Couvert d.cembre 2002 pour PDF - Communauté métropolitaine de ...

Introduction1.1 OBJECTIFAprès une longue réflexion et la tenue de plusieurs commissions et groupes detravail, le gouvernement du Québec a procédé à une refonte importante des structuresde gouvernance dans la région métropolitaine de Montréal dont la créationdes nouvelles villes de Montréal et de Longueuil et la mise en place de laCommunauté métropolitaine de Montréal. Au niveau municipal, ces changementsont été précédés par plusieurs réformes qui ont touché, en particulier, à lafiscalité. On se rappellera de la réforme municipale de 1980 puis des réformesRyan en 1992 et Trudel en 1997.Par sa politique de soutien au développement local et régional, le gouvernementa aussi modifié ses propres modes d’intervention sur le territoire : création duministère de la Métropole, du ministère des Régions et de nouvelles régionsadministratives, mise en place des Conseils régionaux de développement (CRD),des Centres locaux de développement (CLD) et des Centres locaux d’emploi(CLE).Ces réformes tendent à renforcer la capacité d’encadrement du développementpar les municipalités et les régions métropolitaines. Il s’agit là d’une nécessité,dans un environnement en mutation : les régions métropolitaines, lieux privilégiésde la croissance et de l’expression de ses enjeux sociaux et environnementaux,entrent directement en compétition les unes avec les autres, dans lecontexte de la libéralisation progressive des échanges et de l’atténuation desbarrières au commerce.Ce défi, la région métropolitaine de Montréal le partage avec les autresagglomérations métropolitaines du Canada (voir à cet égard, les analyses duGroupe de travail du Premier ministre sur les questions urbaines présentées dansle rapport d’étape d’avril 2002 « La stratégie urbaine au Canada : une vision pourle XXI e siècle »).C’est dans ce contexte que la Communauté métropolitaine de Montréal a étécréée et que ses champs de compétences ont été définis. La Communautépossède, en particulier, le mandat d’élaborer le schéma d’aménagement et dedéveloppement de la région. Le législateur lui a cependant demandé, aupréalable, de définir une vision stratégique du développement économique, socialculturel et environnemental pour la région.Établir cette vision ne doit pas être considéré comme un exercice de pure forme,qui serait uniquement destiné à répondre à cette obligation légale. D’une part, leschéma d’aménagement doit être compris comme l’encadrement spatial d’unevision de développement économique, social, culturel et environnemental quidoit le précéder. Mais surtout, dégager une vision consensuelle de développementreprésente un vrai défi pour la région de Montréal. La réalité métropolitaine estencore théorique dans le monde municipal, alors que la concurrence continentaleet mondiale est une réalité depuis plusieurs années.Les termes de cette concurrence doivent être compris, ainsi que la performance etles défis de la région. Il y a en effet une réelle nécessité de faire le point sur cequ’elle est devenue au fil des ans. On constatera, à la lecture du présent document,que l’exercice pourra parfois inviter à reconsidérer certaines idées acquiseset à remettre en question quelques orientations.La vision régionale doit dépasser la simple description d’un état souhaitable àl’horizon de vingt ans. Un tel exercice conduit généralement à décrire un aveniridéal, sans pour autant préciser les chemins qui pourraient y conduire. La visiondevient stratégique si elle exprime plutôt les voies et les moyens du développement.L’exercice est plus exigeant et la recherche d’un consensus plus difficile,mais, en revanche, la vision devient vraiment un élément de progrès pour la région.Certaines tendances lourdes, certains éléments structurants s’imposent audéveloppement futur de la région métropolitaine de Montréal : localisation sur lecontinent, climat, démographie, culture, langue… L’avenir de la région restecependant ouvert et les choix stratégiques existent. La région métropolitaine deMontréal a longtemps joué un rôle de premier plan à l’échelle nord-américaine.Le contexte, différent de ce qu’il est aujourd’hui, lui était alors plus favorable.Pour poursuivre et accélérer son développement, éviter les risques d’unemarginalisation et rayonner davantage sur le continent et dans le monde, la régionmétropolitaine de Montréal devra faire les bons choix.Les acteurs du développement régional ne pourront prendre ces bonnes décisionsqu’après avoir partagé le même diagnostic. En pratique, la région métropolitainede Montréal ne dispose pas d’un tel diagnostic global, comparatif et axé sur laperformance. Les stratégies sont plutôt sectorielles ou locales 1 . Cette absence dediagnostic régional laisse le champ libre aux interprétations et perceptions, doncaux erreurs de perspectives et éventuellement de stratégies. Or, de la pertinenceet de l’objectivité du diagnostic dépendent la justesse et l’efficacité des stratégies.31 Préalablement à la réflexion, les plans d’action des municipalités, des municipalités régionales de comté,des organismes régionaux et les orientations du gouvernement, de ses ministères et agences ont étéanalysés. Cette analyse figure en annexe au rapport.Décembre 2002Chapitre 1Introduction