34 CULTURE, LOISIRSMERCREDI 23 MARS 2011cinéma musique télévisionÀL’AFFICHE/«LEMYTHO»NicoleKidman,comiquedelasemainePendant deux seco n d e s , o npense « Bonsang, c’est fou ce quecette fille ressemble àNicole Kidman ! » Etpuis on se rendcompte que c’est NicoleKidman. Franchement,c’est bien ladernière qu’on s’attendaità retrouver là,dans « le Mytho », lacomédie californienneet boulevardièredontAdamSandleret JenniferAniston partagent la vedette. Cinq ansaprès le désastre « Ma sorcière bienaimée», Kidman retâte du rire, donc,maisdécrochecettefoisletitreenviédecomiquedelasemaineavecunformidablesensdel’autodérision.(MAXPPP/BEIMAGES.)Contre la chirurgie esthétiqueCommeson(affreux)titrefrançaisl’indique,ceremakede«Fleurdecactus»,film lui-même inspiré d’une pièce deBarilletetGrédy,lesauteursfrenchyde« Potiche », raconte les mésaventuresd’un mythomane. Chirurgien esthétique,Danny se faitp a s s e r p o u r u nhomme marié afind’emballer les minettes.Tout se compliquele jour où iltombe vraimentamoureux : le voilàobligé de faire semblantde divorcer desonassistante,Katherine,laquelle a deuxenfants ravis de participerà la mise enscène… Un mensongeen entraînantun autre, le joueur depipeau et sa troupe se retrouvent tousen vacances à Hawaï, où Katherinetombe sur le cauchemar de son adolescence,une créature odieuse de perfection,évidemment jouée parKidman.D’une vulgarité assumée, le film se révèleassezhilarantets’autorisenotammentune charge féroce contre la chirurgieesthétique. En contemplant lesvisages lissés, les bouches gonflées etles ventres ultra-plats de ses deux starsféminines,onseditqueçanemanquepasdesel. MARIESAUVIONTRIBUNALCORRECTIONNELDEPARIS(I er ),HIER.PierrePerretarépondu,devantla17 e chambre,auxaccusationsdemensongeportéesdansunarticledu«NouvelObservateur».(LP/OLIVIERLEJEUNE.)PierrePerretserebiffeàlabarrePROCÈS. Accusé de ne pas avoir rencontré l’écrivain Paul Léautaud et d’avoir« pillé » Brassens, Pierre Perret a défendu sa vérité hier au tribunal.AL’AFFICHEAUSSI«HellDriver»:indigesteFILMFANTASTIQUEAMÉRICAINdePatrickLussier.AvecNicolasCage,AmberHeard,WilliamFichtner.Durée:1 h44.Pourchassant des membres fanatiquesd’une secte qui ont tué sa fille etenlevé son petit-fils, un vengeur fou,qui fait équipe avec une bimbo, estprêt à toutes les violences pour parvenirà son but. Mais lui-même est lacible d’un drôle de personnage auxpouvoirs surnaturels, le Comptable…Mêlant poursuites en (fabuleuses)voitures et incursions dans leNOUSAVONSAIMÉ Un peu Beaucoup Passionnément Pas du toutINDIGO PRODUCTIONS ET SPBT PRÉSENTENTfilm fantastique, ce « Hell Driver »,« tourné en 3D » comme le proclamel’affiche, ne recule devant rien : sexe,sang, bande-son rock’n’roll, intrigueindigeste, vulgarité à outrance.Outrancier également, le jeu de NicolasCage, qui sombre dans le ridiculeun plan sur deux. Ce qui n’estpas le cas d’un autre comédien, seulintérêt de ce film : le génial WilliamFichtner (le terrible agent du FBI de lasérie « Prison Break »), sidérant enenvoyé du diable cynique etpince-sans-rire. RENAUDBARONIANPierre Perret toise l’avocat quil’interroge. Le port altier et leregard vif, le chanteur de76 ans livre son duel avecune douce pugnacité. Hier etcet après-midi, l’auteur du « Zizi »tentera de laver son honneur, qu’il ditsouillé par l’hebdomadaire « leNouvel Observateur ». Dans une enquêtepubliéele29janvier2009parlemagazine, la journaliste Sophie Delasseinprétendait que le chanteur,contrairement à ses affirmations,n’avaitjamaisrencontrél’écrivainPaulLéautaud. Elle accusait égalementl’artiste d’avoir « pillé » Georges Brassenset d’autres auteurs. « Cela m’aprofondément blessé, concède PierrePerretàlabarre.Celaapourrilesdeuxdernières années de ma vie. C’est untissu d’ignominies ! »Costume sombre, chemise blanche,Perret écoute sans sourciller le présidentde la 17 e chambre du tribunalcorrectionnel de Paris faire la lecturede l’article. Et les avocats des deuxparties s’empoigner. Deux heures durant,on cuisine la journaliste. « Commentpouvez-vous affirmer de manièrepéremptoire que Pierre Perretn’a jamais rencontré l’écrivain ? »interroge le président. « Une sommed’événements rend impossible cetterencontre », rétorque l’accusée. Onergote sur les moindres détails : lagrille rouillée de la demeure de Léautaudserait un portail de bois…Celui qui peut dire queje ne l’ai jamais rencontrén’est pas dans cette salle !PIERREPERRETPuis le chanteur s’avance à la barre etentame,avecunenostalgieaffichée,lerécitdesesrencontresavecPaulLéautaud; « Je n’étais pour lui qu’un jeuneauteurcurieux.Lapremièrefoisquejemesuisrenduchezlui,ilm’aclaquélaporte au nez, avant de se raviser et demefaireentrer…Jemesouviensausside cette longue balade que nousavionsfaiteboulevardSaint-Michel…Celuiquipeutdirequejenel’aijamaisrencontré n’est pas dans cette salle ! »Pour attester de la bonne foi de leurclient, les avocats du chanteur brandissentcommeunvestigelelivredédicacépar Léautaud à Perret et les lettresdéchirées en guise de marquepages.Au fil des débats, un demisiècle d’histoire de la chanson françaisese dessine. Georges Brassensn’est jamais loin. Et l’on se dispute samémoire.Les«amis»duSétoisreprochentà Pierre Perret de l’avoir oublié,une fois le succès venu. Versioncontestéeparcedernier:pourlui,c’estBrassens qui l’a ignoré.En fin d’après-midi, la salle d’audienceprend des airs d’arène quandGuy Béart s’installe dans le fauteuildes témoins. Les vieux gladiateurs dela chanson française règlent leurscomptes. « J’ai toujours préféré safemme », ose Béart en regardantPerret. L’intéressé ne relève pas. Lefeuilleton s’achève aujourd’hui. D’autrestémoins sont attendus.LUCASBRETONNIERCONCERTSOnnerésistepasàMarianneFaithfullLicence N° 319503Et en tournée dans toute la FRancewww.indigo-productions.fr*0,34 €/minElle est un peu chez elle. Depuisplusieurs années, MarianneFaithfull vit à Paris et joue donc àdomicile, depuis hier, au Théâtre duChâtelet, dans la foulée d’un nouvelalbum mêlant reprises et titres inéditsdont un composé avec l’un de noschanteurs:LaurentVoulzy.«Jel’airencontréau restaurant, il m’a dit qu’ilavait envie de composer pour moi. Onafaitunechanson.»L’ancienne compagnedu manageur de TéléphoneLe morceau, intitulé « Why did we Haveto Part », évoque la rupture de lachanteuse, après quinze ans de viecommune avec son compagnon etcollaborateur François Ravard, manageurhistorique de Téléphone. Il portela patte de l’auteur de « Belle-Ileen-Mer» mais reste avant tout unechanson de Marianne Faithfull. Etpour cause. « Laurent m’a joué la mélodieà la guitare. Je l’ai enregistrée surLachanteuseseproduitcesoirauThéâtreduChâteletàParis. (LP/P.LAVIEILLE.)un téléphone, je suis partie avec et j’aiécrit le texte. Laurent Voulzy voulaitprendresontemps,quel’onpassetroisjours en studio pour réaliser une premièreversion. J’ai refusé. Il était stupéfait.» Et on ne résiste pas à MarianneFaithfull. Même ses amis des RollingStones ont dû s’incliner quand ils ontvoulu la déposséder d’une partie de sachanson « Sister Morphine » en 1971.« J’avais écrit le texte et Mick Jagger lamusique. Mais les Stones ne laissentpastomberleurschansonscommeça.Finalement, j’ai été la première personneà être créditée sur un de leursdisques.»A65ans,MarianneFaithfulletsavoixrocailleusesontloindugrandcirque rock’n’roll. Elle observe la viefrançaise avec un flegme très britannique,fréquente Françoise Hardy,Etienne Daho et même le couple présidentiel.« Ce que je pense du chef del’Etat ?J’aimeNicolasSarkozy,carilestle mari de Carla. C’est déjà bien assezpourmoi.»EMMANUELMAROLLEEnconcertcesoirauThéâtreduChâtelet,àParis.EtvendrediàNeuilly-sur-Seine,samediàJoué-lès-Tours,mardiàRoubaix,le31àBoulogne-sur-Mer.Album«HorsesandHighHeels»,Naive,13,99€.
MERCREDI 23 MARS 2011CULTURE, LOISIRS 35télévision radio médiasLederniermotdeMaîtreCapelloDISPARITION. Jacques Capelovici, l’inoubliableMaître Capello des « Jeux de 20 heures », de 1976à 1987, s’est éteint dimanche à 88 ans.LaFranceportaitalorsdessouspullsorange, n’avait que troischaînes de télévision et regardaitles « Jeux de 20 heures ».On ne disait pas France 3 maisFR3, et à l’heure du JT, Maurice Favières,Jean-Pierre Descombes etMaître Capello faisaient jouer MichelineDax,PierreDorisouSimauNiouininon,avecdestéléspectateursenduplexde Laval, Mulhouse ou Bayonne.Avec la mort, dimanche à l’âge de88 ans, de Jacques Capelovici, aliasMaîtreCapello,c’esttouteuneépoquequiremonteàlamémoire.« On ne saurait mieux dire ! » auraitlancéceferventdéfenseurdelalanguefrançaise,meilleuramidudictionnaireet traqueur inlassable des expressionsqui n’étaient pas « de bon aloi ». Avecson look de prof à l’ancienne, trèsIII e République,lunettescarréesetcravateà gros nœud, Maître Capellon’avait pas son pareil pour reprendre àla volée une expression maladroite ouimproviserunjeudemots,sonexercicefavori.C’était une sortede Professeur Tournesol,féru d’histoireet de mots croisésJEAN-PIERREDESCOMBESPendant plus de dix ans, de 1976 à1987, ses « bigre ! », ses « diantre ! » etsonœilmalicieuxontmarquélestéléspectateursdes « Jeux de 20 heures ».« Partout où je vais, on me parle desJeux de 20 heureset deMaîtreCapello,nousconfiaithiersoirsonanciencompliceJean-Pierre Descombes. C’étaitunesortedeProfesseurTournesol,férud’histoire et de mots croisés. Il voulaittoujours avoir la bonne réponse et détestaitqu’on le prenne en défaut. C’estune page de la télé et de ma vie qui setourne.»Parmi les nostalgiques du Maître, leministredelaCulture,FrédéricMitterrand,s’estdit«profondémentattristé»,et le président du CSA, Michel Boyon,arenduhommageàce«linguisteémériteetpolyglotte».Sonnométaitpassédans le langage courant : un puits descience, c’est un Maître Capello. Defait, ce professeur d’anglais au lycéeLakanal, à Sceaux (Hauts-de-Seine),était d’une érudition impressionnante.En 1992, il avait publié un « Guide dufrançaiscorrect».Invité régulier des « Grosses Têtes » surRTL, Jacques Capelovici « faisaitpasserlesépreuvesdubacauxdétenusde la prison de Fresnes », rappelle safille, Françoise Capelovici. Sonhobby ? Créer des palindromes, cesphrasesquiselisentdanslesdeuxsens,comme « Eric notre valet alla te laverton ciré » ; Eric, précisait-il, peut êtreavantageusementremplacéparLuc…Son autre passion, les mots croisés. Ilavait publié ses dernières grilles en décembredans « Télé 7 Jours ». « Il avaitpréparé des grilles jusqu’à cette date,mais il ne travaillait plus depuis un anenraisondesavuedevenuetropbasse,expliquaithiersafilleàl’AFP.Ilétaittrèsfatigué, ne marchait plus et était ensoinspalliatifsdansunemaisonmédicalisée.Les derniers jours, il était dansle coma. » Les obsèques de JacquesCapelovici seront célébrées lundi aucimetièreduMontparnasse,àParis.THIERRYDAGUEwww.leparisien.frwww.aujourd'hui.frVIDÉOSINAM e Capello,lastardes«Jeuxde20heures»(ABACAPRESS.COM/«TÉLÉ7JOURS»/GÉRARDLETELLIER.)PLATEAUDES«JEUXDE20HEURES»,NOVEMBRE1983.JacquesCapeloviciétaitunferventdéfenseurdelalanguefrançaise.CANAL+,20H50/DocumentaireLesenfermésprennentlaparolede la République», il y a le bruit des«Al’ombreclés et la violence d’uneparolesoudainadmiseàselivrer.Lesclés, ce sont celles qui enferment.Les mots, ceux d’hommes et defemmes privés de liberté dans l’undes quelque 6 000 lieux en France :prisons, hôpitaux psychiatriques, dépôtsdes tribunaux, centres de rétention…Pour entrer dans quatre de ces universclos, la réalisatrice StéphanieMercurio s’est attachée, grâce à unaccord inédit, aux pas des équipesdu contrôleur général des lieux deprivation de liberté (CGLPL), Jean-Marie Delarue. Sobre et poignant, cedocumentaire parvient à la fois àCedocumentairevaàlarencontred’hommesetdefemmesprivésdeliberté. (ISKRA/GRÉGOIREKORGANOW.)montrer le minutieux travail de cetteautorité indépendante créée il y atrois ans et à dresser un portraitcritique des conditions d’enfermement.Multiplication des hospitalisationspsychiatriques souscontrainte à Evreux, étrange régimede faveur de détenues femmes àVersailles, souffrance des « longuespeines » à Saint-Martin-de-Ré, déshumanisationdes prisons ultramodernesà Bourg-en-Bresse… « Ceslieux sont effacés parce qu’on ne lesvoit pas. Les personnes qui sont dedanssont effacées aussi », assèneJean-Marie Delarue dans un filmqui a le mérite de rendre à ces « invisibles» leur part d’humanité.PASCALEÉGRÉM6,20H45/DocumentaireDel’épicerieauxcoursessurInternetQui se souvient de l’époque où latélévision donnait des courspour apprendre à utiliser son réfrigérateur? A ceux qui avaientoublié qu’on n’a pas toujours cliquésurInternetpourfairesescourses,M 6propose ce soir une leçon de rattrapageavecledocumentaire«50ansquiontchangénotrequotidien»(20 h 45).Des premiers supermarchés à l’apparitiondu distributeur automatique debillets,desprogrèsdel’électroménagerà l’ordinateur, il retrace un demi-siècled’innovationsquiontbouleversénotrefaçon de consommer. A la clé, quelquestémoignages,maissurtoutdesarchivesdont certaines remontent à1949. « Nous avons cherché desimagesvial’Institutnationaldel’audiovisuel(INA) et Gaumont, raconte leréalisateur Mathieu Schwartz. Là, certainesnous ont mis sur la piste de personnagesque nous avons ensuite retrouvés,commecesanciensépiciers.»D’autres sources ont permis d’enrichirle film, comme ces publicités sur lespremiers libres-services dénichéeschez un collectionneur privé ou cesgros plans sur la carte perforée utiliséedans les premiers distributeurs de billets.Une chance, « ce sujet a été peuexploité en télévision, ajoute le réalisateur.Et certaines images restent assezinédites.»CA.D.DEMAINJohnny Hallyday face à nos lecteursL'artiste répond à toutes leurs questions