez-vous le moral ?Je relativise. Il y a des joueurs qui ontarrêté leur carrière à 22 ans et qui ontdûallertravaillerpourmanger.Moi,j’aifaitdixansauhautniveauetj’aiconnupas mal de belles choses. Et quand çane va pas, je vais voir jouer ma femmeau basket ou je m’occupe de ma fillecompte-gouttes (37 matchs en L 1 en8 saisons à l’OL !). « Je préfère être n o 2dans un grand club que titulaire ailleursoù je manquerais d’ambition etoù je ne vivrais pas les ambiances desgrands matchs », expliquait-il l’été dernierau moment de prolonger soncontratjusqu’en2014.Pourlui,quibénéficied’unsalairesupérieuràcertainsautres gardiens titulaires, mettre sa familleà l’abri du besoin a égalementpesé dans son choix. Mais pour unVercoutre, combien d’autres préférantl’exil pour évacuer cette frustration ?Car un joueur heureux est d’abord unjoueurquijoue.FARIDZOUAOUI(AVECM.G.ETY.L.)«Iln’estpasquestionderenonceràmoncontrat»GEOFFREYDOUMENG milieudeterraindeLensDans ce milieu,pour réussir,il faut presque tricherde 4 ans. Ce n’est pas toujours évidentpourelles.Comment voyez-vousvotre avenir ?Jenesuispasdégoûtédufoot.Enjuin,jeserailibre.J’aiencoredujus.J’espèretrouver un club de L 2 avec un challengeintéressant. Retourner dans leSud serait le top (NDLR : il est né àNarbonne). Mais pour la L 1, je ne rêveplustrop.Allez-vous quand même voirles matchs de Lens ?Oui, bien sûr. Je ne souhaite pas à ceclub de descendre, mais on a que cequ’on mérite. En cas de descente, personnene sera gagnant. Ils m’aurontpayétoutel’annéesansm’utiliser.PROPOSRECUEILLISPARF.Z.